PARCOURS SAINT-ÉTIENNE ET SA MÉTROPOLE

L’AQUEDUC ROMAIN DU GIER SOMMAIRE

4 AUX ORIGINES DU TERRITOIRE

6 L’EAU ET LES AQUEDUCS DANS LE MONDE ROMAIN

12 L’AQUEDUC DU GIER

20 SUR LES TRACES DE L’AQUEDUC DANS LA MÉTROPOLE

Auteurs Grégory Charbonnier 28 LEXIQUE Jean-Claude Litaudon, Groupe archéologique Forez-Jarez Remerciements 30 CARTOGRAPHIE Yves Alamercery Guy Bonnard Laurent Giacri Amis du Vieux Saint-Chamond Ville de Saint-Chamond Les associations, communes et institutions qui ont contribué à la recherche iconographique.

Légendes de la couverture Prise d’eau, lieu-dit Layat, au-dessus de Moulin-Combat, Saint-Chamond, P. Grasset Réservoir de chasse, lieu-dit Leymieux, , P. Grasset

Crédits photographiques Araire, H. Bougnol, p. 8 GREHC, P. Morillon, p. 8 Service du patrimoine de la Ville d’Uzès, p. 10 Ville de Fréjus, p. 10 Ville de Meyrargues, p. 11 Office espagnol du tourisme, p. 11 LabEx EHNE et Lycée Colbert Paris, collection Fonds Colbert, p. 11 Groupe archéologique Forez-Jarez, J.C. Litaudon, pp. 14, 19, 26, 29 L. Giacri, p. 16, 27 GAROM, p. 17 P. Grasset, pp. 18, 21, 22, 23, 24, 25 Maquette Crédits dessin, cartes, gravure et schémas Aïtao Légendes cartographie, p. 5 d’après DES SIGNES J-L Golvin, p. 7 studio Muchir J. Burdy, G. Macabéo, C. Coquidé, p. 9 Desclouds 2015 D’après Y. Alamercery et J.-C. Litaudon, pp. 13, 15, 17 Ministère de la culture, médiathèque de l’architecture et du patrimoine, diffusion Impression 2020 RMN-GP, p. 14 Reboul, Saint-Étienne AUX ORIGINES DU TERRITOIRE

Au Ier siècle avant Jésus-Christ, dès les périodes gauloise et gallo-romaine, des peuplements occupent le territoire actuel de Saint-Étienne Métropole. Les voies de circulation se concentrent dans la vallée du Gier.

1. Carte de la Gaule romaine au début du IIIe siècle après J.-C.

L’histoire antique du territoire actuel de C’est cependant dans la vallée du Gier et sur DES LIEUX DE PEUPLEMENT… … ET DES VOIES DE COMMUNICATION Saint-Étienne Métropole, et en particulier ses marges, dans le canton du pays du Jarez Plusieurs sites et traces d’occupation ont La situation géographique de la vallée lui à l’époque gallo-romaine1, est largement d’alors, que les recherches archéologiques ont été relevés par les travaux archéologiques confère un rôle de carrefour : elle relie la vallée méconnue. Cet espace, qui dépend en relevé le plus d’activités et de lieux de vie sur entrepris dans la vallée du Gier par du Rhône à la plaine du Forez, aux plateaux du grande partie du territoire des Ségusiaves2, le territoire actuel de Saint-Étienne Métropole. l’INRAP (Institut National de Recherches Velay puis, plus loin, aux plaines d’Aquitaine. occupe sa partie méridionale. L’empereur C’est un espace de frontière entre Ségusiaves Archéologiques Préventives). Les plus Enfin, un grand chantier rapproche la vallée Auguste3 réorganise la Gaule dès la première et Allobroges4, dont le tracé exact est encore importants sites fouillés sont sans doute de la ville romaine Lugdunum6 : en effet, au année de son règne, en 27 avant J.-C., en inconnu. Le toponyme d’Égarande5, à Rive- ceux de Combeplaine à Rive-de-Gier et de début du IIe siècle après J.-C., Lugdunum trois provinces : l’Aquitaine, la Belgique et la de-Gier, marque une frontière et une zone de La Jubilière à Saint-Joseph. Ces découvertes s’agrandit, se densifie et les besoins en Lyonnaise. Au sein de cette dernière, les villes contact entre les deux peuples. Qu’elles soient ont montré que des installations rustiques eau augmentent. Des ingénieurs qualifiés actuelles de (Forum Segusiavorum), la Ségusiaves ou Allobroges, les populations sont établies près des voies de circulation et (libratoris) accompagnés d’ouvriers ouvrent capitale, de (Rodumna) et de Moingt- de la vallée du Gier et de ses contreforts sur des hauteurs offrant un panorama et un ainsi des voies pour acheminer matériaux et Montbrison (Aquae Segetea) constituent les montagneux semblent avoir plus de contacts ensoleillement favorables. Plusieurs éléments main d’œuvre nécessaires à la construction principales cités des Ségusiaves. Des traces avec le sud de la Gaule. de mobiliers archéologiques romains comme d’un aqueduc dans le Jarez et autour de la de peuplement ont également été relevées des tuiles (tegulae), restes d’amphores ou vallée du Gier. à Andrézieux-Bouthéon, Chambœuf, Cuzieu, ustensiles de cuisine ont été retrouvés à Saint-Bonnet-les-Oules, Saint-Galmier (des , , Châteauneuf, , thermes notamment)… , Génilac et Izieux-Saint-Chamond.

