Comité D'histoire

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Comité D'histoire PRINTEMPS - 2019 D’HISTOIRE COMITÉ D’HISTOIRE COMITÉ REVUE DES MINISTÈRES DE LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE ET SOLIDAIRE ET DE LA N°20 COHÉSION DES TERRITOIRES ET DES RELATIONS AVEC LES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES mémoire mémoire COMITÉ D’HISTOIRE TOUR SÉQUOIA Pour 92055 LA DÉFENSE CEDEX www.ecologique-solidaire.gouv.fr / www.cohesion-territoires.gouv.fr PRINTEMPS - 2019 COMITÉ D’HISTOIRE REVUE DES MINISTÈRES DE LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE ET SOLIDAIRE ET DE LA COHÉSION DES TERRITOIRES ET DES RELATIONS AVEC LES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES 2 éditorial e patrimoine immobilier des Armées au service de l’aménagement et de l’environnement, tel est le thème principal du numéro 20 de la revue Pour mémoire. Ce thème avait été proposé au Comité d’histoire ministériel par L Alain Monferrand, qui en fut le secrétaire délégué de 2008 à 2011. Tout prédisposait Alain Monferrand à faire cette proposition : la thèse de géographie qu’il avait soutenu en 1972 sur le thème de la défense nationale et de l’aménagement du territoire et que Michel Debré préfaça, l’étude qui lui fut confiée par la DATAR pour évaluer l’impact des fermetures de garnison au cours de la période 1995-1997, son goût pour l’histoire et, enfin, ses fonctions actuelles de président de l’association Vauban. C’est avec son concours que la suite des sept articles du présent numéro a été conçue pour évoquer comment l’évolution du patrimoine immobilier des Armées a non seu- lement favorisé la réalisation d’importantes opérations d’aménagement urbain mais a aussi contribué à la protection de la biodiversité et des paysages. Ce patrimoine comp- tait encore plus de 275 000 hectares dans les années 2000. L’un des principaux apports de cette suite d’articles est de montrer que les probléma- tiques liées au patrimoine militaire ne datent pas de 1996, l’année de la fin de l’armée de conscription, mais qu’elles ont toujours été présentes. Depuis Vauban au moins, les systèmes de défense ont dû s’adapter au fil du temps à l’organisation des armées et à la technologie des armes en général et à l’artillerie en particulier. Dans l’article de tête, Alain Monferrand rappelle les jalons de la constitution du patri- moine immobilier des Armées. Remontant au XVIe siècle au cours duquel furent construits les premiers casernements pour loger la « gente soldatesque », l’auteur détaille chaque étape, présentant par exemple la vague de construction des casernes sous la IIIe République. À l’aide de cartes précises, il rappelle également l’emplacement des garnisons et des troupes à la veille des deux conflits mondiaux du XXe siècle. Cette histoire à grands traits est suivie de l’interview d’Alain Greletty Bosviel, qui fut le conseiller technique de Michel Debré, ministre de la Défense nationale de 1969 à 1973 et dont le nom est attaché à la création des camps de manœuvre adaptés aux armes nucléaires tactiques. n° 20 - printemps 2019 l « pour mémoire » 3 Membre du Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD), Dominique Michel témoigne, comme architecte-urbaniste, du travail effectué par la Mission de réalisation des actifs immobiliers (MRAI) créée au sein du ministère de la Défense en 1987 dans le but de céder et de reconvertir les terrains ou les immeubles devenus inutiles pour les besoins des armées. En exposant l’exemple de la reconversion de la caserne Bonne à Grenoble, l’auteure met en lumière le nécessaire processus de négociation et d’élaboration avec les élus locaux. L’article de Georges Debiesse, qui vient de quitter le CGEDD, s’articule en deux parties. À partir de la reprise d’un article publié en 1995 au sujet des biens immobiliers de la Marine dans le Var, qui comptaient de nombreux sites naturels, l’auteur porte un regard rétrospectif sur l’évolution de ces biens et des acquis environnementaux au cours de vingt-cinq dernières années. Benjamin Grebot, directeur de l’agence d’urbanisme de Brest, montre comment le trans- fert récent des activités de la Marine a permis de réintégrer dans le tissu urbain du centre-ville des grands espaces réservés aux activités militaires le long de l’estuaire de la Penfeld, servant ainsi l’affirmation d’une ambition métropolitaine et autorisant la créa- tion d’aménagements de grande qualité, tels que le port du Château ou la reconversion des Ateliers des Capucins. La perspective historique change avec Metz, cette place forte qui « défend l’État », selon le mot de Vauban. Comme l’explique Pierre Maurer, qui vient de présenter avec suc- cès sa thèse, les relations entre l’histoire urbaine de la ville et le patrimoine militaire se nouaient dès la fin du XIXe siècle, lorsque les remparts qui bloquaient l’extension de la cité furent détruits. Des opérations urbaines se sont succédées au cours de plusieurs décennies. Elles se prolongent