ETABLISSEMENT DE SYNTHESES DEPARTEMENTALES DES EXPLOITATIONS DE CARRIERES EN FRANCHE-COMTE

BRGM ETUDE COMPLEMENTAIRE ETUDE D'UNE POLITIQUE LOCALE D'EXPLOITATION DES GRANULATS DANS LA PLAINE DE. EONTARLIER (25)

88 SGN 844 FRC par C. JAVEY

DIRECTION DEPARTEMENTALE MINISTERE DE L'INDUSTRIE DE L'EQUIPEMENT DU DIRECTION REGIONALE DE L'INDUSTRIE ET DE LA RECHERCHE DE FRANCHE-COMTI

COMITE DE GESTION DE LA TAXE PARAFISCALE SUR LES GRANULATS

BESANCON, novembre 1988

BUREAU DE RECHERCHES GÉOLOGIQUES ET MINIÈRES SERVICE GÉOLOGIQUE NATIONAL Service Géologique Régional Franche-Comté 12, avenue Fontaine-Argent - 25000 BESANÇON - - Tél.: (33) 81.88.03.11 ETABLISSEMENT DE SYNTHESES DEPARTEMENTALES DES EXPLOITATIONS DE CARRIERES EN FRANCHE-COMTE

ETÜDE COMPLEMENTAIRE

ETUDE D'UNE POLITIQUE LOCALE D'EXPLOITATION DES GRANULATS DANS LA PLAINE DE (25)

88 SGN 844 FRC par C. JAVEY

RESUME

La sauvegarde de l'environnement, dans la région de PONTARLIER, passe par la limitation des extractions de granulats dans la plaine alluviale et l'optimisation du processus de substitution par des roches massives concassées.

La Direction départementale de l'Equipement du Doubs, en accord avec la Direction régionale de l'Industrie et de la Recherche de Franche-Comté, a confié au Service géologique régional Franche-Comté du B.R.G.M. une étude visant à définir les données de base nécessaires à l'élaboration d'une politique d'exploitation des carrières de granulats dans la plaine de PONTARLIER.

Ce travail, financé par la D.D.E. du Doubs, les fonds propres du B.R.G.M., et le Comité de gestion de la Taxe parafiscale sur les Granulats, a été réalisée en collaboration avec les services concernés de la D.D.E. du Doubs et de la D.R.I.R. de Franche-Comté.

L'étude montre que, dans la région de PONTARLIER, les roches massives existent en quantité et en qualité suffisantes et qu'il est technique- ment possible d'introduire 50% de granulats concassés en substitution des granulats alluvionnaires dans la fabrication des bétons. Dane cette hypothèse, les besoins en granulats alluvionnaires dans les prochaines années seraient réduits à 260 000 t/an, ce qui correspond à une consommation d'espace de 2,2 ha/an pour un gisement d'une épaisseur moyenne de 7 m.

L'étude du gisement alluvionnaire et l'inventaire des contraintes de tous ordres, ont permis d'identifier, dans la plaine de PONTARLIER, 3 zones d'exploitation potentielle d'une superficie totale de 300 hec- tares et d'une épaisseur utile moyenne de 7 m.

Grâce à ce travail, la Commission départementale des Carrières dispose maintenant d'un document de référence qui lui permettra d'émettre un avis en toute connaissance de cause, sur les futurs dossiers qui lui seront soumis. -1-

1ÄBLE_DES_MÄIIEBES

1 - INTRODUCTION.

1.1 - MOTIVATION DE L'ETUDE.

1.2 - OBJET DE L'ETUDE.

1.3 - LOCALISATION DE L'ETUDE.

1.4 - MODALITES ADMINISTRATIVES,

2 - ASPEÇT_EÇQNOMIQUE_RETROSPEÇTIF 10

2.1 - PANORAMA DE LA PRODUCTION DE GRANULATS DANS LE SECTEUR DE PONTARLIER 10

2.1.1 - Production totale 10 2.1.2 - Production alluvionnaire 10 2.1.3 - Production de roche massive 11 2.1.4 - Situation des gisements autorisés 11

2.2 - PANORAMA DE L'UTILISATION DES GRANULATS 11

2.2.1 - Bétons 14 2.2.2 - Viabilité 14 2.2.3 - Exportations vers la Suisse 15

2.3 - CONCLUSION 15

3 - LE_ÇHOIX_DES_GRANULATS_DANS_LA_FABRIÇATION_DES_BETONS 16

3.1 - QUELQUES RAPPELS 16

3.1.1 - Le béton hydraulique 16 3.1.2 - Les granulats 16 3.2 - LES POSSIBILITES TECHNIQUES DE SUBSTITUTION DES GRANULATS ALLUVIONNAIRES ROULES PAR DES GRANULATS DE ROCHES MASSIVES CONCASSEES 17

3.2.1 - Granulométrie du bâton 17 3.2.2 - Résistance du béton 18 3.2.3 - Consistance du béton 18 3.2.4 - Conclusions sur les possibilités techniques de substitution 19

3.3 - INFLUENCE D'UNE SUBSTITUTION D'AGREGATS POUR LA FABRICATION DES BETONS DANS LA REGION DE PONTARLIER 20

ASPEÇT_EÇONOMIQUE_PROSPEÇTIFi_PAR_GRANDES_ÇATEGORIES

^UTILISATION 21

4.1 - ETUDE RETROSPECTIVE DE LA CONSTRUCTION 22

4.1.1 - Construction à usage de logements 22

4.1.2 - Analyse de la part "autres bâtiments" 24

4.2 - ETUDE PROSPECTIVE DES BESOINS EN GRANULATS 27

4.2.1 - Construction 27 4.2.2 - Les ouvrages d'art 28 4.2.3 - Autres réalisations 28 4.2.4 - Récapitulatif 30 ÇARAÇTERISTIQUES_DU_GISEMENT_ALLUVIQNNAIRE_DE_LA_PLAINE_DE

PQNTARLIER 32

5.1 - GEOMETRIE DU GISEMENT 32

5.2 - QUALITE DES MATERIAUX 35

5.2.1 - Nature et granulométrie 35 5.2.2 - Qualité géotechnique 35 -3-

5.3 - LA REPARTITION DES GRAVIERES DANS LA PLAINE DE PONTARLIER 36

5.3.1 - Carrières en activité 36 5.3.2 - Carrières abandonnées..... 37

6 - REÇENSEMENT_DES_ÇONTRAINTES 38

6.1 - CONTRAINTES LIEES A LA QUALITE DES EAUX SOUTERRAINES... 38

6.1.1 - Captages A.E.P 38

6.1.2 - Caractéristiques hydrodynamiques de la nappe aquif ère 41 6.1.3 - Impact des gravières en eau sur les nappes souterraines 42

6.2 - CONTRAINTES LIEES AUX PLANS D'AMENAGEMENT ET

D 'URBANISME 46

6.3 - CONTRAINTES LIEES A L'AGRICULTURE 48

6.4 - CONTRAINTES LIEES A LA PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT... 49

6.4.1 - Ecologie 49

6.4.2 - Espaces boisés 50 6.4.3 - Climatologie 50 6.4.4 - Sites et monuments classés. 51 6.4.5 - Sites archéologiques 51 6.4.6 - Paysage 51

7 - SELEÇTION_DES_ZQNES_A_PRIORI_FAyORABLES_AUX_EXTRAÇTIONS_DE

GRANULATS_ALLUVIONNAIRES 52

7.1 - ZONE A 52

7.2 - ZONE B 53

7.3 - ZONE C 54 -4-

8 - PROPOSITION_DJ.ÜNE_POLITIQl]E_D¿EXPLOITATigN_DES_GRANULATS_DANS

LA_REGION_DE_PONTARLIER 56

8.1 - LA PRODUCTION 56

8.1.1 - Evaluation quantitative des besoins 56 8.1.2 - Conditions d'exploitation des gravières 57

8.1.3 - Matériaux de substitution 60

8.2 - LES REAMENAGEMENTS 60

8.2.1 - Conditions générales 60 8.2.2 - Propositions de réaménagement 62

9 - CONCLUSION 66 -5-

IÂBLE_DES_EIGUBES

Eígy£i_i - Plan de situation de la zone étudiée (1/200 000)

- Graphiques de l'évolution de la production et des utilisations des granulats dans la région de PONTARLIER 12

Figyre_3 - Histogrammes de l'évolution de la production et des utilisations des granulats dans la région de PONTARLIER 13

Figure_4 - Tableau montrant l'évolution du nombre de logements autorisés, depuis 1981 23

Figure_5 - Evolution de la consommation de granulats alluvion- naires dans la région de PONTARLIER depuis 1981 26

F_igure_6 - Estimation des besoins en granulats alluvionnaires pour la construction, à l'horizon 1994..... 29

Figure_7 - Estimation des besoins en granulats alluvionnaires à l'horizon 1994, par grandes catégories d'utilisation.. 31

Figure_8 - Coupe géologigue transversale de la plaine de PONTARLIER, entre DOMMARTIN et les captages de PONTARLIER 34

Figure_9 - Localisation et extension des formations calcaires du Kimméridgien supérieur et du Portlandien aux environs de PONTARLIER 61

TABLE_DES_ANNEXES

Annexe_¿ - Carte de la ressource en granulats (1/10 000) hors texte

AQQ§H§_2 - Carte des contraintes (1/10 000) hors texte -6-

1 - INTRODUCTION

1.1 - MOTiyATION_DE_LMj;TÜDE

L'exploitation des granulats dans la plaine de PONTARLIER, après avoir até conduite longtemps sans grand discernement, notamment au niveau de l'utilisation des matériaux (abondants et faciles à extraire), subit actuellement une évolution marquée par trois faits principaux, les deux derniers étant la conséquence logique du premier :

- Le Schéma Directeur d'Aménagement et d'Urbanisme (S.D.A.U.) de l'agglomération de PONTARLIER, approuvé le 09/11/1978, ainsi que les Plans d'Occupation des Sols (P.O.S.) des communes concer- nées, établis dans l'esprit du S.D.A.U., ont limité aux exploi- tations existantes l'extension des gravières dans la plaine.

- Les exploitants ont pris conscience de la valeur de leur gise- ment et de la nécessité "d'économiser" les granulats alluvion- naires .

- L'amorce de la substitution des matériaux alluvionnaires par des granulats fabriqués à partir du concassage de roches calcaires massives.

Cependant, les fabricants de béton affirment que les matériaux roulés, de type alluvionnaire, sont absolument indispensables pour la fabrica- tion de certains bétons hydrauliques. Or, malgré les mesures d'économie prises, la durée de vie des carrières actuellement autorisées, est limitée à quelques années seulement. Ainsi, la synthèse départementale des exploitations de carrières du département du Doubs, effectuée récemment dans le cadre de la Taxe Parafiscale sur les Granulats (1) , a montré que, si la durée des autorisations permettait théoriquement d'atteindre 1995, la rupture des approvisionnements pourrait se mani- fester dès 1990.

(1) "Synthèses départementales des exploitations de carrières en Franche-Comté" - Etude T.P.F.G. n° 42.39.12. -7-

ConEcientes de ce problème, la Direction départementale de l'Equipement (D.D.E.) du Doubs et la Direction régionale de l'Industrie et de la Recherche (D.R.I.R.) de Franche-Comté ont jugé qu'il était urgent de définir, grâce à une étude plus approfondie, une politique d'exploita- tion des granulats dans la région de PONTARLIER, basée sur une optimi- sation du processus de substitution par les roches calcaires massives et permettant, corrélativement, de limiter au maximum les extractions dans la plaine alluviale.

1.2 - QBJET_DE_L.1ETUDE

L'étude confiée au Service géologique régional Franche-Comté du B.R.G.M. par la Direction départementale de l'Equipement du Doubs, en accord avec la Direction régionale de l'Industrie et de la Recherche de Franche- Comté, a pour objet la définition, pour les années à venir, d'une politique d'exploitation des carrières de granulats dans la plaine de PONTARLIER, en tenant compte :

- du marché et de l'utilisation des granulats dans la région concernée, considérés sous le double aspect économique :

. rétrospectif : données fournies par la D.R.I.R.,

. prospectif, par grandes catégories d'utilisation : données fournies par la D.D.E.,

- de la localisation et de l'importance des ressources exploi- tables,

- des contraintes d'environnement et d'occupation des sols ac- tuelles et prévisibles,

- de la nécessité de préserver la ressource en eau potable, en fonction des besoins,

- des possibilités de réaménagement des carrières. -8-

1.3 - LOÇALISATION_DE_L:ETUDE (figure 1)

Cette étude concerne essentiellement la plaine alluviale dite plaine de PONTARLIER qui s'étend au Nord et à l'Ouest de la ville entre les rivières du Doubs et du Drugeon et, au Sud, approximativement jusqu'aux limites méridionales des communes de PONTARLIER et .