4 Les Allobroges sont un peuple gaulois installé sur les actuels départements de l’Isère, du Rhône, de la Savoie et er 1 À partir du I siècle avant J.-C. de la Haute-Savoie. 2 Le peuple des Ségusiaves occupait approximativement 5 Égarande signifie « frontière ». On retrouve ce nom les actuels départements de la et du Rhône. dans d’autres lieux, toujours à des limites de peuplement 4 3 Empereur de 27 avant J.-C. à 14 après J.-C. et de frontières. 6 Actuelle ville de . 5 L’EAU ET LES AQUEDUCS DANS LE MONDE ROMAIN

Les nombreuses réalisations architecturales des Romains, de plus en plus complexes, grandioses et monumentales (cirques, thermes et aqueducs) ainsi que les témoignages littéraires, épigraphiques, les superstitions et les croyances montrent l’importance croissante de la question de l’eau dans cette civilisation.

1. Dessin de la cité de Lugdunum, 1 Ier siècle après J.-C.

Le pouvoir politique de Rome utilise la gestion et une pente moyenne d’un millimètre par ponts, des tunnels ou plus rarement des Une trentaine d’années plus tard, cette ville de l’eau pour démontrer la puissance de sa mètre8, d’après les mesures prises par les siphons. Creusée ou construite telle qu’on la est choisie comme capitale des Gaules par civilisation et diffuser son mode de vie. ingénieurs, avec des instruments comme le connaît sur l’aqueduc du Gier, la canalisation l’empereur Auguste. chorobate9 et la groma10. peut aussi se présenter sous la forme de LA DISTRIBUTION DE L’EAU Les ingénieurs sont le plus souvent des gradés tuyaux de céramique ou de plomb, pour Entre 19 et 17 avant J.-C., Agrippa, gouverneur PAR LES AQUEDUCS ou des vétérans de l’armée, expérimentés et l’alimentation des villes par exemple. de la Gaule transalpine, réorganise ses Un aqueduc est un conduit construit ou appelés d’un chantier à l’autre. L’exécution des Les matériaux nécessaires à la construction, provinces et son réseau routier. Lugdunum creusé, qui assure le transport de l’eau par travaux est en général confiée à la population la pierre et la brique, proviennent en priorité se voit attribuer le statut de province avec le écoulement gravitaire, depuis une source locale ou à des soldats qu’il faut occuper en de l’environnement immédiat de l’aqueduc rang de colonie de droit romain, qui permet ou un barrage sur une rivière vers une villa, temps de paix. à construire, ou sont importés de plus loin si à ses habitants d’être considérés comme une agglomération, ou tout simplement pour nécessaire. citoyens romains à part entière et de gérer l’irrigation des cultures. LES ÉLÉMENTS COMPOSANT eux-mêmes leur cité. C’est la seule ville de Selon le principe vitruvien7, les aqueducs UN AQUEDUC LA VILLE DE LUGDUNUM Gaule à bénéficier de cette reconnaissance alimentent prioritairement les fontaines, L’eau peut être issue d’une rivière, d’une source ET LE MONDE GALLO-ROMAIN juridique. La ville devient, de facto, un centre les demeures privées et enfin l’artisanat. ou d’un barrage. Le profil du terrain à traverser « Ce sont les eaux qui fondent les villes ». 12 économique, politique et administratif Le financement de la construction de ces oblige le plus souvent la canalisation à réaliser Lucius Munatius Plancus s’est attribué le titre important et joue un rôle stratégique majeur ouvrages peut provenir de l’empereur ou de des détours pour éviter des zones rocheuses ou de fondateur de Lugdunum, comme en atteste de nœud de communications, aussi bien l’aristocratie locale. marécageuses. L’essentiel est de maintenir un l’inscription sur son tombeau à Gaète, en Italie. terrestre que fluvial. La qualité de l’eau est primordiale et justifie profil de pente doux et régulier permettant une Vers 43 avant J.-C., le choix de l’implantation le choix de la source et la distance parfois circulation ni trop lente, ni trop rapide11 de l’eau. d’une nouvelle cité qui doit rayonner sur toute assez grande séparant le point de départ du L’aqueduc est enterré sur la plus grande partie la Gaule se porte naturellement sur ce site de point d’arrivée. L’épuration se fait donc le plus de son parcours. Au besoin, il emprunte des confluence drainé par deux cours d’eau, le souvent à un point proche de la prise d’eau, Rhône et la Saône. puis par des citernes ou des fontaines munies 8 Pente valable pour l’aqueduc du Gier. d’un fond surbaissé qui en permet le nettoyage. 9 Instrument de visée horizontale grâce à un niveau Le tracé de l’aqueduc est ensuite choisi pour d’eau. respecter au mieux les courbes de niveaux 10 Instrument de visée permettant de déterminer des angles. 12 Histoire naturelle, XXXI, 4, Pline l’Ancien, militaire, 11 Une circulation trop rapide de l’eau entraîne naturaliste et auteur romain du Ier siècle après 6 7 Vitruve est un architecte romain du Ier siècle avant J.C. rapidement la dégradation de l’ouvrage. J.-C. 7 1. Aqueduc de la Brévenne, pont-siphon des Planches, Écully

