Histoire de l'Afrique du Sud 1 Histoire de l'Afrique du Sud

L'histoire de l'Afrique du Sud est tr•s riche et tr•s complexe du fait de la juxtaposition de peuples, de cultures et d'ethnies diff€rentes depuis la Pr€histoire. La culture des Bochimans y est pr€sente depuis au moins 25 000 ans et celle des Bantous, depuis au moins 1 500 ans. Les deux cultures auraient, selon des sources limit€es ‚ l'arch€ologie, g€n€ralement cohabit€ paisiblement. L'histoire €crite d€bute avec l'arriv€e des Europ€ens, en commenƒant par les Portugais qui d€cident de ne pas coloniser la r€gion, laissant la place aux N€erlandais. Les Britanniques contestent leur pr€€minence vers la fin du XVIIIe„si•cle, ce qui a men€ ‚ deux guerres. Le XXe„si•cle est marqu€ par le syst•me l€gislatif s€paratiste et s€gr€gationniste de l' puis par l'€lection du premier pr€sident noir d'Afrique du Sud Nelson Mandela ‚ la suite des premi•res €lections nationales multiraciales organis€es dans le pays.

Pr€-colonisation

L'histoire pr€coloniale est difficile ‚ relater en raison notamment de l'absence d'€crits et de la difficult€ ‚ dater des €v•nements pass€s concernant un territoire €tendu, ‚ l'€poque inconnu des civilisations La Prot€a, fleur embl•me de l'Afrique du Sud ma…trisant l'€criture et peu peupl€. Par cons€quent, l'histoire de ce pays n'a longtemps relat€ que les €v•nements post€rieurs aux premi•res explorations europ€ennes. Ce n'est que depuis une vingtaine d'ann€es que les historiens int•grent vraiment les d€couvertes des arch€ologues pour commencer ‚ (tenter de) retracer la p€riode pr€coloniale de l'Afrique du Sud.

La Montagne de la Table en 1683 Histoire de l'Afrique du Sud 2

Commandos durant la Seconde Guerre des

Hommes zoulous en habit traditionnel

Pr€histoire

De nombreux fossiles trouv€s dans les grottes de Sterkfontein, Swartkrans, Kromdraai et Makapansgat indiquent que des australopith€cin€s vivaient sur le plateau du Highveld il y a environ 2,5 millions d'ann€es[1]. Il est g€n€ralement accept€ que Homo sapiens, l'humain moderne, a remplac€ Homo erectus il y a 100 000 ans. Des fossiles controvers€s trouv€s dans le site de Klasies River mouth, dans la province du Cap-Oriental, indiqueraient que l'humain moderne vivait en Afrique du Sud il y a 90 000 ans.

L'Afrique du Sud compte €galement de nombreux sites du Middle Communaut€ bochiman Stone Age tels que Blombos, Diepkloof ou Border Cave. Ces sites ont livr€ des vestiges interpr€t€s comme des indices de l'€mergence de la modernit€ culturelle : blocs d'ocre grav€s, perles en coquillage (Blombos), coquilles d'†uf d'autruche incis€s (Diepkloof), os incis€s (Border Cave). Histoire de l'Afrique du Sud 3

Durant le Later Stone Age se mettent en place des groupes apparent€s aux Bochimans et aux Kho‡kho‡ actuels. En l'absence de documentation €crite et compte tenu de la raret€ des vestiges arch€ologiques, il est difficile de reconstituer pr€cis€ment l'histoire et l'€volution de ces groupes. Il semblerait que le nombre des Bochimans n'ait jamais exc€d€ une cinquantaine de milliers d'individus sur le territoire de l'actuelle Afrique du Sud[3]. Ces chasseurs-cueilleurs nomades avaient un tel respect de la nature qu'ils n'ont, en termes modernes, laiss€ presque aucune empreinte €cologique ‚ part des peintures rupestres.

Il y a environ 2 500 ans, certains Bochimans ont acquis du b€tail des r€gions plus au nord, ce qui a graduellement chang€ leur mode de vie €conomique de chasseurs-cueilleurs vers celui d'€leveurs. Cela a introduit les notions de richesse personnelle et de propri€t€ dans leur soci€t€, 1 = 3000 - 1500 av. JC, foyer d'origine des peuples bantous en solidifiant ainsi les structures et 2 = v.1500 av JC, premi•res migrations 4 2.a = Bantous orientaux,„22.b = Bantous occidentaux d€veloppant sa politique. 3 = 1000 - 500 av JC, €clatement de la culture Urewe Les Kho‡kho‡ se sont d€plac€s vers le sud, (Bantous orientaux) 4 - 7 = Avance vers le Sud rejoignant la r€gion du Cap de 9 = 500 av JC - 0 €clatement du foyer Congolais [2] Bonne-Esp€rance. Ils ont continu€ ‚ occuper 10 = 0 - 1000 ap. JC derni•re phase de migration davantage les cˆtes, tandis que les Bochimans, qu'ils nommaient San, sont rest€s ‚ l'int€rieur des terres. Leurs liens €taient toutefois €troits et le m€lange des deux cultures a donn€ lieu ‚ celle des Kho€san.

Expansion des Bantous

‰ la mŠme €poque o‹ les Kho‡kho‡ apparaissent, des peuples Bantous sont arriv€s du nord-ouest, plus pr€cis€ment du delta du Niger. La premi•re vague de ces peuples migrants issus de l'Œge du fer, agriculteurs et €leveurs, aurait atteint l'Afrique du Sud vers l'an 300[4] pour Repr€sentation pr€historique peinte d'un €l€phant ‚ l'entr€e des grottes du Cango Histoire de l'Afrique du Sud 4

s'€tablir dans l'actuelle province du KwaZulu-Natal vers 500. D'autres ont descendu la rivi•re Limpopo vers les IVe„si•cle ou Ve„si•cle pour parvenir vers le Xe„si•cle dans l'actuelle province du Cap-Oriental. Leur migration n'€tait pas coh€sive et s'est faite en petites vagues, d€plaƒant tout de mŠme des populations de chasseurs-cueilleurs. Non seulement €leveurs, les Bantous €taient aussi des agriculteurs, ma…trisant entre autres cultures, celle du bl€. Ils travaillaient aussi le fer et vivaient dans des villages. Ce sont les ancŠtres des peuples parlant les langues nguni : xhosa, zoulou et diverses autres langues tribales. Les Xhosas seront les seuls ‚ Štre organis€s en •tats pour se d€fendre de leurs voisins. Pour tous les autres peuples, l'unit€ politique ne d€passera pas le groupe de village. Les deux cultures auraient, selon des sources limit€es ‚ l'arch€ologie, g€n€ralement cohabit€ paisiblement. Toujours est-il qu'on peut observer une int€gration d'€l€ments des cultures Kho€san et Bantoue. Outre les art€facts arch€ologiques, la linguistique r€v•le que le clic caract€ristique des Kho€san a €t€ incorpor€ dans plusieurs langues bantoues[5].

L'Arriv€e des Europ€ens

L'histoire €crite d€bute avec l'arriv€e des Europ€ens. C'est le 3„f€vrier„1488, ‚ Mossel Bay que d€barque pour la premi•re fois sur ces rives un €quipage europ€en ‚ la recherche d'une nouvelle route vers l'Inde et l'Asie, command€ par le Portugais Bartolomeu Dias. Ils nomment le cap Cabo da Boa Esperan•a, nom portugais du Cap de Bonne-Esp€rance.

Le 25„d€cembre„1497, un autre navigateur portugais, Vasco de Gama, explore la cˆte sud du continent et baptise une des r€gions cˆti•res du Drapeau hollandais du XVIIe„si•cle nom de Natal (NoŽl en portugais). En 1498, il contourne l€Afrique et pousse au nord-est, explorant des r€gions de l'actuel Mozambique, avant de se diriger vers l'Inde. Les cˆtes n'€tant pas propices ‚ l'accostage et des tentatives d'€changes avec les Kho‡kho‡ s'€tant r€v€l€es source de conflits, les Portugais jettent leur d€volu sur la r€gion du Mozambique. Celle-ci offre en effet de meilleurs points d'accostages, en plus de ressources naturelles int€ressantes, dont certains fruits de mer et des gisements d'or.

Le naufrage, en 1647, du navire hollandais, le Nieuw-Haarlem, dont les rescap€s avaient surv€cu un an au pied de la montagne du Cap, incite les N€erlandais ‚ cr€er ‚ cet endroit un point de ravitaillement. C'est ainsi que la Compagnie n€erlandaise des Indes orientales envoie Jan van Riebeeck pour y installer une base fortifi€e. Le 6„avril„1652, Jan van Riebeeck d€barque au pied de la Montagne de la Table, avec quatre-vingts hommes ‚ bord d'une flottille compos€e du Drommedaris, du Reijer et du Goede Hoop pour cr€er une • station de rafra…chissement •, destin€e ‚ fournir de l'eau, de la viande, des l€gumes et des fruits frais aux €quipages diminu€s par le scorbut apr•s quatre mois de mer[6]. Ce territoire €tait d€limit€ par une haie d'amandes am•res dont on retrouve la trace dans les jardins botaniques de Kirstenbosch. Quand les N€erlandais d€barqu•rent, la p€ninsule du Cap €tait habit€e par quelques tribus de chasseurs indig•nes Kho‡kho‡ et San que les Hollandais baptis•rent du nom de Hottentot (b€gayeur). Dans le reste de l'Afrique du Sud, les peuples Sothos occupaient alors les hauts plateaux au sud du fleuve Limpopo (actuelle province du Limpopo), les Tsongas vivaient dans l'est (actuel Mpumalanga) tandis que les peuples Ngunis (Zoulous, Xhosas, Swazis) se partageaient la r€gion m€ridionale ‚ l'est de la Great Fish River, ‚ 1 500„km ‚ l'est du Cap[7]. Histoire de l'Afrique du Sud 5

Durant les premi•res ann€es de cohabitation avec les N€erlandais, les Kho‡kho‡s €taient bien dispos€s ‚ l'€gard des nouveaux arrivants. Des relations commerciales se nou•rent entre eux. Les Bochimans €chang•rent leur b€tail contre toutes sortes d€objets manufactur€s hollandais. Une partie d'entre eux fut n€anmoins d€cim€e par la variole apport€e par les Europ€ens. Les premiers temps furent aussi difficiles pour les colons n€erlandais. Dix-neuf d'entre eux ne pass•rent pas le premier hiver.

En 1657, van Riebeeck recommanda que les hommes lib€r€s de leurs Rencontre en 1652 de Jan van Riebeeck avec les obligations vis-‚-vis de la compagnie, fussent autoris€s ‚ commercer et Kho‡kho‡s ‚ s'installer comme citoyens libres. En f€vrier 1657, les premi•res autorisations d'€tablissement sont d€livr€es ‚ neuf (ex-)salari€s de la compagnie qui reƒoivent le titre de burgher (citoyen libre). Les Burghers sont autoris€s ‚ cultiver la terre pour y planter du bl€ et des vignes. Des parcelles de terres leur sont attribu€es, spoliant les Kho‡kho‡s qui y vivaient. Priv€s de leurs meilleurs p‘turages, ils tentent de c€der des bŠtes malades aux burghers. Les relations d€g€n•rent et en f€vrier 1659, les Kho‡kho‡s f€d€r€s sous l'autorit€ du chef Doman assi€g•rent les N€erlandais, oblig€s de se retrancher dans

le fort de Bonne Esp€rance. La contre-attaque de ces derniers d€cima Le ch‘teau fort pentagonal de Bonne-Esp€rance [8] les assaillants, r€duits en esclavage ou refoul€s vers le nord . au Cap fut construit de 1666 ‚ 1670

Entre 1657 et 1667, plusieurs exp€ditions furent organis€es pour reconna…tre l'int€rieur des terres. Quand van Riebeeck quitta le territoire en 1662, le comptoir commercial du Cap comptait 134 salari€s de la Compagnie des Indes Orientales, 35 colons libres, 15 femmes, 22 enfants et 180 esclaves d€port€s de Batavia et de Madagascar[9]. La colonie €tait tr•s hi€rarchis€e, les fonctionnaires de la compagnie des Indes se trouvant au sommet de l'ordre social et politique. Si la couleur de la peau n'€tait pas d€terminante et qu'aucune distinction juridique ne s€parait l'homme libre d'un l'esclave affranchi, le clivage se faisait uniquement entre le chr€tien et le non chr€tien, l'homme libre et l'esclave[10].

En 1679, Simon van der Stel est nomm€ commandeur de la ville du Cap. Sous son impulsion, Le Cap devient une colonie de peuplement. Des immigrants n€erlandais, allemands, danois, su€dois, fuyant la mis•re et les atrocit€s commises lors de la guerre de Trente Ans, se joignent aux Burghers[11]. Le territoire que van der Stel doit alors administrer s'€tend de la r€gion qui s'€tend de Muizenberg sur l'oc€an Indien aux montagnes de Steenberg et de Wynberg. Il entreprend de d€velopper l'agriculture en conc€dant des terres aux burghers, que l'on commence ‚ appeler Boers, afin de d€velopper les cultures et fait planter plus de huit mille arbres. En 1685, le groupe de 800 colons est rejoint par 200 huguenots chass€s de France par la r€vocation de l'€dit de Nantes[12]. Simon van der Stel leur conc•de des terres riches en alluvions dans la vall€e d'Olifantshoek et de la rivi•re Berg, prot€g€es des vents du large par un grand cirque rocheux, pour y d€velopper la viticulture. Ils cr€ent les neuf fermes historiques (La Bourgogne, La Dauphine, La Brie, Champagne, Cabri•re, La Terra de Luc, La Cotte, La Provence et La Motte) avec des vignes franƒaises.

Tribus Kho‡kho‡s de la colonie du Cap En 1691, le territoire acc•de au statut officiel de colonie et en 1700, compte 1 334 habitants blancs alors qu'elle n'en comptait pas plus de 168 en 1670[13]. Histoire de l'Afrique du Sud 6

D•s la fin du XVIIe„si•cle, pour pallier la p€nurie de main-d'†uvre, des esclaves avaient €t€ import€s de Guin€e, de Madagascar, d€Angola et de Java[9] (leurs descendants constitueront le groupe ethnique des • Malais du Cap •). En effet, ‚ cette €poque, les premi•res tribus africaines ne r€sident pas ‚ moins de 1 000„km ‚ l'est au-del‚ de la rivi•re Kei. Cette absence de Noirs au Cap, ainsi que dans certaines r€gions de l'int€rieur, d€clenche bien plus tard la pol€mique entre Groot Constantia (1685), domaine viticole de Afrikaners et Noirs quant ‚ l'ant€riorit€ de leur pr€sence en Afrique du Simon van der Stel, exemplaire de l'architecture Sud. Par ailleurs, en raison du faible nombre de femmes d'origine hollandaise du Cap europ€enne, la compagnie des Indes s'€tait d'abord accommod€e du m€tissage concr€tis€ par l'€mergence d'enfants m€tis issus de relations ou d'unions entre n€erlandais et hottentotes. Leur nombre augmenta tr•s rapidement faisant apparaitre un nouveau groupe ethnique bientˆt appel€ Kaapkleurige (m€tis du Cap) inqui€tant les autorit€s coloniales. En 1678, un €dit mit en garde contre les relations intimes entre europ€ens et indig•nes et en 1685, les mariages mixtes furent l'objet d'une interdiction[10]. .

En 1706, la premi•re r€volte des Boers contre les m€thodes de gouvernement et la corruption du gouverneur Willem Adriaan van der Stel[14] aboutit, non seulement sur le renvoi de ce dernier mais aussi sur l'arrŠt de l'immigration europ€enne en Afrique du Sud. Certains Boers, n€s en Afrique, revendiquent mŠme leur africanit€ (• ek been ein afrikander • comme le jeune Hendrik Bibault (1707)[15]). La Compagnie des Indes, en mettant un terme ‚ l'immigration europ€enne, veut r€orienter la colonie vers son utilit€ originelle, celle de station de ravitaillement et €viter le d€veloppement d'un foyer de peuplement revendicatif. ‰ cette fin, la Compagnie avait €galement entrepris de monopoliser les d€bouch€s commerciaux de la colonie, de fixer les prix des productions locales et d'imposer une administration de plus en plus tatillonne et proc€duri•re. Cette politique restrictive de harc•lement allait cependant encourager l'esprit libertarien chez les colons libres et les paysans n€erlandais natifs de la colonie. Ces derniers cherch•rent alors ‚ €chapper au contrˆle oppressif de la Compagnie et franchirent les fronti•res de la colonie pour s'€tablir hors de sa juridiction, dans l'int€rieur des terres. Ils furent appel€s Trekboers (paysans nomades), pratiquant un €levage intensif et vivant dans des chariots b‘ch€s tir€s par une paire de b†ufs. Repli€s sur eux-mŠmes, pratiquant un calvinisme aust•re et menant une vie fruste et dangereuse, les Trekboers €labor•rent une culture originale influenc€e par l'immensit€ d€sertique o‹ ils vivaient. Ils abandonn•rent progressivement le n€erlandais pour une nouvelle langue, l'afrikaans, m€lange de dialectes hollandais, de cr€ole portugais et de khoikhoi invent€ par les m€tis du Cap[16].

Au XVIIIe„si•cle, les Trekboers fond•rent aussi des villes, celles de Swellendam et de Graaff-Reinet, en d€pit d'accrochages meurtriers avec les peuples autochtones Khoikhoi et San, obligeant la colonie du Cap ‚ fixer de nouvelles fronti•res situ€es au-del‚ des implantations boers les plus importantes[17].

En 1713 et 1755, deux €pid€mies de variole ravag•rent la colonie, tuant un millier de blancs mais d€cimant les peuples Khoikhoi. Au bout de

60 ans de nomadisme et de progression L'expansion n€erlandaise de 1700 ‚ 1795 ininterrompue, les Trekboers se retrouv•rent bloqu€s au nord par l'aridit€ extrŠme du Namaqualand, au nord-est par le fleuve Orange o‹ les tribus San leur Histoire de l'Afrique du Sud 7

opposaient une forte r€sistance, d€termin€s ‚ sauvegarder leur territoire de chasse mais aussi ‚ l'est, o‹ les Trekboers avaient atteint la Great Fish River, ‚ 1 500„km de la cit€-m•re, et se heurtaient ‚ des peuples bantous, en l'occurrence de puissantes chefferies Xhosas[18]. En 1779 eurent lieu les premi•res escarmouches entre Boers du Zuurveld (en aval de la Fish River) et tribus indig•nes Xhosas pour la possession de b€tail dans les zones frontali•res (premi•re guerre Cafre). En 1780, le gouverneur n€erlandais Joaquim van Plettenberg fixa alors la fronti•re est de la colonie du Cap ‚ la rivi•re Great Fish et ‚ la rivi•re Gamtoos. Mais les ann€es qui suivirent furent marqu€es par de multiples guerres de fronti•res[19].

L'annexion britannique de la colonie du Cap

La faillite de la Compagnie des Indes Orientales en 1798, et les men€es de l'organisation des Patriotes, aid€s par les Franƒais, contribuent ‚ la pr€sence dans la r€gion des Anglais. Le Royaume-Uni conquiert la r€gion du Cap de Bonne-Esp€rance en 1797 pendant les guerres anglo-n€erlandaises. La puissance des Pays-Bas est en d€clin et la rapidit€ de l'action britannique s'explique L' devient l'embl‚me de la colonie du par la volont€ d'€viter que la France ne s'approprie la r€gion. Apr•s Cap avoir chass€ du pouvoir le Stathouder Guillaume V d'Orange-Nassau, qui se r€fugie ‚ Londres avec sa famille, les Pays-Bas r€cup•rent la colonie en 1803 lors de la paix d'Amiens, mais la d€clarent en faillite en 1805[20].

En 1806, la colonie est de nouveau occup€e par le Royaume-Uni ‚ qui elle est officiellement annex€e en 1814 apr•s le trait€ de Paris[21]. La colonie britannique est alors €tablie avec 25 000 esclaves, 20 000 colons blancs, 15 000 Kho‡san et 1 000 esclaves noirs lib€r€s. Comme les N€erlandais, les Britanniques voient le Cap comme un point strat€gique de ravitaillement, non pas comme une colonie. Les relations avec les Boers ne sont pas meilleures que durant la pr€c€dente administration. Carte de la colonie du Cap en 1809

En 1807, la colonie du Cap est rattach€e au Colonial Office, repr€sent€e localement par un gouverneur. Les soci€t€s missionnaires anglicanes s'installent alors dans la colonie et entreprennent de venir en aide, de conseiller et de convertir les tribus hottentotes locales. La mŠme ann€e, Londres fait interdire le commerce des esclaves au sein de l'Empire. Au Cap, des mesures sont prises en faveur des Kho‡Kho‡ et des esclaves. Des missions m€thodistes s'installent en pays xhosas o‹ les €vang€listes cherchent ‚ former une €lite noire[22]. En 1811, le rapport d'une mission mit en cause plusieurs familles boers pour des mauvais traitements inflig€s aux esclaves. En 1812, les missionnaires obtiennent que les plaintes d€pos€es par les Hottentots contre leurs employeurs soient trait€es par les tribunaux et que les audiences soient publiques. Dans le veld, les Boers perƒoivent ces avanc€es comme une atteinte ‚ leurs libert€s. En 1815, Lorsque le jeune boer Frederic Bezuidenhout, qui avait refus€ de diligenter ‚ unes convocation judiciaire et avait €t€ condamn€ par d€faut, est tu€ lors de son arrestation par un policier hottentot, sa mort d€clenche un mouvement de r€bellion parmi les fermiers. Alli€s au chef xhosa Ngqika, ils tentent de soulever la

r€gion du Zuurveld contre le pouvoir colonial. Accus€s de haute trahison, cinq de ces rebelles boers sont arrŠt€s, condamn€s ‚ mort et pendus ‚ Slachters Neck[23], fournissant les premiers martyrs ‚ la communaut€ boer. Le foss€ Histoire de l'Afrique du Sud 8

entre ceux-ci et les Britanniques ne va d•s lors cesser de s'€largir. En 1819, apr•s une €ni•me guerre de fronti•re, les territoires situ€s en amont de la rivi•re Fish jusqu'‚ la rivi•re Keiskama sont annex€s ‚ la colonie du Cap. En 1820, pr•s de 5 000 colons britanniques d€barquent au sud-est du Cap[24] et fondent la ville de Port Elizabeth ‚ la fronti•re des territoires Xhosas. L'id€e est de cr€er une zone tampon entre les fortifications du Cap et les territoires Xhosas. Cette strat€gie €choue et d•s 1823, la Arriv€e des Colons britanniques dans la baie moiti€ des colons se sont retir€s dans les villes, notamment d'Algoa Grahamstown et Port Elizabeth.

Le foss€ entre les Britanniques et les Boers s'€largit, tandis que les premiers dominent la politique, la culture et l'€conomie et les seconds restent rel€gu€s aux fermes. En 1822, le n€erlandais perd son statut de langue officielle dans les tribunaux et les services gouvernementaux. Il recule dans les domaines scolaires et religieux. Le processus d'anglicisation est en marche alors que le patois n€erlandais, appel€ aussi afrikaans, est d€nigr€. En 1828, l'anglais devient la seule langue officielle pour les affaires administratives et religieuses. La mŠme ann€e, l'€galit€ des droits est proclam€e dans la colonie du Cap entre Kho‡Kho‡ et Blancs tout comme le droit ‚ la propri€t€ pour les Noirs[25]. En 1833, l'esclavage est aboli et les propri€taires des 40 000 esclaves de la colonie sont indemnis€s.

Le ‰ l'€poque des premiers contacts entre Blancs et Noirs, les tribus africaines sont en pleine turbulence sociale et politique. Durant le d€but du XIXe„si•cle, la carte g€o-politique de l'ensemble de l'Afrique australe est compl•tement boulevers€e par un ensemble d'ev€nements d'origines complexes d€sign€s sous le terme de Mfecane (l'€crasement, le broyage)[26]. ‰ la suite de heurts violents entre tribus, les rescap€s des tribus vaincues se reformaient en bandes et d€vastaient les r€gions qu'ils traversaient. L'exemple le plus significatif de cette p€riode arriva au moment de l'apog€e de l'Empire Zoulou. Histoire de l'Afrique du Sud 9

Le Royaume zoulou de Shaka

En ce d€but de XIXe„si•cle, les Zoulous sont une petite chefferie lignag•re compos€e d'environ 2000 personnes, vivant sur les rives du fleuve Umfolozi (dans l'actuelle province du KwaZulu-Natal). Deux puissances se partagent ‚ l'€poque le pouvoir dans la r€gion : la conf€d€ration dirig€ par le Roi Dingiswayo, chef de la tribu des Mthethwa et la grande tribu des du chef Zwide. Le but des guerres tribales de l'€poque consiste principalement ‚ saisir le b€tail de l'adversaire et les batailles, qui sont plus des d€monstrations de forces que de v€ritables empoignades, n'engagent que les meilleurs guerriers[26].

En 1816, ‚ la mort du chef zoulou Senzangakhona, son fils ill€gitime, Shaka, parvint ‚ €vincer ses fr•res et ‚ prendre la tŠte de la chefferie. Shaka avait €t€ auparavant un brillant officier de Dingiswayo et ‚ la mort de celui-ci, il lui succ•de, prenant en 1818 la tŠte de la conf€d€ration formant la nation des Ngunis-Amazoulou, • ceux du ciel •.