Ainsi définie, cette région couvre une superficie de 16 km2 environ.

1.4 - MQDALITES_ADMINISTRATIVES

Cette étude a été réalisée à la demande de la Direction départementale de l'Equipement du Doubs, Service Routes Urbanisme et Environnement (R.Ü.E.) et de la Direction régionale de l'Industrie et de la Recherche de Franche-Comté.

D'un montant total de 100 000 F T.T.C., elle a été financée par :

- la D.D.E. du Doubs 40 000 F

- le B.R.G.M. (fonds alloués par le Ministère de l'Industrie) 40 000 F

- le Comité de Gestion de la Taxe Parafiscale sur les Granulats 20 000 F

Les parties "aspect économique rétrospectif et "choix des granulats dans la fabrication des bétons" ont été réalisées par la subdivision du Doubs, de la D.R.I.R.

La partie "aspect économique prospectif" a été réalisée par le Service R.Ü.E. de la D.D.E.

L'élaboration du rapport de synthèse a été réalisée par le Service géologique régional Franche-Comté du B.R.G.M. -9-

FiSHEË_I ~PLA N DE SITUATION DE LA ZONE ETUDIEE - Echelle 1/200 000

^F^^h^^^^Ú^TBrévine

'*. \J* Jai Sss ^ % i<£' " # S^r^T^Vi&Si «ÄI

HW) Ifes Hôpitaux- yr Refuge-\-K Vieux JV^^ de-la-Jouxi-* 4Q naíAÏ "Gr^f Fontaine^ 4. 7 esH0Pr..UÍÑeufs^^1* ^ -10-

2 - ASPEÇT_EÇONOMIQUE_RETROSPEÇTIF_1D..R..I..R..1

L'étude rétrospective a été effectuée sur la base des statistiques depuis l'année 1981 jusqu'à 1987 incluse. L'enquête a été complétée par des rencontres avec les personnes concernées.

2.1 - PANORAMA_DE_LA_PRODUÇTION_DE_GRANULATS_DANS_LE_SEÇTEUR_DE PQNTARLIER (figures 2a et 3a)

2.1.1 - Produçtion_totale

Pour les années de faible production (de 1983 à 1986), le tonnage s'élève à 380 000 tonnes, alors que pour les années de forte production (1981, 1982 et 1987), il atteint 600 000 tonnes.

Ces variations peuvent s'expliquer par :

- le ralentissement de l'activité économique, - l'arrêt temporaire d'activité d'une carrière importante, - l'existence de chantiers de travaux publics.

Le niveau de 600 000 tonnes est élevé au regard de la population de PONTARLIER, 20 t/habitant, alors que la moyenne nationale est de 7 t/ habitant. Le rayon de vente est important - supérieur à 30 km - et dessert des secteurs dépourvus de matériaux alluvionnaires, tels que , PONT-DE-ROIDE, , , , MOÜTHE, METABIEF et la Suisse.

2.1.2 - Prgductign_alluv¿gnnair§

La baisse de l'activité économique, à compter de 1983, a conduit à une diminution de la production de 100 000 tonnes/an. En 1987, on note une diminution de 30 000 tonnes.

Malgré la mise en place des Plans d'Occupation des Sols interdisant l'implantation de nouvelles carrières dans la plaine, la part des matériaux alluvionnaires, qui est importante dans la production locale, -11- n'a pas évalué depuis 10 ans, hormis à partir de 1987 où le niveau absolu de la production d'alluvions diminue légèrement, mais sa part relative diminue fortement vis-à-vis des matériaux concassés de roche massive.

2.1.3 - Production_de_roçhe_massive

Un niveau de production modeste, une tentative de développement en 1982 et une explosion en 1987 (+ 200 000 tonnes) caractérisent ce secteur.

Il apparaît donc que la reprise de l'activité économique (gros chantiers de travaux publics, utilisation des bétons), a profité exclusivement au développement de la production de roche massive.

2.1.4 - Situatign_des_gisements_autgrisés

L'analyse globale des données de production ne semble pas traduire de mouvement vers la substitution.

Cependant, l'observation des potentialités des gisements révèle que 1987 est une année charnière du fait de la reprise d'activité dans une carrière importante de roche massive, qui coïncide avec l'épuisement d'un gisement alluvionnaire non moins important, qui n'est plus exploité en 1988.

2.2 - PANQRAMA_DE_L1UTILISATIQN_DES_GRANULATS

On distingue deux types d'utilisation :

- les travaux de viabilité (figures 2b et 3b),

- la fabrication des bétons (ou produits bétonnés) (figures 2c et 3c). -12- EUOLUTION DE LA PRODUCTION DES FIGURE 2a (Milliers) Hz ALLU z S 0 1581 1982 - 1985 1986 1987

EUOLUTION DU TONNAGE UTILISE FOUR LA (HABILITE FIGURE 2b (Hillier-s) TOTAL 358- • 250 Z 200 0 150 50 0 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 ANNEES

EVOLUTION DU TONNAGE UTILISE FOUR LA FABRICATION DES BETONS FIGURE 2c (Milliers) 4501 TOTAL 350 308 250 200 150 50 0 1981 1982 1983 1985 1985 1987 -13- EVOLUTION DE LA PRODUCTION DES GRANULATS FIGURE 3a (Milliers) ALLUVIONS ROCHES MASSIVES z '//////À o 1981 1982 1983 1985 195Í 198?

EVOLUTION DU TONNAGE UTILISE FOUR LA VIABILITE FIGURE 3b (Milliers) m ALLUVIONS m ROCHES MASSIVES Z 200 0 150 H 100 50 tï '//¿/M 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 ANNEES

EVOLUTION DU TONNAGE UTILISE POUR LA FABRICATION DES BETONS FIGURE 3C (Milliers) 450 ALLUVIONS 408 350 ROCHES MASSIVES 300 i ! 250 i i z 200 i , j o 150 H u 0 M 1992 1993 1985 1986 1987 -14-

2.2.1 - Bétons

Cette fabrication absorbe 75% de la production totale de granulats et seulement 66% lors des années de forte activité.

* P§£t_de_l^alluvl.gnnai^e_dans_]1es_bétons

Les bétons sont constitués à 90% par des matériaux alluvionnaires, toutefois, lorsque la demande en béton progresse fortement (1982, 1987), l'appoint est apporté par les matériaux de roches massives. Nous verrons plus loin que ce pourcentage peut être techniquement réduit dans des proportions importantes.

Le tonnage des alluvions utilisées dans les bétons est stable, quelles que soient les variations de la demande.

* P§Et_des_rgçhes_massives_dans_!es_bétgns

L'utilisation de roches compactes dans les bétons est négligeable, sauf en période de forte demande où celle-ci peut atteindre 25%.

En 1982, on observe une tentative de substitution des alluvions par de la roche massive qui est restée sans lendemain. Ce phénomène s'est reproduit en 1987 mais la différence est qu'en 1988 un site de roche massive remplace un site d'alluvions, ce qui permet d'espérer le main- tien du mouvement de substitution.

2.2.2 - Viabilité

Le tonnage d'agrégats utilisé pour la viabilité est faible (25 à 30%) eu égard à la production totale ; les variations observées d'une année sur l'autre sont importantes, dans des proportions de 1 à 5. Ceci marque l'influence prépondérante de l'existence de grands travaux qui n'ont pas de périodicité annuelle. -15-

* PiEt_de_lJ.allyvionnairg_dans_ia_vi.abiiité

En 1981 et 1982, l'alluvionnaire a été utilisé massivement (75%) pour compléter les besoins du secteur. La baisse d'activité a cantonné son utilisation dans les revêtements routiers.

La reprise de 1987 n'a pas eu les mêmes effets et la part de l'allu- vionnaire dans la viabilité est restée modeste.

* Pa£È_de_la_roçhe_massiye_dans_ia_viabiiité

Partie de très bas en 1981 (25%), la part de la roche massive dans la viabilité n'a cessé d'augmenter pour atteindre 50% en 1983 et 70% en 1987.

Le phénomène de substitution dans le secteur de la viabilité apparaît donc de façon claire.

2.2.3 - Exp_grtatigns_vers_la_Suisse

Elles s'élèvent à environ 100 000 tonnes par an. Il s'agit principale- ment d'alluvions, mais des matériaux concassés sont aussi exportés à raison de 5 à 10 000 tonnes par an. Les produits exportés sont, soit des matériaux traités (graviers de différente granulométrie), soit des produits finis (bétons prêts, agglomérés). Chacune de ces catégories représente 50% du marché.

2.3 - CONCLUSION

La plaine de PONTARLIER est un gros producteur de granulats et surtout de matériaux alluvionnaires. La vente des produits s'effectue fréquem- ment dans un rayon supérieur à 30 km. Les bétons absorbent la majeure partie de la production. -16-

La substitution des alluvions par la roche massive est évidente dans le secteur de la viabilité ; elle existe aussi dans la fabrication des bétons en 1982 et 1987. L'état actuel des gisements fait penser qu'elle se maintiendra en 1988.

3 - LE_ÇHQIX_DES_GRANULATS_DANS_LA_FABRIÇATION_DES_BETONS

3.1 - QUELQUES_RAPPELS

3.1.1 - Le_bétgn_hy_drauligue

Les constituants d'un béton hydraulique sont :

- le ciment (liant hydraulique),

- les granulats ou agrégats, - 1'eau, - les adjuvants (dans certains cas).

Les caractéristiques principales d'un béton peuvent donc être définies par :

- la nature du ciment utilisé, - la granulométrie, - le dosage en ciment ou la classe de résistance, - la consistance.

3.1.2 - Les_granulats

Les granulats entrant dans la constitution d'un béton, sont formés par les sables, les graviers et les cailloux. On distingue 2 types de granulats :

- le granulat dit "roulé" obtenu par criblage et lavage de maté- riaux alluvionnaires. Il peut également subir un concassage pour une partie,

- le granulat dit "concassé" obtenu dans notre région par concas- sage de roches sédimentaires. -17-

3.2 - LES_POSSIBILITES_TECHNIQÜES_DE_SÜBSTITÜTION_DES_GRANÜLATS ALL0VIONNAIRES_ROÜLES_PAR_DES_GRANULATS_DE_ROCHES_MASSIVES CONCASSEES

L'étude rétrospective portant sur la production des granulats depuis l'année 1981 jusqu'à 1987 incluse, a montré que 90% du tonnage des granulats utilisés pour la fabrication des bétons, étaient constitués par des agrégats "roulés".

Cette constatation étant faite et après avoir écarté l'argument "tradi- tion" quelquefois évoqué par certains utilisateurs, nous examinerons les principaux critères de choix des agrégats, avec pour objectif de favo- riser la substitution tout en conservant au béton fabriqué des caracté- ristiques identiques.

3.2.1 - Granulon!étrie_du_béton

La présence de fines en quantité trop importante, entraîne, après mise en place du béton, une dessiccation plus rapide de celui-ci. Ceci peut conduire à des désordres, tels que des fissures constatées sur des ouvrages plats (dalles).

Les techniques de production des granulats "roulés" permettent de contrôler aisément le taux de fines.

En revanche, les granulats "concassés" doivent subir une opération supplémentaire de lavage, imposant un équipement complexe afin de ne pas abaisser exagérément ce taux.

Les courbes granulométriques des agrégats (sables, graviers et cailloux) constituant un béton, doivent être régulières.

Cette prescription est difficile à respecter pour des sables "concas- sés". Cela nécessite donc de mélanger des agrégats "roulés" aux "con- cassés" pour produire un béton de résistance imposée. Cette nécessité imposera aux utilisateurs de centrales à béton dites "sur chantier", un surcoût et des difficultés d'utilisation. -18-

3.2.2 - RÉsistançe_du_bétgn

La résistance d'un béton dépend en particulier des caractéristiques mécaniques des granulats utilisés.

Cependant, ces caractéristiques sont essentiellement fonction de la qualité du gisement plutôt que de la nature du granulat (alluvionnaire ou roche massive).

Il existe des granulats issus de carrières de roche massive de la région, possédant de bonnes propriétés, notamment résistance et non gélivité, qui peuvent être employés pour la fabrication de certains bétons.

La propreté des granulats utilisés est un facteur déterminant pour la résistance du produit final ; en particulier, la présence de particules argileuses est exclue.

Par conséquent, les agrégats "roulés" qui subissent une opération de lavage, et à plus forte raison ceux qui sont extraits en eau, répondent bien à cette exigence.

En revanche, cette contrainte est une raison supplémentaire imposant le lavage des agrégats "concassés", avec les difficultés que cela comporte (respect du taux minimum de fines). Toutefois, on peut aussi sélection- ner dans un gisement de roche dure, une roche apte à fournir un matériau propre.

