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n Tribune libre : Des risibles convictions aux mortelles illusions des dirigeants du de 1957 à 2016 (suite et pas fin) (Lire en page 8 )

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u Lundi 09 Mai 2016 N°120 - www.ePresse.fr - 600 Fcfa. Interview de

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o V non-tenues » (Lire en page 4 ) Face à un Gabon de toutes les peurs Gondjout met Ali devant ses responsabilités ! Qui menace Ropivia de mort ?

(Lire en page 6 ) Revoilà les antirétroviraux Après avoir été sevrés durant plus de cinq mois, les malades du VIH-sida peuvent aujourd’hui pousser un « ouf » de soulagement car les traite - ments sont à nouveau disponibles, mais en quan - tité insuffisante, l’Etat ayant décidé de renouveler le stock pour une durée de trois mois maximum. Quant à la qualité des médicaments livrés, un doute habite les malades qui ne reconnaissent pas les emballages des produits auxquels ils sont habi - Le symbole est fort, le fait est révélateur d’une situation dangereuse. Pour la première fois dans tués. S’agit-il d’une contrefaçon acquise à bas prix l’histoire de notre pays, le médiateur de la République parle – sans prendre des gangs – d’une ? S’agit-il d’un changement de fournisseurs ? Etc. Autant de questions qui ne suscitent pas la sérénité réalité inquiétante : Le Gabon est sous très haute tension. Du coup, elle appelle le chef de l’Etat à chez ces personnes déjà fragilisées. « dialoguer » pour éviter l’implosion de la Nation. Il suffit d’observer le comportement des Gabonais de la Dola contre pour comprendre qu’il y a péril en la demeure. (Lire en page 3) Editorial La dernière chance ! epuis samedi dernier, dans l’esprit des Gabonais, les choses comme si de rien n’était, pour la « désormais très hypothétique » et architecte de la « nation arc-en-ciel ». ne sont plus pareilles. Il n’est plus possible de jouer à l’hy- présidentielle. Sur cette base, peut-elle promettre aux Ga- pocrisie face à la réalité. Laure Olga Gondjout, médiateur Manifestement, si Laure Olga Gondjout est venue appeler les Ga- bonais la fin du système Bongo-PDG marqué par : la cruauté du de la République, est venue relayer aux yeux du monde et à la face bonais à l’apaisement, forcément elle a une solution pour atteindre Gabonais envers le Gabonais ; la chasse aux sorcières dans l’admi- Dde chaque fille et fils de ce pays une évidence terrifiante : le Gabon cet objectif. Parce que, l’existence étant régentée par le principe de nistration ; une justice conçue pour traquer la moindre contestation est au bord de l’implosion. Une fois ceci dit, rien n’a été encore la partie double, le médiateur de la République doit offrir aux uns et surtout un appareil judiciaire répressif pour museler les journaux avancé. D’autant plus que ce constat rejoint celui de la communauté et aux autres les solutions à l’origine de leur colère pour les uns et triés sur le volet par le palais et le ministère de la Communication internationale, de l’opposition gabonaise, de la société civile et sur- pour les autres les assurances d’une vie apaisée après le pouvoir. ; le pillage des derniers publics dont la conséquence est l’absence tout de tous les démissionnaires du PDG sur la très préoccupante En Afrique du Sud, lorsque le 10 avril 1993, Chris Hani, militant situation du Gabon. anti-apartheid de l’ANC est assassiné par le « système », les noirs de développement de notre pays ; les actes de voyeurisme au som- Le fait pour qu’une collaboratrice du chef de l’Etat – le médiateur décident de venger le symbole d’un monde équitable. Ce pays est met de l’Etat pour empêcher toute expression démocratique,… de la République dépend directement de la présidence de la Répu- au bord de l’implosion. Tout ne tient qu’à un fil. Puis, tel un messie, Pour sûr, le médiateur de la République a offert au chef de l’Etat blique – vienne parler publiquement d’un fait, est un symbole fort Nelson Mandela apparaît et demande aux Sud-africains une chose une occasion de montrer au monde entier sa grandeur d’esprit et surtout sa volonté d’éviter à notre pays un bain de sang inutile en d’une prise de conscience à tous les niveaux du danger qui nous résumée ainsi « puisque c’est le système qui a tué Chris Hani, at- n guette individuellement et collectivement. Il y a donc urgence à tendons les élections de l’année prochaine pour briser la nuque de organisant un dialogue inclusif avant…qu’il ne soit trop tard ! agir. Mais agir comment ? Tant, au même moment, Jean Boniface ce monstre et offrir au peuple un autre environnement ». Du coup, Assélé – au nom des privilèges à conserver – adoube Ali Bongo, le 09 mai 1994, Nelson Mandela devint président de la République Agnès Laplumacerbe 2 FORTE CHALEUR Lundi 08 Mai 2016 - Installation de la centrale thermique d’Alénakiri Entre violation des normes et calvaire des populations Site industriel destiné à la production de l’électricité, la centrale thermique d’Alénakiri est une source de développement économique et social. Développement qui devrait commencer par la localité où elle est implantée. Ce qui est loin de se vérifier dans le cas des riverains d’Owendo. Constant Mavoungou tres font des pieds et des tallation de la centrale, le site lle transforme diverses mains pour en bénéficier. Les et ses alentours devaient être sources d’énergie pri - habitants du quartier affir - déclarés d’utilité publique par maire en énergie élec - ment qu’ils ne connaissaient un décret du ministère de trique afin d’alimenter en pas ces problèmes d’eau et l’Habitat et classé zone indus - E d’électricité avant l’installa - électricité, au moyen de ré - trielle, le gouvernement « seaux électriques, des tion de la centrale, puisque les émergent » qui se présente, consommateurs particuliers coupures d’eau et de courant dans les conférences portant ou industriels éloignés de la électrique étaient générales et sur le réchauffement clima - centrale. Si la centrale au gaz moins fréquentes que mainte - tique, comme un modèle de d’Alénakiri est a priori une nant. En plus, la destruction développement durable, sem - panacée face à la demande du transformateur lors de ble oublier que ce site était sans cesse croissante des po - l’aménagement de la route fortement habité avant la pulations du « Grand Libre - explique, en partie, les diffi - construction de la centrale. Et ville » pour un accès plus cultés d’accès à l’électricité facile et moins coûteux à de certains ménages. Par ail - que, conformément à la l’électricité, il n’en demeure leurs, la capacité d’accès à norme ISO 26000 relative à pas moins que l’installation l’électricité suggère non seu - la Responsabilité Sociétale de ce site ne bénéficie pas aux lement que le dispositif tech - des Entreprises, ils se doivent populations riveraines du nique pour se connecter aux de développer la localité quartier Alénakiri de la com - pylônes existe mais aussi que d’Alénakiri. mune d’Owendo. En outre, faut-il penser que ce Ali Bongo met en marche la centrale thermique d’Alénakiri. Un cadeau empoisonné pour les habitants ? les ménages disposent de Mais elle est plutôt perçue moyens pour s’abonner à traitement de nos gouver - comme non seulement une canalisées sur les différentes augmentation des risques éclairer la route-pavée aug - l’électricité. nants envers la population désolation pour la population routes conduisant aux domi - d’accidents tant les conduc - mente le risque d’insécurité ; En effet, certains pylônes d’Alénakiri est un de leurs d’Alénakiri mais aussi ciles des populations avoisi - teurs de ces véhicules roulent les tuyaux d’eau des particu - n’étant pas en bon état sont moyens encore « musclés » comme un élément conflic - nantes. La conséquence à vive allure. liers et le transformateur, en - déconnectés du réseau natio - pour que ces habitants se ré - tuel entre le pouvoir émergent aujourd’hui est l’érosion de dommagés lors de la nal. Si dans le projet de l’ins - installent ailleurs ? n et les habitants de ce quartier. ces routes empruntées par les Baisses régulières de ten - construction de la route, en - En ce sens que, sur le plan populations d’Alénakiri et le sion de courant électrique gendrent subséquemment des des services sociaux et des in - déversement des eaux dans les ménages difficultés de ravitaillement frastructures, la construction boueuses dans leurs domi - Ajouté à cela, depuis l’instal - en eau potable et en alimen - de la route-pavée conduisant ciles. Elles sont devenues im - lation de la centrale, les habi - tation en électricité. Les habi - La question sécuritaire autour de la centrale au site de la centrale a des praticables à tel point que les tants du quartier ne cessent tants de la localité se voient conséquences nuisibles, à sa - usagers sont dans l’obligation d’exprimer leur ras-le-bol contraints de parcourir des voir l’altération des sols de de stationner leurs véhicules provoqué par une multitude centaines de mètres (des kilo - d’Alénakiri surfaces servant de route aux à des kilomètres, et de rega - de désagréments. Les baisses mètres pour certains) jusqu’à populations voisines pour re - gner à pieds leurs domiciles. régulières de tension de cou - la pompe publique. C.M gagner leurs domiciles. Plus grave, la route-pavée a rant électrique dans les mé - La disponibilité et l’utilisa - epuis l’inauguration de la centrale thermique d’Alé - En effet, lors des travaux de été construite sans trottoirs, nages sont la cause des tion de l’électricité sont très nakiri le 15 août 2013, les organismes œuvrant pour construction de la route- entraînant de ce fait une aug - pannes des appareils électro - variées dans la zone. Certains la protection de l’environnement et le bien-être des pavée, toutes les eaux de mentation de la circulation ménagers ; le dysfonctionne - ménages en disposent en per - populations s’interrogent sur la sécurité de ces dernières. pluies qui y stagnaient ont été D des véhicules et, de facto, une ment des lampadaires censés manence, pendant que d’au - En effet, au regard des accidents rapportés à travers le monde et souvent dans les pays (Etats-Unis, Japon, Russie, etc.) ayant des capacités intellectuelles et technologiques de Lucarne pointe, il n’est pas incongru de s’interroger sur les moyens sécuritaires prévus par l’Etat gabonais à travers Téléménia et la Société de Patrimoine (SP). La première de ces interrogations est liée à la proximité Là où tout le monde parle, personne n' a la parole ! (moins de 500 m) de la décharge de Sanivit de la centrale Chamberlan Moukouama* Dans cette bacchanale, cer - électrique. En effet, dans le but d’éviter des éventuelles fré - a présidence de la Ré - tains collaborateurs du prési - quentations d’un tel site