Shaka remodela l'organisation sociale et militaire de son peuple,

r€organisant l'arm€e (qui comptait ‚ l'origine 400 guerriers) en Le roi Chaka r€giments et en instituant une v€ritable conscription. Une discipline Esquisse par James King, 1824 rigoureuse est impos€e ‚ laquelle le moindre manquement n'a que la mort comme sanction[26]. Pourvue d'une v€ritable arm€e de m€tier, chaque homme €tant €quip€ avec un large bouclier de peau, celle-ci devint le pivot de la soci€t€, r€volutionnant les structures traditionnelles[27]. Le traditionnel jet du javelot est interdit et remplac€ par une lance courte. Shaka r€organisa l'•tat divisant le royaume en districts militaires. Bouleversant €galement la strat€gie militaire de son arm€e, Shaka opta pour l'attaque • en tŠte de buffle • o‹ les ailes op•rent un mouvement tournant pour d€border par une man†uvre rapide les troupes adverses[28]. S'il r€gna ‚ ses d€buts sur un territoire de 100 000„km2, ce fut avec son arm€e gigantesque de 100 000 hommes, divis€e en 4 corps et pouvant parcourir ‚ pieds 80„km par jour, qu'il r€orienta l'expansion de son royaume vers l€ouest et vers le sud contre les peuples Tembou, Pondo et Xhosa.

Ce faisant, il conquit en quatre ann€es un territoire plus vaste que la France, au prix de v€ritables massacres et de nettoyages ethniques. Il fait ainsi pratiquer un eug€nisme syst€matique. Seuls les clans qui font hommage au chef zoulou €chappent ‚ la destruction[26]. Les vieillards des peuples vaincus sont syst€matiquement supprim€s, les femmes et les enfants incorpor€s dans la nation zoulou alors que les jeunes ont la vie sauve s'ils s'enrˆlent dans les r€giments (Impis), abandonnant leur identit€ ethnique pour devenir de v€ritables Zoulous.

Entre 1816 et 1828, Shaka constitue ainsi un vaste Empire. Tous les clans entre les montagnes Drakensberg et le sud de la rivi•re Tugela furent ainsi soumis ‚ Shaka de gr€ ou de force. Ceux qui lui furent indociles durent fuir vers le nord, dispersant sur leur passage les Sothos et les Tsongas, provoquant ainsi de tr•s profonds bouleversements dans Utimuni, neveu de Shaka en tenue de guerre toute l'Afrique australe[29]. Ainsi, les Ngwanes, vaincus, se retranchent Histoire de l'Afrique du Sud 10

avec d'autres petits clans dans l'actuel Swaziland alors que les Sothos font de mŠme sur l'oppidum imprenable de Thaba Bosiu d'o‹ ils affrontreront plus tard avec succ•s les Nd€b€l€s, les Griquas et les Boers[26]. En 1826, la puissante tribu rivale des Ndwandwe s'effondre sous les coups de boutoir de l'arm€e de Shaka. Plusieurs g€n€raux tels Shoshangane s'enfuirent vers le nord pour se tailler leur propre empire[26]. Au sein mŠme de la nation Zoulou, Shaka est victime de trahison telle celle de Mzilikazi qui doit finalement s'enfuir avec quelques partisans, semant la ruine dans les hauts plateaux du veld, peupl€s de Sotho, avant de fonder la nation matabele dans l'actuel Zimbabwe[26]. Selon certains historiens, les conquŠtes zoulous et leurs cons€quences seraient responsables directement ou indirectement de la mort de plus de deux millions de personnes qui laisseront d'immenses territoires vides de toute population. Le d€clin de Shaka commenƒa avec sa tendance de plus en plus affirm€e ‚ la tyrannie, qui lui valut la crainte de son propre peuple. ‰ la mort de sa m•re Nandi en 1827, Shaka fit ex€cuter plus de 7 000 personnes. Durant une ann€e enti•re, il est interdit aux gens mari€s de vivre ensemble et ‚ tous de boire du lait. En 1828, Shaka fut finalement assassin€, victime d'un complot organis€ par son demi-fr•re Dingane. Les cons€quences indirectes du Mfecane permirent quelques ann€es plus tard aux Boers, lors du Grand Trek, de s'installer sur le plateau int€rieur afin d'y €riger leurs r€publiques[26].

Le Grand Trek

Quand les Britanniques abolissent l'esclavage en 1833, les Boers consid•rent que c'est un acte contre la volont€ divine de la hi€rarchie des races. Pour apaiser les esprits, le gouverneur, Sir Benjamin D'Urban instaure un conseil l€gislatif de 12 membres suppos€ permettre aux administr€s du Cap de d€battre des affaires publiques. Cependant, si les compensations financi•res allou€es pour indemniser les anciens propri€taires d'esclaves (principalement les fermiers du

Le Grand Trek Cap) sont estim€es insuffisantes par ces derniers, ce furent les Trekboers, pourtant trop pauvres pour poss€der des esclaves, qui furent les plus choqu€s par l'abolition de l'esclavage, y voyant une atteinte ‚ l'ordre divin[25]. L'arrogance des autorit€s britanniques finit de convaincre des milliers de Trekboers ‚ choisir l'€mancipation du pouvoir colonial et de s'exiler ‚ l'int€rieur des terres africaines pour y fonder une r€publique boer ind€pendante. Histoire de l'Afrique du Sud 11

En 1835, entre 68 000[30] et 105 000 blancs[31] vivaient alors dans la colonie du Cap. Optant pour un nouveau d€part vers l'int€rieur des terres, quelque 4 000 Boers embarqu•rent pour l'inconnu ‚ bord de leurs chars ‚ b†ufs, avec femmes, enfants et serviteurs. Les premiers groupes organis€s quitt•rent les r€gions et villes du Cap, de Graaff-Reinet, de George et de Grahamstown avec ‚ leurs tŠtes, des chefs €lus par leurs communaut€s comme Andries Pretorius, Louis Trichardt, Hendrik Potgieter et Piet Retief. Le nombre de ces pionniers s'€l•vera ‚ plus de 14 000 dans les dix ann€es qui suivirent[32],[33]. On les appellera les Voortrekkers.

Cette p€riode est connue sous le nom de Grand Trek et a faƒonn€ la mythologie des Afrikaners, le peuple €lu, la tribu blanche, ‚ la recherche de sa terre promise. Digne du Far West am€ricain, cette aventure constitue la gen•se du volk afrikaner dont les motivations sont expos€es dans un manifeste r€dig€ le 22„janvier„1837 par le voortrekker Piet Retief dans lequel il €nonce ses griefs contre l'autorit€ Andries Pretorius, chef embl€matique des Voortrekkers britannique, les humiliations que les Boers estiment avoir subies, leur croyance en un ’tre juste qui les guidera vers une terre promise o‹ ils pourront se consacrer ‚ prosp€rit€, ‚ la paix et au bonheur de leurs enfants, une terre o‹ ils seraient enfin libres et o‹ leur gouvernement d€cidera de ses propres lois[34],[35].

En avril 1836, les deux premiers convois, comprenant chacun une trentaine de famille et men€s par Louis Trichardt et Janse van Rensburg, franchissent le fleuve Vaal et traversent le haut-veld, poussant vers l'Est. Les deux groupes, apr•s 3 ann€es d'errance, seront finalement d€cim€s par les fi•vres et les conflits avec les Tsongas. Le roi Dingane en tenue ordinaire et d'apparat Les convois men€s par Hendrik Potgieter et Gert Maritz se heurt•rent aux guerriers de Mzilikazi. Celui-ci est d€fait lors de la bataille de Vegkop et s'enfuit avec ses nd€b€l€s au nord du fleuve Limpopo o‹ il fonde la Matabeleland. Apr•s avoir repouss€ plus au sud les Sothos de Moshoeshoe dans les montagnes (dans l'actuel Lesotho), les Boers proclam•rent la cr€ation de la r€publique des Voortrekkers ‚ Potchefstroom mais les conditions de vie les pouss•rent ‚ redescendre vers le Natal. La trahison dont vont alors Štre victimes les chefs voortrekkers Gert Maritz et Piet Retief va longtemps symboliser et entretenir la m€fiance des Afrikaners envers les Noirs d€Afrique du Sud. En effet, Retief avait entrepris de n€gocier un accord de co-existence et d€entraide avec Dingane kaSenzangakhona, le Roi des Zoulous. Ayant obtenu un accord de ce dernier, Retief et ses compagnons avaient €t€ invit€s ‚ un banquet en guise de c€r€monie de signature. En confiance, ils accept•rent de laisser leurs armes. Au cours de la c€r€monie, Retief et ses 70 compagnons furent massacr€s sur ordre du Roi Zoulou qui ordonna alors de trouver les campements boers et [36],[37] de massacrer tous ceux qui s€y trouvaient . Histoire de l'Afrique du Sud 12

Alert€s par des survivants qui €chapp•rent ‚ ces massacres, des familles boers se rassembl•rent autour de leurs chefs Andries Pretorius et Sarel Cilliers. Le 16„d€cembre„1838, ‚ l€aube de la confrontation finale, ils jurent que si Dieu leur accordait la victoire, ils construiraient une €glise pour rendre gr‘ce au seigneur afin de l'honorer et se promettent de lier leur destin au seul Volk et ‚ Dieu[38].

Massacre des Voortrekkers ‚ Weenen en 1838

La bataille de Blood River

La confrontation lors de la bataille de Blood River entre les 500 Boers repli€s derri•re leurs chariots rang€s en cercle (Laager) et les 10 000 guerriers zoulous se solde par une v€ritable h€catombe zouloue, colorant de leur sang la rivi•re Ncome dor€navant connue sous le nom de Blood River, alors que les voortrekkers n€avaient que quelques bless€s. Cette victoire consacre la foi des Boers en leur destin biblique. Ils occupent emGungundlovu, qui fait office de capitale zoulou. Ils reconnaissent Mpande, le demi-fr•re de Dingane, comme roi des Zoulous, avec qui ils s'allient pour d€faire les r€giments de Drapeau de Natalia Dingane[39]. Celui-ci s'enfuit vers le nord o‹ il est tu€ par les Swazis. Quant ‚ Mpande, qui maintiendra l'unit€ du royaume zoulou pendant 30 ans, il c•de la moiti€ du Natal aux Voortrekkers qui y proclament la r€publique de Natalia.

Craignant que les Boers ne d€veloppent des relations avec des puissances €trang•res, les Britanniques envoy•rent un corps exp€ditionnaire au Natal en 1842 qui aboutit ‚ l'annexion de la r€gion le 12„mai„1843 par les Britanniques[40]. Les Boers reprirent alors leur grand trek vers le nord, au-del‚ des fleuves Orange et Vaal, rejoignant des communaut€s d€j‚ €tablies mais ils se heurtent encore aux Gricquas (des m€tis kho‡kho‡) et aux Sothos de Moshoeshoe. Parall•lement, des groupes de m€tis firent leur propre Trek. Les Oorlams, m€tis de Namas et de N€erlandais, sous la direction de Jager puis de son fils Jonker Afrikaner, s'€tablirent dans la r€gion du TransGariep. Dans le Namaqualand, des Bastaards €rigent des r€publiques autonomes dot€es de r•gles constitutionnelles mais sous souverainet€ britannique. Ainsi, Kommagas, Steinkopf et Concordia sont €rig€es en marge de la colonie[41]. Dans les ann€es 1860, des groupes de Bastaards iront fonder la communaut€ de dans le Sud-Ouest africain. Histoire de l'Afrique du Sud 13

La cafrerie britannique

Sur la fronti•re orientale de la colonie du Cap, les escarmouches entre colons, boers et Xhosas €taient de plus en plus violentes. En 1834, un chef de haut rang Xhosa est tu€ lors d'un raid des commandos boers. Une arm€e de 10 000 guerriers, franchit alors la fronti•re orientale de la colonie, proc•de ‚ un pillage syst€matique des fermes et abat tous ceux qui r€sistent. Un contingent militaire britannique est alors envoy€ dans la r€gion sous le commandement du Colonel Harry Smith en janvier 1835. Pendant neuf mois, de s€v•res combats opposent troupes britanniques et les guerriers Xhosas. Le 10„mai„1835, la r€gion situ€e en amont de la rivi•re Keiskamma et en aval de la Fronti•re est de la colonie du Cap et la cafrerie britannique en 1835 rivi•re Kei est annex€e ‚ la colonie du Cap sous le nom de province de la Reine Ad€la‡de, en hommage ‚ l'€pouse du Roi Guillaume IV. Cependant, le secr€taire d'€tat aux colonies exigea que la r€gion soit restitu€e aux indig•nes et en 1836, les troupes britanniques se retiraient de la zone tampon pour s'€tablir pr•s de la rivi•re Keiskamma.

Du cˆt€ de la fronti•re nord de la colonie du Cap, les premiers trait€s €taient sign€s avec les Gricquas en 1843-1844 pour la reconnaissance du Griqualand Ouest. En mars 1846, une nouvelle guerre Cafre est d€clench€e sur la fronti•re orientale et se conclut par la d€faite des guerriers Xhosas. Le district de la Reine Ad€laide est d€plac€ ‚ King William's Town et devient la Cafrerie britannique, administr€e s€par€ment de la colonie du Cap en tant que possession de la Couronne britannique. Histoire de l'Afrique du Sud 14

Le 24„d€cembre„1850, les Xhosas se soul•vent de nouveau. Les colons €tablis dans les villages frontaliers sont attaqu€s par surprise, la plupart sont tu€s et leurs fermes incendi€es. Le conflit d€bouche finalement sur une nouvelle d€faite Xhosa en 1853. La Cafrerie britannique changea alors de statut pour devenir une colonie de la Couronne. En 1856, une jeune fille xhosa nomm€e Nongqawuse annonƒa avoir eu une vision : la puissance des Xhosas serait restaur€e, le b€tail multipli€ et les Blancs chass€s ‚ la condition que pour la pleine Lune, tout le b€tail soit abattu, les r€coltes brul€es et les r€serves alimentaires d€truites. Elle fut entendue et les chefs xhosas ordonn•rent de proc€der ‚ la destruction du b€tail et des r€coltes[42]. La pr€diction ne se r€alisa pas ‚ la date pr€vue alors que 85 % du b€tail avait €t€ abattu. La faute en fut imput€e aux r€calcitrants et de violentes querelles achev•rent de plonger la r€gion dans la mis•re et la famine. La population €tait affam€e, r€duite ‚ manger de la nourriture des chevaux, de l'herbe, des racines, des €corces de mimosa, certains s'adonnant [43] jusqu'au cannibalisme pour survivre . D'autres fuirent vers la colonie du Nonkosi et Nongqawuse Cap pour implorer des secours. En fin de compte, cette famine meurtri•re signa la fin des guerres entre Britanniques et Xhosas. La population de la Cafrerie passa en deux ans de 105 000 ‚ moins de 26 000 individus[43]. Les terres d€peupl€es furent alors attribu€es ‚ plus de 6 000 immigrants europ€ens d'origine allemande.

En 1866, tout le territoire de la cafrerie britannique est incorpor€e ‚ la colonie du Cap pour former les districts de King William's Town et de East London.

Le d€veloppement des r€publiques boers et des colonies britanniques

Apr•s l'annexion du Natal par les Britanniques au d€but des ann€es 1840, l€€pop€e boer recommence pour atteindre son apog€e dans les ann€es 1852-1854 avec la cr€ation des deux r€publiques ind€pendantes : la Zuid Afrikaansche Republiek (• R€publique sud-africaine •) au Transvaal et l'Oranje Frystaat (• •tat libre d'Orange •), reconnues par les Britanniques par le Trait€ de Sand River.

Ces r€publiques, €conomiquement arri€r€es, sont faiblement peupl€es (25 000 au Transvaal et la moiti€ dans l'€tat libre lors de leur fondation). Dans l'€tat libre d'Orange, le droit de vote permettant d'€lire

Les r€publiques boers au XIXe„si•cle un parlement et un pr€sident, est accord€ ‚ tous les hommes blancs ‘g€s de plus de 18 ans, quelle que soit leur origine[44]. Dans la r€publique sud-africaine (Transvaal), seuls Histoire de l'Afrique du Sud 15

les Voortrekkers sont ‚ l'origine des citoyens. La citoyennet€ sera accord€e progressivement aux Boers d'arriv€es plus r€cente. Si l'•tat libre d'Orange r€ussissait rapidement ‚ parvenir ‚ une stabilit€ politique, la r€publique sud-africaine au Transvaal devait mettre plusieurs ann€es ‚ assimiler une petite dizaine de micro r€publiques boers r€fractaires. La tentative par le pr€sident Marthinus Wessel Pretorius de fusionner les deux grandes r€publiques au d€but des ann€es 1860 fut un €chec.

Le Transvaal comme l'•tat libre d'Orange sont des sortes de patriarcats pastoraux, Guerriers zoulous en 1879 lors de la bataille d'Isandhlwana aux infrastructures des plus sommaires. La ZAR est constitu€e essentiellement de fermes diss€min€es sur des milliers de kilom•tres. Si l'in€galit€ des blancs et des gens de couleurs que ce soit dans l€•tat ou au sein de l'€glise r€form€e hollandaise est affirm€e dans la loi fondamentale de l'•tat, des trait€s sont sign€s entre le Transvaal et les chefs indig•nes garantissant un droit de propri€t€ foncier inali€nable dans les 8 territoires tribaux reconnus au sein de la r€publique. Les relations avec celles-ci sont peu conflictuelles mŠme si elles obligent parfois ‚ mener des exp€ditions militaires, parfois punitives comme celles contre le chef Makapan. Si aucune stricte arm€e n'existe au Transvaal, la d€fense du territoire boer est assur€ par des Kommandos, compos€s de fermiers, relevant de chefs de districts lesquels sont sous les ordres du commandant g€n€ral, €lu par les Boers. Si dans l'€tat-libre, les conflits sont plus nombreux avec les Sothos, les alliances se nouent parfois mŠme entre Boers et Bantous pour faire front face ‚ un ennemi commun.

Toutefois, ‚ partir de 1876, les Boers du Transvaal sont s€rieusement accroch€s par leurs voisins africains. Dans le Transvaal de l'ouest, o‹ ils cherchent ‚ s'implanter, les Boers subissent de s€rieux revers face aux Pedis du roi Sekhukune I, bien arm€s et retranch€s dans les montagnes. Au sud, le militarisme zoulou refait surface. Le roi Cetshwayo, qui a succ€d€ ‚ son fr•re Mpande, l'ancien alli€ des Boers, est d€cid€ ‚ expulser ces derniers de la r€gion du fleuve Tugela[45].

De son cˆt€, en mars 1854, la colonie du Cap avait €t€ dot€e d'une constitution pr€voyant l'€tablissement de deux assembl€es dont les membres €taient €lus au suffrage censitaire. Le minimum de propri€t€ pour voter ‚ la chambre basse €tait ainsi tr•s faible (25 livres) permettant ‚ 80 % de la population masculine d'exercer son droit de vote. La s€lection des €lecteurs de la chambre haute €tait plus rigoureuse et n€cessitait de poss€der d€j‚ une certaine fortune (de 2 Cetshwayo, le roi des Zoulous 000 ‚ 4 000 livres). L'€galit€ des races, reconnues depuis 1828, y avait €t€ r€affirm€e. Ainsi, un grand nombre de m€tis se retrouvaient €lecteurs de plein droit ‚ la chambre basse.

La colonie britannique du Natal €tait quant ‚ elle sujette ‚ de profonds troubles ‚ la suite de la farouche r€sistance des Zoulous. L'autorit€ coloniale y cr€€ des r€serves afin d'assurer la s€curit€ sur le territoire, satisfaire les besoins en main d'†uvre des fermiers et lutter contre le vagabondage. En 1849, sept r€serves sont cr€€s au Natal. Elles sont plus Histoire de l'Afrique du Sud 16

de quarante 15 ans plus tard, apr•s l'extension du territoire[46]. Mais dans les ann€es 1860, pour pallier le manque de main d'†uvre dans les plantations de cannes ‚ sucre du Natal, les Britanniques font venir des milliers d'indiens sous contrat qui resteront dans le pays, constituant un nouveau groupe ethnique ‚ part enti•re. En 1870, les deux r€publiques boers totalisent 45 000 habitants contre pr•s de 200 000 blancs dans la colonie du Cap[47] Trois ans plus tˆt, dans un territoire semi-ind€pendant, le Griqualand-Ouest, situ€ ‚ la fronti•re de la colonie du Cap, de l'€tat-libre et du Transvaal, des diamants avaient €t€ d€couverts. ‰ la suite d'un arbitrage international, rendu par le lieutenant-gouverneur du Natal, le territoire fut attribu€ en 1871 ‚ Nicolaas Waterboer, chef des Griquas, lequel demanda la protection britannique. Tout le gite diamantif•re fut alors de la sorte annex€ ‚ la colonie du Cap, provoquant la fureur des r€publiques boers. La proposition faites par le ministre britannique des colonies, Lord Carnavon, de doter l'Afrique du Sud d'une structure f€d€rale sur le mod•le canadien ne pouvait plus qu'€chouer, apr•s son rejet ‚ la fois par les r€publiques boers et par les habitants des colonies. Quant au g…te diamantif•re, il donnait naissance ‚ la ville de Kimberley qui devint tr•s rapidement la deuxi•me ville la plus peupl€e d'Afrique du Sud[48] alors que nombreux migrants noirs venus des pays sothos et tswana abandonnent la paysannerie pour s'embaucher volontairement comme mineurs sur les champs de diamants de la r€gion[49],[50]. Certains d'entre eux parviendront notamment ‚ acheter leurs propres concessions et en 1875, plus d'1/5 des propri€taires de mine sont noirs ou m€tis[51]. L'annexion du Griqualand par la colonie du Cap avait acc€l€r€ l'€mergence d'un nationalisme afrikaans, englobant ‚ la fois les Boers des r€publiques que ceux des colonies britanniques. Au Cap, un mouvement de revendication culturel, "Die Genootskap van Regte Afrikaners" (l'• Association des vrais Afrikaners •) s'€tait constitu€ avec pour objectif de faire reconnaitre l'afrikaans au cˆt€ de l'anglais comme langue officielle de la colonie et d'en faire un v€ritable outil de communication €crite[52]. En 1876, le mouvement publie Die Afrikaanse Patriot, la premi•re revue en afrikaans afin d'€veiller la conscience nationale des utilisateurs de la langue afrikaans et de les lib€rer de leur complexe d'inf€riorit€ culturelle face aux Anglais[53]. L'ann€e suivante, Stephanus Jacobus Du Toit publie Die Geskiedenis van ons Land in die Taal van ons Volk, le premier livre d'histoire des Afrikaners, €crit en afrikaans, dans une version emprunt de mysticisme[54].

En janvier 1879, l'arm€e britannique subit La r€sistance britannique ‚ Rorke's Drift permet de lever l'humiliation d'Isandhlwana une d€faite m€morable ‚ Isandhlwana avant la victoire d€cisive sur les Zoulous ‚ la bataille d'Ulundi contre les Zoulous du chef Cetshwayo[55]. Et c'est lors d'une escarmouche avec les Zoulous que le jeune prince imp€rial, fils de Napol€on III et de l'Imp€ratrice Eug€nie, trouve la mort le 1er„juin 1879[56]. La guerre anglo-zouloue dure un peu plus de 6 mois et se termine par la victoire de l'arm€e britannique sous les ordres du g€n€ral Garnet Wolseley. Le 4„juillet„1879, Ulundi, la capitale zoulou, est investie par l'arm€e et Cetshwayo fait prisonnier. Le grand Royaume Zoulou est d€mantel€ et divis€ en 13 petits royaumes[57]. D€barrass€ de toute menace s€rieuse en provenance des Zoulous mais aussi des Pedis, vaincus par Wolseley, le gouvernement colonial britannique put reporter son attention sur les r€publiques boers, v€ritables €pines dor€es au milieu de leur Empire.

En effet, le Transvaal s'€tait r€v€l€ immens€ment riches en or et diamants : leurs d€couvertes ‚ partir des ann€es 1880 sont perƒues par les Boers, fermiers avant tout, comme une v€ritable catastrophe. Des quatre coins du monde, Histoire de l'Afrique du Sud 17

des milliers d'aventuriers allaient affluer vers le Transvaal apportant avec eux un mode de vie ‚ l€oppos€ de l'aust€rit€ et du puritanisme boer[58].

Les guerres anglo-boers

L'Afrique britannique du Cap au Caire selon l'ambition de Cecil Rhodes Histoire de l'Afrique du Sud 18

La premi•re guerre des Boers

Pr€textant de l'incapacit€ du gouvernement de la r€publique sud-africaine ‚ r€duire la r€bellion Pedi, les Britanniques annexent le Transvaal en 1877. Sur le moment, les Boers n'opposent aucune r€sistance, leur €tat €tant par ailleurs politiquement instable et au bord de la banqueroute mais en d€cembre 1880 d€bute la premi•re guerre anglo-boer men€e par un triumvirat compos€ de l'ancien vice-pr€sident du Transvaal, Paul Kruger, de Piet Joubert et de Marthinus Wessel Pretorius[59], sur fonds de nationalisme boer et d'hostilit€ ‚ l'imp€rialisme britannique. Durant cette guerre, les Boers portaient des habits kaki de la mŠme teinte que la terre tandis que les soldats britanniques portaient un uniforme rouge vif ce qui en faisait une cible bien visible pour les francs-tireurs. ‰ la suite de plusieurs victoires boers et de la d€faite britannique retentissante lors de la bataille de Majuba, le gouvernement britannique d€cide de se retirer d'un conflit ‚ l'issue incertaine. Il signe la convention de Pretoria qui permet au Transvaal de recouvrer l'ind€pendance et connaitre un d€but de d€veloppement €conomique sous la pr€sidence du v€n€rable et l€gendaire Paul Kruger. Ce dernier peut compter dans un premier temps au Cap sur le soutien d'un puissant r€seau politique, l', form€ par l'association des vrais Afrikaners et celles des fermiers afrikaans, qui d€tient la majorit€ parlementaire ‚ l'assembl€e de la colonie.

