Présentation de 27 des 33 candidats à la présidentielle

L’Express - 24/09/13

N°1 - Clémént Zafisolo Ravalisaona, 66 ans. Du syndicalisme au libéralisme solidaire

Clément Zafisolo Ravalisaona est le candidat numéro un dans l’ordre d’apparition dans le bulletin unique de l’élection du 25 octobre. Sa candidature à la présidentielle apparaît comme le summum d’une carrière politique entamée en 1971 dans les milieux syndicaux, poursuivie en 1976 au sein de l’AKFM (Antokon’ny Kongresin’ny Fahaleovantenan’i Madagasikara).

En 1991, alors que l’AKFM se scinde en deux, il intègre le bureau politique du cercle de réflexion des « Forces Vives » en tant que membre de l’AKFM Renouveau du pasteur Richard Andriamanjato. En 1997, il est candidat à la mairie de la capitale sous les couleurs de l’AKFM Renouveau. Il quitte le giron du pasteur Richard Andriamanjato, en 2001, pour rejoindre le comité de soutien de . En 2002, il crée son propre parti « Antoko Miombona Ezaka », prônant l’idéologie du « libéralisme solidaire ». C’est sous les couleurs de ce parti que cet opérateur touristique, ancien cadre de banque brigue, aujourd’hui, la magistrature suprême.

N°4 - Roland Dieu Donné Rabeharison, 54 ans. Rebelle et révolutionnaire.

Brave guerrier, lucide révolutionnaire ou bien tête brulée acéphale, Roland Dieu Donné Rabeharison, ou Vahombey, est sans doute le candidat qui mélange à merveille ce cocktail. Personnalité plus que jamais associée à l'élection présidentielle en position n°4, cet artiste, à la base, a osé ce que peu n'ont même pas osé penser. Le 13 juin, un jeudi comme les autres, il a brandi une pancarte en criant son ras-le-bol social politique et économique, devant le palais présidentiel d'Ambohitsirohitra. L'opinion publique s'accorde qu'il lui a fallu du cran pour faire le geste.

Adulé et intellectualisé par la masse silencieuse « facebookiennne», c'est par contre le candidat le plus imprévisible, et quelque peu olé olé, de ce cru électoral 2013. À 54 ans, Roland Dieu Donné Rabeharison est connu dans le milieu musical, surtout dans les années '80, comme étant un chantre du rock malgache. Il a passé son enfance et son adolescence entre Toamasina, Toliara et Antananarivo.

L’interprète de « Besorongola » prétend être « le Malgache de toutes les ethnies », on peut supposer que l'un des poumons de sa vision politique se situera sur l'identité nationale. Rebelle dans ses textes, si d'après ses récents faits d'arme en gueuleton médiatisé, ce maître d'art martial pourrait incarner le candidat du réalisme cru et de la dénonciation sans concession des faux semblants sociaux.

N°5 -Roland Iarovana Ratsiraka, 47 ans. Le neveu de président

C’est en 1996, alors qu’il avait 30 ans, que Roland Ratsiraka entre sur la scène politique. Il était alors directeur de campagne de son oncle, Didier Ratsiraka, qui briguait la magistrature suprême après un exil volontaire de quatre ans. Dix ans plus tard, alors que le frère de son père est de nouveau en exil, c’est lui qui se lance dans l’arène avec le parti Malagasy tonga saina (MTS) et obtient un score de plus de 10%, se classant en troisième position. Fort de ce presque succès, il retente le coup en 2013, toujours sous les couleurs du MTS, le prolongement national de l’association Toamasina tonga saina (TTS), groupement qu’il a fondé en 1998 pour gagner les législatives de 1998.

Élu maire de la commune urbaine de Toamasina en 1999, puis en 2003, Roland Ratsiraka sera l’une des « bêtes noires » du régime de Ravalomanana qui ne lui laissera aucun répit. Il ira même jusqu’à passer quelques mois à la prison d’Ambalatavoahangy avant d’être acquitté purement et simplement. Opposant déclaré à Marc Ravalomanana, il n’hésite pas à rejoindre le mouvement dirigé par Andry Rajoelina, en 2009. Il est alors désigné vice-président de la Haute autorité de la Transition (HAT), puis du Conseil supérieur de la transition (CST). Mais il

Page 1 sur 9 prend peu à peu ses distances avec le président de la Transition, et depuis quelques mois, il n’hésite plus à s’afficher contre les décisions prises par ce dernier.

