Hommage À L'âge
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Hommage à l’âge Théâtre, concerts, lectures T h é â t r e d e s B o u f f e s d u N o r d Direction : Micheline Rozan – Peter Brook Jean-Claude Carrière et Nahal Tajadod Pierre Henry - création Madeleine Malraux et François Marthouret Hélène Martin et Jean Cohen-Solal Geneviève Page Georges Wilson - création du samedi 5 septembre au samedi 24 octobre 2009 Théâtre des Bouffes du Nord 37 bis, boulevard de la Chapelle - 75010 Paris / Métro : La Chapelle www.bouffesdunord.com Réservations : 01 46 07 34 50 Prix des places : Simplement compliqué, Satie en liberté et Chants d’amour de Roumi : Catégorie A : 26€ / Catégorie B : 18€ / Catégorie C : 12€ Virage à 80 et Les Grandes forêts : Plein tarif : 20€ / Tarif réduit : 12€ Rétrospective secrète : Tarif unique : 23€ Service de presse MYRA / Rémi Fort et Elisabeth Le Coënt - 01 40 33 79 13 - [email protected] - www.myra.fr Sommaire du mercredi 16 septembre au samedi 24 octobre, 20h30 Simplement compliqué de Thomas Bernhard mis en scène et interprété par Georges Wilson – création p 3 samedi 5 septembre, 20h30 Virage à 80 par Hélène Martin et Jean Cohen-Solal p 6 du mardi 8 au dimanche 13 septembre, 20h30 et dimanche à 17h00 Satie en liberté par Madeleine Malraux et François Marthouret p 8 du jeudi 8 au samedi 10 octobre, 19h00 Les Grandes forêts par Geneviève Page p 10 dimanche 11 octobre, 17h30 Rétrospective secrète par Pierre Henry – création p 12 mardi 13 octobre, 20h30 Chants d’amour de Roumi par Jean-Claude Carrière et Nahal Tajadod p 14 2 Simplement compliqué du mercredi 16 septembre au samedi 24 octobre, 20h30 relâches les dimanches, lundis et mardis de Thomas Bernhard mise en scène Georges Wilson interprétation Georges Wilson, distribution en cours assistant à la mise en scène Philippe Delafhoulouse scénographie / ensemblière Mélissa Ponturo lumière Philippe Vialatte Simplement compliqué est édité aux éditions de L’Arche, dans une traduction de Michel Nebenzahl production : C.I.C.T./Théâtre des Bouffes du Nord Mettre en scène et interpréter Simplement compliqué de Thomas Bernhard est pour moi une manière d’interroger une fois encore le théâtre et le sens que j’ai donné à ma vie en m’y consacrant tout entier. Il y a dans ma rencontre avec l’œuvre de Thomas Bernhard et ce texte en particulier, quelque chose de profondément troublant. En effet, je me retrouve et dans l’écrivain lui-même et dans le personnage qui parle dans Simplement compliqué. Ce que je vais tenter de mettre en scène, d’incarner, c’est ce parallèle entre une vie d’acteur et moi. Je dirais que je connais, pour l’avoir vécue, enfant, cette précarité financière, émotionnelle, corporelle qui est celle du personnage désigné comme « lui », « vieil acteur » , et qui est celle de Thomas Bernhard. Enfant, j’étais hyper nerveux et tout me bouleversait d’une manière démesurée. La moindre chose, le moindre fait : une fourmi morte et j’étais malade trois jours durant. Et bien cette hypersensibilité je la retrouve dans ce qu’écrit Thomas Bernhard et dans ce que dit le personnage. Mais au-delà de ce sentiment de reconnaissance, jouer Simplement compliqué est une manière de faire entendre la voix du monde et, en ce moment, il me semble que c’est ce dont nous avons tous besoin… depuis trente millions d’années que l’homme est homme, héritier de ce cerveau qui nous fascine tant, la question est : qu’est-ce que l’on fait de ce cerveau, aujourd’hui ? « Le mot capitulation jamais prononcé jamais renoncé Debout pour le combat » 3 Que dois-je faire ? Comprendre, apprendre. Lire. Pas de ponctuation ce qui oblige à une recherche sans fin, les sens glissent les uns sur les autres, comment faire comprendre ce que l’acteur comprend au plus intime -ici, le personnage du « vieil acteur »- et ce que l’interprète ressent, croit comprendre ? Entrer dans le crâne de celui qui parle et tenter de suivre sa logique, dans un texte traduit de l’Allemand par Michel Nebenzahl. Autant d’étrangetés, de difficultés. On se bat avec l’inconnu. C’est bien préférable aux classiques que l’on monte une fois de plus, une fois encore, sans avoir à se poser trop de questions. Or aller vers ce qui n’a jamais été abordé, vers ce qui nous parle au plus près, est beaucoup plus difficile, mais apporte beaucoup plus aux artistes comme à ceux qui assistent au spectacle… Simplement compliqué, c’est cela même. Cet homme qui parle sans cesse se dit « Fanatique de l’irréductibilité ». C’est une vérité du personnage, sans doute de Thomas Bernhard également. Il y a là un goût du