UNIVERSITE D’ANTANANARIVO ECOLE NORMALE SUPERIEURE

DEPARTEMENT DE FORMATION INITIALE SCIENTIFIQUE CENTRE D’ETUDE ET DE RECHERCHE SCIENCES NATURELLES

MEMOIRE EN VUE DE L’OBTENTION DU CERTIFICAT D’APTITUDE PEDAGOGIQUE DE L’ECOLE NORMALE (CAPEN)

ETUDE BIOLOGIQUE ETETET ANALYSE DE L’EXPLOITATION

ABUSIVE DU PALMIER ENDEMIQUE ««« SATRABE »»»

(((Bismarckia nobilis) DANS LA COMMUNE RURALE DE BETANATANANABETANATANANA---- EN VUE D’UNE

CONSERVATION PERENNE

Présenté par :

RATOAVIMBAHOAKA Lazaina

Date de soutenance : 28 Novembre 2006

Année 2006

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MEMBRES DE JURY

Président : Docteur ANDRIAR Samuel Maître de Conférence Enseignant- Chercheur et Chef du Département de la Formation des Encadreurs de l’Education à l’ENS Université d’ANTANANARIVO.

Juge : Docteur RAZAFIARIMANGA Zara Nomentsoa Enseignant- Chercheur de Biochimie de la Faculté de Sciences de l’ Université d’ANTANANARIVO.

Directeur rapporteur : Docteur RAKOTONDRADONA Remi Ph. D. Microbiologie et Physiologie végétale Maître de Conférence Directeur des Etudes à l’ENS d’ANTANANARIVO

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REMERCIEMENTS

Je tiens à adresser mes vifs remerciements :

- Au Docteur ANDRIAR Samuel qui, malgré ses nombreuses tâches, a voulu accepter aimablement de présider le Jury de soutenance. Qu’il trouve ici l’expression de ma haute considération pour tout ce qu’il a fait preuve. - Au Docteur RAZAFIARIMANGA Zara Nomentsoa qui a bien voulu assumer la lourde responsabilité de juger ce mémoire en dépit de ses multiples obligations. Qu’elle constate ici le témoignage de ma profonde gratitude - Au Docteur RAKOTONDRADONA Remi, mon rapporteur, qui n’a pas ménagé ni son temps ni ses efforts pour me diriger et qui a prodigué à mon égard ses précieux conseils et son dévouement sans faille durant la préparation et jusqu’à l’accomplissement de ce travail. Qu’il trouve à présent ma reconnaissance la plus complète.

C’est aussi avec une joie profonde que j’adresse mes sincères remerciements à tous les personnels enseignants et non enseignants de l’Ecole Normale Supérieure pour le grand service qu’ils m’ont rendu.

Mes chaleureux remerciements sont également présentés à toutes les autorités d’administration locales de et aux agents du service des eaux et forêts à Maintirano pour leurs immenses collaborations étroites durant une longue durée de mes recherches.

Enfin, j’adresse tout particulièrement mes reconnaissances à mes chers parents, à ma famille et à tous mes amis pour leurs appuis et réconforts à tout moment opportun.

A tous, merci de tout coeur et que Dieu vous bénisse !

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SOMMAIRE

INTRODUCTION ------1 PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE I.1Identification ------4 I.1.1. Caractéristiques administratives ------4 I.1.2. Situation géographique ------4 I.1.3. Milieu physique ------6 a- Superficie ------6 b- Reliefs ------6 c- Géologie ------6 d- Climat ------6 e- Hydrographie------6 I.1.4. Milieu humain ------7 I.2. Potentialité socio-économique de la Commune de Betanatanana ------7 I.2.1. Santé ------7 I.2.2. Education ------7 I.2.3. Communication ------8 I.2.4. Agriculture ------8 I.2.5. Elevage ------9 I.2.6 . Pêche ------9 I.2.7. Commerce ------10 I.2.8. Artisanat ------10 I.3. Valeurs culturelles et sportives ------10 I.4. Secteurs touristiques et environnementaux ------11

DEUXIEME PARTIE : METHODES ET MATERIELS II.1. Méthodes------13 II.1.1. Etude bibliographique ------13 II.1.2. Reconnaissance préliminaire ------13 II.1.3. Enquêtes ------14 a- Objectifs ------14

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b- Echantillonnage ------14 c- Orientation et réalisation de l’enquête ------15 • Type d’enquête choisi ------15 • Type de question choisi ------15 • Réalisation de l’enquête ------15 d- Dépouillement et traitement des réponses ------16 II.1.4. Entretien ------16 II.1.5. Etude de la végétation ------16 a- Choix de l’échantillon ------17 b- Méthode d’inventaire par transec ------17 c- Analyse des données de l’inventaire ------17

c1- Analyse structurale ------17 • Structure floristique ------17 • Structure spatiale ------18

c2- Analyse du peuplement actuel du Bismarckia nobilis ------19 II.2. Matériels utilisés. ------19 TROISIEME PARTIE : RESULTATS ET INTERPRETATIONS III.1. Etude botanique du Bismarckia nobilis ------21 III.1.1. Systématique ------21 III.1.2. Morphologie ------21 a- Racines ------21 b- Tronc ------21 c- Feuilles ------22 d- Appareil reproducteur ------22 e- Inflorescence ------22 f- Fruits ------22 III.1.3. Biologie et physiologie ------24 a- Germination ------24 b- Stade de développement ------26 c- Phénologie ------27 d- Reproduction et multiplication ------28 III.2. Situation du Bismarckia nobilis au sein de son habitat dans la Commune ------28 III.2.1. Analyse structurale ------29

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a- Structure floristique ------29 • Bas fond ------29 • Forêt ripicole------30 • Pente faible ------30 • Plaine ------31 b- Structure spatiale ------32

b1- Analyse horizontale ------32 • Bas fond ------32 • Forêt ripicole ------33 • Pente faible ------33 • Plaine ------34

b2- Analyse verticale ------35 III.2.2. Potentialité de la Commune en Bismarckia nobilis ------35 a- Abondance des stades de développement du Bismarckia nobilis ------36 b- Evaluation des ressources en semenciers à Betanatanana ------37 III.3. Exploitation du palmier Bismarckia nobilis dans la Commune de Betanatanana. ------38 III.3.1. A partir des feuilles ------38 III.3.1.1. Utilisations ------38 a- Fabrication de maison ------38 b- Matière première en vannerie ------39 c- Cordage ------40 d- Commercialisation hors de la Commune ------40 III.3.1.2. Estimation du nombre de feuilles de Bismarckia nobilis utilisées à Betanatanana. ------40 III.3.2. A partir du tronc ------42 III.3.2.1. Utilisations ------42 a- Planches de construction ------42 b- Extraction de moelle ------43 c- Pots de fleurs ------44 d- Canal de distribution d’eau ------44 e- Extraction de « sora » ------45 III.2.2. Estimation du nombre de pieds abattus de Bismarckia nobilis lors de l’utilisation du tronc ------47 III.2.3. Autres utilisations ------48

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III.4. Les menaces sur Bismarckia nobilis dans la Commune de Betanatanana. ------49 III.4.1. Les menaces d’origine naturelle ------49 III.4.2. Les menaces d’origine anthropique ------50 III.5. Suggestions et/ou mesures à prendre en vue d’une conservation durable de ce palmier ------50 III.5.1. Mode de gestion ------52 III.5.2. Responsabilités assumées par les différentes entités dans la Commune ------53 a- Population locale ------53 b- Service des eaux et forêts ------54 c- Autorités locales d’administration ------54 d- Agent de sécurité publique. ------54 e- Rôles de l’école ------55 f- Autres organismes ------55 QUATRIEME PARTIE : INTERETS PEDAGOGIQUES IV.1. Programme scolaire en Sciences de la vie et de la terre ------59 IV.2. Education environnementale ------60 IV.3. Supports didactiques------61

CONCLUSION ------64 BIBLIOGRAPHIE ------66 ANNEXES

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau I : Régression d’effectif des élèves au cours de l’année scolaire 2005 – 2006. 8 Tableau II: Tonnage des productions annuelles et le rendement par hectare des cultures à Betanatanana ------9 Tableau III: Répartition du nombre de ménages enquêtés par Fokontany ------14 Tableau IV: Composition et richesse floristique du bas fond ------29 Tableau V: Composition et richesse floristique de la forêt ripicole ------30 Tableau VI: Composition et richesse floristique de la pente faible ------31 Tableau VII: Composition et richesse floristique de la plaine ------31 Tableau VIII: Résultats d’analyse horizontale dans le bas fond ------32 Tableau IX: Résultats d’analyse horizontale dans la forêt ripicole ------33 Tableau X: Résultats d’analyse horizontale dans la pente faible ------34 Tableau XI: Résultats d’analyse horizontale dans la plaine ------34 Tableau XII: Abondance des stades de développement suivant les positions topographiques ------36 Tableau XIII: Estimation du nombre de semenciers pour chaque position topographique ------38 Tableau XIV : Estimation du nombre de feuilles de Bismarckia nobilis annuellement utilisées dans le Fokontany de Betanatanana. ------41 Tableau XV : Estimation du nombre de pieds de Bismarckia nobilis annuellement abattus lors de l’utilisation des troncs à Betanatanana -- 47

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LISTE DES FIGURES Figure 1 : Carte de la Commune rurale de Betanatanana ------5 Figure 2 : Fiche documentaire issue de la bibliographie ------13 Figure 3 : Bismarckia nobilis à différents stades de développement ------21 Figure 4 : Caractéristiques dendrologiques du Bismarckia nobilis ------23 Figure 5 : Germination à retardement du Bismarckia nobilis ------25 Figure 6 : Stades de développement du Bismarckia nobilis ------27 Figure 7 : Fructification du Bismarckia nobilis ------27 Figure 8 : Semis naturel de graines du Bismarckia nobilis ------28 Figure 9 : Aspect général de la formation végétale renfermant de Bismarckia nobilis35 Figure 10 : Courbe de tendance représentant la structure du peuplement de Bismarckia nobilis à Betanatanana ------37 Figure 11 : Toitures de maisons faites en feuilles de Bismarckia nobilis ------39 Figure 12 : Produits de vannerie faits en feuilles de Bismarckia nobilis ------39 Figure 13 : Vente des produits de vannerie au marché de Betanatanana ------40 Figure 14 : Clôture de la cour faite en planches du tronc Bismarckia nobilis ------42 Figure 15 : Moelle du tronc de Bismarckia nobilis ------43 Figure 16 : Moelle du tronc de Bismarckia nobilis utilisée comme nourriture des porcs.43 Figure 17 : Tronc de Bismarckia nobilis servant de pots de fleurs ------44 Figure 18 : Tronc de Bismarckia nobilis servant de canal de distribution d’eau à la rizière. ------45 Figure 19 : Troncs vivants de Bismarckia nobilis exploités pour l’extraction de « sora » ------46 Figure 20 : Vente de « sora » à Betanatanana ------46 Figure 21 : Bismarckia nobilis : plantes d’ornementation de l’avenue de l’indépendance (place du 13 Mai), Analakely Antananarivo ------48 Figure 22 : Dénaturation du paysage forestier par l’extraction de « sora » ------50 Figure 23 : Forêt de Bismarckia nobilis défrichée et transformée en champ de culture ------50 Figure 24 : Forêt de Bismarckia nobilis ravagée par les feux de brousse ------51 Figure 25 : Schéma synthétique pour les mesures de conservation de la population de Bismarckia nobilis à Betanatanana ------57

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LISTE DES ABREVIATIONS

BLU : Bande Latérale Unique CAF-APN : Cadre d’Appui Forestier- Agent de Protection de la Nature COBA : Communauté de Base EF1 : Education Fondamentale du niveau I ERE : Education Relative à l’Environnement PHAGECOM : Pharmacie à Gestion Communautaire PBZT : Parc Botanique et Zoologique de Tsimbazaza PSDR : Plan Stratégique pour le Développement Rural QCM : Question à choix Multiple SRA : Système de Riziculture Améliorée SRI : Système de Riziculture Intensifiée SVT : Sciences de la Vie et de la Terre UNESCO :United Nations Educational Scientific and Cultural Organisation

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LISTE DES ANNEXES

- Annexe I: Normales des précipitations dans les Stations de Betanatanana et de Maintirano

- Annexe II: Questionnaire

- Annexe III: Fiche d’inventaire

- Annexe IV: Méthode de confection d’herbier

- Annexe V : Résultats de l’inventaire

- Annexe VI : Diagramme de Rollet

- Annexe VII : Programmes scolaires de la Classe de Sixième et de la Classe de Première D

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GLOSSAIRE

- Anthèse : Développement des organes floraux, de l’épanouissement au

flétrissement

- Baiboho : Zone de passage d’eau temporaire lors des crues de rivières lesquelles y

laissent des dépôts alluviaux très favorables aux diverses cultures

- Bractée : Petite feuille différenciée à la base du pédoncule floral

- Costapalmée : Feuille palmée dont le pétiole est charnu

- Palmatiséquée : Feuille palmée dont les divisions atteignent la base du limbe.

- Pédicelle : Petit pédoncule

- Savoka : Végétation secondaire ligneuse formée par suite de la pratique de

« tavy »

- Spadice : Inflorescence dont l’axe portant les fleurs est charnu ; elle est

généralement simple, c’est à dire non rameuse

- Spathe : Graine de l’inflorescence, bractée bien développée, souvent vivement

colorée, insérée à la base du spadice et le laissant complètement libre ou plus ou

moins renfermé, chez beaucoup d’espèces, le spathe est très visiblement rétrécie à

l’endroit de la jonction de la partie femelle et de la partie mâle du spadice.

- Squamule : Petite écaille, telle que celle qui recouvre les ailes de papillons.

- Tavy : Défriche de la forêt avec brûlis afin d’obtenir une surface de culture.

- Torsade: Formes obtenues en tournant sur eux-mêmes l’un autour de l’autre, deux

ou plusieurs éléments

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INTRODUCTION

Jadis, était réputée par sa grande richesse en végétation et fut ainsi qualifiée de « grande Ile verte ». Avant, on estime que 80% de sa superficie étaient recouvertes par des forêts. Actuellement, cette réputation n’est qu’un rêve car ces forêts ont quasi totalement disparu. Alors, on parle de l’ « Ile rouge » à cause de la destruction alarmante de la couverture végétale qui a laissé apparaître toute nue une immense surface de la terre de couleur rouge. D’après les données du service des eaux et forêts, Madagascar perd annuellement 364 356 Ha de forêt et la superficie forestière est passée de 16 430 000Ha en 1973 à 12 056 920 Ha en 1985. Selon le Programme Dette Nature- Projet CAF-APN en 2005, la couverture végétale restante n’est actuellement que de 20% de la surface totale. Cette déforestation est principalement causée par les actions anthropiques : il existe l’exploitation du bois en tant que matière première et comme combustible, la défriche des forêts afin d’obtenir des nouvelles terres pour l’agriculture et l’élevage et surtout l’incendie volontaire dans le but de favoriser la constitution de boisements ouverts ou formations herbacées. On constate que ce sont surtout les régions les plus peuplées qui sont les plus déforestées. La pratique de déforestation est presque similaire dans tous les coins de l’Ile. Si la déforestation continue toujours, la dégradation de formation végétale arrive dans le stade ultime et on aura ainsi un sol nu, dur et stérile. La stérilité complète atteint aujourd’hui les 3/4 de l’Ile. Plus des 5/6 de la forêt primitive ont été détruites et transformées en prairies infertiles et en brousse de « tavy* » ou de « savoka* », sorte de savane appauvrie, incendiée fréquemment. Pour une surface totale de 58 millions d’hectares à Madagascar on compte aujourd’hui 47 millions d’hectares en prairies et le « savoka » occupe 4 millions (18). Cette dégradation pratiquement irréversible augmente à une vitesse de plus en plus grande dont les conséquences entraînent le dérèglement de l’écosystème et la suppression considérable de biodiversités au détriment de la vie humaine. On sait que 85% des espèces végétales sont endémiques à Madagascar, parmi lesquelles certaines sont très menacées et/ou risquent d’être supprimées par suite de gaspillage de ressources naturelles forestières dans plusieurs régions de l’Ile.

