Sexe, Drogue Et Escroquerie / the Wolf of Wall Street De Martin Scorsese, États-Unis, 2013, 179 Min]
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Document generated on 09/23/2021 7:08 p.m. Ciné-Bulles Sexe, drogue et escroquerie The Wolf of Wall Street de Martin Scorsese, États-Unis, 2013, 179 min Jean-Philippe Gravel Volume 32, Number 2, Spring 2014 URI: https://id.erudit.org/iderudit/71437ac See table of contents Publisher(s) Association des cinémas parallèles du Québec ISSN 0820-8921 (print) 1923-3221 (digital) Explore this journal Cite this review Gravel, J.-P. (2014). Review of [Sexe, drogue et escroquerie / The Wolf of Wall Street de Martin Scorsese, États-Unis, 2013, 179 min]. Ciné-Bulles, 32(2), 53–53. Tous droits réservés © Association des cinémas parallèles du Québec, 2014 This document is protected by copyright law. Use of the services of Érudit (including reproduction) is subject to its terms and conditions, which can be viewed online. https://apropos.erudit.org/en/users/policy-on-use/ This article is disseminated and preserved by Érudit. Érudit is a non-profit inter-university consortium of the Université de Montréal, Université Laval, and the Université du Québec à Montréal. Its mission is to promote and disseminate research. https://www.erudit.org/en/ CRITIQUES l’on ne voyait pas les victimes escroquées dans e Wolf of Wall Street. Logique : Jordan Belfort vivait dans sa bulle et la plaisanterie a continué : après avoir colla- boré avec le FBI, il aurait écopé d’une peine allégée de 22 mois de prison, période au cours de laquelle il commença à écrire ses mémoires, dont Leonardo DiCaprio et Brad Pitt eurent tôt fait de se disputer les droits avant même que le manuscrit ne soit terminé. Voilà qui devrait expliquer pourquoi le traitement de The Wolf of Wall Street semble à ce point adopter, transmettre, The Wolf of Wall Street communiquer sans paravent et sans filtre de Martin Scorsese le cynisme, la flamboyance, la vulgarité, le mépris et, ultimement, la nature foncière- ment répugnante de son personnage et Sexe, drogue comme un trip au cœur du genre de pou- narrateur. Eut-il pris ses distances avec lui, voir absolu qui corrompt absolument — ce- Scorsese n’aurait pas été à même d’entraî- et escroquerie lui d’un courtier douteux et de sa cohorte ner le spectateur dans son manège avec JEAN-PHILIPPE GRAVEL qui, parfaitement formatés pour concevoir l’impression troublante d’être parfois de que les vraies valeurs de ce monde sont de connivence avec ces irresponsables gamins vendre, de faire du profit et de le dépenser capables de faire couler un yacht de deux Tant de choses dans The Wolf of Wall n’importe comment, se paient des frasques millions de dollars aussi facilement qu’un Street ne sont pas racontables. Prenons la babyloniennes au budget illimité qui au- jouet au fond d’une baignoire. La blague, première apparition de Leonardo DiCaprio raient pu être sans fin si la Loi n’avait fini évidemment, est énorme, elle secoue le (alias Jordan Belfort, ancien escroc de la fi- par y mettre un frein, quelque 10 années monde et ce n’est pas la moindre des iro- nance des mémoires duquel le film s’ins- plus tard. nies que e Wolf of Wall Street restitue pire) à l’écran. Qu’y fait-il? Disons que cette aujourd’hui à l’investisseur floué, pour trois galante entrée en scène met en vedette Le sujet et le personnage ne pouvaient heures et une dizaine de dollars, un petit (outre Belfort) une croupe de femme, mieux tomber pour un Scorsese qui, à ersatz de ce délire de richesse dont il a été beaucoup de cocaïne et l’action de souffler. 71 ans, pète le feu plus que jamais. C’est privé par les Belfort de ce monde. Oui, souffler. Puisse votre imagination s’oc- qu’il aura dégoté le chaînon qui manquait cuper du reste. Cette scène déconcertante au répertoire de crapules, de gangsters et et bizarrement suggestive pourrait vite être de sociopathes dont son œuvre est char- chassée de votre mémoire par une autre, gée : le courtier en cravate, le WASP arro- impliquant l’improbable rencontre entre gant qui, incarnation même d’une certaine l’automobile de Belfort (avec, au volant, un vision du succès, extorque, blanchit et Belfort sexuellement manœuvré par sa flambe tout à la barbe de ceux qu’il es- femme) et un hélicoptère qui se fracasse croque. On se dit qu’il fallait encore aux dans la cour de la villa de luxe de celui-ci. À mafieux de Goodfellas et consorts de moins que la mémoire défaillante du vivre cachés, et parfois de courir le risque, critique n’ait télescopé deux scènes du film avec leurs meurtres, de finir leurs jours en en une seule, preuve éloquente du genre prison. Mais la justice est clémente avec les de dégât cérébral qu’entraînent déjà les traders dont la société a pignon sur rue. États-Unis / 2013 / 179 min 20 premières minutes d’un film qui en Que le FBI s’intéresse de trop près à leurs RÉAL. Martin Scorsese SCÉN. Terence Winter, compte 180 sans essoufflement. activités et que des banques suisses leur d’après les mémoires de Jordan Belfort IMAGE Rodrigo Prieto MONT. Thelma Schoonmaker PROD. tendront leurs coffres. Qu’ils collaborent Riza Aziz, Leonardo DiCaprio, Joey McFarland et e Wolf of Wall Street n’est pas un film avec lui et ils pâtiront de peines bonbons Martin Scorsese INT. Leonardo DiCaprio, Jonah Hill, Margot Robbie, Kyle Chandler, Rob Reiner DIST. sur l’escroquerie financière. Biopic déca- dans des prisons privées aux allures de Paramount Pictures dent, il se vivrait et se subirait plutôt spas. Certains critiques ont remarqué que Volume 32 numéro 2 53 .