Supplément spécial, réalisé par des lycéens. Ne peut être vendu. Jeudi 6 octobre 2016 Reims : le patrimoine J 1 J des Grands Prix JOURNALISTE D’UN JOUR Page 33

Trader alsacien : une Page 29 ambition sans frontières Photo AFP/Timothy A.Clary 2 JOURNALISTE D'UN JOUR Vie associative La mue de la SPA de À Strasbourg, la SPA (Société pro- abandonnés ou maltraités. tectrice des animaux) a changé de peau. L’association a déménagé en 300 animaux 2015 pour s’installer au 7 rue de l’Entenloch derrière le magasin abandonnés cet été Ikéa à Cronenbourg. Ses fonctions « Notre association est complète- ont ainsi été modifiées, comme ment indépendante, elle n’est pas l’explique Catherine, une salariée rattachée à la SPA de Paris, précise de la structure : « Nous étions à la Catherine. Cette dernière ne re- fois un refuge animalier et une groupe pas toutes les associations fourrière. Les nouveaux bâtiments protectrices des animaux françai- qui accueillent aujourd’hui ani- ses et ne leur redistribue pas les maux, bénévoles et salariés ont dons qui leur sont faits aux autres pour unique but de recueillir les associations. » La principale pro- animaux abandonnés. » blématique de l’association est le nombre d’animaux abandonnés La fonction de fourrière est désor- qui double en période estivale. mais attribuée au groupe privé Cette année, la SPA de Strasbourg SACPA Chenil Service, entraînant a accueilli 300 animaux en juillet- une perte financière conséquente Ce chat se languit dans les nouveaux locaux de la SPA, derrière le magasin Ikéa août. Même si le nombre d’aban- pour la SPA. Un maître dont l’ani- à Cronenbourg. Envie de l’adopter ? Photo Gaëlle Muller dons reste stable, cela démontre mal a été retrouvé par la fourrière néanmoins la facilité avec laquelle doit s’acquitter d’une amende de structures plus adaptées. L’Arche Ils constituent une part importan- l’humain se sépare de son animal 150 euros auprès du Trésor Public de Noé prend par exemple en char- te du budget du refuge. Avant le dès qu’il perturbe ses vacances. pour le récupérer. Une somme qui ge les chevaux et les ânes. Les déménagement, le coût journalier est ensuite reversée à l’Eurométro- salariés de la SPA sont aujourd’hui de fonctionnement était de 2000 Gaëlle Muller, Imen Ouanes, pole. au nombre de 14 et les bénévoles euros », note Catherine. Simon Guth et Nathanaël Klock sont toujours les bienvenus. En Dans les nouveaux locaux de la cette fin d’été, de nombreux ani- La SPA de Strasbourg est principa- SPA de près de 1 000 m², il y a de la maux attendent d’être adoptés. lement subventionnée par les CONTACTER SPA de Strasbourg place, mais seulement pour les Les tarifs sont les suivants : l’adop- dons, les legs ainsi que les cotisa- 7rue de l’Entenloch chiens, les chats et les lapins… Les tion d’un chat coûte 150 euros et tions : seule la générosité des do- 67 200 Strasbourg autres animaux comme les équi- celle d’un chien 250 euros. « Ces nateurs soutient cette association 03 88 34 67 67 dés, les animaux exotiques, les prix comprennent l’entretien de dont le but est de trouver une oiseaux sont redirigés vers des l’animal et les frais de vétérinaire. nouvelle famille à des animaux

« L’impression d’être une bonne personne »

Ils sont aussi indispensables que la photographie, N.D.L.R.) et une l’association pour laquelle ils amie, attendrie, l’a adopté. s’engagent. Eux, ce sont les bé- névoles de la SPA (Société pro- Qu’est-ce que t’apporte le tectrice des animaux). À bénévolat dans ton quotidien ? Strasbourg, ils sont environ une centaine de bénévoles perma- De la bonne humeur et de la nents ou occasionnels, dans cet- satisfaction. J’ai l’impression te structure qui accueille environ d’être une bonne personne en 1500 animaux par an. Leur rôle : donnant sans attendre en retour. accompagner les animaux, les Mais, avant tout, je participe au aider à développer leur sociabili- bonheur d’un animal qui n’a pas té et favoriser leur bien-être. été gâté auparavant. Je m’occu- Rencontre avec l’une d’entre pe principalement des promena- eux, Lara Pich, une graphiste de des autour de la SPA et des jeux. 26 ans qui donne de son temps libre pour s’occuper de ses amis Bénévolat, est-ce une responsa- à quatre pattes. bilité à la portée de tous ? Depuis combien de temps es-tu Bien sûr, il suffit dans ce cas bénévole ? d’apprécier les animaux, de ne pas en avoir peur et d’avoir du Je suis bénévole à la SPA depuis Le témoignage de Lara Pich a suscité une vocation auprès de nos deux temps libre. un an. J’ai eu envie de m’enga- journalistes J1J, Coralie Klepper et Ekédi Mpondo. Photo Lara Pich ger principalement à cause du Aurélien Chausserie-Lapré, nombre croissant d’animaux En voyant que ce n’était pas ploi du temps. J’y vais les week- Ekédi Mpondo et Coralie Klepper maltraités et abandonnés. difficile, je me suis donc enga- ends et les jours fériés. gée. S’ENGAGER En , on compte Cette initiative a-t-elle été As-tu permis ou assisté à une aujourd’hui 1 300 000 associa- réfléchie ou s’est-elle faite sur Combien de temps consacres-tu adoption depuis que tu es dans tions actives. Le site www.tous- un coup de tête ? aux animaux dans ta vie de l’association ? benevoles.org/peut aider à tous les jours ? chacun à trouver celle qui lui Cette initiative a été voulue de- Un jour, j’ai publié une photo correspond. puis quelque temps, les médias Le temps consacré aux animaux d’un bouledogue français sur m’ont poussée à être bénévole. est modulable, selon mon em- Snapchat (réseau social basé sur Vie associative JOURNALISTE D'UN JOUR L’équipe J1J de Strasbourg

Les élèves et les enseignants de TES1 du lycée Marc Bloch de Bischheim. Photo Luc Sorgius La classe de TES1 du lycée Marc Bloch Max Chabert, Aurélien Chausserie-La- Mpondo, Gaëlle Muller, Naoual Na- nédicte Polycarpe (sciences économi- de Bischheim a planché hier, à la Mai- pree, Jihad Demmouche, Aurélie hal, Imen Ouanes, Hugo Paterno, ques et sociales). son de la région, sur le thème « vie Diem, Yann Espejo, Simon Guth, Er- Elias Penedo, Phèdre Perrenoud, Gri- Journalistes : Sonia de Araujo, Olivier associative ». min Hadziric, Sébastien Heckel, Cora- cha Petrosyan, Léo Salagnac, Jérôme Arnal, Luc Sorgius. Liste des élèves de TES1 du lycée lie Klepper, Nathanaël Klock, Stussi. Techniciens du lycée Charles Pointet Marc Bloch Bischheim : Jessica Ari- Alcapone Lamy, Grégory Lang, Ermal Professeurs accompagnateurs : Ma- de Thann : Akim Ben Geloune, Bryan fowomo, Ludovic Beyhurst, Wissal Maliqi, Romane Mauduit, Océane rie-Jo Greff (documentaliste), Astrid Woelfl. Boudouma Lambarki, Amine Boudra, Michel, Mehdi Mouchrif, Ekedi Montavon (histoire-géographie), Bé- Responsable de site : Jovan Veljkovic. 4 JOURNALISTE D'UN JOUR Vie associative Octobertone, nouvelles tonalités strasbourgeoises Six potes, cinq groupes, un label également avec l’association Arte- de musique indépendante : Octo- fact et La Laiterie, où ils ont leurs bertone. Cette structure d’accom- bureaux. Après avoir travaillé dur, pagnement d’artistes, créée par ils arrivent enfin à se faire un nom des musiciens pour des musiciens, dans le milieu, ce qui leur permet organise principalement des con- de tendre vers leur objectif princi- certs et des événements musicaux. pal : permettre à tous les membres L’histoire a commencé en 2012 du collectif d’obtenir le statut d’in- lorsque trois amis, Florian, Atef et termittent et pouvoir rémunérer Bob, issus de trois groupes diffé- les groupes avec lesquels ils colla- rents, ont eu l’idée de se rassem- borent. bler dans une association de promotion. Le projet est devenu Trente groupes concret depuis un an et ils sont désormais six à graviter autour du monde entier d’Octobertone : Florian, le chargé Alors si vous avez envie de sortir, de diffusion ; Atef, le chargé de d’écouter de nouveaux styles mu- communication ; Bob, le président sicaux, de passer un moment du label qui s’occupe de l’adminis- agréable avec des amis, vous pou- tration ; Marlon, le graphiste et les vez assister à leur prochain événe- bénévoles Florence et Valentine, ment : Octobertone Parties, qui chargées de production. Florian et réunira 30 groupes du monde en- 100 % Chevalier, l’un des groupes du label Octobertone, avec d’autres mem- Atef sont les seuls salariés. Si vous tier, du Mexique aux États-Unis en bres, lors d’un concert au Molodoï. DR leur demandez comment leur est passant par l’Angleterre et l’Alle- venue l’idée, ils répondront : « Ça magne, mais aussi des groupes pour le pass trois jours. Ce festival recette de bière spécialement pour s’est fait tout seul. L’objectif com- français dont les styles musicaux sera aussi l’occasion pour le label cette occasion, que vous pourrez mun était de promouvoir des grou- varient du rock à l’électro. Le festi- de faire la promotion du nouveau déguster sur place. Avec modéra- pes pas très connus et de les faire val se déroulera du jeudi 27 au vinyle de Pauwels, un des groupes tion tout de même. connaître auprès du public et des samedi 29 octobre, au Molodoï à avec lesquels ils travaillent. L’asso- professionnels. » L’équipe bosse en Strasbourg, de 19 h à 4 h du matin. ciation a reçu de nombreux sou- Max Chabert et Romane Mauduit grande partie avec trois groupes Pour en profiter, il faudra débour- tiens, comme celui d’une brasserie locaux, originaires d’Alsace, et ser 5 euros par soir ou 15 euros alsacienne qui a créé une nouvelle

MDL, ein Vorzeigebeispiel von Schüler-Engagement

Die MDL (Maison des lycéens) des schaft. Jeder Schüler kann beitre- Lycee Marc Bloch ist eine Arbeits- ten. Es genügt, den Beitrag von gemeinschaft, die von Schülern sieben Euro zu bezahlen. Mit den geleitet wird. Zwei Lehrer küm- Einnahmen werden zahlreiche mern sich um den Ablauf: Herr Schulreisen - innerhalb, aber auch Buchheit als Vorsitzender der außerhalb Europas – subventio- MDL und Herr Coutaud als Zu- niert. Die MDL hilft auch Schü- ständiger für den finanziellen lern, die finanzielle Probleme Teil. haben. In einem Vorstadtsgymna- sium spielt ein solcher Verein also Das Hauptziel der MDL, die 2009 eine sehr aktive und wichtige gegründet wurde, ist, das Leben Rolle. in der Schule zu verbessern. Der Verein führt verschiedene Aktio- Dem Leitungskomitee ist die nen durch, etwa den Verkauf von Meinung der Schüler sehr wich- Brötchen und Kleingebäck - jeden tig. So werden die Projekte, die Dienstag in der Pause -, oder von auf wenig Interesse stoßen, fallen Tannenbäumen zu Weihnachten gelassen. Die MDL versucht, im- und Rosen zum Valentinstag. Die- mer neue Projekte zu planen. Ein se Projekte gibt es seit 2012. Am anderes Ziel der MDL ist es, auch Ende des Schuljahrs organisiert außerhalb des Gymnasiums be- die MDL auch einen Abschluss- kannt zu werden, um sich weiter ball. Die Arbeitsgemeinschaft zu entwickeln. steht unter der Leitung einer Prä- sidentin, eines Sekretärs, eines Mit der MDL sieht man das Gym- Schatzmeisters und von zehn nasium unter einer anderen Per- Mitgliedern des CA (Conseil d’ad- spektive. Und so übernimmt diese ministration oder Schulrats). Die- Gemeinschaft eine führende Rolle ses Komitee legt neue Projekte Die Präsidentin der MDL, Floria Domingos, und Océane. Photo J1J im Schulsystem des Gymnasiums. und Ziele der MDL fest. Schülerin, Océane, interviewt. schen zu begegnen. Die beiden Max Chabert, Aurélie Diem, Um die Aktionen und Motivatio- Auf die Frage, warum sie der MDL Mädchen sagten auch, dass die Sébastien Heckel nen der Mitglieder zu erfahren, beigetreten seien, antworteten MDL ihnen echte Entscheidungs- und Jérôme Stussi haben wir die Präsidentin, Floria Floria und Océane, dass es eine kraft überlasse. Außerdem sei die Domingos, und eine weitere gute Chance sei, neuen Men- MDL eine dynamische Gemein- Vie associative JOURNALISTE D'UN JOUR S’intégrer malgré sa différence Nous croisons souvent dans la rue de personnes en situation de handi- des personnes en situation de han- cap en 1957. Elle a pour mission dicap sans chercher à les compren- d’intégrer les personnes en situa- dre. Mais nous sommes-nous tion de handicap dans le tissu social seulement demandés quelles sont et professionnel. Elle donne à cha- leurs envies et surtout quelles sont que individu la chance de bénéficier leurs capacités ? Saïd Sadouni, 32 d’un projet professionnel indivi- ans, habite au Neuhof à Stras- duel à travers différentes structures bourg. Il est atteint de la maladie de adaptées. Nous sommes là pour ac- Hirschsprung qui touche les systè- compagner ces personnes, leur ren- mes nerveux et digestif. Pas forcé- dre leur dignité. La chose ment visible à première vue, mais primordiale reste le bien-être et la qui l’empêche d’avoir une vie ordi- santé pour être dans de bonnes dis- naire car il ne sait ni lire ni écrire. positions. » Malgré les difficultés, le trentenai- re a passé son permis de conduire et Pour Saïd Sadouni, l’accompagne- il a réussi à trouver un emploi dans ment et la mise en place de son un magasin de luxe. Ce parcours, il projet professionnel et individuel le doit à son courage mais aussi à lui ont permis de devenir responsa- l’association Adapei. ble et d’ouvrir sa vie vers de nou- veaux horizons : « Je ne pense pas « En 2004, j’ai intégré l’Adapei pour que j’aurais réussi sans l’Adapei, af- me permettre d’avoir des bases so- firme-t-il. Moi, je n’ai jamais rien lides. Les moniteurs m’ont appris à demandé à personne. Je ne sais ni me canaliser et m’ont formé dans lire, ni écrire et je vis avec ma mala- les différents ateliers comme la pâ- die. Mais avec cet accompagne- tisserie, le textile et la technique. ment je suis plus sûr de moi Cet encadrement m’a permis de tra- aujourd’hui. Mon rêve est d’être ca- vailler dans plusieurs entreprises. Saïd Sadouni, 32 ans, à l’Ésat (Établissement et services d’aide par le travail) de riste, j’ai été formé pour ça et grâce En 2013, l’Adapei est allée jusqu’à Duttlenheim, les Ateliers de la Bruche. Photo Océane Michel à l’Adapei, je m’occupe de mes pa- me diriger vers le festival « Regards rents qui sont âgés. Ils peuvent dé- Croisés » pour faire une vidéo re- ma mue et éclos comme un pa- Fricker, directeur des établisse- sormais compter sur moi. » portage intitulé « Chrysalide » sur pillon », confie Saïd Sadouni. ments Adapei FAM et MAS est « une ma situation. Avant je n’arrivais association départementale à but Océane Michel, Gricha Petrosyan pas à m’ouvrir aux autres, j’ai fait L’Adapei, comme le détaille Thierry non lucratif créée par des parents et Phédre Perrenoud

La fleur de l’âge

Alors que cette bénévole s’appro- concertation entre les 120 béné- che avec une fleur à la main, voles strasbourgeois et le prési- certains passants réagissent avec dent est ensuite nécessaire pour méfiance. Mais devant la bien- accorder leur soutien à cette per- veillance du geste, ils finissent sonne. L’association propose éga- par la saisir. Samedi dernier, pla- lement des activités et sorties ce Kléber à Strasbourg, à l’occa- dont le but est de créer un climat sion de la journée internationale de convivialité pour contrer la des personnes âgées de plus de solitude que connaissent les per- 50 ans, les bénévoles de l’associa- sonnes isolées Elle offre aussi une tion des Petits frères des pauvres écoute afin de les sortir de l’isole- ont distribué 550 fleurs aux pas- ment. sants. À charge ensuite pour eux de les offrir aux personnes âgées. Les dons et les legs représentent L’idée de cette opération, que 95 % des moyens financiers de l’association renouvelle tous les l’association. Les subventions de ans, est de « créer un lien social l’État 5 %. entre des seniors, parfois isolés, et des jeunes », précise le prési- Ils leur permettent d’être autono- dent Daniel Friedrich. mes : « Dès novembre, nous dépo- sons des tirelires dans les grandes Les Petits frères des pauvres, dont surfaces et les récoltons en jan- la mission principale est d’accom- vier. Au marché de Noël, nous pagner les personnes âgées de avons vendu 2 500 pots de confi- plus de 50 ans, sont d’autant plus tures et 14 000 verres de vin sollicités que « le nombre de per- chaud en 2015. L’année dernière, sonnes âgées de plus de 50 ans nous avons aussi récupéré un isolées a augmenté rapidement chèque de 1 200 euros grâce au en Alsace », constate Daniel Frie- « marathon solidaire » qui a eu Chaque année les Petits frères des Pauvres distribuent des fleurs, symbole de drich. Pour pouvoir venir en aide lieu au parc de la Citadelle, dont leur devise « Des fleurs avant le pain ». Dessin Alcapone Lamy aux personnes isolées, l’assistan- chaque kilomètre couru permet- ce sociale les signale auprès de tait de gagner un euro. Grâce à âgées ». Pour les Petits frères des Jihad Demmouche, l’association : « Nous envoyons toutes ces actions, nous finan- pauvres, la solidarité n’a pas Alcapone Lamy et Elias Penedo deux bénévoles leur rendre visite çons de nombreuses sorties, gra- d’âge. en faisant un entretien ». Une tuites, pour les personnes 6 JOURNALISTE D'UN JOUR Vie associative « Dans les écoles, on arrive encore à changer les mentalités » De nos jours, il n’est plus rare de élèves pour faire un bilan. Ce jour- voir deux hommes ou deux fem- là, au lycée Marc Bloch, tous les mes se tenir la main dans la rue. élèves ont affirmé avoir pu prendre Pourtant, l’homosexualité est tou- la parole quand ils en avaient en- jours un sujet sensible dans la so- vie, en toute liberté. Plus de 93 % ciété et il l’est encore plus au lycée. pensent que ce débat est utile et même 90 % qu’il permet de faire Créée en 1994, l’association SOS- avancer le respect de chacun. Pour Homophobie, qui lutte pour l’ac- les 4/5e d’entre eux, ces interven- ceptation de la diversité des tions favorisent le recul de l’homo- orientations sexuelles et pour la phobie. « Il n’y a pas plus visibilité et l’égalité des droits des d’homosexuels qu’avant, mais on personnes LGBT (Lesbiennes, Gay, n’en parlait pas. Dans les années Bisexuels, Transgenres), intervient quatre-vingt, c’était considéré dans les écoles afin de lancer le comme une maladie psychiatri- débat chez les jeunes. « Dans les que. Il ne faut pas oublier que collèges et les lycées, c’est là qu’il toutes les personnes peuvent être y a le plus de discrimination », discriminées dans une classe, explique Patrick Lintz, intervenant roux, mince, gros », souligne Pa- en milieu scolaire. trick Lintz.