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La région de est l’un des exemples typiques auxquels le couvert végétal ne cesse de diminuer et les biodiversités tant faunistiques que floristiques deviennent de plus en plus rares. Effectivement, un bon spécimen au sein de la région du Melaky c’est ce qui est rencontré dans la Commune rurale de Betanatanana, District de Maintirano sur l’exploitation abusive du palmier endémique « Satrabe » (Bismarckia nobilis), objet de notre étude. Il y a 20ans que ce palmier ressource y était très abondant et on pouvait rencontrer des peuplements denses aux alentours très proches du village. Toutefois, on ne peut trouver actuellement un peuplement en ambiance forestière qu’après avoir effectué un parcours de 5 à 7 Km de l’habitation. On constate jusqu’à présent que l’utilisation de « Satrabe » joue encore un grand rôle important dans la vie quotidienne de la population de la Commune de Betanatanana. Nous pensons qu’il s’avère nécessaire de connaître la biologie et la physiologie de la plante en question pour pouvoir mieux ajuster son utilisation. Vu la situation soucieuse actuelle de cette ressource dans la zone, il est jugé primordial de la conserver pour avoir une exploitation bien contrôlée et durable. Ainsi, ce mémoire s’intitule : « Etude biologique et analyse de l’ exploitation abusive du palmier endémique « Satrabe » (Bismarckia nobilis) dans la Commune rurale de Betanatanana- MAINTIRANO en vue d’une conservation pérenne». Devant ce thème, des questions se posent spontanément dans l’esprit : quelles sont les différentes formes d’exploitations que subit cette espèce de palmier dans son habitat au sein de la Commune ? Pourquoi la potentialité de la Commune en « Satrabe » ne cesse-t-elle de décroître au cours du temps ? Les raisons pourraient être multiples et nous pourrions avancer des idées pour répondre à ces questions. La ressource restante actuelle dans la région ne peut- elle plus satisfaire les besoins quotidiens excessifs de la population locale ou, de plus les populations actrices pratiquent tout simplement la libre exploitation sans prévoir un plan d’aménagement en vue de remplacer les pieds de « Satrabe » utilisés ? Ce ne sont que des hypothèses. Seule l’analyse de la situation réelle existante dans la zone nous permet de les confirmer ou de les refuser pour aboutir à l’entreprise des meilleures mesures de conservation durable.

Notre étude comporte quatre grandes parties : - La première partie consiste à présenter la zone étudiée. - La deuxième partie représente la méthode de travail et les matériels utilisés.

Pour les mots en étoiles, voir glossaire

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- La troisième est réservée pour l’interprétation des résultats obtenus ainsi que de certaines propositions de mesures en vue de la conservation du « Satrabe ». - Enfin, la quatrième partie est consacrée à la présentation des intérêts pédagogiques apportés par ce mémoire pour l’amélioration de l’enseignement.

PREMIERE PARTIE

Présentation de la zone

d’étude

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I- PRESENTATION DE LA ZONE ETUDIEE I.1. Identification Pour pouvoir présenter l’aperçu général de la zone d’étude, il est bien de parler des caractéristiques administratives et de la situation géographique de la Commune rurale de Betanatanana. Celles-ci, accompagnées de la reconnaissance des milieux physique et humain, facilitent l’identification du centre d’investigation. I.1.1. Caractéristiques administratives Illustrée par la figure 1 , la Commune rurale de Betanatanana, notre centre d’investigation se trouve dans le District de Maintirano et est inclue dans la Région du Melaky, elle-même localisée dans la Province de Mahajanga. Cette Commune est composée de neuf Fokontany, à savoir : Betanatanana, Mahavelo, Andrafialava, Ambonarabemahasoa, Andranomalio, Ampanea, Mahazoarivo, Manombo et Morafeno. I.1.2 Situation géographique La Commune rurale de Betanatanana est située dans les coordonnées géographiques suivantes : lattitude 18°12’S, longitude 44°08’E et altitude 5 mètres (Station météorologique, 1989). Cette Commune se trouve à 21 Km au Sud-Est de Maintirano et est limitée respectivement : • Au Nord : Commune rurale de • Au Nord- Est : Commune rurale d’ • A l’Est : Commune rurale de Belitsaky • A l’Ouest : Canal de Mozambique • Au Sud : Commune rurale d’ La distance des Fokontany du Chef lieu de la Commune est évaluée comme suit : 1- Betanatanana ...... 00km 2- Mahavelo ...... 03km 3- Andrafialava ...... 20km 4- Ambonarabemahasoa ...... 05km 5- Andranomalio ...... 04km 6- Ampanea ...... 03km 7- Mahazoarivo ...... 15km 8- Manombo ...... 17km 9- Morafeno ...... 04km

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- Echelle : 1/600 000

MAINTIRANO Betanatanana - Légendes :

Commune rurale Riv Tomanivintsy Riv Kimazimazy Fokontany Kimazimazy RN 1 bis B · X Village Belitsaky E L · Hameau Ankilimary O Andriambato Ambahibe Limite de la commune Andrea M Mahazoarivo A Forêt Antsakoatelo Mafaijijo Bemena L MAINTIRANO Andranomalio Piste rurale Ankilimanarivo Y Andranomboara Soatana Betanatanana Matavirano Betsako Pont Amboaniodimy Ambonarabemahasoa Ampanea Morafeno Andrafialava Mahavelo Manombo Tsindraka Ankisatra RN8 Riv Demobavy Riv Demoka Antsondrodava

CANAL DE MOZAMBIQUE

Figure 1 : Carte de la Commune rurale de Betanatanana Source : Monographie de la Commune rurale de Betanatanana, 2005

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I.1.3. Milieu physique a- Superficie La Commune rurale de Betanatanana est l’une des Communes qui présentent une superficie assez grande dans le District de Maintirano. Elle s’étend sur 1.127 km² environ (13). La délimitation géographique de chaque Fokontany n’est pas bien précise. Cela entraîne des difficultés sur l’estimation de leur superficie respective.

b- Reliefs La zone littorale du canal de Mozambique se trouve à une distance de 18km de Betanatanana. Du fait de sa basse altitude, les plaines y dominent, toutefois il y a quelques petites collines à pente douce.

c- Géologie La Commune rurale de Betanatanana s’implante dans la formation sédimentaire du domaine occidental de Madagascar. Comme pédologie, le type de sol présente des terres alluvionnaires. Par suite de passage fréquent des crues des rivières, des sables alluviaux se forment et recouvrent des grandes surfaces cultivables appelées : « baiboho* ».

d- Climat Le climat de la Commune de Betanatanana correspond au climat subtropical humide (13). Durant une période de 30ans (1961-1990), les variations pluviométriques de la Commune de Betanatanana sont presque les mêmes avec celles de la ville de Maintirano. Mais en général, cette dernière reçoit durant cette période plus de quantité des pluies (Annexe I ) L’année dernière la saison des pluies a commencé de mi-Octobre et s’est terminée au mois d’Avril. La variation annuelle des températures y est comprise entre 19°C et 31°C. e- Hydrographie « Demoky » et « Tomanivintsy » sont les deux grandes rivières qui déposent de part et d’autres de leurs rives, après les crues, des dépôts alluviaux très fertiles et favorables aux diverses cultures. Toutefois, l’ensablement causé par l’érosion hydrique provoque la diminution de surface cultivable surtout en matière de riziculture.

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I.1.4. Milieu humain La population de la Commune rurale de Betanatanana compte actuellement 13 715 habitants avec une densité de 12hab/km². Le nombre moyen de personnes par famille est de 5 (13). En outre, les différents groupes ethniques existant à Madagascar y sont tous rencontrés mais les deux races dominantes sont le Sakalava (48,16%) et l’Antesaka (32,97%) (13). Actuellement, le taux de croissance démographique est de 2,95% et le Fokontany de Betanatanana est plus peuplé (3 190 habitants) Telle est l’identification sommaire de la Commune de Betanatanana, mais pour mieux connaître sa situation générale, il est nécessaire de parler de ses potentialités socio- économiques.

I.2. Potentialités socio-économiques de la Commune de Betanatanana I.2.1. Santé La Commune rurale de Betanatanana dispose d’un Centre de Santé de Base, niveau II (CSB II). Pourtant, les infrastructures sanitaires ne sont pas encore suffisantes face nombre des patients qui arrivent pour se faire soigner. De plus, ce centre souffre de la pénurie de personnel car il n’y a qu’un médecin et une infirmière assurant la lourde tâche pour le traitement de 13 715 habitants de la Commune. Pour le ravitaillement en médicament, il existe deux points de vente : un dépôt de médicament « AVOTRA » et un PHAGECOM installé sur lieu. On peut signaler que les maladies les plus fréquentes sont le paludisme, l’infection respiratoire aigue, la diarrhée et la syphilis (+19,24%) qui affecte surtout les jeunes (13).

I.2.2. Education Actuellement, 1253 élèves sont repartis dans les quatre Educations Fondamentales du niveau I (EF1) de Betanatanana, d’Ampanea, de Morafeno et d’Andranomalio. Cet effectif diminue progressivement en cours d’année scolaire (Tableau I) car les élèves abandonnent leurs classes pour des diverses causes dont la participation aux travaux à la rizière, le respect des jours sacrés (Lundi, Jeudi)et la période de soudure (du Janvier au Mars).

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Tableau I : Régression d’effectif des élèves au cours de l’année scolaire 2005 - 2006 EF1 1èr Trimestre 2èm e Trimestre 3èm e Trimestre Betanatanana 532 507 496 Ampanea 277 260 251 Morafeno 242 231 227 Andranomalio 202 194 180 TOTAL 1253 1192 1154

Source : Zone Administrative et Pédagogique (ZAP) de Betanatanana D’après ce tableau, 99 élèves ont quitté leurs classes durant une année scolaire et il ne reste par conséquent que 1154 élèves à la fin du 3 ème Trimestre. De plus, la Commune de Betanatanana dispose d’un Collège d’Enseignement Général avec un effectif de 90 élèves. Cet établissement risque actuellement d’être abandonné par les élèves à cause de la pénurie d’enseignants. De ce fait, plusieurs parents ont décidé d’envoyer leurs enfants pour fréquenter les écoles à la ville de Maintirano. I.2.3. Communication La Commune rurale de Betanatanana est classée parmi les zones enclavées car la plupart des routes sont saisonnières à cause de la crue et de la traversée des rivières profondes pendant la saison des pluies. Bien que la route reliant Betanatanana et Maintirano soit en bitume, des coupures apparaissent quelques fois lors de la crue abondante au niveau du radier de Mafaijijo. Ce problème de communication devient de plus en plus délicat du fait du maque de moyens de communication tels que la BLU, la chaîne de télévision et le téléphone. Seules la Radio Nationale Malagasy et la Radio privée « MBS » installée à Maintirano permettent à la population de recevoir des informations quotidiennes.

I.2.4. Agriculture Les paysans dans la Commune de Betanatanana pratiquent jusqu’à présent les techniques traditionnelles de culture : la défriche de la forêt, la culture sur brûlis ou « tavy » et la culture sur le « baiboho » ou « limbirano ». On constate que les agriculteurs de cette région s’intéressent beaucoup aux cultures vivrières. Avant, la Commune de Betanatanana était le premier grenier du District de Maintirano en ravitaillement de production agricole. Mais actuellement, elle ne peut plus donner satisfaction aux besoins des Communes limitrophes et même de Maintirano. Cela est

9 dû au faible rendement des produits par hectare. Le tableau II ci-après nous indique la production annuelle et le rendement par hectare pour chaque type de culture :

Tableau II: Tonnage des productions annuelles et rendement par hectare des cultures à Betanatanana. Produits Production annuelle (T) Surface cultivée (ha) Rendement Riz 1 983 1 652 1,2T/ha Manioc 972 81 9,5 T/ha Maïs 207 23 6,5 T/ha Patate 003 6 7,8 T/ha Banane 882 143 8,5 T/ha Orange 13 4 5,6 T/ha Coco 1 198 376 126Kg/pied Pois du cap 21 26 950kg/ha Source : Monographie de la Commune rurale de Betanatanana, 2005 A part les bananneraies, ce sont les rizières et les cocoteraies qui occupent les plus grandes surfaces de culture. Pour le cas du riz, le rendement à l’hectare est faible car les riziculteurs se contentent seulement de pratiquer la méthode traditionnelle de culture sans essayer d’appliquer le SRA ou/et le SRI.

I.2.5. Elevage L’élevage dans la Commune de Betanatanana est encore qualifié dans l’élevage du type extensif sur un grand pâturage naturel. Autre que l’élevage porcin (143 têtes) et caprin (256 têtes) c’est toujours l’élevage bovin qui tient le premier rang sur l’effectif total du cheptel car on a compté 12 734 têtes de bovidés au sein de la Commune en 2005. Malheureusement, cet effectif ne cesse de diminuer progressivement à cause de la recrudescence des maladies (charbon, épizootie, fascrolose), de la campagne de vaccination insuffisante et surtout du vol des boeufs effectué par les brigands ou les « dahalo ».

I.2.6. Pêche La pêche artisanale dans la Commune de Betanatanana comprend 118 pêcheurs en eau douce et 185 pêcheurs en mer. La plupart de pêcheurs se trouvent à Manombo et ils ont déjà

10 créé une association dans laquelle existe la collecte des produits marins. La quantité totale des produits halieutiques est estimée à 1 478 Kg par an (13). I.2.7. Commerce Les habitants dans la Commune rurale de Betanatanana sont avantagés lors de l’existence des marchés hebdomadaires très animés (mardi et samedi). D’une part, ils peuvent vendre leurs produits comme sources d’argent et s’échanger d’informations avec les gens venant de Maintirano et, d’autre part, la Commune elle-même peut recevoir plus de ristourne aux jours du marché par rapport à la recette journalière. Dans la Commune existent 18 grossistes s’occupant de la vente informelle du paddy et/ou du riz blanc et 09 commerçants détaillants patentés dans les épiciers ou les épi-bars. Le plus important c’est que chaque mois, à partir du 17 jusqu’au 23, il y existe un marché contrôlé des bovidés. Les boeufs vendus, variant entre 950 têtes à 1 235 têtes, sont acheminés vers ou Tsiroanomandidy (13). Sur ce, on croit alors que le capital d’argent qui tourne au sein de la Commune est hautement valeureux. Il est aussi à signaler que la zone de Betanatanana est réputée pour la vente de « sora », boisson alcoolique artisanale extrait du tronc de palmiers (« Kalalo » « Satrana », « Mokoty») qui se vend dans tous les coins des villages.

I.2.8. Artisanat Le secteur artisanal n’est pas encore bien développé dans la Commune de Betanatanana car la plupart des gens s’orientent activement vers la culture du riz et l’élevage bovin. Effectivement, il y a quand même une association des femmes dénommée « SATRANA MITSIRY », nouvellement créée, chargée, en partenariat avec le PSDR, de la couture et de la vannerie (nattes, paniers, chapeaux). S’il en est ainsi pour les potentialités socio-économiques, qu’est-ce qu’on peut dire des valeurs culturelles et sportives ?

I.3. Valeurs culturelles et sportives La Commune de Betanatanana, comme certaines régions a ses particularités culturelles sur les coutumes et les traditions qui persistent au sein de la race Sakalava. Ainsi, le « asa lolo » et le « fafa lolo » sont encore des coutumes avérées par la génération actuelle. De plus, la pratique de l’exhumation et de la circoncision reste constamment des traditions non résiliées jusqu’à présent.

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D’ailleurs, on peut y rencontrer les différentes sortes d’églises de la FJKM, de l’ECAR, de la FLM, de l’ADVENTISTE et aussi de la mosquée des musulmans. A propos des sports, il y a une insuffisance des infrastructures et un manque d’animation. De ce fait, le football est la seule discipline la plus pratiquée. Parallèlement, le box traditionnel dit « moraingy », très apprécié par les jeunes, n’existe qu’à la période du marché contrôlé de bovidés et aux jours de fête. En outre, il existe aussi deux salles de fête privées utilisées pour la projection des films vidéo. Bref, l’insuffisance des infrastructures et des loisirs dans la Commune de Betanatanana est l’un des facteurs qui entraînent les jeunes à prendre les boissons alcooliques (« Sora, toaka gasy ») ou de s’adonner aux drogues. Voilà en ce qui concerne la place de la culture et des sports au sein de la Commune de Betanatanana. Pour avoir plus d’informations jugées nécessaires, il convient de parler ensuite des secteurs touristiques et environnementaux.

