LeMonde Job: WMQ1607--0001-0 WAS LMQ1607-1 Op.: XX Rev.: 15-07-99 T.: 11:16 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 16Fap: 100 No: 0366 Lcp: 700 CMYK

LE MONDE DES LIVRES

a Au sommaire : le feuilleton de ACTIVE:LMQPAG:WMQ160 Francis Marmande,busy Dom Juan, Venise...

55e ANNÉE – No 16942 – 7,50 F - 1,14 EURO MÉTROPOLITAINE VENDREDI 16 JUILLET 1999 FONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY – DIRECTEUR : JEAN-MARIE COLOMBANI Chirac dans les ruines du Kosovo 2002 b Première visite à Pristina du haut représentant de l’ONU b Il devra organiser la reconstruction b a Le président affirme d’un Kosovo dévasté Son homologue en Bosnie lui indique, dans « Le Monde », « les erreurs b qu’il ira jusqu’au bout à ne pas répéter » Le reportage photographique de Gérard Rondeau sur le retour des Kosovars LE HAUT REPRÉSENTANT des de son mandat Nations unies pour le Kosovo, Bernard Kouchner, devait se J.-P. DELHOMME rendre jeudi 15 juillet à Pristina. POUR OU CONTRE a Il écarte L’ancien ministre français aura toutes les attributions d’un chef de comme une « erreur » gouvernement au sein de l’Unmik Etes-vous (l’administration de l’ONU pour le l’idée du quinquennat Kosovo). C’est un immense chan- tier qui attend le haut représen- Mac ou PC ? tant et son équipe. Dans une pro- a A produits sensiblement équivalents, La cohabitation doit vince dévastée par l’armée serbe, les consommateurs déterminent les affrontements avec l’Armée de souvent leurs choix selon des critères rester « constructive » libération du Kosovo (UCK) et les bombardements de l’OTAN, il fau- subjectifs qui tiennent à leur sensibilité, dra d’abord reconstruire et fournir leur culture, voire leurs convictions a Le chef de l’Etat une aide économique d’ampleur. politiques. Le premier volet de notre Dans le même temps, le retour série hebdomadaire consacrée, pen- pousse M. Jospin imprévu de la majeure partie des dant six semaines, à ces clivages réfugiés – 700 000 sur plus de à profiter 900 000 qui avaient fui les engendrés par la société de consom- combats – impose la mise en place mation marque l’opposition entre les de la croissance rapide de structures policières et situation est compliquée par les ner, c’est aussi la vision d’horreur nous montre notre envoyé spécial ordinateurs de type PC et les Macin- judiciaires adaptées. Le précédent dissensions internes entre les qu’ont eue les Kosovars à leur Gérard Rondeau, en quelques tosch d’Apple. Entre la froide efficacité de la Bosnie sert de référence. Car- représentants politiques albanais. retour d’exil, dans une province photos. de l’un et la convivialité de l’autre, pour baisser les impôts los Westendorp, son homologue à Ibrahim Rugova, président de la saccagée à huis clos. Maisons pil- entre Bill « Big Brother » Gates et Steve Sarajevo, dit à Bernard Koucher, Ligue démocratique du Kosovo, lées et brûlées, villages dévastés. Lire pages 2 et 3, Lire pages 6 et 7 dans un entretien au Monde, les devait rentrer jeudi à Pristina. Au Kosovo, le haut représentant et le reportage photographique de Jobs, qui choisit quoi et pourquoi ? et notre éditorial page 16 « erreurs à ne pas répéter ». La Ce qui attend Bernard Kouch- des Nations unies verra ce que Gérard Rondeau pages 14 et 15 p. 24 Séropositivité 14 juillet à Ajaccio, le préfet Lacroix et l’ombre du préfet Erignac AJACCIO très restreint. Mercredi, le préfet Jean-Pierre Non sans mesurer le risque qu’il court à rester et anonymat de notre envoyée spéciale Lacroix a invité le président de l’Assemblée de ainsi le discret serviteur de l’Etat. Ils pensaient tous la même chose, les invi- Corse, José Rossi (DL). Le docteur Marcangeli, Attentif à chaque commentaire de la presse LA DÉCLARATION des cas tés, en quittant, ce 14-Juillet, la préfecture maire d’Ajaccio, et son probable rival, le parisienne, M. Lacroix sait que certains a de séropositivité pour le VIH d’Ajaccio. Au palais Lantivy, les garden-parties pédiatre Renucci, proche de Lionel Jospin, évoquent déjà ses propos « lénifiants », un est obligatoire dans vingt-deux se suivent et ne se ressemblent pas. 1997 : le sont également présents, au milieu de Etat « profil bas ». Entre sa réserve naturelle, départements depuis le début juil- préfet de Corse, Claude Erignac, avait médailles et d’uniformes, d’ecclésiastiques et largement flattée à , et les reproches let. Le principe de cette décision l’humeur gaie. La formation symphonique de de membres du corps préfectoral, de direc- d’immobilisme qui ne manqueront pas de lui gouvernementale, justifiée par des la municipalité avait même joué son aubade teurs et de présidents de toute sorte. Le nou- être associés, la marge est étroite. Charles considérations de santé publique, dans les jardins. La gauche venait de rempor- veau préfet glisse gentiment sa grande sil- Pasqua n’a-t-il pas d’ores et déjà livré à quel- est largement accepté. Pourtant, ter les élections législatives, après l’échec des houette voûtée d’invité en invité, sans garde ques députés corses de droite cette maxime DAGLI ORTI les associations de défense des tentatives de Charles Pasqua et de Jean-Louis rapprochée apparente – à la différence de son redoutable : « Questo uomu un fara ne male ni LES SÉRIES DE L’ÉTÉ droits de l’homme et de lutte Debré pour négocier avec le FLNC-canal his- prédécesseur. « Vous êtes ici chez vous », dit be » (Cet homme ne fera ni de bien ni de mal contre le sida estiment que l’anony- torique ; malgré la réserve qui sied aux servi- M. Lacroix en accueillant ses invités. A cer- [à la Corse]) ? mat n’est pas suffisamment teurs de l’Etat, M. Erignac n’en semblait pas tains, il raconte combien sa femme regrette Tandis que, dans un silence tacite, les invi- Les génies garanti. Elles ont déposé des mécontent. Le 14 juillet 1998, les portes de la de ne pas être présente : ils marient leur fille tés taisent de concert les deux années écou- recours devant le Conseil d’Etat. préfecture étaient restées closes. Bernard dans « son village à lui », dans le Morvan. Tout lées, M. le préfet, dans les jardins, évoque du christianisme Les nouveaux textes font obliga- Bonnet, nommé cinq mois plus tôt, au lende- est fait pour que ce 14-Juillet ressemble à celui avec quelques-uns la mémoire de « Claude », tion aux médecins et aux biolo- main de l’assassinat de M. Erignac, le 6 février que le palais Lantivy et Ajaccio ont connu glisse sur ces « fâcheux événements » qui gistes de notifier aux autorités sani- 1998, avait préféré respecter le deuil et ne pas depuis des décennies. viennent de se produire. « La mémoire est 4.Martyrs d’Orient taires toute infection par le virus du recevoir la société ajaccienne. Ce qui fut longtemps naturel ne l’est plus indispensable, mais la vie continue. » Il a l’air Du sac de Constantinople par les croi- sida. Une nouvelle fois est posée la D’ailleurs, l’ancien préfet de Corse n’était tout à fait aujourd’hui. L’air de rien, grave, comme s’il cernait trop bien sa mission sés au Goulag soviétique, l’identité or- question de l’équilibre entre la pas homme à recevoir. Histoire de marquer M. Lacroix communique sur... le retour à la impossible : tenter, lui aussi, de se fabriquer santé publique et les libertés. les distances qu’il entendait prendre avec les normalité qu’il symbolise. Celui qui aime à se un nom, mais sans jamais faire parler de lui. thodoxe s’est forgée dans un esprit de hommes politiques de l’île, il avait ainsi pré- promener seul sur le marché d’Ajaccio se veut résistance aux persécutions et d’« ac- Lire page 8 senté ses vœux début janvier 1999 en comité surtout le préfet normal d’un 14 Juillet normal. Ariane Chemin ceptation » du martyre. p. 12 et 13

POINT DE VUE L’ÉTÉ FESTIVAL SEB dans Grand méchant la tourmente Faisons mentir peintre abstrait Bernard Frize voudrait être le grand méchant loup de la peinture abstraite, les prophètes du malheur multipliant les systèmes complexes Une destinés à dérouter le regard. Pourtant, son sens des formes, des transpa- par Mary Robinson rences, du chromatisme suscite un LORS que nous de prophètes du malheur. Les voix plaisir immédiat, comme on peut le croyions révolue à que nous entendons annoncent vérifier, jusqu’au 26 septembre, au A tout jamais l’époque pour le prochain millénaire un Carré d’art de Nîmes. p. 26 nouvelle des génocides, ils monde brutal et barbare. Une JACQUES GAIRARD réapparaissent. Après ce que nous faille majeure se creuse entre des avons connu au Rwanda, au Cam- sociétés nanties et d’autres dému- TOUR DE FRANCE SEB A MIS en place une ambi- bodge, en Bosnie et au Kosovo, nies où les riches deviendraient tieuse politique de développe- nul ne peut plus croire que les encore plus puissants. Ils s’enfer- ment. Certaines de ses marques génocides et les massacres de meraient dans des forteresses Le cadenas (Tefal, Rowenta) sont connues inédite grande ampleur appartiennent au d’où ils protégeraient leurs biens dans le monde entier. Mais la crise passé. L’avenir sera-t-il meilleur ? et leurs marchés par l’exercice du américain russe et la dévaluation du real bré- Les perspectives économiques pouvoir et leur maîtrise des Stéphane Heulot et Thierry Bourgui- silien bouleversent la donne. Un sont incertaines. Dans les pays technologies sophistiquées. Ce gnon, ont animé l’étape de L’Alpe- groupe familial peut-il encore d’Europe centrale et de l’Est, les qui repousserait les pauvres dans d’Huez. En vain. L’Américain Lance avoir une ambition mondiale ? de science-fiction droits économiques et sociaux les régions les moins développées, Armstrong a cadenassé le Tour. Malgré n’ont pas autant progressé que les les condamnant à vivre en des- la victoire de l’Italien Giuseppe Guerini, Lire page 18 droits civils et politiques. Les sous du seuil de pauvreté et les Les Rémoras par Robert Reed économies émergentes d’Asie et privant de l’accès aux technolo- le maillot jaune a conforté sa position. Allemagne, 3 DM ; Antilles-Guyane, 9 F ; Autriche, d’Amérique latine ont connu un gies les plus répandues sur le mar- Il reste insensible aux rumeurs sur ses 25 ATS ; Belgique, 45 FB ; Canada, 2,25 $ CAN ; brusque ralentissement l’année ché. conditions de préparation. p. 22 et 23 Côte-d’Ivoire, 850 F CFA ; Danemark, 15 KRD ; cahier spécial de 48 pages Espagne, 225 PTA ; Grande-Bretagne, 1 £ ; Grèce, dernière. Même si des signes Je ne partage pas cette vision 500 DR ; Irlande, 1,40 £ ; Italie, 2900 L ; Luxembourg, encourageants de reprise sont pessimiste. 46 FL ; Maroc, 10 DH ; Norvège, 14 KRN ; Pays-Bas, International ...... 2 Communication ...... 19 3 FL ; Portugal CON., 250 PTE ; Réunion, 9 F ; apparus, cette expérience nous a France ...... 6 Tableau de bord ...... 19 Sénégal, 850 F CFA ; Suède, 16 KRS ; Suisse, 2,10 FS ; permis de comprendre combien Tunisie, 1,2 Din ; USA (NY), 2 $ ; USA (others), 2,50 $. Lire la suite page 16 Société ...... 8 Aujourd’hui...... 22 0123 était fragile le progrès écono- Légion d’honneur..... 9 Météorologie...... 25 vendredi mique. Pendant ce temps, le fossé Carnet...... 10 Jeux ...... 25 économique se creuse entre les Mary Robinson, ancienne Régions...... 11 Culture ...... 26 daté pays les moins développés et les présidente d’Irlande, est haut Horizons ...... 12 Guide culturel...... 28 16 juillet 17 pays les plus riches. commissaire des Nations unies Entreprises ...... 17 Radio-Télévision...... 29 Notre monde n’est pas exempt pour les droits de l’homme. LeMonde Job: WMQ1607--0002-0 WAS LMQ1607-2 Op.: XX Rev.: 15-07-99 T.: 10:58 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 16Fap: 100 No: 0367 Lcp: 700 CMYK

2 INTERNATIONAL LE MONDE / VENDREDI 16 JUILLET 1999

BALKANS Le haut représentant rejoindre Bruxelles pour une réu- de Dayton, sert de référence privilé- priorité à la « mise en place des ins- de son expérience, qu’il y a au Koso- des Nations unies pour le Kosovo, nion avec la Commission euro- giée pour la reconstruction de toute titutions, particulièrement en ma- vo « des erreurs à ne pas répéter ». Bernard Kouchner, devait se rendre, péenne consacrée au financement la région. Robert Barry, le chef de la tière judiciaire ». b CARLOS WES- b À MITROVICA, le détachement jeudi 15 juillet, à Pristina pour une de la reconstruction. b LA BOSNIE, mission bosniaque de l’OSCE, estime TENDORP, haut représentant en français chargé de la zone nord a première prise de contact, avant de trois ans et demi après les accords qu’au Kosovo il faudra donner la Bosnie depuis 1997, estime, à propos inauguré une « maison de France ». A Pristina, Bernard Kouchner aura les attributions d’un chef de gouvernement Le haut représentant des Nations unies devait se rendre pour la première fois au Kosovo jeudi 15 juillet. La Bosnie sert de référence privilégiée pour la reconstruction de la province. Son haut représentant, Carlos Westendorp, estime qu’il y a au Kosovo « des erreurs à ne pas répéter » QU’ON le regrette ou non, le yougoslave, en fait, le Kosovo se raient rien obtenu sans elle et, qu’une armée de libération sera, semble dans ce qui reste son pays, pulation ; une seule religion, les Kosovo fait toujours partie de la trouve ainsi dans une situation plus prosaïquement, attendent aussi, perçue comme une armée même si le drapeau serbe n’y catholiques sont ultraminoritaires. Yougoslavie. Qu’on le regrette ou unique dans l’histoire moderne. avec intérêt son aide matérielle. d’occupation. De même, les règles flotte plus. Homogénéité politique, aussi. non, cela ne veut plus rien dire. Cette « terra incognita » sera un Quant à leurs dirigeants poli- édictées par l’ONU ne seront sans Le peuple kosovar a souffert et Certes, les dissensions entre Ibra- Telle est l’équation diabolique laboratoire pour le XXIe siècle, tiques, ils acceptent aussi le flou doute pas toujours admises sans mérite la chance qui lui est offerte. him Rugova, le leader autono- avec laquelle Bernard Kouchner et disent les optimistes. Une esquisse juridique qui caractérise au- rechigner. Les hommes politiques Car c’est une chance. Combien de miste, et les responsables de son imposante administration sophistiquée d’une nouvelle colo- jourd’hui le statut du Kosovo et de la province, eux, seront un jour pays, à l’aube de leur indépen- l’UCK, l’armée de libération, sont onusienne devront vivre. Plus bel nisation par les Américains et parviennent ainsi à éluder toute lassés de jouer les utilités. dance, n’auraient-ils pas souhaité de plus en plus évidentes. L’UCK, exemple : le dinar yougoslave leurs séides, rétorquent les autres. réponse précise sur la tenue d’une Pour le moment, la conséquence bénéficier de l’impressionnante elle-même, est divisée. Mais ces reste ainsi la monnaie officielle Pour le moment, les Albanais du consultation populaire. la plus directe de cette « fiction » assistance internationale qui se querelles sont essentiellement per- alors que, dans les faits, le mark Kosovo, tout à la douleur de leur Cette bienveillance des Koso- d’un Kosovo encore yougoslave met en place à Pristina ? Pour une sonnelles et ne sont absolument allemand l’a supplanté dans tous deuil mais aussi à la joie d’être en- vars ne sera pas éternelle. Inévita- est l’obligation de faire « comme fois, cette aide ne sera pas seule- pas relayées dans la population. les échanges, même sur les mar- fin libres, acceptent sans aucune blement, des frictions vont inter- si » deux communautés devaient ment économique ou militaire Autre atout de la « province » : chés populaires. difficulté cette mise sous le bois- venir entre la population et les cohabiter de façon quasi paritaire mais devra jeter les bases d’une une diaspora importante, relative- Officiellement, le Kosovo reste seau de la communauté interna- militaires de la KFOR. Ce ne sera sur le territoire. Or, les chiffres société moderne et démocratique. ment riche, et qui est animée du donc une province serbe. Tant que tionale. Ils savent bien qu’ils n’au- pas la première fois dans l’histoire sont là. Aujourd’hui, et selon les Et cette tâche, quoi qu’on en dise, seul désir de revenir au pays. Ce cette affirmation perdurera, la fic- estimations officielles, il ne reste est loin d’être impossible. Elle est qui est loin d’avoir été le cas dans tion fera office de règle. A moins pas plus de 50 000 Serbes au Koso- même aisée si on compare la situa- les pays de l’ex-URSS. Enfin, les d’imaginer un retour effectif du A Bruxelles pour discuter du financement vo. Si l’exode semble s’être ralenti, tion actuelle du Kosovo à celle qui différences régionales sont peu Kosovo dans le giron de Belgrade, il se poursuit et, pour le moment, prévalait dans de nombreux pays importantes au Kosovo, notam- totalement exclu même en cas de Haut représentant des Nations unies pour le Kosovo, Bernard peu de Serbes font le chemin in- de l’ex-URSS avant leur indépen- ment si on les compare à celles de départ de Slobodan Milosevic. Or, Kouchner était attendu à Pristina jeudi 15 juillet en début d’après- verse. On assiste aussi à un exode dance, sans parler de celle des l’Albanie voisine. Une Albanie qui l’indépendance, voire l’autono- midi. C’est la première fois qu’il se rendait au Kosovo depuis sa dé- intérieur, les Serbes se regroupant pays africains. Il y a même une va, si l’on n’y prend pas garde, mie, sont aussi des mots tabous. signation, le 2 juillet. Son séjour devait être court : M. Kouchner dans quelques points bien précis certaine injustice à voir le flot de constituer un danger extrême La seule évocation d’un référen- était en effet attendu à Bruxelles vendredi pour discuter avec la du territoire. l’argent international tomber sur pour l’avenir de la région, qui ne dum, prélude à une indépendance Commission européenne des problèmes du financement de la re- En revanche, et contre toute at- le Kosovo alors que la Sierra Leone pourra vivre harmonieusement en bonne et due forme, ne fait-elle construction du Kosovo. tente, le retour des Albanais est est abandonnée à son triste sort. avec, en son sein, un pays totale- pas frémir les diplomates onu- Au Kosovo, Bernard Kouchner jouira de pouvoirs extrêmement beaucoup plus rapide et massif ment désintégré. siens ? Ils redoutent, certes, les étendus. A la tête de la Minuk (Mission internationale des Nations que prévu. Si ce double mouve- TOTALEMENT DÉSINTÉGRÉ En un mot comme en mille, un réactions de Belgrade et de Mos- unies pour le Kosovo), il fera office de véritable « chef de gouverne- ment se poursuit, les Serbes repré- Paradoxe d’une histoire san- Kosovo indépendant est parfaite- cou. Ils craignent aussi que le pré- ment » de la province. Il devra coordonner les efforts de tous les in- senteront moins de 5 % de la po- glante : le principal atout du Koso- ment viable aujourd’hui. Mais, si- cédent du Kosovo puisse être évo- tervenants (ONU, OSCE, Union européenne, HCR, Banque mondiale, pulation du Kosovo. Une minorité vo d’aujourd’hui est son homogé- lence !, la fiction va devoir durer. qué par les Tibétains ou les Pacte pour les Balkans...) et superviser en priorité la mise en place qu’il sera du devoir de l’ONU de néité. Une seule « ethnie », Qu’on le regrette ou non. Kurdes. progressive d’une administration civile kosovare (incluant une po- protéger. Une minorité qui devra puisque les Albanais y repré- Ni indépendant, en droit, ni lice et une justice « autonomes »). pouvoir vivre comme bon lui sentent bien plus de 90 % de la po- José-Alain Fralon

