Sommaire

Reine, la bicyclette ? ...... 7

Il y a cent ans et plus Des manèges pour apprendre à pédaler ...... 15 Quand Paris possédait neuf vélodromes ...... 29 L’avenue de la Grande-Armée centre du monde vélocipédique ...... 43 Les Chalets du Cycle ...... 59

Dessinée, chantée, ftlmée et sculptée, la bicyclette Des chromos pour les enfants ...... 73 Vous avez dit BD ? ...... 79 Partitions, chansonnettes et musiques ...... 97 Sur grand écran ...... 113 Cyclistes de marbre et vélos de bronze ...... 133

Pour une discographie cycliste ...... 145 Pour une filmographie cycliste ...... 157

Remerciements ...... 159 De nos jours, en matière À New York, on a également Tournez manèges ! relayé dans cette industrie par quelques- L’enchantement coloré qu’ils libèrent en phénomène, des costumes naissent pour adopté le vélocipède, bien foraine, le terme manège uns, dont les associés gantois Callebaut et appelle toujours à l’esprit du carnaval et le vélo, plus ou moins fonctionnels, il est entendu construit localement. est venu recouvrir celui Et comme partout, Occasion d’introduire ici, et en Decanck. Leurs machines cyclistes sont du grotesque. vrai. Mais avec quel éclat ! de carrousel. l’apprentissage manière de parenthèse, les carrousels intéressantes et criantes d’ancienneté D’une manière raccourcie, nous arri- À Paris, il semble bien que le premier Ici, pas d’entraînement est laborieux… du moins, qui s’installent sur les fêtes foraines car de facture Michaux, entraînement vons à la bicyclette et à la fulgurance de manège sérieux de la génération Giffard, par machine à vapeur, c’est le point de vue que, de nos jours, on appelle communé- garanti par la roue avant. Ils firent appel son essor. Dès sa diffusion, les manèges celle de la Reine bicyclette, s’ouvrit rue c’est la seule force de l’illustrateur. ment manèges. Certains furent cyclistes. à certains composants vélocipédiques du repartent et fleurissent. Leur ère de gloire Boissy-d’Anglas, au n° 35. On ne le du groupe qui crée N’entendez pas que c’étaient des vélos Second Empire laissés pour compte à se situe entre 1892 et 1898, période liée, baptisa pas d’emblée manège. Mais, pour la rotation. La présente qui tenaient le rang des chevaux de bois l’heure du grand-bi ou de la bicyclette. d’une manière claire, au développe- indiquer sa nature pédagogique, on le idée est américaine. entraînés par une force électrique ou une Mais bien pratiques pour la composition ment même de la bicyclette par la classe nomma « L’École vélocipédique ». La usine à vapeur. Non, ils étaient mus par la de leurs manèges. aisée... avant que l’automobile ne vienne revue Le Cycle qui se réjouissait alors de seule force musculaire. Une force collec- Il en reste encore, on peut même les la chasser des milieux qui l’ont lancée. La cette naissance, nous laisse le témoignage tive puisqu’ils étaient reliés entre eux et voir au Musée des Arts forains, à Paris. gentry se jette follement sur la bicyclette. du contexte social qui y présida : tournaient sur un rail, selon un brevet de Comme les carrousels ont toujours fait En fait, vélo et cheval participent alors Pierre Cardinet daté de 1869. Le fameux assaut de décors exubérants prolon- d’une même démarche aristocratique. En plein centre de Paris, au milieu Limonaire s’y intéressa dix ans après, au geant les outrances de l’art baroque, ces Pédaler au Bois relève de la dernière «du quartier le plus sélect de la ville, point d’en construire de fort beaux. Il fut manèges cyclistes n’y échappent pas. élégance. Les couturiers suivent le une école vélocipédique vient de