I.4. Secteurs touristiques et environnementaux En parlant du secteur touristique, la Commune de Betanatanana possède ses potentialités écotouristiques grâce à l’existence de la forêt dense d’Ambonarabemahasoa hautement riche en biodiversité et la chute d’eau naturelle d’Andrafialava. La mise en valeur de ces richesses naturelles mérite l’attention des autorités quant à la réhabilitation des pistes pour que ces sites soient accessibles. On peut signaler en outre que la forêt naturelle d’ Ambonarabemahasoa renferme exceptionnellement 12 espèces animales endémiques au niveau régional et 19 espèces animales endémiques au niveau national (13). L’existence de la végétation pittoresque, garnie des palmiers endémiques ( Bismarckia nobilis ) dans la zone Nord-Ouest de Betanatanana, donne à cette contrée un profil de paysage très attrayant pour les visiteurs. Sans doute, s’il n’y a pas des mesures à prendre, les actions anthropiques telles que l’exploitation forestière, les feux de brousse et l’extension des surfaces de culture constitueront une grande menace de danger pour la disparition des biodiversités dans cette région. En résumé, la Commune rurale de Betanatanana a ses particularités tant sur le plan socio-économique que sur le plan touristique et environnemental. L’existence des grandes surfaces cultivables et du climat subtropical humide donnent aux paysans un grand atout pour

12 l’extension de l’élevage et l’augmentation des surfaces de cultures. Malgré, la pénurie des enseignants, l’insuffisance des loisirs et les problèmes de communication, la Commune possède encore une potentialité écotouristique grâce à l’existence de la forêt dense d’Ambonarabemahasoa hautement riche en biodiversité. Sur le plan commercial, le marché contrôlé des bovidés, chaque mois, est l’une des ressources d’argent qui fortifient la caisse de la Commune. De plus, la zone de Betanatanana est réputée par la vente du « Sora » dans tous les coins des villages. Il est à signaler que l’extraction du « sora »est une sorte d’exploitation qui tarit progressivement le palmier « Satrabe », objet de notre étude. Pour réaliser cette étude, nous allons mentionner dans la deuxième partie de l’ouvrage les méthodes et les matériels utilisés.

DEUXIEME PARTIE

Méthodes et matériels

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II. METHODES ET MATERIELS II.1. Méthodes II.1.1. Etude bibliographique

La bibliographie est une investigation incontournable dans la réalisation des travaux de recherches. Ainsi, après avoir eu le thème de mémoire, nous avons commencé par la recherche bibliographique qui a duré 1 mois et demi (Octobre à mi-Novembre 2005). Ceci nous a permis de renforcer et d’actualiser les connaissances académiques sur l’objet d’étude depuis les vieux documents, datés de 1922 jusqu’aux ouvrages nouvellement apparus en 2005. Après chaque lecture, nous avons établi une fiche documentaire pour faciliter l’utilisation du contenu du livre lors de la phase d’interprétation des résultats et de la mise en ordre alphabétique de la référence bibliographique. Ainsi, la fiche dont le modèle montré par la figure 2 a été adoptée.

Nom d’auteur :...... Fiche N° Année de publication :......

Titre, Article Résumé : ......

......

Mots clés :...... Edition :......

Page : ......

Figure 2 : Fiche documentaire issue de la bibliographie Pour la consultation sur Internet, on donne en bas l’adresse émail : http/www/….

II.1.2. Reconnaissance préliminaire Nous avons effectué les travaux de reconnaissance préliminaire afin de connaître à l’avance la faisabilité de l’étude, c'est-à-dire de prévoir les conditions requises dans la réalisation des missions ultérieures comme le moment propice et les moyens à utiliser.

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De plus, cette reconnaissance nous a permis de déterminer les sites exacts d’étude ainsi que la population cible (habitat, coutumes et moeurs, langage, niveau d’information). Durant la phase de reconnaissance, il est nécessaire d’établir une bonne relation avec la population locale afin d’avoir le maximum d’informations. Pour en obtenir, nous avons mené des pré-enquêtes auprès de la population locale dans une entente de bon climat. Après 4 jours de reconnaissance , nous avons alors sélectionné 3 sites d’étude dont les 2 premiers (Analamamiko et Soatanà) dans le Fokontany de Betanatanana se trouvent à proximité d’une grande population du palmier « Satrabe » et le dernier (Fokontany d’Andranomalio) abrite également une sous population de ce palmier.

II.1.3. Enquête a- Objectifs L’enquête auprès de la population locale a pour objectif d’avoir les informations sur : • Le degré de pressions anthropiques sur l’habitat et sur l’espèce ( Bismarckia nobilis ) ; • La potentialité de la forêt en cette ressource ; • L’utilisation de l’espèce ; • Et, l’idée de conservation durable de l’espèce.

b- Echantillonnage Nous avons choisi au hasard 52 ménages, pris comme échantillon issu de la population de deux Fokontany : Betanatanana et Andranomalio. Ce qui représente un taux d’échantillonnage de 40% dans la totalité des ménages. Le nombre de ménages enquêtés par Fokontany est reparti dans le tableau III

Tableau III : Répartition du nombre de ménages enquêtés par Fokontany Fokotany Village Ménages enquêtés Analamamiko 12 Betanatanana Soatanà 22 Andranomalio Andranomalio 18 Total 52

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c- Orientation et réalisation de l’enquête • Type d’enquête choisi Après avoir bien choisi au hasard l’échantillon, il a fallu définir ensuite le type d’enquête qui sera mieux adapté aux objectifs préalablement déterminés. Pour cela, nous avons choisi cette fois-ci l’enquête par questionnaire. Dans ce type d’enquête, la présence de l’enquêteur n’est pas indispensable car les questions sont bien formulées et faciles à répondre. Il suffit seulement d’établir une fiche d’enquête à distribuer aux enquêtés. Cette fiche dans laquelle se trouve une série des questions posées en termes simples et compréhensibles. • Type de question choisi Durant l’enquête, nous avons utilisé le questionnaire mixte. En effet, une certaine partie du questionnaire comporte des questions ouvertes et d’autre partie renferme des questions à choix multiple (QCM). D’une part, les questions ouvertes permettent aux enquêtés d’exprimer leurs opinions sur les différentes parties du questionnaire, de parler de tout ce qu’ils veulent sans aucune limite. Les questions ouvertes sont posées pour explorer ce que pense l’enquêté. Et d’autre part, les questions à choix multiple consistent à poser une question, donner toutes réponses possibles et laisser à l’enquêté le soin de choisir la réponse qui lui convient ou de proposer éventuellement une autre réponse. La QCM est intéressante car elle apaise le problème de codage et donne une opportunité à l’enquêté de choisir une réponse contenant l’information voulue ( Annexe II ). • Réalisation de l’enquête Avant de distribuer la fiche d’enquête, nous avons essayé de lire d’abord le questionnaire et puis d’expliquer aux membres de ménage les termes qui leur paraissent flous et enfin de donner les modalités de remplissage. Nous avons constaté qu’ils ont accepté sans contrainte de recevoir les fiches à remplir. Pour le niveau intellectuel, il y a au moyen une personne parmi les membres de famille qui sait lire, écrire et calculer. Selon la demande de certains enquêtés, les autres questions ont été traduites en malgache. De plus, nous avons passé trois fois dans une semaine pour un même foyer en vue de résoudre l’éventuelle difficulté de remplissage de fiche. Le ramassage des fiches d’enquête remplies a été effectué après une semaine de distribution. Aucune anomalie n’a été observée, étant donné que toutes les fiches distribuées ont été rendues.

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d- Dépouillement et traitement des réponses Après la remise des fiches d’enquête, les travaux de dépouillement des réponses ont commencé pour pouvoir effectuer le codage des résultats. Pour ce faire, nous avons répertorié et classé les réponses à une même question. Puis, les informations relatives à la même variable de l’objectif de l’enquête sont classées dans un même groupe. Notre but c’est de mettre les réponses à toutes les questions sous forme exploitable. Et pour le traitement, les données issues de l’enquête ont été informatisées en vue de faciliter leurs analyses.

II.1.4. Entretiens Nous avons eu des entretiens avec les autorités compétentes dans la Commune (Maire, Président du Fokontany) car ils disposent beaucoup d’informations sur l’organisation interne et les problèmes rencontrés dans leur administration. Nous avons eu aussi des entretiens avec les « Zokiolona » et/ou les « Ray aman-dreny » pour nous donner des informations sur les réalités qu’ils ont vécues et les événements qui se sont passés jadis dans la vie générale de la population de la Commune.

II.1.5. Etude de la végétation Les relevés de la végétation font partie de l’étude de la végétation naturelle. Ceux-ci peuvent être effectués avec la méthode d’inventaire par échantillonnage. Ils sont réalisés dans des placettes ou le long des transects d’une longueur donnée (21).

a- Choix de l’échantillon En général, l’étude d’une formation végétale n’est pas faite d’une manière absolument continue. Il faut étudier un certain nombre d’échantillons et les comparer. Un échantillon, pour être valable, doit fournir une image complète de l’objet étudié. Pour chaque zone, il faut choisir l’endroit où la surface de la végétation est physionomiquement homogène (9) : la composition floristique est la même partout sur une certaine surface. L’homogénéité des conditions écologiques fait aussi partie des critères de choix de site d’étude. Comme on sait déjà que les palmiers du genre Bismarckia nobilis préfèrent les endroits temporairement inondés dans la zone, l’échantillonnage aléatoire ou systématique ou même stratifié qui peuvent être appliqués sont peu commodes parce qu’on peut s’attendre à des unités où Bismarckia nobilis est inexistant. De ce fait, l’échantillonnage est raisonné car

17 c’est dans la forêt galerie, dans la zone de passage d’eau ou dans les zones temporairement inondées qu’on peut trouver l’espèce dans une ambiance forestière.

b- Méthode d’inventaire par transect Puisqu’il s’agit de formation ripicole, la méthode de transect variable demeure une bonne méthode en suivant l’axe de cours d’eau. Nous avons pris un transect de 10m de large et 100m de long car la forêt ripicole change généralement de direction environ tous les 100m. Ensuite, avec la végétation homogène au niveau de chaque position topographique, nous avons choisi comme référence la longueur et la largeur de transect précédent pour l’inventaire au sein de ces positions topographiques afin de faciliter les comparaisons et l’analyse. Pendant l’inventaire, nous avons utilisé une fiche préétablie (Annexe III ) pour la prise de notes. Remarque : Si l’espèce n’est pas déterminée sur terrain, nous avons indiqué sur une étiquette son nom dans la localité ou un numéro comme référence. Puis, les procédés suivants ont été réalisés : trempage de l’échantillon dans l’alcool dilué → séchage ( Annexe IV ) → mise en herbier → détermination au laboratoire de PBZT à Antananarivo.

c- Analyse des données de l’inventaire

c1- Analyse structurale Elle a pour but d’étudier la structure floristique et la structure spatiale du peuplement afin d’obtenir des indications respectivement sur les caractéristiques des essences le composant et sur son potentiel d’exploitabilité (21) Puisque Bismarckia nobilis se comporte différemment suivant les positions topographiques, il s’avère indispensable de faire l’analyse structurale suivant ces positions topographiques pour avoir plus de précision sur les caractéristiques du peuplement actuel de ce palmier à Betanatanana.

• Structure floristique Elle étudie : - la composition floristique - la diversité floristique, qui montre la manière dont les espèces se répartissent entre les individus présents.

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- Et, la richesse floristique, qui s’exprime par le nombre total d’espèces présente sur une surface donnée. Dans ces cas, le facteur le plus essentiel est l’abondance relative (AR) des individus exprimée par la formule ci après. Nombre d' individus d 'une espèce AR = ×100 Nombre total d' individus inventorié s En outre, les essences inventoriées ont été divisées en quatre catégories suivant la nature et le diamètre : - ligneux :

• d1,3 >5cm : Adulte

• d1,3 ≤ 5cm : Régénération naturelle

(d 1,3 étant le diamètre mesuré à 1,30m du sol à hauteur de la poitrine) - non ligneux : • avec tronc : Adulte • sans tronc : Jeune (surtout pour les palmiers) La structure floristique permettra aussi de mesurer l’importance de chaque espèce et/ou chaque famille dans les différentes positions topographiques. • Structure spatiale Elle comprend : - l’analyse horizontale : permet de déterminer la densité de la composition floristique par le nombre d’individus à l’hectare. De plus, elle permet également de comparer l’abondance des peuplements d’avenir (régénérations) et les autres individus de

grande taille (d 1,3 >5cm ) tant pour les ligneux que pour les non ligneux dans chaque position topographique. Le but est de vérifier si les régénérations sont suffisantes pour remplacer le peuplement présent pour ces deux types d’espèces végétales. D’ailleurs, on peut déterminer la diminution d’abondance par le calcul de taux de mortalité tant pour les espèces ligneuses que pour les non ligneuses. Ainsi, la formule correspondante est :

Nombre d’individus disparus Taux de mortalité d’une espèce = x 100 Nombre initial d’individus en régénération

Or, le nombre d’individus disparus peut se calculer comme suit : Nombre d’individus disparus = Nombre initial d’individus en - Nombre d’individus restants régénération au stade de grande taille (d1,3 ≥ 5cm)

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- L’analyse verticale : elle met en exergue le profil structural qui permet de donner une précision sur la phytosociologie du palmier. Elle permet également la mise en évidence de la structure des hauteurs qui renseigne sur la stratification verticale du peuplement. Les hauteurs sont estimées au moyen d’un tronc de bambou gradué de 10m de long.

c2- Analyse du peuplement actuel du Bismarckia nobilis Le but de cette analyse est de déterminer si le peuplement actuel de ce palmier est en régénération ou non. Elle consiste à analyser les états de développement à partir de l’abondance relative et de la densité de chaque état de développement. Pour cela, la comparaison de l’abondance de chaque stade de développement est nécessaire. Cette comparaison conduit ainsi à l’établissement de la structure du peuplement de ce palmier qui déterminera le tempérament de l’espèce étudiée en se referant au diagramme de Rollet (Annexe VI). Pour pouvoir construire le diagramme de Rollet, on porte sur l’axe des abscisses les stades de développement du palmier qui se mettent en ordre en fonction de leur taille (paragraphe III.1.3.b) et sur l’axe des ordonnées les abondances par hectare. On obtient ainsi des rectangles dont les hauteurs sont proportionnelles au nombre des individus par hectare. Puis, on peut tracer la courbe de tendance du peuplement dont l’allure suit généralement la variation des hauteurs du diagramme obtenu. De plus, sachant que les semenciers sont les plus exploités parmi les stades de développement du Bismarckia nobilis , cette analyse permet aussi de connaître la potentialité de la Commune à travers l’estimation du nombre de semenciers. En effet, les mesures ultérieures de gestion de cette ressource pourront être dictées par cette potentialité.

II.2. Matériels utilisées Pour chacun de nos déplacements durant la phase de terrain, nous nous sommes toujours munis d’un certain nombre de matériels indispensables pour la réalisation de nos recherches. Ainsi, les matériels suivants ont été utilisés : - une carte de la zone d’étude - deux appareils photos : un appareil numérique qui a été le plus utilisé et un appareil photographique ordinaire employé si le premier s’est déchargé. - des matériels d’herbier : paire de ciseaux, alcool dilué, papiers journaux, scotch, presse-herbiers, carton pliant. - des outils pour la délimitation du transect : mètre ruban, ficelle et piquets en bois.

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- un tronc de bambou gradué de 10m de long utilisé pour l’estimation des hauteurs.

Bref, la fiabilité des résultats obtenus dépend surtout de l’adéquation des méthodes choisies et de l’efficacité des matériels utilisés. Pour avoir le maximum d’informations, la relation dans une attente de bon climat entre les enquêtés et l’enquêteur est nécessaire durant la phase d’enquête et d’entretien. A propos de l’étude de la végétation, la méthode d’inventaire par transect exige un travail minutieux et nécessite beaucoup de temps. Elle permet de connaître la richesse floristique de l’endroit étudié et la phytosociologie du palmier « Satrabe ». Elle permet également de voir l’état du peuplement actuel de ce palmier. Pour les matériels utilisés, nous étions obligés de chercher, au moyen des objets récupérés sur lieu, un système d’adaptation pour résoudre le problème sur le manque du matériel (appareils de mesure). Voilà en ce qui concerne les méthodes de travail et les matériels utilisés, nous parlons, dans la troisième partie, des résultats obtenus et des interprétations correspondantes.

TROISIEME PARTIE

Résultats et

interprétations

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III- RESULATS ET INTERPRETATIONS

Dans cette partie, on voit l’étude botanique du Bismarckia nobilis et sa situation au sein de son habitat. Puis, on y parle également de sa multiple exploitation dans la Commune et les différentes menaces qui subit ce palmier. Enfin, on y mentionne aussi les suggestions et les mesures à entreprendre pour sa conservation pérenne

III.1. Etude botanique du Bismarckia nobilis III.1.1. Systématique - Règne : Végétal - Embranchement : Spermaphytes - Sous embranchement : Angiospermes - Classe : Monocotylédones - Sous classe : Arecidae - Ordre : Arecales - Famille : Arecaceae (Palmaceae) - Sous famille : Coryphoïdeae - Tribu : Borasseae - Sous tribu : Bismarckia Figure 3 : Bismarckia nobilis à différents - Genre et Espèce : Bismarckia nobilis stades de développement

Voici les noms vernaculaires du Bismarckia nobilis : • noms malgaches : Satra, Satrabe, Satrana, Satrapotsy, Mokoty • nom français : Sâtre.

