REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

Université Abou Bekr Belkaїd – Faculté des Sciences de la Nature et de la Vie et des Sciences de la Terre et de l’Univers

Département Des Ressources Forestières Filière : Sciences Agronomiques

Mémoire Présenté par

Mlle BENDJEBBAR Khedidja

En vue de l’obtention du

Diplôme de MASTER

En Foresterie - Ecologie, Gestion et Conservation de la Biodiversité

Thème

Contribution à l’étude de la dégradation de la végétation dans la région Sud de la wilaya de Tlemcen

Soutenu le 06/06/2016 Devant la commission d’examen :

Président : Mr. HADDOUCHE D. Maître de Conférences ‘A’ Université de Tlemcen Encadreur : Mme. BELLAHCENE N. Maître Assistant ‘A’ Université de Tlemcen Examinateur : Mr. MEJAHDI B. Maître de Conférences ‘A’ Université de Tlemcen

Année universitaire : 2015/2016

Tout d’abord je remercie avant tout le bon dieu, le tout puissant, pour m'avoir aidé et m’a donné assez de force pour achever ce travail et de venir au bout de cette formation.

J’exprime ma profonde gratitude à mon promoteur Mme BELLAHCENE N. pour l’encadrement qu’il m’a assuré, pour le soutien, les directives et les conseils précieux et fructueux qu’il m’a prodigués. Je remercie : Monsieur HADDOUCHE I. pour l’honneur qu’il m’a fait en acceptant de présider le jury. Monsieur MEJAHDI B. pour l’honneur qu’il m’a fait en acceptant d’examiner ce modeste travail. Mes remerciements s’adressent aussi à l’ensemble du personnel de la direction des services agricoles de la wilaya de Tlemcen pour l’aide qu’elle m’a été offerte de leur part. J’exprime mes profonds remerciements à tous les enseignants de notre département sciences foresterie qui ont contribué à notre formation.

Melle BENDJEBBAR Khedidja

Mes grands remerciements sont pour notre Dieu qui m’a aidé et m’a donné le pouvoir, la patience et la volonté d’avoir réalisé ce modeste travail. Je dédie mon travail à mes parents et ma grand-mère. C’est difficile d’exprimer mes sentiments envers eux par de simples mots ; merci pour votre amour, votre affection, vos encouragements, vos sacrifices. Que Dieu vous garde.

Ces dédicaces vont également : À mon frère Mohammed El Amine. À mes deux sœurs : Imen et Ritadj Zoulikha. À ma famille BENDJEBBAR, en particulier mes tantes. À mes chers amis LAYATI S., BELAAYDOUNI Y., À tous mes enseignants. À ma la promotion Master LMD Ecologie, Gestion et Conservation de la Biodiversité (EGCB). À la promotion 3 éme année licence en foresterie. À toutes les personnes qui m’ont soutenue de prés ou de loin pour la réalisation de ce travail.

Sommaire

RESUME LISTE DES TABLEAUX LISTE DES FIGURES LISTE DES PHOTOS LISTE DES ACRONYMES INTRODUCTION GENERALE……………………………………………………....1

Chapitre 01: Synthèses bibliographiques

1- Aperçu sur l’espace steppique…………………………...………………2 2- Les caractéristiques de la steppe algérienne…………………….....2 2.1. Aspects physiographiques ………………………………………………………….2 2.2 .Aspects Climatiques ……………………………………………………………....3 2.3. Aspects biogéographiques ……………………………………………………….…4 2.3.1) Nature des sols …………………………………………………………...4 2.3.2) Occupation du sol ………………………………………………………...4 2.3.3) Végétation steppique ……………………………………………………..5 2.4. Aspects socio-économiques ………………………………………………………….8 2.4.1) La population humaine …………………………………………………....9 2.4.2) Le cheptel ………………………………………………………...………9 2.4.3) Occupation des terres et ressources fourragères ………………………....11 2.4.4) Les systèmes de production……………………………………………....13 a- L’élevage extensif ………………………………………………..13 b- L’agro-élevage…………………………………………………...14 c- L’élevage hors parcours ……………………………………….....14 3- Problématique de la steppe algérienne …………………….……15 4- Facteurs de dégradation ………………………………………………...15 4.1) Les facteurs abiotiques ………………………………………………….....15 4.1.1) La sécheresse………………………………………………...….16 4.1.2) L’érosion hydrique et éolienne…………………………………16 4.1.3) Phénomène de salinisation…………………………………...... 17

4.2) Les facteurs biotiques ……………………………………………………..18 4.2.1) Croissance démographique ………………………………...…18 Sommaire

4.2.2) Déclin de l’Achaba-Azzaba …………………………………….19 4.2.3) Le surpâturage……………………………………………..…..19 4.2.4) Défrichement et extension de la céréaliculture………………...20 4.2.5) L’éradication des espèces ligneuses…………………………....21

5- Impact des facteurs de dégradation sur les ressources naturelles………………………………………………………………………23 5.1) Crise du pastoralisme ………………………………………………...….23 5.2) Processus de désertification…………………………………………...…24 5.3) Influence de la désertification sur la biodiversité …………………..….....26

6- Principaux projets pastoraux réalisés en milieu steppique ……………………………………………………………………………………..27 6.1) Les étapes de mise en œuvre des programmes …………………………..30 6.2) Les résultats obtenus …………………………………………………....30

Chapitre 02: les composantes Environnementales de la zone d’étude

1- Milieu bio-physique ……………………………………………….32 1-1) Localisation géographique………………………………….…32 1-2) Relief…………………………………………………………………....33 1-3) Géologie ………………………………………………………………34 1-4) Pédologie …………………………………………………………….35 1-5) Hydrologie………………………………………………………..….36 1-6) Flore…………………………………………………………………....38 1-7) Faune ……………………………………………………………...….39 2- Aspects socio-économiques……………………………………….39 2-1) Echéances Démographiques………………………………….39 2-1-1) Evolution De La Population ……………………………………...…....39 2-1-2) Densité De La Population …………………...... 41

2-2) Echéances Economiques …………………………………...….41 2-2-1) Répartition générale des terres……………………………………....41 Sommaire

2-2-2) Répartition de la S.A.T……………………………………..…………42 2-2-3) Répartition de la S.A.U ……………………………………………….43 2-2-4) Production agricole ………………………………………………….44 2-2-5) Rapport potentiel productif - superficie …………………....…… 45 2-3) Systèmes d’élevages et répartition du cheptel……….45 2-3-1) Charge pastorale……………..……………………………………….48

3- Etude bioclimatique ……………………………………………..49 3-1) Facteurs climatique ……………………………………………..49 3-1-1) Précipitation…………………………………………………………….49 3-1-1-1) Régime pluviométrique mensuel et annuel ………...…49 3-1-1-2) Régime pluviométrique saisonnier ………………..50 3-1-2) Températures……………………………………………………..…..…51 3-2) Autres facteurs climatiques ………………………………....53 3-2-1) Vent………………………………………………………………..53 3-2-2) Gelée blanche ……………………………...……………………....53 3-3) Synthèse climatique ……………………………………………..54 3-3-1) Quotient pluviométrique d’EMBERGER …………………………...54 3-3-2) Diagrammes ombrothermiques de BANGNOULS et GAUSSEN ...…..57

Chapitre 03 : Etude de la dégradation de la végétation

1- Analyse bibliographique ………………………………………………59 2- Estimation de la phytomasse aérienne totale………………….65 2-1) Méthodologie et Résultats……………………………………………….65 2-1-1) Approche méthodologique………………………………………….65 2-1-1-1) Protocole expérimental …………………………..…….....65 2-1-1-1-1) Caractéristiques de station………………………….....65 2-1-1-1-2) Matériels utilisés …………………………..………….67 Sommaire

a- Sur terrain …………………….……………....…67 b- Au laboratoire ……………………………....…...67 2-1-1-2) Principe de la méthode du transect ……………….…..…68 2-1-1-3) Méthode d’élaboration du transect …………….………..68 2-1-2) Résultats ………………………………………………...... 70

2-1-3) La phytomasse aérienne totale…………………………………...71

2-2) Discussion …………………………………………….………….…….73 2-2-1) Les facteurs de dégradation……………………………………….73 2-3-1-1) Facteurs naturels ……………………………………………….73 2-3-1-2) Facteurs anthropiques………………………………….………73 2-2-2) Les procédés de lutte contre la dégradation des parcours...... 78

CONCLUSION GENERALE...... 80

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES………………………………………81 ANNEXES Liste des tableaux

Liste des tableaux

N°Tableaux Titres Pages 01 Evolution de l'occupation du sol dans la steppe. 5 02 Evolution de la population steppique (milliers 9 d’habitants).

03 Les effectifs des animaux d’élevage national et 10 de la zone steppique en 2006.

04 Effectif du cheptel en régions steppiques 20 (milliers de têtes).

05 Evolution de la population pour les trois derniers 40 R.G.P.H.

06 Densité de la population en 2008. 41 07 La répartition des terres de la zone d’étude Ha. 42

08 44 Productions végétales (cultures herbacées) 2014/2015.

09 Productions végétales (cultures pérennes) 44 2014/2015.

10 Rapport productivité de la zone d’etude Qx/Ha. 45

11 Shepp-équivalent cheptel. 48

12 Principales caractéristiques des stations 49 météorologiques de référence.

13 Moyennes des précipitations saisonnières. 51

14 Moyennes mensuelles et annuelles des températures (°C). 52

15 Quotient pluviothermique d’EMBERGER et 55 l’ambiance bioclimatique. 16 Superficies des differentes classes des cartes 63 d’occupation du sol. 17 Résultats obtenus après échantillonnage (station 01). 71

18 Les calculs de la biomasse. 72

Liste des figures

Liste des figures

N°Figures Titres Pages 01 Limite géographique de la steppe algérienne 3 02 Représentation de l’Alfa (Stipa tenacissima). 5 03 La steppe à chamaephytes (Artemisia herba alba). 6

04 Physionomie du sparte (Lygeum spartum). 6

05 Vue d’ensemble de l’Atriplex (Atriplex canescens). 7

06 Comparaison de la productivité des 4 grands types de steppe en 8 Algérie.

07 La répartition des effectifs des animaux d’élevage de la zone 10 steppique.

08 Evolution du cheptel ovin en zones steppiques. 11

09 Exploitation permanente des parcours naturels par une charge 14 animale croissante,Commune de Dar Chioukh, Djelfa.

10 Les indicateurs de dégradation des écosystèmes steppiques. 22

11 Schéma représente les processus de désertification. 25

12 Carte de situation de la zone d’étude. 32

13 Cartes des pentes de la zone steppique de Tlemcen. 34

14 Esquisse géologique de la zone d’étude. 35

15 Carte du réseau hydro climatologique de la zone d’étude. 37

16 Carte du réseau hydro climatologique de la zone d’étude. 38

17 Histogramme d’évolution de la population de la zone d’étude. 40 18 Cercle représente la densité de la population en 2008. 41

19 Répartition de la S.A.T de la zone d’étude. 42 20 Répartition de la S.A.U de chaque commune. 43

21 Effectif du cheptel de la zone d’étude en 2015. 45 Liste des figures

22 Répartition du cheptel de chaque commune en 2015. 46

23 Evolution de l’effectif du cheptel de la zone d’étude. 47

24 Précipitations moyennes mensuelles de deux stations (El-Aricha et 50 Sidi Djilali).

25 Variations saisonnières des précipitations de deux stations (El-Aricha 51 ‘1984-2009’ et Sidi Djilali ‘1970-2008’).

26 Températures moyennes mensuelles. 52

27 Diagrammes ombrothermiques de BANGNOULS et GAUSSEN 56 pour les deux stations.

28 Climagramme pluviothermique d’EMBERGER. 57

29 Superficies des différentes classes de la carte d’occupation du sol pour 63 l’année 1984.

30 Superficies des différentes classes de la carte d’occupation du sol pour 64 l’année 2011. 31 Station de mesure de la phytomasse 66

32 Méthode de mesure de la biomasse. 69

72 33 La répartition de la biomasse dans la commune de Sidi Djilali.

34 Les principales menaces sur l’écosystème steppique. 77

Liste des photos

Liste des photos

N°Photos Titres Pages 01 et 02 Sols touchés par l’érosion éolienne. 17

03 La salinisation. 18

04 Vue générale de la station de mesure de la 65 phytomasse. 05 Matériels utilisés sur terrain. 67 06 Matériels utilisés au laboratoire. 67 07 Réalisation du transect. 70 08 et 09 74 Aire surpâturée. 10 74 Espèces indicatrices du surpâturage.

11 76 Problème de défrichement dans les parcours.

Liste des acronymes

Liste des acronymes

A.N.R.H Agence National des Ressources Hydrauliques.

C.P.C.S Commission de Pédologie et de Cartographie des Sols.

C.T.S Centre des Techniques Spatiales.

D.G.F Direction Générale des Forets.

D.P.A.T Direction de Planification et Aménagement du Territoire.

D.S.A Direction des Services Agricoles.

E.A.G.R Enterprise Algérienne du Génie Rural.

Fig. Figure.

F.N.R.D.A Fond National de Régulation et Développement Agricole.

Ha hectare.

H.C.D.S Haut Commissariat pour le Développement de la Steppe.

Kg MS/ha Kilogramme Matière Sèche par Hectare.

M.A.D.R Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural.

M.A.T.E Ministère de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement.

MS Matière Sèche.

O.N.S Office National des Statistiques.

O.S.S Observation du Sahara et du Sahel.

P.A.N Programme d’Action National.

P.D.A.U Plan Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme.

P.N.D.A Programme National de Développement Agricole.

P.N.R.D.A Programme National de Régulation et de Développement Agricole.

Liste des acronymes

P.P.D.R.I Projets de Proximité de Développement Rural Intégré.

P.P.L.C.D Projets de Proximité de Lutte Contre la Désertification.

P.R.C.H.A.T Programme de Renforcement des Capacités Humaines et d’Assistance Techniques.

P.R.R Programme de Renouveau Rural.

Qx Quintaux.

R.G.P.H Recensement General de la Population et de l’Habitat.

R.O.S.E.L.T Réseau d’Observatoire pour la Surveillance Ecologique à Long Terme.

S.A.T Surface Agricole Totale.

S.A.U Surface Agricole Utilisé.

Tab. Tableau. U.F Unité Fourragère.

Introduction générale

Introduction générale

a région steppique connue pour la richesse de la strate herbacée, ce qui en fait un espace à vocation pastorale et un berceau de l’élevage ovin par excellence change L actuellement de visage. Cette mutation s’est traduite par l’apparition de nouveaux systèmes de production tendant à la sédentarisation et par conséquence à une dégradation des ressources naturelles. Cette situation suscite l’interrogation sur la compatibilité de cette mutation avec le développement durable (GHOZLANE et al., 2009) et (BENIDIR et al., 2008).

Les espaces pastoraux steppiques en Algérie se trouvent dans une dynamique de dégradation ; cette situation est imputée à plusieurs facteurs, à savoir la fragilité du milieu physique et les changements des traditions pastorales des populations nomades (AIDOUD, 1994).

Bien que les projets de développement menés dans ces zones à travers les programmes de restructuration du foncier et d’orientation des activités d’élevage aient eu pour but de rentabiliser ces espaces et de préserver les ressources pastorales, la conséquence a été la mutation des systèmes de production et l’émergence de la sédentarisation (BENABDELLI, 2000).

La dégradation des parcours steppiques constitue, actuellement, une réalité préoccupante. Une dynamique régressive nettement perceptible est confirmée par un diagnostic écologique qui a mis en évidence la dégradation du couvert végétal. D’une steppe graminéenne a Sipa tenacissima on a atteint le stade de la steppe à Noaea mucronata, qui est, malheureusement, le stade ultime de dégradation avant que le sol soit totalement nu et improductif.

Les conditions climatiques constituent un facteur non négligeable de cette régression, cependant, le facteur anthropique reste toujours déterminant à plusieurs niveaux (au niveau des éleveurs, exploitants des parcours et au niveau des décideurs… etc) (BOUCHTATA T. et BOUCHTATA A., 2005).

Partant de cette problématique le présent travail tente d’étudier la dégradation dans la région steppique de la wilaya de Tlemcen. D’abord à travers une analyse bibliographique, permettant une synthèse des résultats des différents travaux scientifiques menés dans la region qui ont étudié la dégradation de la végétation. Puis à travers une petite expérimentation sur terrain, enrichissant les résultats des travaux déjà réalisés depuis quelques années par les étudiants du département. Ces travaux ont étudié essentiellement la production de la phytomassse aériennes total des parcours steppiques à travers les cinq communes de la zone d’étude.

Pour atteindre ces objectifs, ce travail s’articulera autour des trois chapitres suivants :

 Le premier chapitre : Synthèse bibliographiques sur l’espace steppique ;  Le deuxième chapitre : étude des composantes environnementales de la zone d’étude ;  Et le troisième chapitre : Etude de la dégradation de la végétation de la zone d’étude.

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Chapitre 01 Synthèses Bibliographiques

Chapitre 01 Synthèses Bibliographiques

1- Aperçue sur l’espace steppique

Le terme steppe selon LE HOUEROU (1995) designe essentiellement d’immenses etendues plus ou moin arides, à relief peu accusé et une couverture vegetale basse et clairsemee, depourvues d’arbres.

Dans le Nord-Africain, la situation des steppes entre les isohyétes moyennes annuelles 100 et 400 mmevoquent toujpurs des grandes étendues de plus de 60 millions d’hectares, couvertes d’une végètation basse et clairesemée (LE HOUEROU, 1995). D’une couverture de cinq (05) pays de l’Egypte au Maroc, selon AIDOUD et al (2006), la variation de ces situations est possible de les resumer, elles sont comme suit :

 Les plus étendues ou autrement dite « hautes plaines », allant de la dépression du Hodna en Algérie à l’ marocain, ou Basses Plaines tunisiennes ;  Les steppes de piémonts des montagnes des chaînes atlasiques du Maghreb ou des collines au voisinage de ces montagnes ;  Et celles, plus limitées, de la frange littorale de la Jeffara (Tunisie, Libye), de la Marmarique (Égypte) et du Sud-ouest marocain.