2. Aqueduc de l’, piles du double siphon (aujourd’hui restaurées), Craponne

3. Tracé des quatre aqueducs alimentant 1 2 Lugdunum

LES QUATRE AQUEDUCS de diminuer la hauteur d’eau. Sa principale caractéristique est de posséder un double DE LUGDUNUM siphon, dit « tourillons de Craponne », dont la Outre celui du Gier, trois aqueducs connus, longueur totale est de 5 600 m. Ce vestige est dont les époques de construction exactes inscrit sur la liste des Monuments historiques sont encore approximatives, ont alimenté la depuis 1982. Son débit est estimé de 12 000 à cité romaine : ceux du Mont d’Or, de l’Yzeron 13 000 m3 par jour. et de la Brévenne. L’AQUEDUC DE LA BRÉVENNE L’AQUEDUC DU MONT D’OR D’une longueur estimée à 70 km et démarrant L’aqueduc du Mont d’Or, long de 26 km et le à 627 m d’altitude, il change de gabarit en plus court des quatre aqueducs, capte l’eau cours de route (probablement par le captage près de Poleymieux (Rhône) à une altitude de d’une nouvelle arrivée d’eau) en passant d’une 370 m. Doté de deux siphons, dont le premier largeur de 0,55 m à 0,90 m et d’une hauteur à Limonest, il possède une couverture très sous clé de 1,40 m à 1,80 m. caractéristique, dite en tas-de-charge ou Les fouilles ont permis de repérer un pont- , et ses dimensions avoisinent 0,50 à ressaut canal ainsi que deux files d’arches, une à m en largeur pour 0,60 m de hauteur. Son de 1 650 m de long et l’autre à Lyon débit, plutôt faible en comparaison des autres d’une longueur de 1 900 m. Des bassins de 3 aqueducs, est estimé entre 2 000 à 5 000 m chute ainsi que des regards de visite ponctuent par jour. l’itinéraire du canal voûté. Les vestiges impressionnants du pont-siphon L’AQUEDUC DE L’YZERON dit « des Planches » sur la commune d’Écully Il est le moins connu en raison du peu de sont encore visibles aujourd’hui et classés au vestiges retrouvés. La longueur de son titre des Monuments historiques depuis 1945. canal, le plus souvent voûté, est estimée à Son débit est estimé à moins de 10 000 m3 par 27 km. Deux ou trois branches affluentes sont jour. reconnues. Partant d’une altitude probable de 600 m, il possède des bassins de chute afin 8 9 1 2

1. Premier bassin de de haut. Les villes de Saint-Romain-en- régulation des eaux de LES AUTRES AQUEDUCS l’aqueduc alimentant Gal et Sainte-Colombe étaient sans doute Nîmes, Uzès ROMAINS alimentées par l’un d’eux. De nombreux vestiges d’aqueducs de la 2. Piles de Sainte-Croix, aqueduc alimentant Fréjus période gallo-romaine sont encore visibles En Espagne, l’aqueduc de Ségovie, haut de en . Nîmes, de son nom romain près de 20 m, est construit avec des pierres 3. Vestiges de l’aqueduc de Nemausus, a été alimentée par un aqueduc ajustées sans ciment. la Traconnade alimentant pendant plusieurs siècles. Le Pont du Gard Aix-en-Provence, Meyrargues est le site le plus connu mais de nombreux La ville de Carthage, en Tunisie, alors capitale ponts et tunnels sont encore préservés dans de la province d’Afrique, est alimentée par un 4. Aqueduc romain la campagne entre Uzès et Nîmes. traversant la ville aqueduc de 90 km de long attribué à l’empereur espagnole de Ségovie Fréjus, ou Forum Julii, possédait un bel Hadrien (probablement achevé vers 125 après aqueduc qui traversait la Provence. 5. Aqueduc de Zaghouan, J.-C.). Une source supplémentaire de 32 km de 3 Carthage, Tunisie L’importance grandissante de la ville a justifié long, dite d’Aïn Jouggar, est captée vers 200 la construction d’une branche supplémentaire après J.-C. environ pour apporter un surcroît à la source de la Foux, avec celle de la Siagnole, d’eau au premier aqueduc. La longueur totale plusieurs dizaines de kilomètres plus loin. La de l’ouvrage avoisine 132 km et alimente particularité de l’ouvrage est d’avoir privilégié aujourd’hui encore Tunis. la reconstruction de nombreux ponts à côté des premiers plutôt que leur réparation. Rome est desservie sous l’Empire par onze Aix-en-Provence (Aquae Sextae) possédait aqueducs construits de 312 avant J.-C. à quatre aqueducs, dont le plus long, celui de la 226 après J.-C., nécessaires pour alimenter Traconnade, traverse une zone rocheuse avec une population estimée à près d’un million un tunnel de près de 8 km de long. Seul celui de d’habitants. À l’intérieur de la ville, plusieurs Bologne (Italie) le dépasse avec plus de 18 km. d’entre eux se croisent au-dessus de l’ouvrage dit de la Porte Majeure, et témoignent de la Vienne, Vienna, ville proche de notre territoire, maîtrise dans la construction des aqueducs. avait peut-être sept aqueducs, dont le plus étonnant mesure 1,87 m de large pour 2,13 m 10 4 5 11 TRACÉ L’AQUEDUC DE L’AQUEDUC RHÔNE depuis sa source Lyon Fourvière DU GIER jusqu’à Lyon Lyon Aqueduc du Gier L’aqueduc du Gier traverse onze communes dans la Loire et autant Aqueduc du Gier dans le Rhône. C’est le plus long des quatre aqueducs qui alimentent Lyon Sainte-Foy-lès-Lyon à l’époque romaine. Beaunant N

