UNIVERSITE D'ANTANANARIVO DOMAINE ARTS LETTRES ET SCIENCES HUMAINES MENTION GEOGRAPHIE PARCOURS GEOGRAPHIE ET ECONOMIE

MÉMOIRE DE RECHERCHE EN VUE DE L’OBTENTION DU DIPLÔME DE MASTER II

SYSTÈME DE PRODUCTION AGRICOLE ET PAUVRETE DANS LA COMMUNE RURALE DE BETSIZARAINA

DISTRICT DE MAHANORO REGION

Préparé par Monsieur Valérie Antonie Germain RAKOTONDRAMANANA

Sous la direction de Madame Fanja Tahina RALINIRINA Maitre de Conférences à l’Université d’Antananarivo

SYSTEME DE PRODUCTION AGRICOLE ET PAUVRETE DANS LA COMMUNE RURALE DE BETSIZARAINA DISTRICT DE MAHANORO REGION ATSINANANA UNIVERSITE D'ANTANANARIVO

DOMAINE ARTS LETTRES ET SCIENCES HUMAINES

MENTION GEOGRAPHIE PARCOURS GEOGRAPHIE ET ECONOMIE

MÉMOIRE DE RECHERCHE EN VUE DE L’OBTENTION DU DIPLÔME DE MASTER II

SYSTEME DE PRODUCTION AGRICOLE ET PAUVRETE DANS LA COMMUNE RURALE DE BETSIZARAINA DISTRICT DE MAHANORO REGION ATSINANANA

Présenté par: Monsieur Valérie Antonie Germain RAKOTONDRAMANANA

Sous la direction de : Madame Fanja Tahina RALINIRINA, Maitre de Conférences

Devant les membres du jury composé de: 1. Président : Monsieur James RAVALISON, Professeur 2. Rapporteur : Madame Fanja Tahina RALINIRINA, Maitre de Conférences 3. Examinateur : Madame Rindra RAHARINJANAHARY, Maitre de Conférences

Antananarivo, 24 février 2017

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REMERCIEMENTS

La réalisation du présent dossier n’aurait pas été possible sans l’aide et la contribution de certaines personnes, à qui j’adresse mes vifs remerciements :

- À Madame Fanja Tahina RALINIRINA, mon Directeur de recherche, qui, malgré ses lourdes responsabilités, a accepté avec amabilité de m’encadrer, m’aider et me conseiller, dans l’accomplissement de ce travail. Qu’il veuille bien agréer l’expression de ma profonde gratitude.

- Ma profonde gratitude va à tous les responsables de l’Université d’Antananarivo : Monsieur le Président de l’Université d’Antananarivo; Monsieur le Doyen des facultés de lettres et sciences humaines et Monsieur le Directeur de département de Géographie, qui ont accepté ma demande, sans lesquels je n’aurais pas pu réaliser l’étude en Master de Géographie.

- À tous nos enseignants de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines, en général et en particulier de ceux de la mention de Géographie, qui ont assuré notre formation universitaire.

- À tous mes amis de l’Université d’Antananarivo, en particulier les étudiants en géographie, pour leurs appuis techniques.

- J’adresse également mes vifs remerciements au personnel de la commune rurale de Betsizaraina, du Circonscription de Développement Rurale Mahanoro, du Centre de Service Agricole Mahanoro, du CARE Vatomandry et Mahanoro, personnel de la Région Atsinanana et la Direction de la météorologie à Antananarivo.

- À toutes les membres de ma famille, notamment mes parents et mon épouse pour le soutien moral et financier, qu’ils m’ont prodigué durant mes études universitaires. Je leur témoigne ma profonde gratitude.

Que tous ceux qui ont contribué, de près ou de loin, à l’élaboration de ce dossier, trouvent ici l’expression de mes remerciements les plus sincères.

Merci !

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SOMMAIRE

REMERCIEMENTS ...... iv

SOMMAIRE ...... v

RESUME ...... vi

ILLUSTRATIONS ...... vii

ACRONYMES ...... x

GLOSSAIRE DES TERMES MALGACHES ...... xi

INTRODUCTION ...... 1

PREMIER PARTIE : CADRE GENERALE DE LA RECHERCHE...... 5

CHAPITRE I : COMPRÉHENSION DU SUJET ET DE LA MÉTHODOLOGIE 6

CHAPITRE II : DESCRIPTION DU CADRE PHYSIQUE ET HUMAIN DE LA COMMUNE RURALE DE BETSIZARAINA 18

DEUXIEME PARTIE : SYSTÈME DE PRODUCTION AGRICOLE, FACTEUR DE LA PAUVRETE DANS LA COMMUNE RURALE DE BETSIZARAINA ...... 39

CHAPITRE III : LA PAUVRETE MULTIDIMENSIONELLE DANS LA COMMUNE RURALE DE BETSIZARAINA, UNE REALITE ECONOMIQUE ET SOCIALE 40

CHAPITRE IV : FAIBLESSE DE LA PRODUCTIVITE ET DE LA PRODUCTION AGRICOLE 53

CHAPITRE V : FAIBLE NIVEAU DE REVENU PAR LA VENTE DES PRODUITS AGRICOLES 73

TROISIEME PARTIE : VERS UNE AMELIORATION DE SYSTÈME DE PRODUCTION ET DE CONDITION DE VIE DES PAYSANS DE LA COMMUNE RURALE DE BESTIZARAINA ...... 85

CHAPITRE VI : CONTRADICTION ENTRE LE SYSTEME DE PRODUCTION ET LA PAUVRETE 86

CHAPITRE VII : SUGGESTION D’AMELIORATION DU SYSTEME DE PRODUCTION POUR LUTTER CONTRE LA PAUVRETE 90

CONCLUSION GENERALE ...... 102

BIBLIOGRAPHIE ...... 103

ANNEXES ...... 110

TABLE DE MATIERE ...... 122

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RESUME

La commune rurale de Betsizaraina se trouve dans une situation assez critique en termes de niveau de vie de la population et du développement économique. Actuellement la pauvreté touche la plupart des ménages qui vivent essentiellement des activités agricoles. La pauvreté des ménages se caractérise par l’insécurité alimentaire, la précarité et la vulnérabilité de la situation et le non accès aux services sociaux de base tels l’éducation et la santé. L’insécurité alimentaire est liée à la période de soudure environ 6 mois dans l’année et de taux de malnutrition est élevé. Les causes de la pauvreté dans la commune rurale de Betsizaraina sont la faiblesse et l’insuffisance de revenu par la vente des produits agricoles.

La faiblesse des productions agricoles est le résultat de la faible capacité technique des producteurs, de l’exigüité des terrains d’exploitation et de la destruction des cultures par le cataclysme naturel. La faiblesse des productions est attribuée aux rendements, aux attachements aux techniques traditionnelles et à la perte de fertilité du sol. L’exiguïté des terrains d’exploitation est due à l’accès limité au terrain d’exploitation, à l’absence d’infrastructure d’aménagement agricole, à la préoccupation des exploitants aux autres activités secondaires et à l’insuffisance de fond pour financer les exploitations.

L’exploitation agricole des ménages n’est pas rentable car les produits vendus sont insuffisants et leurs prix au-dessous de leurs valeurs réelles. De plus, l’écoulement des produits agricoles connaît un problème de transport et d’accès au marché. Les produits se vendent à des prix très bas car les prix imposés par les collecteurs sont des prix qui ne correspondent pas à la valeur des produits dans le cours du marché.

Mots clés : système de production, pauvreté, Commune Rurale de Bestizaraina, agriculture, élevage, commercialisation, catégories des producteurs, ménages.

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ILLUSTRATIONS Liste des cartes

Carte 01: Situation géographique du district de Mahanoro...... 2 Carte 02: Localisation de la commune rurale de Betsizaraina ...... 3 Carte 03: Carte administrative commune rurale Betsizaraina ...... 4 Carte 04: Carte montrant les sites d'observation ...... 16 Catre 05: Carte de l’altitude et des réseaux hydrographiques de la commune de Betsizaraina .... 18 Carte 06: Carte géologique de la commune rurale de Betsizaraina ...... 20 Carte 07: Carte de l’occupation du sol de la commune rurale de Betsizaraina ...... 25 Carte 08: Carte de répartition de la population dans la commune de Betsizaraina ...... 26 Carte 09: Carte des infrastructures socio-économiques de la commune de Betsizaraina ...... 31

Liste des photos

Photo 01 : Image satellite du paysage agraire d'Ampasimbola ...... 12 Photo 02: Préparation de banane verte pour substituer au riz ...... 41 Photo 03: Un enfant subit de l’insuffisance pondérale ...... 42 Photo 04: Épandage de fumier sur les plates bandes de culture maraichère ...... 56 Ptoto 05: Barrage traditionnelle confectionné avec les bois et les feuilles ...... 68 Photo 06: Basse fabriqué avec le tronc d’arbres ...... 68 Photo 07: Route de Betsizaraina en mauvaise état ...... 82

Liste des figures

Figure 01 : Diagramme ombro-thermique de la station météorologique de Mahanoro ...... 21 Figure 02 : Quantité de production annuelle dans la commune de Betsizaraina ...... 36 Figure 03: Variation mensuelle des pourcentages des ménages déclarant avoir de difficulté alimentaire ...... 41 Figure 04: Variation mensuelle des taux d’insuffisance pondérale de la commune rurale Betsizaraina de l’année 2014 ...... 43 Figure 05: Tendance de taux d’insuffisance pondérale de la commune rurale Betsizaraina de l’année 2007 à 2014 ...... 43 Figure 06: Dispersion de taille des cultures de rente ...... 62 Figure 07: Dispersion de taille des parcelles de culture du riz ...... 63 Figure 08: Dispersion de taille de l’élevage de porc et de zébus ...... 64 Figure 09: Variation de la catégorie des exploitants en fonction de taille des cultures de rente . 65

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Figure 10: Variation de la catégorie des exploitants en fonction de la taille des parcelles rizicoles ...... 65 Figure 11: Variation de la catégorie des exploitants en fonction de la taille de l’aviculture ...... 66 Figure 12 : Taux de diversification dans les cultures de rente ...... 74 Figure 13: taux de diversification dans les cultures fruitiers ...... 75 Figure 14: Taux de diversification dans les rizicultures ...... 76 Figure 15: taux de diversification dans l’élevage ...... 77 Figure 16 : Corrélation de degré de diversification culturale et la catégorie des planteurs...... 78 Figure 17: Circuits de commercialisation des produits de rente ...... 83 Figure 18 : Arbre à problème de système de production et pauvreté dans la commune rurale de Betsizaraina ...... 87

Liste des tableaux

Tableau 01: Les sites d’observation ...... 16 Tableau 02 : Types d’activités dans la commune rurale de Betsizaraiana ...... 33 Tableau 03: Diversités des activités économiques...... 34 Tableau 04: Calendrier de collecte des produits agricoles ...... 37 Tableau 05: Variation de prix de quelques produits ...... 38 Tableau 06: Pourcentages des ménages victimes des catastrophes naturelles ...... 46 Tableau 07: Impact de catastrophes naturelles et pourcentages des ménages victimes ...... 47 Tableau 08 : Indicateurs de l’établissement scolaire EPP d’Ampasimbola, année 2014 ...... 49 Tableau 09: Taux de fréquentation CSB dans la commune Betsizaraina, année 2014 ...... 51 Tableau 10: Estimation de consommation de riz blanche par ménage en kilogramme ...... 53 Tableau 11: Les rendements des différentes cultures dans la commune de Betsizaraina ...... 55 Tableau 12: Pourcentages des paysans qui appliquent les différentes techniques...... 57 Tableau 13: Pourcentages des paysans selon le nombre des techniques amélioré appliquées .... 58 Tableau 14: Pourcentages des paysans qui appliquent au moins deux techniques ...... 58 Tableau 15: Comparaison des caractéristiques individuelles des paysans appliquent ou non les techniques agricoles...... 59 Tableau 16: Résultat de l’exploitation ...... 73 Tableau 17: Répartition des ménages selon le revenu journalier (en dollars) ...... 73 Tableau 18: Taux de diversité selon les catégories des producteurs et les divers systèmes de culture ...... 78

Liste des annexes

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Annexe 01 : Guide d’entretien des personnes ressources ...... 110

Annexe 02 : Guide d’entretien des chefs de ménage ...... 111

Annexe 03 : Estimation de la production totale et la destination des produits ...... 117

Annexe 04 : Charge annuelle de l’exploitation agricole ...... 118

Annexe 05 : Prix et amortissement des matériels agricoles ...... 119

Annexe 06 : Résultat de l’exploitation ...... 119

Annexe 07 : calcul du seuil de survie dans la commune de Betsizaraina ...... 120

Annexe 08: Calendrier de revenu ...... 121

Annexe 09 : Calendrier de dépenses ...... 121

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ACRONYMES

CTHT : Centre Technique Horticole de Toamasina

CSB : Centre de Santé de Base

ONG : Organisation Non Gouvernementale

FTM : Institut nationale de la cartographie de

OTIV: Ombona Tahiry Ifampisamborana Vola

BOA: Banque of Africa

SAF FJKM: Sahan' Asa Fampandrosoana, Fiangonan'i Jesoa Kristy eto Madagasikara

STD : Services Techniques Déconcentrés

SOFA: Soritr'asa Fampandrosoana

INSTAT: Institut Nationale de la STATistique

CARE: Coopérative Assistant and Relief Everywhere

FID: fond international pour le développement

FOFIFA Foibe Fikarohana momba ny Fampandrosoana eny Ambanivohitra

USAID: United States Amergency for International Development

PSDR: Projet de Soutien au Développement Rural

FTMTK: Fiombonan'ny Tanora Malagasy Tantsaha Katolika

FOFIFA: Foibe FIkarohana momba ny Fambolena

ODDIT: Organe de Développement du Diocèse de Toamasina

PPN: Produit de Première Nécessité

PCD : Plan Communale de Développement

PPRR : Programme de Promotion de Revenus Ruraux

PRD : Plan Régional pour le Développement

PRDR : Programme Régional de Développement Rural

PSDR : Programme de Soutien du Développement Rural

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GLOSSAIRE DES TERMES MALGACHES

Akanjobe: vêtement traditionnelle tissé avec les fibres de raphia Angady : Sorte de bêche communément utilisée Antemoro: l’ethnie de la région de Manakara, issue de la souche arabe islamisée Antsibe : Couteau à longue manche utilisé pour le défrichement Betsa : bière locale fabriqué avec les jus de canne et des fermants

Betsimisaraka : l’ethnie de la partie méridionale de la province de Toamasina Betsileo: L’ethnie de la province de Fianarantsoa Fady: Interdit lié à l’expérience des ancêtres Falafa: nervure du ravinala pour la construction de mur de la maison Fokontany: échelon administratif de base constitué d’un ou plusieurs villages Fody: oiseaux ravageurs qui consomment les grains de riz Kafe fary : café sucré avec le jus de cane

Karima: petit couteau tranchant sert à récolter l’épi du riz Fihavanana: lien de fraternité renforcé par la relation sociale Merina: ethnie de la province de d’Antananarivo Rafia: type de palmier qui pousse généralement sur les sols hydro morphes Rapaka: plancher de la maison construit en écorche d’arbres Ravim-pontsy: feuille de ravinala pour la fabrication de toit de la maison Ray aman-dReny : Littéralement « pères et mères », par extension ce terme désigne les anciens Penja: Végétation sur le milieu marécageuse sert de matière première pour le tressage Silaona: période de soudure Savoka: formation végétale secondaire qui pousse après le défrichement du foret ou le tavy Tangalamena: chef religieuse et l’autorité traditionnelle en société betsimisaraka Tavy: Ce terme désigne à la fois le mode d’agriculture de défriche brûlis et le terrain ainsi défriché et cultivé en riz pluvial Toaka gasy: rhum locale fabrique avec la canne à sucre

Vavanjaka: un homme qui se charge de porte-parole au niveau de la communauté betsimisaraka Viha: type de végétation sur le sol marécageuse, plante à large feuille, qu’on appelle aussi l’oreille d’éléphant

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INTRODUCTION

Madagascar est l’un de pays en voie de développement qui se trouve dans le continent Afrique au sud du Sahara. Son taux de croissance figure parmi le plus faible du monde. La base de l’économie se réside essentiellement dans l’agriculture. Le manque de production dans le secteur agricole base de l’économie malgache constitue le problème fondamental de la croissance et son développement.

Notre travail de recherche est intitulé : « Système de production et pauvreté dans la commune rurale de Betsizaraina ». Cette recherche a pour objectif de mettre en exergue la relation entre la caractéristique des stratégies économiques mise en œuvre sur le système de production et ses influences sur la condition de vie des acteurs principales qui sont les agriculteurs et sur le développement de la zone. Notre étude a été réalisée dans la commune rurale de Betsizaraina, une commune rurale de la partie centre-est malgache dispose des potentialités agro-climatiques qui sont favorables au développement agricole mais la population de cette commune souffre de la pauvreté.

La commune rurale de Betsizaraina district de Mahanoro, sur le côte-est de Madagascar, est une commune récemment crée. La configuration de la commune dessine à peu près la lettre «T» italique, elle possède une superficie de 299 Km2 et les habitants sont au nombre de 22.409, soit une densité de 75 habitants par kilomètre carré. La commune est composée de douze (12) fokontany éparpillés aux alentours des points stratégiques comme par exemple les axes de communication ou les points de ressources de survie.

Fait partie des communes du district de Mahanoro, la commune se trouve à environ 270 km de la ville de Toamasina, chef-lieu de la Région Atsinanana, sur le littoral Est dans sa partie Sud, et à environ 280 km d'Antananarivo capital de Madagascar. Elle est limitée au Nord par la commune urbaine de Mahanoro et la commune rurale de Manjakandriana, au Sud par la commune rurale d’, à l'Est par l'Océan Indien et à l'Ouest par la commune rurale d’Ambinanidilana et d’Ankazotsifantatra. Les coordonnées géographiques sont comprises entre les longitudes Est 48°53'61''' et 48°81'09'' Est et les latitudes Sud 10°04'18'' et 19°85'37''.

Ce document est organisé en trois parties, le premier conduit sur le cadrage général de la recherche. Il va expliciter la compréhension du thème et la méthodologie et aussi la description physique et humaine de la commune rurale de Betsizaraina. Le deuxième se consacre les résultats

1 de recherche ; la pauvreté, la faiblesse de production et la faiblesse de revenu. Le dernier fait le bilan de cette étude car elle présente la synthèse et discussion. On termine cette partie par la suggestion pour améliorer la lutte contre la pauvreté et pour améliorer le système de production.

Carte 01: Situation géographique du district de Mahanoro

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Carte 02: Localisation de la commune rurale de Betsizaraina

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Carte 03: Carte administrative commune rurale Betsizaraina

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PREMIER PARTIE : CADRE GENERALE DE LA RECHERCHE

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CHAPITRE I : COMPRÉHENSION DU SUJET ET DE LA MÉTHODOLOGIE

I – 1. IDENTIFICATION DU THÈME

I – 1. 1. Contexte et problématique de la recherche I – 1. 1. 1. Contexte de l’agriculture et de la pauvreté

L'étude de l'économie rurale basée sur l'agriculture est importante dans un pays à forte population rurale et à faible développement industriel et du tourisme. Les pays en développement doivent identifier le système de production adéquat et focaliser les investissements dans les domaines porteurs d'impact positif en matière de sécurité alimentaire et de réduction de pauvreté. Les pays classés parmi les pays pauvres de la planète sont à forte prédominance rurale et à activité de production agricole. Le niveau d'industrialisation est insuffisant et la plupart de population vit en économie de subsistance. Ces pays sont situés dans l’hémisphère sud et dans la zone intertropicale comme l’Asie de mousson, le continent Sud-Américain et l’Afrique au Sud du Sahara.

Madagascar est encore un pays à vocation agricole, environ 78 % de la population vit encore en milieu rural. Malgré le développement de la culture d'exportation, la côte-est est classée parmi la zone la plus pauvre de Madagascar. En dépit de l'importance qu'elle revêt pour l'économie, la production agricole aussi bien pour les marchés intérieurs que pour l'exportation, est demeurée essentiellement sous-développée. La production agricole n'a pas suivi le rythme de l'accroissement démographique. La lenteur de l'augmentation de la production vivrière demeure des problèmes majeurs et constitue les principales causes de leur pauvreté et de leur insécurité alimentaire.

En outre, les indicateurs de pauvreté montrent que la proportion de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté a augmenté dans les pays sous-développés. Leurs moindres revenus ne leurs permettent pas de subvenir convenablement à tous les besoins fondamentaux. La capacité de production diminue et s’en appauvrit si aucune mesure ne doit être prise à toutes les instances de décision pour améliorer la productivité agricole. Les paysans pauvres sont devenus, par la suite, des acteurs dévastateurs de l'environnement par l'exploitation irrationnelle des ressources naturelles et par l'utilisation de système culturale qui ne suivent pas le développement de la technologie.

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I – 1. 1. 2. La problématique

Les petits exploitants agricoles produisent l'essentiel des denrées alimentaires dans les pays en développement. Cependant, d'une manière générale, ils sont beaucoup plus pauvres que la population pauvre des milieux urbains. Alors, notre hypothèse consiste ainsi à soutenir que la lutte contre la pauvreté en milieu rurale se repose essentiellement à l'amélioration de la productivité de système de production et la résilience de la population.

En effet, nous avons formulé notre problématique comme ci : « Dans quelles mesures le système de production constitue-t-elle un facteur de la pauvreté dans la commune rurale de Betsizaraina district de Mahanoro ? »

I – 1. 1. 3. Orientation de la recherche

L'étude du système de production agricole et de pauvreté se fait à échelles différentes. Le système de production est étudié à l'échelle de la localité (commune et village) et à l'échelle de l'exploitation. La pauvreté est étudiée par l’analyse de sécurité et de condition de vie de ménage en relation avec la disponibilité et l’accessibilité aux ressources, aux informations et formations et avec les stratégies de ménage.

L'étude à l'échelle de la localité détermine la disponibilité des facteurs qui favorisent le fonctionnement du système : les conditions naturelles et humaines, la disponibilité des ressources de production, de partenariats et les aléas potentiels qui peuvent provoquer des risques. A l'échelle de l'exploitation, on va consacrer l'étude de l'emplacement de parcelle, le type d'exploitation, la superficie cultivée ou non cultivée, l’organisation de travail, les techniques culturales, le rendement et la quantité de production, et la gestion des productions.

A l’échelle du ménage, celui-ci est caractérisé par le chef du ménage et ses composantes, ayant une stratégie de subsistance. Cette stratégie se manifeste par la diversification, l'intensification et l'extension des activités agricoles. Les paysans diversifient leurs activités telles les cultures permanentes ou annuelles, l’élevage, et des activités non agricoles. L’intensification permet l’augmentation de la production tout en réalisant des méthodes et actions efficaces au bon développement des plantes.

L’accès aux facteurs de productions permet de connaître le droit d’usage, les avantages particuliers pour ceux qui ont privilégiées. L’inégalité d’accès aux ressources jugé très important à la production peut créer des inégalités sur le niveau de vie. L’accès aux informations et formations

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permettent d'améliorer le niveau des connaissances, des aptitudes et des pratiques dans les activités agricoles.

I – 1. 2. La zone d'étude Nous avons choisi la commune rurale de Betsizaraina de district de Mahanoro de la région Atsinanana par rapport à sa spécificité, à sa représentativité par rapport au thème et aux facilités qu'elle offre pour la réalisation de la recherche.

I – 1. 2. 1. La représentativité de la zone

La commune rurale de Betsizaraina est représentative de l'espace vues à différentes échelles, que ce soit local, régional, national, et zonale. L'étude du cas de cette commune doit présenter un exemplaire de la situation du milieu rural des Communes du district de Mahanoro, des communes de la région Est de Madagascar ainsi que le milieu rural de la zone tropicale humide. Elle représente les caractéristiques du milieu physique et humain, les avantages et les contraintes subies par le système de production, et finalement les résultats et les conséquences du système productif.

I – 1. 2. 2. La spécificité de la zone

La Commune de Betsizaraina réponde aux spécificités relatives au thème de notre recherche, les relations entre système de production agricole et pauvreté. Les populations de la commune vivent en majorité de l’agriculture. Elle possède toutes les ressources naturelles, humaines qui sont favorables au développement du secteur agricole. Mais la population souffre, d'une manière durable, de l’insécurité alimentaire, du non satisfaction des besoins fondamentaux et de problème d’accès aux services sociaux de base.

En tant qu’activité principale des paysans, l'agriculture doit tenir son rôle de première source de l'alimentation et du revenu, or celle-ci ne montre pas la capacité d’offrir le bien-être des paysans. Force est de constater que la pauvreté persiste dans la commune rurale de Betsizaraina. Le système de production, la pauvreté et la commune rurale de Betsizaraina sont des phénomènes géographiques interdépendants. Cette dernière ne fait que représenter plus facilement le cas des communes de même ordre, tandis que les deux sont interactifs car l'un est à la fois cause et effet de l'autre.

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I – 1. 2. 3. Les avantages pour la recherche dans cette zone

La réalisation de la recherche dans la commune ne pose pas de problème de logistique ni de danger ni d'insécurité. La chose la plus importante est de mettre l'accent sur l’accès social et la facilité avec laquelle on peut gagner la confiance des gens. Le déplacement est facilité pour joindre tous les fokonany, en voiture ou à pied parce qu’elle s'étire sur la route reliant Mahanoro et Marolambo. On peut prendre le taxi-brousse jusqu'aux fokontany les plus éloignés. Les petits villages inaccessibles en voiture se trouvent à une heure de marche à pied de l’axe principale. D’ailleurs, la commune ne prouve pas de danger considérable en matière de sécurité physique. Enfin, notre travail dans le cadre d’un développement pendant quelques années, nous a permis de côtoyer cette zone et de préparer la prise de contact avec la population et d’éveiller l’intérêt des paysans de collaborer avec nous.

I– 1. 3. Objectifs de la recherche I – 1. 3. 1. Objectif principal

L'objectif principal à travers ce sujet est de comprendre le problème du secteur agricole sur les situations économique et sociale du milieu rural de Madagascar.

I – 1. 3. 2. Objectifs secondaires

Les objectifs secondaires consistent donc à :

1. Décrire le milieu agrobiologique, l'aspect humain, le niveau de développement économique et les opportunités sociales en étroite relation avec l'exploitation agricole et les systèmes de production ;

2. Mettre en évidence l'importance de l'organisation du fonctionnement, et des résultats économiques du système de production ;

3. Analyser le problème du système de production agricole : les principaux problèmes, les facteurs et les conséquences ;

4. Proposer des solutions pour résoudre l'insécurité alimentaire, la pauvreté et vulnérabilité économique qui frappent la population rurale.

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I – 2. PHASE DE LA RECHERCHE

I – 2. 1. Analyse bibliographique I – 2. 1. 1. Recherche documentaire

La recherche documentaire a constitué une composante essentielle et importante des procédés d'investigation utilisés. Les axes d'orientation théorique et méthodologique de l'analyse documentaire ont eu comme vecteurs disciplinaires : la géographie, l’agronomie, l’économie et la sociologie du développement. Elle a donc porté sur une littérature variée et permis de prendre conscience le degré de pertinence scientifique par rapport au contexte de l'étude. Enfin, cette catégorie de littérature est complétée par d'autres sources correspondant, essentiellement à des données statistiques.

Concernant de la zone d’étude, nous avons fait usage de deux types de données. Le premier type a été fourni par les services officiels, notamment les circonscriptions au niveau de la région et du district. Il porte sur le recensement agricole et la production agricole, la statistique de l’éducation et de la santé. Le deuxième type est les organismes de développement qui ont travaillé dans cette zone. Ces données sont considérées comme fiables parce qu’ils s’agissent de données de recensement, des rapports et procès-verbal. Ces unités statistiques, consignées dans les différents rapports annuels sont à considérer avec prudence.

I – 2. 1. 2. Les ouvrages sur lesquelles l'étude s'est basée

1- ANGLADETTE (André) et DESCAMPS (Louis), 1974, Problème et perspective de l'agriculture dans les pays tropicaux : Les conditions spécifiques de l'agriculture tropicale sont déterminées par les conditions agro climatologiques et les conditions humaines. Les agricultures tropicales traditionnelles sont caractérisées par les écosystèmes tropicaux, ses aspects techniques et le caractère socio-économique des communautés agraires. L'amélioration de l'agriculture rencontre des contraintes socio-économiques, de manque de motivation et limité par l'évolution des méthodes d'approche du milieu.

2- RAISON (Jean Pierre), 1994, Paysanneries malgaches dans la crise : Cet ouvrage démontre l'étude de système de production et des réponses paysannes dans la crise sur les trois zone d'étude : le Boina, le Vakinankaratra et l'Imerina. Face à cette crise générale, les paysans malgaches adoptent des stratégies dans le pratique agricole comme l'utilisation de procédé de la fertilisation, la culture de contre saison et l'utilisation de matériel de traction.

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3- INSTAT, 2002, Notes techniques sur la construction du profil de pauvreté 2001 et analyse de la dynamique de la pauvreté entre 1999-2001 : Ce livre synthétise les résultats de recherche concernant l'économie de l'agriculture et la pauvreté à Madagascar. Il fournit des éléments de références pour les actions de développement sur le terrain et notamment du secteur rural.

4- LAULANIE (Henri de), 2003, Le riz à Madagascar, un développement en dialogue avec les paysans : Il fait constat sur de multiple problème des paysans malgaches à travers de nombreux projets de formation agricole. Nous avons intérêt de baser notre étude sur les ouvrages qui ont fait l'analyse et le constat sur le problème de la production du riz à Madagascar et sur la côte Est malgache.

5- AUBERT (Sigrid), RAZAFIARISON (Serge) et BERTRAND(Alain), 2003, Déforestation et systèmes agraires à Madagascar, Les dynamiques des tavy sur la côte orientale : Le tavy, un système agraire de déforestation sur la côte orientale malgache, offre aux populations des avantages qui dépassent largement ceux d'autres pratiques culturales. Le tavy est un système de culture qui distingue la côte Est malgache.