2- Les caractéristiques de la steppe Algérienne

2.1. Aspects physiographiques

Elle se situe entre deux (02) chaines de montagne Atlas Tellien au Nord et Atlas Saharien au Sud sur une superficie de 20 millions d’hectares formant deux (02) grands ensembles:

 Les steppes occidentales, constituées des hautes plaines Sud oranaises et Sud ;  Algéroises, dont l’altitude décroît du Djebel Mzi à l’Ouest (1200 m) à la dépression du Hodna au centre ;  Les steppes orientales à l’Est du Hodna formées par les hautes plaines Sud constantinoises bordées par les massifs des Aurés et des Nemenchas, ces limites s’appuient sur 400 et 100 mm de pluviosité moyenne annuelle (NEDJRAOUI, 2002).

Selon KHALIL (1997) un ruban de 1000 Km de long sur une largeur de 300 Km à l’Ouest et au centre réduit à moins de 150 Km à l’Est, et on les appellent « Bled El Ghnem » (pays des moutons) (Fig.1).

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Chapitre 01 Synthèses Bibliographiques

Figure n°1 : Limite géographique de la steppe algérienne (Source : TOUNKOUB, 2013).

2.2 .Aspects Climatiques

La steppe algérienne se caractérise par un climat de type méditerranéen avec une saison estivale sèche et chaude alternant avec une saison hivernale pluvieuse, fraîche sinon froide. Diminution et irrégularité accrue des pluviosités, augmentation des températures et de la longueur des périodes de sècheresse estivale rendant encore plus difficiles les conditions de développement des plantes avec un bilan hydrique déficitaire (LE HOUEROU, 1996).

En général, la pluviométrie moyenne annuelle est faible (entre100 et 400 mm/an) et sa répartition est irrégulière dans le temps et dans l'espace. Les pluies se caractérisent par leur brutalité (averses) et leurs aspects orageux. Ces deux phénomènes favorisent l'érosion hydrique. Le régime thermique des steppes est du type continental. Selon la classification faite par (LE HOUEROU, 2004) in (BOUCIF, 2014), l'Algérie steppique reste dans sa plus grande partie comprise entre les isothermes +1°C et +3°C, l'amplitude thermique annuelle est généralement supérieure à 20°C. Une autre caractéristique du climat steppique est le vent violent. En effet, celui de l’hiver occasionne des dégâts; celui de l’été venant du Sahara (sirocco), est le plus catastrophique; est un vent chaud qui souffle de 20 à 30 jours par an et a des effets dégradants sur la végétation. (LE HOUEROU, 2004 in BOUCIF, 2014).

Ces variations de précipitations et de températures ont des conséquences sur l’état de la végétation, et par conséquent sur la conduite du cheptel et la vie des éleveurs qui remédiaient autrefois à ces contraintes par de longs déplacements (transhumance). Ces déplacements épargnaient le surpâturage des parcours fragilisés et peu productifs. Mais cette pratique a

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Chapitre 01 Synthèses Bibliographiques

diminué considérablement ses dernières décennies et elle a été remplacée par la sédentarisation des éleveurs.

2.3. Aspects biogéographiques

Selon une définition faite par MAIRE(1926), les steppes nord-africaines en général et celle algérienne en particulier font partie du domaine floristique mauritano-steppique, ce domaine appartient à la région floristique méditerranéenne, donc à l’empire holarctique.

2.3.1) Nature des sols

Les sols est un milieu cohérent dont les propriétés s’expliquent par son histoire, les conditions de son environnement et souvent aussi par l’action humaine. Les sols steppiques sont pauvres et fragiles à cause de la rareté de l’humus et de leur très faible profondeur. Adapté au régime climatiques aride, ils sont généralement peu évolués, moins profonds et parfois inexistants.

Ils sont caractérisés par une évolution beaucoup plus régressive que l’inverse, c'est-à-dire la morphogenèse qui l’emporte sur la pédogenèse (HADDOUCHE, 1998).

Les sols steppiques sont peu profonds et pauvres en matière organique, caractérisés par une forte sensibilité à l’érosion et à la dégradation. Les bons sols sont destinés à une céréaliculture aléatoire et se localisent dans les dépressions, les lits d’oued, les dayas et les piémonts de montagne du fait que leur endroit permet une accumulation d’éléments fins et d’eau (NEDJIMI et GUIT, 2012).

Selon HADDOUCHE (1998) et les travaux édités par la commission de pédologie et de cartographie des sols (CPCS) de France en 1967, les principales classes des sols dans la steppe sont les suivants :

- Les sols minéraux bruts d’érosion; - Les sols peu évolués d’apport éolien et d’apport alluvial; - Les sols calcimagnésiques; - Les sols halomorphes; - Les sols isohumiques.

2.3.2) Occupation du sol

Les 20 millions d’hectares que compte les steppes se répartissent en parcours, terres improductives, forêts, maquis et cultures marginales (Tab.1). L’importance que représente la part des parcours (soit plus de 80% de la superficie totale des steppes en 2000) (BENSOUIAH, 2006) est liée à la vocation de cet espace pastoral. En termes d’évolution de l’occupation du sol, on constate une augmentation de la superficie des parcours dégradés et donc une régression de la superficie des parcours palatables. D’autre part, on constate une augmentation de la superficie des cultures marginales au détriment des superficies des parcours palatables.

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Chapitre 01 Synthèses Bibliographiques

1985 2000 Désignation Superficie (106 ha) Part (%) Superficie (106 ha) Part(%)

Parcours palatables 10 50 8,7 43,5

Parcours dégradés 5 25 7,5 37,5

Terres improductives 2,5 12,5 0,1 0,5

Forêts et maquis 1,4 7 2,1 10,5

Cultures marginales 1,1 5,5 1,6 8

Total 20 100 20 100

Tableau n°1 : Evolution de l'occupation du sol dans la steppe (Source : DSA, 2003 et BENSOUIAH, 2006).

2.3.3) Végétation steppique

La végétation naturelle de la steppe est caractérisée par une couverture basse et clairsemée, plus ou moins dégradée, bien que l’on rencontre sur les reliefs des formations forestières à base de Pin d’Alep associé au Chêne-vert et au Genévrier (ENNEBATI, 2015).

Les steppes algériennes sont dominées par 4 grands types de formations végétales :

 Les steppes à graminées : Notamment l’alfa (4 millions d’ha en 1975) présentent une forte amplitude écologique (KADI-HANIFI, 1998). La productivité pastorale moyenne de ce type de steppe varie de 60 à 150 UF/ha selon le recouvrement et le cortège floristique (NEDJRAOUI, 1981) ; (AIDOUD, 1983) et (NEDJRAOUI, 1990). La valeur pastorale peu importante (10 à 20/100 en moyenne) permet une charge de 4 à 6 hectares par mouton.

Figure n° 2 : Représentation de l’Alfa (Stipa tenacissima) (Source : REGAGBA, 2012).

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Chapitre 01 Synthèses Bibliographiques

 Les steppes à chamaephytes: Principalement armoise blanche recouvrent 3 millions d’hectares (en aire potentielle). L’armoise ayant une valeur fourragère importante de 0,45 à 0,70 UF/kg MS (NEDJRAOUI, 1981), les steppes à armoise blanche sont souvent considérées comme les meilleurs parcours, 1à 3 ha/mouton.

Figure n°3: La steppe à chamaephytes (Artemisia herba alba) (Source: Rapport final ROSELT/ OSS/ ALGERIE, 2005).

 Les steppes à psamophytes : Elles sont constituées d’espèces qui poussent sur les sols sableux on peut citer sparte couvrent 2 millions d’hectares. Lygeum spartum ne présente qu’un faible intérêt pastoral (0,3 à 0,4 UF/kg MS). La productivité, relativement élevée (110 kg MS/ha/an), des espèces annuelles et petites vivaces, confère à ces types de parcours une production pastorale importante de 100 à 190 UF/ha/an et une charge de 2 à 5 ha/mouton.

Touffe de Lygeum spartum Fruits de Lygeum spartum

Figure n°4: Physionomie du sparte (Lygeum spartum) (Source : REGAGBA, 2012).

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Chapitre 01 Synthèses Bibliographiques

 Les steppes à halophytes ou crassulescentes: Ce sont des formations particulières des dépressions salées, parmi les espèces qu’on y rencontre remth (Arthrophytum scoparium) forment des parcours qui présentent un intérêt assez faible sur le plan pastoral. La valeur énergétique du remth est de 0,2 UF/kgMS. La production moyenne annuelle varie de 40 et 80 kg MS/ha et la productivité pastorale est comprise entre 25 et 50 UF/ha/an avec une charge pastorale de 10 à 12 ha/mouton.

Figure n°5: Vue d’ensemble de l’Atriplex (Atriplex canescens) (Source : REGAGBA, 2012).

Selon DJEBAILI et al (1989), chacun des types de steppe a été caractérisé tant du point de vue phyto-sociologique que climatique ou pastoral. Sur ce dernier point, une classification en 5 classes de productivité a été utilisée (on notera que, dans ces territoires arides, il s'agit d'hectares par mouton, et non de moutons par hectare comme en Europe ou en Nouvelle- Zélande, et que les caractérisations sont faites en mouton et non en "unité ovine" trop abstraite pour l'éleveur de base) :

. Classe 1 : charge de 1,5 à 2,5 ha/mouton, soit une production de 160 à 270 UF/ha/an ; . Classe Il: charge de 2 à 2,5 ha/mouton, soit une production de 110 à 200 UF/ha/an ; . Classe Ill: charge de 3 à 5 ha/mouton, soit une production de 80 à 130 UF/ha/an ; . Classe IV: charge de 4 à 7 ha/mouton, soit une production de 60 à 100 UF/ha/an ; . Classe V: charge de 6 à 12 ha/mouton, soit une production de 30 à 70 UF/ha/an.

Pour établir des valeurs moyennes, il faudrait évaluer les superficies de chaque faciès sur des cartes de 1'''occupation des terres" comme celles qui ont été publiées par DJEBAILI (1983), mais elles n'existent que pour le Sud oranais. Cependant, une première approximation peut

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Chapitre 01 Synthèses Bibliographiques

être proposée sans pondération, par la moyenne des valeurs de chaque faciès; c'est ce qui a été fait sur la (Fig.6) selon le principe des "box-plot" (READ et READ, 1988).

Figure n° 6: Comparaison de la productivité des 4 grands types de steppe en Algérie.

Les indicateurs de la dégradation des ressources végétales sont multiples. Ils se manifestent surtout à travers la diminution du taux de recouvrement et le changement du cortège floristique par la diminution des espèces pérennes productives au profit des espèces annuelles à faible biomasse.

2.4. Aspect s socio-économiques

Le développement économique et social d’une région est subordonné à une gestion tant raisonnée que rationnelle de son environnement physique, biologique et socio-économique.

D’énormes potentialités en termes de ressources naturelles risquent d’être irréversiblement compromises par l’évolution du climat et les mutations socio-économique dans le milieu steppique qui reste l’ultime barrière naturelle contre le désert.

Il est généralement admis que traditionnellement l’activité dominante dans la steppe était le nomadisme. Ce mode de vie est basé sur la transhumance vers le Nord et vers le Sud. Cette transhumance était dictée par un besoin en fourrage dans les zones favorables (zones céréalières en été, parcours présahariens en hiver), réglementée par des ententes tacites être tribus. Les revenus étaient tirés essentiellement de l’élevage.

Aujourd’hui la situation a évolué dans les sens d’une tendance à la sédentarisation et à la disparition progressive du nomadisme.

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Chapitre 01 Synthèses Bibliographiques

2.4.1) La population humaine

Selon le Recensement de la Population et de l’Habitat (R.G.P.H) effectué en 1987, la population steppique représente 11% de la population algérienne totale.

Selon les données HCDS en (2005), la population steppique qui était de 900 milles habitant en 1954, est estimée à plus de sept (07) millions d’habitants en 1999.

Année 1954 1968 1978 1988 Population total 925 1255 1700 2500 Population nomade 595 545 500 625 Pourcentage (%) 52 34 29 25 de population nomade

Tableau n°2 : Evolution de la population steppique (milliers d’habitants). (Source : HADDOUCHE, 2009) D’après le MADR, la population habitant la steppe comptait environ 7 143 861 d’individus en 2008. On estime à 2,5 millions le nombre d’éleveurs et d’agropasteurs, soit environ 35% de la population totale.

Il faut cependant remarquer que le nomadisme ne subsiste plus que de façon épisodique. En effet, les grandes transhumances qui permettaient par le passé une utilisation rationnelle des ressources naturelles tendent à régresser et ne concerne que 5% de la population steppique le reste étant devenu semi-sédentaire et ne se déplace plus que sur des rayons restreints (10 à 50 Km) (KHALDOUN, 1995) in (HADBAOUI, 2013).

Il est évident que de part son mode de vie, sa dispersion sur les vastes étendues de la steppe, cette population est confrontée de manière accrue aux problèmes de santé, d’éducation, d’accès aux divers services et vit d’une façon générale en marge des bienfaits du progrès social.

2.4.2) Le cheptel

Selon MADR (2006), l’effectif du cheptel présentant dans la steppe s’élève à 10 804 261 de têtes. En premier lieu les ovins avec 9 413 342 têtes, soit 87 % du cheptel, et en dernier lieu les camelins avec 22 065 têtes, soit 0,2% la répartition des effectifs des principaux animaux d’éleva ge national et de la zone steppique représentée dans le tableau n°3 suivant :

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Chapitre 01 Synthèses Bibliographiques

Tableau n°3:Les effectifs des animaux d’élevage national et de la zone steppique en 2006. Unité : têtes

Effectifs Effectif de la zone Effectif du cheptel Cheptel Effectif national steppique dans la steppe (%)

Ovin 19 615 730 9 413 342 48%

Caprin 3 754 590 1 162 375 31%

Bovin 1 607 890 171 237 10,6%

Camelin 286 670 22 065 7,7%

Equin 238 870 35 242 14,8%

Total 25 503 750 10 804 261 42,4%

(Source : MADR, 2006)

La figure n°7 représente la répartition des effectifs des animaux d’élevage au sein de la zone steppique. On remarque bien la dominance du cheptel ovin avec un taux de 87,13%.

Figure n°7: La répartition des effectifs des animaux d’élevage de la zone steppique.

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Chapitre 01 Synthèses Bibliographiques

Les effectifs des ovins depuis 1968 ont pratiquement triplé et puisent l’essentiel de leur nourriture dans les pâturages steppiques. L’élevage ovin constitue pour la majorité de la population steppique la principale source de revenu.

La figure n°8 ci-dessous représente l’évolution de l’effectif du cheptel en zones steppiques depuis 1965 jusqu’à 2010.

Figure n°8: Evolution du cheptel ovin en zones steppiques (Sources Statistiques agricoles, HCDS).

D’après BEDRANI (1994) in (MEROUANE, 2014), Les causes de la forte croissance du cheptel steppique sont liées :

 Au moins d’une forte croissance démographique dans les zones steppique  A la faiblesse de création d’emplois dans les zones steppique ;  A la demande soutenue et croissante de la viande ovine ;  A la haute rentabilité de l’élevage en zones steppiques du fait de la gratuité des fourrages et du fait de la disponibilité pendant une longue période d’aliment de bétail importés vendus à bas prix ;  Et à l’attrait des capitaux des zones steppiques pat l’élevage Ovin concomitant aux facultés de ces capitaux à s’investir dans des activités non agricoles, particulièrement industrielles.

2.4.3) Occupation des terres et ressources fourragères

Selon le HCDS en 2008, les 20 millions de parcours steppiques se répartissent ainsi :

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Chapitre 01 Synthèses Bibliographiques

15 millions d’hectares de parcours palatables

3 millions d’hectares 6,5 millions d’hectares

En bon état 5,5 millions d’hectares Dégradés

moyennement dégradés

5 millions d’hectares

1,1 millions d’hectares 1,4 millions d’hectares

De terres de cultures De forêts et maquis

2,5 millions d’hectares

De terres improductives (zones ensablées ou salines)

L’estimation du potentiel fourrager que recèle la steppe en l’absence d’études fiables et globales reste problématique. Différentes approches ont été tentées et ont abouti aux estimations suivantes :

1. L’approche bibliographique qui permet d’estimer la production fourragère annuelle à l’hectare en fonction de l’état des parcours et des formations végétales dominantes aboutit à une estimation de l’ordre de 3 milliards d’UF ; 2. Le H.C.D.S avance quant à lui une estimation de l’ordre de 1,5 milliard d’UF. C’est la dernière approche qui apparait la plus juste car elle est fondée sur des bases expérimentales et non pas sur des calcules par estimation. De plus, dans ce domaine il devient impératif de se doter d’outils performants d’évaluation de la ressource fourragère sachant qu’elle constitue la base de toute approche prospective qui concerne l’élevage. En tout état de cause, en prenant en compte les charges admissibles à l’hectare, on admet que les besoins de l’effectif actuel dépassent largement l’offre fourragère disponible et le recours à la complémentation est généralisé et ne se fait qu’en dernière extrémité avec toutes les conséquences en matière de désertification.

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2.4.4) Les systèmes de production

Les superficies sujettes aux pratiques agricoles ne sont pas encore convenablement maîtrisées puisqu’on les situe entre 1 et 1,5 millions d’ha. Les cultures qui sont orientées vers la satisfaction des besoins de l’élevage (orge, avoine, fourrages) couvrent 70% des surfaces cultivées, le reste étant consacré à l’arboriculture et le maraîchage.

Selon le MADR (2008), trois (03) grands types de systèmes de production sont pratiqués :

 l’élevage extensif ;  l’agro-élevage ;  Et l’élevage hors-parcours.

a- L’élevage extensif

Ce type d’élevage fait appel quasi-exclusivement aux parcours naturels pour satisfaire les besoins nutritifs du troupeau, ce qui suppose des déplacements dont l’amplitude est fonction des moyens dont dispose l’éleveur (à pied ou à l’aide des camions). Ce système autrefois généralisé ne concerne actuellement que 5% des éleveurs, suite à la paupérisation et à une tendance accrue à la sédentarisation. Les grands déplacements des confins présahariens aux zones céréalières du Tell restent le privilège des gros éleveurs auxquels ne font défaut ni les moyens financiers ni les moyens matériels. En ce qui concerne la satisfaction des besoins alimentaires du troupeau, certaines estimations avancent qu’ils sont couverts à (MADR, 2008):

4% par l’exploitation des chaumes et des parcours

sahariens

Estimations MADR 2008

25% par les parcours naturels 8% par les productions fourragères locales

63% par des apports extérieurs à la steppe (aliments concentrés et fourrages en sec)

On remarque que plus de la moitie des besoins alimentaires du cheptel sont assurés par des aliments produits hors la zone steppique, par contre les parcours naturels ne couvrent que le quart des besoins.