TROIS QUESTIONS À... La Bosnie, laboratoire de la reconstruction du Kosovo CARLOS WESTENDORP SARAJEVO la solution qui a été retenue par les elles. L’idée finit aujourd’hui par ser quelques dizaines de millions de b Une Europe en quête de notre envoyé spécial Nations unies, puisque la résolution s’imposer qu’il serait utile de fédé- dollars pour fournir du matériel de de crédibilité Quelles leçons tirez-vous, pour « La Bosnie est la clé des Bal- 1244 du Conseil de sécurité du rer les énergies dans un cadre régio- base (papier, crayons, ordina- L’Europe est de loin le premier 1 l’avenir des Balkans, de votre kans », dit Carlos Westendorp, haut 10 juin 1999, qui reprend les prin- nal (c’est l’idée du « pacte de stabi- teurs...) à des administrations muni- donateur en Bosnie (si on addi- expérience en tant que haut repré- représentant de la communauté in- cipes des accords de Rambouillet, lité » pour l’Europe du Sud-Est). cipales. tionne les financements de la sentant de la communauté interna- ternationale dans ce pays encore évoque la mise en place au Kosovo Mais il paraît difficile d’y parvenir : L’une des leçons positives de la Commission de Bruxelles et ceux tionale en Bosnie-Herzégovine de- marqué par la guerre. Au moment d’institutions provisoires devant les différentes organisations inter- Bosnie, c’est que l’aide internatio- des pays membres à titre bilatéral). puis 1997 ? où les interrogations se multiplient conduire à « une autoadministration nationales sont animées par une nale y a été distribuée de manière Ce sera également le cas au Koso- Si nous réussissons ici, c’est toute sur l’après-guerre au Kosovo, la autonome et démocratique en atten- forte dose d’« orgueil-maison ». prioritaire aux municipalités dispo- vo. Le paradoxe, c’est qu’en Bosnie la question balkanique qui peut Bosnie – trois ans et demi après les dant un règlement politique, notam- b Comment distribuer sées à coopérer avec la communau- l’Europe a été jusqu’ici l’institution être résolue. On ne peut pas ou- accords de Dayton (novembre ment la tenue d’élections ». l’argent ? té internationale, notamment en la moins efficace sur le terrain. blier la Bosnie, il faut l’inclure 1995) – sert de référence privilégiée Ne pas « chercher à organiser des La mise en place d’un pays ou matière de retour des réfugiés. La L’Europe réalise en Bosnie des comme un élément-clé dans le pour la reconstruction de toute la élections trop tôt », comme cela a d’un protectorat coûte cher. 5,1 mil- leçon pourra être retenue au Koso- opérations lourdes, comme le dé- pacte de stabilité pour l’Europe du région. Même si les évolutions y été le cas en Bosnie, souligne Ro- liards de dollars ont été dégagés de- vo et éventuellement en Serbie (où minage, la reconstruction de vil- Sud-Est. Le vice d’origine, en Bos- sont très lentes, la Bosnie est en bert Barry au nom de l’OSCE. Le ca- puis 1995 pour la Bosnie (3,3 mil- plusieurs municipalités d’opposi- lages entiers, y compris les réseaux nie, a été de ne pas décider la mise avance sur la plupart de ses voisins. lendrier idéal, selon lui, serait lions d’habitants), dont plus de la tion cherchent à s’émanciper de de distribution d’eau, d’électricité, en place d’un protectorat interna- b Quel modèle de « protecto- d’« attendre deux ans ». moitié ont déjà été dépensés. Ces Belgrade). les voies ferrées... Cela explique en tional. On a opté pour une formule rat » pour le Kosovo ? En Bosnie, la communauté inter- sommes sont considérables. Mais b Quelques effets pervers partie que le processus de décision très légère : la communauté inter- Le représentant des Nations nationale est seule capable de elles sont en partie absorbées par de l’aide internationale soit très lent : toutes les décisions nationale n’a pas de pouvoir sur la unies au Kosovo aura-t-il plus de prendre les décisions qui s’im- les frais de fonctionnement d’orga- L’arrivée en masse des agences devaient jusqu’à tout récemment police, l’armée, la justice, l’adminis- pouvoirs que ceux dont dispose son posent, qu’il s’agisse des couleurs nisations internationales plétho- internationales et des ONG pose remonter à Bruxelles. « Désormais tration... Nous exerçons une auto- homologue en Bosnie-Herzégovine du drapeau, du budget de l’Etat ou riques : plus de 900 personnes pour problème : elles embauchent sur nous avons déconcentré le dispositif rité d’assistance avec certains pou- depuis les accords de Dayton ? des plaques d’immatriculation... «Il l’OSCE, 700 personnes pour l’admi- place des centaines de personnes et donné plus de compétences à voirs de coercition. Il est trop tard C’est ce que souhaitent la plupart faut créer une alliance avec la popu- nistration du haut représentant... qualifiées qui, du coup, ne sont plus notre bureau de Sarajevo », indique pour revoir le système en Bosnie, des artisans de la reconstruction lation contre les politiciens locaux En outre, une part bien trop faible disponibles pour l’économie locale. Hansjörg Kretschmer, qui dirige mais, au Kosovo, je pense que ça dans la région, bien que le pro- pour faire passer des réformes », ob- de l’aide internationale (environ Un ingénieur bosniaque a plutôt in- l’antenne de l’UE en Bosnie. La devrait être différent. Il y a un blème de la souveraineté de Bel- serve Bryan Hopkinson, un analyste 2 %) est allée nourrir l’appareil pro- térêt aujourd’hui à être chauffeur crédibilité de l’Europe est au- risque de pagaille si l’autorité civile grade rende cette mission parti- basé à Sarajevo pour l’International ductif. ou interprète pour l’OSCE : il est jourd’hui en jeu dans l’ensemble au Kosovo n’est pas assez robuste. culièrement complexe. Crisis Group (ICG), une organisa- Il y a trop peu de flexibilité dans mieux payé que s’il était cadre dans de la région. Il y a des erreurs à ne pas répéter. En Bosnie, le haut représentant a tion non gouvernementale spéciali- les circuits d’allocation de l’aide. Un une entreprise locale ou même mi- le dernier mot pour toutes les af- sée dans l’analyse des conflits. exemple : on n’arrive pas à mobili- nistre. L. D. Quels sont les principaux obs- faires civiles mais il n’a pas de pou- b Quelles priorités ? 2 tacles qui continuent à se dres- voirs en matière de police, de jus- En Bosnie, l’erreur de la commu- ser sur le chemin de la paix en Bos- tice, d’administration... Il ne peut nauté internationale a été de nie ? guère, du coup, lutter efficacement concentrer ses efforts, pendant trop Ici, la situation est celle d’une contre la corruption et la mafia, qui longtemps, sur l’aspect strictement Une fête nationale en «4L» à Mitrovica paix sans confiance. Il faut sont les deux principaux handicaps militaire du rétablissement de la MITROVICA (Kosovo) tion légère de l’armée de terre, en carrés homo- constamment maintenir la pression de l’après-guerre. Il y a bien une paix. « On s’est rendu compte un peu de notre envoyé spécial gènes, cernent la place. pour imposer, par exemple, la lutte force de police internationale man- tardivement que l’aspect civil serait Les soldats britanniques, du haut de leur Land Ro- Le général de brigade Bruno Cuche, commandant systématique contre le crime orga- datée par l’ONU, mais elle n’est pas beaucoup plus difficile à gérer », dit ver, n’en croient pas leurs yeux. La petite Renault du secteur nord, arrive en compagnie du représen- nisé. Le problème, ici, c’est la classe très efficace puisqu’elle n’est pas ar- Bryan Hopkinson. Au Kosovo, il 4 L, avec quatre militaires français, vient de s’immis- tant spécial du secrétaire général des Nations unies, politique. Les gens ont besoin mée. La situation en Bosnie est dra- faudra donner la priorité à la « mise cer entre leur véhicule et le trottoir. L’arrière de la le Brésilien Sergio de Mello, du général de corps d’avoir une vie normale, il y a un matique : les chefs de la police lo- en place des institutions, particulière- voiture caresse le bitume : gilets pare-balles et d’armée britannique commandant la KFOR, sir Mike climat de réconciliation spontanée. cale sont souvent eux-mêmes des ment en matière judiciaire », ex- casques lourds lestent le coffre à bagages... Le feu Jackson, et de son adjoint le général de division, membres de la mafia... plique Robert Barry. En Bosnie, tricolore passe au vert et la voiture hors d’âge, mais Jean-Claude Thomann, qui commande aussi le Quelles sont les principales Dans ce pays, qui est encore do- quand les juges ne sont pas directe- digne, brûle la chaussée, laissant sur place les soldats contingent français au Kosovo. 3 avancées obtenues après trois miné par une classe politique natio- ment affiliés à un parti politique, ils de sa très gracieuse majesté. Il ne s’agit pas de rater ans et demi d’application des ac- naliste divisée entre partis musul- font l’objet d’intimidations perma- les cérémonies commémorant la prise de la bastille. « CE BEAU PAYS QUI NOUS MANQUE » cords de Dayton ? mans, croates et serbes, la nentes de la part des pouvoirs en La fête nationale est célébrée à Mitrovica – où se Quatre parachutistes du bataillon Guépard de l’in- Il y a des réussites matérielles évi- communauté internationale a le place et de la mafia. trouve le quartier général du secteur de la KFOR fanterie de marine tombent du ciel, porteurs des dentes et je fais passer beaucoup plus grand mal à faire adopter les Plus largement, il faudra insister sous commandement français – à une cinquantaine couleurs françaises aussitôt envoyées au haut d’un de lois, comme celle qui permet la règles élémentaires de la vie en au Kosovo « bien davantage sur la de kilomètres au nord de Pristina. La route n’est pas mât avec solennité. Huit officiers supérieurs sont liberté de circulation. Aujourd’hui commun. Chaque communauté dé- restructuration micro-économique si longue mais il faut compter avec les impondé- faits chevaliers de la Légion d’honneur ; trois sous- les communautés ethniques se fend en priorité ses intérêts parti- – réforme en matière bancaire, fis- rables. La petite voiture a soif, qui n’apprécie pas le officiers deviennent chevaliers de l’ordre national du parlent, ce qui n’était pas le cas il y culiers. « Le problème, ici, c’est qu’on cale, légale – afin de ne pas répéter carburant dont se délectent tous les autres véhicules Mérite. Rien que de très normal pour un 14 juillet. a deux ans. Prenons l’exemple de la peut imposer des lois mais qu’on n’a l’expérience de la Bosnie, où des mil- militaires à moteur diesel. Les stations-service sont à Le général Cuche prononce quelques mots, non réforme de la justice : bien sûr, la pas les moyens de les faire appli- liards de dollars payés au titre de sec. Le système D passe par le marché noir. Les ven- sans lyrisme, à ses « chers compagnons d’armes ». Il communauté internationale ne quer », souligne Didier Fau, adjoint l’assistance n’ont pas entraîné d’in- deurs d’essence à la sauvette se frottent les yeux en leur rappelle que « le 12 juin à l’aube, par des che- peut pas aller jusqu’à prendre en du haut représentant pour les ques- vestissements privés ni de création voyant descendre autant d’officiers et de sous-offi- mins muletiers à travers la montagne, la brigade fran- charge les salaires des juges, ce se- tions économiques. d’emplois », dit Robert Barry. En ciers de la 4 L. Le commerce illicite réserve décidé- çaise pénétrait enfin au Kosovo après de longs mois rait impossible financièrement. b Des élections, Bosnie, les lois fiscales sont encore ment bien des surprises. d’attente ». Puis il invite ses hommes à se montrer Mais nous renforçons les pouvoirs oui mais quand ? très défavorables aux investisse- La caserne Nemanja de Mitrovica, qui abrite la « particulièrement fiers d’être des citoyens de ce beau du procureur et son indépendance. « Nous devons reconnaître la né- ments. brigade multinationale du Nord, baptisée brigade pays qui nous manque ». Nous faisons passer des lois qui cessité d’agir de manière non démo- b Qui fait quoi ? Leclerc, est briquée. Quelques photos de l’armée Enfin, en compagnie de Sergio de Mello, du géné- visent à améliorer la sélection des cratique dans le court terme afin de En Bosnie, des conflits de compé- yougoslave sont épinglées sur des panneaux, à l’en- ral Jean-Claude Thomann et du général russe dont juges, nous révisons les nomina- créer les conditions qui rendront la tence permanents ont eu lieu entre trée. Après tout, n’occupait-elle pas encore les lieux les troupes sont attendues prochainement dans le tions passées... Mais il faudra une démocratie possible », souligne Ro- les dizaines d’organisations interna- début juin ? Plusieurs détachements sont à pied secteur, le général Cuche inaugure la Maison de génération pour que la réconcilia- bert Barry, chef de la mission bos- tionales présentes sur le terrain. d’œuvre sur la place d’armes. La fanfare, instru- France de Mitrovica, « un point d’ouverture de la bri- tion agisse. niaque de l’Organisation pour la sé- Celles-ci poursuivent souvent des ments à vent, tambours et grosse caisse, est en posi- gade française vers la population ». curité et la coopération en Europe objectifs similaires avec des struc- tion. La gendarmerie, l’infanterie, les parachutistes, Propos recueillis par (OSCE). Pour l’instant, ce n’est pas tures qui se font concurrence entre l’artillerie, le génie de la légion étrangère et l’avia- Frédéric Fritscher Lucas Delattre LeMonde Job: WMQ1607--0003-0 WAS LMQ1607-3 Op.: XX Rev.: 15-07-99 T.: 11:32 S.: 111,06-Cmp.:15,13, Base : LMQPAG 13Fap: 100 No: 0548 Lcp: 700 CMYK

INTERNATIONAL LE MONDE / VENDREDI 16 JUILLET 1999 / 3 Les unionistes protestants d’Ulster rejettent les concessions de Tony Blair L’accord de paix du vendredi saint est désormais « en révision » En dépit des ultimes concessions qui leur ont été faites testants d’Ulster (UUP) a rejeté, mercredi 14 juillet, la par le premier ministre britannique, et malgré la colère dernière version du plan présenté par Londres pour des républicains catholiques, le Parti unioniste des pro- former un gouvernement nord-irlandais.

LONDRES M. Trimble (UUP), n’ont pas cessé, rejeté mercredi soir la dernière ver- de notre correspondant depuis quatorze mois, d’essayer de sion en date du plan de paix pré- Sa mise en œuvre ayant été caté- renverser l’équation. Non seule- senté par le premier ministre bri- goriquement rejetée, mercredi ment aucune des institutions pré- tannique. Tony Blair, qui a investi 14 juillet au soir, par le Parti unio- vues − mise à part l’Assemblée énormément d’énergie et de pres- niste protestant de David Trimble, locale issue des urnes en 1998 – n’a tige dans cette affaire, a immédiate- le processus de paix nord-irlandais, commencé à fonctionner, mais ment téléphoné à M. Trimble pour triomphalement initié le 10 avril M. Trimble a souvent résumé la lui faire part de sa vive « frustra- 1998 à Belfast par la signature des position de son parti par une for- tion ». accords du vendredi saint, est mule inacceptable pour le Sinn Le premier ministre, qui était allé, désormais confronté à la plus grave Fein : « Pas d’armes de l’IRA, pas de en avril 1998, pour emporter l’agré- Premier signe d’apaisement dans les relations crise de sa brève existence. « Déçu » gouvernement. » ment des unionistes, jusqu’à mais pas vaincu, Tony Blair devait s’engager personnellement à obte- décider jeudi de la suite à donner à COLÈRE DES CATHOLIQUES nir le désarmement des républi- ce sérieux développement. La ques- Premier ministre désigné par les cains en temps utile, a cependant entre la Serbie et le Monténégro tion centrale qui se pose à lui, urnes pour la région, M. Trimble a décidé mercredi soir de maintenir la comme à tous les autres protago- répété mercredi sa position, à convocation jeudi de l’Assemblée BELGRADE gorica seraient prêts à renoncer au alors la question de l’indépendance nistes, est aussi vieille que le l’issue d’une réunion du comité de Belfast. Conformément au correspondance lancement de leur monnaie, à deviendrait une vraie alternative ». Il conflit : est-il possible de réunir directeur de son parti : « Je n’ai pas mécanisme prévu, David Trimble, La Serbie et le Monténégro condition qu’une réforme des insti- doit aussi compter avec ses parte- toutes les factions nord-irlandaises proposé de changement à notre poli- en tant que chef du principal parti peuvent-ils encore trouver un ter- tutions financières fédérales soit naires dans la coalition au pouvoir à dans un même gouvernement auto- tique et n’en proposerai pas. » Pour local, devait se voir appelé à nom- rain d’entente ? Il y a quelques engagée. Podgorica. Plus indépendantistes nome régional sans régler, d’abord, rassurer plus encore les unionistes, mer les trois ministres (sur dix) qui semaines, tout semblait pousser les L’autre demande du gouverne- que lui, ils n’ont pas apprécié de l’épineuse question des armes déte- Tony Blair était prêt à ajouter, jeudi, lui revenaient, les autres formations deux républiques de la fédération ment monténégrin vise les postes voir son parti, le DPS, prendre seul nues par les groupes paramilitaires des amendements très contestés devant suivre. Sachant que, sauf yougoslave vers le divorce. Or, tan- au pouvoir. Un respect scrupuleux l’initiative de cette rencontre à Bel- des deux camps, et avant tout du par le Sinn Fein et par le premier très improbable coup de théâtre, le dis que la Serbie voit monter la de la Constitution voudrait que le grade et de la rédaction d’une plate- plus puissant d’entre eux, l’Armée ministre irlandais, Bertie Ahern, au premier ministre désigné n’en fera contestation contre le président premier ministre fédéral soit dési- forme. républicaine irlandaise (IRA) ? mécanisme de garantie gouverne- rien, l’Assemblée prendra acte de Slobodan Milosevic, les relations gné par le président monténégrin : Il y a près de quinze mois, chacun mentale voté en catastrophe, l’impossibilité de former un exé- entre Belgrade et Podgorica ont une façon d’équilibrer les forces, la OPPOSANT À ÉCLIPSES y avait cru. Les accords conclus pré- mardi, aux Communes. Mais cela cutif, et ce sera ensuite aux deux connu, mercredi 14 juillet, un pre- présidence yougoslave étant occu- C’est pourquoi le DPS a finale- voyaient certes que les formations s’est finalement révélé insuffisant. parrains du processus, les gouver- mier signe d’apaisement. Pour la pée par un Serbe, en l’occurrence ment renoncé à présenter officielle- signataires useraient de « toute leur Pour prix de son feu vert à l’entrée nements britannique et irlandais, de première fois depuis vingt mois, des Slobodan Milosevic. Mais ce dernier ment le texte. Il s’est contenté, mer- influence » pour obtenir un désar- du Sinn Fein dans l’éventuel gou- décider de la marche à suivre. délégations des partis au pouvoir a arbitrairement imposé son plus credi, d’en discuter les principes mement total avant le 22 mai 2000. vernement, le premier parti de Le compromis du vendredi saint dans les deux capitales se sont ren- fidèle allié à Podgorica, Momir avec les différents partis serbes, ce Mais il était entendu que les institu- l’Assemblée locale exigeait un enga- prévoit, en cette circonstance, la contrées dans l’enceinte du Parle- Bulatovic. qui a sans doute permis de satisfaire tions prévues par l’accord, à gement ferme et daté pour un mise « en révision » de l’ensemble ment fédéral, et l’ensemble des par- Depuis 1995, Podgorica fait de la tout le monde. Le parti socialiste de commencer par le gouvernement désarmement de l’IRA. Il deman- du processus de paix. Il est vraisem- ticipants ont quitté les lieux résistance. De la mise à disposition M. Milosevic a ainsi annoncé qu’il biconfessionnel et les organes de dait par ailleurs la garantie absolue blable que cette solution, qui pré- satisfaits. du port de Bar pour la mission occi- était « prêt à continuer le dialogue ». coopération entre le nord et le sud de l’expulsion des républicains du sente l’avantage de ne pas rompre Le menu des discussions était dentale de paix en Bosnie au sou- Les représentants de la Gauche de l’île, seraient fonctionnelles plus Sinn Fein de l’exécutif, au cas où les ponts et donc de ne pas risquer pourtant particulièrement épicé. Le tien à l’opposition serbe lors des yougoslave, le parti dirigé par Mira d’une année avant cette date-limite, leur branche armée n’aurait pas la fin du cessez-le-feu quasi général Parti démocratique des socialistes manifestations de l’hiver 1996-1997, Markovic, la femme du président ce qui aurait dû faciliter le désarme- tenu ses éventuelles promesses à la en vigueur depuis plus de deux ans, (DPS) du président monténégrin, M. Djukanovic n’a jamais manqué yougoslave, ont quant à eux souli- ment de groupes paramilitaires lettre. Il n’a finalement obtenu ni sera choisie. Jusqu’à l’éventuelle Milo Djukanovic, souhaitait présen- de faire entendre sa différence. Le gné la « bonne volonté des deux par- éminemment méfiants après trente l’un ni l’autre. émergence, d’ici septembre, d’une ter ses projets de réforme du fonc- conflit du Kosovo en a même mar- ties » et assuré qu’ils prenaient en ans d’affrontements. En dépit des ultimes concessions idée géniale qui permettrait enfin tionnement de la fédération yougo- qué le point culminant, puisque le compte « l’éventuelle nécessité de Or, comme le déplorait mercredi qui leur ont été faites par Tony de résoudre la quadrature du slave. Les dirigeants de la petite président monténégrin a refusé modifier et de compléter la Constitu- soir Gerry Adams, le chef du Sinn Blair, en dépit de la colère des répu- cercle... république (650 000 habitants) l’état de guerre et la rupture des tion ». Fein républicain, les protestants blicains catholiques, les unionistes n’acceptent en effet plus d’être relations diplomatiques avec les Djukanovic est donc peut-être en réputés modérés du parti de protestants d’Ulster (UUP) ont donc Patrice Claude dominés par les Serbes et reven- pays de l’OTAN. Il n’a pas davan- train de réussir son pari. Quant à diquent, selon Zeljko Sturanovic, tage accepté de placer sa police Slobodan Milosevic, il peut faire chef de la délégation monténégrine, sous le commandement de l’armée coup double : d’une part, apaiser le « une parfaite égalité ». Ils récla- fédérale. Très discuté à l’époque, front monténégrin ; d’autre part, ment non seulement une plus M. Djukanovic y a finalement gagné piéger les démocrates, qui, pour grande autonomie, mais également un immense crédit, tant à l’étranger franchir un nouveau palier dans une nouvelle répartition du pou- que parmi ses concitoyens. Son leur campagne de manifestations, voir. pays a été largement épargné par espèrent toujours le ralliement de les avions de l’OTAN et, aujour- Vuk Draskovic, le président du ÉQUILIBRER LES FORCES d’hui, alors que Slobodan Milosevic Mouvement du renouveau serbe Leur programme prévoit ainsi de est inculpé par le Tribunal interna- (SPO). Opposant à éclipses, ce der- réduire le gouvernement fédéral à tional de La Haye et placé au ban de nier a assuré qu’il était prêt à réinté- sa plus simple expression, à savoir la communauté internationale, lui grer le gouvernement fédéral si les une poignée de ministères, comme multiplie les voyages à l’étranger. revendications monténégrines la défense, les finances et les En voyage officiel en Norvège, étaient satisfaites. Combien le pré- affaires étrangères. Chaque répu- Milo Djukanovic a déclaré mercredi sident yougoslave est-il prêt à céder blique pourrait mener sa propre que sa priorité était de « voir le pour réussir cette manœuvre ? Les politique économique. Ainsi, la Monténégro devenir un pays démo- discussions qui devaient se pour- république côtière pourrait lever ses cratique, économiquement développé suivre jeudi pourraient y apporter impôts et engager les privatisations et intégré dans l’Europe. Si cela est un début de réponse. que le président Djukanovic appelle possible dans la fédération, tant de ses vœux. Les dirigeants de Pod- mieux. Si cela s’avérait impossible, Danilo Nikolic La « guerre des nerfs » de Podgorica contre Belgrade

