Demande d’autorisation présentée par la société SAS BZ SERVICES (Groupe BEUZELIN) dont le siège social se situe 20, rue des Grès – 27190 Beaubray, en vue d’étendre les capacités de stockage de son silo vertical et de construire un bâtiment dédié à l’ensachage sur le territoire de Petit- Couronne, Quai de Petit-Couronne (76)

Décision du Tribunal Administratif de du 16 août 2017 (Dossier n° E17 000 110/76) Arrêté préfectoral du 28 août 2017

Enquête publique

Du 02 octobre 2017 au 02 novembre 2017

Conclusions et Avis du Commissaire Enquêteur

Commissaire-enquêteur Dominique LEFEBVRE 76 rue des Bleuets 76230

Fait le 15 Novembre 2017

Enquête publique SAS BZ SERVICES – Le Petit-Couronne (du 2 octobre au 2 novembre 2017) Conclusions et avis du commissaire-enquêteur Page 1 sur 58

Sommaire

I. Rappels ...... 3 I.1 Préambule ...... 3 I.2 Le Projet de la SAS Bz Services ...... 3 II. Avis ...... 5 II.1 Avis sur la globalité du projet soumis à l’enquête publique ...... 5 II.2 Exposé des motivations ayant conduit le commissaire- enquêteur à donner cet avis ...... 6 II.2.1 Avis sur le dossier de demande d’autorisation (DDAE) ...... 6 II.2.1.1 Du DDAE ...... 6 II.2.1.2 Du classement du projet vis-à-vis de la nomenclature ...... 9 II.2.2 Avis sur la publicité et l’information au public ...... 11 II.2.2.1 Affichage réglementaire ...... 11 II.2.2.2 Insertion sur Internet ...... 11 II.2.3 Avis sur le déroulement de l’enquête ...... 12 II.2.3.1 Permanences ...... 12 II.2.3.2 Clôture de l’enquête et transmission des documents ...... 12 II.2.4 Avis sur le projet d’extension des capacités de stockage de son silo vertical et de construction d’un bâtiment dédié à l’ensachage...... 13 II.2.4.1 Rappels ...... 13 II.2.4.2 Enjeux environnementaux liés au projet ...... 14 II.2.4.2.1 Préambule ...... 14 II.2.4.2.2 Impacts liés au projet ...... 14 II.2.4.2.3 Points particuliers ...... 18 II.2.4.2.4 Conclusion ...... 26 II.2.4.3 Enjeux Sécurité liés au projet ...... 27 II.2.4.3.1 Contraintes externes ...... 27 II.2.4.3.2 Contraintes internes liées au produit ...... 32 II.2.4.3.3 Etude de dangers et phénomènes dangereux retenus ...... 32 II.2.4.3.4 Conclusion ...... 36 II.2.4.4 Enjeux socio-économiques ...... 37 II.2.5 Bilan / conclusions ...... 37 III. Annexes...... 38

Enquête publique SAS BZ SERVICES – Le Petit-Couronne (du 2 octobre au 2 novembre 2017) Conclusions et avis du commissaire-enquêteur Page 2 sur 58

I. Rappels

I.1 Préambule

L’enquête publique vise à : • Informer le public, • Recueillir ses avis, suggestions et éventuelles contre-propositions, • Élargir les éléments nécessaires à l’information du décideur et des autorités compétentes avant toute prise de décision.

L’autorité compétente pour cette enquête est Madame la Préfète de la Seine-Maritime.

Mes conclusions et avis, objets de ce document, porteront ainsi sur l’enquête publique relative à la demande d’autorisation présentée par la société SAS BZ SERVICES (Groupe BEUZELIN) dont le siège social se situe 20, rue des Grès – 27190 Beaubray, en vue d’étendre les capacités de stockage de son silo vertical et de construire un bâtiment dédié à l’ensachage sur le territoire de Petit-Couronne, Quai de Petit-Couronne (76).

Annexe 1 Avis d’enquête publique

Ainsi qu'il a été mentionné dans mon rapport, cette enquête publique prescrite par décision du tribunal Administratif de Rouen en date du 16 Août 2017, en vue de procéder à une enquête publique de 32 jours prescrite du 2 Octobre 2017 au 2 Novembre 2017 inclus par arrêté préfectoral du 28 Août 2017 de Madame la Préfète de la Seine-Maritime, a été menée dans les locaux de la mairie de la ville du Grand-Quevilly.

Je noterai que l'enquête publique s'est déroulée dans de très bonnes conditions, tant sur le plan de son organisation, du déroulement de la procédure, des conditions d'accueil en mairie pour la tenue de mes permanences, que sur le plan relationnel avec mes différents interlocuteurs.

I.2 Le Projet de la SAS Bz Services

Pour poursuivre sa croissance et conserver la maîtrise de ses flux, BEUZELIN s’est dotée d’importantes plateformes logistiques et de stockage. Conçues comme des silos « usines », les Maisons Bz sont implantées stratégiquement dans l’hinterland de Rouen, à la croisée des routes du grain.

Développer un schéma de collecte export est aujourd'hui la ligne stratégique du groupe BEUZELIN, cette dernière nécessite l'investissement dans de nouvelles capacités de stockage supplémentaires objet du présent dossier avec la volonté constante de poursuivre le développement d’une filière de qualité.

Les objectifs principaux de ce projet de nouveau site sont les suivants :

Enquête publique SAS BZ SERVICES – Le Petit-Couronne (du 2 octobre au 2 novembre 2017) Conclusions et avis du commissaire-enquêteur Page 3 sur 58 • Accroître les capacités de stockage du site pour tenir compte des différentes variétés pouvant être stockées, • Développer les capacités de chargement de bateaux du site.

Le silo actuel a été construit dans le but de compléter l’offre manutentionnaire du Port de Rouen pour des graines spécifiques dont il était difficile de traiter les volumes distinctement des autres, et ainsi de répondre à leurs contraintes de manutention particulières. Les caractéristiques de la moisson dernière ont amené l’exploitant à utiliser ce silo de façon plus intensive, en raison du travail mise aux normes à opérer sur les graines. Ces circonstances font prendre une place plus large dans le chargement des navires et les prestations de stockage que prévu.

L’agrandissement de l’actuel silo permettra de maintenir l’attractivité du terminal en proposant une manutention portuaire plus souple avec une meilleure gestion des flux de collecte grâce à des stocks en bord à quai accrus.

Les nouvelles capacités de stockage en projet compléteront l’outil en place en garantissant une souplesse de fonctionnement supérieure.

Le projet comprendra : • 10 cellules verticales de stockage de grain de 2 500 t dans le prolongement du silo existant, • Un hangar comprenant un atelier d’ensachage du grain en remplacement du hangar 141 existant.

Les caractéristiques du reste du site sont inchangées.

Enquête publique SAS BZ SERVICES – Le Petit-Couronne (du 2 octobre au 2 novembre 2017) Conclusions et avis du commissaire-enquêteur Page 4 sur 58 II. Avis

II.1 Avis sur la globalité du projet soumis à l’enquête publique

En conclusion de cette enquête, et après • Rencontre avec Madame Corinne CATARINO en Préfecture, le 24 aout 2017, • Rencontre le 7 septembre 2017 et échanges par mails avec la DREAL (M. Guillaume MONNEINS (Inspecteur de l’environnement - DREAL Normandie - Unité Départementale Rouen- 1- Équipe risques), • Réunion avec le pétitionnaire et visite du site le 13 septembre 2017, • Étude approfondie du dossier et recherches documentaires, • Avis du conseil municipal de la commune de Petit-Couronne,

Annexe 2 Délibération du Conseil municipal de Petit-Couronne

• Avis de l’ARS, DDTM, SDIS, SIRACED-PC,

Annexe 3à 6 Divers Avis

• Analyse bilancielle du projet développée dans le chapitre II.2 ci-après, • Recommandations o D’intégrer le futur exercice plan d’urgence non encore réalisé, à l’extension projetée, o D’approfondir les informations liées au trafic en relation avec le projet notamment sur le boulevard maritime, o D’envisager la possibilité de diminuer l’effet « mur » lié à l’extension, o De mettre à jour la procédure de fumigation figurant en annexe 4 du DDAE en y intégrant les pictogrammes de danger actuels,

J’estime que :

• La demande d’autorisation présentée par la société SAS BZ SERVICES (Groupe BEUZELIN) dont le siège social se situe 20, rue des Grès – 27190 Beaubray, en vue d’étendre les capacités de stockage de son silo vertical et de construire un bâtiment dédié à l’ensachage sur le territoire de Petit-Couronne, Quai de Petit-Couronne (76),

Est recevable et, en tant que commissaire-enquêteur, j’émets un

AVIS FAVORABLE

Enquête publique SAS BZ SERVICES – Le Petit-Couronne (du 2 octobre au 2 novembre 2017) Conclusions et avis du commissaire-enquêteur Page 5 sur 58

II.2 Exposé des motivations ayant conduit le commissaire- enquêteur à donner cet avis

Ce chapitre développe l’argumentation m’ayant permis d’émettre l’avis global sur le projet soumis à cette enquête publique.

II.2.1 Avis sur le dossier de demande d’autorisation (DDAE)

II.2.1.1 Du DDAE Ce dossier a été déposé le 15 mai 2017 et jugé recevable le 22 juin 2017. Un avis de l’Autorité Environnementale conformément à l’article L 122-1 et suivants, a été émis le 24 juillet 2017.

Enfin, je rappellerai que le DDAE a été réalisé par la société APSYS - Bureau de Nancy - Tour Thiers - 4 rue Piroux - 54048 NANCY CEDEX.

Ce dossier comprenait les éléments suivants :

• Tome 1 : Présentation générale • Objet de la demande • Identité de l’exploitant • Généralités sur le dossier de demande d’autorisation d’exploiter o Obligation du livre V du code de l’environnement, o Déroulement de la procédure. • Présentation de la société o L’exploitant, o Raisons liées au projet. • Capacités techniques et financières • Implantation du site o Situation régionale, o Situation locale, o Localisation cadastrale. • Situation réglementaire • Description des installations o Organisation du site, o Installation en projet, o Silo existant, o Maintenance, entretien, o Nettoyage, o Fluides et utilités.