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Figure n°9 : Exploitation permanente des parcours naturels par une charge animale croissante, Commune de Dar Chioukh, Djelfa (Photo NEDJIMI, 2010).

b- L’agro-élevage

En complément à l’élevage, une large proportion d’éleveurs pratique la céréaliculture, principalement l’orge et accessoirement les blés dur et tendre. 1,5 millions d’ha sont concernés par cette pratique qui en 1985 ne touchait que 540 000 ha. Cette dernière pratique a été encouragée d’une part par l’utilisation de moyens mécaniques (tracteur, cover-crop) et par les difficultés à faire respecter l’interdiction de pratiquer ces labours en dehors de certaines zones favorables. Les conséquences sont évidentes :

 éradication des espèces ligneuses ;  exposition des sols à l’érosion hydrique ;  Et éolienne connaissant la fragilité des sols.

c- L’élevage hors parcours

Ce type d’élevage concerne les petits éleveurs sédentaires qui font pâturer leurs troupeaux dans un rayon de 2 à 5 Km autour de leur résidence, dégradant inexorablement le couvert végétal à force de pacage répété. Conséquence : les besoins du troupeau doivent être couverts à environ 60% par des apports extérieurs étant coûteux, ce type d’élevage connaît une tendance à la baisse.

Autre type d’élevage hors parcours, il s’agit de celui pratiqué par les maquignons pour les animaux destinés à la vente et qui fait appel quasi exclusivement aux aliments concentrés.

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3- Problématique de la steppe algérienne

Les Hautes Plaines steppiques algériennes sont des régions à vocation essentiellement pastorale. Ces parcours naturels qui jouent un rôle fondamental dans ce système de production essentiellement extensif. Elles connaissent aujourd'hui une forte tendance à la dégradation qui se traduit par la réduction du potentiel biologique et la rupture d’équilibre écologiques et socioéconomiques.

Les populations de la steppe ont comme activité principale l’élevage extensif d’ovins. Les activités d’élevages sont marquées par la mobilité des troupeaux et des hommes au sein de vastes parcours à usage collectif (BOURBOUZE, 2000).

Selon BENSOUIAH (2003), Plusieurs phénomènes sont en cours dans les territoires steppiques, certains spécialistes parlent de dégradation réversible, d’autres de dégradation irréversible et de désertification. Dans tous les cas, la désertification dans la steppe algérienne avance à pas lents mais certains. Le rythme d’évolution de ce phénomène est d’autant plus inquiétant lorsqu’on sait que l’évolution démographique dans ces zones est telle que les ressources disponibles n’arrivent d’ores et déjà plus à satisfaire les besoins de la population et des activités économiques développées par cette dernière, et aussi le majeur problème auquel l’élevage fait face dans ces zones est la rareté et l’irrégularité des ressources alimentaires. La production animale des ruminants dans les zones arides se caractérise par des crises périodiques dues à des disettes résultant de la sécheresse (LE HOUEROU, 2006). Les faibles rendements obtenus (2 à 5 qx/ha) sont loin de compenser la perte de sol qui en résulte et les nuisances générées (LE HOUEROU, 2002).

Ces dégradations sont accentuées par le contexte d’affaiblissement de la gestion traditionnelle des territoires provoquées par les changements socioéconomiques et politiques, et l’absence de mesures appropriées de la part de l’Etat et ses services techniques pour substituer aux anciennes règles de gestion du patrimoine pastoral et écologique, de nouvelles règles pour assurer la sauvegarde et le développement durable des ressources naturelles.

4- Facteurs de dégradation

Depuis une trentaine d’années, l’écosystème steppique à été complètement bouleversé, tant dans sa structure que dans son fonctionnement à travers sa productivité primaire. On assiste à un ensablement progressif allant du voile éolien dans certaines zones à la formation de véritables dunes dans d’autres. La réduction du couvert végétale et le changement de la composition floristique sont les éléments qui caractérisent l’évolution régressive de la steppe.

4.1) Les facteurs abiotiques

Les facteurs naturels qui sont à l’origine de la dégradation des parcours steppiques sont intimement liés à la fragilité de l’écosystème de ces zones. L’action combinée des facteurs climatiques hostiles développement intensif qu’une végétation pérenne et les facteurs

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édaphiques liés à la structure et à la texture des sols font que les parcours sont soumis à une dégradation irréversible accentuée par le phénomène de l’érosion (LE HOUEROU, 1995).

4.1.1) La sécheresse L’accentuation des phénomènes de sécheresse n’est pas à l’origine de la désertification, mais elle constitue un facteur important d’aggravation de l’effet anthropique sur la dégradation des terres en zones sèches (THOMAS, 1995). En générale la pluviométrie moyenne annuelle est faible (100 à 400mm) et sa répartition est irrégulière dans le temps et dans l’espace. Les pluies se caractérisent par leur brutalité (averse) et leurs aspects orageux (LE HOUEROU, 1995).

Les dernières décennies ont connu une diminution notable de la pluviométrie annuelle, avec parfois plusieurs années consécutives de sécheresse persistante.

De longues observations sur le terrain ont démontré qu’une aridité croissante provoque une détérioration des caractéristiques du sol donnant lieu à un processus de désertification observé notamment dans le sud oranais et le sud algérois.

4.1.2) L’érosion hydrique et éolienne L’érosion hydrique est due en grande partie aux pluies torrentielles qui sous forme d’orages violents désagrègent les sols peu épais, diminuent leur perméabilité et leur fertilité. Les éléments fins, l’humus et les éléments minéraux sont emportés par le ruissellement qui provoque la formation de rigoles et de ravines entaillant profondément la surface du sol. 50 à 250 t/ha/an de terre sont entraînés par le ruissellement sur les sols dénudés à forte pente (LE HOUEROU, 1995).

L’action de l’érosion par le vent accentue le processus de désertification, elle varie en fonction du couvert végétal. Ce type d’érosion provoque une perte de sol de 100 à 250 tonnes/ha/an dans les steppes défrichées (LE HOUEROU, 1995).

Selon GHAZI et LAHOUATI (1997), montrent que ces phénomènes ont provoqué d'énormes pertes: près de 600.000 ha de terres en zone steppique sont totalement désertifiés sans possibilité de remontée biologique et près de 6 millions d’hectares sont menacées par les effets de l’érosion éolienne.

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Photo n°1 et n°2 : Sols touchés par l’érosion éolienne (Source : http://physio-geo.revues.org).

4.1.3) Phénomène de salinisation Selon HALITIM (1988), Plus de 95% des sols des régions arides sont soit calcaires, gypseux ou salsodiques Du fait des hautes températures qui sévissent pendant une longue période de l’année, les précipitations subissent après leur infiltration, une forte évaporation entraînant la remontée vers la surface du sol, des particules dissoutes qui se concentrent en croûtes et stérilisent le sol. On trouve deux types de dépressions salées aux niveaux des régions arides et semi-arides dont les termes vernaculaires sont Chott et Sebkha (POUGET, 1980); la différence entre ces deux noms réside dans le mode d’alimentation. Les sebkhas sont sous la dépendance d’apport des eaux de crues et les Chotts sont alimentés respectivement par les apports de ruissellement et aussi par les nappes artésiennes profondes arrivant jusqu’en surface par des sources et/ou des suintements. Les Chotts seraient de véritables «machines évaporatoires», en période pluvieuse normale (hiver, printemps) une couche d’eau de quelques centimètres, saturée en sel (300-400g/l) recouvre la surface, laissant après évaporation des dépôts surtout de chlorure de sodium, parfois exploitables. Après de fortes pluies, les Chotts peuvent constituer de véritables lacs de plusieurs mètres de profondeurs; quelques mois après, l’évaporation très forte assèche complètement la surface. Le vent balayant cette surface desséchée et dénudée peut, dans certaines conditions, entraîner des particules argileuses et des cristaux de sels (chlorure de sodium, gypse) qui s’accumulent en bordure de la dépression (BOUMEZBEUR et BENHADJ, 2003) ; (NEDJIMI, 2012).

POUGET (1973) déclare que tout autour de ces systèmes, la présence d’une nappe phréatique plus ou moins salée et inégalement profonde contribue à la formation de sols halomorphes.

On peut répartir en deux (02) grandes catégories les facteurs qui déterminent l’étendue et le degré de salinisation des sols (MAMANE, 2006) :

1) Les facteurs à long terme, qui demeure plus ou moins inchangés comme les matériels originels dans les couches géologiques :  La topographie du paysage ;  Le drainage du sol ;  L’hydrologie des eaux souterraines ;

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Chapitre 01 Synthèses Bibliographiques

 Les conditions climatiques régionales à long terme.

2) Les facteurs à court terme, susceptibles de changer, notamment :  Les précipitations ;  L’évaporation ;  L’utilisation des terres ;  Les pratiques agricoles.

Photo n° 3 : La salinisation (Source : http://hmf.enseeiht.fr).

4.2) Les facteurs biotiques

La dégradation des parcours steppiques due aux phénomènes naturels est amplifiée par la pression croissante que l’homme et ses troupeaux exercent sur ces écosystèmes.

L’accroissement démographique et le surpâturage auxquels sont liés l’extension des superficies cultivées, l’éradication des espèces ligneuses et la multiplication des points d’eau, sont autant d'indicateurs de dégradation qui ont contribué à briser l’équilibre relatif de l’écosystème qui prévalait dans les régions steppiques durant la première moitié du 20ème siècle.

4.2.1) Croissance démographique La population steppique représentait 25% de la population algérienne totale. L’évolution de cette population non contrôlée par l’état engendre une compétition autour de l’espace, il résulte une régression de l’activité pastorale et l’amplification du phénomène de la désertification (OUKAL ,2001) in (BOUCIF, 2014). Selon H.C.D.S (2005), Une forte croissance démographique est enregistrée durant la dernière moitié du siècle. La population de la steppe qui était de 900 milles habitants en 1954, est estimée à plus de sept (07) millions d’habitants en 1999.

L’équilibre social et biologique se trouve fortement perturbé par l’intensification des besoins engendrés par la croissance démographique et la mutation de la population steppique, dont une grande partie a rejoint d’autres secteurs d’activités. La diminution de la population vivante en zones éparses et la baisse de la population nomade traduisent l’importance de la sédentarisation qu’ont vécue les steppes ces dernières années. Il ressort que, la croissance démographique et la sédentarisation de plus en plus importante ont eu comme conséquences l’augmentation de la pression sur les ressources et l’intervention anarchique de l’homme. La

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pression humaine continue est à l’origine de l’important déséquilibre écologique des zones steppiques.

4.2.2) Déclin de l’Achaba-Azzaba Le nomadisme et notamment la transhumance (Achaba-Azzaba) constitue la principale activité pastorale qui découle des facteurs historiques économiques et sociaux. C’est une forme d’adaptation à un milieu contraignant où l’offre fourragère est marquée par une discontinuité dans le temps et dans l’espace. Ces déplacements, s’effectuant en été vers les zones telliennes (Achaba) et en hivers vers les parcours présahariens (Azzaba), allègent la charge sur les parcours steppiques leur permettant ainsi de se régénérer (LE HOUEROU, 1995).

La transhumance ou déplacement de grande amplitude (Azaba; transhumance d’été vers les chaumes des zones telliennes ou Achaba; transhumance d’hiver vers les piémonts Nord de l’Atlas Saharien) qui permettait dans le passé une utilisation rationnelle des ressources naturelles, ne concerne plus que cinq (5%) de la population steppique (NEDJIMI et al., 2008) .Le reste de la population est devenu semi-sédentaire. Les pasteurs ont modifié leur système de production en associant culture céréalière, élevage et sédentarisation (KHALDOUN, 2000). La principale conséquence de cette transformation du mode de gestion des parcours est la surexploitation des ressources biologiques et la dégradation des terres.

4.2.3) Le surpâturage Le surpâturage est définit comme étant un prélèvement d’une quantité de végétal supérieur à la production annuelle des parcours (LE HOUEROU, 1995). La majeur partie de la population steppique tire ses revenus à travers la pratique de l’élevage d’un cheptel principalement ovin (SOTO, 1997) .L’exploitation permanente des pâturages naturels, utilisant une charge animale nettement supérieurs au potentiel de production des parcours, à pour effet de réduire leur capacité de régénération naturelle.

Selon CHELLIG (1969), L’étude menée en 1996 qui visait à déterminer l’évolution du taux de charge des parcours, fait apparaître qu’en 1968, les parcours steppiques avec leurs 1,6 milliards d’UF nourrissaient 7.890.103 équivalents-ovins, ce qui donnait une charge de 1,9 ha/équivalent ovin.

En 1996, le cheptel steppique équivaut à 19.170.103 équivalents ovins, et la charge réelle des 15 millions d’hectares, correspondrait à 0,78 hectares pour 1 équivalent ovin.

LE HOUEROU (1995), a montré que les parcours se sont fortement dégradés et que la production fourragère est équivalente à environ 1/3 de ce qu’elle était en 1968, c’est à dire 533 millions d’UF. La charge pastorale potentielle serait d’environ 8 ha par un équivalent ovin et donc 10 fois supérieure à la charge réelle des parcours ce qui donne lieu à un surpâturage intense qui se manifeste par le maintien trop prolongé du troupeau sur les aires pâturées prélevant une quantité de végétation largement supérieure à la production annuelle.

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L’exploitation permanente des pâturages naturels, utilisant une charge animale nettement supérieure au potentiel de production des parcours, a pour effet de réduire leur capacité de régénération naturelle.

L’effectif du cheptel pâturant en zones steppiques et dont la composante prédominante est l’espèce ovine (environ 83% du cheptel), n’a cessé d’augmenter depuis 1968. La croissance accélérée de l’effectif a pratiquement triplé le troupeau ovin en l’espace de trente (30) ans. De 5.600.000 têtes en 1968, le cheptel ovin passe à 18.000.000 de têtes en 2003 (Tab.4). Il ressort donc selon le tableau 4, que l’effectif du cheptel pâturant sur la steppe, a subi une croissance vertigineuse depuis 1968. La superficie des parcours a en revanche subi une régression considérable, en particulier sous l’effet du défrichement pour la céréaliculture. De ce déséquilibre, résulte une augmentation de la charge pastorale, communément désignée par surpâturage.

Années 1968 1978 1988 1998 2008 2010

Ovins 5600 8500 12000 16320 16800 20000 Caprins 300 560 1000 1400 1630 3800 Bovins 120 120 200 280 305 1650 Camelins 100 175 100 135 144 290 Equidés 250 450 530 750 650 - Total 6370 9805 13830 18885 19520 25740

Tableau n°4 : Effectif du cheptel en régions steppiques (milliers de têtes). (Sources : FAO statistiques Agricoles, (1974, 1990-1999 et 2000-2010-2012))

L’impact du surpâturage sur la végétation se traduit par (AIDOUD, 1989) :

 le développement dominant des espèces indésirables, refusées ou très peu consommées par les ovins ;  la régression du couvert végétal en général, et particulièrement les pérennes ;  le développement d’une flore post-pastorale riche en thérophytes, favorisée par la concentration des animaux (plantes nitrophiles).

Ainsi, en mauvaise année, l’animal manquant de fourrage est orienté vers les espèces pérennes se trouvant alors au minimum de leurs réserves, ces espèces représentent en fait l’essentiel du potentiel productif des parcours.

4.2.4) Défrichement et extension de la céréaliculture Au cours des années 70, l’extension de la céréaliculture fut caractérisée par la généralisation de l’utilisation du tracteur à disques pour le labour des sols à texture grossière fragile. Les labours par ces dernières constituent en un simple grattage de la couche superficielle accompagné de la destruction quasi-totale des espèces pérennes. Ces techniques de labour ont aussi une action érosive, détruisant l’horizon superficiel et stérilisant le sol, le plus souvent de manière irréversible (NADJIMI et HOMIDA, 2006).

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Chapitre 01 Synthèses Bibliographiques

D’après Le Ministère d’Agriculture (1998), La superficie labourée en milieu steppique est estimée à plus de 02 millions d’hectares, la plus grande partie de ces terres se situe sur des sols fragiles en dehors des terres favorables des fonds d’oueds ou de Dayates. La technique de labour utilisée est une technique particulièrement érosive. L’utilisation de la charrue à disque ou le cover-crop pour un labour superficiel des sols à texture grossière, se justifie par son coût moins élevé pour des agro-pasteurs soumis à des aléas climatiques importants et donc obligés de minimiser leurs coûts du fait de la faible probabilité qu’ils ont d’obtenir une récolte correcte. En effet, cette culture épisodique détruit les plantes vivaces qui sont remplacées par des espèces annuelles incapables de retenir le sol (ABDELGUERFI et LAOUAR, 1997). Les faibles rendements obtenus (2 à 5 qx/ha) sont loin de compenser la perte de sol qui en résulte et les nuisances générées (LE HOUEROU, 2002).

4.2.5) L’éradication des espèces ligneuses BOUGHANI (1995), déclare que cette pratique demeure toujours en vigueur chez les nomades, mais tend de plus en plus à diminuer.

L’état actuel de la dégradation des peuplements forestiers montre que la végétation ligneuse a été surexploitée. Ceci s’explique par les besoins en combustible pour la cuisson et le chauffage, amenant les populations à :

 Déraciner les espèces ligneuses (Armoise blanche, Noaea mucronata, Salsola vermuculata et Tetrenda, Hammada scorpia, etc…) où  Couper les arbres ou arbuste qui subsistent (Juniperus phoenica, Tamarix, Jujubier, etc…).

L’éradication des ligneux tend à se stabiliser ces dernières années en raison de la régression du nomadisme et de la généralisation de la bouteille de gaz. L’engouement actuel pour la phytothérapie dans le Nord du pays, reste tout de même un danger de destruction des espèces steppiques, si cette activité n’est pas contrôlée (NEDJRAOUI, 2002).