L’association est notamment inter- Hugo Paterno et Émilie Riotte venue en mai dernier au lycée Marc Bloch à Bischheim. Deux bé- Patrick Lintz intervient dans les établissements scolaires au nom de SOS CONTACTER L’association SOS-Ho- névoles ont pris la parole dans les Homophobie. DR mophobie tient également une per- classes pendant deux heures, cinq les mentalités, comme le souligne meilleure amie dit qu’il est gay ou manence téléphonique de seconde et deux de terminale. Patrick Lintz. Ils ne sont pas forcé- elle est lesbienne, la première quotidienne (01.48.06.42.41) pour Le débat s’est installé et malgré le ment surpris, certains en parlent réaction est de se demander s’il les victimes et témoins d’actes ho- positionnement rigide de certains librement et d’autres restent dans nous drague. » mophobes. Elle fournit des informa- élèves sur le sujet, les réactions leur coin, ils n’osent pas intervenir. tions et accompagne les victimes. sont plutôt positives. « Dans les En général, les jeunes disent qu’ils À la fin des interventions, un son- écoles, on arrive encore à changer acceptent, mais si son ou sa dage anonyme est distribué aux

L’intégration, un jeu d’enfants Humanis joue collectif

Depuis 1996, Humanis regroupe une centaine d’associations à vo- cation humanitaire, caritative et d’insertion. Ce collectif œuvre dans le monde, en France, et en Alsace bien évidemment, pour lut- ter contre l’exclusion sous toutes ses formes. À Schiltigheim, Humanis accueille Des enfants jouent avec leurs parents dans la ludothèque créée par l’associa- tous les jours le public, et notam- tion Contact et Promotion. DR ment, mais pas seulement, des personnes en quête d’insertion et Créer des liens entre personnes d’ori- perpétuel renouvellement et une re- de travail. « L’association compte L’association propose chaque an- gine et d’âges différents qui ont du cherche des jeux disponibles sur le différent pôles : les pôles informa- née lors du marché de Noël des mal à se sociabiliser : c’est l’objectif marché », indique-t-elle. Ce projet tique, administratif et logistique. distributions de soupe concoctées de Contact et Promotion, une asso- est financé par le conseil départe- Humanis professionnalise les as- par des chefs étoilés, place Kléber ciation strasbourgeoise fondée en mental et l’État, « ce qui rend les acti- sociations, permet l’échange des à Strasbourg. DR 1969. Elle a pour but de faciliter l’inté- vités gratuites ». Depuis sa création, compétences et du savoir-faire. El- gration de ces personnes en difficulté environ 400 enfants ont profité des le accompagne des personnes éloi- sur l’Eurométropole, à l’aide des bé- services de la structure. Il n’y a pas de gnées de l’emploi afin de duits informatiques à prix névoles et des salariés qui œuvrent limite d’âge, tant que les enfants construire un projet professionnel abordables. « À Schiltigheim, le si- au sein de la structure. Ces derniers sont accompagnés d’un parent. L’as- avec elles. La structure organise te est ouvert à tous. On voit surtout ont contribué à la mise en place de sociation Contact et Promotion indi- aussi des événements pour pro- des jeunes. Les étudiants bénéfi- plusieurs programmes d’apprentis- que être « toujours en recherche de mouvoir l’éducation à la citoyen- cient de 30 % de réduction. sage du français, comme la « papo- bénévoles ». neté et la solidarité D’autres viennent pour solliciter thèque éducative » ou encore le internationale », détaille Sam- un emploi ou une formation. Leur « kiosque culturel ». Une ludothè- Wissal Boudouma, phearom Sam Dantzer, chargée du passage chez nous leur permet que gérée par l’association a récem- Aychat Ibraginova et Boudra Amin pôle animation. souvent de rebondir », conclut ment été créée, place de la Comtesse- Samphearom Sam Dantzer. de-Ségur à Hautepierre. Elle propose Y ALLER L’association Contact et Pro- Leurs locaux comprennent des sal- « des jeux adaptés aux demandes motion est situé au 7-9 rue Georges les de réunion, de formation, une Ermin Hadziric, Léo Salagnac des enfants », explique Aline Kernel, Sand à Strasbourg. bibliothèque, mais aussi un maga- et Ermal Maliqi responsable de la ludothèque. Les sin qui propose à la vente des pro- responsables sont toujours « dans un Culture JOURNALISTE D'UN JOUR L’équipe J1J de Sélestat

Les élèves de première années de BTS en communication du lycée René Cassin de Strasbourg étaient, hier à Sélestat, pour l’opération J1J. Photo Armelle Bohn Les élèves de la classe de BTS1 Laurence Caillaud, Clara Cariani, Charline Salviac, Carole Schlien- Responsable de site : Marie Le- communication du lycée René Tiffany Collet, Léo Ebel, Valérien ger, Émilie Schoepf, Elisa Schub- roy. Cassin de Strasbourg ont partici- Eber, Myriam Essaad, Tania Goo- nel, Loganne Sorgius, Mélanie pé, hier, à l’opération Journaliste niah, Estéban Grasser, Pascaline Vernier. d’un jour à Sélestat. Ils ont tra- Grisnaux, Mimi Huynh, Cheyenne Techniciens du lycée Charles vaillé sur le thème culture. Khechen, Salomé Kranzer, Clervie Professeurs accompagnateurs : Pointet de Thann : Benjamin Re- La Berge, Baudry Loko, Antoine Alain Kempf, professeur d’éco- trouvey et Théo Thomas. Élèves de BTS1 communication : Meyer, Alexandre Michel, Betty gestion, Philippe Mack, profes- Annabelle Back, Houda Ben- Mignot, Julie Nicolas, Pierre-Em- seur de lettres et Amandine Gaied, Mathieu Bernhard, Arnaud manuel Pasqua, Charlotte Reboul- Mathieu, professeur d’éco-ges- Journalistes : Armelle Bohn, Auré- Besseux, Selim Bougharouat, leau, Matthieu Riexinger, tion. lie Feix et Thierry Martel. 8 JOURNALISTE D'UN JOUR Culture Les Hopl’Awards : une cérémonie culturelle 100 % alsacienne Le 29 octobre prochain, la Cité de la d’acquérir une notoriété dans le musique et de la danse à Stras- milieu de la musique », et pour bourg accueillera la cinquième édi- avoir du succès chez le public, ils tion des Hopl’Awards. 14 préfèrent s’orienter vers les ré- catégories ayant chacune son pro- seaux sociaux (Facebook, Youtube, pre thème mettent en avant le tra- Twitter…). Ils ont remporté le prix vail d’artistes alsaciens, qui sont 2015 dans la catégorie « Üssem El- soumis aux votes du public. sàss », dans laquelle ils sont à nou- veau nominés cette année. « Notre Cet événement a été créé en 2012 nomination m’étonne, car nous par le magazine strasbourgeois Co- avons gagné l’année dernière », ze et l’OLCA (Office pour la langue confie un des membres du groupe. et la culture d’Alsace). Il permet à des artistes discrets de se mettre Les Hopl’Awards sont connus pour en avant dans leur domaine de pré- leur ambiance festive et convivia- dilection (photographie, graphis- le, et comme dirait Isabelle me, musique, humour…) Schoepfer, directrice de l’OLCA : « D’Hopl’Awards ìn Strosburri : e Peu connu du public, bombischi Nàcht ! » (les Ho- populaire pl’Awards à Strasbourg : une nuit chez les artistes de folie !) Laurent Khrâm Longvixay, nominé Charline Salviac dans la catégorie « Photo du et Émilie Schoepff mois », dit que « c’est une très bon- Une photo de Laurent Khrâm Longvixay, nominé dans la catégorie « photo du ne idée de mettre en œuvre ce gen- mois » des Hopl’Awards. DR Y ALLER 5e édition des Hopl’Awards, re d’événement » mais qu’il est le samedi 29 octobre, à 19 h 30, à la « difficile de représenter tous les de l’année » avec sa création pour dans la catégorie « Üssem Elsàss » Cité de la musique et de la danse à acteurs de la culture ». L’année le groupe Weltend. (création culturelle en alsacien) es- Strasbourg. Entrée libre sur invita- précédente, il avait remporté le time quant à lui que les Ho- tion, inscription sur www.ho- prix 2015 du jury pour le « Teaser Le groupe Hopla Guys, nominé pl’Awards « sont un bon moyen plawards.fr.

Vivre une nuit magique à Poudlard À l’occasion de la sortie du nes » pour vivre une nuit huitième tome de la saga Harry magique. Potter, le temple Saint-Etienne, à Mulhouse, se transformera, le Lors de cette soirée exception- 14 octobre prochain, en école de nelle, tous les passionnés Poudlard. d’Harry Potter pourront célébrer le courage du jeune sorcier, « sa Rappelons-le, dans les aventures loyauté et sa fidélité envers ses d’Harry Potter, Poudlard est amis, son refus de toute déses- l’établissement qui forme les pérance ». jeunes sorcières et sorciers à l’art et à la pratique de la magie. Le public aura l’occasion de par- ticiper à différentes animations. 1000 fans attendus Un concours de costumes et du au temple quidditch – célèbre sport du monde des sorciers – seront au Saint-Etienne programme. L’organisatrice de cet événement Divers temps seront proposés s’appelle Muriel Frantz-Wid- aux familles, ainsi qu’aux adul- maier. Cette grande fan d’Harry tes. Des animations se déroule- Potter travaille au rayon jeunes- ront aussi place de la Réunion. se de la librairie Bisey, à Mul- house. Salomé Kranzer, Carole Schlienger « C’est mon copain qui m’a don- et Manon Sturtzer né l’idée, après avoir regardé les huit films d’Harry Potter. Il a Y ALLER Temple Saint-Etienne, 35 remarqué que le temple Saint- place de la Réunion à Mulhouse. Etienne ressemblait fortement à L’événement a lieu de 19 h à Poudlard, se souvient Muriel minuit. Entrée libre au temple, Frantz-Widmaier. Grâce à ma res- mais limitée à 1 000 personnes. ponsable, j’ai donc pu organiser Inscription obligatoire sur la page ce projet. Idéalement, nous es- Facebook « Une nuit à Pou- pérons accueillir 1 000 person- dlard ». Dessin Baudry Loko Culture JOURNALISTE D'UN JOUR Mélodie culinaire Un homme selon Schwach

à plusieurs casquettes Lors du dernier week-end de sep- tembre, le « Street Bouche Festi- Depuis 2011, Jean-Roch Klethi est le val » a réuni différents restaurants président de l’association des Artistes ambulants à Strasbourg. Parmi indépendants d’Alsace, AIDA, dont il eux, il y avait celui de Gaël est membre depuis 2008. Rencontre Schwach, qui proposait, notam- avec un urbaniste qui reste artiste ment, des burgers. Le jeune hom- dans l’âme. me de 28 ans était sur place avec son food truck baptisé « Tout est L’art est votre activité secondaire. bon dans le camion ». Gaël Quelle est la principale ? Schwach a eu l’idée de se lancer dans cette aventure « il y a un an, J’ai une formation d’architecte, puis après une longue expérience en pâ- j’ai bifurqué vers l’urbanisme. Il pour- tisserie et en cuisine alsacienne ». rait y avoir une dimension artistique dans la mesure où c’est l’espace qui Fort de ses origines alsaciennes est en compte. J’ai souvent essayé de (par sa mère) et africaines (par son faire la connexion entre l’art et l’urba- grand-père), Gaël débute sa carriè- nisme, mais je n’ai pas encore réussi. re de cuisinier à l’âge de 16 ans. Jean-Roch Klethi est le président de l’AIDA, située au 130 Grand-Rue à Stras- Une passion marquée, entre Qu’avez-vous voulu changer en bourg. Photo J1J autres, par les saveurs des plats prenant la présidence de l’AIDA ? familiaux. Je ne considère pas que je fais partie ne. Je peins un monde utopique, vier- J’ai essayé d’améliorer la communi- d’un mouvement contemporain. En- ge de présence humaine. On peut y En 2004, il travaille chez un choco- cation, en diffusant régulièrement un fin, je prends pas mal d’idées parmi voir des choses abstraites ou concrè- latier, puis dans une pâtisserie et dossier de presse, en étant présent les choses actuelles. Dans ma tête, je tes et c’est la raison pour laquelle je une boulangerie. Il passe ensuite sur les agendas culturels, en partici- conçois mes travaux comme des ins- mets en œuvre des matières textiles. un CAP en cuisine dans un restau- pant à des salons d’art contemporain tallations en deux dimensions. Parce qu’au moment de les disposer, rant strasbourgeois renommé. Et et en assistant à plus d’événements il est impossible de décider totale- ce, tout en poursuivant ses cours en dehors des murs de Strasbourg. Quelles sont vos sources d’inspira- ment de la forme. au sein du lycée hôtelier d’Illkirch- tions ? Graffenstaden. Appartenez-vous à un mouvement Laurence Caillaud, artistique ? Je m’inspire de l’environnement, du Annabelle Back Comme a su le dire le compositeur territoire que je perçois en vue aérien- et Tania Goohniah italien Gioacchino Rossini, « la cui- sine est une mélodie que l’on dé- guste par la bouche ». Une citation qui correspond tout à fait à Gaël Schwach. Car ce dernier fait chan- ter les papilles des gourmands, Les 500 Nocturnes, le show continu avec ses mélodieuses recettes tan- Les 500 Nocturnes ont fait vibrer les tôt croustillantes, tantôt fondan- passionnés d’automobile en Alsace tes. pendant de nombreuses années. De sa création en 1967 jusqu’en 1997, Le jeune cuisinier est sollicité lors cette course nocturne opposait des d’événements festifs, tels que ma- gros modèles de plusieurs grandes riages, réceptions ou anniversai- marques. Pendant 17 ans, aucune res, pour lesquels il concocte des voiture de course n’était venue pren- plats régionaux typiques : chou- dre sa revanche contre la nuit, jus- croute, baeckeoffe, tarte aux pom- qu’à sa « renaissance » en 2014. mes à l’alsacienne, kouglof… Cette année, cette course de prestige unique en Europe, qui aligne 22 GT Pour satisfaire sa clientèle, il valo- sur la ligne de départ, aura lieu le rise les produits du terroir. Tout au week-end du 8 octobre. C’est à la tom- long de son parcours, Gaël bée de la nuit, pendant exactement Schwach a tissé de nombreux liens 3 h 30, que les plus grandes marques Concert, bodypainting, défilé de lingerie, spectacle du comique Laurent Barat : il professionnels. Cela lui permet de de voitures, comme Ferrari, vont en- n’y aura pas que des voitures à admirer lors des 500 Nocturnes. Archives L’Alsace/F. T. s’approvisionner aujourd’hui dans chaîner les tours sur les 3,6 km de la région, auprès d’un boulanger l’anneau du Rhin, à Biltzheim. Cette ses des grands tubes rock, folk et pop ting Treze proposera une explosion de Lingolsheim, d’un boucher et année, il ne s’agit pas que d’un défilé anglo-saxons des années soixante et de couleurs. Les Frelots feront voya- d’un maraîcher de Sélestat. Actuel- de voitures de marques, c’est un soixante-dix. Pendant la course, le ger le public avec de la musique fran- lement, avec son camion bleu, show complet. Juste avant le grand comique Laurent Barat présentera çaise des années trente aux années Gaël Schwach se diversifie et se départ, le spectacle démarre avec son spectacle Laurent Barat a (pres- soixante en passant par le style ma- tourne vers de nouvelles expérien- Woodstock Spirit, un groupe de repri- que) grandi. L’artiste de bodypain- nouche, gipsy, swing et ska. En plein ces culinaires. Toujours avec l’idée cœur de l’événement se déroulera le de séduire gustativement et visuel- défilé de lingerie de luxe Sipp. La for- lement ses clients. mation « Success Band » propose un univers pop anglaise, disco ou encore Baudry Loko, rock des années soixante-dix. Pour Pierre-Emmanuel Pasqua bien finir, le DJ Lebaron mixera des et Cheyenne Khechen sons disco, R’N’B ou encore rock sur un style électro/lounge. SURFER www.toutestbondansleca- mion.com. Clara Cariani, Tiffany Collet et Clervie La Berge

L’artiste de bodypainting Treze proposera une explosion de couleurs. DR 10 JOURNALISTE D'UN JOUR Culture L’art contemporain toujours vivant Pour la deuxième fois, l’église Saint-Georges de Sélestat accueille une exposition dans le cadre de la 19e édition du chemin d’Art Sacré en Alsace. Luc Dornstetter, com- missaire de l’exposition, s’est oc- cupé de la sélection des artistes, qui propose 23 visions différentes de la Résurrection. Votre exposition attire-t-elle du monde ? Pouvez-vous nous dire combien de personnes environ viennent voir les œuvres expo- sées depuis le 24 juin et jusqu’au 15 octobre ? Je dirais 10 000 visiteurs sur les quatre mois d’exposition. Exposer de l’art contemporain dans une église est-il bien perçu par les visiteurs ?

Je dirais que c’est partagé. D’un Luc Dornstetter, commissaire de l’exposition, mais également peintre, présente également sa vision de la Résurrection. côté, il y a des gens qui découvrent Photo Matthieu Riexinger l’exposition et qui sont très éton- nés de voir de l’art contemporain Existe-t-il des liens entre les naissances ou amis en l’érotisme et des nus étaient repré- dans une église mais qui sont inté- artistes ? S’intéressent-ils au complément de « 7 à voir ». Tous sentés. Seulement une Vénus de ressés et trouvent l’idée passion- travail d’autrui ? les exposants sont tout de même Boticelli est présente sur l’œuvre nante. Et d’un autre côté, des des professionnels. d’Antoine Haller. personnes réagissent violemment Les 23 artistes se connaissent. Il y à la vue d’œuvres contemporaines a deux ans, lors de la première Toutes les œuvres sont-elles Valérien Eber dans un cercle religieux. C’est aus- exposition, il n’y avait que le grou- présentables dans une église ? et Matthieu Riexinger si l’occasion pour les artistes de pe « 7 à voir » qui exposait. Cette rencontrer leur public et d’échan- année, j’ai diversifié mon choix Non justement, nous avons refusé Y ALLER Exposition « La Résurrec- ger avec eux. d’artistes en sélectionnant des ar- d’exposer certaines créations car tion », à l’église Saint-Georges de tistes de l’AIDA ainsi que des con- elles n’étaient pas tolérées : de Sélestat, jusqu’au 15 octobre.

Vraiment tous égaux ?