N°6 - Hajo Herivelona Andrianainarivelo, 46 ans. Un ancien compagnon d’Andry Rajoelina

Nommé ministre de la Décentralisation et de l’aménagement du territoire par Andry Rajoelina sur la Place du 13- mai, en 2009, Hajo Andrianainarivelo est l’un des rares à n’avoir jamais quitté le gouvernement sous la Transition. Il ne le quitte que sous la contrainte des lois électorales qui exigent la démission de toute autorité politique se portant candidat à l’élection présidentielle.

Pour poursuivre sa carrière politique, entamée en 1996 en tant que maire de la commune rurale d’Ankadinandriana, il brigue la magistrature suprême avec le mouvement Malagasy Miara-Miainga. Il coupe les ponts avec Andry Rajoelina, président de la Transition, divisant le camp de ce dernier en amenant dans son sillage une partie des militants de la « Révolution orange » de 2009.

Marié, Hajo Andrianainarivelo est père de trois enfants. Diplômé en sciences et techniques des industries alimentaires, puis en environnement et santé, il démarre sa carrière professionnelle à en tant que directeur de production chez Tiko en 1995. Il quitte ce poste en 1996 pour devenir directeur d’exploitation des Pêcheries du Melaky/Menabe.

Le candidat qui porte le numéro 6 dans l’ordre d’apparition sur le bulletin unique affirme entretenir des relations ouvertes avec toutes les tendances politiques. Son mouvement regroupe effectivement des hommes politiques issus de divers horizons et dissidents de nombreux partis.

N°7 - Fetison Rakoto Andrianirina, 50 ans. Le nomade

Fetison Rakoto Andrianirina fait un pont entre l'économie et la politique. Ingénieur agronome, il a également des compétences sur le secteur bancaire. Il est diplômé du Centre d'études financières, économiques et bancaires (CEBEF) et de l'Institut de technique de banque (ITB) de Paris. Le consultant auprès du Cabinet Fivoarana a également été cadre de la BFV pendant douze ans.

Fetison Andrianirina fonde son propre groupe en 1995 et opère dans un premier temps dans l'exportation de café avant de diversifier ses activités avant que la crise de 2002 mette à mal ses entreprises. C'était également la période pendant laquelle il a connu l'ancien président Marc Ravalomanana.

Fetison Andrianirina a affronté les urnes au cours de la régionale de 2008 à Analamanga sur la liste du Tiako i Madagasikara (Tim). Il reste aux côtés de l'ancien président Marc Ravalomanana après l'éviction de ce dernier, au point de devenir le chef de délégation de la mouvance Ravalomanana.

L'agronome de formation a été désigné co-président de la Transition avec Emmanuel Rakotovahiny, lors de la réunion des quatre mouvances à Addis-Abeba Éthiopie, en novembre 2009, ce, après la signature de l' « Acte additionnel » des

« Accords de Maputo », trois mois plus tôt.

Mais la persistance des divergences dans l'application de l'« Acte additionnel » conduit le régime de Transition à revenir à l'unilatéralisme, et donc la fin des accords fragiles signés par les quatre mouvances politiques.

L'échec de la « Paix des braves », initiée par le premier, à la suite du retrait au dernier moment des membres de la mouvance Ravalomanana, constitue un signal fort allant dans la rupture de ses relations avec l’ancien président.

La mouvance Ravalomanana descend dans la rue avec à sa tête Fetison Andrianirina. Il a été arrêté, puis incarcéré lors d'une manifestation de novembre 2010. Il a été libéré en février 2011, avec une condamnation de treize mois de prison avec sursis pour manifestation sans autorisation.

L'incarcération de Fetison Andrianirina sonne la fin de la collaboration avec Marc Ravalomanana. Il a été remplacé à la tête de la délégation de la mouvance de l'ancien président. À sa sortie de prison, il replonge dans la politique mais connaît un autre échec comme c'était le cas de sa nomination surprise à la tête du Parti social-démocrate Page 2 sur 9

(PSD), en 2012, suivi d'un désaveu du « canal historique » du parti fondé par l'ancien président Philibert Tsiranana. Sous la pression, il quitte la présidence du PSD avant de fonder son propre parti, le Roso ho an'ny demokrasia sosialy (RDS).

N°8 - Brigitte Rabemanantsoa Rasamoelina, 53 ans. Une femme en politique

Avec Saraha Georget Rabeharisoa, Brigitte Rabemanantsoa Rasamoelina, est l’une des deux femmes candidates à l’élection présidentielle. Elle a fourbi ses armes politiques en étant maire de la commune rurale d’Ambohimalaza miray de 2003 à 2007. Elle se crée un réseau en devenant en 2004 présidente de l’Association des femmes élues maires de Madagascar (AEEMM).