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Chapitre 01 Synthèses Bibliographiques

Facteurs biotiques Facteurs abiotiques

Déséquilibre écologique et biologique

Sécheresse Social

 Détérioration des caractères du  Modification du système de sol production

 Diminution de la matière  Mutation des populations organique  Concentration du nomadisme  Diminution de l’activité du sol  Intensification des besoins  Accroissement de la pellicule de  Surexploitation des parcours glaçage

 Diminution du ruissellement

 Diminution de la regeneration Erosion éolienne Surpâturage et hydrique

 Départ des particules fines  Croissance continue du troupeau  Désagrégation du sol  Augmentation de la charge animale  Diminution de la fertilité  Piétinement, tassement du sol

 Augmentation de l’érosion du sol

 Diminution des réserves hydriques

Salinisation Extension de culture

 Evaporation de l’eau du sol  Diminution des terres de parcours  Remontée de sel  Stérilisation et dégradation du sol

 Sterilisation du sol

Accélération des processus de désertisation

* Détérioration des terres de parcours ; * Paysages pré désertiques ; * Perte de la production pastorale ; * Déficit fourragers.

Figure n°10: Les indicateurs de dégradation des écosystèmes steppiques (Source : SADKI, 1977).

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Chapitre 01 Synthèses Bibliographiques

5- Impact des facteurs de dégradation sur les ressources naturelles

La diminution du couvert végétal et le changement de la composition floristique sont les éléments qui caractérisent l’évolution régressive de la steppe.

L’impact du surpâturage sur la végétation est important aussi bien sur le plan qualitatif que quantitatif.

 Sur le plan qualitatif, les bonnes espèces pastorales, celles dont l’indice d’appétibilité est supérieur à 6 (NEDJRAOUI, 1981) sont consommées avant d’avoir eu le temps de fructifier ou de former des repousses pour les saisons à venir. Leur système racinaire dépérit et elles disparaissent totalement du faciès en laissant la place à des espèces inapétées telles que Atractylis serratuloides et Peganum harmala. Le résultat de cette transition régressive est la diminution de la richesse floristique donc de la biodiversité (KADI - HANIFI, 1998).

 Sur le plan quantitatif, le surpâturage provoque une diminution du couvert végétal pérenne et de la phytomasse. La phytomasse de l’alfa a diminué de 2100 Kg MS/ha en 1976 à 572 Kg MS/ha (AIDOUD et NEDJRAOUI, 1992) ; (SLIMANI, 1998)

5.1) Crise du pastoralisme

La surexploitation des milieux arides, et la désertification qui en découle, est un phénomène propre au 20ème siècle. Pendant des siècles les sociétés agro-pastorales étaient un exemple parfait d'équilibre entre l'homme et le milieu naturel.

Le principe de base de l’équilibre agro-pastoral est la mobilité. Les sociétés pastorales étaient nomades ou semi-sédentaires, pratiquant la transhumance. La règle était de ne jamais rester trop longtemps au même endroit. La pression sur le milieu était donc répartie dans le temps et dans l'espace, au rythme des saisons.

En guise de rappel de l’équilibre agro-pastoral nord-africain, qui a survécu jusqu'à la veille de la colonisation on peut retenir que :

 En hiver, les campements sont installés aux portes du désert. Il y fait plus chaud, et les quelques pluies automnales et hivernales suffisent pour assurer une végétation éphémère à poussée rapide;  Au printemps, en remontant vers les hautes plaines steppiques, les pluies d'automne et d'hiver favorisent une végétation abondante utiles pour les brebis en période d'agnelage ;  En été, en avançant vers le tell, c'est à dire vers les hautes plaines céréalières, il y avait encore suffisamment de terres incultes pour les bêtes, qui profitent en plus des chaumes. Par ailleurs, pendant que les nomades sont employés comme main d’œuvre

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Chapitre 01 Synthèses Bibliographiques

saisonnière sur les chantiers de moisson battage, ils font leur réserve de grain pour l'année quand ils redescendent vers la steppe.  En automne, sur la steppe de nouveau, la végétation pérenne est suffisante pour le cheptel. Si l'année est mauvaise, la disette et les maladies se chargent de remettre les effectifs à un niveau compatible avec les ressources fourragères. Quelques labours sont effectués, mais uniquement sur des zones d'épandage de crues ou sur des bas fonds ou des cuvettes à sols profonds. Ces champs seront récoltés, au retour, lors de la migration de printemps. La descente vers le désert pour les quartiers d'hiver s'amorce avant les grands froids.

Néanmoins, ces systèmes agro-pastoraux connaissent, depuis quelques décennies, des mutations profondes avec comme causes principales :

1) Démographie: C'est l'une des principales causes. Elle a littéralement explosé depuis le début du siècle. Pratiquement la population double tous les 20 à 30 ans, selon les pays, soit 25 ans en moyenne, en particulier depuis les années 50. Il faut donc cultiver plus de terre, élever plus d'animaux et couper plus de bois pour se chauffer. Par ailleurs la plupart des pays concernés connaissent une nette amélioration du niveau de vie et une certaine urbanisation. La demande en viande et produits céréaliers à donc augmenté encore plus vite que la population ; ce qui aggrave davantage les pressions sur les terres.

2) Désorganisation de la société pastorale : Plusieurs facteurs sont responsables de cette désorganisation sociale:

 Etat ;  Fixation volontaire ;  Obstacles aux migrations ;  Erreurs de politique économique ;  Progrès technique et techniques agressives ;  Statut foncier.

5.2) Processus de désertification

D’après DGF (2004), la désertification concerne donc un processus de dégradation des terres lié à des facteurs naturels exacerbés par l’action de l’homme. La dégradation de ces dernières en zones sèches s’exprime par une détérioration de la couverture végétale (Fig.11), des sols et des ressources en eau.

Selon BENGUERAI (2011), elle est essentiellement liée à une surcharge animale et un surpâturage de ces zones sans temps de repos suffisant pour leur permettre de se régénérer, et aussi imputable à une absence de gestion raisonnée des pâturages, notamment des pâturages collectifs, ainsi qu’à l’accroissement des effectifs pouvant être favorisé par certaines politiques d’intervention (transport d’eau par camion ou subvention des aliments).

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Chapitre 01 Synthèses Bibliographiques

La détérioration des sols est l’étape qui prépare à l’érosion. D’une marinière générale, elle est liée à :  La dégradation de la végétation naturelle ;  La disparition de la couverture végétale.

Et qui donne par résultat un appauvrissement en matière organique qui se traduit par une désorganisation de la structure et les propriétés physiques du sol par un abaissement de la fertilité (FLORET et PONTANIER, 1982).

La dégradation du couvert végétal, qui entraine une augmentation des maximums de températures et la dégradation du sol ont pour effet de diminuer les capacités de stockage de l’eau. Ces deux (02) types de dégradation conjuguant leurs effets pour renforcer l’aridité l’origine climatique.

Figure n°11 : Schéma représente les processus de désertification (QUEZEL, 2000).

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Chapitre 01 Synthèses Bibliographiques

La traduction de la steppisation selon LE HOUEROU (1985), effectué par un changement de la :

 Nature du couvert végétal ;  Réduction du taux de la matière organique dans le sol ;  Un changement de la composition floristique qui se varie dans le sens de l’aridité.

Cette dernière provoque un passage d’une végétation de type forestier à une végétation steppique.

Selon QUEZEL (2000), les steppes sont soumises au phénomène de désertisation lie à leur envahissement généralisé par des espèces annuelles souvent sub-nitrophile, disséminées essentiellement par les troupeaux. Ces espèces à une forte production de graines sont favorisées par un cycle biologique court (quelques semaines à quelques mois) qui leur permet d’occuper le sol durant les brèves périodes favorables à leur développement.

5.3) Influence de la désertification sur la biodiversité

Rappelons que la désertification, conséquence de phénomènes tels que le défrichement ou le surpâturage, englobe tous les processus de dégradation biologique quelque soit leurs causes ou l’endroit où ils apparaissent.

Le lien entre désertification et occupation humaine apparaît donc comme un concept généralisable et la FAO propose que ce lien soit clairement exprimé par une définition plus précise: "la désertification est l'ensemble des facteurs géologiques, climatiques, biologiques et humains qui conduisent à la dégradation des qualités physiques, chimiques et biologiques des terres des zones arides et semi-arides et mettent en cause la biodiversité et la survie des communautés humaines"(REGAGBA, 2012).

L’action de l’homme se traduit par un double effet défavorable sur la biodiversité végétale :

. La dominance, en raréfiant les populations de la plupart des espèces, et l'extension d'un tout petit nombre d’espèces opportunistes; . L’extinction de certaines espèces de la totalité de leur aire de répartition géographique ; selon certaines estimations, 25 à 75000 espèces végétales devaient disparaître avant l’an 2000. Or, 60% de médicaments sont issus du règne végétal et on estime qu’une espèce sur 1000 à 10000 présentes des propriétés pharmacologiques remarquables (REGAGBA, 2012).

Par ailleurs, les causes du déclin des espèces animales de grande taille peuvent être multiples. Elles sont directement liées la chasse à laquelle se livre l’Homme ou indirectement à des pressions anthropozoogènes induisant la destruction des niches écologiques.

La réduction de la biodiversité est souvent présentée comme un problème environnementale, mais ces causes fondamentales sont essentiellement sociales économiques et politiques. En effet, la tendance à la monoculture (uniformité génétique) agricole et forestière sur de vastes

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Chapitre 01 Synthèses Bibliographiques

territoires entraîne la disparition de nombreuses espèces de flore et de faune sauvage qui avaient besoin d’un milieu diversifié pour se nourrir tout l’année et survivre.

La diversité génétique disparaît des champs cultivés au fur et à mesure des succès mêmes de l’alimentation des plantes et l’intensification de l’agriculture. Il s'agit de l’érosion génétique qui se manifeste selon trois (03) niveaux :

. Diminution de la diversité interne aux variétés, par la généralisation de variétés génétiquement homogènes ; . Diminution du nombre des variétés cultivées au sein d’une espèce ; . Diminution du nombre d’espèces cultivées.

Selon FAO (1995) in (REGAGBA, 2012), cette érosion génétique est reconnue comme étant la principale cause d’extinction des espèces. Elle (l’érosion génétique) est, à ce titre, un index révélateur du déséquilibre et de la dégradation des écosystèmes.

6- Principaux projets pastoraux réalisés en milieu steppique

Dans le cadre de la lutte contre la désertification, l’Algérie a été amenée à réaliser de nombreux projets ont été lancés depuis l’indépendance, parmi ces derniers des programmes de protection et de valorisation de son espace naturel, l’objectif étant d’instaurer un équilibre écologique. C’est dans cette perspective que la reconstitution du patrimoine forestier à travers le reboisement a été consacre comme tache d’intérêt national se traduisant par une mobilisation des citoyens et la mise en œuvre d’un vaste programme d’investissement consenti par l’état.

Par ailleurs, la lutte contre l’érosion et la restauration des sols ont été concrétisées à travers a mise en place de projets d’aménagement intégrés dans les bassins versants ainsi que la plantation des zones de montagnes. L’espace steppique bénéficie durant les premiers plans de développement de programme portant sur l’aménagement et la reconstitution des parcours ainsi que sur l’organisation de l’élevage. Malgré les efforts importants consentis durant la première décennie qui a suivi l’indépendance, la dégradation des ressources naturelles n’a pu être endiguée et a rendu nécessaire la décision d’entreprendre une opération organisée et d’envergure.

Depuis 1968 et avec la participation du PNUD, des projets avaient pour but l’amélioration des ressources pastorales (cultures fourragères et élevage ovin) dans un but d’aménagement intégré des terrains de parcours à travers des études phytoécologiques et des expérimentations agricoles.

Les applications de ces projets pratiquement inexistantes ne valaient pas les investissements que l’on a concédés. Les documents de synthèse (rapports et cartes) élaborés par les experts servent toujours de référence aux pastoralismes actuels.

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Chapitre 01 Synthèses Bibliographiques

En 1971 a été lance le projet du barrage vert destiné à enrayer le processus de désertification. Ces efforts visant la création de structures spécialisées et la mise en œuvre d’un programme d’action d’organisation et de développement de la steppe ont été parachèves par la mise en place du haut commissariat au développement de la steppe en 1981 (DFVR, 2012). Les principale études et réalisations lancées dans les années quatre-vingt, sont en général prises en charge par le HCDS. La steppe a bénéficié pour l’ensemble de ses régions de 165 projets relatifs au programme pastoral pour la période 1985-1992. Ce programme concerne la mise en valeur des parcours avec la réalisation de forages, puits pastoraux, séguias, ouvertures de piste, l’amélioration foncière, la création d’unités pastorales et répartition des ressources naturelles.

Depuis 1992, les programmes sur la steppe sont réalisés à travers une approche participative qui donne lieu à une étroite collaboration entre les agropasteurs et les structures chargées de réaliser ces programmes, en l’occurrence le HCDS.

La réalisation de ces Grands Travaux a trouvé l’adhésion des populations pastorales qui ont été impliquées. La mise en défens sur les zones dégradées est souhaitée et approuvée par les pasteurs. Il en est de même pour les plantations pastorales susceptibles de réhabiliter les écosystèmes fortement dégradés.

Les bénéficiaires qui participent au projet sont conscients de l’intérêt de ces plantations et sont prêt à les multiplier et à les préserver. Toutes ces actions ont été développées en partenariat avec les communes steppiques ce qui a permis d’introduire un nouveau type d’exploitation des parcours institutionnalisé en 1997 et qui concerne la location des périmètres aménagés ou mis en défens par les communes.

Selon DFVR (2012), a partir de l’année 2000, le Plan National de Développement Agricole (PNDA), a pour objectif « l’amélioration du niveau de la sécurité alimentaire » (puis PNDAR en 2002) a donné une importance primordiale à la protection des ressources naturelles. Dans ce cadre, le Plan National de Reboisement adopté par le conseil du gouvernement en 1999 et mis en œuvre en 2000 prévoit le reboisement à long terme (20 ans) de 1.245.000 hectares de plantations dont 333.000 ha visent la lutte contre la désertification. La politique du renouveau agricole et rural, dans le cadre de ses programmes, prévoit par ailleurs d’intensifier les actions de cette dernière.

En Décembre 2002, la validation du Programme d’Action National (PAN) sur la lutte de ce phénomène, a pour but de d’identifier les facteurs qui contribuent à la désertification et les mesures concrètes à prendre pour lutter contre celle-ci et atténuer les effets de la sécheresse (en zones steppiques sont directement affectés et /ou menacés par la désertification en 4.1 millions d’hectares de forets soumis aux menaces des effets des changements climatiques).

Ces actions fondées sur les contraintes agro-climatiques convergent "vers des objectifs de reconstruction du territoire agricole et de conservation des ressources naturelles (eau et sol) aptes à favoriser le développement durable".

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Chapitre 01 Synthèses Bibliographiques

La mise en œuvre des programmes est soutenue par le Fonds National de Régulation et Développement Agricole (FNRDA).

Dans le domaine des cultures fourragères, les actions soutenues concernent le développement de la production et de la productivité par l’acquisition d’intrants agricoles (semences, opérations culturales) et de matériel agricole spécialisé (faucheuse, ensileuse, silos…).

Dans le but d’instaurer une nouvelle dynamique, permettant de donner plus d’efficacités aux actions de lutte contre la désertification par la concrétisation d’une nouvelle vision permettant de rétablir à moyens termes les équilibres écologiques nécessaires un développement durable et harmonieux des l’exécution du Programme de Renouveau Rural (PRR).

Cette stratégie qui vise l’amélioration de la sécurité alimentaire de notre pays, le rétablissement des équilibres écologiques ainsi que l’amélioration des conditions de vie des populations rurales, repose sur la mise en œuvre d’actions ciblées des Projets de Proximité de Développement Rural Intégré (PPDRI) ou des Projets de Proximité de Lutte contre la Désertification (PPLCD).

La mise en œuvre des PPDRI et des PPLCD, à travers le programme de traitement intégré des bassins versants, par l’application de l’étude d’aménagement des bassins versants qui porte sur 3.5 millions d’hectares sur les 07 millions d’hectares prévus, dans la zone steppique par l’utilisation des résultats et des orientations de la carte nationale de sensibilité à la désertification sur 27 millions d’hectares étudiés sur 32 millions d’hectares que forme cet espace, au niveau des écosystèmes forestiers par l’exécution de l’étude portant inventaire forestier national sur 4.1 millions d’hectares, le Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural, a amorcé depuis 2008 l’exécution d’un cadre d’action, intégré et participatif pour les 05 années à venir (DFRV, 2012).

 Sur les 238 millions d’ha de l’Algérie, presque 200 millions d’ha sont occupés par la zone saharienne où les infrastructures socio-économiques sont soumises à un ensablement résultat d’une exploitation anarchique des ressources naturelles de ces milieux sensibles ;  40 millions d’ha forment la steppe et le présaharien, zones arides et semi-arides très sensibles aux processus de désertification, et caractérisée par une forte dégradation du couvert végétal ;  13 millions d’ha en zones de montagne, soumis à l’érosion hydrique.

Pour à lutter durablement contre la désertification, les 05 programmes suivants, constituent les axes d’intervention, dans la mise en œuvre de la Politique du Renouveau Rural.

 Le traitement des bassins versants des barrages (zone de montagne) : 13 millions d’hectares ;  La lutte contre la désertification (gestion durable des terres) : 30millions d’ha ;  Réhabilitation et extension du patrimoine forestier sur 4.1 millions d’ha ;  Conservation des écosystèmes naturels ;  Mise en valeur des terres par la concession.

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Chapitre 01 Synthèses Bibliographiques

Le processus d’élaboration et mode d’intervention

Les principes directeurs

Le principe d’intégration Le principe de l’approche spatiale

Le principe de la décentralisation

6.1) Les étapes de mise en œuvre des programmes

1ere étape : Exploitation des données des études réalisées :

 Détermination sur la base des études, des espaces dégradés et /ou menaces par la désertification et les impacts prioritaires nécessitant un traitement d’urgence ;  Cadrage des actions du programme par périmètre d’intervention en fonction des priorités identifiées par l’administration locale en associant les acteurs locaux (associations, éleveurs ou agriculteurs, collectivités locales) et en prenant en considération les préoccupations des populations rurales ;  Elaboration et lancement d’un programme de renforcement des capacités humaines et d’assistance technique (PRCHAT).