industriel, les organismes interna - publique, faut-il le rap - dent de la République tionaux recommandent un éloignement de 500 m de la peler, est la première réécrivent une dictée erronée centrale. Or, le personnel de Sanivit y déverse plusieurs fois institution du pays. C’est elle de la langue du droit de ré - par jour, des ordures, des déchets ou résidus de tous types L serve qui enveloppe la vie au l'Exécutif. Rien qu'à l'intona - collectés dans l’agglomération de Libreville. Et ces derniers tion de ce vocable, qu'il vous château. Ils sont partout à la sont en grande partie des matières inflammables et pol - suggère déjà une forte tona - fois : ils font des posts, com - luantes pouvant engendrer des incendies. lité à caractère solennel...Le mentent les commentaires La Société de Patrimoine a-t-elle véritablement pris des me - Pouvoir même ! des faux profils sur Face - sures adéquates face à ces potentiels dangers liés à la pré - La célébration de la journée book, s'insultent, se lancent sence de Sanivit ? Nous voulons bien répondre par de la liberté de la presse est des défis, publient des vi - l’affirmative, mais l’incendie signalé dans la nuit du 15 au un prétexte pour moi de ré - déos, organisent des confé - 16 juillet 2015 dans la décharge nous laisse perplexe. En écouter la bande sonore de la rences de presse...du effet, un incendie a été signalé cette nuit-là et dont les présidence de la République salmigondis politique. En causes, jusqu’alors, restent encore inconnues. Cependant gabonaise. Conseillers du réalité, Ali Bongo a été tué deux hypothèses nous sont parvenues par les agents de la président de la République, médiatiquement par ses thu - société adjudicataire et les populations avoisinantes, à sa - chargés de missions, chargés riféraires. voir : suite à l’incinération des ordures et des déchets, l’in - d'études et autres collabora - Y a-t-il une si grande aridité cendie s’est déclenché ; l’incendie est dû à un feu allumé teurs aiment à se laisser aller au niveau du personnel pour par un habitant de la zone. avec une frénésie sans pa - ne choisir que ceux-là...et Et ces hypothèses sont celles retenues jusqu’alors dans la reille qui frise le tumulte. nous servir ce pathos dispro - mesure où aucune enquête n’a été menée. D’une manière Tous ou presque se sont auto - portionné et pernicieux ? Ré - ou d’une autre elles révèlent le danger que représente la dé - proclamés porte-parole d'Ali sultat des courses, l'absence charge de Sanivit depuis l’installation de la centrale élec - de méthodologie saupoudrée Rôles et missions du porte- pour faire le buzz sur les ré - trique. Il est également à noter les insuffisances des Bongo. Il est presque anodin parole de la présidence de la seaux sociaux. Comme on le de voir un conseiller ou un de zèle a accentué la répul - équipements de lutte contre le feu mis à contribution par sion actuelle. République ? voit avec regret, un agent du Téléménia : le système de maîtrise d’incendie par arrosage chargé de missions se servir Rôles et missions des cabinet, même à la périphé - d'une photo prise avec le chef Et pourquoi s'étonner du cha - d’eau n’étant pas opératoire faute de pièces fonctionnelles. conseillers et chargés de mis - rie, peut créer un blog ou une de l'Etat pour justifier une rivari qui prévaut actuelle - La deuxième de ces interrogations est, quant à elle, liée aux posture de défenseur d'Ali ment dans l'espace sions ? page Facebook avec pour fréquentations des populations avoisinantes dans la zone Bongo. médiatique si au sein de la Ali Bongo, président de la seule autorisation une photo dite « interdite » du site industriel. Dans cette zone, on y Ali Bongo, en accédant à la première institution du pays, République, est le seul qui est prise à côté d'Ali Bongo et trouve des éléments tels que les matériaux de construction magistrature suprême, n'est le cerveau accuse un dys - à la tête de la 1ère institution pour ligne éditoriale « défen - (sable, gravier, briques posées sur des conducteurs de gaz pas défendable par n'importe fonctionnement ; c'est évi - du pays. C'est donc à lui dre » le président de la Répu - naturel), des ordures ménagères, des excréments humains qui et n'importe comment. dent que les autres parties du qu'incombe la 1ère responsa - blique avec tous les risques et même des voies d’accès aux véhicules des particuliers ; Président de la République et corps fonctionnent moins bilité. C'est une logique. de dérapage que cela im - aussi le manque d’entretien de la zone ou on aperçoit de membre d'un parti politique, bien. Quid de l'organi - Tout le monde ne peut pas plique. Ne vous étonnez donc hautes herbes, véritables refuges de reptiles et de brigands. il possède en leur sein des gramme de la présidence de parler au nom du président de pas que tout cela finisse par Fort de ce constat, la décharge de Sanivit et les éléments instruments pour parler en la République gabonaise. La la République, quelle que soit une glissade d'injures. trouvés dans la zone « interdite » de la centrale électrique son nom. On n'est pas colla - grandeur d'un chef se mesure la motivation, sinon on ac - En semant le vent, les com - d’Alénakiri prouvent que ce site est fréquenté. Cette fré - borateur du président de la aussi par la qualité des bras cède à la banalisation de municants émergents avaient quentation révèle bien l’insécurité de la zone et est, de ce République pour faire le qui portent son palanquin. l'institution. Tout de même ! oublié qu'ils récolteraient la fait, dangereuse tant elle peut occasionner des incendies n pouvant se répercuter dans tout le quartier puisque la cen - buzz. La vie au château n'est Rôles et missions de la presse On n'est pas collaborateur du tempête à leur champion. n pas la vie au quartier. présidentielle ? président de la République *Communicateur trale est « très » proche des maisons d’habitation. Lundi 08 Mai 2016 - FOCUS 3 Face aux signaux alarmants de l’implosion du Gabon Le médiateur de la République appelle le chef de l’Etat à apaiser les tensions Par Laure Olga Gondjout* A vous, Monsieur le Président de voulez-vous laisser à la postérité la République, Chef de l’Etat, ? Le Gabon du chaos ou le e fait est inhabituel, le mo - Gardien de nos Institutions, Ga - Gabon de l’Ordre et de la Paix ! ment est chargé de toutes rant de l’Unité Nationale, Au Clergé dans sa riche diver - les peurs, l’acte est solen - j’adresse un appel particulier. sité, je l’invite à poursuivre sa nel…pour la première fois dans Vous êtes aussi le Gardien de nos L mission inlassable d’intercession l’histoire de notre pays, la prise valeurs culturelles et morales, et de conscience d’un environne - parmi celles-ci, le dialogue et la auprès du Très-Haut ! ment explosif n’a jamais autant concorde. A nos Chefs Spirituels et Tradi - traversé l’esprit de plus d’un Ga - A tous les Acteurs de la Classe tionnels, je vous invite à poursui - bonais. Face à cette dangereuse politique, mettez tout en œuvre vre votre mission inlassable situation, Laure Olga Gondjout pour vous retrouver dans le corps d’intercession auprès des mânes est sortie de sa réserve pour in - de garde ou au pied de l’arbre à de nos ancêtres ! terpeller l’âme de la Nation ga - palabres, non pas pour repro - Aux Hommes et aux Femmes de bonaise « au ressaisissement » : duire des schémas éculés de po - acteurs politiques, autorités reli - tous les médias, vous qui exercez litique politicienne, mais pour un métier noble en donnant de la gieuses et traditionnelles en pas - rappeler urbi et orbi, « unis dans sant par la société civile… le la concorde », que la paix est la résonnance à l’information, sa - médiateur de la République « seule politique qui vaille au chez que vous avez un rôle déli - s’est agenouillé » devant tout le Gabon. cat à jouer pour calmer et élever monde pour « sauver le Gabon Ne donnez pas raison aux souf - le débat avec professionnalisme ». L’ancienne SG de la prési - fleurs de braise qui s’activent et courage. Ne soyez pas l’étin - dence de la République s’est di - pour l’implosion du Gabon ! celle, soyez plutôt l’aiguilleur ! rectement et fortement adressée Tôt ou tard, vous tous acteurs de à Ali Bongo : « A vous, monsieur Le lien national, cultivé et pré - fins politiciennes contrarie nos devons, tous et toutes, redevenir Convaincue que tous les Gabo - servé par les Pères Fondateurs de valeurs ; des experts de la paix pour pré - tous bords finirez par vous re - nais et toutes les Gabonaises le président de la République, trouver. Aussi, il vaudrait mieux chef de l’Etat, Gardien de nos la République Gabonaise sur la - La prostitution juvénile de venir avec sagesse toute crise. éprouvent un amour sincère pour Institutions, Garant de l’Unité base du vouloir vivre ensemble grande ampleur pour survivre Tous les Gabonais et toutes les vous écouter maintenant sans leur Patrie, je fonde l’espoir qu’il que la palabre ne soit imposée Nationale, j’adresse un appel et le sentiment qu’il n’y a rien de faute d’un emploi noble et valo - Gabonaises, animés de la fibre n’est jamais trop tard pour le particulier. Vous êtes aussi le plus grand que le Gabon, est en risant est préoccupante ; patriotique et épris de paix, doi - dans d’autres conditions et dans un contexte différent ; il est en - Gabon, notre pays ! Je vous re - Gardien de nos valeurs cultu - voie de délitement. Comme ja - - Des mères de famille dévêtues vent prendre conscience de la mercie. n relles et morales, et parmi celles- mais auparavant dans l’histoire sont exhibées en public et en responsabilité individuelle qui core temps ! ci, le dialogue et la concorde ». de notre pays, nos compatriotes ligne dans l’indifférence géné - est la leur et de la responsabilité Je laisse à votre réflexion l’inter - Question : en tant qu’être humain comme ceux venus nous appor - rale. collective qui est la nôtre. Cha - rogation suivante : Quel Gabon *Médiateur de la République et non des bêtes sauvages – dont ter leur force de travail n’ont été Comme un clin d’œil de l’His - cun doit être au rendez-vous de l’ADN est de tuer pour survivre autant gagnés par la peur, l’an - toire ! Le Gabon jadis havre et sa conscience patriotique ! – doit-on accepter de mourir bê - goisse au point de se préparer à apôtre de paix qui a contribué si Il faut aujourd’hui que toutes les tement ou de vivre dignement l’exil ou y mettre à l’abri leurs heureusement à la prévention, à Femmes politiques et tous les Laure Olga Gondjout inquiète de la comme des Gabonais en se met - familles. la gestion et à la résolution de Hommes politiques qui préten - tant autour d’une table pour re - La crise sociale avec son cortège crises socio-politiques en dent aux plus hautes charges, dessiner les contours de notre d’inégalités, d’exclusions