Alors que le nationalisme afrikaner se d€veloppe, les bantous scolaris€s et €duqu€s par les missionnaires du et du Zululand commencent de leur cˆt€ ‚ acqu€rir leur autonomie au sein de la soci€t€ civile sud-africaine dite Paul Kruger civilis€e. En 1884, ‚ King William's Town, John Tengo Jabavu fonde Imvo Zabantsundu (opinion africaine), le premier journal bantou ind€pendant d'une mission religieuse, €crit par des journalistes noirs pour un lectorat noir (principalement xhosa)[60]. En quelques ann€es, plusieurs autres journaux apparaissent dont Izwi Labantu lanc€ par Walter Rubusana sur une ligne €ditoriale oppos€e ‚ celle estim€e trop conservatrice de John Tengo Jabavu, soutenue par les lib€raux blancs du Cap.

Mais c'est la d€couverte des gisements d'or au Witwatersrand en 1886 qui fait du Transvaal le principal sujet pr€occupant pour l'administration coloniale britannique. Longue d'environ 70„km d'ouest en est, la zone aurif•re du Witwatersrand s'av•re alors la plus riche jamais d€couverte fournissant ‚ la fin du XIXe„si•cle jusqu'‚ 1/4 de la production mondiale d'or[61]. Au Cap, l'homme d'affaires Cecil Rhodes s'emploie d•s lors ‚ saper la stabilit€ des r€publiques boers afin de r€aliser sa vision imp€riale qui aspirait ‚ la formation d'un dominion sud-africain €conomiquement unifi€ et ‚ une Afrique britannique du Cap au Caire[62]. En 1889, joignant ses ambitions politiques et ses int€rŠts priv€s, Rhodes cr€e la British Company (BSAC) qui obtient du gouvernement britannique une • charte royale • pour occuper le Matabeleland, le royaume de Lobengula, successeur de Mzilikazi, situ€ au nord du Transvaal. En 1890, alors que Rhodes est devenu Premier Ministre du Cap, avec le soutien de l'Afrikaner Bond, la BSAC occupe le Mashonaland. Ces deux territoires et ceux conquis en amont du fleuve Zamb•ze formeront bientˆt la Rhod€sie. ‰ l'ouest, le Bechuanaland est sous contrˆle britannique. Le Transvaal est encercl€ et, mis ‚ part l'unique d€bouch€ maritime que lui offre Lourenƒo-Marqu•s dans la colonie portugaise du Mozambique, il ne peut se d€velopper sans concertation avec les autorit€s britanniques. L'irruption d'un syst•me industriel dans une soci€t€ rurale, autarcique et conservatrice tel que le Transvaal allait avoir des r€percussions consid€rables, d€plaƒant le centre de gravit€ €conomique de l'ensemble r€gional sud-africain vers Johannesburg, ville nouvelle et cosmopolite au c†ur du Witwatersrand, fond€e en 1886 ‚ une cinquante de Histoire de l'Afrique du Sud 19

Pretoria la capitale du Transvaal. N€e de la ru€e vers l'or, elle atteint en quelques ann€es plus de 100 000 habitants, principalement originaires du Cap ou d'outre-mer (les ) qui r€clament l'€galit€ politique avec les Boers de la r€publique. ‰ ces uitlanders se sont ajout€s des milliers de nouveaux prol€taires noirs issus du monde rural qui constituent une nouvelle cat€gorie urbaine de population d€racin€e et coup€e de ses origines tribales. Afin de g€rer la permanence de cette classe ouvri•re noire dans le Witwatersrand, les autorit€s sud-africaines du Transvaal r€pliquent les lois adopt€es ‚ Kimberley sur le travail migrant, combinant confinement spatiale dans des zones d€finies et emplois r€serv€s[63]. Au milieu des ann€es 1890, les tensions montent encore de nouveau entre le gouvernement colonial du Cap et le Transvaal, ‚ propos notamment du montant des taxes ferroviaires et des tarifs douaniers appliqu€s par la r€publique. Cette opposition finit par se personnaliser entre le pr€sident Kruger, et Cecil Rhodes, premier ministre de la Colonie du Cap.

La deuxi•me guerre des Boers

Maintenant que les territoires au nord du fleuve Limpopo €taient sous domination britannique, il ne restait plus aux imp€rialistes britanniques qu'‚ contrˆler les r€publiques boers et leurs gisements aurif•res. Depuis des ann€es, les €trangers (uitlanders) de Johannesburg, repr€sentant le tiers des 200 000 habitants blancs du Transvaal, r€clamaient la citoyennet€ afin de disposer du droit de vote et d'influer les affaires du gouvernement[64]. Paul Kruger refusait obstin€ment afin de pr€server l'identit€ boer et d'empŠcher ‚ terme une majorit€ de r€clamer l'annexion pure et simple de la r€publique ind€pendante ‚ la couronne britannique.

En 1895, confront€e ‚ l'opposition du Transvaal ‚ L'Afrique du Sud en 1885 toute d€marche d'int€gration r€gionale, le docteur Leander Starr Jameson, bras droit de Rhodes, organise un complot doubl€ d'une exp€dition punitive contre la r€publique sud-africaine avec pour but de renverser le gouvernement. Le Raid Jameson est un fiasco qui d€bouche sur l'arrestation de son auteur au Transvaal, la mise en cause de Cecil Rhodes et sa d€mission en 1896 de son poste de Premier ministre de la colonie du Cap[65].

En septembre 1899, apr•s l'€chec d'ultimes tentatives de m€diation du pr€sident Marthinus Steyn de l'•tat libre d'Orange, le Ministre des Colonies britanniques Joseph Chamberlain envoie un ultimatum ‚ Kruger exigeant la compl•te €galit€ de droits pour les citoyens britanniques r€sidant au Transvaal, ce que celui-ci ne pouvait accepter. C'est en connaissance de cause que Kruger lance par contre son propre ultimatum avant mŠme d'avoir reƒu celui de Chamberlain. Il donnait 48 heures aux Britanniques pour €vacuer leurs troupes des fronti•res du Transvaal, ou la guerre leur serait d€clar€e en accord avec leur alli€, l'•tat libre d'Orange[66]. La guerre est ainsi d€clar€e le 12„octobre„1899. Histoire de l'Afrique du Sud 20

En d€pit des victoires remport€es lors des premiers combats, du si•ge de Mafeking, de celui de Kimberley et du si•ge de Ladysmith, les Boers ne peuvent r€sister bien longtemps et les capitales des deux r€publiques sont occup€es d•s l'€t€ 1900 par une arm€e britannique sur€quip€e et renforc€e par les contingents envoy€s des quatre coins de l'Empire dont l'Australie et le Canada. Mais les succ•s de la gu€rilla qui se d€veloppe imm€diatement dans le pays allaient prolonger la guerre encore deux ann€es. D€sarƒonn€, le commandement britannique fait placer les civils boers dans des camps de concentration et leurs Femmes et enfants boers en camp de concentration (vers 1900) serviteurs noirs dans d'autres o‹ la malnutrition et les maladies €taient fr€quentes. Ils br“lent les fermes et les r€coltes afin de couper les combattants de leurs bases et de leur retirer le support populaire dont ils b€n€ficient. Le sort des civils boers est alors d€nonc€ par une infirmi•re britannique, Emily Hobhouse qui fait vigoureusement campagne dans l'opinion en leur faveur. Le gouvernement britannique diligente alors une commission d'enquŠte sous la responsabilit€ de Millicent Fawcett qui non seulement confirme les accusations d'Emily Hobhouse mais aussi formule de nombreuses recommandations, telles que l'am€lioration du r€gime alimentaire et des €quipements m€dicaux. L'impopularit€ de la guerre oblige n€anmoins le gouvernement Ravages des camps de concentration. Plus de 30 britannique ‚ envisager des n€gociations. Au total, 136 000 boers 000 civils y laiss•rent la vie accompagn€s de 115 000 de leurs serviteurs noirs et m€tis sont intern€s dans les camps de concentration qui coutent la vie ‚ plus de 28 000 blancs (essentiellement des femmes, des personnes ‘g€es et des enfants) et 15 000 noirs et m€tis[67].

D€moralis€s, d€sorganis€s et dispers€s, les combattants boers finissent par Štre accul€s. Leur commandement se r€signe alors ‚ n€gocier un trait€ de paix qui est sign€ ‚ Pretoria le 31„mai„1902 : le trait€ de Vereeniging. En plus des pertes civiles dans les camps de concentration, 22 000 Britanniques et soldats de l'Empire ainsi que 4 000 combattants boers sont morts[68] auxquels s'ajoutent de nombreuses pertes parmi les Noirs et les M€tis engag€s au cˆt€ des arm€es respectives. Vaincus, humili€s et ruin€s, les Boers, non seulement se retrouvent dans une d€tresse totale ‚ la fin de la guerre mais ils perdent aussi leurs r€publiques pour devenir des sujets britanniques. Si plus de 50 000 uitlanders se retrouvent priv€s d'emplois, 200 000 r€fugi€s, Noirs et Blancs affect€s par la guerre, se retrouvent entass€s dans des conditions de vie tr•s pr€caires et mis€rables[69]. Le souvenir des milliers de civils morts dans les camps de concentration britanniques allaient alimenter pendant tr•s longtemps la rancune, voire la haine, d'une partie des Afrikaners (tels qu'ils seront d€sormais appel€s) contre le Royaume-Uni et leurs propres concitoyens d'origine britannique mŠme si Londres multiplie les gestes d'ouverture ‚ leur €gard en supprimant notamment la loi martiale, en rapatriant les prisonniers d€port€s ‚ Ceylan et Sainte-H€l•ne et en investissant plus de 16 millions de livres sterling dans les r€gions d€vast€es[69]. Histoire de l'Afrique du Sud 21

L'ascension des Afrikaners : 1903 - 1948

Sur ‚ peu pr•s 4 millions et demi d'habitants en 1904, un million de personnes est alors d'origine europ€enne dont plus de deux tiers sont afrikaners[70]. ‰ l'instar des blancs, organis€s dans des partis politiques ‚ dominante ethno-linguistique (Het Volk, Orangia uni et Afrikaner Bond pour les Afrikaners du Transvaal, de la colonie de la rivi•re Orange et du Cap, Unionistes pour les anglophones), les populations de couleurs Les fondateurs du congr•s indien du Natal commencent ‚ s'organiser aussi sur des bases ethniques. En 1902, l'African people organisation (APO) voit le jour au Cap. Tr•s majoritairement coloured (m€tis), pr€sid€ par Abdullah Abdurahman (1872-1942), un petit-fils d'esclave, il prˆne des • droits €gaux pour tous les hommes civilis€s •. Au Natal, les indiens sont regroup€s dans le congr•s indien du Natal (1894), fond€ par un jeune avocat, Gandhi. Sous sa direction, jusqu'‚ son d€part pour l'Inde en 1914, la minorit€ Indienne est mobilis€e dans une lutte non violente pour le respect de ses droits dans une forme de r€sistance appel€e satyagraha (fermet€ dans la v€rit€)[71]. Alors qu'en 1906 €clate au Natal une derni•re r€bellion tribale (la r€bellion Bambata[72]), une p€tition contre les laissez-passer, lanc€e par le Congr•s des Indig•nes du Transvaal, est adress€e au gouvernement de Londres mais reste sans r€ponse[73].

La fondation de l'Union d'Afrique du Sud (South Africa Act - 1910)

Au lendemain de la seconde Guerre des Boers, les r€publiques boers annex€es par la Grande-Bretagne sont conjointement g€r€es par le Colonial Office au cˆt€ des colonies britanniques du Cap et du Natal. Apr•s avoir accord€ la formation de gouvernements autonomes et l'€lection de parlements au Transvaal et dans la colonie de la rivi•re Orange, le gouvernement britannique d€cide de cr€er, sous la forme Drapeau AFS 1910 d'un dominion, une union €troite entre ces 4 colonies ‚ partir des mod•les canadiens et australiens. Cette volont€ co‡ncide avec les aspirations des populations boers. Une Convention nationale sud-africaine est r€unie ‚ Durban ‚ partir de 1908. Au bout de 3 sessions qui se tiennent ‚ Bloemfontein et au Cap, la convention ach•ve ses travaux le 11„mai„1909 sur un projet d'Union Sud-Africaine, propos€e ensuite aux assembl€es l€gislatives du Transvaal et de l'Orange, qui l'approuvent ‚ l'unanimit€ ainsi qu'‚ l'assembl€e de la colonie du Cap alors qu'Natal, les 3/4 des €lecteurs donnent leur

Le premier cabinet de l'Union Sud-Africaine en assentiment au cours d'un r€f€rendum. Le projet est ensuite pr€sent€ au 1910 dirig€ par (assis au centre) gouvernement britannique, qui le soumet sous forme de projet de loi au parlement britannique. Histoire de l'Afrique du Sud 22

Exclus des n€gociations commenc€es ‚ Durban, les €lites bantoues du pays, souvent form€es au sein des missions anglicanes, s'€taient r€unis ‚ Bloemfontein en mars 1909, pour participer ‚ une convention indig•ne, premi•re manifestation nationale d'une r€sistance politique noire au pouvoir blanc[74]. Sous la conduite de William Philip Schreiner, ancien premier ministre de la colonie du Cap, les repr€sentants des Bantous et des M€tis, vinrent ‚ Londres pour exposer leurs dol€ances mais sans succ•s. Le projet de loi nomm€ South Africa

Act instituant en Afrique du Sud un r€gime parlementaire sur le La contre-d€l€gation sud-africaine dirig€e par mod•le du syst•me de Westminster, est vot€ par le Parlement William Schreiner (au centre) comprenant au 1er britannique le 20„septembre„1909[75]. Son entr€e en vigueur est pr€vue rang John Tengo Jabavu, A. Abdurahman, William Schreiner, Walter Rubusana, Matt pour le 31„mai„1910. ‰ cette date anniversaire de la fin de la guerre des Fredericks et au second rang Thomas Mapikela, Boers, la Colonie du Cap, rassembl€e avec le Griqualand, le J. Gerrans, Daniel Dwanya et D.J. Lenders et le B€chuanaland britannique, devient la nouvelle province du Cap pour former l'Union d'Afrique du Sud, au cˆt€ des provinces du Natal, du Transvaal et de l'•tat libre d'Orange. La capitale administrative de l'Union est fix€e ‚ Pretoria. Le si•ge du parlement est ‚ Cape-Town et le si•ge de la cour suprŠme est ‚ Bloemfontein. L€anglais et le n€erlandais sont les langues officielles du parlement. Le pays est dot€ d€armoiries qui figurent sur le drapeau colonial britannique d€Afrique du Sud, le .

Cette constitution allait permettre aux Afrikaners de reprendre en main la r€alit€ du pouvoir politique ‚ l'€chelle d'un grand pays compos€ de quatre provinces distinctes[76]. La constitution de 1910[77] permet €galement aux anciennes r€publiques boers de continuer d'appliquer un syst•me €lectoral s€gr€gationniste (favorable ainsi aux Afrikaners au Transvaal et de l€Orange) alors que dans la colonie du Cap les coloureds et les noirs, repr€sentant alors 15 % du corps €lectoral, exercent leur droit de vote sous conditions censitaires[78]. C€est dans ce cadre que les Afrikaners, vaincus militairement, domin€s €conomiquement par la minorit€ anglophone, s'attellent ‚ la conquŠte du pouvoir politique.

L'Union sous le Parti Sud-Africain (1910-1924)

Les probl•mes €conomiques et sociaux auxquels le nouveau dominion doit faire face sont multiples et complexes. L'organisation industrielle, la prol€tarisation d'une partie des Afrikaners et le surpeuplement des terres africaines constituent les premiers dossiers vitaux du premier gouvernement sud-africain dirig€ par le g€n€ral boer Louis Botha, chef du parti afrikaner Het Volk et ancien h€ros de la guerre des Boers. Botha symbolise alors le retour des Afrikaners au pouvoir. Son gouvernement, comme ceux qui suivent, est constitu€ par une alliance d'anglophones et d'afrikaners mod€r€s regroup€s dans le parti sud-africain. On y trouve notamment le g€n€ral , un de ses camarades de combat[79]. Ce nouveau gouvernement doit affronter une opinion boer hostile au Royaume-Uni et l'opposition de • petits Blancs • d€class€s et racistes, inquiets pour leur avenir.

Pour satisfaire leurs aspirations, Louis Botha et son gouvernement allaient s'attacher ‚ promouvoir socialement la communaut€ afrikaner Louis Botha Histoire de l'Afrique du Sud 23

avec, notamment, le recrutement privil€gi€ dans la fonction publique des membres du Volk, divers soutiens financiers pour l'achat de terres et de fermes (cr€ation de la banque afrikaner volkbank) et des mesures sociales d'avant-garde pour les mineurs. En 1911, l'Afrique du Sud compte 4 millions de noirs, 1,3 million de blancs, 525 000 m€tis et 150 000 indiens[80]. La politique raciale et indig•ne du gouvernement Louis Botha s'inscrit alors dans la continuit€ des lois coloniales britanniques appliqu€es en fonction du code de couleur, le Colour bar, qui r€glemente les relations interraciales. En 1911, pour assurer du travail au nombre croissant de chˆmeurs blancs, le gouvernement de Louis Botha fait voter des lois sp€cifiant que certains emplois du secteur minier sont r€serv€s aux seuls blancs. En 1913, la loi sur la propri€t€ fonci•re indig•ne limite ‚ 7,8 % du territoire les r€gions o‹ les Noirs peuvent acqu€rir des terres[81]. C'est pour protester contre cette loi que se rendent en 1914 au Royaume-Uni des repr€sentants du tout nouveau Congr•s National des Natifs Sud-Africains (SANNC) fond€ un an plut tˆt le 8„janvier„1912 ‚ Bloemfontein pour organiser et unifier les diff€rents peuples africains de l'Union afin de d€fendre leurs droits et leurs libert€s. Le SANNC, qui prendra en 1923 le nom de congr•s national africain (ANC), est alors la premi•re organisation ‚ repr€senter au niveau national les Noirs en prenant le relais des divers groupes et mouvements ethniques ou r€gionaux qui s'€taient multipli€s durant le quart de si•cle €coul€. Organis€ sous la forme d'un parti politique britannique avec son cabinet fantˆme, on y trouve surtout des intellectuels, des €ducateurs et des journalistes tels Sol Plaatje, le premier secr€taire g€n€ral et John Dube, son premier pr€sident[82]. La mise en place des lois fonci•res et le renforcement du color bar n'apparaissent pas suffisantes pour les Afrikaners les plus radicaux, d'autant plus que ceux-ci sont surtout anim€s par leur ranc†ur envers la Grande-Bretagne. Avant mŠme l'engagement de l'Union dans la Premi•re Guerre mondiale au cˆt€ du Royaume-Uni, un ancien de la guerre des Boers, le g€n€ral James B. Hertzog, faisait dissidence en optant pour le combat nationaliste afrikaner et cr€ait en 1914 le Parti national dont le programme radical €tait de mettre fin aux liens de l'Afrique du Sud avec la Couronne britannique[83]. D•s les €lections de 1915, avec 27 d€put€s, le Parti National s'impose comme le troisi•me parti du pays derri•re le Parti sud-africain de Botha et les Unionistes. La Premi•re Guerre mondiale permet au dominion de conqu€rir de nouveaux territoires comme la colonie du Sud-Ouest Africain allemande en 1915. Mais cet engagement au cˆt€ des Britanniques est d€nonc€ par les Afrikaners intransigeants, partisans des Allemands du Sud-Ouest Africain. C'est ‚ cette €poque qu'une soci€t€ secr•te calviniste est fond€e. Le but de la Broederbond, la • Ligue des fr•res •, est la pr€servation et la promotion de l€identit€ afrikaner qu€elle soit politique, €conomique, sociale ou culturelle. Cette soci€t€ d'entraide afrikaner devient finalement le moteur de la politique du pouvoir blanc et de tous les dirigeants politiques de cette €poque[84]. Cette vision est plus tard longtemps partag€e par l€•glise r€form€e hollandaise, une autre composante importante de [85] l€identit€ afrikaner . Les ann€es de guerre ont stimul€e l'€conomie nationale. Les noirs, dont les €lites ont soutenu l'effort de guerre, ont esp€r€ une am€lioration de leurs conditions de vie et la reconnaissance de leurs droits politiques mais ne voient rien venir sinon au quotidien un renforcement de la s€gr€gation. ‰ la mort soudaine de Louis Botha en 1919, son successeur, Jan Smuts, entreprend une politique €conomique tr•s lib€rale vis-‚-vis des conglom€rats miniers. Ces derniers souhaitent notamment avoir des co“ts de production les plus bas possibles et donc une main-d€†uvre ‚ bon march€. ‰ la mŠme €poque, Clements Kadalie fonde la industrial and commercial worker's union (ICU), le premier syndicat noir du pays. Histoire de l'Afrique du Sud 24

Aux €lections de 1920, Smuts sauve sa majorit€ en s'alliant aux unionistes et aux travaillistes alors que le Parti National qui d€tient la majorit€ relative des si•ges, est isol€ sans aucun alli€[86]. Aux €lections anticip€es de 1921, la nouvelle majorit€ de Smuts est reconduite d€montrant l'isolement du Parti national qui se met alors en quŠte d'alli€s au prix d'un recentrage politique. ‰ la fin de l'ann€e 1920, une crise €conomique frappe le pays qui d€cide la chambre des mines ‚ remplacer les ouvriers blancs qualifi€s par des ouvriers noirs, pay€s quatre fois moins. En janvier 1922, une gr•ve g€n€rale des mineurs afrikaners soutenue par le parti communiste est d€clench€e dans tout le pays exigeant le maintien des emplois des ouvriers blancs qualifi€s et des am€liorations salariales, le slogan €tant • Travailleurs de tout pays, unissez-vous pour une Afrique du Sud blanche •. Aux revendications sociales s'ajout•rent des revendications nationalistes et anticapitalistes initi€es par les communistes blancs. Des €meutes €clatent contre la police venue €vacuer les mines occup€es par les mineurs ; une r€pression sanglante Le premier ministre Jan Smuts sur l'initiative de Smuts met fin en une semaine ‚ leur r€bellion (mars 1922). La r€pression est particuli•rement s€v•re contre les communistes dont la hi€rarchie blanche fut d€capit€e[87],[88].

La victoire polici•re de Smuts se transforme rapidement en une d€faite morale. La loi sur les r€gions urbaines indig•nes (natives urban areas act), vot€e en 1923, qui offre la latitude aux municipalit€s de pouvoir cr€er des quartiers r€serv€s aux noirs et de limiter leur urbanisation, ne lui permet pas de reprendre l'ascendant dans l'€lectorat afrikaner d'autant plus que peu de villes appliquent cette loi, ne voulant pas assumer le co“t financier que cette politique repr€sente[89]. , le leader nationaliste du Transvaal, parvient ‚ rallier le petit parti travailliste (parti pivot au parlement) au parti national en vue des €lections parlementaires de 1924. Histoire de l'Afrique du Sud 25

Le premier gouvernement du parti national (1924-1933)

Le parti communiste ayant €t€ €cras€ par la r€pression polici•re, ses sympathisants se sont facilement retrouv€s dans les th•mes nationalistes et anticapitalistes du parti national. Les €lections g€n€rales de 1924 sont alors une d€route €lectorale pour Smuts et son parti sud-africain contre l'alliance form€e du parti national et du parti travailliste de Frederic Creswell[90]. La victoire ainsi acquise, Hertzog fut propuls€ aux Union Buildings de Pretoria o‹ il forme un cabinet de coalition comprenant deux ministres travaillistes.

Sa priorit€ est d'arracher les quelque 160 000 petits blancs ‚ leur mis•re en €tendant les emplois r€serv€s dans l'industrie et le commerce. Une de ses premi•res mesures symboliques est aussi de remplacer le n€erlandais par l€afrikaans comme langue officielle au cˆt€ de l'anglais. Dessin€ ‚ la suite d€un long d€bat national, le Il met €galement en route une consultation populaire devant aboutir ‚ drapeau d'Afrique du Sud (1928-1994) repr€sente la cr€ation d'un hymne officiel sud-africain et d'un drapeau national en essentiellement l€histoire et les symboles des populations blanches du pays remplacement du drapeau colonial aux couleurs britanniques. Le nouveau drapeau national d'Afrique du Sud est adopt€ par le parlement [91] en 1927 . Consensuel, il symbolise l'histoire blanche du pays et l€union entre les quatre provinces, en reprenant les trois couleurs horizontales, orange, blanc et bleu du Princevlag hollandais du XVIIe„si•cle, les drapeaux Boers et l'Union Jack. L'hymne national adopt€ est • Die Stem van Suid Afrika • dont les paroles provenaient d'un po•me de l'€crivain sud-africain Cornelis Jacobus Langenhoven[92] .

Aux €lections de 1929, le Parti National obtient la majorit€ absolue des si•ges avec seulement 41 % des suffrages contre 47 % des voix au Parti sud-africain de Smuts. Les travaillistes restent n€anmoins au gouvernement[93]. Ce sont des ann€es de prosp€rit€ pour les Afrikaners, notamment pour les petits blancs pour lesquels le gouvernement Hertzog manifeste tout autant un souci de promotion sociale que celui de prot€ger la classe moyenne blanche laborieuse face au • dumping racial • pratiqu€ par les compagnies mini•res[94]. Cette politique qui permet au niveau de vie des Afrikaners de s'am€liorer va se heurter ‚ la crise €conomique qui frappe le pays dans les ann€es 1930.

