Die Enquête Coquebert De Montbret (1806-1812)
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Die Enquête Coquebert de Montbret (1806-1812) Die Sprachen und Dialekte Frankreichs und die Wahrnehmung der französischen Sprachlandschaft während des Ersten Kaiserreichs von Sven Ködel Anhang / Annexes Texte und Register zur Erschließung des Korpus Coquebert de Montbret Textes et index pour servir d’introduction au Corpus Coquebert de Montbret 2014 Sommaire I L’enquête dans les départements de l’Empire Ain p. 5 – Aisne p. 14 – Allier p. 15 – Basses-Alpes p. 16 – Hautes-Alpes p. 17 – Alpes-Maritimes p. 25 – Apennins p. 31 – Ardèche p. 33 – Ardennes p. 35 – Ariège p. 36 – Aube p. 37 – Aude p. 39 – Aveyron p. 40 – Bouches-du-Rhône p. 43 – Calvados p. 46 – Cantal p. 47 – Charente p. 52 – Charente-Inférieure p. 63 – Cher p. 67 – Corrèze p. 68 – Côte-d’Or p. 69 – Côtes-du-Nord p. 72 – Creuse p. 73 – Deux-Nèthes p. 78 – Deux-Sèvres p. 79 – Doire p. 81 – Dordogne p. 86 – Doubs p. 88 – Drôme p. 90 – Dyle p. 102 – Escaut p. 104 – Eure p. 105 – Eure-et-Loir p. 107 – Finistère p. 108 – Forêts p. 121 – Gard p. 126 – Haute-Garonne p. 128 – Gênes p. 131 – Gers p. 134 – Gironde p. 137 – Golo p. 148 – Hérault p. 149 – Ille-et-Vilaine p. 155 – Indre p. 156 – Indre-et-Loire p. 158 – Isère p. 159 – Jemmapes p. 163 – Jura p. 166 – Landes p. 168 – Léman p. 169 – Liamone p. 171 – Haute-Loire p. 175 – Loire-Inférieure p. 180 – Lot p. 182 – Lot-et-Garonne p. 183 – Lozère p. 186 – Lys p. 188 – Maine-et-Loire p. 191 – Manche p. 192 – Marengo p. 193 – Marne p. 194 – Haute-Marne p. 199 – Mayenne p. 203 – Meurthe p. 204 – Meuse p. 206 – Meuse-Inférieure p. 207 – Mont-Blanc p. 219 – Montenotte p. 220 – Morbihan p. 222 – Moselle p. 224 – Nièvre p. 227 – Nord p. 229 – Oise p. 231 – Orne p. 232 – Ourthe p. 235 – Pas-de-Calais p. 239 – Pô p. 246 – Puy-de-Dôme p. 255 – Basses-Pyrénées p. 259 – Hautes-Pyrénées p. 271 – Pyrénées-Orientales p. 272 – Rhin-et-Moselle p. 276 – Bas-Rhin p. 277 – Haut-Rhin p. 281 – Rhône p. 287 – Roër p. 289 – Sambre-et-Meuse p. 300 – Saône-et-Loire p. 302 – Haute-Saône p. 304 – Sarre p. 306 – Sarthe p. 307 – Seine-et-Marne p. 308 – Seine-Inférieure p. 309 – Sésia p. 313 – Somme p. 318 – Stura p. 320 – Tarn p. 323 – Tarn-et-Garonne p. 325 – Taro p. 331 – Var p. 332 – Vaucluse p. 333 – Vendée p. 338 – Vienne p. 339 – Haute-Vienne p. 340 – Vosges p. 344 – Yonne p. 349 2 II L’enquête dans les régions en dehors de l’Empire L’élargissement de l’enquête au-delà des frontières de l’Empire p. 351 Espagne p. 354 Suisse p. 363 Italie p. 375 III Index Collaborateurs dans l’enquête p. 378 Académies et sociétés savantes (par département) p. 394 Notices, mémoires, essais demeurés manuscrits p. 395 Échantillons en prose et en vers (par département) p. 398 Les versions de la parabole de l’enfant prodigue p. 412 Vocabulaires (par département) p. 420 Littérature patoise : poètes et écrivains cités dans la correspondance et ouvrages envoyés au ministère p. 422 Dictionnaires, vocabulaire, grammaires, traductions : auteurs cités dans la correspondance et ouvrages envoyés au ministère p. 426 Littérature savante : auteurs et ouvrages cités dans la correspondance et les mémoires adressés au ministère p. 428 Inventaire des ouvrages imprimés appartenant au bureau de la statis- tique en 1812 p. 429 Publications issues de l’enquête Coquebert de Montbret p. 431 Bibliographie de l’enquête Coquebert de Montbret p. 434 3 I L’enquête dans les départements de l’Empire 4 Ain L’enquête linguistique de 1807 L’enquête linguistique dans le département de l’Ain fut menée entre fin septembre 1807 et début février 1808. Coquebert de Montbret la plaçait clairement dans le champ des recherches dialectologiques. L’objectif premier, avancé dans la lettre au préfet, était de « connaître avec quelque détail et de comparer entr’eux les divers idiomes qui sont d’un usage vulgaire dans l’étendue de l’Empire », et plus précisément, de « former une collection qui puisse faciliter la comparaison des différens dialectes de la langue fran- çaise » (lettre du 30 septembre 1807, BNF NAF 5910 f. 18). On demanda alors de recueillir dans le département des échantillons dialectaux, no- tamment des traductions de la parabole de l’enfant prodigue en patois de la Bresse ou du Bugey, et d’y joindre, si possible, des publications rédi- gées en dialecte. La tâche fut confiée au préfet Joseph Charles Aurèle Bossi. Né en 1758 à Turin, Bossi avait commencé une carrière politique et diplomatique au Piémont avant de passer au service de la France. Il fut nommé préfet de l’Ain en 1805, puis préfet de la Manche en 1810. Il est mort à Paris en 