III.1.2. Morphologie a- Racines Bismarckia nobilis est pourvu des racines adventives plus ou moins profondes provenant de la base du tronc et pouvant atteindre une longueur de 2 à 3m à partir du pied. La racine principale, qui disparaît précocement, est remplacée par des racines adventives. b- Tronc Bismarckia nobilis, à port robuste, est un palmier dioïque très droit, de tronc lisse et cylindrique ayant un diamètre de 20-35cm et peut atteindre 20m de haut. Il est souvent marqué dans le haut torsades* en spirale, s’élevant, comme la spire d’insertion des feuilles,

22 tantôt vers la droite et tantôt vers la gauche, couronné par un bouquet de 20-30 feuilles. Le tronc contient essentiellement une moelle abondante de couleur blanche. c- Feuilles Bismarckia nobilis présente des feuilles palmatiséquées* costapalmées*. Ces feuilles sont munies d’un pétiole très long (0,70-1,20m) ayant une largeur moyenne de 25mm environ, convexe en dessous, presque plan en dessus et parsemé sur les deux faces de squamules* brunâtres à bord coupant ou munis d’aiguillons très petits (1mm). Elles sont munies de rachis de 15-20cm de long et de 50 à 60 segments, insérés à 2-6 cm plus bas d’un côté que l’autre, tantôt à droite tantôt à gauche selon le sens de la spire d’insertion, d’environ 70cm de long et sur 35cm de large. d- Appareil reproducteur Les fleurs mâles sont à sépales ovales aigus (3,5mm) et à pétales obtus, presque deux fois plus haut, soudés inférieurement sur 3,5mm. Les étamines égalant les pétales, sont à filets longs et grêles ; le rudiment d’ovaire est haut de 3,5mm. Les fleurs femelles sont pédicellées avec un pédicelle* velu qui s’allonge rapidement après l’anthèse*. Les sépales sont presque semblables aux pétales, un peu plus aigus. L’ovaire est oblong et muni de stigmates précocement rejetés vers la base, à sommet arrondi. e- Inflorescence Les inflorescences, à bractées* épaisses, sont munies de 5-6 spathes principales aigues. Les spadices* femelles et males sont deux fois ramifiés. Les épis ont une longueur de 15-20cm sur 10-15mm de diamètre. Ils sont digités au sommet des rameaux, par 5-7 sur les spadices mâles et par 3 sur les spadices femelles. Les bractées florifères sont épaisses, courtes et larges. f- Fruits Bismarckia nobilis produit des fruits monospermes. Le fruit qui est ovoïde obtus (40x34mm), est flanqué à la base des deux carpelles avortés. Il est à péricarpe crustacé, à partie médiane spongieuse et à partie internes très dure, émettant des lames pénétrant profondément dans l’albumen de la graine. La figure 4 montre les caractéristiques dendrologiques du Bismarckia nobilis.

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8

7 9

6 5 3

1 2

4 Figure 4 : Caractéristiques dendrologiques du Bismarckia nobilis Légendes

1- Port 2- Base du pétiole et sommet de la gaine 3- Rachis et sommet du pétiole, face inférieure 4- Rachis et sommet du pétiole, face supérieure 5- Sommet d’un spadice 6- Sommet d’un épi 7- Tronçon d’un épi 8- Fruit 9- Coupe longitudinale du fruit.

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III.1.3. Biologie et physiologie a- Germination Suivant la germination, on peut distinguer deux types de palmiers : les palmiers à germination adjacente et les palmiers à germination à retardement parmi lesquels figure Bismarckia nobilis (14). Le processus de cette germination à retardement est illustré par la figure 5 .

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Eophylle

Plumule Graine

Haustorium

Pétiole cotylédonaire

Radicule A B

Radicule

C

Figure 5 : Germination à retardement du Bismarckia nobilis

Légendes A : Germination avec développement du pétiole cotylédonaire et de la racine de la plantule (radicule). B : Emergence de la tige (plumule) à partir de la gaine. C : Emergence de la première feuille (eophylle) ; allongement de la radicule et absorption de nutriments à partir de l’endosperme par l’haustorium dans la graine.

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Plusieurs palmiers ont besoin d’une haute température (21,1°C-37,7°C) pour une plus rapide et uniforme germination de leurs graines. 29,4°C-35°C est probablement la température donnant les meilleurs résultats (14). Ainsi, le semis doit être effectué pendant le mois le plus chaud (mois d’Octobre). En ce qui concerne de l’humidité, les graines de palmiers nécessitent aussi une humidité uniforme durant les stades critiques de germination (quand le bouton émerge de la graine). C’est pourquoi les zones temporairement inondées demeurent les zones de prédilection du Bismarckia nobilis (14). A propos de luminosité, on peut déduire de l’habitat de ce palmier que sa germination s’effectue généralement à l’ombre mais elle peut s’effectuer éventuellement en pleine lumière. Ainsi, c’est évident que nombreuses savanes sont à Bismarckia nobilis dans l’Ouest de Madagascar. Pour le taux de germination, elle varie avec la manipulation, le lieu de récolte et la fécondité des pieds- mères. La pépinière des graines non traitées peut donner un taux moyen de 85%. Ainsi, le taux de germination est relativement élevé pendant la saison des pluies durant laquelle se passe naturellement la germination de ce palmier. Quant au délai de germination, on peut affirmer que la lenteur et l’irrégularité de la germination des palmiers sont notoires. Par ailleurs, il est estimé que 25% des palmiers, y compris Bismarckia nobilis nécessitent 100jours pour germer. Tout ceci étant pour dire que les graines de ce palmier ont besoin de l'humidité et de la chaleur de la saison des pluies pour germer et ce n’est pas par hasard que la fructification de ce palmier se passe juste avant cette saison. Cependant, une expérience en Novembre 2003, au Miracle Garden de THAILAND, a montré qu’après 2 jours de trempage de graines dans l’eau chaude de 37°C, la germination commençait après 7 jours et se terminent au 12 e jour après le semis avec un taux de 100% (www.palmae.fr ). b- Stade de développement Dans la biologie Bismarckia nobilis , on peut distinguer quatre stades de développement suivant sa taille :

h ≤ 2m : Régénération naturelle

2m

3m4m : Semencier (où h étant la hauteur du « Satrabe ») (1). Ces quatre stades de développement sont illustrés par la figure 6

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A B C D Figure 6 : Stades de développement du Bismarckia nobilis

Légendes : A : Régénération naturelle B : Jeune C : Adulte D : Semencier

c- Phénologie La floraison commence lorsque le Bismarckia nobilis atteint le stade semencier. Elle apparaît une fois par an et se passe en Avril jusqu’au Juin tandis que la fructification se rencontre d’Octobre en Décembre. La figure 7 montre la fructification du Bismarckia nobilis.

Figure 7 : Fructification du Bismarckia nobilis

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d) Reproduction et multiplication

Le Bismarckia nobilis est un palmier dioïque et la reproduction sexuée existe chez ce palmier. De plus, on peut parler de l’autoreproduction car le phénomène de reproduction se produit de façon spontanée et continue. En outre, la multiplication du Bismarckia nobilis se fait généralement par voie génératrice. Elle ne trouve aucun problème dans les bas fonds et les cours d’eau temporaires où ce palmier abonde. Le « Satrabe » se reproduit très facilement par semis naturel de graines tombées des plantes âgées ; si le feu ne détruisait pas chaque année la plus grande partie des jeunes et beaucoup d’exemplaires âgés, les peuplements seraient très compacts (10). La figure 8 suivante représente le semis de graines :

Figure 8 : Semis naturel de graines du Bismarckia nobilis

III.2. Situation de Bismarckia nobilis au sein de son habitat dans la commune

La situation actuelle de ce palmier dans la Commune est reconnue par l’analyse structurale de son habitat suivant les différentes positions topographiques.

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III.2.1. Analyse structurale : a) Structurale floristique : Suivant les positions topographiques, on tient compte de la variation de la composition floristique en montrant le nombre et l’abondance relative de chaque espèce. Puis, la richesse floristique met en relief le nombre d’espèces présentes dans chaque endroit (Annexe V ).

* Bas fond Le bas fond correspond à une zone d’écoulement d’eau temporaire. Des fois, il représente également une zone d’eau temporaire inondée si la pluie est abondante. Le tableau IV nous montre la composition et la richesse floristique de ce lieu :

Tableau IV : Composition et richesse floristique du bas fond : Pourcentage Abondance Nombre de de Noms scientifiques FAMILLE Nombre relative régénération régénération (%) Bismarckia nobilis ARECACEAE 418 64,90 352 66,92 Néodypsis sp ARECACEAE 124 19,25 110 20,91 Cryptostegia grandiflora ASCLEPIADACEAE 58 9,00 50 9,50 Ziziphus mauritiana RHAMNACEAE 22 3,41 8 1,52 Psydium guayava MYRTACEAE 12 1,86 4 0,76 Albizzia lebbeck LEGUMINOSEAE 4 0,62 0 0,00 Ficus cocculifolia MORACEAE 2 0,31 0 0,00 Flacourtia ramontchi FLACOURTIACEAE 2 0,31 2 0,38 Vitex beraviensis VERBENACEAE 2 0,31 0 0,00 644 100 526 100

D’après ce tableau, on peut dire que cette zone regroupe 9 espèces qui sont reparties dans 8 familles. On constate que c’est la famille des ARECACEAE qui prédomine avec un taux de 84% dans lequel Bismarckia nobilis tient une grande place. En outre, les autres familles sont presque en nombre insignificatif sauf la famille des ASCLEPIADACEAE et celle des RHAMNACEAE qui présentent respectivement 9% et 3% de la flore de cette zone. On note également que le nombre des régénérations est, presque pour toutes les familles, proportionnel au nombre des pieds car la plupart des individus de chaque espèce sont des jeunes plantes.

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* Forêt ripicole Les résultats du relevé de la végétation dans cette zone sont représentés par le tableau V.

Tableau V : Composition et richesse floristique de la forêt ripicole. Pourcentage Abondance Nombre de de Noms scientifiques FAMILLE Nombre relative régénérations régénération (%) Bismarckia nobilis ARECACEAE 768 80 740 81,49 Treculia perrieri MORACEAE 107 11,14 98 10,79 Paracantadenia chauvatiae EUPHORBIACEAE 79 8,22 68 7,48 Rothmania tropophylla RUBIACEAE 2 0,21 2 0,22 Tamarindus indica CESALPINIACEAE 2 0,21 0 0,00 Byttneria voulily STERCULIACEAE 2 0,21 0 0,00 960 100 908 100

En comparant avec les résultats du tableau IV, on peut dire que la forêt ripicole du lieu est moins riche en espèces par rapport à la formation du bas fond. Ainsi, la forêt ripicole regroupe seulement 6 espèces qui sont reparties dans 6 familles dont la plus dominante reste toujours celle des ARECACEAE avec un taux 80% de toute la flore. Le seul représentant de cette famille c’est Bismarckia nobilis . Ceci permet de dire que pour mieux se développer dans son habitat, ce palmier nécessite une certaine humidité. Ainsi, la forêt ripicole est une « zone d’occurrence » de Bismarckia nobilis . Ces résultats du tableau IV et V montrent que le bas fond, zone d’écoulement d’eau temporaire est la zone de prédilection du palmier « Satrabe ». * Pente faible La composition et la richesse floristique de la pente faible sont montrées par le tableau VI.

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Tableau VI : Composition et richesse floristique de la pente faible. Pourcentage Abondance Nombre de de Noms scientifiques FAMILLE Nombre relative régénérations régénération (%) Bismarckia nobilis ARECACEAE 252 84,00 246 95,35 Hyphanaeneae shatan ARECACEAE 44 14,67 12 4,65 Ziziphus mauritiana RHAMNACEAE 4 1,33 0 0,00 300 100 258 100

D’après ce tableau, on constate que la famille des ARECACEAE représente un taux très élevé de presque 100% dans l’ensemble de la flore. Au sein de cette famille, c’est toujours l’espèce Bismarckia nobilis qui est abondante bien que la richesse floristique de cette position topographique soit faible. D’une part, la végétation dont la structure floristique y est déjà pourvue de savane arborée à Bismarckia nobilis et d’autre part, Hyphaeneae shatan commence à s’y installer avec 14% des espèces de cette zone. Ainsi, on peut dire que cet endroit n’est pas bien favorable à la multiplication de ce palmier car, comparé avec les autres positions topographiques de même surface de transect, il ne renferme que 252 pieds seulement. * Plaine : La composition et la richesse floristique de la plaine sont représentées par le tableau VII. Tableau VII : Composition et richesse floristique de la plaine Pourcentatge Abondance Nombre de de Noms scientifiques FAMILLE Nombre relative régénérations régénération (%) Bismarckia nobilis ARECACEAE 348 95,08 344 96,08 Hyphaeneae shatan ARECACEAE 9 2,46 7 1,95 Ziziphus mauritiana RHAMNACEAE 5 1,36 5 1,39 Stereospermum euphorioïde BIGNONIACEAE 2 0,54 2 0,55 Poupartia caffra ANACARDIACEAE 2 0,54 0 0,00 366 100 358 100

Dans cette position topographique, la famille des ARECACEAE représente 97% de la flore. Comme tous les résultats précédents, Bismarckia nobilis est l’espèce la plus dominante

32 dans cette famille. Ce taux élevé à cette position permet de dire que le Fokontany de Betanatanana contient encore une réserve de Bismarckia nobilis . En la comparant avec les résultats de l’inventaire au niveau de la pente, la plaine devient plus riche au point de vue floristique. Cela est probablement dû à l’éloignement par rapport au village car les actions anthropiques deviennent moindres. Certes, si on monte en altitude, l’humidité du sol diminue et le nombre de l’espèce, en particulier celui des semenciers décroît. b) Structure spatiale

b1) Analyse horizontale L’analyse spatiale de chaque position topographique permet de déterminer la densité de la composition floristique par le nombre d’individus par hectare. Puis, on peut comparer l’abondance des peuplements d’avenir (régénérations) et les autres individus de grandes tailles (d 1,3 ≥ 5cm) représentés les ligneux et les non ligneux.