6- NAMBENA (Jutta), 2004, Analyse de la subsistance dans un système de production en crise et identification participative de stratégie durable d'adaptation. Cas de Beforona, versant oriental de Madagascar : Cet auteur fait l'analyse du système de production dans la côte orientale malgache qui a de conformité physique et humaine à notre zone d'étude. Elle mette en exergue les composantes et l'efficacité de stratégie de subsistance des paysans, qui sont dominées par les activités agricoles et les activités liées à l'agriculture.

7-ANDRIANANTOANDRO (VoahiranaTantely), 2013, Structure familiales, organisation des activités et développement en milieu rural malgache : Les structures familiales des ménages malgaches constituent ainsi notre unité d’enquête et d'analyse dans notre travail. Dans l'observatoire d'Ambohimahasoa sur les Hauts Terres Centrales, elle analyse le contexte social et agraire dans lequel s’inscrit la vie socio-économique des paysans.

I – 2. 2. Utilisation du système d’information géographique (SIG) I – 2. 2. 1. Commentaire de l’image satellitaire de Google earth

Le google earth est un logiciel informatique qui permet de visualiser l’image de la terre. Il s'agit d'un logiciel connecté, à l'aide de l'internet, au satellite qui fournit des images et affiche les images des dates différents. Plusieurs informations géographiques sont exploitables grâce à ces

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logiciels. Le google earth permet de visualiser et interpréter les images satellites à des échelles plus grande. On peut comparer aussi l'évolution du territoire à l'aide des images d'un même lieu et de différentes dates. On peut observer à partir des images les agglomérations, l'espace agricole, les cours d'eau, les couvertures végétales, l'organisation de l'espace, et les infrastructures. Les images satellitaires ont la capacité de faciliter la compréhension des phénomènes.

I – 2. 2. 2. Modes d'occupation du sol

Photo 01 : Image satellite du paysage agraire d'Ampasimbola

Source: google earth, Aout 2015

Légende :

A1 : Habitat au village B3 : Giroflier C3 : Foret A2 : Infrastructures sociales B4 : Rizière de bas fond D1 : Cours d'eau A3 : Habitat dans le champ B5 : Canne à sucre D2 : Route B1 : Caféier et arbres fruitiers C1 : Savoka D3 : Piste B2 : Tavy C2 : Sol nu D4 : Sentier

I – 2. 2. 3. Recherche des documents cartographiques disponibles

Les documents cartographiques de base sont des cartes disponibles et accessibles à la cartothèque du Département de la Géographie à l'Université d’Antananarivvo et ceux de l’institut

12 de la cartographie de Madagascar ou FTM à Antananarivo. Les cartes disponibles reflètent la situation au niveau national, régional et local. Les cartes de Madagascar sont des cartes thématiques de grande échelle (E:1/1 000 000) comme la carte administrative, la carte des régions naturelles, la carte géomorphologique, la carte géologique, la carte routière et la carte économique.

Au niveau régional et local, trois types de carte sont disponibles et qui reflètent les situations. les cartes de découpage administratif à l'échelle régionale, régionale et communale qui ont permis de délimiter géographiquement la zone d'étude, d'apprécier son étendue, d'identifier les localités et de comparer la zone d’étude par rapport aux autres. Ils représentent la route et piste, les villages, les cours d'eau, la végétation et la culture. Ces cartes sont de l’échelle variable : carte à échelle de 1/500 000 représente la situation dans l’étendue de district de Mahanoro et la partie des districts voisins. Le carte à échelle 1/100 000 montre en détail la situation à l'échelle de fokontany et de la commune. On utilise quatre portions de carte (T49, T50, S49 et S50) pour couvrir la zone d'étude.

I – 3. SORTIES SUR LE TERRAIN

I – 3. 1. Enquêtes I – 3. 1. 1. Méthode d’enquêtes

Nous avons adoptés de méthode qualitative et de méthode quantitative car les données recherchées sont de natures différentes.

La méthode qualitative permet d’appréhender la perception de la communauté envers le sujet à discuter. Elle est intéressante pour cette étude en raison de la nature du problème à considérer. Il est question d’envisager la mise en relation logique des variables qui seront retenus en fonction des catégories de données d’analyse. De la sorte, il est possible de tenter une reproduction logique du diagramme des interactions entre les données sociales et les données économiques collectées. Il est important de pouvoir procéder à la vérification du degré de correspondance entre les hypothèses de travail avancées et la situation socio-économiques réelle que reproduisent les résultats de l’analyse de données.

La méthode quantitative permet de déchiffrer les informations que le chercheur veut approfondir. Elle intéresse cette recherche dans la mesure où il s’agit d’étudier des données quantifiables et mesurables, après leur traitement statistique à caractère généralisable. Il faut aborder le processus d’échantillonnage et l'élaboration de l'outil de collecte.

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I – 3. 1. 2. Échantillonnage

L'échantillonnage est un processus caractérisé par un ensemble d'opérations servant à sélectionner un échantillon à partir d'une population donnée sur lequel s'appuieront les tests statistiques. La population d'étude est constituée des ménages pratiquants l'exploitation agricole familiale de la zone d'étude. La situation économique et les conditions de vie de ménages constituent les caractéristiques précises des populations ayant une relation avec les objectifs de l’enquête. Un échantillon est destiné à fournir des informations qu'on pourrait généraliser à la population d'origine. L’enquête est effectuée sur les 120 ménages composés des catégories de producteurs pauvres, moyens et riches. Cet échantillonnage représente plus de 5% des ménages des sites d’observation.

I – 3. 1. 3. Élaboration de l’outil de collecte de données

Pour une enquête quantitative il faut concevoir un outil de collecte standard permettant de collecter les données. Des séries de question élaborées dans un questionnaire pour adresser aux sujets concernés par la recherche en cours. Les questionnaires ont pour objectifs d'obtenir des informations précises sur un thème particulier, comparer des informations, décrire une population et de vérifier une hypothèse en traduisant les objectifs de la recherche en question permettant de la confirmer ou de l'infirmer. C'est donc ce document qui nous a permis de collecter les données auprès des ménages.

I – 3. 1. 4. Approches d’enquêtes

L'approche d’enquête à laquelle nous avons eu recours est celle des entretiens. Plusieurs outils ont été utilisés : l'observation direct, la réunion, le focus groupe, l'interview semi-structure et l’enquête auprès de ménage.

L'observation directe a permis d'obtenir des informations visuelles, il porte sur les éléments naturels, l’état des infrastructures existantes, les hommes et la société, les activités économiques, les cultures et les produits. Les différentes réunions permettent d’accueillir des données qualitatives. Il s'agit de réunion communautaire au niveau du village, ou de réunion avec les acteurs de développement. Le focus groupe a été au niveau de groupe d’hommes, de femmes, de jeunes, au nombre de 8 à 12 personnes. Il a permis d’obtenir des informations et de compréhension des gens sur la situation globale et l'ampleur d'un phénomène au niveau local. Et l’enquête au niveau du ménage concrétise le fond du problème.

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L’interview semi-structurée a été affectée avec les différentes personnes ressources afin de collecter les informations relatives aux perceptions. Les personnes ressources peuvent être de chef de service, des élus (chef de fokontany, maire et conseiller communal), les autorités religieuses et traditionnelles (tangalamena ou catéchiste), les fonctionnaires (sage-femme, directeur d’école et enseignants), les animateurs communautaires, les opérateurs économiques et les ONG (dirigeant et technicien).

I – 3. 2. Les sites d'observation I – 3. 2. 1. Choix des sites

La collecte sera réalisée dans six fokontany sélectionnés parmi les douze de la commune. Ces sites ont été choisis afin d'apporter un éclairage sur la relation de système de production et la pauvreté en milieu rural. Ces sites ont donc une vocation de représentativité de l'ensemble de la région parce qu'on peut décrire et comparer la disponibilité et l'accessibilité aux ressources. Des variables ont été étudiés dans ces villages pour justifier la différence entre la diversification et l'intensification des activités de productions et la satisfaction des besoins. On cherche à démontrer la différence entre le niveau d’accès aux ressources de productions et la taille de l'exploitation. On cherche aussi à mettre en lumière la différence entre l’accès à l'information et formation en agriculture et la productivité de travail agricole.

I – 3. 2. 2. Dispositifs

Les dispositifs d’observation sur le site d’étude sont les éléments du milieu naturel, de l’homme et l’habitat, des infrastructures, des activités économiques et leurs champs de cultures. On peut scinder la commune en trois secteurs à savoir ceux qui ont le site colinéaire, ceux qui sont dans la vallée du fleuve Mangoro et ceux qui sont dans la plaine. Le secteur colinéaire est caractérisé par de sol ferralitique, de la couverture végétale dominée par le savoka, de système de culture basé sur la riziculture itinérante sur brûlis, et l'éloignement du centre de marché. Le secteur intermédiaire de la vallée du Mangoro est caractérisé par le sol alluvionnaire, la végétation savoka, le système de culture basé sur le brûlis et le sol occupé par la culture de plantation et de fruits. Enfin, le secteur de la plaine, la surface est occupée en grande partie par la riziculture de submersion.

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Tableau 01: Les sites d’observation

N° Sites Zonage Population Ménage Enquêtés Taux (%) 1 Betsizaraina Plaine 6 430 919 20 02,18 2 Tsangambato Plaine 718 103 20 19,50 3 Betamotamo Vallée du Mangoro 1 311 187 20 10,68 4 Tratramarina Vallée du Mangoro 758 108 20 18,47 5 Ambodivoangy Colline 919 131 20 15,23 6 Ampasimbola Colline 6 114 873 20 02,29 Total 16 250 2 321 120 05,02 Source : Auteur

I – 3. 2. 3. Croquis de localisation

Carte 04: Carte montrant les sites d'observation

I – 3. 3. Dépouillement, traitement et analyse des données Les données recueillies font l’objet d’une saisie informatique. Nous avons traité d'une manière différente les données quantitatives et les données qualitatives. Les données quantitatives sont relatives aux effectifs de population, à la superficie des terroirs et au volume de productions.

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Les données quantitatives sont traitées par l'utilisation de la statistique descriptive. La méthode statistique consiste à calculer mathématiquement la répartition et la dispersion, la fréquence, la moyenne, la médiane et l’écart type des variables à analyser. Il permet aussi la construction de tableaux et graphiques avec l’aide de l’outil informatique. L'objectif est de jauger l’ampleur des situations inventoriées dans leur généralité et de mesurer les phénomènes observés d’une manière statistique. Il est question en effet à ce niveau de s’intéresser aux détails significatifs des diverses situations. Cette méthode est la seule qui puisse paraître fiable et représentative puisqu’elle envisage l’analyse d’un point de vue qualitatif.

Dans un contexte de l'économie géographique, une analyse spatiale des informations a été effectuée. La cartographie est un outil géographique qui permet de décrire, situer et analyser un phénomène, un objet sur un support cartographique. La cartographie permet de visualiser et analyser spatialement les données. Nous avons mis à contribution les méthodes de cartographie assistée par ordinateur. Cette étape nous a permis d’élaborer des cartes thématiques sur la répartition spatiale des variables. Cet exercice contribue à assurer une meilleure lisibilité des informations sur l’espace.

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CHAPITRE II : DESCRIPTION DU CADRE PHYSIQUE ET HUMAIN DE LA COMMUNE RURALE DE BETSIZARAINA

Des phénomènes qui caractérisent la commune rurale de Bestizaraina. Ce sont la richesse du milieu naturel qui est propice aux activités agricoles et le dynamisme de l’homme et la société ainsi que la pauvreté économique.

II – 1. MILIEU NATUREL PROPICE AUX ACTIVITES AGRICOLES

II – 1. 1. Étude du relief II – 1. 1. 1. Le contexte topographique

Le versant indien de Madagascar, au niveau de la côte centre-est présente une allure de gradin : la première est une zone de haute montagne, prolongement des Hautes Terres Centrales, formées dans de matériaux du socle. Ce sont des reliefs dérivés affectés par des mouvements tectoniques qui se succèdent depuis l'époque précambrienne jusqu’aux périodes récentes. La deuxième forme une zone de basses collines et de vastes plaines.

Catre 05: Carte de l’altitude et des réseaux hydrographiques de la commune de Betsizaraina

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Les basses collines dont les altitudes peuvent atteindre plus de 300 mètres, forme 75 % de la zone. Elles sont séparées par un réseau de vallées. Elles s’étagent depuis la côte vers l’intérieur, par paliers successifs correspondant à des failles. Elles se caractérisent par une série d’axes orographiques de direction Nord à Nord-est. Cette morphologie particulière est due à l’existence d’une armature très dense de dykes doléritiques, continus sur plusieurs dizaines de kilomètres.

La zone côtière comprend les plaines littorales avec une altitude dépassant rarement 50m d’altitude. Cette région basse est ainsi composée, en alternance d'étendues marécageuses et de lagunes qui forment un chapelet et qui ont contribué à l’aménagement du Canal des Pangalanes. La plaine alluviale se trouve le long des grandes vallées constituées par la terrasse et la berge du fleuve Mangoro. La plaine dunaire se trouve entre la plage et les lagunes de l’intérieur. La plaine marécageuse se trouve entre la basse colline et les lagunes, elle occupe la zone de très basse altitude.

II – 1. 1. 2. La structure géologique

L'étude géologique de la région nous permet de savoir les différents types de roches qui s'y trouvent, de connaître leur nature, leur disposition, leur âge, leur extension leur cohérence et leur résistance. Le relief collinaire est formé sur un socle cristallin qui est constitué de roche plus ancienne du précambrienne. Mais des roches sédimentaires récentes forment les bas-fonds. Des intrusions volcaniques, des sédimentations datant depuis le crétacé supérieur et moyen, influence la lithologie, la stratigraphie de l'ensemble.

Les socles précambriens sont de roche métamorphique à prépondérance de roche amphibiolitiques, de péridolitites, de gneiss, micaschistes et de schistes verts. Ce socle se caractérise par des séries de métamorphismes et de zones de discordances en graphites de roches migmatites amphiboliques. Ces sont de roches plutôt riches en Fer, Magnésium et Calcium. Composées en majorité de roches basiques amphibolites, il occupe les grandes axes synclinaux souvent encadré par les reliefs granitiques du système du graphites à roches plus acides. On assiste en premier lieu à l'existence de fort impact de l'érosion dans la région. Puis, la plupart de roches métamorphiques du socle montrent une disposition stratoïde hérités des plissements orogéniques. Cet ensemble pétrographique est recouvert de coulée de basaltes et de dacites qui reposent sur un socle ancien.

La séparation définitive de Madagascar du continent Gondwana a occasionné des fracturations du socle précambrien ayant permis la monté de grande quantité des basaltes. Ces basaltes crétacés forment des plateaux parallèles au littoral, large de 10 à 30 km et à moins de 200

19 m d’altitude. Ils sont bordés soit par des complexes dunaires flandriens, soit par des formations gréseuses du crétacé supérieur qui les recouvrent en partie. Les éruptions récentes basiques sont caractérisées par la prédominance des basaltes. Ils sont particulièrement sensibles à l'érosion due à leur porosité. Cette roche se présente sous forme de roche grisâtre à phénocristaux de feldspath engendrant une formation latéritique de couleur ocre. Il est sensible à l'altération et engendre la formation d’un relief uniforme de basse altitude.

Carte 06: Carte géologique de la commune rurale de Betsizaraina

Les roches sédimentaires sont d’alluvions, de sables, de dunes vives, de grès peu solidifiés, bordant la côte Est et caractérisées par la sédimentation du crétacé supérieur et la formation récente. Le crétacé supérieur forme une bande discontinue et étroite inférieur à 15 km à l’arrière des cordons littoraux. Elles peuvent être aussi caractérisées par des buttes d’argiles gréseuses, parfois en chapelets de petites collines résiduelles ou isolées dans les zones marécageuses, accentuées de forte latéralisation suivi d'une puissante attaque d'érosion. Les formations récentes sont les dépôts sédimentaires qui sont essentiellement constitués par le système dunaire flandrien. Ces dunes sont de sable blanc omniprésent qui borde la côte. Ils montrent la forme des cordons parallèles séparés par des sillons hydromorphes ou inondés. Les cordons isolent, à l’arrière, des lagunes allongées alimenté par l’arrivée du fleuve et des petits cours d’eau.

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II – 1. 2. Marque de l'humidité II – 1. 2. 1. Le climat tropical humide

Le climat de la région est du type tropical chaud et humide avec une forte pluviométrie qui atteint jusqu'à 3000 mm par an. Cette humidité du climat est due à la masse d'air maritime chaude et humide, la forte précipitation et le passage fréquent de la perturbation cyclonique. La véritable saison sèche est quasi-inexistante presque toute l'année. Le mois d'octobre est le mois le plus sec de l'année, mais on peut observer que la précipitation recueille atteint encore une moyenne de 20 à 100 mm de précipitation. Il est donc affirmatif que dans la région il n'existe pas de véritable sécheresse.

La température de la commune est chaude, la moyenne annuelle est de 24°C, la moyenne des maxima du mois la plus chaude est de 33°C et celle des minima se situe entre 16°C. Généralement, les plus fortes chaleurs sont enregistrées entre le mois de décembre à février et la plus chaude se situe au mois de février tandis que le mois le plus froid est le mois d’Août. La forte chaleur de la région s'explique par la forte radiation solaire due à la verticalité de rayon d'incidence, la basse altitude et la capacité de stockage de chaleur de l'océan.

Figure 01 : Diagramme ombro-thermique de la station météorologique de Mahanoro

Diagramme ombro-thermique de la station météorologique de Mahanoro

400

350

300

250

200

150

100

50

0 Jan Fév Mar Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc

Pluviometrie menszuelle (mm) Temperature moyenne mensuelle (°C)

Source : Service de la Météorologique Antananarivo, 2015

Le vent d'Est ou Alizé prédomine dans la partie Est et côtière en toutes saisons. L'Océan indien présente en toutes saisons des températures de surface élevées (24°C), la mer s'évapore, les vents se chargent de chaleur et d'humidité. Pendant la période de juin à septembre, l'Alizé apporte une humidité constante et abondante. Ce vent véhicule l'air humide qui, lorsqu'elles rencontrent un

21 relief suffisamment élevé, se refroidissent par élévation et provoquent des précipitations sur le versant au vent. Durant la période chaude, de novembre à avril, l'Alizé est moins fort et plus irrégulier, il est renforcé par une brise locale qui souffle de la mer vers l'intérieur des terres.

Les cyclones, formés dans l’Océan indien, peuvent être très dévastateurs et frapper très fort la région. Sur 18 cyclones célèbres à Madagascar entre 1985 et 2000, 9 ont touché le district de Mahanoro et la commune de Betsizaraina n'a jamais presque été épargnée. Les années 1994 et 2000 ont été les plus concernées, tandis que chaque année, les mois de janvier à mars sont les mois à risque.

II – 1. 2. 2. La forte densité du réseau hydrographique

Quant au réseau hydrographique, la commune en connaît une forte densité. Le Mangoro le principal cours d’eau de la côte Est, des rivières côtières, des lagunes et le canal de Pangalane enrichissent le réseau hydrographique.

Le fleuve Mangoro est le cours d'eau principale du district de Mahanoro. Il prend sa source dans la région Alaotra. La superficie du bassin versant de Mangoro est de 17 175 Km². Dans sa partie aval, la direction est d’Ouest en Est, perpendiculaire à la côte pour se déverser dans l'océan indien. Il est en grande partie non navigable, coupé de chutes et de rapides dangereuses. Le cours devient navigable où la profondeur permet l'utilisation de moyen de transport pour évacuer les produits agricoles et les marchandises.

Les rivières qui drainent cette commune sont multiples. On peut citer au nord du fleuve Mangoro, la rivière Iango, Sahanary et Ivolo et au sud de ce fleuve on a la rivière Vatoety, Lohotra, Imerine et Sahave. Elles sont relativement courtes et se distinguent par des pentes très fortes dans les cours supérieurs et très faibles dans les cours inférieurs. Enfin elles se jettent dans le fleuve, les lacs et dans les lagunes.

Résultant de l'affaiblissement de fleuve à l'embouchure, les lacs et les lagunes se sont formés sur les plaines littorales. Les lagunes retrouvées ici sont des plans d'eau littoraux, séparés par le cordon littoral et en communication avec le milieu marin par un grau. Le caractère temporaire ou permanent de ses échanges avec la mer confère le caractère saumâtre. On peut évoquer principalement la lagune d'Antantamamy, d'Andranolava, et de Salehy-be.

Le canal des Pangalanes est une voie d’eau artificielle qui relie les lacs, lagunes et cours d'eau qui bordent la côte orientale de Madagascar. C'est Gallieni qui entreprit sa construction pendant la colonisation pour créer un axe reliant le nord et le sud du pays, dans un but commercial

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et d'échanges. Ce canal mesure 666 km, relie les différentes lagunes entre Toamasina et Farafangana. Il est utilisé comme voie de communication raccordant les principaux ports entre ces deux points extrêmes. De plus ce canal pouvait permettre une navigation plus facile et plus sure que la navigation sur l'Océan Indien.

II – 1. 3. Sol peu fertile et végétation appauvrie par l'homme II – 1. 3. 1. Les différents types des sols

On y rencontre surtout des sols ferralitiques moins fertiles sur les versants et les sommets des collines. Sur la berge se trouvent les sols alluvionnaires, sur les bas-fonds se concentrent les sols hydromorphes et des sols sableux sur la plaine de cordon littorale.

Ces régions présentent des sols évolués de type ferralitique. Il s'agit des sols rouges et des sols jaunes sur rouges, caractéristiques des régions chaudes et humides. L'altération chimique du substrat géologique est très poussée et entraîne une importante épaisseur du sol. Ces sols présentent tous les degrés d'évolution, depuis les sols jaunes sur horizon rouge sous forêt primaire et dégradée aux sols rouges sous les formations déforestées. Ils sont généralement acides avec des degrés de fertilité variables, et ils sont très sensibles à l'érosion et à la dégradation. Protégés de l'érosion et mis en valeur par l'apport de fumier, d'engrais ou d'amendement, ils peuvent être favorables à certaines cultures tropicales.

Le sol d’alluvion fluviale se rencontre dans les zones basses, les plaines et les vallées. Ce type du sol est composé d’alluvion légère, micacées, résultat de l’érosion des sols des Hautes Terres cristallines. L’alluvionnement du domaine sédimentaire et l’exhaussement du lit fluvial arrive à construire des plaines de forme bombé où se juxtaposent plusieurs éléments morphologique : les bourrelets de berge, les vallées alluviales et les zones basses marécageuses. Le complexe pédologique se trouve en évolution constante par l’apport répété des éléments fertilisants emportés par les crues. Des limons en suspension, les eaux fluviales contiennent de substance minérale et organique dissoute.

Les sols hydromorphes sont des sols dont la formation est liée à un excès d'eau, permanent ou temporaire. L'horizon humifère repose sur des horizons argileux et sableux dont la teneur en matière organique, plus ou moins décomposée, est variable. Ces sols hydromorphes sont en général propices à la riziculture s'il y a une bonne maîtrise de l'eau. On trouve aussi de sols tourbeux qui sont plus acides et moins riches en éléments organiques. Ils se rencontrent en particulier dans les basses plaines côtières alluviales. Ils prédominent les zones mal drainées dans les basses plaines alluviales du littoral où ils sont parfois en association avec des sols salins.

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Enfin, les sols sableux sont des sols jeunes formés par l’accumulation de sable marin. Ces sols sont peu évoluées et très pauvres en matière organique. Ils présentent déjà les débuts de pédogenèse et renferment une quantité de matière organique assez importante. On rencontre ce type du sol sur la plaine littorale de la côte Est, les sols sableux peuvent évoluer d'apport marin et se prêtent à l'installation des cocoteraies.

II – 1. 3. 2. La formation végétale dégradée par l’action de l’homme

La formation végétale la plus dominante est le savoka. Il couvre la majeure partie de la commune. La zone d'étude ne possède pas suffisamment de forêts. Elle ne dispose que quelques lambeaux forestiers éparpillés dans la partie colinéaire et sur les littorales. La forêt est en recul malgré l’exploitation forestière. Dans cette zone 138 ha de forêts sont recensées dont les principales se trouvent dans le fokontany de Tratramarina, Ampasimbola et Tsangambato. Les essences les plus fréquemment rencontrées sont : Hintsina, Voapaka, Nanto, Kijy, Varongy, Rotra, Palissandre, Ramy, etc. En ce moment, ces forêts sont en train de se disparaître à cause de la culture sur brûlis et de l’exploitation forestière.

Les forets secondaires dite savoka abritent des plantes typiques telles que: Bambou, Albizzia lebbeck (bonara), Albizzia sp, Aframomum angustifolium (longoza), Canna, Indicasp (ambaradeda), Psidiumcattleyanum (goyave de chine), Ravenala madagascariensis, Harongana madagascariensis (harongana), Radriaka, Dingadingana, Mazambody, de fougère et des touffes d'herbes qui laisse découvrir une partie du sol sur les moyennes et basses collines. En sommet de la colline se tient une colonie d'arbre de quinquinas, le reste de la végétation secondaire environnante laisse peu à peu place aux plantes vivrières et les cultures de rente. Plus bas dans les vallons se distinguent les bambous en forme de crosses et dans les vallées marécageuse prévalent les colonies des végétations qui sont adaptée à l’excès d’eau.

Les formations végétales plantées par l’homme constituent aussi la couverture végétale sur ce milieu. Parmi cette anthropisation humaine se présente le reboisement, les cultures et les pépinières. La commune possède de pépinière de cultures de rentes qui ont jadis créées par un projet mais qui, après le retrait de ce dernier, appartient actuellement à des particuliers. Pour ce qui est de reboisement, il y a de reboisement d’eucalyptus ou d’acacias à coté de champ de culture. Ces essences poussent très vite pour répondre aux besoins en bois et ils sont ainsi plus résistants à l’action des feux de brousse.

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Carte 07: Carte de l’occupation du sol de la commune rurale de Betsizaraina

II – 2. DYNAMISME DE L’HOMME ET DE LA SOCIETE

II – 2. 1. La spécificité démographique II – 2. 1. 1.Effectif et densité, répartition et composition

La population totale de la commune de Betsizaraina compte aux environs de 22.409 habitants. La densité de population de la commune est de 74,95 hab/km² avec une forte concentration de la population marquée dans deux fokontany : Betsizaraina et Ampasimbola. On peut parler d'une tendance à une macrocéphalie due à leur rôle de centre administratif. Ces villages ont une vocation aux activités de l'agriculture et du commerce, mais ils concentrent aussi des infrastructures sociales et économiques. En plus, Ampasimbola est étendu de vingt (20) hameaux dispersée dans l’espace très vaste. Les quatre fokontany représentant le plus petit nombre d'habitant se trouvent à l’arrière-pays et sur le littoral. Les fokontany les moins peuplés, Ambinaiango et Tratramarina sont liés à l'éloignement des voies de communication. Tsangambato et Salehy sont de village à vocation de pêche et d'artisanat. Seuls les hommes adroits dans ces activités s'y installent.

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Carte 08: Carte de répartition de la population dans la commune de Betsizaraina

La population est composée majoritairement de l'ethnie betsimisaraka. Le Betsimisaraka du sud de la province de Toamasina est considéré comme de population autochtone. Il a les traits communs originaux comme la structure politique, le dialecte, les coutumes, les traditions, le sacré, l'économie et l'art des anciens. Mais l’échange avec les autres clans et le contact avec les autres civilisations, au cours de son histoire, entraîne indiscutablement la modification de certains traits.

L’arrivée des immigrants chinois et arabes entraîne des métissages significatifs avec cette ethnie. D’autres migrants nationaux, comme les Antemoro, Merina, Betsileo et Antandroy, sont venus vivre ensemble aussi avec elle et constituent 17% de la population. De génération en génération, ces anciens migrants se sont multipliés et devenus autochtone permanent jusqu’à l’heure actuelle.

II – 2. 1. 2. La croissance de la population

Le nombre d’habitants ne cesse de s’accroître pendant les 3 dernières années. Cela est dû à la forte natalité et la diminution de la mortalité, résultat de l’accès aux soins médicaux comme la vaccination, l'utilisation des médicaments, l’accouchement au centre de santé et l’utilisation de

26 méthode préventive aux maladies. La forte natalité s'explique aussi par le maintien du taux élevé de la fécondité.

Dans la plupart des cas, une femme Betsimisaraka peut avoir en moyenne cinq enfants dans sa vie. L’âge de femme au premier accouchement est plus jeune, à partir de quinze ans. Cela est favorisé par l'abandon précoce de la scolarisation, l’entrée prématurée au mariage traditionnel et la prolifération du phénomène de bal en milieu rural. En plus la méconnaissance ou l’incapacité des paysans dans la pratique de la méthode de planification familiale entraîne aussi la forte fécondité.

Le Betsimisaraka opte l'esprit nataliste puisque pour eux le fait d’obtenir plusieurs enfants présente un signe de richesse. Dans le foyer parental, les enfants constituent un facteur de production et plus tard, un recours à la vieillesse. Ces mentalités constituent également les causes de ce grand nombre d’enfants pour chaque famille.

II – 2. 1. 3. Déplacement de la population

En ce moment, le déplacement de la population est faible, le départ est devenu minime car la population de la commune se déplace rarement en dehors de son territoire. La plupart d’entre eux a pour habitude d’aller dans les districts voisins pour la raison de travail, d’affaire administrative et familiale. Par ailleurs, quelques-unes d’entre elles quittent quand même le district pour de multiples raisons tels que les mariages, la recherche d’emplois plus rémunérant et la poursuite des études en niveau supérieur.

Or les habitants des régions riveraines ont la tendance à venir dans la commune de Betsizaraina pour y chercher la terre agricole. Les plus concernés sont les immigrants de la Haute Terre Centrale (Betsileo et Merina) essentiellement travailleurs de terrain rizicole et exploitant forestiers tandis que les autres sont venus pour le commerce. On y trouve aussi d'autres ethnies qui viennent compléter la population locale comme les fonctionnaires venant de la province d'Antananarivo et de Toamasina, affectés dans le service de l'éducation et de la santé. On observe aussi des français qui sont installés dans cette zone pour les activités agricoles de rente et pour le site naturel et balnéaire, souvent mariés à des femmes Betsimisaraka pour s'acquérir de la terre.

