DÉPARTEMENT DE L’

Enquête publique relative à la demande de permis de construire présentée par la société SOLAIRE PARC A 101 en vue de l’implantation d’une centrale photovoltaïque au sol ,d’une puissance supérieure à 250 KWc, à RAISSAC‐SUR‐ LAMPY, lieudit DAVES

Enquête publique du 18 juin au 17 juillet 2015

Arrêté du Préfet de l’Aude du 26 mai 2015

Commissaire enquêteur : François TUTIAU

Rapport en date du 12 août 2015

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 1 AVERTISSEMENT Ce document comprend trois parties : 1ère Partie : Le rapport 2ème Partie : Les conclusions et l’avis motivé 3ème partie : Les annexes et les pièces jointes LİSTE DES SİGLES ET ABRÉVİATİONS

ABF : architecte des bâtiments de BRL : Bas‐Rhône‐Languedoc, société qui gère le réseau hydraulique régional du Languedoc‐ Roussillon dont elle est concessionnaire CDCEA : commission départementale de consommation des espaces agricoles DDTM : direction départementale des territoires et de la mer DREAL : direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement PADD : plan d’aménagement et de développement durable PLU : plan local d’urbanisme RD : route départementale RTE : réseau de transport électrique SDAGE : schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux SCOT : schéma de cohérence territoriale SDIS : service départemental d’incendie et de secours SIC : Site d’importance communautaire SRCAE : schéma régional du climat, de l’air et de l’énergie ZNIEFF : Zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique ZPPAU : zone de protection du patrimoine architectural et urbain ZPS : Zone de protection spéciale, liée à une zone Natura 2000 ______

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 2 LEXIQUE DES UNİTÉS DE MESURE DE L’ÉNERGİE

Pour la bonne compréhension des différents sigles relatifs à la mesure de l’énergie, il nous est apparu nécessaire de donner au lecteur de ce rapport quelques explications sur ces unités de mesure de l’énergie auxquelles il est fait référence dans ce rapport. Les unités de mesure de l’énergie sont multiples ; les plus connues sont le joule (J), la calorie (cal) ou le wattheure (Wh). La production électrique est communément mesurée en MWh (mégawatheure), soit 1000 KWh ou 1.000.000 Wh. La puissance d’une installation photovoltaïque, c’est‐à‐dire son énergie produite par unité de temps, s’exprime dans une unité spécifique : le Watt crête (WHc) La distinction entre puissance théorique de l’installation et énergie réellement produite est fondamentale dans le domaine des énergies renouvelables ; en effet, la production d’énergie dépend étroitement des conditions naturelles (vitesse du vent, périodes d’ensoleillement, quantité d’eau mobilisable…). Il s’ensuit qu’à puissance équivalente, l’énergie produite par une installation photovoltaïque peut varier.

______

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 3 SOMMAIRE Première partie A : LE RAPPORT d’ENQUÊTE A‐1 – GÉNÉRALİTÉS A‐1‐1 : Le contexte national A‐1‐2 : Le contexte régional A‐1‐3 : Le contexte audois A‐1‐4 : Le contexte local A‐1‐5 : L’objet de l’enquête A‐2 – LE CADRE RÉGLEMENTAIRE A‐2‐1 : La réglementation des parcs photovoltaïque au sol A‐2‐2 : Le Schéma Régional du Climat, de l’Air et de l’Energie A‐2‐3 : Le Schéma de Cohérence Territoriale du Carcassonnais A‐2‐4 : Le Plan Local d’Urbanisme de RAISSAC‐SUR‐LAMPY A‐2‐5 : Les chartes, guides, notes et études de références A‐2‐6 : Les textes relatifs à l’enquête publique A‐3 – LES CARACTÉRISTIQUES DU PROJET A‐3‐1 : Les caractéristiques du projet A‐3‐2 : Les modalités d’installation du parc A‐3‐3 : La remise en état du site en fin d’exploitation A‐4 – LES DİFFÉRENTS ENJEUX DU PROJET A‐4‐1 : LES ENJEUX D’İNTÉRÊT GÉNÉRAL A‐4‐1‐1 : Les enjeux environnementaux du site choisi a)‐ Les enjeux et contraintes liés au milieu physique b)‐ Les enjeux liés à la préservation de la biodiversité et des milieux naturels c)‐ Les enjeux patrimoniaux et paysagers d)‐ Les enjeux liés à l’activité agricole A‐4‐1‐2 : Les mesures envisagées pour réduire les impacts sur l’environnement a)‐ Le milieu physique b)‐ La biodiversité et les milieux naturels

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 4 c)‐ Le patrimoine et les paysages d)‐ Les activités agricoles A‐4‐1‐3 : les enjeux sociaux et humains A‐4‐1‐4 : Les mesures envisagées pour réduire les impacts sur le milieu humain A‐4‐1‐5 : les enjeux économiques et financiers A‐4‐2 : LES ENJEUX RÉGLEMENTAİSRE A‐4‐2‐1 : Les lois a)‐ La loi du 3/8/2009 de mise en œuvre du Grenelle de l’environnement b)‐ La loi du 27/7/2010 de modernisation de l’agriculture et de la pêche c)‐ La loi ALUR (Accès au logement et urbanisme rénové) du 24/3/2014 d)‐ La loi du 13/10/2014 d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt A‐4‐2‐2 : Les documents de planification régionale ou locale c)‐ Le SRCAE de Languedoc‐Roussillon d)‐ Le SCOT du Carcassonnais e)‐ Le PLU de RAISSAC‐sur‐LAMPY A‐4‐3 : LA SYNTHESE DES ENJEUX DU PROJET A‐5 – LA COMPOSITION DU DOSSIER A‐5‐1 : Le contenu du dossier A‐5‐2 : L’appréciation sur la qualité du dossier mis à la disposition du public A‐6 – L’ORGANISATION DE L’ENQUÊTE PUBLIQUE A‐6‐1 : La désignation du commissaire enquêteur A‐6‐2 : La préparation de l’enquête A‐6‐3 : La visite du site A‐6‐4 : Les modalités de publicité de l’enquête A‐7 – LE DÉROULEMENT DE L’ENQUÊTE PUBLIQUE A‐7‐1: L’ouverture et la durée de l’enquête A‐7‐2 : Les documents mis à la disposition du public A‐7‐3 : Le climat de l’enquête A‐7‐4 : La clôture de l’enquête

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 5 A‐8 –LA PRÉSENTATION DES OBSERVATIONS RECUEİLLİES A‐8‐1 : Le bilan des observations du public A‐8‐2 : La présentation des observations du public A‐8‐3 : Les observations des personnes publiques A‐8‐3‐1 : Avis de l’autorité environnementale A‐8‐3‐2 : Avis des services et organismes publics A‐8‐3‐3 : Avis du Maire de RAISSAC‐SUR‐LAMPY A‐8‐3‐4 : Avis de la Chambre d’Agriculture de l’Aude A‐8‐3‐5 : Avis de la commune d’ A‐9 – L’ANALYSE DES OBSERVATIONS RECUEILLIES A‐9‐1 : La grille des thèmes A‐9‐2 : L’analyse par thème des observations Deuxième Partie B : CONCLUSİONS ET AVİS MOTİVÉ B‐1 ‐ LES CONCLUSIONS B‐1‐1: Sur le respect du cadre réglementaire B‐1‐2 : Sur l’information du public B‐1‐3 : Sur la participation du public B‐1‐4 : Sur l’intérêt de ce projet au regard de ses coûts B‐1‐4‐1 : Le coût environnemental B‐1‐4‐2 : Le coût social et humain B‐1‐4‐3 : Le coût économique B‐1‐4‐4 : Le coût financier B‐1‐5: Le BILAN coûts/avantages de ce projet B‐2 – L’AVİS MOTİVÉ B‐2‐1 : Motivations B‐2‐2 : Avis Troisième partie C : LES ANNEXES

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 6 Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 7 Première partie A : LE RAPPORT D’ENQUÊTE ______

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 8 A‐1 – GÉNÉRALİTÉS

A‐1‐1 : Le contexte national :

La prise de conscience mondiale en faveur de la sauvegarde des équilibres de la planète a conduit la France à organiser, fin 2007, le « Grenelle de l’environnement » en vue de prendre des décisions à long terme en matière d’environnement et de développement durable, visant à diminuer les émissions de gaz à effet de serre , à restaurer la biodiversité tout en améliorant l’efficience énergétique. La loi Grenelle 1 de 2008 ou loi « de programmation relative à la mise en œuvre des 268 engagements de l’Etat et de la nation » a été suivie de la loi dite « Grenelle II » du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l’environnement. Cette loi de 2010 applique et décline la loi Grenelle II par objectif. Dans le cadre de cette loi, la France a mis en place un système incitatif en faveur de la filière photovoltaïque.

En adoptant au niveau européen le « paquet énergie climat », la France s’est engagée à satisfaire 23 % de part d’énergie produite par des sources renouvelables dans sa consommation d’énergie finale à l’horizon 2020.

Selon ce plan, le solaire photovoltaïque devra représenter en 2020 une puissance totale de 5400 MWc. Les puissances installées en France pour le solaire photovoltaïque ont éét multipliées par seize entre 2009 et 2012, passant de 253 MW à 3939 MW. Fin décembre 2014, avec une puissance installée de 5 GW, la France occupe le 6ème rang mondial, loin derrière l’Allemagne (36,5 GW).

La croissance du solaire photovoltaïque est soutenue par les incitations économiques et financières mises en place par l’Etat, notamment le mécanisme d’obligation d’achat de l’électricité produite. Cependant, ce dispositif a fait l’objet par l’Etat, de mesures destinées à réduire les effets d’aubaine spéculatifs qui avaient engendré une croissance débridée de la filière, avec la mise en place par l’arrêté ministériel du 4 mars 2011 d’un nouveau cadre tarifaire beaucoup plus restrictif.

Le développement du photovoltaïque sur les différents territoires régionaux dépend de l’ensoleillement mais aussi de décisions politiques ; c’est ainsi que toutes les régions se sont équipées d’installations photovoltaïques indépendamment de leur ensoleillement, dans des proportions variables. Les six régions les plus ensoleillées, dont la région Languedoc‐Roussillon, concentrant 60 % des puissances installées.

A‐1‐2 : Le contexte régional :

On constate une répartition inégale entre les régions de la production d’électricité qui entraîne un décalage entre production et consommation régionale : c’est notamment le cas de la région Languedoc‐Roussillon qui produit peu d’électricité et qui doit donc importer plus des deux‐tiers de l’électricité qu’elle consomme. La région Languedoc‐Roussillon dépend donc très fortement de l’électricité produite dans d’autres régions et acheminée par le réseau de transport.

La production des trois filières électriques renouvelables, hors hydraulique, fournit une possibilité de développement pour la région Languedoc‐Roussillon qui était jusqu’à présent à l’écart des circuits de production classiques d’électricité. Il faut toutefois noter que la production d’électricité, dans cette région, à partir des énergies renouvelables, ne vise pas à l’autonomie régionale (elles couvrent 28 % de la consommation régionale) mais la promotion d’énergie locale grâce aux énergies renouvelables, alliée à une meilleure maîtrise des consommations d’électricité. Le SRCAE prévoit de porter l’électricité issue de l’ensembles de énergies renouvelables, d’ici 2020, hors hydraulique existant, à 4105 MW, soit 3154 MW de plus par rapport à la production en service au 1er trimestre 2014. C’est à partir de cet objectif qu’est décliné le Schéma Régional de Raccordement au Réseau des énergies

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 9 renouvelables (S3REnR) qui permet de prévoir les capacités supplémentaires à allouer aux énergies renouvelables sur les réseaux de transport et de distribution pour les 10 ans à venir.

Un gisement solaire exceptionnel confère au Languedoc‐Roussillon un atout de taille pour le développement de la filière photovoltaïque qui occupe la quatrième place des régions françaises avec une puissance installée de 475 MW au 30 juin 2014.

Comparaison des productions par filière en Languedoc‐Roussillon et en France ( % de GWh)

Filière d’énergie Languedoc‐Roussillon France Thermique fossile 3 %8 % Thermique renouvelable 7 %1 % Photovoltaïque 10 %1 % Eolien 27 %3 % Hydraulique 53 %14 % Nucléaire 0 %73 % TOTAL 100 % 100 %

A‐1‐3 : Le contexte audois :

Le département de l’Aude qui bénéficie d’un ensoleillement important connait un développement de la filière photovoltaïque qu’il convient toutefois de relativiser, comparé au développement de cette filière dans les autres départements de la région Languedoc‐Roussillon (excepté la Lozère)

Installations photovoltaïques raccordées au réseau au 31 mars 2015

Département Nombr Puissance en e MW AUDE 3.969 99 GARD 8.396 165 HÉRAULT 10.510 171 LOZÈRE 586 13 PYRÉNÉES‐ORIENTALES 3.721 115 TOTAL 27.182 563 Les services de l’Etat dans l’Aude ont engagé une réflexion avec les élus des structures intercommunales, les représentants du monde agricole et le syndicat des énergies renouvelables pour la mise en œuvre d’une politique énergétique qui soit compatible avec les autres axes du développement durable. Cette concertation a permis l’élaboration d’un « Guide méthodologique sur le photovoltaïque dans l’Aude » auquel les différents acteurs peuvent se référer. Nous en examinerons les principales dispositions dans le paragraphe A‐2‐5

A‐1‐4 : Le contexte local :

Située à l’Ouest du Pays Carcassonnais où se termine le sillon du Lauragais, la commune de RAISSAC‐ SUR‐LAMPY appartient au canton de MONTRÉAL et s’étend sur un territoire de 523 ha, avec une altitude qui varie de 150 à 231 mètres. Sa population qui est actuellement de 418 habitants a doublé depuis 2009. Depuis le 1er janvier 2013, la commune de RAISSAC‐SUR‐LAMPY a été intégrée dans le périmètre de la Communauté d’agglomération de Agglo

Le territoire est constitué, au Sud, de vastes parcelles agricoles remembrées entourées de quelques rares haies, le bocage ancien étant assez déstructuré du fait de ce remembrement. Quelques espaces

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 10 boisés recouvrent les collines au Nord du territoire communal. Du fait de l’accroissement régulier de

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 11 la population au cours des 15 dernières années, on constate sur ce territoire une certaine concurrence entre espaces naturels, et notamment agricoles, et urbanisation.

En 2010, la Communauté de Communes « Du Cabardès au Canal du Midi » dont faisait alors partie RAISSAC‐SUR‐LAMPY, avait initié une étude de proposition d’un zonage à l’échelle du territoire intercommunal pour l’implantation d’unités de production d’énergie photovoltaïque au sol. L’une des trois zones principales retenues était située à l’Ouest de l’installation photovoltaïque existante à RAISSAC‐SUR‐LAMPY.

A la suite de cette étude intercommunale, la commune de RAISSAC‐SUR‐LAMPY a impulsé, un projet de production d’énergie renouvelable sur son territoire ; à cette fin, elle a décidé de prévoir dans son PLU, approuvé en 2012 ‐ se substituant ainsi à la carte communale‐ une zone spécifique permettant d’accueillir des installations photovoltaïques.

A‐1‐5 : L’objet de l’enquête :

La présente enquête publique a pour objet le projet de réalisation d’un parc photovoltaïque, d’une puissance envisagée de 11,5 MWc, sur le territoire de la commune de RAISSAC‐SUR‐LAMPY, au lieudit « Daves », sur une superficie de 24 ha composée de terrains agricoles appartenant à deux propriétaires‐exploitants.

Le porteur de projet est la société SOLAIREPARC A 101, la société SOLAIREDIRECT étant le maître d’œuvre qui capitalisera, le moment venu, la société de projet afin d’assurer le financement de l’investissement à réaliser et le paiement des redevances et taxes afférentes à cette opération.

Le Groupe SOLAIREDIRECT, créé en 2006, est le premier opérateur français dans la filière photovoltaïque ; il totalise, au 31 décembre 2014, 52 parcs solaires en exploitation ou en construction, en France et à l’étranger, avec une capacité totale de production de 443 MW. Les sociétés de capital investissement ou de capital risque DEMETER PARTNERS, TECHFUND EUROPE MANAGEMENT, ASTER CAPITAL eainsi qu le GROUPE OFI, société de gestion, accompagnent financièrement SOLAIREDIRECT. A ce jour, 668 M€ ont ainsi été mis à disposition de SOLAIREDIRECT, par ces organismes financiers, pour assurer le financement de ces projets.

A‐2 – LE CADRE RÉGLEMENTAİRE

Avant d’énumérer les différents textes applicables au domaine du photovoltaïque, il n’est pas inutile de rappeler les fondements de la nouvelle politique énergétique. A la suite du protocole de Kyoto, la Directive européenne 2001/77 a obligé les Etats membres à intégrer dans leur politique énergétique le développement des sources renouvelables d’électricité. En application de cette directive, la Loi n° 2005‐781 du 13 juillet 2005 a fixé les orientations de la politique énergétique française (dite Loi POPE) : la maîtrise de l’énergie, les énergies renouvelables, l’équilibre et la qualité des réseaux de transport et de distribution de l’électricité.

Le cadre juridique du domaine du photovoltaïque tes déterminé par les textes (lois, décrets et circulaires d’application) mais aussi par des documents de planification, des chartes et des guides auxquels peuvent se référer les collectivités territoriales ainsi que les porteurs de projet.

‐2‐1 : La réglementation des parcs photovoltaïques au sol :

‐ Le Décret n°2009‐1414 du 19 novembre 2009 relatif aux procédures administratives applicables à certains ouvrages de production d’électricité soumet les dispositifs photovoltaïques au sol d’une puissance supérieure à 250 KWc à :

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 12 o Permis de construire o Étude d’impact o Enquête publique

Pour les parcs photovoltaïques d’une puissance inférieure, la procédure est allégée : ils sont soumis à une simple déclaration préalable.

Dans la Circulaire du 18 décembre 2009 relative au développement et au contrôle des centrales photovoltaïques au sol, le ministre de l’écologie rappelle qu’il convient de « porter une attention particulière à la protection des espaces agricoles et forestiers existants ainsi qu’à la préservation des milieux naturels et des paysages » et que « Les projets de centrales solaires n’ont pas vocation à être installées en zones agricoles, notamment cultivées ». Le ministre estime que, dès lors, « l’installation d’une centrale solaire sur un terrain situé dans une zone agricole est généralement inadaptée, compte tenu de la nécessité de conserver la vocation agricole des terrains concernés ».

Les projets de centrale solaire sont soumis aux dispositions du code de l’environnement relatives à l’avis de l’autorité environnementale et à l’étude d’impact (Article L.121‐1, R.122‐1 à R.122‐5), , à la législation sur l’eau et au périmètre de protection des captages publics d’eau (articles L.214‐1 à L.214‐ 6 et L.214‐6 à R.214‐31), à l’implantation en zone inondable (Article L.562), au risque incendie (Article L.562), aux zones Natura 2000 (Article R.414‐19). Ces dispositions sont applicables au présent projet.

Pour une bonne compréhension de ce sujet, il est utile de préciser que la Loi du 12 juillet 2010 portant engagement pour l’environnement a créé les schémas régionaux de raccordement au réseau des énergies renouvelables qui sont élaborés par le gestionnaire du réseau public de transport d’électricité (RTE) en accord avec les gestionnaires des réseaux publics de distribution concernés. Le décret n° 2012‐533 du 20 avril 2012 précise la composition de ces schémas, leurs modalités d’approbation, la gestion des capacités d’accueil prévues ainsi que les modalités financières de raccordement des producteurs d’électricité. A ce sujet, on rappellera que pour ce raccordement, les coûts de branchement et d’extension des réseaux doivent être pris intégralement en charge par le producteur, selon la Loi n° 2010‐1488 du 7 décembre 2010 portant nouvelle organisation du marché de l’électricité.

A‐2‐2 : Le schéma régional du climat, de l’air et de l’énergie (SRCAE) :

Le SRCAE de Languedoc‐Roussillon, approuvé le 24 avril 2013, vaut en application des dispositions de l’article L.222‐1 du code de l’environnement Schéma régional des énergies renouvelables. A ce titre, il fixe dans son orientation n°6, les objectifs à atteindre en matière d’énergies renouvelables en tenant compte de l’environnement et des territoires. Il prévoit de multiplier par 3 la production d’énergies renouvelables entre 2005 et 2020 pour atteindre 29% de la consommation finale d’énergie. Il Dans le cadre de l’orientation n°6, il préconise que « Le déploiement des centrales solaires soit encadré et orienté prioritairement sur des sites dégradés non agricoles dans des zones où le réseau électrique n’est pas saturé. » Il ajoute que « Les surfaces forestières et agricoles à valeur agronomique reconnu doivent être préservées et n’ont pas vocation à être utilisées pour ce type d’ouvrages. »

Au titre des enjeux environnementaux, il préconise de mettre en place des observations de suivi faune‐flore. Tous les documents de planification dans le domaine de l’urbanisme doivent être compatibles avec ces orientations et ces préconisations du SRCAE de Languedoc‐Roussillon.

A‐2‐3 : Le schéma de cohérence territoriale du Carcassonnais (SCOT) :

La commune de RAISSAC‐SUR‐LAMPY est membre, depuis le 1er janvier 2013, de la Communauté d’Agglomération du Carcassonnais dont le périmètre comprend désormais 73 communes. De ce fait,

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 13 le territoire de la commune de RAISSAC‐SUR‐LAMPY est compris dans ce nouveau périmètre du SCOT du Carcassonnais qui a été mis en révision par délibération en date du 15 avril 2015 du conseil communautaire. Parmi les objectifs poursuivis au titre de cette révision, on peut retenir les deux objectifs suivants :

‐ « Conforter la préservation et la mise en valeur des espaces naturels et paysagers, ainsi que les continuités écologiques ; de même que les espaces agricoles et viticoles, notamment ceux à forte valeur, pour s’assurer d’une pérennité et d’un développement de cette activité majeure pour le territoire ». ‐ « Maintenir et valoriser les atouts du territoire constitués par un patrimoine paysager, écologique, architectural et urbain, socle de la qualité du cadre de vie et de l’attractivité économique et touristique ».

Ce nouveau SCOT est en cours d’élaboration et n’a donc pas acquis à ce stade force juridique. Toutefois, en rappelant les enjeux, Il fixe,s pour le collectivités membres de la communauté d’agglo, des objectifs auxquels elles doivent se référer pour bâtir et développer leurs projets d’aménagement de leur territoire

A‐2‐4 : Le plan local d’urbanisme de RAISSAC‐SUR‐LAMPY (PLU) :

L’article L.121‐1 du code de l’urbanisme précise : « Les PLU …déterminent les conditions permettant d’assurer, dans le respect des objectifs de développement durable : la maîtrise de l’énergie et la production énergétique à partir de sources renouvelables ».

La problématique de la localisation des dispositifs photovoltaïques au sol contient les thèmes suivants : la protection des espaces agricoles et forestiers existants, l’insertion paysagère, la biodiversité, les possibilités de raccordement au réseau.

Le PLU de RAISSAC‐SUR‐LAMPY a été approuvé le 27 février 2012 et est devenu exécutoire le 30 avril 2012. Le projet d’une zone photovoltaïque sur le territoire communal est décliné dans tous les documents du PLU. Le rapport de présentation, de la page 92 à la page 100, évalue les différentes incidences du projet en précisant l’emprise foncière du projet ainsi que son périmètre. Il est tout d’abord rappelé que cette zone s’insère dans une cohérence globale avec les autres projets grâce à la réflexion qui a été menée au plan intercommunal.

 Sur le contexte agricole : La zone photovoltaïque concerne « 24,5 ha de terres labourables, non irriguées, au potentiel agronomique très modéré ».  Sur le contexte patrimonial : Il n’y a « pas d’enjeu patrimonial et paysager majeur, sauf pour les riverains immédiats localisés à Daves, La Bade et Contresty ».Le rapport ajoute que la zone photovoltaïque « s’intègre dans les interfluves du paysage des collines cultivées du Lauragais( Atlas des Paysages de l’Aude).  Sur le contexte environnemental : Le rapport indique que le site photovoltaïque est exposé plein sud, sur une pente qui varie de 180 m à 135 m, qu’aucun défrichement n’est nécessaire et qu’il y a « absence de contraintes environnementales liées aux habitats ou aux espèces (faune et flore).Par ailleurs, il est indiqué que « L’exploitation du parc n’induit aucune nuisance notable pour le cadre de vie ».

Dans le PADD, il est rappelé que la commune de RAISSAC‐SUR‐LAMPY « dispose d’un site éligible au titre de l’intercommunalité pour recevoir des panneaux photovoltaïques au sol. Ce site a fait l’objet d’un diagnostic et d’une concertation intercommunale. De par sa situation en‐dehors de toute zone de protection ou de zone à risque, il mérite une prise en compte au titre du développement des énergies

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 14 renouvelables ». La création de ce site photovoltaïque trouve sa traduction dans le règlement de la zone Np du PLU de RAISSAC‐SUR‐LAMPY.

La confrontation de ces dispositions avec celles du SRCAE de Languedoc‐Roussillon laisse apparaître des contradictions ; il en va de même avec les objectifs du SCoT du Carcassonnais qui est en cours de révision. Par ailleurs, il convient de noter que le projet de PLU a été présenté au contrôle de légalité qui n’a émis aucune observation.

A‐2‐5 : Les chartes, guides, notes et études de références :

Ces différents documents n’ont pas de force juridique ; ils contiennent cependant un certain nombre de recommandations et de préconisations qui constituent une sorte de cadre auquel les maîtres d’ouvrage peuvent se référer utilement afin d’élaborer leurs projets.

A‐2‐5‐1 : La Charte Architectural et Paysagère du Pays Carcassonnais :

Éditée en décembre 2009, elle relève que la question des énergies renouvelables dans le Pays Carcassonnais « qui est soumis à de fortes pressions, est directement liée à la question économique des territoires » la charte mentionne « L’aspect industriel et artificiel du paysage que produit une centrale au sol (aspect linéaire et systématique, rythme, rapport au sol, clôture, surveillance, risques) induit l’enjeu de localisation : quel paysage est à même de recevoir et d’être qualifié pour une telle installation ? » La charte suggère de mener cette réflexion au niveau intercommunal et incite les porteurs de projet à se référer aux différents guides méthodologiques, et notamment au Guide méthodologique sur le photovoltaïque au sol éditée par la Préfecture de l’Aude.

A‐2‐5‐2 : Le Guide méthodologique sur le photovoltaïque au sol dans l’Aude

Édité en septembre 2009 et actualisé en avril 2010, ce guide rappelle, à propos des enjeux liés à l’activité agricole et forestière, que l’article 7 de la loi de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement (Loi Grenelle 1 de 2009)) pose déjà la question de la préservation des terres agricoles. Le guide préconise « la plus grande vigilance » vis‐à‐vis de l’implantation de projets photovoltaïques au sol sur les secteurs agricoles et forestiers. Le guide préconise aussi de mener les réflexions sur ces implantations au niveau intercommunal, dans le cadre de la concertation départementale mise en place entre les élus, les services de l’Etat, le syndicat des énergies renouvelables et les représentants du monde agricole (Pôle énergie et développement durable de l’Aude).

