PROGRAMME DES NATIONS UNIES POUR L'ENVIRONNEMENT CENTRE D'ACTIVITÉ RÉGIONALE POUR LES AIRES SPÉCIALEMENT PROTÉGÉES (CAR/ASP-RAC/SPA, Tunis)

CRITÈRES DE SÉLECTION ET LISTE RÉVISÉE D'ESPÈCES EN DANGER ET MENACÉES (MARINES ET SAUMÂTRES) EN MÉDITERRANÉE

Document préparé pour le Centre d'Activités Régionales pour les Aires Spécialement Protégées (CAR/ASP) - Regional Activity Centre for Specially Protected Areas (RAC/SPA) de Tunis (Directeur Mohamed SAIED), à la suite des réunions d'experts sur les espèces menacées (Montpellier, 22-25 Novembre 1995 ; Tunis, 25-27 Mars 1996 ; Monaco, 23-24 Novembre 1996), par :

Charles-François BOUDOURESQUE Consultant du RAC/SPA Professeur de Biologie Marine à l'Université de la Méditerranée (Marseille)

Pierre-Christian BEAUBRUN Université de Montpellier, France.

Giulio RELINI Professeur à l'Université de Genova, Italie.

José TEMPLADO Museo Nacional de Ciencias Naturales, Madrid, Espagne.

Marie-Christine et Patrick VAN KLAVEREN , Service de l'Environnement, Principauté de Monaco.

John G. WALMSLEY et Richard ZOTIER Medmaravis, France

Novembre 1996 RAC/SPA : Critères de sélection et liste révisée d'espèces menacées (marines et saumâtres) en Méditerranée

This document is to be cited as : Ce document doit être cité sous la forme suivante :

BOUDOURESQUE C.F., BEAUBRUN P.C., RELINI G., TEMPLADO J., VAN KLA- VEREN M.C., VAN KLAVEREN P., WALMSLEY J.G. ZOTIER R., 1996. Critères de sélection et liste révisée des espèces en danger et menacées (marines et sau- mâtres) en Méditerranée. GIS Posidonie Publishers, Marseille, Fr. : 1-73.

Published by and to be asked to : Publié et distribué par :

GIS Posidonie, Campus Universitaire de Luminy, case 901, 163 Avenue de Luminy, 13288 Marseille cedex 9, France. Tél. : (33) 91 26 91 35. FAX : (33) 91 41 12 65.

SOMMAIRE Introduction...... 3 Définitions et crières de sélection...... 4 Critères principaux...... 4 Critères complémentaires...... 4 Critères opérationnels ...... 5 Liste d'espèces menacées ...... 8 Origine des menaces...... 14 Commentaires sur les espèces de la liste ...... 19 Magnoliophytes marines...... 19 Chlorophytes ...... 20 Fucophycées ...... 20 Rhodophytes ...... 22 Spongiaires...... 23 Cnidaires ...... 25 Echinodermes ...... 25 Bryozoaires...... 26 Mollusques ...... 26 Crustacés ...... 31 Poissons...... 31 Tortues marines ...... 35 Oiseaux ...... 37 Mammifères marins...... 44 Conventions internationales ...... 54 Abréviations (Conventions et Livres Rouges) utilisées dans le texte ...... 56 Remerciements ...... 57 Références citées...... 58

2 RAC/SPA : Critères de sélection et liste révisée d'espèces menacées (marines et saumâtres) en Méditerranée

INTRODUCTION

De nombreuses espèces figurent sur les listes rouges d'espèces menacées et sur les Annexes des Conventions internationales (Convention de Bonn, Convention de Berne, Convention de Washington, etc) ; toutefois, la quasi-totalité de ces espèces sont des espèces continentales . Le milieu marin est en effet pratiquement ignoré par ces documents (si l'on fait abstraction des mammifères marins, des tortues marines et des oiseaux marins). Quant aux espèces marines effectivement pro- tégées en droit national, leur nombre est dérisoire.

Les réunions de Montpellier (22-25 Novembre 1995) et de Tunis (25-27 Mars 1996), dont l'objectif était de proposer une liste d'espèces menacées susceptibles de figurer en Annexe de la Convention de Barcelone, constituent la première initiative d'enver- gure, au niveau institutionnel, pour prendre en compte les espèces marines de Méditerranée. Naturellement, les mammifères, tortues et oiseaux marins, géné- ralement déjà présents sur diverses listes et Annexes, ont été pris en considération. Mais, pour la première fois, des végétaux et des invertébrés marins y figurent également.

L'expérience démontre largement que des listes d'espèces trop importantes, et la dispersion des efforts, ont souvent pour résultat l'absence de mesures concrètes. Ce document se veut donc délibérément sélectif quant aux espèces prises en compte. Il est certain que bien d'autres espèces méritent attention : elles pourront faire l'objet de listes complémentaires quand des mesures de protection auront été adoptées pour celles qui apparaissent comme les plus menacées.

Par rapport au document préliminaire préparé pour la réunion de Montpellier (BOUDOURESQUE, 1995), le présent document inclut les espèces ajoutées en séance, à l'exclusion de trois Mollusques ( Ampulla priamus, Panopea glycymeris et Solemya togata ) pour lesquels la délégation de l'Espagne a formulé des réserves (UNEP, 1996) qui nous apparaissent comme tout à fait justifiées.

3 RAC/SPA : Critères de sélection et liste révisée d'espèces menacées (marines et saumâtres) en Méditerranée

DÉFINITIONS ET CRITÈRES DE SÉLECTION

Critères principaux

Pour classer les taxa (nous emploierons par convention le mot "espèces"), nous avons conservé le système utilisé par WELLS et al. (1983). En effet, le système élaboré par l'IUCN (1994), basé en grande partie sur des critères quantitatifs très précis, très séduisant pour l'avenir et peut être applicable aujourd'hui à un petit nombre d'espèces et de groupes taxonomiques, est totalement inadapté aux organismes marins, tout particulièrement aux végétaux et aux invertébrés. Les différences terminologiques entre les différents systèmes ne sont du reste pas considérables. Les espèces sont classées en quatre catégories : (1) Espèces éteintes (extinct ) ; elles n'ont pas été revues dans la nature depuis au moins 50 ans. (2) Espèces éteintes dans la nature ( extinct in the wild ) ; elles ne subsistent que dans des zoos, des jardins botaniques, des collections de graines, etc. (3) Espèces menacées ( threatened ; avec quatre degrés : en danger, vulnérables, rares, indéterminées) ; (4) Espèces en situation normale ( lower risk ) ; les espèces qui ont été menacées dans le passé mais dont la situation s'est rétablie (par exemple grâce aux mesures de conservation) sont placées dans cette catégorie. Les espèces menacées sont :

- (i) en danger ( endangered ) quand elles ont disparu d'une grande partie de leur aire d'origine et que leurs effectifs sont réduits à un niveau critique ou que leur habitat a régressé de façon drastique. Elles sont menacées de disparition si les causes de leur déclin continuent d'agir. Les espèces qui sont peut-être éteintes mais qui ont été vues depuis moins de 50 ans sont placées dans cette catégorie.

- (ii) vulnérables ( vulnerable ) si leurs effectifs et/ou leur habitat ont fortement diminué. Ces espèces passeront vraisemblablement dans la catégorie "en danger" dans un futur proche si les causes de leur déclin continuent d'agir.

- (iii) rares (rare ) si leurs effectifs sont naturellement faibles, ou leurs stations naturellement très localisées, ce qui les expose à des risques : un petit nombre d'aménagements, des accidents (pollution) même localisés, peuvent en effet les faire passer rapidement dans la catégorie des espèces en danger.

- (iv) indéterminées (indeterminate ) quand il est clair qu'elles sont "en danger", "vulnérables" ou "rares", mais que les données scientifiques sont insuf- fisantes pour les placer de façon précise dans l'une de ces trois catégories.

Critères complémentaires

4 RAC/SPA : Critères de sélection et liste révisée d'espèces menacées (marines et saumâtres) en Méditerranée

En plus des critères principaux exposés ci-dessus, basés sur le degré de menace qui pèse sur une espèce, trois critères complémentaires peuvent être utilisés pour justifier sa protection :

- (i) L'importance écologique ( high ecological value ). Il s'agit d'espèces édificatrices d'écosystèmes qui ont une grande valeur écologique et patrimoniale, et éventuellement qui ont une importance économique (frayères, nurseries, pêche). Posidonia oceanica (édificatrice des herbiers) et Lithophyllum lichenoides (espèce édificatrice d'encorbellements remarquables) répondent à ce critère.

- (ii) La valeur de symbole ( symbolic value ). Certaines espèces, indépen- damment de leur rôle écologique et du degré de menace qui pèse sur elles, ont acquis une valeur de symbole chez les populations littorales et les usagers de la mer ; il en résulte que leur régression, même quand elle n'est pas aussi marquée que pour d'autres espèces, est perçue de façon particulièrement aiguë. Ces espèces-symbole ont ainsi acquis une valeur économique en termes d'image pour une région (tourisme). Le flamant rose Phoenicopterus ruber, le mérou ( Epinephelus marginatus ), le corb ( Sciaena umbra ) entrent dans cette catégorie ; pour ce qui concerne ces deux dernières espèces, s'agissant d'espèces exploitées dans certaines régions de Méditerranée, leur cas n'est toutefois pas abordé ici mais dans la "liste des espèces dont l'exploitation devrait être réglementée en Méditerranée".

- (iii) Le rôle dans la protection d'autres organismes ( indirect role in the protection of other organisms ). Indépendamment du degré de menace qui pèse sur une espèce, sa régression peut constituer une menace indirecte pour d'autres espèces. Il s'agit d'espèces dont le déclin n'est pas encore suffisant pour les menacer elles-mêmes, mais dont dépendent pour leur survie d'autres espèces ou communautés effectivement menacées. Il en résulte que la protection de ces der- nières est étroitement dépendante de la protection des premières. La Phanérogame marine Posidonia oceanica et le Mollusque Lithophaga lithophaga appartiennent à cette catégorie : leur protection permet la protection indirecte de centaines ou de milliers d'autres espèces.

Dans de nombreux cas, les espèces inscrites sur la liste d'espèces menacées que nous proposons (Tabl. II) répondent à plusieurs des critères de sélection, principaux (degré de menace) ou complémentaires, définis ci-dessus.

Critères opérationnels

Outre les critères principaux et complémentaires (voir plus haut), es principes suivants (critères opérationnels) ont été suivis lors de l'établissement de la liste des espèces menacées de Méditerranée (Tabl. II) :

- (i) Toutes les espèces qui bénéficient déjà d'une protection légale , de quelque type que ce soit, dans une région ou un pays riverain de la Méditerranée, ont été retenues, quel que soit le degré de la menace qui pèse sur elles. Il est en effet permis de penser que la mise en oeuvre de mesures effectives de protection sera d'autant plus aisée à généraliser qu'elles existent déjà dans une partie du bassin Méditerranéen. Il s'agit donc d'un principe d'efficacité. Toutefois, la grande ci-

5 RAC/SPA : Critères de sélection et liste révisée d'espèces menacées (marines et saumâtres) en Méditerranée gale Scyllarides latus (Crustacé), protégée par la loi en France, a été exclue de cette liste, car elle reste exploitée de façon significative dans une partie de la Méditer- ranée (SPANIER, 1991) ; elle est pourtant devenue très rare en Méditerranée nord- occidentale, et sa protection a été demandée par CLR , FMF , HD (Annexe V), IEPC, LRF et STOA (BAGHDIGUIAN et al., 1987 ; SPANIER, 1991 ; BOUDOURESQUE, 1993).

- (ii) Toutes les espèces qui figurent sur les Annexes II et/ou IV de la Di- rective Habitat de l'Union Européenne ( HD ) et/ou sur les Annexes de la Convention de Berne ( BC ) ont été retenues. Les raisons en sont les mêmes que pour le point précédant.

- (iii) Toutes les espèces pour lesquelles des mesures de protection ont été recommandées à l'issue du colloque international "Les espèces marines à protéger en Méditerranée" ( CLR : BOUDOURESQUE et al., 1991) ont été retenues. Il s'agit en effet de la seule réunion scientifique internationale de cette nature qui ait concerné spécifiquement la Méditerranée ; le statut des espèces concernées a été établi par des spécialistes du groupe taxonomique auquel elles appartiennent, puis discuté en séance plénière. Les menaces qui pèsent sur ces espèces sont donc solidement établies d'un point de vue scientifique.

- (iv) Toutes les espèces considérées comme "nécessitant impérativement un statut de protection légale" par le groupe de travail du Parlement Européen STOA , réuni à Corfou (Grèce) en Septembre 1993, ont été retenues, à l'exception de Penicillus capitatus et de Laminaria ochroleuca (voir plus bas en vii).

- (v) Les espèces qui font l'objet d'une pêche professionnelle significative ont toutefois été exclues de la présente liste : elles sont traitées dans le document "Critères de sélection et projet de liste d'espèces dont l'exploitation devrait être réglementée".

- (vi) Les espèces introduites dont les stations sont très localisées (tout au moins pour le moment), et qui pourraient donc entrer, formellement, dans la catégorie des espèces menacées parce que rares, ont été exclues de la liste pro- posée. C'est le cas par exemple de la Fucophyceae Undaria pinnatifida, originaire du Japon, et connue seulement (en Méditerranée) de l'étang de Thau et de Port- Vendres (France) et de la lagune de Venise (Italie) (KNOEPFFLER-PEGUY et al., 1990 ; CURIEL et al., 1994). Il en va de même de la Fucophyceae Laminaria japo- nica, également originaire du Japon, et connue d'une seule station méditerranéenne, l'étang de Thau (BEN MAIZ, 1986).

- (vii) Les espèces pour lesquelles la Méditerranée ne constitue qu'une partie très marginale de leur aire de distribution mondiale, et ne joue donc pas un rôle significatif dans la stratégie de protection, n'ont pas été retenues (sauf si elles l'ont été pour une autre raison). Il s'agit par exemple de la Chlorophyte Penicillus capitatus et de la Fucophycée Laminaria ochroleuca, retenues initialement par BOUDOURESQUE (1995) ; ces deux espèces sont pourtant très rares en Méditerranée, d'où elles ne sont connues que d'un très petit nombre de stations (FELDMANN, 1933 ; GIACCONE, 1972 ; BOUDOURESQUE et al., 1990). et des tortues .

6 RAC/SPA : Critères de sélection et liste révisée d'espèces menacées (marines et saumâtres) en Méditerranée

- (viii) Un certain nombre d'espèces qui figurent sur des listes d'espèces menacées ( IUCN , LRF , UNEP ) n'ont pas été retenues . C'est le cas par exemple d'une des quatre espèces méditerranéennes mentionnées par IUCN , la gorgone Eunicella verrucosa , pour laquelle CLR a conclu que des mesures de protection n'étaient pas justifiées (WEINBERG, 1991). C'est le cas enfin d'un certain nombre d'algues mentionnées par LRV pour lesquelles l'intensité de la menace a été jugée de niveau 1 (Tabl. I). D'une façon générale, à l'exception des espèces prises en compte pour les raisons i, ii, iii et iv , les espèces n'ont été retenues qu'à partir du niveau de menace 2 (Tabl. I).

Tableau I : Proposition d'échelle d'intensité de la menace qui pèse sur une espèce.

Niveau Définition de l'intensité de la menace 0 Pas de menace 1 Encore moyenne, ma is pourrait devenir sérieuse au cours de la prochaine décennie 2 Sérieuse, au moins localement 3 Sérieuse, dans une grande partie de l'aire méditerranéenne de l'espèce 4 Très sérieuse ; l'espèce, ou ses stations méditerranéennes, pourraient dis- paraître dans les prochaines décennies. 5 Régression peut-être irréversible ; il n'est pas sûr que les mesures de pro- tection puissent sauver l'espèce, ou ses stations méditerranéennes

- (ix) Les espèces rares pour lesquelles on ne connaît pas bien la nature des menaces susceptibles de les affecter, et/ou les mesures de protection permettant de les éviter, n'ont pas été prises en compte (sauf quand elles l'ont été pour les raisons i, ii, iii et iv ). C'est le cas par exemple d'espèces vivant en profondeur (500 m et plus) dans l'étage bathyal.

- (x) Dans le cas des oiseaux, seuls les oiseaux marins ont été réunis. Les oiseaux marins sont définis comme des oiseaux qui nichent sur des îles ou dans des sites littoraux, et qui dépendent des ressources marines, en particulier pour leur alimentation.

- (xi) Enfin, et il s'agit d'un point très important, les données scientifiques concernant de très nombreuses espèces sont largement insuffisantes , de telle sorte qu'il a été choisi de ne pas diluer la valeur opérationnelle de la présente liste en l'encombrant de plusieurs dizaines d'espèces pour lesquelles les menaces ne sont qu'une simple hypothèse. Contrairement au domaine terrestre, pour lequel le nombre de chercheurs est considérable, chercheurs auxquels s'ajoutent des milliers d'amateurs regroupés dans des Sociétés locales (ornithologie et botanique par exemple), le déficit en études est alarmant dans le domaine marin. Il est indis- pensable, si l'on souhaite protéger efficacement le milieu marin et sa biodiversité, que des études spécifiques concernant le statut de nombreuses espèces (études in situ et non pas seulement études bibliographiques) soient engagées, et donc financées au niveau international (car de telles études n'entrent généralement plus dans les priorités de la recherche scientifique au niveau national).

7 RAC/SPA : Critères de sélection et liste révisée d'espèces menacées (marines et saumâtres) en Méditerranée

Lorsque les menaces ne concernent qu'une partie de l'aire de distribution méditerranéenne d'une espèce, la région concernée a été précisée. L'origine des menaces qui affectent les espèces retenues dans le Tableau II fait l'objet du Tableau III.

LISTE D'ESPÈCES MENACÉES

Au total, la liste d'espèces menacées (marines et saumâtres) en Méditerranée que nous proposons (Tabl. II) comporte 102 espèces (15 végétaux et 87 animaux). L'inventaire des protections existantes (Tabl. II), ainsi que les références exactes des textes de protection (notes) ne sont pas exhaustif : il a été demandé aux repré- sentants nationaux de corriger ou de compléter ces données à l'occasion de la réunion de Montpellier, et il a été tenu compte des informations qu'ils ont adressé aux auteurs du présent document.

Tableau II : Liste des espèces menacées (marines et saumâtres) en Méditerranée, distribution, statut, intensité de la menace et protections existantes (à compléter).

Espèces TA- DIS- STA- IN- PROTECTIONS XO- TRI- TUT TEN- EXISTANTES NO- BU- SITÉ (PAYS OU MIE TION DE LA RÉGIONS) ME- (A COMPLETER) NACE 1. Cymodocea nodosa MA M, AO R 1 CAT (1), F(2), V (3) 2. Posidonia oceanica MA E, M V, 2 CAT(1), F(2), V(3) MI, E 3. Zostera marina MA N R, V, 3 CAT(1), PACA(4),V(3) E 4. Zostera noltii MA AN, M R 1 CAT(1),PACA (4),V(3) 5. Caulerpa ollivieri CH E (5), M R 4 6. Cystoseira amentacea FU E, M V 2 7. Cystoseira mediterranea FU E, MO V 3 8. Cystoseira sedoides FU E (6) R 1 9. Cystoseira spinosa FU E V 3 10. Cystoseira zosteroides FU E V 2 11. Laminaria rodriguezii FU E, MO R 2 12. Goniolithon byssoides RH E, MO(7) R 1 13. Lithophyllum lichenoides RH MO(8), PA, J V, E 3 (9) 14. Ptilophora mediterranea RH G R 1 15. Schimmelmannia RH S, LY, PA R 3 schousboei 16. Aplysina cavernicola SPO E R 1 17. Asbestopluma hypogea SPO E, F R 2 18. Axinella cannabina SPO E V 1 19. Axinella polypoides SPO M, AO R 2

8 RAC/SPA : Critères de sélection et liste révisée d'espèces menacées (marines et saumâtres) en Méditerranée

20. Geodia cydonium SPO M, AN R 1 21. Ircinia foetida SPO M, PA R 1 22. Ircinia pipetta SPO E, MO R 1 23. Petrobiona massiliana SPO E,MO,AD,G R 2 24. Tethya citrina SPO M X 1 25. Astroides calycularis CNI MSO, AO R 1 26. Errina aspera CNI E, MSO R 1 27. Gerardia savaglia CNI M, PA R 3 28. Asterina pancerii ECH E, M V 3 29. Centrostephanus ECH M, AO R 2 F(11) longispinus (10) 30. Ophidiaster ophidianus ECH M, AO R (12) 1 31. Hornera lichenoides BRY MO, AN X 1 32. Charonia lampas MOL MO, PA V 2 33. Charonia tritonis MOL MOR, AT R, V 2 CR(13) 34. Dendropoma petraeum MOL MSO, MOR, V, E 1 PA 35. Erosaria spurca MOL M, PA, AT V 1 36. Gibbula nivosa MOL E, MAL R 3 37. Lithophaga lithophaga MOL M, PA,AO,IP MI 3 F(11), I(14), CR(50) 38. Luria lurida MOL M, AO V 1 39. Mitra zonata MOL M, PA R 3 CR(15) 40. Patella ferruginea MOL E, MO D 5 F(11) 41. Patella nigra MOL MA, ES, AO R 3 42. Pholas dactylus MOL M, AN MI 2 I(14) 43. Pinna nobilis MOL E, M V(16) 2 F(11), CR(17) 44. Pinna rudis MOL M, PA, AO V 1 F(11) 45. Ranella olearia MOL M, PA R 1 46. achatidea MOL MA,A,ES,PA R 3 47. Tonna galea MOL M, PA, AT V 1 CR(13) 48. Zonaria pyrum MOL M, AO, GG V 2 49. Ocypode cursor CRU MO, AO V 2 CY(18) 50. Pachylasma giganteum CRU E, S R 2 51. Acipenser nacarii POI E, AD D 4 52. Acipenser sturio POI M, MN, PA D 4 F(19), I(20) 53. Aphanius fasciatus POI E, MOR,AD, R, V 2 CS, IC (21) 54. Aphanius iberus POI E, MA, A, R, V 4 CAT, V(23) ES, F (22) 55. Carcharodon carcharias POI M, PT V 2 56. Cetorhinus maximus POI M, AN, C V 2 57. Hippocampus hippocampus POI M, PA, GG V 2 58. Hippocampus ramulosus POI M, AN V 3 59. Huso huso POI AD, EG, MN V 2 60. Lethenteron zanandreai POI IC R, V 3 61. Pomatoschistus canestrini POI E, AD R 2 62. Pomatoschistus tortonesei POI E, S, LY R 3

9 RAC/SPA : Critères de sélection et liste révisée d'espèces menacées (marines et saumâtres) en Méditerranée

63. Velencia hispanica POI ES,F (24) R 3 CAT, V(23) 63. Valencia letourneuxi POI 64. Caretta caretta REP M, PT, ET V 3 CY(25),E (26),F(27), GR(28), IS(29), I(30) 65. Chelonia mydas REP M, PT D 4 CY(25),E(26),GR(28), IS(29),I(30),TR(31) 66. Dermochelys coriacea REP M, PT D 4 E(26) Eretmochelys imbricata REP E(26) 67. Lepidochelys kempii REP M, AT D 4 E(26) 68. Trionyx triunguis REP TR, SY, IS D 5 69. Calonectris diomedea OIS E, M, AE V 2 CR(32),F(33) 70. Falco eleonorae OIS M, PA (46) R 1-2 CR(32),E(26),F(33) 71. Hydrobates pelagicus OIS E, M (47) V 3-4 CR(32), E(26),F(33) 72. Larus audouinii OIS E, M R 3-4 A(34), E(26),F(33) 73. Numenius tenuirostris OIS M, PA (47) D 5 A(34),CR(32) 74. Pandion haliaetus OIS C, M V 3-4 CR(32),F(33) 75. Pelecanus crispus OIS AD, MOR,SA D 4 CR(32), E(26) 76. Pelecalus onocrotalus OIS G, TR,AF,SA V 4 CR(32),E(26) 77. Phalacrocorax aristotelis OIS E, M (48) V 3-4 A(34),CR(32),E(26), F(33) 78. Phalacrocorax pygmaeus OIS ESE,ME,MOR V 4 CR(32),E(26) 79. Phoenicopterus ruber OIS M,ESU,SA,AF R 2 A(34),CR(32),E(26), F(33) 80. Puffinus yelkouan OIS E, M V 4 CR(32), F(33) 81. Sterna albifrons OIS EU, M V 3 CR(32),E(26),F(33) 82. Sterna bengalensis OIS E, M (49) R 3 F(33) 83. Sterna sandcicensis OIS E(26),F(33) 84. Balaenoptera MAM C, MO (36) V 2 F(35) acutorostrata 85. Balaenoptera borealis MAM C, ES, F V 3 F(35) 86. Balaenoptera physalus MAM C, MO, AD V 2 F(35) 87. Delphinus delphis MAM M, PT, ET I 2 F(35, 37),TR(38) 88. Eubalaena glacialis MAM N D 4 F(35) 89. Globicephala melas MAM N, TFS I 2 F(35, 37) 90. Grampus griseus MAM C, MO, EG I 2 F(35, 37) 91. Kogia simus MAM C R 2 F(35) 92. Megaptera novaeangliae MAM C, MO R 3 F(35) 93. Mesoplodon densirostris MAM C, ES R 1 F(35) 94. Monachus monachus MAM M, PA D 5 A(34),CR(39),CY(40), E(26),F(41),GR(42), I(43),TU(44),TR(45) 95. Orcinus orca MAM C,MO,IO,EG I 1 F(35, 37) 96. Phocoena phocoena MAM N, M D 4 F(35, 37), TR(38) 97. Physeter macrocephalus MAM C, M V 2 F(35) 98. Pseudorca crassidens MAM C, MO I 1 F(35) 99. Stenella coeruleoalba MAM C, M I 1 F(35, 37) 100. Steno bredanensis MAM PT, M I 1 F(35, 37) 101. Tursiops truncatus MAM C, M, MN V 2 F(35, 37)

10 RAC/SPA : Critères de sélection et liste révisée d'espèces menacées (marines et saumâtres) en Méditerranée

102. Ziphius cavirostris MAM C, MO, MOR X 1 F(35)

Abréviations utilisées dans le Tableau II :

Taxonomie : BRY = Bryozoaires. CH = Chlorophytes (algues vertes). CNI = Cnidaires. CRU = Crus- tacés. ECH = Echinodermes. FU = Fucophyceae (algues brunes). MA = Magnoliophytes marines (= Phanérogames marines). MAM = Mammifères. MOL = Mollusques. OIS = Oiseaux. POI = Poissons. REP = Reptiles. RH = Rhodophytes (algues rouges). SPO = Spongiaires.

Distribution : A = Algérie. AD = Adriatique. AE = Atlantique Oriental. AF = Afrique. AN = Atlantique Nord. AO = Afrique nord-occidentale. AT = Atlantique tropical. C = cosmopolite. CS = Corse. E = Endémique méditerranéenne. EG = Mer Egée. ES = Espagne. ESE = Europe du Sud-Est. ESU : Europe du Sud. ET = eaux tempérées. EU = Europe. F = France. G = Grèce. GG = Golfe de Guinée. IC = Italie continentale. IO = Mer Ionienne. IP = Indo-Pacifique. IS = Israël. J = Japon. LY = Libye. M = Méditerranée. MA = Maroc. MAL = Malte. ME = Moyen Orient. MN = Mer Noire. MO = Méditerranée occidentale. MOR = Méditerranée orientale. MSO = Méditerranée sud-occidentale. N = Hémisphère Nord. PA = Proche Atlantique (côtes européennes ou africaines proches du détroit de Gibraltar). PT = pan-tropicale. S = Sicile. SA = Sud de l'Asie. SY = Syrie. TFS = eaux tempérées froides de l'hémisphère Sud. TR = Turquie.

Statut : D = en danger. E = importance écologique. I = indéterminé. MI = menace indirecte. R = rare. V = vulnérable. X = Espèces ajoutées à la liste initialement préparée (BOUDOURESQUE, 1995) lors de la réunion de Montpellier (22-25 Novembre 1995) à la demande d'un ou de plusieurs délégués na- tionaux ; ceux-ci n'ont toutefois pas explicité, par la suite, la nature des menaces qui pèseraient sur elles, ni fourni les références scientifiques justifiant leur prise en considération dans la présente liste.

Intensité de la menace : 1 = encore moyenne, mais pourrait devenir sérieuse dans la prochaine décennie. 2 = sérieuse, au moins localement. 3 = sérieuse, dans une grande partie de l'aire mé- diterranéenne de l'espèce. 4 = Très sérieuse ; l'espèce, ou ses stations méditerranéennes, pourraient disparaître dans les prochaines décennies. 5 = Peut-être irréversible ; il n'est pas sûr que les mesures de protection puissent sauver l'espèce, ou ses stations méditerranéennes.

Protections existantes : A = Algérie. CAT = Catalogne (Espagne). CR = Croatie. CY = Chypre. E = Espagne. F = France. GR = Grèce. I = Italie. IS = Israël. PACA = Région Provence-Alpes-Côte d'Azur (France). TR = Turquie. TU = Tunisie. V = Comunitat Valenciana (Espagne).

Notes du Tableau II :

(1) Espèce protégée par la loi en Catalogne (Espagne) : Ordre du 31 Juillet 1991.

(2) Cymodocea nodosa et Posidonia oceanica sont des espèces protégées par la loi en France : Arrêté du 19 Juillet 1988 (DANTON et BAFFRAY, 1995).

(3) Espèce indirectement protégée dans la Comunitat Valenciana (Espagne) par l' Ordre du 23 Janvier 1992. Ce dernier interdit en effet la destruction des prairies de Phanérogames marines.

(4) Espèce protégée en région Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA, France) : Arrêté du 9 Mai 1994.

(5) Une signalisation de Caulerpa olivieri aux Canaries (GONZALEZ-HENRIQUEZ et SANTOS- GUERRA, 1985) nécessite confirmation.

(6) Aire de Cystoseira sedoides localisée à l'Algérie, Tunisie du Nord et île de Pantelleria, au Sud de l'Italie (GIACCONE et al., 1972).

(7) Les signalisations de Goniolithon byssoides en Méditerranée orientale pourraient être dues à une confusion avec une espèce voisine, Lithophyllum trochanter (HUVÉ, 1963).

11 RAC/SPA : Critères de sélection et liste révisée d'espèces menacées (marines et saumâtres) en Méditerranée

(8) Quelques stations de Lithophyllum lichenoides très localisées ont également été découvertes en Méditerranée orientale : Grèce et Turquie (ZIMMERMANN, 1982).

(9) Il s'agit des encorbellements ("trottoirs") édifiés par Lithophyllum lichenoides , et non des thalles isolés de cette espèce.

(10) En Méditerranée occidentale seulement.

(11) Espèce protégée par la loi en France : Arrêté du 26 Novembre 1992.

(12) En Méditerranée nord-occidentale et en Méditerranée orientale seulement.

(13) Espèce protégée par la loi en Croatie depuis le 30 Janvier 1979 (FLORIANI, 1991).

(14) En Italie, la récolte, la détention et la vente de Lithophaga lithophaga sont interdites depuis 1988 par un décret reconduit tous les deux ans. Compte-tenu de sa non application dans les faits, il a été complété en 1994 par des restrictions sanitaires très sévères à son importation qui (théoriquement) la rendent impossible.

(15) Espèce protégée par la loi en Croatie depuis le 7 Avril 1981 (FLORIANI, 1991).

(16) Le déclin de Pinna nobilis concerne la Méditerranée nord-occidentale (Espagne, France, Italie).

(17) Pinna nobilis est une espèce protégée par la loi en Croatie depuis le 28 Avril 1976 : Odluku de 1977 (FLORIANI, 1991).

(18) Le crabe Ocypode cursor est protégé par la loi à Chypre depuis 1989 (UNEP, 1996).

(19) En France, l'enlèvement des oeufs, ainsi que la pêche, le transport et la commercialisation d'individus d' Acipenser sturio provenant du territoire national, sont interdits par Arrêté interministériel du 25 Janvier 1982 (QUERO et al., 1987 ; MAURIN et KEITH, 1994). Des dérogations peuvent être accordées à des fins scientifiques ou de repeuplement.

(20) La pêche d' Acipenser sturio est interdite en Italie.

(21) Aphanius fasciatus est peut-être présent également sur les côtes de France continentale (BAUCHOT et PRAS, 1980).

(22) Aphanius iberus a disparu en France. Son existence ancienne n'y est du reste pas certaine. Par ailleurs, les signalisations du Maroc et d'Algérie sont à confirmer (GARCÍA-BERTHOU et MORENO- AMICH, 1992).

(23) Aphanius iberus et Valencia hispanica sont protégés par les gouvernements autonomes de la Generalitat de Catalunya et de la Comunitat valenciana (Espagne).

(24) Valencia hispanica a sans doute disparu de France.

(25) A Chypre, les tortues marines sont protégées par la loi depuis 1971.

(26) En Espagne, le Decreto 3181 du 30 Décembre 1980 interdit la chasse, la capture, la détention, le trafic, le commerce et l'exportation D'un certain nombre de Reptiles, oiseaux et Mammifères, en particulier de Caretta caretta, Chelonia mydas et Monachus monachus (RIBERA-SIGUAN, 1991).