• Tome 2 : Etude d’impact • Résumé non technique • Etat initial o Environnement physique, o Environnement naturel,

Enquête publique SAS BZ SERVICES – Le Petit-Couronne (du 2 octobre au 2 novembre 2017) Conclusions et avis du commissaire-enquêteur Page 6 sur 58 o Environnement humain. • Impacts permanents liés aux activités du site o Impacts sur le paysage, o Impacts sur l’eau, o Impacts sur les eaux souterraines, le sol et le sous-sol, o Impacts sur l’air, o Impacts liés aux déchets, o Impacts liés au trafic routier, o Impacts liés au bruit, o Impacts sur la faune et la flore, o Impacts sur l’environnement socio-économique. • Impact sur la santé o Méthode adaptée pour l’évaluation des risques sanitaires, o Inventaire des substance et nuisances, o Effets possibles sur la santé, o Populations concernées, o Niveau d’exposition des populations, o Caractérisation du risque, o Récapitulatif des effets sur la santé. • Utilisation rationnelle de l’énergie • Effets sur le climat • Performance des installations par rapport aux meilleurs techniques disponibles • Conditions de remise en état du site • Analyse des effets cumulés du projet avec d’autres projets connus • Compatibilité du projet avec l’affectation des sols • Articulation avec les plans régionaux • Justification du projet, solutions de substitution • Difficultés éventuelles rencontrées • Dépenses liées à la protection de l’environnement • Conclusion

• Tome 3 : Etude de dangers • Résumé non technique • Introduction • Potentiels de dangers o Méthodologie, o Analyse de potentiels de dangers. • Accidentologie • Analyse des risques externes o Risques liés à l’environnement naturel, o Risques liés aux voies de communication, o Risques liés à l’environnement humain. • Analyse des risques internes o Analyse des risques liés aux produits mis en œuvre, o Analyse globale des risques liés aux installations. • Etude des conséquences d’accident o Récapitulatif des phénomènes dangereux retenus, o Modes d’évaluation, o Modélisations, o Evaluation de la gravité des conséquences sur les personnes,

Enquête publique SAS BZ SERVICES – Le Petit-Couronne (du 2 octobre au 2 novembre 2017) Conclusions et avis du commissaire-enquêteur Page 7 sur 58 o Criticité des scénarios étudiés, o Evaluation de la cinétique des phénomènes dangereux. • Organisation en matière de sécurité o Formation et information du personnel, o Evacuation du personnel, o Organisation de l’alerte et de l’intervention. • Moyens d’intervention o Moyens en place, o Déroulement d’une intervention en cas d’accident grave, o Risques de propagation, effets dominos, o Risque indirect de pollution des eaux. • Bilan des investissements liés à la sécurité • Conclusion

• Tome 4 : Notice d’hygiène et de sécurité • Introduction • Présentation du personnel • Risques et nuisances o Equipements de protection en situation normale, o Prise en compte des risques sur le site, o Maladies professionnelles. • Hygiène et sécurité o Hygiène, o Sécurité, o Comité d’hygiène et de sécurité du travail, o Formation à la sécurité. • Médecine du travail

• Tome 5 : Annexes o Annexe 1 : Etude foudre, o Annexe 2 : Conformité du site étudié à l’arrêté silo du 29 mars 2004, o Annexe 3 : FDS des produits, o Annexe 4 : Procédure de fumigation, o Annexe 5 : Tracé des rayons de dangers, o Annexe 6 : Avis des services liés à la mise en place du site.

Je conclurai sur ce chapitre que : o Le dossier de demande d’autorisation : ▪ A été mis en totalité (avis de l’AE inclus) à disposition du public durant toute la durée de l’enquête, ▪ Contient les divers éléments prévus par les textes applicables et est conforme notamment aux articles R 512-2 à R 512-10 du code de l’environnement, Je noterai cependant que la copie du récépissé de dépôt d’une demande permis de construire (déposé en mairie de Petit-Couronne le 25/07/2017) ne figurait pas dans le DDAE et m’a été transmis par mail de M. Benoît BALSAN du 13/09/2017. Il a été mis à disposition du public durant toute la durée de l’enquête par mes soins.

Enquête publique SAS BZ SERVICES – Le Petit-Couronne (du 2 octobre au 2 novembre 2017) Conclusions et avis du commissaire-enquêteur Page 8 sur 58 II.2.1.2 Du classement du projet vis-à-vis de la nomenclature Les installations projetées relèvent de l’autorisation, tel que prévu à l’article L512-1 du code de l’environnement, au titre des rubriques listées dans le tableau ci-après.

Rayon Rubrique Intitulé de la rubrique Activité et volume autorisé Régime d’affichage n° (Km) 1 silo vertical existant avec capacités verticales suivantes : 14 cellules x 2 500 t 12 cellules x 1 000 t 3 demi cellules x 350 t Silos et installations de stockage en vrac de céréales, 3 demi cellules x 290 t grains, produits alimentaires ou tout produit 3 boisseaux chargement camions x organique dégageant des poussières inflammables, y 300 t 2160-2, compris les stockages sous tente ou structure Volume total existant : 3 A 3 a) gonflable. ~ 66 426,7 m 2. Autres installations : a) si le volume total de stockage est supérieur à 15 Capacités en projet : 000 m3 10 cellules de 2 500 t Soit ~ 33 333,3 m3

Volume total avec projet : 99 760 m3

Combustion à l'exclusion des installations visées par les rubriques 2770, 2771 et 2971. A. Lorsque l'installation consomme exclusivement, seuls ou en mélange, du gaz naturel, des gaz de pétrole liquéfiés, du fioul domestique, du charbon, des fiouls lourds, de la biomasse telle que définie au a) ou au b)i) ou au b)iv) de la définition de biomasse, Séchoir à grain existant des produits connexes de scierie issus du b)v) de la (Inchangé avec le projet). définition de biomasse ou lorsque la biomasse est 2910 A-2 DC issue de déchets au sens de l'article L541-4-3 du Combustible : gaz naturel. code de l'environnement, à l'exclusion des installations visées par d'autres rubriques de la Puissance nominale : 7,2 MW nomenclature pour lesquelles la combustion participe à la fusion, la cuisson ou au traitement, en mélange avec les gaz de combustion, des matières entrantes, si la puissance thermique nominale de l'installation est : 2. Supérieure à 2 MW, mais inférieure à 20 MW Stations-service : installations, ouvertes ou non au 1 installation de distribution de public, où les carburants sont transférés de réservoirs GNR pour les engins du site de stockage fixes dans les réservoirs à carburant de existant véhicules à moteur, de bateaux ou d’aéronefs. 1435 (Inchangé avec le projet). NC Le volume annuel de carburant liquide distribué étant

: Volume annuel équivalent 2. Supérieur à 100 m3 d’essence ou 500 m3 au total, distribué : < 100 m3 mais inférieur ou égal à 20 000 m3

Enquête publique SAS BZ SERVICES – Le Petit-Couronne (du 2 octobre au 2 novembre 2017) Conclusions et avis du commissaire-enquêteur Page 9 sur 58 Rayon Rubrique Intitulé de la rubrique Activité et volume autorisé Régime d’affichage n° (Km) Stockage de sacs de grains sur Entrepôts couverts (stockage de matières, produits palettes hangar existant : 40 m x ou substances combustibles en quantité supérieure à 10 m : 400 m² 500 t dans des) à l'exclusion des dépôts utilisés au Soit 400 m² de zone de stockage. stockage de catégories de matières, produits ou Hauteur Maxi : 10 m substances relevant par ailleurs de la présente Soit nomenclature, des bâtiments destinés exclusivement 1510 • Volume de stockage : 4 NC au remisage de véhicules à moteur et de leur 000 m3 remorque, des établissements recevant du public et • Tonnage stocké : 1 200 t des entrepôts frigorifiques.

Le volume des entrepôts étant : Existant avec le hangar, 3. supérieur ou égal à 5 000 m3, mais inférieur à 50 (Reconstruit avec le projet) 000 m3

1 boisseau de chargement camions Silos et installations de stockage en vrac de céréales, de 150 t grains, produits alimentaires ou tout produit 1 boisseau de chargement trains organique dégageant des poussières inflammables, y de 150 t compris les stockages sous tente ou structure Boisseaux petits grains : 25 x 9 t 2160 NC gonflable. Case à issues de grain : 900 m3 1. Silos plats : Capacités existantes (inchangées b) si le volume total de stockage est supérieur à 5 avec le projet) 000 m3, mais inférieur ou égal à 15 000 m3 Total : 1 600 m3

Broyage, concassage, criblage, déchiquetage, ensachage, pulvérisation, trituration, granulation, 1 émotteur nettoyage, tamisage, blutage, mélange, épluchage et 2 nettoyeurs plan décortication des substances végétales et de tous 1 nettoyeur rotatif1 épierreur produits organiques naturels, y compris la fabrication 1 table densimétrique d’aliments composés pour animaux, mais à l'exclusion 1 trieur optique 2260 des activités visées par les rubriques 2220, 2221, NC Equipements existants + 2225, 2226. équipements pour ensachage dans 2. Autres installations que celles visées au 1 : le hangar. b) la puissance installée de l'ensemble des machines Puissance totale équipements : fixes concourant au fonctionnement de l'installation < 100 kW étant supérieure à 100 kW mais inférieure ou égale à 500 kW Insecticide traitement ponctuel du Dangereux pour l’environnement aquatique de grain existant catégorie aiguë 1 ou chronique 1. (Inchangé avec le projet). 4510 La quantité totale susceptible d’être présente dans NC

l’installation étant : Quantité maximale présente : 2. Supérieure ou égale à 20 t mais inférieure à 100 t 4 t Phosphine utilisée pour la Phosphine (trihydrure de phosphore) (numéro CAS fumigation des grains (insecticide) 7803-51-2). existant. La quantité susceptible d’être présente dans 4729-2 (Inchangé avec le projet). D l’installation étant :

2. Supérieure ou égale à 10 kg mais inférieure à 200 Quantité maximale présente : kg 50 kg

Enquête publique SAS BZ SERVICES – Le Petit-Couronne (du 2 octobre au 2 novembre 2017) Conclusions et avis du commissaire-enquêteur Page 10 sur 58 Rayon Rubrique Intitulé de la rubrique Activité et volume autorisé Régime d’affichage n° (Km) Produits pétroliers spécifiques et carburants de substitution : essences et naphtas ; kérosènes (carburants d’aviation compris) ; gazoles (gazole diesel, gazole de chauffage domestique et mélanges de gazoles compris) ; fioul lourd ; carburants de substitution pour véhicules, utilisés aux mêmes fins 1 cuve aérienne verticale existante et aux mêmes usages et présentant des propriétés (inchangé avec le projet) similaires en matière d’inflammabilité et de danger produit stocké : GNR 4734 pour l’environnement. NC

La quantité totale susceptible d’être présente dans Volume : 2 m³ les installations y compris dans les cavités Volume éq. :0,4 m³ souterraines étant : 1. Pour les cavités souterraines et les stockages enterrés : 2. Pour les autres stockages : c) Supérieure ou égale à 50 t au total, mais inférieure à 100 t d’essence et inférieure à 500 t au total

Je noterai que : • Le projet d’extension ne modifie pas la situation administrative de l’établissement qui reste relevant du régime de l’autorisation, • Au vu de l’annexe 2 du DDAE « Conformité du site étudié à l’arrêté silo du 29 mars 2004 » aucun écart n’a été noté quant à la conformité de l’extension par rapport à l’arrêté du 29 mars 2004 relatif à la prévention des risques présentés par les silos de céréales, de grains, de produits alimentaires ou de tous autres produits organiques dégageant des poussières inflammables (J.O n° 78 du 1 avril 2004).

II.2.2 Avis sur la publicité et l’information au public

II.2.2.1 Affichage réglementaire

L’avis d’enquête de format et couleur réglementés par l’arrêté du 24 avril 2012 relatif aux caractéristiques et dimensions de l’affichage de l’avis d’enquête publique mentionné à l’article R. 123-11 du code de l’environnement, a été affiché : • Aux lieux habituels de la commune de Petit-Couronne (siège de l’enquête publique), • A l’entrée du terminal portuaire dès le 15 septembre 2017 conformément à l’article R123-11, • Aux lieux habituels d’affichage dans les communes concernées par le rayon d’affichage de 3 km.

II.2.2.2 Insertion sur Internet

L’avis d’enquête publique, le dossier d’enquête publique ainsi que l’avis de l’autorité environnementale sont parus sur le site de la préfecture de Seine-Maritime :

Enquête publique SAS BZ SERVICES – Le Petit-Couronne (du 2 octobre au 2 novembre 2017) Conclusions et avis du commissaire-enquêteur Page 11 sur 58 Source http://www.seine-maritime.gouv.fr/Politiques-publiques/Environnement-et- prevention-des-risques/ENQUETES-PUBLIQUES-et-CONSULTATIONS-DU- PUBLIC/Enquete-publique/INSTALLATIONS-CLASSEES-POUR-LA-PROTECTION- DE-L-ENVIRONNEMENT/PETIT-COURONNE/BZ-SERVICES-BEUZELIN-extension- silo-construction-batiment-ensachage-2.10-au-2.11.17-inclus

Je conclurai donc sur ce point que l’information générale de l’enquête a été satisfaisante.