3.2.3 - Çonsistançe_du_bétgn

La forme des agrégats conditionne notablement la maniabilité et l'apti- tude à la mise en place du béton frais.

Ces propriétés sont importantes dans le cas par exemple de coulage d'ouvrages à forte densité d'armature, de pompage du béton ou de ca- dences de coulage élevées.

Les granulats "roulés" seront pour cela, utilisés préférentiellement aux granulats "concassés". -19-

II eEt cependant possible de pallier le mangue de maniabilité d'un béton en utilisant des adjuvants appelés "plastifiants", ce qui rend techni- quement possible l'utilisation des agrégats "concassés".

Au plan pratique, les agrégats "concassés" ont une fâcheuse tendance à colmater les trémies de stockage. Cette particularité est peu appréciée des utilisateurs de centrale à béton.

3.2.4 - ÇQnçlusions_sur_les_possibiiités_teçhnigues_de substitution

La préférence donnée aux agrégats "roulés" s'explique par la méthode de production de ceux-ci, qui permet d'obtenir un matériau utilisable sans opération supplémentaire et de qualité contrôlée.

Il est certain qu'une substitution complète, pour l'ensemble de la production de béton, ne peut être envisagée, cependant, les agrégats "concassés" peuvent être introduits dans la plupart des produits béton- nés, dans des proportions restant à définir, à condition de pouvoir :

- disposer d'une roche aux caractéristiques physiques satisfai- santes,

- ajuster la courbe granulométrique,

- laver les granulats, ou sélectionner un gisement propre,

- mettre au point des compositions particulières de béton,

- stocker un échantillonnage de granulats plus important en centrale à béton,

- introduire des adjuvants (maniabilité, vitesse de séchage). yDi_subst¿tuti.gn complète est déjà pratiquée dans le secteur de la fabrication d'agglomérés. Elle est possible pour la production de béton ayant des caractéristiques moyennes. -20-

E¿_le_est_l.mpossibl^e dans la production de "mortiers" (production margi- nale par- rapport au béton) et pour l'élaboration de béton à haute performance.

Le_méiange ^royiés2_z_^Ç2Dǧssés"_est P_Qssibl,e dans la majorité des fabrications de béton.

3.3- INFLÜENCE_DJ.UNE_SUBSTITÜTIQN_D1AGREGATS_POUR_LÄ_FABRIÇATION QES_BETONS_DANS_LA_REGION_DE_PONTARLIER

L'exemple du secteur de BESANCON, où les agrégats "concassés" restent bon marché sans que l'on observe de carence en agrégats "roulés", permet de fixer d'une manière idéale à 50% le taux d'utilisation des granulats "concassés" pour la fabrication des bétons.

Une telle proportion, peut être envisagée dans la région de PONTARLIER.

Si aujourd'hui la potentialité d'extraction de matériaux alluvionnaires dans la plaine de PONTARLIER venait à disparaître, l'industrie du béton consommerait malgré tout des granulats "roulés", en les faisant venir de plus loin.

En effet, si l'on estime qu'un granulat "roulé" subissant un transport important est 60% plus cher qu'un granulat "concassé", ce surcoût entraîne une augmentation d'environ 15% du prix du béton. Malgré cette pénalité, la clientèle des centrales à béton et les utilisateurs de centrale à béton "sur chantier" préféreront toujours incorporer une part de granulats "roulés" dans leur fabrication, pour les raisons techniques évoquées au chapitre précédent.

Cette situation s'observe d'ailleurs depuis longtemps dans la région du Haut Jura, où la production de matériaux alluvionnaires a toujours été absente et où les centrales à béton de la région utilisent tout de même ce type de matériaux. -21-

II faut noter que l'augmentation da 15% du prix du béton induite par des frais de transport des agrégats "roulés", entraînera une augmentation du prix actuel de la construction dans la région de PONTARLIER.

4 - aSPEÇT_EÇONQMIÛUE_PROSPEÇTIFi_PAR_GRANDES_ÇATEGQRIES_D:DTILISATION

L'approche de l'estimation des besoins en granulats dans les cinq années à venir a été élaborée en considérant a priori trois utilisations principales de matériaux :

- la construction, - les réseaux, - la route et ouvrages d'art.

Elle s'appuie sur :

- l'exploitation de l'étude rétrospective effectuée par la D.R.I.R. qui donne entre 1981 et 1987 la consommation de granulats par nature et type d'utilisation,

- une enquête auprès des Services Techniques de la D.D.E. afin de connaître les évolutions techniques et les travaux programmés pour 1'avenir,

- l'étude de l'évolution de la construction,

- la consultation des carriers.

La synthèse départementale des exploitations de carrière du Doubs (cf. page 6), qui attirait l'attention sur une rupture à court terme de l'approvisionnement en matériaux alluvionnaires, a contribué à sensibi- liser les exploitants sur ce problème.

La politique de substitution engagée par certains carriers se traduit, en 1987, par :

- l'utilisation, dans la fabrication des bétons, de 20% de granu- lats de roches massives concassées, -22-

- l'abandon de l'utilisation des granulats alluvionnaires :

. dans les enrobés, . dans les graves ciments et graves laitiers, . dans les réseaux.

Cette partie de l'étude est consacrée à l'examen des besoins en granu- lats alluvionnaires dans les domaines de la construction et des ouvrages d'art, auxquels il convient d'ajouter le volume des exportations pour avoir la consommation globale.

4.1 - ETUDE_RETROSPEÇTiyE_DE_LA_ÇONSTRUÇTIQN

Le périmètre d'étude est celui des sept bassins d'habitat de la zone de desserte : PONTARLIER, ZONE TOURISTIQUE - LEVIER - , HAUTE VALLEE DE LA LOUE, MORTEAU, MAICHE, ORCHAMPS-.

On distingue :

- la construction de logements,

- les autres bâtiments (bureaux, écoles, bâtiments industriels).

4.1.1 - Çgnstruçt.ign_à_usage_de_iggements

Le tableau de la figure 4 donne l'évolution des logements autorisés sur les sept bassins d'habitat depuis 1981.

On admet que les logements effectivement réalisés représentent 90% des logements autorisés.

Entre 1982 et 1987, le nombre de logements construits est passé de 1 230 à 670, soit une diminution de 110 logements (11%) par an. LOGEMENTS AUTORISES Bassins d'habitat 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987

Kaiche 128 117 97 90 86 ^ 94 65 évolution (n/n-1) -8.59* -17.09* -7.22* -4.44* 9.30* -30.85*

Morteau 98 82 113 113 100 91 119 évolution (n/n-1) -16.33* 37.80* 0.00* -11.50* -9.00* 30.77*

Pontarlier 230 290 242 382 204 202 146 évolution (n/n-1) 26.09* -16.55* 57.85* -46.60* -0.98* -27.72*

Zone Touristique 359 595 406 379 388 224 199 évolution (n/n-1) 65.74* -31.76* -6.65* 2.37* -42.27* -11.16*

Anancey Levier Frasne 104 121 92 97 51 53 évolution (n/n-1) 10.64* 16.35* -23.97* 5.43* -47.42* 3.92*

Haute vallée de la Loue 34 29 46 35 22 34 évolution (n/n-1) 135.29* -63.75* 58.62* -23.91* -37.14* 54.55* I

Orchaœps Vennes 162 96 79 113 76 62 129 évolution (n/n-1) -40.74* -17.71* 43.04* -32.74* -18.42* 108.06*

TOTAL 1 105 1 364 1 087 r 1 215 r 986 746 745 évolution (n/n-1) 23.44* -20.31* 11.78* -18.85% -24.34* -0.13*

Figure_4 - TABLEAU MONTRANT L'EVOLUTION DU NOMBRE DE LOGEMENTS AUTORISES DEPUIS 1981 -24-

Les facteurs locaux qui jouent un rôle important dans cette évolution sont :

- la position frontalière d'une grande partie de la zone, - le développement touristique.

Ainsi, la zone touristique du MONT D'OR est passée de 600 logements autorisés en 1982 (année d'achèvement du programme d'aménagement du MONT D'OR) à 200 en 1987.

Cette variation de 400 logements représente 65% du déficit sur l'en- semble de la zone.

Le Bureau d'Informations et de Prévisions Economiques (B.I.P.E.) donne un ratio de 125 tonnes de granulats nécessaires pour 1 logement.

En 1987 la consommation de granulats pour la construction de logements peut donc être évaluée à :

670 logements x 125 tonnes/logement = 84 000 tonnes

Ces granulats sont pour 20% des concassés de roches massives et pour 80% d'origine alluvionnaire, soit 67 000 tonnes.

4.1.2 -

La consommation de granulats pour ces constructions varie beaucoup par type de construction. Elle ne peut donc pas être évaluée à partir du nombre de constructions réalisées dans l'année comme pour les logements.

L'Union nationale des producteurs de granulats donne un rapport de 1,4 entre les granulats employés dans le béton pour les autres bâtiments et ceux utilisés pour la construction de logements.

granulats utilisés pour les autres bâtiments 1,4 = - granulats utilisés pour les logements -25-

Sur cette base, les granulats consommés en 1987 pour les bâtiments autres que les logements, peuvent s'évaluer à :

1,4 x 84 000 = 117 000 tonnes dont 80%, soit 93 600 tonnes, de granulats d'origine alluvionnaire.

On peut également évaluer la consommation de granulats pour les autres bâtiments à partir de la production annuelle et déduction des diffé- rentes consommations.

Pour 1987, cette approche conduit aux résultats suivants, traduits par les graphiques de la figure 5.

Consommation totale --> 238 000 tonnes, dont :

. part logement : 67 000 tonnes . part ouvrages d'art : 4 500 tonnes . exportation : 90 000 tonnes

TOTAL : 161 500 tonnes

Par différence la consommation pour la construction "autres bâtiments" est de :

238 000 - 161 500 = 76 500 tonnes

On peut ainsi comparer le ratio national de 1,4 à un ratio local :

consommation de granulats autres bâtiments 76 500 = = 1,14 consommation de granulats logements 67 000

Ce ratio peut varier d'une année à l'autre (construction d'un collège ou autre équipement, fort consommateur de granulats). en Milliers de tonnes Figure 5 - EVOLUTION DE LA CONSOMMATION DE GRANULATS ALLUVIONNAIRES DANS LA REGION DE PONTARL1ER, DEPUIS 1981

309 308 300 H 288

Alluvions pour Béton

Ouvrages d'Art et 200- Autres Barimenhs

M

124 Exportation 100-

part de concassé

Alluvions pour le Logement

1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 -27-

L'absence de données concernant les exportations des années précédentes ne permet*pas d'appliquer cette méthode deductive aux autres années et d'en déduire un ratio annuel moyen.

4.2 - ETUDE_PROSPEÇTiyE_DES_BESOINS_EN_GRANULATS

4.2.1 - Construction

4.2.1.1 - Logements

Plusieurs facteurs conduisent à envisager une croissance de la cons- truction :

- l'impact important que peut avoir pour la construction, la mise en oeuvre d'une politique de développement touristique actuel- lement développée par l'Etat, la Région et le Département : un taux de croissance de 10% sur une base de 800 par an correspond à une création de 80 logements touristiques, soit 320 lits,

- le contexte favorable de l'évolution du bâtiment au niveau national (+ 4,7% de logements neufs en 1987),

- les incidences de la position frontalière de la zone et de l'ouverture européenne de 1992.

Deux hypothèses sont envisagées :

- croissance de + 5%,

- croissance de 10%.

Les besoins sont estimés sur les bases suivantes :

+ 800 logements à l'année zéro...1989,

+ 125 tonnes de granulats par logements,

+ taux de substitution passant de 20% (taux actuel) à 50% en 1994, à raison d'une augmentation de 5% par an. -28-

4.2.1.2 - Autres_bâtiments

Deux hypothèses sont prises pour le rapport entre "autres bâtiments" et "logements" :

- hypothèse basse : rapport de 1,14 (observé en 1987), - hypothèse haute : rapport de 1,4 (ratio national).

Ces hypothèses conduisent aux résultats indiqués dans le tableau de la figure 6.

4.2.2 - L§s_ouvrages_dj.art

Les travaux routiers importants prévus sur le secteur concernent le CD 461 (ETALANS - NEUCHATEL) et la RN 57 (PONTARLIER - VALLORBE).

Les ouvrages d'art liés à ces réalisations conduisent en première approximation à une consommation de 90 000 tonnes de granulats.

La période de réalisation de ces travaux peut être estimée entre 20 et 30 ans.

Bien que ceux-ci ne soient pas réguliers, on peut retenir une utilisa- tion de 4 500 tonnes/an sur la période, celle-ci engloberait les ou- vrages d'art réalisés hors de ces grandes opérations.