(27) En France, la tortue Caretta caretta est une espèce protégée par la loi : Arrêté du 17 Juillet 1991.

(28) En Grèce, les tortues marines sont protégées par le Decret N° 617 de 1980.

(29) En Israël, les tortues marines sont protégées par des lois de 1955 et 1983.

(30) En Italie, les tortues marines sont protégées par la loi depuis 1980.

12 RAC/SPA : Critères de sélection et liste révisée d'espèces menacées (marines et saumâtres) en Méditerranée

(31) En Turquie, la tortue verte Chelonia mydas est protégée par la loi depuis 1986.

(32) Espèce protégée par la loi en Croatie depuis le 20 Septembre 1967 (FLORIANI, 1991). Puffinus yelkouan sous le nom de P. puffinus , et Phalacrocorax pygmeus sous le nom de Halietor pygmeus .

(33) Oiseaux protégés en France par l'Arrêté du 17 Avril 1981.

(34) Espèces protégées par la loi en Algérie : Décret N°83-509 du 20 Août 1983 relatif aux espèces animales non domestiques protégées en application de la loi relative à la protection de l'Environ- nement (IUCN-UNEP, 1988 ; MARCHESSAUX, 1989a ; BOUREDJLI, 1993).

(35) Tous les Cétacés sont protégés en France par l'Arrêté du 27 Juillet 1995 : interdication de muti- lation, destruction, capture, naturalisation, utilisation, vente ou achat.

(36) Balaenoptera acutorostrata est peut-être présent également en Adriatique (NATALE, 1987).

(37) Les Delphinidae (dauphins et marsoins) sont intégralement protégés (interdiction de détruire, de poursuivre et de capturer) en France par l'Arrêté du 20 Octobre 1970.

(38) La chasse à Delphinus delphis et à Phocoena phocoena est interdite en Turquie depuis 1983.

(39) Le phoque moine Monachus monachus est protégé en Croatie par Décret de la Direction maritime de Split (1935), la loi sur la protection de la nature (1960), la décision de la République de Croatie pour la région de Zagreb (1964) et la loi sur la protection de la nature en Croatie (1976) ; capture et destruction sont interdites (FLORIANI, 1991 ; IUCN-UNEP, 1988 ; MARCHESSAUX, 1989a).

(40) Le phoque moine Monachus monachus est protégé à Chypre par la Loi sur la pêche de 1971 (cap. 135, regulation 81) : destruction et capture sont interdites (IUCN-UNEP, 1988 ; MARCHESSAUX, 1989a).

(41) Le phoque moine Monachus monachus est protégé en France par les Arrêtés ministériels du 24 Janvier 1972, du 29 Février 1980, du 28 Fevrier 1991 et du 27 Juillet 1995 : interdication de mutilation, destruction, capture, naturalisation, utilisation, vente ou achat.

(42) Le phoque moine Monachus monachus est protégé en Grèce depuis 1981 : interdiction de capture et de destruction (IUCN-UNEP, 1988 ; MARCHESSAUX, 1989a).

(43) Le phoque moine Monachus monachus est protégé depuis 1939 en Italie au terme de l'article 38 du Code de la chasse (MARCHESSAUX, 1989a).

(44) Le phoque moine Monachus monachus est protégé en Tunisie par la loi N° 68-4 du 8 Mars 1968, qui interdit à la fois sa capture et sa destruction (MARCHESSAUX, 1989a ; MINISTRY OF ENVI- RONMENT OF TURKEY, 1992).

(45) Le phoque moine Monachus monachus est protégé en Turquie depuis 1977, dans le cadre de la Loi sur la chasse de 1937 : interdiction de capture et de destruction (MARCHESSAUX, 1989a).

(46) Il s'agit de la sous espèce Hydrobates pelagicus melitensis (HEMERY et D'ELBEE, 1985 ; BRETAGNOLLE et ZOTIER, sous presse).

(47) Les sites de reproduction seraient situés en Sibérie. Les oiseaux traversent l'Europe lors de leur migration vers le bassin méditerranéen (USHAKOV, 1925 ; GRETTON, 1991).

(48) Il s'agit de la sous-espèce Phalacrocorax aristotelis desmarestii.

(49) Il s'agit de la sous-espèce Sterna bengalensis emigrata.

(50) En Croatie, il est interdit de récolter Lithophaga lithophaga par destruction de la roche (Narodne novine 54/76). La taille minimale de récolte est 60 mm de longueur (Narodene novine 44/80). Enfin, un certain nombre de communes interdisent la pêche de cette espèce (HRS-BRENKO et al., 1991).

13 RAC/SPA : Critères de sélection et liste révisée d'espèces menacées (marines et saumâtres) en Méditerranée

ORIGINE DES MENACES

L'origine des menaces qui affectent les espèces dont la protection est proposée (Tabl. II) est résumée dans le Tabl. III. Lorsque plusieurs causes (origine des menaces) se conjuguent pour menacer une espèce, elles sont classées (1, 2, 3, etc.) par ordre d'importance décroissante.

Pêche prof. = Pêche professionnelle. Il s'agit soit de la pêche de l'espèce consi- dérée, soit de sa capture accidentelle à l'occasion de la pêche d'une autre espèce, comme c'est le cas par exemple avec les filets maillants pélagiques (filets dérivants) et les filets côtiers. On considère par exemple que les filets de pêche constituent, en Corse, la principale cause de mortalité pour le Cormoran huppé Phalacrocorax aristotelis (THIBAULT et al., sous presse). Les espèces qui sont l'objet d'une pêche professionnelle significative figurent dans une liste spécifique.

Ressources = Ce n'est pas la pêche de l'espèce considérée, mais la pêche (sur- pêche) des espèces qui constituent sa ressource alimentaire, qui est à l'origine des menaces. C'est le cas du phoque moine Monachus monachus (BOUDOURESQUE et LEFEVRE, 1992).

Chalutage = Il s'agit de chalutages qui visent la capture d'autres espèces que les espèces menacées figurant sur la présente liste. Ces chalutages sont donc envisagés ici comme cause indirecte : espèces capturées accidentellement (exem- ple : Hippocampus ramulosus ), espèces brisées accidentellement (exemple : Pinna nobilis) et surtout effet mécanique par destruction des biotopes (herbier à Posidonia oceanica ). Il est à noter que ces chalutages sont souvent illégaux (bien que régulièrement pratiqués) : en Espagne et en Algérie, ils sont interdits au dessus de l'isobathe 50 m ; en France, les "filets remorqués" sont interdits à moins de 3 milles des côtes (décret N° 90-94 du 25 Janvier 1990 ; art icle 4) ; en Tunisie, ils sont interdits au dessus de l'isobathe 50 m (golfe de Tunis) et au dessus de l'isobathe 20 m (reste du pays) (PERGENT et KEMPF, 1993). Par ailleurs, l'effet des chalutages peut être dû également au non respect des mailles autorisées.

Pêche amateur = Il s'agit de la pêche à la ligne, de la pêche au fusil harpon et du ramassage pour consommation individuelle. Lorsque ce ramassage se pratique en plongée (scaphandre autonome), il est illégal dans la plupart des pays riverains de la Méditerranée.

Chasse = Il s'agit de la chasse continentale. Nous y incluons le braconnage.

Appâts = Appâts pour la pêche amateur. Certaines espèces sont en effet utilisées à cet usage ; par exemple les espèces du genre Patella .

Décoration = Ramassage pour constituer un souvenir ou un objet décoratif. C'est le cas par exemple du Mollusque Pinna nobilis et des carapaces de tortues Caretta caretta . Certaines porcelaines (Mollusques) telles qu'Erosaria spurca et Luria lurida, sans grande valeur commerciale pour les collectionneurs, n'en sont pas moins récoltées plus ou moins systématiquement par les plongeurs pour cette raison.

14 RAC/SPA : Critères de sélection et liste révisée d'espèces menacées (marines et saumâtres) en Méditerranée

Certains "souvenirs" de plongée peuvent être remontés simplement pour les montrer aux non-plongeurs : se conservant mal, ils se retrouvent en général rapidement dans une poubelle. Lorsque le ramassage se pratique en plongée (scaphandre auto- nome), il est illégal dans la plupart des pays riverains de la Méditerranée.

Tableau III : Origine des menaces qui affectent, en Méditerranée, les espèces dont la protection est proposée. Lorsque plusieurs causes se conjuguent pour menacer une espèce, elles sont classées (1, 2, 3, etc.) par ordre d'importance décroissante. Le chiffre placé entre parenthèse indique que la menace n'agit pas en Méditerranée.

Espèces P R C P C A D A D C C N A A P P T P C I S A E E H E H P E Q E O O A N M I O R R O N U U C S A C A P C U S L N V C E E L A E M T R T H S L H S A O A T L F I R N T L N D P R P R E O U E S T R R R E U G A A I U S A E O A E U T E S A I U C S A G G N T P T T D T P R A A T O C T I T E E E I A I I U U E R C G M I L T I O I M M O R O T C R S O E E A O O I O N O E E N E N I T A P F T N G O N N N N N O I G E E I N T T C N O E C U E E N E R 1. Cymodocea nodosa 1 2. Posidonia oceanica 5 6 1 2 3 4 3. Zostera marina 1 2 4. Zostera noltii 1 5. Caulerpa ollivieri 1 6. Cystoseira amentacea 1 2 7. Cystoseira mediterranea 1 2 8. Cystoseira sedoides 1 2 9. Cystoseira spinosa 3 2 1 10. Cystoseira zosteroides 1 2 11. Laminaria rodriguezii 1 12. Goniolithon byssoideum 2 1 13. Lithophyllum lichenoides 2 1 14. Ptilophora mediterranea 1 15. Schimmelmannia schousboei 1 16. Aplysina cavernicola 17. Asbestopluma hypogea 1 18. Axinella cannabina 1 19. Axinella polypoides 1 20. Geodia cydonium 1 21. Ircinia foetida 22. Ircinia pipetta 23. Petrobiona massiliana 1 24. Tethya citrina 25. Astroides calycularis 1 26. Errina aspera 27. Gerardia savaglia 1 28. Asterina pancerii 2 1 29. Centrostephanus longispinus 1 30. Ophidiaster ophidianus 1 31. Hornera lichenoides 1 32. Charonia lampas 2 3 1

15 RAC/SPA : Critères de sélection et liste révisée d'espèces menacées (marines et saumâtres) en Méditerranée

33. Charonia tritonis 2 3 1 34. Dendropoma petraeum 2 3 1 35. Erosaria spurca 1 36. Gibbula nivosa 1 2 37. Lithophaga lithophaga 2 1 38. Luria lurida 1 39. Mitra zonata 2 1 40. Patella ferruginea 1 2 41. Patella nigra 1 3 4 2 42. Pholas dactylus 2 1 4 3 43. Pinna nobilis 1 4 2 3 44. Pinna rudis 1 3 2 45. Ranella olearia 2 1 46. Schilderia achatidea 1 47. Tonna galea 2 1 48. Zonaria pyrum 1 49. Ocypode cursor 2 1 50. Pachylasma giganteum 1 51. Acipenser naccarii 1 52. Acipenser sturio 1 53. Aphanius fasciatus 4 3 1 2 54. Aphanius iberus 1 55. Carcharodon carcharias 2 1 56. Cetorhinus maximus 1 57. Hippocampus hippocampus 1 3 2 58. Hippocampus ramulosus 1 3 2 59. Huso huso 1 60. Lethenteron zanandreai 1 61. Pomatoschistus canestrini 1 62. Pomatoschistus tortonesei 1 63. Valencia hispanica 1 63. Valencia letourneuxi 64. Caretta caretta 3 2 1 4 65. Chelonia mydas 3 2 1 4 66. Dermochelys coriacea 2 1 3 Eretmochelys imbricata 67. Lepidochelys kempii 1 68. Trionyx triunguis 4 3 5 6 1 2 69. Calonectris diomedea 70. Falco eleonorae 1 3 2 71. Hydrobates pelagicus 2 1 72. Larus audouinii 2 1 73. Numenius tenuirostris 1 2 74. Pandion haliaetus 2 1 75. Pelecanus crispus 2 3 1 4 76. Pelecanus onocrotalus 2 3 1 4 77. Phalacrocorax aristotelis 1 2 78. Phalacrocorax pygmaeus 2 1 79.Phoenicopterus ruber 1 80. Puffinus yelkouan 2 1 81. Sterna albifrons 1 2 82. Sterna bengalensis 1 3 2 83. Sterna sandvicensis 84. Balaenoptera acutorostrata (1) 85. Balaenoptera borealis (1) 86. Balaenoptera physalus (1) 3 2 87. Delphinus delphis 2 1

16 RAC/SPA : Critères de sélection et liste révisée d'espèces menacées (marines et saumâtres) en Méditerranée

88. Eubalaena glacialis (2) (1) 89. Globicephala melas (1) 2 90. Grampus griseus (1) 91. Kogia simus (1) 92. Megaptera novaeangliae (1) 3 2 93. Mesoplodon densirostris 1 94. Monachus monachus 1 2 3 95. Orcinus orca (1) 2 96. Phocoena phocoena 1 97. Physeter macrocephalus (1) 98. Pseudorca crassidens 1 (2 99. Stenella coeruleoalba 1 2 100. Steno bredanensis (1) 101. Tursiops truncatus 1 3 2 102. Ziphius cavirostris

Aquariologie = Prélèvements pour les besoins de l'aquariologie (amateurs ou professionnels).

Collection = Ramassage pour constituer un objet de collection. Il s'agit des Mollusques, dont la valeur marchande peut être importante pour certaines espèces rares. Lorsque ce ramassage se pratique en plongée (scaphandre autonome), il est illégal dans la plupart des pays riverains de la Méditerranée.

Destruction = Destruction délibérée d'une espèce considérée comme "nuisible", c'est-à-dire comme un compétiteur pour l'accès à la ressource (poissons) ou comme dangereuse pour l'homme. C'est le cas par exemple du Phoque moine Monachus monachus, considéré par les pêcheurs professionnels comme un compétiteur pour l'accès aux poissons. Nous incluons ici les persécutions délibérées n'entraînant pas la mort.

Confusion = Confusion avec une autre espèce, de telle sorte que la protection de l'espèce menacée serait illusoire et irréaliste sans la protection de l'espèce voisine concernée. Par exemple Patella nigra avec P. ferruginea .

Navigation = Dérangement des animaux par les bateaux, éventuellement collisions entre les bateaux et les animaux pouvant occasionner à ces derniers des blessures graves ou provoquer leur mort.

Ancrage = Ancrage des bateaux (principalement des bateaux de plaisance). Le développement de la navigation de plaisance détermine une fréquentation consi- dérable (parfois plusieurs centaines de bateaux) de certains "mouillages forains" (PORCHER et JEUDY DE GRISSAC, 1985). Les ancrages ont une action directe (exemple : arrachage de Posidonia oceanica ), mais aussi indirecte (pollution par rejet d'eaux usées et par les peintures anti-fouling, rejet sur le fond de macro- déchets).

Aménagement = Aménagement du littoral. Il s'agit de toutes les opérations qui modifient profondément la physiographie du littoral : ports, plages artificielles, épis, remblais gagnés sur la mer, comblement ou modification des lagunes littorales et des zones humides. Il en résulte la réduction ou la disparition des biotopes acces-

17 RAC/SPA : Critères de sélection et liste révisée d'espèces menacées (marines et saumâtres) en Méditerranée sibles à l'espèce. En région PACA (Provence-Alpes-Côte d'Azur, France), le pour- centage des petits fonds (0 à 20 m) recouverts de façon irréversible par de tels aménagements est déjà considérable : 12% dans les Alpes-Maritimes, 18% dans les Bouches-du-Rhône (MEINESZ et al., 1991). Nous plaçons ici les dérangements occasionnés par l'homme, en l'absence éventuelle d'aménagement : tourisme, curio- sité, whale watching ; par exemple, le dérangement des baleines Megaptera novae- angliae sur leurs lieux de reproduction, ou le dérangement des Balbuzards Pandion haliaetus sur leurs sites de nidification.

Piétinement = Action de l'homme marchant le long du littoral : pêcheurs à la ligne, touristes accostant le long d'un encorbellement à Lithophyllum lichenoides et y débarquant (LABOREL et al., 1994), etc. Nous incluons sous cette rubrique la fréquentation des plages par le tourisme balnéaire.

Pollution = Rôle direct de la pollution sur une espèce.

Transparence = Diminution de la transparence des eaux. La cause peut en être l'accroissement du plancton à la suite de l'eutrophisation des eaux de surface, ou bien l'augmentation de la turbidité (particules terrigènes). La profondeur de com- pensation des végétaux photosynthétiques remonte alors ; c'est le cas de Posidonia oceanica (MEINESZ et LAURENT, 1978). Pour les espèces de profondeur inféodées à des eaux froides et homothermes, une telle remontée n'est pas possible (car elles atteindraient des eaux qui se réchauffent en été et qui ne sont donc plus homeo- thermes), de telle sorte que leurs stations disparaissent.

Prédation = Il s'agit de la prédation de l'espèce considérée par une autre espèce. Cette dernière bénéficie souvent de la présence de l'homme, qui la favorise directe- ment ou indirectement, volontairement ou involontairement. Par exemple : la préda- tion des jeunes du Faucon d'Eléonore Falco eleonorae par le rat noir Rattus rattus.

Compétition = La compétition avec une autre espèce, éventuellement favorisée par l'homme, se fait aux dépens de l'espèce considérée. Par exemple, il y a compétition pour l'occupation des sites de nidification entre le Goéland d'Audouin Larus audouinii et une autre espèce de goéland, L. cachinnans (TUCKER et HEATH, 1995).

Introduction = Introduction d'une espèce exotique. Cette espèce menace une es- pèce indigène, soit en la parasitant (exemple de Anguilla anguilla ; voir le document consacré aux espèces dont l'exploitation devrait être réglementée), soit en entrant en compétition avec elle (exemple : remplacement de Posidonia oceanica par l'algue verte introduite Caulerpa taxifolia ). Dans ce dernier cas, si l'expansion de Caulerpa taxifolia se poursuit, la menace qu'elle représente pour Posidonia oceanica pourrait rapidement devenir l'une des principales, passant du rang 4 (actuel) au rang 2 ou 1.

Surpâturage = Destruction par un herbivore favorisé par l'action de l'homme (par exemple par élimination de ses prédateurs). Il s'agit souvent de l'oursin herbivore Pa- racentrotus lividus .

Autre espèce = C'est la régression ou la disparition d'une espèce à laquelle elle est inféodée qui cause la régression de l'espèce concernée. Par exemple le poisson

18 RAC/SPA : Critères de sélection et liste révisée d'espèces menacées (marines et saumâtres) en Méditerranée

Hippocampus ramulosus et l'étoile de mer Asterina pancerii dont la régression est en partie due à celle des herbiers à Posidonia oceanica (BAGHDIGUIAN et al., 1987).

COMMENTAIRES SUR LES ESPECES DE LA LISTE

Pour chacune des espèces retenues (Tabl. II et III), nous indiquons brièvement leur biologie, leur statut, les menaces qui pèsent sur elles et éventuellement les mesures de protection particulières qui ont été proposées.

Les noms vernaculaires sont généralement tirés de BAGHDIGUIAN et al. (1987), DANTON et BAFFRAY (1995), DELÉPINE et al. (1987), GAILLARD (1987), LAN- FRANCO et SCHEMBRI (1989), MÁRQUEZ et BAUCHOT 1987), MAURIN et KEITH (1994), MOJETTA (1996), NATALE (1987), POUTIERS (1987), RIEDL (1986) et WEINBERG (1992).

Magnoliophytes marines

1. Cymodocea nodosa : Noms vernaculaires : cymodocée, paille de mer (anglais : lesser Neptune grass, slender seagrass ). Sans être strictement endémique de la Méditerranée (vit également dans l'Atlantique, du Maroc au Sénégal), cette espèce en constitue une des caractéristiques. En France, C. nodosa n'est absente que des Pyrénées-Orientales (MOLINIER et PICARD, 1952). Ses peuplements, où l'espèce joue le rôle d'un "ingénieur d'écosystème", sont localisés généralement à faible profondeur dans des sites abrités, en mer ouverte ou dans les lagunes littorales ; ils occupent en particulier les lagons situés en arrière des récifs-barrières de Posidonia oceanica (MOLINIER et PICARD, 1952 ; HARTOG, 1970). Ils sont susceptibles d'être affectés par les aménagements littoraux. Protection proposée par IPPF , RDBM et STOA .

2. Posidonia oceanica : Noms vernaculaires : posidonie, chiendent de mer (an- glais : Neptune grass, ocean grass-wrack ). Endémique méditerranéenne, présente entre la surface et 20-40 m de profondeur le long de la plus grande partie de ses rivages (sauf Israël, Palestine et peut-être Liban). Espèce édificatrice d'un écosystème qui est un pôle de biodiversité pour la Méditerranée (20-25% des espèces méditerranéennes sont présentes dans cet écosystème). De nombreuses espèces sont strictement inféodées à cet écosystème, par exemple l'Hydraire Monotheca posidoniae, le Bryozoaire Electra posidoniae, l'Asteroidea Asterina pancerii (PÉRÈS et PICARD, 1964). L'herbier à Posidonia oceanica joue en outre un rôle important dans le contrôle des flux sédimentaires (stabilité des lignes de rivage), dans le recrutement d'espèces d'intérêt économique (frayère et nurserie) et dans l'exportation de matière organique vers les écosystèmes de profondeur (MOLINIER et PICARD, 1952 ; BOUDOURESQUE et MEINESZ, 1982 ; PAILLARD et al., 1993). Régression très importante, en particulier au voisinage des grands centres urbains (Barcelona, Marseille, Genova, Napoli, Athènes, Thessaloniki, etc.), mais aussi autour d'une île telle que Malte (LANFRANCO, 1989). Les causes en sont la

19 RAC/SPA : Critères de sélection et liste révisée d'espèces menacées (marines et saumâtres) en Méditerranée pollution, la diminution de la transparence de l'eau, l'ancrage des bateaux, les chalutages (bien qu'ils soient théoriquement interdits, aux profondeurs où vit P. oceanica, en Algérie, Espagne, Italie, France et Tunisie), les explosifs illégalement utilisés pour la pêche (éventuellement les bombes tombées pendant la guerre de 39- 45) et les aménagements littoraux (MOLINIER et PICARD, 1952 ; PÉRÈS, 1984 ; PAILLARD et al., 1993 ; PERGENT-MARTINI, 1994). Une nouvelle menace est constituée par l'expansion de l'algue introduite Caulerpa taxifolia (VILLELE et VERLAQUE, 1995). A l'échelle humaine, la destruction de l'herbier à P. oceanica est irréversible. Protection proposée par AC , CLR (BOUDOURESQUE et al., 1991 ; PERGENT, 1991), COU , IPPF , LRF (BELSHER et al., 1987), LRV (BOUDOU- RESQUE et al., 1990), RDBM et STOA et UNEP (HUNNAM, 1980). Les herbiers à Posidonia oceanica sont le seul écosystème spécifique à la Méditerranée qui figure à l'Annexe I ( priority habitat type ) de HD .

3. Zostera marina : Noms vernaculaires : grande zostère, pailleule (anglais : eelgrass ). Largement répandue dans l'hémisphère Nord, mais rare et très localisée (limite d'aire) en Méditerranée (principalement le Nord de la Méditerranée occidentale, de l'Adriatique et de la Mer Egée). L'espèce joue un rôle important dans certaines lagunes littorales où elle constitue des prairies relativement denses dans l'infralittoral supérieur (rarement plus de 5 m de profondeur) ; plus rare en mer ouverte (HARTOG, 1970). A beaucoup régressé dans l'Atlantique (RASMUSSEN, 1977), au Japon et en Méditerranée, en particulier dans l'étang de Berre (France), d'où elle a complètement disparu (BELSHER et al., 1987 ; BOUDOURESQUE et al., 1990). Protection proposée par AC , LRF , LRV et STOA .

4. Zostera noltii : Noms vernaculaires : zostère naine (anglais : dwarf eelgrass ). Autre nom scientifique utilisé dans la littérature : Zostera nana. Espèce largement répandue dans l'Atlantique Nord (de la Suède à la Mauritanie), mais plus rare et localisée en Méditerranée : Méditerranée occidentale, Adriatique, Grèce et Egypte. Dans l'Atlantique, c'est Z. noltii qui édifie les gigantesques herbiers du Banc d'Arguin (Mauritanie), qui sont à la base d'un écosystème exceptionnellement productif, avec en particulier de très riches populations d'oiseaux. En Méditerranée, l'espèce vit dans des biotopes infralittoraux superficiels ; elle joue rôle important dans les lagu- nes littorales et dans certaines baies abritées. On la rencontre également, parfois, dans les lagons situés en arrière des récifs-barrières de Posidonia oceanica (MO- LINIER et PICARD, 1952 ; BOUDOURESQUE et al., 1994) . Sa protection vise sur- tout à protéger les herbiers qu'elle constitue. Protection proposée par STOA .

Chlorophytes

5. Caulerpa ollivieri : Nom vernaculaire : caulerpe d'Ollivier (anglais : Ollivier's Cau- lerpa ). Endémique méditerranéenne (Espagne, France, Libye, Turquie). L'espèce est proche de Caulerpa prolifera ; elle s'en distingue surtout par ses dimensions beaucoup plus réduites ; l'hypothèse a d'ailleurs été formulées qu'il s'agisse d'une simple variété ou forme naine de cette dernière. Stations exceptionnellement ponctuelles (quatre stations seulement sont connues : une pour chacun des pays cités ci-dessus), de surface généralement inférieure à l'hectare. Vit dans l'Infralittoral, près de la surface de la mer (0.5 à 2 m de profondeur), dans des baies abritées, sur substrat meuble (sablo-vaseux). Se trouve généralement en mélange avec Caulerpa

20 RAC/SPA : Critères de sélection et liste révisée d'espèces menacées (marines et saumâtres) en Méditerranée prolifera (MEINESZ, 1980 ; BELSHER et al., 1987 ; BOUDOURESQUE et al., 1990). C'est l'extrême rareté des stations connues de cette espèce qui constitue une menace pour elle. Ces stations sont en effet presque toutes situées dans des zones susceptibles d'être aménagées par l'homme ; deux des trois stations françaises (Villefranche-sur-Mer et Beaulieu, Alpes-Maritimes) ont d'ailleurs déjà disparu. Protection proposée par AC , LRF , LRV et STOA .

Fucophycées

6. Cystoseira amentacea : Noms vernaculaires : cystoseire à chatons (anglais : cat- kin cystoseira ). Endémique méditerranéenne, avec trois variétés : amentacea (Médi- terranée orientale), spicata (Adriatique) et stricta (Méditerranée occidentale). Espèce de grande taille, dont les branches peuvent mesurer 40 cm de longueur (BOU- DOURESQUE et al., 1990 ; PIZZUTO et al., 1995). Vit sur substrat dur en mode battu à très battu, dans l'étage infralittoral, près de la surface (du niveau à 0.5-1 m de profondeur). Les branches sont caduques et tombent en Septembre (BOU- DOURESQUE et al., 1990 ; PIZZUTO et al., 1995). Très sensible à la pollution domestique, peut-être principalement aux détergents, l'espèce a beaucoup régressé au voisinage de toutes les grandes agglomérations ; en outre, C. amentacea est appréciée par plusieurs macro-herbivores, ce qui la rend sensible au surpâturage (BELLAN-SANTINI, 1966 ; BELSHER et al., 1987 ; BOUDOURESQUE et al., 1990 ; VERLAQUE, 1990). Protection proposée par AC , LRV et LRF .

7. Cystoseira mediterranea : Noms vernaculaires : cystoseire de Méditerranée (anglais : Mediterranean cystoseira). Endémique méditerranéenne qui remplace C. amentacea (vicariance) dans certaines régions de Méditerranée occidentale (Espagne, Pyrénées-Orientales, golfe de Naples et Nord de la Tunisie). L'écologie, le statut et les menaces sont les mêmes que pour C. amentacea : très sensible à la pollution, C. mediterranea a disparu de nombreux secteurs, en particulier en Catalogne et aux baléares (HAMEL, 1931-1939 ; BOUDOURESQUE et al., 1990). Protection proposée par AC et LRV .

8. Cystoseira sedoides : Noms vernaculaires : cystoseire d'Algérie (anglais : Alge- rian cystoseira ). Endémique des côtes d'Algérie (de l'Algérois à El Kala), de Tunisie et de l'extrême Sud de l'Italie (île de Pantelleria). Espèce de grande taille (jusqu'à 1 m de hauteur), longévive, à niche écologique très étroite (substrats durs photophiles superficiels, en mode moyennement agité). Sans doute sensible à la pollution et au surpâturage (comme beaucoup d'espèces du genre Cystoseira ) ; la menace est constituée par l'aire de répartition relativement restreinte de cette espèce, et la rareté de ses stations (FELDMANN, 1966 ; GIACCONE et al., 1973 ; BOUDOURESQUE et al., 1990). Protection proposée par AC , LRV et STOA .

9. Cystoseira spinosa : Noms vernaculaires : cystoseire épineuse (anglais : spiny cystoseira ). Endémique de Méditerranée (nous y incluons comme variété C. adria- tica ). Signalé dans tout le bassin occidental et l'Adriatique, ainsi que dans une partie du bassin oriental : Grèce, Turquie, Syrie et Lybie (BOUDOURESQUE et al., 1990 ; SERIO, 1995b). Vit sur les substrats durs de l'Infralittoral, surtout en profondeur (15- 35 m), dans des biotopes sciaphiles à hémi-sciaphiles. EnSicile, les organes reproducteurs ont été observés de Mars à Juillet (FELDMANN, 1938 ; ERCEGOVIC,

21 RAC/SPA : Critères de sélection et liste révisée d'espèces menacées (marines et saumâtres) en Méditerranée

1952 ; SERIO, 1995b). L'espèce a sans doute constitué, jusque dans les années 60, des forêts importantes qui ont aujourd'hui presque partout disparu, cédant la place à des individus isolés. La pollution, l'arrachage par les filets ou les chaluts, mais peut- être surtout le surpâturage par les oursins (dont les poissons prédateurs ont régressé) ont été invoqués pour expliquer la raréfaction de C. spinosa (FELDMANN, 1938 ; BELSHER et al., 1987 ; BOUDOURESQUE, 1980 ; BOUDOURESQUE et al., 1990). Protection proposée par LRF et LRV .

10. Cystoseira zosteroides : Noms vernaculaires : cystoseire à olives (anglais : olive cystoseira ). Autre nom scientifique utilisé dans la littérature : C. opuntioides . Endémique de Méditerranée, présente dans le bassin occidental, l'Adriatique et le bassin oriental (SERIO, 1995a). Vit en profondeur, à la base de l'étage infralittoral et surtout dans l'étage circalittoral (jusqu'à 100 m de profondeur), sur substrat dur, principalement dans des secteurs parcourus par des courants uni-directionnels. Fertile de Mars à Juillet (surpâturage (BALLESTEROS I SAGARRA, 1984 ; BOU- DOURESQUE et al., 1990 ; SERIO, 1995a). Cystoseira zosteroides est devenu rare dans beaucoup de stations où elle était autrefois relativement abondante. L'espèce est menacée par l'augmentation de la turbidité des eaux, l'accroissement de la sédimentation et par l'altération des équilibres entre algues, herbivores et carnivores causée par la pêche, avec pour conséquence le surpâturage (BALLESTEROS I SAGARRA, 1984 ; BOUDOURESQUE et al., 1990). Protection proposée par LRV .

11. Laminaria rodriguezii : Noms vernaculaires : feuille-de-tabac, laminaire tabac- de-mer (anglais : ribbonned kombu ). Endémique de Méditerranée occidentale. Sta- tions très localisées. Espèce vivant à grande profondeur (60 à 150 m) et inféodée à des eaux froides et très claires, balayées par des courants de fond. La menace est constituée par une diminution de la transparence des eaux, résultant de l'eutrophisation et/ou de l'augmentation de la turbidité (HUVÉ, 1955 ; PERES et PICARD, 1964 ; BELSHER et al., 1987 ; BOUDOURESQUE et al., 1990 ; BOUDOU- RESQUE, 1993). Protection proposée par LRF , LRV et STOA .

Rhodophytes

12 . Goniolithon byssoides : Nom vernaculaire : pierre byssus. Algue calcaire endémique de Méditerranée occidentale. Stations très localisées (Corse, Sicile, Algérie, Adriatique). Les citations de Méditerranée orientale correspondent sans doute à une confusion avec une espèce voisine, Lithophyllum trochanter. Niche écologique très étroite : la frange infralittorale en mode très battu, sur substrat dur bien éclairé. Les coussinets de G. byssoides , hauts jusqu'à 5 cm et larges de 4 à 10 cm, se brisent aisément ; ils sont donc vulnérables au piétinement (pêcheurs à pied, tourisme balnéaire) et à la pollution, plus particulièrement aux films d'hydrocarbures à la surface de la mer. En outre, les stations de cette espèce sont rares, ce qui n'est sans doute pas un artefact, s'agissant d'une espèce qui passe difficilement inaperçue (HUVÉ, 1963 ; BRESSAN, 1974 ; BOUDOURESQUE et al., 1990 ; BOUDOURESQUE, 1993). Protection proposée par AC , LRV et STOA .