II.2.3 Avis sur le déroulement de l’enquête

II.2.3.1 Permanences Je me suis tenu à la disposition du public dans les locaux de la mairie de la commune de Petit-Couronne, aux dates et heures préalablement définies, à savoir :

• Lundi 02 octobre 2017 de 09 h 00 à 12 h 00 (ouverture), • Mercredi 11 octobre 2017 de 09 h 00 à 12h 00, • Mardi 17 octobre 2017 de 15 h 00 à 18 h 00, • Jeudi 26 octobre 2017 de 09 h 00 à 12 h 00, • Jeudi 02 novembre 2017 de 15 h 00 à 18 h 00 (clôture).

Au cours de ces 5 permanences qui se sont toutes déroulées très cordialement, j’ai rencontré 4 personnes et reçu 3 observations de la part du public.

II.2.3.2 Clôture de l’enquête et transmission des documents La clôture de l’enquête publique s’est effectuée le 2 novembre 2017 à 18h et le registre a été transmis 15 Novembre 2017par mes soins aux services de la Préfecture de Seine-Maritime.

Un exemplaire « papier » de mon rapport et des mes conclusions incluant mon avis, est transmis ce jour à : • Madame la Préfète de la région Normandie, Préfète de Seine Maritime, • Monsieur le Président du Tribunal Administratif de Rouen.

Un exemplaire « informatique » de mon rapport et des mes conclusions incluant mon avis est transmis ce même jour à : • Madame Corine CATARINO (Préfecture de la Seine-Maritime -Direction de la coordination des politiques de l'Etat - Bureau des procédures publiques - Gestion des enquêtes publiques ICPE).

Je conclurai sur ce chapitre que • L’enquête s’est déroulée de façon très satisfaisante ; • Que les échanges avec les personnes rencontrées ont été des plus cordiaux ; • Que le pétitionnaire a été transparent non seulement lors de la réunion du 13 septembre 2017 mais également dans ses réponses envers mes diverses questions, échanges téléphoniques ou mails.

Enquête publique SAS BZ SERVICES – Le Petit-Couronne (du 2 octobre au 2 novembre 2017) Conclusions et avis du commissaire-enquêteur Page 12 sur 58 II.2.4 Avis sur le projet d’extension des capacités de stockage de son silo vertical et de construction d’un bâtiment dédié à l’ensachage.

II.2.4.1 Rappels Le projet, intervenant sur l’emprise du site existant de la SA BZ Services, en rive gauche de la seine au niveau du quai de Petit-Couronne, a pour objectif d’accroitre les capacités de stockage du site, afin de tenir compte des différentes variétés de grains pouvant y être stockées. Le projet doit également permettre de développer les capacités de chargement de bateaux du site.

L’ajout de 10 cellules de stockage, du même type que celles déjà en exploitation sur le site, doit offrir davantage de flexibilité à l’exploitant dans ses opérations de manutention portuaire, avec une meilleure gestion des flux de collecte par l’accroissement des stocks en bord à quai.

Par ailleurs, un bâtiment annexe au silo doit également être construit en remplacement de l’actuel hangar 141, dans le cadre du projet. Ce futur bâtiment annexe comprendra une installation d’ensachage et de palettisation du grain, et sera dans un premier temps utilisé pour entreposer des pièces détachées, jusqu’à ce que soient mis en place les équipements d’ensachage. La ligne d’ensachage sera alimentée en grains par une bande transporteuse et par l’intermédiaire d’une trémie d’une tonne. La bande transporteuse entre le silo et la zone d’ensachage sera capotée.

La zone envisagée pour la construction de ces nouvelles installations est une zone industrielle implantée en bordure de seine, située sur l’emprise du site existant de la SA BZ Services, dans le prolongement du silo actuel (en direction du Sud), et à l’emplacement d’un hangar préexistant appelé à être démoli en novembre 2017. Les caractéristiques du reste du site sont inchangées.

Les environs directs du site sont constitués : • Au Nord par une darse sur la Seine puis par des silos de stockage de grain, • Au Sud par une zone de transit du port vers la Seine (« zone banale ») puis par un site de stockage de métaux usagés, • A l’Est par d’autres terrains à lotir à terme, une zone de jardins, des voies ferrées de triage puis par l’agglomération de Petit Couronne, • A l’Ouest par la Seine puis par des sites industriels (stockage hydrocarbures, silos).

Notons que • Les premières habitations sont à plus de 350 m à l’Ouest des limites du site, • Il n’y a pas d’Etablissements Recevant du Public (ERP) ou de captages d’alimentation en eau potable à proximité directe.

Enquête publique SAS BZ SERVICES – Le Petit-Couronne (du 2 octobre au 2 novembre 2017) Conclusions et avis du commissaire-enquêteur Page 13 sur 58

II.2.4.2 Enjeux environnementaux liés au projet

II.2.4.2.1 Préambule L’étude d’impact permet d’évaluer les impacts que peut faire encourir une installation sur son environnement. Ainsi sont examinés les risques chroniques, c'est-à-dire les effets à long terme (hors risques accidentels traités dans l’étude de dangers).

Le contenu de l'étude d'impact est proportionné à la sensibilité environnementale de la zone susceptible d'être affectée par le projet, à l'importance et la nature des travaux, installations, ouvrages, ou autres interventions dans le milieu naturel ou le paysage projetés et à leurs incidences prévisibles sur l'environnement ou la santé humaine (étude de risque sanitaire visant à évaluer le(s) risque(s) sur la santé des populations riveraines).

Source Article R122-5 du code de l’environnement (Modifié par Décret n°2017-626 du 25 avril 2017 - art. 3)

II.2.4.2.2 Impacts liés au projet

Le tableau ci-après résume les impacts liés au projet, les mesures existantes et les mesures supplémentaires éventuelles d’évitement et de réduction d’éventuels impacts résiduels.

Enquête publique SAS BZ SERVICES – Le Petit-Couronne (du 2 octobre au 2 novembre 2017) Conclusions et avis du commissaire-enquêteur Page 14 sur 58

Nature de l’impact Mesures existantes et mesures supplémentaires d’évitement et de réduction d’éventuels impacts résiduels.

Il n’y a pas d’utilisation d’eau dans les opérations de stockage de séchage et de tamisage du grain. Les seules utilisations sont les eaux sanitaires pour le personnel (eau de boisson, sanitaires du site).

Les eaux sanitaires usées seront dirigées vers le réseau d’égouts du port relié à la station d’épuration de l’agglomération dès finalisation de la mise en place du réseau d’égout du port. En attendant le site dispose d’une fosse toutes eaux qui est pompée régulièrement. Eau Les eaux pluviales de voirie et de toiture sont dirigées vers le réseau eaux pluviales du port après transit dans 2 séparateurs d’hydrocarbures (ou décanteurs déshuileurs) et dans 3 bassins de rétention obturables de 630 m3 de volume total. Le décanteur déshuileur permettra de séparer les matières décantables et traces d’hydrocarbures éventuelles.

Les eaux pluviales rejetées sont propres et leur rejet n’a pas d’impact particulier. Il en est de même des eaux sanitaires usées qui seront rejetées et traitées en station d’épuration. Ces principes sont inchangés avec l’extension.

2 séparateurs d’hydrocarbures reprennent les eaux des aires de voirie en enrobé et les eaux de toiture.

Site existant : la cuve de fioul destinée aux engins du site présente sur le site est sous bâtiment et sur rétention.

Une fuite accidentelle de produit liquide sur voirie serait traitée par les moyens présents sur site (absorbant, pelles, rétentions sous- produits liquides et rétention du site via obturation du réseau eaux pluviales). Ces principes sont inchangés avec l’extension.

Sol et sous-sol Je compléterai cette mesure existante par les commentaires suivants : • Le site est équipé de 3 bassins totalisant 630 m3. Ces bassins servent habituellement à collecter les eaux pluviales. • En cas de pollution accidentelle ou d’extinction d’incendie, les eaux à contenir sur le site seront retenues dans ces bassins et dans la partie souterraine du silo. Ces bassins sont équipés de trappe pour les rendre hermétiques. Et la partie souterraine du silo est constituée de la fosse de la tour de manutention, étanche, d’un volume de 1460 m3. • La possibilité de rendre hermétiques ces bassins permet de mutualiser leur utilisation, pour la collecte des eaux pluviales et pour la rétention des eaux d’extinction. C’est pourquoi les unes comme les autres sont concernées par les mêmes bassins.

Enquête publique SAS BZ SERVICES – Le Petit-Couronne (du 2 octobre au 2 novembre 2017) Conclusions et avis du commissaire-enquêteur Page 15 sur 58

Les rejets atmosphériques se composent des poussières liées aux opérations de chargement/déchargement du grain, au rejet des filtres à manche, au rejet du séchoir à grain et aux gaz d’échappement des véhicules. Ce principe est inchangé avec l’extension qui ne comportera pas de points de rejet supplémentaires.

Le flux de poussières et de gaz de combustion du séchoir est lié non pas au volume de grain pouvant être stocké sur le site mais au flux de grain transitant sur le site. L’extension est avant tout destinée à pouvoir former des lots de grain correspondant au volume d’un Air bateau et non à faire transiter plus de grain sur le site. Un volume de grain transitant sur site majorant a toutefois été pris comme hypothèse dans le présent dossier. Les points de déchargement camions, wagons, bateaux sont sous aspiration filtration. Le point de chargement bateaux est équipé d'un dispositif anti poussières spécifique. Le point de chargement wagons est sous aspiration. Les points de chargement camions sont équipés de goulottes afin de réduire au maximum la hauteur de chute et d’éviter les émissions de poussières. L’impact sur la population environnante des différents rejets atmosphériques est très faible.

Les principaux déchets liés au site sont les poussières et issues de grain provenant principalement des filtres et des équipements de tri et de tamisage du grain. Ils représentent environ 3 000 tonnes par an et sont valorisées soit en alimentation animale, soit en compostage ou en méthanisation. Les autres déchets représentent des quantités minimes (moins de 10 tonnes par an) et suivent des voies d'élimination agréées. Déchets La part des issues de grain est proportionnelle au flux de grain qui transite sur le site et non au volume de stockage sur le site. Elle est donc indépendante du projet d’extension de stockage. Toutes les dispositions actuelles mises en œuvre au niveau de la société pour la gestion des déchets seront appliquées aux nouvelles installations. L’augmentation de la quantité de grain stockée ne s’accompagnera pas d’une dégradation de l’impact environnemental.

Le trafic routier est un impact indirect du site. Il peut être à l’origine de bruit ou de vibrations qui sont les principales nuisances liées à ce type de transport. Le trafic lié au site suit les grands axes de l’agglomération du Sud de Rouen (voie rapide Sud 3, A13) sans passer par des zones d’habitations. Trafic L’essentiel du grain est expédié par bateaux le trafic routier lié aux expéditions étant réduit d’autant. La part des issues de grain est proportionnelle au flux de grain qui transite sur le site et non au volume de stockage sur le site. Elle est donc indépendante du projet d’extension de stockage. Un volume de grain transitant sur site majorant a toutefois été pris comme hypothèse dans le présent dossier.

