MEF

Public Disclosure Authorized

REPOBLIKAN ‘ I MADAGASIKARA Tanindrazana-Fahafahana-Fandrosoana ------MINISTERE DE L’ENVIRONNEMENT ET DES FORETS ------PROGRAMME ENVIRONNEMENTAL III ------

Public Disclosure Authorized NATIONAL PARKS

Public Disclosure Authorized

Public Disclosure Authorized PLAN DE SAUVEGARDE SOCIALE ET ENVIRONNEMENTALE DE L’AIRE PROTEGEE LOKOBE

Juin 2010

1

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

SOMMAIRE 2 LISTE DES TABLEAUX ...... i LISTE DES CARTES ...... iv LISTE DES FIGURES ...... iv LISTE DES ILLUSTRATIONS ...... iv LISTE DES ANNEXES ...... iv ACRONYMES ET SIGLES ...... v GLOSSAIRE ...... vii FAMINTINANA ...... x RESUME EXECUTIF ...... xx EXECUTIVE SUMMARY ...... xxxi

1. INTRODUCTION: OBJECTIFS DU PLAN DE SAUVEGARDE ...... 1 2. DÉMARCHE ET MÉTHODOLOGIE DU PSSE ...... 4 2.1 Orientations, encadrements et approches ...... 4 2.2 Processus et étapes d’extension et de changement de statut de l’AP ...... 5 2.2.1 Phase technique ...... 5 2.2.2 Phase administrative ...... 6 2.3 Le cadre institutionnel et juridique ...... 7 2.3.1 Cadre institutionnel ...... 8 2.3.2 Cadre législatif et reglementaire du projet ...... 8 2.4 Méthodologie de la consultation publique et les mécanismes participatifs ...... 10 2.4.1 Organisation de la consultation ...... 10 2.4.1.1 Consultation publique lors de l’extension de l’AP ...... 10 2.4.1.2 Consultation publique pour le PSSE ...... 11 2.4.2 Mécanismes participatifs ...... 13 2.5 Démarche méthodologique pour l’identification et la catégorisation des PAPS ...... 13 2.5.1 Préparation et échantillonnage ...... 13 2.5.2 Méthode MARP ...... 14 2.5.3 Catégorisation des PAPs ...... 15 2.6 Principes et méthodes d’évaluation des impacts ...... 17 2.6.1 Méthodologie de l’étude d’impact environnemental ...... 17 2.6.2 Critères d’évaluation des impacts ...... 17 2.6.3 Méthode d’analyse des impacts des restrictions ...... 18 2.6.4 Méthode de calcul des pertes ...... 19 3. DESCRIPTION DU PROJET, SON CONTEXTE ET DE SON MILIEU D’INSERTION ...... 20 3.1 Description du projet ...... 20 3.2 Description du contexte et du milieu d’insertion du projet ...... 21 3.2.1 Contexte administratif, technique, financier et institutionnel ...... 21 3.2.1.1 Contexte administratif ...... 21 3.2.1.2 Contexte financier et institutionnel...... 23 3.2.2 Contexte socio‐économique et environnemental...... 25 PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE 3.2.3 Milieu d’insertion ...... 26 3.2.3.1 Milieu social ...... 26 3.2.3.2 Milieu économique ...... 29 3.2.3.3 Milieu physique ...... 37 4. DESCRIPTION DE L’AIRE PROTÉGÉE ...... 38 4.1 Milieu physique ...... 38 4.2 Description générale des écosystèmes et importance biologique de l’AP ...... 38 4.2.1 Ecosystèmes terrestres ...... 38 4.2.1.1 Flore et végétation ...... 38 4.2.1.2 Faune ...... 39 4.2.2 Ecosystèmes marins ...... 42 4.2.3 Statut de Lokobe ...... 45 4.3 Description socio‐économique ...... 45 4.4 Description générale de chaque type de zonage dans l’Aire Protégée ...... 47 4.4.1 Noyau Dur ...... 47 4.4.2 Zone tampon ...... 48 4.4.3 Zones de service et zones administratives ...... 49 4.4.4 La Zone de Protection ...... 52 4.4.5 Zone Périphérique ...... 54 4.5 Les cibles potentielles de conservation ...... 56 4.6 Les pressions et menaces à la conservation ...... 57 4.6.1 Les pressions ...... 57 4.6.2 Menaces ...... 59 5. Consultations publiques et identification des PAP ...... 62 5.1 Résultats des consultations publiques ...... 62 5.2 Catégorisation des PAPs ...... 66 5.3 Les groupes vulnérables ...... 70 5.4 Date d’éligibilité ...... 70 5.5 Types d’occupation et tenure des terres ...... 70 5.6 Les informations socio‐économiques sur les PAPs ...... 71 5.6.1 Système de production ...... 71 5.6.1.1 Activités primaires ...... 71 5.6.1.2 Activités secondaires ...... 72 5.6.2 Sources et précarités des revenus ...... 74 5.6.3 Règles d’utilisation et d’organisation communautaire des ressources naturelles ...... 75 5.6.4 Accès aux besoins de base ...... 75 5.6.4.1 Accès à l’éducation de base ...... 75 5.6.4.2 Conditions d’habitation ...... 76 5.6.4.3 Conditions d’habillement ...... 77 5.6.4.4 Conditions générales de nutrition ...... 78 5.6.4.5 Dépenses des ménages ...... 78 5.6.4.6 Accès à la santé de base ...... 79 5.6.4.7 Acces à l’eau potable ...... 80 5.6.5 Aspect culturel ...... 81 5.6.6 Attentes, préoccupations, aspirations ...... 81 6. LES IMPACTS DE L’EXTENSION DE L’AP ...... 82 6.1 Enjeux environnementaux et sociaux du projet ...... 82 6.2 Cadrage des enjeux ou préoccupations et impacts potentiels ...... 83 6.3 Activités, problèmes et solutions proposées ...... 84 6.4 Analyse des impacts génériques de l’extension et de changement de statut de l’AP de Lokobe ...... 85 PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE 6.4.1 Les sources d’impacts ...... 85 6.4.2 Identification des impacts ...... 86 6.5 Evaluation des impacts ...... 91 6.6 Évaluation des pertes de revenus ...... 94 7. L’amélioration ou la reconstitution des moyens d’existence ...... 95 7.1 Bonne gouvernance applicable à la restriction d’accès aux ressources ...... 95 7.1.1 Principes directeurs ...... 95 7.1.2 Approche de gouvernance de l’AP ...... 96 7.2 Consultation publique et identification du programme de mitigation ...... 96 7.2.1 Mesures d’optimisation et d’atténuation des impacts ...... 97 7.2.2 Le programme de Sauvegarde sociale ...... 100 7.2.2.1 Projets communautaires ...... 100 7.2.2.2 Mesures alternatives : Dotation en matériels de pêche et mise en place de zones de pêche exclusives ...... 100 7.2.3 Programme de sauvegarde environnementale ...... 105 8. Le programme de mise en œuvre des mesures ...... 106 8.1 Contenu et étapes de mise en œuvre du programme ...... 106 8.2 Calendrier de mise en œuvre du PSSE ...... 107 8.3 Les infrastructures de conservation ...... 108 8.4 Les rôles et responsabilités institutionnels ...... 109 8.4.1 L’autorité traditionnelle et les communautés rurales ...... 111 8.4.2 Le rôle des autorités administratives ...... 111 8.4.3 Le rôle des ONGs et Associations ...... 111 8.5 Analyse de la capacité institutionnelle ...... 112 9. . Le programme de suivi et d’évaluation du projet ...... 115 9.1 . Programme de suivi ...... 115 9.1.1 Suivi évaluation administratif ...... 117 9.1.2 Suivi socio‐économique ...... 119 9.1.2.1 Suivi économique participatif ...... 119 9.1.2.2 Suivi économique indépendant ...... 119 9.1.2.3 Indicateurs de suivi socio‐économique et culturel ...... 120 9.1.3 Suivi environnemental ...... 122 9.1.3.1 Indicateurs liés à la conservation de la biodiversité ...... 122 9.1.3.2 Indicateurs par rapport aux cibles de conservation ...... 123 9.2 L’évaluation du projet ...... 125 10. Les mécanismes de prévention et de résolution des conflits ...... 128 10.1 Stratégie de prévention de conflits ...... 128 10.1.1 Renforcement des capacités ...... 128 10.1.2 Respect des Us et coutumes locales ...... 128 10.1.3 Planification participative de l’AP ...... 129 10.2 Méthode de résolution des conflits ...... 129 10.2.1 Comité chargé de la résolution des conflits ...... 129 10.2.2 Procédure et mode de saisine de l’Instance de résolution des conflits...... 130 10.2.3 Formation d’arbitrage ...... 130 11. Plan de gestion environnementale et sociale ...... 131 11.1 Contexte du projet d’extension de la Réserve ...... 131 11.2 Plan de gestion environnementale et sociale ...... 131 11.2.1 Principaux enjeux et préoccupations ...... 132 11.2.2 Programme de surveillance ...... 132 PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE 11.2.3 Programme de suivi ...... 150 12. Budget du Plan de Sauvegarde Environnementale et Sociale ...... 152 13. Publication du Plan de Sauvegarde Environnementale et Sociale ...... 153 13.1 Raisons pour la publication du document PSSE (pourquoi ?) ...... 153 13.2 Présentation et structure du document PSSE ...... 153 13.3 Cibles ...... 153 13.4 Des conditions à réunir pour la publication des acquis du PSSE ...... 154 13.4.1 Dépôt des documents PSSE aux instances concernées ...... 155 13.4.2 Etape d’évaluation concernant le document PSSE ...... 155 13.4.3 Délivrance du permis environnemental ...... 155 13.4.4 Capitalisation des acquis pour une publication d’envergure nationale et internationale ...... 156 14. CONCLUSION ...... 157 PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

LISTE DES TABLEAUX Tableau 01 : Critères de vulnérabilités ...... 16 Tableau 02 : Superficie (Ha) de l’AP de Lokobe ...... 21 Tableau 03 : Tableau de financement de Lokobe ...... 24 Tableau 04 : Liste d’acteurs et leurs sources de financement ...... 24 Tableau 05 : Nombre de la population par arrondissement année 2002 – 2003 – 2009* ...... 26 Tableau 06 : Evolution du taux brut de scolarisation primaire à et pour la région de Diana ...... 27 Tableau 07 : Niveau de scolarisation des chefs de ménages dans la région Diana ...... 27 Tableau 08 : Evolution de la répartition des effectifs des scolarisés à Nosy Be et pour la région Diana ...... 28 Tableau 09 : Couverture en établissement sanitaire à Nosy Be et dans la région Diana en 2000 ...... 28 Tableau 10 : Taux d’accès à l’eau potable à Nosy Be et dans la région de Diana ...... 28 Tableau 11 : Production des cultures vivrières par arrondissement à Nosy Be ...... 31 Tableau 12 : Production de cultures de rente à Nosy Be ...... 33 Tableau 13 : Production des fruits à Nosy Be ...... 33 Tableau 14 : Evolution des cheptels à Nosy Be ...... 33 Tableau 15 : Organisation des pêcheurs à Nosy Be ...... 34 Tableau 16 : Répartition des types d’artisanat par localités à Nosy Be ...... 35 Tableau 17 : Exportation de cultures de rente et de cultures indutrielles – Région Diana ...... 36 Tableau 18 : Eléments de flore importants dans la Réserve Naturelle Intégrale Lokobe ...... 39 Tableau 19 : Les espèces animales endémiques de Lokobe ...... 40 Tableau 20 : Inventaire des espèces marines dans la partie marine de l’AP de Lokobe ...... 42 Tableau 21 : Cibles potentielles de Conservation ...... 56 Tableau 22 : Evaluation annuelle des types de pressions sur la forêt de Lokobe ...... 57 Tableau 23 : Santé Écologique des Cibles de Conservation ...... 59 Tableau 24 : Calendrier des consultations publiques pour le PSSE ...... 62 Tableau 25 : Localisation des CLB à Nosy Be ...... 64 Tableau 26 : Préoccupations et Recommandations des Populations ...... 65 Tableau 27 : Répartition par Fokontany des PAPs ...... 66 Tableau 28 : Categorisation des personnes affectées par le projet ...... 66 Tableau 29 : Répartition ethnique par fokontany des PAP (%) ...... 67 Tableau 30 : Répartition par fokontany des chefs de ménage suivant l’année d’installation dans la zone et suivant le sexe ...... 69 Tableau 31 : Répartition par fokontany des PAPs selon l’age et le sexe ...... 69 PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

Tableau 32 : Répartition par fokontany des chefs de ménage par classe d’âge et par sexe ...... 69 Tableau 33 : Répartition des PAPs Vulnérables ...... 70 Tableau 34 : Répartition des chefs de menages par type d’activités primaires et selon le sexe à Ambanoro ...... 71 Tableau 35 : Répartition des chefs de menages par type d’activités primaires et selon le sexe à Antafondro ...... 71 Tableau 36 : Répartition par Fokontany de la fréquence mensuelle de pêche ...... 72 Tableau 37 : Répartition des chefs de menages par type d’activités secondaires et selon le sexe à Ambanoro ...... 73 Tableau 38 : Répartition des chefs de menages par type d’activités secondaires et selon le sexe à Antafondro ...... 73 Tableau 39 : Proportion des Chefs de ménage par type de revenu par fokontany (%) ...... 74 Tableau 40 : Valeur moyenne des types de revenus monetaires annuels par fokontany ( en ariary) ...... 74 Tableau 41 : Répartition par Fokontany des ménages affectés par le projet en % selon l’état de l’accessibilité à l’éducation ...... 76 Tableau 42 : Répartition par fokontany des chefs de ménage par niveau d’instruction ...... 76 Tableau 43 : Repartition des ménages PAPs en % selon l’état de l’accessibilité à l’habitation ... 77 Tableau 44 : Repartition des ménages PAPs en % selon l’état de l’accessibilité la surface l’habitation ...... 77 Tableau 45 : Répartition par fokontany des ménages PAP % selon la situation relative à l’habillement ...... 78 Tableau 46 : Pourcentage des ménages affectés par le projet par Fokontany selon l’état de l’accessibilité à la nutrition ...... 78 Tableau 47 : Répartition par fokontany du montant des dépenses de fonctionnement des ménages enquêtés ou déclarés selon leur nature ...... 79 Tableau 48 : Répartition par fokontany du montant des dépenses de fonctionnement des ménages enquêtés ou déclarés selon leur nature ...... 79 Tableau 49 : Répartition par Fokontany des ménages PAP en % selon l’accès à la santé primaire ...... 80 Tableau 50 : Répartition par Fokontany des ménages PAP en % selon la fréquentation des CSB ...... 80 Tableau 51 : Répartition par Fokontany des ménages PAP en % qui ne fréquentent pas les CSB ...... 80 Tableau 52 : Répartition par fokontany des ménages affectés par le projet en % selon la situation de l’accès à l’eau potable ...... 81 Tableau 53 : Répartition par Fokontany des préoccupations et attentes communes des PAPs .. 81 Tableau 54 : Cadrage des enjeux ou préoccupations et impacts potentiels ...... 83 Tableau 55 : Tableau récapitulatif des activités, des problèmes et des solutions ...... 84 PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

Tableau 56 : Récapitulatif des impacts positifs ...... 89 Tableau 57 : Récapitulatif des impacts négatifs ...... 90 Tableau 58 : Matrice d’évaluation des impacts positifs et négatifs sur le mileu biophysique ... 91 Tableau 59 : Matrice d’évaluation des impacts positifs et négatifs sur le milieu humain...... 92 Tableau 60 : Matrice d’évaluation des impacts positifs et négatifs sur le mileu socioéconomique ...... 93 Tableau 61 : Mode de gouvernance et objectifs de gestion par écosystème de l’AP ...... 96 Tableau 62 : Matrice de droit des PAPs de l’AP Lokobe ...... 97 Tableau 63 : Mesures d’optimisation des impacts positifs et d’atténuation des impacts négatifs ...... 97 Tableau 64 : Programme de sauvegarde environnementale ...... 105 Tableau 65 : Plan de renforcement de capacité des acteurs de mise en œuvre du PSSE ...... 107 Tableau 66 : Répartition des résponsabilités entre les différentes institutions ...... 109 Tableau 67 : Atouts, contraintes et renforcement des institutions responsables du suivi, Atouts, contraintes et renforcement des institutions responsables du suivi ...... 112 Tableau 68 : Indicateurs de suivi administratif ...... 117 Tableau 69 : Indicateurs stratégiques liés aux suivis socio‐économique et culturel ...... 120 Tableau 70 : Indicateurs stratégiques liés à la conservation de la biodoversité de l’AP ...... 122 Tableau 71 : Indicateurs pour les cibles de conservation ...... 124 Tableau 72 : Charte de responsabilité pour le suivi et la mise en œuvre du PSSE ...... 126 Tableau 73 : Comités de résolution de conflits ...... 130 Tableau 74 : Montant Prévisionnel du Plan de sauvegarde ...... 152 PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

LISTE DES CARTES Carte n° 01: Carte de localisation de la zone d’étude ...... 22 Carte n°02 : Carte des principaux types de produits agricoles ...... 32 Carte n°03 : Carte des écosystèmes naturels de l’AP LOKOBE ...... 44 Carte n°04 : Carte de zonage de l’AP Lokobe ...... 55 Carte n°05 : Carte des pressions et des menaces ...... 60 Carte n°06 : Carte du rythme de dégradation forestière de l’AP LOKOBE ...... 61 Carte n°07 : Carte d’itinéraires de l’équipe de LOKOBE ...... 63 Carte n°08 : Carte de la répartition des PAPs de Lokobe ...... 68

LISTE DES FIGURES Figure n°01 : Répartition de la population par secteur d’activité dans la région Diana ...... 29 Figure n°02 : Courbe d’évolution de l’affluence des touristes à Nosy Be ...... 37 Figure n° 03 : Evaluation annuelle des pressions ...... 58

LISTE DES ILLUSTRATIONS Photo n°01 : Photos des espèces présentes dans la réserve de Lokobe ...... 41 Photo n°02 : Les trois Cibles de conservation de Lokobe ...... 56 Photo n°03 : Consultation publique avec les associations, les PAPs, les chefs quartiers ou Chefs de villages ...... 62 Photon°04 : Exploitation de Gravillon ( marin) dans le fokontany d’Ambanoro, seconde activité après la pêche traditionnelle...... 73 Photo n°05 : L’artisanat comme seconde source de revenu dans le fokontany d’Antafondro ... 74 Photo n°06 :Type d’habitation des ménages PAPs ...... 77

LISTE DES ANNEXES

- Annexe I : Procès verbal de réunion de la commission de classement pour le changement de statut de la RNI LOKOBE - Annexe II : Procès verbaux des consultations publiques dans le cadre de l’élaboration du Plan de Sauvegarde Sociale et Environnementale de l’AP LOKOBE - Annexe III : Liste des PAPs de l’AP LOKOBE - Annexe IV : Arrêté interministériel n°18633/2008/MEFT/MEM relatif à la mise en protection temporaire globale du site - Annexe V : Liste des projets communautaires identifiées

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

ACRONYMES ET SIGLES

AP Aire Protégée AAM Association des Artisans Maçons AFB Association des Femmes Brodeuses APMC Aire Protégée Marine et Cotière CDB Convention sur la diversité biologique CLB Communauté Locale de Base CNRO Centre National de Recherches Océanographiques COAP Code des Aires Protégées CORE Conseil d'Orientation de la Recherche Environnementale COSAP Comité d’Orientation et de Suivi des Aires Protégées CSB Centre de Santé de Base CSPN Conseil Supérieur de Srotection de la Nature DGEF Direction Générale de l’Environnement, des Forêts DEAP Droit d’Entrée dans les Aires Protégées EIE Etude d’impact Environnemental FDL Fonds de Développement Local GELOSE GEstion LOcale SEcurisée MARP Méthode accelerée de recherche participative MECIE Mise en Compatibilité des Investissements avec l’Environnement MEFT Ministère de l’Environnement, des Forêts et du Tourisme MNP Madagascar National Parks MST Maladie Sexuellement Transmissible ND Noyau Dur OCDE Organisation de Coopération et de Développement Economiques ONE Office National pour l’Environnement ONG Organisation Non Gouvernementale ORT Office Régional du Tourisme PAE Plan d’Action Environnementale PAG Plan d’Aménagement et de Gestion PAPs Populations Affectées par le Projet PAPs Maj Populations Affectées par le Projet Majeures PAPs Min Populations Affectées par le Projet Mineurs PCD Plan Communal de Développement PE Programme Environnemental PGC Plan de gestion de conservation PGES Plan de Gestion Environnementale et Sociale PIC Pôles Intégrés de Croissance PN Parc National PNB Produit National Brut PNAE Plan National d’Actions Environnementales PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement PSSE Plan de Sauvegarde Sociale et Environnementale PV Population Vulnérable RNI Réserve Naturelle Intégrale SAGE Service d’Appui à la Gestion de l’Environnement SCC Structures Communales de Concertation CFPS Cadre Fonctionnel de Procédure de Sauvegarde CCE Cahier de Charges Environnementales BM Banque Mondiale OVT Olona Voakasiky ny Tetikasa SAPM Système des Aires Protégées

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

PLANGRAP Plan stratégique de Gestion du Reseau national des Aires Protégées PREE Programme d’Engagement Environnemental ZAAP Zones d’Appui aux Aires Protégées UICN Union International pour la Conservation de la Nature WCS Wildlife Conservation Society ZOC Zone d’Occupation Contrôlée ZP Zone de Protection ZS Zone de Service ZT Zone Tampon ZUC Zone d’Utilisation Contrôlée ZUD Zone d’Utilisation Durable

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

GLOSSAIRE Communauté locale de base : est un groupement volontaire d’individus unis par les mêmes objectifs et intérêts de gestion des ressources naturelles circonscrites dans son territoire. / Ensemble de la population du Fokonolona qui serait spécialement intéressé par la gestion des ressources naturelles. CTE : Comité Technique d’Evaluation coordonnée par l’ONE dans leurs responsabilités d’évaluation de la pertinence et de la suffisance des études d’impacts environnementaux des promoteurs. Cette instance est composée principalement par le Ministère de l’Environnement, des Eaux et Forêts, de l’ONE et des Ministères sectoriels de tutelle du projet, ainsi que des Ministères concernés par des études thématiques requises dans les différentes phases du projet. Dina : Convention collective présentée sous forme écrite, librement adoptée par la majorité des Fokonolona âgés de dix huit ans révolus ou selon le cas, des représentants d’un hameau, d’un village ou d’un Fokontany. Développement durable : Concept de planification, d’intervention et de gestion qui nécessite une utilisation rationnelle des ressources de l’environnement, afin de répondre aux besoins actuels et à ceux des générations futures à l’échelle planétaire en assurant la participation active des populations. Diversité biologique ou biodiversité: La variabilité des organismes vivants de toute origine, y compris, entre autres, les écosystèmes terrestres, marins et autres écosystèmes aquatiques et les complexes écologiques dont ils font partie; cela comprend la diversité au sein des espèces et entre espèces ainsi que celle des systèmes. ÉIE ou Etude d’Impact Environnemental : Elle consiste en l’examen préalable des impacts potentiels prévisibles d’une activité donnée sur l’environnement; elle devra mettre en oeuvre toutes les connaissances scientifiques pour prévoir ces impacts et les ramener à un niveau acceptable pour assurer l’intégrité de l’environnement dans les limites des meilleures technologies disponibles à un coût économiquement viable. Le niveau d’acceptabilité est apprécié en particulier sur la base des politiques environnementales, des normes légales, des valeurs limites de rejets, des coûts sociaux, culturels et économiques, et des pertes en patrimoines. Fady : Ce qui est sacré, défendu, prohibé, abominable, incestueux, ce dont on s’abstient ou dont on doit s’abstenir, maudit. Fokontany : Espace géographique, le Fokontany est une subdivision administrative de base au niveau de la Commune. Le Fokontany, selon l'importance des agglomérations, comprend des hameaux, villages, secteurs ou quartiers Fokontany comprend soit un ou plusieurs quartiers, soit un ou plusieurs villages, et que les habitants du Fokontany constituent le "Fokonolona". Fokonolona : Signifie littéralement la communauté locale et est composé des résidents de la cellule de base qu’est le Fokontany. Collectivité de base homogène et bien rodée dans la gestion des affaires de proximité, il servait et sert encore d’unité administrative, politique, économique, sociale et culturelle proche du citoyen. Gestion : Processus dans lequel les ressources matérielles et humaines sont organisées pour la réalisation d’un objectif donné dans une structure institutionnelle identifiée. La gestion se réfère donc à l’organisation de travail au quotidien d’une association, d’une entreprise, d’une agence gouvernementale, ou de toute autre organisation. Gestion collaborative : L’autorité formelle de décision, la responsabilité et l’imputabilité sont retenues résident entre les mains d’une seule agence (souvent une agence publique) mais qui toutefois doit collaborer avec d’autres parties prenantes. Les parties prenantes pourraient être informées et consultées ou bien former un organe multipartite qui élabore

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE développe et approuve par consensus des propositions techniques pour la réglementation et la gestion de l’aire protégée. Ces propositions sont ensuite transmises à l’autorité de décision. Ce modèle de gestion est déjà pratiquée pour par certaines Aires Protégées gérées par l’ANGAP à travers le Comité d’Orientation et de Soutien à l’Aire Protégée.(Comité d’Appui aux Aires Protégées (COSAP). Gouvernance: renvoie à l’ensemble d’institutions, de réseaux de directives de réglementations, de normes, d’usages politiques et sociaux, d’acteurs publics et privés qui contribuent à la stabilité d’une société et d’un régime politique, à son orientation, à la capacité de diriger, de fournir des services et d’assurer sa légitimité. Gouvernance partagée ou Cogestion : Le pouvoir, la responsabilité et la redevabilité sont partagées entre diverses parties, dont probablement une ou plusieurs agences gouvernementales, des communautés locales (sédentaires ou mobiles, autochtones), des propriétaires fonciers privés et d’autres parties prenantes. Ces parties prenantes (porteuses d’intérêts et de droits par rapport à l’AP) reconnaissent la légitimité de leurs droits respectifs et choisissent de collaborer ou se trouvent dans l’obligation de le faire. Elles négocient, garantissent et mettent en oeuvre un partage de fonctions, de droits et de responsabilités pour l’AP entière ou pour une unité de gestion à l’intérieur de l’AP ou dans sa périphérie. Mise en valeur : Transformation d’une ressource naturelle en moyen de production ; le processus suppose un aménagement « préalable », une volonté d’aboutir à des « objectifs » notamment de valorisation économique. Participation du public : Éventail de techniques qui peuvent servir à informer, à consulter ou à faire participer les parties prenantes d’un projet. Personnes Affectées par le Projet : Comprend toute personne vivant et dépendant des ressources naturelles au sein des AP en création ou en extension et qui sont susceptibles de subir un préjudice du fait de restrictions apportées à l’accès à ces ressources. (Impacts sur leurs sources de revenu et leur niveau de vie).

PAP majeures : Elles sont constituées de personnes dont la principale ou l’unique source de revenus et de vie est affectée par le projet.

PAP mineures : Elles sont celles qui utilisent les ressources naturelles des AP d’une manière occasionnelle, les bénéfices qu’elles en tirent ne constituant pas leurs principales sources de revenus. Règlement intérieur : Ensemble des règles écrites qui régissent le fonctionnement administratif de la structure locale de gestion de la communauté de base, la COBA, donc le Fokonolona. Ressources biologiques: Les ressources génétiques, organismes ou éléments de ceux-ci, populations, ou tout autre élément biotique des écosystèmes ayant une utilisation ou une valeur effective ou potentielle pour l’humanité. Ressources Naturelles Renouvelables (RNR): ensemble des produits naturels, des différents écosystèmes, des éléments abiotiques qui composent la terre, ainsi que les diverses formes d’énergie naturelle. Les RNR pouvant faire l’objet d’un transfert de gestion sont celles relevant du domaine de l’Etat ou des collectivités territoriales. Elles incluent les espaces naturels : les forêts, les mangroves, les lacs, les marais, les territoires de parcours et leurs produits aquatiques ou terrestres de la faune et la flore sauvages. Structure de concertation : Cercle de réflexion regroupant les représentants des acteurs locaux de développement (représentants des communes et des Fokontany concernés par le Parc, représentants des autorités traditionnelles, représentants des associations locales, représentants des administrations techniques tels : agriculture, pêche, eaux et forêts), et dont l’objectif principal consiste à se concerter en vue de la gestion durable des ressources

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE de l'AP; à chercher des financements durables; à réglementer les diverses activités; à identifier les problèmes; à trouver des solutions, ainsi qu’à appliquer les solutions/décisions retenues d’un commun accord par les membres. Utilisation durable: L’utilisation des éléments constitutifs de la diversité biologique d’une manière et à un rythme qui n’entrainent pas leur appauvrissement à long terme, et sauvegardent ainsi leur potentiel pour satisfaire les besoins et les aspirations des générations présentes et futures. Zones humides : Terrains exploités ou non, habituellement inondés ou gorgés d'eau douce, salée ou saumâtre de façon permanente ou temporaire. Ces zones sont des espaces de transition entre la terre et l'eau (ce sont des écotones). Comme tous ces types d'espaces particuliers, il présente une forte potentialité biologique (faune et flore spécifique) et ont un rôle de régulation par l'écoulement et l'amélioration de la qualité des eaux.

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

FAMINTINANA

1 Tanjona Ny sori-dàlan-kitondrana ny tontolo iainana eto Madagasikara dia manipika mazava tsara fa tsy afa-misaraka velively amin’ny fiarovana ny tontolo iainana, ny fampandrosoana eo amin’ny lafiny sosialy sy ara-toe-karen’ny mponina, indrindra indrindra fa ireo mponina miaina eny akaikin’ireny faritra arovana ireny. Ny olombelona mantsy dia tokony hahay manaja sy miara-miaina amin’ny tontolo natoraly misy azy mba hisian’ny fampandrosoana mendrika. Mba hanatrarana ny tanjona napetraka tany Durban ny taona 2003 ary koa mandritra ny fandaharan’asa momba ny tontolo iainana andiany fahatelo, dia tsy maintsy nampitomboana ny velaran’ny faritra arovana eto Madagasikara. Izany dia ny mba hiarovana ny tontolo iainana amin’ny ankapobeny sy mba hitehirizana ireo zava-manan’aina efa miha-lany tamingana. Ankoatr’izay, ny fandaharan’asa momba ny tontolo iainana andiany fahatelo dia natao mba : hiarovana sy hampivoitra ny lanja sy ny kalitaon’ny harena voajanahary mba hisian’ny fitomboana ara-toe-karena maharitra sy mba hahatsaratsara kokoa ny fiainan’ny mponina. Ny zava-kendren’ny fandaharan’asa momba ny tontolo iainana andiany fahatelo: - Fanarahan’ny mponina ny fomba fitantanana maharitra ny harena voajanahary azo havaozina sy ny fiarovana ny fahasamihafan’ny zava-manan’aina ; - Fiantohana ny faharetan’ny fitantanana ny harena voajanahary ara-tontolo iainana eo amin’ny sehatra “nasionaly” Ny fandaharan’asa momba ny tontolo iainana andiany fahatelo dia manana ireto tahirin- kevitra lasitra ireto: - Sori-dàlan-kitondrana ny asa atao sy ny foto-kevitra notanana amin’ny fombafomba arahina amin’ny drafi-panavotana mahakasika ny fandaharan’asa ara-tontolo iainana, izay mampivoitra ny tsy fisian’ny famindrana ny mponina ao anatin’ny tetikasa fananganana sy fanitarana faritra arovana ; - Lasitra mikasika ny fananganana faritra arovana eto Madagasikara; - Tari-dàlana ankapobeny mikasika ny fanadihadiana tsotsotra ara-tontolo iainana ho an’ny tetikasa fananganana faritra arovana, izay norafetin’ny foibem-pirenena momba ny tontolo iainana tamin’ny volana Aogositra 2006 ka navaozina ny volana Jolay 2008; - Tari-dàlana handrafetana ny drafi-panavotana ny fiaraha-monina, ao anatin’ny fananganana faritra arovana mikasika ny fandaharan’asa momba ny tontolo ianana andiany fahatelo eto Madagasikara (May 2008), izay rarafitra niaraka tamin’ireo mpandray anjara nandritra ny fiofanana mikasika io drafi-panavotana io ny aprily 2008. Ny politikam-panjakana Malagasy mahakasika ny fiarovana ny tontolo iainana mandritra ny fe-potoana 2007 – 2012 dia mikendry ny hampitomboina ny valan’ny faritra arovana eto Madagasikara. Tsipihina indrindra amin’izany ny fiarovana sy ny fanomezan-danja ny fahasamihafan’ireo zava-manan’aina eny ambon’ny tany maina, any anaty rano sy ranomasina ary ny eny amin’ny sisindranomasina. Izany fahavononan’ny Governementa izany dia noporofoina tamin’ny famoahana ny didim-panjakana faha laharana 2004/167 tamin’ny 03 febroary 2004. Io didim-panjakana io dia niainga tamin’ny politika fampiharana nataon’ny Banky iraisam-pirenena OP4.10 sy OP 4.12, izay mitaky ny fisian’ny fepetra fiarovana ny espèces arovana. Noho izany ny famoronana na ny fanitarana ny valan- javaboary arovana dia mitaky ny fametrahana ny atao hoe « drafi-panavotana ny fiaraha- monina sy ny tontolo iainana » mba hahafahana miaro ny zavaboary, ny harena ara- kolontsaina malagasy, ary koa ny mitazona ny asa ekolojika eo anivon’ny valanjavaboary arovana tsirairay avy.

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

Natao ary ity drafi-panavotana ny fiaraha-monina sy ny tontolo iainana ity mandritra ny fanitarana ny Valan-javaboarin’i LOKOBE. Kendrena amin’izany ny ahafahan’ireo olona voakasiny ny tetikasa (OVT) mandray anjara amin’ny fitantanana ny faritra arovana (fanarenana ny toeram-piariana sy ny fitandroavana ireo harena voajanahary), sy mandray anjara ihany koa amin’ny fikarohana vahaolana isorohana izay mety ho fatiantoka ateraky ny fanitarana ny faritra arovana noho ny fandraràna ny fampiasana ireo harena arovana, ary mandray anjara amin’ny jeritodika sy tombanezaka.

2. Fomba fiasa

Ny tahirinkevitra lasitra momba ny fampiharana ny politikan’ny Banky iraisam-pirenena (CFPS) no mamaritra amin’ny ankapobeny ny dingana narahina mandritra ny fandrafetana ity tatitra ity. Ny Ministeran’ny Tontolo iainana, ny Ala sy ny Fizahan-tany no namoaka io tahirinkevitra lasitra io tamin’ny volana aprily 2007. Ny fanadihadiana savaranonando izay namantarana ireo OVT sy ireo vondron’olona marefo dia efa notanterahina nandritra ny famaritana vonjimaika ny faritra arovana (protection temporaire). Mandritra ny famaritana farany ny faritra arovana kosa no nanatanterahana ny ankamaroan’ny asa fanadihadiana teny ifotony ka hampiasaina tamin’izany ny fomba fanadihadiana haingana nefa mahomby dia ny MARP izany. Nadihadiana tamin’izany ohatra ny fiantraikan’ny fananganana faritra arovana eo amin’ireo seha-piariana niveloman’ny OVT sy ny asa fanonerana ara-drariny azo tanterahana mba tsy hisian’ny olona mahatsiaro ho matiantoka. Naravona isam-pokotany ireo hevitra ireo mba ahafahana manana drafitra fanavotana ny fiarahamonina sy ny tontolo iainana miainga eny ifotony.

3. Ny tetikasa sy ny toerany Ny valan-javaboarin’ny Lokobe dia voarafitra eo anivon’ny faritany Antsiranana sy ny faritra Diana (Antsiranana – Ambilobe - Nosy Be – ). Ao anatin’ny fiadidin’ny kaominina Nosy Be no misy azy. Ny halavirany mihoatra an’ny tananan’Antsiranana dia eo amin’ny 260 Km eo ho eo. Fomba roa no hahatongavana any amin’ny vala : manaraka lalan-tany sahabo ho 23 km avy eo Ambanja, na koa manaraka ny moron-dranomasina miainga avy eo amin’ny seranana Hell- Ville. Ny valanjavaboary dia voafaritra anatin’ireo maridrefy roa ireo : 13° 23’ et 13° 25’ latitioda Atsimo sy ny 48° 18 et 48 20 de longitioda Atsinanana. Ny Fokontany Ampasipôhy sy Antafondro dia mamaritra azy avy any Atsinanana, ny Fokontany Ambatozavavy avy ao Avaratra, ary ny Fokontany Ambanoro avy ao Andrefana. Ny haben’ny vala ankehitriny dia 740 Ha, izay kasaina ampitomboina 122 Ha ka hanome 862 Ha. Ny faritra arovana dia mahakasika fokontany efatra (4) ao anatin’ny kaominina Nosy be ary vinavinaina ho 1.567 ny isan’ny mponina miaina manodidina ny vala. Ahitana toerana mahasarika tokoa ny mpizahan-tany vahiny sy tera-tany malagasy Nosy Be. Eo ireo morondranomasina sy tora-pasika manintona ny mpiala sasatra. Ny Sakalava no nanjaka tao Nosy Be fahiny talohan’ny nanankinana azy tamin’ny Firenenna frantsay talohan’ny 1896 tamin’ny andron’ny fanjanahantany. Vinaviana eo ho eo amin’ny 64.994 ny isan’ny mponina ao amin’nt faritra Nosy Be. Ny harinkaren’ny nosy dia miankidoha tanteraka amin’ny fizahan-tany ara-kolontsaina sy manaja ny tontolo iaianana. Voamarina mantsy fa Nosy Be no voaloha-laharana eo amin’ny lafiny fizahanatany eto Madagasikara nohon’ny fananany ireo toerana manankarena eo amin’ny lafiny biby sy zava-maniry arovana ary koa nohon’ny teotrandro mahasarika. Na izany aza anefa dia miroborobo ihany koa ny fambolena ny vokatra natao fanondrana any ivelany. Ny tena mampalaza an’i Nosy be dia ny famokarana ylang ylang, lapoivatr, lavanila, ary ny fary. Tsy latsa-danja noho ireo jono andranomasina satria ny ankamaroan’ny mponina dia mivelona tanteraka na ampahany ihany koa amin’ny varotra hazan-dranomasina.

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

Na dia eo aza ny firoboroboan’ny fizahantany ka mampidim-bola ny mponina any an- toerana dia tsy dia lavorary loatra ny farim-piainan’izy ireo. Toy izany ihany koa ny farim- pahalalana sy ny farim-pampianarana izay azo lazaina fa ambany ihany mihoatra ny faritra sasany eto Madagasikara. Na dia eo aza ireo tombontsoa azo amin’ny fanitarana faritra arovana – toy ny fananana karazan’aina maro (ala, biby sy zava-maniry, toetra manaranaka maro isa-karazany amin’izy ireo, …) dia misy ihany ireo vondron’olona marefo izay miankin-doha amin’ny fitrandrahana harena voa-janahary mba hivelomany nefa iharan’ny fandraràna amin’ny fampiasana izany. Ny foko Sakalava sy Makoa (fihaviana afrikana) no mponina maro an’isa manodidina ny faritra arovana. Ny varotra no tena asa amandraharaha voalohany sahanin’izy ireo. Ireo asa fitadiavan’ny mponina dia miakina betsaka amin’ny moron-dranomasina sy ny varotra : anisan’izany ny jono nentim-paharazana mampiasa vovo, ny fanapahana ny ala “mangrove” ho an’ny asa fanamboaran-trano sy ny saribao ny fanaovana asa sikotra amin’ny hazo, ny fitrandrahana fasi-drano, ny fanaovana peta-kofehy. Etsy akilany dia mamboly ihany koa ny mponina eny an-toerana fa saingy tsy dia mivalapatra amin’ny velarantany lehibe izany voly ataony izany. Ny voly fanondrana no tena ilofosany amin’izany toy ny voly ylang ylang, ny lavanila, ny dipoavatra, ny kafe, ny voanio ary ny akondro. Hita taratra ihany koa ny fiompiana omby sy akoho amam-borona na dia vitsivitsy ihany aza ny haben’ny biby fiompy isan-tokatrano.

4. Ny faritra arovana Ny faritra arovana Lokobe dia ahitana vakim-paritra roa mazava : ny vakim-paritra antanety sy ny vakim-paritra anaty ranomasina. • Ny vakimparitra antanety dia mirefy 740 Ha eo ho eo, izay ahitana faritra arovana mafy mirefy 208 Ha, ary 432 Ha • tanety iva toerana dia mitohy hatrany andriaka any amin’ny sisiny atsimo sy andrefana. • ny vakim-paritra anaty ranomasina dia mirefy 122 Ha. Ny valanjavaboarin’ny Lokobe dia manana faritra araha-maso roa (2) ihany koa izay mirefy 654 Ha. • Ny faritra araha-maso antanety dia manamorona ireo faritra arovana mafy roa voatanisa etsy ambony. Ny totalin’ny velarany dia 532 Ha eo ho eo izay mikajy ho 61,30% an’ny valanjabavoavry manontolo. • Ny faritra araha-maso izay anaty ranomasina dia manamorona sy sisiny atsimon’ny vakim-paritra antanenty ary mirefy 122 Ha eo ho eo. Roa (2) karazana ny harena voajanahary tena manamarika ny vala Lokobe dia : ny ala natoraly Sambirano, sy ny endriky ny tontolon’ny vatohara. Ireo faritra roa ireo dia samy ahitana ireo karazana zava-manan’aina tsy fahita raha tsy anaty alan’ny Lokobe sy karazana tsy fahita firy izay tena atahorana mafy ny hahafongana azy. Araka ny voalaza etsy ambony dia ny ala Sambirano no mandrakotra tanteraka ny «réserve » Lokobe. Izany ala izany dia rafetin’ny hazo arovana eo amin’ny lafiny tontolo iainana : Dypsis ampasindavae sy ny Dypsis nossibensis, ary indrindra indrindra dia ny ala dia toerana fonenan’ny biby arovana fatratra Eulemur macaco macaco. Ireo karazanam- biby ireo dia manana anjara andraikitra lehibe tokoa eo amin’ny lafiny fampitomboina indray izany asa natoraly izany. Ny asa fikarohana natao tao anatin’ny faritra arovana no nahafantarana ihany koa karazana zava-manan’aina maro izay tsy fahita firy. Karazam- borona 17 ohatra no miriaria ao anatin’ny vala ka anisan’izany ny vorondolo tsy fahita raha tsy eto Madagasikara antsoina hoe Asio madagascariensis.

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

Tanisaina manaraka etoana ireo karazam-biby tena mampiavaka sy mahaliana ao anatin’ny vala Lokobe : • Ny Ankomba joby na Eulemur macaco macaco : Ambanoro Madirotelo no toerana tena itobian’izy ity , ary ny volana okotobra sy novambra ihany izy ity no tsikaritra; • Ny fitsidika na koa Lepilemur dorsalis araka ny anarana ara-tsiantifika. Tsy dia fahita matetika ny fitsidika satria ny alina ihany izy no mba miseho , ary ao Ambanoro, Ambalafary sy Ampasindava no toerana fiereny; • Ny Microcebus sp izay antsoina koa hoe tsitsy : miloko mena tanora ny volony ary Ambalafary no tena ahitana azy. Ny maraina vao mangirandratsy ihany izy io no mba tazana ao anaty ala. • Ary farany dia ny Tsirevo na koa Mantella Betsileo : Ao Ampasindava, Antsaravy sy Bemangaoko no iriariavan’ity karazana iray ity. Ny mampiavaka aza dia izy tia rano ary tsy afaka miaina lavitra ny rano. Raha ny lafiny zava-maniry indray no trandrahana dia azo lazaina fa maro tokoa ireo karazan-java-maniry hita ao anatin’ny vala Lokobe. Ankoatra ny Kindro na koa ny Dypsis ampasindavae , dia ireto voalaza manaraka ireto dia zava-maniry arovana ao anatin’ny faritra : • Ny Tontôrogno na Gluta turtur : Ity hazo ity dia tena ankafizin’ny mpanao asa sikotra. Ao Antsaravy no toerana ahitana azy be indrindra; • Ny Ramy na koa Canarium madagascariensis : hazo mani-pofona maniry manamorona an’ny Antsaravy sy Ampasindava; • Ny Uapaca ambanjensis ou Agnabovahatra dia karazan-kazo mahavariana noho ireo fakany toa zary rantsana. Eny anatmon’ny Lokobie izy ity no maniry ary mamony izy mandritra ny volaa desambra. Ho an’ny Lokobe manokana dia ny ala Sambirano no tena arovana fatratra. Izany no natao noho ilay ala mando mikotroka sahala amin’ny hatevin’ny ala hita ao Ranomafana Io ala io anefa dia iharan’ny asa fanimbana ny tontolo iainana. Ny voalohany amin’izany ny fanapahana ny hazo Dypsis Ampasindavae (Kindro) ho an’ny asa fanorenana sy fanavaozana rehetra. Ny karazambiby Eulemur macaco macao ihany koa dia iharan’ny fitrandrahana ataon’ny olombelona. Misy amin’ireo biby ireo dia natao ho biby namana any an-tokatranon’ny fianakaviana maromaro.

5. Fangalana ny hevitry ny maro Ity fanadihadiana notanterahana ity dia tsy maintsy niainga tamin’ireo fahafantarana ny fomba fiaina sy fiasan’ny mponina izay miankindoha amin’ny vala, indrindra ireo izay mahita tombontsoa avy amin’ny fisian’ny vala Lokobe. Ireo mpanadihady nanantanteraka ny fanadihadihana dia nokendrena manokana mba ho olona manana traikefa eo amin’ny sehatry ny fanangonana ny tahirinkevitra sy antontan’isa, ary ihany koa olona mahafantatra ny mikasika ny tontolo iainana misy any Lokobe. Tanjona ny ahafahan’ny mpampiasa ny harena voajanahary rehetra (tsy anavahana) eo an- toerana mitady ny marimaritra iraisana raha misy ny tsy fitovian-kevitra eo amin’ny fitantanana maharitra izany harena voa-janahary izany. Ny teknika fanadihadiana haingana ary mampandray anjara ny rehetra na MARP no nampiasaina nandritra ireo fotoana ireo. Tsy misorona ny tsirairay manazava ny fomba fahitany ny toe-draharaha. Izany dia nahafahana ohatra ny manavaka ireo mpanjono maharitra, sy ireo mpanjono mifindrafidra toerana ary ireo manana asa fivelomana hafa fa manjono noho ny vonjy poritra. Tamin’izany ihany koa no nahafahana manavaka ny OVT sy mitsinjara azy ho miankin-doha tanteraka amin’ny harena voa-janahary (Majeur) sy ireo manana ny foto-pivelomany fa mampiasa amin’ny ampahany izany harena izany (mineur) ary ireo vondron’olona tena marefo.

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

Ireo fanadihadiana ireo dia nialohavana fampandrenesana sy fampahafantarana mialoha amin’ny halalan’ny peta-drindrina na fanasana. Fokontany miisa 2 no nanatanterahana izany. Fivoriam-be nahafahana manamarina ny vokatry ny fanadihadiana no mamarana ireo fotoana ireo. Ireo tanana kely maromaro izay ao anatin’ireo Fokontany roa dia nahafahana nanantontosa ny fivoriampokonolona telo sy fivoriana notanterahina miaraka amin’ny vondron’olona na fikambanana toy ny fikambanan’ny mpanjono , ny fikambanam-behivavy. Ny tosankevitra izay nivoitra tanatin’ireny fivoriana ireny dia noraketina antsoratra sy nankatoavin’ny olona nanatrika izany fivoriana izany. Ny tosakevitra moa dia noezahina mba hamoaka ireo hetaheta sy faniriana, ireo olana ary koa ny vahaolana miainga avy any amin’ireo mponina izay miankindoha amin’ny valan- javaboary Lokobe.

6. Famantarana ireo olona voakasiky ny tetikasa (OVT na PAP) Toy izao ireo dingana narahina : fivoriam-bem-pokonolona, fanasokajiana isaky ny fananan- karena, fanadihadiana ireo olana, fikarohana miaraka ireo vahaolana, fandrafetana drafitrasa iombonana. Notakina ny fahatrarana ny 51% n’ny loham-pianakaviana tonga manatrika izay vao manankery ny fanapahan-kevitra eny anivon’ny Fokontany. Nisy mason-tsivana mahasahana ny lafin’ny fiaraha-monina sy ny toekarena nampiasaina mba hamantarana ireo OVT ireo. Anisan’ireny ny daty mampiato ny fanadihadiana, ny fizakan-tany, sns… Toy izao ny famintinana ny vokatra : • 1.666 olona voakasiky ny fanadihadiana • 122 tokantrano voakasiky ny tetikasa • 122 tokantrano voasokajy ho marefo • 61 tokantrano miankin-doha amin’ny harena voajanahary • 61 tokantrano tsy miankin-doha

7. Fiantraikan’ny tetikasa eo amin’ny OVT

Ny vokatry ny fanadihadiana natao mikasika ny fiantraikan’ny tetikasa fanitarana ny faritra arovana Lokobe dia nofintinina ao anatin’ity tabilao manaraka ity.

Fiantraikan’ny tetikasa sy ny fepetra raisina

Loharano nipoiran’ny fiantraikan’ny Fiantraika tsara Fepetra fanatsarana tetikasa fanitarana Fametrahana ny Fihatsaran’ny fiarovana ny Fanamafisana ireo lalàna misy sy fepetra mikasika harena voajanahary ao ny Dina nifanarahana ny fampiasana ny anatin’ny Tahiry (biby, harena zava-maniry, rano, …) voajanahary Fihazonana na Fanamafisana ireo lalàna misy sy fihatsaran’ny fahafaha- ny Dina nifanarahana mitombon’ny harena voajanahary

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

Firoboroboan’ny fizahan- Fampidirana sy fanofanana ireo

tany, famoronan’asa ho tanora eo an-toerana (mpitarika Fanitarana ny an’ny mponina mpizahan-tany sy ireo miasa ao faritra arovana amin’ny fandraisam-bahiny) Fanomezan-danja Fitrandrahana maharitra ny Fanamafisana ny fanaraha-maso ireo fomba harena voajanahary fifandaminana ara- amin’ny faritra manodidina tsosialy ny faritra arovana mafy Loharano nipoiran’ny

fiantraikan’ny Fiantraika ratsy Fepetra fanalefahana tetikasa fanitarana Famaritana mialoha ny isan’ny mpizahan-tany afaka miditra ao amin’ny faritra manintona iray

Fahasimban’ny tontolo Fanamafisana ny fahaiza- manodidina noho ny manaon’ny mpiasan’ny firoboroboan’ny fizahan- Madagascar National Parks Firoboroboan’ny tany amin’ny fanaraha-mason’ny fizahan-tany sy ny fitondran-tenan’ny mpizahan- zaha voary tany Fihenan’ny zava- manan’aina vokatry ny Fametrahana foto-drafitrasa fangalana azy ireo mifanaraka amin’ny filàn’ny mpizahan-tany

Fandrafetana sy fampiharana ny fahaiza-miaina ho an’ireo mpizahan-tany Fanabeazana ny mponina mikasika ny voka-dratsin’ny aretina azo avy amin’ny firaisana ara-nofo toy ny SIDA Firoboroboan’ny Fiakaran’ny tahan’ny fizahan-tany sy ny aretina azo avy amin’ny Fametrahana foiben-toerana zaha voary firaisana ara-nofo fitiliana sy serasera

Fametrahana foiben-toerana mikasika ny serasera

Fametrahana ny Fametrahana faritra fanjonoana fepetra mikasika voatokana Fanelingelenana ny faritra ny fampiasana ny fanjonoana harena Fanentanana, fanofanana ary voajanahary fitarihana ireo mpanjono ho Fanelingelenana ny lahasa matihanina ara-tsosialy sy ara-toe-

karenan’ireo mponina Fanomezana fitaovana

Fanentanana sy fanofanana ny Disadisa eo amin’ny Fametrahana ny mponina amin’ny fomba fampiasana ny harena fepetra mikasika fitrandrahana maharitra sy voajanahary ny fampiasana ny mahomby ny harena voajanahary

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE harena voajanahary Famantarana sy fanomezan- danja ireo fomban-drazana mifandraika amin’ny fitehirizana ireo harena voajanahary

Firoboroboan’ny Fampidirana sy fanomezan- Fahaverezan’ny lanjan’ny fizahan-tany sy ny danjan’ny fomban-drazana ho fomban-drazana sy zaha voary amin’ny fiarovana ny faritra fiovan’ny toe-tsaina arovana

Firoboroboan’ny Disadisa vokatry ny Fampiharana ny dina eo an- fizahan-tany sy ny fifindra-monina toerana zaha voary Loharano : BIODEV, jolay 2009

Nisy dingana telo ny fanadihadiana ny fiantraikan’ny tetikasa tamin’ny OVT : • Fanadihadiana ny fiatraikan’ny tetik’asa amin’ny tontolo iainana; • Fandrefesana ny fihenan’ny vokatra azo any amin’ny jono, isaky ny tanàna sy faritra arovana • Faminavinana ny fatiantoky ny tokantrano voakasiky ny jono nentim-paharazana raha misy Ny vokatr’ireo dia nahafahana namantatra ireo akora voajanahary ampiasain’ny olona talohan’ny nananganana ny faritra arovana, namantatra ny fanelingelenana nateraky ny fanitarana io faritra arovana io, ny vahaolana marimaritra iraisana mba ahafahana manonitra ny fanelingelenana, ary ireo tondro hampiasaina amin’izany. Isaky ny tanàna no nanaovana ny fanadihadiana. Koa satria misy ankehitriny ny fari-dranomasina izay arovana nohon’ny fanitarana ny valan- javaboary Lokobe dia midika izay fa misy dia misy ireo asa amandraharaha izay tsy azo tanterahina intsony eo anivon’izany toerana arovana izany. Ny jono nentimpaharazana no tena tiana lazaina teo. Tsy azo atao intsony izany no manjono ao anatin’ny refy 500 metatra miala amin’ny sisin-dranomasina manamorona ny Ala Lokobe. Izay dia miainga any Ampasindava ary mipaka any Madirotelo.

8. Fanarenana ny fatiantoka sy fanatsarana fari-piainana Ho fanonerana ny fihenan’ny faritra fanjonoana dia raisina ho fepetra ny fametrahana faritra fanjonoana voatokana ho an’ny OVT. Ny famaritana izany dia iarahan’izy ireo amin’ny tompon’andraikitry ny Madagascar National Parks. Omena fitaovam-panjonoana ihany koa izy ireo ho fanampiana azy amin’ny asa ataony. Ankoatr’ireo dia omena fiofanana ihany koa izy ireo. Ankilan’ireo dia raisina koa ireto fepetra ireto ho fitandroana ny tontolo iainana : • Fananganana “dina” eo anivon’ny fiaraha-monina. • Fampiofanana mikasika ny tontolo iainana • Fampitaovana laka-mboaly ny mpiandraikitry ny faritra arovana mba hanatontosany ny asa fanaraha-maso. • Fananganana trano fiambenana iray ao Antafondro mba iantsonan’ny mpiandry eo anivon’ny Madagascar National Parks manao fanaraha-maso. Voatanisa amin’ny atsipirihany ihany koa ireo tetikasa momba ny lafin’ny fiaraha-monina.

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

Nandritra ny fizahana ifotony natao, dia noraisina ireo tetikasa iombonana izay naroson’ny OVT. Amin’ny ankapobeny dia hetahetan’ny OVT ireto tetikasa manaraka ireto : fampidirana herinaratra ny Fokontany, fanavaozana na fananganana sekoly, fananganana toeram- pidiovana iombonana, fananganana biraom-pokontany, fanajariana ny sahan-driaka, ary fampidirana rano fisotro madio ao Antanandava.

Ho hita ao anatin’ity tabilao manaraka ity ny fanonerana ireo OVT ho an’ny faritra arovana Lokobe.

Fomba fanonerana ny fatiantoka

Fepetra fanonerana Karazana Asan’ny Fiofanana Fanomezana fatiantoka OVT fitaovana Fepetra Fombafomba fanonerana

Fanelingelenana Mpanjono Fametrahana Tekinika Fitaovam- Fidirana ao ao anatin’ny faritra fanjonoana panjonoana anaty faritra voatokana manaram- fikambanana fanjonoana hanjonoana penitra

Fanomezana fitaovam- panjonoana

Loharano : BIODEV, jolay 2009

9. Fandaharan’asa fanatanterahana Voatanisa ireo dingana arahina ho fanatanterahana ny fepetra rehetra. Novinavinaina ny fandaniana mety haterak’ireo fepetra voalaza etsy ambony ireo. Novinavinaina arak’izany koa ny mety fandaniana ateraky ny asa fizoina sy tombanezaka sy ny fanamafisana fahaiza- manao. Ho an’ny faritra arovana Lokobe ary dia nampifandraisina ny fepetra, ny isan’ny OVT, ny vola ilaina sy ny mety hamatsy vola. Tanisaina ny asa sy andraikitra sahanin'ny mpandray anjara isan-tokony mba hanamorana ny fanatontosana ny fandaharan'asa.

10. Fizoina sy tombanezaka Ireto avy ny singa mandrafitra ny drafitra fizoina sy tombanezaka araka ny nandrafetana azy : • Fizoina ny fitantanana ankapobeny sy ny lafin’ny sosialy, tanjona amin’izany ny ahafahana mahita ny fandraisan’anjaran’ny OVT

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

• Fizoina ny lafin’ny fiarahamonina sy toekarena ifarimbonana, mba ahafahana mijery ny fahombiazan’ireo fepetra noraisina sy ny fiantraikan’izay eo amin’ny isan- tokatrano sy ny faritra arovana • Fizoina ny lafin’ny fiaraha-monina sy toekarena ataon’ny sehatra tsy miankina mba hananana fomba fijery hafa sy mivelatra amin’ny sehatra maro lafy. • Tombanezaka ahafahana mandrefy ny fahombiazana sy manitsy ny fomba fiasa raha ilaina. Misy fanadihadina ny fahafaha-manaon’ny ankolafin-kery voakasika ihany koa ity fizarana ity mba ahafahana maminavina mialoha ny mety fanamafisana fahaiza-manao ilaina. Misy tondro maromaro momba ny tontolo iainana, fiaraha-monina, toe-karena sy kolotsaina natao ho fenoina isan-taona ao anatin’ity fizarana ity.