Parall•lement, ‚ partir de 1927, le congr•s national africain tout comme l'Industrial and Commercial Union (ICU), le syndicat des ouvriers noirs, se d€chirent pour des raisons similaires. Durant les ann€es 1920, l'ICU avait dirig€ avec succ•s d'importants mouvements de de luttes syndicales qui s'€taient €tendus jusqu'aux cilles mini•res du James B. Hertzog, ancien g€n€ral boer et premier ministre (1924-1939) Witwatersrand. En 1927, avec 100 000 affili€s, l'ICU est le plus grand syndicat ouvrier du continent africain. Mais il est en mŠme temps min€ par des dissensions internes, des d€fauts de gestion et un manque de reconnaissance par les partis et mouvements de gauche sud-africain. Une tendance dure exige une action directe combinant gr•ve et refus de l'impˆt ainsi qu'un Histoire de l'Afrique du Sud 26

changement de politique et une r€organisatione du mouvement. Une tendance mod€r€e dans laquelle se reconnait Clements Kadalie, le chef et fondateur de ce mouvement syndical, pr€f•re m€nager le gouvernement Hertzog. Il ne remet en cause que les aspects marginaux du syst•me politique, €conomique et sociale de l'Afrique du Sud et ne conƒoit aucune alternative globale. Kadalie finit par exclure de l'ICU les repr€sentants de la tendance dure dont les membres du parti communiste sud-africain. L'ICU op•re alors un d€clin inexorable avant de p€ricliter au d€but des ann€es 1930[95]. De son cˆt€, l'ANC se d€chire entre une aile conservatrice, qui maintient sa loyaut€ aux institutions de l'Empire britannique et une aile r€formiste panafricaine, favorable ‚ des revendications nettement plus radicales. L'aile conservatrice anim€e par John Dube est tr•s hostile ‚ Josiah Gumede, le pr€sident de l'ANC, qui prˆne le suffrage universel, la restitution des terres, l'abrogation des laissez-passer. Ce dernier est finalement mis en minorit€ lors de la conf€rence du parti en 1930 et remplac€ par Pixley Ka Isaka Seme, proche de Dube. Le rapprochement initi€ par Gumede avec le parti communiste sud-africain, tout en se distinguant de son id€ologie, n'est n€anmoins pas remis en cause par la nouvelle direction[96] dont l'objectif est de reconstruire un parti qui ne compte plus que 4 000 membres en 1938.

Le gouvernement d'union nationale face ‚ la crise €conomique (1933-1939)

Le d€but des ann€es 1930 est marqu€e par les effets de la crise €conomique mondiale qui atteint l'Afrique du Sud. Le commerce du diamant s'effondre tout comme les prix agricoles et les exportations se rar€fient. L'abandon de l'€talon-or par la Grande-Bretagne provoque en Afrique du Sud une fuite de capitaux vers l'€tranger. La rentabilit€ des mines est menac€e, le chˆmage augmente. L'autorit€ d'Hertzog est contest€, notamment par les partisans de Tielman Roos, en dissidence du parti. En 1932, apr•s s'y Štre longtemps refus€, l'Afrique du Sud Femmes boers en costume traditionnel durant les abandonne ‚ son tour l'€talon-or permettant le retour des capitaux et la c€r€monies du centenaire du Grand Trek en 1938 baisse des taux d'int€rŠts. La dette publique s'efface et les budgets deviennent exc€dentaires. Pour arriver ‚ un tel r€sultat, les nationalistes d'Hertzog et les lib€raux de Smuts se sont accord€s pour former en 1933 un gouvernement d€union nationale qui d€veloppe un programme d'industrialisation centr€ autour de l'initiative de l'€tat sud-africain.

Aux €lections de mai 1933, avec 136 d€put€s sur un total de 150, les deux partis marginalis•rent les travaillistes de Cresswell et les centristes de Roos. En 1934, le parti national et le Parti sud-africain fusionn•rent pour cr€er un nouveau parti, le parti uni, refl€tant le gouvernement d'union nationale dirig€ par Hertzog[97] qui abandonne alors le principe de distinction des 2 nations blanches d'Afrique du Sud (Afrikaners et anglais) pour celui de son unit€. Ce ralliement provoque alors un nouveau schisme. Les partisans et nostalgiques de la tradition imp€riale se regroupent dans un parti du Dominion tandis que chez les nationalistes, l'aile droite du parti sur l'initiative du pasteur Daniel Malan, refuse l'union et forme un • parti national purifi€ •. Dix-sept parlementaires rejoignent ce parti national purifi€ dont les dirigeants rench€rissent alors dans les revendications nationalistes : r€affirmation de la rupture avec le Royaume-Uni, instauration de la r€publique, institutionnalisation de la s€gr€gation et de la domination blanche, promotion de l'histoire afrikaner et du social-christianisme afin de permettre et maintenir la domination politique des Afrikaners sur toute l'Afrique du Sud[98]. La convention panafricaine, ouverte en d€cembre 1935 ‚ Bloemfontein par le maire blanc de la ville, r€unit 500 d€l€gu€s repr€sentant les zones rurales et urbaines d'Afrique du Sud, le Transkei, le Zoulouland, les protectorats du Bechuanaland, du Basutoland et du Swaziland mais aussi des indiens et m€tis[99]. Le but de la convention est de manifester contre les projets de lois du gouvernement concernant leurs droits politiques et sociaux. En janvier 1936, elle envoie une d€l€gation aupr•s du gouvernement. Bien que reƒue par Hertzog, celle-ci ne parvient pas ‚ bloquer l'adoption des lois sur la repr€sentation des Indig•nes et celle sur les terres indig•nes[100], qui avaient reƒu dans leur principe le soutien de John Dube[101]. La premi•re de ces lois institue des conseils de repr€sentations indig•nes Histoire de l'Afrique du Sud 27

(Native Representative Councils), purement consultatifs et compos€s de noirs €lus, d'autres nomm€s, et de fonctionnaires. En contrepartie, les €lecteurs noirs sont radi€s des listes communes de la province du Cap et r€inscrits sur une liste s€par€e afin d'€lire trois d€put€s blancs repr€sentant leurs int€rŠts au parlement. La seconde de ces lois controvers€es, intitul€e loi sur le fonds d'investissement foncier et la terre indig•nes, agrandit la superficie des r€serves indig•nes existantes ‚ 13 % de la surface du pays, ˆtant dans le mŠme temps aux r€sidents noirs du Cap le droit d'acheter de la terre en dehors des r€serves. Lors des €lections de 1938, si les €lecteurs confirment le Parti Uni, ce sont les nationalistes de Malan qui gagnent dix €lus gr‘ce aux voix des Blancs ruraux ou des plus d€munis, confirmant leur statut d'opposition officielle. L'ann€e 1938 est marqu€e notamment par les c€l€brations du centenaire du Grand Trek, rassemblant autour du mŠme th•me, des communaut€s blanches disparates dont les seuls d€nominateurs communs sont la religion et la langue[102]. Ces c€l€brations marqu€es par un d€ferlement sans pr€c€dent du nationalisme afrikaner ‚ travers tout le pays se terminent ‚ la date symbolique du 16 d€cembre par la pose ‚ Pretoria de la premi•re pierre des fondations du Voortrekker Monument, d€di€ aux pionniers boers. Mais en 1939, au moment de faire accepter par le parlement l'entr€e en guerre au cˆt€ du Royaume-Uni, la coalition gouvernementale volait en €clat. Alors qu'Hertzog d€fendait le principe de neutralit€ de l'Afrique du Sud, Smuts soutenait celle de l'engagement au cˆt€ des Britanniques. Malgr€ l'appui des voix nationalistes de Malan ‚ Hertzog, l'entr€e en guerre est vot€e ‚ une courte majorit€. Hertzog d€missionne et Smuts se retrouve seul au pouvoir[103].

Les restructurations politiques internes (1939-1947)

Sur le front international, l'Afrique du Sud est engag€e au cˆt€ des alli€s et Jan Smuts fait partie du cabinet de guerre de Winston Churchill. L'intervention de l'aviation sud-africaine permet de lib€rer l'•thiopie des Italiens alors qu'un fort contingent sud-africain contribue ‚ €liminer les forces vichystes ‚ Madagascar. Si l'arm€e de terre sud-africaine subit n€anmoins de lourdes pertes lors de la bataille de Tobrouk, les fantassins sud-africains sous le commandement de Montgommery repoussent les troupes allemandes hors de l'Afrique. En Europe, la sixi•me division blind€e participe ‚ la guerre en Italie au [104] cˆt€ de la cinqui•me arm€e am€ricaine . En tout, 334 000 Soldats sud-africains en •thiopie apr•s leur Sud-africains servirent, ‚ titre volontaire, dans les forces sud-africaines victoire sur les italiens ‚ Moyale en 1941 durant la Seconde Guerre mondiale et 12 080 y perdirent leur vie[105]. Si seuls les blancs auront €t€ autoris€s ‚ porter les armes et ‚ servir dans les unit€s combattantes, plusieurs milliers de noirs et de m€tis servirent dans les troupes auxiliaires et pr•s de 5 000 d'entre eux furent tu€s dans les combats et bombardements d'Afrique du Nord et d'Italie[106]. Histoire de l'Afrique du Sud 28

Sur le plan int€rieur, durant les ann€es 1939-1945, des groupuscules arm€s afrikaners et pronazis tels l'Ossewa Branderwag, • la sentinelle des chars ‚ b†ufs •, se multiplient et m•nent des actions de sabotages[107]. La r€pression du gouvernement Smuts est impitoyable : ces groupements sont vite dissous et leurs dirigeants arrŠt€s et emprisonn€s. Parmi les militants et sympathisants de ces organisations figuraient le futur premier ministre Balthazar John Vorster[108]. Ces Afrikaners ne sont pas les seuls ‚ s'opposer ‚ l'entr€e de l'Afrique du Sud dans le second conflit mondial. Par hostilit€ tout ‚ la fois envers le capitalisme, l'imp€rialisme britannique et le colonialisme, des dirigeants noirs et indiens expriment leur d€sapprobation. Yusuf Dadoo, un influent dirigeant du congr•s indien du Transvaal et membre du parti communiste sud-africain, prononce plusieurs virulents discours contre la guerre et le suivisme du gouvernement sud-africain ce qui lui vaudra plusieurs s€jours en prison[109]. En cons€quence des discours anti-guerre et par pr€vention des troubles, les gr•ves des

Affiche de propagande du parti uni pour soutenir travailleurs noirs sont d€clar€es ill€gales au titre de l'effort de [110] le gouvernement de Jan Smuts (1940) guerre .

Malan et les nationalistes auxquels s'€taient joints Hertzog et ses alli€s s€unissent dans un • Parti National r€unifi€ •, mais tr•s vite en d€saccord avec les ultras proches de Malan, Hertzog quittait le parti et fondait le Parti afrikaner repris apr•s sa mort en 1943 par Nicolaas Havenga[111]. Malan et les • nats • €vitent dans ces ann€es de guerre d'Štre impliqu€s dans des actions de sabotage mais sont €quivoques dans leur soutien ou condamnation morale de ces groupuscules. En 1941, Malan prend ostensiblement ses distances vis-‚-vis de tous les mouvements sud-africains pronazis ou antiparlementaires faisant condamner dans le journal Die Transvaler, par la plume d', la dissidence de l'ancien ministre et de son nouveau parti, •Ordre Nouveau • (Nuwe Order), au programme ouvertement pronazi. Lors des €lections de 1943, en remportant 16 si•ges suppl€mentaires par rapport aux €lections de 1938 et 36 % des suffrages, le Parti National parvient ‚ juguler le parti de Pirow qui n'a aucun €lu alors que le Parti Uni (105 si•ges), toujours victorieux, voyait sa majorit€ encore se r€duire[112]. Histoire de l'Afrique du Sud 29

De son cˆt€, le congr•s national africain, qui peine ‚ s'imposer dans la soci€t€ civile noire sud-africaine, entreprend de se reconstruire sous la direction d'Alfred Xuma. Son but est de transformer l'organisation intellectuelle qu'est l'ANC en un v€ritable parti de masse. En 1943, il fait adopter une nouvelle charte constitutionnelle qui ouvre l'adh€sion ‚ l'ANC aux gens de toute race, €limine de l'organigramme la chambre des chefs tribaux et accorde aux femmes des droits €gaux aux hommes au sein du mouvement[113]. En 1944, il facilite, au sein du monde €tudiant, principalement ‚ l'universit€ de Fort Hare, la cr€ation de la ligue des jeunes de l'ANC par Nelson Mandela, Walter Sisulu et Oliver Tambo, dont l'objet est de former un renouvellement des id€es et des cadres d'un parti vieillissant. Cette ligue de jeunesse se r€v•le vite plus radicale que son a…n€e dans son mode d'expression, partisan de manifestations de masse pour faire aboutir les revendications d'€galit€s raciale et politique de la majorit€ noire[114]. Elle conteste notamment le Garde askari sur la base a€rienne de Waterkloof ‚ bilan de ses a…n€s, plaide pour une €mancipation morale vis-‚-vis du Pretoria en 1943 paternalisme blanc et pour l'affirmation d'un nationalisme sud-africain noir, d€barrass€ de ses oripeaux ethniques[115].

Le rebondissement des probl•mes raciaux intervient au sortir de la Seconde Guerre mondiale, €poque o‹ la totalit€ de la population urbaine noire d€passe pour la premi•re fois celle de la population urbaine blanche pour atteindre 1,5 million de personnes[116]. En 1947, Xuma formalise son alliance avec le Congr•s indien du Natal et le Congr•s indien du Transvaal du docteur Yusuf Dadoo, afin de pr€senter un front uni, d€passant les clivages raciaux, face ‚ la classe politique blanche. Chez les Blancs, les tensions entre les nationalistes afrikaners et les mod€r€s du Parti Uni avaient €t€ de nouveau dop€s par la politique raciale ambig”e de Smuts, oscillant entre assouplissement et renforcement de la s€gr€gation. L'approbation de Jan Smuts aux conclusions du rapport de la commission Fagan qui pr€conisait une lib€ralisation du syst•me racial en Afrique du Sud en commenƒant par l'abolition des r€serves ethniques ainsi que la fin du contrˆle rigoureux des travailleurs migrants[117] amena le Parti National ‚ mandater sa propre commission (la commission Sauer) qui recommanda ‚ l'inverse le durcissement des lois s€gr€gationnistes[118]. Aur€ol€ de la victoire des alli€s[114] ‚ laquelle s'est jointe l'Afrique du Sud et de la participation du pays ‚ la cr€ation des Nations unies, Jan Smuts semblait assur€ d'une r€€lection confortable aux €lections g€n€rales de 1948 et pouvait ainsi proposer de mettre en forme les propositions de la commission Fagan, alors que les nationalistes proposaient aux Sud-Africains afrikaners mais aussi aux anglophones leur nouveau projet de soci€t€ fond€ sur les conclusions de la commission Sauer : l'Apartheid. Histoire de l'Afrique du Sud 30

L'•re de l'apartheid

Instauration de l'apartheid (1948-1958)

Contre toute attente, bien que minoritaire en voix, l'alliance du Parti national de Daniel Malan, et du Parti afrikaner ( - AP) de Nicolaas Havenga, remporte la majorit€ des si•ges aux €lections de 1948[119] avec 42 % des voix et 52 % des si•ges. Si les €lecteurs du Natal, des grandes zones urbaines du Cap et de Johannesburg ont apport€ leurs voix au parti du premier ministre sortant Jan Smuts, ce sont les circonscriptions rurales et ouvri•res surrepr€sent€es du Transvaal et de l'€tat libre d'Orange qui permettent au parti de Daniel Franƒois Malan de former le nouveau gouvernement. Le th•me r€current des gouvernements Le 1er gouvernement nationaliste en 1948, dirig€ par nationalistes ne sera plus d•s lors la d€fense de l€identit€ afrikaans DF Malan face aux anglophones mais celui du peuple blanc d€Afrique du Sud au premier rang:JG Strijdom, Nicolaas Havenga, DF (anglophones, afrikaners, lusophones soit 2,5 millions de Malan (premier ministre), E.G. Jansen, Charles Swart personnes en 1950, 21 % de la population totale) menac€ par la Au second rang: A.J. Stals, P.O. Sauer, , S.P. le Roux, Theophilus D•nges, Franƒois Christiaan puissance de la d€mographie africaine (8 millions de personnes en Erasmus et Ben Schoeman 1950 soit 67 % de la population totale)[120]. Le gouvernement Malan constitu€ en 1948 est d'ailleurs exclusivement afrikaner[121].

La victoire du parti national consacre aussi la victoire du Broederbond. Le danger de domination ou d€acculturation anglophone tant redout€ par les Afrikaners est d€finitivement €cart€ et l€unit€ du peuple afrikaans r€alis€e. [122] Cependant, la coh€sion nationale de celui-ci reste menac€e par le • Swaartgevaar • (le p€ril noir) . L€Apartheid, ou d€veloppement s€par€ des races, est alors pr€sent€ comme un arsenal juridique destin€ ‚ assurer la survie du peuple afrikaner mais aussi comme un • instrument de justice et d€€galit€ qui doit permettre ‚ chacun des peuples qui constitue la soci€t€ sud-africaine d€accomplir son destin et de s€€panouir en tant que nation distincte •. Ainsi, beaucoup de nationalistes afrikaners pensent que l€apartheid ouvre des carri•res et laisse leurs chances aux noirs, chances qu€ils n€auraient pu saisir s€ils avaient €t€ oblig€s d€entrer en comp€tition avec les blancs au sein d€une soci€t€ int€gr€e[123].

Si Hendrik Verwoerd, le ministre des affaires indig•nes ‚ partir de 1950, est parfois consid€r€ comme le grand architecte de l'apartheid, ses inspirateurs sont ‚ rechercher non seulement du cˆt€ de la th€orie de la pr€destination de l'€glise r€form€e hollandaise mais aussi du cˆt€ de l'€cole afrikaans d'anthropologie[124] et de l'un de ses repr€sentants les plus embl€matiques, le professeur d'ethnologie Werner Max Eiselen. Si Eiselen avait rejet€ le racisme scientifique[125] pr€dominant dans les ann€es 1920, il avait n€anmoins justifi€ dans l'un de ses ouvrages la s€gr€gation raciale comme un moyen de maintenir et renforcer les identit€s ethniques et linguistiques des peuples bantous[126]. Allant plus loin et en conclusion de ses analyses sur les effets acculturant de l'urbanisation et du travail migrant sur les structures traditionnelles africaines, il avait appuy€ d•s le d€but des ann€es 1930 l'id€e d'un s€paratisme g€ographique, politique et €conomique non seulement entre les noirs et les blancs mais aussi entre les diff€rentes ethnies entre elles. Rejetant l'id€e mŠme d'existence d'une soci€t€ unique sud-africaine, il est convaincu que les civilisations bantoues ont €t€ corrompues par leur interaction avec la soci€t€ urbaine de type occidental et qu'elles ne peuvent plus se d€velopper en vertu de leurs propres imp€ratifs culturels.

Avec l'apartheid, auquel Eiselen contribue ‚ mettre en place en tant que secr€taire aux affaires indig•nes puis ‚ l'€ducation bantoue, le syst•me l€gislatif et constitutionnel d'Afrique du Sud s€enrichissait de nouvelles lois s€gr€gationnistes alors que les anciennes lois raciales et spatiales comme le Land Act de 1913 €taient durcies. La Histoire de l'Afrique du Sud 31

question raciale finissait par intervenir ‚ tous les stades de la vie avec la codification de lois s€gr€gationnistes d'applications quotidiennes visant ‚ faire coexister deux mondes qui jamais ne vivraient ensemble. Les lois organisant l'apartheid, vot€es en f€vrier 1950, €taient organis€es autour d'un principe de cloisonnement : les individus sont class€s en quatre groupes qui d€terminent leur vie (r€sidence, €tudes, mariage, etc). En fait cette nouvelle l€gislation visait ‚ promouvoir et organiser un s€paratisme g€ographique, politique et €conomique au sein de l'Afrique du Sud. Proc€dant alors ‚ un renversement de logique par rapport aux politiques ant€rieures dont l'imp€ratif €tait l'unit€ de la nation et du territoire, l'apartheid vise ‚ sacrifier ‚ l'ordre racial non seulement l'int€grit€ territoriale du pays mais aussi ‚ g€rer les relations entre les groupes[127]. Les Noirs furent progressivement expuls€s de quartiers entiers pr•s des villes tels Sophiatown et oblig€s de vivre dans des townships construits pour eux. Ils devaient souvent parcourir de longues distances pour aller travailler dans les villes blanches. En amenant la question raciale au c†ur du d€bat politique, le Parti national allait, durant une trentaine d'ann€es, monopoliser le vote de la communaut€ afrikaner et attirer le vote de la communaut€ anglophone. La reprise de la doctrine de l'apartheid par les premiers ministres successifs, tous du NP et afrikaner, cr€e un syst•me institutionnel et l€gislatif unique au monde, approuv€ par la majorit€ des Blancs convaincus de n€avoir d€autres choix pour demeurer dans leur pays.

De son cˆt€, l'ANC, principale organisation anti-apartheid qui luttait pour l'€galit€ politique, €conomique et juridique Carte d'Afrique du Sud avec bantoustans entre Noirs et Blancs, €tait socialiste et alli€e au Parti communiste ce qui en avait fait un adversaire, non seulement des Blancs d'Afrique du Sud mais aussi des •tats-Unis. D•s l'arriv€e au pouvoir du parti national, la ligue de jeunesse de l'ANC se montre d€termin€e. En interne, ils parviennent ‚ faire €carter le pr€sident du parti, Alfred Xuma, jug€ trop mod€r€, pour imposer James Moroka et pr€parer une grande campagne de d€fiance[128]. En juin 1952, l'ANC sous la f€rule de Walter Sisulu organise avec d'autres organisations anti-apartheid une campagne nationale contre les restrictions politiques, sociales et r€sidentielles impos€es aux gens de couleurs. Cette campagne de r€sistance passive, qui prend fin en avril 1953 quand de nouvelles lois interdisent les rassemblements et les manifestations politiques, permet ‚ l'ANC de gagner en cr€dibilit€, passant de 7000 ‚ 100 000 adh€rents[128]. Son option non raciale lui permet de s'ouvrir aux indiens et aux communistes blancs mais les m€tis restent plus circonspects[128]. Quand James Moroka tente de plaider la conciliation avec le gouvernement, il est renvers€ par la ligue des jeunes du parti qui impose alors Albert Lutuli ‚ la tŠte de l'ANC[129]. Histoire de l'Afrique du Sud 32

Aux €lections de 1953, le Parti National remporte de nouveau la majorit€ des si•ges du parlement. En 1954, Malan, malade, d€missionne de son fauteuil de Premier ministre qui est r€cup€r€ par Johannes Strijdom, €lu ultraconservateur du Transvaal. Il accentue la politique s€gr€gationniste et la mise en place de bantoustans noirs (territoires autonomes administr€s par les populations autochtones) sur 13 % du territoire sud-africain.

En juin 1955, le Congr•s du Peuple, organis€ par l'ANC et d'autres groupes anti-apartheid notamment blancs, adopte ‚ Kliptown, la Charte de la libert€ (), €nonƒant les bases fondamentales des revendications des gens de couleur, appelant ‚ l'€galit€ des droits quelle que soit la race. Un million de personnes signent le texte[130]. L'ANC se lie alors avec le Parti communiste et la centrale syndicale COSATU. Cent cinquante six membres de l'ANC et des organisations alli€s sont arrŠt€s en 1956, puis acquitt€s cinq ans plus tard au motif JG Strijdom, premier ministre (1954-1958) que, selon les attendus du jugement, l'ANC ne pouvait Štre reconnu coupable d'avoir d€fendu une politique visant au renversement du gouvernement par la violence[131] .

Lors des €lections d'avril 1958, le Parti National remporte une confortable victoire €lectorale, vainqueur cette fois en voix et en si•ges.

L'apog€e de l'apartheid (1958-1966)

En 1958, ‚ la mort soudaine de Strijdom, Hendrik Verwoerd lui succ•de ‚ la tŠte du gouvernement. Alors que l'opposition lib€rale blanche se scinde en deux (des dissidents du parti uni forment le parti progressiste), la politique sud-africaine est de plus en plus contest€e au niveau international, notamment aux Nations unies. Mais dans le mŠme temps, les mouvements noirs de lib€ration eux aussi se divisent quand de nombreux radicaux de l'ANC quittent leur mouvement pour protester contre son ouverture aux autres races et forment une organisation nationaliste concurrente, le Congr•s panafricain dirig€ par Robert Sobukwe[131]. En novembre 1959, dans le cadre de la politique d'Apartheid mise progressivement en place dans le Sud-Ouest Africain, territoire occup€ par l'Afrique du Sud depuis 1915, les autorit€s sud-africaines d€clarent insalubre le quartier de • Old Location • et d€cident de d€placer les

Hendrik Verwoerd, ministre des affaires populations indig•nes qui y r€sident vers un nouveau quartier situ€ ‚ indig•nes (1950-1958) puis premier ministre cinq kilom•tres plus au nord (le futur township de Katutura signifiant • (1958-1966), il est consid€r€ avec Werner Max l‚ o‹ on ne veut pas rester •). Le 10„d€cembre„1959, la campagne de Eiselen comme l'architecte du grand apartheid protestation organis€e par la SWANU d€rape et se solde par la mort de 13 manifestants, abattus par les forces de police sud-africaines et 54 bless€s. La r€pression polici•re s'abat sur la province contraignant les dirigeants de la SWANU dont Sam Nujoma ‚ s'exiler au Bechuanaland, en Rhod€sie du Sud, puis en Tanzanie quelques ann€es plus tard.

