ETABLISSEMENT DU PLAN D’EPANDAGE AVEC ETUDE AGRO -PEDOLOGIQUE POUR UNE UNITE DE METHANISATION Rubriques : 2781.1, 2781.2 et 3532

SAS ENERFEES Les Fermiers de Janzé Henry Legoas, ENGIE Biogaz Rue Charles Lindbergh 06 33 84 88 76 ZA de la Chauvelière [email protected] 35150 JANZE

Référence : Plan Epandage ICPE_ENERFEES_v2.doc

SOMMAIRE

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INTRODUCTION ...... 2 1. NOTICE DE RENSEIGNEMENT ...... 4 2. PRODUITS ENTRANTS – DIGESTAT – SURFACE D’EPANDAGE ...... 12 2.1. LES PRODUITS ENTRANTS ...... 12 2.2. LE PROCEDE DE METHANISATION ...... 13 2.2. DIGESTATS ...... 15 2.3. RAPPEL DU CONTEXTE REGLEMENTAIRE ...... 17 3. DOSES PREVISIONNELLES D’EPANDAGE DES DIGESTATS ...... 20 3.1. DOSES PREVISIONNELLES SUIVANT LES BESOINS EN N ET P2O5 ...... 20 3.2. DOSES PREVISIONNELLES SUIVANT LES TENEURS EN ELEMENTS TRACES ...... 22 3.3. FLUX CUMULES ET TONNAGE DES MATIERES SECHES EPANDUES ...... 23 4. STOCKAGE DU DIGESTAT ...... 25 PARTIE 1 : ETAT INITIAL DE L’ENVIRONNEMENT ...... 27 1. ETAT INITIAL DE L’ENVIRONNEMENT ...... 28 1.1. PRESENTATION GENERALE DU SITE ...... 28 1.1. LE MILIEU PHYSIQUE ...... 30 1.1.1. TOPOGRAPHIE ...... 30 1.1.1. HYDROGRAPHIE ...... 30 1.1.2. GEOLOGIE ...... 34 1.1.3. PEDOLOGIE ...... 35 1.1.4. HYDROGEOLOGIE ...... 35 1.2. LE MILIEU NATUREL ...... 37 1.2.1. ZNIEFF (ZONES NATURELLES D’INTERET ECOLOGIQUE FAUNISTIQUE ET FLORISTIQUE) ...... 37 1.2.2.1. INCIDENCE NATURA 2000 ...... 40 1.3. CLIMATOLOGIE ...... 41 1.4. ACTIVITES AGRICOLES ET EXPLOITATIONS PARTENAIRES : ...... 43 1.5. PRATIQUES AGRICOLES DES EXPLOITATIONS PARTENAIRES : ...... 43 1.5.1 PRODUCTIONS ANIMALES ET VEGETALES ...... 43 PARTIE 2 : PLAN D’EPANDAGE ...... 45 1. REALISATION DU PLAN D’EPANDAGE ...... 46 1.1. PRESCRIPTIONS REGLEMENTAIRES ...... 46 1.2. ETUDE PEDOLOGIQUE ...... 46 1.2.1. APTITUDES DES SOLS A L'EPANDAGE : METHODE SIMPLIFIEE ...... 47 1.2.2. DEFINITION DES 3 CLASSES D'APTITUDES A L'EPANDAGE ...... 51 1.3. DESCRIPTION DES PRINCIPALES UNITES DE SOLS RENCONTRES ...... 52 1.4. RECAPITULATIF PAR EXPLOITATION ...... 57

1.5. BILAN DES ANALYSES DE SOLS ...... 59 1.6. CONCLUSION ...... 60 1.7. RESULTATS DU PLAN D’EPANDAGE ...... 61 1.8. ADEQUATION FILIERE DE TRAITEMENT ET VALORISATION SUR LE PLAN D’EPANDAGE ...... 61 1.9. ORGANISATION ET SUIVI AGRONOMIQUE DES EPANDAGES ...... 64 1.10. IMPACT DES EPANDAGES ...... 66 1.11. FILIERES ALTERNATIVES ...... 66 PARTIE 3 : IMPACTS LIES AU PLAN D’EPANDAGE ...... 69 1. ETUDE D’IMPACT ...... 70 1.1. PRESENTATION DU PROJET ...... 70 1.2. EVALUATION DES IMPACTS DU PLAN D’EPANDAGE...... 72 1.2.1. RAPPEL DE L’ORGANISATION DU STOCKAGE JUSQU'A L’EPANDAGE ...... 72 1.3. RAPPEL SUR LA QUALITE DU DIGESTAT ET LES DOSES A APPORTER ...... 73 1.4. IMPACT SUR LA QUALITE DES EAUX ...... 74 1.4.1. IMPACTS SUR LES EAUX SOUTERRAINES ...... 74 1.4.2. IMPACTS SUR LES EAUX SUPERFICIELLES ...... 75 1.5. IMPACT SUR LES ZONES NATURELLES ...... 75 1.6. IMPACT SUR LE VOISINAGE ...... 76 1.7. TRANSPORT ET CONDITIONS DE CIRCULATION ...... 77 1.7.1. IMPACTS DU TRANSPORT ...... 77 1.8. LES DECHETS GENERES ...... 82 1.9. IMPACTS AGRONOMIQUES DES EPANDAGES ...... 82 1.10. LES MESURES DE SUIVI ET D’ACCOMPAGNEMENT ...... 82 PARTIE 4 : ETUDE DES DANGERS ...... 83 1. ETUDE DES DANGERS ...... 84 1.1. RISQUES D’ACCIDENTS ...... 84 1.2. CONSEQUENCES POSSIBLES SUR L’ENVIRONNEMENT ...... 84 1.3. MESURES MISES EN PLACE POUR LIMITER LES RISQUES ...... 85 1.4. MOYENS D’INTERVENTION EN CAS D’ACCIDENT ...... 85 1.5. RISQUES SPECIFIQUES A L’EPANDAGE ...... 85 PARTIE 5 : EVALUATION DES RISQUES SANITAIRES ...... 88 1. EVALUATION DES RISQUES SANITAIRES ...... 89 1.1. LES RISQUES TOXICOLOGIQUES ET SANITAIRES ...... 89 1.2. LES ELEMENTS TRACES METALLIQUES ...... 89 1.3. LES COMPOSES TRACES ORGANIQUES ...... 90 1.4. LES AGENTS PATHOGENES ...... 91 PARTIE 6 : ETUDE D’HYGIENE ET DE SECURITE ...... 93 1. ETUDE HYGIENE ET SECURITE ...... 94 1.1. HYGIENE ET EQUIPEMENTS DU PERSONNEL ...... 94

1.2. FORMATION DU PERSONNEL ...... 94 1.3. AMBIANCE AUX POSTES DE TRAVAIL ...... 95 ANNEXES ...... 96

INTRODUCTION

La société ENERFEES souhaite mettre en place une unité de méthanisation sur la commune de JANZE.

La mission principale de la SAS ENERFEES a pour objet la production, la vente et la valorisation de l’énergie et des digestats produits par la méthanisation.

On notera que ce présent dossier détaille uniquement la partie valorisation et gestion du digestat ainsi que les différents impacts et mesures compensatoires mises en place pour limiter l’impact sur le milieu naturel. L’unité de méthanisation et son procédé est détaillé dans le dossier VOLET A = Demande d’Autorisation de l’Unité de méthanisation au titre des installations classées.

La digestion anaérobie est un procédé conservatif pour les éléments n’entrant pas dans la composition du biogaz, notamment les éléments fertilisants (N, P2O5, K2O) et amendants (matière organique stable – précurseurs d’humus).

Les différents bilans de masse disponibles sur les unités de méthanisation en fonctionnement montrent le maintien de la valeur azotée dans l’effluent méthanisé. Il y a une minéralisation importante de l’azote, proportionnelle au taux de biodégradation du carbone. En raison du milieu réducteur de la méthanisation, l’azote minéral est essentiellement sous forme ammonium (N-NH4 +). Pour les autres éléments minéraux, il y a également conservation au cours de la méthanisation. Après séparation de phase (plus ou moins poussée selon la technologie appliquée), le phosphore va se retrouver majoritairement dans la phase solide du digestat.

Compte tenu du gisement et de la technologie employée, le projet de la SAS ENERFEES produira un digestat qui fera l’objet d’une séparation de phase.

L’unité produira 61 644 t/an de digestat brut conduisant après séparation de phase à 47 158 T en phase liquide et 14 486 T en phase solide.

L’objectif du projet est de produire un digestat conforme au cahier des charges DigAgri 1 (voir volet A- ICPE), permettant ainsi d’utiliser le digestat sans plan d’épandage, et d’exporter les excédents de digestat solide vers des agriculteurs n’adhérant pas au projet. Néanmoins, par sécurité, le projet est établit avec un plan d’épandage sur les terres des agriculteurs adhérant au projet. Ceci permettra de valoriser le digestat par plan d’épandage si celui-ci n’était pas conforme au cahier des charges. Les excédents de digestat solide seraient alors exportés en compostage.

L’objet de ce dossier est la demande d’autorisation d’épandage des digestats issus du méthaniseur de la société ENERFEES.

Cette demande d’autorisation est formulée en application des dispositions législatives du Livre V Titre I du Code de l’Environnement (loi 76-663 du 19 juillet 1976 relative aux installations classées pour la protection de l’environnement, abrogée), et des articles R. 512-1. à 54, R. 512-67 à R. 514-4, R. 515-1, R. 515-24 à 38, R. 515-51 à R. 516-6 et R. 517-1 du Code de l’Environnement. Les prescriptions applicables à ce projet sont celles de l’arrêté du 17 août 1998, modifiant l’arrêté du 2 février 1998, relatif aux prélèvements et à la consommation d’eau ainsi qu’aux émissions de toute nature des installations classées pour la protection de l’environnement, comme indiqué dans l’arrêté du 10 novembre 2009. SAS ENERFEES Plan d’épandage méthanisation Impact et Environnement Janzé (35) 2

Cette unité produira des digestats destinés à une valorisation agronomique agricole directe.

Conformément à l’article 48 alinéa de l’Arrêté du 10 novembre 2009, dans le cas d'une unité de méthanisation relevant de la rubrique 2781.2 de la nomenclature des installations classées, le plan d'épandage respecte les conditions visées à la section IV " Epandage " de l'arrêté du 2 février 1998 modifié.

Le plan d’épandage respecte par ailleurs :  Les principes du SDAGE Loire Bretagne : aptitude des sols et équilibre de la fertilisation.  Les programmes d’actions en zone vulnérable du département de l’Ile et Vilaine (6e programme d’actions régional d’août 2018).  Le décret du 10/10/2011  L'arrêté relatif à un programme d'action national du 19/12/2011 et l’arrêté modificatif du 23/10/2013  Le référentiel régional de mise en œuvre de l’équilibre de la fertilisation (arrêtés GREN).

En conséquence, ce dossier va présenter cette demande d’autorisation du plan d’épandage en prenant en compte les différentes prescriptions réglementaires existantes, les sensibilités environnementales du secteur d’étude ainsi que les caractéristiques des exploitations agricoles fournissant d’une part les déjections provenant de leurs élevages et valorisant d’autre part une partie du digestat issu de l’unité de méthanisation de la société ENERFEES.

SAS ENERFEES Plan d’épandage méthanisation Impact et Environnement Janzé (35) 3

1. NOTICE DE RENSEIGNEMENT

Nom du demandeur : SAS ENERFEES

Adresse siège social : Les Fermiers de Janzé Rue Charles Lindbergh ZA de la Chauvelière 35150 JANZE

Adresse du site Zone d’activité du Bois de 35150 Janzé

Contact – Responsable du dossier :

Henry Legoas, chef de projet Engie Biogaz Portable : 06 33 84 88 76 Courriel : [email protected]

La présente étude a été réalisée par IMPACT ET ENVIRONNEMENT, 2 Rue Amédéo Avogadro 49070 BEAUCOUZE. Les chargés d’études sont : Cyrille MARTINEAU, François VANDEWALLE, Amaury MANCEAU, Samuel ROUSSEAU et Samuel DOUARD.

Afin de garantir le fonctionnement de l’unité de méthanisation, la SAS ENERFEES va utiliser une partie des déchets (effluents d’élevage ou déchets végétaux) produits par 55 exploitations partenaires. 53 d’entre-elles font partie du plan d’épandage.

Le présent dossier a pour objectif de présenter l’ensemble du plan d’épandage et la gestion du digestat concernant le projet soumis à autorisation d’exploiter pour la création d’une unité de méthanisation sur la commune de JANZE.

Il s’agira de bien mettre en évidence l’ensemble des effluents entrants dans le méthaniseur de la SAS ENERFEES et de valider la valorisation du digestat de manière agronomique sur les terres des 53 exploitations receveuses.

Au final, les apports organiques respecteront la réglementation, avec notamment des apports qui s’effectueront en fonction des besoins des cultures, sans surfertilisation.

Le plan de situation de la page suivante détaille l’emplacement du site où sera produit le digestat qui sera à valoriser par épandage.

SAS ENERFEES Plan d’épandage méthanisation Impact et Environnement Janzé (35) 4 Figure 1 : Localisation du site de méthanisation

Situation géographique de la Département d’Ile et Vilaine (35) commune A environ 15 km au Sud-Est de Adresse du site zone d’activité du Bois de Teillay – 35150 Janzé Moyens d'accès voies de desserte de la zone d’activité Références cadastrales section ZC parcelles 5-119-201-228, commune de Janzé Surface du site Environ 3,7 ha

Localisation du site de méthanisation sur carte IGN

SAS ENERFEES Plan d’épandage méthanisation Impact et Environnement Janzé (35) 5 1. PERIMETRE D’EPANDAGE

Le plan d’épandage sur lequel va être valorisé le digestat, concerne 53 exploitations. Ces 53 exploitations sont les suivantes :

Référence (carte ci-dessous) Structure juridique Adresse 1 AUBIN David Courgeon - 35150 Essé 3 GAEC BERTHELOT-LEROUX Touche Ronde - 35150 Amanlis 4 EARL BESNARD 36 La Jaille - 35230 Saint-Armel 4b SCEA GAYET La Rivière au Veillault - 35410 5 EARL BESNARD-DELAMARRE Le Bas des Landes - 35150 Corps-Nuds 6 EARL DE LA MAISON NEUVE La Maison Neuve - 35150 Brie 7 BODIN Eric La Grivelliere - 35640 Martigné-Ferchaud 7b EARL EDEN La Salle - 35370 8 GAEC LE BOIS RICOULT 15 Le Bois Ricoul - 35150 Corps-Nuds 9 GAEC BOITEL Le Grand Fresne - 35150 Janzé 10 GAEC DU BOULAI Le Boulai - 35320 Saulnières 11 EARL BOURG-NEUF Rue Bourgneuf - 35150 Brie 12 GAEC DES BRETIERES La Basse Bretière - 35150 Brie 13 EARL BUIN La Grande Minière - 35390 14 GAEC LES CAPRINES DES FEES La Goisdurie - 35134 Coesmes 15 EARL LES CERISIERS La Moufelle - 35150 Janzé 16 SCEA DU CHAMP HAMELIN Le Champ Hamelin - 35150 Corps-Nuds 17 GAEC LES CHARMES Le Grand Pâtis de Godeloup - 35680 Bais 18 CHOQUET Philippe Le Traünet - 35390 Grand-Fougeray 19 EARL COLLEU-GILBERT La Métairie Neuve - 35150 Piré-sur-Seiche 20 EARL DU DESERT La Trancharderie - 35150 Amanlis 21 EARL DRENIAUD LA RIVIERE La Rivière - 35320 Le Sel-de-Bretagne 23 DUTERTRE Emmanuel Le Bois d'Anjou - 35134 Coesmes 24 GAEC LA FERME DES CHESNAIS Crevan - 35150 Piré-sur-Seiche 25 GAEC DU FOUGEROUX Le Pilier du Milieu - 35150 Janzé 26 EARL FRALEUX Les Balluaux - 35150 Corps-Nuds 27 GAEC GADBY Le Petit Fresne - 35150 Janzé 28 EARL GIBOIRE La Gislais - 35150 Piré-sur-Seiche 29 GIBOIRE CHANTAL Les Rivières - 35150 Janzé 30 EARL GOUDINEG La Fonderie - 35680 Vergéal 31 GAEC DU GRAND FLEURE Le Grand Fleuré - 35150 32 GAEC DU HIL BARRAS Le Hil Baras - 35530 Noyal-sur-Vilaine 33 GAEC KARREZ La Porte - 35150 Chanteloup 34 EARL LAUNAY-REGNIER 14 chemin des Janiques - 35230 Bourgbarre 35 LEGENDRE Patrick Les Cormiers - 35150 Amanlis 36 EARL MAINE La Gargouillere - 35320 Le Sel-de-Bretagne 37 EARL DU MANOIR La Nachardière - 35150 Essé 38 MENARD Vincent La Métairie Neuve - 35150 Essé

SAS ENERFEES Plan d’épandage méthanisation Impact et Environnement Janzé (35) 6 39 EARL DU MONT-PERRAY Monceau - 35320 Tresboeuf 41 GAEC DES ONDES - 35134 42 GAEC PERAITTE Le Patis Dorel - 35410 Nouvoitou 43 GAEC LA RIVIERE La Rivière - 35150 Amanlis 44 EARL DE LA ROUAUDAIS La Rouaudais - 35150 Corps-Nuds 45 EARL DE LA ROUERIE La Rouerie - 35390 La Dominelais 46 GAEC DE LA ROUVRAIS La Rouvrais - 35370 Argentré-du-Plessis 47 EARL SAFFRAY Bertrand et Martine Le Freche - 35150 Amanlis 48 SCEA SAFFRAY-COUPEAU La Barre - 35150 Boistrudan 49 EARL SAFFRAY-GICQUEL La Tionnais - 35150 Amanlis 50 SCEA SAINTE ANNE La Ferme - 35150 Janzé 52 EARL DE SEVRIGNE Sévrigné - 35320 Le Sel-de-Bretagne 53 GAEC SOURDRIL La Planche - 35150 Janzé 54 GAEC DE LA TRANCHARDERIE 12 La Trancharderie - 35150 Amanlis 55 GAEC DE L'YVE Le Haut Yve - 35150 Janzé

SAS ENERFEES Plan d’épandage méthanisation Impact et Environnement Janzé (35) 7 SAS ENERFEES Plan d’épandage méthanisation Impact et Environnement Janzé (35) 8 Au regard de ces 53 exploitations qui vont valoriser le digestat sur leurs terres, on peut noter que la grande majorité des terres mises à disposition sont assez bien regroupées et situées dans un rayon de 15 kilomètres du site de méthanisation. Certaines exploitations sont plus excentrées. On rappellera que l’ensemble des parcelles d’épandage est localisé uniquement sur le département de l’Ile-et-Vilaine.

En fonction du parcellaire de chacune de ces exploitations, les communes concernées par le plan d’épandage sont détaillées dans le tableau ci-dessous. Le plan de localisation du parcellaire d’épandage de chaque exploitation mettant leurs terres à disposition est joint à ce dossier (Partie cartographique du plan d’épandage, plans A0 en fin de dossier).

Pour la société ENERFEES, l’enquête publique concernera l’ensemble des communes comprises dans le plan d’épandage et dans le rayon de 3 km autour de l’installation (à partir du site de méthanisation et des stockages déportés).

Liste des communes concernées par l’enquête publique Commune dans le rayon Commune Dep. Commune dans le rayon Commune concernée d'affichage autour d'un d'affichage du site (3 km) par l'épandage stockage (3 km) AMANLIS 35 OUI OUI OUI ARGENTRE-DU-PLESSIS 35 NON OUI OUI BAIN-DE-BRETAGNE 35 NON NON OUI BAIS 35 NON OUI OUI 35 NON NON OUI BOISTRUDAN 35 NON OUI OUI BOURGBARRE 35 NON OUI OUI BREAL-SOUS-MONTFORT 35 NON OUI OUI BRECE 35 NON NON OUI BRIE 35 OUI OUI OUI 35 NON NON OUI CHANCE 35 NON NON OUI CHANTELOUP 35 NON OUI OUI CHARTRES-DE-BRETAGNE 35 NON OUI OUI CHATEAUBOURG 35 NON NON OUI CHATEAUGIRON 35 NON OUI OUI COESMES 35 NON OUI OUI CORNILLE 35 NON NON OUI CORPS-NUDS 35 OUI OUI OUI 35 NON OUI OUI DERVAL 44 NON NON OUI DOMAGNE 35 NON NON OUI 35 NON OUI OUI 35 NON OUI OUI ERCE-EN-LAMEE 35 NON OUI OUI ESSE 35 NON OUI OUI ETRELLES 35 NON OUI OUI

SAS ENERFEES Plan d’épandage méthanisation Impact et Environnement Janzé (35) 9 FERCE 44 NON NON OUI GENNES-SUR-SEICHE 35 NON NON OUI 35 NON NON OUI GRAND-FOUGERAY 35 NON OUI OUI JANZE 35 OUI OUI OUI LA BOSSE-DE-BRETAGNE 35 NON OUI OUI LA COUYERE 35 NON OUI OUI LA DOMINELAIS 35 NON OUI OUI 35 NON OUI OUI LE PERTRE 35 NON OUI NON LE PETIT-FOUGERAY 35 NON OUI OUI LE SEL-DE-BRETAGNE 35 NON OUI OUI LE THEIL-DE-BRETAGNE 35 NON OUI OUI LE VERGER 35 NON NON OUI LOUVIGNE-DE-BAIS 35 NON OUI OUI MARCILLE-ROBERT 35 NON OUI OUI MARTIGNE-FERCHAUD 35 NON OUI OUI MOUAIS 44 NON NON OUI MOULINS 35 NON OUI OUI NOUVOITOU 35 OUI OUI OUI NOYAL-SUR-BRUTZ 44 NON NON OUI NOYAL-SUR-VILAINE 35 NON OUI OUI ORGERES 35 NON OUI OUI PANCE 35 NON OUI OUI PIRE-SUR-SEICHE 35 NON OUI OUI PLECHATEL 35 NON NON OUI POLIGNE 35 NON OUI NON 35 NON OUI OUI SAINT-ARMEL 35 NON OUI OUI SAINTE-COLOMBE 35 NON NON OUI SAINT-ERBLON 35 NON OUI OUI SAINT-GERMAIN-DU-PINEL 35 NON NON OUI SAINT-THURIAL 35 NON OUI OUI SAULNIERES 35 NON OUI OUI SERVON-SUR-VILAINE 35 NON NON OUI SOULVACHE 44 NON NON OUI 35 NON NON OUI TEILLAY 35 NON OUI NON THOURIE 35 NON OUI OUI TORCE 35 NON OUI OUI TRESBOEUF 35 NON OUI OUI VERGEAL 35 NON OUI OUI VERN-SUR-SEICHE 35 NON NON OUI VILLEPOT 44 NON NON OUI

SAS ENERFEES Plan d’épandage méthanisation Impact et Environnement Janzé (35) 10

La carte en annexe 1 présente les communes concernées par l’enquête publique.