A‐2‐5‐3 : L’étude d’opportunité pour l’implantation de projets photovoltaïques au sol sur le territoire de la Communauté de communes du Cabardès au Canal du Midi :

Cette étude d’octobre 2010 définissait trois zones principales d’implantation d’unités de production d’énergie photovoltaïque au sol dont celle de RAISSAC‐SUR‐LAMPY à proximité d’une installation existante. Une carte des enjeux avait été élaborée qui recensait les contraintes environnementales existant sur le territoire intercommunal. Dans un courrier en date du 19 avril 2011, la DDTM de l’Aude mentionnait « L’intérêt d’une telle démarche sur un territoire aux enjeux agricoles aussi forts ». Il demandait au président de cette communauté de communes « de veiller, lors du développement des projets, à la qualité esthétique et architecturale, ainsi qu’à la compatibilité avec les enjeux agricoles, naturels et patrimoniaux du secteur ». La DDTM précisait que c’est au niveau de « chaque projet » que les services de l’Etat se prononceraient en fonction des éléments précités.

A‐2‐6 : Les textes relatifs à l’enquête publique :

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 15 La présente enquête publique intervient dans le cadre de la procédure de demande de permis de construire présentée par la SARL SOLAIREPARC A 101. Les dispositions des articles L.123‐1 à L.123‐ et R.123‐1 à R.123‐ du code de l’environnement sont applicables à la présente enquête. Elles définissent les conditions de l’organisation et du déroulement de l’enquête ainsi que le rôle et la mission du commissaire enquêteur.

Il est à noter que les personnes qui sont venues aux permanences du commissaire enquêteur, ont posé des questions sur le « Pourquoi » et le « Comment » de l’enquête publique et notamment sur le rôle, le mode de désignation et l’indépendance du commissaire enquêteur par rapport au porteur de projet et aux autorités publiques concernées par ce projet.

A‐3 – LES CARACTÉRISTIQUES DU PROJET

A‐3‐1 : Les caractéristiques du projet :

Le projet parc photovoltaïque, d’une puissance de 11,5 MWc, doit être créé sur des terrains privés appartenant à deux agriculteurs, d’une superficie de 30 ha, le site solaire occupant une surface de 20 ha. Le projet est composé de 37.500 modules fixes installés sur des châssis de support en aluminium, ancrés au sol, d’une hauteur comprise entre 1,00 m et 3,50 m. Ils seront inclinés de 25° par rapport à l’horizontale. L’ensemble des panneaux représente une surface de 50.968 m². Huit locaux techniques, dont sept postes de transformation et un poste de livraison, d’une surface de plancher totale de 153 m², seront installés sur le site. Ces locaux présentent les caractéristiques suivantes :

‐ Les postes de transformation sont des éléments modulaires en acier peint aux dimensions suivantes : longueur 7 m, largeur 3 m, hauteur 3,3 m, masse 15 tonnes. ‐ Le poste de livraison se compose d’un ensemble d’éléments préfabriqués (enveloppes en béton armé vibré monobloc) : il est compartimenté afin de séparer la partie haute tension de la partie basse tension, chaque compartiment étant équipé d’une ventilation. Il présente les dimensions suivantes : longueur 7 m, largeur 3 m, hauteur 3,3 m (hors‐sol), masse 26 tonnes. ‐ Ces locaux ont une toiture plane et une finition des murs de couleur gris silex. ‐ Une clôture rigide de 2 m de hauteur sera installée autour du site ; elle sera surmontée d’un système électrifié, composé de cinq fils électriques, portant ainsi la hauteur de la clôture à 2,50 m. Le système électrifié de la clôture sera complété par des caméras destinées à la détection de toute intrusion sur le site de la centrale solaire. ‐ L’accès au site se fera par un portail coulissant d’une largeur de 6 mètres. ‐ Trois citernes incendie, d’une capacité totale de 120 m3 seront implantées sur le site, accessibles depuis l’extérieur du parc, au Nord, à l’Est et à l’Ouest du parc solaire. Il n’est pas prévu de desserte interne, mais une bande coupe‐feu périphérique d’une largeur de 5 mètres sera créée dans l’enceinte du parc. Aucune aire de stationnement n’est prévue.

A‐3‐2 : Les modalités d’installation du parc solaire

Le calendrier des travaux d’installation du parc photovoltaïque prendra en compte la protection des espèces impactées par le projet : les premiers travaux se dérouleront donc en période hivernale afin de limiter la destruction directe de la petite faune locale. Le chantier aura une durée de 6 à 8 mois. L’accès au site des véhicules (camions et convois exceptionnels) se fera à partir de la RD 34 puis de la voie communale menant au lieudit « Contresty » à l’Est du site. Les convois exceptionnels (hors gabarit) achemineront les huit postes électriques. Le nombre de camions impliqués dans la construction du parc photovoltaïque est évalué à 700, soit une moyenne de 3 à 4 poids lourd par jour la durée du chantier. En phase d’exploitation, l’accès au site ne concernera que des véhicules légers et se fera par le même itinéraire.

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 16 A‐3‐3 : La remise en état du site en fin d’exploitation

Tout site photovoltaïque est après exploitation, en principe, réversible. Le porteur de projet doit cependant s’engager à remettre ces terrains en leur état initial, de même qu’il s’engage à remettre en état, en fin de chantier, l’ensemble des voies publiques d’accès au site.

A‐4 – LES DIFFÉRENTS ENJEUX DU PROJET

A‐4‐1 : Les enjeux d’intérêt général

A‐4‐1‐1 : Les enjeux environnementaux du site choisi

Le projet se situe dans le piémont agricole du Lauragais. Le site retenu présente une pente orientée vers le sud‐ouest, depuis le lieudit « Bade » au nord (190 m NGF), en direction du lieudit « Contresty » (155 m NGF) et jusqu’au ruisseau de Fontorbe (130 m NGF). Au niveau climatique, le territoire concerné est un lieu de transition aux limites des domaines méditerranéen et atlantique ; le niveau d’ensoleillement au droit de la zone d’étude est estimé à 1337 KWh/m².

Pour l’appréciation des différents enjeux environnementaux, on distingue trois zones d’études :

 La zone d’étude éloignée qui correspond à une zone élargie d’environ 5 km de rayon autour du site ;  La zone d’étude rapprochée qui s’étend sur plusieurs centaines de mètres autour de la zone d’étude immédiate ;  La zone d’étude immédiate qui correspond à l’emprise de la maîtrise foncière du porteur de projet. a)‐ Les enjeux et contraintes liés au milieu physique :

Le contexte hydrologique :

Les zones d’étude se situent au sein du bassin versant de la rivière du Lampy. La zone d’étude immédiate fait partie du bassin Rhône‐Méditerranée qui est couvert par un SDAGE approuvé en 2009 et du bassin versant du Fresquel qui est couvert par un SAGE. Un plan de prévention des risques inondation du bassin versant du Fresquel a été établi en 2010 ; il intègre l’aval du Fresquel qui draine le bassin versant où se situe la majeure partie de la zone d’étude immédiate. Le ruisseau de Fontorbe, affluent du Lampy, situé le long de l’extrémité Sud de zone d’étude immédiate et drainant les eaux de cette zone est intégré dans un Atlas des zones inondables du bassin versant du Fresquel.

La partie aval de la zone d’étude immédiate, avec ses deux cours d’eau l’un qui la traverse et le second qui la longe, présente des enjeux majeur ou fort, sachant que ces deux cours d’eau peuvent déborder en raison de la morphologie plane de pied de versant.

Le projet n’aura pas d’impact sur les eaux souterraines et la nappe phréatique ne sera pas impactée par le chantier. Aucun captage d’eau potable ou de périmètre de protection associé n’est répertorié au droit de la zone d’étude immédiate.

Le fonctionnement des écoulements sur le site :

Trois zones de ruissellement sont présentes selon un axe d’écoulement dirigé Est‐Ouest. Le diagnostic hydraulique conclut à un étalement des ruissellements sur toute la surface du ruissellement avec une vitesse et une hauteur d’eau modérés. L’enjeu peut donc être considéré comme modéré.

Les risques naturels (autres que le risque inondation):

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 17 ‐ Le risque sismique est qualifié de très faible pour la zone d’étude immédiate. ‐ Le risque mouvements et glissements de terrain par gonflement et retrait des argiles est qualifié de faible (au Nord) à moyen sur le reste de la zone. ‐ Le risque feux de forêt concerne la zone d’étude immédiate qui fait partie du massif DFCI des vallées de l’Aude et du Fresquel : le risque est considéré comme faible. b)‐ Les enjeux liés à la préservation de la biodiversité et aux milieux naturels

Le site choisi se situe en‐dehors de secteurs naturels protégés ; on recense cependant, à proximité, plusieurs périmètres à statut protégé :

 Le périmètre Natura 2000 / SIC « Vallée du Lampy » qui est limitrophe de la zone d’étude immédiate du projet qui abrite une faune piscicole riche et variée ;  Le périmètre Natura 2000 / SIC « Massif de la Malpère » qui se situe à 9,5 km de la zone d’étude immédiate du projet, qui abrite notamment des chauves‐souris d’intérêt communautaire ;  Le périmètre Natura 2000 / ZPS « Piège et collines du Lauragais » qui se situe à 10 km de la zone d’étude immédiate du projet, qui constitue un territoire de transition entre la montagne Noire et les contreforts pyrénéens où l’on peut constater la présence d’espèces tels le vautour fauve, l’aigle royal ou le faucon ;  La ZNİEFF « Causses du Piémont de la Montagne Noire i» qu se situe juste au nord de la zone d’étude immédiate ;  La ZNİEFF « Cours aval du ruisseau du Lampy » dont la limite est proche de la zone d’étude immédiate du projet, qui abrite plusieurs poissons d’intérêt patrimonial ;  La ZNİEFF « Plaine de la Bitarelle et Pech Nègre » qui se situe à environ 2 km de la zone d’étude immédiate du projet qui présente une mosaïque de boisements, pelouses et friches agricoles où se développe une flore patrimoniale et deux espèces : le Lézard ocellé et l’Oedicnème criard.

Un lien fonctionnel entre ces ZNIEFF et la zone d’étude immédiate du projet pouvant exister, les périmètres de ces ZNIEFF ont été pris en considération lors de l’étude de l’état initial du site. Cette zone d’étude étant constituée essentiellement de parcelles agricoles, les enjeux de préservation du milieu naturel se situent en périphérie au niveau des éléments bordiers, du boisement, des haies arbustives et des lisières. Il faut noter également la présence d’une pelouse xérophile supraméditerranéenne, riche en espèces végétales et animales (insectes notamment) que l’on ne retrouve que dans ce type d’habitat semi‐naturel. Par ailleurs, une espèce végétale présente sur le site mérite d’être préservée : l’hélianthème à feuilles de Lédum, espèce de zones chaudes et arides de la région méditerranéenne.

Compte tenu de ce qui précède, les enjeux concernant la flore peuvent être considérés comme forts (pour les bordiers notamment) ou modérés (l’hélianthème à feuilles de Lédum).

Concernant la faune, des relevés ont été fait durant le printemps et l’été 2012 qui permettent d’identifier les espèces pouvant présenter un enjeu local de conservation :

 Pour les insectes : le Platycleis falx (enjeu faible);  Pour les amphibiens : le Triton marbré (enjeu modéré) et le Crapaud calamite ;  Pour les reptiles : le Lézard vert des murailles, le Lézard vert occidental, la Couleuvre verte et jaune, la couleuvre vipérine (enjeu faible) ;

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 18  Pour les oiseaux : 45 espèces ont été recensées dont 6 présentent un enjeu de conservation régional fort (Aigle royal, Busard cendré, Circaète jean‐le‐Blanc) ou modéré (Guêpier d’Europe, Pipit rousseline, Tarier pâtre) ;  Pour les chauves‐souris : les relevés effectués les 3 et 4 mai, 7 et 31 juillet 2012 ont révélé la présence sur la zone d’étude de 13 espèces parmi lesquelles 4, inscrites à l’annexe de la Directive Habitat‐Faune‐Flore, présentent un enjeu local très fort de conservation (Minioptère de Schreibers, Petit Rhinolophe, Grand Rhinolophe, Barbastelle d’Europe) et 2 un enjeu modéré (Murin à oreilles échancrées, Oreillard sp). Ces chiroptères empruntent, comme axe principal de déplacement, les grands couloirs arborés le long de la rivière du Lampy, en périphérie de la zone d’étude immédiate, ainsi que les lisières de boisement et les haies présentes dans la zone d’étude qui créent un lien entre les différents habitats de chasse.  Pour les mammifères (hors‐chiroptères): 5 espèces ont été observées sur le site du projet (sangliers, chevreuil, renard roux, écureuil roux, lapin de garenne) dont une bénéficie d’’un statut de protection (l’Ecureuil roux).

Pendant la phase de chantier, le dérangement de la faune et de l’avifaune pourrait être potentiellement important ; nous verrons dans le chapitre suivant les mesures qui sont prévues pour réduire au maximum ce dérangement, mais aussi pour préserver pendant l’exécution des travaux certains secteurs floristiques qui présentent un intérêt majeur pour le milieu naturel. c)‐ Les enjeux patrimoniaux et paysagers

Le cadre paysager est formé de grands ensembles paysagers structurés par des éléments tels le Canal du Midi qui constitue une ligne forte du paysage.

Le paysage lointain est formé de trois unités paysagères dans lesquelles s’inscrivent plusieurs villages présentant des éléments patrimoniaux et architecturaux :

 Le Cabardès des Piémonts qui est constitué de croupes cultivées et pâturées qui offrent des vues dégagées sur le Lauraguais et sur les Pyrénées ;  La plaine vallonnée du Carcassès qui s’étend entre les piémonts de Carbadès au Nord, les collines du bas‐Minervois à l’Est, les versants des Corbières et de la Malepère au Sud. Seule l’extrémité Nord‐Ouest de cette unité paysagère est comprise dans la zone d’étude éloignée.  Les plaines et collines cultivées du Lauragais qui forment un ensemble qui recouvre tout l’Ouest audois, délimité au Nord par le Cabardès et au Sud par les collines de la Piège. Cet ensemble est traversé par le Canal du Midi et par la rivière du Fresquel. Les cultures sont la composante principale du paysage du Lauragais : les structures arborées animent et valorisent ce paysage.

Les villages se répartissent entre le piémont (, Villelongue) , d’autres dans la transition entre le piémont et la plaine ( Saint‐Martin‐le –Vieil, Moussoulens, Raissac‐sur‐Lampy) et la plaine tel Bram qui constitue le principal centre d’activités de ce territoire. La plaine du Lauragais est parsemée de quelques petits hameaux ou de fermes isolées qui rompent l’uniformité des grands espaces cultivés.

Le réseau routier principal suit l’orientation Est‐Ouest de la plaine du Lauragais : l’autoroute A61, la RD 6113 (ex‐RN 113) et la RD33 ; les voies publiques secondaires, qui desservent les villages sont perpendiculaires à cet axe principal.

Au niveau patrimonial et architectural, on recense deux sites, une ZPPAU, trois monuments historiques classés et quatre monuments inscrits :

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 19  Le Canal du Midi qui est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO : le site du projet se situe, au point le plus proche, à 1 km du canal : quelques vues ponctuelles sur le site (enjeu faible) ;  La chapelle Saint‐Roch et ses abords à Montolieu : pas de vues sur le site (enjeu nul) ;  La ZPPAU de Montréal, située à près de 8 km du site : enjeu faible  L’église classée de Bram ainsi qu’une inscription classée sur la façade d’une maison (en l’honneur du roi Louis XIII) : absence de vue sur le site (enjeu nul) ;  L’abbaye classée de Villelongue : absence de vue en direction du site (enjeu nul) ;  L’église classée du XIV e siècle de Montolieu : pas de vues ouvertes sur l’extérieur (enjeu nul)  Une croix en fer forgé et l’ancienne manufacture royale, deux monuments inscrits à Montolieu : pas de vues ouvertes sur l’extérieur (enjeu nul)  Une croix en pierre, monument inscrit à Saint‐Martin‐le‐Vieil : enjeu nul ;  L’église inscrite de Villepinte : absence de vue en direction du site (enjeu nul).

La zone d’étude rapprochée comprend les villages de Raissac‐sur‐Lampy et d’Alzonne et les bâtiments d’habitation ou d’exploitation situés aux lieudits Bade, Daves et Constresty et plus éloignés le château de Rocreuse et la ferme de Lascombes. Cette zone est traversée par les voies publiques suivantes : la RD 6113, la RD34 et la RD4. Les boisements masquent les vues depuis le village de Raissac‐sur‐Lampy, et les haies et ripisylves sont des éléments qui limitent les vues en direction de la zone d’étude immédiate.

La zone d’étude immédiate présente un paysage de terres cultivées sur une pente orientée Nord‐Sud, entourées de haies arborées, et parsemée de bâtiments d’habitation ou d’exploitation desservis par des chemins qui forment la limite de la zone d’étude. Les enjeux de la zone d’étude immédiate peuvent être qualifiés de la manière suivante :

 Enjeu très fort pour les habitations des lieudits Bade et Daves (avec effet d’encerclement pour cette dernière) ;  Enjeu fort pour la ferme et le camping à la ferme de Constresty ;  Enjeu modéré pour la ferme de Lascombes ;  Enjeu modéré pour les vues larges depuis la RD 6113 sur le site ;  Enjeu modéré pour les vues ponctuelles depuis la RD4 sur le site ;  Enjeu modéré pour quelques vues potentielles depuis le village d’Alzonne.  Enjeu faible pour le village de Raissac‐sur‐Lampy du fait de l’existence d’un bois en limite Sud de la commune qui masque le site du projet. d)‐ Les enjeux liés à l’activité agricole

Le site choisi pour l’installation du parc solaire est constitué de terres labourées, et d’un maillage boisé situé au nord du site. La majeure partie de ces terres est irriguée ou irrigable, le réseau d’irrigation longeant la limite nord du périmètre du site, et traversant en son milieu la partie ouest des terres concernées par le projet. La qualité de ces terres est « convenable » selon les organismes compétents dans le domaine de l’agriculture. Les trois‐quarts de l’emprise du site sont certifiés « Agriculture biologique ». Deux exploitations agricoles sont concernées par le projet :

1. Pour l’exploitation A, d’une surface de 89, ha composée de cultures de céréales, de tournesol et de légumes, 7 ha de terres cultivées en blé dur sont inclus dans la zone d’étude immédiate;

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 20 97 % de l’exploitation est certifiée « Agriculture biologique ».

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 21 2. Pour l’exploitation B, d’une surface de 156 ha, composée de cultures de blé tendre (51 ha soit 1/3 de l’exploitation), de soja (27 ha), de lentilles, de maïs, de tournesol, de pois chiches mais aussi de quelques vignes, 22 ha de terres sont inclus dans la zone d’étude immédiate dont

70 % de cultures sont concernées par le label « Agriculture biologique ». Ces terres concernées par le projet sont cultivées en blé tendre et en tournesol.

70 % de la surface de la zone d’étude immédiate du projet, exploitée sous différents types de cultures, bénéficient du label « Agriculture biologique » (15 ha de cultures).

On peut donc considérer que l’enjeu est fort pour le devenir des activités agricoles sur ce territoire, même si la zone d’étude immédiate du projet ne représente que 8 % de l’exploitation A et 14 % de l’exploitation B.

A‐4‐1‐2 : Les mesures envisagées pour réduire les impacts du projet sur l’environnement

a)‐ Le milieu physique

Les engins de chantier présents sur le site, pendant la phase chantier, répondront aux normes européennes sur l’émission des polluants. Les installations de locaux de la base de vie et de la zone de stockage, en phase travaux, seront réalisées de sorte à limiter les impacts sur le sol et l’écoulement des eaux.

Concernant les eaux superficielles, des mesures d’évitement ont été prévues qui consistent à réduire le périmètre du projet :

‐ Protéger le lit du cours d’eau de Fontorbe, au Sud du site, de toute accumulation d’objets anthropiques pouvant provenir du parc solaire ; ‐ Un cours d’eau a été drainé, au centre du site, afin qu’il longe les parcelles agricoles. Ce drainage traverse le site ; le périmètre du parc solaire s’écartera sur une distance de 5 mètres de part et d’autre de ce drainage afin de ne pas gêner la libre circulation des eaux et d’éviter tout apport anthropique dans le lit du drainage.

Concernant les feux de forêt, toutes les préconisations du SDIS de l’Aude seront mises en œuvre pour éviter toute risque d’incendie et pour faciliter l’accès des engins et des matériels de secours en cas de sinistre.

Concernant les impacts liés à l’imperméabilisation des sols et les eaux pluviales, les mesures de réduction consisteront à privilégier les aménagements hydrauliques doux ; par ailleurs, aucun écoulement naturel ne sera dévié de son tracé initial.

Le maintien d’une bande enherbée de 10 m de large, et d’une ripisylve du cours d’eau situé en périmètre du projet permettra de se conformer aux préconisations du SDAGE.

b)‐ La biodiversité et les milieux naturels

En premier lieu, le porteur de projet a défini une emprise moindre du projet que celle initialement prévue afin d’en exclure les haies ceinturant la prairie mésophile ainsi que le boisement. Cette mesure permet de diminuer les impacts négatifs sur les habitats naturels et la faune.

Les autres engagements pris par le porteur de projet au titre des mesures de réduction :

‐ Les travaux seront engagés en période hivernale afin de limiter la destruction de la petite faune locale et seront ensuite menés de façon continue afin d’éviter à toute espèce pionnière de se réinstaller sur le site ;

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 22 ‐ Afin de maintenir les milieux bordiers fonctionnels pour la faune (notamment les reptiles et les chauves‐souris), une zone tampon de 10 md de large et de 600 m de long sera maintenue au Nord‐Ouest et à l’Est de la zone d’emprise du projet ; ‐ La pelouse xérophile, d’une surface d’environ 1000 m², située au centre de la zone d’étude immédiate, sera maintenue, et sera donc exclue du périmètre du projet ; ‐ Des haies arbustives et arborées seront implantées au pourtour du site ; elles permettront de créer des habitats pour la faune locale et sera donc de nature à limiter les impacts sur la faune ; ‐ Le porteur de projet envisage d’organiser une gestion pastorale, à l’aide d’un troupeau d’ovins, sous les panneaux photovoltaïques, sans utilisation d’herbicides de synthèse ; ‐ Tout éclairage permanent du site sera proscrit afin de ne pas effaroucher certaines espèces de chauves‐souris ; ‐ La clôture du site sera adaptée au passage de la faune : reptiles, amphibiens et petits mammifères.

Le porteur de projet s’engage également à faire réaliser un audit et un encadrement écologique avant les travaux, pendant les travaux et après la fin de ces travaux, ainsi qu’à mettre en place un dispositif de suivis et d’évaluation afin de vérifier la bonne exécution des mesures de réduction d’impact sur l’environnement, et de procéder aux adaptations et corrections éventuelles .A titre d’exemple, on citera le suivi des orthoptères (insectes) qui sera mis en œuvre tous les deux ans jusqu’à la 6è année.

c‐ Le patrimoine et les paysages

Le boisement situé au Nord du site sera conservé, la partie Nord de la zone d’étude immédiate étant exclue du site. D’autre part, les haies existantes seront préservées par un recul du périmètre du parc. De nouvelles haies seront plantées au pourtour du parc afin de faciliter son intégration paysagère.

Afin de réduire les perceptions visuelles du parc, les locaux techniques seront habillés de façon à ce qu’ils s’insèrent au mieux dans le paysage. Le débroussaillement sera pratiqué selon la méthode alvéolaire qui permet de multiplier les effets de lisières grâce à la conservation d’alvéoles non débroussaillées, ce qui donne une meilleure cohérence paysagère.

Quant au raccordement du parc solaire au poste‐source de Bram, il se fera par enfouissement des câbles au droit des routes existantes ; son impact visuel sera donc faible voire nul. Le franchissement du Canal du Midi méritera cependant une attention particulière.

Dans le bassin visuel du projet, seul un petit parc solaire existant, d’environ 1 ha, été identifié. Il n’y a pas d’autres effets cumulés significatifs avec d’autres installations d’énergies renouvelables existants ou en projet.

d)‐ Les activités agricoles

Une bande de terres de 5 ha a été retirée du projet initial : la surface agricole impactée a donc été réduite à 24 ha. Les emprises du projet sur les deux exploitations concernées sont assez faibles. Le porteur de projet propose de mettre les terres comprises dans l’emprise du projet à un éleveur d’ovins, en développant sur le site une activité de pâturage. La partie Nord, d’une superficie de 5 ha, qui a été retirée du projet peut être mise à disposition d’un exploitant pour continuer à cultiver cette terre.

A‐4‐1‐3 : Les enjeux sociaux et humains

Les impacts sur le milieu humain sont à examiner avec attention dans la mesure où trois bâtiments d’habitation sont localisés à proximité immédiate du site du projet :

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 23  Au lieudit Bade, à 120 m au Nord du site, une habitation principale occupée par deux personnes et cinq gîtes touristiques loués à la semaine ;  Au lieudit Daves, à 20m du site, une habitation principale occupée par sept personnes dont cinq enfants et une habitation secondaire occupée par deux personnes ; la particularité de ces habitations est d’être quasiment encerclées par le site du projet ;  Au lieudit Contresty, à 40 m, à l’Est du site, une habitation occupée par deux personnes, un bâtiment d’exploitation et un camping à la ferme.

Le projet peut avoir des impacts négatifs sur ces habitants tant en phase de construction du projet qu’en phase d’exploitation. Des nuisances telles que le bruit, les émissions de poussière et les perturbations visuelles se produiront pendant le déroulement du chantier de construction du parc, d’une durée 6 à 8 mois, du fait notamment de la rotation d’environ 500 d’engins ou de camions sur le site durant cette phase chantier. D’autre part, de nombreuses perceptions visuelles du parc existent à partir des constructions existantes et peuvent être la cause de nuisances, voire de préjudices, pour les propriétaires de ces bâtiments d’habitation ou de résidences de tourisme. D’autres nuisances à la population sont possibles telles que les miroitements, les reflets, les champs électriques et magnétiques durant la phase exploitation.

Compte tenu de ce qui précède, les enjeux concernant le milieu humain peuvent être qualifiés de forts à modérés. Nous verrons ci‐après quelles sont les mesures qui sont envisagées par le porteur de projet pour supprimer ou réduire ces impacts sur la population.

A‐4‐1‐4 : Les mesures envisagées pour réduire les impacts sur le milieu humain

Pour réduire les nuisances dues au chantier, les mesures suivantes seront appliquées :

‐ Utilisation d’engins de chantier conformes à la réglementation sur le bruit ; ‐ Réalisation des travaux pendant les plages horaires autorisées ; ‐ Mise en place d’un dispositif d’aspersion de la voie d’accès destiné à réduire l’émission de poussières.

En phase exploitation, aucun dispositif n’est prévu concernant l’ambiance sonore, le porteur de projet estimant que le fonctionnement n’entraînera aucune nuisance sonore.

Concernant les nuisances visuelles depuis les lieux habités et les voies de communication proches, le porteur de projet s’engage à planter des haies arbustives et semi‐arbustives ou arborées au Nord, à l’Est et au Sud du projet. En ce qui concerne le bâtiment d’habitation du lieudit Daves, très proche du parc donc très difficile à protéger, le porteur de projet prévoit de renforcer les haies existantes autour de cette habitation, autour de cette habitation, sur un linéaire de 12 mètres et sur une hauteur de 2,00 m, pour limiter les nuisances visuelles. Ces haies feront l’objet d’un entretien régulier.

Concernant les risques naturels, le porteur de projet s’engage à tenir compte, pour la réalisation du parc, du risque mouvement de terrain notamment sur les secteurs argileux (parties Sud et Sud‐Est).

A‐4‐1‐5s : Le enjeux économiques et financiers

La construction de ce parc solaire aura quelques effets sur l’activité économique locale durant la période de chantier qui peut permettre à quelques entreprises locales d’intervenir pour la réalisation de certains lots du chantier.