11. Fisorohana sy fitantanana ny disadisa Ireto ny singa mandrafitra ny paikady hisorohana sy hitantanana ny disadisa: fanamafisana ny fahaiza-manaon’ny mpikatroka rehetra, fanajana ny fomban-tany, teti-pivoarana ifandrimbonana momba ny faritra arovana. Mety hisy ny disadisa eo amin’ny mponina eo an-toerana (zana-tany) sy ireo mpamangy (mandalo) izay mety tsy hankato ny dina. Mety hisy ihany koa ny tsy fanarahan-dalàna, na tsy fahalalàna ny lalàna misy, sns… Aroso ary ny hevitra mba hisian’ny sehatra ifandrimbonana (ahitana sampandraharaham- panjakana, olom-boafidy, olon-kendry ,na to-teny, …) handravonana ny disadisa mety hitranga. Raha tsy mahomby ireo dia afaka mijery mpanalàlana tsy miandany ary ankatoavin’ny roa tonta. Raha tsy mahomby ny fanelanelanana ataon’io mpanalàlana io vao miditra any amin’ny fitsarana mahefa ny raharaha. Mitovy hatrany ny fomba fampidirana ny raharaha amin’ireo sehatra rehetra ireo mba tsy hanahirana ny mpitaraina.

12. Teti-bolan’ny drafi-panavotana ny fiaraha-monina sy ny tontolo iainana Ho an’ny OVT faritra arovana Lokobe, ny sandan’ny drafim-panavotana vokatry ny fanitarana ity faritra arovana ity dia mitentina zato sy enina arivo sy sivy alina sy sivy hetsy sy dimy amby telopolo tapitrisa Ariary (Ar 35 996 100 na USD 17 141). Ny antsipirihany dia hita ao amin’ity tabilao manaraka ity.

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

Teti-bolan’ny drafi-panavotana ny fiaraha-monina sy ny tontolo iainana

Lohateny Sandany Sandany Tetikasa fanonerana amin’ny Ariary amin’ny dolara

21 600 100 10 286 Sandan’ny • Fametrahana toeram- fanonerana panjonoana voatokana mivantana ireo OVT • Fanomezana fitaovam- panjonoana ireo OVT 12 602 600 6 001 Anjaran’ny tompon’antoka

1 793 400 854 Fanamarinana ivelany ny fanatanterahana ny tetikasa

35 996 100 17 141 TOTALY

Loharano : BIODEV, jolay 2009

12. Tsoakevitra Mba hahombiazan’ny asa fikajina ny tontolo iainana sahanin’ny fitantanana ny faritra arovana LOKOBE, dia mety ny mampandray anjara ny mponina manodidina, ka misy lafiny roa (2) izany : • Avotana ny tombontsoan’ny OVT amin’ny fanatanterahana ny fametrahana toeram- panjonoana voatokana ho azy ireo; • Mandray anjara ny mponina amin’ny asa fiarovana ny valan-javaboary ary izy no mahita sy mahatsapa ny andraikitra azony raisina. Mba ahatongavana amin’izany anefa dia tsara ny anomezana azy fiofanana mialoha.

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

RESUME EXECUTIF

1. Les objectifs du PSSE La charte de l’environnement souligne clairement le caractère indissociable de la conservation de l’environnement avec le développement socio-économique de la population, surtout celle à proximité des espaces protégées. Une population doit vivre en harmonie avec son environnement pour avoir un développement rationnel. En vue d'atteindre les objectifs fixés lors de la Vision Durban en 2003 et lors du Programme Environnemental Phase III, la superficie des aires protégées existantes doit être augmentée pour la protection de l'environnement en général et dans le but de préserver les espèces de toute forme de menaces. Par ailleurs, le PE III se propose de contribuer à la finalité suivante : la conservation et la valorisation de l’importance et de la qualité des ressources naturelles pour permettre une croissance économique durable et une meilleure qualité de vie. Les objectifs stratégiques et finaux du PE III étant :

- L’adoption par les populations des modes de gestion durable des ressources naturelles renouvelables et de conservation de la biodiversité. - L’assurance de la pérennisation de la gestion des ressources naturelles environnementales au niveau national.

Le Programme Environnemental III dispose des documents cadres ci-après :

- Le cadre de référence de l’étude et les principes retenus dans le cadre fonctionnel de procédure de sauvegarde du Programme Environnemental sur l’absence de déplacement de population dans les cadres de la création et de l’extension des Aires Protégées, - Le cadre de la création des Aires Protégées à Madagascar - Le guide général d’une étude d’impact environnementale simplifiée pour les projets de création de nouvelles aires protégées, élaborées par l’ONE en Août 2006 et actualisé en Juin 2008 - Le guide pour l’élaboration du plan de sauvegarde sociale, dans le cadre de la création des aires protégées programme environnemental III à Madagascar (version Mai 2008), élaboré avec les participants de la formation sur le programme de sauvegarde sociale en Avril 2008. La politique du gouvernement malgache en matière de préservation de l’environnement pour la période 2007 – 2012 consiste à augmenter la surface des aires protégées à Madagascar. On insiste par la suite sur la conservation et sur la valorisation de la biodiversité terrestre, lacustre, marine et côtière de l’île. L’engagement du gouvernement s’est concrétisé par la promulgation du décret N°2004/167 du 03 février 2004. Ce décret est également assis par la politique opérationnelle de la banque mondiale OP4.10 et OP4.12 qui oblige à mettre en place des dispositifs de sauvegarde des espaces protégées. De ce fait, toute création d’une aire protégée exige l’élaboration d’un plan de gestion environnementale de manière à pouvoir conserver l’ensemble de la biodiversité, du patrimoine culturel malgache, et de maintenir le service écologique de chaque aire protégée. Le présent Plan de Sauvegarde Social et Environnemental (PSSE) est proposé dans le cadre de l’extension ainsi que du changement de statut du site de LOKOBE. Il a pour objectif spécifique d’établir un cadre permettant aux Personnes Affectées par le Projet de participer aux processus de gestion de l’AP (restaurer les habitats naturels de la biodiversité et la faune sauvage), à la détermination des mesures pour réduire les impacts sociaux des restrictions d’accès aux ressources, ainsi qu’au programme de suivi évaluation.

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

2. La démarche et la méthodologie du PSSE La démarche et la méthodologie suivies pour ce travail se réfèrent au manuel Cadre Fonctionnel de Procédure de Sauvegarde (CFPS), dont la version finale a été présentée par le Ministère en charge de l’environnement, des eaux et forêts en avril 2007. Les études socio-économiques et d’identification des parties prenantes ont été réalisées lors de l’étape préliminaire de protection (incluant le recensement des PAPs et la priorisation des groupes vulnérables). A l’étape de l’extension définitive, d’autres activités de consultations publiques ont été réalisées au niveau des communes, villages et hameaux afin d’aboutir à un diagnostic participatif (MARP) notamment sur les restrictions d’accès aux ressources naturelles du parc et sur les compensations adéquates aux bénéficiaires, sous forme de mesures de sauvegarde regroupées en un programme par Fokontany.

3. Le Projet , ses contextes et son milieu d’insertion Administrativement, l’aire protégée de Lokobe fait partie de la région DIANA (Diégo- Ambilobe-Nosy-be-Ambanja) et s’inscrit dans la sous-préfecture et de la Commune Urbaine de Nosy Be. Situé à environ 260 km d’Antsiranana, l’accès pour Nosy Be se fait par voie terrestre jusqu’à Ankify (23 km d’Ambanja) puis par voie maritime jusqu’au port de Hell-Ville. L’accès à la RNI se fait à partir du port de Hell-ville par embarcation ou voie terrestre (7 km environ) suivant la côte en passant par le village de Marodoka jusqu’à l’entrée de la Réserve. Cette île volcanique possède des plages ombragées de cocotiers et caressées par une eau limpide, des lacs vert émeraude et son chapelet d’îlots abrite une intéressante faune terrestre et marine. Contrôlée par les royaumes Sakalava de Madagascar, puis placée sous protectorat français en 1840, Nosy Be est rattachée à Madagascar depuis 1896. L’estimation de la population de la commune de Nosy Be en 2003 fait état de 64.994 habitants. Son économie est principalement axée sur le tourisme à la fois culturel et écologique. Haut lieu touristique, Nosy Be offre un cadre unique sur le plan climatique ainsi qu'au niveau de la faune et de la flore. Les îles environnantes et les fonds marins sont tout autant attractifs. Mais elle développe aussi des activités signifiantes de son dynamisme comme les cultures de plantation comme la canne à sucre, la vanille et le poivre, ainsi que le ylang-ylang (plante à parfum), favorisées par un climat équatorial soumis à la mousson (les précipitations annuelles sont supérieures à 2 000 mm), les pêches artisanales et industrielles. A Nosy Be, comme généralement à Madagascar, la majorité de la population a un niveau de vie bas. La population très jeune (60% moins de 20 ans) démeure très vulnérable. Le niveau d’instruction et de scolarisation est faible. Les accès aux services de soins primaires restent encore précaires. Malgré les bénéfices importants générés par l’extension de l’AP - conservation de la biodiversité unique (écosystèmes, espèces, variabilité génétique) hébergée par les forêts littorales, forêts de mangroves et récifs coralliens de cette zone- des groupes ou individus vulnérables, vivant principalement des ressources naturelles, subiront des restrictions d’accès et une dégradation de leurs revenus et mode de vie actuel. Le commerce est l’activité la plus prisée par la population composée principalement de « sakalava » et de « makoa » (descendants africains). Les activités des habitants se trouvent surtout en relation avec les rivages côtières, la mer et le commerce : la pêche traditionnelle par l’utilisation des pièges de nasses, la coupe des mangroves pour la construction des cases et pour la production de charbon, la sculpture des bois de mangrove, le prélèvement de sables, la broderie. D’un autre côté, les pratiques agricoles se font sur des petites parcelles et sont concentrées sur les cultures de rente telles que l’ylang

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE ylang, la vanille, le poivre,le café,le cocotier,la banane. Enfin, l’élevage bovin, ainsi que le petit élevage notamment avicole se pratiquent à petite échelle.

4. La description de l’AP

L’aire protégée Lokobe est comprise entre les 13° 23’ et 13° 25’ de latitude Sud et les 48° 18 et 48 20 de longitude Est. Les Fokontany d’Ampasipôhy et d’Antafôndro la délimitent dans sa partie Est, celui d’Ambatozavavy au Nord et d’Ambanoro dans sa partie Ouest. Sa superficie actuelle est de 740 ha et son extension sur la partie marine (122 ha environ) lui permet d’avoir une superficie totale de 862 ha environ. La zone protégée touche quatre fokontany [Ampasimpohy, Ambanoro, Antafondro, Ambatozavavy] de la circonscription communale de la ville de Nosy Be dont la population totale est estimée à 1.567. L’AP Lokobe est constituée de deux parcelles distinctes : l’une terrestre et la seconde marine. • La parcelle terrestre, de superficie totale d’environ 740 ha, est constituée d’un noyau dur de 218 Ha, de collines de faibles altitudes ne dépassant pas les 432 mètres qui débouchent brutalement sur la mer dans ses parties Sud et Ouest. • La partie marine s’étend sur 122 Ha qui se situe au Sud de la commune urbaine de Nosy Be. Le Parc National de Lokobe dispose de 02 Zones Tampons d’une superficie totale de 644 Ha environ ci-après définies : • La Zone Tampon sise dans la partie terrestre jouxtant des 2 blocs de Noyaux Durs sus-cités et ayant une superficie totale de 522 Ha environ qui représente 61,30% de la totalité de l’AP; • La Zone Tampon sise dans la totalité de la partie marine jouxtant de la partie Sud de la parcelle terrestre et ayant une superficie totale de 122 Ha environ. La réserve abrite la forêt primaire type Sambirano. La Réserve Naturelle Intégrale de Lokobe est l’aire de répartition principale pour le Dypsis ampasindavae (Dypsis ampasindavae, originaire d’Ampasindava) et le Dypsis nossibensis, qui constituent l’habitat naturel pour Eulemur macaco macaco endémique de Lokobe. Dans cette forêt, les lémuriens prennent une part très importante dans la dissémination des graines favorisant ainsi la régénérescence naturelle de la forêt. 17 oiseaux ont été inventoriés dont le Martin- chasseur malgache Ipsidina madagascariensis qui est une espèce strictement forestière et le Hibou de Madagascar Asio madagascariensis, qui constituent les espèces les plus remarquables. Le meilleur de la faune de Lokobe est constitué de : • L’Eulemur macaco ou Ankomba jôby. Le mâle est de pelage noir, la femelle est rousse. Diurne, ce lémurien endémique vit sur le littoral de Lokobe, Ambanoro- Madirotelo. On le voit d’octobre à novembre, entre 9h et 16h. • Le Lepilemur dorsalis ou Fitsidiky. La fourrure de ce lémurien est marron et grise. On le voit rarement et toujours la nuit du côté d’Ambanoro, d’Ambalafary ou d’Ampasindava. • Le Microcebus sp ou Tsitsy de son nom malgache. Ce lémurien roux clair est un nocturne qui vit à Ambalafary. On le voit généralement au crépuscule, toute l’année. • Le Mantella betsileo ou Tsirevo de son appellation locale. Ce lémurien nocturne vit à Ampasindava, à Antsaravy, et à Bemangaoko. On peut l’apercevoir toute l’année près des cours d’eau. Il a une préférence pour la saison de pluie.

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

En matière floritisque, les palmiers sont les espèces les plus fréquentes de Lokobe. La forêt renferme une variété endémique, le Kindro ou Dypsis ampasindavae de la famille d’Arecaceae. Ampasindava Antsaharavy et Bemangaoko sont ses terres de prédilection. On y rencontre par ailleurs : • Le Tontôrogno ou Gluta turtur. C’est un bois d’œuvre utilisé pour les sculptures. Il appartient à la même famille que le manguier. Le Tontôrogno pousse généralement à Antsaravy. • Le Ramy ou Canarium madagascariensis. Cet arbre à résine aromatique orne le littoral d’Ampasindava et d’Antsaravy. • L’Uapaca ambanjensis ou Agnabovahatra. C’est un arbre curieux qui a des racines aériennes sous forme d’échasses. On le voit sur les crêtes de Lokobe à partir de 200m. Il fleurit en décembre et porte ses fruits en mars. Classée actuellement dans la catégorie Ia selon la classification de l’Union Internationale de la Conservation de la Nature (UICN), la réserve intégrale de Lokobe est en passe d’acquérir le statut de parc national ; autrement dit ,elle sera désormais surclassée dans la catégorie II. Les règles minimales d’utilisation correspondantes à cette nouvelle classification comprennent : • le droit d’usage et la pêche traditionnelle autorisés suivant un plan d’aménagement et de zonage, • les autres extractions commerciales des ressources naturelles , pêche artisanale et industrielle non autorisées, • l’exploitation minière interdite, • la zone d’occupation humaine à exclure pendant la délimitation de l’aire protégée. Le mode de gouvernance proposée est la gestion collaborative : l’aurorité formelle de décision, la responsabilité et l’imputabilité résident entre les mains d’une seule agence mais qui doit aussi collaborer avec d’autres parties prenantes. Les autres parties prenantes pourraient être informées et consultées ou bien former un organe multipartite qui développe et approuve par consensus des propositions techniques pour la réglementation et la gestion de l’aire protégée. Ces propositions sont ensuite transmises à l’autorité de décision. Ce modèle de gestion est déjà pratiqué pour certaines aires protégées gérées par Madagascar National Parks à travers le Comité d’Apui aux Aires Protégées (COSAP). Pour la réserve de Lokobe, l’unique cible de conservation est la forêt de Sambirano. Sa densité est encore appréciable car elle avoisine celle de la forêt humide sempervirente de moyenne altitude qu’on trouve du côté de Ranomafana. La forêt est soumise à des pressions anthropiques notamment la coupe particulièrement du Dypsis Ampasindavae (Kindro) pour satisfaire les besoins en bois de construction. Les troncs du Dypsis Ampasindavae une fois fendus et étalés servent à la confection des planchers des maisons d’habitation. La chasse des lémuriens , Eulemur macaco macao est la cible de choix. Certaines personnes trouvent du plaisir à possedér un lémurien à titre d’animaux domestiques.

5. La consultation publique

Des séries de consultations publiques ont été réalisées à Lokobe au niveau des 4 Fokontany périphériques à l’AP dont Ambatozavavy, Ambanoro, Ampasimpohy et Antafondro dans le cadre de l’extension et le changement de statut de l’AP de Lokobe. D’une manière générale, les consultations sous la diligence de Madagascar National Parks et du Ministère en charge de l’Environnement ont vu la participation active de toutes les

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE parties prenantes : services adminstratifs régionaux et locaux ainsi que la communauté locale. Le processus de la consultation publique s’est déroulée en deux temps, en premier lieu lors de la sensibilisation relative au projet de changement de statut et de l’extension de l’AP, puis lors de l’élaboration du PSSE. Cette dernière nécessitait la production d’une analyse préaliminaire permettant de mieux affiner la démarche à suivre pour les travaux sur le terrain. Tandis que la descente sur terrain a permis d’identifier les personnes affectées par le projet (PAPs). Elle a également permis à mieux appréhener l’intégration sociale du projet d’extension de Lokobe et son niveau d’acceptabilité. A cette fin, le projet a recruté et formé des enquêteurs dotés des solides expériences en collecte de données communautaires et du milieu rural, disposant de bonnes connaissances des zones d’intervention et du domaine environnemental pour contribuer à ces consultations. L’objectif de la consultation publique étant de chercher à joindre tous les utilisateurs des ressources naturelles de chaque village et fokontany, même les saisonniers, même les plus marginalisés socialement. L’outil utilisé est la méthode accélérée de recherche participative qui est un ensemble d'approches et d'outils, permettant aux populations de présenter leurs connaissances sur leur situation et leur condition de vie. Ainsi, dans cette démarche, il a été différencié : les résidents permanents sédentarisés; les utilisateurs saisonniers réguliers; les utilisateurs temporaires en situation d’urgence. De même, on a pu identifier les populations affectées par le projet et les populations vulnérables, ainsi que les PAPs majeurs. Des consultations publiques avec lancement en avance des invitations ont été réalisées dans 9 villages, suivies de réunions de restitution pour valider le programme communautaire d’actions. Les consultations publiques pour la PSSE par BIODEV ont été tenues dans les 6 villages des Fokontany d’Ambanoro et Antafondro dans la période du 26 juillet au 02 Août 2009.

6. L’identification des PAPs La démarche suivie pour l’identification des PAPs comprend les éléments suivants : Réunion communautaire – Classification par prospérité – Identification des problèmes – Identification des décisions, des idées et des innovations – Elaboration du programme communautaire d’action. Les fokontany d’Ambanoro et Antafondro ont été désignés par Madagascar National Parks pour effectuer les enquêtes relatives à la PSSE suite au changement de statut et à l’extension marine de Lokobe. Il a été identifié au préalable que ces deux localités abritent près de 122 ménages affectés par le projet. Un quorum de 51% de présence des chefs de famille concernés a été appliqué pour toutes consultations. Les critères d’identification ont été établis sur la base des études socio- économiques effectuées par les divers organismes œuvrant dans la région (incluant la date d’éligibilité, les types d’occupation des terres, les données socio-économiques). Les résultats obtenus montrent qu’il y a : • 1.666 populations concernées • 122 ménages affectées par le projet d’extension • 122 ménages vulnérables • 61 ménages PAPS majeures et • 61 ménages PAPs mineures.

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

7. Les impacts des restrictions d’accès sur les PAPs Les résultats globaux des analyses faites sont ici récapitulés dans le tableau ci-dessous où sont indiqués la source des impacts du projet d’extension de l’AP, la nature des impacts et les mesures proposées.

Impacts du projet d’extension de l’AP et les mesures proposées

Source des

impacts de Impacts positifs Mesures d’optimisation l’extension de

l’AP Mise en place des Meilleure protection des Renforcement des mesures règlements ressources naturelles de légales et des conventions d’accès aux l’AP (faune, flore, eau, …) sociales ressources de l’AP Maintien ou amélioration Renforcement des mesures de la capacité de légales et des conventions régénération des sociales ressources naturelles

Développement de Recrutement et formation de l’écotourisme et du jeunes locaux (guides Extension de l’AP tourisme, création touristiques, restauration, accueil

d’emplois et hebergement)

Promotion des Exploitation durable des Renforcement des surveillances mesures socio- ressources naturelles dans et contrôles organisationnelles la zone tampon

Source des

impacts de Impacts négatifs Mesures d’atténuation l’extension de

l’AP o Mener une étude préalable en vue de la définition de la capacité de charge des lieux d’attraction du site

o Renforcement de capacité des agents de Madagascar National Dégradation de l’aspect Parks en matière de contrôle et esthétique et originel du de surveillance des paysage suite à la venue Développement de comportements des touristes massive des visiteurs l’écotourisme et du visiteurs à l’intérieur du parc ;

tourisme Diminution des espèces Mise en place de quelques suite aux prélèvements o infrastructures destinées aux intentionnels besoins courants et

exceptionnels des visiteurs du parc [ exemple : besoins d’urgence, lieux recréatifs, équipements de collecte d’ordures ; etc ].

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

o Elaboration et mise en application sévère des codes de conduite des touristes visiteurs à l’intérieur du parc

Education de la population sur le danger des MST/SIDA Recrudescence des cas Développement de d’infections des MST due à Mise en place d’un centre de l’écotourisme et du la venue massive des dépistage tourisme visiteurs

Mise en place d’un centre d’information (affichage, émission, etc) Mise en place des Diminution des zones de Mise en place des zones de règlements pêche suite à la pêche exclusives d’accès aux redélimitation de l’AP ressources de l’AP Sensibilisation, formation et Perturbation temporaire professionalisation des pêcheurs des zones de pêche Appui en équipements

Information et sensibilisation de la population sur le projet Mise en place des (objectifs, raisons d’être, intérêts, Perturbation des activités règlements délimitation) socio économiques et d’accès aux culturelles de la population ressources de l’AP Intégration et valorisation des us

et coutumes dans le système de conservation du projet

Sensibilisation et formation de la population locale sur les modes d’exploitation rationnelle et Mise en place des durable des ressources règlements Utilisation conflictuelle des d’accès aux ressources Identification et valorisation des ressources de l’AP traditions qui contribuent à la conservation des ressources naturelles, à travers des études plus approfondies

Développement de Perte des valeurs Intégration et valorisation des us l’écotourisme culturelles et changement et coutumes dans le système de de la mentalité conservation du projet

Développement de Conflits suite aux flux Application des « dina » et autres l’écotourisme migratoires conventions sociales locales

Source : BIODEV, juillet 2009

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

En termes d’impacts positifs, l’étude fait paraître les élements ci-après : la préservation de l’aspect originel des écosystèmes terrestres et aquatiques vis-à-vis des la pressin croissante d’origine anthropique, la conservation de la capacité de régénération des ressources forestières, l’amélioration de la protection des espèces menacées et rares, la préservation des patrimoines culturels et des lieux sacrés, la limitation voire l’éradication des pratiques illicites, l’exploitation durable des ressources forestières dans la zone tampon, le développement de nouvelles activités génératrices de revenus, l’augmentation des revenus des ménages, l’amélioration du niveau d’information et du niveau d’éducation de la population locale, le renforcement de l’économie locale et régionale et nationale grâce à l’ouverture du parc au public et le renforcement de la viabilité de l’activité touristique à Nosy Be. D’un autre côté, le projet d’extension de l’aire protégée produit par ailleurs des effets négatifs, dont le plus marquant se révèle la perturbation temporaire face à un changement de comportement par rapport à l’existence de l’AP. Il n’est non plus impossible que les nouvelles régles d’utilisation ainsi que l’augmentation des flux migratoires génèrent des conflits entre les vilageois riverains. Force est également de constater que le changement de statut entrainerait des perturbations et la dégradation de l’aspect esthétique et originel du paysage et la pollution du site suite à la venue massive et fréquente des visiteurs. L’évaluation des impacts des restrictions d’accès sur les PAPs est faite en trois étapes : (i) l’étude d’impact environnemtal, (ii) l’analyse au niveau de chaque fokontany des impacts sur les villages concernés; (iii) et l’évaluation détaillée des pertes de revenus par type de ressource. Ainsi, puisqu’on dispose du nombre exact des PAPS au sein de chaque Fokontany, on déduit ainsi le montant de la perte totale occasionnée par les restrictions d’activités d’accès pour chaque village et de chaque fokontany concernés par le projet. Les investigations ont conduit à conclure que les PAPs de Lokobe ne trouvent pas généralement de pertes sur les revenus issus des ressources marines. Elles peuvent continuer à exercer leurs activités dans d’autres zones de pêche hors de l’AP.

8. La reconstitution/amélioration des moyens d’existence Les principes de bonne gouvernance ont été observés lors de l’extension de l’AP et de l’identification des sous projets pour l’amélioration des moyens d’existence. Au niveau de chaque fokontany, des modes de gouvernance collaborative et des objectifs de gestion ont été identifiées et validées. La mise en place de zones de pêche exclusives pour les PAPs de Lokobe, la dotation de matériels de pêche représentent une mesure pour compenser les perturbations dues à la mise en place de l’aire protégée marine de Lokobe. Outre ces matériels, des formations et encadrements seront octroyés. Le rapport présente aussi un programme de sauvegarde environnementale avec les actions suivantes : • Elaboration du « dina » pour règlementer la gestion et le suivi des ressources naturelles. • Education environnementale de la population riveraine • Investissements en infrastructures de conservation telles que la mise en place d’un poste de surveillance à l’entrée de la zone côtière interdite et la dotation de pirogue à voile pour la patrouille dans les étendues marines. Lors des consultations publiques, des projets communautaires ont été évoqués par les PAPs. Globalement, les mesures communautaires les plus sollicitées concernent l’électrification des Fokontany, la construction et/ou réhabilitation d’école, la construction de

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

latrines communautaires, l’attribution de local pour le Fokontany, l’aménagement de bassin versant et l’adduction d’eau potable à Antanandava.

Le tableau qui suit présente la matrice de dédommagement des PAPs de l’AP Lokobe.

Matrice de dédommagement

Mesures de dédommagement Type de Catégorie Mesure Formation Dotation en Formalités perte de PAPs alternative matériels et

équipements

Perturbation Pêcheurs Mise en Technique Matériels de Regroupement temporaire place zones de pêche pêche des PAPs en

des zones de de pêche améliorée association pêche exclusives

Dotation de matériels de pêche

Source : BIODEV, juillet 2009

9. Le programme de mise en œuvre Un itinéraire technique a été élaboré pour chaque type de mesure à mettre en œuvre, avec une évaluation budgétaire des principales étapes (formation, dotation en matériels). Il en est de même pour les étapes d’opérationnalisation du mécanisme de suivi et de renforcement des capacités. Au niveau de l’AP Lokobe, le rapport présente les mesures relatives à la restriction d’accès aux ressources avec comme informations les localités et le nombre de PAPs concernées, les dates de démarrage, le financement. Les rôles et responsabilités institutionnelles de chaque entité présente et concernée sont aussi analysés pour faciliter la mise en œuvre des actions.

10. Le programme de suivi et d’évaluation Le programme de suivi comprend les éléments suivants : - un suivi administratif et social dont le but est de connaître l’état d’avancement de la participation des PAPs - un suivi socio économique participatif dont le but est de s’assurer du bon déroulement des mesures proposées et de leur efficacité - un suivi socio-économique indépendant qui permettra d’établir une analyse plus systématique que le suivi participatif. Enfin un mécanisme d’évaluation de l’efficacité et de la performance du projet est proposé. Il comprend : une analyse des capacités institutionnelles existantes dans le domaine du suivi-évaluation, des indicateurs de suivi des aspects socio-économiques et culturels ainsi que des aspects environnementaux.

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

11. Les mécanismes de prévention et de résolution des conflits La stratégie développée pour la prévention des conflits comprend : le renforcement de capacité de tous les acteurs, le respect des us et coutumes locales, la planification participative de l’AP en intégrant les PAPs et les communautés concernées à tous les niveaux. Les conflits possibles sont ceux liés au rapport entre les communautés résidents et les migrants/ exploitants saisonniers contrevenants aux réglementations locales (Dina) sur l’accès aux ressources naturelles, le non respect des lois, règlements, et Dina en vigueur par certains utilisateurs des ressources, et la méconnaissance/insuffisance de connaissance des lois et règlements en vigueur par les utilisateurs et ou gestionnaires des ressources naturelles (service techniques chargé de la gestion des ressources, collectivités décentralisées…). Le projet propose la création d’une instance collégiale conciliante pour la résolution des conflits résiduels. Dans les cas de dépassement des délais prescrits ou d’échec de la conciliation, une instance d’arbitrage est proposée. Le mode de saisine de cette instance est le même que celui du comité de résolution de conflit.

12. Budget du Plan de sauvegarde sociale et environnementale Les dépenses prévisionnelles en rapport avec la mise en œuvre du plan de sauvegarde de l’AP Lokobe, non compris le montant de projets communautaire sont estimées à un montant total de trente cinq millions neuf cent quatre vingt seize mille cent Ariary (Ar 35 996 100 soit USD 17 141). Un tableau récapitulatif ci-après nous donne ainsi des indications sur ces dépenses exprimées en million d’Ariary puis en dollar américain.

Budget du plan de sauvegrde sociale et environnementale

Rubriques Montant en Ariary Montant en Dollar Sous projet alternatif

Coûts directs 10 286 • Mise en place 21 600 100 zones de pêche exclusives Honoraire du 6 001 prestataire • Dotation 12 602 600 matériels de pêche Vérification externalisée de la 854 mise en œuvre des mesures 1 793 400

TOTAL 17 141 35 996 100 Source : BIODEV, juillet 2009

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

13. Conclusion Pour que le projet de conservation véhiculé par l’AP de LOKOBE soit un succès, il faut associer les communautés riveraines en assurant deux conditions majeures : • Sauvegarder les intérêts des populations affectées par le projet (PAP) en mitigeant les impacts qu’elles ont subis par la mise en place de zones de pêche exclusives ; • Associer les communautés riveraines de l'AP à sa protection en leur donnant des responsabilités. Pour ce faire, réaliser dans les meilleurs délais les formations qui leur permettront de gérer et de protéger le site.

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

EXECUTIVE SUMMARY

1 The objective and gait of the ESSP The charter of the environment clearly underlines the indissociable character of the conservation of the environment with the socio-economic development of population, who especially live near protected spaces. The population should live in harmony with its environment to have a rational development. In order to achieve the goals decided during the Durban workshop in 2003 and of the Environmental Program III, the surface of the existing protected areas must be increased for the environmental protection and to preserve the species under threats. Also, the PE3 proposes to contribute to the following purpose: conservation and valorization of the importance and the quality of the natural resources to allow a durable economic growth and a better quality of life. Strategic and final objectives of the EP III are :

- The adoption by the populations of the modes of sustainable management of the renewable natural resources and of the biodiversity conservation. - The insurance of the durability of the natural resources at the national level.

The Environmental Program 3 arranges the documents frames below:

- The reference frame of the study and principles adopted in the functional framework of procedure of the Environmental Program safeguard on the absence of displacement of population within the frameworks of the PA creation and extension, - The frame of the protected areas creation in Madagascar - The general guide of an environmental impact study for the projects creation of new protected areas, elaborated by the NOE in August 2006 and updated in June 2008 - The guide for the development of the plan of social safeguard, as part of the creation of protected areas in Madagascar (May 2008), elaborated with the participants of the training on the program of social safeguard in April 2008. The policy of the Malagasy Government regarding safeguarding of the environment over the 2007 – 2012 period consists in increasing the surface of the areas protected in Madagascar. It has been pointed out on the conservation and the valorization of the terrestrial biodiversity, lake biodiversity, marine biodiversity and coastal biodiversity of Madagascar. The engagement of Hovernment has been concretized by promulgation of the decree N°2004/167 on 03 February 2004. This decree has also been based on the operational policy of the World Bank OP4.10 and OP4.12 which requires to set up safeguard measures of protected areas. Therefore, any creation of a protected area requires to elaborate a plan of environmental management so that preservation the whole of biodiversity should be effective, and to maintain Malagasy cultural heritage, and the ecological object of each protected area. This Environnemental and Social Safeguard Plan (ESSP) is proposed in the making up for the Lokobe extension process. The objectives are to give an opportunity for People Affected by the Project (PAPs) to participate in processes of management of the protected areas (PA) (eg: to restore natural habitats of the biodiversity and the wild fauna), to identify measures to reduce the social negatives impacts from the access restrictions to resources, as well as programs of monitoring and evaluation.

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

2. Approach and methodology

The gait and the methodology followed for this work refer to the Framework document of Safeguard Procedure (CFPS in french), whose final version has been presented by the Madagascar Ministry of the environment and forests in April 2007. The socioeconomic studies and identification of PAPs have been achieved during the preliminary stage of protection (including the most vulnerable groups priorisation.) During the definitive extension step, other public consultation activities have been organized to levels of fokontany, villages and hamlets in order to lead to a participative diagnosis (MARP) especially to identify the impacts of access restrictions to natural resources of the PA and to identify the adequate compensations. These mitigation measures are regrouped by Fokontany to make a safeguard program.

3. The Project and insertion site Administratively, the protected area of Lokobe belongs to the (Diégo- Ambilobe-Nosy-Be-Ambanja) and is registered under the sub-prefecture and of the Urban District of Nosy Be. Located at approximately 260 km from Antsiranana, the access for Nosy Be is done by road until Ankify (23 km of Ambanja) then by sea from Hell Ville. This volcanic island has beaches shaded by palms with clear water, lakes and emerald necklace and its islands is an interesting marine and terrestrial wildlife. Controlled by the Sakalava kingdoms of Madagascar, then under French protectorate in 1840, the Nosy Be has been attached to Madagascar since 1896. The Nosy Be population counted around 64.994 residents. Its economy is mainly based on cultural and ecological tourism. Nosy Be offers an unique climate-and high level of fauna and flora. All surrounding islands and seabeds are simply attractive. Nosy Be is also developping significant activities to its dynamism as plantation of sugar cane, of vanilla and pepper, ylang-ylang (perfume plant), artisanal and industrial fisheries. At Nosy Be, as generally in Madagascar, most of population has a low standard of living. The very young population (60% under 20 years) remains very vulnerable. Education and scholling levels are still low. Access to primary care services remain very precarious. In spite of the important profits generated by the extension of the protected areas - conservation of the original biodiversity (ecosystems, species, genetic variability) sheltered by the coastal forests will access restrictions and deterioration incomes and means of life of most vulnerable groups or, individuals mainly depending of the natural resources. The trade is the activity of majority of population "sakalava" and "makoa" (from Africa tribe). The activities of the population are especially in relation to the coast, the sea and the trade: traditional fishing by using of traps of bow nets, the cut of the mangroves for the construction of the boxes and the production of coal, the sculpture of the wood of mangrove, the taking away of sands. On another side, praticals agricultural are not very common. They are concentrated on culture of ylang ylang, vanilla, pepper, coffee, coconut, banana. Lastly, beef production, caprine exploitation and poultry farm are practised but on a very small scale.

4. The protected area

The protected surface Lokobe is situated between the 13° 23 ' and 13° 25 ' of Southern latitude and the 48° 18 and 48 20 of longitude West. Ampasipôhy and Antafôndro are the two fokontany which delimit the area on North, and Ambatozavavy Village is the Western Limit.

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

Its current surface is 740 ha and its marine extension is approximately 122 ha gives him the total surface of 862 ha. The protected area concerns four fokontany commune and district of Nosy Be where are estimated a population around 1.666. The AP Lokobe consists of two distinct parts : one terrestrial and a second one is marine. • The terrestrial part, has got a surface of approximately 740 ha; its consists of a hard core of 208 ha, hills of low altitudes not exceeding the 432 meters which lead brutally to the sea in its Southern and Western parts. • The marine part extends on 122 ha on board of Lokobe Forest. The National park of Lokobe has 02 parcels of 644 ha approximately definited as: • The preliminary protected areas located in the terrestrial parcels, being next to of the 2 Hard Cores and having a total surface of 532 Ha (61,30% of the totality of the AP); • The preliminary protected areas located in the marine parcels being next to of the southern parcels of the terrestrial zone and having approximately a total surface of 122 ha. Two types of priority ecosystems to be preserved have been listed inside the area : the forest of Sambirano, and landscape under coral reefs. Endemic and rare species have also been inventoried in the reserve. The reserve accomodate primary forest of Sambirano. The Natural Integral Reserve of Lokobe is the main habitat for Dypsis ampasindavae and Dypsis nossibensis, for Eulemur macaco macaco, an endemic of Lokobe. Inside this forest, lemurs are a very important role in seeds dispersal and in regenerating of natural forest. 17 birds have been inventoried including Kingfisher called Ipsidina madagascariensis, a species strictly living in forest and Madagascar Asio madagascariensis, which constitute the most remarkable species. The best wildlife Lokobe consists of: • Eulemur macaco macaco or Ankomba joby. Male is black coat, female is red. This endemic lemur lives at Ambanoro-Madirotelo and appears from October to November, between 9am and 16pm. • The Lepilemur dorsalis or Fitsidiky. Its fur is brown and gray. It is rarely seen and always the night side of Ambanoro, or to Ambalafary Ampasindava. • The Microcebus sp or Tsitsy : This lemur red light lives in Ambalafary. It is generally seen at dusk. In floristic terms, palm trees are the species most frequent Lokobe. The forest contains a variety endemic, Kindro or Dypsis ampasindavae of Arecaceae family. Ampasindava Antsaharavy and Bemangaoko are his favorite land. There are alson: • The Tontôrogno or Gluta turtur used for sculptures. The Tontôrogno grows generally Antsaravy. • The Ramy or Canarium madagascariensis. This aromatic tree resin adorns the coastline and Ampasindava Antsaravy. • The Uapaca ambanjensis or Agnabovahatra. It is a very curious tree, its aerial roots are like stilts. It could be obserced at Lokobe’s peaks from 200m. It blooms in December and is bearing fruit in March. • The Brown Mantella or Tsirevo is a nocturnal lemur living in Ampasindava to Antsaravy, and Bemangaoko. It could be seen all year around streams. It prefers the rainy season. Currently classified in Ia group according to classification of the International Union for Conservation of Nature (IUCN), the natural integral reserve of Lokobe is now in phase to be

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE involved to national park, that means to be outclassed in group II. Therefore, following rules of minimum uses are imposed to manage Lokobe, • rights to use the following approved plan and zoning; • Other commercial extraction of natural resources, industrial and artisanal fishing prohibited; • mining activites banned ; • areas of human occupation to exclude during the demarcation of the protected area. The only target of conservation for Lokobe remains the Sambirano Forest. Its density is still significant because it is nearly the same size as the dense humid evergreen forest at medium altitude in Ranomafana. The forest, particularly Dypsis Ampasindavae (Kindro) specie, is subject to human pressures such as cutting in order to satisfy timber requirements for construction. The trunks of Dypsis Ampasindavae have been split, spread and used in manufacture of floors and houses. Others are hunting lemurs Eulemur macaco macaco, as just a pet

5. The public consultation

A series of public consultations about the extension and status change of PA Lokobe.have been held in 4 Fokontany where are living PAPs : Ambatozavavy, Ambanoro, Ampasimpohy and Antafondro. Generally, these consultations have been undertaken by Madagascar National Parks and the Department of Environment. Active participation of all stakeholders such as regional administrative services and the local community has also been noticed. The process of public consultation took place in two stages : first at sensitization stage about the status change of the extension, then while developping the ESSP. This last step has required the production of a preliminary analysis so as it would be easy to conduct studies at the PA. Therefore, all PAPs have really been identified. The consultation has also been a way of knowing the social integration of the extension project and its level of acceptability by the local community. The project recruited and formed of investigators with the solid experiences in collecting data community and in rural field, having good knowledge of zones intervention and the environmental field. The objectives of the public consultations are to try to let all users of natural resources of every village and fokontany, even the seasonal workers, the most socially marginalized to express. The used tool is the accelerated method of participative research that is a whole approach and tools, allowing the populations to present their knowledge on their situation and their condition of life. Thus, in this gait, they have been differentiated: the settled permanent residents; the regular seasonal users; the temporary users just in emergency situation. In the same way, they have been identified the populations affected by the project and the most vulnerable populations, as well as the major or minor PAP. Before public consultations, invitations and posters have been distributed in nine villages. Some meetings of restitution followed every public consultation to validate the communal programs of actions.

6. The identification of the PAPs

The follow-up includes these steps: community Meeting–Classification by prosperity– Identification of problems–Identification of solutions, ideas and innovations– community development actions program.

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

The fokontany of Ambanoro and Antafondro have been pointed out by Madagascar National Parks to conduct investigations on ESSP about status change and marine extension of Lokobe. It has been previously counted that these nearly about 122 households affected by the project are living in these 2 fokontany. A quorum of 51% of presence of family's chiefs concerned has been applied for all consultations. The criterias of identification have been established on the socioeconomic study basis done by the various organisms working in the region (including the date of eligibility, types of earth work, socioeconomic data). The results show that there a : • 1.666 concerned populations • 122 affected families • 122 vulnerable families • 61 major PAPs families and • 61 minor PAPs. Families

7. Access restrictions impacts on the PAPs.

The PA extension project impacts and measures proposed

Impact Sources positive Impacts Optimization measures

Implementing Better protection of natural Strengthening legal measures and regulations related resources of the National social conventions to access to Park (fauna, flora, water, resources in the ...), PA Maintenance on Strengthening legal measures and improvement of social conventions regeneration capacity of natural resources,

Development of ecotourism Recruitment and training of young PA extension and tourism, job creation premises (tourist guides, recovery, home and accommodation)

Promotion of socio – Sustainable exploitation of Strengthening surveillance and Organizational natural resources in buffer control measures zones

Impact Sources Negative Impacts Attenuation measures

o To realize a preliminary study to define the capacity of attraction Degradation of aesthetic site and original landscape Ecotourism and due to the massive arrival o Strengthening capacity of tourism of visitors appearance agents of Madagascar National

development Parks in control and Decrease of the species surveillance of tourists in the further to the deliberate park visitor behaviors; takings

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

o Implementation of some infrastructure needs common and exceptional park visitors [example: emergency needs, recréatifs places, garbage collection equipment; etc].

o Development and strict implementation of codes of tourists conduct in the park Educating people about the dangers of STDs/AIDS

Ecotourism and Resurgence of STD Setting up a screening center tourism infection cases due to the

development massive arrival of visitors Setting up an information center (display, broadcast, etc, …)

Installation of exclusive fishing Implementation of zone access regulation Disturbance of fishing to resources in the zones due to restriction Raising wareness training, PA access to NR formation and professionalisation of the fishermen

Support equipment Information and sensibilization on the project (objectives, limits) Implementation of Disturbance of the access regulation activities socio economic Integration and optimization to resources in the and cultural of the cultural traditions and custom PA population touching the site conservation system

Awareness and training population about rational and Implementation of sustainable exploitation’s mode access regulation Use conflicting resources to resources in the Identification and recovery of PA traditions that contribute to the conservation of natural resources

Ecotourism and Integration and optimization tourism Loss of cultural values and cultural traditions and custom development mind change touching the site conservation system

Ecotourism and Conflicts due to migration Application of the "dina" and other tourism flows local social conventions development Source : BIODEV, july 2009

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

The assessment of access restrictions impacts on the PAPs is made in three steps: • Environmental impact; • Analysis on the concerned village impact level; • Assessment retailed of income losses of each village and for each fokontany. The impact significance is assessed using four predetermined criteria such as : (1) the type of impact positive or negative, (2) the duration of the impact could be characterized as temporary or permanent, (3) the extent of the impact which corresponds to the spatial scale, ie regional, local or point, (4) and finally the intensity of the impact characterized low, medium or major. In terms of positive impacts, the study published the following elements : conservation of the regenerative capacity of forest resources, improving the protection of rare and endangered species, preservation of cultural heritage and sacred places, limitation or eradication of illicit practices, sustainable use of forest resources in the area of protection, development of new income generating activities, improving cultural level of population through relationships with tourists and foreigners, increased household incomes, improving the level of information and level of education of the local population and at last loca, regional and national economic recovery through the revival of tourism in Nosy Be. On the other hand, the extension of protected area also produces negative effects: the most striking feature is the disturbance of fishing zones caused by activities restrictions inside the reserve. It is not impossible that the new rules uses generate conflict inside the community. The revival of tourism will probably be caused of erosion of cultural traditions, and disruption of the protected species’ lives due to the visitor arrival. Investigations resulted that PAPs of Lokobe generally do not find so much losses on the incomes resulting from the marine resources. They can continue to carry on their activities in other fishing zones out of the protected area.

8. The reconstitution / improvement of existence means

The installation of exclusive fishing zones for PAPs of Lokobe represents a measure to compensate for the disturbance in fishing zones. Also, dugouts will be offered to them. In addition to these materials, training will be granted. Report also presents an environmental safeguard program with actions as: • Development of “Dina” (local social convention) to the management of the protected areas and strict application of these Dina • Environmental education of population • Investments of conservation infrastructures such as the installation of a station of monitoring at the entry of the prohibited coastal zone and the equipment of veil dugout for the patrol in the marine extents

During the public consultations, community projects have been identified by PAPs. On the whole, the most projects required relate to the electrification of Fokontany, the construction and/or rehabilitation of school, the construction of community latrines, the attribution of room for Fokontany, the development of catchment area and the water supply in Antanandava.

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

Compensation board

Compensation measures Type of Category Alternatives Training Materials Formality loss of PAPs measures and

equipments

staffing

Installation Materials of Integration Disturbance Fishermen Technical fishing of the PAP of fishing exclusive of inside zones fishing zones improved associations fishing

Allocation of

dugouts

Source : BIODEV, july 2009

9. Making up of the appropriate program

Different stages have been foreseen for every type of measure to put make up. The budgetary main stage assessment (formation, equipment) of various measures have been done. There are some as well as for stages of the mechanism of monitoring and of capacity building.

As for the PA Lokobe, the report presents measures relating to the access control to the resources with like information the localities and the number of PAPs concerned, the dates of starting, the financing.

The roles and institutional responsibilities for each present and concerned entity are also analyzed to facilitate the implementation of the actions.

10. The monitoring and evaluation program

The monitoring program includes some tools as : • Administrative and social monitoring which goal is to know the advancement of PAP’s involvement; • A participatory socio economic monitoring which goal is to have some ideas about the good progress of restoration of means of existence measure programs and their efficiency; • An independent socio-economic monitoring that will permit to establish more systematic analysis than the participatory monitoring. A mecanism for the evaluation of the efficiency and the performance of the project is proposed. It includes an analysis of the existing institutional capacities in the field of the monitoring-assessment. Some administrative, environmental, cultural and socioeconomic indicators are identified.

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

11. Conflicts prevention and resolution mechanism

The strategy for conflict prevention includes: capacity building of all stakeholders, the respect for local customs, participatory planning of the PA by integrating PAPs and affected communities at all levels.

The possible conflicts are those related to the relationship between community residents and migrants / seasonal operators to local regulations (Dina) on access to natural resources, the non-compliance with laws, regulations, and Dina by some resource users/consumers, and ignorance/lack of knowledge about laws and regulations by users or managers of natural resources (technical services responsible for resource management, decentralized offices, ...).

The project proposes implementation of a collegial body for resolution of residual conflicts. In case of exceeding time limits or in case of failure of conciliation, an arbitration board is proposed. The method of referral to that instance is the same as that of the Committee of conflict resolution.

12. PSSE Amount The estimated expenses on the implementation of the Safeguard Plan PA Lokobe, excluding the amount of community projects are estimated at thirty five million nine hundred ninety six thousand one hundred Ariary (Ar 35 996 100). That is about USD 17 141. Some guidance on the allocation of expenditure in MGA and in U.S $ are given in the table below.

Budget plan for social and environmental safeguard

Alternative Rubric Ariary USD Sub projects 21 600 100 10 286 Direct cost Installation of Fees 12 602 600 6 001 exclusive fishing Audit outsourced of the zones 854 implementation of measures 1 793 400 Allocation of dugouts 17 141 TOTAL 35 996 100 Source : BIODEV, july 2009

13. As conclusion

For the conservation project carried by the AP Lokobe to be successful, communities must be involved by providing two major conditions: • Safeguarding the interests of people affected by project (PAP) in mitigating the impacts that they have suffered and in realizing the installation of the exclusive fishing zone; • Involving communities to the PA’s protection by giving them responsibilities. That is to say, performing as soon as possible the training which enable them to manage and protect the protected site.

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

1. INTRODUCTION: OBJECTIFS DU PLAN DE SAUVEGARDE

La politique environnementale, mise en œuvre à travers des programmes environnementaux, dont le programme environnemental III en est la dernière phase, a vu la naissance de six catégories d’Aires Protégées définies par l’UICN. Trois de ces catégories d’AP ont été récemment instituées à l’issue de la Conférence mondiale de Durban en 2003, et au cours de laquelle Madagascar s’est engagé à augmenter, dans les cinq années à venir, la superficie des AP à 6 millions d’hectares.

Le souci de survie pour la population des zones d’intervention a toujours été la principale cause de pression sur les ressources naturelles. Certes, les programmes de développement actuels traitent des besoins priorisés à l’échelle communale pour des investissements productifs, des infrastructures sociales et actions de désenclavement. Pourtant, il est tout aussi urgent de développer et de diffuser des alternatives moins destructrices de ressources naturelles et de la biodiversité dans ces zones. L’adoption du principe « gagnant – gagnant » impose la considération d’externalités et de bénéfices environnementaux qui ne sont pas toujours pris en compte dans l’approche classique de développement. Dans cette perspective, le PEIII se propose de contribuer à la finalité suivante : la conservation et la valorisation de l’importance et de la qualité des ressources naturelles pour permettre une croissance économique durable et une meilleure qualité de vie.

Les objectifs stratégiques et finaux du PE III visent à :

- mobiliser l’adoption par les populations des modes de gestion durable des ressources naturelles renouvelables et de conservation de la biodiversité. - assurer la pérennisation de la gestion des ressources naturelles environnementales au niveau national.

Cette perspective a servi de références pour la définition des objectifs spécifiques des différentes composantes et des indicateurs permettant leur suivi et leur évaluation.

Les objectifs spécifiques du PEIII se focalisent sur les préoccupations suivantes:

- mettre en œuvre des actions de développement durable; - gérer de manière durable des écosystèmes forestiers (naturels et artificiels), les zones humides et les réserves d’eau ; - conserver et valoriser au niveau des aires protégées et sites de conservation les écosystèmes sensibles de Madagascar ; - favoriser la gestion des potentialités des écosystèmes marins et côtiers de manière durable ; - faire état du changement de comportement positif vis à vis de l’environnement - établir les bases d’un financement durable des actions de gestion rationnelle des ressources naturelles et de l’environnement ; - organiser une meilleure gouvernance environnementale.

Notons que le Programme Environnemental III dispose des documents cadres ci-après :

- Le cadre de référence de l’étude et les principes retenus dans le cadre fonctionnel de procédure de sauvegarde du Programme Environnemental sur l’absence de déplacement de population dans les cadres de la création et de l’extension des Aires Protégées, - Le cadre de la création des Aires Protégées à Madagascar - Le guide général d’une étude d’impact environnemental simplifiée pour les projets de création de nouvelles aires protégées, élaborées par l’ONE en Août 2006 et actualisé en Juin 2008 - Le guide pour l’élaboration du plan de sauvegarde sociale, dans le cadre de la création des aires protégées programme environnemental 3 à Madagascar (version Mai 2008), élaboré avec les participants de la formation sur le programme de sauvegarde sociale en Avril 2008.

1

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

Lokobe fût classée Réserve Naturelle Intégrale par décret N° 66 – 242 du 01/06/1966. La RNI « Réserve Naturelle Intégrale » Lokobe, depuis sa création jusqu’à la fin du PE II « Programme Environnemental II », n’a pu disposer d’un quelconque plan qui expliciterait les pourquoi et comment des actions entreprises pour la gestion de l’AP « Aire Protégée ».

Le statut de RNI de Lokobe va connaître une extension sur la partie marine et ce avec une modification de son statut en parc national de Lokobe. Ce changement de statut et l’extension marine répondent principalement à des intérêts nationaux de conservation et de valorisations portant sur les axes suivants :

• la conservation de deux types d’écosystèmes prioritaires (forêt de Sambirano et paysage sous marin de récifs coralliens), • la conservation et la valorisation de la diversité d’espèces endémiques, d’espèces rares et/ou menacées, • la conservation de la biodiversité génétique contre les pressions d’origine anthropique.

Le cadre juridique national de gestion des AP est assuré principalement par le Code des aires protégées et ses textes subséquents d’application. Le 31 décembre 1927, Lokobe est devenu une RNI à part entière et l’administration malgache a parachevé la protection totale de la faune et de la flore des 740 ha de ce territoire en complétant le statut par le décret n° 66 – 242 du 01 Juin 1966.

L’assistance de la Banque Mondiale (BM) prévoit le renforcement des aires protégées gérées par Madagascar National Parks (MNP). Afin d’atteindre cet objectif, la BM a décidé d’appuyer la création de nouvelles aires protégées au sein du Réseau National géré par Madagascar National Parks dont l’AP de LOKOBE.

Par les délimitations et le zonage de l’AP de LOKOBE, les populations riveraines se sont vues restreindre les activités qu’elles y ont menées. En accord avec ses partenaires, le gouvernement de Madagascar a décidé d’identifier et d’appliquer d’une façon participative les zonages de LOKOBE. Ces actions se manifestent notamment par les mesures de restriction d’accès aux ressources naturelles et aussi par la sauvegarde des intérêts des populations affectées par l’extension de ces Aires Protégées, au moins mitiger les effets de l’extension de LOKOBE pour que les impacts ne soient néfastes sur les revenus et les modes de vie des communautés rurales mais la rétablissent, voire même l’améliorent.

C’est dans cet ordre d’idée qu’un plan de sauvegarde sociale et environnementale (PSSE) a été dressé, pour faire en sorte que l’extension du site n’affecte pas la vie des populations ayant tiré de l’AP aussi bien leur autosuffisance alimentaire que leur source de revenu à travers les produits forestiers et marins. L’élaboration de ce PSSE se conforme avec d’une part, la Politique Opérationnelle de la Banque Mondiale OP 4.12 relative à la réinstallation des Populations Affectées par le Projet (PAPs) de création ou d’extension d’AP, et d’autre part, le Cadre Fonctionnel de Procédure de Sauvegarde (CFPS), validé par la Banque Mondiale le 30 Août 2007 et publié sur son infoshop le 02 janvier 2008. Ce cadre fonctionnel de procédure de sauvegarde n’est pas en contradiction avec les textes juridiques en vigueur, et le pouvoir public s’y est engagé à ne faire aucun déplacement de population au cours de la création ou de l’extension des AP. Ce dernier consiste à maintenir les populations sur leur lieu de résidence sans aller dans une autre région pour trouver des ressources naturelles indispensables à leur survie, et à pouvoir exploiter ces ressources naturelles tout en préservant l’environnement.

L’objectif global de ce PSSE consiste à évaluer l’extension et le changement de statut d’une aire protégée pour éviter les impacts de celle-ci sur les populations, la terre, la propriété y compris l’accès des populations aux ressources naturelles cultuelles et économiques. Ce plan s'applique donc à toutes les personnes affectées, sans prendre en compte leur nombre, la sévérité de l'impact, ni le fait qu'ils aient ou non un titre légal de propriété du terrain.

2

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

L’objectif spécifique de ce PSSE est donc d’établir un cadre dans lequel les Personnes Affectées par le Projet pourront participer aux processus de gestion de l’AP (restaurer les habitats naturels de la biodiversité et la faune sauvage), à la détermination des mesures nécessaires pour réduire les impacts sociaux des restrictions d’accès aux ressources, et à la mise en œuvre ainsi qu’au suivi-évaluation des Plans d’Aménagement et de Gestion des AP.

Une attention particulière doit être faite en ce qui concerne les besoins des groupes vulnérables parmi les personnes touchées. Dans le cadre de la mise en oeuvre du plan, il importe de faire en sorte que la restriction d’accès ne se fasse pas avant que les mesures nécessaires pour la compensation ne soient en place. Pour atteindre ces objectifs, les réponses aux questions ci- dessous ont été analysées pour élaborer le PSSE :

• Demander aux populations affectées par le Projet (PAPs) quelles sont les activités qu’elles avaient menées à l’intérieur de la Réserve avant que celle-ci ne fut délimitée ; • Demander à ces PAPs quels sont les impacts sociaux et économiques que cette délimitation avait provoqués dans leur vie ; • Demander aux PAPs quels sont les problèmes provoqués par les restrictions après la délimitation de l'AP ; • Demander aux PAPs quelles solutions elles ont envisagées pour remédier à ces problèmes et comment elles vont les entreprendre ; • Demander aux populations affectées par la mise en place de l'AP qu’est ce qu’elles pourraient entreprendre pour sauvegarder l’écosystème de leur environnement de tout intrus prédateur ; • Expliquer au public quels sont les restrictions et les impacts entraînés par la délimitation de l'AP et quels avantages il peut en tirer.