Au final, 71 communes peuvent être concernées par l’enquête publique sur 2 départements. En définitive, seule la Préfecture définit la liste des communes concernées par l’enquête publique.

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2. PRODUITS ENTRANTS – DIGESTAT – SURFACE D’EPANDAGE

2.1. LES PRODUITS ENTRANTS

Parmi la liste des matières admissibles, le projet a été dimensionné selon le gisement présenté dans le tableau ci-dessous. Tableau 1 : Gisement identifié

Catégorie Codes Type de Tonnages sous-produits nomenclature déchets/matières annuels animaux Déjections animales, 02 01 06 60900 Catégorie 2 dérogatoires effluents d’élevages 02 01 03 02 03 04 Végétaux: issues de céréales, CIVE, déchets 13300 02 07 01 de fruits etc 02 07 02 02 05 01 Lait, produits issus du lait ou de la 800 Catégorie 3 dérogatoires 02 05 99 fabrication de produits laitiers TOTAL 75000 t/an *Cultures Intermédiaires à Vocation Energétique

Les matières susceptibles d’être traitées dans les installations sont des déchets, produits et sous- produits organiques :  utilisables en agriculture après méthanisation,  qui présentent un intérêt pour le bon fonctionnement de la méthanisation  qui ne contiennent aucun produit toxique ou nuisible pour l’agriculture  admis dans ce type d’installation par la réglementation des installations classées  compatibles avec le cahier des charges DigAgri1 (voir volet A-ICPE).

Les matières et déchets identifiés à ce jour seront collectés principalement dans le département de l’Ille- et-Vilaine, et dans une moindre mesure au niveau des départements limitrophes. Plus de 80% des tonnages sont apportés par les agriculteurs membres du projet.

Les tonnages des différentes matières pourront varier en fonction des paramètres météorologiques notamment. Par contre la quantité annuelle totale est une valeur maximale.

Concernant les matières végétales et déchets végétaux, on précisera qu’il s’agit essentiellement de cultures intermédiaires, menues pailles, déchets de céréales, déchets de fruits. Les cultures intermédiaires seront des couverts végétaux uniquement de type CIVE (Cultures Intermédiaires à Vocation Energétique). En aucun cas le projet a pour but de faire pousser des cultures principales (maïs ou autres céréales) pour alimenter le digesteur.

Des contrats sont établis avec les apporteurs de matières (agriculteurs) ainsi que le transporteur de déchets pressenti.

SAS ENERFEES Plan d’épandage méthanisation Impact et Environnement Janzé (35) 12 2.2. LE PROCEDE DE METHANISATION Le schéma ci-après, présente le synoptique de fonctionnement de l’unité de méthanisation. Le fonctionnement de l’unité peut se résumer selon les étapes suivantes :  la réception, le stockage, et la préparation des différentes biomasses à méthaniser,  le traitement par méthanisation,  le traitement et la valorisation du biogaz par injection,  la séparation de phase du digestat, stockage et évacuation.

Comme nous l’avons précédemment indiqué, l’ensemble de ces éléments est détaillé dans le dossier de demande d’autorisation = volet A. Au final, après méthanisation de 75 000 T de produits entrants par an, la quantité de digestat à gérer totalisera 61 644 tonnes.

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Schéma global de fonctionnement du projet de la SAS ENERFEES

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2.2. DIGESTATS

Apports en éléments fertilisants (azote et phosphore) N et P2O5:

Aussi, au regard des matières entrantes, le digestat brut aura une teneur finale estimée de : 7,1 kg N/T et 3,5 kg P2O5/T et 8,6 kg K2O/T. Cette quantité va subir une séparation de phase induisant la production de 47 158 T de liquide/an et une partie solide totalisant 14 486 T/an.

Le tableau et la figure suivant présentent les teneurs estimées en éléments fertilisants des digestats liquide et solide :

En flux Tonnage Matière sèche Flux Ntot Flux de P2O5 Flux de K2O Type digestat (t/an) (t/an) (kg/an) (kg/an) (kg/an) Digestat brut 61 644 5 953 437 010 217 778 528 202

Après séparation de phase : Digestat liquide 47 158 2 393 296 940 47 158 424 571 Digestat solide 14 486 3 560 140 070 170 620 103 631

En valeur Tonnage Matière sèche Ntot P2O5 K2O Type digestat (t/an) (%) (kg/t) (kg/t) (kg/t) Digestat brut 61 644 9,7 7,1 3,5 8,6

Après séparation de phase : Digestat liquide 47 158 5,1 6,3 1,0 9,0 Digestat solide 14 486 24,6 9,7 11,8 7,2

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Schéma de principe de la répartition de l’azote et du phosphore dans le digestat

Matière organique :

Pendant la phase de digestion, les digestats subissent un temps de séjour suffisamment long assurant une bonne dégradation de la matière organique (pour la production du biogaz). La matière organique restante est donc une matière organique stabilisée favorisant la structuration des sols. Ils contribuent donc à un bon développement de la microflore du sol et ainsi à la bonne mise à disposition des éléments nutritifs pour les plantes. Des apports réguliers sur les sols permettent de maintenir un taux de matière organique élevée, contribuant à la stabilité des sols.

Azote et C/N :

La teneur élevée des digestats en azote justifie leur valorisation en agriculture. L’azote des digestats se présente sous une forme majoritairement ammoniacale. Ces produits peuvent ainsi se substituer à un apport d’azote minéral. L’élément azote est essentiel à la fertilisation des cultures. Le rapport Carbone/Azote fournit des indications sur la biodisponibilité de l’azote et les périodes durant lesquelles les épandages sont autorisés. En effet, suivant l’arrêté Directive Nitrates, les effluents sont classés en type 1 lorsque le rapport C/N>8 et en type 2 lorsque le rapport C/N est inférieur à 8.

SAS ENERFEES Plan d’épandage méthanisation Impact et Environnement Janzé (35) 16 Dans le cas de la société ENERFEES, le digestat brut et le digestat liquide attendu présenteront un rapport C/N faible et seront donc considérés comme des fertilisants de type 2. Le digestat solide attendu présentera un rapport C/N élevé et sera donc considéré comme un fertilisant de type 1.

Ces effluents doivent être valorisés par épandage à des périodes n’entrainant pas d’importants risques de lessivage. Aussi, les exploitants devront se conformer aux calendriers d’épandage édictés dans la région Bretagne (voir paragraphe suivant).

Afin de déterminer la quantité de digestat qui va pouvoir être épandu par hectare, il est nécessaire de prendre en compte différents paramètres : - des paramètres qualitatifs relatifs à la composition des digestats ; - des paramètres agronomiques relatifs au type de culture ; - des paramètres pédologiques relatifs au sol ; - des paramètres réglementaires et environnementaux. Cependant, avant d’établir la dose à l’hectare, nous allons effectuer un rappel de la réglementation actuelle pour prendre en compte ces prescriptions réglementaires.

2.3. RAPPEL DU CONTEXTE REGLEMENTAIRE

Dans le cadre de l’étude préalable pour la valorisation agricole des sous-produits de l’unité de méthanisation de la société ENERFEES, nous nous attacherons à respecter les prescriptions ou indications des textes suivants:

+ L’arrêté du 2 février 1998, + L’arrêté du 19 décembre 2011 relatif au programme d’actions national à mettre en œuvre dans les zones vulnérables afin de réduire la pollution des eaux par les nitrates d’origine agricole, complété par l’arrêté du 23 octobre 2013, l’arrêté du 11 octobre 2016, et la déclinaison régionale :  Arrêté du 2 aout 2018 établissant le programme régional en vue de la protection des eaux contre la pollution par les nitrates d’origine agricole pour la région Bretagne.

De plus, les épandages doivent prendre en compte les prescriptions du SDAGE (Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux) Loire Bretagne qui a été institué par la loi sur l’eau de 1992 et a été signé en novembre 2015. Ce SDAGE a notamment rappelé la nécessité d’effectuer l’équilibre de la fertilisation.

Avant de définir la dose de digestat, il est nécessaire dans un premier temps de prendre en compte l’arrêté régional qui établit les programmes en zones vulnérables pour d’une part respecter les dates d’épandage mais d’autre part respecter les doses maximales à certaines périodes et sur certaines cultures.

Suivant le programme d’actions en zones vulnérables de la région Bretagne, le calendrier et les doses maximales pour certaines périodes sont détaillés dans les tableaux de la page suivante.

On rappelle que le digestat liquide sera de type 2 et le digestat solide de type 1. L’ensemble du plan d’épandage est situé en zone vulnérable.

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SAS ENERFEES Plan d’épandage méthanisation Impact et Environnement Janzé (35) 18 10 communes concernées par l’épandage sont situées en zone d’actions renforcées (ZAR) :

Communes du plan d’épandage en ZAR ARGENTRE-DU-PLESSIS BAIS BREAL-SOUS-MONTFORT DOMALAIN ETRELLES LE PERTRE MOULINS SAINT-THURIAL TORCE VERGEAL

En résumé, les épandages de digestat liquide ne sont pas possibles à l’automne avant l’implantation des céréales, mais des apports peuvent être effectués en fin d’hiver (en février) sur céréales. Des apports sont ensuite possibles avant l’implantation des cultures de printemps et en fin d’été avant l’implantation du colza ou des couverts. Des apports pourront également être réalisés sur prairie.

En ZAR, les exploitations cultivant au moins 3 ha de terres sont tenues de limiter le solde de leur balance globale azotée sur l’ensemble de leur exploitation. Celui-ci doit satisfaire au moins à l'une des deux conditions suivantes : 1° Il est inférieur ou égal à 50 kg d'azote par hectare de surface agricole utile (SAU) ; 2° La moyenne des soldes calculés pour les trois dernières campagnes culturales est inférieure ou égale à 50 kg d'azote par hectare.

Les exploitants concernés sont : - Gaec des Charmes (réf. 17) - Earl Goudineg (réf. 30) - Gaec de la Rouvrais (réf. 46) - Scea Saffray-Coupeau (réf. 48)

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3. DOSES PREVISIONNELLES D’EPANDAGE DES DIGESTATS

3.1. DOSES PREVISIONNELLES SUIVANT LES BESOINS EN N ET P2O5

Afin de déterminer les doses prévisionnelles d’épandage de digestat, outre les périodes d’interdiction et de limitation d’épandage détaillées ci-dessus, il est nécessaire de prendre en compte les exportations des cultures de manière à effectuer des apports équilibrés sans risque de surfertilisation.

Doses prévisionnelles en digestat liquide :

Le tableau suivant présente les besoins en azote et phosphore des principales cultures des exploitations partenaires et les apports de digestat liquide en sachant que ce dernier a une teneur théorique de : 6,3 kg N/T et 1,0 kg P2O5/T.

Export par unité Exportations (kg/ha/an) Dose Apports (kg/ha/an) conseillée Rendement digestat Cultures moyen N P205 N P205 liquide N P205 observé* (t/ha) Blé tendre (g+p) 81 2.5 1.1 202 89 32 202 32 Orge (g+p) 71 2.1 1.0 148 71 23 145 23 Colza hiver (g) 37 2.9 1.3 108 46 17 107 17 Prairies (foin) 6 15.0 6.0 96 38 15 95 15 Maïs grain (g) 86 1.2 0.6 103 51 16 101 16 Mais ensilage 13 11.5 4.2 153 56 24 151 24 Prairies (pâtures + fauche) 8 35.0 8.0 276 63 43 271 43 Prairies (pâtures) 7 35.0 8.0 241 55 38 239 38 CIVE 5 24.5 7.3 125 37 15 95 15 * Les rendements correspondent à la moyenne des bilans par exploitation. Les bilans ont été réalisés à partir des moyennes olympiques des rendements (meilleure année et moins bonne année écartée) sur la base des déclarations des exploitants. Les bilans comptables justificatifs des 5 dernières années des 53 exploitations partenaires sont disponibles aux sièges d’exploitation.

En fonction des cultures et suivant l’équilibre de la fertilisation, les apports de digestat liquide varient entre 15 et 43 T/ha.

SAS ENERFEES Plan d’épandage méthanisation Impact et Environnement Janzé (35) 20

Doses prévisionnelles en digestat solide :

Le tableau suivant présente les besoins en azote et phosphore des principales cultures et les apports de digestat solide en sachant que ce dernier a une teneur théorique de : 9,7 kg N/T et 11,8 kg P2O5/T.

Export par unité Exportations (kg/ha/an) Dose Apports (kg/ha/an) conseillée Rendement digestat Cultures moyen N P205 N P205 solide N P205 observé* (t/ha) Blé tendre (g+p) 81 2.5 1.1 202 89 7 68 83 Orge (g+p) 71 2.1 1.0 148 71 5 49 59 Colza hiver (g) 37 2.9 1.3 108 46 3 29 35 Prairies (foin) 6 15.0 6.0 96 38 3 29 35 Maïs grain (g) 86 1.2 0.6 103 51 4 39 47 Mais ensilage 13 11.5 4.2 153 56 4 39 47 Prairies (pâtures + fauche) 8 35.0 8.0 276 63 5 49 59 Prairies (pâtures) 7 35.0 8.0 241 55 4 39 47 CIVE 5 24.5 7.3 125 37 3 29 35 * Les rendements correspondent à la moyenne des bilans par exploitation. Les bilans ont été réalisés à partir des moyennes olympiques des rendements (meilleure année et moins bonne année écartée) sur la base des déclarations des exploitants. Les bilans comptables justificatifs des 5 dernières années des 53 exploitations partenaires sont disponibles aux sièges d’exploitation.

En fonction des cultures et suivant l’équilibre de la fertilisation, les apports de digestat solide varient entre 3 et 7 T/ha.

Périodes d’utilisation :

Ces apports sont à mettre en parallèle avec les calendriers d’épandage détaillés dans le chapitre précédent.

De manière générale, le digestat sera valorisé par épandage au printemps avant les semis de maïs, et après la moisson avant l’implantation des colzas ou des ray-grass.

Ce digestat pourra être aussi apporté sur prairie ou céréales suivant les conditions établies par les programmes d’actions en zone vulnérable.

On notera que l’azote apporté par le digestat est considéré disponible à plus de 70%.

Dans tous les cas, des analyses de digestat devront être réalisées pour déterminer précisément les doses à apporter en fonction des besoins des cultures sans surfertilisation. Ces analyses seront réalisées régulièrement, au moins une fois à chaque période d’épandage (printemps et été/automne) et seront diffusées à l’ensemble des exploitations partenaires de manière à pouvoir d’une part réaliser les apports au plus juste des besoins des cultures, mais pour aussi effectuer les prévisionnels de fertilisation.

SAS ENERFEES Plan d’épandage méthanisation Impact et Environnement Janzé (35) 21 3.2. DOSES PREVISIONNELLES SUIVANT LES TENEURS EN ELEMENTS TRACES

Les teneurs en ETM et CTO des digestats ont pour origine les matières traitées entrant dans le méthaniseur. Le contrôle de la qualité des déchets traités dans l’unité est garant de la qualité des digestats produits. Les teneurs seront précisées dès la mise en fonctionnement de l’unité par un suivi analytique des produits entrants et des digestats produits.

Conformément à l’arrêté du 10 novembre 2009, toute admission de déchets ou de matières donne lieu à un enregistrement : – de leur désignation ; – de la date de réception ; – du tonnage ou du volume ; – du nom et de l’adresse de l’expéditeur initial.

Les déchets qui seront traités par le méthaniseur ENERFEES seront principalement des effluents d’élevage et des déchets végétaux. Le risque de teneurs élevées en ETM et CTO dans les digestats produits sera ainsi très faible.

La teneur des digestats en Eléments Traces Métalliques (Cd, Cr, Cu, Hg, Ni, Pb, Zn) et Composés Traces Organiques (HPA et PCB) détermine si un produit est valorisable en agriculture. Si l’un des éléments cités ci-dessus venait à dépasser les valeurs limites fixées par l’arrêté du 2 février 1998, il serait considéré « non-conforme » et ne pourrait pas être valorisé en agriculture.

Le rythme analytique proposé est le suivant :

Pour la première année de mise en service - VA (Valeur Agronomique compris ammoniac) : 6 analyses par an - ETM (Eléments Traces Métalliques) : 6 analyses par an - CTO (Composés Traces Organiques) : 6 analyses par an.

Pour les années suivantes - VA (Valeur Agronomique compris ammoniac) : 3 analyses par an - ETM (Eléments Traces Métalliques) : 3 analyses par an - CTO (Composés Traces Organiques) : 3 analyses par an.

En complément à ces éléments, on notera que des analyses bactériologiques seront réalisées : sur Escherichia Coli, Entérocoques et Salmonelle, et seront réalisées au moins 4 fois par an pour vérifier que le digestat respecte les normes en vigueur

Les tableaux suivants présentent les valeurs limites en éléments traces métalliques et en composés traces organiques dans les déchets ou effluents et fixées par l’arrêté du 2 février 1998.

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Le digestat produit devra respecter ces valeurs seuils en ETM et en CTO pour être valorisable en agriculture.

3.3. FLUX CUMULES ET TONNAGE DES MATIERES SECHES EPANDUES L’arrêté du 2 février 1998 fixe également un certain nombre de valeurs limites permettant de surveiller la quantité d’ETM, de CTO accumulée et de matières sèches épandues sur 10 ans.

La quantité cumulée des digestats épandue sur 10 ans ne doit pas dépasser 30 tonnes de MS par ha sur une même parcelle.

Pour respecter un apport moyen annuel de 3 T MS par an, la dose moyenne de digestat brut préconisée est de 30 T/ha.

Après séparation de phase, la phase solide aura une teneur en matière sèche de 24.6% et la phase liquide une teneur en matière sèche de 5.1%. Au regard de ces éléments, pour respecter la dose de 3 t MS par an, la dose moyenne devra être inférieure à : - digestats solide : 12 T/ha. - digestats liquide : 58 T/ha.

La nature des digestats épandus sur une parcelle variera chaque année en fonction de la rotation culturale. Il sera possible d’apporter tous les ans des digestats sur une même parcelle, sans dépasser le seuil des 30 TMS en 10 ans.

Toutefois, une baisse de la siccité du digestat solide, ou de la dose apportée à l’hectare pourrait permettre de réviser ce constat. Les flux cumulés estimés en ETM et CTO sur 10 ans ne devront pas dépasser les valeurs limites fixées par l’arrêté du 2 février 1998 et présentées dans les tableaux suivants.

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Les digestats produits devront respecter des valeurs seuils en ETM et CTO, et également des flux limites sur 10 ans en ETM et en CTO, pour être épandu.

Aussi, la société ENERFEES tiendra à jour et à la disposition des services administratifs l’ensemble des différentes analyses réalisées sur le digestat, ainsi que les plans des fumures et les cahiers d’épandage réalisés annuellement.

Pour ce faire, un suivi agronomique et environnemental du plan d’épandage sera mis en œuvre par la société ENERFEES de manière à apporter un conseil d’utilisation aux agriculteurs. Il comprendra notamment :  Un suivi de la qualité du digestat sur les paramètres agronomiques et d’innocuité (métaux, microorganismes, composés traces organiques).  Un programme prévisionnel annuel d'épandage établi, en accord avec l'exploitant agricole, en fonction de son assolement, au plus tard un mois avant le début des opérations concernées.  Un cahier d'épandage tenu à jour, conservé pendant une durée de dix ans et mis à la disposition de l'inspection des installations classées, permettant un enregistrement des pratiques.  Un bilan des épandages dressé annuellement.

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4. STOCKAGE DU DIGESTAT

Au regard des calendriers d’épandage en zone vulnérable, il y a nécessité d’avoir des stockages suffisants pour supprimer tout stockage direct au champ. Après séparation de phase, la phase liquide correspondra à 47 158 T et la phase solide à 14 486 T.

Stockages sur le site de méthanisation

A l’issue de la séparation de phase, le digestat solide sera stocké au sol dans des cases extérieures bâchées avant d’être repris au chargeur pour être expédié en camions-bennes. Le sol de l’aire de stockage sera équipé d’un réseau de collecte des jus et eaux souillées. Les cases représenteront une surface de 1200 m², soit un tonnage de 2500 tonnes environ.

Le digestat liquide sera envoyé vers une cuve de stockage bâchée de 3000 m3, d’où il sera pompé pour être expédié en camions citernes.

Stockages externes

Les différents stockages des agriculteurs seront mis à disposition d’ENERFÉES pour le stockage du digestat solide et liquide, quel que soit son statut. Si l’agriculteur doit veiller à la bonne réalisation du stockage, celui-ci reste de la responsabilité d’ENERFÉES. Dans ce cadre et grâce à une convention de mise à disposition, la responsabilité du stockage du digestat restera clairement établie comme relevant d’ENERFÉES. Les stockages mis à disposition par les agriculteurs deviendront ainsi des annexes de l’installation classée ENERFÉES.

