L' Esprit Trafic (1991-1992). Création D'une Revue
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L’ esprit Trafic (1991-1992). Création d’une revue : lecture des premiers numéros Simon Pageau To cite this version: Simon Pageau. L’ esprit Trafic (1991-1992). Création d’une revue : lecture des premiers numéros. Sciences de l’Homme et Société. 2019. dumas-02370211 HAL Id: dumas-02370211 https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-02370211 Submitted on 19 Nov 2019 HAL is a multi-disciplinary open access L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est archive for the deposit and dissemination of sci- destinée au dépôt et à la diffusion de documents entific research documents, whether they are pub- scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, lished or not. The documents may come from émanant des établissements d’enseignement et de teaching and research institutions in France or recherche français ou étrangers, des laboratoires abroad, or from public or private research centers. publics ou privés. Distributed under a Creative Commons Attribution - NonCommercial - NoDerivatives| 4.0 International License Université Rennes 2 – Haute Bretagne UFR Arts, Lettres, Communication Département Arts du Spectacle et Études Cinématographiques Master Cinéma et audiovisuel – Histoire et esthétique du cinéma L'esprit Trafic (1991-1992). Création d'une revue : lecture des premiers numéros. Simon PAGEAU Sous la direction de M. Antony Fiant Année universitaire 2018-2019 REMERCIEMENTS Ce mémoire fut écrit derrière les relectures attentives d’Antony Fiant. Je le remercie donc chaleureusement, pour le souci qu’il a pu m’accorder ces deux années passées, et pour sa patience également, lorsque, têtu, j’avais parfois du mal à écouter ses remarques avisées. Roxane Hamery, Priska Morrissey, Gilles Mouëllic et Éric Thouvenel, qui tous ont animé un séminaire ou bien un cours de méthodologie durant mon année de Master 2, furent à l’origine d’observations, de suggestions, auxquelles ce mémoire doit beaucoup. Je les en remercie ici, d’autant plus fortement que je sors de l’université étonnement apaisé et grandi. Patrice Rollet et Sylvie Pierre m’ont tous deux accordé un temps d’échange à propos de Trafic, de leur propre travail et de leurs amis Serge Daney, Jean-Claude Biette et Raymond Bellour. Pour leur douceur et leur gaieté quant à ma grande curiosité sur leur propre passé, et à présent que s’ouvre cette étude qui leur est consacrée, je leur prends à tous deux les mains. Ce travail n’aurait pu se faire (se serait fait bien différemment) sans la présence irremplaçable de Pierre Eugène. Pour ses nombreux conseils, ses commentaires parfois inquiets mais toujours affectueux, pour ses idées lancées, données dans la plus grande des générosités et dans le goût, toujours, d’une pensée partagée, je le remercie tendrement. Enfin, ce serait mentir que de ne pas dire de cette étude qu’elle également celle d'Agathe Presselin, dans la simple mesure où nous nous lisons nos livres puis partageons la même bibliothèque. Et au-delà des choses, des machins et des trucs qui lui sont dus, quelques passages de ce travail forment une première lettre qui lui est adressée ; bientôt j’espère en suivront d’autres, de cet endroit sans ombres où, la nuit, nous marchons – « à l’infini, des toits, des toits amoncelés sans ordre ; jusqu’à l’horizon, la ville coule interminable en cataractes de maisons. » (René Daumal) Mais aussi pour P.G. et M.T. 2 SOMMAIRE INTRODUCTION – 5 PARTIE I – LA COMMUNAUTÉ DE LA LANTERNE 15 Chapitre premier – CONTREBANDE ET CINÉPHILIE 15 1.1. Le secret partagé par la communauté 15 1.2. Une tradition d’oralité 20 1.3. L’héritage des Cahiers du Cinéma : du cinéma classique à la modernité 28 Chapitre deuxième – LA MORT DU CINÉMA 38 2.1. Le cinéma des années 1980 38 2.2. Transmettre le cinéma « avec sa perte » 47 PARTIE II – LA POSTE RESTANTE DU CINÉMA 60 Chapitre troisième – SERGE DANEY EN CARTOGRAPHE 60 3.1. Le cinéma voyagé 60 3.2. Le travail retrouvé de l’imagination 70 3.3. Pédagogie de Serge Daney 76 Chapitre quatrième – STRUCTURES DE LA REVUE 83 4.1. Le comité, le premier cercle : continuité de la carte Trafic 83 4.2. La solitude du spectateur 91 PARTIE III – DE LA PERTE ET DU RETOUR DES IMAGES 103 Chapitre cinquième – LA MÉLANCOLIE 103 5.1. L’enfance 103 5.2. Du manque de l’écriture au présent des images 113 Chapitre sixième – ÉCRITURES INACTUELLES 125 6.1. Écrits de cinéastes 125 6.2. Actualités intempestives 135 CONCLUSION – 144 BIBLIOGRAPHIE 148 3 SOMMAIRE DES ARTICLES ÉTUDIÉS PIERRE LÉON, « La lanterne de Stevenson » (Trafic n°9) 15-18 FRIEDRICH WILHELM MURNAU, « Lettres de guerre » (Trafic n°2) 56-59 SERGE DANEY, « Journal de l’an passé » (Trafic n°1) 