Contrairement aux années précé- ce que tous les élèves soient mis dentes, la semaine de l’égalité, face à la réalité. Par la suite, ils ont dont c’est la cinquième édition, va l’occasion de réfléchir à ce qui s’est durer trois semaines (du 26 sep- passé lors d’une parodie de procès tembre au 15 octobre). Elles sont grâce au Tribunal factice, et ainsi dédiées à la lutte contre les discri- proposer une solution pour remé- minations en tout genre, répartis dier à cette situation. en 21 critères comme l’homo- sexualité, les origines ou encore le Parcours interactif handicap. et ludique L’objectif premier, c’est de sensibi- « C’est parfois étonnant de consta- liser les jeunes. Une douzaine d’as- ter que certains enfants mettent sociations ont mis en place Le un temps avant de comprendre parcours éducatif à la Fabrique de que ce qu’ils ont vécu n’était pas Théâtre à Strasbourg. « Les Bâtis- juste », souligne Chloé Riss, ani- seurs d’instant » se sont chargés matrice bénévole. de la scénographie d’un grand nombre d’ateliers animés par des Ce parcours interactif et ludique bénévoles. Quelques-uns sont sur Atelier « Chez toi, chez moi » à la Fabrique de théâtre. Photo Mélanie Vernier leur permet d’agir, de coopérer, de le thème de l’orientation sexuelle débattre et d’échanger, de connaî- et l’origine, avec le jeu des sept Chaque matin, des élèves de CM1, Durant la matinée, ils sont amenés tre leurs droits, de parler de soi et familles nouvelle génération qui CM2 et sixième sont accueillis pen- à vivre une situation dans laquelle des autres : tout simplement de met en avant les familles homo- dant deux heures et participent à une partie d’entre eux est victime comprendre le principe de l’égali- sexuelles ou mixtes. Un des nou- six des nombreux ateliers propo- d’une discrimination. En fonction té. Le travail sera ensuite continué veaux critères de discrimination, sés. Désormais acteurs, ils sont de la couleur du badge qui leur a en classe notamment grâce au le lieu de résidence, est mis en confrontés à des situations réelles, été attribué au début, certains élè- dossier pédagogique remis aux en- scène dans l’atelier Chez toi, chez comme le handicap avec L’univers ves ont l’interdiction de participer seignants. moi pendant lequel les enfants des malvoyants. Ils doivent réali- à un atelier, alors que l’autre par- peuvent réfléchir et comparer les ser un parcours composé d’obsta- tie peut intervenir. Ce principe est Loganne Sorgius différents habitats. cles, les yeux bandés et guidés par répété pour chacun des jeux, en et Mélanie Vernier un de leurs camarades. alternant les couleurs, de façon à Culture JOURNALISTE D'UN JOUR Derya : « Depuis toute petite, je rêve d’être diplômée » Derya Yildirim, ce nom vous sem- vos concerts ? ble peut-être familier. C’est la ta- lentueuse Alsacienne d’origine Ce n’est pas vraiment du stress né- turque qui a marqué l’année 2016. gatif, car je fais en sorte d’être tou- Artiste à part entière, elle navigue jours prête avant de monter sur entre le design et la chanson. Forte scène. C’est juste un stress parce de sa participation à l’émission The que c’est bientôt à nous. Il ne faut Voice en mars dernier, elle s’est, pas qu’on se trompe, mais je le depuis, produite sur de nombreu- gère naturellement. Je me mets ses scènes alsaciennes. Derya fait dans ma bulle et je m’éclate sur désormais beaucoup parler d’elle. scène. Je me dis que le stress ne Rencontre avec la jeune Strasbour- m’aura pas. Je suis très optimiste. geoise de 19 ans. Pouvez-vous nous faire part de Comment la chanson est-elle vos projets ? entrée dans votre vie ? Pour l’instant, j’ai arrêté toute re- Grâce à ma famille. J’ai toujours Derya est une artiste épanouie musicalement. Photo Dan Daniel présentation. Je vais reprendre les baigné dans la musique. Au quoti- cours prochainement et je vais me dien, on en écoutait toujours. Et pu gagner en confiance. J’ai beau- musicienne. Les études que je fais consacrer à ma carrière personnel- puis, il s’avère que j’adorais chan- coup évolué par rapport à ma pré- sont aussi ma passion. J’ai réussi à le. J’ai des projets, mais pas en ter en même temps. C’était vrai- sence scénique, à ma voix, aussi. Je participer à The Voice et, en même France. J’ai donc arrêté ici pour me ment quelque chose d’inné. me suis cherchée et je commence temps, à finir première de ma clas- concentrer sur mes projets à petit à petit à créer mon propre se. Quand on est motivé et surtout l’étranger. Ce qui ne m’empêchera Comment s’est passé votre univers. passionné, plus rien ne peut nous pas de les dévoiler tout de même « après » The Voice ? arrêter, on peut faire tout ce qu’on dans l’Hexagone. Vous êtes actuellement en école aime. Après l’émission, j’ai eu l’occasion de design. Parvenez-vous à com- Propos recueillis de faire plein de concerts en Alsace. biner vos deux passions ? Au vu de vos prestations, comme par Houda Ben Gaied, Léo Ebel J’ai eu pas mal de demandes, je me lors de la Fête de la musique, à et Margaux Bodin suis épanouie musicalement. Grâ- Oui. Depuis toute petite, je rêve Strasbourg, comment arrivez- ce à mes coaches de The Voice, j’ai d’être diplômée, mais aussi d’être vous à gérer votre stress avant

Un Rock’cœur passionné « Pour déployer vos ailes »

« Faire bouger le pays de Bitche », Originaire de la vallée de la Bru- papillon, j’espère qu’il y aura dé- tels sont les mots de SLM, un che, Agnès Ledig, qui écrit depuis sormais l’esprit papillon… chanteur et musicien issu de l’Alsa- 2008, parle de son nouveau livre, ce bossue. L’Esprit papillon, illustré par Jack De quoi parle-t-il ? Koch, en librairie le 20 octobre. Sébastien Eich, de son vrai nom, C’est un ouvrage très illustré. Ima- est inspiré par différents genres Pourquoi avez-vous commencé à ginez que vous êtes une maison et musicaux tels que le rock, le punk, écrire ? que chaque pièce corresponde à le folk, le celtique, etc. Il se produit une sphère de votre vie. La cuisine seul dans divers lieux musicaux J’avais des choses au fond de moi, pour la famille, le bureau pour la notamment dans le récent café- à sortir, à exprimer, à transcender. sphère professionnelle. Notre petit concert strasbourgeois « Le Lo- L’écriture était une bonne façon de papillon se promène de page en cal ». Par ailleurs, le le faire. J’y ai pris goût et j’écris page pour vous proposer des outils Meisenthalien est en pleine prépa- désormais pour le simple plaisir de pour aller mieux si cela est néces- ration de son premier album aux raconter des histoires, réfléchir à saire. influences variées, qui pourrait des sujets de société. voir le jour en juin 2017. En quoi est-il différent de vos « L’Esprit Papillon », pourquoi autres ouvrages ? Le jeune chanteur de 23 ans appar- Le groupe BEAST s’est déjà produit en avoir choisi ce titre ? tient aussi depuis 2014 le groupe Alsace bossue. DR Il est très différent car ce n’est pas BEAST (Bitcherland Easy All Star L’Esprit Papillon est un livre-cahier un roman. C’est un objet à part où Team) avec David, Grand Jo, Da- ponctue Sébastien Eich. Le groupe d’exercice où la lectrice, le lecteur le personnage principal est le lec- mien et Mathieu respectivement à a été initialement créé à l’occasion pourra réfléchir à un état des lieux teur qui écrit un peu sa propre la guitare, au chant, à la basse et à du concert de noël de Soucht, en de sa vie, annoter, envoyer des histoire. la batterie. Le groupe se produit 2014, ayant réuni environ 900 per- mercis aux amis. L’objectif est de dans la région de Bitche et l’Alsace sonnes. transmettre les outils que j’ai ap- Pour quelles raisons devrions- bossue lors de concerts occasion- pris en tant que sage-femme (je nous l’acheter ? nels tels que « Rockeur ont du En résumé, SLM est un chanteur me suis formée à l’accompagne- cœur » ou le « Rock’n’roll Festi- passionné dans un groupe atypi- ment émotionnel) et de donner Pour déployer vos ailes ! Pour met- val » en 2015 à Roppeviller. que qui joue sans se prendre au des pistes pour mettre un peu de tre de la couleur, du jeu, du respect sérieux, le futur CD devrait ravir le légèreté et de douceur dans la vie dans votre vie. « BEAST c’est partager, c’est un public. des gens. Pour moi, le papillon défouloir. » Une devise qui lie le symbolise l’âme qui s’élève, la li- Pascaline Grisnaux, Betty Mignot groupe puisque celui-ci est basé Myriam Essaad, Mathieu Bernard berté, la lumière, et avoir un esprit et Elisa Schubnel sur l’amusement tout simple- et Antoine Adriano qui va dans ce sens est la clé pour ment, « Punk-rock is not job », se sentir mieux. Il y avait l’effet 12 JOURNALISTE D'UN JOUR Culture Une tuile sur la tête Une cage à chinchilla qui fait apprendre et se nourrir de la office de rambarde d’escalier, une forme d’art qui est la sienne. Une étagère à livres, une chambre, un de ses œuvres lui vient d’un évier fabriqué à base de vieilles souvenir d’enfance, lors de la tuiles… Voici des exemples de visite d’une grotte. La forme des réalisations de la maison de roches lui a inspiré l’œuvre « maî- Claude Helmlinger, artiste rési- tresse » de son travail, les Vénus. dant à Wimmenau. Son rêve est d’en réaliser une « colossale et majestueuse ». Claude Helmlinger c’est le cou- teau suisse de l’artisanat au servi- Pour lui, le rôle social d’un artiste ce de l’artistique. Pour certains il est enseigné aux gens que tout ce est artiste, pour d’autres poètes. qui nous donne envie de créer, Mais l’artiste est quelqu’un qui a même les matériaux jetés, est vocation à déranger. Il recrée un bénéfique pour s’exprimer. « Il y monde et ouvre les yeux de ses a ces tuiles que sont nos ratages semblables sur un autre univers qui doivent nous apprendre qu’on auquel il donne d’autres formes. peut en faire quelque chose » Claude se qualifie de « re-créa- explique-t-il. teur » car il aime partir de choses existantes et souvent abîmées, Il assimile ces « tuiles de la vie », pour leur donner une nouvelle aux tuiles qu’il utilise dans son vie. Il associe aussi ce terme à la travail. Il les ramasse, en a même récréation de l’école qui est pour Toute chose donne prétexte à la création pour Claude Helmlinger. pris une sur la tête. Les tuiles lui « un moment de plaisir et Photo J1J Antoine Meyer cassées, il les met dans une d’amusement ». bétonneuse avec de l’eau et elles Selon Claude, il faut avoir une re mais aussi à son « savoir-défai- ne servent plus sur un toit mais il La « re-création » va au-delà des vision subjective du monde, « on re » son savoir « refaire ». Claude en fait des bancs, des éviers… leçons de choses enseignées à passe souvent pour un fou qui Helmlinger agit en tant que plas- l’école qui nous forment, mais doit faire passer ce message. Tu ticien, il donne une nouvelle vie Dans la vie il suffit de savoir-faire nous formatent aussi. Il doit trou- peux agir sur le monde. Car il aux choses. Pour lui « le rôle de pour savoir « re-vivre ». ver un autre chemin pour aller n’est pas figé. » l’artiste est de transmettre ». dans ce qui est de l’ordre de C’est pour cette raison qu’il réali- Antoine Meyer, « l’autre possible ». La création laisse une grande se des ateliers et chantiers parti- Alexandre Michel et Julie Nicolas place à l’homme, à son savoir-fai- cipatifs. Les gens viennent

Un homme très à cheval sur les photos

Le photographe Gilles Grieshaber ges. expose actuellement au restau- rant Le Mandala à Strasbourg. À Où avez-vous déjà exposé aupa- travers une quinzaine de clichés, ravant ? il présente les deux séries aux- quelles il consacre tout son temps J’ai exposé mes réalisations dans de photographe. plusieurs endroits notamment à La première, « L’éternel éphémè- l’Hôtel Les Haras et à l’Euromé- re » est une série de macrophoto- tropole de Strasbourg. J’ai égale- graphies sur des gouttes d’eau en ment présenté mes créations à milieu naturel. Genève et à Mulhouse. La deuxième, « Cheval de Glace » est une série sur les chevaux Quels sont vos futurs projets ? d’Islande. Rencontre avec ce qua- dragénaire dont la passion ryth- Concernant la série « L’éternel me la vie quotidienne. éphémère », je pense l’arrêter car j’ai justement eu l’envie de re- Pourquoi avez-vous voulu être tourner en Islande prochaine- artiste et quelles sont vos sour- ment afin d’agrandir ma série de ces d’inspirations ? photographie « Cheval de Glace ». Par ailleurs, j’ai comme autre Ce n’est actuellement pas mon projet de continuer à exposer mes métier, mon activité principale Le photographe Gilles Grieshaber affectionne les chevaux islandais et en œuvres dans divers lieux. est l’imprimerie. En revanche, j’ai particulier cette photographie. Photo Estéban Grasser toujours été sensible à l’art quel Estéban Grasser, qu’il soit comme par exemple la re de tout et de chaque artiste, de l’eau courante et sa fragilité. Arnaud Besseux musique. J’ai découvert ma pas- j’aime plus particulièrement les Pour « Cheval de Glace », je veux et Selim Bougharouat sion pour la photographie par œuvres de Vincent Meunier. montrer que les chevaux islandais hasard il y a trois ans et depuis je sont différents de par leur coura- Y ALLER L’exposition est à voir ou à ne m’en lasse plus car j’ai eu un Que voulez-vous montrer aux ge, leur force et surtout leur revoir au restaurant Le Mandala au réel coup de cœur. De plus, je lis gens à travers vos œuvres ? mode de vie très froid. En Islande, 14 rue du Faubourg de Saverne à beaucoup, car je suis avide d’ap- où il y a 80 000 chevaux islandais, Strasbourg jusqu’au 8 octobre, prendre de nouvelles méthodes Pour « L’éternel éphémère », cette race fait la fierté des habi- ouvert de 11 h jusqu’à 22 h 30 de travail. Mes sources d’inspira- j’aimerais sensibiliser les gens sur tants. J’aime également raconter tions sont diverses car je m’inspi- la chance que nous avons d’avoir une histoire à travers mes ima- Environnement JOURNALISTE D'UN JOUR L’équipe J1J de Colmar Les élèves des terminales TES1 et L2 du lycée Frédéric Kirs- hleger de Munster ont planché, hier à Colmar, sur le thème environnement : Bryan Ancel, Baptiste Barrier, Romain Baudard, Clara Baumer, Liselotte Bavard, Benoit Boe- hler, Héloïse Bohn, Farah-Ilhem Bounemia, Chloe Bugnon, Robin Cade, Angélique De Oliveira, Ar- thur Degout, Lisa Friess, Simon Fritsch, Sylvain Kieffer, Lucas Le Couze, Tom Leonhart, Josse Marquet, Loïc Mendelews, Qen- dresa Metaj, Pierre-Hugo Meyer, Léa Muller, Émilien Os- berger, Leo Salles, Anais Saur, Maxime Schneider, Jean Philip- pe Siebert, Antoine Simon, Hu- go Toneguzzi, Justine Vanackere, Enkeleta Zekolli, Ro- bin Zimmerlin, Amélie Bodier, Les élèves du lycée Frédéric Kirshleger de Munster, sur le site J1J de Colmar, devant le Pôle Média Culture Edmond Gerrer. Romain Calvano, Clément Da- Photo Pierre Gusz bois, Nora Dahak, Marie-Océane Desmares, Charlène Fresard, Voinson, Anna Voytenko, Louise te ; Matthias Herrgott, lycée Charles Pointet de Thann. Amélia Gjika, Mathieu Haas, Ca- Weigel, Élodie Zamora. professeur d’histoire-géogra- therine Hehn, Lina Heinrich, phie. Encadrement rédactionnel : Vé- Chloé Herchin, Anaelle Hertzog, Les enseignants : Olivier Bella- ronique Berkani, Jean-Paul Frey Ines Ladjal, Mathilde Laurent, my, professeur de sciences éco- et Pierre Gusz. Maxime Lidy, Maxime Mancho, nomiques et sociales ; Assistance technique : William Justine Mouille, Allyson Muller, Frédérique Boniface, professeur Heitzler et Rémy Weber, élèves Responsable de site : Florence Clément Pauly, Gaetan Riedlin- de philosophie ; Nathalie Char- de terminales SEN (Systèmes Huber. ger, Morgane Ruyer, Benjamin don, professeure documentalis- électronique et numérique) au 14 JOURNALISTE D'UN JOUR Environnement Un viticulteur d’Eguisheim engagé pour la planète « J’ai hésité à sauter le pas, puis Après un processus long et très j’ai réfléchi à ce que je voulais réglementé, Henri Gsell entre- laisser aux générations à venir et prend sa reconversion officielle en là ce fut le déclic… » Henri Gsell, 2011. Trois ans plus tard, son vin viticulteur de 57 ans, est un fer- est reconnu comme biologique vent défenseur de la viticulture par l’organisme de contrôle indé- biologique. pendant Ecocert. Comment ont été ses premières récoltes bio ? C’est à l’âge de 19 ans, fraîche- « Je n’ai pas ressenti une grande ment diplômé du lycée viticole de différence au niveau du rende- Rouffach, qu’il décide de repren- ment et de la santé de mes vi- dre une exploitation. À l’époque, gnes. » ses vignes étaient cultivées de manière conventionnelle. Il y a 15 Il ne reviendrait pas en arrière ans, il décide d’arrêter définitive- pour autant. L’agriculture biologi- ment le traitement de ses vignes que est « l’avenir de la consom- et de se séparer de toute substan- mation » selon lui. « La terre est ce chimique (pesticides et pro- une matière vivante, qu’il faut duits phytosanitaires). « Je traitais savoir préserver pour permettre mes vignes à contre-cœur, mais un avenir sain à la jeunesse. » Le j’avais conscience des dangers que viticulteur d’Eguisheim espère in- pouvaient avoir ces produits sur Henri Gsell admirant le fruit de son travail. DR citer les plus jeunes à suivre son ma santé et sur celle de ma fa- exemple. Force est de constater mille. » Henri Gsell a beaucoup « La terre est une ses premières priorités a été la que l’idée fait son chemin : « Sur réfléchi à ce qu’il voulait trans- matière vivante, qu’il qualité du sol. Le viticulteur a par l’ensemble des viticulteurs alsa- mettre aux générations futures. faut savoir préserver » exemple utilisé l’enherbement ciens, 16 % d’entre eux sont ou « Pour prendre cette décision, il maîtrisé, une technique visant à seront bientôt certifiés bio », con- faut mettre son égoïsme de côté. C’est donc plein de conviction redonner au sol une quantité de clut Henri Gsell. Mais consommer bio est tout sim- qu’il s’est lancé sur cette route en matières organiques optimale. Le plement logique », poursuit-il. pente douce pour l’environne- début d’un long chemin vers son Maxime Mancho, Mathieu Haas ment. Amoureux du vin, une de rêve : la viticulture biologique. et Benjamin Voinson

Rallye et environnement sont-ils compatibles ? À l’heure où les questions envi- ronnementales sont une réelle préoccupation, le rallye de Fran- ce suscite la controverse, car celui-ci se déroule en partie dans des milieux naturels. Ainsi, le rallye a traversé le Parc naturel des Ballons des Vosges lorsqu’il a eu lieu en Alsace entre 2010 et 2014.

« Le rallye a une influence sur l’environnement, on ne peut pas le nier », explique Martin Gugg, membre de l’association écologi- que Vallée de Munster en transi- tion. En effet pour ce dernier, les pollutions, qu’elles soient atmos- phériques, sonores ou dues aux spectateurs, qui parfois laissent des déchets sur place, sont « inadmissibles ».