4.2.3 - Autres_réalisations

4.2.3.1 - Exportation

Deux hypothèses peuvent être envisagées :

- un niveau d'exportation constant qui résulterait d'une utilisa- tion préférentielle des matériaux suisses et d'une politique de gestion des ressources en France, limitant l'exportation,

- une croissance qui suivrait l'évolution de la construction en France, hypothèse de + 5%. 1 LOGEMENTS AUTRES 1ATIMENTS TOTAL ratiolconc issé/alluvi }nnaire): ratio: ratio(consoBiation granulat/logt): autres bâtiients 25* 30* 35* 40* 45* 50* /logeients 125 tonnes/logeient : Moyenne ïDseibie de Moyenne Snseible de Moyenne Ensenble de 1583 1390 1331 1992 1993 1994 par année la période par année la période par année la période

Rythie de LOGEMENTS 800 840 882 n 926 972 1 021 907 5 442 croissance CONSOMMATION en Tonne 75 000 13 500 71663 63 458 66 853 il 814 70 048 420 287 1.14 79 855 479 121 149 902 399 414 du logeient CONSOMMATION en Tonne 75 000 13 500 71663 63 458 66 853 (3 814 70 048 420 287 1.40 98 067 588 402 168 115 1 008 689 NJ

Rythie de LOGEMENTS 800 880 368 1065 1111 1 288 1029 6 172 croissance CONSOMMATION en Tonne 75 000 17 000 78 650 73 860 80 526 80 526 78 594 471 561 1.14 89 597 531 580 168 190 1009 141 du logeient CONSOMMATION en Tonne 15 000 77 000 78 650 73 860 80 526 80 526 78 594 471 561 1.10 110 031 660 185 188 624 1 131 746

rrss

Figure_6 - Estimation des besoins en granuláis alluvionnaires pour la construction, à l'horizon 1994 -30-

Dans ces conditions, les consommations seront les suivantes :

- 90 000 tonnes/an en moyenne et 450 000 tonnes sur l'ensemble de la période 1989 - 1994, dans la première hypothèse,

- 104 000 tonnes/an en moyenne et 520 000 tonnes sur l'ensemble de la période 1989 - 1994, dans la deuxième hypothèse.

4.2.3.2 - Statign_nordigue

L'Etat et la Région étudient la faisabilité de l'implantation d'une station nordique. Plusieurs sites potentiels sont situés dans le Haut- Doubs.

Le Département nourrit également des projets de ce type.

On peut donc envisager qu'une telle opération se déroule dans l'aire d'étude, le type de projet étudié à en 1987 servant de base de calcul.

Ce projet conduirait à une consommation de 100 000 tonnes réparties en 5 ans, le programme débutant en 1992.

4.2.4 - Récapitulatif

Le tableau de la figure 7 donne la synthèse des résultats obtenus selon les hypothèses développées ci-dessus (avec un tonnage constant fixé à 90 000 tonnes/an, pour les exportations). CONSOMMATION MOYENNE (tonnes) CONSOMMATION TOTALE (tonnes) sur la période 1989-1994 sur la période 1989-1994

Hl H2 H3 H4 Hl H2 H3 H4

LOGEMENT 70 048 70 048 78 594 78 594 420 287 420 287 471 561 471 561 AUTRES BATIMENT 79 855 98 067 89 597 110 031 479 127 588 402 537 580 660 185

SUISSE 90 000 90 000 90 000 90 000 540 000 540 000 540 000 540 000

OUVRAGES D'ART 4 500 4 500 4 500 4 500 27 000 27 000 27 000 27 000 STATION NORDIQUE 60 000 60 000 60 000 60 000

TOTAL 244 402 262 615 262 690 283 124 1 526 414 1 635 689 1 636 14l' 1 758 746 1 Hl: Rythme de croissance du logement de +5% - ratio autres bâtiments / logements de 1.14

H2: Rythme de croissance du logement de +5% - ratio autres bâtiments / logements de 1.40 H3: Rythme de croissance du logement de +10% - ratio autres bâtiments / logements de 1.14 H4: Rythme de croissance du logement de +10% - ratio autres bâtiments / logements de 1.40

Figure 7 - Estimation des besoins en granulats alluvionnaires à l'horizon 1994, par grandes catégories d'utilisation -32-

5 - CÄBOCIEBISIIQÜES-DU-GISEMENI-ALlüyiQmiBE.DE-LÄ.ELÄIME.DE ÊQNTARLIER

5.1 - G£QMJÏTRIE_DU_GI SEMENT

Le gisement alluvionnaire de la plaine de PONTARLIER est bien connu grâce à quelques sondages ou forages de recherche d'eau, aux renseigne- ments fournis par l'exploitation des gravières et surtout par les données acquises lors de l'étude hydrogéologique de la plaine de PONTARLIER (thèse de 3ème cycle de G. CLAUDON, soutenue en février 1977). Dans le cadre de cette étude, ont été notamment exécutés :

- 55 sondages mécaniques de reconnaissance, équipés en piézo- mètres, répartis sur l'ensemble de la plaine alluviale,

- près de 200 sondages électriques interprétés, répartis suivant des profils transversaux parallèles.

* £.xtensign_du_gisement (cf. annexes 1 et 2)

Le gisement est constitué pour l'essentiel par un "cône" de déjection fluvioglaciaire qui s'est épandu largement à l'Ouest de PONTARLIER, au débouché de la cluse du Doubs, entre cette rivière et le Drugeon.

Il s'étend vers le Nord, un peu au-delà du lieu-dit "Le Pont Rouge" ; il est limité au Sud et au Sud-Ouest par les zones marécageuses des rives droites du Rouget et du Drugeon. Sa longueur atteint 6,5 km dans le sens Nord - Sud et sa largeur maximale est de 3 km, environ, au niveau 2 de DOMMARTIN - HOUTAUD. Sa superficie est d'une quinzaine de km .

La topographie de cette nappe d'épandage est à peu près plane, faible- ment et régulièrement pentée (pente de 0,35% d'Est en Ouest).

* üp_ai.sseur_du_gisement

La synthèse des données disponibles a permis d'établir la carte en courbes d'isoépaisseur de^ alluvions fluvioglaciaires exploitables (cf. annexe 1). Cette carte met bien en évidence-la morphologie en "cône" du -33- gisement qui se traduit d'une manière générale par une diminution de l'épaiEseur des dépôts de la zone interne (débouché de la cluse du Doubs) vers les zones externes en direction du Drugeon. Ainsi, les plus fortes valeurs se rencontrent au droit de la zone industrielle de PONTARLIER où elles atteignent 20 à 30 m, alors qu'en bordure du Drugeon, les alluvions exploitables n'ont plus que quelques mètres d'épaisseur.

Dans cette configuration générale, la seule "anomalie" notable à signa- ler, est l'existence à l'Ouest de l'aérodrome de PONTARLIER, sur la commune de HOUTAUD, de deux secteurs d'approfondissement à plus de 10 m, séparés par un "haut fond" orienté Est - Ouest, au droit duquel l'é- paisseur des alluvions n'est plus que de 5 à 6 m.

Sur la plus grande partie de la superficie du gisement, la découverte se limite à quelques décimètres de terre végétale, souvent déjà plus ou moins caillouteuses à la base. Ce n'est qu'en approchant des bords externes du "cône" que la diminution d'épaisseur des alluvions gros- sières s'accompagne corrélativement d'une augmentation de l'épaisseur du recouvrement représenté par des dépôts argileux et tourbeux.

* Nature_du_substratum

Les alluvions fluvioglaciaires se sont étalées sur un synclinal crétacé (structure en forme de cuvette) comblé par une épaisse série de dépôts fins, glacio-lacustres, quaternaires, représentés principalement par des marnes, avec quelques minces intercalations sableuses ou graveleuses. Il en résulte que le substratum des granulats alluvionnaires est constitué par les marnes quaternaires sur la plus grande partie de l'étendue du gisement et par les calcaires du Crétacé inférieur (Hauterivien) sur la bordure externe de celui-ci. C'est ce qu'illustre la coupe géologique schématique transversale de la figure 8, orientée WNW - ESE, passant par le captage de DOMMARTIN et les captages de PONTARLIER (F2).

Ainsi, sur l'ensemble des gravières, seule la carrière la plus septen- trionale de la Société TOURNIER Frères a rencontré un substratum ro- cheux, calcaire. Les autres exploitations ont touché un substratum marneux ou n'ont pas été poussées assez profondément pour atteindre celui-ci. -34-

DOMMARTIN P17 E6 I I 810m 0 00 o o o o o r ,° o o° °o° Ooe alluvion» : 1«- o qu if ère. o o o 0 0 0°o 0 °oooooo o° o ° o °° o o o o o o ° o ° o ° ° ° o o o o marmi jaune*

marne» grii«i

Sub»hpafum calcaír« d« I Hauferivi«n.

760 . marnit grises devenant- - »obleu^s. 750- marnes blanches. __ H0

730

Figure_8 - COUPE GEOLOGIQUE TRANSVERSALE DE LA PLAINE DE PONTARLIER, ENTRE DOMMARTIN ET LES CAPTAGES DE PONTARLIER (G. CLAUDON - 1977) -35-

5.2 - QUALITE_DES_MATERIAUX

5.2.1 - Nature_et_granulométrie

Les alluvions fluvioglaciaires de la plaine de PONTARLIER sont de nature essentiellement calcaire, d'origine jurassienne, avec de rares éléments cristallins, épars, d'origine alpine. Ces matériaux sont hétéromé- triques, très mal triés, avec imbrications de niveaux lenticulaires, de granulométrie très variable.

D'une manière générale, la proportion et la taille des plus gros élé- ments décroissent normalement de la partie interne du gisement (débouché de la cluse du Doubs) vers la partie externe de celui-ci (Drugeon).

Dans les gravières actuellement en exploitation, situées à la périphérie du "cône" fluvioglaciaire, le matériau le plus représentatif est une grave 0/70 mm, comprenant environ 20% d'éléments 0/5 mm et 30% d'élé- ments supérieurs à 20 mm.

Dans toute la masse, la fraction argileuse est toujours présente en proportion variable, ce gui nécessite un lavage abondant des granulats.

5.2.2 - Qualita_gégteçhnigue

Les principales caractéristiques géotechniques des graves alluvionnaires de la Plaine de PONTARLIER sont les suivantes :

- Los Angeles : 22 à 26, - Micro-Deval humide : 11 à 19.

Ces caractéristiques intrinsèques satisfont aux spécifications relatives aux granulats pour chaussées : catégorie C, correspondant à un matériau utilisable en chaussées, en couche de fondation et en couche de base pour tout trafic, ainsi qu'en couche de roulement pour trafic moyen.

On notera, par ailleurs, que ces caractéristiques sont très proches de celles des calcaires du Jurassique supérieur du haut Doubs (Kimméridgien et Portlandien) exploités aux environs de PONTARLIER, qui sont les suivantes : -36-

- Los Angeles : 22 à 26, - Micro-Deval humide : 15 à 18.

Les granulats alluvionnaires de la plaine de PONTARLIER sont utilisés actuellement pour la fabrication des bétons hydrauliques, pour les assises de chaussées et les couches de roulement à trafic moyen à faible.

5-3 - LA_REPARTITION_DES_GRAyiERES_DANS_LA_PLAINE_DE_PONTARLIER

La localisation et l'extension des gravières dans la plaine de PONTARLIER figurent sur les cartes des annexes 1 et 2.

5.3.1 - Çarrières_en_açtivité

Nl_i_l_çarrière_de_la_Soçiété_Paul_MARGUET

- Commune de , lieu-dit "Le Moray".

- L'exploitant a demandé et obtenu, récemment, l'autorisation d'étendre son exploitation vers l'Ouest, sur une superficie d'une vingtaine d'hectares, en contrepartie de l'abandon du secteur nord-est, autorisé antérieurement mais dont l'exploita- tion n'est pas rentable (faible épaisseur de granulats sous une découverte argilo-tourbeuse importante).

N2_2_j._çarrière_de_la_Soçiété_TOURNIER_Frères

- Commune de DOUBS, lieu-dit "La Grande Oye".

- La plus grande partie de la surface autorisée est exploitée. L'espace encore disponible est occupé en partie par les instal- lations de traitement des granulats, les stocks de matériaux et une unité de fabrication de bétons prêts à l'emploi. -37-

- Commune de VUILLECIN, lieu-dit "Côte d'Arbaud".

- Petite exploitation dont les réserves autorisées sont pratique ment épuisées.

- Commune de DOMMARTIN, lieu-dit "Le Gros Murger".

- Petite exploitation dont les réserves autorisées sont pratique ment épuisées.

- Commune de PONTARLIER, lieu-dit "La Champagne".