L’impact du trafic routier est donc faible, y compris en prenant en compte un trafic supplémentaire, voire positif dans la mesure où le

Enquête publique SAS BZ SERVICES – Le Petit-Couronne (du 2 octobre au 2 novembre 2017) Conclusions et avis du commissaire-enquêteur Page 16 sur 58 projet pourrait générer moins de trafic routier du fait de l’expédition accrue par bateaux.

Je compléterai ce constat dans le paragraphe II.2.4.2.3 infra.

Le silo et l’extension en projet ne sont pas à l'origine de bruit important. Les premières zones habitées étant à plus de 350 mètres, le bruit lié au site est inaudible. Bruit Les niveaux seront liés essentiellement aux ventilations et aspirations ainsi qu’au trafic routier. Les ventilations et aspirations sont conçues de façon à ne pas être à l’origine de niveaux de bruit importants (insonorisation, rejet vers des zones non habitées etc.). L’impact du projet d’extension sera donc faible.

Les impacts principaux sur la faune sont le bruit et le trafic. Le projet est implanté sur une plateforme actuellement en enrobé Faune et flore comprenant déjà un hangar. Le site est délimité par une clôture. L’impact du projet d’extension est faible. Il n’y a pas d’impact à attendre sur les zones sensibles de type ZNIEFF ou Natura 2000.

L’évaluation porte sur les risques pour les populations humaines, exposées de façon chronique aux émissions atmosphériques. Le transfert des polluants de la source vers la cible (l’homme) est direct, le vecteur de propagation étant l’air. Populations Les rejets du site sont toutefois très faibles car le déchargement du grain se fait dans des fosses vrac sous bâtiment, les installations sont sous aspiration filtration. Il en sera de même en cas d’augmentation du transit de grain sur le site.

Les impacts liés aux odeurs ou aux émissions lumineuses sont très limités. Autres L’implantation et l’aspect extérieur de l’extension en projet sont conçus de façon à s’intégrer au mieux dans le paysage et dans le site actuel.

Enquête publique SAS BZ SERVICES – Le Petit-Couronne (du 2 octobre au 2 novembre 2017) Conclusions et avis du commissaire-enquêteur Page 17 sur 58

II.2.4.2.3 Points particuliers

II.2.4.2.3.1 Trafic routier Le trafic est un impact indirect du site. Il peut avoir des conséquences sur le bruit ou les vibrations à proximité d'habitations. Les trajets camions empruntent principalement la voie de circulation la RD 3 et la RN 338 (Sud 3) située à proximité du site.

Ainsi :

Le trafic moyen journalier lié au transport de grain est de 44 camions/j et de 55 camions/j en prenant en compte l’extension envisagée soit 25%.

Une estimation de la part du nombre de véhicules supplémentaires lié à l’extension par rapport au trafic sur cet axe figure dans le tableau suivant.

Je noterai cependant que l’accès du site se réalise par le quai de Petit- Couronne relié au boulevard maritime lui-même relié à la Sud 3.

Sud 3

RD 3

Boulevard maritime

Quai de Petit- Couronne

Enquête publique SAS BZ SERVICES – Le Petit-Couronne (du 2 octobre au 2 novembre 2017) Conclusions et Avis motivé du commissaire-enquêteur Page 18 sur 58

Je conclurai sur ce point les données liées à l’accroissement du trafic poids- lourds lié au projet auraient dues être affinées et complétées par celles du trafic poids-lourds du boulevard maritime.

J’ajouterai que : • Une part importante des flux routiers actuels n’est pas susceptible d’être convertie en transport ferroviaire ou fluvial. Il s’agit de la collecte par camion des céréales dans les fermes, • Le développement du ferroviaire est de plus lié au bon état des voies ferrées du réseau national : or, là où le fret est peu abondant, cet état se dégrade, • Enfin, le transport fluvial sera privilégié chaque fois que possible pour les destinations accessibles par voie fluviale.

II.2.4.2.3.2 Intégration paysagère Le site actuel correspond à une zone industrielle en bordure de Seine. Cette zone est plane, encadrée par les hauteurs boisées dominant la Seine, ponctuée d’installations industrielles dont en particulier des silos de stockage de grain.

• Le silo existant est de type vertical, visible de loin du fait de sa hauteur : environ 30 m au sommet des cellules, 50 m au sommet de la tour ; Il est clairement identifié comme un silo de stockage de grain du fait de sa forme caractéristique en hauteur. • L’extension en projet se situera dans le prolongement des cellules existantes, la volumétrie, les matériaux et les couleurs étant analogues à ceux du silo existant.

Enquête publique SAS BZ SERVICES – Le Petit-Couronne (du 2 octobre au 2 novembre 2017) Conclusions et Avis motivé du commissaire-enquêteur Page 19 sur 58

En prenant en référence le plan ci-dessous :

La structure actuelle a une longueur d’environ 141m ; Les 10 nouvelle cellules 62m soit un allongement d’environ 56%, ce à quoi il se doit d’être ajouté dans le même prolongement, le nouvel hangar en remplacement de celui existant.

Vue d’insertion paysagère depuis Petit Couronne

Enquête publique SAS BZ SERVICES – Le Petit-Couronne (du 2 octobre au 2 novembre 2017) Conclusions et Avis motivé du commissaire-enquêteur Page 20 sur 58

Je reprendrai cependant le commentaire du pétitionnaire :

« Le silo sera revêtu d’une peinture gris silex. Cette peinture se fond dans les nuages ou la brume par temps couvert, ou apporte une nuance de bleu par ciel dégagé. Le bardage « brun lauze » se rapproche de la couleur pourpre des étraves de navires naviguant sur la Seine, et cette bande brun lauze avec celle bleu ardoise dessinent un « effet frise » accentué par les ombres-lumières des ondulations des parois métalliques. Enfin, le portique bleu de chargement/déchargement équilibre les proportions du quai, faisant en aval la symétrie de la tour d’angle en amont. »

Mais je conclurai sur ce point qu’un impact visuel est notable et recommanderai au pétitionnaire de tenter de réduire cet effet « mur ».

II.2.4.2.3.3 Poussières

a) Préambule Ce sujet est sensible à double titre. En effet les émissions de poussières peuvent : • Avoir un impact sur la qualité de vie et la santé des riverains, • Engendrer des phénomènes dangereux de type explosion (scénarii de l’étude de dangers).

b) Quelques rappels Je rappellerai qu’un plan de protection de l’atmosphère a été approuvé le 30 janvier 2014 sur le périmètre des départements de l’Eure et de la Seine-Maritime. Il a pour objectif d’améliorer la qualité de l’air et la rendre conforme aux directives européennes.

La qualité de l’air constitue en effet un enjeu sociétal majeur, à la fois d’un point de vue sanitaire (3ème enjeu de santé publique en ), mais aussi d’un point de vue économique et touristique.

Source Programme Régional de Surveillance de la Qualité de l’Air en Normandie (PRSQA) 2017-2021 Parution : Mai 2017 - Atmo Normandie

Le transport de céréales ou de substances agro-alimentaires génère de la poussière qu’il convient d’aspirer afin d’éviter que ne se forme d’atmosphère explosive. On estime que la masse de poussière générée est de l’ordre de 0,1 à 0,2% de la masse du produit transporté.

Deux méthodes différentes permettent de réaliser l’opération de dépoussiérage : ▪ Le dépoussiérage centralisé, ▪ Ou le dépoussiérage point par point. Le dépoussiérage centralisé consiste, comme son nom l'indique, à centraliser les différents débits d'aspiration provenant de chaque point de captation jusqu'à un filtre collecteur.

Enquête publique SAS BZ SERVICES – Le Petit-Couronne (du 2 octobre au 2 novembre 2017) Conclusions et Avis motivé du commissaire-enquêteur Page 21 sur 58 Le dépoussiérage point par point reprend les principes de base du dépoussiérage centralisé, mais il traite à la source, ponctuellement, chaque débit d'air poussiéreux. L’industrie des silos de stockage de céréales utilise majoritairement des systèmes d’aspiration centralisés.

Source Guide de l’état de l’art sur les silos. - ANNEXE C. Les dispositifs de dépoussiérage dans les silos et les risques associés. Version 3 - 2008

Le rejet de poussières est réglementé par l'arrêté du 2 février 1998 "relatif aux prélèvements et à la consommation d'eau ainsi qu'aux émissions de toute nature des installations classées pour la protection de l'environnement soumises à autorisation", art. 27. Il stipule que la concentration en poussières des rejets gazeux doit être :

o Inférieure à 100 mg/Nm3 si le flux total de poussières rejetées à l'atmosphère est inférieur à 1 kg/h en moyenne sur 24 heures o Inférieure à 40 mg/Nm3 si le flux total est supérieur à 1 kg/h NB : les séchoirs ne sont pas visés dans l’arrêté du 25 juillet 1997 relatif aux prescriptions générales applicables aux installations classées pour la protection de l’environnement soumises à déclaration sous la rubrique 2910.

Je rappellerai que dans le cadre de ce projet, les émissions de poussières de grain en extérieur sont susceptibles de provenir des équipements suivants :

(Ce sont ces mêmes équipements qui seront utilisés pour l’extension prévue et qui figurent notamment à l’article 7.3.8 systèmes d’aspiration des poussières de l’arrêté préfectoral du pétitionnaire du 24 juillet 2015) o 1 filtre à manches de 81 600 m3/h pour les équipements en bas de tour de manutention, o 1 filtre à manches de 63 000 m3/h pour les équipements en haut de tour de manutention, o 1 filtre à manches de 65 200 m3/h pour les équipements de tri et de nettoyage du grain, o 1 filtre à manches de 60 000 m3/h pour les fosses de réception camions, o 1 cyclofan pour le chargement / déchargement trains et navires, o Des filtres à manches ponctuels totalisant 3 500 m3/h pour l’expédition bateaux, o Du portique de chargement et déchargement des navires, o Du séchoir après filtration, o Des opérations de chargement du grain au niveau des points de chargement camions.

c) Résultats attendus Ainsi BZ Services s’engage sur (DDAE – Etude d’impact - Page 78/105) : • Réception, manutention, nettoyage et chargement du grain : matériel sous aspiration filtration : Faible rejet attendu (< 40 mg/m3 d’air) • Volumes de bâtiment (silo) : bâtiments fermés, pas de rejet à ce niveau

Ce résultat devrait être obtenu grâce aux équipements d’aspiration en place tant au niveau du chargement/déchargement des camions que des bateaux.

Enquête publique SAS BZ SERVICES – Le Petit-Couronne (du 2 octobre au 2 novembre 2017) Conclusions et Avis motivé du commissaire-enquêteur Page 22 sur 58

Annexe 7 Equipements d’aspiration

d) Conclusion Le groupe Beuzelin a bâti un silo dernière génération sur le Port de Rouen. Il s’efforce de réduire cette poussière à la source par des triages, puis à la contenir à l’intérieur de son installation grâce aux aspirations et aux filtres, enfin à limiter son émission au chargement de navire avec un portique neuf. Le nettoyage des grains nécessitant du temps et de l’espace, pour manutentionner les grains et les trier à cadence ralentie. C’est afin de faciliter ces opérations que le groupe Beuzelin entend accroître sa capacité de stockage et l’augmenter de ces 10 cellules.

Conscient qu’il est possible d’améliorer l’abattement des poussières, le groupe Beuzelin effectue régulièrement des réglages sur le portique. La société Vigan (société belge qui conçoit, fabrique et assemble sur site des équipements de manutention pour les produits secs en vrac d’origine agricole et tout particulièrement les céréales) intervient ainsi régulièrement et la jupe de précipitation des poussières a par exemple déjà été remplacée au printemps 2017.