et d’in - Afrique semble devenir, à son avec pour devoirs de préserver la situation de crise du Gabon vivre-ensemble ? justices engendre du déclasse - tour, une source d’inquiétude paix et la sécurité dans notre Lisons ensemble la déclara - ment social et prend des grave pour les pays frères et la pays, sachent que dans ce do - Jérémie Akame Djinne tion prononcée le samedi der - proportions avilissantes et dan - Communauté internationale. maine leur responsabilité devant nier à Libreville lle confirme que le Gabon est en crise. Cette crise que gereuses. Le dialogue social est Que n’avons-nous donc pas assi - l’Histoire, est immense et leur ne voient pas les émergents. Une crise qui peut Dans le cadre des missions du au point mort et, dans un milé les leçons d’Un Maître dont sens de l’Etat, de l’Intérêt Géné - Médiateur de la République vi - conduire le pays dans le chaos. Laure Olga Gondjout contexte de crise économique la dévotion pour la Paix était ral et du Bien Commun est at - a pris ses responsabilités devant l’histoire. Rester sans mot sant à rechercher en période de grave, la détresse de nos compa - unanimement et internationale - tendu. E dire, c’est être complice demain de la dérive des légion - crise les solutions en vue de ré - triotes peut être exploitée à des ment reconnue ? Nous attendons d’eux des pa - tablir la paix sociale, j’ai pris naires et des émergents du palais. Cela faisait longtemps fins inavouées. Il devient donc impératif pour roles de paix ! qu’on ne l’avait pas entendue et elle réapparaît avec la l’initiative d’entreprendre une Les symptômes d’une crise mo - chacun, de prendre la mesure de Nous attendons d’eux qu’ils se mission de consultation auprès conviction profonde que la présidentielle à venir pourrait rale qui touche aussi notre pays la situation de notre pays. Les mobilisent contre notre seul ad - être le théâtre du pire. Si Laure Gondjout le dit, c’est qu’elle de nombreux acteurs de la classe sont patents : Institutions chargées de jouer ce versaire : le sous-développe - a ses raisons. Surtout qu’il est de notoriété publique qu’elle politique, de la société civile, - Les jeunes dénient aux anciens rôle, jusqu’ici aphones, doivent ment, la lutte contre la est informée de toute part, grâce à sa proximité avec des res - d’autres forces vives de la Nation la légitimité de l’expérience et de activer les alertes devant les me - paupérisation de nos compa - ponsables de l’opposition et de la nouvelle faction du PDG. et du corps diplomatique. la sagesse, cette torche qui naces présentes et à venir. triotes ! Elle estime à raison que le climat sociopolitique ne cesse Il me plaît tout d’abord, d’expri - éclaire le chemin et dont ils pas - Nous approchons inexorable - Nous attendons d’eux des actes d’esquisser des craintes, sur une scène où le ton des discours mer ma sincère gratitude à l’en - seront le flambeau, aux plus ment de la date fatidique d’un où le patriotisme, et le « Gabon tend de plus en plus à se radicaliser et a, de fait, lancé sa - semble des personnalités jeunes devenus vieux ; scrutin majeur. Le climat dans le - d’abord », ce cri de ralliement medi, un appel au ressaisissement. Fait-elle de la médiation consultées non seulement pour - L’exploitation de la candeur ou quel il se prépare, exige calme, tant cité, ne soit pas qu’un slogan tardive ? N’aurait-elle pas gagné en crédibilité en s’inves - avoir salué l’initiative mais aussi de la vigueur des jeunes à des responsabilité et sérénité. Nous vide de sens. tissant dans une médiation précoce depuis que la classe po - et surtout pour l’africanité de litique exige un dialogue national ? Dans tous les cas, s’il leur accueil. vaut, « mieux prévenir que guérir », il n’est jamais trop tard Pour l’heure, la première étape Arrêt sur image pour agir. C’est pourquoi, Laure Gondjout déclare : « J’ai de la mission de consultation du pris l’initiative d’entreprendre une mission de consultation Médiateur de la République a été auprès de nombreux acteurs de la classe politique, de la so - circonscrite à Libreville, qui ciété civile, d’autres forces vives de la Nation et du corps concentre, comme chacun sait, la diplomatique ». Elle poursuit : « Le discours politique a at - diversité des crises constatées. teint une virulence ahurissante, la haine de l’autre a rem - A ce stade, un constat de situa - placé le débat démocratique. Prononcé de vive voix par les tion périlleuse doit être, malheu - acteurs politiques ou par presse interposée. Et rien au - reusement, dressé ! Oui la crise jourd’hui n’augure que ce discours baissera en intensité à est morale ! Oui la crise est so - l’approche des échéances électorales politiques majeures. ciale ! Oui la crise est écono - C’est une course dont la finalité est de construire un mur mique ! Oui la crise est politique épais et infranchissable entre les Gabonais et les Gabo - ! Ces crises devenues siamoises naises, pourtant enfants d’un même pays ». sont réelles, profondes et dange - Pour éviter le pire, l’ancienne confidente et femme à tout reuses ! Leurs effets conjugués faire d’ prévient « qu’il devient donc impératif laissent planer l’incertitude du pour chacun, de prendre la mesure de la situation de notre lendemain pour l’Unité Natio - pays... A l’approche de la date fatidique d’un scrutin ma - nale. jeur, le climat dans lequel se prépare cette échéance exige La crise politique perfuse la crise calme, responsabilité et sérénité. Nous devons, tous et sociale, elle-même exacerbée par toutes, redevenir des experts de la paix pour prévenir avec la crise économique. Le discours sagesse toute crise ». Pour conclure : « Quel Gabon vou - politique est d’une virulence lez-vous laisser à la postérité ? Celui du chaos ou celui de ahurissante, la haine de l’autre a l’ordre et de la Paix ? ». remplacé le débat démocratique. Il reste à espérer que son message sera entendu surtout que Prononcé de vive voix par les ac - la réalité sur la crise au Gabon devient évidente au regard teurs politiques ou par presse in - du balai diplomatique de ces dernières semaines et des ra - terposée, rien n’augure que ce patriements de certaines communautés étrangères vers leur discours baissera en intensité à ui peut encore douter de l’implosion de la société Gabonaise ? Cette photo, à elle seule, justifie l’existence du rejet et de la haine de l’autre. Pas besoin de lire dans pays d’origine : cas de l’inamicale ouattaresque pantalon - l’approche des échéances électo - nade avec le départ des Ivoiriens. Autres faits marquants, la rales politiques majeures. C’est une boule de cristal pour comprendre qu’il est impossible d’organiser une élection dans un tel climat. Du côté d’Ali Bongo, la volonté d’user et d’abuser de la force pour se délocalisation du ministère de l’Intérieur et la livraison une course dont la finalité est de Q d’une cargaison d’armes en provenance d’un pays d’Eu - maintenir au pouvoir n’est plus qu’un secret de polichinelle. Sinon, après les actes perpétrés construire un mur épais et infran - rope. Laure Olga Gondjout a vite fait de se dégager de toute chissable entre les Gabonais et par son entourage contre Jean Ping dans le Haut-Ogooué, le chef de l’Etat aurait pu montrer son attachement à l’expression démocratique. Que nenni, cette photo est le témoin de notre responsabilité sur ce qui peut arriver, surtout que la frénésie les Gabonaises, pourtant Enfants n d’une éternité au pouvoir habite un camp. n d’un même pays. descente aux… enfers. A-t-on vraiment besoin de « tout ça » ? 4 INTERVIEW Lundi 08 Mai 2016 - « Il faut déplorer le trop plein d’argent public mobilisé pour le seul accueil de manifestations sportives » Sa parole en interview est rare. Sa verve en analyse économique est volubile. Mays Mouissi, l’enfant terrible de l’analyse économique gabonaise, passe au peigne fin la gestion du pays depuis l’accession à la magistrature su - prême d’Ali Bongo. Entre les erreurs de financement, les projets bateaux, l’amour pour le jubilatoire, les frasques de la légion étrangère,… le bilan qu’en tire Mays Mouissi est quasi-alarmant : « si l’on se base sur le niveau du chômage, la précarité, le mal logement ou le contexte économique qui oblige plusieurs dizaines d’entreprises à déposer le bilan, on se rend bien compte que la situation du pays est largement perfectible ». Lecture. tier national ou dans l’accroissement du poids de l’agro-in - tents que moi pour se prononcer sur la question. Il en est de Propos recueillis par Georges Ogandaga dustrie dans notre économie. Il y a aussi eu un grand nombre même pour le volet de votre question relatif à la qualité du per - Depuis l’accession d’Ali Bongo au pouvoir en 2009, com - de promesses non-tenues à l’instar des 5000 logements par an, sonnel politique de l’opposition car il revient aux électeurs de ment a évolué la situation économique du Gabon ? le lancement d’une compagnie aérienne nationale avant la trancher. L’accession d’Ali Bongo à la magistrature suprême est inter - CAN 2012, assurer l’égalité de tous devant la loi ou encore la Quant à la gouvernance, j’estime pour ma part qu’un chef venue dans un contexte de ralentissement économique. Le taux curieuse promesse de connecter toutes les écoles du Gabon à d’Etat est élu sur un programme et doit être jugé sur un bilan. de croissance du PIB qui était encore de 6.5% en 2007 n’était internet avant la fin du septennat alors même que les villages J’ai indiqué précédemment quelle était l’appréciation que je plus que de -3% en 2008 et de -1.2% en 2009. Ce ralentisse - manquent toujours d’électricité. faisais du bilan en me fondant sur l’analyse comparative. Pour ment était principalement dû à la crise économique mondiale Pour revenir au bilan, j’ai publié en mars dernier sur mon site le reste, je crois que tenter de convaincre les Gabonais qu’un de 2008, laquelle entraîna une baisse des prix des matières d’analyses économiques l’étude la plus complète réalisée à ce bilan où 70% des promesses qui n’ont pas été tenues est positif premières, en particulier celle du pétrole dont on connaît l’ap - jour sur le bilan du septennat du président de la République peut s’avérer être une tâche ardue pour le président de la Ré - port dans les finances publiques du Gabon. Il y a eu un regain en comparant l’ensemble des promesses de son projet de so - publique désormais candidat à sa propre succession. de croissance, notamment de 2010 à 2014, mais les choix d’in - ciété « L’avenir en confiance » et ses réalisations. En demeu - vestissements réalisés n’ont pas été les plus judicieux, de mon rant à la fois rigoureux et objectif dans l’analyse, j’arrive à L’Etat gabonais doit à Guido Santullo, le patron de Séri - point de vue. un taux de réalisation des promesses