- Exploitation sur le point d'être abandonnée, les réserves autorisées étant épuisées.

5.3.2 - Çarrières_abandonnées

- Commune de VUILLECIN, lieux-dits "Pont Rouge" et "Le Temple".

- La partie non exploitée (entre le Drugeon et la route de VUILLECIN) est occupée par les installations de fabrication d'enrobés de la SACER.

Nl_7_i_angienne_çarrière_de_la_Soçiété_PauI_MARGUET

- Commune de DOMMARTIN, lieu-dit "Les Planches -38-

Ancienne exploitation hors d'eau, au Nord des captages de PONTARLIER.

N2_8_j._ançi§nne_grayière_de_ia_Sgçiété_des_Çarrières_Pontissaliennes

- Commune des GRANGES-NARBOZ, lieu-dit "La Champagne".

A signaler, en outre, quelques petites excavations témoignant d'an- ciennes exploitations artisanales non identifiées :

- sur la commune de VUILLECIN, lieux-dits "Le Moulin", "Contours de Bise" et "Douraize" (en rive gauche du Drugeon),

- sur la commune de DOMMARTIN, lieu-dit "Saucelle".

6 - REÇENSEMENT_DES_ÇONTRAINTES (cf. annexe 2)

6.1 - ÇQNTRAINTES_LIEES_A_LA_QUALITE_DES_EAUX_SOUTERRAINES

6.1.1 -

Les alluvions fluvioglaciaires de la plaine de PONTARLIER renferment une nappe captée par puits pour l'alimentation en eau potable publique :

- Çgmmune_de_PONTARLIER

. 1 puits (PI), mal placé, dans la zone industrielle, abandonné ou sur le point de l'être, pour cette raison,

. 2 puits (P2 et P3) au lieu-dit "Le Gros Murger" à la limite des communes de PONTARLIER et de DOMMARTIN, entre l'aérodrome et l'ancienne carrière MARGUET. -39-

- Sïndiçat_des_Eaux_de_DOMMARTIN

. 1 puits en bordure du Drugeon, rive droite, entre HOUTAUD et DOMMARTIN.

- Çommune_de_DOUBS

. 2 puits très proches l'un de l'autre, en bordure du Doubs, rive gauche dans une zone en voie d'urbanisation.

- Sïndiçat_des_Eaux_de_BIANSzLES=USIERS

. 2 puits sur la commune de VUILLECIN :

* l'un, au lieu-dit "Contours de Bise", en bordure du CD 13 E, dans l'interfluve Doubs - Drugeon,

* l'autre, en rive gauche du Drugeon, au lieu-dit "Champs du Vau".

Par ailleurs, dans la crainte de voir les exploitations de granulats se développer ou se multiplier dans la plaine, un certain nombre de sites ont été proposés, à titre conservatoire, par 1'Hydrogéologue officiel (Monsieur le Professeur P. CHAUVE) pour l'implantation de futurs cap- tages répondant à divers objectifs, à plus ou moins long terme :

- remplacement de captages menacés par le développement de l'ur- banisation et difficiles à protéger (puits PI de PONTARLIER, puits de DOUBS ),

- augmentation de la capacité de prélèvement (DOUBS),

- préservation d'une ressource complémentaire en cas d'augmenta- tion de la consommation ou de baisse de productivité, ou d'une ressource de substitution en cas de pollution accidentelle des captages existants (syndicats de DOMMARTIN et de BIANS-LES- USIERS) . -40-

Ainsi sont réservés :

- 2 sites pour PONTARLIER, sur la commune de DOMMARTIN :

. l'un, prioritaire, au lieu-dit "Le Gros Murger", . l'autre, au lieu-dit "Saucelle",

- 1 site pour le Syndicat des Eaux de DOMMARTIN, sur le territoire de cette commune, au lieu-dit "Les Longs Traits",

- 2 sites pour la commune de DOUBS :

. l'un, sur le territoire communal, au lieu-dit "Les Longues Raies",

. l'autre, sur la commune de VUILLECIN, au lieu-dit "La Cham- pagne" ,

- 1 site pour le Syndicat de BIANS-LES-USIERS, sur la commune de VUILLECIN, au lieu-dit "Champ du Vau", à 400 m environ à l'Est - Nord-Est du captage existant, entre celui-ci et la carrière MARGÜET.

Aucun des captages existants ne possède de périmètres de protection réglementaires. Ceux-ci vont être définis prochainement pour les puits P2 et P3 de PONTARLIER, ainsi que pour le captage projeté de PONTARLIER, au lieu-dit "Le Gros Murger" (commune de DOMMARTIN) et le captage projeté du Syndicat de DOMMARTIN (lieu-dit "Les Longs Traits").

En l'absence de périmètre réglementaire, M. P. CHAUVE a recommandé, à titre conservatoire, de réserver autour de chaque ouvrage, existant ou futur, une surface circulaire de 200 m de rayon. -41-

6.1.2 - Carácterlstigues_h^drod^namigues_de_^a_nagge_aguifère

G. CLAUDON, dans sa thèse, a défini, de façon précise, les caractéris tiques hydrodynamiques de la nappe alluviale de la plaine de PONTARLIER.

D'une manière générale, la nappe s'écoule du Sud-Est au Nord-Ouest (cf. annexe 2), avec un gradient hydraulique variable. Celui-ci est beaucoup plus important (10 %= à 15%») au Sud-Est, aux abords de l'agglomération pontissalienne, zone topographiquement la plus élevée, que dans la partie centrale de la plaine où il est inférieur à 5%o, avec des valeurs inférieures à 2%<> , correspondant aux secteurs à plus forte perméabilité.

La direction générale d'écoulement et le gradient hydraulique sont à peu près les mêmes en hautes eaux qu'en basses eaux. Dans les deux cas, la nappe est drainée par le Drugeon.

L'évolution de la piézométrie, dans la partie nord de la plaine (re- montée du niveau piézométrique après une pluie, 2 à 3 fois plus rapide qu'ailleurs), semble indiquer une relation hydrodynamique entre la nappe alluviale et la nappe des calcaires fissurés sous-jacents, ces aquifères étant directement superposés (absence de marnes à la base des allu- vions ) .

Dans la partie centrale du gisement, au débouché de la cluse du Doubs (secteurs des captages de PONTARLIER et de l'ancienne carrière MARGUET), l'altitude du terrain naturel est plus élevée et, corrélativement, le niveau de la nappe est plus profond (6 m en moyenne) que dans les parties externes où la nappe se situe le plus souvent vers 1,50 à 2 m de profondeur.

* EIyc£y§¿ÍQQS_du_njLveau_de_]1a_nap,p,e

Au Sud et à l'Est (aux abords de DOUBS et PONTARLIER), l'amplitude du battement de la nappe entre basses eaux et hautes eaux est faible, ne dépassant pas 0,80 m. Dans les parties centrale et septentrionale, les fluctuations sont plus importantes, variant de 1 m à 2 m selon les endroits. -42-

* Vit§sse_dJ.éçoy].ement_de_la_naE2ê

Dans sa thèse G. CLAUDON donne, à titre indicatif, la vitesse moyenne d'écoulement de la nappe calculée à partir :

- de la valeur moyenne des gradients hydrauliques en basses eaux et en hautes eaux : Im = 3.10 ,

- de la perméabilité moyenne calculée à partir des pompages d'essai : Km = 6,5.10 m/s.

La vitesse moyenne ainsi calculée est :

Vm = Km x Im = 1,7 m/jour ou 620 m/an

Toutefois, localement, la vitesse d'écoulement peut être bien plus élevée.

6.1.3 - IlEiçt_des_grayières_en_eau_syr_les_napp.es souterraines

L'ouverture d'une graviere dans les alluvions a pour principaux effets :

- De découvrir la nappe aquifère, de la mettre au contact de l'air et de la rendre ainsi particulièrement vulnérable à la pollution (accidentelle, en particulier). A noter que la nappe alluviale de la plaine de PONTARLIER est déjà très vulnérable à la pollu- tion, dans les conditions naturelles, du fait de l'absence ou de la faible épaisseur du recouvrement protecteur.

- De modifier localement la piézométrie de la nappe en créant un rabattement du niveau en amont de la graviere et une suréléva- tion du niveau en aval de celle-ci.

- De mettre en suspension dans l'eau les particules argileuses qui, par décantation, provoquent le colmatage du fond et des berges, limitant ainsi les échanges avec la nappe. Lorsque le colmatage est très important, on peut aboutir à une surélévation générale du niveau de la nappe dans la graviere avec risque de -43-

débordement à l'aval si le plan d'eau est allongé sur une longue distance, perpendiculairement aux lignes.de courant.

6.1.3.1 -

L'incidence hydrodynamique d'une graviere sur la nappe est liée à l'importance des débits échangés qui dépendent :

- QlyD§_E§Et_t_de_I.lanisotrop.ie_et du_çolmatage_du_matériau ally; v.ionnai.re . L'épaisseur de la frange colmatée peut atteindre -8 -5 1,5 m, avec des perméabilités comprises entre 10 et 10 cm/s. Le colmatage affecte d'abord le fond de la graviere par sédi- mentation des fines perdues au cours de l'extraction et les échanges hydrauliques se font alors essentiellement par les berges.

Il existe une valeur critique du colmatage pour laquelle les écoulements ne sont pratiquement pas perturbés et qui dépend des dimensions de l'excavation. En-deça de cette valeur, la graviere se comporte comme un "aimant" hydraulique vis-à-vis des lignes de courant. Au-delà de la valeur critique, c'est un effet de barrage hydraulique qui est observé.

et_de_sa P.énétra- tign_dans ¿a na.EE§. Les débits échangés croissent avec les dimensions en plan de la graviere et avec le coefficient de pénétration de la graviere dans la nappe (rapport de la profon- deur d'exploitation à la puissance de la nappe), et ce, d'autant plus que ce coefficient se rapproche de 1. Il en résulte une influence notable du mode d'extraction des alluvions et l'on constate :

. que le débit échangé croît plus rapidement avec la profondeur qu'avec les dimensions horizontales de l'excavation et l'on doit, à cet égard, privilégier une exploitation par mode mixte, c'est-à-dire par tranches horizontales avec enfoncement progressif, -44-

gua, pour une surfaca donnée, le débit échangé croît avec le nombre de gravières, ce qui conduit à préférer une grande graviere à plusieurs petites unités dispersées.

6.1.3.2 - Inçi1dençe_sur_l.a_gua].j.té_des_eaux

L'exploitation des sables et graviers en nappe conduit à la mise à nu de l'eau souterraine et, en conséquence, la constitution d'un "réservoir" d'eau superficiel.

La modification des conditions de gisement de l'eau, du domaine souter- rain vers le domaine superficiel et les opérations nécessaires à l'ex- traction des matériaux, ont pour effet de faire évoluer la composition de celle-ci.

Diverses études réalisées dans ce domaine ont permis de faire les principales constatations suivantes :

- Lorsque les eaux sont de type bicarbonaté calcique, comme c'est le cas dans la plaine de PONTARLIER, l'eau des gravières se différencie de l'eau de la nappe par :

. la diminution nette des bicarbonates de calcium, CO libre,

la légère croissance de NO , NH , pH,

la stabilité de Na, K, Cl, P04 et SiO2,

l'augmentation nette du taux de matières organiques, de matières en suspension (faune et flore) d'O dissous et de

la variation annuelle de la température, CO et 0 qui suit approximativement celle du climat.

Les eaux des gravières acquièrent la majorité de leurs caracté- ristiques dans un temps très court (inférieur à un an) après la mise à nu de la nappe. -45-

- L'impact qualitatif des gravières en eau a une extension très limitée (quelques dizaines de mètres) en aval hydraulique de celles-ci. Seul, l'impact thermique, le plus sensible (mais le moins gênant) peut se faire sentir jusqu'à 250 m au maximum, en aval, alors que l'impact physico-chimique et bactériologique n'est plus perceptible depuis bien avant.

- Les matières en suspension préexistantes dans les sables et graviers du gisement, perdues au cours de l'extraction, s'in- troduisent dans l'aquifère situé immédiatement en aval hydrau- lique du plan d'eau. Cet envahissement (colmatage) se produit essentiellement au début de l'exploitation. Il augmente dans le temps mais avec une intensité nettement plus faible.

- Aucune corrélation n'a pu être mise en évidence entre l'inten- sité de l'impact des gravières sur les eaux de nappe, d'une part et l'un ou l'autre des paramètres suivants pris en compte isolément ou simultanément : ancienneté de l'exploitation - superficie - profondeur - pourcentage de berges recouvertes de vase (pente < 20") - épaisseur moyenne des boues (ou vases) sur le fond - gradient hydraulique plan d'eau et nappe - présence ou non d'un exutoire en rivière.

