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CONTRIBUTION À L'etude PHYTOECOLOGIQUE Du POURTOUR De L'erg OCCIDENTAL

CONTRIBUTION À L'etude PHYTOECOLOGIQUE Du POURTOUR De L'erg OCCIDENTAL

Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

UNIVERSITE d’ORAN Sénia ------

FACULTE des SCIENCES

Département de Biologie ------

MEMOIRE présenté par

MR SELKH Chouaib

pour l‟obtention du

DIPLOME de MAGISTERE en BIOLOGIE

Option

Écologie Végétale

CONTRIBUTION à L’ETUDE PHYTOECOLOGIQUE Du POURTOUR de l’ERG OCCIDENTAL

Soutenu le 21 avril 2012 devant le Jury composé de :

Mr KIHAL Mebrouk Professeur Pésident Université d‟Oran Mr Hadjaj AOUL Seghir Professeur Rapporteur Université d‟Oran Mr Marouf Abderazak Professeur Examinateur Université de Naama Mr TSAKI Hassini M.C. “ A ” Examinateur Université d‟Oran

Remerciements :

Avant d’exposer les résultats de mon travail, je tiens à exprimer mes remerciements à toutes les personnes qui m’ont aidé à la réalisation de ce mémoire.

Je remercie plus particulièrement :

- Monsieur HADJADJ –Aoul Seghir, Professeur à l’université d’Oran pour m’avoir donné la chance d’accéder au monde de la recherche, qu’il trouve ici l’expression de ma gratitude et ma reconnaissance, - Monsieur KIHEL Mabrouk, Professeur à l’université d’Oran, d’avoir aimablement accepté la présidence de ce jury, - Monsieur MAAROUF Abederazak, Professeur à l’université de Naama, d’avoir accepté d’examiner ce travail, - Monsieur TSAKI Hassini, Maitre de conferences « A » à l’université d’Oran, d’avoir aimablement accepté d’examiner ce mémoire, Je dois également exprimer mes chaleureux remerciements à mes parents qui m’ont beaucoup soutenu et les collègues de ma promotion d’écologie végétale : Bahi Kheira, Mansouri Sihem, Miara Djamel, Taib Brahim zineb, ainsi que Ghandour Majid et Belakhal Abderrahmane dont les mots seuls ne peuvent exprimer mes profonds respects et gratitudes.

A tous mes amis et ma famille.

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RESUME

L‟objet de notre mémoire était d‟étudier les groupements végétaux du pourtour de l‟erg occidental algérien. Notre travail s‟articule en trois volets.

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Dans un premier chapitre bibliographique, nous présentons les conditions biogéographiques du Sahara algérien.

En effet, Le Sahara est le plus grand désert chaud du monde avec une superficie totale de près de 8 600 000 km2. Tous les terrains géologiques sont visibles du primaire jusqu‟au quaternaire. Les sols par des hamadas, des régosols,de ergs...

Les altitudes varient entre 600 m à Ain Salah et s‟élèvent jusqu‟à 2950 m Tahat-Atakor dans le Hoggar.

Le climat saharien est connu pour ses températures très élevées. En effet, toutes les stations méterologiques appartiennent au domaine bioclimatique saharien sous toutes ces formes : aride, hyper aride.

Le climat désertique est connu également pour sa grande variabilité des précipitations d‟une année à l‟autre et toujours inférieurs à 100 mm.

La végétation saharienne est généralement pauvre en phanérophyte, elle se contracte là où les conditions édaphiques sont clémentes tel est le cas pour les lits d‟oueds et les dépressions humides.

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Dans une seconde partie, nous étudions la flore et les groupements végétaux du pourtour de Grand Erg Occidental.

Cet erg s‟étend sur les marges nord-ouest du désert entre 29° et 32 ° de latitude nord et 2° à 3° de longitude ouest. L‟Erg est long de 500 km suivant une orientation WSW - ENE et large de 150 à 200 km sur une superficie de près de 270.000 km². La position géographique du Grand Erg Occidental le rend susceptible de réagir mieux aux variations climatiques, alors qu‟un Erg située au cœur du Sahara les enregistrerait moins.

À partir de 52 relevés effectués sur le pourtour du Grand Erg Occidental nous avons recensé approximativement 110 espèces appartenant à 90 genres et 36 familles. Le traitement statistique de nos relevés a fait apparaitre 7 groupements végétaux distincts dont 5 proprement désertiques et 2 pré-désertiques.

En comparant nos résultats avec celui de Guinochet et Quezel (1954), nous nous sommes rendu compte que certains groupements étaient présents (permanents) quel que soit les conditions climatiques alors que d‟autres groupements étaient plutôt temporaires car dépendant d‟une pluviométrie plus favorable. ------

Enfin, nous terminons notre mémoire en présentant quelques techniques de lutte contre l’ensablement, avec leurs avantages et inconvénients, et leurs aspects pratiques. Technique Bofix La palissade Technique de Mulch Procédé de lutte biologique. Mots clés

Sahara algérien, Grand Erg Occidental, Flore, écosystèmes désertiques, groupements végétaux, ensablement.

الخالصة:

الهدف من هذا البحث العلمً دراسة المجموعات النباتٌة حول العرق الغربً الكبٌر الجزائري، وكذلك التغٌرات التً عرفها هذا النظام البٌئً خالل اكثر من 36 سنة الماضٌة. ٌتمحور بحثنا هذا حول 3 محاور: فً المحور األول : هو عبارة عن تمهٌد، نقدم فٌه المعطٌات البٌوجغرافٌة للصحراء الجزائرٌة، حٌث أن الصحراء الجزائرٌة ، حٌث أن الصحراء الجزائرٌة جزء من الصحراء الكبرى التً تمتد على مساحة 003660666كلم². كل أنواع البنٌات الجٌولوجٌة تالحظ عبر كامل الصحراء الجزائرٌة حٌث ٌمكن التعرف على الرق، الحمادة، العرق... التنوع النباتً ٌتمٌز بقلة األنواع الشجرٌة، فً المقابل كثرة األنواع العشبٌة.

فً المحور الثانً: نتطرق إلى تركٌب المجموعات النباتٌة حول العرق الغربً الكبٌر، حٌث قمنا بإجراء 25 عٌنة مٌدانٌة، سمحت بالتعرف على حوالً 116 نبتة تنتمً إلى 06 صنف و33 عائلة. و خالل هذا المحور قمنا بمقارنة عملنا مع Guingchet و Quezel )1021(، حٌث الحظنا بعض التغٌرات على البٌئة المحلٌة.

وفً األخٌر قمنا بالتطرق الى مشكلة زحف الرمال و تهدٌدها للواحات خاصة فً الجنوب الغربً الجزائري و الطرق العملٌة لمعالجة هذه المشكلة حسب التقنٌات المعروفة فً العالم، ومحلٌا.

الكلمات المفتاحية : العرق الغربً الكبٌر، الرق، الغطاء النباتً الصحراوي، الجنوب الجزائري:، النظام البٌئً الصحراوي، زحف الرمال.

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SOMMAIRE

INTRODUCTION GENERALE

Objet, But, Problématique, Méthode……………………..……………………………...…………………………………….…….1 1 BIOGEOGRAPHIE du SAHARA ALGERIEN : ANALYSE BIBLIOGRAPHIQUE

Introduction…………………………………….……………………………………………………………………………….…….3

Géographie, géologie, la géomorphologie…………………………………………………………………………………………....3

Les Sols, pédologie………………………………………………………………………………………………….………………..7

Le Climat saharien………………………………………………………………………………………….………………...………8

Conclusion……………………………………………………………………………………………………………………..……16

2 LES GROUPEMENTS VEGETAUX AUTOUR DU GRAND ERG OCCIDENTAL

Introduction. ………………………………………………………………………………………………………………………...19

Matériel et Méthodes …………………………………………………………………..…………………………………………..19

Traitements Statistiques…………………………………………….……….……………………………………….……………..21

Résultats et Interprétations……………………………….………………….………………………………….………………….21

les Groupements Végétaux ………………………………………………………..………………………………...……………..32

Conclusion……………………………………………………..…………………………………………….……………………..46

3 LA LUTTE CONTRE L‟ENSABLEMENT

Introduction …………………………………………………………………………………………………………………………48

Les Causes de l‟Ensablement………………………………………………………………...………………………….………….49

Les Techniques de fixation du Sable………………………………………………………..………..…...………………………...55

Conclusion……………………………………………………………………………………………….………………………….66

CONCLUSION GENERALE…………………………………………………………..…………………………………..67

BIBLIOGRAPHIE………………………………………………….………………………………………………………………..69

ANNEXES………………………………………………………………………………………………………………………………..75 TABLES DES MATIERES LEXIQUE

TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION GENERALE………………………………….………….……………….1 1. BIOGEOGRAPHIE DU GRAND ERG OCCIDENTAL

1.1 Les Limites Géographiques de la Région d‟Etude………...…...... …..3 1.2 Géomorphologie Régionale………………………………………………..….…5 1.3 Les Sols…………...……………………………...……………………………...7 1.4 Le Climat……………...………………………………………...………….……8 1.4.1 Les Précipitations…………………...………………………………….………10 1.4.2 Les Températures………………………………………………...….…………13 1.4.3 L‟Évapotranspiration…………………..………………………….……………13 1.4.4 Diagrammes Ombrothermiques…………………………………..……………13 1.4.5 Quotient pluviothermique………………………………………...……………15 1.4.6 Le Bioclimat Autour du Grand Erg Occidental……………...... ………………16 Conclusion…………………………………………………………….………………16

2. LES GROUPEMENTS VEGETAUX 2.1 Introduction…………………………………………………...……………...…19 2.2 Matériel et Méthodes…………………………………………….………...……19 2.3 Résultats et Interprétations………………………………………...……...…….21 2.3.1 La Flore Régionale…………………………………………….……………..…21 Le Spectre Biologique…………………………………...……………………21 Le Spectre Biogéographique…………………………………...……………..24 Les Variations Floristiques Régionales entre 1954 et 2010…………..………25 2.3.2 Analyse Phytoécologique…………………………………………….…….…..28 Matériel et Méthode…………………………………………….…………….28 La classification ascendante hiérarchique (C.A.H.)…………………………..28 L‟analyse factorielle des correspondances (A.F.C.)…………………………..28 Première Analyse……………………………………………………...………31 Deuxième Analyse………………………………………………...…………..31 Individualisation des Groupements Végétaux………………..……………….32 2.3.2 Les Groupements végétaux…………………………………..………………..32 - Groupement à Tamarix articulata et Phragmites communis……………..…36 - Groupement à Limoniastrum guyonianum et Traganum nudatum……….….38 - Groupement à Zygophyllum geslini et Cornulaca monacantha……...…..…38 - Groupement à Retama reatam et Cotula cinerea………………..…………41 - Groupement à Acacia radiana et Panicum turgidum………………….……41 Schéma syntaxonomique des groupements analysés………………...………45 Conclusion ………………………………………………….….……………..46

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3. PROBLEME DE L‟ENSABLEMENT Introduction……………………………………………………………….……..……48 3.1 Les causes de l‟ensablement……………………… …………………………49 3.1.1 Conditions bioclimatiques……………………….……………………...…….49 3.1.2 Géomorphologie Dunaire……………………………...………………...……50 3.1.2 Actions Anthropiques…………………………………...…………………….50 3.2 L‟Origine du Sable………………………………………………….…….…..52 3.2.1 Le sable autochtone…………………………………….………...…..……….52 3.2.2 Le sable allochtone………………………………………….…….....………..53 3.2.3 Le sable auto-allochtone……………………………………….………..……54 3.2.4 Les zones de transport de sable………………………………..………...……54 3.2.5 Les zones d‟accumulation de sable…………………………………..…….…54 3.3 Description Des Différentes Techniques de Fixation Dunaires………..…..…55 3.3.1 Technique Bofix……………………………………………………...…...…..55 3.3.2 Technique de la Palissade Linéaire (Afrégue)………….. ………………..….57 3.3.3 Le Quadrillage………………………………………….……….………....…59 3.3.4 La Technique de Mulch…………………………………………………..…..59 Traitement à Base d‟Huiles Minérales ou le Pétrole Brut….……….....…..62 Utilisation des Produits Synthétiques……… ……………………….….…62 3.3.5 Dégagement du Sable……………………………………………………...….63 3.3.6 Les Procédés de Lutte Biologique……………………………..……..….……63 Les Espèces Utilisables sur les Vives dans les Zones de Transit.….64 Les Espèces Utilisables sur les Sols Dénudés des Regs et des Hamada…..64 3.6.3 La Mise en Défens des Zones Sources du Sable………………………………65 Conclusion…….……………………………………………….……….…..66

CONCLUSION GENERALE ………………………………………..………………………67

Référence bibliographique……………………………..…………………………...…69 Annexes …………………………………………………………………………….....75

1. Liste des figures fig.1: Carte de situation du grand erg occidental…………………..…………………4 fig.2: Les grandes unités géomorphologiques du Sahara………………………….….6 fig.3: Coupe autour et dans une Sebkha saharienne……………………………….….6 fig.4: Les sols autour du grand erg occidental………………………………………..9 fig.5: Moyenne annuelle des précipitations autour du grand erg occidental………..11 fig.6: Répartition moyenne du nombre du jour de gel autour de l‟erg occidental.…12 fig.7: Évapotranspiration moyenne annuelle autour de l‟erg occidental………....…12 fig.8: Diagrammes ombrothermiques des stations autour de l‟erg occidental………14 fig.9: Évolution bioclimatiques des stations autour de l‟erg occidental…………….17 fig.10: Les divisions biogéographiques du Sahara d‟après la pluviométrie………….18 fig.11: Les grandes subdivisions phytogéographiques du Sahara algérien……….…..20 fig.12: Les types biologiques de l‟erg occidental……...……………………………..22 fig.13: Les types biogéographiques de l‟erg occidental………………….…….……..22 fig.14: Origine biogéographique de la flore saharienne……………………………....24 fig.15: Origine de la flore du erg occidental………………………………………….24 fig.16: Variations des 12 familles les plus importantes de l‟erg……………………...27 fig.17: Schéma des traitements statistiques………………….……………….……….30 fig.18: Carte factorielle globale des relevées et des espèces autour du grand Erg…...33 fig.19: A.F.C partielle des relevées et des espèces des regs et dunes vives ….….…...34 fig.20: C.A.H des relevées autour du grand erg occidental…………………………..35 fig.21: Sens de déplacement générale des dunes de sables autour de l‟erg…………..49 fig.22: Les différentes phases de l‟ensablement……………………………………...49 fig.23: Géomorphologie dunaire…………………..………………………………….51 fig.24: Mécanisme de formation du Reg………………………...……………………51 fig.25: Principe de la technique de fixation des sables mobiles : Bofix…….………..60 fig.26: Dispositions de la palissade pour lutter contre l‟ensablement …...…………..60 fig.27: Disposition de la palissade par-rapport au vent dominant……...……………..61 fig.28: Rehaussement de la palissade après accumulation des dépôts de sable………61

2. Liste des Tableaux Tab.1: Localisations des stations météorologiques et données climatiques autour de l‟erg occidental…………………………………………………………………………………11 Tab.2: Régimes saisonniers des précipitations autour de l‟erg occidental…………………...11 Tab.3: Évolution de la flore autour de l‟erg occidental de 1954 à 2010……………………..27 Tab.4: Valeurs des axes factoriels……………………………………………………………30 Tab.5: Groupement à Tamarix articulata et Phragmites communis…………...…………….37 Tab.6: Groupement à Limoniastrum guyonianum et Traganum nudatum…………………...39 Tab.7: Groupement à Zygophyllum geslini et Cornulaca monacantha……………………...39 Tab.8: Groupement à Retama retam et Cotula cinerea …………………….……………….42 Tab.9: Groupement à Acacia radiana et Panicum turgidum………..…………………….…43

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INTRODUCTION GENERALE

Le grand erg occidental objet de notre étude, fait partie des grands ensembles dunaires du Sahara Algérien ; tel que le , Erg Eraoui, le célèbre Erg Chech, Erg El- Atchane... Toutefois la position du grand erg occidental rend son étude particulièrement intéressante. En effet, il se trouve sur les marges nord du désert, entre les latitudes 29° et 32° nord couvrant deux domaines biogéographiques tels que le Sahara septentrional et le Sahara nord occidental (Quezel, 1965). Cela correspond aux domaines du Sahara septentrional et le Sahara central, tels qu‟ils ont été définis par Le Houérou (1990). À la fin de février 1954, MM Guinochet et Quezel ont eu l‟occasion de parcourir le pourtour du grand erg occidental en compagnie d‟autres chercheurs de différentes nationalités et ce pour prendre connaissance avec la flore et la végétation sahariennes. Cinquante-six ans après, en mars 2010, nous avons eu la chance d‟effectuer le même parcours le plus fidèlement possible pour tenter de d‟évaluer d‟éventuels changements et leurs impacts sur les écosystèmes locaux. Grâce à leur travail basé sur le concept de phytosociologie Zuricho-montpelliéraine ou plus familièrement Sigmatiste, relativement à l‟école Sigma (Station internationale de Géobotanique Méditerranéenne et Alpine, fondée à Montpellier par J. Braun-Blanquet) les auteurs ont analysé les principaux types de végétation rencontrés autour du grand erg occidental. Ils ont ainsi pu dégager six associations végétales, différentes de celle du Sahara central (Hoggar et Tassili) et les revers méridionaux de l‟Atlas Saharien où les irradiations méditerranéennes sont encore présentes. Ce sont, soit des associations de reg ou de lit d‟oued, soit des associations de terrains salés. L‟étude et la description des différents paysages autours du grand erg occidental (Regs, Hamadas, Ergs, oueds…) du point de vue de leur contenu floristique est une tâche très ardue compte tenu de l‟immensité du territoire en plus de la diversité des terrains. Divers auteurs ont essayé de proposer une typologie phytosociologique de ces différents habitats, en prenant en compte les communautés végétales qui s‟y développent à l‟instar de Guinochet et Quezel (1954), Monod (1972), Barry et al. (1985) Gehu et al. (1990). En effectuant des recherches bibliographiques sur l‟état et l‟évolution de l‟écosystème du grand erg occidental en générale, et de sa végétation en particulier, nous avons été surpris

1 de voir que l‟essentiel de l‟effort scientifique avait été consacré à l‟étude de l‟évolution du patrimoine faunistique (Benhouhou et al., 2001. De Smet et al., 2007. Abáigar et al., 2009). Très peu de travaux ont été consacrés à l‟étude de l‟évolution du patrimoine floristique de ce grand territoire qui s‟étend sur une superficie de près de 264.000 Km² dont près de 100.000 Km² de sable du grand erg occidental proprement dit (Callot, 1991). Les publications que nous avons eu l‟occasion de consulter sur la végétation de cet erg ne couvraient en réalité que des aires limitées de ce vaste territoire. A la lumière de ce qui a été avancé, il nous a paru utile d‟effectuer une étude de synthèse globale, en s‟appuyant à la fois sur les travaux de terrain et sur la bibliographie disponible et d‟apporter une modeste contribution dans ce sens, pour aider à préserver cet écosystème fragile.

L‟objet de notre étude comporte deux volets : connaitre la flore régionale et vérifier sur le terrain la présence de ces associations végétales 65 ans après leurs premières descriptions. Enfin essayer d‟estimer les changements c‟est-à-dire tenter une analyse diachronique du couvert végétal. Notre mémoire se présente en trois parties :

- la première partie est consacrée à l‟étude biogéographique du grand erg occidental,

- la deuxième partie porte sur l‟étude des groupements végétaux du pourtour de cet erg,

- enfin dans la troisième partie, nous abordons les aspects appliqués tels que le problème de l‟ensablement.

1. BIOGEOGRAPHIE DU GRAND ERG OCCIDENTAL

Le grand erg occidental est un océan de dunes qui dépassent souvent les 100 m de hauteur et dont la plus élevée culmine à 670 m au-dessus du niveau de la mer, le grand erg occidental (100 000 km²) se situe au sud-ouest de l‟Atlas saharien, au nord du plateau de Tademaït et à l‟est de l‟oued Saoura. C‟est dans ce vaste espace dunaire que se déploient les plus belles oasis comme Igli, et Béni-Abbes dans la région de la Saoura ou Timimoun dans le Gourara. Le grand erg occidental fait partie du Sahara qui est le plus grand désert chaud du monde. Le Sahara occupe presque la totalité de l‟Afrique du nord sur 5000 kilomètres environ d'est en ouest et entre 1500 et 2000 kilomètres du nord au sud, soit une superficie totale de près de 8 600 000 km² (Annexe 1). Il se prolonge vers l‟est au-delà de la mer Rouge où il est appelé alors désert saharo-arabique. Il est délimité à l'ouest par l'océan Atlantique, au nord par les chaînes montagneuses de l'Atlas, à l'est par la mer Rouge et au sud par une zone d'anciennes dunes sableuses immobiles plus ou moins alignées sur la latitude 16° N correspondant au Sahel (Universalis 2011). Dans ce qui suit, nous exposons la géographie de la zone d‟étude, la géomorphologie des paysages rencontrés, les sols et le climat régional.

