RAPPORT DE FOUILLE PROGRAMMÉE ET DE PROSPECTION THÉMATIQUE

2009

Lillemer (Ille-et-Vilaine)

Rapport de fouilles

UMR 6566 CNRS, , Université de Nantes, CeRAA

C. Bizien-Jaglin, J.N. Guyodo, L. Laporte,

G. Hamon, Q. Lemouland, A. Lucquin, J. Wattez, V. Bernard, R. March, N. Marcoux

et la collaboration de J. Bansard

1 RAPPORT DE FOUILLE PROGRAMMÉE ET DE PROSPECTION THÉMATIQUE

2009

Lillemer (Ille-et-Vilaine)

Rapport de fouilles

UMR 6566 CNRS, Rennes, Université de Nantes, CeRAA

C. Bizien-Jaglin, J.N. Guyodo, L. Laporte,

G. Hamon, Q. Lemouland, A. Lucquin, J. Wattez, V. Bernard, R. March, N. Marcoux

et la collaboration de J. Bansard

688 Renseignements administratifs

Fouille programmée :

Site n° 35 153 003 AH Parcelles n°733, 682, 915 Coordonnées Lambert : X = 290,35 Y = 1104, 65

Titulaire de l'autorisation de Fouilles : L. Laporte

Equipe :

Co Direction scientifique du projet : C. Bizien-Jaglin, J.-N. Guyodo, L. Laporte

Co Direction des fouilles : L. Laporte, C. Bizien-Jaglin Etude du mobilier céramique : G. Hamon Etude du mobilier lithique : J.-N. Guyodo Etude dendro-chronologique : Q. Lemouland, V. Bernard Etude micro-morphologique : J. Wattez Etude des foyers : A. Lucquin, R. March

Mise au net des plans : J. Bansard, C. Bizien-Jaglin,

Equipe de Fouille : J. Bansard, O. Bouris, G. Brigot, S. Decaen, D. Guérin, T. Le Cozanet, M. Lejay, C. Martin, J.-P. Sourcin.

Remerciements

Nous tenons à remercier les propriétaires de la parcelle sondée, Madame et Monsieur Delépine, pour leur patience, leur gentillesse et l'attention qu'ils ont toujours portés à nos travaux.

Nous avons le plus grand plaisir à remercier la Mairie de Lillemer qui a mis une salle à notre disposition. Elle a toujours accueilli nos recherches avec beaucoup de sympathie.

Le CeRAA, à l'initiative de la découverte, a très aimablement facilité nos démarches sur place.

Ces travaux n'auraient pas pu être réalisés sans le soutient financier du Conseil Général et celui actif du Service Régional de l'Archéologie, en particulier en la personne de P.-A. Bezombes que nous souhaitons remercier.

Sur le terrain, nous avons eu un grand plaisir à travailler avec une équipe de fouille particulièrement enthousiaste et efficace. Un grand merci à tous.

3 Plan

I / Présentation générale p. 6 II/ Présentation des travaux 2009 (L. Laporté) p. 10 III/ Les données de terrain (L. Laporte, C. Bizien-Jaglin) p. 13 IV/ Le mobilier céramique (G. Hamon) p. 40 V/ Données chronométriques et Paléo-environnementales (Q. Lemouland) p. 43 VI/ Un aperçu préliminaire des nouvelles structures de combustion - fouilles 2008. (A. Lucquin, RMarcK) p. 48 VII/ Actions de valorisation et de communication (C. Bizien-Jaglin) p. 60 VIII/ Eléments de synthèse et perspectives (L. Laporte) p. 72

Listings en annexes

4 Lillemer 2004 Occupations du marais

Dépôts ? Chemins Foyers

Sondage archéologique

••• talus observé en coupe

•pfffP Limite parcellaire avec forte dénivelée | g | Forme céramique complète en surface Limite parcellaire [.. •* 1 Zone détruite par les *>••••••• Trace hypothétique

Enceinte du Néolithique moyen

Figure n° 1 : plan général du site de Lillemer - état des connaissances 2005

5 Une enceinte du Néolithique moyen à Lillemer, et ses abords en milieu humide

1/ Présentation générale

Rappel des principaux acquis - déjà exposés dans les rapports 2006 à 2008

La butte de Lillemer se situe dans le marais de Dol-de-Bretagne, en arrière de la baie du Mont-Saint-Michel. Entourée de tourbières, elle est située à environ 500 m au nord des terrains qui constituent la limite d'un ancien rivage holocène. Les quelques études paléo- environnementales disponibles suggèrent, pour le Néolithique moyen, une position de la butte proche de la confluence d'au moins deux profondes rias et non loin de leur embouchure vers le large, au sein d'une baie très largement ouverte. Une vaste roselière s'étendait alors autour de la butte, parsemée de saules et d'aulnes. Depuis sa découverte en 1995, le site de Lillemer a déjà fait l'objet de plusieurs publications (Bizien-Jaglin 1995, 1997, Guyodo et al. 2001, Laporte et al. 2003).

I.A/ L'OCCUPATION DE LA BUTTE

La butte de Lillemer présente la forme d'une ellipse dont le grand axe est orienté nord- est/sud-ouest, avec de fortes pentes latérales et un dénivelé d'une dizaine de mètres entre son point le plus haut et le marais environnant (fig. 1). Le village actuel forme une ceinture tout autour de la butte. Son flanc nord est largement entamé par des carrières modernes, aujourd'hui encore très largement visibles. Le cimetière couvre une partie de son flanc sud. Autant d'éléments qui occultent désormais les traces d'occupation néolithique sur la butte elle-même. Au sommet de la butte, la construction de pavillons individuels a motivé une opération de diagnostique sur les parcelles 760 et 1037, opérations dirigées respectivement par A.-L. Hamon et S. Blanchet (INRAP). Ici les rares vestiges néolithiques repérés proviennent des fosses identifiées sur les quelques lambeaux de socle en place subsistant parfois entre deux fronts de carrières.

Sur le flanc est de la butte, la construction toute récente de trois pavillons individuels a motivé plusieurs interventions d'archéologie préventive. Une opération de diagnostique réalisée par S. Blanchet sur la parcelle 968 a livré quelques vestiges du Néolithique moyen, dont un fragment de coupe à socle décorée de triangles imprimés. Deux opérations de diagnostique et une fouille d'archéologie préventive ont été réalisées par A.-L. Hamon sur la parcelle adjacente (718). Elles furent suivies d'une fouille préventive menée en 2005 sous la direction de J.-N. Guyodo. Deux phases d'occupation distinctes, datées du seul Néolithique moyen II par la culture matérielle (production céramique et assemblage lithique), ont été mises en évidence, offrant ainsi un nouveau point d'information sur les aménagements collectifs ainsi que la structuration de l'espace villageois.

6 Plus bas sur la pente encore, à l'extérieur d'un fossé, des niveaux rubéfiés ont été identifiés au contacte du socle schisteux. Ils contenaient du mobilier néolithique. Dans la parcelle 968 quelques plaquettes de schiste disposées à plat surmontaient ce niveau rubéfié. Elles pourraient constituer l'ultime prolongement d'un vaste aménagement que nous décrirons plus en détail lorsque nous aborderons les zones humides autour de la butte.

I.B/ LES ENCEINTES DU NEOLITHIQUE MOYEN L'ensemble des opérations menées sur ce secteur de la butte montre une disparition totale des niveaux de sol sur les parties sommitales de la butte. Les fouilles en bas de pente ont permis de mettre en évidence au moins deux niveaux de terrasses étagées sur lesquelles des lambeaux de sols en place ont parfois été observés Le rebord de l'une de ces terrasse, repéré sur presque quarante mètres de long, avait d'abord été interprété comme un talus. Un second système de talus, fossé et palissade est situé en contrebas de la route qui contourne la butte. Il semble bien avoir ceinturé l'ensemble de la butte sur plus d'un kilomètre de long. Fort bien conservé en élévation, le talus marque encore faiblement le paysage dans les parcelles 727 à 725, à l'est. Une ré-interprétation des coupes relevées au cours d'une opération de diagnostique sur la parcelle 749 permet d'en observer l'existence au sud. Il pourrait se poursuivre à l'emplacement de limites parcellaires sur son flanc ouest. Deux opérations de fouilles effectuées en 2004 et 2005, ont permis d'en reconnaître le tracé et la structure. Diamétralement opposées, elles se situent pour l'une près de l'extrémité nord de la butte et pour l'autre en contrebas de son flanc sud-est. Il s'agit d'une opération de fouille préventive menée par l'INRAP sous la direction de Jean-Noël Guyodo pour la première et d'une opération de fouille programmée réalisée sous la direction de Luc Laporte (CNRS, UMR 6566, Rennes) pour la seconde. Le programme 2006-2008, réalisé sous la codirection scientifique de C. Bizien-Jaglin, J.-N. Guyodo et L. Laporte, a notamment porté sur l'étude de ce dispositif, en particulier dans la parcelle 733 qui seule nous intéresse cette année (fig. 2).

I.C/ L'OCCUPATION DES MARAIS ENVIRONNANTS Des vestiges du Néolithique moyen ont été repérés par prospection de surface sur plus de 30 hectares tout autour de la butte. L'arrachage de troncs d'arbres fossiles (couërons), combiné avec un assèchement croissant du marais, contribue à faire affleurer le mobilier archéologique en surface des niveaux tourbeux. De nombreuses coupes de fossés ont été observées par les membres du C.e.R.A.A. à l'occasion du calibrage des fossés de drainage. La stratigraphie est la même pour tous les points d'observation : Le niveaux de tourbe affleure directement sous la couche arable. Il peut être généralement divisé en deux horizons distincts qui semblent plutôt résulter d'un état de conservation différentiel. Les niveaux supérieurs sont particulièrement compactés, peut-être du fait de l'assèchement du marais pour sa mise en culture au cours des cinquante dernières années. A l'interface avec le niveau inférieur on observe une très forte compaction des éléments ligneux qui sont par la suite impossibles à identifier dans les niveaux supérieurs. Cette interface a livré la plupart des aménagements anthropiques du néolithique moyen dans le marais qui sont ainsi menacés de destruction à court ou moyen terme. Le mauvais état de conservation des bois rend alors souvent délicate l'identification des essences comme l'approche dendrochronologique de ces vestiges. En revanche des traces d'activité humaine, notamment de travail du bois, ont été également repérées à la base de la tourbe où les éléments ligneux sont beaucoup mieux conservés. Au nord de la butte, cette formation est ponctuellement recouverte par le « marais blanc ». L'état de conservation des vestiges est alors optimal dans toute l'épaisseur de l'horizon organique. Partout, les niveaux tourbeux reposent sur une formation d'argile blanche, localement appelée tangue et généralement considérée comme d'origine marine.

7 Un sondage effectué à plus de 300 m de la butte (parcelle 197) n'a pas permis de mettre en évidence la nature de cette occupation. Il mesure 7 m2. Une poterie entière, écrasée sur place a notamment été dégagée. Elle repose sur la souche d'un arbre effondré, à l'écart de tout aménagement anthropique. Il se peut que ces derniers n'aient pas été directement touchés par un sondage de superficie aussi limitée. Mais l'hypothèse de dépôts dans une tourbière alors déjà en activité ne peut être totalement écartée. De tels dépôts sont attestés à cette période dans toute l'Europe du Nord.

Au sud-est, un chemin de planches et de branchages a été repéré dans les parcelles 732 et 733 à une centaine de mètres de la butte. Orienté nord-ouest/sud-est, il semble relier la butte au continent. Large de 2 m, il est composé de planches de chêne entremêlées. L'ensemble est limité par de grandes perches en aulne parfois longues de 3 à 4 m. De part et d'autre du chemin, des masses importantes de rejets charbonneux ont été identifiées. Elles contiennent et sont parfois surmontées par de nombreuses pièces lithiques et céramiques, dont quelques vases écrasés en place. Un foyer a été dégagé en bordure du chemin. La sole argileuse du foyer repose sur un lit d'écorce et de baguettes de saule entrecroisées. Elle est surmontée d'une couche de cendres limitée par un bourrelet d'argile rubéfiée. Sur ce dernier, quelques pierres délimitent une aire vaguement circulaire. Il s'agit d'une recharge du foyer liée à son utilisation répétée. Une masse de pierres englobées dans une poche cendreuse recouvre l'ensemble. Plusieurs datations radiocarbone sur des bois horizontaux et verticaux situent cette occupation à la charnière du V° et du IV° millénaire av. J.C. (5150 +/- 35 BP, 5085 +/- 40 BP)

Dans ces parcelles, les niveaux de tourbe inférieure ont livrés des traces d'activité humaine. Elles correspondent au travail du bois, avec des traces d'abattage ou de découpe, associées à de nombreux copeaux. Dans le sondage 2, nombre de ces éléments sont encore en place autour d'une souche de saule. Une datation radiocarbone situe cette phase d'occupation au milieu du V° mill. av. J.C. (5660 +/- 35 BP). Il est cependant à noter qu'à ce jour aucun mobilier attribuable typologiquement à un Néolithique moyen I n'a été identifié sur le site.

Bibliographie

Bizien-Jaglin (C.), 1995 - Chronique de prospection 1995 dans le nord de la Bretagne, Bilan scientifique, Dossiers du Ceera n°24, p. 97-98 Bizien-Jaglin (C.), 1997 - Prospection-inventaire Nord de la Bretagne, Bilan scientifique, 1996, DRAC Bretagne, Rennes.

Guyodo (J.N.), avec la collaboration de Noslier (A.), Madioux (P.), Bizien-Jaglin (C.), 2001 - L'assemblage lithique de Lillemer (Ule-e-t- Vilaine), Bulletin de la Société Préhistorique Française, 98-4, p.647-662.

Laporte (L.), Bernard (V.), Bizien-Jaglin (C.), Blanchet (S.), Dietsch-Sellami (M.-F.), Guitton (V.), Guyodo (J.-N.), Hamon (G.), Madioux (P.), Naar (S.), Nicollin (F.), Noslier (A.), Oberlin (C .), Quesnel (L.), 2003 - Aménagements du Néolithique moyen dans le marais de Dol, au pied de la butte de Lillemer (Ille-et-Vilaine) : les apports d'un programme de prospection thématique. Revue Archéologique de l'Ouest. 20. p.127-153.

Laporte L., Guyodo J.-N., Bizien-Jaglin C., Bernard V., Bertin F., Blanchet S., Dietch-Sellami M.-F., Guitton V., Hamon A.-L., Hamon G., Lemouland Q., Lucquin A., Noslier A., Quesnel L. - Nouvelles découvertes en milieu humide autour de l'habitat ceinturé du Néolithique moyen à Lillemer (Ule-et-Vilaine, ), in Besse M. dir. - Sociétés Néolithiques, des Faits archéologiques aux fonctionnements socio- économiques, Actes du 27e colloque interrégional sur le Néolithique, Neuchâtel, oct. 2005, Cahiers d'Archéologie Romande n°108, Lausanne, 2007, p.341-351.

8 Bourrelet d'argile = Mut lessivé ?

Figure n°2 : Lillemer 2008 -parcelle 733 - sondage 5 - Phasage des différentes occupations reporté sur le plan général des structure, dans le rapport 2008 (DAO C. BIzien-Jaglin et L. Laporte)

9 II/ Présentation des travaux effectués en 2009

Par Luc LAPORTE

Après l'achèvement de deux programmes de fouilles triennales conduits entre 2003 et 2008, la demande annuelle formulée en 2009 constituait le premier volet d'une phase intermédiaire destinée à préparer la publication des résultats déjà acquis, sous la forme d'une monographie susceptible de présenter le fruit des opérations préventives et programmées effectuées au cour de ces dernières années sur le site de Lillemer. Le volet correspondant aux travaux de terrain s'en est donc trouvé considérablement réduit, alors qu'une part importante des efforts financiers a été reportée sur diverses analyses toutes aussi stratégiques pour la compréhension du site.