d’environ 30%. com Gabon, plus de 200 milliards de Fcfa. Un contrat a été La dette publique du Gabon représentait en 2009 environ 20% signé mais non respecté par la partie gabonaise. Ce genre du PIB, soit 1368 milliards Fcfa. Elle a depuis littéralement Peut-on dire d’un septennat où seulement 30% des pro - de comportement est-il de nature à rassurer les investis - explosé puisqu’elle s’élève désormais à 3334 milliards Fcfa messes sont tenues qu’il est catastrophique ? seurs ? (soit 42 % du PIB) si l’on se base sur les chiffres de la CO - C’est la question à laquelle les électeurs devront répondre lors Votre question interpelle sur la dette intérieure dont on n’ar - FACE et approcherait même 4000 milliards Fcfa (soit 50% du du scrutin présidentiel d’août prochain. Permettez que je leur rête pas de nous dire qu’elle est soldée alors que chaque se - PIB) si l’on se fonde sur les dernières statistiques du FMI. laisse le soin d’interpréter librement ce ratio. maine des opérateurs économiques nationaux voient leurs Le taux de chômage, déjà particulièrement élevé en 2009 où Certains Gabonais s’arrachent les cheveux lorsque le di - activités paralysées du fait des impayés de l’Etat. Cette situa - il touchait environ 20% de la population active, a lui aussi for - tion entraîne l’érosion de la confiance des investisseurs vis-à- tement augmenté. Dans un communiqué publié en février der - recteur de cabinet d’Ali Bongo est poursuivi en France nier sous le numéro 16/81, le FMI estimait à 29% le taux de pour des affaires d’argent. Ont-ils tort ? vis de l’Etat désormais réputé être un mauvais payeur. chômage au Gabon. Cette communication du fonds monétaire Cette question sort du périmètre de l’analyse économique qui J’en appelle à la responsabilité des autorités pour que les en - vient démontrer, s’il en était besoin, que contrairement à ce gagements qu’elles prennent au nom de l’Etat soient respectés qui est souvent affirmé, le taux de chômage n’a pas baissé au et les paiements effectués à bonne échéance. Par ailleurs, il cours du septennat. Les femmes et les jeunes sont malheureu - conviendrait d’arrêter la pratique qui consiste à engager sement les plus concernés. l’Etat gabonais dans des contrats, sans s’assurer au préalable que la situation de nos finances publiques le permette. C’est Pourquoi estimez-vous que certains choix d’investissement un réflexe élémentaire qui doit précéder toute signature de n’ont pas été judicieux pour le Gabon ? contrat. Pour libérer le potentiel économique de notre pays, il aurait été utile de concentrer les investissements publics dans des Le Gabon vient de voir sa note souveraine chuter de Ba3 à secteurs structurants, créateurs de croissance à long terme. B1, au terme d’une évaluation conduite par l’Agence de S’il faut reconnaître la réalisation d’investissements dans les notation américaine, Moody’s. Votre réaction ? infrastructures routières et dans le domaine de l’énergie, il faut Cette dégradation de la note de crédit du Gabon par Moody’s cependant déplorer le trop plein d’argent public mobilisé pour intervient à la suite de celles déjà effectuées par les 2 autres le seul accueil de manifestations sportives. En effet, en choi - grandes agences de notation Standard & Poor’s et Fitch Ra - sissant de consacrer 843 milliards Fcfa à l’organisation des tings. Si elle s’explique principalement par la baisse des re - CAN 2012 et 2017 à venir, au détriment de la construction cettes budgétaires fortement impactées par la chute des prix d’universités, de logements ou encore d’infrastructures de du pétrole, elle traduit aussi le fait que notre économie de - Santé, notamment en province, les autorités ont rendu illisible meure insuffisamment diversifiée. La diversification écono - leur stratégie économique. mique tant vantée dans les communications officielles et les publi-reportages n’est encore qu’embryonnaire et tout doit être Pourquoi les Gabonais doivent-ils s’inquiéter de la progres - est mon domaine de définition. Cela dit, en tant que Gabonais, fait pour l’amplifier. sion vertigineuse de la dette publique ? j’estime que les personnalités qui entourent le chef de l’Etat Concernant la baisse des ressources budgétaires et la chute L’endettement, lorsqu’il est maîtrisé et utilisé pour le finance - doivent avoir une moralité irréprochable. Toute privation de des cours du pétrole, j’invite les autorités à engager dès main - ment de projets structurants pour le développement écono - liberté pour des motifs délictuels ou criminels devrait être suf - tenant le collectif budgétaire et à faire voter une loi de finances mique, peut être bénéfique. Cependant, lorsqu’on observe la fisant pour disqualifier les concernés à assurer ces responsa - rectificatives 2016 plus prudente, qui tiennent compte vérita - progression de l’endettement du Gabon depuis 2009 et la na - bilités. Il en va de la crédibilité du président de la République blement de la situation des marchés pétroliers et de la forte ture des projets financés par certains emprunts, le réflexe pa - et par-delà, de la crédibilité de la Nation qu’il représente. volatilité des cours du brut. triotique me conduit à attirer l’attention des autorités. Au Gabon, les antirétroviraux sont venus à manquer. Depuis Le fait que notre endettement ait progressé de 190% en seule - L’ancien Premier ministre, Raymond Ndong Sima, a révélé lors, aucun responsable de la chaîne de commande des médi - ment 7 ans n’est pas un bon signal envoyé à nos partenaires un gros scandale lié à l’existence des contrats de gré à gré. caments n’a été sanctionné. Est-ce humain et responsable tout et peut mettre en péril l’économie de notre pays. Le FMI estime Ali Bongo, PCA de l’ANGT en violation fragrante de l’ar - ceci ? que la dette du Gabon représente désormais 50.1% de notre ticle 14 de notre Constitution, doit-il démissionner ? L’absence d’antirétroviraux dans un pays où le taux de séro - PIB alors que le plafond national d’endettement a été fixé à La passation de marchés de gré à gré n’est pas interdite par prévalence est si élevé que le nôtre est un véritable scandale 35%. Il convient de rappeler que ce plafond national d’endet - la loi, bien au contraire. Les articles 17, 29, 43, 44, 54, 120 et et fait peser un risque majeur sur une frange de notre popula - tement a été fixé après que des fonctionnaires du ministère des 128 du décret n° 1140/PR/MEFBP du 18 décembre 2002 por - tion déjà fragilisée par la maladie. Le fait que personne n’as - Finances sous l’autorité du ministre observèrent tant code des marchés publics encadrent cette pratique et en sume la responsabilité de cette absence de médicaments est que lorsque la dette du Gabon est supérieure à ce plafond, le fixent les limites. tout aussi scandaleux. Qu’a-t-on fait des stocks de sécurité ? La question soulevée par l’ancien Premier ministre est celle pays faisait face à des difficultés économiques majeures. En tout état de cause, l’urgence est de ravitailler au plus vite Par ailleurs, les CAN 2012 et 2017 ont été financées partiel - du recours abusif aux marchés par entente directe au sein de l’ANGT. Ils ont représenté jusqu’à 55% des marchés passés les centres de stockage de médicaments et d’assurer une dis - lement par l’emprunt. Rien que pour la CAN 2017, le Gabon tribution aux malades avant qu’il ne soit trop tard. a emprunté 143 milliards Fcfa à des banques chinoises. Or par l’ANGT en 2012 et près de 85% des sommes engagées en parfaite contradiction avec l’article 17 du décret précité qui quoi qu’on en dise, dans le meilleur des cas, une CAN n’a Que pensez-vous de la situation de la Poste S.A ? qu’une rentabilité de court terme. Endetter le pays à un tel ni - dispose que cette pratique doit demeurer exceptionnelle. C’est veau pour l’organisation d’événements aussi éphémères inter - d’autant plus gênant qu’en septembre 2012, le président de la Cette entreprise consubstantielle à l’histoire de notre pays est pelle sur la vision économique des décideurs. République a affirmé à la presse internationale que les mar - dans une situation difficile et si les bonnes décisions ne sont chés de gré à gré avaient disparu au Gabon. pas prises rapidement, elle pourrait péricliter, ce qui serait Pensez-vous que plus de 18000 milliards de Fcfa de res - Concernant l’article 14 de la Constitution, il est libellé en ces dramatique. sources propres de l’Etat et plus de 4000 milliards d’em - termes : « Les fonctions de président de la République sont in - Il est urgent que l’Etat en lien avec la direction de Poste S.A prunts ont été utilisés pour améliorer le bien-être des compatibles avec l'exercice de toute autre fonction publique trouve un partenaire privé susceptible d’accompagner le pro - Gabonais ? et activité privée à caractère lucratif ». A la lecture de cette cessus de recapitalisation de l’entreprise et la réforme de son Les budgets successifs votés par le parlement depuis 2009 au - disposition, je me demande comment le président de la Répu - modèle économique devenue indispensable. L’Etat ne peut pas raient dû favoriser une amélioration palpable des conditions blique a-t-il pu assurer les fonctions de PCA de l’ANGT et et ne doit pas recapitaliser seul la Poste S.A, la situation des sociales de nos compatriotes et de la situation économique du ainsi directement engager sa responsabilité dans les décisions finances publiques ne le permet pas. Une politique intelligente Gabon de façon générale. Malheureusement si l’on se base opérationnelles de cette agence ? Doit-il démissionner pour de réduction des coûts doit être engagée dans l’entreprise en sur le niveau du chômage, la précarité, le mal logement ou le avoir violé l’article 14 ? Il revient à la Cour constitutionnelle même temps que Poste S.A doit céder certains de ses actifs, contexte économique qui oblige plusieurs dizaines d’entre - de se prononcer et d’assumer pleinement les prérogatives que notamment immobiliers. Poste S.A a un avenir si on organise prises à déposer le bilan, on se rend bien compte que la situa - la loi fondamentale lui confère. Il est d’ailleurs étonnant correctement son redressement. tion du pays est largement perfectible. qu’elle demeure silencieuse sur des questions aussi impor - Enfin, il faut rechercher les causes qui ont conduit cette entre - tantes. prise à se retrouver dans cette situation. C’est pourquoi j’invite Mays-Mouissi, vous allez répondre à la question suivante les dirigeants de Poste S.A à commanditer un audit sur la ges - par un oui ou non. 7 ans après, la gouvernance d’Ali Bongo Objectivement, selon vous, quel est le véritable adversaire tion passée du groupe. Cet audit permettra d’identifier les er - est-elle catastrophique ? du chef de l’Etat pour sa réélection : son acte de