II – 2. 1. 4. Structure de la population

Les habitants de la commune sont constitués par la forte représentativité des jeunes. L’effectif par groupe d’âge montre la caractéristique d’une population à majorité jeune : 14% de la population sont des enfants (0 à 5 ans), 39% sont des jeunes d’âge scolaire (6 à 17 ans), les 4,3% sont des vieillards (plus de 60 ans). Le reste représente la classe active dont les adultes (18 à 60

27 ans), qui sont en plus grand nombre, soit 42% de la population totale. Donc 97.5% sont moins de 60 ans et la majorité de la population sont de 18 à 60 ans. On peut dire qu'on a ici une population relativement jeune, typique des pays en développement.

Concernant la répartition par sexe, la population a connu un taux de féminité plus élevé. Quarante-sept pour cent (47,15%) de la population totale sont des hommes tandis que 52,85% sont des femmes. Le nombre des femmes est plus élevé par rapport à celui des hommes. Au total, le nombre des femmes s’élève à 11.414 tandis que celui des hommes à 10.995. L'écart entre ces deux chiffres est de 419, c'est à dire il y a beaucoup des foyers dirigés par des femmes seules.

Concernant la structure par niveau d'instruction du chef de famille, la majorité (47,6 %,) de la population est sans instruction, 36,5 % sont de niveau primaire, 14,3 % sont de niveau secondaire et 1,6 % sont de niveau universitaire. La majorité de chef de ménage est analphabète, c'est à dire ils ne savent pas lire ni écrire. Quant au niveau primaire, il se peut que la connaissance aille se réduire à l'analphabétisme vu le non utilisation de l'écriture par les paysans. Cette situation de fort analphabétisme constitue un handicap au développement de la région.

II – 2. 2. Société betsimisaraka en lente évolution II – 2. 2. 1. Communauté dirigé par l’institution traditionnelle et administrative

Deux institutions font office dans les fokontany de la commune, l'institution administrative dirigée par le chef de fokontany et l'institution traditionnelle dirigée par le Tangalamena. Le chef de fokontany est chargé de la gestion des affaires internes et administratives du village et de la résolution des conflits entre ses habitants. Il représente l’État et peut faire réunir la communauté à tout instant. Le chef de fokontany a pour adjoint le chef fokonolona puisqu’il est chargé d’aider celui-ci dans son entreprise. En d’autres termes, il a la fonction d’aider et de faciliter le travail du chef fokontany dans l’administration et la surveillance du fokontany. Ainsi le gardiennage du village est assuré par des jeunes hommes désignés par la communauté pour accueillir et accompagner les visiteurs de passage au village.

Les Tangalamena sont les plus hautes personnalités au sein d’une société traditionnelle. Ce sont à la fois des leaders respectés, des conseillers notoires et des prêtres qui peuvent entrer en communication avec dieu et les ancêtres lors des rites festifs ou funéraires. Étant des personnalités de taille, ils ne s’expriment jamais directement devant la communauté. Ils communiquent seulement leurs propos aux Vavan-jaka qui sont chargés de les transmettre aux clans ou à la communauté entière. Outre cette responsabilité de porte-parole, il leur aussi attribue le rôle de prononcer les discours pendant les événements et festivités qui se déroulent dans le fokontany.

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II – 2. 2. 2. Importance de la relation sociale

Dans la société Betsimisaraka, le système de valeur traditionnelle, le fihavanana, est à la base des relations sociales. Il s'agit d'un système de solidarité au sein des communautés villageoises. Le paysan de cette région a le sentiment d’appartenance aux groupes sociaux qu’ils appartiennent entre autres l’ethnie Betsimisaraka, la communauté villageoise et la dynastie lignagère. Au niveau des villages, l'ensemble de la communauté possède un pouvoir de délibération et de décision à l'égard de tout ce qui concerne la vie de la communauté. Il gère l'accès à la terre au sein de l'espace non approprié individuellement, il résout les conflits éventuels et il organise les travaux d'intérêt collectif.

Le lignage étendu regroupe tous les descendants d'un ancêtre commun. Aujourd'hui, deux individus se considèrent de même lignage car ils ont un ascendant commun. Les individus se sont repliés sur leur groupe étroit de descendants. La famille étendue de caractère patriarcal regroupe toutes les personnes qui ont un lien de parenté, d'adoption ou d'alliance autour d'un chef de famille, le représentant vivant de l'ancêtre. Le chef de famille gère le patrimoine familial, il veille au respect des volontés des ancêtres et des devoirs envers eux. L'appartenance au lignage et la référence aux ancêtres patrilinéaires communs sont des valeurs importantes pour la cohésion de la famille.

Le fihavanana implique une solidarité matérielle, affective, morale, intellectuelle entre les personnes unies par lui et contribue au maintien de la cohésion du groupe. Au niveau matériel, la solidarité se manifeste en particulier par l'entraide dans le travail. Les villageois s'aident de façon réciproque ou non et la personne aidée offre toujours une contrepartie en nature, repas et boissons alcoolisées, dont la quantité et la qualité varient suivant le type de travaux. Dans le cas de gros travaux, un individu peut faire appel à l'aide de l'ensemble de la communauté.

II – 2. 2. 3. Les obligations dans la société

Outre les croyances en un Dieu créateur et le culte des ancêtres, l'univers villageois est peuplé d'êtres magiques (les bons et mauvais esprits). Les fady sont des interdits locaux qui jouent beaucoup d'importance dans la vie sociale. Ils ont des origines religieuses ou ancestrales et sont suivis par tous, même ceux qui rejettent le culte des ancêtres ou les croyances traditionnelles. Certains fady sont généralisés, le plus important étant l'interdiction d'effectuer des travaux rizicoles le mardi et le jeudi (les jours fady) et quelquefois aussi le dimanche.

Les villageois croient au culte des ancêtres qui intervient dans la vie de tous les jours. Les ancêtres sont évoqués, par exemple, pour implorer une guérison ou une bonne récolte. Le Tangalamena est l'intermédiaire entre le monde des vivants et celui des ancêtres. Il intervient dans

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les cérémonies pour demander la bénédiction et remercier les ancêtres pour une bonne récolte. Les cérémonies sont l'occasion de fêtes réunissant les membres des lignages du village, un zébu y est sacrifié. Si la cérémonie est importante, des offrandes sont faites aux ancêtres.

II – 2. 3. Forte intervention des acteurs de développement On considère comme acteurs de développement toutes les institutions qui sont intervenues pour développer la population de la commune. Ils sont composés des services techniques déconcentres de l’État malgache, les organisations non gouvernementales, les institutions religieuses et les opérateurs privées.

II – 2. 3. 1. Les services techniques déconcentrés

Les moindres services techniques qui sont disponibles et accessibles pour la commune de Betsizaraina sont ceux qui existent au niveau du fokontany, du chef-lieu de la commune et au niveau du chef-lieu du district. Ceux qui sont au niveau national ou régional sont inaccessibles pour les pauvres paysans de la commune. Chaque fokontany dispose de l’EPP tandis que les hameaux plus peuplés disposent eux-mêmes de l'école construite par le propre effort de la population. Le gros fokontany plus éloigné du chef-lieu comme Ampasimbola dispose un CEG. Deux fokontany disposent de CSB II, d'Andovolalina et d'Ampasimbola. Au chef-lieu de la commune, on trouve le bureau de la commune, le CSB I et le principal CEG.

Plusieurs services déconcentrés correspondant au statut de chef-lieu de district fonctionnent à Mahanoro. On trouve le service de l'administration territoriale, nombre de service déconcentrées sont disponibles à Mahanoro entre autres la brigade de la gendarmerie, le commissariat de la sécurité public, un centre fiscal de recouvrement de l'impôt, une agence de la Poste malgache, une agence de télécommunication malgache, le représentant de la radio et la télévision malgache, la subdivision des travaux publics, la météorologie, l'agence portuaire, maritime et fluviale, le cantonnement des eaux et forêt, la circonscription scolaire, le centre hospitalier de district, le circonscription de développement rural et le centre de service agricole.

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Carte 09: Carte des infrastructures socio-économiques de la commune de Betsizaraina

II – 2. 3. 2. Les partenaires techniques

Des interventions des différents partenaires techniques encadrent la population de Betsizaraina pour améliorer le niveau technique des agriculteurs. Ces sont des centre recherche, de formations, et des organisations non gouvernementales.

Les centres de recherche les plus proches et accessibles pour les paysans sont le Centre de diffusion de technique agricole (FOFIFA) de Niarovana, district de Vatomandry et le Centre Technique et Horticole de Toamasina (CTHT). La commune de Betsizaraina dispose de centre de formation plus ou moins spécialisés dans le domaine de l'agriculture et de l’artisanat à Marotsiriry.

Quelques organismes non gouvernementaux intervenaient déjà dans la zone d’étude entre autre FID, PSDR, MCA, SEECALINE et CARE. Ce dernier a intervenu à travers ses multiples projets de l’année 2000 jusqu’à 2014, dans le district de Mahanoro et dans la commune rurale de Betsizaraina. Elle était le principal partenaire de développement de la commune en matière de sensibilisation, de formation, de mise à jour de plan communal de développement, d'appui en intrants agricoles et de réhabilitation des infrastructures.

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II – 2. 3. 3. Les institutions religieuses chrétiennes

Il semblerait que le christianisme est assez répandu dans la commune rurale de Betsizaraina, mais il existe également des musulmans et des non chrétiens. Parmi les religions chrétiennes, nous avons pu citer l'église luthérienne malgache (FLM), la protestante réformiste (FJKM), l’anglicane et le catholique. Toutes ces religions chrétiennes apportent leur part dans le développement de la commune.

Le FLM offre l'avantage à la population de la commune la campagne de l’alphabétisation des adultes, le dispensaire communautaire à Ampitabe, le centre de distribution des intrants agricoles à Ambinanindrano et la campagne de l'encadrement de technique agricole. Les actions de développement de la FJKM sont réalisées par le département SAFFJKM. Ce département, en partenariat avec le PSDR, a dispensé de formation aux associations qui font de l'élevage de bovin, de canard et de l'apiculture.

Le catholique contribue au développement par l'Organe de Développement de Diocèse de Toamasina (ODDIT). L’ODDIT fait la sensibilisation et la formation sur le jardin potager et la préparation de recette culinaire. Ainsi, le catholique institutionnalise l'association des jeunes chrétiens agriculteurs (FTMTK) et il dispense occasionnellement de formation aux membres de cette association. C’est à cette église qu’appartiennent le collège privé à Mahanoro, le centre de formation agricole et artisanale et de dispensaire à Marotsiriry.

II – 2. 3. 4. Les institutions financières

Deux institutions financières formelles présentent dans la zone, l'agence de la Bank Of Africa (BOA) à Mahanoro et les institutions de micro-finance (IMF) OTIV ou mutuelle d’épargne et de crédit à Betsizaraina. Les institutions financières jouent un rôle important dans le développement à Madagascar, notamment dans le financement des activités agricoles. En plus, l’IMF s’est développée d’une façon très rapide à Madagascar et elle est représentée par l'OTIV dans la province de Toamasina. Le réseau OTIV zone littorale intervient aujourd’hui à l’échelle de la commune pour apporter un service bancaire de base à des populations exclues du système bancaire classique.

II – 2. 3. 5. Les partenaires commerciaux

Les opérateurs commerciaux, comme les épiciers et les collecteurs, exercent le rôle stimulateur au développement. Les opérateurs économiques de la zone assurent en même temps le rôle de collecteur des produits locaux et de distributeurs des produits manufacturés. Ils sont

32 assignés de hiérarchisation, par les gros collecteurs qui s'installent à Mahanoro, les petits collecteurs et épiciers dans les villages et les commerçants ambulants. Chaque catégories des opérateurs assurent ses rôles cependant que des relations commerciales étroites les attachent et forment des circuits de collecte et de distribution.

II – 3. LE RETARD DANS LE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE

II – 3. 1. Les activités économiques II – 3. 1. 1. Les types des activités

L'agriculture et l’élevage sont des activités principales de cette zone, aussi bien en temps de travail qu'en ressource économique de la communauté et en utilisation de l'espace. Les types de culture pratiques sont de culture de rente tels le girofle, le café, poivre et vanille, les cultures fruitières comme les litchis, la banane et autres, la culture vivrière comme le riz, le manioc, le haricot et légumes. L’élevage est pratiqué dans la zone mais n’y est pas considéré comme étant une activité à part entière. Les différents types d’élevage sont l'aviculture, l'élevage bovin et l'élevage porcin. Les activités de l’agriculture et de l’élevage sont des activités traditionnelles qui utilisent des techniques et des équipements rudimentaires. Les rendements sont très maigres et le niveau de production est insuffisant pour répondre aux besoins alimentaires.

Tableau 02 : Types d’activités dans la commune rurale de Betsizaraiana

Numéros Activités Pourcentages 1 Agriculture 93.7 2 Élevage 68.9 3 Artisanat 18.2 4 Petit commerce 16.9 5 Travail journalier 17.9 6 Salaire occasionnelle 25.7

Source : Enquête aupres des ménages, Septembre 2016

Les autres activités sont considérées comme une activité complémentaire car la proportion de famille qui participe n’est pas importante. Les types d’activités complémentaires sont la pêche, l’artisanat, le commerce, la collecte. La pêche est pratiquée en eau douce et en eau de mer car la région est riche en produits halieutiques mais les matériels et les techniques de pêche restent encore traditionnels. Beaucoup de paysans passent leurs temps à l'investissement artisanal, la richesse des produits végétaux offre une bonne source de matière première. Enfin le salariat agricole est très pratiqué par les ménages pauvres des fokontany. La vente de force de travail est une nécessité pour

33 la subsistance en période de soudure. C’est un moment où les pauvres en profitent pour se procurer de quoi à manger et de semence pour qu’elle puisse réaliser ses propres activités rizicoles.

II – 3. 1. 2. La diversité des activités économiques

Tableau 03: Diversités des activités économiques

Numéros Diversité Pourcentage 1 ménages ayant une seule activité économique 12.6 2 ménages ayant 2 activités économiques 27.7 3 ménages ayant 3 activités économiques 34.3 4 ménages ayant 4 activités économiques 18.3 5 ménages ayant 5 activités économiques 06.6 6 ménages ayant 6 activités économiques 00.5

Source : Enquête aupres des ménages, Septembre 2016

II – 3. 2. Productions agricoles II – 3. 2. 1. Les principales cultures

Les céréales, les tubercules, les fruits, les légumes et les cultures commerciales s'y trouvent abondamment dans la commune. Le riz, le manioc, les patates douces sont la base de l'alimentation des habitants de la commune. Le café, le poivre et le girofle existe aussi comme source de revenu agricole pour les paysans. La canne à sucre est utilisée par son jus pour sucrer le café et pour la fabrication de l'alcool locale. Les fruits notamment les bananes, les litchis et les ananas sont plantés par la population pour la consommation et pour le revenu. Le maïs et les haricots sont des cultures développées parce qu’elles apportent de valeur alimentaire non négligeable et elles constituent de sources de revenu agricole plus immédiate.

II – 3. 2. 2. La spatialisation des cultures dans la commune

Le riz occupe le 41% de superficie cultivable, il se repartie en riz pluvial et le riz de bas fond. Tous les fokontany cultivent le riz de tavy mais les plus pratiquants sont les fokontany de la partie ouest colinéaire. Ainsi le riz irrigué et de submersion occupent le bas fond et la plaine. Quatre fokontany de la commune, à savoir Betsizaraina, Niarovanivolo, Salehy et Tsangambato, partagent l'Ankebana, une vaste plaine près de Betsizaraina. Les autres fokontany dépourvues de bas fond considérable sont Betamotamo et Beanana.

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Les cultures tuberculeuses comme le manioc et la patate douce sont de culture de succession de riz sur la parcelle abandonnée par le tavy. Elle prédomine la partie où la pratique de tavy est abondant donc dans la partie colinéaire de la commune.

Les cultures de rente comme le café girofle et le poivre se concentrent le long de la vallée du Mangoro car cette zone est anciennement occupée par les collecteurs chinois et les planteurs français. Donc on y trouve des vieilles plantations abandonnées par les colons et des nouvelles plantations entrepris par les nouveaux acquéreurs de terrain. La culture industrielle non permanente comme la canne à sucre est cultivée par tous les fokontany. La canne à sucre occupe le bas de pente de la colline en association avec la banane et le café.

Les cultures fruitières poussent autour des tous les villages mais elles sont plus importantes autour entre Tsangambato et Menagisy en passant par Betsizaraina. Cette localité est plus accessible car la commercialisation des produits périssables nécessitent une courte durée de livraison vers le point de collecte et de durée d'acheminement vers les centres urbains. Plus proche de Mahanoro, les collecteurs venant de Toamasina et d’Antananarivo y viennent pour acheter les produits en période de grande campagne.

II – 3. 2. 3. La production

La production agricole dans la commune de Betsizaraina est largement dominée par la culture tubercule, de paddy et de banane. La moitié de la production est de tubercule qui est composé de manioc à 33% et de patate douce à 15 %. La production du riz est de 20% suivi et de patate douce et de banane. La banane est la culture fruitière le plus privilégiée car elle atteint de 11% de l'ensemble de la production. Le caractère d'humidité de ces produits les met au rang plus élevés. Mais ces produits sont moins valeureux en termes de prix. Tandis que les produits industriels comme le café, le girofle et le poivre sont de produit séchés mais plus coûteux.

Les produits qui occupent la place prépondérante sont des produits vivriers, ils sont cultivés en grand superficie pour assurer la subsistance de population locale. Cela marque l'astreinte de besoin immédiate de survie. Le riz n'a pas la première place dans la production malgré son place dans l'occupation des paysans. La production de ces céréales de base concentre tant de problème dans la région. En effet, cette production du riz est largement insuffisante en se référant au nombre de la population. Par conséquents, les paysans se précipitent à la production des aliments secondaires comme le manioc, la patate et la banane.

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Des autres produits sources de revenu commencent à gagner de la place non négligeable dans la production agricole de communes telles que les cultures industrielles et les cultures fruitières. Les paysans veulent étendre la taille de leur exploitation mais le manque d’encadrement et l’accès aux ressources foncier limitent la production.

Figure 02 : Quantité de production annuelle dans la commune de Betsizaraina

Production dans la commune de Betsizaraina Quantités (Tonne) 6000

5000

4000

3000

2000

1000

0

Café Mais Paddy Pe-tsaï Poivre Letchis Haricot Manioc Girofle Ananas Bananes Source : Statistique de la commune Betsizaraina. Canne à sucre

Patates douces II – 3. 3. Commercialisation des produits agricoles II – 3. 3. 1. Les marchés profitables

Les produits de la commune sont vendus sur les marchés de différentes échelles, c'est-à-dire du marché de la commune, le marché de Mahanoro et les marchés des centres urbains. Les marchés dans la commune sont caractérisés par de multiples épiceries de chaque village et les marchés hebdomadaires. Les épiceries implantées au niveau des villages constituent des points d'achat de produits locaux. Ces épiceries n'ont qu’une faible capacité de stockage, si bien que les produits collectés sont expédiés sur Mahanoro.

Les marchés hebdomadaires a lieu le jour fady, tous le mardi ou le jeudi, et ils accueillent les paysans des fokontany environnants pour la vente des produits locaux tels que breds, fruits légumes, grains secs et poissons. Elles servent de relais entre les producteurs et les collecteurs patentés du chef-lieu de district pour les produits exportables. La commune a essayée d’organiser l’ouverture de marché pour toute le fokontany mais les plus animées se trouvent à Betsizaraina, Ampasimbola et Iango.

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II – 3. 3. 2. La vente des produits locaux

Les produits de l’élevage, de la pêche et de l’artisanat sont vendus sans calendrier précis, à l’inverse des produits agricoles pour lesquels des périodes de collecte sont définis. En effet, les paysans vendent quotidiennement leurs produits, en fonction des besoins d'achats de produits de première nécessité ou selon la disponibilité des acheteurs. Les épiceries achètent et stockent la production des paysans pendant la période de récolte, pour le revendre sur place pendant la période de soudure.

Tableau 04: Calendrier de récolte et de collecte des produits agricoles

Principaux produits collectés Période de récolte Café Juin en Septembre Girofle Aout à novembre Poivre Tout au long de l’année Riz Mai, juin, décembre et janvier Maïs Décembre –février Litchis Novembre en décembre Banane Tout au long de l’année Orange Mars-avril Source : Auteur

II – 3. 3. 3. La variation des prix

Les prix des différents produits varient d'une localité à une autre en fonction de la distance et de l'accessibilité et suivant l'offre et la demande, mais en général ces prix sont imposés par les collecteurs.

Les prix peuvent varier de 15 % à plus de 180 % suivant les conditions énumérées précédemment, mais les prix les plus bas sont surtout observés pendant le début de la collecte pour le cas du café et du clou de girofle, à l'inverse du litchi pour lequel la baisse des prix interviennent pendant la période de pointe de la collecte.

Pour les volailles, les plus mauvais prix sont enregistrés pendant la période de soudure alimentaire, contrairement aux bœufs cédés pendant les périodes fastes à des prix non satisfaisants aux membres de familles organisant des cérémonies rituelles.

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Tableau 05: Variation de prix de quelques produits

Produits Prix maximum (Ar) Prix minimum (Ar) Unité de vente Riz décortiqué 450 190 Kapoaka Paddy 10 000 8 000 Vata (100 kapoaka) Café 8 000 6 000 Kg Clou de girofle 5 000 2 000 Kg Poivre 6 000 8 000 Kg Volailles 20 000 3 500 Unité Bœuf 1 200 000 380 000 Unité Litchis 5 000 1500 Caisse de 15 kg Orange 120 80 Kg Banane verte 150 100 Kg Source : Commune Betsizaraina (2015)

CONCLUSION

Nous avons constaté dans ce premier chapitre que la commune de Betsizaraina est une commune qui dispose de milieu naturel qui est propice aux activités agricoles par ses configurations de relief, son climat, l’hydrographie, le type du sol et des végétations. L’homme et la société qui peuple la commune sont plus dynamiques par son âge, l’histoire et ses capacités à travailler avec leur savoir-faire. Cependant que le niveau de développement économique est en retard dû à la structure de l’économie, au niveau de production faible et au manque de la communication.

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DEUXIEME PARTIE : SYSTÈME DE PRODUCTION AGRICOLE, FACTEUR DE LA PAUVRETE DANS LA COMMUNE RURALE DE BETSIZARAINA

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CHAPITRE III : LA PAUVRETE MULTIDIMENSIONELLE DANS LA COMMUNE RURALE DE BETSIZARAINA, UNE REALITE ECONOMIQUE ET SOCIALE

L’appréciation de la satisfaction aux besoins fondamentaux permet de dire que la pauvreté est une réalité dans la Commune de Betsizaraina. Cette pauvreté se manifeste sur plusieurs dimensions entre autre sur l’alimentation, sur l’équipement matériels et sur les domaines sociales.

III- 1. PAUVRETE ALIMENTAIRE ET NUTRITIONELLE

III. 1- 1. Insécurité alimentaire Grâce au problème du système de production actuelle, la commune rurale de Betsizaraina est exposée à l’insécurité alimentaire. La période de soudure persiste et le taux malnutrition élevé est omniprésent chez les enfants âgés de moins de cinq ans.

III - 1. 1. 1. La persistance de la période de soudure

La période de soudure, c’est la période où la plupart de la population n’a plus de stock de riz. Pour la communauté, crise alimentaire ou période de soudure signifie « période où la majorité d’entre elle ne consomment plus de riz régulièrement et en quantité suffisante ». La crise alimentaire est aussi appelée "silaona" par les villageois. Le riz constitue la principale nourriture de base à Madagascar bien que les agriculteurs fassent aussi pousser du manioc, mais, patates douces et légumes. D’après notre enquête, 70 pour cent des ménages n’ont pas assez de nourriture pour achever l’année.

Chaque année, on y enregistre deux périodes de crise alimentaire. La première s’observe à partir de la fin du mois de janvier jusqu’au mois d’avril et la deuxième se situe aux mois d’août, septembre, octobre se termine au mois de novembre. Autrement dit, sur 12 mois de l’année, on y enregistre environ 07 mois de crise. Aussi, la durée de la période de soudure varie selon l’appartenance à la classe sociale. En effet, pour les ménages de la classe riche, elle n’est pas ressentie. Alors qu’elle prend environ 5 à 6 mois sur 12 pour un ménage moyen. Concernant les ménages pauvres, ils traversent chaque année plus 7 mois de crise.

Pendant la soudure, les ménages diminuent les quantités journalières de riz à consommer. Ils combinent ou substituent le riz par d’autres produits vivriers du moment, à savoir le manioc, le maïs, la patate douce, le fruit à pain ou la banane verte selon la saison. Les habitudes et préférences alimentaires sont défavorables à la nutrition équilibrée. La pénurie en nutriment est plus grave en période de soudure qui coïncide avec les travaux agricoles particulièrement fatigants. Des rations

40 alimentaires réduites et monotones diminuent ainsi la capacité de travail d’une grande partie des paysans et leur productivité. L’excès d’aliments glucidiques entraine des difficultés sérieuses pour la digestion et l’absorption de protéines, des sels minéraux, de calcium et de vitamines engendrant de graves déficits nutritionnels.

Figure 03: Variation mensuelle des pourcentages des ménages déclarant avoir de difficulté alimentaire

Source : Enquête aupres des ménages, Septembre 2016

Photo 02: Préparation de banane verte pour substituer au riz

Source : Cliché par l’auteur

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III - 1. 1. 2. Le taux de malnutrition infantile élevé

La sous-alimentation et la malnutrition touchent tous les membres de la famille mais les conséquences sont plus graves pour les enfants de bas âges. Pour grandir et être en bonne santé, les enfants ont besoin d’un régime équilibré en quantité et en qualité et contenant les substances nutritives essentielles à leur développement, telles que les minéraux, les vitamines, l’iode, les matières grasses et les protéines. Lorsque certaines substances nutritives manquent au régime alimentaire d’un enfant, cela peut avoir des conséquences graves pour sa santé.

La malnutrition chronique est un problème qui présente dans des régions où les populations souffrent de carences alimentaires récurrentes. La malnutrition chronique des enfants commence déjà pendant la grossesse, dans le ventre de la mère qui n’a pas une alimentation assez riche, suffisante ni variée. Les enfants souffrant de malnutrition chronique n’ont pas l’air malade à première vue, mais ont une taille plus petite que les enfants de leur âge en bonne santé. Ils sont affaiblis, beaucoup plus vulnérables à toutes sortes de maladies et souffrent plus vite de malnutrition aiguë que d'autres enfants. La malnutrition chronique a donc un effet négatif sur l'enfant qui sera un acteur dans la société ; elle ralentit le développement social et économique.

Photo 03: Un enfant subit de l’insuffisance pondérale

Source : Cliché par l’auteur

Un enfant sur deux, âgé de moins de cinq ans souffre d’un retard de croissance, et sera victime des effets permanents et irréversibles de la malnutrition durant sa vie. 42 pour cent des enfants de moins de cinq ans souffrent d’un manque de poids. Pour les enfants, la fatigue et la paresse à l’école sont signes de l’insuffisance alimentaire. Ils sont souvent accompagnés de cheveux rouges, de gros ventres, de troubles digestifs renforcées par le manque d’hygiènes.

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Figure 04: Variation mensuelle des taux d’insuffisance pondérale de la commune rurale Betsizaraina de l’année 2014

Source : Office Régionale de la Nutrition Atsinanana

Figure 05: Tendance de taux d’insuffisance pondérale de la commune rurale Betsizaraina de l’année 2007 à 2014

Source : Office Régionale de la Nutrition Atsinanana

III. 1- 2. Stratégie de recours des ménages en situation de difficulté Durant la période de soudure, la population cherche tous les moyens pour avoir de l’argent. De ce fait, les hommes fabriquent de l’essence de girofle ou demandent des travaux journaliers auprès des couches riches, tandis que les jeunes filles rejoignent la ville de Mahanoro ou de Toamasina pour chercher du travail.

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III. 1- 2. 1. Le changement du régime alimentaire

En période de soudure, les ménages en difficulté alimentaire s’affrontent au changement du régime alimentaire. Les ménages gèrent les stocks de leurs alimentations en réduisant la consommation du riz et l’utilisation des autres denrées alimentaires. La quantité de riz diminue à chaque repas et la fréquence de consommation de riz est également réduite à une seule fois au lieu de trois. Au moment de la récolte, la consommation journalière d’un individu est à trois gobelets (850 grammes) par personne tandis qu’en période de soudure la réduction va jusqu’aux deux gobelets. En complément du manque de riz, les paysans utilisent surtout les tubercules pour l’alimentation tels que le manioc, la patate douce et l’igname. Ils en utilisent également les fruits de bananes, de fruits à pain et de jaque. En cas de forte crise alimentaire, les ménages consomment de produits de faibles valeurs alimentaires tel le viha.

III. 1- 2. 3. L’exode rural des jeunes

En espérant que le monde en ville est plus meilleur qu’en milieu rural, la plupart de la population surtout les jeunes filles, quittent le village pour y chercher un emploi dont sa rémunération est plus élevée que celle de la campagne et qui pourra satisfaire leur besoin vestimentaire que nourriture. Malheureusement ce qui leur attend, c’est bien souvent le chômage. Alors pour pallier ce problème, elles se prostituent pour satisfaire leur besoin. Cependant, les jeunes garçons qui sont marié ou non, sont obligés de se migrer vers les autres régions pour combler leur revenu durant la saison de girofle et de vanille. Effectivement, ils ne pourraient pas échapper au comportement à risque qui aboutit souvent au rapport sexuel non protégé et quelquefois avec plusieurs partenaires.