D’autre part, l’installation d’un parc photovoltaïque sur le territoire de la commune de RAISSAC‐SUR‐ LAMPY permettra à cette commune ainsi qu’à la Communauté d’agglomération du Carcassonnais de

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 24 percevoir le produit des taxes afférentes à une installation de production d’électricité photovoltaïque.

Dans le domaine touristique, l’enjeu est estimé nul par le porteur de projet, considérant « qu’aucun équipement ou hébergement à vocation touristique n’est présent au sein de la zone » (Page 293 de l’étude d’impact). Nous vérifierons cette affirmation et nous examinerons cette question lors de l’analyse des observations du public et des avis des personnes publiques.

A‐4‐2 : LES ENJEUX RÉGLEMENTAİRES

A‐4‐2‐1 : Les lois

a)‐ La loi du 3/8/2009 de mise en œuvre du Grenelle de l’environnement

Cette loi a validé le plan de développement des énergies renouvelables à haute qualité environnementale issu du Grenelle de l’environnement, lequel prévoyait pour l’énergie photovoltaïque, une production multipliée par 400 à l’horizon 2020. Il privilégiait l’intégration du photovoltaïque aux bâtiments, tout en rappelant la nécessité de réaliser des installations solaires au sol afin d’assurer un développement rapide de cette source d’énergie renouvelable. Pour développer cette filière de manière organisée, la loi de 2009 a mis en place les schémas régionaux des énergies renouvelables.

b)‐ La loi du 27/7/2010 de modernisation de l’agriculture et de la pêche

Cette loi réaffirmait la nécessité de lutter contre le « gaspillage » des terres agricoles, et pour éviter la disparition de ces terres, elle prévoyait notamment la mise en place, dans chaque département, d’une commission spécialisée chargée de donner un avis avant tout déclassement d’une terre agricole.

c)‐ La loi ALUR (Accès au logement et urbanisme rénové) du 24/3/2014

Dans son titre IV, la loi ALUR a prévu des dispositions particulières pour protéger les terres agricoles, naturelles et forestières, et lutter contre la consommation excessive de l’espace. Elle prévoit des dispositions à limiter la consommation d’espace et à lutter contre l’étalement urbain.

d)‐ La loi du 13/10/2014 d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt (LAAF)

La LAAF valide le principe « éviter, réduire, compenser» afin de protéger les terres agricoles. La loi prévoit que, désormais, les projets de travaux, d’ouvrages ou d’aménagements susceptibles d’avoir des conséquences négatives importantes sur l’économie agricole doivent indiquer « les mesures envisagées pour éviter et réduire les effets négatifs notables du projet ainsis que le mesures de compensation collective visant à consolider l’économie agricole du territoire »

La LAAF élargit la compétence des commissions départementales de consommation des espaces agricoles (CDCEA) qui deviennent les commissions départementales de préservation des espaces naturels, agricole et forestiers (CDPENAF).

A‐4‐2‐2 : Les documents de planification régionale ou locale

a)‐ Le SRCAE de Languedoc‐Roussillon

Le SRCAE, approuvé le 24 avril 2013, prévoit de multiplier par trois la production d’énergies renouvelables entre 2005 et 2020 pour atteindre 29% de la consommation finale d’énergie. Pour l’énergie photovoltaïque, l’objectif fixé par le SRCAE, à l’horizon 2020, est de 2000 MWc, en développant en priorité le photovoltaïque en toiture, et les centrales au sol sur des sites déjà

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 25 impactés (délaissés, carrières, friches..). L’orientation n°6 du photovoltaïque « Développer les énergies renouvelables en tenant compte de l’environnement et des territoires » précise que les surfaces forestières et les sols agricoles à valeur agronomique reconnue doivent être préservés et n’ont pas vocation à être utilisés pour ce type d’ouvrage.

b)‐ Le SCOT du Carcassonnais

Depuis le 1er janvier 2013, la Communauté d’Agglomération du Carcassonnais comprend 73 communes dont la commune de RAISSAC‐SUR‐LAMPY. Le conseil communautaire a donc décidé, par délibération du 15 avril 2015, de prescrire la révision du SCOT existant afin d’élaborer un nouveau SCOT recouvrant l’ensemble du périmètre de ce grand territoire. On ne connaitc don pas, à ce jour, les dispositions qui seront applicables à ce territoire ; en revanche, les objectifs poursuivis par le SCOT sont déclinés dans la délibération précitée. Des 6ème, 7ème et 9ème objectifs, il apparait la nécessité de :

‐ Maintenir et valoriser le patrimoine paysager, écologique et architectural, socle de la qualité du cadre de vie et de l’attractivité économique et touristique ; ‐ Conforter la préservation et la mise en valeur des espaces naturels ainsi que des espaces agricoles et viticoles pour s’assurer d’une pérennité et d’un développement de cette activité majeure pour le territoire ; ‐ Contribuer à la lutte et à l’adaptation contre le changement climatique par la production énergétique à partir d’énergies renouvelables.

c)‐ Le PLU de RAISSAC‐SUR‐LAMPY

Ce projet s’inscrit dans le cadre du PLU de RAISSAC‐SUR‐LAMPY, approuvé le 27 février 2012, qui prévoit dans le règlement de la zone Np, en son article Np2, que peuvent être autorisées « Les constructions et installations nécessaires à condition qu’elles soient liées à la réalisation d’ouvrages de production d’électricité à partir de l’énergie solaire ». La création de cette zone Np est conforme aux orientations du PADD qui énonce que « Le développement des énergies renouvelables est posé à la fois comme un enjeu et une opportunité forte pour la collectivité. L’enjeu réside principalement à répondre favorablement à la dynamique impulsée et souhaitée par l’intercommunalité. L’opportunité repose sur une nouvelle ressource économique permettant d’intervenir à la fois sur la déprise agricole constatée et sur la capacité de la collectivité à investir dans l’aménagement de son territoire ».

Le rapport de présentation du PLU donne très précisément le périmètre d’implantation du projet de parc photovoltaïque et évalue, de manière très complète et parfaitement compréhensible par le public, les incidences de la création d’un parc photovoltaïque sur cette zone Np prévue au PLU. Le territoire de la commune de RAISSAC‐SUR‐LAMPY n’étant pas couverte par un SCOT, le PLU ne pouvait devenir exécutoire qu’à l’issue d’un délai d’un mois à compter de sa transmission à l’autorité préfectorale, et en l’absence d’observations de cette autorité dans le délai indiqué. Aucune observation du contrôle de légalité préfectoral n’ayant été formulée dans ce délai, le PLU est entré en application le 30 avril 2012.

d)‐ La servitude d’utilité publique PT1

Elle est destinée à protéger les émissions de la station radioélectrique, d’intérêt stratégique, de la Lauzette à VILLEPINTE, commune limitrophe de RAISSAC‐SUR‐LAMPY.

A‐4‐3 : La synthèse des enjeux du projet

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 26 NATURE de L’ENJEU NIVEAU de L’ENJEU ENJEUX D’INTÉRÊT GÉNÉRAL Très fort Fort Modéré Faible Nul ENJEUX ENVIRONNENTAUX Milieu physique : Cours d’eau en aval du site XX Ecoulements sur le site X Risques naturels X Biodiversité et milieux naturels : La flore : Bordiers du site X Autres plantes X La faune : Les insectes X Les amphibiens X Les reptiles X Les oiseaux X X Les chauves‐souris ‐ Certaines espèces X ‐ Autres espèces X Les mammifères (autres que les X X Chiroptères) Patrimoine et paysages : Le patrimoine : Sites et monuments X X Les paysages : ‐ Paysage éloigné X X ‐ Paysage rapproché X X ‐ Paysage immédiat : X X ‐ Habitations proches X Activité agricole : Devenir des activités agricoles XX ENJEUX SOCİAUX ET HUMAINS Milieu humain : Nuisances sonores X X Nuisances visuelles X X Poussières X X ENJEUX ÉCONOMİQUES ET FİNANCİERS Aspects économiques et financiers : ‐ Vie économique locale X ‐ Apport économique du chantier X ‐ Activité touristique (1) X ENJEUX RÉGLEMENTAİRES Les lois X Les documents de planification : ‐ Le SRCAE Languedoc‐Roussillon X ‐ Le SCOT du Carcassonnais (2) X ‐ Le PLU de RAISSAC‐sur‐LAMPY X ‐ La servitude publique PT1 X

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 27 (1) La création d’un parc solaire peut avoir des conséquences préjudiciables à l’activité touristique, étant donné la présence, à proximité immédiate du projet, de gîtes touristiques. (2) Le nouveau SCOT dont le périmètre a été étendu aux 73 communes qui composent, depuis le 1er janvier 2013, la Communauté de l’Agglomération Carcassonnaise, est en cours d’élaboration.

A‐5 – LA COMPOSİTİON DU DOSSİER

A‐5‐1 : Le contenu du dossier

Il convient de rappeler que tout projet de parc photovoltaïque d’une puissance supérieure à 250 KWc est soumis à la délivrance d’un permis de construire, à la réalisation préalable d’une étude d’impact ainsi qu’à une enquête publique avant toute décision sur la demande de permis de construire.

Dans le dossier soumis à l’enquête figure le dossier de permis de construire de la société SOLAIREPARC A 101 qui contient les pièces suivantes :

 La demande de permis de construire de la société SOLAIREPARC A 101 datée du 26/12/2013 et reçue à la DDTM de l’Aude le 31/12/2013 ;  La note de présentation de la DDTM 11 rédigée en application de l’article R.123‐18 du code de l’environnement ;  Le relevé synthétique concernant la société demanderesse et l’opération ;  La notice descriptive du projet ;  L’étude d’impact et son relevé synthétique ;  Les plans de situation, de masse, en coupe (terrain et constructions), des façades et des toitures ;  L’insertion graphique du projet dans son environnement ;  Les photos permettant de situer le terrain, d’une part, dans le paysage proche, d’autre part, dans le paysage lointain ;  L’attestation d’un contrôleur technique.

Les trois pièces complémentaires suivantes ont été ajoutées au dossier, à la demande du service instructeur de la DDTM de l’Aude :

1. La carte des zones à préserver pendant les travaux et les suivis écologiques (8/2/2014) ; 2. Les modalités de desserte et d’acheminement des engins et du matériel (10/5/2014) ; 3. Le document mentionnant les textes régissant l’enquête publique, la procédure administrative et indiquant les modalités de la concertation publique suivie dans ce dossier (4/12/2014).

Par ailleurs, le dossier soumis à l’enquête contient également les pièces suivantes :

 L’avis du Maire de RAISSAC‐SUR‐LAMPY du 12/5/2014 ;  L’avis de la CDCEA de l’Aude du 3/7/2014 ;  Le courrier de la DREAL Languedoc‐Roussillon, du 20/10/2014, donnant l’information qu’aucune observation n’a été émise sur ce projet par l’autorité environnementale, dans le délai de deux mois prévu à l’article R.122‐7 du code de l’environnement ;  L’arrêté du préfet de l’Aude, du 26 mai 2015, relatif à l’ouverture et à l’organisation de l’enquête publique.

Ont également été mis à la disposition du public les documents suivants :

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 28  L’avis du chef de service territorial de l’architecture et du patrimoine de l’Aude du 14/1/2014 ;  L’avis du SDIS de l’Aude du 13/1/2014 ;  L’avis de la direction de l’aviation civile du 20/2/2014 ;  L’avis du ministère de la Défense – Service d’Infrastructure de Lyon‐ du 3/3/2014.

Il convient de noter également que le dossier du PLU de RAISSAC‐SUR‐LAMPY a été mis à disposition du public, en mairie, dans la cadre de la présente enquête.

A‐5‐2 : L’appréciation sur la qualité du dossier mis à la disposition du public

Ce dossier contient toutes les pièces prévues par les textes et a été complété à la demande du service instructeur (DDTM de l’Aude. Je note cependant quelques erreurs, contradictions ou approximations dans les documents de ce dossier :

 Dans la notice descriptive, il est indiqué que le parc solaire sera raccordé au poste‐source d’ERDF de BRAM situé à 3,5 km du site, alors qu’après vérification, j’ai constaté que la distance était de 7,5 km ;

Le porteur de projet a accepté de corriger cette erreur.

 Dans la notice descriptive, il est indiqué également que trois citernes incendies seront implantées sur les trois parties du parc, alors que sur le plan de masse, une seule citerne est prévue au Nord du site ;

Le porteur de projet s’est engagé à clarifier cette contradiction.

 Dans l’étude d’impact, dans la partie consacrée au contexte agricole du site, il est indiqué que les terres concernées ne sont pas irriguées, ce qui semble être contredit par l’organisme en charge de l’irrigation (plan annexé)

Néanmoins, j’estime que cette étude d’impact est intelligible par le public dans la mesure où le résumé non‐technique explique bien le contexte de ce projet, ses enjeux et ses impacts, ainsi que la méthodologie suivie pour établir cette étude d’impact.

A‐6 – L’ORGANISATION DE L’ENQUETE PUBLIQUE

A‐6‐1 : La désignation du commissaire enquêteur

J’ai été désigné pour conduire cette enquête par décision, en date du 11 mai 2015, de Mme le Président du Tribunal Administratif de Montpellier. J’ai indiqué au tribunal, par attestation en date du 15 mai 2015, conformément aux dispositions de l’article L.123‐5 du code de l’environnement, que je n’étais pas intéressé à cette opération à titre personnel ou en raison de mes fonctions au sein de la collectivité, de l’organisme ou du service assurant la maîtrise d’ouvrage, la maîtrise d’œuvre ou le contrôle de cette opération.

A‐6‐2 : La préparation de l’enquête

J’ai rencontré, le 22 mai 2015, les services préfectoraux de l’Aude, afin de définir avec eux les modalités d’organisation de cette enquête. D’autre part, une réunion organisée, le 28 mai 2015 , avec le service instructeur de la demande de permis de construire (DDTM de l’Aude) m’a permis de connaître l’historique et le contexte réglementaire de ce projet.

Le 2 juin 2015, je me suis rendu à RAISSAC‐SUR‐LAMPY afin de m’assurer de la bonne exécution des modalités d’affichage de l’avis d’enquête en mairie et sur le site.

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 29 Le 16 juin 2015, j’ai procédé, en mairie de RAISSAC‐SUR‐LAMPY, aux formalités préalables d’ouverture du registre d’enquête en signant et en paraphant les pages du registre ; de même, j’ai vérifié les pièces du dossier d’enquête que j’ai également paraphées.

Le 16 juin 2015, j’ai rencontré M. le Maire de RAISSAC‐SUR‐LAMPY.

A‐6‐3 : La visite du site

J’ai fait une visite complète du site, le 2 juin 2015, en compagnie du représentant du porteur de projet où au cours de laquelle j’ai réalisé plusieurs photographies en différents points du site. Je suis retourné, seul, sur le site, le 16 juin 2015, pour bien cerner le périmètre du site du projet et aussi mieux apprécier, sur le terrain, les enjeux de ce projet.

A‐6‐4 : Les modalités de publicité de l’enquête

Les mesures de publicité et d’affichage ont été réalisées conformément aux dispositions de l’article R.123‐11 du code de l’environnement.

L’avis d’enquête a été publié dans deux quotidiens régionaux 15 jours au moins avant le début de l’enquête, soit le 1er juin 2015 dans La Dépêche et dans le Midi‐Libre. Toutefois, ce premier avis contenait une erreur d’horaire concernant la dernière permanence du commissaire enquêteur le 17 juillet 2015 : un erratum a donc été publié, le 11 juin 2015 dans les deux journaux précités. Cette erreur étant minime et la rectification ayant été faite et publiée 7 jours avant le début de l’enquête, elle n’a eu aucune conséquence pour l’information du public. Cet avis a fait l’objet d’une deuxième publication, dans les huit premiers jours de l’enquête, le 19 juin 2015, dans les deux journaux précités.

L’avis d’enquête a été saffiché dan les mairies de RAISSAC‐SUR‐LAMPY, d’ALZONNE et de St MARTIN‐ LE‐VIEIL, à compter du juin 2015 et jusqu’au 17 juillet 2015 inclus. Un constat d’huissier atteste de cet affichage. Compte tenu de l’erreur mentionnée ci‐dessus, un avis d’enquête rectifié a été apposé avant le début de l’enquête dans chacune des mairies respectives.

Par ailleurs, l’avis d’enquête a fait l’objet d’un affichage, en format A2, sur le site concerné par le projet, et du rectificatif, ainsi que l’atteste un constat d’huissier.

Je considère que la publicité de cette enquête a été réalisée d’une manière satisfaisante pour l’information du public.

A‐7 – LE DÉROULEMENT DE L’ENQUÊTE PUBLIQUE

A‐7‐1 : L’ouverture et la durée de l’enquête

Par arrêté du 26 mai 2015, le préfet de l’Aude a ouvert l’enquête et a fixé les conditions d’organisation et de déroulement de cette enquête. L’enquête s’est déroulée du 18 juin au 17 juillet 2015 inclus, soit pendant 30 jours consécutifs. J’ai tenu trois permanences, les 18 juin, 1er juillet et 17 juillet 2015 en mairie de RAISSAC‐SUR‐LAMPY. L’enquête s’est déroulée sans incident et dans un climat satisfaisant. J’ai auditionné M. le Maire de RAISSAC‐SUR‐LAMPY, les responsables de la DDTM de l’Aude ainsi que de la Chambre d’Agriculture de l’Aude

A‐7‐2 : Les documents mis à la disposition du public

Un dossier a été mis à la disposition du public, du 18 juin au 17 juillet 2015, en mairie de RAISSAC‐ SUR‐LAMPY, siège de l’enquête. Plusieurs personnes sont venues le consulter, certains d’entre elles l’ont consulté à plusieurs reprises. Ce dossier contenait toutes les pièces prévues par les textes après

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 30 avoir été complété à la demande du service instructeur (DDTM de l’Aude). Je note cependant quelques erreurs ou contradictions dans les documents de ce dossier :

 Dans la notice descriptive, il est indiqué que le parc solaire sera raccordé au poste‐source d’ERDF de BRAM situé à 3,5 km du site, alors qu’après vérification, j’ai constaté que la distance était de 7,5 km : le porteur de projet a accepté de corriger cette erreur.  Dans la notice descriptive, il est indiqué également que trois citernes incendies seront implantées sur les trois parties du parc, alors que sur le plan de masse, une seule citerne est prévue au Nord du site : le porteur de projet s’est engagé à clarifier cette contradiction.  Dans l’étude d’impact, dans la partie consacrée au contexte agricole du site, il est indiqué que les terres concernées ne sont pas irriguées, ce qui semble être contredit par l’organisme en charge de l’irrigation (plan annexé)

Il convient de noter également que le dossier du PLU de RAISSAC‐SUR‐LAMPY a été mis à disposition du public, en mairie, dans la cadre de la présente enquête.

A‐7‐3 : Le climat de l’enquête

L’enquête publique s’est déroulée sans incident, dans des locaux bien adaptés pour la réception du public par le commissaire enquêteur, pour la consultation du dossier et pour l’inscription d’observations sur le registre, mis à la disposition par la mairie de RAISSAC‐SUR‐LAMPY. Celle‐ci a, par ailleurs, permis aux personnesi qu la sollicitaient, d’obtenir la reproduction de pièces du dossier ainsi que du dossier de PLU (sous forme de CDROM) : cette collaboration active a favorisé la bonne information du public.

A‐7‐4 : La clôture de l’enquête

J’ai clôturé cette enquête le 18 juillet à 9h00. Le registre d’enquête m’a été remis par M ; le Maire de RAISSAC‐SUR‐LAMPY avec les pièces jointes. J’ai établi et remis au porteur de projet, le 23 juillet 2015, le procès‐verbal de synthèse des observations recueillies auprès du publici qu seront examinées dans les chapitres suivants de ce document. Le porteur de projet, dans son mémoire en date du 31 juillet 2015, notifié le 3 août 2015, a donné des éléments en réponse aux observations du public et aux questions posées par le commissaire enquêteur (ANNEXES n°1 et 2).

A‐8‐ LA PRÉSENTATİON DES OBSERVATİONS ET DES PROPOSİTİONS RECUEİLLİES

A‐8‐1 : Le bilan des observations du public

Vingt personnes se sont présentées aux trois permanences du commissaire enquêteur, dont trois personnes qui sont venues à deux ou trois reprises. Huit observations ont été inscrites sur le registre d’enquête et vingt‐quatre documents ont été déposés en mairie de RAISSAC‐SUR‐LAMPY. Les avis exprimés par ces personnes sont dans l’ensemble défavorables au projet.

Il s’agit donc au total d’une participation modérée du public à cette enquête qui peut malgré tout être considérée comme significative, dans la mesure où les enquêtes publiques relatives aux projets photovoltaïques suscitent , dans la plupart des cas, peu ou pas d’observations du public.

A‐ 8‐2 : La présentation des observations du public

Nature et contenu des observations présentées ‐La Sté Domaine de la Bade gère 5 gîtes de luxe sur le territoire de RAISSAC‐SUR‐LAMPY, avec espaces communs dont une piscine.. ‐ En premier lieu, les propriétaires‐exploitants (M. Van Den HEUVEL et Mme Van BRUCK) observent qu’un « projet d’énergie renouvelable doit être correctement intégré dans

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 31 Nature et contenu des observations présentées l’environnement » Ils considèrent que le site choisi pour l’implantation de ce projet de parc solaire n’est pas judicieux pour plusieurs motifs : il se situe dans une zone « principalement agricole », dans un « paysage naturel exceptionnel » et il aura « un impact économique négatif » notamment sur l’activité touristique. Ils estiment que « l’environnement et les milieux naturels ne sont pas protégés de manière adéquate ». Ils constatent que le porteur de projet ne propose pour réduire l’impact visuel que des haies et des arbres de petite taille qui seront inopérantes. ‐ En deuxième lieu, les intéressés font valoir que la réalisation de ce projet constituera un handicap important pour le fonctionnement de leur activité ; la période des travaux d’installation du parc, qui sera longue (8 mois) pénalisera toute une saison d’activités. La présence de ce site « industriel » risque de dissuader la clientèle franco‐ étrangère qui apprécie le calme ainsi que la qualité paysagère de ce lieu situé sur un promontoire bénéficiant d’un beau panorama. Les propriétaires estiment qu’ils seront également pénalisés en tant que résidents principaux du Domaine. Ils ont investi beaucoup pour réaliser ces gîtes, et s’inquiètent pour l’avenir de leur entreprise. Ils indiquent que leur activité contribue à l’essor économique de cette région, notamment par le versement de la taxe de séjour. Ils indiquent ne pas avoir été informés de ce projet lors de l’acquisition de cette propriété en décembre 2011. En troisième lieu, Ils posent les questions suivantes: ‐ Quel est le niveau de bruit du fonctionnement du parc ? ‐ Où sont situés les réservoirs d’eau pour lutter contre l’incendie ? ‐ Quelles peuvent être les conséquences des impacts de foudre sur ces installations ? ‐ Quelle sera la période choisie pour réaliser les travaux ? ‐ Quels sont les dispositifs qui ont été prévus pour permettre le passage du petit et du gros gibier, du fait de l’installation d’une clôture continue le long du parc ? En quatrième lieu, ils soulèvent plusieurs questions relatives :  à l’absence d’autorisation de défrichement ;  à la valeur agronomique des terres concernées ;  au contexte paysager et patrimonial : le projet sera visible depuis la ZPPAU de Montréal ;  au niveau des enjeux concernant la zone d’étude immédiate ;  aux caractéristiques des plantations au titre des mesures paysagères envisagées par le porteur de projet ;  aux effets sur l’activité touristique sur le territoire communal ;  à l’occupation des sols au regard du SCOT de ;  à la servitude d’utilité publique PT1 ;  au SCAE de Languedoc‐Roussillon qui indique que « Le déploiement des centrales solaires au sol doit être encadré et orienté prioritairement sur des sites dégradés ».  au démontage du parc solaire en fin d’exploitation et aux garanties financières souscrites par l’opérateur ;  aux conditions du raccordement du parc au réseau ;  aux effets cumulés avec d’autres parcs solaires existants ou en projet ;  au calendrier de travaux de construction du parc ;  aux revenus pour la commune résultant du parc solaire ;  aux nuisances sonores liées au fonctionnement du parc ;  à l’absence, dans l’étude d’impact de l’évaluation d’une solution de rechange, alors que celle‐ci est rendue obligatoire par la Directive européenne 2014/52. Par ailleurs, les parents de Mme VAN BRŰCK Miranda (Copropriétaire du Domaine de la BADE), indiquent, dans leur courrier, qu’ils ont investi des sommes importantes pour l’acquisition et la transformation du Domaine qui comprend 5 gîtes de prestige qui sont loués toute l’année à des touristes de toute nationalité qui apprécient les paysages naturels audois.