PODGORICA par un tribunal international ? » en fait, de faire reposer sur la Ser- de notre envoyé spécial Les circonstances semblent bie la responsabilité de la rupture. Deux titres se disputaient, mer- n’avoir jamais été aussi favorables. « Lors de la réunion de Belgrade, credi 14 juillet, la « une » des jour- Obnubilé par sa survie, le régime assure-t-il, la délégation du Monté- naux monténégrins : l’annonce de serbe a suffisamment à faire avec négro a dévoilé ses intentions : obte- la rencontre à Belgrade des deux la vague de contestation qui nir la souveraineté dans les délégations serbe et monténégrine s’étend dans le pays pour imaginer domaines de la sécurité et de pour évoquer l’avenir d’une fédé- intervenir à Podgorica, et l’habileté l’économie. Cela veut dire une ration yougoslave à bout de manifestée par le président mon- armée monténégrine et une mon- souffle, et le camouflet infligé par ténégrin pendant la crise du naie convertible en deutschemarks. les autorités de Podgorica à Kosovo lui vaut aujourd’hui un Ce n’est pas négociable : c’est à l’armée fédérale dirigée par Bel- solide crédit. Comment ne pas prendre ou à laisser, et on voit mal grade, privée, la veille, de la céré- faire confiance à un homme qui a comment Belgrade pourrait accep- monie marquant la fête nationale réussi à se rapprocher des gou- ter. » de cette petite République. vernements européens et améri- Ces propositions, issues d’un L’apparente ambivalence du Mon- cain sans réplique majeure de projet rédigé par trois experts ténégro, et singulièrement de son Belgrade ? monténégrins, peuvent aussi bien président, Milo Djukanovic, vis-à- préparer une confédération aux vis de Slobodan Milosevic, DEUX BLOCS liens très lâches qu’un Etat indé- témoigne de la difficulté de la par- Sur la question de la rupture pendant. Des observateurs notent tie engagée : comment rompre avec Belgrade, le Monténégro se en outre que la rencontre entre sans dommages ? divisait, traditionnellement, en des responsables de second ordre « La guerre des nerfs est enga- deux blocs de même force. L’idée a été également une occasion de gée », estime Zarko Rakcekivc, le d’indépendance gagne aujourd’hui voir si différentes tendances se président du Parti social-démo- du terrain. Elle pourrait bientôt font jour au sein du parti de crate allié à la formation du pré- être majoritaire. L’arrogance de M. Milosevic. sident monténégrin, le Parti démo- Belgrade vis-à-vis de Podgorica a « Pour l’instant, tout le monde cratique des socialistes dont sont préparé le terrain, le maintien de essaie de gagner du temps », ajoute membres les délégués présents à forces militaires importantes au M. Sekulovic. L’agenda politique Belgrade. Hostile à tout dialogue Monténégro n’est pas perçu d’un du Monténégro reste en effet tri- avec M. Milosevic et partisan bon œil par la population. En dépit butaire de la partie qui se joue en depuis toujours d’un Monténégro des menaces de Novak Kilibarda, ce moment en Serbie. Mais quel indépendant, M. Rakcekivc tient la le chef du Parti populaire hostile à que soit le sort des manifestations guerre du Kosovo pour l’acte de la réunion de Belgrade et qui a de rue, un rendez-vous semble décès de la fédération : « Nous évoqué à ce sujet un éclatement de déjà s’esquisser à Podgorica pour avons déjà manqué le train, en la coalition gouvernementale dont la fin de l’année : la tenue d’un 1992, en restant avec la Serbie, il ne il est membre, celle-ci ne semble référendum, déjà évoqué par faut pas commettre la même erreur pas réellement menacée. M. Djukanovic, sur l’avenir de la aujourd’hui. Comment peut-on Selon Radomir Sekulovic, un République. imaginer un avenir commun avec conseiller du gouvernement, le un pays dont l’élite est poursuivie président monténégrin s’efforce, Gilles Paris LeMonde Job: WMQ1607--0004-0 WAS LMQ1607-4 Op.: XX Rev.: 15-07-99 T.: 11:16 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 16Fap: 100 No: 0369 Lcp: 700 CMYK