Afin de faciliter la compréhension du travail et d’avoir des repères sur les documents de traitement de la Sauvegarde Sociale et Environnementale, notamment le Cadre Fonctionnel de Procédures de Sauvegarde, le travail de planification de la sauvegarde sociale et environnementale adoptera le plan utilisé par ce dernier document et comprendra les parties suivantes :

- Démarche et méthodologie du PSSE - Description du projet, son contexte et le milieu d’insertion - Description de l’aire protégée - Consultation publique et mécanismes participatifs - Identification des Personnes Affectées par le Projet (PAP) - Impacts des restrictions d’accès sur les PAP - Amélioration ou reconstitution des moyens d’existence - Programme et mesures de mise en œuvre - Programme de suivi - Mécanismes de préventions et de résolutions des conflits - Plan de gestion environnementale et sociale - Budget du Plan de Sauvegarde Sociale et Environnementale - Publication du Plan de Sauvegarde Sociale et Environnementale - Conclusion

3

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

2. DÉMARCHE ET MÉTHODOLOGIE DU PSSE

2.1 Orientations, encadrements et approches

La procédure de sauvegarde consiste en un processus concerté entre le Gouvernement et ses partenaires pour identifier, négocier et appliquer, d’une manière participative, les mesures de restriction d’accès aux ressources naturelles et celles destinées à sauvegarder les intérêts des populations affectées par la création de nouvelles aires protégées à Madagascar. C’est dans cet ordre d’idée que les démarches et processus de détermination du présent PSSE se cadrent avec l’esprit de la Charte de l’environnement malgache qui préconise ce mécanisme de participation dans la gestion de l’environnement. Cette Charte de l’environnement fixe le cadre d’exécution de la politique nationale de l’environnement. Elle trace les grands axes du Plan National d’Actions Environnementales (PNAE), instrument de mise en œuvre de cette politique, concrétisé par des Programmes Environnementaux (PE) divisés en trois phases d’une durée de 5 ans chacune. La mise en œuvre de la phase 3 de ces programmes environnementaux (PE3) a vu la création du Système des Aires Protégées Malgache (SAPM) : la première génération concerne les AP gérées par Madagascar National Parks (Parc National, Réserve Naturelle Intégrale et Réserve Spéciale) tandis que la deuxième génération est composée par les nouvelles catégories d’AP créées sous l’égide de la Direction Générale de l’Environnement et des Forêts (Parc Naturel, Monument, Réserve des ressources naturelles et Paysages harmonieux protégés). Cette Charte de l’environnement accorde également une délégation à Madagascar National Parks pour la protection du patrimoine national de biodiversité. Ce mandat public comprend la gestion du Réseau National des Aires Protégées, terrestre, aquatique et maritime. Le présent document définit l’orientation générale, le processus et les principes de détermination des mesures de sauvegarde des intérêts des communautés affectées par la création d’aires protégées au sens notamment, de la loi portant Code de gestion des aires protégées (COAP) et de ses textes d’application, ainsi que du décret sur la Mise En Compatibilité des Investissements avec l’Environnement (MECIE) et ses textes d’applications qui imposent la réalisation d’une étude d’impact environnemental pour tout projet de création de parcs et de réserves, terrestres ou marins, d’envergure nationale ou régionale. Ces mesures sont identifiées de manière participative avec les populations concernées. Il comprend en outre un ensemble de directives à prendre en compte dans le processus de création et de gestion d’aires protégées, notamment dans les cahiers de charges environnementales des promoteurs de projets. Dans le cadre de l’extension de l’AP de LOKOBE, les principes fondamentaux de la mise en place du système d’aires protégées de Madagascar ont été observés. Ces principes touchent notamment l’implication de la population locale dans la gestion des ressources naturelles, la concertation avec tous les acteurs et secteurs concernés, et la bonne gouvernance. La méthode d’approche utilisée pour que le PSSE corresponde aux besoins exprimés par les populations bénéficiaires et qu’elles prennent vraiment en main la sauvegarde environnementale est la Méthode Accélérée de Recherche Participative (MARP). En effet, la MARP est un ensemble d'approches et d'outils, utilisés pour permettre aux populations touchées par la restriction d’accès à l’AP de présenter leurs connaissances sur leur situation et leur condition de vie. Cette technique établit un processus de communication plus proche et plus révélateur que les questionnaires. Les méthodes et techniques utilisées pour la récolte d’informations sont : la réunion communautaire; la classification par priorité; l’arbre des problèmes; l’arbre des idées et innovations; et le programme communautaires d’actions. De ce programme communautaire d’actions sortira le Plan de Sauvegarde Sociale et Environnementale. Ce Plan comporte le coût de chaque innovation, les indicateurs objectivement vérifiables, les moyens de suivi et de contrôle, la localisation des bénéficiaires (population

4

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

vulnérable, population majeure et leur village), le programme d’exécution pour lequel des partenaires sont indispensables etc. Pour la Réserve Naturelle Intégrale Lokobe, une équipe multidisciplinaire a été mobilisée. Dirigée par un chef d’équipe, Socio-organisateur, elle est composée aussi d’un socio-économiste, un environnementaliste. De plus, l’approche genre a été surtout considérée. Sur les 3 consultants engagés sur le terrain, une seule femme contitue l’équipe qui a pour mission de préparer et de mener à bien la consultation publique. Les hommes ont dû toujours se mobiliser pour les premières prises de parole pour se passer des chocs culturels qui pourraient se produire à l’encontre des us et coutumes du mileu d’intervention. La réalisation de cette réunion communautaire se fait en 2 étapes : • Analyse préliminaire qui a duré 10 jours. • La descente sur le terrain s’est effectuée dans les mois de Juillet 2009 et Août 2009, pendant 07 jours. Le calendrier des consultations publiques est donné dans la partie 5.

2.2 Processus et étapes d’extension et de changement de statut de l’AP

Outre le respect de ces divers principes, les démarches pour l’extension de l’AP de LOKOBE se conforment aux dispositions des articles 15 à 20 de la loi COAP et celles des articles 6 à 26 du décret n°2005/013 du 11 janvier 2005 organisant l’application de la loi portant code de gestion des Aires Protégées. Ce processus d’extension tient compte également du respect des prescriptions du décret modifié n°99- 954 du 15 décembre 1999 relatif à la mise en compatibilité des investissements avec l’environnement (dite décret MECIE). Ainsi, l’extension de l’AP requiert le respect des deux phases suivantes: phase technique et phase administrative. Le processus de mise en œuvre de ces deux phases prévoit onze étapes : 1. Etudes préalables 2. Sensibilisation 3. Rédaction du procès verbal de reconnaissance 4. Travaux de repérage 5. Rédaction de l’avant projet de classement 6. Affichage de l’avant projet 7. Création et convocation de la Commission de classement 8. Rédaction de projet définitif de classement 9. Soumission du dossier au Conseil Supérieur de la Protection de la Nature ou CSPN 10. Institutionnalisation du projet définitif 11. Immatriculation

2.2.1 Phase technique

2.2.1.1. L’initiative d’extension de l’AP : Cette initiative nécessite l’élaboration d’un document de présentation du site qui permettra d'apprécier la qualité de l'environnement physique, biologique et socioculturel du site, en vue d'une étude plus approfondie. Ce document, sous forme de fiche technique, contient toutes les spécificités du site c’est à dire les résultats sommaires des différents travaux d’inventaire. 2.2.1.2. Les études préalables : Ces études consistent non seulement à compléter les informations manquantes mais à mener les différentes études appropriées et exigées par les réglementations en vigueur notamment la loi COAP et le MECIE. Elles doivent traiter les 3 grands axes suivants : Etudes biologiques,

5

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

socioculturelles et économiques, Plan d’Aménagement et de Gestion et Etude d’Impact Environnemental (EIE). 2.2.1.3. Les travaux de sensibilisation et de reconnaissance : Les travaux de sensibilisation nécessitent l’organisation des séries de séances d’information des populations sur l’importance économique et socioculturelle de l’AP, avant d’entamer le processus d’extension de cette AP, par les responsables de gestion des Aires Protégées et ce, avec la participation active des autorités locales et des services techniques. Ces travaux de sensibilisation se poursuivent tout au long des travaux de reconnaissance et ce, en passant par l’évaluation du dossier d’Etude d’Impact Environnemental (EIE) jusqu’à la sortie du décret d’extension. Ces 2 types de travaux demandent la production des documents suivants : • Les procès verbaux des réunions de consultation et engagement ; • Les procès verbaux des travaux de reconnaissance assortis d'une carte sur laquelle figurent les coordonnées Laborde des différents points et limites et description entre 2 points limites des points limites de l’AP et de ses différents zonages (noyau dur, zone de tampon, zones d'occupation contrôlée, zones d'utilisation durable, zones de service) ainsi que des points limites de la zone de protection ; • Tous documents permettant de soutenir la délimitation et le zonage de l’AP (déclaration des communes et des Chefs de Région concernés; document d’inventaire de droits coutumiers et de droits fonciers sur le terroir indiquant les résultats de la consultation auprès des détenteurs de droits coutumiers et de droits fonciers sur le terroir; les cahiers d’enregistrement des doléances ; plan d’actions court, moyen et long termes pour la suite des consultations ; et développement d’un plan d’aménagement; le Permis environnemental assorti d’un Cahier de Charges environnementales ou CCE et du Plan de Gestion Environnementale et Sociale ou PGES). Ce PGES consiste à préciser avec les parties prenantes les enjeux et les impacts identifiés lors de l’étape préliminaire, identifier les mesures nécessaires. Ce PGES fait office de cahier de charges environnementales, partie intégrante du Permis Environnemental délivré par l’ONE.

2.2.1.4. Travaux de repérage et rédaction d’un avant projet de classement : Il s’agit d’une phase de transition entre la phase technique et administrative. Elle consiste à : • procéder aux travaux de repérage de la carte montrant la délimitation de l’AP en extension; • élaborer un avant projet de classement et ce, sur la base des informations fournies par les divers documents sus-cités. Cette première phase est concrétisée par la publication d’un arrêté de protection temporaire du site concerné.

2.2.2 Phase administrative

Cette phase consiste à affiner l’avant projet de classement jusqu’à la sortie du projet de décret et ce, selon le processus suivants : • Affichage de l’avant projet au niveau des communes concernées pendant un mois concrétisé par des procès verbaux, • Création et convocation de la Commission de classement pour statuer sur les oppositions et réclamations sur l’avant projet de classement, • Rédaction de projet définitif de classement, 6

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

• Soumission du dossier au CSPN pour examiner le projet de décret et pour recueillir son avis, • Institutionnalisation du projet définitif par le conseil du Gouvernement et ce, avant sa publication dans le Journal Officiel, • Immatriculation de l’AP qui consiste en la matérialisation des points repères par des bornes et répertorier les données recueillies sur des cartes. Le dossier de l’extension et de changement de statut de l’AP à soumettre auprès du CSPN est constitué par : • Une note technique résumant les diverses études effectuées, • Le projet de classement assorti de la carte dûment repérée, • Les procès verbaux des consultations et négociations notamment la commission multipartite, • Le plan d’aménagement contenant la délimitation concertée, les objectifs de gestion pour l’ensemble de l’aire protégée, le zonage et les objectifs de gestion par zone, • Des mesures de compensation et de développement local, • Le type de gouvernance démontrant les rôles, responsabilités et relations entre les différentes entités participant dans la gestion de l’aire protégée, pour l’ensemble et par zone, • Le Plan de gestion environnementale et sociale, • Le plan de Sauvegarde Sociale budgétisé. L’institutionnalisation du projet de décret auprès du Gouvernement nécessite la production des dossiers suivants : i) Note de présentation ; ii) Projet de décret avec carte des limites géo référenciées; iii) plan croquis repéré à faire signer par la Primature. Cette étape d’extension définitive est concrétisée par la publication du Décret portant l’extension d'une Aire Protégée pris en Conseil de gouvernement et comporte en annexes : i)- une liste des points limites de l’AP et de ses différentes zones obtenus lors des travaux de reconnaissance; ii)- une carte matérialisant ses limites géo-référenciées. Ce décret précise, pour les aires protégées marines et côtières, les limites géographiques notamment les parties du domaine terrestre et du domaine maritime.

2.3 Le cadre institutionnel et juridique

Aux termes de l’article 12 de la loi COAP, la coordination et la facilitation de toutes les activités ou opérations relatives aux aires protégées sont assumées par un organisme chargé de la gestion du réseau des aires protégées, et placé sous la tutelle technique du Ministère chargé de l’Environnement. A cet effet, le Madagascar National Parks, une association reconnue d’utilité publique a été mandatée par le Gouvernement, à travers la « Charte de l’Environnement » et son décret d’application n° 98 164, pour être le Gestionnaire de ce Réseau d’Aires Protégées. Ainsi, en tant que gestionnaire du Réseau d’AP, Madagascar National Parks est chargé d’établir, de conserver et de gérer de manière durable un réseau national de parcs et réserves, représentatif de la diversité biologique et du patrimoine naturel propres à Madagascar. Ces aires protégées, sources de fierté nationale pour les générations présentes et futures, doivent être « des lieux de préservation, d'éducation, de récréation et contribuer au développement des communautés riveraines et à l'économie nationale ». Les stratégies de gestion pour chacune de ces différentes missions de Madagascar National Parks sont définies par le Plan Stratégique de Gestion du Réseau National d’Aires Protégées (PLANGRAP). Outil de gestion fondamentale, le PLANGRAP vise à permettre à Madagascar National Parks de remplir son double rôle qui consiste

7

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

à assurer que le Réseau actuel puisse protéger un ensemble représentatif adéquat du patrimoine naturel malgache, et de veiller à la valorisation et à la conservation durable du Réseau. Ce rôle de gestionnaire s’est traduit par la mise en place de 29 Unités de Gestion pour assurer la gestion opérationnelle de quarantaine d’AP couvrant une superficie totale de plus de 1,7 Millions Ha, soit 12% environ de la couverture forestière du territoire national.

2.3.1 Cadre institutionnel

Diverses association et/ou institutions gouvernementales interviennent dans le projet d’extension de l’AP de Lokobe dont, entre autres : Le Ministère de l’Environnement et des Forêts (MEF) qui est le département responsable de la création, de l’extension des Aires Protegées. Il veille à l’application de la politique nationale de protection de l’Environnement ainsi qu’à l’utilisation rationnelle des ressources naturelles. Il coordonne et contrôle l’application des lois, des reglements et des accords portant sur la préservation des écosystèmes avec l’appui de plusieurs services techniques. Madagascar National Parks (MNP) qui est une association reconnue d’utilité publique et créée par decret en 1990. La mission de Madagascar National Parks est d’établir, de conserver et gérer d’une manière durable un réseau ( au total 47) représentant la biodiversité et l’environnement unique de Madagascar. A partir de 1995, Madagascar National Parks s’est impliquée de plus en plus dans la gestion directe des aires protégées. A partir de 1997, sa mission consiste dans la gestion des aires protégées axée principalement sur l’effectivité et la durabilité de la conservation et le développement de l’écoutourisme. En plus, elle coordonne toujours les activités de gestion du reste du réseau des aires protégées encore sous la responsabilité opérationnelle des divers organismes, notamment les ONG internationales. Dans le cadre de ce projet, l’orientation stratégique de Madagascar National Parks doit être prise en considération, en l’occurrence : la concentration sur la gestion des aires protégées et l’augmentation des recettes propres grâce au développement du potentiel économique des aires protégées. Les mesures de développement communautaires seront mises en œuvre en collaboration avec les institutions les plus experimentées dans le domaine du développement rural. Le Service d’Appui à la Gestion de l’Environnement (SAGE) qui est une association dont l‘objectif prinicipal est de promouvoir le développement durable et la gestion rationnelle des ressources naturelles. Il s’occupe aussi des recheches appliquées notamment à la valorisation de la biodoversité et de l’environnement marin et côtier. Il appuie entre autres la mise en œuvre de la stratégie de la gestion de la biodiversité biologique et la décentralisation. Dans ce sens, SAGE aide directement les communautés dans la procédure d’acquisition des droits de gestion participative et de valorisation rationnelle des ressources naturelles (GELOSE : Gestion Locale Sécurisée, GCF : Gestion Contractuelle des Forêts). SAGE travaille dans les zones jouxtant le parc dans les zones d’appui aux aires protégées (ZAAP). Le Wildlife Conservation Society (WCS) est une organisation internationale dont l’objectif est la préservation de la nature et la préservation des zones de la flore et la faune dans le monde et particulièrement en Afrique.

2.3.2 Cadre législatif et reglementaire du projet

La Constitution de la République de Madagascar intègre dans le droit positif malgache la Charte Internationale des droits de l’homme et la Charte Africaine des droits de l’homme et des peuples, qui tous les deux, reconnaissent les droits des populations autochtones. Dans son article 34, elle établit les principes fondamentaux de protection des droits individuels, dont le droit de propriété. La politique nationale sur l’Environnement définie par la loi sur la Charte de l’Environnement est basée par le respect des lois en vigueur ainsi que les accords internationaux ratifiés par Madagascar. Ces textes obligent le Gouvernement, les partenaires ainsi que les opérateurs économiques à inclure la protection de l’environnement dans toutes leurs décisions concerant leur conception, la planification et la mise en œuvre de leurs projets. 8

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

Le Code des Aires protégées (COAP) et ses textes subséquents d’application fixent la procédure de création, de changement de statut, et d’extension des aires protégées du réseau national. Le décret 99- 954 du 15 décembre 1999 relatif à la Mise en Comptabilité des Investissements avec l’Environnement (MECIE) et le Guide Sectoriel pour la Réalisation d’une Etude d’Impact Environnemental obligent les projets d’investissements publics ou privés susceptibles de porter atteinte à l’environnement d’être soumis soit à une Etude d’Impact Environnemental (EIE), soit à un Programme d’Engagement Environnemental (PREE) selon la nature technique et l’ampleur de ces projets et la sensibilité de leurs mileux d’implantation. Les autres formes de gestion forestière associée aux zones entourant le parc sont régies par la législation forestière. En application des dispositions de la loi COAP et de ses décrets d’application, un système de zonage a été appliqué pour assurer la préservation et la gestion durable de la Biodiversité du Réseau. Ce système de zonage consiste à repérer et à déterminer les limites : • du noyau dur : c’est une zone sanctuaire d’intérêt biologique, culturel ou culturel, historique, esthétique, morphologique et archéologique qui représente le périmètre de préservation intégrale où toute activité, toute circulation y sont strictement réglementées. • de la zone tampon avec éventuellement celles des zones d’occupation contrôlée (ZOC), des zones d’utilisation durable (ZUD), les zones de service ; La Zone Tampon est une zone jouxtant le noyau dur, dans laquelle les activités sont limitées pour assurer une meilleure protection à l’Aire Protégée. Peuvent faire partie d’une zone tampon : ¾ La zone d’occupation contrôlée (ZOC), qui est une zone d’habitation des populations à l’intérieur de l’Aire Protégée existante antérieurement à sa création. ¾ La zone d’utilisation durable (ZUD) qui est une zone dans laquelle l’utilisation des ressources est réglementée et contrôlée. ¾ La zone de service qui est une zone destinée à l’implantation des infrastructures touristiques, éducatives ou fonctionnelles de l’Aire Protégée. • des zones entourant l’Aire Protégée notamment la Zone de Protection et la Zone Périphérique : ¾ La zone de protection est une zone jouxtant l’Aire Protégée dans laquelle sont admises les activités agricoles et pastorales, de pêche, de navigation ou d’autres types d’activités autorisées à titre exceptionnel par l’organisme chargé de la gestion du Réseau National des Aires Protégées et n’entraînant pas d’impacts néfastes sur l’Aire Protégée. Toutefois, les activités minières et forestières ne peuvent en aucun cas faire l’objet d’autorisations exceptionnelles. La zone de protection est de deux kilomètres cinq cent (2,5 km) à vol d’oiseau à partir des limites de l’Aire Protégée. Pour les Aires Protégées existantes, la dimension de la zone de protection peut être réévaluée. La zone de protection est déterminée dans le décret d’extension de l’aire protégée. ¾ La zone périphérique est la zone jouxtant la zone de protection, dans laquelle les activités humaines peuvent avoir des influences directes sur l’aire protégée et réciproquement, notamment par des pressions anthropiques, par l’existence de collectivités humaines en partie tributaires de l’aire protégée, par la participation de celles-ci à la conservation de l’aire protégée ; et où des mesures peuvent être prises pour permettre un ensemble de réalisations et d’améliorations d’ordre social, économique et culturel tout en rendant plus efficace la protection de la nature dans l’aire protégée. Toutes activités autres que celles déjà traditionnellement menées dans la zone périphérique doivent faire l’objet d’une approche concertée impliquant toutes les entités concernées ainsi que l’organisme chargé de la gestion du réseau des aires protégées ou le gestionnaire opérationnel. La zone périphérique est déterminée par le plan d’aménagement et de gestion.

9

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

2.4 Méthodologie de la consultation publique et les mécanismes participatifs

Des séances de consultation publique ont été réalisées à Lokobe, au niveau des 4 fokontany périphériques de l’AP (Ambatozavavy, Ambanoro, Ampasimpohy, et Antafondro) dans le cadre de ce projet d’extension et de changement du statut de l’AP de Lokobe. D’une manière générale, les dites consultations sous la diligence de Madagascar National Parks et du Ministère chargé de l’Environnement ont vu la participation active de toutes les parties prenantes : Maire et ses staffs, Chefs fokontany et quartiers, structures de concertation, communautés locales de base, services techniques et le public concerné. La démarche et le processus suivis pour cette consultation publique sont brièvement décrits ci- dessous.

2.4.1 Organisation de la consultation

Le processus de consultation publique s’est déroulé en deux temps, en premier lieu lors de la sensibilisation relative au projet de changement de statut et d’extension de l’AP, puis lors de l’élaboration du PSSE.

2.4.1.1 Consultation publique lors de l’extension de l’AP Outre la phase administrative qui nécessite la consultation des entités adminstratives composées de la Commission Multipartite (Madagascar National Parks, service des domaines, SAGE, les 4 fokontany périphériques, services techniques concernés au niveau régional et des partenaires locaux) et des Commissions adhoc (Mines, environnement, Pêche et Pétrole) ainsi que du Conseil Supérieur pour la Protection de la Nature (CSPN), une prise de contact et une réunion auprès des autorités, des services techniques et des populations locales ont permis d’exposer les modalités d’exécution et le déroulement des travaux de délimitation de la zone d’extension de Lokobe.

a- Contact avec les services techniques Pendant la phase des travaux de reconnaissance, le district, Cantonnement forestier, la Mairie de la Commune de Nosibe, les chefs des Fokontany concernés par le projet, le Service topographique et du domaine, le SAGE ont été contactés par les équipes de MADAGASCAR NATIONAL PARKS.

b- Contact auprès de la population des quatre fokontany Les Chefs Fokontany de Ambatozavavy, Ambanoro, Ampasimpohy et Antafondro sont les premiers responsables au niveau local de toute intervention durant les travaux de reconnaissance.

Au cours des différentes phases de l’extension de l’AP, les structures de concertation communale ont participé dans les différentes réunions organisées. Elles jouent le rôle de facilitateur durant les différentes interventions entre les participants.

c- Campagne d’information et de sensibilisation Dans le but de recueillir toutes les données relatives à l’extension de l’AP et les préoccupations de la population, les travaux de reconnaissance et de sensibilisation ont été tous basés sur fond de consultation publique. Ainsi, ils ont été menés par une équipe de reconnaissance composée essentiellement par les techniciens et ce, avec l’appui effectif des autorités locales, des ONG ainsi que les différentes structures communales de concertation présentes dans la commune concernée par le projet d’extension marine de l’AP. La consultation a été faite à travers des réunions publiques et des contacts personnels au niveau de tous les villages visités. Lors des consultations publiques, les activités suivantes ont été réalisées :

10

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

Pour la phase de préparation du projet, (i) recueillir les premières réactions des communautés concernées avant de procéder à des séances préparatoires des sensibilisations ; (ii) susciter l'intérêt sinon l'adhésion des communautés riveraines à l’extension de l’ AP (iii) faire connaître aux communautés riveraines le projet d’extension de l’AP de Lokobe, les particularités des ressources naturelles et les raisons pour lesquelles elles méritent d’être conservées, et surtout les bénéfices que la population peut en tirer; (iv) dissiper chez la population les erreurs éventuelles de compréhension ; et (v) susciter la participation de la population à travers son intégration dans la Commission de Classement pour effectuer les travaux de reconnaissance de l'AP. Durant la phase d'élaboration et d'exécution, il est également demandé aux communautés affectées par le projet de désigner leurs représentants dans le Comité d’extension de l'AP chargé entre autres d'établir le zonage et le comité chargé d'élaborer le Plan de Aménagement et de Gestion (PAG) et le Comité d’Orientation et de Suivi des Aires Protégées (COSAP). Ces PAG intègrent les résultats des diagnostics participatifs effectués préalablement incluant les mesures compensatoires et de mitigation des impacts. Ces PAG incluent également les activités de développement social économique décrits dans les plans de développement villageois et plans de développement communal. Pour le tracé des limites du parc, les individus ou groupe de personnes qui ont des intérêts dans l’AP (site à caractère spirituel ou sacré, habitation, terrain de culture …) ont été invités à réagir.

2.4.1.2 Consultation publique pour le PSSE

- Analyse préliminaire Cette première étape consiste à recueillir et à analyser les informations existantes à partir : • De la lecture des documents de référence disponibles. Il s’agit entre autres de la note technique sur le projet, des rapports d’études écologiques et socio-économiques sur la zone d’étude, du Plan de Gestion et de Conservation, du Plan de Gestion du Développement, du guide pour l’élaboration de plan de Sauvegarde Sociale, du Cadre Fonctionnel de Procédures de sauvegardes, du Template du PSSE élaboré par Madagascar National Parks, et en particulier le PSSE Sahamalaza version janvier 2009 figure comme une véritable référence lors de l’élaboration de ce PSSE. • Des consultations auprès des acteurs stratégiques qui interviennent dans le site et ayant une envergure régionale ou locale tels que Madagascar National Parks. • Des séances d’information et de formation par des experts (consultants au sein de BIODEV et chef de conservation au sein de Madagascar National Parks). A l’issue de cette étape, il est devenu possible d’une part d’inventorier toutes les informations manquantes pour l’élaboration du PSSE et d’autre part de recueillir les recommandations et les perceptions de ces acteurs stratégiques par rapport au PSSE. En somme, cette première étape permet de mieux affiner la démarche à suivre pour les travaux sur le terrain.

- Descente sur terrain Cette étape a permis dans un premier temps de collecter les documents complémentaires concernant le site auprès des institutions locales et régionales (Madagascar National Parks, mairie,…) lors des entretiens. Dans la pratique, un recensement préliminaire des PAPs s’est effectué au niveau communal. En effet, dès l’arrivée au sein d’une commune, le premier reflexe a été de pouvoir organiser des séances de réunions avec les autorités locales et les structures sociales existantes. Dans le cas du site de Lokobe, les réunions sont tenues avec la présence du Maire, des chefs de villages, des chefs secteurs, les groupes de PAP intégrant les groupes de femmes et les groupes marginalisés. Il s’agit de « visites de courtoisie » au cours desquelles ont eu lieu la présentation des membres de l’équipe sur terrain et l’explicitation de l’objet de la mission. De plus, cela a permis de recueillir des informations complémentaires auprès des participants. Les maires ou les chefs du village ont fait l’objet d’une certaine correspondance pour connaître le 11

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

nombre des personnes vivant à proximité des futures AP. La liste des ménages auprès de chaque village, un diagnostic démographique du village ou de la communauté concernée ont ainsi permis de produire un rencensement approximatif de l’effectif des PAPs . Puis dans un deuxième temps, des séances de consultation ont eu lieu auprès de la population locale sous forme d’ateliers villageois. Le but étant de réunir tous les utilisateurs des ressources dans l’AP, aussi bien les saisonniers que les groupes marginalisés. La réunion communautaire est un processus d’information des PAPs du projet, des objectifs du PSSE, des participations attendues des PAPs dans toutes les étapes du projet, des restrictions probables et des impacts de ces restrictions, tout en les rassurant que leurs intérêts seront pris en compte durant tout le projet et même après. L’acceptation des populations du projet est facilitée si c’est leur maire ou le chef du village qui prend la parole pour les informer et introduire les enquêteurs lors de la séance.

Les outils de démarche participative ont été couramment utilisés, dont l’outil MARP. C’est une démarche permettant de recueillir les informations concernant la perception locale des restrictions d’accès, des problèmes rencontrés par ces restrictions, des impacts de ces restrictions dans leur vie courante, et des solutions qu’elle envisage pour pallier à ces problèmes. C’est une étape primordiale pour le PSSE puisqu’elle permet de mieux appréhender l’intégration sociale du projet d’extension de Lokobe et son niveau d’acceptabilité. Ainsi, les rencontres avec les PAPs se sont axées sur les sept points suivants : • Perception locale du projet d’extension de Lokobe, • Identification des PAPs, • Identification des restrictions, • Analyse des impacts de la restriction sur les PAPs, • Recueil des solutions aux restrictions auprès des PAPs, • Informations complémentaires sur les problèmes rencontrés par les PAPs dans leur mode de vie quotidienne, • Aspiration des PAPs pour l’amélioration de leur mode de vie. Ces enquêtes permettent de classer les PAPs en PAPs majeures, PAPs mineures et les populations vulnérables dans chaque groupe de PAPs. Toujours lors de ces réunions, on procède à l’analyse des problèmes rencontrés par restriction et des solutions envisagées pour pallier aux problèmes subis à travers un focus groupe qui réunit les personnes ayant des mêmes intérêts (pêcheurs, groupes d’artisans, …). Dans cette séquence, grâce à des séries de questionnaires, on demande aux PAPs : • quelles sont les natures des activités effectuées avant la délimitation de l’AP, • quels sont les impacts sociaux et économiques de cette délimitation sur leur vie, • quels sont les problèmes provoqués par les restrictions après délimitation, • quelles sont les solutions qu’ils envisagent pour résoudre ces problèmes, • et pour finir, quelles solutions elles pensent entreprendre pour sauvegarder l’écosystème et protéger les ressources. A la fin de la séance, les procès verbaux sont signés et paraphés par les autorités de proximité. Toutes ces étapes permettent alors d’élaborer un programme communautaire d’actions (PCA) qui regroupe toutes les activités qui pourraient compenser la dégradation des conditions de vie des PAPs et prévenir la dégradation des ressources naturelles au sein de l’AP. Après avoir effectué des séances de réunions communautaires auprès des « fokontany » et des villages concernés, des séances de reconstitution des idées reçues ont été organisées avec ces

12

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

structures. En outre, cela a été l’occasion de leur demander si les aspirations recueillies auprès des locaux sont suffisantes ou s’il en manque.

Les outils de la MARP ont été utilisés avec deux objectifs principaux : • distinguer les différentes catégories des communautés afin de cibler les populations affectées par le projet (PAP) dans la délimitation de l’AP, surtout les populations vulnérables (PV), • distinguer les PAPs majeures et leur demander les solutions alternatives à leurs problèmes. Le nombre des ménages de chaque village, de chaque fokontany a été identifié et ceci a facilité la déduction du nombre des ménages affectés par le projet.

2.4.2 Mécanismes participatifs

Les enquêteurs de BIODEV avec l’aide des agents de Madagascar National Parks et d’autres collaborateurs locaux se sont chargés du recueil d’information sur l’identification et les modes de vie des populations affectées par le projet d’extension de l’AP Lokobe. Les communes et les fokontany d’intervention étant d’ores et déjà connus, il y a lieu de procéder à une enquête auprès des ménages concernés par l’extension. La méthode participative a permis aux populations d’exprimer leurs besoins pour atténuer les effets de la restriction, et les décisions qu’elles ont prises. Ce mécanisme participatif constitue une condition sine qua none de l’intégration du Plan de Sauvegarde dans les Plans Communaux de Développement. Une réunion de restitution a été ensuite indispensable afin de valider le programme communautaire d’actions. Un procès verbal de ladite réunion est dressé puis visé par le chef du Fokontany. Une fiche de présence est signée par les personnes présentes. En effet, pour que toute action et/ou innovation puissent être appropriées par les bénéficiaires, leur intégration dans le processus d’établissement du programme d’actions, dès son élaboration jusqu’à son évaluation, en passant par sa planification, son exécution et son suivi, sont indiqués. Cette validation a son importance dans la mesure où c’est la communauté elle-même qui a proposé ces plans d’actions. Ainsi leur appropriation et pérennisation par les communautés sont déjà assurées.

2.5 Démarche méthodologique pour l’identification et la catégorisation des PAPS

On qualifie généralement les populations affectées par le projet (PAPs), toute personne vivant et dépendant des ressources naturelles au sein des AP, et dont la restriction d'accès à ces ressources a un impact, un tant soit peu, sur leurs sources de revenu et leur niveau de vie. Ainsi, on distingue deux catégories de PAPs: les PAPs majeures et les PAPs mineures. Les PAPs majeures sont celles qui tirent des ressources naturelles leurs principales sources de revenus. Les PAPs mineures sont celles qui utilisent les ressources naturelles des AP d'une manière occasionnelle et dont les bénéfices qu'elles en tirent ne constituent pas leurs principales sources de revenus. D'autres PAPs peuvent encore exister et dont l'existence ne peut être déterminée qu'à travers un diagnostic participatif, d’où la nécessité d’adopter une bonne démarche méthodologique pour leur identification.

2.5.1 Préparation et échantillonnage

Des séances de travail avec les responsables au sein de Madagascar National Parks ont été organisées à Antananarivo avant la descente sur terrain des équipes d’enquêteurs, afin de bien comprendre les objectifs et résultats attendus du projet. Ces réunions ont également été mises à

13

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE profit pour avoir toutes les informations disponibles sur l’aire protégée et les différentes étapes déjà réalisées avant le projet d’élaboration du PSSE. Outre la collecte des divers documents et données sur l’AP de Lokobe proprement dit, il a été également surtout question au cours de ces séances d’avoir les informations préliminaires sur les zones touchées par le projet en général et les personnes affectées par le projet en particulier. En effet, une liste des villages concernés a pu être obtenue et a fait l’objet d’un travail préparatorie au siège du Consultant à Antananarivo. Toutes ces informations ont entre autres permis à l’équipe – (i) d’élaborer la carte de délimitation exacte de la zone d’étude avec la localisation des différents fokontany/villages à visiter, (ii) d’évaluer le nombre des fiches d’enquête à produire pour chaque fokontany ou village, (iii) d’établir l’itinéraire de l’équipe durant les travaux sur terrain, (iv) d’estimer le temps nécessaire pour les travaux d’enquête ainsi que le nombre et la composition de l’équipe. Une rencontre avec les responsables au niveau de la Direction de la réserve à Nosy Be a ensuite eu lieu avant la descente sur terrain proprement dite. Cette rencontre a surtout été d’une grande importance dans la mesure où elle a permis à l’équipe de BIODEV de réactualiser les informations obtenues au niveau du siège de Madagascar National Parks à Antananarivo . En effet, une liste définitive des fokontany/villages et secteurs touchés par le projet a été arrêtée de commun accord avec l’équipe de la direction de la réserve à Nosy Be. Ainsi, dans le cadre de ce PSSE, il a été convenu de visiter les Fokontany d’Ambanoro et d’Antafondro qui sont les plus touchés par le projet d’extension marine de la réserve. En effet, tous les villages concernés ont fait l’objet de visite. Les réunions communautaires ont eu lieu principalement au niveau des chefs lieux de Fokontany tandis que les équipes enquêteurs ont pu descendre jusqu’aux niveaux des hameaux pour les entretiens individuels. Pour chaque village visité, l’enquête touche au moins 30% des ménages PAPs, tout en tenant compte des différents types d’activités faisant l’objet de restriction d’accès. Ainsi, les mesures de compensation retenues ont été validées par les PAPs présentes lors de la consultation publique qui sont jugées représentatives de l’ensemble des PAPs.

2.5.2 Méthode MARP

L’extension de l’AP de Lokobe, est soumise à la mise en œuvre et au respect de la politique de sauvegarde de la Banque Mondiale décrit dans le « Cadre Fonctionnel de Procédures de Sauvegarde ». L’OP 4.12 de ce cadre fonctionnel concerne les populations affectées par le projet. La finalité de l’élaboration du plan de sauvegarde sociale et environnementale est d’identifier d’une part, les bénéficiaires des innovations à introduire, et d’autre part, les innovations qui répondront aux aspirations de ces bénéficiaires, ou qui peuvent mitiger les effets de la restriction due à la délimitation de l’aire protégée. Afin qu’aucune personne affectée par le projet d’extension de l’AP ne soit lésée de façon disproportionnée, les compensations doivent être déterminées en rapport avec les impacts subis. Pour ce faire, l’approche participative utilisée est la Méthode Accélérée de Recherche Participative (MARP). Pour l’identification des PAPs, cinq (5) seulement parmi les outils y afférents sont seulement utilisés. Il convient de signaler qu’avant toute réunion quelconque, la visite de courtoisie des autorités locales figure en premier lieu.

- Réunion communautaire Processus où l’équipe informe la population, à travers le kabary, de l’objet de sa visite et surtout des objectifs de sa démarche. Il s’agit de s’informer sur les véritables membres du Fokonolona qui dépendent de l’AP pour leur source de revenu et de survie.

- Classification par prospérité Cet outil sert à identifier les populations affectées par le projet, en rappelant que les cibles choisies sont les populations vulnérables (PV) et les populations majeures (PM).

14

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

- Identification des problèmes Pour l’utilisation de cet outil, deux séries de questions sont posées aux populations affectées présentes lors de la réunion: • La nature des activités menées dans l’AP avant sa délimitation : ces activités doivent être localisées suivant la résidence de l’individu, ou groupe d’individus, suivant le zonage de l’AP (PAG et PGC) et suivant les pressions. • Les problèmes que ces populations ont rencontrés après la délimitation de l’AP : ces problèmes sont liés aux activités menées dans l’AP.

- Des décisions, des idées, des innovations Dans ce cadre, deux séries de questions sont posées aux populations affectées par le projet : • Quelles solutions envisagez-vous pour résoudre vos problèmes? • Quelles solutions envisagez-vous pour la protection des ressources naturelles pour que les solutions à vos problèmes soient pérennes? Lorsque les problèmes sont identifiés, l’étape suivante consiste à trouver les solutions y afférentes. Comme les populations affectées ont probablement pensé aux solutions mûrement réfléchies, il importe de les laisser librement exprimer les solutions qu’elles proposent. Les solutions et les idées d’innovation sont toutes liées aux problèmes déjà identifiées et répondant aux critères de localisation.

- Programme Communautaire d’Action Lorsque les solutions sont identifiées, il reste maintenant à entamer le processus de priorisation qui consiste à demander aux intéressés les priorités qu’ils donnent à chaque innovation. A partir de ces priorisations, on élabore un Programme Communautaire d’Action, présenté sous forme de tableau récapitulatif et décrivant les éléments suivants : • activités menées dans l’AP; • problèmes et solutions; • estimation des effets de la restriction et des pertes subies par les populations affectées après la délimitation.

2.5.3 Catégorisation des PAPs

Après les explications sur les raisons de la consultation, le mode de déroulement et les objectifs à atteindre, les informants ont été pris isolément au hasard et sans distinction ni de l’âge, ni du sexe. Il s’agit de classer les ménages par groupe de prospérité et de donner les critères pour le classement. Le nombre d’informants consultés doit être supérieur ou égal au nombre de catégories de PAPs données par le premier informant. Après le classement effectué par chaque informant, la tâche consiste à l’enregistrement des données suivi de la notation de chaque catégorie. Cette notation permet de hiérarchiser les différentes catégories. Mais les effets du projet sur les populations affectées ne sont pas toutes de la même intensité. Ainsi les PAPs se répartissent en populations majeures, c'est-à-dire celles pour qui l’Aire Protégée est la principale source de nourriture et de revenu et les populations mineures, dont l’Aire Protégée n’est qu’une source de revenu accessoire et/ou occasionnelle. Les critères d’identification et de recensement des groupes vulnérables, ont été établis à partir de la réunion communautaire, en recherchant la participation des populations dans le processus attendu. Les études menées ont ainsi pu aboutir à :

15

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

• classifier les populations par niveau de prospérité; • identifier les mesures orientées vers les actions menées à l’intérieur de l’AP par catégorie de populations ; • analyser les problèmes que les populations ont rencontrés après la délimitation de l’AP. L’identification des localités où résident les populations affectées par le projet d’extension marine a été facilitée par les responsables au sein de la Direction de la réserve à Nosy Be. Ont été ainsi reconnus comme foyers de pêcheurs environnants de la zone d'extension les deux Fokontany d’Ambanoro et Antafondro. Par la suite, eu égard de l’activité pêche, objet de la restriction suite à la nouvelle délimitation, il y a lieu d’identifier tous les pêcheurs sans exception dans les fokontany concernés. Cette identification a été rendue facile grâce à la collaboration des deux chefs Fokontany. Les adresses respectives des pêcheurs , tant majeurs que mineurs sont ainsi connues. Etant donné également que des séances d’informations communautaires ont précédé les entretiens individuels avec les concernés, la tâche s’est averée moins sèche. Ces entretiens ont éte réalisés sur la base d’une série de questions et de grilles d’entretien préalablement préparées. Conditions de vulnérabilité Les groupes vulnérables au sein des communautés affectées par le projet sont composés par les individus qui répondent au moins aux critères suivants dits de développement humain. Ce sont des critères décrits dans le cadre fonctionnel de procédure de sauvegarde établis par le MEEF en avril 2007 : - Une alimentation précaire avec un nombre minimum de repas par jour, ou ; - La possession d’une case d’habitation ayant une faible dimension, ou ; - L’incapacité d’envoyer les enfants à l’école, ou ; - La difficulté d’accès aux services de soins médicaux, ou ; - Des problèmes d’accès à l’eau potable, ou ; - La précarité des conditions vestimentaires, ou ; - Le non appropriation foncière pour les différentes mises en valeur.

Et à partir de ces critères élaborés sur la vulnérabilité des PAPs, des PAPs dites vulnérables ont été enregistrées. Le tableau suivant décrit la situation des ménages concernés par le projet d’extension de l’AP par rapport aux conditions d’accessibilité aux besoins de base.

Tableau 01 : Critères de vulnérabilités

Critères Qualités Condition d’habitation Faible dimension, précaire Rapport enfant scolarisable/ enfant scolarisé Élevé Condition de nutrition Mauvaise, moins de trois repas par jour Principale source de revenus Provenant de l’AP Accès aux CSB Difficile (surtout absence de CSB local) Accès à l’eau potable Difficile Sources : Enquête BIODEV, juillet 2009

16

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

2.6 Principes et méthodes d’évaluation des impacts

2.6.1 Méthodologie de l’étude d’impact environnemental

L’analyse des impacts consiste à identifier, décrire et évaluer les impacts potentiels sur les composantes des milieux naturel et humain, sur la base de l’information disponible. La méthode retenue pour évaluer l’importance probable des impacts repose sur l’identification des sources d’impact et sur trois critères fondamentaux que sont la durée, l’étendue et l’intensité de l’impact. En premier lieu, la détermination des impacts positifs et négatifs potentiels est réalisée à l'aide d'une grille d’interrelations entre les sources d’impact significatif et les composantes du milieu touchées par les travaux. Les sources d'impact potentiel sont identifiées selon les phases d’élaboration et d’exploitation. On procède ensuite à l’évaluation proprement dite des impacts potentiels des opérations sur les principales composantes du milieu, en se basant sur des critères prédéfinis. Cette évaluation consiste à déterminer l’importance de l’impact probable identifié dans la matrice d’interrelation. Même si une telle évaluation peut parfois comporter un jugement de valeur, elle permet tout de même d’établir des niveaux d’acceptabilité et de définir les besoins en matière d’atténuation, de compensation, de surveillance et de suivi des impacts. Une attention particulière est apportée à l’évaluation des impacts lorsque des éléments sensibles du milieu sont potentiellement affectés. L’étape suivante consiste à développer le plan de gestion environnementale et sociale (PGES), qui comprend les mesures d’atténuation des impacts ainsi que de surveillance et de suivi environnemental et social. L’atténuation des impacts vise à réduire la portée ou éliminer les impacts négatifs anticipés. Dans la plupart des cas, les mesures d’atténuation privilégiées sont celles dont l’efficacité a déjà été expérimentée dans le cadre de projets similaires. On procède ensuite à l’évaluation des impacts résiduels du projet en anticipant le succès attendu des mesures d’atténuation proposées et ce, à la lumière de l’expérience acquise dans le cadre de projets antérieurs. Les mesures de surveillance et de suivi environnemental s’appliquent aux principaux impacts anticipés du projet et aux composantes du milieu jugées les plus préoccupantes. Ces mesures visent à s’assurer de la mise en oeuvre des mesures d’atténuation recommandées, qu'elles produisent les résultats anticipés et qu'elles soient modifiées, interrompues ou remplacées si elles s’avéraient inadéquates. Par la suite, le PGES identifie les responsabilités des différentes parties prenantes pour la mise en oeuvre des mesures d’atténuation des impacts et de surveillance et de suivi environnemental et social. Enfin, le PGES estime les coûts relatifs aux différentes mesures de bonification et d’atténuation proposées, au programme de suivi et aux dispositions institutionnelles.

2.6.2 Critères d’évaluation des impacts

Tel que mentionné précédemment, l’importance des impacts est évalué à partir de critères prédéterminés et ceux retenus dans le cadre de cette étude sont définis ci-dessous. ¾ Type d’impact : Un impact peu être positif (+) ou négatif (-). Il s’agit d’un impact positif quand le changement en question se trouve au bénéfice de la population. Le cas échéant, on parle d’impact négatif. Les impacts positifs se rajoutent aux raisons d’être du projet. Tandis que les impacts négatifs significatifs doivent faire l’objet de mesures d’insertion. ¾ Durée de l’impact : Un impact peut être qualifié de temporaire ou de permanent. Un impact temporaire peut s'échelonner sur quelques jours, semaines ou mois, mais doit être associé à la notion de réversibilité. Par contre, un impact permanent a un caractère d'irréversibilité et est observé de manière définitive ou à très long terme.

17

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

¾ Étendue de l’impact : L’étendue de l’impact correspond à l’ampleur spatiale de la modification de l’élément affecté. On distingue trois niveaux d’étendue : régionale, locale et ponctuelle. L’étendue est régionale si un impact sur une composante est ressenti dans un grand territoire (l’ensemble d’une commune par exemple) ou affecte une grande portion de sa population. L’étendue est locale si l’impact est ressenti sur une portion limitée de la zone d’étude ou par un groupe restreint de sa population. L’étendue est ponctuelle si l’impact est ressenti dans un espace réduit et circonscrit ou par seulement quelques individus. ¾ Intensité de l’impact : L'intensité de l’impact est fonction de l'ampleur des modifications sur la composante du milieu touchée par une activité du projet ou encore des perturbations qui en découleront. Ainsi, une forte intensité est associée à un impact qui résulte en des modifications importantes de la composante du milieu, qui se traduisent par des différences également importantes au niveau de son utilisation, de ses caractéristiques ou de sa qualité. Un impact de moyenne intensité engendre des perturbations de la composante du milieu touchée qui modifient modérément son utilisation, ses caractéristiques ou sa qualité. Enfin, une faible intensité est associée à un impact ne provoquant que de faibles modifications à la composante visée, ne remettant pas en cause son utilisation, ses caractéristiques ni sa qualité. ¾ Importance de l’impact : La corrélation entre les descripteurs de durée, d’étendue et d’intensité permet d’établir une appréciation globale des divers impacts. Il revient à l’évaluateur de porter un jugement global sur l’impact en fonction des spécificités du milieu. L’appréciation globale est classée selon les quatre catégories suivantes : • Impact majeur : les répercussions sur le milieu sont très fortes et peuvent difficilement être atténuées; • Impact moyen : les répercussions sur le milieu sont appréciables mais peuvent être atténuées par des mesures spécifiques; • Impact mineur : les répercussions sur le milieu sont significatives mais réduites et exigent ou non l’application de mesures d’atténuation;

2.6.3 Méthode d’analyse des impacts des restrictions

Les principes suivants ont été observés lors des études et enquêtes sur l’évaluation des impacts des restrictions d’accès aux ressources liés à l’extension de l’AP et sur l’identification des problèmes rencontrés par la population ainsi que les mesures et plans d’action d’amélioration des conditions de vie de la communauté. Ces principes consistent à : • L’engagement du gouvernement de n’effectuer aucun déplacement physique ou de procéder à la réinstallation involontaire de population; • L’utilisation d’une démarche pleinement participative pour l’analyse des effets des restrictions d’accès; • La conduite d’une consultation publique avec des séances de restitution et de validation pour les problèmes soulevés et les solutions préconisées. De même que pour l’identification des groupes vulnérables, il a été procédé à une classification des populations par niveau de prospérité. Des réunions communautaires visant à orienter les actions à mener à l’intérieur de l’AP ont permis : • de catégoriser les populations ; • d’analyser les problèmes que les populations ont rencontrés après la délimitation de l'AP ;

18

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

• de recenser les différents groupes de personnes exerçant des activités dans le parc avant son extension (paysans défricheurs, pêcheurs de poissons, etc.) • d’analyser les idées et les innovations pour pallier aux problèmes subis ; • d’élaborer un programme communautaire d’actions.

2.6.4 Méthode de calcul des pertes

La méthodologie utilisée pour l’évaluation des pertes de revenus des populations affectées par le projet, par fokontany, comprend trois étapes bien distinctes : • Étape 1 : Détermination de la perte moyenne par fokontany et par activité • Étape 2 : Répartition du nombre de PAPs par activité • Etape 3 : Pondération de la perte moyenne par le nombre de PAPs Il est à noter que la perte moyenne n’est pas forcement identique pour tous les fokontany pour une même activité dans la mesure où la capacité productive, la superficie des terres utilisées ou encore la taille moyenne des menages sont variés. En effet, afin de cadrer le montant des aides et mesures de compensation, des évaluations détaillées des pertes de revenus des PAPs par Fokontany sont effectuées avec des estimations chiffrées pour chaque type de ressources utilisées. La méthodologie utilisée pour cette évaluation des pertes de revenus des populations affectées par le projet, par Fokontany, s’effectue de la manière suivante. Premièrement, on calcule la production moyenne d’un ménage avant l’extension de l’AP pour une activité donnée. Pour ce faire, pour chaque village au sein de chaque Fokontany, on extrait la quantité maximale et la quantité minimale de produits qu’un ménage obtient habituellement au cours d’une année. La somme totale des productions obtenues dans une année divisée par le nombre de ménages concernés (dans un village) donne la valeur moyenne de la production avant la délimitation (1). P1+ P2 + P3 + +....Pn M = N En second lieu, en appliquant la même formule, on calcule pareillement la production moyenne du ménage à partir du moment où il ne peut plus s’introduire/exploiter dans la zone (2). La différence entre les valeurs recueillies en (1) et (2) donne la valeur de la perte en production due à la nouvelle délimitation (3). Mode de calcul du prix de vente moyen (4) : le prix moyen s’obtient par la formule X + Y M = 2 où X est le prix maximal unitaire par unité de produit et Y est le prix minimal unitaire par Kg de vente du produit.

Le volume ou la quantité de perte moyenne (3) multipliée par le prix moyen de vente du produit sur le marché (4) donne la valeur moyenne de perte typique par village (5). Puisqu’on dispose du nombre exact des PAPs au sein de chaque village (6), on déduit ainsi le montant total de la perte occasionnée par les restrictions d’accès pour chaque village et chaque Fokontany. Afin de donner des statistiques et des montants aussi proches des faits, il y a lieu de prendre en compte les données par village qui composent chaque Fokontany.

19

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

3. DESCRIPTION DU PROJET, SON CONTEXTE ET DE SON MILIEU D’INSERTION

3.1 Description du projet

La Reine Soanaomby a initié la préservation de la forêt de Lokobe et à sa mort, Le Roi Andriamaitso fut enterré à Andranotsinominy, du côté Sud-Ouest de Lokobe, donnant de ce fait un caractère sacré et tabou à la forêt, Ala fady première connotation d’aire protégée pendant les périodes de royauté. En période coloniale, Lokobe a déjà acquis les statuts de Réserve Naturelle (RN), puis de Réserve Naturelle Intégrale (RNI). En 1995, l’Etat Malagasy, à travers la Direction des Eaux et Forêts (DEF) s’est chargé de la gestion de Lokobe jusqu’en 1995, date à laquelle, Madagascar National Parks a installé sa première unité de gestion en régie directe de la province d’Antsiranana. Le plan GRAP a maintenu son statut de RNI de stratégie D, c’est-à-dire avec une biodiversité élevée et un niveau de menace faible et Lokobe est actuellement selon la classification de l’UICN « Union Internationale de la Conservation de la Nature » de la catégorie Ia, c’est-à-dire, doté d’écosystèmes ou d’espèces remarquables ou représentatifs et géré principalement à des fins scientifiques et de surveillance continue. Le projet consiste en l’élaboration et la mise en œuvre d’un Plan de Sauvegarde Environnementale et Sociale, liée à l’extension et le changement de statut de LOKOBE. L’extension et le changement de statut de LOKOBE répondent aux préoccupations de conservation de la biodiversité unique (écosystèmes, espèces, variabilité génétique) hébergée par les habitats de cette zone (forêts littorales, forêts de mangroves et récifs coralliens). Il s’agit du maintien des services écologiques et des stocks génétiques pour le renouvellement des ressources naturelles utiles aux populations. En outre, il importe de prendre des mesures de conservations favorisant l’utilisation durable des ressources pour satisfaire les besoins de base de la population riveraine à travers l’exercice du droit d’usage. Malgré les bénéfices importants générés par l’extension et le changement de statut du site, il est certain que des groupes ou individus marginaux et vulnérables, vivant principalement des ressources naturelles, subiront des restrictions d’accès et par voie de conséquence une dégradation de leurs revenus et de leur mode de vie actuels. Ces populations riveraines de l’AP sont surtout des paysans éleveurs et des pêcheurs dont les principales activités économiques sont basées sur la coupe et le prélèvement des bois de mangrove, la culture sur brûlis et l’exploitation des animaux sauvages, la pêche commerciale et de subsistance ciblée sur les poissons, les crustacés et les échinodermes. Face à cette dualité d’intérêts, un plan de sauvegarde pour l’extension et de changement de statut de Lokobe va définir un processus harmonisé par lequel les communautés potentiellement affectées vont participer tant dans la détermination des mesures de sauvegarde nécessaires, que dans l’exécution et le suivi des activités correspondantes. Le plan permet en effet de bien connaître qui sont les bénéficiaires, quelles sont les populations potentiellement affectées par le projet d’extension de l’AP, et propose un plan de réduction des impacts. Le suivi permet de s’assurer que les bénéfices sont effectivement attribués. Ainsi, le plan de sauvegarde cherchera à assurer un accès sécurisé aux ressources naturelles, à générer des revenus au niveau local et/ou communal à travers l’utilisation durable des ressources naturelles de l’AP (écotourisme, exploitation de produits forestiers ligneux et non ligneux, pêche traditionnelle, etc.), à maintenir les traditions et la culture liées à la biodiversité, et à renforcer la capacité des populations locales en matière de gouvernance.

20

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

3.2 Description du contexte et du milieu d’insertion du projet

3.2.1 Contexte administratif, technique, financier et institutionnel

3.2.1.1 Contexte administratif Le site de Lokobe est situé dans le Sud-est de l’Ile de Nosy Be. Administrativement, la réserve appartient à l’ex province d’Antsiranana et à la région Diana (regroupant quatre localités dont Ambilobe, Ambanja, Nosy Be et Diégo), et se trouve dans la commune urbaine de Nosy Be. Elle s’étend sur 862 Ha, comprenant une partie initiale terrestre de 740 Ha et l’extension marine est de 122 Ha. Sa localisation GPS se situe entre 13° 23’ - 13° 25’ de latitude Sud et 48° 18 et 48° 20 de longitude Est. Les Fokontany d’Ampasipôhy et d’Antafôndro la délimitent dans sa partie Est, celui d’Ambatozavavy au Nord et d’Ambanoro dans sa partie Ouest. La population des localités touchées par la réserve est estimée environ à 1.666 habitants qui se répartissent dans les quatre villages délimitant l’AP. Situé à environ 260 km d’Antsiranana, l’accès pour Nosy Be se fait par voie terrestre jusqu’à Ankify (23 km d’Ambanja) puis par voie maritime jusqu’au port de Hell-Ville. L’accès à Lokobe se fait à partir du port de Hell-ville par embarcation ou voie terrestre (7 km environ) suivant la côte en passant par le village de Marodoka jusqu’à l’entrée de la Réserve. Le bureau de Madagascar National Parks, unité de gestion de l’AP de Lokobe se situe à Ambalafary à Marodoka. Le tableau qui suit renseigne sur l’état de la réserve avant et après la redélimitation.

Tableau 02 : Superficie (Ha) de l’AP de Lokobe

Noyau dur Zone tampon Total

Superficie avant 218 522 740 extension

Extension 0 122 122

Total 218 644 862

21

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

Carte n° 01: Carte de localisation de la zone d’étude

22

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

Contexte technique Pour être conforme aux textes en vigueur et aux différents documents référentiels, notamment le Cadre Fonctionnel de Sauvegarde Sociale et Environnemental, l’extension de l’AP de Lokobe et le changement de son statut en parc national ont respecté les 2 grandes phases recommandées par le COAP et le MECIE. La première initiative d’extension de Lokobe s’est formée en 1998 où l’idée initiale a été d’intégrer Nosy Tanikely avec la RNI de Lokobe. A la suite de tel projet, le personnel de la RNI de Lokobe a produit les études préalables qui comprennent les études socioculturelles et économiques, les études biologiques sur la réserve et la population riveraine de la réserve. Des consultations publiques ont également été conduites dans les zones périphériques, notamment dans les Fokontany de Antafondro, Ambanoro, Ambatozavavy, Ampasimpohy. S’ensuivent les travaux de repérage du périmètre de l’extension que les services topographiques et ceux du domaine ainsi que les agents sur terrain de la RNI ont effectués. La réunion de la commission pour le changement du statut de la RNI de Lokobe eut lieu en 2000 avec l’intervention des représentants de la population locale. Finalement, le premier projet d’extension n’a pas abouti à cause des divergences d’intérêts au niveau local. (Cf Annexe : PV de réunion de classement pour le changement de statut de RNI de Lokobe). Le Plan de Gestion de Developpement relatif à la réserve fut élaboré en 2003. Puis, en 2007 on a pu élaborer le Plan de Gestion de Lokobe. Tout récemment, les observations et études écobiologiques effectuées ont démontré qu’une partie côtière et immergée dans la mer située au Sud de la réserve présente un haut intérêt biologique. Néanmoins, cette zone n’est pas non plus à l’abri de la spirale de dégradation. Son état naturellement très fragile est soumis à une exploitation irrationnelle permanente, liée au complexe social et économique de la région. Parmi ces pressions, l’on peut citer le prélèvement des coquillages pour des fins de subsistance, la pêche à pied qui nuit aux recifs coralliens. Les multiples concertations entre les partenaires et les parties prenantes au projet ont ainsi permis à défendre l’initiative d’ajouter une partie marine d’une superficie de 122 Ha à la réserve actuelle de Lokobe, et en même temps de changer le statut de RNI en Parc National. En 2008, la Réserve de Lokobe comme les autres sites a obtenu le statut de protection temporaire globale, justifiée par l’Arrêté interministériel n°18633/2008/MEFT/MEM. La délivrance du permis environnemental dépend du résultat de l’évaluation du présent document par le Comité Technique d’Evaluation (CTE) auprès de l’Office National pour l’Environnement (ONE).