1.1 Les Limites Géographiques de la Région d’Etude

Le grand erg occidental, objet de notre étude, se trouve dans le nord-ouest du Sahara algérien, à environ 600 km à vol d‟oiseau au sud d‟Oran, comme le montre la figure n° 1. L'erg est original par sa massivité et sa superficie. L‟absence de couloirs inter-dunaires libres de sable le rend particulièrement impénétrable (Callot, 1991).

Cette zone s‟étend entre 29 ° et 32 ° de latitude nord et 2°20 W à 3° E de longitude. Cette zone couvre une superficie de près de 270.000 km², soit 10 % environ de la superficie total du territoire algérien. L‟erg lui-même est long de 500 km et d‟orientation WSW à ENE parallèlement à l‟atlas saharien. Il est large de 150 à 200 km. La superficie totale des dunes de sables proprement dite couvre près de 100 000 km² de l‟erg.

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Fig. 1 : Carte de situation du grand Erg occidental (Échelle : 1 /1.000.000, I.N.C.T., 1986)

En suivant l‟axe nord-sud, le grand erg occidental parait encaissé entre les piémonts sud de l‟Atlas saharien et le nord du plateau de Tademaït. Ce plateau à dominante calcaire est formé de plusieurs dalles de hamadas et de regs dont l‟élévation moyenne varie entre 300 et 700 m au nord d‟In-Salah.

Rappelons que l‟Atlas saharien semble être une barrière dont les altitudes moyennes varient entre 1000 et 2350 m environ entre le monde Saharien et le monde méditerranéen. Il est composé de longues chaines montagneuses qui séparent l‟Algérie du nord (Tell) du Sahara proprement dit. Les altitudes au niveau de grand erg occidental varient de 500 à 600 m sur les bordures nord au contact du versant méridional de l‟Atlas saharien et de 200 à 300 m en bordure sud, au contact du plateau du Tademaït.

1.2 Géomorphologie Régionale

La zone que couvre notre étude et qui englobe le grand erg occidental et ses alentours immédiats est composée de divers substrats géologiques recouvrant plusieurs périodes. Les paysages géomorphologiques sont constitués essentiellement de terrasses d‟érosions et de terrasses d‟apport éolien comme la montre les figures 2 et 3.

Les plateaux couvrent de très grandes surfaces plates du Crétacé inferieur. Ils sont soumis à l‟érosion éolienne et leurs bordures extérieures sont abruptes et fortement ravinées jusqu‟à une centaine de mètres de dénivelé, comme c‟est le cas pour le plateau du Tademaït.

Les terrasses d’érosion se sont formées durant le quaternaire ancien et moyen. Leur apparence change suivant la lithologie des roches et l‟intensité des facteurs d‟érosion. On trouve essentiellement les vastes étendues de regs et de hamadas.

Les Regs sont des étendues plates, caillouteuses et constituent le paysage le plus fréquent du Sahara. Les grands regs sont particulièrement arides, ils peuvent s‟étendre sur des centaines de milliers de km².

Les Hamadas sont des plateaux rocheux. Ils sont d'origine sédimentaire. En général, la surface montre la roche nue, lissée par l'érosion éolienne.

Les terrasses d’apports éoliens se sont formées entre les terrasses d‟érosion et les zones basses, c‟est-à-dire durant le quaternaire récent. Les palmeraies telles que Timimoun et Tiberghamine (Aougrout) se sont développées sur ces terrasses.

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Fig. 2 : les grandes unités géomorphologiques du Sahara

Sebkha Terrasse d‟apport Terrasse Plateau éolien d‟érosion

Croûte calcaire Formation quaternaire Formation du continental intercalaire

Fig. 3: Coupe dans et autour d‟une Sebkha saharienne (Document Association amis de Timimoun 2008)

Les sebkhas représentent les zones les plus basses. Elles correspondent aux anciens lits d‟oueds ou de leurs embouchures qui sont des dépressions et sont constituées par les dépôts gypso-salins sur un substrat argileux.

Les formations dunaires sont représentés par plusieurs formes d‟accumulations éoliennes qui se satellisent autour du grand erg occidental telles que Barkhanes, dunes transverses, dunes linéaires, dunes paraboliques, dunes en étoile…comme le montre la figure 2.

Les Oueds “désignent des vallées asséchées, situées dans une région désertique. Un oued peut, à la suite de pluies violentes, être occupé par un cours d'eau temporaire. Chaque oued se compose d'un lit principal où viennent aboutir des affluents ou tributaires… Une partie de ses eaux s'infiltre dans le sol par percolation...ce qui explique la richesse effective ou potentielle de leur végétation ” (Kassas et al.1953).

1.3 Les Sols D‟après Quezel (1965) "Au Sahara les conditions écologiques sont … tellement particulières que les végétaux se sont essentiellement adaptés à la sécheresse ; les facteurs physico-chimiques et la nature du sol ne jouent plus qu‟un rôle tout à fait accessoire". Alors que Kaabèche (1990) avance que " les sols influent sur la végétation de façon encore plus déterminante que dans les zones non arides, en particulier, par le biais de leurs caractères hydrodynamiques qui peuvent exagérer ou au contraire atténuer l‟aridité climatique. Ces caractères sont essentiellement la texture, la profondeur, la position topographique et le bilan hydrique qui en découle". Nous partageons plutôt le second avis d‟où la nécessité de connaitre les substrats sahariens. Cannon (1913) cite à propos du Sahara algérien que " pour un sol de même nature et de précipitations identiques, les régions où le sol est plus profond possèdent un grand nombre de plantes ; dans celles où la couche superficiel est très mince, la végétation est très pauvre, ou totalement absente. En outre, à supposer que la couche du sol soit suffisamment épaisse, les espèces de plantes que l'on y rencontre et la forme qu'y prennent les racines dépendent de son épaisseur. Ce qui est important, ce ne sont pas les variations du sol lui-même, mais celles du coefficient d'hygroscopicité en fonction de l'épaisseur du sol ". Les sels solubles sont généralement entraînés par lixiviation pendant la saison des pluies et remontent par capillarité au cours de l'été (Kassas et al., 1953).

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Etant donné les conditions d‟aridité et l‟absence de matières organiques, les sols autour du grand erg occidental sont peu évolués (fig.4). Ce sont, soit des sols d‟érosion (régosol, lithosols), soit des sols d‟apport : sols alluviaux et colluviaux ou des sols salins dans les dépressions. D‟après nos observations, dans la partie septentrionale du grand erg occidental, à partir des latitudes 30° et 31° nord, “les sols les plus productifs sont en majorité ceux qui sont susceptibles de « tamponner » l‟aridité climatique” (Le Houérou. 1995). Ce sont des horizons susceptibles d‟accumuler l‟eau lors des brefs et rares évènements pluvieux tel que les averses occasionnelles, ou les écoulements allochtones. Cette eau sera mise à disposition et restituée aux plantes par la suite ; c‟est-à-dire pendant les périodes sèches. “ Ce sont les sols sableux profonds et les sols de bas-fonds non salins” (Le Houérou. 1995). Par contre sous la latitude 30°N, les sols les plus productifs sont en majorité ceux où il y a une nappe phréatique proche.

Les vents sont un facteur important dans l‟écosystème désertique. En effet, ils interviennent dans la formation des Dayas par déflation, et dans les déplacements des petites formations dunaires (Sifs, Nebkas…), ou même changer carrément la physionomie d‟un paysage désertique, en couvrant les lits d‟oueds propice à la végétation, comme c‟est le cas pour une grande partie de Oued En-Namous, situé au nord du grand erg occidental. Les vents dominant viennent en général du nord-est, du mois de février à mars c‟est la période des grands vents de sables.

D‟après de Felice (1972), des variations diurnes du vent s‟observent autour du grand erg occidental surtout au printemps et en été. Le matin, le vent est de direction nord-est…et tourne au sud-ouest l'après-midi. L‟erg joue ainsi le rôle du continent et les terrains voisins celui de la mer dans le schéma classique de la brise marine. De notre point de vue ces mouvements continus d‟air sec accentuent le déficit hydrique du sol par le phénomène d‟évaporation.

1.4 Le Climat

Il n‟existe pas de station météorologique dans le grand erg occidental proprement dit. C‟est donc à partir des stations environnantes telles que Ghardaïa, Béchar, Béni-Abbes, Timimoun, El-Goléa, Adrar et Laghouat que nous avons tenté de décrire le climat régional (tab. 1). Pour chaque station, nous n‟avons pu obtenir que les données concernant les précipitations et les températures sur une période de 26 ans (1964-1990).

Ghardaïa

Beni-Abbes

Timimoun

Fig. 4 : Les Sols autour du Grand Erg Occidental (Universalis 2011)

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1.4.1 Les Précipitations D‟un point de vue général, la pluviométrie annuelle autour du grand erg occidental varie entre 0 à 180 mm. Les précipitations sont souvent localisées dans la partie nord de l‟erg et durant la période hivernale sous formes d‟orages. Les précipitations moyennes annuelles peuvent être estimées à 60-80 mm/an sur les marges nord de l‟erg, 30-40 mm/an en son centre et 15 à 20 mm/an sur ses marges sud. À partir de la figure 5, nous pouvons dire que le contexte climatique est marqué par une décroissance très nette des précipitations annuelles selon la latitude, du nord vers le sud. Cela est confirmé également par Ozenda (1982), Barry et al. (1985) et Callot (1991).

Concernant les régimes saisonniers des précipitations, la méthode consiste en un rangement des saisons par ordre décroissant de pluviosité. Cela permet de définir un indicatif saisonnier de chaque station. En ce qui concerne la limite de chaque saison, nous avons suivi le découpage de Daget (1967) qui propose le classement suivant. L‟automne regroupe les 3 mois Octobre, Novembre, Décembre ; l‟hiver regroupe les mois Janvier, Février et Mars etc… Nous avons regroupé les précipitations des différentes saisons dans le tableau n° 3. Nous constatons que la zone étudiée est couverte par 3 régimes pluviométriques différents suivant un gradient latitudinale. En effet, du nord au sud, nous distinguons les régimes : A.P.H.E pour la partie septentrionale, A.H.P.E pour la partie centrale et enfin le régime est du type H.P.A.E pour la partie méridionale de la région d‟étude.

1.4.2 Les Températures L‟analyse des données relatives à la température des stations météorologiques autour du grand erg occidental permet de reconnaitre que le mois de Juillet correspond au mois le plus chaud (36°C à 45°C) et que Janvier correspond au mois le plus froid (2°C à 5.3 °C). Ces valeurs moyennes masquent les extrêmes qui sont souvent très importantes à considérer, pour expliquer certains phénomènes observés, notamment la répartition et l‟expansion de l‟aire de certaines espèces végétales appartenant soit à l‟empire Holarctis ou à l‟empire Paléotropicale.

Il y a lieu de remarquer que les plus grandes chaleurs coïncident avec les précipitations les plus faibles (juin, juillet et août) et que la période pluvieuse coïncide souvent avec les températures minimales les plus basses (décembre, janvier et février). Le gel apparait de décembre à février et diminue du nord au sud de la région comme le montre la figure 6.

Tab 1 : Localisation des stations météorologiques autour du Grand Erg Occidental et données climatiques moyennes annuelles pour la période 1964-1990.

Stations Cordonnées Altitude m P mm M °C T °C m °C Lat. N. Long.

Laghouat 33.5 2.5E 763 181.1 36.0 17.53 2

Ghardaïa 32.4 3.8E 468 61.7 39.8 21.30 5.3

Béchar 31.6 2.2W 807 81.4 39.7 20.93 3.7

El-Goléa 30.6 2.9E 397 32.2 40.5 21.23 2.4

Béni Abbés 30.1 2.2W 499 36.6 41.9 22.86 4.3

Timimoun 29.2 0.3E 312 16.0 43.9 23.48 4.4

Adrar 27.8 0.2W 279 14.6 45.0 24.35 4.1

200 180 160 140 120 100 80 60 40 20 0

Fig. 5 : Moyenne annuelle des précipitations selon la latitude décroissante du nord au sud, dans les stations météorologiques régionales.

Tab. 2 : Régimes saisonniers des précipitations Stations Hiver Printemps Eté Automne Régime Laghouat 44.5 48.4 34 54.2 A.P.H.E Ghardaïa 19.2 14.1 6.2 22.2 A.H.P.E Béchar 24.4 18.7 8.7 29.6 A.H.P.E Béni-Abbes 6.6 5.1 3.5 21.4 A.H.P.E El-Goléa 12.5 4.3 1.3 14.1 A.H.P.E Timimoun 6.3 3.7 0.8 5.2 H.P.A.E Adrar 6.2 4.5 0.4 3.5 H.P.A.E

11

30°N

30°N

Fig. 6 : Répartition moyenne du nombre de jours de gel annuel en Algérie (Le Houerou, 1995)

Fig 7: Evapotranspiration potentielle estimée en mm/an d‟après Le Houérou (1990).

Les températures maximales absolues enregistrées sont de 45 à 51°C à partir du mois de juillet, alors que les températures minimales absolues varient de - 9 à - 4 °C. Les amplitudes thermiques annuelles absolues sont très importantes et peuvent atteindre 60° C (tableaux en annexes).

L’Évapotranspiration

La figure 7 a été réalisée à partir du rayonnement global reçu au niveau du sol. D‟après Le Houerou (1990) l‟évapotranspiration potentielle annuelle est partout très élevée. Comme le montre la figure, dans notre région, l‟évapotranspiration varie de 1550 à 1700 mm/an. La simple comparaison de l‟évapotranspiration aux précipitations annuelles reçues (180 mm à 15 mm), nous montrent que partout le déficit hydrique est considérable.

Les Diagrammes Ombrothermiques

L‟aridité reflète un déficit pluviométrique mais elle est liée à d‟autres données climatiques spécifiques telles que : insolation forte, températures élevées, faible humidité de l‟air, évapotranspiration poussée, vents secs... D‟après Mainguet (1995) « l‟aridité est un état engendré par les mécanismes produisant un déficit en eau dans l‟atmosphère et les sols, la faiblesse des précipitations et l‟intensité de l‟évaporation étant les plus déterminants mais non les seuls ».

Selon Bagnouls et Gaussen (1953), un mois est dit biologiquement sec si, “ le total mensuel des précipitations exprimées en millimètres est égal ou inférieur au double de la température moyenne, exprimée en centigrades ”. Cette formule [P < 2T] permet de construire des diagrammes ombrothermiques traduisant la durée de la saison sèche. Sur cette base-là, nous avons réalisé les diagrammes ombrothermiques pour toutes les stations régionales (fig. 8). À partir de la lecture des diagrammes, nous pouvons avancer que : - Les précipitations sont très faibles et parfois nulles, - Dans tous les diagrammes, la saison sèche s‟étale sur les 12 mois de l‟année, - Les températures augmentent jusqu‟en Juillet-Aout et redescendent en Décembre- Janvier.

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Fig. 8 : Diagrammes Ombrothermiques des stations

autour du grand erg occidental (1964-1990)

La répartition mensuelle de la pluviosité, conduit à y reconnaitre partout un climat apparenté au climat méditerranéen aride accentué (Ozenda, 1977), avec de légères pluies concentrées sur la période hivernale et une période sèche estivale correspondant au minimum pluviométrique. Cela nous conduit à conclure que la zone d‟étude est caractérisée par une “ forme extrême du climat méditerranéen ” (Le Houérou. 1990).

Quotient pluviothermique

Le quotient pluviothermique (Q2) d'Emberger (1971) correspond à une expression synthétique du climat méditerranéen tenant compte de la moyenne annuelle des précipitations d'une part, de la «moyenne des minima du mois le plus froid» (m), de la «moyenne des maxima du mois le plus chaud » (M) d'autre part. Ces deux valeurs thermiques extrêmes permettent d'évaluer la « température moyenne » (M + m)/2, et “ l'amplitude thermique ” (M - m). Cette dernière, peut également traduire la continentalité d'une station (Debrach, 1953) et intégrerait approximativement l'évapotranspiration, variable climatique difficilement quantifiable sur le terrain. La formule est :

Q = 1000 P/ (M+m/2) (M-m) ce qui correspond à Q = 2000 P/ M2-m2

et pour le calcul nous utilisons : P en mm, M et m sont en degré Kelvin.

Daget (1977) propose une formule similaire utilisant les degrés Celsius au lieu de Kelvin :

Q2 = 2 000 P/ (M+m+546,4) (M-m)

Ce quotient ne tient pas compte de la valeur absolue de m, variable discriminante dans les régions concernées puisqu'elle conditionne la durée et le degré de la période des gelées, Emberger (1971) propose alors, l'établissement d'un «climagramme» comportant un m qui est la moyenne des températures minimales du mois le plus froid de l‟année en abscisse et la valeur du Q2 en ordonnée. Dans un deuxième temps, le climagramme est subdivisé en zones correspondant à divers ambiances bioclimatiques selon un gradient d'aridité. Les limites des ambiances bioclimatiques sont établies en fonction de la pluviosité moyenne annuelle (P mm) alors que les valeurs de m déterminent des variantes thermiques.

Sur le climagramme nous avons fait figurer pour chaque station deux points. Le premier correspond à la période ancienne 1926-1950 d‟après les travaux de Dubief (1963) et Barry et al., (1972). Le deuxième point correspond à la période récente 1964-1990 que nous avons choisie (fig.9).

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Le Bioclimat Autour du Grand Erg Occidental

La lecture du climagramme d'Emberger (fig.9) nous permet d‟avancer les remarques suivantes. - Toutes les stations météorologiques autour de l‟erg appartiennent au niveau bioclimatique saharien sous ces deux variantes thermiques, frais et tempéré. - Dans le nord de l‟erg, la station de Laghouat s‟est déplacée verticalement du niveau bioclimatique saharien vers le niveau bioclimatique aride. En plus la position topographique de cette station est d‟environ 300 m supérieure sur les marges nord de l‟erg, de ces faits elle ne fera pas partie de notre zone d‟étude dans le reste du mémoire. - Dans la partie occidentale du grand erg, Béchar s‟est déplacé du niveau bioclimatique saharien frais vers le saharien tempéré. Béni-Abbés s‟est légèrement réchauffé au niveau bioclimatique saharien tempéré qu‟elle occupe auparavant. - Dans la partie méridionale Timimoun et Adrar se sont légèrement refroidi dans le niveau bioclimatique saharien tempéré. Enfin, les stations de Ghardaïa et El-Goléa se sont rafraichi. Conclusion Le grand erg occidental objet de nôtre étude se trouve au nord-ouest du Sahara algérien qui fait partie du Sahara nord-africain. Le paysage géomorphologique de cette partie du Sahara se compose de massifs dunaires, plateaux d‟érosion rocailleux ou caillouteux qu‟ont appellent hamadas et regs et qui se sont formés au quaternaire récent, c‟est-à-dire durant la dernière phase humide qu‟a connu le Sahara, et enfin des oueds plus ou moins secs durant l‟année. Le Sahara présente deux grands régimes climatiques : subtropical sec dans le nord et tropical sec dans le sud avec plusieurs sous-régimes comme le montre la figure n° 10 empruntée à Le Houerou (1990). Les hivers sont doux dans le nord comme dans le centre du Sahara. Les étés sont chauds. L‟amplitude thermique quotidienne atteint 20°C en moyenne, par contre l‟amplitude annuelle peut facilement avoisiner 60° C. Les précipitations sont extrêmement variables et rares. Le taux d'humidité de l'air est très faible, sauf sur la bordure atlantique. L‟évaporation potentielle est considérable et renforcée par l'action des vents. Concernant l‟erg occidental, c‟est la partie méridionale qui est la plus aride. La partie septentrionale au contact des piémonts sud de l‟Atlas saharien est relativement moins aride. Le climat dans son ensemble, autour du grand erg occidental appartient au domaine saharien à variante tempéré ou frais (fig. 9). SEMI-ARIDE 50

40

ARIDE 30

20

Laghouat 10 SAHARIEN Béchar Ghardaïa Béni-Abbés El-Goléa Timimoun -1 0 3 7 10

Fig. 9 : Évolution bioclimatique des stations météorologiques et position sur le climmagrame d‟Emberger du grand erg occidental (1926-1950 : / 1964-1990 : )

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Figure 10 : Les divisions biogéographiques du Sahara d‟après la pluviométrie (Le Houerou, 1990).