1823.1 Bossi répondit fin janvier en envoyant au mi- nistère deux traductions de la parabole, plusieurs recueils de noëls et une comédie patoise. On remercia le préfet le 11 février et termina cette partie de l’enquête. Les traductions de la parabole ont été prises dans les deux régions que Coquebert de Montbret avait indiquées dans sa lettre, à savoir la Bresse et le Bugey, situées dans l’aire du francoprovençal. On peut les rappro- cher notamment des autres versions qui représentent les parlers franco- provençaux de la Bresse du nord, du côté des départements de la Saône- et-Loire et du Jura. Nous possédons également une traduction pour le pays de Gex, qui forme aujourd’hui un arrondissement dans l’Ain, mais 1 Pour l’aperçu biographique de J. Ch. A. Bossi, cf. Dominique SAINT-PIERRE (2003) : Dictionnaire des hommes et des femmes politiques de l’Ain de 1789 à 2003. Bourg-en-Bresse : Musnier-Gilbert, p. 68. 5 qui fut à l’époque intégré au département du Léman. Hans-Erich KELLER (1989), ignorant la lettre du préfet, suppose que la parabole en dialecte bugésien a été traduite par un curé, probablement d’origine de Saint- Sorlin.2 Nous savons cependant qu’elle a été faite à Nantua par Jean- Baptiste Rouyer (né à Ambronay en 1748, mort en 1842), juge et avocat avant la Révolution, puis président du tribunal de Nantua de 1799 à 1816.3 Rouyer a joint à la parabole des notes et remarques, une liste des mots qui diffèrent dans le patois du Bas-Bugey, et la traduction patoise d’une fable d’Ésope (Le chat et les rats). Keller souligne la forte influence du français standard sur la syntaxe et le vocabulaire de la traduction. La graphie employée n’est pas très systématique, mais l’auteur a tâché au moins de mettre de l’ordre dans le vocalisme. Malgré des emprunts à la langue française et des imprécisions, le texte est d’un grand inté- rêt comme témoignage des parlers bugésiens avant leur exploration scientifique, d’autant plus que nous ne possédons pas d’attestations linguistiques aussi anciennes pour la ville de Nantua, qui est même représentée assez pauvrement par la suite.4 La parabole en bressan ne se trouve plus parmi les manuscrits, mais elle fut publiée dans la statis- tique départementale dès 1808. La traduction est due au maire de Tos- siat. Ce patois fut probablement choisi pour représenter les parlers de la région parce que c’était « la commune la plus centrale et la plus considérable de la Bresse ». La parabole est seulement accompagnée de quelques notes relatives à la graphie utilisée. L’auteur avait notamment des difficultés à noter la consonne interdentale du francoprovençal, qu’il transcrit par <z>. Les autres échantillons fournis par Bossi représentent la création litté- raire en patois bressan de la fin du 17e siècle. Il s’agit, d’après 2 Cette parabole a fait l’objet d’une analyse détaillée par H.-E. KELLER qui donne aussi une reproduction photographique du manuscrit. Cf. Hans-Erich KELLER (1989) : « Le parler du Bugey au début du XIXe siècle. » In : Espaces romans. Études de dialectologie et de géolinguis- tique offertes à Gaston Tuaillon. T. 2. Grenoble : Université Stendhal, pp. 199-231. 3 SAINT-PIERRE (2003), p. 347 4 Cf. KELLER (1989) ; il propose quinze pages d’analyse phonétique, morphologique et lexicale de la parabole. 6 l’inventaire des ouvrages qui appartenaient au bureau de statistique, des Noëls bressans pour Pont-de-Veaux, Chambéry 1787, in-12°, et des Noëls mâconais, Pont-de-Vaux 1797, in-8°, par Charles-Emmanuel Borjon de Scellery (1633-1691). Né à Pont-de-Vaux, Borjon récolta plusieurs noëls de la région de Pont-de-Vaux et de Mâcon. Rédigés vers 1684, ils furent édités pour la première fois vers 1738. Une nouvelle édition parut à Chambéry en 1787.5 Également en bressan sont les œuvres de Jacques Brossard de Montaney (1638-1702). Né et mort à Bourg-en-Bresse, il fut l’auteur de plusieurs noëls patois, récoltés par lui vers 1680, d’une pièce en vers, et de la comédie L’Enrôlement de Tivan, qui date de 1675, mais ne fut éditée que vers 1738.6 Le bureau de statistique possédait de lui les Noëls bressans et la comédie. Dans sa lettre, le préfet promet encore un recueil de pièces patoises réunies par Riboud, mais aucune trace dans les papiers de Coquebert de Montbret et du bureau de statistique n’atteste son envoi. Thomas Riboud et les Sarrasins de l’Ain Parallèlement à l’enquête sur les dialectes, Coquebert de Montbret avait tenu à obtenir des informations sur quelques villages dans l’arrondissement de Pont-de-Vaux où l’on parlait un langage qui, selon l’opinion répandue dans la région et parmi quelques savants locaux, était apparenté à l’arabe.