Parmi ces dernières figurent ; l'envoi en septembre 2009, en concertation avec V. Bernard et N. Marcoux, d'une vingtaine d'échantillons pour datation par le radiocarbone dans le cadre du programme Artémis ; l'étude des bois anciens, naturels ou travaillés par l'homme, recueillis au cours de la campagne 2008, par Q. Lemoulan ; l'étude chimique des échantillons prélevés dans les foyers dégagés au cours de cette même campagne 2008, par A. Lucquin qui avait déjà intégré de nombreuses données similaires issues des fouilles de Lillemer pour sa thèse de 3° cycle, et qui revient juste d'un séjour post-doctoral d'un an aux USA ; l'étude par J. Wattez des échantillons micro-morphologiques destinés à valider nos hypothèses sur la présence de constructions en briques de terre crue, et dont le devis émis par l'INRAP ne nous est finalement parvenu qu'en cette fin d'année 2009, après un premier refus de la part de cette institution d'accorder les jours PASS demandés par l'intéressée ; un premier volet de l'étude anthracologique par N. Marcoux dont le devis ne nous est toujours pas parvenu, enfin.

Les travaux de terrains ont été limités et ciblés de façon à apporter des éléments de réponse à quelques questions stratégiques pour la publication d'ensemble. Il s'agit notamment de ne pas se laisser déborder par la masse des données déjà acquises, en générant en continue de nouvelles informations à traiter. Plus précisément, nous souhaitions savoir si les éléments d'architecture en brique de terre crue dégagés au cours des campagnes précédentes, étaient susceptibles à terme de livrer un plan cohérent des structures piégées par la construction du talus périphérique à la butte de Lillemer (fig. 3). Sous réserve du résultat des analyses micro- morphologiques en cours, il ressort de cette campagne 2009 que de tels plans d'ensemble nous sont désormais potentiellement accessibles, et localement validés. Parallèlement à l'étude du mobilier céramique recueilli en 2009, peu abondant il est vrai, G. Hamon amorce une phase de traitement de l'information à l'échelle du site, et une réflexion beaucoup plus large sur la place de ces vestiges à l'échelle régionale.

L'année 2010 constituera le deuxième volet de cette phase intermédiaire qui devrait conduire à proposer un plan de publication cohérent pour cette monographie. Les opérations de terrain resteront limitées, dans leur mise en œuvre par une petite équipe d'une dizaine de personne, dans leur durée sur une quinzaine de jours, comme en superficie puisque nous proposons qu'elle porte sur la fouille complète d'une structure circulaire, potentiellement funéraire ou symbolique, seulement dégagée pour moitié au cours de la campagne 2008, dans le bas de la parcelle 816. Parallèlement les résultats détaillés de certaines des études engagées en 2009, seront présentés dans le rapport 2010 ; d'autres seront engagées ou demandent à faire l'objet d'un complément. En tout état de cause, une reprise des travaux d'ampleur sur le terrain par le biais de demandes de fouilles programmées triennales, peut-être à partir de 2011 si chacun se tient aux délais impartis, n'est guère envisageable tant que ce projet de publication n'est pas

10 suffisamment engagé, à défaut d'un manuscrit totalement abouti. De ce point de vue, l'achèvement dans les plus brefs délais des rapports de fouilles préventives effectuées en 2005, constitue un préalable nécessaire.

Un dernier volet correspond à la présentation muséographique projetée par la municipalité de Lillemer dans des locaux attenants à ceux de la Mairie. La rénovation des locaux est achevée. La maquette des différents panneaux explicatifs ou de supports multimédias, a d'abord été rédigée par C. Bizien-Jaglin, puis validée par l'ensemble de l'équipe scientifique comme par le SRA. Elle est actuellement entre les mains du muséographe retenu par la municipalité de Lillemer ; l'ouverture de cette exposition permanente est prévue pour l'été 2010. En attendant, une exposition temporaire a été proposée au cours de l'été 2009, afin de permettre l'inauguration des locaux rénovés, et de répondre au moins partiellement à l'attente de la population.

Figure n° 3 : Superposition du talus de l'enceinte du Néolithique moyen, et de constructions en briques de terre crue sous-jacentes - état à la fin de la campagne 2009 (Cl. C. Bizien-Jaglin)

11 I

Figure n°4 : Lillemer 2009 - Vue générale des structures dégagées en 2009 dans l'entrée A (Cl. L. Laporte)

12 Ill/ Travaux de terrain 2009 (parcelle 733)

Par Luc LAPORTE et Catherine BIZIEN-JAGLIN

Ces travaux ont été réalisés sur une courte période de 15 jours avec une petite équipe de moins d'une dizaine de personnes. En 2008, nous avions volontairement arrêté le dégagement des structures en briques de terre crue piégées sous le talus et dans les entrées correspondant à l'enceinte du Néolithique moyen, dégagée depuis plusieurs années dans la parcelle 733. Cette campagne de fouille 2008 s'étant déroulé au mois de juin, l'assèchement progressif du sol devenait un frein à la lecture de telles structures, de plus en plus difficiles à mettre en valeur au fur et à mesure de l'avancement de la campagne. Plutôt que de prendre le risque de « sculpter la colline », il nous avait paru préférable de revenir sur ces mêmes niveaux à une période de l'année plus propice, où le sol conserve toute son humidité. Ces pourquoi nous sommes retournés sur cette parelle en avril 2009. Pour les mêmes raisons, nous avons sélectionnés une équipe de fouilleurs aguerris et autonomes, susceptibles d'identifier et de dégager de telles structures sans trop d'intervention de la part des responsables d'opération ; nous souhaitions par là éviter le risque d'une équipe de fouilles susceptible de matérialiser les souhaits implicites des responsables d'opérations, plutôt qu'une réalité difficile à observer. De part toutes ces précautions préalables, il nous semble que les résultats acquis n'en ont que plus de validité. In fine, ils demanderont toutefois à être croisés et confirmés par les résultats de l'étude en cours des différents prélèvements micro morphologiques effectués.

III.A/ UN BATIMENT AUX MURS DE TERRE

Le plan partiel d'une construction aux murs de terre, a pu être reconnu en plusieurs points de son tracé ; dans les entrées A et B, comme dans une tranchée transversale nord-sud effectuée dans la masse du talus. Pour obtenir le plan complet de cette construction d'un type totalement inédit pour l'ouest de la France au cours du Néolithique, il nous faudra à l'avenir démonter toute la portion de talus correspondante.

L'entrée A

En 2008, la présence de deux niveaux de sol étagés avait été mise en évidence de part et d'autre d'une portion de mur construite en briques de terre crue. Cette portion de mur est elle- même largement recoupée et excavée par diverses structures en creux dont quelques tranchées de palissade appartenant à une phase d'occupation postérieure du Néolithique moyen. Il s'agissait cette année de dégager le niveau de sol supérieur sur une plus vaste superficie (fig. 4). Il s'agissait également de savoir s'il était possible d'identifier un mur parallèle au précédent, construit quelques mètres en amont sur la pente, dessinant ainsi deux des cotés allongés d'une même pièce construite selon un axe perpendiculaire à la pente du substrat rocheux sous-jacent.

L'interface entre le niveau de sol, plus dur mais de même nature que le sédiment qui le recouvre, est marquée par la présence de quelques gravillons qui crissent sous la truelle, et par quelques pierres disposées bien à plat. Ce niveau supérieur de sédiment grisâtre provient de l'effondrement latéral puis du lessivage des murs en terre adjacents. Il est localement recouvert par un niveau de cendres et de charbons, parfois mêlés à de l'argile brûlée, qu'il a d'abord fallu dégager sur toute la superficie de cette partie de l'entrée A ; des prélèvements anthracologiques ont également été réalisés à cette occasion.

13 Figure n°5 :

Lillemer 2009 - Les différents niveaux de sol étages dégagés dans l'entrée A (Cl. C. BIzien-Jaglin et L. Laporte)

14 Figure n°6 :

Lillemer 2009 - Le mur en terre, largement effondré et lessivé, qui délimite cette pièce au nord (Cl. C. BIzien-Jaglin et L. Laporte)

15 Le niveau de sol a alors pu être dégagé sur toute la superficie ainsi rendue accessible dans l'entrée A (fig. 5) : il constitue alors un niveau remarquablement plan et horizontal, dans sa partie basse et sur toute sa longueur d'est en ouest. En amont sa lecture est rendue un peu plus difficile par la présence de ressauts rocheux qui n'ont été que partiellement aplanis par les constructeurs du Néolithique. Aucun élément mobilier n'a été découvert sur ce sol.

Le dégagement de la paroi interne du mur qui limite ce sol de terre battue au nord, a été encore plus délicat (fig. 6). Il apparaît finalement que cette paroi est conservée sur 10 à 15 cm d'épaisseur ; à cet emplacement, nous avons pu en suivre le tracé sur 3 m de long. Le mur en terre qu'elle délimite au sud, est entamé par le creusement de la tranchée 50, d'orientation similaire et dont il a fallu d'abord vider la totalité du comblement. Une opération similaire a été réalisée pour la tranchée de palissade 32, parallèle à la précédente (fig. 7).

Figure n°7 : Lillemer 2009 - Disposition des grandes dalles de schiste servant de calage au sein de la tranchée de palissade n°32 (Cl. L. Laporte et C. BIzien-Jaglin)

Au nord, l'effondrement de ce même mur en terre ainsi que le substrat rocheux, étaient encore recouverts par quelques colluvions; là encore les distinctions sont parfois ténues et il a fallut procéder avec beaucoup d'attention. Au final, le dénivelé en bourrelet correspondant à ce mur de terre lessivé apparaît nettement ; un léger ressaut que l'on peut suivre sur quelques dizaines de centimètres correspond même, très probablement, à l'emplacement de la paroi externe du mur. Il mesurerait alors 1,20 m de large, soit des dimensions équivalentes à celles du mur en terre de direction parallèle, dégagé un peu plus de 2 m en contrebas au cours de la campagne 2008.

16 Ce dernier a été partiellement construit sur une fosse oblongue (St. 81), creusée dans la roche en place et qui mesure environ 1,5 m de large (fig. 10). Le comblement comme les contours de cette fosse, sont apparus après avoir totalement vidé le comblement de plusieurs tranchée de palissade qui la recoupent également. Toutefois, le dégagement de tous les contours de la fosse nécessiterait le démontage de cette portion de mur en terre, ce qui ne paraît pas opportun dans l'immédiat. Elle n'apparaît donc pas dans sa totalité, surmontée de plus en son milieu par le tracé de la paroi sud du mur en terre. Le dégagement du sommet de son comblement, fait apparaître un remplissage de pierres, très serrées, associées au nord à quelques éléments en céramique et au sud à une corne de bovidé. Cette fosse représente assurément la plus ancienne trace d'occupation néolithique sur cette parcelle. A la suite de toutes ces opérations, les quatre blocs de dolérite initialement plaqués contre la paroi ouest de l'entrée A, s'en trouvent déstabilisés ; désormais, ils ne sont plus contenus par la masse de sédiment qui en assurait le maintient à l'est. L'un d'entre eux, le deuxième à partir du sud s'était d'ailleurs effondré entre les campagnes de fouilles de 2008 et 2009 (fig. 8). Un deuxième, le plus au nord des quatre a du être déposé pour des raisons de sécurité au cours de la campagne de 2009. Pour travailler en toute sécurité, il faudra à l'avenir les déposer un à un, et pour cela des moyens de levage mécaniques seront nécessaires.

Figure n°8 : Lillemer 2009 - Effondrement d'un bloc de dolérite plaqué contre la paroi ouest de l'entrée A

Ullemer 2009 - Parcelle 733 Sondage 5 - Coupe axe I Plan du 16 avril 2009 Altimétries en cm NGF - point de référence du chantier à 4,77 rn NGF

Figure n°9 : Lillemer 2009 - coupe nord-sud de la pièce dégagée sous le dispositif d'entrée A (DAO C. Blzien- Jaglin et J. Bansard)

17 Lillemer 2009 - Parcelle 733 Lillemer 2009 - Parcelle 733 Sondage 5 - Structure 81 Sondage 5 - Structure 81 Plan-photo du 12 avril 2009 Plan-photo du 14 avril 2009 Altimétries en cm NGF - (sans altimétries) point de référence du chantier à 4,77 m NGF 1m ^ F G F G

Figure n° 10 : Lillemer 2009 - Mise en évidence de la fosse 81, dont le comblement fut recouvert par la construction d'un mur en terre, puis coupé par le creusement de diverses tranchées. (DAO C. BIzien-Jaglin et J. Bansard)

18 Lillemer 2009 - Parcelle 733 Sondage 5 - Secteur entrée A - Passe 1 de 2009 Plan-photo du 8 avril 2009

0 1m

1

2

trace racine 3

4 Str, 75 Str.69,

Figure n° 11 (DAO C. BIzien-Jaglin et J. Bansard)

19 Lillemer 2009 - Parcelle 733 Sondage 5 - Secteur entrée A - Passe 2 de 2009 ^ Plan-photo du 9 avril 2009 ^

Altimétries en cm NGF - point de référence du chantier à 4,77 m NGF

0 1m

G H

Figure n° 12 (DAO C. BIzien-Jaglin etJ. Bansard)

20 Lillemer 2009 - Parcelle 733 Sondage 5 - Secteur entrée A - Passe 4 de 2009 Plan-photo du 14 avril 2009

Altimétries en cm NGF - point de référence du chantier à 4,77 m NGF 0 1m

I

Figure n° 12 (DAO C. BIzien-Jaglin etJ. Bansard)

21

Lillemer 2009 - Parcelle 733 Sondage 5 - Coupe axe G Plan du 16 avril 2009 Altimétries en cm NGF - point de référence du chantier à 4,77 m NGF 0 mi

Sud Nord 4 430 • Emplacement sépulture 420 • 410 • 400 • T 390 • 380 • 370 • A US 62/77 L Vlu 360 • S 350

\ Prélèvement mlcromorpholoqique

Photos du 17/04/2009

Sud Nord

— 430 — 420 — 410 — 400 — 390 — 380 — 370 — 360 — 350

Figure n° 15 : Lillemer 2009 - Profils nord-sud des structures en terre à l'emplacement des entrées A et B (DAO C. BIzien-Jaglin etJ. Bansard)

Lillemer 2009-Parcelle 733 Sondage 5 - Coupe axe D Plan du 17 avril 2009 Altimétries en cm NGF - point de référence du chantier à 4,77 m NGF

Note : erreur altimétries. ne correspondent pas au relevé

Photos du 17 avril 2009

Note : le redressement des photos a été fait à partir des côtes altimétrlques enregistrées, et non oas à partir du relevé

23 L'entrée B

Des opérations tout à fait similaires ont été conduites dans l'entrée B, avec des résultats du même ordre. La paroi interne d'un mur en terre avait été dégagée au cours des campagnes précédentes, plus ou moins dans l'alignement de celui que nous avons déjà mentionné à mi longueur de l'entrée A. Le sol en terre battue dégagé à son pied présentait les mêmes caractéristiques que celui déjà mentionné plus haut également, à la même altitude (fig. 15). Ce niveau de sol a pu être dégagé sur toute la superficie accessible de l'entrée B, en 2009. Vers le haut de la pente, affleure ici également un peu du rocher sous-jacent, partiellement nivelé seulement. La paroi interne du mur en terre qui en limite l'extension vers le nord, a pu être reconnue, bien qu'assez difficilement ; elle présente curieusement un tracé courbe qui trouve néanmoins toute sa place dans le plan d'ensemble de la construction que nous discuterons ensuite (fig. 16).