4 / LE MONDE / VENDREDI 16 JUILLET 1999 ¼ INTERNATIONAL Les conservateurs iraniens promettent La Chine déclare maîtriser la technologie de la bombe à neutrons à leurs adversaires un « grand nettoyage » PÉKIN. Pékin maîtrise la technologie de la bombe à neutrons, a an- noncé, jeudi 15 juillet, l’agence Chine nouvelle. Ce type de bombe H réduit les effets destructeurs de souffle et de chaleur d’une explosion nucléaire, pour privilégier ceux des rayonnements neutroniques libé- La révolte étudiante a secoué le régime et laissera des séquelles rés par la fission et susceptibles d’anéantir la population. Dans un rapport à la Chambre des représentants, publié en mai, Christopher Les conservateurs iraniens ont annoncé, mercre- pendant une semaine. Le contre-rassemblement démonstration de leur force et de renouveler Cox (républicain) avait accumulé des preuves sur l’espionnage di 14 juillet, un « grand nettoyage » après la qu’ils ont organisé le même jour devant l’uni- leur allégeance à la République islamique telle chinois, depuis les années 70, aux Etats-Unis, à propos de la fabrica- contestation étudiante qui a secoué le pays versité de Téhéran leur a permis de faire la qu’en elle-même. tion des bombes nucléaires, dont l’arme neutronique. La déclaration de Pekin, qui réfute les accusations américaines, intervient alors que L’ORDRE règne à nouveau, de- sion du monde qui est ainsi contes- nant ne s’est pas laissé aller à des mardi, tant le Guide de la Répu- le ministre chinois de la défense, Chi Haotian, cité par Chine nouvelle, puis mercredi 14 juillet, à Téhéran tée, lui qui s’efforce depuis deux accusations gratuites, a affirmé blique que M. Khatami ont exprimé a affirmé, à l’adresse de Taïwan, qualifié de « province chinoise », que et dans les villes qui ont été le ans de mettre fin à cette logoma- mardi que certains manifestants in- leur sympathie au mouvement étu- l’armée « est prête à tout moment à sauvegarder l’intégrité territoriale théâtre du mouvement de colère chie stérile, souhaitant, à l’occasion terpellés n’avaient rien à voir avec diant et affirmé qu’ils compre- du pays ». – (AFP.) étudiant, mais la crise a laissé d’im- de ses sorties en public, que les Ira- le mouvement étudiant. naient les raisons de sa colère. Ce portantes séquelles. Dans sa spon- niens « parlent de vie plutôt que de De là à les traiter de « contre-ré- qui laisse quelque peu espérer DÉPÊCHES tanéité, le mouvement étudiant a mort », prônant le dialogue entre volutionnaires », les désignant ainsi qu’ayant été mis à l’épreuve de la a ISRAËL : l’ex-premier ministre israélien, Benjamin Nétanyahou, a traduit le ras-le-bol d’une bonne les cultures et ayant amorcé une à la peine capitale en vertu du code tempête, les conservateurs finiront révélé, mercredi 14 juillet, que la Syrie, lors de négociations secrètes partie des Iraniens, sans doute une ouverture envers les Etats-Unis par pénal iranien, le pas à franchir est par admettre la nécessité de chan- portant sur un éventuel retrait israélien du plateau du Golan, occupé majorité. Il fut le plus violent et le sociétés civiles interposées. Ce n’est énorme. Cette mise à l’index et le gements. depuis juin 1967, avait accepté qu’Israël maintiennne des stations-ra- plus massif avertissement depuis sans doute pas un hasard si ses por- « grand nettoyage » annoncé ne Dans la mesure où, en Répu- dars de préalerte sur le Mont Hermon, qui domine le Golan. « Je sup- vingt ans aux différentes factions traits ont été pratiquement inexis- sont pas de bon augure pour l’ave- blique islamique, tout se décide pose que mes propos vont être catégoriquement démentis à Damas, mais au pouvoir. Des tabous sont tom- tants lors du rassemblement de nir. La répression risque d’être très dans le secret des dieux, les tracta- c’est un acquis important pour la reprise du dialogue de paix », a-t-il bés, puisque même la structure de mercredi, alors que ceux du Guide dure. Et, plutôt que de renforcer la tions dans les hautes sphères de ajouté. – (AFP.) l’Etat a été contestée, à travers la de la République, l’ayatollah Ali tendance à l’ouverture et au respect l’Etat risquent d’être vives. Le pré- a IRAK : trois civils irakiens ont été blessés, mercredi 14 juillet, lors dénonciation de la « dictature ». Le Khamenei, étaient foison, et que les des libertés que M. Khatami a vou- sident Khatami n’aura pas la tâche de raids aériens américains et britanniques dans le nord du pays, a régime, dans ses factions conserva- manifestants promettaient de le dé- lu imprimer à son pays, la révolte facile. Lui-même homme du sérail, annoncé un porte-parole militaire irakien, cité par l’agence officielle trice et modérée, a été déstabilisé. fendre en offrant leur vie au besoin. étudiante l’aura fragilisée. Il n’en désireux d’amener le régime à un irakienne INA. – (AFP.) Quelles en seront les consé- demeure pas moins que, jusqu’à simple aggiornamento, il est de a PÉROU : le dernier dirigeant de la guérilla maoïste du Sentier quences ? M. KHATAMI FRAGILISÉ plus en plus pris en tenaille entre Lumineux, Oscar Ramirez Durand, dit « camarade Feliciano », a été Dans l’immédiat, la résurrection Par la voix du vice-président une partie de ses ouailles qui capturé mercredi 14 juillet, a annoncé le président péruvien Alberto des thèmes éculés de la révolution (conservateur) du Parlement, Amnesty réclame veulent tout très vite, et ses adver- Fujimori. – (AFP.) et un durcissement du ton et de la l’hodjatoleslam Hassan Rouhani, le saires qui ne veulent rien changer à a COLOMBIE : le gouvernement a annoncé, mercredi 14 juillet, que répression. Les centaines de milliers régime a promis un jugement l’ouverture d’enquêtes l’ordre de la République islamique. les négociations avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie de manifestants qui ont participé exemplaire des « contre-révolution- La semaine agitée que vient de (FARC, marxistes) reprendront lundi 19 juillet. La guerrilla a perdu mercredi au rassemblement d’allé- naires » qui ont été arrêtés, et qui Amnesty International a de- vivre l’Iran a été suivie avec une at- près de 300 hommes lors des récents affrontements près de Bogota, geance au régime devant l’universi- ne sont que des « bandits et agita- mandé, mercredi 14 juillet, aux tention particulière à l’étranger, de où 40 soldats et 31 policiers ont été tués. – (AFP.) té de Téhéran (Le Monde du 15 juil- teurs » au casier judiciaire chargé, autorités iraniennes d’ouvrir des nombreux pays ayant parié sur le a ARGENTINE/GRANDE-BRETAGNE : les ministres des affaires let) ont relancé les slogans de ou membres de « groupes contre-ré- enquêtes sur les décès d’étu- président Khatami pour voir l’Iran étrangères britannique et argentin, Robin Cook et Guido di Tella, ont « Mort à l’Amérique », « Mort à Is- volutionnaires ». « Notre révolution a diants au cours des six jours de se « normaliser ». Soucieux de ne signé, mercredi 14 juillet, une série d’accords sur les Malouines. Les raël ». Avec le maintien sous haute désormais besoin d’un grand net- manifestations à Téhéran. L’or- pas lui compliquer la tâche, les deux pays parachèvent ainsi la normalisation de leurs relations dix- surveillance du statut de la femme, toyage », a-t-il ajouté, soulignant ganisation affirme être déten- Etats-Unis, qui demeurent le sept ans après la guerre des Malouines, mais laissent de côté l’essen- ces thèmes sont le fonds de que « cela fera évoluer le régime et trice d’informations prouvant « grand Satan » et le symbole de tiel : leur contentieux sur la souveraineté de l’archipel. – (AFP.) commerce des tenants de l’ordre la révolution », sans que l’on qu’au moins cinq personnes ont « l’arrogance internationale » pour a ALGÉRIE : le ministre français des affaires étrangères, Hubert ancien, mais ils s’étaient usés et, de- comprenne très bien ce que cela été tuées, des dizaines d’autres l’aile la plus dure des conservateurs, Védrine, s’est déclaré prêt à se rendre à Alger pour rencontrer son puis des années, ils ne revenaient veut dire. blessées et des centaines arrê- cherchent à adopter le profil le plus homologue, dans un entretien au quotidien saoudien El Hayat, paru plus qu’à certaines occasions, un Il n’est pas invraisemblable que tées depuis le début du mouve- bas possible. Ils ont réfuté les ac- mercredi 14 juillet. – (AFP.) peu comme des réflexes condition- des casseurs et autres provocateurs ment étudiant, le 8 juillet. «Les cusations d’ingérence que ces der- a NIGER : une épidémie de méningite a tué au moins 438 per- nés, ne traduisant aucune convic- et trublions se soient mêlés aux ma- autorités iraniennes devraient niers leur ont adressées (Le Monde sonnes depuis le début de l’année et 5 000 autres cas ont été recensés, tion, sauf pour une minorité de ci- nifestations étudiantes, faisant le remplir leurs obligations d’enquê- du 15 juillet). Ces accusations sont a annoncé, mercredi 14 juillet, le ministère de la santé nigérien. – toyens. jeu de ceux qui, dans le camp ter de façon complète et impartiale « absurdes », a commenté le porte- (Reuters.) Bien que les manifestants et les conservateur, cherchent depuis des sur les meurtres et les attaques et parole du département d’Etat, a INDE : plus de 100 personnes ont péri dans le naufrage d’un ferry, orateurs ne s’en soient pas directe- mois à en découdre avec les parti- traduire en justice les respon- James Rubin. jeudi 15 juillet, dans le Gange près de Patna. La police indienne pré- ment pris au président réformateur sans de réformes. Le président Kha- sables », indique un communi- cise que quelques passagers sont parvenus à gagner la rive à la nage Mohammad Khatami, c’est sa vi- tami lui-même, qui jusqu’à mainte- qué de l’ONG publié à Londres. Mouna Naïm alors que le fleuve était en crue. – (AFP.) Le sommet de l’OUA s’achève sur un espoir de règlement du conflit Ethiopie-Erythrée La visite de Hassan II à Paris Les dirigeants africains ont réaffirmé leur détermination à ne plus tolérer les coups d’Etat conforte l’image du royaume du Maroc ALGER d’Etat, ont été consacrées au par les nouveaux présidents du Ni- belles congolais, qui n’ont pas si- « ALLAH, Al Watan, Al Malik » voir apparaît des plus maigres, par de notre envoyée spéciale conflit frontalier opposant l’Ethio- geria, de l’Afrique du Sud et de gné cet accord, devraient se réunir (Dieu, le peuple, le roi). C’est en sa seule présence, il a amélioré Plus jamais de coup d’Etat en pie et l’Erythrée. Les présidents du l’Algérie qui « ont joué un rôle ex- « dès la semaine prochaine » avec scandant la devise du royaume l’image de marque du royaume et Afrique. Ce message qui a dominé Burkina Faso, du Zimbabwe et de trêmement important dans l’évolu- le président zambien. Par ailleurs, que 500 hommes – et une de son souverain à l’étranger. le 35e sommet de l’Organisation de Djibouti ont finalisé les « modalités tion du dossier ». Trois présidents activement présent à Alger, le pré- femme – membres de l’infanterie Le portrait d’un roi autocrate et l’unité africaine, a été affirmé et d’application » d’un accord-cadre qui, selon un grand nombre de sident congolais a décidé d’accor- de la garde personnelle de Has- cruel dévoilé par l’écrivain Gilles réaffirmé par les dirigeants du qui devrait être supervisé par l’Al- diplomates, ont aussi émergé der une « amnistie générale » en san II ont ouvert mercredi le défilé Perrault il y a près de dix ans dans continent noir réunis à Alger. gérie. Adoptées par le sommet, ces comme « de véritables leaders faveur de la rébellion, a annoncé, militaire du 14 juillet sur les son ouvrage « Notre ami le roi », « Nous sommes catégoriques, à par- modalités ont été soumises aux africains qui pourront jouer un rôle mardi soir à Alger, le ministre Champs Elysées à Paris. Sur l’es- et que l’ouvrage de Malika Oufkir, tir de ce jour aucun gouvernement deux chefs des Etats belligérants. plus large en Afrique ». congolais de la justice, Mwenze trade dressée place de la la fille du général félon, a ressusci- issu d’un coup d’Etat ne sera re- L’accord prévoit le retrait de l’Ery- Les combats entre l’Ethiopie et Kongolo. Selon lui, le président Concorde, le monarque, en bur- té, semble bien loin. Et ceux qui connu par les pays africains », a dé- Abdelaziz Bouteflika a accepté nous et chechia, les observait avec osent encore mettre le doigt sur claré solennellement le porte-pa- le principe de désigner un satisfaction au côté du président les dérives du régime donnent role de l’OUA lors de la dernière L’Union du arabe se réunira fin novembre « commandant en chef » algérien Chirac. C’était une première. Ja- l’impression de parler dans le dé- journée de la réunion de l’organi- pour superviser le Comité conjoint mais depuis le début de la Ve Ré- sert. C’est la Ligue des droits de sation, à laquelle ont participé Un sommet de l’Union du Maghreb arabe (UMA) se tiendra à Alger chargé des questions militaires, publique une unité étrangère au- l’homme (LDH) qui, par la voix de 43 chefs d’Etat et de gouverne- fin novembre, « en tous les cas avant la fin de l’année », a annoncé notamment le déploiement des tonome n’avait défilé sur les son président, l’avocat Henri Le- ments, parmi lesquels 21 sont arri- mercredi 14 juillet le président algérien Abdelaziz Bouteflika. troupes et la surveillance du ces- Champs Elysées. « C’est une occa- clerc, sans taire les avancées du vés au pouvoir par les armes, soit à L’UMA, qui regroupe l’Algérie, La Libye, le Maroc, la Mauritanie et la sez-le-feu en RDC. sion de rappeler à tous les Français, régime, dénonce « l’étendue des l’occasion d’un coup d’Etat, soit Tunisie, ne s’est pas réunie au sommet depuis 1993 en raison des A en croire certains diplomates avec une particulière solennité, la injustices sociales, la permanence après une guerre de libération. mauvaises relations entre l’Algérie et le Maroc. « Nous avons eu au fait du dossier congolais, la dé- contribution de l’armée et du de la corruption [... ] l’insulte faite Pour mémoire, la même décision beaucoup de contacts directs et indirects et nous avons sérié les pro- cision des rebelles de ne pas signer peuple marocains à la victoire de aux droits des femmes par le main- avait été arrêtée par l’OUA lors du blèmes », a indiqué M. Bouteflika avant d’ajouter que l’Algérie et le l’accord tient « à l’attitude méfiante 1945 », avait expliqué auparavant tien d’un code du statut personnel sommet de Harare en 1987... A en Maroc se sont entendus pour dissocier les questions bilatérales de du Rwanda », « soucieux, disent-ils, un porte-parole du Quai d’Orsay. inéquitable [et le dossier des] vio- croire les responsables africains, celle du Sahara occidental qui empoisonne les relations entre les de l’insécurité qui prévaut à leur Au-delà de l’aspect commémo- lations des droits de l’homme des les dirigeants sont cette fois « réso- deux pays et qui, selon lui, relève de l’ONU. « Nous demandons l’ap- frontière avec le Congo, due aux ac- ratif, la présence marocaine est dernières décennies, qui ne saurait lus et déterminés » à faire respecter plication, ni plus ni moins, des accords de Houston et nous nous enga- tivités armées des forces hutues ». venu rappeler l’étroitesse et la sin- être considéré comme clos ». L’op- leur « nouvelle philosophie ». geons à respecter les résultats du référendum d’autodétermination, les responsables rwandais auraient gularité des liens entre les deux posant Abraham Serfaty est tou- Première conséquence : le colo- quels qu’ils soient », a-t-il affirmé. «exigé» des assurances quant à pays. « Invité d’honneur de la jours condamné à un exil forcé nel Azali Assoumani, chef de la leur désarmement. D’autres France », Hassan II, qu’accompa- « au prétexte ridicule d’une soi-di- junte militaire au pouvoir aux sources à Alger indiquent que, gnait son fils cadet, le prince Mou- sant nationalité brésilienne », note Comores depuis son coup d’Etat thrée du territoire occupé depuis le l’Erythrée ont repris depuis le mois malgré l’accord de Lusaka, « cer- lay Rachid, a eu l’occasion au la Ligue, et l’islamiste Abdessalam du 30 avril, qui s’était rendu à Alger 6 mai 1998, mais demande à de février, les deux parties s’ac- tains pays continuent, aujourd’hui cours des trois jours de sa visite Yacine est assigné à résidence de- dans l’espoir de se voir ainsi re- l’Ethiopie de retirer ses forces du cusant d’avoir infligé à l’autre d’im- même » à armer la hutue in- officielle (la deuxième en trois puis dix ans. C’est le Comité de connaître, a brusquement quitté la territoire qu’elle occupe depuis fé- portantes pertes. L’Erythrée an- terhamwé, notamment le Zimbab- ans) de vérifier, s’il en était besoin, lutte contre la répression au Ma- ville pour Paris sans attendre la fin vrier 1998. Ce qui, explique un di- nonce avoir tué, blessé ou capturé we. l’excellence de ces rapports. Reçu roc qui parle de « quarante ans du sommet. Achevé mercredi plomate, crée « pour la première 18 000 soldats éthiopiens. De leur Si les rebelles congolais signaient lundi par , dont il d’une politique de répression et de 14 juillet par l’adoption d’un docu- fois » une équilibre. côté, les autorités d’Addis-Abeba finalement l’accord de Lusaka, ce est très proche, avant de ren- terreur ». C’est l’association ment, dit « déclaration d’Alger », affirment avoir mis hors de combat qui semble probable, le débat sur contrer le lendemain le premier « Contre l’oubli » qui rappelle que les dirigeants africains ont aussi ÉMERGENCE DE TROIS LEADERS 21 000 Erythréens. Selon un diplo- le conflit dans ce pays se déplacera ministre Lionel Jospin, puis le chef « 526 civils sahraouis sont toujours condamné le recours à la force Largement impliqué dans le mate le retrait éventuel des forces à New York, où le Conseil de sé- de la diplomatie française, Hubert portés disparus ». Quel crédit ac- comme mode de règlement des conflit de la Corne de l’Afrique, le des deux parties ainsi que la dé- curité devrait débattre du déploie- Védrine, le souverain marocain, corder « à la volonté affichée par le différends sur un continent en diplomate algérien Mohammed marcation des frontières devraient ment d’une force de maintien de la qui vient de fêter ses soixante-dix roi du Maroc et par l’ensemble de proie actuellement à une douzaine Sahnoun, qui assure pour l’ONU la se faire sous l’égide des observa- paix. Les Américains devraient, ans, fait aujourd’hui figure de la classe politique marocaine de de conflits sanglants. Les partici- médiation entre les deux Etats et teurs internationaux. Les modalités avec d’autres pays membres, assu- vieux sage du Maghreb, ouvert au clore définitivement les pages noires pants au rendez-vous annuel de qui mardi encore s’avouait « pessi- d’applications seraient entérinées rer le financement d’une force qui dialogue, épris de paix et partisan de la répression [... ] tant que la l’organisation panafricaine, qui miste », s’est dit, lors d’un entretien par le Conseil de sécurité de pourrait comprendre 15 000 à d’un Etat de droit. question des disparus ne sera pas compte 53 membres, ont égale- avec Le Monde mercredi 14 juillet l’ONU. 20 000 soldats. La secrétaire d’Etat réglée », observe l’association. ment réaffirmé la « pérennité » du « extrêmement encouragé » par adjointe américaine pour l’Afrique, LA QUESTION DES DISPARUS La sortie du livre de Gilles Per- principe de l’intangibilité des fron- l’évolution du dossier. Selon lui LA QUESTION DE LA RDC Susan Rice, elle aussi à Alger, au- Les positions conciliantes du roi rault avait fait échouer la tenue de tières héritées de la colonisation. « c’est la première fois depuis le dé- Le Conseil de sécurité devrait rait cependant plaidé en faveur dans le conflit israélo-arabe ne « l’année du Maroc ». Cette fois, Lors de la cérémonie de clôture, le but de cette guerre meurtrière que aussi ouvrir, dans les jours à venir, d’une mission « plus restreinte, avec sont pas étrangères à cette image. « le temps du Maroc » bat son président algérien Abdelaziz Bou- l’on constate un frémissement d’ac- un débat sur la guerre civile dans la un mandat moins ambitieux » au Le souverain a d’ailleurs confié plein en France et rien ne saurait, teflika, qui assume aussi la prési- ceptation et de volonté de négocia- République démocratique du Congo. « On travaille pendant des qu’il rencontrerait prochainement semble-t-il, venir le contrarier. dence tournante de l’OUA, a dit tion qui préserve les intérêts et la di- Congo (RDC), à laquelle un grand mois pour arracher un accord de le nouveau premier ministre israé- « Sur le long terme, au cours d’un vouloir « rétablir la crédibilité de gnité des deux partis en conflit ». nombre de réunions ont été consa- paix dans un conflit qui implique lien, Ehoud Barak. Mais c’est sur- règne, et dans le comportement des l’Afrique et de ses institutions ». «Si M. Sahnoun ajoute cependant que crées à Alger. Le traité de paix, qui une dizaine de pays africains, se tout la nomination d’un socialiste, gouvernements, il y a souvent des nos résolutions sont appliquées de « l’on ne peut pas à ce stade, parler doit y mettre fin, a été signé à Lu- plaignait mercredi un responsable Abderrahamane Youssoufi, à la obligations qui sont contraires aux manière efficace, a-t-il souligné, d’un dénouement » du conflit. Se- saka, d’un côté par le président de africain, et lorsqu’il s’agit de payer tête du gouvernement d’alter- droits », a plaidé récemment Has- nous éviterons à notre continent la lon d’autres sources africaines, les la RDC, Laurent Désiré Kabila, et pour garantir la paix, le Congrès nance, qui a conforté l’image d’un san II. L’opinion pubique semble marginalisation. » progrès acquis « tiennent énormé- ses alliés, le Zimbabwe, l’Angola et américain remet nos efforts en jeu. » Hassan II tenté par la démocratie. lui donner raison. En marge du sommet, plusieurs ment » aux médiations « très la Namibie, et, de l’autre côté, par Même si le bilan du premier mi- réunions, au niveau des chefs constructives et fermes » entreprises le Rwanda et l’Ouganda. Les re- Afsané Bassir Pour nistre après plus d’un an de pou- Jean-Pierre Tuquoi LeMonde Job: WMQ1607--0005-0 WAS LMQ1607-5 Op.: XX Rev.: 15-07-99 T.: 07:57 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 16Fap: 100 No: 0370 Lcp: 700 CMYK

LE MONDE / VENDREDI 16 JUILLET 1999 / 5 (Publicité) LeMonde Job: WMQ1607--0006-0 WAS LMQ1607-6 Op.: XX Rev.: 15-07-99 T.: 11:05 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 16Fap: 100 No: 0371 Lcp: 700 CMYK