18 ) ( 19 Quand Paris possédait neuf vélodromes

On connaît maintenant l’origine des pas né, la bicyclette balbutiait encore, vélodromes couverts : des manèges à pistes avec seulement 500 000 machines dans circulaires dévoyés de leur vocation initiale. tout le pays, et Paris trouvait le moyen de Des sportifs s’y lancèrent des défis, des s’offrir neuf pistes ! C’était en 1895. compétitions informelles et sans dossards Ce rapprochement entre la faiblesse s’y organisèrent. Un spectacle naquit, offert numérique des cyclistes et la densité des aux seuls spectateurs de circonstance. Il spectateurs confirme que la nouveauté n’allait pas manquer de susciter vocations engendre souvent l’engouement. Pour le et appétits commerciaux. populaire, le cyclisme d’alors contenait Il restait à établir la délimitation entre toujours sa part de mystère par le fait vélodromes de plaisance et vélodromes que les valeurs athlétiques n’étaient pas de compétition. De petits établissements encore étalonnées. On voulait savoir, on n’eurent pas à le faire, précisément parce voulait voir. qu’ils étaient petits. D’autres ne se posè- Toujours est-il qu’en l’année 1895, on rent pas ce problème métaphysique : ils relevait à Paris : les vélodromes d’Hiver, n’existaient encore que sous forme poten- de Courbevoie, de la Seine, de l’Est, de tielle. Mais rapidement leurs plans sorti- la porte Dorée, de Clignancourt, de la rent et leurs fondations émergèrent. Ligue, Buffalo et la Piste municipale. On Alors Paris se distingua au point de appréciera le distinguo sémantique pour Page de gauche : posséder d’une manière simultanée cette dernière : la piste ! Connaisseuse, la dame jusqu’à neuf vélodromes. Des vrais. Où Or, chacune de ces pistes vivait inten- à la voilette ! Gageons l’on courait, où l’on applaudissait. Et qui sément. Parfois même trois ou quatre qu’avec sa culotte s’ajoutaient aux manèges où l’on appre- d’entre elles étaient ouvertes en même de zouave, elle est venue nait encore à rouler. Le xxe siècle n’était temps, montrant des affrontements à bicyclette au vélodrome.

( 29 Les Chalets du Cycle

L’établissement était situé Les années qui vinrent affl eurer le Mais restons-en à la période où l’hu- e sur l’allée du Bord XX siècle marquèrent le triomphe absolu meur mondaine avait pris à son compte de l’eau, entre l’étang de la bicyclette. Pensez donc, on abandon- le mouvement cycliste. Une association de Suresnes et la Seine. nait le cheval sans se ruer encore vers le des plus huppée avait été créée pour cheval-vapeur ! Toutefois, cette période à accueillir les titres les plus scintillants de l’intense magnétisme ne constitue pas la la société parisienne et cela sans exclure stricte fi n du XIXe siècle. Deux ou trois ans les altesses étrangères, l’Omnium. Son avant de saluer la nouvelle ouverture sécu- luxueux immeuble, dressé au 35, rue laire, la classe aisée, qui s’était montrée le Spontini dans le XVIe arrondissement de ressort essentiel de l’activité vélocipédique, Paris, est toujours debout. Le montant avait purement et simplement quitté le de sa cotisation suffi sait à opérer la sélec- deux-roues. Ainsi, en tant qu’élément tion. Ainsi le Paris cycliste, se confondant démonstratif d’un niveau social élevé, le avec le Paris aisé, regardait vers l’ouest. Sa vélo ne s’exprima pleinement qu’entre vitrine, l’avenue de la Grande-Armée, 1891 et 1898. En témoigne une presse était représentative de cette orientation. spécialisée, nombreuse et attentive au L’Union vélocipédique de France, la moindre geste cycliste, qui disparut préci- fédération des pédaleurs d’alors, avait sément au terme de cette période : Paris- fi ni par s’y loger. Mais il était des sièges Vélo, Le Véloce-Sport, Le Vélocipède illustré, sociaux plus offi cieux, telle la Brasserie Page de gauche : Le Cycle, La Bicyclette, Le Vélo drôle. Ces de l’Espérance. Au bas de l’avenue, elle Où voulez-vous que se déroule titres avaient participé d’un phénomène rassemblait, dans le parfum d’absinthe et une fête de qualité ? dans lequel le parcours du chic passait par les effl uves de choucroute, les commenta- Aux Chalets du Cycle ! la bicyclette. Ils durèrent moins que l’engin teurs vélocipédiques les plus véhéments. Sachez que lors de celle-ci, qu’ils avaient promu et qui, lui, amplifi a sa On y comparaît les mérites de Lesna et des dames se livreront à diff usion… vers le petit peuple. de Jules Dubois et l’on s’étonnait de la une petite compétition.