En 1960, le massacre de Sharpeville, o‹ 69 protestataires pacifiques furent tu€s par la police, mit l'Afrique du Sud ‚ la • Une • de l'actualit€ internationale[132]. Pour riposter, le gouvernement fait interdire la plupart des mouvements de lib€ration comme l'ANC ou le Congr•s panafricain[132]. Leurs dirigeants entrent alors dans la clandestinit€. Histoire de l'Afrique du Sud 33

Nelson Mandela fonde alors une aile militaire de l'ANC, appel€ , ce qui signifie la Lance de la Nation et qui se lance dans des actions de sabotage des infrastructures industrielles, civiles ou militaires[132]. En fin d'ann€e, le chef de l'ANC, Albert Lutuli, obtient le Prix Nobel de la paix. Dans un discours m€morable sur le • vent du changement • prononc€ au parlement ‚ Cape Town, le Premier ministre britannique Harold Macmillan en profite pour critiquer l€immobilisme et le pass€isme des dirigeants d€Afrique du Sud. Exasp€r€s, les nationalistes proposent de soumettre un projet de r€f€rendum pour instituer la r€publique. Bien qu'on ait cru un moment ‚ une s€cession des Blancs anglophones du Natal, le principe de la r€publique fut approuv€ le 5 octobre 1960. ‰ cette occasion les Blancs se divisent entre r€publicains (Afrikaners) et loyalistes (anglophones) mais la transition se fait dans le calme sans €migration excessive des anglophones[133]. La • proclamation de la R€publique d'Afrique du Sud • (RSA) le 31„mai„1961 accompagn€ de la rupture des derniers liens avec le Royaume-Uni (retrait du Commonwealth) et la cr€ation effective du premier bantoustan noir, le Transkei marquent l'apog€e de l'apartheid. Aux €lections du 8 octobre 1961, la politique de Verwoerd est pl€biscit€e alors qu'Helen Suzman devient la seule €lue du Parti Progressiste au programme ouvertement anti-s€gr€gationniste. En juillet 1963, plusieurs des principaux chefs de l'ANC interdite dont Nelson Mandela et Walter Sisulu sont arrŠt€s ‚ Rivonia et inculp€s de haute trahison et de complots envers l'•tat. En 1964, ils sont condamn€s ‚ la prison ‚ vie. L'ANC et Umkhonto we Sizwe, d€capit€s, sont alors totalement d€sorganis€s et installent leur quartier g€n€ral ‚ l'€tranger. En raison de sa politique d'Apartheid, l'Afrique du Sud est exclue des jeux olympiques d'€t€ de 1964 qui se d€roulent ‚ Tokyo au Japon. En 1965 Verwoerd refuse la pr€sence de joueurs et de spectateurs Maoris ‚ l€occasion de la tourn€e des All Blacks n€o-z€landais en Afrique du Sud, pr€vue en 1967, ce qui oblige la f€d€ration n€o-z€landaise de rugby ‚ XV ‚ la faire annuler. Aux €lections du 30 mars 1966, le parti national remporte 58 % des suffrages alors qu'‚ ses fronti•res, la • colonie • de Rhod€sie du Sud de Ian Smith a d€clar€ unilat€ralement son ind€pendance du Royaume-Uni pour maintenir le principe de la domination blanche sur son territoire. La fin du mandat de Verwoerd en tant que premier ministre d'Afrique du Sud fut €galement marqu€e par le d€but de la Guerre sud-africaine de la fronti•re qui dura 22 ans du 26„ao“t„1966 au 21„d€cembre„1988. Trois jours avant sa mort, Verwoerd avait eu des entretiens avec Joseph Leabua Jonathan, premier ministre du Lesotho, un €tat ind€pendant enclav€ sur le sur le territoire sud-africain, ‚ l'Union Buildings ‚ Pretoria. Le 6„septembre„1966, un d€s€quilibr€ Dimitri Tsafendas, un m€tis d'origine grecque et mozambicaine, assassine Verwoerd en plein c†ur du parlement[134] mettant ainsi fin ‚ la phase d'€laboration et d'application intensive et m€thodique de l'apartheid.

Le pragmatisme de John Vorster (1966-1978) Une semaine apr•s l'assassinat de Verwoerd, c'est le ministre de la justice, John Vorster, qui succ•de ‚ ce dernier au poste de pr€sident du parti national et ‚ celui de premier ministre apr•s l'avoir emport€ contre le ministre des transports, Ben Schoeman, pr€sident du parti national dans le Transvaal. Beaucoup plus d€tendu que son pr€d€cesseur, John Vorster se fait photographier en short court et accueille les journalistes de l'opposition dans son cabinet pour des r€unions d'informations r€guli•res[135]. Il reƒoit €galement des visiteurs €trangers en d€clarant • bienvenue dans l'•tat de police le plus heureux dans le monde •[135]. Il semble alors injecter un peu d'humanit€ et d'humour dans le lourd climat id€ologique de l'Afrique du Sud[135]. Cette nouvelle perspective dans le leadership de l'Afrique du Sud est alors qualifi€e par les Sud-Africains blancs de gentillesse raisonnable[135]. Ainsi alors qu'elle avait d€clar€ que Hendrik Verwoerd avait presque quelque chose de diabolique et d'effrayant, Helen Suzman, unique d€put€e du parti progressiste au parlement sud-africain de 1961 ‚ 1974, Histoire de l'Afrique du Sud 34

consid•re par contre que Vorster a de la chair et du sang[135]. Au racisme explicite de Johannes Strijdom et ‚ celui implicite d'Hendrik Verwoerd avait succ€d€ un homme qui fut le premier premier ministre nationaliste ‚ affirmer qu'il n'avait pas de races sup€rieures o‹ inf€rieures en Afrique du Sud[136]. C'est €galement sous le gouvernement Vorster que fut d€finitiement abandonn€ le concept du instaur€ sous Johannes Strijdom et maintenu sous Hendrik Verwoerd au profit de la lutte contre le communisme. En politique int€rieure John Vorster a assoupli certaines lois vexatoires du petty apartheid. Il autorise ainsi l'ouverture des bureaux de poste, des parcs, et de certains hˆtels et restaurants aux noirs[137]. En 1971, John Vorster refuse de faire modifier le drapeau sud-africain contrairement au projet de Verwoerd d'adopter un nouveau drapeau tricolore, d€barrass€ de l'Union Jack, et aux bandes verticales orange, blanche et bleue au centre duquel auraient figur€ un springbok et des prot€as. Sur le plan sportif, Vorster annonce en 1967 un rel‘chement des r•gles en qui concerne les rencontres sportives internationales : il annonce que les €quipes sportives internationales comprenant ‚ la fois des joueurs blancs et des joueurs de couleur sont d€sormais accept€es en Afrique du Sud, ‚ la condition qu'elles n'aient pas de vis€e politique[138]. La mŠme ann€e, son gouvernement abrogea la l€gislation d'Apartheid interdisant des €quipes sportives [135] multi-raciales pour permettre ‚ l'Afrique du Sud d€Štre admise aux Jeux olympiques de Mexico . Toutefois l'€quipe s€lectionn€e pour ces jeux olympiques ne peut y participer en raison des protestations de nombreux pays africains[139]. ‰ la mŠme €poque €clate l'affaire D'Oliveira du nom du joueur m€tis de cricket anglais d'origine sud-africaine annonc€ dans l'€quipe d'Angleterre de cricket venue en tourn€e en Afrique du Sud au cours de l'hiver 1968-1969. En d€pit des assouplissements ‚ l'apartheid dans le sport, le gouvernement de John Vorster d€cide que si Basil D'Oliveira est s€lectionn€ par le Marylebone Cricket Club dans l'€quipe d'Angleterre, il fera annuler la tourn€e. Au final, la tourn€e sera effectivement annul€e tout comme celle de l'€quipe d'Afrique du Sud de cricket en Angleterre en 1970 ‚ la suite de virulentes manifestations anti-apartheid[140]. Si Vorster refusa que d'Oliveira mette le pied en Afrique du Sud, il autorisa en revanche la pr€sence de joueurs et de spectateurs maoris lors de la tourn€e de l'€quipe de Nouvelle-Z€lande de rugby ‚ XV en Afrique du Sud en 1970. Cette d€cision provoqua un schisme au sein du parti national quand ses membres les plus extr€mistes men€s par Albert Hertzog (fils du g€n€ral boer et ancien premier ministre James Barry Hertzog), Jaap Marais, Louis Stofberg, et Willie Marais firent scission pour cr€er en 1969 le Parti national reconstitu€ (Herstigte Nasionale Party - HNP)[141]. Reprise en main par Jaap Marais en 1977, cette dissidence restera marginale (3 ‚ 7 % des voix blanches). Ce schisme renforƒa la popularit€ de Vorster au sein de la communaut€ blanche, y compris chez les progressistes anglophones (pourtant oppos€s ‚ la politique d'Apartheid). Apr•s avoir €t€ en tant que ministre de la justice intraitable au d€but des ann€es 1960 avec les nationalistes noirs anti-apartheid en concoctant les lois les plus r€pressives du r€gime, John Vorster se montrait ‚ pr€sence intraitable avec les h€ritiers spirituels de Verwoerd, n'h€sitant pas ‚ aller jusqu'‚ risquer le schisme politique afin de pr€server, selon sa vision, l'unit€ et la source du pouvoir afrikaner. Pendant les ann€es 1970, il a assum€ un contrˆle presque complet sur le mouvement nationaliste afrikaner[136],. Dans les ann€es 1970, le ministre des sports de Vorster, Piet Koornhof annonce la mise en place d'€quipes sportives zoulous, xhosas, indiennes, et m€tisses. En 1976, le gouvernement sud-africain consent ‚ ce que une des premi•res €quipes mixtes sud-africaines affronte la grande Argentine en match amical, ‚ cette occasion Jomo Sono, joueur des Orlando Pirates Football Club marque 4 buts et permet ‚ l'Afrique du Sud de s'imposer 5-0[142]. Histoire de l'Afrique du Sud 35

L'inflexion de la politique sud-africaine au Sud-Ouest Africain/Namibie sous John Vorster Contrairement ‚ son pr€d€cesseur qui avait fait interdire l'ANC en Afrique du Sud, suite au massacre de Sharpeville en 1960, John Vorster n'a jamais fait interdire la SWAPO, un mouvement anti-Apartheid luttant contre l'occupation sud-africaine du Sud-Ouest Africain/Namibie. En 1967, le gouvernement Vorster annonce qu'il accorde une autonomie limit€e ‚ l' une zone tribale du Sud-Ouest Africain[135], fief de la SWAPO. Les ann€es 1970 furent marqu€es par une forte €volution de la politique interne. Suite ‚ la gr•ve de milliers d'ouvriers Ovambos entre d€cembre 1971 et juin 1972, le gouvernement Vorster entreprend des r€formes et abroge la loi de 1920 dite ma…tre et serviteurs. et les contacts furent renou€s entre le l'ONU et le gouvernement sud-africain. Suite ‚ la d€signation de la SWAPO comme repr€sentant unique et authentique du peuple namibien par l'Assembl€e g€n€rale des Nations Unies, le 12„septembre„1973, et percevant les divisions au sein mŠme des mouvements d'opposition du Sud-Ouest Africain, John Vorster abandonne les objectifs du rapport Odendaal, un rapport de 1964, mis en place en 1968 et qui pr€voyait la constitution de dix bantoustans sur le territoire namibien, dont six ayant vocation ‚ devenir autonomes, repr€sentant ainsi plus des deux tiers de la population namibienne. Il d€cide dans le cadre de sa politique de d€tente avec les pays africains de s'engager dans la voie de l'autod€termination du territoire • y compris celle de l'ind€pendance. Il va ainsi faire de la Namibie un terrain de n€gociations politiques dont il r€utilisera les r€sultats pour la Rhod€sie dirig€e par Ian Smith. (des r€sultats qui servit de mod•le pour l'Afrique du Sud elle-mŠme dans les ann€es 1990). C'est €galement sous John Vorster qu'eurent lieu les derni•res €lections o‹ seuls les blancs de Namibie eurent le droit de voter pour €lire l'assembl€e l€gislative du Sud-Ouest Africain, qui eurent lieu le 24„avril„1974 et furent remport€es comme en 1950, 1953, 1955, 1961, 1965, et 1970 par le parti national du Sud-Ouest Africain. En novembre 1974, l'ensemble des autorit€s du territoire, y compris les autorit€s tribales et les repr€sentants des partis politiques noirs sont invit€s par l'assembl€e l€gislative du Sud-Ouest africain, domin€e par le Parti national du Sud-Ouest Africain ‚ d€terminer leurs avenir politique, toutefois l'invitation fut d€clin€e par la SWAPO et la SWANU. En juillet 1975, son ministre de l'administration et du d€veloppement bantou, Michiel Coenraad Botha mit fin ‚ un projet de d€localisation des tribus Ovahereros dans le Bantoustan du Hereroland dans l'est du pays. Ce faisant, Botha mettait fin ‚ la mise en †uvre des conclusions du rapport Odendaal et amenait , chef des Ovahereros ‚ rejoindre les pourparlers constitutionnels de la Conf€rence de la Turnhalle qui dureront de septembre 1975 ‚ octobre 1977. Le 1er septembre 1977, Vorster nomme comme administrateur du Sud-Ouest africain, Martinus Steyn, un juge ‚ la r€putation lib€rale, qui un mois apr•s sa nomination abroge les lois d'Apartheid sur les mariages mixtes, et sur l'immoralit€, et supprime les contrˆles int€rieurs sur tout le territoire, ‚ l'exception de la zone diamantif•re (o‹ elle est toujours en vigueur de nos jours) et de la fronti•re septentrionale. La conf€rence de la Turnhalle d€bouchera sur les premi•res €lections multiraciales namibiennes (boycott€es par la SWAPO, la SWANU et le parti national du Sud-ouest africain) qui ont lieu en d€cembre 1978 et qui sont remport€es par l'Alliance d€mocratique de la Turnhalle avec 82 % des voix.

La politique de d€tente avec les pays africains Plus pragmatique, plus €motionnel et surtout moins dogmatique que son pr€d€cesseur, John Vorster entreprit en politique €trang•re une politique de d€tente avec les pays africains. comme Madagascar[143], et noua des relations suivies avec de nombreux chefs d'€tat africains comme l'Ivoirien, F€lix HouphouŽt-Boigny[144] ou le Zambien, Kenneth Kaunda. Apr•s avoir reƒu avec tous les honneurs une d€l€gation commerciale malawite[135], il exempte les diplomates de ce pays de l'application des lois d'Apartheid[145]. Il invita Joseph Leabua Jonathan, le premier ministre du Lesotho ‚ d€jeuner dans un majestueux hˆtel du Mont Nelson dans la ville du Cap[135]. Dans le mŠme temps il Histoire de l'Afrique du Sud 36

apporte une aide militaire et polici•re au gouvernement blanc de Ian Smith en Rhod€sie. Sa politique d'ouverture ‚ l'Afrique suscita le plus grand int€rŠt mais sa volont€ de faire de l'Afrique du Sud une superpuissance r€gionale se heurta au contexte g€opolitique de l'€poque. Le vote par l'Assembl€e G€n€rale des Nations Unies de la r€solution 2145, le 17 octobre 1966 d€clarant que l'Afrique du Sud avait failli ‚ ses obligations r€sultant du mandat qui lui avait €t€ confi€ par la SDN pour occuper le Sud-Ouest Africain, la r€vocation du mandat sud-africain dans le Sud-Ouest Africain (future Namibie) par l'Assembl€e g€n€rale des Nations Unies en 1968, la d€claration de l'ill€galit€ de la pr€sence sud-africaine en Namibie par le Conseil de s€curit€ des Nations Unies en 1970, la confirmation de la r€vocation du mandat sud-africain dans le Sud-Ouest Africain par un avis consultatif de la Cour internationale de Justice le 21„juin„1971, et l'exclusion de l'ambassadeur d'Afrique du Sud aux Nations Unies, Pik Botha, par l'Assembl€e g€n€rale des Nations Unies en 1974 mirent ‚ mal cette politique de d€tente. Pourtant avec ses r€formes int€rieures concernant l'apartheid, sa m€diation dans le conflit en Rhod€sie et l'annonce d'une conf€rence constitutionnelle dans le Sud-Ouest-Africain John Vorster voulait d€montrer sa bonne foi et la volont€ de l'Afrique du Sud ‚ s'imposer comme une force de stabilisation.

La m€diation de John Vorster dans le conflit en Rhod€sie Pour Robert Jaster, chef de la CIA en Afrique, la Rhod€sie €tait le test majeur de cette politique de d€tente d'autant plus que les buts Vorster de ce dernier €taient diff€rents de ceux de Ian Smith, premier ministre de Rhod€sie et seul homme politique blanc de la r€gion dont la cˆte de popularit€ €tait sup€rieure ‚ celle du premier ministre sud-africain au sein de la communant€ blanche[146]. Au d€but du mois de janvier 1973, Ian Smith provoqua l'hostilit€ de son voisin portugais au Mozambique[147] et de son grand voisin sud-africain en prenant la d€cision de fermer sa fronti•re avec la Zambie o‹ les int€rŠts [148] €conomiques de l'Afrique du Sud sont consid€rables . L€ƒtat tampon de Rhod€sie du Sud devenait un fardeau pour son puissant voisin. L'€ditorial d€un journal sud-africain exprima cette mauvaise humeur en demandant ‚ [149] Monsieur Smith de • rechercher des solutions aux probl•mes existants • au lieu d€en cr€er de nouveaux . Ainsi, un pont a€rien fut mis en place entre la Zambie et l€Afrique du Sud pour le transport de mat€riel d€exploitations des mines[150]. La fronti•re fut finalement rouverte d•s le 5„f€vrier„1973 marquant un €chec diplomatique pour Smith l‘ch€ par ses alli€s. Un €pisode qui d€montrait par ailleurs la d€pendance de la Rhod€sie envers l€Afrique du Sud. Dans le cadre de sa politique de d€tente avec les pays africains, John Vorster d€cide d'intervenir aupr•s de Smith pour tenter de l€amener ‚ n€gocier la fin de la domination de la minorit€ blanche en Rhod€sie. Le 11„d€cembre„1974, sous la pression de Vorster, Smith annonce la lib€ration de tous les prisonniers politiques, assur€ selon lui de la fin des actes de terrorisme en Rhod€sie et de l'organisation prochaine d€une conf€rence constitutionnelle avec des chefs nationalistes noirs mod€r€s mais c'est un €chec. En 1975, avec le soutien des Britanniques et des Am€ricains John Vorster fit pression sur le gouvernement de Ian Smith pour que ce dernier accepte de n€gocier le principe d'un transfert du pouvoir ‚ la majorit€ noire en Rhod€sie, dans ce but il annonƒa le retrait progressif de plusieurs contingents de police sud-africaines, auxiliaires des forces de police locales au moment mŠme o‹ pour contrer la gu€rilla les forces de s€curit€ du gouvernement rhod€sien multipliaient les raids contre les bases d€entra…nement de la ZANU et de la ZAPU au Mozambique et en Zambie, Vorster fit retirer son appui militaire aux forces rhod€siennes et r€duisit €galement les liens commerciaux entre l'Afrique du Sud et la Rhod€sie. Pour Smith, le comportement de Vorster €tait une trahison digne de ce qu'il attendait de la Grande-Bretagne et non d'un aill€ mais il €tait oblig€ de c€der. ‰ plusieurs reprises, John Vorster tenta de persuader Ian Smith de se r€concilier avec les dirigeants nationalistes noirs rhod€siens, apr•s une vaine tentative en juin 1975, le Conseil National Africain Uni dirig€ par l'€vŠque m€thodiste Abel Muzorewa d€clara que Vorster aboyait sur Smith alors qu'il devait Štre mordant[151]. En concordance avec Kenneth Kaunda, le pr€sident de la Zambie, (avec lequel il d€jeuna ‚ l'hˆtel intercontinental de Musi-o-tunya en pr€sence de deux leaders nationalistes noirs rhod€siens, Abel Muzorewa et Joshua Nkomo et du Histoire de l'Afrique du Sud 37

secr€taire sud-africain pour les affaires €trang•res Brand Fourie) lors de sa visite surprise en Zambie[152]. John Vorster fit organiser dans un wagon sud-africain situ€ au-dessus des Chutes Victoria ‚ la fronti•re entre la Zambie et la Rhod€sie, la premi•re rencontre officelle entre Smith et les principaux chefs rebelles de Rhod€sie le 25„ao“t„1975. Ian Smith insista pour que la rencontre ait lieu en Rhod€sie alors que le Conseil National Africain Uni voulut qu'elle est lieu ailleurs car au moins deux de ses repr€sentants le r€v€rend Ndabaningi Sithol€ et James Chikerema €taient soumis ‚ une arrestation bas€e sur des accusations de subversion en cas de retour en Rhod€sie[153]. Au bout de 9 heures d'entretien cette conf€rence entre Smith, Abel Muzorewa, Joshua Nkomo, le r€v€rend Ndabaningi Sithol€, et Robert Mugabe se solda par un €chec. En 1976, inquiet de l'€volution politique du Mozambique et de l'Angola, deux anciennes colonies portugaises r€cemment ind€pendantes et dirig€es par des gouvernements marxistes favorables aux mouvements de gu€rilla, Vorster entreprit de calmer la situation en Rhod€sie quitte ‚ laisser un gouvernement noir mod€r€ s'y installer. Il avait l'appui des Britanniques mais surtout celui des Am€ricains. En effet Henry Kissinger, le secr€taire d€•tat am€ricain, partisan de la d€tente avec les r€gimes • blancs • d€Afrique et de l'adoucissement des relations avec l€Afrique du Sud, avait entreprit de mettre en place une • diplomatie globale • ‚ l€avantage du gouvernement de Pretoria. En €change de pressions de Vorster sur Ian Smith, le gouvernement am€ricain s€abstiendrait de pressions directes sur les questions concernant l€avenir du Sud-Ouest africain et sur la p€rennit€ de l€Apartheid. Le 18„septembre„1976 au cours d'un match de rugby ‚ l'Ellis Park Stadium de Johannesburg entre l'Afrique du Sud et la Nouvelle-Z€lande, John Vorster r€ussit ‚ convaincre Ian Smith d'assouplir sa position et d'accepter de rencontrer le secr€taire d€•tat am€ricain Henry Kissinger, le lendemain matin apr•s 4 heures de discussions, Ian Smith accepte [154] le principe de l'accession de la majorit€ noire au pouvoir . Mais les obstacles s€amoncelent vite, relatifs notamment au processus de transition (organisation du cessez-le-feu, le d€sarmement des forces arm€es, la surveillance des €lections, la coordination interne entre les mouvements de gu€rilla, etc). En mai„1977, la rencontre entre John Vorster et le vice-pr€sident am€ricain Walter Mondale au palais Hofburg de Vienne en Autriche[155]. aboutit ‚ une impasse. La solution interne rhod€sienne bas€e sur un gouvernement multiracial vis€ par les accords de Salisbury du 3„mars„1978, sign€s entre Smith et trois leaders africains mod€r€s, Abel Muzorewa, le r€v€rend Ndabaningi Sithol€ et le chef Jeremiah Chirau, ne recevra pas ainsi l'aval de la nouvelle administration am€ricaine. Deux ans plus tard, suite aux accords de Lancaster House, un nouveau processus sous patronage britannique aboutit ‚ l'ind€pendance du Zimbabwe (ex-Rhod€sie) qui sera gouvern€ par Robert Mugabe, le chef marxiste de la ZANU.

L'invasion de l'Angola par les troupes sud-africaines (aoƒt-d€cembre 1975) En 1975, soutenu par le gouvernement am€ricain de Gerald Ford, John Vorster avec le soutien de Hendrik van der Bergh, chef des services de renseignements sud-africains envisagea une implication minimum et circonstanci€e des forces arm€es sud-africaines pour installer un gouvernement pro-occidental en Angola, une ancienne colonie portugaise, alors gouvern€e par les marxistes du Mouvement populaire de lib€ration de l'Angola. Mais Pieter Willem Botha et son chef des arm€es, Magnus Malan, convaincus de l'existence d'un plan global sovi€tique dont le but est la prise de pouvoir en Afrique du Sud, se firent alors les avocats d'un plan plus radical, une invasion du pays par les troupes sud-africaines pour chasser le MPLA de Luanda. Finalement c'est la premi•re option qui est approuv€e et en ao“t 1975, les troupes sud-africaines envahirent le sud de l'Angola et pouss•rent jusqu'‚ Luanda. En d€cembre, le congr•s am€ricain fit retirer son aide financi•re aux mouvements et aux troupes hostiles au MPLA alors que l'arm€e sud-africaine €tait aux portes de la capitale angolaise. Furieux et humili€s, les sud-africains apparurent alors comme les seuls coupables de l'invasion et furent oblig€s de se retirer du pays. Ils apporteront dor€navant une aide logistique au mouvement rebelle de l'UNITA de Jonas Savimbi afin notamment de prot€ger la fronti•re nord de leur colonie du Sud-Ouest africain contre les infiltrations de l'organisation ind€pendantiste SWAPO. Histoire de l'Afrique du Sud 38

La r€pression des €meutes de Soweto (1976-1977)

En 1976, l'imposition par le vice-ministre de l€administration et de l'€ducation bantoue Andries Treurnicht, membre de l'aile dure du parti national de l'enseignement obligatoire en afrikaans pour les €coliers noirs provoque un soul•vement de ces derniers dans les Townships. Une marche de protestation est organis€e dans le district noir de Soweto pr•s de Johannesburg le 16„juin„1976. Environ 20 000 €tudiants se pr€sentent et, malgr€ des appels au calme des organisateurs, affrontent les forces de l'ordre[156]. La r€pression des forces de s€curit€ sud-africaine et de la police de Jimmy Kruger est tr•s f€roce et fera pr•s de 1500 victimes[157]. La plupart des autres pays, ‚ l'exception du Royaume-Uni et des •tats-Unis qui craignaient le basculement du pays dans le camp de l'Union sovi€tique, condamnent la r€pression et imposent une limitation du commerce ou mŠme des sanctions. Les images et les t€moignages sur le massacre de Soweto feront le tour du monde alors que

l'Umkhoto We Sizwe reƒoit l'apport de nouvelles recrues en provenance des Nelson Mandela, condamn€ le townships. 12„juin„1964 ‚ la prison ‚ vie pour des actions arm€es, passe 18 ans au ‰ partir de 1977, l'organisation est de nouveau capable de commettre des p€nitencier de Robben Island avant d'Štre attentats plus ou moins cibl€s, voire parfois meurtriers sur le sol sud-africain, transf€r€ en 1982 ‚ la prison de visant en priorit€ les postes de police des townships et les noirs accus€s de Pollsmoor puis ‚ celle de Victor Verster dans la p€ninsule du Cap. •rig€ en icˆne collaborer avec le r€gime blanc. En 1977, un des chefs tr•s populaire de la • embl€matique de l'opposition Conscience noire •, Steve , est enlev€ et assassin€ par les forces de internationale ‚ l'apartheid, il sera lib€r€ s€curit€[157]. C'est le journaliste et €diteur Donald Woods qui alertera en f€vrier 1990. l'opinion publique mondiale sur les conditions de la disparition de Biko[158]. Un embargo sur les ventes d'armes ‚ la RSA est alors vot€ au conseil de s€curit€ des Nations unies[159] alors que le pays est engag€ militairement en Angola contre le gouvernement marxiste en place en soutenant directement ou indirectement le mouvement rebelle de l'UNITA. Cet €chec diplomatique pour Vorster s'accompagne d'un scandale financier impliquant son ministre de l'Int€rieur et de l'information Connie Mulder[160]. Pourtant lors des €lections du 30 novembre 1977, le parti obtient le meilleur score de son histoire (64,8 % des suffrages) laissant en miettes l'opposition parlementaire, d€sormais principalement repr€sent€e par le parti progressiste f€d€ral (16 %)[161]. John Vorster ne tarde pas cependant ‚ Štre rattrap€ par le scandale de l'information et doit c€der sous la pression son fauteuil de Premier ministre[137]. En compensation, il obtient d'Štre €lu pr€sident de la r€publique[162], fonction symbolique de laquelle il est contraint de d€missionner, officiellement pour raisons de sant€, un an plus tard.