6 FRANCE LE MONDE / VENDREDI 16 JUILLET 1999

COHABITATION Jacques tion de la durée du mandat prési- rai par conséquent ma mission jus- mais confrontée à une autonomie fléchir aux « chantiers » nouveaux Chirac a écarté, mercredi 14 juillet dentiel. En réponse à plusieurs per- qu’à son terme, et alors les Français nouvelle par rapport au chef de de la rentrée et à un éventuel rema- lors de son intervention télévisée, sonnalités de l’opposition, le chef de jugeront » a-t-il déclaré. b LA l’Etat. b LIONEL JOSPIN réunira mar- niement ministériel. b LES DIVI- toute anticipation des échéances l’Etat a observé que « le quinquen- DROITE, renvoyée par M. Chirac à di 20 juillet les responsables des cinq DENDES BUDGÉTAIRES de la crois- électorales résultant d’une réduc- nat serait une erreur ». « J’assume- ses « querelles », se trouve désor- composantes de la majorité pour ré- sance font l’objet d’une polémique. Jacques Chirac déterminé à rester à l’Elysée jusqu’en 2002 Le chef de l’Etat a assuré, mercredi 14 juillet, qu’il irait jusqu’au bout de sa « mission ». « Le quinquennat serait une erreur », a-t-il tranché, en refusant de mettre un terme prématuré à une cohabitation qu’il juge « constructive » IL DEVENAIT urgent de le rap- beaucoup, M. Chirac refuse là aussi lorsque les Français auront changé drier présidentiel en fermant la s’adresser, mercredi, en réactuali- torat de « droite », très susceptible peler : Jacques Chirac est président d’y mettre prématurément terme. d’avis, de réétudier la question. porte au quinquennat, il précise sant les mots de « droite » et de sur la question, M. Chirac a renou- de la République et il n’entend re- Reprenant son qualificatif de l’an- Pour l’instant, elle est un « moment que, pour lui, le jour de l’offensive « gauche ». La gauche, a observé velé ses critiques à l’égard de la po- connaître à personne d’autre que lui née précédente, il persiste à la juger de la démocratie » qu’il faut « assu- n’est pas encore venu. Les diri- M. Chirac, c’est une « idéologie », la litique du gouvernement, en ma- le droit de toucher à son septennat. « constructive ». mer le plus efficacement possible et geants et les cadres des partis sont droite, « une culture ». Chez la pre- tière de gestion des finances S’il y a eu, mercredi 14 juillet, un dans la dignité ». D’ailleurs, a-t-il orphelins ? Les élus, déboussolés ? mière, « la priorité » est donnée à la publiques. Les caisses de l’Etat sont message clair adressé par M. Chirac « ASSUMER DANS LA DIGNITÉ » souligné, dans une allusion mali- Les militants n’ont rien à se mettre « réglementation », chez la seconde, pleines, a-t-il affirmé, il n’y a donc à tous ceux qui, de Philippe Séguin A son refus de changer au- cieuse à son passage à Matignon sous la dent ? Ce n’est pas mon pro- àla « responsabilité ». aucune raison de ne pas en profiter à Valéry Giscard d’Estaing, en pas- jourd’hui le cours des choses, le sous la présidence de M. Giscard blème, leur répond M. Chirac, avec pour réduire la dette et surtout sant par François Bayrou ou Alain chef de l’Etat donne une explica- d’Estaing ou à celui de Michel Ro- toutefois, à l’égard de ces derniers, « LA LIBERTÉ RESPONSABLE » baisser les impôts et les charges qui Madelin et de nombreux autres diri- tion : « La cohabitation, dit-il, ce card du temps de François Mitter- une exception de tendresse dans un Cette définition rapide, « un peu pèsent sur les Français. Comment ? geants de la droite, lui re- n’est naturellement pas moi qui l’ai rand, il a existé à la tête de l’Etat océan d’indifférence. Les militants, caricaturale » admet-il, trouve d’ail- M. Chirac n’a pas voulu « entrer commandent de réduire à cinq ans voulue, ce sont les Français. Ils n’ont d’autres cohabitations qui ne don- a-t-il observé, « sont véritablement le leurs son illustration dans l’action dans le détail, parce que ce serait un la durée du mandat présidentiel, pas voulu pour autant que les respon- naient pas leur nom. sel de la terre ». du gouvernement de Lionel Jospin. peu long ». Le chef de l’Etat a égale- c’est bien celui-là : le calendrier, sables de l’exécutif se disputent Le ton, modéré, de l’intervention L’opposition, quant à elle, a été Les 35 heures, par exemple. «La ment pointé un autre sujet sensible c’est moi. Domaine réservé du chef comme des chiffonniers. » Ce que de M. Chirac tient tout entier dans sèchement priée de se débrouiller manière retenue par la gauche, parce pour le gouvernement de M. Jospin, de l’Etat. « Français » veut, Jacques Chirac le ce deuxième constat : après s’être toute seule, pour gérer ses « itiné- que c’est la gauche, est de dire : tout celui des retraites qui est, selon lui, Pour cela, il fallait d’abord impé- veut aussi. Il sera toujours temps, efforcé de se réapproprier le calen- raires personnels qui s’affirment ». le monde sous la même toise et on fait un « problème prioritaire ». Telle- rativement passer le quinquennat à Tout au plus a-t-elle reçu un conseil une loi qui s’impose », a déclaré ment prioritaire, même, que le chef la machine à laver, détacher les – faire un « vrai effort de réconcilia- M. Chirac, en lui opposant une de l’Etat « ne veut pas croire qu’un traces trop vives laissées par ses ad- Une « certaine insolence » de Patrick Poivre d’Arvor ? tion, de dialogue et d’élaboration autre méthode « qui consiste à ou- responsable politique puisse se déter- versaires. Le chef de l’Etat est même d’un projet commun » – et un rappel vrir le dialogue social (...), à voir ce miner sur un sujet aussi capital en allé très loin, pour couper court à Jacques Chirac n’a guère apprécié de se voir implicitement interro- – « Il est dans la nature des choses qui est possible ici et qui ne l’est pas fonction d’échéances politiques ou toutes les supputations, les sugges- ger sur ses « responsabilités » dans les « affaires » de la Ville de Paris, qu’une opposition, ou une majorité, là ». Sa « conviction » – « et elle n’est personnelles ». tions – voire les espoirs ? – de ces qui font aujourd’hui l’objet de procédures judiciaires. En réponse à soutienne un président issu de ses pas de gauche », a-t-il martelé –, est M. Chirac aurait-il, lui, des derniers jours. La réduction du une question sur sa responsabilité pénale, M. Chirac a répondu : « Il n’y rangs ». que l’heure est désormais venue de « échéances politiques ou person- mandat présidentiel en est sortie a aucune immunité pénale pour le président de la République. » « Et pour Une fois données ces quelques promouvoir « la liberté respon- nelles » ? Interrogé sur son éven- lessivée. « Le quinquennat sous une les responsabilités d’avant ? », s’est enquis le présentateur de TF 1, Pa- répliques à tous ceux qui voulaient sable ». Reprenant le fil de son dis- tuelle candidature à un deuxième forme ou sous une autre, a-t-il dit, se- trick Poivre d’Arvor. « Je trouve que votre question dérape vers une cer- lui gâcher son 14 juillet, M. Chirac cours de Rennes, qu’il dévide de- mandat, il a répondu : « Si j’y son- rait une erreur et donc je ne l’approu- taine insolence », a répliqué le chef de l’Etat. s’est occupé de la seule chose qui puis plusieurs mois dans chacun de geais, vous comprendrez bien qu’avec verai pas. J’assumerai par conséquent Dans sa décision controversée du 22 janvier, le Conseil constitution- compte à ses yeux : sa relation per- ses voyages en province, sous le la- trois ans d’avance je ne vous en ferais ma mission jusqu’à son terme, et nel a indiqué qu’« il résulte de l’article 68 de la Constitution que le pré- sonnelle avec l’électorat. Le « pré- bel de la « libération des énergies », pas la confidence. » Ce calendrier, alors les Français jugeront. » Quant à sident de la République, pour les actes accomplis dans l’exercice de ses fonc- sident de tous les Français » qu’il est le chef de l’Etat a affirmé : « C’est M. Chirac le sait, dépend aussi de la cohabitation, « émolliente » pour tions, et hors le cas de haute trahison, bénéficie d’une immunité ». Il aujourd’hui se souvient aussi qu’il a une démarche que la gauche ne peut M. Jospin. les uns, trop « consensuelle » pour ajoutait qu’« au surplus, pendant la durée de ses fonctions, sa responsabi- été élu par les Français de droite. pas faire. » les autres, en tout cas fautive pour lité pénale ne peut être mise en cause que devant la Haute Cour de justice ». C’est à ce peuple qu’il a voulu Toujours à l’intention de cet élec- Pascale Robert-Diard Lionel Jospin, installé Une opposition mise au défi d’assumer son autonomie À CHACUN son « itinéraire ». Sèche, la ré- tions sur (...) la réduction des impôts et des tion est-elle dans le même temps affranchie du dans la durée à Matignon ponse de Jacques Chirac est venue couper charges, l’avenir de nos retraites et la diminution chef de l’Etat ? Cela signifie-t-il que, contraire- court aux sollicitations, injonctions et conseils de notre endettement ». ment aux mois passés, son organisation ne se LA CONSIGNE de l’hôtel Mati- tuel rééquilibrage des diverses sen- variés qui lui étaient prodigués ces dernières Démocratie libérale, en revanche, a laissé définirait plus dans le bureau de M. Chirac ? gnon a été très claire : aucun sibilités de la majorité au sein du semaines par plusieurs responsables de l’oppo- transparaître son regret de voir confortée la Que les dirigeants du RPR ne viendront plus membre du gouvernement n’a été gouvernement, l’obligation de sition. Tranchante, elle leur a signifié qu’en ces durée de la cohabitation. « Nous respectons ce quotidiennement chercher leur feuille de route autorisé à commenter publique- remplacer Bernard Kouchner au temps de discorde il devait être bien clair pour choix, même si la cohabitation durable présente à l’Elysée ? Que les groupes de l’opposition au- ment l’intervention télévisée de secrétariat d’Etat à la santé pou- tout le monde, et surtout pour l’électorat, qu’il de toute évidence des inconvénients institution- ront désormais une liberté totale de vote sur Jacques Chirac. Du coup, certains vant justifier ces changements. y a un découplage entre le président de la Ré- nels et des risques politiques », écrit ainsi, dans les projets de loi ? Et même, révolution s’il en ministres se sont trouvés contraints La seconde étape des réformes a publique et les chicaneurs des partis de droite. un communiqué, Claude Goasguen, porte-pa- est, que la succession de Jean Tiberi, à Paris, ne de décliner les invitations média- été annoncée par le premier mi- Autant il y a un an, le 14 juillet 1998, role de DL. relèverait plus de la présidence de la Répu- tiques qui leur étaient faites pour la nistre lui-même, devant les députés M. Chirac avait jugé « nécessaire d’avoir une blique ? Sur ces questions, les dirigeants de la soirée de mercredi 14 juillet, ou la socialistes, le 22 juin dernier. Par- harmonie complète entre l’opposition et le pré- CERTAINS PENSENT DÉJÀ À L’APRÈS-CHIRAC droite, notamment RPR, restent discrets. matinée du lendemain. lant à cette occasion de la nécessité sident de la République issu de ses rangs », au- M. Goasguen, qui fait partie des ceux qui ac- Seul Jean-François Mattéi, député des Le chef du gouvernement lui- de définir de « nouvelles perspec- tant, cette année, il était déterminé à se tenir à cusent la cohabitation de paralyser l’opposi- Bouches-du-Rhône et lui aussi membre de la même s’est fait discret. Après une tives » et de « nouveaux chantiers », distance : « C’est à l’opposition de voir ce qu’elle tion, n’est pas loin de se féliciter de la distance direction de Démocratie libérale, en tire publi- brève apparition à la garden-party M. Jospin a donné le coup d’envoi veut », a laissé tomber le chef de l’Etat. Qu’elle instituée par M. Chirac avec les partis de l’op- quement des conséquences radicales. Souli- de l’Elysée, vers midi, il a rejoint d’une réflexion sur ce sujet dans se débrouille donc avec ses « insupportables » position. « On revient à une situation de cohabi- gnant que M. Chirac a laissé « à l’opposition le son bureau de l’hôtel Matignon l’ensemble du dispositif gouverne- querelles de personnes. tation plus proche de celle pratiquée par Fran- soin de préparer l’alternance », il ajoute : « Son d’où il a suivi, seul, la prestation mental. Un moyen, pour lui, d’évi- Dans l’opposition, qui s’est montrée plutôt çois Mitterrand, explique le député de Paris. Le apparente sérénité pourrait faire croire qu’il présidentielle. Sitôt celle-ci termi- ter de nourrir le procès en « immo- discrète, tout le monde ne fait pas la même lec- président gère la cohabitation et use le premier s’inscrit dans la logique d’un septennat non re- née, il a rejoint Cintegabelle bilisme » que souhaite instruire ture de l’intervention présidentielle. Dans un ministre, et l’opposition est libre de livrer son nouvelable. » Même si, au nom de l’UDF, Hervé (Haute-Garonne), pour une après- l’opposition à son encontre. Une communiqué, le RPR a inscrit ses pas dans combat contre le gouvernement. Cela nous don- de Charette, président délégué du parti cen- midi sportive et une « soirée cas- façon, aussi, de justifier devant ceux du chef de l’Etat. Le mouvement « ap- nera une pugnacité nouvelle. » triste, voit en M. Chirac « le meilleur atout de soulet », au milieu de ses collabo- l’opinion publique son éventuelle prouve l’analyse institutionnelle » de M. Chirac, « Président de tous les Français », M. Chirac l’opposition, autour duquel il convient de se réu- rateurs locaux et parisiens (Le présence à l’hôtel Matignon pour « entend participer pleinement à l’indispensable n’aurait donc plus de consigne à donner à l’op- nir », d’autres pensent déjà ouvertement à Monde du 15 juillet). Il a ainsi réser- de longs mois encore. effort de réconciliation et de dialogue au sein de position, tout au plus, comme il l’a dit lui- l’après-Chirac. vé à son entourage proche ses l’opposition », « engagera, dès cet été, une ré- même, des « conseils ». L’affichage est brutal. commentaires sur les propos de Jean-Michel Aphatie flexion et formulera, à l’automne, des proposi- La réalité, plus complexe. Orpheline, l’opposi- Cécile Chambraud M. Chirac. Unique responsable po- litique à exprimer, mercredi, le point de vue des socialistes, Alain Claeys, porte-parole du PS, a trou- « La gauche, c’est une idéologie. La droite, une culture » vé le « président affaibli ». « Il réglé ses comptes avec ses amis (...) et il est VOICI les principaux extraits de garde exactement le même rente, mais fondamentalement de s’est construite autour d’une idéo- b Social : la fracture sociale sans perspectives », a conclu l’intervention du président de la Ré- terme. » « Les Français ont voulu même essence ». « Les gouverne- logie, qui a évolué. La droite s’est « ne s’est pas réduite » depuis M. Claeys. publique, mercredi 14 juillet : la cohabitation, mais ils n’ont pas ments successifs ont eu tort de construite autour d’une culture, ce 1995. « La mondialisation Malgré ce retrait volontaire des b Institutions : « Il y a en voulu pour autant que les respon- maintenir un mode de scrutin (...) qui est différent. Dans la réaction comporte en elle-même un risque débats du 14-Juillet, M. Jospin et les France une espèce de goût naturel, sables de l’exécutif se disputent qui n’est pas démocratique. » spontanée de la gauche, il y a considérable d’exclusion pour les siens puisent quelques enseigne- lorsqu’on comme des chiffonniers. » « La b Paris : « Je comprends très l’idée que la priorité doit être don- individus mais aussi pour les ments dans les propos présiden- n’est pas ca- cohabitation est conduite dans des bien que Paris suscite des passions née à la réglementation. Dans la pays. » « En France (...) on a ten- tiels. Le principal tient à l’engage- pable de maî- conditions qui (...) ne sont pas (...). Le moment venu, vous aurez culture de la droite, la priorité [est dance à confondre solidarité et ment de M. Chirac d’aller jusqu’au triser les contraires aux intérêts fondamen- la volonté exprimée par les candi- donnée] à la responsabilité. » assistance. » « Je serai très atten- terme de son mandat, en 2002. Ceci choses, de taux. » « Tous les régimes ont été dats, l’action conduite par les par- « Aujourd’hui doit être promue la tif (...) au sort qui sera réservé conforte le chef du gouvernement changer les des régimes de cohabitation. » « Il tis politiques, et puis vous aurez liberté responsable. » aux moyens qui avaient été pro- dans sa stratégie, déjà ancienne et textes. » « On ne faut pas croire que la cohabita- surtout les bulletins de vote des b Économie : depuis deux ans, mis pour la mise en œuvre de la renforcée par l’éclatement de l’op- dira que si tion était forcément plus facile électeurs. » « Les Parisiens feront « l’effet mécanique de la crois- loi contre l’exclusion. » position lors du dernier scrutin eu- l’on faisait le lorsqu’elle était plus voilée. » ce qu’ils estimeront devoir faire. » sance fait que les caisses se rem- b Corse : « Je n’ai aucun com- ropéen, de planifier son activité po- quinquennat, on pourrait éliminer b La dissolution d’avril 1997 : b Opposition : « Ce qui la ras- plissent de façon exceptionnelle ». mentaire à faire, à partir du mo- litique sur un temps relativement la cohabitation. Mais pas du tout. « La majorité d’alors, qui était très semble est plus important que ce « Quand on est dans cette situa- ment où la justice a été saisie de long. C’est donc en tenant compte (...) Rien ne vous permet de dire importante, peut-être trop impor- qui la divise. » L’opposition doit tion, il faut avoir trois objectifs cette affaire. » de ce calendrier que le premier mi- que, votant le même jour pour un tante, avait beaucoup de mal à « faire un vrai effort de réconcilia- prioritaires » : « réduire les b Kosovo : « Assurer et garan- nistre réglera les deux problèmes président de la République et pour trouver une synergie, à porter un tion, de dialogue, d’élaboration dettes », « baisser les impôts, la tir la paix sera long. » « Il va fal- qui lui sont actuellement posés : une majorité parlementaire, [les projet. Et les élections devaient ar- d’un projet commun ». « Elle peut fiscalité et les charges », « faire les loir maîtriser les haines entre d’abord celui d’un éventuel rema- Français] voteraient pour un pré- river un an après. J’ai pensé qu’on le faire si elle règle ce problème de adaptations nécessaires ». Serbes et Kosovars et tout faire, niement de son équipe gouverne- sident et une majorité de la même prenait un très grand risque. » querelles personnelles qui sont b Retraites : « Il est essentiel de sous l’impulsion d’un Français, le mentale, puis celui d’une relance famille politique. » « Le quinquen- b Élections européennes : le vraiment, aujourd’hui, insuppor- créer une épargne retraite, qui docteur Kouchner, (...) pour per- de son action réformatrice. nat, sous une forme ou sous une chef de l’Etat dit avoir vécu les ré- tables. » « Il est dans la nature des s’ajoute à la retraite normale, pour mettre à la vie de reprendre, et de Le premier dossier devrait être autre, serait une erreur et donc je sultats du 13 juin non pas comme un choses qu’une opposition sou- ceux qui le désirent, et surtout qui reprendre pacifiquement. » au centre du dîner qui réunira, ne l’approuverai pas. J’assumerai échec « personnel » mais « comme tienne un président issu de ses permettrait à la France de re- « Vous me dites : “Milosevic est mardi 20 juillet, l’ensemble des res- par conséquent ma mission jus- un échec pour la démocratie ». Le rangs. » « Je suis issu d’une famille prendre le contrôle de ses grandes toujours en place.” Vous avez ponsables de la gauche « plurielle » qu’à son terme. Et alors les Fran- scrutin a été marqué par « une très politique et je ne renie pas ma fa- entreprises. » « Il faut faire un sys- raison, mais je serai tenté de – François Hollande (PS), Robert çais jugeront. » « D’autres disent, grande abstention et un éparpille- mille. Mais dans mes fonctions, j’ai tème de fonds de pension. » « Je dire : pour combien de temps ? » Hue (PCF), Jean-Michel Baylet dans le même esprit, [qu’]il faut ment très important des voix ». tout naturellement coupé les liens suis sûr qu’aujourd’hui les Fran- « Le XXIe siècle sera le siècle de (PRG) Jean-Pierre Chevènement faire un régime présidentiel, « Se sont affirmées des préoccupa- qui pouvaient m’unir avec tel ou çais ont beaucoup plus peur de ce l’éthique. » (MDC), Dominique Voynet comme aux Etats-Unis. (...) Je n’y tions relativement nouvelles », no- tel parti politique. J’ai vocation à qui va se passer dans ce secteur, si b Bœuf aux hormones : (Verts) – à l’hôtel Matignon, autour suis pas non plus favorable. » tamment sur les « liens entre être président de tous les Fran- l’on ne fait rien, que des consé- « Nous n’importons pas [de de M. Jospin. Cette rencontre de- b Cohabitation : « Cette coha- l’homme et la terre, qui s’expri- çais. » Le gaullisme, « c’est un quences des mesures qui doivent bœuf aux hormones] et nous vrait permettre à chacun de faire bitation, je l’ai qualifiée l’année maient à la fois par des chasseurs comportement permanent ». être prises pour redresser la situa- n’[en] importerons pas en Eu- valoir ses arguments pour un éven- dernière de constructive et je ou des écologistes, de façon diffé- b Gauche-droite : « La gauche tion. » rope. » LeMonde Job: WMQ1607--0007-0 WAS LMQ1607-7 Op.: XX Rev.: 15-07-99 T.: 10:45 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 16Fap: 100 No: 0372 Lcp: 700 CMYK

FRANCE LE MONDE / VENDREDI 16 JUILLET 1999 / 7 Le chef de l’Etat reproche au gouvernement de minorer les dividendes de la croissance

S’IL A, lors de son allocution télé- surcroît, il ne se privera pas de faire gouvernement et que ce dernier a blics ou en minorant l’ampleur des visée, opposé une fin de non-rece- observer que la droite porte la plus sans doute différé l’enregistrement rentrées fiscales. voir à ceux qui, à droite, appellent lourde responsabilité dans cette dé- de recettes. Encore faut-il souligner Dans un domaine, pourtant, celui de leurs vœux une cohabitation rive récente de la dette puisque que, pour 1999, les prévisions de des fonds de pension, le chef de moins « constructive » et plus celle-ci est passée de 39 % du PIB fin croissance sont beaucoup plus mo- l’Etat s’est montré plus incisif. Allant combative, Jacques Chirac n’en a 1992 à un peu plus de 58 % fin 1997. destes (entre 2,2 % et 2,5 %), ce qui au-delà des thématiques habituelles pas plus défini ce que devrait être, Mais c’est surtout dans le do- devrait comprimer d’autant les di- de la droite, selon laquelle ces fonds selon lui, les grands axes d’une poli- maine de la croissance – qui était au videndes budgétaires de la crois- sont nécessaires pour régler le pro- tique économique et sociale alterna- cœur de sa démonstration – que le sance. blème du financement des régimes tive. chef de l’Etat s’est montré le plus el- De surcroît, il faut se souvenir de retraite, il a aussi souligné que la Par petites estocades, il a, certes, liptique. Estimant que, « depuis deux que M. Chirac a souvent soupçonné réforme devait permettre d’offrir un critiqué l’action du gouvernement. ans », l’activité a atteint un niveau les fonctionnaires de la direction du actionnariat français aux grands Mais sans jamais se montrer radical « pratiquement inespéré », il a affir- budget de masquer la réalité des groupes industriels et financiers dans sa dénonciation ou alors en mé qu’« il y a aujourd’hui énormé- comptes publics. Durant la pre- hexagonaux, qui sont, pour l’heure, procédant par allusions. Ainsi dans ment d’argent qui rentre dans les mière cohabitation, en 1986-1988, il souvent sous la coupe des retraités le cas des 35 heures, le chef de l’Etat caisses » – même si le ministère des leur avait fait grief de minorer l’am- californiens ou des veuves écos- a-t-il reproché au gouvernement de finances déploie « tout son talent pleur du surplus de recettes fiscales saises. « Il faut faire un système de vouloir faire passer tout le monde pour masquer ce phénomène » –, ce apporté par la forte reprise écono- fonds de pension (...) pour que les « Loyal, courtois, différent », « sous la même toise », mais il a aus- qui devrait permettre de baisser les mique. pensionnés et les travailleurs français sitôt admis que la réduction du impôts et les charges sociales. A Souvenir plus récent – et plus puissent retrouver la propriété de temps de travail « s’inscrit dans une mots à peine couverts, M. Chirac a cruel : M. Chirac peut estimer, avec leurs entreprises », a affirmé le refrain de la pelouse élyséenne certaine évolution ». donc fait grief au gouvernement de le recul, qu’il a été très mal inspiré, M. Chirac. Autre exemple, le président a dé- minorer les recettes budgétaires de en avril 1997, de se fier aux prévi- Si le gouvernement envisage des CHAQUE ÉTÉ a son tube. Le M. Chirac ait parlé : « Il sera loyal ploré que la France vienne « pour la la croissance et de disposer ainsi sions alarmistes de la fameuse note modalités différentes, il affiche, lui RPR a trouvé le sien, mercredi avec les institutions, courtois avec la première fois [en 1998] de franchir le d’une cagnotte secrète. secrète de la direction du budget qui aussi, une même ambition, celui de 14 juillet, lors de la garden party de gauche – pas comme Mitterrand cap des 60 % de la richesse nationale pronostiquait une grave dérive des « maintenir en France les centres de l’Elysée. « Loyal, courtois, dif- avec la droite, en 1986, lors de la pre- pour la dette », en violation de l’un UNE MÉFIANCE ANCIENNE déficits publics, pour prendre sa dé- décision de nos entreprises », comme férent ! » : ces trois mots sont reve- mière cohabitation – et différent... des critères de Maastricht. Ce qui Pourquoi ce procès et sur quels cision de dissolution – dérive, qui, l’affirmait récemment Dominique parce qu’il est de droite. » Enfin prouve que le gouvernement gère indices le chef de l’Etat s’appuie-t-il en fait, ne s’est pas vérifiée. Dans Strauss-Kahn dans un récent point RÉCIT 13 heures ! Quelques parlemen- les finances publiques en dépit du pour l’instruire ? Il est exact que, cette sortie présidentielle, il y a donc de vue publié par Le Monde, le Sur un coin de gazon, taires gagnent la salle des fêtes de bon sens ? En fait, ce dernier aura dans son dernier rapport sur l’exé- une charge contre le gouvernement. 6 juillet. Ce projet chiraquien suffit- l’Elysée, les yeux rivés sur l’écran tôt fait de rétorquer que si la dette a cution du budget de 1998 (Le Monde Mais on ne peut s’empêcher d’y voir il à définir les contours d’un projet l’orchestre interprète géant qui retransmet, en direct, effectivement atteint 60,3 % l’an du 10 juillet), la Cour des comptes aussi l’expression d’une méfiance économique dans lequel la droite la célèbre musique l’entretien. Attentifs ou détendus, passé (contre une estimation initiale suggère, elle aussi, que la croissance plus ancienne à l’encontre des ad- pourrait puiser pour retrouver un du film... « Titanic » ils n’en perdent pas une miette. de 58,5 %), c’est le fruit non pas d’un de 1998 (+ 3,3 %, soit le niveau le ministrations de Bercy, qui seraient peu de pugnacité contre la gauche ? Pierre Lellouche (RPR, Paris) fait creusement de la dette réelle mais plus fort de la décennie) a généré toujours mues par une sorte de ré- Pas sûr. grise mine : « Ah ! le président com- celui d’un changement des mé- des marges de manœuvre budgé- flexe de précaution, en noircissant nus comme un refrain, dans la mente les européennes. » Silence. thodes comptables de l’Insee. De taires plus fortes que ne l’a admis le exagérement l’état des comptes pu- Laurent Mauduit bouche de Patrick Devedjian, « Je suis issu d’une famille politique porte-parole du RPR, pour qualifier et je ne renie pas ma famille », dit le le rôle de Jacques Chirac dans la co- président. Quelques minutes plus habitation, appelée à durer encore tard, il indique que le quinquennat trois ans. A moins que... A moins « serait une erreur ». « Il est loyal », que le président de la République confirme le porte-parole du RPR. ne provoque des élections antici- La cohabitation, elle, est « construc- pées, comme l’y exhorte Valéry Gis- tive ». « Il est courtois », répète le card d’Estaing (Le Monde daté 11- député des Hauts-de-Seine... 12 juillet). C’est la question du jour. Il est midi. Dans une heure, le pré- PO-SI-TI-VER sident va répondre, en direct, à la Alors ? L’entretien achevé, cha- télévision, aux questions des jour- cun interprète. « Il n’est pas favo- nalistes. Alors, en attendant, on gri- rable au quinquennat ? On s’y atten- gnote, on papote. Claude Allègre dait ! », dit Denis Jacquat (DL, signe des autographes aux ly- Moselle). « C’était nul ! Trop cohabi- céens... Sans rancune. Au bout de la tationniste », tranche M. Lellouche. pelouse, l’orchestre interprète la cé- Christian Poncelet, président du Sé- lèbre musique du film... Titanic ! nat, veut po-si-ti-ver : « J’ai toujours « C’est un choix du service de été contre la cohabitation mais il ne communication ? », s’esclaffe André faut pas céder aux tentateurs qui Santini (UDF, Hauts-de-Seine). voudraient que l’an 2000 soit l’année Que va dire le chef de l’Etat ? Dé- du quinquennat. Le président a dit : putés et sénateurs sont venus nom- il faut gouverner. » La cohabita- breux écouter la parole présiden- tion ? « le président s’en sort à mer- tielle. Cette année, l’Elysée a décidé, veille ! Il a une telle présence, surtout en effet, d’inviter tous les parle- sur la scène internationale », juge mentaires (Le Monde du 14 juillet). Christian Jacob (RPR, Seine-et- « C’est une année avec », observe à Marne), proche du chef de l’Etat. Le la ronde Daniel Vaillant, ministre quinquennat ? « Au moins jusqu’en des relations avec le Parlement. Il y 2002 ! », résume, ironique, Jean- a beaucoup de députés de droite Pierre Chevènement, ministre de mais, finalement, peu de ténors de l’intérieur. « Il est loyal, courtois, dif- l’opposition. Où est donc Alain Jup- férent... », continue le maire pé ? « J’sais pas ! », lâche un député. d’Antony. Et Philippe Séguin ? « Sans doute Il est bientôt 15 heures, le soleil convalescent », répond un autre, s’est levé, des groupes de jeunes faisant allusion à l’intervention sont assis dans l’herbe. D’autres chirurgicale subie par l’ancien pré- font bloc autour de M. Chirac qui sident du RPR, le 6 juillet. Et Nico- descend la pelouse et distribue des las Sarkozy ? « Parti en vacances autographes. Un peu plus tôt, le avec ses enfants ! », explique Re- premier ministre, Lionel Jospin, a naud Muselier (RPR, Bouches-du- refusé d’en signer : « Quand on Rhône). Alain Madelin (DL) est à commence, on n’arrête plus ! », ex- Redon, et François Bayrou (UDF) à plique-t-il. Le président est « dif- Bruxelles... férent »... Que va dire le président ? M. De- vedjian, lui, le sait, avant même que Clarisse Fabre Réforme du scrutin européen : la conviction et l’opportunité