La construction de l’aqueduc date d’environ Dans la Loire, outre Saint-Chamond, les Soucieu-en-Jarrest 110 après J.-C., à l’époque de l’empereur communes de L’Horme, La Grand-Croix, Trajan. Il semble avoir fonctionné pendant Lorette, Cellieu, Chagnon, Genilac, , deux ou trois siècles. Comme tous les ouvrages Saint-Romain-en-Jarez, Saint-Martin-la- Orliénas hydrauliques, il est le plus souvent enterré pour Plaine et Saint-Joseph jalonnent le parcours Le Rhône des raisons de salubrité et de sécurité. Sa pente de l’ouvrage. Saint-Laurent-d’Agny moyenne est proche d’un millimètre par mètre, et sa capacité d’environ 12 000 à 14 000 m3 L’AQUEDUC DANS L’ACTUEL par jour. Son parement en réticulé illustre DÉPARTEMENT DU RHÔNE parfaitement le principe de construction de L’ouvrage passe dans le Rhône en Chabanières l’époque qui entend allier utilité, solidité et franchissant la rivière du Bozançon. Il traverse Saint-Didier-sous-Riverie esthétisme. successivement les communes de Chabanières Saint-Maurice- (formée par les anciennes communes de sur-Dargoire À TRAVERS ONZE COMMUNES Saint-Sorlin, Saint-Didier-sous-Riverie et LIGÉRIENNES Saint-Maurice-sur-Dargoire), Mornant, Saint- Saint-Romain-en-Jarez Le Gier D’une longueur de 86 km, l’aqueduc du Gier Laurent-d’Agny, , Orliénas, Soucieu- Saint-Joseph est le plus long aqueduc romain de France. La en-Jarrest (où se trouve le deuxième siphon), Saint-Martin-la-Plaine Valfleury Génilac prise d’eau se situe au lieu-dit Layat, au dessus Brignais (et son pont-siphon au fond de la Chagnon de Moulin-Combat, sur l’actuelle commune vallée), Chaponost (et sa fameuse rangée Cellieu Lorette de Saint-Chamond, à une altitude de 402,5 d’arches au lieu-dit Plat de l’Air), et Sainte- La Grand-Croix m. Deux levées d’eau peuvent correspondre Foy-lès-Lyon (troisième siphon). Ce sont dans arc Naturel à ce départ. L’aqueduc traverse ensuite les les fondations de ce pont-siphon que des L’Horme Rgional départements de la Loire et du Rhône pour éléments en bois ont été trouvés en 2018 : cette du ilat amener l’eau au plus haut de Lyon, sur la découverte a permis de déterminer la datation colline de Fourvière, vers l’altitude 300, avant de l’aqueduc du Gier aux alentours de 110 Saint-Chamond de la distribuer aux fontaines, aux thermes après J.-C. L’aqueduc arrive enfin à Lyon avec le et aux lieux de production divers. Onze quatrième et dernier siphon. Le point d’arrivée Izieux communes sont traversées dans chacun des n’est pas connu, mais devait sans doute se deux départements et possèdent encore des situer près de l’extrémité de l’éperon rocheux vestiges plus ou moins importants de cet de Fourvière avec son castellum divisorium13, ouvrage, dont certains sont protégés au titre desservant la ville située en dessous. LOIRE des Monuments historiques. 12 13 Château d’eau. 13 COUPE DE L’AQUEDUC

TRANCHÉE REMBLAYÉE

1 2

EXTRADOS LE REVÊTEMENT EN RÉTICULÉ LE CANAL (surface extérieure de la voûte) Les murs de l’aqueduc comportent un L’eau circule dans une canalisation dont la parement en réticulé. Cette caractéristique, dimension intérieure varie entre 55 et 57 cm CLAVEAUX DE VOÛTE qui illustre une architecture soignée, en fait un pour une hauteur sous clé d’1,60 m. L’enduit ouvrage de prestige. Les pierres, dont la partie hydraulique (opus signinum) s’élève à une exposée mesure entre 7 x 7 et 10 x 10 cm, hauteur d’1,30 m et recouvre également le INTRADOS (surface intérieure se terminent en pointe sur une vingtaine de radier. Constitué de chaux, de sable et de de la voûte) centimètres. Ce revêtement extérieur, à la briques écrasées et malaxées dans l’eau, fois original et ostentatoire, montre la force, ce revêtement possède des propriétés la maîtrise technique et permet aux Romains hydrofuges. d’affirmer leur pouvoir face aux populations La voûte est presque toujours constituée de 55-57 cm ENDUIT locales. Toutes les parties hors-sol de l’ouvrage pierres d’une trentaine de centimètres de DE TUILEAU ont à l’origine ce revêtement, qui a nécessité long disposées en éventail (claveaux). L’eau la taille d’un nombre considérable de blocs de circule systématiquement dans le conduit

160 cm PIÉDROIT pierres. Les pierres de calcaire proviennent du hydraulique, protégée par la voûte, jamais Bugey, dans l’Ain, ou de l’actuel département directement dans le tunnel lui-même. de Saône-et-Loire tandis que celles en schiste sont extraites localement.

SOLIN (joint)

RADIER

SOLE 1. Aqueduc HÉRISSON (drain) romain du Gier, Fort Saint-Irénée, Lyon, 1850

2. Pierres taillées et posées de manière 14 à former le réticulé 15 SCHÉMA DE PRINCIPE DU SIPHON

Réservoir CANAL de chasse Réservoir CANAL de fuite Perte de charge Rampant Rampant Tuyaux Tuyaux de plomb de plomb

PONT SIPHON

1

LES OUVRAGES D’ART LES SIPHONS Une trentaine de ponts et douze tunnels Les plus grandes vallées sont franchies par permettent de franchir les différentes quatre grands siphons. Le plus imposant est dépressions. L’élévation des piles s’établit celui de Sainte-Foy-lès-Lyon (Rhône), long de épaulée par épaulée de plus en plus haute, plus de 2 km pour une hauteur maximale de celles-ci étant séparées par des arases en 123 m. Il comprend également, au fond de la schiste dans la Loire, en brique dans le Rhône, vallée, dans l’actuel quartier de Beaunant, un afin de respecter une parfaite horizontalité dès pont-siphon destiné à supporter les tuyaux le début de la construction. de plomb. Ce dernier est classé au titre des Monuments historiques depuis 1875. Les siphons fonctionnent selon le principe des vases communicants et sont constitués d’un réservoir de chasse en amont et d’un réservoir de fuite en aval, légèrement plus bas. Genilac, dans la Loire, possède le réservoir de chasse le mieux conservé de tous (voir p. 22). Au sommet, le début d’un regard de visite permettant d’accéder à l’ouvrage est encore visible. Il subsiste une petite partie du rampant supportant le départ des tuyaux de plomb, probablement au nombre de dix à l’origine. Ces tuyaux de plomb devaient avoir un diamètre extérieur de 23 cm et un diamètre