Les doutes du pouvoir afrikaner (1978-1989)

Suite ‚ la d€mission de John Vorster des €lections internes au sein du parti national ont lieu pour d€signer son successeur au poste de pr€sident du parti et ‚ celui de premier ministre d'Afrique du Sud. Trois candidats sont en lice, Pik Botha, ministre des Affaires €trang•res, repr€sentant de l'aile lib€rale du parti tr•s populaire chez les blancs sud-africains et consid€r€ comme le favori de John Vorster[163], et deux conservateurs Pieter Botha, ministre de la d€fense, et pr€sident du parti national dans la province du Cap et Connie Mulder, pr€sident du parti national dans le Transvaal et Ministre des relations plurales et du d€veloppement. Au premier tour du scrutin, Pik Botha est €limin€. Au deuxi•me tour du scrutin c'est Pieter Botha, homme du s€rail nationaliste mais r€put€ pragmatique et r€formiste[164] qui l'emporte contre Connie Mulder par 78 voix contre 72.

Le gouvernement dirig€ par Pieter Botha forme alors un subtil €quilibre entre conservateurs (les crisp€s ou verkramptes en afrikaans) et les lib€raux (€clair€s ou verligtes en afrikaans). Si Botha confie le minist•re de la D€fense ‚ un proche, le g€n€ral Magnus Malan, il maintient au minist•re des affaires €trang•res Pik Botha et nomme Histoire de l'Afrique du Sud 39

au minist•re de l'€nergie, Frederik de Klerk, un conservateur du Transvaal, fils de l'ancien ministre Jan de Klerk. Si Botha fait figure ‚ l€origine de partisan intransigeant de l'apartheid, ses fonctions ‚ la tŠte de l'•tat l'am•nent ‚ trancher en faveur du camp des • verligtes •. Ses discours tels que "Adapt or die[165]" annoncent des changements dans la politique raciale du gouvernement. En 1979, son ministre de l'emploi Fanie Botha (partenaire de classe et ami proche de John Vorster) proc•de ‚ l'abandon de la loi d'apartheid r€servant les emplois dans les mines aux blancs et autorise la formation de syndicats noirs dans le domaine minier. Le 8„mai„1980, Botha cr€e une commission parlementaire dirig€e par son ministre de la justice Alwyn Schlebusch afin d'examiner les r€formes propos€es par la commission Theron mise en place par John Vorster trois ans plus tˆt. Dans ses rapports, la commission Theron stipule que le syst•me parlementaire de Westminster est obsol•te, inadapt€ pour une soci€t€ multiculturelle et plurielle comme la soci€t€ sud-africaine, qu'il renforƒait les conflits politiques et la domination culturelle d'un groupe sur les autres, formant ainsi un obstacle ‚ la bonne gouvernance du pays. La commission en appela au changement de syst•me mais ne remit pas en question le principe des lois d'apartheid[166]. Soutenu par les €l€ments de l'aile lib€rale du Parti national, Botha et son ministre de la r€forme constitutionnelle, Chris Heunis, entreprennent alors une vaste r€forme visant ‚ pr€sidentialiser le r€gime et surtout octroyer un droit de vote et une repr€sentation s€par€e pour les m€tis et les Indiens en instaurant un parlement tricam€ral. Mais rien n€est pr€vu pour les Noirs, pourtant majoritaires. Bien que cette r€forme soit limit€e et soit qualifi€e de bancale par les lib€raux, que le principe de la domination blanche ne soit pas remis en question, les conservateurs se crispent[167]. Aux €lections de juin 1981, le HNP obtient 13 % des voix r€v€lant la m€fiance des ruraux afrikaners vis-‚-vis du gouvernement PW Botha alors que le Parti national avec 53 % des voix perd corr€lativement 11 points par rapport aux €lections de 1977. ‰ l'annonce des propositions sur les nouvelles institutions, les conservateurs du NP men€s par Andries Treurnicht, tentent de censurer le gouvernement. Botha impose cependant sa r€forme ‚ la majorit€ des parlementaires du NP provoquant une cassure id€ologique entre Afrikaners du Transvaal et de l'Orange avec ceux du Cap et du Natal. Au Transvaal, Pieter Botha se repose sur Fr€d€rik De Klerk et Pik Botha pour €vincer Treurnicht, le pr€sident du NP transvaalien en ralliant la majorit€ des €lus du Transvaal. Andries Treurnicht et un autre ministre du gouvernement, Ferdinand Hartzenberg, ne tardent pas ‚ tirer les cons€quences de leur €chec et ‚ quitter le parti national avec une dizaine de parlementaires NP pour fonder, le 20„mars„1982, le Parti conservateur (Conservative Party - CP)[168],[169]. Lors de son congr•s fondateur, celui-ci reƒoit le soutien d'anciens hauts dignitaires du parti national en rupture de ban comme Jimmy Kruger (ancien ministre de la justice et ancien pr€sident du s€nat sud-africain aboli en 1981), Connie Mulder, chef du Parti national-conservateur, de John Vorster[170], ou Betsie Verwoerd (la veuve d'Hendrik Verwoerd). Le CP €choue cependant ‚ rallier le HNP, rest€ fid•le ‚ son h€ritage verwoerdien, hostile ‚ l'int€gration des anglophones et au d€membrement mŠme de l'Afrique du Sud pour y cr€er un r€duit blanc (le ). En 1983, les mouvements oppos€s ‚ l'apartheid s'allient au sein de l'United Democratic Front (UDF) pour coordonner la r€sistance au r€gime[171]. L'UDF devint vite le repr€sentant dans le pays de l'ANC. Dans la mŠme ann€e, apr•s le succ•s d'op€rations symboliques comme l'attentat contre la centrale nucl€aire de Koeberg[172], Umkhoto we sizwe commet l'attentat ‚ la bombe le plus meurtrier de son histoire ‚ Pretoria le 20„mai„1983 (19 personnes tu€s, 217 bless€s)[173],[174]. En novembre 1983, Pieter Botha fait adopter sa r€forme par r€f€rendum. Avec 76 % de participation, les Blancs approuvent ‚ 65 % la nouvelle constitution instituant un syst•me pr€sidentiel et parlementaire tricam€ral. Le poste de Premier ministre est supprim€ et Botha prend la fonction de pr€sident de la r€publique (State President). Il s'agit moins pour les blancs d'accorder le droit de vote aux minorit€s de couleurs que de maintenir l€exclusion des Noirs de toute repr€sentation parlementaire[175]. Histoire de l'Afrique du Sud 40

En 1984, les €meutes raciales se multiplient dans le pays alors que la situation internationale de l'Afrique du Sud se d€t€riore. Le pays est soumis ‚ un embargo €conomique et financier de plus en plus contraignant sous la pression de divers groupes de pressions internationaux anti-apartheid qui exigent la fin de la discrimination et des €lections multiraciales. L'arm€e sud-africaine est alors envoy€e dans les townships alors que s'organise une campagne de boycott des

paiements des loyers et services et que des conseillers municipaux Manifestation internationale de la protestation noirs sont assassin€s pour trahison envers leur communaut€. Ses alli€s contre l'apartheid sur un bus de Londres en 1989 naturels comme les •tats-Unis se d€solidarisent sous la pression de l'opinion publique et des mouvements noirs am€ricains. En Afrique du Sud, les pr€sidents des puissants conglom€rats miniers, craignant pour leurs int€rŠts financiers, demandent au gouvernement d'adopter une politique plus lib€rale et d€engager des pourparlers avec les organisations noires.

En 1985, la police tue 21 personnes lors d'une manifestation comm€morative du massacre de Sharpeville. L'ANC appelle ‚ rendre les townships ingouvernables. Durant l'ann€e, 35 000 soldats sont d€ploy€s pour r€tablir l'ordre dans les townships et plus de 1 000 personnes sont tu€es. De leurs cˆt€s, les principaux syndicats noirs s'unissent dans la COSATU tandis qu'Umkhoto we sizwe lance une campagne de terreur dans les zones rurales du Transvaal contre les fermiers blancs. En d€cembre 1985, une mine anti-personnelle d€pos€e par l'aile militaire de l'ANC tue la famille d'un touriste afrikaner dans le nord du pays puis le 23 d€cembre, un jeune activiste fait exploser une bombe dans un centre commercial d'Amanzimtoti (5 morts, 40 bless€s)[176]. En 1985, Botha met fin ‚ l'interdiction des mariages mixtes et des rapports entre personnes de couleurs diff€rentes.

En 1986, Botha proclame l'€tat d'urgence dans les townships[177]. Les camps de squatters pr•s du Cap sont d€truits en masse puis en signe d'ouverture, Botha abolit certaines lois embl€matiques de l'apartheid comme la loi sur le • passeport int€rieur[178] et reconnait l'obsolescence du syst•me ainsi que la p€rennit€ de la pr€sence des Noirs dans les fronti•res de la RSA blanche[179]. Panneau whites only sur la Plage de Durban en 1989 L'abolition des mesures vexatoires du • petty apartheid • comme les bancs ou les bus r€serv€s aux Blancs provoque de vives r€actions dans les milieux conservateurs[180]. Aux €lections du 6 mai 1987, avec 26 % des suffrages, le parti conservateur gagne le statut d'opposition officielle au d€triment des progressistes en fort recul[181]. Aux municipales de 1988, le CP s'empare de 60 des 110 municipalit€s du Transvaal et d'une municipalit€ sur quatre dans l'•tat Libre d'Orange. Le NP conserve de justesse Pretoria. Botha se retrouve alors gŠn€ sur sa droite et doit ralentir sur les r€formes. Il veut €viter une fracture irr€m€diable entre Afrikaners.

En 1988, la COSATU est interdite ainsi que 18 autres organisations politiques Alors qu'elle est engag€e dans la lutte contre les forces cubaines depuis l'ind€pendance de l'Angola en 1975, un retrait r€ciproque est n€goci€ sous l'€gide des Nations-Unis au cours de l'ann€e 1988. Les forces cubaines acceptent de se retirer d'Angola. En contrepartie le gouvernement Sud-Africain accepte de retirer son soutien militaire et financier au mouvement rebelle UNITA et d'engager le processus politique devant aboutir rapidement ‚ l'ind€pendance de la Namibie (21 mars 1990) qu'elle consid€rait jusque l‚ comme sa cinqui•me province. Histoire de l'Afrique du Sud 41

La transition vers la fin de l'apartheid (1989-1992)

En janvier 1989, victime d'une congestion c€r€brale, le pr€sident Pieter Botha se retire pendant un mois. ‰ son retour, il renonce ‚ la pr€sidence du Parti National (NP) mais d€clare vouloir se maintenir jusqu'aux €lections g€n€rales de 1990[182]. ‰ la tŠte du NP lui succ•de le pr€sident du parti dans le Transvaal, Frederik de Klerk, soutenu par l'aile droite du parti. Durant l'€t€ 1989, Botha est contraint de d€missionner par les membres de son cabinet qui voulaient placer De Klerk le plus rapidement possible ‚ la pr€sidence pour sortir d'une situation bloqu€e et impulser un nouveau souffle au pays. D•s sa nomination ‚ la pr€sidence de la r€publique, De Klerk s'entoure d'une €quipe favorable ‚ des r€formes fondamentales. S'il maintenait quelques piliers de l'apartheid comme Magnus Malan ‚ la d€fense et Adriaan Vlok ‚ la s€curit€ int€rieure, c'€tait pour donner des gages ‚ l'€lectorat conservateur. Il maintenait l'inamovible Pik Botha aux affaires €trang•res pour rassurer les lib€raux ainsi que le pragmatique Le pr€sident Frederik de Klerk Kobie Coetsee ‚ la justice et aux finances. La nouveaut€ consiste surtout en la mont€e en puissance au sein du gouvernement et du parti de nationalistes r€formistes comme Leon Wessels, Dawie de Villiers ou Roelf Meyer. Bien que catalogu€ comme conservateur, De Klerk voulait changer l'image du parti national et du pays. Proche des milieux €conomiques, il savait que les sanctions internationales €taient de moins en moins supportables pour le pays. Il avait pris conscience que le poids d€mographique des Noirs €tait trop important et que les Blancs €taient devenus trop minoritaires (18 %) pour pouvoir le diriger efficacement. Il avait compris enfin que l'apartheid avait atteint ses limites et avait €chou€ ‚ empŠcher les Noirs de devenir partout majoritaires en RSA blanche ‚ l'exception du Cap-Occidental o‹ les m€tis demeuraient les plus nombreux et dans quelques zones urbaines comme Pretoria o‹ les Afrikaners dominaient encore significativement. Dans le programme €lectoral qu'il propose, il envisage d'instaurer dans les 5 ans une nouvelle constitution fond€e sur la participation pleine et enti•re de tous les sud-africains et dans le respect des aspirations des groupes, notion remplaƒant dor€navant celle de race et d€finie comme un ensemble libre d'individus partageant les mŠmes valeurs[183].

De Klerk convoque des €lections g€n€rales anticip€es en septembre 1989. Celles-ci sont mauvaises pour le NP avec la perte d€une trentaine de si•ges au profit du Parti Conservateur - CP (39 si•ges pour 33 % des voix) et du nouveau parti d€mocratique (Democratic Party - DP), issu d'une fusion entre les petits partis progressistes et lib€raux (avec 33 si•ges et 21 % des voix)[183]. Le NP gardet n€anmoins une petite majorit€ mais il n'est plus le premier parti des €lecteurs afrikaners qui lui ont pr€f€r€ le CP pour 45 % d'entre eux (et seulement 7,5 % des voix anglophones). Le nouveau pr€sident reste prudent, annonƒant comme priorit€, durant son discours d'investiture, la r€daction d'une nouvelle constitution permettant la cohabitation pacifique de toutes les populations d'Afrique du Sud. Il prend n€anmoins des mesures concr•tes d•s l'automne 1989 en autorisant les manifestations multiraciales, dont celles de l'ANC, ‚ Johannesburg, Soweto et au Cap, en prononƒant l'€largissement de quelques figures de l'opposition anti-apartheid comme Walter Sisulu et en autorisant la cr€ation de 4 zones r€sidentielles multiraciales dans les provinces du Cap, du Natal et du Transvaal[184]. En f€vrier 1990, il provoque la fureur des ultras et la stupeur du monde entier en prononƒant la lev€e de l'interdiction de l'ANC, du PAC et du parti communiste, la lev€e de la censure, la suspension de la peine capitale et la lib€ration prochaine des derniers prisonniers politiques dont Nelson Mandela, figure embl€matique de la lutte anti-apartheid[185]. Histoire de l'Afrique du Sud 42

La riposte de l'ultra-droite ne se fait pas attendre ; des d€fil€s de milices et autres organisations paramilitaires ont lieu dans la plupart des villes afrikaners. Eug•ne Terre'Blanche, le chef du groupement paramilitaire • Mouvement de r€sistance afrikaner • (AWB), organisation reconnaissable ‚ son sigle formant une svastika ‚ 3 branches, devient aux yeux de l'opinion mondiale le symbole de l'oppression raciste sud-africaine et de la r€sistance au changement. Cette image tr•s n€gative sert cependant les partisans des r€formes.

La lib€ration de Nelson Mandela en f€vrier 1990 et les pourparlers entre le gouvernement et les ex-partis interdits d€cha…nent les passions au sein de la communaut€ blanche. Contre ceux qui crient ‚ la trahison et au suicide politique d€un peuple, les partisans des r€formes affirment leur croyance en une transition pacifique des pouvoirs ‚ la majorit€ noire, transfert jug€ in€luctable et seul moyen pour permettre l€obtention de garantie pour les minorit€s. Eug•ne Terre'Blanche, le chef du mouvement paramilitaire AWB, en 1990 ‚ Pretoria Le 21„mars„1990, apr•s des n€gociations sous l€€gide des Nations Unis et une p€riode de transition de pr•s d'un an, l'Afrique du Sud abandonne sa tutelle sur la Namibie qui acc•de alors ‚ l'ind€pendance. En septembre, le parti national ouvre ses rangs aux non blancs, obtenant un certain succ•s aupr•s des m€tis du Cap alors que toutes les lois raciales relatives ‚ la vie quotidienne des individus dans le cadre du Separate Amenities Act sont abrog€es au mois d'octobre 1990[186]. De mars ‚ juin 1991, De Klerk fait abolir par le parlement toutes les derni•res lois d'apartheid encore en vigueur concernant l'habitat et la classification raciale[187]. L'€tat d'urgence est lev€ ‚ l'exception du Natal o‹ des violences meurtri•res entre ANC et partis noirs conservateurs ensanglantent la r€gion. Alors que les n€gociations continuent, les €lections partielles dans les r€gions afrikaners constituent de multiples revers pour le NP au profit du CP. De Klerk d€cide durant l€ann€e 1991 de faire de l'€lection locale de Potchefstroom, fief NP du Transvaal, un enjeu national sur l'approbation des Blancs ‚ ses r€formes. Cette €lection, qui a lieu au d€but de l'ann€e 1992, est un cuisant revers €lectoral pour le NP avec la victoire du CP qui profite alors [188] de l€aubaine pour r€clamer des €lections anticip€es . De Klerk est affaibli par cette €lection qui survient ‚ la suite d'autres revers €lectoraux au profit des conservateurs. Les sondages sont mauvais pour le parti nationaliste. Tous indiquent sinon une d€faite face au CP, en tout cas la perte de la majorit€ absolue si des €lections anticip€es ont lieu. Une seule issue parait apporter des chances de succ•s, c'est l'organisation d'un r€f€rendum sur le bien fond€ des [189] r€formes qui permettrait aux €lectorats du NP et du DP de s€additionner dans un mŠme vote face au CP . La campagne est tr•s dure entre les partisans et les adversaires des r€formes. Le but en est la validation ou non par l'€lectorat blanc de l'abolition de l'apartheid, la continuation des n€gociations en vue du transfert de pouvoir ‚ la majorit€ noire avec en contrepartie l€obtention des garanties quant aux libert€s fondamentales. Durant la campagne, De Klerk reƒoit l'appui critique des lib€raux lesquels d€nonƒaient l€exclusivit€ des n€gociations NP-ANC et la mise ‚ l€€cart des autres formations politiques. De son cˆt€, les adversaires aux r€formes r€unissent dans un mŠme camp l€extrŠme droite, le CP et plusieurs conservateurs du NP en dissidence de leur parti, notamment Pieter Botha, l'ancien pr€sident. Utilisant adroitement la r€pulsion que provoque l€extr€misme de l€AWB d€Eug•ne Terreblanche dans l'€lectorat blanc mod€r€, ass€nant un message efficace par sa dichotomie (Moi ou le chaos) et b€n€ficiant d'un grand avantage financier et m€diatique sur ses adversaires conservateurs, le NP a ‚ c†ur de mobiliser l'€lectorat sur le p€ril immense et irr€versible manifest€ par la g€n€ralisation de la violence et la faillite €conomique qu'enclencherait un vote n€gatif[190]. Le r€f€rendum eu lieu le 17„mars„1992. Avec un taux de participation sup€rieur ‚ 80 %, les Blancs votent ‚ 68,7 % pour le • oui • aux r€formes. Le CP n'avait pu mobiliser davantage de son €lectorat et subit alors une cruciale d€faite. Histoire de l'Afrique du Sud 43

Le r€f€rendum oblige les Blancs ‚ d€cider concr•tement de leur avenir et ‚ faire un choix clair et d€finitif sur la politique de r€formes constitutionnelles du gouvernement. La d€faite des partisans de l€apartheid est sans appel. La plupart des r€gions fiefs du CP votent oui aux r€formes (51 % ‚ Kroonstad et 58 % ‚ Bloemfontein dans l'•tat Libre d'Orange ; 54 % ‚ Kimberley dans le Cap-nord ; 52 % ‚ Germiston et mŠme 54 % ‚ Pretoria dans le Transvaal). Seule la r€gion de Pietersburg dans le Northern Transvaal manifeste ‚ 57 % son hostilit€ aux r€formes[191]. Dans les r€gions anglophones, c'est un raz de mar€e en faveur du oui (78 % ‚ Johannesburg, au Cap, ‚ Port Elizabeth), les records en sa faveur ayant lieu au Natal (78 % ‚ Pietermaritzburg ; 84 % ‚ Durban). C'est la cons€cration pour De Klerk qui d€clare qu'en ce jour les Sud-Africains avaient d€cid€ par eux-mŠmes de refermer d€finitivement le livre de l'apartheid. Sans condamner le r€gime pass€, il rappelle que le syst•me n€ de bonnes intentions avait d€rap€ sur la r€alit€ des faits. Il s€av€rait bien que les Blancs ne renonƒaient pas au syst•me parce qu'il €tait moralement condamnable, mais parce qu€avec pragmatisme, la communaut€ afrikaner prenait acte du fait que l'apartheid €tait un €chec n'ayant pu lui assurer ni la s€curit€ €conomique ni la s€curit€ physique[192],[193]. Une issue n€goci€e €tait alors d'autant plus vitale, pour la • tribu blanche •.