3.2.1.2 Contexte financier et institutionnel Suite à la convention avec la cellule de coordination du Programme Environnemental 3, le Madagascar National Parks a été financé par le Global Environment Facility. Ce financement comprend la réalisation de nombreuses activités, dont : - Entretien des limites de l’AP et matérialisation des limites de l’AP en extension - Surveillance et contrôle de l’AP - Entretien des infrastructures créées durant le PEI et le PEII (conservation, écotouristiques) - Etc.

Le tableau ci-après donne les détails quant à la répartition du budget affecté à la gestion et au fonctionnement de l’aire protégée de Lokobe.

23

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

Tableau 03 : Tableau de financement de Lokobe

BUDGET PREVU PERIODE 2005 – 2009

INVESTIS TOTAL SALAIRES CONSERVATION ECOUTOURISME DEVELLOPEMENT (milliers Ar) SEMENTS

Montant (en 418.413 34.477 15.302 1.910 11.083 481.195 Milliers d’Ar)

Source: PTA Madagascar National Parks (2005-2009) Outre le Madagascar National Parks, d’autres acteurs de développement et/ou de conservation en partenariat avec différents bailleurs internationaux interviennent également dans la zone, dont la liste est donnée dans le tableau qui suit. Tableau 04 : Liste d’acteurs et leurs sources de financement

Acteurs Missions Sources de financement

- Gestion et Coordination des activités relatives à l’Aire Protégée - Sensibilisation sur la législation forestière et COAP MADAGASCAR - Maître d’ouvrage- Exécution/ Banque Mondiale NATIONAL PARKS mise en oeuvre - Suivi –Sensibilisation Surveillance - Evaluation - Gestion des conflits - Renforcement de compétence - Développement de sous projets en vue d’une PSDR Banque Mondiale amélioration des niveaux de vie de la population rurale - Construction et réhabilitation PIC d’infrastrutures (routes, Banque Mondiale adduction d’eau, …) - Mobilisation sociale et renforcement capacité organisationnel dans les zones d’appui aux AP. SAGE PNUD - Appui au développement dans le cadre de l’amélioration des revenus des ménages.

24

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

3.2.2 Contexte socio-économique et environnemental

Situé dans la partie Sud Est de la circonscription communale de Nosy be, le projet d’extension et de changement de statut en parc national de l’AP de Lokobe présente un certain nombre d’intérets économiques et environnementaux tant sur le plan international, national que local.

¾ Intérêts au niveau international : Sur le plan international, ce projet d’extension de l’AP de Lokobe concrétise l’engagement de Madagascar, lors du Congrès Mondial sur les Aires Protégées qui s’est tenu à Durban en Septembre 2003, de porter à 6 Millions d’hectares la superficie des Aires Protégées (actuellement cette superficie est à 1.7 Million d’hectares). Par ailleurs, il traduit la volonté du pouvoir public de rendre effective les diverses dispositions stipulées dans les diverses Conventions internationales ratifiées par Madagascar (Convention sur la Diversité Biologique, Convention de Ramsar sur les zones humides, Convention pour la protection, la gestion et la mise en valeur du milieu marin et des zones côtières de la région de l’Afrique orientale, Convention Africaine sur la conservation de la nature et des ressources naturelles, etc.), et qui consistent notamment à établir un système d’Aires Protégées et à promouvoir un développement durable autour de ces Aires Protégées. ¾ Intérêts au niveau national : Sur le plan national, cette AP constitue une mise en œuvre du Plan de Gestion du Réseau National d’Aires Protégées (PlanGRAP), car il fait partie des sites prioritaires marins et côtiers de conservation identifiés et intégrés dans ce document de référence pour la gestion du réseau national d’aires protégées. Par ailleurs, ses diverses parcelles offrent des potentialités remarquables: en matière de conservation, le site représente un atout d’une haute importance. Lokobe est l’une des rares localités à Madagascar où la forêt originelle du Sambirano existe encore. La densité de la forêt au niveau de l’aire protégée est très appréciable. On a récensé également quelques pieds de précieuses plantes en voie de disparition sur une modeste superficie; il s’agit notammment de Dypsis nossibensis et Dypsis ampasindavae. La diversité biologique en matière de faune et de flore de Lokobe est de plus remarquable. Quatre espèces de palmiers sont présentes dans la RNI dont une est endémique de Lokobe : le Dypsis ampasindavae (kindro) de la famille d’Arecaceae. Il y a lieu également de citer l’espèce protégée de lémuriens qui habitent la forêt de Sambirano, l’Eulemur macaco macaco. Outre ces intérêts de conservation, on peut ajouter, d’une part, les intérêts touristiques sur l’Eulemur macaco macaco, qui est l’espèce clé représentative de la RNI de Lokobe. Ce type de lémurien s’avère être les mammifères les plus remarqués dans la forêt de Sambirano. Ils prennent une part très importante à la dissémination des graines favorisant ainsi la régénérescence naturelle de la forêt. D’autre part, les intérêts scientifiques portent principalement sur l'approfondissement des connaissances du milieu biologique à travers la mise en place de protocoles de suivi écologique. ¾ Intérêts au niveau local : Le caractère environnemental de l’AP de Lokobe offre certainnement des fortes potentialités de développement socio-économique pour la zone périphérique à l’AP et pour la région de DIANA. En effet, la stratégie nationale de lutte contre la pauvreté est conditionnée en partie par la politique de gouvernement en matière de conservation de l’environnement. Un bon nombre d’activités ont été planifiées en vue de développer la région, d’intéger et de responsabiliser la population riveraine dans le processus de développement durable, et en même temps de permettre de préserver l’environnement dans son état naturel actuel. Plusieurs approches et actions de développement ont été envisagées et d’ores et déjà enclenchées dans ce sens. Il s’agit des projets de construction et de réhabilitation des quelques infrastructures régionales telles les infrastructures sanitaires et scolaires (pharmacie communautaire, école, latrine et CSB1), insfrastructures rurales (barrage d’irrigation à 25

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

Ambatozavavy, bornes fontaines à Ampasipohy, Ambatozavavy et à Antafondro, magasin agricole, pistes rurales). La mise en place d’une sérieuse coopération et coordination de ces actions entre les structures étatiques et des associations ou des ONG et la population bénéficiaire sera ainsi realisable. Dans le futur, on devra enregistrer une amélioration de la production locale et par la suite une amélioration progressive du niveau de vie des ménages.

3.2.3 Milieu d’insertion

3.2.3.1 Milieu social

a- Démographie La population de la commune urbaine de Nosy Be compte, en 2003, 64.994 habitants répartis dans les cinq arrondissements. La densité moyenne de la population est évaluée à 202 habitants par Km2. Le taux d’accroissement annuel est de 3,5% et celui d’immigration 12% de la population par an. La taille moyenne du ménage est de six (6). Tableau 05 : Nombre de la population par arrondissement année 2002 – 2003 – 2009* Etrangers > 21 Arrondissement Année 0 à 5 ANS 6 - 17 ans 18 - 59 ans 60 ans et plus TOTAL ans TOTAL M F M F M F M F M F M F 2002 2 093 2 844 5 726 5 851 5 573 5 592 814 859 14 206 15 146 194 190 29 736 Hell Ville 2003 3 194 3 326 6 013 6 197 6 000 6 248 943 1 010 16 150 16 781 245 230 33 406 2009 3 929 4 091 7 396 7 622 7 380 7 685 1 160 1 242 19 865 20 641 274 258 81 542 2002 279 258 554 604 486 527 127 132 1 446 1 521 15 10 2 992 Ampangoriana 2003 339 345 653 701 506 528 163 166 1 661 1 740 16 11 3 428 2009 417 424 803 862 622 649 200 204 2043 2140 18 12 8397 2002 202 213 645 690 460 520 159 155 1466 1578 15 8 3067 Ambatozavavy 2003 215 229 655 703 511 543 150 152 1531 1627 12 6 3176 2009 264 282 806 865 629 668 185 187 1883 2001 13 7 7789 2002 1747 1778 3738 3857 3168 3280 437 463 9090 9378 135 108 18711 Dzamandazar 2003 1990 2034 3675 3780 3239 3353 529 546 9433 9713 155 134 19435 2009 2448 2502 4520 4649 3984 4124 651 672 11603 11947 174 150 47423 2002 494 509 989 1088 814 878 297 325 2594 2800 8 4 5406 Bemanondrobe 2003 505 524 1016 1106 844 909 301 332 2666 2871 9 3 5549 2009 621 645 1250 1360 1038 1118 370 408 3279 3531 10 3 13634 2002 4815 5602 11652 12090 10501 10797 1834 1934 28802 30423 367 320 59912 TOTAL 2003 6243 6458 12012 12487 11100 11581 2086 2206 31441 32732 437 384 64994 2009 7679 7943 14775 15359 13653 14245 2566 2713 38672 40260 489 430 158785 Sources : Plan communal de développement de Nosy Be - Juin 2006 (*) : Estimation calculée à partir du taux de croissance de l’ordre de 3,5% par an Nosy Be est considérée comme une île sakalave parce qu’elle a été peuplée pour la première fois de manière permanente à la fin des années 1830 quand la jeune reine Tsiomeko, morte à l’âge de 15 ans, s’y est réfugiée avec ses sujets qui voulaient échapper à une offensive de l’armée «merina». Comme son cousin, fugitif lui aussi, qui a créé le royaume de Mayotte – proche – elle a demandé la protection de la France, représentée par le Gouverneur de l’île Bourbon (la Réunion) M. Hell, qui a donné son nom, on l’a dit, à Hell-Ville. Nosy Be héberge actuellement des populations d’ethnies différentes, non seulement des Sakalaves, mais aussi des Antaimoro venus du Sud – Est de Madagascar et qui sont coupeurs de

26

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

canne à sucre et d’autres encore. Les « Karanes » (indo-pakistanais) jouent un rôle important dans le commerce et les affaires. Les zones périphériques de l’aire protégée sont habitées majoritairement des peuples Sakalava et un groupe de « makoa », des descendants africains.

b- Conditions d’instruction et de scolarisation La population scolarisable se situe dans la tranche d’âges 6-10 ans. Le taux de scolarisation reste faible pour Nosy Be. Tableau 06 : Evolution du taux brut de scolarisation primaire à Nosy Be et pour la région de Diana Indicateurs 2000 2001 2002 2003 Population totale 34 232 35102 35 811 36 627 Population 6 - 10 4 416 4 517 4 620 4 725 NOSY BE Effectif scolarisé 8 066 9 597 10 195 11 200 Taux brut de scolarisation % 812.65 212,46 220.67 237.04 Population totale 402 217 411 489 421 980 430 690 Population 6 - 10 37 148 52 702 53 917 55 159 DIANA Effectif scolarisé 75 762 82 302 895 858 106 987 Taux brut de scolarisation 203.95 156.16 166.66 193.96 Source : Direction Interrégionale INSTAT - 2003 Quant au niveau d’instruction des chefs de ménages, on observe un phénomène caractéristique de la vulnérabilité de la localité, étant donné que 68,78% des chefs de famille ne sont pas convenablement instruits. Ce taux est supérieur par rapport au taux de fréquentation d’école de la région de Diana (57,78%).

Tableau 07 : Niveau de scolarisation des chefs de ménages dans la région Diana

Nbre Chefs de Ayant fréquenté N'ayant jamais % N'ayant jamais ménages l'école fresuenté l'école frequénté l'ecole

NOSY BE 7 802 2 436 5 366 68.78

DIANA 92 142 38 903 53 239 57.78 Source : RGPH 1993 Des efforts ont été déployés pour sortir de cette situation préoccupante. Tant sur le domaine public que privé, on a vu un net accroissement des effectifs des scolarisés depuis 1999. Toutefois, ces efforts doivent encore être soutenus pour encore plusieurs décennies.

27

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

Tableau 08 : Evolution de la répartition des effectifs des scolarisés à Nosy Be et pour la région Diana 1999 2000 2001 2002 2003 2004 Public Privé Public Privé Public Privé Public Privé Public Privé Public Privé NIVEAU 1 4 797 3 234 4 900 3 166 4 996 4 601 5 548 4 647 6 266 4 934 7 127 5 144 NIVEAU 2 1 073 856 1 166 1 102 1 140 1 197 1 301 1 197 1 519 1 920 1 542 2 535 NOSY BE NIVEAU 3 274 101 372 127 338 155 445 191 445 182 493 294

TOTAL 6 144 4 191 6 438 4 395 6 474 5 953 7 294 6 035 8 230 7 036 9 162 7 973

NIVEAU 1 54 093 17 815 57 488 18 274 59 169 23 133 61 570 28 288 75 288 31 699 84 446 29 581 NIVEAU 2 5 503 6 171 6 406 7 230 6 726 7 780 7 955 7 780 8 300 8 716 9 897 11 252 DIANA NIVEAU 3 1 734 1 107 1 623 1 575 1 549 1 500 1 914 1 633 1 914 1 127 2 215 1 948 TOTAL 61 330 25 093 65 517 27 079 67 444 32 413 71 439 37 701 85 502 41 542 96 558 42 781 Source : Direction Interrégionale INSTAT – 2003

c- Accès aux services sociaux de base Les services de santé atteignent plus ou moins les femmes et les enfants dans les Fokontany plus proches des routes bitumées. On retrouve à Nosy Be aussi bien les centres de santé public que les établissements sanitaires privés. Les équipements médicaux ont progressé depuis 1998. A titre indicatif, la journée mondiale de la population (JMP) a été célebrée en 2008 à Nosy Be afin d’établir l’engagement de l’Etat Malagasy à améliorer les conditions sanitaires des habitants de cette cité touristique. Tableau 09 : Couverture en établissement sanitaire à Nosy Be et dans la région Diana en 2000 Public Privé

CSB1 CSB2 CHD1 CHD2 CSB1 CSB2 CHD1 CHD2 Nosy Be 8 3 0 1 2 1 Région DIANA 44 39 2 2 9 10 2 3 Source : SSD /DIRDS– Antsiranana 2000

d- Accès à l’eau potable et à l’assainissement

Des efforts ont été déployés depuis 2006 pour l’amélioration de l’alimentation d’eau potable à Nosy Be. Des travaux ont été entrepris et réalisés par le Pôle Intégré de Croissance (PIC) pour la construction de nouvelles stations de pompage, la construction de réservoirs d’eau, ainsi que des conduites de distribution vers les villages. Néanmoins, certains hameaux sont encore dépourvus d’eau potable et cette carènce constitue un handicap au développement social de la localité. La majorité des ménages (39,44%) s’approvisionnent en eau à partir des puits issus de la nappe d’eau souterraine. Seulement 14,01% des habitants sont servis par l’eau courante de la JIRAMA. Tableau 10 : Taux d’accès à l’eau potable à Nosy Be et dans la région de Diana

Total Eau Pompe Pompe Camion District Puits Source Autres ménage courante publique aspirante citerne

Nosy Be 7.802 14,01 25,01 4,52 39,44 0,21 10,06 6,75

Région: DIANA 92 142 9,15 13,64 0,99 38,36 0,10 6,87 27,56

Source : RGPH 1993

28

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

e- Phenomène de migration Faiblement peuplé, le Nord est la région où les migrants du reste de la Grande Ile et des Comores sont proportionnellement les plus nombreux. Les principaux migrants sont : les Tsimihety, les Betsimisaraka, les Antandroy, les Antesaka, les Betsileo, les Bara, les Antanosy, les Sihanaka, les Antemoro et les Merina. Les peuples Antakarana, d’origine Arabe, empreints de la région islamique, occupent la montagne rocheuse de l’Ankarana. Ils occupent la région Nord de l’île qui s’étend d’Ambilobe au Cap d’Ambre. Les Sakalava de l’Ouest de Madagascar, conquérants des Antakarana, se sont mélangés aux autochtones. D’importantes communautés chinoises, françaises, yéménites, créoles, indiennes revendiquent aussi leur identité malgache Le phénomène de migration à l’intérieur de la région de Diana est surtout motivé par l’exploitation du saphir dans la région d’Ambondromifehy, par l’affluence des marchands ambulants venant des communes rurales telles que Antanamirana et Joffre Ville, enfin par la main d’œuvre saisonnière dans le secteur industriel à savoir PFOI et SECREN qui emploient 20% d’ouvriers saisonniers de la Région. D’un autre côté, la migration à partir de l’extérieur est drainée en premier lieu par les potentialiés de la région en culture de rente (plantes à parfum, café cacao). Il faut noter aussi que la main d’oeuvre dans les cultures industrielles comme la culture de canne à sucre manque. On obsèrve également la richesse des ressources minières dont l’or à Betsiaka – Lakeba et le saphir à Ambodromifehy, qui attirent de plus en plus d’étrangers. Enfin, l’abondance des produits de la pêche à haute valeur marchande (crevettes, concombre de mer, poissons) incitent les non locaux à s’installer dans les zones côtières.

3.2.3.2 Milieu économique La base de la structure economique de Diana demeure l’agriculture, évaluée à 75,27%. La proportion restante est fractionnée entre le secteur pêche et le secteur élevage. Les parts respectives du secteur manufacturier et du secteur des services sont presque insignifiantes. Figure n°01 : Répartition de la population par secteur d’activité dans la région Diana

1% 4% 11%

Secteur agricole 11% Secteur pêche Secteur élevage Secteur manufacturier Secteur des services 73%

Source : PNAE – TBRE - 2005 Quant à Nosy Be, son économie trouve son fondement sur le tourisme à la fois culturel et écologique. La pêche industrielle et la culture de canne à sucre sont également deux sources de valeur ajoutée dans la cité aux parfums. D’autre part, la culture de rente telle la culture d’ylang ylang contribuent en grande partie aux revenus des ménages ruraux.

29

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

a- Système foncier En ce qui concerne le statut foncier, la quasi-totalité de la population ne dispose d’aucun titre foncier.

La notion fondamentale qui intervient se réfère à la jouissance par la mise en valeur et à la transmissibilité par héritage, donc exploiter la terre et en faire sienne au sein de la parenté. La faiblesse du marché foncier formalisé à l’égard des opérations productives essentiellement marchande a été notée. Les composantes foncières du système de production des communautés des usagers font généralement partie des espaces marqués par le changement de paysage. Les droits coutumiers et traditionnels font donc reconnaître formellement leur statut de propriétaire. La possession des droits sur un même espace géré en commun s’accumule. La mise en valeur foncière cristallise ici la nature des rapports existants entre les usagers de l'espace et l'Etat, et au niveau des usagers entre eux. Le mode d’occupation qui domine dans ces lieux reste ainsi coutumier car il s’agit de biens de l’Etat qui, depuis longtemps, ont été utilisés par la population locale pour leur survie.

Dans l’ensemble, les ménages enquêtés n’ont aucune terre titrée ni cadastrée. Les terres qui ont fait l’objet d’enregistrement sont localisées principalement aux alentours des chefs lieux de Districts et des communes. La répartition et l’organisation des droits d’usage se sont aussi établies en fonction des modes d’appropriation des terres dans les coutumes

La situation de l’appropriation considérée comme un acte par lequel un exploitant ou un groupe d’exploitants font leur un bien économique concerne ici les espaces mis en valeur, voire exploités. La logique coutumière s’avère donc reconnue et apparemment collective. La gestion des règles d’occupation revient au clan qui en était le premier occupant et qui en rétrocède l’usufruit et la jouissance à chaque famille.

La mise en valeur des terres au niveau de la zone d’étude, favorise les modes de faire valoir direct. En effet, tous les espaces mis en valeur y compris les pâturages sont occupés par les propriétaires. Selon les coutumes, les hommes détiennent la grande partie des terres. Ce sont eux qui les achètent ou les vendent. Les femmes propriétaires de terrain sont très rares. Elles sont généralement veuves Toutefois, il convient de mentionner que les populations d’Ambanoro et d’Antafondro restent assez détachées de la terre. L’espace terrestre apparaît exclusivement utilisé pour les habitations précaires. Les étendues destinées à la culture demeurent quasi inexistantes. Presque totalité de la région ne dispose pas de terrains affectés à la production.

b- Agriculture L’agriculture occupe 13% de la superficie de la Commune urbaine Nosy Be soit plus de 4.000Ha. Destinée à l’autoconsommation, l’agriculture à Nosy Be porte sur des cultures vivirières (riz, manioc, maïs, patate douce) et des cultures de rente (café, cacao, ylang ylang, canne à sucre) et des cultures maraîchères. De ce fait, la qualité de la production agricole reste à améliorer à cause des techniques culturales qui restent traditionnelles. Les tableaux qui suivent nous renseignent davantage et quantitativement sur les productions en cultures vivirières, en culture de rente et en fruits à Nosy Be. Dans la commune de Nosy Be, la riziculture occupe 271 ha durant la campagne 2004/05 contre 584 Ha pour la campagne 2005/2006, dont respectivement 61 ha et 295 ha irrigués et 100 ha aménageables (2005/2006). Suite à l’aménagement des bas fonds à Mahabo d’Andranobe, avec une superficie approximative de 66 ha, elle pourrait augmenter de deux fois pendant la campagne 2005/06. Si le besoin de la population, au nombre de 60.909 en 2004, est estimé à 8 802 T de riz blanc, l’autosuffisance en riz de la commune est encore impossible. Pour permettre d’augmenter la 30

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

superficie, et donc de la production, il faudra appliquer la réforme agraire et l’amélioration technique (SRI et SRA). Tableau 11 : Production des cultures vivrières par arrondissement à Nosy Be Nosy Types de spéculation Dzamandzar Ambatozavavy Bemanondrobe Hell Ville TOTAL Komba surface (Ha) 38 48 193 0 16 295 Riz irrigué production (T) 70.6 88.2 352.8 0 26.5 538.1 surface (Ha) 6 25 37 0 2 70 Riz pluvial production (T) 5 20 30 0 1 56 surface (Ha) 25 20 30 5 10 90 Manioc production (T) 50 40 60 10 20 180 surface (Ha) 25 15 35 5 8 88 Maïs production (T) 28 15 37 5 8 93 surface (Ha) 2 0.5 5 0 0 7.5 Patate douce production (T) 4 1 20 0 0 25 surface (Ha) 3 4 5 5 1 18 Taro production (T) 9 12 20 15 3 59 Source : PCD Nosy Be - 2006 Destinées à approvisionner le marché local et à l’autoconsommation, les légumes (concombre, tomates, carotte, laitue, brèdes, …) occupent 30 Ha des bas fonds. Elles améliorent l’alimentation locale et constituent également une source de revenu pour les ménages. D’autre part, les cultures de rente sont repandues dans la commune. Elles constituent également des sources de revenus importantes pour la population locale. Il ressort que l’Ylang-Ylang est la culture de rente qui occupe la plus grande superficie dans la Commune urbaine de Nosy Be. Sa distillation permet d’extraire une huile essentielle destinée à la préparation de cosmétiques et de parfums. Le café vient en second plan car il est cultivé sur 340 Ha. La vanille et le poivre n’occupent qu’une petite surface respectivement de 30 et de 50Ha. La culture de canne à sucre est surtout opérée dans la seconde ville de Nosy Be appelée Dzamandzar. Les produits sont destinés à approvisionner l’usine SIRAMA qui produit 14 600 tonnes de sucre par an. La superficie des terrains occupés par la culture de canne à sucre est estimée à 2.300 ha.

31

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

Carte n°02 : Carte des principaux types de produits agricoles

32

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

Tableau 12 : Production de cultures de rente à Nosy Be

Surface occupée Production Types de spéculation (Ha) annuelle (T) Café 340 85 Vanille 106 50 Poivre 27 4.2 Ylang Ylang 869 154 Source : PCD Nosy Be - 2006

Tableau 13 : Production des fruits à Nosy Be

Types de spéculation Dzamandzar Ambatozavavy Bemanondrobe Nosy Komba Hell Ville TOTAL surface (Ha) 0.5 2 3 0.5 0.5 6.5 Letchis production (T) 0.5 1.5 2 0.5 0.5 5 Orange et surface (Ha) 1 3 3 0 0 7 mandarine production (T) 2 5 5 0 0 12 surface (Ha) 10 15 10 5 5 45 Mangue production (T) 80 120 50 10 10 270 surface (Ha) 5 3 20 10 1 39 Banane production (T) 24 15 100 50 6 195 surface (Ha) 5 0.5 1 1 0.5 8 Papaye production (T) 10 1 2 2 1 16 surface (Ha) 10 2 10 2 1 25 Coco production (T) 20 4 20 4 2 50 surface (Ha) 1 4 6 2 0.5 13.5 Jacques production (T) 2 8 12 4 1 27 Source : PCD Nosy Be - 2006 Il importe de noter qu’une défaillance cruciale au niveau de l’organisation de marché derègle son fonctionnement. D’autant que la dégradation des infrastructures routières enclave la région.

c- Elevage Quant à l’élevage, les habitants de Nosy Be élèvent du bétail mais à petite échelle. On recense tout de même quelques cheptels bovins, caprins, ovins et avicoles dans la région. Les paysans se cantonnent dans un élevage de subsistance faute d’encadrement et de formation. Les provendes et les produits véterinaires sont presque inexistantes. Le problème d’insécurité règne également en milieu rural. Tableau 14 : Evolution des cheptels à Nosy Be

Type de cheptel 2003 2004 2005 Bovins race locale 8 954 5 302 5 162 Bovins race laitière 0 2 0 Caprins 2 115 250 250 Porcins 1 734 30 120 Ovins 0 60 60 Volailles 360 000 310 000 52 000 Asines 0 2 0 Source : PCD Nosy Be - 2006

33

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

d- Pêche La région de Diana dispose d’une grande richesse en biotopes et en zone de pêche (abondance des mangroves et des baies, existence de lagons et presence de thons dans le Canal de Mozambique). La potentialité halieutique est riche et suffisamment diversifée pour pouvoir assurer l’avenir du secteur. C’est ainsi que le secteur pêche joue un rôle prédominant pour l’économie de Diana et pour celle de Nosy Be. Mais la pêche joue également un rôle important pour satisfaire les besoins alimentaires de la population locale. Elle représente un revenu substantiel pour les pêcheurs traditionnels et les aquaculteurs. Trois types de pêche sont pratiqués à Nosy Be : • La pêche traditionnelle, exercée par les pêcheurs riverains, soit à la ligne soit avec des filets et utilisant des pirogues. On estime aux environs de 1500 le nombre de pêcheurs traditionnels à Nosy-Be. • La pêche artisanale utilisant des engins assez améliorés avec des embarcations motorisées inférieurs à 50 CV. La production de la pêche artisanale en 2004/2005 dans la localité est la suivante : - Crevettes : 30 à 20 tonnes par an - Ailerons de requin: 26 kg / an, - Trépangs : 40 à 25 tonnes / an - Poissons : 100 à 60 tonnes / an - Crabes : 20 à 25 tonnes / an • La pêche industrielle destinée à la pêche crevettière et pratiquée avec des bateaux – chalutiers. La pêche s’effectue en dehors de Nosy-Be, seules des usines de traitement sont basées à Nosy-Be. Six sociétés de pêche (UNIMA/PNB et MULTIPECHE) sont agréées pour l’exploitation des produits congelés et deux autres sociétés pour les produits séchés (Holothuries). Voici quelques données sur la production industrielle en 2004/2005 : - 88 tonnes de trépang, dont 68 exportés, - 0,28 tonnes de calmars, - 9 tonnes de crabes, - 1 200 à 600 tonnes de poissons dont 1,43 exportés, - 1800 à 950 tonnes de crevettes dont la totalité exportée - 249 tonnes d’invertébrés entièrement exportés. On exploite plusieurs espèces de produits halieutiques à Nosy-Be : les poissons, les crevettes, les langoustes, les calmars (peu exploités) et les holothuries. Lenombre de collecteurs varie entre 15 à 20 chaque année. Malgré l’existence de deux pêcheries à Nosy Be, la filière n’est pas pour autant organisée.

Tableau 15 : Organisation des pêcheurs à Nosy Be

Effectif NON OUI Nombre Membres Existence de coopératives /associations X 20 15 à 18 Existence de sociétés de pêche X 2 Existence de filière organisée X Non disponible Source : PCD Nosy Be - 2006 La mesure d’accompagnement fondamentale est l’application d’une gestion adéquate pour une exploitation rationnelle, durable et soucieuse de la préservation de l’environnement. En effet, pour que le développement du secteur soit durable et constant, il ne suffit pas de développer de nouvelles pêcheries ou d’augmenter la surface des fermes d’élevage. Il démeure primordial 34

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE d’assurer au minimum la stabilité de la production pour les stocks ou les plans d’eaux pleinement exploités. La gestion responsable pour une exploitation durable des ressources constitue un élement fondamental du développement de ce secteur. Ces cultures, élevage et pêche n’arrivent pas à satisfaire les demandes des opérateurs à Nosy Be. Un restaurant de Nosy Be par exemple s’approvisionne en œufs à Mayotte, tandis qu’un autre importe des légumes de l’Afrique de Sud.

e- Artisanat Deux types d’artisanats existent à Nosy Be : l’artisanat d’art (broderie, sculpture en bois, couture, tee shirt, tapisserie, peinture, vannerie, etc) et l’artisanat de production (bijouterie, menuiserie, forge). Actuellement, des marchés locaux commencent à s’implanter dans les villages afin d’attirer les touristes et de faciliter les achats d’articles de souvenir.

Tableau 16 : Répartition des types d’artisanat par localités à Nosy Be

NOMBRE TYPE D'ARTISANAT LOCALISATION EMPLOIS D'ATELIERS Andoany 42 360 Menuiserie Dzamandzar 7 28 Antafondro 1 Ampangoriana 1 Scuplture 80 Ampasimpohy 1 Andoany 1 Andoany 1 55 Broderie Dzamandzar 1 28 Andilana 1 50 Source : PCD Nosy Be - 2006 Par type d’activités, les artisans se regroupent dans des Associations comme : • l’AFB (Association des Femmes Brodeuses) ; • l’Association des Sculpteurs ; • l’Association des Artistes Peintres ; • l’AAM (Association des Artisans Maçons).

f- Exportations La région de Diana est traditionnellement la première Région productrice de cacao à Madagascar. La production se pratique toute l’année avec des pics pour les mois de juin-juillet et octobre- novembre. Seul un petit volume d’exportation de fèves transite par le port d’Antsiranana. La majeure partie de la production est acheminée, ces dernières années par le port de Nosy Be vers l’Allemagne, la Hollande la France, la Belgique, etc. C’est pour dire que le marché de la consommation de la fève existe bel et bien.

35

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

Tableau 17 : Exportation de cultures de rente et de cultures indutrielles – Région Diana

Produits Quantité Organisme Genre d’activité concernés exportée (t) Exploitation Bois 204

Production Café 11 984 Opérateurs privés : Collecte Poivre 356 Collecteurs ‐ stockeurs Girofle 26 Collecte ‐ Vanille 1 528 stockage Cacao 3 892

Opérateur ‐ Thon 48 012 Pêche ‐ collecte exportateur Crevette 2 755 CSM Production Sel 11 879 Plantation de Sucre 31 797 CMCS cannes à sucre Source : DRA Antsiranana - 1999

g- Tourisme

Le tourisme est une structure qui fonctionne déjà relativement bien dans la région de Diana. Ambilobe est celèbre pour les Tsingy de l’Ankarana ; Antsiranana, outre le tourisme balnéaire propose l’écoutourime dans la Montagne d’Ambre, le tourisme culturel comme la visite de Lac Antagnavo au moment des offrandes aux crocodiles sacrés, la visite des vestiges de la seconde guerre mondiale, etc… Quant à Nosy Be, le tourisme y est la principale activité économique. L’ile aux parfums, première destination touristique de Madagascar tire sa renommée de ses belles plages et de ses beaux paysages. La biodiversité son fort degré d’ensoleillement pendant toute l’année et l’hospitalité naturelle des habitants complètent ses atouts. Nosy Be dispose d’innombrables sites touristiques. On cite entre autres : Ambatoloka et la côte Sud Ouest, la ville de Dzamandaz qui est la deuxième ville de Nosy Be, la plage de sable blanc et fin d’Amporaho, le mont passot ou le point culminant de l’ile et ses lacs de cratères sacrés, la distillerie d’Ylang Ylang, la musée océonographique CNRO, Ambanoro ou l’ancienne cité des Antaloatra, Ambatozavavy ou le village des pêcheurs, la RNI de Lokobe, Nosy Mitsio et Grande Mistio, le cône volcanique Tsarabanjina, les 4 îles zoky ou les 4 aînés avec des fonds marins très riches en biodiversité, Nosy Komba qui est devenue une halte programmée par les paquebots de croîsière, Nosy Tanikely avec ses beaux sous marins érigés en réserve naturelle, Nosy Iranja ou l’île aux tortues, Nosy Sakatia avec ses cirques de rêve. En ce qui concerne l’affluence des touristes, la courbe suivante montre que le nombre annuel de touristes visitant l’île Nosy Be a enregistré une augmentation de plus de 85% depuis ces dix dernières années, après avoir connu une baisse significative suite aux crises socio-politiques que Madagascar a traversées en 2002.

36

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

Figure n°02 : Courbe d’évolution de l’affluence des touristes à Nosy Be

Evolution de l'affluence des touristes à Nosy Be Evolution de l'affluence des toutistes à Nosy Be 60 000

50 000

40 000

30 000

20 000

10 000

0 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007

Source : Compagnie Air Madagascar

h- Mines Quelques activités d’exploitation minière sont en cours à Nosy Be dont la prospection de saphir a lieu à Befotaka et à Maromaniry. On note toutefois que l’extraction de différents produits miniers se fait d’une manière informelle, tels : • Le sable de plage dont l’extraction pose de grands problèmes. En effet, elle se fait directement sur la plage, menaçant ainsi les zones d’habitations ou d’autres utilisations car elle favorise l’érosion de la côte. Beaucoup de villageois ont demandé à la commune de fermer ces chantiers. • L’argile verte est utilisée pour la fabrication de poterie et d’objets d’ornementation destinés aux touristes, à Nosy Komba. • La pouzzolane est disponible sur plusieurs carrières, Nosy Be étant une île volcanique. Il est surtout utilisé pour le remblayage des terrains et des pistes. La carrière la plus exploitée actuellement est celle de Madirokely / Ambondrona, à l’intérieur du domaine privé de la SIRAMA. • Les blocs de coraux utilisés pour les fosses sceptiques sont exploités dans le fokontany d’Ambanoro, Ampasindava. Cependant, leur extraction est encore faible et n’intéresse que de rares exploitants. Actuellement, cette extraction des coraux est strictement interdite par la plupart des CLB dans la Commune. • Les pierres pour les constructions en dur (fondation, dallage) Leur extraction présente beaucoup d’intérêts pour les opérateurs économiques nationaux et étrangers résidents.

3.2.3.3 Milieu physique L’ensemble de l’île de Nosy Be est une région volcanique caractérisée par des écoulements de lave basaltique qui ont donné naissance à des sols fertiles. La Réserve Naturelle Intégrale est constituée de collines de faibles altitudes ne dépassant pas les 432 mètres qui débouchent brutalement sur la mer dans ses parties Sud et Ouest. Elle est située dans une région de roches éruptives du quaternaire. Le littoral est constitué par des amas rocheux chaotiques apparents uniquement à marée basse. La côte principale de Lokobe est relativement accidentée. Comme climat prédominant, l’île de Nosy Be vit dans un climat tropical chaud et humide, avec une pluviométrie annuelle moyenne de 2250 mm présentant un maximum aux mois de Décembre et Janvier. La saison sèche est nettement marquée de juin à août. La température, quant à elle, varie de 31°C à 21°C pour donner une moyenne annuelle de 26°C. Le réseau hydrographique relativement dense est constitué d’au moins 9 cours d’eau : Antsaravy, Andranomainty, Andranonakomba, Andranotsinomigny, Andranonakarana, Andrevarevabe, Sangambahiany, Andranomanintsy, Andranobe mais ils sont pour la plupart de faible calibre et de longueur très modeste, ce qui explique la prépondérance de leur caractère saisonnier. Le plus important d’entre eux prennent source au nord et se jettent généralement dans la partie Sud de la réserve en empruntant des vallées encaissées. 37

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

4. DESCRIPTION DE L’AIRE PROTÉGÉE

4.1 Milieu physique

Comme climat prédominant, l’île de Nosy Be vit dans un climat tropical chaud et humide, avec une pluviométrie annuelle moyenne de 2250 mm présentant un maximum aux mois de Décembre et Janvier. La saison sèche est nettement marquée de juin à août. La température, quant à elle, varie de 31°C à 21°C pour donner une moyenne annuelle de 26°C. Le réseau hydrographique relativement dense est constitué d’au moins 9 cours d’eau : Antsaravy, Andranomainty, Andranonakomba, Andranotsinomigny, Andranonakarana, Andrevarevabe, Sangambahiany, Andranomanintsy, Andranobe mais ils sont pour la plupart de faible calibre et de longueur très modeste, ce qui explique la prépondérance de leur caractère saisonnier. Le plus important d’entre eux prennent source au nord et se jettent généralement dans la partie Sud de la réserve en empruntant des vallées encaissées. L’ensemble de l’île de Nosy Be est une région volcanique caractérisée par des écoulements de lave basaltique qui ont donné naissance à des sols fertiles. La Réserve Naturelle Intégrale est constituée de collines de faibles altitudes ne dépassant pas les 432 mètres qui débouchent brutalement sur la mer dans ses parties Sud et Ouest. Elle est située dans une région de roches éruptives du quaternaire. Le littoral est constitué par des amas rocheux chaotiques apparents uniquement à marée basse. La côte principale de Lokobe est relativement accidentée.

4.2 Description générale des écosystèmes et importance biologique de l’AP

L’aire protégée de Lokobe est recouverte essentiellement de forêt de Sambirano, et sa densité est encore appréciable car elle avoisine celle de la forêt humide sempervirente de moyenne altitude qu’on trouve du côté de Ranomafana. La Réserve Naturelle Intégrale de Lokobe est l’aire de répartition principale pour le Dypsis ampasindavae (originaire d’Ampasindava) et le Dypsis nossibensis, qui constituent l’habitat naturel pour Eulemur macaco macaco endémique de Lokobe. La préservation durable de l’habitat et des espèces, dont l’extinction éventuelle remettrait en question la représentativité non seulement de la région Nord mais également du réseau national, est essentielle.

4.2.1 Ecosystèmes terrestres

La partie terrestre de la réserve occupée par la forêt type de Sambirano s’étend sur 740 Ha. Et cette partie terrestre regorge d’espèces floristiques et faunistiques qui jusqu’à ce jour ne se rencontrent nulle part ailleurs.

4.2.1.1 Flore et végétation Les palmiers sont les espèces les plus fréquentes de Lokobe. La forêt renferme une variété endémique, le Kindro ou Dypsis ampasindavae de la famille d’Arecaceae. Ampasindava Antsaharavy et Bemangaoko sont ses terres de prédilection. Dans la forêt sur pente, les espèces dominantes, c’est-à-dire celles qui ont une aire basale supérieure à 5% du total, sont : Dyospiros clusiifolia, Grangeria porosa, Canarium madagascariense, et Parkia madagascariensis. Dans la forêt sur crête, l’unique espèce importante est Uapaca louveli en détenant 42,4% des troncs avec 67,7% de l’aire basale (Dr Christopher Birkinshaw Sept. 1998). Le tableau qui suit synthétise la famille et les espèces floristiques de la réserve. 38

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

Tableau 18 : Eléments de flore importants dans la Réserve Naturelle Intégrale Lokobe Famille Genre et espèce Nom vernaculaire Anacardiaceae Gluta tourtour Tontôrogno Arecaceae Dypsis ampasindavae(VU) Kindro Arecaceae Dypsis nossibensis (VU) Kindro Arecaceae Dypsis madagascariensis Kindro Arecaceae Dypsis pinnatifrons Kindro Arecaceae Ravenea sambiranensis Burseraceae Canarium madagascariense Ramy Ebenaceae Diospyros boivinii Mapingo Ebenaceae Diospyros subacuta Mapingo Ebenaceae Diospyros gracilipes Mapingo Euphorbiaceae Uapaca ambanjensis Agnabovahatra Fabaceae Dalbergia madagascariensis Magnary Fabaceae Parkia madagascariensis Sambalahy Source : CEEF Nosy Be – 2004 Les résultats des études biologiques montrent que le meilleur de la flore de Lokobe est constitué par : • Le Tontôrogno ou Gluta turtur : C’est un bois d’œuvre utilisé pour les sculptures. Il appartient à la même famille que le manguier. Le Tontôrogno pousse généralement à Antsaravy. • Le Ramy ou Canarium madagascariensis : Cet arbre à résine aromatique orne le littoral d’Ampasindava et d’Antsaravy. • L’Uapaca ambanjensis ou Agnabovahatra : C’est un arbre curieux qui a des racines aériennes sous forme d’échasses. On le voit sur les crêtes de Lokobe à partir de 200m. Il fleurit en décembre et porte ses fruits en mars.

4.2.1.2 Faune Parmi les mammifères les plus remarquées dans la forêt de Sambirano, les lémuriens sont les plus présents dans la réserve et l’Eulemur macaco macaco est l’espèce clé représentative de la RNI de Lokobe. Ils prennfavorisant ainsi la régénérescence naturelle de la forêt. Dix sept (17) oiseaux y ont été inventoriés dont le Martin-chasseur malgache Ipsidina madagascariensis qui est une espèce strictement forestière et le Hibou de Madagascar Asio madagascariensis, qui constituent les espèces les plus remarquables. A part les mamifères, la presence d’un bon nombre de familles et types de reptiles singularise en outre la réserve de Lokobe. On a recensé jusqu’à présent 50 espèces de reptiles reparties dans 28 genres et 7 familles, et 15 espèces d’amphibiens réparties dans 8 genres et 03 familles. Ces espèces phares faunistiques les plus visibles sont données dans le tabeau ci-après.

39

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

Tableau 19 : Les espèces animales endémiques de Lokobe

Famille Nom scientifique Nom vernaculaire

Mantellidae Platypelis Boketra Lemur macaco macaco Ankomba joby Lemuridae Lepilemur dorsalis Fitsidiky Microcebus mamiratra Tsitsy Pteropus sp Tarondro Calumma boettgeri Tarondro Calumma nasuta Tarondro Furcifer pardalis Tsirevo Mantella Betsileo Taha Ptychadena mascareniensis Tsirevo Platypelis miloti Tsirevo Platypelis occultans Tsirevo Rhombophryne testudo Tsirevo Amphibiens et reptiles Boophis Brachychir Tsirevo Boophis jaegeri Tsirevo Boophis tephraeomustax Tsirevo Mantidactylus granulatus Tsirevo Mantidactylus pseudoasper Tsirevo Mantidactylus ulcerosus Tsirevo Mantidactylus wittei Tsirevo Cophyla hylooactyla Tsirevo Stumpffia psologossa Tsirevo Stumpffia pygmaea Tsirevo Brookesia legendrei Anjava Brookesia ebenaui Anjava Brookesia stumpffi Anjava Uroplatus henkeli Taha Uroplatus ebenaui Taha Ebenavia inunguis Tsatsaka Geckolepis maculata Tsatsaka Lygodactylus heterurus Tsatsaka Lygodactylus madagascariensis Tsatsaka Paroedura oviceps Tsatsaka Paroedura stumpffi Tsatsaka Phelsuma abotti Tsatsaka Phelsuma laticauda Tsatsaka Phesluma madagascariensis Tsatsaka Phelsuma dubia Tsatsaka Phyllodactylus oviceps Tsatsaka 40

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

Zonosaurus boettgeri Talabosy Zonosaurus madagascariensis Talabosy Zonosaurus Rufipes Talabosy Zonosaurus Subunicolor Talabosy Amphiglossus stumpffi Talabosy Cryptoblepharus cognatus Talabosy Mabuya gravenhorsti Talabosy Mabyua lavarambo Talabosy Sanzinia Madagascarienisis Dô Typhlops reuteri Typhlops mucronatus Alluaudina bellyi Dromicodryas quadrilineatus Ithycyphus miniatus Langaha madagascarienis Liophidium torquatum Liophidium stumpfii Madagascarophis citrinus Madagascarophis Colubrinus Pseudoxyrhopus microps Lycodryas granuliceps

Source : PGC Lokobe 2007

En somme, sont considérés comme les meilleurs de la faune de Lokobe : • L’Eulemur macaco ou Ankomba jôby. Le mâle est de pelage noir, la femelle est rousse. Diurne, ce lémurien endémique vit sur le littoral de Lokobe, Ambanoro-Madirotelo. On le voit d’octobre à novembre, entre 9h et 16h. • Le Lepilemur dorsalis ou Fitsidiky. La fourrure de ce lémurien est marron et grise. On le voit rarement et toujours la nuit du côté d’Ambanoro, d’Ambalafary ou d’Ampasindava. • Le Microcebus mamiratra ou Tsitsy de son nom malgache. Ce lémurien roux clair est un nocturne qui vit à Ambalafary. On le voit généralement au crépuscule, toute l’année. Photo n°01 : Photos des espèces présentes dans la réserve de Lokobe

Source : Fondation Suisse Madagascar

41

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

4.2.2 Ecosystèmes marins

Il est prévu d’adjoindre à la partie terrestre de la réserve une surface marine de 122 Ha qui se situe au Sud de la forêt. A l’issu de l’inventaire spécifique mené, la biodiversité des récifs coralliens de Lokobe est exceptionnelle notamment si l’on considère l’état de santé de cette biodiversité par rapport à l’état global du récif existant. L’espace marin de Lokobe est riche en diversité de poissons et autres espèces marines, dont une liste est donnée dans le tableau ci-après.

Tableau 20 : Inventaire des espèces marines dans la partie marine de l’AP de Lokobe

Liste des Poissons rencontrés dans la partie marine de l’AP de Lokobe (nom scientifique) Chaetodon melanotus Myripristis violacea Abudefduf notatus Chaetodon trifascialis Naso lituratus Abudefduf septemfasciatus Chaetodon trifasciatus Naso unicornis Abudefduf sexfasciatus Chaetodon vagabundus Neoglyphidodon melas Abudefduf sparoides Chaetodon zanzibarensis Neopomacentrus azysron Abudefduf vaigiensis Cheilinus chlorourus Oxymonacanthus longirostris Acanthopterus xanthopterus Cheilinus fasciatus Parapercis hexophthalma Acanthurus leucosternon Cheilinus oxycephalus Parupeneus barberinus Acanthurus nigricauda Cheilinus trilobatus Plectorhinchus gaterinus Aluterus scriptus Cheilodipterus quinquelineatus Plectroglyphidodon lacrymatus Amblyglyphidodon leucogaster Chromis atripectoralis Pomacanthus semicirculatus Amphiprion akallopisos Chromis viridis Pomacentrus caeruleus Amphiprion latifasciatus Chrysiptera glauca Pomacentrus sulfureus Arothron nigropunctatus Ctenochaetus striatus Pomacentrus trilineatus Arothron stellatus Dascyllus aruanus Ptereleotris evides Balistapus undulatus Dascyllus trimaculatus Pterocaesio marri Bodianus axillaris Diagramma pictum Sargocentron spiniferum Caesio caerulaurea Epibulus insidiator Scarus festivus Canthigaster janthinopera Epinephelus fuscoguttatus Scarus ghobban Canthigaster solandri Fistularia commersoni Scarus sordidus Canthigaster valentini Gerres oyena Scolopsis frenatus Carangoides chrysophrys Gomphosus caeruleus Siganus stellatus Carangoides ferdau Gymnosarda nuda Sphyraena acutipinnis Carangoides fulvoguttatus Halichoeres hortulanus Sphyraena barracuda Carangoides gymnosthetus Halichoeres scapularis Sphyraena flavicauda Caranx melampygus Hemigymnus fasciatus Sphyraena putnamie Caranx sexfasciatus Hemigymnus melapterus Stegastes limbatus Caranx tille Hemiramphus archipelagicus Strongylura incisa Cephalopholis boenak Hemiramphus far Synodus variegatus Cetoscarus bicolor Heniochus monoceros Taeniura lymna Chaetodon auriga Kyphosus vaigiensis Thalassoma hardwicke Chaetodon benneti Labroides dimidiatus Thalassoma lunare Chaetodon falcula Leiognathus equulus Trachinotus blochii

42

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

Chaetodon lineolatus Lethrinus harak Valamugil seheli Chaetodon lunula Lutjanus argentimaculatus Zanclus cornutus Meiacanthus mossambicus Lutjanus monostigma Zebrazoma desjardinii Mulloidichthys flavolineatus Macolor niger Zebrazoma scopas Source : Bibliothèque CNRO,Nosy Be

43

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

Carte n°03 : Carte des écosystèmes naturels de l’AP LOKOBE

44

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

4.2.3 Statut de Lokobe

Lokobe est actuellement une Réserve Naturelle Intégrale (RNI) de catégorie Ia selon la classification de l’Union Internationale de la Conservation de la Nature (UICN), dont les objectifs principaux de gestion consistent à préserver les biotopes, écosystèmes, le regroupement d’espèces endémiques dans un vaste espace sauvage en tenant compte de l’aire nécessaire pour la viabilité des espèces et dans des conditions aussi perturbées possibles. La réserve est actuellement en passe d’acquérir le statut de parc national, qui appartient à la catégorie II selon l’UICN. En conséquence de cela, il importera de protéger la réserve naturelle et les paysages qu’elle offre à des fins spirituelles, scientifiques, éducatives, recréatives, et/ou touristiques. On devra aussi tenir compte des besoins des populations rivéraines, y compris l’utilisation des ressources à des fins de subsistance dans la mesure où ceux-ci n’ont aucune incidence négative sur les autres objectifs de gestion. Les règles minimales d’utilisation ci-après sont imposées par rapport à la nouvelle catégorisation du site de Lokobe : • droit d’usage et pêche traditionnelle autorisés suivant un plan d’aménagement et de zonage, • autres extractions commerciales des ressources naturelles, pêche artisanale et industrielle non autorisées, • exploitation minière interdite, • zones d’occupation humaine à exclure pendant la délimitation de l’aire protégée. Le mode de gouvernance proposée est la gestion collaborative : l’autorité formelle de décision, la responsabilité et l’imputabilité résident entre les mains d’une seule agence mais qui doit collaborer avec d’autres parties prenantes. Les parties prenantes pourraient être informées et consultées ou bien former un organe multipartite qui développe et approuve par consensus des propositions techniques pour la réglementation et la gestion de l’aire protégée. Ces propositions sont ensuite transmises à l’autorité de décision. Ce modèle de gestion est déjà pratiqué pour certaines Aires Protégées gérées par Madagascar National Parks à travers le Comité d’Appui aux Aires Protégées (COSAP).

4.3 Description socio-économique

Sur le plan social, la population de la commune urbaine de Nosy Be compte, en 2003, 64.994 habitants répartis dans les cinq arrondissements. La densité moyenne de la population est évaluée à 202 habitants par Km2. Le taux d’accroissement annuel est de 3,5% et celui d’immigration 12% de la population par an. La taille moyenne du ménage est de six (6). Nosy Be est considérée comme une île sakalave parce qu’elle a été peuplée pour la première fois de manière permanente à la fin des années 1830 quand la jeune reine Tsiomeko, morte à l’âge de 15 ans, s’y est réfugiée avec ses sujets qui voulaient échapper à une offensive de l’armée «merina». Comme son cousin, fugitif lui aussi, qui a créé le royaume de Mayotte – proche – elle a demandé la protection de la France, représentée par le Gouverneur de l’île Bourbon (la Réunion) M. Hell, qui a donné son nom, on l’a dit, à Hell-Ville. Nosy Be héberge actuellement des populations d’ethnies différentes, non seulement des Sakalaves, mais aussi des Antaimoro venus du Sud – Est de Madagascar et qui sont coupeurs de canne à sucre et d’autres encore. Les « Karanes » (indo-pakistanais) jouent un rôle important dans le commerce et les affaires. Les zones périphériques de l’aire protégée sont habitées majoritairement des peuples Sakalava et un groupe de « makoa », des descendants africains.

45

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

Concernant l’accès aux services sociaux de base, les services de santé atteignent plus ou moins les femmes et les enfants dans les Fokontany plus proches des routes bitumées. On retrouve à Nosy Be aussi bien les centres de santé public que les établissements sanitaires privés. Dans le domaine de l’assainissement, des efforts ont été déployés depuis 2006 pour l’amélioration de l’alimentation d’eau potable à Nosy Be. Des travaux ont été entrepris et réalisés par le Pôle Intégré de Croissance (PIC) pour la construction de nouvelles stations de pompage, la construction de réservoirs d’eau, ainsi que des conduites de distribution vers les villages. Néanmoins, certains hameaux sont encore dépourvus d’eau potable et cette carènce constitue un handicap au développement social de la localité. Le phénomène de migration se rencontre dans la zone d’étude. Faiblement peuplé, le Nord est la région où les migrants du reste de la Grande Ile et des Comores sont proportionnellement les plus nombreux. Les principaux migrants sont : les Tsimihety, les Betsimisaraka, les Antandroy, les Antesaka, les Betsileo, les Bara, les Antanosy, les Sihanaka, les Antemoro et les Merina.

Sur le plan économique, l’économie de Nosy Be trouve son fondement sur le tourisme à la fois culturel et écologique. La pêche industrielle et la culture de canne à sucre sont également deux sources de valeur ajoutée dans la cité aux parfums. D’autre part, la culture de rente telle la culture d’ylang ylang contribuent en grande partie aux revenus des ménages ruraux. L’agriculture occupe 13% de la superficie de la Commune urbaine de Nosy Be soit plus de 4.000Ha. Destinée à l’autoconsommation, l’agriculture à Nosy Be porte sur des cultures vivirières (riz, manioc, maïs, patate douce) et des cultures de rente (café, cacao, ylang ylang, canne à sucre) et des cultures maraîchères. De ce fait, la qualité de la production agricole reste à améliorer à cause des techniques culturales qui restent traditionnelles. Quant à l’élevage, les habitants de Nosy Be élèvent du bétail mais à petite échelle. On recense tout de même quelques cheptels bovins, caprins, ovins et avicoles dans la région. Les paysans se cantonnent dans un élevage de subsistance faute d’encadrement et de formation. Les provendes et les produits véterinaires sont presque inexistantes. Le problème d’insécurité règne également en milieu rural. La région de Diana dispose d’une grande richesse en biotopes et en zone de pêche (abondance des mangroves et des baies, existence de lagons et presence de thons dans le Canal de Mozambique). La potentialité halieutique est riche et suffisamment diversifée pour pouvoir assurer l’avenir du secteur. C’est ainsi que le secteur pêche joue un rôle prédominant pour l’économie de Diana et pour celle de Nosy Be. Mais la pêche joue également un rôle important pour satisfaire les besoins alimentaires de la population locale. Elle représente un revenu substantiel pour les pêcheurs traditionnels et les aquaculteurs. Trois types de pêche sont pratiqués à Nosy Be : la pêche traditionnelle, la pêche artisanale et la pêche industrielle. Quant à l’artisanat, deux types d’artisanats existent à Nosy Be : l’artisanat d’art (broderie, sculpture en bois, couture, tee shirt, tapisserie, peinture, vannerie, etc) et l’artisanat de production (bijouterie, menuiserie, forge). Actuellement, des marchés locaux commencent à s’implanter dans les villages afin d’attirer les touristes et de faciliter les achats d’articles de souvenir. A Nosy Be, le tourisme y est la principale activité économique. L’ile aux parfums, première destination touristique de Madagascar tire sa renommée de ses belles plages et de ses beaux paysages. La biodiversité son fort degré d’ensoleillement pendant toute l’année et l’hospitalité naturelle des habitants complètent ses atouts. Nosy Be dispose d’innombrables sites touristiques. On cite entre autres : Ambatoloka et la côte Sud Ouest, la ville de Dzamandaz qui est la deuxième ville de Nosy Be, la plage de sable blanc et fin d’Amporaho, le mont passot ou le point culminant de l’ile et ses lacs de cratères sacrés, la distillerie d’Ylang Ylang, la musée océonographique CNRO, Ambanoro ou l’ancienne cité des Antaloatra, Ambatozavavy ou le village des pêcheurs, la RNI de Lokobe, Nosy Mitsio et Grande Mistio, le cône volcanique Tsarabanjina, les 4 îles zoky ou les 4 aînés avec des fonds marins très 46

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

riches en biodiversité, Nosy Komba qui est devenue une halte programmée par les paquebots de croîsière, Nosy Tanikely avec ses beaux sous marins érigés en réserve naturelle, Nosy Iranja ou l’île aux tortues, Nosy Sakatia avec ses cirques de rêve.

4.4 Description générale de chaque type de zonage dans l’Aire Protégée

4.4.1 Noyau Dur

Définition : Le Noyau Dur est une zone sanctuaire d’intérêt biologique, culturel ou cultuel, historique, esthétique, morphologique et archéologique, qui représente le périmètre de préservation intégrale. L’AP de Lokobe dispose de deux noyaux durs.

Qualité : Zone pas perturbée, renfermant des échantillons représentatifs des écosystèmes de la forêt de Sambirano et de la forêt humide sempervirente. Ce sont des forêts renfermant les trois espèces de lémuriens de Lokobe, des espèces des reptiles et amphibiens ainsi que des oiseaux.

Fonction : Habitat des espèces faunistiques terrestres parmi lesquels Eulemur macaco macaco, Microcebus mamiratra, et Zonausorus boettgeri, source d’eau des quatre villages périphériques.