2eme étape : Déglobulisation du programme par périmètre d’intervention, par commune et par wilaya, et sa mis en œuvre à travers les projets de proximité de développement rural intégrés (PPDRI) et les projets de proximité de lutte contre la désertification (PPLCD).

3eme étape : Création en 2010 de l’entreprise algérienne du génie rural (EAGR), chargée de l’exécution et de la mise en œuvre du programme.

6.2) Les résultats obtenus

Depuis 2008, date de la mise en œuvre des programmes de Renouveau rural, les principaux résultats obtenus sont :

1. Remise en état des écosystèmes dégradés en milieu steppique : 300.000 hectares de la zone classe très sensibles par la carte nationale de sensibilité à la désertification (résultats de l’analyse ASAL- photos satellisables- carte de sensibilité à la désertification de 2010) ;

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Chapitre 01 Synthèses Bibliographiques

2. Travaux neufs de reboisement : 148.000 hectares ; 3. Brises vents : 4.000 hectares ; 4. Plantations fourragères et pastorales : 40.000 hectares ; 5. Fixations de dunes : 8.800 hectares ; 6. Mise en défens : 500.000 hectares.

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Chapitre 02 Les Composantes Environnementales Chapitre 02 Les Composantes Environnementales

1- Milieu bio-physique

1-1) Localisation géographique

La zone steppique occupe toute la partie sud de la wilaya de Tlemcen. Selon MJAHDI(2011), la steppe présente les coordonnées angulaires de longitude 1° 03’ 10’’ Est à 1° 52’ 16’’ Ouest et de latitude 34° 41’ 12’’ Nord à 40° 12’ 24’’ Sud, d’une superficie de 3268,4 Km2 et d’un périmètre de 606,76 Km. Elle est représentée par des grandes étendues arides et semi arides à vocation agro-pastorale et qui appartiennent à l’ensemble des hautes plaines Sud oranaises. Cette immense étendu regroupe cinq (05) communes : , Sidi Djilali, , et (Fig.12).

Figure n° 12: Carte de situation de la zone d’étude (Source : TOUNKOB, 2016).

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Chapitre 02 Les Composantes Environnementales

La zone d'étude est limitée géographiquement par :

 Au Nord, Les Monts de Tlemcen;  Au Sud, Wilaya de Naâma;  A l'Est, Wilaya de Sidi Bel-Abbes;  A l'Ouest, Les frontières Algéro-Marocaines.

1-2) Relief

Les hautes plaines steppiques de la wilaya de Tlemcen forment une unité géomorphologique caractéristique du domaine atlasique. Elles sont encadrées par deux (02) chaines montagneuses : l’Atlas Tellien et l’Atlas Saharien

Les massifs montagneux ont des altitudes de 1500 m à 1800 m, le point culminant est sur le mont du Tenouchfi (1843 m). Les monts s’allongent vers le Nord jusqu’à Terni par Djebel Ouargla (1717 m), vers l’Ouest jusqu’à Bouihi avec Djebel El Abed (1600 m). Les hautes plaines steppiques forment un ensemble élevé, avec une altitude de 1100 à 1200 m (GHENNOU, 2014).

Cette zone tabulaire se termine au Nord par la cuvette de Dayet El Ferd dont les pentes s’échelonnent entre 15 à 25%. Le terrain quaternaire qui constitue la vaste étendue tabulaire est représenté par deux (02) formations distinctes : les alluvions quaternaires anciennes et le quaternaire récent.

La carte des pentes réalisée à partir d’un MNT (Modèle Numérique de Terrain), a permis de dégager cinq (05) classes de pentes renseignant sur la déclivité de la zone d’étude (Fig.13). Ces classes sont les suivantes (TOUNKOB, 2016) :

 Classe 0-3% : représente les pentes nulles à faible (plaines et zones d’épandage);  Classe 3-6% : pente faible à assez modérées;  Classe 6-12% : les pentes des glacis, de petites collines et d’agglomération rocheuse;  Classe 12-25% : pente assez forte, située sur les collines et piémonts des montagnes;  Classe plus de 25% : représente les pentes très fortes des zones montagneuses où les terrains sont accidentés.

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Chapitre 02 Les Composantes Environnementales

Figure n°13 : Cartes des pentes de la zone steppique de Tlemcen (Source : TOUNKOB, 2016).

1-3) Géologie

Elle est à l’origine de la nature lithologique qui contient l’un des facteurs de formation du sol et des formes du relief, et aussi occupe une place privilégiée dans le cadre d’une étude du milieu naturel puisque à elle seule revient à l’origine des roches mères et des formations superficielles (BENEST, 1985).

Selon la carte géologique (extrait de la carte géologique de la wilaya de Tlemcen) (Fig.14), les principales séries lithologiques reconnues sont :

 Les alluvions les plus récents ;  L’ère tertiaire (Miocène inferieur……etc.) ;  L’ère secondaire (Jurassique moyen et inferieur).

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Chapitre 02 Les Composantes Environnementales

Figure n°14 : Esquisse géologique de la zone d’étude (Source : ENNEBATI, 2015).

1-4) Pédologie

Selon HADDOUCHE (1998), le sol est un milieu cohérent dont les propriétés s’expliquent par son histoire, les conditions de son environnement et souvent aussi par l’action humaine.

Les sols steppiques adaptés au régime climatique aride sont généralement peu évolués, moins profonds et parfois inexistants. Leurs répartitions correspond à une mosaïque compliquée ou se meulent sols anciens, sols récents, sols dégradés et sols évolués (HADDOUCHE, 2009).

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Chapitre 02 Les Composantes Environnementales

Selon GHENNOU (2014), la région de Tlemcen dont le paysage steppique est un ensemble de plaines et dépressions, les sols reposent le plus souvent sur les formations marneuses et gréseuses parfois associées à des écoulements calcaires et gypseux. Les sols sont peu profonds, avec une assise de couches calcaires sensibles aux érosions hydriques et éoliennes (encroûtement calcaire). 1-5) Hydrologie

Selon la structuration des unités hydrologiques de l’Algérie, notre zone d’étude est alimentée par trois (03) grands bassins versants (Fig.15):

. Les bassins versants de la TAFNA ; . Le bassin versant du CHOTT ECH CHERGUI ; . Le bassin versant de la MACTA.

La situation des cinq (05) communes dans le bassin versant est comme suit :

 Sebdou appartient au bassin versant de la TAFNA du sous bassin N°4 (Oued Sebdou) ;  Sidi El Djilali, El Bouihi et El Aricha appartiennent au bassin versant du CHOTT ECH CHERGUI du sous bassin versant N°1 et 2 ;  El Gor appartient au deux (02) bassins versants : Bassin versant du CHOTT ECH CHERGUI et le Bassin versant de RAS El MA (comprend 02 sous bassins : Oued Berbor et Oued El Hammam).

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Chapitre 02 Les Composantes Environnementales

Figure n°15: Carte du réseau hydro climatologique de la zone d’étude (Source : ENNEBATI, 2015).

Le réseau hydrographique de la zone steppique de Tlemcen et les principaux bassins versants sont représentés dans la figure 16 suivante :

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Chapitre 02 Les Composantes Environnementales

Figure n°16: Carte réseaux hydrographiques et bassins versants (Source : TOUNKOB, 2016).

1-6) Flore

Selon LE HOUEROU (1985), la végétation primitive des steppes aride n’a pas été partout steppique. Ces zones ont connu une végétation forestière

Dans ces zones, la végétation a fait l’objet de nombreuses études phytosociologiques et écologiques. La plupart ont abouti à la conclusion que la végétation steppique se trouve dans un état alarmant due à l’action combinée des facteurs climatiques et anthropiques (NEDJRAOUI, 1990) ; (BEDRANI et al, 1991) ; (BOUAZZA, 1995) ; (BENABADJI, 1995) ; (LE HOUEROU, 1995) ; (BENSAID, 2006) et (HADDOUCHE, 2009).

La végétation obéit fortement au substrat lithologique, à la géomorphologie du terrain et au climat. De même façon la connaissance de la phytocénose d’une région donnée permet de déduire une foule de renseignement sur les animaux, microorganisme, des conditions de climat et de sol (OZENDA, 1986).

Les principales formations végétales présentent dans la zone d’étude sont :

 Groupements forestiers

 Forêts claires à Pinus halepansis sur les sommets des djebels;  Steppe arborée à base de Juniperus oxycedrus et Stipa tenacissima et Stipa parviflora.

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Chapitre 02 Les Composantes Environnementales

 Groupements steppiques :

 Steppe à Stipa tenacissima ;  Steppe à Artemisia herba alba ;  Steppe à Lygeum spartum.

1-7) Faune

La région Sud de Tlemcen possède une richesse et une variation dans la faune domestique et sauvage. La faune domestique est représentée surtout par les ovins, les bovins et les caprins. Ces animaux constituent la principale source de vie pour la majorité des populations riveraines des cinq (05) communes. La faune sauvage est assez variée ; ces derniers sont adaptés à la sécheresse et aux variations de température.

2- Aspects socio-économiques

2-1) Echéances Démographiques

L’étude de la démographie d’une commune ou d’une zone est une étude clé et essentielle dans la compréhension de la dynamique urbaine. Pour notre travail, l’analyse de la démographie est basée sur des résultats des recensements R.G.P.H. (Recensement Général de la Population et de l’Habitat) ainsi que l’enquête menée par le bureau d’étude au niveau du chef- lieu. Pour cela, le P.D.A.U (le Plan Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme) et le D.P.A.T (la Direction de Planification et de l’Aménagement du Territoire) sont les sources élémentaires pour donner toutes les données utiles du recensement et de l’activité de la population de chaque commune.

2-1-1) Evolution De La Population :

L’évaluation de la population communale permet de connaitre ses caractéristiques, sa répartition, son évolution et ses rapports avec le niveau de satisfaction des besoins en matière d’activité agricole.

Selon les trois derniers recensements de la population fait en 1987, 1998 et 2008, le nombre d’habitants de la zone d’étude a augmenté respectivement de 53242 à 61537 puis à 73041 habitants (Tab.5 et Fig.17).

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Chapitre 02 Les Composantes Environnementales

Tableau n°5 : Evolution de la population pour les trois derniers R.G.P.H.

Communes Sebdou El Aricha Sidi Djilali El Gor El Bouihi Total

RGPH 25203 5820 7118 7268 7833 53242 1987

RGPH 35836 5100 5229 7754 7618 61537 1998

RGPH 40932 7171 7155 8762 9021 73041 2008

Source : D.P.A.T (2014)

El Bouihi

El Gor

Sidi Djilali

Communes RGPH 2008 El Aricha RGPH 1998 RGPH 1987 Sebdou

0 10000 20000 30000 40000 50000 Habitants

Figure n°17 : Histogramme d’évolution de la population de la zone d’étude.

Nous remarquons une régression de la démographie durant la décennie (1987-1998) dans les communes El Aricha, Sid Djilali et El Bouihi (Fig.17). Ce départ massif de la population vers les régions Nord de la wilaya est du principalement au problème du sous équipement enregistré dans la partie Sud de la wilaya et aussi à la décennie noire. La deuxième décennie

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Chapitre 02 Les Composantes Environnementales

est marquée par un taux d’accroissement positif pour toutes les communes vues le progrès du niveau de vie et la présence des opportunités économiques.

2-1-2) Densité De La Population

La densité de la population désigne le nombre d’une population occupant une surface donnée. Le tableau ci-dessous représente la densité de chaque commune.

Tableau n°6 : Densité de la population en 2008.

Communes El Aricha Sidi Djilali El Gor El Bouihi Sebdou Total

Superficie 747,3 733,4 803,9 734 249,8 3268,4 (km2) Population 7171 7155 8762 9021 40932 73041 (RGPH, 2008)

Densité 10 10 11 12 164 206 hab/km2 Source : D.P.A.T (2014)

Les données énumérées dans le tableau ci-dessus sont représentées sous forme d’un cercle dans la figure n°18.

10 10 11 12 El Aricha Sidi Djilali 164 El Gor El Bouihi Sebdou

Figure n°18 : Cercle représente la densité de la population en 2008.

2 Nous remarquons que la commune la plus peuplée est Sebdou (164 habitants /km ) par 2 contre les autres communes ne dépassent pas les 12 habitants /km .

2-2) Echéances Economiques

2-2-1) Répartition générale des terres

D’après les dernières statistiques du 31/12/2015, déclarées par la Direction des Services Agricoles (D.S.A.) de la wilaya de Tlemcen, la distribution des terres par communes est présentée dans le tableau suivant :

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Chapitre 02 Les Composantes Environnementales

Tableau n°7 : La répartition des terres de la zone d’étude (Ha).

Superficie Agricole Utile (S.A.U) Autres terres utilisées par l’Agriculture Communes Surface S.A.T Total D O N T Irriguée Terres Cultures Cultures Parcours Terres labour. perman. s/serres pacages improduct. Bouihi 73400 44100 19500 278 19185 315 0 24400 200 El-Aricha 747300 25000 15700 51 15598 102 0 9000 300 El-Gor 80390 46000 17000 102 16856 144 0 28965 35 Sebdou 24980 17758 9406 442 8086 1320 0 8152 200

Sidi Djilali 73340 41300 10000 133 9746 254 0 31000 300

Total 326840 174168 71606 1006 69471 2135 0 101517 1035

Source : D.S.A (2016)

2-2-2) Répartition de la S.A.T

Chaque commune contient des parcours et pacages qui occupent une surface importante comparativement à la S.A.U dont cette dernière ne dépasse pas les 20000 Ha. Par contre, les terres improductives occupent une surface minime surtout pour la commune d’El-Gor (Fig.19).

Répartition de la S.A.T de la zone d'étude(Ha)

40000

30000

20000 S.A.U parcours pacages 10000 terres improductives 0 Bouihi El-Aricha El-Gor Sebdou Sidi Djilali

Figure n°19 : Répartition de la S.A.T de la zone d’étude. Source : D.S.A (2016)

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Chapitre 02 Les Composantes Environnementales

2-2-3) Répartition de la S.A.U

La S.A.U est répartit en 03 types de terres avec des surfaces variables :

 Terres labourées (69471 Ha) ;  Terres irriguées (1006 Ha) ;  Terres avec des cultures permanentes (2135 Ha).

Si on compare entre les terres irriguées et les terres des cultures permanentes de chaque commune avec celle de terres labourées, on remarque que les premiers comportent des surfaces très faibles inferieur à 1350 Ha et les seconds arrivent jusqu’à 19200 Ha (Fig.20). Sans oublié de noter l’absence totale des cultures sous serres dans toute la zone d’étude.

EL-ARICHA SEBDOU

IRRIGUEE IRRIGUEE

1% 82% 13% TERRES TERRES 99% 1% 13% 0% LABOUR. LABOUR. 5% CULTURES CULTURES PERMAN. PERMAN.

El-GOR

1% IRRIGUEE 98% 1% TERRES LABOUR. 1% CULTURES PERMAN.

BOUIHI SIDI DJILALI

IRRIGUEE IRRIGUEE

97% 2% 3% TERRES TERRES 2% 96% 3% LABOUR. LABOUR. 1% 1% CULTURES CULTURES PERMAN. PERMAN.

Figure n°20 : Répartition de la S.A.U de chaque commune.

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Chapitre 02 Les Composantes Environnementales

2-2-4) Production agricole

Les tableaux n°8 et n°9 ci-dessous présentent les différentes productions végétales de chaque commune (cultures herbacées et cultures pérennes).

Tableau n°8 : Productions végétales (cultures herbacées) 2014/2015.

Communes Céréales Légumes secs Fourrages artificiels Cultures maraichères Superficies Prod.(Qx) Sup. (Ha) Prod. (Qx) Sup. Prod. (Qx) Sup. (Ha) Prod. ensemencées(Ha) (Ha) réelle (Qx)

El-Aricha 9650 110300 0 0 120 4320 0 0 El- GOR 10100 114350 0 0 100 3600 1 80 Bouihi 7250 85000 0 0 130 4680 6 600 Sidi Djilali 7415 86930 0 0 100 3600 0 0 Sebdou 4860 44620 10 130 250 9000 127 32440 Total 39275 441200 10 130 700 25200 134 33120

Source : D.S.A (2016)

Tableau n°9 : Productions végétales (cultures pérennes) 2014/2015.

Viticulture Agrumes Figuiers Arb. fruitières Oliviers diverses Communes Sup. Prod. Sup.compl Prod. Sup. (Ha) Prod. Sup.compl Prod. Sup. Nbre Prod. (Ha) (Qx) (Ha) (Qx) (Qx) (Ha) (Qx) (Ha) total (Qx) oliviers cultivés El-Aricha 0 0 0 0 0 0 82 1860 20 1800 228 El- GOR 0 0 0 0 0 0 74 1140 70 3200 456 Bouihi 0 0 0 0 0 0 116 6280 199 53600 3410 Sidi Djilali 0 0 0 0 0 0 147 3930 107 12000 1025 Sebdou 0 0 0 0 0 30 616 18730 704 93030 11660 Total 0 0 0 0 0 30 1035 31940 1100 163630 16779

Source : D.S.A (2016)

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Chapitre 02 Les Composantes Environnementales

A partir des données mentionnées dans les tableaux ci-dessus, nous constatons la dominance de la céréaliculture dans les cultures herbacées et d’oléiculture dans les cultures permanentes.

2-2-5) Rapport potentiel productif - superficie

Suite aux données que nous contenons, le tableau ci-dessous représente la production agricole en quintal par rapport à l’hectare (Tab.10).

Tableau n°10 : Rapport productivité de la zone d’etude Qx/Ha.

Communes Sidi Djilali Bouihi El-Aricha EL-Gor Sebdou Total Céréales 11,723 11,724 11,430 11,321 9,181 55,379 Oliviers 9,579 17,135 11,4 6,514 16,562 61,19 Fourrages 36,00 36,00 36,00 36,00 36,00 180 artificiels Cultures 0,00 100,00 0,00 80,00 255,43 435,43 maraichères Arb. Fruitières 26,734 54,137 22,682 15,405 30,405 149,363 diverses

Sur tous les domaines (céréaliculture, oléiculture, culture maraichères et d’autres arbres fruitiers), on distingue que la commune de Sebdou possède un bon potentiel productif.