Militante féministe, elle lance son parti Ampela manao politika (AMP – Des femmes en politique), en 2010, pour promouvoir la participation des femmes à tous les échelons du pouvoir politique, depuis le fokontany jusqu’au pouvoir central. Et c’est tout naturellement qu’elle se lance à la conquête de la magistrature suprême sous les couleurs de son parti après avoir été désignée membre du Congrès de la transition et vice-présidente de ladite chambre.

Médecin de formation, Brigitte Rabemanantsoa Rasamoelina a exercé à l’île de La Réunion avant de s’installer à Madagascar, en 1997, et de fonder une clinique privée.

N°9- Benjamin Andriamparany Radavidson, 52 ans. Le banni du TIM

Benjamin Andriamparany Radavidson, a fait partie des piliers du premier mandat de l'ancien président Marc Ravalomanana. Le diplômé de l'Université de Columbia Washington a été nommé ministre des Finances, du budget et de la planification, en 2002. L'ancien directeur de cabinet de Narisoa Rajaonarivony, ancien vice-Premier ministre chargé des Finances et du budget, a ensuite été nommé ministre de l'Économie, des finances et du budget et a résisté à deux remaniements. Le titulaire du diplôme supérieur spécialisé en science comptable (DSSC) de l'Institut national des sciences comptables et de l'administration d'entreprise (INSCAE) a dû gérer le dossier brûlant de la détaxation. Mais il a, ensuite, des divergences avec l'ancien président Marc Ravalomanana, amenant ce dernier à le muter au ministère de l'Éducation nationale. L'ancien dirigeant de la Production des coopératives socialistes (PROCOOPS) s'est présenté sous les couleurs du Tiako i Madagasikara (TIM) aux législatives de 2007 et a été élu député du 4e arrondissement. Il est très actif au sein de l'Eglise protestante réformée FJKM, au point de concurrencer le vice-président Marc Ravalomanana. Pour une raison ou une autre, il a eu des embrouilles avec le chef de l'État qui l'a éjecté d’Antaninarenina pour être nommé ministre de l'Éducation nationale. Benjamin Andriamparany Radavidson profite de son nouveau poste pour construire sa base politique. Il s'est effacé lors de la crise de 2009 tout en se préparant à la présidentielle. Il a créé le parti « Firaisam-pirenena ho an'ny fahafahana sy ny fandrosoa » (FFF) afin de réaliser cet objectif, sans jamais tenter de participer à la Transition.

N°10 -Camille Vital, 61 ans. Un général dans l’arène politique

« Je n’ai aucune ambition politique et je ne vise nullement la présidentielle », ne cessait de répéter Camille Vital alors qu’il était chef de gouvernement. Il n’hésitera pourtant pas à se présenter à l’élection présidentielle lorsque certains membres du parti Tanora Malagasy vonona (TGV) l’y sollicitent. Soutenu par certains proches du président de la Transition, il passe alors outre la décision du congrès du TGV et présente sa candidature sous les couleurs du mouvement « Hiaraka Isika ». Camille Vital démarre alors sa précampagne en trombe, mais quand le président de la Transition se lance aussi dans la course, il se fait très vite lâcher par ses principaux soutiens. Pire, ces derniers ne reviendront pas quand Andry Rajoelina voit sa candidature invalidée. Mais l’ancien Premier ministre ne baisse pas les bras et poursuit ses tournées. Officier général de l'armée de Terre à la retraite, Camille Vital a été amené à sillonner une grande partie de la Grande île à travers ses fonctions militaires, d'Ambalavatokely Tsiroanomandidy à Toliara en passant par Vavatenina et Toamasina. Sa première incursion dans la politique remonte à 2003 quand il s’est vu refuser sa candidature aux élections municipales à Toliara. Il prend alors sa disponibilité des Forces armées pour devenir opérateur économique. Il devient, en tant que tel, président de la

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Chambre de commerce et de l’industrie de Toliara, puis président de la direction collégiale de la Fédération des chambres de commerce et de l’industrie de Madagascar.

N°11- Jean Pierre Rakoto, 66 ans. L’intellectuel qui émerge de la campagne

Natif d'Ambositra, Jean Pierre Rakoto a émergé du milieu paysan. Successivement président de l'association des jeunes paysans catholiques malgaches (Fivondronanan'ny tanora malagasy tantsaha catholique) et membre du Mouvement international de la jeunesse de l'agricole catholique dans les années 70, il a toujours témoigné son attachement au secteur primaire. À 66 ans, le rédacteur en chef du journal Fokonolona (1973), à l'époque de Richard Ratsimandrava alors ministre de l’Intérieur, voudrait mettre au service du peuple malgache ses expériences sociales et politiques, alternant des postes à responsabilités, de l'artisanat à l'environnement, qui lui ont permis de comprendre les divers enjeux de notre société actuelle. Membre du FFKM, il a témoigné à travers diverses actions (publication d'ouvrages, organisation de forums,...) son implication dans la politique. Ce polyglotte est aussi un éducateur spécialisé, enseignant à l’Institut supérieur technologie d’Ambositra, et à l’Université catholique d’Ambatoroka.