Délimitation : a) Noyau Dur parcelle n° 1 : Le Noyau Dur parcelle n° I se trouve dans la Commune Urbaine et District de Nosy Be. Sa superficie est de 86,91 Ha environ. Il représente 10,08 % de la superficie totale de l’AP. ¾ Limite Ouest 603 645 m ¾ Limite Est 605 286 m ¾ Limite Nord 1 406 684 m ¾ Limite Sud 1 405 396 m Ses coordonnées du point central : X= 604 466 m/ Y= 1 406 040 m). b) Noyau Dur parcelle n° 2 : II se trouve dans la Commune Urbaine et District de Nosy Be. Sa superficie est de 121,18 Ha environ. Il représente 14,06% de la superficie totale de l’AP. ¾ Limite Ouest 603 172 m ¾ Limite Est 604 671 m ¾ Limite Nord 1 407 673 m ¾ Limite Sud 1 406 950 m Ses coordonnées du point central : X= 603 922 m/ Y= 1 407 312 m).

Les accès ou règles minimales d’utilisation : Activités interdites: Toutes activités pouvant nuire à l’intégrité du Noyau Dur, notamment les atteintes irréparables au milieu protégé, les comportements perturbateurs, les comportements incompatibles avec la vie naturelle. Activités réglementées : Il s’agit des activités de : 47

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

¾ Patrouille et contrôle respectant la réglementation en vigueur ¾ Suivi écologique bien défini et respectant le règlement intérieur de l’unité de gestion ¾ Recherche respectant les directives des gestionnaires Travaux d’aménagement : ¾ Marquage des coins d’identification des sites de suivi nécessaires pour le suivi écologique. ¾ Matérialisation et entretien des limites du ND (peinture rouge sur les troncs d’arbres tous les 10 mètres). Objectifs de gestion : ¾ Conservation intégrale de la biodiversité et des ressources génétiques; ¾ Meilleure connaissance de la biodiversité et de la dynamique de l’écosystème.

4.4.2 Zone tampon

Définition : La zone tampon est une zone jouxtant le noyau dur, dans laquelle les activités sont limitées pour assurer une meilleure protection de l’aire protégée. Une AP peut avoir plusieurs Zones Tampons. Peuvent faire partie de la zone tampon, notamment: ¾ la zone d’utilisation durable (ZUD) qui est une zone dans laquelle l’utilisation des ressources est réglementée et contrôlée ; ¾ la zone d’occupation contrôlée (ZOC) qui est une zone d’habitation des populations, à l’intérieur de l'aire protégée. Qualité : Zone peu ou pas perturbée, renfermant des échantillons représentatifs des écosystèmes de la forêt de Sambirano, des mangroves, des récifs coralliens, des plages de sables ; c’est une zone renfermant aussi des formations rocheuses sur le littoral.

Fonction : La Zone Tampon assure l'équilibre écologique fiable pour la survie à long terme de la forêt. Elle a une fonction de production pour satisfaire les droits d’usage des populations riveraines de l’AP (surtout les PAPs) en ressources halieutiques.

Délimitation : Zone Tampon terrestre : La Zone Tampon terrestre se trouve dans la Commune Urbaine et District de Nosy Be. Sa superficie est de 522 ha environ. Elle représente plus de 61,30% de la superficie totale de l’AP. ¾ Limite Ouest 602 327 m ¾ Limite Est 605 689 m ¾ Limite Nord 1 407 856 m ¾ Limite Sud 1 404 736 m Ses coordonnées du point central : x= 604 008 m/Y= 1 406 296 m. Zone Tampon marine : La Zone Tampon marine se trouve dans la Commune Urbaine et District de Nosy Be. Sa

48

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

superficie est de 122 ha environ. Elle représente plus de 14,15% de la superficie totale de l’AP. ¾ Limite Ouest 602 435 m ¾ Limite Est 605 888 m ¾ Limite Nord 1 405 778 m ¾ Limite Sud 1 404 464 m Ses coordonnées du point central : X= 604 162 m / Y= 1 405 121 m.

Les accès ou règles minimales d’utilisation : Activités interdites : tout aménagement qui puisse, par ses caractéristiques mêmes, se rapprocher de l'urbanisation pure et simple. Activités réglementées : Dans la ZUD : Une stratégie de gestion durable des ressources naturelles doit être établie et stipulée dans le cahier de charges qui est reconnue et acceptée par la population surtout les PAPs. Cette stratégie tient compte des besoins de la population locale afin d’enrayer les pressions sur le Parc notamment pour l’activité de pêche. Activités autorisées : Les activités relatives à la gestion du parc y sont autorisées notamment : ¾ Patrouille et contrôle respectant la réglementation en vigueur, ¾ Suivi écologique bien défini, et respectant le règlement intérieur de l’unité de gestion, ¾ Utilisation des pistes et sentiers existants par les responsables des entretiens des deux bassins de captage d’eau du CNRO et d’Antafôndro et les tuyauteries, ¾ Utilisation de la servitude de passage des pirogues à voile et vedette.

Travaux d’aménagement : ¾ Matérialisation et entretiens des limites de la Zone Tampon (peinture rouge sur les troncs d’arbres tous les 10 mètres et installation de panneaux d’information et d’interdiction tous les 500 mètres) ; ¾ Marquage des limites de la ZUD avec les communautés riveraines.

Objectifs de gestion : ¾ Limitation des pressions sur le ND, ¾ Meilleure connaissance de la dynamique des ressources dans la ZUD, ¾ Appui des communautés pour la gestion durable des ressources halieutiques naturelles, ¾ Gestion des ressources naturelles halieutiques participative des communautés locales.

4.4.3 Zones de service et zones administratives

Définition (rappel du COAP) : C’est une Zone de Service qui fait partie de la Zone Tampon. Cette zone est destinée à l’implantation des infrastructures touristiques, éducatives ou fonctionnelles de l’aire protégée. Une AP peut avoir plusieurs Zones de Service.

Qualité : Les six Zones de Service identifiées sont des zones très peu perturbées, proches des circuits écotouristiques. Certaines Zones de Service proche du littoral disposent des vues panoramiques sur mer.

49

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

Ces zones présentent des attraits écotouristiques très élevés et sont accessibles par voie terrestre et/ou maritime, facilement aménageables et ne présentant pas des nuisances au Noyau Dur.

Fonction : Ces zones vont contribuer à la pérennisation de la gestion de l’AP. Elle est appelée à satisfaire les besoins en service de la gestion du parc (bureau, poste d’accueil...) et des usagers de l’AP.

Délimitation : Zone de Service 1 : Andranomanintsy (S1) La Zone de Service 1 se trouve dans la Commune Urbaine et District de Nosy Be. Sa superficie est de 0,166 ha environ. Elle représente plus de 0,019% de la superficie totale de l’AP. ¾ Limite Ouest 603 109 m ¾ Limite Est 603 131 m ¾ Limite Nord : 1 405 138 m ¾ Limite Sud 1 405 104 m Ses coordonnées du point central : X= 603 120 m / Y= 1 405 121 m. C’est un petit espace en pleine forêt où l’on peut trouver des espèces de faune et flore endémiques du parc, et est situé près du bord de la mer. Un point d’eau à partir de la mise en place d’un système de captage depuis la source qui se trouve à côté du site est réalisable. L’accès à cette zone est facile en bateau.

Zone de Service 2: Bemangaoko (S2) La Zone de Service 2 se trouve dans la Commune Urbaine et District de Nosy Be. Sa superficie est de 0,0785 ha environ. Elle représente plus de 0,009% de la superficie totale de l’AP. ¾ Limite Ouest 603 444 m ¾ Limite Est 603 682 m ¾ Limite Nord 1 407 936 m ¾ Limite Sud 1 407 748 m Ses coordonnées du point central : X = 603 563 m / Y= 1 407 842 m. C’est un espace assez grand composé de terrain plat, de partie marécageuse et de la forêt humide. Ces trois types d’habitats sont joignables et donnent une seule Zone de Service. C’est un endroit entouré d’eau et idéal pour des bivouacs en forêt. L’accès, pour le moment, est moyennement difficile pour une distance de 1,5 km mais aménageable à partir de la piste principale reliant Marodoka et Ambatozavavy.

Zone de Service 3 : Antasaka (S3) La Zone de Service 3 se trouve dans la Commune Urbaine et District de Nosy Be. Sa superficie est de 2,29 ha environ. Elle représente plus de 0,26% de la superficie totale de l’AP. ¾ Limite Ouest 602 404 m ¾ Limite Est 602 460 m ¾ Limite Nord 1 406 329 m ¾ Limite Sud 1 406 262 m Ses coordonnées du point central : X= 602 432 m / Y= 1 406 296 m. C’est un petit espace situé près de la première Zone de Service et bénéficiant d’une vue sur mer et sur la ville de Nosy Be. L’accès jusqu’à cet endroit est praticable à partir du village de Marodoka et partiellement carrossable à cause des éboulements ayant entraîné les bords de la piste.

Zone de Service 4 : Antsaravy 1 (S4) La Zone de Service 4 se trouve dans la Commune Urbaine et District de Nosy Be. Sa superficie est 50

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE de 0,32 ha environ. Elle représente plus de 0,037% de la superficie totale de l’AP.

¾ Limite Ouest 605 570 m ¾ Limite Est 605 622 m ¾ Limite Nord 1 406 020 m ¾ Limite Sud 1 405 897 m Ses coordonnées du point central : X= 605 596 m / Y= 1 405 959 m. C’est un petit espace en pleine forêt où l’on peut trouver des espèces de flore endémiques du parc et est situé près de bord de la mer. Un point d’eau à partir de la mise en place d’un système de captage depuis la source qui se trouve en amont du site est réalisable. L’accès à cette zone est facile en bateau avec la mise en place d’ 01 embarcadère juste au pied du site.

Zone de Service 5 : Antsaravy 2 (S5) La Zone de Service 5 se trouve dans la Commune Urbaine et District de Nosy Be. Sa superficie est de 0,0762 ha environ. Elle représente plus de 0,009% de la superficie totale de l’AP. ¾ Limite Ouest 605 634 m ¾ Limite Est 605 674 m ¾ Limite Nord 1 405 880 m ¾ Limite Sud 1 405 870 m Ses coordonnées du point central : X= 605 654 m / Y= 1 405 875 m. Le site se trouve sur une plage sablonneuse devant le site Antsaravy 1. Cette zone est hors d’atteinte de la marée haute sauf pour les périodes d’équinoxes. Cette site pourra servir d’entrée du Parc comme la Zone de Service d’Ambalafary.

Zone de Service 6 : Ambalafary (S6) La Zone de Service 6 se trouve dans la Commune Urbaine et District de Nosy Be. Sa superficie est de 0,487 ha environ. Elle représente plus de 0,056% de la superficie totale de l’AP. ¾ Limite Ouest 602 282 m ¾ Limite Est 602 304 m ¾ Limite Nord 1 406 745 m ¾ Limite Sud 1 406 689 m Ses coordonnées du point central : X= 602 293 m / Y= 1 406 717 m. C’est un petit espace où se plante le bureau actuel du parc. C’est un endroit idéal pour les services de vente avec un petit campement (vue sur mer et port de Nosy-Be) d’une capacité n’excédent pas 08 personnes. L’endroit pourra être choisi pour l’installation du bureau d’accueil et pourra servir de porte d’entrée au parc. L’accès jusqu’à cet endroit est praticable à partir du village de Marodoka et partiellement carrossable à cause des éboulements ayant entraîné les bords de la piste.

Les accès ou règles minimales d’utilisation : Activités interdites : Tout aménagement qui puisse, par ses caractéristiques même, se rapprocher de l'urbanisation pure et simple. Activités réglementées : Les visiteurs y auront assez facilement accès sous réserve du respect du règlement intérieur instauré par le gestionnaire. Le service de guidage respectant les normes selon un code de conduite établi par le gestionnaire est autorisé dans les circuits écotouristiques ouverts à cet effet.

51

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

Activités autorisées : Les activités relatives à la gestion du parc y sont autorisées notamment : ¾ Patrouille et contrôle respectant la réglementation en vigueur, ¾ Suivi écologique bien défini et respectant le règlement intérieur de l’unité de gestion. Travaux d’aménagement : ¾ Matérialisation et entretiens des limites de la ZS. ¾ Implantation et entretien des infrastructures de bases dans les Zones de Services : - pour la gestion du parc comme les Bureaux et logement du personnel; poste de garde etc… ; - pour la promotion de l’écotourisme comme l’aménagement des sites/circuits écotouristiques, les panneaux de signalisation, le Centre d’Interprétation, le site de camping et les équipements nécessaires aux loisirs et à la sécurité des visiteurs ainsi qu'à la protection des ressources. Des hôtels, restaurants peuvent s’y installer après respects des procédures et de la réglementation en vigueur : MECIE et politique de concession. Objectifs de gestion : ¾ Facilitation de la gestion de l’AP; ¾ Promotion de l’écotourisme, ¾ Maintien en bon état de la Zone de Service.

4.4.4 La Zone de Protection

Définition (rappel du COAP) : La Zone de Protection est la zone jouxtant l’aire protégée dans laquelle sont admises les activités agricoles et pastorales ou d’autres types d’activités autorisées à titre exceptionnel et n’entraînant pas d’impact néfaste sur l’aire protégée.

Qualité : Zone constituée en majeure partie de forêt dégradée sauf dans la partie Sud Est qui est transférée et gérée par la Communauté d’Antafôndro.

Fonction : Cette zone sert pour la culture de rente (cacaoiers, caféiers, ylang-ylang, poivre vanille...) de la population riveraine. Deux bassins de captage d’eau pour Ambatozavavy et Ampasipohy sont dans cette zone. La population riveraine se sert aussi de cette zone pour leur droit d’usage (bois de chauffe, plantes médicinales, résine, produits halieutiques...), le développement du tourisme communautaire

Délimitation : Zone de Protection terrestre La Zone de Protection terrestre se trouve dans la Commune Urbaine et District de Nosy Be. Sa superficie est de 441 ha environ. Il représente 51,19% de la superficie totale de l’AP. ¾ Limite Ouest 602 485 m ¾ Limite Est 606 248 m ¾ Limite Nord 1 409 276 m ¾ Limite Sud 1 406 534 m

52

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

Zone de Protection marine La Zone de Protection marine se trouve dans la Commune Urbaine et District de Nosy Be. Sa superficie est de 210 ha environ. Il représente 0,25% de la superficie totale de l’AP. ¾ Limite Ouest 602 158 m ¾ Limite Est 606 264 m ¾ Limite Nord 1 405 858 m ¾ Limite Sud 1 403 990 m

Les accès ou règles minimales d’utilisation : Activités interdites: Toutes activités pouvant nuire à l’intégrité de l’aire protégée, notamment les atteintes irréparables au milieu protégé, les comportements perturbateurs, les comportements incompatibles avec la vie naturelle. Activités autorisées Les activités agricoles (agriculture et pêche), pastorales ainsi que les activités relatives à la gestion du parc y sont autorisés notamment : ¾ Patrouille et contrôle ¾ Suivi écologique ¾ Recherche respectant les directives des gestionnaires. ¾ Ecotourisme. Travaux d’aménagement : ¾ Matérialisation et entretiens des limites de la Zone de Service incluse dans la Zone de Protection. ¾ Implantation et entretien des infrastructures de bases dans les Zones de Services - pour la gestion du parc comme les Bureaux et logement du personnel; poste de garde etc… ; - pour la promotion de l’écotourisme comme l’aménagement des sites/circuits écotouristiques, les panneaux de signalisation, le Centre d’Interprétation, le site de camping et les équipements nécessaires aux loisirs et à la sécurité des visiteurs ainsi qu'à la protection des ressources. Des hôtels, restaurants peuvent s’y installer après respects des procédures et de la réglementation en vigueur : MECIE et politique de concession. ¾ Des travaux d’aménagement agricoles peuvent aussi être réalisée dans cette zone.

Objectifs de gestion : Prévenir une utilisation inadéquate des ressources pour éviter des impacts négatifs sur l’Aire protégée.

53

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

4.4.5 Zone Périphérique

Définition : La Zone Périphérique est la zone jouxtant la Zone de Protection, dans laquelle les activités humaines peuvent avoir des influences directes sur l’aire protégée et réciproquement, notamment par des pressions anthropiques, par l’existence de collectivités humaines en partie tributaires de l’aire protégée, par la participation de celle-ci à la conservation de l’aire protégée.

Qualité : Zone en majeure partie composée de grandes propriétés privées occupées par des cultures d’ylang ylang, caféiers, poivriers... Zone d’habitation.

Fonction : Zone occupée par des villages regroupés en quatre fokontany, à savoir : Ambatozavavy, Ampasipohy, Antafôndro et Ambanoro. Zone de culture de rente.

Délimitation : La Zone Périphérique se trouve dans la Commune Urbaine et District de Nosy Be et composée de quatre fokontany. ¾ Ouest : Fokontany Ambanoro ; ¾ Est : Fokontany Antafôndro ; ¾ Nord : Fokontany Ambatozavavy; ¾ Nord-Est : Fokontany Ampasipohy.

Les accès ou règles minimales d’utilisation : Activités autorisées Toutes activités déjà traditionnellement menées dans la zone. Les activités autres que celles déjà menées font l’objet d’une approche concertée impliquant toutes les entités concernées.

Travaux d’aménagement : ¾ Des hôtels, restaurants peuvent s’y installer après respects des procédures et de la réglementation en vigueur : MECIE et politique de concession, ¾ Des travaux d’aménagement agricoles peuvent aussi être réalisée dans cette zone.

Objectifs de gestion : Promotion des mesures visant à réduire les pressions directes sur l’aire protégée.

54

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

Carte n°04 : Carte de zonage de l’AP Lokobe

55

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

4.5 Les cibles potentielles de conservation

Les cibles de conservation touchent les éléments biologiques et physiques nécessitant une gestion pour assurer leur conservation et une évaluation de leur viabilité. En fait, parmi les habitats, les espèces prioritaires, la fonction écologique et le paysage exceptionnel identifiés lors de l’analyse des écosystèmes majeurs, seuls les éléments importants et à risques (menacés) sont à gérer d’une manière spécifique. L’analyse des cibles de conservation permet donc d’identifier les éléments prioritaires qui nécessitent une gestion particulière à cause de menaces qui pèsent sur eux. Pour les élements prioritaires de l’Aire Protégée (habitats et espèces), seuls ceux qui ont la valeur importante (haute ou très haute) et même temps menacés sont considérés comme cibles potentielles de conservation. Le tableau ci-dessous donne les cibles potentielles de conservation pour l’Ap de Lokobe. Tableau 21 : Cibles potentielles de Conservation

Catégorie Cibles de conservation (Habitat, Importance Commentaires Espèce,) Zone d’habitat des espèces endémiques locales suivantes : Dypsis 1. Forêt de Sambirano Habitat Haute ampasindavae, Dypsis nossibensis, Eulemur macaco macaco Espèce menacée inscrite 2. Eulemur macaco macaco Espèce Haute dans la liste de CITES 3. Palmiers : Espèces menacées inscrite dans la liste de CITES Dypsis ampasindavae Habitat Haute Dypsis nossibensis

Source : PCG – 2007 - BIODEV Photo n°02 : Les trois Cibles de conservation de Lokobe

Forêt de Lokobe Eulemeur Macaco Macaco Dypisis Ampasidavae Source : Fondation Suisse Madagascar – BIODEV 2009

56

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

La forêt primaire de basse altitude de Sambirano se trouve être le foyer naturel des espèces protégées lequelles deviennent par conséquent des cibles de conservation intégrées. Ce sont le Dypsis ampasindavae, le Dypsis nossibensis et l’Eulemur macaco macaco. L’isolement et l’exiguité de la surface de l’AP par rapport aux autres habitats naturels constituent un facteur écologique clé. Par contre la facilité d’accès sur le plan géographique à la zone pose problématique à sa conservation. Dès lors, les objectifs de gestion de conservation consistent à maintenir l’intégrité de la surface occupée, de la structure et de la composition de l’habitat et également à sauvegrader la viabilité des espèces menacées.

4.6 Les pressions et menaces à la conservation

4.6.1 Les pressions

Une pression est l’action humaine à la base de l’impact, qui pourrait être active ou historique. Elle est active si l’activité humaine destructrice continue jusqu’à présent, elle est historique si l’activité a cessé, mais ses impacts négatifs persistent. Seules les pressions actives sont à gérer. Pour les pressions historiques (inactives), ce sont leurs impacts qui sont à gérer. Le tableau et la figure ci-après donnent des informations quantitatives sur les différents types de pressions anthropiques sur la forêt de Lokobe. Ces données peuvent servir de référence ou t0 pour les activités de suivi à mener au niveau de cette Aire Protégée. Tableau 22 : Evaluation annuelle des types de pressions sur la forêt de Lokobe Coupe ANNEE Braconnage sélective 1999 13 0 2000 9 0 2001 5 1 2002 59 0 2003 5 3 2004 25 51 2005 2 0 2006 10 0 2007 5 1 Source : PGC, 2007

57

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

Figure n° 03 : Evaluation annuelle des pressions

Source : PGC 2007 - BIODEV, juillet 2009 Il ressort de ce tableau que les pressions majeures sont la coupe pour les végétations endémiques et la chasse pour les espèces animales. On note que l’importance de l’impact de la pression tant du côté sévérité que portée, est encore relativement faible pour la forêt de Sambirano. En effet, hormis les pics respectivement de 2002 pour la coupe selective et 2004 pour le braconnage, le nombre annuel de délits enregistrés demeure faible pour l’ensmble du site. Il faut souligner que des efforts ont été deployés par les agents locaux de Madagascar National Parks depuis ces cinq dernières années que les pressions anthropiques, entre autres la coupe sélective et le braconnage au sein de la partie terrestre de Lokobe, se sont rarifiées. En ce qui concerne la coupe selective, ce sont surtout les habitants d’Ambanoro qui s’offrent le bois du Dypsis ampasindavae (Kindro) pour la construction de leurs maisons d’habitation. D’un autre côté, les exploitants Betsileo dans la région coupent les troncs du Uapaca louveli (añabovahatra) pour en fabriquer des planches et les commercialisent par la suite sur le marché local. Ces coupes illicites sont particulièrement motivées par la recherche de revenu, dû à l’insuffisance de la forêt domaniale où cet exercice est permis et réglementé. Quant au braconnage, des pièges pour la capture d’Eulemur macaco macaco par piége ont été observés dans les parages d’Ambalafary et aux abords des lisières. Pour autant, les lémuriens dans la RNI de Lokobe ne sont pas en danger. En effet, une présence en nombre important est fréquemment remarquée en dehors de l’AP dans les localités limitrophes. Les natifs des villages périphériques respectent encore les tabous et ne mangent pas les lémuriens. Les captures par piège répondent seulement à un désir de domestiquer l’animal. Mais l’éventualité d’une source additionnelle de revenu n’est non plus des moindres. Toujours est-il que ces activités de coupe et de braconnage entraînent un déclin progressif en nombre des espèces tant floristiques que faunistiques sans distinction d’endémicité. Le changement de comportement de l’espèce lémurienne n’est pas à écarter car on en voit de plus en plus sortir de la réserve pour venir côtoyer les localités des lisières de la RNI pour des raisons non encore vérifiées. Dans les deux cas, l’insuffisance ou l’inefficacité du contrôle, doublée de la non application des sanctions vient s’ajouter au non-respect de la valeur de l’aire protégée. En ce qui concerne la zone d’extension marine de Lokobe, parmi les principales pressions repertoriées figure le prelèvement des coquillages (kodiva). Cette activité qui est pratiquée surtout par les enfants d’Ambanoro et de Marodoka affecterait la santé des coraux à cause de leurs piétinements et retournement. Il en est de même pour les activités de certains pêcheurs.

58

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

4.6.2 Menaces

Une menace est l’effet combiné d’une pression et son impact. Bien que la coupe séléctive et le braconnage ne donnent que des impacts négatifs à savoir le déclin et les risques d’extinction des espèces faunistiques et floristiques, la sévérité et la portée de tels impacts semblent moyenne et faible ; comme le montre le tableau ci-dessous qui donne la synthèse de l’évaluation de la santé écologique des cibles de conservation.

Tableau 23 : Santé Écologique des Cibles de Conservation

Cibles potentielles de Intégrité globale Catégorie Problématique clé Menaces conservation (santé (H, E, F) Facteur écologique clé principales (écosystème, espèce) écologique)

Taille : Faible déclin de la Diminution et superficie occupée par la forêt extinction des Forêt de Sambirano Habitat Très Bonne Condition : Equilibre constant espèces et soutenu de la composition faunistiques et et de la structure de l’habitat floristiques Taille : Absence de diminution Diminution de de l’effectif des espèces de l’effectif et Eulemur macaco primates Espèce Très Bonne extinction de macaco Condition : Abondance l’espèce d’individus matures et faible

niveau de perturbation

Palmiers : Taille : moyenne abondance par rapport à la superficie Dimunution et Dypsis ampasindavae Habitat Moyenne occupée dans l’AP extinction de la population des Dypsis nossibensis Contexte spatial : Repartition palmiers restreinte dans l’AP Source : Plan de gestion de consevation de Lokobe, 2007 /BIODEV, juillet 2009

Le gestionnaire de la réserve a comptabilisé pour le compte de l’année 2008 un seul cas de braconnage de l’espèce Eulemur macaco macaco dans le village de Marodoka à Ambanoro.

Rythme de dégradation forestière (cf. figure n°6): La superposition des cartes forestières (FTM, 1960) et de la carte d’occupation de sol obtenue par traitement d’image satellite (2000) et rectifiée après vérification sur terrain (2006), a permis d’évaluer le dynamisme de la couverture végétale et la situation de dégradation au niveau de l’Aire protégée de Lokobe. En effet, cette analyse a abouti à l’évaluation d’une superficie défrichée d’environ 602 ha, soit une perte de 13 ha/an. La carte et la figure suivantes montrent respectivement la distribution spatiale et l’évaluation annuelle des pressions au niveau de l’AP de Lokobe.

59

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

Carte n°05 : Carte des pressions et des menaces

60

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

Carte n°06 : Carte du rythme de dégradation forestière de l’AP LOKOBE

61

PSSE – AIRE PROTEGEE LOKOBE

5. Consultations publiques et identification des PAP

Comme il a été déjà mentionné auparavant, les populations affectées par le projet (PAPs) sont celles vivant et dépendant des ressources naturelles au sein des AP, et dont la restriction d'accès à ces ressources a un impact sur leurs sources de revenu et leur niveau de vie.

5.1 Résultats des consultations publiques

Rappelons que tous les villages et fokontany concernés par l’extension de l’Aire Protégée en question font l’objet d’une visite. Les réunions communautaires ont été faites au niveau fokontany avec la participation des fokonolona, autorités et différentes associations locales. . Elles obéissent à des procédures qui doivent donner toute leur rigueur. Techniques et instruments de collectes et de consignation de données, unités et systèmes d’observation, modes d’investigation en constitueront les différents aspects qui méritent d’être tenus en ligne de compte. Les individus ou groupe de personnes qui ont des intérêts dans l’AP (site à caractère spirituel ou sacré, habitation, terrain de culture …) ont été invités à réagir.

Les équipes d’enquêteurs sont ensuite descendues dans les villages et hameaux pour les entretiens individuels. Il y a lieu de considérer ici la nécessité d’une mise en confiance. Lever méfiance de l’enquêté s’avère indispensable. Il convient alors de se présenter et de présenter l’enquête, sa portée, son impact pour l’enquêté. L’équipe technique de la consultance avec l’aide des agents du Madagascar National Parks et d’autres collaborateurs locaux a procédé à la réalisation des différentes consultations. Le tableau ci-après indique le calendrier des consultations publiques menées à Lokobe. Tableau 24 : Calendrier des consultations publiques pour le PSSE Fokontany Villages Date Participants Marodoka 26 juillet 2009 Fokonolona Chef Fokontany Olobe Madagascar National Parks BIODEV Ambanoro Marodoka 27 juillet 2009 Associations Ravinala et antendromaso Antanandava 28 juillet 2009 Fokonolona Chef Fokontany Olobe Madagascar National Parks BIODEV Antafondro 02 aout 2009 Fokonolona Chef Fokontany Olobe Antafondro Madagascar National Parks BIODEV Antafondro 02 aout 2009 Association FIVEMITO ( 20 membres) Antafondro 02 aout 2009 CLB Tambatra

Photo n°03 : Consultation publique avec les associations, les PAPs, les chefs quartiers ou Chefs de villages . 62

PSSE – AIRE PROTEGEE LOKOBE Carte n°07 : Carte d’itinéraires de l’équipe de LOKOBE

63

PSSE‐ AIRE PROTEGEE LOKOBE

Comme il a été indiqué auparavant, outre les séances de consultation publique avec les villageois, d’autres réunions ont également été organisées avec les associations actives au niveau la zone dont : Ravinala et Antendromaso à Ambanoro, Fivemito et CLB Tambatra à Antafondro. Basés dans le Fokontany d’Ambanoro, Antendromaso est une association des pêcheurs, tandis que Ravinala est un regroupement de vingt (20) femmes ayant pour objectif la promotion de la couture et de la broderie ainsi que de quelques activités culturelles telles que la vulgarisation de la tresse et la la danse locale. Fivemito à son tour est une association des femmes développant la couture dans le Fokontany d’Antafondro. Concernant particulièrement l’association des pêcheurs, Antendromaso a été instituée en 2008 à la suite du projet d’extension et selon les recommandations de Madagascar National Parks et SAGE. L’organisation regroupe 24 pêcheurs repartis dans le Fokontany d’Ambanoro. L’enjeu d’intégrer tous les pêcheurs de la localité dans l’association n’est pas encore acquis. Pour l’heure, 54,54% des pêcheurs sont considerés comme des membres actifs de la dite organisation. De ce fait, il est capital d’encourager, de sensibiliser et de motiver les restants à faire partie et se conformer aux règlements intérieurs, et à prendre part aux actions de l’association. Les CLB ou Communautés Locales de Base sont des associations créées au niveau des fokontany et/ou villages ayant des ressources naturelles importantes. Le but de leur mise en place est le transfert de gestion des ressources aux populations locales. C’est par le biais des CLB que les ONG puissent aider les populations locales selon le type de ressources protégées et des besoins communautaires en contre partie de la gestion des ressources naturelles par ces dernières. Les étapes suivies dans le processus de mise en place des CLB sont les suivantes : (i) création, (ii) transfert de gestion, et (iii) renouvellement de ce transfert. Nosy Be compte 8 CLB transférées et 3 CLB renouvelées. Ces CLB trouvent leur financement du PNUD par l’intermédiaire du SAGE (Service d’Appui à la Gestion de l’Environnement). Des CLB sont déjà créées et opérationnelles dans les fokontany Ambanoro et Antafondro mais seulement celle d’Antafondro figure parmi les 8 transférées. Tableau 25 : Localisation des CLB à Nosy Be

Fokontany Ressources ciblées/Vocation

Forêt Ambohibe 1 Sakatia Mangrove Andranomatavy Site de ponte tortue marine Mangrove Antolakiana 2 Antanamitarana Coraux Antolakiana 3 Navetsy Mangrove (habitat d’oiseaux) 4 Antsahatrabevoa Site sacré Ampilahoa Existence zone de pêche avec fermeture 5 Ankalampibe saisonnière Zone de reproduction crabe Coraux Andranogoaka Coraux Ambatomahery 6 Ambatozavavy Mangrove Antsivirano Zone de protection Lokobe partie Nord 7 Antafondro Zone de protection Lokobe partie Sud Est 8 Djamanjary Zone de pêche règlementée Source : Enquête BIODEV, juillet- 2009

64

PSSE‐ AIRE PROTEGEE LOKOBE

Les principales doléances des pêcheurs regroupés au sein de la CLB Tambatra consistent en la dotation de vedette et de matériels modernes de pêcherie afin qu’ils puissent trouver plus de poissons au large. Ils requièrent également des équipements frigorifiques pour assurer la conservation des produits frais de la mer. Outre les consultations publiques effectuées au niveau des villages, les acteurs économiques et services techniques ont également été consultés tels que : le Tour Operator LIBERTALIA AVENTURE, Domaine LOKOBE (à Antafondro), Doany BEACH (à Doany), l’Entreprise de construction navale (à Marodoka), l’Office Régional du Tourisme, le Chef de Cantonnement de l’Environnement, des Forêts, le CNRO, la Base militaire marine détachée de Diego (responsable autour de la mer de Lokobe). Bien que, par la méthode participative, les populations aient exprimé elles-mêmes leurs besoins pour atténuer les effets de la restriction, il n’est pas sans intérêt de confirmer les décisions qu’elles ont prises. Ce mécanisme participatif permet l’intégration du Plan de Sauvegarde dans les Plans Communaux de Développement. A titre indicatif, le tableau ci-dessous donne une vision globale des résultats des sensibilisations et consultations du public menées dans les fokontany d’Ambanoro et d’Antafondro, qui sont les fokontany les plus touchés par le projet d’extension marine de l’AP de Lokobe. Tableau 26 : Préoccupations et Recommandations des Populations Principales préoccupations de la population et constats de l’équipe Principales recommandations et dispositions technique de reconnaissance prises concernant la délimitation de l’Aire concernant l’aire centrale de l’AP de Protégée de Lokobe Lokobe

• Mise en place du « Dina » applicable aux pêcheurs externes aux villages ; • Dotations de matériels plus efficaces afin de pratiquer la pêche au large pour s’éloigner de l’AP (ex : lakana moteur 15 à • La zone d’extension est une zone 25 CV). riche en poissons. • Mise en place des règlements concernant • La zone d’extension est une zone l’utlisation de la maille des filets ; de ramassage de coquillage. • Elaboration de projet d’irrigation des • C’est une zone d’extraction de rizières ; pierres destinées à la construction. • Financement des sous projets tels que projet d’élevage (avicole, bovin), construction de petits ateliers artisanaux (fer, menuiserie). • Formation des couturières et dotation de machines à coudre.

Source : BIODEV, juillet- 2009 Ces informations nous renseignent d’ores et déjà sur le consentement et la volonté de la population locale à entreprendre d’autres activités génératrices de revenus qui ne porteront pas préjudice sur la conservation de l’aire protégée. La filière élevage avicole et l’artisanat réitérés à plusieurs reprises par les villageois sont envisageables. Quant à la pêche, la méthode artisanale doit être vulgarisée afin de permettre aux pêcheurs de chercher des ressources halieutiques dans les eaux profondes au large, réduisant ainsi les pressions sur la zone marine, objet de l’extension.

65

PSSE‐ AIRE PROTEGEE LOKOBE

En effet, pour que toute action et ou innovation puissent être appropriées par les bénéficiaires, leur intégration dans le processus d’établissement du programme d’actions, dès son élaboration jusqu’à son évaluation, en passant par sa planification, son exécution et son suivi, sont indiqués. Ainsi, une réunion de restitution a été indispensable afin de valider le programme communautaire d’actions. Un procès verbal de ladite réunion est dressé puis visé par le chef du Fokontany. Une fiche de présence est signée par les personnes présentes. Cette validation a son importance dans la mesure où c’est la communauté elle-même qui a proposé ces plans d’actions. Le tableau suivant donne les résultats des enquêtes d’identification des personnes affectées par le projet. Le recensement effectué au niveau de la zone d’étude a fait ressortir le nombre de 610 personnes affectées par le projet, appartenant à 122 ménages.

Tableau 27 : Répartition par Fokontany des PAPs

Fokontany Taille Ménages moyenne ménage Ambanoro 71 5 Antafondro 51 5 TOTAL 122 5 Source : Enquete BIODEV juillet- 2009

Près de 58,19% des pêcheurs affectés par les restrictions dues à l’extension marine de l’AP résident dans le Fokontany d’Ambanoro, où se trouvent d’ailleurs les villages les plus peuplés de pêcheurs.

5.2 Catégorisation des PAPs

En tenant compte des définitions sans équivoques du caractère « majeur » et « mineur » des personnes affectées par le projet, l’étude donne les statistiques presentées dans le tableau qui suit.

Tableau 28 : Categorisation des personnes affectées par le projet PAP Fokontany TOTAL PAP mineures Vulnérables majeures Ambanoro 71 44 27 71 Antafondro 51 17 34 51 TOTAL 61 61 122 Source : enquête Biodev juillet- 2009 Pour l’ensemble des deux Fokontany, il apparait que 50% des PAPs sont comptabilisées dans la catégorie des « PAPs majeures » et de même 50% « PAPs mineures ». Les PAPs à la fois majeures et vulnérables sont estimées à 100 % de l’ensemble des PAPs, tandis que les moins vulnérables sont évaluées à 15,39%. L’analyse de la répartition éthnique des PAPs a permis de mettre en évidence la dominance de l’éthnie Sakalava dans la zone d’étude, soit plus de 70% des enquêtés. Les 30% restants sont composés en proportion égale de tribus d’immigrants tels que Antandroy, Betsileo, Mahafaly, Antakarana, Antanosy, Antemoro et Merina.

66

PSSE‐ AIRE PROTEGEE LOKOBE

Tableau 29 : Répartition ethnique par fokontany des PAP (%) Fokontany ETHNIE AMBANORO ANTAFONDRO ANTAKARANA 2,27 0 ANTANDROY 0 4,76 ANTANOSY 2,27 0,00 ANTEMORO 2,27 0 BETSILEO 0 4,76 BETSIMISARAKA 2,27 0 MAHAFALY 0 4,76 MERINA 2,27 0 SAKALAVA 72,73 76,19 TSIMIHETY 2,27 4,76 Autres 13,64 4,76 Total 100 100 Source : Enquete BIODEV juillet- 2009 Le tableau suivant indique la répartition des chefs de ménage suivant leur année d’installation dans la zone d’étude et selon le sexe. On remarque que la majorité des ménages est issue des familles fondatrices des villages avant les années 1980. Bon nombre des ménages se sont installés dans la zone au cours des années 1990 attirés par les bonnes recoltes de la pêche. On dénote tout de même que le phénomène migration a repris depuis 2001, bien que son ampleur ne soit pas très marquant.

67

PSSE‐ AIRE PROTEGEE LOKOBE

Carte n°08 : Carte de la répartition des PAPs de Lokobe

68

PSSE‐ AIRE PROTEGEE LOKOBE

Tableau 30 : Répartition par fokontany des chefs de ménage suivant l’année d’installation dans la zone et suivant le sexe Fokontany Année AMBANORO ANTAFONDRO d’installation F M Total F M Total Eff % Eff % Eff % Eff % Eff % Eff % Avant 1980 0 0 12 27,27 12 27,27 1 4,76 8 38,10 9 42,86 1981 ‐ 1985 0 0 6 13,66 6 13,64 0 0 1 4,76 1 4,76 1986 ‐ 1990 0 0 6 13,66 6 13,64 0 0 5 23,81 5 23,81 1991 ‐ 1995 0 0 4 9,09 4 9,09 0 0 1 4,76 1 4,76 1996 ‐ 2000 0 0 11 25 11 25,00 0 0 2 9,52 2 9,52 2001 ‐ 2005 0 0 0 0 0 0,00 1 4,76 1 4,76 2 9,52 2006 ‐ 2010 1 2,33 4 9,09 5 11,36 0 0 1 4,76 1 4,76 1 2,33 43,00 97,77 44,00 100,00 2,00 9,52 19,00 90,48 21,00 100,00 Source : Enquete BIODEV juillet- 2009

Selon le tableau suivant, les PAPs des deux localités obéissent à une même tendance démographique. Tout d’abord, l’équilibre est observée dans la répartition selon le sexe bien que la population masculine domine légèrement en nombre. La population adolescente forme le quart de la totalité des PAPs pour les deux Fokontany. 10,5% des PAPs sont composées d’enfants de moins de 6 ans. Seulement une minorité de l’ordre de 2,31% atteint la dernière classe d’âge c’est-à dire plus de 60 ans.

Tableau 31 : Répartition par fokontany des PAPs selon l’age et le sexe

Tranche d’âge Moins de 6 ans 6 – 13 ans 14 – 17 ans 18 – 59 ans 60 ans et plus TOTAL Sexe M F M F M F M F M F M F Ambanoro 2,30 5,92 10,53 9,54 3,29 5,26 16,45 14,80 0,66 0,66 33,22 36,18 Antafondro 1,64 0,66 4,61 2,30 4,61 2,30 7,57 5,92 0,99 0,00 19,41 11,18 TOTAL 3,94 6,58 15,14 11,84 8,00 7,56 24,02 20,7 1,65 0,66 52,63 47,47 Source : Enquete BIODEV juillet- 2009 En ce qui concerne les chefs de menages (cf. tableau suivant), la majorité des chefs de ménages sont âgés de 21 à 40 ans. L’âge moyen où un jeune doit constituer sa famille est de 25 ans. Bref, les chefs des ménages sont généralement très jeune et la proportion des chefs de ménages féminins est très faible.

Tableau 32 : Répartition par fokontany des chefs de ménage par classe d’âge et par sexe

Tranche d’âge Moins 20 ans 21- 30 ans 31- 40 ans 41- 50 ans 51- 60 ans 61ans + TOTAL ( en %) FKT sexe F M F M F M F M F M F M F M

Ambanoro 0 0 0 23,4 1,5 21,5 0 7,6 0 9,23 0 3,07 1,5 64,8 Antafondro 0 3,07 0 4,61 0 7,69 1,5 6,15 1,5 3,07 0 4,61 3 30,7 TOTAL 0 3,07 0 28,01 1,5 29,19 1,5 13,75 1,5 12,3 0 7,68 4,5 95,5 Source : Enquete BIODEV juillet- 2009 69

PSSE‐ AIRE PROTEGEE LOKOBE

5.3 Les groupes vulnérables

Compte tenu des critères de vulnérabilité, toutes les PAPs de la zone d’étude sont classées vulnérables car toutes les conditions d’accessibilité aux besoins de base ne sont pas satisfaites en même temps. Par exemple, on remarque que la grande majorité des PAPs sont loins des Centres de Soin de Base et ont ainsi recours à la médecine traditionnelle. A la lumière de ces critères, on conclut qu’une grande partie des PAP sont vulnérables car une au moins des conditions d’accessibilité aux besoins de base n’est pas satisfaite. Cela se vérifie aisément ultérieurement dans la section relative aux accès aux besoins de base. Non seulement les Personnes Vulnérables mais aussi toutes les populations qui sont loins des Centres de Soin de Base II, et ont recours à la médecine traditionnelle, étant donné que le CSB se trouve au chef lieu de la Commune et que les soignants sont souvent absents. La catégorie de PAPs dite majeures, intéresse le plus le plan de sauvegarde à établir. Pour le classement des populations, ce sont surtout les chefs de ménage qui ont été classés et les divers informants étaient libres de choisir leurs critères respectifs à cet effet. Tableau 33 : Répartition des PAPs Vulnérables

Fokontany Vulnérables Ambanoro 71 Antafondro 51 TOTAL 122 Source : Biodev, juillet- 2009

5.4 Date d’éligibilité

Parmi les critères d’identification et de recensement des groupes vulnérables établis à partir de réunion communautaire figure la date d’éligibilité. L’équipe du projet a effectué le recensement des différents groupes de personnes qui ont exercé des activités dans la Réserve avant son extension. La date d’éligibilité en tant que PAPs correspond à la date du recensement sur terrain c'est-à-dire aux mois de juillet et août 2009. Toutefois, il arrive que dans certains villages, quelques personnes, dont l’intérêt est susceptible d’être touché par l’extension de l’AP, n’ont pas pu être contactées à temps et/ou ont été absentes lors de l’identification des PAPs. Ces absences peuvent notamment se justifier par la méconnaissance par ces derniers de leur droit et des procédures pour les exercer, ou par réticence/appréhension de s’aliéner à de nouveau règlements les empêchant de poursuivre leurs activités traditionnelles.

5.5 Types d’occupation et tenure des terres

La presque totalité des PAPs de la région n’ont pas encore de titres fonciers. Néanmoins, les droits coutumiers et traditionnels leurs reconnaissent formellement leur statut de propriétaire. Les populations d’Ambanoro et d’Atanfondro restent assez détachées de la terre. L’espace terrestre est exclusivement utilisé pour les habitations précaires. Les étendues destinées à la culture est quasi inexistantes. La presque totalité de la région ne dispose pas de terrains affectés à la production. Les enquêtes ont révélé que seulement 6 ménages - qui représente 9% des PAPs - detiennent des modestes champs de culture qui se situent en dehors voire lointains de la zone de protection de l’aire protégée. Ce fait avantage la conservation de l’aire protégée car ces parcelles terrestres sont ainsi épargnées par l’occupation humaine.

70

PSSE‐ AIRE PROTEGEE LOKOBE

5.6 Les informations socio-économiques sur les PAPs

Les informations suivantes ont été prises en compte lors de la préparation du plan de sauvegarde. • Un recensement comprenant : (i) les utilisateurs actuels du site; (ii) l’ampleur attendue dans la perte des activités- totales ou partielles, suite à la réorganisation des activités dans l’AP; (iii) des informations sur les groupes et les personnes vulnérables. • Des enquêtes décrivant : (i) le système foncier traditionnel avec l’inventaire de la propriété collective des ressources naturelles et toutes les formes d’usufruit et de droit de jouissance afin de déterminer les responsables coutumiers; (ii) les formes de l’organisation sociales et des interactions entre les groupes, et comment elles pourront être affectées par le projet.

5.6.1 Système de production

5.6.1.1 Activités primaires L’économie des PAPs recensées dans les deux Fokontany, Ambanoro et d’Antafondro, repose sur la pêche maritime. La pêche traditionnelle demeure de loin la principale activité de presque tous les ménages. Dans les quelques cas où elle n’est pas une activité primaire, la pêche complète toujours les revenus des ménages. La pêche dans les eaux peu profondes longeant les côtes est également la seule activité génératrice de revenus qui fait l’objet de restrictions relatives à l’extension du site de Lokobe. Les deux tableaux qui suivent montrent la répartition des chefs de ménages affectés par le projet suivant leurs activités principales respectivement à Ambanoro et Antafondro. Le pourcentage donné dans ces tableaux est proportionnel à l’effectif total de la population au niveau de chaque Fokontany. Tableau 34 : Répartition des chefs de menages par type d’activités primaires et selon le sexe à Ambanoro Activités primaires Pêche traditionnelle Agriculture Salariat Artisan TOTAL Fokontany % % % % Nbre % Ambanoro 61,97 5,63 22,53 9,85 71 99,98 . Source : enquête Biodev juillet- 2009

Tableau 35 : Répartition des chefs de menages par type d’activités primaires et selon le sexe à Antafondro Activités primaires Pêche TOTAL Salariat Artisanat Agriculture Fokontany traditionnelle % % % % Nbre % Antafondro 33,33 23,52 9,8 33,33 51 99,98 Source : enquête Biodev juillet- 2009 Comme il a été cité précédemment, le Fokontany d’Ambanoro est constitué essentiellement par des villages de pêcheurs. La pêche traditionnelle y occupe ainsi une place préponderante pour les chefs de ménages, soit 38,01% des enquêtés. Les métiers d’agriculture, du salariat et de l’artisanat touchent 66,65% des chefs de ménages. Certains chefs de ménages s’adonnent à d’autres types d’activités (cultivateur, mécanicien, maçon, …) mais avec une très faible proportion. A Antafondro, bien qu’on observe également plusieurs types de metiers, la pêche démeure de loin l’activité la plus entreprise par les chefs de familles. 23,52% de la population sont des

71

PSSE‐ AIRE PROTEGEE LOKOBE salariés des petits établissements locaux. L’artisanat n’intéresse que peu de résidents dans la zone périphérique de l’AP de Lokobe avec une faible proportion de 9,8%. Le secteur de la pêche traditionnelle occupe environ 61 ménages touchés par le projet d’extension marine, et ce chiffre est en augmentation car les nouveaux venus rejoignent les côtes pour pêcher. La pêche est également une importante ressources de protéines pour la population littorale. Les enquêtes isolées auprès des pêcheurs n’ont pas permis d’avoir des précisions sur les productions et captures selon le zonage de l’extension marine. Bien que ces pêcheurs soient avertis et sensibilisés de la nouvelle délimitation marine du site, ils ignorent s’ils conduisent leurs pirogues dans le noyau dur ou dans la zone tampon. Quant à la fréquence de la capture, il n’y a pas de saison pour la pêche ; seules les conditions climatiques influent les emplois de temps journaliers des pêcheurs. Les PAPs majeurs pêchent tout au long de l’année, et embarquent dans leurs pirogues presque tous les jours.

Tableau 36 : Répartition par Fokontany de la fréquence mensuelle de pêche FREQUENCE DE L’ACTIVITE ( FOIS / MOIS) FOKONTANY MOINS DE 5 6 A 10 11 A 15 16 A 20 21 A 25 PLUS DE26 TOTAL AMBANORO 4,55% 15,91% 6,82% 2,27% 27,27% 43,18% 100% ANTAFONDRO 11,76% 5,88% 5,88% 29,41% 11,76% 35,29% 100% Source : enquête Biodev juillet- 2009 Ce qui différencie les « grands » pêcheurs, c'est-à-dire ceux qui font de la pêche leur principale activité, c’est la fréquence moyenne où ils embarquent dans leurs pirogues dans le mois. La majorité travaille tous les jours, sauf les jours « fady ». Le pourcentage de 4,55% à Ambanoro et celui de 11,76% à Antafondro représentent une proportion mineure des PAPs qui font de la pêche leur seconde source de revenus. Le secteur de la pêche traditionnelle est caractérisé par l’absence d’innovations autres que les pirogues à voile et les balanciers. Il n’existe aucun bateau à moteur dans la zone. Les pêcheries de petite taille font face à la crise due au manque de bateaux de pêche maritime, qui tiennent convenablement en mer car les arbres assez grands pour servir de mâts se rarefient, mais aussi à cause de l’interdiction d’exploiter la fôret de Sambirano. En conséquence, les pêcheurs construisent de bateaux plus petits et moins adaptés en mer, avec des équipements réduits et une gamme limitée de poissons. Ces équipements très réduits comprennent le filet artisanal, les tulles moustiquaires, le harpon, les casiers, les palangrottes, et même la technique de capture à main nue est courante. A cause de ces modestes moyens, les captures se limitent aux petits poissons pélagiques. Les petits pêcheurs n’ont pas accès aux ressources qui intéressent les grands collecteurs telles que thons et crevettes.

5.6.1.2 Activités secondaires Environ 34,09 % des ménages à Ambanoro contre 57,14% à Antafondro se livrent à une activité sécondaire afin de compléter les revenus générés par l’activité primaire. Ce sont sutout les familles à Marodoka (Ambanoro) qui exercent une occupation complémentaire.

72

PSSE‐ AIRE PROTEGEE LOKOBE

Tableau 37 : Répartition des chefs de menages par type d’activités secondaires et selon le sexe à Ambanoro Exploitation carrière Pêche traditionnelle (gravillon marin ) Activités secondaires % %

AMBANORO 25% 9,09% Source : enquête Biodev juillet- 2009

Tableau 38 : Répartition des chefs de menages par type d’activités secondaires et selon le sexe à Antafondro Pêche traditionnelle Artisanat Activités secondaires % %

Antafondro 47,61% 9,5% Source : enquête Biodev juillet- 2009

Certains chefs de ménages qui ne vont pas à la mer tout au long de l’année, prennent de temps en temps les embarcations afin de combler les revenus insuffisants. Hormis la pêche traditionnelle, l’artisanat et l’exploitation de carrière constituent les principales activités entreprises à temps partiels par certaines familles. L’exploitation de carrière consiste à prélever des blocs de pierres sous marines afin d’en faire des caillasses, des gravillons, des gravillonnettes destinés aux constuctions en dur.

Photon°04 : Exploitation de Gravillon ( marin) dans le fokontany d’Ambanoro, seconde activité après la pêche traditionnelle. Quant à l’artisanat, le caractère touristique de Nosy Be a fait explosé ce type d’activité il y a quelques décennies. Les petits hameaux du Sud de l’île ne sont pas pour autant épargnés par ce phénomène. On observe la présence des étalages des produits artisanaux dans le village d’Antafondro. Les produits sont issus de la broderie, la couture, la scuplture en bois, la vannerie, lesquels constituent des articles de souvenirs pour le plaisir des touristes qui font le détour dans les villages de Lokobe. Par ailleurs, la mise en place d’un établissement touristique à Antafondro a encouragé l’essor de l’artisanat et du salariat. Notons qu’un groupe de femmes commencent à exercer l’artisanat grâce à l’application des formations qu’elles ont bénéficiées de SAGE par le biais de CLB Tambatra.

73

PSSE‐ AIRE PROTEGEE LOKOBE

Photo n°05 : L’artisanat comme seconde source de revenu dans le fokontany d’Antafondro

5.6.2 Sources et précarités des revenus

Environ 75% des revenus des ménages à Ambanoro contre 52% à Antafondro sont assurés par la vente des ressources halieutiques. Les cultures vivrières ne procurent qu’un faible poucentage de l’ordre de 9,52%. Le secteur artisanat apporte également 9,52% des revenus de la population totale. Les secteurs agricole et artisanat ne concernent que le Fokontany d’Antafondro. Le salariés ne sont pas nombreux dans la zone d’étude, représentant seulement 10% des revenus pour l’ensemble des deux Fokontany.

Tableau 39 : Proportion des Chefs de ménage par type de revenu par fokontany (%)

Revenu Type de revenus Revenu Revenu Revenu pêche TOTAL salariat artisanat agriculture FKT traditionelle Ambanoro 61,97% 22,53% 9,85% 5,63% 100% Antafondro 33,33% 23,52% 9,8% 33,33% 100%

Source : enquête Biodev juillet- 2009 Au vu des différents montants des revenus des PAPs, il est très logique et rationnel que les littoraux soient séduits par la pêche que par une quelconque autre activité économique. En effet, les revenus procurés par la pêche dépassent largement ceux générés par les autres types d’occupations. A première vue et économiquement parlant, la catégorie des pêcheurs sont plus aisée que les employés salariés, les artisans et les agriculteurs. D’autant plus que les flux monétaires sont plus rapides et courts. Les chiffres présentés dans le tableau ci-après renseignent sur la précarité des revenus des PAPs des deux Fokontany. Tableau 40 : Valeur moyenne des types de revenus monetaires annuels par fokontany ( en ariary) Revenu Valeur moyenne Revenu Revenu Revenu pêche salariat artisanat agriculture FJK/ VLG traditionelle Ambanoro 3.471.140 1.440.000 1.200.000 400.000 Antafondro 2.139.400 820.000 3.600.000 940.000

Source : enquête Biodev juillet- 2009 En moyenne, la pêche traditionnelle apporte au ménage en moyenne 289.250 Ariary par mois, soit 3.471.000 Ariary pour une année d’exercice pour le Fokontany Ambanoro et 178.283 Ariary par mois, soit 2.139.400 Ariary pour une année d’exercice pour le Fokontany Antafondro. 74

PSSE‐ AIRE PROTEGEE LOKOBE

A première vue, les revenus générés par la filière artisanat à Antafondro sont relativement élevés. On souligne néanmoins que les gains sont périodiques et relatifs à l’afflux des touristes dans la région. Quant à l’activité agricole, les revenus sont très médiocres à cause du faible rendement dû à l’insuffisance de techniques agricoles adaptées à la région. Le prélèvement de Kodiva n’est pas une source de revenu pour la population du littoral. Ces types de coquillages constituent une alimentation très nutritive pour les membres de la famille. Cette activité se concentre encore uniquement dans les localités d’Ambanoro.

5.6.3 Règles d’utilisation et d’organisation communautaire des ressources naturelles

Depuis 1996, l’Etat Malgache a délégué la gestion de ses forêts aux populations locales. Les reformes engagées à Madagascar dans le cadre de la décentralisation et en vue de donner plus de responsabilité aux communautés locales pour les actions de développement sont applicables dans la gestion des ressouces naturelles. C’est dans ce principe que les CLB ou communautés locales de base ont été instituées après concertation avec les différentes catégories de populations concernées. Pour la gestion des ressources naturelles de l’AP de Lokobe, la CLB Tambatra est la seule unité opérationnelle dans la partie Sud Est de l’AP de Lokobe. Elle a été créée en 2004 et ses membres ont pu bénéficier de divers types de formations par l’intermédiaire de SAGE tels que la formation en couture et en broderie, la formation sur la pêche au large, la formation de guide touristique. Quant à Ambanoro, il est envisageable de stimuler la création de CLB à partir des initiateurs de l’association des pêcheurs regroupés dans Antendromaso.

5.6.4 Accès aux besoins de base

5.6.4.1 Accès à l’éducation de base Dans la plupart des cas, les enfants ne fréquentent l’école qu’à partir de 6 ans. Les enfants des hameaux de Lokobe suivent la même tendance générale que les communes rurales de Madagascar. Le taux de scolarisation démeure faible dans les deux Fokontany par rapport à la région du Diana. A Ambanoro, 54,20% des enfants de moins de 6 ans fréquentent les bancs de l’école. A Antafondro, seulement 17,94 % des enfants sont scolarisés. Il est intéressant de souligner que les cultures locales n’encouragent pas les parents à envoyer les enfants de sexe féminin à l’école contrairement aux garçons. Se référant aux récentes données statistiques nationales, le taux de scolarisation dans la zone d’étude est assez faible. En général, 64% de la population malgache de 4 ans et plus fréquente l’école primaire.