La fin de la domination blanche (1992-1994) Si le r€f€rendum de mars 1992 donne un mandat sans ambig”it€ ‚ Frederik de Klerk, les travaux de la CODESA qui rassemblent depuis 1990 18 partis et le gouvernement sud-africain autour de n€gociations constitutionnelles pour l'€tablissement d'une nouvelle Afrique du Sud se retrouvent dans une impasse ‚ cause des exigences des dirigeants zoulous de l'. Apr•s le massacre de Boipatong au cours duquel des militants zoulous abattent une soixantaine de r€sidents d'un township favorables ‚ l'ANC, avec la complicit€ passive de la police, les travaux de la CODESA sont ajourn€s[194]. Du cˆt€ des nationalistes, des scandales €claboussent le gouvernement De Klerk. Magnus Malan abandonne son poste de ministre de la d€fense pour celui des eaux et forŠts ‚ la suite de plusieurs mises en cause dans la fourniture d'armes au parti zoulou Inkhata pour contrer les militants de l'ANC. Le ministre de la loi et de l'ordre, Adriaan Vlok, est lui aussi impliqu€ dans ce scandale et c•de €galement son poste pour un autre moins sensible[195]. La mise ‚ l'€cart de ces deux piliers conservateurs du gouvernement compromis dans les exactions des forces de s€curit€ oblige De Klerk ‚ acc€l€rer les n€gociations en vue de l'€lection d'une assembl€e constituante en 1994. Un forum multipartite, compos€ de 26 partis dont le Parti Conservateur (CP) ‚ titre d'observateur, succ•de ‚ la CODESA. Ces n€gociations qui se tiennent ‚ Kempton Park pr•s de Johannesburg doivent aboutir ‚ la proposition d'une constitution provisoire[194]. Ne voulant pas brader les int€rŠts de la minorit€ blanche, De Klerk recherche des garanties pour les droits des minorit€s, pour le maintien et le respect de certaines valeurs fondamentales : respect du droit de propri€t€ afin de pr€venir toute redistribution de terres abusive, garantie des int€rŠts culturels, €conomiques et sociaux. Il s'agit pour les Blancs de transf€rer le pouvoir politique ‚ la majorit€ noire mais de conserver le pouvoir €conomique pour plusieurs ann€es encore et €viter le sort des ex-colonies d'Afrique. Lors des n€gociations de Kempton Park, des garanties sont €galement confirm€es concernant la r€daction de la future constitution par la future assembl€e constituante. Toutes les n€gociations entreprises depuis 1990 se d€roulent dans le cadre d'un • s€minaire g€ant permanent • sans aucune aide ou interf€rence ext€rieure comme ce fut le cas pour la Rhod€sie du Sud (accords de Lancaster House) ou pour des pays plus €loign€s comme la Bosnie-Herz€govine ou pour le conflit isra€lo-palestinien[196]. Parall•lement, les sanctions internationales impos€es bilat€ralement ou par l'ONU sont progressivement lev€es. En aout 1992, l'Afrique du Sud, exclue depuis 1964, est r€int€gr€e aux jeux olympiques de Barcelone auxquels elle participe sous un drapeau olympique, l'ANC refusant que des sportifs noirs soient repr€sent€s sous les couleurs de l'apartheid. Pour la premi•re fois depuis longtemps, une €quipe de rugby €trang•re vint en RSA durant l'€t€ 1992 sans opposition mais sous conditions impos€es par l'ANC concernant le comportement des officiels sud-africains. Mais lors du premier test-match contre la Nouvelle-Z€lande ‚ l'Ellis Park de Johannesburg, en faisant jouer l'hymne national • Die Stem • repris en c†ur par un public agitant abondamment les couleurs bleues, blanches et orange, Histoire de l'Afrique du Sud 44

l'ANC menaƒa d'en appeler ‚ nouveau aux sanctions internationales[197]. En mars 1993, alors que les n€gociations continuent, un des dirigeants les plus populaires du parti communiste, Chris Hani, est assassin€. L'enquŠte trouve rapidement les instigateurs de l'attentat parmi les milieux d'extrŠme-droite. Le commanditaire de l'assassinat €tait Clive Derby-Lewis, un des chefs anglophones du CP[198]. L'arrestation de ce dernier devient le symbole de la fin de l€impunit€ pour les tenants de la s€gr€gation. En avril 1993, un nouveau coup dur frappe le CP : Andries Treurnicht meurt ‚ la suite de probl•mes cardio-vasculaire. Un nouveau chef, Ferdinand Hartzenberg, lui succ•de mais ne peut empŠcher le d€clin du parti. Le 18„novembre„1993, l'ANC et le NP approuvent une nouvelle constitution int€rimaire, multiraciale et d€mocratique, des €lections pour tous les adultes en avril 1994 et le statut de langue officielle pour neuf langues locales soit un total de onze[199]. Une grande partie de cette constitution int€rimaire est d'ailleurs consacr€e ‚ rassurer la minorit€ blanche de toute politique revancharde et qui se traduit notamment par un grand compromis sur la formation d'un gouvernement ouvert aux partis minoritaires[200]. Du cˆt€ des radicaux de droite, un front du refus se constitue, regroupant le CP et divers mouvements afrikaners avec les partis et dirigeants conservateurs noirs. Ce regroupement au sein d'une • Alliance pour la libert€ • marque l'arriv€e sur la sc•ne politique du G€n€ral Constand Viljoen, un Afrikaner tr•s respect€ jusque dans les rangs de l'ANC. Il regroupe derri•re lui la totalit€ des partis nationalistes, conservateurs ou d'extrŠme-droite. Mais l'Alliance pour la libert€ se brise rapidement, le seul point commun entre ses membres €tant le refus des €lections. Tr•s vite, certains dirigeants noirs quittent l'alliance, contraints de rejoindre le processus €lectoral. C'est le cas des chefs du [201] ou du apr•s l€€chec par ce dernier d€une tentative de s€cession . Quand Viljoen obtient la garantie de l'ANC que le prochain gouvernement nommerait une commission pour €tudier la faisabilit€ du projet d'un Volkstaat (•tat Afrikaner) en Afrique du Sud en contrepartie de la renonciation ‚ la violence et de la participation des mouvements afrikaners aux €lections, il est d€savou€ par ses partenaires du CP, du HNP et de l'AWB. L€id€e du Volkstaat €tait pourtant au c†ur des revendications des afrikaners conservateurs. Le CP avait €t€ cr€€ sur ce programme. Comme une sorte de bantoustan ‚ l€envers, ce Volkstaat regrouperait sur un territoire assez vaste l'ensemble des Afrikaners avec Pretoria pour capitale. Mais ils €taient divis€s sur les L'un des projets de Volkstaat propos€ par le front de la libert€ limites g€ographiques de ce territoire ind€pendant ; les plus radicaux voulaient le constituer sur les fronti•res des anciennes r€publiques Boers alors que les plus mod€r€s le voulaient dans le nord-ouest de la province du Cap faiblement peupl€e et dont la population avait l'afrikaans pour langue maternelle[202]. D€j‚, dans une bourgade ‚ la lisi•re entre l'•tat Libre d'Orange et la province du Cap s'€tait constitu€e un embryon de Volkstaat ‚ Orania, ville habit€e uniquement par des Afrikaners[203].

‰ la suite du d€saveu de Viljoen par le CP, le g€n€ral afrikaner cr€e un nouveau parti, le Front de la libert€ (Freedom Front - FF) pour repr€senter les Afrikaners aux €lections de 1994. Quant au CP, il livre ses derni•res batailles parlementaires puis symboliquement, en pleine session parlementaire, entonne pour oraison fun•bre de la domination blanche, l'hymne national • Die Stem van Suid Afrika • apr•s que le gouvernement a fait adopter les derni•res lois mettant sur pied un r€gime multiracial de transition charg€ d'€laborer dans les cinq ans une nouvelle constitution[204]. Histoire de l'Afrique du Sud 45

En avril 1994, apr•s une campagne €lectorale sous tension o‹ les attentats de gauche et de droite se sont succ€d€, la RSA va proc€der ‚ ses premi•res €lections multiraciales. Deux jours avant le vote, un attentat attribu€ ‚ l'extrŠme droite a lieu ‚ Johannesburg devant le quartier g€n€ral de l'ANC. Des attentats meurtriers suivent ‚ Germiston et ‚ l'a€roport Jan Smuts de Johannesburg. Consid€r€s comme un baroud d'honneur de l'extrŠme-droite, ils ne remettent pas en cause les €lections[205].

La nouvelle Afrique du Sud

‰ partir du 27„avril„1994, les Sud-Africains votent pour €lire leurs repr€sentants au parlement et dans les conseils provinciaux des neuf nouvelles provinces du pays, int€grant les anciens bantoustans. Lors de ces premi•res €lections multiraciales, l'ANC remporte 62,5 % des voix contre 20,5 % au NP. Gr‘ce aux m€tis, ce dernier remporte la province du Cap-Occidental avec 59 % des voix[206],[207]. L'Inkhata Freedom Party obtient 10 % des voix et une repr€sentation

Le nouveau drapeau sud-africain provinciale presque uniquement au KwaZulu-Natal alors que le Front de la libert€ parvient ‚ rassembler 2,8 % des €lecteurs. Le parti d€mocratique arrive en 4e position avec 1,8 %. Un gouvernement d'union nationale est alors form€ d€but mai 1994, r€unissant les repr€sentants des partis ayant obtenu plus de 5 % des voix, c€est-‚-dire l'ANC, le NP et l'IFP. Le 10 mai, Mandela est €lu Pr€sident de la R€publique par le parlement. Il nomme Thabo Mbeki comme premier vice-pr€sident et Frederik De Klerk comme second vice-pr€sident et un gouvernement multiracial d'union nationale ‚ majorit€ ANC.

La commission v€rit€ et r€conciliation Avec l'objectif de permettre une r€conciliation nationale entre les victimes et les auteurs d'exactions politiques, une Commission de la v€rit€ et de la r€conciliation, pr€sid€e par Mgr Desmond Tutu, archevŠque du Cap et prix Nobel de la paix, est charg€e de solder les ann€es d'apartheid en recensant tous les crimes et d€lits politiques, commis non seulement pour le compte du gouvernement sud-africain mais aussi pour le compte des diff€rents mouvements anti-apartheid, sur une p€riode s'€talant du 1er mars 1960 (massacre de Sharpeville) au 10„mai„1994. Sa premi•re audience a lieu le 15„avril„1996 et ses travaux durent pendant deux ans. En €change de l'amnistie, les auteurs d'exactions sont invit€s ‚ confesser les m€faits qui pouvaient leur Štre reproch€s. Certains anciens ministres comme Adriaan Vlok ou Piet Koornhof notamment expriment des regrets pour certains de leurs actes commis au nom de la d€fense de l'apartheid[208] tandis que l'ancien pr€sident de Klerk affirme pour sa part que selon ses termes, jamais la torture n'avait €t€ encourag€e ou couverte par les gouvernements successifs[209]. Si le rapport final de la Commission €pingle l'absence de remords ou d'explications de certains anciens hauts responsables gouvernementaux, il d€nonce €galement le comportement de certains chefs de l'ANC, notamment dans les camps d'entrainements d'Angola et de Tanzanie[210]. Histoire de l'Afrique du Sud 46

La pr€sidence de Nelson Mandela (1994-1999)

Le gouvernement d'union nationale met en place d•s 1994 un programme de reconstruction et de dƒveloppement (RDP) pour pallier les cons€quences socio-€conomiques de l'apartheid, comme la pauvret€ et le grand manque de services sociaux dans les townhips[211]. Entre 1994 et d€but 2001, plus d'un million de maisons ‚ bas co“t sont construites permettant d'accueillir 5 millions de sud-africains sur les 12,5 millions mals log€s[212]. L'acc•s ‚ l'eau potable dans les bantoustans est am€lior€ alors que plus de 1,75 million de foyers sont raccord€s au r€seau €lectrique. Le RDP est cependant critiqu€ pour la faible qualit€ des maisons construites dont 30 % ne respectent pas les normes[212], un approvisionnement en eau d€pendant beaucoup des rivi•res et des barrages[213] et dont la gratuit€ pour les ruraux pauvres est couteuse[212]. ‰ peine 1 % des terres envisag€es par la r€forme agraire ont €t€ effectivement distribu€es et le syst•me de sant€ est impuissant ‚ Nelson Mandela combattre l'€pid€mie de SIDA qui fait baisser l'esp€rance de vie moyenne des africains du Sud de 64,1 ‚ 53,2 ans de 1995 ‚ 1998[212].

Une politique d'affirmative action (discrimination positive) est mise en place ‚ partir de 1995. Elle vise ‚ promouvoir une meilleure repr€sentation de la majorit€ noire dans les diff€rents secteurs du pays (administration, services publics et parapublics, soci€t€s nationalis€es et priv€es). Ce programme contribue au d€veloppement d'une nouvelle classe moyenne noire et urbaine (environ 10 % de la population noire)[214]. En contrecoup de cette politique, mais aussi pour des raisons li€es ‚ l'ins€curit€ qui ravage le pays, plus de 800 000 blancs, souvent tr•s qualifi€s, dont l'€crivain J. M. Coetzee, quittent le pays entre 1995 et 2005 (soit 16,1 % des Sud-africains blancs)[215],[216].

En 1996, la constitution transitoire est remplac€e par une nouvelle constitution, adopt€e au parlement par la quasi unanimit€ des d€put€s de l'ANC et du parti national. En juin 1996, ce dernier quitte le gouvernement peu apr•s son adoption. Accus€ d'avoir trop c€d€ ‚ l'ANC durant la p€riode transitoire, le parti national se divise. L'ancien ministre nationaliste Roelf Meyer quitte le parti et fonde avec , le mouvement d€mocratique uni, le premier nouveau parti multiracial de l'•re postapartheid. Une partie des membres les plus conservateurs du parti national rejoignent le parti d€mocratique dirig€ par Tony Leon, nettement plus €nergique ‚ leurs yeux dans son opposition ‚ l'ANC, ou bien le front de la libert€. En 1998, sous la direction de Marthinus van Schalkwyk, le parti national devient le Nouveau Parti national, une formation qui se veut plus centriste que son pr€d€cesseur. Histoire de l'Afrique du Sud 47

La pr€sidence de Thabo Mbeki (1999-2008)

En 1999, Thabo Mbeki succ•de ‚ Nelson Mandela ‚ la suite des €lections g€n€rales de 1999 qui consacrent une nouvelle victoire de l'ANC et l'effondrement du Nouveau Parti national supplant€ par le Parti d€mocratique. Les deux formations d'opposition s'unissent pour gouverner la province du Cap-Occidental avant de fusionner dans l'Alliance d€mocratique (DA)[217].

Durant les deux mandats qu'effectue Mbeki[218], le pays connait une croissance €conomique de 5 ‚ 6 % annuelle et l'am€lioration des conditions sanitaires et d'h€bergement dans les townships[219]. Cependant, le maintien de 10 % de la population dans une mis•re extrŠme, le chˆmage en hausse, estim€ ‚ pr•s de 40 %, la forte progression de la criminalit€, l'expansion de la pand€mie du VIH, dont il nie le lien avec la maladie, la d€gradation de l'€tat des routes, des hˆpitaux publics et des €coles publiques, l'inefficacit€ de l'administration et la d€gradation de la qualit€ de l'enseignement public s'affirment comme les grands points noirs de sa politique[220]. Vers la Thabo Mbeki, le 9„juillet„2003. fin de son mandat, le pr€sident Mbeki est accus€ d'avoir perdu le contact avec le peuple pour privil€gier une nouvelle bourgeoisie noire, tout aussi repli€e sur elle-mŠme que le fut la bourgeoisie blanche[220] alors que les critiques politiques d€noncent mŠme l'autoritarisme d'un gouvernement, tiraill€ entre sa propre aile gauche et son aile droite. Ses relations avec son vice-pr€sident, Jacob Zuma, se d€t€riorent d'autant plus qu'il doit cong€dier ce dernier de ses fonctions ‚ la suite d'un scandale politico-judiciaire[221]. En 2007, Thabo Mbeki d€cide de se pr€senter de nouveau ‚ la pr€sidence de l'ANC, notamment pour contrer Jacob Zuma en pleine ascension. Lors de la conf€rence €lective du pr€sident de l'ANC qui se tient du 15 au 20„d€cembre„2007 ‚ Polokwane, Jacob Zuma reƒoit n€anmoins le soutien de pr•s des trois quarts des 3 900 d€l€gu€s face ‚ Thabo Mbeki[222]. Le 18 d€cembre, Zuma est €lu pr€sident de l'ANC alors que les proches de Thabo Mbeki sont tour ‚ tour €limin€s du bureau national du parti[223].

En 2008, une grave p€nurie d'€lectricit€ ach•ve le bilan €conomique du pr€sident ‚ qui la presse reproche l'impr€voyance de son gouvernement, et de celui de Nelson Mandela, pour avoir refus€, en 1996, d'investir dans la construction de nouvelles centrales €lectriques alors que le pays connaissait une croissance de la demande en €lectricit€ de 10 % chaque ann€e. Les grandes villes sont pendant plusieurs semaines p€riodiquement plong€es pendant quelques heures dans l'obscurit€ alors que le gouvernement est contraint de promouvoir le rationnement, de renoncer ‚ certains grands projets cr€ateurs d'emplois et de suspendre ses exportations d'€lectricit€s vers les pays voisins[224]. En mai 2008, le gouvernement de Thabo Mbeki est confront€ ‚ une vague de violences contre les immigr€s, caract€ris€ notamment par des meurtres, des pillages et des lynchages[225],[226].

L'interim pr€sidentiel de Kgalema Motlanthe (2008-2009) Mis en cause indirectement pour des • interf€rences • politiques dans des affaires judiciaires impliquant son ancien vice-pr€sident[227], Thabo Mbeki est contraint de d€missionner de la pr€sidence sud-africaine le 21„septembre„2008 apr•s avoir €t€ d€savou€ par son parti. L'ANC nomme alors le vice-pr€sident du parti, Kgalema Motlanthe, pour lui succ€der. Cette d€mission s'accompagne d'un schisme au sein de l'ANC et la cr€ation du Congr•s du Peuple (COPE) par les partisans de l'ancien pr€sident. Histoire de l'Afrique du Sud 48

La pr€sidence de Jacob Zuma (depuis mai 2009)

En mai 2009, Jacob Zuma est €lu pr€sident de la r€publique apr•s la victoire de l'ANC (65,90 %), lors des €lections g€n€rales, face notamment ‚ l'alliance d€mocratique (16,66 %) d'Helen Zille, qui remporte la province du Cap-Occidental, et face au Congr•s du Peuple (7,42 %) de Mosiuoa Lekota. Il h€rite d'un pays toujours consid€r€ comme le poumon €conomique de l'Afrique noire (40 % du PIB de l'Afrique subsaharienne) mais o‹ le crime Avril, sans distinction raciale, est omnipr€sent faisant de ce pays l'un des plus dangereux du monde au cˆt€ de l'Irak et de la Colombie, o‹ l'€cart entre les plus riches et les plus pauvres s'est accentu€, o‹ la politique de discrimination positive est contest€e pour son inefficacit€ et o‹ les tentatives de r€forme agraire n'ont d€bouch€ que sur des €checs[228]. Le nouveau gouvernement qu'il forme est alors plus ouvert aux autres partis et autres races que ne l'€tait celui de Mbeki. Il fait notamment entrer au gouvernement Jeremy Cronin, un blanc par ailleurs secr€taire g€n€ral adjoint du parti communiste sud-africain et Pieter Mulder, chef Le pr€sident Jacob Zuma du front de la libert€, le parti de la droite afrikaner qui a succ€d€ ‚ l'ancien parti conservateur.

En 2010, 15 ans apr•s avoir organis€ avec succ•s la coupe du monde de rugby, marqu€e par la victoire en finale de l'€quipe nationale, les Springboks, l'Afrique du Sud sera le pays hˆte de la coupe du monde de football.

Un pays en proie aux doutes

Or, deux mois avant l'€v•nement sportif, le 3„avril„2010, l'assassinat dans sa ferme d'Eug•ne Terre'Blanche par deux de ses ouvriers agricoles r€veille les tensions raciales dans une Afrique du Sud toujours min€e par ces conflits latents[229],[230]. Le tr•s influent leader de la Jeunesse de l'ANC, Julius Malema, d€j‚ connu pour ses outrances verbales ‚ l'encontre de Thabo Mbeki et des opposants ‚ Zuma pour qui il se d€clarait prŠt ‚ tuer, est notamment mis en cause dans la mort

violente de Terre-Blanche pour avoir remis au gout du jour dans ses Du 11 juin au 11„juillet„2010, l'Afrique du Sud est discours une chanson prˆnant de "tuer les Boers" parce que "ce sont le premier pays africain ‚ Štre l'hˆte de la coupe des violeurs[231]". Le meurtre, qui a en partie tir€ de sa l€thargie du monde de football. l'AWB, a provoqu€ plusieurs heurts qui t€moignent des tensions entre blancs et noirs, lesquels n'avaient jamais vraiment disparu et se multipliaient depuis des mois, notamment en milieu rural. Si plus de 2500[232] fermiers blancs ont ainsi €t€ tu€s en une dizaine d'ann€es (souvent des familles enti•res)[228], bien souvent apr•s avoir €t€ tortur€s et mutil€s[229], des ouvriers agricoles noirs sont aussi malpay€s et maltrait€s sur ces mŠmes terres par leurs employeurs si bien que dans les campagnes sud-africaines, le mod•le zimbabw€en reposant sur la carte raciale et la carte de la terre a beaucoup de partisans. En attendant, politiques et analystes s€interrogent sur la port€e de l€€v€nement. Le meurtre de Terreblanche est une • allumette jet€e sur de l€herbe s•che • et peut d€clencher • une vague €norme de haine et de rage refoul€es •, estime Helen Zille, chef du second parti du pays, l€Alliance d€mocratique. Le parti zoulou, l€Inkatha Freedom Party (IFP), n€a pas manqu€ Histoire de l'Afrique du Sud 49

l€occasion d€attaquer l€ANC, d€nonƒant la • d€t€rioration de l€•tat de droit et de l€ordre constitutionnel •. • Les fermiers blancs sont tu€s en Afrique du Sud ‚ un rythme qui, dans d€autres pays, aurait justifi€ l€instauration de l€€tat d€urgence •, estime l€IFP, qui accuse l€ANC et le pr€sident Jacob Zuma, en soutenant plus-ou-moins Julius Malema, de cautionner les meurtres de fermiers. Pour avoir mis en €vidence dans un livre la volont€ de revanche qui se d€veloppe dans les campagnes, l'€crivain John Maxwell Coetzee a €t€ contraint de quitter l'Afrique du Sud, affirmant "qu'il n'y avait plus sa place et qu'il ne se reconnaissait plus dans ce pays[229]". Les craintes d'une guerre civile semblent lointaines, mais le miracle sud-africain demeure fragile. Il s'est construit, voil‚ ‚ peine deux d€cennies, sur une poign€e de mythes[233], notamment celui d'une nation arc-en-ciel, une notion invent€e par l'archevŠque Desmond Tutu afin de d€signer son rŠve de voir construire une soci€t€ sud-africaine post-raciale. Ce fut aussi une faƒon m€taphorique de penser la cohabitation des groupes, non par leur fusion mais juste par leur juxtaposition[234]. Critiqu€e pour sa symbolique, la notion, qui a succ€d€ ‚ celle voisine de sociƒtƒ plurale d€velopp€e sous l'apartheid[235] est rest€e un mirage au regard de l'€volution du pays. La nouvelle Afrique du Sud aura fonctionn€ durant les 15 premi•res ann€es sur l'image de Nelson Mandela, figure €rig€e en embl•me fondateur par ses partisans nationaux et ses admirateurs €trangers comme, en France, Jacques Derrida[236] mais cette "mandelamania" apparaitra comme un palliatif rassurant pour des citoyens en quŠte d'identit€ dans le monde nouveau et incertain qui s'installe en Afrique du Sud en 1994[236]. Le vrai probl•me sud-africain reste la pauvret€ qui touche aujourd'hui surtout les noirs, mais aussi, dans une moindre mesure, les blancs. Ainsi, selon le chercheur Vincent Darracq du Centre d'€tudes d'Afrique noire de Bordeaux, les in€galit€s n'ont jamais €t€ si fortes que durant la p€riode pr€c€dente[237]. Pour la premi•re fois depuis dix-sept ans, la croissance a €t€ n€gative en 2009 (- 1,8 %). Jacob Zuma avait promis pendant la campagne €lectorale de 2009 la cr€ation de 1 million d€emplois ; le taux de chˆmage officiel est de 25 %, contre 23 % un an plus tˆt. L€effet Coupe du monde est donc bien limit€. L'ambiance d€l€t•re qui r•gne depuis quelques mois au sein de la coalition en inqui•te certains. Le secr€taire g€n€ral de la Cosatu, d€nonce le • mat€rialisme crasse qui gangr•ne l€ANC • et pr€dit mŠme l€implosion de la coalition au pouvoir. L€ANC pourrait entrer, pr€vient-il, dans • la plus grande crise qu€elle a jamais connue •.• La plupart des cadres que nous avons maintenant ‚ l€ANC sont des criminels en Gucci et Prada •, d€nonce €galement un avocat d€affaires et membre du parti. • Il n€y a plus que deux cat€gories : les privil€gi€s et les aigris. Les premiers sont ceux qui ont les faveurs du pouvoir, les autres sont ceux qui soudainement perdent leurs privil•ges •, estime-t-il[r€f.„n€cessaire]. Le parti de Mandela €prouve toujours d€€normes difficult€s ‚ passer de son statut de mouvement de lib€ration ‚ celui de parti de gouvernement et de gestionnaire. Le plus grand d€fi de ces derni•res ann€es a €t€ de r€duire les in€galit€s, notamment en assurant la promotion professionnelle de la majorit€ noire. Mais l€Affirmative Action (la discrimination positive) et surtout le Black Economic Empowerment (BEE) ont eu bien plus d€impacts n€fastes que de retomb€es positives. C€est en tout cas ce que clame depuis des ann€es nombres d'€conomistes et d'analystes. ‰ engager des gens selon leur race, leur appartenance politique, syndicale plus que pour leur comp€tence, l€administration a beaucoup perdu en efficacit€. Quant au BEE, il n€a gu•re eu qu€un seul impact, celui de • cr€er une petite classe de privil€gi€s • autour de Mbeki et plus g€n€ralement autour de l'ANC. Histoire de l'Afrique du Sud 50

Notes et r€f€rences

[1] Georges Lory, L'Afrique du Sud, Karthala, 1998 p 21-22 [2] d'apr•s Derek Nurse et G€rard Philippson: The Bantu Languages, Routledge, London 2003 [3][3]Georges Lory, infra, p 24 [4][4]Georges Lory, infra, p 26 [5][5]Georges Lory, infra, p 25 [6] Paul Coquerel, L'Afrique du Sud des Afrikaners, Complexe, 1992, p 18 et s. [7] Paul Coquerel, Afrique du Sud, l'histoire sƒparƒe, p 27 [8] Paul Coquerel, Afrique du Sud, l'histoire sƒparƒe, p 16-18 [9] Paul Coquerel, L'Afrique du Sud des Afrikaners, p 20 [10] Paul Coquerel, Afrique du Sud, l'histoire sƒparƒe, p 22-23 [11] Paul, Coquerel, Afrique du Sud, histoire sƒparƒe, p 20-21 [12] F.-X. Fauvelle-Aymar, Histoire de l'Afrique du Sud, 2006, p.142 [13][13]Paul Coquerel, infra, p 24 [14][14]Paul Coquerel, infra, p 27 et s. [15][15]Georges Lory, infra, p 39 [16] Paul, Coquerel, Afrique du Sud, histoire sƒparƒe, p 25-26 [17] Paul Coquerel, L'Afrique du Sud des Afrikaners, p 23 [18] Paul, Coquerel, Afrique du Sud, histoire sƒparƒe, p 27 [19][19]Paul Coquerel, infra, p 23-24 [20][20]Paul Coquerel, infra, p 29-30 [21] Henri Wesseling, Le partage de l'Afrique, 1880-1914, Denoel, 1991, p 356 [22] Paul Coquerel, Afrique du Sud, l'histoire sƒparƒe, p 32 [23] Paul Coquerel, L'Afrique du Sud des Afrikaners, p 32 [24][24]Paul Coquerel, infra, p 33 [25] Paul Coquerel, Afrique du Sud, l'histoire sƒparƒe, p 34