LES GROUPEMENTS VEGETAUX

2.1 Introduction L‟aire de notre région étude est à cheval sur deux domaines phytogéographiques qui sont : le Sahara nord-occidental et le Sahara septentrional selon la figure 11 empruntée à Quezel (1965). Durant notre périple autour du grand erg occidental, nous avons remarqué que l‟essentiel du paysage végétal désertique rencontré est dominé par des petites formations basses et ouvertes, parfois très clairsemée à base de Chenopodiaceae et Zygophyllaceae, essentiellement sur les terrains limoneux ou limoneux sablonneux et les alluvions. Sur les dunes vives où le sol nu est dépourvu d‟arbres apparait dans des proportions variables les Poaceae du genre Stipagrostis. La végétation arborescente fait totalement défaut autour du grand erg occidental, à l'exception de quelques reliefs ou des fonds d‟oueds mineurs qui descendent du plateau de Tademaït ou des piedmonts sud de l‟Atlas saharien, où apparaissent des formations modestes dominées par Acacia ehrenbergiana ou Acacia radiana avec un cortège floristique caractéristique à base de Panicum turgidum (Quezel, 1965 ; Barry et al., 1995). Dans la partie méridionale du grand erg occidental, nous avons rencontré de petites formations pures de « pseudo-steppes » de quelques km² à bases de Zygophyllum geslini et de Cornulaca monacantha ou de Limoniastrum guyonianum. Dans ce chapitre, nous présentons les aspects floristiques et phytoécologiques du pourtour de l‟erg occidental.

2.2 Matériel et Méthodes

Pour effectuer nos relevés, nous avons essayé de suivre globalement, le même itinéraire que celui de Guinochet et al. (1954). Parfois nous étions obligés de parcourir de longues distances dans ce désert, pour trouver une nappe de végétation.

Vu l‟hétérogénéité des conditions écologiques et du couvert végétal caractérisant la zone d‟étude, la répartition de la végétation est très inégale et sporadique. En effet, la végétation est plus dense dans les lits d‟oueds, là où la nappe phréatique est proche et plus lâche voir même inexistante ailleurs, mais toujours présente sur les plateaux rocailleux ou caillouteux (hamadas et regs) ou dans les dunes.

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SAHARA SEPTENTRIONAL

SAHARA NORD-OCCIDENTAL

SAHARA CENTRAL

H.M.S

SAHARA MERIDIONAL

Fig. 11 : Les grandes subdivisions phytogéographiques du Sahara algérien HMS indique haute montagnes saharienne (Quezel 1965)

Au vu de ces conditions, il nous a semblé adéquat d‟utiliser un échantillonnage aléatoire des relevés floristiques, pour que notre étude reflète le mieux la réalité du terrain parcouru. La méthodologie appliquée est celle de la phytosociologie Sigmatiste (Braun Blanquet 1952, Guinochet 1973). Pour chaque relevé, nous avons noté la liste des espèces présentes ainsi que les conditions stationnelles. Ces conditions sont les suivantes : La localisation géographique, l‟altitude, l‟exposition, la pente et le substrat géologique lorsque c‟était possible. De plus, nous avons noté le type de formation végétale, le recouvrement ainsi que d‟autres informations complémentaires indispensables pour l‟interprétation des groupements telles que : le surpâturage, le fauchage, la coupe du bois et délits divers. Rappelons que, nous avons récolté et ramené au laboratoire les espèces présentes mais non identifiées sur le terrain. Au laboratoire nous avons procédé à l‟identification des taxons (ou détermination botanique) des échantillons prélevés en utilisant les flores de Quezel et Santa (1962), celle d‟Ozenda (1977), l‟herbier du laboratoire ainsi que les herbiers virtuels disponibles en ligne. Les résultats de l‟identification ainsi que les espèces ont été vérifiées par notre encadreur. Ainsi, nous avons constitué notre propre herbier.

2.3 Résultats et Interprétations Dans ce chapitre, nous présenterons nos résultats en deux parties. Dans la première partie, nous avons analysé la flore régionale sous les angles des types biologique et biogéographique. De même, nous présentons les taxons trouvés en 2010 (tab 4). Puis, nous comparons ces espèces que nous avons rencontrées en 2010 avec celles rencontrées par Guinochet et al. en 1954. 2.3.1 La Flore Régionale - Le Spectre Biologique Le type biologique des espèces du pourtour du grand erg occidental est très pauvre en phanérophytes qui représentent 10 % par rapport aux autres catégories (fig. 12). Cela nous parait logique dans ce milieu très aride qu‟est le Sahara où les conditions optimales pour la croissance de ce type de végétaux ne sont pas réunies. De même, nous n‟avons trouvé aucune géophyte. Les chaméphytes représentent 14% de la flore inventoriée. Néanmoins, cette catégorie de végétaux domine le paysage floristique désertique autour du grand erg occidental, surtout en période de sécheresse.

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Phanérophyte 10%

Chamephyte 14% Thérophyte 38%

Hémicriptophytes 38%

Fig. 12 : Les types biologiques de l‟Erg occidental

Medit.trop Sah-medit, Sah-soud 2% 2% 5% Cosmop. 6%

Médit Sah-sind 14% 41%

End Sah. n.afriq 30%

Fig. 13 : Les types biogéographiques de l‟Erg occidental

Ce sont les thérophytes avec 38% et les hemicryptophytes avec 38% qui arrivent largement en tête de la composition floristique autour du grand erg. Ces types seraient sans doute moins exigeants en humidité édaphique que les autres types. Cependant si la sécheresse de l‟année 2010 persiste, et cela parait être le cas pour l‟année 2011 surtout sous la latitude 30°N, la composition floristique du grand erg occidental en thérophytes et en hémicryptophyte risque de changé pour des études ultérieures.

- Le Spectre Biogéographique Concernant le type biogéographique des espèces autour du grand erg occidental (fig.13), on voit clairement que celui-ci est dominé par les saharo-sindiennes à la hauteur de 41 %. L‟aire de la répartition de ces espèces couvre les parties aride des déserts d‟Afrique du nord d‟Arabie et jusqu‟au Pakistan en Asie central. Après cela, viennent les espèces endémiques du Sahara nord-africain s.l. avec 30 %. En effet, la majorité de ces endémiques se trouve dans le nord du Sahara côté marocain, algérien et tunisien. Plus rarement, d‟autres endémiques vont jusqu‟à la Lybie sinon l‟Égypte. La portion des éléments méditerranéens est de 14 %. Ces espèces sont surtout localisées sur les marges nord de l‟erg au-dessus de la parallèle de 30°N. La portion des éléments saharo-soudano-déccanien est de 5%. L‟aire de ces espèces couvre une région de transition semi-aride entre le Sahara et le Sahel “ qui débute à l‟ouest dans la Mauritanie méridionale et le Sénégal” (Ozenda., 1977) se poursuit à l‟est vers le Soudan et les parties méridionaux des péninsules arabique et indienne (fig14). Tous ces faits conduisent à considérer que le grand erg occidental forme un secteur biogéographique bien distinct du reste du Sahara malgré l‟influence des autres secteurs (fig.15).

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Holarctis Région méditerranéenne

Région saharo - sindienne

Région soudano - deccanienne Paeotropis

Fig. 14 : Origine Biogéographique de la flore saharienne (Inspiré d‟Ozenda. 1977)

Endémique Sahara nord occidental Méditerranée Endémique Sahara septentrional

(Algérie – Maroc) (Algérie - Tunisie)

Flore du grand Erg

occidental

Saharo - sindiennes Soudano-Deccanienne

Fig. 15 : Origine de la Flore du grand Erg Occidental

Les Variations Floristiques Régionales entre 1954 et 2010

Après notre périple autour du grand erg occidental, nous avons pu reconnaitre 102 espèces qui se distribuent en 35 familles. Nous avons regroupé dans le tableau 3, nos observations avec les 88 espèces appartenant à 29 familles recensées par Guinochet et Quezel (1954). À partir de ce tableau, nous avons essayé de comparer les espèces trouvées dans les deux périodes et amener des éléments de réponses quant à leur disparition ou leur apparition. Nous noterons tout d‟abord que nous avons reconnu 8 nouvelles familles. Ce sont les familles des Anacardiaceae, Apocinaceae, Arecaceae, Convolvulaceae, Cyperaceae, Juncaceae, Solanaceae, Urticaceae. Par contre nous n‟avons pas trouvé 2 familles : Liliacée et Scrophulariaceae. Les familles Apocinaceae, Cyperaceae et Juncaceae rencontrées en 2010 sont des éléments d‟affinités méditerranéennes rapportées sans doute par l‟oued Saoura après ses crues exceptionnelles en 2008 et 2009 qui ont coupé la route menant de la wilaya d‟Adrar à Béchar. Nous ne pensons pas que les espèces de ces familles résisteront longtemps à une sécheresse prolongée de l‟oued Saoura si jamais elle se produira. D‟autre part, nous avons recensé 50 espèces non citée par Guinochet et al., (1954), par contre nous n‟avons pas retrouvé 36 espèces. Tout d‟abord, les Liliacées sont totalement absentes sans doute à cause de la sécheresse ce qui est compréhensible pour ces géophytes bulbeuses très exigeantes en humidité édaphique. En second lieu arrivent les Poaceae et Asteraceae absentes, sans doute à cause de l‟effet combiné de la sécheresse et du pâturage. Si nous examinons par type biologique, nous remarquons que les espèces manquantes en 2010 par rapport à 1954, appartiennent majoritairement à cette catégorie des " prairies" éphémères sahariennes qu‟on appelle « Acheb » dans le langage des chameliers. Ces espèces se développent surtout au-dessus de la latitude 30°N, juste après des pluies favorables, sous- entendu une bonne pluviométrie hivernale et/ ou printanière. En fait les thérophytes, les géophytes et les hémicryptophytes constituent à eux seul 72% des espèces manquantes. L‟année de notre parcours (avril 2010) était caractérisée par une sécheresse exceptionnelle. Or ce type de sécheresse est récurrent en climat saharien, et dure en moyenne de 3 à 7 ans selon divers auteurs (Chaouche., 2007) et selon l‟expérience des chameliers. Il est souhaitable de compléter les échantillonnages effectué sur le terrain, par d‟autres observations dans des années plus favorables, c‟est-à-dire plus pluvieuses.

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Tab n° 3 : Évolution de la Flore autour du grand Erg occidental entre 1954 et 2010 Familles Nb. espèces 1954 Nb. espèces 2010 Différence Anacardiaceae 0 1 1 Amaranthaceae (incl. Chenopodiaceae) 7 9 2 Apiaceae (Ombellifères) 2 5 3 Apocynacées 0 1 1 Asclepiadaceae 1 1 0 Asteraceae 15 14 -1 Boraginaceae 3 2 -1 Brassicaceae 9 10 1 Capparaceae 1 2 1 Caryophyllaceae 3 3 0 Cistaceae 2 5 3 Convolvulaceae 0 1 1 Cucurbitaceae 1 1 0 Cyperaceae 0 1 1 Ephedraceae 1 1 0 Euphorbiaceae 2 2 0 Fabaceae 6 7 1 Frankeniaceae 1 1 0 Geraniaceae 3 2 -1 Juncaceae 0 1 1 Lamiaceae 3 1 -2 liliaceae 3 0 -3 Orobanchaceae 1 1 0 Plantaginaceae 2 2 0 Plumbaginaceae 1 3 2 Poaceae 9 10 1 Polygonaceae 0 1 1 Resedaceae 2 2 0 Rhamnaceae 1 1 0 Rosaceae 1 1 0 Rubiaceae 1 1 0 Rutaceae 1 1 0 Scrophulariaceae 2 0 -2 Solanaceae 0 1 1 Tamaricaceae 1 1 0 Urticaceae 0 1 1 Zygophyllaceae 3 5 2 Totaux 88 102 + 14

11 12 9 9 10 9 10 7 7 8 5 6 6 5 4 6 3 3 3 3 0 3 4 2 2 2 2 1 1 2 0

1954 2010

Fig. 16 : Variation du nombre d‟espèces pour les 12 familles les plus importantes (1954-2010) Nous ne pouvons en aucun cas prétendre que des espèces ont disparu ou que leurs aires aient régressé. Toutefois, nous tentons d‟émettre des hypothèses sinon de commenter certains faits. Cistanche violacea (Desf., Beck.) est une espèce endémique nord-africaine avec des fleurs bleues-violettes parasitant spécifiquement la famille des Chenopodiaceae (Amaranthaceae, APG III, 2003) et le genre Limoniastrum (Plumbaginaceae). Bien que la famille des Chenopodiaceae (plantes – hôte) participe à la majeure partie des paysages floristiques désertiques surtout dans la partie méridionale de l‟erg occidental à l‟exemple de Cornulaca monacantha, et de Limoniastrum, résistants à la sècheresse, nous n‟avons pas retrouvé cette espèce mais plutôt Cistanche phelypaea avec des fleurs jaunes qui semble l‟avoir remplacé. Il nous est difficile d‟expliquer la disparition. D‟autre part, Tamarix boveana est un magnifique arbre pouvant atteindre facilement 5 m de hauteur. C‟est une espèce endémique du Sahara algérien et tunisien. Elle semble avoir régressé dans son aire. Il sera nécessaire de faire des recherches sur une plus grande superficie pour pouvoir infirmer ou confirmer cette remarque. Peut-être subit-elle l‟accroissement de l‟activité anthropique. Rappelons qu‟un autre tamarix est présent au Sahara. C‟est Tamarix articulata qui d‟après nos observations sur le terrain, se régénère rapidement dans les lits d‟oueds qu‟il colonise. En plus il semble que ce dernier remplace peu à peu Tamarix boveana autour du grand erg occidental. “ Malheureusement, les peuplements de Tamarix ne se rencontrent qu'en certains endroits, en raison de l'action destructrice de l'homme ” d‟après Kassas et al. (1953). Enfin Atriplex halimus et Reseda villosa deux espèces non citées par Guinochet et Quezel (1954), ont une large présence autour du grand erg. La figure n° 16 portant sur les variations de la flore autour du grand erg occidental montre que la famille des Cistaceae (+3) est celle qui a le plus gagné de terrain par rapport à 1954. Elle est suivie par celle des Zygophyllaceae (+2) et les Plumbaginaceae (+2). Par contre, les familles qui ont diminué, sont les Asteraceae (- 3), les Liliaceae (- 3) suivi par d‟autres familles mais en proportions moindre, comme les Boraginaceae et les Lamiaceae. Toutefois, ils nous semblent trop tôt pour tirer des conclusions. Aussi, il faudra effectuer d‟autres échantillonnages dans des années plus pluvieuses et agrandir la superficie d‟observation autour du grand erg.

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2.3.2 Analyse Phytoécologique

Matériel et Méthode Dans cette deuxième phase nous avons effectué le traitement statistique des données floristiques à l‟aide d‟analyses multivariées. Pour cela nous avons utilisé le logiciel Xlstat 2010 pour réaliser une AFC et une CAH, pour pouvoir dégager ainsi les groupements floristiques autour du grand erg.

- La classification ascendante hiérarchique (C.A.H.)

La classification ascendante hiérarchique (CAH) consiste à agréger progressivement les individus (observations) selon leur ressemblance, mesurée à l‟aide d‟un indice de similarité ou de dissimilarité (Medour. 2010). La CAH commence par agréger les observations les plus semblables entre elles deux à deux sous forme de groupes , puis les groupes d‟observations un peu semblables entre eux et ainsi de suite jusqu‟à obtenir une arborescence de regroupement de l‟ensemble des individus (observations). C‟est parce que cette technique part du particulier pour remonter au général qu‟elle est dite «ascendante» ou agglomérative. Les liens hiérarchiques apparaissent sur un dendrogramme (Legendre et al., 1998).

- L‟analyse factorielle des correspondances (A.F.C.)

L‟analyse factorielle des correspondances ou A.F.C est une méthode d‟ordination (Fenelon, 1981 in Coquillard 1986) elle permet d‟obtenir à la fois la représentation spatiale des relevés en fonction des espèces et des espèces en fonction des relevés. “ Pour rendre intelligible une telle construction … une projection dans un plan s‟avère nécessaire, sur ce plan de projection s‟individualisent des groupements de relevés présentant entre eux plus d‟affinités qu‟ils n‟en ont pour leurs voisins, et se trouvent réunis des espèces plus souvent associées entre elles qu‟elles ne le sont avec d‟autres. La superposition des diagrammes relevés et espèces matérialise la correspondance existant entre les groupes de relevés et les groupe d‟espèces qui le caractérisent ” (Orsay. 1979).

Les analyses ont porté sur 52 relevées et 102 espèces. Les relevés ont été numérotés selon leur ordre chronologique d‟exécution et les taxons codés selon les trois premières lettres du genre et de l‟espèce. Pendant la phase des traitements, l‟indice d‟abondance des espèces a été remplacé par un indice de présence absence ; soit une valeur « de 1 ou 0 », " dans la mesure où l‟objectif visé était la discrimination et la caractérisation d‟unités à valeur de syntaxons "(Kaabache 1990). En même temps pour des raisons pratiques, les espèces de faible fréquence, 1 à 2 ont été écartée temporairement pendant les traitements statistiques, puis ajoutés aux tableaux finaux phytosociologique. En effet on les retrouve fort éloignées (excentrées) le long des axes factoriels, ce qui entraîne corrélativement une agglutination des autres relevés autour de l‟origine des axes (Gauch et al., 1977 ; Bouxin, 1987, in Meddour 2010). En appliquant cette méthodologie, nous avons éliminé deux relevés : n° 8 et 4. Le premier relevé ne comportait que deux espèces présentes une seule fois alors que le second qui ne comportait que 3 espèces dont le palmier dattier était trop „ éloigner ‟ des autres relevés.

Au cours des traitements statistiques préliminaires des données, nous avons remarqué des incohérences dans les cartes factorielles obtenues. Cela provenait de 4 relevés effectués en zone steppique au nord de l‟erg (Ain Ouarka, Beni-Ounif, Laghouat). Ce sont les relevées n°1, 2, 3 et 46 respectivement. Ces relevés se rattachent plus au domaine steppique des hauts plateaux algériens, plutôt que du domaine saharien du grand erg. De ce fait, on les a retiré des traitements statistiques dans les phases suivantes (fig. 17).

Les résultats de l‟analyse nous ont permis d‟avoir une vue assez claire sur l‟ensemble du parcours floristique effectué autour du grand erg. En effet, en observant attentivement le tableau 5, on s‟aperçoit que les valeurs propres sont très faibles sur les deux premiers axes des analyses (F1 et F2). Cela prouverait que les relevées proviennent tous de la même zone d‟étude en l‟occurrence le grand erg occidental. De même en étudiant les tableaux des contributions des espèces pour les différents axes (Annexes VI), on remarque que la contribution d‟un grand nombre d‟espèces est faible pour les deux axes : F1, F2. Par la suite seules les espèces qui ont un “ poids factoriel ” important ont été prises en considération dans l‟interprétation écologique des gradients de part et d‟autre des axes factoriels.

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Phase 1

CAH + AFC Globale : 52 Relevées, 102 Espèces

Groupements (Pré-steppe) Hors zone d‟étude Relevées 4 & 8 Écartés temporairement 4 Relevées, 53 Espèces Dans les traitements statistiques.

Phase 2 CAH + AFC Groupements Erg Occidental : 46 Relevées, 52 Espèces

Phase 3

AFC Partiel des Oueds et Dunes Vives de l‟Erg 23 Relevées, 33 Espèces

Fig 17 : Schéma des traitements statistiques appliqués à notre étude.