naissance reurs à ne pas reproduire et à situer les responsabilités des uns L’objectivité commande de ne pas répondre à cette question à palabres, sa mauvaise gouvernance du Gabon avec ses et des autres. Pour être parfaitement transparent avec les usa - de façon binaire, mais par l’analyse rigoureuse du bilan du amis ou la qualité des Hommes de l’opposition ? gers qui subissent cette situation et les contribuables qui ont président sortant. Sous son magistère, il y a eu quelques réa - Je laisse le débat sur l’état civil du chef de l’Etat aux spécia - déjà renfloué Poste S.A en 2015, les résultats de cet audit de - lisations, notamment dans le revêtement partiel du réseau rou - listes du droit et à la Cour constitutionnelle bien plus compé - vraient être rendus publics. n Lundi 08 Mai 2016 - DECRYPTAGE 5 Affaire Doukaga Kassa Retour sur une arrestation, une garde à vue et une détention illégales Le 19 avril dernier, Jean-Pierre Doukaga Kassa, trésorier en service à l’Assemblée nationale, est arrêté avec des documents comptables à bord de son véhicule de service devant son lieu de travail. Cet acte fut présenté à l’opinion par la presse du palais comme étant répréhensible et justifiant une garde à vue. Nous vous présentons le déroulé de son arrestation, de sa garde à vue et de sa détention à tout le moins irrégulière. Casimir Mapiya bien un juge de permanence jourd'hui Jean-Pierre Dou - e sources concor - mais comme par enchante - kaga Kassa a un souci car - dantes proches du « ment, c'est le doyen des diaque, puisqu'il est prévenu » et du bu - juges qui va recevoir Jean- asthmatique et sortait, il y a reau militaire de l’Assem - Pierre Doukaga et son avo - peu de temps, d'une opéra - D cat qui va plaider la liberté tion chirurgicale périlleuse. blée nationale rapportent que tout se déroule à la provisoire sous caution du Au regard du déroulé de ces veille de la démission de fait que c'est un fonction - événements, notre interlo - Guy Nzouba Ndama du naire. Il a interdiction de cuteur a fini son propos en perchoir. L’une d’elles af - quitter le territoire, du coup affirmant « qu’ils attendent que Jean-Pierre Doukaga firme : « Comme à ses ha - il ne pourra pas s'enfuir, le vienne dire des contre-véri - bitudes, Jean-Pierre a doyen des juges va décider de le placer sous mandat de tés sur l'ancien président. demandé à son chauffeur dépôt, comme vu dans la Comme il n’a rien dit, ils d'embarquer dans son véhi - presse », nous affirme notre vont décider de l’envoyer cule de fonction sa compta - source, laquelle nous signi - en prison ». n bilité. Le chauffeur s’est mis fie également qu’au - sur cette tâche, aidé par un A suivre ! gendarme du bureau mili - taire de l'Assemblée. Au moment de sortir de son bu - Communique de presse reau pour regagner son vé - Patriotes, hicule, aux environs de 17h, Chers compatriotes , il va croiser un membre du L’histoire retiendra que, dans sa volonté de privilégier l’op - cabinet du président Guy tion d’une solution négociée, l’Union sacrée pour la Patrie Nzouba avec qui il papotera a placé Monsieur devant toutes ses jusqu’à 19h15. Puis il va responsabilités, face aux manquements graves et avérés à démarrer son véhicule. Au son devoir d’exemplarité vis-à-vis de la Nation. Aujourd’hui, l’opinion aura retenu que le président de la moment de franchir le por - République a décidé de défier le peuple gabonais dans l’en - tail, les agents de la Direc - scellé des documents précé - reur. Une fois au tribunal, le tabilité », puisque les docu - semble de ses composantes, en lui imposant le mensonge tion générale de la et la perfidie qui l’ont conduit au pouvoir, comme valeurs recherche (DGR) vont s'in - demment laissés dans le vé - procureur lui signifiera l'in - ments sont à lui, que « ce devant présider à la gouvernance de la République gabo - terposer avec des véhicules hicule, cette fois-ci sous les fraction du « détournement n'est pas la première fois naise. des services spéciaux. Jean- ordres du procureur, comme des documents comptables qu'il amène ces documents Le principe de précaution, qui marque chacune de nos ac - Pierre va demander ce qui cela a été relayé par nos », une absurdité du point de chez lui », nous rapporte la tions sur le chemin de la libération de notre pays, nous se passe, ils lui diront qu'ils confrères. Le lendemain, à vue de la loi susmentionnée source. commande maintenant, tel qu’annoncé, de questionner le sont en mission et que plus son arrivée à son poste de et du décret Présenté à nouveau devant Parlement, à qui la Nation a confié la haute charge et l’il - travail, Jean-Pierre Dou - n°0094/PR/MBCP du 08 fé - le procureur de la Répu - lustre mission de donner suite, en son nom, en pareille cir - rien ne doit sortir de l'As - constance. semblée nationale ». kaga Kassa constatera que vrier 2016 portant règle - blique, ce dernier va se des - son véhicule n'est plus sur ment général sur la saisir de l’affaire suite à la A conditions institutionnelles inchangées, l’Union sacrée Une autre source, en service pour la Patrie emprunte cette voie, pour éprouver à la face au cabinet militaire, affirme le parking. Il posera à Comptabilité publique qui déposition de l'agent judi - du monde, le déni de justice, la rupture du Pacte républicain que : « le trésorier de l’As - l’agent en service qui lui dispose à l’article 46 que : « ciaire de l’Etat qui affirmait à la charge de Monsieur Ali Bongo Ondimba et de son sys - semblée a appelé le prési - dira que le véhicule se Sous réserve des disposi - disposition légale à l’appuie tème, toutes choses qui vont désormais inviter le Peuple dent Nzouba qui lui a trouve à la DGR. La même tions concernant les régis - que le comptable peut trans - gabonais, au nom de qui la justice est rendue, à se saisir di - demandé de passer le télé - source soutient « qu’à par - seurs en la matière, les porter chez lui ses docu - rectement de la conduite de son destin. phone au chef de cette tir de là, il ne sera ni convo - comptables publics sont ments comptables. Son Au titre de la semaine qui va courir à compter du 09 mai équipe. Celui-ci va confir - qué ni entendu mais arrêté seuls chargés : de la chauffeur et sa secrétaire 2016, l’Union sacrée pour la Patrie va saisir le Parlement, le mardi à la sortie de son conservation des pièces jus - sont restés sur la même l’ultime étape, avant de se retourner vers le Peuple souve - mer au président Nzouba rain, pour prendre rendez-vous avec l’histoire. qu'ils sont en mission et il bureau par des agents à tificatives y afférentes ». ligne dans leurs dépositions restera imperturbable face bord de deux véhicules, Pour sa défense, Jean-Pierre en précisant qu’il a toujours Fait à Libreville, le 07 mai 2016 aux recommandations du conduit à la DGR et mis en Doukaga affirmera au pro - amené des documents chez Pr Albert Ondo Ossa PAN. La solution qu'ils vont garde à vue. Le vendredi, il cureur qu'il « ne peut pas lui et les ramène ensuite. trouver est de laisser le vé - sera conduit chez le procu - détourner sa propre comp - « En instruction, il avait hicule dans l'enceinte de l'Assemblée nationale ». S’agissait-il d’une machina - tion ? La suite des propos Ping dans la Ngounié que nous avons recueillis sont d’une froideur qui dé - montre à quel point l’admi - nistration de la République est mise à contribution pour mater tous ceux qui s’oppo - sent au régime. « Le jour de la plénière et de la démission de Nzouba Ndama, des agents de la DGR vont fouiller son véhi - cule en filmant chaque do - cument », un comportement injustifiable du point du vue de la loi n° 5/85 du 27 juin 1985 portant règlement gé - néral sur la comptabilité pu - blique de l’Etat, notamment son article 13 : « Les comp - tables publics de l'Etat sont seuls chargés : de la epuis samedi dernier, l’ancien président de la Commission de l’Union africaine est conservation des pièces jus - l’hôte des populations de cette partie du Gabon. Une tournée qui intervient après le tificatives y afférentes ». soutien à sa candidature, pour la prochaine élection présidentielle, par Réné Nde - Martin Akendegué, prési - mDezo’o Obiang et son parti, Démocratie nouvelle (DN) le 30 avril dernier et la publication, dent du Conseil d’Etat ap - le 04 mai, de son projet de société. Dans cette province, Jean Ping aura à cœur de rendre un préciera ! vibrant hommage à deux des membres morts le 21 juin 2015, par accident de la circulation lors des préparatifs de son arrivée : l’ancien député Daniel Kombé Lékambo et le capitaine La violation de la loi sera n couronnée par la mise sous de gendarmerie à la retraite, Camille Milamba. 6 COUP D’ŒIL Lundi 08 Mai 2016 - Emergence de BOA (Bongo Ondimba Ali) Compte à rebours : plus que 2960 jours

La dégradation des écoles primaires du Gabon est devenue un sujet banal Le sautoir d'une école dans un pays promis à l’émergence dans Comment peut-on envisager la réussite dans de telles conditions ? pour les émergents. moins de 10 ans. Jean-Pierre Abele Ntame jourd’hui les écoles publiques après, cet important projet rendus possible parce qu’il temps que la page se tourne velle vision élitiste de l’école est d’une tristesse alarmante. d’investissement est venu gar - n’existe pas de mesures de sé - pour laisser place à une nou - gabonaise. n uand Bongo père criait Pourtant dans son projet en nir le trophée démagogique de curité. Comment peut-on réus - « la jeunesse est sacrée 2009, l’attention faite à l’école BOA. Le constat est général sir dans une école où les salles », le prétendu fils ré - était porteuse d’espoirs. L’es - pour toutes les écoles du de classe sont sales avec des Distinction de Joseph Tonda pondait par « l’avenir en poir de voir améliorer le ni - Gabon : les bâtiments frappent tables bancs cassés, où l’infir - Qconfiance ». Un schéma com - veau d’éducation et le visiteur par une saleté dé - merie est inexistante et où les mun qui met la jeunesse au d’encadrement des élèves. Il bordante. Dans les toilettes ré - toilettes dégagent une odeur Une véritable fierté nationale à faire rayonner cœur des préoccupations de la s’agissait en fait de promou - servées aux élèves, l’odeur des nauséabonde ? Une école où politique Bongo-PDG. Sauf voir l’éducation primaire pour excréments est insupportable. les dirigeants brillent par une que, dépasser les discours, la tous et l’égalité des sexes à Les besoins se font quasiment démotivation, et un laxisme au réalité du terrain est contras - l’horizon 2025, date d’accès à même le sol, les canalisa - plan de la discipline? Peut-on l’Université gabonaise tante. Pour preuve, l’école, du Gabon à l’émergence. tions d’eau et autres équipe - juger crédible l’école gabo - lieu de formation et de socia - BOA visait entre autres l’amé - ment sanitaires sont bouchés. naise quand les Gabonais eux- lisation de la jeunesse en vue lioration de la performance Sur les murs et le plafond, les mêmes ne mesurent pas la de la construction de leur ave - des élèves, la décongestion toiles d’araignée font partie du portée et l’impact des struc - nir, est en état de décrépitude des écoles primaires et l’amé - décor. A cela s’ajoute le pro - tures d’enseignement ? Voilà dans tout le Gabon, signe que lioration des conditions de tra - blème de maintenance, d’en - autant de questions qui se po - le pouvoir émergent de BOA vail des enseignants chargés tretien de tous ces bâtiments. sent avec acuité et qui démon - ne s’en soucie guère. Le vi - de former tous ces futurs ca - Les écoles publiques souffrent tre que BOA a sage que présentent au - dres de demain. Sept ans aussi d’actes de vandalisme, lamentablement échoué. Il est Université Omar Bongo Quand la grève se transforme en menaces de mort