Afin de conserver leur pouvoir méthanogène, les déjections animales doivent être envoyées en méthanisation dans les meilleurs délais suivants leur production. Il n’y aura pour ainsi dire plus de stockage de déjections sur les exploitations (moins d’une semaine, voire chargement direct en bennes), ce qui libèrera des capacités de stockage pour le digestat, déposé avant reprise des effluents pour retour vers l’unité de méthanisation. Les fosses et fumières mises à disposition d’ENERFÉES seront dédiées au digestat. Il n’y aura pas de mélange avec les effluents d’élevages. Pour se figurer les modalités pratiques : - Les lisiers seront envoyés vers les préfosses existantes pour être pompés régulièrement en vue d’un envoi en méthanisation. Tous les élevages mettant à disposition une fosse pour le stockage du digestat liquide sont équipés d’une préfosse dédiée au lisier, séparée de la fosse de stockage. - Les fumiers produits par les élevages seront stockés dans des caissons au fur et à mesure de leur production puis seront envoyés en méthanisation. Ces caissons seront mis à disposition par ENERFÉES. La logistique des caissons sera assurée par ENERFÉES. Les fumières mises à disposition seront ainsi dédiées au stockage du digestat solide. - Pour les élevages en litière accumulée, une logistique spécifique sera mise en place de manière à évacuer le fumier en caissons directement lors ou juste après le curage du bâtiment.

Certains stockages sont à créer. Les stockages à créer seront des poches souples : En complément on ajoutera les éléments techniques suivants :  La poche est un grand réservoir en plastique souple de type ballon de baudruche  Hauteur hors sol 1 à 2 m  Ouvrage semi-enterré, la partie aérienne sera entourée par un merlon de terre  Drainage sous-poche avec regard de contrôle

SAS ENERFEES Plan d’épandage méthanisation Impact et Environnement Janzé (35) 25 Le projet prévoit la mise à disposition par les agriculteurs partenaires de 69 stockages externes de digestat liquide (38 existants et 31 à créer) et 53 stockages de digestat solide (48 existants et 5 à créer). Les annexes 2, 3, 4 présentent et localisent les stockages.

Au final, le volume mis à disposition pour le stockage de digestat liquide s’élève à 37 910 m3 ou tonnes en considérant une densité d’environ 1. Les fumières mises à disposition représentent une surface cumulée de 10 296 m² soit un stockage possible de 21 600 t environ de digestat solide.

Concernant les stockages externes, Enerfées s’engage sur les points suivants :  Conformément à l’article 42 de l’arrêté ministériel du 10 novembre 2009 concernant la réglementation sur les ouvrages de stockage d’effluents, la société ENERFÉES s’engage à contrôler, faire le diagnostic et le rapporter, mettre en conformité le cas échéant, voire exclure les ouvrages proposés dans la demande d’autorisation d’exploiter pour le stockage de digestat liquide. D’après les informations fournies par les exploitants agricoles concernés, la plupart des ouvrages ont fait l’objet des Programmes PMPOA 1 et 2. Ces ouvrages bien entretenus, sécurisés et suivis seront conformes d’ici la mise en service de l’unité de méthanisation.  Toutes les fosses existantes ont un drainage avec regard de contrôle et sont clôturées.  Pour les poches à créer : toutes les poches auront un drainage avec regard de contrôle et seront clôturées. Elles seront équipées d’un merlon périphérique pour assurer la rétention. Voir lettre d’engagement ajoutée en annexe 20 du volet A

Adéquation des capacités de stockage avec les périodes d’interdiction d’épandage

La capacité de stockage (sur site et dans les stockages externes) représente donc environ 11 mois de stockage pour la phase liquide et environ 20 mois pour le digestat solide et garantissent largement un stockage en adéquation avec le calendrier d’épandage en zone vulnérable.

Au regard de ces éléments qui détaillent les caractéristiques du digestat à épandre, nous allons dans le chapitre suivant détailler l’état initial des parcelles susceptibles d’être utilisées pour l’épandage. On notera que les éléments concernant les stockages déportés (état initial, abords, …) sont intégrés au volet A-ICPE de ce dossier.

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PARTIE 1 : ETAT INITIAL DE L’ENVIRONNEMENT

SAS ENERFEES Plan d’épandage méthanisation Impact et Environnement Janzé (35) 27 1. ETAT INITIAL DE L’ENVIRONNEMENT

1.1. PRESENTATION GENERALE DU SITE Nous rappellerons qu’en fonction du parcellaire de chacune des 53 exploitations mettant leurs terres à disposition et des exclusions prévues, les 50 communes concernées par le plan d’épandage sont les suivantes : Commune Dep. Commune Dep. AMANLIS 35 LE PERTRE 35 ARGENTRE-DU-PLESSIS 35 LE PETIT-FOUGERAY 35 BAIS 35 LE SEL-DE-BRETAGNE 35 BOISTRUDAN 35 LE THEIL-DE-BRETAGNE 35 BOURGBARRE 35 LOUVIGNE-DE-BAIS 35 BREAL-SOUS-MONTFORT 35 MARCILLE-ROBERT 35 BRIE 35 MARTIGNE-FERCHAUD 35 CHANTELOUP 35 MOULINS 35 CHARTRES-DE-BRETAGNE 35 NOUVOITOU 35 CHATEAUGIRON 35 NOYAL-SUR-VILAINE 35 COESMES 35 ORGERES 35 CORPS-NUDS 35 PANCE 35 CREVIN 35 PIRE-SUR-SEICHE 35 DOMALAIN 35 POLIGNE 35 DOMLOUP 35 RETIERS 35 ERCE-EN-LAMEE 35 SAINT-ARMEL 35 ESSE 35 SAINT-ERBLON 35 ETRELLES 35 SAINT-THURIAL 35 GRAND-FOUGERAY 35 SAULNIERES 35 JANZE 35 TEILLAY 35 LA BOSSE-DE-BRETAGNE 35 THOURIE 35 LA COUYERE 35 TORCE 35 LA DOMINELAIS 35 TRESBOEUF 35 LALLEU 35 VERGEAL 35

L’ensemble des communes concernées par l’épandage est localisé en zone vulnérable au titre de la Directive Nitrates. 10 communes sont situées en zone d’actions renforcées : COMMUNE CONCERNEE PAR L'EPANDAGE en ZAR ARGENTRE-DU-PLESSIS BAIS BREAL-SOUS-MONTFORT DOMALAIN ETRELLES LE PERTRE MOULINS SAINT-THURIAL TORCE VERGEAL

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Afin de donner une vue exhaustive de l'état initial, les parcelles d’épandage seront situées dans leur contexte local. Les informations fournies dans ce document sont issues de rapports rédigés par différents organismes (Chambre d'Agriculture, mairie…), des inventaires des Zones Naturelles d'Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF) et Zones d'Importance Communautaire pour les Oiseaux (ZICO) disponibles à la DREAL et par des informations délivrées par les communes concernées.

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1.1. LE MILIEU PHYSIQUE

1.1.1. TOPOGRAPHIE

Au sein du secteur d’étude, 2 secteurs se distinguent : - Le bassin de Rennes au nord-ouest : succession de collines et de vallées généralement peu marquées - Sur le reste de la zone d’étude, une succession de plis amples globalement alignés d’est en ouest hormis l’encoche nord-sud faite par la Vilaine dans cet ensemble.

Secteur d’étude

Topographie du secteur d’étude (source : atlas des paysages d’Ile et Vilaine)

1.1.1. HYDROGRAPHIE

En lien avec la nature du sous-sol (voir infra), le réseau hydrographique est dense dans le secteur d’étude. L’ensemble du parcellaire étudié appartient au bassin versant de la Vilaine et ses affluents que sont le Semmon, la Chère, la Seiche, le Meu ou sous-affluents (l’Aron, l’Ise, l’Yaugne, la Quincampoix)

SAS ENERFEES Plan d’épandage méthanisation Impact et Environnement Janzé (35) 30

Réseau hydrographique autour du parcellaire mis à disposition (en vert) et des stockages déportés (points violets)

Extrait de l’état des lieux 2015 du SDAGE Loire Bretagne

L’état écologique global des cours d’eau du secteur d’étude est jugé moyen à médiocre. En ce qui concerne l’azote et le phosphore, l’état des cours d’eau est jugé bon à moyen selon les stations avec un état globalement moins bon sur le phosphore total.

Commentaire sur les interactions des parcelles d'épandage avec le réseau hydrographique

Plusieurs parcelles sont situées à proximité de cours d’eau. Toutefois, il faut noter que le parcellaire jouxtant les cours d’eau correspond principalement à des parcelles valorisées en prairies qui sont pâturées et/ou fauchées. Les parcelles en prairie seront conservées après projet de méthanisation. On notera qu’afin de limiter les transferts éventuels vers le réseau hydrographique, les exploitants ont mis en place et conserveront les bandes enherbées existantes. Dans le cas où les bandes enherbées sont de 10 mètres, les épandages s’effectueront à plus de 10 mètres des cours d’eau. Et, dans le cas où la largeur de la bande enherbée est inférieure à 10 mètres, les épandages

SAS ENERFEES Plan d’épandage méthanisation Impact et Environnement Janzé (35) 31 s’effectueront à plus de 35 mètres des cours d’eau. La plupart des exploitants envisage de passer leurs bandes enherbées à 10 m de large avant le premier épandage de digestat.

Les puits ou forages repérés ont fait l’objet d’exclusions sur le plan d’épandage (à plus de 50 mètres).

Dans tous les cas, les exploitants partenaires de la SAS ENERFEES respecteront le plan d’épandage réalisé dans ce dossier avec les exclusions vis-à-vis des puits (à plus de 50 mètres), des cours d’eau, des zones hydromorphes et des tiers.

Au final, le projet de méthanisation ne modifie en rien les pratiques agricoles des exploitants : les surfaces en prairies sont conservées ainsi que les différents éléments topographiques (haies, arbres, mares…).

Au contraire, le plan d’épandage a été dimensionné de manière à respecter l’équilibre de la fertilisation. Et, les ouvrages de stockage ont été réfléchis de manière à avoir une durée de stockage suffisante par rapport aux périodes d’épandage en respect de la Directive Nitrates, évitant tout débordement ou épandage d’urgence.

Le SDAGE LOIRE BRETAGNE

Les différents sites d’épandage mis à disposition sont situés dans le département de l’Ile-et-Vilaine. Ils sont situés dans différents sous-bassins versants, inclus dans le bassin versant Loire Bretagne qui a fait l’objet d’un SDAGE (Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des eaux) défini par l’arrêté du 18 novembre 2015.

Les objectifs du SDAGE Loire Bretagne sont les suivants : 1. Repenser les aménagements des cours d’eau pour restaurer les équilibres 2. Réduire la pollution des eaux par les nitrates 3. Réduire la pollution organique et bactériologique 4. Maîtriser et réduire la pollution des eaux par les pesticides 5. Maîtriser et réduire les pollutions dues aux substances dangereuses 6. Protéger la santé en protégeant la ressource en eau 7. Maîtriser les prélèvements d’eau 8. Préserver les zones humides 9. Préserver la biodiversité aquatique 10. Préserver le littoral 11. Préserver les têtes de bassin versant 12. Faciliter la gouvernance locale et renforcer la cohérence des territoires et des politiques publiques 13. Mettre en place des outils réglementaires et financiers 14. Informer, sensibiliser, favoriser les échanges

SAGE

L’ensemble du parcellaire étudié est compris dans le territoire du SAGE de la Vilaine. Le SAGE de la Vilaine a été approuvé par en 2003 et révisé en 2015.

Le SAGE fixe des enjeux et des objectifs en matière de :

SAS ENERFEES Plan d’épandage méthanisation Impact et Environnement Janzé (35) 32 Milieux naturels La disparition des zones humides, mares, marais doit être enrayée. Notre SAGE a été le premier à mettre en place, commune par commune, l'inventaire des zones humides pour l'inscrire dans les documents d'urbanisme (PLU et SCOT) pour pouvoir les connaitre et les respecter dans les projets de construction ou d'aménagement. De la même manière, la cartographie précise des rivières et ruisseaux permet de les restaurer, et de les ré-ouvrir à la circulation des poissons et des sédiments. Le SAGE donne des objectifs pour contenir la prolifération des plantes invasives comme la Jussie. Les poissons sédentaires ou migrateurs reflètent la qualité de nos cours d'eau. Pour certaines espèces migratrices, il est nécessaire de construire des "passes à poissons" pour qu'elles puissent franchir les barrages et digues. L'estuaire est un milieu naturel très particulier, profondément transformé par le barrage d'Arzal, mais aussi impacté par de nombreux usages économiques et récréatifs qu'il faut gérer et réguler.

Qualité de l'eau Les nitrates en excès détériorent les écosystèmes, et gênent la production d’eau potable. Il est nécessaire de diminuer les flux qui arrivent jusqu’à l’estuaire en améliorant les pratiques agricoles. Trop de phosphore entraîne une dégradation des écosystèmes. Le SAGE a pour objectif de diminuer les fuites vers le réseau hydrographique. Les pesticides sont très néfastes pour les milieux aquatiques et pour la santé humaine. Le SAGE vise à diminuer fortement leur usage agricole et non-agricole en délimitant des zones non traitées en bordure des points d’eau ou en réduisant leur usage par un accompagnement vers de nouvelles pratiques des agriculteurs, des jardiniers et des communes. Les rejets de l’assainissement (eaux usées et eaux pluviales) doivent être gérés en fonction de la capacité locale à absorber la pollution résiduelle par le milieu récepteur.

Inondations Le bassin de la Vilaine connaît des inondations assez fréquentes qui affectent les logements, équipements publics, entreprises, routes. Leur gestion est un enjeu fondateur du SAGE, cherchant à évoluer d’une logique de grands travaux vers des actions de prévention intégrées qui s’articulent autour de la prévision, de la prévention et de la protection. La prévention vise à intégrer le risque dans les documents d’urbanisme, à sensibiliser la population, à adapter les bâtiments et infrastructures en zones inondables et à mieux gérer les crises.

Eau potable L'eau potable est un enjeu essentiel. Elle doit être sécurisée, tant en quantité qu’en qualité, d’où la nécessité d’améliorer la qualité de l’eau des cours d’eau. La récupération des eaux de pluie, l’équipement des particuliers en appareils économes et l’évolution des comportements des consommateurs sont autant d’actions à mener.

Le SAGE met également en place des actions de formation et de sensibilisation, ainsi que des objectifs d'organisation des acteurs sur le bassin.

Conclusion vis-à-vis des objectifs des SDAGE et SAGE :

Le projet de méthanisation de la société ENERFEES est compatible avec le SDAGE Loire Bretagne et le SAGE Vilaine. En effet : + le projet permet une gestion des effluents à l’échelle d’un territoire et une meilleure répartition de la charge en éléments fertilisants. Il permet en particulier de réduire la pression phosphorée des élevages de volailles + le plan d’épandage a été dimensionné de manière à effectuer des apports sans sufertilisation en fonction des besoins des cultures

SAS ENERFEES Plan d’épandage méthanisation Impact et Environnement Janzé (35) 33 + le digestat sera valorisé par épandage avec un matériel adapté : pendillards ou dispositif d’enfouissement pour la phase liquide et épandeur avec table d’épandage pour la phase solide permettant un dosage précis + l’apport de digestat va permettre de limiter les apports d’engrais minéraux qui sont très lessivables en comparaison à un digestat. + les ouvrages mis en place par la société ENERFEES et les exploitants partenaires ne sont pas implantés en zone humide. Ils vont garantir une durée de stockage en adéquation avec le calendrier d’épandage en zone vulnérable, évitant tout débordement de fosse en période d’interdiction d’épandage + le projet ne va pas entraîner de modification des cours d’eau et zones humides. L’ensemble des éléments topographiques (haies, talus, bandes enherbées, …) sera conservé

Dans tous les cas, les exploitants mettront tout en œuvre afin de respecter ces enjeux et préserver la qualité des eaux superficielles avec : des apports ajustés aux besoins et un enfouissement rapide des apports organiques après épandage et dans tous les cas sous 24 heures.

On notera que ce projet de méthanisation correspond à un projet de territoire où 53 exploitations se sont associées pour d’une part valoriser au mieux le digestat produit et pour d’autre part réduire les rejets de gaz à effet de serre.

1.1.2. GEOLOGIE

Les parcelles étudiées se situent sur le socle du massif armoricain. L’ensemble est composé majoritairement de terrains du briovérien sur la partie nord du secteur d’étude (en rose sur la cate ci-dessous) et de l’ordovicien sur la partie sud (en vert sur la carte ci- dessous).

Carte géologique au 1/50 000e autour du parcellaire mis à disposition (en vert) et des stockages (points violets, Source BRGM)

SAS ENERFEES Plan d’épandage méthanisation Impact et Environnement Janzé (35) 34

1.1.3. PEDOLOGIE

Les sols issus de ces formations sont globalement homogènes. Les sols limoneux sur schiste sont dominants.

Des observations de terrains ont été réalisées, en complément de l'enquête courante sur les qualités et caractéristiques des terres, afin d'identifier cartographiquement et de façon précise, les secteurs sensibles (hydromorphie apparente, roche affleurante…) à exclure du plan d'épandage.

La description des types de sols observés lors de l'étude pédologique est détaillée au chapitre agropédologie. Elle permet de regrouper des types de sols à comportement similaire vis-à-vis de l'épandage, et est accompagné de cartes de sols et d'aptitude à l'épandage.

Par conséquent, le plan d'épandage final est réalisé en tenant compte des prescriptions réglementaires, notamment les distances minimales d'épandage par rapport aux cours d'eau, puits et tiers ; mais il tiendra compte également des résultats de l'étude pédologique (sondages à la tarière, de type Edelman, réalisés), intégrant le pouvoir épurateur des sols par rapport à l'épandage de fertilisants organiques. En effet, pour les exploitants, il s'agit de limiter les risques de lessivage et par cette étude de mieux identifier les sols les plus à risque (sols hydromorphes dès la surface) et les exclure du plan d'épandage.

Dans le cadre du projet, une réflexion sur les risques de lessivage de l’azote et du phosphore a été également menée et a conduit à exclure de l’épandage les parcelles présentant un risque potentiel (périmètres rapprochés de protection des captages, zones de pente en bordure de cours d’eau, …)

Les qualités de sols sont détaillées dans la liste d’épandage et sur les cartes pédologiques établies dans l’étude pédologique jointe à ce dossier.

1.1.4. HYDROGEOLOGIE

Le secteur d’étude est intégralement concerné par la masse d’eau souterraines FRHG015 – Bassin versant de la Vilaine.

Objectifs de qualité pour la masse d’eau souterraine concernée Etat chimique Paramètre de Masse d’eau Objectif Délai d’atteinte non atteinte de l’objectif FRGG015 – Bassin Bon état 2027 Pesticides, nitrates versant de la Vilaine

Dans les roches dures du socle, sans porosité d'interstices, les eaux souterraines circulent à la faveur de cassures et de fractures. Pour permettre l'exploitation de l'eau souterraine, la fracturation doit être suffisamment importante et ne pas être le siège de développement intense d'altérites argileuses. Par ailleurs, pour assurer la pérennité de la ressource exploitée, il faut qu'un réservoir existe, constitué soit par le développement de la petite fracturation, soit par des formations arenitiques en contact avec le réseau de fractures alimentant le forage. De ces faits, en règle générale, les débits obtenus dans ces formations sont faibles pour des rabattements élevés et donc non exploitées pour l'Alimentation en Eau Potable (AEP) de collectivité.

SAS ENERFEES Plan d’épandage méthanisation Impact et Environnement Janzé (35) 35 En outre, on observe de nombreuses nappes perchées, permanentes ou temporaires dont l'existence est due à la présence de niveaux imperméables à faible profondeur. Elles ne sont pas exploitées pour l'AEP de collectivités, mais de façon ponctuelle par des puits et forages privés.

En fonction de leur nature et de leur extension, les zones d’altérites et d’alluvions peuvent contenir localement des nappes d’eaux souterraines.

La qualité chimique des deux masses d’eau est dégradée avec notamment les nitrates et les produits phytosanitaires comme principaux polluants.

Le projet et aucune parcelle d’épandage n’est situé en périmètre de protection rapproché de captage.

Dans tous les cas, le calendrier d’épandage en zone vulnérable ainsi que les distances réglementaires notamment, par rapport aux puits et cours d'eau seront respectés.

Il sera également pris en compte les résultats de l'étude pédologique réalisée dans le cadre de ce dossier, et excluant les sols à mauvais pouvoir épurateur.

Globalement, conscients de la nécessité de préserver l’hydrologie du secteur, et outre la réalisation d’apports équilibrés en fonction des besoins ; les exploitants qui vont valoriser le digestat auront des pratiques qui vont limiter les risques d’interférence avec les masses d’eau du secteur, par :

+ la mise en place de couvert intermédiaires pièges à nitrates (CIPAN) permettant notamment de couvrir les sols en hiver de façon à supprimer tout sol nu et limiter ainsi les risques de lessivage. + la préservation des zones humides (=zones tampons) identifiées par l’étude pédologique et retirées de l’épandage ;

+ l’épandage du digestat à plus de 35 mètres des cours d’eau (et plus de 50 m des puits) et avec la mise en place de bandes enherbées le long des cours d’eau permettant de limiter les risques de pertes vers le réseau hydrographique (distance réduite à 10 m en cas de bande enherbée d’au moins 10 m).

Au regard de ces pratiques et sachant que la grande majorité du parcellaire d’épandage est éloigné des captages d’alimentation en eau potable, nous pouvons conclure que l’épandage de digestat n’induira pas d’altération la masse d’eau précitée. Au contraire, l’apport de digestat permettra de réaliser des apports réguliers de matière organique facilitant une meilleure stabilité et structure des sols.

Ainsi l’emploi d’engrais minéraux (notamment l’apport d’azote sous forme liquide) présente des risques de lessivage plus importants que l’apport de digestat.

SAS ENERFEES Plan d’épandage méthanisation Impact et Environnement Janzé (35) 36 1.2. LE MILIEU NATUREL

1.2.1. ZNIEFF (ZONES NATURELLES D’INTERET ECOLOGIQUE FAUNISTIQUE ET FLORISTIQUE)

Une ZNIEFF (Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique) n'est ni un zonage de type documentaire d'urbanisme, ni un projet d'intérêt général, ni une servitude d'utilité publique. C'est une information directe destinée à éveiller l'attention des responsables de l'aménagement du territoire sur certaines zones particulièrement intéressantes sur le plan de l'écologie.