Je conclurai sur ce point que : • L’exploitant met en œuvre un ensemble des dispositions visant à réduire le phénomène (en particulier une goulotte de chargement au niveau du bras de chargement des navires), en prend appui sur des sociétés expertes (telle que VIGAN) dans les domaines des équipements de manutention de produits notamment issus du domaine des céréales, ▪ Les points de déchargement camions, wagons, bateaux sont sous aspiration filtration. Le point de chargement bateaux est équipé d'un dispositif anti poussières spécifique. Le point de chargement wagons est sous aspiration. Les points de chargement camions sont équipés de goulottes afin de réduire au maximum la hauteur de chute et d’éviter les émissions de poussières. • L’exploitant participe, avec d’autres établissements céréaliers du Port de Rouen à une étude pilotée par ATMO Normandie, visant à quantifier l’impact de l’activité des silos portuaires sur la qualité de l’air (notamment en ce qui concerne les PM10 : particules de diamètre inférieur à 10 micromètres, retenues au niveau du nez et des voies aériennes supérieures), • L’émission de poussières serait conforme à la réglementation en vigueur (le site ne dispose pas actuellement de mesures réalisées puisque ce dernier a été mis en service en 2016).

II.2.4.2.3.4 Effets sur la santé

a) Rappels Le grain ne présente pas de risques particuliers, ce produit étant à la base de l'alimentation humaine. Pour ce qui concerne les poussières fines émises, Ramade (in Ecotoxicologie, Masson) précise les conditions d'inhalation des poussières pour que des phénomènes apparaissent :

Enquête publique SAS BZ SERVICES – Le Petit-Couronne (du 2 octobre au 2 novembre 2017) Conclusions et Avis motivé du commissaire-enquêteur Page 23 sur 58 "Bien que les plus grosses particules soient heureusement filtrées au niveau du rhinopharynx et de la trachée, celles de diamètre inférieur à 6 microns pénètrent dans l'arbre bronchique et celles de taille plus faible que le micron vont dans les alvéoles pulmonaires. Il en résulte toute une série d'affections". Ces affections peuvent être les suivantes : allergies, bronchite chronique, silicose.

Source DDAE – Etude d’impact – page 84/105

L’étude des risques sanitaires chroniques liés à une exposition à long terme des populations riveraines aux polluants atmosphériques émis par l’ensemble du site (Ces populations se situent hors périmètre du site et dans le domaine d’étude appelé zone d’influence du site) a été basée sur les 2 guides suivants : • Guide méthodologique pour "l'Evaluation des risques sanitaires dans les études d'impact des ICPE" (INERIS, 2003), • Guide pour l’analyse du volet sanitaire des études d’impact de l’Institut National de Veille Sanitaire (INVS, 2000). La méthodologie développée est adaptée à l’impact limité du site, il s’agit d’une méthode de type qualitative.

b) Utilisation d’insecticides L’étude d’impact comporte un chapitre dédié à l’étude des effets du projet sur la santé publique basée sur les guides établis par l’InVS (2000) et l’INERIS (2003) et fait état d’utilisation de produits insecticides (Neorel UL, NUVAGRAIN) uniquement introduite par l’annexion dans le DDAE des fiches de sécurité des produits utilisés et de la procédure de fumigation.

Soucieux de la dangerosité liée à ce type de produits, je reprendrai de ce fait l’observation de l’ARS : « La possibilité de dispersion de ces substances toxiques dans le milieu naturel aurait dû être étudiée. Dès lors, la qualification de négligeable du risque sanitaire induit par l’activité aurait pu être largement consolidée ». Sur ce sujet le pétitionnaire précise que : Dans le cas où des résidus de phosphine s’échapperaient encore à quai, cette molécule n’est pas stable à l’air libre et se dégrade rapidement sous l’action du soleil. Les traces de ce fumigant ne seraient ainsi pas perceptibles par les riverains. On peut entre-autre citer à ce sujet l’étude scientifique de la California Environmental Protection Agency – Sacramento – California (2014) et les travaux de Frank et al (1987).

Je noterai les points suivants : • BZ Services utilise dans sa procédure de fumigation du phosphure d’aluminium et que cette substance libérant de la phosphine en tant que substance active destinée à être utilisée dans les produits biocides du type de produits 20 (produits du groupe 3 de l’annexe 5 du règlement biocides (RPB) – Directive 98/8/CE du 16 février 1998 - produits de lutte contre les nuisibles) a été approuvée par le règlement d’exécution (UE) n° 1034/2013 du 24/10/13.

Source DDAE – Annexe 4 « Procédure de fumigation »

Enquête publique SAS BZ SERVICES – Le Petit-Couronne (du 2 octobre au 2 novembre 2017) Conclusions et Avis motivé du commissaire-enquêteur Page 24 sur 58 • La fumigation à la phosphine tue tous les insectes y compris les bruches qui sont enfouies dans les graines, indique Alexandre Hemet, d'Arvalis. La phosphine est un gaz qui présente l'avantage de ne laisser aucun résidu sur les grains.

Source http://www.lafranceagricole.fr/article/la-fumigation-au-silo- 1,0,43354001.html

• Pour pratiquer la fumigation, la réglementation exige qu’au moins une personne de la société ait reçu une formation et que la société soit agréée. o Cette formation est délivrée par la DRAAF - Direction Régionale de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Forêt - et a été un préalable à l’agrément de notre entreprise pour la pratique de la fumigation (mail de M. B. BALSAN – « Bz Services » - du 30/10/2017).

c) Conclusion Les effets liés aux produits utilisés sur le site sont fonction du flux de grain transitant sur le site et non du volume stocké et sont donc indépendants de l’extension en projet.

Le tableau suivant récapitule les différents impacts possibles de l’extension et du site existant sur la santé.

Je conclurai donc sur ce chapitre que les effets sur la santé directement liés au site peuvent être qualifiés de négligeables, aussi bien pour le voisinage direct du site que pour le personnel.

II.2.4.2.3.5 Impacts temporaires liés aux travaux Les effets sur l'environnement lors des travaux sur les installations sont essentiellement une production de déchets de chantier et des nuisances sonores dues aux travaux et au trafic éventuel de camions/engins de chantier. Néanmoins, les niveaux générés ne devraient dépasser que temporairement celui du bruit de fond. Les travaux liés à la phase de chantier seront réalisés aux heures ouvrables du site (en journée sauf travaux exceptionnels).

Enquête publique SAS BZ SERVICES – Le Petit-Couronne (du 2 octobre au 2 novembre 2017) Conclusions et Avis motivé du commissaire-enquêteur Page 25 sur 58 II.2.4.2.3.6 Investissements liés à al protection de l’environnement Les investissements principaux sont repris dans le tableau suivant :

Le montant global des investissements liés à l’environnement et à la sécurité est de l’ordre de 0,1 M€ sur un montant global d’investissement d’environ 5 M€, soit environ 2 % du montant global du projet. Du point de vue du choix des techniques déjà employées sur le site existant (et non modifiées dans le cadre du projet) au regard des performances liées aux rejets : • Les filtres à manches sont la solution technique la plus adaptée aux produits reçus sur le site (grain) • Le mode d’abattage des poussières retenu au chargement bateaux est une technologie éprouvée par le constructeur • Le traitement des eaux pluviales par décanteurs déshuileurs est également un principe permettant de garantir des niveaux de rejet dans l’eau très faible et conformes à la réglementation en vigueur • Les bassins de rétention d’un volume total de 630 m3 avec système d’obturation du réseau eaux pluviales sont également une garantie permettant d’éviter à la source tout risque de pollution accidentelle des eaux pluviales et de la Seine

II.2.4.2.3.7 Conditions de remise en état après exploitation Si les bâtiments devaient être supprimés à terme, le démantèlement ne poserait pas de problème particulier et comporterait un ferraillage avec recyclage des superstructures, broyage des bétons suivi d'un nivellement des terrains. Dans le cas où le site serait laissé intact, il ferait l'objet d'une mise en sécurité (fermeture des bâtiments, coupure des réseaux…). L’usage de ce type de terrain après remise en état serait un usage industriel. Il s’agit actuellement d’une plateforme avec un seul bâtiment qui peut être considéré comme un site nouveau.

II.2.4.2.4 Conclusion Les impacts liés à l'extension du silo seront faibles et ont été pris en compte dans le dimensionnement global du site.

Je conclurai sur ce chapitre environnement que le dossier présente une bonne analyse des impacts du projet sur les différentes composantes de l’environnement et qu’au vu des impacts réels ou potentiels présentés, l’étude présente les mesures pour supprimer, réduire et compenser (si besoin) les incidences du projet pour le ou les enjeux suivants : • Pollution du sol, des eaux souterraines et superficielles, • Des émissions de gaz à effet de serre, des poussières de céréales.

Ces mesures sont cohérentes avec l’analyse de l’environnement et les effets potentiels du projet :

Enquête publique SAS BZ SERVICES – Le Petit-Couronne (du 2 octobre au 2 novembre 2017) Conclusions et Avis motivé du commissaire-enquêteur Page 26 sur 58 • Imperméabilisation du sol, • Caplet anti-retour sur le réseau de distribution d’eau, • Collecte des eaux de ruissellement, • Confinement des eaux susceptibles d’être polluées, • Aspiration des poussières aux principaux points de chute, • Vidange des péniches de grains par aspiration, • Dispositifs pour réduire les émissions de poussières au chargement des navires/péniches, • Débourbeur-déshuileur, • Réduction du flux de camions (utilisation du rail et du fleuve pour le transport – réceptions et expéditions des produits).

Je recommanderai que la procédure de fumigation figurant en annexe 4 du DDAE fasse l’objet d’une mise à jour au niveau des pictogrammes de dangers.

II.2.4.3 Enjeux Sécurité liés au projet

II.2.4.3.1 Contraintes externes

II.2.4.3.1.1 PPRT de la ZIP – Petit-Couronne. Le PPRT de la ZIP de Petit-Couronne a été prescrit par arrêté préfectoral du 13 décembre 2012. Les exploitants à l’origine des risques sont aujourd’hui les sociétés BOLLORE ENERGIES, BUTAGAZ et la société des Pétroles SHELL pour les sites qu’elles exploitants à Petit-Couronne. Les communes concernées sont , Petit-Couronne, Grand-Couronne et Val-de-la-Haye. Sur la base des études des dangers révisées des trois établissements concernés, la liste des phénomènes dangereux à prendre en compte pour élaborer le PPRT a été établie. Afin de réduire encore l’incidence du PPRT sur l’économie et l’emploi local. La société BUTAGAZ a modifié ses conditions d’exploitation et mis en œuvre de nouvelles mesures de réduction des risques.

Notons que le périmètre PPRT de Petit-Couronne est impacté par 5 ICPE soumises à autorisation : BZ Services, CUILLER Frères, DEMOFER, SIMAREX et GDE. Deux de ces entreprises, BZ Services et SIMAREX, génèrent des zones de dangers avec des probabilités d'occurrence comprises dans la catégorie " A à D ou inconnues ". De plus, l’établissement LECUREUR situé sur la commune de Val de la Haye génère également des zones de dangers sur la commune de Petit Couronne de probabilité " A à D ou inconnues ".