( 59 Vous avez dit BD ?

Regard sur une BD d’avant- La bande dessinée est en vogue. On viennent certaines images d’Épinal aux guerre. Pas de bulles mais lui a même trouvé un diminutif attes- traits naïfs et aux couleurs plus ou moins un texte explicatif livré tant de la sympathie qu’on lui porte : la bien appliquées. En 1889, naît un pério- en légendes. BD. Exercice puéril pour certains, art dique, L’Illustration vélocipédique. La BD majeur pour d’autres, elle a souvent pris n’y est pas exclusive mais court, cepen- le monde cycliste pour sujet. dant, en récits complets d’une page. Plus La BD, on le sait, n’est pas nouvelle. tard, doit-on considérer le maître Mars Mais d’abord quelle est-elle ? Une série comme l’auteur du premier album véloci- de plusieurs dessins ? Un graphisme où pédique ? Par Mesdames les cyclistes, sorti intervient la fameuse bulle – le phylac- à la fi n du XIXe siècle, il livre quelque 150 tère des savants – qui loge le dialogue ? Si dessins à pédales mais, comme ceux-ci ne l’on ne retient que ce cas, la première BD se rangent pas en récit, ils ne constituent cycliste est anglaise et remonte à 1819, pas une histoire dessinée. Alors que naît époque de la draisienne version hobby- un autre siècle, L’Illustré national, super- horse. Est-ce alors à dire – à l’usage des bement titré, vient lui aussi prendre spécialistes – que la première bulle est plusieurs fois notre deux-roues dans son d’essence vélocipédique ? Plaçons ici collimateur. Son confrère Le Rire, pour- un bémol, cette gravure se limite à une tant son ancien, doit attendre 1914 pour seule scène. S’il faut la conjugaison de enchaîner ses saynètes sur le Tour de plusieurs dessins, de manière à consti- France. Mais alors quel régal, dû à un Page de gauche : tuer un enchaînement, rendons-nous, certain Noblat1 et ensuite au bien nommé Pellos, qui connaissait avec notre regard cycliste, avant la guerre Jean Routier2. son cyclisme sur le bout de 1870. Nous en appelons au Journal des ongles, ne manqua amusant, à La Vie parisienne ou au Chari- pas de lancer un des héros 1. Voir notamment le numéro 596 du 4 juillet 1914. en dehors du Tour de France. vari, tous supporters du vélocipède. Puis 2. N° 439 du 9 juillet 1927.

79 ) Partitions, chansonnettes et musiques pédalantes

La chanson et le vélo eurent tôt fait « Ah ! Le bel oiseau, maman » ou « La de se fréquenter. Dès 1818, à Paris. Le meunière ». Bien sûr, ceux-ci n’évoquent baron Drais venait de s’accorder avec son pour nous aucun écho mais on pourrait les mandataire Dineur pour attribuer le nom retrouver. Toujours est-il que le premier de vélocipède à sa nouvelle machine, celle refrain vélocipédique est le suivant : que le populaire appellera draisienne et « Nous allons, donc, voir ici, qui n’avait pas encore de pédales. Montrée Les draisiennes au public, elle parut si farfelue, si dérisoire Parisiennes ! qu’on ne songea qu’à s’en amuser. Bon Oui, nous allons, Dieu merci, pain pour les chansonniers et les vaude- Mes amis, les voir ici. » villistes ! Mais attention à la moquerie qui tue ! La Petite Chronique de Paris, à la date Il fallut toute l’obstination de M. Page de gauche : L’heure glorieuse de la Belle du 29 juin 1818, relevait alors la déter- Garcin, lequel faisait déjà dans le patin à Époque a sonné. Les cyclistes mination d’un certain Garcin à tenter de glace, rue de la Glacière à Paris, pour que sont des gens chics ! convaincre du bien-fondé de l’invention : la draisienne opérât sa percée, relative, il « Décidément, l’importateur des véloci- est vrai. pèdes ne veut pas que cela finisse par des Une grande zone d’ombre s’abattit très 1. Cette chanson n’était pas chansons. » vite sur elle. Et le vélocipède, gardant son isolée pour autant puisque En France, tout finit par des chansons, nom magique, ne retrouva son éclairage se donnaient aussi aux Ambassadeurs Vélocipé- a-t-on coutume de dire. Ici, c’est dès sa que sous le Second Empire, lorsque Pierre diana (musique de Javelot, naissance parisienne que la draisienne et Ernest Michaux l’eurent doté de pédales. paroles de Denanjanes et Lagardère) et à l’Eldorado reçut ses couplets. Ils étaient dus au prolixe Une chanson très fraîche, contemporaine Les Vélocipèdes (musique Scribe, associé en l’occurrence à Dupin et du grand Offenbach, célébra alors notre d’Henrion et Duhem, Varner pour le vaudeville Les vélocipèdes chouchou. Son titre ? Le Vélocipède1. La paroles de Bedeau). Sources Keizo Kobayashi in Histoire ou la poste aux chevaux. Nos auteurs les partition, dûment estampillée 1869, est du Vélocipède de Drais à accolaient à des airs du temps tels que conservée à la Bibliothèque nationale. Michaux, 1993.