III. 1- 2. 4. La vente des biens

En dernier recours, quand toute autre stratégie de survie a été épuisée, les ménages ruraux les plus pauvres sont obligés de vendre leurs terres. Une telle décapitalisation, à bannir à tout prix pour éviter la régression sociale, a lieu rarement. Mais en pratique, la fréquence de cette solution est nettement plus forte chez les plus pauvres.

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III- 2. PAUVRETE MATERIEL ET VULNERBILITE

III. 2- 1. Pauvreté matériels III - 2. 1. 1. L’habitat précaire

Presque toutes les cases sont construites artisanalement avec des matériaux traditionnels dérivés du ravenala c’est-à-dire le plancher avec son écorce ou rapaka, les murs avec ses tiges ou falafa et son toit avec ses feuilles séchées ou ravim-pontsy. Ces cases ont une orientation Nord-sud et n’ont pas de fenêtres mais seulement deux portes latérales coulissantes disposées parallèlement sur la partie Nord.

Quelques familles de niveau de vie moyen peuvent tout de même se permettre d’avoir des toits en tôles ondulées et des murs et planchers en bois sommairement rabotés mais ces genres de maisons ne constituent même pas les 4% des habitats dans le fokontany.

Exceptées quelques familles qui possèdent quelques meubles élémentaires ainsi qu’une case construite à part leur servant de cuisine, en l’occurrence celles qui possèdent des maisons dont les toits sont en tôles, l’habitat traditionnel Betsimisaraka se compose d’une pièce unique sans lit ni table et qui sert à la fois de cuisine et de chambre à coucher.

III - 2. 1. 2. L’habillement

L’achat de vêtement figure parmi les postes de dépenses des ménages, car les habitants s’habillent de moins en moins de l’akanjobe, un habillement traditionnel fabriqué à partir du raphia. Au quotidien, les paysans sont vêtus de simple tenu de travail. 75% d’entre eux tiennent à bien s’habiller pour l’événement occasionnel contre 24% qui n’en peuvent pas. Pour la majorité (75%), ils peuvent bien habiller pour le jour de marché, la soirée dansante, l’événement de l’église et pour le fête traditionnelle. Tandis que un quart de la population se contentent de vêtement très vieux et même déchiré, ils n’ont jamais la possibilité d’acheter la chaussure. Ils marchent à pied nus et ils s’adaptent aux sentiers boueux. Le manque de vêtement chauds et d’imperméables favorisent l’apparition des maladies respiratoires surtout pendant l’hiver. Concernant l’état et la qualité des vêtements, 04% sont très satisfait, 21% de bonne satisfaction, 15% moyenne, 17% mauvais et 6% très mauvais.

III - 2. 1. 3. La possession de bien

En plus la pauvreté des ménages de la commune peuvent se mesurer par le manque de confort dans le ménage. Quelques ménages de classe aisés possèdent de poste de radio, de meubles, de matériels roulant comme bicyclette ou motos, de matelas en éponge et de panneau solaire.

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Toutefois, il est à noter que la maison au village est inhabité presque tout au long de l’année à cause de l’installation au champ. Le meuble de la maison est réservé au strict minimum, de chaise ou de table et il n’y a pas de lits. Les minimums nécessaires qui sont présente dans le foyer des paysans sont tous ceux qui concernent des ustensiles et des simples matelas pour dormir.

III. 2- 2. Vulnérabilité face aux changements et chocs Les conditions d’accès aux besoins socio-économiques sont toujours tributaires des changements et des éventuels chocs. La sécurité de la condition de vie est dépendante de la capacité de résilience de la communauté et du ménage.

III - 2. 2. 1. Les risques écologiques

La population de la commune de Betsizaraina fait face à des chocs récurrents qui détruisent leurs moyens et limitent leur accès à la nourriture. Ces chocs comprennent les cyclones et les inondations qui frappent régulièrement la côte est du pays. Le faible pratique de gestion des ressources naturelles, la déforestation et le système de culture basé sur le brûlis favorisent la vulnérabilité de la communauté et augmentent les risques d’inondation et de sécheresse. Les attaques d’insectes, les maladies des cultures et les épidémies animales sont des risques additionnels qui favorisent les chocs et limitent la production agricole. Les moyens d’existence locaux sont aussi menacés par les problèmes de sécurité, comme les vols, le vol de bétail, et les fluctuations économiques.

Tableau 06: Pourcentages des ménages victimes des catastrophes naturelles

Numéros Types des catastrophes naturelles Ménages victimes 1 Cyclone 41.3% 2 Inondation 65.4% 3 Sécheresse 18.8% 4 Grêle 02.2% 5 Ensablement 07.0% 6 Glissement de terrain 10.8%

Source : Enquête aupres des ménages, Septembre 2016

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Tableau 07: Impact de catastrophes naturelles et pourcentages des ménages victimes

Numéros Impacts des catastrophes naturelles Ménages victimes 1 destruction de maison d’habituation 23.9% 2 destruction de terrain de culture 97.2% 3 Maladies 18.5% 4 Perte des biens 03.1% 5 Perte des animaux d’élevages 07.6% 6 Blessure 03.3% 7 Mort de membres de famille 01.9%

Source : Enquête aupres des ménages, Septembre 2016

III - 2. 2. 2. Les risques économiques

Les paysans subissent directement ou indirectement les variations des cours sur le marché mondial. Le prix du café a chuté depuis 1999 à cause de la surproduction mondiale. Le revenu des paysans ont chuté avec la chute du prix. Les paysans négligent la plantation de café et vendent le riz à la récolte pour stabiliser la trésorerie de la famille. Cependant, ces mêmes producteurs vont racheter le riz chez les boutiquiers au prix deux fois plus de son prix de vente. Les activités génératrices de revenus, même insuffisantes protègent en quelque sorte contre la baisse de recette.

III - 2. 2. 3. Les risques politiques

Par politiques, la situation politique de 2002 et 2009 sont des événements historiques qui ont des impacts sur la vie de la population malgache et également celle de la commune. Ainsi, l’apparition d’une crise politique et économique appauvrit davantage les ménages ruraux. En 2002, l’émergence des barrages routiers sur les routes nationales, ainsi que la pénurie de carburants ont empêché la circulation normale des produits. Les crises entraînent également une inflation des prix qui se fait sentir au niveau du pouvoir d’achat des paysans. Cette hausse touche les prix des produits de première nécessité tels que l’huile alimentaire, le sucre ou le pétrole lampant. Une inflation non maîtrisée des prix a des conséquences à la fois sur le revenu et sur la consommation. La baisse de revenu bouleverse également l’organisation des activités économiques du ménage en substituant, dans les travaux agricoles, la main-d’œuvre salariale à la main-d’œuvre familiale.

III. 2- 3. Détérioration à long terme des capitaux productifs III - 2. 3. 1. La déscolarisation des enfants des ménages démunie

En réalité, un lien existe entre leur niveau économique et leur capital scolaire, voire même entre le niveau économique actuel, le capital scolaire et le capital social. Le lien étroit entre la pauvreté, le travail des enfants et la déscolarisation fait que la survie à court terme conduit souvent

47 les ménages pauvres à retirer leurs enfants de l’école. Mais cette économie à court terme leur barre la route vers l’enseignement supérieur. Les exigences de survie à court terme condamnent donc ces enfants à un avenir de pauvreté certaine pour la prochaine génération.

III - 2. 3. 2. La décapitalisation

En temps de crise, les stratégies reposent sur les réseaux sociaux à travers le recours à l'emprunt. La mobilisation de l'épargne familiale, quand elle existe, est inévitable. Les ménages ont recours à l'emprunt, en nature ou en numéraire, chez les ménages proches ou chez les boutiques du village pour les besoins liées aux dépenses productives ou pour des besoins monétaires. Le recours à l'emprunt concerne souvent l'informel en raison de l'incapacité à l’accès aux institutions formelles.

Outres les emprunts, les ménages utilisent la décapitalisation pour maintenir leur pouvoir d'achat. La décapitalisation peut revêtir la forme de vente d'animaux, de récolte sur pied, ou d'autres biens matériels. La cession de parcelles cultivables ou de biens immobiliers est cependant rare, sauf dans le cas de chocs extrêmes. En dernier recours, quand toute autre stratégie de survie a été épuisée, les ménages ruraux les plus pauvres sont obligés de vendre leurs terres. Une telle décapitalisation, à bannir à tout prix pour éviter la régression sociale qui y est associée, a lieu rarement. Mais en pratique, la fréquence de cette solution est nettement plus forte chez les plus pauvres.

III- 3. PAUVRETE ET SATISAFACTION DE BESOINS SOCIAUX

III- 3. 1. L’éducation III - 3. 1. 1. La situation éducative

La situation éducative de la commune est caractérisée par un faible taux de scolarisation, un fort taux de redoublement, l’élévation de l’absentéisme notamment durant les périodes de soudure et le taux élevé de l’abandon précoce de l’établissement scolaire.

Comme l’effectif total des élèves de cette commune est de 4.501, le ratio élève/ salle de classe est de 63 contre 45 à 50 dans le milieu urbain. Le nombre des enseignants est 60 dont 37 titulaires et 23 sont des suppléants. L’insuffisance des enseignants constitue l’un des problèmes de l’éducation dans cette commune. En moyenne, un instituteur occupe deux classes. Heureusement, l’État actuel met en valeur l’éducation en renforçant le corps enseignant par le recrutement des suppléants. Les villages plus proche d’Ampasimbola et Betsizaraina bénéficient la présence de collège d’enseignement général, mais les autres fokontany rencontrent des difficultés vue leur

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éloignement. Il pourrait arriver que les élèves qui ont réussi leur C.E.P.E. abandon leurs études secondaires, surtout si la salle de classe ne suffisent pas.

Tableau 08 : Indicateurs de l’établissement scolaire EPP d’Ampasimbola, année 2014

Numéros Indicateurs Taux 1 Taux d’accroissement par rapport à l’année précédente 12,93% 2 Taux d’abandon scolaire 18,61% 3 Taux de redoublement 22,31% 4 Taux de réussite aux examens officiels 66,96% 5 Ratio élèves-maître 71,60 6 Ratio élèves-salle de classe 71,60 7 Ratio élèves-table banc 05,11 8 Taux de scolarisation 39.77% Source : Circonscription Scolaire Mahanoro

III - 3. 1. 2. Les coûts de la scolarisation

Le coût de la scolarisation entrave l’accès au service. La faiblesse des moyens financiers constitue le frein pour la scolarisation des enfants. Certaines familles n’ont ainsi jamais réussi à scolariser leurs enfants car la charge financière les contraint.

Les communautés locales participent dans la construction et de l’entretien des locaux des écoles primaires. En effet, les écoles ont été construites grâce aux parents d’élèves et aux autres membres de la communauté. Pour pallier au manque d’enseignants, les populations villageoises ont de plus en plus souvent recours à l’emploi d’instituteurs pris en charge par l’association de parents d’élèves. Le phénomène est en effet loin d’être marginal et nombreuses sont les écoles qui ne sont fonctionnelles que grâce à la prise en charge des enseignants par les parents d’élèves.

En outre, le coût de la scolarisation a considérablement augmenté lorsqu’il n’existe pas d’école accessible, puisqu’il faut alors ajouter, en envoyant les enfants loin du village par les coûts d’hébergement et de nourriture. C’est une des raisons de la difficulté de l’accès au secondaire, les collèges étant localisés dans les chefs lieu de commune et le lycée dans le chef-lieu de district.

III - 3. 1. 3. Le pratique scolaire des ménages en difficultés

Pour les ménages de niveau économique faible et ruinés par une mauvaise récolte, les parents n’ont pas les moyens de scolariser tous les enfants en même temps. Cette situation provoque la déscolarisation ou à la non scolarisation de certains enfants. Le plus souvent, soit les aînés n’ont pas été scolarisés car ils devaient s’occuper de leurs cadets ou contribuer aux activités

49 de production du ménage ou autres travaux permettant de libérer les parents pour les activités productives. Soit au contraire les aînés ont été scolarisés tandis que les cadets ne le sont pas.

Les pratiques de scolarisation au sein d’un même ménage relèvent aussi la différence marquée selon le sexe de l’enfant. On peut observer de discrimination entre les filles et les garçons. Les filles se sont moins investies que les garçons dans la scolarisation car, le garçon a plus de valeur que la fille dans son devoir au sein de la famille. Ainsi pour les filles, une bonne alliance matrimoniale peut suffire pour la réussite sociale.

Les différences entre ces deux sexes sont alors liées au besoin de main d’œuvre au sein du ménage. Ainsi, dans le cas de ménages monoparentaux dirigés par une femme, un des garçons, l’aîné bien souvent, ne sera pas scolarisé afin d’effectuer les tâches qui incombent à son genre. De même, dans un ménage où la charge de travail féminin est trop lourde pour la seule femme adulte du ménage, une des filles d’âge scolaire, l’aînée là encore, ne sera pas scolarisée afin d’aider sa mère dans l’accomplissement du travail féminin.

III. 3- 2. La santé III - 3. 2. 1. La précarité de l’état de santé

L’état de santé de la majorité des ménages de cette zone est précaire. Le paludisme, la diarrhée et l’infection respiratoire aiguë sont les maladies les plus fréquentes dans le fokontany. La période de maladie se situe pendant la saison chaude surtout au mois de décembre à avril. Les causes principales sont la consommation de l’eau sale du fait de l’inexistence des infrastructures d’adduction d’eau potable. Cette situation est encore aggravée par l’insuffisance alimentaire.

Nous avons pu remarquer l’insuffisance des médecins dans les différents centres de santé de base. Ceci constitue un grand problème au niveau de la santé car les soins ou le traitement des malades ne s’effectue pas aussi bien que possible, surtout lorsque le taux de fréquentation de ces centres de santé est très élevé.

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III - 3. 2. 2. La faible fréquentation de centre de santé de base

Tableau 09: Taux de fréquentation CSB dans la commune Betsizaraina, année 2014

Centre de santé de Taux de Taux de Nombre de Nombre PHAGECOM base fréquentation vaccination consultation d’accouchemen CSB infantile mensuelle t mensuel

Betsizaraina 8,96% 56,2% 122 03 94,67% Ampasimbola 19,94% 48% 453 03 79,88% Andovolalina 5,87% 60,4% 94 03 95,12% Marotsiriry 101,98% 91% 504 _ _

Source : Service de Santé de District Mahanoro

D’après ce tableau, nous avons pu constater que le taux de fréquentation des centres de santé de base est faible sauf celui de Marotsiriry dirigé par les sœurs «filles de la sagesse». Cette faiblesse est due à la méconnaissance des gens de l’importance des soins médicaux, l’éloignement des centres de santé et l’insuffisance du personnel médical découragent les malades à rejoindre ces centres. En fait, l’évacuation des malades semble difficile. Pour les femmes enceintes, elles accordent plus de confiance aux matrones. C’est une confiance liée à l’expérience vécue par ces femmes. C’est pourquoi le taux d’accouchement reste faible au centre de santé de base. En plus, les ménages pauvres sont confrontés à des difficultés d’ordre économique dans la fréquentation des établissements sanitaires car non seulement ils ont déjà un pouvoir d’achat moins élevé, la bourse allouée aux soins médicaux est insuffisant voire inexistant car le niveau du revenu moyen des ménages est relativement bas.

III - 3. 2. 3. Le pratique thérapeutique des ménages pauvres

Pour faire face à ce contexte, les chefs de ménages optent le recours à l’automédication et à l’utilisation de la médecine traditionnelle au lieu de fréquenter le centre de santé pour porter des soins à leurs membres de famille. La fréquentation hospitalière se trouve en dernière position lorsqu’une maladie se produit au sein du foyer. Les ménages adoptent ces deux pratiques pour échapper aux frais liés à la recherche des soins hospitaliers. En premier lieu les patients achètent et prennent des médicaments génériques vendus chez l’épicier. Les commerçants peuvent administrer la dose et la quantité achetée dépend de la possibilité monétaire des malades. En outre, les paysans croient également à l’efficacité des traitements traditionnels qu’ils ont hérités de leurs ancêtres. Cette mauvaise habitude est souvent à l’origine de la complication et de l’aggravation de certaines maladies car les malades n’ont pas reçu des traitements efficaces.

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III. 3- 3. Intégration sociale affaibli par la pauvreté et l’individualisme III - 3. 3. 1. La faible participation aux travaux communautaire

Tous les ménages sont obligés de participer activement aux travaux communautaires tant en argent qu’en force de travail mais ces formes de participation sont de plus en plus affaiblies par la pauvreté et l’individualisme. L’entraide familiale concernant les travaux agricoles est remplacée par le salariat agricole. L’entretien des sentiers villageois entre les hameaux ne fonctionne plus entérinant ainsi le débroussaillage gênant la circulation. Les travaux communautaires de construction d’école ou le paiement de l’apport bénéficiaire sur la construction des infrastructures publiques exigées par les donateurs ne sont pas réalisés au temps voulu.

III - 3. 3. 2. La diminution de dépense de fête et cérémonies

Les obligations sociales aux cérémonies constituent aussi des postes de dépenses de la famille. L’achat de boisson et de la nourriture pendant le fête de mort et la célébration de fête nationale constituent les dépenses annuelles de cérémonies tandis que les autres fêtes nécessitent une organisation à part. La célébration de fête de mort devient moins animé et ne dure plusieurs jours comme avant. Le sacrifice de zébus après la mort d’un membre de la famille ne sont plus strictement maintenu ou bien reporté à l’autre jour.

CONCLUSION

L’analyse sur la satisfaction des besoins de base ainsi que l’intégration sociale avec ses obligations communautaires et cérémonielles permettent d’évaluer la défaillance du système de production de la commune de Betsizaraina. La vie des paysans de cette commune est menacée par des risques écologiques, politiques et économiques. En plus le capital à long terme sont ruiné par cette pauvreté. La persistance de la manifestation de la pauvreté nécessite de solution urgente et à long terme pour lutter contre la pauvreté et améliorer l’efficacité de stratégie adoptée dans le système de production.

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CHAPITRE IV : FAIBLESSE DE LA PRODUCTIVITE ET DE LA PRODUCTION AGRICOLE

La faiblesse de productivité et de production dans l’exploitation agricole entraine la pauvreté des agriculteurs. La faiblesse de productivité ne profite pas la rentabilité des moyens de production entrainant ainsi la perte et l’endettement chez les agriculteurs. L’insuffisance entraine d’une part l’insécurité alimentaire par l’insuffisance de la nourriture et d’autre part l’insuffisance de produit destiné à la vente comme source d’argent. On cherche à expliquer cette faiblesse de production par la faible capacité technique des producteurs, l’exigüité de surface de l’exploitation et la destruction des cultures par les aléas et les risques naturelles.

IV- 1. FAIBLESSE DE PRODUCTION ET BESOIN ALIMENTAIRE DU MENAGE

IV-1. 1. Consommation du riz

Selon les enquêtes UPDR/FAO/99, le ménage moyen (de 5,85 personnes), dans la région Est, consomme 2,10 Kg par jour de riz, soit 387g par tête par jour, le niveau le plus bas (379 g par tête par jour) étant enregistré pendant la période de soudure. La consommation moyenne, en milieu rural est évaluée à 138 kg/hab/an. La quantité du riz consommé par ménage varie en fonction du nombre des individus qui composent le ménage. Pour l’ensemble de la commune de Betsizaraina, le nombre de population est de 22.409 habitants, la quantité du riz pour le besoin d’une année sera de 3.092 tonnes de riz blanche. Alors que la production annuelle de paddy est estimée à 3 600 tonnes (soit 2 376 tonnes de riz blanche), elle ne représente que 74,3% de la demande, 8 mois de consommation. On en manque de 782 tonnes.

Tableau 10: Estimation de consommation de riz blanche par ménage en kilogramme

Taille du ménage Période de consommation (personne) Journalier Mensuelle Annuelle 1 0,38 11,34 137,97 2 0,76 22,68 275,94 3 1,13 34,02 413,91 4 1,51 45,36 551,88 5 1,89 56,70 689,85 6 2,27 68,04 827,82 7 2,65 79,38 965,79 8 3,02 90,72 1 103,76 Source : Calcul de l’Auteur

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La production du riz destiné à l’autoconsommation de la famille est insuffisante. La plupart de la production de la famille varie entre 400 à 1000kg de paddy (70%). En conversion au riz blanchi 100kg donne la quantité de riz blanc de 66kg donc 1tonnes donne 660kg. Cette quantité ne suffise pas largement à nourrir un ménage composé de 6.4 personnes.

IV- 2. FAIBLESSE DE CAPACITE TECHNIQUE DES PRODUCTEURS

IV- 2. 1. Prédominance de pratique de technique ancestrale IV- 2. 1. 1. Caractéristique de technique culturale traditionnelle

La technique culturale traditionnelle se caractérise par le niveau de l’utilisation d’intrants, l’investissement en travail, la performance des outillages, le train de cultures et la productivité de facteur des productions. Le train de culture comporte peu d’opérations culturales, marqué par le défriche et la mise à feu pour créer de la prairie de mise en culture.

Toutes les activités se font le plus souvent à la main. Cela est probablement dû à l’abondance de main d'œuvre, le faible nombre de zébus, et la pauvreté de nombreux ménages qui n'ont pas les moyens d'investir pour l’achat de matériel. Malgré la charge de travail parfois importante pour une opération, la main d’œuvre est donc globalement sous-utilisée. Ce qui n'incite pas à mécaniser l'agriculture. Beaucoup d’agriculteurs emploient aussi des salariés journaliers, ce qui permet aux plus démunis de gagner un peu d’argent. Cependant, leur emploi est souvent limité aux périodes de pics de travaux, du fait de la faible monétarisation des exploitations.

Les matériels utilisés par les agriculteurs sont encore très archaïques, et médiocres car ils se résument à l’angady, l’antsibe et le karima. Les bœufs sont utilisés uniquement pour le piétinement des terres, il n’y a pas de traction attelée. Les semences utilisées sont prélevées des anciennes récoltes qui sont de mauvaise qualité et de faible taux de germination. Les paysans utilisent rarement des engrais chimiques ou même des fumiers. Les engrais de parc sont peu utilisés, les paysans épandent le mélange de déjections et de terre issu du parc à zébus, restent insuffisants.

IV- 2. 1. 2. Force de la tradition sur la technique traditionnelle

La base technique du système de culture réside sur le savoir paysan. Les savoirs paysans sont des acquis à l’issue de plusieurs essais, de succession d’échec et de réussite depuis de génération lointaine. Les paysans transmettent ces savoirs de père à fils par l’encadrement dans la pratique quotidienne.

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Le savoir technique des paysans permettait aux anciens d’intervenir dans leur contexte démographique, mais actuellement, le nombre de la population augmente avec de rythme accéléré, la qualité de l’environnement se dégrade, le rendement agricole diminue et le cout de la vie progresse, nécessite des techniques plus performantes.

IV- 2. 1. 3. Inconvénient du système de culture traditionnel

Les systèmes traditionnels extensifs portent des inconvénients sur la productivité, l’économie, et l’environnement. Le rendement obtenu est très faible. Les éléments explicatifs de cette faiblesse du rendement est la réduction de la fertilité du sol. La pression démographique conduit à l’exploitation de nouvelles zones, et la jachère est raccourcie. Par conséquent le sol et la végétation n’ont plus le temps de se reconstituer, et le potentiel naturel du milieu diminue.

Les niveaux des rendements enregistrés sur ce tableau figurent parmi de faible rendement qu’on n’en enregistre ailleurs. La faiblesse de la productivité réalisée ne répond pas à la forte demande de la population agricole aux besoins alimentaires et de vente de matière première. Le rendement du tavy étant souvent faible et la production ne couvre rarement plus la moitié des besoins. Le niveau de production de chaque famille entraine en général la faiblesse de l’économie à différent niveau, que ce soit au niveau local, ou au niveau régional. En effet le niveau de vie des paysans se dégrade d’une année à l’autre.

Tableau 11: Les rendements des différentes cultures dans la commune de Betsizaraina

Numéros Culture Rendement (tonne par hectare) 1 Riz irrigué 0.5 2 Riz pluvial 0,4 3 Mais 0,7 4 Banane 15,0 5 Litchis 20,0 6 Ananas 20,0 7 Café 0,3 8 Girofle 0,4 9 Poivre 0,2 10 Canne à sucre 15,0 Source : CIRDR Mahanoro

Le tavy détruit l’environnement par le défrichement et ses effets érosifs sur le sol. Le défrichement rompt l’équilibre biologique d’une manière alarmante. La forêt primaire n’existe plus aujourd’hui sauf dans quelques périmètres où elle est protégée. La suppression brutale d’une végétation, suivie du feu, met à nu le sol assez pauvre et fragile. Au moment de forte intensité de

55 pluie, le ruissellement érode les particules physiques et chimiques du sol. En effet la destruction de l’environnement entraine de conséquences néfastes sur la condition de vie de la population surtout en milieu rural.

IV- 2. 2. Faible taux d’adoption de technique agricole améliorée IV- 2. 2. 1. Caractéristique de technique agricole améliorée

Certaines cultures vivrières et de culture de plantation voient leur système de culture amélioré par l’effort d’intensification en utilisant des intrants, des procédés de fertilisation, de gestion de l’eau et de lutte contre les ravageurs. On observe un train de culture plus complet. Il s’agit de l’amélioration sur la riziculture irrigué comme l’épandage de la fumée sur la rizière, la gestion de l’eau, le repiquage en ligne, le désherbage deux fois et l’intensification de gardiennage contre les ravageurs.

Les paysans pionniers augmentent l’investissement en main d’œuvre sur la même parcelle afin d’améliorer le rendement et augmenter la quantité de production. Ils augmentent la force de travail sur le champ, cela traduit l’intensité de travail et de l’entretien de culture.

Photo 04: Épandage de fumier sur les plates-bandes de culture maraichère

Source : Cliché par l’auteur, Septembre 2016

Certains des agriculteurs encadrés par le projet de développement débutent dans la technique de fertilisation. Conseillés par le projet, ils fabriquent le compost à partir des résidus de récolte, achètent les engrais qui sont trop coûteux pour la plupart des paysans. Ils utilisent les insecticides sur les cultures maraîchères qui sont très sensibles aux insectes. Ils adoptent le système de riziculture amélioré. On remarque donc la possibilité de double sarclage des rizières, facilitées

56 par l’utilisation des sarcleuses. Cette pratique est illustrée par une légère augmentation de rendement.

IV- 2. 2. 2. Taux d’adoption de technique amélioré

La fréquence de l’application de technique améliorée par les paysans est relativement très basse. Le sarclage, la gestion de l’eau et la fertilisation sont plus adopté, suivi par la lutte intégrée et la transplantation des jeunes plants. Ces techniques constituent les principales techniques qui influencent le niveau de rendement applicable sur la riziculture irriguée, le renouvellement de culture de rente et la culture maraichère. Elles sont acquises par la minorité des paysans qui ont suivi la formation avec la collaboration des acteurs de développement.

Tableau 12: Pourcentages des paysans qui appliquent les différentes techniques

Numéros Techniques Effectifs Pourcentages 1 Fertilisation 24 20,0 2 Semence améliorées 04 03,3 3 Plantes jeunes 17 14,2 4 Repiquage ligne 12 10,0 5 Espacement 13 10,8 6 SRI 06 05,0 7 Gestion de l'eau 29 24,2 8 Lutte intégrée 17 14,2 9 Sarclage 40 33,3 10 Mulching 01 00,8 11 Courbe niveau 01 00,8 12 Rotation 11 09,2 13 Semi direct 01 00,8 Source : Enquête, Septembre 2016 Le nombre de technique adopté est très variable. Les paysans utilisent en général deux (38.9 %) à trois (19.4%) techniques améliorées. La proportion de ceux qui en utilisent une, quatre et cinq représentent le dixième des adoptants. Le nombre de technique réduit considérablement à partir de cinq. Il est évident de noter que l’amélioration de rendement des cultures augmente en fonction de la combinaison de plusieurs techniques.

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Tableau 13: Pourcentages des paysans selon le nombre des techniques amélioré appliquées

Nombre des techniques Effectifs Pourcentages 0 01 01.7% 1 12 12.6% 2 45 38.9% 3 30 19.4% 4 17 12.0% 5 13 10.3% 6 02 02.3%

Source : Enquête, Septembre 2016

Tableau 14: Pourcentages des paysans qui appliquent au moins deux techniques

Type des cultures Ceux qui n’appliquent pas Ceux qui appliquent la la technique technique Culture de rente 93.5 06.5 Culture de riz sur brulis 98.6 2.4 Culture de riz irrigué 68,1 31,9 Culture vivrière 54,5 45,5 Culture de légumineuses 57,6 42,4 Culture de maïs 38,2 61,8 Source : Enquête, Septembre 2016

IV- 2. 2. 3. Diversité entre les pratiquants et non des techniques agricoles améliorés

L’application ou non des techniques agricoles dépend donc des caractéristiques individuelles. D’après le tableau numéro 15, on peut toutefois noter les écarts suivants. Les paysans qui pratiquent les différentes techniques sont en général de sexe masculin, plus âgées, plus alphabétisés et plus instruits.

Ceux qui mettent des techniques comptent nettement plus d’hommes que de femmes. Les paysans qui appliquent les techniques sont relativement plus âgés, les moins de 30 ans appliquent moins de techniques que les autres. Le niveau d’alphabétisation influence aussi sur l’application des techniques agricoles. En revanche les paysans qui sont alphabétisés sont ceux qui appliquent davantage et combinent en moyenne plus de techniques agricoles. Les paysans sans instruction appliquent moins les techniques agricoles que les paysans ayant un niveau d’instruction primaire et ceux ayant un niveau secondaire. Ceux qui n’appliquent pas les techniques culturales améliorées sont des analphabètes, des gens à bas niveau d’instruction, ceux qui n’ont pas l’opportunité dans la formation agricole, généralement des autochtones et de religion traditionnelle.

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Tableau 15: Comparaison des caractéristiques individuelles des paysans appliquent ou non les techniques agricoles.