* Bas fond Le tableau VIII montre l’analyse horizontale du bas fond, lieu où il y a écoulement temporaire de l’eau. Tableau VIII : Résultats d’analyse horizontale dans le bas fond Catégories Types Nombre Abondance (N/ ha) Ligneux 64 640 Régénérations Non ligneux 462 4 620 Grands arbres Ligneux 38 380

(d 1,3 ≥ 5cm) Non ligneux 80 800 644

D’après ces résultats les arbres de grandes tailles (d 1,3 ≥ 5cm) sont moins abondants par rapport à la régénération naturelle que ce soit pour les ligneux que pour les non ligneux, dans le bas fond. C’est l’une des propriétés caractéristiques des forêts naturelles. En outre, on peut remarquer que les non ligneux, représentés essentiellement par le palmier Bismarckia nobilis , sont plus nombreux que les ligneux aussi bien au sein de la régénération naturelle que dans les grands arbres. Ceci est montré par la différence d’abondance dans ce tableau : quant à la régénération, les non ligneux sont 7 fois plus abondants que les ligneux et à propos des arbres de grandes tailles, les non ligneux sont 2 fois

33 plus abondants que les ligneux. Tout cela prouve encore une fois que le bas fond est une zone de prédilection du Bismarckia nobilis . D’ailleurs, dans ces 462 régénérations non ligneuses, on a compté 352 de pieds de Bismarckia nobilis tandis que les grands arbres non ligneux n’existent seulement que 80 pieds dont 66 sont représentés par Bismarckia nobilis . Ce qui permet de trouver que le taux de mortalité de la régénération de ce palmier s’élève à 81%. Ce taux élevé de mortalité s’explique par l’existence d’une forte concurrence avec les espèces du même lieu et peut-être aussi par les actions anthropiques. * Forêt ripicole L’analyse horizontale dans la forêt ripicole est récapitulée par le tableau IX ci-après :

Tableau IX : Résultats d’analyse horizontale dans la forêt ripicole Catégories Types Nombre Abondance (N/ha) Ligneux 168 1 680 Régénérations Non ligneux 740 7 400 Grands arbres Ligneux 24 240

(d 1,3 ≥ 5cm) Non ligneux 28 280 960

A partir de ce tableau, on peut dire que la régénération naturelle, représentée essentiellement par le palmier Bismarckia nobilis , est largement abondante par rapport aux arbres des grandes tailles (d 1,3 ≥ 5cm). Pour la régénération, les non ligneux possèdent un nombre environ 4 fois plus élevés que les ligneux. Quant aux arbres ayant un diamètre supérieur à 5cm, l’abondance des non ligneux et celle des ligneux sont presque identiques. Signalons également que la diminution de 96% d’abondance pour les non ligneux et de 86% pour les ligneux est due à la non tolérance du Bismarckia nobilis en face de la forte concurrence dans la forêt ripicole (forêt galerie). Cette concurrence repose surtout à la recherche de la lumière. * Pente faible Le tableau X suivant représente les résultats de l’analyse horizontale dans la pente faible :

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Tableau X : Résultats d’analyse horizontale dans la pente faible Catégories Types Nombre Abondance (N/ha) Ligneux 0 0 Régénérations Non ligneux 258 2 580 Grands arbres Ligneux 4 40

(d 1,3 ≥ 5cm) Non ligneux 38 380 300

En comparant avec les deux positions topographiques précédentes, on voit qu’au niveau de la pente une faible abondance a été constatée aussi bien pour les ligneux que pour les non ligneux. Cette faiblesse est surtout causée par l’exploitation de ce palmier pour l’extraction de « sora » et aussi par l’action des feux de brousse. Mais, il est évident ici que les ligneux sont aux environs de 6 fois moins abondants que les non ligneux pour les arbres de grande taille (d 1,3 ≥ 5cm). De ce fait, cette insuffisance ou absence des ligneux donne place aux régénérations pour se développer normalement. Ces régénérations sont représentées en majeure partie par Bismarckia nobilis . Quand on se réfère aux résultats des autres positions topographiques, on peut admettre que la pente n’est pas la zone privilégiée du Bismarckia nobilis même si les régénérations occupent 86% de la population totale et la concurrence n’existe pas dans cet endroit. * La plaine Les résultats de l’analyse horizontale dans la plaine sont montrés par le tableau XI ci- après : Tableau XI : Résultats d’analyse horizontale dans la plaine Catégories Types Nombre Abondance (N/ha) Ligneux 7 70 Régénérations Non ligneux 351 3 510 Grands arbres Ligneux 2 20 (d1,5 ≥ 5cm) Non ligneux 6 60 366

Dans la plaine, les ligneux ont un taux d’abondance très faible au niveau de la régénération car ils sont 50 fois moins abondants que les non ligneux représentés principalement par le Bismarckia nobilis . De plus, les plantes de grande taille ( d 1,3 ≥ 5cm)

35 sont très peu abondantes pour les deux types, par rapport à celles de la régénération. Tout ceci montre que les actions anthropiques portent atteinte sur le développement du palmier. Bref, on a pu mettre en exergue d’après l’analyse structurale que le palmier Bismarckia nobilis préfère vivre dans les zones humides (bas fond, forêt ripicole). C’est pourquoi qu’il possède une abondance élevée dans ces endroits.

b2) Analyse verticale A propos de l’analyse verticale, on peut dire tout simplement que comme toute formation végétale, chaque position topographique possède respectivement son profil structural de végétation dont la densité des espèces et la dominance de chaque strate sont limitées par les conditions naturelles (climatiques, topographiques, pédologiques, géologiques, hydrographiques) et notamment par les actions anthropiques. Ainsi, dans la formation végétale renfermant de Bismarckia nobilis (figure 9 ), les différentes strates peuvent y rencontrer pour former l’aspect général du profil structural.

Figure 9 : Aspect général de la formation végétale renfermant du Bismarckia nobilis

III.2.2. Potentialité de la Commune en Bismarckia nobilis

Dans la Commune de Betanatanana, la principale ressource en Bismarckia nobilis , comme nous l’avons dit dans le paragraphe II.1.2, se trouve notamment dans le Fokontany de Betanatanana. Ce Fokontany s’étend sur 17 400ha dont 10% sont occupées par ce palmier, soit 1 740ha. Alors, les résultats ci-après concernent seulement le Fokontany de Betanatanana.

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a) Abondance des stades de développement du Bismarckia nobilis La récapitulation de la répartition du Bismarckia nobilis pour chaque stade de développement est représentée par le Tableau XII. Tableaux XII : Abondance des stades de développement suivant les positions topographiques Abondance de chaque stade de développement (N/ha) Positions Régénération Jeune Adulte Semencier topographiques Bas fond 3 520 460 20 180 Forêt ripicole 7 400 40 30 210 Pente faible 2 460 20 0 40 Plaine 3 440 30 0 10 TOTAL 16 820 550 50 440

On voit bien qu’il existe un déséquilibre sur l’abondance de chaque stade de développement du palmier. En effet, le peuplement d’avenir (régénération) présente un taux d’abondance aux environs de 94% de la population totale et peut atteindre jusqu’à 98% au niveau de la pente et de la plaine. A l’opposé, les taux d’abondance des jeunes et des semenciers ne donnent respectivement qu’aux environs de 3% et de 2%. Et plus pire, le stade adulte est presque inexistant. Seulement, très peu d’individus appartenant à ce stade se trouvent dans le bas fond et dans la forêt ripicole à cause de la difficulté d’accès et / ou à cause de la préférence de ce palmier pour ces zones. En outre, ce grand déséquilibre sur l’abondance des stades de développement est surtout dû aux activités anthropiques avec les feux de brousse qui éliminent les jeunes et les utilisations des troncs de ce palmier qui tarissent les adultes. On peut dire par conséquent que la population de Bismarckia nobilis n’est pas en reconstruction dans cette zone. Devant cet état d’anomalie, l’avenir de cette espèce dans la Commune est en cas de danger. D’ailleurs, à l’aide de diagramme de Rollet ( Annexe VI ), on peut avoir la courbe de tendance qui représente la structure du peuplement qui est une courbe en forme exponentielle négative. Cela est montré par la figure 10 .

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18 000

16 000

14 000

12 000 Régénération 10 000 Jeune 8 000 Adulte Semencier 6 000 Abondance (N /ha) (N Abondance 4 000

2 000

0

n e e io un cier e n J Adult nérat é g é Seme R Stade de développement

Figure 10 : Courbe de tendance représentant la structure du peuplement de Bismarckia nobilis à Betanatanana. L’abondance de la régénération naturelle est disproportionnelle à celles des autres stades. Ce qui entraîne une certaine défaillance sur la structure du peuplement montrée par cette figure. Ceci est essentiellement dû aux actions anthropiques très poussées. Cette mauvaise situation d’abondance est confirmée par la courbe de tendance de la figure. Mais, dans le cas normal, le stade jeune doit avoir une abondance aux environs de 5000N / ha et celui de l’adulte 2 500N/ha. De plus, on peut affirmer que Bismarckia nobilis a un tempérament édificateur de la forêt dans cette zone, selon le diagramme de Rollet en Annexe VI.

b) Evaluation des ressources en semenciers à Betanatanana Pour pouvoir prendre des mesures ultérieures pour la conservation de l’espèce Bismarckia nobilis , il s’avère nécessaire d’estimer le nombre de semenciers dans cette zone car ils sont parmi tant d’autres les plus exploités. Pour ce faire, on peut estimer facilement le nombre total de semenciers en connaissant la surface occupée par le « Satrabe » et son abondance par hectare pour chaque position topographique figurée dans le tableau XII. Ainsi, le tableau XIII ci-après met en évidence l’estimation du nombre de semenciers pour chaque position topographique.

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Tableau XIII : Estimation du nombre de semenciers pour chaque position topographique Surface occupée estimée Positions Abondance de Nombre de semenciers pour Bismarckia nobilis topographiques semenciers /ha pour Bismarckia nobilis (ha) Bas fond 180 435 78 300 Forêt ripicole 210 261 54 810 Pente faible 40 435 17 400 Plaine 10 609 6 090 Total 1 740 156 600

On a estimé qu’il y a encore 156 600 pieds de semenciers dans le Fokontany de Betanatanana. Parmi ces semenciers, 85% se trouvent dans les zones favorables (bas fond, forêt ripicole) à la multiplication et au développement de ce palmier.

III.3. Exploitation du palmier Bismarckia nobilis dans la Commune de Betanatanana

La vie de la population de la Commune de Betanatanana nécessite quotidiennement les fruits d’exploitation de ce palmier. Cette relation « Population - Bismarckia nobilis » s’observe directement dans divers domaines d’utilisation de ce palmier depuis l’alimentation jusqu’à la construction. De plus, l’enquête et les entretiens réalisés au sein des Fokontany ont montré que Bismarckia nobilis est l’une des espèces floristiques les plus exploitées et est inséparable de la vie socio-économique de la population de Betanatanana.

III.3.1 A partir des feuilles III.3.1.1 Utilisations a) Fabrication de maison Les feuilles de Bismarckia nobilis sont utilisées pour la toiture et même pour les parois de la maison. La construction de toiture d’une maison de 3,5m de large et de 5m de long nécessite 2000feuilles environ. De plus, il y a chaque année à Betanatanana 75 nouvelles constructions et 112 réparations de toitures en feuilles de Bismarckia nobilis . Notons également que 65% de maisons à Betanatanana sont faites avec de toitures en feuilles de ce palmier ( Figure 11 ).

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Figure 11: Toitures de maisons faites en feuilles de Bismarckia nobilis

b) Matière première en vannerie Les feuilles, tressées après séchage, sont utilisées en vanneries pour la fabrication des nattes, des vans, des soubiques ou paniers et des chapeaux. Ces outils sont inséparables de la vie quotidienne de la population de la Commune et ses environs car ils sont utilisés dans nombreux domaines comme l’agriculture, les rites culturels, les activités ménagères (figure12 ), le transport. . .

Figure 12 : Produits de vannerie faits en feuilles de Bismarckia nobilis

Nos diagnostics au sein des Fokontany ont permis d’avoir les données sur le nombre des produits de vannerie employés dans chaque foyer familial. Pour cela, chaque ménage utilise en moyenne 3 nattes à 3 unité (« 3 lamba »), 2 vans et 4 paniers ou soubiques. Ce sont

40 les femmes qui s’occupent des travaux de tressage et certaines d’entre-elles vendent leurs produits de vannerie pour leur source d’argent ( Figure 13 ).

Figure 13 : Vente des produits de vannerie au marché de Betanatanana c) Cordage Les feuilles jeunes et surtout les bourgeons apicaux sont utilisés comme cordes de fixation dans les différents travaux de construction et de réparation. Ces cordes sont fréquemment utilisées dans la construction de clôture du champ de culture et dans l’installation de charpente d’une maison.

d) Commercialisation hors de la Commune Plusieurs gens du village font le transfert de feuilles de « Satrabe » pour être vendues à l’extérieur de la Commune, notamment à Maintirano. Pour cela, on a en moyenne 5 charrettes par semaine, chargées chacune de 500 à 600 feuilles. Ces feuilles sont vendues à Ar 10 par feuille. On constate que ce trafic de feuilles s’écoule librement sans interruption durant toute l’année.

III.3.1.2. Estimation du nombre de feuilles de Bismarckia nobilis utilisées à Betanatanana

A l’issue de l’enquête et des entretiens auprès de la population locale, les besoins en feuilles ont été estimés en fonction du nombre de feuilles nécessaires pour chaque type d’utilisation existante de ménage par ménage.

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Le tableau XIV suivant récapitule l’estimation du nombre de feuilles de Bismarckia nobilis utilisées annuellement.

Tableau XIV : Estimation du nombre de feuilles de Bismarckia nobilis annuellement utilisées dans le Fokontany de Betanatanana Nombre de feuilles Type d’utilisation % estimées utilisées CONSTRUCTION ET REPARATION DES MAISONS 344 800 64,51 (Toiture et / ou parois) TRANSFERT DE FEUILLES A L’EXTERIEUR 125 000 23,38 DE LA COMMUNE Nattes 32 364 Vans 2 920 VANNERIE 8,16 Paniers et/ou soubiques 7 864 Chapeaux 470 CORDAGE 21 055 3,93 (Transport, réparation, construction) TOTAL 534 473 100

On remarque que les travaux de construction et de réparation des habitations utilisent le plus grand nombre de feuilles (environ 64% de la totalité) ; et après, le transfert de feuilles à l’extérieur de la Commune atteint aux environs de 23% de toutes les feuilles estimées utilisées. En outre, le pourcentage de feuilles utilisées en vannerie n’est seulement que 8% car la filière vannerie n’est pas encore bien exploitée dans la Commune. En effet, très peu de produits de vannerie sont destinés à la vente, mais la plupart restent utilisés comme outils ménagers. D’ailleurs, cette totalité de consommation annuelle de 534 473 feuilles n’est qu’une estimation. Mais en réalité, on peut envisager une consommation des feuilles largement supérieure à cette estimation, car en plus de la coupe volontaire des feuilles, il y a d’une part la brûlure massive des feuilles causée par les feux de brousse, et d’autre part, la destruction considérable des feuilles engendrée par l’extraction de « sora » dans ce Fokontany. De plus, l’obtention de ces 534 473 feuilles estimées utilisées nécessité une exploitation de 59 886 pieds environ car un pied de « Satrabe » doit fournir normalement 8 à 10 feuilles saines et maturées pour la construction de maison.

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Vu le nombre élevé de feuilles utilisées dans la multiple utilisation locale, le nombre d’espèces ressources ne peut pas satisfaire normalement les besoins de la population. De ce fait, les gens poussés par leurs besoins quotidiens sont tentés de pratiquer l’exploitation précoce sans attendre l’âge propice de la coupe et osent utiliser les feuilles trop jeunes putrescibles dans leurs constructions. Cependant, selon F.HEIM DE BALZAC, 1926 : « la coupe de feuilles de « Satrabe » pourrait vraisemblablement commencer vers la 5 ème ou la 6ème année ».

III.3.2. A partir du tronc III.3.2.1. Utilisation a) Planches de construction Le tronc de Bismarckia nobilis , vidé et tranché, sert de planches utilisées tant dans la construction de maison (dallage, poteaux supports) que dans la production agricole comme la protection des parcelles de culture. Certaines personnes les utilisent aussi pour la construction de clôture de la cour aux alentours de leurs habitations ( Figure 14 ).

Figure 14 : Clôture de la cour faite en planches de Bismarckia nobilis

Un pied de Bismarckia nobilis de grande taille (semencier) peut fournir 4 planches dont chacune a 2m - 3,5m de long et 15cm de large. Pour la construction de clôture d’un champ de culture de dimension 20m x 40m, il faut avoir 600planches environ. Notons que l’utilisation excessive des planches dans différentes sortes de construction est l’une des causes qui tarissent rapidement les ressources en semenciers surtout dans la pente et dans la plaine.

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b) Extraction de moelle Le tronc du Bismarckia nobilis contient la moelle abondante et riche en amidon et en albuminoïdes ( Figure 15 ). La moelle est utilisée dans l’alimentation pour remplacer le riz pendant la période de soudure (saison des pluies). Mais, pour avoir de la fécule comestible, elle doit passer à plusieurs étapes de traitement : enlèvement de moelle du tronc → pulvérisation de moelle avec du pilon → tamissage à grande eau au moyen d’un tissu → filtration → décantation au bout de 2 heures → séparation de l’eau et du dépôt blanc → fécule blanche (farine) comestible.

Moelle

Figure 15: Moelle du tronc de Bismarckia nobilis D’ailleurs, la plupart des éleveurs de porcs dans la Commune de Betanatanana utilisent la moelle du Bismarckia nobilis comme nourriture de leurs bêtes ( Figure 16 ) surtout au moment où il y a le manque ou l’insuffisance de son dans la localité. Cette manière d’exploitation fait également l’objet de tarissement progressif de ressources en semenciers dans la zone.

Figure 16 : Moelle du tronc de Bismarckia nobilis utilisée comme nourriture des porcs

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c) Pots de fleurs Le tronc de Bismarckia nobilis , taillé et creusé, sert de pots de fleurs pour l’embellissement de l’habitation ( Figure 17 ). Ce sont en général les fleuristes venant de Maintirano qui s’y intéressent beaucoup et qui les achètent à vil prix de Ar 200 le pot.