Tableau 4 : valeurs des axes factoriels F1 F2 Valeur propre 0,769 0,562 Analyse globale 46 Relevées Inertie (%) 12,542 9,163 52 Espèces % cumulé 12,542 21,705

Analyse 2 Valeur propre 0,382 0,349 Oueds + dunes 23 Relevées Inertie (%) 16,363 14,943 33 Espèces % cumulé 16,363 31,306 Première Analyse Interprétation des Axes (Fig. 18) Sur le premier axe F1 de la figure 13, nous remarquons que sur le côté positif de l‟axe 1 apparaissent des espèces qui sont moins tolérantes au terrais salins et gypseux. Du côté négatif de l‟axe 1 apparaissent les espèces halophiles et gypsophiles ou les espèces tolérantes à la salinité. Cet axe semble représenter un gradient de salinité. D‟après Quezel (1965) et Ozenda (1977), les terrains salins et gypso-salins n‟occupent pas une grande superficie au Sahara. Ils sont essentiellement localisés dans le Sahara septentrional. En plus la végétation de ces écosystèmes perd sa richesse floristique et se simplifie considérablement en allant du Sahara septentrional vers le Sahara central. Sur le deuxième axe F2 de la figure 18, nous remarquons que sur le côté positif de l‟axe 1 apparaissent des espèces qui colonisent les lits d‟oueds semi permanents ou longtemps humides ainsi les espèces qui colonisent les dépressions et terrains salins ou gypso-salins. En effet, la présence d‟une couche alluvionnaire peut restituer l‟humidité édaphique nécessaire pendant la mauvaise saison. Enfin en ce qui concerne les oueds semi-permanant saharien, la zone couverte par la présente étude reçoit moins de 100 mm/an de pluviosité sur toute ses marges, elle ne connaît donc pas d'écoulement annuel en dehors, bien entendu ; des écoulements allochtones (Le Houérou1959, 1981 in Le Houérou1990). Tel est le cas pour le grand oued Saoura. Etant donné que nous n‟avons pas pu lire correctement le côté négatif de l‟axe 2, nous avons procédé à une seconde analyse factorielle.

Deuxième Analyse Pour cette deuxième analyse (Fig. 19), nous avons dû retirer les relevés qui caractérisent les oueds semi-permanents et les dépressions gypso-salines. Pour pouvoir individualiser les autres groupes En toutes 23 relevées sont concerné par ce retrait. Axe 1 : Sur le premier axe F1 de la figure 19, nous remarquons que sur le côté positif de l‟axe 1 apparait une richesse du cortège floristique qui est liée à atténuation des conditions bioclimatiques désertiques, ce cas de figure concerne surtout la partie septentrional de l‟erg. Nous remarquons que sur le côté négatif de de l‟axe 1 exprime un appauvrissement du cortège floristique due à une augmentation du degré d‟aridité bioclimatique. Ce cas de figure concerne la partie méridionale du grand erg occidental. On peut facilement déduire de ce qui a été exposé que l‟axe 1 exprime un gradient latitudinale nord - sud.

31

Axe 2 : Sur le deuxième axe F2 de la figure 19, nous remarquons que sur le côté positif de l‟axe 2 se positionnent les Acaciaies qui colonisent les lits d‟oueds temporaires qui se forment dans les regs et les hamadas après les pluies torrentielles. Ces oueds débutent par des petits lits mineurs composés essentiellement de caillasse propices aux espèces saxicoles. Puis au fur et à mesure de l‟élongation des oueds des alluvions vont se déposées, ce qui favorisera l‟installation d‟autres espèces végétales, selon les différentes phases de développement d‟un oued saharien tel que décrit par Kassas (1953). Sur le côté négatif de l‟axe 2 se positionne les Rétamaies qui colonisent les dunes vives. Mais comme le signale Barry et al. (1985) les dunes vives sont un milieu très instable, et de ce fait leurs cortèges floristiques sont sujets à des changements. A partir de ces faits nous pensons que l‟axe 2 exprime un gradient édaphique (alluvions – sable).

Individualisation des Groupements Végétaux À partir de 46 relevés nous avons réalisé une classification ascendante hiérarchique (C.A.H) qui nous a donné le dendrogramme de la figure 20. Ainsi nous avons pu délimiter les différents groupements. Les 7 relevés du numéro 7 à 17 constituent un groupement caractéristique des oueds semi- permanents c‟est-à-dire qui connaissent un écoulement qui dure plus ou moins longtemps dans l‟année. De plus, les couches alluvionnaires qui composent leurs lits constituent un excellent réservoir d‟humidité édaphique qui aide les végétaux à passer la saison sèche. Les 8 relevés (n°29 à19) mettent en évidence un groupement des terrains gypso-salin. Les 14 relevés (n°36 à 39) constituent un groupement des dunes vives. C‟est le domaine de Rétamaies. Les 9 relevés (n°6 à 32) constituent le groupement des oueds temporaires c‟est-à-dire les oueds qui ne coulent que sur une courte période. C‟est le domaine des peuplements d‟Acacia. Sur cette base nous avons réalisé les tableaux dans lesquels nous présentons chacun des groupements.

2.3.2 Les Groupements végétaux Dans cette partie nous présentons les groupements végétaux individualisés au cours des différentes phases des traitements statistiques.

+ Salinité -

Groupements

Sols salins

+

Humidité

-

Acaciaies + Rétamaies

Fig. 18 : Carte factorielle globale des relevées et des espèces autour du grand Erg

33

S Latitude N

Acaciaies

Sols Alluvionnaires

-

Sable

+

Rétamaies Sols Sablonneux

Fig. 19 : A.F.C partielle des relevées et des espèces des regs et dunes vives autour du grand Erg.

Dendogamme

-0,073216

0,1267837

0,3267837

Similaité 0,5267837

0,7267837

Sols Sols Sols

0,9267837 Salins Sablonneux Alluvionnaires

7 5 6 9

52 24 10 12 48 18 16 29 47 25 30 20 23 15 19 51 26 28 50 21 22 27 49 36 37 40 44 45 42 35 43 41 34 14 38 39 13 11 33 31 32 17

Fig. 20 : Classification Héarchique Ascendente (C.A.H) des relevées autour du grand erg occidental.

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1 - Groupement à Tamarix articulata et Phragmites communis

Ce groupement semble se localiser dans le Sahara nord-occidental d‟après le découpage phytogéographique de Quezel (1965). Il apparait entre 300 et 500 m d‟altitude dans les lits d‟oueds avec un taux de recouvrement qui varie de 30 à 90%. Ce groupement s‟appauvrit graduellement avec l‟altitude (Tab n° 5).

Le Sahara nord-occidental est bordée au nord par des massifs montagneux relativement bien arrosés, tels que le haut Atlas marocain ou Atlas saharien algérien. De ce fait, les crues d‟oueds peuvent amener l‟eau parfois jusqu‟au cœur du Sahara comme c‟est le cas du célèbre oued Saoura qui arrive jusqu‟à Bouda à 20km d‟Adrar.

D‟un point de vue physionomique, ce groupement présente quelque similitude avec le groupement à Tamarix boveana et Suaeda vermiculata décrit par Guinochet et Quezel (1954). Il se caractérise par la présence de Tamarix articulata, Hyoscyamus muticus falezlez, Phragmites communis et Zygophyllum geslini. Hyoscyamus muticus falezlez par sa fréquence peut être considéré comme un faciès de ce groupement, et c‟est ce qui le différencie des autres groupements similaires décrits au Sahara septentrional.

Ce groupement a été identifié dans 3 types d‟habitats : les lits d‟oued à écoulement allochtone dans toute leurs phases, depuis l‟écoulement en surface puis souterrains et jusqu‟à leurs pré-dessèchement, les dépressions avec une nappe phréatique douce proche de la surface, et enfin le fond des dépressions topographiques qui permettent l‟accumulation de la vase et de l‟eau de pluie (Daïa).

La répartition du groupement à Tamarix articulata et Phragmites communis est sous la dépendance de conditions édaphiques bien précises. Ce sont des alluvions conservant une humidité constante ou des dépressions argileuses humides avec un voile de sable et si la salinité est modérée à cause de l‟évaporation intense , le groupement n° 2 à base de Limoniastrum guyonianum va le remplacer.

Parfois à la faveur des grandes crues des espèces purement méditerranéenne font leurs apparition tel que Juncus maritimus ou Polypogon monspeliensis. Par suite de formation d‟un voile sableux, des espèces psammophiles peuvent apparaitre comme par exemple Stipagrostis plumosa eu-plumosa. D‟après nous, ce groupement peut être rattaché à la classe des Nerio- Tamaricetea de Braun-Blanquet et Bolos (1957).

Tableau 65 :: Groupement à Tamarix articulata et Phragmites communis

Numéro des relevés 7 10 12 48 18 16 17 Altitude m 670 455 405 240 345 305 295 Exposition W SW SW N-NW S 0 0 Pente % 3 1-2 1-2 1-2 1-2 0 0 Substrat All All-sab All-sab All All All-sab All-sab Nombre espèces 4 2 3 8 13 5 8 P

Tamarix articulata 3 4 2 + 4 + 5 7 Hyocyamus muticus falezlez . . . 1 + 3 4 4 Zygophyllum geslini . . . 2 2 3 5 4 Salsola Vermiculata . . . . + 1 4 3 Phragmites communis . . 1 . 1 . 4 3 Salsola foetida . . . . + . 2 2 Suaeda fruticosa . . . . . + + 2 Panicum turgidum + . . . + . . 2 Cistanche phelypaea . 2 . . 2 . . 2 Fagonia arabica + ...... 1 Launaea res. eu-resedifolia + ...... 1 Aristida plumosa . . . 1 . . . 1 Farsetia ramosissima . . . 2 . . . 1 Astragalus gombo . . . + . . . 1 Zilla macroptera . . . + . . . 1 Farsetia aegyptiaca ssp . . . 1 . . . 1 Phoenix dactylifera . . . + . . . 1 Cyperus laevigatus . . . . + . . 1 Juncus maritimus . . . . + . . 1 Panicum repens . . . . + . . 1 Polypogon monspeliensis . . . . + . . 1 Frankenia florida . . . . + . . 1 Citrullus colocynthis ...... 2 1

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2 - Groupement à Limoniastrum guyonianum et Traganum nudatum

Ce groupement se localise aux alentours de 300 m d‟altitudes, entre les latitudes 28.55 et 29.15 N., c‟est-à-dire dans la partie la plus méridionale du grand erg occidental avec un taux de recouvrement qui varie de 40 à 50 %. Il se caractérise notamment par la présence de Limoniastrum guyonianum, Zygophyllum geslini et Traganum nudatum (Tab n° 6).

La présence de Limoniastrum guyonianum indique un terrain de nature gypso-saline. Les terrains gypso-salins n‟occupent pas une grande superficie au Sahara, d‟ailleurs Limoniastrum guyonianum se trouve ici dans son extrême extension vers l‟ouest à partir du sud tunisien, et qui ne dépasse jamais les marges du grand erg occidental (Quezel 1965). Ce groupement remplace le groupement à Tamarix articulata et Traganum nudatum lorsque les conditions édaphiques changent à cause de la forte évaporation. Nous l‟avons observé dans deux types de stations : les dépressions gypso-salines avec un voile sableux et les lits d‟oueds dans leurs phases de dessèchement en aval. Ce groupement diffère, des autres groupements à Limoniastrum guyonianum décrit dans le sud tunisien et le sud-est algérien par la pauvreté de sa composition floristique. Cela semble être confirmé par Quezel (1965).

Ce groupement peut être rattaché à l‟alliance Limoniastrion guyoniani au sens de Guinochet in Quezel (1965). Cette alliance appartient à l‟ordre Salsoleto-Nitrarietalia de Quezel (1965) qui fait partie de la classe Salicornietea.

3 - Groupement à Zygophyllum geslini et Cornulaca monacantha

Cette végétation se trouve dans des couloirs inter-dunaires, là où les sables sont peu profonds et où il existe une nappe proche (Tab. n° 7). L‟existence d‟une nappe phréatique proche de la surface est souvent marquée par une végétation ligneuse beaucoup plus dense.

Zygophyllum geslini a la faculté d‟être une espèce pionnière qui s‟installe sur les sols squelettiques dès que les conditions édaphiques lui permettent. Cette espèce adopte un port en boule hémisphérique de quelques centimètres à près d‟un mètre de diamètre en forme de coussinets. Cette forme lui permet de lutter efficacement contre les vents de sables, l‟évapotranspiration et la forte insolation. Cette espèce favorise également la formation de flèche sableuse qui va permettre l‟installation d‟espèces psammophiles sous le vent. Tableau 67 : Groupement à Limoniastrum guyonianum et Traganum nudatum

Numéro des relevés 29 47 25 30 20 23 15 19 Altitude m 330 290 295 340 315 295 305 315 Exposition SW S-SE 0 SW 0 0 SW W-SW Pente % 1-2 1-2 0 1-2 0 0 1-2 1-2 Substrat Gyp-sal Sab Gyp-sal Gyp-sal Sab-All Gyp-sal Sab-All Gyp-sal Nombre Espèces 3 2 4 6 4 4 4 7 p

Limoniastrum guyonianum 2 3 + 1 1 3 4 + 8 Zygophyllum geslini 2 2 4 3 3 3 2 3 8 Traganum nudatum 2 2 3 3 + 5 Randonia africana + 1 1 + 3 Suaeda fruticosa … + + 2 Tamarix articulata 2 + 2 Fagonia glutinosa + 1 Calligonum comosum + 1 Argyrolobium abyssinicum + 1 Haplophyllum tuberculatum + 1 Salsola Vermiculata 2 1

Tableau 78 : Groupement à Zygophyllum geslini et Cornulaca monacantha

Numéro des relevés 51 26 28 50 21 22 27 49

Altitude m 250 275 265 215 265 265 270 245 Exposition S 0 W W 0 0 SW 0 Pente % 5 0 2 5 0 0 5 0 Substrat Arg.Sab Arg.Sab Arg.Sab Arg.Sab Arg.Sab Arg.Sab Arg.Sab Arg.Sab P Nombre espèces 13 2 4 2 3 6 5 5

Cornulaca monacantha 2 4 4 4 3 4 3 4 8 Zygophyllum geslini 1 4 4 2 + 4 6 Danthonia forskahlii + 2 + 3 Phoenix dactylifera + + + 3 Traganum nudatum + + 2 Launaea glomerata + + 2 Farsetia aegyptiaca + 1 Fagonia arabica + 1 Fagonia glutinosa + 1 Limonium sinuatum bonduelli + 1 Astragalus gombo + 1 Citrullus colocynthis + 1 Atractylis aristata 2 1 Randonia africana + 1 Aristida pungens + 1 Fagonia brugueiri + 1 Bassia muricata + 1 Imperata cylindrica + 1 Launaea resedifolia resedifolia + 1 Sclerophalus arabicus + 1 Seetzenia lanata + 1 Cynodon dactylon + 1

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Ce groupement ce localise sous la latitude 30°N, aux alentours de 300 m d‟altitude, avec un taux de recouvrement qui varie entre 10 et 70 %. C‟est un groupement des plaines caillouteuses (regs) et sableuses. Le groupement à Zygophyllum geslini et Cornulaca monacantha est en réalité un groupement " hybride ". C‟est-à-dire qu‟aux espèces anciennement installées sur gypse (Zygophyllum geslini et Randonia africana) se superposent des espèces psamophytes telles que Cornulaca monacantha Danthonia forskahlii, Stipagrostis pungens qui envahissent l‟accumulation sableuse plus récente.

Ce groupement présente de très grande similitude avec l‟association à Zygophyllum geslini et Traganum nudatum, qui occupe les sols gypseux peu chargés en sels solubles et souvent colmatés en surface par une couche de sable éolien décrite par Quezel (1965) dans la partie septentrionale du Sahara depuis le sud tunisien jusqu‟à l‟ouest de la Saoura, et la pseudo-steppe à Randonia africana et Cornulaca monacantha (Guinet, 1954). Mais sous la latitude 30°N il est appauvri en espèces, sauf dans des " rares stations refuges " où se réunissent une topographie locale protectrice contre les vents desséchants et une nappe phréatique très proche en générale de 2 à 9 m de profondeur, à l‟exemple du relevé n° 51 à 10 km au sud de Timimoun effectué dans une petite dépression.

La composition même en espèces de ce relevé 51 1e rapproche fortement de ceux de l‟association à Sclerocephalus arabicus et Fagonia glutinosa décrite par Quezel (1965). Elle est localisée au Sahara tropical c‟est à dire la zone de transition entre le Sahara et le Sahel, au Sahara central dans les massifs montagneux du Hoggar et Tassili, en Mauritanie et dans la région de Béni-Abbés. Toutefois cette association temporaire n‟a jamais été décrite dans la partie méridionale du grand erg occidental. Seetzenia lanata, citée auparavant dans le Hoggar et le Tassili, semble arrivé jusqu‟aux environs du grand erg occidental.

Il faudra effectuer d‟autres relevées floristiques en année plus pluvieuse pour pouvoir confirmer ou infirmer si cette association est étendue ou limitée autour du grand erg occidental. Le groupement à Zygophyllum et Cornulaca constitue un bon pâturage pendant la saison sèche surtout pour les dromadaires. Ces deux espèces sont parmi les rares espèces toujours vertes même lorsque le sol s'assèche au-dessous du point de fanaison comme le montre la photo n° 21 en annexes.

4 - Groupement à Retama retam et Cotula cinerea Ce groupement semble se localiser dans le nord du Sahara septentrionale d‟après le découpage biogéographique du Sahara in Le Houérou (1990) et celui de Quezel (1965). Il s‟observe entre 400 et 500 m d‟altitude, dans les lits d‟oueds avec un taux de recouvrement qui varie entre 20 à 80%. Il s‟appauvrit au nord, sur les piémonts de l‟Atlas saharien comme dans les zones proches des habitations (Tab. n° 8). Ce groupement semble lié exclusivement aux alluvions humides des oueds recouverts d‟un léger voile de sable ou des micro-dunes qu‟on appelle localement « Sifs ». La richesse de sa composition floristique est dépendante du degré d‟humidité du sol. Si l‟humidité du sol est élevée le cortège s„enrichit par le sous groupement à Ephedra alata alenda. Le deuxième sous groupement est nettement appauvri en espèces à cause d‟un substrat plus sec et sans doute avec l‟altitude. Ce groupement à Retama retam et Cotula cinerea peut se rattacher à l‟alliance Aristidion pungentis, l‟ordre des Aristidetalia pungentis de Guinochet (1952) et à la classe Calligono - Aristidetea de Gehu et al. (1993).

5 - Groupement à Acacia radiana et Panicum turgidum

C‟est un groupement qui se localise dans le Sahara septentrional occidental d‟après le découpage phytogéographique de Quezel (1965) entre les latitudes 28 et 30°N et entre 400 et 500 m d‟altitude (Tab. n° 9).

Ce groupement à Acacia ce localise essentiellement dans les lits d‟oueds. “ En effet, en milieu désertique, la végétation arborée jalonne le chevelu hydrographique parce qu‟elle est sous la dépendance du sous-écoulement circulant dans les alluvions” (Bisson., 2003). Selon l‟épaisseur des alluvions de l‟oued on peut rencontrer les espèces suivantes : Atriplex halimus, Anvillea radiata, Panicum turgidum ou parfois même des espèces saxicoles comme Forskhalea tenacissima. Si le lit d‟oued est envahi par un voile sableux, alors un sous groupement psamophyte fait son apparition à base de Citrullus, Stipagrostis et Retama. D‟autre part nous avons observé a la faveur du ramassage du gravier des lits d‟oueds que ceux-ci s‟ensablent davantage et ce groupement évolue alors vers un groupement purement psamophyte.