Enquête publique SAS BZ SERVICES – Le Petit-Couronne (du 2 octobre au 2 novembre 2017) Conclusions et Avis motivé du commissaire-enquêteur Page 27 sur 58

Source http://www.metropole-rouen-normandie.fr/files/PLU/petit- couronne/modification/PAC-risques-industriels_Petit-Couronne.pdf

Je noterai cependant que l'établissement de la société BZ SERVICES n'est pas impacté par les effets thermiques et de surpression recensés dans le porter à connaissance de Petit-Couronne

II.2.4.3.1.2 PPRT de la ZIP de Petit et Grand-Quevilly Avec l’arrêt de la raffinerie de Petit-Couronne, la reprise d’une partie de ses activités de stockage et de chargement/déchargement par la société BOLLORE et l’arrêt du stockage souterrain d’hydrocarbures de la société SHELL, le PPRT de l’agglomération de ROUEN OUEST, dont l’élaboration a été prescrite par arrêté préfectoral du 12 mars 2010, a été scindé en deux. Ainsi, lui ont succédé le PPRT de la zone industrielle et portuaire (ZIP) de Petit-Quevilly et Grand-Quevilly et le PPRT de la zone industrielle et portuaire de Petit- Couronne.

Le PPRT de la ZIP de Petit-Quevilly et Grand-Quevilly a été prescrit par arrêté préfectoral du 13 décembre 2012. Les exploitants à l’origine des risques sont les sociétés BOREALIS pour son usine de Grand-Quevilly et la société RUBIS TERMINAL pour les dépôts « HFR », « CRD », « AMONT » et « AVAL » qu’elle exploite à Petit-Quevilly et Grand-Quevilly. Les communes concernées sont : , Grand-Quevilly, Petit-Couronne, Petit-Quevilly,

Enquête publique SAS BZ SERVICES – Le Petit-Couronne (du 2 octobre au 2 novembre 2017) Conclusions et Avis motivé du commissaire-enquêteur Page 28 sur 58 , Rouen, Saint Martin-de-Boscherville et Val-de-la-Haye. Sur la base des études des dangers révisées des cinq établissements concernés, la liste des phénomènes dangereux à prendre en compte pour élaborer le PPRT a été établie. Afin de réduire encore l’incidence du PPRT sur l’économie et l’emploi local, les exploitants à l’origine des risques ont proposé de nouvelles mesures de maîtrise des risques pour y remédier et permettre ainsi de relancer les travaux d’élaboration de ce PPRT."

Source https://www.spinfos.fr/?page=rubrique-3&id_rubrique=134

BZ Services

Source Commune de Grand-Quevilly – Porter à connaissance : « Risque industriels » - Mars 2017

Enquête publique SAS BZ SERVICES – Le Petit-Couronne (du 2 octobre au 2 novembre 2017) Conclusions et Avis motivé du commissaire-enquêteur Page 29 sur 58

II.2.4.3.1.3 PPRI Petit-Couronne D’après le dossier départemental des Risques Majeurs, la commune de Petit Couronne est concernée par le risque inondation de la Seine. Le PPRI de la Seine boucle de Rouen a été approuvé le 20/04/2009.

L’extrait de cartographie suivant des zones d’inondation permet de localiser le projet objet de la présente enquête publique :

D’après ce plan, la hauteur de la crue de référence pour le site est comprise entre 5,41 et 5,38 m NGF.

Le terrain d’implantation du site de Bz Services est soumis aux contraintes de type B2 (cf. annexe 4 du rapport du CE). Les bâtiments en projet ont été localisés en dehors de cette limite de zone B2 comme le montre le plan ci-dessous (bâtiments en projet en rouge).

Enquête publique SAS BZ SERVICES – Le Petit-Couronne (du 2 octobre au 2 novembre 2017) Conclusions et Avis motivé du commissaire-enquêteur Page 30 sur 58

II.2.4.3.1.4 Contraintes réglementaires Les silos et plus généralement les installations de stockage de céréales, grains, produits alimentaires ou tout produit organique dégageant des poussières inflammables, sont des installations classées au titre de la rubrique 2160 de la nomenclature des installations classées (Silos et installations de stockage en vrac de céréales, grains, produits alimentaires ou tout produit organique dégageant des poussières inflammables, y compris les stockages sous tente ou structure gonflable).

Bz Services relève du régime de l’autorisation, et de ce fait la conformité à l’arrêté du 29/03/04 relatif à la prévention des risques présentés par les silos de céréales, de grains, de produits alimentaires ou de tout autre produit organique dégageant des poussières inflammables.

Source DDAE – Annexe 2 - Conformité du site étudié à l’arrêté silo du 29 mars 2004

Je noterai que le futur hangar n’est pas concerné par des prescriptions de type arrêté ministériel dans la mesure où, en termes de réglementation ICPE, il se situe en dessous du seuil de déclaration. Le pétitionnaire s’engage à ce que ce dernier soit toutefois conforme aux prescriptions de l’arrêté préfectoral actuel concernant le hangar actuel.

II.2.4.3.1.5 Conclusions Au vu des éléments figurant dans la DDAE et les échanges avec le pétitionnaire, je conclurai que ce dernier a bien pris en compte les contraintes externes.

Et de ce fait, je noterai que : • Seuls des effets de toxicité liés à la société BOREALIS impactent le site. Bz Services se conformera aux prescriptions concernant ce type d’effets et a déjà programmé un espace de confinement au sein de la maison bleue (tel que prescrit à l’article 8.6.3 de l’arrêté préfectoral du 24 juillet 2015), • L’extension en projet et accolée au silo existant, sera également surélevée de 60 cm par rapport au niveau naturel du terrain, • L’extension en projet est conforme à l’arrêté du 29/03/04, conformité démontrée en annexe 2 du DDAE « Conformité du site étudié à l’arrêté silo du 29 mars 2004 ».

J’ajouterai que • Les cellules se trouveront à l’écart de toute agglomération et à plus de 350 m des premières habitations. Elles ne comprendront pas de tiers décrits à l’article 6 de l’arrêté silo du 29 mars 2004 dans leurs distances d’isolement (50 m et 1,5 fois la hauteur). • Le hangar en projet se situera en bordure du pied du silo. Il sera pourvu d’un mur coupe-feu (REI 120) entre hangar et silo.

Enquête publique SAS BZ SERVICES – Le Petit-Couronne (du 2 octobre au 2 novembre 2017) Conclusions et Avis motivé du commissaire-enquêteur Page 31 sur 58 II.2.4.3.2 Contraintes internes liées au produit Le site recevra et stockera tous types de grain, comme c’est le cas actuellement : blé, orge, maïs, protéagineux, oléagineux etc. Ces produits proviennent directement depuis les lieux de récolte ou depuis d'autres stockages ou silos. Le grain est stocké sec. Le grain récolté humide (cas du maïs, du blé récolté par temps humide) est séché dans le séchoir du site en vue de sa conservation. Le grain (matière organique non toxique, non inflammable et biodégradable) peut comporter des poussières émises au cours des transferts. Le volume total des capacités supplémentaires pouvant contenir du grain en projet représentera 33 300 m3.

Les émissions de poussières sont fortement liées au type de grain stocké. Ainsi on peut distinguer : • Les produits émetteurs de poussières : blé, orge, avoine, pois, maïs, • Les produits peu émetteurs de poussières, quel que soit le stade de la manutention : type tournesol, colza.

Comme nous l’avons évoqué précédemment, les émissions de poussières peuvent : • Avoir un impact sur la qualité de vie et la santé des riverains (cf. §II.2.4.2.3.3), • Engendrer des phénomènes dangereux de type explosion (phénomènes dangereux issus de l’étude de dangers cf. §II.2.4.3.3).

Les silos de grains peuvent engendrer trois principaux types de dangers : le phénomène d’auto-échauffement, l’incendie et l’explosion. Ces deux derniers, considérés comme majeurs, sont très souvent sous-estimés. En effet, la raison principale est que la nature du produit stocké (céréales à paille ou à tige, oléo-protéagineux, sucre, bois, farine, poussières, etc.) semble moins dangereuse aux riverains et même à certains exploitants que les substances chimiques utilisées dans d’autres secteurs industriels.

Source http://www.installationsclassees.developpement- durable.gouv.fr/Test-agriculture.html

II.2.4.3.3 Etude de dangers et phénomènes dangereux retenus

II.2.4.3.3.1 Etude de dangers La réalisation d’une étude de dangers consiste à identifier les accidents majeurs potentiels générant des effets à l’extérieur du site, à les caractériser et à définir les mesures de maitrise des risques nécessaires pour les rendre acceptables par rapport aux enjeux concernés.

L’analyse et l’évaluation des risques générés par les installations et l’activité concernée par le présent dossier sont basées sur : • L’identification et la caractérisation des potentiels de dangers qui comprend : o L’analyse des dangers des produits stockés, fabriqués ou manipulés sur le site o L’analyse des dangers des installations et équipements, o L’analyse des dangers liés aux activités • L’analyse des accidents issus du retour d’expérience interne ou externe, • L’analyse des risques réalisée en groupe de travail avec l’exploitant selon la méthode de l’Analyse Préliminaires des Risques,

Enquête publique SAS BZ SERVICES – Le Petit-Couronne (du 2 octobre au 2 novembre 2017) Conclusions et Avis motivé du commissaire-enquêteur Page 32 sur 58 • L’analyse des risques d’origine externe.

Je rappellerai qu’un risque est caractérisé par sa probabilité d’occurrence, la gravité de ses conséquences et sa cinétique (lente ou rapide) notamment par le biais de la circulaire du 29 septembre 2005.

Je noterai que le pétitionnaire précise que : • Au vu des effets peu importants liés à un feu de grain en sacs et des faibles quantités stockées, ce cas ne fera pas l’objet d’une évaluation. Le hangar comportera des sacs de grain, le grain étant un combustible où le phénomène est de type feu couvant. Les seuls bons combustibles sont les emballages (sacs et palettes) qui représentent un faible pourcentage du stockage et les réserves d’emballages représentant des volumes faibles. De la même façon, le cas d’un feu de grain ne sera pas modélisé (car feu couvant, pas de flammes et peu de rayonnement à attendre). • Et que Le retour d'expérience sur des feux dans des installations de stockage de produits agroalimentaires montre que les conséquences en termes de flux thermique radiatif restent a priori limitées. La dégradation des structures suite au dégagement de chaleur excessif est possible dans certains cas extrêmes. Compte tenu du faible rayonnement attendu, la gravité d'un incendie de cellule serait limitée. Le risque se situe donc en zone d'acceptabilité de la grille de criticité.

II.2.4.3.3.2 Phénomènes dangereux retenus La gravité des phénomènes dangereux retenus a été estimée par des calculs de scénarios d’explosion de poussière, et d’estimation des zones d’effets liés à un effondrement de silo.

a) Effets liés à l’effondrement de cellules de stockage

H façade cellule Largeur Distance avec Distance avec Distance avec Stockage (H grain) (m) Capacité (m) blé* (m) orge* (m) maïs* (m)

1b cellule 2500 t 25,5 12,7 27 23 28 * depuis le bord de la cellule, angle de talutage : 22° pour le blé, 27° pour l’orge, 21° pour le maïs.

Les zones d’effondrement se situent sur le site étudié.

Enquête publique SAS BZ SERVICES – Le Petit-Couronne (du 2 octobre au 2 novembre 2017) Conclusions et Avis motivé du commissaire-enquêteur Page 33 sur 58

b) Effets liés aux surpressions en cas d’explosion au niveau des cellules en projet Les phénomènes dangereux avec effets irréversibles sortant du site sont repris dans le tableau suivant.

