Le Mecano De La Generale Document Site
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ANIMATION PEDAGOGIQUEECOLE ET CINEMA Le Mécano de la Générale 4 avril 2014 I. Générique À partir de six ans, du CP au CM2. 75 minutes, muet. Titre original :The General. Réalisation: Buster Keaton. Scénario : Al Boasberg, Charles Smith. D’après un sujet de : Buster Keaton et Clyde Bruckman ; librement adapté du récit de : William Pittenger, The Great Locomotive Chase (1863) Image : J. Devereux Jennings. Décors et direction technique : Fred Gabourie. Musique : Jean Yatove. Montage : J. Sherman Kell. Production : Joseph M. Shenk et Buster Keaton/United Artist. Interprétation : Buster Keaton (Johnnie Gray) Marion Mack (Annabelle Lee), Charles Smith (son père), Franck Barnes (son frère), Glen Cavender (Capitaine Anderson), Jim Farley (Général nordiste)... Distribution : Théâtre du Temple. Etats-Unis 1926 Durée : 1h15 Sortie à Paris : 11 mars 1927 II. Résumé 1861, guerre de Sécession, côté sudiste. Johnnie Gray, conducteur de train, veut s’enrôler dans l’armée confédérée mais on le refuse à cause de son métier, jugé trop utile. Sa bien-aimée le prend pour un lâche et ne l’aimera, déclare t-elle, qu’« en uniforme». Un an plus tard, des espions nordistes s’emparent de sa locomotive, la General, en même temps que d’Annabelle qui se trouvait là. À leur poursuite dans une autre locomotive, Johnnie se retrouve en territoire ennemi, espionne l’état- major, délivre Annabelle, s’habille en Nordiste et refait avec elle le chemin vers le Sud à bord de la General, poursuivi cette fois par deux trains ennemis. Après avoir endossé un uniforme du Sud, il prévient les siens, contribue à la déroute de l’Union, capture un général nordiste et triomphe sur le plan militaire autant qu’amoureux. III. Le titre Comparaison entre le titre originale et le titre français pour aborder les notions d’adaptation. Titre original : The general fait référence à la locomotive avec allusion au titre militaire Titre français : Le mécano de la general présente le personnage de Johnny avec l’emploi du mot mécano au lieu de mécanicien (jeu de construction). IV. Les affiches V. « The Great Locomotive Chase » (La grande poursuite en locomotive), une bataille historique de la Guerre Civile. Buster Keaton a procédé, pour toute la première partie de son film, à la reconstitution fidèle, parfois jusqu'aux détails, d'une histoire vraie qui fut une des batailles les plus spectaculaires de la guerre civile américaine. Au printemps 1862, James Andrews s'empare, avec 21 hommes en civil, du train de la ligne Atlanta- Chatanooga, tiré par la locomotive baptisée « General », lors d'un arrêt-repas dans la petite gare de Mariette. Leur but est de remonter au Nord en sabotant les rails, les ponts et les tunnels, afin de couper l'armée sudiste de tout ravitaillement et permettre ainsi aux Nordistes de prendre la ville de Chatanooga. Mais les trois cheminots de l'équipage de la General (le conducteur, le chauffeur et le mécanicien), rendus furieux par le vol, se lancent à leur poursuite, d'abord à pied, puis en draisine, rejoints par quelques hommes en cours de route. Dans la première gare, ils réquisitionnent une locomotive, puis une autre après un premier obstacle, enfin la « Texas », qui prend en chasse la « General » en marche arrière ! Ils poussent tour à tour les wagons dont se décharge la General, ôtent les traverses qu'on met sur les rails, et sortent du pont-tunnel en bois de la rivière Oostanaula le dernier wagon en flammes qu'y avaient laissé les Nordistes. Ils embarquent un jeune télégraphiste qu'ils déposent dans une gare équipée : l'armée sudiste est prévenue en amont, et attend les voleurs, qui sont contraints de se rendre. Quatorze d'entre eux sont envoyés dans une prison d'où huit parviennent à s'évader ; les six autres sont échangés ; le chef de l'expédition et sept autres hommes sont pendus et enterrés sans cérémonie dans une fosse anonyme. Les cheminots sont les héros provisoires du Sud. Après que le Nord a gagné la guerre, on déterre les corps des anciens « traîtres », on leur décerne une médaille (seulement aux militaires officiels cependant, ce que n'était pas Andrews), et on les enterre dans un glorieux cimetière militaire à Chatanooga. Cahier de notes sur… VI. Buster Keaton, l’homme qui ne rit jamais. Construire l’univers de référence de l’auteur. Quelques éléments de biographie : - Né avec le cinéma (1895). Joseph Frank Keaton. - Rebaptisé Buster par le magicien contorsionniste Houdini.