24 n reportage Agricole - N°3454 - jeudi 3 octobre 2019 Agir sur les territoires Protection des captages : avec la chambre d’agriculture, ça coule de source

Suite au Grenelle de l’environnement, trois captages d’eau potable de l’Ain ont été classés comme prioritaires, en raison de la présence de nitrates et de résidus de pesticides. Les collectivités gestionnaires de ces captages se sont aussitôt engagées dans des démarches d’adaptation des pratiques pour préserver la ressource. Des programmes d’action réunissant tous les acteurs concernés de ces bassins d’alimentation ont été élaborés pour limiter l’impact des activités humaines. Industriels, collectivités, particuliers sont impliqués. Concernant le volet agricole, des groupes d’agriculteurs se sont constitués pour travailler en étroite collaboration avec les collectivités, par le truchement de la chambre d’agriculture. Ils ont adapté leurs pratiques pour limiter leur impact et concourir à préserver les captages. Explications.

Les 3 captages prioritaires de l’Ain ner des expérimentations correspond bien

Curciat Dongalon à ma façon de travailler. Si on trouve des Saint- Trivier techniques qui nous permettent d’apporter -de-Courtes St-Nizier St-Bénigne le-Bouchoux Chavannes Pont-de-Vaux sur Mantenay encore plus de précision dans notre travail, Montlin Reyssouze VesancyDivonne- St-Jean les-Bains St-Etienne sur St-Julien COLIGNY notamment sur les apports d’azote, c’est Boz sur ReyssouzeReyssouze Bourg-Péronnas Reyssouze 361 GEX Ozan Asnières/S. Chevroux bien pour tout le monde. 69 Béréziat Echenevex Boissey Vésines Versonnex Bâgé MalafretazEtrez Crozet Segny la-Ville Montrevel Dommartin Chevry St -en-Bresse Bény Lélex Cras-sur- Germagnat Sulpice Reyssouze Quelles actions avez-vous mis en place ? Bâgé-le-Châtel St-GenisPrévessin St-Didier Sergy Moëns Ferney- St-LaurentReplonges d'AussiatSt-Martin Chavannes Pouilly / Saône St-André de-B. le-Châtel Val Revermont sur Voltaire St Genis- St-Etienne Une des premières a été d’arrêter l’atra- Suran Thoiry St-Cyr sur du-Bois Matafelon Géovreisset Chézery sur MenthonConfrançon Granges Forens St-Jean St-Jean Pont-de-Veyle Menthon zine dans le périmètre concerné (une qua- sur Veyle Echallon Giron de-Gonville Grièges Simandre 811 Mézériat Sonthonnax Apremont Péron Cormoranche/ Bolozonla-Mont. rantaine d’hectares au début). Nous avons Béard- Saône Cruzilles BuellasSt-Denis PlagneSt-Germain -les-St-André les-Bourg Bourg- Cize Geovreissiat Grand-Corent Montréal/ de-Joux BeyMépillatd'Huiriat St- Nurieux St-Julien en-Bresse Just Ceyzériat La Cluse aussi beaucoup travaillé sur les plans de fu- sur-Veyle Chanoz VolognatBrion MontracolSt-Rémy Pougny St-Didier Chatenay Hautecourt Port Collonges sur Peronnas Romanèche Le Poizat-Lalleyriat Chalaronne MontagnatRevonnas Châtillon Lancrans mure, pour limiter au maximum les reliquats St-André Bohas St-Martin L'Abergement Neuville sur-Vieux-Jonc Serrières en-Michaille les-Dames JournansMeyriat sur-Ain du-Fresnes Léaz Clémencia Rignat St-Etienne Servas CeignesMaillat Bellegarde/V. azotés. Un des premiers enjeux est d’éviter /Chal.Dompierre Challes Chevillard Neyrolles Les s/Chal. Chatillon Romans Lent Saint Martin- Condamine -sur- St-André Peyzieux du-Mont St-Alban Chalaronne Bouchoux LabalmeVieu-d' l’infiltration d’azote dans la nappe par per- « La chambre nous /Saône St-Georges/Renom St-Paul La Tranclière Brénod Guéreins de-Varax Neuville Haut Valromey Relevant St-Germain sur-Ain Cerdon