Caractéristiques individuelles Ceux qui n’appliquent Ceux qui appliquent la pas la technique technique Masculin 65,8 64,8 Féminin 35,2 34,2 Age moyen (en années) 42,7 44,7 Analphabète (en %) 26,3 06,7 Sans instruction (en %) 25,8 05,4 Niveau primaire (en %) 50,2 46,6 Niveau secondaire ou plus (en %) 23,9 47,9 Ayants suivi la formation 10,6 18,8 Ethnie betsimisaraka 54,5 17,8 Autres ethnies 82,2 45,5 Religion chrétien 75,3 34,7 Religion traditionnelle 65,2 25,6 Source : Enquête, Septembre 2016

IV- 2. 3. Barriere à l’amélioration des techniques IV- 2. 3. 1. Problème d’accès à l'information et formation agricole

L’insuffisance d’encadrement sur le secteur agricole est due au désengagement de l’État aux services de vulgarisation à partir de l'année 1991. À partir de cette date, le gouvernement malgache, va appliquer la politique d’économie libérale et la politique d’ajustement structurel pour améliorer l’économie. Il suscite la participation de tous les acteurs du développement en milieu rural afin qu’ils puissent aussi reprendre les fonctions délaissées par l’État. Ce désengagement dans le secteur agricole se traduit par la réduction de toutes les activités d’encadrement agricole, d’appui technique et d’approvisionnement.

Des acteurs de développement interviennent dans la commune mais un fort pourcentage de producteurs n’est pas encore touché. L’accès à la formation est limité par le genre, l’inégalité entre les différentes catégories sociales et l’inégalité géographique des villages.

Les femmes sont minoritaires dans les formations et l’adhésion aux organisations paysannes. Le problème de genre relève également que l’homme est le représentant du ménage dans toute activité sociale et communautaire du fait que les femmes sont généralement moins instruites que les hommes. Manque de confiance en soi, elles ne se portent pas volontaires pour suivre des formations.

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L’analyse de la société confirme les l’inégalité des accès aux opportunités entre les riches et les pauvres. Cette situation influence la participation aux vulgarisations menées par des programmes et des projets. Le pauvre ne bénéficie pas la formation de technique agricole. La personne plus pauvre ne s’intéresse pas à l’information, éducation et communication. Ils n’ont pas de temps à perdre pour l’apprentissage au détriment de la recherche de la nourriture par jour.

L’enclavement des fokontany de la commune constitue aussi du blocage à l’accès aux services de vulgarisation. Beaucoup des fokontany sont inaccessibles pendant le période de pluie. Ceux qui se trouvent dans la zone sud du fleuve Mangoro sont plus victimes à cause de la forte crue empêchant la traversé et le problème de fonctionnement du bac de Menagisy. Cela contraint les agents de développement dans la mise en œuvre de leurs actions.

IV- 2. 3. 2. Interférence de acteurs locaux avec les actions de développement

L’intervention des acteurs de développement dans la commune est minée par les interférences des acteurs locaux qui agissent à leurs intérêts. Ces acteurs locaux exercent de relation de pouvoir et influencent sur différents plans ; social, économique, politique et intellectuel. Les autorités traditionnelles, les plus hauts placés dans la hiérarchie, cherchent à gagner plus de statut et de prestige envers la société. Son influence sur les membres de lignages est irréfutable car leurs membres n’ont pas le droit de contester sa parole. Les opérateurs économiques exercent un pouvoir dans l’objectif d’entretenir le réseau complexe de dépendance par la fourniture de travail salarial, de crédit sur la vente de PPN, de prêt d’argent et des distractions. Les politiciens locaux influencent sur le plan politique dans le but de gagner le pouvoir. Ils jouent souvent un rôle d’interface entre les acteurs de développement et les populations locales comme garants de l’intérêt de la communauté. Enfin les intellectuels locaux, qui savent maitriser le langage projet, caricaturent une association factice et des initiatives qui n’ont pas de fiabilité pour capter facilement de l’aide.

IV- 2. 3. 3. Inefficacité de l’approche et de la méthode des agents de projets

La participation de la communauté dans le projet de développement dépend de l’approche et la méthode d’apprentissage des agents de développement.

La perception des agents sur le milieu qu’ils interviennent peut réduire son capacité d’influence. La plupart d’entre eux perçoivent que les paysans n’ont pas de connaissances techniques, les paysans ne savent pas faire de propositions techniques car ils n’ont pas la connaissance. Ils pensent également que tout ce qui est en lien avec la tradition est une contrainte et anti-démocratique qu’il fallait changer.

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Sur le terrain, les agents ont tendance à ne communiquer qu’avec les dirigeants de l’association sans connaître leur légitimité et leur aire d’influence. Même lors de rencontre à tous les membres, les dirigeants se mettent au premier plan et les agents ont des difficultés pour échanger avec les autres membres présents.

En plus, les agents utilisent en réunion une façon de parler qui est difficile à comprendre par tous les membres. Ils ne parviennent pas à traduire correctement le langage propre au projet et ils utilisent beaucoup de termes en langue étrangère qui laissent l’audience perplexe. Les acteurs influents peuvent maitriser plus vite que les autres et cela renforce leur légitimité à être les seuls à communiquer avec les agents.

La plupart des membres de groupement n’étaient pas convaincus par les solutions proposées par les techniciens. Ainsi, le manque de communication et d’argumentation compréhensibles laisse les apprenants perplexes et ils ne s’engager pas. Ils attendent d’être totalement convaincus de l’efficacité des solutions et d’avoir une idée plus claire pour accorder leur confiance aux agents.

IV- 2. 3. 4. Contrainte dans l’application de techniques améliorées

L'application des technologies agricoles améliorées rencontre des problèmes entre autres les conditions naturelles, les conditions économiques, conditions sociales et les caractères individuels des paysans.

Certains paysans essaient de la pratiquer mais les facteurs physiques contrarient la pratique. L’emplacement des parcelles, l’insuffisance ou abondance de pluie et la mauvaise structure du sol constituent des problèmes. Tantôt, le retard de pluie retarde le semis et le repiquage du riz, tantôt, l’abondance non maitrisée de l’eau entraine l’impossibilité de repiquage des jeunes plants. Dans ce cas, la pratique de gestion de l’eau est impossible.

L’adoption de la technologie agricole moderne est également conditionnée par l’augmentation de l’investissement. L’innovation doit d’abord apporter un avantage réel à ceux qui l’adoptent, en comparaison du système antérieur. La nouvelle charge induite par l’innovation est insupportable. Concernant la production agricole, elle peut permettre de produire davantage ou de mieux vendre les produits sans augmenter le travail nécessaire.

Les blocages proviennent aussi des normes sociales qui ont une influence sur les comportements des individus et des éléments dominants de la société qui ont peur de perdre leur

61 statut dominant, si l'ensemble de la société se transforme. Le grand et puissant exercent le rapport de pouvoir sur le plus faible dans la communauté.

IV- 3. EXIGUITE DE TAILLE DE L’EXPLOITATION

IV-3.1. Dispersion de taille de différentes cultures IV- 3. 1. 1. Taille des vergers et des cultures

Tous les ménages en possèdent une à six plantations variant d’un quart à un hectare de superficie et se sommant au maximum à 3,5 ha. 1,6 parcelles par ménages équivalent à une moyenne de 87 ares. Nous avons au sein des ménages enquêtés le nombre de pied des plantes adultes qui ont déjà donné des fruits, dont la durée d’utilisation actuelle pour les ménages varie entre 12 et 40 ans dans 58% des cas.

La majorité, entre 60 à 80% de nombre de pied des cultures de rente, sont en dessous de 50 pieds des plantes. La vanille, la banane et le litchi sont les plus cultivées, tandis que le poivre, le café et le girofle ne sont pas négligeable. Après cette taille, la proportion de taille de 50 à 100 nombre de pied va chuter en dessous de 20% des producteurs. Quelques paysans seulement cultivent les cultures de rente plus de 200 pieds.

Figure 06: Dispersion de taille des cultures de rente Nombre des planteurs

Nombre de pieds de plantes Source : Enquête, Septembre 2016

IV- 3. 1. 2. Taille de surface de la riziculture

La surface de la riziculture, que ce soit en système sur brulis, pluviale ou irriguée, varie entre un are à deux hectares. La plupart de l’exploitation se situe en dessous de demi-hectare pour la riziculture irrigué (72%), entre 0,5 et 01 hectare pour la riziculture pluviale (70%) et moins de

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1hectare pour la riziculture sur brulis (75%). Le nombre de ménage exploitant la superficie plus de 01 hectare réduit aux environs de 15% et au-delà de deux hectares la superficie devienne très rare (2%).

Figure 07: Dispersion de taille des parcelles de culture du riz Pourcentage des cultivateurs

Surface des cultures Source : Enquête, Septembre 2016

Les inégalités à l’accès de ménages aux jachères font la différence sur le tavy car l’une n’utilise que 3 à 10 % de leurs terres disponibles tandis que l’autre a décidé d’exploiter l’ensemble de leur jachère pendant une saison. Le relief limite l’extension de la riziculture pluviale car le bas de pente de la colline ne représente pas 5% de la surface totale. La plupart de ces espaces se trouvent sur la plaine non inondée de berge et la plaine de basse Mangoro mais le problème se pose sur l’insuffisance des équipements adéquats pour le travail du sol. La culture de riz en deux saisons culturales leur permet d’augmenter la quantité du riz récolté sur une même parcelle.

Avec cette variation, les surfaces sont beaucoup plus petites pour nourrir les membres du ménage. Avec la faiblesse du rendement, les ménages ruraux dont la taille est généralement environ sept personnes et qui exploitent une surface rizicole en dessous de un hectare sont considérés indéniablement en situation d’insécurité alimentaire.

IV- 3. 1. 3. Taille de l’élevage

La taille de l’élevage se limite en quelque tête. L’effectif des poulets élevés peut atteindre jusqu’à une soixantaine de poulets adultes, mais plus de 60% des éleveurs en possèdent moins de dix têtes. Le nombre des zébus élevés par ménage ne dépasse pas dix et ils sont dans la plupart de

63 cas en dessous de cinq zébus. Le nombre de porc ne dépasse pas le nombre de cinq, la majorité de ménage préfère l’élevage d’une ou de deux têtes de porc seulement.

Cette faible taille de l’élevage signifie que la rentrée de l’argent à travers la vente des animaux ne rapporte pas beaucoup. La vente des bestiaux est rare d’autant plus que ce type d’élevage demande beaucoup de temps pour l’agrandissement des animaux. Ainsi, la vente de poule en tant qu’élevage à cycle court n’amélioration pas le revenu des ménages.

Figure 08: Dispersion de taille de l’élevage de porc et de zébus Pourcentage des éleveurs

Nombre de tête de l’élevage

Source : Enquête IV- 3. 2. Taille limité de l’exploitation des exploitants pauvres IV- 3. 2. 1. Observation de la faible taille de l’exploitation des ménages pauvres

Ces graphes montrent la répartition de trois catégories des exploitants selon la taille de l’exploitation. En générale, le rythme des trois courbes une allure divergente. Pour les deux premières colonnes le trois courbes se rapprochent en proportion quasi égale. En deuxième temps on remarque la dominance de taille moyenne de l’exploitation entre de 150 à 200 pieds de plante par culture de rente et la diminution de taux de ménages pauvres et le creux de ménages riches. A partir de 250 pieds de cultures, ces sont les ménages riches l’emportent au détriment des deux autres catégories. La culture de rente est un système dominé par les ménages riches tant sur la diversification que sur l’extension de la culture.

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Figure 09: Variation de la catégorie des exploitants en fonction de taille des cultures de rente Nombre des planteurs

Nombre des pieds de culture de rente

Source : Enquête, Septembre 2016

La catégorie pauvre a la taille de l’exploitation rizicole inférieure à 1.5 hectares. En dessous de cette taille les deux autres catégories qui dominent. Pour la catégorie pauvre l’effectif diminue avec l’augmentation de la surface.

Figure 10: Variation de la catégorie des exploitants en fonction de la taille des parcelles rizicoles

Nombre des exploitants

Surface de la riziculture Source : Enquête, Septembre 2016

La taille de l’aviculture se concerte entre le 10 et 20 têtes de poulets pour la catégorie pauvre. On ne trouve plus cette catégorie à partir du 30 poulets.

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Figure 11: Variation de la catégorie des exploitants en fonction de la taille de l’aviculture

Nombre des exploitants

Nombre de tête de l’aviculture Source : Enquête, Septembre 2016

IV- 3. 2. 2. Analyse de relation par le test d’indépendance du khi-carré de Pearson

Pour analyser la relation entre la taille de l’exploitation et la catégorie des producteurs, on utilise le test d’indépendance du khi-carré qui permet de contrôler l’existence d’une dépendance par la comparaison de khi-carré calculé et le khi-carré théorique. Par calcul, la valeur de khi-carré calculé est de X² calculé=34,11 et le nombre de liberté de liberté de ddl = 03. Nous allons choisir la probabilité de fiabilité du test de ρ=0,05, soit 5% de chance de se tromper. Par conséquent, nous voyons dans la table que le khi-carré théorique est égal à X²0,05=7,8.

Étant donné que le chi-carré calculé est supérieur au khi carré théorique, nous pouvons conclure que la taille de l’exploitation a une influence sur la catégorie des exploitants. Notre observation initiale sur la base de l’échantillon est donc probablement vraie à l’extérieur de l’échantillon, avec cependant 5% de chance de se tromper.

En conséquence, on constate que la variation de taille de l’exploitation agricole constitue un déterminant de catégorie de l’exploitant agricole. En revanche, la plantation de culture de rente en dessous de 200 pieds, la surface des parcelles rizicoles moins de 1ha et l’aviculture qui ne dépasse pas 30 têtes de poulet déterminent que cet exploitant est classé parmi les catégories pauvres.

IV-3.3. Contrainte dans l’augmentation de l’exploitation IV- 3. 3. 1. Accès aux ressources foncières limité

Les problèmes de l’appropriation fonciers dans la commune gênent l’aménagement de parcelle et l’extension des cultures pérennes. La culture locale encourage la gestion commune des

66 héritages pour assurer la sécurité des propriétés familiales ou ancestrales. Les parents ont plein droit sur leur propriété jusqu’à leur mort. Les donations définitives entre les vivants ne peuvent donc pas exister entre deux générations. Les parents décédés peuvent imposer que la terre ne soit pas divisée et cette décision est respectée au fil de génération. La terre indivisible entraine les conflits fonciers entre les cohéritiers.

Les paysans sans terre ou trop peu de terre peuvent cultiver la terre avec le contrat de métayage, de fermage ou de prêt de la terre. Toutefois l’accès au terrain reste encore difficile vu que certain propriétaire ne veut pas prêter ou même faire louer leur propriété. Ils préfèrent ainsi son terrain inexploité de peur d’être exproprié par le préteur ou même par mauvaise foi pour que ces paysans sans terre restent toujours des mains d’œuvres.

La majorité des parcelles d’exploitation des paysans sont en situation irrégulière vis à vis de la législation foncière. Une infime minorité de la population a un titre opposable aux tiers dans l’ensemble de la zone. L’incertitude de la situation foncière pose des problèmes car il peut entrainer de l’insécurité de condition de vie de la population. Les systèmes traditionnels de jouissance des terres empêchent les investissements en terrain et d’extension de l’exploitation. Certains paysans connaissent la nécessité de la régularisation de leurs ressources foncières mais la réalisation de ces processus administratifs leur fait défaut. De plus le service du domaine qui se charge du service foncière est trop loin pour les habitants de la commune puisque, ceci se trouve à Vatomandry.

Des grandes propriétés foncières ont été assignées aux colons français qui ont fait la plantation de caféier dans cette zone au temps de la colonisation. Presque les bonnes terres de la commune de Betsizaraina sont accaparées par les français pendant la colonisation. Ces terres sont encore titrées aux français. Cette situation pose actuellement de problème pour la régularisation de la situation juridique de leur ressource foncière.

IV- 3. 3. 2. Manque d’Infrastructures adéquats

L’accès aux terres irriguées est particulièrement limité, obligeant les agriculteurs à exploiter les terres marginales au moyen de technique rudimentaire. Par conséquent, les habitants ne peuvent pas cultiver certains terrains privés d’aménagements. Les infrastructures existantes de constructions locales ne sont pas suffisantes.

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Ptoto 05: Barrage traditionnelle confectionné Photo 06: Basse fabriqué avec le tronc d’arbres avec les bois et les feuilles

source : Cliché de l’auteur, septembre 2016 source : Cliché de l’auteur, septembre 2016

Les infrastructures existantes de construction locale et mal entretenus par les usagers sont en mauvaise état, fragiles et ruinées par des années d’existence. En plus, elles sont détruites par les cyclones et les inondations. Donc actuellement, la plupart des infrastructures telles que le barrage, les canaux de drainage et d’irrigation nécessitent une importante réparation de toute urgence. Ainsi, leur entretien est également très coûteux en raison des dégâts continus causés par les phénomènes climatiques.

En outre, les infrastructures déjà réhabilitées ne sont pas entretenues par les usagers à cause de problème d’appropriation et de dépendance et le problème de mobilisation. La maintenance et l’entretien doivent revenir aux paysans mais ils n’étaient pas conscients de leurs rôles et responsabilités. D’une part, le comité ne prend pas l’initiative de convoquer la réunion des membres, il n’arrive pas à les mobiliser, et il se contente toujours d’attendre de l’aide. D’autre part, tous les membres ne se sentent pas concernés par les activités d’entretien pourtant ils sont tous concernées et doivent être participants et impliqués.

IV- 3. 3. 3. Insuffisance de temps consacré à l’exploitation agricole

L’insuffisance de temps à consacrer au travail agricole sur leurs propres champs entraine les paysans à limiter la taille de leurs exploitations car ils savent pertinemment leurs manquements à bien entretenir leurs cultures.

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Les hommes ont beaucoup de contraintes qui les empêchent de travailler sur leurs champs. Parmi ces contraintes, on peut citer le salariat agricole chez les autres exploitants, l’occupation à des autres activités secondaires et les défaillances à cause des maladies et des risques climatiques.

Les femmes en tant que mère de famille s’occupent en général des activités quotidiennes du ménage et s’occupent des enfants. L’insuffisance de travail de femme constitue un élément crucial pour ne pas augmenter la surface cultivée parce que son rôle dans la tâche de la plantation, de la récolte et de la collecte, est très important. Ces travaux destinés essentiellement aux femmes sont importantes pour maintenir le cycle cultural et garder l’image de l’exploitation.

IV- 3. 3. 4. Insuffisance de capital pour l’investissement au secteur agricole

Le système de prêt traditionnel est encore dominant dans la commune car les paysans recourent aux amies à 50%, aux épiciers 16.7% et à la famille 12.5%. L’emprunt de fond en banque est presque inexistant pour le développement de l’activité agricole des autres activités. Malgré l’offre de service financier, les paysans sont réticents à demander de financement. En plus, la préparation des dossiers et les garanties exigées par la banque contre le prêt ne sont pas accessibles pour les paysans. Ils ont peur de ne pas pouvoir rembourser l’argent de la banque et ils risquent par la suite de perdre leurs biens hypothéqués.

Bien que la culture de rente prédomine dans la région, les prix de vente décroissent d’une année à l’autre. Pourtant, les cataclysmes naturels menacent les cultures de rente ou autre cultures. Le passage d’un premier cyclone après la première ou deuxième production peut ramener tout un projet à son point de départ. Cette situation décourage les producteurs de la région, et encourage la pratique des cultures vivrières dont la spéculation ne rapporte pas des retombées financières suffisantes pour l’économie locale.

Les ressources des activités non agricoles doivent investir pour augmenter la taille de l’exploitation agricole mais cette activité ne rapporte pas de surplus d’argent. Seul 27% des ménages enquêtés peuvent utiliser les ressources des autres activités dans les exploitations agricoles. Parmi ce pourcentage, la provenance de revenu se partage entre les activités de commerce 63% et les autres activités (artisanat, la pêche et du salaire). Pour ceux qui pratiquent le commerce, ils appartiennent à la catégorie aisée pour avoir la capacité d’investissement agricole. Tandis que les paysans pauvres utilisent les ressources provenant des activités non agricoles directement à l’achat de l’aliment.

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IV- 4. DESTRUCTION DES CULTURES PAR LES RISQUES ET LES ALEAS NATURELS

IV- 4. 1. Attaque des ennemis naturels des cultures IV- 4. 1. 1. La prolifération des maladies de culture

En plus de problèmes liés à la technique culturale, les attaques d’insectes, de ravageurs et les maladies des cultures sont des risques additionnels qui limitent la production agricole. Les maladies qui attaquent les cultures sont dues à l’infection de microbes tels le virus, le phytoplasmes, les bactéries, le champignon, les nématodes, les mollusques et les acariens. Le symptôme qui s’ensuit constitue en un flétrissement de la plante attaquée et sa versé. De tels symptômes apparaissent en général sous forme de tâches.

IV- 4. 1. 2. Les attaques des ravageurs

Les ravageurs nuisibles aux cultures sont les rongeurs, les oiseaux. Deux espèces de rongeurs sont rencontrées dans les parcelles à savoir les rats noirs et le souris. La nuisibilité des rongeurs se reflète par la dépréciation de la qualité des organes attaqués et par la diminution quantitative de récoltes. La présence de rats se traduit, d’une part, par les traces de leurs incisives sur les organes attaqués et d’autre part, par les débris végétaux non consommés. Plusieurs oiseaux peuvent occasionner des dégâts dans les cultures en dévorant des graines, en picorant les fruits, ou en trouant. Les fody, petits oiseaux nuisibles, apparaissent souvent en groupes et se nourrissent des graines.

IV- 4. 2. Catastrophes naturelles IV- 4. 2. 1. Cyclone

Madagascar se trouve dans le sud-ouest de l’Océan Indien. Cette localisation le prédispose particulièrement aux désastres naturels. Les cyclones, formés dans le centre de l’Océan Indien, sont dévastateurs et frappent la région Atsinanana en causant des impacts considérables dans la commune rurale de Betsizaraina. La rafale de vent est très forte et la pluie diluvienne se précipite pendant quelques jours qui font de gros dégâts. Des arbres fruitières sont coupés, effondrées et détruites. Des feuilles et des fruits sont chutés par terres. Certains girofliers vont mourir en ne supportant pas la secousse du cyclone.

Plus sévère, en Février 2000, le passage du cyclone ELINE ravageait des villages faute de préparation et manque d’information et communication. Beaucoup des maisons ont été rescapées dans la commune. Des champs et des cultures ont été détruits mais il n’y eut aucune perte de vie humaine liée directement à la catastrophe. Cependant, à la suite de la destruction des cultures, la

70 famine a tué beaucoup des personnes. En raison de l’absence de nourriture, les gens mangeaient de viha.

Le début du mois de mai 2002, le passage du cyclone MANOU a ravagé la partie Nord et Est de la commune (Niarovanivolo, Ankazomirafy, Tsangambato et Salehy). Toutes les infrastructures et des cultures sont détruites. Le niveau de vie de ménages a beaucoup régressée après le passage de ce cyclone.

IV- 4. 2. 2. Inondations

L’inondation constitue des risques permanents pour les villages situés près du fleuve et de l'isolement des certains villages, et la réduction de la production agricole. L'inondation provoque des dégâts sur la culture et sur les champs. L’inondation érode le talus qui provoque des éboulements et de glissement de terrain. Suite à l’inondation, de champs de récolte sont détruites. La crue périt les animaux d’élevage, la production agricole et la vie humaine.

Selon le témoignage des anciens de la commune, la plus grande inondation dans la commune appelé ranoben’i Saraeso fut en 1905. Saraeso était un chef de clan qui n’a pas voulu fuir de son village avec à Niarovan’ivolo. Lui et sa famille sont morts et cela a marqué ceux qui l’avaient connu d’où, pour se commémorer, l’appellation de la catastrophe par son nom

IV- 4. 2. 3. Variabilité climatique et retard de pluie

La variabilité climatique perçue dans la commune de Betsizaraina se manifeste par le retard des pluies et l’augmentation de la température. Elle affecte certainement les efforts et ralentit l’accès de la population à la nourriture. Cette condition climatique amplifie la précarité des paysans qui sont déjà sous l’emprise totale de la pauvreté. Ses conséquences sont visibles, touchent la majorité des ménages et l’agriculture en souffre beaucoup.

Selon les paysans, l’année culturale 2010-2011 a été marqué par le bouleversement climatique dans cette commune. Cette année, une baisse de production a été perceptible au niveau des paysans et plusieurs ménages ont quasiment rien récolté. La date habituelle de semis est au mois de juillet pour le riz de contre saison et en Octobre pour le tavy. Durant cette période, on remarque le retard de pluie et on a vécu une vague de chaleur que beaucoup ont encore en mémoire aujourd’hui. La riziculture de contre saison n'a pas été possible à cause de l’assèchement des rizières. La chaleur a apporté un coup fatal à la culture pluviale. Un mois seulement après le début de la culture (novembre 2010), les paysans ont vu leurs plantations de riz en train de faner et mourir l’une après l’autre. A l’arrivée de la pluie au mois de février, il n’y avait plus rien sur le champ.

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IV- 4. 3. Recrudescence de vol et de l’insécurité rurale Si cette zone n’est pas figurée parmi une zone rouge, la commune de Betsizaraina n’est pas épargnée du phénomène de vol. Le type de vol est le vol de produit sur les champs. Le vol en milieu rural est toujours commis par quelqu’un bien connu mais on n’en veut pas porter témoin.

Le vol se multiplie surtout pendant la période de soudure et après le passage du cyclone. La période de soudure conduit au vol de la nourriture et vol pour la vente. La recherche de la nourriture préoccupe tous les ménages pour sauver la vie. En plus le passage de cyclone conduit aussi au vol parce qu’il rend la vulnérabilité alimentaire et économique des ménages. Le cyclone détruit toute la récolte et les produits, le ménage n’a pas suffisamment de stock de nourriture pour répondre à ce choc.

Les vols attaquent fréquemment cette zone à la première récolte et surtout sur les rives du fleuve ou des Canales. L’arrivée de la première récolte précédée de longue durée de période de soudure. Cela nécessite un intense gardiennage de champ de culture. En effet les endroits le plus sensible au vol c’est les rives de voie de communication (route, piste et fleuve).

CONCLUSION

Les trois phénomènes expliqués dans ce chapitre, dont la faiblesse de la capacité technique des producteurs, la faible taille de l’exploitation agricole et la destruction des cultures par les risques et les aléas naturelles, provoquent inévitablement la pauvreté à cause de l’insuffisance de production agricole. La technique traditionnelle ne donne que de faible rendement agricole. Ce faible rendement entraine ainsi de basse quantité de production agricole. La taille de l’exploitation agricole est insuffisante pour pouvoir fournir de denrées alimentaires pour nourrir la famille et des excédents destinés à la vente pour compléter le revenu nécessaire aux éventuels besoins. La destruction des produits par les phénomènes naturels contribuent également à la faible production et à la pauvreté des agriculteurs de cette zone. Cette insuffisance de production agricole est amplifiée par l’insuffisance de revenu par la vente de produits agricoles.

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CHAPITRE V : FAIBLE NIVEAU DE REVENU PAR LA VENTE DES PRODUITS AGRICOLES

Le faible niveau de revenu des ménages par la vente des produits agricoles sont dues à la faible diversité de spéculation, au problème de commercialisation des produits et la faiblesse du prix ainsi que les risques dus aux phénomènes économiques et politiques.

V- 1. NIVEAU DE REVENU DES MENAGES

La formule du revenu disponible brut a fait ressortir que le revenu du ménage provenait essentiellement de l’excédent brut d’exploitation soit 68,2% du revenu total. Ainsi, dans la commune de Betsizaraina, les paysans tirent encore l’essentiel de leur revenu de l’agriculture et de l’élevage. Nos calculs de résultat de l’exploitation montrent le résultat que le revenu net issu des activités agricoles est de 1 438 112.50 Ariary, soit 3940 par jour et par ménage (1,2 dollars).

Tableau 16: Résultat de l’exploitation

Valeur brute 4 677 750,00 Dépense de l'exploitation 2 009 200,00 Amortissement 46 000,00 Produits consommés 1 184 437,50 Revenu net 1 438 112,50 Source : Calcul de l’auteur

L’analyse la plus pertinente consiste à comparer les revenus des ménages entre eux, ou à comparer ce que gagne la majorité des ménages par rapport à la minorité. Pour effectuer la classification des ménages selon le revenu, nous avons retenu le seuil de 2 $ par jour par ménage.

Tableau 17: Répartition des ménages selon le revenu journalier (en dollars)

Groupe de revenu Effectif Proportion (%) Pourcentage cumulé (%) < 0 1 0.2 0.2 [0-50[ 5 4.5 4.7 [50-1[ 25 21.1 25.8 [1-2[ 56 46.3 72.1 [2-4[ 22 18.6 90.7 ≥ 4 11 9.3 100 Total 120 100 100 Source : Enquête et calcul de l’auteur

D’après les résultats, trois quarts des ménages observés vivent avec moins de 2 dollars par jour, et parmi eux environ la moitié vit avec 1 à 2 dollars par jour. Cela signifie que la plupart de la

73 population de la commune de Betsizaraina vit dans la pauvreté à cause de l’insuffisance de revenu de la vente des produits agricoles.

V- 2. FAIBLE DIVERSITE DES SPECULATIONS COMMERCIALISABLES

V- 2. 1. Les types de culture et d’élevage V- 2. 1. 1. Cultures de rente traditionnelles

Du point de vue superficie cultivée, le café occupe la première place parmi les cultures de rente, pourtant cette place de choix revient au girofle en considérant le nombre de pratiquants. Les plantations de café ne sont plus entretenues depuis la chute vertigineuse des prix, elles sont toutefois maintenues en place dans l'espoir d'une reprise éventuelle.

Figure 12 : Taux de diversification dans les cultures de rente

Pourcentage

Type des cultures Source : Enquête, Septembre 2016

En effet, le girofle est exploité aussi bien pour les feuilles que pour les clous, permettant ainsi de procurer un peu de revenu pour les paysans. La culture de girofle concerne une large majorité des agriculteurs, et occupe les collines au même titre que le café et les divers arbres fruitiers. Le rendement de production de clou de girofle peut varier considérablement entre divers planteurs, particulièrement suivant le niveau de prélèvement de feuilles servant à l'extraction d'essence.