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 32 Nature et contenu des observations présentées Ce projet de parc solaire leur semble « disproportionné dans un paysage naturel exceptionnel et une région reconnue touristiquement en Pays Cathare. » Ils estiment que « la construction de ce parc va totalement défigurer la vue et le caractère du site de charme du Domaine de la Bade ».Ceci aura pour conséquences, selon eux, «une baisse flagrante des locations et une perte de notre investissement ».De ce fait, ils sont inquiets quant à l’avenir économique de cette entreprise. M. GENNAI considère que ce projet « va défigurer le paysage aux abords de RAISSAC‐SUR‐ LAMPY » et provoquera « des éblouissements sur la départementale 6113 ainsi que sur le couloir aérien de l’aéroport de Carcassonne » Il attire l’attention sur l’intérêt que représentent des gîtes et des chambres d’hôtes sur le territoire communal. Enfin, il estime que ce projet pourrait être implanté sur d’autres terrains, appartenant aux mêmes agriculteurs, qui présenteraient moins d’inconvénients que le site qui a été retenu. Le domaine de « Daves », situé à RAISSAC‐SUR‐LAMPY, appartient à la SCi Mirabeau constituée de M. et Mme SOLEIL et de M. et Mme SAUNER. Ces derniers et leurs 5 enfants résidant à titre principal sur ce domaine. Quant aux consorts SOLEIL, ils sont résidents secondaires. Ils considèrent que leur propriété sera encerclée par le parc solaire, et la clôture de 2m de hauteur qui sera installée autour du parc accentuera l’impression d’enfermement du domaine par le parc solaire. Or, le domaine est habité puisqu’il est constitué à la fois d’une habitation principale et d’une résidence secondaire. Les propriétaires du domaine estiment que l’étude d’impact traite très peu les incidences du projet sur la faune et la flore, et n’aborde pas les impacts sur la santé humaine, notamment sur les enfants en bas âge (bruit, champs électromagnétique, risque d’incendie). Ils contestent le bien‐fondé du classement de ces terres agricoles, par le PLU de RAISSAC‐SUR‐LAMPY en zone Np consacrée à la création d’un parc solaire, alors que le territoire communal n’est pas couvert par un SCOT. Ils estiment que si ce projet se réalise, il provoquera « une condamnation irréversible de l’exploitation actuelle du gîte touristique du Domaine de la Bade ». Ils s’étonnent que la demande de permis de construire n’aient pas fait l’objet de l’avis de l’ABF alors qu’il y a des points de covisibilité entre le site retenu et la ZPPAUP de MONTRÉAL. De même, ils considèrent qu’une demande de défrichement aurait dû être sollicitée en raison de la suppression d’une haie importante. Ils évoquent également l’atteinte au paysage et le non‐ respect de la Charte architecturale et paysagère du pays Carcassonnais. Pour eux, ce projet va à l’encontre du développement du tourisme local. Ils posent la question des garanties financières en cas de cessation de l’activité du parc solaire avant la fin du bail. Ils jugent dérisoires les mesures compensatoires envisagées par le porteur de projet dans la mesure où il est matériellement impossible de réaliser un masque végétal efficace. Enfin, l’exécution du chantier en période hivernale entrainera, selon eux, beaucoup de désagréments. Les copropriétaires du Domaine de Puget à ALZONNE ont rédigé des lettres en termes très proches voire identiques pour certaines d’entre elles. Ils déclarent « faire opposition à la demande de permis de construire de SOLAIREPARC A 101 ». Ils considèrent en effet, que ce projet va s’implanter sur des terres agricoles alors que de tels projets ont vocation à s’installer sur des friches industrielles. Ce projet aura un impact négatif sur le tourisme local. Ils disent que « La construction de ce parc, nuisant au paysage naturel et historique, va totalement défigurer la vue et le caractère de la commune et de ses environs » car « il sera largement visible depuis la plaine alzonnaise et depuis les hauteurs de Montréal ». Ils font valoir, d’autre part, que l’électricité produite par ce parc ne bénéficiera pas directement aux habitants de la commune. Certains mentionnent également le risque incendie qui peut résulter d’une telle

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 33 Nature et contenu des observations présentées installation. D’autres ajoutent qu’ils regrettent la multiplication des parcs photovoltaïques dans cette région. M. CANTECOR, agriculteur, conseiller municipal de RAISSAC‐SUR‐LAMPY, est venu expliquer les raisons qui l’ont incité à signer une promesse à bail d’une partie de ses terres, en faveur de SOLAIREPARC. Cela lui permettra d’avoir un complément de revenus à un moment où il va cesser son activité d’exploitant agricole. M. BRIEU exprime le souhait que sa parcelle cadastrée WD n°79, d’une superficie d’environ 1 hectare, qui est limitrophe du périmètre du parc solaire, soit incluse dans ce parc. Il considère en effet qu’il ne pourra rien faire de cette parcelle qui est complètement isolée de son exploitation. Mme BREWER se déclare « contre ce projet » M. et Mme STANWOOD sont défavorables à ce projet en raison notamment de son impact négatif dans le paysage. M et Mme COE ont repris, dans leur courrier, les mêmes stermes et le mêmes motifs de refus du projet que les habitants du Puget à ALZONNE. Ils estiment que « l’emplacement de ce parc est trop visible » et que sa taille est trop importante, et que ce parc va entrainer « un changement irréversible dans le paysage naturel et historique et qu’il aura un impact négatif sur le tourisme dans cette région ». M. et Mme SAMUEL ont repris, dans leur courrier, les mêmes termes et les mêmes motifs de refus du projet que les habitants du Puget à ALZONNE M. et Mme COMLEY sont défavorables à ce projet car ils indiquent que le parc solaire sera visible depuis leur maison de MONTRÉAL et que, d’autre part, l’église de MONTRÉAL, qui est un édifice classé, sera visible depuis le parc solaire (vue lointaine). M. MİVİELLE, résident secondaire à SAINT‐MARTIN‐LE‐VIEIL, dont il est adjoint au Maire, considère que ce projet « ne t rempli pas toutes les obligations dues à une démocratie participative » pour les raisons suivantes : 1‐ L’absence de réunion publique. 2‐ Un dossier d’enquête incomplet qui n’a pas permis au public d’avoir une information complète sur ce projet. 3‐ Le principe de précaution aurait dû conduire le porteur de projet à mieux préciser, dans l’étude d’impact, les effets des champs électromagnétiques –des panneaux photovoltaïques. 4‐‐« Les centrales photovoltaïques n’ont pas vocation à être installées en zone agricole ». 5‐ Le dossier ne fait pas état d’un avis de la Chambre d’Agriculture de l’Aude alors que le projet est implanté sur des terres agricoles, et que le site concerné est couvert à 70% par une zone labellisée « Agriculture biologique ». Il serait également intéressant d’avoir son avis sur la mutation éventuelle de ces terres en pacage ovins. 6‐ La clôture du parc, du fait de sa longueur et de sa hauteur, va constituer une barrière importante qui interdira tout passage humain et animal. 7‐ La question du raccordement du parc au poste‐source d’ERDF à BRAM est « éludée » par le porteur de projet ; or « de 6 à 8 km séparent les deux sites ainsi que des obstacles tels que des cours d’eau, le Canal du Midi, des routes, l’autoroute, la voie ferrée ». Il souhaiterait connaître le coût de ce raccordement et se demande si celui‐ci ne dépassera pas le coût de réalisation du parc solaire. M. MIVIELLE estime que le porteur a fait preuve de « légèreté » en ne produisant pas une étuder su le raccordement électrique du parc solaire au poste de BRAM. ‐ M. VAN NOORT reprend, dans son courrier, les mêmes termes et les mêmes motifs de refus du projet que les habitants du Puget à ALZONNE Mme SCHNEIDERS reprend, dans son courrier, les mêmes termes et les mêmes motifs de refus du projet que les habitants du Puget à ALZONNE Une pétition a été signée par 59 personnes auxquelles s’ajoutent 278 personnes qui se sont

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 34 Nature et contenu des observations présentées manifestées contre le projet sur un site d’internet. Dans le texte de la pétition, ils indiquent que « la construction d’un parc industriel privé de 30 ha dans un cadre historique et touristique tel que le pays Cathare, et si proche d’une zone d’habitation, n’est pas souhaitable, ni viable ». Ce projet entrainerait « des changements irréversibles dans un cadre naturel » et la disparition de 30 ha de terres agricoles. Ils relèvent l’importance de la superficie couverte par le projet qui, selon eux, est équivalente à la superficie de 30 terrains de football. Ils craignent les effets néfastes pour la santé humaine, et l’impact négatif sur le tourisme régional. Ils affirment que ce projet ne profitera pas directement aux habitants de la commune. Avec cette pétition, ils disent vouloir inciter SolaireParc à choisir un « plus propice à un tel projet »..

A‐8‐3 : Les observations des personnes publiques

A‐8‐3‐1 : L’avis de l’autorité environnementale

Par courrier du 20/10/2014, la DREAL Languedoc‐Roussillon, donne l’information qu’aucune observation n’a été émise sur ce projet par l’autorité environnementale, dans le délai de deux mois prévu à l’article R.122‐7 du code de l’environnement, et que cette information devra être portée à la connaissance du public.

A‐8‐3‐2 : Les avis des services et des organismes publics consultés dans le cadre de la demande de permis de construire

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 35 SERVICE ou SENS ORGANISME DATE de RÉSUMÉ de L’AVİS PUBLIC L’AVIS Service Départemental 13.1. Favorable ‐le projet se situe en zone d’aléa faible d’Incendie et de 2014 ‐Le SDIS estime que le projet est CONFORME Secours aux mesures qu’il préconise : débroussaillage, voie d’accès et voie de circulation interne au parc, réserve d’eau, clôture, portail, entretien végétal, enfouissement des câbles d’alimentation, extincteurs, panneaux d’information du public DDTM de l’Aude – 13.1. Favorable LE RUISSEAU DE Fontorbe longe l’extrémité Service Prévention des 2014 Sud de l’emprise du projet et son affluent Risques traversent la zone d’étude. L’Atlas des zones inondables délimite la zone inondable du ruisseau mais ne prend pas en compte son affluent. L’implantation des panneaux photovoltaïques tient compte de l’étude d’impact qui comporte une carte hydromorphologique intégrant l’ensemble des eaux de ruissellement et des zones inondées. Service 14.1. Défavorable ‐Superficie excessive territorial 2014 ‐ Impact radical dans le paysage de l’Architecture ‐« Ce projet est de nature à porter et du durablement atteinte au caractère des lieux ; il Patrimoine pose encore une fois, le e problèm de la transformation radicale des paysages naturels par la mutation de terres agricoles en ferme solaire ». Direction de l’Aviation 20.2. Favorable ‐Projet situé à plus de 3 km de tout Civile 2014 aérodrome ‐Absence de risque d’éblouissement gênant pour la navigation aérienne Ministère de la 3.3. Favorable Précise que le projet se situe dans la zone de Défense 2014 protection de la PT 1110434 01 de VILLEPINTE –Station radioélectrique de la Lauzette Conseil Général de 16.6. Non indiqué ‐Un état des lieux préalable de la chaussée l’Aude 2014 devra être réalisé, avant et après passage des engins, et le porteur de projet devra s’engager à remettre les lieux en état en fin de chantier. ‐Le Conseil Général devra être consulté quant aux modalités de transport de l’énergie produite Commission 25.6. Défavorable ‐Le projet ne répond pas à l’orientation n°6 du départementale de 2014 SRCAE qui préconise de favoriser le consommation des développement du photovoltaïque sur des espaces agricoles de sites dégradés non agricoles l’Aude (CDCEA) ‐15 ha des cultures présentes sur le site sont certifiées agriculture biologique ‐La majeure partie des terrains est irrigable ‐Les deux exploitations sont suffisamment grandes pour que le projet ne soit pas indispensable à leur maintien Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 36 Le Maire de RAISSAC‐ 12.5. Favorable SUR‐LAMPY 2014 dans le sens Est‐Ouest qui est celui qui est actuellement privilégié par le projet. De ce fait, sa propriété se trouverait moins encerclée par le parc solaire (lieudit Daves). b)‐ Le propriétaire de la parcelle cadastrée WD n°79, qui est limitrophe du périmètre du projet, souhaite que sa parcelle, qui est détachée du reste de son exploitation, soit incluse dans le périmètre du parc. c) Plusieurs personnes insistent, dans l’hypothèse où le parc serait autorisé, sur la nécessité de prévoir des écrans végétaux et des plantations arbustives efficaces pour protéger l’environnement immédiat du parc (lieudits La Bade et Daves) des nuisances visuelles. d) La Chambre d’Agriculture de l’Aude estime que la proposition qui a été faite par le responsable de projet, au titre des mesures compensatoires liées à l’implantation du parc solaire en milieu agricole, est très insuffisante. La Chambre considère que, au préalable, il serait nécessaire de faire réaliser une étude de faisabilité sur l’installation d’un élevage d’ovins sur ces terres dominées par la culture de céréales, étant entendu qu’une telle exploitation ne pourrait se limiter à la seule emprise du parc solaire.

A‐9 – L’ANALYSE DES OBSERVATİONS ET DES PROPOSİTİONS RECUEİLLİES

A‐9‐1 : La grille des thèmes

Thème 1 : LE CONTEXTE AGRICOLE

Sous‐thème 1‐1 : La vocation agricole des terres concernées

Sous‐thème 1‐2 : Le potentiel agronomique des terres concernées

Sous‐thème 1‐3 : Les mesures compensatoires envisagées

Thème 2 : LES IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX AUTRES QU’AGRICOLES

Sous‐thème 2‐1 : Sur le milieu humain

Sous‐thème 2‐2 : Sur le paysage et le patrimoine

Sous‐thème 2‐3 : Sur la biodiversité

Thème 3 : LES RISQUES LİÉS AU FONCTİONNEMENT DU PARC SOLAIRE

Sous‐thème 3‐1 : Le risque incendie

Sous‐thème 3‐2 : L’impact des eaux de ruissellement

Thème 4 : LES ENJEUX ÉCONOMİQUES ET FİNANCİERS

Sous‐thème 4‐1 : Le complément de revenus pour les agriculteurs

Sous‐thème 4‐2 : Les apports financiers pour la commune de RAISSAC‐SUR‐LAMPY et la communauté d’agglomération du Carcassonnais

Sous‐thème 4‐3 : L’impact sur la fréquentation touristique

Sous‐thème 4‐4 : Les pertes financières

Thème 5 : L’ACCÈS AU SITE

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 38 Thème 6 : LE COÛT DE L’OPÉRATİON

Sous‐thème 6‐1 : Montant estimatif de l’investissement

Sous‐thème 6‐2 : le coût du raccordement au poste‐source

Thème 7 : L’İNFORMATİON ET LA PARTİCİPATION DU PUBLİC

Sous‐thème 7‐1 : L’absence de réunion publique

Sous‐thème 7‐2 : Un dossier d’enquête incomplet

A‐9‐2 : L’analyse par thème des observations

Thème 1 : LE CONTEXTE AGRICOLE

Sous‐thème 1‐1 : La vocation agricole des terres concernées

a)‐ Observations :

La CDCEA de l’Aude constate que « l’impact du projet sur les terres agricoles est de 24 ha », et que l’implantation de ce projet « ne répond pas à l’orientation n°6 du SRCAE du Languedoc‐Roussillon qui indique notamment la nécessité de favoriser le développement du photovoltaïque sur des sites dégradés non‐agricoles ». Cet argument est repris par la plupart des intervenants qui considèrent qu’il y a suffisamment de friches industrielles disponibles en France et dans le département de l’Aude pour pouvoir installer des parcs solaires. b)‐ Questions : L’implantation de ce projet sur des terres agricoles a‐t‐elle fait l’objet, de la part du porteur de projet, d’une étude préalable et de contacts préliminaires avec les autorités et les organismes en charge de l’agriculture dans le département de l’Aude, avant la signature des promesses de bail avec les agriculteurs concernés, et avant le dépôt de la demande de permis de construire ?

D’autres options d’implantation du parc solaire sur le territoire de la commune de RAISSAC‐SUR‐ LAMPY ont‐ elles été envisagées par le porteur de projet ?

c)‐ Réponses du responsable de projet : Aucune étude n’a été réalisée avant les signatures des promesses de bail. Nous avons réalisé un état initial de l’agriculture à partir de 2012 dans le cadre de la rédaction de l’étude d’impact. La Chambre d’Agriculture de l’Aude a été rencontrée le 15 octobre 2012 et le projet est passé en Pôle Energies Renouvelables du département le 17 janvier 2012. Pour rappel, la demande de permis de construire a été déposée le 23 décembre 2013 alors que la zone du projet est en Np, autorisant la construction d’un parc photovoltaïque, au PLU de RAISSAC‐SUR‐ LAMPY depuis mi‐2012. La justification du choix du site apparait en pages 205 à 210 de l’étude d’impact. A l’échelle communale, il n’y avait pas de sites préférentiels d’implantation, de types sites impactés (décharge, carrière, friches industrielles) comme le préconise le SRCAE. Même les zones naturelles sont très restreintes sur la commune de RAISSAC‐SUR‐LAMPY et ne permettaient pas l’implantation d’un projet. A partir de ce constat, le choix s’est porté sur un site agricole, et plutôt sur des parcelles de qualité agronomique inférieure à celle présente sur cette zone. Ce choix a été aussi un choix politique fort de la mairie qui voulait développer un projet photovoltaïque. Consacrer une partie de l’espace agricole pour faire des énergies renouvelables est un choix politique fort, qui peut être contestable, mais qui est courageux de la part d’un maire issu du monde agricole.

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 39 Le discours consistant à mettre en conflit les projets photovoltaïques et la nécessité de nourrir de plus en plus d’habitants sur la planète n’est pas recevable. Utiliser un pourcentage très faible de la surface agricole utile (souvent moins de 1% même si dans le cas présent, il est plus important) pour faire du photovoltaïque n’est en aucun cas un danger pour l’agriculture et la production agricole. D’autant qu’un parc photovoltaïque ne constitue ni une artificialisation des sols, ni une construction irréversible. Si autant de surface agricole disparait chaque année en France, ce n’est nullement imputable au photovoltaïque mais à l’urbanisation, aux zones industrielles, aux infrastructures. d)‐ Commentaires du commissaire enquêteur : Aujourd’hui, les sols agricoles n’occupent plus que 51% du territoire national. Durant les trois dernières décennies, les surfaces artificialisées ont progressé de près de 2% par an. Celles‐ci sont passées de 2,5 à 5 millions d’hectares entre 1960 et 2012 qui se répartissent en : ‐ 2,4 millions d’ha non bâtis mais imperméabilisés ; ‐ 1,7 millions d’ha pour les espaces verts ; ‐ 0,9 million d’ha pour l’assise des constructions. L’Observatoire national de la consommation des espaces agricoles (ONCEA) a constaté, dans un rapport rendu en mai 2014, que les espaces naturel, agricoles et forestiers ont diminué chaque année en France, entre 2000 et 2012, de 50.000 ha (estimation basse) à 90.000 ha (estimation haute). D’autres sources indiquent une perte de 415.000 ha entre 2006 et 2012, soit une moyenne annuelle de 69.000 ha (Enquête Teruti‐Lucas). Après un ralentissement de courte durée due à la crise économique, on constate une nouvelle accélération des pertes de surfaces agricoles entre 2012 et 2014. Les pertes les plus importantes concernent les régions du Sud de la France, et notamment la région Languedoc‐Roussillon qui a perdu, durant cette période, 17% de ses terres agricoles ; ceci peut s’expliquer notamment par la croissance démographique que connaît cette région (+ 42% en 30 ans contre + 17% en moyenne nationale). Les politiques locales d’urbanisation et d’aménagement jouent également un rôle important. Tout ceci met en évidence une tendance continue de régression des surfaces dédiées à l’agriculture ; celle‐ci s’avère être particulièrement forte en Languedoc‐Roussillon .La progression démographique contribue à l’accroissement des besoins en termes de logements, de services mais aussi d’alimentation; or, pour satisfaire cette dernière, l’agriculture requiert des terres agricoles en quantité suffisante. A partir de ce constat, le SRCAE de Languedoc‐Roussillon préconise de diriger le développement des centrales photovoltaïques vers les sites dégradés non agricoles et de préserver ainsi les terres agricoles. Le porteur de projet admet que, sur le territoire de la commune de RAISSAC‐SUR‐LAMPY, il n’y a pas de sites préférentiels d’implantation pour une centrale photovoltaïque, et que ce fait, le choix s’est porté sur un site agricole. Il ajoute que « Consacrer une partie de l’espace agricole pour faire des énergies renouvelables est un choix politique fort ». Le responsable de projet fait valoir que l’utilisation des sols par une centrale solaire n’a pas de caractère irréversible ; certes, mais il s’agit d’une utilisation de longue durée (baux de 20 à 25 ans minimum) qui prive des surfaces assez importantes (34% de la surface agricole utile de la commune) de toute activité agricole qui sont, de facto, affectées à un usage industriel pendant une longue période. Ainsi, le retour à l’agriculture au terme de l’exploitation du parc photovoltaïque est incertain. Par ailleurs, il faut noter l’utilisation par ce type de projet de ressources rares (certains métaux), avec un recyclage qui pour l’instant reste très aléatoire en raison du degré de complexité technique. Sous‐thème 1‐2 : Le potentiel agronomique des terres concernées a)‐ Observations :

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 40 La Chambre d’Agriculture de l’Aude relève que les terres agricoles concernées ne sont pas de mauvaise qualité et qu’elles bénéficient de l’irrigation ; pour ces motifs, la Chambre souhaite que la vocation agricole de ces terres soit conservée pour permettre notamment l’installation de jeunes agriculteurs.

b)‐ Question : A quels documents se sont référés les auteurs de l’étude d’impact pour indiquer que les terres agricoles concernées par le projet sont de faible valeur agronomique et ne disposent pas du réseau d’irrigation ?

c)‐ Réponses du responsable de projet :

Nous ne disons pas que ces terres sont de faible valeur agronomique. Nous disons que ce sont les terres les plus faibles du point de vue de la valeur agronomique des exploitations des deux propriétaires et qu’elles sont de nature calcaire avec des cailloux très présents (voir p. 149 de l’étude d’impact).

Concernant l’irrigation de ces terres, un réseau d’eau passe effectivement à proximité du site d’implantation et le coupe à un endroit : elles sont donc irrigables mais ne sont pas irriguées car aucune borne ne dessert ces parcelles. Il existait une borne sur une des parcelles mais elle a été déplacée pour irriguer des terres de meilleure valeur agronomique.

d)‐ Commentaires du commissaire enquêteur : Pour la Chambre d’Agriculture de l’Aude et la CDCEA de l’Aude, ces terres sont « de qualité convenable et la majeure partie est irrigable ». Le plan de la SEM/BRL, chargé de la gestion du réseau de l’irrigation des terres en Languedoc‐Roussillon, indique bien la présence du réseau d’irrigation en limite Nord du périmètre de l’emprise du projet et sur sa partie Ouest que le réseau traverse en son milieu. Il s’agit donc de terres agricoles exploitables : leur rendement dépend aussi de la nature et du mode de culture pratiquée.

Par ailleurs, il convient de noter que 15 ha des cultures présentes sur le site du parc sont certifiés « Agriculture biologique ». L’attribution de ce label tend à démontrer que l’exploitation de ces terres bénéficie d’une attention particulière.

Sous‐thème 1‐3 : Les mesures compensatoires envisagées

a)‐ Observations :

La Chambre d’Agriculture évoque la proposition de création d’un pacage d’ovins sur ces terres, suggérée par le porteur de projet, tout en regrettant que cette idée n’ait pas fait l’objet d’une étude plus complète et ne porte pas sur une superficie plus vaste, gage de fiabilité d’une telle proposition. M. le Maire de RAISSAC‐SUR‐LAMPY croit cette solution viable tandis que l’adjoint au Maire de SAINT‐ MARTIN‐LE‐VIEIL doute de la faisabilité de cette proposition. b)‐ Question : Il est indiqué dans l’étude d’impact qu’un exploitant agricole habitant la commune de , situé à environ 8 km du site retenu, pourrait prendre en charge un élevage d’ovins sur ce site : pourriez‐vous développer cette proposition ?

c)‐ Réponses du responsable de projet :

En concertation avec les acteurs agricoles locaux et l’exploitant, Solairedirect a fait le choix de proposer la mise à disposition des terres comprises dans l’emprise du projet à un exploitant local,

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 41 dont l’exploitation se situe au sud de la commune de Saissac, à 8 km du projet, et ce afin qu’il exerce une activité de pacage ovin.

Une convention de pacage sera établie entre Solairedirect qui possède une expérience de longue date dans ses parcs. Depuis 2010, nous avons une quinzaine de parcs qui sont entretenus par du pâturage ovins. Nous sommes tout à fait disposés à travailler avec la chambre d’agriculture et le SUAMME sur une extension du pâturage hors de la zone photovoltaïque afin de pérennisre une activité d’élevage sur la commune. Le maire de Raissac indiquait à juste titre que l’activité pastorale existaitr su sa commune et qu’il serait pertinent de la réintroduire.

Le projet de parc photovoltaïque est une infrastructure provisoire qui est vouée à être démontée à l’issue de l’exploitation. Bien que le pacage ovin modifie temporairement le type d’activité agricole, celle d’origine pourra être reprise après la fin de l’exploitation. La mixité et la complémentarité des usages sur un même espace offre une opportunité de valorisation et de pérennisation de l’activité agricole.

La quasi‐totalité de l’espace mis à disposition est exploitable par les ovins. En effet, l’espace clôturé atteint une surface de 20 ha environ. Une mineure partie du site n’est pas utilisable par le cheptel : il s’agit des surfaces couvertes par les postes de transformation et de livraison ainsi que la surface totale des vis ancrées dans le sol. Au total, environ 200 m², soit une parc négligeable du site. La surface couverte par les panneaux est, quant à elle, tout à fait disponible, la hauteur des panneaux d’environ 1 mètre étant suffisante pour que les ovins puissent circuler sous les panneaux. Le cheptel pourra alors circuler sur la quasi‐totalité du parc.

Il est rappelé dans la convention que la totalité du parc est clôturée et sécurisée. Le matériel nécessaire à l’élevage, tels que les abreuvoirs et autres équipements pastoraux pourront être intégrés à l’emprise clôturée. Les animaux pourront être parqués sur une partie du site durant une période, le parc du cheptel sera déplacé dans le parc photovoltaïque suivant les besoins de pâturage. Dès l’intégration des animaux dans le parc photovoltaïque l’exploitant s’engage à signer un état des lieux concernant les différents éléments qui constituent le parc, tels que la clôture, la voirie, les portails, etc. Un plan de prévention constitué d’une analyse des risques sera par ailleurs réalisé. L’exploitant concerné par le site du projet a reçu l’agrément Agriculture Biologique en 1999. Durant deux ans, celui‐ci a dû suivre un cahier des charges précis sur les parcelles concernées, caractérisé notamment par l’arrêt définitif de produits chimiques sur ces mêmes terres. Le cheptel d’ovins prévu pour le pacage sur le parc photovoltaïque était jusqu’à aujourd’hui certifié Agriculture Biologique. La certification pour des ovins passe par la condition que l’alimentation de ces derniers soit elle‐même certifiée Agriculture Biologique. Aussi, le site du projet, depuis 1999, ne reçoit aucun engrais ou autre produit chimique ; les stocks issus de sa production sont contrôlés, etc. Aucune période de conversion vers l’Agriculture Biologique n’est alors nécessaire. Le changement de vocation du site n’induira pas la perte de la certification et l’Agriculture Biologique sera pérennisée, à la fois sur le site du projet mais aussi sur l’exploitation de l’éleveur ovin. d)‐ Commentaires du commissaire enquêteur : La mise en place d’un pacage ovin sur le terrain du parc photovoltaïque est largement explicitée par le responsable de projet dans son mémoire en réponse. Pour la Chambre d’Agriculture de l’Aude, un élevage d’ovins ne peut être envisagé comme une simple mesure de substitution qui donnerait une sorte de « vernis agricole » aux terres comprises dans le site; un tel élevage ne peut se concevoir, selon la Chambre, que sur une surface beaucoup plus vaste que le seul site du parc solaire, et à la condition qu’il s’inscrive dans un projet de relocalisation pérenne d’un élevage d’ovins dans une zone de grandes cultures.

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 42 Thème 2 : LES IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX AUTRES QU’AGRICOLES

Sous‐thème 2‐1 : Sur le milieu humain

a)‐ Observations :

Plusieurs personnes ont posé des questions relatives :

‐ Au bruit lié au fonctionnement du parc solaire et aussi au chantier de construction du parc solaire ; ‐ Aux nuisances visuelles dues aux reflets provoqués par les panneaux ; ‐ Aux champs électromagnétiques qui résulteraient du fonctionnement du parc ; ‐ A la présence d’une clôture assez haute qui entraînerait, pour les habitations proches, une forte impression d’enfermement (notamment au lieudit Daves).

b)‐ Question : Pouvez‐vous apporter des éléments de réponse aux questions relatives au bruit lié au fonctionnement du parc solaire et aussi au chantier de construction du parc solaire, aux nuisances visuelles dues aux reflets provoqués par les panneaux, aux champs électromagnétiques qui résulteraient du fonctionnement du parc, et à la présence d’une clôture assez haute qui entraînerait une impression d’enfermement pour les habitants du Domaine de Daves ?

c)‐ Réponses du responsable de projet :

Bruit : En phase chantier, les impacts sonores seront surtout caractérisés par le trafic des poids‐lourds qui desservent la zone de projet. Il est prévu moins de 700 poids lourds étalés sur une période de 8 mois, correspondant en moyenne à 3 rotations par jour (cette valeur sera supérieure début des travaux et inférieure à la fin du chantier). La part du trafic lié au chantier sera très faible comparé au trafic de la RD 4 et plutôt faible comparé au trafic de la voie communale au sud de la zone du projet. En outre, des émissions sonores seront liées aux travaux dus au montage et engins de construction (par exemple lors du montage et de l’ancrage des structures porteuses et des onduleurs). Un parc solaire, en tant qu’installation fixe, n’émet que peu de bruits. La seule source sonore présente est celle des équipements des locaux techniques : ‐ Les transformateurs présents au sein des postes de transformation (PTR) génèrent un bruit de 52 dB(A) à 1 m. Ce niveau de bruit se rapproche du niveau sonore ambiant. Il sera peu perceptible. En outre, ces équipements mis en place dans des locaux seront situés au cœur du parc photovoltaïque, soit à plus de 150 mètres de l’habitation la plus proche. L’atténuation acoustique sera de l’ordre de 40 dB, soit un niveau sonore de 12 dB qui sera totalement noyé dans le bruit ambiant de l’environnement. Enfin, les transformateurs sont conditionnés au sein d’un local qui fait barrière à la propagation du bruit. ‐ Les onduleurs, au nombre de 2 dans chaque poste de transformation (PTR), émettent un niveau sonore de l’ordre de 82 dB(A) chacun à 2 mètres de distance. Le niveau sonore cumulé est donc de 85 dB(A) à 2 mètres. A 100 mètres, au droit de l’habitation la plus proche, le niveau sonore ne sera plus que de 45 dB, soit un niveau inférieur au bruit ambiant. De la même manière, les onduleurs sont implantés au sein d’un local fait barrière à la propagation du bruit. ‐ Les ventilateurs présents sur les postes de transformation sont régulièrement activés et peuvent être source de dérangement sonore. Le premier ventilateur s’enclenche à partir d’une température intérieure de .20 à 25 °C Ce ventilateur est quasiment toujours actif. Du fait de son positionnement éloigné de tout obstacle sonore, il existe une diffusion du bruit qui est perceptible dans un rayon de 10 à 15 mètres autour des postes de transformation. Le deuxième ventilateur s’enclenche à une température intérieure de 30°C.