75

PSSE‐ AIRE PROTEGEE LOKOBE

Tableau 41 : Répartition par Fokontany des ménages affectés par le projet en % selon l’état de l’accessibilité à l’éducation

Enfants en age de Enfants non FOKONTANY Enfants scolarisés scolarisation scolarisés (moins de 6 ans)

AMBANORO 54,20% 45,8% 100%

ANTAFONDRO 17,94% 82,06% 100%

Source : enquête Biodev juillet- 2009 Il est désolant de constater que la majorité des chefs de ménages ne dépassent pas le niveau scolaire. En effet, 44,91% des chefs de famille à Ambanoro et 33,33% à Antafondro ont seulement franchi le niveau primaire. Ceux qui ont pu passer au collège sont de l’ordre de 31,82% à Ambanoro et 19,05% à Antafondro. Les chefs de ménages qui ont pu poursuivre ses études sécondaires ne dépassent pas le taux de 5% à Antafondro, et peinent à atteindre 11,36% à Ambanoro. Enfin, seulement 2,27% de la population totale ont fait des études supérieures. Tableau 42 : Répartition par fokontany des chefs de ménage par niveau d’instruction

FOKONTANY ( EN % ) NIVEAU D’ETUDE AMBANORO ANTAFONDRO ANALPHABETE 6,82 19,05 PRIMAIRE 40,91 33,33 COLLEGE 31,82 19,05 LYCEE 11,36 4,76 UNIVERSITE 2,27 0,00 Pas de réponse 6,82 23,81 Total 100,00 100,00 Source : enquête Biodev juillet- 2009 En somme, Antafondro comptabilise à lui seul 19,05% de chefs de ménages analphabètes. Ils sont moins nombreux à Ambanoro et sont estimés à 6,82%. Et dès qu’ils atteignent l’âge de 18 ans, les adolescents de sexe masculin, quittent les bancs de l’école peu importe le niveau qu’ils ont atteint. A cet âge, ils doivent assurer à plein temps les revenus de leur famille respective.

5.6.4.2 Conditions d’habitation Comme la plupart des villages littoraux et surtout comme la majorité des hameaux des pêcheurs, les habitats sont très précaires. Les cases des pêcheurs sont en général de petite dimension. Les matériaux les plus courants pour la construction sont constitués par les produits ligneux et la toiture est usinée par des feuilles de palmiers ou des feuilles de bananiers séchées. Quelques maisons en dur de bonne qualité relative se singularisent tout de même dans la zone. Une minorité de familles de l’ordre de 12,5% habitent ces types de logement de bonne condition. Toutefois, 58,46% de la population vivent dans des types d’habitation précaires et 73% qualifient leurs maisons de moyenne qualité. Aucune famille PAP ne dispose de maison en dur dans le Fokontany d’Antafondro.

76

PSSE‐ AIRE PROTEGEE LOKOBE

Tableau 43 : Repartition des ménages PAPs en % selon l’état de l’accessibilité à l’habitation Categorie d'habitation Qualité de l'habitation FOKONTANY DURE PRECAIRE PROVISOIRE Total BONNE MAUVAISE MOYENNE Total AMBANORO 18,18 59,09 22,73 100, 15,91 13,64 70,45 100 ANTAFONDRO 0,00 57,14 42,86 100 9,52 9,52 80,95 100 Total 12,31 58,46 29,23 100, 13,85 12,31 73,85 100 Source : enquête Biodev juillet- 2009 La surface maximale occupée par une famille ne dépasse pas 100m2.. Une majorité de 60% logent dans une surface qui ne dépasse pas 40 m2. Environ 37% habitent une maison dont la surface bâtie s’étend entre 40 et 100 m2. Il faut noter que les pêcheurs se préoccupent peu de l’état de salubrité et de la solidité de leur cabane. Habitués par les ravages cycloniques, ils n’investissent pas beaucoup dans la construction de leurs maisons. Tableau 44 : Repartition des ménages PAPs en % selon l’état de l’accessibilité la surface l’habitation Surface de maison d’habitation FOKONTANY Moins de 41 – 40 m2 100m2 Total AMBANORO 62,9% 37,1% 100,0% ANTAFONDRO 60,0% 40,0% 100,0%

Source : enquête Biodev juillet- 2009

Photo n°06 :Type d’habitation des ménages PAPs

5.6.4.3 Conditions d’habillement L’ensemble de la population se préoccupe peu des conditions générales d’habillement. 43,75% des PAPs déclarent acheter plus de cinq vêtements par an. Se référant à l’effectif moyen d’une famille, on en déduit que chaque membre de famille a seulement droit à un vêtement neuf par an. 20,31% affirment que l’achat de nouveaux habits se limite au maximum à deux fois uniquement au cours de l’année. 35,94% ont les moyens d’acheter des effets vestimentaires trois ou quatre fois dans une année. Quant à l’aspect de l’habillement, la majeure partie représentant 46,15% s’approvisionnent en friperie. Il est rare que les pêcheurs achètent des vêtements neufs importés : ils sont seulement 7,69% à disposer des moyens pour s’acquérir de ces types d’habits. La nouvelle collection locale attire une proportion de l’ordre de 16,92%. Enfin, les ménages mélangent tout de même les types de vêtements en fonction des moyens disponibles.

77

PSSE‐ AIRE PROTEGEE LOKOBE

Tableau 45 : Répartition par fokontany des ménages PAP % selon la situation relative à l’habillement frequence d'achat habillement aspect de l'habillement Fokontany NOUVELLE NOUVELLE Moins de 3 – Plus de5 Pas de NOUVEAU NOUVEAU CONFECTION CONFECTION 2f/an 4f/an f/an reponses FRIPERIE IMPORTE IMPORTE/FRIPERIE LOCALE LOCALE/FRIPERIE AMBANORO 18,60 32,56 48,84 0,00 54,55 4,55 13,64 18,18 9,09 ANTAFONDRO 23,81 42,86 33,33 4,76 28,57 14,29 28,57 14,29 9,52 Total 20,31 35,94 43,75 1,54 46,15 7,69 18,46 16,92 9,23 Source : enquête Biodev juillet- 2009

5.6.4.4 Conditions générales de nutrition Les conditions générales de nutrition constituent l’un des éléments majeurs dans la définition de la vulnérabilité d’une population. Néanmoins bien que vulnérable, 98,46% de la population consomme trois fois par jour. Un très faible pourcentage de 1,54% ne se nourissent que deux fois dans la journée. Ce taux correspond à la minorité qui considère que la qualité de leur alimentation est mauvaise. Etant donné que la base de leur alimentation est composée par les captures que les chefs de ménages ont faites en mer, il n’est pas étonnant que les familles mangent à leur faim. Intérrogés sur la condition générale de l’alimentation, 83,08% estiment que la qualité est cependant moyenne. 15,38% des ménages disent être très satisfaits de leur alimentation. Les habitants d’Antafondro se distinguent par leur bon état de nutrition.

Tableau 46 : Pourcentage des ménages affectés par le projet par Fokontany selon l’état de l’accessibilité à la nutrition Frequence de nutrition Condition de nutrition Fokontany 1 2 3 Total BONNE MAUVAISE MOYENNE Total AMBANORO - 2,27 97,73 100% 18,18 2,27 79,55 100% ANTAFONDRO - 0 100 100% 9,52 0 90,48 100% Total - 1,54 98,46 100% 15,38 1,54 83,08 100% Source : enquête Biodev juillet- 2009

5.6.4.5 Dépenses des ménages Les tableaux qui suivent renseignent sur la structure des dépenses moyennes des ménages. Les dépenses alimentaires sont les plus conséquentes. Elles varient entre 17.500 Ariary et 120.000 Ariary par mois selon le pouvoir d’achat du ménage. Les dépenses en scolarisation se trouvent en deuxième rang dans l’ordre décroissant après le budget de la consommation alimentaire. La scolarisation des enfants à bas âge ne constituent pas une majeur charge, en outre les parents investissent assez quant ils envoyent les enfants adolescents dans les écoles plus lointaines de leur localité.

78

PSSE‐ AIRE PROTEGEE LOKOBE

Tableau 47 : Répartition par fokontany du montant des dépenses de fonctionnement des ménages enquêtés ou déclarés selon leur nature Nature des dépenses Dépenses riz Dépenses Habillement Fokontany/Villages Par mois Par an Par mois Par an Ambanoro Ampasimena 120000 1440000 12500 150000 Antanandava 89680 1076200 6100 73200 Marodoka 114000 1368000 8120 97500 Ambatokorintsana 17500 210000 9160 110000 Andrekareka 120000 1440000 12500 150000

Antafondro 110850 1330285 14160 170000 Ambalahonko 103510 1242160 12500 150000 Doany 102000 1224000 12500 150000 Source : enquête Biodev juillet- 2009 Une part non négligeable des revenus est affectée aux soins et à la santé. En moyenne, un ménage dépense au cours du mois entre 5.000 Ar et 20.000 Ar en médicaments et en frais de soins dans les centres de santé de base.

Tableau 48 : Répartition par fokontany du montant des dépenses de fonctionnement des ménages enquêtés ou déclarés selon leur nature Nature des dépenses Dépenses scolarisation Dépenses santé Fokontany/Villages Par mois Par an Par mois Par an Ambanoro Ampasimena 8.000 100.000 5.000 60.000 Antanandava 15.000 180.400 4.100 49.600 Marodoka 21.000 260.000 20.000 240.000 Ambatokorintsana 35.000 420.000 6.660 80.000 Andrekareka 40.000 480.000 4.660 56.000

Antafondro 21.000 253.000 6.300 75.300 Ambalahonko 13.000 160.000 4.300 52.600 Doany 33.000 400.000 7.700 86.000 Source : enquête Biodev juillet- 2009 Enfin, à cause de la faiblesse du pouvoir d’achat, c’est l’aspect habillement qui est négligé dans la région. Au maximum un ménage économise 12.500 Ariary par mois pour l’achat des vêtements neufs pour toute la famille.

5.6.4.6 Accès à la santé de base La non-fréquentation des centres de santé témoigne probablement le bon état physique de la population, mais reflète aussi son caractère vulnérable. A Madagascar, l’accès de la population aux services de santé reste précaire. Au vu des données ci-après, il est prometteur de voir qu’une minorité de l’ordre de 9% ne fréquente pas les centres de santé tant à Ambanoro qu’à Antafondro. Les raisons évoquées se justifient par l’attachement aux pratiques de médecine traditionnelle.

79

PSSE‐ AIRE PROTEGEE LOKOBE

Tableau 49 : Répartition par Fokontany des ménages PAP en % selon l’accès à la santé primaire

Fréquentation CSB FOKONTANY NON OUI Total effectif effectif effectif AMBANORO 9,09 90,90 100 ANTAFONDRO 9,52 90,47 100 Source : enquête Biodev juillet- 2009 Un pourcentage pour la totalité de PAPs de l’ordre de 27,12% regroupe les ménages qui se soignent au moins quatre fois dans la même année. Environ le quart de la population qui fréquente des centres de santé y vont seulement une fois au cours d’une année. La majorité, c'est-à-dire 49,15% se fait consulter au moins deux fois par an. Tableau 50 : Répartition par Fokontany des ménages PAP en % selon la fréquentation des CSB Fréquence par an Fokontany 1 fois 2 fois 3 fois Plus de 4 fois Total AMBANORO 10,94 31,25 0,00 20,31 61,50% ANTAFONDRO 9,38 14,06 1,56 4,69 29,69% Total 22,03 49,15 1,69 27,12 91,19% Source : enquête Biodev juillet- 2009 Quant à la proportion de 9,02% qui ne se fait pas soigner auprès des medécins ou infirmers, 6,15% des menages sis exclusivement à Ambanoro pratique l’automédication pour se soigner. Tandis que 3,07% des menages installés à Antafondro s’orientent vers les tradipraticiens. Tableau 51 : Répartition par Fokontany des ménages PAP en % qui ne fréquentent pas les CSB CONSULTATION AUTOMEDICATION DES TOTAL PAR LES PLANTES FOKONTANY TRADIPRATICIENS EFFECTIF % EFFECTIF % % AMBANORO 4 6,15% 0 0% 6,15%

ANTAFONDRO 0 0,00 2 3,07% 3,07% Total 4 6,15 2 1,53 9,02% Source : enquête Biodev juillet-août 2009 La population a toujours été cultivée à la médecine traditionnelle. Cette situation est justifiée par la présence de tradipraticien accepté par les habitants dans le Fokontany d’Ambanoro.

5.6.4.7 Acces à l’eau potable Tous les villages des deux Fokontany sauf le village d’Antanandava à Ambanoro disposent de borne fontaine. Le faible pourcentage de 6,15% de PAPs qui n’ont pas accès à l’eau potable se trouvent dans cette localité. De ce fait, la population bénéficie de l’eau potable dans leur vue quotidienne. En général, un ménage consomme en moyenne plus de 15 litres d’eau potable par jour.

80

PSSE‐ AIRE PROTEGEE LOKOBE

Tableau 52 : Répartition par fokontany des ménages affectés par le projet en % selon la situation de l’accès à l’eau potable Proportion des ménages sans accès Volume d’eau consommée pour ménage avec accès ( en L) FOKONTANY NON OUI Total Moins de 5l 5- 9 litres 10 – 14 litres 15 litres et plus Total AMBANORO 9,09 90,91 100% 0 0 0 100% 100% ANTAFONDRO 0 100 100% 0 4,76 0 95,24 100% Total 6,15 93,85 100% 0 1,54 0 98,46 100% Source : enquête Biodev juillet- 2009

5.6.5 Aspect culturel

Le Fokontany d’Ambanoro est un fokontany de prédominance musulmane. Cette prépondérance réligieuse se manifeste par la présence de cinq mosquées à Marodoka, le hameau le plus peuplé du Fokontany. L’existance des lieux sacrés témoigne l’attachement des peuples à la tradition et aux coutumes de la localité. On se conforme et obéit aux avis des « ray amandreny » constitués par les cinq doyens de chaque village en cas de conflit et pour des conseils de toute nature .

5.6.6 Attentes, préoccupations, aspirations

Les préoccupations et les attentes des PAPs en matière de conditions de vie dans les deux Fokontany présentent beaucoup de similarité qu’il y a lieu de les regrouper. En premier lieu, la population aspire à l’électrification des villages. Les communautés de pêcheurs sont isolées des marchés de l’intérieur à cause de l’absence des routes ou de leur mauvais état, et de l’absence d’éléctricité qui les empêchent de s’équiper en équipements frigorifiques. Le secteur de la pêche traditionnelle qui approvisionne essentiellent le marché intérieur trouve là de serieuses limites à son développement. Si l’on pouvait résoudre ces problèmes d’infrastructures, on verrait alors se multiplier les débouchés des poissons à prix abordable. Ce serait tout bon pour le secteur de la pêche traditionnelle et l’emploi s’améliorerait et l’argent circulera davantage. Si les pêcheurs peuvent stocker les poissons dans des chambres froides, ils économiseront davantage du temps mais pourront aussi penser à collecter plus de poissons lors d’une seule prise. En parallèle, les responsables de Fokontany demandent l’édification des bureaux par Fokontany étant donné qu’il n’y a jamais eu de lieu précis pour que les responsables au sein du Fokontany exercent administrativement leurs attributions. Il en est de même pour l’attribution de bureau pour la CLB à Antafondro. Sur le plan social, la collectivité souhaite également à la construction de latrines communautaires, et des bâtiments scolaires publiques. Le tableau ci-après donne un aperçu sur les préoccupations et aspirations communes à certains chefs de ménages par Fokontany. Tableau 53 : Répartition par Fokontany des préoccupations et attentes communes des PAPs AMBANORO ANTAFONDRO Total ATTENTES , PREOCCUPATIONS , ASPIRATIONS % des PAPs % des PAPs % des PAPs Aides matériels et financiers 62,50 57,14 61,11 Introduction des nouvelles activités 27,50 35,71 29,63 Créations des nouvelles « entreprises et formations » 0,00 7,14 1,85 TOTAL 100 100 100 Source : enquête Biodev juillet- 2009 81

PSSE‐ AIRE PROTEGEE LOKOBE

6. LES IMPACTS DE L’EXTENSION DE L’AP

6.1 Enjeux environnementaux et sociaux du projet

¾ L’extension de l’aire protégée de Lokobe peut entraîner des effets sociaux et économiques sévères, si l’on ne prévoit pas de réduire son impact négatif L’appauvrissement des populations survient lorsqu’elles perdent leurs moyens de production ou leurs sources de revenus. De même, l’identité culturelle et l’autorité traditionnelle peuvent être affaiblies ou disparaissent. Le plan de sauvegarde vise alors à réduire ces impacts négatifs potentiels. Il est à rappeler que le gouvernement malgache s’est engagé à ne faire aucun déplacement de population ni dans le noyau dur, ni dans les zones tampons, lors de l’extension de l’AP de Lokobe. L’impact social potentiellement négatif de l’extension de l’AP concerne la limitation de l’accès aux ressources halieutiques dans la zone délimitée. Cette dernière peut provoquer des impacts négatifs sur les zones de pêche des PAP et leurs modes de vie. Etant donnée que la zone d’extension se trouve dans la partie marine de l’AP, les restrictions toucheront ainsi particulièrement les pêcheurs. Ainsi, pour l’AP de Lokobe, environ 302 individus sont particulièrement touchés par ces restrictions. ¾ L’extension et le changement de statut de l’AP contribuent à la gestion durable des ressources naturelles Pour les activités liées aux ressources forestières : l’application des lois et règlements, avec l’appui des populations locales organisées en comités de surveillance sont des aspects très positifs de l’institution de l’ensemble de l’AP de Lokobe. En effet, ces ressources forestières font déjà l’objet d'une gestion améliorée à travers les méthodes de gestion de terroir, de plan de gestion participatif et des conventions locales. Pour les ressources marines qui constituent les principales cibles de ce projet d’extension, l’application des lois et règlements avec l’appui des populations organisées en Comité de surveillance (le respect des dates d’ouvertures et de fermetures, la limitation de l’utilisation de certains engins, la formation des pêcheurs aux méthodes de préservation et de sélection des populations etc.) permettront une gestion durable de cette source nutritionnelle en protéine indispensable aux populations. La restriction de la pêche suite au projet d’extension de l’AP sera accompagnée par des micro-projets alternatifs. ¾ Le changement de statut en Parc National contribue à la valorisation du site et à l’amélioration du niveau de vie des riverains Comme il a été cité pauparavant, Nosibe constitue la première destination touristique de Madagascar avec plus de 50.000 visiteurs par an. Bien que de nombreux sites touristiques existent déjà sur l’île pour les accuellir, la présence d’un nouveau Parc National ne fera qu’augmenter les attraits touristiques de Nosy be. D’autant plus qu’il s’agit d’un site destiné spécifiquement à l’écotourisme qui semble encore manquer à Nosibe. Sur le plan socio-économique, l’ouverture de Lokobe aux visiteurs permettra d’une part le développement des activités génératrices de revenus liées au tourisme dont principalement la vente des produits artisanats ou la restauration (vente des produits de pêche), et d’autre part la réalisation de certains projets communautaires grâce aux 50% des DEAP. Sur le plan écologique, outre le fait qu’il s’agit d’une valorisation de la biodiversité, quelques impacts négatifs méritent d’être soulignés et suivis de près dont la perturbation des habitats et des espèces suite aux passages fréquents des touristes à l’intérieur du parc ainsi que le risque de diminution/disparition de certaines espèces endémiques dû aux prélevements intentionnels.

82

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

6.2 Cadrage des enjeux ou préoccupations et impacts potentiels

Tableau 54 : Cadrage des enjeux ou préoccupations et impacts potentiels

Objectifs Enjeux/préoccupations Impacts potentiels Importance/Risque Conclusions recommandées SAPM Très faible Risque modéré Risque élevé Aucun impact négatif important Aucun impact négatif important avec atténuation et surveillance spécifique Impact négatif Conservation Prélèvement intentionnel de certaines Disparition de certaines espèces protégées X X biodiversité espèces protégées dans les zones autorisées d’accès Prolifération des espèces (par rapport à 9 Changement de l’interaction des espèces et/ou d’un ou des X X l’équilibre de l’écosystème, espèces écosystèmes nuisibles, espèces envahissantes) 9 Disparition des espèces vulnérables Introduction de nouvelles espèces 9 Modification du milieu naturel X X Rupture pont génétique (>>> Espace X X Caractéristiques écologiques comportementales minimal de viabilité) o (peuplement, distribution, régénération, …) o Composition et comportemental Réduction de Problème foncier (accès à la propriété) Litiges fonciers affectant les propriétés traditionnelles non enregistrées X X la pauvreté Accès et gestion des ressources Changement des systèmes de production X X et utilisation Sécurité alimentaire X X durable Modification des activités économiques X X Restriction à l’accès aux ressources X X Modification des conditions d’emploi local/régional X X (population active, chômage, revenus, etc.) Conservation Santé publique liée au développement Prolifération des IST/SIDA X X du patrimoine du tourisme Tourisme sexuel X X culturel Recrudescence de la prostitution et de la délinquance Juvénile X X Développement du tourisme Hausse du coût de la vie X X Economie locale/Régionale Retombée économique locale/régionale X X Développement du tourisme Atteinte à la culture locale X X Conservation du patrimoine culturel Modification des : X X 9 us et coutumes 9 activités traditionnelles 9 valeurs fondamentales 9 croyances religieuses et ancestrales 9 dialectes ethniques, …

83

PSSE- PARC NATIONAL de LOKOBE

6.3 Activités, problèmes et solutions proposées

Les résultats globaux des analyses faites sont récapitulés dans le tableau suivant où sont indiqués : les ressources naturelles utilisées et leurs situations avant la délimitation de l’AP, les problèmes soulevés par la restriction, les solutions préconisées et enfin quelques indicateurs d’état et de suivi.

Tableau 55 : Tableau récapitulatif des activités, des problèmes et des solutions Ressources naturelles Problèmes rencontrés Fokontany / Villages utilisées / situation avant Solutions préconisées Indicateurs de résultats par restriction délimitation Ambanoro : Poissons : - Diminution des - Octroi des appuis techniques et financiers - Nombre de PAPs intégrées dans - Andrekareka - pêche traditionnelle ; zones de pêche aux pêcheurs dans ce sens le système de suivi et de surveillance - Marodoka - ramassage de - Diminution de - Mise en place zones de pêche exclusives consommation des - Nombre de formations octroyées - Antanandava coquillage (kodiva) - Intégration des PAPs dans le système de produits suivi et de surveillance dans l’année - Ampasimena halieutiques; - Consolidation et regroupement des pêcheurs - Nombre de participants - Ambatokorintsana - Diminution des au sein d’associations bénéficiaires - Ambalafary revenus des - Nombre d’associations de - Ambolotsoa ménages pêcheurs institutées. - Manque de moyens Antafondro : pour faire face aux restrictions - Antafondro d’activités. - Ambalahonko Doany

84

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

6.4 Analyse des impacts génériques de l’extension et de changement de statut de l’AP de Lokobe

6.4.1 Les sources d’impacts

Dans l’optique de la préservation de la biodiversité et de développement durable, le Programme d’Action Environnementale dans sa phase II a accordé une attention particulière sur l’environnement marin et côtier. Le projet d’extension de Lokobe classera cette AP comme une Aire Protégée Marine et Cotière. Au même titre que les écosystèmes terrestres, les écosystèmes marins et côtiers malgaches présentent également une richesse biologique et une forte diversité écologique qui leur confèrent une potentialité économique importante. Mais ils sont maintenant menacés de dégradation rapide en raison de l’exploitation abusive et non contrôlée de ses ressources. Une aire protégée est un territoire délimité, terrestre, côtier ou marin, eaux larges saumâtres et continentales, aquatique, dont les composantes présentent une valeur particulière et notamment biologique, naturelle, esthétique, morphologique, historique, archéologique, culturelle, et qui de ce fait, dans l’intérêt général, nécessite une préservation contre tout effet de dégradation naturelle et contre toute intervention artificielle susceptible d’en altérer l’aspect, la composition et l’évolution (Articles premier du COAP). Le projet propose trois objectifs principaux : • la conservation de la biodiversité, • la maintenance de la productivité des écosystèmes marins et cotiers, • La contribution au bien-être socioéconomique et culturel de la communauté locale. Pour l’heure, les activités effectives à réaliser n’ont pas encore été bien définies. Mais en se référant à la description des différents domaines d’intervention dans l’étude de faisabilité, les activités envisagées pendant le projet peuvent être regroupées en quatre grands axes stratégiques : 1. Mise en place d’un système de contrôle et de surveillance des aires centrales 2. Mise en place d’un système permettant de réglementer l’accès et l’exploitation des ressources halieutiques dans les zones tampons 3. Mise en oeuvre d’un processus de transfert de gestion des ressources naturelles 4. Mise en œuvre des processus de développement (économique, social, culturel)

- Promotion des techniques améliorées et des mesures socio-organisationnelles appropriées permettant une gestion durable des ressources naturelles dans les zones périphériques marines et terrestres ;

- Promotion de l’écotourisme / tourisme ;

- Education et sensibilisation de la population. Ces quatre activités stratégiques sont considérées comme sources d’impacts dans le cadre de la présente étude.

85

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

6.4.2 Identification des impacts

a- Les impacts sur le milieu biologique : Considéré dans son ensemble comme source d’impacts, l’extension de l’aire protégée est incontestablement appropriée pour la protection et la conservation de l’intégrité des composantes biophysiques. ¾ Effets positifs : Les effets positifs sur les éléments biophysiques priment largement à court, à moyen et à long terme. Ces impacts positifs sont certainement d’importance majeure. Les impacts potentiels les plus importants sur le milieu biophysique sont les suivants :

- Préservation de l’aspect physique originel des écosystèmes terrestres et aquatiques vis- à-vis de la pression croissante d’origine anthropique. Certes, les aspects physiques et esthétiques originels du site proposé sont dans leur ensemble bien conservés jusqu’à présent. Mais compte tenu des méthodes d’exploitation utilisées, peu respectueuses de l’environnement, les aspects originels des écosystèmes sont menacés d’une dégradation rapide et irréversible à cause de leurs caractères fragiles.

- Préservation des ressources floristiques et faunistiques des zones marines et côtières. Il s’agit essentiellement de la protection et de la conservation des espèces rares et menacées de disparition qui constituent un potentiel écotouristique considérable pour le site. Malgré l’existence de certains interdits favorables à la protection de certaines espèces, ils sont à peine observés par les immigrants.

- Maintien de l’équilibre écologique et biologique nécessaires au renouvellement des ressources naturelles, notamment les ressources halieutiques qui constituent la principale source de revenu de nombreux ménages. Mais depuis quelques années, le site devient un pôle d’attraction pour les pêches. Actuellement, les autochtones commencent à se plaindre de la diminution progressive des rendements de pêches qui est notamment imputable à l’utilisation des techniques destructrices par les immigrants. Les pêcheurs sont obligés d’étendre leurs zones d’exploitation et de recourir aux techniques plus destructrices afin de maintenir et de maximiser les rendements au détriment de l’équilibre écologique et biologique. ¾ Les conséquences négatives Le changement de statut de Lokobe en parc national donne l’occasion d’ouverture du site aux touristes visiteurs. De ce fait, il ne faut pas minimiser la conséquence de telle décision sur le milieu physique et biologique du lieu. La dégradation de l’aspect esthétique et originel du paysage suite à la venue massive et fréquente de visiteurs est à craindre. Si le tourisme n’est pas planifié, developé et géré judicieusement, il contribue à la dégradation des paysages naturels, aux menaces pesants des espèces sauvages et sur la biodiversité, à la pollution de mers et des côtes.

b- Les impacts sur le milieu humain : Le projet d’extension et de changement de statut en PN a pour but de consérver l’intégrité des écosystèmes et des espèces dans l’AP Lokobe. Ce projet constribue ainsi au développement socioéconomique et culturel de la région dans la mesure où les acteurs locaux sont considérés comme des partenaires privilégiés dans le processus. En effet, la mise en place de ce projet pourrait apporter dans le futur tant d’effets positifs sur le milieu humain. Quoi qu’il en soit, les effets négatifs seront inévitables dans l’immédiat, à moyen et à long terme.

86

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

¾ Les effets positifs :

- Amélioration du bien être de la population locale grâce à l’augmentation des revenus de ménage et à l’existence des services sociaux publics appropriés. Les ristournes qui proviennent de l’écotourisme (DEAP) et du tourisme constituent une source de financement pour la réalisation des projets de construction des infrastructures scolaires et sanitaires dans les deux fokontany concernés. Parallèlement, le développement de l’écotourisme et du tourisme entraîne l’émergence de nouvelles activités qui pourraient constituer une source de revenus supplémentaires pour certains ménages. La création de ces nouvelles activités permet d’augmenter la marge des manœuvres de la population et permet ainsi de diminuer la pression sur les ressources naturelles.

- Amélioration des rendements générés par la pêche étant donné la mise en place de nouveaux projets alternatifs. Bien que l’extension marine désavantage les pêcheurs car ils n’auront plus accès aux eaux peu profondes jouxtant les limites terrestres de la forêt, la pêche artisanale, une solution alternative, permet aux pêcheurs de capturer une quantité substantielle au large des côtes. Cette option donne également aux pêcheurs l’occasion de se constituer en associations reconnues par divers projets et ONG qui au fil des temps peuvent être une voie ou une chance pour le futur développement de la filière pêche.

- Après le changement de statut de Lokobe en parc national, le site sera ouvert au public à travers des visites guidées. On verra ainsi une affluence des touristes visiteurs aussi bien nationaux qu’étrangers. Les contacts directs avec ces visiteurs venant des diverses régions à travers les visites dans le parc et à travers la commercialisation des produits artisanaux vont enrichir davantage la culture, la connaissance générale et le niveau intellectuel de la population indigène. Le niveau de connaissance des langues étrangères va aussi connaître une certaine poussée, bien que cela ne soit pas très correct ni plus approfondi.

- Meilleur accès de la population locale aux informations et aux nouvelles technologies grâce à l’amélioration du système d’information et le développement de la collaboration de la population avec les partenaires externes. Le développement de l’écotourisme et du tourisme contribue également à l’amélioration de l’information de la population et à l’accès aux nouvelles technologies.

- Développement des recherches approfondies et appliquées à partir du moment où le site sera désigné comme une aire protégée marine et côtière. Les recherches scientifiques effectuées jusqu’à maintenant restent encore au stade préliminaire. En effet, le niveau de connaissance sur les ressources naturelles marines de Lokobe est loin d’être suffisant pour la gestion durable du future APMC. Les recherches actuelles ont surtout été menées dans partie terrestre de la Réserve. La relance de certaines activités économiques requiert très souvent la réalisation préalable des recherches appliquées et ciblées. Mais dans tous les cas, la présence d’une institution formelle dans le site constitue déjà un atout considérable pour le développement de la recherche scientifique grâce à l’existence d’infrastructures d’accueil. ¾ Les effets négatifs :

- Perturbation des activités socioéconomiques et culturelles de la population en raison de la mise en place de nouvelles règles relatives à l’exploitation des ressources halieutiques et à l’interdiction d’accès dans certaines zones. Il s’agit d’un effet direct et immédiat dont l’importance est majeure pour la population locale. La population devra affronter une période de transition qui sera marquée par un manque à gagner financier plus ou moins important. Comme les villageois l’ont signalée, la durée de cette période de transition est difficile à déterminer. Les pêcheurs perçoivent actuellement une baisse manifeste de rendement qui se répercute naturellement sur le revenu des ménages.

- Utilisation conflictuelle des ressources et en particulier les produits halieutiques et marins qui pourrait résulter de la prise de responsabilité de la population locale dans la gestion des ressources naturelles. Se sentant implicitement comme des propriétaires des 87

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

ressources de leurs terroirs respectifs, les pêcheurs des villages riverains deviennent de plus en plus hostiles aux pêcheurs immigrants qui viennent avec des moyens plus perfectionnés. Comme le projet prévoit une mode de gestion qui favorise beaucoup plus la population locale, ce conflit risquera ainsi d’être amplifié si aucune mesure appropriée n’est prise dès le démarrage du projet.

- Augmentation des flux migratoires qui pourrait entraîner une croissance démographique rapide préjudiciable à l’intégrité de l’environnement biophysique et socioéconomique.

c- Les impacts socioéconomiques et culturel Les impacts socioéconomiques du projet peuvent etre aussi catégorisés en deux types : les impacts positifs et les impacts négatifs. L’écotourisme a des conséquences économiques et sociales importantes et complexes qui peuvent présenter à la fois des avantages et des coûts pour l’environnement et pour les communautés locales. ¾ Les effets positifs :

- Développement de l’écotourisme et du tourisme dans le cas où l’environnement biophysique serait bien conservé. L’écotourisme contribue à renforcer la viabilité de l’activité touristique en général en accroissant les avantages économiques et sociaux pour les communautés locales et en participant activement à la protection des ressources naturelles et de l’integrité culturelle de la population locale et en sensibilisant davantage les touristes à la sauvegarde du patrimoine naturel et culturel. L’écotourisme est source majeure de recettes pour les zones protégées

- Amélioration et relance de l’économie locale et régionale dans la mesure où le projet apporte ses appuis techniques et socio-organisationnels pour la gestion rationnelle des ressources naturelles et la maîtrise des filières qui constituent la base économique de la localité (pêche). Le renforcement de la promotion économique requiert le développement des collaborations entre les acteurs locaux et les intervenants externes professionnels. Pour ce faire, le projet joue le rôle de catalyseur ou de facilitateur pour démarrer l’émergence de partenariat entre ces deux entités. La mise en place de ce projet constitue par ailleurs une opportunité pour la mise en œuvre et la concrétisation des activités stratégiques définies dans le présent PSSE.

- Création de nouveaux emplois relatifs au projet de changement de statut tels que le métier de guide touristique.

- Limitation voire éradication des pratiques illicites : la préservation du parc entraîne bien évidemment la non accessibilité de la population des ressources forestières pour les besoins dans leur vie sociale. Les coupes de bois destinés à la construction et au charbonnage disparaîtront au fil des temps.

- Préservation des patrimoines culturels. ¾ Les effets négatifs :

- Hausse éventuelle du coût de la vie.

- Implication des touristes sur l’economie et la sociologie locales par leur plus ou moins ouverture aux saveurs et coutumes locales. Le tourisme massif peut être source d’érosion des traditions culturelles.

- Recrudescence des cas d’infections sexuellement transmissibles due à la venue massive des touristes : l’affluence des touristes n’est pas toujours perçue d’un bon angle. Les contacts avec les étrangers peuvent être sources de contagion de maladies sexuellement transmissibles.

- Risque d’une migration massive provoquée par la création d’emploi

- Bouleversement de la structure sociale

- Risque de dégradation des conditions de la nutrition On peut en déduire que le projet d’extension marine a plus d’effets négatifs que positifs sur les composantes socioéconomiques, mais ce sont plutôt ceux qui sont positifs qui ont une importance majeure.

88

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

Tableau 56 : Récapitulatif des impacts positifs Composantes Physique Biologique Socio-économique et Sources Air Eau Sol Faune Flore humain d’impacts Education et Purification de l’air Protection des Protection des sols Réduction des Meilleure protection Amélioration du niveau sensibilisation de la suite à la réduction ressources marines contre toute activité activités de chasse de la diversité d’information et d’éducation de population sur des activités au niveau de l’AP destructrice et de prélèvement floristique la population locale l’importance de l’AP polluantes (feux, et sa protection charbonnage, …) Augmentation de la Amélioration du niveau Augmentation de la Développement de zone d’occurrence d’information de la population. zone d’occupation l’écotourisme et du des espèces Augmentation du DEAP. des espèces tourisme faunistiques et Création d’emplois (guides, …) floristiques marines Purification de l’air Amélioration de la Maintien ou suite à l’arrêt des conservation des amélioration de la Mise en place des activités nocives à Protection et espèces capacité de règlements d’accès Conservation des Limitation voire éradication des l’environnement conservation des faunistiques et régénération des aux ressources de la sols pratiques illicites (charbonnage, ressources marines espèces marines espèces floristiques Réserve feux, défrichement, notamment les …) espèces menacées Mise en place d’un Purification de l’air système de contrôle suite à l’arrêt des Conservation des Conservation des Protection et Protection des sols de la Réserve activités nocives à espèces menacées habitats (forêt Préservation des patrimoines conservation des contre les pratiques l’environnement contre les collectes dense, forêt de culturels ressources marines destructives (charbonnage, illicites transition,…) feux, défrichement) Meilleure Amélioration du niveau de vie Conservation des Mise en place zones conservation et des ménages ressources de pêche exclusives reproduction des Amélioration des rendements floristiques marines ressources marines générés par la pêche Source : BIODEV, juillet 2009

89

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

Tableau 57 : Récapitulatif des impacts négatifs

Composantes Physique Biologique Sources Socio-économique et humain Air Eau Sol Faune Flore d’impacts Diminution de la faune Diminution de la flore par la mise en place par la mise en place d’infrastructures d’infrastructures touristiques touristiques Pollution Dégradation de la Recrudescence des cas d’infections

des eaux structure des sols sexuellement transmissibles due à la venue Perte d’une partie de la Perte d’une partie de de l’AP par par la mise en massive des touristes population faunistique la population Développement de les place de dans l’écosystème, due floristique dans Hausse éventuelle du coût de la vie l’écotourisme et du visiteurs nouvelles aux prélèvements l’écosystème, due tourisme infrastructures Risque de migration massive provoquée par la intentionnels des aux prélèvements création d’emploi visiteurs (objet de intentionnels des collection) visiteurs (objet de Bouleversement de la structure sociale collection) Dégradation de l’aspect esthétique et originel du paysage suite à la venue massive et fréquente de visiteurs Pertes en zones de pêche des villageois autochtones, occasionné par la mise en place des systèmes de conservation (restriction d’accès aux ressources) Epuisement rapide Mise en place des Epuisement rapide des Exploitation illicite des ressources règlements/restrictions ressources faunistiques Perturbation des activités socio économiques et des terrains hors floristiques marines d’accès aux marines dans la zone culturelles de la population AP dans la zone de ressources de l’AP de protection protection Utilisation conflictuelle des ressources

Risque de dégradation de condition de nutrition

Risque de conflits entre les fokontany Mise en place d’un système de contrôle et Manque à gagner et pertes en zones de pêche surveillance de l’AP, y des villageois autochtones, occasionné par la compris zone mise en place des systèmes de conservation d’extension (restriction d’accès aux ressources)

Source : BIODEV, juillet 2009 90

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

6.5 Evaluation des impacts

Le résultat des combinaisons des critères d’évaluation (intensité, étendue, durée) détermine l’importance du changement causé par une source d’impact. Elle est subdivisée en trois catégories selon le degré de gravité : majeure, moyenne, mineure, négligeable. En général, un impact qui a une durée permanente, un effet direct, une intensité forte sera jugée d’importance majeure. Tableau 58 : Matrice d’évaluation des impacts positifs et négatifs sur le mileu biophysique

Sources Impacts Durée Eténdue Intensité Importance d’impacts

IMPACTS POSITIFS

Préservation de l’aspect physique originel des écosystèmes terrestres et PERMANENTE PONCTUELLE FORTE MAJEURE aquatiques vis-à-vis de la Changement pression croissante d’origine de statut en anthropique parc national Préservation des ressources floristiques et faunistiques des PERMANENTE PONCTUELLE FORTE MAJEURE zones marines et côtières

Maintien de l’équilibre écologique et biologique PERMANENTE LOCALE FORTE MAJEURE nécessaires au renouvellement des ressources naturelles

Conservation de l’intégrité des Extension habitats écologiques (forêt de marine PERMANENTE LOCALE FORTE MAJEURE moyenne altitude et recifs coralliers )

Conservation de la capacité de regénération des ressources TEMPORAIRE LOCALE FORTE MOYENNE halieutiques

IMPACTS NEGATIFS Changement Dégradation de l’aspect de statut en esthétique et originel du parc national paysage et la pollution du site PERMANENTE PONCTUELLE MOYENNE MOYENNE suite à la venue massive et fréquente de visiteurs

91

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

Tableau 59 : Matrice d’évaluation des impacts positifs et négatifs sur le milieu humain

Sources d’impacts Impacts Durée Eténdue Intensité Importance

IMPACTS POSITIFS

Amélioration du niveau de culture de la poopulation de grâce aux relations avec les PERMANENTE LOCALE MOYENNE MAJEURE étrangers et touristes

Amélioration du bien être de la population PERMANENTE LOCALE FORTE MAJEURE Changement de statut en parc national Amélioration de la production des ménages Extension marine grâce à la mise en place de zones de pêche PERMANENTE LOCALE FORTE MAJEURE exclusives

Accès aux informations et nouvelles technologies PERMANENTE LOCALE FAIBLE MOYENNE

Développement de la recherche scientifique PERMANENTE PONCTUELLE FAIBLE MOYENNE

IMPACTS NEGATIFS

Changement de statut en Perturbation des activités socio- parc national économiques et culturelles en raison de la TEMPORAIRE REGIONALE FORTE MAJEURE mise en place de nouvelles règles Extension marine d’exploitation des ressources naturelles

Extension marine Utilisation conflictuelle des ressources PERMANENTE LOCALE MOYENNE MOYENNE naturelles

Changement de statut en parc national Augmentation des flux migratoires PERMANENTE REGIONALE MOYENNE MAJEURE Extension marine

92

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

Tableau 60 : Matrice d’évaluation des impacts positifs et négatifs sur le mileu socioéconomique

Sources Impacts Durée Eténdue Intensité Importance d’impacts

IMPACTS POSITIFS

Renforcement de la viabilité de PERMANENTE REGIONALE FORTE MAJEURE l’activité touristique à Nosy Be

Relance de l’économie locale et PERMANENTE REGIONALE FORTE MAJEURE Changement de régionale et nationale statut en parc national Amélioration des conditions de la PERMANENTE LOCALE MOYENNE MAJEURE nutrition

Préservation des patrimoines PERMANENTE LOCALE FAIBLE MOYENNE culturels et des lieux sacrés

IMPACTS NEGATIFS

Changement de Inflation TEMPORAIRE LOCALE MOYENNE MOYENNE statut en parc national Extension Bouleversement de la structure PERMANENTE LOCALE FAIBLE MOYENNE marine sociale

Risque de dégradation des conditions PERMANENTE LOCALE MOYENNE MAJEURE de la nutrition

Changement de Erosion des traditions culturelles statut en parc TEMPORAIRE LOCALE FAIBLE MOYENNE national

93

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

6.6 Évaluation des pertes de revenus

La principale activité côtière est concentrée sur la pêche. 75% des revenus de la population d’Ambanoro et 52% à Antafondro sont assurés par la commercialisation des poissons. L’alimentation journalière est également assurée par la prise quotidienne de poissons. En moyenne, un ménage consomme 1Kg de poissons tous les jours. Le kodiva, une espèce de coquillages est prélevée en période de marée basse. La fréqence moyenne de prise de Kodiva est de bihebdomadaire à Antanandava et à Marodoka. Elle est exclusivement consommée de suite. Bien que l’extension de l’AP entraîne pour les PAPs des restrictions d’accès aux ressources naturelles, leurs pertes se trouvent minimes dans la mesure où elles peuvent aller dans d’autres zones de pêche hors de la future AP pour exercer leurs activités. Les pêcheurs sont vus comme les bénéficiaires directs de l’extension de l’AP Lokobe. Cependant, le fait de sortir de la zone de pêche habituelle entraînera une réduction, si minime soit-t-elle de leur capture suite à une légère perturbation face à un changement de comportement par rapport à l’existence de l’AP. En effet, cette dernière est considérée comme une zone riche biologiquement. Mais à terme, l’existence du PN sera bénéfique pour les pêcheurs car il servira de lieu de refuge et de nursery pour toutes les espèces marines. Les zones de pêche environnantes deviendront par la suite leurs lieux de grossissement et l’augmentation de la productivité n’est pas à écarter.

94

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

7. L’amélioration ou la reconstitution des moyens d’existence

7.1 Bonne gouvernance applicable à la restriction d’accès aux ressources

7.1.1 Principes directeurs

La bonne gouvernance constitue un nouvel axe pour la gestion des aires protégées et elle est particulièrement préconisée par le Congrès Mondial des aires protégées qui s’est tenu à Durban en 2003. Dans l'esprit de Durban, la gouvernance ne remplace pas le développement durable, elle apparaît plutôt comme un moyen d'y parvenir. La gouvernance a des incidences sur la réalisation des objectifs des aires protégées (efficacité de la gestion), mais elle détermine également le partage des coûts et des bénéfices (équité de la gestion). Elle influe aussi sur l’existence et le maintien du soutien politique et financier de la collectivité. C’est en ce sens que certains principes de cette bonne gouvernance ont été observés par le Madagascar National Parks lors de l’extension de l’AP : • La légitimité et le droit à l’opinion : Non seulement des ateliers et l’approche participative ont été pratiqués mais aussi il a été tenu compte des oppositions et des conflits pour la délimitation de l’AP et pour l’établissement du Plan de Sauvegarde Sociale et Environnementale. • La subsidiarité : La gestion de la Reserve est assurée collégialement par le Madagascar National Parks (à travers ses services décentralisés), les communes, les structures de concertation, les communautés locales de base, ainsi que les futures associations paysannes. Ces diverses entités, surtout les communautés de base, assureront le contrôle de l'AP. • La justice : Quand l'AP sera opérationnelle et que les visiteurs afflueront, les recettes seront équitablement réparties entres les diverses entités intéressées par la future APMC de Lokobe et les divergences seront examinées par des structures adéquates. • Ne pas causer du mal : La compensation des personnes affectées par le projet d’extension de l’AP est prise en compte dans le cadre du Plan de Sauvegarde Sociale et Environnementale. Ce processus a été organisé lors de la descente sur le site sur la base d’un diagnostic participatif. Le Plan de Gestion de l’AP doit tenir compte des éléments du PSSE. • La direction : La RNI de Lokobe a été gérée par la direction des eaux et forêts jusqu’en 1995, date à laquelle la gestion fut transférée au Madagascar National Parks. La RNI dispose actuellement d’une unité de gestion composée d’un chef de réserve, un chef de volet Administration et Finances, 4 agents de Réserve, un gardien. • Précaution : Des démarches ont été entamées pour que les activités qui pourraient être nuisibles à la vie humaine et à la pérennité de l’AP soient exclues de son univers. • Performance : En compensation des restrictions d’accès, des populations affectées par l’extension de l’AP ont demandé à ce qu’on leur accorde non seulement des activités compensatrices mais également des formations afin de gérer les ressources naturelles pour pouvoir s’opposer aux actions prédatrices des exploitants immigrants.

95

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

• Imputabilité : Une charte de responsabilités définissant les activités des diverses parties prenantes a été mise en place, depuis les structures locales jusqu’à la Direction Interrégionale. Le canal d’information est établi à partir de la base (les organisations de base) jusqu’à la Direction Générale, en passant par la Commune, le District et la Région.

7.1.2 Approche de gouvernance de l’AP

L’aire protégée de Lokobe est recouverte essentiellement de forêt de Sambirano, et sa densité est encore appréciable car elle avoisine celle de la forêt humide sempervirente de moyenne altitude qu’on trouve du côté de Ranomafana. La Réserve Naturelle Intégrale de Lokobe est l’aire de répartition principale pour Dypsis ampasindavae (originaire d’Ampasindava) et Dypsis nossibensis, qui constituent l’habitat naturel pour Eulemur macaco macaco, endémique de Lokobe. La préservation durable de l’habitat de cette espèce de lémurien, dont l’extinction éventuelle remettrait en question la représentativité non seulement de la région Nord mais également du réseau national, est essentielle. En effet, ces espèces floristiques comme faunistique jusqu’à ce jour ne se rencontrent nul part ailleurs. La réserve naturelle est actuellement en phase d’acquérir son statut de parc national. Le tableau suivant renseigne sur les modes de gouvernance par écosystème majeurs présents à l’intérieur de la réserve. Tableau 61 : Mode de gouvernance et objectifs de gestion par écosystème de l’AP

Zone Mode de Superficies Noyau dur Ecosystème tampon gouvernance Objectifs de gestion (ha) (ha) (ha) collaborative - Limitation des pressions sur le Madagascar noyau dur.

National Parks - Conservation de la biodiversité et Foret de transition 692 201 491,5 et des ressources génétiques. de sambirano communautés - Meilleure connaissance de la locales biodiversité et de la dynamique de l’écosystème Madagascar - Limitation des pressions sur le Foret dense National Parks noyau dur. humide 48 17 30,5 et - Meilleure connaissance de la sempervirente communautés dynamique des ressources dans locales la ZT . Récifs coralliens, - Appui des communautés pour la plages de sable, Madagascar gestion durable des resources formations National Parks halieutiques naturelles. rocheuses ( zone 122 0 122 et - Gestion des ressources naturelles tampon marine). communautés locales halieutiques participative des communautés locales Source : Note technique Lokobe (version juin 2009)

7.2 Consultation publique et identification du programme de mitigation

Dans le cadre des études et enquêtes effectuées par l’équipe du projet, avec l’appui des agents du Madagascar National Parks, des consultations permettant la participation du public et en particulier les groupes identifiés comme « majeurs » et « vulnérables » a été mis en œuvre afin de sélectionner et développer les mesures sociales et environnementales de mitigation.

96

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

L’analyse des parties prenantes a débouché sur un plan de participation (information, consultation, participation à la prise de décision, et transfert de la gestion aux communautés) dès le premier stade des différents groupes pouvant y être associés. Le tableau suivant présente la matrice de droit des PAPs au niveau de l’AP Lokobe.

Tableau 62 : Matrice de droit des PAPs de l’AP Lokobe

Description des Catégorie Politique de Type de perte Application personnes Problèmes à résoudre des PAPs compensation affectées

Pêcheurs Pereturbation Non accès à Pêcheurs (de Dotation de Manque de matériels et Min : 61 des zones de certaines zones père en fils) matériels de équipements de pêche de l’AP pêche surveillance Maj : 61 Mise en place Vulnérables : zones de pêche 122 exclusives

Source : BIODEV, juillet 2009

7.2.1 Mesures d’optimisation et d’atténuation des impacts

Le tableau ci-après résument les mesures à mettre en œuvre pour l’optimisation des impacts positifs et la réduction des impacts négatifs du projet d’extension et de changement de statut de l’AP de Lokobe.

Tableau 63 : Mesures d’optimisation des impacts positifs et d’atténuation des impacts négatifs

Impacts positifs Mesures d’optimisation

Meilleure protection des ressources Renforcement des mesures légales et des naturelles de l’AP (faune, flore, eau, conventions sociales …) Maintien ou amélioration de la Renforcement des mesures légales et des capacité de régénération des conventions sociales ressources naturelles Développement de l’écotourisme et Recrutement et formation de jeunes locaux du tourisme, création d’emplois (guides touristiques, restauration, accueil et hebergement) Exploitation durable des ressources Renforcement des surveillances et contrôles naturelles dans la zone tampon

97

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

Impacts négatifs Mesures d’atténuation

o Mener une étude préalable en vue de la définition de la capacité de charge des lieux d’attraction du site o Elaboration et mise en application sévère des codes de conduite des touristes visiteurs à l’intérieur du parc ; Dégradation de l’aspect esthétique o Renforcement de capacité des agents de et originel du paysage suite à la Madagascar National Parks en matière de venue massive des visiteurs contrôle et de surveillance des comportements des touristes visiteurs à l’intérieur du parc ; o Mise en place de quelques infrastructures Diminution des espèces suite aux destinées aux besoins courants et prélèvements intentionnels exceptionnels des visiteurs du parc [ exemple : besoins d’urgence, lieux recréatifs, équipements de collecte d’ordures ; etc ]. o Elaboration et mise en application sévère des codes de conduite des touristes visiteurs à l’intérieur du parc Education de la population sur le danger des Recrudescence des cas d’infections MST/SIDA des MST due à la venue massive Mise en place d’un centre de dépistage des visiteurs Mise en place d’un centre d’information (affichage, émission, etc) Mise en œuvre effective des mesures Perturbation de la zone de pêche alternatives des populations suite à la restriction Sensibilisation, formation et d’accès aux ressources naturelles professionalisation des pêcheurs Appui en équipements Information et sensibilisation de la population Perturbation des activités socio sur le projet (objectifs, raisons d’être, intérêts, économiques et culturelles de la délimitation) population Intégration et valorisation des us et coutumes dans le système de conservation du projet Sensibilisation et formation de la population locale sur les modes d’exploitation rationnelle et durable des ressources Identification et valorisation des traditions qui Utilisation conflictuelle des contribuent à la conservation des ressources ressources naturelles, à travers des études plus approfondies Sensibilisation et formation de la population locale sur les modes d’exploitation rationnelle et durable Perte des valeurs culturelles et Intégration et valorisation des us et coutumes changement de la mentalité dans le système de conservation du projet

Application des « dina » et autres Conflits suite aux flux migratoires conventions sociales locales

98

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

Concernant particulièrement les impacts négatifs jugés d’importance majeure :

→ sur le milieu biophysique :

L’impact majeur du changement de statut en parc national est la dégradation de l’aspect esthétique et originel du paysage et la pollution du site suite à la venue massive et fréquente de visiteurs. Les mesures d’attenuation relatives à cet impact sur le milieu biologique sont entre autres: • Elaboration et mise en application sévère des codes de conduite des touristes visiteurs à l’intérieur du parc ; • Renforcement de capacité des agents de Madagascar National Parks en matière de contrôle et de surveillance des comportements des touristes visiteurs à l’intérieur du parc ; • Mise en place de quelques infrastructures destinées aux besoins courants et exceptionnels des visiteurs du parc [ exemple : besoins d’urgence, lieux recréatifs, équipements de collecte d’ordures ; etc ].

→ sur le milieu humain :

Il a été souligné que l’extension marine engendrera des conséquences négatives d’ordre économique sur les ménages à savoir la perte de revenus générés par la pêche traditionnelle. Il y a tout d’abord lieu d’orienter le secteur pêche vers la filière artisanale afin d’attenuer cet impact négatif. De ce fait, il est recommandé les actions suivantes : • Sensibilisation et formation des pêcheurs sur les principes de régénération et de gestion durable des ressources halieutiques • Appui en équipements appropriés : Dotation des équipements nécessaires pour assurer la surveillance des habitats de reproduction et de régénération de ces espèces et non destructifs (filet, bateau…) • Professionnalisation des pêcheurs par leur sensibilisation à mettre sur pied les associations ou des structures de regroupement des pêcheurs et à s’y intégrer ; La restriction de certaines activités, entre autres la restriction d’accès dans certaines zones peuvent être sources de conflits au sein de la communauté locale, car certaines ressources naturelles se rarifient et génèrent des activités de guets et des jalousies. Dans ces cas, la mise en place, la mise en application, et le renforcement du « dina » entre les indigènes permettent d’attenuer ce genre d’influence negative. Avant cela, il faut tout de même sensibiliser et informer les habitants des tenants et aboutissants de l’application de ces mesures legales. Etant donné que l’on ne peut pas sentir les effets d’un changement ou d’une reforme sans passer par l’explication transparente du fonctionnement du système actuel à changer et du système proposé. La sensibilisation de la population portera en grande partie sur la problématique de la gestion durable des ressources naturelles.

→ sur le mileu socioéconomique

L’ouverture du site de Lokobe au grand public entrainera une expansion du niveau économique de la région environnante. Cette situation déclenchera probabement une hausse du coût de la vie au niveau local. Une bonne organisation des filières existantes dans la commnune, telles que la filière pêche, filière artisanat, filière agricole permettra d’amortir petit à petit une éventuelle inflation. Une alternative de rendre accessible Antafondro reduirait aussi cette probalilité d’inflation. L’érosion des traditions culturelles n’a pas tellement un caractère majeur étant donné que ce sont les festivités culturelles de la région qui attirent en partie la venue des touristes. Néanmoins, un

99

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

travail permanent et continuel sur le renforcement et le transfert des traditions et des coutumes sur les générations futures doit être entrepris par la structure des « olobe ».

7.2.2 Le programme de Sauvegarde sociale

Les études socio-économiques ont permis d’identifier les acteurs, les ressources affectées, les problèmes rencontrés par les personnes affectées et les solutions proposées pour atténuer les impacts de la restriction. Les PAPs ont aussi participé à l’identification des « mesures alternatives aux restrictions ». Pour la mise en œuvre du programme, il s’agira de rendre opérationnelle la plate-forme de concertation afin que les populations concernées participent à ce stade du projet. Rappelons que les mesures de sauvegarde sociale ont été validées par les PAPs présentes lors de la consultation publique qui sont jugées représentatives de l’ensemble des PAPs. Tout le monde, à l’unanimité (dans chaque consultation effectuée) a répondu que la partie atteinte de la restriction est à la fois la partie riche en poissons et le lieu de ramassage de coquillage donc il y a atteinte aux revenus de la population et atteinte à la qualité de l’alimentation. L’équipe du projet leur a expliqué que le pouvoir public, ainsi que la communauté internationale sont conscients de cette situation des populations riveraines de l’AP, et que les mesures de mitigations ou d’atténuations sont en cours de préparation. Pour ce faire, l’identification des personnes concernées est primordiale et que la création des associations relatives aux mesures évoquées est nécessaire pour faciliter sa mise en œuvre. Finalement, un PV est dressé à cet effet avec la liste des participants et est certifié par le Chef Fokontany concerné.

7.2.2.1 Projets communautaires Globalement, les mesures communautaires les plus sollicitées concernent l’électrification des Fokontany, la construction et/ou réhabilitation d’école, la construction de latrines communautaires, l’attribution de local pour le Fokontany, l’aménagement de bassin versant et l’adduction d’eau potable à Antanandava.

7.2.2.2 Mesures alternatives : Dotation en matériels de pêche et mise en place de zones de pêche exclusives

- Contexte

Les aires protégées doivent assurer et contribuer à la gestion durable des ressources halieutiques. Il devient de plus en plus évident que le nombre et l’état des poissons importants continuent à péricliter qu’il est urgent d’améliorer la protection gestion du milieu marin. Les aires protégées ne sont pas des unités isolées. A cet effet, il faut nécessairement éviter que la mise en place de nouvelles aires protégées ou leur extension soit généreratrice des conflits entre les diverses administrations en charge de l’environnement et celles chargées de la pêche. Les aires protégées doivent être considérées comme un outil important pour réduire les risques associés aux pratiques actuelles de gestion de pêche.

Il est incontestable que les PAPs ont subi des impacts après la délimitation de l’AP et par conséquent, de la restriction d’accès aux ressources. La sauvegarde sociale a pour objectif d’alléger les impacts découlant de l’extension de l’AP.

Comme il a été mentionné, les PAPs de l’AP Lokobe n’ont relativement pas de pertes en terme de ressources halieutiques. Toutefois, on assiste à une perturbation temporaire face à un changement de comportement par rapport à la redélimitation de l’AP. L’amélioration des

100

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

techniques de pêche par la dotation de matériels constitue une mesure alternative pour combler cette perturbation. Par ailleurs, la mise en place de zones de pêche exclusives représente également une mesure de compensation et de pérennisation.