13 . Lithophyllum lichenoides : Noms vernaculaires : pierre vermiculée, algue du trottoir, algue calcaire du trottoir (anglais : stone weed ). Synonyme utilisé dans la lit- térature : L. tortuosum. Espèce répandue en Méditerranée occidentale, en Adriatique

22 RAC/SPA : Critères de sélection et liste révisée d'espèces menacées (marines et saumâtres) en Méditerranée et dans le proche Atlantique (du Maroc au golfe de Gascogne), plus rarement en Méditerranée orientale ; elle a également été signalée du Japon, ce qui traduit une curieuse disjonction d'aire. Algue calcaire vivant un peu au dessus du niveau moyen de la mer (étage Médiolittoral), sur substrat dur, dans les biotopes très battus et légèrement ombragés (failles en particulier). Très localement, elle édifie des encor- bellements ("trottoirs") dont la largeur peut atteindre 2 m, formation tout à fait ca- ractéristique de la Méditerranée ; de tels encorbellements sont connus en particulier à Porquerolles (Var) et à Punta Palazzu (Corse). Les encorbellements abritent une communauté faunistique riche et originale (HUVÉ, 1963 ; PERES et PICARD, 1964 ; BELSHER et al., 1987 ; BOUDOURESQUE et al., 1990). Les menaces concernent principalement ces encorbellements ; il s'agit de la pollution de surface (hydrocar- bures ?) et du piétinement (LABOREL et al., 1994). Les encorbellements ont disparu d'un certain nombre de secteurs de la Méditerranée nord-occidentale : région de Marseille, Catalogne française, golfe de Palermo (Sicile) par exemple. L'édification d'un encorbellement nécessite environ un millénaire : sa destruction est donc irré- versible à l'échelle humaine (LABOREL et al., 1983 ; RIGGIO et al., 1994 ). Pro- tection proposée par AC , LRF , LRV et STOA .

14 . Ptilophora mediterranea : Nom vernaculaire : ptilophore de Méditerranée. Sy- nonymes utilisés dans la littérature : Beckerella mediterranea, Phyllophora aegei. Endémique méditerranéenne à aire très restreinte (entre la Grèce continentale et la Crète). Espèce sciaphile localisée surtout en profondeur (25 m à plus de 120 m), sur substrat dur, dans les bioconcrétionnements à algues calcaires. La menace est constituée par une diminution de la transparence des eaux, qu'elle résulte de eutrophisation et/ou de la turbidité ; en outre, l'aire de l'espèce est très restreinte : s'agissant d'une espèce de grande taille et bien caractérisée, il ne s'agit sans doute pas d'un artefact (HUVÉ, 1962 ; BOUDOURESQUE et al., 1990). Protection proposée par AC et LRV .

15. Schimmelmannia schousboei : Nom vernaculaire : flamme de mer. Synonyme utilisé dans la littérature : S. ornata. Espèce d'une très grande beauté, exceptionnel- lement rare, dont les stations sont très localisées. A l'exception d'une station sur les côtes atlantiques de France, l'espèce n'est connue que de Méditerranée : Sud de l'Italie et Libye. Elle vit dans des biotopes sciaphiles superficiels, généralement associés à des arrivées d'eau douce et froide. Ses stations sont susceptibles d'être détruites par des aménagements littoraux. (MAZZA, 1903 ; SOLAZZI, 1968 ; BOUDOURESQUE et al., 1990). Protection proposée par AC , LRV et STOA .

Spongiaires

16. Aplysina cavernicola : Noms vernaculaires : éponge cavernicole jaune (an- glais : yellow cave-sponge ). Autre nom utilisé dans la littérature : Verongia caver- nicola. Eponges massives, avec de grosses digitations, de couleur jaune lorsqu'elles sont vivantes, mais devenant violet à bleu-noir lorsqu'elles sont exposées à l'air ou conservées dans l'alcool. Espèce endémique de la Méditerranée, relativement rare, caractéristique des secteurs moyennement obscurs des grottes sous-marines ; elle peut toutefois pénétrer les zones à obscurité totale des grottes ; on la rencontre également, plus rarement, sur les substrats durs situés à l'extérieur des grottes ou en profondeur, jusqu'à 70 m, dans des biotopes sciaphiles (VACELET, 1959 ;

23 RAC/SPA : Critères de sélection et liste révisée d'espèces menacées (marines et saumâtres) en Méditerranée

SALDANHA, 1995). Les grottes sous-marines font partie des habitats prioritaires de l'Annexe I de HD .

17 . Asbestopluma hypogea : Noms vernaculaire : éponge carnivore de Méditer- ranée (anglais : carnivorous Mediterranean sponge ). Cette éponge de la famille des Cladorhizidés n'est connue pour le moment que d'une grotte sous-marine (la grotte des Trois-Pépés) située entre Marseille et La Ciotat (Bouches-du-Rhône, France), et est probablement présente en profondeur (dans l'étage bathyal), bien que l'espèce n'y ait pas encore été découverte. Les autres espèces de la famille des Cladorhizidés sont en effet connues des grands fonds océaniques. La grotte des Trois-Pépés, située vers 20 m de profondeur, représente un modèle réduit des grands fonds marins ; en effet, grâce à sa configuration très particulière, elle piège en permanence, quelle que soit la saison, une masse d'eau froide. Asbestopluma hypogea présente un mode d'alimentation jusqu'ici inconnu chez les Spongiaires : en effet, elle capture de petites proies (Crustacés Mysidacés) qu'elle digère ensuite. S'agissant d'une curiosité zoologique ("éponge carnivore") dont la découverte a été largement médiatisée (VACELET et BOURY-ESNAULT, 1995a, 1995b, 1996), il est à craindre que sa station soit visitée par des plongeurs sous-marins ; ces derniers peuvent soit occasionner des dégâts involontaires à cette espèce très fragile, soit la récolter pour tenter de l'élever en aquarium, à titre de curiosité. L'espèce (et sa station) doivent donc d'urgence être protégées. Les grottes sous-marines font partie des habitats prioritaires de l'Annexe I de HD .

18. Axinella cannabina : Nom vernaculaire : axinelle-chanvre. Endémique, surtout présente dans le Sud de la Méditerranée. Cette belle éponge arborescente, à rami- fications dichotomes, de couleur rouge orangée, vit entre la surface et 50 m de pro- fondeur, en particulier dans les fonds vaseux et détritiques (RIEDL, 1986). Comme chez les autres espèces d'Axinelles, la croissance est lente, de telle sorte qu'elle ne peut guère se maintenir dans les fonds soumis régulièrement aux chalutages.

19. Axinella polypoides : Noms vernaculaires : grande axinelle, axinelle commune (anglais : common antlers sponge ). Grande éponge ramifiée, pouvant atteindre 50 cm de hauteur, de couleur jaune, présente en Méditerranée et dans l'Atlantique (Sénégal et Mauritanie). Vit sur substrat rocheux, entre 30 et 100 m de profondeur. Susceptible d'être ramassée par les plongeurs sous-marins à des fins décoratives.

20 Geodia cydonium : Noms vernaculaires : éponge-boule, coing de mer. Autre nom utilisé dans la littérature : G. gigas. Grande éponge massive, sphérique à ovo- ïde, cérébriforme, pouvant atteindre 80 cm de diamètre, présente en Méditerranée et dans l'Atlantique Nord. Vit sur les fonds meubles (vase et sable), en particulier sur sédiments entre 20-25 m de profondeur (RIEDL, 1986). La lenteur de la croissance rend l'espèce vulnérable aux chalutages.

21. Ircinia foetida : Nom vernaculaire : éponge fétide. Grande éponge massive, qui peut atteindre 50-80 cm de diamètre, présente en Méditerranée et dans le proche Atlantique. Vit en profondeur, au delà de 45-50 m de profondeur. Comme pour les autres espèces du genre Ircinia, ses fibres particulières ne permettent pas son exploitation commerciale.

24 RAC/SPA : Critères de sélection et liste révisée d'espèces menacées (marines et saumâtres) en Méditerranée

22. Ircinia pipetta : Nom vernaculaire : ircinie variable. Endémique méditerranéen- ne. Eponge encroûtante, de couleur variable (brun, rose ou violet), vivant dans les grottes semi-obscures. Les grottes sous-marines font partie des habitats prioritaires de l'Annexe I de HD .

23. Petrobiona massiliana : Endémique méditerranéenne. Appartient à un groupe d'éponge calcaires (les Pharetronidae) que l'on connaît à l'état fossile et que l'on croyait éteint (fossile vivant). Ces éponges calcaires ont édifié des récifs, il y a plus de 150 millions d'années. Petrobiona massiliana se présente sous la forme de coussinets mamelonnés, de couleur blanche. L'espèce n'est connue que d'un petit nombre de grottes sous-marines : Marseille (France), Genova, Naples, le Sud de l'Adriatique (Italie), la Mer Egée et la côte Sud-Ouest de la Crète Vit dans les zones obscures des grottes sous-marines, entre le niveau et 30 m de profondeur. (VACELET, 1964 ; RIEDL, 1986 ; HARMELIN et al., 1987). La menace est constituée par la rareté de l'espèce ; la fréquentation croissante des grottes sous- marines par les plongeurs, et le fait qu'il s'agisse d'une curiosité zoologique, constituent des menaces supplémentaires. Les grottes sous-marines font partie des habitats prioritaires de l'Annexe I de HD .

24. Tethya citrina : Noms vernaculaires : éponge citron (anglais : lemon sponge ). Petite éponge (quelques cm de diamètre) décrite de Méditerranée. Vit surtout dans les zones obscures de l'infralittoral, en particulier dans les cavités superficielles (RIEDL, 1986). Rare.

Cnidaires

25. Astroides calycularis : Noms vernaculaires : corail orange, madréporaire orange, corail stelliforme (anglais : star coral ). Scléractiniaire particulièrement spec- taculaire par sa couleur orangée et la taille de ses colonies (jusqu'à 25 cm de diamètre). En Méditerranée, l'espèce est cantonnée au Sud du bassin occidental et en Mer Ionienne, où ses stations sont assez ponctuelles : Sud de l'Espagne (de Gibraltar au Cabo de Gata), Maroc, Algérie, Tunisie, Sicile, Sud de l'Italie continen- tale (jusqu'à Naples). Dans l'Atlantique, l'espèce a été mentionnée du Golfe de Gui- née aux îles du cap Vert, mais il semble s'agir d'une erreur : elle ne serait présente que dans les parages immédiats de Gibraltar (MOLINIER et PICARD, 1956 ; ROSSI, 1958 ; RIEDL, 1986 ; ZIBROWIUS, comm. pers.). Astroides calycularis vit dans des biotopes sciaphiles à très sciaphiles, de 2 à 50 (70) m de profondeur. A Zembra (Tunisie), il constitue des peuplements particulièrement développés (PERES et PICARD, 1964 ; ZIBROWIUS, 1980 ; HARMELIN, 1986 ; CALVIN-CALVO, 1995). L'aire méditerranéenne de l'espèce s'est réduite au cours du Quaternaire. Depuis le début du siècle, il semble que son recul se soit poursuivi (ROSSI, 1958). Dans certaines stations situées en limite d'aire, le ramassage en plongée des colonies, à des fins décoratives, peut constituer une menace.

26. Errina aspera : Endémique méditerranéenne (au sens large). Hydraire calcifié de la famille des Stylasteridae. Deux stations seulement sont connues : le Détroit de Gibraltar et ses parages immédiats (côté atlantique) et le Détroit de Messina (Italie). L'espèce pourrait être également présente aux îles du Cap Vert. Errinia aspera vit entre (80) 110-130 (240) m de profondeur, sur substrat dur, et semble lié à de forts

25 RAC/SPA : Critères de sélection et liste révisée d'espèces menacées (marines et saumâtres) en Méditerranée courants de fond. Il coexiste souvent avec une autre espèce à répartition très limitée, le Crustacé Cirripède Pachylasma giganteum. Un petit Mollusque symbionte d' Errina aspera lui est toujours associé : Pedicularia sicula (ARNAUD et ZIBROWIUS, 1979 ; FREDJ et GIERMANN, 1982 ; ZIBROWIUS et CAIRNS, 1992). La menace est constituée par son aire de répartition très restreinte. Les Stylasteridae figurent à l'Annexe II de CITES .

27. Gerardia savaglia : Nom vernaculaire : Anémone buissonnante, corail noir (ce dernier nom devrait en principe être réservé aux Antipathaires) (anglais : bushy anemone ). Se rencontre en Méditerranée occidentale et orientale (Grèce) et dans le proche Atlantique (Madeira, Canaries). Stations extrêmement localisées : une seule station connue sur les côtes continentales françaises (Riou), une seule en Corse (Lavezzi), etc. Vit sur des substrats durs secondaires, souvent le tronc mort d'une autre gorgone, vers (25) 40-50 m de profondeur (MEINESZ, 1990 ; RIEDL, 1986 ; CALVÍN-CALVO, 1995). Gerardia savaglia est dominante par rapport aux gorgones sur lesquelles elle s'installe, provoquant la nécrose des tissus de ces dernières (ZIBROWIUS, 1985). Parfois remontée dans des filets de pêcheurs dans lesquels elle s'accroche. Récoltée également par les plongeurs sous-marins à des fins déco- ratives. L'espèce n'a sans doute jamais été très abondante, mais elle apparaît aujourd'hui comme de plus en plus rare. la population des falaises de Portofino (Italie) semble par exemple avoir disparu (HARMELIN et al., 1996 ; ZIBROWIUS, comm. pers.) Protection demandée par CLR pour l'Italie et par IEPC ..

Echinodermes

28 . Asterina pancerii : Noms vernaculaires : Asterine d'herbier (anglais : Seagrass Asterina ). Endémique de Méditerranée : signalée d'Espagne, France, Italie, Grèce (Athènes) et Libye (Tripoli). Petite étoile de mer proche d' A. gibbosa. Contrairement à cette dernière, qui vit sur substrat rocheux, A. pancerii est inféodée à l'herbier à Posidonia oceanica de profondeur. Bien qu'ayant toujours été peu abondante, ses effectifs semblent en net déclin. La menace est constituée par les chalutages dans l'herbier (bien que théoriquement interdits en Algérie, Espagne, France, Italie et Tunisie) et par la régression de ces herbiers (BAGHDIGUIAN et al., 1987). Sa protection est donc liée à celle de Posidonia oceanica . Protection proposée par LRF .

29. Centrostephanus longispinus : Noms vernaculaires : Oursin diadème (an- glais : Needle-spined urchin ). Très rare en Méditerranée nord-occidentale, un peu plus commun en Méditerranée orientale ; également présent le long des côtes atlan- tiques de l'Afrique du Nord. Individus vivant isolés, en profondeur (12 à 200 m), sur substrat dur, plus rarement sur fond sableux ou dans l'herbier à Posidonia oceanica. L'espèce a des affinités thermophiles (comme l'ensemble de la famille des Diadematidae), mais semble surtout sensible aux fortes variations de température, ce qui explique sa localisation en profondeur (PAUL et al., 1983 ; HARMELIN et al., 1996). Cet oursin semble peu mobile ; les individus effectuent de courts dépla- cements alimentaires autour d'un "home" auquel ils restent fidèles plusieurs années. Curieusement, en Méditerranée nord-occidentale, on ne rencontre actuellement que de grands individus (plus de 5 cm de diamètre) ; cela pourrait être dû à un recrutement très irrégulier d'une année à l'autre (FRANCOUR, 1987, 1996 ; HARMELIN et al., 1996). La menace est constituée par les prélèvements par les

26 RAC/SPA : Critères de sélection et liste révisée d'espèces menacées (marines et saumâtres) en Méditerranée plongeurs à des fins de décoration (BAGHDIGUIAN et al., 1987 ; FRANCOUR, 1991). Protection proposée par AC , CLR , FMF , HD (Annexe IV), IEPC , LRF et STOA . Cette protection devrait être régionale : Espagne, France (l'espèce est déjà protégée), Italie, Maroc, Algérie et Tunisie.

30. Ophidiaster ophidianus : Noms vernaculaires : Etoile de mer pourpre (anglais : Purple starfish ). Belle étoile de mer d'un rouge carmin plus ou moins intense, pou- vant atteindre 30 (45) cm de diamètre. L'espèce est connue en Méditerranée sud- occidentale (du Maroc à la Sicile et au Sud de l'Italie continentale) et dans l'Adri- atique, plus rare en Méditerranée nord-occidentale et orientale (Rhodes, Chypre) ; également présent dans l'Atlantique (Maroc, Açores et Cap-Vert) (TORTONESE, 1965 ; DEMETROPOULOS et HADJICHRISTOPHOROU, 1976). Vit sur les fonds rocheux de l'Infralittoral et du Circalittoral. (TORTONESE, 1965 ; RIEDL, 1986 ; CALVÍN-CALVO, 1995). En Méditerranée nord-occidentale, il semble que l'espèce soit devenue moins rare qu'auparavant, au cours de la dernière décennie (FRAN- COUR et al., 1994). La menace est constituée par la relative rareté de l'espèce et par son ramassage par les plongeurs à des fins de décoration. La protection devrait être régionale : France, Italie et Méditerranée orientale.

Bryozoaires

31. Hornera lichenoides : Présent dans l'Atlantique Nord et en Méditerranée nord- occidentale. Forme des colonies arbusculaires ramifiées, dans les fonds détritiques côtiers et détritiques du Large de l'étage circalittoral. Le chalutage, régulier dans ce type de fond, est susceptible de briser les colonies et de les remonter à bord des chalutiers.

Mollusques

32. Charonia lampas : Il s'agit de la sous-espèce lampas. Noms vernaculaires : Triton noueux, Triton à bosses (anglais : Knobbed triton ). Autres noms scientifiques utilisés dans la littérature : Charonia rubicunda, Ch. nodiferum, Triton nodiferum, Tritonium nodiferum. L'espèce est présente dans toutes les mers tempérées du monde et comporte diverses sous-espèces en fonction des zones géographiques. La sous-espèce lampas se rencontre dans l'Atlantique nord--oriental tempéré et en Méditerranée occidentale ; elle a également été signalée en Méditerranée orientale et dans l'Adriatique, mais les données concernant la Méditerranée orientale sont douteuses. Charonia lampas, dont la coquille peut dépasser 40 cm de hauteur, vit sur la plate-forme continentale, sur les fonds rocheux ou détritiques, entre la surface et 200 m de profondeur ; autrefois relativement abondant entre 0 et 30 m en mer d'Alborán, il est beaucoup plus rare ailleurs (individus isolés), en particulier en mer Tyrrhénienne, entre 30 et 60 m de profondeur. Les larves sont planctoniques et ont une durée de séjour dans le plancton relativement longue. Se nourrit la nuit de charognes et de grands Echinodermes, en particulier de l'étoile de mer Echinaster sepositus (AMOUROUX, 1974 ; BAGHDIGUIAN et al., 1987 ; GAILLARD, 1987 ; RUSSO et al., 1990 ; TEMPLADO, 1991 ; CALVÍN-CALVO, 1995). Sur la base de données concernant les populations de la Mer d'Alborán, TEMPLADO (1991) considérait que la protection de Charonia lampas n'était pas nécessaire. Toutefois,

27 RAC/SPA : Critères de sélection et liste révisée d'espèces menacées (marines et saumâtres) en Méditerranée ce même auteur observe que les populations de la Mer d'Alborán sont aujourd'hui en déclin rapide (TEMPLADO, données inédites), et que l'espèce est de plus en plus rare dans toute la Méditerranée nord-occidentale, de telle sorte que le statut de Ch. lampas doit être réévalué et que l'espèce doit maintenant être incluse dans la liste des espèces à protéger. Les menaces sont constituées par la pêche pour la con- sommation humaine (il s'agit d'une pêche occasionnelle) et par la vente, à des fins décoratives, des coquilles des individus capturés par les chaluts ; des individus sont également ramassés par les plongeurs sous-marins (GAILLARD, 1987 ; RUSSO et al., 1989 ; THAKE et al., 1989 ; BUENO DEL CAMPO et GONZALEZ-GARCIA, 1996). Protection proposée par RDBM, IUCN et LRF .

33. Charonia tritonis : Il s'agit de la sous-espèce variegata . Noms vernaculaires : triton émaillé, trompe des dieux (anglais : variegated triton, trumpet shell ). Autre nom scientifique utilisé dans la littérature : Ch. seguenziae. La sous-espèce variegata est présente dans l'Atlantique tropical. En Méditerranée, elle paraît confinée au bassin oriental, où elle vit sur les fonds rocheux sciaphiles peu profonds (1 à 40 m). Son écologie en Méditerranée est mal connue. Il existe peu de données précises et ré- centes, mais il semble que cette espèce, dont la coquille peut dépasser 40 cm de hauteur, et qui n'a sans doute jamais été abondante, soit aujourd'hui de plus en plus rare (GAILLARD, 1987 ; RUSSO et al., 1990 ; TEMPLADO, 1991). Les menaces sont constituées par sa pêche occasionnelle (parfois liée à la pêche aux éponges), en plongée ou avec des chaluts, et à sa commercialisation pour consommation humaine et surtout à des fins décoratives. Il s'agit en effet d'un coquillage de grande taille particulièrement esthétique. Il a pratiquement disparu de l'Adriatique (GAIL- LARD, 1987 ; THAKE et SCHEMBRI , 1989 ; SIMUNOVIC, 1995). Protection propo- sée par RDBM et IUCN .

34. Dendropoma petraeum : Autres noms scientifiques utilisés dans la littérature : Bivonia cristata, Spiroglyphus cristatus, S. glomeratus, Vermetus cristatus. Espèce méditerranéenne (Sud de la Méditerranée occidentale et Méditerranée orientale) présente également dans l'Atlantique au voisinage du Détroit de Gibraltar. Ce vermet est un "ingénieur d'écosystème", comparable de ce point de vue à la Rhodophyte calcaire Lithophyllum lichenoides : il édifie en effet des bioconcrétionnements à la limite entre les étages Médiolittoral et Infralittoral, connus sous le nom de "trottoirs à vermets", en mode battu. Dendropoma petraeum est un Gastropode dont la coquille, fixée au substrat par sa partie inférieure, a la forme d'un tube (PARENZAN, 1970). Les tubes calcaires de D. petraeum sont cimentés par la Rhodophyte calcaire Spongites notarisii (= Neogoniolithon notarisii ). En arrière du front de déferlement des vagues, où les vermets édifient un bourrelet, l'eau est retenue dans une flaque qui constitue un milieu tout-à-fait original (BLANC et MOLINIER, 1955 ; SAFRIEL, 1975 ; LABOREL, 1987 ; BOUDOURESQUE et al., 1990 ; GARCÍA-RASO et al., 1992 ; TEMPLADO et al., 1992). Les menaces ne concernent pas l'espèce elle- même mais les bioconcrétionnements qu'elle édifie. Ces bioconcrétionnements ont par exemple disparu du golfe de Palermo (Sicile). Les menaces proviennent de la pollution des eaux de surface, principalement les phosphates qui bloquent ou diminuent la synthèse des carbonates ; l'aménagement du littoral a fait disparaître un nombre important de trottoirs à vermets ; enfin, le piétinement par les pêcheurs à pied et par les touristes constitue un facteur supplémentaire de dégradation. Ces formations sont d'autant plus vulnérables que leur édification est un phénomène très

28 RAC/SPA : Critères de sélection et liste révisée d'espèces menacées (marines et saumâtres) en Méditerranée lent, et que leur destruction est donc irréversible à l'échelle humaine (BOU- DOURESQUE et al., 1990 ; RIGGIO et al., 1994). Protection demandée par LRV .

35. Erosaria spurca : Nom vernaculaire : porcelaine jaune. Autres noms scienti- fiques utilisés dans la littérature : spurca, Pustularia spurca. L'espèce est connue de Méditerranée et des deux rives (orientale et occidentale) de l'Atlantique tropical et tempéré. Vit entre 1 et 30 m de profondeur, généralement sur substrat rocheux. Autrefois relativement fréquent, bien que peu abondant, dans de nombreux secteurs de Méditerranée, Erosaria spurca commence à devenir rare (PARENZAN, 1970 ; SABELLI et SPADA, 1979 ; BURGESS, 1985). La menace est constituée par son ramassage systématique par les plongeurs sous-marins, bien que sa valeur marchande ne soit pas importante.

36. Gibbula nivosa : Endémique méditerranéenne. Noms vernaculaires : Troque de Malte (anglais : Maltese top-shell ). L'espèce n'est connue que de l'île de Malte. Elle vit dans des baies abritées, à faible profondeur (0-10 m), dans les peuplements d'algues sur roche ou de Magnoliophytes marines. Sa biologie est mal connue ; on sait qu'elle a une activité nocturne (GHISOTTI, 1976 ; D'ANGELO et GARGIULLO, 1978 ; PALAZZI, 1978 ; THAKE et SCHEMBRI , 1989 ; POPPE et GOTO, 1991). Les menaces sont constituées par la capture de cette espèce autrefois assez commune, mais qui semble aujourd'hui cantonnée à quelques baies (elle figure sur les catalogues de vendeurs de coquillages) et l'aménagement du littoral (THAKE et SCHEMBRI, 1989). Protection proposée par RDBM .

37 . Lithophaga lithophaga : Noms vernaculaires : datte de mer (anglais : date shell, date mussel ). Présent dans l'ensemble de la Méditerranée, dans l'Atlantique (du Portugal au Sénégal) et dans l'Indo-Pacifique. Mollusque perforant creusant des galeries dans les substrats calcaires de l'Infralittoral, généralement à faible profon- deur (POUTIERS, 1987). Compte tenu de sa valeur marchande élevée (environ 150 ECUs/kg), les récolteurs brisent la roche au moyen de dynamite ou de marteaux- piqueurs sous-marins (principalement en Italie, Sud de l'Espagne et Croatie), provoquant des dégradations considérables de l'ensemble des biocénoses infra- littorales de substrat dur (FANELLI et al., 1994). L'espèce est en outre devenue très rare dans plusieurs régions de Méditerranée (BAGHDIGUIAN et al., 1987 ; HRS- BRENKO et al., 1991 ; BOUDOURESQUE, 1993). Figure à l'Annexe IV de HD . Pro- tection proposée par AC , CLR, COU , FMF , HD , IEPC , LRF et STOA .

38. Luria lurida : Nom vernaculaire : Grande porcelaine. Autres noms scientifiques utilisés dans la littérature : Cypraea lurida, Talparia lurida. Présent en Méditerranée et dans l'Atlantique Est (des Açores au golfe de Guinée). Vit sur les fonds rocheux peu profonds (1 à 30 m), dans des biotopes sciaphiles à hydrodynamisme modéré, souvent sous des éboulis et dans les grottes ; se rencontre également sur substrat meuble, dans le Circalittoral, jusqu'à 100 m de profondeur. Son activité est plutôt nocturne (PARENZAN, 1970 ; BURGESS, 1985 ; SIMUNOVIC, 1995 ; HARMELIN et al., 1996). Jusqu'à ces dernières années, l'espèce n'était pas vraiment rare dans certaines régions de la Méditerranée, en particulier dans sa partie méridionale (GHISOTTI, 1967 ; SABELLI et SPADA, 1979 ; BURGESS, 1985 ; CALVÍN-CALVO, 1995). Bien que l'espèce n'ait pas une grande valeur commerciale, elle est ramassée systématiquement par les plongeurs sous-marins, de telle sorte qu'elle s'est

29 RAC/SPA : Critères de sélection et liste révisée d'espèces menacées (marines et saumâtres) en Méditerranée sérieusement raréfiée. Elle est en particulier rare dans l'Adriatique (SIMUNOVIC, 1995).

39. Mitra zonata : Noms vernaculaires : Mitre zonée (anglais : Zoned miter ). Autres noms scientifiques utilisés dans la littérature : Swainsonia zonata, Mitra santangeli. Espèce très rare dans toute la Méditerranée (sauf peut-être dans l'Adriatique où elle n'est qu'assez rare), signalée également dans le proche Atlantique. Vit sur les fonds détritiques côtiers, détritiques envasés et coralligènes, en particulier dans les fonds à Peyssonnelia rosa-marina, à proximité immédiate des côtes, entre 10 et 50 (70) m de profondeur (mais a été observée au delà, jusqu'à 1000 m de profondeur). Sa bio- logie est mal connue. L'espèce est assez rare ; en fait, à l'intérieur de son aire de répartition, ses populations apparaissent comme très localisées (PARENZAN, 1970 ; GIANNUZZI-SAVELLI, 1982 ; BAGHDIGUIAN et al., 1987 ; GAILLARD, 1987 ; SI- MUNOVIC, 1995). Mitra zonata est une espèce très appréciée par les collection- neurs ; elle atteint d'ailleurs des prix élevés dans les catalogues des marchands de coquillages ; elle est surtout récoltée par chalutage. Protection proposée par LRF .

40. Patella ferruginea : Noms vernaculaires : arapède géante, patelle géante (an- glais : giant limpet, ferreous limpet ). Endémique de Méditerranée occidentale, où l'espèce a été partout présente dans le passé ; l'espèce a également été présente dans l'Atlantique, à proximité immédiate du détroit de Gibraltar. C'est la plus grande espèce du genre Patella (avec P. nigra ) : elle peut atteindre 11 cm de diamètre. Vit un peu au dessus du niveau de la mer, dans l'étage Médiolittoral, sous-étage inférieur, généralement en mode battu. Se nourrit d'algues encroûtantes, qu'elle broute lors de déplacements alimentaires autour d'un "home" (site où l'individu revient toujours). La ponte se situe de Septembre à Octobre (FRENKIEL, 1973 ; HARMELIN et al., 1996 ; SAN MARTIN et al., 1996). Patella ferruginea a été consommée par l'homme depuis le Néolithique : on trouve ses coquilles dans de très nombreux sites préhistoriques COURTIN et FROGET, 1970). L'espèce a disparu d'une grande partie de son aire originelle (en particulier des côtes continentales françaises et italiennes). Dans les secteurs où elle est encore présente (Corse par exemple), ses effectifs se sont effondrés en quelques années (BAGHDIGUIAN et al., 1987 ; LABOREL-DEGUEN et al., 1993 ; CALVÍN-CALVO, 1995). La menace est constituée par le ramassage pour consommation individuelle (l'espèce n'est pas commercialisée), ou pour servir d'appât pour la pêche. La vulnérabilité de l'espèce est accentuée par certaines caractéristiques de sa biologie : protandrie (les individus sont d'abord mâles puis deviennent femelles vers 4 à 6 cm de diamètre) fait que les femelles peuvent être rares dans la population ; la phorésie des juvéniles (ils se rencontrent souvent sur la coquille des adultes) sont ramassés en même temps que les adultes ; les capacités de reproduction et de dissémination de l'espèce semblent faibles (FRENKIEL, 1993 ; SAN MARTIN et al., 1996). Il est possible que les effectifs de P. ferruginea soient déjà tombés en dessous du seuil critique de viabilité. Il s'agit probablement , chez les invertébrés, de l'espèce méditerranéenne la plus mena- cée de disparition rapide (LABOREL-DEGUEN et LABOREL, 1991). Des études sur sa reproduction ex situ sont en cours, en vue d'éventuelles opérations de renforcement des populations (SAN MARTIN et al., 1996). Figure à l'Annexe IV de HD . Protection proposée par AC , CLR , COU , FMF , IEPC , LRF et STOA .

41 . Patella nigra : Autre nom scientifique utilisé dans la littérature : Patella safiana. Noms vernaculaires : arapède géante noire, patelle de Safi (anglais : giant black

30 RAC/SPA : Critères de sélection et liste révisée d'espèces menacées (marines et saumâtres) en Méditerranée limpet). Présente, en Méditerranée, le long des côtes de l'Afrique du Nord : Maroc, Algérie (Beni-Saf et îles Habibad) et peut-être Tunisie ; également signalée dans l'extrême Sud de l'Espagne et le long des côtes atlantiques de l'Afrique du Nord. Comme chez P. ferruginea, la coquille peut dépasser 10 cm de diamètre (jusqu'à 12 cm). Même biotope que Patella ferruginea : substrats durs de l'étage médiolittoral. L'espèce semble être devenue très rare, tout au moins en Méditerranée, bien que les données précises manquent (MOLINIER et PICARD, 1956 ; GAILLARD, 1987 ; BOUDOURESQUE, 1993). Protection proposée par AC , CLR , IEPC et STOA en partie en raison de sa ressemblance avec P. ferruginea, qui rendrait illusoire la pro- tection de l'une seulement des deux espèces.

42. Pholas dactylus : Noms vernaculaires : Pholade commune (anglais : Common piddock ). Autre nom scientifique utilisé dans la littérature : Pholas callosa. Vit dans l'ensemble de la Méditerranée, en Mer Noire et dans l'Atlantique Nord (de la Grande Bretagne au Maroc). Cette espèce fore des galeries dans des substrats variés : bois, grès, calcaire, roches schisteuses, jusque vers 20 m de profondeur (POUTIERS, 1987). Localement, Pholas dactylus est récolté artisanalement pour la consom- mation humaine ou pour être utilisé comme appât pour la pêche ; comme pour Litho- phaga lithophaga, sa récolte implique la destruction du substrat, avec les mêmes conséquences ; sa protection se justifie en particulier par sa similitude de forme et d'habitat avec cette dernière.