2-3) Systèmes d’élevages et répartition du cheptel

Dans la zone d’étude l’activité pastorale est dominante, le cheptel ovin (4400610 têtes) représente plus de 88% de l’effectif total du cheptel de la zone d’étude (Fig.21).

Effectif du cheptel de la zone d'etude en 2015

600000 400610 400000

200000 8538 8015 0

Ovins (tetes) Bovins (tetes) Caprins (tetes)

Série1

Figure n°21 : Effectif du cheptel de la zone d’étude en 2015, Source : D.S.A (2016).

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Chapitre 02 Les Composantes Environnementales

La commune d’El -Aricha comporte un nombre élevé d’ovin (prés de 105430 têtes), vient en deuxième place la commune d’El Bouihi (environ 99130 têtes), néanmoins cette dernière occupe la deuxième place en caprins après la commune de Sidi Djilali, et la commune d’El Gor occupe la première place en production bovine, laitière ou de viande dont l’effectif est de 2630 et 3343 têtes respectivement (Fig.22).

Ovins (Tetes) Bovins (Tetes)

El-GOR El-GOR 1290 99130 79910 El-ARICHA 750 3343 El-ARICHA SEBDOU 1800 SEBDOU 86910 105430 1355 29230 S./ DJILLALI S./ DJILLALI BOUIHI BOUIHI

Caprins (Tetes) Vaches laitiére

El-GOR El-GOR 1480 900 1660 427 El-ARICHA 2630 El-ARICHA 1480 SEBDOU 1110 SEBDOU 2415 1135 980 S./ DJILLALI S./ DJILLALI BOUIHI BOUIHI

Figure n°22 : Répartition du cheptel de chaque commune en 2015.

L’évolution du cheptel (2010-2011-2012-2013-2014-2015) sur toute la zone d’étude est représenté dans la Figure 23.

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Chapitre 02 Les Composantes Environnementales

0 Ovins (tetes) 120000 100000 S/Djilali 80000 Bouihi 60000 El-Aricha 40000 El-Gor 20000 Sebdou 0 2010 2011 2012 2013 2014 2015

Bovins (tetes) 4000 3500 3000 S/Djilali 2500 Bouihi 2000 1500 El-Aricha 1000 El-Gor 500 Sebdou 0 2010 2011 2012 2013 2014 2015

Caprins (tetes) 3000

2500

2000 S/Djilali Bouihi 1500 El-Aricha 1000 El-Gor 500 Sebdou

0 2010 2011 2012 2013 2014 2015

Figure n°23 : Evolution de l’effectif du cheptel de la zone d’étude.

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Chapitre 02 Les Composantes Environnementales

En observant la figure ci-dessus, nous constatons une augmentation significative du cheptel ovin en 2015 dans toutes les communes à l’exception de la commune de Sebdou. Cette augmentation a touchée aussi le cheptel bovin en 2014 et 2015 notamment dans la commune d’El Gor. Par contre l’effectif du cheptel caprin, a resté plus ou moins stable entre 2010 et 2015.

2-3-1) La charge pastorale

L’accentuation de la croissance du cheptel steppique (beaucoup plus ovin) a eu des conséquences néfastes, qui ont induit à une forte dégradation du couvert végétal, où les parcours ne peuvent plus supporter le nombre qui y vivent du cheptel, c’est ce qu’on appelle surcharge pastorale. L’un des spécialistes qui a beaucoup travaillé sur ces territoires a affirmé que « la capacité de charge de la steppe algérienne n’est plus que 1/4 » (LE HOUÉROU, 1985).

Pour pouvoir calculer l’indice de charge il faut d’abord calculer le Shepp-équivalent cheptel par les deux (02) formules suivantes : (LABUSSIERE et al, 2007 in HADDOUCHE, 2009)

* Une vache = 3,63 moutons; * Une chévre = 0,74 moutons.

Le calcul du « Shepp-équivalent cheptel » (Tab.11), a permis de d’estimer la charge pastorale dans la region steppique de la wilaya de Tlemcen (partie intégrante des steppes sud oranaise). Elle est de 3 moutons/ha. La même donnée par HADDOUCHE (2009) pour la wilaya de Naâma.

Tableau n°11: Shepp-equivalent cheptel.

Moutons Vaches Chèvres Total

Nombre de cheptel 400610 8538 8015

Indice 1 3,63 0,74

Shepp-équivalent 400610 30992,94 5931,1 437534,04

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Chapitre 02 Les Composantes Environnementales

3- Etude bioclimatique

3-1) Facteurs climatiques

Le climat, en région méditerranéenne est un facteur déterminant en raison de son importance dans l’établissement, l’organisation et le maintien des écosystèmes, et fait partie des facteurs écologiques abiotique d’un premier ordre, comme il est composé de plusieurs facteurs associés entre eux, tel que les précipitations, la température, l’humidité ….etc.

Pour l’étude bioclimatique, nous avons choisi les stations climatiques d’El Aricha et de Sidi Djilali (Tab.12), ces dernières sont assez représentatives de la zone d’étude et dont les caractéristiques sont reportées dans le tableau suivant :

Tableau n°12 : Principales caractéristiques des stations météorologiques de référence.

Stations El Aricha Sidi Djilali

34°12’00’’ Nord 34°27’56’’ Nord Coordonnées 01°60’00’’ Ouest 1°34’17’’ Ouest

Altitudes (m) 1255 1275 Commune Aricha Sidi Djilali Wilayas Tlemcen Tlemcen

3-1-1) Précipitations

3-1-1-1) Régime pluviométrique mensuel et annuel

Les données pluviométriques mensuelles des deux (02) stations d’El-Aricha (1984-2009) et Sidi Djilali (1970-2008) sont représentées dans la figure suivante :

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Chapitre 02 Les Composantes Environnementales

50 45 40 35 30 25 20 15 10 5 0 Jan Fev Mar Avr Mai Juin Juil Aout Sep Oct Nov Dec El-Aricha 1984-2009 23,3 17,5 28,2 25,2 19,8 5,9 6,5 9,1 15,3 17,8 19,6 10,8 Sidi Djilali 1970-2008 33,2 37,8 45,1 35,6 26,7 6,7 4,2 11,4 18,3 28,3 34,8 31,5

Figure n°24 : Précipitations moyennes mensuelles de deux stations (El-Aricha et Sidi Djilali).

On constate un faible taux et une permanence dans l’irrégularité des précipitations. Les mois les plus pluvieux pour les deux stations sont :

 Station d’El-Aricha : le mois de mars avec 28,2 mm de précipitations ;  Station de Sidi Djilali : le mois de mars avec 45,1 mm de précipitations.

Par contre, le mois de juillet est le mois le moins pluvieux dans la station de Sidi Djilali et la station d’El-Aricha, le mois de juin est le plus sec avec 5,9 mm.

Un maximum de 45,1 mm a été enregistré dans la station de Sidi Djilali dans le mois de mars durant la période (1970-2008).

3-1-1-2) Régime pluviométrique saisonnier

Il est très important de connaitre les saisons les plus arrosées, les pluies d’hivers contribuent dans le maintien de l’humidité du sol, les pluies du printemps, en phase de croissance et les précipitations d’automne ont un rôle important dans le cycle biologique annuel (AIDOUD, 1989).

Dans le tableau et la figure ci-dessous sont représentées les précipitations moyennes saisonnières des deux (02) stations de référence :

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Chapitre 02 Les Composantes Environnementales

Tableau n° 13 : Moyennes des précipitations saisonnières.

Répartition saisonnière des pluies Total annuel (mm) Automne (A) Hiver (H) Printemps (P) Eté (E)

El-Aricha 1984-2009 48,2 69 50,89 30,89 198,9 Sidi Djilali 1970-2008 81,4 102,5 107,4 22,3 313,6 Source : ANRH (2011)

120 100 80 60 El-Aricha 40 20 Sidi Djilali 0 Sidi Djilali El-Aricha

Figure n°25: Variations saisonnières des précipitations des deux stations (El-Aricha ‘1984-2009’ et Sidi Djilali ‘1970-2008’).

Nous constatons que les précipitations sont variables d’une saison à l’autre et le régime des pluies est de type :

 HPAE pour la station d’El-Aricha et  PHAE pour la station de Sidi Djilali.

3-1-2) Températures

D’après GRECO (1966), la température est le second facteur constitutif du climat, elle influe sur le développement de la végétation. Ce sont les températures extrêmes plus que les moyennes qui ont une influence sur la végétation sauf si elles sont exceptionnelles et de courte durée.

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Chapitre 02 Les Composantes Environnementales

« La température règle les modalités de la météorisation des roches, elle conditionne l'évapotranspiration et intervient largement dans le régime des cours d'eau tout en fixant aux êtres vivants des limites plus ou moins strictes de répartition (ESTINNE, 1970 in KORSO ,2003).

Le tableau n°14 et la figure n° 26 illustrent les moyennes mensuelles des températures des deux stations d’El-Aricha (1984-2009) et Sidi Djilali (1970-2008).

Tableau n°14 : Moyennes mensuelles et annuelles des températures (°C).

Mois J F M A M J J A S O N D T- moy

El-Aricha T 4,8 6,2 9,4 10,9 17,6 21,9 27,7 27 20,7 14,6 8,65 5,5 14,57 moy Sidi Djilali T 5,3 6,9 9,9 12,5 18,8 23,4 27,8 27,2 21 16,1 10,5 7 15,53 moy Source : ANRH (2011) in BELHACINI (2011).

30

25

20

15 El-Aricha Sidi Djilali 10

5

0

J F M A M J J A S O N D Figure n° 26 : Températures moyennes mensuelles.

Nous constatons que le mois de juillet est le mois le plus chaud tandis que le mois de janvier est le mois le plus froid de l’année pour les deux stations météorologiques.

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Chapitre 02 Les Composantes Environnementales

3-2) Autres facteurs climatiques

3-2-1) Vent

Selon GUYOT (1997), le vent est la conséquence de masse d'air, se déplaçant dans des zones de fortes pressions vers les zones de basses pressions. Il peut être considérer comme un déplacement d'aire pratiquement horizontal, à l'exception des régions montagneuses où la topographie joue un rôle important. Les vents qui soufflent sur la zone ont selon leur direction diverses origines :

 Vents du Nord

En hiver, ces vents secs et froids pénètrent la zone d’étude par les monts de Tlemcen ; ils favorisent les chutes de neige à plus de 1 400 mètres d’altitude (Sidi-Djilali). De Mars-Avril à Octobre, ces vents sont chauds et parfois humides par suite de leur passage sur la mer ; ce phénomène réduit relativement la chaleur de l’été dans la zone de Sebdou.

 Vents d’Ouest

Ce sont les vents dominants. Ils soufflent du sud-ouest au nord-ouest. Une grande partie des précipitations provient de l’ascendance forcée de ces masses d’air sur les monts de Tlemcen, ce qui permet à la zone de Sidi Djilali d’être relativement arrosée. Ils sont fréquents pendant les mois de novembre à février.

 Vents du Sud

Secs et chauds, les vents du Sud qui soufflent surtout au printemps et en automne, quelque fois en été, ramènent avec eux une quantité appréciable de sable et de limon.

SELTZER précise effectivement que les vents forts augmentent l’évaporation toute éliminant l’humidité. Ce fait majeur nous permet d’avancer que ce sont surtout ces vents du Sud-ouest qui dominent dans la zone d’étude toute l’année (BOUAZZA, 1995).

3-2-2) Gelée blanche

Les gelées blanches sont plus fréquentes dans les hautes plaines (30 jours par an), et son risque commence lorsque le minimum de la température tombe au dessous de 10°C et il dure tant que ce minimum reste inferieur à cette valeur (SELTZER, 1946).

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Chapitre 02 Les Composantes Environnementales

3-3) Synthèse climatique

La synthèse climatique est basée sur plusieurs combinaisons de données climatiques. Les études synthétiques numériques et graphiques ont été proposées par de nombreux auteurs pour faire classer le climat, apprécier son importance et son effet sur la distribution des espèces végétales. Tenant compte des variables tels que les précipitations et températures, afin de construire une expression synthétique du climat régional.

3-3-1) Quotient pluviométrique d’EMBERGER (1955)

Cet indice sert à déterminer le degré d’humidité du climat, il permet aussi de localiser les stations dans leur contexte bioclimatique. En 1955 d’EMBERGER, a proposé pour la région méditerranéenne, d’utiliser le quotient pluviométrique définit par l’expression suivante :

Q2 = 2000.P/ (M2-m2)

En 1969 STEWART, a modifiée cette formule par:

Q3= (P/M-m). 3,43

P : Précipitation moyenne annuelle (mm) ; M : Moyenne des maxima du mois le plus chaud (°K) ; m : Moyenne des minima du mois le plus froid (°K) ; M-m : amplitude thermique extrême moyenne.

T (°K) = T (°C) + 273,2

La valeur du quotient pluviothermique calculée pour les deux stations d’El-Aricha et de Sidi Djilali est représentée dans le tableau suivant :

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Chapitre 02 Les Composantes Environnementales

Tableau n°15: Quotient pluviothermique d’EMBERGER et l’ambiance bioclimatique.

Stations El-Aricha Sidi Djilali

Période 1984-2009 1970-2008 P (mm) 198 313, 61 M (°K) 306,1 309 m (°K) 273,2 274,3 Q2 20,77 30,98

Ambiance bioclimatique Aride supérieur à hiver Aride supérieur à hiver frais frais

La figure n°27 montre l’emplacement des deux stations climatiques sur le climagramme pluviothermique d’EMBERGER.

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Chapitre 02 Les Composantes Environnementales

Figure n°27 : Climagramme pluviothermique d’EMBERGER.

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Chapitre 02 Les Composantes Environnementales

3-3-2) Diagrammes ombrothermiques de BANGNOULS et GAUSSEN

Pour l’indication de la période sèche, on doit se référer à ces diagrammes ombrothermiques, on considérant le mois sec lorsque P ≤ 2T avec :

P : précipitation moyenne du mois en mm ; T : Température moyenne du même mois en °C.

Pour visualiser ces diagrammes ; BAGNOULS et GAUSSEN (1953), proposent une méthode qui consiste à porter sur un même graphe la température et la pluviométrie de sorte que l'échelle des températures soit le double des précipitations (1°C= 2 mm). On considère la période de sécheresse lorsque la courbe des précipitations passe en dessous de la courbe des températures. Selon les mêmes auteurs, la durée de la saison sèche subit fortement l'influence de l'altitude. En d'autres termes, en montagne s'élèvent plus tardivement et diminuent plutôt qu'en bord de la mer.

La figure n°28 représente le diagramme ombrothermique de BANGNOULS et GAUSSEN (1953) de deux stations d’El-Aricha (1984-2009) et Sidi Djilali (1970-2008).

Figure n°28: Diagrammes ombrothermiques de BANGNOULS et GAUSSEN pour les deux stations.

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Chapitre 02 Les Composantes Environnementales

A partir d’une analyse comparative des deux stations d’El-Aricha et Sidi Djilali, nous nous soustrairons que la période sèche s’étale sur plusieurs mois. La période de sécheresse se prolonge de 5 à 6 mois et se déroule de la mi-mai au début d’Octobre.

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Chapitre 03 Etude de la dégradation de la végétation

Chapitre 03

Etude de la dégradation de

la végétation

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Chapitre 03 Etude de la dégradation de la végétation

1- Analyse bibliographique

Les régions steppiques au Maghreb sont marquées par une augmentation des effectif ovins surtout et une diminution des superficies des parcoures qui se traduit en général par une dégradation des ressources pastorales collectives (NASR et al., 2000). L’accroissement des populations et du cheptel a crée des besoins qui ont pu durant un certain temps être couvert par une augmentation des prélèvements de terres et des tentatives de culture.

L’action anthropique est principal facteur de dégradation et ses actions sont multiples et connues (LE HOUEROU, 1981) et (BOUABDELLAH, 1992). L’homme façonne le paysage naturel et continue d’exercer son action sur les piémonts de sebdou, EL-Ger. Sidi – Djilali, et les hautes plaines steppiques d’EL-Aouedj, EL-Aricha, Naâma par l’intermédiaire du pastoralisme et de l’agriculture. Cela se traduit partout par une évolution régressive continue des écosystèmes steppiques, menant le plus souvent à la répartition d’une végétation apparemment uniforme dans l’ensemble. Par ailleurs, la répartition des espèces, exprimée par des stratégies adaptatives face à des contraintes environnementales, fait ressortir que les chamaephytes et les thérophytes tendent à envahir le tapis végétal des steppes du Sud d’El- Aricha.

En outre, un facteur important, c’est celui du poids de l’influence du troupeau qui ne fait que grandir et qui exerce une action réductrice sur certaines espèces vivaces appétantes (Helianthemum virgatum, Helianthemum hirtum, Thymus algeriensis, Thymus munbyanus, subsp. Ciliatus, ……..etc.) et favoriser d’autres épineuses (Atractylis humilis, Atractylis carduus, Astragalus armatus) ou toxique (Peganum harmala) (BOUAZZA et al., 1994).

Les travaux réalisés par nos soins en phyto-écologie dans la région montrent une diminution des surfaces occupées par l’Armoise et l’Alfa entre 1973 et1990. Nous avons aussi remarqué une nette progression des superficies en culture peu performantes de l’ordre de 1% par an. Sur une superficie totale de terrain de parcoures autorisée pour le pâturage de 90.000 tête soit 9.000 béliers et 81.000 brebis, soit en moyen ovin pour 2 hectares.

Les bonnes nappes à Stipa tenacissima ont été les plus affectées par ces changements ; elles occupaient 6,61% du territoire en 1973, mais seulement 2,24%en 1990, et elles ont totalement disparu de la zone cartographiée. En 2003, les surfaces occupées par Artemisia herba-alba et Stipa tenacissima diminuent considérablement le long de l’axe routier Sebdou, El-Aouedj, El- Aricha. Les formations herbacées basses où dominent les nitratophytes et les thérophytes remplacent les steppes à Artemisia herba-alba entre El-Aouedj et El-Aricha, sur le piémont du Djebel Mékaidou. Le surpâturage et le piétinement intense favorisent dans certains secteurs l’interprétation des peuplements à Stipa tenacissima et Artemisia herba-alba. De plus, la sécheresse croissante depuis plus de dix années a contribué au délabrement des nappes

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Chapitre 03 Etude de la dégradation de la végétation

alfatières, lesquelles éprouvent d’énormes difficultés de régénération (BOUAZZA et al., 2004).