Une ZNIEFF de type I est un territoire correspondant à une ou plusieurs unités écologiques homogènes. Elle abrite au moins une espèce ou un habitat déterminant. D’une superficie généralement limitée, souvent incluse dans une ZNIEFF de type II plus vaste, elle représente en quelque sorte un « point chaud » de la biodiversité régionale.

Une ZNIEFF de type II est un grand ensemble naturel riche ou peu modifié, ou qui offre des potentialités biologiques importantes. Elle peut inclure une ou plusieurs ZNIEFF de type I. Sa délimitation s’appuie en priorité sur son rôle fonctionnel. Il peut s’agir de grandes unités écologiques (massifs, bassins versants, ensemble de zones humides, etc.) ou de territoires d’espèces à grand rayon d’action. Les ZNIEFF de type II correspondent à des milieux où toutes modifications fondamentales des conditions écologiques doivent être évitées.

Aucune parcelle d’épandage ni aucun stockage déporté ne sont en Znieff.

Localisation des ZNIEFF autour des ilots potentiellement épandables (pour plus de détails, voir cartes dans le volet cartographique) SAS ENERFEES Plan d’épandage méthanisation Impact et Environnement Janzé (35) 37

Les tableaux suivants listent les ZNIEFF à moins de 5 km des parcelles étudiées ou des stockages déportés.

ZNIEFF de type I :

Distance à la parcelle étudiée Distance au stockage ID_MNHN NOM la plus proche (km) le plus proche (km)

520016272 Cours de la brutz et abords. 2 4 520030127 Etangs de saint-cyr-le-gravelais 4 9 530001044 Landes de la briantais 2 5 530002046 Etang de la musse 4 6 530002640 Bois et gravieres de cice 2 7 530005958 Etang de la verrerie 3 5 530005975 Etang de marcille-robert Parcelle mitoyenne 1 530005987 Barrage de la chaize 3 4 530008159 Etang de la jarillais Parcelle mitoyenne 2 530008160 Etang des messiers 1 3 530008161 Bois de ferchaud 1 3 530008162 Les tremblais-gravieres de la seiche 3 4 530008167 Fours a chaux de lormandiere Parcelle mitoyenne 4 530008168 Plateau de la gare au franc bois 2 3 530008379 La roche du bois 1 3 530009066 Bois de la retenue 1 3 530009068 Bois de gervis Parcelle mitoyenne 1 530009829 Foret d'araize Parcelle mitoyenne 2 530009830 Etang de saint morand 2 5 530009899 Gravieres du sud de rennes 3 5 530009902 Etang de beauvais Parcelle mitoyenne 0 530020003 Bois de soeuvres 3 4 530020123 Aerodrome de saint jacques et environs 3 4 530020124 Bois et landes de telle 1 3 530020126 Vallee du rohuel 2 3 530020128 Confluence meu-vilaine 4 8 530020184 Vallee du serein et bocage adjacent 4 5 530020187 Talus et friche du bois noir 1 4 530030115 Fours a chaux de chartres-de-bretagne Parcelle mitoyenne 4 530030124 Etang du moulin noeuf en argentre Parcelle mitoyenne 2 530030167 Tourbiere des petits pres 5 7

SAS ENERFEES Plan d’épandage méthanisation Impact et Environnement Janzé (35) 38 ZNIEFF de type II : Distance à la parcelle Distance au stockage le Identifiant Nom étudiée la plus proche plus proche (km) (km)

520006639 Foret de teillay 2 6 520120009 Foret de javardan 2 3 530006332 Foret du pertre 1 5 530006459 Foret de la guerche 4 6 530008158 Bois de pouez et ferchaud Parcelle mitoyenne 2 530009069 Bois de la griffais 1 4 530009828 Foret d'araize et etang de saint-morand Parcelle mitoyenne 2

On notera que 2 ilots sont mitoyens de Znieff. Celles-ci correspondent à des étangs, des boisements, des fours à chaux et une friche/talus.

Dans tous les cas, les pratiques des exploitants ne seront pas modifiées : les mares, haies, talus… seront préservés. Le plan d’épandage sera respecté avec notamment un éloignement par rapport au cours d’eau. De plus, les apports s’effectueront de manière équilibrés sans surfertilisation. Ainsi, au regard des éléments détaillés ci-dessus et en prenant en compte qu’un seul îlot (en culture) situé en ZNIEFF ne recevra que très occasionnellement du digestat : nous pouvons conclure que l’épandage de digestat n’aura pas d’incidence sur les richesses environnementales de ces ZNIEFF.

SAS ENERFEES Plan d’épandage méthanisation Impact et Environnement Janzé (35) 39

1.2.2. NATURA 2000

On recense autour des parcelles mises à disposition 3 sites Natura 2000. Ceux-ci sont éloignés de plusieurs kilomètres.

Distance à la parcelle Distance au Code Nom du site étudiée la plus proche stockage le plus (km) proche (km) FR5302014 Vallée du Canut (directive habitats) 2.5 4.8 FR5300002 Marais de Vilaine (directive habitats) 8.0 8.7 FR5312012 Vallée du Canut (directive oiseaux) 2.5 4.8

Localisation des sites Natura 2000 autour des ilots retenus pour l’épandage et des stockages déportés

1.2.2.1. INCIDENCE NATURA 2000

Site de méthanisation :

Voir volet A-ICPE

Plan d’épandage et stockages déportés

Les parcelles du plan d’épandage ne sont pas situées en zone Natura 2000. SAS ENERFEES Plan d’épandage méthanisation Impact et Environnement Janzé (35) 40 Les épandages auront lieu sur des parcelles de grandes cultures ou prairies dans des milieux très différents de ceux ciblés par les zones Natura 2000 les plus proches. Afin de préserver la qualité des eaux souterraines et des eaux de surfaces, le digestat sera épandu dans le cadre d’un plan d’épandage dimensionné selon les règles en vigueur. Ce plan d’épandage est dimensionné en respectant les principes de l’aptitude des sols et de l’équilibre de la fertilisation. Il respectera les exigences de l’arrêté du 2 février 1998 et du programme d’actions en zone vulnérable du département.

Les ouvrages déportés ne sont pas situés en zone Natura 2000 Les ouvrages de stockage sont situés en dehors de zones naturelles sensibles.

Conclusion Il n’y aura donc pas d’incidence du projet dans son ensemble sur les sites Natura 2000 alentours.

1.3. CLIMATOLOGIE

L’étude des données climatiques sur plusieurs années permet de déterminer statistiquement les périodes favorables et défavorables aux épandages. Ces données combinées aux pratiques agricoles servent à l’élaboration du calendrier des épandages. L'étude des facteurs climatiques (en relation avec les données sur la pédologie et les cultures) est appréhendée à partir des données annuelles moyennes : - pour évaluer les risques de lessivage des éléments solubles (nitrates) et les risques de ruissellement des particules en surface; - pour évaluer les possibilités d'accès dans les parcelles avec différents matériels d'épandage.

Le climat du secteur d’étude est tempéré océanique doux, avec un hiver doux et un été chaud.

Afin de définir le climat moyen du secteur d’étude, nous avons étudiés les données de la station de RENNES. Ci-dessous les normales de températures, précipitations (1981 -2010) et de vent (1991 – 2010) mettent en évidence les informations données précédemment :

SAS ENERFEES Plan d’épandage méthanisation Impact et Environnement Janzé (35) 41

Normales de températures, précipitations à Rennes – Météo – 1981/2010

Rose des vents à Rennes – Météo France – 1991/2010

Concernant la rose des vents de Rennes, les vents dominants sont de secteurs Sud-Ouest.

Ces observations amènent à conclure que la meilleure période pour réaliser les épandages est située entre mars-avril-mai après ressuyage des sols et septembre-octobre avant l’installation de la période pluvieuse d’automne.

Dans tous les cas, avant tout épandage du digestat, une observation des conditions météorologiques combinée à la prise en compte de la nature du sol doit permettre de statuer au dernier moment sur l’accessibilité à la parcelle et sur la validation d’une intervention.

On notera que les épandages s’effectueront en respect des bonnes pratiques agricoles :

+ aucun épandage ne sera réalisé en période pluvieuse ou de grand vent ; + aucun épandage ne sera réalisé pendant la période d'excédent hydrique ; + les exploitants respecteront le calendrier d'épandage définit par l'arrêté préfectoral détaillant le programme d'actions en zone vulnérable.

Pour les parcelles situées à proximité d’habitations, les distances réglementaires seront respectées et un enfouissement sera réalisé aussitôt après l’épandage et dans tous les cas sous 24 heures.

SAS ENERFEES Plan d’épandage méthanisation Impact et Environnement Janzé (35) 42

On rappellera que le procédé de méthanisation permet l’obtention d’un digestat très faiblement odorant (voir paragraphe ODEURS) ce qui limite très fortement les nuisances en comparaison à un lisier ou fumier brut.

1.4. ACTIVITES AGRICOLES ET EXPLOITATIONS PARTENAIRES : Le secteur d’étude est un secteur d’élevage, en particulier bovin et avicole avec notamment le label des poulets de Janzé.

Le projet de la société ENERFEES a pour objectif de renforcer les liens entre exploitants agricoles d’un même secteur et de permettre notamment aux élevages existants de limiter leurs émissions de gaz à effet de serre. Selon le type d’élevage, la problématique azote ou phosphore n’est pas la même. Le projet permet une gestion des charges en azote et phosphore à l’échelle d’un territoire. Il contribue à la réduction des exploitations en excédent structurel. De plus, la valorisation du digestat sur les terres en substitution des apports d’engrais minéraux vont permettre aux exploitations d’améliorer la structure de leurs sols et d’effectuer de substantielles économies.

Par ce projet, il s’agit de conserver une certaine synergie autour de ces 55 exploitations partenaires qui fournissent des effluents d’élevage et/ou des déchets végétaux. 53 d’entre elles qui font partie du plan d’épandage de ENERFEES. Celles-ci vont en retour récupérer une partie du digestat pour le valoriser sur leurs terres.

1.5. PRATIQUES AGRICOLES DES EXPLOITATIONS PARTENAIRES :

1.5.1 PRODUCTIONS ANIMALES ET VEGETALES

Productions animales :

Parmi les 55 exploitations partenaires, 53 ont une production animale. 20 exploitants n’ont qu’une production animale et 33 ont 2 voire 3 productions animales différentes. Parmi les exploitations partenaires, on compte : - 41 exploitations élevant des volailles (dont 40 en label Janzé), - 33 exploitations conduisant des bovins laitiers, - 8 exploitations conduisant des bovins allaitants ou à l’engrais, - 6 exploitations élevant des porcs

On notera que les cheptels indiqués correspondent aux effectifs actuels ou à ceux prévus d’être atteints dans les 1 à 2 ans à venir (notamment lors du fonctionnement de l’unité de méthanisation).

Le cheptel de chaque exploitation est détaillé au niveau des bilans CORPEN synthétisés dans les paragraphes suivants et annexés à ce dossier.

Les exploitations partenaires exporteront toute ou partie de leurs fumiers et lisiers vers l’unité de méthanisation.

SAS ENERFEES Plan d’épandage méthanisation Impact et Environnement Janzé (35) 43

Productions végétales :

Au regard des différents assolements des exploitations partenaires, la répartition en surface par type de cultures est la suivante : Culture Surface cultivée % Prairies 1242 28% Blé tendre 1352 28% Mais ensilage 1109 23% Colza hiver 254 5% Orge 247 5% Maïs grain 202 4% Luzerne foin 97 2% Triticale 62 1% Autres cultures 164 3%

En lien avec l’importance de l’élevage intensif dans la région, les prairies et les cultures fourragères représentes plus de la moitié de l’assolement.

Suivant le type de cultures réalisées, les épandages s’effectueront : - en sortie d’hiver, en février-mars sur céréales avec l’utilisation de pendillards ; - au printemps (mars-avril) avant l’implantation des cultures de printemps (maïs) ; - en août avant les semis de colza, - sur prairie.

Dans les pages suivantes, nous allons détailler le plan d’épandage sur lequel va être valorisé le digestat. Le dimensionnement du plan d’épandage a été réalisé en fonction des besoins des cultures de manière à respecter l’équilibre de la fertilisation.

SAS ENERFEES Plan d’épandage méthanisation Impact et Environnement Janzé (35) 44

PARTIE 2 : PLAN D’EPANDAGE

SAS ENERFEES Plan d’épandage méthanisation Impact et Environnement Janzé (35) 45

1. REALISATION DU PLAN D’EPANDAGE

La répartition du digestat va s'orienter suivant les besoins des cultures mais aussi suivant la surface épandable. En effet, toutes les surfaces agricoles ne sont pas autorisées à recevoir du digestat.

La définition de la surface épandable et donc la réalisation du plan d'épandage doit prendre en compte : A) Les distances réglementaires à respecter. B) Les caractéristiques et aptitudes des sols résultant de l'étude agro-pédologique. Aussi, on s’est attaché à caractériser les types de sols et notamment à repérer précisément les sols hydromorphes dès la surface. Ces derniers ont été exclus de la surface épandable.

La considération des deux éléments ci-dessus conduira au plan d'épandage final présenté dans le document joint. Les caractéristiques et surface épandable de chaque parcelle sont présentées dans les pages qui suivent.

1.1. PRESCRIPTIONS REGLEMENTAIRES

La réalisation du plan d'épandage doit tenir compte des prescriptions réglementaires de l'arrêté modifié du 2 février 1998 et de son annexe VII b, ainsi que des différents textes liés aux programmes d’actions en zones vulnérables.

Ainsi, l'épandage est interdit :  à moins de 50 mètres des points de prélèvements d'eau destinée à l'alimentation des collectivités humaines ou des particuliers ;  à moins de 35 mètres par rapport aux cours d’eau et plans d’eau (pente du terrain < à 7%), 10 m si bande enherbée non fertilisée,  à moins de 100 mètres par rapport aux cours d’eau et plans d’eau si pente du terrain > à 7% ;  à moins de 200 mètres des lieux de baignade et des plages ;  à moins de 50 mètres des habitations tiers et 15 mètres dans le cas d’enfouissement direct.

L'ensemble des prescriptions réglementaires a été pris en compte lors de l'élaboration du plan d'épandage.

1.2. ETUDE PEDOLOGIQUE Le principe de l’épandage consiste à faire appel aux propriétés physiques et biochimiques du sol ainsi qu’aux cultures, pour l’épuration d’un effluent et sa restitution au milieu naturel. Le sol a le triple rôle de filtrage, d'absorption et de décomposition de la matière organique ; les cultures, quant à elles, utiliseront les nutriments.

L’épandage ne peut être pratiqué que s’il présente un intérêt pour les sols et pour la nutrition des cultures et des plantations. Les épandages pratiqués devront donc être adaptés aux caractéristiques des sols et aux besoins nutritionnels des plantes.

SAS ENERFEES Plan d’épandage méthanisation Impact et Environnement Janzé (35) 46 Une étude de détermination des différents types de sols est donc nécessaire, dans le but de définir les meilleures modalités d’épandage, afin de limiter les atteintes au milieu.

1.2.1. APTITUDES DES SOLS A L'EPANDAGE : METHODE SIMPLIFIEE 1

L'aptitude à l'épandage se définit comme la capacité d'un sol à recevoir et fixer l'effluent sans perte de matières polluantes (par écoulement superficiel ou percolation directe dans le sous-sol), à l'épurer (par oxydation des matières organiques et destruction des germes pathogènes) et à maintenir les éléments fertilisants à la disposition des plantes cultivées.

La capacité à l'épandage dépend de plusieurs critères dont les principaux sont :  l'hydromorphie ;  la capacité de rétention (principalement texture et profondeur exploitable par les racines) ;  la sensibilité au ruissellement.

a) Hydromorphie

L'hydromorphie est la sensibilité ou tendance à l'engorgement en eau qui accroît les risques d'écoulements superficiels et d'asphyxie les sols (appauvrissement en oxygène) et par voie de conséquence qui empêche le développement des micro-organismes épurateurs aérobies. Cette privation influe fortement sur deux grands facteurs de la pédogenèse :  le fer, oxydé en milieu aéré, réduit en milieu asphyxiant ;  la matière organique, dont la vitesse de décomposition et d’humification sont d’autant plus réduits par l’asphyxie que celle-ci est plus prolongée ou même permanente.

Classement simplifié des sols hydromorphes :

Sols hydromorphes Sols saturés en eau plus de 6 mois par an. Sols moyennement hydromorphes Sols saturés en eau entre 2 et 6 mois par an. Sols peu hydromorphes Sols saturés en eau moins de 2 mois par an.

1 Inspiré de "Analyse de l'étude d'impact d'une installation classée d'élevage" – Annexe 9 – Ministère de l'Ecologie et du Développement Durable – Janvier 2007. SAS ENERFEES Plan d’épandage méthanisation Impact et Environnement Janzé (35) 47

On distingue généralement deux grands types d’hydromorphisme :  l’hydromorphie temporaire de surface, formant des pseudogley où les épandages sont possibles en dehors de la période d'excès hydrique ;  l’hydromorphie profonde permanente, formant des gley où les épandages sont interdits.

b) La capacité de rétention

Elle est fonction de la texture du sol et de sa profondeur. Elle détermine son pouvoir filtrant et sa capacité à maintenir les éléments minéraux à portée des racines.

 La texture d'un sol fourni des indications sur sa perméabilité et donc sa vitesse de ressuyage. Elle détermine les risques d'entraînement de matières fertilisantes par lessivage (nitrates) et ruissellement (phosphore). Ainsi : - les sols argileux ne présentent que peu de risque - les sols limoneux avec peu de structure sont susceptibles d'être battant et donc favorise le ruissellement - les sols sableux possèdent peu de capacité de rétention et sont donc sujets au lessivage

 L'épaisseur du sol renseigne en partie sur les risques de lessivage. Ainsi : - les sols superficiels (- de 20 cm) situés en position de pente en aplomb de cours d'eau et en absence de zone de protection (haie, bande enherbée…) ont été exclus de la surface épandable ; - les sols peu profonds (de 20 à 40 cm) présentent un risque de lessivage non négligeable en condition défavorable ; - les sols moyennement profonds (de 40 cm à 60 cm) et les sols profonds (de plus de 60 cm) à texture équilibrée possèdent une bonne capacité de rétention.

c) La sensibilité au ruissellement ou le risque de transfert du phosphore vers le réseau hydrographique de surface

 Principe

Le phosphore, contenu dans les effluents d'élevage et épandu sur les terres agricoles, est susceptible d'être transféré au réseau hydrographique par les mécanismes de ruissellement et d'érosion des sols. En effet, lors d'évènements pluvieux, le ruissellement des eaux à la surface du sol déclenche le phénomène d'érosion hydrique se caractérisant par un "arrachage" des particules de terre de l'horizon de surface. Le phosphore associé au complexe argilo-humique et contenu dans ces particules de terre sera ainsi transféré vers le réseau hydrographique de surface.

SAS ENERFEES Plan d’épandage méthanisation Impact et Environnement Janzé (35) 48 De ce fait, le risque de transfert du phosphore des sols agricoles vers le ruisseau hydrographique de surface dépend de deux niveaux de risque que sont : le risque de ruissellement et d'érosion des sols et le risque de connectivité au réseau hydrographique de surface. Ces deux niveaux de risque vont être détaillés par la suite.

 Détermination du risque de ruissellement et d'érosion des sols

Le ruissellement de l'eau sur les sols apparaît dans deux situations différentes. Dans le premier cas, le ruissellement peut provenir du fait que la capacité d'absorption de la surface du sol est inférieure à l'intensité de la pluie. Dans le second cas, le ruissellement se forme du fait que l'imperméabilité de l'horizon de surface du sol est inférieure à l'intensité de la pluie. Ces deux critères sont amplifiés en cas de terrain en pente. La détermination du risque de transfert du phosphore est donc possible grâce à l'étude de quatre paramètres principaux conditionnant les phénomènes de ruissellement et d'érosion : - la battance ; - l'hydromorphie ; - l'occupation des sols ; - la pente. La battance d'un sol se caractérise par un sol durci superficiellement suite aux intempéries régulières sur sol nu. Cette croûte de battance réduit l'infiltration de l'eau à l'intérieur du sol entraînant la formation d'une lame d'eau ruisselante à la surface. L'hydromorphie du sol est un bon indicateur de la capacité du sol à absorber l'eau de pluie. En effet, un sol hydromorphe est engorgé en eau de façon temporaire ou permanente. Cet engorgement limite l'infiltration de l'eau à l'intérieure d'un sol et conduit à la formation d'une lame d'eau ruisselante à la surface. L'occupation des sols est un paramètre déterminant dans l'apparition des phénomènes de ruissellement et d'érosion des sols. La présence d'une végétation stable à la surface d'un sol limite l'apparition d'un phénomène de ruissellement à la surface. Ainsi, les prairies naturelles sont peu sensibles au ruissellement et à l'érosion, par contre les sols cultivés peuvent l'être. La pente des terrains est également à considérer. De fait, une zone pentue sera plus sujette au ruissellement qu'un secteur quasi plan et ce pour un même type de sol et de culture. Selon la brochure du ministère chargé de l'environnement de 1984, la pente doit se mesurer si possible sur 100 m, la dénivellation supérieure de 7-8 % est considérée comme forte (circulaire du 12 août 1976).

Grille d'appréciation de la pente (si possible mesurée sur 100 m de terrain) :

Pente Faible Moyenne Forte Très forte % de la pente < 2 % > 5 % > 7 % > 15 %

10 % 7 m

70 m

Les prairies naturelles et les sols cultivés non battant et non hydromorphe ont un risque nul de ruissellement et d'érosion. Ce sont des sols ou l'infiltration de l'eau de pluie se fait dans de bonne condition. SAS ENERFEES Plan d’épandage méthanisation Impact et Environnement Janzé (35) 49 Les sols cultivés battants ainsi que les sols cultivés non battants hydromorphes sont des sols dans lesquels la mauvaise infiltration de l'eau de pluie génère la formation d'une lame d'eau ruisselante à la surface responsable de l'érosion hydrique.