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Tableau n°8 9: : Groupement à Retama retam et Cotula cinerea

Numéro des relevés 36 37 40 44 5 45 42 35 43 41 34 14 38 39 Altitude m 440 445 430 550 850 820 430 385 545 545 410 390 410 410 Exposition SE SW E NE 0 0 0 E 0 0 0 0 NE 0 Pente % 25 25 1-2 1-2 0 0 0 1-2 0 0 0 0 1-2 0 Substrat Sab Sab All-Sab All-Sab All-Sab All-Sab All-Sab All-Sab All-Sab All-Sab All-Sab All-sab All-sab All-Sab P Nombre Espèces 8 8 8 7 3 5 23 16 14 20 9 9 5 4

Retama retam . 2 + 2 1 3 2 + 1 4 4 . . + 11 Cotula cinerea + . + . . 1 1 + . . 3 . + 1 8 Randonia africana + . . . . . 1 + 2 + . + 5 3 7 Farsetia ramosissima . 2 + . . . 3 . 2 3 . . 2 . 6 Aristida plumosa 2 4 + . . . + + 1 . . . . . 6 Ephedra alata alenda 1 ...... 1 + 3 1 4 1 6 Plantago ciliata + 3 . 1 . . 2 2 . 2 . . . . 6 Anethum graveolens . + + + . . + + 1 . . . . . 6 Atriplex halimus . . . . 4 . 2 . 2 2 2 1 . . 5 Morettia canescens . . . . 1 . + 2 + 2 2 . . . 5 Chrysanthemum macro . . . 1 . . + . . + 2 + . . 5 Centaurea pungens . . 5 . . 2 1 . . . . . + . 4 Helianthemum ellipticum + . 1 ...... + . . . . 3 Ferula vesceritensis . . . 1 . 2 + . 3 . . . . . 3 Pseuderucaria teretifolia . . . . . 2 3 . . 2 . . . . 3 Euphorbia granulata . 2 . . . . 1 . . 2 . . . . 3 Oudneya africana ...... 1 + 1 . . . . . 3 Aristida pungens ...... 2 . 2 3 . . . . 3 Helianthemum lipii . 1 ...... 1 . . . . 2 Ziziphus lotus 2 ...... + . . . . 2 Farsetia aegyptiaca . 3 . . . . . 1 ...... 2 Fagonia arabica . . 5 . . . . + 1 . . . . . 2 Limonium sinuatum bonduelli 4 . . . . . 4 ...... 2 Calligonum comosum ...... 1 . . 2 . . . 2 Zilla macroptera ...... + . . . 3 . . . 2 Echium trygorrhizum ...... 1 + . . . . 2 Erodium glaucophyllum ...... + ...... 2 Mansonia nivea ...... + ...... 2 Lygeum spartum .L ...... 1 Cistanche phelypaea ...... 1 Pistachia atlantica ...... 1 Rhantherium adpressum ...... 1 Accacia ehrenbergiana ...... 1 . . 1 Cornulaca monacantha ...... + . . 1 Ammodaucus leucotrichus ...... + . . 1 Filago spathulata deser ...... + . . 1 Filago spathulata v.prolifera ...... + . . 1 Pulicaria crispa ...... 3 . . . 1 Ifloga spicata ...... 1 . . . . . 1 Traganum nudatum ...... 3 ...... 1 Fagonia glutinosa ...... 1 ...... 1 Farsetia aegyptiaca ssp ...... 2 ...... 1 Tamarix articulata ...... + . . . . 1 Neurada procumbens ...... + . . . . 1 Nerium oleander ...... + . . . . 1 Convolvulus supinus ...... + . . . . 1 Cynodon dactylon ...... 1 . . . . 1 Phoenix dactylifera ...... 3 . . . . 1 Launaea glomerata ...... 1 ...... 1 Citrullus colocynthis ...... 1 ...... 1 Peganum harmala ...... + ...... 1 Forskhalea tenacissima ...... + ...... 1 Plantago albicans ...... + ...... 1

Tableau 109 : : Groupement à Acacia radiana et Panicum turgidum

Numéro des relevés 6 13 52 9 11 33 24 31 32 Altitude m 990 380 705 500 450 470 300 390 390 Exposition W W E W 0 W NE NE E Pente % 2-3 1-2 1-2 1-2 0 1-2 1-2 1-2 1-2 Substrat All-Sab Roc-Sab All All All All-Sab All All-Sab All-Sab P Nombre Espèces 9 12 5 11 12 6 23 30 8

Randonia africana . + . 2 2 + + 2 2 7 Atriplex halimus 1 + . . 3 . 2 2 2 6 Aristida plumosa 1 + . 2 . 5 . + . 5 Accacia radiana . 2 2 1 . . 1 2 . 5 Anvillia radiata 1 + 3 . . . 1 . . 4 Zilla macroptera . . 3 1 + . 4 . . 4 Fagonia arabica . + . . . . 1 + . 3 Panicum turgidum . + 2 . . . . + . 3 Asteriscus graveolens 1 + . 2 . . . . . 3 Crotolaria saharae . . . + 1 2 1 . . 4 Citrullus colocynthis . . . + + + 1 . . 4 Cotula cinerea . . . . 2 3 . + . 3 Atractylis aristata ...... 2 2 2 3 Pulicaria crispa ...... 3 2 2 3 Reseda villosa . . . . . 1 . . + 2 Astragalus gombo . . . . + . . . 1 2 Farsetia aegyptiaca ...... + + 2 Forskhalea tenacissima . + . . . . + 1 . 3 Plantago albicans 3 . . . . . 2 . . 3 Helianthemum conf. brachypodium 1 ...... 1 . 2 Neurada procumbens . + . + . . . . . 2 Calligonum comosum . . . . 2 . 1 . . 2 Euphorbia guyoniana . . . . 1 . . + . 2 Pitutanthos denudatus . . . . + . . + . 2 Aristida pungens ...... + 2 . 2 Moricandia arvensis ...... 2 + . 2 Pergularia tomentosa ...... + + . 2 Accacia eherenbergiana . . 1 ...... 1 Anastatica hierochuntica ...... 3 1 Plantago ciliata 2 ...... 1 Anabasis articulata 3 ...... 1 Heliathemum ruficomum + ...... 1 Pseuderucaria teretifolia . . . 1 . . . . . 1 Retama retam . . . 2 . . . . . 1 Salsola vermiculata . . . + . . . . . 1 Fagonia glutinosa . + ...... 1 Gaillonia reboudiana . + ...... 1 Echium horridum . . . . + . . . . 1 Euphorbia granulata ...... 2 . . 1 Morettia canescens ...... 2 . . 1 Echium trygorrhizum ...... 3 . . 1 Argyrolobium abyssinicum ...... 2 . . 1 Fagonia brugueiri ...... 1 . . 1 Frankenia florida ...... + . . 1 Limonium sinuatum bonduelli ...... 1 . 1 Oudneya africana ...... + . 1 Helianthemum ellipticum ...... 1 . 1 Launaea res. eu-resedifolia ...... + . 1 Cleome arabica ...... + . 1 Deverra scoparia ...... + . 1 Helian. eriocephalum ...... 2 . 1 Malcomia aegyptiaca ...... + . 1 Paronychia arabica ...... 2 . 1 Paronychia chlorothyrsa ...... 1 . 1 Polycarpaea repens ...... + . 1 Salvia aegyptiaca ...... 2 . 1 Senecio massaicus ...... 2 . 1 Thymelaea microphylla ...... 1 . 1

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L‟aire de ce groupement à Acacia et Panicum turgidum de même que sa richesse floristique notée par Guinochet et Quezel (1954), Quezel et Simoneau (1963) et Ozenda (1977), régresse partout à l‟approche des zones habitées ou des zones facilement accessibles, comme cela apparait sur les relevées 6, 13 et 52 du tableau correspondant.

Ce groupement est très localisé, dans les lits d‟oueds rocailleux ou recouvert d‟un léger voile de sable ou d‟alluvions, aux alentours de Béchar et Kerzaz, dans la partie NW du grand erg occidental, et les lits d‟oueds qui descendent du plateau du Tademaït dans la partie sud de l‟erg. Dans ce derniers cas, on peut considérer les peuplements d‟Acacia comme une relique d‟une savane à gommier plus étendue qui sévissait autrefois dans notre zone d‟étude (Houerou 1990).

Ce groupement semble appartenir à l‟alliance Antirrhino-Zillion macropterae de Quezel (1965) et la classe Pergularieto-Pulicartietea du même auteur.

Schéma syntaxonomique des groupements analysés

Voici de notre point de vue le schéma syntaxonomique des groupements recensées autour de l‟erg occidental : - Groupement à Tamarix articulata et Phragmites communis - Classe Nerio-Tamaricetea Braun-Blanquet et Bolos, (1957). - Ordre Tamaricetalia africanae Braun-Blanquet et Bolos, (1957). - Alliance Tamaricion africanae Braun-Blanquet et Bolos, (1957).

- Groupement à Limoniastrum guyonianum et Traganum nudatum - Classe Salicornietea Guinochet, (1951). - Ordre Salsoleto-Nitrarietalia Quezel, (1965). - Alliance Limoniastrion guyoniani Quezel, (1965).

- Groupement à Zygophyllum geslini et Cornulaca monacantha - Classe Salicornietea Guinochet, (1951). - Ordre Salsoleto-Nitrarietalia Quezel, (1965). - Alliance Limoniastrion guyoniani Quezel, (1965). - Association Zygophyllum geslini et Traganum nudatum Quezel, (1965).

- Groupement à Retama retam et Cotula cinerea - Classe Calligono-Aristidetea Gehu et al., (1993) - Ordre Aristidetalia pungentis Guinochet, (1952). - Alliance Aristidion pungentis Quezel, (1965).

- Groupement à Acacia radiana et Panicum turgidum - Classe Pergularieto-Pulicarietea Quezel, (1965) - Ordre Zielleto-Trichdesmetea Quezel, (1965) - Alliance Antirrhino-Zillion macropterae Quezel, (1965) - Association Acacia radiana et Panicum turgidum Guinochet et al., (1954).

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Conclusion :

Notre étude se compose de zones bien distinctes : Hamadas (plateaux), Regs, plaines sableuses et oueds, sebkhas, ergs, avec associations végétales spécifiques à chaque zone. La végétation de cette région (en dehors des palmeraies) est extrêmement réduite, ceci s‟explique par les conditions climatiques très sévères. La végétation est liée à la présence d‟eaux souterraines à faible profondeur. Globalement, d‟après les résultats de nos recherches autour du grand erg occidental les végétaux se sont adaptés à des conditions édaphiques plus que les autres facteurs écologiques et bioclimatiques, qui passent à côté. En fait le degré d‟humidité du sol dû à une nappe phréatique proche ou à une eau emmagasinée dans les couches alluvionnaires après une bonne pluie, le degré et le type de salinité, la texture du sol en argile-limon-sable sont déterminante dans la répartition des végétaux autour du grand erg occidental. La végétation est relativement abondante dans les oueds, aux abords des dunes mais appauvri dans les zones de Regs et les Hamadas.

. Les Hamadas : ce sont de sorte de plateaux recouvert de pierres. Les plantes y sont rares. Elles ne peuvent guère se développer que dans les fissures ensablées. Ou des lits mineurs d‟écoulements d‟eau en surface résultants de quelques rares orages pluviaux Parmi les espèces caractéristiques ; Fagonia glutinosa, Zygophyllum sp, Forskhalea tenacissima, Anvillea radiata.

. Les Regs : ils sont composés de cailloux et laissant s‟installer une végétation dominante spécifique selon la nature du substrat, permettant de distinguer des paysages végétaux différents ils sont assez pauvres en eau et se révèlent peu propices au maintien d‟une végétation vivace pendant les années de sécheresse. La végétation du « Reg » est ainsi clairsemée, répartie irrégulièrement, composée de plantes basses, souvent plaquées au sol, avec quelques petits buissons. La végétation est plus abondante dans les cuvettes et les dépressions, où s‟accumule l‟eau de pluie et de ruissellement. C‟est un milieu peu productif sur le plan végétal. Les espèces les plus fréquentes sont Cornulaca monacantha, Zygophyllum geslini, Randonia africana, Traganum nudatum.

. Les plaines sableuses et les oueds : la densité de végétation est variable. Elle dépend de la structure du lit d‟oued en alluvions-limon-sable, et d‟une chute de pluie récente et de degré d‟emmagasinement d‟eau dans le sol. Dans les oueds, le couvert végétal est couramment de 20 à 30% et peut atteindre 50%, voire 80% dans certains cas rencontré sur le terrain. Les espèces fréquentes sont : Tamarix sp, Hyoscyamus muticus falezlez, et Cotula cinerea.

. Les Sebkhas : le sel cristallisé empêche la végétation de se développer. Autour de ces zones, une certaine végétation plus ou moins halophyte s‟installe en périphérie. Elle est constituée Zygophyllum album, Traganum nudatum et Randonia africana essentiellement.

. Les Ergs : la végétation ne se développe que sur la face sous le vent, protégé les accumulations du sable peu cohésif des micro-dunes (Sifs) ou les dunes vives (Nebkas). A la base de la , on trouve des espèces arbustives : Retama retam et Tamarix articulata, Ephedra alata alenda, et herbacées : Stipagrostis pungens, Stipagrostis plumosa, Danthonia forskahlii.

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LA LUTTE CONTRE L’ENSABLEMENT

Introduction

L‟ensablement signifie toute accumulation d‟origine éolienne du sable aboutissant ainsi à la formation de dunes de sables qui peuvent prendre des tailles gigantesques. Ce sable peut menacer ainsi des oasis, couper des routes ou isoler des agglomérations urbaines. Autour du grand erg occidental, plusieurs oasis, agglomérations, infrastructures routières sont constamment menacées par l‟ensablement. Tel est le cas de la route entre Timimoun et sur 90 km, le village de Guesba à 10 km au nord de Timimoun en est un exemple significatif. Les retombées de ce phénomène, au plan socio-économique sont lourdes. Les accumulations sableuses ou dunes, en se déplaçant, ensevelissent sous leur masse les cultures, les habitations et les voies de communication (Rapport F.A.O, 1988). Ce qui se traduit généralement par une baisse de la production agricole, du fait de la réduction de la superficie exploitable par la population, l'exode rural, la migration de la jeune population vers d‟autres régions du pays, sinon d‟autres pays, laissant dans les oasis une population de plus en plus veille qui est incapable de bien entretenir les palmeraies à long terme (Photo 6 et 7). À partir de ce point de vue, on peut considérer l‟ensablement comme un véritable fléau. " Grain de sable après grain de sable, la dune avance (Malagnoux., 2011).

3.1 Les causes de l’ensablement Le problème de l‟ensablement concerne surtout le sud-ouest du grand erg occidental, cela est dû au vent dominant qui souffle du nord-est comme le montre la figure n° 21. Mais d‟autres facteurs jouent un rôle clé dans ce processus d‟ensablement, ces facteurs sont :

3.1.1 Conditions bioclimatiques D‟après le manuel de fixation des dunes de F.A.O (1988), les régions affectées par l'ensablement correspondent aux zones bioclimatiques arides et sahariennes. Les principales caractéristiques écologiques sont les suivantes : Au plan climatique : précipitations faibles et irrégulières ; températures élevées avec de grandes amplitudes thermiques ; vents violents et assez fréquents. Au plan édaphique : à l'exception des oasis et des aires de culture, les sols sont squelettiques et généralement constitués à partir de roches mère friables et facilement érosives comme le montre les photos n° 1 à 5. Ghardaïa

El-Goléa Timimoun

Fig. 21 : Sens de déplacement générale des dunes de sables autour de l‟erg. (Mainguet et al., 2004)

Vents dominants Dune de sable

Zone source de sable Zone de transit : Reg, Hamada Zone de dépôt de sable Oasis 1 2 3

Fig. 22 : Les différentes phases de l‟ensablement.

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Le ramassage du gravier des regs est un moyen de subsistance pour les populations locales des oasis qui travaillent pour le compte des entrepreneurs. Néanmoins, cela provoque la démolition et disparition des couches superficielles du sol les rendant facilement exposées à l‟action érosive du vent. Pour bien comprendre le phénomène de l‟ensablement et les techniques utilisées pour y remédier, il est nécessaire d‟après F.A.O. (1988) d‟identifier les trois points suivants : - D‟où viennent les sables, - Les zones de transit et les phénomènes qui aboutissent à son accumulation, - Le sens des vents dominant, comme le montre la figure n° 22. Le mieux sera de réaliser des cartes d‟ensablement des régions menacées, pour pouvoir bien situer le phénomène de l‟ensablement. La contribution des photos satellites ou de Google Earth peuvent aider dans ce sens comme cela été réalisé au Maroc et en Tunisie (Venard et al., 2010).

3.1.2 Géomorphologie Dunaire

La géomorphologie de l'erg peut être réduite à deux types de formes : l'ensemble des dômes recouvert de dunes jointives d'aspect réticulé qu‟on nomme “ aklés ” d'une part, et d'autre part l'ensemble des Feidjs qui sont des couloirs interdunaires couverts de sables grossiers perforés par des dépressions fermées creusées dans les secteurs de déflation maximale qu‟on nomme “ chaudrons ” d‟après Callot (1993). Les aires d'aklés à sables fins très mobiles sont immédiatement dangereuses pour l'environnement (fig. 23).

3.1.3 Actions Anthropiques

La fragilité des milieux naturels sahariens et surtout leur faible potentiel de production d'un côté et les besoins grandissants d'une population nombreuse ont conduit inévitablement à une mauvaise utilisation des ressources naturelles de ces milieux. Les manifestations les plus néfastes de ces utilisations sont les suivantes : - L'exploitation abusive de la végétation bloque la régénération naturelle et épuise les réserves semencières essentiellement par le surpâturage et l‟exploitation irrationnelle de la végétation naturelle, comme c‟est le cas pour les pseudo-steppes graminéennes à Stipagrostis pungens qui se réduisent du fait de leur surexploitation commerciale à grande échelle par les autochtones et les nomades pour des raisons de subsistance (F.A.O, 1988).

Fig. 23 : Géomorphologie dunaire (Callot, 1993)

- Déflation Vents dominants - - Déflation - - Reg - - -

-

Fig. 24: Mécanisme de formation du Reg où le vent joue un rôle clé.

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Même les espèces ligneuses n‟y échappent pas et “ les effets du bucheronnage sont particulièrement nets sur les plantes ligneuses qui fournissent un bon combustible… Ces divers modes de destruction privent le sol de sa couverture végétale, le rendent vulnérable au ravinement et à l'érosion éolienne et entravent l'évolution normale de l'habitat ” (Kassas et al., 1953). Les pouvoirs locaux sont invités à prendre des mesures adéquates pour limiter le ramassage du gravier des regs le plus vite possible.

3.2 L’Origine du Sable Il est souhaitable de connaitre les zones sources de sable pour pouvoir agir en amont du processus de l‟ensablement et de ce fait limiter l‟ampleur du phénomène en aval surtout pour les oasis et les palmeraies.

3.2.1 Le sable autochtone

On parle de sable d‟origine autochtone quand la source du sable est d‟origine locale. Ce cas de figure concerne en particulier le ramassage de la couche protectrice du gravier qui couvre les sols squelettiques des regs et lits d‟oueds, par les populations locales pour les besoins des constructions urbaines galopantes. Cette minuscule couche continue et compacte du gravier qui s‟est accumulée à travers des milliers d‟années, couvre la surface des étendues de regs, et joue un rôle protecteur de la couche superficielle du sol contre l‟érosion éolienne comme la montre la figure 24. Malheureusement, pour des raisons de subsistance, la population des Ksours (oasis) tamise le sol pour ramasser cette couche du gravier, pour ensuite le vendre au secteur du bâtiment (Photo 1 & 2). Ce sable se caractérise par des particules très fines parfois rougeâtres. Dans certains cas ce sable colle sur les dattes et forme une couche qui se solidifie avec le temps rendant la récolte sans valeur commerciale et tout simplement elle est donnée au bétail. Cela crée en retour de nouvelles zones émettrices de sable. Au plan géomorphologique : le paysage est fait de formations montagneuses dénudées, entrecoupées de vaste étendues constituées de regs et de plaines d'épandage fluviales anciennes. Au plan des formations végétales : les conditions difficiles décrites ci-dessus ne permettent pas le développement d'une végétation riche et variée. L'essentiel de cette végétation se concentre le long des lits d‟oueds ainsi que dans les endroits où la nappe phréatique est proche. En dehors de ces milieux, la végétation est discontinue et ne permet pas une bonne protection du sol contre l'érosion éolienne.

3.2.2 Le sable allochtone On parle de sable d‟origine allochtone quand l‟origine du sable est lointaine. L‟érosion éolienne est par excellence la cause principale de tout ensablement où le vent joue le triple rôle d'agent érosif, de transport et de dépôt de formation des dunes. Le Sahara offre des conditions favorables à une vive érosion éolienne souvent accentuée par l'homme qui défriche les nappes de la maigre végétation qui peut subsister çà et là. C‟est en particulier le cas des nappes de Stipagrostis pungens qui sont rasées par une surexploitation commerciale abusive.

L'intensité de cette érosion dépend essentiellement de la force du vent. Mais d‟autres facteurs écologiques, topographique et pédologique interviennent soit en réduisant ou en intensifiant le phénomène d‟érosion éolienne. Selon leurs caractéristiques, on peut citer à titre non exhaustif :  Facteurs écologiques exemple : les étendues continues de pseudo-steppes à Zygophyllum geslini et Cornulaca monacantha en ralentissant les vents de sables à la surface du sol, diminuent la déflation, ainsi que la corrasion des roches et des cailloux provoquées par l‟érosion éolienne dans les Regs et les Hamadas. La dégradation de ces étendues par la sécheresse ou l‟abaissement de la nappe phréatique proche du sol, ou la surexploitation humaine, contribuerait à accélérer l‟érosion éolienne (Photo 21).

 Facteurs pédologiques : les sols présentant les caractéristiques suivantes ; meuble, sec et finement émietté, surface uniforme, zone suffisamment étendue dans le sens du vent (F.A.O 1988) sont les plus vulnérables à l‟action de l‟érosion éolienne.

 Facteurs Topographiques : de toute évidence la force de l‟érosion éolienne s‟exerce plus sur les étendues ouvertes que sur les reliefs escarpés.

