INTOLERANCE Film Muet De D.W
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INTOLERANCE Film muet de D.W. Griffith (1916- 3h) Version restaurée inédite (2007) Re-création musicale (2007) : Antoine Duhamel et Pierre Jansen Jeudi 4 octobre 2007 à 20.40 Diffusion en INTOLERANCE, renaissance d’un chef-d’œuvre Monument du patrimoine cinématographique mondial, chef-d’œuvre du muet tourné en 1916 par D.W Griffith, Intolérance est l’expression accomplie d’un art cinématographique par la mise en place de quatre histoires différentes, destinées à illustrer le propos du cinéaste : «L’inhumanité de l’homme envers l’homme durant les deux mille cinq cents dernières années. » L’histoire de Belshazar, le jeune roi de Babylone, et la destruction de son royaume. La chute de Babylone, fruit du complot des grands prêtres qui, redoutant l’introduc- tion de nouvelles idées religieuses, trahirent la cité au profit de Cyrus, l’empereur des Perses. Cette histoire avec trois autres : la trahison de Jésus se terminant par la crucifixion ; la trahison des Huguenots le soir de la Saint-Barthélemy en 1572, lorsque 50 000 protestants furent massacrés à Paris ; et la lutte entre le capital et le travail dans les États-Unis modernes. Décors gigantesques, montage parallèle, profondeur de champ, alternance de gros plans et de plans généraux, teintes bleu nuit, rouge sang, sépia… La restauration haute définition 2007 permet de redécouvrir les teintes d’origine telles qu’on ne les avait plus vues depuis la première européenne à Londres il y a quatre-vingt-dix ans. Cette version «1917-Director’s cut of DW Griffith’s INTOLERANCE,» présentée le 29 août 2007 en pré-ouverture de la 64e Mostra de Venise, est accompagnée par la re-création de La Suite Symphonique pour Intolérance composée par Antoine Duhamel et Pierre Jansen, interprétée par L’Orchestre National d’Ile-de-France sous la direction de Jean Deroyer. David Wark GRIFFITH (1875-1948) Né le 22 janvier 1875 à LaGrange dans le Kentucky, David Llewelyn Wark Griffith, fils d’un colonel ruiné par la guerre de Sécession, grandit dans la nostalgie de la Confédération sudiste. Il rêve de théâtre et commence une carrière de comédien et d’auteur dramatique, avant d’être recruté, comme acteur, par l’Edison Company - le cinéma vient de naître. En 1908, il entre à l’American Biograph Company, où il réalise plus de 450 films, dont le public raffole. Il découvre les toutes premières stars de l’histoire du cinéma : la petite fiancée de l’Amérique, Mary Pickford, et les sœurs Gish, Dorothy et Lillian. Ambitieux, Griffith ne s’entend guère avec les dirigeants du studio : on rechigne à lui accorder les moyens qu’il réclame ; on le méprise parce qu’il n’a pas eu de succès à la scène. Tout cela tandis que, avec son chef opérateur G. W. Bitzer, Griffith invente la grammaire du 7e art. Lorsqu’il passe enfin au grand spectacle, il réalise Naissance d’une nation, une épopée raciste et réactionnaire que son inventivité stylistique fait passer à la postérité. Le cinéaste poursuit sa recherche sur le montage alterné dans Intolérance. Le dispositif déroute le public, et Griffith doit revenir à des projets de moindre envergure, mais il ne transige jamais sur sa recherche esthétique. En 1919, comprenant que le grand combat du cinéaste est celui de l’indépendance artistique, il fonde le studio United Artists avec Charlie Chaplin et le couple Pickford- Fairbanks. Son Lys brisé, un mélodrame admirable, est un triomphe. Malgré un Abraham Lincoln prometteur, il ne réussit pas le passage au parlant. Griffith reste toutefois une figure respectée : au cours des années 1930, il reçoit un Oscar d’honneur. Il est décédé à Hollywood le 21 juillet 1948. Tout véritable artiste de l’écran devrait, à quelque moment de sa vie, essayer de réaliser au moins un film pour la postérité, pour la vérité, pour la beauté, tout en sachant parfaitement bien que ce film ne sera pas populaire, pas davantage d’ailleurs que du Shakespeare, de l’Homère n’est « public ». En recherchant le vrai et le beau, il ne devrait pas trop se préoccuper de l’avenir financier de son entreprise, car un succès d’argent n’est pas nécessairement une grande chose ; loin de là. Ainsi, Intolérance, le seul grand film peut être pour lequel je perdis de vue l’avenir financier, ne me rapporta pas un sou. En fait, il me coûta même une fortune. Une année s’écoula après que je l’eus produit sans que j’aie pu trouver un commanditaire pour mon prochain film. Mais Intolérance m’a valu l’amitié de quelques uns des gens de valeur de notre époque. Dix années après sa réalisation , ce film fut projeté de nouveau à New York par le Film Arts Guild avec un succès complet, après y avoir connu une première fois, jadis, l’indifférence ou l’incompréhension. D.W Griffith à propos d’INTOLERANCE (In CINEA-CINE pour tous, n° 140, 15 septembre 1929) Fiche technique INTOLERANCE, a Sun-Play of the Ages Scénario et Réalisation : David Wark Griffith Seconds assistants réalisateur : Tod Browning, Allan Dwan, Victor Fleming, W.