BUNKEYA Et Ses Chefs: Évolution Sociale D'une Ville Précoloniale
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BUNKEYA et ses chefs: évolution sociale d’une ville précoloniale (1870-1992). PROEFSCHRIFT ter verkrijging van de graad van Doctor aan de Universiteit Leiden, op gezag van Rector Magnificus prof. mr. C.J.J.M. Stolker volgens besluit van het College voor Promoties te verdedigen op woensdag 30 april 2014 klokke 13.45 uur door Pierre Celestine Kalenga Ngoy Geboren te Manono (Democratisch Republiek Congo) in 1963 i Promotiecommissie Promotor: Prof. Dr. R.J. Ross Leden : Prof. Dr. J.B. Gewald Prof. Dr. M. de Bruijn Prof. Dr. D. Dibwe Dia Mwembu (Université de Lubumbashi) Dr. G. Macola (University of Kent at Canterbury) ii Sigles et abréviations ADAS Association pour le Développement Agricole et Social AIMO Administration Indigène et Main-d’œuvre A.N.C Armée Nationale Congolaise APIC Association du Personnel Indigène du Congo A.R.S.O.M Académie Royale des Sciences d’Outre-Mer AT Administrateur du Territoire ATA Administrateur du Territoire Assistant ATCAR Association des Tshokwe du Congo, de l’Angola et de la Rhodésie BALUBAKAT Association des Baluba du Katanga B.J.I.D.C.C Bulletin Des Juridictions Indigènes et du Droit Coutumier Congolais B.O Bulletin Officiel (du Congo-belge et du Ruanda-Urundi) C.C.C.I Compagnie Congolaise pour le Commerce et l’Industrie CEPSE Centre d’Exécution des Programmes Sociaux et Economiques CEPSI Centre d’Etudes des Problèmes Sociaux Indigènes CERDAC Centre d’Etude et Recherches Documentaires sur l’Afrique Centrale CIA Central Intelligence Agency CIMENKAT Cimenteries du Katanga CONACO Convention Nationale Congolaise CONAKAT Confédération des Associations Tribales du Katanga CRISP Centre de Recherche et d’Information Socio-Politique C.S.K Comité Spécial du Katanga DAPAG Domaine Agro-Pastoral et Aménagement du Garenganze E.I.C Etat Indépendant du Congo iii ENTRACO Entreprise des Transports et des Constructions ESNAC Education Sanitaire et Nutritionnelle en Afrique Centrale FEDEKA Fédération des associations de ressortissants du Kasaï au Katanga FEGEBACEKA Fédération des Baluba Central Kasaï FGTK Fédération Générale des Travailleurs du Katanga FULREAC Fondation de l’Université de Liège pour les Recherches Scientifiques en Afrique Centrale GECAMINES Générale des Carrières et des Mines H.A.V Homme Adulte Valide J.M.P.R Jeunesse du Mouvement Populaire de la Révolution M.N.C Mouvement National Congolais M.N.C/K Mouvement National Congolais/Kalonji M.N.C/L Mouvement National Congolais/Lumumba M.P.R Mouvement Populaire de la Révolution O.C.A Office des Cités Africaines O.C.D Office de Commerce et Développement OCTK Office de centre du Travail du Katanga O.R.D.P Office de Redressement des Détenus Politiques PDGB Programme de Développement Global de Bunkeya P.N.K Police Nationale du Katanga RD CONGO République Démocratique du Congo U.M.H.K Union Minière du Haut-Katanga UNAZA Université Nationale du Zaïre UNILU Université de Lubumbashi iv Dédicace A Christine et à mes enfants v Remerciements Nous voici au terme d’une longue et pénible étape de notre vie, celle des études. Nous ne pouvons prétendre être le seul artisan de l’œuvre que nous avons accomplie. C’est pourquoi nous tenons à remercier ceux, qui, de loin ou de près ont contribué à la matérialisation de cet édifice. Nous remercions de tout cœur le professeur Robert Ross du Département d’Histoire de l’Université de Leiden pour avoir accepté de diriger ce travail malgré la barrière linguistique. Anglophone, il a conjugué tout son effort pour lire cette thèse. Ses remarques pertinentes, ses doux conseils et sa rigueur scientifique ont été très précieux dans l’élaboration de ce travail. Sa visite au Congo et spécialement dans notre espace de recherche qu’est Bunkeya, a ouvert de nouveaux horizons conceptuels. Merci infiniment. Des mots nous manquent pour exprimer ce que nous devons au professeur Donatien Dibwe. Exemple de droiture et d’honnêteté intellectuelle, il n’a cessé de nous stimuler contre vents et marées et c’est bien lui qui nous a offert l’opportunité d’être inscrit au programme de bourse de Tusket-Nokia. Donatien et Robert ont fait ce qu’un père n’aurait pas fait pour son fils. Nous ne pourrions jamais les remercier assez. Qu’il nous soit permis de remercier Jan Bart et Macola qui ont été les véritables artisans de notre admission au programme des bourses de Nokia par la voie de l’African Studies Centre de Leiden. Qu’ils trouvent dans ces lignes, notre sentiment de gratitude. A travers eux, nous remercions l’African Studies centre pour l’aide matérielle et financière dont nous avons bénéficié. Que le professeur Kayamba Badye qui nous a initié à la recherche en dirigeant notre premier travail de fin de cycle et notre mémoire de Diplôme d’Etudes Approfondies (DEA), trouve ici le sentiment de reconnaissance pour son engagement et sa connaissance qui nous ont