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 43 Ce deuxième ventilateur fonctionne généralement en milieu de journée, lorsque la production du parc est au maximum. L’émission sonore de ce ventilateur est plus gênante, car il existe un phénomène de caisse de résonnance du fait de son positionnement vers la face arrière des panneaux photovoltaïques. L’émission sonore de ce deuxième ventilateur correspond à une valeur d’environ 80 décibels. Cette émission sonore n’est pas perceptible à l’extérieur de l’enceinte du parc solaire (positionnement des postes de transformation aux barycentres des champs photovoltaïques). Effets optiques Les installations photovoltaïques peuvent créer divers effets optiques : ‐ miroitement sur les surfaces dispersives (modules) et les surfaces lisses moins dispersives (constructions métalliques) ‐ reflets créés par des miroitements sur les surfaces de verre lisses réfléchissantes Les modules solaires réfléchissent une partie très faible de la lumière. Dans le cas d’installations fixes, les rayons du soleil sont réfléchis en milieu de journée vers le sud, en direction du ciel. Les perturbations au sud d’une installation sont pratiquement inexistantes du fait de l’incidence perpendiculaire. Miroitements Les phénomènes de réflexion pénalisent les performances techniques de l’installation. La pose d’une couche antireflets sur les cellules et l’utilisation de verres frontaux spéciaux permettent de diminuer ce phénomène, qui reste ainsi marginal. Les verres de haute qualité laissent passer environ 90 % de la lumière. Environ 2 % sont diffusés et absorbés et 8 % seulement réfléchis. Les couches antireflets modernes peuvent augmenter la transmission solaire jusqu’à plus de 95% et ramener la réflexion en dessous de 5 %. Par ailleurs, quand le soleil est bas (angle d’incidence inférieur à 40°), les réflexions augmentent et, avec une incidence de 2%, la réflexion des rayons du soleil est totale. Le miroitement ne concerne pas uniquement les surfaces modulaires. Les éléments de construction (cadres, assises métalliques) peuvent également refléter la lumière. Ces éléments n’étant pas systématiquement orientés vers la lumière, des réflexions sont possibles dans tout l’environnement. Sur les surfaces essentiellement lisses, la lumière de réflexion se diffuse moins intensément. Quand le soleil est bas (c’est‐à‐dire le soir et le matin) la lumière se reflète davantage à cause de l’incidence rasante. Des éblouissements peuvent alors se produire dans des zones situées à l’ouest et à l’est de l’installation. Ces perturbations sont toutefois minorées car les miroitements des modules sont masqués dans certaines conditions par la lumière directe du soleil. A faible distance des rangées de modules, il ne faut plus s’attendre à des éblouissements en raison de la propriété de diffusion des modules. Aucune infrastructure routière aux abords du parc solaire ne sera concernée par un risque d’éblouissement. Reflets Les éléments du paysage se reflètent sur les surfaces réfléchissantes. Les structures de l’habitat ainsi réfléchies peuvent, par exemple, simuler un biotope pour des oiseaux et les inciter à s’approcher en volant, et donc représenter un danger. Dans le cas d’une installation photovoltaïque cependant, toute réflexion de lumière équivaut à une perte de production. Les panneaux solaires sont donc traités avec une couche antireflet de manière à limiter au maximum ce phénomène. Les modules fréquemment utilisés n’ont qu’une très faible capacité de réflexion en raison de leur couleur et de la structure de leur surface. Le traitement antireflet est encapsulé entre les cellules et le verre protecteur, ce qui le rend inaltérable au cours du temps. Champs électriques et magnétiques Le réseau électrique continu s’étend des panneaux photovoltaïques aux onduleurs et est distribué par des câbles isolés. Les tensions normales d’utilisation n’excèdent pas 800V et les courants transités sont inférieurs à 300A. Les champs électriques et magnétiques rayonnés par les conducteurs s’annulent par les dispositions prises lors du câblage (polarités des câbles regroupées et boucles

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 44 inductives supprimées). Le réseau continue ne présente donc aucun danger de rayonnement électromagnétique. Les onduleurs assurant la conversion d’énergie sont confinés dans des armoires électriques métalliques reliées à la terre, elles même intégrées dans des bâtiments clos. Il peut exister quelques fuites électromagnétiques de niveau très faibles dans un spectre de fréquence inférieur à 1MHz mesurable à un ou deux mètres des équipements. Ces rayonnements ne présentent pas de danger pour les opérateurs des équipements qui les essaient et qui les mettent en service. Le réseau électrique haute tension s’étend des onduleurs aux pylônes EDF et est généralement à 20 kV. Les lignes sont conventionnelles (câbles torsadés blindés limitant les rayonnements électromagnétiques) et transitent des courants inférieurs à 100A. Elles sont enterrées par ERDF en milieu urbain. Le réseau électrique haute‐tension ne présente donc aucun danger de rayonnement électromagnétique Les puissances de champ maximales pour postes électriques sont inférieures aux valeurs limites à une distance de quelques mètres. A une distance de 10 m de ces transformateurs, les valeurs sont généralement plus faibles que celles de nombreux appareils électroménagers. Les habitations les plus proches d’un des postes sont à une distance de 160 m pour Daves et 280 m pour La Bade. d)‐ Commentaires du commissaire enquêteur : Ce parc solaire n’entraînera pas de nuisances sonores significatives pour le milieu humain compte tenu de la faible amplitude sonore de son fonctionnement ; à ce propos, les mesures de bruit communiquées par le responsable de projet paraissent convaincantes. En revanche, les travaux de construction du parc et les allées et venues des engins de chantier et des poids‐lourds, sur et autour du site, provoqueront des perturbations sonores pour les riverains du site. Il convient toutefois de noter que ces nuisances seront temporaires (6 à 8 mois) et que les rotations des poids‐lourds seront limitées à trois par jour.

Concernant les effets d’optique des installations photovoltaïques (reflets, miroitements), ils peuvent provoquer une gêne pour l’environnement naturel (notamment les oiseaux) et humain ; cette gêne peut être plus importante le matin et le soir, lorsque le soleil est bas à l’horizon. Cependant, les caractéristiques techniques des matériels utilisés (couches anti‐reflets sur les cellules et utilisation de verres frontaux) permettent d’atténuer très largement ce phénomène. Par ailleurs, on ne relève aucun risque d’éblouissement pour les usagers des voies publiques situées aux abords du parc solaire.

Quant aux champs électriques et magnétiques, du fait de leur très faible amplitude, ils ne peuvent constituer un risque pour les habitants les plus proches du site.

Sous‐thème 2‐2 : Sur le paysage et le patrimoine

a)‐ Observations :

Plusieurs personnes évoquent le risque d’atteinte au paysage. Quant au Service Régional de l’architecture, il est défavorable au projet considérant qu’il est de nature à porter atteinte durablement au caractère des lieux.

b)‐ Question : Quelles dispositions prendrez‐vous pour améliorer l’insertion de ce parc solaire dans le paysage naturel et réduire ainsi l’atteinte au caractère des lieux ? Ne faudrait‐il pas envisager des mesures spécifiques pour l’environnement immédiat (Domaines de BADE et de DAVES) afin de diminuer le plus possible les nuisances visuelles ?

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 45 c)‐ Réponses du responsable de projet :

L’étude d’impact jointe au permis de construire contient une étude paysagère complète faite par des experts qui proposent des mesures de réduction d’impacts.

Ces mesures sont essentiellement des mesures consistant en l’implantation de haies autour du parc afin de masquer ou d’atténuer les perceptions visuelles depuis les lieux de vie. Contrairement à ce qui a pu être écrit, elles ne sont pas totalement inopérantes. Nous ne prétendons pas qu’elles masqueront totalement les vues sur la totalité du parc. Cependant, elles sont diverses et proportionnés aux enjeux visuels. La carte en page 330 de l’EI indique l’emplacement et le type de mesures. Les plantations prévues sont de type arboré, arbustive ou semi‐arbustive en fonction de la densité et de la hauteur souhaitée. Elles ne sont pas toutes à la même hauteur de 2 m comme cela a pu être évoqué.

Si l’on prend les vues depuis La Bade, le principal problème évoqué par les propriétaires concerne la partie Est du site. Ce sont effectivement là que sont concentrées les mesures arbustives les plus importantes (voir la coupe C‐C’ en page 335). Il est clairement indiqué que cette haie, et le dessin est très explicite, fera jusqu’à 7 m de haut. Elle sera donc efficace pour la protection visuelle depuis La Bade (Voir la vue PM2 en page 326 avec le photomontage de la centrale et l’explication p.327). Cet engagement pris dans l’étude sera respecté pour que les plantations soient celles prévues et démontrent leur efficacité.

Dans ce secteur, nous allons aussi dévoyer les deux lignes aériennes (électrique et télécom) qui traversent le site du parc solaire. Cela constituera aussi un confort visuel pour La Bade puisque les lignes sont côté Nord du parc. Toujours dans ce secteur, et si nous le pouvons, nous déplacerons le poste de livraison (qui se trouvait à l’intersection du chemin principal et du chemin longeant le parc au Nord) pour le positionner dans l’entité sud‐ouest en constituant un écran végétal afin qu’il ne soit pas perceptible depuis Daves. Ce déplacement est conditionné par la possibilité d’accéder par le chemin venant du Sud (Lascombes) jusqu’à l’entité sud‐ouest. Le poste de raccordement de Bram se situant en direction du l’entité sud‐ouest du site, le poste de livraison sera plus proche de son point de raccordement et évitera les travaux de raccordement en passant par le chemin privé devant le domaine de Daves.

Concernant l’entité Nord‐Ouest, nous pourrons réduire l’emprise du parc dans sa partie sud‐ouest afin de réduire la profondeur du champ visuel depuis La Bade, ce qui supprimera environ 19 tables. Dans cette entité nous pouvons aussi supprimer 4 tables juste au Nord de Daves (les plus proches) afin de décaler la clôture et l’éloigner de la propriété de 25 m supplémentaires. De même, à l’ouest de Daves, sur toute sa façade, nous pouvons enlever toute cette zone (soit 15 tables du plan masse) afin d’éviter le sentiment d’enfermement. Il n’y aurait donc plus de clôture sur la façade Ouest de Daves.

Dans cette zone, nous pourrions donc planter une haie à la place des panneaux (Dans le sens Nord‐ ouest – Sud‐Est) juste au nord du ruisseau de Fontorbe et de la zone d’enherbement afin de diminuer l’impact visuel depuis La Bade sur l’entité de parc Sud‐ouest. Au total, l’entité clôturée Nord serait diminuée d’environ 40 % de sa superficie.

Enfin, concernant l’entité Sud‐Ouest, afin de limiter la vision depuis Daves et le sentiment d’enfermement, dans la partie sud‐Est (près du chemin) nous pourrions reculer la clôture et l’implantation des panneaux en alignant la clôture sur l’extrémité de la haie existante chez Daves et sur le bâtiment le plus à l’Est. Cela supprimerait environ 18 tables. Toujours dans cette même entité, et pour atténuer la vue depuis La Bade, nous pourrions supprimer la partie la plus au sud‐ouest afin là aussi de réduire la profondeur de champ visuel depuis Bade. Cela supprimerait environ 18 tables. Au total l’entité sud‐ouest serait diminuée d’un quart environ de sa superficie.

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 46 Enfin, concernant le design de la centrale elle‐même nous pourrons grâce aux nouvelles structures et modules que nous utilisons dorénavant faire en sorte que la hauteur du parc soit plus faible. Dans le permis déposé, la hauteur maximale des structures est 3,50 M. Dans le cadre d’une nouvelle configuration, ce qui suppose un PCM (permis de construire modificatif), nous pourrons limiter la hauteur à 3 m maximum.

A ce stade, nous ne pouvons pas nous engager sur une hauteur plus basse que 3 m, car nous ne savons pas exactement quel sera le fournisseur de structures et de modules, mais la hauteur sera comprise entre 2,20 m et 3 m en fonction des choix de structuristes et du type de modules. La réduction de hauteur est une mesure forte pour l’impact visuel et confèrera aux haies une plus grande efficacité.

d)‐ Commentaires du commissaire enquêteur : Le responsable de projet ne répond pas directement à la première question qui concerne l’insertion du projet dans le paysage, étant surtout préoccupé, à juste titre sans doute, par l’environnement immédiat et par l’acceptation de ce projet par les occupants des habitations les plus proches du site. Solairedirect propose de réduire l’emprise de son projet, au Nord et au Sud‐Ouest du site, afin que le périmètre du parc s’écarte un peu plus des habitations concernées. Cela permettrait de reculer la clôture et l’implantation des panneaux, et de diminuer, notamment pour les habitants du lieudit, l’impression d’enfermement qu’ils évoquent dans leurs observations. Toutes ces propositions de modifications viennent chambouler ce projet dont le parti d’aménagement était déjà difficile à discerner. Je reviendrai sur ce point important dans mes conclusions.

Quant au changement des caractéristiques des matériels, notamment la hauteur des modules, il aboutirait à modifier le projet soumis à l’enquête publique et il nécessiterait, pour le responsable de projet, de solliciter un permis de construire modificatif. Le commissaire enquêteur ne peut se prononcer que sur le contenu actuel du dossier qui lui a été soumis, et considère donc que cette proposition n’est pas recevable dans le cadre de la présente enquête.

Sous‐thème 2‐3 : Sur la biodiversité et les milieux naturels

a)‐ Observations :

Une personne constate que la clôture s’étend en largeur sur près d’un km : de ce fait, elle se demande si celle‐ci ne constituera pas un obstacle infranchissable pour le petit et le gros gibier, sachant que les points d’eau sont situés en contrebas de ce site.

b)‐ Question : Des dispositifs ont‐ils été prévus pour favoriser le passage du gibier ?

c)‐ Réponses du responsable de projet :

Oui, voir l’étude d’impact en page 280‐281 : c’est une des mesures de réduction d’impact proposée (mesure R7). Cette mesure de réduction permettra de rendre perméable la zone d’emprise du projet à la faune locale et notamment aux reptiles, amphibiens et mammifères.

Afin de lutter contre les actes de malveillance, les intrusions et les vols, le site du parc solaire sera entièrement fermé par une clôture rigide d’une hauteur de 2 mètres avec 50 cm de rehausse pour les fils électriques.

Afin de laisser un accès à la petite faune, amphibiens, reptiles mais aussi petits mammifères, le grillage entourant le parc sera de type « parcs à gibier ». Il conviendra toutefois de le poser de

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 47 manière inversée (le haut en bas) pour disposer des mailles les plus grandes juste au‐dessus du niveau du sol. Il est également préconisé de ne pas installer de barbelés en hauteur (risque pour les chiroptères).

d)‐ Commentaires du commissaire enquêteur : Cette réponse du responsable de projet n’appelle pas de commentaires.

Thème 3 : LES RISQUES LİÉS AU FONCTİONNEMENT DU PARC SOLAIRE

Sous‐thème 3‐1 : Le risque incendie

a)‐ Observations :

Les risques d’incendie, pouvant résulter notamment de la foudre, sont mentionnés dans les observations du public qui souhaite connaître les mesures prises par le porteur de projet pour remédier au danger potentiel que représentent les panneaux photovoltaïques.

b)‐ Question : Sur la Notice Descriptive jointe à la demande de permis de construire, il est indiqué que « Trois citernes seront implantées sur le projet, au Nord, à l’Est et à l’Ouest du parc et accessibles depuis l’extérieur du parc ». Or, sur le plan de masse (Pièce n°2), une seule citernet es implantée au Nord du parc. Pouvez‐vous préciser quelle est l’option qui sera retenue afin d’assurer la meilleure protection du site contre l’incendie ? Quelles sont les autres aménagements prévus pour prévenir le risque incendie ?

c)‐ Réponses du responsable de projet :

L’option retenue est d’implanter une citerne par entité clôturée, soit 3 citernes de 60 m3 chacune. Les aménagements pour lutter contre l’incendie, outre les citernes, sont la présence d’une bande coupe‐ feu de 5 m de large entre les panneaux et la clôture qui permet la circulation à l’intérieur du parc des véhicules de secours. Le SDIS nous impose également un système de coupure généralisée. A noter que nous ne sommes pas dans ou proche d’un massif boisé et que la seule entité boisée proche (au Nord‐ Ouest) a fait l’objet d’un éloignement de plus de 50 m afin de respecter les distances de sécurité liées au risque incendie.

d)‐ Commentaires du commissaire enquêteur : Concernant l’installation de citernes d’eau, cette réponse permet d’éliminer la contradiction, que nous avons déjà évoquée, qui existait entre les documents écrits et le plan masse de la demande de permis de construire. Il est donc prévu une citerne par entité, soit trois citernes. Toutes les prescriptions du SDIS seront également mises en œuvre par Solairedirect. Sous‐thème 3‐2 : l’impact des eaux de ruissellement a)‐ Question : Quel est le dispositif prévu pour recueillir les eaux de ruissellement provenant du site et de ses installations ?

b)‐ Réponses du responsable de projet :

Il n’y a pas de dispositifs prévu pour recueillir l’eau de pluie. Celle‐ci va s’infiltrer dans le sol. La présence des panneaux va modifier l’écoulement de la pluie puisque celle‐ci ne va pas s’abattre directement sur le sol mais s’infiltrera après avoir ruisseler sur les panneaux. Cependant, les

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 48 interstices entre chacun des modules permettent à l’eau de ruisseler entre les modules et de ne pas s’abattre au droit de la dernière rangée de modules.

Pratiquement aucune surface n’est imperméabilisée puisqu’hormis les postes électriques qui représentent un peu plus de 150 m², aucune construction n’est directement à même le sol.

L’étude hydraulique a identifié quelques zones à enjeux forts liés au ruisseau de Fontorbe : ceux‐ci ont fait l’objet de mesures d’évitement de l’implantation photovoltaïque.

Afin de réduire l’impact des eaux de ruissellement, il est prévu de réenherber le sol (ce qui permet le pâturage ovin), d’entretenir les drainages agricoles présents sur le site et en contigüité, de créer ou entretenir des bandes enherbées et de maintenir la ripisylve, de créer un bassin sec engazonné et une fascine (voir mesures dans l’étude d’impact, en pages 245 à 250).

c)‐ Commentaires du commissaire enquêteur : Je prends acte des réponses du responsable de projet.

Thème 4 : LES ENJEUX ÉCONOMİQUES ET FİNANCİERS

Sous‐thème 4‐1 : Le complément de revenus pour les agriculteurs

a)‐ Observations :

Le fait que la création et l’exploitation du parc solaire permettront aux deux agriculteurs concernés, dont l’un des deux est en fin de carrière professionnelle, d’avoir un revenu complémentaire, n’est pas contesté. Certains regrettent toutefois, comme la Chambre d’Agriculture de l’Aude, qu’une réflexion sur le devenir de ces exploitations n’ait pas été engagée avant d’envisager l’installation d’un parc solaire sur ces terres agricoles.

b)‐ Commentaires du commissaire enquêteur : Il semble que le revenu financier de la location des terres ne soit pas indispensable au maintien des deux exploitations du fait de leur étendue (90ha et 160ha), de leur rendement global et de leurs possibilités de développement.

Sous‐thème 4‐2 : Les apports financiers pour la commune et la communauté d’agglomération du Carcassonnais

a)‐ Observations :

Le parc solaire permettra à la commune de RAISSAC‐SUR‐LAMPY et à la Communauté d’agglomération du Carcassonnais d’avoir de nouvelles rentrées fiscales et parafiscales pour la construction (Taxe d’aménagement) et pendant toute la durée d’exploitation du parc.

b)‐ Commentaires du commissaire enquêteur : Cet apport financier grâce aux rentrées fiscales n’est pas négligeable pour les collectivités ; il ne peut cependant justifier, à lui seul, ce projet de parc solaire.

Sous‐thème 4‐3 : L’impact sur la fréquentation touristique

a)‐ Observations :

La qualité du paysage de ces collines du Lauragais constitue un attrait pour les touristes. Plusieurs intervenants craignent que la création du parc solaire ait un impact négatif sur la fréquentation

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 49 touristique. L’un des deux domaines les plus proches du parc comprend 5 gîtes touristiques qui se trouvent directement impactés par le projet.

b)‐ Commentaires du commissaire enquêteur : Ce territoire dispose d’un patrimoine paysager, écologique et architectural qui constitue le socle de la qualité de vie et de l’attractivité économique et touristique de ce territoire, comme le rappelle la Communauté d’agglomération du Carcassonnais à propos des objectifs du SCOT en cours d’élaboration. La construction de ce parc solaire est susceptible de nuire à la fréquentation touristique de ce territoire pour les raisons suivantes :

‐ Les cinq gîtes touristiques concernés sont très proches du site ; ‐ Ces gîtes surplombent nettement tout le site ; ‐ Le site du projet s’étend sur une grande largeur (près d’un km d’Est en Ouest), ce qui multiplie les perceptions visuelles depuis le lieu de résidence touristique. ‐ Ces gîtes sont surtout fréquentés par une clientèle étrangère pour qui la qualité du paysage constitue un critère déterminant du choix de cette résidence.

Sous ‐thème 4‐4 : Les pertes financières

a)‐ Observations :

Les propriétaires du Domaine de BADE, qui louent à l’année 5 gîtes (dont deux sont classés 4 étoiles Gîtes de France) sont particulièrement inquiets quant au devenir de leur activité pour laquelle ils ont beaucoup investi. Leur propriété est située en surplomb du site du futur parc solaire dont elle est strè proche (150 à 200 m environ selon l’orientation).

b)‐ Commentaires du commissaire enquêteur : Comme il a été dit précédemment, la construction du parc solaire aura des incidences sur la fréquentation touristique. Il faut ajouter que la période de travaux, assez longue, pourra constituer un élément de diminution d’activité supplémentaire pour les exploitants.

Thème 5 : L’ACCÈS AU SITE

a)‐ Observations :

La question de l’accès au site, notamment pendant toute la durée du chantier (6 mois minimum) est posée par plusieurs intervenants qui demandent comment les engins de chantier pourront accéder au site et se déplacer sur le site, et si les caractéristiques des voies existantes permettront le passage de convois exceptionnels pour le transport des 8 constructions préfabriquées (7 postes de transformation et 1 poste de livraison). . Des travaux d’élargissement de la voie communale qui mène au lieudit Contresty seront sans doute nécessaires pour permettre le passage des convois.

b)‐ Question : Les voies de circulation existantes permettent‐elles un accès suffisant pour les engins de chantier et les convois exceptionnels ? Si tel n’est pas le cas, quels sont les travaux envisagés, notamment sur les voies communales, pour faciliter cet accès au site ?

c)‐ Réponses du responsable de projet :

La construction d’un parc solaire entraîne la venue de quelques convois exceptionnels (livraison des postes électriques et de certains engins). Ces véhicules emprunteront préférentiellement la RD34, à l’est du site, avant d’accéder à la zone d’étude par une voie communale.

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 50 L’ensemble de ces voies est compatible en résistance et en largeur avec la circulation de véhicules lourds. En effet, les voies communales sont actuellement empruntées par des engins agricoles pouvant avoir le même gabarit que les engins de chantier utilisés par Solairedirect. Une signalisation routière sera mise en place aux abords du chantier de construction du parc solaire, d’une part pour en matérialiser l’accès pour les véhicules et engins de chantier, et d’autre part, pour en avertir les riverains.

Les seuls camions en convoi exceptionnel (hors gabarit) sont ceux qui achemineront les postes électriques (Poste de Livraison et Poste de transformation). Le projet photovoltaïque comprend au total 6 postes de transformation et un poste de livraison. Aussi, seuls 7 camions en convoi exceptionnel emprunteront la RD et la voie communale. Ces convois exceptionnels seront accompagnés conformément à la législation.

Les allées et venues liées au chantier créeront cependant une sur‐fréquentation temporaire de la voie communale et de la RD 34 et donc une gêne potentielle pour les rares riverains. Le nombre de poids‐ lourds impliqués dans la construction du parc solaire est évalué à moins de 700, sur une période de 8 mois soit une moyenne d’environ 3 camions par jour dont les 7 véhicules hors gabarit en convoi exceptionnel.

La voie communale qui dessert le site du projet est stabilisée et revêtue. Elle permet le passage de véhicules lourds. Un léger endommagement des accotements de la voie est possible lors des périodes de forte fréquentation du site. Un état des lieux contradictoire de l’ensemble des voies qui seront empruntées est prévu devant huissier, avant et après le chantier. Le Conseil Général de l’Aude pour la RD et la commune de Raissac pour la voirie communale seront conviés à cet état des lieux.

La Maîtrise d’Ouvrage s’engage à financer tous les travaux de remise en état de la chaussée s’il s’avérait que le passage des convois exceptionnels liés au chantier ait dégradé la voie publique. En cas de dépôt de déchets ou de terre sur les voies d’accès et de circulation, la Maîtrise d’Ouvrage s’engage à nettoyer ces voies.

La voie communale d’accès au site et ses abords immédiats pourraient subir des dégradations liées au passage et au croisement des poids lourds durant la phase chantier. Pour garantir la restitution de la piste privée d’accès au site en état à la fin des travaux, son emprise sera mesurée précisément en début de chantier, et les éventuels dommages réparés (ornières, dégradation des bas‐côtés).

d)‐ Commentaires du commissaire enquêteur : Le responsable de projet apporte des réponses satisfaisantes aux questions posées par le public à propos des conditions d’accès au site, et prend des engagements suffisants quant à la remise en état des voies à l’issue des travaux de construction du parc solaire.

Thème 6 : LE COÛT DE L’OPÉRATION Sous‐thème 6‐1 : Le montant de l’investissement à réaliser a)‐ Question :

Le porteur de projet est‐il en mesure de préciser le coût de l’opération à réaliser, y compris l’estimation du coût du raccordement du parc solaire au réseau ?

b)‐ Réponses du responsable de projet :

Il est difficile de donner un coût précis de l’investissement du projet, pour les raisons évoquées ci‐ après, mais approximativement, le coût de l’opération (pour un projet de 11,5 MW) sera d’environ 10 M€.

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 51 c)‐ Commentaires du commissaire enquêteur : Le montant de l’investissement est estimé à 10 M€ pour un parc solaire de 20 hectares, soit un coût de 500.000 €/ hectare.