62-64 SERGE DANEY, « Journal de l’an nouveau » (Trafic n°2) 65-70 SERGE DANEY, « Journal de l’an présent » (Trafic n°3) 71-76 SERGE DANEY, « Le travelling de Kapo » (Trafic n°4) 76-82 JEAN LOUIS SCHEFER, « Lettre à Serge Daney sur l’interprétation des figures paléolithiques » (Trafic n°3) 88-91 HENRI MICHAUX, « Notre frère Charlie » (Trafic n°4) 91-94 BERNARD EISENSCHITZ, « Boris Barnet : journal de Moscou » (Trafic n°5) 95-98 ELIAS SANBAR, « Vingt et un ans après » (Trafic n°1) 98-104 JONAS MEKAS, « Les racines dans le désert ou retour à Ithaque » (Trafic n°7) 105-107 LESLIE KAPLAN, « Children, children : depuis longtemps déjà nous ne naissons plus de pères vivants » (Trafic n°1) 109-112 RAYMOND BELLOUR, « La mort inassouvie » (Trafic n°1) 114-116 JEAN-CLAUDE BIETTE, « À pied d’œuvre » (Trafic n°3) 118-124 PIER PAOLO PASOLINI, « Notes pour un poème sur le tiers-monde » (Trafic n°3) 126-129 BILL VIOLA, « Perception, technologie, imagination et paysage » (Trafic n°3) 131-134 SYLVIE PIERRE, « Le mystère de la vie passionnée » (Trafic n°1) 138-141 4 INTRODUCTION – En 2015 est publié le dernier tome des écrits complets et encore inédits de Serge Daney, La Maison cinéma et le monde, quatrième volume, sous-titré Le moment Trafic 1991-1992, qui termine, ce faisant, un travail d’édition commencé quinze années plus tôt chez P.O.L par Patrice Rollet, Jean-Claude Biette et Christophe Manon. Les trois autres volumes, tous plus épais, se consacraient à des périodes plus longues dans la vie du critique. Il y avait Le Temps des Cahiers 1962-1981, puis deux Années Libé, 1981-1985 et 1985-1991, et, avec cette dernière parution, la chose devient possible que de lire Serge Daney, approché désormais comme un auteur à la pensée finie1. Cette chose devient possible ; ainsi certains pourront le faire, dans le souci de tout savoir, de ne pas oublier de mots, les ajustant par le travail de l’exégèse qui, par-dessus les quatre volumes, fermera autrement le cheminement de ses écrits. Ou bien, tout au contraire, dans l’oubli propre à la lecture distante, offerte aussi au refus de la fin, par l’écoute de mots plus fortuits qui se prolongent alors. Comment lire Serge Daney ? La fin de ce travail important de publication ouvre de nouveau cette question, déjà dite au jour de sa mort par des critiques, des cinéastes, certains de ses amis, et notamment dans un numéro des Cahiers du Cinéma lui étant consacré2. Question ici d’autant plus vive que Le Moment Trafic, en insistant sur cette revue, Trafic, qui se construit avec Daney et continue sans lui, y répond indirectement par la direction qu’il nous donne : lire Serge Daney, c’est lire aussi ce qu’il ne fera pas, cette revue- là de cinéma, car c’est cette revue qu’il crée au moment où s’arrête le fil brillant de ses écrits. Le Moment Trafic Certes, notre étude n’est pas consacrée au critique. Toutefois, afin de lire au mieux Trafic, il fallait pouvoir lire Daney, lui qui en est le fondateur premier et y établit des attentes, 1 Tout en sachant bien sûr que quelques textes manquent encore, dans la simple mesure où Daney écrivait beaucoup, qu’il publiait parfois « ailleurs », c’est-à-dire ailleurs qu’en ses lieux habituels de publications, qu’il ne conservait pas les traces de l’ensemble de ses travaux. Par ailleurs, l’intégrale de La Maison cinéma et le monde ne comprend pas : certains entretiens, les textes courts, ainsi que les articles co-écrits. 2 Il s’agit du n°458, de juillet-août 1992, repris ensuite dans la collection de la petite bibliothèque : Serge Daney, Cahiers du cinéma, 2005. Le numéro est composé d’articles consacrés au travail et à la pensée de Daney, retraçant son parcours, évoquant ses écrits, ou bien des discussions partagées avec lui. Il s’ouvre par un avant-propos qui précise pudiquement les circonstances de son décès. « Serge Daney nous a quittés dans la nuit du 12 juin 1992. Il venait juste d’avoir 48 ans. Il était malade du sida, et tenait à ce que ce fut dit, afin qu’on ne s’habitue pas. » 5 des perspectives à la fois simples, précises, mais révélées surtout dans le mouvement particulier de son écriture terminale, sur ce que devait être cet espace nouveau de revue. Cela, du reste, que donne à lire le dernier tome de La Maison cinéma et le monde, lorsque Trafic, dans le moment où elle se réalise, reste ce « plan3 » de projection où se rassemblent les morceaux dispersés de sa cinéphilie ; Daney, en quelque sorte, y ramasse ses souvenirs, prenant dans son histoire la croyance en certaines images que lui et d’autres ont pu aimer et qui l’ont un jour « informé4 » sur sa propre expérience du monde, mais dans le but, toujours, d’une revue inédite où ces images, partagées avec d’autres, pourraient encore s’ouvrir et continuer à dialoguer.