N°12 - Mickaël Bréchard Dofo, 40 ans. Le candidat mystérieux

Mickaël Bréchard Dofo est l’un des illustres inconnus qui se présentent à l’élection présidentielle du 25 octobre. Tout ce que l’on sait de lui, c’est qu’il est né à Maroantsetra et qu’il est propriétaire d’une société entreprenant dans le secteur de la sécurité privée. Sa société, dénommée « Protection service de sécurité privée », est basée en France, mais le candidat est bel et bien résident à Madagascar. Et c’est loin des feux des projecteurs qu’il a lancé sa pré-campagne dans les différentes régions de la Grande île.

N°13- Joseph Martin Randriamampionona, 49 ans. La reconversion de « Dadafara »

Joseph Martin Randriamampionona, alias « Dadafara», se targue d’être celui qui a mis les produits électroniques haut de gamme à la portée des bourses des Malgaches. En 2003, il fonde le magasin « Discount store saturne » où il vend des produits électroniques d’occasion à prix réduit. En 2006, fort de la notoriété qu’il a acquise auprès du monde du spectacle avec ses matériels de sonorisation à prix discount, il tente une incursion dans l’événementiel en produisant l’émission-concours télévisée « Idole de Madagascar », et en organisant divers concerts avec des artistes de renom. En 2013, il veut tenter l’aventure de la politique en se présentant à l’élection présidentielle sous les couleurs de son association Refondation totale de Madagascar (RTM). Une reconversion qu’il a tracée depuis qu’il a été élu président de l’Association des générations natives d’Amoron’i Mania et de la Haute-Matsiatra (AGNAY), en 2010. Issu d’une famille modeste, Dadafara a roulé sa bosse avant d’arriver là où il est aujourd’hui. Après des études primaires et secondaires à Ambohimahasoa et à Fianarantsoa, ce fervent catholique fait des études supérieures en sciences naturelles à l’Université d’Antananarivo. Les vicissitudes de la vie l’ont amené à les abandonner et à intégrer le monde professionnel où il est tour à tour épicier, chauffeur de taxi ou encore propriétaire de « taxi-be ». Il revient sur les bancs de l’école en 1995 en poursuivant des études de gestion à l’ISCAM, sans pour autant cesser de gagner sa vie et de développer ses affaires.

N°15- Patrick Rajaonary, 58 ans. L’homme au nœud papillon

Douze ans après un premier essai non transformé, Patrick Rajaonary se remet dans l’arène de la présidentielle. En 2013, le Président directeur général des Papeteries de Madagascar (PAPMAD), espère sans doute faire mieux que son score de 2001 où il n’a recueilli que 1,57% des suffrages exprimés. Homme d’affaires et sans accointance politique connue, l’homme au nœud papillon s’est pour la première fois engagé en politique en 1997 en étant maire de la commune de Fandriana.

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N° 18 - Freddy Tinasoa, 42 ans. Pour défendre Madagascar

Illustre inconnu de la scène politique, Freddy Tinasoa se veut un homme nouveau. Il désigne, d’ailleurs, son parti « Olom-baovao malagasy », c’est-à-dire « Homme nouveau malgache». Et pour se démarquer des autres formations politiques, il donne à son parti le sigle OBAMA. Juriste de formation et avocat de profession, Freddy Tinasoa se veut le défenseur de la patrie Madagascar.

N°19- Laza Razafiarison, 38 ans. La campagne par interpellation

Lorsque la première liste des candidats à la présidentielle était publiée le 3 mai, le nom de Laza Razafiarison, fondateur du parti Avotra ho an’ny firenena (Salut pour la Nation) était encore inconnu du microcosme. Ce spécialiste en administration publique et développement, sortant de Birmingham University et consultant auprès des organisations internationales, fera pourtant près de trois mois plus tard la Une des journaux. Ayant appelé à une manifestation de contestation du report de l’élection présidentielle, il descend sur la Place du 13-mai, et se fait interpeller par les forces de l’ordre pour « manifestation sans autorisation ». Sa photo, alors qu’il est malmené par des hommes en uniforme et encagoulés, fera le tour des réseaux sociaux et lui permettra de se faire un « nom » sur la scène politique.

Condamné à deux mois de prison avec sursis, Laza Razafiarison conserve encore pour l’instant tous ses droits civils et politiques. Comme il a fait appel du verdict du tribunal, sa condamnation n’est pas encore définitive, lui donnant le droit d’être candidat à la présidentielle.