43 . Pinna nobilis : Noms vernaculaires : grande nacre, jambonneau, jambonneau de mer, jambonneau hérissé (anglais : noble pen shell, rough pen shell, Mediterra- nean fan mussel ). Endémique méditerranéenne ; présente dans l'ensemble de la Méditerranée. C'est le plus grand Mollusque de Méditerranée (il peut dépasser 1 m de longueur), et l'un des plus grands mollusques au monde. Vit sur substrat meuble, principalement dans les herbiers à Posidonia oceanica, entre la surface et 35-40 m de profondeur, rarement plus profondément. On rencontre également P. nobilis dans certaines lagunes littorales, telles que Biguglia (Corse) et Mar Chica (Maroc espa- gnol). Les valves sont souvent densément couvertes d'épibiontes (POUTIERS, 1987 ; VICENTE et MORETEAU, 1991 ; CALVÍN-CALVO, 1995 ; BUENO DEL MAR et GONZALEZ-GARCIA, 1996). La menace est constituée par le ramassage par les plongeurs à but décoratif, ainsi que par les ancrages et les chalutages dans l'herbier, qui brisent sa coquille (bien que ces chalutages soient théoriquement interdits en Algérie, Espagne, France, Italie et Tunisie) ; le recul des herbiers à Posidonia oceanica constitue également une cause de régression (BAGHDIGUIAN et al., 1987 ; VICENTE et MORETEAU, 1991 ; BOUDOURESQUE, 1993). Enfin, l'espèce est parfois consommée (muscle adducteur postérieur (VICENTE et MORETEAU, 1991 ; ZAVODNIK et al., 1991). L'espèce est devenue très rare en Méditerranée nord- occidentale, en dehors des aires protégées marines et de quelques lagunes littorales de Corse (HARMELIN et al., 1996). Figure sur l'Annexe IV de HD . Protection proposée par AC , CLR , COU , FMF , HD , IEPC , LRF , RDBM et STOA

44 . Pinna rudis : Noms vernaculaires : jambonneau rude, petite nacre (anglais : rough pen shell ). Autre nom scientifique utilisé dans la littérature : Pinna pernula. Vit en Méditerranée, en Mer Noire et dans l'Atlantique (du golfe de Gascogne au Séné- gal). Ressemble à Pinna nobilis, mais de plus petite taille. Vit généralement un peu plus profondément que P. nobilis , dans l'Infralittoral et le Circalittoral, sur substrat meuble détritique (POUTIERS, 1987). L'espèce est relativement rare. La menace est

31 RAC/SPA : Critères de sélection et liste révisée d'espèces menacées (marines et saumâtres) en Méditerranée constituée par les chalutages qui la brisent et dans une moindre mesure par le ramassage par les plongeurs. Protection proposée par CLR , FMF , IEPC et STOA , en partie en raison de sa ressemblance avec P. nobilis, qui rendrait illusoire la protection de l'une seulement des deux espèces.

45. Ranella olearia : Noms vernaculaires : Ranelle géante (anglais : Oil-vessel triton ). Autres nom scientifiques utilisés dans la littérature : Ranella gigantea, Argobuccinum olearium et A. giganteum . Se rencontre en Méditerranée (bassin occidental, Adriatique et Nord du bassin oriental) et dans le proche Atlantique (Maroc, Portugal, Açores, Sud de l'Angleterre). Cette espèce vit sur les fonds de vase, entre (50) et 200-300 m de profondeur, où elle est généralement assez rare mais peut être commune localement. On ne connaît pas sa biologie (NORDSIECK, 1982 ; GAILLARD, 1987 ; SAUNDERS, 1980 ; SIMUNOVIC, 1995). Les menaces sont constituées par sa récolte par les chaluts et sa commercialisation à des fins décoratives ; dans le Sud de l'Espagne, en Sicile et en Ligurie (Italie), Ranella olearia est parfois consommé par l'homme. Protection proposée par RDBM .

46. Schilderia achatidea : Nom vernaculaire : porcelaine agate. Autres noms scien- tifiques utilisés dans la littérature : Cypraea aphysis, Erronea achatidea. A été signalé en Méditerranée occidentale (Maroc, Algérie et Sud-Est de l'Espagne) et sur la côte occidentale d'Afrique (à l'exception du golfe de Guinée). Vit généralement en profondeur, entre 65 et 100 m, associé au corail rouge Corallium rubrum. C'est une espèce qui a toujours été très rare et très localisée, en particulier en Méditerranée, et dont la rareté semble s'accroître (PARENZAN, 1970 ; NORDSIECK, 1982 ; BURGESS, 1985 ; BAGHDIGUIAN et al., 1987). Schilderia achatidea est très recherché par les collectionneurs et a une valeur élevée. Protection proposée par LRF et RDBM .

47. Tonna galea : Noms vernaculaires : Dolium géant, Tonne cannelée (anglais : Helmet ton ). Autre nom scientifique utilisé dans la littérature : Dolium galea. Se rencontre en Méditerranée, dans le proche Atlantique (Portugal, Maroc) et dans l'Atlantique tropical (Canaries, côtes américaines) ; en Méditerranée, se rencontre surtout dans l'Adriatique et le long des côtes grecques. Grand Gastropode, dont la coquille peut atteindre 25 (30) cm de longueur, qui vit dans les fonds sablo-vaseux et détritiques des étages infralittoral et circalittoral. On ne possède pas de données sur sa biologie (NORDSIECK, 1982 ; SABELLI et SPADA, 1982 ; GAILLARD, 1987 ; POPPE et GOTO, 1991 ; SIMUNOVIC, 1995). En raison de sa taille et de sa beauté, sa coquille est très appréciée comme objet décoratif.

48. Zonaria pyrum : Nom vernaculaire : porcelaine en forme de poire. Autres noms scientifiques utilisés dans la littérature : Cypraea pyrum, Erronea pyrum. Se rencon- tre dans toute la Méditerranée, mais plus fréquemment le long des côtes de l'Afrique du Nord. Se rencontre également dans l'Atlantique oriental, du Portugal au Sud du Golfe de Guinée. Vit sur les substrats durs, sous les roches ou dans les grottes sous-marines, parfois sur les fonds détritiques, entre la surface et environ 80 (100) m de profondeur. On connaît mal la biologie de cette espèce ; on sait qu'elle est active la nuit (PARENZAN, 1970 ; SABELLI et SPADA, 1979 ; BURGESS, 1985 ; RIEDL, 1986 ; BAGHDIGUIAN et al., 1987 ; SIMUNOVIC, 1995). L'espèce est appréciée par les collectionneurs et a donc une valeur commerciale ; elle est de plus en plus rares dans de vastes secteurs de la Méditerranée. Protection proposée par LRF et RDBM .

32 RAC/SPA : Critères de sélection et liste révisée d'espèces menacées (marines et saumâtres) en Méditerranée

Crustacés

49. Ocypode cursor : Noms vernaculaires : crabe fantôme (anglais : ghost crab ). Présent en Méditerranée orientale, de la Libye à la Turquie, avec quelques signalisations ponctuelles en Grèce. Egalement présent sur les côtes africaines de l'Atlantique méridional. Vit de façon grégaire sur les plages, où il creuse des terriers ayant jusqu'à 50 cm de profondeur (DEMETROPOULOS et NEOCLEOUS, 1969 ; FREDJ, 1974 ; RIEDL, 1986 ; FALCIAI et MINERVINI, 1992). La menace est constituée par la fréquentation humaine des plages touristiques ; à Chypre, il a ainsi disparu des plages de la côte Est (UNEP, 1996).

50. Pachylasma giganteum : Endémique méditerranéenne. Crustacé Cirripède voisin des Balanus, connu de Sicile (Détroit de Messine, Italie), où il vit en pro- fondeur, sur substrat dur, dans des secteurs balayés par des courants de fond importants (GRUVEL, 1905). La menace est due à l'extrême réduction de l'aire de l'espèce, et à sa rareté.

Poissons

51. Acipenser naccarii : Noms vernaculaires : esturgeon de l'Adriatique (anglais : Adriatic sturgeon ). Endémique de l'Adriatique. Vit sur les fonds sableux et vaseux, entre 10 et 40 m de profondeur. Pénètre en eau douce (Pô, Adige) au printemps pour la reproduction. L'espèce est devenue très rare ; elle est capturée occasion- nellement avec des chaluts, filets maillants et palangres, mais n'est presque plus présente sur les marchés (BAUCHOT, 1987a). L'espèce est aujourd'hui en danger d'extinction. Figure à l'Annexe II (espèces de faune strictement protégées) de BC et aux Annexes II et IV de HD . Protection proposée par LRI .

52 . Acipenser sturio : Noms vernaculaires : Esturgeon d'Europe occidentale (an- glais : sturgeon ). Présent le long des côtes européennes de la Méditerranée, dans le proche Atlantique (Maroc et Portugal) et en Mer Noire. La taille maximale observée est de 3.5 m. C'est un poisson amphihalin anadrome dont les adultes vivent en mer (jusqu'à 200 m de profondeur), qui remonte les fleuves au printemps pour frayer et retourne en mer après la ponte. Les jeunes vivent dans les rivières et gagnent la mer à l'âge de 2-3 ans. L'Esturgeon d'Europe peut vivre plus de 40 ans (et mesure alors 2.5 m de longueur). La maturité sexuelle se situe en France vers 14-15 ans pour les mâles, et vers 18-20 ans pour les femelles ; elle est plus précoce en Mer Noire : 7-9 ans pour les mâles et 8-14 ans pour les femelles. Les jeunes se nourrissent, dans les eaux douces, de larves d'insectes, vers, Crustacés et Mollusques ; en mer, l'alimentation est constituée par des invertébrés benthiques et de petits poissons (BAUCHOT, 1987a ; QUERO et al., 1987). L'espèce est très appréciée pour sa chair ; ses oeufs donnent le caviar. Les tonnages pêchés sont devenus négligeables, même en mer Noire (1-4 t/a), car l'espèce est aujourd'hui très rare dans l'ensemble de son aire ; elle a disparu du bassin du Rhône (France) vers 1923. En Espagne, elle ne se rencontre plus que dans le Sud (RIBERA SIGUAN, 1991). Les barrages sur les fleuves ont rendu impossible l'accès aux sites de reproduction, l'extraction de granulats a détruit les zones de frayère ; l'espèce souffre également de la pollution

33 RAC/SPA : Critères de sélection et liste révisée d'espèces menacées (marines et saumâtres) en Méditerranée des rivières et de la capture des immatures en mer par chalutage (MAURIN et KEITH, 1994). En France, l'espèce est considérée comme "en danger" et est pro- tégée ( FMF , LRF ). En Italie, sa pêche est interdite. Figure à l'Annexe I de la Convention de Washington ( CITES ), à l'Annexe III de la Convention de Berne ( BC ), et aux Annexes II et IV de HD . Protection proposée également par ICONA , RLI , RLMI et RLTA .

53 . Aphanius fasciatus : Nom vernaculaire : Aphanius de Corse (anglais : killifish ). Le genre Aphanius serait, en Méditerranée, une relique pré-messinienne. Endémi- que méditerranéenne présente dans l'Est de la Méditerranée occidentale (Corse, Sardaigne, Sicile, Italie continentale, Est de l'Algérie, Tunisie), l'Adriatique, l'en- semble de la Méditerranée orientale et la mer de Marmara (STEINITZ, 1951 ; TORTONESE, 1970 ; WHITEHEAD et al., 1984-1986). Espèce de petite taille (moins de 7 cm de longueur), eurytherme et euryhaline, qui vit dans les milieux lagunaires périodiquement peu oxygénés, plus rarement en eau douce ; la reproduction né- cessite une température de 25°C, de telle sorte que l'espèce est absente des rivages Nord de la Méditerranée occidentale. Se nourrit de petits invertébrés (STEINITZ, 1951 ; LANFRANCO et SCHEMBRI, 1989 ; TORTONESE, 1970 ; WHITEHEAD et al., 1984-1986 ; MAURIN et KEITH, 1994). La menace est constituée par la ré- duction des biotopes qui sont accessibles à l'espèce, par ailleurs relativement rare ; dans les eaux peu salées, entre en compétition avec une espèce introduite, le Gambusia. ; en Italie, parfois utilisé comme appât pour la pêche ; à Malte, LAN- FRANCO et SCHEMBRI (1989) signalent en outre les captures par les aquariologistes. Figure à l'Annexe III de BC et à l'Annexe II de HD . Protection proposée également par FMF et RDBM .

54 . Aphanius iberus : Nom vernaculaire : Aphanius d'Espagne. Endémique médi- terranéenne : Sud et Sud-Est de l'Espagne et Ouest de l'Algérie. En élevage, des hybrides peuvent être obtenus entre A. iberus et A. fasciatus, mais les deux espèces ne coexistent jamais dans la nature (STEINITZ, 1951 ; VILLWOCK et SCHOLL, 1982). C'est un minuscule poisson (5 cm de long pour les femelles, un peu moins pour les mâles) qui fréquente les eaux douces et saumâtres avec une végétation abondante. Se nourrit de petits invertébrés (WHITEHEAD et al. 1984-1986). Il n'a pas été revu en France (Pyrénées-Orientales et Aude) depuis 1951, et il y est considéré comme disparu (MAURIN et KEITH, 1994). La menace est constituée par sa rareté, l'exiguïté de son aire géographique, et par la réduction de son habitat. Figure à l'Annexe III de BC et à l'Annexe II de HD. Protection proposée également par AC , FMF , HD , ICONA et RLTA .

55. Carcharodon carcharias : Noms vernaculaires : Grand requin blanc (anglais : Great white shark, White shark ). Requin mesurant généralement 4-6 m de long, mais pouvant atteindre 10 m. Signalé dans toutes les mers tempérées et tropicales, en particulier en Méditerranée, où il est toutefois peu fréquent. Vit près des côtes ou au large. C'est un nageur rapide, qui peut atteindre 60 km/h. Descend jusqu'à au moins 1300 m de profondeur. L'espèce est vivipare ; la maturité sexuelle est atteinte pour une longueur de 4 m. Extrêmement vorace, se nourrit d'une grande variété de proies : poissons, autres requins, calmars, oiseaux, tortues marines, mammifères marins, éventuellement charognes (COMPAGNO, 1984 ; WHITEHEAD et al., 1984- 1986 ; BAUCHOT, 1987b ; CORBERA et al., 1996). Espèce considérée comme dan- gereuse pour l'homme, responsable d'attaques non provoquées de nageurs et

34 RAC/SPA : Critères de sélection et liste révisée d'espèces menacées (marines et saumâtres) en Méditerranée d'embarcations (BAUCHOT, 1987b) ; de telles attaques sont très rares en Méditer- ranée. En raison de sa mauvaise réputation (en partie exagérée), et de sa destruc- tion systématique dans certaines régions du monde, l'espèce a considérablement décliné au cours des dernières décennies. L'espèce est également capturée de façon occasionnelle par les pêcheurs professionnels, qui la commercialisent fraîche ou congelée ; on l'utilise aussi pour l'huile de son foie. Protection proposée par RLTA .

56. Cetorhinus maximus : Noms vernaculaires : Requin pélerin (anglais : Basking shark ). Signalé en Méditerranée occidentale, dans l'Adriatique et dans le Nord de la Méditerranée orientale. Egalement présent dans l'Atlantique Nord et dans la plupart des mers froides et tempérées des deux hémispères. Ce requin peut atteindre 12 m de longueur et peser 6 t ; des individus dépassant les 15 m ont même été signalés (WHITEHEAD et al., 1984-1986 ; CORBERA et al., 1996). Vit au large, mais peut se rapprocher des côtes en été, souvent en groupes. Requin se nourrissant de plancton (principalement de petits Crustacés) en filtrant l'eau au moyen de ses branchies. Effectue des migrations, probablement en relation avec la reproduction et l'alimentation. La gestation serait très longue : trois ans et demi (BAUCHOT, 1987b). Le requin pélerin a été exploité en raison de son foie, qui contient une huile très appréciée, riche en vitamine et en squalène, utilisée en pharmacologie et en cosmétologie. Il est encore capturé occasionnellement au moyen de chaluts ou de filets maillants (BAUCHOT, 1987b ; CORBERA et al., 1996). Il est toutefois de moins en moins commun en Méditerranée. Protection proposée par RLTA . Depuis 1994, l'IUCN le considère comme une espèce probablement en danger, mais sur laquelle on manque de données.

57. Hippocampus hippocampus : Noms vernaculaires : Hippocampe à museau court (anglais : short-snouted seahorse ). Autres noms scientifiques utilisés dans la littérature : Hippocampus brevirostris, H. europaeus. Peut mesurer jusqu'à 15 cm de longueur. Se rencontre en Méditerranée, en Mer Noire et dans l'Atlantique, des Pays-Bas au Golfe de Guinée. Vit dans l'Infralittoral (jusqu'à environ 30 m de profondeur), dans les peuplements d'algues sur substrat dur et dans les herbiers de Magnoliophytes marines ; également signalé sur substrat meuble ; pénètre dans les lagunes et les estuaires. La parade nuptiale est spectaculaire ; les femelles dé- posent leurs oeufs dans une poche que possèdent les mâles ; l'incubation dure environ trois semaines. Se nourrit de petits crustacés et de larves d'autres poissons (TORTONESE, 1970 ; WHITEHEAD et al., 1984-1986 ; CALVÍN-CALVO, 1995 ; CORBERA et al., 1996). L'espèce n'a sans doute jamais été très commune, mais est devenue réellement rare aujourd'hui. Bien que les menaces qui pèsent sur H. hip- pocampus soient peut-être moindres que pour H. ramulosus, la similitude des deux espèces rend nécessaire leur association dans la protection. Il est à noter que les hippocampes sont menacés à l'échelle mondiale ; plus de 20 millions d'individus sont vendus chaque année à Singapour, Taiwan, Hongkong, etc, pour les besoins de la pharmacopée asiatique, qui leur attribue des vertus aphrodisiaques ou contre l'incontinence et l'asthme. Compte-tenu de l'épuisement des stocks, les pêcheries se sont déplacées de Thaïlande et des Philippines vers le Viet-Nam, la Tanzanie, l'Australie et le Brésil.

58 . Hippocampus ramulosus : Noms vernaculaires : Hippocampe moucheté, hip- pocampe à long bec (anglais : long-snouted seahorse ). Autre nom scientifique utilisé

35 RAC/SPA : Critères de sélection et liste révisée d'espèces menacées (marines et saumâtres) en Méditerranée dans la littérature : Hippocampus guttulatus. Longueur maximale : 16 cm. Se rencon- tre en Méditerranée, en Mer Noire et sur les côtes atlantiques d'Europe, du Maroc à la Grande-Bretagne, ainsi qu'aux Açores et à Madeira. Vit dans l'infralittoral, dans les peuplements d'algues sur roche et surtout dans l'herbier à Posidonia oceanica ; peut pénétrer dans les lagunes littorales. Autrefois très commun, il est devenu peu fréquent et localement très rare, en particulier en Méditerranée nord-occidentale (TORTONESE, 1970 ; WHITEHEAD et al., 1984-1986 ; QUERO et al., 1987 ; MAU- RIN et KEITH, 1994 ; CALVÍN-CALVO, 1995). La menace est constituée par la ré- gression de son biotope et par les chalutages sur l'herbier. Protection proposée par AC , FMF et LRF .

59. Huso huso : Noms vernaculaires : Béluga (anglais : beluga ). Autre nom scien- tifique utilisé dans la littérature : Acipenser huso. Se rencontre principalement en Mer Noire et dans la Mer Caspienne ; également présent en Mer Egée et dans l'Adriatique (limite d'aire), mais l'espèce y est très rare. Peut atteindre une longueur de 8 m. Espèce très longévive : jusqu'à 100 ans. Vit entre 70 et 180 m de profondeur, à 2-12 km de la côte, mais pénètre en eau douce (rivières) pour se reproduire. La maturité sexuelle est atteinte à 12-14 ans pour les mâles et 17-20 ans pour les femelles. Les jeunes se nourrissent d'invertébrés benthiques et de petits poissons.; à partir de 10 cm de longueur, se nourrit presque exclusivement de poissons pélagiques et benthiques (y compris des juvéniles d'esturgeon) ; plus rarement de Crustacés et de Mollusques (WHITEHEAD et al., 1984-1986 ; BAU- CHOT, 1987a). La chair est très appréciée et les oeufs servent à préparer le "caviar de beluga". Fait l'objet d'une pêche professionnelle importante en Mer Noire. Dans l'Adriatique, l'espèce est sérieusement menacée d'extinction. Figure à l'Annexe V de HD et à l'Annexe III de BC . Protection proposée également par LRI .

60. Lethenteron zanandreai : Nom vernaculaire : Lamproie de ruisseau de Lombar- die. Autre nom scientifique utilisé dans la littérature : Lampetra zanandreai. Espèce endémique du bassin du Pô (Italie), où elle vit dans des cours d'eaux affluents de sa rive Nord. Une population disjointe a été découverte plus au Sud, dans les Marches (Italie), dans une rivière du bassin versant de l'Adriatique. C'est un Lamproie de petite taille (10-15 cm de longueur), non parasite, apparenté à L. planeri, également non parasite, et à L. fluviatilis, qui est une espèce parasite. Vit en eau douce (VLADYKOV, 1955 ; BIANCO, 1992). A l'exception de la population des Marches, toutes les populations de L. zanandreai sont soumises à de forts stress environ- nementaux et nécessitent d'urgence des mesures de conservation (BIANCO, 1992). Figure à l'annexe III de BC et à l'Annexe II de HD . Protection proposée également par LRI .

61 . Pomatoschistus canestrini : Autre nom scientifique utilisé dans la littérature : Gobius canestrini. Poisson de petite taille, ne dépassant guère 5 cm de longueur (chez les mâles). Espèce euryhaline, qui vit dans les eaux douces et saumâtres (surtout entre 5 et 20‰), en Dalmatie (Croatie) et dans la lagune de Venise (Italie). La durée de vie ne dépasse pas un an. Se nourrit de vers (Polychètes) et de Crustacés (Amphipodes, Isopodes et Copépodes) (TORTONESE, 1975 ; WHITE- HEAD et al. 1984-1986). Parfois commercialisé comme poisson de friture. Figure sur l'Annexe II de la Directive Habitat ( HD ) et l'Annexe III de BC . Protection proposée également par LRI .

36 RAC/SPA : Critères de sélection et liste révisée d'espèces menacées (marines et saumâtres) en Méditerranée

62. Pomatoschistus tortonesei : Noms vernaculaires : gobi de Tortonese (anglais : Tortonese's goby ). Poisson de très petite taille : moins de 3 cm de longueur. Présent en Sicile (Marsala) et dans l'extrême Ouest de la Libye (Farwah). Vit dans des lagunes saumâtres à légèrement hypersalines, à faible profondeur (moins de 1.5 m), sur le sable grossier avoisinant les prairies de Magnoliophytes lagunaires ou sur les fonds de vase à Caulerpa prolifera . Se nourrit de petits Crustacés (principalement les Mysidacae Siriella clausii et S. armata ) et de Gastropodes (CAVALLARO et al., 1978 ; WHITEHEAD et al., 1984-1986 ; MIRTO et al., 1996). La menace réside en l'extrême réduction des stations connues de ce minuscule gobi.

63 . Valencia hispanica : Nom vernaculaire : cyprinodonte de Valence. Le genre Valencia est considéré comme une relique de la Téthys, l'océan orienté Est-Ouest qui s'est étendu des Caraïbes à l'Asie du Sud-Est, et dont la Méditerranée actuelle est un vestige. Endémique de l'Est de l'Espagne et de Catalogne française, a peut- être disparu de France (MAURIN et KEITH, 1994) et de Catalogne espagnole (GARCÍA-BERTHOU et MORENO-AMICH, 1991). Vit dans les eaux stagnantes douces et saumâtres. Figure à l'Annexe II (espèces de faune strictement protégées) de BC et à l'Annexe II de HD . Protection proposée par FMF et ICONA .

63. Valencia letourneuxi : Nom vernaculaire : Cyprinodonte de Letourneux. Autre nom vernaculaire utilisé dans la littérature : Fundulus letourneuxi . Espèce proche de V. hispanica, dont elle a parfois été considérée comme une simple sous-espèce, mais dont le statut spécifique a été validé par la comparaison des isozymes. Endémique de la Grèce occidentale (Corfou, Péloponnèse) et du Sud de l'Albanie (SAUVAGE, 1880 ; WILLWOCK et al., 1982 ; BIANCO et MILLER, 1989 ; ECONOMIDIS, 1995). Bien que tolérant jusqu'à 46‰ de salinité, V. letourneuxi vit de préférence dans les eaux douces tempérées, non polluées, riches en végétation du cours inférieur des fleuves côtiers. Il ne coexiste jamais avec les espèces du genre Aphanius , ces dernières semblant dominantes par rapport aux Valencia . La période de reproduction se situe du printemps à l'automne (BIANCO et MILLER, 1989). L'espèce est pratiquement éteinte à Corfou (d'où elle a été décrite). Elle est très rare et en déclin dans une grande partie de son aire de répartition, en raison de la pollution, de l'assèchement des pièces d'eau et de la compétition avec le poisson introduit Gambusia affinis (BIANCO et MILLER, 1989 ; ECONOMIDIS, 1995) .

Tortues marines

64 . Caretta caretta : Noms vernaculaires : caouanne (anglais : loggerhead turtle ). L'espèce est présente dans les régions tropicales et tempérées chaudes du Pacifique, de l'Océan Indien et de l'Atlantique. Elle est présente dans l'ensemble de la Méditerranée, où c'est la plus commune des tortues marines. Les femelles reproductrices, qui y mesurent en moyenne 80 cm de longueur, sont plus petites que dans les autres régions du monde. Des études génétiques ont montré que la population méditerranéenne est bien isolée de celle de l'Atlantique, tout au moins pour ce qui concerne les femelles reproductrices. Les juvéniles (issus de zones de ponte situées au Sud des Etats-Unis) qui pénètrent en Méditerranée par Gibraltar ne s'y reproduisent pas ; l'avenir de l'espèce en Méditerranée dépend donc uniquement de la protection des lieux de ponte qui subsistent en Méditerranée orientale (MÁRQUEZ et BAUCHOT, 1987 ; LAURENT et al., 1993, 1994). Caretta caretta vit

37 RAC/SPA : Critères de sélection et liste révisée d'espèces menacées (marines et saumâtres) en Méditerranée près des côtes ; elle pond de nuit, sur des plages, de Juin à Août, environ 120 oeufs mous dans des nids de 45 cm de profondeur qu'elle recouvre de sable. L'incubation dure 2 mois ; le sexe est déterminé par la température dans le nid : des mâles à 28°C et des femelles à 32°C. Les nouveau-nés, qui m esurent 5 cm, quittent le nid la nuit, ou tôt le matin ; ils se dirigent vers la mer en s'orientant grâce aux reflets de la lune sur l'eau (LAURENT, 1991 ; CARASSAI, 1994). Caretta caretta est devenue rare en Méditerranée nord-occidentale ; ce sont en général de jeunes individus, surtout présents en été. Des plages de ponte semblent avoir existé en Corse, aux Baléares et en Sicile. Aujourd'hui, l'espèce ne se reproduit plus de façon régulière qu'en Méditerranée orientale ; les plages de ponte sont situées en Grèce, Crète, Chypre, Turquie, Israël, Libye et Tunisie. Les effectifs, comme les sites de ponte, ont beaucoup diminué depuis le début du siècle ; les nouveau-nés sont souvent victimes des rats, des chiens errants et de certains oiseaux ; les captures accidentelles ou délibérées par les filets de pêche, les palangres et surtout les chaluts (avec éventuellement consommation de la chair, vente des carapaces aux touristes) sont fréquentes ; On estime les prises à environ 200/an en France continentale, 4 000- 5 000/an en Tunisie, 22 000-24 000/an en Espagne. Les tortues capturées accidentellement par les chaluts arrivent généralement vivantes à bord et peuvent donc être relâchées, ce qui est le cas habituel à l'exception de l'Egypte où elles sont commercialisées ; le TED (Turtle Excluder Device), équipement qui empêche les chaluts de capturer des tortues, serait donc utile en Egypte. Dans le passé, C. caretta a en particulier été exploitée pour la qualité de l'écaille que fournit sa carapace ; surtout, les plages de ponte sont menacées par le tourisme, en particulier en Grèce et en Turquie. On estime à 2 000 le nombre de femelles qui pondent chaque année en Méditerranée, dont 300 à 700 pour la seule plage de Laganas, sur l'île de Zakinthos (également nommée Zanta, Grèce). (MÁRQUEZ et BAUCHOT, 1987 ; GROOMBRIDGE, 1990 ; LAURENT, 1991 ; LAURENT et al., 1993, 1994 ; CARASSAI, 1994 ; MAURIN et KEITH, 1994 ; WEISS, 1996). L'espèce est inscrite sur la liste des espèces protégées (classe A) de la Convention d'Alger ( ACCN ), sur l'Annexe II de la Convention de Berne ( BC ), sur les Annexes I et II de la Convention de Bonn ( BOC ), sur l'Annexe I de la Convention de Washington ( CITES ) et sur les Annexes II et IV de la Directive Habitat ( HD ). La plupart des pays riverains de la Méditerranée ont signé ces conventions. Protection proposée par ICONA .

65 . Chelonia mydas : Noms vernaculaires : tortue verte (anglais : green sea turtle, green turtle ). Vit près des côtes, dans la plupart des mers tempérées, dans des zones riches en végétation benthique ( Posidonia, Thalassia, Zostera, grandes algues) dont elle se nourrit. Chelonia mydas effectue de grands déplacements trans- océaniques ; l'un des grands sites de ponte est l'île de l'Ascension, au milieu de l'Atlantique (WEISS, 1996). L'espèce est recherchée pour sa chair (soupes à la tortue en particulier) et pour sa carapace. Jusque dans les années 60, l'espèce a fait l'objet de captures systématiques en Méditerranée orientale ; on sait par exemple que 30 000 individus ont été capturés, pour la seule côte de Palestine, au cours des années 20 et 30. Bien que les captures aient (en principe) cessé, l'espèce est en nette régression en Méditerranée : les seules plages de ponte encore en activité sont situées dans le Sud-Est de la Turquie (Kanzali et Akyasati) et à Chypre (Lara) ; il y avait 1 000 femelles pondeuses en 1979-82, et seulement 300-350 en 1988. Les causes de la régression sont l'aménagement du littoral qui limite les plages de ponte, les captures accidentelles ou délibérées par des filets fixes, et la pollution (MÁR- QUEZ et BAUCHOT, 1987 ; GROOMBRIDGE, 1990 ; DEMETROPOULOS, 1995 ;

38 RAC/SPA : Critères de sélection et liste révisée d'espèces menacées (marines et saumâtres) en Méditerranée

WEISS, 1996). Elle est inscrite à l'Annexes IV de la Directive Habitat ( HD ), à l'An- nexe II de la Convention de Berne ( BC ), sur la liste des espèces protégées (classe A) de la Convention d'Alger ( ACCN ), sur l'Annexe I de la Convention de Washington (CITES ) et aux Annexes I et II de la Convention de Bonn (BOC ). La plupart des pays riverains de la Méditerranée ont signé ces conventions. Protection proposée par ICONA .

66. Dermochelys coriacea : Noms vernaculaires : tortue à cuir (anglais : leather- back turtle ). Se rencontre dans les mers chaudes ; en Méditerranée, l'espèce n'est que très rarement observée ; il s'agit d'individus qui y pénètrent par le Détroit de Gibraltar mais qui ne s'y reproduisent pas (l'espèce ne s'est probablement jamais reproduite en Méditerranée) ; la Méditerranée ne joue donc pas un rôle significatif dans la protection de cette espèce. Capturée accidentellement par les chaluts ou les filets ; les sacs en plastique, confondus avec les méduses, sa proie préférentielle, provoquent la mort par occlusion intestinale (MÁRQUEZ et BAUCHOT, 1987 ; GROOMBRIDGE, 1990 ; LAURENT, 1991). Figure à l'Annexe III de BC , aux An- nexes I et II de BOC , à l'Annexe I de CITES et à l'Annexe IV de HD ,. Protection pro- posée par ICONA , RDBM et RLTA .

Eretmochelys imbricata : Noms vernaculaires : Tortue caret, Tortue imbriquée. Elle est présente dans toutes les mers chaudes. L'espèce est considérée comme très rare en Méditerranée, où elle ne semble jamais s'être reproduit : il s'agit d'invidus entrés en Méditerranée par Gibraltar ou peut-être par le canal de Suez. La Médi- terranée ne joue donc pas un rôle significatif dans la protection de cette espèce. Se nourrit de végétaux, Mollusques, Crustacés, oursinset même de coraux (LAURENT, 1991 ; WEISS, 1996). De tous temps, la carapace de Eretmochelys imbricata a été utilisée par l'homme pour la qualité de l'écaille qu'on en tire ; cette écaille est utilisée en marqueterie et en bijouterie (WEISS, 1996). Protection proposée par ICONA .