L’université Omar Bongo n’avait jamais atteint un tel niveau de désolation. Alors que les grèves à répétition ont toujours terni l’image de cette struc - ture académique, voilà que les choses tournent aujourd’hui en promesse de mort contre le recteur et le doyen de la FLSH. D.O n enseignant-chercheur gabonais vient d’être reconnu parmi les 50 intellectuels africains par le Magazine New African daté de mai-juin 2016. Reconnu désormais comme un « chercheur d’ex - Uception », Joseph Tonda hisse haut les couleurs du Gabon. Disons-le un universitaire de haut vol « comme on l’attend » titulaire du grade le plus élevé, c’est-à-dire professeur des universités (CNU en France) assimilé professeur titulaire (au Cames). Joseph Tonda, sociologue et anthropologue, est enseignant-chercheur à l’UOB. Ses travaux sur le pouvoir en Afrique centrale et équatoriale, no - tamment au Gabon et au Congo, font référence pour qui veut comprendre les formes de développement de l’Etat dans cette zone. Il y élucide les mythes fondateurs, souvent violents, des Etats d’Afrique centrale issus de la colonisation, mais aussi les formes d’expression culturelle et les ri - tuels de leurs sociétés. A travers ses ouvrages, empreints d’une sociologie politique inventive et innovante, tels Le souverain moderne , il a notam - ment fait émerger de nouvelles catégories d’analyse. De renommée internationale, sélectionné grâce à ses travaux, il contribue à faire du Gabon une terre de tradition intellectuelle désormais bien éta - Nicolas Obame Ondo, posant devant les grilles fermées du rectorat. blie. Parmi ses pairs sélectionnés, figurent le sénégalais Mamadou Diouf portail de l’UOB, avec comme de l’université de Columbia aux Etats-Unis, le camerounais Achille David Otounga Mbembe connu pour son érudition dans les études sur la postcolonie et epuis deux semaines, entête : « Wanted Marc Louis Rovipia », et une prime de enseignant aux Etats-Unis et en Afrique du Sud, le congolais Alain Ma - l’UOB est à nouveau se - banckou de l’université de Los Angeles et dorénavant titulaire de la chaire couée par un groupe 75000000 dollars américains à la de création artistique au collège de France ou de l’Algérien Malek Chebel d’étudiants, se réclamant de la clé pour quiconque le ramènera connu et reconnu mondialement pour ses travaux sur l’Islam. D « mort ou vif ». Dans l’œil du vi - mutuelle « Etudiant conscient », C’est dire combien les travaux de recherches remarquables et remarqués dissoute en décembre 2014. seur également, Monique Ma - de ce compatriote font autorité. Fruit de recherches menées sur plusieurs Motif : une situation d’injustice voungou Bouyou, doyen de la années, cette reconnaissance marque pour lui l’aboutissement de son tra - liée à l’accord d’une dérogation FLSH qui a signé l’autorisation vail au-delà de ses pairs. Connu pour sa rigueur et sa démarche scienti - à un groupe d’étudiants proche de réinscription aux dérogataires Communiqué des familles des menacés de mort fique tout sauf politique, cette reconnaissance confère également au Pr ; et Serge Loundou, conseiller du du recteur, en vue de se réin - » ont décidé de s’en prendre aux tons également les familles des Joseph Tonda un immense honneur. Celui dont « la recherche a toujours scrire en cycle master, et inver - recteur, considéré comme le cen - trois personnalités universitaires intéressés à prodiguer à leur été guidée par la curiosité », confie l’universitaire Patrice Moundounga sement, le refus signifié à un seur du groupe rectoral. Il n’en Mouity, qui dit sans complaisance de son aîné « qu’il sait reconnaître autre groupe dissident pour la fallait pas plus pour faire monter citées. Les actes de violence progéniture de sages conseils commis la semaine dernière (in - qui permettraient d’éviter des l’avenir avant qu’il ne survienne. Ce choix parmi d’aussi brillants intel - même demande. Une disposition l’adrénaline qui s’est matériali - lectuels dont l’autorité dans la communauté savante et dans leurs disci - cendie des pneus devant le rec - dérapages dont la Nation n’a jugée « d’un poids deux mesures sée par un communiqué conjoint plines et champs respectifs est reconnue a été guidé par la foi que le Pr » par les étudiants lésés qui ont des familles Ropivia-Remanda, torat, barricade des bureaux du nul besoin ». Joseph Tonda appartient à la catégorie d’intellectuels africains au sens entrepris des actes forts, allant Mavoungou Bouyou, Indoundou décanat de la FLSH, etc.) au - En attendant le pugilat, les réu - noble du terme qui, sur le plan scientifique, solutionnent les problèmes même jusqu’à mettre le feu de - Manfoumbi et Loundou-Matha, raient donc pour visée « l’at - nions du rectorat et du décanat de façon surprenante et innovante en ouvrant de nouveaux territoires et vant le rectorat. Face à ce climat publié dans L’Union, qui fait état teinte à l’intégrité physique et de la FLSH se tiennent désor - en résolvant les problèmes résistants à la pensée traditionnelle. Je suis d’insécurité, le recteur a décidé « de menaces de mort de la part morale de ces autorités de mais à l’Ecole normale supé - honoré que ce compatriote – pour qui je suis intellectuellement admiratif de prendre des distances vis-à- de Nicolas Ondo Obame, l’UOB ». Désormais entre les fa - rieure (ENS) et le groupe de pour son art de penser, la qualité de sa plume agile et l’érudition de ses vis de son lieu de travail (le rec - Obame Mebiame dit Ballack et milles des universitaires et les Nicolas Obame Ondo continue travaux – compte parmi ceux qui selon moi, font l’avenir de la science torat), étant donné que sa Pétula Okome, chefs de file d’un grévistes, c’est au bazooka. de rôder dans l’enceinte de en Afrique ». sécurité physique n’est plus ga - groupe de gangsters agissant au Puisque les familles promettent l’UOB, à la recherche de Ropi - Ses travaux permettent de comprendre les figures et les visages modernes rantie en ce lieu. vu et au su de tout le monde au des représailles en cas de déra - via. Vivement que tout cela se du pouvoir en Afrique et apportent un éclairage précieux sur une éternelle Fort de cette distance prise par le sein du campus, en toute impu - page : « personne ne pouvant termine autour d’une table de question dans le domaine de la sociologie du pouvoir. Un modèle de suc - recteur, une affiche aux relents nité ». En clair, les membres de présumer qu’il dispose du mo - discussion, sans acte de vio - cès qui mérite non seulement d’attirer l’attention des plus hautes autorités humoristiques a été collée au la mutuelle « Etudiant conscient nopole de la violence, nous invi - lence. n de notre pays mais d’être célébré et distingué. n Lundi 08 Mai 2016 - REGARDS SUR L’OGOOUÉ-MARITIME 7 Franck Rebela et Fefe Onanga en danger de mort? Liliane Nkorouna Aussi profitons-nous pour lan - cer une mise en garde sévère à ne psychose règne en ceux qui ignorent que la poli - ce moment dans la ca - tique est un combat d'idées. pitale économique, Quand on parle d'élimination dans le milieu de quelques physique, il est bien clair que Upartisans du candidat Jean ce n'est plus de la politique Ping. Certaines personnalités mais du grand banditisme. Les proches de ce dernier sont en instigateurs de ce genre d'actes effet montées au créneau pour devraient en assumer toutes dénoncer des intimidations et les conséquences, a averti un menaces de mort dont elles membre du bureau du MPR. seraient l'objet. Ce n'est pas Du côté du PDG, on estime une rumeur, puisque les que les deux soutiens de Ping concernés l'ont eux-mêmes font dans « la politique spec - déclaré sans pour autant citer tacle ». « Fefe Onanga et Re - les noms de ceux qui les tra - Franck Rebela Féfé Onanga feraient l’objet des menaces de mort de la part des PDGistes depuis qu’ils ont décidé de soutenir Jean Ping. bela sont bien connus à quent. Port-Gentil. Personne n'en Le premier, Franck Rebela, mon destin je l'assume. Aussi, qui ont amené les deux cidé de n’écarter aucune op - Facebook. veut à leur vie. Ils veulent juste secrétaire exécutif du Mouve - je ne reculerai qu'une fois mort conseillers du Modep à soute - tion pour se débarrasser de lui. Du côté du Mouvement popu - attirer l'attention sur eux et se ment populaire démocrate comme le prédisent mes com - nir le candidat du PDG lors de Mais l'homme reste serein et laire des radicaux (MPR) on donner de l'importance », a (Modep), qui a clairement pris ploteurs. Mais j'avertis, mon l'élection du président du bu - déclare être prêt à aller est également en état d'alerte. commenté un militant de ce position pour Jean Ping s'est décès sera suivi par d'autres...., reau du conseil municipal. Un jusqu'au bout de son combat, Son président Féfé Onanga parti. Mais pour le commun ouvert à ses proches avant de écrit-il en substance. soutien qui a permis au parti même au prix de sa vie. Le aurait également reçu des me - des Port-Gentillais, la dénon - Dans l'entourage de Rebela, de Rebela et Reteno Ndiaye choix de faire la politique dans naces de mort. Nos sources poster une brève publication ème ciation faite par les deux res - sur sa page Facebook. Je on cite en effet, les noms de d'obtenir le poste de 3 maire l'environnement gabonais, après les menaces reçues par ponsables politiques devrait viens d'apprendre que pour certains cadres du parti démo - adjoint. Poste que continue m'expose fatalement à l'af - le président nous ont averti être prise au sérieux. D'autant mon engagement au niveau cratique gabonais (PDG) qui d'occuper le président du frontement avec les forces du que ce dernier allait être en - qu'il n'est un secret pour per - national et plus spécialement ont juré d'avoir la peau du se - Modep, Guy Roger Reteno mal qui ont fait de la conser - levé chez lui. Cette informa - sonne que certains politiciens dans l'Ogooué-Maritime, aux crétaire