 Détermination du risque de connexion au réseau hydrographique de surface

Les transferts de phosphore vers les eaux de surface dépendent de la présence ou non d'éléments du paysage permettant de stopper ou de ralentir les eaux de ruissellements. Lors de ces ralentissements, les matières en suspension chargées en phosphore sédimentent et ne sont donc pas mis en contact avec le réseau hydrographique. Ces zones tampons se caractérisent par des changements de rugosité ou de perméabilité du sol. Elles peuvent être des parcelles herbeuses (prairie ou bande enherbée), des bosquets, des haies et des talus. A l'inverse, l'absence de tout barrage à l'écoulement des eaux est un facteur très important qui conditionne les flux de phosphore vers le réseau hydrographique.

Ainsi, on distingue les zones agricoles avec un risque de connexion nul pour lesquels les écoulements générés sur celles-ci seront stoppés en aval par un dispositif de rétention ou zone tampon.

Les zones agricoles dont les écoulements rejoignent des fossés enherbés et peu profonds (fossés de routes…) auront un risque de connexion nul de par le rôle tampon joué par ce type de fossé.

A l'inverse, les zones agricoles avec un risque de connexion important seront les zones pour lesquels les écoulements générés sur celles-ci ne rencontreront pas d'obstacle avant de rejoindre le réseau hydrographique (cours d'eau, étang…) de surface.

SAS ENERFEES Plan d’épandage méthanisation Impact et Environnement Janzé (35) 50  Risque de pollution au phosphore

La détermination du risque de transfert du phosphore vers le réseau hydrographique de surface est possible grâce à l'étude du risque de ruissellement et d'érosion des sols et du risque de connectivité au réseau hydrographique de surface.

De ce fait, sur les zones où le risque "phosphore" est avéré, il faut veiller à : - limiter les apports en phosphore (organique ou minéral) au besoin des cultures afin de ne pas augmenter les concentrations dans le sol ; - favoriser les épandages d'effluents d'élevage pour les cultures de printemps afin de limiter les risques de ruissellement et d'érosion lié à la période hivernal ; - favoriser les épandages d'effluents d'élevage sur les prairies limitant les risques de ruissellement et d'érosion ; - aménager des dispositifs de rétention permettant de réduire les risques de connectivité au réseau hydrographique de surface (haie, bande enherbée…).

1.2.2. DEFINITION DES 3 CLASSES D'APTITUDES A L'EPANDAGE 2

Classes d'aptitude Caractéristiques du sol Commentaires à l'épandage

Aptitude 0  Sol humides sur au moins 6 mois de Epandage interdit toute l'année Sol inapte à l'épandage l'année (forte saturation en eau – (minéralisation faible et risque de hydromorphie importante). ruissellement).

 Pente trop forte car : accès difficile Les sols sont trop humides ou trop peu des engins agricoles, risque de profonds, ou de texture trop grossière pour ruissellement. "conserver" des déjections qui vont passer rapidement dans le milieu aquatique.  Sols très peu profonds (< 20 cm). Les surfaces drainées depuis moins de 2 ans  Sols de texture très grossière. doivent être mentionnées, et exclues de l'épandage compte tenu des risques de  Sur roches. ruissellement et les risques de colmatage des drains en particulier par le lisier.

Aptitude 1  Sols moyennement profonds (entre Epandage accepté. Aptitude moyenne 30 et 60 cm) et/ou moyennement L’épandage sur les parcelles d’aptitude 1 humides (hydromorphie moyenne). doit s’effectuer sur des sols ressuyés, en limite de déficit hydrique.  Pente moyenne. Les risques de ruissellement ou de lessivage seront d'autant plus limités si les épandages  Les terrains de pente située entre 7- sont correctement réalisés : 15 % liés à un risque de - épandages sur prairies ; ruissellement. - sols très bien ressuyés ; - risques de pluie peu importants ;  Les sols riches en cailloux, graviers, - apports limités ; sables grossiers (risque de - épandages proches du semis. percolation rapide de l'effluent en profondeur).

Aptitude 2  Sols profonds (> 60 cm). Epandage sous réserve du respect du Bonne aptitude à l'épandage calendrier et des distances  Hydromorphie nulle sur l’ensemble. réglementaires.

 Faible pente.

 Bonne capacité de ressuyage (absorbe facilement l'eau et redevient sec en moins de 2 jours après une pluie importante).

2 Inspiré de "Analyse de l'étude d'impact d'une installation classée d'élevage" – Annexe 9 – Ministère de l'Ecologie et du Développement Durable – Janvier 2007. SAS ENERFEES Plan d’épandage méthanisation Impact et Environnement Janzé (35) 51 1.3. DESCRIPTION DES PRINCIPALES UNITES DE SOLS RENCONTRES

Chaque unité de sol est généralement organisée en couches horizontales (horizons) au sein desquelles les caractéristiques sont proches (couleur, texture, structure, tâches…).

Dans le cadre de ce dossier, 2219 sondages à la tarière (type Edelman de diamètre 70 mm) ont été effectués entre décembre 2018 et février 2019 sur les parcelles concernées par le plan d'épandage de ENERFEES, parcelles qui représentent au total environ 4 767 ha de SAU. La densité de prospection est en moyenne de 1 sondage tous les 2,1 ha. Un rendez-vous avec chaque exploitant mettant ses parcelles à disposition a été organisé pour faire le point sur les pratiques actuelles et un bilan global des parcelles (travail du sol, drainage, irrigation, prairies naturelles…) afin d’aborder le terrain avec un maximum d’informations permettant une classification juste et précise des différents types de sol.

La densité des sondages sur un même îlot a été fonction de la variété pédologique apparente du milieu, les talwegs et zones en cuvette susceptibles de présenter des signes d'hydromorphisme dès la surface ayant été investiguées préférentiellement.

Pour chaque sondage réalisé, les paramètres suivants ont été pris en compte : profondeur d'apparition du substrat, type de substrat, type de sol, profondeur d'apparition de l'hydromorphisme. Pour chaque horizon, une estimation notamment de la texture, perméabilité, signes de lessivage, activité biologique, a été effectuée.

Les sondages réalisés montrent que les parcelles potentiellement épandables sont sur formation géologique à dominante limoneuse sur silex. Souvent peu profonds à moyennement profonds, ils peuvent parfois présenter quelques signes de stagnation d'eau temporaire au-delà de l'horizon labouré. Une partie du parcellaire est drainée.

Les types de sols majoritaires ont été dégagés et expliqués sur la page suivante.

Remarque :

Les nombreux "sondages pédologiques" représentés sur les cartes pédologiques réalisées par IMPACT ET ENVIRONNEMENT (sous format A0 et A3) n'ont pas donné lieu à analyse chimique. Comme indiqué précédemment, il s’agit d’une étude pédologique qui permet de caractériser la texture, la profondeur et le niveau d’hydromorphie des sols. Cette étude pédologique a pour but de supprimer (en plus des prescriptions réglementaires) les zones humides, les sols très peu profonds ou avec roche affleurante.

Des analyses chimiques ont été réalisées avec des points de références et sont détaillés dans le paragraphe 1.5 BILAN DES ANALYSES DE SOLS. SAS ENERFEES Plan d’épandage méthanisation Impact et Environnement Janzé (35) 52

Les résultats de l’étude de sol effectuée de décembre 2018 à février 2019 par Impact & Environnement sur les parcelles figurent ci-après :

 Les sols brun sur limons profonds

Ces sols bruns sont faiblement lessivés, limoneux en surface et leur profondeur peut dépasser 120 cm (110 cm en moyenne). Les traces d’hydromorphie apparaissent en général au-delà de 30 cm mais peuvent dans certains cas être présents en surface et induire un passage en classe 0.

Leurs caractéristiques générales sont les suivantes :

. Horizon de surface « organo-minéral » (A) : 0 à 30 cm de profondeur (horizon labourable) Limon brun, sain, sans cailloux.

. Horizon intermédiaire « structural » (S) : 30 à 60 cm de profondeur Brun clair, texture limoneuse à limono-argileuse, peut comporter des traces d’hydromorphie

. Horizon profond au-delà de 60 cm de profondeur ou dès 60 cm Limon argileux brun clair à gris-brun/orangé, présentant généralement des traces d’hydromorphie.

Leur texture limoneuse de surface conditionne leur comportement physique, la structure est fragile, le sol peut-être sensible à la battance sur certains ilots. En conditions humides, la portance est faible, rendant les risques de tassement et de compactage importants. Cependant, le drainage de ces sols les rend moins sensibles.

Concernant son comportement hydrique, en position plane ou sur pente faible, l'infiltration de l'eau est possible grâce à la texture légère ou au drainage de la parcelle. En revanche, en exposition de versant, l'écoulement latéral est favorisé. Le ressuyage du sol est alors généralement bon, le réchauffement assez rapide au printemps selon les conditions climatiques.

En conclusion, c'est un sol sensible à l'érosion et à pouvoir épurateur bon à moyen. Afin de limiter les phénomènes de battance et donc d'érosion, il est recommandé de conserver un taux de matière organique au moins égal à 2,5 % par des apports réguliers de fumier bien décomposé ou de paille broyée. Il est également souhaitable de conserver un pH entre 6 et 6,5 en effectuant un chaulage d'entretien régulier.

 Les sols lessivés sur limons profonds

Ces sols présentent des traits caractéristiques de lessivage dû à un engorgement temporaire de

SAS ENERFEES Plan d’épandage méthanisation Impact et Environnement Janzé (35) 53 plusieurs mois. On les rencontre en position plane ou de faible pente. Pendant la période d’excès hydrique, les horizons intermédiaires et profonds sont saturés et constituent des nappes temporaires (ou perchées). Limoneux en surface ces sols peuvent dépasser 120 cm de profondeur (110 cm en moyenne). Les traces d’hydromorphie apparaissent en général au-delà de 30 cm mais peuvent dans certains cas être présents en surface et induire un passage en classe 0.

Leurs caractéristiques générales sont les suivantes :

. Horizon de surface « organo-minéral » (A) : 0 à 30 cm de profondeur (horizon labourable) Limon brun, sain, sans cailloux.

. Horizon intermédiaire « éluvial » (E) : 30 à 50/60 cm de profondeur Couleur gris-brin/gris/gris clair, à texture limoneuse, traces d’hydromorphie marquées

. Horizon profond « d’accumulation » (BT) : au-delà de 50/60 cm de profondeur Limon argileux à argile limoneuse, gris/orangé/ocre avec bariolage fréquent des 3 couleurs, hydromorphie très forte

Leur texture limoneuse de surface conditionne leur comportement physique, la structure est fragile, le sol peut-être sensible à la battance sur certains ilots. En conditions humides, la portance est faible, rendant les risques de tassement et de compactage importants. Cependant, le drainage de ces sols les rend moins sensibles.

Concernant son comportement hydrique, en position plane ou sur pente faible, les battements de nappe provoquent le lessivage des horizons de surface et intermédiaires en entrainant l’argile et le fer en profondeur formant ainsi des horizons d’accumulation. Ces derniers riches en argile constituent des couches peu perméables. Ils ralentissent le ressuyage du sol et participent à l’engorgement des horizons supérieurs. Le drainage de la parcelle améliore fortement l’infiltration de l’eau et permet un ressuyage rapide des sols.

En conclusion, c'est un sol sensible à l'érosion et à pouvoir épurateur moyen. Afin de limiter les phénomènes de battance et donc d'érosion, il est recommandé de conserver un taux de matière organique au moins égal à 2,5 % par des apports réguliers de fumier bien décomposé ou de paille broyée. Il est également souhaitable de conserver un pH entre 6 et 6,5 en effectuant un chaulage d'entretien régulier.

 Les sols sur limons sur schiste moyennement profond à profond

Ces sols peuvent être bruns ou lessivés. Ils comportent les mêmes caractéristiques que les sols sur limons décrits dans les paragraphes précédents. Leur texture est limoneuse à limono-argileuse en SAS ENERFEES Plan d’épandage méthanisation Impact et Environnement Janzé (35) 54 surface avec une charge en éléments grossiers parfois importante. Leur profondeur est comprise entre 40 et 120 cm pour une moyenne de 60 cm. Les traits hydromorphes sont parfois absents de l’horizon de labour mais apparaissent en général au-delà de 30 cm. Ils peuvent dans certains cas être présents en surface et induire un passage en classe 0. Les horizons de profondeur reposent sur du schiste peu altéré qui peut bloquer l’évacuation de l’eau et induire un engorgement temporaire en période hivernale. Concernant les sols de pente, le ruissellement peut être accentué par la charge en schiste de surface.

 Les sols sur limons sur altérite de schiste moyennement profond à profond

Ces sols comportent les mêmes caractéristiques que ceux du paragraphe précédent avec comme particularité des horizons profonds plus argileux.

 Les sols sur limon sur argile

Ces sols bruns moyennement profonds à profonds ne sont pas lessivés, leur texture est limoneuse à limono-argileuse en surface. Leur profondeur est comprise entre 40 et 120 cm pour une moyenne de 80 cm. Les traits hydromorphes apparaissent en général au-delà de 30 cm mais peuvent dans certains cas être présents en surface et induire un passage en classe 0.

Leurs caractéristiques générales sont les suivantes :

. Horizon de surface « organo-minéral » (A) : 0 à 30 cm de profondeur (horizon labourable) Sol brun sain, limoneux à limono-argileux

. Deuxième horizon « structural » (S) au-delà de 30 cm de profondeur Horizon hydromorphe argileux compact brun-orangé

Etant donné leurs teneurs en argile plus importantes que les sols sur limons, ces sols sont peu sensibles à l’érosion. Cependant, les horizons argileux étant peu perméables, ces sols restent sujets à un engorgement saisonnier limitant ainsi leur capacité d’épuration. Les parcelles drainés et/ou en pente présentent un bon ressuyage.

 Les sols peu profonds sur schiste ou altérite de schiste

Ces sols de profondeur inférieure à 40 cm présentent souvent une forte charge en schiste. Ils sont généralement constitués d’un seul horizon de surface de texture variable (limoneuse à argilo-limoneuse en passant par limono-sableux). Lorsque les traits hydromorphes sont présents, ils apparaissent en général au-delà de 30 cm mais peuvent dans certains cas être présents en surface et induire un passage en classe 0. SAS ENERFEES Plan d’épandage méthanisation Impact et Environnement Janzé (35) 55 En position de versant, ces sols sont très sensibles au ruissellement et à l’érosion en particulier lorsque leur texture de surface est limoneuse. La pente associée à une faible épaisseur et à un taux de recouvrement en cailloux élevé confèrent une mauvaise capacité d’épuration à ces types de sols.

 Les sols sur altérite de schiste moyennement profond à profond

Ces sols bruns ne sont pas lessivés. Ils comportent les mêmes caractéristiques que les sols sur limons décrits dans les paragraphes précédents. Leur texture est limoneuse à limono-argilo-sableuse en surface avec une charge en éléments grossiers parfois importante. Leur profondeur est comprise entre 40 et 120 cm pour une moyenne de 60 cm. Les traits hydromorphes sont parfois absents de l’horizon de labour mais apparaissent en général au-delà de 30 cm. Ils peuvent dans certains cas être présents en surface et induire un passage en classe 0. Les horizons de profondeur issus de l’altération du schiste sont souvent plus argileux. Cela empêche la bonne infiltration de l’eau et induit un engorgement temporaire en période hivernale.

 Sols alluviaux situés dans les vallées, à proximité de rivières et ruisseaux

Situés dans des vallées à proximité du réseau hydrographique, ces sols jeunes et peu différenciés se sont développés au sein de dépôts d’alluvions fluviatiles. Ce sont des sols généralement profonds, limoneux en surface, auxquels une nappe alluviale permanente ou temporaire est associée. Dans certains secteurs des traces d’hydromorphie apparaissent dès la surface. Les sols profonds ont une réserve utile élevée, toutefois, la proximité avec le réseau hydrographique induit parfois une hydromorphie élevée et un passage en classe 0 humide non épandable.

 Sols jeunes, d’apport d’origine colluviale

Situés en position de bas de pente et de talweg. Ce sont des sols dits « jeunes » d’accumulation d’origine colluviale (érosion puis dépôt). Ces sols n’ont peu ou pas de différentiation d’horizon, et le phénomène pédogénétique dominant est l’hydromorphisme. Ce type de sols peut présenter des taches d’oxydation dès l’horizon de labour, il est donc exclu à l'épandage. Ce sont des sols souvent profonds et limoneux pouvant dans certains cas présenter une nappe permanente profonde. Ces sols ont une réserve utile élevée en raison de leur profondeur élevée, mais leur position dans le paysage en font des sols humides donc à pouvoir épurateur réduit par des conditions d’hydromorphisme importante.

SAS ENERFEES Plan d’épandage méthanisation Impact et Environnement Janzé (35) 56 1.4. RECAPITULATIF PAR EXPLOITATION

Le tableau suivant présente par exploitation la surface épandable.

Surface Nombres de sondages hydromorphe pédologiques Structure juridique SAU SPE (ha) (ha) (classe 0)* AUBIN David 66.20 59.62 0.85 32 EARL DE LA MAISON NEUVE 108.34 100.54 0.00 48 BODIN Eric 94.00 83.25 0.43 46 CHOQUET Philippe 86.46 76.21 0.00 43 DUTERTRE Emmanuel 89.89 77.81 0.28 52 EARL BESNARD 59.53 44.25 7.64 31 EARL BESNARD-DELAMARRE 67.16 54.78 3.31 36 EARL EDEN 51.30 40.39 3.80 18 EARL BOURG-NEUF 99.17 93.28 0.15 39 EARL BUIN 104.47 93.37 2.61 50 EARL COLLEU-GILBERT 45.21 40.00 0.00 14 EARL DE LA ROUAUDAIS 76.84 75.77 0.00 32 EARL DE LA ROUERIE 70.68 61.28 0.75 36 EARL DE SEVRIGNE 66.25 49.13 0.00 42 EARL DRENIAUD LA RIVIERE 115.09 98.19 0.00 51 EARL DU DESERT 85.83 80.90 1.15 43 EARL DU MANOIR 67.21 65.03 0.00 20 EARL DU MONT-PERRAY 78.32 69.52 0.00 44 EARL FRALEUX 88.53 53.88 8.78 55 GAEC GIBOIRE 66.86 56.02 3.25 38 EARL GOUDINEG 59.36 52.42 0.64 30 EARL LAUNAY-REGNIER 52.31 51.80 0.00 21 EARL LES CERISIERS 91.19 87.67 0.00 43 EARL MAINE 70.72 62.98 0.00 40 EARL SAFFRAY Bertrand et Martine 17.92 14.87 0.00 10 EARL SAFFRAY-GICQUEL 81.63 72.23 1.79 36 GAEC BERTHELOT-LEROUX 186.18 183.27 0.57 79 GAEC BOITEL 88.49 81.97 0.00 39 GAEC DE LA ROUVRAIS 93.49 76.74 0.11 52 GAEC DE LA TRANCHARDERIE 39.25 29.61 0.00 13 GAEC DE L'YVE 186.05 151.44 11.50 94 GAEC DES BRETIERES 142.85 127.66 0.00 60 GAEC DES ONDES 175.05 157.72 1.28 71 GAEC DU BOULAI 105.77 94.21 1.68 51 GAEC DU FOUGEROUX 82.16 72.29 0.00 34 GAEC DU GRAND FLEURE 102.94 94.26 2.42 34

SAS ENERFEES Plan d’épandage méthanisation Impact et Environnement Janzé (35) 57 GAEC DU HIL BARRAS 81.26 75.78 1.15 46 GAEC GADBY 151.19 134.03 4.43 74 GAEC KARREZ 201.89 171.15 5.76 79 GAEC LA FERME DES CHESNAIS 88.56 65.67 3.77 34 GAEC LA RIVIERE 117.80 112.26 0.48 56 GAEC LE BOIS RICOULT 135.58 119.59 0.41 77 GAEC LES CAPRINES DES FEES 37.26 29.28 0.00 17 GAEC LES CHARMES 82.48 71.27 1.81 37 GAEC PERAITTE 147.43 141.74 1.94 73 GAEC SOURDRIL 94.37 83.83 0.59 55 LEGENDRE Patrick 52.39 49.82 1.40 23 MENARD Vincent 45.61 39.65 0.66 19

Noël Guillaume 0 SARL TND Dutertre 0 SCEA DU CHAMP HAMELIN 119.73 110.98 0.00 46 SCEA GAYET 45.96 40.76 2.08 24 SCEA SAFFRAY-COUPEAU 68.62 64.12 0.00 31 SCEA SAINTE ANNE 111.37 97.72 0.18 47 GIBOIRE CHANTAL 22.98 17.35 0.00 4 TOTAL 4767.18 4209.35 77.65 2219 * la surface hydromorphe correspond aux zones humides repérées hors exclusions réglementaires

On notera que les parcelles d’épandage sont localisées principalement sur des zones planes. Afin de ne pas interférer avec le réseau hydrographique, les prescriptions réglementaires vis-à-vis des pentes ont été prises en compte.

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1.5. BILAN DES ANALYSES DE SOLS

Au regard du type sol qui majoritairement correspond à des sols limoneux, nous avons réalisés 52 points de référence pour lesquels nous avons analysés les paramètres mentionnés au tableau 2 de l’annexe VII, comme indiqué ci-après :

Eléments-traces dans les sols Valeur Limite (mg/kg MS) Cadmium 2 Chrome 150 Cuivre 100 Mercure 1 Nickel 50 Plomb 100 Zinc 300

En annexe 7, sont présentés les résultats d’analyses de sols.

Le tableau suivant indique la valeur maximale obtenue pour au moins un des 73 résultats.

Eléments-traces dans les sols Valeur mesurée au maximum (mg/kg MS) Cadmium <0,5 Chrome 47 Cuivre 49 Mercure 0,1 Nickel 43 Plomb 53 Zinc 98

En regardant la concentration maximale mesurée pour chaque élément trace, nous constatons que les résultats sont bien en-dessous des valeurs limites.

Les exploitants poursuivront les analyses de sols au niveau de ces points de référence, de manière à vérifier les évolutions des teneurs des sols et ajuster les apports en fonction des besoins.