67. Lepidochelys kempii : Noms vernaculaires : tortue de kemp (anglais : Kemp's ridley turtle ). C'est la plus petite des tortues marines. Elle vit dans l'Atlantique tropical et se reproduit sur les plages des côtes mexicaines. Elle se nourrit Mollusques, Crustacés, oursins et poissons. De façon extrêmement rare, des individus pénètrent par Gibraltar et peuvent se rencontrer en Méditerranée, mais ils ne s'y reproduisent pas. La Méditerranée ne joue donc aucun rôle dans la protection de l'espèce (MÁRQUEZ et BAUCHOT, 1987 ; GROOMBRIDGE, 1990 ; WEISS, 1996). Peut être capturée accidentellement par des chaluts. Figure à l'Annexe II de BC , à l'Annexe IV de HD et aux Annexes I et II de BOC . Protection proposée par RDBM et RLTA .

68. Trionyx triunguis : Noms vernaculaires : Tortue molle du Nil (anglais : Nile soft shelled turtle, Nile soft-shell ). Il s'agit d'une grande tortue d'eau douce (jusqu'à 1 m de longueur). Les Trionychoïdes, ou "tortues molles", sont des tortues qui ne possèdent pas de plaques cornées dans la peau ; la carapace, plate et de forme ronde ou ovale, présente une ossification au milieu d'une peau molle ; le museau se termine par une courte trompe ; dans le pharynx, la muqueuse forme des ex- croissances ramifiées avec un fort afflux sanguin, qui fonctionnent comme des branchies, ce qui permet à ces tortues de rester sous l'eau très longtemps. L'aire géographique de Trionyx triunguis est constituée par le bassin du Nil (d'Egypte à l'Ouganda), le bassin du Congo (Zaïre), une grande partie de l'Afrique occidentale (Gabon, Togo, Liberia, Sénégal, Sierra Leone, etc) et les réseaux hydrographiques

39 RAC/SPA : Critères de sélection et liste révisée d'espèces menacées (marines et saumâtres) en Méditerranée côtiers de la Méditerranée orientale (d'Israël à la Turquie). Trionyx triunguis est une tortue essentiellement d'eau douce (rivières et lacs), mais qui fréquente également les lagunes côtières saumâtres, et qui semble même utiliser le milieu marin pour sa dispersion d'un estuaire ou d'une lagune à l'autre. Elle vit généralement dans le cours inférieur et l'estuaire des rivières non polluées, riches en poissons (dont elle se nourrit), avec des rives couvertes d'une végétation dense et des bancs de sable ou de vase. Trionyx triunguis est en fait omnivore ; outre les poissons, elle se nourrit de grenouilles, Mollusques, insectes, et même de dattes. Les dunes de sable et les berges sableuses sont utilisées pour la ponte et l'incubation ; elles sont également utilisées, de même que les bancs de sable, pour le repos au soleil. En Egypte, la ponte se situe (ou se situait) en Avril. La taille des pontes semble comprise en 25 et 60 oeufs (PRITCHARD, 1979 ; SOCIETAS EUROPAEA HERPETOLOGICA, 1990). L'espèce est éteinte en Egypte. Dans une grande partie de son aire africaine, l'espèce est consommée par l'homme (PRITCHARD, 1979). Elle est au bord de l'extinction d'Israël à la Syrie, où l'effectif total de ses populations est estimé à moins de 500 adultes. Des populations plus importantes ont été découvertes récemment dans 10 localités ponctuelles des côtes Sud de la Turquie. Le manque total de protection de cette espèce et de la plupart de ses habitats, ainsi que la croissance des pressions humaines qui s'exercent sur ceux-ci, font craindre la disparition de Trionyx triunguis de son aire méditerranéenne au début du siècle qui vient. Les menaces sont constituées (i) par l'utilisation croissance de ses habitats par l'homme (principalement pour les besoins du tourisme), (ii) par la pollution (industrielle, domestique ou d'origine agricole) qui affecte l'espèce et sa ressource alimentaire, (iii) par la régularisation et la rectification des cours d'eau, (iv) par les captures accidentelles (filets, lignes), (v) par la destruction délibérée par les pêcheurs, (vi) et enfin par les blessures faisant suite à la collision avec des bateaux à moteur (SO- CIETAS EUROPAEA HERPETOLOGICA, 1990). Figure à l'Annexe III de BC (avec tous les reptiles non cités à l'Annexe II) et à l'Annexe III de CITES (pour le Ghana).

Oiseaux

69. Calonectris diomedea : Noms vernaculaires : Puffin cendré (anglais : Cory's shearwater ). Espèce subtropicale, présente dans l'Atlantique et en Méditerranée. Les populations méditerranéennes appartiennent à une sous-espèce endémique. Espèce strictement pélagique, nocturne sur les sites de nidification (îles et îlots rocheux) ; nids dans des cavités ou sous des surplombs. La fidélité des couples et la fidélité au nid sont importantes. Les femelles pondent un oeuf unique. Se nourrit de poissons pélagiques (Clupeidae et Scomber saurus ), d'Euphausiacés et de Céphalopodes (SARA, 1993). La population mondiale est estimée à 140 000- 210 000 couples ; les effectifs de la sous-espèce méditerranéenne seraient de 57 000 - 76 000 couples, mais les données concernant la Méditerranée orientale sont incertaines. L'espèce a connu un déclin considérable dans toute son aire de répartition. Les menaces sont constituées par (i) les mammifères introduits, tout spécialement le rat noir Rattus rattus, qui compromettent le succès de la repro- duction ; (ii) la chasse et le prélèvement d'oeufs et de poussins pour les collection- neurs ; à Malte, elle est par exemple victime de tirs depuis des bateaux (iii) les teneurs en mercure et en pesticides organochlorés dans les tissus sont nettement supérieures chez les populations méditerranéennes qu'atlantiques (SCHEMBRI et SULTANA, 1989 ; RENZONI et MASSA, 1993 ; THIBAULT, 1993, 1995 ; THIBAULT

40 RAC/SPA : Critères de sélection et liste révisée d'espèces menacées (marines et saumâtres) en Méditerranée et al., 1995 ; TUCKER et HEATH, 1995). Figure à l'Annexe III de BC . Protection proposée par RDBM .

70. Falco eleonorae : Noms vernaculaires : Faucon d'Eléonore (anglais : Eleonora's Falcon ). Espèce endémique. Son aire de reproduction se limite aux îles méditer- ranéennes ainsi qu'aux côtes atlantiques marocaines et aux îles Canaries ; les quar- tiers d'hiver se situent en Afrique de l'Est, en particulier à Madagascar (WALTER, 1979 ; CRAMP et SIMMONS, 1980). La stratégie de reproduction est étroitement liée à la disponibilité de passereaux migrateurs en automne. Les nids sont établis sur de petits îlots rocheux souvent inhabités ; ils sont disposés dans des cavités sur les bords des falaises, sur le sol nu, sous des rochers ou sous la végétation ; les couvées exposées directement à la lumière du soleil ont un taux d'échec supérieur à celles qui en sont abritées (WALTER, 1979 ; WINK et al., 1980, 1982, 1987 ; RIS- TOW et al., 1983, 1986). Les deux tiers de la population européenne sont localisés en Mer Egée (Grèce) ; les autres colonies significatives sont situées en Italie et en Espagne. Les effectifs reproducteurs sont évalués à 5 000-8 000 couples. Les menaces sont constituées par la capture de jeunes pour consommation par les chasseurs ou pour les besoins de la fauconnerie, la prédation par le Rat noir Rattus rattus, ainsi que la mortalité au cours des migrations ou dans les quartiers d'hiver (PAPADAKIS et al., 1978 ; WALTER, 1979 ; RISTOW et WINK, 1985 ; WINK et al., 1985 ; MAYOL, 1995). Figure à l'Annexe II de BC et à l'Annexe II de BOC . Protection proposée également par ICONA .

71. Hydrobates pelagicus : Noms vernaculaires : Pétrel tempête (anglais : Storm petrel ). L'aire de reproduction s'étend des zones boréales à la Méditerranée et à l'Atlantique subtropical. Les populations de Méditerranée constituent une sous-espè- ce endémique : Hydrobates pelagicus melitensis ; elles nichent sur un petit nombre d'îles : Filfla (Malte), qui abrite près de la moitié de la population méditerranéenne, Sardaigne, Corse, etc (HEMERY et D'ELBEE, 1985 ; SCHEMBRI et SULTANA, 1989 ; BRETAGNOLLE et ZOLLER, sous presse). Le Pétrel tempête est un oiseau strictement pélagique, nocturne sur les sites de reproduction. Les nids sont placés sous des blocs ou dans des crevasses. La couvée ne comporte qu'un seul oeuf. La population mondiale est estimée entre 280 000 et 750 000 couples ; les effectifs de la sous-espèce méditerranéenne s'élèvent à moins de 20 000 couples. Un déclin général des effectifs a été mis en évidence pour le Sud de l'Europe ; il est illustré par le déclin spectaculaire de la colonie reproductrice de l'Archipel de Riou (Bouches-du- Rhône, France). Les menaces sont constituées par la prédation dans les nids par des espèces telles que le Rat noir Rattus rattus ; en Méditerranée, la taille des populations reproductrices est inversement proportionnelle à la présence et à l'abondance du Rat noir. La prédation par le Goéland Larus cachinnans a également été signalée. Des teneurs importantes en plomb et en organochlorés ont été mesurées dans les muscles d'individus provenant de la mer Tyrrhénienne. Enfin, tout aménagement sur les îlots qui abritent des colonies reproductrices aurait des conséquences catastrophiques (LAMBERTINI et LEOZIO, 1986 ; SCHEMBRI et SULTANA, 1989 ; MASSA et SULTANA, 1990-1991 ; THIBAULT et al., 1995 ; TUCKER et HEATH, 1995 ; ZOTIER et VIDAL, sous presse). Figure à l'Annexe II de BC . Protection proposée égaement par FMF , ICONA et RDBM .

72. Larus audouinii : Noms vernaculaires : Goéland d'Audouin (anglais : Audouin's gull ). Espèce endémique de la Méditerranée. Les principales populations reproduc-

41 RAC/SPA : Critères de sélection et liste révisée d'espèces menacées (marines et saumâtres) en Méditerranée trices sont établies sur des sites littoraux ou insulaires de Méditerranée occidentale : Espagne, Corse et Sardaigne (CRAMP et SIMMONS, 1982). Le Goéland d'Audouin est une espèce côtière et semi-pélagique qui se reproduit sur les côtes rocheuses et les îles ; récemment, des sites de reproduction ont été également observés dans des salines. Il existe une relation complexe entre cette espèce et la pêche littorale (PATTERSON et al., 1992 ; WALMSLEY, 1994). L'espèce était au bord de l'extinc- tion dans les années 70, avec des colonies reproductrices confinées aux îles Chafa- rinas (Maroc espagnol) et au delta de l'Ebro (Espagne). La taille des colonies a eu tendance à s'accroître depuis que les mesures de protection sont effectives. Les effectifs sont aujourd'hui estimés à moins de 20 000 couples. Les menaces sont constituées par la compétition pour les sites de nidification avec le goéland Larus cachinnans ; jusqu'aux années 70, il y avait également la récolte des oeufs par les collectionneurs (ORO et MARTINEZ-VILALTA, 1992 ; JUANA et VARELA, 1993 ; TUCKER et HEATH, 1995). Figure à l'Annexe II de BC et à l'Annexe I de BOC . Protection proposée également par FMF et ICONA .

73. Numenius tenuirostris : Noms vernaculaires : Courlis à bec grêle (anglais : Slender-billed curlew . Cette espèce est supposée nicher en Sibérie, d'où elle migre vers le Sud-Ouest, à travers l'Europe, pour hiverner en Afrique du Nord. Le seul site d'hivernage fréquenté avec régularité est Merja Zega, sur la côte atlantique du Maroc (USHAKOV, 1916, 1925 ; GRETTON, 1991, 1994). L'espèce est l'une des plus mal connues du Palearctique occidental. Au cours de ses migrations, elle peut se ren- contrer dans une grande variété d'habitats : marais salants, lagunes littorales sau- mâtres, étangs d'eau douce, etc. Dans son site d'hivernage (Merja Zerga), se nourrit principalement sur les terres cultivées sableuses et dans les zones humides saumâtres bordant la grande lagune littorale où les oiseaux se reposent (GRETTON, 1991 ; TUCKER et al. , 1994). L'espèce est extrêmement rare ; ses effectifs mon- diaux semblent actuellement très réduits, de l'ordre de 50-270 individus. Au 19° siècle, elle était considérée comme "commune" dans la région méditerranéenne, et a donc subi depuis un déclin dramatique. Les menaces sont constituées par la perte de l'habitat et surtout la chasse. Au total, il s'agit d'une des espèces les plus gravement menacées du bassin méditerranéen (GRETTON, 1991, 1994 ; COLLAR et al., 1994). Figure à l'Annexe III de BC , aux Annexes I et II de BOC et à l'Annexe I de CITES .

74. Pandion haliaetus : Noms vernaculaires : Balbuzard, Balbuzard pêcheur, Aigle pêcheur (anglais : Osprey ). Autre nom utilisé dans la littérature : Pandion fluvialis. Espèce cosmopolite. La variété P. haliaetus haliaetus est présente en Europe, Asie et Afrique. Les populations méditerranéennes sont sédentaires, alors que les popu- lations d'Europe du Nord effectuent de longues migrations pour hiverner en Médi- terranée, Afrique du Nord-Ouest, Afrique tropicale et même en Afrique du Sud (GEROUDET, 1965 ; THIBAULT, 1983). Le Balbuzard vit au bord de la mer, des lacs ou des rivières. C'est un prédateur spécialisé, consommant des poissons de taille moyenne ; en Méditerranée, il se nourrit principalement de Mugilidae et de Sparidae. Les nids sont localisés, en Méditerranée, sur des falaises littorales et sur des pitons isolés dominant la mer. Les nids où la reproduction a été un succès sont réoccupés chaque année, en Février-Mars ; la période d'envol s'étend jusqu'à début Août. Les adultes comme les jeunes de la population méditerranéenne restent dans les limites du bassin méditerranéen (GEROUDET, 1965 ; FRANCOUR et THIBAULT, 1995, 1996). L'espèce a une réelle valeur de symbole (voir chapitre "critères de sélection").

42 RAC/SPA : Critères de sélection et liste révisée d'espèces menacées (marines et saumâtres) en Méditerranée

Les populations méditerranéennes ont en outre décliné, tandis que d'autres popu- lations (Europe de l'Ouest et centrale) ont disparu. Pour ce qui concerne la Médi- terranée, les populations reproductrices de Gibraltar ont disparu dans les années 30, celles de Sicile dans les années 60, celles d'Ibiza dans les années 70. En Sar- daigne, où il a existé dans le passé 26 à 36 couples, on ne signale plus qu'une tentative isolée de nidification en 1977. Les seuls sites réguliers de nidifications qui subsistent se situent aux Baléares, en Corse (où la population est en cours de reconstitution), au Maroc et en Algérie. Au total, la population méditerranéenne a été estimée, pour la période 1991-1993, à 62-70 couples. L'espèce est aujourd'hui protégée dans toute son aire de reproduction ; la principale menace actuelle est constituée par la destruction de l'habitat ; on peut y ajouter le braconnage, le tou- risme (cause de dérangement pour les couples reproducteurs) et l'électrocution (GEROUDET, 1965 ; THIBAULT, 1983 ; IAPICHINO et MASSA, 1989 ; GONZALEZ et al., 1993 ; THIBAULT et al., 1995). Figure à l'Annexe III de BC et à l'Annexe II de BOC . Protection proposée également par FMF et ICONA .

75. Pelecanus crispus : Noms vernaculaires : Pélican frisé (anglais : Dalmatian pelican ). L'aire de reproduction de cette espèce s'étend de l'ex-Yougoslavie à la Chine. Des individus hivernent en Grèce et sur les côtes méditerranéennes de l'Afrique du Nord (TUCK et HEINZEL, 1985). Le Pélican frisé niche dans les zones humides (côtières ou non) ; les nids sont établis sur des radeaux flottants de roseaux ou sur le sol nu d'îles isolées de la terre ferme, afin d'éviter la prédation ; dans quelques secteurs (Grèce, Turquie), les oiseaux ont accepté des plates-formes de nidification artificielles. C'est une espèce strictement piscivore qui pêche en eau peu profonde ou profonde, à proximité des sites des colonies ; en hiver, elle préfère les deltas poissonneux avec des sites pour le repos (CRIVELLI, 1987 ; CRIVELLI et al., 1991a). Au milieu du 19° siècle, il y a eu déclin d u nombre de sites de nidification, dû au drainage des zones humides. La situation a empiré au 20° siècle en Albanie, au Monténégro et en Turquie, tandis que les populations de Grèce connaissaient des fluctuations. Ce déclin sur les sites de nidification est confirmé par la forte diminution du nombre d'oiseaux hivernants entre 1960 et 1980. Bien qu'il y ait des signes de reconstitution de ses populations, l'espèce reste considérée comme menacée en raison de la petite taille de ses effectifs mondiaux et de la concentration de la population méditerranéenne sur un petit nombre de sites. Elle possède en outre une valeur de symbole (voir chapitre "critères de sélection"). Les menaces sont consti- tuées par le drainage des zones humides, la chasse, l'électrocution, la persécution par les pêcheurs professionnels et enfin la contamination par des métaux lourds et des pesticides (CRIVELLI et al., 1989b, 1989, 1991a, 1991b ; COLLAR et al., 1994 ; TUCKER et al. , 1994). Figure à l'Annexe II de BC , aux Annexes I et II de BOC et à l'Annexe I de CITES .

75. Pelecanus onocrotalus : Noms vernaculaires : Pélican blanc (anglais : Great white pelican ). L'espèce a une large distribution géographique en Europe du Sud- Est, en Afrique et en Asie. Les nids sont situés dans de grandes roselières natu- relles, mais aussi sur le sol nu et sur des îlots rocheux isolés de la terre ferme afin d'éviter la prédation par des mammifères. Le régime alimentaire est strictement pis- civore ; des déplacements alimentaires de plus de 100 km autour des sites de nidification ont été signalés. Les populations ont fortement décliné au cours du 20° siècle ; au début du siècle, de nombreux pélicans blancs hivernaient dans le Delta du Nil, mais la pression humaine et le drainage des zones humides les ont obligé à

43 RAC/SPA : Critères de sélection et liste révisée d'espèces menacées (marines et saumâtres) en Méditerranée se déplacer plus au Sud. En Méditerranée, les effectifs nidificateurs sont estimés à 50 couples en Grèce et 250 couples en Turquie, ce qui traduit un déclin très signi- ficatif par rapport à il y a 20-30 ans. L'espèce a une grande valeur symbolique (voir chapitre "critères de sélection"). Les menaces sont constituées par la perte de l'ha- bitat, la perte de la ressource alimentaire par surexploitation par l'homme des stocks de poissons, la persécution, le dérangement des colonies, la pollution et enfin les inondations ; des oiseaux sont également tués par collision avec des lignes électri- ques. L'espèce est sujette à des maladies (HOYO et al., 1992 ; TUCKER et al. , 1994). Figure à l'Annexe II de BC et à l'Annexe I de BOC .

76. Phalacrocorax aristotelis : Noms vernaculaires : Cormoran huppé (anglais : Shag ). L'espèce est présente sur les côtes d'Europe occidentale, d'Afrique du Nord, de Méditerranée et de Mer Noire. La population méditerranéenne appartient à une sous-espèce endémique : P. aristotelis desmarestii. En Méditerranée, on rencontre le Cormoran huppé en Corse, en Sardaigne, aux îles Baléares, dans l'Adriatique et en Mer Egée (TUCK et HEINZEL, 1985). Le Cormoran huppé niche sur les îles et îlots rocheux côtiers. Il se nourrit de poissons, principalement des Ammodytidae pendant la période de reproduction, et des Athérinidae le reste de l'année. En Corse, le suivi à long terme des populations a mis en évidence des mouvements d'individus entre colonies, d'une année à l'autre, et des fluctuations interannuelles du succès de la reproduction (GUYOT, 1985 ; GUYOT et THIBAULT, sous presse ; THIBAULT et al., sous presse). La population mondiale est estimée à 100 000 couples ; celle de Méditerranée à moins de 10 000 couples. En Espagne, à Gibraltar et en Corse, la tendance générale pour les deux dernières décennies est au déclin des effectifs. La principale menace est constituée, en Corse, par les captures accidentelles dans les filets de pêcheurs ; il est possible en outre que la surexploitation des ressources par la pêche ait une influence sur le succès de la reproduction (GUYOT, 1993 ; THIBAULT et al., sous presse). Figure à l'Annexe III de BC . Protection proposée également par ICONA .

77. Phalacrocorax pygmaeus : Noms vernaculaires : Cormoran pygmée (anglais : pigmy cormorant ). Les principales colonies de reproduction se situent en Albanie, Bulgarie, Serbie, Grèce, Moldavie, Roumanie, Russie, Turquie et Ukraine. L'espèce niche plus irrégulièrement en Italie. Elle est sédentaire ou effectue de courtes migrations. L'hivernage concerne une région plus vaste, qui inclut l'Iran, l'Irak, Israël et Chypre (CRAMP et SIMMONS, 1977 ; FASOLA et BARBIERI, 1981 ; ORTALI, 1981 ; DIF, 1982 ; NANKINOV, 1989 ; JOHNSGARD, 1993). Les connaissances sur la biologie du Cormoran pygmée sont très incomplètes. On sait que c'est une espèce des régions tempérées qui fréquente les eaux douces et les eaux saumâtres des zones inondables, y compris (lors de l'hivernage), les lagunes littorales, les deltas, les estuaires et les forêts riveraines (elle apprécie en effet la présence d'arbres ou d'arbustes où elle peut se percher) ; elle peut également se rencontrer au bord de la mer. Elle forme des colonies mixtes avec les Hérons, les Ibis et d'autres espèces de Cormorans. C'est sur les sites d'hivernage que le couples se constituent. Peut plonger jusqu'à 2-3 m de profondeur. Se nourrit principalement de poissons, occasionnellement de petits mammifères, Crustacés, sangsues et insectes (CRAMP et SIMMONS, 1977 ; DIF, 1982 ; STRAKA, 1990 ; JOHNSGARD, 1993 ; TUCKER et al. , 1994). L'espèce est menacée à l'échelle mondiale. Au siècle dernier, elle nichait en Algérie, et dans les années 40 probablement en Israël, ce qui n'est plus le cas. Elle n'a cessé de décliner depuis le milieu du 19° siècle. Les effectifs qui hivernent

44 RAC/SPA : Critères de sélection et liste révisée d'espèces menacées (marines et saumâtres) en Méditerranée autour de la Méditerranée et de la Mer Noire sont estimés actuellement à un peu plus de 5 000 individus. Les menaces sont constituées par la dégradation ou la perte de l'habitat (en particulier, drainage des zones humides) et par la persécution par les pêcheurs qui considèrent le Cormoran pygmée comme un concurrent (HUDSON, 1975 ; CRAMP et SIMMONS, 1977). Figure à l'Annexe II de BC .

78. Phoenicopterus ruber : Noms vernaculaires : Flamant rose (anglais : Greater flamingo ). Il s'agit de la sous-espèce P. ruber roseus , qui vit en Europe méridionale, en Afrique et en Asie du Sud-Ouest. Pour ce qui concerne le bassin méditerranéen, nidifie principalement en France, Espagne et Turquie, mais également en Italie, Tunisie, Grèce et à Chypre. La population méditerranéenne est génétiquement isolée de celle d'Asie, avec des échanges limités au niveau de l'Egypte et de la Libye (HOYO et al., 1992 ; WALMSLEY, 1994). Les flamants roses fréquentent les lagu- nes saumâtres ou salées peu profondes, où ils se nourrissent, en filtrant l'eau, d'invertébrés aquatiques, de leurs oeufs et de leurs larves. Les nids sont des mon- ticules de terre ou de sable ; ils sont établis dans des zones tranquilles, à l'abri des prédateurs terrestres tels que le Renard Vulpes vulpes ; la ponte est constituée par un oeuf unique . La nidification est annuelle en Camargue (France) et dans les autres sites où les conditions sont favorables, irrégulière dans les sites soumis à des sécheresses périodiques (JENKIN, 1957 ; JOHNSON, 1983). Les effectifs nidifica- teurs, autour de la Méditerranée, ont fluctué irrégulièrement entre 3 500 et 27 400 au cours des 20 dernières années, en fonction des périodes d'humidité ou de séche- resse. Il n'y a pas actuellement de tendance au déclin des populations ; au contraire, de nouvelles colonies de reproduction se sont établies en Turquie, Italie et Espagne. Bien que l'espèce n'apparaisse donc pas comme actuellement menacée, elle a acquis une valeur symbolique. En outre, le drainage des zones humides constitue une menace potentielle (TUCKER et al. , 1994). Figure à l'Annexe II de BC , à l'Annexe II de BOC et à l'Annexe II de CITES . Protection proposée également par ICONA .

79. Puffinus yelkouan : Noms vernaculaires: Puffin yelkouan (anglais : Medi- terranean shearwater ). Autre nom scientifique utilisé dans la littérature : P. puffinus yelkouan. Espèce endémique de Méditerranée, avec deux sous-espèces bien défi- nies : P. yelkouan mauretanicus et P. yelkouan yelkouan ; la première ne niche qu'aux îles Baléares et à Alboran, et hiverne dans l'Atlantique ; la seconde niche en Mer Tyrrhénienne, dans l'Adriatique (île de Vis) et en Mer Egée (quelques obser- vations concernent également la côte nord-africaine) et ne quitte pas la Méditerranée pour hiverner, ou alors seulement pour la Mer Noire (KRPAN, 1967-1968 ; DIF, 1982 ; BOURNE et al., 1988 ; LOVRIC et OBRADOVIC, 1988) . Espèce strictement pélagique de jour, qui niche sur des îles et îlots rocheux où elle est nocturne ; les nids sont établis dans des terriers, des crevasses ou sous des roches ; ils ne ren- ferment qu'un seul oeuf. La fidélité des couples et la fidélité au site de nidification sont importantes. Très bon voilier (volant entre 40 et 55 km/h), le Puffin yelkouan parcourt des distances considérables entre les sites de nidification et les zones d'alimentation. Se nourrit principalement de poissons Clupeiformes et de Crustacés pélagiques (DIF, 1982). Le puffin yelkouan ne niche plus en Corse (où sa nidification a été signalée au 15° siècle) et ses effectifs ont décliné dans l'archipel de Riou (près de Marseille) ; pour les autres populations nicheuses, les tendances sont mal con- nues. Les effectifs reproducteurs sont probablement inférieurs à 20 000 couples. Les menaces sont constituées par la prédation par le Rat noir Rattus rattus et par le

45 RAC/SPA : Critères de sélection et liste révisée d'espèces menacées (marines et saumâtres) en Méditerranée

Goéland Larus cachinnans, ainsi peut-être que par les chats harets ; de nombreux oiseaux périssent également noyés dans les filets des pêcheurs ; à Malte, certaines colonies sont également menacées par le développement des activités humaines et les dérangements qui en résultent (BESSON, 1973 ; VIDAL, 1985 ; FERNANDEZ, 1987 ; SCHEMBRI et SULTANA, 1989 ; VIGNE et al., 1991 ; ZOTIER et al., 1992). Figure à l'Annexe II de BC . Protection proposée par RDBM .

80. Sterna albifrons : Noms vernaculaires : Sterne naine, Sterne à front blanc (an- glais : Little tern ). La sterne naine est plus ou moins cosmopolite, dans les régions tempérées froides, chaudes et tropicales. Les populations méditerranéennes appar- tiennent à la sous-espèce paléarctique S. albifrons albifrons. L'aire de nidification de cette sous-espèce s'étend de la Suède à l'Afrique du Nord (de la Mauritanie à l'Egypte). Les populations méditerranéennes hivernent le long des côtes de l'Afrique de l'Ouest, de la Mer Rouge, du golfe Persique et de l'Afrique de l'Est (DIF, 1982 ; TUCK et HEINZEL, 1985). La Sterne naine niche (ou nichait autrefois) sur les plages (en particulier dans les deltas, les estuaires, les lagunes littorales et le long des rivières) ; ses colonies peuvent (ou pouvaient) compter plusieurs centaines de couples. Les sites actuels de nidification, dans les salines, sont considérés comme un habitat de remplacement. Le nid n'est pas très élaboré : c'est souvent une simple dépression dans le sol ; il contient généralement deux oeufs. Se nourrit principale- ment de petits poissons marins, en particulier d' Amnodytes et d'Athérinidae, de Crustacés et d'Annelides, pêchés jusqu'à 1.5 km au large (NADLER, 1976 ; GLUTZ VON BLOTZHEIM et BAUER, 1982 ; DIF, 1982 ; CRAMP, 1985 ; WESOLOWSKI et al., 1985 ; FASOLA et BOGLIANI, 1990 ; WALMSLEY et DUNCAN, 1993). En Médi- terranée occidentale, les effectifs sont estimés à 12 000-17 000 couples ; on ne dispose pas d'estimations pour l'Adriatique et la Méditerranée orientale. En Europe occidentale, l'espèce a considérablement décliné, disparaissant même de certains pays ; elle est considérée comme sérieusement menacée dans toute son aire de reproduction. Les principales menaces sont constituées par la perte de l'habitat, le dérangement par l'homme (tourisme, chiens) et la prédation (renards, chiens) ; l'espèce y est très vulnérable en raison de sa nidification dans des sites très exposés ; il est à noter que les sites de nidification de remplacement que constituent les salines ne mettent pas l'espèce à l'abri du dérangement ni de la prédation ; au Portugal, des marées hautes ont été par ailleurs responsables de l'échec de la reproduction (DIF, 1982 ; TUCKER et HEATH, 1995). Figure à l'Annexe II de BC . Protection proposée également par ICONA .

81. Sterna bengalensis : Noms vernaculaires : Sterne voyageuse (anglais : Lesser crested tern ). L'espèce est présente en Méditerranée, en Mer Rouge, dans l'Océan Indien et en Australie. Les populations méditerranéennes appartiennent à une sous- espèce endémique, S. bengalensis emigrata ; elles sont géographiquement isolées des populations des autres sous-espèces, dont elles se distinguent par la morpho- logie et l'écologie. Les principaux sites de reproduction de la sous-espèce méditerra- néenne sont localisés sur deux îles, au large de la Libye ; niche aussi, occasion- nellement, en France, Grèce, Italie et Espagne. A l'automne, elle traverse la Tunisie, l'Algérie et le Maroc pour aller hiverner en Afrique de l'Ouest : Gambie et Guinée- Bissau (SMITH, 1965 ; ISENMANN, 1972 ; PINEAU et GIRAUD-AUDINE, 1974, 1975 ; BATTEN, 1975 ; NIELSEN, 1975 ; BUNDY, 1976 ; FERRER et MARTINEZ- VILALTA, 1986 ; BRICHETTI et FOSCHI, 1987 ; GOUTNER, 1988 ; CRAMP, 1985 ; WYMEGA et ALTENBURG, 1992 ; OLSEN et LARSSON, 1995). La sous-espèce

46 RAC/SPA : Critères de sélection et liste révisée d'espèces menacées (marines et saumâtres) en Méditerranée méditerranéenne niche uniquement sur des îles isolées au large des côtes ; les nids sont de simples dépressions creusées dans le sol sableux (plages, marais assé- chés). Se nourrit principalement de petits poissons (anchois Engraulis encrasicolus, sardine Sardinella aurita, Spicara sp., etc) et de Crustacés, qu'elle semble pêcher en haute mer (DIF, 1982 ; CRAMP, 1985 ; MEININGER et al., 1994). La Sterne voya- geuse nichait sur l'île de Naki (Liban) à la fin du 19° siècle, et dans le golfe de Syrte (Libye) dans les années 30, sites aujourd'hui abandonnés. Depuis les années 30, toutefois, les effectifs méditerranéens semblent s'être stabilisés ; ils sont estimés actuellement à un peu moins de 4 000 couples. Les menaces sont le dérangement dans les sites de reproduction, et sans doute la prédation des adultes, des oeufs et des poussins par le goéland Larus cachinnans ; il convient d'y ajouter, pour le golfe de Syrte (Libye), la pollution par les hydrocarbures et les substances toxiques (BINI, 1935 ; MOLTONI, 1938 ; BENSON, 1970 ; MEININGER et al., 1994). Figure à l'An- nexe III de BC .