exécutif du Modep. Ndiaye. Que Rebela apporte vation du pouvoir, leur but ul - tion venant de certains ont recours à des méthodes ra - côtés de Jean Ping, ma tête est Ceux-ci lui reprochent d'avoir son soutien à Jean Ping a donc time. Donc mourir dans ces officiers qui refusent de faire dicales pour se débarrasser de mise à prix. Je voudrais, ce trahi les accords passés avec le été vu comme une trahison du conditions est quasiment na - le sale boulot nous a permis de leurs adversaires, dans notre jour dire à tous que, si tel est parti d'Ali Bongo. Des accords côté du PDG où on aurait dé - ture, déclare-t-il sur sa page prendre certaines dispositions. pays. n Chantier du nouveau stade de Port-Gentil Vous avez dit égalité de chances ? Le calvaire des employés gabonais L.N e nouveau slogan de L N l'émergent en chef sonne es travaux de construction du bien creux dans la capi- stade de Port-Gentil devant Ltale économique où les réalités, abriter les rencontres de la bien difficiles pour la majorité Coupe d'Afrique des nations (CAN des populations, sont implaca- L bles. Il va sans dire que pour les 2017) vont bon train. Du côté du pouvoir, la satisfaction est totale car familles pauvres ou même mo- le rythme pris par les travaux est destes, vivant dans les quartiers bien au-delà des attentes. Le petit populaires, le quotidien peu re- joyau a en effet déjà pris forme du luisant est bien loin d’être le côté de Ntchengue, sur le site amé- même que celui des familles nagé pour la construction des loge- d'hommes politiques aisés ou ments sociaux. Mais si tout le des cadres du secteur pétrolier monde est unanime pour reconnaître Des ouvriers sans équipement de sécurité sur le chantier qui habitent les quartiers hup- que les Chinois vont bien vite, sinon du nouveau stade. pés de la ville. Ces derniers trop vite dans la réalisation des tra- possèdent suffisamment de vaux, très peu se posent des ques- moyens pour permettre à leurs tions sur les conditions de travail familles de vivre dans des dans ce chantier. Pourtant, il n'est un conditions bien meilleures. Et secret pour personne que les entre- leurs enfants ne sont pas ins- prises chinoises ne sont pas des mo- crits dans des écoles publiques dèles en ce qui concerne le où les effectifs sont plétho- traitement des employés. Il suffit de riques et où beaucoup d'élèves voir comment les Chinois eux- suivent les cours assis à même mêmes travaillent comme des for- le sol, faute de tables-bancs. « çats sur le chantier de la route Comment peut-on parler d'éga- Port-Gentil – Omboué pour s’en lité de chances quand leurs en- convaincre. fants apprennent dans des écoles et lycées français, Ecole Le chantier du stade n'est pas un lieu Il est bien évident que ces enfants qui trempent les pieds dans les mixte et Victor Hugo alors que de plaisir pour les Gabonais qui y eaux infestées de microbes pour se rendre à l’école, au quartier travaillent. Ces derniers sont en per- les nôtres sont à Matiti 1, Matiti Balaran, n’ont pas les mêmes chances que la minorité qui vit et manence en danger, car le respect 2 ou Balise ou encore au lycée strict des conditions de sécurité n'est Ce stade est aussi le fruit d’une exploitation scandaleuse de la Joseph Ambourouet Alvaro étudie dans de meilleures conditions. pas le fort de la société qui exécute main d’œuvre locale par la société chinoise en charge des travaux. avec les effectifs de près de 100 rades issus de familles aisées les projets devant permettre de les travaux. Ils sont nombreux qui a qui sortent avec 3000 ou 2000 Le pouvoir met chaque jour en avant élèves dans une salle de classe sont déposés chaque jour à faire de cette égalité de chances travaillent des journées entières, francs », raconte l’un d’eux. Le le nombre d'emplois générés par le ? », s'interroge une citoyenne. bord de grosses cylindrées. une réalité sont bien en panne. sans casque ni chaussures de sécu- chantier étant situé très loin de la chantier du stade sans, hélas, s'appe- Les disparités sont bien visi- Au regard de toutes les diffi - Les logements sociaux, la cultés rencontrées par les en - rité. Des équipements pourtant in- ville, il est bien évident qu'une santir sur les conditions de travail bles, surtout en cette saison construction des écoles, l'assai - fants issus de familles dispensables pour évoluer sur ce bonne partie du salaire journalier sur ce site et le salaire de misère pluvieuse. Il est connu de tous nissement de la ville...voilà des que dans certains quartiers, il modestes ou démunies, l'éga - genre de chantier. La sécurité sur ce des ouvriers se retrouve engloutie perçu par des Gabonais qui y travail- projets qui, s'ils étaient exécu - site n’est hélas pas une préoccupa- dans les dépenses inhérentes au dé- est quasiment impossible de lité des chances décrétée par le tés jusqu'au bout, permettraient lent comme des forçats. Une attitude pouvoir émergent apparaît tion essentielle de l'entreprise chi- placement. Un ouvrier habitant le sortir après une averse. Il arrive bien de réduire les inégalités aux antipodes des discours servis donc régulièrement que des en- comme une grosse blague. Il noise qui exécute les travaux. quartier Bac Aviation, dans le 2ème bien palpables dans notre so - Outre les conditions de sécurité qui qui font penser à une classe de diri- fants habitant les bas-fonds de va sans dire que les actes en fa - arrondissement nous a d’ailleurs ciété. A tous ces projets utili - ne sont pas réunies, le traitement ré- confié qu'il dépense 2000 francs geants soucieux du bien-être des po- Salsa ou de Bac Aviation man- veur de l'amélioration des servé aux ouvriers gabonais donne tous les matins pour rallier le chan- pulations. Car ce qui se passe dans quent une journée de cours à conditions d'apprentissage taires, le pouvoir émergent a le tournis. « Nous sommes payés à tier et le même montant pour son le goulag de Ntchengue est bien une cause des inondations dans dans les écoles et lycées de la préféré privilégier la construc - 6000 francs par jour. Dans cette repas de la journée. Pour économi- forme d’exploitation à l’image de leurs quartiers. D'autres encore ville et de la qualité des soins tion d'un stade de football...et somme, nous devons assurer notre ser, le malheureux est souvent celle observée dans les stades sont obligés de traîner les pieds dans les dispensaires et hôpi - un simple slogan pour berner déplacement et notre ration. Ce qui obligé de faire plusieurs kilomètres construits au Qatar, et tout cela sous dans les eaux infestées de mi- taux publics sont plus attendus les populations. Mais jusqu’à fait qu'à la fin de la journée, il y en à pied quand il rentre chez lui le soir. la barbe des autorités du pays.n crobes alors que leurs cama- que de simples slogans. Or tous quand ? n N° Statistique : 035991 V Directeur de publication Olivier Nang Nzeng Georges Ogandaga B.P 1343 Libreville (Gabon) Hermeland Loubah Rédaction : David Otounga E-mail : hebdomadaire - Charles Mendome Agnès Laplumacerbe [email protected] Rédacteur en chef Ambroise Reteno Jérémie Akame Djinne Tél : 07 95 44 86/ Orca Boudiandza Mouele Constant Mavoungou Impression: Multipress 06 77 05 01 Mapiya Casimir Distribution: Sogapresse Secrétaire de rédaction Jean-Pierre Abele-Ntame Tirage : 10 000 exempl aires 8 TRIBUNE LIBRE Lundi 08 Mai 2016 - Des risibles convictions aux mortelles illusions des Dirigeants du Gabon de 1957 à 2016 (suite et pas fin) Achille-Fortuné Manfoumbi Mvé* faucheuse humaine, en le visitant au moment où il s’atten - lité des chances » et « Changeons ensemble ». Avec qui ? dait le moins (puisqu’il avait tout de même un tout petit peu Et quelles chances ? Alors qu’il a toujours fallu que le peu - La survivance de l’impopularité : les Bongo, quand la avoué tantôt sa cupidité et son cynisme faisant ainsi une pro - ple subisse des décès, des agressions, des intimidations, des tentation démagogique vire au pur mensonge (suite) messe sibylline de déplacer le curseur politique s’il reve - menaces, des humiliations, pour reconquérir quelque droit En partant d’Omar Bongo jusqu’à son successeur Ali nait), qui mit un terme à cette suprématie et à cette voracité élémentaire. A l’instar de l’augmentation des revenus, ob - Bongo, quel que soit le qualificatif auquel les temps clé - pécuniaire et matérielle, qu’il avait pensées dépendantes tenue effectivement dans des douleurs indéfinissables, dont ments d’antan ont bien voulu que ce dernier soit accordé, uniquement de sa seule volonté. il ne manque et pourtant pas l’occasion de revendiquer la ou celui que l’innommable tumulte actuel lui jette sur la fi - Ali Bongo, en plus de sa venue très fortement chahutée et paternité avec un engouement indécent ; comme si étudiants gure afin qu’il lui colle par la suite sur tout le reste de la régulièrement entachée par des révélations méritant d’être et travailleurs avaient subitement et tranquillement décou - peau, leurs accessions à la magistrature suprême n’ont point automatiquement clarifiées, à défaut de tirer les consé - vert ces infimes augmentations, en allant consulter leurs manqué d’affecter souvent le peuple considérablement. Il quences qui s’imposeraient à tout Homme et à tout Homme comptes un beau matin de fin ou de début de mois. s’était retrouvé ébaubi en novembre 1967 et en décembre d’Etat noble, ne capitalisa jamais la contrition solennelle - Même en pensant effectivement au bonheur du peuple ainsi 1993 et pétrifié en décembre 1998 et 2005 pour le premier, ment manifestée par son prédécesseur au nom des Bongo et qu’Ali Bongo le tambourine régulièrement dans ses sempi - et royalement courroucé et traumatisé pour le second en du PDG au pouvoir depuis 42 ans et dont il devint et pour - ternels monologues aussi racoleurs que menaçants, en ne septembre 2009, tellement il lui tardait de se déshabiller de tant le seul légataire. Curieusement, il engagea le septennat manquant jamais au passage d’attirer l’attention du peuple fond en comble de ce nom et de cette famille à laquelle il et enclencha son pouvoir à la manière d’une création ex ni - sur l’aigreur et la nocivité de ses opposants, il se retrouve était à son corps défendant abonné un peu plus d’une qua - hilo et le continua jusqu’aujourd’hui en s’entêtant à refabri - rantaine d’années. Ce, malgré les fulgurantes estocades po - pris en flagrant délit de prédisposition dictatoriale. Car le pulaires d’un espoir sidéral, que firent subir tour à tour en dirigeant ne doit pas se préoccuper du bonheur de ses conci - 1993 et en 1998, Paul Mba Abessole et Pierre Mamboundou toyens. Parce que le sens de celui-ci dépend de chacun. Mais à Bongo père, puis André Mba Obame en 2009 à Bongo il doit s’assurer que ses concitoyens jouissent bel et bien de fils. toute l’étendue