Figure n°16 :

Lillemer 2009 - entrée B - niveau de sol et parois internes des murs en terre, recouverts par la construction du talus. (Cl. C. BIzien-Jaglin)

24 Lillemer 2009-Parcelle 733 Sondage 5 - Secteur entrée B - Passe 1 de 2009 Plan-photo du 12 avril 2009

D

0

Figure n° 17 (DAO C. BIzien-Jaglin et J. Bansard)

25 Lillemer 2009-Parcelle 733 Sondage 5 - Secteur entrée B - Passe 2 de 2009 Plan-photo du 16 avril 2009

Aitimétriesen cm N6F - point de référence du chantier à 4,77 m NGF

Figure n° 12 (DAO C. BIzien-Jaglin etJ. Bansard)

26 La tranchée transversale

Cette tranchée transversale à la masse du talus, avait été commencée dès les campagnes 2007 et 2008. Nous nous sommes attachés en 2009 à dégager les structures qui pouvaient concourir à préciser le plan de la construction en briques de terre crue sous-jacente. Le sommet d'un mur de refend nord-sud, avait en effet été identifié localement ; ce dernier avait malheureusement été partiellement entamé par un sondage exploratoire d'1 m2 effectué au cours du programme triennal précédent (fïg. 20). Nous nous étions alors arrêtés sur le niveau très charbonneux surmontant la masse d'argile correspondant à l'effondrement de la construction ; une grosse poutre en bois carbonisé avait été prélevée à cet emplacement en 2008. Néanmoins les deux parois de ce mur en terre ont pu être dégagées, au moins par intermittence, au cours de la campagne 2009. Au sud, la paroi interne délimite un espace qui est occupé par le même niveau de sol déjà décrit précédemment ; une partie de cette paroi, au milieu de sa longueur dégagée, a été localement entamée par les fouilleurs, signe de la difficulté qu'il y a parfois à en repérer l'emplacement exacte. De plus, cette construction en élévation semble reposer sur le niveau de terre battue, de telle sorte qu'en cherchant à suivre cette dernière on peut facilement passer au travers d'autres constructions en élévation. Au nord de la structure 32, la paroi interne s'est effondrée vers l'intérieur du bâtiment ; on devine ici encore certaines des briques qui composaient le mur correspondant (fïg. 21). Le tracé de la paroi interne peut néanmoins être suivi jusqu'à son raccordement avec la paroi interne du mur perpendiculaire d'orientation est-ouest situé en amont sur la pente. Ce raccordement semble s'opérer par le biais d'un angle arrondi qui trouve son pendant dans le tracé courbe de la paroi interne du mur dégagé dans l'entrée B. La paroi externe du mur en terre d'orientation nord- sud dégagé dans la tranchée, a pu être reconnue au sud de la structure 78. Elle présente également un angle arrondi, probablement du fait de son raccordement avec le mur est-ouest situé en contrebas du précédent, ici scellé sous la masse du talus mais que nous avions déjà dégagé dans l'entrée A. Un niveau de sol étagé a été partiellement dégagé au sud de la paroi externe de ce mur en terre d'orientation nord-sud ; il est situé à la même altitude que le niveau de sol dégagé en 2008 au sud de la paroi externe du mur en terre d'orientation est-ouest. Plus bas encore sur la pente, sous la masse de l'extrémité du talus, on devine l'effondrement d'une autre construction en briques de terre crue qu'il reste sans doute encore à dégager (fïg. 19). Elles sont alors ici partiellement recouvertes par une fine couche de tourbe qui trouve son prolongement dans les dépôts beaucoup plus puissants du marais adjacent ; rappelons que la partie supérieure de ces formations tourbeuses recouvrait très largement tout le pied de la face externe du talus.

Figure 19 :

Lillemer 2009 - Effondrement d'une paroi en briques de terre crue, scellé sous le pied du talus au niveau de sa face externe : le mur correspondant qui pourrait avoir isolé la zone humide de l'habitat néolithique établi sur les pentes aménagées de la butte, n 'a pas encore été identifié (Cl. C. BIzien-Jaglin)

27 Figure n°21 :

Lillemer 2009 - Sommet et coupe du mur en terre d'orientation nord-sud, dégagé sous la masse de la construction du talus, dans la tranchée KL (Cl. L. Laporte et C. Blzien- Jaglin)

28 Figure n°21 :

Lillemer 2009 - extrémité orientale du bâtiment aux murs de terre (Cl. L. Laporte et C. Blzien- Jaglin)

29 Un plan provisoire

Le principal objectif de cette campagne était de savoir s'il était raisonnable d'envisager la conservation du plan complet de telles constructions en terre ; nous pouvons désormais assurément répondre par l'affirmative, même si le plan ici reproduit doit être considéré comme provisoire (fig. 22).

Lillemer 2009 - Parcelle 733 Sondage 5- Plan général à partir : - du plan décapage 3 de 2008 - Entrée B (Plan-photo du 16 avril 2009) - Entrée A (Plan-photo du 14 avril 2009) - Tranchée d'expertise K-L (Plan-photo du 16 avril 2009)

Figure n°22 : Lillemer 2009 - Plan des constructions sous-jacentes au talus du Néolithique moyen (DAO L. Laporte et C. BIzien-Jaglin)

30 III.B/ LA STRUCTURE DES PARTIES LES PLUS ANCIENNES DU TALUS

Au cours de cette campagne 2009 nous avons également recueilli de précieuses informations sur la structure du talus dans ses étapes de construction parmi les plus anciennes.

La tranchée d'expertise dans les carrés K/L

En façade, le talus est recouvert par des niveaux d'argile brûlée qui nous avaient considérablement intrigués en cours des campagnes précédentes. Dans la partie interne, ces plaques d'argile brûlée buttent contre une ligne de pierres contre laquelle, au sud, nous avions repéré l'emplacement d'un profond tour de poteau. Nous avons donc décidé de démonter ce niveau d'argile brûlé en 2009 dans les carrés K9 et K10. Il apparaît dès lors qu'elles recouvrent un état antérieur du talus, construit en pierres sèches sur 2 m de large ; il était alors délimité par une paroi en pierre sèche sur sa face externe, ici conservée sur 3 à 4 assises (fig. 24). Des renforts transversaux en structuraient la masse, comme dans le cas de constructions mégalithiques, ou au sein du talus de la pointe de Pen Men, sondé par J.-N. Guyodo. Mais daté d'une période plus récente du Néolithique. L'un de ces renforts transversaux en pierre sèche a été dégagé au cours de la campagne 2009 (fig. 25). Vers l'intérieur du talus, il butte sur une ligne est-ouest de trous de poteaux de bon diamètre, à laquelle s'intègre, celui dégagé au cours des campagnes précédentes. L'ensemble vient s'accoler contre une paroi verticale curieusement composée par une alternance de masses argileuses et de blocs de pierres (fig. 23). Cette dernière est conservée sur environ 50 cm de haut.

Figure n° 23 : Lillemer 2009 - Paroi en pierres et en terre dégagée dans la masse du talus, doublée vers l'extérieur par une ligne de forts poteaux (poutrage interne ?) (Cl. C. BIzien-Jaglin et L. Laporte)

31 Figure n°21 :

Lillemer 2009 - Parement externe du talus, constitué de 3 à 4 assises de pierres sèches, recouvertes par une masse d'argile brûlée. (Cl. L. Laporte et C. BIzien-Jaglin)

32 Figure n°21 :

Lillemer 2009 - Renfort interne construit en pierre sèche, également recouvert par cette masse d'argile brûlée; la p résence de mottes d'argile crue, ainsi que des gradients de coloration distinctes pour chacune des plaques d'argile rubéfié, suggèrent un matériel déplacé et non pas une rubéfaction sur place. (Cl. L.Laporte)

33 Lillemer 2009 - Parcelle 733 Sondage 5 - Tranchée d'expertise K-L - Passe 1 de 2009 Plan-photo du 12 avril 2009

Altimétries eri cm NGF - point de référence du chantier à 4,77 m NGF

Figure n° 26 : Lillemer 2009 - masse de pierre sèches sous la chape d'argile brûlée-premier décapage (DAO C. BIzien-Jaglin et J. Bansard)

34 1m

Lillemer 2009 - Parcelle 733

' y Sondage 5 -Tranchée d'expertise K-L - Passe 2 de 2009 Plan-photo du 14 avril 2009

Altimétries en cm NGF - point de référence du chantier à 4,77 m NGF

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Figure n°27 : Lillemer 2009 -plan d'ensemble des structures dégagées sous le talus -passe 2 (DAO C. BIzien-Jaglin et J. Bansard)

35 - I Lillemer 2009 - Parcelle 733 Sondage 5 - Tranchée d'expertise K-L - Passe 3 de 2009 Plan-photo du 16 avril 2009

Altimétries en cm NGF • point de référence du chantier à 4,77 m NGF

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Figure n°28 : Lillemer 2009 -plan d'ensemble des structures dégagées sous le talus -passe 3 (DAO C. BIzien-Jaglin et J. Bansard)

36 Lillemer 2009 - Parcelle 733 Coupe suivant axe K x=0 Photo du 17 avril 2009 et Relevé du 17 avril 2009 complétant le relevé du juillet 2008 Altimétries en cm NGF - point de référence du chantier à 4,77 m NGF

nord

-,450 10 I 9 I

-400

I I structure 64: poche de cendre et argue culte (foyer ou vidange) Schiste pilé (couche 60 et 60b! amas de pierres ( structure 59,36! Argile jaune-vert (couche 62)

WÊÊ Structure 50,1}, 7fi tangue Couche 55 : sédiment hétérogène îdwbons, poches grisâtre, /ubétiées ou cendreuses) ; briques crues et mur HHHf Carapace de pie/tes, limon brun foncé a »«, • fossé devant structure 50. sédiment idem 60 mais plus oeddé avec taches rouilles et concrétion oxyde de fer. couche cendreuse (couche 5? et 57 b) ou terre ne us carapace de pierres sur talus M1 Couche dVwgiie grise compacte riche en charbon située sous la couche 60b en K8 (couche 66)

Argïe .rubéfiée (couche 58) HB US 76 : terre noire charbonneuse

Argile rubéfiée ¡couche 58b;

Atgie rubéfiée ¡couche 56!

Figure n°29 : Lillemer 2009 - Coupes nord-sud de chaque coté de la tranchée KL au sein du talus (DAO C. BIzien-Jaglin etJ. Bansard)

Lillemer 2009 - Parcelle 733 Coupe suivant axe L x=60 cm Coupe-photo et relevé du 17 avril 2009 complétant la coupe de juillet 2008

Altimétries en cm NGF - point de référence du chantier à 4,77 m NGF "

sud 450 I 10 i 11 n

•res

Photos du 17 avril 2009

I 10 I 11

37 L'entrée B

Nous avons retrouvé une paroi tout à fait similaire, également composée d'une alternance de masses argileuses et de blocs de pierres, en démontant l'éboulis situé tout à fait au sud de l'entrée B. Cette paroi, scellée par l'éboulis précédemment cité, est conservée ici également sur environ 50 cm de hauteur. Il semble donc qu'un état premier du talus, a été constitué par une paroi externe pour partie construite en terre, contre laquelle est venue s'accoler une construction en pierres sèches, élargissant alors cette construction sur 2 m de large vers le marais. Comme la construction du bâtiment en terre qui précède une telle séquence, il semble donc que des états anciens du talus se trouvent encore piégés dans sa masse ; un démontage complet du talus dans la parcelle 733, semble dès lors à l'avenir inévitable.

III. C/ CONCLUSIONS PARTIELLES

La structure du talus s'avère donc plus complexe que nous ne l'imaginions en 2008 (fïg. 2). Des étapes supplémentaires doivent être rajoutées au sein de cette séquence ; étapes qui restent largement à dégager. Le talus ou le bord de la terrasse, pourrait avoir d'abord présenté une paroi externe verticale, et construite pour partie en terre. Cette construction fut ensuite élargie vers la zone humide par la construction d'un massif de pierres sèches, parementé ; il s'agit alors d'un « rempart », même s'il est encore difficile d'en estimer la hauteur. Ce n'est qu'ultérieurement que la masse du talus est recouverte par de nombreuses plaques d'argile brûlée, probablement remaniées, puis par un empierrement qui se prolonge alors largement dans le marais adjacent.

L'ensemble de cette séquence recouvre des constructions en pierre sèches, très difficiles à identifier, mais dont le plan comme la base des élévations, semblent parfaitement conservée (fig. 30).

Le plan très provisoire de cette construction en terre, établie sur une terrasse préalablement nivelée sur le rebord de la butte de Lillemer, correspond à une pièce de 2,5 m de large et 5 à 9 m de long, avec des extrémités si ce n'est en abside du moins comportant des coins arrondis. Les murs probablement porteurs, sont épais ; ils mesurent entre lm et 1,30m. Tel quel, ce plan nous rappelle celui de constructions allongées à mur pignon et terminaison en abside, qui reste le modèle le plus courant pour les bâtiments domestiques sur tout le pourtour des rives septentrionales de la Méditerranée occidentale, parfois dès le Néolithique ancien puis au cours du Néolithique moyen ; sous réserve de confirmation donc, tant les matériaux mis en œuvre que le plan de la construction qu'ils dessinent, ne trouvent guère de comparaisons dans l'ouest de la France, de surcroît pour une période probablement assez ancienne du Néolithique moyen, peut-être même antérieure à 4200 av. n. e.

Les comparaisons stylistiques qu'évoquent G. Hamon dans le chapitre suivant, pour les très rares éléments céramiques qui peuvent être assurément associés à cette phase d'occupation du site, vont dans le même sens ; si l'ensemble intrigue dans l'immédiat, c'est peut-être une raison de plus pour rester très prudent et attendre la confirmation formelle de tels résultats.

38 Figure n°30 : Lillemer 2009 - Assemblages photos représentant l'état du site à la fin de la campagne 2009, en plan et en coupe (Cl. C. BIzien-Jaglin)

39 IV / Le mobilier céramique du sondage 5 (parcelle 733)

Par Gwénaëlle HAMON

IV. A/ANALYSE

En 2008, cinq tessons ont été mis au jour dans la parcelle 733. Trois ont été collectés dans l'US 21 et présentent des surfaces érodées. Les deux autres fragments, bien conservées, sont issus de la structure 65 en carré H9 et du niveau inférieur à la structure 37. Le premier, brun très clair et très bien lissé, est constitué d'une pâte à inclusions de quartz et de muscovite très fines à fines. Il porte un bouton de 30 mm de diamètre et 20 mm d'épaisseur, à perforation horizontale cylindrique de 5 mm de diamètre, (pl. 1, fig. 1).

En 2009, ce sont neuf tessons qui ont été découverts, dont un bord (hors contexte) et un fragment d'élément de préhension et / ou de suspension au moyen de liens. Les autres sont des fragments de panse présentant les habituelles caractéristiques typo- technologiques mises en évidence dans ce secteur, à savoir une finesse des parois associées à des teintes brunes et un polissage. Généralement bien conservés, trois d'entre eux, issus de la structure 81, porte des traces internes et externes de calcination, liés sans doute à une utilisation culinaire. Les éléments céramiques sont donc rares et assez dispersés ; l'un en K9 (structure 58), 2 en L3 (structure 50), 1 en L10 (tourbe, sous structure 5), 3 en G5 (structure 81) et l'élément de préhension et / ou de suspension en J2 (structure 50, sous la dalle horizontale ; pl. 1, n° 2).

Celui-ci est fixé sur un fin fragment de 4 mm d'épaisseur, brun orangé en surfaces et à cœur, et constitué d'une pâte à inclusions très fines à moyennes de quartz, et muscovite fines à grossières. Le traitement des surfaces est illisible étant donné leur érosion. Il est constitué de petites boules de pâtes disposées horizontalement l'une à côté de l'autre formant donc deux protubérances et une dépression au centre. Il est malheureusement endommagé et fragmenté au niveau d'une des extrémités. En extrapolant sa longueur, il pourrait atteindre 80 mm pour 35 mm de largeur et 12 mm d'épaisseur. Deux perforations verticales biconiques de 11 mm aux extrémités et 8 mm au centre ont été ménagées. Aucune trace ligneuse n'est visible au niveau de la tubulure.

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Planche 1 : Lillemer 2008 et 2009, sondage 5, parcelle 733. Eléments de préhension et ou de suspension au moyen de liens. n° 1 : structure 65, H9 ; n° 2 : structure 50 (sous dalle horizontale)

40 IV.B / ATTRIBUTION CHRONOCULTURELLE ET ELEMENTS DE COMPARAISON.

L'ensemble de ce lot peut être attribué au Néolithique moyen II, soit entre 4200 et 3800 av. J.-C. et présente une contemporanéité assurée avec les éléments mis au jour dans ce secteur depuis 2005.

L'élément de préhension et / ou de suspension découvert en 2008 trouve des éléments de comparaison sur le site même Lillemer, dans l'US2 de la parcelle 682-915 (fouille 2007) ainsi qu'au sud de la butte non loin du sondage 2 et donc de ce même secteur (propections, Laporte et al., 2003).