“My God, what a Buster!” (à la fois “Quel casse-cou !” et “Quel gros malin !”). - Parents acteurs de music-hall avec lesquels ils formaient un trio comique. (son père joue le rôle d’un militaire dans le film). - Il quitte sa famille en 1917 ne pouvant plus endurer son père alcoolique. - Il réalise une vingtaine de courts-métrages jusqu’en 1923. - Il devient un des plus grands noms du cinéma muet, avec 8 chefs d’œuvres de longs métrages 1923 à 1926. - Il est un artiste complet en assurant les rôles d’acteur, de scénariste, de réalisateur et même parfois de décorateur et de monteur. Le passage au cinéma parlant correspond à la fin de son succès. - Il réapparait dans les « Feux de la Rampe » en 1951 en tant que spectre du muet. - Il publie ses mémoires en 1962. Découvrir quelques extraits : - Les Trois Ages 1923. - Sherlock Jr, 1924. - The Navigator (La croisière du Navigator, 1924) http://www.transmettrelecinema.com/film/croisiere-du-navigator-la/#video - Seven Chances (Fiancées en folie) 1925 - The Cameraman (1928) - 3 shorts stories http://www.youtube.com/watch?v=auQTJXd4vxw#aid=P9o4LgKlzrY VII. Le contexte historique : la guerre de Sécession. (1860-1865) Quelques repères historiques - en 1860, les Etats Unis est une nation divisée : - Dans le Nord, les agriculteurs qui tentent de tirer parti d’une terre ingrate s’orientent rapidement vers des activités commerciales et maritimes. - Dans le Sud, l’économie repose sur les plantations : tabac, sucre, coton. Entre les deux parties, une différence majeure, l’esclavage. Le Sud devenant le royaume du coton (surtout Géorgie, Alabama, Mississipi, Louisiane.) à la suite de la Révolution Industrielle en Angleterre, n’envisage pas de se passer de cette main d’œuvre et déplace les plantations vers l’Ouest. Le Nord entame sa révolution industrielle, les grandes villes se développent. Dans ce contexte, le mouvement pour l’abolition de l’esclavage se développe. - L’élection d’Abraham Lincoln le 6 novembre 1860 met le feu aux poudres. 7 Etats décident de faire sécession et fondent la Confédération. - Les hostilités entre les 2camps commencent en avril 1861.Un duel entre deux grands stratèges Ulysse S Grant pour le nord et Robert Lee pour le Sud. - Elles s’achèvent en avril 1865 avec la reddition du sud. - Cette guerre reste pour les Américains l’épisode décisif de leur histoire. Trois entrées possibles avec les élèves 1) Recherche documentaire (voir document joint). 2) Eduquer à l’image : La première guerre médiatisée. Ces photographies permettent de rendre compte du travail de reconstitution et de documentation réalisé par Buster Keaton pour relater les événements historiques. ACTIVITE N°1 : compréhension de texte La première guerre médiatisée Renée Lemaître La Guerre de sécession en photos, in La guerre de Sécession, Les Etats désunis, Découverte Gallimard. La photographie vient de faire des progrès décisifs. C’est pourquoi la guerre de Sécession a été pour les photographes une période d’activité incessante et de gloire. Mais le mouvement n'est pas encore saisissable. Il faut donc recommencer les scènes, les arranger pour que les lecteurs de journaux ou les acheteurs éventuels des photographies soient intéressés. L'artiste est alors au moins un metteur en scène, quand il ne truque pas la réalité pour faciliter sa tâche. «Colonel, voulez-vous demander à vos hommes de rester tranquilles pendant que je les photographie ?» Le colonel répondit : «Ils ne bougeront pas, certains sont bien incapables de bouger ! Allons, les hommes, voulez-vous rester tranquilles un moment ? On veut prendre votre portrait pour vos bonnes amies»... Tom se souleva d'un coude et regarda dans la direction du petit Irlandais, du célèbre photographe mondain de Washington, du portraitiste de Lincoln. Tout s'immobilisa. L'instant se fixa dans le collodion au fur et à mesure que la lumière brûlait les iodides et les bromides de la plaque sensible. Des masques de bois se posaient sur les visages juvéniles, les barbes se pétrifiaient. Les morts se firent plus morts encore. Tom observa les lèvres de l'Irlandais tandis qu'il comptait silencieusement les secondes de temps gelé. Ce Mathew Brady1 que mentionne le chroniqueur naïf était, en effet, le photographe le plus célèbre d'Amérique. Fils de pauvres émigrants, sa carrière remontait à la naissance de la photographie et c'était Samuel Morse qui lui avait enseigné son art. L’excellence de son travail lui valut de nombreux prix et c'est tout naturellement à son studio de New York que le parti républicain s'adressa en 1860 pour obtenir la photographie de son candidat aux élections : Abraham Lincoln. [...] Brady avait l'ambition de devenir le chroniqueur de son époque [...] et quand la guerre civile éclata, il sentit naître en lui une résolution impérieuse : celle de rendre compte par l'image des événements historiques dont il serait le témoin : [...] Quand Mathew Brady revint de la première bataille de la guerre, Bull Run, au milieu de l'indescriptible désordre de la retraite des armées nordistes, les photos qu'il exposa dans sa luxueuse galerie provoquèrent chez son élégant public un choc considérable. On était habitué à voir la guerre à travers l’interprétation des dessinateurs. Chaque scène se devait de comporter quelque élément de panache et de gloire, de petits soldats fringants s'agitant bravement sur un pittoresque champ de bataille parmi les étendards et les tambours.