Et aussi l’exploitation drastique et irrationnelle de l’alfa par les troupeaux a entrainé la régression de cette dernière dans nombreuses régions du Maghreb (KADI-HANIFI et LOISEL, 1997) et (KADI-HANIFI, 2003). De la « mer d’alfa » décrite par TRABUT en 1889 et dont la superficie avait été évaluée à 3976174 ha par le gouvernement général d’Algérie en 1921, il ne reste que 2025864 ha (CNST, 1989 in BOUAZZA et al., 2004) ; en 70 ans, la nappe alfatière a donc régresse de moitie.

Entre 1973 et 2003, les surfaces occupées par Artemisia herba-alba diminuent et les nappes en bon état disparaissent. En effet, les bonnes steppes à Armoise occupent 9,08 % de la surface du territoire cartographié en 1973, puis seulement 3,33 % en 1990, et cette structure de végétation ne figure plus en 2003. Les nappes moyennement dégradées occupaient 7,38 % de la surface en 1973, mais passent à 5,39 % en 1990 et à seulement 2,27 % en 2003 ; ce type de formation à Artemisia herba-alba régresse globalement entre 173 et 2003. La superficie des nappes dégradées reste constante entre 1973 et 1990 (0,96 %) mais augmente significativement en 2003, pour atteindre 14,8 %. A la limite méridionale de la zone d’étude, les chénopodiaceae deviennent de plus en plus importantes et Artemisia herba-alba est fréquemment associée à Noaea mucronata qui tend, dans nombreuses stations, à occuper l’intégration de recouvrement de cette formation. Généralement, les zones de contact présahariennes se distinguent, notamment par la présence de Noaea mucronata Certains auteurs comme celles (1975), (LE HOUEROU et al., 1975), (DJEBAILI, 1978) et (POUGET, 1980) s’accordent pour caractériser Noaea mucronata, Artemisia herba-alba dans l’étage aride sur sol à texture fine à moyenne (limoneuse). Selon LE HOUEROU et al. (1975), DJEBAILI (1978) et POUGET (1980), Noaea mucronata indique aussi la présence de sols en croutes.

Les formations à alfa accusent une sensible diminution en surface, en particulier pour les bonnes nappes alfatières qui occupaient 6,61 %de la zone en 1973, passent à 2,24 % en 1990, et ont totalement disparu en 2003, remplacées successivement par la steppe à armoise puis par les pelouses (BOUAZZA et al., 2004).

Par ailleurs, la forte présence d’Erucaria uncata dans la majorité des relevés effectuées sur les zones planes (El-Aouedj) montre le lien etroit existant entre la steppe à armoise et les défrichements réalisés pour les cultures (BENABADJI, 1995). Dans les secteurs tres fortement perturbés par les animaux, en particulier entre agglomérations d’El-Aouedj et d’El- Aricha, Artemisia herba-alba est progressivement remplacée par des espèces peu appelantes comme Atractylis serratuloides et Peganum harmala qui peuvent, selon les stations dominer.

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Chapitre 03 Etude de la dégradation de la végétation

Les nappes mixtes à Stipa tenacissima et Artemisia herba-alba occupant 1,28 % en 1973, ces bonnes nappes régressent à une superficie de 0,38 % en 1990 ; ceci n’est pas le cas pour les nappes dégradées qui gagnent en surface, passant de 0,57 % en 1973 à 2,11 % en 1990.

Les surfaces cultivées progressent nettement en trente ans (30) (17,77 % en 1973 ; 31,90 % en 1990 et 27 ù en 2003). Une agriculture traditionnelle et aléatoire est pratiquée dans des régions où régent des conditions climatiques et édaphiques assez sévères. Il a été possible de relever une extension importante de la céréaliculture (27 % de la surface totale, soit 14339 ha), y compris dans les plaines de texture sablo-limoneuses, lesquelles sont extrêmement sensibles à l’érosion éolienne. L’extension des superficies cultivées est particulièrement visible de part et d’autre de la RN 22. Ces terres de parcours à l’origine n’ont pas la faculté de production durable, ce qui pousse les agropasteurs à les abandonner au fil des ans ; c’est ainsi que celles –ci sont remplacées par l’armoise et les pelouses (formant 49 % de surface en 2003). Ces dernières sont constituées de graminées (Brachypodium distachyum, Hordeum murinum), de crucifères (Muricaria prostrata, Matthiola longipetala) et de cistacées (Helianthemum virgatum) (BOUAZZA et al., 2004).

Actuellement, si les touffes d’alfa arrivent à se maintenir sur les versants montagneux matorralisés à l’Ouest de la zone, elles ne figurent dans notre territoire cartographié en 2003. Par ailleurs, les peuplements à Artemisia herba-alba accusent une sensible augmentation en surface au détriment des formations végétales de plus grande qualité pastorale. Les modifications floristiques des écosystèmes pastoraux des régions arides et désertiques, sous l’effet de la pression animale et du déficit hydrique, affectent en premier lieu les graminées (stipa tenacissima) et les chamaephytes palatables (Artemisia herba-alba).

Dominés par le semi-nomadisme, les terrains de parcours sont dans une phase de déperdition qui trouve son origine dans deux (02) pratiques humaines irrationnelles : le défrichement qui affectait 17,77 % de la surface en 1973, puis 27 % en 2003 (soit 1 % de surface défrichée tous les trois ans) et le surpâturage. De plus, la xericité croissante depuis une vingtaine d’années a contribué au délablement des nappes alfatières. L’aridité du climat de la région est essentiellement marquée par une pluviosité faible et des mois d’été tres chauds (BENABADJI et BOUAZZA, 2000). Cette région du Sud-Ouest de l’Oranais a d’ailleurs, par le passé, été victime d’une sécheresse spectaculairement longue qui aurait en lieu vers 1880 et qui aurait duré onze années.

La plupart des formations steppiques sont appauvries sur le plan floristique et actuellement leurs richesses dépendent essentiellement du nombre d’espèces annuelles qui peuvent varier très largement d’une station à l’autre et d’une année à l’autre en fonction du niveau des précipitations hivernales et printanières (DJEBAILI, 1984).

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Chapitre 03 Etude de la dégradation de la végétation

La région Nord de la zone est riche sur le plan floristique et présente une diversité de paysages contrairement à la partie Sud dans laquelle on note une monotonie de ces derniers et une diversité floristique réduite (BOUAZZA et al., 2015).

L’état actuel de la zone steppique de Sebdou résulte principalement de l’action conjuguée de l’homme et du climat. Pour évaluer l’importance isolée ou concomitante de ces facteurs sur l’éco-complexe et mettre en place un mode de gestion raisonnée, il importe de retenir la végétation comme indicateur le plus facilement interprétable et le plus sensible (BOUAZZA et al., 2015).

Les espèces indicatrices de la dynamique de la végétation sont peu nombreuses mais généralement très informatives ; c’est le cas de Noaea mucronata qui, selon les travaux de BOUAZZA et al. (2004) occupe les zones de contact présahariennes. Ces mêmes auteurs ajoutent que certaines espèces post-culturales telles que Hordeum murinum, Muricaria prostata et Brachypodium distachyum révèlent la progression des défrichements dans les espaces steppiques.

Parmi les facteurs écologiques qui influent le plus sur la végétation on trouve les conditions climatiques associées aux conditions anthropiques et édaphiques. L’hétérogénéité structurale et texturale du sol joue un rôle déterminant dans les variations du taux d’humidité, de carbonates et de la matière organique ce qui exerce une action sur la répartition spatiale des espèces (BOUAZZA et al., 2004) et (HASNAOUI et al., 2010 in BOUAZZA et al., 2015).

Pour cette typologie, les caractères lithologiques et la moyenne des pluies enregistrées ces dernières décades (moins 33,5 %) ont exercé une influence prépondérante sur les conditions de vie de la végétation steppique.

Il est indubitable que cette végétation steppique du Sud-Ouest de Tlemcen, dans sa très grande majorité, est menacée si les conditions biotiques, et notamment la pression, qui s’exercent sur elle ; ne seront pas modifiées.

Enfin, il ne semble pas que les conditions climatiques actuelles, franchement plus arides qe celles qui régnaient sur la zone au début du siècle, soient favorables à la régénération de cette végétation steppique et perturbe la typologie actuelle de la zone d’étude.

Selon ll’etude de ZENNOUCHE (2015), de l’occupation des sols de la zone d’etude entre 1984 et 2011 est representee dans le tableau n° 16 et les figures n° 29 et n°30 suivantes :

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Chapitre 03 Etude de la dégradation de la végétation

Tableau n°16 : Superficies des differentes classes des cartes d’occupation du sol.

Classes Superficies des casses de la Superficies des casses de la carte de 1984 en ha carte de 2011 en ha

Foret 2186,55 1487,16 Matorral 2241,18 1157,76 Matorral dégradé 14176,80 11016,09 Groupements à alfa et 3321,36 1005,57 armoise blanche Cultures 65,43 117,45 Affleurements rocheux 24076,89 42920,82 Sol nu 92293,29 88274,34 Eau 1200 1500 Unités mixtes 187278,5 179360,81

(Source : ZENNOUCHE, 2014)

Superficie en ha des classes de la carte de 1984

Foret

Matorral

Matorral dégradé

Groupements à alfa et armoise blanche Cultures

Affleurements rocheux

Sol nu

Eau

Figure n°29 : Superficies des différentes classes de la carte d’occupation du sol pour l’année 1984.

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Chapitre 03 Etude de la dégradation de la végétation

Superficie en ha des classes de la carte de 2011 Foret

Matorral

Matorral dégradé

Groupements à alfa et armoise blanche Cultures

Affleurements rocheux

Sol nu

Eau

Unités mixtes

Figure n°30 : Superficies des différentes classes de la carte d’occupation du sol pour l’année 2011.

D’après les résultats obtenus, la majorité des superficies des classes représentent la végétation ont fortement régresse : (699,39 ha pour la classe foret, de 1083,42 ha pour la classe matorral, de 3160,71 ha pour la classe matorral dégradé et 2315,79 ha pour la classe groupement à alfa et armoise blanche).

La végétation a donc subit une importante dégradation durant la période entre 1984-2011. Celle-ci est due à plusieurs facteurs dont le déboisement et les feux de foret, le climat qui devient de plus en plus rigoureux et l’action anthropique.

La crise pastorale trouve ses origines dans la dégradation des parcours qui constituent le facteur principal de toute activité dans les zones steppiques. En effet, face à l’accroissement de la population humaine et animale sur un espace vital de plus en plus réduit, on assiste à une surexploitation de ce qui reste des parcours steppiques.

Cette situation n’est pas restée sans effets sur les pratiques des populations pastorales. On assiste en effet à la disparition progressive des anciens systèmes de gestion des espaces pastoraux fondés par exemple sur la « azzaba » et « achaba » qui permettaient la protection des parcours en laissant aux espèces steppiques un temps pour se régénérer et se reconstituer.

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Chapitre 03 Etude de la dégradation de la végétation

On assiste à l’apparition de nouveaux modes tels que l’appropriation des terres de parcours par une méthode ou une autre. 2- Estimation de la phytomasse aérienne totale

La phytomasse aérienne sur pied est la quantité de végétation sur pied présente, par unité de surface, à un instant donné. Elle s’exprime très généralement en kilogrammes de matière sèche par hectare (kg/MS/ha) (LE FLOC'H, 2008). Son évaluation est essentielle si l’on désire la production primaire, cette dernière est indispensable pour évaluer la quantité de ressource disponible.

2-1) Méthodologie et Résultats 2-1-1) Approche méthodologique

En parcourant le terrain de la zone d’étude, le défrichement au profit de la céréaliculture et le surpâturage des parcours steppique sont nettement observé et prennent beaucoup d’ampleur d’année en année ceci a rendu le choix de la station de mesure de la phytomasse difficile. Finalement nous avons choisi une station dans la commune de Sidi Djilali, précisément dans la région de Sidi El Mokhfi (Photo.4). Elle fait partie des hautes plaines steppiques de la wilaya de Tlemcen et contient un parcours à base d’alfa.

L’estimation de la phytomasse a été basée sur la méthode de transect selon le protocole expérimental suivant :

2-1-1-1) Protocole expérimental 2-1-1-1-1) Caractéristiques de station La station se trouve dans un parcours steppique dégradé dont l’espèce principale est l’Alfa avec un taux de recouvrement entre 10 % et 20 % (Photo. 5).

Photo n°4 : Vue générale de la station de mesure de la phytomasse (Cliché original, 12/04/2016).

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Chapitre 03 Etude de la dégradation de la végétation

Figure n°31 : Station de mesure de la phytomasse (MESSAOUIDI, 2011).

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Chapitre 03 Etude de la dégradation de la végétation

2-1-1-1-2) Matériels utilisés

Le matériel que nous avons utilisé pour l’élaboration du transect est le suivant : a- Sur terrain (photo.5)  GPS (Geographic Position Systems) ;  Appareil photo numérique ;  Une corde de 100m;  Un sécateur ;  Un décamètre ;  Des sachets + vignettes ;  Des fiches de description.

Photo n°5: Matériels utilisés sur terrain (Cliché original, 12/04/2016). b- Au laboratoire (photo.6)

Etuve pour séchage Une balance numérique Photo n°6: Matériels utilisés au laboratoire (Cliché original, 12/04/2016).

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Chapitre 03 Etude de la dégradation de la végétation

2-1-1-2) Principe de la méthode du transect

Pour notre échantillonnage, nous avons retenu la technique du transect linéaire appelée : la méthode des points quadrat (mode d’échantillonnage stratifié) sur des lignes permanente décrite par DAGET et POISSONET (1964, 1969, 1971,1991). Cette méthode d’évaluation permet de :

 Développer sur le terrain des techniques de mesures fiables, répétitives, rapides et peu couteuses ;  Créer une base de données sur plusieurs années qui permettra de suivre l’évolution du couvert végétal des parcours steppiques (Monitoring) ;  Méthode plus adéquate pour les relevés phyto-écologiques.

Ce dispositif tient compte des connaissances préalablement acquise sur la végétation, le milieu, et les animaux utilisateurs. L’espace étudié est alors découpé en plusieurs strates (plus ou moins) homogènes, à partir des variables considérés à priori, comme prépondérantes. Selon le concept de GODRON (1984), c’est à l’intérieur de chaque strate qu’une ou plusieurs lignes permanente (territoire considéré comme homogène quant au climat, au sol et à la régénération) sont mises en place, en recherchant le maximum d’homogénéité sur l’ensemble de chaque ligne, pour la durée de l’expérimentation.

2-1-1-3) Méthode d’élaboration du transect

Après avoir choisi les points d’échantillonnage considérés plus ou moins représentatifs de la variabilité de la végétation dans la région d’étude, nous avons réalisé un transect. Le transect se fait sur une longueur de 100 m, et chaque 10 m, une placette de 1 m2 répartie de manière systématique et matérialisé tout au long du transect (Fig. 32).

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Chapitre 03 Etude de la dégradation de la végétation

Echantillonnage (mesure de biomasse) Transect 1

100 m

Borne Chaque 10 m Borne

Ech 1 Ech 2 Ech 3 Ech 4 Jusqu’au Ech 10

Jusqu’au

Sac 1 Sac 2 Sac 3 Sac 4 Sac 10

Sécher à 60° C pendant 48 h

Etuve Peser à l’état frais Peser à l’état sec

Balance Balance

(Sur terrain)

(HADDOUCHE I., 2008)

Figure n° 32 : Méthode de mesure de la biomasse.

Dans chaque placette, la végétation est coupée à ras du sol (Photo. 7), mise en sachet, pesée à l’état frais puis séchée à l’étuve pendant 48h à une température de 60°C puis pesée à nouveau à l’état sec.

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Chapitre 03 Etude de la dégradation de la végétation

Sécateur Corde de 100m

Carré de 1m2 Photo n°7: Réalisation du transect (Cliché original, 12/04/2016).

2-1-2) Résultats Le travail sur terrain et au laboratoire nous a permis d’aboutir résultats représentés dans le tableau n° 17 suivant :

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Chapitre 03 Etude de la dégradation de la végétation

Tableau n°17 : Résultats obtenus après échantillonnage (station 01).

Sortie : Le 12/04/2016 (La commune de Sidi Djilali « Sidi Mokhfi »

Pente 0-3%

Transect 1 1°24’11’’W 34°29'25’’N Poids à l’état frais Poids à l’état sec Différence du poids (g) (g) (g) Altitude : 1200 m P01 275 105,97 169,03

P02 175 69,41 105,59

P03 505 168,75 336,25

P04 255 95,06 159,94

P05 95 30,60 64,4

P06 595 308,83 286,17

P07 155 55,86 99,14

P08 125 49,24 75,76

P09 225 77,32 147,68 P10 175 61,30 113,7

2-1-3) La phytomasse aérienne totale Les calculs de la phytomasse aérienne totale de la station sont représentés dans le tableau n°18 suivant

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Chapitre 03 Etude de la dégradation de la végétation

Tableau n° 18: Les calculs de la biomasse. Sortie : Le 12/04/2016 (La commune de Sidi Djilali « Sidi Mokhfi »

Transect 1 1°24’11’’W 34°29'25’’N

Altitude : 1200 m Transect1 Poids à l’état sec (g) Poids (Kg Ms/ha/an)

T1P1 105,97 1059,7 T1P2 69,41 694,1 T1P3 168,75 1687,5 T1P4 95,06 950,6 T1P5 30,60 306 T1P6 308,83 3088,3 T1P7 55,86 558,6 T1P8 49,24 492,4 T1P9 77,32 773,2 T1P10 61,30 613

Les résultats obtenus dans le tableau ci-dessus, sont représentés sous forme de diagramme dans la figure N°33 suivante :

3500 3000 Poids à l’état sec (g) 2500 2000 Poids (Kg Ms/ha/an) 1500

La biomsse La 1000 Linéaire (Poids à l’état 500 sec (g)) 0 Linéaire (Poids (Kg 0 5 10 15 Ms/ha/an)) Les relevés

Figure n°33: La répartition de la biomasse dans la commune de Sidi Djilali.