de leurs droits, comme le rappelle Hannah Bien plus récentes, les tractations malveillantes ayant sou - Arendt dans La Nature du totalitarisme, ce dont il ne s’est vent maintenu Omar Bongo au pouvoir, et ayant fait accédé jamais préoccupé. Loin s’en faut, et c’est un euphémisme. Ali Bongo à celui-ci reposent sur le même mode opératoire. D’autant qu’à ses yeux le peuple gabonais est un peuple de Il consiste pour tout le personnel au sommet concerné par « maboules », ses sujets, et les membres de son PDG subis - la proclamation et la validation du scrutin présidentiel, de sent sans en manquer une seule miette, la toute-puissance se garder de tenir compte in extenso des résultats authen - de sa royauté et l’impossibilité d’imaginer, encore moins de tiques issus des bureaux de vote. Mais de proclamer et de susurrer le moindre contre discours! sceller le vote, sur la base de résultats sur mesures, « céna - Il déploie ainsi le profil psychologique du pervers narcis - pement » modifiés. Seule entourloupe possible pour que les sique, qui est un être très imbu de lui-même, égocentrique. Bongo s’en sortent à bon compte, leur impopularité étant Celui-ci affectionne manipuler les autres, fragiles ou fragi - patente et il ne saurait en être autrement, en raison de la pau - lisés, pour les tenir sous son joug, qu’il convainc dès lors vreté devenue endémique pour de trop nombreuses familles de la dangerosité du monde, susceptible de lui causer du tort et des droits bafoués avec une facilité et une répétition com - ou carrément lui faire du mal, dont il peut tout à fait le pré - pulsives. munir. C’est ce type de stratégie et de démarche envers le Ceux des femmes, des syndicalistes, des étudiants, des peuple, auquel Ali Bongo me paraît recourir avec insistance élèves, des députés, des universitaires, des journalistes, des ces tout derniers temps, maintenant qu’il est harcelé, ennuyé forces de l’ordre, des forces militaires, des opposants poli - de toutes parts. Il vient en sus de réaliser que sept ans pas - tiques, des handicapés, des fous, des « sans dents », des sent vachement trop vite dans de telles conditions désagréa - femmes enceintes, des malades, payant désormais avant bles. Et dire qu’elles sont uniquement de son propre fait, à toute chose leurs médicaments et l’acte posé par le médecin force de rancœurs et de convictions inutiles et dégradantes dans les quelques hôpitaux aux dehors et pourtant lénifiants, à ce niveau de responsabilité. telle que l’émergence abrasive actuelle et sa spirale infer - nale est en train d’essorer physiquement et mentalement les Face à la rancune et la maltraitance étatiques, Gabonais. Comme une vengeance systématique envers ce la déconstruction et l’indignation populaires ! peuple effronté qui a l’outrecuidance de ne pas porter les Voilà Ali Bongo méthodiquement black-boulé et effeuillé Bongo dans son cœur ! Et pour cause, tout au long de leurs en retour, mis à nu sur la place publique, par une multitude gestions et leurs cohortes de collaborateurs étendus bien en - de voix se réclamant des forces vives de la nation. Laquelle tendu, je me suis retrouvé à être fondé à croire qu’ils se sont s’est retrouvée par lui maltraitée, et dont la Constitution et tour à tour convaincus qu’ils dirigeaient des fieffés crédules la première institution se sont encore retrouvées par lui pro - ; des « Maboules heureux », comme dénomme son peuple fondément entachées, en raison de sa situation administra - fictionnel la romancière et universitaire Magalie Mbazo’o, tive définitivement énigmatique. Comme l’est tout aussi la d’autant qu’il est le clone romanesque du peuple gabonais. première dame Sylvia Bongo, de quel pays d’ailleurs ? Tel - Raison pour laquelle l’un et l’autre ont fondé leurs discours quer l’eau chaude, si ce n’est à réinventer le fil qui coupe le lement elle est très souvent éloignée du Gabon. Lorsqu’elle et leurs pratiques politiques sur le mensonge, du plus infime beurre ! Mieux que « Ya Ali », avec sa promesse de l’avenir daigne y remettre les pieds en jouant à la « Mère protectrice au plus grossier, d’un bout à l’autre de leurs mandatures. du peuple qui allait désormais être éternellement en », c’est pour mieux enfumer l’opinion et les pauvres authen - Oubliant que, quelles que soient la satisfaction et la persua - confiance, je le perçus carrément comme le bonheur à vi - tiques dames gabonaises avachies par la faim et les accou - sage humain, « Ya Bonheur » ! sion de départ et de surface que le mensonge donne à croire, chements pénibilissimes comme au temps des glaciers, et il est en réalité l’assurance du plongeon dans des eaux sau - Il avait pour lui l’avantage d’avoir forgé sa jeunesse à « Mbengue », aux « States » et tutti quanti, d’être un quinqua - les cœurs si profondément tuméfiés par d’atroces douleurs mâtres psychologiques et sociales, difficile, voire impossi - de voir souvent leurs progénitures régulièrement suspendues ble de s’en défaire. Au point que son propre psychique et génaire, ingrédients qui travaillèrent aussi à consoler ou à lui faire profiter du bénéfice du doute de l’immense peuple aux crocs de ces bouchers des ténèbres et soumises à sa propre vie s’en retrouvent désarticulés ainsi qu’en fait l’équarrissage des odieux crimes rituels! l’amère expérience un professeur d’histoire de l’art dans Ri - qu’André Mba Obame avait su charmer avec rapidité et brio, l’eau sale éteignant aussi le feu. Il se convainquit au Elle laisse transparaitre tant une égocentricité qu’une pré - sibles amours de Milan Kundera, qui s’était convaincu ciosité débordantes de détachement, de distanciation, aux d’être certainement aussi un professeur de mensonge. contraire de faire mordre la poussière à tous les concitoyens, agents publics ou privés qui avaient eu la subversive inspi - antipodes d’un sens réel de la famille et du peuple et du sou - rire communicateur, presqu’antalgique, que les Gabonais L’aveuglement égocentrique et mégalomaniaque ration de soutenir celui-ci, puis de scier tout le vieux bois trainant dans son camp qui avait et pourtant rendu de fiers avaient tout de même reconnu en la défunte Edith Lucie En substance, Omar Bongo, jouant immanquablement avec Bongo. D’où l’ahurissement que m’a provoqué l’illustre sa mine dont il était surconscient de ne pas en payer du tout, services jusque-là (alors qu’il était loin d’être mort et il s’en tellement il avait l’air débonnaire, voire simplet, embobina rend compte aujourd’hui), tel que son « dina » Ali Akbar aîné et sémillant essayiste Marc Mvé Békalé (dont les pu - très durablement le peuple avec son communisme à la sauce Onanga s’en était fendu publiquement avec une effronterie blications et les réflexions fendent progressivement la motte très spéciale bongolienne. Celui-ci était axé sur sa sempi - jubilatoire ne sachant pas qu’il l’encourageait même à scier d’ignorance en moi depuis les bancs de l’université), ternelle paysanne parabole, voulant que lorsqu’un Gabonais bois et branches, voiles et vergues, sur lesquels ils étaient lorsqu’il a tressé force lauriers sur le compte de l’actuelle va à « la chasse » (aux espèces sonantes et trébuchantes soit assis soit accrochés. première dame dans un libre propos du journal L’Aube au s’entend), uniquement Bongo en vérité, « le chasseur hyper courant du mois d’avril dernier, en élevant au pinacle son généreux », il partagerait tout le produit de « la chasse » L’infantilisation et le mépris du peuple faits arts de sens aigu de l’altruisme, de l’humanisme. avec tout le reste du village. gouverner L’on veut bien y croire, mais de quelle façon ? Et à l’endroit Comme le Gabon entier s’en est aperçu, rien n’était plus Dans cette perspective, Ali Bongo, du haut de son mépris de qui ? Et pendant combien de temps ? Elle qui est sempi - égoïste et mensonger, puisque c’était toujours le même (et du peuple qu’il prend pour des petits enfants et des oisifs, ternellement éloignée du peuple dont elle est symbolique - son engeance) qui devait avoir l’exclusivité d’aller « à la s’est empressé de lui présenter des jeux de chansons, de ba - ment la première maman, donc au chevet duquel elle aurait chasse » et de décider en conséquence de façon unilatérale teaux, de motos, de fesses brésiliennes, de golf et de sable, dû inlassablement se précipiter comme le fait Dominique de la redistribution de son produit fort alléchant ; lorsque alors qu’il violait tous les jours un peu plus ses droits, même Ouattara en Côte d’Ivoire dans le domaine social, non pas l’on songe à la sans pitié pieuvre captatrice « Delta synergie celui infime de circuler ou de siroter tranquillement son jus une partie du temps, mais tout le temps. Bref, Marc Mvé », qui a révélé dans quelle mesure Omar Bongo était friand de fruit ou sa bière sans courir le risque de se brouiller avec Békalé est trop intelligent pour ne pas le savoir. Comme il d’argent pour alimenter infiniment son empire multidimen - un policier ou un gendarme au bout d’un moment. D’où le l’a lui-même dit, il a feint la naïveté. Une tactique réflexive sionnel, faisant dès lors très peu de cas du développement concert incessant des grèves depuis au moins 2012, et les pouvant davantage apparaitre comme un jeu de paupières, du patrimoine collectif, qui connut la désuétude puis l’im - initiatives convergentes de l’opposition politique (composée au sens où l’on parle de jeux de phares. Parce que Sylvia plosion progressive perceptible depuis plus d’une décennie. en majorité des gens avec lesquelles ils ne se connaissent Bongo est bel et bien inconnue au noble bataillon des Une situation assurément déplorable qui a fait fleurir avec que trop), ainsi que les « conspuassions » des sociétés ci - femmes gabonaises qui se lèvent tous les matins de leur pays allégresse des furoncles sociétaux ayant pour noms : éta - viles depuis 2014, pour l’extirper du pouvoir, en ramenant auprès de leur peuple, durant au moins tout le septennat fi - blissements pré primaires, primaires, secondaires, supé - en surface des vérités et des sujets tabous pour lui. nissant de son époux. n rieurs et sanitaires improbables ; enclavement exponentiel Raison pour laquelle, dans un empressement démagogique strangulant nos villes rurales et villages et leurs populations détestable, lui le pourtant jeune et occidentalisé président, (A suivre ) avec ; clochardisation des agents publics ; encouragement mais qui a bizarrement passé son septennat à embastiller et frustrer son peuple, de venir à nouveau pomper à celui-ci *Chargé de recherche CAMES à l’IRSH-CENA - et bénédiction à siphonner les deniers publics ; appropria - des illusions (pour ne pas dire des bobards) comme « L’Ega - tion de l’administration publique par le PDG, etc. C’est la REST/Enseignant à l’UOB