Figure 17 : Tronc de Bismarckia nobilis servant de pots de fleurs

d) Canal de distribution d’eau

Plusieurs riziculteurs de Betanatanana sont habitués à utiliser le tronc creusé de Bismarckia nobilis pour servir de canal de distribution d’eau à la rizière. Pour ce faire, on abat le Bismarckia nobilis de grande taille (semencier), puis, on le sectionne longitudinalement en deux parties inégales (2/3 de diamètre). Seule la grande section est utile et on enlève la partie spongieuse (moelle) à l’intérieur du tronc pour avoir une forme de buse permettant la circulation d’eau. Ceci est surtout utilisé pour la distribution d’eau entre deux dénivellations séparées par un « lavaka » comme l’indique la figure 18 .

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Canal en tronc de

Bismarckia nobilis

« Lavaka »

Figure 18 : Tronc de Bismarckia nobilis servant de canal de distribution d’eau à la rizière

e) Extraction de sora Le « sora » est une boisson alcoolique artisanale, obtenu à partir du tronc vivant du Bismarckia nobilis . Ce vin n’est autre que la sève qui sort de la partie supérieure décapitée du tronc. Sa fermentation est progressive et il dévient une boisson alcoolique très préféré par les gens du village et notamment les jeunes hommes. Si les travaux de tressage sont réservés aux femmes, ceux d’extraction de « sora » sont assurés par les hommes. Pour en extraire, il existe des procédés à suivre : sélection des individus (surtout les semenciers) les plus ensoleillés → enlèvement de toutes les feuilles jusqu’aux bourgeons apicaux → décapitation au niveau du coeur du palmier → laisser reposer pendant 3 à 4 jours → mise en place d’une gouttière et ligotage de récipient en bambou juste en bas de section pour le recueil de sève → section oblique tranche par tranche ( 1 à 5 mm d’épaisseur) 2 fois par jour durant un mois.

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Figure 19 : Troncs vivants de Bismarckia nobilis exploités pour la production de « sora ».

Les gens exploitants de « sora » à Betanatanana produisent annuellement aux environs de 153 000 litres de « sora ». Cette quantité produite provient de l’exploitation d’environ 2 250 pieds de Bismarckia nobilis qui sont irrécupérables et meurent après un mois d’extraction. De plus, ce vin local produit est destiné soit à consommer directement par les producteurs soit à vendre pour avoir une source financière ( Figure 20 ).

Figure 20 : Vente de « sora » à Betanatanana

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Signalons qu’un pied de semencier peut produire 2 litres de vin par jour et le litre se vend à Ar 800. Ainsi, un fabricant de « sora », avec un seul pied de Bismarckia nobilis , peut empocher Ar 48 000 dans un mois d’extraction. Mais, il peut traiter, en une seule fois, 30pieds durant cette période et ce même traitement se répète trois fois dans une année. De ce fait, même si les travaux d’extraction de « sora » sont pénibles et à risque, cette grande somme d’argent envisagé pousse les hommes du village à continuer activement ce genre d’exploitation.

III.3.2.2. Estimation du nombre de pieds abattus de Bismarckia nobilis lors de l’utilisation du tronc La multiplicité d’usages du tronc de ce palmier confirme que cette espèce joue un rôle important dans les besoins quotidiens de la population de Betanatanana. De plus, l’estimation du nombre de pieds abattus dans cette zone permet de connaître l’ampleur de l’exploitation et aussi d’envisager les meilleures mesures pour la gestion future. Ainsi, l’estimation du nombre de pieds annuellement abattus est récapitulée dans le tableau XV ci-après : Tableau XV : Estimation du nombre de pieds de Bismarckia nobilis annuellement abattus lors de l’utilisation du tronc à Betanatanana Nombre de pieds de Bismarckia Utilisations Quantité annuelle % nobilis annuellement abattus Planches de construction (clôture, 30 000 planches 7 500 53,97 dallage, poteaux supports) Extraction de moelle (alimentation de 3 840 troncs 3 840 27,63 l’homme, nourriture des animaux) Extraction de « sora » 135 000 litres 2 250 16,19 Canal de distribution d’eau à la rizière 240 troncs 240 1,72 Pots de fleurs 65 troncs 65 0,46 TOTAL 13 895 100

On constate que les principales causes de l’abattage de pieds de Bismarckia nobilis proviennent de l’utilisation des planches de construction, notamment la clôture des champs et aussi de l’utilisation de moelle pour l’alimentation de l’homme et des animaux. Chacune fait respectivement l’objet de 54% et de 28% des pieds abattus. Ceci montre que la vie socio- économique de la région est essentiellement basée sur l’agriculture et l’élevage. Quant à

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l’utilisation du tronc servant de pots de pots de fleurs, elle ne fait qu’une chose minime sur l’abattage des pieds de ce palmier (2%). En outre, on peut remarquer également que les 16% de pieds abattus sont à l’origine de l’extraction de « sora ». Vu le double avantage (boisson, argent) dont jouissent les fabricants, ce genre d’exploitation ne cesse de se développer et s’étend actuellement à l’exploitation d’autres espèces de palmiers tels que le Hyphaeneae shatan (« Satra ») et le Neodypsis sp (« Kalalo ») car le nombre de semenciers de Bismarckia nobilis devient insuffisant vis-à-vis de nombreux besoins quotidiens de la population. D’ailleurs, cette estimation totale de 13 895 pieds de Bismarckia abattus n’a été faite que dans le Fokontany de Betanatanana. Mais effectivement, les populations des autres Fokontany arrivent aussi dans la zone à exploiter ces mêmes ressources. Cela veut dire que ces chiffres d’estimation pourraient augmenter et d’autant plus, la tendance sur l’extension des surfaces de culture entraîne un défrichement de la forêt supprimant aussi d’autres pieds de Bismarckia nobilis . En se référant à l’estimation du nombre de semenciers existants (paragraphe III.2.2.b) et si les formes et le rythme de l’exploitation actuelle ne changent pas, on ose dire qu’après dix ans, les ressources en espèces (surtout les semenciers) seront sûrement épuisées. Tout ceci devrait déclancher l’idée de conservation ou de protection de l’espèce Bismarckia nobilis pour aboutir à une exploitation contrôlée et pérenne.

III.3.3. Autres utilisations Par transplantation, le Bismarckia nobilis peuvent être utilisés comme plantes d’ornementation pour la décoration de l’habitation et / ou pour l’embellissement de la ville (Figure 21 )

Bismarckia nobilis

Figure 21 : Bismarckia nobilis : plantes d’ornementation de l’avenue de l’indépendance (place du 13 mai) Analakely Antananarivo.

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Des fois, certains fabricants de « toaka gasy » (rhum artisanal) utilisent aussi les fruits mûrs de Bismarckia nobilis comme composants nécessaires pour l’amélioration de la qualité du boisson alcoolique. Compte-tenu de différentes formes d’exploitations abusives que subit l’espèce Bismarckia nobilis , on peut dire que ce palmier est soumis à des diverses contraintes tant dans sa biologie que dans son écologie. Ainsi, évoquons dans le paragraphe suivant les différents aspects de menaces qui peuvent inhiber sa multiplication et son développement normal.

III.4. Les menaces sur Bismarckia nobilis dans la Commune de Betanatanana En considérant l’ « origine » comme critère, on peut discerner deux sortes de menaces sur les ressources naturelles : - les menaces d’origine naturelle - les menaces d’origine anthropique

III.4.1. Les menaces d’origine naturelle En général, les contraintes naturelles portent atteinte sur l’habitat du palmier Bismarckia nobilis et cela varie suivant les positions topographiques. Au niveau de la forêt ripicole (forêt galerie), on voit une forte concurrence avec d’autres plantes. Ce qui inhibe le bon développement de ce palmier surtout les régénérations et individus jeunes. Cette concurrence a lieu notamment sur la recherche de la lumière car l’ombrage des grands arbres les étouffe et les empêche de croître normalement. En outre, l’occupation progressive de Ziziphus mauritiana (« Mokonazy ») de la surface de cohabitation devient de plus en plus importante dans le bas fond. Cela va réduire peu à peu la surface occupée par le Bismarckia nobilis car il ne tolère pas un tel envahissement. L’empêchement de cette occupation progressive est très difficile car le Ziziphus mauritiana ne se tue jamais par des simples coupures de la partie aérienne. Il faut le déraciner totalement si on veut le supprimer complètement. On peut dire également que les menaces d’origine naturelle proviennent du dérangement de l’écosystème et du changement climatique. Pour cela, la mal répartition pluviométrique et l’instabilité de la température dans cette région peut entraîner la réduction de l’habitat de cette espèce. De plus, l’insuffisance de l’humidité notamment sur la plaine réduit le taux de germination des graines et ralentit sa croissance normale.

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III.4.2. Les menaces d’origine anthropique Les activités humaines liées à ce palmier restent encore les principales menaces sur l’habitat et / ou directement sur l’espèce. Ces relations entre les populations et ce palmier sont bien mises en exergue par les différentes formes d’exploitations relatées dans le paragraphe III.3. Parmi tant d’autres, les exploitations pour l’extraction de « sora » sont des activités humaines très menaçantes et détruisent le profil structural du paysage forestier du lieu (Figure 22).

Figure 22 : Dénaturation du paysage forestier par l’extraction de « sora »

En tenant compte de contraintes relatives au mode de vie de la population riveraine, l’extension des surfaces de culture par le biais des défrichements forestiers contribue également à la réduction de l’habitat du Bismarckia nobilis dans la région ( Figure 23). En effet, des milliers de pieds y sont supprimés surtout dans le bas fond, zone favorable aux cultures du riz.

Figure 23 : Forêt de Bismarckia nobilis défrichée et transformée en champ de culture

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D’ailleurs, on voit aussi que le renouvellement de pâturage moyennant les feux de brousse engendrés par les éleveurs bovins constitue une grave menace incessante pour la population de Bismarckia nobilis à Betanatanana. De ce fait, les individus jeunes et les adultes sont plus attaqués par les feux car avec leur hauteur, ils sont encore à la portée des feux et aussi, leurs feuilles constituent déjà des combustibles inflammables. C’est la raison pour laquelle les stades intermédiaires sont presque absents dans la pente et dans la plaine (paragraphe III.2.2.a).

Figure 24 : Forêt de Bismarckia nobilis ravagée par les feux de brousse

Telles sont les menaces d’origine naturelles et anthropiques qui constituent des grands dangers pour l’avenir de la population de Bismarckia nobilis dans la Commune de Betanatanana. Dans le but d’avoir une idée de conservation et de protection durable, nous devrions lancer des suggestions et chercher les mesures adéquates, à court et à long terme, dans le paragraphe suivant pour éviter ou apaiser les différentes sortes de menaces sus- relatées.

III.5. Suggestions et / ou mesures à prendre en vue d’une conservation durable de ce palmier En face de la multiplicité de l’utilisation intensive des ressources en Bismarckia nobilis suscitée par les besoins quotidiens de la population locale et au vu de différentes menaces naturelles que subit la population de ce palmier, on peut prévoir d’ores et déjà que les ressources disponibles actuelles seront vite épuisées à moins qu’il n’y ait des mesures à entreprendre tant pour la gestion future que pour l’intervention de tout un chacun dans la conservation durable. Tout cela doit être accompagné par des mesures éducatives et préventives offertes par les écoles et/ou les autres institutions.

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III.5.1. Mode de gestion Puisque les populations locales sont les premières actrices et sont en relation directe avec Bismarckia nobilis , il serait donc convenu qu’elles-mêmes devraient être capables de gérer de manière autonome et durable les ressources existantes dans la Commune de Betanatanana. Pour arriver à ce stade, l’Etat, par l’intermédiaire des Services des eaux et forêts doit effectuer progressivement le transfert de gestion des ressources forestières aux populations locales réunies dans une association dite Communauté de Base (COBA) à Betanatanana. L’instauration d’une association est primordiale car la responsabilisation des membres est plus facile au sein d’une association qui est régie par des règles bien définies. L’intervention directe de COBA dans la gestion du palmier Bismarckia nobilis constitue une meilleure solution dans la lutte contre la dégradation de cette ressource causée par toutes sortes d’exploitations abusives et notamment les feux de brousse. Dans le but de freiner l’extinction rapide de l’espèce, on peut envisager une nouvelle gestion basée sur des plantations pratiquant les méthodes de semis direct des graines à Betanatanana en vue de substituer les pieds de Bismarckia nobilis utilisés. La transplantation est difficile avec la racine très longue des jeunes plants. La mise en oeuvre de ces plantations nécessite la collaboration entre la COBA et les techniciens issus des services des eaux et forêts. Cet aménagement doit être pratiqué dans les positions topographiques (pente et plaine) où Bismarckia nobilis sont peu nombreux. De plus, cette action de plantation constitue une certaine limite pour les actions anthropiques dévastatrices car c’est un moyen de responsabilisation des populations environnantes même si cela nécessiterait beaucoup de temps. Pour certaines positions topographiques (bas fond, forêt ripicole), zone de prédilection de Bismarckia nobilis , on assiste à l’établissement de plan d’exploitation de cette ressource car, malgré l’abondance de semenciers, le peuplement de ce palmier n’est pas en reconstruction (paragraphe II.2.2.a). D’ailleurs, il serait aussi très important de déterminer d’autres activités régénératrices de revenus répondant aux ententes de la population pour substituer ou réduire les activités anthropiques convergeant vers l’exploitation destructive du palmier en question, notamment l’extraction de « sora » dans la Commune. On peut prendre comme exemple, l’animation des gens du village pour adhérer dans les associations déjà instaurées sur lieu : association des pêcheurs à Manombo (paragraphe I.2.6) et association des femmes « SATRANA MITSIRY » (paragraphe I.2.8) à Betanatanana.

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Quelque soit l’abondance de flux d’idées visant la protection de ces ressources, aucune gestion proposée ne sera efficace ni fructueuse sans qu’on n’agisse avec des règles bien définies. Ainsi, il est à recommander d’appliquer, sans népotisme ni complaisance la législation forestière en vigueur à Madagascar, le « DINA » conçu par la COBA et l’arrêté régional n°09-REG/MEL/ENV. du 31/10/05 portant la suspension l’extraction du « SORA »(26). En somme, le palmier Bismarckia nobilis de la Commune de Betanatanana doit faire l’objet d’un plan d’aménagement et de gestion en vue d’une conservation durable et d’une exploitation contrôlée. Pour cela, toutes les entités existantes dans la Commune sont responsables devant les faits existants et leur collaboration étroite rend plus facile l’atteinte aux objectifs escomptés.

III.5.2. Responsabilités assumées par les différentes entités dans la Commune a) Populations locales Toutes les activités relatives à la gestion des ressources forestières doivent être réalisées avec la coopération des populations locales réunies dans une association dite Communauté de Base (COBA). L’association des femmes : « SATRANA MITSIRY » instaurée à Betanatanana peut collaborer avec la COBA pour participer activement dans les activités forestières soutenues par les agents du service des eaux et forêts. Parmi ces activités, on cite le reboisement de palmier Bismarckia nobilis , l’instauration des parafeux aux alentours de la zone où il y a des ressources forestières et la surveillance forestière. En outre, la COBA contribue également à l’instauration de « DINA » et / ou le règlement intérieur de l’association qui sont sous réserves de l’approbation des échelons hiérarchiquement supérieurs. Ainsi, les membres sont tenus à respecter le « DINA » établi et les lois régissant l’exploitation forestière. Pour que la COBA à Betanatanana puisse agir efficacement dans la gestion de ce palmier ressource, les membres sont tenus non seulement à assister aux formations offertes par les agents forestiers de cette région mais aussi à adopter les nouvelles techniques de production servant d’alternatives aux « tavy ». La pratique de ces nouvelles techniques va convaincre les agriculteurs de Betanatanana à abandonner peu à peu le défrichement forestier qui fait l’objet de suppression de plusieurs semenciers de Bismarckia nobilis . D’ailleurs, la COBA doit rester toujours en relation avec ses collaborateurs. Ainsi, elle a le devoir de faire le compte-rendu ou le rapport des activités, même de transmettre ses

54 revendications aux autorités compétentes (Président du Fokontany, Maire, Service des eaux et forêts, agent de sécurité publique, Chef de Région). b) Service des eaux et forêts En tant que représentant du Ministère, les agents du service des eaux et forêts doivent être responsables de la formation et du suivi pour amener les villageois à avoir un comportement plus protecteur et plus conservateur vis-à-vis des ressources Bismarckia nobilis et ses environnements. A l’issue de cette formation, la COBA aura une initiative à la gestion rationnelle et durable et à l’aménagement du peuplement de Bismarckia nobilis dans la zone. De plus, ce service du Ministère offre également aux villageois les informations sur la législation forestière et l’usage de « DINA ». Ces informations sont jugées très importantes car la plupart des gens de la région ont encore une fausse idée que Bismarckia nobilis est une espèce de plante à part qui n’a pas besoin de permis de coupe pour son exploitation. A part la surveillance forestière et la délivrance d’autorisation de coupe (permis de coupe), le service des eaux et forêts est chargé du ravitaillement en jeunes plants et de l’instruction sur les techniques de reboisement de ce palmier en question.

c) Autorités locales d’administration Les autorités locales, en tant que dirigeants au sein de la société, doivent avoir une collaboration étroite avec la population dans le but de sensibiliser et de conscientiser les villageois pour la conservation pérenne des ressources forestières, notamment le Bismarckia nobilis , objet d’étude. Le Président du Fokontany et / ou le Maire sont tenus à aider la population sur le traitement des dossiers ayant un caractère administratif : demande de permis de coupe, versement de ristourne. . . .En outre, en tant qu’autorité à proximité de la population, ils ont le devoir de recevoir directement les revendications relatives aux ententes de la COBA et de l’association « SATRANA MITSIRY » existante à Betanatanana. Il est à signaler que le Chef de Région du Melaky a déjà stipulé et publié officiellement un arrêté régional portant un ordre qui détermine la suspension de l’extraction de « sora » dans la Région toute entière. ( Arrêté N°09-REG / MEL / ENV du 31 Mai 2005 ).

d) Agents de sécurité publique Puisqu’ils sont à la place des agents de service d’ordre et de sécurité publique, le personnel de Justice, les policiers et les gendarmes doivent être informés sur l’existence de

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« DINA » et être en pleine connaissance des contenus de la loi régissant l’exploitation forestière en vigueur. De plus, les agents de sécurité publique doivent être en collaboration étroite avec la COBA, l’association « SATRANA MITSIRY », les autorités locales ainsi que les agents du service des eaux et forêts pour faciliter la poursuite judiciaire des gens qui ont transgressé le « DINA » et / ou la loi établie.

e) Rôles de l’école On admet que l’ignorance et l’incompréhension constituent le premier obstacle pour toute activité de développement. A Betanatanana, beaucoup d’enfants ne vont pas à l’école et une partie de ceux qui y accèdent n’atteignent pas la fin de l’enseignement secondaire. Ces enfants dont la majorité vivent en campagne et entrent précocement dans la vie active. Actuellement, les autorités locales d’administration ne cessent pas d’inciter les parents pour que ces derniers envoient leurs enfants à l’école.