Ces résultats semblent confirmer que les transferts des plans d'eau vers la nappe sont surtout effectifs au début de l'ex- ploitation. Les modifications saisonnières mises en évidence dans les eaux de la nappe, en aval, sont de faible importance.

En définitive, il apparaît que l'impact des gravières en eau sur la qualité des nappes souterraines est peu important et limité à l'aval hydraulique immédiat de celle-ci. A cet égard, on peut citer l'exemple d'un syndicat des eaux proche de BESANCON qui a renforcé le débit d'un de ses captages par un prélèvement effectué dans un bassin artificiel creusé dans la nappe alluviale, en amont du captage.

Dans ces conditions, seules sont à craindre les pollutions par déverse- ment de produits nocifs dans les gravières, ce qui amène à prendre un certain nombre de précautions ou de mesures au niveau des opérations de réaménagement des gravières : -46-

II convient d'interdire tout apport d'eau ou de matériaux susceptibles de dégrader la qualité de l'eau. A cet égard, le remblayage, sans contrôle sérieux, avec des matériaux dits "inertes", extérieurs au site, est souvent l'objet d'abus.

D'une manière générale, l'aménagement "naturel" des gravières, sans apport de remblais, ne pose pas de problème quant à la qualité de l'eau de la nappe, en aval hydraulique. Le "vieil- lissement" des gravières n'induit pas d'impact décelable sur les eaux à l'aval. Il est à noter que la pêche et la baignade pratiquées modérément sur les plans d'eau n'engendrent pas de dégradation de la qualité générale de l'eau.

La vulnérabilité des gravières vis-à-vis des pollutions acci-. dentelles est telle qu'il est nécessaire de maintenir, en aval des plans d'eau, une zone de sécurité qui peut atteindre plu- sieurs centaines de mètres suivant les caractéristiques hydro- dynamiques locales et les conditions d'exploitation de la nappe. A cet égard, le colmatage des berges, notamment la berge aval, joue un rôle important :

. en limitant l'importance du flux de la graviere vers la nappe,

. en faisant fonction de filtre et en ralentissant la propagation des éléments chimiques de la graviere en direction de la nappe.

Dans une graviere implantée en amont d'un captage, il est donc souhaitable de procéder au colmatage de la berge aval, dès l'ouverture de l'exploitation.

6.2 - ÇQNTRAINTES_LIEES_AUX_PLANS_D:AMENAGEMENT_ET_DJ.IJRBANISME

Toutes les communes dont le territoire s'étend en partie sur la plaine de PONTARLIER sont dotées d'un Plan d'Occupation des Sols (P.O.S.) qui respecte les grandes lignes du Schéma Directeur d'Aménagement et d'Ur- banisme (S.D.A.U.) de l'agglomération de PONTARLIER, approuvé le 09/11/1978. -47-

La consultation de ces documents a permis de recenser et cartographier les contraintes suivantes :

- Zones urbanisées ou réservées à l'urbanisation future (UA, UB, UC, UD, UY, NA, équipements sportifs...)«

- Tracés des contournements routiers de HOUTAUD (CD 72) et de PONTARLIER (RN 57).

- Zones de protection des captages d'eau. Il s'agit en fait des zones reconnues comme étant les plus favorables à l'implantation de nouveaux captages dans la thèse de G. CLAUDON.

- Aérodrome de PONTARLIER. Outre les surfaces occupées par la piste aux bâtiments, l'aérodrome comporte des servitudes (es- sentiellement contraintes d'altitude) liées aux installations de navigation, d'atterrissage et aux transmissions radioélec- triques.

- Lignes électriques, aériennes ou enterrées.

- Canalisations d'eau potable. A noter qu'il n'existe ni conduite de gaz, ni conduite d'hydrocarbure liquide dans la zone d'étude.

- Décharge contrôlée d'ordures ménagères de PONTARLIER.

Dans aucun des P.O.S. concernés il n'est prévu d'espaces réservés aux exploitations de granulats, autres que les surfaces actuellement auto- risées .

Les espaces non concernés par l'urbanisation actuelle ou future sont classés :

- en zones agricoles pour la plus grande partie : VUILLECIN, DOUBS, DOMMARTIN, HOUTAUD,

- en zones naturelles protégées : PONTARLIER (à l'Ouest de la déviation de la RN 57) ; HOUTAUD (berges du Drugeon et zone marécageuse du Bief Rouget, à l'extrémité sud du territoire communal). -48-

6.3 - ÇQNTRAINTES_LIEES_A_L:AGRIÇULTURE

Deux principaux types de sols sont présents dans la plaine de PONTAR- LIER :

- Des sols plus ou moins tourbeux, humides, à caractère maréca- geux, impropres à la culture. Ils sont localisés aux extrémités septentrionale (le Moray) et méridionale (secteur du Bief Rouget) de la plaine.

- Ailleurs, il s'agit de sols peu à moyennement épais, sur cail- loutis (alluvions fluvioglaciaires). Ces sols sont drainants, donc sensibles à la dessiccation.

Le climat continental et montagnard conditionne, dans une large mesure l'activité agricole orientée presque uniquement vers l'élevage et la production laitière. Le rendement des terrains en herbe et fourrage dépend étroitement des conditions météorologiques qui, en général sont plutôt favorables (pluies abondantes).

La politique agricole actuelle (instauration du quota laitier, notam- ment) a fortement diminué la pression agricole dans la plaine de PONTARLIER. Depuis plusieurs années, le nombre des exploitations agri- coles est en constante régression et ce processus ne peut que s'accen- tuer dans les années à venir.

Par ailleurs, la qualité agricole des terres est sensiblement équiva- lente sur la plus grande partie de la plaine, ce qui devrait faciliter les échanges de parcelles éventuels permettant de dégager des espaces importants.

En conclusion, les problèmes fonciers liés à la pression agricole se sont considérablement allégés depuis l'élaboration du S.D.A.D., il y a dix ans et il semble, qu'actuellement, il soit possible de dégager sans grande difficulté des espaces suffisants pour les extractions de granu- lats alluvionnaires nécessaires à l'économie de la région. -49-

6.4 - ÇQNTRAINTES_LIEES_A_LA_PRQTEÇTION_DE_L1ENVIEQNNEMENT

6.4.1 - EçojLogie

II n'existe pas actuellement, dans le périmètre de l'étude, de zone protégée réglementairement en tant que réserve naturelle ou pour sa richesse biologique.

Cependant, il existe deux zones qui méritent d'être protégées plus d'ailleurs pour leur richesse floristique (associations végétales particulièrement intéressantes) que faunistique. Il s'agit de deux zones tourbeuses, marécageuses, occupant une position marginale :

- l'une, à l'extrémité septentrionale de la plaine de PONTARLIER : le marais du Moray,

- l'autre, à l'extrémité méridionale de la plaine, de part et d'autre du Bief Rouget.

La première, classée en zone agricole dans le P.O.S. de VUILLECIN est entamée dans sa partie sud par la graviere de la Société MARGUET.

La seconde est classée en zone de protection de la nature dans le P.O.S. de HOUTAUD.

Il faut noter que ces espaces marécageux sont a priori peu favorables à l'implantation de gravières du fait de l'amincissement de la couche de granulats et de l'épaisseur importante de la découverte, ce qui, d'ail- leurs, a conduit la Société MARGÜET à revoir complètement l'extension de son exploitation dans le secteur du Moray.

On notera également que, du point de vue écologique, l'impact d'une graviere en eau n'est pas toujours et uniquement négatif (destruction irréversible d'associations végétales spécifiques des tourbières, par exemple). Le milieu restitué, après exploitation du sous-sol bénéficie d'un élément nouveau fondamental : I^eau. Ce milieu aquatique constitue un biotope d'un intérêt biologique certain puisqu'il vient enrichir le site en s'ajoutant à ceux déjà en place. -50-

6.4.2 - Esp.açes_bgisés

La plaine de PONTARLIER est totalement dépourvue de végétation fores- tière et ne comporte donc aucun espace boisé soumis au régime forestier.

6.4.3 - Climatologie

La plaine de PONTARLIER, région déprimée, traversée par deux cours d'eau, le Doubs et le Drugeon, est, dans les conditions naturelles, propice à la formation du brouillard.

Les plans d'eau très vastes (Lac de Saint-Point, par exemple) modifient les conditions climatiques locales :

- ils peuvent engendrer des vents locaux par transfert d'air entre le sol et l'atmosphère,

- ils jouent le rôle de réservoir de régulation thermique et atténuent les écarts de température (nuits moins fraîches, journées moins chaudes),

- l'humidité ambiante favorise et accélère la formation du brouillard : lorsque la température s'abaisse les phénomènes de saturation et de condensation qui engendrent le brouillard se manifestent plus rapidement.

Cependant, dans le cas des gravières de la plaine de PONTARLIER, l'im- pact climatique est beaucoup plus modeste et localisé. La superficie des plans d'eau n'est pas, et ne sera sans doute jamais, assez vaste pour modifier de façon sensible le climat de cette région. -51-

6.4.4 - Si.t.§s_et_mgnyments_çlassés

Tous les sites et monuments classés ou inscrits se trouvent dans le bâti existant, largement à l'écart (plus de 500 m) des zones concernées par les exploitations de granulats existantes ou futures.

6.4.5 - Sites_arç.hég logiques

Mise à part la nécropole découverte récemment en zone urbanisée à proximité immédiate du cimetière de DOUBS, on ne connaît qu'un seul autre site archéologique, entre le Drugeon et la RN 57. Il est situé en rive droite du Drugeon, sur la commune de DOMMARTIN, entre ce village et HOUTAUD, au lieu-dit "Longs Traits". Les éventuelles découvertes ar- chéologiques faites dans ce secteur seraient concernées par la loi sur la protection des sites archéologiques (31 décembre 1913, 10 juil- let 1976) et les lois sur la réglementation des fouilles (27 septem- bre 1941) et la protection du patrimoine dans les procédures d'urbanisme (décret R. III.3.2 du code de l'urbanisme).

En tout état de cause, il est souhaitable que toute demande d'ouverture ou d'extension de carrière soit soumise à la Direction Régionale des Affaires Culturelles.

6.4.6 - Passage

La plaine de PONTARLIER offre l'aspect d'une large dépression dominée par des versants vigoureux.

Les paysages naturels offrent des vues amples sur de vastes prairies et pâturages non cloisonnés par des haies, associés aux plans d'eau des gravières, principalement dans la partie septentrionale (secteur du Pont Rouge) .

La présence du Doubs et du Drugeon reste discrète du fait de la position marginale de ces deux cours d'eau, de part et d'autre de la plaine.

Dans toute la plaine, la sensibilité visuelle est forte, du fait de la quasi-absence de masques végétaux (haies, bosquets...). -52-

L'agresEion visuelle des gravières provient beaucoup plus des installa- tions de traitement et des stocks de matériaux que des plans d'eau eux-mêmes. Cependant, il est vrai que l'extension des gravières tend à modifier complètement l'aspect de la plaine de PONTARLIER en substituant au paysage initial, essentiellement agreste, un paysage où dominent les plans d'eau.

Les diverses contraintes et sujétions décrites et analysées dans les paragraphes qui précèdent ont été regroupées sur une carte de synthèse au 1/10 000 et différenciées par des trames (cf. annexe 2).

7 - SELEÇTIQN_DES_ZQNES_A_PRIQRI_FAyQEABLES_AUX_EXTRAÇTIONS_DE_GRANULATS ALLUVIONNAIRES

La superposition de la carte des contraintes (annexe 2) à la carte du gisement alluvionnaire (annexe 1) fait ressortir immédiatement les secteurs où la pression des contraintes est la plus faible, c'est-à-dire où l'implantation de gravières devrait, normalement, rencontrer le moins de difficulté, indépendamment des problèmes d'ordre foncier qui ne peuvent être pris en compte ici.

Ainsi, il est possible de dégager 3 grandes zones (A, B, C) dont les limites sont figurées sur la carte de l'annexe 2. Les principales caractéristiques de ces zones sont les suivantes :

7.1 - ZQNE_A

Situation Dans la partie nord du gisement, au voisinage immédiat de l'ancienne graviere de la D.D.E. et des gravières TOURNIER, lieu-dit "Le Temple".

Communes_çonçernées VUILLECIN, pour l'essentiel ; DOUBS pour une petite partie, à l'Est de la RN 57.

Sup.erf_içi§ 75 hectares. -53-

7 mètres .

Avantages Zone située au voisinage des principales gravières actuellement exploi- tées, permettant une intégration optimale dans un schéma de réaménage- ment coordonné.

Zone située à l'aval hydraulique des captages A.E.P. existants ou en projet. A noter que le Drugeon qui draine la nappe alluviale, joue le role de "barrière hydraulique" entre la zone A située en rive droite et les captages du Syndicat de BIANS-LES-USIERS, situés en rive gauche.