1. Élévation d’épaulées intérieur de 18 cm. et d’arases sur la pile du Pont du Petit Bozançon, Saint-Didier-sous-Riverie

2. Vestige du pont-siphon de Beaunant, 2 16 Sainte-Foy-lès-Lyon 17 1. La « Cave du curé », traces de pic dans la roche, Chagnon

2. Regard de la Varizelle, détruit en 1993, 1 Saint-Chamond

LES TUNNELS positionnés sur un tunnel. Ils permettent, au Le tunnel le plus long du parcours mesure moment de la construction, de déterminer 825 m et passe sous la cité de Mornant (Rhône) la direction à suivre, de renouveler l’air pour à près de 20 m de profondeur. Un autre tunnel les ouvriers et d’évacuer les déblais ; puis se situe à Fontanes, sur l’actuelle commune de ensuite d’accéder au canal pour son entretien. Saint-Martin-la-Plaine ; la forme de l’ouvrage Ces regards d’accès sont de deux largeurs montre que les ouvriers creusant chacun différentes : de la largeur du canal, c’est-à-dire de leur côté ont failli ne pas se rencontrer. 55 à 57 cm, ou de 90 par 90 cm de côté. Ces Au même niveau mais dans une direction derniers, munis d’un fond surbaissé d’un pied différente, ils se sont probablement repérés romain de profondeur environ, permettent de grâce au bruit des travaux de l’autre équipe. récupérer les sédiments accumulés le long du Ils ont alors dû rectifier la trajectoire de leur parcours, provenant soit de la voûte (avec les chantier respectif en creusant un « raccord » racines de végétaux ayant poussé au-dessus dans le rocher, non revêtu de tuileau. de l’ouvrage), soit par l’interstice entre les Le tunnel le plus célèbre aujourd’hui, que l’on deux dalles de couverture recouvrant les peut encore traverser entièrement, est celui petits comme les grands regards. Le risque dit de « la Cave du curé » à Chagnon (voir est que ces sédiments obturent les tuyaux de p. 23). Il mesure une centaine de mètres au plomb lors du franchissement d’une vallée par total, tunnel et aqueduc compris. Les traces un siphon. L’eau ne pourrait pas remonter la des outils des ouvriers qui ont creusé la roche vallée et le conduit, sous la pression de l’eau sont encore visibles. ainsi accumulée, pourrait éclater. Les regards de visite, noyés à travers la végétation, se LES REGARDS DE VISITE repéraient par leur margelle en réticulé. Suivant les préceptes de deux auteurs anciens, Vitruve et Pline l’Ancien, des regards de visite sont disposés tout au long de l’aqueduc, environ tous les deux actus (71 m, soit environ 120 fois le pied romain de 0,296 m). On les appelle « puits » lorsque ces regards sont 18 2 19 SUR LES TRACES DE L’AQUEDUC DANS LA MÉTROPOLE

1. LA PRISE D’EAU 2. LE PONT-CANAL ✦ LIEU-DIT LAYAT - SAINT-CHAMOND 402,5 M D’ALT. DU LANGONAND Accès depuis la route ✦ LIEU-DIT LE LANGONAND, CROISEMENT AVEC LE CHEMIN DE L’AQUEDUC - SAINT-CHAMOND L’aqueduc du Gier débute sur la commune 393 M D’ALT. de Saint-Chamond, à quelques centaines de Accès depuis la route mètres au nord du site de Notre-Dame-de- L’aqueduc arrive probablement par un tunnel 1 l’Hermitage. Il s’agit de la seule prise d’eau puis par une tranchée et traverse le cours connue, même si l’hypothèse d’une seconde, d’eau du Langonand. Ici, il s’agit d’un pont 400 m en amont, existe sous la forme d’un qui devait compter huit ou neuf arcades. Les bief, encore visible, sur la rive gauche du Gier. piles penchées témoignent de l’instabilité du Aucun vestige ne subsiste. Plus loin, à 800 m sol constitué de grès grossier, de poudingue environ en aval, existait un bassin de 50 m de et de schiste houiller. Comme tous les ponts diamètre pour une contenance de 45 000 m3 de l’aqueduc dans la Loire, ceux-ci ont été d’eau qui servait d’épuration et de régulation confortés par un placage qui a recouvert en pour le débit. L’aqueduc était ainsi alimenté, grande partie le parement en réticulé qui même en période de sécheresse. Le tracé part subsiste dessous. ensuite en direction du nord-est de la Varizelle, où une galerie de l’aqueduc en briques a été reconstituée en 2019 sur le parking de la zone