N°20- Monja Roindefo Zafitsimivalo, 48 ans. L’héritier du Monima

Placé à la dix-septième case, le n° 20, sur le bulletin unique de l'élection présidentielle, le fils de Monja Jaona a été parmi les fervents artisans de l'avènement de la Transition, en 2009. Sa carrière politique a pris une autre dimension cette année-là. Nommé Premier ministre sur la Place du 13-mai, il avait été à la tête du mouvement de foule qui devait conduire à la fusillade du 7 février 2009 devant le palais d’Ambohitsorohitra.

Premier Premier ministre de l'ère Andry Rajoelina, Monja Roindefo se voit sacrifié à l’autel de la consensualité et de l’inclusivité, et doit céder sa place à Eugène Mangalaza après les accords de Maputo et d’Addis-Abeba. Il s'efface alors petit à petit du microcosme des dirigeants de la Haute autorité de la Transition, et glisse progressivement dans l’opposition. Le poste de chef du gouvernement de Transition a été la plus haute fonction que l’héritier du fondateur du Mouvement national pour l’indépendance de Madagascar (Monima) a occupée durant toute sa carrière politique. En 2006, il s'est déjà présenté à l'élection présidentielle, mais sans succès. En 2013, il retente sa chance en tant que candidat du Monima. Originaire de Toliara, dans le Sud du pays, à 48 ans, le fils de Monja Jaona veut faire partie de la nouvelle génération de politiciens malgaches. Pour le moment, Monja Roindefo Zafitsimivalo affiche une ouverture encore peu définie sur le plan international, difficile de le tenir pour francophile, anglophile, ou germanophile … Faiblesse ou avantage, le candidat n'a pas encore montré tous ses atouts sur ce plan, malgré son passage dans le gouvernement transitoire.

N°22 -Alain Djacoba Tehindrazanarivelo, 53 ans. L’autre exilé

Ancien secrétaire général du ministère de l’Enseignement supérieur sous le régime de Didier Ratsiraka et médecin personnel de l’ancien président, le Professeur Alain Djacoba Tehindrazanarivelo est contraint de s’exiler en 2002. Revenu au pays sept ans plus tard, ce médecin spécialiste en neurologie est nommé Vice-premier ministre en charge de la Santé publique du gouvernement Camille Vital, puis membre du Conseil supérieur de la transition (CST). Président du parti Ensemble pour l’intérêt de la Nation (Enina), c’est sous les couleurs de ce parti qu’il se présente à l’élection présidentielle du 25 octobre.

N°23- Guy Rajemison Rakotomaharo, 63 ans. Un ancien fidèle de Ravalomanana

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Pendant les dix premières années de sa carrière politique, Guy Rajemison Rakotomaharo s’est toujours trouvé dans l’ombre de Marc Ravalomanana, son patron, alors qu’il était coordinateur général et conseiller de direction auprès de Tiko. Élu conseiller municipal dans le 2e arrondissement d’Antananarivo sous les couleurs du Tiako Iarivo, l’association du fondateur de Tiko, l’économiste de formation et expert financier occupe la fonction d’adjoint au maire de la commune urbaine d’Antananarivo de février 2000 à décembre 2001. Il assure l’intérim du maire jusqu’en juillet 2002, pendant que Marc Ravalomanana, maire élu en 1999, engage la bataille post-électorale de la présidentielle de 2001. Après la crise, il est élu président du Sénat, poste qu’il occupera jusqu’en avril 2008. Évincé de ce poste stratégique, il a été nommé ambassadeur de la République de Madagascar auprès de la Confédération Suisse et Représentant permanent auprès de l’office des Nations unies et des institutions spécialisées à Genève et à Vienne. Il est maintenu à ces fonctions par le régime de Transition jusqu’à ce qu’il annonce sa candidature à l’élection présidentielle sous les couleurs du parti Mamafisoa.