Faible intérêt du point de vue écologique.

Zone en totalité réservée aux activités agricoles dans les P.O.S. de VUILLECIN et de DOUBS. Les parcelles sont exploitées essentiellement à titre individuel et de façon suivie par les agriculteurs, ce qui se traduit par une pression agricole plutôt forte.

7.2 - ZQNE_B

Situation Rive droite du Drugeon, entre le chemin qui relie DOMMARTIN au lieu-dit "Le Moulin" et le CD 130.

Communes_çonçernées VUILLECIN pour le tiers nord de la zone (lieu-dit "La Champagne") ; DOMMARTIN, pour le reste (lieu-dit "Saucelle").

94 hectares.

Eßaisseur_mgy_enne_des_granulats 7 mètres. -54-

Avantages Zone située pour la plus grande partie en aval hydraulique des captages A.E.P. existants ou en projet.

Zone relativement peu intéressante du point de vue écologique.

Inconvénients Zone en totalité réservée aux activités agricoles dans les P.O.S. de VUILLECIN et de DOMMARTIN. Comme pour la zone précédente, la pression agricole est plutôt forte dans ce secteur.

La partie sud-orientale de la zone (une vingtaine d'hectares) se trouve entre deux sites de captage projetés.

7.3 - ZONE_Ç

Situation Entre le CD 72 et les gravières de la Société des Carrières Pontis- saliennes, à l'Ouest de l'aérodrome de PONTARLIER, lieux-dits "Les grandes Louves", "Les Routes", "Champagne", "Le Communal".

Communes_çgnçernées HOUTAUD pour la plus grande partie, PONTARLIER pour la partie située au Nord-Est des gravières de la Société des Carrières Pontissaliennes.

137 hectares (dont 14 ha environ sur la commune de PONTARLIER).

7 mètres.

Avantages Zone éloignée des centres urbanisés. Existence d'une "zone tampon représentée par l'aérodrome de PONTARLIER.

Epaisseur du gisement localement importante (atteignant 10 à 12 m). -55-

La plus grande partie de la zone est réservée aux activités agricoles dans le P.O.S. de HOUTAUD mais la pression agricole y est modérée à faible. Il s'agit principalement de terrains communaux exploités en partie collectivement (pâturages), en partie individuellement et de manière plus suivie.

Inconvénients Zone située plus ou moins en amont hydraulique des captages existants ou en projet, mais, cependant à plus de 700 m de ceux-ci, avec, entre les deux, la zone d'urbanisation de HOUTAUD.

La bordure sud-occidentale entre le "Pont des Artilleurs" et "Le Commu- nal" empiète légèrement (quelques hectares) sur une zone d'intérêt écologique (principalement floristique) classée comme zone de protection de la nature dans le P.O.S. de HOUTAUD. Dans ce secteur, l'étude d'im- pact préalable à l'ouverture éventuelle d'une graviere devra être particulièrement approfondie en ce qui concerne la partie écologique.

Existence de contraintes isolées à l'intérieur de la zone :

- Un secteur remblayé, partiellement aménagé en terrain de foot- ball au centre de la zone, sur la commune de HOUTAUD. Toutefois, il s'agit d'un aménagement léger qui peut être déplacé facile- ment, le cas échéant.

- Usine d'écorçage de bois, en cours de construction à 500 m à l'Est du terrain de football.

- Secteur favorable à l'implantation de captage A.E.P. à 300 m à l'Ouest du terrain de football. Mais ce secteur, localisé dans le cadre de l'étude hydrogéologique de G. CLAUDON et réservé à ce titre dans le P.O.S. de HOUTAUD, n'a qu'une faible extension (6 hectares, environ) et n'a d'ailleurs pas été retenu par P. CHAUVE.

Le tableau ci-après indique l'importance des réserves de granulats en place, dans les 3 zones sélectionnées. -56-

QNE SUPERFICIE EPAISSEUR MOYENNE VOLUME DE GRANULATS íhal DES GRANULATS Iml EN PLACE XI 000 m3)

A 75 7 5 250 B 94 7 6 580 C 137 7 9 590

Total.. 306 Total, 21 420

8 - PRQPOSITION_D^yNE_POLITIQÜE_D:EXTRACTIQN_DES_GRANULATS_DANS_LA BEGIQN_DE_PONTARLIER

8.1 -

8.1.1 - Evaiuatign_guantitative_des_besg¿ns

L'étude de la D.R.I.R. sur le choix des granulats dans la fabrication des bétons (cf. paragraphe 3) montre :

- que l'utilisation de granulats "roulés" est indispensable, en tout ou partie, pour la fabrication de certains bétons,

- qu'on peut raisonnablement fixer à 50% le taux d'utilisation des granulats "concassés" pour la fabrication des bétons.

Les granulats concassés de la région de PONTARLIER sont de même nature (calcaire) et ont une qualité géotechnique à peu près équivalente à celle des granulats roulés (cf. paragraphe 5.2).

La substitution des matériaux alluvionnaires roulés utilisés pour la fabrication des bétons par des granulats de roches massives concassées, dans une proportion de 50% paraît être un objectif souhaitable et tout à fait réalisable dans la région de PONTARLIER.

Sur cette base, le Service R.U.E. de la D.D.E. a évalué les besoins en matériaux alluvionnaires pour la période 1989 - 1994. L'examen du tableau de la figure 7 montre que, pour cette période de référence, la consommation moyenne annuelle de granulats alluvionnaires peut être estimée entre 245 000 tonnes (hypothèse la plus basse) et 285 000 tonnes -57- (hypothèse la plus haute), ce qui correspond à un volume de matériaux en 3 3 place compris entre 144 000 m et 168 000 m . Cela représente l'exploi- tation d'une superficie de 2,05 ha à 2,4 ha sur une épaisseur de 7m (valeur moyenne estimée dans les zones sélectionnées A, B, C). Si le projet de station nordique se concrétise (cf. paragraphe 4.2.3.2), il y a lieu de prévoir une consommation supplémentaire de 20 000 t/an, soit 0,17 ha, pendant cinq ans (à partir de 1992).

A noter que les exportations vers la Suisse (90 000 tonnes/an) repré- sentent à elles seules une superficie d'exploitation équivalente de près de 0,8 ha.

Pour fixer les idées, on peut estimer que les ressources potentielles en granulats alluvionnaires dans les zones sélectionnées A, B et C per- mettent de satisfaire les besoins de la région de PONTARLIER pendant une durée de 65 à 75 ans en admettant :

- que la consommation moyenne annuelle reste constante, équiva- lente à celle estimée pour la période 1989 - 1994,

- que, déduction faite des contraintes de tous ordres dont cer- taines peuvent être ignorées ou n'ont pas été prises en compte (emprises des voies de communication, canalisations enterrées, problèmes fonciers...), les parties exploitables ne représentent que 50% de la superficie des zones A, B et C.

8.1.2 - Çgnditions_d^exg!gitatign_des_gravières

8.1.2.1 - Mgdes_et_moy.ens_d¿extraction

Un certain nombre de recommandations relatives aux conditions d'exploi- tation ont été formulées dans le paragraphe 6.1.3. Nous les rappellerons en les complétant :

- Aussi bien au niveau de l'extraction qu'au niveau des possi- bilités de réaménagement, on préférera toujours une grande graviere à plusieurs petites unités dispersées, ce qui implique un regroupement éventuel des exploitants. -58-

- Dans la mesure du possible, notamment si le gisement est suffi- samment homogène, on exploitera de préférence par tranches horizontales, avec approfondissement progressif. Pour une exploitation de grande superficie, cette méthode oblige :

. soit, à maintenir des digues pendant l'exploitation de façon à permettre l'évolution des engins de dragages terrestres (dragline, excavateurs à godets), les matériaux au droit des digues n'étant extraits qu'à la fin de l'exploitation,

. soit, à utiliser des engins de dragages flottants.

En ce qui concerne les moyens d'extraction, les matériels utilisés doivent être adaptés au travail en milieu aquatique. En effet, les zones a priori les plus favorables aux extractions de granulats (A, B et C) sont toutes situées sur la partie externe du cône fluvio-glaciaire de PONTARLIER, où le niveau de la nappe est le moins profond {4 2,50 m, en général). La plus grande partie du gisement exploitable est donc sous 1'eau.

Il n'est guère possible de privilégier un matériel plutôt qu'un autre, la plupart d'entre eux provoquant le brassage des matériaux et la mise en suspension des fines. A cet égard, la drague suceuse est la moins polluante car la plus grande partie des fines est aspirée avec les granulats. Cependant, cette méthode implique de disposer d'une aire de dépôt provisoire avec bac de décantation pour l'essorage du matériau avant reprise pour les installations de traitement.

Il existe des engins qui travaillent dans l'eau depuis la berge (pelle hydraulique en rétro, dragline, scraper à flèche ou à poulie de renvoi, excavateur à chaîne à godets) ; d'autres, flottants, qui travaillent sur l'eau (drague à godets, drague suceuse, grappin). Ces derniers sont mieux adaptés aux gisements vastes et profonds et à un mode d'exploita- tion mixte par tranches horizontales, avec enfoncement progressif.

8.1.2.2 - Protect¿on_des_eaux_souterra¿nes

En cours d'exploitation, on évitera les risques de pollution acciden- telle notamment par des hydrocarbures. Pour cela, les aires destinées à -59-

l'entretien des véhicules et engins ainsi qu'au stockage des huiles et carburants doivent être étanches et pourvues d'un bac de rétention destiné à récupérer tout produit qui serait déversé accidentellement.

Par ailleurs, il est recommandé de contrôler périodiquement la qualité de l'eau de la nappe dans des piézomètres disposés à la périphérie de la graviere, notamment en aval de celle-ci.

8.1.2.3 - Ry_thm§_d_lextraçti.gn

Qu'il y ait une ou plusieurs gravière(s) en activité, la superficie totale exploitée annuellement ne devrait pas dépasser 2,4 ha (hypothèse la plus élevée). En effet, sur la base des estimations prospectives de la D.D.E., on peut préciser le rythme de production à court terme en considérant que la substitution à 50% ne se fera pas en 1 an, alors qu'elle n'est que de 20% environ actuellement. Si on admet une progres- sion du taux de substitution de 5% par an, à partir de 1989, on atteint les 50% seulement en 1994. Le tableau ci-dessous donne, pour cette période, la "consommation" d'espace correspondante, sur un gisement épais de 7 m.

SoPERFIÇIE_ÇONSQMMEE_ANNUELLEMENT_ihal TOTAL MOYENNE

1989=94 ANNUELLE 1989 1990 1991 1992 1993 1994 Ibsl ihâï (25) (30) (35) (40) (45) (50)

Hl 2,14 2,12 2,08 2,04 2,00 1,94 12,32 2,05

H4 2,30 2,35 2,38 2,40 2,42 2,42 14,27 2,38

Hl = Hypothèse la plus basse : rythme de croissance du logement de + 5% - ratio autres bâtiments/logements de 1,14

H4 = Hypothèse la plus haute : rythme de croissance du logement de + 10% - ratio autres bâtiments/logements de 1,40

(25) = taux de substitution en 1989 -60-

L'examen de ce tableau montre que pour la prochaine décennie, l'espace nécessaire pour assurer l'approvisionnement de la région de PONTARLIER en granulats alluvionnaires, est de l'ordre de 2,2 ha/an, valeur moyenne entre les deux hypothèses extrêmes, sans tenir compte du projet de station nordique.

8.1.3 - Matéri.aux_de_substitutign

Les calcaires du Jurassique supérieur affleurent très largement dans la région de PONTARLIER.

Le processus de substitution engagé dans la région se fait à partir du concassage d'assises calcaires puissantes, appartenant à l'ensemble Kimméridgien supérieur - Portlandien, exploitées à HOUTAUD, sur le versant occidental de la vallée du Drugeon.

Dans cet ensemble épais de plus de 100 m, on trouve des niveaux de calcaires durs donnant des granulats concassés dont les caractéristiques géotechniques sont aussi bonnes que celles des matériaux alluvionnaires (cf. paragraphe 5.2). Il est possible de trouver également des niveaux de bonne qualité dans d'autres formations calcaires du Jurassique supérieur (Séquanien, Kimméridgien inférieur).

La carte de la figure 9 montre la localisation et l'extension (d'après la carte géologique PONTARLIER au 1/50 000) des seules formations calcaires du Kimméridgien supérieur et du Portlandien aux environs immédiats de PONTARLIER. Les réserves potentielles sont considérables et la recherche éventuelle de nouveaux gisements exploitables ne devrait pas présenter de grosses difficultés.