[26] Serge Thion, le pouvoir p„le: essai sur le syst‚me sud-africain, Le Seuil, 1969 (http:/ / www. morula. net/ TOTUS/ STpp/ STpp2. html#anchor51934) [27][27]Georges Lory, infra, p 40 et s. [28][28]Henri Wesseling, supra, p 357 [29][29]Henri Wesseling, supra, p 358 [30] Jean S€vry, l'Afrikaner vue par les historiens et les ƒcrivains : portraits ou caricatures ?, revue Palabres, Vol. V, n–1, 2003, p 37 [31][31]Georges Lory, ibid p 33 [32] Christopher Saunders, Historical dictionary of South Africa, New York, Scarecrow Press, 1983, p73 [33] Franƒois-Xavier Fauvelle-Aymar, Histoire de l'Afrique du Sud, Paris, Seuil, 2006, (ISBN 2-02-048003-4), p.243. L'auteur €voque le chiffre de 15 000 voortrekkers sur 5 ans. [34][34]Jean S€vry, ibid, p 39 [35] W.A. De Klerk, the puritans in Africa, the story of Afrikanerdom, Londres, Pelican Books, 1975, p 24 [36][36]Franƒois-Xavier Fauvelle Aymar, infra, p 252 [37][37]Henri Wesseling, supra, p 359 [38][38]Franƒois-Xavier Fauvelle Aymar, infra, p 252-253 [39][39]Franƒois-Xavier Fauvelle Aymar, infra, p 253-254 [40][40]Georges Lory, infra, p 46 [41][41]Franƒois-Xavier Fauvelle Aymar, infra, p 256 [42][42]Georges Lory, infra, p 44

[43] Death of a civilisation (http:/ / lewrockwell. com/ orig9/ deming2. html#) de David Deming (Universit€ d'Oklahoma) [44][44]Henri Wesseling, supra, p 360 [45] Paul Coquerel, Afrique du Sud, l'histoire sƒparƒe, p 57 [46][46]Franƒois Xavier Fauvelle-Aymard, infra, p 274 [47][47]Paul Coquerel, infra, p 47 [48][48]Henri Wesseling, supra, p 362-364 [49][49]Franƒois-Xavier Fauvelle-Aymard, infra, p 279 [50][50]En 1872, on compte une trentaine de travailleurs noirs engag€s par les prospecteurs de Kimberley [51][51]Franƒois-Xavier Fauvelle-Aymard, infra, p 281 [52][52]F.X. Fauvelle-Aymar, infra, p 296-297 [53] Paul Coquerel, L'Afrique du Sud des Afrikaners, p 72 [54] Paul Coquerel, L'Afrique du Sud des Afrikaners, p 81-82 [55][55]Georges Lory, infra, p 47 Histoire de l'Afrique du Sud 51

[56][56]Georges Lory, infra, p 196-197 [57][57]Henri Wesseling, supra, p 369-370 [58][58]Paul Coquerel, infra, p 48 [59][59]Paul Coquerel, infra, p 50

[60] News and Media (http:/ / www. southafrica-newyork. net/ consulate/ news. htm) [61][61]Franƒois Xavier Fauvelle-Aymar, infra, p 282 [62][62]Franƒois Xavier Fauvelle-Aymar, infra, p 318 [63][63]Franƒois Xavier Fauvelle-Aymar, infra, p 280-285 [64][64]Georges Lory, infra, p 33 [65][65]Paul Coquerel, infra, p 53-54 [66][66]Paul Coquerel, infra, p 54 [67][67]Georges Lory, infra p 51 [68][68]Paul Coquerel, infra, p 56 [69] Paul Coquerel, Afrique du Sud, l'histoire sƒparƒe, p 78 [70][70]Georges Lory, infra, p 55 [71][71]Franƒois-Xavier Fauvelle-Aymar, infra, p 355-356 [72][72]La r€bellion Bambata fut la derni•re r€volte tribale. Elle fut bris€e par une rapide intervention militaire des troupes britanniques, se soldant par la mort de 3 ‚ 4 000 noirs (principalement bambatas) et d'une trentaine de blancs. Ce fut la derni•re r€volte tribale d'Afrique du Sud (1906)

[73] Serge Thion, ibid, chapitre IV (http:/ / www. morula. net/ TOTUS/ STpp/ STpp4. html) [74] Paul Coquerel, Afrique du Sud, l'histoire sƒparƒe, p 80 [75] Robert Lacour-Gayet, Histoire de l'Afrique du Sud, Fayard, 1970, pp 310-319 [76] Paul Coquerel, L'Afrique du Sud des Afrikaners, Complexe, 1992, p 89 ‚ 92 consacr€es ‚ la formation de l'Union Sud-Africaine.

[77] Le South African Act de 1909 (http:/ / xn--glcksmann-r9a. de/ Links_A-E/ South_Africa_Act_1909. pdf) [78][78]FX Fauvelle-Aymar, Histoire de l'Afrique du Sud, infra, p 340 [79][79]Paul Coquerel, infra, p 92 et s. [80][80]Georges Lory, infra, p 57 [81] Paul Coquerel, L'Afrique du Sud des Afrikaners, Complexe, 1992, p 101 et s. [82][82]FX Fauvelle-Aymar, infra, p 356 et suivantes [83] Paul Coquerel, L'Afrique du Sud des Afrikaners, Complexe, 1992, p 94 et s. [84] Paul Coquerel, L'Afrique du Sud des Afrikaners, Complexe, 1992, p 116 et s. [85][85]Sur le rˆle des €glises r€form€es, voir Paul Coquerel, ibid, p 75 et s. [86] Paul Coquerel, L'Afrique du Sud des Afrikaners, Complexe, 1992, p 98-99 [87] Paul Coquerel, L'Afrique du Sud des Afrikaners, Complexe, 1992, p 99 et s. [88][88]Georges Lory, infra, p 59 et suivantes

[89] Claire Benit, Gouvernement urbain et production de la sƒgrƒgation (http:/ / www. persee. fr/ web/ revues/ home/ prescript/ article/ remi_0765-0752_1998_num_14_1_1615), Revue europ€enne de migrations internationales, 1998, Volume 14, Num€ro 14-1, p 161

[90] The 1924 Pact Agreement (http:/ / www. sahistory. org. za/ pages/ governence-projects/ SA-1948-1976/ 1924-pact. htm), SA History [91][91]Paul Coquerel, ibid, p 106

[92] Historique de Die Stem van Suid Afrika (http:/ / www. afriquesud. net/ html/ body_culture. htm) [93][93]Paul Coquerel, ibid, p 102 et s. [94][94]FX Fauvelle-Aymar, infra, p 344 et s.

[95] S. Thion, supra, chapitre 4, la s€dimentation (http:/ / www. abbc2. com/ totus/ STpp/ STpp4. html)

[96] Biographie de John Dube, site de l'ANC (http:/ / www. anc. org. za/ ancdocs/ history/ people/ dube. html) [97][97]Paul Coquerel, ibid, p 107 ‚ 110. [98][98]Paul Coquerel, ibid, p 127 et s. [99] Barbara Bush, Imperialism, race and resistance: Africa and Britain 1919-1945, Routledge, Londres, 1999, p 172 et s.

[100] All Africa Convention (http:/ / www. sahistory. org. za/ pages/ chronology/ special-chrono/ governance/ all-africa-convention. htm), SA History on line

[101] Biographie de John Dube (http:/ / www. anc. org. za/ ancdocs/ history/ people/ dube. html)

[102] Le Monument aux Voortrekkers, cinquante ans plus tard : histoire d€une auto-r€conciliation (http:/ / etudesafricaines. revues. org/

document4624. html), article de Rehana Vally, Histoire, m€moire, r€conciliation en Afrique du Sud, Cahiers d'€tudes africaines, pp 173-174, 2004 [103] Paul Coquerel, ibid, p 140 et 141. [104] Georges Lory, infra, p 63

[105] L'Afrique du Sud dans la seconde guerre mondiale (http:/ / www. delvillewood. com/ deuxiemeguerre. htm) [106] Paul Coquerel, Afrique du Sud, l'histoire sƒparƒe, p 96 [107] Paul Coquerel, ibid, p 141. [108] Paul Coquerel, L'Afrique du Sud des Afrikaners, ibid, p 146-147.

[109] Biographie de Yusuff Dadoo (http:/ / www. sahistory. org. za/ pages/ people/ bios/ dadoo,y. htm) Histoire de l'Afrique du Sud 52

[110] Franƒois-Xavier Fauvelle-Aymar, p 357 [111] Paul Coquerel, ibid, p 145-146. [112] Paul Coquerel, ibid, p 147 ‚ 150 et 153-154.

[113] Biographie de Alfred Xuma (http:/ / www. kituochakatiba. co. ug/ xuma. htm) [114] Georges Lory, infra, p 64 [115] Franƒois-Xavier Fauvelle-Aymar, p 358 [116] Paul Coquerel, ibid, p 155-156 [117] Paul Coquerel, ibid, 174. [118] Paul Coquerel, ibid, p 171-172.

[119] The 1948 election and the National Party Victory (http:/ / www. sahistory. org. za/ pages/ governence-projects/ SA-1948-1976/

1948-election. htm), Sa History [120] La crainte que 8 millions de noirs ne se soul•vent et balayent les Afrikaners et leur culture de toute la surface de l€Afrique du Sud d€finissent le swaartgevaar [121] Ce n'est qu'au d€but des ann€es 1960 que le gouvernement s'ouvrira ‚ des ministres issus de la communaut€ anglophone [122] P. Coquerel, p 67 [123] Hermann Giliomee, professeur de sciences politiques ‚ l€universit€ du Cap, Une histoire en mosa€que dans l€Afrique du Sud, riche, dure, dƒchirƒe", HS n… 15, novembre 1985, Collection Autrement, p 76 [124] Adam Kuper, Les catƒgories anthropologiques en Afrique du Sud, revue de synth•se, Volume 121, Numbers 3-4, juillet 2000, Springer Paris, p 265-290 [125] Cynthia Cross, WWM Eiselen, architect of bantu education, in The history of education under apartheid, ed. Peter Kallaway, 2002, p 55 [126] Paul B. Rich, Hope and despair: English-Speaking Intellectuals and South African Politics 1896-1976, I. B.Tauris & Company, Limited, 1993, p 50, ISBN 978-1-85043-489-4 [127] FX Fauvelle-Aymar, infra, p 359 360 [128] Georges Lory, infra, p 67 [129] Georges Lory, infra, p 67-68 [130] Georges Lory, infra, p 68 [131] FX Fauvelle-Aymar, infra, p 370 [132] FX Fauvelle-Aymar, infra, p 371

[133] Becoming a Republic and withdrawal from the Commonwealth in 1961 (http:/ / www. sahistory. org. za/ pages/ governence-projects/

SA-1948-1976/ becoming-a-republic. htm), SA History

[134] L'assassinat de Verwoerd (http:/ / www. bbc. co. uk/ archive/ apartheid/ 7207. shtml?all=2& id=7207), reportage de la BBC, 6„septembre„1966

[135] (en) South Africa Touch of Sweet Reasonableness (http:/ / www. time. com/ time/ magazine/ article/ 0,9171,941074,00. html) sur Time, 31 mars 1967 [136] BJ Vorster et le cheval du sultant, article du professeur et politiste Hermann Giliomee sur Politicsweb, 3 septembre 2008

[137] (en) SOUTH AFRICA: Vorster's Double Shocker (http:/ / www. time. com/ time/ magazine/ article/ 0,9171,948680,00. html) sur Time, 2„octobre„1978 [138] Bruce Murray et Christopher Merrett, Caught Behind: Race and Politics in Springbok Cricket, University of KwaZulu-Natal Press, 2004, p 93

[139] (en) The Olympics : Boycotting South Africa (http:/ / www. time. com/ time/ magazine/ article/ 0,9171,900012,00. html) sur Time, 8 mars 1968 [140] Jack Williams, Cricket and Race, Berg Publishers, 2001 (r€€dition), p 64 [141] E. J. Verwey, E. W. Verwey & Nelly E. Sonderling, New Dictionnary of south african biography, Human Sciences Research Council Press, 1999, p 98-101 [142] Le pel€ de Soweto, article paru dans le n–2377 du nouvel observateur du 27 mai au 2„juin„2010 [143] Jusqu'en 1972 - Voir Daniel Bach, La France et l'Afrique du Sud: histoire, mythes et enjeux contemporains, Karthala, 1990, p 207 et suivantes [144] D•s 1970, le pr€sident ivoirien pr€conise l'ouverture d'un dialogue avec le pays de l'apartheid, il recevra John Vorster en pr€sence du

pr€sident [[S€n€gal|s€n€galais (http:/ / www. dialprod. com/ memoire/ paix. html)] L€opold S€dar Senghor ‚ Yamoussoukro en 1974 . [145] Daniel Bach, ibid, p 204 - le Malawi sera le seul €tat africain ‚ entretenir avec l'Afrique du Sud des relations diplomatiques au niveau des ambassades. Et c'est au Malawi que John Vorster effectura sa premi•re visite officielle dans un pays africain en 1970. Le pr€sident malawite Kamuzu Banda se rendra en visite officielle en Afrique du Sud un an plus tard [146] "BJ Vorster et le cheval du sultan", article du professeur et politicologue Hermann Giliomee [147] Le port de Beira se trouvait ainsi priv€ de l€essentiel de ses ressources [148] Le groupe sud-africain Oppenheimer contrˆlait les mines zambiennes de l€Anglo-American corporation et l€Afrique du Sud vendait chaque ann€e pour 100 millions de dollars de produits manufactur€s ‚ la Zambie [149] The Sunday Times du 28 janvier 1973 [150] Roland pichon, ibid, p 175 [151] RHODESIA: A Bizarre Venue article du time le 25 ao“t 1975 Histoire de l'Afrique du Sud 53

[152] www.tleg.co.nz/history.php [153] RHODESIA: A Bizarre Venue article du time le 25 ao“t 1975 [154] journal t€l€vis€ d'Antenne 2 du 19„septembre„1976 sur le site de l'INA

[155] (en) SOUTH AFRICA: Mondale v. Vorster: Tough Talk (http:/ / www. time. com/ time/ magazine/ article/ 0,9171,914953,00. html) sur Time, 30„mai„1977

[156] June 16th Student Uprising (http:/ / africanhistory. about. com/ library/ weekly/ aa060801a. htm) [157] Paul Coquerel, ibid, p 239 [158] Ces €v•nements seront l'objet du film Le Cri de la libertƒ r€alis€ en 1987. [159] Rƒpertoire de la Pratique du Conseil de Sƒcuritƒ - supplƒment 1985-1988, publication des Nations Unies , 2004, p 203

[160] The Information Scandal (http:/ / www. sahistory. org. za/ pages/ library-resources/ articles_papers/ information-scandal. htm), South African History Online [161] Paul Coquerel, ibid, p 240 [162] The Information Scandal, ibid

[163] (en) SOUTH AFRICA : The Not-So-Favorite Choice (http:/ / www. time. com/ time/ magazine/ article/ 0,9171,919860,00. html) sur Time, 9„octobre„1978 [164] Paul Coquerel, ibid, p 253-254

[165] South Africa : Adapt or Die (http:/ / www. time. com/ time/ magazine/ article/ 0,9171,916936,00. html), 15 octobre 1979 [166] www.sahistory.org.za/.../tricameral-parliament.htm [167] Robert Britt Horwitz, ibid, p 95 et suivantes

[168] Biographie d'Andries Treurnicht (http:/ / www. sahistory. org. za/ pages/ people/ bios/ treurnicht-a. htm)

[169] Histoire du parti conservateur d'Afrique du Sud (http:/ / www. nelsonmandela. org/ omalley/ index. php/ site/ q/ 03lv02424/ 04lv02730/

05lv03188/ 06lv03198. htm) [170] Pierre Haski, L'Afrique blanche : Histoire et enjeux de l'apartheid, Seuil, 1987, p. 137

[171] Historique de l'United Democratic Front (http:/ / nelsonmandela. org/ omalley/ index. php/ site/ q/ 03lv02424/ 04lv02730/ 05lv03188/

06lv03222. htm)

[172] Rapport du S€nat franƒais (http:/ / www. senat. fr/ rap/ r95-278-2/ r95-278-25. html)

[173] 1983: Car bomb in South Africa kills 16 (http:/ / news. bbc. co. uk/ onthisday/ hi/ dates/ stories/ may/ 20/ newsid_4326000/ 4326975. stm), BBC

[174] ANC Mastermind campaign justifies Pretoria church street blast (http:/ / www. justice. gov. za/ trc/ media/ 1998/ 9805/ s980506b. htm), SAPA, 6 mai 1998 [175] Paul Coquerel, la r€forme constitutionnelle de 1983, ibid, p 264-266

[176] Turning a murderer into a martyr? (http:/ / www. iol. co. za/ index. php?set_id=1& click_id=13& art_id=vn20080521055953415C451674), IOL, 21 mai 2008

[177] State of Emergency Renewed in S. Africa - 'Ordinary Laws Not Sufficient,' Botha Declares (http:/ / articles. latimes. com/ 1987-06-10/

news/ mn-3692_1_emergency-rule), Los Angeles Times, 10 juin 1987 [178] Thomas M. Leonard, Encyclopedia of the developing world, Volume 3, Taylor and Francis Group, 2006, p 1463 [179] Paul Coquerel, ibid, p 269 [180] Paul Coquerel, ibid, p 270 et s. [181] Paul Coquerel, ibid, p 276 [182] Paul Coquerel, ibid, p 276 et s. [183] Paul Coquerel, ibid, p 278 [184] Paul Coquerel, ibid, p 278-279 [185] Paul Coquerel, ibid, p 279-280 [186] Paul Coquerel, ibid, p 281 [187] Paul Coquerel, ibid, p 282 [188] Roger B. Beck, The history of South Africa, Greenwood Press, 2000, ISBN 978-0-313-30730-0, p 186

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[190] V€ronique Faure, Afrique du Sud : R€f€rendum 92. le passage (http:/ / www. politique-africaine. com/ numeros/ pdf/ 046126. pdf), Revue de politique africaine, avril 1992, p 128-129

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[192] BBC News (http:/ / news. bbc. co. uk/ onthisday/ hi/ dates/ stories/ march/ 18/ newsid_2524000/ 2524695. stm), mars 1992

[193] Article du NY Times du 19 mars 1992 (http:/ / www. nytimes. com/ 1992/ 03/ 19/ world/

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[195] Cabinet's Vlok, Malan, brought down in scandal (http:/ / news. google. com/ newspapers?nid=1385& dat=19910730&

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[196] Allister Sparks, ibid, chapitre 13, p 232 [197] Timothy John Lindsay Chandler & John Nauright, Making the rugby world: race, gender, commerce, ed. Frank Cass and Co, 1999, p 186, ISBN 0-7146-4411-0 [198] Allister Sparks, Demain est un autre pays, Ifrane €ditions, 1996, traduit de l'anglais Tomorrow is another country, Heinemann, 1995. Chapitre 13, p 224-227 [199] Allister Sparks, ibid, p 231-234.

[203] Carte propos€e de Volkstaat (http:/ / strangemaps. wordpress. com/ 2006/ 11/ 10/ 30-‘—˜-the-afrikaner-volkstaat/ )

[204] PARLIAMENT Dec 22 Sapa (http:/ / 70. 84. 171. 10/ ~etools/ newsbrief/ 1993/ news1223) [205] Allister Sparks, ibid, chapitre 15 Un autre pays, p 267-268

[206] (en) U.S. Department of the Army, South Africa Country Study, "The 1994 elections" (http:/ / countrystudies. us/ south-africa/ 77. htm)

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[214] Le • mod•le sud-africain • doute de lui-mŠme (http:/ / www. lemonde. fr/ afrique/ article/ 2008/ 02/ 27/

le-modele-sud-africain-doute-de-lui-meme_1015263_3212. html?bcsi_scan_C9A5957D136929BF=+ 1czX8udCNzrF/ pBF1f/

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[215] Les Blancs qualifiƒs fuient l€Afrique du Sud (http:/ / www. afrik. com/ article10510. html) sur Afrik.com

[216] Pierre Malet, En Afrique du Sud, les Blancs n'ont plus d'avenir (http:/ / www. slate. fr/ story/ 10143/ racisme-afrique-du-sud-blancs), Slate, 11 septembre 2009 [217] ‰ l'automne 2001, le NNP dirig€ par Marthinus van Schalkwyk se retire de l'alliance pour former un nouveau partenariat avec l'ANC, bouleversant l'€chiquier politique sud-africain. Lors des €lections d'avril 2004, le NNP s'effondre ‚ 1,9 % des suffrages, recevant le soutien d'une majorit€ relative des Coloureds. Pr€sent dor€navant au gouvernement, le NNP se dissout en septembre 2005 apr•s le ralliement de la majorit€ de se cadres ‚ l'ANC [218] Les €lections de 2004 sont remport€es par l'ANC qui accroit sa majorit€ au niveau national et remporte pour la premi•re fois les neuf provinces, gr‘ce notamment ‚ l'appui de ses alli€s du nouveau parti national

[219] Article du Monde du 19 d€cembre 2007 (http:/ / www. lemonde. fr/ web/ article/ 0,1-0@2-3212,36-990920@45-1,0. html)

[220] La difficile fin de r•gne de Thabo Mbeki, coup€ de la population et pi•tre m€diateur africain (http:/ / www. lemonde. fr/ afrique/ article/

2008/ 02/ 27/ la-difficile-fin-de-regne-de-thabo-mbeki-coupe-de-la-population-et-pietre-mediateur-africain_1016189_3212. html#ens_id=1016302), article de Fabienne Pompey dans Le Monde du 28„f€vrier„2008

[221] Article du Figaro du 21 d€cembre 2007 intitul€ Jacob Zuma accus€ de corruption (http:/ / www. lefigaro. fr/ international/ 2007/ 12/ 21/

01003-20071221ARTFIG00296-zuma-accuse-de-corruption. php)

[222] Article de l'AFP du 17 d€cembre 2007 intitul€ Afrique du Sud : Mbeki para…t devoir perdre le contrˆle du parti au pouvoir (http:/ / fr. news.

yahoo. com/ afp/ 20071217/ twl-afsud-politique-partis-anc-prev-4bdc673_4. html)

[223] D€pŠche de l'AFP du 18 d€cembre 2007 - Jacob Zuma pl€biscit€ ‚ la pr€sidence du parti au pouvoir (http:/ / fr. news. yahoo. com/ afp/

20071218/ twl-afsud-politique-partis-anc-prev-4bdc673_1. html)

[224] Article du Sowetan repris sur le site de Courrier International le 21 janvier 2008 (http:/ / www. courrierinternational. com/ article. asp?obj_id=81679)

[225] Flamb€e x€nophobe en Afrique du Sud (http:/ / www. liberation. fr/ actualite/ monde/ 328067. FR.

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[226] Mbeki au Japon, pr•s de 100.000 migrants dans des camps de fortune (http:/ / fr. news. yahoo. com/ afp/ 20080527/

twl-afsud-xenophobie-violences-immigrati-4bdc673. html), article de l'AFP du 27 mai 2008

[227] (en) SA court rejects Zuma graft case (http:/ / news. bbc. co. uk/ 2/ hi/ africa/ 7612233. stm), BBC News, 12 septembre 2008.

[228] Les crimes •‚ la cha…ne• devenus une banalit€ en Afrique du Sud (http:/ / www. lexpress. to/ archives/ 1369/ ), L'Express de Toronto, 30 avril 2007

[229] Pierre Malet Afrique du Sud: la fin d'un tabou (http:/ / www. slate. fr/ story/ 19587/ afrique-du-sud-apartheid-terre-blanche-assassinat), 8 avril 2010, Slate.fr.

[230] Dead of Terre'Blanche (http:/ / www. youtube. com/ watch?v=jfcnhuRuRR4& feature=related), Reuters 3 avril 2010

[231] Le pr€sident des jeunes ANC attise les tensions raciales (http:/ / www. letemps. ch/ Page/ Uuid/ 6951498e-40f1-11df-9212-43b8b8430160/ Le_pr™šsident_des_jeunes_ANC_attise_les_tensions_raciales), Le Temps, 6„avril„2010 Histoire de l'Afrique du Sud 55

[232] Peurs blanches, col•res noires (http:/ / www. jeuneafrique. com/ Article/ ARTJAJA2570p028-030. xml0/

politique-meurtre-racisme-apartheidpeurs-blanches-coleres-noires. html) Jeune Afrique, 19„avril„2010

[233] Les mythes de la nation arc en ciel battus en br•che (http:/ / www. bbc. co. uk/ french/ news/ story/ 2009/ 12/

091212_safrica_rainbowsociety. shtml), BBC, d€cembre 2009 [234] Franƒois-Xavier Fauvelle Aymar, Histoire de l'Afrique du Sud, Seuil, 2006, p 101 [235] Paulus Zulu, les illusions perdues de la rƒforme politique in La rƒpublique sud-africaine, ƒtat des lieux (sous la direction de Dominique Darbon), Karthala, 1992, p 46 et s. [236] Dominique Darbon, La nouvelle Afrique du Sud, H€rodote, revue de g€ographie et de g€opolitique, n–82/3, 1996, p 5 et s

[237] Le rŠve reste inachev€ (http:/ / www. sudouest. fr/ 2010/ 06/ 06/ le-reve-reste-inacheve-109933-3. php) Sources et contributeurs de l€article 56

Sources et contributeurs de l€article

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The painter was Thomas Baines (November 1820 • 1875) Fichier:Laager.JPG „Source: http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fichier:Laager.JPG „Licence: anonymous-EU „Contributeurs: anonymous Fichier:Flag of .svg „Source: http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fichier:Flag_of_Natalia_Republic.svg „Licence: Public Domain „Contributeurs: Himasaram Fichier:Eastern Frontier, Cape of Good Hope, ca 1835.png „Source: http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fichier:Eastern_Frontier,_Cape_of_Good_Hope,_ca_1835.png „Licence: Creative Commons Attribution-Share Alike „Contributeurs: I created the map, based partly on the source map: Eastern frontier of the Colony of the Cape of Good Hope from Algoa Bay to the Great Kei river, which appears opposite page 620 of ‚ The autobiography of Lieutenant-general Sir Harry Smith€ by G.C.B. Bart, Chapter xlviii, published 1903, as part of the online Build a Book initiative. 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