Face aux critiques, les organisa- Sébastien Loeb, lors du rallye de France 2012. Photo Christelle Pfemmert teurs ont mis en place une procé- dure très stricte, comme nous 14 WC, une poubelle tous les l’épreuve se déroule dans « des impact économique et touristi- l’affirme Marc Georges, ancien 10 mètres sur les zones a grande milieux fragiles » ajoute que des que uniquement à court terme » maire de Munster et responsable densité, plus de 1 000 piquets, plantations d’arbres sont organi- et complète qu’il serait préféra- du balisage. Accompagnée de ainsi que 3,4 km de banderoles sées afin de compenser les émis- ble « d’investir de l’argent dans sept autres personnes, son équi- afin de protéger les zones déter- sions de CO2. un projet plus bénéfique à long pe a travaillé d’arrache-pied du- minées par Natura 2000, réseau terme ». rant une semaine sur une de protection de sites naturels. Martin Gugg, dénonce la quanti- distance de 18 km pour installer té d’argent dépensé dans un tel Simon Fritsch, Tom Leonhart les équipements les plus adaptés, Marc Georges, conscient que événement, « pour un projet à et Robin Zimmerlin Environnement JOURNALISTE D'UN JOUR La maison en paille de Michel Hutt Qu’imaginez-vous lorsqu’on vous la maison a été réalisée en bois et parle d’une maison construite les murs enduits d’un mélange de avec de la paille ? Nous avons tous terre, d’argile et de chaux. Tous en mémoire le célèbre conte des ces matériaux sont disponibles lo- Trois petits cochons, qui véhicule calement en grande quantité. Mi- une certaine idée de fragilité de ce chel Hutt a également fait appel à matériau. des artisans locaux spécialisés dans l’écoconstruction : Christian Pourtant, c’est pour certains un Zerr et Camille Bonhert. projet concret. C’est le cas de Mi- chel Hutt, écrivain et acteur de la Une demande de transition dans la vallée de Muns- ter, qui nous prouve que la réalité construction en hausse d’une telle habitation diffère de ce Grâce à son autonomie énergéti- préjugé. « Ma famille et moi vou- que et sa construction locale, la lions une maison en accord avec maison a un impact positif direct nos principes de vie », explique-t- sur l’environnement. De plus, sur il. C’est pourquoi le choix d’une un plan plus individuel, elle offre écoconstruction ayant un impact une bien meilleure qualité de l’air réduit sur l’environnement et réa- que les bâtiments normaux neufs lisée avec sobriété a paru évident. qui utilisent colles, produits, sol- vants, etc. L’isolation apportée par Michel Hutt, à l’intérieur de sa maison. Photo Anna Voytenko La paille, compressée spéciale- la paille diminue les mouvements ment et ayant de ce fait une densi- de l’air à l’intérieur de l’habitation alternatives qui changent des savoir-faire concernant ce maté- té très élevée, est un matériau et permet un chauffage optimal. schémas habituels, mais égale- riau peut donc être un débouché dont les propriétés d’isolation sont ment les mettre en œuvre et les professionnel très intéressant. très performantes et méconnues. Lorsque le projet a commencé à se partager avec le plus de monde La paille est un sous-produit de faire connaître, il a reçu un accueil possible. La demande de construc- Justine Mouillé, l’agriculture : c’est donc un déchet positif, a suscité de nombreuses tion de maisons en paille augmen- Marie-Océane Desmares réutilisé. De plus, elle est enduite visites et beaucoup d’échanges qui te en Alsace suite à la diffusion et Anna Voytenko spécialement et donc résistante ont donné son sens au chantier : d’informations sur cette alternati- aux aléas du climat. L’ossature de non seulement imaginer des voies ve à la construction classique. Le

Trans’action recherche auto-stoppeurs L’association Vallée de Munster en d’inscrits mais malheureusement transition (VMT) créée en 2012, plus en tant qu’automobilistes compte actuellement 140 membres qu’en tant que stoppeurs. Il faut fai- et 9 groupes de travail actifs dans re franchir le pas à des personnes des domaines aussi divers que ayant encore certaines réserves, l’agriculture, les jardins partagés, changer les habitudes. la santé naturelle, la création d’une ressourcerie, la mobilité, la bien- Quels sont vos projets ? veillance et même les travaux d’aiguille. Rencontre avec Martin Après avoir créé un poulailler collec- Gugg, le fondateur, citoyen franco- tif à Munster, notre principal projet allemand et professeur au lycée Fré- est d’ouvrir une recyclerie afin de déric Kirschleger. réutiliser localement des choses ré- cupérées par la population pour la Quel est le principe de l’associa- population. Il est cependant diffici- tion ? le de la mettre en place car nous avons besoin de soutien d’associa- C’est quelque chose qui s’inscrit tions et de collectivités, ne serait-ce dans le mouvement international que pour trouver un vaste local de des mouvements de transition qui stockage. ont été fondés en 2006-2007 par un anglais du nom de Robb Hopkins. Quelles sont vos motivations Cette association vise à atteindre ce personnelles au sein de cette qu’on peut appeler une « descente association ? énergétique » c’est-à-dire à con- sommer le moins possible d’éner- Faisant partie de l’humanité, j’esti- gie notamment fossile pour notre me que mes enfants ainsi que les vie quotidienne et donc, pour cela, enfants qu’ils auront un jour, nous à faire changer en profondeur nos n’aurions pas d’avenir si nous conti- modes de vie. nuions à gaspiller nos ressources et à exploiter la Terre au-delà du rai- Quelles sont vos actions en termes sonnable. de déplacement afin de protéger Dessin de Améila Gjika l’environnement ? Nora Dahak, Amélia Gjika en place dans ce sens est le transis- et reçoit un logo qui atteste de son et Anaëlle Hertzog Dans le domaine des transports, top : chaque participant s’inscrit li- inscription. L’automobiliste le colle nous visons surtout à faire reculer le brement et gratuitement dans l’un à l’arrière de la voiture et l’auto- plus possible l’utilisation de la voi- des 23 lieux partenaires (mairie, stoppeur le lui présente. Nous ture individuelle. Un des projets mis commerces, etc.) pour être identifié avons déjà quelques centaines 16 JOURNALISTE D'UN JOUR Environnement Josse, le tri à bras-le-corps « Pas un papier, ni une bouteille ré des boîtes de chaussures afin de recyclés », telle a été la réaction de collecter ces objets recyclables. En Josse Marquet, lycéen de 17 ans, contrepartie, l’entreprise anglaise lorsqu’il est arrivé au lycée Fréde- qui recycle ces objets reverse un ric Kirschleger de Munster. Il a don de deux centimes par objet à alors initié le recyclage des dé- l’école élémentaire de Munster. chets dans son établissement en novembre 2015. Une benne bien pleine Suite à l’offre de 53 éco-cartons par À l’arrivée au lycée de Munster, il a la Communauté de communes été « très surpris » de l’absence de (ComCom), l’ensemble des élèves bacs dédiés au recyclage alors qu’il et des personnels du lycée peuvent en existe dans les autres établisse- recycler leurs déchets : le papier, le ments scolaires qu’il a fréquentés carton, les bouteilles en plastique, auparavant, de même que chez lui. les cannettes (aluminium/ Cela était donc tout à fait normal acier), etc. pour lui de mettre cela en place au lycée. En l’espace de onze mois, Josse est devenu très efficace, car il est pas- Avec l’aval de la proviseure Marie- sé d’une heure à trente-cinq minu- Christine Bosswingel, il est entré tes pour vider les 53 cartons qu’il en relation avec l’ambassadeur du déverse dans une grande benne de tri de la ComCom de la vallée de 300 litres fournie par la ComCom. Munster : Philippe Kempf. En con- Toutes les deux semaines, il passe certation avec le vice-président de dans toutes les salles de classe et la ComCom, Daniel Furth, il a été dans tous les bureaux pour vider décidé d’un soutien de l’action, Josse Marquet, un élève investi dans le tri des déchets au lycée. lesdits cartons. ainsi que du don des 53 éco-car- Photo Qendresa Metaj tons. s’est installé dans les habitudes durer après son départ du lycée en Josse ne s’est pas arrêté là, car il des lycéens. En effet, à chaque fois, 2017. s’est mis en relation le conseil mu- Toutes les deux semaines, Josse la benne est pleine. nicipal des jeunes (CMJ) de Muns- attend avec impatience l’arrivée Enkeleta Zekolli, Bryan Ancel ter pour le recyclage de stylos, de du camion pour vider la grande Josse souhaite qu’un groupe d’élè- et Qendresa Metaj surligneurs, ou encore du Tipp-ex. benne. Il constate que les résultats ves se relaye pour vider les cartons Dans cette optique, le CMJ a déco- sont très concluants et que le tri afin que cette activité puisse per-

Le miel et les abeilles, plus pour longtemps ?

« Je déplore que depuis une raisons évoquées. Pour Bernard vingtaine d’années, on perde de Streicher, les abeilles sont plus en plus de ruches », déclare aujourd’hui essentielles à la sur- Bernard Streicher, apiculteur à vie de l’humanité. « Si les Breitenbach, dans la vallée de abeilles s’éteignaient, nous Munster. Selon les sites consom- n’aurions plus que quatre an- merdurable.com et consoglo- nées à vivre », déclare-t-il en be.com, il apparaît qu’un tiers citant Albert Einstein. Voilà qui des colonies d’abeilles disparaît fait froid dans le dos. chaque année depuis 1995. Est-ce que consommer bio pour- Ce qui a le don d’agacer notre rait inverser la tendance ? Pas apiculteur. « Tout le monde a sûr, d’après l’artisan et produc- déjà perdu des ruches. S’il y teur. « Le miel bio est juste une avait une technique efficace pratique de vente. J’ai essayé pour empêcher la disparition durant deux-trois ans, ce qui n’a des abeilles, on le saurait », pas changé la donne. » Pour- ironise-t-il. Et de pointer du tant, son message est clair : la doigt certaines cultures. « L’en- biodiversité est l’affaire de tous. vironnement des abeilles n’est « Tout le monde peut agir, cela pas forcément bio. Quand on dépend de ce qu’on met dans voit qu’elles sont en contact nos jardins, de ce que l’on sème, avec les champs de maïs qui Les abeilles n’échappent à la crise. Dessin de Lucas Lecouze des arbres que l’on plante. » sont traités, il faudrait peut-être Chacun peut aussi la jouer col- changer certaines pratiques », populations d’abeilles : utilisa- minutieux travail. lectif par le biais d’associations sous-entend Bernard Streicher. tion de produits chimiques, pol- comme Jardin pour tous, et Po- lution atmosphérique, perte de Si cette crise de l’apiculture est tager en vie. Et ainsi planter la Facteurs humains la biodiversité avec la baisse de la conséquence de nombreux graine qui améliorera l’avenir 70 % de certaines espèces de facteurs humains, certains fac- des abeilles. et environnementaux fleurs sauvages depuis les an- teurs environnementaux en- L’homme serait-il un butineur de nées 1980… La survie des végé- trent aussi en jeu. La Héloïse Bohn, Lucas Lecouze, la survie des abeilles ? Toujours taux dépend pourtant de la prolifération de parasites, le Loïc Mendelewski, Anaïs Saur selon consommerdurable.com, pollinisation effectuée par les changement climatique ou l’ex- et Jean-Philippe Siebert l’espèce humaine contribuerait abeilles, et les fruits que nous pansion du frelon asiatique ap- majoritairement au déclin des connaissons découlent de leur paraissent comme d’autres Environnement JOURNALISTE D'UN JOUR Bornes électriques : le courant ne passe pas La Ville de Colmar a mis en place, ponsable du parking de la mairie, dans le cadre de l’Agenda 21 – un qui ne « compte pas les véhicules plan d’action répondant au princi- rechargés en jour mais plutôt en pe du développement durable -, un semaine », signe que les utilisa- service de rechargement gratuit à teurs ne se pressent pas. Vérifica- destination des conducteurs « pro- tion hier matin vers 10 h, sur les pres ». Au-delà d’une réelle ambi- parkings Capitaine Dreyfus, Rapp, tion de développement, l’idée est Mairie, Saint-Josse et Lacarre. d’encourager les citoyens soucieux de l’environnement, qu’ils soient Pas un chat, des places de rechar- locaux ou touristes, dans leur dé- gement vides. Thierry a également marche écoresponsable. constaté de son côté que « les nou- veaux véhicules propres ne sont Les utilisateurs pas forcément compatibles avec les bornes colmariennes », et qu’il ne se pressent pas est nécessaire d’apporter son pro- Six bornes bleues de recharge- pre câble. ment ont ainsi été installées de- puis novembre 2013 sur les six Bien que les résultats depuis le grands parkings colmariens. Les lancement de l’opération ne soient utilisateurs, après avoir acquis une pas des plus probants, la munici- carte nationale d’une valeur de palité envisage dans les années à 40 euros auprès de la société Sode- venir de développer de manière trel Mobilité, peuvent à tout mo- plus large le réseau de recharge- ment de la journée ment électrique. Colmariens et réapprovisionner leurs voitures ou gens de passage auraient pourtant leurs deux roues. Francis, du servi- L’idée des bornes de recharge pour véhicules électriques est bonne, mais le tort de s’en priver : n’oublions pas ce Domaine public de la mairie de public n’est pas encore au rendez-vous. Archives L’Alsace/Jean-Marc Loos que cette démarche permet de réa- Colmar précise que « chaque point liser des économies sur le budget de rechargement comporte deux Des résultats pas à la hauteur de municipalité dans ce projet, les consacré à leurs déplacements. prises pouvant accueillir simulta- l’investissement ? L’idée est loua- résultats ne sont pas, à ce jour, à la nément deux véhicules ». ble, mais malgré l’effort budgétai- hauteur de l’investissement. Ce Liselotte Bavard, Josse Marquet, re conséquent fourni par la que nous confirme Thierry, le res- Lisa Friess, Émilien Osberger, Léo Salles et Hugo Toneguzzi

L’énergie nucléaire, un débat d’actualité

À 30 kilomètres au Sud-Est de D’après André Hatz : « On n’a Colmar se trouve la plus vieille pas besoin de remplacer les centrale nucléaire de France en- services de la centrale car la core en activité la centrale de France produit plus d’électricité Fessenheim en activité depuis que nécessaire. » Pour réduire 1977. l’impact environnemental, il est Elle possède deux réacteurs de possible d’utiliser les énergies 900 Mégawatts chacun, et em- renouvelables (éolien, hydrauli- ploie environ 2 000 personnes à que, géothermique, etc.) qui ce jour. Nous avons interrogé pourraient créer 800 000 à André Hatz, le président de Stop 900 000 emplois en France. Fessenheim et un salarié syndi- qué à la CGT. Pour le salarié, il est préférable de maintenir la centrale en acti- Gestion des déchets vité car produire de l’électricité dans une centrale nucléaire est Pour André Hatz, il est nécessai- plus rentable et productif que re de fermer la centrale en produire de l’électricité à l’aide raison des déchets nucléaires des énergies renouvelables. qu’elle rejette en quantité im- De plus, l’entretien de la centra- portante. Pour lui : «En 39 ans, le est pris très au sérieux car : elle a rejeté 182 000 tonnes de « Tous les 10 ans il y a des résidus dont 91 049 tonnes visites, en plus des contrôles d’uranium appauvri stocké en réguliers, ou toutes les pièces France. Le chiffre le plus affo- usées ne sont pas réparées mais lant est celui des 12,5 tonnes de remplacées ». D’autre part, le plutonium en 30 ans, sachant nucléaire ne serait pas l’énergie qu’un milligramme suffit pour la plus polluante, il y aurait par Dessin Amélia Gjika tuer un homme ». exemple encore en Allemagne Pour ce qui est du problème de des usines à charbons qui se- de 50 %. L’Europe a aussi pour Antoine Simon, Arthur Degout l’emploi, la centrale prévoit la raient plus polluantes. objectif de doubler la produc- et Benoît Boehler mutation de ses employés de- Après la COP 21 de 2015, l’Euro- tion d’électricité décarbonée puis 2012, sachant qu’EDF ga- pe s’engage à réduire de 70 % sa (c’est-à-dire qui n’émet pas de rantit l’emploi de ses salariés. pollution d’ici 2040 et la France CO2). 18 JOURNALISTE D'UN JOUR Environnement Éoliennes au Bonhomme : les pour et les contre Henri Stoll développe son point annulé le 30 juillet 2013. de vue sur le projet d’implanta- tion de cinq éoliennes au col du Ses opposants, dont les argu- Bonhomme. D’après l’ancien ments juridiques ont été retenus maire de Kaysersberg et membre pour l’abandon de cinq projets des Verts, ce programme ap- similaires autour du Mont Saint- prouvé en 2007 par le préfet Michel, estiment que « la nature aurait « de quoi approvisionner n’est pas la propriété privée de 20 000 personnes en électricité, quelques promoteurs et élus en mais aussi injecter 20 millions mal de coups médiatique. » d’euros dans l’économie de la Autres conséquences, les ban- vallée. ». quiers hésitent de plus en plus à financer de tels projets. Ce serait un projet qui réduirait les gaz à effet de serre sur le Mais Henri Stoll ne rendra pas long terme. les armes si facilement : « Tant que je serai vivant, je me bat- 2,7 hectares trai », clame-t-il. de forêt en jeu Pas étonnant pour cet écologiste Tout serait déjà en place si des capable de s’enfermer deux heu- associations opposées au projet, res par jour, deux mois durant, tel que le collectif « Non aux dans une cage pour protester à éoliennes du Col du Bonhom- Dessin Amélie Bodier la condamnation de José Bové me » dont le logo est un coq de d’oiseaux migrateurs et ni- toine Chonion, un des leaders du en 2003. Aujourd’hui le projet bruyère, n’étaient pas interve- cheurs, mais aussi l’impact né- collectif. En réponse, Henri Stoll est à l’arrêt, mais la confronta- nues. gatif sur le grand tétra, un rétorque que « les fonds déga- tion subsiste. oiseau en voie de disparition. gés par les éoliennes permet- Le collectif invoque le « préjudi- Comment, « consciemment dé- traient de financer le plan de Amélie Bodier, Charlène Fresard ce esthétique de dégradation de fricher 2,7 hectares de forêt en protection de l’association Tetra et Mathilde Laurent l’environnement » et le risque échange d’un intérêt économi- Vosges et ainsi protéger le bioto- de mortalité des chauves-souris, que minime » ? se demande An- pe de l’oiseau ». Le projet a été

L’hydroélectricité, ça coule de source

La centrale hydroélectrique de alimenté grâce à cette énergie tant, Alexandre Gerst espère « re- sociation munstérienne Perle Metzeral a été inaugurée en locale. Ces centrales, abandon- tomber sur ses pieds ». (Promotion des énergies renouve- juin 2015. Son activité avait été nées au cours des années 1970 lables locales et écocitoyennes). abandonnée voici 40 ans. Puis elle avec le développement de l’éner- Il est en effet trop tôt pour esti- a été rénovée et remise en service gie nucléaire et la création de la mer son chiffre d’affaires. « En Créée en 2011 à Munster, l’asso- par l’entrepreneur indépendant centrale de Fessenheim, sont dé- 2015, c’était catastrophique en ciation a pour but de promouvoir Alexandre Gerst. sormais remises en service. raison de la sécheresse qui a sévi, les énergies renouvelables et de 2016 se présente mieux », précise- sensibiliser la population. Parmi Ce dernier, dont la famille possè- La centrale actuelle de Metzeral t-il. ses projets figure le financement de une centrale à Pagny-sur-Mo- produit de 600 000 à 700 000 kWh citoyen de centrales hydroélectri- selle, en Lorraine, s’est passionné par an, de quoi alimenter 300 Il a par ailleurs mis ses compéten- ques. il y a quelques années pour l’éner- foyers dans le secteur. Pour l’ins- ces techniques au service de l’as- gie hydroélectrique. Maxime Lidy, Clément Dabois et Romain Calvano « J’ai investi quelques centaines de milliers d’euros dans ma pro- pre société, indique le gérant. Première énergie renouvelable dans le monde, l’hydroélectricité est la plus compétitive en termes de coût et présente l’avantage de pouvoir être mise en œuvre à petite échelle. » De quoi alimenter 300 foyers L’ancienne centrale a été créée à la fin du XIXe siècle, durant la phase d’industrialisation de la val- lée, période durant laquelle l’hy- droélectricité y était très développée. En 1907, par exem- ple, un train à crémaillère allant de Munster à la Schlucht était Une vue intérieure de la centrale. DR Sport JOURNALISTE D'UN JOUR L’équipe J1J de Mulhouse