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3.2.3 Le sable auto-allochtone On parle de sable auto-allochtone quand l‟origine du sable est mixte. Ce phénomène se produit lors des vents de sables violents. Cela donne aux sables qui s‟accumulent une couleur rougeâtre. 3.2.4 Les zones de transport de sable

En général, ces zones correspondent à des terrains plats squelettiques, avec une couverture végétale clairsemée ou totalement absente. Tel est le cas pour les étendues des Regs et des Hamadas. Le vent dominant au niveau du sol exerce une action en continue, et de ce fait le sable ne s‟emmagasine pas, bien au contraire il est en perpétuel mouvement, jusqu‟à ce qu‟il atteint les zones de stockages.

3.2.5 Les zones d’accumulation de sable

Sous l‟action du vent dominant, il suffit de n‟importe qu‟elle obstacle verticale comme par exemple un amas de Chénopodiacées, le fond d‟un oued ou une vallée, pour que le sable s‟accumule et forme des micro-dunes, qu‟on appelle localement "Nebka". Celles-ci vont se transformer au fil du temps en véritables dunes de sables. On parle alors de dunes vives car elles sont en déplacement perpétuel jusqu‟à ce qu‟elles atteignent une taille considérable et se stabilisent définitivement. Elles deviennent par la suite à leur tour des sources de sable.

3.3 Description Des Différentes Techniques de Fixation Dunaires

L‟objectif des techniques de lutte contre l‟ensablement est soit de déplacer par des moyens mécaniques ou manuelles les masses sableuses menaçantes en mouvement quand elles sont proches des installations humaines et des populations des oasis, soit d'empêcher la formation de ces masses sableuses, ou enfin carrément les fixer. Elles font appel à plusieurs techniques différentes. Pour arriver à ce but ultime, plusieurs méthodes ont été proposées et testées. "les méthodes utilisables diffèrent entre les états disposant à la fois de capitaux et d‟hydrocarbures qui fixent les dunes en pulvérisant des produits dérivés du pétrole et les états les plus démunis utilisent des brise-vent en toile plastique selon des dispositifs de plus en plus perfectionnés pour fixer le sable ou détruire certaines parties des dunes et les rendre inoffensives " d‟après Rognon (2007).

Avant d‟exécuter n‟importe quelle technique de lutte contre l‟ensablement, il est important de connaitre et d‟étudier le régime climatique, celui des vents mais aussi, la géomorphologie générale du milieu. C‟est-à-dire qu‟il faut comprendre la logique du paysage.

Pour avoir une idée précise sur le sens des vents dominants. Selon le site : parfois il y a un seul vent dominant et parfois il y en a deux un oblique à l‟autre. De toute évidence les solutions de luttes contre l‟ensablement doivent être appliquées à l‟opposé des vents dominants par rapport au site à protéger.

3.3.1 Technique Bofix

Expérimentée en Mauritanie, la méthode Bofix utilise la force du vent pour fixer les dunes longitudinales (Rognon., 2007). Ces dunes longitudinales se caractérisent par des cordons dunaires longs de plusieurs dizaines de kilomètres. Elles sont hautes de 5 à plusieurs dizaines de mètres et sont modelées par deux vents saisonniers, obliques de 30° à 60° par rapport à l'axe de la dune. Ces vents saisonniers remanient alternativement la partie sommitale de la dune. Le sable est ainsi poussé sur un versant ou sur l'autre selon la saison. Mais la résultante de ce transport est un déplacement vers la pointe de la dune où il se dépose. L‟application de cette méthode sur le terrain se déroule en trois phases :

- Dans un premier temps ; la dune est sectionnée au niveau de ses points d‟inflexion et son extrémité est effacée par simple déflation, en installant des palissades non

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poreuses à base de produits synthétiques comme qu‟un film en polyéthylène ou plaques en fibrociments. D‟une manière perpendiculaire à la direction du vent dominant, les vents tourbillonnants qui se forment derrière l‟obstacle dégageront le sable.

- Dans une deuxième phase ; les portions restantes sont remaniées au niveau des crêtes et sur les flancs pour accroître leur volume dans le but de stocker le sable encore mobile et d‟accroître le réservoir d‟humidité, nécessaire ensuite au boisement de la dune. La dernière étape consiste à boiser ces dunes artificielles par la plantation de lignes d‟arbres jumelées en vue de leur fixation définitive

- Dans une troisième phase ; des arbres sont plantées à 3 m les uns des autres, protégés par des toiles brise-vent, hautes de 50 cm seulement pour ne pas donner trop de prise au vent. Ces toiles permettent de forcer le vent à déposer le sable qu'il transporte essentiellement dans les 40 premiers cm). Ainsi cela permet de stocker le sable au sol. Une nouvelle toile est ajoutée chaque fois que la précédente a été ensablée. L‟orientation des lignes d‟arbres est perpendiculaire à un vent dominant. L‟espèce choisi est le Prosopis juliflora (Sw., Dcil) américain possède des racines s'enfonçant à plus de 30 mètres. Cet arbre qui développe sans cesse de nouvelles racines au-dessus du niveau du sable, a été introduit dans l'Ancien Monde pour stabiliser les dunes.

Alors que les toiles disparaissent sous le sable qui s‟accumule, les plants devenus arbres après leur sortie du cylindre de toile qui les protège, forment un rideau brise vent biologique et assure la fixation définitive du sable. L‟année suivante, une seconde ligne de plants est mise en place, parallèle à la première et distante de 8 à 10 mètres, dans la direction d‟où vient le vent dominant. Chaque année, des lignes supplémentaires sont ajoutées, pour créer une sorte de «bocage». Le large espace entre les rangées est nécessaire pour que les Prosopis ne se gênent pas par leurs racines, et ne se privent pas mutuellement d‟eau.

La méthode de lutte contre le sable qui se déplace en nappe ou Bofix a prouvé son efficacité dans les déserts côtiers : Mauritanie, Namibie, Australie. Elle se base sur l‟utilisation du phénomène de la rosée qui se condense sur le sable. Cette rosée est originaire de l‟humidité océanique qui est transporté par les alizés. Malheureusement cette technique ne peut être appliquée au grand erg occidental ou la rosée est un phénomène atmosphérique très rare (Fig. 25).

3.3.2 Technique de la Palissade Linéaire (Afrégue)

La technique de la palissade ou comme on l‟appelle localement en Algérie „Afrégue‟ repose sur le principe d'obstacles linaires formés et composé de palmes (fig. 25) qui s'opposent au vent dominant en diminuant sa vitesse et en l'obligeant à déposer sa charge de sable. Cela conduit à une accumulation du sable en mouvement, sous forme de dunes artificielles qui peuvent parfois atteindre des hauteurs considérables. La palissade est toujours interposée entre la source du sable et la zone à protéger.

La technique de la palissade est également utilisée en Tunisie, au Maroc et en Mauritanie, avec d‟autres matériaux végétaux locaux, ou des grillages synthétiques, ou des plaques de fibrociments. Dans ce dernier cas, les plaques doivent être perforées par des trous de 3 cm de diamètre pour éviter de former des tourbillons d‟air derrière la palissade qui vont libérer le sable au lieu de le stocker (F.A.O., 1988).

La nature de la palissade diffère selon les matériaux utilisés. Elle peut être d'origine végétale comme c‟est le cas autour du grand erg occidental ou bien mixte synthétique et végétale comme c‟est le cas au Maroc et en Mauritanie. Selon les besoins, l‟orientation de la palissade change par rapport au vent dominant. Elle peut être soit :

- Perpendiculaire au vent dominant, pour en diminuer sa vitesse, et provoquer une accumulation du sable en mouvement au niveau de la palissade. On obtient alors une dune d‟arrêt. Plus la dune est volumineuse, moins elle peut migrer vers l'aval. On installe d‟habitude ce type de palissade dans la zone de transit du sable, avant qu‟il n‟atteigne la zone à protéger. Ce dispositif mérite le nom de " Palissade d'arrêt".

- Oblique au vent dominant, ainsi les sables sont déviés loin des palmeraies. On obtient donc une Dune de «défilement » ou de « diversion ». On installe ce type de palissade en périphérie des palmeraies déjà ensablées pour limiter les accumulations du sable dans la palmeraie déjà ensablée, comme le montre la figure 26 ainsi que les photographies 4 et 5.

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Cette accumulation aboutit parfois à la formation de dunes artificielles géantes. Tel est le cas à Tinerkouk à 70 km au nord de Timimoun. Au fur et à mesure qu‟elles sont ensevelies, les palissades sont rehaussées ou reconstruites jusqu‟à ce que la dune artificielle atteigne une hauteur telle qu‟elle ne puisse plus « grandir ». On dit alors que la dune a atteint son profil d‟équilibre.

La palissade est construite avec du matériel végétal local. La palme desséchée du palmier est un produit local des palmeraies et son approvisionnement dépend de l‟importance des oasis et des utilisations traditionnelles qui en sont faites. La récolte des palmes se fait à deux reprises de l‟année : de mars à avril à l‟occasion de la pollinisation, et de juin à novembre au moment de la récolte des dattes, car il y a des variétés de dattes précoces et des variétés tardives. On laisse les palmes sécher une année environ.

La pose de ces palissades obéit à plusieurs règles qu‟il faut respecter rigoureusement :

- La connaissance parfaite de la circulation des vents dominants, dans toute la zone d‟étude autour du grand erg occidental, est nord-est. Ils peuvent légèrement changer de direction selon les reliefs locaux.

- Pour remplir efficacement son rôle, la palissade doit avoir une perméabilité au vent de 30 à 40 pour cent, afin de freiner sa vitesse et de former une accumulation de sable sans provoquer dans la zone sous le vent, de phénomène tourbillonnaire.

- La hauteur doit intégrer la répartition de la charge sableuse dans le flux éolien. Les études de la F.A.O (1988) ont montré que le dépôt du sable se fait suivant le gradient ci-après: De 0 à 5 cm, 16 % du sable transporté par le vent se dépose, De 0-10 cm, 38 %, De 0-30 cm, 95%, De 0-40 cm, 99%. En général, la palissade doit avoir une hauteur de 70 cm à 1 m avec une 30 cm d‟enfouissement dans le sable pour être efficace. De plus, la norme en usage est de 15 palmes mises côte à côte par mètre de palissade en moyenne.

- Le rehaussement de la palissade : au bout d‟un certain temps, en général 3 à 5 ans, la palissade finit par être ensevelie par le sable. Il faut la rehausser en installant une nouvelle palissade comme le montre la figure 27.

Cette technique a été très utilisée à Tinerkouk à 70 km au Nord de Timimoun. Elle permet de protéger efficacement les palmeraies et les routes situées sous abri derrière ces obstacles. Elle a été également utilisée au sud de Timimoun et au niveau du km 20 de la route nationale 51A qui mène à Béchar pour remédier au problème de la fermeture de cette route après chaque vent de sable. Ainsi, le problème a été définitivement réglé. Malheureusement cette expérience n‟a pas été généralisée sur d‟autres points du tronçon.

3.3.3 Le Quadrillage Ce procédé décrit dans le manuel de fixation des dunes de la F.A.O (1988) dérive de la technique de la palissade linéaire décrite précédemment. Il s‟emploie en particulier dans le cas des vents multidirectionnels, notamment à cause de la topographie du sol. Dans ce cas de figure le sable doit être stocké sur place. Pour arriver à cet objectif, la palissade est disposée en quadrillage sous forme de carrés ou des losanges. La méthode de mise en place du quadrillage est similaire à celle de la palissade linéaire. En effet, chaque élément de clayonnage fonctionne comme une palissade au-delà de laquelle se dépose le sable. Les unités d‟espace à l‟intérieur du clayonnage se comblent progressivement au fur et à mesure qu‟elles piègent le sable. Très utilisée au Maroc et en Chine (F.A.O, 2011) et introduite en Mauritanie comme la montre la photo 6, cette technique est méconnue en Algérie. 3.3.4 La Technique de Mulch D‟après la F.A.O (1988) " La technique du Mulch consiste à recouvrir le sable d'une couche protectrice aussi uniforme que possible pour supprimer l'action du vent au niveau du sol et empêcher le phénomène de saltation. Tout produit susceptible de remplir cette fonction est susceptible d'être utilisé. C'est dire la grande variété de solutions possibles." Ce procédé consiste à pulvériser sur le sable soit des huiles usagées, du goudron, du pétrole ou des produits chimiques synthétiques. Pour fixer les dunes définitivement, ce dernier mode est très utilisé dans les pays du golf comme par exemple autour de la piste de course de voiture à Bahreïn. Dans d‟autres procédés, le Mulch est réalisé en couvrant le sable avec du paillage, films plastiques, mèches acryliques…etc.

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Transport éolien

Figure 25 : Principe de la technique de fixation des sables mobiles : Bofix

Figure 26 : Dispositions de la palissade pour lutter contre l‟ensablement (FA.O 1988)

Vent dominant Oasis à protéger

1

2

Figure 27 : Disposition de la palissade par-rapport au vent dominant 1-Palissade d‟arrêt, 2- Palissade de déviation (FA.O 1988)

Nouvelle palissade

70 cm Feuille de palmiers

30 cm Dépôt au vent Dépôt de sable sous le vent Ancienne palissade

Figure 28 : Rehaussement de la palissade après accumulation des dépôts de sables (F.A.O 1988)

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Traitement à Base d’Huiles Minérales ou le Pétrole Brut

Cette technique apparue au début des années soixante dans certains pays pétroliers, consiste en un simple épandage des huiles minérales à base d'asphalte, huiles lourdes ou pétroles brutes sous forme d'une mince pellicule de 5 mm. Le traitement concerne la fixation de dunes vives qui menacent directement les infrastructures telles que les routes et les habitations rurales. Au fil des années, cette méthode a fait l'objet d'améliorations touchant à la fois aux moyens de traitement et à la période d'application. L'application de cette méthode peut être systématique ou par bande. Pour cette dernière variante, la bande a une largeur de 20 m et nécessite entre 2.5 à 4 tonnes d'huile lourde par hectare (F.A.O., 1988). Bien que cette technique est coûteuse et peu efficace à long terme, elle a été utilisée à grande échelle en Libye et en Iran. Ce dernier pays a couplé ce procédé avec la plantation du Tamarix sp (Meunier et al., 2000). D'autres dérivés du pétrole et en particulier le bitume ont été testés à petite échelle en Algérie, en Tunisie, au Maroc et en Égypte, puis abandonnés dans les années soixante-dix (photographies 7 et 8).

Utilisation des Produits Synthétiques Plusieurs produits chimiques sont disponibles sur le marché parmi lesquels figurent: Unisol 096, Helsel 801, Agrofix 614, Polyacrylamide etc. non phyto-toxiques. Ils sont pulvérisés sur le sable dès que la surface du sol renferme un minimum d'humidité permettant la construction d'une pellicule de 5 mm d'épaisseur. Dans certains cas, des semences fines sont mélangées à ces poudres. Cela a été testé en Libye.

Dans le cas du manque d‟humidité, au préalable, on arrose les dunes de sables avec de l‟eau, puis on pulvérise dessus divers produits et émulsions fixateurs de sable à base de produits cités plus haut. Ce procédé est actuellement utilisé pour consolider le sable des dunes vives dégagé pendant la construction de la nouvelle route national qui franchi le grand erg occidental et qui reliera dans le futur Timimoun à El Bayadh.

3.3.5 Dégagement du Sable Pour lutter contre les accumulations de sable qui se font dans les palmeraies ou à côté des infrastructures, divers moyens sont utilisés pour dégager le sable. Selon leurs disponibilités et selon l‟isolement de l‟agglomération en question, cela peut aller de l‟utilisation des bêtes de somme, jusqu‟à l‟utilisation d‟engins mécaniques pour dégager le sable comme un retro-chargeur, une pelle mécanique...etc.

3.3.6 Les Procédés de Lutte Biologique Ces procèdes consistent en la plantation direct ou par semis de quelques espèces végétales adaptées au climat désertique sur les dunes fixées par les procédées cités auparavant. Ils sont utilisés également dans les zones sources de sable, pour limiter le renouvellement des masses de sable. Plusieurs expériences ont été réalisées dans divers pays : Sénégal, Chine, Iran, Mauritanie, Chili…etc. avec des résultats plus ou moins encourageants (F.A.O., 1988, 2011 ; Rognon, 2007). On remarquera que la majorité de ses expériences de lutte biologiques, ont été réalisées dans des désert semi-aride (nord du Sénégal) ou des désert arides (Mauritanie) qui diffèrent des conditions climatiques du grand erg occidental qui est rappelons-le un désert hyperaride. Le facteur de taille qui distingue le grand erg occidental est l‟absence de rosée atmosphérique susceptible d‟être emmagasinée dans les dunes de sable. En effet la condensation de l‟humidité atmosphérique sur le sable autour du grand erg occidental est un phénomène très rare qui ne se produit que dans de rares circonstances en hiver (Selkh., 1997). A cela il faut ajoutée la forte évapotranspiration qui le distingue des autres déserts comme à titre d‟exemple le désert saoudien (Alyemeni., 2000).

Toutefois nous suggérons de tester et d‟adapter ces techniques de luttes biologiques contre l‟ensablement, sur les sols squelettiques des zones sources de sables ou dans les zones de transit de sable, en amont des dunes fixées par les techniques de palissade ou de Mulch, là où la nappe phréatique est proche de la surface.

En fait Les dunes possèdent un coefficient de réflexion de la lumière (albédo) élevé et conduisent très mal la chaleur, de sorte que les dunes accusent peu les fortes amplitudes thermiques et ne s‟échauffent que sur 1 m de profondeur au maximum. Cela limite l‟évaporation de l‟humidité originaire de la nappe phréatique proche. De plus, les sables

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grossiers ont une faible remontée capillaire. Ainsi, la partie superficielle de la dune joue un rôle d‟écran protecteur sur 20 à 30 cm, réduisant ainsi la perte d‟humidité des couches plus profondes, ce qui est utile au développement des végétaux. Pour réaliser cela, il est utile que créer des pépinières d‟espèces locales.

Les Espèces Utilisables sur les Dunes Vives dans les Zones de Transit En réalité, il s‟agit de reproduire le type de végétation locale, spécifique à ce type de milieu. Dans ce sens, nous pouvons citer : Calligonum azel, Retama retam, Stipagrostis pungens, Nitraria retusa, Tamarix sp, Zygophyllum album, Ephedra alata alenda. Pour cette dernière espèce, un beau peuplement d‟Ephedra fixé sur les dunes peut être observé à la sortie nord de Kerzaz dans la wilaya de Béchar. Enfin, il serait utile d‟expérimenter des espèces qui ont réussi en d‟autres coins du monde dans la lutte contre l‟ensablement comme Prosopis juliflora (Sw., Dcil).

Les Espèces Utilisables sur les Sols Dénudés des Regs et des Hamada D‟après nos observations les Acacia sont de loin les meilleures espèces qui peuvent être utilisées dans ces milieux et en particulier Acacia radiana et Acacia ehrenbergiana qui est l‟espèce la plus xérique des Acacia recensés dans le Sahara et en Afrique du nord.  Acacia tortilis radiana D‟après Grouzis et al., (2003) “Cette sous-espèce s'étend entre les latitudes 5°et 32° nord. Elle possède une aire péri-saharienne et moyen-orientale. Elle est caractérisée par une grande plasticité écologique puisqu'elle colonise les régions recevant entre 50 et 1 000 mm de précipitations annuelles et situées du niveau de la mer jusqu'à une altitude de 2100 m. Les populations de ce taxon présentent une grande variabilité génétique, expliquée en partie par la polyploïdie rencontrée”.  Tamarix articulata L‟écologie de cette espèce correspond à celle des milieux où l‟on observe des sols d'alluvions ou de régosols sableux à sablonno-limoneux, à salinité pouvant atteindre 14 g/l d‟après QUEZEL (1965). Elle peut supporter les accumulations successives de sable et s'y maintient grâce à la croissance de ses branches assez souvent affranchies par l'émission de racines nouvelles. Son utilisation en tant qu'arbre d'alignement ou de brise-vent planté sur des talus délimitant les champs de culture dans le sud marocain est bien connue (Amat, 1978).