Hormis ces deux produits, le poivre et la vanille sont cultivés mais encore à très faible échelle. Devant la faiblesse des revenus découlant de la fluctuation des prix des produits traditionnels, ces deux cultures semblent intéresser la population de la commune, mais actuellement elle ne touche qu'une infime partie de cette population et pratique sur une faible superficie.

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V- 2. 1. 2. Culture fruitière

Figure 13: taux de diversification dans les cultures fruitiers

Source : Enquête, Septembre 2016

La culture de banane n'occupe qu’une faible proportion des agriculteurs, mais la superficie cultivée est pourtant non négligeable, comparée aux autres cultures fruitières. Le litchis constitue l'une des principales sources de revenu des paysans locaux, et vient après la banane en termes de superficie cultivée. Les autres cultures fruitières sont encore limitées comme les mangues, l’avocat, pomme canel, ananas et les agrumes. Il ne s’agit pas de planter chaque année ces cultures. Il se fait sur une même surface de verger permanent. L’établissement de ces cultures se fait après le cycle de culture sur le tavy.

V- 2. 1. 3. Culture industrielle : canne à sucre

La culture de canne à sucre est courante dans la zone. Le type de sol limoneux est très favorable à cette culture. Outre son utilisation pour sucrer le café, les cannes à sucre sont les matières premières pour faire les boissons alcooliques traditionnelles, en l’occurrence le toaka gasy ou eau-de-vie et le betsa dont la commercialisation bat son plein pendant les festivités villageoises.

V- 2. 1. 4. Le riz et les autres cultures vivrières

Après le riz, le manioc est cultivé par tous les agriculteurs de la zone sans pour autant occuper des surfaces considérables. Le manioc, complément alimentaire courant, est aussi cultivé par tous les paysans. En dehors de la vente éventuelle, la consommation reste toujours prépondérante. La culture est installée sur la parcelle abandonnée par le tavy. Il y a de variété précoce qui donne de production en six mois et de variété tardive, plus de un an, destiné à la vente.

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Figure 14: Taux de diversification dans les rizicultures

Source : Enquête, Septembre 2016

La patate douce n'est adoptée que par une minorité d'agriculteurs. Les boutures sont plantés entre février et mai dans les espaces libres à l’intérieur du tavy soit sur une parcelle à part. La superficie reste toujours plus petite que celle du manioc. Les tubercules sont consommées comme petit déjeuner ou de goute tandis que les feuilles sont appréciées comme des mets. Comme ils résistent mieux aux passages de cyclones, elles sont cultivées comme aliment de crise.

V- 2. 1. 5. Les légumes

Le betsimisaraka cultive traditionnellement des légumes en association avec le riz dans le tavy. Les espèces légumières les plus cultivés sont les aubergines amères, le bred, le chou de chine, les tissâmes, le concombre et la courge. La disponibilité de légumes est ainsi traditionnellement la plus élevée pendant les mois de mars à mai lors de la période de soudure le tavy, mais manque de diversification pendant le reste de l’année 2000. Dans ce temps, les productions demeurent essentiellement destinées à l’autoconsommation. Mais à partir de l’année, quelques paysans commençaient à cultiver le choux de chine et des autres légumes en contre saison sur des parcelles à part à cause de la vulgarisation des différentes projets. A part la consommation familiale, le rôle des légumes en tant que principale source monétaire des exploitants est confirmé.

V- 2. 1. 6. Les types d’élevages

Trois principaux types d’élevages existent dans la commune de Betsizaraina à savoir l’élevage bovin, l’élevage porcin et l’élevage de volailles. Les autres types d’élevages comme la pisciculture, l’aviculture et l’apiculture ne s’y développent malgré la potentialité d’élevage de la commune.

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Figure 15: taux de diversification dans l’élevage

Pourcentage

Type d’élevage Source : Enquête, Septembre 2016

Les zébus sont réservés aux familles aisées puisqu’un ménage de modeste niveau de vie ne peut pas en faire l’acquisition. Ces zébus ne sont pas destinés à la vente sauf très rarement en cas de nécessité absolue mais sont plutôt réservés aux festivités rituelles. Élever des bœufs c’est aussi épargner. En cas de difficulté l’éleveur peut recourir à la vente d’une ou de quelques têtes pour s’en sortir.

L’élevage porcin est très pratiqué des paysans de cette zone, Mais à partir du moment où la peste porcine a ruiné l’élevage, 17 % des ménages seulement qui pratiquent cette activité. Les porcs sont destinés à vendre vifs aux bouchers ou tuer pour étaler sur le marché des villages. En plus, ils sont facilement être transformés en liquidités monétaires en cas d’urgence.

L’élevage de volaille est une habitude, la production est essentiellement destinée à la consommation à l’occasion des fêtes ou à la vente. Les éleveurs affirment que les 80 % des produits sont destinés pour la vente. C’est une grande source de revenu supplémentaire pour les paysans. D’habitude, les paysans ne vendent les volailles et palmipèdes qu’en cas de subite nécessité d’argent comme la maladie ou une dépense improvisée.

V- 2. 2. Analyse de diversité de culture V- 2. 2. 1. Contraste de la diversification entre la catégorie des producteurs

Ce tableau de récapitulation montre le contraste de diversification des cultures entre les trois catégories des producteurs. Premièrement, le producteur riche s’applique fortement à la culture de rente, la culture fruitière et la culture vivrière. En général il a fait la diversification des spéculations avec une part importante à la riziculture et aux activités non agricoles. Deuxièmement, le taux de

77 diversité de producteurs moyens s’étend de 29% à 63%, avec la moyenne de 45%, cela affirme de la situation intermédiaire de cette catégorie. Enfin pour le producteur pauvre, la diversité présente un taux en dessous de la moyenne, signifiant un faible taux de la diversification.

Tableau 18: Taux de diversité selon les catégories des producteurs et les divers systèmes de culture

Catégorie des producteurs Riche Moyenne Pauvre Total Types de spéculation culture de rente 94 63 33 24 culture fruitière 89 45 30 21 rizicultures 24 35 40 13 élevage 47 29 19 12 culture vivrière 73 32 49 20 activités non agricoles 14 31 38 11 TOTAL 43 30 27 100 Source : Enquête, Septembre 2016

Figure 16 : Corrélation de degré de diversification culturale et la catégorie des planteurs.

Source : enquête

Ce graphe montre combien le coefficient du degré de la diversification influe sur la catégorie de producteurs. Le plus marquants de ce graphe c’est la symétrie du faible degré de diversité et la catégorie de planteur pauvre et moyen. Le degré moyen taux de diversification n’a pas de signification de différence entre les trois types de catégorie. Enfin le fort degré de diversification a tendance vers la catégorie de planteur riche.

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V- 2. 2. 2. Avantage de fort degré de diversification de producteurs riches

La forte diversification sur les cultures vivrières, les cultures de rente et sur les types d’élevage permet d’assurer la sécurité alimentaire, d’augmenter la source de revenu et de réduire les risques.

La diversification contribue à multiplier les sources de revenu monétaire. Elle peut contribuer à l’accumulation de richesse à différents stades du cycle de vie des ménages. La culture de la vanille, du poivre et l’élevage de zébus et de porcs sont principalement destinés à la vente. La vente de ces produits est importante dans le revenu des exploitants.

La diversification contribue à réduire les risques, notamment ceux qui sont liés aux chocs naturels ou économiques. La pratique de la riziculture pluviale et irriguée réduit les risques liés à la variabilité climatique ; le tavy résiste mieux au passage cyclonique que le riz irrigué tandis que celui-ci est nécessaire en cas de l’insuffisance de pluie. Les deux systèmes de culture se complète. On peut ainsi réduire les risques sur la variation de prix des produits sur le marché international en diversifiant les spéculations de rente.

V- 2. 3. Les déterminants de la diversification V- 2. 3. 1. Adaptation aux conditions naturelles

Dans l’évolution de l’économie de cette zone, qui se matérialise sur les cultures vivrières et commerciale, le milieu naturel demeure un des premiers éléments à maitriser. Le choix des cultures ne peut se réaliser qu’en fonction des conditions physiques. Les pluies et la température jouent un rôle impératif. Cette région est bien arrosée par l’alizé. La côte Est connait une uniformité thermique qui serait idéale pour les types de cultures tropicales si les pluies ne présentent pas de facteurs limitants.

La configuration du relief détermine le choix de culture. Le terrain plane et de sol riche par l’alluvionnement profite de culture de vanille, poivre, de canne à sucre et des litchis. Les basses collines sont plantées en cultures qui nécessitent de l’humidité atmosphérique pour la croissance et son développement. L’altitude est favorable à la culture du girofle.

Les conditions pédologiques revêtent une importance secondaire par rapport aux éléments climatiques et topographiques. Les terres alluviales composées d’alluvions légères sont de terres idéales pour le développement de différentes cultures. Les sols hydro morphes à engorgement total ou partiel portent les cultures aquatiques.

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V- 2. 3. 2. Conditions humaines

Le mode système de culture traditionnel est caractérisé par la culture sur brûlis car le riz pluvial fournit la base de l’autosuffisance alimentaire. En outre, elle ne nécessite que de très simple outils, résiste relativement bien aux cyclones et s’adapte aux fortes pentes constituantes 80% des surfaces des terroirs. En plus, elle revêt aussi un aspect religieux à travers les rites avant le défrichement et après la récolte et le respect des interdits concernant l’alimentation et les jours de travail. Le tavy est une expression de l’identité culturelle et un symbole de leur indépendance. Le betsimisaraka qui ne fait pas de tavy n’est pas un betsimisaraka.

L’entrée forcée de Madagascar dans l’économie de marché a laissé de trace non négligeable dans la diversité du système de production. Les colons français ont introduit à Madagascar le café à partir de l’année 1900. La commune de Betsizaraina était une zone de plantation de café coloniale dans la plaine alluviale d’Ampetika. Des variétés de café robusta (coffea canephora) sont introduites et propagées dans la zone est de Madagascar. Les ouvriers malgaches travaillant dans les concessions des colons avant 1944 ont cultivé dans leurs champs. En 1954, l’opération café a renforcé sa vulgarisation, en encadrant les paysans dans la plantation, l’entretien et le recepage des caféiers.

Le choix des cultures pratiqués dépend aussi des réalités sur le milieu ; c’est le cas de canne à sucre. Le kafe fary est bien apprécié par certaines personnes à cause de son goût plus aromatique. Le betsa, une boisson légèrement alcoolisé considérée comme bière locale, est important pour certaines cérémonies. Le toaka gasy ou rhum local est cependant encore plus apprécié également par les morts que les vivants. Le relâchement des contrôles interdisant sa fabrication et sa commercialisation, sa consommation avait fortement augmenté et la canne à sucre est également devenue une source de revenu.

V- 2. 3. 3. Conditions économiques

L’élevage porcin est moins pratiqué par les catégories aisés que les deux catégories mais les catégories pauvres sont dépassées par les catégories moyens. Cette catégorie est intéressée par ce type d’élevage car ils ont le moyen pour l’acquisition des animaux et de temps pour s’en occuper. Pour les pauvres qui n’ont pas le moyen mais qui veulent l’élever, il fait le contrat avec les autres catégories pour obtenir quelques tête. Le partage de profit dans ce type de contrat ne favorise pas les pauvres éleveurs. En plus il est difficile pour le ménage pauvre de pratiquer l’activité de commerce parce qu’il nécessite de somme considérable pour l’investissement. Parallèlement, la collecte et la revente des produits agricoles sont aussi des activités des riches. Quelques pauvres et

80 moyens peuvent faire la collecte mais ils servent des intermédiaires entre les producteurs et le commerçants du village.

V- 3. PROBLEME DE COMMERCIALISATION ET DE PRIX

La vente des productions agricoles constitue une principale source de revenu des paysans. La vente de produits agricoles comporte plusieurs problèmes empêchant l’augmentation des revenus pour couvrir tous les besoins économiques et sociales.

V. 3- 2. Insuffisance de quantité des produits vendus V. 3. 2. 1- Régression des produits de rente traditionnels

Les produits de rente traditionnels tel le café, le girofle et le poivre sont en récession. La démotivation des paysans liés à la chute du prix et au vieillissement de pieds en sont les principaux facteurs pour le café. Pour le girofle, les dégâts cycloniques répétés et l’extraction massive de l’essence de girofle ont provoqué une diminution marquée de la production. Ainsi, malgré la forte demande mondiale en poivre malgache, les quantités exportées ne décollent pas, faute d’action de vulgarisation agricole et de dissémination de matériel végétal.

En outre, les fruits tropicaux ne sont que d'une quantité moyenne et de faible quantité pour le moment. La régression de la production de banane est imputée à l'insuffisance d'entretien et à une maladie de la banane. Le litchi est un produit périssable qui doit être traité rapidement, mais l’acheminement des litchis à l'exportateur doit se faire dans les 24 heures. La récolte étant plutôt destinée à l'autoconsommation avec une bonne partie qui pourrit même sur place.

V. 3. 2. 2- Problème de transport et d'accès au marché des produits

L’acheminement des produits vers le marché est entravé par les états défectueux de l’infrastructure routière, de l'insuffisance de moyen de transport et du coût élevé de service de transport. Ce problème constitue un grand facteur bloquant car beaucoup de produits ne sont pas vendus, c’est à dire ils ne rapportent pas de revenu aux ménages et diminue fortement la motivation des producteurs.

Les infrastructures routières de la commune sont en mauvais état. Pendant la saison de pluie, la route est presque inaccessible en voiture à cause de l’inondation et de la boue. Les routes d’intérêt communal qui relient l'axe principal aux autres fokontany sont complètement détruites durant les passages des cyclones. Les pistes et chantiers reliant les villages sont tous en mauvais

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état car ils traversent des sols marécageux, des pentes raides, des chaussées boueuses ou parfois glissantes pendant la saison de pluie.

Compte tenues des caractéristiques de voie de communication existantes, l'utilisation de moyen de transport moderne est limitée. C’est seulement en saison sèche que les véhicules peuvent transporter convenablement les marchandises. En saison de pluie, la circulation sur la route est perturbée par le respect du délai de grâce imposé à la barrière de pluie. Tous ces facteurs contribuent à la cherté du coût de transport. Le frais de transport varie en fonction de l'état de la route, de l’éloignement et la durée du trajet qui sont tous considérés dans le calcul de l’usure de l'automobile, du coût d'entretien et du prix de carburant. En effet, le transport à dos d'homme semble être plus adéquat dans de cas de l’inaccessibilité en voiture.

Photo 07: Route de Betsizaraina en mauvaise état

Source : cliché de l’auteur

V- 3. 3. Faiblesse de prix payé aux producteurs par les collecteurs locaux V. 3. 3. 1- Le problème lié au non maîtrise de norme et de qualité des produits

La mauvaise qualité est à la cause de la baisse de prix aux producteurs. La faiblesse de l’offre entraîne une forte concurrence entre les acheteurs, qui misent avant tout sur la quantité et agissent dans le cadre de relations clientélistes. Les paysans vendent souvent leurs produits en période post-récolte où le prix n'enregistre que de faible augmentation au cours de l'année. Au cours de l'année, le prix fluctue et le maximum de prix coïncide à la période de raréfaction et le niveau le plus bas pendant la saison de récolte et post-récolte.

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V. 3. 3. 2- Circuit de commercialisation à plusieurs intermédiaires

Les intermédiaires très mobiles achètent les produits aux paysans aux villages et dans le champ. Ils le revendent ensuite soit directement aux grands ou petit collecteurs qui vont les écouler vers d'autres zones, soit ils les cèdent à d'autres intermédiaires, qui peuvent les livrer aux petit collecteurs qui les passent enfin aux grands collecteurs. Dans ce cas, les mêmes produits passent par quatre ou cinq acteurs de commercialisation au niveau de la commune avant d’être évacués vers d'autres destinations.

Le circuit direct se réalise très rare, pourtant, le circuit à plusieurs intermédiaires locaux demeure le plus courant. Ce système local influe sur le prix d'achat aux paysans qui ignorent tout de la filière. Ainsi, la commercialisation dans la commune manque de transparence au niveau du prix. Rare sont les collecteurs qui vendent directement aux détaillants, aux consommateurs ou aux transformateurs. L'insertion de tous ces acteurs alourdit le circuit et finit par provoquer la flambée des prix aux consommateurs et la chute excessive aux producteurs.

Figure 17: Circuits de commercialisation des produits de rente

Source : Auteur

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CONCLUSION

La pauvreté des producteurs de la zone, marqué par l’insuffisance de l’argent découle du problème de manque de diversification des cultures commerciales. Les paysans sont en difficulté de modifier leurs stratégies dans l’amélioration de leurs conditions de vie. Les paysans aisés, disposant des moyens suffisants ont essayé de diversifier mais ce n’est pas le cas pour les larges couches de la population. En plus, la culture du café et des autres cultures de rente sont en recul grâce au vieillissement des plantes et l’inexistence d’entretien. Les produits sont difficilement évacués sur le marché faute de voie de communication et de moyen de transport. La somme perçue par la vente des produits est maigre par la non maitrise de qualité de produits et par le prix imposé par les collecteurs.

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TROISIEME PARTIE : VERS UNE AMELIORATION DE SYSTÈME DE PRODUCTION ET DE CONDITION DE VIE DES PAYSANS DE LA COMMUNE RURALE DE BESTIZARAINA

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CHAPITRE VI : CONTRADICTION ENTRE LE SYSTEME DE PRODUCTION ET LA PAUVRETE

VI- 1. CORRELATION OBSERVE ENTRE LE SYSTEME DE PRODUCTION ET LA PAUVRETE

VI- 1. 1. Pauvreté et système de production agricole La pauvreté dans la commune rurale de Betsizaraina est une pauvreté qui prend une multiple dimension car elle comporte de l’insécurité alimentaire, de la précarité de condition matérielle, de régression des actifs à long terme et de l’accès limité aux services sociaux de base. Par l’insécurité alimentaire, les paysans vivent dans une longue période de soudure environ, sept mois de l’année. La qualité des aliments est médiocre et le taux de la malnutrition des enfants s’élève. La pauvreté s’observe par la précarité de l’habillement et de l’habitation et le manque de confort dans la maison. Suite aux catastrophes naturelles, les paysans vendent leurs biens et les ressources, ils déscolarisent leurs enfants, ce qui réduit leurs actifs à long terme. Enfin, leurs accès aux services sociaux de base comme l’éducation la santé et l’intégration sont limité par le manque de l’argent.

Les causes sous-jacentes de cette pauvreté proviennent de défaillance du système de production agricole. Quatre-vingt-cinq pour cent des Malgaches pauvres travaillent dans l’agriculture, et tous les ménages pauvres dépensent la majorité de leurs revenus à l’alimentation. La faiblesse de la productivité agricole dans les cultures vivrières représentera par la faible capacité technique des producteurs, l’exigüité de taille de l’exploitation et par la destruction des cultures par les cataclysmes naturelles provoquent l’insécurité alimentaire des familles paysannes.

Il faut ajouter que, la pauvreté a comme facteur l’insuffisance de revenu par la vente des produits agricoles. Elle apporte des effets négatifs sur la survie et du manque de revenu pour subvenir aux différents aspects de la vie. Cette insuffisance de revenu provient de la faible diversification pour les spéculations de fortes valeurs ajoutés et inexistence d’assurance pour les risques de production et de commercialisation. La faiblesse de prix provient également de la régression des cultures de rente par le vieillissement des plants et la démotivation des paysans suite à la chute de prix. L’évacuation des produits est difficile à cause de mauvaise état de la route et la montée du coût de transport. Les paysans ne profitent du meilleur prix parce que ce dernier est imposé par les acheteurs. La multiplication des intermédiaires réduit le prix aux niveaux des producteurs.

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Figure 18 : Arbre à problème de système de production et pauvreté dans la commune rurale de Betsizaraina

Source : Auteur

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VI- 2. POLEMIQUE DU SYSTEME DE PRODUCTION ET LA PAUVRETE

VI- 2. 1. L’amélioration de condition de vie hors du système de production Le dynamisme de transformations de l'économie paysanne est caractérisé par la recherche d'une combinaison d'activités agricoles et non agricoles au sein de la famille. Le meilleur moyen pour réussir serait d’avoir des revenus complémentaires dans les activités en dehors de l’agriculture et où les variables sociodémographiques des ménages et des individus ont plus leur rôle à jouer, le niveau d’éducation, nombre d’actifs, etc. Les activités non agricoles apportent des avantages dans le fait qu'elles assurent la sécurité alimentaire, l'emploi et l'acquisition d'un statut social à la famille paysanne au sein de la communauté rurale. Ces avantages peuvent être atteints par le développement de diverses activités non agricoles locales ainsi que par une émigration saisonnière ou temporaire de certains membres de la famille vers les villes durant quelques années, ou plus durable.

La diversification dans les activités non agricoles locales permet un accroissement des revenus des familles paysannes. Le petit commerce, les différents services villageois, parfois la collecte et le transport des personnes et des marchandises sont les principales activités non agricoles qui occupent un petit nombre des habitants de la zone rurale. Nous avons constaté que les personnes qui font l’exploitation du commerce et de la collecte des produits locaux ont des revenus importants. Ainsi, des personnes qui ont un travail et un statut de petit fonctionnaire ne veulent pas le quitter même si le salaire est faible et les familles qui ont des membres fonctionnaires font partie de ceux qui ont la meilleure condition de vie. Nonobstant de la faiblesse du salaire, le revenu permet d’assurer le coût de production pour assurer le revenu agricole.

La deuxième est particulièrement axée sur la migration temporaire en tant que moyen de diversification des sources de revenu. La migration temporaire de travail peut apporter un revenu nécessaire, non seulement à son élaboration mais également pour les autres besoins monétaires du ménage. Au niveau du ménage, avoir un nombre élevé d’actifs permet à la fois d’exercer des activités en dehors et dans la commune, d’avoir des sources de revenu plus diversifiées. En général ce sont les hommes entre 20 et 45 ans qui émigrent, et en fonction des besoins de leurs familles reviennent au village au moment des travaux agricoles les plus importants. Souvent les revenus d'émigration sont les revenus monétaires les plus significatifs de la famille.

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VI- 2. 2. Origine de la pauvreté hors du système de production agricole Dans le contexte de la décentralisation à Madagascar, la commune joue des rôles importants dans le développement, en tant que collectivité de base proche des ménages pour identifier et résoudre les problèmes à leur niveau. Mais le problème d’insuffisance des ressources communales est un problème reconnu pour le développement. Cette question constitue le point focal au développement local durable car elle constitue les obstacles qui empêchent de surcroît les ménages de bénéficier les impacts des activités de développement initiées à leur profit.

Les problèmes rencontrés par la commune sont l’insuffisance de fond pour réaliser le programme de développement. Les subventions allouées chaque année par l’État payées en tranches connaissent des retards et estimées par la commune comme insuffisantes pour assurer leurs activités de fonctionnement. Elles ne correspondent pas au nombre effectif de la population. Le recouvrement des droits et taxes ne produit pas de montant suffisant. L’impôt foncier est la forme la plus rentable en termes de ressources pour les communes mais il est souvent difficile de procéder au recouvrement de cet impôt auprès des agriculteurs qui peuvent refuser de payer quand les prix des denrées agricoles sont bas. Les ristournes sur les produits agricoles, d’élevage, de pêche, artisanaux, forestiers, la commune n’a reçu d’avis de crédit que cinq fois dans une année et dont les montants attribués sont très peu par rapport aux produits sortant de leur territoire. Or, les autorités communales ne reconnaissent que la richesse des ressources naturelles et agricoles qui pourraient permettre à la commune d’effectuer convenablement leurs missions au bénéfice des ménages pauvres.

Cette situation du problème de ressources communales touche étroitement les conditions de vies de ménages et surtout le manquement de jouissance de leurs droits. Ces derniers sont conditionnés plus souvent dans l’accomplissement des travaux pour le développement local. Il est effectif que la commune n’a pas les disponibilités nécessaires pour honorer ses apports. Par conséquent, ce sont les ménages qui paient les apports nécessaires afin de bénéficier des infrastructures, les mettant dans une situation de pauvreté constante.

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CHAPITRE VII : SUGGESTION D’AMELIORATION DU SYSTEME DE PRODUCTION POUR LUTTER CONTRE LA PAUVRETE

Les analyses concernant la pauvreté nous permettent d’établir une suggestion pour l’amélioration du système de production et pour lutter contre la pauvreté dans la commune de Betsizaraina. Donc, l’amélioration du système de production constitue une solution à tous le problème des milieux ruraux. Mais ces solutions ne se réalisent si les conditions essentielles de son mise en œuvre ne sont pas réunies.

VII- 2. AMELIORATION DE SYSTEME DE PRODUCTION, SOLUTION A TOUS LES PROBLEMES

VII- 2. 1. Diversification de la culture pour l’approvisionnement et pour améliorer les sources de revenu La diversification se traduit souvent par l'introduction d'activités nouvelles par le renforcement des activités à haut potentiel et à valeur ajoutée plus élevée par les opportunités du marché.

VII- 2. 1. 1. Promouvoir la diversification pour favoriser la sécurité alimentaire

Diversifier la production alimentaire pour favoriser la sécurité alimentaire est facilement accessible par le jardin potager, la promotion des cultures vivrières traditionnelles sous- exploitées, l’introduction des nouvelles cultures, l’élevage de petit bétail et volaille, la pisciculture. Parallèlement à la diversification des cultures, il faut aussi changer le régime alimentaire en fonction des besoins nutritionnels du corps humain.

La culture de légumes tempérées peut se fait dans la commune en saison fraiche. La promotion des espèces légumineuses comme le soja et les différentes espèces de haricots comble les besoins en protéine végétale. La domestication de l’igname, de tubercules de substitution résistant au passage du vent cyclonique et des patates douces à la chair orange remplit la diversité alimentaire. Les variétés de maïs à cycle court et plus productives remplacent les anciennes variétés qui durent plus de cinq mois. La variété de banane géante appelée likalika est plus commercialisable. La ressource halieutique peut constituer de source de protéines et d’énergie pour l’alimentation et de revenu non négligeable. On peut faire la pisciculture dans les bas-fonds ou en élevage de cage dans les étangs et fleuves. Similairement, la production des œufs contribue à l’approvisionnement en protéine animale.

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VII- 2. 1. 2. Promouvoir la diversification pour augmenter le revenu

Plusieurs spéculations peuvent diversifier la source de revenu des paysans. L’exploitation de vanille est encore insuffisante dans la commune malgré la reprise du prix sur le marché international. Les extracteurs des feuilles des girofles en vue de l’huile essentielle nécessitent la plantation massive pour fournir des feuilles destinées à la cuisson. En effet, le reboisement doit compenser la coupe des bois pour l’énergie et les constructions.

Quant à l’élevage, l’adoption des divers types d’élevage encore moins développés dans la commune peut diversifier cette activité comme la pisciculture, l’apiculture, l’élevage caprin et des ovins et l’élevage de la vache laitière. Tout d’abord, l’apiculture est une activité porteuse car le miel se vend à un bon prix, notamment le miel de litchi considéré comme la meilleure qualité. Ensuite l’élevage de petit ruminant comme le mouton, les chèvres et le lapin est aussi faisable et plus rentable à son égard car ces animaux, à croissance rapide, consomment des herbes. Enfin l’élevage de vache laitière est aussi rentable en vue d’accroitre la consommation familiale du lait et d’approvisionner le marché de Mahanoro.

VII- 2. 1. 3. Promouvoir la transformation pour la valorisation de production

La chaine de valeur de la production agricole de cette commune reste incomplète car elle n’intègre pas l’étape de la première transformation. Cette dernière étape permet de valoriser la production agricole. Elle se fait par la mise en place de simple unité de transformation artisanale. Par exemple, la mise en place d’alambic pour l’extraction de l’huile essentielle permet de valoriser les sous-produits issus des feuilles de girofle, de poivre, de cannelle et d’eucalyptus. Il faut aussi moderniser et formaliser le processus de transformation de canne à sucre pour la fabrication de sucre et de rhum ou du biocarburant. Beaucoup de plantes à vertus pharmaceutiques peut être valorisées et à être développées pour la fabrication de médicaments. L’acquisition de matériels peut se procurer par la collaboration avec l’organisme d’appui ou par l’initiative des opérateurs qui veulent exploiter cette opportunité.

VII- 2. 2. Modifier les principales techniques agricoles pour accroitre la production VII- 2. 2. 1. Pratique de système de riziculture intensive (SRI) sur bas fond

Le SRI peut améliorer indéniablement la production et la vie du riziculteur par l’augmentation du rendement. Il est déjà venu en aide à plusieurs milliers de paysans à Madagascar pour doubler le rendement. Il permet également de diminuer la dépense en intrants par la réduction de quantité de semence utilisée. Avec un entretien de plantes et quelques

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aménagement du terrain et de l’eau, le rendement peuvent s’élever jusqu’à 4, 6 à 8, et même jusqu’à 10t/ha. Les plantes sont plus vigoureuses et capables de donner plusieurs talles et épis. Il est évident que la quantité de travail et la dépense vont augmenter, mais surement que la marge brute sur le surplus de rendement rémunérera favorablement les agriculteurs.

VII- 2. 2. 2. Raccourcissement de la période de jachère pour les cultures pluviales

L’ordre chronologique basé sur la courte période culturale devra être renversé pour utiliser la parcelle de façon continue. On propose à la rotation quinquennale de trois ans de culture et de deux ans de jachère améliorée. Les paysans plantent les plus souvent sur le tavy le riz avec légumes suivi des plantes tuberculeux. La succession culturale doit respecter le principe d’alternance des espèces sur une même parcelle pour ne pas épuiser trop vite la fertilité du sol.

En premier lieu, la parcelle défrichée ne doit pas être brulés mais on laisse les résidus des cultures et des mauvaises herbes pour constituer de couverture freinant l’érosion et assurant le nutriment du sol. Pour les trois années de culture, la première concerne l’association des espèces légumineuses et du riz pluvial, la deuxième l’association de haricot et du maïs suivi de culture de voandzou et la troisième sera consacrée à la culture des plantes tubercules tels le manioc et la patate douce. Pendant la période de repos du sol, la parcelle doit être recolonisée par des plantes fertilisantes pour accélérer le processus de reconstitution de la fertilité naturelle du sol.

