tution histbriquè: Nous y sommes, hélas ! -- JEAN-LOUIS BORY AU FESTIVAL DE CANNES ou plutôt, pdur les gens dé ma génération, ribuS . y revoilà, Maréchal, et revoilà les ttenient faiiieùses rafles de juifs, ses lamen- tableg tion.Peatix dé persécutés par qui la peur grandit .eri panique en un vertige gni aspire Deux Monsieur glein. , Est-ce :Parce que Losey a une expérience Persdnrielle dé la persécution ? Mêlant le sus-; ténébreuses affaires penS'è dé l'intrigue policière aux étrangetés d'un cdhte à ralleniande avec « double », il a réussi un filni Jialetant, labyrinthique, plein de Dans la France noire de l'Occupation .chauSsel.n.apes, de porte-à-faux, de décalages, d'obsctirités qui se dérobent à l'éclaircissement et dans l'Italie malade de 1976, ce sont les mêmes forces trop rapide, Sous là poigne de Losey, Delon mauvaises qui tuent eitceileht èii samouraï du martyre juif se fai- Safit tiardAdri sous le plein soleil noir de la croix gaininée. à Dans sOn dernier film, « Cadavres exquis », Rosi filmé aussi la « traque » et la peur et l'indkiYable Cinéma qu'elles provoquent. Il ra- conté aussi 'une ténébreuse affaire. Mais sans complakance> aucune pour les ténèbres. Ni pour le « fantastique » de l'invraisemblance. Comme Losey; Itosi utilise là démarche de l'enquête ; mais la Sienne est franchement policière puis- qu'elle est Menée de bout en bout par un poli- Cler tiiiiJ Ventura, d'une qualité exception- delle). Et potir cadré historique également pré- - cis, : point, de ,pittoresque rétro mais l'Italie d'atijdurdliii, Ses scandales et ses attentats, sa corruption ..et, sa terreur, et l'investissement de la justiéé Par tin pouvoir composé d'un éche- veau d'intérêts, mafiosi et de silences complices. L'Italiè dé OU .bouleveiée par la poussée communiste et S'Interrogeant sur l'éventualité de l'arrivée du 15 É. au pouvoir. Ctre-rântation préventive CadayteS ex » . la traduction française du titre gêne, Parce qu'elle évoque trop un j'en Célèbre des stirféalistes « Cadaveri ecce- lénti .ces 4adayteS.gtint excellents parce qu'ils et Juliet Berto dans Monsieur Klein » sont bpP9rtvilst,$1 bilifiortgrià qu'on les fabrique Maréchal, nous y revoilà au besoin De hatitS magistrats sont assassinés en série bal- un xfktvltki manipule par le gou- Persécution, par l'exercice dé son sen]. Méca- Verhernent ieqill les crihieS une fois accom- MONSIEUR KLEIN nisme, engendre ses persécutés. La culpabilité, plis fileur et accuse l'oPposition par d'abord imposée par les atittes, qdi cbndamruent gatiChiate de d ifieurtreS désôrmais baptisés CADAVRES EXQUIS le persécuté à se placer liOrs là loi, ,se trans- attentats pelitiqUeS. Tactique simple : on crie par Francesco Rosi forme vite en culpabilité, éprouvée par le Per- au tetrotisme,Pdtir jiistifier la répression, sous sécuté au point qu'il comprend le châtiment couleuf de répression, cih provoque une contre- et va jusqu'à le revendiqüer, Persécuté perSé- révolution préveelïe, Toute raStuce est là • Comment peut-on être juif ? Comment peut- prendre de vitesse la réVolution probable en on ne pas se sentir juif quand les juifs sont Cuteur. L'inquiétude initiale bascule alors . daris la peur. Et la peur développe tout un cil:ténia faisant paSser la contre-téVOIlttion avant cette persécutés parce qu'ils sont juifs — et se révblution. sentir juif au point de le devenir, d'être juif. fantastique quand elle affole l'imagination jus- qu'à confondre réel et irréel en uli rêve vite Francescti Rosi