Un fragment d'un élément de préhension et / ou de suspension au moyen de liens à double perforation verticale a été mis en évidence en 2006 au sein de l'US2 de la parcelle 682-915. Si cet accessoire est ubiquiste à cette étape du Néolithique moyen II, dans le sud (Montbolo, groupe de Roquefort...) et le nord de la France (Chasséen septentrional) et trouve son origine dans les productions chasséennes, celui découvert cette année représente toutefois un des rares éléments de ce type à être formé de deux boutons accolés. C'est dans les productions anciennes du Chasséen italien de type Lagozza que ce type morphologique semble apparaître (Vaquer, 1975).

Dans le nord-ouest de la France, on trouve des préhensions à double perforation verticale généralement réalisées sur des languettes ou des mamelons allongés. Ils sont appliqués sur des bols, des pots à parois rectilignes ou des micro-vases et peuvent se rencontrer sur des sites d'habitat ou funéraires. On peut mentionner exhaustivement le site même de Lillemer (prospections, Laporte et al., 2003), Er Lannic (Arzon), le Lizo et Mané er Grageux (Carnac), Nelhouët à Caudan (Hamon, 2003), dans le Morbihan, La Grand Grée 1 (Sandun, Guérande) en Loire-Atlantique (Letterlé et al., 1991) et les Châtelliers du Vieil- Auzay (Auzay) en Vendée (Large et Birocheau dir., 2004). Rappelons que les pots à anses internes, dont celui découvert à Lannec er Gadouer à Erdeven dans le Morbihan (Cassen et al., 2000) ou en Normandie comme à Fontenay-le- Marmion dans le Calvados (Coutil L., 1918), en sont munis. L'élément le plus proche, formé donc de deux boules de pâte, est observable sur une coupelle provenant de la tombe à couloir de Dissignac à Saint-Nazaire, en Loire Atlantique (L'Helgouac'h, 1984).

41 Bibliographie

CASSEN S., BOUJOT C., VAQUERO J., 2000 - Eléments d'architecture. Exploration d'un tertre funéraire à Lannec er Gadouer (.Erdeven, Morbihan). Constructions et reconstructions dans le Néolithique morbihannais. Propositions pour une lecture symbolique. Mémoire XIX. Chauvigny, Association des Publications Chauvinoises, 814 p.

COUTIL L. (1918) — Le tumulus de La Hogue à Fontenay-le-Marmion, Bulletin de la Société Préhistorique Française, t. 15,1 bis, p. 65-115.

HAMON G., 2003 - Les productions céramiques au Néolithique ancien et moyen dans le nord-ouest de la France. Thèse de Doctorat multigraphiée, Université de Rennes I-Beaulieu. 2 vol., 329 p., 32 fig., 122 pl.

L'HELGOUAC'H, 1984 - Le tumulus mégalithique de Dissignac à Saint-Nazaire, 303, p. 20- 33.

LAPORTE L., BERNARD V., BIZIEN-JAGLIN C., BLANCHET S., DIETSCH-SELLAMI M.-F., GUITTON V., GUYODO J.-N., HAMON G., MADIOUX P., NAAR S., NICOLLIN F., NOSLIER A., OBERLIN C ., QUESNEL L., 2003 - Aménagements du Néolithique moyen dans le Marais de Dol au pied de la butte de Lillemer (Ille-et-Vilaine) : les apports d'un programme de prospection thématique. Revue Archéologique de l'Ouest, 20, p. 127-153.

LARGE J.-M., BIROCHEAU P. (dir.), CROS J.-P. et DUDAY H., 2004 -Les Châtelliers du Vieil-Auzay : une archéologie d'un site exceptionnel de la Préhistoire récente. La-Roche-sur- Yon, Groupe vendéen d'études préhistoriques, 686 p.

LETTERLE F., LE GOUESTRE D., LE MEUR N., 1991 - La chronologie du Néolithique moyen en Armorique à la lumière du site de Sandun à Guérande (Loire-Atlantique). In : BEECHING A. et al. (dir.) : Identité du Chasséen. Actes du Colloque international de Nemours 1989. Mémoires du Musée de Préhistoire d'Ile-de-France, n° 4. Nemours, éd. A.P.R.A.I.F., p. 149-158.

VAQUER J., 1975 - La céramique chasséenne du Languedoc. Laboratoire de Préhistoire et de Palethnologie. Carcassonne, 368 p.

42 V / Analyse des bois

Par Quentin LEMOULAND

- Analyse xylologique :

L'analyse xylologique a été effectuée sur tous les bois prélevés de la parcelle 816. Les essences ont été déterminées en analysant en lames minces les plans transversal, radial et tangentiel de chaque bois (cf. Tableau 1). Pour chaque prélèvement, il est parfois apparu que les bois avaient été débités. Dans ces cas là, le mode de débitage a été noté. L'analyse des débitages n'ayant pas été effectuée directement sur le terrain, des précautions sont à prendre pour ces résultats. Les déterminations des essences et le travail des bois ont été synthétisés cartographiquement (cf. Figure 31). Il apparaît que les bois débités sont concentrés dans deux zones, aux alentours des carrés B26 et A41. La zone qui avait été pressentie comme une zone de planches n'est en réalité qu'une zone de panneaux d'écorces. Ce niveau d'écorces peut avoir deux origines possibles. Il peut tout d'abord correspondre à une zone de bois altérés, dont seule l'écorce aurait perdurée. Il peut aussi correspondre à une zone d'écorçage. Les bois sur le site sont assez bien conservés, la seconde hypothèse semble ainsi plus plausible, d'autant qu'il y a des bois travaillés à proximité immédiate. L'analyse cartographique des essences ne permet pas de mettre en évidence d'organisation particulière des bois. Il faut toutefois noter que les éléments de frêne ne sont situés qu'au niveau du fossé.

- Analyse dendrochronologique :

o Des éléments en chêne de la parcelle 816

L'analyse dendrochronologique se limite aux éléments en chêne faute de courbes de référence pour les autres taxons. Seuls trois bois ont été identifiés comme étant de cette essence. Un de ces bois ne possède pas assez de cernes pour être mesuré. Seuls les deux éléments de planche de chêne ont fait l'objet de mesures. Il apparaît une excellente corrélation des courbes de ces deux bois (cf. Figure 31). Cette excellente corrélation ne peut être due qu'au fait que ces planches proviennent d'un seul et même arbre. L'analyse des plans montre que ces deux bois sont distants de moins de 50 centimètres. Cette proximité permet d'envisager que ces éléments proviennent d'une seule et même planche fracturée.

43 Tableau 1 : analyse xylologique des bois de la parcelle 816

Carré Passe plan Bois Taxon Débitage A21 deci plan 15 1 Salix cf. A21 deci plan 15 2 Salix sp. B21 deci plan 15 3 Salix cf. B21 deci plan 15 4 Alnus cf. B21 deci plan 15 5 Alnus sp. I A26 dec6 plan 19 5 Alnus sp. A26 decB plan 19 6 Alnus sp. A26 dec6 plan 19 7 Salix sp. A26 decB plan 19 8 Quercus sp. planche (refendu) A2B dec6 plan 19 9 Salix sp. A26 decG plan 19 10 ? B2B dec6 plan 19 11 ? baguette travaillée (biseau double â une extrémité) B26 decB plan 19 12 Alnus sp. refendu A2B dec6 plan 19 13 Quercus sp. planche (refendu) B26 dec6 plan 19 14 Salix sp. A26 dec6 plan 19 15 Alnus sp. A26 dec6 plan 19 16 Alnus sp. planche (refendu) A25 decB plan 19 17 Alnus sp. B25 dec6 plan 19 18 Ecorce A24 decG plan 19 19 Ecorce A24 dec6 plan 19 20 Ecorce A23/24 dec6 plan 19 21 Ecorce A24 dec6 plan 19 22 Ecorce A24 dec6 plan 19 23 Ecorce A24 decB plan 19 24 Ecorce ' ! A24 decG plan 19 25 Ecorce i ' ' ' ' I A24 dec6 plan 19 26 Alnus sp. j B22 decB plan 19 27 ? A22 decG plan 19 28 Alnus sp. A22 decG plan 19 29 Salix cf. A22 dec6 plan 19 30 Alnus sp. 1 A22 decB plan 19 31 Salix cf. A22 dec6 plan 19 32 Alnus sp. 1 A22 dec6 plan 19 33 ? ' " / 3 A22 decG plan 19 34 Quercus sp. A22 dec6 plan 19 35 Alnus sp. A20 decB plan 19 39 Salix cf. A20 decB plan 19 40 Alnus sp. A20 dec6 plan 19 41 Alnus sp. A20 decB plan 19 42 Alnus sp. S S Sfl SS :•• • ' I tï ^lilÈN • 1 A20 decG plan 19 43 Fraxinus sp. B20 decB plan 19 44 Alnus sp. B20 decG plan 19 45 Salix sp. A19 dec6 plan 19 46 Alnus sp. A19 dec6 plan 19 47 Fraxinus sp. A19 decG plan 19 48 Alnus sp. A19 decG plan 19 45bis Alnus sp. A40 deci plan 20 2 taurbe (fantome de bois) A40 deci plan 20 3 Alnus sp. A40 deci plan 20 4 Alnus sp. planche (dosse) A40 deci plan 20 5 Alnus cf. B40 deci plan 20 Salix sp. A42 dec2 plan 21 8 Alnus sp. A42 dec2 plan 21 9 Alnus sp. A42 dec2 plan 21 10 Alnus sp. fendu A41 dec2 plan 21 11 Alnus sp. refendu (madrier) A42 dec3 plan 22 15 Salix sp. fendu A41 dec3 plan 22 16 Alnus sp. A40 dec3 plan 22 17 Salix sp. A41 dec4 plan 23 18 Alnus sp. A41 dec4 plan 23 19 Alnus sp. A41 dec4 plan 23 20 Salix sp. A23 deci tourbière bois Os A20.A21... dec6 tourbière bois 3 fgt Ecorces

44 Lillemer 2008 - Parcelle 816 Tourbe zone Sud - passes 1 à 6 A B

Corrélation dendrochronologique entre les deux planches de chêne 70 IMmr08_pl19_b8 26 69 nimr08_pl19_b13

25

Lillemer 2008- Parcelle 816 Tourbe zone Nord - décapages 1 à 4 24 A B

23

22

21

20

19 LEGENDE :

Bois non prélevé ou indéterminé

: Aulne

18 Chêne

Frêne

B Saule 17 | Ecorce

] Bois travaillé

16

Figure 31 : représentation cartographique de l'analyse des bois de la parcelle 816

45 o Des coërons du marais

Lors de chaque labour, de nouveaux coërons sont découverts et mis en tas par les exploitants en bordure de champs. Afin d'enrichir la courbe de référence du chêne de Lillemer, une prospection de ces tas dans le marais a été programmée. Quatre sites ont été échantillonnés : aux lieux-dits Boulienne et La Motte sur Saint-Père-Marc-en-Poulet, à La Rozière sur et à La Bégaudière au Mont-Dol. Au total, 21 troncs de chêne ont été prélevés (cf. Figure 32).

Figure 32 : localisation des tas de coërons prélevés

Pour chaque bois, trois chemins de mesure ont été effectués en laboratoire permettant d'obtenir 21 courbes de croissance. Parmi ces courbes, 14 corrèlent entre elles et ont permis de calculer la courbe moyenne mardol.MOY (cf. Figure 33). Cette courbe corrèle avec la séquence de référence Lillemer. 19 déjà établie sur Lillemer. La courbe Lillemer. 19 s'étalait sur 337 années calendaires. La courbe nouvellement créée la couvre entièrement avec ses 473 années. La démarche développée ici montre ainsi tout son intérêt. Elle permet d'une part d'enrichir la valeur moyenne des largeurs de cernes de chaque année mais aussi de rallonger la séquence de référence. Cette démarche contribue ainsi à combler les hiatus chronologiques. Les tas de coërons, lorsqu'ils sont trop importants, sont brûlés par les exploitants. Le suivi régulier de ces derniers est essentiel. La ressource de coërons du marais n'est pas illimitée. Ceci représente une perte d'information irrémédiable pour l'établissement des courbes de références dendrochronologiques.

46 500

Figure 33 : Montage de la séquence Mardol.MOY et comparaison avec la courbe de référence Lillemer.19

Al Chapitre VI - Un aperçu préliminaire des nouvelles structures de combustion (fouilles 2008)

Par Alexandre LUCQUIN & Ramiro MARCH

Les études qui ont déjà été menées sur les structures de combustion du site de Lillemer (cf. les rapports antérieurs, Lucquin 2007) ont montré une diversité d'utilisation, de mode de fonctionnement et de pratiques culinaires liées aux différents foyers. Lors des précédentes opérations, une structure de combustion a été découverte dans la parcelle 682-915, en B59. Il faut lui ajouter la découverte d'une nouvelle structure en M58 ainsi qu'une autre dans la parcelle 733 en K5 (structure 64). Nous présenterons donc la fouille de ces trois structures et les observations préliminaires qui en résultent.

VI. A/ PARCELLE 733, STRUCTURE 64

Lillemer 2008 Parcelle 733 K4-5 Structure 64

Coupe Sud-Nord berme

C

empierrement

5 Coupe Est-Ouest

» Schiste O Schiste thermoaltëré O Casson de silex chauffe o Os brûlé V Charbon empierrement berme ] Cendre • Sédiment brun (US 55)

Figure 34 - Plan, coupe et vue générale de la structure 64

48 La structure 64 se situe dans le mètre carré K5 et déborde légèrement sur le carré K4. Elle présente une forme plutôt rectangulaire d'environ 70 cm de coté (figure 34). Cependant, la structure continue de manière partielle dans la berme dans sa partie ouest, on peut estimer à une dizaine de centimètre la partie manquante. De même, elle a été coupée par la mise en place d'un trou de poteau au nord. Cette structure est constituée principalement par un amas de ce qui semble être des cendres très faiblement compactées, proche de l'état que l'on observe normalement immédiatement après la combustion. Il ne présente donc pas de percolations visibles de sédiment supérieur ou de compactions dues au piétinement ou aux intempéries. Cet état de conservation est exceptionnel, et à notre connaissance, il n'a pas été observé en contexte archéologique. Ces cendres forment un amas de 8cm d'épaisseur au maximum qui repose sur un sédiment brunâtre correspondant à l'US 55 qui ne présente pas de thermoaltérations visibles. Ce sédiment repose lui-même sur une couche de blocs de schiste correspondant à l'empierrement du talus (figure 35).

Figure 35 -photos de la structure 64, fouille du quart nord-est

Les cendres contiennent de nombreux charbons de bois ainsi que des fragments d'ossements brûlés, carbonisés ou calcinés (dont au moins une dent), un casson de silex et enfin des fragments de schistes. Ces roches ont été décrites de manière comparable aux structures précédentes (Lucquin 2007) en suivant une trentaine de variables (March & Soler Mayor 1999; March et al. 2003) caractérisant les altérations de l'action du feu comme leurs positions dans la structure, leurs oxydations ou encore leurs dimensions... Un ensemble de 35 roches a été enregistré et positionné dans le foyer lors de la fouille. Celles d'une longueur inférieure à 3 cm sont considérées comme des esquilles et relevées en vrac avec le tamisage. La structure contient une masse de roches de 1,008kg, quantité très faible en comparaison des autres structures étudiées. La morphologie de ces roches est à 88,6% celles d'éclats (31 individus), alors que les 11,4% restant correspondent à 4 petits cailloux entiers. La masse des roches est comprise entre 8g à 126g avec une moyenne de 28,8g dont l'écart type est très important, 29,5.

49 10-,

1 100 120 140 masse (g)

Figure 36 - Histogramme des masses des roches du foyer

L'histogramme de ces masses (Figure 36) présente une distribution décroissante avec l'augmentation de la masse. La classe de masse la plus représentée correspond à celles comprises entre 10g et 15g, classe qui était déjà la plus fréquente dans le foyer du talus au Haut-Charles (Lucquin 2007). Le remplissage rocheux de la structure est donc composé d'éclats de faible masse, en faible quantité.