N° Proba Rayon (m) Intitulé Effets Gravité PhD bilité SELs SPEL SEI BV Explosion 1a D Surpression NA NA 45 103 Sérieux : 2 Cellule 2 500 t projet Explosion en salle sous cellules 2 D Surpression NA NA 61 122 Sérieux : 2 2 500 t projet Explosion en salle sur cellules 3 D Surpression NA NA 60 130 Sérieux : 2 2 500 t projet

• SELS seuils des effets létaux significatifs correspondant à une CL 5 % délimitent la « zone des dangers très graves pour la vie humaine » • SEI seuils des effets irréversibles délimitent la « zone des dangers significatifs pour la vie humaine » ; • SPEL seuils des premiers effets létaux correspondant à une CL 1 % délimitent la « zone des dangers graves pour la vie humaine » • BV : bris de vitres • NA : non atteint

Enquête publique SAS BZ SERVICES – Le Petit-Couronne (du 2 octobre au 2 novembre 2017) Conclusions et Avis motivé du commissaire-enquêteur Page 34 sur 58

Les phénomènes dangereux retenus sont positionnés dans la grille de criticité ci-dessous

Enquête publique SAS BZ SERVICES – Le Petit-Couronne (du 2 octobre au 2 novembre 2017) Conclusions et Avis motivé du commissaire-enquêteur Page 35 sur 58

Je noterai que • Les phénomènes dangereux retenus ne présentent pas de situations inacceptables ni de situation conduisant à la définition de mesures d’amélioration spécifiques. La criticité de ces derniers se situe en zone acceptable de la grille de criticité. • Le site ne bénéficie pas d’un retour d’expérience dans la mesure où il très récent (2015) et n’a pas connu d’accident ou d’incident. Le groupe BEUZELIN exploite différents silos dont l’activité est similaire. A ce jour, aucun accident de type explosion majeure ou incident grave n’a eu lieu sur un de ces silos.

II.2.4.3.4 Conclusion Au vu de tout ce qui a été exposé ci-dessus et en prenant appui sur la partie 3 – Etude de dangers du DDAE, je conclurai que • Les potentiels de danger sont clairement identifiés. Les mesures pour supprimer, réduire et compenser si besoin, les incidences du projet sont aussi définies. Ces dernières apparaissent cohérentes avec l’analyse des enjeux et les effets potentiels du projet, • Cette étude prend en compte l’ensemble des dispositifs de prévention et de protection prévues sur les cellules et le hangar en projet de BZ Services au Port de Petit-Couronne, • Diverses mesures incluses dans le projet seront mises en place dès le départ dans le cadre normal du projet (conformité à l’ATEX des moteurs, toitures peu résistantes du silo…) et notamment :

Enquête publique SAS BZ SERVICES – Le Petit-Couronne (du 2 octobre au 2 novembre 2017) Conclusions et Avis motivé du commissaire-enquêteur Page 36 sur 58 • Le pétitionnaire a pris en compte non seulement l’arrêté silo du 29 mars 2004 mais également le Guide de l’état de l’art sur les silos pour l’application de l’arrêté ministériel relatif aux risques présentés par les silos et les installations de stockage de céréales, de grains, de produits alimentaires ou de tout autre produit organique dégageant des poussières inflammables (Version 3 – 2008 MEEDDAT) incluant ses 5 annexes

II.2.4.4 Enjeux socio-économiques Je rappellerai que « développer un schéma de collecte export » est aujourd'hui la ligne stratégique du groupe BEUZELIN. Cette dernière nécessite l'investissement dans de nouvelles capacités de stockage supplémentaires objet du présent dossier avec la volonté constante de poursuivre le développement d’une filière de qualité.

Cependant, la société Bz Services n’a pas prévu d’embauche directe à court terme. Cette situation pourrait peut-être évoluer avec la construction du nouveau hangar.

II.2.5 Bilan / conclusions

Au vu des critères étudiés et développés point par point supra, je conclurai qu’il apparaît que les avantages de cette opération l'emportent nettement sur les inconvénients.

Il apparait également que la BZ Services apporte globalement les garanties nécessaires (financières, techniques, sécurité, sureté, environnementales) à la mise en place et à la gestion de ce projet d’extension de capacité de stockage de son silo vertical (par création de 10 cellules complémentaires) et de construire un bâtiment dédié à l’ensachage sur le territoire de Petit-Couronne, Quai de Petit- Couronne.

De tout ce qui a été exposé ci-dessus, je confirme ma conclusion par l’émission d’un

AVIS FAVORABLE

Fait à ISNEAUVILLE, le 15 Novembre 2017

Dominique LEFEBVRE Commissaire enquêteur

Enquête publique SAS BZ SERVICES – Le Petit-Couronne (du 2 octobre au 2 novembre 2017) Conclusions et Avis motivé du commissaire-enquêteur Page 37 sur 58

III. Annexes

Annexe n° Intitulé

1 Avis d’enquête publique

2 Délibération de la ville de Petit-Couronne – 19/10/2017

3 Avis de l’Agence Régionale de Santé – Normandie – 04/07/2017

4 Avis de la DDTM – 27/07/2017

5 Avis du SDIS – 07/08/2017

6 Avis du SIRACED-PC – 24/07/2017

7 Equipements d’aspiration

Enquête publique SAS BZ SERVICES – Le Petit-Couronne (du 2 octobre au 2 novembre 2017) Conclusions et Avis motivé du commissaire-enquêteur Page 38 sur 58

Annexe 01

Avis d’enquête publique

Enquête publique SAS BZ SERVICES – Le Petit-Couronne (du 2 octobre au 2 novembre 2017) Conclusions et Avis motivé du commissaire-enquêteur Page 39 sur 58

Annexe 02

Avis de la commune de Petit-Couronne – 19/10/2017

Enquête publique SAS BZ SERVICES – Le Petit-Couronne (du 2 octobre au 2 novembre 2017) Conclusions et Avis motivé du commissaire-enquêteur Page 40 sur 58

Enquête publique SAS BZ SERVICES – Le Petit-Couronne (du 2 octobre au 2 novembre 2017) Conclusions et Avis motivé du commissaire-enquêteur Page 41 sur 58

Enquête publique SAS BZ SERVICES – Le Petit-Couronne (du 2 octobre au 2 novembre 2017) Conclusions et Avis motivé du commissaire-enquêteur Page 42 sur 58

Annexe 03

Avis de l’Agence Régionale de Santé – Normandie Courrier du 04/7/2017

Direction de la santé publique La directrice générale de Pôle santé-environnement Unité départementale de la Seine-Maritime l’agence régionale de santé de Normandie Affaire suivie par : alain fach Courriel : [email protected] à Tél. : 02.32.18.32.64 Fax : 02.32.18.26.93

Réf. : Monsieur le directeur D:\Users\guillaume.monneins\Desktop\Comm régional de l’environnement, issaire enquêteur\AVIS DE L'ARS 07 de l’aménagement et du JUILLET 2017.docx logement Service risques Date : 04 juillet 2017 Cité administrative 2, rue Saint-Sever 76032 ROUEN Cedex

Objet : dossier d’installation classée pour la protection de l’environnement (ICPE) - société BZ Services, Petit-Couronne (76)

Par votre courrier reçu le 26 juin 2017, vous m’avez transmis pour avis la demande d’autorisation d’exploiter déposée par la société BZ Services (groupe Beuzelin). Le pétitionnaire prévoit une extension de ses silos de grains implantés en 2016, accroissant ainsi la capacité de stockage de 66 429 m3 à 99 760 m3, ce qui porterait le flux annuel de grain de 500 000 à 600 000 tonnes. Il est également prévu un atelier d’ensachage. Après examen du dossier par mes services, je vous fais part des observations suivantes.

1- Contribution à l’avis de l’Autorité Environnementale sur la qualité de l’étude d’impact

a. État initial et description du projet La présentation de l’état initial vise les principaux enjeux sanitaires et environnementaux : populations, ressource en eaux, ambiance sonore. Les populations riveraines sont éloignées d’une distance minimale de 350 mètres de l’établissement (Val-de-la-Haye sur la rive droite de la Seine), puis 500 mètres à l’est du site.

Enquête publique SAS BZ SERVICES – Le Petit-Couronne (du 2 octobre au 2 novembre 2017) Conclusions et Avis motivé du commissaire-enquêteur Page 43 sur 58 La description des établissements proches recevant du public est plus succincte. L’environnement industriel proche est présenté : il est en particulier constitué d’entreprises exerçant une activité similaire (SIMAREX et Lecureur). Le dossier présente des données relatives à la qualité de l’air issue de la surveillance d’ATMO Normandie. Il n’est toutefois communiqué que les indicateurs relevés sur la station la plus proche (Petit-Couronne) qui ne mesure que le dioxyde de soufre. Or, le marqueur de l’activité est constitué des particules fines : il aurait ainsi été plus pertinent de citer les informations collectées sur ce paramètre sur les stations voisines de Grand-Couronne et de Petit-Quevilly. Le niveau sonore environnemental n’est pas estimé. Il a en revanche été pratiqué des mesures diurnes et nocturnes en limite de propriété de l’activité présente du site. Les activités actuelles et futures et les équipements afférents, en particulier ceux visant à réduire l’empreinte environnementale (poussières, bruit), sont convenablement décrits, à l’exception de l’atelier d’ensachage pour lequel il n’est pas évoqué de moyens de filtration.

b. Analyse des effets du projet sur la santé L’étude d’impact comporte un chapitre dédié à l’étude des effets du projet sur la santé publique basée sur les guides établis par l’InVS (2000) et l’INERIS (2003). En référence à la circulaire du 09 août 2013 relative à la démarche de prévention et de gestion des risques sanitaires des ICPE soumises à autorisation, le pétitionnaire décline l’évaluation des risques sanitaires (ERS) sur un plan purement qualitatif, l’activité n’étant pas mentionnée par l’annexe 1 de la directive 2010/75/UE du 24 novembre 2010 relative aux émissions industrielles, dite IED. Toutefois, cette circulaire précise qu’en pareil cas, un bilan exhaustif et détaillé des émissions canalisées et diffuses, intégrant leur quantification et leur caractérisation, doit être produit. Or, le dossier identifie à juste titre la problématique des poussières de grain en tant qu’enjeu sanitaire environnemental principal. Aussi, il n’apparaît pas cohérent de ne pas mener une estimation chiffrée de leurs rejets dans l’atmosphère en fonction des rendements de filtration des équipements actuels et futurs, alors qu’une quantification des émissions de gaz de combustion et d’échappement, pouvant apparaître moins prégnants, est quant à elle pratiquée. Le dossier fait d’ailleurs état de la réalisation cette année 2017 d’une étude par l’association agrée de surveillance de la qualité de l’air (AASQQA) visant à quantifier l’impact des silos portuaires. Par ailleurs, la problématique de la fumigation et de la nébulisation des céréales par des insecticides n’est anormalement introduite que par l’annexion dans le dossier des fiches de sécurité des produits utilisés (phosphine et chlorpyriphosméthyl) et de la procédure de fumigation. La possibilité de dispersion de ces substances toxiques dans le milieu naturel aurait dû être étudiée. Dès lors, la qualification de négligeable du risque sanitaire induit par l’activité aurait pu être largement consolidée. … 2- Avis sur le fond a. Évaluation des risques sanitaires (ERS) • Identification des dangers :