Sous‐thème 6‐2 : Le coût du raccordement au poste‐source

a)‐ Observations :

Le raccordement du parc solaire au poste source de BRAM est abordé par les intervenants sous deux aspects :  L’aspect financier : le coût sera élevé en raison des conditions particulières de ce raccordement (distance à parcourir et nécessité de franchir des ouvrages) ;  L’aspect environnemental : Le tracé de ce raccordement entraîne le franchissement de routes, de la voie ferrée mais aussi du Canal du Midi et de la rivière du Fresquel.

b)‐ Question : Le porteur de projet a‐t‐il fait réaliser une étude et une estimation financière préalables du raccordement du parc solaire au poste‐source d’ERDF de BRAM ? Le coût des travaux de raccordement sera élevé compte tenu de la distance à parcourir et des conditions particulières de ce raccordementi qu nécessitera de franchir plusieurs obstacles naturels ou artificiels : ce coût ne risque‐t‐il pas d’obérer le financement et la rentabilité de cette opération ? D’autre part, quelles seront les précautions prises par le porteur de projet pour limiter l’impact de de ces travaux sur l’environnement ?

c)‐ Réponses du responsable de projet :

Les études techniques et financières complètes du raccordement sont réalisées par ERDF une fois le permis de construire obtenu. C’est à ce moment que le tarif de revente de l’électricité photovoltaïque est bloqué. C’est la loi et non à l’appréciation de l’opérateur. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, dans les études d’impact, les informations sur le raccordement ne sont pas détaillées. Cependant, nous connaissons la situation des ouvrages électriques du RTE (mais pas d’ERDF – sauf les lignes de visu) et leur capacité d’accueil électrique. Nous fondons donc notre analyse du raccordement (son cheminement et son coût) sur ces données publiques. C’est en quelque sorte le scénario le plus pessimiste qui est envisagé. Si lors de l’étude précise sur le raccordement, ERDF nous indique une solution de raccordement plus proche et moins couteuse, nous l’adopterons.

Sur la base des informations connues à ce jour, nous envisageons donc un raccordement au poste source de Valgros (à Bram) situé à environ 7,5 km de notre site par la voie publique. Le chantier de raccordement est réalisé par ERDF, généralement le long de la voie publique et en souterrain. Cependant, il est envisageable de passer sur des propriétés privées pour gagner en distance à à conditions que ceux‐ci nous y autorisent. Une possibilité est envisageable sur les terrains d’un des deux propriétaires du projet qui pourrait ramener la distance de raccordement à 6 km.

Le coût du raccordement est estimé à environ 750.000 € auquel il faut ajouter la quote‐part au titre du S3RENR (schéma régional de raccordement des énergies renouvelables) qui est de 39 000 € par MW installé, soit au total environ 1,2 M€. Ce coût n’est pas particulièrement élevé en rapport avec la puissance du projet. Ce qui fera la rentabilité du projet tient surtout au tarif auquel nous pourrons revendre l’électricité et aux coûts réels auxquels nous pourrons construire le parc.

Quoi qu’il en soit, le financement précis du projet ne sera réalisé qu’après l’obtention des autorisations en fonction de données qui ne sont pas encore connues et qui sont assez variables dans

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 52 ce métier de l’énergie solaire. Cela a toujours été le cas et ne nous a pas empêchés de financer et construire plus de 50 parcs solaires à ce jour.

d)‐ Commentaires du commissaire enquêteur : Les conditions de raccordement (coût, atteinte environnementale, difficultés techniques) du parc solaire au réseau d’électricité constituent l’un des critères d’appréciation de la réelle faisabilité d’un projet de parc photovoltaïque. Son coût n’est pas sans influence sur la rentabilité du projet dans la mesure où il renchérit, de manière significative (1,2 M€ soitu un pe de 10% du coût total), le montant de l’investissement à réaliser.

Thème 7 : L’İNFORMATİON ET LA PARTİCİPATION DU PUBLİC

Sous‐thème 7‐1 : L’absence de réunion publique

a)‐ Observations :

Un intervenant s’étonne qu’il n’y ait pas eu de réunion publique qui aurait permis au public d’être mieux informé sur ce projet.

b)‐ Commentaires du commissaire enquêteur : L’organisation d’une réunion d’information et d’échange avec le public n’a aucun caractère obligatoire ; selon les dispositions de l’article R.123‐17 du code de l’environnement, cette réunion ne doit être organisée, à l’initiative du commissaire enquêteur, que lorsqu’elle apparaît nécessaire, soit en raison de l’importance ou de la nature du projet, soit en raison des conditions de déroulement de l’enquête publique. Tel n’est pas le cas de la présente enquête qui n’a pas révélé de difficultés particulières qui auraient pu justifier l’organisation d’une réunion publique. D’ailleurs, on remarquera que cette interrogation n’émane que d’une seule personne. Ceci n’exclut pas la possibilité qu’avait le Maire de RAISSAC‐SUR‐LAMPY ou le porteur de projet d’organiser, avant que ne débute l’enquête publique, une réunion d’information à l’attention du public. Sous‐thème 7‐2 : Un dossier d’enquête incomplet

a)‐ Observations :

D’autres intervenants estiment que le dossier présenté à l’enquête n’est pas complet dans la mesure où certains avis de personnes publiques, tel que celui de la Chambre d’Agriculture de l’Aude n’y figurent pas.

b)‐ Commentaires du commissaire enquêteur : Le dossier contenait toutes les pièces prévues par les règlements. La Chambre d’Agriculture de l’Aude a bien été consultée dans le cadre de la demande de permis de construire ; d’autre part, elle a participé à l’avis émis par la CDCEA de l’Aude sur ce dossier. Enfin, j’ai rencontré, à ma demande, les responsables de la Chambre lors du déroulement de l’enquête publique, et le compte‐rendu de cet entretien figure dans le procès‐verbal de synthèse des observations et dans le présent rapport.

A‐9‐3 : EXAMEN DES PROPOSİTİONS FAITES PENDANT L’ENQUÊTE a)‐ Changer l’orientation principale du parc solaire :

L’emprise de ce projet s’étend sur une largeur d’Est en Ouest d’un Kilomètre, et sur une largeur du Nord au Sud de 700 mètres. Les propriétaires du domaine de Daves proposent de privilégier une installation du parc Nord‐Sud afin de dégager la partie Est où se situe leur habitation. Cette

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 53 proposition n’a pas été suivie par le responsable de projet qui a cependant proposé quelques modifications de l’emprise afin de réduire les nuisances visuelles ; la suppression de 19 tables de modules à l’Ouest du site permet de dégager un champ visuel depuis le domaine de Bade. De même, la suppression de 4 tables au Nord du domaine de Daves offre la possibilité de décaler la clôture du site sur 25 m, éloignant ainsi le parc solaire de ce domaine. Enfin, dans l’entité Sud‐Ouest du site, la clôture du parc serait reculée, le long du chemin menant à Daves, pour réduire l’impression d’enfermement, et la partie située le plus au Sud‐Ouest serait supprimée ; cette partie du parc serait donc diminuée d’un quart de sa superficie. Ces modifications apportent une amélioration à l’environnement du parc solaire sans pour autant supprimer toutes les nuisances pour les riverains les plus proches du eparc solair (Voir, en ANNEXE, le plan joint au mémoire en réponse de SOLAIREDIRECT).

Ces modifications du projet nécessitent une demande de permis de construire modificatif du fait de la modification de l’emprise et de diminution du nombre de tables et de modules. b)‐ Intégrer la parcelle cadastrée WD n°79 dans le périmètre du site :

Le propriétaire de cette parcelle demande que son terrain, d’une superficie d’un hectare environ, soit intégré dans le site du parc solaire. En incluant cette parcelle, située à la périphérie Nord du site, dans le périmètre du parc on se rapprocherait un peu plus des gîtes touristiques du domaine de la Bade. D’autre part, cela conduirait à soustraire 1 ha en plus des surfaces agricoles. Cette proposition ne peut être retenue. c)‐ Installer un élevage d’ovins sur le site : Le responsable de projet propose, au titre des mesures compensatoires liées à l’implantation du parc solaire en milieu agricole, de créer un pacage d’ovins sur le site avec un éleveur domicilié sur la commune de SAISSAC, à environ 8 km du site. Pour la Chambre d’Agriculture de l’Aude, la proposition est trop succincte ; la Chambre considère en effet qu’il aurait été nécessaire, au préalable, de réaliser une étude de faisabilité d’un tel projet et d’y associer les exploitants agricoles concernés. Une telle étude ne saurait se limiter à la seule emprise du parc solaire. Dans son mémoire en réponse, SOLAIREDIRECT se dit tout à fait disposé à travailler avec la Chambre d’Agriculture et le SUAMME sur une extension du pâturage au‐delà de la zone photovoltaïque afin de pérenniser une activité d’élevage sur la commune. SOLAIREDIRECT précise qu’une convention sera établie avec l’éleveur de SAISSAC et que celui‐ci a reçu l’agrément Agriculture Biologique pour son cheptel. Les nouveaux éléments communiqués par SOLAIREDIRECT, dans le cadre des mesures compensatoires, méritent attention ; la mise en œuvre de cette mesure compensatoire conserve toutefois un caractère très aléatoire en l’absence d’une étude préalable sérieuse qui, seule, permettrait de vérifier la fiabilité d’un tel projet. d)‐ Prévoir un véritable programme de plantations de haies arbustives autour du parc : Les plantations proposées par SOLAIREDIRECT, au titre des mesures de réduction d’impact, ne sont pas négligeables. Cependant, les plantations proposées ne pourront pas vraiment supprimer toutes les perceptions visuelles à partir des habitations proches du parc. Ce n’est pas tant la question de l’efficacité des écrans végétaux qui pose problème, même s’ils sont jugés parfois insuffisants par les habitants. Pour le commissaire enquêteur, l’interrogation

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 54 vient plutôt du fait que le parc ne suit pas les courbes de niveau et n’épouse pas les structures paysagères ; la seule logique suivie est celle d’une technique d’exposition plein Sud. Il en résulte des nivelés qui peuvent être importants, de l’ordre de 7 à 8 mètres, entre les extrémités de ligne de panneaux (Voir à ce sujet, les profils en long projet Ouest‐Est et Nord‐Sud dans la Pièce n°3 « Plan en coupe terrain et constructions » de la demande de permis de construire). Il s’ensuit un effet de fuyante très accentué qui sera perçu au quotidien par les habitants des propriétés riveraines (Lieudits Daves , La Bade et Contresty).

Fait à , le 12 août 2015

Le commissaire enquêteur

François TUTIAU

Deuxième partie B : CONCLUSİONS ET AVİS MOTİVÉ

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 55 Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 56 B‐1 – LES CONCLUSIONS B‐1‐1 : Sur le respect du cadre réglementaire

Les procédures administratives prévues par le Décret du 19 novembre 2009 notamment pour les installations de centrales photovoltaïques au sol, d’une puissance supérieure à 250 KWc, ont bien été respectées par le porteur de projet :

 Une étude d’impact a été réalisée ;  L’avis de l’autorité environnementale a été sollicité ;  Une demande de permis de construire a été déposée ;  Le projet a fait l’objet d’enquête publique.

De même, le présent projet est conforme aux prescriptions de la législation sur l’eau et les périmètres de protection des captages publics d’eau, ainsi qu’aux textes relatifs aux zones inondables, au risque incendie ou à la préservation des zones Natura 2000.

Dans sa Circulaire d’application du Décret du 19/11/2009 précité, le Ministre de l’Ecologie donne des précisions sur les conditions d’implantation des centrales photovoltaïques au sol :

 Les de centrales solaires n’ont pas vocation à être installées en zones agricoles, notamment cultivées ;  L’installation d’une centrale solaire sur un terrain situé en zone agricole est généralement inadaptée, compte tenu de la nécessité de conserver la vocation agricole des terrains concernés.

Le présent projet ne prend pas en compte ces préconisations ministérielles.

Depuis le 24 avril 2013, le territoire de la région Languedoc‐Roussillon est couvert par un schéma régional du climat de l’air et de l’énergie (SRCAE) qui vaut schéma régional des énergies renouvelables, en application des dispositions de l’article L.222‐1 du code de l’environnement. L’orientation n°6 du SRCAE précise que le déploiement des centrales solaires doit être orienté prioritairement sur des sites dégradés non agricoles, et que les surfaces agricoles à valeur agronomique reconnue doivent être préservées et qu’elles n’ont pas vocation à être utilisées pour ce type d’ouvrages. Cette directive du SRCAE n’est pas respectée par ce projet.

Le schéma de cohérence territorial (SCOT) de la communauté d’agglomération du Carcassonnais, à laquelle la commune de RAISSAC‐SUR‐LAMPY appartient, depuis le 1er janvier 2013, prévoit de conforter la préservation et la mise en valeur des espaces agricoles et viticoles afin d’assurer la pérennité et le développement de cette activité majeure pour le territoire. Le SCOT poursuit également comme objectif de maintenir et de valoriser les atouts du territoire constitués par un patrimoine paysager et architectural, socle de la qualité du cadre de vie et de l’attractivité économique et touristique. Ce document de planification étant en cours d’élaboration, il est cité simplement à titre d’information dans la mesure où il donne des orientations fondamentales sur la politique d’aménagement que cette collectivité entend développer sur ce territoire.

Dans la Charte architecturale et paysagère du Pays Carcassonnais, on retrouve les mêmes préconisations du SRCAE ou du SCOT pour l’implantation de centrales photovoltaïques au sol sur ce territoire.

Le plan local d’urbanisme (PLU), en tant qu’outil de la politique d’aménagement de la commune, doit déterminer les conditions permettant d’assurer la production d’énergie à partir des sources renouvelables, en application des dispositions de l’article L.121‐1 du code de l’urbanisme. La

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 57 commune de RAISSAC‐SUR‐LAMPY a souhaité intégrer à son projet de territoire la création d’un parc photovoltaïque au sol qui figure dans les orientations du PADD de son PLU qui est entré en vigueur le 30 avril 2012 ; le choix du secteur ainsi que l’évaluation des incidences de ce projet dans l’environnement sont déclinés dans le rapport de présentation. Le présent projet de parc solaire s’inscrit donc dans le cadre de la zone Np créée par le PLU de RAISSAC‐SUR‐LAMPY en vue de permettre la réalisation d’un ouvrage de production d’électricité à partir de l’énergie solaire

Toutefois, il convient d’observer que ces dispositions du PLU de RAISSAC‐SUR‐LAMPY contredisent les préconisations du SRCAE de Languedoc‐Roussillon qui visent à préserver les surfaces agricoles de ce type d’ouvrage. Ceci pose la question de la compatibilité, sur ce point, du PLU de RAISSAC‐SUR‐ LAMPY avec les directives du SRCAE de Languedoc‐Roussillon.

Des éléments qui précèdent, on peut déduire que ce projet est, d’un point de vue formel, conforme aux textes réglementaires précités. Mais, il en va autrement dès lors que l’on procède à un examen au fond de la conformité de ce projet aux conditions d’installation de ce type d’ouvrage en zones naturelle, agricole ou forestière, telles qu’elles sont définies dans les documents précités.

Nous verrons que le non‐respect de ces dispositions ou de ces préconisations emporte des conséquences importantes sur l’appréciation de l’intérêt de cette opération au regard des enjeux environnementaux, sociaux et économiques de ce projet.

Je note, par ailleurs, que l’enquête publique a été organisée et s’est déroulée conformément aux textes en vigueur. B‐1‐2 : Sur l’information du public

Le public a été informé du déroulement de cette enquête par un affichage de l’avis d’enquête dans les mairies des communes de RAISSAC‐SUR‐LAMPY, SAINT‐MARTIN‐LE‐VIEL et ALZONNE, ainsi que par la publication de cet avis dans deux journaux locaux et sur le site internet de la préfecture de l’Aude. Le même avis a été affiché sur le site, sous un format A2. Une petite erreur concernant l’horaire de la dernière permanence du commissaire enquêteur a été corrigée, et l’avis rectifié a fait l’objet d’un nouvel affichage dans les mairies concernées et dans les journaux avant le début de l’enquête, ainsi que sur le terrain.

La bonne exécution de ces mesures de publicité de l’avis d’enquête est attestée à la fois par les certificats d’affichage délivrés par les maires des communes précitées et par les constats d’huissier établis à l’initiative du porteur de projet. Ces documents sont joints au présent rapport. Je considère donc que le public a été correctement informé de cette enquête.

Le dossier mis à la disposition du public était complet au regard des règles qui déterminent son contenu et bien compréhensible. Il ne comportait pas d’erreurs grossières ; j’ai relevé, cependant quelques erreurs mineures ou imprécisions, dans la notice descriptive, qui éont ét corrigées en cours d’enquête par le porteur de projet. L’étude d’impact présentait un résumé non‐technique qui expliquait bien le contexte de ce projet ainsi que ses enjeux.

En plus du dossier d’enquête, des documents tels que le dossier de PLU de RAISSAC‐SUR‐LAMPY ont été mis à la disposition du public pour compléter son information. L’organisation d’une réunion publique n’aurait pas apporté d’informations supplémentaires au public.

Je considère donc que le public a bénéficié d’une information complète et bien intelligible de ce projet qui lui a permis de présenter des observations et des propositions en toute connaissance de cause.

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 58 B‐1‐3 : Sur la participation du public

Vingt personnes se sont présentées durant les trois permanences du commissaire enquêteur, huit observations ont été inscrites sur le registre d’enquête et vingt‐quatre documents ont été remis au commissaire enquêteur. Ces observations émanent des habitants de la commune de RAISSAC‐SUR‐ LAMPY, notamment des habitants les plus proches du site, mais aussi des communes limitrophes telles SAINT‐MARTIN‐LE‐VIEL et ALZONNE, ou de communes proches telles BRAM et MONTREAL.

Une pétition contre le projet a été signée par 59 personnes à laquelle 278 personnes se sont associées sur un site internet dédiée aux pétitions de citoyens.

Malgré tout, plusieurs propositions ont été faites pour tenter d’améliorer le projet : elles concernaient le périmètre du site photovoltaïque, la réduction des nuisances visuelles et les mesures compensatoires concernant les activités agricoles. Ces propositions ont été communiquées au responsable de projet par le commissaire enquêteur, lors de la remise du procès‐verbal de synthèse des observations du public. Le responsable de projet a, dans son mémoire en réponse annexé au présent rapport, essayé de prendre en compte ces propositions, notamment en modifiant le périmètre du projet en plusieurs points afin d’en réduire l’emprise. Toutefois, ces modifications ou ces adaptations restent assez marginales et ne permettent pas d’améliorer sensiblement ce projet. B‐1‐4 : Sur l’intérêt de ce projet au regard de ses coûts B‐1‐4‐1 : LE COÛT ENVIRONNEMENTAL : a)‐ Concernant la biodiversité et les milieux naturels :

Situé dans le piémont agricole du Lauragais, le site choisi pour l’implantation de cette centrale photovoltaïque n’est concerné par aucun secteur naturel protégé. Ce site étant constitué de parcelles agricoles, les enjeux de préservation du milieu naturel concernent essentiellement la végétation bordière (boisements, haies, lisières). On note aussi, au milieu du site, la présence d’une pelouse xérophile, riches en espèces végétales et animales qu’il convient de préserver. Le projet intègre bien la nécessité de protéger ces espaces naturels en les excluant du périmètre du site photovoltaïque.

La partie Sud du site traversée par deux petits cours d’eau présente cependant un enjeu fort en raison du risque de débordement en pied de versant. Toutefois, seule l’extrémité Sud de la zone d’étude immédiate est concernée par ce risque qui a été pris en compte par le porteur de projet. J’ajoute qu’aucun captage d’eau potable ou de périmètre de protection associé n’est répertorié sur ce site.

Concernant la faune, certaines espèces d’oiseaux ou de chiroptères présentent un enjeu fort de conservation, particulièrement lors de la phase chantier assez longue (6 à 8 mois) qui est susceptible de provoquer un dérangement important pour ces espèces. Le responsable de projet présente dans le dossier un certain nombre de mesures destinées à réduire au maximum ce dérangement pour la faune ou l’avifaune présente sur le site ou à sa périphérie (Travaux prévus en période hivernale, création d’une zone tampon, en limite du site, afin de maintenir les milieux bordiers fonctionnels pour la faune etc).Par ailleurs, le responsable de projet s’engage à mettre en place un dispositif de suivi et d’évaluation pour vérifier la bonne exécution des mesures de réduction d’impact du projet sur l’environnement.

Ce projet se situe en‐dehors des zones naturelles protégées ; son impact sur les milieux naturels peut être considéré comme modéré. Pour les quelques cas de risque d’impacts forts, notamment au

Enquête publique n°E15000092/34 ‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 59 moment du chantier, les mesures compensatoires envisagées par SOLAIREPARC pour maîtriser ou réduire ces impacts me paraissent satisfaisantes. b)‐ Concernant le patrimoine et le paysage :

L’étude d’impact comporte un volet paysager assez complet illustré par des croquis, des cartes et des photographies. Toutefois, le choix du site et son insertion dans le paysage interrogent nombre de personnes publiques ou privées qui considèrent que ce projet impose une logique « industrielle » qui créé une rupture des éléments de composition paysagère dans un paysage agricole harmonieux et typique ; ils estiment que cette profonde mutation paysagère n’est pas atténuée par les haies arbustives envisagées autour du site. Il me semble que l’essentiel n’est pas la question des plantations, mais plutôt la logique suivie pour l’implantation et la conception de ce projet qui n’apparait pas conforme aux objectifs que se fixait SOLAIREPARC pour le développement de son projet. Le porteur de projet indiquait, en effet, dans le résumé non‐technique de l’étude d’impact « L’objectif principal est de s’insérer discrètement, dans le respect de la morphologie et des structures paysagères, avec comme idée majeure, le minimum de nuisances pour les riverains.»

Or, force est de constater que le parc ne suit pas les courbes de niveau et n’épouse pas les structures paysagères ; la seule logique suivie est celle d’une technique d’exposition plein Sud. Il en résulte des dénivelés qui peuvent être importants, de l’ordre de 7 à 8 mètres, entre les extrémités de ligne de panneaux (Voir à ce sujet, les profils en long projet Ouest‐Est et Nord‐Sud dans la Pièce n°3 « Plan en coupe terrain et constructions » de la demande de permis de construire). Il s’ensuit un effet de fuyante très accentué qui sera perçu au quotidien par les habitants des propriétés riveraines (Lieudits Daves , La Bade et Contresty).

Ce projet de parc solaire présente une image globale peu cohérente, avec des décrochés nombreux dus sans doute au découpage du foncier disponible.

Du fait de sa localisation mais aussi de sa conception, je considère que ce projet ne s’insère pas de manière suffisamment harmonieuse dans le paysage collinaire du Lauragais. c)‐ Concernant les terres agricoles :

La régression des surfaces dédiées à l’agriculture est particulièrement forte en région Languedoc‐ Roussillon qui a perdu, entre 2000 et 2012, 17% de ses terres agricoles. Le conseil communautaire de la Communauté d’agglomération du Carcassonnais, dont fait partie la commune de RAISSAC‐SUR‐ LAMPY, a rappelé que l’agriculture constitue une activité majeure pour ce territoire, et qu’il convient de conforter la préservation et la mise en valeur des espaces agricoles et viticoles. Le Schéma Régional du Climat, de l’Air et de l’Énergie vise également à préserver les terres agricoles lorsqu’il oriente le développement des centrales photovoltaïques vers des sites dégradés non‐agricoles.

SOLAIREDIRECT indique avoir choisi ces terres agricoles en l’absence, sur le territoire de la commune de RAISSAC‐SUR‐LAMPY de sites préférentiels pour l’implantation d’une centrale photovoltaïque. Ce sont donc 24 hectares (La maîtrise foncière de SOLAIREPARC porte sur 30 ha) de terres cultivées qui sont affectées à un autre usage que l’agriculture, pour une longue période (20 à 25 ans) sans garantie d’un retour, au terme de cette affectation, à l’usage agricole. Cette surface privée d’activité agricole représente 34% de la surface agricole utile de la commune de RAISSAC‐SUR‐LAMPY. Il faut ajouter que 15 ha sur les 24 ha que compte le site sont couverts de cultures certifiées « Agriculture biologique ».

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 60 A partir de ce constat, j’estime que la réalisation de ce projet induit un appauvrissement agricole et aussi un coût environnemental important du fait de l’affectation de ces surfaces à un usage industriel pendant une longue période. B‐1‐4‐2 : LE COÛT SOCİAL ET HUMAİN

Trois bâtiments d’habitation sont présents à proximité immédiate du site retenu pour réaliser ce projet. Le bâtiment le plus proche du site (20 m) au lieudit Daves, est occupé, en tant que résidence principale, par sept personnes dont cinq enfants, et par deux autres personnes en résidence secondaire ; cette habitation est quasiment encerclée par le parc solaire, laissant une seule échappée visuelle vers le Sud‐Est. Cette impression d’enfermement de ses habitants pourra être accentuée par l’installation d’une clôture rigide, de 2,50 m de hauteur (clôture surmontée de 5 fils électriques), entourant le site et donc leur propriété qui est contigüe. Compte tenu des faibles distances séparant cette habitation du parc solaire, les écrans végétaux qui sont prévus pour atténuer les nuisances visuelles seront très peu efficaces, et ne pourront pas supprimer cette impression d’encerclement.

Par ailleurs, deux autres habitations sont concernées par le projet :

 Une habitation principale et cinq gîtes touristiques au lieudit La Bade ; nous verrons que la réalisation de ce projet pourra avoir des incidences sur l’activité des propriétaires de ces gîtes ;  Une habitation principale et un camping à la ferme au lieudit Contresty ; l’activité de camping orientée vers le tourisme rural se trouvera, lui aussi, affecté par ce projet.

La durée (6 à 8 mois) et l’importance du chantier, avec la rotation quotidienne d’engins et de poids lourds, viendront aggraver les perturbations pour ces habitants mais aussi pour les résidents touristiques. A cela s’ajoute le risque incendie qui ne peut être écarté pour ce type d’installation.

Pour l’ensemble de ces motifs, je considère que le coût social et humain de ce projet est important, notamment pour les habitants du domaine de Daves. B‐1‐4‐3 : LE COÛT ÉCONOMİQUE

Le coût économique doit être traité sous ses différents aspects :

a)‐L’intérêt économique pour la commune de RAISSAC‐SUR‐LAMPY est assez faible puisqu’il se limite à une rentrée fiscale annuelle de faible ampleur, le produit des taxes afférentes à l’activité photovoltaïque étant versé à la Communauté d’agglomération du Carcassonnais.

b) ‐ L’intérêt économique pour les deux agriculteurs concernés n’est pas déterminant dans la mesure où le revenu dégagé par la location des terres n’est pas financièrement indispensable au maintien des deux exploitations, en raison de leur étendue 160 ha et 90 ha) et de leur rendement global.

c)‐ Le projet a un impact important sur l’activité agricole puisqu’il soustrait des terres 34% de la surface agricole utile de la commune, dont 15 ha bénéficiant du label « Agriculture biologique », ce qui prouve que l’exploitation de ces terres bénéficie d’une application particulière. La présence du réseau d’irrigation en limite du périmètre du site valorise un peu plus l’intérêt économique de ces terres. Les soustraire à l’exploitation agricole c’est aussi priver de terres des agriculteurs qui veulent s’installer (notamment les jeunes qui ont des difficultés à trouver des terres à un prix raisonnable).