L’école joue des rôles importants dans les mesures éducatives et préventives pour la protection de la nature. Elle offre aux élèves, selon le programme actuel de l’enseignement, les notions sur la conservation ainsi que sur l’action néfaste de l’Homme sur son environnement afin que les élèves puissent discerner le sens des interrelations entre l’Homme, les animaux, les plantes et l’environnement. L’éducation reçue à l’école éveille chez les élèves l’amour et le respect de la nature. Pour se mettre en action, plusieurs écoles dans la Commune de Betanatanana participent activement à l’activité forestière comme le reboisement. Durant notre descente, nous avons incité les Directeurs d’école à instaurer un jardin scolaire dans leur établissement respectif. Tout cela va apprendre les élèves à se familiariser avec la nature.

f) Autres organismes Les organismes internationaux (WWF, UNESCO,…), en collaboration avec le Ministère de Eaux et Forêts, peuvent fournir des moyens matériels et financiers pour la réalisation d’un projet relatif à la conservation des ressources forestières à Madagascar. Quant à la Commune de Betanatanana, nos initiatives se sont reflétées sur l’animation des autorités d’administration régionales en vue de chercher le partenariat avec les bailleurs de fonds internationaux pour concevoir et réaliser un projet se rapportant au plan d’aménagement des sites forestiers en dégradation.

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La figure 25 montre le schéma synthétique pour les mesures de conservation de la population de Bismarckia nobilis dans la Commune.

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SERVICE DES EAUX ET FORETS

- Surveillance forestière - Législation forestière - Autorisation (permis) - Ravitaillement - Formation - Ordre - Sensibilisation et conscientisation - Suivi et supervision - Traitement des dossiers - Sécurité administratifs - Poursuite - Gestion des conflits ECOLES AUTRES ORGANISMES

Mesures éducatives et Moyens matériels et financiers

préventives

COBA + ASSOCIATION « SATRANA MITSIRY »»»

- Etablissement « DINA » - Rapport ou compte-rendu - Reboisement (aménagement) - Plan de gestion - Parafeux - Assistance aux formations

POPULATION DE Bismarckia nobilis DANS SON HABITAT

Figure 25 : Schéma synthétique pour les mesures de conservation de la population de Bismarckia nobilis à Betanatanana 58

En somme, les suggestions et/ou les mesures de conservation de la population de Bismarckia nobilis à Betanatanana nécessitent l’instauration de plan d’aménagement et de gestion, le transfert de gestion des ressources forestières aux populations locales réunies dans une association COBA, sous-tutelle du service des eaux et forêts, et aussi la responsabilisation de tout un chacun accompagnée de la collaboration étroite entre les entités existantes dans la région. Dans la quatrième partie, nous allons parler des intérêts pédagogiques apportés par cet ouvrage aussi bien dans l’enseignement de SVT que l’éducation environnementale.

QUATRIEME PARTIE

Intérêts pédagogiques

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L’objet de nos études ne se contente non seulement de traiter ce thème de mémoire mais aussi d’apporter la grande part d’informations à intérêts pédagogiques pour l’amélioration de l’environnement éducationnel. Ainsi, ce mémoire offre pour les usagers des multiples avantages dans les différentes sortes d’activités pédagogiques.

IV.1. Programme scolaire en Sciences de la vie et de la terre (SVT)

« Apprendre aux élèves le respect de la vie et de la nature ». C’est l’un des buts visés par l’enseignement de SVT. Ce mémoire peut constituer une source de documentation pour les enseignants de SVT pendant leur préparation de la leçon. Il peut les aider à atteindre les objectifs de l’enseignement fixés par le Ministère. Selon le programme actuel (18), ceci est valable pour tous niveaux d’enseignement : les Primaires, les Collèges et les Lycées : - Au niveau de l’Ecole Primaire, on étudie en classe de : • 9ème , « une plante : l’arbre » : observation, description, rôles, mesures à prendre pour protéger la forêt. • 8ème , « l’étude des plantes » : les différentes parties d’une plante et leur rôle, la reproduction ainsi que l’utilité des plantes. • 7ème , « les plantes » : les différentes parties, la reproduction, l’utilité et « le sol » : l’étude sommaire du sol, la dégradation du sol, la protection du sol et les actions pour lutter contre la détérioration de l’environnement. - Au niveau de Collège, on étudie en classe de : • 6ème : « les végétaux monocotylédones et dicotylédones » • 5ème : « Les êtres vivants et leur milieu, classification de la flore » • 3ème : « l’érosion du sol due à l’action de l’homme : pâturage, déboisement, incendie, conservation du sol. » - Au niveau du Lycée : en classe de Seconde uniquement, le programme de sciences naturelles en Ecologie donne une place importante au thème de l’environnement. On y étudie « les êtres vivants et leur milieu, quelques problèmes liés à l’environnement : causes et conséquences de la déforestation, de l’érosion, des feux de brousses et les stratégies de lutte contre ces phénomènes. D’ailleurs, ce livre de mémoire est un fruit de recherche à déposer dans le centre de documentation et d’informations (CDI) de l’établissement scolaire. Alors, il devient un document-archive servant d’outil bibliographique qui permet à ses lecteurs de bien mener

60 leurs études correspondant au thème de ce mémoire. De plus, en tant qu’un manuel archive, son existence permet aux documentalistes de suivre et de comparer au fil du temps l’évolution des recherches axées sur des thèmes ayant des contextes plus ou moins similaires.

IV.2. Education environnementale

L’Homme a intérêt à protéger la nature et son environnement. Il doit être éduqué, formé et sensibilisé pour qu’il ait un comportement plus protecteur et plus conservateur vis-à- vis de l’environnement et des ressources naturelles. L’éducation environnementale est actuellement intégrée dans les programmes scolaires à Madagascar. Elle est enseignée depuis les classes du niveau Primaire jusqu’au Lycée pour que les élèves puissent connaître son environnement, le respecter et aussi l’utiliser d’une manière rationnelle. Pour ce faire, on étudie : - Au niveau Primaire, en classes de 10 ème , 9 ème , 8 ème et 7 ème le thème « NY TONTOLO IAINANA » en FFMOM (Fanabeazana sy Fampivelarana ny Maha-Olo-Mendrika) et le chapitre concernant « les plantes » en connaissances usuelles. - Au niveau de Collège, en classe de : • 5ème : « Les êtres vivants et leur milieu » en Biologie et Ecologie • 3ème : « L’érosion du sol et conservation du sol » en Géologie. - Au niveau du Lycée, en classe de Seconde uniquement le chapitre « Les êtres vivants et leur milieu » en Ecologie auquel les problèmes liés à l’environnement ont été mis en exergue pour aboutir aux mesures et aux stratégies de lutte contre les phénomènes (déforestation, pollution, érosion, feux de brousse). Vu ces programmes relatifs à l’éducation environnementale, ce mémoire est un outil qui peut permettre aux enseignants de faire connaître aux élèves l’importance de ressources naturelles sur la vie quotidienne de l’Homme. Effectivement, la connaissance de ces ressources naturelles fait appel aux apprenants non seulement à prendre conscience de leur responsabilité vis-à-vis de la nature et de leur environnement mais aussi à participer à toutes les activités relatives à la sauvegarde, à la protection ainsi qu’à la conservation pérenne. Ainsi, en plus de la maîtrise des connaissances environnementales, l’Education Relative à l’Environnement (ERE) encourage le développement du « savoir- être » qui fait appel aux notions de responsabilité et de respect et qui vise à développer les attitudes et les comportements. Alors, l’ERE offre des formations qui ont pour objectif d’apprendre à tous les élèves l’amour et le respect de la nature.

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En outre, l’éducation à l’environnement s’adresse à tous les publics et combine une double approche. C’est à la fois une éducation pour l’environnement, centrée sur une meilleure prise en compte de l’environnement par un individu « écocitoyen », et une éducation par l’environnement, centrée sur la personne et qui reconnaît l’environnement comme un terrain particulièrement motivant pour l’apprentissage grâce à la confrontation au réel et à la possibilité de mener des actions individuelles ou collectives. En cela, il ne s’agit pas d’une simple instruction mais bien d’une éducation. On vise à acquérir des « savoir- faire » et des comportements adaptés pour solutionner des problèmes. Dans ce cas, ce mémoire apporte à ses usagers une ERE qui est axée sur les problèmes concrets du milieu local afin que les intéressés puissent les traiter efficacement par les moyens dont ils disposent. Donc, c’est un manuel de documentation nécessaire permettant la communication entre l’auteur et les lecteurs en vue de sensibiliser l’opinion publique aux problèmes de la nature et de sa conservation.

IV.3. Supports didactiques

Dans l’enseignement de SVT, cet ouvrage lui-même peut constituer un support didactique pour la concrétisation du cours en classe. Vu son contenu muni de photos d’illustration, il est un outil efficace pour l’enseignant lorsqu’il traite, par exemple la leçon sur les végétaux monocotylédones en classe de Sixième (Annexe VII ). Puisque le palmier Bismarckia nobilis est un exemple type des plantes monocotylédones, le fait de montrer les photos aux élèves c’est tout comme de les mettre dans la situation réelle. Ceci rend plus facile l’assimilation de la leçon pour les élèves. D’ailleurs, les informations apportées par ce livre de mémoire pourraient donner aux enseignants un grand atout pour la résolution de problème sur le manque ou l’insuffisance du matériel didactique. En se référant, par exemple au paragraphe III.3.2.1.b, on peut extraire de la fécule blanche comestible (« Kabija ») à partir de la moelle du tronc de Bismarckia nobilis . Cette fécule, riche en amidon, peut être utilisée comme produit de laboratoire si on veut mettre en évidence la présence de l’amidon (sucre polyholoside) par le test avec l’eau iodée. Ceci peut se réaliser en classe de Première en traitant la leçon sur les caractéristiques des glucides (Annexe VII ). Avec l’eau iodée, la solution de fécule donne une coloration bleue intense. Ce qui indique la présence de l’amidon. Pour aider l’enseignant dans la préparation de la leçon, on peut proposer la fiche pédagogique suivante :

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FICHE PEDAGOGIQUE

Matière : Sciences de la vie et de la terre N° : Partie : Biologie Date : Classe : Première Durée : 2 heures Activité : Cours en salle Titre de la leçon : LES SUBSTANCES ORGANIQUES Sous titre : A- Les Glucides 1- Les oses 2- Les diholosides Leçon du jour : 3- Les polyholosides Objectif général : L’élève doit être capable de réaliser que toutes les matières organiques contenues dans les êtres vivants proviennent des plantes vertes. Pré requis : Caractéristiques des oses et des diholosides (leçons précédentes).

Stratégie et Timing Objectifs spécifiques Contenus Matériels utilisés méthode Rappeler les leçons Rappel sur les précédentes et caractéristiques des 10mn introduire la leçon du oses (ex : glucose) et Tableau, craies Questions-réponses jour des diholosides (ex : saccharose) → Les polyholosides L’élève doit être 3- Les polyholosides Fécule de Observation directe capable : (ex : Amidon) « Satrabe » et la toucher à la - Connaître les 3.1. Propriétés (« kabija »), eau main. propriétés physiques de physiques de l’amidon froide, eau chaude, Réalisation des 20mn l’amidon obtenu à • Aspect tubes à essai ; expériences : partir de la fécule de • Couleur tableau, craies, observations et « Satrabe » • Solubilité dans l’eau microscope commentaires • Viscosité de la optique solution - mettre en évidence à 3.2. Propriétés chimi- Réalisation partir de test avec l’eau ques de l’amidon Emplois d’amidon d’expérience, iodée la présence de a) Réaction à l’eau (« kabija » + eau observation et 30mn l’amidon iodée chaude), tube à interprétation de essai, eau iodée ; résultat Tableau, craies

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Stratégie et Timing Objectifs spécifiques Contenus Matériels utilisés méthode Connaître que b) Réaction à la Emplois d’amidon Réalisation l’amidon n’est pas un Liqueur de Fehling Bec bunsen, d’expérience, sucre réducteur liqueur de Fehling, observation et tubes à essai ; interprétation de tableau, craies. résultat. c) Hydrolyse acide de Emplois Réalisation des -Réaliser les l’amidon d’amidon, acide expériences, expériences permettant HCl concentré, observation de de mettre en évidence eau iodée, Liqueur changement de 50mn la transformation par de Fehling, Bain- couleur et étape de l’amidon en marie ; tableau, interprétation des maltose craies résultats

Conclusion

10mn EVALUATION Questions-réponses

Bref, cet ouvrage apporte aux usagers des informations à interêts pédagogiques pour l’amélioration de l’environnement éducationnel. Pour les enseignants, il peut constituer une source de documentation dans l’enseignement de SVT et aussi un support didactique pour la concrétisation du cours en classe. Dans le cadre de l’éducation environnementale, ce mémoire est un outil qui peut permettre aux enseignants de faire connaître aux élèves l’importance de ressources naturelles sur la vie quotidienne de l’Homme et d’apprendre aux élèves à aimer et à respecter la nature. Enfin, il est un manuel de documentation nécessaire pour sensibiliser l’opinion publique aux problèmes de la nature et de sa conservation afin que les citoyens aient des comportements plus protecteurs et plus conservateurs vis-à-vis de l’environnement et des ressources naturelles.