Injoux-Génissiat La sur-Renom Dompierre Mérignat colation. J’ai aussi changé de stratégie de Chapelle sur-Veyle Lantenay Montmerle Surjoux fait bénéficier de son sur-Saône du St-Nizier Pont-D'Ain Boyeux Izenave Châtelard Lhôpital 50 le-Désert Saint- Champdor- désherbage, en diminuant l’utilisation des St Trivier-sur-Moignans St-Jean Jérôme Corcelles le-Vieux Aberg. Messimy Chatenay de appui technique et de sa Varey Nivollet désherbants racinaires et en les remplaçant Villeneuve Montgriffon St-Olive Villars Villette/Ain Hauteville-Lompnes SavigneuxAmbérieux les Château Evosges par des désherbants foliaires. Versailleux St Lompnieu capacité à mobiliser » Beauregard Frans Ars en- Lapeyrouze Dombes Châtillon Gaillard Ambérieu Brénaz SEYSSEL la-Palud Rambert Crans St -en-Bugey en Cormaranche Mizérieux St-Denis Champagne-en Jassans-Riottier Joyeux Maurice Bugey en-Bugey Lochieu Rancé Rignieux de ArgisTenay Valromey St-Jean-de- Saint- Rémens Sutrieu Marcel le-Franc Villieu Thurigneux St Eloi Virieu Aimé Nicolier est vice-président de la St-Bernard Loyes En quoi l’implication de la chambre vous Mollon Hostiaz Thézillieu le-Petit Trévoux St André-de-Corcy Vaux Chazey BelmontVieuChavornay St-Didier-de- Faramans Arandas Luthézieu communauté d’agglomération du bassin Formans Conand paraît-elle indispensable ? Ste- Bourg Ste St-Sorlin Prémillieu ArtemareTalissieu Croix St-Christophe Julie Sault La Béon de Bourg-en-Bresse en charge de l’agri- Ste-Euphémie Brénaz BurbancheArmix St-Martin La chambre nous permet de disposer d’un PérougesCharnoz/A Virieu-le-de-Bavel Ceyzérieu Grand Béligneux Bressolles St-Jean culture. Bénonces Cuzieu appui technique important. Par exemple, Miribel de-Niost Cheignieu-laPugieu Balan Serrières Balme Civrieux-Massieux St-Maurice St-Vulbas Lompnaz ChazeyMarignieu Niévroz de-Gourdans de- Bons Cressin Thil Andert St-Champ elle réalise des analyses régulières en Condon Rochefort Montagnieu St-Germain Quels sont les enjeux de la protection des les Paroisses Massignieu plus des analyses de qualité obligatoires, Briord de-Rives St Maurice Ambléon captages de l’agglomération ? -de-Beynost Parves et qui nous permettent de mesurer l’impact Balan-Thil VirigninNattages Groslée-St-Benoît Arboys- Les captages de Péronnas et Lent sont clas- en-BugeyBrens de nos adaptations. Elle joue aussi un rôle

sés comme prioritaires par l’agence de l’eau. PremeyzelPeyrieu d’animation et de sensibilisation des agricul- Brégnier-Cordon Murs-et Il s’agit de garantir une eau de qualité pour Géligneux teurs. C’est elle qui organise les réunions, les 60 000 usagers de ces captages. les tours de champs, les démonstrations de matériel, les essais de couverts, les mesures Quelles actions concrètes avez-vous mis de biomasse… Elle synthétise aussi nos ac- en œuvre ? tions et nous permet de comparer ce que Le travail porte sur deux grands axes : la concerné par ce sujet. Nous mutualisons nous faisons avec ce qui se fait ailleurs et de gestion des couverts des sols, de sorte à aussi une partie du travail d’animation. disposer de solides références techniques. assurer une couverture permanente et la gestion des épandages. Ce sont deux leviers Comment s’articule le travail de la Comment vous sentez-vous impliqué majeurs et efficaces pour limiter les trans- collectivité avec celui de la chambre ? dans cette démarche ? ferts entre les sols et la nappe phréatique. Nous mutualisons un poste d’animatrice. Personnellement, je suis très