VII- 2. 2. 3. Adoption de système agro pastorale

Le système agro pastorale est un système associant les cultures et les bétails permettent la maîtrise d’une partie de l’alimentation des animaux. Des complémentarités et des échanges à bénéfice réciproque entre les animaux et végétaux. Les bétails fournissent à l’agriculture de quantité de fumier organique qui est indispensable à l’augmentation de rendement. L’énergie animale remplace le travail de l’homme pour le labour à la charrue, l’utilisation de la herse et le transport à la charrette. Les produits de l’agriculture seront utilisés à l’élevage, en nourriture et en alimentation. Par exemple le foin et le son de riz sont consommés par le bœuf. Le maïs constitue un élément de base dans l’élaboration de provende pour tous les élevages. L’ensemble de ce système diversifie le revenu de ménage par l’utilisation des sous-produits tels que la vente du lait, des œufs, des légumes, et les produits agricoles et les viandes.

VII- 2. 2. 4. Vers une suppression de tavy

La suppression du tavy sera vraisemblablement la solution finale et à long terme car une suppression autoritaire et brutale du tavy est vouée à l’échec. Dans le contexte actuel, le tavy ne

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s’agit pas simplement de système de culture, mais il s’agit un problème religieux et politique que les autorités se gardent de prendre des mesures trop strictes et sévères à son égard.

Mais il est certain que le milieu a un potentiel important. Une tendance allant vers l’abandon progressif du tavy au profit des cultures riches sera favorisée par une évacuation facile des produits. La suppression du tavy ne doit pas être considérée comme un but mais comme le résultat d’un changement de situation. Le développement de l’économie d’échange doit être une solution envisagée. Avec un développement des échanges, des voies de communication, des moyens de transport, les esprits évolueront, le tavy ne sera plus une nécessité et il se disparaîtra de lui-même.

VII- 2. 3. Améliorer la commercialisation des produits agricoles VII- 2. 3. 1. Réhabiliter les infrastructures routières

Pour faciliter les mouvements dans les villages vers le marché urbain de Mahanoro ou vers les axes principaux, il apparaît nécessaire, de tracer de nouveaux itinéraires d'accès tenant compte des contraintes physiques du milieu. La réhabilitation de pont existant ou l’édification de nouveaux ponts s'imposent pour désenclaver les villages. Cela permettrait de limiter l'isolement des certains villages en période de fortes pluies.

De ce fait, la piste reliant Betamotamo et Ambinaniango doit être considérée dans la programmation de la commune car cette piste joue un rôle important dans sa vie économique. Cette piste relie la commune aux autres communes enclavées et des autres districts pour rejoindre Mahanoro. De plus cette zone de la vallée du Mangoro est une zone à forte potentialité pour le développement de différentes cultures, notamment les cultures de rente traditionnelle. En effet, la réhabilitation et la maintenance de cette piste doit obligatoirement prioriser pour l’évacuation des produits et le désenclavement de la zone.

VII- 2. 3. 2. Maitriser la baisse de prix

Pour conquérir les marchés, il faut des structures de production efficaces qui puissent répondre à une demande de plus en plus exigeante en matière de qualité, de coût et de distribution. Il s'agit là des conditions qui contrastent avec les traits majeurs de la zone. Dans le contexte actuel, il serait difficile pour un exploitant isolé d'affronter de telles exigences, notamment pour le cas d'un nouveau produit.

Des relations directes avec les opérateurs commerciaux pour suivre l'évolution du marché et raccourcir ainsi le circuit. La disparition de plusieurs intermédiaires, souvent informels, permet

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aux producteurs d’augmenter leurs marges bénéficiaires. Une large diffusion des informations recueillies devait être assurée par la constitution de moyens de communication adéquats. L’institutionnalisation des organisations pour la commercialisation permet de prendre en charge la planification de la production pour la maîtrise de la qualité et du quota.

VII- 2. 4. Augmenter la taille des parcelles VII - 2. 4. 1. Possibilité d’extension de la riziculture et de l’agroforesterie

La possibilité d’extension de riziculture de la commune de Betsizaraina se fait dans les surfaces non exploitables des plaines et des bas-fonds. La plaine d’Ankebana, nord-est de Betsizaraina est en majorité non exploitée en rizière à cause de la non maitrise de l’eau et de l’insuffisance des infrastructures adéquates. Ce périmètre a été longtemps créé par quelques exploitants mais malheureusement aucune intervention de réhabilitation n’est effectuée. Mais actuellement, ces terrains non occupés sont envahis par la végétation naturelle.

L’extension de culture de rente dans la commune de Betsizaraina est indiscutablement possible grâce à la disponibilité de terrain encore libre. D’après notre enquête, la commune dispose de surface de 5.298 ha1 répartis dans les douze fokontany, cultivable en culture de rente. Cette surface inclut des terrains en friche et en culture marginale à convertir en culture permanente.

VII - 2. 4. 2. Développement des infrastructures agricoles

La solution à ce problème consiste à la valorisation des potentiels de production de la zone concernée et la prise des mesures nécessaire pour pérenniser les infrastructures mises en place. L’aménagement du périmètre nécessite la construction de barrage de dérivation sur les cours d’eau pour assurer l’irrigation, la construction des canaux d’irrigation et des ouvrages de franchissement ainsi que le curage des canaux de drainage.

Ainsi, les dirigeants à tout le niveau doivent s'efforcer à négocier des financements auprès des bailleurs pour assurer la mise en œuvre. Quelquefois, la collaboration avec les partenaires techniques et financiers présente des résultats plus palpables. Mais avant de trouver de sources de financement externe, on suggère aussi à ce que la réhabilitation des infrastructures agricoles doit être prévue dans le budget primitif de la commune.

1 CARE Vatomandry, 2010, Plan d’extension de culture de rente de la commune rurale de Betsizaraina (café, girofle et poivre) 94

VII - 2. 4. 3. Sécurisation foncière

La sécurisation de ressource foncière enlève la contrainte sur l’investissement à long terme et l’extension de l’exploitation agricole. La valorisation de capitale sociale par le respect de l’autorité et la concertation communautaire à tous les villages ont plus de sens sur la résolution de conflit afin de délimiter la propriété. Il faut que tous les membres sous l’égide de l’autorité traditionnelle puissent s’arranger entre eux sur le cas le plus compliqué. Il incombe aux autorités administratives de valider et d’officialiser les consentements et de faciliter les démarches de titrage au service domanial. L’organisation de visite de responsable, dans un même temps pour chaque village réduit indéniablement le coût pour les villageois. Enfin l’utilisation des outils cartographiques comme le GPS met à la lumière les limites de la propriété et évite d’éventuel litige de délimitation. La mise à la disposition des cartes topographiques du terroir de petite échelle indiquant la situation des propriétés assure la transparence et la transaction foncière.

VII- 3. CONDITIONS ESSENTIELLES DE REUSSITE

VII- 3. 1. Mise en place de politique favorable au développement du système de production VII- 3. 1. 1. Définition des objectifs et démarche

Les objectifs du développement d’une collectivité locale doit contribuer aux objectifs du Plan National de Développement (PND) du gouvernement central, du Politique Sectorielle Agricole (PSA) du département chargé de l’agriculture et du Plan Régionale de Développement Rural (PRDR).

Pour la commune de Betsizaraina, on peut fixer l’objectif principal comme l’amélioration durable de la sécurité alimentaire et des revenus des populations locales tout en préservant les ressources naturelles. L’atteinte de cette finalité se déclinera en trois objectifs spécifiques. Le premier c’est le développement de la production agricole, par la promotion des techniques adaptées aux conditions agro-écologiques, de l’intensification rizicole (SRI et SRA) et de la diversification des productions. La deuxième est la protection de l’environnement en donnant la priorité aux techniques permettant de combiner la production et la protection. Et la troisième c’est le renforcement des capacités avec pour objectifs de développement de l’approche filière.

La promotion d’un système de production agricole durable supposera de mener à bien des actions coordonnées dans plusieurs domaines clés complémentaires, entre autre l’intégration de l’agriculture et l’élevage, la protection de l’environnement, le développement d’un système de

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crédit adapté au financement de la production, l’appui au développement des infrastructures de base indispensables à la promotion des productions et la sécurisation foncière.

VII- 3. 1. 2. Participation des acteurs concernés

Le développement du système de production du milieu rurale comme celui de la commune de Betsizaraina interpelle les producteurs au premier lieu, mais aussi l'implication de l'ensemble des acteurs indirects et des collectivités locales.

Pour accéder à des conditions de travail meilleures, les producteurs sont conviés à s'organiser davantage et de consentir à des investissements sur la production, la transformation et la commercialisation des produits agricoles. A un niveau individuel, l'accent devrait être mis sur la prise de responsabilité et l’engagement dans le processus de développement. A un niveau collectif, ils devraient se regrouper au sein d’une organisation paysanne fiable en vue de concentrer l’effort dans l'acquisition de moyens de production et de constituer des caisses associatives pour surmonter l’insuffisance de fonds.

Des structures d’encadrements, public ou privé, doivent renforcer leurs appuis aux producteurs par l'intensification du conseil et des formations adaptées. Pour ce faire, des études de cas sur des exemples pris à l'échelle locale semblent plus pertinentes et montrent l'avantage de mieux convaincre le paysan. La traduction des contenus des formations en dialecte locale, avec des supports graphiques, est une assurance de succès en milieu paysan. Aussi, le choix du formateur est important pour véhiculer le contenu d'un module, il doit tenir compte des critères basés sur la compréhension du contexte du milieu, la faculté d’adaptation et la compétence technique.

L'aménagement du territoire interpelle les élus. A ce titre, il leur appartiendra de ficeler un programme de désenclavement de certains villages ayant la vocation agricole au document stratégique. L’élaboration de plans locaux de développement assez cohérents doivent intéresser les élus locaux. Ce plan doit se passer également dans l’élaboration des programmes sectoriels des ministères. Un programme de cette nature, associé à la dimension économique que revêtent les perspectives d'une croissance de la production pourrait intéresser le plan de développement de toute l’échelle, locale, régionale et nationale.

VII- 3. 1. 3. Stratégies de mise en œuvre

L’adaptation au système de production durable nécessite la prise de mesure sur la subvention, les mesures incitatives de mécanismes et d’approvisionnement. Les subventions

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peuvent se justifiées pour inverser le processus de paupérisation de certaines exploitations démunies, et atténuer les risques de dégradation des ressources naturelles. Ces mécanismes de subventions allieraient des investissements en aménagement des périmètres agricoles, du conseil technique et des intrants pour l’incitation à appliquer des pratiques plus intensives méconnues par ces exploitants. Ces mesures incitatives doivent augmenter la motivation à l’innovation du système de l’exploitation.

Les formes de motivations qu’on peut envisager pour le pionnier sont : prix ou prime pour ceux qui ont pu avoir le meilleur rendement. Pour cela, l’organisation des concours agricoles doivent être mise en place. Il est important que ces mécanismes de subvention soient reliés à une implantation des institutions de micro finance (IFM) dans la zone, dans la mesure où ils accompagnent une démarche de progrès économique. Ces IFM auraient pour mission d’assurer les besoins en financement d’exploitants agricoles qui ont adopté de nouvelles pratiques culturales.

Concernant l’approvisionnement de l’exploitation en intrants agricole de qualité tels que la semence améliorée, les outillages agricoles et des produits phytosanitaires, deux stratégies doivent à promouvoir. L’une par la mise en place de point de vente par fokontany en collaboration avec les opérateurs économiques locaux et l’autre par la mise en réseau des groupements ou ses unions avec les fournisseurs principaux. Dans ce cas-là, les opérations se font par l’achat regroupé, une délégation à la charge de l’union effectue la commission pour réduire le coût de déplacement de chaque membre.

VII- 3. 2. Renforcement du capital humain VII- 3. 2. 1. Développement du secteur de la santé

La santé tient une place importante dans la vie humaine car elle assure le fonctionnement de toutes activités aussi bien physique qu’intellectuelle, exercées par l’homme. Dans ce cas, si les habitants d’une commune ne se sentent pas bien traités au niveau sanitaire, ils ne peuvent pas effectuer, comme il le faut, tout ce qui leur incombe. En un mot, la détérioration de la santé d’un individu possède de répercussions directes sur le développement économique, notamment dans l’amélioration de la production. Elle affecte les conditions de vie des habitants en général. En l’occurrence tout dépend de la santé de chaque individu puisqu’il y a interdépendance de l’économie et de la santé.

Donc, la prévention et le traitement sanitaire de chaque individu dans une région donnée ne devraient pas être négligés. La mise en place de service de santé de qualité comprend, en

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premier lieu, la mise à la disposition de la communauté des formations sanitaires de proximité et des infrastructures d’adduction d’eau potable pour chaque village. Ensuite la mise en place, dans le centre de santé de base, de personnel de qualité, médecin et personnel paramédicaux remplissent les conditions de service de qualité. Enfin la dotation de matériels et équipement permettant de réaliser la fonction de soins est important.

VII- 3. 2. 2. Développement du secteur de l’éducation

Le renforcement de capacité humaine par l’amélioration de service de l’éducation est une condition indispensable pour le développement des autres domaines. Il s’agit de l’amélioration des services et de l’expansion spatiale dans les villages éloignés et par une réduction des coûts et de hausse de qualité de prestation. Le rôle de l’éducation et de la formation est évident dans l’amélioration de la capacité d’analyse et de gestion de ressources, les accès à des opportunités de revenus mieux rémunérées et les échanges avec des acteurs externes.

Pour assurer le service d’éducation de qualité, il faut d’abord la construction et réhabilitation des infrastructures. Ensuite, il faut renforcer l’effectif des enseignants professionnels ou recrutés par l’État, suivi de formation des enseignants payés par l’association de parents d’élèves. Enfin, la dotation de mobiliers est nécessaire comme les tables bancs pour les élèves, de bureau pour le maitre, de livre et de manuel pédagogique, des matériels didactique.

VII- 3. 2. 3. Formation des adultes

La formation des adultes en agriculture, en activités génératrices de revenu et la gestion de budget familiale, semble plus prometteur afin de permettre à tous les villageois d’accéder aux connaissances et aux informations très utiles. Le renforcement de capacités organisationnelles appuierait les prises de décisions communautaires et permettrait une meilleure gestion de la commercialisation. La régularisation de la filière par la répression des acteurs informels et par l’initiative d’établir des contrats directs entre producteurs et acheteurs en gros aideraient à augmenter les recettes villageoises.

VII- 3. 3. Mise en place de mesures de réduction de la vulnérabilité VII- 3. 3. 1. Gestion de risque et catastrophes

Dans un pays régulièrement frappé par des catastrophes naturelles, on ne peut pas parler d’une lutte efficace contre la pauvreté sans intégrer la réduction de risques et de catastrophes. Les catastrophes induisent des pertes humaines et économiques. Ces pertes peuvent être évités ou réduits en diminuant les risques par une bonne planification et une bonne organisation au niveau

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communautaire avant la venue des catastrophes. Le risque de catastrophes n’est pas évitable mais on peut améliorer les pratiques pour mieux y faire face.

La notion de gestion de risque et catastrophe est encore nouvelle pour beaucoup de gens et ils pensent qu’on ne peut rien faire pour atténuer les effets des catastrophes sur leur vie quotidienne. L’État, la commune ont de responsabilité dans ce domaine, sur la coordination, de communication et de sensibilisation. Chacun doit prendre conscience à son niveau qu’il peut contribuer à se protéger efficacement et diminuer sa propre vulnérabilité.

VII- 3. 3. 2. Gestion rationnelles des ressources naturelles

Pour le développement durable, la solution consiste sur la gestion rationnelle et efficiente des ressources naturelles. La gestion rationnelle des ressources naturelles s’agit de la préservation, l’amélioration et la gestion durable. La préservation va ensemble avec l’amélioration de technique culturale. La pratique de technique culturale contribue à la préservation des ressources naturelles. La Protection de la forêt a de bienfait sur la préservation des ressources naturelles.

VII- 3. 4. Changement de comportement vis-à-vis de la technologie agricole Vii- 3. 4. 1. Information et sensibilisation pour le changement de comportement

L’adoption de technique pour l’amélioration de la production agricole est liée au changement de comportement de l’exploitant. Toutes les opérations sont indépendantes et décidées par un agriculteur. Celui-ci effectue des choix selon les critères et des contraintes techniques, économiques et sociales.

L’analyse intégrée de l’écosystème donne sens aux relations existantes entre des variables physiques et humaines. Cette analyse d’élaboration met en évidence l’importance du milieu naturel et l’effet de l’intervention de l’homme sur la variation du niveau de rendement. Il s’agit de l’analyse fondée sur l’observation physiologique du développement des plantes et ses propres besoins. On peut créer de conditions artificielles pour la culture pour que les éléments fondamentaux de son développement soient disponibles.

L’analyse économique constitue une autre analyse importante de la rentabilité des nouvelles techniques. Certaines produisent l’élaboration de budgets partiels qui ne prennent en compte que les coûts variables d’un traitement à l’autre. Alors que les nouvelles techniques apportent plus de rendement qui ont des marges bénéficiaires.

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Vue l’évolution rapide de la population, doublée à l’espace d’une génération ; la terre est un héritage successif de génération en génération. Le nombre de dénominateur de surface augmente au détriment de l’optimum de surface nécessaire pour survivre un ménage avec le système de culture traditionnelle. Avec ce système les enfants vont s’appauvrir si on ne procède pas à modifier et à améliorer les techniques de culture. Donc on doit chercher à la rentabilité de surface pour augmenter la production par la pratique de technologie moderne.

VII- 3. 4. 2. Encadrement des paysans en technique culturale

L’encadrement des paysans en technique culturale est très important dans le changement de pratique agricole. La réalisation de cette stratégie d’encadrement consiste sur le rôle de technicien agricole, la participation de paysans pionniers et les méthodes de transfert de compétence aux paysans. Le technicien sera une personne formée et expérimentée. Il joue un rôle principal car il apportera leur appui technique dans les domaines identifiés par les participants. Il est sensé de travailler avec de groupe pour faire de recherche de solutions adaptées, et pour faire aussi le diagnostic participatif et choix de l’orientation.

L’encadrement doit répondre aux problèmes qui entrainent la faiblesse de production. La résolution des problèmes traduit par l’expérimentation des nouvelles techniques entre technicien et groupes de paysans sur le champ d’application. En utilisant les approches d’étude participative, les agriculteurs discuteront des avantages et défis auxquels ils devront faire face dans les systèmes courants de production qu’ils appliqueront et testeront les nouvelles techniques pour résoudre leurs problèmes.

Pour boucler le cycle, l’expérimentation se termine par une évaluation participative que les paysans vont identifier la bonne pratique, la leçon apprise et les innovations. La recherche doit être répétée parce que la répétition est une seconde nature en utilisant les fruits des précédentes recherches. C’est ainsi que les paysans imitent et approprient petit à petit les innovations dans le domaine agricole.

VII- 3. 4. 3. Diffusion et vulgarisation de techniques à la communauté

Une fois l’évaluation participative est accomplie, un paquet complet d’outils contenant les lignes générales de chaque innovation, y compris les coûts et avantages sociaux et économiques, sera alors présenté à tous les membres de la communauté. Ils pourront choisir celles qu’ils veulent mettre en œuvre pour améliorer leur connaissance ainsi que leur accès à de nouvelles informations et technologies, et implanter ces changements dans leurs champs.

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Les interventions seront présentées sous plusieurs formes pour que chaque agriculteur puisse avoir l’opportunité d’apprendre et d’adopter de nouvelles techniques de la manière la plus appropriée possible. Ils comprennent des terrains de démonstration localisés dans les villages que la communauté peut visiter, des visites dans les champs par les agents agricoles, des foires agricoles pour accéder aux outils et aux semences. Des témoignages, des présentations de vidéos, des émissions radiophoniques, et des brochures informatives et illustrées faciles à lire doivent être à leur disposition. Toutes les innovations potentielles seront partagées avec la communauté entière, et tout agriculteur motivé pour adopter de nouvelles techniques aura accès à une assistance.

VII- 3. CONCLUSION

Des solutions sont proposées pour résoudre le problème d’incohérence de système de production principale source de la pauvreté dans la commune de Betsizaraina. Les solutions sont pour amélioration de la production et l’augmentation des revenus. La modification des techniques agricoles peuvent augmenter la production agricole par la mise en œuvre de système de riziculture adapté sur le bas fond, le raccourcissement de période de la jachère pour les cultures pluviales sur les collines et l’intégration de l’élevage sur la culture. La commercialisation de produits agricoles devra améliorer les revenus des ménages avec l’amélioration de l’accès au marché et la maitrise de baisse de prix.

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CONCLUSION GENERALE

D’après l’analyse de système de production et la pauvreté à travers ces trois chapitres, force est de constater que la pauvreté est une réalité dans la commune de Betsizaraina. Cette pauvreté est une suite à donner aux trois dimensions qui caractérise le système de production à savoir la diversification, l’intensification et l’expansion.

Le système de production de la commune est composé de culture vivrière, de culture de rente et de l’élevage. L’exploitation des divers éléments adoptés du système de production a des limites. Les cultures vivrières, cultures prioritaires est en faible rendement et entraine la destruction de l’environnement. Les cultures de rente peuvent apporter des revenus considérables mais elles subissent l’accès limité au marché et le problème du bas prix aux producteurs. Ainsi toutes ces cultures sont vulnérables face à la rigueur de conditions naturelles.

Également, le niveau de performance des agriculteurs revêt de techniques ancestrales, la technique améliorée reste peu développée. L’accès à la formation est limité, et la technique est difficile à appliquer due aux conditions physiques, économiques et sociales. L’intervention des agents de développement rencontrent de problème de conflit qui rend inefficace la participation de la communauté dans la mise en œuvre de programme.

Enfin, la taille de l’exploitation est trop petite qui est largement insuffisante pour faire vivre le ménage et de répondre aux besoins fondamentaux. La terre en possession est insuffisante, le moyen de production est insuffisant. Le travail fourni est aussi insuffisant pour augmenter l’exploitation.

En total, la sécurité alimentaire par la production de denrées alimentaire est difficile à réaliser, la pauvreté de condition de vie reste toujours de réalité avec les problème de système de production agricole qui se manifeste par le manque de diversification des cultures vivrières et commerciales porteurs, par la faiblesse de productivité en relation avec la traditionalité de la technique de production et par la faiblesse de surface cultivée.

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ANNEXES

Annexe 01 : Guide d’entretien des personnes ressources

Production agricole et l'insécurité alimentaire  Quelles sont les activités les types d'activités agricoles des ménages dans votre fokontany?  Quelles sont les atouts et les contraintes des activités agricoles dans votre village?  Y-a- t-il de période de soudure dans votre village?  Pourquoi les produits vivrières ne suffisent-t-il pas à satisfaire les besoins alimentaires des ménages?  Dans quelles moment dans l'année les ménages sont très en difficultés alimentaires?  En cas de manque de nourriture que font les ménages pour avoir de quoi à manger?  Quelles sont les impacts de l'insuffisance alimentaire sur l'éducation, la santé, la relation sociale, la sécurité et sur les activités agricoles? Revenu et dépense :  Quelles sont les principales activités génératrices de revenus des ménages dans votre fokontany?  Quelles sont le principal poste de dépenses des ménages?  Est-ce que les revenus procurés par ces activités suffisent-t-il à satisfaire les besoins monétaires des ménages?  Dans quelles moments de l'année les ménages sont très en difficultés monétaires?  Quelles sont les signes ou des indicateurs de l'insuffisance de revenu dans votre village?  En cas de l'insuffisance de l’argent que font les ménages pour résoudre les problèmes pécuniaires?  Quelles sont les impacts de la manque d'argent sur l'éducation, la santé, la sécurité, la relation sociale, l'environnement et sue les activités agricoles? Caractéristique du chef de ménage : Dans quelle mesure ces caractéristiques de ménage exploitant agricoles influent sur la capacité de production et son condition de vie ?  caractères démographique du chef de ménage (âge, sexe, simple ou cavalier, ethnie)  Composition du ménage (non actif, membres participants aux activités agricoles)

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 Éducation du chef de ménage (alphabétisation et niveau d'instruction)

Exploitation agricole : Dans quelle mesure l’accès aux ressources de ménage exploitant agricoles influe sur la capacité de production et son condition de vie ?  Possession capital foncière (possession de terrain, qualité de terrain, qualité du sol)  possession des bétails, matériels et outils de travail adéquats  accès aux infrastructures agricoles Dans quelle mesure ces caractères sociales ménage exploitant agricoles influent sur la capacité de production et son condition de vie ?  Pratiquent de la religion (traditionnelle, chrétienne ou musulmane)  participation aux activités de projet/programme  communication et relation Dans quelle mesure ces caractères en stratégiques sociales ménage exploitant agricoles influent sur la capacité de production et son condition de vie ?  diversifications de source de revenu (agricole ou non agricole)  application de techniques agricoles améliorées  extension des activités productives Participation aux activités de projet/programme:  Comment avez-vous apprécié la participation des paysans aux activités de projet/programme de développement?  Quelles sont les principales contraintes dans l’application des techniques agricoles améliorées?  Quels sont les avantages de l’application des techniques agricoles améliorées ?  Quels peuvent être les désavantages de l’application des techniques agricoles améliorées ?  Quels sont les différents «fady» dans la pratique des activités agricoles que les paysans doivent respecter? quels peuvent être les impacts de ces «fady» sur la production?

Annexe 02 : Guide d’entretien des chefs de ménage

GENERALITES SUR LE MENAGE Identification des enquêtés : Fokontany : village : 111

Nom et prénoms : Activités économiques : Renseignements sur les membres de famille :

Membre de la famille 1(Chef) 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Sexe Age Lien de parenté avec le chef Ethnie Alphabétisation Niveau d'instruction État de santé Statut nutritionnelle Participation aux travaux agricoles Participation aux travaux de revenu Responsabilité communautaire Religion Formation agricole

DIVERSIFICATION DES ACTIVITES ECONOMIQUES

N° Activités Pratiquées (Oui/Non) 1 Agriculture

2 Élevage 3 Pêche 4 Artisanat 5 Charpente 6 Transformation 7 Commerce 9 Travail journalier 10 Salaire occasionnelle  Quels sont les activités productives effectuées par la population dans votre village Culture vivrières :  Quels sont les spéculations de culture vivrière que vous consacrer plus de temps et de l'espace ? Pourquoi ?  Pouvez-vous nous donner le rendement approximatif de chaque spéculation ?

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 Êtes-vous gagnant ou perdant dans l'exploitation de ces spéculations, Pourquoi ?  Ces cultures vivrières sont-ils suffisant pour nourrir convenablement votre famille en toute saison ?  Quels sont les principaux problèmes de la production de culture vivrière ?  Pourquoi vous ne changerez pas de filière malgré le problème de l'insuffisance de culture vivrière ? Culture de plantation :  Quels sont les spéculations de culture de rente que vous consacrer plus de temps et de l'espace ? Pourquoi ?  Pouvez-vous nous donner le rendement approximatif de chaque spéculation ?  Êtes-vous gagnant ou perdant dans l'exploitation de ces spéculations, Pourquoi ?  Les revenus générés par ces cultures de rente sont-ils suffisant pour couvrir la dépense monétaire de votre famille en toute saison ?  Quels sont les principaux problèmes de la production et de la vente de culture de rente ? Élevage :  Quels types d’élevage vous pratiquer comme activité ? Pourquoi ?  Combien de tête avez-vous par type d’élevage ?  Quels sont les fonctions de cet élevage dans votre vie quotidien ?  Est-ce que l’élevage vous aide dans le travail agricole ?  Pourquoi l’élevage ne constitue pas de principales sources de revenu de votre ménage ? Activités para agricole :  Quels types d'activités non agricoles vous pratiquer comme activité de génération de revenu? Pourquoi ?  Dans quels moments avez-vous consacré de temps dans l'activité para-agricoles ?  Qui sont vos principaux client de déboucher de vos produits ?  Pouvez-vous dire combien cette activité vous rapporte, par jour, par mois, par an ?  En quoi dépenser vous l'argent de chaque type d'activités ?  Est-ce que l'argent de ces activités est-il suffisant pour couvrir votre besoin monétaire ?  D’après vous, ces activités vous entraînent de bien être ou de pauvreté dans votre vie ?  Quels sont les principaux problèmes de vos activités autres que les activités agricoles ? LES STADES D’INTENSIFICATION AGRICOLE  Quels sont les techniques agricoles que vous pratiquez sur vos activités agricoles ?  Êtes-vous encore pratiquez les techniques traditionnelles sur vos champs ?