3.6.3 La Mise en Défens des Zones Sources du Sable

La dégradation du faible potentiel reproductif des écosystèmes sahariens, par des facteurs essentiellement anthropiques comme le fauchage de Stipagrostis pungens ainsi que le ramassage du gravier contribue à accentuer le phénomène d‟émission du sable par les zones source de sables que sont les Regs et les Hamadas. Durant notre parcours autour du grand erg occidental, nous avons eu l‟occasion de constater in situ la dégradation continue de la couverture végétale, due à l‟exploitation commerciale abusive des espèces végétales « que la nature hostile a parcimonieusement répartis dans les erg, les hamada, et les regs » (Quezel., 1965). Ce sont des personnes peu conscientes qui cherchent le gain facile. Le résultat fait que des nappes entières de Stipagrostis pungens (Poaceae) qui est une espèce fourragères sont réduites à tel point que lorsqu‟on découvre une nouvelle nappe on garde jalousement le secret. De même la régression des espèces ligneuses sahariennes exploitées comme bois de combustion, expose les sols squelettiques à l‟action directe de l‟érosion éolienne. C‟est le cas notamment pour les Acacia, Limoniastrum guyonianum et Nitraria tridentata. Cette dernière est “ un bon fixateur du sol car ses branches maîtresses retombent et peuvent donner naissance à des racines adventives (stolonisation) lorsque le sol accumulé les recouvre ; de nouve1les tiges viennent alors remplacer celles qui sont enterrées. Cette plante est épineuse et possède des feuilles charnues que les herbivores ne semblent pas apprécier” (Kassaset al., 1953). Malheureusement Nitraria tridentata est très prisée car la combustion de son bois ne dégage pas de fumée. La partie méridionale du grand erg occidental est la plus menacée par ces deux problèmes du fait de la faiblesse de sa couverture végétale et de son potentiel productif. Donc cette partie du grand erg occidental ne peut faire face à une explosion démographique galopante. Il est donc impératif de procéder à une mise en défens de ces zones. Selon la F.A.O (1988) "La mise en défens de la végétation dans les zones sources de sable ou les zones de transport doit avoir une protection intégrale du milieu dunaire. Elle peut se faire sur un milieu relativement favorable avec l'objectif de reconstituer rationnellement le couvert végétal."

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Conclusion “ La formation des dunes est la résultante de deux facteurs, à savoir une source de sable sans protection et un vent « efficace ». On parle de « vent efficace » lorsque sa vitesse est supérieure à un seuil critique à partir duquel le soulèvement des particules et leur transport deviennent possibles ” (F.A.O., 2011). Divers moyens de lutte contre le déplacement des dunes de sables ont été testés par le passé avec un bilan plus ou moins mitigé. Ces solutions ne sont pas durables dans le temps et parfois même toxiques pour les végétaux et les humains notamment l‟utilisation de certains produits qui sont cancérigène. Pour mieux préserver l‟écosystème local et en même temps réduire l‟ampleur du phénomène d‟ensablement, un travail minutieux sur plusieurs fronts doit être accompli.  Au niveau des collectivités locales, un travail de sensibilisation doit être mené auprès des populations locales pour mieux préserver les écosystèmes locaux. “ Partout… on aurait pensé que le recours au gaz butane allait réduire les besoins en combustibles végétaux. Or il n‟en est rien : la cuisson de la galette quotidienne, la nécessité d‟un complément de revenus, une croissance démographique forte, donc des consommateurs de plus en plus nombreux, bref, tout converge dans le sens d‟une dévastation de la flore saharienne” (Bisson., 2003).  Il faut aider les populations locales à étendre leurs exploitations agricoles, par les énergies renouvelables comme l‟énergie solaire ou l‟éolienne, pour étendre leurs activités agricoles qui est cloué par le manque de courant électrique d‟une part, et une facture de consommation très salées d‟autre part. Cette aide doit être proposée par l‟état ou les compagnies pétrolières qui sont installés dans la région. Cela réduira la charge d‟exploitation sur les végétaux de l‟écosystème local, et aider à le préserver. Ainsi, les populations locales des oasis auront de quoi nourrir leur maigre cheptel qui est un moyen de subsistance et non un moyen commercial.

Conclusion générale

Dans ce travail nous avons essayé de décrire les groupements végétaux autour du grand erg occidental, en même temps nous avons essayé de réaliser une étude diachronique sur l‟évolution des groupements végétaux en comparant nos résultats avec ceux obtenues par Guinochet et al. (1954).

Nous avons recensé plusieurs travaux de suite qui tentent de dresser un listing de tous les groupements, les associations, les ordres et les classes phytosociologiques ainsi que des possibles découpages biogéographiques et phytogéographiques, avec quelques petites différences entre les auteurs, surtout en ce qui concerne les sous -groupements et les sous- associations végétales. Nous citons quelque uns à titre d‟exemple : Guinochet et al.,(1954), Quezel (1965), Barry et al., (1972 à 1985), Benhouhou et al.,( 2001).

Ces petites différences d‟appréciations sont tout à fait compréhensibles dans ce vaste domaine où se rencontrent les deux empires floraux Holarctis et Paléotropicale terrestres.

Une modification de la composition floristique de la flore autour de l‟erg se traduisant par une diminution des éléments méditerranéens selon un gradient nord-sud et leurs remplacement par des éléments saharo-sindiens et afro-tropicales. Un appauvrissement du cortège floristique selon un gradient latitudinale du nord au sud due au passage du domaine aride saharien au domaine hyperaride saharien selon la terminologie de Le Houérou (1990).

En 1954 Guinochet et al., (1954) ont essayé de faire une synthèse phytoécologique de la flore autour du grand erg occidental. C‟est le premier travail de synthèse qui tente de décrire les principaux groupements et associations végétales autour de ce massif dunaire algérien qui s‟étend sur deux domaines phytogéographiques qui sont le Sahara nord- occidental et le Sahara septentrional au sens de Quezel (1965).

Barry et al. (1985) note à propos de notre région d‟étude que “ ce sont des phytocénoses hautement représentatives de ces conditions et qui sont dans le temps stables, car il n'existe pas là-bas de dynamique évolutive ou régressive. Mais, toutes ces phytocénoses

67 sont-elles vraiment aussi stables qu'on veut bien le dire ? Nous le pensons, car, hormis la pression climatique, l'anthropique dans son ensemble est absente de ces terroirs ”.

En 2010, nous avons effectué le même parcours que Guinochet et al., (1954) avec le plus de fidélité possible. Nous avons noté la présence de 102 espèces dont 50 espèces non citée par Guinochet et al,. (1954) par contre nous n‟avons pas retrouvé 36 espèces.

D‟après nos observations, les milieux autour de l‟erg occidental se dégradent sous l‟effet de l‟action anthropique qui se manifeste partout à l‟exemple des peuplements d‟Acacia qui se transforment en groupements psammophiles sous la double action de bûcheronnage et le ramassage des graviers. “ Toute action de l‟homme, si elle n‟est pas entourée de précautions, perturbe le milieu désertique : encore faudrait-il que les intéressés soient conscients des dangers encourus” (Bisson., 2003).

Un autre aspect concerne l‟environnement autour de ce massif dunaire, c‟est le problème de l‟ensablement. En effet plusieurs oasis souffrent de ce fléau surtout dans la partie sud-ouest. Plusieurs méthodes ont été testées et appliquées dans divers pays impliquant divers moyens qui soit synthétiques ou biologiques. De notre point de vue, les méthodes écologiques restent les plus adéquates, car elles présentent plusieurs avantages : leurs faibles coût d‟installation et d‟entretien et leurs pérennités dans le temps. De plus, elles préservent l‟environnement et embellissent les paysages.

Enfin nous souhaitons vivement continuer ce travail par d‟autres études complémentaires. Nous pourrions proposer de réaliser une carte de végétation qui reste un outil de choix pour tout aménagement. Bien sûr, nous veillerons également à guetter les pluies pour compléter les données et analyses floristiques de cette vaste région de l‟Algérie.

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fig. 29 : les Grandes Divisions Géographiques du Sahara (Bisson., 2003)

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Fig. 30 : Principales routes du Sahara algérien ( Document Sonatrach )

Données climatiques des Stations météorologiques autour du grand erg occidental

Calculées à partir des archives de : The National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), www.noaa.gov

Données climatiques pour Adrar Localisation de la station météo : 27.8 N, 0.2 W, altitude : 279 m

Période J F M A M J J A S O N D M °C 1964-1990 20.6 24.5 28.0 32.1 36.7 42.5 45.0 44.3 40.0 33.1 26.1 20.9 T °C 1964-1990 12.4 16.0 19.4 23.6 28.1 33.6 36.0 35.4 31.6 25.0 18.2 12.9 m ° C 1964-1990 4.1 7.5 10.7 15.1 19.4 24.7 26.9 26.6 23.2 16.8 10.2 4.9 P mm 1964-1990 2.3 1.3 2.6 4.1 0.3 0.1 0.0 0.2 0.2 1.5 0.6 1.4

Données climatiques pour Timimoun Localisation de la station météo : 29.2 N, 0.3 E, altitude : 312 m

Période J F M A M J J A S O N D M °C 1964-1990 18.8 22.8 26.1 30.5 35.4 41.4 43.9 43.3 38.6 31.3 24.4 19.3 T °C 1964-1990 11.6 15.0 18.2 22.5 27.3 33.0 35.3 34.9 30.8 23.8 17.2 12.2 m ° C 1964-1990 4.4 7.1 10.3 14.4 19.1 24.5 26.6 26.4 23.0 16.3 9.9 5.0 P mm 1964-1990 2.2 1.8 2.3 2.2 1.4 0.1 0.0 0.2 0.6 2.6 0.9 1.7

Données climatiques pour Beni Abbes

Localisation de la station météo : 30.1 N, 2.2 W, altitude : 499 m

Période J F M A M J J A S O N D M °C 1964-1990 17.7 21.2 24.5 28.3 33.2 39.0 41.9 41.5 36.6 29.5 22.9 17.8 T °C 1964-1990 11.0 14.4 17.9 21.7 26.5 31.8 34.9 34.6 30.1 23.2 16.7 11.6 m ° C 1964-1990 4.3 7.6 11.3 15.0 19.8 24.6 27.9 27.6 23.5 16.8 10.4 5.2 P mm 1964-1990 3.1 1.9 1.6 2.4 2.3 0.4 0.5 1.1 1.9 8.6 6.7 6.1

Données climatiques pour Béchar Localisation de la station: 31.6 N, 2.2 W, altitude : 807 m

Période J F M A M J J A S O N D M °C 1964-1990 16.2 19.0 22.0 25.6 30.3 35.9 39.7 39.0 33.9 27.1 20.6 16.3 T °C 1964-1990 9.9 12.7 15.8 19.4 24.2 29.3 33.0 32.6 27.8 21.2 14.9 10.4 m ° C 1964-1990 3.7 6.4 9.6 13.2 18.1 22.7 26.3 26.1 21.6 15.2 9.1 4.3 P mm 1964-1990 10.2 8.0 6.2 9.7 6.6 2.4 0.9 1.9 5.9 10.1 10.8 8.7

77

Données climatiques pour El- Goléa Localisation de la station: 30.6 N, 2.9 E, altitude: 397 m

Période J F M A M J J A S O N D M °C 1964-1990 17.0 20.2 23.4 28.0 32.9 38.6 40.5 40.1 35.5 28.8 22.3 17.5 T °C 1964-1990 9.7 12.5 15.8 20.3 25.2 30.7 32.6 32.3 28.3 21.7 15.2 10.5 m ° C 1964-1990 2.4 4.9 8.0 12.6 17.4 22.7 24.7 24.3 21.1 14.6 8.1 3.4 P mm 1964-1990 4.8 2.4 5.3 1.7 1.9 0.7 0.1 0.2 1.0 2.5 5.4 6.2

Données climatiques pour Ghardaïa

Localisation de la station: 32.4 N, 3.8 E, altitude: 468 m

Période J F M A M J J A S O N D M °C 1964-1990 16.5 19.3 21.7 26.0 31.1 36.9 39.8 39.4 34.3 27.5 21.1 16.9 T °C 1964-1990 10.9 13.4 15.6 19.5 24.5 30.0 32.7 32.5 28.0 21.6 15.4 11.6 m ° C 1964-1990 5.3 7.3 9.5 13.1 17.7 22.9 25.7 25.5 21.6 15.7 9.7 6.1 P mm 1964-1990 7.9 4.7 6.6 7.4 4.4 2.3 0.3 1.1 4.8 7.1 12.1 3.0

Données climatiques pour Laghouat Localisation de la station: 33°48 N, 3.8 E, altitude: 767 m

M °C Période J F M A M J J A S O N D T °C 1964-1990 13 15 18 23 26 32 36 35 30 24 17 13 m ° C 1964-1990 7,5 8,7 13 16 20 30.0 29 28 23 18 11 8 P mm 1964-1990 2 4 7 9 13 18 21 20 17 12 6 3 P mm 1964-1990 11.5 16.1 16.9 17.7 18.3 12.4 2.3 11.2 20.5 22.4 15.4 16.4

Tab. n° 10: Liste comparative des espèces observées en 1954 et 2010

Familles Genres et espèces 1954 2010 Anacardiaceae Pistacia atlantica - 1 Amaranthaceae (incl. Chenopodiaceae) Anabasis articulata 1 1 Atriplex halimus - 1 Bassia muricata 1 1 Cornulaca monacantha 1 1 Haloxylon tamariscifolium 1 - Salsola foetida - 1 Salsola vermiculata 1 1 Suaeda fruticosa - 1 Suaeda vermiculata = S. mollis 1 1 Traganum nudatum 1 1 Apiaceae (Ombellifères) Ammodaucus leucotrichus - 1 Anethum graveolens - 1 Ferula vesceritensis - 1 Pituranthos chloranthus 1 1 Pituranthos scoparius= Deverra scoparia 1 1 Apocynacées Nerium oleander - 1 Asclepiadaceae Pergularia tomentosa = P. denudatus 1 1 Asteraceae Anvillea radiata 1 1 Artemisia herba alba 1 - Asteriscus graveolens 1 1 Asteriscus pygmaeus 1 - Atractylis aristata - 1 Atractylis serratuloides 1 - Brocchia cinerea =Cotula cinerea 1 1 Centaurea pungens 1 1 Chrysanthemum macrocarpum - 1 Filago spathulata var. desertorum - 1 Filago spathulata var.prolifera - 1 Francoeuria crispa=Pulicaria crispa 1 1 Ifloga spicata 1 1 Koelpinia linearis 1 - Launaea glomerata - 1 Launaea resedifolia resedifolia 1 1 Launaea resedifolia. eu-resedifolia - 1 Launea acanthoclada = L. spinosa 1 - Lifago dielsii 1 - Perralderia coronopifolia 1 - Rhanterium adpressum 1 1 Boraginaceae Echium horridum - 1 Echium trygorrhizum - 1 Heliotropium undulatum 1 - Lithospermum callosum= Moltkiopsis ciliata 1 - Trichodesma calcaratum 1 -

79

Brassicaceae Anastatica hierochuntica - 1 Diplotaxis harra 1 1 Farsetia aegyptiaca 1 1 Farsetia hamiltonnii 1 - Farsetia ramosissima - 1 Henophyton deserti=Oudneya africana 1 1 Malcomia aegyptiaca 1 1 Matthiola maroccana 1 - Morettia canescens 1 1 Moricandia arvensis var. alypifolia - 1 Pseuderucaria teretifolia - 1 Savignya longistyla 1 - Ziziphus lotus 1 1 Capparaceae Cleome arabica 1 1 Senecio massaicus - 1 Caryophyllaceae Gymnocarpos decander 1 - Paronychia arabica=P. chlorothyrsa 1 1 Polycarpaea repens - 1 Sclerocephalus arabicus - 1 Spergulria cf. salina 1 - Cistaceae Helianthèmun confertum var. brachypodium 1 1 Helianthèmun ellipticum - 1 Helianthèmun eriocephalum - 1 Helianthèmun lippii 1 1 Helianthèmun ruficomum - 1 Convolvulaceae Convolvulus supinus - 1 Cucurbitaceae Colocynthis vulgaris 1 1 Cyperaceae Cyperus laevigatus - 1 Ephedraceae Ephedra cossonii…?=E .fragilis? 1 - Ephedra altissima alenda - 1 Euphorbiaceae Euphorbia granulata - 1 Euphorbia guyoniana 1 1 Euphrorbia cornuta 1 - Fabaceae Acacia ehrenbergiana - 1 Acacia radiana 1 1 Argyrolobium abyssinicum - 1 Astragalus gombo 1 1 Crotalaria saharae 1 1 Lotonosis dichotoma 1 1 Medicago laciniata 1 - Retama retam 1 1 Frankeniaceae Frankenia florida 1 1 Geraniaceae Erodium glaucophyllum 1 1 Erodium guttatum 1 - Monsonia nivea 1 1 Juncaceae Juncus maritimus - 1 Lamiaceae Lavandula strica 1 - Marrubium deserti 1 - Salvia aegyptiaca 1 1 liliacée Androcymbium punctatum 1 - Asphodelus pendulinus 1 - Dipcadi serotinum 1 - Orobanchaceae Cistanche violacea 1 - Cistanche phelypaea - 1 Plantaginaceae Plantago albicans - 1 Plantago ciliata 1 1 Plantago amplexicaulis 1 - Plumbaginaceae Limoniastrum guyonianum 1 1 Limonium pruinosum - 1 Limonium sinuatum bonduelli - 1 Poaceae Aristida obtusa 1 - Andropogon schoenanthus 1 - Danthonia forskahlii 1 1 Imperata cylindrica - 1 Lygeum spartum - 1 Panicum repens - 1 Panicum turgidum 1 1 Pennisetum dichotomum 1 - Phragmites communis - 1 Polypogon monspeliense 1 1 Roltboellia hirsuta 1 1 Stipagrostis plumosa 1 1 Stipagrostis pungens 1 1 Polygonaceae Calligonum comosum - 1 Resedaceae Randonia africana 1 1 Reseda arabica 1 - Reseda villosa - 1 Rhamnaceae Zilla macroptera 1 1 Rosaceae Neurada procumbens 1 1 Rubiaceae Gaillonia reboudiana 1 1 Rutaceae Haplophyllum tuberculatum 1 1 Scrophulariaceae Antirrhinum ramosissimum 1 - Linaria fruticosa 1 - Solanaceae Hyoscyamus muticus falezlez - 1 Tamaricaceae Tamarix boveana 1 - Tamarix articulata - 1 Urticaceae Forskhalea tenacissima - 1 Zygophyllaceae Fagonia kahirina 1 - Fagonia arabica - 1 Fagonia brugueiri - 1 Nitraria tridentata = N. retusa 1 - Peganum harmala - 1 Seetzenia lanata - 1 Zygophyllum geslini 1 1 Totaux 88 102