-S. Van Dyke… Images [Eastman, orthochromatique] : G. W. Billy Bitzer Production : Wark Producing Corporation © 1916 Re-création musicale (2007) : Antoine Duhamel et Pierre Jansen - Orchestre National d’Ile-de-France - Direction Jean Deroyer Re-production (2007) : ZZ Productions ® 2007, en association avec Le Danish Film Institute et la participation d’ARTE France. Fiche artistique Interprètes : Lillian Gish (The Woman who rocks the Cradle), Mae Marsh (The little Dear One), Robert Harron (The Boy), Elmer Clifton (The Rhapsode), Constance Talmadge / Georgia Pearce (The mountain Girl / Marguerite de Valois), Seena Owen (Attarea, The Princess beloved), Walter Long (The Musketeer of the Slums + Babylonian Warrior), Miriam Cooper (The friendless One), Bessie Love (The Bride of Cana), Alfred Paget (The Prince Belshazar), Howard Gaye (Jesus Christ + Cardinal Lorraine), Lillian Langdon (Mary, the Mother), Josephine Crowell (Catherine de Medicis), Frank Fisher Bennett (Charles IX, King of France), Margery Wilson (Brown Eyes), George Walsh (Bridegroom of Cana)… Fiche technique et artistique exhaustive consultable sur www.zzproductions.fr D.W. GRIFFITH’s filmographie (sélection) In Old California (1910) Judith of Bethulia (1914) Home, Sweet Home (1914) The Birth of a Nation (1915) INTOLERANCE: Love’s Struggle Throughout the Ages (1916) Hearts of the World (1918) Broken Blossoms or The Yellow Man and the Girl (1919) True Heart Susie (1919) Way Down East (1920) Orphans of the Storm (1921) One Exciting Night (1922) The White Rose (1923) Isn’t Life Wonderful (1924) Sally of the Sawdust (1925) Sorrow of Satan (1926 ) Abraham Lincoln (1930) NB : Exhaustive filmography : Cf GRIFFITH PROJECT, commissioned by the Pordenone Silent Film Festival © Giornate del Cinema Muto (GCM) / British Film Institute (BFI), Vol. I - X, 1999-2006 1916 : le tournage d’INTOLERANCE par Billy Bitzer, chef opérateur (extraits) vant d’entreprendre Naissance, culaires avec un troupeau d’éléphants. nous avions terminé un autre Enfin, M. Griffith, lui répondis je, où A film : La Mère et la loi. Cette his- prendrons nous les éléphants ? toire moderne, dans laquelle Bobby Har- C’était évidemment impossible, étant ron et Mae Marsh étaient tous les deux donné les problèmes d’acheminement éblouissants, contait les vicissitudes de qui se posaient en cette période trou- la classe ouvrière. Pour moi, c’était l’un blée – nous étions en temps de guerre des meilleurs films que nous ayons ja- mais il trouva quand même le moyen mais réalisés, et j’espérais que Griffith le d’en faire figurer dans le film : les mu- ferait sortir. Mais celui ci avait mainte- railles de Babylone sont en effet couron- nant l’intention de surpasser Naissance, nées d’éléphants cabrés, sculptés dans que tous les critiques avaient acclamé la pierre ! comme un chef d’œuvre, et il projetait de Cependant, M. Griffith n’avait nullement mettre en scène un grand film dans des l’intention de se contenter de narrer un décors babyloniens, à l’instar de Judith épisode d’histoire babylonienne ; c’est de Béthulie. Et comme il avait toujours que les critiques qui avaient taxé Nais- présente à l’esprit la réussite triomphale sance de racisme lui avaient infligé là de la chevauchée des membres du Ku des reproches cuisants, et il avait même Klux Klan, il me demanda si je pensais écrit un opuscule sur la question : The pouvoir obtenir des effets aussi specta- Rise and Fall of Free Speech in America (Grandeur et décadence de la liberté les anges. Elles étaient vraiment adora- de parole aux Etats-Unis), dans lequel bles dans leurs longues robes blanches, il justifiait son point de vue. Il voulait avec leurs petites ailes et leurs visages à tout prix riposter à ces attaques par frais et juvéniles, tous plus jolis les uns le film le plus ambitieux jamais réalisé que les autres. Alors on ajusta sous sur le thème de l’intolérance. Griffith leurs robes les ceintures de sangle que disposait maintenant de plus d’argent Mrs Brown, puis les câbles furent fixés qu’il n’avait jamais rêvé d’en avoir, et aux ceintures, et nous essayâmes notre il résolut en fin de compte d’entremê- dispositif. Tout dépendait en effet de ce ler, en les racontant simultanément, câble bien frêle. Seulement, voilà : la quatre histoires distinctes, traitant tou- ceinture remonta sous les bras de cer- tes du même sujet, le fanatisme, et se taines filles, tandis que sur d’autres, elle déroulant à quatre époque différentes glissait... Nous entreprîmes malgré tout de l’histoire de l’humanité. La mère et de tirer doucement sur le fil pour faire la loi, cette narration des faits authen- monter nos jeunes filles, mais à ce mo- tiques d’une grève contemporaine, lui ment là, elles se mirent à tournoyer en fournissait son premier épisode, après l’air comme des folles, tout en piaillant.