97 ) Les champions Binious et coiff es blanches, en souvenir gravure du trio P.-A. Gil, L. Verbist et la vedette intervient pour la Prévention La France a honoré Roger aussi de ce jour émouvant de tes adieux N. Lambre ? Et d’Eddy prend le maillot routière. Est-ce fi ni pour Eddy ? Non, Pingeon et son village La dramaturgie du cyclisme ne La célébration du champion par le au cyclisme, au cœur de cette Bretagne jaune, des mêmes auteurs ? Leur éditeur, pourquoi vint-il à collaborer à une niai- d’Hauteville-Lompnes pouvait qu’inspirer la chanson disque s’illustre au niveau des mieux que tu as su me faire aimer. » Ludwig von Monopole, fi t cependant fort lorsqu’il serie, Allez Maurice ! où un certain Frank avec un tir groupé populaire pour se graver nantis. Coppi, Bobet, Anquetil, Poulidor, 88 vous connaissez ? Ce n’est pas obligé ! créa un 30 cm où il regroupa 12 titres à Dingenen joue au coureur sous maillot d’interviews. dans la cire. Merckx et Hinault, par exemple ! La Ce groupe a produit l’immortel Louison la gloire du champion, Bravo Eddy ! S’y ? Mais encore ? Si l’on mort de Coppi fut ressentie comme Bobet for ever. Avec rien moins que quatre retrouvèrent les versions fl amandes et n’ignore pas que le Brabançon appartient Viendra ensuite l’heure du celle d’un héros antique. Un magazine, pochettes diff érentes ! françaises, entrecoupées de morceaux de à un pays bilingue, on pourra trouver show-biz où un « chantaillon » Sonorama, qui produisait des 45 tours en Anquetil se confi e en 33 tours dans fanfare dédiés à la gloire de Milan-San sept ou huit autres 17 cm à sa gloire et qui n’est pas un couraillon nous matière souple, nous laisse la restitution 16 ans de cyclisme. Poulidor, lui, en dehors Remo, de Paris-Roubaix ou du Tour- à l’usage des néerlandophones. L’endroit fera entendre sa voix avec Le Tour de France, du drame. S’ouvre pour nous la porte du des enregistrements par cassette, apparaît malet ! Accordons toutefois un plus artis- est venu d’indiquer que c’est la Belgique c’est Jean-François Bernard. cimetière de Castellania. Cloche lugubre sur au moins six gravures ou pochettes. tique à Roger Claessen pour Allo ! Allo ! des deux communautés qui honora sans et vibrato du curé. Louison Bobet nous Avec un titre simple Poulidor, chanté par Eddy ! et surtout pour À vélo... c’est O.K. ! doute le plus ses champions cyclistes parle du campionissimo. Et la voix douce Michel Saillard, puis Allez Poulidor par D’autant que le quintuple vainqueur du par le disque. Ne nous démentiront pas de Coppi revit, s’exprimant en français et Ségurel, Chantons vive Poulidor, par un Tour de France y est annoncé comme , Ferdinand Bracke, Pino Le Japonais Nakano sort en 1981 en italien. Un document ! chœur d’enfants, Vive Poulidor, par André co-interprète. De son côté, Claude Cerami, , , un 45 tours : Nakano champion Louison Bobet apparaît au centre de Verchuren et Poulidor raconte Poulidor, sur Marlier lancera un sonore Salut Eddy ! Lucien Van Impe (cinq titres !), Frans du monde de vitesse. cinq microsillons. Deux sont présentés par des illustrations sonores d’Yvette Horner. alors qu’Émile Lambert n’hésitera pas Verbeeck, Jempi Monseré, Herman Van C’est lui qui chante ! Georges Briquet : Tableau d’honneur d’un Michel Mallory l’associera à son gentil à évoquer Le doping d’Eddy. Au-delà, le Springel, Ludo Peeters, Rudy Pevenage. grand champion et Un homme comme vous En vélo. curieux s’interrogera. Stéphane Steeman, Impressionnant, non ? et moi. Un troisième est dû au chanson- Eddy Merckx, vedette de La course en imitateur du champion brabançon, a-t-il Et Rik Van Steenbergen ? Sa carrière nier Pierre-Jean Vaillard, enregistrement tête, fi lm de Joël Santoni, nous fera béné- gravé une de ses prestations parodiques ? cycliste n’a rien suscité côté sonore. réalisé à l’occasion de l’émission télévisée fi cier d’une transcription dans le vinyl Bien entendu et même en deux disques : Néanmoins, au-delà de sa vie à vélo sur « La joie de vivre ». Pour la suite, son de la bande sonore. C’est remarquable L’Eddy-Vision 1 et 2. Comme le disque les routes et les pistes, Rik Premier prêta image est sollicitée par André Verchuren au plan musical. Plus infantiles s’avèrent souple était alors à la mode, ce support ses traits au cinéma. Aussi, le trouve-t-on sur un 45 tours dont il fera aimablement Bravo Eddy et J’aime bien Eddy, à l’usage reçut deux productions, Eddy Merckx, un sur une pochette de disque concernant la la pochette : « C’est à toi Louison que j’ai de jeunes supporters. Que dire d’Eddy homme, un champion, entretien avec Jean- musique d’un fi lm qu’il tourna : Diane pensé en écrivant ma dernière chanson est imbattable doublé d’Eddy et Claudine, Michel Leulliot et un enregistrement où Dee. Cela se passe du côté d’Athènes.