81

TAB. n°11 : Relevées et des espèces autour de l‟erg occidental 2010

Genres / Espèces Rel Rel Rel Rel Rel Rel Rel Rel Rel Rel Rel Rel Rel Rel Rel Rel Rel Rel Rel Rel Rel Rel Rel Rel Rel Rel Rel Rel Rel Rel Rel Rel Rel Rel Rel Rel Rel Rel Rel Rel Rel Rel Rel Rel Rel Rel Freq 5 6 7 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 47 48 49 50 51 52 Astragalus gombo . . . . . + ...... 1 ...... + + . . . 4 Calligonum comosum . . . . . 2 ...... 1 . . . . . + . . . 2 1 ...... 5 Zilla macroptera . . . 1 . + ...... 4 ...... 3 ...... + . . . . + . . . 3 6 Citrullus colocynthis . . . + . + . . . . . 2 ...... 1 ...... + ...... 1 . . . . . + . . . 7 Crotolaria saharae . . . + . 1 ...... 1 ...... 2 ...... 4 Centaurea pungens ...... + 3 + . . . 1 . 1 ...... 6 Helianthemum ellipticum ...... 1 . . . . . + . . + + . . + ...... 5 Farsetia ramosissima ...... 2 2 . + 3 3 2 . . . 2 . . . . 7 Retama reatam 1 . . 2 ...... 4 + . 2 . + + 4 2 1 2 3 ...... 12 Pseuderucaria teretifolia . . . 1 ...... 2 . . . . 2 3 ...... 4 Helianthemum lipii ...... + . . . 1 1 ...... 3 Ziziphus lotus ...... + . . 1 2 ...... 4 Plantago ciliata . 2 ...... 2 . . . . 5 2 2 . . 2 ...... 7 Euphorbia granulata ...... 2 ...... 2 1 . . 2 ...... 4 Peganum harmala ...... + ...... 3 Plantago albicans . 3 ...... 2 ...... + ...... 3 Limonium sinuatum bonduelli ...... 1 ...... 4 . 3 . . . . . + . 5 Oudneya africana ...... + . . . + ...... 1 1 ...... 4 Ferula vesceritensis ...... + 3 1 ...... 3 Anethum graveolens ...... + ...... + 1 2 ...... 5 Morettia canescens ...... 2 ...... 2 2 . . . . . 2 + + ...... 6 Stipagrostis pungens ...... + . . + . . . 2 ...... 3 2 2 ...... 6 Echium trygorrhizum ...... 3 ...... + . 1 ...... 3 Ephedra altissima alenda ...... 1 ...... 3 . . . 4 1 . + . 1 ...... 7 Chrysanthemum macrocarpum ...... + ...... 2 ...... + + ...... 4 Randonia africana . . . 2 . 2 . + + ...... + 1 . . . + 1 2 2 + . + . . 5 3 . + 1 2 ...... + . 18 Atractylis aristata ...... 2 . 2 . . . . 2 2 ...... 4 Pulicaria crispa ...... 3 ...... 2 2 . 3 ...... 4 Atriplex halimus . 1 . . . 3 . + 1 ...... 2 ...... 2 2 . 2 ...... 2 2 2 ...... 13 Forskhalea tenacissima ...... + ...... + ...... 1 ...... + ...... 4 Asteriscus graveolens . 1 . 2 . . . + ...... 3 Neurada procumbens . . . + . . . + ...... + ...... 3 Panicum turgidum . . + . . . . + . . . . + ...... + ...... 2 5 Accacia radiana . . . 1 . . . 2 1 ...... 1 ...... 2 ...... 2 6 Anvillia radiata . 1 . . . . . + ...... 1 ...... 3 4 Farsetia aegyptiaca ...... + + . . 1 . . . . 5 ...... + . 5 Fagonia arabica . . + . . . . + ...... 1 ...... + . . . + ...... 1 ...... + . 7 Fagonia glutinosa ...... + . . . . . + ...... 1 ...... + . 4 H. confertum v. brachypodium . 1 ...... 1 ...... 3 Stipagrostis plumosa . 1 . 2 . . . + ...... + . 5 . + 2 4 . . + . + 1 . . . 1 . . . . 13 Cotula cinerea . . . . . 2 ...... + . 3 3 + + . + 1 + . 1 . . 1 ...... 11 Suaeda fruticosa ...... + + + . + ...... 4 Salsola Vermiculata . . . + ...... 1 4 + 2 ...... 5 Hyocyamus muticus falezlez ...... 3 4 + ...... 1 . . . . 4 Phragmites communis ...... 1 . . . . 4 1 ...... 3 Tamarix articulata . . 3 . 4 . 2 . . + + 5 4 . 2 ...... + . . . . . + . . . . 10 Traganum nudatum ...... + 3 . . 3 . 2 . . + . 2 . . . . 3 ...... + . 8 Limoniastrum guyonianum ...... 4 . . . + 1 . . 3 . + . . . 2 1 ...... 3 . . . . . 8 Zygophyllum geslini ...... 2 3 5 2 3 3 4 4 3 . 4 4 . + 2 3 ...... 2 2 . 2 1 . 18 Cornulaca monacantha ...... + ...... 4 4 . . . 4 4 4 ...... 3 3 2 . 9 Danthonia forskahlii ...... + . 2 ...... + . 3 Launaea glomerata ...... + ...... 1 ...... + . 3 Accacia eherenbergiana ...... 1 1 Ammodaucus leucotrichus ...... + ...... 1 Anabasis articulata . 3 ...... 1 Anastatica hierochuntica ...... 3 ...... 1 Argyrolobium abyssinicum ...... 2 . . . . . + ...... 2 Bassia muricata ...... + ...... 1 Cistanche phelypaea 1 . . . 2 ...... 2 ...... 3 Cleome arabica ...... + ...... 1 Convolvulus supinus ...... + ...... 1 Cynodon dactylon ...... 1 ...... + . . . 3 Cyperus laevigatus ...... + ...... 1 Deverra scoparia ...... + ...... 1 Diplotaxis harra ...... 1 Echium horridum . . . . . + ...... 1 Erodium glaucophyllum ...... + 4 ...... 2 Euphorbia guyoniana ...... 1 ...... + ...... 2 Evax argentea ...... 1 Fagonia brugueiri ...... 1 ...... + . 2 Filago spathulata v. desertorum ...... + ...... 1 Filago spathulata v.prolifera ...... + ...... 1 Frankenia florida ...... + . . . . . + ...... 2 Gaillonia reboudiana ...... + ...... 1 Haplophyllum tuberculatum ...... + ...... 1 Helian. eriocephalum ...... 2 ...... 1 Heliathemum ruficomum . + ...... 1 Ifloga spicata ...... 1 ...... 1 Imperata cylindrica ...... + ...... 1 Juncus maritimus ...... + ...... 1 Launaea res. eu-resedifolia . . + ...... + ...... 2 Launaea resedifolia resedifolia ...... + . 1 Limonium pruinosum ...... 1 Lygeum spartum 4 ...... 1 Malcomia aegyptiaca ...... + ...... 1 Malva aegyptiaca ...... 3 Mansonia nivea ...... + + ...... 2 Moricandia arvensis v. alypifolia ...... 2 ...... + ...... 2 Nerium oleander ...... + ...... 2 Panicum repens ...... + ...... 1 Paronychia arabica ...... 2 ...... 1 Paronychia chlorothyrsa ...... 1 ...... 1 Pergularia tomentosa ...... + ...... + ...... 2 Phoenix dactylifera ...... + ...... 3 . . . . . + + + . . 2 Pistachia atlantica ...... 1 ...... 2 Pitutanthos denudatus . . . . . + ...... + ...... 2 Polycarpaea repens ...... + ...... 1 Polypogon monspeliensis ...... + ...... 1 Reseda villosa ...... + 1 ...... 5 Rhantherium adpressum ...... 1 ...... 1 Rumex vesicarius ...... 1 Salsola foetida ...... 2 + ...... 2 Salvia aegyptiaca ...... 2 ...... 1 sclerocephalus arabicus ...... + . 1 Seetzenia lanata ...... + . 1 Senecio massaicus ...... 2 ...... 1 Thymelaea microphylla ...... 1 ...... 1 Nombre d'espèces 3 9 4 11 2 12 3 12 9 4 5 8 13 7 4 2 2 3 23 4 5 4 6 3 6 30 8 6 9 16 8 5 5 4 8 21 23 14 7 6 2 8 5 3 13 5 102 Tab : 12 Origines Biogéographiques et Types Biologiques des espèces autour de L‟Erg Nomenclatures (Q & S, 1962 ; Oz occidental1977) Autres nomenclatures Type Biologique Substrat Aire Acacia radiana Savi A. tortilis (Forsk.) subsp. Phanérophyte alluvions oueds Afrique trop-Arabie raddiana (Savi) Brennan : A. fasciculata Guil. et Perr., A. Raddiana Savi. Accacia ehrenbergiana Hayne. A. flava (Forssk.) Schweinf Ph alluvions oueds sah-merid, anti-atlas, sah oriental Ammodaucus leucotrichus Coss & Dur . Therophyte - Sahara -egypte Anabasis articulata Forskk. Chamephyte - saharo-arabique Anastatica hierochuntica L Th - sah-sin Anethum graveolens L. Th - med Anvillea radiata Coss & Dur Ch sablo-argileux end ,sah Argyrolobium abyssinicum Jaub. & Ch - afr.trop Spach Asteriscus graveolens Forsk Bubonium graveolens (Forsk.) Hémicriptophytes - sah-sin Maire. Astragalus gombo Bunge He Sableux end ,sah Atractylis aristata .Batt He - end ,sah Atriplex halimus L. Ch terrain peu salé cosmop. Bassia muricata (L.) Asch Echinopsilon muricatus Moq Ch - sah-sin Brocchia cinerea Vis. Cotula cinerea Del Th Sableux sah-sin Calligonum comosum Ch Regs, alluvions sah-sin Centaurea pungens Pomel Th - end ,sah Chrysanthemum macrocarpum Coss. et Th - end ,sah Kral. Cistanche phelypaea (Desf.) Hoffmanns. C. lutea Hoffmanns. & Link. Th Chénopodiacées, Sah-medit, & Link Phelypaea lutea Desf. Tamarix Cleome arabica L Cleome africana Botsch. : Th - sah-sin Cleome amblyocarpa Barr. & Murb Colocynthis vulgaris (L.) Schrad. Colocynthis vulgaris (L.) Schrad. Hémicriptophytes - Sah-medit, 83

Convolvulus supinus Coss. & Kunze Th - end ,sah Cornulaca monacantha (Del). Ch Sableux sah-sin Crotalaria saharae Coss He - end ,sah Cyperus laevigatus L. Th - Médit. Danthonia forskahlii (Vahl) Asthenatherum forsskalii (Vahl) Hémicriptophytes Sableux Sah-sin :Centropodia forskalii (Vahl) Cope Diplotaxis harra (Forssk.) Boiss Th - sah-sin Echium horridum .Batt Th - end, sah Echium trygorrhizum Pommel. Th - end, sah Ephedra alata ssp. Alenda Dec Ph Sableux sah-sin Erodium glaucophyllum (L.) He - Sah-medit, Euphorbia granulata Forsk. He Sableux Sah-sind Euphrorbia guyoniana (Boiss. & Reut.) He Sableux end, sah Fagonia arabica L. He Sableux sah-sin Fagonia brugueiri DC. Fagonia echinella Boiss. Th - sah-sin Fagonia glutinosa Delile. Th - sah-sin Farsetia aegyptiaca Turra. He - sah-sin Farsetia ramosissima Hochst He - Espèce d'Afrique tropicale et orientale Ferula vesceritensis Coss & Dur. He alluvions oueds End. A. S, Oranie, Tun. S Filago spathulata v. desertorum (Pomel) Th limon Var end Sah Batt. Filago spathulata v.prolifera Pomel Th limon Var end Sah Forskhalea tenacissima L. He saxicole Médit, Sah-sind Pulicaria crispa schultz. He argile-sable Sah-sind Frankenia florida Chev. He sol salé (all-sab) endem Gaillonia reboudiana Coss & Dur. Ch Allu -Sab endem Sah oc-ss Helianthemum eriocephalum Pomel He - end Helianthemum confertum v.brachypodon He - end (Chev.) Maire. Helianthemum ellipticum (Desf.) Pers. He - Sah-sind Helianthemum lippii (L.) Lippii Pers. He - Sah-sind Heliathemum ruficomum Spreng. He - Médit Henophyton deserti= Oudeneya africana He - end nord-africain R.BR. Hyocyamus muticus falezlez (Coss.) He - Sah-sind end. Maire. Ifloga spicata (Vahl.)C.H. Th - Sah-sind Imperata cylindrica (L.) PB. He - Médit.trop Juncus maritimus Lam. He - cosmop. Launaea glomerata .(Cass) Hook Th - Sah-sind Launaea res. eu-resedifolia (L.) Th - Médit Launaea resedifolia resedifolia (L.) Th - Médit O.Kuntze Limoniastrum guyonianum Dur. Ph gypse end nord-africain Limonium pruinosum O.Kuntze He - end sah Limonium s. bonduelli .Lestib Th - Sah.sind Lotonosis dichotoma (Del.) Boiss. He - end Lygeum spartum .L Th - Sah.sind Malcomia aegyptiaca Spr. Th Sableux Sah.sind Monsonia nivea DC. He Sableux Sah.sind Morettia canescens Boiss. Th - Sahr-sind Moricandia arvensis ssp suffruticosa Th saxicole Médit. (Desf.) Coss. Et Dur. Moricandia arvensis var. alypifolia DC. Th - Médit. Nerium oleander L. Ph - Médit. Neurada procumbens L. Th Sableux Sahr-sind Panicum repens L. He - Cosm. Panicum turgidum Forsk. He - Sah-sind,soud,,decc Paronychia arabica L. Th - Sahr-sind Peganum harmala L. He Sableux Cosm.

85

Pergularia tomentosa L. He - Sahr-sind Phragmites communis L. Ch - Cosm. Pistachia atlantica Desf. Ph - end N,afriq Pituranthos chloranthus Benth. Et Hook. He - N,afriq Pituranthos scoparius Benth. Et Hook. He - N,afriq Plantago albicans L. Th - Médit. Plantago ciliata Desf. Th Sableux Sahr-sind Polycarpaea repens (Del.) Asch. Et Th - Sahr-sind Schw. Polypogon monspeliense (L.) Desf. Th - Medit.trop Pseuderucaria teretifolia Th - end N,afriq (Desf.)O.E.Schultz Randonia africana Coss. Ch - Sahr-sind Reseda villosa Coss. He - end,Sah Retama retam Webb. Ph dunes, lits oued Sahr-sind sab Rhanterium adpressum Coss.et DR He - Endém, n,afriq Roltboellia hirsuta (Forsk.) Vahl. He - Sahr-sind Salsola foetida Del. Ch - Sahr-sind , soud-dec Salsola vermiculata L. Th gypse médit,Sahr-sind Salvia aegyptiaca L. Ch regs Sahr-sind Sclerophalus arabicus Boiss. Th - Médit,Sahr-sind Seetzenia lanata Th - Sahr-sind Senecio massaicus Maire. Th - S,maroc, oranie Stipagrostis plumosa (L.) Munro ex T. He Sableux Sahr-sind Anderson Stipagrostis pungens (Desf.) De Winter He Sableux Sah.sind Suaeda fruticosa (?)Forsk. Ch - cosmop. Suaeda vermiculata= mollis (Desf.) Del. Th - Sahr-sind Tamarix articulata Vahl. Ph lits oued sab Sahr-sind Thymelaea microphylla Coss. DR. He - Médit. Traganum nudatum Del. Ch - Sahr-sind Zilla macroptera Coss. He - end Sah Alg,mar Zizyphus lotus var saharae (L) Maire. Ph - Médit. Zygophyllum geslini Coss. Ch gypse End. sah Alger.

87

Tab. 13 : Contribution des espèces pour les axes factoriels

Poids contributions contributions Genre / Espèce (relatif) pour Axe F1 pour Axe F2 Peganum harmala 0,003 -0,714 -0,026 Farsetia aegyptiaca 0,017 -0,320 -0,440 Fagonia arabica 0,023 -0,207 0,007 Fagonia glutinosa 0,013 0,400 -0,392 H. confertum var. brachypodium 0,007 -0,675 0,157 Asteriscus graveolens 0,010 -0,510 0,428 Neurada procumbens 0,010 -0,470 0,412 Panicum turgidum 0,017 0,221 1,013 Acacia ehrenbergiana 0,020 -0,425 0,182 Anvillea radiata 0,013 -0,525 0,390 Limonium sinuatum. bonduelli 0,013 -0,421 -0,387 Oudneya africana 0,013 -0,600 -0,090 Anethum graveolens 0,013 -0,701 -0,062 Ferula vesceritensis 0,010 -0,806 0,009 Centaurea pungens 0,017 -0,858 0,159 Helianthemum ellipticum 0,017 -0,792 0,170 Ziziphus lotus 0,010 -0,871 0,205 Pseuderucaria teretifolia 0,013 -0,664 0,314 Helianthemum lipii 0,010 -0,814 0,295 Aristida plumosa 0,040 -0,543 0,239 Farsetia ramosissima 0,023 -0,580 0,248 Cotula cinerea 0,037 -0,683 0,056 Retama retam 0,040 -0,750 0,131 Plantago ciliata 0,020 -0,731 0,135 Astragalus gombo 0,013 0,063 -0,174 Calligonum comosum 0,017 -0,193 -0,262 Zilla macroptera 0,023 -0,356 0,329 Citrullus colocynthis 0,023 -0,034 0,261

Crotolaria saharae 0,013 -0,446 0,197

Ephedra altissima alenda 0,020 -0,659 -0,056

Chrysanthemum macrocarpum 0,013 -0,608 -0,086

Atractylis aristata 0,013 -0,136 -0,746 Pulicaria crispa 0,013 -0,553 -0,147 Randonia africana 0,060 -0,165 -0,270 Euphorbia granulata 0,013 -0,732 0,135 Morettia canescens 0,020 -0,632 0,002

Aristida pungens 0,020 -0,495 -0,278

Echium trygorrhizum 0,010 -0,656 0,108

Atriplex halimus 0,037 -0,566 -0,018

Forskhalea tenacissima 0,013 -0,559 0,065 Plantago albicans 0,010 -0,689 0,117 Salsola Vermiculata 0,017 1,439 1,371 Suaeda fruticosa 0,013 1,991 1,129 Phragmites communis 0,010 1,947 2,814

Tamarix articulata 0,034 1,455 1,621

Hyocyamus muticus falezlez 0,013 1,577 1,810

Traganum nudatum 0,027 1,253 -1,069

Limoniastrum guyonianum 0,027 1,755 -0,722 Zygophyllum geslini 0,060 1,570 -0,654 Cornulaca monacantha 0,030 0,919 -1,871 Danthonia forskahlii 0,010 1,018 -2,164 Launaea glomerata 0,010 0,264 -1,318

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Photo 1 : le Reg

Photo 2 : le Reg

Photo 3 : la Hamada

Photo 4 : La Sebkha de Timimoun

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Photo 5 : Un oued saharien et ses affluents à 70 km au nord de Timimoun

Photo 6 : ensablement des palmeraies (association des amis de Timimoun 2011)

Photo 7 : l‟exode rural à cause du problème de l‟ensablement des palmeraies (Association des amis de Timimoun 2011)

Photo 8 : Action du vent (Photo association ami de Timimoun)

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Photo 9 : Ouled Aissa 70 km au sud- ouest de Timimoun, Ensablement d‟une palmeraie

Photo 10 : Bekou 60 km au sud de Timimoun, Oasis menacée par l‟ensablement

Photo 11 : Ramassage du gravier dans une Acaciaies 70 km au nord de Timimoun.

Photo 12 : Destruction de la Couche Protectrice du Gravier dans une Acaciaies

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Photo 13 : Chantier de nivellement des dunes en Iran : un bulldozer remorque une citerne qu'un camion-citerne est en train de remplir du liquide spécialement fabriqué à partir des hydrocarbures

Photo 14 : Après nivellement, des lances pulvérisent le liquide sur le sable dunaire de façon à recouvrir toute la surface d'un Mulch continu. (D‟après Meunier et Rognon. 2000)

Photo 15 : Exemple d‟une palissade (Afrag) d‟arrêt au environ de Timimoun (Photo : association amis de Timimoun)

Photo 16 : Palissade (Afrag) de déviation aux environs de Timimoun (Photo : association amis de Timimoun)

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Photo 17 : Technique de la palissade en Quadrillage (Sources : F.A.O. 2011)

Photo 18 : Groupement à Tamarix articulata et Phragmites communis, classe Nerio- Tamaricetea. dépression de Gueneney 45 km sud de Timimoun

Photo 19 : Groupement à Limoniastrum guyonianum et Zygophyllum geslini Classe Salicornietea. (http://www.bium.parisdescartes.fr)

Photo 20 : Groupement à Zygophyllum geslini et Cornulaca monacantha. Classe Salicornietea.

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Photo 21 : Zygophyllum geslini résistant à la sécheresse.

Photo 22 : Groupement à Retama retam et Cotula cinerea. Classe Calligono-Aristidetea. (www. Sahara-nature.com)

Photo 23 : Groupement à Acacia radiana et Panicum turgidum. Classe Pergularieto- Pulicarietea.

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Lexique :

Acheb : herbe poussant rapidement après une pluie, végétation très fugace. Afrégue : limite de propriété au sens premier, d‟où le nom attribué à la palissade de palmes sèches, provocant la fixation du sable ; dune-Afrégue : dune artificielle accolée à un jardin ou un ksar (Bisson 2003). Daïa : dépression où les eaux de ruissellement s‟accumulent puis s‟infiltrent au lieu de s‟évaporer ; le mouvement per descensum (de l‟eau descendant) empêche tout dépôt de sel, à la différence des Sebkhas (Bisson 2003). Alluvions : Sédiments (boues, sables, graviers, galets) abandonnés par un cours d'eau quand la pente ou le débit sont devenus insuffisants (Larousse 2009). Leur mise en place date essentiellement de l'époque glaciaire et s'est poursuivie ensuite jusqu'à nos jours, mais avec une moindre importance. Les alluvions des rivières ont pu être transportées sur de grandes distances. De ce fait, leur composition peut être totalement indépendante des formations géologiques riveraines. Les colluvions résultent de déplacements sur les versants et présentent une composition en liaison très étroite avec les formations locales (Universalis 2011). Reg : Pédologie Sol des régions désertiques, formé de cailloux provenant de la désagrégation physique d'un matériau dont les éléments les plus fins ont été emportés par le vent (Larousse 2009).

Hamada : Géomorphologie ; au Sahara, plateau où affleurent de grandes dalles rocheuses. Guenanay : mot d‟origine berbère désignant Daïa.