INVITÉ à commenter les résul- Le 1er juillet de la même année, tats des élections européennes du pourtant, le premier ministre avait 13 juin, le président de la Répu- renoncé à cette réforme. Celle-ci, à blique a sévèrement critiqué le l’évidence, heurtait plusieurs des mode de scrutin européen, à ses composantes de la majorité, à yeux « porteur de confusion » et qui commencer par les communistes et « n’est pas démocratique ». Il s’est les Verts. Mais elle était également prononcé sans hésitation pour sa combattue par la droite, en parti- modification, tout en reconnaissant culier le RPR et Démocratie libé- que « les gouvernements successifs rale. ont eu tort de [le] maintenir ». Or Jacques Chirac, qui n’avait pas Jacques Chirac peut sans diffi- hésité à imposer ses vues aux parle- culté plaider, sur ce point, la mentaires de son camp sur l’euro constance de son analyse. « Il faut ou la réforme du Conseil supérieur changer de mode de scrutin » pour de la magistrature, n’a pas fait de les européennes, avait-il déclaré le même sur le scrutin européen. Au 16 avril 1998. « Il faut le faire le plus contraire, il a alors laissé faire et ac- vite possible, de façon à ce que le cordé aux responsables de l’opposi- nouveau mode puisse s’appliquer tion la liberté de manœuvre qu’ils aux prochaines élections euro- réclamaient pour torpiller le projet péennes », avait-il précisé. D’ail- gouvernemental et embarrasser le leurs, le chef de l’Etat s’était abste- premier ministre. Tout ceci étant nu de toute observation, le 10 juin oublié – et le scrutin du 13 juin 1998, lors de l’approbation par le ayant à nouveau démontré le pou- conseil des ministres du projet du voir perturbateur des euro- gouvernement visant à supprimer péennes –, M. Chirac peut, au- la circonscription nationale unique jourd’hui, réaffirmer avec aplomb pour les européennes et à la rem- sa conviction première. placer par huit grandes circonscrip- tions régionales. Gérard Courtois LeMonde Job: WMQ1607--0008-0 WAS LMQ1607-8 Op.: XX Rev.: 15-07-99 T.: 10:58 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 17Fap: 100 No: 0373 Lcp: 700 CMYK

8 SOCIÉTÉ LE MONDE / VENDREDI 16 JUILLET 1999

SANTÉ PUBLIQUE La décision fense des droits de l’homme et de du 6 mai 1999. b PLUSIEURS RE- let, dans vingt-deux départements elles-mêmes. b LA MULTIPLICATION gouvernementale de soumettre à lutte contre le sida. Ces dernières es- COURS en annulation de ces textes et doit être généralisée à la fin de des controverses sur la confidentiali- une déclaration obligatoire la séro- timent que l’anonymat des per- ont été déposés devant le Conseil l’an 2000. b LE PRINCIPE de la notifi- té des données médicales renvoie au positivité pour le VIH suscite une po- sonnes n’est pas suffisamment ga- d’Etat. b L’EXPÉRIMENTATION de la cation de tous les cas de séropositivi- délicat équilibre entre libertés indivi- lémique avec les associations de dé- ranti par les dispositions des décrets nouvelle procédure a débuté, en juil- té était réclamé par les associations duelles et santé publique. L’obligation de déclarer les cas de séropositivité suscite une polémique Les associations de défense des droits de l’homme et de lutte contre le sida estiment que l’anonymat des personnes infectées par le VIH n’est pas garanti par les décrets obligeant médecins et biologistes à une notification aux autorités sanitaires LA DÉCISION est passée inaper- d’anonymat que prévoyait pourtant après chiffrement des données, au antérieures, la date éventuelle de la indique un conseiller du secrétariat blique », s’inquiète Jean-Marie çue ; elle est révélée par une polé- la loi du 1er juillet 1998 relative au médecin inspecteur de santé pu- contamination, le stade clinique de d’Etat à la santé. Faucher. mique. Tout médecin et tout biolo- renforcement de la veille sanitaire », blique » du département. l’infection, le mode de contamina- Les associations estiment qu’il Le Conseil national du sida, qui giste découvrant une séropositivité explique Monique Hérold, en Deux modèles de fiche pour l’in- tion probable (rapports homo- existe une incohérence entre l’exi- avait rendu le 29 janvier 1998 un pour le virus du sida (VIH) charge de ce dossier à la Ligue des fection par le VIH chez l’adulte et sexuels ou hétérosexuels de la per- gence de données fortement iden- avis négatif sur l’extension de la doiVENT obligatoirement la noti- droits de l’homme. Comme les re- l’enfant de quinze ans et plus sont sonne et du partenaire, usage de tifiantes et le recours aux centres procédure de déclaration obliga- fier à l’autorité sanitaire, depuis la présentants des autres associa- diffusés et doivent être remplis si- drogues injectables, transfusion, de dépistage anonyme et gratuit toire de la séropositivité pour le publication, le 13 mai, au Journal tions, Christian Saout, président de multanément par le médecin pres- origine géographique). (CDAG). La réponse trouvée par VIH, vient à son tour de publier un officiel, de deux décrets datés du Aides fédération nationale, cripteur et par le biologiste ayant Le recours à une transmission les autorités sanitaires révèle leur communiqué appelant à réexami- 6 mai (Le Monde du 28 mai). Aupa- sous pli confidentiel est jugé insuf- embarras : le médecin du CDAG ner les modalités du décret afin de ravant, seul le sida avéré faisait fisant par les associations, s’agis- demandera à la personne séroposi- préserver l’anonymat. partie de la liste des maladies à dé- Une vingtaine de maladies doivent être notifiées sant d’une affection socialement tive son accord pour la transmis- Au secrétariat d’Etat à la santé, claration obligatoire. Mais, en juil- stigmatisante. « Une fois le pli ou- sion des données la concernant on rappelle que la phase expéri- let, la mise en œuvre expérimen- Deux décrets, datés du 6 mai 1999 et parus au Journal officiel du 13 mai, pré- vert, personne ne peut garantir que (rien n’est précisé pour le biolo- mentale en cours sera évaluée au tale de cette mesure, limitée dans voient les modalités de déclaration obligatoire de certaines maladies. L’un éta- les informations qu’il contient ne giste qui pourrait donc faire une cours du premier semestre 1999, un premier temps à 22 départe- blit « les modalités de transmission à l’autorité sanitaire de données individuelles ». risquent pas d’être divulguées », met déclaration de son côté). avant sa généralisation à la fin 2000, ments, a soulevé des protestations L’autre fixe la liste des maladies faisant l’objet d’une transmission obligatoire en garde Monique Hérold. Act Up et qu’« il faut en discuter avec les as- de plus en plus nombreuses des as- de données individuelles à l’autorité sanitaire en étendant ces dispositions à affirme pour sa part que le gouver- L’ANONYMAT REVENDIQUÉ sociations afin de dissiper les malen- sociations luttant contre le sida et l’infection par le VIH « quel que soit le stade ». Il dresse deux listes. La première, nement « tente de mettre en place En cas d’accord, les données ne tendus ». Une réunion s’est tenue de celles de défense des droits de la seule où figure l’infection par le VIH, est celle des maladies faisant l’objet un système bafouant les règles les comprendront pas le prénom au ministère, mardi 13 juillet, et une l’homme. d’une transmission obligatoire des données individuelles à l’autorité sanitaire, plus élémentaires du respect de la complet, mais seulement son ini- prochaine a été prévue, le 2 août. La déclaration obligatoire de la sans mention du nom. La seconde implique la précision du nom, puisqu’il s’agit vie privée et instaurant un véritable tiale, et pas le code postal de la Cela n’a pas empêché plusieurs as- séropositivité pour le VIH était de maladies qui justifient une intervention urgente locale, nationale ou inter- contrôle de la vie des malades ». commune. Ces restrictions ne sa- sociations de déposer un recours en pourtant « une revendication de nationale. Parmi ces dernières figurent des maladies infectieuses (botulisme, Du côté de l’Institut de veille sa- tisfont pas la revendication de annulation devant le Conseil d’Etat. longue date de la plupart des asso- choléra, listériose, méningite cérébro-spinale à méningocoque, etc.) et le satur- nitaire (IVS) et du secrétariat l’anonymat des associations et Arcat-sida l’a fait en association ciations, parce qu’elle permet de nisme (intoxication par le plomb) chez les enfants mineurs. d’Etat à la santé, on se défend de soulignent a contrario le peu avec le Réseau Voltaire. La Ligue mieux suivre l’évolution de l’épidé- vouloir constituer un fichier des sé- d’anonymat préservé pour une des droits de l’homme entendait mie », rappelle Jean-Marie Fau- ropositifs et de menacer les liber- personne qui consulte hors d’un agir de même, avant le 15 juillet, cher, directeur de l’association Ar- conteste la rédaction de l’un des effectué le prélèvement. Ils tés individuelles. « Nous avons solli- CDAG. De plus, les associations tout comme Act Up. Pour sa part, cat-sida. Le secrétariat d’Etat à la décrets du 6 mai 1999, et notam- comportent des indications socio- cité, en mars 1999, l’avis de la craignent l’effet pervers d’une pro- Aides tente de faire abroger par le santé en reconnaissait le bien-fon- ment l’un de ses articles selon le- démographiques : prénom, initiale Commission nationale informatique cédure obligatoire qui ne garanti- premier ministre les dispositions dé dans un communiqué publié le quel « la notification des données du nom, date de naissance, sexe, et libertés, qui a donné, le 7 juin, son rait pas l’anonymat. « Loin d’en- contestées, quitte, en cas d’échec, à 2 juillet. Les divergences ne individuelles est réalisée sous la département du domicile, code approbation pour que nous démar- courager des personnes à se faire déposer à son tour un recours en portent donc pas sur ce point. Ce forme d’une fiche qui comporte des postal de la commune et pays de rions le recueil des données indivi- dépister, une telle procédure pour- Conseil d’Etat. qui pose problème aux associa- éléments à caractère nominatif (...) domicile. Le médecin prescripteur duelles, tout en réservant son accord rait les en éloigner, ce qui irait à tions est « l’absence de garantie notifiée, sous pli confidentiel, ou doit de plus préciser les sérologies pour leur exploitation statistique », l’encontre des objectifs de santé pu- Paul Benkimoun Le délicat équilibre entre santé et libertés publiques Vol d’un Rembrandt au Musée A MESURE que se développent l’organisa- 30 juin, en dépit des critiques portant sur le sur les hôpitaux, comme l’avait fait le mensuel tion de la santé publique, le suivi épidémiolo- manque de confidentialité des données médi- Sciences et Avenir. municipal de Draguignan gique des affections et la modernisation de la cales qui seront inscrites sur la future carte Vi- L’informatique n’a pas créé ces problèmes, gestion de l’assurance-maladie, apparaissent tale 2. Aujourd’hui, seules des données admi- mais elle les révèle, les amplifie et concrétise UN TABLEAU du maître hollandais Rembrandt, estimé à environ avec de plus en plus d’acuité les problèmes liés nistratives figurent sur les cartes Vitale des menaces nouvelles. L’enjeu est de savoir 20 millions de francs, a été dérobé au Musée municipal de Dragui- à l’utilisation de l’outil informatique et les me- distribuées aux assurés sociaux. quelles garanties ou contreparties le législateur gnan (Var) pendant le défilé militaire du mardi 13 juillet. Cette toile, naces sur les libertés individuelles. Les associa- Les associations continuent de s’interroger accorde aux citoyens afin que le progrès de tous L’Enfant à la bulle de savon, appartenait à l’Etat. D’après les enquê- tions de personnes touchées et de défense des sur la nature des données incluses dans le volet soit aussi un progrès pour chacun. Le dévelop- teurs, les malfaiteurs recherchaient « spécifiquement » ce tableau de droits de l’homme mènent un combat conjoint de la carte comportant des informations pement de la culture de santé publique im- Rembrandt. Selon les premières constatations, les voleurs se se- contre les conditions dans lesquelles le décret consultables librement en cas d’urgence. Elles plique une évolution en France, où, à la diffé- raient introduits dans le musée en passant par la bibliothèque muni- du 6 mai 1999 sur l’organisation de la déclara- s’inquiètent aussi du contrôle sur les données rence des pays anglo-saxons, la mentalité du cipale, contiguë au bâtiment. L’alarme du musée, ainsi que celle pro- tion obligatoire de certaines maladies exige la dont l’accès serait réservé aux professionnels de bien-être particulier domine le souci de l’intérêt tégeant le tableau, arraché avec son cadre en bois doré du transmission de données individuelles sur la sé- santé et de l’impossibilité pour l’assuré social commun. Cela ne veut pas dire qu’il faille jeter XVIIIe siècle, ont retenti peu avant 22 heures. Les policiers semblent ropositivité pour le VIH, sans en garantir l’ano- d’accéder à son propre dossier médical infor- aux orties les dispositions légales garantissant alors avoir été retardés par la parade militaire. L’enquête a été nymat complet. matisé sans passer par son médecin. les libertés individuelles. Surtout lorsque existe confiée à l’antenne toulonnaise du SRPJ de Marseille. Lors de la discussion sur le projet de loi ins- une préoccupation sanitaire commune, comme taurant une couverture maladie universelle MENACES NOUVELLES dans le cas de la déclaration obligatoire de l’in- (CMU), plusieurs collectifs s’étaient mobilisés Une autre disposition de la loi sur la CMU dis- fection par le VIH. Cette mesure, réclamée de Déjà poursuivis dans l’affaire Erignac, contre deux articles du texte consacrés respec- pose que les données médicales d’hospitalisa- longue date par les associations, a engendré tivement à la carte magnétique Vitale (rempla- tion peuvent être communiquées à des tiers une cacophonie dont il aurait sans doute été çant la carte de Sécurité sociale en papier) et à autres que les administrations, après avis de la possible de se passer en menant au préalable et six Corses de nouveau mis en examen l’accès aux données de santé provenant de Commission nationale de l’informatique et des non a posteriori une véritable concertation. l’hospitalisation (Le Monde du 11 mai). Ces dis- libertés. En clair, cela concerne les journalistes LES SIX MILITANTS nationalistes soupçonnés d’avoir constitué le positions ont finalement été adoptées, le ou les structures privées désireux d’enquêter P. Be. commando ayant assassiné le préfet de Corse Claude Erignac ont été à nouveau mis en examen pour « association de malfaiteurs et infrac- tion à la législation sur les armes », lundi 12 et mardi 13 juillet, par le juge d’instruction parisien Jean-Louis Bruguière. Dans le Finistère, une guerre des dunes oppose Bretons et Tsiganes Alain Ferrandi, Marcel Istria, Martin Otavioni, Pierre Alessandri, Di- dier Maranelli et Joseph Versini, déjà poursuivis pour « assassinat » TRÉFLEZ déserte. Les portes de la petite priétaire. « Ils circulent dans le cam- est assis. Brest, explique-t-il, est le ou « complicité d’assassinat » dans le dossier de la mort du préfet de notre correspondante église, parées d’énormes bouquets ping. C’est l’anarchie. » Un campeur berceau du réveil religieux de la Erignac, sont aujourd’hui mis en examen dans le cadre de la « piste régionale de lys, sont ouvertes. A-t-on vu des habitué des lieux se désole : «On communauté. « Il y a cinquante ans, agricole », un dossier pour lequel Marcel Lorenzoni se trouve placé Ce soir, le Sympa’ty, bar-tabac- Tsiganes au bourg ? « Oh non ! Ici est tout le temps obligé d’intervenir. la guérison miraculeuse d’un enfant en détention provisoire. épicerie de Goulven (Finistère), on est tranquilles ! », répond la pa- Cet après-midi, j’ai délogé quatre pe- leur a prouvé que les Evangiles tronne d’un café. Sourire contrit. tites filles qui s’amusaient sur nos ba- s’adressaient aussi à eux. » C’est le DÉPÊCHES REPORTAGE « Si on commence à les accueillir lançoires ! » cinquantenaire de cet événement a CORSE : la direction générale de la gendarmerie a donné une « Je viens de déloger chez nous, ils reviendront ! », pour- qu’ils sont venus célébrer, en pré- nouvelle affectation au colonel Henri Mazères, ancien comman- -elle. Les Tréfléziens n’osent TONNES À LISIER sence du pasteur breton évangéli- dant de la légion de gendarmerie de Corse, et aux cinq membres du quatre petites filles plus aller à la pêche ou se baigner « Dès le premier jour, seize cara- sateur et de rescapés des camps de commando de gendarmes, mis en examen dans l’affaire de la pail- qui s’amusaient sur près du camp, ne supportent pas vanes sont parties. » Le maire (div. la mort. « A Brest, il n’y avait pas as- lote incendiée. Les six hommes, dont la suspension avait été levée nos balançoires ! » qu’« ils » viennent chercher de l’eau dr.) de Tréflez, André Cabon, en a sez de place. Il fallait bien aller quel- lundi 12 juillet, ont été affectés dans l’Hexagone à des postes sans au village, affirment qu’« ils » se « ras-le-bol ». Au camping, «ça que part. » Le pasteur a l’habitude fonction de commandement et, pour la plupart, administratifs. servent aux bouches à incendie. grogne », au village, « ça grogne », d’être mal reçu. « 99 fois sur 100, on a Une rue « Préfet-Claude-Erignac », préfet de Meurthe-et-Mo- 447 habitants, fermera plus tôt que « Comment voulez-vous qu’ils soient et lui ne peut rien faire d’autre nous rejette. » Il ne comprend pas selle de 1989 à 1993, assassiné en Corse le 6 février 1998, a été inau- d’habitude. Monique, la patronne, bien accueillis après ça ? » Le camp qu’attendre, pas rassuré. « Certains que les sédentaires cohabitent sans gurée mercredi 14 juillet à Nancy (Meurthe-et-Moselle), en pré- a peur. Elle garde à portée de main est installé sur un espace protégé pensent qu’en les malmenant, ils par- heurts avec des touristes allemands sence de sa femme Dominique et de ses deux enfants. Dans un une bombe lacrymogène et une par le Conservatoire du littoral, qui tiront. On a parlé d’aller déverser du ou anglais, « mais pas avec nous, qui entretien au Figaro du 14 juillet, Mme Erignac affirme qu’elle «a du liste de numéros de téléphone, en a porté plainte pour « occupation il- lisier sur le site pour empêcher de sommes français ». « On nous voit mal à croire » que le commando soupçonné du meurtre « ait pu réa- cas d’urgence. « Si des Manouches légale et détérioration du site ». Un nouveaux arrivants de s’installer », toujours comme des voleurs de liser seul ces opérations ». Le nom de Claude Erignac devrait aussi m’attaquaient... » Ils sont arrivés di- endroit où « on n’a même pas le dit-il. « On en a seulement parlé... » poules et d’enfants ! Ce sont eux qui être attribué au club de tennis de Casone d’Ajaccio, que le préfet fré- manche 11 juillet. Des centaines de droit de planter une tente ! » On se Des agriculteurs se sont déjà char- vivent au Moyen Age ! » Pourtant, quentait assidûment. caravanes ont investi la dune de barricade, par crainte des vols . Les gés de bloquer l’extension du camp, admet-il, « il y a quelques imbéciles a JUSTICE : Serge Ayoub, responsable surnommé Kéremma, une vaste étendue de gendarmes de Plouescat, pourtant, à l’aide de pierres et de tonnes à li- chez nous. Mais leurs actes n’en- « Batskin », a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire, sable clairsemée d’herbes folles si- ne signalent « rien de particulier ». sier. « La population, peut-être à gagent qu’eux-mêmes, pas tous les vendredi 9 juillet, pour complicité d’empoisonnement dans l’affaire tuée en bord de mer. Deux mille La brigade voisine évoque une « re- tort, peut-être à raison, n’est pas gitans ! Nous avons une police dans du meurtre d’un jeune Mauricien en 1990 au Havre (Seine-Mari- personnes environ sont rassem- crudescence de travail », mais sans tendre avec eux », s’excuse prudem- le camp. Nous ne vivons pas dans time). Six personnes fréquentant les milieux havrais et pa- blées pour célébrer le cinquante- dire dans quelles proportions. ment M. Cabon. « Nous sommes l’anarchie ! » M. Welty, fatigué de risien ont déjà été mises en examen pour avoir fait boire à James naire de leur mission évangélique. « Tout se passe très bien ! », aboie une petite commune agricole, nous prêcher dans le désert, lève les bras Dindoyal, vingt-quatre ans, un mélange composé de bière et d’eau Dimanche, des enfants seront bap- la jeune fille postée à l’accueil du ne sommes pas préparés à cela. » Il au ciel. Lundi, après les cérémonies, de Javel ou de soude caustique, puis de l’avoir jeté à la mer. Le jeune tisés dans la mer. Puis les Tsiganes camping de Kéremma en claquant rappelle que les communes de plus le campement se dispersera. Cha- homme était mort, quelques jours plus tard, des suites de ces vio- partiront. la porte de sa guérite. Les caravanes de 5 000 habitants ont l’obligation cun regagnera sa région d’origine lences. Dès leur arrivée, une panique ir- des vacanciers jouxtent celles des légale d’accueillir les gens du avant de se rendre au prochain a FAIT DIVERS : quatre jeunes gens ont été mis en examen, répressible a saisi les habitants des Tsiganes. La première nuit, les cam- voyage. grand rassemblement. En août, mercredi 14 juillet, dont deux mineurs de seize et dix-sept ans, communes alentour, qui peurs ont organisé des rondes de Dans le campement installé sur la cinq à six mille caravanes doivent pour fabrication de faux billets de 100 francs, qu’ils écoulaient à Be- composent le « 17 » à la moindre surveillance, avant d’être relayés dune, c’est l’heure du dîner. Des converger vers l’est de la France. sançon (Doubs). L’un des deux mineurs utilisait l’ordinateur et le occasion. « On nous dit qu’on ne par deux vigiles accompagnés de femmes attablées préparent des lé- Cette fois, les Tsiganes s’installe- scanner de son père pour imprimer les billets, tandis que son acolyte veut pas de ces gens ici », souffle un chiens. Le petit commerce installé gumes ou font bouillir des pâtes. Le ront sur un terrain d’aviation mili- les revendait pour 40 francs à des acheteurs qui les écoulaient dans gendarme. La place centrale de Tré- au cœur du camping a fermé pasteur Charles Welty reçoit dans taire désaffecté, prêté par l’Etat. les tabacs et les cafés. Une vingtaine de faux billets auraient été dif- flez, 760 habitants, commune où se « faute de conditions de sécurité suf- sa caravane tapissée de beige. Un fusés. trouvent les dunes de Kéremma, est fisantes », affirme le fils de la pro- film plastique protège le sofa où il Gaëlle Dupont LeMonde Job: WMQ1607--0009-0 WAS LMQ1607-9 Op.: XX Rev.: 15-07-99 T.: 08:35 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 17Fap: 100 No: 0374 Lcp: 700 CMYK