Les élèves du lycée Bugatti d’Illzach, hier, à deux pas du site J1J de Mulhouse, installé à la bibliothèque centrale. Photo François Fuchs Les pages Sport ont été réalisées Ferber, Mathieu Haller, Eric Inirio, Angélique Leichel, Philippe Lutz, de maths sciences physiques. par les élèves de seconde bac pro Zef Krasniqi, Samy Lela, Labinot Hamza Marzougi, Mirza Mujkic, Assistance technique : Marc carrosserie et de première bac pro Rexhepi, Thomas Sterit et Yilmaz Adrien Nique-Haby, Enzo Paille, Scherrer et Mathieu Vernet, élè- conducteur transport routier de Uludag. Maxime Perez, Noé Ruster, Logan ves de terminal bac pro Sen (sys- marchandises du lycée Ettore Bu- Les élèves en section transport Schaub, Maxime Sutter, Cyril Ue- tèmes électroniques et gatti d’Illzach. routier : Gérald Adam, Sara Almei- berschlag, Jules Weinzaepfel. numériques) au lycée Charles- Les élèves en section carrosse- da dos Santos, Julien Arth, Walid Les enseignants et accompagna- Pointet de Thann. rie : Desar Ademoviq, Emiliano Benkhelifa, Yannick Boschert, Da- teurs : Pierre Soehnlen, Nora Encadrement rédactionnel : Agosta, Adam Antonelli, Yunus ny Dunemann, Joris Geiss, Arthur Makhloufi, et Asia Chihi, tous Christelle Himmelberger, Florian Aydin, Réda Azouzi, Nicolas Che- Goetz, Théo Heinrich, Okan Kaz, trois professeurs de lettres histoi- Zobenbiehler et François Fuchs. naf, Abdoul Kader Diarra, Manon Anthony Krafft, Bastien Laucher, re, et Patricia Lagarde, professeur Chef de site : Adeline Beck

Santana, une intégration réussie

Arrivée le 13 septembre dernier à la saison. l’ASPTT Mulhouse, Daily Santana est déjà pleinement intégrée. À l’approche des matchs, les séances de volley augmentent en « L’arrivée de Santana à l’ASPTT intensité, celles de la muscula- Mulhouse a apporté de la bonne tion diminuent. Les filles font humeur. Elle tire l’équipe vers le plus de volley pour gagner davan- haut », déclare Christophe Ma- tage en « puissance, vitesse, dé- gail, entraîneur adjoint de l’ASPTT tente et en force de frappe » Mulhouse. explique Christophe Magail, en- traîneur adjoint. Quant à la mus- Depuis qu’elle a 11 ans, le volley culation, elle est la base de tout a cessé d’être un simple jeu pour sport pour réaliser une belle sai- Daily Santana. « J’ai été sélection- son. née en équipe nationale jeune. C’est devenu une vraie passion « On a regagné notre place en pour moi. J’ai voulu passer plus Coupe d’Europe donc on essaye de temps possible dans les salles de la garder […] et par la suite pour progresser. J’adore l’atmos- faire la meilleure saison possi- phère qui entoure le sport et la ble », poursuit Christophe Ma- manière dont les gens se compor- gail. Qui insiste sur l’objectif tent dans le volley-ball. Je n’ai principal : « Décrocher un titre et jamais ressenti ça dans un autre de rester en coupe d’Europe cette sport », explique en Daily Santa- saison ». na, traduit de l’anglais par Chris- tophe Magail. Daily Santana dessiné par Adam Antonelli. Dessin J1J Et la saison débute prochaine- ment pour les volleyeuses de « Le volley-ball est un crue semblent séduire l’ensemble dans la communication ? « Ce l’ASPTT Mulhouse qui se déplace- de ses coéquipières. « J’ai été n’est pas un problème dans la ront à Nantes le 22 octobre : les langage universel » bien accueillie et les filles m’ont relation. Tout le monde parle premiers pas de Daily Santana Selon Léa Soldner, joueuse de aidé à m’intégrer rapidement », anglais plus ou moins bien. J’ap- sous les couleurs mulhousiennes. l’ASPTT Mulhouse depuis 2014, témoigne une joueuse originaire prends le français. Mais en atten- l’arrivée de Santana était « très de Porto Rico qui communique dant, le volley-ball est un langage Yunus Aydin et Zef Karsniqi attendue ». La personnalité et les avec ses coéquipières en anglais. universel », sourit Daily Santana performances de la nouvelle re- Mais la langue est-elle un frein qui entre dans une phase clef de 20 JOURNALISTE D'UN JOUR Sport À la découverte du street workout Le street workout est un mélange de musculation, de break dance et de gym. Ensemble de figures de for- ce, de souplesse et d’équilibre, c’est un sport qui se pratique dans la rue. Le street workout est né aux États- Unis et connaît un vrai succès. C’est en regardant l’équipe Hannibal, qui est l’une des équipes les plus con- nues du monde, que Noé, un lycéen mulhousien, s’y est mis. « Avant je passais plus de huit heu- res par jour à jouer à des jeux vidéo, confie-t-il. Ça fait deux ans et demi que je me suis mis au street workout. C’est gratuit, c’est très physique et on se muscle beaucoup avec pas grand-chose. Le résultat est impressionnant, j’ai doublé de volume ! Il faut s’accrocher et ne jamais baisser les bras. Il faut tou- jours aller de l’avant et garder la Les Bartiates s’entraînent sur le terrain rue Gay-Lussac, à Mulhouse. DR tête haute. » çons. Le team espère accueillir bien- sier à la mairie de Mulhouse pour 28 000 et 37 000 euros. Les Bartia- Un nouveau tôt des filles. remplacer ou rajouter des agrès et tes sont allés dans de nombreux disposer d’un nouveau terrain. quartiers de Mulhouse pour faire terrain espéré Les Bartiates s’entraînent sur un signer des pétitions. Le dossier est Cela fait deux ans que l’équipe de terrain rue Gay-Lussac à Mulhouse. L’équipe de Mulhouse a besoin d’un en cours et les Bartiates espèrent Mulhouse les Bartiates (jeu de Mais ce terrain est désormais en pi- nouveau terrain car les sols ne sont une fin heureuse à leur requête. mots qui fait référence aux Spartia- teux état. Les sportifs doivent avant pas praticables, les anneaux sont tes et aux barres) a été créée. Elle chaque entraînement renforcer les décrochés et les modules inadap- Noé Ruster, Hamza Marzougui, regroupe une dizaine de jeunes de barres à l’aide d’un marteau. Les tés. Plusieurs devis ont été réalisés. Walid Benkhelifa et Maxime Perez 13 à 25 ans, principalement des gar- Bartiates ont ainsi déposé un dos- L’investissement s’élèverait entre

À la rencontre du pôle compétition du « Bug’ »

Le lycée Ettore-Bugatti – le « Bu- 206 », précise Etienne. g’» pour les intimes - à Illzach possède un pôle compétition Les conditions à remplir pour en- automobile. Seuls les membres de trer dans le pôle sont la motiva- BTS après-vente automobile (AVA) tion et la passion. Il n’y a pas peuvent l’intégrer. Les partici- besoin du permis de conduire pants à J1J ont pu, hier, inter- pour entretenir les véhicules, mais viewer, place de la Réunion, Jean- il le faut pour pouvoir participer Christophe Thiebaut, enseignant aux slaloms. et fondateur du pôle, et quatre compétiteurs, étudiants en BTS 2e Ludovic, seul pilote du pôle à avoir année : Etienne Koerber, Loïc Fric- couru cette saison, évoque son ker, Gabin Zilitto et Ludovic Stof- 1er classement au slalom de Géo- felbach. parc le 5 mai dernier : « C’était un bon apprentissage du véhicule, Motivation et passion une bonne façon de connaître ses réactions […] Je suis arrivé 11e sur Ludovic et Etienne partagent un 23 concurrents […] A la course de même amour pour la course auto- la Hardt, je suis arrivé 8e sur 26 ». mobile. Avec entrain, le premier explique qu’il est essentiel de Avant la course, tous les concur- frôler les limites pour gagner : « Si Les étudiants membres du pôle compétition du lycée Bugatti, hier, place de la rents sont stressés. « Mais quand on ne prend pas de risques, on ne Réunion. DR je suis sur la ligne de départ, peut pas faire de temps. » Les j’oublie tout et il ne reste plus que compétiteurs sont soumis à une chent aussi des sponsors. Les pilo- 206 WRC fournies par l’usine Peu- moi et mon chrono », témoigne certaine pression face au chrono. tes s’entraînent sur les circuits de geot et une Formule Campus, qui Gabin. Leur conclusion à tous : la Hardt et de Biesheim. Ils en est en restauration. » « Voir le sport automobile, c’est Le pôle compétition du Bugatti a profitent pour effectuer « un rou- bien, mais le vivre, c’est mieux » été créé il y a 15 ans par Jean- lage », c’est-à-dire procéder aux Les étudiants apportent aussi des Christophe Thiebaut. Il regroupe multiples mises au point et régla- modifications sur les voitures : po- Manon Ferber, de jeunes passionnés de la course ges du véhicule. Ils s’en servent se d’un arceau (renfort des parois Sara Almeida-dos Santos, automobile. Ils font tourner l’asso- pour prendre les points de repère des véhicules), d’attaches capot, Mathieu Haller ciation. Ils se réunissent pour en- sur la piste et sur la voiture, ce qui de pneus spéciaux… « 130 che- et Dany Dunemann tretenir des voitures qu’ils leur permettra de savoir quel vaux pour 730 à 800 kg, c’est le préparent pour la course. Ils cher- pneu choisir. « On possède deux rapport poids-puissance de la Sport JOURNALISTE D'UN JOUR 21 En 6e, le sport « dans la cour des grands » Mercredi 21 septembre, la classe de 6eC du collège Léon-Gambetta de Riedisheim s’adonnait avec joie au badminton au Cosec de la com- mune. Sous la houlette de Christel- le Urbany, leur professeure principale et d’éducation physique et sportive, les élèves ont répondu avec plaisir à nos questions. Foot pour les garçons, volley pour les filles Alissa définit l’éducation physique et sportive comme quelque chose de « technique ». Selon elle, au collège, les professeurs d’EPS « montrent plus de choses et expli- Après s’être défoulés au badminton, les élèves de la 6eC posent fièrement avec leurs raquettes. Photo Nora Makhloufi quent mieux qu’à l’école primai- re ». « Dans les activités qu’on va filles », considère Yanis. « Vous fai- relaxes alors qu’au collège, ils sont Christelle Urbany. Qui poursuit : découvrir cette année, il y a le tes les fous, vous criez », rétorque plus stricts », constate Romain. « Les élèves sont toujours très mo- badminton, le volley, le javelot, le en souriant, côté filles, Lisa, soute- Les élèves précisent un peu plus tivés. Le problème, c’est qu’ils ont basket, la lutte et le step », expli- nue par ses copines. L’ambiance loin la raison de cette différence à toujours du mal à canaliser leur que Esteban, content et impatient. reste bon enfant. leurs yeux : ils sont entrés « dans énergie. Ils sont toujours partants Ses camarades acquiescent avec la cour des grands ». pour faire beaucoup de choses. joie. Les activités favorites des gar- Pour les élèves de la 6eC, le sport Mais ils ont encore l’image du çons de la classe sont le football et permet de se détendre, de s’amu- « Je pense que les activités sporti- sport où l’on va prendre un ballon le basket. Les filles préfèrent le ser. Jade précise que cela permet ves sont plus riches en nombre et taper dessus. Il y a quand même volley. Nana aime les sports collec- également « de se défouler ». Cet- parce qu’on a une formation en des consignes à respecter. » Les tifs car ils lui permettent de parta- te discipline semble être appréciée tant que prof d’EPS qui est beau- élèves de la 6eC sont motivés pour ger quelque chose avec ses amis. des jeunes… pour ne pas dire leur coup plus poussée que les profes- faire une année scolaire réussie au Se met en place une petite rivalité préférée. seurs des écoles. On a aussi des côté de leur professeure d’EPS. entre les filles et les garçons. « Les conditions matérielles qui sont garçons bougent plus que les « En primaire, les profs sont plus plus intéressantes », observe Emiliano Agosta et Labinot Rexhepi

Émilie Bernard ou la philosophie du « Rant Dan’Ron »

Le collège Anne-Franck à Illzach pro- sable, qui se rapproche de la lutte de pose une section lutte en UNSS et a sumo où il faut faire sortir l’adver- participé à plusieurs championnats saire du cercle », précise avec joie de France UNSS lutte comme celui l’entraîneuse. qui s’est déroulé en avril dernier à La Réunion. Émilie Bernard a un rôle Mais avant d’en arriver là, Émilie essentiel au sein de cette section, Bernard a appris et continue à se puisque la professeure d’éducation perfectionner dans le club Les Mêm- physique et sportive est l’entraîneu- papeurs, à Sausheim. Actuelle- se de la section lutte UNSS. ment, David Muller est l’entraîneur du club. Il a également été un lut- « Je suis quelqu’un qui n’aime pas teur international. Il a pris Émilie me battre… Mais quand on est dans Bernard sous son aile pour lui ensei- un combat, on a quand même envie gner l’art de la lutte. Lors de son de gagner », avoue-t-elle. « C’est un séjour à la Réunion, Émilie Bernard sport qui est vraiment ouvert à y a reçu un tee-shirt où figure le slo- tous ». gan « Rant Dan’Ron » qui signifie que l’équipe UNSS lutte du collège Plus de filles Émilie Bernard (t-shirt bleu) est ici en démonstration d’une prise avec un élève. Anne-Franck est entrée dans le cer- que de garçons Photo Emiliano Agosta cle des Réunionnais. La lutte étant par excellence le sport préféré de On aurait pu croire que la lutte est des sur le dos pour gagner le com- du collège Anne-Franck participe tout le territoire. Avec amusement, un sport pour les garçons, Émilie bat. » chaque année aux championnats de Émilie Bernard précise que « tout Bernard fait le constat contraire : France. En avril 2016, l’équipe s’est tourne autour de la lutte. » « Au collège Anne-Franck, on a plus À Illzach, la section lutte a été créée rendue à la Réunion. Elle a décroché de filles que de garçons dans la sec- en 2011. « Dès la première fois, nous la neuvième place en lutte sur tapis. En 2017, la section lutte UNSS du tion sportive. Ce sport de combat nous sommes qualifiés pour les Le score résulte du fait que le groupe collège Anne-Franck se présentera plaît aux filles et aux garçons. Les championnats de France UNSS lut- était constitué majoritairement de pour les championnats de France à règles sont simples : mettre l’adver- te », relate Émilie Bernard avec sa- « très jeunes lutteurs », affirme Émi- Paris. saire sur les deux épaules au sol et tisfaction. Cet heureux événement lie Bernard. L’équipe a réussi à obte- l’immobiliser pendant trois secon- date de 2013. Depuis, l’UNSS lutte nir la troisième place en « lutte sur Marco 22 JOURNALISTE D'UN JOUR Sport Les Mulhousiennes, le sport au service de la solidarité La 3e édition de la course Les siennes prévoyaient initialement triotes de Riedisheim, elles, sont Mulhousiennes, organisée par des inscriptions à la hauteur de venues soutenir et encourager l’association du même nom, s’est 5 000 personnes, mais dès le coureuses et marcheuses, à l’invi- déroulée dimanche 25 septembre. 15 mai, ce chiffre était atteint. tation de l’association organisatri- « On a pris la décision d’accueillir ce. Leur discipline est un mélange Près de 6 000 marcheuses ou cou- 6 000 filles, donc 1 000 de plus de danses et d’acrobaties. reuses survoltées se sont retrou- que l’an dernier », explique-t-elle vées dans une ambiance festive au avec satisfaction. Le défi a été « Il ne faut rien stade de l’lll à Mulhouse, toutes relevé ! lâcher » mobilisées pour une cause com- mune : la lutte contre le cancer Aucune des participantes n’est ve- Salima Lalabouali, participante à féminin. Et 150 bénévoles étaient nue seule. Toutes sont venues la course, est venue spontané- mobilisés pour l’organisation. « entre copines, amies ou entre ment à notre rencontre. Cette collègues », précisait la présidente habitante de Saint-Louis a eu un Entre copines, des Mulhousiennes. cancer du sein l’année dernière, amies ou collègues nous confie-t-elle. « J’aimerais fai- Sorriah Hadji, auxiliaire puéricul- re passer un message à toutes les Après avoir atteint la ligne d’arri- trice, et Sonia Mazouni, aide ma- personnes malades : il ne faut rien vée, la présidente des Mulhou- ternelle, au centre socioculturel lâcher parce que quand on se bat, siennes, Christelle Juville-Di Lavoisier-Brustlein, sont venues on y arrive, on gagne, c’est pour Giuseppantonio, se disait « très, avec d’autres collègues, infirmiè- cela que je suis là en pleine forme. très, très heureuse et soulagée, re, comptable, cadre, animatrice Je reviendrai l’année prochaine et mais pas complètement ». En ef- ou éducatrice. jusqu’à la fin de ma vie. » fet, la course n’était pas encore terminée. « Quand la dernière C’est la première fois qu’elles par- Après avoir vaincu le cancer du sein, Au final, les participantes étaient marcheuse aura achevé son par- ticipent à la course, pour une Salima (à gauche, au côté d’une amie) unies et solidaires dans la joie et cours, je serai heureuse ! ». Dans cause qui leur semble importante, court en faveur des Mulhousiennes. la bonne humeur. Rendez-vous le une ambiance 100 % féminine, expliquent-elles. Photo Zef Krasmiqi 24 septembre 2017 pour la 4e elle poursuivait avec entrain : « Ça édition. fait maintenant trois ans que l’as- Nous avons aussi croisé une équi- équipe de l’entreprise Merlin de sociation existe ». Les Mulhou- pe de salariées de Poulaillon, une Cernay. Les cheerleaders des Pa- Reda Azouzi et Adam Antonelli