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CONCLUSION

Les recherches bibliographiques, l’enquête et les entretiens ainsi que l’étude de la végétation sur terrain nous ont permis de collecter des données et des informations détaillées suffisantes aussi bien sur la connaissance du palmier Bismarckia nobilis que sur la relation entre la population de Betanatanana et la plante en question. Nous avons présenté la zone d’étude, à savoir la Commune de Betanatanana ainsi que les méthodes et les matériels que nous avons utilisés. Dans un autre volet de notre travail, nous avons inséré l’analyse des résultats et l’interprétation les données directement rencontrées sur le terrain. Concernant la biologie de Bismarckia nobilis , les données y afférentes permettent de conclure que les habitats privilégiés de ce palmier sont les zones temporairement inondées qui favorisent la bonne germination de ses graines et puis la croissance et le développement normal des jeunes plants. Quant à l’impact de la relation « Population-Bismarckia nobilis », on peut dire que les intérêts socio-économiques apportés par l’utilisation du palmier ressource sont inséparables et indispensables à la vie quotidienne de la population dans la Commune. Cependant les activités humaines sur l’exploitation de cette plante contribuent vivement à sa dégradation progressive. Ainsi, les analyses des résultats des investigations permettent de confirmer que la ressource naturelle existante en Bismarckia nobilis ne sont pas suffisantes pour satisfaire les besoins quotidiens excessifs de la population. Ces besoins accompagnés des autres actions anthropiques comme les feux de brousse et le défrichement des forêts vont accélérer le tarissement rapide de cette ressource. De plus, la défaillance au niveau de l’état actuel du peuplement de Bismarckia nobilis (Figure10 ) rend très difficile la reconstitution de la population de cette espèce car l’abondance de la régénération naturelle est disproportionnelle à celles des autres stades qui sont presque absents. En outre, à l’issu de nos études sur les faits réels existants, on voit que les populations actrices en relation directe avec la population de Bismarckia nobilis pratiquent comme d’habitude la libre exploitation sans avoir eu une autorisation et elles ne prétendent jamais à remplacer les pieds utilisés au moyen des plantations par la méthode de semis direct. Les pieds utilisés ne seront pas remplacés, d’où l’épuisement rapide de cette ressource dans la

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Commune. Ceci nous a amené enfin à proposer des suggestions et des mesures jugées nécessaires en vue de sauvegarder la pérennité de cette espèce dans la zone. Le Gouvernement malgache est actuellement en collaboration avec les organismes internationaux comme l’UNESCO et le WWF dans le but de stopper la dégradation de l’environnement et de construire un avenir où les êtres humains pourront vivre en harmonie avec la nature. Vu les menaces d’extinction dues aux actions anthropiques et naturelles sur Bismarckia nobilis dans la Commune de Betanatanana, cette espèce mérite d’être protégée en instaurant un plan d’aménagement et de gestion en vue d’une conservation durable et d’une exploitation rationnelle. Ce sont les populations locales elles-mêmes, réunies dans une association (COBA) qui doivent gérer de manière autonome et durable la ressource Bismarckia nobilis dans la Commune. Des solutions et des suggestions ont été proposées dans le cadre des intérêts pédagogiques aux usagers notamment les enseignants dans les écoles Primaires, les Collèges et les Lycées. Ainsi, ce mémoire peut être utilisé comme source de documentation et matériel didactique et également peut constituer un outil nécessaire dans l’éducation environnementale. Effectivement, nous constatons que notre étude sur l’analyse de l’exploitation abusive de ce palmier est très nécessaire et incontournable pour aboutir à une idée de conservation pérenne de l’espèce. Mais, nous suggérons qu’une autre étude à part doit suivre nos investigations déjà faites dans le but de démarrer « un essai de la mise en oeuvre d’un plan d’aménagement jugé adaptable dans le milieu naturel du Bismarckia nobilis à Betanatanana ».

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BIBLIOGRAPHIE

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ANNEXES

ANNEXE I

NORMALES DES PRECIPITATIONS DANS LES STATIONS DE BETANATANANA ET DE MAINTIRANO Station : BETANATANANA Latitude : 18° 12 / S Longitude : 44° 08 / E Altitude : 0 5m Période : 1961 -1990

Mois J F M A M J J A S O N D Normales 271,4 240,2 132,0 32,9 6,7 2,8 3,5 2,1 4,3 12,4 45,0 189,7 Nb de Jours 11,7 9,9 6,9 2,6 0,6 0,3 0,7 0,4 0,5 1,6 3,0 9,8 Max de 24h 220,0 225,4 132,0 48,2 40,2 28,5 16,5 25,4 36,5 41,8 77,2 158,6 et date 10/70 27/77 01/74 01/76 02/87 02/65 04/79 02/64 12/82 11/82 21/81 24/66

Station : MAINTIRANO Latitude : 18° 03 / S Longitude : 44° 03 / E Altitude : 23m Période : 1961- 1990

Mois J F M A M J J A S O N D Normales 306,3 288,4 122,3 30,7 9,0 2,8 4,7 3,9 5,8 14,7 49,2 194,8 Nb de Jours 17,9 17,1 12,0 4,1 1,7 1,0 1,6 1,3 1,8 2,6 5,3 13,9 Max de 24h 176,8 261,2 106,2 60,0 46,5 35,6 23,1 28,1 29,8 59,6 54,7 262,0 et date 22/84 26/77 10/64 12/85 02/65 02/65 20/88 23/64 22/85 24/85 03/63 2/73

Source : Service de la Météorologie Ampandrianomby - Antananarivo

ANNEXE II

QUESTIONNAIRE A - Identification 1- Où habitez-vous ? 2- Quelle est votre race ? 3- Quand avez-vous construit votre maison ? 4- Quelle est la dimension de votre maison ? B – Exploitations

B1 – Utilisation des feuilles 5- Où exploitez-vous les feuilles de «mokoty» ? 6- Quand avez-vous réparé la toiture de votre maison ? 7- Combien de feuilles de «mokoty» avez-vous utilisé pour la réparation de votre maison ? 8- Combien de feuilles de «mokoty» avez-vous utilisé pour la construction de votre maison ? 9- Combien de feuilles de «mokoty» avez-vous utilisez pour la construction de case au champ et / ou à la rizière chaque année ? 10- Qui s’occupent les travaux de tressage dans la famille ? 11- Combien de nouvelles nattes en feuilles de «mokoty» avez-vous utilisé chaque année dans le foyer familial ? 12- Chaque natte est constituée de combien d’unités ? 13- Combien de feuilles de «mokoty» utilisez-vous pour le tressage d’une unité de natte ? 14- Chaque année, combien de nattes ont été vendues ? (Nombre de nattes ; nombre d’unités) 15- Combien de nouveaux vans en feuilles de «mokoty» utilisez-vous chaque année dans les travaux de ménage ? 16- Combien de feuilles de «mokoty» utilisez-vous pour la fabrication d’un van ? 17- Combien de vans ont été vendus chaque année ? 18- Combien de nouveaux paniers et / ou soubiques en feuilles de «mokoty» utilisez-vous chaque année ? 19- Combien de feuilles de «mokoty» sont-elles nécessaires pour la confection d’un panier ou d’une soubique ? 20- Combien de paniers et / ou de soubiques avez-vous vendu chaque année ? 21- Combien de nouveaux chapeaux en feuilles de «mokoty» utilisez-vous chaque année dans la famille ?

Annexe II 22- La fabrication d’un chapeau nécessite combien de feuilles de «mokoty» ? 23- Combien de chapeaux avez-vous vendu chaque année ? 24- Chaque année, combien de feuilles jeunes ou de bourgeons apicaux utilisez-vous pour servir de corde de fixation dans les travaux de construction et / ou de répartition ? 25- Combien de feuilles de «mokoty» vendez-vous à l’extérieur du village chaque année ? 26- Une charrette chargée peut transporter combien de feuilles de «mokoty» ? 27- Quelle est la destination de feuilles à vendre ? 28- A quel prix vendez-vous une feuille de «mokoty» ? 29- Combien d’Ariary payez-vous pour la ristourne ? B2 – Utilisation des troncs 30- Où avez-vous exploité les troncs de «mokoty» ? 31- En quoi est-elle faite la clôture de votre foyer ? Et donnez le nombre.

1.Bois 2. Planches du tronc 3. Autres de « mokoty » Nombre : Nombre : Nombre : 32- Combien de troncs de «mokoty» abattez-vous annuellement pour la construction de clôture de votre foyer ? 33- En quoi est-elle faite la clôture de votre champ de culture ? Et donnez le nombre.

2. Planches du tronc 3. Autres 1.Bois de « mokoty » Nombre : Nombre : Nombre : 34- Combien de troncs de «mokoty» abattez-vous annuellement pour la construction de la clôture du champ de culture ? 35- Un tronc de «mokoty» peut fournir combien de planches ? 36- En quoi est-il fait le dallage de votre maison ? Donnez le nombre

1.Bois 2. Planches du tronc 3. Autres de « mokoty » Nombre : Nombre : Nombre : 37- Combien de troncs de «mokoty» abattez-vous annuellement pour la construction du dallage de votre maison ? 38- Combien de troncs de «mokoty» abattez-vous annuellement pour servir de poteaux de votre maison ? 39- Quel est le nombre de troncs de «mokoty» annuellement abattus pour la fabrication de farine (« kabija ») à partir de la moelle ? 40- Comment transformez-vous la moelle du tronc de «mokoty» pour l’obtention de farine (« kabija ») ?

Annexe II

41- Combien de troncs de «mokoty» abattez-vous annuellement pour l’obtention de pôt de fleurs ? 42- Quel est le nombre de troncs de «mokoty» annuellement abattus pour servir de canal de distribution d’eau à la rizière ? 43- Comment transformez-vous le tronc de «mokoty» pour devenir un canal de distribution d’eau ? 44- Combien de troncs sur pied de «mokoty» exploitez-vous annuellement pour l’extraction de « sora » ? 45- Quels sont les procédés à suivre pour l’extraction de « sora » ? 46- Qui s’occupent les travaux d’extraction de « sora » ?

1. Filles 2. Garçons 3. Femmes 4. Hommes

47- Quelle est la quantité de « sora » produite journalièrement pour un pied de «mokoty» ? 48- L’extraction de « sora » peut durer combien de jours pour un pied de «mokoty» ? 49- A quel prix vendez-vous le « sora » ? 50- A quelle distance du village allez-vous trouver suffisamment de pieds de «mokoty» ? C – Suggestions et mesures de protection 51- Comment procédez-vous pour avoir des surfaces cultivables ? 52- Quelle est votre stratégie pour avoir de pâturage vert ? 53- Quelle est la fréquence de passage de feux autour de votre village dans une année ? 54- A votre avis, quelles sont les causes de ces feux ? 55- Quelle est votre impression sur l’idée de plantation de « mokoty» ? 56- Qui vous donne l’autorisation pour l’exploitation de « mokoty» ? 57- Quelles sont vos suggestions pour la protection des forêts de « mokoty» ?

ANNEXE III

FICHE D’INVENTAIRES

N° Transect : Fiche N° : Dimension : Date : Localisation :

Code Noms Diamètre : d 1,3 Hauteur : h OBSERVATIONS espèce vernaculaires (cm) (m)

ANNEXE IV

FOMBA FANAOVANA AZY (Tohiny) ANNEXE IV

ANNEXE V

RESULTATS DE L’INVENTAIRE

Transect 1 : Noms Code Noms scientifiques FAMILLE Nb % Régé… % vernaculaires 1 Mokoty Bismarckia nobilis ARECACEAE 418 64,90 352 66,92 2 Mokonazy Ziziphus mauritiana RHAMNACEAE 22 3,41 8 1,52 3 Adabo Ficus cocculifolia MORACEAE 2 0,31 0 0,00 4 Kalalo Neodypsis sp ARECACEAE 124 19,25 110 20,91 5 Lamoty Flacourtia ramontchi FLACOURTIACEAE 2 0,31 2 0,38 6 Lombiry Cryptostegia Grandiflora ASCLEPIADACEAE 58 9,00 50 9,50 7 Voatoa Vitex beraviensis VERBENACEAE 2 0,31 0 0,00 8 Goavy Psydium guayava MYRTACEAE 12 1,90 4 0,76 9 Bonara Albizzia lebbeck LEGUMINOSEAE 4 0,62 0 0,00 644 100 526 100

Transect 2 : Noms Code Noms scientifiques FAMILLE Nb % Régé… % vernaculaires 1 Mokoty Bismarckia nobilis ARECACEAE 768 80,00 740 81,49 10 Kily Tamarindus indica CESALPINIACEAE 2 0,21 0 0,00 11 Tsiatiampahy Treculia perrieri MORACEAE 107 11,41 98 19,79 12 Tanatana Paracantadenia EUPHORBIACEAE 79 8,22 68 7,48 chauvatiae 13 Vahitambotsika Byttneria voulily STERCULIACEAE 2 0,21 0 0,00 14 Firimpitsoky Rothmania tropophylla RUBIACEAE 2 0,21 2 0,22 960 100 896 100

ANNEXE V Transect 3 : Code Noms vernaculaires Noms scientifiques FAMILLE Nb % Régé… % 1 Mokoty Bismarckia nobilis ARECACEAE 252 84,00 246 95,35 2 Mokonazy Ziziphus mauritiana RHAMNACEAE 4 1,33 0 0,00 15 Satrana Hyphaeneae shatan ARECACEAE 44 14,67 12 4,65 300 100 258 100

Transect 4 : Code Noms vernaculaires Noms scientifiques FAMILLE Nb % Régé… % 1 Mokoty Bismarckia nobilis ARECACEAE 348 95,08 344 96,08 16 Sakoa Pourpatia caffra ANACARDIACEAE 2 0,54 0 0,00 15 Satrana Hyphaeneae shatana ARECACEAE 9 2,46 7 1,95 17 Mangarahara Stereospermum euphorioïde BIGNONIACEAE 2 0,54 2 0,55 2 Mokonazy Ziziphus mauritiana RHAMNACEAE 5 1,38 5 1,39 366 100 358 100

ANNEXE VI DIAGRAMME DE ROLLET

5 3

4 2

forêt tiges la dans de Nb

Diamètre

1

Légendes : 1 : Essence héliophile soit de type pionnier, soit de type nomade (selon l’état de la forêt primaire) : on trouve très peu d’individus dans toutes les classes de diamètre ; la régénération manque complètement.

2 : Essence héliophile de type pionnier dans une forêt de type secondaire tardive : peu de régénération, une certaine uniformité dans les diamètres moyens (forme de la courbe en cloche).

3 : Essence héliophile de type nomade dans une forêt primaire ou secondaire : la régénération est relativement faible due à l’ombre d’autres arbres.

4 : Essence (semi) sciaphile, édificateur de la forêt : courbe en forme exponentielle négative, beaucoup de rajeunissement mais aussi des arbres de grandes dimensions. La forme de la courbe pour ces essences est plus ou moins semblable à celle de l’ensemble du peuplement.

5 : Essence sciaphile du sous-bois : beaucoup d’individus de petits arbres, mais pas d’arbres de grandes dimensions : cette essence peut donc se régénérer à l’ombre d’autres arbres.

ANNEXE VII : PROGRAMMES SCOLAIRES

Nom et prénom de l’auteur : RATOAVIMBAHOAKA Lazaina Nombre de pages : 67 Nombre de tableaux : 15 Nombre de figures : 25

Titre de mémoire

Etude biologique et analyse de l’exploitation abusive du palmier endémique « Satrabe » (Bismarckia nobilis) dans la Commune rurale de Betanatanana- MAINTIRANO en vue d’une conservation pérenne

Résumé

Cette étude a pour objectif de montrer la biologie du palmier endémique « Satrabe » (Bismarckia nobilis) dans la Commune rurale de Betanatanana- MAINTIRANO et aussi de faire apparaître les différentes formes d’exploitation et de menace que subit cette plante, en vue d’une conservation pérenne et d’utilisation rationnelle.

Le « Satrabe » est un palmier dioïque à tronc droit, robuste et cylindrique, à feuilles palmatiséquées, à fleurs isolées dans chaque alvéole et à fruits monospermes. Les graines ont besoin d’humidité et de chaleur (29,4°C-35°C) pour une meilleure germination. Les zones temporairement inondées et les zones d’écoulement d’eaux temporaires constituent les zones privilégiées de Bismarckia nobilis. Cette plante présente 4 stades de développement : régénérations, jeunes, adultes, semenciers.

Dans la Commune, l’interface « Homme- Bismarckia nobilis » est caractérisée par l’utilisation excessive et non contrôlée de ce palmier. Les feuilles sont très utilisées dans la construction des maisons et dans la vannerie. Les troncs sont surtout nécessaires pour l’obtention de planches et de fécule comestible. De plus, l’extraction du « sora », les défrichements forestiers et les feux de brousse vont accélérer également le tarissement rapide de ressource en Bismarckia nobilis.

Les suggestions et/ou les mesures de solution sont basées sur l’instauration de plan d’aménagement, le transfert de gestion des ressources forestières aux populations locales et la collaboration étroite entre les entités existantes dans la région.

Enfin, cet ouvrage apporte aux usagers, notamment les enseignants, des informations complémentaires dans l’enseignement et dans l’éducation environnementale.

Mots clés : Bismarckia nobilis , palmier, gestion, menaces, biologie, sora, palmatiséquées, germination, fécule, conservation.

Directeur de mémoire : Monsieur RAKOTONDRADONA Remi Ph.D.Microbiologie et Physiologie végétale Maître de Conférence Directeur des Etudes à l’ENS de l’Université d’ANTANANARIVO Adresse de l’auteur : Lot ITS 8 bis Andranonahoatra 102 - ANTANANARIVO. Tél. : 032 44 273 77