0,00,

Longueur]

1,00 0,00 0,00 0,25 0,50 0,75 1,00 20 40 60 80 Longueur (mm) Longueur (mm)

25-, Y=0,0176x +10,4046 Y=0,55816x + 5,83132 R=0,07064 R=0,72174

15-

.é 10-

5-

10- 0 10 ' i Ì) ' 40 50 ' 60 ' 70 ' 80 ' 90 100 ' 20 30 40 50 70 90 100 Longueur (mm) Longueur (mm) Figure 37 - Dimension des blocs de schiste (histogramme des longueurs, diagramme ternaire des dimensions, nuages de points et courbe de corrélation longueur largeur et longueur épaisseur)

Nous avions évoqué plus tôt que seules quatre roches étaient entières. Pour les autres roches (figure 38), le type de fragments est de forme polyédrique, majoritairement polyédrique-plat

50 (54,29%), puis polyédrique régulier (11,43%) ou irrégulier (11,43%). Cependant, on peut constater également que la fracture principale de ces roches (figure 39) est plate ou principalement plate (courbe ou irrégulière). Nous avions déjà constaté qu'à Lillemer, la fracturation thermique des roches de schiste est très régulière et suit un délitement qui conditionne la forme et la faible épaisseur des fragments obtenus.

Individus Individus Type de fragment (nombre) (%) Entier 4 11,43 Polyédrique régulier 4 11,43 Polyédrique plat 19 54,29 Polyédrique concave 2 5,71 Polyédrique convexe 2 5,71 Polyédrique irrégulier 4 11,43 Total 35 100 Figure 38 - Type de fragments des roches du foyer

ir régulière

individus (nombre)

Figure 39 - Fracture principale des roches du foyer

Il est très difficile de déterminer si ces roches ont été chauffées ou non, parce que nous n'observons pas de changements significatifs de leur coloration, pour le schiste de Lillemer, avant 600°C. L'étude de ces colorations s'est donc difficile. Ainsi, seules 5 roches (14,29%) présentent un léger rosissement, modification visible de leur coloration. Mais les autres ne peuvent pas être considérées comme non thermoaltérées (figure 40). Ces thermoaltérations sont plutôt partielles et ne présentent pas vraiment une orientation préférentielle. Concernant la distribution spatiale des roches dans la structure, bien qu'éparses, il est possible d'observer une concentration liée à un léger empilement de blocs dans l'angle nord- est de la structure. C'est également dans cette zone que se concentrent trois des blocs portant des traces de thermoaltérations (figure 34). La nature de cette concentration est difficile à appréhender, mais elle semble liée à des rejets de foyer.

Emplacement de Position de individus individus type de thermoaltération l'oxydation l'oxydation (nombre) (%) non visible nulle nulle 30 85,71 globale totale 1 2,86 inférieure 1 2,86 rose partielle latérale 1 2,86 supérieure 2 5,71 sous total rose 5 14,29 Grand Total 35 100 Figure 40- Type de thermoaltération, emplacement et position de l'oxydation des roches

51 Cette étude préliminaire de la structure permet d'établir une première hypothèse de travail. Cette structure correspondrait à une aire de rejet et non à une structure en place. La morphologie des éclats présents pourrait associer cette structure à un foyer semblable à celui retrouvé dans le talus de la fouille du Haut-Charles. Cependant, il est nécessaire de trouver d'autres informations permettant de valider cette hypothèse et tenter de préciser la mise en place de cette structure (correspond elle à un ou plusieurs rejet ?) ainsi que la nature des activités préalables (informations qui pourrait être apportées par l'étude des résidus organiques).

VLB/ PARCELLE 682-915, STRUCTURE B59

La structure B59 se situe dans la parcelle 682-915 dans la continuité des structures mise à jour lors des sondages d'archéologie préventive. Cette structure en cuvette se présente comme un foyer en cuvette subcirculaire d'environ 50cm x 60cm (figure 41).

B

Coupe Ouest-Est, face Sud • i 10cm

® 10cm Berme Nord-Sud Figure 41 - Plan et coupe et vue de la structure B59

Pour la fouille de cette structure, nous avons mis en place une double berme en forme de croix centrée sur la structure. Malheureusement, ce qui nous semblait être une seule et même structure correspondait en réalité à deux cuvettes jointives dont la limite était masquée par la berme nord-sud. Nous ne connaissons donc pas exactement la forme de ces deux cuvettes, mais elles semblent plutôt oblongues avec, pour la cuvette est, des parois formant un V (une reprise de l'étude des bermes nous permettra de préciser ces informations). Néanmoins la cuvette se situant à l'ouest contenait un sédiment noirâtre surmonté par une fine couche de sédiment brunâtre, alors que la cuvette située à l'est contenait un sédiment gris. Ces deux cuvettes pourrait avoir fonctionné de manière complémentaire et ne sont pas sans rappeler la cuvette latérale du foyer des Hauts (Lucquin 2007) ou encore le foyer néolithique ancien trouvé sur le site des Gouillauds, au Bois, Ile de Ré (Charente-Maritime) (Pautreau et Robert 1980). Ces cuvettes contiennent peu de mobilier, un os brûlé, deux déchets d'industrie lithique ainsi que deux petits tessons céramiques. Ce sont les fragments de roches (schiste et

52 quartz), au nombre de 22, qui représentent l'essentiel de ce matériel. Ces roches ne forment pas un parement dans la structure mais plutôt un niveau horizontal reposant sur le sédiment gris et noir. Ce foyer présente des matières premières diversifiées. 15 de ces roches sont des schistes (68%), 5 des quartz (26%) et nous pouvons constater la présence d'un petit galet provenant d'un conglomérat sédimentaire inconnu. La masse de roche contenue dans ces structures est de 1,744 kg avec des masses de roches comprises entre 6g et 415g soit 79g (± 100,8) en moyenne. Ces roches sont donc plus importantes en masse, que celles trouvée dans la vidange (St 64). L'histogramme de ces masses (Figure 42) présente une distribution normale, décroissante avec l'augmentation de la masse. La classe de masse la plus représentée correspond aux masses entre 0g et 100g et plus précisément entre 15g et 20g. Le remplissage rocheux de la structure est donc également composé d'éclats de faible masse.

200 300 masse (g) masse (g) Figure 10 - Histogramme des masses des roches du foyer (à gauche totale, à droite <100g) 0,00> . „„ 0 schiste • quartz + conglomérat

1,00 0 20 40 60 80 100 120 140 0,00 0,00 0,25 0,50 0,75 1,00 Longueur (mm) Longueur (mm)

40- Y=0,09267x +13,11286 R=0,31835 70- 35'

30- 60- | 25- SO- IS 20 e> 1 " il 15 S] 40- 10 30' 5- 20- —I— —I— —I— —r~ —I— —I— 40 80 100 120 —i— 20 140 20 40 80 100 120 140 Longueur (mm) Longueur (mm) Figure 42 - Dimension des blocs de schiste (histogramme des longueurs, diagramme ternaire des dimensions, nuages de points et courbe de corrélation longueur largeur et longueur épaisseur)

53 L'histogramme des longueurs montre une décroissance régulière dominée par des fragments de petites tailles (30 mm et 40 mm) avec une longueur maximale des roches inférieure à 140mm (figure 43). La comparaison entre la longueur et la largeur des roches montre une corrélation élevée (R-0,88), la largeur augmentant avec la longueur de la roche de manière similaire à la vidange selon un rapport de 0,55. La corrélation entre la longueur et l'épaisseur n'est pas intéressante (R=0,32). Le diagramme ternaire montre des modules de roches peu homogène mais qui sont dépendant de la matière première et reflète donc les modes de fragmentation différents entre les quartzs et les schistes.

Individus Individus Matière première Type de fragment (nombre) (%) conglomérat Entier 1 4,55 Polyédrique régulier 2 9,09 Polyédrique irrégulier 4 18,18 sous total quartz 6 27,27 Entier 2 9,09 Polyédrique régulier 4 18,18 schiste Polyédrique plat 6 27,27 Polyédrique concave 1 4,55 Polyédrique irrégulier 2 9,09 sous total schiste 15 68,18 Total 22 100 Figure 43 - Type de fragments des roches du foyer

La fragmentation est donc dépendante de la matière première. Seule trois roches sont entières, les quartzs présentent plutôt des fragments de type polyédrique irrégulier alors que le schiste est toujours plutôt polyédrique plat ou régulier. Cette différence se reflète également pour la fracture principale qui tend à la fracture irrégulière pour le quartz et plate pour le schiste (figure 44).

— schiste irrégulière I I I quartz

plate irrégulière I

plate courbe |

plate I

I I 1 1 1 1 I 012345678 nombre d'individus

Figure 44 - Fracture principale des roches du foyer

Tout comme les autres structures, les thermoaltérations des schistes sont peu visibles et seules quatre roches en portent la trace (figure 45). Ces oxydations sont plutôt partielles et orientées de manière supérieure. Pour les quartz, les thermoaltérations se caractérisent par un blanchiment de la roche, l'apparition de microfissurations et le rougissement de concentrations ferreuses. Tous les éclats présents dans la structure portent ces marques de manière globale.

54 La distribution spatiale des roches (figure 41) révèle que les quartzs sont très concentrés, ce qui pourrait indiquer qu'ils correspondent à un seul bloc fragmenté lors de la chauffe (des remontages, bien que difficiles pourrait résoudre cette question). De manière globale, les roches portant des traces de thermoaltérations sont concentrées dans le centre de la structure sans distinction entre les deux cuvettes.

Emplacement Position de individus individus type de thermoaltération de l'oxydation l'oxydation (nombre) (%) non visible nulle nulle 12 54,55

rose (schiste) globale totale 1 4,55 partielle supérieure 3 13,64 sous total rose 4 18,18 blanc (quartz) globale totale 6 27,27 Grand Total 22 100 Figure 45 - Type de thermoaltération, emplacement et position de l'oxydation des roches

Il est encore difficile de comprendre le fonctionnement de cette structure. Un faible nombre de roche a été employé dans une petite cuvette. Ces roches semblent avoir été chauffées par le dessus. Leur fonction réelle est inconnue, mais elles ont servi à mettre en place un niveau homogène sur les deux cuvettes. Cette étude sera complétée par des analyses biogéochimiques des roches et sédiment qui nous permettront d'obtenir des informations sur la fonction de cette structure.

VI.C/ PARCELLE 682-915, STRUCTURE M58

Lillemer 2008 Parcelle 682-915 Structure M58

58 imites hypothétiques de \ la structures >

m Schiste Q Schiste thermoaltéré 57 m Quartz tn Granité ta Tesson céramique 0 Industrie lith ¡que SU Sédiment noir 1 I Sédiment gris

Figure 46 - Plan et coupe de la structure M58

55 La structure M58 se situe dans la continuité du foyer B59. C'est un foyer construit au bord du talus, creusé dans le schiste et peut être associé au fossé trouvé dans cette parcelle. Le foyer se présente sous la forme d'une concentration de sédiment noir charbonneux associée à des roches brûlées. Lors de la fouille, la structure a été partiellement détruite dans sa partie supérieure en raison de la proximité d'un remblai datant de la Renaissance. De même, cette structure n'est pas complète, elle a été coupée par un fossé moderne. De ce fait, nous ne connaissons pas les dimensions exactes de cette structure. Nous pouvons proposer néanmoins une forme hypothétique à partir de la forme conservée de cette structure (Figure 46). Ainsi, cette structure semble être de taille plus importante que celle observée dans cette zone. Le remplissage de cette structure ne contient pas de déchets osseux, mais une dizaine de déchets d'industrie lithique plus ou moins brûlés, ainsi que deux tessons. De plus, une des roches de ce foyer semble être un fragment de meule en granité. La matière première des 62 roches chauffées sont comme dans tous les foyers de Lillemer principalement le schiste (92%). Cependant, il y a également, comme nous l'avons déjà évoqué, trois granités, fragments de la meule (5%) mais aussi 2 fragments de quartz

re; ^ masse (g)

Figure 47 - Histogramme des masses des roches du foyer (à gauche totale, à droite <100g)

La masse totale des roches présentent dans la structure est de 8,4kg, soit en moyenne 135g (±221) par roche. Ces masses sont comprises entre 6g et 1309g. L'histogramme de ces masses (Figure 47) présente une distribution normale, décroissante avec l'augmentation de la masse. La classe de masse la plus représentée correspond aux masses entre 0g et 50g. Cependant, si ont regarde plus précisément, il y a une distribution bimodale avec un sommet entre 20g et 25g et un autre entre 50g et 55g. C'est donc une distribution particulière par rapport à ce qui a déjà été observé. L'histogramme des longueurs (figure 48) confirme ce double mode, dominé par des fragments de petites tailles (45 mm à 50 mm et 55 mm à 60 mm). Le reste de la distribution montre une décroissance régulière avec une longueur maximale des roches inférieur à 250mm. La comparaison entre la longueur et la largeur des roches montre une corrélation élevée (R=0,80), la largeur augmentant avec la longueur de la roche de manière similaire aux autres structures étudiées selon un rapport de 0,54. La corrélation entre la longueur et l'épaisseur n'est pas significative (R=0,40). Le module des roches est assez homogène tendant à se séparer en deux groupes selon la largeur des roches.

56 Longueur (mm) Longueur (mm)

Y=0,53623x +9,07283 R=0,80198 Y=0,1041x+10,08702 R=0,39695

100 150 200 250 0 50 100 150 200 Longueur (mm) Longueur (mm) Figure 48 - Dimension des blocs de schiste (histogramme des longueurs, diagramme ternaire des dimensions, nuages de points et courbe de corrélation longueur largeur et longueur épaisseur)

Individus Individus Matière première Type de fragment (nombre) (%) granite Polyédrique irrégulier 3 4,84 Entier 1 1,61 quartz Polyédrique irrégulier 1 1,61 sous total quartz 2 3,23 Entier 3 4,84 Polyédrique régulier 8 12,90 Polyédrique plat 24 38,71 schiste Polyédrique concave 8 12,90 Polyédrique convexe 7 11,29 Polyédrique irrégulier 7 11,29 sous total schiste 57 91,94 Total 62 100 Figure 49 - Type de fragments des roches du foyer

Si ces roches sont principalement des éclats (78%), dalles et blocs sont également représentés (11% chacun). Seules quatre roches (3 schistes et 1 quartz) sont entières. Le type de fragment, nous l'avons déjà vu est dépendant de la matière première. Pour le schiste, nous retrouvons un mode de fracturad on habituel dominé par des fragments de type polyédrique plat avec des fractures principales plates (figure 49 et 50). Cependant, les fracturations plates courbes avec des fragments polyédriques concaves ou convexes sont bien représentées. Les autres roches sont moins représentées en quantité mais tendent à avoir une fracturation irrégulière.

57 O 5 10 15 20 25 nombre d'individus

Figure 50 - Fracture principale des roches du foyer

individus individus type de thermoaltération Emplacement de l'oxydation Position de l'oxydation (nombre) (%) non visible nulle nulle 32 51,61 gris (granite) globale totale 2 3,23 globale totale 15 24,19 supérieure 4 6,45 supérieure latérale 2 3,23 partielle latérale 1 1,61 rose (schiste) inférieure 2 3,23 indéterminée 2 3,23 sous total partielle 11 17,74 ponctuelle inférieure 1 1,61 sous total rose 27 43,55 Total 62 100 Figure 51 - Type de thermoaltération, emplacement et position de l'oxydation des roches

48% des roches portent des traces de thermoaltération, ce qui est important en comparaison des structures précédemment étudiées. Contrairement à la structure B59, les quartzs contenus dans la structure ne portent pas de traces de thermoaltération (figure 51). L'aspect du principal bloc de granité est blanchâtre sans fissuration et il est difficile de le considérer comme thermoaltéré. Au contraire les deux autres fragments, d'une couleur gris très foncée et craquelée, voir friable témoignent d'une chauffe plutôt intense. En ce qui concerne les schistes, 47% témoigne d'un rosissement, assez sur certaines roches. Il semble donc que les températures atteintes dans cette structure aient été plus importantes. Ces altérations sont plutôt globales. Lorsqu'elles sont partielles, elles se concentrent plutôt sur la face supérieure (et supérieur latérale) de la roche, ce qui semble indiquer un chauffage par le dessus. La distribution spatiale des thermoaltérations (figure 46) semble montrer plutôt une concentration dans la partie ouest de la structure. Cependant, les roches chauffées sont très dispersées dans la structure. Cette structure a donc fonctionnée de manière plus intense que les autres structures étudiée. Là aussi, les roches ne sont pas un élément de construction de la structure. Leur taille et leur quantité importantes suggèrent qu'elles ont tenu un rôle fonctionnel particulier, tel des roches chauffantes pour la cuisson. Nous devrions préciser la fonction de cette structure avec des analyses biogéochimiques.