Les plans de localisation des prélèvements de sols figurent dans l’annexe cartographique jointe.

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1.6. CONCLUSION

Conscients des caractéristiques physiques et chimiques des sols susceptibles de recevoir du digestat, les exploitants viseront à développer une pratique évitant les problèmes de lessivage avec des apports fragmentés et ajustés aux besoins des cultures de façon à diminuer les risques de lessivage.

De plus, les exploitants réalisent des analyses régulières de manière à suivre les teneurs en éléments fertilisants des sols et effectuent la correction des carences si nécessaire.

De façon générale, la maîtrise du risque passe par :  la maîtrise des apports ;  l’assurance qu’un épisode pluvieux n’est pas prévu entre l’épandage et l’enfouissement des effluents organiques ;  la conservation ou la mise en place de zone tampon ;  le respect des distances réglementaires d'épandage (35 m ou 10m au moins des cours d'eau).

Les caractéristiques et surfaces épandables de chaque parcelle sont présentées dans la liste d’épandage annexée avec le plan d’épandage global, les contrats de mise à disposition ont été annexés.

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1.7. RESULTATS DU PLAN D’EPANDAGE

A la suite de l’étude environnementale sur une surface de 4 767.18 ha, la surface totale épandable totalise 4 209,35 ha.

Les détails des parcellaires et leur localisation géographique sont présentés dans le dossier cartographique joint en annexe.

1.8. ADEQUATION FILIERE DE TRAITEMENT ET VALORISATION SUR LE PLAN D’EPANDAGE

Comme nous l’avons précédemment indiqué, après méthanisation, la quantité de digestat à gérer totalisera 61 644 Tonnes par an. Ce digestat brut fera l’objet d’une séparation de phase pour l’obtention d’une phase liquide (47 158 T) et d’une phase solide (14 486 T). L’ensemble du digestat sera apporté en fonction des besoins des cultures.

Afin de vérifier l’adéquation entre une filière de traitement et une filière de valorisation, il est nécessaire que la filière de valorisation soit suffisante et pérenne.

Ainsi à ce jour : - 53 exploitations agricoles acceptent de valoriser le digestat issu de la méthanisation de la SAS ENERFEES ; - la surface étudiée est de 4 767.18 ha, - après étude du terrain et des contraintes environnementales, la surface épandable est de 4 209.35 ha, - les apports de digestats solides se feront sur céréales en sortie d’hiver, avant implantation des maïs, des colzas, ainsi que sur prairies, - les doses d’apports prévisionnelles de digestat varient entre 15 à 43 T/ha de digestat liquide et 3 à 7 T/ha de digestat solide en fonction des cultures

Le tableau suivant présente une synthèse des apports maximums que peuvent reprendre les exploitations pour maintenir un bilan non excédentaire.

Les quantités d’azote et phosphore présentées dans le tableau suivant sont les quantités maximales que peuvent recevoir les exploitations au travers du digestat selon des exportations des cultures et des apports maintenus sur l’exploitation (effluents d’élevage non exportés vers le méthaniseur). On notera que pour les 4 exploitations ayant des terres dans la ZAR, la limitation de la balance azotée à 50 kg d’azote par ha de SAU est prise en compte.

Le détail des bilans par exploitation est présenté en annexe 5. Les conventions de reprise/livraison de digestat sont présentées en annexe 6.

Les bilans par exploitation ont été réalisés à partir des moyennes olympiques des rendements (meilleure année et moins bonne année écartée) sur la base des déclarations des exploitants. Les bilans comptables justificatifs des 5 dernières années des 53 exploitations partenaires sont disponibles aux sièges d’exploitation.

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Surface Apports maximums Réf Exploitant SAU epandage N (kg) P205 (kg) 1 AUBIN David 66.2 59.6 -13615 -4153 6 EARL DE LA MAISON NEUVE 108.3 100.5 -17642 -7815 7 BODIN Eric 94.0 83.2 -7167 -2572 18 CHOQUET Philippe 86.5 76.2 -12557 -4838 23 DUTERTRE Emmanuel 89.9 77.8 -5206 -1805 4 EARL BESNARD 59.5 44.3 -5470 -2168 5 EARL BESNARD-DELAMARRE 67.2 54.8 -6438 -2091 7b EARL EDEN 51.3 40.4 -6651 -2550 11 EARL BOURG-NEUF 99.2 93.3 -16050 -5336 13 EARL BUIN 104.5 93.4 -13951 -2274 19 EARL COLLEU-GILBERT 45.2 40.0 -7400 -3140 44 EARL DE LA ROUAUDAIS 76.8 75.8 -14651 -5149 45 EARL DE LA ROUERIE 70.7 61.3 -9589 -3989 52 EARL DE SEVRIGNE 66.3 49.1 -11141 -1834 21 EARL DRENIAUD LA RIVIERE 115.1 98.2 -19130 -6355 20 EARL DU DESERT 85.8 80.9 -4170 -955 37 EARL DU MANOIR 67.2 65.0 -7050 -1864 39 EARL DU MONT-PERRAY 78.3 69.5 -13121 -4650 26 EARL FRALEUX 88.5 53.9 -13743 -1512 28 GAEC GIBOIRE 66.9 56.0 -11048 -2752 30 EARL GOUDINEG 59.4 52.4 -3916 -1496 34 EARL LAUNAY-REGNIER 52.3 51.8 -5352 -2878 15 EARL LES CERISIERS 91.2 87.7 -18063 -6551 36 EARL MAINE 70.7 63.0 -12122 -4402 47 EARL SAFFRAY Bertrand et Martine 17.9 14.9 -6272 -1434 49 EARL SAFFRAY-GICQUEL 81.6 72.2 -10443 -2760 3 GAEC BERTHELOT-LEROUX 186.2 183.3 -25056 -10455 9 GAEC BOITEL 88.5 82.0 -11888 -3873 46 GAEC DE LA ROUVRAIS 93.5 76.7 -11961 -5556 54 GAEC DE LA TRANCHARDERIE 39.3 29.6 -2241 -840 55 GAEC DE L'YVE 186.1 151.4 -21283 -7619 12 GAEC DES BRETIERES 142.9 127.7 -19921 -5990 41 GAEC DES ONDES 175.1 157.7 -16537 -5465 10 GAEC DU BOULAI 105.8 94.2 -10073 -3333 25 GAEC DU FOUGEROUX 82.2 72.3 -12900 -4704 31 GAEC DU GRAND FLEURE 102.9 94.3 -11676 -4606 32 GAEC DU HIL BARRAS 81.3 75.8 -7498 -2807 27 GAEC GADBY 151.2 134.0 -26518 -8235 33 GAEC KARREZ 201.9 171.2 -19116 -4205 24 GAEC LA FERME DES CHESNAIS 88.6 65.7 -17447 -4069 43 GAEC LA RIVIERE 117.8 112.3 -16013 -3428 8 GAEC LE BOIS RICOULT 135.6 119.6 -20007 -7460 14 GAEC LES CAPRINES DES FEES 37.3 29.3 -3789 -1558 17 GAEC LES CHARMES 82.5 71.3 -4632 -2182 42 GAEC PERAITTE 147.4 141.7 -10500 -1916 53 GAEC SOURDRIL 94.4 83.8 -14540 -4954 35 LEGENDRE Patrick 52.4 49.8 -7454 -406 38 MENARD Vincent 45.6 39.7 -3020 -2556 16 SCEA DU CHAMP HAMELIN 119.7 111.0 -10379 -6359 4b SCEA GAYET 46.0 40.8 -5863 -2212 48 SCEA SAFFRAY-COUPEAU 68.6 64.1 -9238 -3228 50 SCEA SAINTE ANNE 111.4 97.7 -14678 -6669 29 GIBOIRE CHANTAL 23.0 17.4 -2605 -284 TOTAL 4767 4209 -608791 -202293

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Comme nous l’avons précédemment indiqué, les apports du digestat qui sont à valoriser totalisent : 437 010 kg N, et 217 778 kg P2O5. Ainsi, le plan d’épandage permet la valorisation du l’azote mais ne permet pas la valorisation de l’ensemble du phosphore. 15 485 kg de phosphore ne peuvent pas être valorisé dans le cadre de ce plan d’épandage. Cette quantité représente environ 1350 t de digestat solide (9% du volume produit) qui devront être exportées en compostage en cas de non-conformité au cahier des charges DigAgri1 ou vers une ou des exploitations non adhérentes au projet en cas de conformité.

Le tableau ci-après résume les différents éléments du plan d’épandage :

Critères Situation du projet Surfaces mises à Valorisation du digestat sur 53 exploitations signature de contrats reprise et livraison de disposition digestat (en annexe). Exportation du digestat ne pouvant être repris Camions citerne et/ou tonnes à lisier pour le digestat liquide, bennes bâchées pour le Matériel de transport digestat solide permettant un transport sans perte sur le réseau routier. Oui, tonne à lisier avec rampe pendillards de 18 m et épandeur avec table d'épandage Matériel d'épandage permettant d'effectuer des apports précis au plus près des besoins des cultures Sols adaptés Oui, exclusions des sols à mauvais pouvoir épurateur Plan d'épandage ne permettant pas la valorisatino de l’ensemble du digestat au regard Plan d'épandage du flux de phosphore. L’exportation d’environ 7% du digestat solide est nécessaire Facilité pour l'implantation de la Oui, avec des apports en respect du calendrier d'épandage en zone vulnérable culture suivante Gêne olfactive du Nulle : produit stabilisé produit Distance des parcelles à l'unité de 0 à 15 km méthanisation Stockage des digestats sur les exploitations partenaires à proximité des parcelles Modalités de stockage d’épandage. Intérêt de la valeur Bonne avec équilibre en éléments fertilisants N, P2O5 et K2O et avec un effet azote plus fertilisante et rapide que des fumiers bruts amendante du produit

Conclusion :

Les rotations culturales des exploitations agricoles retenues permettent d’envisager des apports de digestats en fin d’hiver, au printemps et en été, (sur céréales, avant l’implantation du maïs, avant implantation des couverts, du colza, et sur prairies), conformément aux calendriers d’épandage en zones vulnérables.

Les bons rendements culturaux du secteur permettent, dans ces conditions, une très bonne valorisation des éléments fertilisants. Les surfaces retenues permettent de valoriser le digestat, dans le respect des bonnes pratiques agricoles et de la réglementation en vigueur.

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1.9. ORGANISATION ET SUIVI AGRONOMIQUE DES EPANDAGES Nota Bene : Les modalités présentées ci-dessous s’applique au digestat utilisé dans le cadre de ce plan d’épandage, la société Enerfées étant alors responsable de son élimination. Le digestat utilisé dans le cadre du cahier des charges DigAgri 1 n’est pas concerné dans la mesure où son utilisation sera de la responsabilité de l’utilisateur du produit.

Les épandages seront accompagnés d’un suivi agronomique dont les modalités sont décrites ci-après et qui permet : - une traçabilité de la totalité de la production des digestats (séparât liquide et séparât solide), - de satisfaire les demandes des différents agriculteurs, - de contrôler la qualité des produits et de suivre l’évolution agronomique des sols épandus pour une intégration précise des éléments apportés par le digestat du méthaniseur, - de permettre aux agriculteurs de pratiquer une fertilisation raisonnée, respectueuse des besoins des cultures et de la réglementation en vigueur. - de garantir l’innocuité de la filière par la réalisation d’analyses du digestat (éléments métalliques et organiques) et des sols épandus ainsi que par le suivi et le contrôle des épandages effectués (distances réglementaires en particulier).

TRANSPORT ET EPANDAGE :

Pour l’utilisation du digestat dans le cadre ce plan d’épandage, la société ENERFEES sera responsable du transport et de l’épandage jusqu’au rendu racine.

Le transport de digestat vers les stockages seront gérés par les salariés avec du matériel appartenant à la SAS ENERFÉES, ou par des prestataires de services. Les transports seront réalisés par camions (citernes, porteurs à bennes).

Les différents modes de transport permettront de prévenir les nuisances olfactives, les envols de poussières ou les pertes sur la route.

Que ce soit pour les entrants ou les digestats, les véhicules munis de bennes ou remorquent qui transportent des matières susceptibles de générer des envols (matières pulvérulentes) ou susceptibles d’émettre des odeurs seront systématiquement bâchés.

Bien que le digestat correspondra à un produit stabilisé et à odeurs réduites, toutes les précautions seront prises pour empêcher toute gêne pour le voisinage lors des épandages, avec : - la prévision de moyens suffisants pour l’enfouissement des digestats si nécessaire (utilisation notamment d’un enfouisseur direct pour le séparât liquide), - l’absence d’épandage les week-ends et jours fériés et, à l’heure du déjeuner, - l’absence d’épandage lorsqu’un vent fort porte vers des habitations, - l’évitement autant que possible des routes à forte fréquentation.

Des bordereaux seront édités et conservés sur le site du méthaniseur. Les épandages de séparât solide seront réalisés à l’aide d’épandeurs à fumier équipés de table d’épandage permettant d’effectuer un dose précis pour un apport ajusté aux besoins des cultures. Ils seront réalisés par les exploitants ou un prestataire spécialisé.

Dans tous les cas, les épandages s’effectueront en respect des périodes d’épandage autorisées par les calendriers d’épandage en zone vulnérable. Les distances d’épandage seront respectées et les surfaces situées en périmètre rapproché de captages AEP ont été exclues de l’épandage.

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Afin d’effectuer un suivi agronomique, la société ENERFEES élaborera avec les exploitations partenaires un plan de fumure prévisionnel permettant de valider les quantités à l’hectare par type de culture et les périodes d’épandages.

Lors des épandages, un cahier d’épandage sera tenu à jour pour enregistrer les pratiques d’épandage réalisées.

Par ailleurs, afin d’apporter la juste dose suivant les besoins des cultures, des analyses régulières du digestat seront réalisées par la société ENERFEES.

Les distances à respecter lors des épandages sont de : - 35 mètres par rapport aux cours d’eau et plans d’eau (pente du terrain < à 7%), 10 m si bande enherbée non fertilisée, - 100 mètres par rapport aux cours d’eau et plans d’eau (pente du terrain > à 7%), - à moins de 50 mètres des habitations tiers et 15 mètres dans le cas d’enfouissement direct.

Respect de la directive nitrates En considérant une exportation de 1350 T de digestat solide soit 13095 kg d’azote et 15930 kg de phosphore, les apports du digestat valorisé dans le cadre de ce plan d’épandage totalisent 423 915 kg d’azote et 201 848 kg de phosphore. Ces valeurs correspondent à un apport de 88.9 kg N / ha de SAU et 42.3 kg de P2O5 / ha de SAU.

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1.10. IMPACT DES EPANDAGES Au regard des chapitres précédent, le tableau de la page suivante réalise une synthèse des dispositions mises en place pour limiter l’impact des épandages sur l’environnement.

Rappel des actions mises en œuvre pour Domaine concerné Impact limiter l'impact -Respect des distances réglementaires d'isolement. -Epandage exclusivement durant les périodes favorables. - Sol moyennement à peu sensible au

Qualité des eaux Faible lessivage des nitrates. -Limitation de la dose

d'azote apportée avant colza. -Prise en compte des

prescriptions réglementaires dans les périmètres de

protections des captages AEP. -Analyse de la qualité des sols avant épandage et suivi tous les dix ans (caractéristiques physico- Qualité des sols Faible chimiques en adéquation avec l'épandage des sous- produits) -Flux en éléments traces plus faibles que ceux permis par la réglementation. -Epandage sur grandes cultures avec des apports Qualité des récoltes Faible de digestat qui se substituent aux apports d'engrais minéraux. Le risque sanitaire concerne le personnel qui travaille sur le chantier d'épandage. Il devra

Santé publique Faible respecter les règles élémentaires d'hygiène : porter

des gants et une combinaison dédiée aux

épandages, se laver en cas de souillure…

Pas d'émanation de composés toxiques. Le digestat obtenu correspond à un sous-produit stabilisé et désodorisé : pas de risque de nuisances d'odeur lors des épandages. Par ailleurs, Air Faible le digestat est épandu directement au sol avec des pendillards (limitant la formation d'aérosols) et un enfouissement est réalisé aussitôt après épandage pour le digestat solide.

LesAucune zones parcelleNATURA 2000 n’est les située plus proches à l’intérieur sont la

d’uneZPS zonede l'estuaire NATURA de l'Orne 2000. et Enles anciennes prenant en

comptecarrières de l’éloignement la vallée de la et Mue. sachant Au final, que aucune les

parcelleapports d'épandage s’effectueront n'est située en à l'intérieur fonction de des ces

zones.besoins L'épandage des cultures de digestat sans n'est surfertilisation réalisé qu'une : Nul Patrimoine naturel l’épandage de digestat n’apportera pas à deux fois par an sur quelques jours, ces apports atteinte à la qualité des milieux naturels. s'effectueront en fonction des besoins des cultures sans surfertilisation : l'épandage de digestat n'apportera pas atteinte à la qualité des milieux naturels. Aucun risque particulier à condition du respect du Sécurité civile Faible code de la route et des règles de sécurité s'imposant sur le chantier.

1.11. FILIERES ALTERNATIVES Nous rappelons que l’objectif du projet est d’avoir un digestat conforme au cahier des charges DigAgri1 permettant ainsi d’utiliser le digestat sans plan d’épandage, et d’exporter les excédents de digestat solide vers des agriculteurs n’adhérant pas au projet.

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Le présent plan d’épandage permettra de valoriser une partie du digestat sur les terres des agriculteurs adhérant au projet en cas de non-conformité au cahier des charges (les excédents seraient alors exportés en compostage). L’épandage serait alors soumis aux prescriptions de l’arrêté du 2 février 1998 qui impose une ou plusieurs filières alternatives pour assurer l’élimination des digestats en cas d’impossibilité ponctuelle d’épandage.

Cette impossibilité de valorisation agricole peut être liée à plusieurs facteurs : - pollutions ponctuelles des digestats, - situations météorologiques rendant les épandages impossibles, - défection des agriculteurs utilisateurs, - modification de la réglementation, - impossibilité de stockage.

Deux solutions peuvent être envisagées : - l’enfouissement ou l’incinération si les sous-produits sont pollués, - le compostage si les sous-produits sont conforme et valorisables.

+ Le compostage : Le compostage peut être utilisé en traitement intermédiaire des digestats avant leur valorisation en agriculture sous le statut de produit ou de déchet. Ce statut dépend notamment de la nature des matières entrantes dans le process de compostage et de méthanisation. Si les digestats compostés conservent le statut de déchet, le compostage doit s’effectuer sur une unité disposant d’un plan d’épandage. Si les digestats compostés répondent à une norme « compost », les composts peuvent être commercialisés et sortir du cadre d’une valorisation sur plan d’épandage.

+ Enfouissement et incinération : La loi du 15 juillet 1975, modifiée et actualisée par la loi n° 92-646 du 13 juillet1992, interdit à compter du 1er juillet 2002, l’accès des décharges aux déchets non ultimes. Seuls sont admis les déchets ultimes « qui ne sont plus susceptibles d’être traités dans les conditions techniques et économiques du moment, notamment par extraction de la part valorisable ou par réduction de leur caractère polluant ou dangereux ». En cas de pollution, les sous-produits du méthaniseur pourront être dirigés vers un Centre de Stockage de Déchets Ultimes. La filière « incinération » est également susceptible d’être activée, le site de Lamballe pourrait être retenu. La location d’une unité de déshydratation par centrifugation et d’une unité mobile de chaulage serait nécessaire pour que les digestats soient acceptés sur le site. Cette filière ne devrait être envisagée que s’il n’existe aucune autre filière disponible.

Par ailleurs, si le digestat produit respecte le cahier des charges concernant la mise sur le marché, il pourra le cas échéant être mis sur le marché et valorisé sur les terres d’épandage d’exploitation non incluses dans le plan d’épandage détaillé dans ce dossier.

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CONCLUSION :

- Les digestats de l’unité de méthanisation de la SAS ENERFEES sont valorisables en agriculture. - 53 exploitations agricoles sont intégrées au plan d’épandage. - 4 209.35 hectares sont aptes à recevoir le digestat issu du méthaniseur. - les séparâts de digestat brut se présentent sous forme solide ou liquide, répondant aux critères d’effluents de type I pour le solide et II pour le liquide. Ils sont concentrés en éléments fertilisants, avec comme principaux éléments l’azote, le phosphore et le potassium. - les cultures pratiquées permettent d’envisager des apports sur céréales, avant l’implantation du maïs, des betteraves, du colza ou sur des prairies et céréales. - les surfaces proposées, ainsi que les capacités d’accueil des exploitations permettent de valoriser la grande majorité du gisement attendu d’azote et de phosphore. - L’excédent sera valorisé par le biais du cahier des charges DigAgri ou orienté en compostage - l’étude environnementale du secteur d’épandage a permis de valider la faisabilité des épandages sur les parcelles pressenties. - des études ont été réalisées sur le parcellaire des exploitations agricoles et confirment l’aptitude des parcelles aux épandages.

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PARTIE 3 : IMPACTS LIES AU PLAN D’EPANDAGE

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1. ETUDE D’IMPACT

Au regard des différents éléments développés dans les chapitres précédents, nous allons évaluer l’impact du projet de plan d’épandage sur l’ensemble des composantes environnementales. Cependant, dans un premier temps, nous allons rappeler le projet concernant ce plan d’épandage.

1.1. PRESENTATION DU PROJET

Le projet de la société ENERFEES vise à construire et exploiter une unité de méthanisation sur la commune de Janzé. Pour son fonctionnement l’unité va être alimentée par : +81% de déjections animales ; +18% de déchets végétaux et autres matières végétales (cultures intermédiaires, paille, issues de céréales) ; +1% de Lait, produits issus du lait ou de la fabrication de produits laitiers.

Cette unité de méthanisation va induire la production de 61 644 tonnes de digestat qui après séparation de phase donnera 47 158 T de phase liquide et 14 486 T en solide.