N°25- Jean Lahiniriko, 58 ans. Le rebelle à Marc Ravalomanana

Jean Lahiniriko, originaire de Tongobory, près de Betioky atsimo, a été propulsé au-devant de la scène politique lors de la crise post-électorale de 2002. L'ancien conseiller technique dans un ministère du précédent régime a été désigné ministre de Travaux publics par le nouveau président Marc Ravalomanana. Son ascension a continué avec son élection à la présidence de l'Assemblée nationale après les législatives de 2002. Mais les routes de l'ingénieur en génie civile et de Marc Ravalomanana se sont séparées en 2005. Le premier, qui commence à avoir une ambition présidentielle, est destitué par les parlementaires du Tiako i Madagasikara (TIM). La stratégie présidentielle lui privant de discours lors de la présentation des vœux des corps constitués en 2006 restera dans les mémoires. Celui qui a fait ses études à Cuba continue son chemin et s'est présenté à la présidentielle sous les couleurs de sa nouvelle formation politique, le Parti social-démocratie pour l'unité de Madagascar (PSDUM). Il s'est hissé à la deuxième place avec 11,08% des voix derrière Marc Ravalomanana qui avait raflé la mise dès le premier tour, en 2007. Jean Lahiniriko se rallie à la cause défendue par Andry Rajoelina, alors maire d'Antananarivo en 2009. Il revient au pouvoir pour devenir le président de l'Union des démocrates et des républicains pour le changement (UDR-C), plateforme qui soutient l'homme fort de la Transition. Bis repetita, Jean Lahiniriko claque la porte au camp présidentiel après avoir été giflé par sa défaite à la course à la présidence du Conseil supérieur de la Transition (CST). Il choisit ensuite de retenter sa chance à la présidentielle sous les propres couleurs de son parti en dénonçant les pratiques du régime de la Transition.

N°27 - Jean Eugène Voninahitsy, 60 ans. Trente-six ans d’expériences politiques

Entré en politique à 24 ans, en 1977, année pendant laquelle il est élu député de Madagascar dans la circonscription de Morafenobe, sous les couleurs de l’Arema, Jean Eugène Voninahitsy ne compte pas mettre un terme à sa carrière. Fort de ses 36 années d’expériences politiques, il brigue pour la deuxième fois la présidence de la République. La première fois, c’était en 1996, sous les couleurs du Rassemblement pour la Social- démocratie (RPSD) où il termine en cinquième position avec moins de 3% des voix. En 2013, il se lance dans la course avec le groupement politique Les Autres sensibilités (Les AS), désignation de la tendance politique qui voulait se démarquer des quatre principales mouvances nées de la résolution de la crise de 2009. Plusieurs fois réélu à Tsimbazaza, Jean Eugène Voninahitsy a été vu sur la Place du 13-mai en 1991, en 2002 et en 2009. Il connaîtra deux fois la prison, aussi bien sous le régime de Didier Ratsiraka que sous celui de Marc Ravalomanana en 2004. Mais selon lui, tous les dossiers qui l’ont condamné ont été montés de toutes pièces, et à chaque sortie de prison, il reprend de plus belle ses activités politiques.

N°31- Tabera Randriamanantsoa, 59 ans. Le défenseur du fédéralisme

Farouche défenseur de la structure fédérale, Tabera Randriamanantsoa lancera sa campagne électorale par un débat sur le mode d’administration du pays. Il avait fondé en 1991, aux côtés de feu Monja Jaona, la Conférence nationale des entités fédéralistes (CNEF) qu’il continue de présider jusqu’à ce jour. Et pour promouvoir le fédéralisme, il prône aujourd’hui encore, dans le sillage des revendications de la mouvance Albert Zafy à laquelle il est membre, une élection constitutionnelle au cours de laquelle les électeurs auront à choisir entre deux ou Page 6 sur 9 plusieurs projets de loi fondamentale. Malgré sa candidature à l’élection présidentielle sous les couleurs de son parti Kintana, le ministre de la Fonction publique, du travail et des lois sociales démissionnaire ne cesse de revendiquer son appartenance à la mouvance Zafy, lequel est pourtant contre la tenue du scrutin du 25 octobre. C’est en 2002, à la fondation du Comité pour la réconciliation nationale (CRN), que cet ancien député élu en 1998 se rapproche du Professeur Albert Zafy. Leur objectif commun est de « réconcilier » les Malgaches après la crise de 2002, mais aussi de contester le pouvoir de Marc Ravalomanana que le CRN n’a jamais reconnu comme chef d’État.

N°32 - William Ratrema, 70 ans. Pédagogue chevronné

De William Ratrema, le public connaît celui qui a fondé le groupe éducatif ACEEM (Action pour la culture, l’éducation et l’enseignement à Madagascar), groupe ayant démarré avec l’organisation de cours particuliers à l’intention des candidats aux épreuves du baccalauréat, mais qui aujourd’hui possède des ramifications dans tout Madagascar, une université privée ainsi qu’une radio à vocation éducative.

Ayant fait toute sa carrière dans l’éducation, ce pédagogue reconnu a débuté dans l'enseignement au début des années 60 en tant qu’instituteur. Petit à petit, le docteur ès-lettres gravit les échelons et devient en 2007, maître de conférences à l'Ecole normale supérieure. Auteur de nombreux manuels scolaires et d’ouvrages sur l’éducation, William Ratrema est également membre correspondant de l’Académie nationale des arts, des lettres et des sciences.