Entre sociabilité, convivialité et partage Iota danse est une association fa- miliale où tous les âges se confon- dent dans une même passion : la danse. Elle existe depuis 2013 et accueille aujourd’hui environ 55 participants. L’effectif ne cesse d’augmenter. Membres du comité et danseurs se sentent comme chez eux : c’est une association fa- miliale. Les cours se déroulent à l’Association du centre polyvalent d’Entremont (ACPE) à Rixheim. Convivialité, sociabilité et partage Saïda Ayad enseigne la danse avec passion à Iota danse. Photo Mathieu Haller Cet univers est apprécié par de nombreux participants. « Cela leur geot, secrétaire au sein de l’asso- professeur de danse à Iota danse. ou pour les personnes ayant un apporte aussi un bien-être social et ciation mais aussi danseur. La musique comme la danse sont handicap. Pour elle, il est impor- la découverte de différents milieux. universelles et regroupent tout le tant de s’engager et de s’impliquer Convivialité, sociabilité et partage Ici, la joie et la bonne humeur bat- monde. » Pourquoi a-t-elle choisi personnellement dans un projet. sont les trois mots d’ordre de cette tent au rythme de la musique. d’être professeur de danse ? « La Elle est également éducatrice spé- association », confie Véronique « L’association nous permet meilleure façon de partager, c’était cialisée au Foyer Saint-Jean à Mul- Lampson, la présidente. On y ensei- d’avoir des amis et une vie sociale, d’enseigner », affirme-t-elle avec house où elle monte des projets gne divers types de danses : afro, c’est très important. Sinon, on est conviction. artistiques en faveur des jeunes. ragga, latino, oriental, hip-hop. isolé à la maison », explique Jilian- Son engagement artistique est ne Banz, danseuse et membre du L’engagement de soi semble être très apprécié. Si vous aimez vous Cette mixité fait la fierté de l’asso- comité de Iota danse. naturel chez cette danseuse. Saïda amuser et prendre soin de votre ciation. Il n’y a pas considération Ayad n’hésite pas à répondre pré- corps dans la bonne humeur, la d’âge ou de sexe pour faire partie Alors que les danseuses poursui- sente quand on la sollicite, que ce convivialité et le partage, l’associa- de Iota danse. Tout le monde est vent la chorégraphie, Saïda Ayad soit pour certaines manifestations tion Iota Danse est prête à vous accueilli à bras ouverts. « Ça m’ap- répond à nos questions. « C’est un comme le Téléthon, ou pour soute- accueillir dans son groupe ! porte un réseau d’amis et des bons bon moyen d’aller vers les gens car nir des associations qui militent moments », confie Yannick Crava- c’est une ouverture, explique cette pour protéger les femmes battues Manon Ferber et Mathieu Haller Sport JOURNALISTE D'UN JOUR 23 Hockey : la victoire à tout prix Une nouvelle saison en D1 débute L’équipe a été modifiée et est cer- pour les Scorpions, l’équipe de hoc- tainement meilleure que celle de key de Mulhouse, avec pour objec- l’an passé quand on a perdu aux tif les play-offs et plus tard la portes des demi-finales. Nous remontée en , l’élite avons gardé six joueurs et recruté du hockey français. 17 nouveaux qui ont du potentiel et du talent. Une palette de natio- D’origine nordique, le hockey sur nalités (Suédois, Canadiens, Tchè- glace est un sport qui se pratique à ques, Slovaques, Finnois…) six contre six, avec un gardien et compose cette équipe prometteu- cinq joueurs par équipe. Les équi- se encadrée par un entraîneur tchè- pes peuvent compter au maximum que, Jan Prochazka. 22 joueurs équipés de tenues pou- vant peser jusqu’à 30 kilos. Ce Êtes-vous confiant pour cette sport impressionne par sa rapidité, Les Scorpions de Mulhouse s’entraînent sur la glace de l’Illberg pour gagner le nouvelle saison ? sa complexité et ses contacts vio- plus de matches possibles cette saison. Photo Anthony Krafft lents et très réglementés qui réga- L’équipe a repris l’entraînement lent les spectateurs. les jeunes dès leur plus jeune âge. entaché car, pour des raisons finan- sur la glace de l’Illberg en août. On C’est une institution dans les pays cières, le club a été rétrogradé en a travaillé la cohésion de groupe et Le Suédois Christer Eriksson a été nordiques qui s’est donc imposée à D3 la saison suivante. l’esprit d’équipe à travers les ren- l’entraîneur de l’équipe des Scor- moi. J’ai été hockeyeur, mais j’ai dû contres face à des équipes suisses pions, qui a été sacrée championne raccrocher les patins suite à une Quelles sont les conditions requi- et allemandes. Notre objectif est de France de ligue Magnus en blessure. Il était évident pour moi ses pour intégrer l’équipe des d’essayer de remporter chaque 2005. Aujourd’hui manager du club de former alors des futurs cham- Scorpions ? match pour atteindre les demi-fina- mulhousien, il nous a parlé des pions. les. Le but ultime est de faire mon- Scorpions. Les efforts au hockey sont très in- ter cette équipe en puissance afin J’ai été entraîneur-adjoint de l’équi- tenses et de courte durée, c’est de renouer avec la ligue Magnus, Qu’est-ce qui vous a donné envie pe de France pendant six ans et j’ai pourquoi nous recrutons des l’élite du hockey, et faire revenir un d’entraîner une équipe de hoc- participé aux Jeux Olympiques de joueurs en fonction de leur endu- jour la coupe Magnus à Mulhouse. key ? Salt Lake City en 2002. Le plus beau rance, leur force physique, leur agi- moment de ma carrière, c’est le lité et leur vitesse. Propos recueillis par En Suède, c’est un sport aussi po- titre de champion de France décro- Angélique Leichel, pulaire que le football en France. Le ché avec les Scorpions en 2005. Ce Pouvez-vous nous parler de l’ef- Jules Weinzaepflen système scolaire permet de former souvenir a malheureusement été fectif ? et Cyril Ueberschlag

Laurent Hagist, sur les traces d’un Alsacien d’exception

Natif de Bartenheim, le footbal- Xherdan Shaqiri actuellement à Arabie Saoudite ? leur Laurent Hagist a toujours con- Stocke City et Zdravko Kuzmanovic cilié le sport et les études à travers (club de Malaga). J’ai ensuite été L’engouement du public est excep- le « sport-étude » quand il jouait à préparateur physique et entraî- tionnel. J’étais tous les jours dans Saint-Louis puis Mulhouse. « Je neur assistant au Neuchâtel Xa- les journaux, la pression médiati- n’ai jamais lésiné sur les études. Il max, puis au VfB Stuttgart et aux que était très forte. Heureuse- faut savoir penser à demain car Young Boys Berne. Enfin, de ment que je ne savais pas lire tout peut très vite s’écrouler », juillet 2014 à juin dernier, j’étais l’arabe. Ma famille et moi étions explique-t-il. Joueur professionnel au FC Al Ahli en Arabie Saoudite. reconnus dans la rue et on nous à Besançon, Mulhouse, Schilti- Nous avons remporté trois tro- demandait des photos. Cette noto- gheim, puis Bâle, le Haut-Rhinois phées : la Prince Cup, la Kings Cup riété n’était pas évidente. En tant est contraint d’arrêter sa carrière et le championnat. qu’entraîneur médiatisé, je devais à 28 ans suite à une blessure. En éviter toutes dérives. Vous imagi- 2003, il se reconvertit en prépara- Préférez-vous votre carrière de nez si l’on me prenait en photo teur sportif puis entraîneur assis- joueur ou celle de préparateur dans un fast-food alors que je de- tant. sportif/entraîneur assistant ? mande à mes joueurs d’avoir une bonne hygiène de vie… Six titres depuis Ce sont deux choses bien distinc- la fin de sa carrière tes. En tant que joueur, une fois Que faites-vous actuellement ? les crampons dans les vestiaires, de joueur on passe à autre chose. Alors J’étudie diverse propositions. J’ai Quel est votre parcours depuis la qu’un entraîneur réfléchit cons- été approchée récemment par une fin de votre carrière de joueur ? tamment aux matchs passés et à équipe de Dubaï mais le projet ne venir, aux stratégies à mener… m’intéressait pas. Je recherche J’ai été préparateur physique au La saison dernière, Laurent Hagist a une équipe avec un projet plus centre de formation du FC Bâle, remporté la Coupe du roi et le cham- « Heureusement ambitieux. puis au sein de l’équipe pro, avec pionnat d’Arabie Saoudite avec Al que je ne savais pas laquelle nous avons remporté Ahli. DR Propos recueillis par trois trophées, deux coupes de lire l’arabe » Enzo Paille, Maxime Sutter, Suisse et un championnat. À Bâle, joueurs comme Ivan Rakitic, qui Qu’est-ce qui vous a marqué lors Gérald Adam, Joris Geiss j’ai eu la chance de côtoyer des évolue désormais à Barcelone, de votre dernière expérience en et Julien Arth 24 JOURNALISTE D'UN JOUR Sport La chasse, un « sport essentiel » aux forêts Chasseur depuis 45 ans, Patrice sylviculture. Le chasseur essaie de Maillet, qui chasse le plus souvent s’en faire un allié, mais la filière autour d’Ensisheim, estime que sa bois qui s’est fortement dévelop- passion est un sport à part entiè- pée et les quotas de cervidés à re. Une passion qui plus est essen- tuer imposés (sous peine d’amen- tielle aux forêts. des) par le ministère de l’Agricultu- re et de la sylviculture font que Le rôle du chasseur est-il vrai- leurs intérêts diffèrent. ment important ? La chasse est-elle un sport selon Le chasseur fait partie des acteurs vous ? de la nature. Il va permettre à vous ainsi qu’à vos enfants de voir Il y a différents modes de chasse. Il des animaux au zoo de Bâle par y a ce que l’on appelle la chasse à exemple, mais aussi de les voir l’affût, où l’on attend assis sur un dans la nature. Le chasseur est un mirador au coin d’un bois. On acteur économique et écologique, attend la rencontre entre le fusil, il est très important pour la sauve- la balle et le gibier. Ce type de garde de notre nature. Pourquoi ? chasse ne peut pas être considéré Parce que le chasseur est le plus comme un sport. Mais courir est près de la nature. un sport, la marche rapide aussi. Donc si l’on effectue un déplace- L’Alsace est-elle une bonne ré- ment, on peut considérer cela gion pour la chasse ? comme un sport. Un chasseur par- court en moyenne environ Le terrain, la végétation, la surfa- Patrice Maillet (à gauche) avec ses compagnons de chasse. 2250 km par an, donc est-ce que ce boisée, la qualité des cultures Photo Bastien Laucher l’on peut considérer cela comme qui correspondent le mieux au un sport sur terrain accidenté ou gibier, mais aussi la qualité des terrain et de la quantité du gibier. relations avec les autres person- sur tout type de terrain ? La répon- hommes qui se trouvent sur le En prenant en compte tout cela, nes qui passent du temps en se est oui. secteur influent sur la quantité de l’Alsace est une bonne région pour forêt, comme le garde forestier ? gibier et la quantité de chasseurs. la chasse. Propos recueillis par Puisque la quantité de chasseurs Le garde forestier est responsable Bastien Laucher, Anthony Krafft dépend souvent de la qualité du Les chasseurs ont-ils de bonnes de la gestion des forêts et de la et Gérald Adam Qu’en pensent les internautes ?

61,1 % des sondés estiment que la chasse n’est pas un sport. Archives L’Alsace/V.M

Bastien Laucher, Anthony Krafft et à juger que la chasse demande des Gérald Adam ont réalisé un sonda- qualités sportives. ge de huit questions partagé sur la page Facebook du Lycée Bugatti Les élèves qui ont réalisé ce sonda- d’Illzach. Ils ont ainsi obtenus 168 ge ont cherché à savoir si l’image avis pour chaque question. de la chasse est encore remplie de clichés, en demandant si les chas- Grâce à ce sondage, ils ont pu seurs ont un penchant pour l’alco- constater que 61,1 % des sondés ol et s’ils tirent sur tout ce qui estiment que la chasse n’est pas bouge. À la première question, les un sport, alors que 80,4 % pensent sondés répondent non à 50,9 %. À que la chasse est dépourvue de la seconde, ils répondent non à règles. En revanche, ils sont 55,4 % 75 %. Économie JOURNALISTE D'UN JOUR 25 L’équipe J1J de Saint-Louis

Les élèves du lycée Montaigne de Mulhouse ont participé, hier, à l’opération J1J sur le site de Saint-Louis. Photo Francis Micodi

Les pages économie ont été réali- Lisa Dangler, Marco Aurelio De Loïc Maira, Marwan Melkemi, Em- Responsable marketing : Anissa sées par des élèves de terminale Sousa Loureiro, Romane Desarbre, ma Meyer, Mathis Meyer, Ahmed Kalliz. S1 du lycée Montaigne de Mulhou- Julien Dillmann, Masha Dimirije- Nasser, Émilie Ott, Timothée Por- Journalistes : Mourad Khoualed, se. vic,, Yassine Goeller, Lisa Goi, Élo- tha, Nikkano Pra Ankhann, Quen- Jean-Christophe Meyer et Francis die Hamon, Ilyasse Hansali, Claire tin Rigaud, Cloé Roedel, Mathieu Micodi. Les élèves du lycée Montaigne : Hanzo, Samuel Henry, Kilian Hirtz- Slisse. Élèves du lycée Charles Pointet de Chahid Alalout, Aurélien Boeglin, lin, Vincent Kuenemann, Élodie Les professeurs : Nicolas Le Moi- Thann : Antoine Meyer, Corentin Sarah Camapnelli, Joris Dalmazir, Kwiatkowski, Clémentine Leger, gne et Etienne Ackermann Stein. 26 JOURNALISTE D'UN JOUR Économie Brexit : « Il faut donner à l’Europe un projet industriel » Les Britanniques ont décidé par participer. » Un processus qui se référendum de lever l’ancre euro- veut évolutif : « Une Europe à péenne. Un choix « conjoncturel et deux niveaux paraît plus raisonna- lié aux questions de politiques in- ble qu’une union politique. On térieures », d’après Arcangelo Fi- peut imaginer un noyau dur, avec gliuzzi, professeur en sciences les pays les plus impliqués dans la économiques au lycée Montaigne construction. Et progressivement de Mulhouse. Selon l’économiste, les autres pays s’agrégeront. » Il le Brexit peut être une occasion de faudra ensuite ouvrir le chantier changer la donne en Europe. « Ce- social, « point faible de la cons- la devrait déjà faciliter la prise de truction européenne, car ces systè- décision au sein des instances. Le mes sociaux ayant des histoires Royaume-Uni (R.U.) a toujours eu différentes sont difficiles à harmo- une politique d’obstruction. C’est niser. » l’occasion pour l’Europe de renfor- cer ses structures démocratiques. Selon l’universitaire, l’UE n’est pas Le fait que la politique de la Ban- parvenue à créer « une convergen- que centrale européenne ne soit ce des pays vers le plus haut ni- pas soumise à un jugement criti- veau de vie, elle a abandonné tout que des États pose un redoutable ce qui favorise la convergence réel- problème de démocratie. » le. Il faut donner à l’Europe un projet industriel ». Et de citer la Dans le climat anxiogène régnant proposition de l’économiste Mi- en Europe, on peut malgré tout chel Aglietta, fondée sur la transi- pâlir de cette perte. Et la sortie du tion énergétique. Un projet Royaume-Uni pourrait en provo- industriel de haut niveau permet- quer d’autres, on parle déjà de trait de créer une cohésion et de Nexit (Netherland Exit, soit sortie l’Europe n’a plus de projet, d’élé- Pour l’enseignant, il y a « trois gagner en compétitivité. L’avenir des Pays-Bas) « C’est une situation ments qui permettent de porter la chantiers d’avenir ». Tout d’abord, de l’UE réside donc dans l’entrai- dangereuse pour l’Union euro- construction sur de nouveaux ter- « il faut aller vers une forme de de. péenne (UE), d’autant plus que la rains. » fédéralisme. Comme le disait déjà Norvège est prospère tout en étant Churchill en 1946, il faut que l’on Matthieu Slisse en dehors de l’UE », confirme Ar- La sortie du R.U. peut-elle permet- devienne les États-Unis d’Europe, cangelo Figliuzzi. « Actuellement, tre de redonner un élan à l’UE ? mais le R.U. n’a pas vocation à y SURFER matlinfo.wordpress.com

Êtes-vous plutôt hôtel ou couchsurfing ? Et si on pouvait enfin partir en vacances sans se ruiner ?

L’économie collaborative, qui a été massivement popularisée grâce à Internet, apporte de réelles amé- liorations notamment dans le tou- risme. Airbnb (volez, restez et rentrez) ou encore Flipkey (échan- ge de clefs) permettent à quicon- que le souhaite de devenir un hôte et de transformer sa propre maison ou son appartement en un revenu. S’enrichir en partant en vacances, avec les risques associés bien en- tendu, encore faut-il oser prêter sa maison à des inconnus.

Ces nouvelles plateformes modi- fient réellement le marché. En 2015, 50 000 logements sont pro- Le couchsurfing, une alternative abordable à l’hôtellerie traditionnelle. Photo Cloé Roedel posés rien qu’à Paris par Airbnb. Le couchsurfing (littéralement « surf en plus de succès. De quoi concur- moyens de transport deviennent 2015, le couchsurfing représentait sur canapé ») consiste à simple- rencer les hôtels. Certaines villes de plus en plus rapides et aborda- 1,2 % des nuitées en France ou des ment prêter son sofa – pour un prix comme Berlin commencent à for- bles grâce notamment au géant Français à l’étranger. ridiculement faible, voire nul — tement freiner (par le biais de français Blablacar. Il faut tout de afin qu’un visiteur puisse y passer taxes) l’échange de logements en- même souligner que le niveau de Alors, pourquoi ne pas en profiter ? la nuit. tre particuliers pour préserver le confort et d’intimité d’un canapé À vous de choisir, serez-vous plutôt marché local de l’hôtellerie. dans un salon, n’est pas compara- hôtel ou couchsurfing ? Ces nouvelles alternatives aux hé- ble à celui d’une chambre d’hôtel. bergements classiques ont de plus Le tourisme s’universalise, les Mais l’initiative est un succès, en Matthieu S. Économie JOURNALISTE D'UN JOUR 27 Pokémon GO : une véritable mine d’or Pokémon GO, le nouveau jeu de la saga phare du même nom, a fait beaucoup d’émules à travers le mon- de, des plus jeunes au père de fa- mille. Mais derrière ces captures de petits monstres se cache un business très lucratif.