82. Sterna sandvicensis : Protection proposée également par ICONA .

Mammifères marins

84 . Balaenoptera acutorostrata : Noms vernaculaires : Petit rorqual, Rorqual à mu- seau pointu (anglais : Minke whale ). Espèce de petite taille (excède rarement 9 m), cosmopolite, plutôt côtière, qui effectue des migrations régulières entre les hautes et les basses latitudes, mais qui est rare en Méditerranée, où elle n'est présente avec certitude que dans le bassin occidental (GANNIER, 1995). Les plongées de B. acutorostrata sont de courte durée (environ 5 minutes) ; c'est un nageur plutôt lent (4-7 km/h) atteignant rarement 30 km/h en cas de danger. La maturité sexuelle est atteinte vers 2 ans (la longueur est alors d'environ 7 m). Se nourrit de poissons et de petits crustacés. Longévité estimée à environ 25 ans. Les effectifs mondiaux de cette espèce, qui étaient encore élevés au début des années 70, ont décliné quand les chasseurs de baleines, délaissant les grandes espèces menacées ou devenues trop rares, ont reporté leurs efforts sur les petites espèces ; il n'en resterait que 125 000 dans l'hémisphère Nord, et les pays qui refusent le moratoire de 1979 sur la pêche à la baleine, continuent à la chasser (hors de Méditerranée toutefois). Des captures accidentelles (filets) ont également été signalées. En Méditerranée, ses effectifs sont estimés à 700 individus (DUGUY, 1987 ; NATALE, 1987 ; MAURIN et KEITH, 1994 ; BEAUBRUN, 1995). L'espèce est inscrite sur l'Annexe III de BC, sur l'Annexe IV de HD , et sur les Annexes I (sauf population du Groenland) et II de CITES . Protection proposée également par FMF et ICONA .

85. Balaenoptera borealis : Noms vernaculaires : Rorqual boréal, rorqual de Rudolphi (anglais : Sei whale ). Espèce de grande taille, dont les adultes mesurent 12 à 15 m de long (exceptionnellement jusqu'à 21 m). Le rorqual boréal est répandu dans tous les océans et à toutes les latitudes ; il préfère toutefois les eaux tempérées aux eaux tropicales ou polaires. En Méditerranée, il est considéré comme rare et n'a été signalé que des côtes Sud et Sud-Est de l'Espagne et au large des îles d'Hyères (Var, France) (NATALE, 1987 ; BEAUBRUN, 1995 ; GANNIER, 1995). Vit généralement au large. Effectue des migrations saisonnières. Ses plongées sont souvent de courte durée (1-3 minutes), mais peuvent durer 10 minutes ; avant la plongée, la caudale n'est pas émergée. Nageur généralement lent, mais capable de

47 RAC/SPA : Critères de sélection et liste révisée d'espèces menacées (marines et saumâtres) en Méditerranée pointes de 35 km/h sur de courtes distances. Maturité sexuelle vers 5 ans (mesure alors 12 à 13 m). Se nourrit de petits Crustacés planctoniques (NATALE, 1987). L'espèce a été l'objet d'une chasse sévère dans les années 60 : jusqu'à 20 000 individus capturés par an pour le seul hémisphère Sud ; pendant plusieurs années, elle y constituait la plus grande partie des prises de Cétacés. La population mondiale est aujourd'hui estimée à environ 54 000 individus (EVANS, 1987). L'espèce est inscrite sur l'Annexe III de BC , sur l'Annexe I de CITES et sur l'Annexe IV de HD . Protection proposée également par ICONA .

86. Balaenoptera physalus : Noms vernaculaires : Rorqual commun (anglais : fin whale, Finback, Finner, Common rorqual ). Espèce de grande taille (jusqu'à 25 m de longueur). Le Rorqual commun est cosmopolite dans les eaux tempérées et froides de tous les océans, moins commun aux basses latitudes ; en Méditerranée, il se rencontre surtout en Méditerranée occidentale (plus particulièrement dans sa partie Nord) et dans l'Adriatique ; sa présence en Méditerranée orientale est plus hypothé- tique. La population méditerranéenne est génétiquement différente de celle de l'Atlantique, ce qui signifie qu'il ne s'agit pas d'individus de l'Atlantique venus se nourrir momentanément en Méditerranée, mais d'une sous-population sédentaire (au moins pour une large part), qui se reproduit en Méditerranée. Le rorqual commun est facilement reconnaissable à son souffle très droit et très élevé (il peut atteindre 5 m de hauteur) ; ce souffle l'a d'ailleurs souvent trahi à l'époque de la chasse à la ba- leine (PETIT, 1994 ; BEAUBRUN, 1995 ; GANNIER, 1995). Le Rorqual commun est pélagique, s'approchant parfois du rivage pour poursuivre ses proies. L'espèce se nourrit de poissons de petite taille (anchois), de calmars, et surtout de krill (petits Crustacés M. norvegica ). Elle se déplace seule ou en groupes de 2-10 individus. Les plongées durent généralement 5-10 minutes (jusqu'à 30 minutes) ; c'est un nageur rapide (10-20 km/h) pouvant atteindre 35-37 km/h en cas de danger. La période d'accouplement et de parturition semble assez étalée en Méditerranée. Longévité : jusqu'à 50 ans (EVANS, 1987 ; NATALE, 1987 ; GANNIER, 1995). Le Rorqual com- mun a fortement décliné depuis le début du siècle, principalement dans les années 60 : ses effectifs dans l'hémisphère Nord sont passés de 60 000 à environ 20 000 individus. En Méditerranée, la population a longtemps été sous-évaluée : ses effectifs en Méditerranée nord-occidentale seraient de plusieurs milliers d'individus ; la principale concentration d'individus se situe en mer Ligure, entre la Corse et la Côte d'Azur. Dans l'hémisphère Sud, les effectifs sont estimés à environ 100 000 individus. Les causes de mortalité sont la chasse (pays ne respectant pas le moratoire de 1979 sur la chasse baleinière), la pollution (métaux lourds, organochlorés), parfois le choc (meurtrier ou mutilant) avec l'étrave des bateaux. Il est à noter que l'espèce n'est pas chassée en Méditerranée ; toutefois, des individus sont parfois pris accidentellement dans des filets maillants pélagiques ; quant aux chocs avec les bateaux, plusieurs dizaines d'individus en sont victimes chaque année, dans la zone où ils sont concentrés et où le trafic maritime est dense : liaisons Corse-continent et Baléares-continent (DUGUY, 1987 ; EVANS, 1987 ; NATALE, 1987 ; DUQUET et MAURIN, 1992 ; BOMPAR, 1993 ; MAURIN et KEITH, 1994 ; BEAUBRUN, 1995 ; GANNIER, 1995). L'espèce figure sur l'Annexe III de BC , sur l'Annexe I de CITES et sur l'Annexe IV de HD . Protection proposée également par FMF et ICONA .

87 . Delphinus delphis : Noms vernaculaires : dauphin commun (anglais : common dolphin ). C'est l'espèce de dauphin la plus répandue dans les eaux chaudes et

48 RAC/SPA : Critères de sélection et liste révisée d'espèces menacées (marines et saumâtres) en Méditerranée tempérées de tous les océans. Delphinus delphis, qui peut mesurer jusqu'à 2.5 m de longueur dans l'Atlantique (plus petit en Méditerranée), vit dans les eaux côtières et au large. C'est une espèce grégaire qui vit généralement en groupe d'une dizaine à plusieurs centaines d'individus. La vitesse de nage est habituellement de 10 km/h, mais D. delphis peut atteindre 46 km/h. Les plongées sont brèves et dépassent rarement 70 m de profondeur. Se nourrit de poissons (anchois et sardines) et de Céphalopodes (GANNIER, 1995). Longévité : 25-30 ans. C'est un dauphin qui s'ap- proche fréquemment des navire et qui joue volontiers dans la vague d'étrave. Ses effectifs méditerranéens on chuté entre 1960 et 1970 (surtout au Nord de la Méditerranée occidentales), au profit du dauphin blanc et bleu Stenella coeruleoalba qui est lui en expansion ; la cause précise n'en est pas connue (peut-être la pollution par les métaux lourds, les organochlorés et/ou les hydrocarbures). Le remplacement des filets en fibres naturelles par des filets synthétiques difficilement déchirables, dans lesquels les individus qui s'y prennent périssent noyés, a également joué un rôle. Depuis 1990, il est possible toutefois qu'il y ait une légère remontée de ses effectifs (NATALE, 1987 ; DUQUET et MAURIN, 1992 ; BOMPAR, 1993 ; MAURIN et KEITH, 1994 ; BEAUBRUN, 1995). Le fait que D. delphis ait l'habitude de suivre les bancs de thons l'expose à des captures accidentelles. L'espèce figure sur l'Annexe II de BC , sur l'Annexe IV de HD et sur l'Annexe II de CITES . Protection proposée également par FMF , ICONA et RDBM .

88. Eubalaena glacialis : Noms vernaculaires : baleine franche de Biscaye, Baleine noire, Baleine des basques (anglais : Northern right whale, Black right whale, Bisca- yan right whale, Nordcaper ). Autre nom scientifique utilisé dans la littérature : Balae- na glacialis. Peut mesurer de 11 à 18 m de longueur. Vit dans les eaux tempérées et froides de l'hémisphère Nord ; dans l'Atlantique, se rencontre du Sud du Groenland au Golfe du Mexique et à l'Afrique du Nord ; il ne semble pas que l'espèce soit présente en Méditerranée, et sa présence éventuelle ne peut y être qu'accidentelle ; sa dernière signalisation est en tous cas extrêmement ancienne (GANNIER, 1995). Se rencontre généralement en groupes de 2-10 individus. Les plongées durent en général 10-20 minutes. Les zones de reproduction se situent (pour l'Atlantique) au large de la Floride et de la Géorgie (USA). Se nourrit principalement de Crustacés Copépodes. Les populations ont sérieusement diminué en raison de sa chasse, pratiquée depuis le XII° siècle dans le Golfe de Ga scogne ; il resterait 200-500 individus dans l'Atlantique Nord et 200-500 individus dans le Pacifique Nord ; depuis l'interdiction de la chasse à cette espèce, il semble que les effectifs soient en légère expansion. Les menaces sont constituées par les captures accidentelles dans les filets maillants pélagiques, les dérangements dus à l'homme et la destruction de l'habitat (EVANS, 1987 ; HARRISON, 1989 ; CARWARDINE, 1995). L'espèce figure sur l'Annexe II de BC , sur l'Annexe I de BOC , sur l'Annexe II de CITES et sur l'Annexe IV de HD . Protection proposée également par ICONA .

89. Globicephala melas : Noms vernaculaires : globicéphale noir, globicéphale grin- de, orque à tête ronde (anglais : Long-finned pilot whale, Pilot whale, Blackfish ). Autre nom scientifique en usage dans la littérature : G. melaena . Peut mesurer jus- qu'à 6 m de longueur pour les femelles, et 8 m pour les mâles et peser jusqu'à 3 t. Vit dans les eaux tempérées froides et subpolaires des hémisphères Sud et Nord, à l'exception du pacifique Nord ; il est très commun dans l'Atlantique Nord. En Méditerranée, signalé dans le bassin occidental (surtout en été en Mer Ligure), plus rarement en Adriatique et en Mer Egée. Il est possible que les populations de

49 RAC/SPA : Critères de sélection et liste révisée d'espèces menacées (marines et saumâtres) en Méditerranée l'hémisphère Sud et Nord constituent deux sous-espèces distinctes (respectivement edwardii et melas ) (EVANS, 1987 ; NATALE, 1987 ; GANNIER, 1995). Certains animaux vivent en permanence dans les eaux côtières, d'autres en haute mer, tandis que d'autres se déplacent entre les deux zones, près des côtes en été et au large en hiver. Se rencontre généralement en groupes de 10-50 (parfois plus de 1 000) individus. La nage est généralement lente (5 km/h), mais peut atteindre plus de 35 km/h. La durée des plongées alimentaires (généralement jusqu'à 30-60 m de profondeur, parfois 600 m) peut dépasser 10 minutes. Un comportement particulier du globicéphale noir est le "spy hopping" : il se tient à la verticale, la tête hors de l'eau. Se nourrit principalement de Céphalopodes (calmars et poulpes), mais aussi de poissons pélagiques. La présence de nouveau-nés montre que l'espèce se reproduit en Méditerranée. La longévité est estimée à environ 25 ans (CARWAR- DINE, 1995 ; GANNIER, 1995). Bien que G. melas ait été beaucoup chassé, depuis des siècles, par les baleiniers, il semble encore abondant, en particulier en Méditerranée ; ses effectifs semblent toutefois y fluctuer d'une année à l'autre, peut- être en raison de migrations à travers le Détroit de Gibraltar ; dans l'Atlantique Nord, il est possible que les effectifs aient augmenté dans les années 70 et 80. En Méditerranée nord-occidentale, ses effectifs ont été évalués à 1 400 individus. Globicephala melas était chassé en Méditerranée, au cours de la première moitié du XX° siècle, car on pensait qu'il se nourrissait de thons et gênait les activités de pêche. Les menaces sont actuellement constituées par la chasse (qui ne concerne pas la Méditerranée), par les prises accidentelles dans des filets maillants pélagiques et peut-être par la pollution (EVANS, 1987 ; NATALE, 1987 ; BEAUBRUN, 1994 ; MAURIN et KEITH, 1994 ; PETIT, 1994 ; CARWARDINE, 1995 ; GANNIER, 1995). L'espèce figure sur l'Annexe II de BC , sur 'Annexe II de CITES et sur l'Annexe IV de HD . Protection proposée également par FMF , ICONA et RDBM .

90. Grampus griseus : Noms vernaculaires : Dauphin de Risso, Grampus gris (an- glais : Risso's dolphin ). Peut mesurer jusqu'à 3.5 m de longueur pour la femelle et 4 m pour le mâle (jusqu'à 600 kg). Fréquente les eaux tempérées et chaudes et tropicales de toutes les mers et océans du monde ; en Méditerranée, se rencontre surtout dans le bassin occidental (nombreuses observations en Mer Ligure), plus rarement dans l'Adriatique, en Mer Egée et en Mer Noire (NATALE, 1987 ; GANNIER, 1995). Se rencontre généralement au large, mais peut s'approcher des côtes. Vit en groupes de 3-50 individus (jusqu'à plusieurs centaines), relativement sédentaires ; les troupeaux sont parfois mixtes, avec d'autres espèces de dauphins et des globicéphales (il peut d'ailleurs s'hybrider avec Tursiops truncatus et Globicephala melas ). Nage rapide (25 km/h). Quand le Dauphin de Risso s'approche d'un navire, il nage plus volontiers sur son flanc ou dans son sillage que sur la lame d'étrave. Il semble plonger profondément ; la durée des plongées peut atteindre 30 minutes. Un comportement particulier du dauphin de Risso est de se tenir à la ver- ticale, la queue hors de l'eau. Se nourrit principalement de Céphalopodes (GAN- NIER, 1995). La présence de nouveau-nés (été et début de l'automne) montre que l'espèce se reproduit en Méditerranée. L'espèce est considérée comme commune à l'échelle mondiale, mais elle est moins fréquente sur les côtes atlantiques d'Europe et en Méditerranée. La population de Méditerranée Nord-occidentale est estimée entre 2 000 et 3 000 individus ; elle semble être restée stable depuis plusieurs décennies. Les menaces sont constituées par la chasse et par les prises accidentelles dans les filets maillants pélagiques (NATALE, 1987 ; MAURIN et KEITH, 1994 ; PETIT, 1994 ; BEAUBRUN, 1995 ; CARDARWINE, 1995 ; GANNIER,

50 RAC/SPA : Critères de sélection et liste révisée d'espèces menacées (marines et saumâtres) en Méditerranée

1995). L'espèce figure sur l'Annexe II de BC , sur l'Annexe II de CITES et sur l'Annexe IV de HD . Protection proposée également par FMF et RDBM .

91. Kogia simus : Noms vernaculaires : Cachalot nain (anglais : Dwarf sperm whale). Petit Cétacé de 2.1 à 2.7 m de longueur. La distribution de cette espèce est encore mal connue ; elle est peut-être cosmopolite et a été signalée du Pacifique (Japon, Indonésie, Hawaii, Californie, Sud de l'Australie et Nouvelle-Zélande), de l'Océan Indien (Inde, Sri-Lanka, Afrique du Sud) et de l'Atlantique Nord (de Virginie aux Antilles) (EVANS, 1987). Ne semble avoir été signalé en Méditerranée que par un échouage (en Sicile), et l'espèce peut donc y être présente, au moins de façon occasionnelle (GANNIER, 1995). L'espèce semble vivre au niveau de la marge du plateau continental ; elle y constitue de petits groupes familiaux de 2-10 individus. La profondeur atteinte en plongée est d'au moins 300 m. La maturité sexuelle est atteinte vers 2.1 m de longueur ; on ne connaît pas l'âge auquel correspond cette longueur. Le cachalot nain se nourrit surtout de calmars et de poulpes, mais peut également capturer des poissons et des Crustacés tels que des crabes (EVANS, 1987). Les effectifs mondiaux sont inconnus ; il semble que l'espèce soit rare, mais la rareté des signalisations pourrait être due à la discrétion des moeurs de l' plus qu'à sa rareté réelle (CARWARDINE, 1995). L'espèce figure sur l'Annexe III de BC , sur l'Annexe II de CITES et l'Annexe IV de HD .

92. Megaptera novaeangliae : Noms vernaculaires : Baleine à bosse, Jubarte, Mé- gaptère, Poisson de Jupiter (anglais : Humpback whale ). Les adultes peuvent me- surer 15 à 16 m de longueur. Espèce cosmopolite, signalée de la plupart des mers et des océans du monde ; sa présence en Méditerranée ne semble toutefois qu'ex- ceptionnelle. Se rencontre en couples ou en petits groupes de 3-4 individus. Effectue des migrations, en suivant les côtes lors de ces migrations, entre les eaux chaudes où se produit la parturition et les eaux froides où l'espèce s'alimente. Toutefois, les populations de l'hémisphère Nord et de l'hémisphère Sud ne semblent pas se mélanger. Nage lentement (6-7 km/h), avec un maximum de 13-15 km/h ; c'est toutefois l'une des baleines les plus agiles, et elle est célèbre par ses acrobaties, sauts et battements de nageoires. Lors de la reproduction, les mâles émettent les chants les plus prolongés et les plus complexes du monde animal. Se nourrit de petits Crustacés (krill) et de poissons grégaires. Longévité estimée à plus de 20 ans. Les Baleines à bosse ont été exterminées par les chasseurs de baleine ; bien que certaines populations semblent se reconstituer depuis l'interdiction de sa chasse, ses effectifs actuels restent très inférieurs à ses effectifs anciens : 12 000 à 15 000 individus (dont seulement quelques centaines pour l'Atlantique Nord). Les menaces sont constituées par les prises accidentelles dans des filets maillants dérivants, la pollution, et le dérangement par l'homme ; un individu a été capturé dans une senne tournante, en 1990, en Tunisie (NATALE, 1987 ; BEAUBRUN, 1995 ; CAR- WARDINE, 1995). L'espèce figure sur l'Annexe II de BC , sur l'Annexe I de BOC , sur l'Annexe I de CITES et sur l'Annexe IV de HD . Protection proposée également par ICONA .

93. Mesoplodon densirostris : Noms vernaculaires : Baleine bécune, Baleine à bec de Blainville, Baleine à bec de l'Atlantique, Baleine à bec tropicale (anglais : Blain- ville's beaked whale, Dense-beaked whale ). Petite baleine qui peut atteindre, au maximum, 4.5 à 5 m de longueur. Espèce cosmopolite, répandue dans l'ensemble des mers tempérées et tropicales : Pacifique (Taiwan, Japon, Californie, Australie,

51 RAC/SPA : Critères de sélection et liste révisée d'espèces menacées (marines et saumâtres) en Méditerranée

Tasmanie), Océan Indien ((Seychelles, Maurice, Afrique du Sud) et Atlantique Nord (Madeira et de Nova-Scotia au Golfe du Mexique) ; c'est sur la côte atlantique des Etats-Unis que semble se situer la principale concentration mondiale de l'espèce. Très rare en Méditerranée ; au cours des dernières décennies, la seule signalisation est celle d'un individu échoué sur les côtes. La biologie de cette espèce est très peu connue, peut-être parce qu'elle est difficile à identifier en mer. La vitesse habituelle de nage est de 4 à 6 km/h. Les plongées durent 20 à 45 minutes. Se nourrit de calmars et de petits poissons (EVANS, 1987 ; NATALE, 1987 ; BEAUBRUN, 1995 ; CARWARDINE, 1995). Les effectifs de cette espèce sont inconnus ; elle pourrait être la plus commune des espèces du genre Mesoplodon (qui compte 12 espèces). L'espèce figure sur l'Annexe III de BC , sur l'Annexe II de CITES et sur l'Annexe IV de HD . Protection proposée également par ICONA .

94 . Monachus monachus : Noms vernaculaires : phoque moine de Méditerranée (anglais : Mediterranean monk seal ). Les phoques moines sont, contrairement aux autres espèces de phoques, des phoques d'eaux tempérées ou chaudes. Il en existait trois espèces : le phoque moine des Caraïbes, Monachus tropicalis, qui a disparu dans les années 50 ; le phoque moine d'Hawaii, M. schauinslandi, qui est menacé ; ses effectifs étaient tombés à 1 000 individus, mais de très énergiques mesures de conservation ont enrayé cette tendance : il y en aurait aujourd'hui 1 300 ; enfin, le phoque moine de Méditerranée M. monachus est aujourd'hui l'une des 12 espèces les plus menacées au monde. Le phoque moine de Méditerranée était autrefois répandu dans toute la Méditerranée et la Mer Noire, ainsi que dans l'Atlantique, de Gibraltar à la Mauritanie (MARCHESSAUX, 1989b). Il vit à proximité des côtes, souvent insulaires, ne s'en éloignant guère de plus de 5-7 km, et (tout au moins actuellement) se reproduit dans des grottes semi-marines (NATALE, 1987 ; IUCN-UNEP, 1988). Depuis le début du siècle, le phoque moine a régressé avec régularité dans l'ensemble de son aire méditerranéenne : il a disparu dans les années 20 en Egypte, dans les années 40 en France continentale, Italie continentale et en Israël, dans les années 60 en Espagne (côtes continentales européennes), dans les années 70 en Corse, Sicile, Malte, Syrie, aux Baléares, au Liban et à Chypre, dans les années 80 en Tunisie, et enfin au début des années 90 en Sardaigne et en mer Noire (BOITANI, 1979 ; MARCHESSAUX, 1989a ; BEUDELS, 1991). Il convient de préciser que la signalisation ponctuelle d'individus isolés, très probablement non reproducteurs, dans des zones d'où l'espèce est réputée avoir disparu, n'infirme pas ce qui précède : le phoque moine est en effet un bon nageur, qui peut faire des incursions dans des zones situées à plusieurs centaines de km (peut-être 1 000 km) du secteur où il vit réellement. L'estimation des effectifs totaux (Méditerranée, mer Noire et Atlantique) est très incertaine ; MARCHESSAUX (1989a) les évaluait entre 450 et 615 individus à la fin des années 80 ; BEUDELS (1991) entre 345 et 575 ; ces effectifs pourraient se situer aujourd'hui entre 300 et 350 individus (). Quoi qu'il en soit de la fiabilité de ces estimations, il est clair que le déclin se poursuit actuellement, tout au moins pour ce qui concerne la Méditerranée. Les causes de la régression du phoque moine sont : (1) La perte de l'habitat (aménagement du littoral, tourisme). (2) Le dérangement par l'homme (surtout en période de reproduction) ; en dehors de ces périodes, le phoque moine tolère une présence modérée. (3) La perte des ressources alimentaires du fait de la surexploitation des stocks par les pêcheurs professionnels ; or, le phoque moine est un plongeur moyen et un mauvais pêcheur ; la perte des ressources alimentaires est considérée par JACOBS et PANOU (1988) ainsi que par BOUDOURESQUE et

52 RAC/SPA : Critères de sélection et liste révisée d'espèces menacées (marines et saumâtres) en Méditerranée

LEFEVRE (1992) comme le principal facteur de déclin actuel. (4) La destruction par les pêcheurs ; en effet, quand le phoque moine ne parvient plus à pêcher, il parasite les filets des pêcheurs, qui le tuent ; les phoques peuvent également mourir lorsqu'ils s'accrochent aux filets (JACOBS et PANOU, 1988). L'espèce est inscrite sur la liste des espèces protégées (Classe A) de la Convention d'Alger ( ACCN ), sur l'Annexe II de BC , sur les Annexes I et II de la Convention de Bonn ( BOC ), bien qu'il ne s'agisse pas réellement d'une espèce migratrice, sur les Annexes II et IV de HD et sur l'Annexe I de CITES . Sa protection constitue l'un des objectifs de la Convention de Barcelone ( BAC ). Protection proposée également par FMF , ICONA et RDBM .

95. Orcinus orca : Noms vernaculaires : Orque, Epaulard, baleine tueuse (anglais : Killer whale ). L'Orque est le plus grand des Delphinidés : jusqu'à 9.7 m pour le mâle et 8.5 m pour la femelle. L'espèce est cosmopolite : présente dans la plupart des mers et des océans du monde ; elle est toutefois plus abondante dans les eaux froides, vers les pôles, que sous les tropiques. En Méditerranée, l'espèce est rare : Méditerranée occidentale, Mer Ionienne et Mer Egée ; son abondance décroit avec l'éloignement du détroit de Gibraltar ; elle est absente de la plus grande partie de la Méditerranée orientale ; il pourrait donc s'agir d'un visiteur de l'Atlantique (BEAU- BRUN, 1995 ; CARDARWINE, 1995 ; GANNIER, 1995). Vit généralement en eaux profondes, bien qu'à moins de 800 km des côtes. On peut rencontrer des individus isolés, mais les groupes familiaux et les troupeaux de 3 à 25 individus représentent la structure sociale normale ; on a mis en évidence le fait que, pour leur com- munication, les membres d'un troupeau et de plusieurs troupeaux voisins (clan) utilisent un même "dialecte". Certains groupes semblent relativement sédentaires, tandis que d'autres sont "nomades". La nage peut être très rapide : de 40 à 45 km/h, mais parfois jusqu'à 55 km/h. L'Orque est le Cétacé dont le régime alimentaire est le plus varié : se nourrit de poissons (thons en particulier), phoques, tortues, dauphins, oiseaux, plus rarement de calmars ; peut même s'attaquer aux gros Cétacés comme le Rorqual bleu ; sa technique de chasse consiste à couper la route à ses proies, à les encercler ou à diviser les groupes de proies. La longévité serait de 50 ans pour les mâles et de 80 ans pour les femelles (EVANS, 1987 ; NATALE, 1987 ; CARDARWINE, 1995). Les effectifs mondiaux ne sont pas connus. Pour la région antarctique, qui semble héberger la plus grande population mondiale, on a suggéré plus de 160 000 individus (EVANS, 1987). Les menaces sont constituées par la chasse et la destruction de l'habitat ; quelques captures accidentelles sont éga- lement signalées : par exemple dans une madrague de Sicile (NATALE, 1987 ; CAR- WARDINE, 1995). L'espèce figure sur l'Annexe II de BC , sur l'Annexe II de CITES et sur l'Annexe IV de HD . Protection proposée également par ICONA .

96 . Phocoena phocoena : Noms vernaculaires : Marsouin, Marsouin commun, Marsoin des rades (anglais : Harbour porpoise ). C'est le plus petit des Cétacés méditerranéens (1.4 m de longueur en moyenne). Répandu dans les eaux tempérées froides et subarctiques de l'hémisphère Nord (CARDARWINE, 1995). Vit près des côtes, généralement à moins de 10 km du rivage. Il lui arrive de remonter les fleuves sur des distances considérables : au Moyen-âge, on l'a signalé dans la Seine jusqu'à Paris ! La durée des plongées est de 2 à 6 minutes. Se nourrit de poissons, calmars et de Crustacés (CARDARWINE). A l'échelle mondiale, les effectifs sont inconnus. Ce n'est que dans l'Atlantique (Europe occidentale) et surtout en Méditerranée que les effectifs du Marsouin commun ont décliné (EVANS, 1987). La chute brutale de ses effectifs y date des années 50 ; il est devenu aujourd'hui

53 RAC/SPA : Critères de sélection et liste révisée d'espèces menacées (marines et saumâtres) en Méditerranée extrêmement rare en Méditerranée ; il a même disparu de certaines régions (France, Catalogne). En Catalogne, sa disparition remonte au 19° siècle ; à Marseille, il était encore considéré comme commun à la fin du 19° siècl e (GOURRET, 1894). Il ne s'observe plus aujourd'hui, sporadiquement, que sur les côtes de l'Afrique du Nord (de Gibraltar à la Tunisie) ; une petite population survit en mer Noire. Les causes pourraient en être une sensibilité particulièrement aiguë à la pollution (organochlorés), avec en particulier une réduction de la fécondité (DUGUY, 1987 ; NATALE, 1987 ; MAURIN et KEITH, 1994 ; BEAUBRUN, 1995). L'espèce figure sur l'Annexe II de BC , sur les Annexes II et IV de HD et sur l'Annexe II de CITES . Protection proposée également par FMF , ICONA et RDBM .

97. Physeter macrocephalus : Noms vernaculaires : Cachalot (anglais : Sperm whale, Cachalot ). Autre nom scientifique utilisé dans la littérature : Physeter catodon. Le cachalot peut mesurer jusqu'à 12 m (femelles) ou 21 m (mâles) de longueur. En Méditerranée, la taille est généralement comprise entre 10 et 16 m et le poids peut atteindre 30 t. Espèce cosmopolite, signalée dans toutes les mers et les océans du monde (sauf la Mer Noire et les abords des banquises). Observée dans l'ensemble de la Méditerranée (sauf peut-être le Nord de l'Adriatique), mais surtout en Méditer- ranée nord-occidentale ; absente toutefois de Mer Noire (EVANS, 1987 ; BEAU- BRUN, 1995 ; GANNIER, 1995). L'espèce est pélagique ; en Méditerranée, on la rencontre surtout à l'aplomb du talus continental. Elle migre (surtout les mâles), au printemps, des eaux tropicales et subtropicales en direction du Sud et du Nord ; c'est peut-être à l'occasion de ces migrations qu'elle pénètre en Méditerranée, mais elle pourrait y être un résident permanent : en effet, elle y est observée toute l'année. En Méditerranée, le Cachalot vit isolément ou forme de petits groupes de 2-5 individus, alors qu'il constitue ailleurs des groupes de 10-50 individus (un mâle adulte accom- pagné de femelles et de jeunes). La vitesse de nage est habituellement de 5-10 km/h, avec des pointes à 20 km/h. Les plongées peuvent être très longues et profondes : 30 min à 1 h jusqu'à 1 000 m pour les mâles, 15-20 minutes à 500 m pour les femelles et les jeunes. Se nourrit essentiellement de Mollusques Cépha- lopodes (calmars mésopélagiques) et parfois de poissons. Maturité sexuelle vers 4-5 ans ; les individus mesurent alors 8-9 m (femelles) ou 9-10 m (mâles). L'accou- plement se produit en été (Mai à Septembre) ; la gestation dure 16 mois et des nouveaux-nés sont observés en Méditerranée. Longévité estimée à 40 ans (NA- TALE, 1987 ; BEAUBRUN, 1995 ; GANNIER, 1995). La population mondiale est esti- mée à 2 000 000 d'individus ; elle est peut-être en déclin dans certaines régions, en liaison avec la chasse. Les effectifs méditerranéens ne sont pas connus ; toutefois, le Cachalot semble s'y être fortement raréfié ces dernières années, probablement à cause du développement de la pêche aux filets maillants pélagiques (filets déri- vants). Des individus sont en effet capturés accidentellement, surtout au Sud-Est de la Mer Tyrrhénienne et autour de la Sicile, dans des engins de pêche, en particulier des filets maillants pélagiques (EVANS, 1987 ; NATALE, 1987 ; BOMPAR, 1993 ; BEAUBRUN, 1995 ; GRANIER, 1995). L'espèce figure sur l'Annexe III de BC , sur l'Annexe I de CITES et sur l'Annexe IV de HD . Protection proposée également par ICONA .

98. Pseudorca crassidens : Noms vernaculaires : Pseudorque, Faux orque, Fausse orque (anglais : False killer whale ). Ce Delphinidae est plus petit que l'Orque : il ne dépasse pas 5 m (femelles) à 6 m (mâles) de longueur. Cosmopolite dans les eaux tropicales, subtropicales et tempérées chaudes de la plupart des mers et

54 RAC/SPA : Critères de sélection et liste révisée d'espèces menacées (marines et saumâtres) en Méditerranée océans du monde. Pénètre occasionnellement en Méditerranée occidentale par le détroit de Gibraltar (NATALE, 1987 ; CARWARDINE, 1995). Vit le plus souvent en haute mer. Les troupeaux sont généralement constitués de 10 à 50 individus. La nage est rapide. Se nourrit principalement de poissons et de Céphalopodes ; on pense qu'il est également capable de se nourrir de dauphins ; on a même vu un individu attaquer un Mégaptère (CARWARDINE, 1995). La Fausse orque, bien que largement distribuée dans le monde, n'est abondante nulle part ; elle est rarissime en Méditerranée. Ses effectifs sont inconnus. L'espèce a été l'objet d'une chasse occasionnelle ; par ailleurs, les pêcheurs professionnels la considèrent parfois comme un concurrent (Japon) et la détruisent localement ; enfin, 3600 individus sont capturés chaque année en haute mer par les long-lines des thonniers japonais (CARWARDINE). Pour ce qui concerne la Méditerranée, où l'espèce n'est ni pêchée ni détruite délibérément, on a signalé la capture accidentelle de deux exemplaires par des palangres dérivantes (NATALE, 1987). L'espèce figure sur l'Annexe II de BC , sur l'Annexe II de CITES et sur l'Annexe IV de HD . Protection proposée également par ICONA et RDBM .