Enquête publique SAS BZ SERVICES – Le Petit-Couronne (du 2 octobre au 2 novembre 2017) Conclusions et Avis motivé du commissaire-enquêteur Page 44 sur 58 Les références méthodologiques ayant contribué à la construction de l’étude sont citées. Il peut être précisé que l’INERIS a actualisé son guide « évaluation de l’état des milieux et des risques sanitaires » en août 2013. Bien qu’il ne soit pas indispensable de procéder à une évaluation chiffrée du risque sanitaire, l’identification des dangers aurait dû être largement plus approfondie et renseignée. Les facteurs potentiels de risque pour la santé sont, hormis les produits de traitement du grain, recensés. Les rejets atmosphériques de l’installation de combustion (sécheur gaz) et des véhicules font l’objet d’une quantification sur la base de facteurs d’émissions appropriés (respectivement, AP 42 de l’US EPA et COPERT 4). Néanmoins, le volet air de l’étude d’impact identifie fort opportunément les poussières issues du grain comme vecteur prépondérant de risque. Aussi, il aurait apparu nécessaire d’estimer les flux de particules pouvant être émis en fonction des rendements des différents dispositifs de filtration mis en œuvre au fil du process et/ou de mesures faites en sortie d’émissaire, dans le cadre de la surveillance réglementaire. De plus, il n’est pas évoqué les possibles émissions émanant de l’activité d’ensachage devant être pratiquée dans un bâtiment spécifique. Par ailleurs, l’éventualité de la dispersion des produits de traitement insecticide est totalement occultée. Le volume de pesticide mis en œuvre n’est pas précisé. A contrario, l’exposition par ingestion de fioul n’est nullement pertinente. • Relations dose-réponse ; Les effets sur la santé de l’exposition aux substances sélectionnées (poussières et polluants de combustion) sont synthétisés. Il n’est cependant pas procédé à la recherche et à la présentation des valeurs toxicologiques de référence (VTR) ou des valeurs guides de la qualité de l’air pour les polluants de combustion. Notamment et s’agissant des éventuels excès de risques liés aux expositions aux insecticides, je relève qu’il est établi des VTR pénalisantes pour la phosphine (US EPA – inhalation : 0,3 µg/m3 ; ingestion : 0,3 µg/kg-j). • Évaluation de l’exposition et conclusion : Après avoir dressé un schéma conceptuel, le risque sanitaire pour les populations environnantes est qualifié de négligeable. Etant donné les insuffisances relevées supra, cette conclusion aurait pu être plus solidement étayée.

b. Nuisances sonores Une étude sonométrique a été réalisée en mai 2017 pour évaluer les niveaux sonores ambiants en limite de propriété lors du fonctionnement de l’entreprise dans sa configuration actuelle. Ceux-ci ont été enregistrés aux extrémités nord et sud du site aussi bien le jour que la nuit. Il n’a pas été défini de zone à émergence réglementaire (ZER), la plus proche se situant à 350 mètres. Il peut être constaté un décalage entre l’heure annoncée de la période nocturne de mesurage du point 1 (à partir de 22h31) et ce qui figure sur le diagramme d’évolution temporelle (mesure entre 22h30 et 22h00, ce qui ne correspond pas tout à fait à la période nocturne réglementaire).

Enquête publique SAS BZ SERVICES – Le Petit-Couronne (du 2 octobre au 2 novembre 2017) Conclusions et Avis motivé du commissaire-enquêteur Page 45 sur 58 Les niveaux sonores estimés en limite de propriété (valeurs les plus élevées s’établissant à 57,2 dB(A) le jour et 47,7 dB(A) la nuit) répondent aux exigences réglementaires. Toutefois, la méthode d’évaluation de l’impact acoustique futur au niveau du voisinage est assez confuse et simpliste. Il est en effet calculé l’atténuation d’un bruit de 50 dB(A), présenté comme étant l’équipement le plus bruyant, ceci sans démonstration, à une distance de 450 mètres.

c. Protection de la ressource en eau Le site n’est pas localisé sur un périmètre de protection d’un captage d’eau potable. L’entreprise est raccordée au réseau public d’adduction d’eau pour un usage uniquement sanitaire. Il n’est pas précisé si une protection contre les retours d’eau vers le réseau public est mise en place. L’activité n’est pas génératrice d’eaux de process. Les eaux pluviales de toiture et de voirie, non dissociées, sont dirigées vers des séparateurs à hydrocarbures avant transit dans des bassins de rétention obturables, puis rejet dans la Seine. Les eaux usées sont actuellement recueillies dans une fosse étanche, avant raccordement au réseau d’assainissement du port, lorsque celui-ci sera finalisé.

En conclusion, j’émets un avis favorable à la présente demande sous réserve de : - En fonction des résultats de l’étude en cours menée sur les poussières des silos portuaires par ATMO Normandie dans le cadre du plan de protection de l’atmosphère (PPA), réévaluer le cas échéant le plan de surveillance et le dimensionnement des mesures de limitation des rejets ; - Veiller au strict respect de la procédure de fumigation du grain, notamment en ce qui concerne la concentration de phosphine mise en œuvre, afin de minimiser tout risque d’exposition du personnel, en premier lieu, mais aussi de la population riveraine ; - Assurer une maintenance adaptée des dispositifs de filtration afin de garantir leur efficacité maximale ; - Veiller à la protection du réseau public d’eau potable par l’implantation d’un équipement de disconnexion faisant l’objet d’une maintenance adaptée. Pour la directrice générale et par délégation, Le responsable adjoint du pôle santé environnement,

Jérôme LE BOUARD

Copie : DREAL – Unité départementale de Rouen-Dieppe – Rue Dufay – 76100 ROUEN A l’attention de monsieur Guillaume MONNEINS.

Enquête publique SAS BZ SERVICES – Le Petit-Couronne (du 2 octobre au 2 novembre 2017) Conclusions et Avis motivé du commissaire-enquêteur Page 46 sur 58 Annexe 04

Avis de la DDTM – 27/07/2017

Enquête publique SAS BZ SERVICES – Le Petit-Couronne (du 2 octobre au 2 novembre 2017) Conclusions et Avis motivé du commissaire-enquêteur Page 47 sur 58

Enquête publique SAS BZ SERVICES – Le Petit-Couronne (du 2 octobre au 2 novembre 2017) Conclusions et Avis motivé du commissaire-enquêteur Page 48 sur 58

Enquête publique SAS BZ SERVICES – Le Petit-Couronne (du 2 octobre au 2 novembre 2017) Conclusions et Avis motivé du commissaire-enquêteur Page 49 sur 58

Annexe 05

Avis du SDIS – 07/08/2017

Enquête publique SAS BZ SERVICES – Le Petit-Couronne (du 2 octobre au 2 novembre 2017) Conclusions et Avis motivé du commissaire-enquêteur Page 50 sur 58

Enquête publique SAS BZ SERVICES – Le Petit-Couronne (du 2 octobre au 2 novembre 2017) Conclusions et Avis motivé du commissaire-enquêteur Page 51 sur 58 Enquête publique SAS BZ SERVICES – Le Petit-Couronne (du 2 octobre au 2 novembre 2017) Conclusions et Avis motivé du commissaire-enquêteur Page 52 sur 58

Enquête publique SAS BZ SERVICES – Le Petit-Couronne (du 2 octobre au 2 novembre 2017) Conclusions et Avis motivé du commissaire-enquêteur Page 53 sur 58

Enquête publique SAS BZ SERVICES – Le Petit-Couronne (du 2 octobre au 2 novembre 2017) Conclusions et Avis motivé du commissaire-enquêteur Page 54 sur 58

Annexe 06

Avis du SIRACED-PC – 24/07/2017

Enquête publique SAS BZ SERVICES – Le Petit-Couronne (du 2 octobre au 2 novembre 2017) Conclusions et Avis motivé du commissaire-enquêteur Page 55 sur 58

Annexe 07

Equipements d’aspiration

Les poussières : une aspiration permanente Cette capacité de nettoyage des grains correspond à des spécifications contractuelles. Ce respect des contrats profite également à la qualité de l’environnement. Nous avons ainsi installé du matériel de captation des poussières spécifiquement à des fins environnementales : • Le grain transporté par camions est déchargé dans des fosses placées à l’intérieur d’un hangar de réception. Le camion entre entièrement dans ce hangar et ce hangar est équipé de rideaux l’isolant de l’extérieur. • Les fosses sont munies de bouche d’aspiration pour capter immédiatement les poussières dès le déchargement. • Toute la manutention du grain est opérée dans des convoyeurs capotés sous aspiration. Ce qui signifie que tout dégagement de poussière pendant la manutention du grain dans le silo est sur-le-champ aspiré. • Les filtres séparent la poussière de l’air, afin de rejeter un air propre hors du silo. Cette séparation air-poussière est conforme aux normes. La qualité de l’air rejeté par ces filtres est garantie en-deçà des prescriptions réglementaires (garantie de 10 mg/kg max pour une norme à 30 mg/kg). • Bien que le silo Maison Bleue soit orienté vers les débouchés maritimes, il arrive que des camions soient chargés sur place pour réexpédier de la marchandise. • Le chargement de camion est opéré depuis des boisseaux placés dans un couloir de chargement. Ces boisseaux sont équipés d’amortisseur de chute. De cette façon, le grain du boisseau frappe cet amortisseur hermétique, puis s’écoule et finit dans le camion. La poussière est générée au moment où le grain frappe l’amortisseur, ce qui évite la formation d’un nuage de poussière dans le camion.

Enquête publique SAS BZ SERVICES – Le Petit-Couronne (du 2 octobre au 2 novembre 2017) Conclusions et Avis motivé du commissaire-enquêteur Page 56 sur 58

Un portique de chargement bateaux neuf En ce qui concerne le portique de chargement et déchargement fluvio-maritime, le groupe Beuzelin s’est équipé d’un portique mobile avec bras mobile et système de transporteurs à bande. Le grain est acheminé depuis le silo par transporteurs à bande fixes au débit de 800 t/h, puis transféré vers le portique mobile via chariot verseur et élévateur situé sur portique mobile. Le grain est ensuite dirigé vers un transporteur à bande situé sur le bras du portique. Le portique progresse sur le quai parallèlement au bateau, de façon à équilibrer le chargement dans les cales.

Afin de limiter les émissions de poussières au chargement, le groupe Beuzelin a investi dans un portique équipé d’une tête anti-poussière. Ce portique est fabriqué par la société Vigan, qui a déjà installé une quinzaine d’appareils de ce type en Belgique, dans les Pays Baltes, en Pologne, en Russie, au Kazakhstan et en Asie.

Schéma de la tête anti poussières en bout de portique

Enquête publique SAS BZ SERVICES – Le Petit-Couronne (du 2 octobre au 2 novembre 2017) Conclusions et Avis motivé du commissaire-enquêteur Page 57 sur 58 C’est principalement la hauteur de chute qui est responsable de l’empoussièrement créé et dans le système goulottes de chargement bateaux, la hauteur de chute est réduite au maximum. « Lors du chargement d’un bateau (chargement ouvert), la sortie de la manche de chargement repose sur la pile de produit. Le flux de matériau tombant en chute libre (flèches rouges) parvient au point de vidange par l'intermédiaire d’un tuyau vertical télescopique. A l’extrémité de ce tuyau est connectée une tête de chargement muni d’une jupe anti- poussière flexible, destiné à enfermer la poussière dans un volume clos. Cette jupe est composée de bandes de caoutchouc se recouvrant les unes les autres en quinconce. Le poids propre de ces bandes de caoutchouc suffit à empêcher la poussière de s’échapper, et une jupe plissée en toile plus légère recouvre extérieurement les bandes afin de couvrir les éventuels écarts qui pourraient apparaître entre les bandes de caoutchouc, aux extrémités de celle-ci. Le mécanisme de levage du système, à commande automatique, élève progressivement la jupe anti-poussière durant le processus de chargement, quand la sonde de niveau montée dans la sortie est activée. » (Source : notice du constructeur).

Enquête publique SAS BZ SERVICES – Le Petit-Couronne (du 2 octobre au 2 novembre 2017) Conclusions et Avis motivé du commissaire-enquêteur Page 58 sur 58