CARNET LE MONDE / VENDREDI 16 JUILLET 1999 / 9

Sont nommés chevaliers : de Kervenoaël, directeur dans un groupe in- Sont nommés chevaliers : études ; Jeanine Thery, directrice de re- Jane Debenest, ambassadrice de France au Maurice Amelot, ancien chargé de mission dustriel ; Henri Le Marois, directeur général Janine Barcz, épouse Wdowik, greffière en cherche honoraire au Centre national de la Luxembourg ; Stanislas Filliol, ministre pléni- Légion au Commissariat à l’énergie atomique ; d’une coopérative de consultants en déve- chef, chef de greffe du tribunal de grande recherche scientifique ; Jacques Varet, direc- potentiaire à l’administration centrale ; Ga- Jacques Bonnefoi, ancien cadre de l’indus- loppement ; Jean-Paul Lévy, directeur de instance de Melun ; Jean Barthélémy, pré- teur du service géologique national du Bu- briel de Regnauld de Bellescize, ministre plé- trie ; Yvon Bouchède, directeur honoraire à l’Agence nationale de recherche sur le sida, sident de l’ordre des avocats au Conseil reau de la recherche géologique et minière ; nipotentiaire, chargé de la Mission pour le la Banque de France ; le révérend père Gé- chef de service hospitalier, professeur des d’Etat et à la Cour de cassation ; Pierre Caze- Marie-Paule Vergereau, née Brunon, inspec- renforcement des capacités africaines pour le d’honneur rard Bro (en religion, Bernard), religieux do- universités ; Marie-Thérèse Ruch, née Vier- nave, avocat général près la cour d’appel de trice de l’éducation nationale ; Régine Vigna, maintien de la paix. minicain ; François Bronner, administrateur ling, présidente d’une association en faveur Nîmes ; Gérard Champin, commissaire-pri- née Delaygue, principale de collège ; Moshé Sont nommés chevaliers : civil hors classe honoraire ; Jacqueline Césa- des personnes âgées. seur à Melun, président de la Chambre natio- Yaniv, directeur de recherche au Centre na- Bruno Delaye, ambassadeur de France au Nous publions la liste des nomina- rini, née Graziani, institutrice honoraire ; Ar- Sont nommés chevaliers : nale des commissaires-priseurs ; Jean-Paul tional de la recherche scientifique. Mexique ; Françoise Devaud, épouse Be- tions, promotions et élévations naud Drouilhet de Sigalas, président d’un Yvonne Allegret, née Lavergne, ancienne Decorps, notaire à Marseille, président du seme, premier secrétaire à l’ambassade de dans l’ordre de la Légion d’hon- syndicat d’initiative et d’une société de mu- adjointe à un maire, chargée des affaires so- Conseil supérieur des notaires de France ; Enseignement scolaire France à Lima (Pérou) ; Joël de Zorzi, mi- sique ; Alain Guyon des Diguères, ancien at- ciales ; Roger Allouch, directeur départemen- Jean-Pierre Demetz, avocat au barreau de nistre plénipotentiaire, directeur des affaires neur parues au Journal officiel du Paris ; Raymond Doumas, procureur de la budgétaires et financières ; Gabriel Keller, taché au service du protocole du ministère de tal des affaires sanitaires et sociales ; Noël Sont promus officiers : République près le tribunal de grande ins- ministre plénipotentiaire en mission auprès mercredi 14 juillet. la coopération ; Michel Henriot, commissaire Altéza, ancien administrateur d’un centre Pierre Chauveau, conseiller honoraire tance de Tours ; Jean-Baptiste Etchebéhère, de l’OSCE au Kosovo ; André Limon, attaché divisionnaire honoraire de la police natio- communal d’action sociale ; Guy Arnouil, d’administration scolaire et universitaire ; Est élevée à la dignité de grand-croix : chef de service pénitentiaire de 1re classe à la culturel, scientifique et de coopération à nale ; Gabriel Jacquot, ingénieur principal conseiller économique et social régional, mi- Philippe Halff, inspecteur général de l’éduca- Germaine Tillion, ethnologue, ancienne di- maison d’arrêt de Fresnes ; Claude Etevenon, Vientiane (Laos) ; Jean Musitelli, ambassa- adjoint honoraire à la Société nationale des litant syndical ; Eliane Bauduin, vice-prési- tion nationale ; Jean Luc, inspecteur général rectrice d’études à l’Ecole pratique des épouse Galabru, juge au tribunal de grande deur, délégué permanent de la France auprès chemins de fer français ; Pierre Levaillant, dente d’un conseil général, chargée de la soli- de l’administration de l’éducation nationale. hautes études, déportée-résistante. instance de Paris ; André Gariazzo, président de l’UNESCO. chirurgien, expert près la cour d’appel de darité et de la santé ; Gilbert Bayle, président Sont nommés chevaliers : Sont élevés à la dignité de grand officier : du tribunal de grande instance de Bordeaux ; Versailles ; Christian Libron, juge honoraire ; d’une association en faveur des personnes Françoise Bailly, née Perrin, principale de Guy Braibant, président de section hono- Joseph Gauthier, procureur général près la PROTOCOLE Jean Robert, ancien directeur de société ; Jo- âgées ; Marie-Christine Bellec, membre collège ; Danièle Cagnat, née Martin, provi- Sont promus officiers : raire au Conseil d’Etat, vice-président de la cour d’appel de Papeete (Polynésie fran- seph Rouast, président de chambre hono- d’œuvres sociales ; Jean Bergeron de Charon, seur de lycée ; Simone Crach, proviseur de ly- Suzanne Gueydon de Dives, née Bonne- Commission supérieure de codification ; Mi- çaise) ; Françoise Gondre, épouse Trouvat, raire d’un tribunal de commerce ; Jean Serra, dit de Charon, président-directeur général cée ; Michèle Debuisser, proviseur de lycée ; tête, présidente du Comité français des orga- chel Combarnous, président de section ho- présidente du tribunal de grande instance de ancien directeur d’établissement des télé- d’un groupe de presse médicale ; Francine Jean-Claude Delhaye, proviseur de lycée pro- nisations non gouvernementales pour la liai- noraire au Conseil d’Etat, président de la Saint-Nazaire ; Roger Grass, greffier de la communications ; Pierre Vignon, président Beullac, née Bernard, présidente d’une asso- fessionnel ; Christiane Denquin, née Losinski, son et l’information des Nations unies ; Mgr commission de recours des réfugiés ; Alain Cour de justice des Communautés euro- d’un tribunal de commerce ; Victoria Weber, ciation à but culturel, sportif et social ; Phi- proviseur de lycée professionnel ; Jacques Bernard de Troullioud de Lanversin, auditeur Larcan, professeur de médecine, membre de péennes ; Francis Guépin, huissier de justice née Lupanov, ancienne responsable du ser- lippe Brossillon, conseiller prud’homal, mili- Durin, proviseur de lycée ; Suzanne Gomis, émérite du tribunal de la rote romaine ; Jo- l’Académie nationale de médecine ; Jacques associé à Lille, ancien président de la vice social de Normandie-Niémen, ancienne tant syndical ; Marie-Claire Cachera, née née Carron, proviseur de lycée ; Marcel La- seph-Marie Vert, administrateur de sociétés. Maisonrouge, ingénieur-conseil, industriel. chambre nationale des huissiers de justice ; infirmière militaire. Carn, secrétaire générale d’une fondation fran, proviseur de lycée professionnel ; Mi- Sont nommés chevaliers : Raymond Guy, avocat au barreau de Mar- pour la recherche médicale ; Marie Castelli, chel Menot, proviseur honoraire de lycée ; Marwan Al Sayeh, directeur de société seille, ancien bâtonnier ; Edith Harel, épouse militant syndical ; Yves Chambarlhac, direc- Daniel Pion, proviseur de lycée profession- (Bahreïn) ; Amadou Diagne, ancien collabo- Grande chancellerie Kirchhoff, ancienne conseillère technique de Premier ministre teur régional du travail, de l’emploi et de la nel ; Michel Portola, principal de collège. rateur du directeur général de l’Unesco ; Est promu commandeur : formation professionnelle ; Jacques Chanet, service social au centre de détention de Georgette de La Rochefoucauld, née Salor, André Gibert (André), ancien commandant Sont promus officiers : délégué général du centre technique des ins- Loos ; André Houpert, avocat général près la vice-présidente de l’Association nationale de bord dans une compagnie d’aviation. Philippe Burlet, président-directeur géné- titutions de prévoyance ; Maryvonne Curial- cour d’appel de Paris ; Alain Legoux, inspec- Intérieur France-Canada ; Bernard Latour, délégué gé- ral d’une imprimerie ; Michel Ferrier, direc- let, directrice d’une agence locale de l’em- teur général adjoint des services judiciaires ; néral d’une compagnie aérienne (Japon) ; teur au secrétariat général de la défense na- ploi ; Claude Degos, professeur des Jean-Louis Meunier, avocat au barreau de Sont promus officiers : Paul Monnory, conseiller spécial auprès du Premier ministre tionale ; Bernard Grasset-Morel, délégué universités, praticien hospitalier ; Noël De- Poitiers, ancien bâtonnier ; Catherine Paley, Jeannine Alexandre, épouse Debray, an- haut représentant de la Communauté inter- départemental du médiateur de la Répu- jonghe, maire, conseiller général ; Charles épouse Vincent, avocate au barreau de Paris ; cien sénateur, ancienne conseillère générale nationale (Bosnie-Herzégovine) ; André Ta- Sont promus commandeurs : blique ; Henriette Joël, née Rousset, conseil- Demons, militant syndical ; Dominique De- Jean-Marc Pizzetta, président de chambre à de la Seine, ancienne conseillère municipale naka, propriétaire et gérant de société ; Fran- Michel Bongrand, président fondateur de lère littéraire, secrétaire générale d’associa- roubaix, directeur de l’agence régionale la cour d’appel d’Aix-en-Provence ; André de Paris ; Pierre Dumay, lieutenant-colonel çois Tavenas, recteur d’université (Canada) ; l’association internationale des conseils poli- tion à caractère culturel ; Jean Magniadas, d’hospitalisation d’Aquitaine ; Francis Des- Potocki, juge au tribunal de première ins- honoraire de sapeurs-pompiers ; Jean-Pierre Jean Terrassin, ancien délégué au Conseil su- tiques ; Jean-Michel Galabert, conseiller économiste, président du conseil scientifique rousseaux, ancien membre du Conseil tance des Communautés européennes ; Fran- Duport, préfet de la région Ile-de-France, périeur des Français de l’étranger (Austra- d’Etat ; Daniel Schwartz, ancien directeur de d’un institut ; Jean-Luc Parodi, politologue, économique et social, militant syndical ; Eli- çoise Prado, épouse Ducarouge, présidente préfet de Paris ; Henri Féral, préfet de la lie) ; Jean Tran Thanh Van, directeur de re- recherches dans un institut, professeur émé- directeur de recherche, directeur d’une revue sabeth Dufourcq, née Lefort des Ylouses, an- du tribunal administratif de Versailles ; Creuse ; Gérard Gilardo, colonel, chef de cherche au Centre national de la recherche rite. de science politique ; Paul Viallaneix, écri- cienne ministre, inspectrice générale des af- Anne-Marie Quenette, avocate au barreau de l’inspection de la sécurité civile ; Roger Lu- scientifique. vain, universitaire. faires sociales ; Jean-Noël Fiessinger, Nancy ; Françoise Quenson, présidente de quet, ancien conseiller régional de Bour- Emploi et solidarité Sont nommés chevaliers : professeur des universités, chef de service chambre à la cour d’appel de Paris ; Monique gogne, ancien conseiller général de Saône-et- Pierre Ajdenbaum, dit Aidenbaum, hospitalier ; Marguerite Frédéric, directrice Ramon, épouse Massoni, administratrice ci- Loire, maire de Bourbon-Lancy ; Jean Min- Coopération et francophonie Est promu commandeur : conseiller régional, maire, membre de la de l’institut de formation des cadres de santé vile, chargée de mission auprès du directeur gasson, préfet honoraire ; Pierre Mutz, préfet Est promue officier : Abdelaziz Meliani, secrétaire général du Commission nationale des droits de à l’hôtel-Dieu de Marseille ; Albina de Jac- des services judiciaires ; Henriette Rossi, de l’Essonne ; René Vial, préfet honoraire ; Yvonne Lemoine, en religion sœur Ga- Conseil national des Français musulmans, l’homme ; Annik Alperovitch, née Guillevic, quelot du Boisrouvray, dite du Boisrouvray, épouse Chaubon, sous-directrice à la direc- Alain Walmetz, préfet hors cadre. briel-Marie, missionnaire au Gabon. épidémiologiste, directrice d’unité dans un présidente d’une fondation pour les soins tion des affaires civiles et du sceau ; Blanche- Sont nommés chevaliers : adjoint au maire de Strasbourg chargé de Sont nommés chevaliers : institut ; Juliette Bariau, née Hatay, internée- Marie Roubert, épouse Bailly-Maitre, prési- Antoine Abadie, conseiller général des l’intégration. palliatifs ; Roger Jean, directeur régional du Michel Alliotte, médecin à Madagascar ; résistante ; Marie-Christine Barrault, artiste dente de chambre à la cour d’appel de Lyon ; Hautes-Pyrénées ; Gisèle Blanchard, née travail, de l’emploi et de la formation profes- Marcel Blasco, conseiller à la présidence de la dramatique ; Colette Bassac, née Noguès, at- sionnelle ; Colette Keller, née Didier, prési- Joseph Schmit, procureur de la République Tauzin, sous-directrice à la préfecture de po- Justice près le tribunal de grande instance de lice ; Alain Bourgeteau, adjoint au maire de République gabonaise ; Saïd Dahalani, an- tachée principale d’administration scolaire, dente d’un conseil régional de l’ordre des cien conseiller général et territorial des adjointe à un maire ; Roger Ben Hamou, pré- pharmaciens ; Jean-Jacques Lhotellier, direc- Rouen ; Henri Schmitt, conseiller prud’homal Sablé-sur-Sarthe (Sarthe) ; l’abbé Jacques Est promu commandeur : Comores ; Christine Desouches, née Ulrich, sident d’un consistoire et membre du conseil teur régional à l’Association nationale pour à Mulhouse ; Joseph Setruk, avocat hono- Caminade, prêtre à Albi ; Jean Carayon, Guy Danet, avocat au barreau de Paris, an- déléguée aux droits de l’homme et à la dé- des sages ; Michel Bensemhoun, administra- la formation professionnelle des adultes ; raire au barreau de Béziers, ancien bâton- membre du conseil régional d’Ile-de-France cien bâtonnier. mocratie à l’Agence de la francophonie ; teur de sociétés, président fondateur d’une Daniel Loisance, professeur des universités, nier ; Noëlle Tatessian, conseiller d’Etat, pré- de l’Eglise réformée de France ; l’abbé Jean sident de la cour administrative d’appel de Chabaud, aumônier des Cantaliens de Paris Jean-Louis Frezil, responsable d’une unité de école juive ; Jocelyne Béroard, musicienne, praticien hospitalier ; Fabien Malek, ancien recherches dans un institut de recherches chanteuse ; Monique Bonhomme, née Blin, chirurgien ; Daniel Manchin, maître artisan Bordeaux ; Alexandre Teste, ancien assesseur et d’Ile-de-France ; Fernand Cotleur, adjoint Education nationale, au tribunal pour enfants d’Avignon ; Edith au maire de Colmar (Haut-Rhin) ; Eusébio pour le développement ; Pierre Lobry, pré- recherche et technologie ancienne conseillère pédagogique, maire ; serrurier, président d’une confédération syn- sident fondateur d’une association carita- Pierre Bonnaventure, membre de section et dicale régionale d’artisans ; Daniel Marie, di- Tissier, épouse Foulon, présidente de Cuervo, commissaire divisionnaire de police ; chambre à la cour d’appel de Toulouse. tive ; Patrice Tranchant, adjoint du chef de porte-drapeau d’une association d’anciens recteur général d’un centre hospitalier régio- Claudine Décimo, née Le Noan, ancienne Est promu commandeur : conseillère régionale d’Ile-de-France ; Cathe- mission à la direction générale de la coopéra- combattants ; Anne-Marie Bricout, née Gou- nal ; Lucienne Naso, née Montaron, Yves Laporte, membre de l’Académie des rine Delmas, épouse Comolli, préfète ; Gé- tion internationale et du développement au riou, ancienne directrice d’école, maire ; le fondatrice des centres d’hygiène alimen- sciences, professeur honoraire au Collège de Education nationale, recherche