S'inspiré livre de Leo- N'est-on pas toujours le juif de quelqu'un ? na.rdo SelaSeiaj COntexté » (1). Mais le li- — et peut-être de soi-même ? Plus largement : cauchemardesque. K comme 11eiu. K tointine Kafka. Le désir de refuge dans le clandestin vre à la fois baniphlet ironiqtte et policier est-on sût de ce que l'on est non seulement métaphYSiee ,(e ,Parbdie „», selon l'aven Même aux yeux des autres mais à ses propres yeux ? par le camouflage engage ail dédotibletheitt, Mister Hyde se cache derrière le dhotelir de l'auteur), néné datis l'iniaiinaire. Rosi Sait-on jamais tout de son passé, du passé de l'a fortement actualisé.. Politique-fiction ? Heu... ses parents, de sa famille — de ses origines ? Jekyll, l'angoisse pousse à la schizophrénie. Y a-t-il deux Monsieur Klein ? Où! ? Non? Fantaisie ? Absolument pas, si :grandes sont lb,. « Monsieur Klein » est d'abord un film sur vigueur de l'argtimeritation et la rigueur de la obscu- les incertitudes, les malentendus, les Un samouraï du martyre juif construction comme toujours chez Rosi (2). rités de la personnalité, des ascendances — Il reste à Setiiigner la, beauté des linakes. De du sang —, c'est-à-dire sur les ombres de l'iden- Troublantes questions. Et nocturnes., Losey la première Séquence de ee fiegisti.at Momifié tité. Obscurités que la plupart du temps la les pose dans un contexte historique préeiS. (Charles Vanel) dialogüe au fond d'une crypte plupart des gens ne songent pas à (se gardent aurait pu choisir l'Amérique du maccarthysme aved les moinieS de cadavres historiques, jus- bien de) vouloir dissiper. Ils meurent inno- et de la Chasse aux sorcières. Il .suffisait aux derniers plans ; stiperbes, montrant, dans cents parce qu'ils n'ont pas eu l'occasion de changer de tare criminelle, l'étoile retige un - musée peuplé de statues aussi inertes que s'inquiéter. « Monsieur Klein » raconte l'his- commtiniste. remplaçant l'étoilé jauge. Losey à les momies, le doublé assassinat du policier toire d'un monsieur que l'on inquiète puis qui pris la France de l'occupation alleniand,e. Pas trop curieux et du secrétaire du P.C. — Pro- s'inquiète et enquête. A propos de son iden- celle de cette occupation sous laquelle, on vocatibn, bien sûr eu vue d'un ptiüch, à nibins tité. bu trouble naît une mauvaise conscience chante. Celle de cette occupation sons laquelle que, par sagesse pciliiitine, le P.C. rie sé dérobe qui l'incite à la prise de conscience et au désir on pleure, on souffre, on meurt. 1942: On au -Piège en obtenant (magnifiques images de de la connaissance. Parce qu'il est marchand persécute et on a peur, et voilà l'invraisem- foule) la patience de ses partisans. de tableaux, Monsieur Klein est dressé à ce blable Cinéma que, persécuté et apeuré ; . Mon- genre d'inquiétude et d'enquête. Mais il ne sieur Klein fait à Monsieur Klein. Invraisem- s'agit plus de s'interroger et d'explorer à pro- blable Mais vrai. Monsieur Klein n'invente pas p.) Publié chez Denoél (coll. « Lettres non- pos de l'identité d'un tableau et de son ori- 1942 ni la persécution des juifs. Et Losey, ne velies »). gine. Monsieur Klein doit « expertiser » Mon- serait-ce que pour mieux souligner l'aspect (2) A propos de Rosi, lire absolument le livfe sieur Klein. e fantastique » du dédale kafkaïen où Monsieur de Michel Ciment, « le Dossier Rosi, Cinéma et C'est aussi un film sur la persécution. La Klein s'enfonce, soigne le détail de la reconsti- Politique », chez Stock.

92 Lundi 24 mai 1976