Ces zones de pêche seront à délimiter dans lesquelles les PAPs de Lokobe seront en principe les seules à avoir le droit de pêcher. Il s’agit d’une disposition intéressante dans la mesure où ils permettront de créer une zone de pêche, optimisant ainsi le temps de pêche. Néanmoins, son efficacité dépend de sa structure ainsi que de son lieu de mouillage. De plus, il nécessite un entretien périodique et de ce fait une organisation bien établie entre les utilisateurs. Il est à noter que la délimitation de cette zone se fera en commun accord entre le MNP et les PAPs de Lokobe

L’UICN estime que « la prohibition de la pêche ou autres utilisations extractives dans des aires marines choisies est économiquement avantageuse. Bien gérées, les aires protégées marines aident à la reconstitution des stocks de poissons, ce qui accroit le rendement dans les zones voisines et améliore la situation économique des communautés locales ». L’efficacité de ce dispositif nécessite l’étroite collaboration du service de la pêche et des instances en charge du suivi environnemental .

- Objectif

L’objectif est d’instaurer (i) une continuité de l’activité de pêche donc des revenus des ménages PAPs, contre la variabilité du milieu marin, (ii) une meilleure protection de l’AP et conservation des ressources marines, (iii) une Exploitation durable des ressources marines.

- Résultats attendus

Par la mise en place des zones de pêche exclusives, on escompte que la réserve de pêche se reconstitue de façon durable dans les zones environnantes de Lokobe. On arrive ainsi à établir péridioquement et de façon alternative les stocks halieutiques dans les lagons proches des villages et fokontany. Les pêcheurs, sous les conseils et orientations harmonieux de Madagascar National Parks et du service de la pêche côtière, apportent dès lors leur précieuse collaboration au maintien de l’équilibre écologique des écosystèmes marins. Le corollaire est à priori positif : les captures sont plus conséquentes ; les revenus de ménages ne se dégradent pas. On assistera dans un premier temps à un maintien des revenus des ménages, qui conduira à moyen et long terme à une amélioration progressive du niveau de vie des communautés des pêcheurs.

- Activités à entreprendre

La nouvelle régulation appelle en premier lieu à instaurer des dispositifs permettant de détecter les niveaux de réserves de poissons dans un espace défini. Il est avantageux et important de pouvoir évaluer et suivre la réserve des stocks halieutiques exploitables sans danger pour la ressource (poissons pélagiques côtiers, récifaux et lagunnaires). Les informations relatives aux stocks seront transmises régulièrement au niveau des pêcheurs pour les guider dans les exercices de leurs activités. Les probables conflits entre les pêcheurs PAPs ainsi qu’envers les nouveaux venus peuvent être surmontés par leur mobilisation à se regrouper à l’intérieur des associations profesionnelles. Les réseaux de parenté sont certainement déjà solides , mais il y a lieu de renforcer d’autres liens cordiaux L’absence de regularité des ressources est contrôlée par la mobilisation des nouvelles activités qui offraient des reconversions temporaires pour la main d’œuvre disponible. • Amélioration des revenus des ménages PAPs tout en maintenant l’intégrité écologique des écosystèmes terrestres et marins ; • Gestion équitable des ressources entre les pêcheurs marins PAPs ; 101

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

• Professionalisation de la filière dans la zone d’étude. Cette profesionnalisation consiste à mettre en place les structures de production, les structures d’appui, et les structures de commercialisation au sein des communautés de pêcheurs. En premier lieu, les pêcheurs se regroupent lorsqu’ils vont prendre leurs embarcations. Désormais, ils ne travaillent plus individuellement mais ils formeront des petits groupes de 2 à 3 pêcheurs. Ensuite, il y a lieu de trouver des structures d’appui qui peuvent bien être des sociétés de collecte ou des collecteurs individuels puissants. Les pêcheurs peuvent négocier avec ces acheteurs de les approvisionner en d’autres matériels et équipements adéquats afin qu’ils puissent leur assurer des produits de qualité et de quantité.

- Itinéraire technique :

Les actions suivantes doivent être entreprises pour solutionner les problèmes rencontrés au niveau de la pêche traditionnelle : • Formation et assistance technique des pêcheurs sur les nouvelles techniques de pêche ; • Organisation de la collecte de capture ; • Evaluation et reconstitution des stocks surexploités ; • Regroupement des pêcheurs au sein des associations et organisation professionnelles (associations, regroupements, coopératives) ; • Assistance technique pour la recherche de débouchés perennes et stables.

- Indicateurs de résultats

• Nombre d’associations ou de communautés de pêcheurs formées ; • Nombre des pêcheurs bénéficiaires des formations octroyées ; • Evolution de la production après la mise en place de zones de pêche exclusive et après réalisation des formations.

- Coût estimatif :

Montant Rubrique des coûts (Ar) 1. Coût direct Pirogue(*) 177 050 Total Coût direct 177 050 2. Honoraire du prestataire 2.1. Formation 61 980 2.2. Suivi/encadrement 41 320 Total Honoraire du prestataire 103 300 3. Vérification externalisée de la mise œuvre de la mesure 14 700 TOTAL SOUS PROJET PAR PAP 295 050

De ce tableau ressort que chaque PAP aura droit à un montant d’Ar 295 050. Pour les 122 PAPs identifiées au niveau de l’AP Lokobe, le coût estimatif de la subvention est évalué à Ar 35 996 100. (*) : 5 pirogues pour Ambanoro et 4 pour Antafondro à raison d’une pirogue par association. 102

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

Caractéristiques de la pirogue à balancier en planche proposée : - longueur hors tout : 8 m ; - largeur hors tout : 1 m ; - capacité de charge : 600 – 700 kg ; - matériau de construction : fafana - existence des supports pour les voiles ; - existence de support éventuel pour moteur hors bord.

Hypothèses pour l’organisation : - Si 15 membres par association, - équipage de pêche : 3 pêcheurs (PAP) par sortie - rotation tous les 5 jours - capture : amélioration jusqu’à 12 kg/j/pêcheur Ö jours de pêche effective : 6 j/mois/pêcheur Ö capture annuelle : 864 kg

Cette quantité s’ajoute ainsi au rendement réalisé avec leurs anciens équipements de pêche étant donné que les pêcheurs exerçaient déjà avant la mise en place de l’aire protégée marine de Lokobe.

En contrepartie de cette dotation, et suivant le principe du « gagnant-gagnant », les PAPs bénéficiaires doivent s’impliquer activement dans la surveillance/suivi écologique du parc. Aussi, le prestataire aura-t-il à établir une convention dans ce sens.

Renforcement de capacité, encadrement

Des programmes de formation sur les techniques de pêche sont nécessaires. Effectivement, la pêche traditionnelle dans cette zone est restée encore au stade « primaire » ; les techniques utilisées restaient toujours les mêmes : pêche aux filets, à la ligne. Ces techniques ne permettent d’avoir que des rendements moyens sinon bas. L’introduction ou l’amélioration des techniques existantes sera profitable pour les pêcheurs.

Elle concernera plusieurs thèmes dont : - réglementation sur la pêche maritime (engin réglementaire, fermeture de la pêche, droits de pêche,…) - techniques de pêche améliorée (techniques de traitement, de transformation et de conservation des produits de mer, …) - les techniques d’entretien, de maintenance et de réparation des pirogues - sécurité en mer - fonctionnement et organisation d’une association, comptabilité simplifiée, le leadership et la bonne gouvernance - la gestion des conflits - information, éducation et communication - diffusion textes juridiques en vigueur en matière de gestion des ressources naturelles (Service des Pêches, Service des Eaux, Service des Forêts, Justice, Gendarmerie, Service des Mines, Communes)

Impact environnemental : • Risque d’épuisement de certaines espèces marines pour cause de surexploitation. • Meilleure protection des ressources naturelles

103

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

Mécanisme de pérennisation : - Mise en place de plateforme de concertation pour la gestion participative des ressources halieutiques. Cette plateforme regroupe les pêcheurs traditionnels, les pêcheurs industriels, les autorités locales et les services techniques concernés. - Mise en place des zones de pêche exclusives - Structuration de la filière afin de mieux maîtriser le marché. - Emergence de compétencess techniques locales afin d’assurer l’encadrement permanent des PAPs.

104

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

7.2.3 Programme de sauvegarde environnementale

Tableau 64 : Programme de sauvegarde environnementale

Actions Année Indicateur Moyen Responsable Supposition exécution de suivi importante Implication souhaitée des Madagascar Elaboration du dina pour règlementer 50% des villages 50% des villages ont autorités locales 2009/2010 National la gestion de l’AP formés en 2010 leur dina en 2010 pour la formalisation Parks et la mise en œuvre du dina Tous les villageois Deux séances Nombre de sont avertis et Madagascar d’information et de participants informés sur Eudcation environnementale 2009/2010 National sensiblisation pour villageois par l’importance de la Parks chaque Fokontany Fokontany préservation de l’énvironnement 01 pirogue Aucun accès Fréquence Madagascar Dotation de pirogue à voile pour la opérationnelle enregistré dans la 2009 périodique des National patrouille Nbre de délits zone interdite patrouille Parks constatés Création de poste de patrouille à Madagascar Accès totalement Journal de l’entrée côtière de la zone d’extension 2009 01 poste installé National contrôlé vers la zone évenements Antafondro Parks tampon

105

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

8. Le programme de mise en œuvre des mesures

8.1 Contenu et étapes de mise en œuvre du programme

Au niveau des communautés locales, l’autorité locale peut mettre en place le mécanisme de suivi et vérification de la mise en œuvre des mesures. Les dispositifs juridiques et institutionnels nécessaires ont été prévus lors des travaux préparatifs à ce Plan de sauvegarde. Cependant, afin de les armer contre les intervenants externes, le procédure des « dina »selon lequel fonctionne cette autorité devrait être homologué par les autorités publiques (Ministères, Tribunal). L’autorité traditionnelle travaille de concert avec les représentants des organismes étatiques et rattachés ainsi que les associations et ONGs qui possèdent les compétences techniques requises pour effectuer les ajustements nécessaires en cours de route. En général les étapes suivantes ont été prévues pour les mesures prises : • formation sur les techniques de pêche améliorée ; • formation sur le suivi écologique ; • formation en gestion de fond pour les membres d’association /coopérative; • dotation en matériels et équipements adaptés pour les mesures prises; • formation individuelle sur la maintenance et réparation des matériels et équipements pour la filière pêche

106

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

8.2 Calendrier de mise en œuvre du PSSE

Tableau 65 : Plan de renforcement de capacité des acteurs de mise en œuvre du PSSE

Impacts des restrictions d’accès aux 2010 2011 ressources naturelles T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 Mise en œuvre des mesures alternativess Mise en place zones de pêches exclusives 1. Etude préalable pour la détermination de Perturbation temporaire face à un changement zones de pêche de comportement 2. Délimitation de ces zones Dotation matériels de pêche Formation technique des PAPs

Suivi et encadrement Vérification externalisée de la mise en œuvre des mesures

107

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

8.3 Les infrastructures de conservation

Le fonds de la Banque Mondiale géré par Madagascar National Parks est destiné uniquement à l’appui au développement de la population riveraine de l’AP. Or, Madagascar National Parks constate que cet appui est indispensable pour motiver les populations dans les activités de conservation. Alors, ce dernier a eu recours au PSDR pour la réalisation du sous projet de développement et ce, en sus du fonds de réallocation de la Banque Mondiale destiné à la mise en œuvre du Plan de Sauvegarde Sociale et Environnementale. Les limites externes des parcelles marines sont à marquer par des bouées afin de faciliter les contrôles et surveillances. De même, la dotation de pirogue à voile avec inscription apparente de Madagascar National Parks de surveillance s’avère indispensable. D’un autre côté, l’accès aux plages et aux récifs en traversant la forêt au moins au niveau des deux angles devrait être surveillé. Toutes ces mesures dépendent de la disponibilité des fonds alloués par les bailleurs. Les organismes tels le service des Pêches et celui des Forêts sont chargés de la surveillance de la sensibilisation dans les domaines les concernant. Enfin, Madagascar National Parks est l’organisme chargé de la Maîtrise d’ouvrage- Exécution/ mise en œuvre globale du projet. A ce titre il lui revient de sensibiliser les autres acteurs pour les activités de suivi –surveillance. Madagascar National Parks a également besoin de renforcer ses compétences.

108

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

8.4 Les rôles et responsabilités institutionnels

Le tableau suivant résume la répartition des responsabilités entre les différentes institutions parties prenantes pour assurer la mise en oeuvre du PSSE.

Tableau 66 : Répartition des résponsabilités entre les différentes institutions

IMPACTS DU PROJET MESURES INSTITUTION/ORGANISME RESPONSABILITE DANS LA MISE EN OEUVRE D’EXTENSION DE L’AP Restriction d’accès Mesures alternatives Maître d’œuvre général du projet, déblocage des crédits et Madagascar National Parks contrôle de gestion au niveau de l’AP Maintien ou amélioration de Sensibilisation et formation Maître d’œuvre délégué du projet la capacité de régénération de la population sur le mode Coordination des ressources humaines et financière du Parc des ressources naturelles d’exploitation rationnnelle des ressources naturelles Direction de la réserve de Lokobe pour l’atteinte des objectifs ; Rend compte auprès des autorités régionale des réalisations, des contraintes et difficultés dans la gestion de la réserve. Maintien ou amélioration de Sensibilisation et formation Coordination et planification des travaux des chefs secteur, la capacité de régénération de la population sur le mode Planification périodique des activités de surveillance et de des ressources naturelles d’exploitation rationnnelle Chef Volet Conservation et de patrouille, Exploitation durable des des ressources naturelles recherche de l’AP ressources naturelles Renforcement des surveillances et contrôles Recrudescence des cas Education de la population d’infections des MST due à sur le danger du MST/SIDA Suivi du taux de prévalence en IST, Amélioration du taux d’accès des ménages cibles aux la venue massive des Mise en place d’un centre de Chef Volet Appui social visiteurs dépistage infrastructures sociales, De La Réserve Mise en œuvre des mesures d’amélioration du revenu des Mise en place d’un centre ménages d’information Meilleure protection des Renforcement des mesures Direction Régionale Sensibilisation ; ressources naturelles légales Environnement et Forêt Mise en application des textes en vigueurs Maintien ou amélioration de la capacité de régénération Sensibilisation et formation des ressources naturelles de la population sur le mode Dégradation de l’aspect d’exploitation rationnnelle esthétique et originel du des ressources naturelles 109

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

IMPACTS DU PROJET MESURES INSTITUTION/ORGANISME RESPONSABILITE DANS LA MISE EN OEUVRE D’EXTENSION DE L’AP paysage Restriction d’accès aux Circonscription Pêche (au sein de la Assure le suivi des activités de pêche ; Amélioration des techniques de ressources marines circonscription du développement encadre les mesures d’innovation dans ce domaine ; pêche rural) Mise en application des textes en vigueurs (transaction) Développement de Recrutement et formation Appui au staff de l’AP pour la sensibilisation et le suivi Office Régional du Tourisme l’écotourisme des jeunes locaux stratégique du projet dans son secteur économique Utilisation conflictuelle des Renforcement des mesures Circonscription Domaine et Traitement des délits rapportés par les structures locales et ressources légales Topographique l’équipe de l’AP Tribunal de Hell Ville Meilleure protection des Renforcement des mesures Suivi des sites de protection et gestion durable des Ressources ressources naturelles légales naturelles locales, Prévention et résolution des conflits Utilisation conflictuelle des ressources Sensibilisation de la Structure de Concertation Communale population sur le mode d’exploitation rationnnelle des ressources naturelles Utilisation conflictuelle des Identification et valorisation Suivi des sites de protection et gestion durable des ressources des traditions qui contribuent Structure de Concertation Locale des Ressources naturelles locales, Prévention et résolution à la conservation des fokontany concernés des conflits ressources naturelles Utilisation conflictuelle des Identification et valorisation Communauté Locale de Base au Suivi des sites de protection et gestion durable des Ressources ressources des traditions qui contribuent niveau des 2 fokontany naturelles locales à la conservation des ressources naturelles Restriction d’accès Mise en œuvre et suivi des Suivi et encadrement des Structures locales et des mesures alternatives Organismes d’appui/ONG/cabinets communautés de base dans les zones d’appui aux aires (SAGE, BIODEV, …) protégées, pour les mesures d’amélioration du revenu des ménages Risque de migration non Maîtrise des flux migratoires, contrôlée Commune (bureau exécutif) Appui au staff du Parc Contrôle du nombre de la pour la sensibilisation et le suivi stratégique du projet population Région (bureau exécutif) Appui au staff du Parc pour la sensibilisation et le suivi stratégique du projet ; intégration activités du PSSE dans le programme de développement de la Région Développement des recherches CNRO Appui aux activités de recherche dans la zone marine de l’AP de Renforcement des suivis de l’AP appliquées Lokobe 110

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

8.4.1 L’autorité traditionnelle et les communautés rurales

L’organisation traditionnelle des communautés locales dans le site institue les chefs fokontany comme le détenteur de l’autorité « suprême » du village. Les immigrants doivent passer par son intermédiaire avant de pouvoir mener n’importe quelle activité. Dans le cadre de la mise en œuvre du Plan de sauvegarde, il faudrait renforcer cette autorité par des « dina » homologués par les autorités publiques (Ministères, Tribunal). Dans le cas où des individus voudraient enfreindre aux coutumes locales, et en particulier aux mesures initiées par le plan de sauvegarde, que ce soit pour le cas d’un résident ou d’un immigrant, les organisations suivantes sont prêtes pour gérer la situation : • Les Chefs fokontany • Les Chefs quartiers • Les Comités Locaux de Base si ils sont déjà opérationnels ; • Les Structures Communales de Concertation qui gèrent et administrent les activités d’intérêt collectif pour plusieurs villages.

8.4.2 Le rôle des autorités administratives

Les organismes rattachés aux ministères techniques (Agriculture, Pêche, Environnement-Eaux et forêts) sont chargés notamment du Suivi de l’exploitation des Ressources naturelles ainsi que de l’évaluation / Gestion des RN, et d’une manière générale du Contrôle et de la mise en œuvre de la législation (mise en application des lois et réglements). Les autorités régionales et locales (Région, Commune) ont un rôle important dans la formalisation/homologation des actes prises pour la bonne marche ou la pérennisation des mesures de gestion ou d’innovation. Dans certains domaines elles peuvent également se charger de l’exécution ou la mise en œuvre de certaines mesures (électricité, adduction d’eau, infrastructures sociales). Enfin elles sont par définition les organes de suivi, et d’évaluation des programmes/projets de développements régionaux.

8.4.3 Le rôle des ONGs et Associations

Les ONGs nationaux et internationaux ainsi que les associations possèdent les compétences techniques pour, d’une part effectuer les campagnes de sensibilisation, en particulier la lutte contre les feux de brousse, et d’autre part la mise en œuvre des mesures du plan d’action (renforcement de compétence des partenaires locaux, maîtrise d’ouvrage ou Exécution). Par ailleurs, les ONGs internationales jouent un rôle non négligeable pour le financement des actions qui dépassent les budgets des organismes publics. Outre la disponibilité des moyens matériels, les associations possèdent également la notoriété nécessaire pour la mobilisation des différentes parties prenantes, qui n’est pas toujours évidents dans ce type de programme (mesures d’atténuation d’impact et d’innovation).

111

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

8.5 Analyse de la capacité institutionnelle

Les tableaux ci-dessous détaillent les attributions, atouts, contraintes et besoins en renforcement pour les diverses institutions impliquées par le plan de sauvegarde. Tableau 67 : Atouts, contraintes et renforcement des institutions responsables du suivi, Atouts, contraintes et renforcement des institutions responsables du suivi CATEGORIE / ATTRIBUTIONS ATOUTS CONTRAINTES RENFORCEMENT INSTITUTION Organismes Étatiques et rattachés Pêches Suivi –Sensibilisation- Surveillance Compétence juridique Insuffisance de personnels au Dotation moyens Élaboration et contrôle de mise en œuvre des Capacité technique niveau communal matériels lois et règlements Légitimité Insuffisance de moyens Mise à la disposition Évaluation … matériels d’outils techniques Gestion des conflits Insuffisance d’information (textes juridiques en Renforcement de compétence vigueur…)

Eaux et Forêts Sensibilisation sur la législation forestière et le Compétence technique -manque de personnel Dotation moyens COAP Compétence juridique - Insuffisance d’information matériels Suivi –Sensibilisation Surveillance Capacité technique Mise à la disposition Élaboration et contrôle de mise en œuvre des Capacité de mobilisation d’outils techniques lois et règlements (textes juridiques en Évaluation vigueur…) Gestion des conflits Renforcement de compétence Madagascar Sensibilisation sur la législation forestière et Compétence technique National Parks COAP Capacité technique Maître d’ouvrage- Exécution/ mise en oeuvre Capacité de mobilisation Suivi –Sensibilisation Surveillance Evaluation Gestion des conflits Renforcement de compétence Domaines/Topo Exécution/ mise en œuvre -Compétence et capacité Personnel insuffisant au Mise à disposition de Suivi-Contrôle de mise en œuvre des lois et technique niveau communal personnel suffisant au règlements -Notoriété -Compétence juridique Multiplicité des tentations pour niveau communal Évaluation -Disponibilité des moyens la corruption Adoption bonne Formalisation/homologation matériels gouvernance et 112

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

CATEGORIE / ATTRIBUTIONS ATOUTS CONTRAINTES RENFORCEMENT INSTITUTION -Capacité de mobilisation transparence -Légitimité Environnement Sensibilisation sur la législation forestière et -Compétence et capacité Personnel insuffisant au Mise à disposition de COAP technique niveau communal personnel suffisant au Suivi- Sensibilisation (application des lois) -Notoriété Compétence juridique Multiplicité des tentations pour niveau communal Évaluation -Disponibilité des moyens la corruption Adoption bonne Renforcement de compétence matériels gouvernance et -Capacité de mobilisation transparence -Légitimité ASSOCIATIONS / ONGS SAGE Mobilisation sociale et renforcement capacité -Compétence et capacité Besoin de financement Absence de financement organisationnel dans les zones d’appui aux AP. technique Appui au développement dans le cadre de l’amélioration des revenus des ménages. Recherche source de financement Structures de Protection de l’environnement, La plupart ont bénéficié de Fond de fonctionnement Formation sur concertation Développement socio-économique formations sur la gestion des inexistant leadership, Communale Ressources Naturelles et la bonne gouvernance et gestion de Sous projets transparence COLLECTIVITES DECENTRALISEES Communes Formalisation/homologation Notoriété, Clientélisme Bonne gouvernance et Gestion des conflits Possibilité d’adoption d’ Arrêté transparence à adopter communal Région Exécution/ mise en ouvre Compétence et capacité Clientélisme Bonne gouvernance et Suivi- Sensibilisation- Évaluation technique transparence à adopter Gestion des conflits Notoriété -Compétence juridique Formalisation/ homologation Disponibilité des moyens matériels Capacité de mobilisation Légitimité Possibilité adoption d’Arrêté Régional Fokontany Exécution/ mise en œuvre- Suivi Compétence et capacité Clientélisme Bonne gouvernance et Sensibilisation- Evaluation technique transparence à adopter Gestion des conflits Notoriété -Compétence juridique 113

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

CATEGORIE / ATTRIBUTIONS ATOUTS CONTRAINTES RENFORCEMENT INSTITUTION Formalisation/homologation Disponibilité des moyens matériels Capacité de mobilisation Légitimité AUTORITES TRADITIONNELLES Communauté Suivi Compétence et capacité Divergence d’opinions Implication aux causes locale Sensibilisation technique environnementales Gestion des conflits Notoriété -Compétence juridique Développement Exécution/ mise en œuvre Capacité de mobilisation respectueux de Surveillance Légitimité l’environnement Gestion des conflits

114

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

9. . Le programme de suivi et d’évaluation du projet

9.1 . Programme de suivi

Afin de fixer les rôles et responsabilités respectifs de chaque partie prenante dans la mise en œuvre du programme de suivi, une analyse des capacités institutionnelles est menée sur les différents aspects couverts par le plan de sauvegarde notamment, l’intégrité de l'AP, les mesures alternatives de compensation. L’analyse institutionnelle présente pour chaque catégorie d’acteurs (organismes étatiques et services rattachés, Associations et ONGs, collectivités décentralisées, autorité traditionnelle) leurs attributions actuelles, les atouts et contraintes par rapport au programme de suivi et enfin les besoins en renforcement identifiés afin de rendre effective leur participation au plan de sauvegarde. Par ailleurs, un certain nombre d’indicateurs (indicateurs de suivi des aspects socio-économiques et culturels; indicateurs de suivi bio-écologique au niveau de l’AP et des zones d’intervention de l’équipe du projet) ont été identifiés au cours des études scientifiques et permettront de suivre l’évolution de la qualité de l’environnement. Ces études ont permis de dresser un état de référence des différentes composantes de la biodiversité qui pourra servir de base pour le programme de suivi et d’évaluation du projet. Le programme de suivi comprend les éléments suivants : • un suivi administratif et social dont le but est de connaître l’état d’avancement de la participation des PAPs dans le système de surveillance et de suivi écologique de l’AP. • un suivi socio économique participatif dont le but est de s’assurer du bon déroulement des mesures de restauration des moyens d’existence et de leur efficacité (amélioration des productions et des rendements, appropriation des nouvelles technologies, satisfaction des bénéficiaires vis-à-vis des mesures préconisées), • un suivi socio-économique indépendant, réalisé par des entités régionales ou nationales sur des groupes échantillons qui permettra d’établir une analyse plus systématique que le suivi participatif. Enfin un mécanisme d’évaluation de l’efficacité et de la performance des mesures alternatives est proposé. Les questions suivantes serviront de guide : • Qui collectera les données ? • Qui traitera les données ? • Qui présentera les résultats ? • Comment le système d’information sera-t-il coordonné ? L’Office National de l’Environnement est l’organisme officiel chargé du suivi environnemental et de la conduite des Etudes d’Impact Environnemental à Madagascar. Le gestionnaire en tant que maître d’ouvrage maintiendra une base de données qui comprend : • le suivi des activités dans les APs, à partir de la liste de toutes les activités, • le suivi des PAPs à partir de la liste des PAPs, les moyens de les contacter, avec une fiche pour les personnes identifiées comme vulnérables, majeures et mineures. • le suivi des mesures de protection de l’AP (Formations et encadrements pour les PAPs, le calendrier de ces mesures, les protocoles d’élaboration),

115

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

• le suivi des aspects organisationnels : structuration des groupements et associations locales, transparence des actions, prises de décisions, les systèmes de gestion alternative des conflits. Le Madagascar National Parks en tant que gestionnaire du Réseau d’AP aura la charge de la mise en œuvre et du suivi du Processus Cadre. Un système de Suivi-Evaluation sera assuré dès le début par la direction de la Réserve et ce sous la coordination et la supervision respective par Direction Interrégionale au niveau régional et par Madagascar National Parks au niveau national. Les principales étapes seront la vérification de l’existant, l’état des lieux site par site, puis une évaluation à mi-parcours et enfin l’évaluation finale.

116

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

9.1.1 Suivi évaluation administratif

La direction de l’AP sera chargée d’effectuer ce suivi sous forme d’un rapport annuel. Dans le cadre de ce suivi, un encadrement soutenu sera prévu pour aider les bénéficiaires à maîtriser les démarches nécessaires pour suivre l’évolution de leur projet. Tableau 68 : Indicateurs de suivi administratif

Impacts du projet d’extension de l’AP Mesures proposées Indicateurs de mesures Méthode Fréquence Responsables

Développement de l’écotourisme Dégradation de l’aspect esthétique et originel de paysage

Recrudescence des cas d’infection des MST Sensibilisation et formation Madagascar Nombre de formations Rapports de de la population Annuelle National réalisées formation Perturbation des activités Parks socioéconomiques et culturelles de la population

Utilisation conflictuelle des ressources

Perturbation des zones de pêche de la Mise en place des zones de population suite à la restriction d’accès pêche exclusives Nombre de PAPs aux ressources naturelles bénéficiaires des Dotation de matériels de zones de pêche Madagascar Rapports de pêche exclusives Annuelle National suivi Parks Nombre de pirogues octroyées

Risque de conflit sur la gestion de Gestion concertée du DEAP Nombre de projets Madagascar l’utilisation du DEAP Rapports de communautaires Annuelle National suivi réalisés Parks

117

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

Impacts du projet d’extension de l’AP Mesures proposées Indicateurs de mesures Méthode Fréquence Responsables

Dégradation de l’écosystème Intégration de la population Nombre de PAPs PV de Madagascar dans la protection de l’AP membres de structure constitution Annuelle National de gestion de l’AP COSAP Parks Utilisation conflictuelle des ressources Intégration de la PV de Nombre de PAPs communauté dans la gestion constitution Madagascar membres des de conflit des structures Annuelle National structures de gestion de gestion de Parks de conflits conflits

Concernant la mise en œuvre des mesures d’amélioration des moyens d’existence, leur évolution (pour chaque innovation alternative aux restrictions) fera l’objet d’un rapport périodique particulier afin de permettre à chaque niveau de hiérarchie du Madagascar National Parks et aux partenaires impliqués de prendre les décisions pertinentes. L’échelle de ce suivi administratif et social sera les Fokontany et les villages.

118

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

9.1.2 Suivi socio-économique

9.1.2.1 Suivi économique participatif Les Personnes Affectées par le Projet s’organisent au sein d’une association et peuvent ainsi se donner des conseils et suivre l’évolution de chacun dans l’amélioration de son niveau de vie et de sa participation dans le système de surveillance et de suivi écologique de l’AP. L’avantage de l’adhésion à une association est de pouvoir se contrôler, se rappeler à l’ordre s’il y a une défaillance d’un coté ou de l’autre. Les résultats obtenus par les groupes feront l’objet d’un rapport périodique. Le suivi socio-économique participatif sera effectué par le Chef Secteur de l’AP, en collaboration avec les représentants des associations des PAPs. Comme présentées dans le tableau des indicateurs de suivi socio-économique, les données seront collectées au cours d’enquête annuelle. Les différents aspects couverts par ce suivi participatif seront : • le maintien du revenu des ménages grâce aux unités de conservation des produits de pêche mises à leur disposition ; • l’amélioration de l’éducation de la population, évaluée à partir du nombre de villages cibles participant à la préservation de l’AP et la Gestion durable des Ressources Naturelles; • l’amélioration du bien-être de la population et de la santé communautaire, estimée à partir du taux de prévalence en IST et du taux d’accès des ménages cibles aux infrastructures sociales (CSBI, CSB II, écoles primaire et secondaire).. L’échelle de ce suivi sera les associations des bénéficiaires au sein de chaque fokontany

9.1.2.2 Suivi économique indépendant L’objectif principal du Plan de Sauvegarde Sociale et Environnementale est de conserver et de protéger les ressources naturelles. Pour cela, des matériels et équipements techniques tels que pirogues seront octroyés aux PAPs. Ces matériels leur seront offerts en contrepartie des perturbations par la mise en place de l’aire protégée marine. Sans aucune distinction, tous les individus ayant vécu dans ou autour de l’AP ou dépendant des ressources naturelles doivent bénéficier de ces matériels. Le suivi socio-économique est instauré pour s’assurer que chacun profite de ces matériels pour l’amélioration de ses productions et la protection de l’AP. Le but du suivi indépendant est de vérifier/confirmer les résultats du suivi participatif. Ceci sera effectué de manière plus scientifique. Cependant comme il est impossible d’effectuer un suivi auprès de chaque famille, le programme sera réalisé sur la base d’échantillons représentatifs, établis à partir de consultation entre l’équipe du gestionnaire de l’AP et des organismes d’appui régionaux. Les paramètres étudiés par ce type de suivi sont : • la participation des bénéficiaires dans les programmes de surveillance et de suivi écologique de l’AP; • le taux de satisfaction des PAPs vis-à-vis des mesures adoptées et mises en œuvre. • les variations survenues dans la vie des bénéficiaires, sur la base des résultats de l’échantillon étudié, doivent faire l’objet d’un rapport annuel. • les périodes de collecte des données seront fonction des saisons de pêche pratiquées. • la mise en œuvre de ce type de suivi sera confiée à des organismes techniques régionaux ou nationaux partenaires du projet.

119

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

9.1.2.3 Indicateurs de suivi socio-économique et culturel Les tableaux suivants donnent les détails sur les indicateurs stratégiques de suivi à utiliser pour le programme de suivi socio-économique.

Tableau 69 : Indicateurs stratégiques liés aux suivis socio-économique et culturel Impacts du Mesures Moyen de projet proposées Indicateur de Méthode de vérification Lieu/Cible Fréquence Responsables d’extension de mesure suivi /outils de l’AP mesures Amélioration des moyens d’existence Perturbation Dotation matériels de Fiches d’enquêtes Prestataires et Nombre de pirogues temporaire face à un pêche (pirogues) bénéficiaires octroyées Les villages Observation et Cartes montrant la changement de concernés et ses enquête sur délimitation de ces Trimestrielle comportement par Superficie de zones environs terrain zones de pêche rapport à l’existence Mise en place de de pêche exclusives exclusives de l’AP zones de pêche exclusives Liste des PAPs Prestataires et par Fkt bénéficiaires Pourcentage de PAP Les villages bénéficiant de ces Liste des concernés et ses Dénombrement Trimestrielle matériels et de ces environs bénéficiaires des zones de pêche zones de pêche exclusives Risque de conflits Gestion concertée du Cahier de suivi Madagascar National sur la gestion de DEAP des projets Parks au niveau local Pourcentage de l’utilisation du DEAP communautaires projets Les 2 fokontany et Dénombrement Annuelle communautaires ses environs Liste des projets réalisés communautaires par partenaire Renforcement des capacités

Conflits entre Renforcement des Conflits relatifs à l’AP, villageois structures de Pourcentage de eau et foret et à la Cahier de registre Madagascar National Dénombrement prévention et de conflits résolus par mise en œuvre des de doléance Annuelle Parks au niveau local résolution des rapport aux doléances mesures alternatives conflits

120

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

Dégradation de Intégration de la PAP dans Les 2 Liste des membres Madagascar National l’écosystème population dans la Nombre de PAP fokontany et ses Dénombrement COSAP Annuelle Parks au niveau local protection de l’AP membres de COSAP environs Conservation du patrimoine culturel Perturbation des Intégration et Cahier de Dans l’AP, Les 2 activités culturelles valorisation des us et recensement et de Madagascar National Nombre de sites fokontany et ses Inventaire de la population coutumes dans le documentation des Annuelle Parks au niveau local culturels et cultuels environs système de sites culturels conservation du projet Nombre des doléances relatives Doléances relatives aux profanations des Consultation de aux profanations des Registre des Madagascar National sites culturels et registre des sites cultuels et plaintes Annuelle Parks au niveau local culturels existants cultuels dans l’AP et plaintes dans l’AP et la zone Zone périphérique périphérique Source : BIODEV, juillet 2009

121

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

9.1.3 Suivi environnemental

9.1.3.1 Indicateurs liés à la conservation de la biodiversité Tableau 70 : Indicateurs stratégiques liés à la conservation de la biodoversité de l’AP

Impacts du Mesures projet proposées Méthode de Moyen de vérification Indicateur de mesure Lieu/Cible Fréquence Responsables d’extension de suivi /outils de mesures l’AP Diminution des pressions et des menaces sur l’AP Lokobe Maintien ou Renforcement des Base de données des Madagascar National amélioration de mesures légales et pressions observées Parks au niveau local la capacité de les conventions Madagascar National Parks, T0 régénération sociales 2009 des ressources Superficie des récifs et naturelles AP Patrouille Annuelle mangroves dégradées

Amélioration de la protection des espèces menacées Meilleure Intégration des Base de données des Madagascar National protection des PAPs dans le pressions observées Parks au niveau local ressources système de Madagascar National Parks, T0 naturelles de surveillance et 2009 l’AP (faune, suivi écologique PV d’infraction flore, eau, …), Renforcement des Pourcentage des Préservation mesures légales et infractions verbalisées par AP Dénombrement Annuelle des divers les conventions rapport aux infractions habitats et sociales observées et transmises augmentation de la zone Renforcement de d’occupation de collaboration entre la flore et zone les autorités d’occurrence de locales et les la faune communautés 122

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

riveraines Intégrité de l’AP Lokobe Meilleure Intégration des Base de données des Madagascar National protection des PAPs dans le Etat de santé de la pressions observées Parks au niveau local AP Patrouille Annuelle ressources système de biodiversité Madagascar National Parks, T0 naturelles de surveillance et 2009 l’AP (faune, suivi écologique flore, eau, …), Base de données des Madagascar National pressions observées Parks au niveau local Renforcement des Niveau de menace AP Patrouille Annuelle Préservation mesures légales et Madagascar National Parks, T0 des divers les conventions 2009 habitats et sociales Base de données des Madagascar National augmentation pressions observées Parks au niveau local de la zone Renforcement de Capacité de gestion Madagascar National Parks, T0 d’occupation de collaboration entre AP Patrouille 2009 la flore et zone les autorités (Indice d’Efficacité de Annuelle d’occurrence de locales et les Gestion ou IEG) la faune communautés riveraines

9.1.3.2 Indicateurs par rapport aux cibles de conservation Etant défini comme diagnostic continu et régulier de l’état de santé écologique pour optimiser les gestions des ressources à des fins de conservation, le suivi bio écologique a pour but de maintenir et de stabiliser l’intégrité de la biodiversité et de l’écosystème d’une Aire protégée. Le choix du type de suivi à adopter devrait être en corrélation avec la disponibilité de base de données car le suivi écologique vise a la fois les cibles de conservation et les menaces.

123

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

Tableau 71 : Indicateurs pour les cibles de conservation

Méthodologie Objet de suivi Moyen de Objectifs Indicateur Intervenants vérification Technique Outils Périodicité CIBLES

GPS Taux de réduction couverture Rapport Inventaire DP, Volet Réduction de 0 ha dans 10 ans de Survol Tous les trois Forêt de Sambirano forestière Carte couverture Photo aérienne conservation, CSAS, perte de forêt Appareil ans Variation structure, composition forestière Analyse CSAT RAI photo

GPS Taux de réduction des effectifs de DP, Volet Réduction de 0 tronc coupé de Rapport Inventaire Appareil Dypsis ampasindavae plants adultes Annuelle conservation, CSAS, Dypsis ampasindavae dans 5 ans Recensement Marquage photo Nombre de souche d’arbre coupé CSAT RAI

Taux de réduction des effectifs Réduction de 0 individus de Inventaire GPS DP, Volet des espèces lémuriens Rapport Eulemur macaco macaco lémuriens chassés ou piégés dans 5 Comptage Appareil Annuelle conservation, CSAS, (Nbre des individus dans les Recensement ans Analyse photo CSAT RAI groupes)

Taux de couverture des coraux Rapport de Photo aériene durs Chercheurs, DP, recherche SIG GPS Recifs coralliens Maintien de l’état actuel des recifs Taux de recrutement des coraux Annuelle Volet conservation, Carte de couverture Inventaire Bicénomètre Taux de couverture des algues CSAS, CSAT, RAI des recifs coralliens Analyse coralliennes

Source : BIODEV, juillet 2009

124

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

9.2 L’évaluation du projet

L’objet de l’évaluation est d’estimer les impacts et d’analyser les processus du projet. Les objectifs spécifiques sont semblables à ceux du suivi. Cependant, l’évaluation en général s’inscrit dans une perspective à long terme et à grande échelle afin de rendre les résultats plus particulièrement utiles à la planification, à l’évaluation de la durabilité, et pour le développement de projets et programmes futurs. Il s’agit d’évaluer les impacts du programme socio-économique et environnemental. Chaque évaluation doit se concentrer sur un élément essentiel : amélioration des conditions de vie des populations affectées et maintien de la qualité de la biodiversité, selon les indicateurs retenus par les programmes de suivi. L’évaluation de ces programmes s’effectuera à la fin de la troisième année et de la cinquième année de l’extension de l’AP. Il existe différentes approches et méthodes d’évaluation. L’approche choisie est l’évaluation conjointe : une équipe interne et externe au projet dirige l’évaluation (comité d’évaluation). Ceci offre l’occasion de combiner les points de vue internes au projet avec ceux, plus objectifs et peuvent être plus larges, d’évaluateurs extérieurs. L’équipe interne sera composée des membres du comité de coordination (représentant du Ministère chargé de l’environnement et staff de la Direction des Opérations au siège du Madagascar National Parks) et des comités de suivi (Direction du Madagascar National Parks et Direction InterRégionale, représentant des parties prenantes et des ministères techniques). L’équipe externe sera des consultants recrutés par le projet. En général, les gens, des villageois aux directeurs de projets, peuvent se sentir menacés par une évaluation. Ceci doit être pris en compte quand l’évaluation est organisée. Aussi, l’objet de l’évaluation doit, au minimum, être communiqué aux parties impliquées. Les tâches et les responsabilités du comité d’évaluation incluent (sans être exhaustif): formulation des TDRs, recrutement des évaluateurs externes, conception des méthodes, collecte des données, analyse des données, rédaction des conclusions et circulation des rapports. Les équipes d’évaluation (équipe interne et externe) doivent répondre aux exigences suivantes : • Avoir l’expertise technique pertinente pour évaluer les activités du projet. • Etre sensibles aux aspects liés au genre et à la dimension culturelle. • Connaître l’organisation en charge de l’exécution du projet, la situation dans le pays et les gens dans la zone concernée. • Connaître les types d’écosystèmes de la zone. Le rôle de l’évaluateur peut être celui d’un juge « objectif », ou aussi d’un facilitateur dans le cadre d’une expérience d’apprentissage. Au stade actuel il semble prématuré d’établir un budget précis de l’évaluation du projet. Cependant dans les prochaines étapes du suivi-évaluation, un budget devra être établi pour les activités suivantes : voyage et logement, temps du personnel (éventuellement des experts extérieurs), équipement et ateliers. L’évaluation à mi parcours et l’évaluation finale intégreront les résultats du suivi environnemental et du suivi socio-économique à travers les rapports rédigés par les diverses entités (associations, CLB, SCC et agents d’encadrement) qui vont servir à analyser les résultats obtenus par l’exécution du Plan de Sauvegarde Sociale et Environnementale.

125

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

L’évaluation portera d’une part sur l’évolution du niveau de vie des PAPs et d’autre part sur la protection des ressources naturelles. L’évaluation sera à la fois qualitative et quantitative : Le plan qualitatif se charge de la collecte des informations sur l’amélioration du niveau de vie des bénéficiaires tandis que le plan quantitatif se portera sur le nombre de bénéficiaires qui ne fréquentent plus le site, et l’amélioration des productions.

Charte de responsabilité pour la réalisation du suivi du plan

Le tableau suivant relate les différentes activités à mener dans le cadre du programme de suivi et de l’évaluation avec les entités responsables respectives, la fréquence de remise des résultats attendus et l’organe de validation.

Tableau 72 : Charte de responsabilité pour le suivi et la mise en œuvre du PSSE

Types d’activités/de Entité responsable Fréquence des Autorité validant suivi rapports les résultats Le suivi administratif et social Suivi des activités de Staff de l’APMC Lokobe Rapport Direction Générale surveillance de la d’avancement Madagascar Réserve mensuel et National parks rapport annuel Suivi du niveau de vie Chefs secteur Rapport annuel Directeur de des PAPs de l’APMC Lokobe avec l’APMC Lokobe comité ad-hoc avec les Communal communes et la Région

Le suivi économique participatif Suivi sur la non Chefs Secteur de Atelier local avec Directeur de dégradation du revenu l’APMC Lokobe, rapport l’APMC Lokobe des ménages prestataires du sous trimestriel avec les projet avec les communes et la associations Région bénéficiaires

Suivi sur Chefs Secteur de Atelier local avec Directeur de l’amélioration de l’APMC Lokobe, rapport l’APMC Lokobe l’éducation de la prestataires du sous trimestriel avec les population projet avec les communes et la associations Région bénéficiaires

Suivi sur l’amélioration Chefs Secteur de Atelier local avec Directeur de du bien-être de la l’APMC Lokobe, rapport l’APMC Lokobe population et de la santé prestataires du sous trimestriel avec les communautaire projet avec les communes et la associations Région bénéficiaires

126

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

Le suivi économique indépendant Évolution du taux Consultants externes Rapport annuel Directeur de d’adoption des nouvelles avec compétence dans l’APMC Lokobe technologies l’évaluation socio- avec les économique communes et la Région Amélioration du bien- Consultants externes Rapport annuel Directeur de être de la population et avec compétence dans l’APMC Lokobe de la santé l’évaluation socio- avec les communautaire économique communes et la Région Taux de satisfaction des Consultants externes Rapport annuel Directeur de PAPs vis-à-vis des avec compétence dans l’APMC Lokobe mesures l’évaluation socio- avec les économique communes et la Région Revenus des Consultants externes Rapport annuel Directeur de bénéficiaires tirés des avec compétence dans l’APMC Lokobe autres initiatives l’évaluation socio- avec les économique communes et la Région Evaluation à mi-parcours et évaluation finale Impact sur les conditions Organisme spécialisé en Audit à mi Direction Générale de vie des populations évaluation de projet parcours et en Madagascar affectées avec staff de l’APMC fin de cycle National parks avec Ministères concernés Impact sur le maintien Organisme spécialisé en Audit externe Direction Générale de la qualité de la conservation avec staff final Madagascar biodiversité du parc National parks avec les Ministères concernés

Source : BIODEV, juillet 2009

127

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

10. Les mécanismes de prévention et de résolution des conflits

Les mécanismes de prévention et de résolution des conflits se rattachant à l’extension des aires protégées sont prévus par les textes en vigueur notamment par les dispositions de la loi sur le COAP. D’une manière générale, les conflits qu’on peut rencontrer dans l’extension de l’AP peuvent se regrouper de trois manières : • Les conflits liés à l’exploitation des ressources, • Les conflits liés aux acteurs en présence, et • Les conflits liés aux enjeux qui peuvent être économiques ou socio-culturels. Pour le cas de l’AP de Lokobe, ces trois conflits se présentent. D’une part, l’existence des pêcheurs venant d’autres villages engendre des problèmes car ces derniers utilisent des filets avec de maille de diamètre très petite. D’autre part, des mésententes ont été constatées entre les communautés résidantes et les migrants, surtout les étrangers qui exercent des activités économiques au sein des villages, à cause des dominances, morale et intellectuelle, exercées par ces derniers.

10.1 Stratégie de prévention de conflits

Le concept de gestion participative de l’AP peut constituer une stratégie de prévention des conflits. Les caractéristiques fondamentaux de ce concept peuvent se résumer à : • Renforcer la capacité institutionnelle, technique et organisationnelle de tous les acteurs de l’AP ; • Respecter les us et coutumes locales; • Assurer une planification participative de l’AP en intégrant les PAPs et les communautés concernées à tous les niveaux (dès le processus de l’extension de l’AP jusqu’au suivi évaluation).

10.1.1 Renforcement des capacités

Le principal outil permettant de prévenir les conflits est le renforcement des capacités, aussi bien institutionnelle que technique et organisationnelle. Ce renforcement de capacité peut se situer à deux niveaux : • d’une part, au niveau du service technique régional et des collectivités décentralisées, • et d’autre part au niveau des utilisateurs des ressources. Ce renforcement de capacité est aussi utile pour les Communautés Locales de Bases en tant que partie prenante dans la gestion de l’AP.

10.1.2 Respect des Us et coutumes locales

Les us et coutumes traditionnelles peuvent contribuer à la prévention des conflits, du moins au sein des communautés locales et pourraient l’être aussi dans les relations de celles-ci avec les migrants. La condition est que ces derniers respectent les règles traditionnelles. Ces us et coutumes sont :

128

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

• le respect des jours « fady » que sont les mardi et jeudi où la population n’exerce aucune activité. • Le respect du « vendredi » pour les musulmans comme étant jour de prière. • Le « Cimetière Indien » à Ambanoro est défini comme site culturel interdit. Dans le cas où des individus, que ce soit un résident ou un migrant, voudraient enfreindre aux us et coutumes locales, des organisations habilitées dans la prévention des conflits interviennent. Il s’agit notamment: • Des Comités Locaux de Base qui sont généralement qualifiés, sur la base de contrat, pour la gestion de l’AP et pour le règlement à l’amiable des conflits ; • Les Structures de Concertation du fokontany qui sont également compétentes pour la prévention et la résolution des conflits ; • Les associations existantes (Antendromaso/Ravinala/Fivemito), ou à venir, telles des communautés ayant demandé à se constituer en associations pour pouvoir mieux protéger leurs ressources.

10.1.3 Planification participative de l’AP

Les étapes effectuées pour l’AP de Lokobe concernent surtout le projet de changement de statut de l’AP en parc national. A cet effet, ces séries de réunion concernent : • En 2000, réunion de soumission par Madagascar National Parks à la Commission de classement du projet de changement de statut de la RNI de Lokobe. • En 2005 tenue des séries de réunions de sensibilisation au niveau des quatres fokontany périphériques. • En 2005, tenue de réunion de commission de classement avec la participation des services techniques concernées au niveau local et régional,les partenaires locales et les autorités. • 2007, des séries de consultations publiques ont été réalisées dans le cadre de la nouvelle délimitation de l’AP.

10.2 Méthode de résolution des conflits

Dans le cadre de la résolution des conflits, il convient de définir en premier lieu l’instance compétente au niveau local.

10.2.1 Comité chargé de la résolution des conflits

Cette Instance doit être collégiale, impartiale et avoir une notoriété suffisante, et doit siéger comme une juridiction collégiale de conciliation et de résolution des conflits. Elle va être composée des « Ray amandreny » regroupant les cinq doyens. Ces « Ray amandreny » sont des personnes âgées et reconnues par les villageois comme étant des personnes expérimentées et dotées de sagesse. Par ailleurs, elle doit être également représentative des PAPs.

129

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

Tableau 73 : Comités de résolution de conflits Noms Titre Commune Fokontany Village Contact Belignitry Olobe Nosy Be Ambanoro Ambanoro Pas de Abdallah Olobe Nosy Be Ambanoro Ambanoro téléphone. Hamisy Tombozara Olobe Nosy Be Ambanoro Ambanoro Contact Chef Yves Fokontany : 032 47 774 25 Bito Jean Louis Olobe Nosy Be Antafondro Antafondro 032 04 852 35 Tombomora Andriamasom- Nosy Be Antafondro Ambalahonko 032 51 283 91 Rolland pokonolona Mosesy Olobe Nosy Be Antafondro Antafondro 032 51 348 87 Bertrand Source : Madagascar National Parks Lokobe, février 2010 Sa saisine devrait être simple : à la demande, écrite ou verbale, de l’intéressé si c’est une plainte individuelle et de l’une des parties s’il s’agit de conflits entre communautés. Cette demande est adréssée au Président de l’Instance ou, en son absence, à un membre de l’Instance. La demande est constatée par une inscription sur un registre ad hoc tenu par le secrétariat de l’Instance en question qui doit en délivrer récépissé au demandeur.

10.2.2 Procédure et mode de saisine de l’Instance de résolution des conflits

L’instance chargée de la résolution des conflits doit statuer dans les dix jours à compter de la date de récépissé. Si le conflit est résolu, il en est dressé immédiatement procès-verbal relatant le déroulement de la gestion des conflits, et précisant les points sur lesquels la décision s’est faite. Pour les conflits entre les communautés ou les conflits entre communautés et autres acteurs, le procès verbal doit préciser les points sur lesquels l’accord s’est fait. Après lecture, les deux parties signent le procès-verbal avec le Président de l’Instance. Si l’une des parties ne sait pas signer, elle appose ses empreintes digitales en présence de deux témoins de son choix qui doivent également signer. Les parties doivent se conformer au procès-verbal de conciliation. Si l’Instance en question a laissé passer le délai de dix jours à compter de la date du récépissé sans avoir procédé à la conciliation des parties, ou si la conciliation a échoué, le demandeur peut soumettre l’affaire à l’arbitrage. Pour le conflit individuel, la procédure et le mode de saisine de l’instance sont à peu près les mêmes que ceux des conflits entre communautés ou entre communautés et les autres acteurs, avec la seule différence que pour le confit individuel, l’objectif de la saisine de l’Instance n’est pas la conciliation entre deux parties belligérantes mais d’être compensé équitablement par rapport à ses droits.

10.2.3 Formation d’arbitrage

Le mode de saisine de cette instance est le même que celui du comité de résolution de conflit, et elle a un délai maximum de trois mois pour se prononcer. Le conseil d’arbitrage peut être composé par le comité exécutif du Fokontany, de deux délégués des PAPs. Les parties en litiges sont convoquées devant le conseil d’arbitrage. Si l’une des parties ne comparaît pas, le conseil, après s’être assuré qu’elle avait été bien convoquée, statue par défaut. Si la partie défaillante a connaissance de la sentence arbitrale, et si elle se trouve encore dans les délais, elle peut faire appel à la décision rendue. La sentence arbitrale se présente sous forme de procès-verbal devant indiquer la date, les noms des parties, l’objet du litige, le nombre des membres de la formation d’arbitrage, et la majorité à laquelle la sentence a été prise.

130

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

11. Plan de gestion environnementale et sociale

11.1 Contexte du projet d’extension de la Réserve

Depuis la fin des années 1980, Madagascar s’est engagé à la protection de son environnement pour limiter les menaces qui pèsent sur les richesses biologiques. Par ailleurs, lors du 5è congrès mondial sur les parcs à Durban en Septembre 2003, Madagascar a décidé de tripler la surface de ses aires protégées pour les années 2007 à 2012 pour atteindre une superficie de 6 millions d’hectares, et ce en référence aux catégories des aires protégées définis par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN). Ainsi, en vue d’atteindre les objectifs fixés lors de la Vision Durban en 2003 et lors du Programme Environnemental Phase III, la superficie des aires protégées existantes doit être augmentée pour la protection de l’environnement et dans le but de préserver les espèces de toute forme de menaces. Lokobe, une réserve naturelle intégrale située dans la région de Diana, au Nord de Madagascar, figure ainsi parmi les aires protégées qui font l’objet d’une augmentation de superficie dont le projet d’extension a été lancé en 2006 dans le cadre du processus d’élargissement des aires protégées à Madagascar. La préservation de Lokobe est intéressante dans le sens où c’est la seule forêt dense de l’île de Nosy Be. Elle constitue de ce fait un important réservoir d’eau de la localité. Sur le plan économique, le changement de statut de Lokobe en parc national s’associe avec la stratégie d’intensifier les activités touristiques de l’île.

11.2 Plan de gestion environnementale et sociale

Principalement, le plan de gestion environnementale vise à vérifier que les mesures d’atténuation des impacts négatifs prévues correspondent aux prévisions en matière de minimisation des impacts prédits. Il assure ainsi un meilleur équilibre entre les composantes économiques, sociales et environnementales du projet considéré. Le Plan de gestion environnementale réunit à la fois les paramètres à surveiller quotidiennement et ceux à suivre dans le temps.

¾ Objectif global

L’objectif global du plan de gestion environnementale et sociale sont de s’assurer que toutes les activités du projet sont entreprises en conformité avec toutes les exigences légales découlant du processus d’évaluation environnementale.

¾ Objectifs spécifiques

Les objectifs spécifiques du plan de gestion environnementale et sociale visent à : • Concrétiser tous les engagements du projet vis-à-vis de l’environnement et des communautés ; • Préciser les problématiques environnementales relatives aux différentes activités du projet et d’élaborer une planification et des procédures pour gérer ces problématiques ; • Déterminer les responsabilités des personnels clés du projet relativement au plan de gestion environnementale et sociale ;

131

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

• Communiquer les informations sur la mise en œuvre du projet et les obligations environnementales y afférentes aux autorités locales, régionales voire même nationales et aux endroits des citoyens concernés ; • Etablir les actions correctives et d’ajustement, si le cas échéant.

11.2.1 Principaux enjeux et préoccupations

Le projet d’extension de la Réserve Naturelle Intégrale de Lokobe tient compte de multiples enjeux et préoccupations environnementaux. Il représente avant tout une meilleure sauvegarde de la biodiversité comptant des différentes espèces endémiques et caractéristiques de la région. Le projet offre également la protection des espèces menacées aussi bien faunistiques que floristiques en particulier le Dypsis Ampasindava et le lémurien Eulemur macaco macaco. Toutefois, le projet d’extension de cette Réserve pourraît générer des impacts négatifs inévitables notamment sur le plan socio-économique suite aux restrictions d’accès aux ressources naturelles au niveau des nouvelles zones à protégéer. En effet, la proposition de Sous projets alternatifs permettant d’atténuer les effets négatifs du projet d’extension de l’AP constitue la principale préoccupation du PSSE. La mise en œuvre effective de ces Sous projets assurera non seulement la compensation des pertes de revenus des Personnes Affectées par le Projet mais aussi et surtout la préservation des ressources naturelles faisant auparavant l’objet d’expoitation irrationelle par les populations locales. Le plan de gestion proposé est ainsi constitué de deux volets principaux que sont : • Un programme de surveillance • Un programme de suivi

11.2.2 Programme de surveillance

Il a pour objet principal de surveiller la mise en œuvre et la vérification de l’application des mesures environnementales proposées dans les études d’impacts sur l’environnement. Les tableaux suivants indiquent les différents impacts et les mesures proposées du projet d’extension de l’AP Lokobe par rapport aux trois objectifs du SAPM.