VI.D/ CONCLUSION

58 Ces données préliminaires sur le fonctionnement de ces structures révèlent une grande variété dans les modes de fonctionnement rencontrés. Si la nature de vidange de la première structure et celle de foyer pour les deux autres semble évidente et que nous avons commencé à reconstruire leur fonctionnement, leur fonction exacte reste à découvrir. Pour cela, nous finalisons des analyses biogéochimiques de sédiments et de roches provenant de ces trois structures. De plus, avec ces trois nouvelles structures étudiées, Lillemer offre la possibilité de réaliser une étude comparative intéressante qui nous permettra de franchir un nouveau pas dans nos interprétations concernant l'utilisation des foyers et les pratiques culinaires sur ce site et dans le Néolithique.

BIBLIOGRAPHIE LUCQUIN A., 2007 - Etude physico-chimique des méthodes de cuisson pré et protohistorique. Thèse de l'Université de Rennes 1, 422 p. MARCH, R. J., & B. SOLER MAYOR, 1999 - La structure de Combustion n°l. in M. Julien & J.-L.Rieu (Éds.), Occupations du Paléolithique supérieur dans le sud-est du Bassin parisien D.A.F. (Vol. 44), Paris: Maison des Se. de l'Homme, pp. 102-125. MARCH, R. J., B. SOLER MAYOR, & S. VERTONGUEN, 2003 - Les structures de combustion du bronze final du gisement du « Closeau » et du Coteaux de la Jonchère (1) : un aperçu préliminaire de leur mode de fonctionnement, in M.-C. Frère-Sautot (Éd.), Le feu domestique et ses structures au néolithique et aux âges des métaux (Actes du colloque Bourg- en-bresse 7 octobre 2000 Beaune 8 Octobre 2000) Préhistoires (Vol. 9), Montagnac: Ed. Monique Mergoil, pp. 143-177. PAUTREAU J.-P., P. ROBERT, 1980 - Le foyer néolithique ancien des Gouillauds, au Bois, Ile de Ré (Charente-Maritime). Bulletin de la Société Préhistorique Française, vol. 77(4), pp. 123-128.

59 VII / Communication, animation« diffusion Par Catherine BIZIEN-JAGLIN

En 2009, les actions de communication et de valorisation autour des fouilles archéologiques du site du Néolithique moyen de Lillemer ont concerné des approches très diverses. VI.A/ L'ESPACE D'INTERPRETATION DE LA MAIRIE DE LILLEMER.

Suite à la conception muséographique élaborée en collaboration avec Pierre Combes1 en 2008 (annexe 1), le travail concernant l'Espace d'interprétation de la Mairie de Lillemer a essentiellement consisté en la rédaction de textes destinés aux panneaux ou aux montages vidéo. A partir d'un premier jet (C. Bizien), les textes ont été finalisés avec les relectures de Luc Laporte, Jean-Noël Guyodo et Paul-André Besombes (SRA Bretagne) après de multiples échanges. Ce premier état, très dense, obtenu en septembre 2009, comporte l'ensemble des approches destinées à être présentées. En novembre 2009, suite à une réunion associant Pierre Combes (muséographe) et Monsieur le Maire de Lillemer, et afin de trouver une bonne adéquation avec les surfaces de présentation disponibles, une sélection des textes destinés aux panneaux a été réalisée. Cette sélection constitue le premier degré de compréhension. Une copie en a été communiquée à La Mairie de Lillemer et à Paul-André Besombe (SRA). Les autres thèmes, plus spécialisés, sont destinés à être développés sur les montages vidéo. En décembre 2009, nous sommes en attente du lancement de la finalisation matérielle des panneaux par la Mairie de Lillemer qui a annoncé l'ouverture de 1' Espace d'Interprétation courant premier semestre 2010. En annexe, sont présentés quelques exemples de maquettes provisoires de ces panneaux. Il ne s'agit pas des versions définitives qui seront réalisées par un infographiste mais de documents de travail destinés à tester la présentation (annexe 2).

Afin d'animer le nouvel espace d'interprétation archéologique en attendant la réalisation de la muséographie définitive, l'exposition « Meilleurs Souvenirs Mégalithique de Bretagne » a été gracieusement mis à disposition de la Mairie de Lillemer du moi d'août au moi d'octobre par le Centre Régional d'Archéologie d'Alet. Quelques pièces originelles venant des collections de prospections du site (céramiques, macro-outillage, industrie lithique) ont été présentées en vis à vis dans des vitrines fermées avec des cartels expliquant le lien entre les mégalithes et le site de Lillemer.

VI.B/ VISITES DE SITE ET CONFERENCE :

1 muséographe retenu par la mairie de Lillemer

60 - Une conférence retraçant les fouilles de Lillemer à partir d'un montage PWP a été réalisée pour la Société d'Histoire et d'Archéologie de Saint-Malo, le 19 janvier 2009 (cf. annexe 3). - Une visite du site de Lillemer a été réalisée pour la Société Géologique et minéralogique de Bretagne le 21 mars 2009 dans le cadre d'une journée d'excursion dans la Baie du Mont-Saint-Michel (cf. annexe 4). - - Au moi de septembre, Chloé Martin a assuré l'accueil des visiteurs et le commentaire de l'exposition « Meilleurs Souvenirs Mégalithiques » présentée dans le nouvel espace Culturel dans le cadre des journées nationales du transport. La commune de Lillemer avait été retenue comme un des buts de ces excursions par la communauté d'Agglomérations du Pays de Saint-Malo pour son patrimoine bâti et son site archéologique, (cf. annexe 5)

VI.C/PUBLICATIONS GRAND PUBLIC : Le site de Lillemer acquiert une certaine lisibilité auprès du grand public au travers de deux publications. - Dans son ouvrage « L'histoire de la baie du Mont-Saint-Michel et de son abbaye » (édition Ouest-France, parution 2009), Le Professeur Jean-Claude Lefeuvre a évoqué les travaux archéologiques menés à Lillemer. Le texte nous avait préalablement été soumis à relecture (Luc Laporte, Catherine Bizien). - Un article de 8000 signes a été rédigé pour la future Encyclopédie de Bretagne (auteurs C. Bizien, L. Laporte, J.-N. Guyodo)

61 Annexe 1 : Le projet de l'Espace d'Interprétation : Document de travail, les teintes et mises en place définitives sont susceptibles de varier (doc. Pierre Combes) Organisé autour de deux salles, l'Espace présentera dans la première salle, les données concernant les site de Lillemer, les fouilles autour d'une définition de l'Archéologie et de la chronologie. Dans la deuxième salle seront plus spécialement présentés les données concernant la culture matérielle au travers de fac-similé et de présentation temporaire de mobilier venant des fouilles selon les circonstances.

Salle 1 : Le site de Lillemer

Salle 2 : Le mobilier néolithique et la culture matérielle.

62 Annexe 2 :

Le site de Lillemer

Le village de Lillemer est établi sur une butte rocheuse naturelle qui domine les marais formant le fond de la baie du Mont-Saint-Michel Avec les carrières modernes qui ont été ouvertes sur ses flancs, les parcelles habitées sont désormais inaccessibles aux travaux des archéologues.

Autour de la butte de Lillemer, s'étendent les marais tourbeux de teinte toncée. Au nord-est de la butte, " le sillon " constitué de tangue recouvre la tourbière, (cl. Bizien, 1996)

La butte de Lillemer est constituée de roches appartenant au socle de l'ère primaire.

Le socle rocheux est en majeure partie constitué de schistes briovériens. Dès le Néolithique, le socle rocheux de la butte a fait l'objet d'aménagements et les affleurements de schiste ont été exploités par exemple à des fins de constructions.

La butte de Lillemer est également traversée par un ou plusieurs filons de dolérite. La dolérite est une roche de composition basaltique. Elle a été utilisée au Néolithique dans les constructions et probablement pour la confection de certains outils.

Le socle rocheux à l'occasion de la fouille d'une carrière moderne sur la butte : Au premier plan, le schiste en petite plaquette ; au second plan, la roche au contact d'un filon de dolérite est transformée en bloc plus massif, la cornôenne ; en arrière plan, le filon de dolérite altéré s codé à la pelle mécanique (cl. Bizien, 2006)

Les sédiments qui affleurent dans le marais, sont des formations beaucoup plus récentes

Le marais est la partie exondée du prisme sédimentaire déposés au fond Une grande partie de ces dépôts se mettent en place à partir du début de la baie du Mont-Salnt-Mlchel. de l'Holocène (environ 8000 ans avant Jésus-Christ) avec la En profondeur, il est principalement constitué d'une succession de dépôts remontée du niveau marin, consécutive au réchauffement climatique d'origine marine ou estuariennes, appelés tangue, et de formations tourbeuses La mer envahit ainsi assez largement la baie. Puis, progressivement, la qui se sont développées à l'abri des arrivées d'eau saumâtre. En surface, on remontée des niveaux marins se fait moins rapide. A partir du Moyen-Age, distingue le marais blanc, composé de tangue au nord, du marais noir l'exploitation par l'homme de ces zones basses marécageuses contribue à composé de tourbe au sud. On y retrouve des coôrons, troncs d'arbres stabiliser cette évolution ; abrités derrières des digues artificielles, les fossilisés datés de la période Néolithique. marais sont désormais protégés des incursions d'eau saumâtre

L'Espace d'Interprétation : Exemple de maquettes temporaires de panneaux. Les pannea définitifs seront réalisés par un infographiste.

63 Préparer; stocker et présenter : la céramique La fabrication d'un pot La céramique est une des grandes innovations techniques du Néolithique. Las potiers utilisaient des argiles qu'ils trouvaient à proximité de leur lieu de vie.

Le développement de l'agriculture et de la sédentarisation a nécessité de nouveaux contenants adaptés aux nouveaux modes de consommation : stockage de graines dans de grandes jarres, préparation de boissons fermentées etc.. Cette nouvelle matière est plus étanche que les récipients en matière animale (gourde en cuir) ou végétale (panier en osier). Elle découle d'une meilleure maîtrise des arts du feu.

L'argile a l'avantage d'être modelable et permet la création de nouvelles formes, témoins des besoins et des comportements sociaux émergeant durant cette période néolithique.

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Les poteries son!

m Les surfaces des céramiques traduisent toujours un souci de Poteries du Néolithique moyen II de Lillemer (cl. Bizien) finition de qualité. Certaines poteries sont décorées, soit par adjonction d'éléments externes en forme de boutons, de Le vaisselier de Lillemer date du Néolithique moyen II : entre culture armoricaine et croissants soit par des décors imprimés à l'aide d'ouîiis variés influence des groupes du bassin parisien (apex de gastéropode, coquillage, pointe en os ou en silex, peigne). il offre un ensemble de récipients aux formes variées. C'est à cette époque qu'apparaît une multiplication des récipients pour la consommation individuelle. De nouveaux objets sont aussi créés pour des fonctions diverses et différentes de l'usage alimentaire telles des coupes à socle.

Les coupes à socle sont souvent interprétés comme vase support ou brûle parfum, mais des analyses chimiques ont montré que certaines ont contenu du bral de bouleau (colle végétale).

Les céramiques montrent que le très soigné. San fond est rond groupe humain de Lillemer comme l'cssantfet des formes fabriquées à cette époque s'intègre dans la culture armoricaine. Ceci est montré par les modes de fabrication tel l'adjonction d'os dans l'argile, les formes et certains décors aux coquillages. Des influences orientales sont aussi visibles : cols ouverts, décors d'incisions quadrillées, caractères qui se Sols et éeueil«s s avec rencontrent sur les sites de e loup M Normandie ou du Bassin parisien. Impression de l'extrémité pointue d'un Le vaisselier de Lillemer : des formes diverses, bouteilles, jarres, pots, ëcuelles, bols. o de type: pourpre MB L'Espace d'Interprétation : Exemple de maquettes temporaires de panneaux. Les panneaux définitifs seront réalisés par un infographiste.

64 Des outils en pierre pour les activités quotidienne

Comme sur de nombreux sites préhistoriques, l'outillage en pierre, principalement le silex, constitue une part très importante du mobilier archéologique. Toutes ces pierres ne sont pas des outils, la plupart sont de simples éclats de taille abandonnés. Prévoir dessin de tailleur

Les outils, pour une meilleure préhension, pouvaient être emmanchés. Avec le temps, les manches en bois, os, cuir ou matières périssables ont disparu. La roche la plus utilisée est le silex, facile à tailler.

Perçoir : Un perçoir est un outil sur lequel une pointe fine a été Grattoir : dégagée par deux séries de retouches convergentes. Le perçoir pouvait servir au perçage des matériaux semi-durs Les grattoirs comportent un bord retouché, servant ai (bols, os) ou souples (cuirs, peaux). ou des peaux. La taille du silex C'est l'action de fractionner la matière première (galets et rognons de silex, etc.) à l'aide d'un percuteur afin de produire des outils. Les percuteurs peuvent être en matière dure comme la pierre, ou au contraire en matière tendre comme le bois végétai et le bois de cervidé.

L'opération de taille, appelée débitage, vise la production d'éclats, de lames ou de lamelles. Ce sont ces pièces qui sont ensuite transformées en outils, indispensables pour le travail d'autres matières dures comme le bois, i'os et le cuir. L'archéologie expérimentale a montré que pour un tailleur expérimenté quelques minutes suffisent pour f obtenir un outil. |P

Armature tranchante : Les armatures de flèches tranchantes sont des segments de lames, de forme trapézoïdale ou triangulaire. Montées à l'extrémité d'une hampe en bois, comme des flèches, elles sont utilisées pour la chasse. Leur présence montre que l'agriculture et l'élevage n'étaient pas les seules sources de nourriture.

L'assemblage lithique, c'est à dire l'ensemble des pierres taillées, de Lillemer présentent toutes les étapes de la chaîne opératoire, du bloc brut de matière première jusqu'aux objets finis.

La présence d'esquilles (ultimes déchets c ! taille) et de nucléus montrent que la taille a eu lieu sur place à Lillemer.

La technicité des tailleurs est suggérée par un large panel de techniques, soit de _ et de méthodes exprimées lors du débitage (percussions à la pierre dure, tendre organique, indirecte).

L'Espace d'Interprétation : Exemple de maquettes temporaires de panneaux. Les panneaux définitifs seront réalisés par un infographiste.

65 Annexe 3 : Extrait du site Internet de la Société d'Histoire et d'Archéolosie de Saint-Malo

Société d'Histoire et d'Archéologie de l'Arrondissement de Saint-Malo Le Site de la SHAASM : pour tous les amoureux de l'histoire et de Saint-Malo

ARCHIVE POUR 19 JANVIER 2009 Conférence du 19 janvier 2009 Lundi 19 janvier 2009

[Fouilles à Lillemer en 2007 - source ATEAJ

Madame C. BIZIEN-JA GLIN nous a parlé

des fouilles en cours

sur le site archéologique de LILLEMER. Le site de Lillemer est une butte en schiste à 13 m au-dessus du marais de Dol. Ce lieu a été peuplé dès le néolithique moyen, c'est à dire entre 4005 et 4000 avant J-C. C'est le début de l'agriculture et de l'élevage. Ce site est d'autant plus remarquable qu'il est un des rare site de peuplement et non pas une nécropole. Depuis que les fouilles ont débuté en 1995 les archéologues vont de découvertes en découvertes. 2 sites ont été fouillés : le marais et la butte. La butte aura permis de découvrir les lambeaux d'un sol en planches et toujours en place, un talus arasé et des terrasses aménagées. Enfin, mise en évidence d'une sorte de talus entourant la butte. Mais une découverte majeure eue lieu en 2008, les vestiges d'une construction en briques de terre crue. Ce type de construction est exceptionnel en France pour la période du néolithique moyen. De nombreuses poteries, haches et objets usuels ont été également trouvés. Pour 2009 les fouilles continuent car il y a eu moins d'un hectare de fouille réalisée sur 30 ha que représente de site de Lillemer. Un Musée dans la mairie est en prévision de réalisation.