99. Stenella coeruleoalba : Noms vernaculaires : Dauphin bleu et blanc, Dauphin de Thétis (anglais : Stripped dolphin, Euphrosyne, Blue-white dolphin, streaker por- poise ). Les adultes peuvent mesurer jusqu'à 2.5 m de longueur. Cosmopolite dans les eaux tempérées chaudes, tropicales et subtropicales du monde entier. En Méditerranée, l'espèce est présente aussi bien dans le bassin occidental que dans le bassin oriental. Elle est absente de Mer Noire (BEAUBRUN, 1995 ; CAWARDINE, 1995). L'espèce est surtout pélagique. Elle se déplace en petits groupes d'une cinquantaine d'individus (dans l'Indo-Pacifique, la taille des groupes est plus im- portante). Ses sauts sont spectaculaires (parfois 7 m de haut). La nage est rapide : jusqu'à 40-50 km/h; les plongées durent 5 à 10 minutes et atteignent 200 m de profondeur. En Méditerranée et dans l'Atlantique, le Dauphin bleu et blanc s'ap- proche des navire et chevauche volontiers la lame d'étrave. Des migrations saison- nières ont été mises en évidence au Japon. Se nourrit principalement de Cé- phalopodes et de poissons (Clupéidae et Engraulidae), mais également de Crus- tacés Décapodes. L'accouplement et la parturition se situent principalement entre Juillet et Octobre en Méditerranée. La longévité est estimée à 20 ans (NATALE, 1987 ; CARWARDINE, 1995 ; GANNIER, 1995). Le Dauphin bleu et blanc est le dauphin le plus commun de Méditerranée (tout particulièrement en Méditerranée nord-occidentale), et fait partie des Cétacés les plus communs au monde ; ses effectifs, pour la seule Méditerranée occidentale (Mer Tyrrhénienne exclue) seraient de 120 000 individus ; la population des eaux japonaises est estimée à environ 500 000 individus, et celle du Pacifique tropical oriental à 250 000 individus ; au total, sa population mondiale dépasse certainement le million d'individus (EVANS, 1987 ; BEAUBRUN, 1995 ; GANNIER, 1995). Il n'est pas rare que des individus morts soient rejetés à la côte ; on relève généralement une forte teneur en métaux lourds et/ou en organochlorés dans leurs tissus ; les défenses immunologiques de l'espèce seraient en effet fortement réduites par la pollution. Les filets maillants pélagiques (filets dérivants) constituent la principale cause de mortalité (quelques centaines à un millier d'individus par an). L'espèce a subi récemment (1990-1992) l'attaque d'un virus ( Morbillivirus ) qui a causé la mort d'une dizaine de milliers d'individus (NOTAR- BARTOLO DI SCIARA, 1990 ; BOMPAR, 1993 ; BEAUBRUN, 1995). Il n'est toute- fois pas possible de dégager de façon certaine une tendance (à la hausse ou à la baisse) pour les effectifs actuels de Stenella coeruleoalba ; il semble toutefois que

55 RAC/SPA : Critères de sélection et liste révisée d'espèces menacées (marines et saumâtres) en Méditerranée ce dernier ait bénéficié du déclin de Delphinus delphis , et qu'il y ait eu récupération après les mortalités de 1990-1992 . Par ailleurs, ses ressources alimentaires ne semblent pas menacées, la plupart des espèces de Céphalopodes dont il se nourrit n'étant pas l'objet d'une pêche commerciale (GANNIER, 1995). L'espèce figure sur l'Annexe II de BC , sur l'Annexe II de CITES et sur l'Annexe IV de HD . Protection proposée également par FMF .

100. Steno bredanensis : Noms vernaculaires : Sténo, Dauphin à bec étroit, Dauphin à dents rugueuses (anglais : Rough-toothed dolphin ). Ce dauphin, dont les adultes peuvent mesurer jusqu'à 2.6 m de longueur, vit dans les eaux tropicales, subtropicales et tempérées chaudes du monde entier. La Méditerranée héberge une population qui semble résidente (BEAUBRUN, 1995 ; CARWARDINE, 1995). Vit dans les eaux profondes du grand large, en général au delà du plateau continental, généralement en groupes de 5-20 individus. C'est un nageur rapide, qui peut dépasser les 25 km/h. Les plongées durent jusqu'à 15 minutes. Se nourrit de poissons, de poulpes pélagiques, de calmars et de Mollusques (EVANS, 1987 ; NATALE, 1987 ; CARWARDINE, 1995). Les effectifs mondiaux sont inconnus, mais le Sténo ne semble fréquent nulle part. La menace est constituée par la capture accidentelle d'individus dans des filets maillants pélagiques. L'espèce figure sur l'An- nexe II de BC , sur l'Annexe II de CITES et sur l'Annexe IV de HD . Protection proposée également par ICONA .

101. Tursiops truncatus : Noms vernaculaires : grand dauphin, tursiops, dauphin à nez en bouteille, dauphin à gros nez, souffleur (anglais : bottle-nosed dolphin, Bottlenose dolphin ). L'espèce est largement répartie dans les eaux tempérées froides à tropicales de toutes les mers et océans du monde. Elle est en particulier présente dans toute la Méditerranée et en Mer Noire. On distingue chez cette espèce deux variétés (ou écotypes), la première de grande taille (jusqu'à 3.9 m de longueur), qui vit en haute mer et qui effectue des migrations, et la seconde plus petite et qui habite les eaux côtières (y compris les estuaires et parfois les lagunes littorales) où elle est plus sédentaire ; seule cette deuxième variété est présente de façon certaine en Méditerranée (BEAUBRUN, 1995 ; CARWARDINE, 1995). Le Grand dauphin vit en petits groupes de 5-10 individus. C'est un nageur rapide (jusqu'à 35 km/h) qui effectue parfois des sauts hors de l'eau à plusieurs m de hauteur et qui chevauche la lame d'étrave des navires. Ses plongées durent rarement plus de 4 minutes. Il chasse les poissons (surtout des poissons benthiques tels que les mulets) jusqu'au voisinage des plages, ce qui peut donner lieu dans certaines régions à des "coopérations" (délibérées ou fortuites ?) avec les pêcheurs ; il peut également se nourrir de crevettes et de seiches. Des individus solitaires (généralement des femelles) recherchent la compagnie des baigneurs et des petits bateaux et peuvent se sédentariser dans un secteur de côte pendant plusieurs années ; on les désigne sous le nom de "dauphins ambassadeurs". Le Grand dauphin est d'ailleurs l'espèce de dauphin la plus fréquemment présentée dans les delphinariums et les zoos. L'accouplement et la parturition a lieu au printemps. La longévité est estimée à 25-30 ans (NATALE, 1987 ; BEAUBRUN, 1995 ; CAR- WARDINE, 1995 ; GANNIER, 1995). Le Grand dauphin est généralement abondant, mais ses effectifs mondiaux ne sont pas connus ; en Méditerranée, on a estimé à environ 120-140 individus la population de la côte occidentale de la Corse, et entre 3 000 et 4 000 la population de l'ensemble de la Méditerranée occidentale. Les effectifs sont en régression dans certains secteurs de l'Europe du Nord, en Mé-

56 RAC/SPA : Critères de sélection et liste révisée d'espèces menacées (marines et saumâtres) en Méditerranée diterranée et en Mer Noire ; il a d'ailleurs disparu de certaines régions qu'il fréquen- tait autrefois ; en Méditerranée, le déclin semble s'être amorcé au début des années 70. Les menaces sont constituées par la pollution, la destruction de l'habitat, les captures accidentelles (assez fréquentes) par les filets de pêche et le dérangement par l'homme ; l'espèce y est particulièrement sensible en Méditerranée en raison de sa préférence pour les eaux côtières. Se nourissant volontiers de poissons prélevés dans les filets des pêcheurs, le grand dauphin les endommageait à l'époque où ces filets étaient tissés en coton ; beaucoup de pêcheurs avouent en avoir tué (EVANS, 1987 ; NATALE, 1987 ; MAURIN et KEITH, 1994 ; PETIT, 1994 ; BEAUBRUN, 1995 ; CARWARDINE, 1995 ; GANNIER, 1995). L'espèce figure sur l'Annexe II de BC , sur l'Annexe II de CITES et sur l'Annexe II de HD . Protection proposée également par FMF , ICONA et RDBM .

102. Ziphius cavirostris : Noms vernaculaires : Baleine à bec de Cuvier, Baleine à bec d'oie, Baleine bécune de Cuvier (anglais : Cuvier's beaked whale, Cuvier's wha- le, Goosebeaked whale ). Petite baleine (jusqu'à 8 m de longueur et 7 t) dont la femelle est un peu plus grande que le mâle, cosmopolite dans les eaux tropicales, subtropicales et tempérées de toutes les mers et océans du monde ; présente dans les deux bassins (oriental et occidental) de la Méditerranée ; non signalée toutefois de l'Adriatique ni de la Mer Noire (NATALE, 1987 ; BEAUBRUN, 1995 ; CAR- WARDINE, 1995 ; GANNIER, 1995). La biologie et l'éthologie de cette baleine sont relativement mal connues. Vit plutôt au large que près des côtes ; semble apprécier les zones d'upwelling (remontées d'eaux profondes). Se déplace en groupes de 2-10 individus, mais généralement en couples en Méditerranée ; les solitaires sont en général de vieux mâles. La nage est relativement lente : 4-6 km/h, avec une vitesse de pointe de 18 km/h. Les plongées durent de 20 à 40 minutes et peuvent dépasser 300 m de profondeur. Se nourrit principalement de Céphalopodes (calmars), mais également de poissons de profondeur (EVANS, 1987 ; NATALE, 1987 ; CARWAR- DINE, 1995 ; GANNIER, 1995). Il n'existe pas d'estimation des effectifs mondiaux de Ziphius cavirostris ; en Méditerranée, les signalisations sont très rares ; certains au- teurs considèrent que l'espèce est réellement rare, d'autres qu'elle est en fait plus commune qu'il ne paraît. En ce qui concerne la période récente, aucune variation des effectifs ne peut être décelée. Les menaces pesant sur cette espèce sont in- connues (DUGUY, 1987 ; EVANS, 1987 ; BEAUBRUN, 1995 ; CARWARDINE, 1995 ; GANNIER, 1995). L'espèce figure sur l'Annexe II de BC , sur l'Annexe II de CITES et sur l'Annexe IV de HD .

LES CONVENTIONS INTERNATIONALES

De nombreuses conventions internationales ont pour objet la protection des espèces (Tabl. IV), et un petit nombre d'espèces marines de Méditerranée figurent dans leurs Annexes. Il est important de préciser que l'engagement des états vis à vis de ces Conventions présente divers degrés. La signature est une procédure formelle qui n'engage pas réellement l'Etat. La ratification , qui est généralement le fait du chef de l'Etat, engage internationalement l'Etat. L' approbation émane non du chef de l'Etat mais du Gouvernement ou du Ministre des Affaires Etrangères ; elle peut nécessiter une autorisation parlementaire. Mais signature, ratification ou approbation n'ont pas de valeur juridique en droit national : la convention doit

57 RAC/SPA : Critères de sélection et liste révisée d'espèces menacées (marines et saumâtres) en Méditerranée

Tableau IV : Les pays qui ont signé, ratifié ou approuvé les grandes conventions internationales (seul le niveau d'adoption le plus élevé est indiqué). S = signature. R = ratification ou approbation (et date). + = niveau d'adoption et date à préciser (d'après CONSEIL DE L'EUROPE, 1987 ; IUCN-UNEP, 1988 ; DEJEANT-PONS, 1993 ; modifié).

C O N V E N T I O N S Etats Berne Washington Bonn Alger Barcelone (BC ) (CITES ) (BOC ) (ACCN ) (BAC ) Albanie Algérie 1983 R 1983 R + Chypre 1988 R 1974 R + Croatie + Egypte 1978 R 1982 R 1972 R + Espagne 1986 R 1986 R 1985 R + France 1990 R 1978 R 1990 R + Grèce 1983 R + S + Israël 1979 R 1983 R + Italie 1982 R 1979 R 1983 R + Liban + Libye + Malte + Maroc 1975 R + 1977 R + Monaco 1978 R Syrie Tunisie 1974 R 1977 R + Turquie 1984 R S + +

donc être transcrite, au niveau national, en décrets ou arrêtés qui seuls ont une valeur juridique. Or, la plupart des états qui ont signé, ratifié ou approuvé des conventions internationales ont omis de les transcrire en droit national, de telles sorte que la quasi-totalité des espèces qui figurent sur les Annexes des conventions internationales ne bénéficient d'aucune protection effective dans les pays qui ont signé ces conventions.

Par exemple, l'Espagne a signé la convention de Berne en 1979. mais c'est en 1986 qu'elle l'a ratifiée. Entre-temps, en 1980, elle avait adopté un décret de protection de certaines des espèces de ses Annexes : Monachus monachus, Caretta caretta et Chelonia mydas (RIBERA-SIGUAN, 1991). De même, la France n'a ratifié la Convention de Berne, signée longtemps auparavant (en 1979), qu'en 1990, et ce n'est qu'en 1991 que l'Arrêté protégeant effectivement les tortues marines Caretta caretta et Chelonia mydas dans le droit national a été adopté.

58 RAC/SPA : Critères de sélection et liste révisée d'espèces menacées (marines et saumâtres) en Méditerranée

ABRÉVIATIONS (CONVENTIONS ET LIVRES ROUGES) UTILISÉES DANS LE TEXTE

AC : Alghero convention (1995) on coastal and marine biodiversity in the Mediterranean.

59 RAC/SPA : Critères de sélection et liste révisée d'espèces menacées (marines et saumâtres) en Méditerranée

ACCN : African Convention on the Conservation of Nature and Natural Resources (Algiers Convention). Convention africaine sur la Conservation de la Nature et des Ressources naturelles (Convention d'Alger).

BAC : Convention for the protection of the Mediterranean sea against pollution (Barcelona Convention, 1976) and related protocols : Protocol concerning Medi- terranean specially protected areas (Genoa, 1982).

BC : Convention on the conservation of European wildlife and natural habitats ("Bern Convention"). Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel en Europe '"Convention de Berne"). Appendices to the Convention. Annexes à la Convention. Strasbourg, T-PVS (93) 16 : 1-18.

BOC : Bonn Convention. Convention de Bonn.

CITES : Washington Convention. Convention de Washington.

CLR : BOUDOURESQUE C.F., AVON M., GRAVEZ V. (édit.), 1991. Les espèces marines à protéger en Méditerranée. Deuxièmes Rencontres Scientifiques de la Côte Bleue, Carry-le-Rouet, 18-19 Nov. 1989. GIS Posidonie publ., Fr. : 1-448.

COU : Council of Europe. Convention on the conservation of European wildlife and natural habitats (Bern Convention). Listing of biotopes in Europe according to their significance for invertebrates, a first attempt. Strasbourg, 17 Nov. 1993. T-PVS (93) 43.

FMF : MAURIN H., KEITH P., 1994. Le livre rouge. Inventaire de la flore menacée de France. Nathan publ., Fr. : 1-175.

HD : Habitats Directive, EEC 1991.

ICONA : ICONA (édit.), 1986. Lista roja de los vertebrados de España. Instituto nacional para la Conservación de la Naturaleza, Ministerio Agricultura, Pesca y Alimentación publ., Madrid, Esp. : 1-400.

IEPC : ROSAS G., RAMOS M.A., VALDECASAS A.G., 1992. Invertebrados espa- ñoles protegidos por convenios internacionales. Miniseterio de Agricultura, pesca y alimentación, ICON, publ., Madrid, Esp. : 1-250 + 50 Fig. h.t.

IPPF : DANTON P., BAFFRAY M., 1995. Inventaire des plantes protégées en Fran- ce. Nathan publ., Fr. : 1-294.

IUCN : WELLS S.M., PYLE R.M., COLLINS N.M., 1983. The IUCN invertebrate red data book. IUCN publ., Gland, Suisse : i-l + 1-632.

LRF : BEAUFORT F. de, LACAZE J.C. (édit), 1987. Livre rouge des espèces me- nacées en France. Tome 2. Espèces marines et littorales menacées. Muséum National d'Histoire Naturelle publ., Paris, Fr. : 1-356.

60 RAC/SPA : Critères de sélection et liste révisée d'espèces menacées (marines et saumâtres) en Méditerranée

LRI : PAVAN M., 1992. Contributo per un "Libro Rosso" della fauna e della flora minacciate in Italie. Istituto di Entomologia dell'Università di Pavia, Ital. : 1-719.

LRV : Livre rouge "Gérard VUIGNIER" des végétaux, peuplements et paysages marins menacés de Méditerranée. Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE-PAM-CAR-ASP-IUCN) et GIS Posidonie publ. : 1-250.

RDBM : SCHEMBRI P.J., SULTANA J. (édit.), 1989. Red data book for the Maltese Islands. Department of Information, Ministry of Education publ., Malte : i-viii + 1-142.

RLTA : GROOMBRIDGE B., 1993. 1994 IUCN red list of threatened . IUCN publ., Gland, Suisse : i-livii + 1-286.

STOA : BOUDOURESQUE C.F., 1993. Etat actuel de la biodiversité marine en Méditerranée. Pollution of the Mediterranean Sea : pollution research and environmental monitoring. Analyses, recommendations and assessment of the scientific and technological options. BRIAND F. édit, European Parliament, Directorate General for Research, Scientific and Technological Options Assessment (STOA), CIESM publ., Monaco : 75-90.

UNEP : HUNNAM P.J., 1980. Mediterranean marine in possible need of protection. UNEP/IG.20/INF.6, UNEP publ., Athènes, Gr. : 1-41.

REMERCIEMENTS

Vincent GRAVEZ (GIS Posidonie) a bien voulu examiner une version péliminaire de ce document et y apporter des corrections. Patrick ARNAUD, Denise BELLAN-SANTINI, Nicole BOURY-ESNAULT, Jean-Georges HARMELIN, Jean VACELET et Helmut ZIBROWIUS (Station Marine d'Endoume, UMR Dimar, Marseille) ont complété nos informations concernant respectivement les Mollusques, les Crustacés, les Spongiaires, les Bryozoaires et les Cnidaires. Des informations et des commentaires nous ont également été communiqués par Angela CALTAGIRONE (APEM et Parc National de Port- Cros, France), André MANCHE (Ministère de l'Environnement, France) et Gustavo SAN MARTÍN (APEM, Marseille). Enfin, Michèle PERRET-BOUDOURESQUE et Yolande BENTOSELA ont rendu accessible l'abondante documentation nécessaire à la préparation de ce document.

61 RAC/SPA : Critères de sélection et liste révisée d'espèces menacées (marines et saumâtres) en Méditerranée

RÉFÉRENCES CITÉES

La bibliographie utilisée est beaucoup plus large que les quelques références-clé qui figurent ci-dessous, et qui donnent accès à une littérature beaucoup plus fournie.

AMOUROUX J.M., 1974. Observations sur la biologie du mollusque gastéropode Charonia nodiferus (Lamarck). Vie Milieu, fr., 24 (2-3) : 365-368.

ARNAUD P., ZIBROWIUS H., 1979. L'association Pedicularia sicula - Errina aspera en Méditerranée ( Prosobranchia et Hydrocorallia Stylasterina). Rapp. P.V. Réun. Commiss. internation. Explor. sci. Médit., Monaco, 25-26 (4) : 123-124.

BAGHDIGUIAN S., ESCOUBET P., d'HONDT J.L., LABOREL-DEGUEN F., RIVA A., VICENTE N., 1987. Les invertébrés. Livre rouge des espèces menacées en France. Tome 2. Espèces marines et littorales menacées . BEAUFORT F. de, LACAZE J.C. édit., Muséum National d'Histoire Naturelle publ., Paris, Fr. : 207-237.

BALLESTEROS I SAGARRA, 1984. Els vegetals i la zonació litoral : especiès, comunitats i factors que influeixen en la seva distribució. Tesis Doctoral, Univ. Barcelona, Esp. : 1-587.

BAUCHOT M.L., 1987a. Poissons osseux. Fiches FAO d'identification des espèces pour les besoins de la pêche : Méditerranée et mer Noire, zône de pêche 37, Révision 1, volume 2. FISCHER W., SCHNEIDER M., BAUCHOT M.L. édit., FAO publ., Ital. : 891-1422.

BAUCHOT M.L., 1987b. Requins. Fiches FAO d'identification des espèces pour les besoins de la pê- che : Méditerranée et mer Noire, zône de pêche 37, Révision 1, volume 2. FISCHER W., SCHNEIDER M., BAUCHOT M.L. édit., FAO publ., Ital. : 767-843.

BAUCHOT M.L., PRAS A., 1980. Guide des poissons marins d'Europe. Delachaux et Niestlé, publ., Lausanne, Suisse : 1-427.

BEAUBRUN P.C., 1995. Atlas préliminaire de distribution des Cétacés de Méditerranée. Comm. internation. Explor. sci. Médit. et Musée océanogr. publ., Monaco : 1-87.

BEAUFORT F. de, LACAZE J.C. (édit), 1987. Livre rouge des espèces menacées en France. Tome 2. Espèces marines et littorales menacées. Muséum National d'Histoire Naturelle publ., Paris, Fr. : 1-356.

BELLAN-SANTINI D., 1966.Influence des eaux polluées sur la faune et la flore marine benthique dans la région marseillaise. Techn. Sci. muncip., Fr., 61 (7) : 285-292.

BELSHER T., BOUDOURESQUE C.F., MEINESZ A., OLIVIER J., 1987. Les espèces végétales marines. Livre rouge des espèces menacées en France. Tome 2. Espèces marines et littorales menacées . BEAUFORT F. de, LACAZE J.C. édit., Muséum National d'Histoire Naturelle publ., Paris, Fr. : 241-271.

BEN MAIZ N., 1986. Flore algale (Rhodophyta, Phaeophyceae, Chlorophyceae, Bryopsidophyceae) de l'étang de Thau (Hérault). Thèse Doct. 3° cycle Eco logie, Univ. Aix-Marseille II, Fr. : 1-358.

BEUDELS M.O., 1991. Establishment of a register of monk seal ( Monachus monachus ) within the European community. Institut royal des Sciences naturelles de Belgique and the Sea Mammal Research Unit, Cambridge, UK, publ. : 1-204.

BIANCO P.G., 1992. Zoogeographical implications of a first record of Lethenteron zanandreai on the Adriatic slope of central Italy (Cyclostomata : Petromyzontidae). Ichthyol. Explor. Freshwat., 3 (2) : 183- 186.

62 RAC/SPA : Critères de sélection et liste révisée d'espèces menacées (marines et saumâtres) en Méditerranée

BIANCO G., MILLER R.R., 1989. First record of Valencia letourneuxi (Sauvage, 1880) in Peloponese (Greece) and remarks on the Mediterranean family Valenciidae (Cyprinodontiformes). Cybium, Fr., 13 (4) : 385-387.

BLANC J.J., MOLINIER R., 1955. Les formations organogènes construites superficielles en Méditerranée occidentale. Bull. Inst. océanogr., Monaco, 1067 : 1-26.

BOITANI L., 1979. Monk seal Monachus monachus in Italy : status and conservation perspectives in relation to the condition of the species in the western Mediterranean. The Mediterranean monk seal, Proceedings of the First international Conference, Rhodes, Grèce, UNEP Technical Series, RONALD K. et DUGUY R. édit., Pergamon Press publ., Oxford et New-York, 1 : 61-62.

BOMPAR J.M., 1993. Les Cétacés de Méditerranée. Pour qui la Méditerranée au 21° siècle ? Le système littoral méditerranéen, colloque scientifique OKEANOS, Montpellier : 73-74.

BOUDOURESQUE C.F., 1980. Phytocénoses benthiques de la Réserve Naturelle de Scandola. Compte-Rendu de la mission Rara-Avis sur la façade maritime du Parc Naturel Régional de Corse. Parc Natuel Régional de Corse et Laboratoire de Biologie Végétale Marine, Université d'Aix-Marseille II publ. : 1-76.

BOUDOURESQUE C.F., 1993. Etat actuel de la biodiversité marine en Méditerranée. Pollution of the Mediterranean Sea : pollution research and environmental monitoring. Analyses, recommendations and assessment of the scientific and technological options. BRIAND F. édit, European Parliament, Directorate General for Research, Scientific and Technological Options Assessment (STOA), CIESM publ., Monaco : 75-90.

BOUDOURESQUE C.F., 1995. Critères de sélection et projet de liste des espèces en danger ou menacées. UNEP (OCA)/MED.WG.100/3, CAR/ASP publ., Tunis, Tun. : 1-33.

BOUDOURESQUE C.F., AVON M., GRAVEZ V. (édit.), 1991. Les espèces marines à protéger en Méditerranée. Deuxièmes Rencontres Scientifiques de la Côte Bleue, Carry-le-Rouet, 18-19 Nov. 1989. GIS Posidonie publ., Fr. : 1-448.

BOUDOURESQUE C.F., BALLESTEROS E., BEN MAIZ N., BOISSET F., BOULADIER E., CINELLI F., CIRIK S., CORMACI M., JEUDY DE GRISSAC A., LABOREL J., LANFRANCO E., LUNDBERG B., MAYHOUB H., MEINESZ A., PANAYOTIDIS P., SEMROUD R., SINNASSAMY J.M., SPAN A., VUIGNIER G., 1990. Livre rouge "Gérard VUIGNIER" des végétaux, peuplements et paysages marins menacés de Méditerranée. Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE-PAM-CAR- ASP-IUCN) et GIS Posidonie publ. : 1-250.

BOUDOURESQUE C.F., LEFEVRE J.R., 1992. Ressources alimentaires, phoque moine ( Monachus monachus ) et stratégie de protection. Environmental encounters, Antalya, 1-4 Mai 1991, Conseil de l'Europe publ., 13 : 73-78.

BOUDOURESQUE C.F., MEINESZ A., 1982. Découverte de l'herbier de Posidonie. Cah. Parc nation. Port-Cros, Fr. : 4 : 1-79.

BOUDOURESQUE C.F., MEINESZ A., LEDOYER M., VITIELLO P., 1994. Les herbiers à Phanérogames marines. Les biocénoses marines littorales de Méditerranée. Synthèse, menaces et perspectives. BELLAN-SANTINI D., LACAZE, POIZAT C. édit., Muséum National d'Histoire Naturelle publ., Fr. : 98-118.

BOUREDJLI H.A., 1993. Situation de la faune sauvage en Algérie. Séminaire Euro-Africain sur la coopération en matière de conservation de la nature avec l'Afrique du Nord et du Nord-Ouest, Dakar, Sénégal, Conseil de l'Europe, T-PVS (93)23 : 50-56.

BRESSAN G., 1974. Rodoficee calcaree dei mari italiani. Bol. Soc. adr. Sci., Trieste, Ital., 59 : 1-132.

BUENO DEL CAMPO I., GONZALEZ-GARCIA J.A., 1996. Guía marina de la región de Melilla. Ciudad autónoma de Melilla publ., Esp. : 1-276.

63 RAC/SPA : Critères de sélection et liste révisée d'espèces menacées (marines et saumâtres) en Méditerranée

BURGESS C.M., 1985. of the world. Seacomber publ., Cape Town, Afr. Sud : i-xvi + 1-289.

CALVÍN-CALVO J.C., 1995. El ecosistema marino mediterráneo. Guía de su flora y fauna. Impr. Eurocolor, Murcia, Esp. : i-xv + 1-797.

CARASSAI D., 1994. La tortue marine Caretta caretta (caouanne). Actes du colloque scientifique Okéanos Pour qui la Méditerranée au 21° siècle ? Villes des rivages et environnement littoral en Méditerranée. Montpellier, Fr. : 265-266.

CARWARDINE M., 1995. Baleines, dauphins et marsoins. Bordas publ., Fr. : 1-256.

CAVALLARO G., MUNAO F., CEFALI A., SOLDANO F., 1978. Contributo alla conoscenza della bio- logia e biometria di Pomatoschistus tortonesei Miller. Mem. Biol. mar. Oceanogr., Ital., 8 (2) : 35-50.

COMPAGNO L.I.V., 1984. FAO species catalogue. Vol. 4. Sharks of the world. An annotaded and illus- trated catalogue of shark species known to date. Part 2. Carcharhiniformes. FAO Fish Synopsis, Ital., 125 (4) : 251-655.

CONSEIL DE L'EUROPE, 1987. Gestion du patrimoine naturel de l'Europe ; vingt-cinq années d'activités. Conseil de l'Europe, section des publications, Starsbourg : 1-131.

CORBERA J., SABATÉS A., GARCÍA-RUBIES A., 1996. Peces de mar de la península ibérica. Planeta publ., Barcelona, Esp. : 1-312.

COURTIN J., FROGET C., 1970. La station néolithique de l'île de Riou. Bull. Mus. Anthropol. préhist. Monaco, 15 : 147-157.

CURIEL D., RISMONDO A., MARZOCCHI M., SOLAZZI A., 1994. Distribuzione di Undaria pinnatifida (Harvey) Suringar (Laminariales, Phaeophyta) nella Lagina di Venezia. Lav. Scc. venez. Sci. nat., Ital., 19 : 121-126.

D'ANGELO G., GARGIULLO S., 1978. Guida alle conchiglie mediterranee. Conoscerle, cercarle, collezionarle. Fbbri publ., Milano, Ital. : 1-224.

DANTON P., BAFFRAY M., 1995. Inventaire des plantes protégées en France. Nathan publ., Fr. : 1- 294.

DEJEANT-PONS M., 1993. La biodiversité européenne : la convention de Berne du 19 Septembre 1979 relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l'Europe. Conseil de l'Europe, T-PVS(93) 11 : 1-19.

DELÉPINE R., BOUDOURESQUE C.F., FRADÀ-ORESTANO C., NOAILLES M.C., ASENSI A., 1987. Algues et autres végétaux marins. Fiches FAO d'identification des espèces pour les besoins de la pêche : Méditerranée et mer Noire, zône de pêche 37, Révision 1, volume 1. FISCHER W., SCHNEIDER M., BAUCHOT M.L. édit., FAO publ., Ital. : 1-136.

DEMETROPOULOS A., HADJICHRISTOPHOROU M., 1976. Echinodermata of Cyprus. Crinoidea, Echinoidea, Asteroidea, Ophiuridea. Fisheries Bull., Chypre, 4 : 7-74.

DEMETROPOULOS A., HADJICHRISTOPHOROU M., 1995. Manual on marine turtle conservation in the Mediterranean. UNEP(MAP)SPA/IUCN/CWS/Fisheries Department, Manre, Chypre : 1-77.

DEMETROPOULOS A., NEOCLEOUS D., 1969. The fishes and crustaceans of Cyprus. Fish. Bull., Chypre, 1 : 1-21.

DIF G., 1982. Les oiseaux de mer d'Europe. Arthaud publ., Paris, Fr. : 1-445.

DUGUY R., 1987. Les mammifères. Livre rouge des espèces menacées en France. Tome 2. Espèces marines et littorales menacées . BEAUFORT F. de, LACAZE J.C. édit., Muséum National d'Histoire Naturelle publ., Paris, Fr. : 185-206.

64 RAC/SPA : Critères de sélection et liste révisée d'espèces menacées (marines et saumâtres) en Méditerranée

DUQUET M., MAURIN H., 1992. Inventaire de la faune de France. Vertébrés et principaux invertébrés. Muséum national d'histoire Naturelle et Nathan publ., Paris : 1-416.

ECONOMIDIS P.S., 1995. Endangered freshwater fishes of Greece. Biol. Conserv., G.B., 72 : 201- 211.

ERCEGOVIC A., 1952. Sur les Cystoseira adriatiques. Leur morphologié, écologie et évolution(en serbo-croate, résumé français). Institut d'Océanographie et de Pêche, publ., Split, Yougoslavie : 1-212 + 1 carte h.t.

EVANS P.G.H., 1987. The natural history of whales and dolphins. Christopher Helm publ., London, G.B. : i-xvi + 1-343.

FALCIAI L., MINERVINI R., 1992. Guida dei Crostacei Decapodi d'Europa. Franco Muzzio publ., Padova, Ital. : 1-282.

FANELLI G., PIRAINO S., BELMONTE G., GERACI S., BOERO F., 1994. Human predation along Apulian rocky coasts (SE Italy) : desertification caused by Lithophaga lithophaga fisheries. Mar. Ecol. Progr. Ser., Allem., 110 : 1-8.

FELDMANN J., 1933. Contribution à la flore algologique marine de l'Algérie (Fascicue 2). Bull. Soc. Hist. nat. Afr. Nord, Alg., 24 : 360-366.

FELDMANN J., 1938. Recherches sur la végétation marine de la Méditerranée : la Côte des Albères. Rev. algol., Fr., 10 (1-4) : 1-340.

FELDMANN J., 1966. Les types biologiques des cryptogames non-vasculaires : les types biologiques d'algues marines benthiques. Mém. Soc. bot. Fr. : 45-60.