jusqu’à aujourd’hui, avec notamment le projet du plateau Frescaty, une ancienne base aérienne sur l’avenir urbanistique de laquelle une réflexion approfondie est en cours. Enfin, Christophe Lenormand, directeur adjoint du Conservatoire du littoral, expose comment de nombreux sites militaires en bord de mer – forts, batteries, citadelles… – ont été affectés au Conservatoire dans le cadre d’une convention avec le ministère de la Défense en faveur de la protection de l’environnement. « pour mémoire » l n° 20 - printemps 2019 4 Le second thème abordé dans le présent numéro de la revue Pour mémoire traite de la notion de « nuisibles ». Cette notion, qui a fait l’objet d’une contestation souvent vive au cours de l’histoire, persiste encore aujourd’hui au sujet de nombreuses espèces sauvages. Aussi un collectif, regroupant l’Association pour l’histoire de la protection de la nature et de l’environnement, le Comité d’histoire ministériel, la Société natio- nale de protection de la nature, le Muséum national d’histoire naturelle, des labora- toires des universités de Nantes et de Caen Normandie, la Fondation François Sommer et les Archives nationales, avait-il conçu et organisé un colloque intitulé « Sales bêtes ! Mauvaises herbes ! Nuisible : une notion en débat », le 31 janvier et le 1er février 2017. Les actes de colloque ont été publiés aux Presses universitaires de Rennes en octobre 2018. En complément, une synthèse des interventions des chercheurs et des praticiens est présentée dans la revue Pour mémoire par Rémi Luglia, qui avait été la principale che- ville ouvrière du projet, ce dont le félicite le Comité d’histoire. La préparation du colloque se déroulait dans le contexte des débats parlementaires et du vote de la loi du 8 août 2016 pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages. L’un des sujets abordés au Parlement concernait la notion et le maintien ou non du terme de « nuisibles ». Aussi le colloque s’était-il achevé sur une table ronde consacrée à cette actualité. La revue en retrace les débats. Comme d’habitude, la rubrique « En perspective » traite de thèmes variés. Louis Baldasseroni aborde l’histoire de la question du stationnement automobile à Lyon. S’appuyant sur un important travail de recherche dans les archives municipales, l’au- teur montre comment les politiques de stationnement sont caractérisées par une ten- sion entre les mesures réglementaires, de faible coût, rapides à mettre en œuvre mais peu efficaces, et les aménagements d’infrastructures, de plus en plus marquantes dans le paysage urbain et pour lesquelles la municipalité fait preuve d’une grande prudence. Acteur des politiques de lutte contre les marées noires depuis une quarantaine d’années, Christophe Rousseau revient sur le développement d’une expertise française reconnue dans le monde entier au sein du Cedre, une structure originale créée en 1978 à la suite de la catastrophe de l’Amoco Cadiz pour intervenir en cas de pollution accidentelle en mer et dont la mission s’est étendue par la suite aux eaux intérieures. n° 20 - printemps 2019 l « pour mémoire » 5 Dans un bref article, Claude Bozon apporte un éclairage sur le rôle du Service des affaires économiques et internationales dans le développement de l’informatique au ministère de l’Équipement, complétant ainsi les témoignages recueillis dans le numéro 17 de la revue Pour mémoire consacré aux transformations numériques accompagnant la moder- nisation du ministère. Enfin, en se fondant sur une analyse terminologique, le géographe Guy Burgel fait un parallèle entre les thèmes traités par la loi d’orientation foncière (LOF) de 1967 et le séminaire « Analyse et politiques de la ville » qu’il anime depuis quarante ans. Ce point de vue accompagne le colloque de novembre 2017 sur les cinquante ans de la LOF, dont les actes seront prochainement publiés par la revue. À l’automne 2018, la ville de Blois a vécu quelques jours au rythme des Rendez-vous de l’histoire. Comme chaque année, le Comité d’histoire ministériel avait organisé une table ronde en partenariat avec le Réseau Universitaire de Chercheurs en Histoire Environnementale (RUCHE) et l’Association pour l’Histoire de la Protection de la Nature et de l’Environnement (AHPNE). Le thème général de ces Rendez-vous étant La puis- sance des images, nous avions proposé une table ronde ayant pour titre Émotion, image et enjeux environnementaux. La revue retranscrit les propos tenus lors de cette table ronde qui avait rencontré un franc succès auprès du public. Dans la rubrique « Paroles de chercheur », Arnaud Passalacqua, maître de conférences en histoire contemporaine à l’université Paris Diderot, membre du conseil scientifique du Comité d’histoire ministériel, revient sur ses années de formation d’ingénieur des ponts et sur sa thèse d’histoire consacrée au développement du réseau de bus parisien, ce qui l’avait conduit à s’interroger sur le partage de l’espace public.
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