Les caractéristiques des digestats sont les suivantes :

Tonnage Ntot P2O5 K2O Type digestat (t/an) (kg/t) (kg/t) (kg/t) Digestat brut 61 644 7,1 3,5 8,6 Digestat liquide 47 158 6,3 1,0 9,0 Digestat solide 14 486 9,7 11,8 7,2

Le digestat sera conforme au cahier des charges DigAgri 1 (voir volet A-ICPE), permettant ainsi d’utiliser le digestat sans plan d’épandage, et d’exporter les excédents de digestat solide vers des agriculteurs n’adhérant pas au projet. Néanmoins, par sécurité, le projet est établit avec un plan d’épandage sur les terres des 54 agriculteurs adhérant au projet. Ceci permettra de valoriser le digestat par plan d’épandage si celui-ci n’était pas conforme au cahier des charges. Les excédents de digestat solides seraient alors exportés en compostage. L’excédent de digestat solide est évalué à 1000 T par an.

La quantité de digestat réellement valorisée par épandage correspondra aux apports d’éléments fertilisants suivant : + 423 915 kg N ; + 201 848 kg P2O5 ; + 518 482 kg K2O.

Dans le cadre de ce plan d’épandage, les digestats produits peuvent être épandus conformément à la réglementation en vigueur, définie principalement par l’arrêté du 17 août 1998 (issu de l’arrêté du 2 février 1998) fixant les conditions applicables aux épandages des sous-produits des installations classées (cf. 2.3 « Rappel du contexte réglementaire »).

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La possibilité d'utiliser des digestats à des fins fertilisantes présente l'avantage de concilier les intérêts de la société et des agriculteurs : - Intérêts techniques : la filière fait appel à des moyens fiables et bien connus dans le monde agricole. L'épandage des digestats est assimilé à un épandage de matière organique, qui est une pratique très répandue. - Intérêts économiques : pour les agriculteurs, l’utilisation des digestats proposés permet des apports d’azote, de potasse, de phosphore et d'oligo-éléments pour les plantes. Ces apports se substituent en partie aux engrais minéraux et permettent aux exploitants de réaliser des économies sur leurs achats. Le remplacement des éléments fertilisants d’origines minérales par des éléments fertilisants provenant d’un digestat permet de réduire les importations, préserve significativement les ressources naturelles et l’énergie que nécessitent leur extraction et transformation.

Sur le plan environnemental, la prise en compte des enseignements de l'étude préalable conduit à la définition d’une mise en œuvre de qualité dans le respect des contraintes réglementaires et agronomiques. L'épandage agricole est une pratique couramment utilisée pour la valorisation de nombreux déchets organiques. Il s'agit d'une valorisation qui s'inscrit dans une logique de recyclage et qui est reconnue pour son faible coût et son efficacité.

L'épandage fait partie intégrante de l'activité agricole depuis toujours. Les choix liés au présent plan d’épandage sont plus généralement justifiés par des choix liés à la totalité du projet de l’unité de méthanisation associée, productrice des digestats.

Le projet de la SAS ENERFEES s’inscrit ainsi à la fois dans le contexte de développement des énergies renouvelables sur le territoire national, mais également dans le cadre des dispositions prises pour une meilleure valorisation locale des biodéchets, et de recyclage des éléments fertilisants. Ce projet permet en outre une gestion des effluents et des flux en éléments fertilisant à l’échelle d’un territoire en réduisant notamment la pression en phosphore des élevages de volailles très présents dans les exploitations partenaires.

Le projet permet en outre de limiter les gaz à effets de serre produits par les élevages.

Aussi, au regard des éléments de l’état initial présenté en première partie de ce document, nous allons présenter dans les chapitres suivants, l’évaluation de l’impact du plan d’épandage du digestat sur l’ensemble des composantes environnementales.

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1.2. EVALUATION DES IMPACTS DU PLAN D’EPANDAGE

1.2.1. RAPPEL DE L’ORGANISATION DU STOCKAGE JUSQU'A L’EPANDAGE

Stockage du digestat

Afin d’obtenir une bonne gestion du digestat et pouvoir réaliser des apports en fonction des besoins des cultures et en respect des calendriers d’épandage en zone vulnérable, la société ENERFEES a fait le choix de privilégier le stockage au plus près des parcelles d’épandage, au sein des exploitations partenaires.

Organisation et suivi du digestat :

Du transport du digestat jusqu'à sa valorisation agronomique, l’organisation et le suivi du digestat vont permettre de limiter :

-les nuisances sur le milieu naturel avec : + un suivi analytique des digestats permettant d’effectuer des apports au plus juste des besoins des cultures sans surfertilisation ; + un suivi analytique des sols de manière à vérifier l’évolution de teneurs en oligo-éléments et modifier le cas échéant les apports ; + un suivi des épandages : préalablement aux épandages, la société ENERFEES informera l’ensemble des exploitants sur les bonnes pratiques d’épandage, sur les distances à respecter, la prise en compte du plan d’épandage et sur la nécessité de respecter le calendrier d’épandage en zone vulnérable. Et, chaque année, il sera établi en lien avec les exploitations partenaires un cahier prévisionnel de fumure et un enregistrement des pratiques dans le cahier d’épandage. Les doses d’application du digestat à l’hectare seront établies en fonction des besoins des cultures et les apports s’effectueront sans surfertilisation. On rappellera qu’aucun n’épandage ne sera réalisé à l’intérieur de zone NATURA 2000.

-les nuisances olfactives : +les épandages seront effectués conformément aux bonnes pratiques d’épandage. Aucun épandage ne sera réalisé en période de pluie ou de grands vents ; +l’épandage du digestat sera suivi d’un enfouissement rapide, en sachant que ce dernier est stabilisé et non odorant (en comparaison à un effluent d’élevage brut) ; +le transport sera effectué dans des remorques couvertes ; +les distances d’épandage par rapport au tiers seront respectées.

-les nuisances sonores : + aucun transport de digestat vers les stockages déportés ni aucun épandage ne seront réalisés le week-end, ni les jours fériés. + les transports de digestat se feront en semaine et sont étalés dans l’année. Les camions rouleront à vide le moins possible. + les travaux d’épandages s’effectueront en semaine, de manière périodique sur quelques jours et uniquement durant la journée. + le transport sera réalisé par la société Enerfées qui disposera d’un parc d’engins répondant aux normes en vigueur.

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+ le transport du digestat vers les parcelles d’épandage sera réalisé par les agriculteurs ou une entreprise spécialisée avec des engins répondant aux normes en vigueur.

-les nuisances liées au trafic routier : dans la mesure du possible l’accès aux parcelles d’épandage s’effectuera par les routes secondaires et chemins agricoles. Dans tous les cas, les engins de transport disposeront de signalisation (gyrophare) en respect de la réglementation.

1.3. RAPPEL SUR LA QUALITE DU DIGESTAT ET LES DOSES A APPORTER

Le digestat solide constitue un effluent de type 1, le digestat liquide, un effluent de type II. Ils se caractérisent notamment par des teneurs en éléments fertilisant N, P2O5 et K2O valorisables en agriculture. Les éléments traces métalliques et composés traces organiques sont peu présents dans le digestat (au regard des matières entrantes composées principalement d’effluents d’élevage et de végétaux).

En fonction des cultures et suivant l’équilibre de la fertilisation, les apports de digestat liquide varient entre 15 et 43 T/ha. En fonction des cultures et suivant l’équilibre de la fertilisation, les apports de digestat solide varient entre 3 et 7 T/ha.

Le tableau suivant présentent les valeurs limites en éléments traces métalliques dans les déchets ou effluents et fixées par l’arrêté du 2 février 1998.

Au regard du type de digestat, ces valeurs limites seront respectées. Cependant des analyses de digestat seront réalisées avec le rythme suivant : Pour la première année de mise en service - VA (Valeur Agronomique compris ammoniac) : 6 analyses par an - ETM (Eléments Traces Métalliques) : 6 analyses par an - CTO (Composés Traces Organiques) : 6 analyses par an.

Pour les années suivantes - VA (Valeur Agronomique compris ammoniac) : 3 analyses par an - ETM (Eléments Traces Métalliques) : 3 analyses par an - CTO (Composés Traces Organiques) : 3 analyses par an.

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1.4. IMPACT SUR LA QUALITE DES EAUX

L’un des principaux objectifs du plan d’épandage et de pouvoir valoriser agronomiquement le digestat en empêchant tout impact sur la qualité des eaux superficielles et souterraines.

On notera que sur le plan bactériologique, la phase de méthanisation apporte une garantie de la qualité sanitaire du digestat renforcée dans le cadre du projet par une pasteurisation du digestat brut. Pour cela, le digestat brut est maintenu à 70°C pendant une heure. Afin de chauffer le digestat à 70°C, un échangeur de chaleur sera mis en place en amont du système d’hygiénisation. Il sera alimenté en chaleur par un second échangeur mis en place en sortie du système d’hygiénisation, et par un appoint réalisé par la boucle d’eau chaude issue de la chaudière. L’échangeur de chaleur en aval des cuves permet également de récupérer la chaleur nécessaire au chauffage des digesteurs par une boucle d’eau chaude.

La température et la durée de pasteurisation seront mesurées et enregistrées en continu. Le fonctionnement de la pasteurisation sera contrôlé et régulé par l’automate. Ainsi le contenu de l’unité de pasteurisation sera libéré vers la séparation de phase lorsque le couple temps température 70°C/1h aura été assuré.

Cette pasteurisation permet de garantir la qualité sanitaire du digestat.

Les moyens de maitrise de ce risque seront présentés dans un dossier complet de demande d’agrément sanitaire qui sera adressé au Préfet après l’autorisation au titre des ICPE, et avant le démarrage des installations.

1.4.1. IMPACTS SUR LES EAUX SOUTERRAINES

Aucune parcelle d’épandage ne se situe en zone de protection rapprochée de captage.

En outre, l’apport de digestat permettra d’apporter régulièrement de la matière organique ce qui améliorera la structure des sols contrairement à l’apport d’engrais minéraux qui sont plus à risque en terme de lessivage.

De plus, les exploitants qui vont valoriser le digestat auront des pratiques qui vont limiter les risques d’interférence avec les masses d’eau du secteur, par :

+ des apports organiques et minéraux adaptés aux besoins des cultures sans surfertilisation et valorisés à des périodes limitant les risques de lessivage. Le programme d’actions en zone vulnérable ainsi que son calendrier d’épandage seront respectés. + la mise en place de couvert intermédiaires pièges à nitrates (CIPAN) permettant notamment de couvrir les sols en hiver de façon à supprimer tout sol nu et limiter ainsi les risques de lessivage ; + la préservation des zones humides (=zones tampons) retirées de l’épandage ; + l’épandage du digestat à plus de 35 mètres des cours d’eau (et plus de 50 m des puits) et avec la mise en place de bandes enherbées le long des cours d’eau permettant de limiter les risques de pertes vers le réseau hydrographique (distance réduite à 10 m en cas de bande enherbée de 10 m).

Au regard de ces pratiques l’épandage de digestat n’induira pas d’impact sur la qualité des eaux souterraines.

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1.4.2. IMPACTS SUR LES EAUX SUPERFICIELLES

Les impacts sur les eaux superficielles son au même titre que les impacts sur les eaux souterraines à relativiser en sachant que le plan d’épandage permet d’effectuer des apports en fonction des besoins des cultures.

La préservation des eaux superficielles (notamment par rapport aux éléments organiques) sera maximale dans des conditions optimales de pratiques d’épandage avec : +un respect scrupuleux du plan d’épandage et des zones d’exclusions ; +la mise en place par les exploitants d’un couvert végétal en hiver et de bandes enherbées le long des cours d’eau ; +de bonnes pratiques d’épandage avec des épandages hors période pluvieuses et en respect des calendriers d’épandage en zones vulnérables ; +l’utilisation d’un matériel d’épandage adapté : épandeur avec table d’épandage ou pendillards permettant d’effectuer un dosage précis pour un apport au plus juste des besoins des plantes ; +un suivi agronomique du digestat permettant d’ajuster les doses suivant les besoins et sans surfertilisation.

Au regard du respect de ces éléments, les risques de contamination vers les eaux superficielles seront supprimés.

1.5. IMPACT SUR LES ZONES NATURELLES

Suivant les éléments détaillés dans le chapitre « 1.2 LE MILIEU NATUREL », il s’avère qu’aucune parcelle ne se trouve en Znieff. On note cependant quelques parcelles mitoyennes à des Znieff. Les milieux correspondants à ces zones sont différents des parcelles d’épandage.

L’épandage de digestat va s’effectuer en fonction des besoins des cultures sans surfertilisation évitant ainsi un impact indirect sur les zones pouvant être à proximité. De plus, l’épandage ne va induire aucune modification des éléments topographies existants (haies, mares, bandes enherbées..) qui seront conservés. Globalement les épandages de digestat ne vont pas interférer avec ces zones naturelles.

Concernant l’impact sur les zones NATURA 2000 : les parcelles d’épandage sont éloignées des zones NATURA 2000 les plus proches. Aucun épandage ne sera effectué en zone NATURA 2000. L’incidence NATURA 2000 détaillée au chapitre 5.2.3 montre que des bonnes pratiques d’épandage associées à un plan d’épandage suffisamment dimensionné évitant toute surfertilisation, conduit au final à l’absence d’impact sur de telles zones environnementales.

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1.6. IMPACT SUR LE VOISINAGE

Nuisances olfactives :

De nombreuses publications scientifiques ont démontré la forte diminution des impacts liés aux odeurs lors des épandages du digestat. La figure ci-après présente les résultats d’un essai d’épandage d’effluents bruts et méthanisés au moyen d’un protocole impliquant un « jury de nez ». Les courbes montrent que la méthanisation permet de réduire l’impact odeur en intensité et en durée par rapport à un lisier brut*.

* : Pain B.F. et al(1990). Odour and ammonia emissions following the spreading of anaerobically digested pid sturry on grassland. Biological Wastes, 34,259-267.

La biométhanisation des fumiers et lisiers va permettre de réduire les nuisances olfactives actuelles, notamment celles liées à l’épandage des fumiers et lisiers bruts. Ainsi, dès l’épandage, le digestat n’entrainera pas de nuisances olfactives.

Néanmoins, lors de l’épandage, la SAS ENERFEES et les exploitations partenaires sont conscients que de bonnes pratiques sont nécessaires. Aussi, les exploitants respecteront la réglementation sachant que l’épandage du digestat solide sera enfoui si possible juste après épandage et dans tous les cas sous 24 heures et ; la phase liquide sera épandue avec pendillards permettant un apport précis et direct au niveau du sol.

Aucun épandage n’est réalisé le week-end ni les jours fériés afin de limiter les nuisances.

Les exploitants insistent particulièrement sur la nécessité de tenir compte des conditions météorologiques avant de procéder à l'épandage afin de limiter au maximum les nuisances pour le voisinage. Conformément au code des bonnes pratiques agricoles, aucun épandage ne sera réalisé en période pluvieuse ou de grand vent.

Le calendrier d'épandage établi en zone vulnérable sera respecté ainsi que les distances d’épandage.

Nuisances sonores :

Les nuisances sonores sont associées au transport des sous-produits, au retour du digestat dans les stockages déportés et à l’épandage. Les transports vers le stockages seront réalisés avec du matériel répondant au norme en vigueur et seront étalés dans l’année évitant ainsi des passages d’engins concentrés à une période donnée.

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Les épandages sont réalisés avec du matériel agricole classique dans un secteur à vocation agricole. Le bruit occasionné est négligeable et non dissociable des travaux agricoles effectués durant les périodes d’épandage (moisson, déchaumage, ramassage de la paille, labour). L’étalement du périmètre d’épandage associé aux épandages périodiques et à l’éloignement des habitations réduisent également fortement les nuisances sonores. Ces nuisances sont donc négligeables sur l’environnement.

1.7. TRANSPORT ET CONDITIONS DE CIRCULATION

1.7.1. IMPACTS DU TRANSPORT

L’accès au site se fera par la RD41 et les voies de desserte de la zone d’activités. Les passages à proximité d’habitations seront ainsi très limités.

Impact en termes de trafic routier

En fonctionnement courant :  Les horaires de présence du personnel seront de 8h00 à 18h00 du lundi au vendredi, ainsi que le samedi matin.  ll n’y aura pas d’activité humaine sur le site la nuit (entre 22h00 à 7h00), ni le dimanche et les jours fériés.

Une intervention humaine sera néanmoins possible sur le site 24h/24 et 7j/7 en cas d’urgence ou d’impératif technique majeur. Les réceptions des déchets et matières, et plus largement les livraisons et expéditions par camions et engins agricoles, seront réalisées en période diurne du lundi au vendredi (8h00-18h00) et, de manière ponctuelle, le samedi matin. Les réceptions et expéditions auront lieu en la présence et sous la surveillance d’un des membres du personnel.

Le fonctionnement du site ENERFÉES induira le trafic suivant :

Nombre de rotations par jour Trafic journalier Trafic horaire Véhicules (250 jours/an) (250 jours/an) (10 h/j) Poids-lourds 27 55 5,5 Voitures 5 10 1 Total global 32 65 6,5 (1 rotation = 2 véhicules sur les routes : 1 aller et 1 retour)

Compte tenu de la régularité des apports de matières et des expéditions de digestat, il n’y aura pas de pointe de trafic dans l’année. Le trafic sera régulier toute l’année et représentera une trentaine de rotations de camions par jour.

On estime que 75% des camions se reporteront par la voie express (RD41). Par rapport au trafic moyen journalier actuel sur la route départementale 41 (voir volet A-ICPE), le projet représentera :  Moins de 1% du trafic global,  Environ 5% trafic de poids lourds.

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Répartition annuelle des flux de poids lourds

Compte tenu du trafic supplémentaire estimé, l’impact du projet sera donc globalement très faible et ne constituera pas de nuisances significatives.

Trafic routier lié au transport du digestat vers les stockages déportés

L’expédition du digestat vers les stockages déportés représente en moyenne 12 rotations par jour (sur les 32 du tableau précédent). Les expéditions sont régulières tout au long de l’année. En considérant les 126 stockages déportés, cela représente 2.8 rotations par mois et par stockage. L’impact sur le trafic autour des stockages déportés est donc négligeable.

On notera que la position centrale du site de méthanisation par rapport aux stockages déportés permet une dispersion et une dilution rapide du trafic sur le territoire.

La carte suivante présente les principaux axes empruntés pour l’approvisionnement des stockages déportés. On notera qu’un nouveau barreau routier permettant un raccordement de la zone d’activité (et donc du site) à la RD92 (route de Chateaugiron) est prévu.

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Carte de localisation des principaux axes routiers empruntés du site (épingle rouge) aux stockages déportés (points violets)

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1.7.2. MESURES MISE EN PLACE POUR LIMITER L’IMPACT SUR LE TRAFIC ROUTIER ET ASSURER LA SECURITE SUR LES ROUTES

Organisation des transports et réduction du trafic de camions

La collecte des matières entrantes tout comme les matières sortantes sera organisée en tournée de manière à ce que les camions circulent à plein et le moins possible. Le site de méthanisation sera équipé d’ouvrages suffisamment grands pour permettre de stocker les matières entrantes entre deux livraisons et éviter les attentes anormales. Les exportations de digestat seront réalisées de manière régulière tout au long de l’année. Ceci permettra de limiter les pointes de trafic pendant les périodes d’épandage.

Organisation du transport pour l’accès aux parcelles :

Afin de limiter les nuisances liées au trafic routier et notamment au transport du digestat vers les parcelles d’épandage, la Société ENERFEES s’engage à limiter les traversées de bourg et ainsi utiliser les routes traversant le moins des zones habitées. Il faut rappeler que le site de méthanisation a une position centrale par rapport aux exploitations partenaires et donc par rapports aux stockages déportés. Ceux-ci ont été positionné judicieusement par rapport au parcellaire d’épandage des exploitants.

Aménagement routier et accès au site :

L’accès au site se fait par les voies de desserte de la zone d’activité du Bois de Teillay, qui permettent un raccordement direct à la RD41 (2x2 voies). Au nord, il est également prévu un nouveau barreau routier permettant un raccordement de la zone d’activité à la RD92 (route de Chateaugiron).

Les camions en attente pourront stationner sur site.

1.7.3. TRANSPORTS ET GAZ A EFFET DE SERRE

Comme démontré dans le dossier ICPE joint à ce dossier, le traitement des sous-produits agricoles et agro-industriels par méthanisation permet, dans le cas de la société ENERFEES et par rapport à la situation initiale, une réduction des émissions de gaz à effet de serre de plus de 8880 tonnes équivalent CO2. Ceci correspond globalement aux émissions annuelles de plus de 4441 voitures neuves.

D’un point de vue agricole, le traitement des déchets organiques par l’installation permettra : +la réduction des nuisances à l'épandage car le digestat est désodorisé, stabilisé et hygiénisé, +une meilleure maîtrise de la fertilisation des cultures (le digestat solide s'épand de façon plus régulière, à des doses plus faibles par rapport à des fumiers/lisiers), +une réduction des consommations d'engrais minéraux sur les exploitations grâce à une meilleure efficience de l'azote provenant des effluents d'élevage (azote plus disponible et période d'apport optimale),

Concernant ce dernier point, si l’apport de digestat devait être remplacé par des engrais minéraux, il faudrait uniquement pour l’azote, l’équivalence de 12 900 sacs environ de 100 kg d’ammonitrate

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(33%)/an. Ce même type de calcul peut être réalisé pour les apports minéraux en phosphore et en potasse.

Au final, en l’absence d’apport de digestat, les besoins d’engrais minéraux conduisent en moyenne au moins à 2 camions/an de livraison de minéraux par exploitation, soit un minimum de 108 camions de livraison par an. Au regard des approvisionnements des engrais minéraux, le parcours réalisé par ces camions est de plusieurs centaines de kilomètres, les engrais minéraux étant le plus souvent importés.

En conséquence, l’unité de méthanisation favorise à limiter les gaz à effet de serre et contribue à un impact sur le climat positif.

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1.8. LES DECHETS GENERES

Dans le cas d’une non-conformité au cahier des charges DigAgri1 et une utilisation par plan d’épandage, le digestat issu de la méthanisation a un statut de déchet.

Compte tenu du gisement et de la technologie employée, le projet de la SAS ENERFEES produira uniquement un digestat qui après séparation de phase induira une phase solide à 25% de matière sèche et une phase liquide à 5%MS environ.