FLORIANI B., 1991. Popis posebno zasticenih objekata prirode. Zavod za zastitu okolisa, prirode i prirodne bastine publ., Zagreb, Croatie : 1-87.

FRANCOUR P., 1987. Enquète sur l'oursin diadème. Etudes Sports sous-marins, 93 : 16-17.

FRANCOUR P., 1991. Statut de Centrostephanus longispinus en Méditerranée. Les espèces marines à protéger en Méditerranée. BOUDOURESQUE C.F., AVON M., GRAVEZ V. édit., GIS Posidonie publ., Fr. : 187-202.

FRANCOUR P., 1996. Nouvelles données sur la biologie et l'écologie de l'oursin Centrostephanus longispinus en Méditerranée nord-occidentale. GIS Posidonie publ., Marseille, Fr. : 1-21.

FRANCOUR P., BOUDOURESQUE C.F., HARMELIN J.G., HARMELIN-VIVIEN M., QUIGNARD J.P., 1994. Are the Mediterranean waters becoming warmer ? information from biological indicators. Mar. Poll. Bull., G.B., 28 (9) : 523-526.

FRANCOUR P., THIBAULT J.C., 1995. Le régime alimentaire du balbuzard pêcheur ( Pandion haliae- tus ) dans la Réserve naturelle de Scandola. Trav. sci. Parc nat. rég. Rés. nat. Corse, Fr., 53 : 11-27.

FRANCOUR P., THIBAULT J.C., 1996. The diet of breeding Osprey Pandion haliaetus on Corsica : exploitation of a coastal environment. Bird Study, 43 : 129-133.

FREDJ G., 1974. Stockage et exploitation des données en écologie marine. C. Considérations biogéo- graphiques sur le peuplement benthique de la Méditerranée. Mém. Inst. océanogr., Monaco, 7 : 1-88.

FREDJ G., GIERMANN G., 1982. Observations en soucoupe plongeante SP300 des peuplements d' Errina aspera (L.) (Stylasterina) du Détroit de Messine. Téthys, Fr., 10 (3) : 280-286.

FRENKIEL L., 1973. Contribution à l'étude des cycles de reproduction des Patellidae en Algérie. Pubbl. Staz. zool. Napoli, Uital., 39 (suppl.) : 153-189.

65 RAC/SPA : Critères de sélection et liste révisée d'espèces menacées (marines et saumâtres) en Méditerranée

GAILLARD J.M., 1987. Gastéropodes. Fiches FAO d'identification des espèces pour les besoins de la pêche : Méditerranée et mer Noire, zône de pêche 37, Révision 1, volume 1. FISCHER W., SCHNEIDER M., BAUCHOT M.L. édit., FAO publ., Ital. : 513-632.

GANNIER A., 1995. Les Cétacés de Méditerranée nord-occidentale : estimation de leur abondance et mise en relation de la variation saisonnière de leur distribution avec l'écologie du milieu. Thèse Doct. Ecole Pratique des Hautes Etudes, Fr. : 1-439.

GARCÍA-BERTHOU E., MORENO-AMICH R., 1991. New records of Aphanius iberus (Pisces : Cyprinodontidae) and review of the geographical distribution of Cyprinodontiform fishes in Catalonia (NE-Spain). Scientia gerundensis, Esp., 17 : 69-76.

GARCÍA-BERTHOU E., MORENO-AMICH R., 1992. Age and growth of an Iberian cyprinodont, Aphanius iberus (Cuv. & Val.), in its most northerly population. J. Fish Biol., U.K., 40 : 929-937.

GARCÍA-RASO J.E., LUQUE A.A., TEMPLADO J., SALAS C., HERGUETA E., MORENO D., CALVO M., 1992. Fauna y flora marinas del Parque Natural de Cabo de Gata-Nijar. Madrid, Esp. : 1-288.

GEROUDET P., 1965. Les rapaces diurnes et nocturnes d'Europe. Delachaux et Niestlé publ., Neuchâtel, Suisse : 1-426

GHISOTTI F., 1967. Luria (Luria) lurida (Linnaeus, 1758). Schede malacologiche del Mediterraneo , Ital. : 1-6.

GHISOTTI F., 1976. Considerazioni su Gibbula nivosa A. Adams, 1851. Conchiglie, Ital., 12 (3-4) : 79- 88.

GIACCONE G., 1972. Struttura ecologica e corologica dei popolamenti a Laminaria dello stretto di Messina e del mare di Alboran. Mem. Biol. mar. Oceanogr., n.s., Ital., 2 (2) : 37-59.

GIACCONE G., SCAMMACA B., CINELLI F., SARTONI G., FURNARI G., 1972. Studio preliminare sulla tipologia della vegetazione sommersa del canale di Sicilia e isole vicine. G. bot. ital., 106 (4) : 211-229.

GIACCONE G., SORTINO M., SOLAZZI A., TOLOMIO C., 1973. Tipologia e distribuzione estiva della vegetazione sommersa dell'isola di Pantelleria. Lav. Ist. bot. Giard. coll. Palermo, Ital., 25 : 103-119.

GIANNUZZI-SAVELLI R., 1982. La superfamiglia Mitroidea nel Mediterraneo. Lavori Soc. ital. Biol. mar., 21 : 67-116.

GONZÁLEZ-HENRIQUEZ M.N., SANTOS-GUERRA A., 1985. Estudio ecológico del género Caulerpa en Canarias. Actas Benthos, Lisboa, 3 : 107-118.

GOURRET P., 1894. Provence des Pêcheurs. Réimpression 1981, Serre publ., Fr. : 1-360.

GROOMBRIDGE B., 1990. Les tortues marines en Méditerranée : distribution, populations, protection. Conseil de l'Europe publ., Strasbourg, Fr. : 1-116.

GROOMBRIDGE B., 1993. 1994 IUCN red list of threatened animals. IUCN publ., Gland, Suisse : i-livii + 1-286.

GRUVEL A., 1905. Monographie des Cirrhipèdes, ou Thécostracés Masson et Cie publ., Paris, Fr. : i- xiii + 1-472.

HAMEL G., 1931-1939. Phéophycées de France. Impr. Wolf, Rouen, Fr. : i-xlvi + 1-432 + 10 pl. h.t.

HARMELIN J.G., 1986. Autres groupes zoologique. Le benthos marin de l'île de Zembra (Parc National, Tunisie), BOUDOURESQUE C.F., HARMELIN J.G., JEUDY DE GRISSAC A. édit., IUCN et GIS Posidonie publ., Fr. : 117-125.

66 RAC/SPA : Critères de sélection et liste révisée d'espèces menacées (marines et saumâtres) en Méditerranée

HARMELIN J.G., SARTORETTO S., FRANCOUR P., 1996. Patrimoine biologique marin de l'archipel de Riou : première évaluation. Ville de Marseille, Direction de l'Environnement et des Déchets, Fr. : 1- 86.

HARMELIN J.G., VACELET J., PETRON C., 1987. Méditerranée vivante. Glénat publ., Grenoble, Fr. : 1-259.

HARRISON R., 1989. La chasse à la baleine. Baleines, dauphins et marsoins. HARRISON R., BRYDEN M.M. édit., Bordas publ. : 182-195.

HARTOG C. den, 1970. The sea-grasses of the world. Verhandelingen der konninklijke nederlandse Akademie van Wetenschappen, Afd. Natuurkunde, Tweede Reeks, Pays-Bas, 59 (1) : 1-275 + 31 Fig. h.t.

HRS-BRENKO M., ZAVODNIK D., ZAHTILA E., 1991. The date shell Lithophaga lithophaga Linnaeus, and its habitat calls for protection in the Adriatic Sea. Les espèces marines à protéger en Médi- terranée. BOUDOURESQUE C.F., AVON M., GRAVEZ V. édit., GIS Posidonie publ., Fr. : 151-158.

HUNNAM P.J., 1980. Mediterranean marine species in possible need of protection. UNEP/IG.20/INF.6, UNEP publ., Athènes, Gr. : 1-41.

HUVÉ H., 1955. Présence de Laminaria rodriguezii Bornet sur les côtes françaises de la Méditerranée. Rec. Trav. Stat. mar. Endoume, Fr., 15 : 73-91 + 10 pl. h.t.

HUVÉ H., 1962. Une nouvelle Gélidiacée du genre Beckerella en Méditerranée orientale, Beckerella mediterranea nov. sp. Rev. gén. Bot., Fr., 69 : 32-52.

HUVÉ H., 1963. Données écologiques et biogéographiques relatives à quelques Mélobésiées méditerranéennes caractéristiques des niveaux superficiels de la roche littorale. Rapp. P.V. Réun. Commiss. internation. Explor. sci. Médit., Monaco, 17 (2) : 147-160.

ICONA (édit.), 1986. Lista roja de los vertebrados de España. Ministerio Agricultura, Pesca y Alimentación publ., Madrid, Esp. : 1-400.

IUCN, 1994. IUCN Red List categories. IUCN publ., Gland, Suisse : 1-21.

IUCN-UNEP, 1988. The Mediterranean monk seal. REIJNDERS P.J.H., VISSCHER M.N. de, RIES E. edit., IUCN publ., Gland, Suisse : 1-59.

JACOBS J., PANOU A., 1988. Conservation of the Mediterranean monk seal, Monachus monachus, in Kefalonia, Ithaca and Lefkada Isl., Ionian Sea, Greece. Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique, ACE 6611/28 Project : 1-221.

KNOEPFFLER-PEGUY, NOAILLES M.C., BOUDOURESQUE C.F., ABELARD C., 1990. Phytobenthos des Pyrénées-Orientales : complément à l'inventaire. Présence d'espèces non indigènes ( Sargassum et Undaria ). Bull. Soc. zool. Fr., 115 (1) : 37-43.

LABOREL J., 1987. Marine biogenic constructions in the Mediterranean. Sci. Rep. Port-Cros nation. Park, Fr., 13 : 97-126.

LABOREL J., BOUDOURESQUE C.F., LABOREL-DEGUEN F., 1994. Les bioconcrétionnements littoraux de Méditerranée. Les biocénoses marines et littorales de Méditerranée, synthèse, menaces et perspectives. BELLAN-SANTINI D., LACAZE J.C., POIZAT C., édit., Muséum National d'Histoire Naturelle publ., Paris, Fr. : 88-97.

LABOREL J., DELIBRIAS G., BOUDOURESQUE C.F., 1983. Variations récentes du niveau marin à Port-Cros (Var, France), mises en évidence par l'étude de la corniche littorale à Lithophyllum tortuosum. C.R. hebd. Séances Acad. Sci. Paris, sér. 2, 297 : 157-160.

67 RAC/SPA : Critères de sélection et liste révisée d'espèces menacées (marines et saumâtres) en Méditerranée

LABOREL-DEGUEN F., LABOREL J., 1991. Statut de Patella ferruginea Gmelin en Méditerranée. Les espèces marines à protéger en Méditerranée, BOUDOURESQUE C.F., AVON M., GRAVEZ V. édit., GIS Posidonie publ., Fr. : 91-103.

LABOREL-DEGUEN F., LABOREL J., MORHANGE C., 1993. Appauvrissement des populations de la patelle géante Patella ferruginea Gmel. (, Gasteropoda, Prosobranchiata) des côtes de la Réserve marine de Scandola (Corse du Sud) et du Cap Corse (Haute Corse). Trav. sci. Parc nat. rég. Rés. nat. Corse, Fr., 41 : 25-32.

LANFRANCO E., 1989. The flora. Red data book for the Maltese Islands. SCHEMBRI P.J. et SULTANA J. édit., Department of Information, Ministry of Education publ., Malte : 5-64.

LANFRANCO G., SCHEMBRI P.J., 1989. Vertebrates, other than birds. . Red data book for the Maltese Islands. SCHEMBRI P.J. et SULTANA J. édit., Department of Information, Ministry of Education publ., Malte : 129-137.

LAURENT L., 1991. Les tortues marines des côtes françaises méditerranéennes continentales. Faune de Provence, CEEP, Fr. : 15 p.

LAURENT L., LESCURE J., EXCOFFIER L., BOWEN B., DOMINGO M., HADJICHRISTOPHOROU M., KORNARAKI L., TRABUCHET G., 1993. Etude génétique des relations entre les populations mé- diterranéenne et atlantique d'une tortue marine ( Caretta caretta ) à l'aide d'un marqueur mitochondrial. C. R. Acad. Sci., Life Sci., 316 : 1233-1239.

LAURENT L., NOUIRA S., BRADAI M., LESCURE J., 1994 1. Tortues marines en Tunisie, Algérie et Maroc méditerranéen. WWF (Fonds Mondial pour la Nature) publ. : 1-45.

MARCHESSAUX D., 1989a. Recherches sur la biologie, l'écologie et le statut du Phoque Moine Monachus monachus . GIS Posidonie publ., Fr. : 1-280.

MARCHESSAUX D., 1989b. Distribution et statut des populations du phoque moine Monachus monachus (Hermann, 1779). Mammalia, Fr., 53 (4) : 621-642.

MÁRQUEZ R., BAUCHOT M.L., 1987. Tortues. Fiches FAO d'identification des espèces pour les besoins de la pêche : Méditerranée et mer Noire, zône de pêche 37, Révision 1, volume 2. FISCHER W., SCHNEIDER M., BAUCHOT M.L. édit., FAO publ., Ital. : 1423-1438.

MAURIN H., KEITH P., 1994. Le livre rouge. Inventaire de la faune menacée de France. Nathan publ., Fr. : 1-175.

MAZZA A., 1903. La Schimmelmannia ornata Schousboe nel Mediterraneo. Nuova Notarisia, Ital., 14 : 45-61 + 1 pl. h.t.

MEINESZ A., 1980. Contribution à l'étude des Caulerpales (Chlorophytes) avec une mention particu- lière aux espèces de la Méditerranée occcidentale. Thèse Doct. Etat, Sci. nat., Univ. Nice, Fr. : 1-262.

MEINESZ A., 1990. Présence du Zoanthaire Gerardia savaglia dans la Réserve Naturelle des îles Lavezzi. Trav. sci. Parc nat. région. Rés. nat. Corse, Fr., 27 : 29-35.

MEINESZ A., LAURENT R., 1978. Cartographie et état de la limite inférieure de l'herbier de Posidonia oceanica dans les Alpes-Maritimes (France). Campagne Poseïdon 1976. Botanica marina, Allem., 21 (8) : 513-526.

MEINESZ A., LEFEVRE J.R., ASTIER J.M., 1991. Impact of coastal development on the infralittoral zone along the southern Mediterranean shore of continental France. Mar. Poll. Bull., UK, 23 : 343-347.

1 La date de 1994, attribuée à ce rapport non daté est peut-être erronée.

68 RAC/SPA : Critères de sélection et liste révisée d'espèces menacées (marines et saumâtres) en Méditerranée

MINISTRY OF ENVIRONMENT OF TURKEY, 1992. Legislation and activities for the protection of the Mediterranean Monk Seal. Environmental encounters, Antalya, 1-4 Mai 1991, Conseil de l'Europe publ., 13 : 45-48.

MIRTO S., SCILIPOTI D., LA ROSA T., 1996. Osservazioni sulla morfologia dei due sesse di Pomato- schistus tortonesei (Miller, 1968). nello stagnone di Marsala (Sicilia occidentale). Biol. mar. medit., 3 (1) : sous presse.

MOJETTA A., 1996. Méditerranée. Introduction à la plongée. Gründ publ., Paris, Fr. : 1-168.

MOLINIER R., PICARD J., 1952. Recherches sur les herbiers de Phanérogames marines du littoral méditerranéen français. Ann. Inst. océanogr., Fr., 27 (3) : 157-234.

MOLINIER R., PICARD J., 1956. Aperçu bionomique sur les peuplements marins littoraux des côtes rocheuses méditerranéennes de l'Espagne. Bull. Trav. publ. Stat. Aquicult. Pêche Castiglione, N.S., Alg., 8 : 1-18.

NATALE A. di, 1987. Baleines, dauphins, marsouins et phoques. Fiches FAO d'identification des espèces pour les besoins de la pêche : Méditerranée et mer Noire, zône de pêche 37, Révision 1, volume 2. FISCHER W., SCHNEIDER M., BAUCHOT M.L. édit., FAO publ., Ital. : 1439-1472.

NORDSIECK F., 1982. Die europäischen Meeres-Gehäuseschnecken (Prosobranchia). Gustav Fischer Verlag publ., Stuttgart -New York : 1-539.

NOTARBARTOLO DI SCIARA G., 1990. A note on the cetacean incidental catch in the italian drifnet swordfish fishery, 1986-1988. Rep. intern. Whal. Commiss., 40 : 459-460.

PALAZZI S., 1978. Osservazioni sull'habitat di Gibbula nivosa A. Adams, 1851. Conchiglie, Ital., 14 (9- 10) : 177-180.

PAILLARD M., GRAVEZ V., CLABAUT P., WALKER P., BLANC J.J., BOUDOURESQUE C.F., BELSHER T., URSCHELER F., POYDENOT F., SINNASSAMY J.M., AUGRIS C., PEYRONNET J.P., KESSLER M., AUGUSTIN J.M., LE DREZEN E., PRUDHOMME C., RAILLARD J.M., PERGENT G., HOAREAU A., CHARBONNEL E., 1993. Cartographie de l'herbier de Posidonie et des fonds marins environnants de Toulon à Hyres (Var, France). Reconnaissance par sonar latéral et photographie aérienne. Notice de présentation.. IFREMER et GIS Posidonie publ., Fr. : 1-36 + 3 cartes h.t.

PARENZAN P., 1970. Carta d'identità delle conchiglie del Mediterraneo. Vol. I. Gasteropodi. Bios Taras publ., Taranto, Ital. : 1-283.

PAUL O., BOUDOURESQUE C.F., ROBERT P., 1983. Présence de Centrostephanus longispinus (Echinoderme) dans l'herbier à Posidonia oceanica de l'île de Port-Cros (Var, France). Etude des contenus digestifs. Trav. sci. Parc nation. Port-Cros, Fr., 9 : 189-193.

PAVAN M., 1992. Contributo per un "Libro Rosso" della fauna e della flora minacciate in Italie. Istituto di Entomologia dell'Università di Pavia, Ital. : 1-719.

PÉRÈS J.M. La régression des herbiers à Posidonia oceanica. International Worshop on Posidonia oceanica beds, BOUDOURESQUE C.F., JEUDY DE GRISSAC A., OLIVIER J. édit., GIS Posidonie publ., Fr. : 445-454.

PÉRÈS J.M., PICARD J., 1964. Nouveau manuel de bionomie benthique de la Mer Méditerranée. Rec. Trav. Stat. mar. Endoume, Fr., 31 (47) : 5-137.

PERGENT G., 1991. La protection légale de la Posidonie en France : un outil efficace. Nécessité de son extension à d'autres pays méditerranéens. Les espèces marines à protéger en Méditerranée. BOUDOURESQUE C.F., AVON M., GRAVEZ V. édit., GIS Posidonie publ., Fr. : 29-33.

PERGENT G., KEMPF M., 1993. L'environnement marin côtier en Tunisie. 1. Rapport de synthèse. 2. Etude documentaire. 3. Annexes. Rapport Contrat Agence Nationale Protection Environnement, Tunisie, IFREMER Brest et GIS Posidonie Corse : 1-55 + 1-395 + 1-173.

69 RAC/SPA : Critères de sélection et liste révisée d'espèces menacées (marines et saumâtres) en Méditerranée

PERGENT-MARTINI C., 1994. Impact d'un rejet d'eaux usées urbaines sur l'herbier à Posidonia oceanica, avant et après la mise en service d'une station d'épuration. Thèse Doctorat Univ. Corté, Corse : 1-191.

PETIT H., 1994. Les Cétacés de Méditerranée. Actes du colloque scientifique Okéanos Pour qui la Méditerranée au 21° siècle ? Villes des rivages et environnement littoral en Méditerranée. Montpellier, Fr. : 262-264.

PIZZUTO F., PRESTI C., SERIO D., 1995. Struttura e periodismo di un popolamento a Cystoseira amentacea Bory var. stricta Montagne (Fucales, Fucophyceae) del litorale catanese. Boll. Acc. Gioenia Sci. nat., Ital., 28 (349) : 23-43.

POPPE G.T., GOTO Y., 1991. European seashells, vol. I. Verlag Christa Hemmen : 1-352.

PORCHER M., JEUDY DE GRISSAC A., 1985. Inventaire des mouillages forains autour de l'île de Porquerolles (Var, France). Posidonia Newsletter, Fr., 1 (1) : 23-30.

POUTIERS J.M., 1987. Bivalves (Acéphales, Lamellibranches, pélécypodes). Fiches FAO d'identification des espèces pour les besoins de la pêche : Méditerranée et mer Noire, zône de pêche 37, Révision 1, volume 1. FISCHER W., SCHNEIDER M., BAUCHOT M.L. édit., FAO publ., Ital. : 369- 512.

PRITCHARD P.C.H., 1979. Encyclopedia of turtles. TFH publ., Neptune, N.J., USA, 1-895

QUERO J.C., ALLARDI J., DAGET J., ELIE P., HARMELIN-VIVIEN M., 1987. Les poissons. Livre rouge des espèces menacées en France. Tome 2. Espèces marines et littorales menacées . BEAUFORT F. de, LACAZE J.C. édit., Muséum National d'Histoire Naturelle publ., Paris, Fr. : 31-53.

RASMUSSEN E., 1977. The wasting desease of ealgrass ( Zostera marina ) and its effects on environmental factors and fauna. Seagrass ecosystems. McROY, HELFFERICH édit., Dekker publ., New York, USA : 1-51.

RIBERA SIGUAN M.A., 1991. La política española sobre la conservación de especies marinas. Les espèces marines à protéger en Méditerranée. BOUDOURESQUE C.F., AVON M., GRAVEZ V. édit., GIS Posidonie publ., Fr. : 369-373.

RIEDL R., 1986. Fauna y flora del Mar Mediterráneo. Omega publ., Barcelona, Esp. : 1-858.

RIGGIO S., CALVO S., FRADA-ORESTANO C., CHEMELLO R., ARCULEO M., 1994. La dégradation du milieu dans le golfe de Palerme (Sicile Nord-Ouest) et les perspectives d'assainissement. Actes du colloque scientifique Okéanos Pour qui la Méditerranée au 21° siècle ? Villes des rivages et environnement littoral en Méditerranée. Montpellier, Fr. : 82-89.

ROSAS G., RAMOS M.A., VALDECASAS A.G., 1992. Invertebrados españoles protegidos por convenios internacionales. Miniseterio de Agricultura, pesca y alimentación, ICON, publ., Madrid, Esp. : 1-250 + 50 Fig. h.t.

ROSSI L., 1958. Madreporarii raccolti durante la campagna della N.F. "Calypso" nello Stretto Siculo- Tunisino (1954) (nota preliminare). Atti Soc. ital. Sci. nat. Mus. civ. Storia nat. Milano, Ital., 97 (3) : 239- 250.

RUSSO G.F., FASULO G., TOSCANO A., TOSCANO F., 1990. On the presence of triton species (Charonia spp. ) (Mollusca Gastropoda) in the Mediterranean Sea : ecological considerations. Boll. malacol., Ital., 26 (5-9) : 91-104.

SABELLI B., SPADA G., 1979. Guida ilustrada all'identificazione delle conchiglie del Mediterraneo. Fam. Pediculariidae, , Ovulidae. Boll. malacol., Ital. 15 (3-4, suppl.) : 1-4.

SABELLI B., SPADA G., 1982. Guida ilustrada all'identificazione delle conchiglie del Mediterraneo. Fam. Cymatiidae II, Bursidae, Tonnidae, Oocorythidae. Boll. malacol., Ital., 18 (5-6 suppl.) : 1-3.

70 RAC/SPA : Critères de sélection et liste révisée d'espèces menacées (marines et saumâtres) en Méditerranée

SAFRIEL U., 1975. The role of the vermetid Gastropods in the formation of Mediterranean and Atlantic reefs. Oecologia, 20 : 85-101.

SALDANHA L., 1995. Fauna submarina atlântica. Edição revista e aumentada. Publ. Europa-América, Portugal : 1-364.

SAN MARTIN G.A., CALTAGIRONE A., LABOREL-DEGUEN F., LABOREL J., 1996. Programme Patella ferruginea : Etude de la reproduction et du cycle larvaire. APEM et Parc naturel régional de Corse publ., Fr. : 1-24.

SAUNDERS G.D., 1980. Confronto dei dati disponibili sulla superfamiglia Cymatiacea nei mari europei, nel Mediterraneo e nell'Atlantico Orientale. La Conchiglia, Ital., 12 (134-135) : 3-10.

SAUVAGE H.E., 1880. Note sur quelques poissons recueillis par M. LETOURNEUX en Epire, à Corfou et dans le Lac Maréotis. Bull. Soc. philom. Paris, Fr., 4 : 211-215.

SCHEMBRI P.J., SULTANA J. (édit.), 1989. Red data book for the Maltese Islands. Department of Information, Ministry of Education publ., Malte : i-viii + 1-142.

SERIO D., 1995a. Fenologia morfologica e riproduttiva di Cystoseira zosteroides C. Agardh (Fucales, Fucophyceae). Boll. Acc. gioenia Sci. nat., Ital., 28 (349) : 45-58.

SERIO D., 1995b. Fenologia morfologica e riproduttiva di Cystoseira spinosa Sauvageau v. compressa (Ercegovic) Cormaci et al. (Fucales, Fucophyceae). Boll. Acc. gioenia Sci. nat., Ital., 28 (349) : 5-22.

SIMUNOVIC A., 1995. Ecological study of Prosobranchiata (Gastropoda) in the eastern part of the Adriatic Sea and their relationship to benthic biocenoses. Acta Adriatica, Croatie, 36 (1-2) : 3-162.

SOCIETAS EUROPAEA HERPETOLOGICA, 1990. Threatened reptiles in Europe requiring special conservation measures. Convention on the conservation of European wildlife and natural habitats, Council of Europe, T-PVS (90) 57.

SOLAZZI A., 1968. Flora e vegetazione macroscopica bentonica della costa Neretina (Lecce). Atti Relaz. Accad. puglise Sci., N.S., Ital., 26 : 1-33.

SPANIER E., 1991. Artificial reefs to insure protection of the adult Mediterranean slipper lobster, Scyllarides latus (Latreille, 1803). Les espèces marines à protéger en Méditerranée. BOUDOURESQUE C.F., AVON M., GRAVEZ V. édit., GIS Posidonie publ., Fr. : 179-185.

STEINITZ H., 1951. On the distribution and evolution of the Cyprinodont fishes of the Mediterranean region and the near East. Bonner zoologische Beiträge, Allem., 2 (1-2) : 113-124.

TEMPLADO J., 1991. Las especies del género Charonia (Mollusca, Gastropoda) en el Mediterráneo. Les espèces marines à protéger en Méditerranée. BOUDOURESQUE C.F., AVON M., GRAVEZ V. édit., GIS Posidonie publ., Fr. : 133-140.

TEMPLADO J., TEMPLADO D., CALVO M., 1992. The formations of the vermetid Gastropod Dendropoma petraeum (Monterosato, 1884) on the coasts of the Iberian Peninsula (Western Mediterranean). 11th internation. malacol. Congr., GIUSTI F. et MANGANELLI G. édit., Università di Siena publ. : 514-515.

THAKES M.A., SCHEMBRI P.J., 1989. Mollusca. Red data book for the Maltese Islands . SCHEMBRI P.J., SULTANA J. édit., Department of Information, Ministry of Education publ., Malte : 79-89.

THIBAULT J.C., 1983. Les oiseaux de la Corse. Histoire er répartition aux XIX° et XX° siècles. Parc naturel régional de la Corse publ. : 1-255.

TORTONESE E., 1965. Fauna d'Italia : Echinodermata. Edizioni Calderini, Bologna, Ital. : i-xiii + 422.

71 RAC/SPA : Critères de sélection et liste révisée d'espèces menacées (marines et saumâtres) en Méditerranée

TORTONESE E., 1970. Fauna d'Italia : Osteichthyes. Pesci ossei. Parte prima. Calderini publ., Bologna, Ital. : i-xiii + 1-565 + 6 pl. h.t.

TORTONESE E., 1975. Fauna d'Italia : Osteichthyes. Pesci ossei. Parte prima. Calderini publ., Bologna, Ital. : i-xiii + 1-636.

TUCK G.S., HEINZEL H., 1985. Guide des oiseaux de mer. Delachaux et Niestlé, Neuchâtel, Suisse : 1-310.

UNEP, 1996. Rapport de la troisième réunion des points focayx nationaux pour les aires spécialement protégées. UNEP(OCA)/MED WG.109/7 : 1-16 + Annexes I (8p), II (1p), III (2p), IV (1p), V (4p), VI (15p).

VACELET J., 1964. Etude monographique de l'éponge calcaire pharétronide de Méditerranée, Petrobiona massiliana Vacelet et Levi. Les Pharétronides actuelles et fossiles. Rec. Trav. Stat. mar. Endoume, Fr., 34 (50) : 3-132.

VACELET J., BOURY-ESNAULT N., 1995a. Carnivorous sponges. Nature, UK , 373 : 333.

VACELET J., BOURY-ESNAULT N., 1995b. Quand les éponges ont des dents. La Recherche, Fr., 275 : 458-459.

VACELET J., BOURY-ESNAULT N., 1996. A new species of carnivorous sponge (Demospongiae : Cladorhizidae) from a Mediterranean cave. Bull. Inst. roy. Sci. nat. Belgique, 66 (suppl.) : 109-115.

VERLAQUE M., 1990. Relations entre Sarpa salpa (Linnaeus, 1758) (Téléostéen, Sparidae), les autres poissons brouteurs et le phytobenthos algal méditerranéen. Oceanologica Acta, Fr., 13 (3) : 373-388.

VICENTE N., MORETEAU J.C., 1991. Statut de Pinna nobilis L. en Méditerranée (Mollusque Eulamel- libranche). Les espèces marines à protéger en Méditerranée. BOUDOURESQUE C.F., AVON M., GRAVEZ V. édit., GIS Posidonie publ., Fr. : 159-168.

VILLELE X. de, VERLAQUE M., 1995. Changes and degradation in a Posidonia oceanica bed invaded by the introduced tropical alga Caulerpa taxifolia in the North Western Mediterranean. Botanica Marina, 38 : 79-87.

VILLWOCK W., SCHOLL A., 1982. Ergänzende Mitteilungen über Aphanius aus der oase Azraq/Jor- danien sowie Betrachtungen zum taxonomischen status eines neuen A. iberus (Cyprinodontidae : Pisces) aus dem Oued Zousfana, Igli/Nordwest Algerien). Mitt. hamburg zool. Mus. Inst., 79 : 267-271.

WILLWOCK W., SCHOLL A., LABHART P., 1982. Die Gattung Valencia Myers, 1928 (Pisces : Cypri- nodontidae), ein Beitrag zur Verbreitung und Taxonomie. Mitt. hamb. zool. Mus. Inst., Allem., 79 : 273- 280.

VLADYKOV V.D., 1955. Lampetra zanabdreai, a new species of Lamprey from Northern Italy. Copeia, USA, 3 : 215-223 + pl. I-IV h.t.

WEINBERG S., 1991. Faut-il protéger les gorgones de Méditerranée ? Les espèces marines à protéger en Méditerranée. BOUDOURESQUE C.F., AVON M., GRAVEZ V. édit., GIS Posidonie publ., Fr. : 47-52.

WEINBERG S., 1992. Découvrir la Méditerranée. Nathan publ., Paris, Fr. : 1-352.

WELLS S.M., PYLE R.M., COLLINS N.M., 1983. The IUCN invertebrate red data book. IUCN publ., Gland, Suisse : i-l + 1-632.

WEISS C., 1996. Tortues marines : la mémoire océane en danger. Calypsolog, Fr., 161 : 12-17.

72 RAC/SPA : Critères de sélection et liste révisée d'espèces menacées (marines et saumâtres) en Méditerranée

WHITEHEAD P.J.P., BAUCHOT M.L., HUREAU J.C., NIELSEN J., TORTONESE E., 1984-1986. Fishes of the North-eastern Atlantic and the Mediterranean. Vol. I, II et III Unesco publ., Paris, Fr. : 1- 1473.

ZIBROWIUS H., 1980. Les Scléractiniaires de la Méditerranée et de l'Atlantique nord-oriental. Mém. Inst. océanogr., Monaco, 11 : 1-284, pl. 1-107.

ZIBROWIUS H., 1985. Comportement agressif du zoanthaire Gerardia savaglia contre le gorgonaire Paramuricea clavata (Cnidaria : Anthozoa). Rapp. P.V. Réun. Commiss. internation. Explor. sci. Médit., Monaco, 29 (5) : 351-353.

ZIBROWIUS H., CAIRNS S.D., 1992. Revision of the Northeast Atlantic and Mediterranean Stylas- teridae (Cnidaria : Hydrozoa). Mém. Mus. nation. Hist. nat., A, 153 : 1-136.

ZIMMERMANN L., 1982. Anmerkungen zur Verbreitung, Bionomie und taxonomischen Stellung von Lithophyllum tortuosum (Esper) Foslie und anderen biogenen Gesteinsbildern im Mittelmeer. Senckenbergia mari, Allem., 14 (1-2) : 9-21.

73