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 61 d)‐ L’impact économique sur la fréquentation touristique ; le tourisme constitue avec l’activité agricole l’essentiel de l’activité économique de ce territoire. L’attractivité touristique de ce territoire repose sur la qualité des paysages et la richesse du patrimoine. La création d’une centrale photovoltaïque à proximité immédiate de gîtes touristiques et d’un camping à la ferme risque de nuire à la fréquentation touristique. Les gîtes de La Bade, qui surplombent nettement la totalité du site, seront particulièrement affectés par les nuisances visuelles du parc solaire, malgré les écrans végétaux envisagés par le porteur de projet. Or, ces gîtes qui ont nécessité un investissement financier important de la part de particuliers participent au développement touristique et donc économique de ce territoire en permettant l’accueil régulier d’une clientèle à dominante étrangère très attirée par la composition paysagère de ce terroir.

Ce projet présente un handicap économique pour les activités agricoles et les activités touristiques de ce territoire. B‐1‐4‐3 : LE COÛT FİNANCİER Le coût de l’opération est estimé par le porteur de projet à 10 M€ ‐ soit un coût de 500.000 € /hectare ‐ auquel il faut ajouter 1,2 M€ pour les travaux de raccordement de la centrale photovoltaïque au poste‐source de BRAM, distant de 8 km. Le coût de ce raccordement est assez important puisqu’il représente un peu plus de 10% du montant de l’investissement à réaliser. Ceci pose la question de l’implantation de ces centrales photovoltaïques loin du réseau de distribution d’électricité et des centres de consommation d’énergie.

B‐1‐5: LE BİLAN COÛTS/AVANTAGES DE CE PROJET

Ce projet s’inscrit dans le cadre du projet régional de Languedoc‐Roussillon de développement des énergies renouvelables qui devraient représenter, à l’horizon 2020, 29% de la consommation énergétique finale. A ce titre, la réalisation d’installations photovoltaïques au sol est nécessaire pour assurer un développement rapide et significatif de cette filière d’énergie renouvelable. Cependant, ce développement doit être encadré afin de préserver les milieux naturels, le milieu humain, les paysages, et de protéger les espaces agricoles existants. Tel n’est pas le cas de ce projet.

En effet, je constate que l’enjeu de la localisation de ce parc solaire a été mal apprécié par le responsable de projet ; composé entièrement de terres agricoles cultivées, ce site retenu n’est pas qualifié pour recevoir une telle installation. La présence de plusieurs habitations à proximité immédiate du parc solaire, et le fait que l’une d’entre elles soit quasiment encerclée par le parc, renforcent le constat que le choix de ce site n’est pas judicieux. D’autre part, La conception de ce projet ne favorise pas son insertion dans le paysage. Enfin, la réalisation de ce projet diminuerait l’activité agricole, principale activité économique de ce territoire, et aurait un impact négatif sur son attractivité touristique qui constitue l’autre atout économique de ce territoire.

Ce projet présente un certain nombre d’handicaps qui ne sont pas contrebalancés par les quelques avantages financiers qu’il est susceptible de procurer aux deux agriculteurs concernés ainsi qu’à la commune de RAISSAC‐SUR‐LAMPY et à la Communauté d’agglomération du Carcassonnais. Le manque d’acceptabilité de ce projet par le public vient renforcer ce bilan négatif qui rend ce projet peu efficient.

B‐2 – L’AVİS MOTİVÉ

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 62 B‐2‐1 : Les motivations Mon AVIS sera fondé sur les MOTİVATİONS suivantes :  Ce projet est implanté, en totalité, sur des terres agricoles cultivées, en contradiction avec les dispositions et les directives des textes en vigueur ;  Ce projet ne respecte pas l’orientation n°6 du Schéma Régional du Climat, de l’Air et de l’Énergie de Languedoc‐Roussillon qui indique que le développement des centrales photovoltaïques doit être orienté vers des sites dégradés non‐agricoles, et qui précise que les surfaces agricoles n’ont pas vocation à être utilisées pour ce type d’ouvrage ;  Ce projet contredit le Schéma de Cohérence Territoriale du Carcassonnais, en cours d’élaboration, qui fixe comme objectifs de conforter la préservation et la mise en valeur des espaces agricoles et viticoles afin d’assurer la pérennité et le développement de cette activité majeure pour le territoire ;  Ce projet contredit également l’objectif du SCOT concernant le maintien et la valorisation des atouts du territoire constitués par un patrimoine paysager et architectural, socle de la qualité du cadre de vie et de l’attractivité économique et touristique ;  La réalisation de ce projet priverait l’activité agricole d’une surface agricole représentant 34% de la surface utile agricole de la commune de RAISSAC‐SUR‐LAMPY et 15 ha de cultures certifiées « Agriculture biologique » ;  La société SOLAIREPARC n’atteint pas l’objectif qu’elle s’était fixée, à savoir insérer le projet discrètement dans le respect de la morphologie et des structures paysagères, le projet présentant une image peu cohérent avec de nombreux décochés ;  La plantation de haies arbustives autour du parc ne permettra pas de supprimer ou d’atténuer suffisamment les nuisances visuelles ;  Ce site n’aurait pas dû être retenu en raison de la présence d’habitations en périphérie immédiate du site ;  L’une de ces habitations, constituée d’une résidence principale d’une famille de sept personnes et d’une résidence secondaire se trouve encerclée par le projet ;  La réalisation de ce projet aurait des incidences négatives sur la fréquentation touristique de ce terroir, du fait de la présence de cinq gîtes touristiques situés en surplomb direct du site solaire, mais aussi d’un camping à la ferme situé à 40 mètres de ce site ;  Ce projet n’a pas été accueilli favorablement par le public,  Les avantages financiers résultant de l’exploitation de ce parc solaire ne peuvent contrebalancer les coûts et les inconvénients de ce projet ;  Les modifications et les adaptations proposées par le responsable de projet ne permettent pas de supprimer ou de réduire de manière significative ces inconvénients.

B‐2‐2 : L’AVİS DU COMMİSSAİRE ENQUÊTEUR VU :

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 63  L’arrêté du préfet de l’Aude du 26 mai 2015,  Le dossier d’enquête mis à la disposition du public  Les avis des personnes publiques,  Les observations du public consignées dans le registre d’enquête et dans les pièces qui y sont annexées,  Les observations orales recueillies par le commissaire enquêteur lors de ses permanences en mairie ;  Le procès‐verbal de synthèse des observations du public notifié le 23 juillet 2015 au responsable de projet ;  Le mémoire en réponse du responsable de projet notifié au commissaire enquêteur le 4 août 2015.

Compte tenu des motivations qui ont été exposées : J’émets un AVIS DÉFAVORABLE au projet de centrale photovoltaïque au sol, d’une puissance supérieure à 250 KWc, à RAISSAC‐SUR‐LAMPY, lieudit DAVES, présenté par la société SARL SOLAIREPARC A 101.

Fait à Narbonne, le 12 août 2015

Le commissaire enquêteur François TUTIAU

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 64 Troisième partie C : LES ANNEXES

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 65 LISTE DES ANNEXES ET DES PİÈCES JOİNTES

‐ Le procès‐verbal de synthèse des observations du public ‐ La lettre de notification du procès‐verbal ‐ Le mémoire en réponse de la société SOLAIREDIRECT Les pièces suivantes sont ajoutées aux annexes et remises au Préfet de l’Aude : ‐ L’arrêté du préfet de l’Aude du 26 mai 2015 ‐ L’avis d’enquête ‐ Les certificats d’affichage en mairie ‐ Les constats d’huissier ‐ Les journaux quotidiens Le Midi‐Libre et La Dépêche ‐ Le registre d’enquête et ses pièces jointes ‐ Le dossier d’enquête

______

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 66 DÉPARTEMENT DE L’AUDE

Enquête publique relative à la demande de permis de construire présentée par la société SOLAIRE PARC A 101 en vue de l’implantation d’une centrale photovoltaïque au sol ,d’une puissance supérieure à 250 KWc, à RAISSAC‐SUR‐ LAMPY, lieudit DAVES

Enquête publique du 18 juin au 17 juillet 2015

PROCÈS‐VERBAL DE SYNTHÉSE DES OBSERVATİONS ÉCRİTES ET ORALES PRÉSENTÉES PENDANT L’ENQUÊTE PUBLIQUE

Procès‐verbal remis au porteur de projet le 23 juillet 2015 (Article R.123‐18 du code de l’environnement)

Commissaire enquêteur : François TUTIAU

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 67 SOMMAİRE

1 LE CONTEXTE GÉNÉRAL ET LE CLİMAT DE L’ENQUÊTE  1‐1 : L’information du public  1‐2 : Le dossier d’enquête  1‐3 : Le déroulement de l’enquête  1‐4 : La participation du public  1‐5 : La clôture de l’enquête 2 LE BILAN DES OBSERVATİONS ET PROPOSITIONS DU PUBLIC 3 LE RÉSUMÉ DES OBSERVATIONS ET PROPOSITIONS DU PUBLIC 4LES AVIS DES PERSONNES PUBLIQUES 5 LA SYNTHÈSE PAR THÈME DES OBSERVATİONS ET PROPOSITIONS DU PUBLIC ET DES PERSONNES PUBLIQUES  5‐1 : La grille des thèmes  5‐2 : La présentation par thème des observations  5‐3 : La présentation des propositions 6LES QUESTİONS DU COMMİSSAİRE ENQUÊTEUR

______

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 68 1 LE CONTEXTE GÉNÉRAL ET LE CLİMAT DE L’ENQUÊTE Cette enquête publique a pour objet le projet de création d’un parc photovoltaïque au sol, d’une puissance envisagée de 11,5 MWc, sur le territoire de la commune de RAISSAC‐SUR‐ LAMPY (Aude), au lieudit « Daves ». L’emprise de ce projet est de 20 ha compris dans un ensemble foncier de 30 ha maîtrisé par le porteur de projet. Le parc sera composé de panneaux fixes sous forme de 37 500 modules photovoltaïques disposés sur des supports en aluminium, ancrés au sol, d’une hauteur maximale de 3,50 m. Huit bâtiments techniques (7 postes de transformation et 1 poste de livraison), d’une surface de plancher totale de 154 m2, seront édifiés sur le site qui sera clôturé. Cette enquête intervient dans le cadre de la demande de permis de construire déposée par la société SOLAIREPARC A 101, en vue de la réalisation de ce projet.

1 L’İNFORMATİON DU PUBLİC : Les mesures de publicité et d’affichage ont été réalisées conformément aux dispositions de l’article R.123‐11 du code de l’environnement. L’avis d’enquête a été publié dans deux quotidiens régionaux 15 jours au moins avant le début de l’enquête, soit le 1er juin 2015 dans La Dépêche et dans le Midi‐Libre. Toutefois, ce premier avis contenait une erreur d’horaire concernant la dernière permanence du commissaire enquêteur le 17 juillet 2015 : un erratum a donc été publié, le 11 juin 2015 dans les deux journaux précités. Cette erreur étant minime et la rectification ayant été faite et publié 7 jours avant le début de l’enquête, elle n’a eu aucune conséquence pour l’information du public. L’avis d’enquête a fait l’objet d’une deuxième publication, dans les huit premiers jours de l’enquête, le 19 juin 2015, dans les deux journaux précités. L’avis d’enquête a été affiché dans les mairies de RAISSAC‐SUR‐LAMPY, d’ALZONNE et de St MARTIN‐LE‐VIEIL, à compter du 2 juin 2015 et jusqu’au 17 juillet 2015 inclus. Un constat d’huissier atteste de cet affichage. Compte tenu de l’erreur mentionnée ci‐dessus, un avis d’enquête rectifié a été apposé avant le début de l’enquête dans chacune des mairies respectives. Par ailleurs, l’avis d’enquête a fait l’objet d’un affichage, en format A2, sur le site concerné par le projet, ainsi que le rectificatif, comme l’atteste un constat d’huissier. 2LE DOSSIER D’ENQUÊTE : Un dossier a été mis à la disposition du public, du 18 juin au 17 juillet 2015, en mairie de RAISSAC‐SUR‐LAMPY, siège de l’enquête. Plusieurs personnes sont venues le consulter, certains d’entre elles l’ont consulté à plusieurs reprises. Ce dossier contenait toutes les pièces prévues par les textes après éavoir ét complété à la demande du service instructeur (DDTM de l’Aude). Je note cependant quelques erreurs ou contradictions dans les documents de ce dossier :

 Dans la notice descriptive, il est indiqué que le parc solaire sera raccordé au poste‐ source d’ERDF de BRAM situé à 3,5 km du site, alors qu’après vérification, j’ai constaté que la distance était de 7,5 km ; Le porteur de projet a accepté de corriger cette erreur.

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 69  Dans la notice descriptive, il est indiqué également que trois citernes incendies seront implantées sur les trois parties du parc, alors que sur le plan de masse, une seule citerne est prévue au Nord du site ; Le porteur de projet s’est engagé à clarifier cette contradiction.

 Dans l’étude d’impact, dans la partie consacrée au contexte agricole du site, il est indiqué que les terres concernées ne sont pas irriguées, ce qui semble être contredit par La SEM/BRL, organisme régional en charge de l’irrigation. Il convient de noter également que le dossier du PLU de RAISSAC‐SUR‐LAMPY a été mis à disposition du public, en mairie, dans le cadre de la présente enquête. 3 LE DÉROULEMENT DE L’ENQUÊTE : Par arrêté du 26 mai 2015, le préfet de l’Aude a ouvert l’enquête et a fixé les conditions d’organisation et de déroulement de cette enquête. L’enquête s’est déroulée du 18 juin au 17 juillet 2015 inclus, soit pendant 30 jours consécutifs. J’ai tenu trois permanences, les 18 juin, 1er juillet et 17 juillet 2015 en mairie de RAISSAC‐SUR‐LAMPY. L’enquête s’est déroulée sans incident et dans un climat satisfaisant. J’ai auditionné M. le Maire de RAISSAC‐SUR‐LAMPY, la personne de la DDTM de l’Aude en charge du dossier de permis de construire ainsi que les responsables de la Chambre d’Agriculture de l’Aude 4 LA PARTİCİPATİON DU PUBLİC : Vingt personnes se sont présentées aux trois permanences du commissaire enquêteur, dont une qui est venue à trois reprises et une autre deux fois. Huit observations ont été inscrites sur le registre d’enquête et vingt‐quatre documents dont une pétition ont été déposés en mairie de RAISSAC‐SUR‐LAMPY. Il s’agit donc lau tota d’une participation modérée du public à cette enquête qui peut malgré tout être considérée comme significative, dans la mesure où les enquêtes publiques relatives aux projets photovoltaïques suscitent , dans la plupart des cas, peu ou pas d’observations du public 5 LA CLÔTURE DE L’ENQUÊTE : J’ai clôturé cette enquête le 18 juillet à 9h00. Le registre d’enquête m’a été remis par M ; le Maire de RAISSAC‐SUR‐LAMPY avec les pièces jointes. J’ai établi et remis au porteur de projet, le 23 juillet 2015, le présent procès‐verbal de synthèse des observations recueillies auprès du public ainsi que des avis des personnes publiques qui seront examinées dans les chapitres suivants de ce document. 2 LE BILAN DES OBSERVATİONS ET PROPOSITIONS DU PUBLIC Vingt personnes se sont présentées aux trois permanences du commissaire enquêteur, dont trois qui sont venues à deux ou trois reprises. Huit observations ont été inscrites sur le registre d’enquête et vingt‐quatre documents ont été déposés en mairie de RAISSAC‐ SUR‐LAMPY. Les avis exprimés par ces personnes sont défavorables .au projet

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 70 AVERTISSEMENT : Les observations sont identifiées et numérotées : P pour les observations orales, R pour les observations inscrites sur le registre d’enquête et C pour les courriers envoyés au commissaire enquêteur et annexés au registre. 2‐1 : Les observations orales formulées lors des permanences (P) en mairie de RAISSAC‐SUR‐LAMPY :

DATE N° NOM Prénom Qualité R C 18 juin P1 M. VAN DEN Propriétaires/Gérants de la Sté « 2 11 2015 HEUVEL Joep et Domaine de la Bade » (Location de 8 12 Mme VAN gîtes)‐ RAISSAC‐SUR‐LAMPY 13 BRŰCK 14 Miranda 18 juin P1 M. VAN BRŰCK Père et mère dee Mm VAN BRŰCK 23 2015 Wilhelmus et Miranda, cautions financières de la Sté Mme « Domaine de la Bade » VAN BRŰCK‐ LOOİSCHİLDER Arnolda 18 juin P2 M. Résident principal 32, rue Prosper Estieu 2015 DESLOOVERE à RAISSAC‐SUR‐LAMPY Luc 18 juin P3 M. GENNAÏ Résident principal 5 , avenue du Lampy à 1 2015 Alain RAISSAC‐SUR‐LAMPY 18 juin P4 M. SOLEIL Max Architecte‐ Propriétaire Domaine de 9 2015 Daves‐ SCİ Mirabeau‐Résident secondaire et sa fille Mélanie SAUNER, résidente principale avec Olivier SAUNER ‐ RAISSAC‐SUR‐LAMPY 18 juin P5 M. BROUWERS

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 71 DATE N° NOM Prénom Qualité R C 1er juillet P8 M. BRİEU Propriétaire 2, route de Bram‐ RAISSAC‐ 2015 Roland SUR‐LAMPY 1er juillet P9 Mme BREWER Propriétaire du château de RAISSAC‐SUR‐ 6 2015 Dina LAMPY, 3, rue Clottes 1er juillet P10 M. et Mme Propriétaires‐20, Chemin des Castagnes‐ 2015 STANWOOD RAISSAC‐SUR‐LAMPY 1er juillet P11 Mme COE Julie Propriétaire 7, rue Victor Hugo‐ BRAM 34 2015 1er juillet P12 M.et Mme Propriétaires 19, avenue du Lampy‐ 521 2015 SAMUEL RAISSAC‐SUR‐LAMPY Graham et Suzanne 1er juillet P13 M. et Mme Propriétaires 3, rue du Viguier‐ 4 2015 COMLEY Peter MONTRÉAL et Lorraine 1er juillet P14 MIVIELLE Jean‐ Résident secondaire à St MARTIN‐LE‐VIEL 1 2015 Alain Adjoint au Maire de St MARTIN‐LE‐VIEL et 7 17 juillet P15 Mme Propriétaire ‐ VILLELONGUE – 11170 6 2015 SCHNEIDERS SAINT‐MARTIN‐Le‐VIEIL Marja 17 juillet P16 M. et Mme Résidence principale (Famille de 5 20 2015 SAUNER Olivier enfants) Domaine de Daves‐ SCİ et Mélatie Mirabeau‐ RAISSAC‐SUR‐LAMPY 17 juillet P17 M. Van Den Propriétaires/Résidence principale 2 11 2015 HEUVEL Joep et Domaine de la Bade 11170 RAISSAC‐ 8 13 Mme SUR‐LAMPY 14 Van BRŰCK Miranda 17 juillet P17 M. Van Den Gérant de l’entreprise Domaine de la 2 12 2015 HEUVEL Joep Bade ‐ 11170 RAISSAC‐SUR‐LAMPY 8 13 14 17 juillet P18 M. SAMUEL Propriétaire 19, avenue du Lampy‐ 521 2015 Graham RAISSAC‐SUR‐LAMPY 17 juillet P19 Mme Propriétaire‐Domaine Le Puget‐11170 22 2015 VERHOLEN ALZONNE Addy 17 juillet P20 Mme Van Propriétaires‐Domaine Le Puget‐11170 19 2015 HAAREN Carine ALZONNE

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 72 2‐2 : Les observations inscrites sur le registre d’enquête (R) :

DATE N° NOM Qualité P C Prénom 16 Juin R M. Résident secondaire à St MARTIN‐LE‐VIEL 1 2015 1 MIVIELLE Adjoint au Maire de St MARTIN‐LE‐VIEL 4 Avant le Jean‐Alain début de l’enquête : VOIR R7 1er Juillet R M. VAN Propriétaires/Gérants de la Sté « Domaine de 1 1 2015 2 DEN la Bade » (Location de gîtes)‐ RAISSAC‐SUR‐ 7 1 HEUVEL LAMPY 1 1 Joep et 7 2 Mme 1 VAN BRŰCK 3 Miranda 1 4 1er Juillet R M. et Mme Propriétaire 7, rue Victor Hugo‐ BRAM 1 4 2015 3 COE Brian 1 et Julie 1er R M. et Mme Propriétaires 3, rue du Viguier‐ MONTRÉAL 1 Juillet201 4 COMLEY 3 5 Peter et Lorraine 1er Juillet R M.et Mme Propriétaires 19, avenue du Lampy‐ RAISSAC‐ 1 2015 5 SAMUEL SUR‐LAMPY 2 Graham et 1 Suzanne 8 1er Juillet R Mme Propriétaire du château de RAISSAC‐SUR‐ 9 2015 6 BREWER LAMPY, 3, rue Clottes Dina 1er Juillet R M. Résident secondaire à St MARTIN‐LE‐VIEL 1 2015 7 MIVIELLE Adjoint au Maire de St MARTIN‐LE‐VIEL 4 Jean‐Alain 17 Juillet R M. VAN Propriétaires/Gérants de la Sté « Domaine de 1 1 2015 8 DEN la Bade » (Location de gîtes)‐ RAISSAC‐SUR‐ 7 1 HEUVEL LAMPY 1 1 Joep et 7 2 Mme 1 VAN BRŰCK 3 Miranda 1 4

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 73 2‐3 : Les courriers C ‐ envoyés au commissaire enquêteur et annexés au registre d’enquête :

DATE N° NOM Prénom Qualité P R 6 Juillet C1 M .GENNAI Alain Résident principal – 5, avenue du 3 2015 Lampy‐11170 RAISSAC‐SUR‐LAMPY 9 Juillet C2 M. VAN NOORT Propriétaire à VILLELONGUE – 11170 2015 Frank SAINT‐MARTIN‐Le‐VIEIL 10 Juillet C3 M. GEERT Ranson Propriétaires‐Domaine Le Puget‐11170 2015 et Mme HILDE ALZONNE Haerynck 12 Juillet C4 M. etE Mme CO Résidence principale 7, rue Victor 1 2015 Brianet et Julie Hugo‐11150 BRAM 1 14 Juillet C5 M. DE GROOTE Propriétaire‐Domaine Le Puget‐11170 2015 Dirk ALZONNE 15 Juillet C6 Mme SCHNEIDERS Propriétaire ‐ VILLELONGUE – 11170 1 2015 Marja SAINT‐MARTIN‐Le‐VIEIL 5 15 Juillet C7 M. le Maire de 2015 RAISSAC‐Sur‐ LAMPY 15 Juillet C8 M. BONNET André Agriculteur‐Président du GFA du 2015 Moulin à Vent‐11170 RAISSAC‐SUR‐ LAMPY 15 Juillet C9 M. SOLEIL Max et Architecte‐ Propriétaire Domaine de 4 2015 Mme SOLEIL Daves‐ SCİ Mirabeau‐Résident Chantal secondaire et sa fille Mélatie SAUNER, résidente principale avec Olivier SAUNER ‐ RAISSAC‐SUR‐LAMPY 15 Juillet C1 M. BEIJERINCK Propriétaire‐eDomain Le Puget‐11170 2015 0 Frederik ALZONNE 15 Juillet C1 M. Van Den Propriétaires/Résidence principale 1 2 2015 1 HEUVEL Joep et Domaine de la Bade 11170 RAISSAC‐ 7 8 Mme SUR‐LAMPY 1 Van BRŰCK 7 Miranda 15 Juillet C1 M. Van Den Gérant de l’entreprise Domaine de la 1 2 2015 2 HEUVEL Joep Bade ‐ 11170 RAISSAC‐SUR‐LAMPY 7 8 1 7 15 Juillet C1 M. Van Den « Observations et questions sur l’étude 1 2 2015 3 HEUVEL Joep et d’impact du projet de parc solaire à 7 8 Mme RAISSAC‐SUR‐LAMPY » 1 Van BRŰCK 7 Miranda 15 Juillet C1 M. Van Den Planches photographiques : « L’impact 1 2 2015 4 HEUVEL Joep et sur la vue du Domaine de la Bade » 7 8 Mme 1

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 74 Van BRŰCK 7 Miranda 16 Juillet C1 M. et Mme Propriétaires‐Domaine Le Puget‐11170 2015 5 ASSCHERICKX‐ ALZONNE MONSIEUR Bertrand et Gertie 16 Juillet C1 M. WHITE Paul et Propriétaires‐Domaine Le Puget‐11170 2015 6 Mme MORTIMER ALZONNE Jennifer 16 Juillet C1 M. JACOBS J. Propriétaires‐Domaine Le Puget‐11170 2015 7 Hubert et Mme B. ALZONNE de REGT Catharina 16 Juillet C1 M. BROUWERS Propriétaires‐Domaine Le Puget‐11170 5 2015 8 Antoine ALZONNE 16 Juillet C1 Mme Van HAAREN Propriétaires‐Domaine Le Puget‐11170 5 2015 9 Carine ALZONNE 16 Juillet C2 M. et Mme Résidence principale (Famille de 5 1 2015 0 SAUNER Olivier et enfants) Domaine de Daves‐ SCİ 6 Mélatie Mirabeau‐ RAISSAC‐SUR‐LAMPY 17 Juillet C2 M.et Mme Propriétaires 19, avenue du Lampy‐ 1 2015 1 SAMUEL Graham RAISSAC‐SUR‐LAMPY 2 et Suzanne 1 8 17 Juillet C2 M. et Mme Propriétaires‐Domaine Le Puget‐11170 5 2015 2 VERHOLEN Gérard ALZONNE et Addy 19 Juin C2 M. VAN BRŰCK Père et mère de Mme VAN BRŰCK 1 2015 3 Wilhelmus et Miranda, cautions financières de la Sté Mme « Domaine de la Bade » VAN BRŰCK‐ Domiciliés à BINNENSTRAAT 11,6674 LOOİSCHİLDER BW HERVELD – PAYS‐BAS Arnolda 17 Juillet C2 Pétition contre le Elle comprend 3 documents : 2015 4 projet ‐ Une pétition avec texte, noms des personnes et 39 signatures ‐ Une pétition avec texte, noms des personnes et 20 signatures ‐ Une pétition en ligne sur Internet comportant 278 noms de personnes, sans texte et sans signature

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 75 3 LE RÉSUMÉ DES OBSERVATİONS ET PROPOSITIONS DU PUBLIC :