N°34 -Edgard Marie Nöe Razafindravahy, 51 ans - Le persévérant

Edgard Marie Noë Razafindravahy est connu dans le milieu économique avant son entrée dans l'arène politique. Le natif d'Ambohimalaza, père de famille de trois enfants, a fait ses études à l'École Saint-Joseph d’Antsirabe, puis à l'École Vinet d'Ambohimalaza avant son entrée à l'ESCA. Il est allé ensuite en France pour décrocher son baccalauréat au Lycée Assomption de Bordeaux, puis un DEUG de Mathématiques à l'Université de Bordeaux. Il a complété sa formation par des études de marketing et de gestion d'entreprise à l'ISSEC / ESSEC à Paris. Le fils d'un comptable est revenu au pays pour reprendre l'entreprise familiale dans la région d'Alaotra-Mangoro en 1986, là où il avait déjà passé une partie de son enfance à un certain moment. Il concentre ses activités surtout dans la collecte du riz et des céréales avant sa montée en flèche dans le secteur du blé et de la farine, plus tard.

Son sens aigu des affaires lui a permis le développement et la diversification des activités de son groupe, allant des transports, en passant par les assurances et l'imprimerie. Ses persévérance lui a emmené à étendre les champs d'activités du « Groupe Prey » dans le domaine médiatique, matérialisé par l'acquisition de L'Express de Madagascar, de la RTA et de la Radio Antsiva. La société opérant dans la farine, Kobama, constitue l'un des fleurons de ses entreprises. Il a conclu un partenariat avec l'un des géants américains du secteur, Seaboard. Mais Edgard Razafindravahy a décidé d'arrêter ses activités économiques après les mésaventures de ses entreprises avec le régime en place. A un moment donné, il a quitté le pays pour s'installer brièvement à l'île Maurice, en 2008. Mais il a arrêté son projet industriel sur place et est rentré à Madagascar après la fin du régime Ravalomanana.

Edgard Razafindravahy a été connu pour ses activités politiques au sein du mouvement « Hetsik'Avaradrano». Celui-ci avait pour champ d'action les onze communes dans l'Avaradrano, au Nord de la capitale, dans les années 80. Il avait même été élu président du conseil communal d'Ambohimalaza.

Edgard Razafindravahy s'est vu confier le poste du président de délégation spéciale de la commune urbaine d'Antananarivo (PDS) en août 2009. Il est arrivé à maintenir à flot la CUA malgré le contexte de la crise politique, ayant des impacts socioéconomiques qui n'épargnent pas la capitale, une circonscription administrative sensible avec les enjeux politiques autour. Sa candidature à l'élection présidentielle est le prolongement de son engagement envers la Nation. Il a été désigné candidat du parti Tanora Malagasy vonona (TGV) lors du congrès de cette formation politique, largement devant l'ancien ministre des Finances et du budget, Hery

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Rajaonarimampianina, et l'ancien Premier ministre, Camille Vital. Mais il a décidé de démissionner du poste du secrétaire général du TGV lors de l'inauguration de son quartier général, le mardi 17 septembre.

N°36 - Guy Ratrimoarivony, 69 ans. Le citoyen saint-Cyrien

Officier général à la retraite, Guy Ratrimoarivony est aussi un citoyen engagé. En 2009, il est le porte-parole du Collectif des citoyens et des organisations citoyennes (CCOC), et participe à la facilitation de la réunion des mouvances politiques à l’ambassade du Sénégal. Pour prolonger son engagement citoyen, il lance l’association « Hetsik’olom-pirenena » (HOP) sous les couleurs de laquelle il se présente à la présidentielle de ce 25 octobre. Gendarme de carrière, ce sortant de l’école militaire de Saint-Cyr et de l’École de la gendarmerie de Melun France avait déjà occupé plusieurs fonctions de formation, de commandement et d’inspection depuis son retour à Madagascar en 1968. De 1989 à 1994, il a occupé le poste de secrétaire général du ministère chargé de la Défense et des forces armées. En 1991, il préside le comité d’élaboration du concept de la défense pour Madagascar. Ancien du collège Saint-Michel d’Antananarivo et du lycée Raherivelo Ramamonjy de Fianarantsoa, ce diplômé en droit et en sciences politiques des Universités d’Antananarivo et de la Sorbonne est, actuellement, enseignant au Centre d’études diplomatiques et stratégiques (CEDS).