commerciale. 2 3

1. Prise d’eau

2. Reconstitution du canal de l’aqueduc, parking de la zone commerciale de la Varizelle, Saint-Chamond

2. Vestige du 20 pont-canal du Langonand 21 1 2 3 4

3. LE RÉSERVOIR 4. LE PONT-SIPHON 5. LES ECHÈDES 6. LA « CAVE DU CURÉ » ✦ HAMEAU DES ECHÈDES - CHAGNON ✦ RIVE GAUCHE DE LA DURÈZE FACE DE CHASSE DE LA DURÈZE 381 M D’ALT. AU VILLAGE - CHAGNON ✦ LIEU-DIT LEYMIEUX - GENILAC ✦ ROUTE DES ARCS - GENILAC Accès facile 378,8 M D’ALT. 382,5 M D’ALT. 302 M D’ALT. En contrebas de la route et du hameau des Classée au titre des Monuments Classé au titre des Monuments Classé au titre des Monuments Echèdes, le chemin qui remonte de la Durèze historiques en 1962 historiques en 1962 historiques en 1962 Accès balisé, entrée dans l’aqueduc difficile Propriété privée - accès interdit Accès depuis la route coupe l’aqueduc. Celui-ci, bien visible, Le contournement de la vallée fait revenir la Le réservoir de chasse de Leymieux est celui L’aqueduc était équipé de quatre siphons pour poursuit le contournement de la vallée de la canalisation par la rive gauche de la Durèze, à du premier des quatre siphons qui jalonnent franchir les vallées profondes du parcours. Durèze, par la rive droite. Sur le côté droit du flanc de colline et par une pente plus faible que l’aqueduc. Il permet de franchir la vallée de la Le pont-siphon, le point bas du mécanisme, chemin, les habitants ont construit en 1994 sur le reste du tracé : 0,5 mm par mètre. Face Durèze. La construction était composée d’une est situé entre le réservoir de chasse et le un abri en pierres sèches et tuiles romaines au village de Chagnon, l’aqueduc rencontre un chambre voûtée de 6,45 m de long pour 2,25 m réservoir de fuite (schéma p. 17). L’ensemble pour protéger l’ouvrage et l’entrée du canal. éperon rocheux. Plutôt que de le contourner, de large. Il était surmonté d’un regard de visite des quatre siphons représentait environ 1 715 Il est ainsi plus facilement observable. Il était les ingénieurs romains ont préféré le traverser. pour contrôler le fonctionnement du siphon. tuyaux de plomb de trois mètres de long pour à l’origine accessible sur 30 m environ, mais Les ouvriers, dont les traces des pics sont Dix tuyaux de plomb en sortaient en direction une longueur totale de 5 000 m et un poids les animaux sauvages, principalement les encore visibles à l’entrée de l’excavation, du pont-siphon en contrebas dans la vallée. évalué à 10 000 tonnes. Ces tuyaux sortent blaireaux, ont détérioré la canalisation. ont ainsi creusé l’ouvrage avec deux équipes Le tracé se dédouble avant le réservoir de du siphon par un rampant maçonné avant parties chacune de leur côté à la rencontre chasse pour contourner la vallée de la Durèze, d’être posés et assemblés au sol. Les Romains de l’autre. Ils ont ensuite bâti la canalisation passer par la « Cave du curé » et rejoindre s’approvisionnaient en plomb d’abord dans dans le tunnel, long de 100 m. À l’intérieur, l’arrivée du siphon sur la commune de Genilac. les mines proches, puis plus loin, jusqu’en l’aqueduc conservé mesure aujourd’hui 83 m. La recherche historique ne peut affirmer si ces Cornouailles et en Espagne. Sinueux, l’ouvrage semble contourner les deux tracés ont servi simultanément ou si l’un roches trop dures. L’enduit intérieur, lisse, est a remplacé l’autre. encore intact, preuve du travail remarquable des Romains pour satisfaire aux conditions 3. Vestige du canal de circulation de l’eau. La dénomination de la protégé par un abri, Chagnon « Cave du curé » reste cependant un mystère… 1. Réservoir de chasse 4. Intérieur de la 2. Pile du pont-siphon « Cave du curé », 22 sur la rivière Durèze Chagnon 23 1 2 3 4

7. LA PIERRE DE CHAGNON 8. LE PONT DU FELOIN 9. LE TUNNEL 10. LA PIERRE DE ✦ CHEMIN DU FELOIN - GENILAC OU PIERRE D’HADRIEN 375 M D’ALT. DE FONTANES SAINT-JOSEPH ET ✦  ✦  FAÇADE ARRIÈRE DE L’ÉGLISE DE CHAGNON Classé au titre des Monuments IMPASSE DE L’AQUEDUC, AU FOND DU VERGER Classée au titre d’objet Monument DU CONSERVATOIRE - SAINT-MARTIN-LA-PLAINE LE PUITS DE REGARD historiques en 1962 373 M D’ALT. ✦ PLACE DE LA MAIRIE historique le 12 avril 1935 Accès facile LE MONTELLIER - SAINT-JOSEPH Accès facile Accès facile Après le village de Genilac, l’aqueduc suit la Une pierre similaire à celle de Chagnon est Le 27 avril 1887, lors de l’aménagement Le tunnel, visible à proximité du lotissement courbe de niveau avant d’obliquer sur la droite découverte le 10 septembre 1996. Conservée d’une route en direction de Saint-Romain- de Fontanes, est long de 200 m environ. en direction du cours d’eau du Feloin. Là, le depuis au musée gallo-romain de Lyon, elle a en-Jarez, des ouvriers terrassiers découvrent Fermé par une grille en fer, il a été dégagé vallon est franchi par un pont, long de 35 m et été remplacée par un fac-similé installé devant une pierre de grande dimension (1,60 m de en 1991 et son conduit reste aujourd’hui comprenant entre six et huit arches. Le canal la mairie. Le sens du message est identique à hauteur) enfouie dans un talus. Des érudits bien conservé. À l’intérieur, deux planches traverse ainsi la dépression 13 m au-dessus celui de la pierre de Chagnon. locaux viennent l’étudier et bientôt, dès le de coffrage ont été oubliées sur place et sont du cours d’eau. Les deux culées subsistent Accès facile début du mois de mai, les journaux locaux aujourd’hui fossilisées. Le tunnel étant percé encore de nos jours et permettent d’observer simultanément par les deux extrémités, les puis parisiens annoncent sa découverte. Une Plus loin, dans le village, en direction de l’évolution de la construction : le parement deux équipes faillirent ne pas se rencontrer. La inscription gravée est encore lisible : « Par Montellier, un puits de visite subsiste sous en réticulé est recouvert par un appareillage jonction dépourvue de maçonnerie et réalisée ordre de l’Empereur César Trajan Hadrien l’apparence d’une simple bouche d’égout. assisé moins soigné, qui consolide la directement sur le rocher montre comment Auguste, à personne n’est donné le droit de Les aqueducs sont régulièrement munis de maçonnerie. les ouvriers ont ainsi rattrapé la différence labourer, de semer ou de planter dans cet regards pour l’entretien, le nettoyage ou la de direction. Trois puits de visite, encore espace de terrain destiné à la protection de réparation de la canalisation. Ici, ce puits est en bon état et couverts par deux grandes l’aqueduc ». profond de 8 m. dalles, permettaient d’inspecter les 200 m du Il s’agit d’une borne de protection qui Accès condamné interdit de travailler la terre et le sous-sol aux tronçon. alentours de l’ouvrage afin de le préserver. La mention d’Hadrien permet de confirmer que l’aqueduc fonctionne pendant son règne (117 3. Entrée du tunnel à 138 après J.-C.). D’autres bornes jalonnaient 1. Pierre de de Fontanes son parcours mais il n’en a été découvert Chagnon qu’une seule autre, en 1996, à Saint-Joseph. 4. Pierre de 2. Culées du pont Saint-Joseph et le 24 de Feloin puits de regard 25 1