8.2 - LES_REAMENAGEMENTS

8.2.1 - Çgnditigns_généra.les

Les possibilités de réaménagement des gravières dans les zones a priori favorables à l'extraction des granulats (zones A, B et C), sont en partie limitées par certaines caractéristiques du gisement qui sont, d'une manière générale : -61-

Figure_9 - LOCALISATION ET EXTENSION DES FORMATIONS CALCAIRES DU KIMMERIDGIEN SUPERIEUR ET DU PORTLANDIEN AUX ENVIRONS DE PONTARLIER

V

Carrière de roche massive en activité

2km -62-

- la faible épaisseur de terre végétale (souvent mêlée de cailloux à la base),

- la quasi-absence de terres de découverte,

- la faible profondeur de la nappe phréatique.

Dans ces conditions, en fin d'exploitation, on aboutira toujours à une excavation en eau profonde, qu'il sera pratiquement impossible de remblayer, même partiellement, avec des terres de découvertes, la terre végétale étant juste suffisante pour aménager les berges et les abords. Ainsi, un réaménagement agricole comme, par exemple, celui de l'ancienne carrière MARGUET, au Nord des captages de PONTARLIER, où l'extraction s'est faite hors d'eau (la nappe étant beaucoup plus profonde à cet endroit) est irréalisable dans les zones A, B et C, à moins d'effectuer le remblaiement avec des matériaux provenant d'ailleurs, avec tous les risques que cela comporte (cf. paragraphe suivant).

Le choix des aménagements des gravières en eau doit aussi tenir compte des besoins des populations locales en activités de loisirs. Or, ac- tuellement, ces besoins ne se manifestent guère dans la plaine de PONTARLIER, essentiellement à cause de la proximité du Lac de SAINT- POINT et de ses aménagements. Ainsi, alors que le schéma à long terme du S.D.A.U. de PONTARLIER prévoit une zone d'équipements de loisirs et touristique centrée sur les gravières de Pont Rouge, il n'existe ac- tuellement aucun projet d'aménagement à l'étude dans ce secteur, ni ailleurs dans la plaine (renseignement de l'Agence de Développement local de la zone nordique PONTARLIER - MONTBENOIT - LE LAVERON).

8.2.2 - Propositions_de_réaménagement

îiise_en_yaleur_éço].ogigye

La valeur écologique d'une graviere en eau est directement liée aux habitats créés pour la flore et la faune, en fin d'exploitation. Leur nombre, leur étendue, leur diversité (berges douces et abruptes, zones de marécages, substrats divers...) en déterminent l'intérêt biologique. Elle est liée à la valeur écologique de l'environnement du site : plus l'environnement à proximité de la graviere sera riche et varié -63-

(prairies, bocages, zones humides...), plus le milieu neuf se colonisera facilement et rapidement pour acquérir un intérêt écologique.

Une étude financée par le Ministère de l'Environnement (Atelier Central de l'Environnement) et par le Ministère de l'Industrie (Comité de Gestion de la Taxe Parafiscale sur les Granulats) et réalisée par le Laboratoire d'Ecologie de l'Université de DIJON (2) indique les mesures à prendre tant en cours d'exploitation qu'à la fin des travaux pour aboutir à une remise en état des lieux qui optimise la valeur écologique future du site. Ces mesures sont les suivantes :

- favoriser un plan d'eau de grandes dimensions,

- prévoir un contour aussi sinueux que possible,

- diversifier les berges (pentes variées),

- prévoir de grandes zones d'eau peu profonde (hauts fonds),

- étaler les dépôts meubles éventuellement récupérés lors de 1'exploitation,

- empêcher l'écoulement des eaux de surface dans la graviere,

- limiter les accès.

Il est évident qu'un tel aménagement ne peut se faire qu'en étroite collaboration avec l'exploitant. La décision d'une mise en valeur écologique d'une graviere en eau doit donc être prise très tôt afin que les travaux d'aménagement envisagés puissent être réalisés progres- sivement, au fur et à mesure de l'avancement de l'exploitation.

Dans la plaine de PONTARLIER, deux sites sont particulièrement favo- rables à ce type de réaménagement, ne serait-ce qu'en raison de leur environnement naturel plus ou moins marécageux :

(2) "Une mise en valeur écologique des sablières en eau. L'exemple de SAULE-GUILLAME (Côte d'Or)" - Laboratoire d'Ecologie de l'Université de DIJON - 1984. -64-

- la carrière du Moray de la Société MARGUET, à l'extrémité nord de la plaine,

- les bordures méridionale et occidentale de la zone C jouxtant la zone marécageuse du Bief Rouget.

A noter qu'une étude de réaménagement à caractère écologique (3) a été réalisée entre 1981 et 1984 dans la vallée du Drugeon par le Laboratoire d'Ecologie Animale de l'Université de BESANCON, grâce aux financements du Comité de Gestion de la Taxe Parafiscale sur les Granulats et de la Région. Un projet d'aménagement plus ponctuel portant sur la graviere MARGUET au Moray, proposée par le même Laboratoire, s'est heurté à l'opposition des élus locaux qui souhaitent disposer du plan d'eau à leur gré (pêche, chasse).

§§se_de_l,g¿si.rs

L'aménagement en base de loisirs et touristique nécessite peu de travaux au niveau des plans d'eau eux-mêmes (talutage des berges, reprofilage, création d'une plage, embarcadère léger...). Il n'en est pas de même pour les abords qui doivent être attractifs et, pour cela, suffisamment spacieux et dotés d'équipements aussi variés que possible : parking, terrain de camping, aire de pique-nique, hangar à bateaux, sanitaires, cours de tennis, jeux d'enfants, chemins piétonniers..., éventuellement restaurant, mini-golf, etc..

Il faut savoir que toutes ces installations sont coûteuses et néces- sitent beaucoup d'espace autour des plans d'eau. Par ailleurs, leur pérennité dépendra du soin apporté à leur entretien par l'organisme gestionnaire.

Le site le plus favorable pour ce type d'aménagement coordonné est formé par les gravières du Pont Rouge (ancienne carrière de la D.D.E., car- rières TOURNIER) et la zone A, cela pour plusieurs raisons :

(3) "Utilisation des sites exploités en carrières en vue de l'installation de populations de grenouilles vivant en altitude (Rana temporaria L.) - Référence T.P.F.G. n* 35.EG.84. -65-

- concentration des plans d'eau permettant de sectoriser les activités,

- projet conforme aux orientations du S.D.A.U. de PONTARLIER,

- existence immédiatement au Nord du site d'une réserve naturelle protégée, constituée par la mise en valeur écologique de la carrière MARGUET et la partie non exploitée du marais du Moray.

Un tel projet demande une large concertation et, avant tout, la consti- tution d'un organisme gestionnaire.

A noter qu'il a été envisagé d'utiliser le bassin le plus méridional des carrières TOURNIER pour un traitement tertiaire des eaux sortant de la station d'épuration de PONTARLIER. Ce projet n'a pas eu de suite mais, en tout état de cause, il ne peut se concevoir sans une étude hydro- géologique précise, mettant en évidence l'absence de risque de pollution des eaux souterraines.

Nous avons vu dans le paragraphe 8.2.1 qu'il n'est pas possible d'envi- sager le remblaiement, même partiel, des gravières avec les stériles d'exploitation qui sont en quantité insuffisante.

Le remblai avec des matériaux d'apport est envisageable à condition que ceux-ci soient inertes, imputrescibles et strictement neutres vis-à-vis de l'eau. Il s'agit essentiellement d'excédents de terrains naturels, non réutilisables sur place, offerts par les chantiers de terrassement de la région : terre végétale, limons, argiles, marnes et roches di- verses. Ces matériaux peuvent être déversés directement dans la gra- viere, sans aménagement particulier et sans autre précaution qu'un ÇQntrâ].e_rigoureux de leur nature. C'est sans doute ce dernier point qui est le plus difficile à maîtriser car trop souvent on considère comme produits inertes des déblais divers qui, en réalité, ne sont pas sans nocivité tels les matériaux de démolition, par exemple, contenant fréquemment de la ferraille (qui produit des hydroxydes métalliques), du plâtre (qui produit des sulfates), du bois, du carton, du papier -66-

(matières putrescibles), des résidus goudronneux et asphaltiques (géné- rateurs d'hydrocarbures et de résidus phénoliques)...

Dans ces conditions, compte-tenu des risques de pollution des eaux souterraines, il est déconseillé de remblayer les excavations avec des apports étrangers, sauf en cas de nécessité et sous réserve d'un con- trôle extrêmement rigoureux de la provenance et de la nature des maté- riaux.

Aytres_aménagements

A part la mise en valeur écologique, la création de bases de loisirs axées sur les activités nautiques ou le remblaiement, il ne reste guère d'autre possibilité que l'utilisation des plans d'eau pour la pêche et/ou, éventuellement la pisciculture. Cette option ne nécessite pas de travaux particuliers importants au niveau du plan d'eau autres que le talutage et l'aménagement des berges, ainsi que l'alevinage, la nature se chargeant, avec le temps, de recoloniser le milieu.

9 - CONCLUSION

Douze années après la rédaction des documents d'urbanisme des collecti- vités de la plaine de PONTARLIER, dans le sens de la limitation des exploitations de gravières, il convenait de faire le point sur l'impact des réglementations édictées et d'analyser leurs conséquences pour les années à venir.

Par ailleurs, des tensions commençaient à être perçues fin 1987, révé- lées par le dépôt d'une demande d'extension d'une sablière sur des terrains non réservés par le Plan d'Occupation des Sols. Cette demande paraissait impossible à satisfaire, mais le Plan d'Occupation des Sols a pu être modifié, et la crainte inverse d'une prolifération des demandes est apparue.

Il s'avérait donc de plus en plus nécessaire que la Commission des Carrières puisse disposer d'un document de référence pour émettre un avis sur les futurs dossiers de demande d'autorisation d'exploiter des carrières dans la plaine de PONTARLIER. -67-

La méthode utilisée pour mener à bien cette étude a été de quantifier, eans parti pris, leE contraintes, nuisances et utilisations concurren- tielles liées à l'extraction des matériaux alluvionnaires. Il a fallu également établir les besoins économiques objectifs en exposant leur fondement.

Les conclusions techniques de cette étude se résument de la manière suivante :

- Il est techniquement possible d'introduire 50% de roche massive concassée dans la fabrication des bétons, en substitution des matériaux alluvionnaires.

- Dans cette hypothèse, les besoins en granulats alluvionnaires sur la période 1989-1994 sont de 260 000 t/an, soit 2,2 ha/an pour une épaisseur de gisement de 7 m.

- Compte-tenu des contraintes liées principalement à la position du gisement, l'urbanisation et la protection de la ressource en eau potable souterraine, 3 zones d'exploitation potentielle ont été identifiées pour une superficie totale de 300 ha.

- L'inventaire des réaménagements après exploitation exclut la possibilité d'un remblai de qualité satisfaisante correspondant à 260 000 t/an, aussi la poursuite de l'extraction conduira à une extension des surfaces en eau, et, de ce fait, à la modifi- cation du paysage.

Par conséquent, l'extraction des graviers est nécessaire, possible, mais génératrice de modifications de la nature des sols ; aussi, doit-elle être menée avec économie en poursuivant la politique de substitution engagée il y a douze ans.

Afin de formaliser ces conclusions, il pourrait être élaboré des règles définissant des critères et des contraintes pour favoriser la substitu- tion tout en maintenant un niveau de production minimum. Elles concer- neraient : -68-

- le rythme d'exploitation : une autorisation sans excès de la Eurface suffisante d'exploitation, soit au rythme de 260 000 t/ an, 2,2 ha/an. De plus, une réserve foncière autorisée pour cinq années d'exploitation serait un maximum,

- le réaménagement : les projets d'exploitation devraient prévoir une remise en état en vue d'une utilisation parfaitement défi- nie, cohérente avec les aménagements généraux de la zone consi- dérée. Le projet d'aménagement d'ensemble devra être étudié en liaison avec tous les partenaires.

Pour leur mise en application, plusieurs solutions sont envisageables :

- Modification du S.D.A.U. par l'introduction de ces règles, ce qui risque d'entraîner une procédure longue et lourde.

- Création d'une zone d'exploitation coordonnée des carrières (Z.E.R.C.) telle qu'elle est définie par l'article 109-1 du Code Minier. Elle est opposable aux tiers, elle permet d'interdire ou de réserver l'ouverture de carrière sur certains terrains. Toutefois, c'est une procédure lourde, nécessitant une décision en Conseil d'Etat.

- Elaboration d'une politique par la Commission Départementale des Carrières, saisie par le Préfet en application de l'article 20-2 du décret n° 79-1108, elle peut formuler les orientations et les recommandations qu'elle estime utiles en vue de concilier l'exercice et le développement de l'activité des carrières avec la protection de l'environnement.