66 Annexe 4 : Programme d'excursion en Baie du Mont-Saint-Michel de la Société séologique et minéralogique de Bretasne.

Sortie de terrain de la Société géologique et minéralogique de Bretagne Samedi 21 mars 2009 Baie du Mont St Michel animée par 1- Catherine Bizien-Jaglin (Centre Régional Archéologique d'Alet), 2- Chantai Bonnot (Laboratoire de Géomorphologie de - EPHE) et 3- Jean Plaine (Géosciences-Rennes, Université de Rennes 1). Matinée: Archéologie et occupation humaine de la Baie pendant la Préhistoire (direction: Catherine Bizien-Jaglin) • les fouilles de Lillemer (RV à lOh à Lillemer, Ille-et-Vilaine, sur le parking). • déplacement au Mont-Dol: exposés de Catherine Bizien-Jaglin, Jean Plaine (sur les fouilles et la collection Sirodot) et Chantai Bonnot (sédimentologie de la baie).

Pique-nique au Mont-Dol Après-midi: les cordons coquilliers de la Baie (direction: Chantai Bonnot) Départ vers 13h-13h30 à , Ille-et-Vilaine, Grande Rue, face à la Pharmacie. Une paire de bottes est fortement conseillée.

Extrait du site internet de la Société géologique et minéralogique de Bretagne

Société Géologique et Minéralogique de Bretagne

Présentation j Actualité | Historique | Activités Patrimoine | Bibliographie \ Archives - Bilan- Chronique - Expositions-Sorties Comptes Rendus des sorties: 1-Belle-Isle-en-Terre 2- Pénestin 3-Thouars 4-Layon 5-Maine 6- Mt St-Miehe! 7-Champtoceaux 8- Landévennec 9- Vallée-Rance 10- Crozon 11- Vendée 12- CrozonVolc 13- St-Jean-du-Doigt 14- Veryac'h Camaret 15- Plouézec 16- Quessant 17- Baie du Mont. St Michel 18- Basse-Vilaine 19- Baie de St Brieuc Retour au sommaire

La sortie du 21 Mars 2009 en Baie Ou Mont St Michel (Me & Vilaine, Manche)

Sortie animée par Catherine Bizien-Jaglin (Centre Régional Archéologique d'Alet), Chantai Bonnot (Laboratoire de Géomorphologie de Dinard - EPH^) et Jean Plaine En construction.... (Géosciences-Rennes, Université de Rennes 1).

67 Annexe 5 : Coupures de presse relatives à l'exposition présentée dans l'Espace culturel.

mardi 14 juillet 2009

ouest-france fr

Journal Ouest-France du mardi 14 juillet 2009 Edition : St Malo - Rubriques : Lillemer

Expo de cartes postales à l'espace archéologique

Catherine Bizien-Jaglin, archéologue, et Joseph Alix, maire, ouvrent l'espace d'interprétation archéologique avec des mégalithes et les cartes postales. Des objets trouvés lors des fouilles sont aussi exposés.

Une exposition sur l'l!!Hî!3»!B!»!5 et les cartes postales anciennes est en place au nouvel espace d'interprétation archéologique de [fnHnff!. Catherine Bizien-Jaglin, la directrice du centre archéologique Alet précise : « L'idée est de présenter une exposition qui a pour thème le Néolithique et les cartes postales anciennes représentant des mégalithes. Elles sont riches d'enseignements. »

Elles permettent d'aborder différents aspects de cette période qui va de 5 000 ans avant Jésus-Christ à 2 000 ans avant JC. L'archéologue explique : « Contrairement à ce qu'on peut croire, les pierres levées que l'on trouve un peu partout en Bretagne ne datent pas de l'époque gauloise mais du Néolithique. »

Outre les cartes postales, des objets trouvés durant les campagnes de fouilles à BTIHiffif! et en rapport avec le thème vont être présentés aux visiteurs, notamment une pierre plantée debout comme un menhir, trouvée à fTTTHffffi ces dernières années.

Espace archéologique, près de la mairie. Le lundi, mardi et jeudi de 9 h à 12 h 30 et de 13 h 30 à 17 h 30, le vendredi de 9 h à 12 h 30.

68 mardi 15 septembre 2009 ouest-france.fr

Journal Ouest-France du mardi 15 septembre 2009 Edition : St Malo - Rubriques : Lillemer

Quand les transports publics mènent à I' archéologie

À l'occasion de la Journée Nationale du transport public, le 16 septembre, la commune s'associe à Saint-Malo Agglomération pour proposer une sortie originale en utilisant les transports publics : il s'agit de visiter l'exposition « Meilleurs souvenirs mégalithiques de Bretagne » et objets archéologiques à l'Espace archéologique de la mairie de Wflflfffli de 13 h à 15 h.

Ce mercredi-là, il sera possible de voyager toute la journée, sur le réseau pour 0,50 €. Pour les Catherine Bizien-Jaglin, archéologue, et Joseph Alix, maire, personnes venant de Saint-Malo, prendre le bus présentent les pierres levées de Bretagne qui datent de ligne 14 à la gare routière à 12 h 15, pour un retour l'époque néolithique et des objets archéologiques découverts à Lillemer lors des campagnes de fouilles à 15 h à Saint-Malo. D'autres animations sont passées. prévues sur Saint-Malo, Saint-Jouan et Plerguer.

Renseignement 02 99 56 06 06 ou www.stmalo- agglomeration.fr.

69 Journal Ouest-France du lundi 14 septembre 2009 Edition : St Malo - Rubriques : Vie en ville

Mercredi, le ticket de bus sera à moitié prix

Pour fêter la journée nationale du transport public, un grand goûter sera organisé devant la gare TGV.

Saint-Malo agglomération et Kéolis s'associent pour célébrer la Journée nationale du transport public.

Mercredi, le ticket de bus sera à seulement 0,50 centime d'euros (au lieu de d'1,10 €) et permettra de circuler toute la journée sur l'ensemble du réseau.

Des opérations spéciales mobilité seront organisées à imHBHî (exposition sur les mégalithes à la mairie), Plerguer (balade au marché avec produits du terroir) et de Quelmer à Saint-Jouan (randonnées sur les bords de Rance).

Un grand goûter accueillera les enfants munis d'un titre de transport, de 15 h à 18 h 30, sur l'esplanade de la gare TGV. Sur place, animations avec de nombreux cadeaux à gagner.

70 Journal Ouest-France du mercredi 16 septembre 2009 Edition : St Malo - Rubriques : Saint-Malo Ville

Le réseau de bus est à la fête aujourd'hui

Avec 46 000 titres de transport vendus en juin dernier, contre 34 200 l'année précédente, la fréquentation du bus a presque doublé dans l'agglomération. Photo d'archives Pour marquer la journée nationale du transport public, le ticket de bus est à demi-tarif.Et un grand goûter attend les enfants sur l'esplanade de la gare.

Le bus à moitié prix - Aujourd'hui, le ticket de bus est à seulement 50 centimes d'euros (au lieu de d'1,10 €) et permet de circuler toute la journée sur l'ensemble du réseau. Des opérations spéciales mobilité sont organisées à fWfi (exposition sur les mégalithes à la mairie), Plerguer (balade au marché) et de Quelmer à Saint-Jouan (randonnées sur les bords de Rance). Un goûter accueillera les enfants munis d'un titre de transport, de 15 h à 18 h 30, sur l'esplanade de la gare, avec des animations et des cadeaux à gagner.

Les nouveautés de la rentrée - La ligne 5 est prolongée au-delà de la gare SNCF l'hôpital Broussais et l'hôpital du Rosais. La ligne 9, jusqu'au stade à Saint-Jouan-des-Guérêts. Une liaison directe existe depuis avril entre Saint- Vincent et Rothéneuf avec la ligne 8. De nouveaux arrêts sont créés à Chesnaie (zone commerciale de Saint- Jouan) et à l'IUT.

Pour les scolaires - Château-Malo : l'horaire de départ du service 41 S a été avancé à 7 h 20 pour permettre une arrivée à l'arrêt Cosnes à 7 h 53 et ainsi assurer la desserte du collège Chateaubriand.

Quelmer : l'horaire du service 61S a été avancé à 7 h 09 au départ de La Passagère, pour permettre une correspondance avec la ligne 3 à la gare à 7 h 35 en direction des collèges Choisy et Duguay-Trouin.

CCIFA de Saint-Jouan-des-Guérêts : les horaires de la ligne 9 ont été adaptés pour permettre une arrivée à 8 h 05 et un retour à 16 h 50, avec correspondance immédiate avec la ligne C à la Saulaie.

Les abonnements - L'abonnement scolaire « agglomération » (80 € pour dix mois) est valable pour tous les collégiens et lycéens habitant l'une des 18 communes de l'agglomération et scolarisés à Saint-Malo ou . Il donne accès à tous les circuits scolaires et à toutes les lignes urbaines sans limitation. Il est gratuit pour le troisième enfant. Il existe aussi un abonnement mensuel jeune (15 €), annuel jeune (165 €) ou annuel étudiant (115 €).

Prendre le train _ Depuis le 7 septembre, une liaison est mise en place entre Saint-Vincent et la gare pour le départ du train de 6 h 47. Le bus qui part à 6 h 13 de Rothéneuf assurera un passage par Saint-Vincent avant de rejoindre la gare. Ces horaires seront en conséquence reculés de 6 minutes à partir de l'arrêt Cosnes (passage à la gare à 6 h 40).

Se renseigner - L'agence commerciale de la gare routière est située sur le parvis de la gare. Ouverte du lundi au vendredi de 8 h 30 à 12 h 30. Tél. 02 99 56 06 06. Le guichet intermodal se trouve à l'intérieur de l'espace vente de la gare SNCF. Ouvert du lundi au vendredi, de 8 h 45 à 13 h 30 et de 14 h 30 à 18 h 15, et le samedi, de 9 h à 13 h 30 et de 14 h 30 à 18 h 30. Tél. 02 99 40 19 22. Toutes les dessertes et les horaires sur le site internet www.ksma.fr

71 VIII / Synthèses et perspectives Par Luc Laporte A la fin du programme 2006-2008, nous avions établi un récapitulatif des études achevées, en cours ou à entreprendre, pour pouvoir envisager la publication d'une première monographie sur ce site. Le programme d'analyse proposé en 2009, en découle directement. Toutefois, ce rapport ne rend pas compte de toutes les analyses spécialisées engagées en 2009 : - 20 échantillons de charbons de bois ont été adressés en septembre dernier au CDRC pour datation radiocarbone dans le cadre du programme Artémis. Les résultats ne nous sont pas encore parvenus, bien entendu. Dix de ces échantillons concernent des bois fossiles issus des tourbières autour du site de Lillemer ; ils apporteront leur contribution au calage des courbes flottantes de la dendrochronologie, dont certaines couvrent désormais près de 500 ans en continu. Ces courbes de référence figurent parmi les plus anciennes de toute la façade atlantique de l'Europe pour le Néolithique. Dix autres échantillons concernent exclusivement la datation de faits archéologiques ; ils devront être complétés en 2010 par une autre série de datations qui sera proposée également dans le cadre du programme Artémis. - L'envoi de ces échantillons de charbon de bois pour datation, a été également l'occasion d'opérer le tri des prélèvements susceptibles de faire l'objet d'une étude anthracologique par N. Marcoux. Pour des raisons financières, cette étude a été budgétisée sur les exercices 2009 et 2010. Les résultats de cette étude devraient donc figurer dans le rapport 2010. - Le devis de l'étude micro-morphologique ne nous a finalement été adressé par l'INRAP qu'en fin d'année 2009, après une demande infructueuse de jours PASS pour J. Wattez en 2009. Ce devis a donc été engagé sur un exercice 2009, mais les premiers résultats de cette étude ne pouvaient figurer dans ce rapport ; ils seront également présentés dans le rapport 2010 - Les analyses chimiques des foyers ont enfin fait l'objet d'un contrat au cours de l'automne 2009 ; A. Lucquin revient seulement maintenant d'une année de stage post- doctoral aux USA. Les demandes financières pour 2010 comprennent un volet complémentaire en ce qui concerne ces mêmes analyses : - Les datations radiocarbone, l'étude anthracologique, l'étude micro-morhologique ou celle concernant la chimie des foyers ont été budgétisées pour moitié chacune sur les deux exercices 2009 et 2010. Quelques analyses complémentaires seront également nécessaires. Elles concernent : L'étude de la faune qui n'a fait pour l'instant l'objet que de très rapides déterminations par A. Tresset

72 - L'étude du macro-outillage et en particulier des meules qui sera probablement intégrée à une thèse en cours de l'Université de Rennes 1 - Le dessin des pièces lithiques les plus significatives par un dessinateur professionnel, ce qui permettra de décharger J.-N. Guyodo, afin de lui permettre d'achever l'étude de cette série. Une première réunion de concertation, concernant tous les spécialistes qui sont intervenus sur ce site depuis maintenant 10 ans, sera convoquée au printemps 2010, afin de poser les premiers jalons pour la publication d'une monographie. Il serait vraiment souhaitable et urgent que les rapports des deux fouilles préventives qui ont eu lieu à Lillemer en 2005, aient été finalisés avant cette date. Comme en 2009, les travaux de terrain projetés en 2010 seront particulièrement limités : ils pourraient intervenir en avril prochain, sur une durée de 15 jours maximum et avec une équipe réduite. Ils concerneront cette fois-ci la fouille d'une structure circulaire reconnue seulement pour moitié en 2008 dans la partie basse de la parcelle 682-915. Située en limite de décapage, recouverte par de l'argile grise et surtout par une important couche de colluvions de bas de pente, nous avions alors fait le choix de ne pas fouiller cette structure pourtant très singulière (fig. 34). Apparue tardivement, elle méritait assurément une attention toute particulière, alors que seule une fouille rapide était envisageable en cette fin de campagne 2008. Certaine des dalles qui la composent présentent en effet des formes tout à fait étonnantes, avec pour l'une d'entre elles deux épaulements latéraux qui semblent lui conférer une forme « anthropomorphe » (fig. 35) ; il n'est pas exclu que cette structure puisse recouvrir une sépulture ; dans tous les cas, sa fonction comme sa nature mériteraient d'être précisées. Enfin, l'année 2010 verra l'ouverture d'une espace muséographique consacré au site néolithique de Lillemer dans un espace attenant aux nouveaux locaux de la mairie, réhabilités cette année.

Le dégagement complet du plan et des élévations conservées de la construction en briques de terre crue, identifiée en 2009, serait bien entendu un acquis scientifique très important. Cela supposera toutefois la fouille complète du talus qui la recouvre dans la parcelle 733 ; un tel objectif ne pourra être atteint que dans le cadre d'un programme triennal de fouilles programmées avec une équipe importante. Cette véritable reprise des travaux de terrain est toutefois conditionnée à l'état d'avancement du projet de publication mentionné plus haut, d'une part, comme à l'achèvement de l'étude micro morphologique en cours, d'autre part ; elle ne pourra donc pas intervenir avant 2011. Il nous faut ici remercier tout particulièrement le propriétaire de la parcelle concernée, pour partie gelée par la mise au jour de tels vestiges, pour sa grande patience...

73 Figure n° 34 - Lillemer 2008 - Structures néolithiques dégagées sous les colluvions modernes, en bas de pente

Figure n° 35 - Lillemer 2008 - Amas semi-circulaire dont l'une des pierres présente une silhouette anthropomorphe

74 Annexe de Listings

75 Lillemer Dates radiocarbone

09-sept Dendro 10ech. Charbons 10ech.