11. PONT DU PETIT BOZANÇON ✦ EN DIRECTION DU LIEU-DIT « CHEZ VIRIEUX » - SAINT-DIDIER-SOUS-RIVERIE 367 M D’ALT. Inscrit au titre des Monuments historiques en 1991 Accès facile L’aqueduc enjambe le cours d’eau du Petit Bozançon et pénètre ici dans le département du Rhône. Le pont comportait sept arches sur 44 m de long et 11 à 12 m de haut. Les deux culées sont encore visibles et celle en amont montre le virage que prend l’ouvrage pour passer de l’autre côté. Il reste aujourd’hui quatre arases de briques sur une belle pile du pont sur le côté est, mieux conservée que celle située de l’autre côté. Quelques réticulés subsistent sous le radier au départ du pont. L’aqueduc part ensuite en direction du Nord et de Lyon.

1. Figure géométrique en réticulé, pont du Petit Bozançon

2. Pile du pont du Petit Bozançon avec ses quatre arases 2 26 de briques 27 1. Arase en brique et épaulée en parement LEXIQUE réticulé

2. Couverture en tas de charge ou à ressaut, aqueduc du Mont d’Or

ACTUS COUVERTURE EN TAS DE CHARGE Unité de mesure romaine. Un actus vaut OU À RESSAUT 120 pieds romains soit environ 35,4 m. Pierres en appui les unes sur les autres APPAREILLAGE ASSISÉ (photo 2). 1 2 Disposition à plat donnée aux pierres. CULÉES AMONT OU AVAL ARASE Début ou fin d’un pont. PRISE D’EAU les déblais et de vérifier la direction à suivre. Au niveau des piles d’un pont, ligne DALLE DE COUVERTURE DE REGARD Point de départ du captage de l’eau. Puis, lors de son utilisation de permettre horizontale située entre deux épaulées Bloc de pierre servant de couverture pour un d’accéder à l’ouvrage pour son entretien. Sur (photo 1). Elle peut être en pierre ou en brique. PAREMENT EN RÉTICULÉ puits ou un regard. l’aqueduc du Gier, les regards sont de deux Construction de pierres taillées, positionnées BASSIN DE CHUTE sortes, petits et grands. Les grands regards ENDUIT HYDRAULIQUE à un angle de 45° (schéma p. 15). Équivalent à un escalier hydraulique, cette ont un fond surbaissé pour récupérer les Matériau de construction utilisé comme construction enterrée permet ainsi de faire PIÉDROITS saletés véhiculées par l’eau. Les regards revêtement de paroi imperméable. Il se perdre une certaine altitude à l’aqueduc. Les Côtés de la canalisation (schéma p. 15). étaient régulièrement répartis tout au long compose d’un alliage de tuileau et de mortier bassins de chute sont visibles uniquement sur de l’aqueduc. On les appelle « puits » quand il de chaux mélangé à l’eau et apposé sur les PONT-CANAL les aqueducs de l’Yzeron et la Brévenne. sont positionnés au-dessus d’un tunnel. piédroits et le radier (schéma p.15). Structure sur piles permettant de franchir un BIEF Cet enduit est appelé Opus signinum par les obstacle. SIPHON Canal découvert qui conduit l’eau à un endroit Ouvrage franchissant une vallée, composé archéologues. PONT-SIPHON précis. de deux réservoirs, l’un appelé réservoir de Ouvrage construit au fond d’une vallée ÉPAULÉE chasse, correspondant au départ de l’eau, et CANAL permettant de diminuer la hauteur du siphon Au niveau des piles d’un pont, bloc de le second dit réservoir de fuite pour l’arrivée. Conduit fermé permettant le passage de l’eau. et la pression supportée dans les tuyaux construction vertical situé entre deux lignes Les deux sont liés par une construction en (schéma p. 17). CHAMBRE VOUTÉE D’UN RÉSERVOIR horizontales dites arases (photo 1). oblique (le rampant) comportant des tuyaux DE CHASSE OU DE FUITE RADIER GALERIE de plomb ou de céramique pour le passage Construction maçonnée, à l’intérieur d’un Base horizontale formant le fond de la de l’eau (schéma p. 17). C’est le principe des Partie couverte dans laquelle circule l’eau. réservoir de chasse ou de fuite, formant une canalisation (schéma p. 15). vases communicants : le point de départ est salle haute sous plafond et souvent surmontée légèrement plus élevé que celui d’arrivée. LEVÉE D’EAU RAMPANT d’un regard de visite. Construction sur une rivière permettant Maçonnerie inclinée jusqu’au sol, construite TUILEAU CLAVEAUX d’élever le niveau de l’eau à la hauteur pour supporter les tuyaux sortant ou entrant Fragments de tuiles ou de briques Pierre taillée en biseau appartenant à un arc désirée. du réservoir. minutieusement écrasés. ou une voûte. PIED ROMAIN REGARD DE VISITE TRANCHÉE CLÉ Unité de mesure romaine prenant comme Ouverture dans la partie sommitale de la Conduit long et étroit. Claveau bloquant, placé au sommet d’un arc référence le pied, 29,6 cm, arrondi le plus canalisation ayant permis, au moment de la 28 ou d’une voûte. souvent à 30 cm. construction, d’aérer le chantier, d’évacuer 29 SAINT-GALMIER