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 Quels sont l’avantage et l’inconvénient de la pratique de la technologie traditionnelle sur la production ?  Êtes-vous pratiquez la technologie agricole améliorée ?  Quels sont l’avantage et l’inconvénient de la pratique de la technologie moderne sur la production ?  Qui ont vous dispenser des formations à caractère agricole ?  Êtes-vous pratiquez la formation sur votre champs individuelles ?  La différence entre l'homme et la femme constitue-t-il de frein à la formation agricole ?  L'éloignement géographique, et la difficulté d'accessibilité constitue-t-il blocage à la formation agricole ? LE TAILLE DE L’EXPLOITATION ET ACCES AU MOYEN DE PRODUCTION Accès à la terre agricole :  Quels est la taille de votre exploitation par type de culture ?  Votre terre est-il suffisant pour faire vivre votre famille ?  Pourquoi votre parcelle de culture est-il assez étroits ?  Par quels moyens vous obtenez de terrain pour cultivez ?  Avez-vous de la possibilité pour étendre la taille de votre exploitation, par quels moyens ?  Existe-t-il de coutume qui entraîne des inégalités de sens pour l'acquisition de terre entre les membres de la famille chez vous ? Financements agricoles :  Quels sont votre source de l’argent pour le financement des activités agricoles (achats de matériels, achat des semences et de produits phytosanitaires, payement de main d’œuvre agricole) ?  Votre source de revenu suffit-il à l'investissement agricole ?  Êtes-vous bénéficier de financement autre que votre fond propre ?  Vous êtes consacré l'argent pour la prochaine campagne ?  Sur quoi êtes-vous épargner votre argent (animaux, biens, banque, IMF, trésorerie) pour le financement agricole ?  Pourquoi vous ne faites pas de l’épargne pour l'agriculture ? Infrastructures hydro-agricoles :  Êtes-vous bénéficier des infrastructures agricoles ?  Depuis quand, et par qui les infrastructures ont été construit ?  Ces infrastructures sont-ils fonctionnelles et en bonne qualité ?  Cette infrastructure existant est-il suffisant pour l'exploitation agricole ? 114

 Envisagez-vous la construction des autres infrastructures agricoles pour augmenter la production agricole dans votre village ?  Quels sont votre problème dans la réalisation de la nouvelle construction ?  Êtes-vous déjà demander de l'aide sur la construction, quels sont les problèmes qui empêchent la réalisation, soulevé par votre partenaire ?  Existe-t-il de structure des usagers des infrastructures (AUE, AUP) dans votre village ?  Votre structure est-elle encore fonctionnelle (comité, réunion, plan de travail, caisse) ?  Êtes-vous membres de l'association des usagers des infrastructures ?  Quels sont les règles dans l'association des usagers des infrastructures ?  Est-ce que l'association entrepris les activités périodique ou ponctuels d’entretien des infrastructures ? Force de travail :  A quel type de main d’œuvre le ménage va-t-il recours pour l'exploitation agricole (Main- d’œuvre familiale, salariale, entraide communautaire, les trois) ? Main d’œuvre familiale:  Racontez-nous ce que font les hommes, les femmes et les enfants du lever au coucher durant les différentes périodes de cultures.  Quels sont les travaux agricoles effectués par les membres du ménage? Par la famille?  Est-ce que tous les membres de la famille participent à plein temps au travail agricole?  Les travaux familiaux sur l'exploitation agricole suffisent-ils pour hâter les travaux agricoles dans les champs?  Quels sont les raisons qui entraînent la défaillance des mains d’œuvres familiale au travail agricoles ? Salariat agricole:  Quand et pourquoi recourez-vous au salariat? (Temps, pratique d’autres activités, raison financière, etc.).  Quels sont les travaux agricoles effectués par les salariés ? Pourquoi ?  Le recours au salariat agricole vous permet-il de pratiquer d’autres activités économiques?  Le recours au salariat agricole vous permet-il d’effectuer vos propres travaux agricoles à temps ?  Est-il facile de trouver des salariés agricoles? Pourquoi?  Qui sont choisis pour les travaux agricoles? (Homme, femme, parents, voisin, famille, amis ; âge, proximité des lieux d’habitation…) Pourquoi?  Comment sont payés les salariés? (A la tâche, à la journée, autre). Quel mode est privilégié? (En argent ou en nature, etc.)

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 D’où vient l’argent pour payer les salariés agricoles? Entraide communautaire:  Quand et pourquoi recourez-vous à l’entraide et non au salariat ? (Temps, pratique d’autres activités, raison financière…)  Qui pratique l’entraide ? (Famille, amis, voisins…)  Quelles sont les modalités de l’entraide ?  Un repas est-il toujours fourni aux travailleurs ? Si oui, de quoi est-il composé ? Si non, quelles sont les règles ?  Est-ce qu’il existe d’autres modes de compensation de travail? Équipement et matérielles agricoles :  Quels sont les matériels de travail que vous utilisez dans le travail agricole ? Combien ?  Avez-vous de troupeaux de zébus qui vous aident à la préparation du sol pour le piétinage de la rizière ?  Avez-vous de pair de zébus pour la traction de charrue, de herse ou de charrette ?  Avez-vous de matériel de labour à traction par les animaux comme la charrue ?  Par quels moyens vous acquittez les matériels de travail agricole ?  L'achat de ces matériels vous semble plus cher ? Pourquoi ?  Quels sont les désavantages de l'insuffisance et la mauvaise qualité des matériels agricoles ?  En cas de besoin de matériels quels solutions adopteriez-vous pour avancer les travaux ?

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Annexe 03 : Estimation de la production totale et la destination des produits

Production total Consommation familiale Produits destinés à la vente Spéculation Unité Prix unitaire (Ar) Production (kg) Valeurs (Ar) Quantités Valeurs (Ar) Quantités Valeurs (Ar) Riz aquatique kilos 500,00 900,00 450 000,00 675,00 337 500,00 225,00 112 500,00 Riz pluviale kilos 500,00 600,00 300 000,00 450,00 225 000,00 150,00 75 000,00 Maïs kilos 650,00 45,00 29 250,00 33,75 21 937,50 11,25 7 312,50 Haricot kilos 2 100,00 25,00 52 500,00 12,50 26 250,00 12,50 26 250,00 Concombre kilos 200,00 100,00 20 000,00 75,00 15 000,00 25,00 5 000,00 Melon kilos 300,00 100,00 30 000,00 75,00 22 500,00 25,00 7 500,00 Manioc kilos 200,00 1 200,00 240 000,00 800,00 160 000,00 400,00 80 000,00 Patate kilos 200,00 500,00 100 000,00 250,00 50 000,00 250,00 50 000,00 Canne à sucre kilos 50,00 800,00 40 000,00 200,00 10 000,00 600,00 30 000,00 Petsai kilos 300,00 200,00 60 000,00 150,00 45 000,00 50,00 15 000,00 Fruit à pain kilos - 450,00 - 450,00 - - - Jacques kilos - 100,00 - 100,00 - - - avocat kilos 100,00 200,00 20 000,00 50,00 5 000,00 150,00 15 000,00 Ananas kilos 250,00 200,00 50 000,00 100,00 25 000,00 100,00 25 000,00 Orange kilos 60,00 100,00 6 000,00 50,00 3 000,00 50,00 3 000,00 Mangue kilos 150,00 100,00 15 000,00 80,00 12 000,00 20,00 3 000,00 Banane kilos 100,00 1 000,00 100 000,00 500,00 50 000,00 500,00 50 000,00 Litchi kilos 250,00 500,00 125 000,00 125,00 31 250,00 375,00 93 750,00 Café kilos 8 000,00 60,00 480 000,00 15,00 120 000,00 45,00 360 000,00 Girofle kilos 11 000,00 60,00 660 000,00 - - 60,00 660 000,00 Poivre kilos 8 000,00 30,00 240 000,00 - - 30,00 240 000,00 Vanille verte kilos 6 000,00 10,00 60 000,00 - - 10,00 60 000,00 Volaille Tête 10 000,00 10,00 100 000,00 2,50 25 000,00 7,50 75 000,00 Zébus Tête 780 000,00 1,00 780 000,00 - - 1,00 780 000,00 Porc Tête 240 000,00 3,00 720 000,00 - - 3,00 720 000,00 TOTAL 4 677 750,00 1 184 437,50 - 3 493 312,50 Source : Auteur

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Annexe 04 : Charge annuelle de l’exploitation agricole

Riziculture aquatique (10 are) Unité Quantité Prix unitaire Montants semence kg 10,00 1 000,00 10 000,00 préparation du sol h/j 30,00 2 000,00 60 000,00 plantation h/j 20,00 2 000,00 40 000,00 sarclage h/j 90,00 2 000,00 180 000,00 récolte h/j 30,00 2 000,00 60 000,00 sous-total 01 350 000,00 Riziculture pluviale (1Ha) Unité Quantité Prix unitaire Montants semence kg 20,00 1 000,00 20 000,00 préparation du sol h/j 80,00 2 000,00 160 000,00 plantation h/j 70,00 2 000,00 140 000,00 sarclage h/j 100,00 2 000,00 200 000,00 récolte h/j 45,00 2 000,00 90 000,00 sous-total 02 610 000,00 Manioc+patate+canne à sucre Unité Quantité Prix unitaire Montants semence h/j 3,00 2 000,00 6 000,00 préparation du sol h/j 30,00 2 000,00 60 000,00 plantation h/j 30,00 2 000,00 60 000,00 sarclage h/j 24,00 2 000,00 48 000,00 récolte h/j 30,00 2 000,00 60 000,00 sous-total 03 234 000,00 Culture maraichère (04 are) Unité Quantité Prix unitaire Montants semence paquet 4,00 800,00 3 200,00 préparation du sol h/j 30,00 2 000,00 60 000,00 plantation h/j 10,00 2 000,00 20 000,00 sarclage h/j 4,00 2 000,00 8 000,00 entretien h/j 24,00 2 000,00 48 000,00 sous-total 04 139 200,00 Tanimboly Unité Quantité Prix unitaire Montants plantation h/j 5,00 2 000,00 10 000,00 sarclage h/j 40,00 2 000,00 80 000,00 entretien h/j 30,00 2 000,00 60 000,00 récolte h/j 50,00 2 000,00 100 000,00 sous-total 05 250 000,00 Élevage Unité Quantité Prix unitaire Montants acquisition bœuf unité 1,00 240 000,00 240 000,00 acquisition poule unité 10,00 5 000,00 50 000,00 acquisition porc unité 3,00 80 000,00 240 000,00 gardiennage salaire mensuelle 12,00 10 000,00 120 000,00 service vétérinaire forfaitaire 4,00 4 000,00 16 000,00 déparasitage forfaitaire 4,00 4 000,00 16 000,00 sous-total 06 426 000,00 TOTAL 2 009 200,00 Source : Auteur

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Annexe 05 : Prix et amortissement des matériels agricoles

Outils Nombre (unité) Prix unitaire (Ar) Durée de vie (ans) Amortissements (Ar) hache 1,00 8 000,00 3,00 2 666,67 couteau 2,00 10 000,00 3,00 6 666,67 karima 4,00 2 000,00 3,00 2 666,67 angady lahy (beche) 2,00 10 000,00 3,00 6 666,67 angady tsiatsia 4,00 4 000,00 3,00 5 333,33 pèle 1,00 8 000,00 3,00 2 666,67 râteau 1,00 8 000,00 3,00 2 666,67 fourche 1,00 8 000,00 3,00 2 666,67 arrosoir 1,00 15 000,00 3,00 5 000,00 sou bique 6,00 1 000,00 2,00 3 000,00 natte 4,00 2 000,00 2,00 4 000,00 vanne 2,00 2 000,00 2,00 2 000,00 TOTAL 46 000,00

Annexe 06 : Résultat de l’exploitation

Valeur brute 4 677 750,00 Dépense de l'exploitation 2 009 200,00 Amortissement 46 000,00 Produits consommés 1 184 437,50 Revenu net 1 438 112,50

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Annexe 07 : calcul du seuil de survie dans la commune de Betsizaraina

produits unité quantité prix unitaire montant allumettes boite 12,00 100,00 1 200,00 sel kg 6,00 600,00 3 600,00 pétrole litres 6,00 1 000,00 6 000,00 huile alimentaire litres 6,00 6 000,00 36 000,00 savon pièce 12,00 400,00 4 800,00 pate alimentaire paquet 12,00 800,00 9 600,00 alcool cons 300,00 200,00 60 000,00 tabac unité 300,00 200,00 60 000,00 café kap 20,00 600,00 12 000,00 canne à sucre tige 300,00 400,00 120 000,00 pile pièce 30,00 500,00 15 000,00 médicaments fft 1,00 50 000,00 50 000,00 vêtement fft 6,00 20 000,00 120 000,00 viande kg 12,00 8 000,00 96 000,00 manioc kg 311,00 200,00 62 200,00 légume kg 24,00 1 200,00 28 800,00 poisson frais kg 12,00 6 000,00 72 000,00 poisson séché kg 24,00 4 000,00 96 000,00 volaille unité 6,00 10 000,00 60 000,00 droit fft 3,00 10 000,00 30 000,00 écolage école primaire unité 12,00 2 000,00 24 000,00 écolage collège fft 12,00 5 000,00 60 000,00 blouse scolaire fft 3,00 6 000,00 18 000,00 fourniture scolaire fft 3,00 40 000,00 120 000,00 participation communautaire fft 1,00 6 000,00 6 000,00 Total 1 171 200,00

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Annexe 08: Calendrier de revenu

Rentrée de J F M A M J J A S O N D revenu Très haute Haute Bas Très bas source salariat salariat salariat salariat salariat salariat légume café café girofle girofle ananas d'argents agricole agricole agricole agricole agricole agricole riz vannerie vannerie vannerie légume légume légume volaille volaille volaille litchis litchis ananas volaille volaille orange orange riz riz vannerie vannerie vannerie riz riz banane banane banane banane banane porc Annexe 09 : Calendrier de dépenses

Sortie J F M A M J J A S O N D d'argents Très haute Haute Bas Très bas Motifs de PPN PPN PPN PPN PPN PPN PPN PPN PPN PPN PPN PPN dépenses Achat riz Achat riz Achat riz Achat riz Récolte Récolte maraichage maraichage Achat riz Achat riz Achat riz Achat riz Sarclage Sarclage sarclage Fête habitat habitat Rentré Rentré préparation préparation nationale scolaire scolaire du sol du sol maladie maladie maladie maladie achat Cérémonie Cérémonie outils outils Cérémonie fête de fin vêtement rituelle rituelle agricoles agricoles rituelle d'année

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TABLE DE MATIERE

REMERCIEMENTS ...... iv

SOMMAIRE ...... v

RESUME ...... vi

ILLUSTRATIONS ...... vii

ACRONYMES ...... x

GLOSSAIRE DES TERMES MALGACHES ...... xi

INTRODUCTION ...... 1

PREMIER PARTIE : CADRE GENERALE DE LA RECHERCHE ...... 5

CHAPITRE I : COMPRÉHENSION DU SUJET ET DE LA MÉTHODOLOGIE 6 I – 1. IDENTIFICATION DU THÈME ...... 6 I – 1. 1. Contexte et problématique de la recherche ...... 6 I – 1. 1. 1. Contexte de l’agriculture et de la pauvreté ...... 6 I – 1. 1. 2. La problématique...... 7 I – 1. 1. 3. Orientation de la recherche ...... 7 I – 1. 2. La zone d'étude ...... 8 I – 1. 2. 1. La représentativité de la zone ...... 8 I – 1. 2. 2. La spécificité de la zone ...... 8 I– 1. 3. Objectifs de la recherche ...... 9 I – 1. 3. 1. Objectif principal ...... 9 I – 1. 3. 2. Objectifs secondaires ...... 9 I – 2. PHASE DE LA RECHERCHE ...... 10 I – 2. 1. Analyse bibliographique ...... 10 I – 2. 1. 1. Recherche documentaire ...... 10 I – 2. 2. Utilisation du système d’information géographique (SIG) ...... 11 I – 2. 2. 1. Commentaire de l’image satellitaire de Google earth...... 11 I – 2. 2. 2. Modes d'occupation du sol...... 12 I – 2. 2. 3. Recherche des documents cartographiques disponibles ...... 12 I – 3. SORTIES SUR LE TERRAIN ...... 13 I – 3. 1. Enquêtes ...... 13 I – 3. 1. 1. Méthode d’enquêtes ...... 13 I – 3. 1. 2. Échantillonnage ...... 14 I – 3. 1. 3. Élaboration de l’outil de collecte de données ...... 14

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I – 3. 1. 4. Approches d’enquêtes ...... 14 I – 3. 2. Les sites d'observation ...... 15 I – 3. 2. 1. Choix des sites ...... 15 I – 3. 2. 2. Dispositifs ...... 15 I – 3. 2. 3. Croquis de localisation ...... 16 I – 3. 3. Dépouillement, traitement et analyse des données ...... 16

CHAPITRE II : DESCRIPTION DU CADRE PHYSIQUE ET HUMAIN DE LA COMMUNE RURALE DE BETSIZARAINA 18 II – 1. MILIEU NATUREL PROPICE AUX ACTIVITES AGRICOLES ...... 18 II – 1. 1. Étude du relief ...... 18 II – 1. 1. 1. Le contexte topographique ...... 18 II – 1. 1. 2. La structure géologique ...... 19 II – 1. 2. Marque de l'humidité ...... 21 II – 1. 2. 1. Le climat tropical humide ...... 21 II – 1. 2. 2. La forte densité du réseau hydrographique ...... 22 II – 1. 3. Sol peu fertile et végétation appauvrie par l'homme ...... 23 II – 1. 3. 1. Les différents types des sols ...... 23 II – 1. 3. 2. La formation végétale dégradée par l’action de l’homme ...... 24 II – 2. DYNAMISME DE L’HOMME ET DE LA SOCIETE ...... 25 II – 2. 1. La spécificité démographique ...... 25 II – 2. 1. 1.Effectif et densité, répartition et composition ...... 25 II – 2. 1. 2. La croissance de la population ...... 26 II – 2. 1. 3. Déplacement de la population ...... 27 II – 2. 1. 4. Structure de la population ...... 27 II – 2. 2. Société betsimisaraka en lente évolution ...... 28 II – 2. 2. 1. Communauté dirigé par l’institution traditionnelle et administrative ...... 28 II – 2. 2. 2. Importance de la relation sociale ...... 29 II – 2. 2. 3. Les obligations dans la société...... 29 II – 2. 3. Forte intervention des acteurs de développement ...... 30 II – 2. 3. 1. Les services techniques déconcentrés ...... 30 II – 2. 3. 2. Les partenaires techniques ...... 31 II – 2. 3. 3. Les institutions religieuses chrétiennes ...... 32 II – 2. 3. 4. Les institutions financières ...... 32 II – 2. 3. 5. Les partenaires commerciaux ...... 32 II – 3. LE RETARD DANS LE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ...... 33 II – 3. 1. Les activités économiques ...... 33 II – 3. 1. 1. Les types des activités ...... 33 II – 3. 1. 2. La diversité des activités économiques ...... 34 II – 3. 2. Productions agricoles ...... 34

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II – 3. 2. 1. Les principales cultures...... 34 II – 3. 2. 2. La spatialisation des cultures dans la commune ...... 34 II – 3. 2. 3. La production ...... 35 II – 3. 3. Commercialisation des produits agricoles ...... 36 II – 3. 3. 1. Les marchés profitables ...... 36 II – 3. 3. 2. La vente des produits locaux ...... 37 II – 3. 3. 3. La variation des prix ...... 37

DEUXIEME PARTIE : SYSTÈME DE PRODUCTION AGRICOLE, FACTEUR DE LA PAUVRETE DANS LA COMMUNE RURALE DE BETSIZARAINA ...... 39

CHAPITRE III : LA PAUVRETE MULTIDIMENSIONELLE DANS LA COMMUNE RURALE DE BETSIZARAINA, UNE REALITE ECONOMIQUE ET SOCIALE 40 III- 1. PAUVRETE ALIMENTAIRE ET NUTRITIONELLE ...... 40 III. 1- 1. Insécurité alimentaire ...... 40 III - 1. 1. 1. La persistance de la période de soudure ...... 40 III - 1. 1. 2. Le taux de malnutrition infantile élevé ...... 42 III. 1- 2. Stratégie de recours des ménages en situation de difficulté ...... 43 III. 1- 2. 1. Le changement du régime alimentaire ...... 44 III. 1- 2. 3. L’exode rural des jeunes...... 44 III. 1- 2. 4. La vente des biens ...... 44 III- 2. PAUVRETE MATERIEL ET VULNERBILITE ...... 45 III. 2- 1. Pauvreté matériels ...... 45 III - 2. 1. 1. L’habitat précaire ...... 45 III - 2. 1. 2. L’habillement ...... 45 III - 2. 1. 3. La possession de bien ...... 45 III. 2- 2. Vulnérabilité face aux changements et chocs ...... 46 III - 2. 2. 1. Les risques écologiques ...... 46 III - 2. 2. 2. Les risques économiques...... 47 III - 2. 2. 3. Les risques politiques ...... 47 III. 2- 3. Détérioration à long terme des capitaux productifs ...... 47 III - 2. 3. 1. La déscolarisation des enfants des ménages démunie ...... 47 III - 2. 3. 2. La décapitalisation ...... 48 III- 3. PAUVRETE ET SATISAFACTION DE BESOINS SOCIAUX ...... 48 III- 3. 1. L’éducation...... 48 III - 3. 1. 1. La situation éducative ...... 48 III - 3. 1. 2. Les coûts de la scolarisation ...... 49 III - 3. 1. 3. Le pratique scolaire des ménages en difficultés ...... 49 III. 3- 2. La santé ...... 50

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III - 3. 2. 1. La précarité de l’état de santé ...... 50 III - 3. 2. 2. La faible fréquentation de centre de santé de base ...... 51 III - 3. 2. 3. Le pratique thérapeutique des ménages pauvres ...... 51 III. 3- 3. Intégration sociale affaibli par la pauvreté et l’individualisme ...... 52 III - 3. 3. 1. La faible participation aux travaux communautaire...... 52 III - 3. 3. 2. La diminution de dépense de fête et cérémonies ...... 52 CONCLUSION ...... 52

CHAPITRE IV : FAIBLESSE DE LA PRODUCTIVITE ET DE LA PRODUCTION AGRICOLE 53 IV- 1. FAIBLESSE DE PRODUCTION ET BESOIN ALIMENTAIRE DU MENAGE ...... 53 IV-1. 1. Consommation du riz ...... 53 IV- 2. FAIBLESSE DE CAPACITE TECHNIQUE DES PRODUCTEURS ...... 54 IV- 2. 1. Prédominance de pratique de technique ancestrale ...... 54 IV- 2. 1. 1. Caractéristique de technique culturale traditionnelle ...... 54 IV- 2. 1. 2. Force de la tradition sur la technique traditionnelle ...... 54 IV- 2. 1. 3. Inconvénient du système de culture traditionnel ...... 55 IV- 2. 2. Faible taux d’adoption de technique agricole améliorée ...... 56 IV- 2. 2. 1. Caractéristique de technique agricole améliorée ...... 56 IV- 2. 2. 2. Taux d’adoption de technique amélioré ...... 57 IV- 2. 2. 3. Diversité entre les pratiquants et non des techniques agricoles améliorés ...... 58 IV- 2. 3. Barriere à l’amélioration des techniques ...... 59 IV- 2. 3. 1. Problème d’accès à l'information et formation agricole ...... 59 IV- 2. 3. 2. Interférence de acteurs locaux avec les actions de développement ...... 60 IV- 2. 3. 3. Inefficacité de l’approche et de la méthode des agents de projets ...... 60 IV- 2. 3. 4. Contrainte dans l’application de techniques améliorées ...... 61 IV- 3. EXIGUITE DE TAILLE DE L’EXPLOITATION ...... 62 IV-3.1. Dispersion de taille de différentes cultures ...... 62 IV- 3. 1. 1. Taille des vergers et des cultures ...... 62 IV- 3. 1. 2. Taille de surface de la riziculture ...... 62 IV- 3. 1. 3. Taille de l’élevage ...... 63 IV- 3. 2. Taille limité de l’exploitation des exploitants pauvres ...... 64 IV- 3. 2. 1. Observation de la faible taille de l’exploitation des ménages pauvres...... 64 IV- 3. 2. 2. Analyse de relation par le test d’indépendance du khi-carré de Pearson ...... 66 IV-3.3. Contrainte dans l’augmentation de l’exploitation...... 66 IV- 3. 3. 1. Accès aux ressources foncières limité ...... 66 IV- 3. 3. 2. Manque d’Infrastructures adéquats ...... 67 IV- 3. 3. 3. Insuffisance de temps consacré à l’exploitation agricole ...... 68 IV- 3. 3. 4. Insuffisance de capital pour l’investissement au secteur agricole ...... 69 IV- 4. DESTRUCTION DES CULTURES PAR LES RISQUES ET LES ALEAS NATURELS ...... 70

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IV- 4. 1. Attaque des ennemis naturels des cultures ...... 70 IV- 4. 1. 1. La prolifération des maladies de culture...... 70 IV- 4. 1. 2. Les attaques des ravageurs ...... 70 IV- 4. 2. Catastrophes naturelles ...... 70 IV- 4. 2. 1. Cyclone ...... 70 IV- 4. 2. 2. Inondations ...... 71 IV- 4. 2. 3. Variabilité climatique et retard de pluie ...... 71 IV- 4. 3. Recrudescence de vol et de l’insécurité rurale ...... 72

CHAPITRE V : FAIBLE NIVEAU DE REVENU PAR LA VENTE DES PRODUITS AGRICOLES 73 V- 1. NIVEAU DE REVENU DES MENAGES ...... 73 V- 2. FAIBLE DIVERSITE DES SPECULATIONS COMMERCIALISABLES ...... 74 V- 2. 1. Les types de culture et d’élevage ...... 74 V- 2. 1. 1. Cultures de rente traditionnelles ...... 74 V- 2. 1. 2. Culture fruitière ...... 75 V- 2. 1. 3. Culture industrielle : canne à sucre...... 75 V- 2. 1. 4. Le riz et les autres cultures vivrières ...... 75 V- 2. 1. 5. Les légumes ...... 76 V- 2. 1. 6. Les types d’élevages ...... 76 V- 2. 2. Analyse de diversité de culture ...... 77 V- 2. 2. 1. Contraste de la diversification entre la catégorie des producteurs ...... 77 V- 2. 2. 2. Avantage de fort degré de diversification de producteurs riches ...... 79 V- 2. 3. Les déterminants de la diversification ...... 79 V- 2. 3. 1. Adaptation aux conditions naturelles ...... 79 V- 2. 3. 2. Conditions humaines ...... 80 V- 2. 3. 3. Conditions économiques...... 80 V- 3. PROBLEME DE COMMERCIALISATION ET DE PRIX ...... 81 V. 3- 2. Insuffisance de quantité des produits vendus ...... 81 V. 3. 2. 1- Régression des produits de rente traditionnels ...... 81 V. 3. 2. 2- Problème de transport et d'accès au marché des produits ...... 81 V- 3. 3. Faiblesse de prix payé aux producteurs par les collecteurs locaux ...... 82 V. 3. 3. 1- Le problème lié au non maîtrise de norme et de qualité des produits ...... 82 V. 3. 3. 2- Circuit de commercialisation à plusieurs intermédiaires ...... 83 CONCLUSION ...... 84

TROISIEME PARTIE : VERS UNE AMELIORATION DE SYSTÈME DE PRODUCTION ET DE CONDITION DE VIE DES PAYSANS DE LA COMMUNE RURALE DE BESTIZARAINA ...... 85

CHAPITRE VI : CONTRADICTION ENTRE LE SYSTEME DE PRODUCTION ET LA PAUVRETE 86 VI- 1. CORRELATION OBSERVE ENTRE LE SYSTEME DE PRODUCTION ET LA PAUVRETE ...... 86

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VI- 1. 1. Pauvreté et système de production agricole ...... 86 VI- 2. POLEMIQUE DU SYSTEME DE PRODUCTION ET LA PAUVRETE ...... 88 VI- 2. 1. L’amélioration de condition de vie hors du système de production ...... 88 VI- 2. 2. Origine de la pauvreté hors du système de production agricole ...... 89

CHAPITRE VII : SUGGESTION D’AMELIORATION DU SYSTEME DE PRODUCTION POUR LUTTER CONTRE LA PAUVRETE 90 VII- 2. AMELIORATION DE SYSTEME DE PRODUCTION, SOLUTION A TOUS LES PROBLEMES ...... 90 VII- 2. 1. Diversification de la culture pour l’approvisionnement et pour améliorer les sources de revenu . 90 VII- 2. 1. 1. Promouvoir la diversification pour favoriser la sécurité alimentaire ...... 90 VII- 2. 1. 2. Promouvoir la diversification pour augmenter le revenu ...... 91 VII- 2. 1. 3. Promouvoir la transformation pour la valorisation de production ...... 91 VII- 2. 2. Modifier les principales techniques agricoles pour accroitre la production ...... 91 VII- 2. 2. 1. Pratique de système de riziculture intensive (SRI) sur bas fond ...... 91 VII- 2. 2. 2. Raccourcissement de la période de jachère pour les cultures pluviales...... 92 VII- 2. 2. 3. Adoption de système agro pastorale ...... 92 VII- 2. 2. 4. Vers une suppression de tavy ...... 92 VII- 2. 3. Améliorer la commercialisation des produits agricoles ...... 93 VII- 2. 3. 1. Réhabiliter les infrastructures routières ...... 93 VII- 2. 3. 2. Maitriser la baisse de prix ...... 93 VII- 2. 4. Augmenter la taille des parcelles ...... 94 VII - 2. 4. 1. Possibilité d’extension de la riziculture et de l’agroforesterie ...... 94 VII - 2. 4. 2. Développement des infrastructures agricoles ...... 94 VII - 2. 4. 3. Sécurisation foncière ...... 95 VII- 3. CONDITIONS ESSENTIELLES DE REUSSITE ...... 95 VII- 3. 1. Mise en place de politique favorable au développement du système de production ...... 95 VII- 3. 1. 1. Définition des objectifs et démarche ...... 95 VII- 3. 1. 2. Participation des acteurs concernés ...... 96 VII- 3. 1. 3. Stratégies de mise en œuvre ...... 96 VII- 3. 2. Renforcement du capital humain ...... 97 VII- 3. 2. 1. Développement du secteur de la santé ...... 97 VII- 3. 2. 2. Développement du secteur de l’éducation ...... 98 VII- 3. 2. 3. Formation des adultes ...... 98 VII- 3. 3. Mise en place de mesures de réduction de la vulnérabilité ...... 98 VII- 3. 3. 1. Gestion de risque et catastrophes ...... 98 VII- 3. 3. 2. Gestion rationnelles des ressources naturelles ...... 99 VII- 3. 4. Changement de comportement vis-à-vis de la technologie agricole...... 99 Vii- 3. 4. 1. Information et sensibilisation pour le changement de comportement ...... 99 VII- 3. 4. 2. Encadrement des paysans en technique culturale ...... 100

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VII- 3. 4. 3. Diffusion et vulgarisation de techniques à la communauté...... 100

CONCLUSION GENERALE ...... 102

BIBLIOGRAPHIE ...... 103

ANNEXES ...... 110

TABLE DE MATIERE ...... 122

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