servi de modèle. Nous serions ingrats si nous passons sous silence nos professeurs de l’Université de Lubumbashi pour la formation acquise. Que nos collègues du CERDAC et du Département des Sciences Historiques, Guillaume Nkongolo, Faustin Mukosha, Raymond Mafulu, Grégoire Muteba, José Kabulo, Hancko Musinde, Robert Kinyanta, Tatu Kalamba, Olivier Mulumbwa, John Issingi, Germain vi Kasonde, Nicolas Tshijika, Mwangal Mpalang, Mandela, Zola trouvent ici l’expression de la joie que nous partageons tous les jours. A Leiden, nous avons rencontré deux braves dames qui nous ont marquées par une infinie disponibilité et une ouverture légendaires, il s’agit de Mary Davies et Iva Pesa. Qu’elles trouvent en ces lignes, le sentiment du savoir-vivre ensemble. A notre ainé, Jean Omasombo Tshonda, il a été la courroie de transmission entre le MRAC et nous, nous ne saurions jamais oublier sa disponibilité à nous rendre service. Nous avons une dette de reconnaissance envers les moines de l’Abbaye de saint André de Bruges, le chancelier de l’Archidiocèse de Lubumbashi, qui ont mis à notre disposition les archives privées de leurs missions. Que nos informateurs yeke et autres que nous ne saurions pas nommer tous ici, trouvent notre sentiment de gratitude. Georges Mulumbwa, Kabange Mukala, Kasongo Mukeya, Mwepu Kalenga, l’abbé Lenge Désiré, père Misange Georges soient consolés au nom de l’Abazekat. A vous Françoise Kalenga, Jean-Marie Ngoy, Béatrice Kalenga, Christian Kayumba, Kazadi Alain ainsi que mama Maria Kabila que ce travail vous procure un amour fraternel. Nous remercions les familles Pierre Pauni et Jacques Kasongo pour leur encadrement moral de notre famille pendant nos absences. Enfin que nos frères du Doyenné Sacré-Cœur de Jésus spécialement les Bergers Jonas Ntambwe et Daniel Mukinayi soient consolés par l’aboutissement de cette œuvre. Pierre Kalenga vii BUNKEYA et ses chefs : évolution sociale d’une ville précoloniale (1870- 1992) 1. Présentation du sujet. BUNKEYA et ses chefs : évolution sociale d’une ville précoloniale ( 1870-1992) tel est le thème de notre dissertation doctorale qui s’inscrit dans un cadre général de l’étude des populations autochtones de la région de Bunkeya et ses environs de la seconde moitié du 19ème siècle jusqu’à l’ère postcoloniale. En effet, au 19ème siècle, le commerce arabe atteignit l’Afrique Centrale. Et vers la deuxième moitié, le Katanga est relié à la côte orientale de l’Afrique, grâce à l’action marchande des Afro-arabes ou Swahili qui, s’étant passés des intermédiaires africains et ayant débordé leur cadre spatial traditionnel, à savoir, les comptoirs côtiers, avaient massivement pénétré à l’intérieur du continent à la recherche des biens plus abondants et meilleur marché. Dans les différents royaumes de l’intérieur, les Afro-arabes s’étaient mis à influencer les systèmes sociopolitiques en place et ils étaient parvenus à s’imposer grâce aux armes à feu en y ayant créé un nouvel ordre social, politique, économique et culturel favorable à leurs fins. L’Afrique centrale, avant même que ne débute l’époque coloniale, est inexorablement entrainée dans l’orbite d’une économie mondiale bien plus puissante et plus étoffée depuis son industrialisation.1 La fin du 19ème siècle fut une période de trouble pour l’Afrique centrale, et plus particulièrement pour le Congo. Le royaume Lunda était entamé par les incursions Chokwé, celui de Luba était en proie à des difficultés internes ; les Ovimbundu, arrivés vers 1870 dans la région Luba, ont semé la zizanie parmi les populations locales et ont fait de cette région leur exclusive zone d’opération entre 1870 et 1880. Dans la région de Bunkeya, M’siri est au 1ARSOM (ouvrage collectif), La conférence de géographie de 1876, recueil d’études, (Bruxelles, 1976), 1. 1 faîte de sa puissance. L’état yeke éclipsait même le pouvoir des Lunda et des Luba. La puissance de M’siri est due à la possession d’armes à feu. C’est ainsi qu’il parvint à réprimer les réactions des populations autochtones. Pendant cette période, le Katanga devenait donc le théâtre de rivalités politico-commerciales entre, d’un côté les Swahili ou Afro-arabes et de l’autre, M’siri. Car cette région offrait une particularité toute nouvelle ; elle regorgeait de plusieurs produits ardemment désirés et recherchés par les Arabes de la côte pour le commerce. Il s’agit du cuivre, de la malachite, de l’ivoire, etc. Etant donné leur rôle de pourvoyeurs des fusils, de la poudre et des cartouches dont M’siri avait besoin pour asseoir son pouvoir dans la région, habitués partout à entrer en contact direct avec les populations autochtones lors de leurs négoces, les Swahili et les autres marchands voulaient avoir le monopole des activités commerciales dans la région. M’siri de son côté, tolérant au début, allait exercer par la suite un strict contrôle tant dans la production, l’exportation que dans l’importation des produits commerciaux.