Un moyen d’engranger des bénéfices est l’acquisition des « Pokécoins » dans la boutique avec de l’argent réel placé précédemment dans le compte Google ou Apple associé au compte Pokémon GO. Ces « Pokécoins » per- mettent une avancée bien plus rapi- de dans le jeu, avec des encens pour attirer les Pokémons sauvages, des potions pour soigner les Pokémons blessés aux combats ou encore les célébrissimes Pokéballs. Ils sont donc Pokémon Go, c’est aussi une histoire de gros sous. Photo Reda Sofiane Ounjif Legrich très prisés par les joueurs. jeu qui lui a déjà rapporté 200 mil- rer les joueurs dans la zone, profitant Soleil et Lune, prévus pour la fin de Cette monnaie est une tactique bien lions de dollars, soit environ 180 mil- ainsi aux commerces aux alentours. l’année. Même Nintendo, qui n’a pas connue des jeux « gratuits », dont le lions d’euros selon le cabinet Sensor Cela ajoute encore aux bénéfices dé- participé à l’élaboration de Pokémon faible coût de conception permet Tower. jà conséquents que provoque le jeu. GO, pourra y trouver son compte avec également d’obtenir des bénéfices d’autres de ses licences. rapidement : concevoir un jeu sur De plus, certaines enseignes bien Mais les bénéfices de ce jeu ne sont mobile coûte en moyenne malines paient pour avoir près de pas seulement économiques. En ef- Ainsi, on peut dire sans parti pris que 150 000 euros, soit environ cent fois leurs locaux des Pokéstops, lieux par- fet, la « gratuité » du jeu a un impact Pokémon Go a fait toucher le pactole moins que pour les jeux sur consoles ticuliers du jeu permettant d’obtenir positif sur la notoriété de la licence, non seulement à son concepteur, ou PC. des objets essentiels pour avancer. puisqu’il touche un public plus éten- mais aussi à de nombreux acteurs. Et Cette technique est tout aussi utile du que les jeux habituels ; le jeu fait ce n’est pas près de s’arrêter. C’est sur cette vague de popularité qu’une publicité ; la présence de ces donc un gros coup de pub aux deux que surfe Niantic, le concepteur du points stratégiques permettra d’atti- nouveaux opus de la saga, Pokémon Cloé Roedel

Pas touche au Pactole ! Non, le « Pactole » n’est pas juste empires de son temps, celui du le gros lot ! C’est avant tout une puissant Cyrus, l’empire Perse. En rivière de l’actuelle Turquie. L’ex- l’espace de quelques années, il pression « toucher le pactole » est monte une armée et se décide à passée dans le langage courant attaquer Cyrus. Il y dépense près grâce au mythe du roi Midas qui de la moitié de sa fortune. Car déjà régnait alors sur la région qu’on à cette époque, faire la guerre coû- appelait la Phrygie. Il était réputé te cher ; avant la guerre, équiper dans tout le monde antique pour les soldats revient à dépenser une sa grande bêtise. Un beau jour, il fortune et, pendant la campagne, obtient une faveur de Dionysos, le il faut payer les olives, le pain, les dieu du vin, après avoir hébergé un oignons et surtout les kilos de vian- de ses amis. Midas, grisé par l’at- de (très chère en ces temps anti- trait d’une faveur divine, demande ques) qu’engloutissent les hordes alors à Dionysos de pouvoir chan- de soldat. De manière assez prévi- ger tout ce qu’il touche en or. sible, il se fait capturer au terme de Hélas, le cupide roi se rend rapide- deux batailles mémorables (mal- ment compte qu’il ne peut plus ni gré les tentatives du législateur manger ni s’habiller ; tout se Solon de le mettre en garde à plu- transforme en or. Désespéré, il im- sieurs reprises sur le mauvais em- plore Dionysos de le libérer de ce ploi de ses économies). De plus, la fardeau. Magnanime, le dieu or- partie de son trésor qu’il avait con- donne alors à Midas de plonger ses sacrée à la construction d’un lion mains dans les eaux du fleuve Pac- en or est littéralement partie en tole. Instantanément, les sables fumée : le lion brûla. Crésus finit du fleuve se changent en or. Libé- sa vie captif des Perses. ré, Midas retourne à son palais en ordonnant à tous de garder le se- Une des nombreuses pièces de monnaie que Crésus réalisa à partir des sables Or, rien de cela ne serait arrivé si cret. Par la suite, le Pactole fera à aurifères du Pactole. Dessin Romane Desarbre Crésus n’avait pas touché à l’im- nouveau son malheur. Les roseaux mense trésor des sables d’or du poussant à ses bords répétaient Mais, l’aventure des sables aurifè- découvre par hasard cette mine fleuve. Comme quoi, il vaut mieux « le roi Midas a des oreilles d’âne » res du Pactole n’est pas terminée. d’or inespérée. Grisé par cette for- ne pas toucher au Pactole ! après qu’Apollon l’a doté de cet Quelques générations plus tard, tune colossale, il décide de s’atta- attribut grotesque. Crésus, le nouveau roi de Phrygie, quer à l’un des plus grands Romane Desarbre 28 JOURNALISTE D'UN JOUR Économie Une monnaie à l’ombre du web La confiance en l’euro décroît et le Pourquoi dans ce cas n’est-elle pas marché de l’or s’envole. Des particu- plus démocratisée ? Derrière les as- liers, peu nombreux, ont privilégié pects novateurs et fiables, elle est su- une alternative : le BitCoin. Il s’agit jette à de nombreuses polémiques et d’une monnaie non-matérielle, ac- est très controversée. Tout d’abord , cessible uniquement par internet elle a causé la ruine de nombreuses grâce au logiciel « Ubuntu », créée personnes dans la course à la puis- par quelqu’un se faisant appeler Sa- sance de calcul (car le minage de ces toshi Nakamoto. unités fonctionne comme le vrai : plus il y a de mineurs, moins il y a de Le principe est le suivant : il s’agit choses à miner ; être le plus perfor- d’un serveur sans unité centrale mant est donc primordial). Ensuite, auquel chaque utilisateur apporte sa son cours dépend de variables impré- contribution. Chacun envoie ou re- visibles (nombre d’utilisateurs, prix çoit des requêtes d’autres utilisa- fixés par ceux-ci, etc.) ce qui fait qu’el- teurs et toutes les transactions sont le peut énormément fluctuer, la ren- « validées » par les membres de ce dant difficile d’utilisation sur le long serveur. Les utilisateurs ont alors la terme. Pour finir, elle est utilisée dans possibilité de « prêter » la puissance le Deep & Dark Web : un internet pa- de calcul de leur ordinateur au ser- rallèle très difficile d’accès, lieu d’in- veur afin d’effectuer ces contrôles en nombrables activités illégales. permanence. Cette action, appelée Privilégiée pour sa préservation de « minage », est rémunérée en Bit- l’anonymat, elle est donc actrice de Coin et est le seul et unique moyen de transactions illégales allant de générer des unités de cette monnaie. l’achat d’armes au trafic d’êtres hu- Elle constitue néanmoins un investis- mains. sement important car elle demande une puissance de calcul colossale et Si le BitCoin semble donc à première donc l’acquisition de matériel infor- vue être une alternative fiable à l’ar- matique de pointe. Dessin Loïc Maira gent de tous les jours, il est donc en- core bien loin d’être monnaie À partir de là naît l’économie. On peut tout article proposé à la vente par des taxée, cette devise permet donc courante. acheter comme vendre des bitcoins utilisateurs sur internet acceptant d’avoir accès à un catalogue presque ou les échanger contre absolument d’être payés en crypto-monnaie. Non illimité et en évolution constante. Loïc Maira

Biologique oui, mais c’est cher Manger bien, sain et bio. Pourquoi comportements ? La consomma- pas, mais plus tard, si l’on se réfère tion s’individualise, l’objet deve- à la tendance générale. Si pour la nant une sorte de prolongement de génération de nos grands-parents, soi et un signe d’appartenance so- la quasi-totalité des revenus pas- ciale, au détriment du développe- saient dans la nourriture et le loge- ment durable ou même de la santé. ment, aujourd’hui, les consommateurs préfèrent acheter C’est ainsi que Patrice, 50 ans, ingé- une maison, une voiture, ou encore nieur, estime qu’il « n’achètera pas des appareils électroniques le plus un produit bio hors de prix sous pré- souvent au-dessus de leurs moyens. texte qu’il est plus sain » et nie que ces aliments aient meilleur goût On consomme des biens et des ser- que les autres. Vincent, 25 ans, étu- vices pour satisfaire nos besoins. diant, soutient de son côté que le Mais aujourd’hui, la publicité et la bio « bien que plus sain, n’est pas société poussent à la prolifération forcément meilleur et est trop de produits tournés vers l’individu. cher ». Saša et Fanny, un couple de On ne distingue plus les besoins pri- cadres, jugent que « la nourriture maires – se loger, se vêtir et se nour- bio, en plus d’être plus saine, est de rir – des besoins secondaires. Ces meilleure qualité ». derniers n’apparaissent qu’avec la hausse du revenu : les lois d’Engel Un choix de consommation qui se posent que lorsque le revenu aug- confirme dans les chiffres : de 2007 mente, la part de la consommation Manger sain et/ou consommer des biens électroniques ? Telle est la question à 2012, le marché a doublé et pour- baisse. Le budget de l’alimentation qui se pose aux consommateurs. Photo Masha Dimitrijevic suit sa progression, selon l’Agence va diminuer, en faveur de l’épar- Bio. De plus, les rayons bio occu- gne. les services dans les années soixan- tion. Manger différemment et pent de plus en plus de place dans te-dix. L’alimentation ne représen- s’équiper d’électroménager de- les grandes surfaces. Baisse des L’essentiel de l’alimentation a long- tant plus que 11,2 % de nos viennent, dès la fin des années prix, élargissement de l’offre, évo- temps été constitué de produits dé- dépenses. soixante, des priorités : l’automobi- lution des mentalités… On assiste rivés des céréales. La nourriture, le, le lave-linge, et la télévision se bien à une démocratisation du bio. poste de dépense principal, a été En France, les années cinquante et muent en must. supplantée par les biens durables soixante se caractérisent par l’en- Sarah Campanelli durant les années cinquante, puis vol des revenus et de la consomma- Qu’en est-il aujourd’hui dans nos et Masha Dimitrijevic Économie JOURNALISTE D'UN JOUR 29 Le trader alsacien « aime l’international, le challenge, l’ambition, le succès » Gaetan Mocci, vous êtes trader à En tant que business analyst et hauts et les taxes moins élevées. Hong Kong. Pourriez-vous nous assistant trader, je m’occupe de La vie est excitante sur ce conti- décrire votre parcours ? maintenir et implanter des nou- nent en pleine explosion, con- velles solutions en termes de trairement au nôtre. C’est un Après avoir obtenu mon Bac S au valorisation de produits finan- endroit sûr et un excellent lycée Montaigne de Mulhouse, ciers dans les plateformes de « hub », c’est-à-dire une platefor- j’ai fait une classe préparatoire trading. Je dois comprendre les me aérienne très importante qui scientifique aux grandes écoles besoins des traders en termes de me permet de voyager partout au Lycée Kléber de Strasbourg. prix, de risques financiers, de en Asie comme je le fais réguliè- J’ai ensuite fait une école d’ingé- faisabilité et élaborer des straté- rement. nieur et j’ai pu enchaîner avec un gies de business fonctionnelles stage d’investissement entre Pa- et techniques. Avez-vous gardé des contacts en ris, Tokyo et Hong Kong. Europe ? Vous touchez un salaire fixe ? Comment l’idée de devenir tra- Mon équipe est partagée entre la der vous est venue ? Mon salaire est reparti entre fixe Chine, Hong Kong, Londres, Paris et bonus selon les objectifs réali- À 26 ans, le Mulhousien Gaetan Mocci et Singapour. Mon manager est J’aime l’international, le challen- sés. Les plus hauts salaires en travaille à Hong Kong en tant qu’ana- notamment basé à Londres et ge, l’ambition, le succès mêlé à finance commencent à deux ou lyste de marchés pour la banque HS- nous organisons des vidéoconfé- l’adrénaline ainsi que le défi trois fois un salaire de cadre pour BC. DR rences quotidiennement. intellectuel. Cela m’a poussé la part fixe. vers ce métier de business ana- l’expérience internationale. C’est Quelles langues parlez-vous ? lyst (analyste de marchés) pour Est-ce un métier stressant ? plutôt rare pour mon âge (26 un desk de trading (un bureau de ans). Je parle anglais au quotidien. trading). Le but est également de C’est un métier stimulant plus C’est une langue fondamentale bien gagner ma vie pour pouvoir que stressant. Pourquoi Hong Kong ? pour vivre et travailler à l’étran- réaliser mes projets personnels ger. tels que des investissements im- Avez-vous un profil type ? Je suis passionné par l’Asie. Les mobiliers. possibilités professionnelles sont Mathis Meyer, J’ai un parcours type sur le plan bien meilleures qu’en France, les Élodie Kwiatkowski En quoi consiste votre travail ? des études, des stages et de salaires sont beaucoup plus et Emma Meyer

Réal Mulhouse : le sport avant l’argent Le Réal Mulhouse est un petit club de football mulhousien qui s’en- traîne au stade du Drouot. Luca Ferrante, coach de l’équipe 1 d’U18 (moins de 18 ans) et respon- sable des jeunes depuis deux ans, a accepté de répondre à nos ques- tions sur le financement du club. « Les subventions reçues de la Ville correspondent à 475 €. Cette som- me suffit à peine à payer l’envoi des licences » précise l’entraîneur, qui rappelle tout de même que la Ville met à disposition gratuitement le terrain.

Selon lui, c’est le club de foot qui reçoit le moins de subventions de la part de la commune dans tout Mulhouse. Le club parvient à survi- vre grâce à des sponsors ou des dons d’amis. Ces sponsors sont gé- Luca Ferrante entraîne les U18 et est aussi trésorier du Real Mulhouse. DR néralement des petits restaurants ou des marques sportives telles settes, et que le club paie les frais entraîneurs étaient payés 300 €, dans le club, les joueurs semblent que Joma, qui finance les survête- liés à la licence, le bénéfice est très mais aujourd’hui, tout le monde contents et aiment l’ambiance qui ments. Le budget annuel du club maigre. Heureusement, chaque dans le club est bénévole. Il arrive y règne. Surtout lors du barbecue s’établit à 13 000 €, majoritaire- année, au mois de janvier, le club même aux coaches de mettre la annuel, qui permet de consolider ment obtenu grâce aux sponsors. organise un tournoi de futsal qui main au porte-monnaie. Les la convivialité dans le club. « Avec Les licences font gagner très peu lui permet de gagner environ joueurs, en revanche, sont un peu une subvention un peu plus gran- d’argent au club. La cotisation des 1000 € en deux jours. Enfin, le club rémunérés, mais seulement chez de, et des nouveaux sponsors, ce 110 membres oscille entre 70 et house permet de boucler le budget les seniors. Ils touchent une prime serait idéal ! » conclut le coach. 90 €. Comme chaque joueur reçoit grâce à la vente de boissons. de 30 € en cas de victoire. une veste et un pantalon de survê- Vincent Kuenemann, tement, un maillot et des chaus- Les années précédentes, quelques Même si l’argent ne coule pas à flot Ahmad Nasser et Quentin Rigaud 30 JOURNALISTE D'UN JOUR Grand Est Servir à Roland Garros L’équipe J1J de Metz Les élèves du lycée Georges de la Tour de Metz qui ont participé à J1J : Victor Audia, Raphaël Barbier, Gabriel Bartolucci, Garance Bayeuil, Elya Benabdelhak, Moula Bessalem, Eglantine Bianchi, Emilie Bittermann, Morgane Boussedira, Audrey Brettna- cher, Louise Brugnot, Océane Clerc, Gabrielle Duffaud, Juliette Geister, Ju- les Genevaux, Tom Giner, Chloé Gue- rand, Elodie Harter, Sabrina Henot, Tamara Jochum, Noémie Kratz, Sa- muel Ledran, Marine Mousler, My- riam Negadi, Léonore Peters, Noé Pizard, Emma Pruniaux, Matteo Re- nauld, Vincent Riber, Léna Romano, Anne-Raphaëlle et Djokovic en 2015. Timothée Rudzinski, Marine Stricher, DR Matthieu Vanko, Louise Wunderlich.

Anne-Raphaëlle Entraygues, élève Professeurs : M. Heytienne, de terminale S au lycée Georges de Mme Ambrosini, Mme Lacroix. la Tour à Metz, mais aussi ramas- Les élèves du lycée Georges de la Tour de Metz qui ont participé à J1J Grand Est. seuse de balles à Roland-Garros, Journaliste : Olivier Jarrige. Photo J1J nous confie ses souvenirs les plus marquants. Plus jeune, Anne-Raphaëlle a fait beaucoup de tennis en compéti- tion, mais elle supportait mal la Prof un jour, coach toujours pression des matchs. C’est pour son simple plaisir qu’elle a repris le ten- nis dans son club. Pour être retenu pour Roland-Gar- ros, il faut d’abord franchir la pre- mière sélection, puis accéder à un stage d’apprentissage de ramassa- ge de balles. La deuxième sélection est décisive. Sur trois mille inscrits, il ne reste que deux cent cinquante heureux élus. Les ramasseurs de balles forment une véritable équipe malgré une ambiance un peu compétitive. « On fait partie de la grande famille des ‘‘balles’’, comme on se surnom- me », nous confie Anne-Raphaëlle. Elle nous a fait part de son pire sou- venir. Lors de son dernier ramassa- ge, elle n’a pas réussi à rattraper une balle et l’a reçue dans l’œil. L’équipe féminine de la Nationale 2. Photo J1J Sachant qu’une balle bien envoyée peut atteindre une vitesse de Olivier Cocciale mène une double s’entraider. De ne pas se descen- d’être présentes au maximum. El- 200 km/h. vie : ancien joueur de la Nationale dre. Au contraire, être les uns avec les font pour la plupart des proues- Anne-Raphaëlle a eu la chance de 1 à l’ASPTT Metz, il est aujourd’hui les autres. L’idée c’est d’aller loin. ses. Elles sont rarement côtoyer les plus grands comme Fe- coach sportif, et étudie également Ensemble. indisponibles, à cause de leur em- derer, Djokovic, Monfils, Nadal… avec ses élèves. ploi du temps. Il y a vraiment Des joueurs sympathiques et polis Avez-vous atteint une notoriété à l’envie d’être là chaque week-end. qui offrent même des accolades. C’est une passion le handball. entraîner une équipe qui est Et cela me réjouit d’avoir une équi- Son envie première était d’être Mais avez-vous d’autres centres d’un bon niveau ? pe si motivée. auprès des joueurs et sur le terrain d’intérêt ? en tant qu’acteur, mais elle en est Globalement, le monde du hand- Certaines ont effleuré le haut ressortie enrichie de superbes ren- Je suis professeur des écoles, c’est ball est un petit milieu, on se niveau, est-ce un bon point pour contres. un bonheur pour moi d’enseigner. connaît tous. Je n’ai pas eu dès le l’équipe ? Son rêve s’est même poursuivi sur Mais je suis avant tout un homme. départ pour objectif d’atteindre un autre continent : elle a en effet Et j’adore le sport en général ainsi une certaine notoriété. De base, ce Beaucoup de joueuses ont des par- été tirée au sort parmi de nom- que la lecture. n’était pas mon but principal. cours qui ont effleuré le haut ni- breux ramasseurs, pour participer veau. Ma fille Marine en a été très à l’Open d’Australie. Elle nous assu- Gérez-vous une classe de la Vos joueuses sont étudiantes. proche. Certaines viennent pour re que c’est son meilleur souvenir même manière que votre équi- Gérez-vous les longs déplace- aller plus loin dans leurs compé- et on veut bien la croire. pe ? ments en fonction de la disponi- tences, s’améliorer davantage. bilité des joueuses ? Ces filles-là montrent l’exemple et Garance Bayeuil-Rollot, Je gère mon équipe de la même comprennent ce qu’est « S’entraî- Louise Brugnot, Églantine Bianchi, façon que mes élèves. Mais je re- En ce qui concerne les longs dépla- ner beaucoup ». C’est-à-dire entre Marine Stricher marque que le plus dur est de cements, les joueuses essayent deux et trois fois par semaine.S Grand Est JOURNALISTE D'UN JOUR 31 Le marathon Se dépenser en famille des bénévoles Le marathon Metz Mirabelle se déroulera le dimanche 9 octobre 2016,

Philippe Geister, 40 ans, un parti- cipant, explique ses motivations.

Il prépare sa deuxième participa- tion au marathon. Selon lui, y participer est une manière de se dépenser avec sa famille et lors de ses entraînements collectifs.

Il a été invité pour la première fois à cette course par un ami lui-même coureur, qui lui a pro- posé de participer à l’édition 6500 litres d’eau seront distribués du- 2015. rant la course. DR Une ambiance Pour le Marathon Metz- Mirabelle plaisante La course des Foulées d’Haganis Photo Le Républicain Lorrain/Gilles Wirtz de ce 9 octobre 2016, les bénévoles sont déjà dans les starting-blocks. Très satisfait de cette première Pour s’entraîner à cet événe- et plaisante règne sur cette cour- Car pas de bénévoles, pas de mara- expérience et séduit par l’am- ment, il dit ne pas suivre de se. Ce n’est pas une compétition thon ! biance de la course, il décide de régime alimentaire particulier. mais une occasion de courir avec récidiver cette année pour amé- Pendant ses entraînements il ef- les siens. 26000 bouteilles servies en une liorer ses performances et se fectue 5 à 10 minutes d’étire- journée, 6500 litres d’eau selon dépasser une nouvelle fois. ments standards pour ne pas se Il n’envisage pas d’arrêter mais nos calculs : 800 bénévoles se pré- blesser. au contraire de continuer avec parent physiquement mais aussi En moyenne, Philippe Geister par- plaisir tant que l’opportunité se moralement car ils sont les piliers court 10 kilomètres par heure et Il préfère courir par un temps qui présentera. de cette organisation. s’entraîne deux à trois fois par tourne autour de 10/15 degrés. semaine, si son travail le lui Noémie Kratz, Matthieu Vanko, Recrutés par Matthieu Henri, leur permet. Pour lui, une ambiance familiale Gabrielle Ranou, Samuel Ledran responsable, ils usent de leur force pour ravitailler les coureurs en sueur en les accompagnants jus- qu’à la dernière seconde.