combat, du non renoncement, du refus des banalités écoeurantes qui me plaît. Je n’oublie pas que je suis de culture protestante et dans ce qui est défendu ici de la dignité humaine, de la vie humaine, je retrouve les fondements de la religion dans laquelle j’ai été élevé. Lorsque l’on prétend jouer cela en scène, il faut trouver en soi la force… de ne pas faire de théâtre. Ici, je ne peux m’adresser qu’à moi-même. La présence de la petite Catherine est un leurre. C’est toujours à lui-même qu’il parle. Il se parle. Bien sûr, dans la mise en scène, qui est très simple et obéit strictement aux indications qui naissent du texte lui-même, il y aura Catherine, 9 ans. Deux petites filles en alternance. Il y aura les éléments de décor et les objets indiqués : une porte, une fenêtre, deux fauteuils, une table, un frigidaire. Et un amas de livre. J’aimerais réussir un spectacle dans le style de Peter Brook. Je me suis inspiré de son travail. Je pourrais dire que je compose une partition musicale, une partition qui ne vient pas par- dessus le texte, mais qui est le temps même, jusque dans les silences qu’il faut déchiffrer. Aujourd’hui, alors que j’essaie d’expliquer ce que j’imagine, je me dis qu’il me faudrait six mois de travail de plus. Nous sommes en juin 2009 ; je comprends peu à peu Simplement compliqué. Georges Wilson Propos recueillis par A.H. Georges Wilson Né en 1925, Georges Wilson est d’abord élève de Pierre Renoir à l’Ecole de la rue Blanche (1945) puis entre en 1947 dans la Compagnie Grenier-Hussenot et joue dans Le Village des miracles de Gaston-Marie Martens. Il est engagé en 1952 au Théâtre national populaire par Jean Vilar où il est interprète : La Ville et Cinna, de Paul Claudel, Antigone de Sophocle, Le Mariage de Figaro de Beaumarchais, Ubu d’Alfred Jarry et Turcaret de Lesage… ; et metteur en scène (La Grande Malade d’Henri Monnier, L’Ecole des femmes de Molière, La Fête du cordonnier de Michel Vinaver, Arturo Ui de Bertold Brecht qu’il signe avec Jean Vilar et Lumière de Bohème de Valle Inclan). En 1963, il succède à Jean Vilar à la direction du Théâtre national populaire et met en scène pour la première fois en France Les Enfants du soleil de Maxime Gorki et Maître Puntilaa et son 4 valet Mati de Bertold Brecht. Il monte également L’Illusion comique de Pierre Corneille, La Folle de Chaillot de Jean Giraudoux, Grandeur et décadence de la ville de Mahagonny de Kurt Weil et Berthold Brecht, Le Diable et le dieu de Jean-Paul Sartre et Le Roi Lear et Hamlet de William Shakespeare (certains de ces spectacles seront présentés au festival d’Avignon)... Il fait construire la salle Gémier à Chaillot où il crée La Grande imprécation contre la muraille de Chine d’après Tankred Dorst et Chêne et lapin angora de Martin Walser avec Jacques Dufilho. En 1972, il quitte le Théâtre national populaire. Dans les années 1980 et 90, Georges Wilson retrouve le comédien Jacques Dufilho pour de nombreux spectacles qu’il met en scène : Sarah et le cri de la langouste de John Murreil (1983), L’Escalier de Charles Dayer (dans lequel il joue, 1985), Leopold le bien aimé de Jean Sarment (1986), Je ne suis pas Rappaport d’Herb Gardner (1988), Le Météore de Friedrich Dürrenmatt (1991) et Show-bis de Niel Simon (1993). Il met également en scène quelques textes de Bredan Behan (Le Client du matin et Un Otage) et travaille sur de nombreux auteurs classiques et contemporains : Eugène O’Neil (Le Long voyage vers la nuit, 1973), Alfred Jarry (Ubu à l’opéra, créé en 1974), William Shakespeare (Othello, 1975), Victor Hugo (Ruy Blas, 1992)… Il est également interprète de textes de Maxime Gorki, Samuel Beckett, Anton Tchekhov, Tennessee Williams, William Shakespeare, Jean Racine… A l’Opéra, il met en scène Falstaff de Giuseppe Verdi à l’Opéra de Paris (1982) et Jeanne au bûcher d’après Arthur Honnegger et Paul Claudel sous la direction musicale de Céji Osawa au Carnegie Hall (New-York, 1984). Georges Wilson débute au cinéma en 1954 aux côtés de Danielle Darrieux dans Le Rouge et le Noir de Claude Autant-Lara, qu'il retrouvera pour La Jument verte. Il figure également au générique des Hussards de Alex Joffé. C'est Une aussi longue absence d'Henri Colpi, Palme d'Or en 1961, qui le révèle : il y incarne un vagabond en qui une femme croit reconnaître son mari disparu. Capitaine Haddock dans Tintin et le Mystère de la toison d'or, Georges Wilson partage sa carrière entre la France et l'Italie, où il tourne de nombreux films (Le Desordre, 1960 ; L'Etranger de Luchino Visconti, 1967 ; Beatrice Cenci, 1969; L'Età della pace, 1974).