Charbons

759 tourbe ss talus US 4 Passe 5 (couche de brûlé sur argile) Massif de pierre

734 Sondage 2 2002 Bois calcine n°77 interface us3/4 E6

682-915 récupérer échantillons Alex (foyers)

733 US 21 tranchée palissade US 20 tranchée palissade US 50 tranchée palissade St 37 sect. 1 entrée A - empierrement st 37 sect. 2 entrée A - empierrement fosse entrée A - empierrement au dessus St 85 G6 dec 2 Sommet talus E2 TP 49 (?) Trou de Poteau creusé dans talus E2 Us 53 Trou de Poteau dans talus Us 52 Trou de Poteau Us 57 Couche charbon sous talus Us 50 récupérer échantillons Alex (foyer 64))

Dates complémentaires sur sacs à tamiser (protocole carpo) Bois

Poutre en 733 et pieu en 816

Dates complémentaires possibles sur bois 2001 - 2002 Echantillons 2003-2004-2005 perdus par V. Bernard Echantillons 2008 à traiter par Quentin (octobre 2009)

Ossements

A trier pour C14 chronologie référence position de formation de Auteur du estimée (âge type (le sile nature de l'éch. n" ARTEMIS Région demandeur année defouilte aimée d'envoi nom du gisement dept. archéologique l'échantillon rattachement prélèvement _ probable)

Vincent BERNARD CR CNRS UMR 6566 CReAAH Univ Rennes 1. Campus de Beaulieu bât. sile néo moyen Nationale - comité 24/25 35042 L. dans tourbière juin 2009 Rennes cedex CNRS Laporte/V.Bernard 2008 2009 Lillemer 35 Lillemer Neo moyen BOIS li 14 littorale

Vincent BERNARD CR CNRS UMR 6566 CReAAH Univ Rennes 1, Campus de Beaulieu bât. site néo moyen Nationale - comité 24/25 35042 dans tourbière juin 2009 Rennes cedex CNRS V.Bernard 2008 2009 Lillemer 35 Lillemer Neo moyen tourbière BOIS 1Î11026 littorale

Vincent BERNARD CR CNRS UMR 6566 CReAAH Univ Rennes 1. Campus de Beaulieu bSt. site néo moyen Nationale - comité 24/25 35042 JN dans tourbière juin 2009 Rennes cedex CNRS Guyodo/V.Bernarc 2008 2009 35 Lillemer Neo moyen tourbière BOIS LHC035 littorale

Vincent BERNARD CR CNRS UMR 6566 CReAAH Univ Rennes 1. Campus de Beaulieu bât. site néo moyen Nationale - comité 24/25 35042 JN dans tourbière juin 2009 Rennes cedex CNRS Guyodo/V.Bernard 2008 2009 Lillemer 35 Lillemer Neo moyen tourbière BOIS LHC468 littorale

BERNARD CR CNRS UMR 6566 CReAAH Univ Rennes 1. Campus de Beaulieu bâl. sile néo moyen Nationale - comité 24/25 35042 JN dans tourbière juin 2009 Rennes cedex CNRS Guyodo/V.Bernari 2008 2009 Lillemer 35 Lillemer Neo moyen tourbière BOIS LHC089.1 littorale

BERNARD CR CNRS UMR 6566 CReAAH Univ Rennes 1. Campus de Beaulieu bât. sile néo moyen Nationale - comité 24/25 35042 JN dans tourbière juin 2009 Rennes cedex CNRS Guyodo/V.Bernard 2008 2009 Lillemer 35 Lillemer Neo moyen tourbière BOIS LHC089.2

BERNARD CR CNRS UMR 6566 CReAAH Univ Rennes 1, Campus de Beaulieu bâl. sile néo moyen 24/25 35042 JN dans tourbière juin 2009 Rerines cedex CNRS Guyodo/V.Bernard 2008 2009 Lillemer 35 Lillemer Neo moyen tourbière BOIS LHC453 littorale

BERNARD CR CNRS UMR 6566 CReAAH Univ Rennes 1. Campus de Beaulieu bât. Nationale - comité 24/25 35042 juin 2009 Rennes cedex CNRS V.Bernard 2008 2009 Roz-Landrieux 35 Lillemer Neo? tourbière BOIS RzL02 tourbière littorale

Vincent BERNARD CR CNRS UMR 6566 CReAAH Univ Rennes 1, Campus de Beaulieu bût. Nationale - comité 24/25 35042 juin 2009 Rennes cedex CNRS V.Bernard 2008 2009 Roz-Landrieux 35 Lillemer Neo? tourbière BOIS RzL05 tourbière littorale

Vincent BERNARD CR CNRS UMR 6566 CReAAH Univ Rennes 1. Campus de Beaulieu bât. Nationale - comité 24/25 35042 L. Châteauneuf d'Ille- juin 2009 Rennes cedex CNRS Laporte/V.Bernard 2008 2009 et-Vilaine 35 Lillemer Neo ? tourbière BOIS ChalVOI tourbière littorale

Vincent BERNARD CR CNRS UMR 6566 CReAAH Univ Rennes 1, Campus de Beaulieu bât. site néo moyen Nationale - comité 24/25 35042 L. Laporte/N. CB01 (759-passe4 dans tourbière juin 2009 CNRS Marcoux 2008 2009 Lillemer 35 Lillemer Neo moyen site d'habilat charbon de bois massif piene) littorale

Vincent BERNARD CR CNRS UMR 6566 CReAAH Univ Rennes 1. Campus de Beaulieu bât. sile néo moyen Nationale - comité 24/25 35042 L. Laporte/N. CB02 (733 - us21- dans tourbière juin 2009 Rennes cedex CNRS Marcoux 2008 2009 Lillemer 35 Lillemer Neo moyen site d'habitat charbon de bois sd5...) littorale

Vincent BERNARD CR CNRS UMR 6566 CReAAH Univ Rennes 1. Campus de Beaulieu bât. sile néo moyen Nationale - comité 24/25 35042 L. Laporte/N. CB03 (733-US20- dans tourbière juin 2009 ilennes cedex CNRS Marcoux 2008 2009 Jllemer 35 Lillemer Neo moyen site d'habitat charbon de bois h6...) littorale Vincent BERNARD CR CNRS UMR 6566 CReAAH Univ Rennes 1, Campus de Beaulieu bat. site néo moyen Nationale - comité 24/25 35042 L. Lapone/N. CB04 (733-20A- juin 2009 Rennes cedex CNRS Marcoux 2008 2009 35 Lillemer Neo moyen site d'habitat charbon de bois h6....) littorale

Vincent BERNARD CR CNRS UMR 6566 CReAAH Univ Rennes 1, Campus de Beaulieu bût. site néo moyen Nationale - comité 24/25 35042 CB05 (733-st37 juin 2009 Rennes cedex CNRS Marcoux 2008 2009 Lillemer 35 Lillemer Neo moyen site d'habitat charbon de bois sedi) littorale

Vincent BERNARD CR CNRS UMR 6566 CReAAH Univ Rennes 1. Campus de Beaulieu bat. site néo moyen Nationale - comité 24/25 35042 L. Laporte/N. CB06 (733-S137- dans tourbière juin 2009 Rennes cedex CNRS Marcoux 2008 2009 Lillemer 35 Lillemer Neo moyen site d'habitat charbon de bois sect2) littorale

Vincent BERNARD CR CNRS UMR 6566 CReAAH Univ Rennes 1, Campus de Beaulieu b!U. Nationale - comité 24/25 35042 L. Laporte/N. CB07 (733-fosse dans tourbière juin 2009 Rennes cedex CNRS Marcoux 2008 2009 Lillemer 35 Lillemer Neo moyen site d'habitat charbon de bois- sur st85...) littorale

Vincent BERNARD CR CNRS UMR 6566 CReAAH Univ Rennes 1, Campus de Beaulieu bât. site néo moyen 24/25 35042 L. Laporte/N. CB08 (733-décap2 dans tourbière juin 2009 Rennes cedex CNRS Marcoux 2008 2009 Lillemer 35 Lillemer Neo moyen site d'habitat charbon de bois e2...) littorale

Vincent BERNARD CR CNRS UMR 6566 CReAAH Univ Rennes 1. Campus de Beaulieu b»l. site néo moyen Nationale - comité 24/25 35042 L. Laporte/N. CB09 (733- dans tourbière juin 2009 Rennes cedex CNRS Marcoux 2008 2009 Lillemer 35 Lillemer Meo moyen site d'habitat charbon de bois tp49?...) littorale

Vincent BERNARD CR CNRS UMR 6566 CReAAH Univ Rennes 1, Campus de Beaulieu bût. •¡¡te néo moyen Nationale - comité 24/25 35042 L. Laporte/N. CB10 (733-us50- dans tourbière juin 2009 CNRS Marcoux 2008 2009 Lillemer 35 Lillemer *leo moyen site d'habitat charbon de bois 13) ittoralc Lillemer 2009 - Parcelle 733 - Liste des plans numero Date type carre passe us ou structure ZO échelle 08/04/2009 pian photo Entrée A sans alti 09/04/2009 pian photo Entrée A sans alti 12/04/2009 pian photo Entrée B sans atti plan 1 12/04/2009 pian photo+croquis alti tranchée K-L rempart 163 1/20 12/04/2009 pian photo Entrée B sans alti 12/04/2009 pian photo Structure 81 sans atti 13/04/2009 pian photo Entrée A sans atti 14/04/2009 pian photo Structure 81 sans atti plan 2 14/04/2009 pian photo+croquis alti Entrée A 171 et 176 1/20 3 pages plan 3 14/04/2009 pian photo+croquis alti tranchée K-L 171 1/20 2 pages plan 4 16/04/2009 pian photo+croquis alti tranchée K-L 188 1/20 2 pages pian 5 16/04/2009 pian photo+croquis alti Entrée B 189 1/20 1 pages plan 6 16/04/2009 coupé coupe i 169 1/20 1 pages plan 7 16/04/2009 coupé + pian photo coupe g 189(16/04) 169(17/04) 1/20 1 pages plan 8 17/04/2009 coupé + pian photo coupe D 169 1/20 1 pages plan 9 16/04/2009 et17/04 croquis alti + pian photo coupe K 174(16/04) 169 (17/04) 1/20 2 pages plan 10 17/04/2009 croquis alti + pian photo coupe L 169 1/20 2 pages plan 11 17/04/2009 coupé sur calque 2008 coupe K 105(2008) ou 174(2009) 1/20 plan 12 17/04/2009 coupé sur calque 2008 coupe L 105 1/20 I LILLEMER 2009 I |Date Carré US OS Charbo Bois tesson schiste quartz schiste/quartz ndustrie lithiqu dolènte indéterminé sédiment humide L 06/04/2009 Débouchaqe remblais 1 \

ISecteur de Centrée A 06/04/2009 H5 56 1 3 3 H5 77 1 5 2 15 56 75 qr charbonneux rnamm 15 56 422 qr charbonneux rfíMF«« 15 56 3 15 62 1 1 WW.'rW:««Ht; 15 77 1 19 1 • G2 50 4 2 •WiiSWiliK G2 77 1 2 iMliîf«« <33 77 7 4 •WMM»: G3 77 12 3 1 •07/04/2009 H2 50 1 dent 11 r 07/04/2009 H2 50 4 07/04/2009 H2 50 6 L 07/04/2009 H2 Str50 5 qr I 07/04/2009 H3 77 3 07/04/2009 H3 Str 50 32 or 07/04/2009 H4 32 3 >7/04/2009 13 79 (TP) 67 qr 07/04/2009 14 32 23 qr 07/04/2009 14 32 3 2 3 07/04/2009 14 32 1 >7/04/2009 J2 50 (sous dalle horizontale) 1 • 08/04/2009 G3 1 08/04/2009 H2 2 2 08/04/2009 H3 12 6 F 06/04/2009 H4 4 17 1 08/04/2009 13 2 12 1 1 08/04/2009 14 3 9 1 L 08/04/2009 15 1 I 08/04/2009 J2 1 2 1 >9/04/2009 G2 7qr >9/04/2009 G2 5 6 4 1 1 >9/04/2009 G3 5 19 >9/04/2009 G3 1 [ 09/04/2009 G3 1 1 1 09/04/2009 H2 10 qr p9/04/2009 H2 3 qr >9/04/2009 H2 1 >9/04/2009 H2 3 1 >9/04/2009 H3 9 21 1 r >9/04/2009 H3 < 1 qr 1 13 I 09/04/2009 H4 5 1 09/04/2009 H4 8 16 1 1 2 L 09/04/2009 14 358 qr :09/04/200 9 14 1 5 1 09/04/2009 14 2 09/04/2009 J2 50 (berme) 9 qr 67 qr i 10/04/2009 G3 8 1 10/04/2009 H3 8 1 13/04/2009 Q5 361 qr Tqr 13/04/2009 G5 3 1 14/04/2009 G9 7 1 3ns date G5 146 or lins date H4 4 ans date H4 5

ISecteur tranchée d'expertise K-L I «06/04/2009 K6 56 183 qr ^•06/04/7009 K6 56 1 (1.486 kg) •06/04/70(19 K6 57 281 qr L11 I carapace de pierres trouvé en coupe • K3 50 1 2 ••Hi'ÏW« K5 57 507 qr (emballé) phvtolithes •'Wi'IW'I't L3 50 3qr a L3 Str 50 t moins de 1 qr sec i MttW L3 50 1 2 5 1 I ¡•mim:L 3 50 ZZ 1 1 L3 50 1 (208 gr) 1 »08/04/2009 L3 50 1 1 1 08/04/2009 L10 tourbe sous 58 1 08/04/2009 L11 76 os lonq - 41 qr 09/04/2009 K9 76 9 qr M09/04/2009 K9 58b 5 •09/04/2009 K9 58b 45 qr (sédiment) •09/04/2009 K9 58b 9 or •10/04/2009 K5 77! 7 10/04/2009 K9 76; 2 qr 11/04/2009 K5 32! 9qr I 11/04/2009 K9 58b 1 3' dolènte alté •ée ^•11/04/2009 L9 76 118 or K9 76 b 2qr K9 76 bis 9 qr K9 76b H^12/04/200 9 K9 76b 1 4 13/04/2009 K10 76 283 q 13/04/2009 K10 76 544 qr (emballé) J »13/04/2009 K10 76 14 28 11 4 JkUEMiM.'! K10 76b 1 Ik'.'Vi-Vr- L10 76 I moins de 1 qr IkliiüW« L10 76 13 1 1 ™13/04/2009 L7 77 5qr 13/04/2009 L7 77 152 qr 14/04/2009 K10 76 14 qr j 14/04/2009 K9 76 12 qr 4/04/2009 K9 76 3 10 3 K9/K10 76 51 qr K9/K10 76 143 qr L10 76 7 11 14/04/2009 L5 interface 55/60 20 qr(sec) 14/04/2009 L9 76 19 qr I 14/04/20091 L9 76 16 2 3 JÉM6/04/2009 K7-K8 77 12 2 IM'SMiI'K L3 50 (sur le fond, base) 73 qr MiifeMiK L10 58 600 qr JBTRHB K11 tanque ou brique 847 qr emballé Hsan s date K7 Mur 2 642 qr emballé sans date K9 58b <1qr 1 sans date L10 55 440 or (emballé) J sans date L11 terre noire sous carapace trouvé en coupe ^•ins date 1 L9 58 b 323 gr (emballé) I I I LILLEMER 2009

Iecteu r de l'entrée B plan le 16/04 >7/04/2009 C3 équivalent 77 entrée B 3 2 07/04/2009 C3 équivalent 77 -entrée B 16 qr • 08/04/2009 C3 équivalent 77 entrée B 1 3 Q9/04/2009 C3 équivalent 77 entrée B 1 16 3 1 qaletsile) i09/04/200 9 C3 équivalent 77 entrée B 3 17 1 1 09/04/2009 C3 équivalent 77 -entrée B 25 gr 09/04/2009 C4 58 1 39/04/2009 C4 équivalent 77 -entrée B 22 gr 10/04/2009 C3 équivalent 77 -entrée B 40 qr 0/04/2009 C3-C4 équivalent 77 entrée B 1 10/04/2009 C4 équivalent 77 entrée B 16 0/04/2009 D1 équivalent 77 entrée B 1 1 11/04/2009 C1 80 omoplate - 409 qr 11/04/2009 C4 équivalent 77 entrée B I 3 1

élèvement micromorpho 7/04/2009 coupe Est L6 77 780 qr (emballé) micromorpholoqie 7/04/2009 Coupe G 77 809 qr emballé micromorpho 7/04/2009 K3 Mur 852 qr (emballé) micromorpho 17/04/2009 K7 Mur 826 qr (emballé) micromorpho 7/04/2009 L9 58 b 907 qr (emballé) micromorpholoqie aans date L6 coupe est 593 gr (emballé) micromorphologie

>7/04/2009 K5 57 956 qr (emballé) Ràfniro 3/04/2009 L6 56 1250 qr (emballé) Ramiro sans date non mentionné sommet schiste 673 gr (emballé) (Ramiro) sans date non mentionné tanque 493 qr emballé (Ramiro) sans date non mentionné tangue ou brique 825 gr emballé (Ramiro)

ospection parcelle 732 ins date champ d'à côté 2 5 ins date champ d" à côté 5 4 ns date champ d" à côté 4 5 1

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