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Chapitre 03 Etude de la dégradation de la végétation

2-2) Discussion

Les résultats de la phytomasse des dix relevés effectués dans la station montrent qu’elle varie entre 306 et 3088 Kg Ms/ha/an. Selon TOUNKOB (2013), elle varie entre 0 à 12500 Kg Ms/ha/an dans la commune d’El Gor. De 101 à 976 Kg Ms/ha/an dans la commune d’El- Aricha selon FATHI (2013) et de 50 à 3050 Kg Ms/ha/an dans la commune d’El-Aricha, selon BOUCIF (2014). La production de la phytomasse des parcours steppiques de la wilaya de Tlemcen est très hétérogène et inferieur aux besoins du cheptel qui y vive actuellement. Cela est dû à plusieurs facteurs. 2-2-1) Les facteurs de dégradation 2-2-1-1) Facteurs naturels Un climat aride et semi aride, avec des précipitations tres irrégulières d’une année à l’autre est au cours de la même année, une saison sèche longue de 6 à 9 mois, une forte évaporation, des sols peu évolués et fragiles et une vegetation clairsemées font que les parcours sont soumis à une dégradation accentuée par les phénomène de l’érosion hydrique et éolienne (ZEKRI et al., 2014) 2-2-1-2) Facteurs anthropiques L’homme est intimement lié à l’écosystème dans lequel il vit. Il influe d’une façon directe ou indirecte sur son équilibre naturel. Les différentes études portant sur l’environnement et la dégradation des ressources naturelles ont négligé, jusqu’à une date récente, l’aspect socio- économique de cette dégradation. Or les expériences accumulées à travers les différentes études et projets de développement des zones marginales, nous ont monté l’importance d’un tel aspect dans l’aboutissement des projets.  Le surpâturage (Photo.8 et Photo.9) Par suite de la pression pastorale intense et continue, les espèces délaissées par le bétail (essentiellement des ovins et des caprins et quelques bovins) bénéficient d’un avantage sélectif considérable et tendent à éliminer les espèces fourragères affaiblies par des défoliations continuelles. Parmi les espèces dépourvues d’intérêt pastoral envahissantes des steppes figure beaucoup d’espèces rudérales et nitratophiles induisant des intoxications des ruminants affamés, des espèces armées d’épines, des espèces comportant des principes toxiques et des plantes à stratégie « r » c’est-à-dire allouant une grande part de leur énergie métabolique aux organes reproducteurs. Autour des forages et des points d’eau à grand débit, l’agression pastorale est à son summum provoquant la formation d’auréoles désertifiées sur des rayons de 5 à 15 km perceptibles sur les images satellitaires.

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Chapitre 03 Etude de la dégradation de la végétation

Photo n°8 et n°9: Aire surpâturée (Cliché original, 12/04/2016).

Noaea mucronata Atractylis serratuloides Photo n°10: Espèces indicatrices du surpâturage (Cliché original, 12/04/2016). Il y a deux causes principales qui expliquent le surpâturage :  Le manque de création d'emplois (agricoles et surtout non agricoles) pousse les ménages pauvres à défricher des lopins de terre pour produire un minimum de céréales et les pousse à posséder quelques têtes de caprins et d'ovins pour subvenir à un minimum de leurs besoins ;  La gratuité des unités fourragères enlevées sur les parcours pousse les gros possédants à accroître la taille de leurs troupeaux et les conduits aussi à défricher les parcours pour se les approprier.

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Chapitre 03 Etude de la dégradation de la végétation

 Déplacement du cheptel Le pastoralisme est l’activité économique principale de la zone d’étude. Compte tenu à l’état actuel de la steppe, la charge à l’hectare est actuellement trois à quatre fois trop élevée. Selon COTE (1983), « Une steppe en bon état ne devrait pas, d’après les pratiques habituelles porter plus d’une tête à l’hectare ». Les charges sont très variables, il a été retenu de 0,4 à 1,1 tête à l’hectare, équivalent à 4 à 6 ha/ovin (norme est de 2 têtes/ha). Une rotation des parcours permet d’améliorer les productions animales et pastorales. Elle permet aussi l’ajustement de la charge aux capacités du parcours. En ce qui concerne la nappe alfatière, six coupants exploitables en lots de 02 coupant à exploiter pendant 04 ans, ainsi chaque coupant subira deux rotation d’exploitation en 50 ans correspondant à la durée de vie de la souche (BNEDER, 2008) in (BOUCIF, 2014). Le développement du cheptel dans la région steppique de Tlemcen se fait entre Magoura, Sidi Aissa, Mekiadou, El-Gor, Sidi Yahia Bel Hajd, Chebket Ben Dahman et Naouala. Ces zones ont été toujours occupées par des campements de nomades et le déplacement ne se limite qu’à ces zones.  Les défrichements des parcours au profit de la céréaliculture (Photo.11) Les défrichements au profit de la céréaliculture (constitue surtout d’orge et de blé dur ; est l’activité la plus importante après l’élevage malgré le faible rendement à l’hectare (environ 4q/ha) sont effectués sur presque toutes les communes (El-Aricha, Sidi Djilali, El-Gor, et El Bouihi). Cependant, l’administration des forêts pénalise les délinquants pour protéger au maximum cette végétation. Le défrichement des terres s’amplifie encore par l’introduction de la mécanisation des labours (utilisation des tracteurs équipés de charrues à disques qui peuvent entrainer la stérilisation du sol). Le développement de l’agriculture (céréaliculture) en zone de glacis ou en zone déprimée constitue une première perturbation causée par l’homme. L’extension de cette céréaliculture mécanisée au profit de la végétation naturelle exerce une influence catastrophique sur l’écosystème steppique déjà considérée comme milieu instable. «La destruction des communautés végétales naturelles fut souvent un prélude à l’aridification ou la désertification de bien des territoire livrés à la culture ou transformés en pâturage… .».

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Chapitre 03 Etude de la dégradation de la végétation

Photo n°11 : Problème de défrichement dans les parcours (Cliché original, 12/04/2016).

 La sédentarisation massive des nomades Le déclin de l’activité pastorale traditionnelle et l’émergence de nouveaux besoins (santé, éducation, etc.) sont à l’origine d’une sédentarisation de la population nomade. Celle-ci se dirige vers les principaux centres agglomérés de la région. Et parmi la conséquence de ce dernier, nous citons quelque uns (QARRO, 1996) :  La dégradation des ressources pastorales (surcharge sur les parcours par leurs troupeaux) ;  L’appropriation des terres collectives et la montée de l’individualisme ;  La réduction des mouvements des troupeaux et l’abandon des traditions pastorales ;  La réduction des superficies des parcours et l’expansion de l’agriculture dans les sites pastoraux favorables ;  La fixation de l’habitat ;  L’intégration des systèmes d’élevage aux systèmes de cultures ainsi qu’aux marches de l’aliment du bétail ;  La transformation des systèmes de production et le passage du système pastoral spécialisé à un système agropastoral diversifient les productions.

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Chapitre 03 Etude de la dégradation de la végétation

 Prolifération non contrôlée des constructions en dur en milieu steppique L’apparition des constructions en dur en milieu steppique témoigne des mutations et de la sédentarisation massive des nomades. On assiste dans certains centres (Belhadji Boucif, El Aricha…) à une extension incontrôlée, induisant des surcoûts pour la collectivité en matière de rejets d’eaux usées est compliquée davantage par l’immensité du territoire. Et voila la figure n° 34 résume les principales menaces sur les écosystèmes steppiques d’une manière générale :

Principales menaces sur les écosystèmes steppiques

Sécheresse Pression humaine

 Réduction de la matière  Croissance démographique et

organique ; croissance des besoins ;  Diminution du ruissellement ;  Sédentarisation et concentration de  Diminution de la couverture la population ; végétale ;  Régression de la pratique du  Erosion éolienne aggrave la nomadisme ; désagrégation du sol  Augmentation des cheptels ;  Surpâturage des zones favorables ;

 Extension des labours ;

 Dégradation des terres de parcours ;  Appauvrissement de la diversité génétique floristique mais aussi faunistique ;  Diminution des réserves hydriques ;

 Remontée des sels et stérilisation des sols.

Figure n°34: Les principales menaces sur l’écosystème steppique.

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Chapitre 03 Etude de la dégradation de la végétation

2-2-2) Les procédés de lutte contre la dégradation des parcours Devant le diagnostic alarmant de la situation des zones steppiques de la wilaya de Tlemcen, l’intégration d’une politique de développement s’impose basée sur des programmes d’intervention visant entre autre :  Restauration des parcours steppiques par remontée biologique ;  Réhabilitation par la plantation d’arbres et arbustes fourragers spécialisés et tolérants l’aridité (Ceratonia, Prosopis, Cactus, Atriplex, etc.) ;  La création des conditions socio-économiques de stabilisation des populations pastorales (création de nouveaux périmètres irrigués, tourisme, secteur tertiaire, etc.);  Soutien et amélioration des conditions de l’élevage (recombiner le couple production animale et production végétale fourragère);  Diversification des revenus par l’intégration d’autres activités en parallèle à l’élevage (Arboriculture, Fruits Rustiques tels que les pistaches, Petits élevages, Apiculture,...) ;  Intégration d’actions à fort potentiel de main d’œuvre (plantation pastorales ; travaux de conservation de l’eau et du sol). L’exécution de ces programmes repose sur deux points essentiels :  L’implication des éleveurs et des autorités locales dans le développement des zones steppiques (forme participative) ;  L’organisation de l’intervention dans un cadre plus concerté entre les différents services techniques (cohésion et complémentarité des actions). Pour une stratégie de développement durable, il est indispensable de suivre une démarche méthodologique, dont on a besoin de planifier et de mettre en œuvre des projets de développement avec la population. Cette planification s’applique particulièrement, pour l’écosystème steppique de la wilaya de Tlemcen où la prise de decision à l’echelle locale et une grande flexibilité sont essentielles pour la survie des personnes qui utilisent de manière productive des environnements marginaux sensibles et menaces.

Cette approche prend une importance vitale quand une gestion insuffisante des équilibres fragiles entre les principaux éléments (sol, eau, plantes, animaux) risque de déboucher sur une désertification touchant des espaces de plus en plus étendus.

Cette démarche méthodologique appliquée à la zone d’étude permet de mettre au point des programmes de développement prenant en compte les problèmes, les attentes et besoins des populations locales concernées respectueux de la protection de l’écosystème steppique comprenant plusieurs projets ayant pour objectifs de :

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Chapitre 03 Etude de la dégradation de la végétation

Lutter contre le surpâturage ; Lutter contre l’extension des labours illicites ; Assurer une gestion plus rationnelle des parcours.

Parallèlement, la planification par objectif le permet. Il s’agira d’analyser les problèmes (image de la réalité actuelle) qui concernent l’écosystème steppique de la wilaya de Tlemcen, d’analyser par la suite des objectifs (image de l’avenir et d’une situation améliorée) et de dégager les stratégies à adopter.

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Conclusion générale

Conclusion générale

ctuellement, dans la région de Tlemcen les formations végétales steppiques sont dégradées suite à des contraintes climato-anthropiques. A L’état actuel de la dégradation du tapis végétal a été établi grâce aux multiples données bibliographiques et aux observations sur le terrain.

La multiplication de la population du cheptel et un changement dans les pratiques traditionnelles ont induit à une dégradation significative du tapis végétal pérennes au profit des espèces annuelles.

Pour subvenir aux besoins de la population actuelle et du cheptel en ressources fourragères, il faut gérer ces espaces steppiques à travers de nouveaux concepts de réhabilitation (plantation pastorales) bien étudier en conditions édaphologique et nature de l’espèce a implanté. Ceci permettra une production raisonnable en ressource, c'est-à-dire en fonction des potentialités du milieu (eau et sol).

La réussite de cette réhabilitation à travers ces nouveaux concepts doit associer les communautés des éleveurs et les accompagnes par une sensibilisation permanente pour la conservation potentielle en vue d’un développement durable.

Nous s’imposons donc comme préalable où il va falloir envisager une politique rationnelle pour l’utilisation de l’espace steppique. Cela peut être effectué par les actions suivantes :

Recorriger les lacunes des anciennes stratégies de lutte ; Mise en défens et plantation des espèces fourragères au niveau des parcours dégradés ; La réglementation du pâturage, il faut fixer le nombre de bétails à introduire dans un parcours ainsi que la rotation à suivre pour parcourir le terrain ; Le scarifiage qui consiste à cassé les pellicules de battance dure qui couvrent certains surfaces pour faciliter l’infiltration de l’eau de pluie et permettre le démarrage de la remontée biologique ; Eviter les activités agricoles non appropriées à la nature des sols steppiques ; Extension et aménagement des points d’eau de type local.

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Source :

(DSA, 2016)

Résumé

Thème : Contribution à l’étude de la dégradation de la végétation dans la région Sud de la wilaya de Tlemcen.

En zone steppique l’élevage ovin reste la principale activité rémunératrice des populations. Cet élevage était caractérisé dans le passé par la mobilité (nomadisme et transhumance), l’exploitation collective des ressources pastorales des parcours, l’abondance des disponibilités fourragères sur les parcours et l’importance des relations sociales. Aujourd’hui, cet espace pastoral valorisé par l’élevage ovin change complètement de visage où les systèmes de production ont tendance à la sédentarisation.

Cette dernière a induit à l’extension d’actions écologiquement néfastes : défrichement inconsidéré, surpâturage, céréaliculture aléatoire, dont les effets négatifs ont été aggravés par de longues périodes de sécheresse.

La présente étude a montré l’état actuel de la végétation steppique au Sud de la wilaya de Tlemcen, le diagnostic présente une situation qui reste préoccupante et en voie de dégradation alarmante.

A l’ombre de ce dilemme et en raison de l’importance de cet aspect, nous présentons quelques méthodes et techniques de protection et de régénération des parcours qui peuvent être utilisées dans le cadre de programmes d’aménagement pertinents engageant pleinement les populations locales directement concernées.

L’utilisation d’une méthodologie appropriée fondé sur l’approche participative et la planification par objectifs semble être un moyen efficace afin d’atteindre un développement durable dans le territoire steppique.

Mots clés : végétation steppiques, phytomasse, dégradation, développement durable, région Sud de la wilaya de Tlemcen.

Abstract

Theme : Contribution to the study of vegetation degradation in the south region of Tlemcen province.

The ovin breeding in the steppic area still be the major priceful activity of populations. This kind of breeding has been caracterized in the past by the mobility (nomadizm and tranhuzmance, the collective exploitation of fields pastorals ressources, the abundance of the grren covers disponibilities in the areas and the importance of social relations. Nowadays this valorized pastoral space by breeding change completly where the production systems have tendency to the sedentarization,

This last point has induced the overwhelmed ecological actions extension : inconsidered defrichment, over gazzing, aleatory cerealculture, where the negatif effect have been badly increased by long drown periods.

This given study has shown the actual state of steppic vegetation in the south of Tlemcen, the diagnostic present a situation which still be so alarming and in progressing degradation.

Behind the shodow of this delema and in the highlighting of this aspect we present some methods and protection technics moreover the grounds regenerations which can be used in the pertinent and efficient amenagement programs or guided planification strategies engaging appalingly the concerned locals populations.

The use of a an appropriate methodology depending on a participative approche and focusing on goals planifications seems to be an efficient tool to reach a sustainable development in the steppic territory.

Keywords: steppic vegetations, phytomass, degradation, sustainable development, South region of Tlemcen province. يهخص

انعُٕاٌ : يذخم إنٗ دساسخ نزذْٕس انغطبء انُجبري في انًُطمخ اندُٕثيخ نٕاليخ رهًسبٌ.

رعزجش انسٕٓة يُطمخ نذسثيخ األغُبو َٔشبط نهذخم انشئيسي نهسكبٌ. ٔلذ رًيزد ْزِ انزشثيخ في انًبضي يٍ للت ةانحشكخ ) يٍ انجذٔ انشحم ٔيب شجّ (، ٔاالسزغالل اندًبعي نمؤاسد انشعٕيخ ٔثطجيعخ انحبل رٕفشانكثيشيٍ انعهف إضبفخ إنٗ أًْيخ انعاللبد االخزًبعيخ. رعيش ْزِ انًسبحخ انشعٕيخ رغيشا خزسيب يٍ خالل االَزمبل إنٗ أَظًخ اإلَزبج نهزسٕيخ.

ٔلذ أدٖ ْزا األخيش إنٗ رًذيذ اآلثبس انسهجيخ انجيئيخ انضبسح: انًمبصخ انعشٕائيخ ٔانشعي اندبئش ، ٔانحجٕة انعشٕائيخ ، انزي رفبلًذ ثسجت فزشاد طٕيهخ يٍ اندفبف.

ٔأظٓشد ْزِ انذساسخ انٕضع انحبني لنغطبء انُجبري في انسٕٓة اندُٕةيخ نٕاليخ رهًسبٌ ،ٔلذ أدٖ ْذا انذشخيص إنٗ رسهيظ انضٕء عهٗ ٔضعيخ يزسيخ ٔ يثيشح نهمهك رُجأ ثبنزذْٕس انًسزًش.

في ظم ْزِ انًعضهخ،َٔظشا ألًْيخ ْزِ انًسأنخ،فإَُب َمذو ثعض انطشق ٔاألسبنيت للحًبيخ ٔ ثهٕسح رخطيظ عمالَي يًكٍ اسزخذاوِ في إطبس ثشايح انزًُيخ راد انصهخ ثبنسكبٌ انًحهييٍ ٔ رًكٍ يٍ إششان ربو ٔ يجبشش نألطشاف انًعُيخ.

يجذٔ أٌ اسزخذاو يُٓديخ يالئًخ رضًٍ اشزشاكب كبيال ٔ يطهمب ٔ رحًم في طيبرٓب ٔسيهخ فعبنخ نذحميك انزًُيخ انًسزذايخ في إلهيى انسٕٓةأضحذ يطهجب ال يفش يُّ ٔ يٍ ْذا خبءد ْذِ انذساسخ.

كهًبد يفزبحيّ: انغطبء انُجبري نمسٕٓة ، انكزهخ انحيٕيخ انُجبريخ ،رذْٕس ، انزًُيخ انًسزذايخ ، انًُطمخ اندُٕثيخ نٕاليخ رهًساٌ.