CARTOGRAPHIE 11 SAINT-CHAMOND SAINT-DIDIER-SOUS-RIVERIE 1 La prise d’eau Lieu-dit Layat CHAMBŒUF 2 Le pont-canal du Langonand Lieu-dit Le Langonand, croisement avec DARGOIRE le chemin de l’Aqueduc SAINT-ROMAIN-EN-JAREZ SAINT-JOSEPH GENILAC 10 3 Le réservoir de chasse SAINT-MARTIN Lieu-dit Leymieux -LA-PLAINE 4 Le pont-siphon de la Durèze 9 Route des Arcs 8 Le pont du Feloin VALFLEURY 6 8 Chemin du Feloin SAINT-BONNET- 5 LES-OULES 7 CHAGNON FONTANÈS 4 ANDRÉZIEUX- 5 Les Echèdes SAINT-CHRISTO- BOUTHÉON Hameau des Echèdes EN-JAREZ CHAGNON SAINT-HÉAND 3 RIVE-DE-GIER 6 La « Cave du curé » GENILAC Rive gauche de la Durèze face au village 7 La pierre de Chagnon CELLIEU ou pierre d’Hadrien Façade arrière de l’église LORETTE SAINT-MARTIN-LA-PLAINE CHÂTEAUNEUF 9 Le tunnel de Fontanes LA GRAND’ Impasse de l’aqueduc CROIX 2 SAINT-JOSEPH 10 La pierre de Saint-Joseph SORBIERS et le puits de regard L’HORME FARNAY Place de la Mairie L’ÉTRATet Montellier SAINT-CHAMOND SAINTE-CROIX- SAINT-DIDIER-SOUS-RIVERIE LA TOUR- EN-JAREZ EN-JAREZ 11 Pont du petit Bozançon Chemin de « Chez Virieux » LA SAINT-PRIEST- TALAUDIÈRE SAINT-PAUL-EN-JAREZ LE LA LOIRE EN-JAREZ VILLARS LE GIER SAINT-GENEST-LERPT SAINT-JEAN- BONNEFONDS LA TERRASSE- 1 SUR- LE LE

SAINT-VICTOR- LE DORLAY SUR-LOIRE

SAINT-ÉTIENNE LA VALLA-EN-GIER N 31 30

ABOEN ROCHE- LA-MOLIÈRE SAINT-MAURICE-EN-GOURGOIS 8

SAINT-NIZIER- DE-FORNAS L’ONDAINE SAINT- PAUL- EN CORNILLON 6 LE CHAMBON- FEUGEROLLES

FIRMINY ROZIER-CÔTES-D'AUREC Laissez-vous conter Direction des Affaires culturelles Saint-Étienne appartient Saint-Étienne, Ville d’art Service Ville d’art et d’histoire au réseau national des Villes et d’histoire, en compagnie Service des publics et Pays d’art et d’histoire d’un guide-conférencier agréé 04 77 48 76 27 Le Ministère de la Culture et de par le Ministère de la Culture. www.art-histoire.saint-etienne.fr la Communication, direction de Il connaît toutes les facettes http://vpah-rhone-alpes.fr l’Architecture et du Patrimoine, de Saint-Étienne et vous donne attribue l’appellation Villes des clefs de lecture pour Saint-Étienne Tourisme et Pays d’art et d’histoire aux comprendre l’échelle d’une place, et Congrès collectivités locales qui animent le développement de la ville 16 avenue de la Libération leur patrimoine. Il garantit la com- au fil de ses quartiers. 04 77 49 39 00 pétence des guides-conférenciers Le guide est à votre écoute. www.saint-etienne-hors-cadre.fr et des animateurs N’hésitez pas à lui poser vos Ouvert du mardi au samedi du patrimoine ainsi que la qualité questions. de 10h à 12h30 et de 14h à 18h30 de leurs actions. Des vestiges antiques à l’architecture du XXe Saint-Étienne - Ville d’art Ville de Saint-Chamond siècle, les villes et pays mettent et d’histoire Direction de l’Animation en scène le patrimoine dans sa Le service propose toute et de la Culture diversité. Aujourd’hui, un réseau l’année des animations pour les 1 place de l’Hôtel-Dieu de 202 villes et pays vous offre son individuels et pour les scolaires. 04 77 31 04 41 savoir-faire dans toute la France. Il se tient à votre disposition pour [email protected] tout projet éducatif et culturel. www.saint-chamond.fr À proximité Les « Pays d’art et d’histoire » Les Pays d'art et d'histoire Si vous êtes en groupe Espace archéologique Beaujolais, Billon-Saint-Dier Des visites vous sont proposées Forez-Jarez d'Auvergne, Dombes-Saône toute l’année. Des brochures 4 bis rue André-Malraux Vallée, Évian-Vallée d'Abondance, spécifiques peuvent également 42000 Saint-Étienne Forez, Haut-Allier, Hautes vallées vous être envoyées. Réservations 04 77 47 23 14 de Savoie, Issoire-Val d'Allier sud, et demandes auprès de [email protected] Le Puy-en-Velay, Riom, Saint-Flour, Saint-Étienne Tourisme et Congrès. Valence-Romans-Sud-Rhône-Alpes, Vivarais méridional, Pays voironnais. Les « Villes d’art et d’histoire » Aix-les-Bains, Albertville, Annecy, Cet ouvrage fait partie des actions de préfiguration entreprises dans le cadre de la labellisation en Pays d’art et d’histoire de Saint-Étienne Métropole. Chambéry, Grenoble, Moulins, Vienne.