108 ) 109 ) Sur grand écran

Le vélo, en sa forme la plus archaïque dessin animé s’exprimait avant l’heure ! Voici un système ludique que – sans ses pédales – naquit en 1817. Or, cette roue était celle d’un vélocipède ! les spécialistes rangent dans les « précurseurs » du cinéma. Le cinéma, en sa potentialité – sans sa Saisissant rapprochement de deux tech- Le vélocipède du Second lanterne magique – vit le jour en 1832. niques où le vélocipède peut se prétendre Empire y est associé. Le premier s’appelait draisienne et venait père du cinéma ! Si les fentes du principe sont d’outre-Rhin. Le second, doté d’un nom Vint ensuite le zootrope cher à Horner bien visibles sur la roue avant, compliqué, le phénakisticope, venait de (1834) appelé aussi roue de vie. Les elles figurent aussi sur celle Belgique et avait germé dans le cerveau disques de Plateau étaient remplacés par du diablotin et s’avèrent de Joseph Plateau. Le phénakisticope un tambour muni de fentes. Ce système alors explicites pouvait déjà prendre la draisienne pour ne se priva pas de faire appel au sujet de l’effet cinétique. sujet. vélocipède, en vogue, à la fin du Second Il faudra cependant s’approcher de Empire. 1870 pour que vint l’idée d’utiliser une Pour atteindre au grand œuvre, on Page de gauche : roue pour animer une image. Celle-ci, attendait encore le praxinoscope d’Émile Pour ceux qui ne lisent pas à chaque passage d’un sujet présentant Reynaud (1877) et surtout le cinémato- encore le russe, voici Buster une légère différence de position, créait graphe des frères Lumière (1895). On le Keaton dans Le mécano de La General (1927). entre ses rais l’illusion du mouvement. Le sait, le vélo marqua de sa présence l’initial

113 )