N°37 - Julien Razafimanazato, 45 ans. L’immigré revenu au pays

Animateur du mouvement anti-Ravalomanana en France avec l’Association pour l’intérêt et la défense de l’unité nationale de Madagascar (ASSIDU Madagascar) depuis 2002, Julien Razafimanazato, immigré en France, revient au pays pour participer au mouvement de 2009 dirigé par Andry Rajoelina. Il participera à la conquête des ministères sur la Place du 13-mai et est récompensé de ses actions par le poste du ministre des Sports du premier gouvernement de Monja Roindefo. Il est ensuite désigné ministre de l’Éducation nationale, poste qu’il occupera jusqu’en 2011 et à la faveur duquel il tentera de se faire un nom sur le plan national en effectuant plusieurs tournées et en retroussant ses manches pour donner des cours de mathématiques dans les lycées qu’il visite. Julien Razafimanazato doit céder sa place au sein du gouvernement lors de la mise en place du premier gouvernement de Camille Vital, mais il ne compte pas pour autant abandonner sa carrière politique. Il fonde alors l’association Eto sehatry ny daholobe (ESD), Espace de solidarité pour le développement, en français. Cette dernière se range progressivement du côté de l’opposition et se transforme en parti politique pour présenter son président-fondateur à l’élection présidentielle.

N°38 - Faharo Ratsimbalson, 56 ans. Militaire et politicien

Connu pour sa verve lorsqu’il siégeait à l’Assemblée nationale, Faharo Ratsimbalson est plus connu par son statut d’homme politique que pour son appartenance aux Forces armées. Officier supérieur à la retraite, cet ancien commandant d’unité au sein de l’armée de 1988 à 1991 a été élu député durant trois mandats, depuis 1993. Maire de Belo-sur-Tsiribihina en 2007, cet ancien assistant administratif a été désigné chef de région du Menabe en 2009. Portant le dossard n°38 à l’élection du 25 octobre, il a été le premier à avoir quitté son poste d’autorité « politique », ainsi que l’exigent les lois électorales.

N°39 - Sylvain Willy Rabetsaroana, 56 ans. Le dissident de l’Avi

Vice-président du Asa vita no ifampitsarana (AVI) et conseiller supérieur de la Transition (CST) désigné sur le quota de ce parti, c’est contre toute logique que Sylvain Willy Rabetsaroana se présente à l’élection présidentielle sous les couleurs du PNJ Mazava (Plateforme nationale des jeunes) dont il est le président d’honneur. Faisant les frais de l’indécision et de l’éparpillement des membres de la formation politique fondée par Norbert Lala Ratsirahonana, l’homme d’affaires a préféré s’appuyer sur d’autres organisations, dont l’association des jeunes créée à l’issue de la Conférence nationale des jeunes des 4, 5 et 6 juin 2009. Golfeur assidu, passionné de jazz et ancien pilote de course automobile, Sylvain Willy Rabetsaroana a lancé sa précampagne le pied au plancher. Celui qui porte le dossard n°39 dans la course à la présidentielle est l’un des premiers candidats à avoir dévoilé Page 8 sur 9 l’étendue de son patrimoine qui s’élèverait à quelque 87 milliards d’ariary. Une fortune qu’il aurait acquise grâce, entre autres, aux entreprises qu’il a fondées à son retour au pays après des études supérieures en Europe. Parmi ces sociétés figure la société Smide Quadrimex, spécialisée dans le domaine de l’import-export et dans la production de produits chimiques.

N°40- William Noelson, 58 ans. Le candidat du banc

Homme de l'ombre, dans la digne tradition des hommes en robe, Noelson William est le candidat n°40 de l'élection présidentielle du mois d'octobre sous la bannière de Malagasy Iray Tsy Mivaky (MITM). D’allure débonnaire, son air de voisin idéal au premier regard inspire le profil du technicien aguerri plutôt que du dirigeant racé. Cela sans doute, renforcé par trente années au service de la Justice malgache.

William Noelson a vu le jour à Belo-Tsiribihina dans le Menabe, en 1955. Durant la Transition, ce haut fonctionnaire a déjà occupé le poste de ministre de la Fonction publique, du travail et des lois sociales. Lors d'un remaniement en 2011, le général Camille Vital alors Premier ministre, Noelson William a été le seul à être éjecté du gouvernement pour des raisons obscures et sur fond de polémique. Ayant vraisemblablement bien accusé le coup, il retrouve rapidement sa maison-mère auprès du ministère de la Justice. C'est, selon l'opinion publique, cette période qui a finalement motivé sa décision de jeter ses pièces sur l'échiquier de la magistrature suprême. Candidature inattendue, celle de ce spécialiste éprouvé des textes juridiques a surpris les observateurs du milieu politique. Sans tellement bouleverser celui-ci car Noelson William se devra encore de gagner en stature politique et en notoriété, s'il veut effacer cette image de « candidat du banc».

Source : http://www.lexpressmada.com/actualite-madagascar/1-politique.html

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