Exceptionnellement du digestat brut pourra être valorisé. Celui-ci sera comparable à un digestat liquide.

1.9. IMPACTS AGRONOMIQUES DES EPANDAGES

Au regard des pratiques qui seront réalisées avec notamment le respect des doses et des apports réalisés en fonction des besoins des cultures, il n’y aura pas d’impact. Au contraire, le digestat va pouvoir enrichir les sols en matière organique et conserver une base humide au niveau de ces sols.

Dans tous les cas, les digestats épandus seront conformes à l’arrêté applicable de 1998 et des analyses des teneurs en ETM, CO et agronomique sont prévus. Dans le cas, où ces digestats ne sont pas conformes, des alternatives détaillées à la partie 2 paragraphe 1.11. seront mises en place.

1.10. LES MESURES DE SUIVI ET D’ACCOMPAGNEMENT

Afin de maîtriser la gestion du digestat jusqu’à l’épandage, la société ENERFEES va réaliser :

+ une bonne traçabilité du digestat dès son départ du site de méthanisation avec la mise en place de bordereaux d’expédition identifiant le tonnage, le nom et coordonnées du destinataire ; + un planning prévisionnel des épandages sera établi chaque année afin de définir en fonction des cultures de chaque exploitation, les doses et les périodes d’épandages en respect de la réglementation ; + un suivi analytique du digestat sera réalisé avant tout épandage et fourni aux exploitants utilisateurs de manière à ajuster les doses en fonction des besoins de cultures ; + la traçabilité du digestat au niveau de la parcelle avec : la tenue à jour du cahier des épandages détaillant pour chacune des parcelles : le tonnage apporté, les dates d’épandage, les apports en éléments fertilisants primaires et secondaires, les conseils de fertilisation complémentaires.

Au final, la société ENERFEES réalisera chaque année un bilan de la filière qui sera mis à disposition des services administratifs compétents.

Ce rapport annuel d’activités contiendra : - les résultats des analyses des digestats et des sols ; - le descriptif des moyens opérationnels ; - le récapitulatif des apports par parcelle : dose, date, lieu ; - une appréciation qualitative de l’ensemble de la campagne d’épandage.

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PARTIE 4 : ETUDE DES DANGERS

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1. ETUDE DES DANGERS

Au regard des différents éléments développés dans les chapitres précédents, nous allons évaluer les dangers liés au de plan d’épandage.

Ce digestat sera stocké en partie sur le site de méthanisation mais sera aussi stocké principalement dans des ouvrages de stockage dédiés situés au niveau du parcellaire d’épandage.

Le transport du digestat sera assuré par des camions-citerne ou camions-benne jusqu’aux stockages puis par des tracteurs équipés de tonnes à lisier ou de bennes jusqu’aux parcelles. Les principaux risques sont par conséquent les risques d’accidents comme détaillés ci-après.

1.1. RISQUES D’ACCIDENTS

Trois types d’accidents peuvent survenir par erreur humaine ou défaillance du matériel :

 Accident de la circulation sur les voies principales de circulation (route nationale, départementale, communale) ou sur des chemins et servitudes permettant l’accès aux parcelles concernées.  Déversement accidentel, notamment dans les virages.  Accident lors des épandages du produit sur les parcelles concernées.

Dans les 3 cas, si l’accident survient lorsque le camion, le tracteur ou l’épandeur est plein, il y a un risque de déversement du produit sur la chaussée ou sur la parcelle agricole par renversement du camion ou de l’épandeur.

Si le produit est déversé sur la chaussée, cela peut provoquer des accidents secondaires.

Si le produit est déversé sur la parcelle, cela peut perturber momentanément la fertilité de la zone concernée.

1.2. CONSEQUENCES POSSIBLES SUR L’ENVIRONNEMENT

En cas de déversement dans un ruisseau ou un fossé, il y a risque de pollution de l’eau.

En cas de déversement sur la chaussée, il y a encombrement de la voie jusqu'au dégagement et nettoyage de cette dernière et éventuellement entraînement vers des fossés ou le réseau de collecte (en cas de pluie et lavage).

En cas de déversement sur une parcelle, il y a risque d’une rupture ponctuelle de l’équilibre physico- chimique des sols par un excès d’éléments fertilisants. Ce risque est limité à une petite surface et ne compromet pas la fertilité de la zone dans la durée. Un suivi analytique des sols de la zone concernée permettra d’ajuster la gestion de la fertilisation.

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1.3. MESURES MISES EN PLACE POUR LIMITER LES RISQUES

Les bennes utilisées pour le transport sont étanches et bâchées. On notera que la phase solide avec une teneur en matière sèches de 25 % ce qui comparativement à la phase liquide (5% MS) limite les risques de dispersion dans le milieu naturel. Les camions et autres engins utilisés pour le transport sont entretenus régulièrement pour éviter tout risque d’accident. La circulation des engins de transport est soumise au code de la route. De plus, pour prévenir les autres conducteurs, les camions et les tracteurs sont équipés de gyrophares et de triangle de signalisation.

De plus, chaque livraison et épandage est accompagné d’un bordereau de livraison/épandage remis à l’agriculteur concerné.

1.4. MOYENS D’INTERVENTION EN CAS D’ACCIDENT

En cas d’accident, le chauffeur prévient immédiatement son responsable par téléphone. Ensuite, obligation est faite de prévenir les services de police ou de gendarmerie compétents pour la signalisation et le contrôle de la circulation sur les lieux de l’accident.

En cas de déversement de digestat solide ou liquide sur la chaussée ou dans un fossé, le nettoyage (rechargement sur un autre camion ou tracteur, balayage de la chaussée ou pompage) est réalisé aussitôt.

En cas d’épandage sur une mauvaise parcelle (erreur de localisation), un ramassage d’un maximum de digestat sera aussi réalisé et un suivi analytique des sols sera entrepris pour gérer la fertilisation complémentaire. L’exploitant de la parcelle sera contacté et informé.

Le risque de déversement dans un ruisseau est presque nul, compte tenu des précautions citées précédemment (respect des distances réglementaires, maintien des éléments topographiques qui crée une zone tampon entre les cultures et le réseau hydrographique). Son nettoyage serait entrepris dans les plus brefs délais.

En cas d’accident du personnel, doivent être appelés une ambulance, le SAMU ou les pompiers pour évacuer le ou les blessés, les services de police ou de gendarmerie compétents, l’organisme chargé de l’organisation du chantier d’épandage (chef d’exploitation ou responsable sécurité) et une dépanneuse pour l’évacuation du matériel.

1.5. RISQUES SPECIFIQUES A L’EPANDAGE

Odeurs : Comme nous l’avons détaillé précédemment, les risques liés aux odeurs sont quasi nuls en raison de la stabilité du digestat qui après méthanisation est très peu odorant. Ainsi, les riverains les plus proches des parcelles d’épandage ne seront pas affectés par les nuisances olfactives qui restent très limitées. La mise en place d’une unité de méthanisation va induire une amélioration des conditions d’épandage : le digestat obtenu étant très peu odorant comparativement à un fumier ou un lisier brut.

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Agents biologiques : Le risque biologique existe dès lors que l'on rejette dans l'environnement extérieur des micro- organismes dont on ne contrôle alors plus la diffusion.

La dissémination des agents infectieux peut se faire, soit directement à partir du site d'élevage, soit indirectement, par le biais des sous-produits et effluents.

Risque à partir du site de méthanisation

Les principaux vecteurs de propagation sont :  Le vent transportant des aérosols viraux. Notons que les conditions de formation nécessitent une concentration des effectifs et une charge virale importante, ce qui reste exceptionnelle ;  les insectes et les rongeurs : afin de limiter ces vecteurs, l'exploitant réalisera une dératisation continuelle des abords du site ; De plus, on notera que le digestat sera stocké dans des ouvrages de stockage étanches éloignés des habitations.

Ensuite, la manipulation du digestat n'est effectuée que par l'intermédiaire d'engins : télescopique, chargeur, épandeur. Il n'y a pas de contact entre le digestat et les exploitants, ces derniers utilisant dans tous les cas une protection individuelle (gants, masques suivant les besoins).

Risque à partir des parcelles d'épandage

 Transport : Tout est mis en œuvre afin de supprimer toute perte de matière au cours du transport. Les camions sont fermés et les remorques bâchées.

 L'épandage : Les personnes les plus exposées sont les exploitants lorsqu’ils réalisent les épandages. Toutefois, ils sont protégés à l'intérieur de la cabine du tracteur. Les autres personnes qui peuvent être exposées sont les habitants situés à proximité des terres d'épandage : elles représentent quelques habitations plus ou moins isolées dans la campagne. Afin de supprimer les risques de propagation, l'épandage est réalisé : - en dehors des périodes pluvieuses ou de grands vents ; - en respectant les distances réglementaires par rapport aux tiers ; - avec un enfouissement sous 24 heures après épandage.

De plus, comme nous le développons ci-dessous, après épandage, un nombre important de micro- organismes sont fragilisés et ne survivent pas dans le milieu extérieur. Le devenir des germes est fonction des caractéristiques propres des germes, de leur résistance et des conditions qui leur seront ou non favorables. Prenons l’exemple de la Salmonella qui est la bactérie la plus souvent transmise à l’homme. Elle cause en effet avortements, diarrhées, pneumonies…

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Tableau : Durée de vie de la Salmonella. Sol 60 jours Eau de mer 3 à 11 jours Eau de lac 28 à 84 jours Eau de pluie 118 jours Eau de puits 90 jours Eau de robinet 29 jours Eau de rivière 20 à 120 jours Saumure 120 à 180 jours Acide lactique ½ jour

Tableau : Quelques exemples de durée de survie Fumier de bovin à 8°C  1 an Brucella Lisier de bovin au moins 8 mois Sol 3 mois

De plus, comme nous l’avons précédemment indiqué, le digestat va subir une phase de pasteurisation. Elle va induire une destruction des germes pathogènes supprimant tout risque après épandage (voir partie Agents pathogènes de l’évaluation des risques sanitaires, partie suivante).

Mesures de précautions prises : + pasteurisation du digestat + stockages du digestat dans des conditions satisfaisantes + plan d’épandage établi dans le respect des distances notamment par rapport aux cours d’eau, puits et tiers + utilisation du digestat dans le cadre de bonnes pratiques d’épandage avec un matériel adapté et une prise en compte des conditions météorologiques

Ces différentes mesures (voir en complément la partie suivante concernant l’évaluation des risques sanitaires) associées à des mesures continuelles d’hygiène des bâtiments et des abords (dératisation – désodorisation – désinfection) permettent de limiter les risques microbiologiques sur la santé

SAS ENERFEES Plan d’épandage méthanisation Impact et Environnement Janzé (35) 87 humaine.

PARTIE 5 : EVALUATION DES RISQUES SANITAIRES

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1. EVALUATION DES RISQUES SANITAIRES

1.1. LES RISQUES TOXICOLOGIQUES ET SANITAIRES

Les agents potentiellement dangereux L’impact des épandages des digestats sur la santé des populations et du personnel est apprécié par les caractéristiques des digestats et les modalités de la réalisation des épandages.

Il convient de préciser dans un premier temps que :

- La réglementation relative à l’épandage des sous-produits des ICPE encadre et assure un contrôle rigoureux des épandages (étude préalable portant sur le produit, son origine, sa composition, mais également sur l’environnement, l’organisation et le suivi des épandages).

- Les flux annuels en éléments toxiques (éléments traces métalliques et composés traces organiques) apportés sur les sols ne sont pas spécifiques aux sous-produits des ICPE et de l’épuration des eaux. Les engrais minéraux apportent 89 % du cadmium ; 97 % du plomb a pour origine les retombées atmosphériques Les PCB et HPA apportés par les précipitations représentent respectivement 44 % et 80 % des apports.

Les voies d’exposition possibles Les cinq principales voies de contamination de l’homme à partir d’un épandage sont : - l’ingestion directe du sol ou du sous-produit, - l’ingestion de plantes contaminées, - la consommation d’animaux ou de produits issus de la transformation d’animaux contaminés, - l’inhalation de composés volatils ou de poussières émises par les sols épandus, - l’ingestion d’eau contaminée.

1.2. LES ELEMENTS TRACES METALLIQUES

Les teneurs en éléments traces métalliques des digestats : Les teneurs mesurées dans des produits similaires au digestat de la société ENERFEES montrent que la présence des éléments métalliques ne sera pas un facteur limitant pour les épandages au regard des doses qui seront pratiquées.

En effet, suivant la très forte proportion de végétaux utilisés pour la méthanisation, les teneurs du digestat en éléments traces métalliques seront faibles.

Risques pour les populations et le personnel : Pour un certain nombre d’éléments, il existe une valeur toxicologique de référence estimant les quantités ingérables par jour ou la concentration tolérable dans l’air sans effet néfaste sur l’organisme.

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Suivant les teneurs indiquées dans le tableau ci-avant, il faudrait que la population la plus exposée, en l’occurrence les opérateurs chargés des épandages, ingère une dose de plusieurs dizaines de grammes de digestats par jour pour qu’un risque apparaisse.

Pour ces opérateurs, le respect des conditions d’hygiène, (port de gant, lavage des mains…) annule complétement les risques l’ingestion directe.

Concernant les transferts d’éléments traces métalliques vers les plantes, ils restent limités en raison de : + la faiblesse des flux dans les sols est proportionnelle à la faiblesse des concentrations dans les sous-produits épandus, + le pH des sols est entretenu pour être supérieur à 6,0 (conditions normales d’un sol cultivé), les éléments traces métalliques sont ainsi précipités, le transfert vers la solution du sol est impossible et l’absorption par les plantes n’est donc pas significative, + les barrières physiologiques des végétaux limitent fortement le passage des éléments traces métalliques dans les parties consommées (parties aériennes, graines).

Par ailleurs, afin de n’avoir aucune interférence avec les troupeaux : la mise à l’herbe est des animaux est réalisé au moins 3 semaines après les épandages.

Au regard du respect du plan d’épandage avec le respect : -des distances d’épandage par rapport notamment au réseau hydrographique ; -des périodes d’épandages, -des bonnes pratiques d’épandage (en dehors de période pluvieuse et de grands vents) et d’enfouissement… ; … les risques de contamination et de dispersion sont très fortement minimisés ce qui supprime tout risque vers les populations riveraines.

1.3. LES COMPOSES TRACES ORGANIQUES

Les teneurs en éléments traces organiques des digestats : Comme nous l’avons indiqué précédemment pour les éléments trace métalliques, les teneurs en éléments traces organiques dans les digestats ne sont pas un facteur limitant pour les épandages aux doses pratiquées.

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Risques pour les populations et le personnel : Il existe également des valeurs toxicologiques de référence pour les composés traces organiques.

Les éléments traces organiques à effet seuil les plus limitants dans le digestat de l’unité de méthanisation sont les PCB – éléments pour lesquels le rapport (valeur toxicologique de référence / teneur estimée) est le plus faible.

Pour un homme de 70 kg travaillant sur le chantier d’épandage, la quantité de digestat à ingérer quotidiennement pour qu’un risque apparaisse est de plusieurs dizaines de grammes, ce qui est hautement improbable. Le benzo(a)pyrène, le benzo(b)fluoranthène et les PCB sont des produits génotoxiques pour lesquels il existe un risque de toxicité non lié à un seuil. Le risque consécutif aux épandages est évalué par l’excès de risque individuel, ERI. Cet indice traduit le risque de favoriser l’apparition des effets toxiques. L’excès de risque individuel ERI = Dose journalière d’exposition (DJE) x Excès de risque unitaire (ERUo).

Pour atteindre un ERI de l’ordre de 1.10-5 (valeur traduisant l’improbabilité d’accroître significativement le risque d’apparition des effets toxiques pour une exposition durant une vie entière), on peut estimer la quantité quotidienne de digestat à ingérer : (1.10-5 x 70 x 100) / ([polluant] x ERU x MS %)

Les PCB sont les éléments pour lesquels l’accroissement du risque est perceptible pour la plus faible quantité de digestat ingérée quotidiennement, 18 g. Cette quantité ne peut être accidentellement ingérée quotidiennement durant une vie entière.

Il peut donc être considéré que les composés traces organiques présents dans le digestat de l’unité de méthanisation de ENERFEES n’entraînent pas de risque significatif d’altération de la santé du personnel le plus exposé lors des épandages.

Les risques de contamination par ingestion directe des sols ou du digestat, par ingestion de végétaux ou animaux contaminés sont très faibles et comparables à ceux liés aux éléments traces métalliques.

Le risque d’une contamination par inhalation est nul, car ces composés sont trop peu concentrés et ne sont pas volatiles.

1.4. LES AGENTS PATHOGENES

Comme nous l’avons précédemment indiqué dans l’étude d’impact, la méthanisation puis la pasteurisastion du digestat vont hygiéniser les déchets supprimant les germes pathogènes.

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De plus, on notera que les épandages de digestat ne s’effectueront pas sur des cultures consommées crues. En conséquence, la contamination directe ou indirecte de l’homme par des germes pathogènes est hautement improbable.

Par ailleurs, cette improbabilité est renforcée par le fait que les mesures suivantes seront suivies : +mise en place d’une protection individuelle adaptée (port de gants, vêtement de travail, bottes..) ; +respect des mesures d’hygiène (lavage des mains) ; +respect des distances et des surfaces épandables.

En complément, des vaccinations sont obligatoires (diphtérie, tétanos, poliomélyte) et la vaccination contre la leptospirose est conseillée aux personnels.

Conclusion :

Les principales mesures retenues pour limiter les risques énoncés précédemment, découlent pour la plupart de l’application des principales précautions d’usage formulées pour tout épandage de matière fertilisante organique, à savoir : - pas d’épandage sur les sols non régulièrement exploités et sur les cultures maraîchères pendant la période de végétation, - respect d’un délai de 3 semaines après un épandage sur des prairies pour la mise à l’herbe des animaux, - pas d’épandage sur les sols inondés, - l’application du code de bonnes pratiques agricoles, - l’application des mesures élémentaires d’hygiène par les opérateurs d’épandage (port d’habits spécifiques, mesures de propreté…).

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PARTIE 6 : ETUDE D’HYGIENE ET DE SECURITE

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1. ETUDE HYGIENE ET SECURITE

1.1. HYGIENE ET EQUIPEMENTS DU PERSONNEL

Dans tous les cas, il s’agit de mettre en place des barrières pour éviter le contact direct avec le digestat. Pour ce faire, les personnes qui devront manipuler le digestat (chargement, épandage) réaliseront d’une part ces manipulations par le biais d’engins sans contact direct et d’autre part, s’équiperont d’une tenue adaptée.

Les différentes protections individuelles :  protections corporelles (vêtement de travail),  chaussures de sécurité,  gants,  lunettes de sécurité,  masques à poussières,  protections auditives…

En complément de ces protections individuelles, le personnel impliqué dans la gestion du digestat devra dans le cadre normal de l’hygiène, se laver les mains autant que de besoins.

1.2. FORMATION DU PERSONNEL

Sur le site de méthanisation : Un livret d’accueil sera établi et transmis à tout nouvel arrivant sur le site. Ce livret présentera la société, les consignes d’hygiène et de sécurité à appliquer (circulation, port des équipements de protection, intervention sur les machines, respect des conditions d’hygiène, règlement intérieur...), le plan du site, les consignes à suivre en cas d’accident…

Le personnel recevra une formation initiale sur l’hygiène et la sécurité, notamment en ce qui concerne la méthanisation et la gestion du digestat. Une formation continue sera assurée par affichage des règles d’hygiène au niveau des postes de travail.

Pour l’épandage du digestat : Les personnes qui réaliseront le chargement, le transport et l’épandage du digestat devront être titulaires des permis de conduire nécessaires à ce type d’activité. Une formation sera assurée concernant les modalités d’épandage (distances, doses, enfouissement, périodes d’épandage…) et les règles d’hygiène et sécurité.

Les télescopiques, chargeurs articulés, et élévateurs à moteur feront l'objet d'un contrôle périodique de sécurité) par un organisme agréé conformément à la réglementation en vigueur.

SAS ENERFEES Plan d’épandage méthanisation Impact et Environnement Janzé (35) 94 1.3. AMBIANCE AUX POSTES DE TRAVAIL

Les installations et postes de travail de la société ENERFEES seront en conformité avec le titre III du Code du travail relatif à l’hygiène et la sécurité des travailleurs et, en particulier :  l’aération (article R.232-1 à 4),  les fenêtres ouvrant sur l’extérieur (article R.232-2),  le chauffage (article R.232-5),  l’éclairage (article R.232-6),  l’insonorisation (article R.232-9),  le nettoyage (articles R.232-10 et 11),  les installations sanitaires : vestiaires, lavabos et douches (articles R.232-22 à 27),  les W.C. (article R.232-28),  les machines et appareils dangereux (articles R.233-2 à 13),  l’installation électrique…

On notera que le personnel qui réalise le transport et les épandages des digestats du méthaniseur est exposé au bruit des véhicules. Ces émissions sonores ne sont cependant pas perturbantes et les cabines sont généralement insonorisées. Les engins de transports devront être entretenus régulièrement avec notamment des phares en bon fonctionnement quand leur utilisation est nécessaire.

Concernant les riverains, étant donné la faible durée des épandages, l’éloignement et la dispersion du parcellaire, ils ne sont pas considérés comme exposés aux bruits.

Les véhicules sont contrôlés régulièrement.

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ANNEXES

Annexe 1 : Carte des communes concernées par l’enquête publique.

Annexe 2 : Liste des stockages déportés

Annexe 3 : Plan 25/1000e des stockages déportés

Annexe 4 : Plan 1/1000e des stockages déportés

Annexe 5 : Bilans agronomiques des exploitations partenaires

Annexe 6 : Contrats réciproques de livraison et reprise de digestats

Annexe 7 : Analyses de sols

Annexe 8 : Liste des parcelles du plan d’épandage

Annexe 9 : Liste des points d’analyse de sol

Dossiers et Plans joints : + Plan d’épandage avec étude agropédologique ; + Cartes pédologiques issues de l’étude de sol ; + Plans d’ensemble du parcellaire

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