motivé. Ce Des expérimentations ont été conduites afin Nous avons mis en place un comité de pilo- travail a eu des effets concrets pour le groupe de favoriser les intercultures, notamment en tage commun pour définir des actions prio- Jean Ray : « Cela nous d’agriculteurs qui travaille sur ces captages. hiver, quand c’est le moins évident d’implan- ritaires et en faire régulièrement le bilan. Ce Cela nous a permis d’être encore plus précis ter des couverts. Nous menons aussi des comité nous permet de mettre autour de la a permis d’être encore et soucieux de nos pratiques. Mon seul re- actions de sensibilisation collective auprès table tous les partenaires concernés : FD plus précis et soucieux gret, c’est que quelques collègues refusent des agriculteurs, avec les partenaires du Cuma, Adabio, ville, Régie de l’eau… encore de s’impliquer. programme, sous forme de tours de plaine, de nos pratiques » de réunions en bout de champ… Nous ai- Quelles avancées retenez-vous de ces Jean Ray exploite des terrains sur l’aire de Est-ce que cela a changé vos rapports dons aussi à la conversion en agriculture actions communes entre l’agglo et la captage de Civrieux-Massieux et participe avec les collectivités locales ? biologique. chambre ? depuis 20 ans au programme de protection Étant donné que je suis impliqué depuis le Nous poursuivons l’optimisation des apports de ce captage. début, on me présente parfois comme un ré- Avez-vous déjà obtenu des résultats ? en azote, grâce aux actions de sensibilisation férent local. On me demande régulièrement Oui. Par exemple, les essais d’implantation et aux tests de matériels d’épandage avec Depuis quand vous impliquez-vous d’intervenir dans certaines communautés de que nous avons conduits avec la chambre et la FD Cuma. dans cette démarche d’amélioration des communes pour expliquer comment nous nos partenaires locaux ont permis de passer Nous avons aussi trouvé des solutions pour pratiques en vue de protéger l’aire de travaillons, nos contraintes et faire de la la surface de couverts derrière du maïs grain implanter des intercultures d’hiver après les captage de Civrieux-Massieux ? pédagogie sur notre métier et ces enjeux de 13 ha en 2016 à 160 ha en 2019 ! récoltes de maïs grain. Depuis le début, à la fin des années 90. Un de protection des captages. n cabinet avait été mandaté pour réaliser un E.G Quelle plus-value la CA3B tire-t-elle Mesure t’on l’impact de ces mesures sur diagnostic de la qualité des eaux. Il n’y avait de son partenariat avec la chambre la qualité de l’eau ? pas de problèmes majeurs mais quelques d’agriculture de l’Ain ? Pour le moment, on note peu d’évolution sur traces d’atrazine. C’est capital. Nous bénéficions de l’expertise le taux de nitrates. Ce n’est pas étonnant Pour plus d’informations, de la chambre sur tous les aspects agrono- dans le sens ou cette nappe a une grande Pourquoi vous êtes-vous engagé dans contactez le service agronomie miques, de sa connaissance des partenaires inertie. Mais je suis convaincu que l’on pour- cette démarche et qu’est-ce que cet et environnement de la chambre et de sa capacité à mobiliser les agriculteurs. ra observer une amélioration de la qualité investissement vous a apporté ? d’agriculture de l’Ain : Cela nous permet aujourd’hui d‘avancer avec des eaux dans quelques années. n Cela me semblait assez naturel. Cette eau, un groupe d’agriculteurs très dynamique et E.G nous la buvons aussi ! Et le principe de me- & 04 74 45 47 05