132

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

a. Matrice d’évaluation des impacts du projet

Objectifs Importance Sources d’impacts Impacts potentiels Type Composante affectée SAPM de l’impact

Développement de Augmentation de la zone Positif Biologique Majeure l’écotourisme et du d’occupation des espèces tourisme floristiques

Mise en place des Conservation de la capacité de Positif Biologique Majeure règlements d’accès aux régénération des ressources ressources de la Réserve floristiques

Développement de Augmentation de la zone Positif Biologique Majeure l’écotourisme et du d’occurrence des espèces tourisme faunistiques

Mise en place des Amélioration de la protection Positif Biologique Majeure règlements d’accès aux des espèces menacées, rares ressources de la Réserve Conservation biodiversité Mise en place d’un système Préservation de l’état des Positif Biologique Majeure de contrôle de la Réserve habitats des espèces faunistiques

Education et sensibilisation Préservation de la spécificité Positif Biologique Majeure de la population du paysage du site

Promotion des mesures Limitation voire éradication des Positif Biologique Majeure socio-organisationnelles pratiques illicites

Développement de Dégradation de l’aspect Négatif Biophysique Moyenne l’écotourisme et du esthétique et originel du tourisme paysage suite à la venue massive et fréquente de visiteurs

133

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

Objectifs Importance Sources d’impacts Impacts potentiels Type Composante affectée SAPM de l’impact

Mise en place des Epuisement rapide des Négatif Biologique Moyenne règlements d’accès aux ressources biologiques dans la ressources de la Réserve zone de protection

Développement de Perte d’une partie de la Négatif Biologique Mineure l’écotourisme et du population faunistique ou Conservation tourisme floristique dans l’écosystème, biodiversité due aux prélèvements intentionnels des visiteurs

Développement de Diminution de la flore et de la Négatif Biologique Mineure l’écotourisme et du faune à l’emprise des tourisme infrastructures écotouristiques à mettre en place

Promotion des mesures Exploitation durable des Positif Biologique Majeure socio-organisationnelles ressources forestières dans la zone tampon et la zone de protection

Développement de Développement de nouvelles Positif Socio-économique Majeure l’écotourisme et du activités génératrices de Réduction de la tourisme revenus pauvreté et utilisation durable Développement de Augmentation des revenus Positif Socio-économique Majeure l’écotourisme et du ménagers tourisme

Education et sensibilisation Amélioration du niveau Positif Socio-économique Majeure de la population intellectuel et du niveau d’éducation de la population locale

134

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

Objectifs Importance Sources d’impacts Impacts potentiels Type Composante affectée SAPM de l’impact

Mise en place des Diminution des zones de Négatif Socio-économique Moyenne règlements d’accès aux pêche des paysans ressources de la Réserve autochtones, occasionnée par la mise en place des systèmes Réduction de la de conservation (restriction pauvreté et d’exploitation) utilisation durable Développement de Recrudescence des cas Négatif Socio-économique Majeure l’écotourisme et du d’infections sexuellement tourisme transmissibles due à la venue massive des touristes

Mise en place d’un système Préservation des patrimoines Positif Socio-économique Majeure de contrôle de la Réserve culturels et des lieux sacrés

Conservation du Mise en place d’un système Conflits entre villageois Négatif Socio-économique Majeure patrimoine culturel de contrôle de la Réserve autochtones

Mise en place des Perturbation des activités Négatif Socio-économique Moyenne règlements d’accès aux culturelles de la population ressources de la Réserve

135

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

b. Mesures d’optimisation et d’atténuation des impacts

Objectifs SAPM Impacts positifs Mesures d’optimisation Indicateurs de mesure

Meilleure protection des Renforcement des mesures légales et les Nombre de délits constatés ressources naturelles de la conventions sociales Pourcentage des infractions Réserve (faune, flore, eau, …), Renforcement de la collaboration entre les verbalisées par rapport aux préservation des divers habitats autorités locales et les communautés infractions observées et augmentation de la zone riveraines. d’occupation de la flore et zone Superficie des surfaces défrichées Conservation de la d’occurrence de la faune dans la Réserve et dans son biodiversité entourage Maintien ou amélioration de la Renforcement des mesures légales et les Etat de santé de la biodiversité capacité de régénération des conventions sociales ressources naturelles, Niveau de menace amélioration de la protection Capacité de gestion (Indice des espèces menacées d’Efficacité de Gestion ou IEG)

Développement de Formation des guides touristiques, du Nombre d’emplois crées dans le l’écotourisme et du tourisme, personnel de restauration, d’accueil et domaine de l’écotourisme création d’emplois d’hébergement/Recrutement des jeunes Montant du DEAP locaux Réduction de la pauvreté et utilisation Exploitation durable des Renforcement des surveillances et Pourcentage des infractions durable ressources naturelles dans la contrôles verbalisées par rapport aux zone tampon infractions observées et transmises

Amélioration des revenus des Renforcement des suivis et Evolution des revenus additionnels ménages par exploitation des professionnalisation de la population des ménages concernés activités génératrices de revenus

136

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

Conservation du Préservation des patrimoines Renforcement des surveillances et Nombre de doléances relatives aux patrimoine culturel culturels contrôles profanations des sites cultuels et culturels existants

Impacts négatifs Mesures d’atténuation Indicateurs de mesure

Épuisement rapide des Mise en place d’un plan d’aménagement Taux de respect du plan ressources naturelles dans la adopté aux zones périphériques de l’AP d’aménagement zone tampon Conservation de la biodiversité Dégradation de l’aspect Mener une étude préalable en vue de la Nombre de visiteurs dans la esthétique et originel du définition de la capacité de charge des Réserve paysage suite à la venue lieux d’attraction du site massive des visiteurs

Recrudescence des cas Éducation de la population sur le danger Taux de prévalence IST d’infections des MST due à la des MST/SIDA/Mise en place d’un centre venue massive des visiteurs de dépistage/ Mise en place d’un centre d’information (affichage, émission, etc)

Perturbation des zones de Mise en place des zones de pêche Zones de pêche exclusives Réduction de la pêche par la restriction d’accès exclusives délimitées pauvreté et utilisation Dotation de matériels de pêche Nombre de pirogues octroyées durable Utilisation conflictuelle des Sensibilisation et formation de la population Pourcentage de la population ressources locale sur les modes d’exploitation appliquant les modes d’exploitation rationnelle et durable rationnelle et durable Identification et valorisation des traditions Nombre de traditions liées à la qui contribuent à la conservation des conservation des ressources ressources naturelles, à travers des études naturelles plus approfondies

137

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

Risque de conflits sur la gestion Gestion concertée du DEAP en vue de la Nombre de projets communs des ressources et à l’utilisation réalisation des projets communs réalisés à partir du DEAP du Droit d’Entrée dans les Aires Protégées (DEAP)

Perturbation des activités Information et sensibilisation de la Pourcentage de la population avisée culturelles de la population population sur le projet (objectifs, raisons sur le projet d’être, intérêts, délimitation) Taux de respect des valeurs Intégration et valorisation des us et culturelles dans la réalisation du coutumes dans le système de conservation projet Conservation du du projet patrimoine culturel Perte des valeurs culturelles et Intégration et valorisation des us et Taux de respect des valeurs changement de la mentalité coutumes dans le système de conservation culturelles dans la réalisation du du projet projet

Conflits entre villageois Renforcement des structures de prévention Pourcentage de conflits résolus par autochtones et de résolution des conflits rapport aux doléances

138

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

FICHE DE DESCRIPTION DES INDICATEURS

Les indicateurs faisant la description ci-après avaient été retenus en commun accord avec la Direction de Madagascar National Parks local.

a. Description des indicateurs liés à la conservation de la biodiversité

Indicateur Nombre d’infractions observées (NI0) Objet Recensement des différents cas de délits dans le registre du responsable du Parc National Lokobe

Applicabilité Tous les Fokontany touchés par la création de l’APMC Lokobe Fréquence Annuelle, chaque mois de janvier à février pour avoir les données d’infraction de l’année précédente

Instrument /Méth Cahier de registre des agents du Parc, Chefs fokontany ou ode de collecte Chefs de village, COSAP de données Interprétations Cet indicateur permet de gérer les pressions sur la biodiversité Si Nd décroissant le renforcement des capacités techniques et organisationnelles au niveau des utilisateurs des ressources (PAPS) ainsi que le renforcement des surveillances sont efficaces Si Nd croissant le renforcement des différentes mesures, des surveillances et contrôles doit être révisés.

Indicateur Pourcentage des infractions transmises (Iv %) par rapport aux infractions observées Objet • Numérateur infractions transmises • Dénominateur infractions observées

Iv (%) = nombre infractions transmises x 100/ nombre infractions observés Le numérateur provient du responsable du Parc Le dénominateur provient des agents du Parc, des autorités locales et des communautés riveraines Applicabilité Tous les Fokontany touchés par la création de l’APMC Lokobe Fréquence Annuelle, chaque mois de janvier à février pour avoir les données d’infraction de l’année précédente Instrument /Méth Relever toutes les infractions observées auprès du ode de collecte responsable du Parc de données Dénombrer les infractions transmises par les agents du Parc lors de contrôles ou rapportées par les communautés locales (à partir des entretiens ou enquêtes) Interprétations Si Iv (%) décroissant, la collaboration entre ces 3 entités (MNP, population, OPJ) se fragilise Si Iv (%) croissant le renforcement de la collaboration entre les autorités locales, communautés riveraines et Madagascar National Parks est efficace 139

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

Indicateur Pourcentage des infractions verbalisées (Ij%) par rapport aux infractions transmises Objet • Numérateur infractions verbalisées • Dénominateur infractions transmises

Ij (%) = nombre infractions verbalisées x 100/ nombre infractions transmises Le numérateur provient du responsable au tribunal Le dénominateur provient du responsable de l’AP, des autorités locales et des communautés riveraines

Applicabilité Tous les Fokontany. touchés par la création de Lokobe Fréquence Annuelle, chaque mois de janvier à février pour avoir les données d’infraction de l’année précédente

Instrument /Méth Relever toutes les infractions verbalisées auprès du ode de collecte responsable au tribunal de données Dénombrer les infractions transmises par les agents de l’AP lors de contrôles ou rapportées par les communautés locales (à partir des entretiens ou enquêtes) Interprétations Si Iv (%) décroissant, la collaboration entre ces 3 entités (MNP, tribunal, OPJ) se fragilise Si Iv (%) croissant le renforcement de la collaboration entre les autorités locales, communautés riveraines et Madagascar National Parks est efficace

Indicateur Niveau de Menace Objet Le calcul du niveau de menace se réfère à la méthode 9.02. décrite dans « la gestion de la conservation MÉTHODE DE PLANIFICATION » (référence de l’année précédente) Applicabilité Dans la future APMC et sa zone de protection Fréquence Annuelle Instrument /Méth Le calcul du niveau de menace dépend de plusieurs ode de collecte facteurs tels que les pressions et les impacts. Ces facteurs de données seront collectés sur le terrain par les agents du Parc ou de « Madagascar National Parks » de Diégo à partir des suivis et contrôles et des enquêtes auprès de la population locale Interprétations Une augmentation du niveau de menace contrôle et surveillance du Parc deviennent dérisoires Une diminution du niveau de menace signifie un bon contrôle et une meilleure surveillance du Parc

140

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

Indicateur Indice d’Efficacité de Gestion (IEG) Objet L’IEG est obtenu à partir de l’évaluation de l’efficacité de gestion. La méthode utilisée se trouve dans la méthode de WCPA Valeur de référence Année 2008 Applicabilité À l’intérieur de l’AP en création, sa zone de protection et sa zone périphérique Fréquence Annuelle Instrument /Méth Conformément à la méthodologie de l’IUCN, l’évaluation de ode de collecte l’efficacité de gestion est basée sur (i) l’évaluation du de données contexte(importance, menaces, vulnérabilité- statut légal et démarcation des limites) ; (ii) l’évaluation de la planification conception du Réseau (exhaustivité, adéquation, représentativité et viabilité) ; conception de l’AP limite et viabilité (existence de limites clairement définies et matérialisées, superficie satisfaisante) ; planification (objectifs clairs et mesurables, existence et adéquation des plans de gestion et des ressources par rapport aux besoins) ; cadre de gestion (existence et adéquation de systèmes et procédures de gestion), (iii) l’évaluation des ressources (disponibilité et adéquation de la répartition des ressources (humaines, financières, matérielles, et adéquation du partenariat), (iv) l’évaluation du processus de gestion application de la gestion (système et procédure, inventaires des ressources, surveillance et application des réglementations, communication et éducation environnementale, entretiens des biens et équipements, formation, recherche, gestion des ressources naturelles, participation de la population et autorités locales ), (v) l’évaluation des réalisations (exécution du budget, du plan de travail, du plan de gestion) et (vi) l’évaluation des résultats (impacts des actions de gestion sur la conservation de la biodiversité et le développement socioéconomique local, régional et national)

Interprétations Si IEG ≥ valeur de référence il y a bonne gestion du Parc Si IEG ≤ valeur de référence les différents modes de gestion du Parc sont inefficaces et à revoir

141

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

Indicateur Taux de respect du plan d’aménagement Rpa (en %)

Objet - Numérateur nombre d’individu respectant le plan d’aménagement défini dans une commune concernée - Dénominateur nombre d’individus total vivant dans cette Commune Le numérateur peut se calculer par la différence entre le dénominateur et le nombre d’individus enregistrés dans les plaintes, rapports, PV sur les infractions (non respect textes en vigueur, règlements intérieurs, cahier de charges, plan d’aménagement) Le dénominateur provient du PCD L e numérateur provient des agents de l’AP et Chef Fkt Applicabilité Toutes les Communes touchées par la création de l’APMC Lokobe Fréquence Annuelle, durant la forte pression des immigrants

Instruments/méthode Données socio-économiques caractéristiques physiques de collecte de des ressources naturelles données Organisations structurelles des Communes Formuler une demande adressée aux Maires des Communes et aux Chefs FKT concernées Ou Etablir une convention de collaboration avec ces Maires et Chefs FKT pour qu’ils fournissent leur nombre de population chaque année Interprétation • Cet indicateur permet de caractériser le plan d’aménagement de la Future AP en création • Cet indicateur permet d’observer que ce plan d’aménagement a été établi sur une démarche participative

Indicateur Nombre de visiteurs dans la Réserve/ Parc (Nv)

Objet Recensement des personnes fréquentant l’AP

Applicabilité Zones attrayantes dans l’AP

Fréquence Annuelle

Instruments/méthode • Cahier d’enregistrement des visiteurs de l’AP de collecte de • Nombre de tickets d’entrée cédés par les agents de données l’AP • Fiche d’enquête des établissements d’accueil, Sondage sur les vols régionaux. Interprétation • Cet indicateur permet de mesurer l’esthétique de la future AP • Cet indicateur permet de mesurer la pression en nombre et en charge des touristes et visiteurs

dans l’AP • Cet indicateur permet d’observer le mode de gestion de la future AP

142

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

Indicateur Nombre de chercheurs dans la Réserve/ Parc (Nc)

Objet Recensement des chercheurs fréquentant l’AP

Applicabilité A l’intérieur de l’AP

Fréquence Annuelle

Instruments/méthode • Cahier d’enregistrement des chercheurs de l’AP de collecte de • Nombre de tickets d’entrée cédés par les agents de données l’AP • Thèmes de recherches Interprétation • Cet indicateur permet de mesurer l’esthétique de la future AP en création • Cet indicateur permet d’observer le mode de gestion de la future AP en création

Indicateur Etat de Santé de la biodiversité marine Objet La santé des habitats et de la biodiversité marine. Applicabilité À l’intérieur de la partie marine de l’AP Fréquence Annuelle Référence de l’évaluation de la santé des cibles de conservation dans le PGC Récif % des coraux durs, % des acropora branchus, digités et tabulaires, biomasse de poisson, rapport des poissons herbivores et carnivores, taux de recrutement, taux Instrument /Méth de blanchiment, biomasse des gros invertébrés. ode de collecte Mangrove Densité des individus de régénération, densité de données de la mangrove, réduction superficie, et nombre d’espèces rencontrées. Zone d’herbier Nombre d’espèces rencontrées, biomasse. Méthode Plongée en apnée et ou en bouteille, longueur intercepté par le transect (de transect de 10m par station). Récif Si les pourcentages des coraux durs, des acropora, biomasse de poisson, taux de recrutement augmentent le récif est en bonne santé. Si la biomasse de poisson diminue, le rapport poisson carnivore augmente, biomasse des invertébrés diminue, le Interprétations récif est en voie de dégradation. Mangrove et Phanérogames marines. Plurispécifiques, taux de régénération élevé, biomasse et densité améliorée, bonne condition. Monospécifique, biomasse réduite, pas d’individu de régénération, mauvaise condition.

143

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

Indicateur Capture par unité d’effort observée (Poids/temps/pêcheur) La quantité de produits obtenus par un pêcheur par jour Objet (Poids/temps/pêcheur). Applicabilité À l’intérieur de l’APM et Groupement des pêcheurs Fréquence Annuelle Instrument /Méthode Cahier des comités de surveillance et fiche de patrouille des de collecte de agents du parc. données La quantité par unité d’effort montre à la fois l’efficacité des mesures de conservation en termes d’amélioration de la reproductivité (bassin de reproduction des ressources Interprétations halieutiques) et la capacité de la biomasse à supporter les

efforts de pêche (nombre de pêcheur, méthodes et

matériels).

Cet indicateur permet de gérer les ressources halieutiques

Si la CPUE décroit l’effort de pêche (matériel et nombre

de pêcheur) et les méthodes de pêche nécessitent un

contrôle plus strict. Si la CPUE augmente les mesures de restriction sont efficaces et doivent être continuées.

Indicateur Superficies traitées (Ha) Acanthaster planchi, une espèce d’échinoderme brouteur des coraux, il pourrait dévaster une large étendue de récif. Objet Il faut procéder annuellement à ses éliminations physiques en les ramassant et les ramener à la terre ferme. Applicabilité Dans l’aire protégée Fréquence Annuelle Instrument /Méth Matériel de plongée en apnée ou en bouteille à air ode de collecte comprimée et en collaboration avec les pêcheurs. de données L’inexistence d’acanthaster réduit la vulnérabilité des coraux face aux autres stress liés aux pressions anthropiques et Interprétations naturelles comme le changement climatiques. La superficie totale des récifs dans l’AP devra être traitée systématiquement.

144

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

Indicateur Surfaces des récifs dégradées (Sd) dans l’AP, exprimée en Hectare Sd (Ha) = ∑ Sd(i) Objet Sd (i) est la surface dégradée à l’intérieur de l’AP

Applicabilité Dans l’AP Fréquence Annuelle Évaluation surface et identification des zones dégradées faite par les agents de l’AP en faisant des observations en Instrument /Méth apnée au niveau des récifs coralliens. On utilise la méthode ode de collecte Longueur Intercepté par le Transect, en évaluant le taux des de données coraux morts et des débris coralliens sur les 9 transects de 10m par station. Cet indicateur permet de connaître le taux de recouvrement des différentes espèces récifales Augmentation des surfaces dégradées dégradation des différents récifs dans l’aire protégée, existence des Interprétations méthodes de pêche destructives. Réduction des surfaces dégradées Diminution méthode de pêche destructive, conservation et meilleure protection des écosystèmes naturels.

Indicateur Surfaces des mangroves dégradées (Sd) dans l’AP, exprimée en Hectare Sd (Ha) = ∑ Sd(i) Objet Sd (i) est la surface des mangroves dégradée à l’intérieur de l’AP Applicabilité Dans l’Aire Protégée Fréquence Annuelle Évaluation surface et identification des zones dégradées Instrument /Méth faite par les agents de l’AP en faisant des observations sur ode de collecte terrain et aidés par le responsable de SIG. (données de de données transect et télédétection) Cet indicateur permet de suivre l’état de santé des mangroves Augmentation des surfaces dégradées dégradation des Interprétations différents mangroves dans l’aire protégée, existences des coupes et / ou de défrichement. Diminution des surfaces défrichées conservation et meilleure protection des écosystèmes naturels.

145

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

Indicateur Superficie des mangroves restaurées exprimée en Hectare Reboisement des mangroves. Dans certains sites, la population locale n’a que des bois de mangroves comme bois de construction et. On les autorise à faire des coupes sélectives en termes de Objet droits d’usage dans certaines zones tampon qualifiées zone d’utilisation durable (ZUD), mais il faut renforcer la restauration naturelle avec les autres parties dégradées. Applicabilité Dans l’aire protégée Fréquence Annuelle. Instrument /Méthode Reboisement à partir des sauvageons pris dans les de collecte de mangroves environnantes. données La conduite du reboisement montre le respect des cahiers de charges, des contrats de conservation établis au niveau de chaque localité et le niveau de participation aux actions de conservation. Interprétations Augmentation de la superficie traitée, meilleure conservation des zones de fraie et meilleure protection de la côte contre les érosions côtières. Réduction de la superficie traitée, disparition progressive des mangroves.

b. Description des indicateurs liés à la réduction de la pauvreté et à l’utilisation durable des RN

Indicateur Nombre d’emplois créés dans le domaine de l’écotourisme Objet Recensement des nouveaux employés en âge de travailler résultant de l’extension de l’AP dans le domaine de l'écotourisme (Guides locaux; Personnel écotourisme du PN ; Artisanat) Applicabilité Les individus en âge de travailler vivant aux alentours du Parc Fréquence Annuelle, pendant la période favorable à l’écotourisme

Instruments/méthode Registre des embauchés au sein de l’ORT, au ministère du de collecte de tourisme données Cahier d’enregistrement du Madagascar National Parks régional ou du site Interprétation Cet indicateur permet de mesurer la création d’emploi dans le domaine de l’écotourisme Cet indicateur permet aussi d’analyser la contribution du secteur tourisme sur la création d’emploi au niveau national

146

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

Indicateur Montant du DEAP

Objet Voir les différents tarifs d’entrée à la future AP - Tarif pour les étrangers - Tarif pour les nationaux Le montant du DEAP est exprimé en Ariary. Il fait partie du budget de fonctionnement de la future AP. Applicabilité Ce montant doit être fixe. Il concerne tous les visiteurs de l’AP Lokobe Fréquence Annuelle, début de l’année

Instruments/méthode • Affichage à l’entrée de l’AP de collecte de • Se renseigner par téléphone au personnel données responsable de l’AP • S’adresser au Madagascar National Parks régional pour connaître ce montant

Interprétation • Cet indicateur montre qu’il existe des objets intéressants à voir dans l’AP • Cet indicateur permet de dire qu’il existe de l’entretien de l’AP

Indicateur Évolution des revenus des ménages concernés

Objet • Inventorier des activités permettant aux ménages de gagner des revenus générés par l’écotourisme • Relever les revenus supplémentaires annuels obtenus • Faire une comparaison de ces revenus (avant délimitation et après délimitation) afin de voir leur évolution

Applicabilité Il concerne tous les ménages vivant aux alentours de l’AP.

Fréquence Annuelle

Instruments/méth • Enquête ménage ode de collecte de • Réunion communautaire données • Synthèse des données dans un tableau comparatif

Interprétation Cet indicateur permet de mesurer l’évolution du niveau de vie des ménages.

147

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

Indicateur Taux de prévalence IST Objet T (%) = 100 x nombre de cas infectés par la MST / nombre de population dépistée

Le numérateur et le dénominateur proviennent du Responsable du centre de dépistage Applicabilité Populations des communes concernées Fréquence Annuelle Instrument /Méthode Demande adressée au Responsable du centre de de collecte de dépistage ou établir une convention de collaboration données avec le responsable du centre de dépistage Interprétations Si le taux de prévalence de MST diminue, cela signifie que les mesures proposées sont effectives. Dans le cas contraire, l’éducation de la population sur le danger des MST n’est pas efficace.

Indicateur Pourcentage de la population appliquant les modes d’exploitation rationnelle et durable Objet T (%) = 100 x Nombre de personnes formées appliquant les modes d’exploitation rationnelle et durable / Nombre de personnes ayant bénéficié des formations sur l’exploitation durable et rationnelle des RN

Le numérateur et le dénominateur proviennent de Madagascar National Parks Applicabilité PAPs bénéficiaires des formations du PSSE vivant aux alentours de l’AP Lokobe Fréquence Annuelle Instrument /Méthode Enquêtes auprès de la population et constatation de collecte de visuelle sur le terrain, dépouillement des résultats données d’enquête de suivi Interprétations Si le pourcentage augmente, cela signifie une utilisation durable des RN et une diminution des pressions sur l’AP

Indicateur Nombre de projets réalisés à partir du DEAP Objet Inventaire des projets réalisés déjà concertés entre Madagascar National Parks et la population locale Applicabilité Communes/ Fokontany concernés Fréquence Annuelle Instrument /Méthode Consultation des dossiers de projets auprès de de collecte de Madagascar National Parks données Observation sur le terrain Enquête auprès des Maires/ Chefs fokontany concernés Interprétations L’augmentation de ce nombre signifie une meilleure collaboration entre Madagascar National Parks et la Communauté locale

148

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

c. Description des indicateurs liés à la conservation du patrimoine culturel

Indicateur Nombre de doléances/plaintes relatives aux profanations des sites cultuels et culturels existants Objet Inventaire des PV, plaintes déposées concernant la violation des espaces cultuels, des rites et coutumes ainsi que le non respect de la tradition Applicabilité Toutes les communautés vivant aux alentours de l’AP, les Chefs du village, Olobe, Ampanjaka, Chef coutumier Fréquence Annuelle, pendant la cérémonie rituelle

Instruments/méthode • Cahier d’enregistrement du Fokontany de collecte de données • Plaintes déposées au niveau de la Commune

Interprétation - Si croissant, ça signifie qu’il y a accroissement du non respect de la coutume, qu’il existe des migrants qui s’y installent - Si nombre de doléances décroissant, ça signifie que les sites sacrés et les pratiques traditionnelles sont respectés avec attention par les communautés - Si constant, ça signifie que les villageois restent les mêmes (ni entrée ni sortie du village)

Indicateur Taux de respect des pratiques culturelles liées à la conservation de la biodiversité Objet T (%) = 100 x pratiques culturelles maintenues/nombre total des pratiques culturelles Le numérateur et les dénominateurs proviennent des SOJABE, Recensement des types d’infractions liées à la conservation des ressources Applicabilité Toutes les communes concernées par le projet Fréquence Tous les 2 ans Instrument /Méthode de Enquêtes auprès des SOJABE et de la population collecte de données Interprétations Une valeur élevée du T (%) signifie une symbiose entre les valeurs culturelles et le projet Une augmentation de la valeur du T(%) signifie un maintient des valeurs culturelles du site Une diminution de la valeur du T (%) signifie une perturbation de ces valeurs culturelles

Indicateur Pourcentage de conflits (plaintes/doléances) résolus (CR) par rapport aux doléances Objet CR (%) = Conflits résolus x 100/ Conflits enregistrés Le numérateur et le dénominateur proviennent des différentes structures de gestion et de résolution des conflits Applicabilité Les communes concernées par la création, CLB , Ray aman- dReny Fréquence Annuelle Instrument /Méthode de Consultation des PV de doléance et de résolution des conflits collecte de données auprès de ces différentes structures Interprétations Si CR (%) augmente, il y a un maintien de la conservation des patrimoines Si CR(%) diminue, la conservation des patrimoines est perturbée

149

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

11.2.3 Programme de suivi

Le programme de suivi consiste à suivre l’évolution de certaines composantes des milieux naturel et humain affectées par la réalisation du projet. Cette activité vise à vérifier la validité des hypothèses émises relativement à la performance environnementale du projet et à l’efficacité des mesures d’insertion, le cas échéant. Les indicateurs de suivi sont surtout constitués par les éléments dont on maîtrise et qu’on prévoit également leur évolution respective durant la mise en œuvre du projet. Ces indicateurs sont mesurables, vérifiables et facilement observables. D’une manière générale, le suivi environnemental concerne l’Administration. Le tableau suivant présente les paramètres qui feront l’objet du suivi environnemental. Paramètres de suivi environnemental

Objectifs du Paramètres de Modalités de Fréquence Responsables SAPM suivi suivi

Conservation de la Densité des Inventaires Annuelle Madagascar National biodiversité espèces biologiques des Parks faunistiques et espèces floristiques floristiques et faunistiques dans l’AP

Suivi des espèces cibles pour la conservation ainsi que les autres espèces menacées

Etat de Suivi écologique Annuelle Madagascar National l’écosystème des différentes Parks

formations végétales

Analyse Tous les 5 ans cartographique pour l’étude de l’évolution et du dynamisme de l’écosystème

Aspect esthétique Constat visuel du Madagascar National et originel du paysage Parks

paysage

Analyse Tous les 5 ans cartographique pour l’étude de l’évolution du paysage

Réduction de la Moyens Inventaire des listes Annuelle Chef ZAP pauvreté et d’existence de Sous projets Madagascar National utilisation durable réalisés ainsi que le Parks des ressources nombre des naturelles bénéficiaires Maires

Recensement des emplois 150

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

Objectifs du Paramètres de Modalités de Fréquence Responsables SAPM suivi suivi nouvellement crées Analyse des revenus additionnels de la population

Évolution des MST Consultation des Annuelle Responsable du registres auprès centre de dépistage des centres de Madagascar National dépistage Parks

Conservation du Valeurs cultuelles Suivi du respect Tous les 2 ans OLOBE patrimoine culturel et culturelles des différents us et Madagascar National coutumes à partir Parks des constats visuels et enquêtes

Différends Recensement des Annuelle OLOBE villageois conflits villageois Chefs de village enregistrés auprès de chaque Chefs Fokontany structure de résolution de Madagascar National Parks conflits

151

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

12. Budget du Plan de Sauvegarde Environnementale et Sociale

Ce chapitre consiste à présenter les dépenses prévisionnelles liées à la mise en œuvre du plan de sauvegarde de l’AP Lokobe, dont les valeurs sont exprimées en Ariary puis en dollars des Etats Unis.

Tableau 74 : Montant Prévisionnel du Plan de sauvegarde

Rubrique Montant en Ariary Montant en USD %

Coûts directs 21 600 100 10 286 60 Honoraire des prestataires 12 602 600 6 001 35 Vérification externalisée de la mise en œuvre des 1 793 400 854 5 mesures TOTAUX 35 996 100 17 141 100

Ce tableau montre que 60% du financement de l’IDA/GEF seront liés aux coûts directs, 35% seront consacrés aux honoraires des prestataires. La vérification ou le contrôle de la mise en œuvre des différents sous projets représente seulement 5% de ce financement.

152

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

13. Publication du Plan de Sauvegarde Environnementale et Sociale

13.1 Raisons pour la publication du document PSSE (pourquoi ?)

Les raisons de la publication du document PSSE consistent à donner des éléments de réponse aux diverses questions posées dans le cadre des dispositions prises pour la création et/ou l’extension des AP. Ces réponses visent à :

1) La sauvegarde de la biodiversité en ménageant des espaces de conservation, et au maintien des fonctions écologiques à travers des modes de gestion adaptés et des activités de restauration soutenues ;

2) L’amélioration des conditions de vie des communautés et leur participation au développement économique du pays :

3) L’uniformisation des motivations et stratégies des groupements des PAPs dans leur effectivité et efficience ;

4) La confection de mesure des performances des groupements par rapport à la nature des restrictions considérées;

5) L’identification de facteurs structurels ou caractéristiques des groupes contribuant ou annihilant leur performance effective ;

6) La détermination des bénéficiaires des activités de compensation des groupes ;

7) Les appuis techniques et financiers à mobiliser pour assurer l’intégration de leurs activités dans une filière organisée dans une optique de durabilité, de conservation / préservation de l’environnement.

13.2 Présentation et structure du document PSSE

Ce document du PSSE se veut être un outil de travail et documents de référence pour des éventuelles formations de tous les acteurs intervenant dans le contexte du projet de création et/ou d’extension de l’AP. Donc il est conçu pour être simple, facile à lire et écrit dans un langage facile à comprendre.

C’est une étude visant surtout à toucher plusieurs catégories de personnes et à faciliter son utilisation en regard des informations relatives au Cadre Fonctionnel de Procédures de Sauvegarde et des diverses études spécifiques de création ou extension des AP établies. Mais le côté pratique s’avère aussi largement exploité pour faciliter son utilisation au profit des analyses que le lecteur est orienté à consulter à travers un schéma d’intervention qui évite tout décalage entre ce que les communautés peuvent faire et ce que le projet souhaite dans le cadre de la mobilisation des mesures de surveillance adéquates

13.3 Cibles

Qui peut utiliser ce document du PSSE ?

Améliorer les interventions pour l’actualisation de la gestion des AP s’inscrit au centre des préoccupations des principaux acteurs engagés pour la conservation de l’intégrité de l’AP et la sauvegarde des populations affectées AP, de chaque AP en création ou en extension 153

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

Cependant, cette amélioration ne s’avère efficace que si on apporte des éléments de compréhension sur les principes de subsidiarité rendant compte de l’attribution des responsabilités et l’autorité de gestion aux institutions plus proches des ressources, tout en essayant de décortiquer les causes des défaillances et d’en déduire les solutions concrètes pour y remédier.

Suivant les objectifs visés par le document du PSSE en question, les cibles seront diverses :

1) Un premier groupe de cibles est constitué par Madagascar National Park et autres prestataires mobilisés par les mesures de sauvegarde centrées sur la dégradation des conditions de vie des communautés ou sur les pertes de revenu de façon à poursuivre l’utilisation des RN de manière écologique. Cette publication est considérée comme un document et outil de travail pour servir de support de formation pour tous les acteurs concernés par l’uniformisation des motivations et stratégies des PAPs dans leur effectivité et efficience.

2) Un deuxième groupe d’utilisateurs est formé par les Groupements et associations des usagers- producteurs (PAPs) dont la publication du document sert à renforcer leur capacité dans leur intégration au marché ;

3) Un troisième groupe de cibles est celui des Décideurs politiques et Autorités Locales dont le document leur indique les besoins des groupements et donnent des outils d’aide à la décision;

4) Un quatrième groupe est formé par les Responsables techniques d’encadrement dont le document publié leur sert de guide et de référence technique pour identifier et améliorer leur intervention dans la gestion des initiatives appropriées et requises

Cette liste d’utilisateurs n’est pas exhaustive mais ce manuel se veut être une aide voire une référence pour tout intervenant en matière de conservation et de valorisation des ressources naturelles dans le contexte de l’AP.

13.4 Des conditions à réunir pour la publication des acquis du PSSE

La publication des acquis du PSSE nécessite le recours à un dialogue institutionnel et la mise à disposition des informations aux principaux acteurs concernés par le PSSE. C’est dans ce sens qu’un processus de validation du contenu devrait être engagé par le responsable de la publication à l’instar du MNP (Madagascar National Parks), tant au niveau national qu’à l’échelle internationale.

Il faut d’emblée reconnaître que les aires protégées font partie des zones sensibles en tant que zones de conservation naturelle. Le décret MECIE dans son article 4 a prévu l’obligation de réalisation d’une EIE pour toutes implantations ou modifications d’aménagements, ouvrages et travaux situés dans les zones sensibles ou pouvant les affecter.

Dans son article 2, est dite sensible une zone constituée par : un ou plusieurs éléments de nature biologique, écologique, climatique, physico-chimique, culturelle, socio-économique caractérisé par une valeur spécifique et une certaine fragilité vis-à-vis des activités humaines et des phénomènes naturels susceptibles de modifier lesdits éléments et/ou de dégrader voire de détruire ladite zone.”

Le projet de publication à initier se trouve donc régi par la conformité à ce présent décret. En fait, celui-ci fixe les règles et procédures applicables à la MECIE et précise la nature, les attributions respectives et le degré d’autorité des institutions ou organismes habilités à cet effet.

154

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

Dans le contexte national, le document du PSSE constitué ne peut pas se passer de la participation du public à l’évaluation environnementale. Il s’agit ici d’une étape importante de l’évaluation environnementale ainsi que la mise en oeuvre du droit à l’information, la faculté du public concerné par le projet de participer à des décisions. Des étapes obligatoires sont à considérées dans le processus de validation escompté :

13.4.1 Dépôt des documents PSSE aux instances concernées

La Consultation des documents PSSE est à favoriser ici pour permettre une meilleure réaction par rapport aux réalités existantes. Elle autorise en quelque sorte la faculté de participer à la prise de décision (avis). Le responsable de la publication est appelé à s’engager pour

¾ formuler une demande écrite adressée au Ministère chargé de l’Environnement les documents PSSE, déposée à l’ONE.

¾ atttendre après réception, l’examen, l’avis de l’ONE ou acheminement au secteur compétent

La consultation sur place des documents s’effectue dans ce cas sur la base du résumé non technique du projet. Elle est menée sous la responsabilité de l’autorité locale du site d’implantation (commune). Elle peut ainsi se présenter sous différentes formes :

¾ une consultation sur place des documents (CPD), du résumé technique durée : 10 à 30 jours

¾ une enquête publique (EP) 15 à 45 jours

¾ une audience publique (AP) de 25 à 70 jours

13.4.2 Etape d’évaluation concernant le document PSSE

L'ONE est appelé dans le cadre de cette étape à assurer la coordination des Comités Techniques d’Evaluation (CTE), la direction de l'évaluation proprement dite et la délivrance des permis environnementaux, la coordination du suivi de la conformité des plans de gestion environnementale. Ce Comité Technique d’Evaluation coordonnée par l’ONE est chargé dans leurs responsabilités d’évaluer la pertinence et de la suffisance des études d’impacts environnementaux du PSSE. Cette instance est composée principalement par le Ministère de l’Environnement, des Eaux et Forêts, de l’ONE et des Ministères sectoriels de tutelle du projet, ainsi que des Ministères concernés par des études thématiques requises dans les différentes phases du projet.

Le CTE est alors nommé, convoqué et présidé par ONE chargé de la coordination, de la direction de l’évaluation.

13.4.3 Délivrance du permis environnemental

Le Plan de Gestion Sociale du Projet constitue le cahier de charges sociale dudit Projet et consiste en un programme de mise en œuvre et de suivi des mesures envisagées par l’EIS pour supprimer, réduire et éventuellement compenser les conséquences dommageables du projet sur le milieu socioéconomique. Si aucune voie de recours n’est recommandée, l’ONE délivre le permis environnemental.

155

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

13.4.4 Capitalisation des acquis pour une publication d’envergure nationale et internationale

Les conditions réunies pour la publication des PSSE se traduisent en quelque sorte par l'importance accordée aux aspects socio-organisationnels et aux réseaux relationnels se rapportant aux initiatives fixées. A ce titre, il faudrait intensifier la communication à tous les niveaux :

ƒ La mobilisation directe sur la base de SiteWeb demande toujours à être renforcée pour susciter davantage l’engagement interministériel des préoccupations pour le PSSE. Le responsable de la publication à l’instar du MNP devrait faire un Plaidoyer au niveau des autorités concernées et polariser le Ministère de l’Environnement et des Eaux & Forêts puis l’ONE pour une meilleure visibilité des préoccupations communes. ƒ Une consolidation de la publication des acquis du PSSE devrait par la suite faire l’objet d’une valorisation internationale à travers un site Infoshop de la Banque Mondiale

156

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

14. CONCLUSION

Le présent Plan de Sauvegarde Sociale et Environnementae (PSSE) est proposé dans le cadre de la redélimitation de l’Aire Protégée Lokobe. Il a pour objectif spécifique d’établir un cadre permettant aux Personnes Affectées par le Projet de participer aux processus de gestion de l’AP (restaurer les habitats naturels de la biodiversité et la faune sauvage), à la détermination des mesures pour réduire les impacts sociaux des restrictions d’accès aux ressources, ainsi qu’au programme de suivi évaluation.

La démarche et la méthodologie suivies pour ce travail se réfèrent au manuel Cadre Fonctionnel de Procédure de Sauvegarde (CFPS), dont la version finale a été présentée par le Ministère chargé de l’environnement, des eaux et forêts en avril 2007. Les études socio-économiques et d’identification des parties prenantes ont été réalisées lors de l’étape préliminaire de protection (incluant le recensement des PAPs et la priorisation des groupes vulnérables).

Au cours des différentes étapes de la nouvelle délimitation, des activités de consultations publiques ont été réalisées aux niveaux des communes, villages et hameaux afin d’aboutir à un diagnostic participatif (MARP) notamment sur les restrictions d’accès aux ressources naturelles de la zone d’extension et sur les compensations adéquates pour les Personnes Affectées par le Projet, sous forme de mesures de sauvegarde regroupées en un programme d’actions par Fokontany.

Le plan de sauvegarde sociale et environnementale – PSSE- a ainsi permis d’une part, d’identifier les Personnes Affectées par le Projet. Les résultats obtenus montrent qu’il y a 122 ménages affectés et vulnérables, dont 61 PAPs majeures et 61 PAPs mineures. D’autre part, le PSSE permet d’évaluer de façon analytique, circonstanciée et exhaustive pour chaque population affectée par le projet les impacts sur le plan social, économique, et environnemental de l’extension marine de la réserve de Lokobe située au Sud Est de l’île de Nosy Be. Le présent document donne également une analyse minitueuse de la dégradation des ressources naturelles et du cadre de vie dans les zones géographiques concernées. A titre indicatif, la dégradation des récifaux coralliens qui protègent la fôret de Lokobe à sa limite marine au Sud sera évitée lorsque la population du littoral ne piétine plus les côtes récifaux, et ne pratiquent plus la pêche à pied, ni de pêche qui nuit aux coraux dans un rayon défini par la nouvelle délimitation. Il est à souligner que la population riveraine de la zone d’extension est majoritairement et économiquement dépendante de la pêche traditionnelle. Les perturbations temporaires citées précédemment nécessitent en contrepartie des mesures alternatives. Il s’agit d’une mise en place de zones de pêche exclusives et d’une dotation de matériels de pêche. Les dépenses prévisionnelles en rapport avec la mise en œuvre de ces sous projets pour l’AP Lokobe sont estimées à trente cinq millions neuf cent quatre vingt seize mille cent Ariary (Ar 35 996 100) soit USD 17 141. La réalisation dans les meilleurs délais des mesures proposées et des formations qui leur permettront de gérer et de protéger le site s’avère par conséquent incontournable. Pour que chaque membre de la communauté soit impliqué et prenne sa responsabilité vis à vis de l’AP, il faut qu’il adhère à une organisation, soit à une association, soit à un comité local de base (CLB). Dans l’un ou l’autre cas, ces organisations devront suivre des formations sur le développement organisationnel, fonctionnement et organisation. Le comité local de base devrait avoir une structure d’organisation qui devra aller, au moins, jusqu’au niveau de la Commune. Dans chaque figure de cas d’élaboration de dina, le règlement des conflits et litiges peuvent être réglés au sein même du CLB, puis au niveau communal. Le cas échéant, elle pourrait être portée devant une instance judiciaire si les parties le juge indispensable. 157

PSSE‐AIRE PROTEGEE LOKOBE

ANNEXES

158

ANNEXE I

PROCES VERBAL DE REUNION DE LA COMMISSION DE CLASSEMENT POUR LE CHANGEMENT DE STATUT DE LA RNI LOKOBE

ANNEXE II

PROCES VERBAUX DES CONSULTATIONS PUBLIQUES DANS LE CADRE DE L’ELABORATION DU PSSE

ANNEXE III

LISTE DES PAPS DE L’AP LOKOBE

LISTE DES PAPs

AIRE PROTEGEE LOKOBE

ACTIVITE N° COMMUNE FOKONTANY VILLAGE NOM ET PRENOM VULNERABILITE PRIMARE 1 NOSY BE ANTAFONDRO ANTAFONDRO BEFENO ETIENNE PECHEUR VULNERABLE 2 NOSY BE ANTAFONDRO AMBALAHONKO BELALAHY TINOGNY PECHEUR VULNERABLE 3 NOSY BE ANTAFONDRO AMBALAHONKO MASY CULTIVATEUR VULNERABLE 4 NOSY BE ANTAFONDRO AMBALAHONKO ANDRIAMAZAKA JEAN MARIN VULNERABLE BRITO 5 NOSY BE ANTAFONDRO AMBALAHONKO BIBO CULTIVATEUR VULNERABLE 6 NOSY BE ANTAFONDRO AMBALAHONKO TOMBOMORA CULTIVATEUR VULNERABLE ROLLAND 7 NOSY BE ANTAFONDRO ANTAFONDRO VOLATIANA MENAGERE VULNERABLE 8 NOSY BE ANTAFONDRO ANTAFONDRO AMBALAHY CULTIVATEUR VULNERABLE 9 NOSY BE ANTAFONDRO ANTAFONDRO BEFENO RICHARD CULTIVATEUR VULNERABLE 10 NOSY BE ANTAFONDRO ANTAFONDRO TOMBO ROBEZE CULTIVATEUR VULNERABLE 11 NOSY BE ANTAFONDRO AMBALAHONKO JEAN CHARLES PECHEUR VULNERABLE KELIMARA 12 NOSY BE ANTAFONDRO AMBALAHONKO ANDRIAMAZAKA MARIN VULNERABLE FLORENT 13 NOSY BE ANTAFONDRO AMBALAHONKO BEZAFY REMI CULTIVATEUR VULNERABLE 14 NOSY BE ANTAFONDRO AMBALAHONKO ANJARA CULTIVATEUR VULNERABLE 15 NOSY BE ANTAFONDRO DOANY SOLONDRAZA JEAN CULTIVATEUR VULNERABLE GABRIEL 16 NOSY BE ANTAFONDRO DOANY BERNARD TSIMIASA PECHEUR VULNERABLE 17 NOSY BE ANTAFONDRO AMBALAHONKO ZAFY SOA CULTIVATEUR VULNERABLE 18 NOSY BE ANTAFONDRO DOANY SOATAHY CULTIVATEUR VULNERABLE 19 NOSY BE ANTAFONDRO DOANY SOAZY CULTIVATEUR VULNERABLE 20 NOSY BE ANTAFONDRO ANTAFONDRO JAOVOAVY JEAN NOEL EMPLOYE VULNERABLE HOTEL 21 NOSY BE ANTAFONDRO ANTAFONDRO JAOMANIRY GILBERT PECHEUR VULNERABLE 22 NOSY BE ANTAFONDRO ANTAFONDRO TSIAHARO PERMIN PECHEUR VULNERABLE 23 NOSY BE ANTAFONDRO ANTAFONDRO RAMIANDRISOA PECHEUR VULNERABLE 24 NOSY BE ANTAFONDRO AMBALAHONKO ANDRIAMAHAZO CULTIVATEUR VULNERABLE FABIEN 25 NOSY BE ANTAFONDRO ANTAFONDRO ALEXIS MANDIGNY GARDIEN VULNERABLE 26 NOSY BE ANTAFONDRO ANTAFONDRO SOLOMANA PECHEUR VULNERABLE 27 NOSY BE ANTAFONDRO ANTAFONDRO JAOZANAKA ARTISAN VULNERABLE 28 NOSY BE ANTAFONDRO ANTAFONDRO JAOMAGNAMPY J. MARIN VULNERABLE 29 NOSY BE ANTAFONDRO AMBALAHONKO TOMBOMISY SERGE CULTIVATEUR VULNERABLE MODESTE 30 NOSY BE ANTAFONDRO ANTAFONDRO JAOSANY PECHEUR VULNERABLE 31 NOSY BE ANTAFONDRO ANTAFONDRO JAOFARA PECHEUR VULNERABLE 32 NOSY BE ANATFONDRO ANTAFONDRO SOAVOLORY MENAGERE VULNERABLE 33 NOSY BE ANTAFONDRO ANTAFONDRO JAOMISY TAMBOHO VULNERABLE 34 NOSY BE ANTAFONDRO ANTAFONDRO JAOFENO CULTIVATEUR VULNERABLE 35 NOSY BE ANTAFONDRO ANTAFONDRO MOSESY BERTRAND INSTITUTEUR VULNERABLE 36 NOSY BE ANTAFONDRO AMBALAHONKO ASSOUMANY PECHEUR VULNERABLE 37 NOSY BE ANTAFONDRO DOANY JAOMATARA PECHEUR VULNERABLE 38 NOSY BE ANTAFONDRO DOANY TAFITSAKA JOCELYN PECHEUR VULNERABLE 39 NOSY BE ANTAFONDRO ANTAFONDRO JAOLAZA DIDIER PECHEUR VULNERABLE 40 NOSY BE ANTAFONDRO ANTAFONDRO BITO JAOMAMY MARIN VULNERABLE 41 NOSY BE ANTAFONDRO ANTAFONDRO JAONOSY CULTIVATEUR VULNERABLE 42 NOSY BE ANTAFONDRO ANTAFONDRO JAOVOAVY PECHEUR VULNERABLE 43 NOSY BE ANTAFONDRO AMBALAHONKO ZARATOMBO FREDDI MARIN VULNERABLE 44 NOSY BE ANTAFONDRO ANTAFONDRO JAOMAHAZAKA PECHEUR VULNERABLE 45 NOSY BE ANTAFONDRO DOANY MARISOA CULTIVATEUR VULNERABLE 46 NOSY BE ANTAFONDRO ANTAFONDRO JORONDRAZA PECHEUR VULNERABLE CELESTIN 47 NOSY BE ANTAFONDRO DOANY ALFAN TOMBOZARA ARTISAN VULNERABLE 48 NOSY BE ANTAFONDRO DOANY TOMBO JOMA ARTISAN VULNERABLE 49 NOSY BE ANTAFONDRO ANTAFONDRO DASILAVA KAMISY CHARPENTIER VULNERABLE 50 NOSY BE ANTAFONDRO ANTAFONDRO GEORGINE INSTITUTRICE VULNERABLE 51 NOSY BE ANTAFONDRO ANTAFONDRO JILANA EMPLOYE VULNERABLE HOTEL 52 NOSY BE AMBANORO AMBATOKIRINTSA BERTHE PECHEUR VULNERABLE 53 NOSY BE AMBANORO AMBATOKIRINTSA ZIZY PECHEUR VULNERABLE 54 NOSY BE AMBANORO MARODOKA CHAMSE TOMBO PECHEUR VULNERABLE 55 NOSY BE AMBANORO AMBALAFARY ABDOU LAHILAHY PECHEUR VULNERABLE 56 NOSY BE AMBANORO AMBOLOTSOA TOTOVAO AUGUSTE PECHEUR VULNERABLE 57 NOSY BE AMBANORO AMPASIMENA BEZARA DENIS PECHEUR VULNERABLE 58 NOSY BE AMBANORO ANTANANDAVA MANOHY MPAMAKY VULNERABLE VATO 59 NOSY BE AMBANORO ANDREKAREKA HOUSSENI DERMANY PECHEUR VULNERABLE 60 NOSY BE AMBANORO ANTANANDAVA ANDRIAMITARIMY CULTIVATEUR VULNERABLE 61 NOSY BE AMBANORO ANTANANDAVA RATOVONJARA CULTIVATEUR VULNERABLE GABRIEL 62 NOSY BE AMBANORO MARODOKA TOMBOANJARA PECHEUR VULNERABLE JUDICAEL 63 NOSY BE AMBANORO MARODOKA MISIZARA SAID ALY JARDINIER/PEC VULNERABLE HEUR 64 NOSY BE AMBANORO MARODOKA TSIAFARA ISMAEL PECHEUR VULNERABLE 65 NOSY BE AMBANORO MARODOKA TOMBOMORA PECHEUR VULNERABLE HASSAN A. 66 NOSY BE AMBANORO MARODOKA MOUSSA JOMA PECHEUR VULNERABLE IBRAHIM 67 NOSY BE AMBANORO ANTANANDAVA TOLIZARA François PECHEUR VULNERABLE 68 NOSY BE AMBANORO MARODOKA TSIMITAMBY PECHEUR VULNERABLE 69 NOSY BE AMBANORO MARODOKA ABOUDOU SALEH PECHEUR VULNERABLE 70 NOSY BE AMBANORO AMPASIMENA ROGER ABOUDO CNRO VULNERABLE 71 NOSY BE AMBANORO MARODOKA PITY LOUIS FRANçOIS PECHEUR VULNERABLE 72 NOSY BE AMBANORO MARODOKA ALY MECANICIEN VULNERABLE 73 NOSY BE AMBANORO MARODOKA ACHIMO PECHEUR VULNERABLE 74 NOSY BE AMBANORO MARODOKA MOUSSA SALIMO PECHEUR VULNERABLE 75 NOSY BE AMBANORO AMPASIMENA MAHARAVO PECHEUR VULNERABLE 76 NOSY BE AMBANORO AMPASIMENA RASOLONJATOVO CNRO VULNERABLE MARTIN 77 NOSY BE AMBANORO ANTANANDAVA DIEUDONNE SERGE PECHEUR VULNERABLE 78 NOSY BE AMBANORO AMBATOKIRINTSA BELIGNITRY MICHEL CHAUFFEUR VULNERABLE 79 NOSY BE AMBANORO ANTANANDAVA MAHAVITA PECHEUR VULNERABLE 80 NOSY BE AMBANORO MARODOKA MAMOUDO INSTITUTEUR VULNERABLE TAVANDRA 81 NOSY BE AMBANORO MARODOKA MORATOMBO ALY TRANSPORTEUR VULNERABLE HASSAN 82 NOSY BE AMBANORO AMBATOKIRINTSA MANDIGNY GILBERT CHARPENTIER VULNERABLE 83 NOSY BE AMBANORO MARODOKA AMBAHELY ABDALLAH MAçON VULNERABLE 84 NOSY BE AMBANORO AMPASIMENA JEAN NOEL PLOMBIER VULNERABLE CNRO 85 NOSY BE AMBANORO MARODOKA SAID ABDALLAH PLANTON CNRO VULNERABLE 86 NOSY BE AMBANORO MARODOKA MAHARAVO GERARD PECHEUR VULNERABLE 87 NOSY BE AMBANORO ANTANANDAVA MAMY RUFFIN PECHEUR VULNERABLE 88 NOSY BE AMBANORO MARODOKA ZAKARIA OMAR PECHEUR VULNERABLE 89 NOSY BE AMBANORO ANTANANDAVA EMMANUEL PECHEUR VULNERABLE 90 NOSY BE AMBANORO ANTANANDAVA SALIMO AMIDO PECHEUR VULNERABLE 91 NOSY BE AMBANORO MARODOKA DJOUROUTA IDRISS R. PECHEUR VULNERABLE 92 NOSY BE AMBANORO MARODOKA AMBA ATOMANY PECHEUR VULNERABLE 93 NOSY BE AMBANORO MARODOKA VOLASOA IMEINA A. CNRO VULNERABLE 94 NOSY BE AMBANORO MARODOKA SAID OMAD AMSA PECHEUR VULNERABLE 95 NOSY BE AMBANORO MARODOKA MAMOUDOU T. JARDINIER VULNERABLE NASUIB 96 NOSY BE AMBANORO ANDREKAREKA TOMBO ERIC MPAMAKY VULNERABLE VATO 97 NOSY BE AMBANORO ANTANANDAVA BEZAFY LORENT AGRICULTEUR VULNERABLE 98 NOSY BE AMBANORO ANTANANDAVA NOSY JOSEPH MECANICIEN VULNERABLE 99 NOSY BE AMBANORO AMPASIMENA VELONKASY PATRICE MECANICIEN VULNERABLE 100 NOSY BE AMBANORO ANTANANDAVA MANJAKAMANANA MPAMAKY VULNERABLE ERIC VATO 101 NOSY BE AMBANORO ANTANANDAVA VICTOR PECHEUR VULNERABLE 102 NOSY BE AMBANORO ANTANANDAVA SENGA CHARPENTIER VULNERABLE 103 NOSY BE AMBANORO ANTANANDAVA GILBERT PECHEUR VULNERABLE 104 NOSY BE AMBANORO ANTANANDAVA MANJAKAMANANA MECANICIEN VULNERABLE FENOAMBY 105 NOSY BE AMBANORO ANTANANDAVA RAY106MOND PECHEUR VULNERABLE JAOMARISIKY 106 NOSY BE AMBANORO ANTANANDAVA JULIEN PECHEUR VULNERABLE 107 NOSY BE AMBANORO ANTANANDAVA ZARANOSY EMPLOYE SAM VULNERABLE TELESPHORE 108 NOSY BE AMBANORO ANTANANDAVA ARMAND PECHEUR VULNERABLE 109 NOSY BE AMBANORO ANTANANDAVA BERTRAND SAID PECHEUR VULNERABLE 110 NOSY BE AMBANORO ANTANANDAVA AHINE GAEL PECHEUR VULNERABLE 11 NOSY BE AMBANORO ANTANANDAVA JAOVELONKASY PECHEUR VULNERABLE 112 NOSY BE AMBANORO ANTANANDAVA JOACHIN PECHEUR VULNERABLE 113 NOSY BE AMBANORO ANTANANDAVA GERMAIN PECHEUR VULNERABLE 114 NOSY BE AMBANORO MARODOKA MOÏSE CHARPENTIER VULNERABLE 115 NOSY BE AMBANORO MARODOKA BETOLO PECHEUR VULNERABLE 116 NOSY BE AMBANORO MARODOKA RAZAFIESTERA PECHEUR VULNERABLE VOLOLONA 117 NOSY BE AMBANORO MARODOKA MOSA ABDOU PECHEUR VULNERABLE 118 NOSY BE AMBANORO MARODOKA CHAMFY MAHARAVO PECHEUR VULNERABLE 119 NOSY BE AMBANORO ANTANANDAVA JIAFARA RODIN PECHEUR VULNERABLE 120 NOSY BE AMBANORO ANTANANDAVA RAJAONA GASTON MARIN VULNERABLE 121 NOSY BE AMBANORO ANTANANDAVA TSIMANDIGNY CHAUFFEUR VULNERABLE 122 NOSY BE AMBANORO ANTANANDAVA VELONA SERGE AGRICULTEUR VULNERABLE

ANNEXE IV

ARRETE INTERMINISTERIEL N°18633/2008/MEFT/MEM RELATIF A LA MISE EN PROTECTION TEMPORAIRE GLOBAL DU SITE

ANNEXE V

LISTE DES PROJETS COMMUNAUTAIRES IDENTIFIES

LISTE DES PROJETS COMMUNAUTAIRES

Bailleur Innovation Année IOV Coût potentiel Moyen Responsable Exécution en million de suivi Ar Aménagement bassin versant de 2010 Surface aménagée 20 FDL Contrôle Commune 7 ha technicien

Eléctrification 2010 Nombre de 100 FDL COMMUNE PIC/JIRAMA/ ménages ayant COMMUNE accès à l’éléctricité Construction et réhabilitation 2009/2010 3 écoles par 180 FDL Fokontany Fokontany d’école fokontany Commune Commune Construction de WC public 2010 3 latrines par 6 FDL Fokontany Fokontany fokontany Adduction d’eau potable 2010 01 borne fontaine 0,2 FDL Fokontany Chef de secteur Antanandava Construction de bureau de 2010 02 bureaux 1 FDL Fokontany Fokontany Fokontany construits Commune TOTAL 307,20