Références Nature et contenu des observations présentées P1/P7/P17 ‐La Sté Domaine de la Bade gère 5 gîtes de luxe (classés 4 étoiles Gîtes R2/R8 de France) avec espaces communs dont une piscine.. C11/C12/C13 ‐ En premier lieu, les propriétaires‐exploitants observent qu’un C14/C23 « projet d’énergie renouvelable doit être correctement intégré dans l’environnement » Ils considèrent que le site choisi pour l’implantation de ce projet de parc solaire n’est pas judicieux pour plusieurs motifs : il se situe dans une zone « principalement agricole », dans un « paysage naturel exceptionnel » et il aura « un impact économique négatif » notamment sur l’activité touristique. Ils estiment que « l’environnement et les milieux naturels ne sont pas protégés de manière adéquate ». Ils constatent que le porteur de projet ne propose pour réduire l’impact visuel que des haies et des arbres de petite taille qui seront inopérantes. ‐ En deuxième lieu, les intéressés font valoir que la réalisation de ce projet constituera un handicap important pour le fonctionnement de leur activité ; la période des travaux d’installation du parc, qui sera longue (8 mois) pénalisera toute une saison d’activités. La présence de ce site « industriel » risque de dissuader la clientèle franco‐étrangère qui apprécie le calme ainsi que la qualité paysagère de ce lieu situé sur un promontoire bénéficiant d’un beau panorama. Les propriétaires estiment qu’ils seront également pénalisés en tant que résidents principaux du Domaine. Ils ont investi beaucoup pour réaliser ces gîtes, et s’inquiètent pour l’avenir de leur entreprise. Ils indiquent que leur activité contribue à l’essor économique de cette région, notamment par le versement de la taxe de séjour. Ils indiquent ne pas avoir été informés de ce projet lors de l’acquisition de cette propriété en décembre 2011. En troisième lieu, Ils posent les questions suivantes: ‐ Quel est le niveau de bruit du fonctionnement du parc ? ‐ Où sont situés les réservoirs d’eau pour lutter contre l’incendie ? ‐ Quelles peuvent être les conséquences des impacts de foudre sur ces installations ? ‐ Quelle sera la période choisie pour réaliser les travaux ? ‐ Quels sont les dispositifs qui ont été prévus pour permettre le passage du petit et du gros gibier, du fait de l’installation d’une clôture continue le long du parc ? En quatrième lieu, ils soulèvent plusieurs questions relatives :  à l’absence d’autorisation de défrichement ;  à la valeur agronomique des terres concernées ;  au contexte paysager et patrimonial : le projet sera visible depuis la ZPPAU de Montréal ;  au niveau des enjeux concernant la zone d’étude immédiate ;  aux caractéristiques des plantations au titre des mesures paysagères envisagées par le porteur de projet ;  aux effets sur l’activité touristique sur le territoire communal ;

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 76 Références Nature et contenu des observations présentées  à l’occupation des sols au regard du SCOT de Carcassonne Agglo ;  à la servitude d’utilité publique PT1 ;  au SCAE de Languedoc‐Roussillon qui indique que « Le déploiement des centrales solaires au sol doit être encadré et orienté prioritairement sur des sites dégradés ».  au démontage du parc solaire en fin d’exploitation et aux garanties financières souscrites par l’opérateur ;  aux conditions du raccordement du parc au réseau ;  aux effets cumulés avec d’autres parcs solaires existants ou en projet ;  au calendrier de travaux de construction du parc ;  aux revenus pour la commune résultant du parc solaire ;  aux nuisances sonores liées au fonctionnement du parc ;  à l’absence, dans l’étude d’impact de l’évaluation d’une solution de rechange, alors que celle‐ci est rendue obligatoire par la Directive européenne 2014/52. Par ailleurs, les parents de Mme VAN BRŰCK Miranda (Copropriétaire du Domaine de la BADE), indiquent, dans leur courrier, qu’ils ont investi des sommes importantes pour l’acquisition et la transformation du Domaine qui comprend 5 gîtes de prestige qui sont loués toute l’année à des touristes de toute nationalité qui apprécient les paysages naturels audois. Ce projet de parc solaire leur semble « disproportionné dans un paysage naturel exceptionnel et une région reconnue touristiquement en Pays Cathare. » Ils estiment que « la construction de ce parc va totalement défigurer la vue et le caractère du site de charme du Domaine de la Bade ».Ceci aura pour conséquences, selon eux, «une baisse flagrante des locations et une perte de notre investissement ».De ce fait, ils sont inquiets quant à l’avenir économique de cette entreprise. P3/C1 Cette personne considère que ce projet « va défigurer le paysage aux abords de RAISSAC‐SUR‐LAMPY » et provoquera « des éblouissements sur la départementale 6113 ainsi que sur le couloir aérien de l’aéroport de Carcassonne » Il attire l’attention sur l’intérêt que représentent des gîtes et des chambres d’hôtes sur le territoire communal. Enfin, il estime que ce projet pourrait être implanté sur d’autres terrains, appartenant aux mêmes agriculteurs, qui présenteraient moins d’inconvénients que le site qui a été retenu. P4/P16/C9 Le domaine de « Daves » appartient à la SCi Mirabeau constituée de M. C20 et Mme SOLEIL et de M. et Mme SAUNER. Ces derniers et leurs 5 enfants résident à titre principal à ce domaine. Quant aux consorts SOLEIL, ils sont résidents secondaires. Ils considèrent que leur propriété sera encerclée par le parc solaire, et la clôture de 2m de hauteur qui sera installée autour du parc accentuera l’impression d’enfermement du domaine par le parc solaire. Or, le domaine est habité puisqu’il est constitué à la fois d’une habitation principale et d’une résidence secondaire. Les propriétaires du domaine estiment que l’étude d’impact traite très

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 77 Références Nature et contenu des observations présentées peu les incidences du projet sur la faune et la flore, et n’aborde pas les impacts sur la santé humaine, notamment sur les enfants en bas âge (bruit, champs électromagnétique, risque d’incendie). Ils contestent le bien‐fondé du classement de ces terres agricoles, par le PLU de RAISSAC‐ SUR‐LAMPY en zone Np consacrée à la création d’un parc solaire, alors que le territoire communal n’est pas couvert par un SCOT. Ils estiment que si ce projet se réalise, il provoquera « une condamnation irréversible de l’exploitation actuelle du gîte touristique du Domaine de la Bade ». Ils s’étonnent que la demande de permis de construire n’aient pas fait l’objet de l’avis de l’ABF alors qu’il y a des points de covisibilité entre le site retenu et la ZPPAUP de MONTRÉAL. De même, ils considèrent qu’une demande de défrichement aurait dû être sollicitée en raison de la suppression d’une haie importante. Ils évoquent également l’atteinte au paysage et le non‐respect de la Charte architecturale et paysagère du pays Carcassonnais. Pour eux, ce projet va à l’encontre du développement du tourisme local. Ils posent la question des garanties financières en cas de cessation de l’activité du parc solaire avant la fin du bail. Ils jugent dérisoires les mesures compensatoires envisagées par le porteur de projet dans la mesure où il est matériellement impossible de réaliser un masque végétal efficace. Enfin, l’exécution du chantier en période hivernale entrainera, selon eux, beaucoup de désagréments. P5/P19/P20 Ces copropriétaires du Domaine de Puget à ALZONNE ont rédigé des C3/C5/C10/ lettres en termes très proches voire identiques pour certaines d’entre C15/C16/C17 elles. Ils déclarent « faire opposition à la demande de permis de / construire de SOLAIREPARC A 101 ». Ils considèrent en effet, que ce C18/C19/C22 projet va s’implanter sur des terres agricoles alors que de tels projets ont vocation à s’installer sur des friches industrielles. Ce projet aura un impact négatif sur le tourisme local. Ils disent que « La construction de ce parc, nuisant au paysage naturel et historique, va totalement défigurer la vue et e t le caractère de la commune et de ses environs » car « il sera largement visible depuis la plaine alzonnaise et depuis les hauteurs de Montréal ». Ils font valoir, d’autre part, que l’électricité produite par ce parc ne bénéficiera pas directement aux habitants de la commune. Certains mentionnent également le risque incendie qui peut résulter d’une telle installation. D’autres ajoutent qu’ils regrettent la multiplication des parcs photovoltaïques dans cette région. P6 M. CANTECOR est venu expliquer les raisons qui l’ont incité à signer une promesse à bail d’une partie de ses terres, en faveur de SOLAIREPARC. Cela lui permettra d’avoir un complément de revenus à un moment où il va cesser son activité d’exploitant agricole. P7 VOIR P1 P8 M.IEU BR exprime le souhait que sa parcelle cadastrée WD n°79, d’une superficie d’environ 1 hectare, qui est limitrophe du périmètre du parc solaire, soit incluse dans ce parc. Il considère en effet qu’il ne pourra

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 78 Références Nature et contenu des observations présentées rien faire de cette parcelle qui est complètement isolée de son exploitation. P9/R6‐ Mme BREWER se déclare « contre ce projet » P10 M. et Mme STANWOOD sont défavorables à ce projet en raison notamment de son impact négatif dans le paysage. P11/R3/C4 M et Mme COE ont repris, dans leur courrier, les mêmes termes et les mêmes motifs de refus du projet que les habitants du Puget à ALZONNE. Ils estiment que « l’emplacement de ce parc est trop visible » et que sa taille est trop importante, et que ce parc va entrainer « un changement irréversible dans le paysage naturel et historique et qu’il aura un impact négatif sur le tourisme dans cette région ». P12/R5/C21 M. et Mme SAMUEL ont repris, dans leur courrier, les mêmes termes et les mêmes motifs de refus du projet que les habitants du Puget à ALZONNE P13/R4 M. et Mme COMLEY sont défavorables à ce projet car ils indiquent que le parc solaire sera visible depuis leur maison de MONTRÉAL et que, d’autre part, l’église de MONTRÉAL, qui est un édifice classé, sera visible depuis le parc solaire (vue lointaine). P14/R1/R7 M. MİVİELLE considère que ce projet « ne remplit pas toutes les obligations dues à une démocratie participative » pour les raisons suivantes : 1‐ L’absence de réunion publique. 2‐ Un dossier d’enquête incomplet qui n’a pas permis au public d’avoir une information complète sur ce projet. 3‐ Le principe de précaution aurait dû conduire le porteur de projet à mieux préciser, dans l’étude d’impact, les effets des champs électromagnétiques –des panneaux photovoltaïques. 4‐‐« Les centrales photovoltaïques n’ont pas vocation à être installées en zone agricole ». 5‐ Le dossier ne fait pas état d’un avis de la Chambre d’Agriculture de l’Aude alors que le projet est implanté sur des terres agricoles, et que le site concerné est couvert à 70% par une zone labellisée « Agriculture biologique ». Il serait également intéressant d’avoir son avis sur la mutation éventuelle de ces terres en pacage ovins. 6‐ La clôture du parc, du fait de sa longueur et de sa hauteur, va constituer une barrière importante qui interdira tout passage humain et animal. 7‐ La question du raccordement du parc au poste‐source d’ERDF à BRAM est « éludée » par le porteur de projet ; or « de 6 à 8 km séparent les deux sites ainsi que des obstacles tels que des cours d’eau, le Canal du Midi, des routes, l’autoroute, la voie ferrée ». Il souhaiterait connaître le coût de ce raccordement et se demande si celui‐ci ne dépassera pas le coût de réalisation du parc solaire. M. MIVIELLE estime que le porteur a fait preuve de « légèreté » en ne produisant pas une étude sur le raccordement électrique du parc solaire au poste de BRAM. ‐

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 79 Références Nature et contenu des observations présentées C2 M. VAN NOORT reprend, dans son courrier, les mêmes termes et les mêmes motifs de refus du projet que les habitants du Puget à ALZONNE P15/C6 Mme SCHNEIDERS reprend, dans son courrier, les mêmes termes et les mêmes motifs de refus du projet que les habitants du Puget à ALZONNE C7/C8 Courriers de M. le Maire de RAISSAC‐SUR‐LAMPY Observations traitées dans le cadre de la rubrique suivante consacrée aux Personnes publiques C24 Pétition signée par 59 personnes auxquelles s’ajoutent 278 personnes qui se sont manifestées contre le projet sur un site d’internet. Dans le texte de la pétition, ils indiquent que « la construction d’un parc industriel privé de 30 ha dans un cadre historique et touristique tel que le pays Cathare, et si proche d’une zone d’habitation, n’est pas souhaitable, ni viable ». Ce projet entrainerait « des changements irréversibles dans un cadre naturel » et la disparition de 30 ha de terres agricoles. Ils relèvent l’importance de la superficie couverte par le projet qui, selon eux, est équivalente à la superficie de 30 terrains de football. Ils craignent les effets néfastes pour la santé humaine, et l’impact négatif sur le tourisme régional. Ils affirment que ce projet ne profitera pas directement aux habitants de la commune. Avec cette pétition, ils disent vouloir inciter SolaireParc à choisir un « plus propice à un tel projet »..

4 LES AVIS DES PERSONNES PUBLIQUES

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 80 SERVICE ou SENS ORGANISME DATE de RÉSUMÉ de L’AVİS PUBLIC L’AVIS Service 13.1. Favorable ‐le projet se situe en zone d’aléa subi Départemental 2014 faible d’Incendie et de ‐Le SDIS estime que le projet est Secours CONFORME aux mesures qu’il préconise : débrouissaillage, voie d’accès et voie de circulation interne au parc, réserve d’eau, clôture, portail, entretien végétal, enfouissement des câbles d’alimentation, extincteurs, panneaux d’information du public DDTM de l’Aude – 13.1. Favorable LE RUISSEAU DE Fontorbe longe Service Prévention 2014 l’extrémité Sud de l’emprise du projet et des Risques son affluent traverse la zone d’étude. L’Atlas des zones inondables délimite la zone inondable du ruisseau mais ne prend pas en compte son affluent. L’implantation des panneaux photovoltaïques tient compte de l’étude d’impact qui comporte une carte hydromorphologique intégrant l’ensemble des eaux de ruissellement et des zones inondées. Service 14.1. Défavorable ‐Superficie excessive territorial 2014 ‐ Impact radical dans le paysage de l’Architecture ‐« Ce projet est de nature à porter et du durablement atteinte au caractère des Patrimoine lieux ; il pose encore une fois, le problème de la transformation radicale des paysages naturels par la mutation de terres agricoles en ferme solaire ». Direction de 20.2. Favorable ‐Projet situé à plus de 3 km de tout l’Aviation Civile 2014 aérodrome ‐Absence de risque d’éblouissement gênant pour la navigation aérienne Ministère de la 3.3. Favorable Précise que le projet se situe dans la zone Défense 2014 de protection de la PT 1110434 01 de VILLEPINTE –Station radioélectrique de la Lauzette Conseil Général de 16.6. Non indiqué ‐Un état des lieux préalable de la chaussée l’Aude 2015 devra être réalisé, avant et après passage des engins, et le porteur de projet devra s’engager à remettre les lieux en état en fin de chantier. ‐Le Conseil Général devra être consulté quant aux modalités de transport de l’énergie produite Commission 25.6 Défavorable ‐Le projet ne répond pas à l’orientation départementale de 2014 n°6 du SRCAE qui préconise de favoriser le consommation des développement du photovoltaïque sur des espaces agricoles de sites dégradés non agricoles l’Aude (CDCEA) ‐15 ha des cultures présentes sur le site Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratifsont certifiées de MONTPELLIER agriculture‐F TUTIAU/biologique Page. 81 ‐La majeure partie des terrains est irrigable 5‐ LA SYNTHÈSE DES OBSERVATİONS ET PROPOSITIONS DU PUBLIC ET DES PERSONNES PUBLIQUES 5‐1 : la grille des thèmes : Thème 1 : LE CONTEXTE AGRICOLE Sous‐thème 1‐1 : La vocation agricole des terres concernées Sous‐thème 1‐2 : Le potentiel agronomique des terres concernées Sous‐thème 1‐3 : Les mesures compensatoires envisagées Thème 2 : LES IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX AUTRES QU’AGRICOLES Sous‐thème 2‐1 : Sur le milieu humain Sous‐thème 2‐2 : Sur le paysage et le patrimoine Sous‐thème 2‐3 : Sur la biodiversité Thème 3 : LES RISQUES LİÉS AU FONCTİONNEMENT DU PARC SOLAIRE Thème 4 : LES ENJEUX ÉCONOMİQUES ET FİNANCİERS Sous‐thème 4‐1 : Le complément de revenus pour les agriculteurs Sous‐thème 4‐2 : Les apports financiers pour la commune et la communauté d’agglomération du Carcassonnais Sous‐thème 4‐3 : L’impact sur la fréquentation touristique Sous‐thème 4‐4 : Les pertes financières Thème 5 : L’ACCÈS AU SITE Thème 6 : LE RACCORDEMENT DU PARC SOLAIRE AU RÉSEAU Thème 7 : L’İNFORMATİON ET LA PARTİCİPATION DU PUBLİC Sous‐thème 7‐1 : L’absence de réunion publique Sous‐thème 7‐2 : Un dossier d’enquête incomplet

______5‐2 : La présentation par thème des observations du public et des personnes publiques Thème 1 : LE CONTEXTE AGRICOLE Sous‐thème 1‐1 : La vocation agricole des terres concernées

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 82 La CDCEA de l’Aude constate que l’implantation de ce projet est contraire à l’orientation n°6 du SRCAE du Languedoc‐Roussillon qui préconise l’installation des centrales photovoltaïques au sol sur des sites dégradés non‐agricoles. Cet argument est repris par la plupart des intervenants qui considèrent qu’il y a suffisamment de friches industrielles disponibles en France pour installer des parcs solaires. Sous‐thème 1‐2 : Le potentiel agronomique des terres concernées La Chambre d’Agriculture de l’Aude relève que les terres agricoles concernées ne sont pas de mauvaise qualité et qu’elles bénéficient de l’irrigation ; pour ces motifs, la Chambre souhaite que la vocation agricole de ces terres soit conservée pour permettre notamment l’installation de jeunes agriculteurs. Sous‐thème 1‐3 : Les mesures compensatoires envisagées La Chambre d’Agriculture évoque la proposition de création d’un pacage d’ovins sur ces terres, suggérée par le porteur de projet, tout en regrettant que cette idée n’ait pas fait l’objet d’une étude plus complète et ne porte pas sur une superficie plus vaste, gage de fiabilité d’une telle proposition. M. le Maire de RAISSAC‐SUR‐LAMPY croit cette solution viable tandis que l’adjoint au Maire de SAINT‐MARTIN‐LE‐VIEIL doute de la faisabilité de cette proposition. Thème 2 : LES IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX AUTRES QU’AGRICOLES Sous‐thème 2‐1 : Sur le milieu humain Plusieurs personnes ont posé des questions relatives :

‐ Au bruit lié au fonctionnement du parc solaire et aussi au chantier de construction du parc solaire ; ‐ Aux nuisances visuelles dues aux reflets provoqués par les panneaux ; ‐ Aux champs électromagnétiques qui résulteraient du fonctionnement du parc ; ‐ A la présence d’une clôture assez haute qui entraînerait, pour les habitations proches, une forte impression d’enfermement (notamment au lieudit Daves).  Sous‐thème 2‐2 : Sur le paysage et le patrimoine Plusieurs personnes évoquent le risque d’atteinte au paysage. Quant au Service Régional de l’architecture, il est défavorable au projet considérant qu’il est de nature à porter atteinte durablement au caractère des lieux. Sous‐thème 2‐3 : Sur la biodiversité Une personne constate que la clôture s’étend en largeur sur près d’un km : de ce fait, elle se demande si celle‐ci ne constituera pas un obstacle infranchissable pour le petit et le gros gibier, sachant que les points d’eau sont situés en contrebas de ce site.

 Thème 3 : LES RISQUES LİÉS AU FONCTİONNEMENT DU PARC SOLAIRE Les risques d’incendie, pouvant résulter notamment de la foudre, sont mentionnés dans les observations du public qui souhaite connaître les mesures prises par le porteur de projet pour remédier au danger potentiel que représentent les panneaux photovoltaïques.

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 83  Thème 4 : LES ENJEUX ÉCONOMİQUES ET FİNANCİERS  Sous‐thème 4‐1 : Le complément de revenus pour les agriculteurs Le fait que la création et l’exploitation du parc solaire permettront aux deux agriculteurs concernés, dont l’un des deux est en fin de carrière professionnelle, d’avoir un revenu complémentaire, n’est pas contesté. Certains regrettent toutefois, comme la Chambre d’Agriculture de l’Aude, qu’une réflexion sur le devenir de ces exploitations n’ait pas été engagée avant d’envisager l’installation d’un parc solaire sur ces terres agricoles.

 Sous‐thème 4‐2 : Les apports financiers pour la commune et la communauté d’agglomération du Carcassonnais Le parc solaire permettra à la commune de RAISSAC‐SUR‐LAMPY et à la Communauté d’agglomération du Carcassonnais d’avoir de nouvelles rentrées fiscales et parafiscales pour la construction (Taxe d’aménagement) et pendant toute la durée d’exploitation du parc.

 Sous‐thème 4‐3 : L’impact sur la fréquentation touristique La qualité du paysage de ces collines du Lauragais constitue un attrait pour les touristes. Plusieurs intervenants craignent que la création du parc solaire ait un impact négatif sur la fréquentation touristique. L’un des deux domaines les plus proches du parc comprend 5 gîtes touristiques qui se trouvent directement impactés par le projet.

 Sous‐thème 4‐4 : Les pertes financières Les propriétaires du Domaine de BADE, qui louent à l’année 5 gîtes (classés 4 étoiles Gîtes de France) sont particulièrement inquiets quant au devenir de leur activité pour laquelle ils ont beaucoup investi. Leur propriété est située en surplomb du site du futur parc solaire dont elle est très proche (200 m environ) Thème 5 : L’ACCÈS AU SITE La question de l’accès au site, notamment pendant toute la durée du chantier (6 mois minimum) est posée par plusieurs intervenants qui demandent comment les engins de chantier pourront accéder au site et se déplacer sur le site, et si les caractéristiques des voies existantes permettront le passage de convois exceptionnels pour le transport des 8 constructions préfabriquées (7 postes de transformation et 1 poste de livraison). . Des travaux d’élargissement de la voie communale qui mène au lieudit Contresty seront sans doute nécessaires pour permettre le passage des convois. Thème 6 : LE RACCORDEMENT DU PARC SOLAIRE AU RÉSEAU Le raccordement du parc solaire au poste source de BRAM est abordé par les intervenants sous deux aspects :  L’aspect financier : le coût sera élevé en raison des conditions particulières de ce raccordement (distance à parcourir et nécessité de franchir des ouvrages) ;  L’aspect environnemental : Le tracé de ce raccordement entraîne le franchissement de routes, de la voie ferrée mais aussi du Canal du Midi et de la rivière du Fresquel.  Thème 7 : L’İNFORMATİON ET LA PARTİCİPATION DU PUBLİC

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 84  Sous‐thème 7‐1 : L’absence de réunion publique Un intervenant s’étonne qu’il n’y ait pas eu de réunion publique qui aurait permis au public d’être mieux informé sur ce projet.

 Sous‐thème 7‐2 : Un dossier d’enquête incomplet D’autres intervenants estiment que le dossier présenté à l’enquête n’est pas complet dans la mesure où certains avis de personnes publiques, tel que celui de la Chambre d’Agriculture de l’Aude n’y figurent pas.

5‐3 : la présentation des propositions a)‐ Un intervenant suggère que le projet soit implanté selon une orientation plus prononcée dans le sens Nord‐Sud, qui correspond au sens de la pente naturelle du terrain, plutôt que dans le sens Est‐Ouest qui est celui qui est actuellement privilégié par le projet. De ce fait, sa propriété se trouverait moins encerclée par le parc solaire. b)‐ Le propriétaire de la parcelle cadastrée WD n°79, qui est limitrophe du périmètre du projet, souhaite que sa parcelle, qui est détachée du reste de son exploitation, soit incluse dans le périmètre du parc. c) Plusieurs personnes insistent, dans l’hypothèse où le parc serait autorisé, sur la nécessité de prévoir des écrans végétaux efficaces pour protéger l’environnement immédiat du parc des nuisances visuelles. d) La Chambre d’Agriculture de l’Aude propose, au titre des mesures compensatoires liées à l’implantation du parc solaire en milieu agricole, qu’une étude sur l’installation d’un élevage d’ovins sur une surface agricole suffisamment vaste pour garantir la fiabilité d’une telle exploitation, incluant l’emprise du site solaire, puisse être réalisée. 6 LES QUESTİONS DU COMMİSSAİRE ENQUÊTEUR QUESTION 6‐1 : : L’implantation de ce projet sur des terres agricoles a‐t‐elle fait l’objet, de la part du porteur de projet, d’une étude préalable et de contacts préliminaires avec les autorités et les organismes en charge de l’agriculture dans le département de l’Aude, avant la signature des promesses de bail avec les agriculteurs concernés, et avant le dépôt de la demande de permis de construire ? RÉPONSE 6‐1 : QUESTION 6‐2 : A quels documents se sont référés les auteurs de l’étude d’impact pour indiquer que les terres agricoles concernées par le projet sont de faible valeur agronomique et ne disposent pas du réseau d’irrigation ? RÉPONSE 6‐2 : QUESTION 6‐3 : Il est indiqué dans l’étude d’impact qu’un exploitant agricole habitant la commune de SAISSAC, situé à environ 8 km du site retenu, pourrait prendre en charge un élevage d’ovins sur ce site : pourriez‐vous développer cette proposition ? RÉPONSE 6‐3 :

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 85 QUESTION 6‐4 : D’autres options d’implantation du parc solaire sur le territoire de la commune de RAISSAC‐SUR‐LAMPY ont‐ elles été envisagées par le porteur de projet ? RÉPONSE 6‐4 QUESTION 6‐5 : Quelles dispositions prendrez‐vous pour améliorer l’insertion de ce parc solaire dans le paysage naturel et réduire ainsi l’atteinte au caractère des lieux ? Ne faudrait‐il pas envisager des mesures spécifiques pour l’environnement immédiat (Domaines de BADE et de DAVES) afin de diminuer le plus possible les nuisances visuelles ? RÉPONSE 6‐5 QUESTION 6‐6 : Sur la Notice Descriptive jointe à la demande de permis de construire, il est indiqué que « Trois citernes seront implantée sur le projet, au Nord, à l’Est et à l’Ouest du parc et accessibles depuis l’extérieur du parc ». Or, sur le plan de masse (Pièce n°2), une seule citernet es implantée au Nord du parc. Pouvez‐vous préciser quelle est l’option qui sera retenue afin d’assurer la meilleure protection du site contre l’incendie ? Quelles sont les autres aménagements prévus pour prévenir le risque incendie ? RÉPONSE 6‐6 QUESTION 6‐7 : Les voies de circulation existantes permettent‐elles un accès suffisant pour les engins de chantier et les convois exceptionnels ? Si tel n’est pas le cas, quels sont les travaux envisagés, notamment sur les voies communales, pour faciliter cet accès au site ? RÉPONSE 6‐7 : QUESTION 6‐8 : Pouvez‐vous apporter des éléments de réponse aux questions relatives au bruit lié au fonctionnement du parc solaire et aussi au chantier de construction du parc solaire, aux nuisances visuelles dues aux reflets provoqués par les panneaux, aux champs électro‐magnétiques qui résulteraient du fonctionnement du parc, et à la présence d’une clôture assez haute qui entraînerait une impression d’enfermement pour les habitants du Domaine de Daves ? RÉPONSE 6‐8 : QUESTION 6‐9 : Le porteur de projet a‐t‐il fait réaliser une étude et une estimation financière préalables du raccordement du parc solaire au poste‐source d’ERDF de BRAM ? Le coût des travaux de raccordement sera élevé compte tenu de la distance à parcourir et des conditions particulières de ce raccordement iqu nécessitera de franchir plusieurs obstacles naturels ou artificiels : ce coût ne risque‐t‐il pas d’obérer le financement et la rentabilité de cette opération ? D’autre part, quelles seront les précautions prises par le porteur de projet pour limiter l’impact de de ces travaux sur l’environnement ? RÉPONSE 6‐9 : QUESTION 6‐10 : Des dispositifs ont‐ils été prévus pour favoriser le passage du gibier ? RÉPONSE 6‐10 :

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 86 QUESTION 6‐11 : Quel est le dispositif prévu pour recueillir les eaux de ruissellement provenant du site et de ses installations ? RÉPONSE 6‐11 : QUESTION 6‐12 : Le porteur de projet est‐il en mesure de préciser le coût de l’opération à réaliser, y compris l’estimation du coût du raccordement du parc solaire au réseau ? RÉPONSE 6‐12 :

Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 87 Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 88 Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 89 Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 90 Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 91 Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 92 Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 93 Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 94 Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 95 Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 96 Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 97 Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 98 Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 99 Enquête publique n°E15000092/34‐Tribunal Administratif de MONTPELLIER‐F TUTIAU/ Page. 100