TCRM-Blida : transports (créatifs) Quelques semaines avant l’épreu- ve, ils se concertent sur les points en commun stratégiques de ravitaillement. Un projet novateur et porteur à spécialités, mais chaque jour une sé- Certains d’entre eux participent Metz ? Depuis 2014, c’est sur le site lection de plats est également pro- aussi à la préparation des dos- des anciens entrepôts de bus TCRM posée par Mehl’s Kitchen (un jeune sards, des sacs et à la sécurité. (Toutes les cultures réunies) qu’il cuisinier de talent) ou par un food faut se rendre pour les trouver. Grâ- truck installé dans la cour. TCRM-Bli- Ils partagent de bons moments ce à un accord entre la Ville de Metz da est un laboratoire d’idées mais conviviaux entre eux puisqu’ils et Metz Métropole, un ambitieux aussi un laboratoire culinaire. sont conviés à une pasta-party et à projet a été développé : créer une d’autres activités ! plateforme d’accueil pour créateurs Un succès fulgurant en tout genre. et mérité La participation de jeunes Depuis 2014, l’association TCRM-Bli- C’est souvent à la Cantina que s’en- da soutient en effet de nombreux gagent des discussions fructueuses Cécile Jacquemot est une éducatri- projets, tant artistiques que numéri- entre résidents, ainsi que l’exprime ce spécialisée en matière d’accueil ques. Olivier Kautz, qui travaille régulière- et d’écoute jeune (PAEJ), associa- ment au Poulailler : « Autour d’un tion CMSEA. Le lieu accueille de nombreux rési- café, il est plus facile de partager ses dents qui profitent d’un espace de idées ou de trouver des partenaires Un exemple des créations que l’on Cette association intervient béné- 2 500 m² et peuvent pratiquer le pour travailler sur des projets en peut trouver à TCRM Photo J1J volement depuis quelques années coworking. C’est le cas d’un groupe commun. » sur le marathon. Ce sont des grou- collaboratif Le Poulailler spécialisé Ghosts », un vaste espace conçu par pes de jeunes en difficulté social. dans le numérique. Les travailleurs Les résidents sont allés encore plus l’artiste Etienne Bardelli. Sur la page Ils ont entre 18 ans et 25 ans. L’as- indépendants ou à domicile s’y re- loin en imaginant un potager collec- Facebook de l’association sont an- sociation leur propose des petites trouvent pour partager leurs idées tif : chacun est invité à y exercer ses noncés les événements culturels à journées d’atelier de remobilisa- dans un espace convivial. talents de jardinier. Un élevage de venir. tion au travail. « Je donne de mon poules a même été lancé, avec suc- temps pour avoir une place dans la Blida fait sa cuisine cès. Ils seront de plus en plus nombreux société et pour une cause juste ». et novateurs, comme nous l’a affir- Chaque jour, les résidents se réunis- Des travaux sont actuellement en mé Camille Pereira, responsable du Ici, ils s’occupent du ravitaille- sent à la Cantina : cet espace au cours afin de créer un restaurant qui développement et de la coordina- ment. Ces jeunes sont donc sensi- cœur du bâtiment, ils l’ont eux-mê- serait ouvert au public, qui peut dé- tion des projets : l’association ren- bilisés par le bénévolat. « Je fais mes aménagé dès l’ouverture du si- jà se rendre sur les lieux. Pour l’ins- contre en effet un succès fulgurant cette action pour montrer que les te. Chacun peut y cuisinier ses tant il est reçu dans « The Walking et mérité. jeunes peuvent être actifs ». 32 JOURNALISTE D'UN JOUR Grand Est Céz Art, le street artist L’équipe J1J de Reims Céz Art, de son vrai prénom César, est Rémois. Il a 28 ans. C’est un « street artist », mais aussi un plas- ticien dont la notoriété va crois- sant. Il considère la rue comme une extension de son atelier. Il a aidé une classe à réaliser un projet vi- sant à rénover les vieux bancs de béton de la cour de notre lycée Georges-Brière. Nous l’avons inter- viewé.

Quel est ton parcours depuis le lycée ?

J’ai fait un bac L, option arts plasti- ques, au lycée Jean-Jaurès de Reims. Après, je me suis réorienté vers un bac « graphisme ». Cela fait maintenant six ans que je suis artis- te. Si je n’étais pas devenu artiste, j’aurais aimé travailler dans un zoo La classe devant l’un des bancs du lycée Georges-Brière de Reims relookés par l’artiste Céz Art. Photo J1J ou dans le design graphique. À Reims, le lycée Georges-Brière a Les élèves : Marie Arnaud, Lucas Théo Lenfant, Romain Piessens, Ni- Avec quels outils travailles-tu ? relevé le défi de cette première Berget, Louis Bocquillon, Maxence colas Scelo, Eva Turlure, Lucie Vi- édition de J1J dans le Grand Est. Briquet, Marianne Charpantier, Li- rot, Axelle Wary. Je travaille généralement sur toile, La classe de 1re RPIP 1 (Réalisation lian Chartier, Fabian Da Rocha, So- Les encadrants : Sophie Dupriez mais je réalise aussi des œuvres de produits imprimés et plurimé- bri Daho, Maëva Daubin, Adrien De (professeure en industries graphi- numériques grâce à des logiciels. dia) s’est intéressée à de multiples Boerdere, Audrey Deininger, Flor ques), Nicolas Pellerin (professeur J’apprécie la richesse de leurs pa- sujets, du hockey au street art, du Dominguez, Maëlys Dongois, Ga- de lettres-histoire) et Philippe Tou- lettes couleurs. circuit automobile au micro-lycée, briel Filaine, Florian Herblot, Léo ret (documentaliste). de l’école nationale du cirque au Joly, Chloé Jourde, Lilian Lamart, Journaliste : Catherine Dauden- Est-ce qu’un artiste comme toi vit design culinaire. Antoine Laviolette, Enzo Lemaire, han. de son art ?

Aujourd’hui, oui. Il m’a fallu quel- ques années pour avoir la notoriété suffisante pour que mes œuvres À Châlons-en-Champagne, le cirque prennent de la valeur. s’apprend à l’école Quels sont tes projets ? Peu de gens savent qu’il existe une école du cirque et qu’elle est dans J’expose actuellement, et jusqu’à le Grand Est. Le Centre national des fin octobre, au Pavillon CG, 7, rue arts du cirque, qui est abrégé Noël à Reims. Prochainement, je CNAC, est situé à Châlons-en-Cham- compte réaliser une fresque pour le pagne, dans le département de la centre commercial géant de Bercy Marne. Cette école a été créée en 2, dans la région parisienne. 1985 dans le cirque municipal. Elle a été agrandie l’an dernier. Des Recueilli par Florian Herblot, nouveaux bâtiments ont été instal- Nicolas Scelo, Fabian Da Rocha lés dans une ancienne friche agri- et Sobri Daho cole. Ils ressemblent à de grandes tentes blanches où les étudiants peuvent apprendre à faire des exer- cices en hauteur. Il y a aussi des studios, un centre de documenta- tion… L’école a plusieurs locaux, dont le cirque municipal de Châlons-en-Champagne, qui est classé monument historique. Photo J1J 35 nationalités ves qui veulent intégrer le CNAC. un DNSP (diplôme national supé- Chaque année, une centaine de rieur professionnel). Les élèves du candidats se présentent, mais seu- Un spectacle CNAC présentent ce qu’ils ont ap- lement 15 sont retenus. Ils vien- de fin d’année pris grâce à un spectacle de fin nent du monde entier. L’école d’année qui est ouvert au public. indique que, depuis sa création, el- Les études durent trois ans, comme On peut aller les voir soit à Châlons- le a vu passer 300 élèves, de 35 le raconte un élève du CNAC qui en-Champagne, soit à Reims. En- nationalités. C’est pour cela aussi s’est spécialisé dans le cercle. La suite, l’école peut les aider à qu’elle est bien connue à l’étran- formation, nous a-t-il expliqué, de- trouver du travail dans des compa- ger. Mais il faut savoir que le lycée mande beaucoup de qualités. Elle gnies de cirque. Pierre-Bayen, de Châlons-en-Cham- donne aussi de la culture et des Smiling red panda, une acrylique et pagne, est partenaire du CNAC. Il bases techniques, a-t-il ajouté. Maxence Briquet, peinture aérosol sur toile, signée du propose un baccalauréat L, option Marianne Charpantier, « street artist » Céz Art. Photo J1J arts du cirque, qui avantage les élè- L’école permet désormais d’avoir Chloé Jourde et Romain Piessens Grand Est JOURNALISTE D'UN JOUR 33 Au temps des courses de Formule 1 à Gueux

Le circuit de Gueux, autrefois. Des prix de Formule 1 y étaient organisés et Fangio y a fini sa carrière internationale. Photo J1J

L’ancien circuit de course automo- Formule 1 entre 1950 et 1966. grand nombre. Paradoxalement, Pour des raisons de sécurité, la bile de Reims, situé entre les villa- Y furent aussi organisées les Douze le circuit est plus connu à l’étran- piste n’est plus praticable. Mais ges de Thillois et de Gueux, a été heures internationales de Reims ger qu’en France. des démonstrations et des exposi- créé en 1926 par Raymond Roche, qui se couraient 15 jours après les Mais en 2004 est fondée l’associa- tions de voitures anciennes ou mo- dit Toto, un passionné de sports 24 heures du Mans et en consti- tion Les amis du circuit de Gueux dernes s’y tiennent encore mécaniques. tuaient la « revanche ». qui se donne pour mission de le régulièrement. Il a fêté ses 90 ans en septembre. La légende argentine Juan Manuel réhabiliter. Environ 4 000 personnes ont parti- Fangio, aussi célèbre que Marado- Elle obtient son inscription au pa- Pour l’avenir, l’association a cipé à cet anniversaire et admiré na ou Messi en son temps, y débu- trimoine national, et grâce à l’aide d’autres projets pour entretenir le les 400 voitures anciennes expo- ta et y finit sa carrière des 200 adhérents et de bénévoles souvenir de ce glorieux passé. sées spécialement pour l’événe- internationale (1948-1958). passionnés qui ont rénové les bâti- Celui qui lui tient le plus à cœur : ment. ments (travaux de maçonnerie, de un conservatoire où seraient expo- Inscrit au patrimoine peinture, pose de carrelages…) et sés des objets, des livres, des pho- Une foule considérable se pressait entretenu ses abords (défrichage, tos historiques prises lors des pour assister aux compétitions or- Malgré son immense popularité tonte…), le circuit retrouve enfin, courses organisées à Gueux et ganisées à Gueux. S’y sont dérou- dans les années 1950-1960, le cir- petit à petit, son image d’autre- peut-être des voitures, motos et lées des courses automobiles, bien cuit fermera définitivement en fois. vélos qui y ont couru. sûr, mais aussi des courses moto- 1972 pour raisons financières. Les cyclistes et même cyclistes. On y lieux seront alors abandonnés, Aujourd’hui, il est impossible de Louis Bocquillon, Maëva Daubin, comptera quatorze grands prix de pillés, tagués… et oubliés du plus refaire des courses sur le circuit. Flor Dominguez et Maëlys Dongois

Damien Morel, le hockeyeur écrivain Damien Morel est né à Reims en Mon père allait en vacances avec pionnats de monde en Allemagne 1983. C’est un ancien hockeyeur mes grands-parents à Saint-Ger- avec les huit meilleures nations. professionnel. Il était défenseur vais-les-Bains, en Savoie. Il y avait dans l’équipe des Phénix de Reims une patinoire et mon père y a Avez-vous pensé à être entraî- entre 2003 et 2012, date à laquelle rencontré des joueurs de hockey. neur ? il a pris sa retraite. Il a écrit un livre Ils sont devenus ses amis. Ils m’ont sur le hockey sur glace intitulé 50 mis sur des patins dès l’âge de J’ai arrêté le hockey il y a quatre ans de hockey rémois. trois ans. C’est donc surtout une ans. Depuis deux ans, je m’occupe histoire d’opportunité. de l’école de glace, des 3-7 ans. On Beaucoup de sportifs ont écrit un apprend aux enfants à patiner. livre mais, dans le hockey, êtes- Qu’aimez-vous dans le hockey ? C’est la base pour tous les hoc- vous le premier ? keyeurs du club. C’est flatteur de J’aime l’esprit d’équipe, l’esprit de Le Rémois Damien Morel, ancien pouvoir enseigner et communi- Beaucoup de sportifs écrivent des compétition. Le hockey est un joueur de hockey professionnel, vient quer notre passion du hockey. Si ça livres sur leur sport. Ceux sur le sport confidentiel par rapport au de publier un livre. Photo I. Bruyère se trouve, certains deviendront de hockey français sont rares. Il y en a football. Il y a donc peu de villes grands joueurs. Néanmoins, je n’ai peut-être une dizaine. Je suis le disposant d’une patinoire. Nous Selon vous, est-ce que le hockey pas le profil pour enseigner le hoc- seul à avoir traité du hockey à sommes amenés à voyager. Ce qui est assez développé en France ? key de compétition. Reims. Je connais deux ouvrages est intéressant, c’est qu’on ne dédiés à et un autre à voyage pas qu’en France mais aus- Le hockey n’est pas assez dévelop- Axelle Wary, Lucie Virot, Rouen, les deux places fortes du si à l’étranger. J’ai ainsi pu me pé à mon sens. Il s’est développé Gabriel Filaine et Enzo Lemaire hockey français. rendre avec mon club au Canada en France vers 1992 grâce aux Jeux et aux États-Unis. Ce sont des pays olympiques d’hiver d’Albertville. Qu’est-ce qui vous a donné envie où le hockey est un sport très Cela a donné un élan à l’équipe de LIRE 50 ans de hockey rémois. Édi- de faire du hockey ? populaire. France. En 2017, il y aura les cham- tions SEM en 2015. 19,50 €. 34 JOURNALISTE D'UN JOUR Publicité Grand Est JOURNALISTE D'UN JOUR 35 Old School : un coup de jeune à la radio L’association Old School a vu le l’ensemble du territoire alsacien jour en 2000, à Mulhouse. Au et plus particulièrement dans la départ, son objectif était de pro- région de Mulhouse. Si ces ate- mouvoir la musique du groupe de liers concernent aujourd’hui es- rap local La vieille école. Peu à sentiellement les jeunes, peu, Old School évolue et se divise l’association a pour projet d’éten- en quatre pôles. Ainsi, sa bouti- dre ces initiations à un public plus que La Vitrine rassemble les pro- âgé, comme les pensionnaires de duits de créateurs locaux. Son maisons de retraite. agence de communication sociale et solidaire propose ses services De plus, Radio MNE propose un aux associations à faible budget. contenu varié « donnant sa place Son pôle Radio MNE diffuse un à l’expression sous toutes ses for- large éventail de programmes. Et mes », souligne Esther Nissard, son pôle dédié aux ateliers péda- coordinatrice radio. De la musique gogiques d’éducation aux médias hip-hop, du jazz blues, de la musi- vise à sensibiliser les jeunes à que classique, des émissions dé- cette thématique. diées à des thèmes spécifiques, ou encore des émissions plus fun Dans le cadre de ces ateliers, (Good Morning Mulhouse, le sa- l’association organise des initia- medi matin) : il y a de quoi satis- tions aux métiers de la radio. faire tous les auditeurs. Celles-ci sont destinées aux éco- La journaliste d’un jour Mimi Huynh (1er rang à gauche) a rencontré l’équipe liers, aux adolescents et aux étu- d’animation de l’émission Good Morning Mulhouse. Photo Nicolas Enderlin Les 80 bénévoles membres de diants. De la théorie à la pratique, l’équipe radio sont libres de choi- les jeunes découvrent les diffé- au vendredi, de 11 h à 11 h 30, sur âge des élèves, type d’établisse- sir le contenu de leur émission. Et rents médias : radio, presse écrite leur radio (Radio MNE canal 107.5 ment, durée de l’atelier, public ce, « dans la mesure où celui-ci et presse audiovisuelle. Ils conçoi- à Mulhouse). visé et devis. Ce contact peut respecte les valeurs de l’associa- vent leur propre émission de ra- aussi bien se faire à l’initiative de tion. À savoir : donner à chacun la dio, dont ils choisissent le thème, Le premier contact entre l’associa- l’association que de l’établisse- possibilité de s’exprimer », con- et rédigent les questions pour tion et l’établissement scolaire ment. clut Esther Nissard. simuler des interviews. L’émission permet de recueillir des informa- est mise en forme par un monteur tions essentielles au bon fonction- Tout au long de l’année, Old Mimi Huynh professionnel et diffusée, du lundi nement de l’atelier : nombre et School propose ces prestations sur et Charlotte Reboulleau

À Mulhouse, imam, rabbin et prêtre témoignent devant des lycéens

Mercredi 28 septembre, à la syna- informations sans même les véri- gogue de Mulhouse, trois digni- fier. Un pot convivial a prolongé taires religieux – musulman, juif la rencontre, autour d’un buffet et catholique – sont intervenus composé de gâteaux faits maison devant les classes de seconde bac provenant de différentes con- pro carrosserie (2BP1) et premiè- trées. D’origines diverses, les élè- re bac pro conducteur transport ves du lycée Ettore-Bugatti ont routier de marchandises (1BP5) donné d’eux-mêmes pour parta- du lycée Ettore-Bugatti d’Illzach. ger avec l’autre. Le but étant de Objectif : répondre aux questions créer un effet de rassemblement des plus jeunes et promouvoir le et de rapprochement. dialogue interreligieux. Lors de cette journée, plusieurs Selon l’imam Embarek Guerdam, « mariages » culinaires se sont les communautés doivent « vivre concrétisés, parfois avec des ré- en paix et en bonne entente ». sultats très étonnants. Entre Face à la recrudescence d’actes autres, le miel alsacien couplé de violence et islamophobes, les aux crêpes à mille trous algérien- jeunes sont parfois démunis. Les nes, qui ont fait fureur auprès des jeunes et les dignitaires religieux La rencontre s’est déroulée à la synagogue de Mulhouse. Elle s’est prolongée élèves mais aussi des religieux. engagent le dialogue pour mieux autour d’un buffet. Photo Nora Makhloufi Ce pot de la solidarité a permis vivre ensemble. des moments de complicité entre lendrier est un support pédagogi- tions dans les établissements sco- des personnes issues de différen- La coopération interreligieuse est que dans lequel tous les laires… tes origines et religions. Ce spec- bien ancrée à Mulhouse, Emba- événements importants des reli- tacle réjouissant est un exemple rek Guerdam, Elie Hayoun et gions catholique, musulmane et Les jeunes d’aujourd’hui sont des d’« humanité unique et de paix » Charles Guthlin travaillent en- juive figurent. La collaboration consommateurs d’informations, selon le Père Charles. semble depuis une douzaine d’an- entre les religions à Mulhouse déclare avec conviction le rabbin nées. Ils se réunissent prend aussi bien d’autres for- Hayoun. Les dignitaires religieux Thomas Steriti, Nicolas Chenaf, régulièrement pour élaborer le mes : aumôneries à l’hôpital, semblent très inquiets à l’égard Abdoul Kader Diarra calendrier interreligieux. Ce ca- conférences communes, interven- de la jeunesse qui « gobe » les et Eric Inrio Constanzo 36 JOURNALISTE D'UN JOUR Publicité