rard Désos, sous-préfet, chef du bureau des ministère ; Colette Vadelorge, en religion père Maxime Cayot, prêtre, aumônier du Se- taire ; Jean-Pierre Olié, professeur des uni- sœur Marie-Luc, infirmière coordinatrice de France. et technologie cultes des départements du Bas-Rhin, du cours catholique ; Anny Cazenave, née Bois- versités, praticien hospitalier ; Yvonne dite centres d’alphabétisation au Sénégal ; Alain Yvette Pêtre-Bordenave, née Foucaud, secré- Haut-Rhin et de la Moselle ; Abel Devos, tay, ingénieur-chercheur, directrice adjointe Sont promus officiers : Vizzavona, directeur général adjoint de taire d’une union de rapatriés ; Andrée Piau, lieutenant-colonel, médecin des sapeurs- Intérieur dans un laboratoire ; Danièle Champeau, née Monique Astié, enseignante-chercheuse, l’Agence française de développement. née Coulaud, médecin-chef de service hospi- pompiers d’Hazebrouck (Nord) ; Marie- Carton, adjointe à un maire, présidente professeur honoraire des universités ; Ma- Est promu commandeur : talier ; Michelle Ponard, conseillère prud’ho- Jeanne Fournier, née Sénéchal, conseillère d’une association en faveur des femmes, rianne Bastid, épouse Bruguière, directrice Alain Ohrel, préfet hors cadre. male ; Michel Prat, magistrat de la chambre municipale de Saint-Saens (Seine-Maritime) ; Economie, finances membre du Mouvement européen ; Martine de recherche au Centre national de la re- sociale et de l’emploi à la Cour des comptes ; Pierre Guinot-Delery, préfet délégué pour la Daban, née Pasquio, pédopsychiatre, maire ; cherche scientifique. Jacques Bravo, inspec- et industrie Véronique Ranouil, née Butori, présidente sécurité et la défense auprès du préfet de la Odile Damour, née Baudoux, directrice de re- teur général de l’éducation nationale ; Hé- Affaires étrangères d’une association de défense de victimes sa- région Rhône-Alpes, préfet du Rhône ; Jean- Sont promus officiers : cherche au Centre national de la recherche lène Carrère d’Encausse, née Zourabichvili, nitaires ; Claire Reclus, née Touzet, ancienne Pierre Hugues, préfet des Landes ; Herni Ju- Bernard Bechetoille, président-directeur scientifique ; Albert Debacker, président d’un professeur, écrivain, historienne, membre de PERSONNEL directrice générale d’un centre d’action so- lien, vice-président du conseil général de la général de société ; Gérard Constant, pré- centre social ; Christiane Desportes, née Ro- l’Académie française ; Alain Costes, profes- Est promu commandeur : ciale ; Jean-Pierre Revoil, directeur général Côte-d’Or, maire de Minot ; Francis La- sident d’une fédération professionnelle ; seau, ancienne conseillère pédagogique, seur d’université, président de l’Institut na- Michel André, ministre plénipotentiaire, adjoint de l’Unedic ; Jacques Roustit, pré- brousse, contrôleur général de la police na- Etienne Pflimlin, président de banque ; Phi- vice-présidente d’une association à caractère tional polytechnique de Toulouse ; Michel chargé de mission auprès du secrétaire géné- sident de la Fédération nationale des ortho- tionale ; Jacques Lebrot, sous-préfet, adjoint lippe Pontet, conseiller référendaire à la Cour éducatif ; Roger Devroe, adjoint à un maire, Fardeau, directeur de laboratoire au Centre ral de la francophonie. phonistes ; Jean-Louis Sanchez, délégué gé- au sous-directeur de la prévention et de la des comptes, ancien président d’un groupe membre d’associations ; Madeleine Djabou- national des arts et métiers ; Henri Guil- néral de l’Observatoire national d’action protection des populations ; Edouard Le bancaire ; Bernard Roth, vice-président dans rov, professeur à l’Ecole supérieure de phy- laume, professeur des universités, ancien sociale décentralisée ; Pierre Sanchis, ancien Jeune, ancien sénateur, ancien conseiller ré- une chambre de commerce et d’industrie. Affaires européennes sique et chimie industrielle ; Sœur Annick président général de l’Agence nationale de attaché principal d’administration centrale ; gional de Bretagne, ancien maire de Dinéault Sont nommés chevaliers : Epaillard, directrice d’un centre d’héberge- valorisation de la recherche ; Sète Habib, née Lucette Saulle, née Marbot, infirmière dans (Finistère) ; Patrick Mareschal, conseiller gé- Jean-Louis Berthet, conseiller maître à la Est promu commandeur : ment et de réinsertion sociale ; Roger Fauck, Levy, directrice de recherche émérite à l’Ins- un centre hospitalier ; Jules Sebaoun, secré- néral de la Loire-Atlantique, premier adjoint Cour des comptes ; Pierre-Louis Boutonnat, Jean Deflassieux, président d’une associa- membre du comité de pilotage régional du titut national de la santé et de la recherche taire général d’une association à but sani- au maire de Nantes ; Roger Marion, contrô- secrétaire général d’un groupe de sociétés ; tion à vocation européenne. pôle de compétence sol et eau dans un médicale ; Michel Lazdunski, professeur des leur général de la police nationale ; Gilbert conseil régional ; Anne-Marie Forcinal, née taire ; Jean Tcheriatchoukine, inspecteur gé- Jean-Claude Delfour, président de sociétés ; universités, praticien hospitalier ; Jean- Marquette, conseiller général du Pas-de-Ca- François Dufaux, président d’une chambre Thiébaut, médecin, vice-présidente d’un néral des affaires sociales ; Caroline Tellier, Claude Lehmann, vice-président du Conseil lais, ancien maire de Leforest ; Hubert Mar- syndicale ; Pierre-Paul Fourcade, administra- Economie, finances et industrie conseil général, maire ; Michelle Fravega, infirmière de nuit dans un centre hospitalier supérieur de la recherche et de la technolo- tin, ancien sénateur, ancien député de teur civil, ancien président-directeur général membre d’une association à caractère éduca- universitaire ; Jean-Daniel Tempé, praticien Sont promus commandeurs : gie ; Raymond Saint-Paul, administrateur gé- Meurthe-et-Moselle, maire honoraire de de sociétés ; Luce Gendry, née Rochier, asso- tif ; Geneviève Gallot, inspectrice générale hospitalier, professeur des universités ; Jean- Yves Barsalou, président de la Caisse na- néral honoraire du Centre national des arts Briey ; Robert Maynadié, commandant de ciée-gérante de banque ; Denis Kessler, dans un département ministériel ; Eliane Gil- Marc Tourret, architecte, concepteur d’éta- tionale de crédit agricole ; Gilberte Beaux, et métiers. police ; Jean Monnier, conseiller général du économiste, président d’un syndicat national let, née Miannay, membre d’une association blissements hospitaliers et médicaux ; Bar- née Lovisi, présidente-directrice générale de Sont nommés chevaliers : territoire de Belfort, maire de Morvillars ; professionnel ; Charles Lafosse, ancien pré- en faveur des femmes, conseillère générale et thelemy Trimaglio, vice-président de l’Union sociétés ; Michel Benoist, conseiller-maître Yvette Arnaud, née Antomarchi, profes- Daniel Nouaille, vice-président du conseil ré- sident-directeur général de société ; Robert municipale ; Annie Girardot, comédienne ; nationale des associations familiales ; honoraire à la Cour des comptes, ancien seur de collège ; Paul Attali, inspecteur géné- gional du Limousin, maire d’Aixe-sur-Vienne Mahler, président-directeur général de socié- Ida Grinspan, née Fensterszab, secrétaire ad- Jacques Vléminckx, président d’honneur vice-président délégué de la Commission na- ral de l’éducation nationale ; Jean-Jacques (Haute-Vienne) ; Sabaitai Palatchi, vice-pré- té ; Jérôme Meyssonnier, ancien gouverneur jointe de la branche européenne de la Fédé- d’une fédération française médicale. tionale de l’informatique et des libertés Bienvenu, professeur à l’université Paris-II ; sident du Consistoire central israélite de du Crédit foncier de France ; Michel Mis- ration mondiale des anciens combattants, ré- (CNIL) ; Antoine Veil, président de société. Anne-Marie Bouchard, née Dubois de Mon- France ; Guy Parquet, commissaire principal soffe, ancien président-directeur général de sistants et déportés juifs ; Gérard Gros, Ville treynaud, médecin de l’éducation nationale ; de police ; Robert Pax, ancien conseiller ré- société ; Jacques Pfister, président-directeur directeur général dans un organisme public ; Joëlle Brana, née Dusseau, ancien sénateur, gional de Lorraine, conseiller général de la général de société ; Henri Roulleau, directeur Défense Georges Haïk, grand rabbin de Toulouse et Sont nommés chevaliers : professeur agrégé ; Henri Brault, ancien vice- Moselle, ancien maire de Sarreguemines ; de la succursale de la Banque de France de des pays de la Garonne ; Danielle Kaisergru- Jocelyne Bac, née Teissandier, directrice de président national des associations des pa- Louis Pucheu, inspecteur régional des trans- Paris-Raspail ; Jean-Paul Saillard, secrétaire ANCIENS COMBATTANTS ber, née Mosnier, directrice générale adjointe service d’une association d’aide à l’intégra- rents d’élèves de l’enseignement libre ; Vahé missions ; Alain Quéant, commissaire divi- général d’un groupe d’assurances ; Eliane Est promu commandeur : dans un cabinet de consultants ; Marcel Kuls- tion ; Agathe Cahierre, née Delamare, ad- Davidian, enseignant honoraire ; Jacques De- sionnaire de police ; Jean-Louis Sabathier, Sermondadaz, secrétaire générale d’un Albert Sernissi, vice-président national de ki, chirurgien ; Adolphe Levy, maître de jointe à un maire, chargée de la politique de maille, professeur des universités, praticien commissaire divisionnaire de police ; Hervé groupe d’assurances, présidente de sociétés ; Libération-Nord. conférences dans une université, maire ; Jac- la ville ; Alain Damecour, président d’une hospitalier ; Solange Descours, née Hébrard, Sadoul, sous-préfet de Draguignan ; Pierre Jean Simonnet, président-directeur général queline Maigret, née Bacq, maire, directrice commission locale d’insertion ; Serge Ger- inspectrice générale au Commissariat à Saillard, adjudant-chef de sapeurs-pompiers d’une mutuelle d’assurances ; Fabrice Théo- de services comptables ; Gabriel Marc, admi- baud, ancien directeur d’une association l’énergie atomique ; Cécile Dewitt, née Mo- à Sombacour (Doubs) ; Mgr Pierre Sarrabère, bald, délégué général d’une chambre syndi- Equipement, transports et logement nistrateur d’une fondation pour la vie asso- pour les équipements sociaux ; Marie-Louise rette-Payen, professeur honoraire des uni- évêque de Dax et d’Aire-sur-Adour ; Jean- cale ; Philippe Vecten, ancien président du ciative ; Juan Nasio, médecin, psychiatre, Gervais, née Coutal, présidente d’une asso- versités ; Bernard Dupré, directeur de re- François Sauer, colonel de sapeurs-pompiers, directoire des mines de potasse d’Alsace ; Est promu commandeur : psychanalyste ; Léa Nicolas, née Frelau, an- ciation d’aide aux chômeurs ; Jacqueline Ma- cherche au Centre national de la recherche directeur départemental des services d’incen- Roland Vulpillat, président-directeur général Jean Dupuy, directeur général honoraire cienne professeur de collège, adjointe à un jurel, née Robert, ancienne présidente d’as- scientifique ; Jacqueline Etienne, née Decant, die et de secours de la Moselle ; Yves Sauge- de société . de la SNCF. maire, conseillère générale ; Andrée Oger, sociations à caractère socioculturel ; Norbert professeur des universités, praticien hospita- Merle, commissaire divisionnaire de police née Jourdain, conseillère générale, maire ; Jo- honoraire ; Alain Schmitz, conseiller général COMMERCE EXTÉRIEUR Métairie, maire de Lorient (Morbihan) ; lier ; Claire Fekete, née Nihoul, professeur Est promu officier : seph d’Ornano, secrétaire général du service des Yvelines, adjoint au maire de Versailles ; Culture et communication Pierre Sellincourt, maire de La Verrière (Yve- des universités, praticien hospitalier ; Nicole André Lecomte, président de conseil d’ad- juridique et technique de l’information et de lines). Gnesotto, professeur à l’Institut d’études po- Louis Senillon, conseiller général de la Gi- ronde, maire de Pauillac ; Denise Ulrich, chef ministration de sociétés, conseiller du Sont promus commandeurs : la communication ; Louis Pouzin, professeur litiques de Paris ; Marc Goujon, secrétaire gé- commerce extérieur. Pierre Bergé, président d’honneur de de technologies de l’information ; Marie Ri- DROITS DES FEMMES néral du Centre national du machinisme agri- de service administratif à la préfecture des Vosges ; Guy Vanmerris, commandant de po- Sont nommés chevaliers : François Abballe, l’Opéra national de Paris ; Geneviève Dutil- chard, née Delprat, inspectrice générale dans ET FORMATION PROFESSIONNELLE cole, du génie rural, des eaux et des forêts ; président-directeur général d’un groupe ; leux, née Joy, pianiste-concertiste ; Roland un département ministériel, conseillère géné- Est promue officier : France Heiss, née Cloarec, directrice de re- lice ; Jean-Louis Viaene, commandant de po- lice. Dominique Damon, née Zakovitch, prési- Faure-Geors, dit Faure, journaliste, ancien rale ; Auguste Rivière, président fondateur Noëlle Viel, née Monsarrat, directrice du cherche au Centre national de la recherche dente-directrice générale de société ; Marc membre du Conseil supérieur de l’audiovi- des caisses de retraite du spectacle ; Robert travail hors classe. scientifique ; Jean Irigoin-Guichandut, OUTRE-MER Estrangin, directeur général d’un groupe in- suel. Sammut, directeur général adjoint de la Sont nommés chevaliers : membre de l’Académie des inscriptions et Est promue officier : dustriel, conseiller du commerce extérieur ; RATP ; Jacques Stern, professeur dans une Jacques Claudel, délégué académique à la belles-lettres, ancien professeur au Collège Zéna M’Déré, présidente du Mouvement Chantal Lanchon, directrice générale ad- université, directeur du laboratoire informa- formation continue ; Michel Feutrie, maître de France ; Michèle Kail, née Chauvière, di- populaire mahorais à Mayotte. jointe dans une banque ; Marie-Frédérique Agriculture et pêche tique à l’Ecole normale supérieure ; Michel de conférences hors classe, vice-président rectrice de recherche au Centre national de la Sont nommés chevaliers : Mutel, directrice générale de société ; Elios Thauvin, ancien député, ancien conseiller ré- d’université chargé de la formation conti- recherche scientifique ; Jean-Pierre Lafage, Emilie Baillif, née Lucas, présidente d’une Est promu commandeur : Pascual, directeur général d’une filiale d’un gional ; André Truong, président-directeur nue ; Nelly Gicquel Monjouste, vice-prési- proviseur de lycée professionnel ; Françoise association à caractère éducatif à la Réu- groupe industriel ; Marc Piétri, président-di- Jean-Pierre Monod, ancien président d’un général de société ; Alain Tur, sous-directeur dente de la section française de l’Union euro- Lavie, attachée principale d’administration nion ; Pierre Bayle, préfet, représentant du groupement interprofessionnel de semences. recteur général de société ; Charles Riley, au secrétariat général de la défense natio- péenne féminine ; Aline Vergnon, née scolaire et universitaire ; Marie-Claire Laxe- gouvernement à Mayotte ; Rémi Briand, pré- président-directeur général d’un groupe in- nale ; Louis Vaux, président d’une association Bondarnaud, déléguée régionale chargée des naire, née Aug, professeur des universités, sident-directeur général d’une société à ternational de consultants ; Alain Suard, di- Fonction publique, réforme de l’Etat d’anciens combattants ; Geneviève Viney, droits des femmes ; Andrée Vielvoye, née Le- praticien hospitalier ; Jean Marcadé, membre Saint-Pierre-et-Miquelon ; Michel Chatot, recteur à France Télécom ; Antoine Weil, dé- et décentralisation professeur agrégé de droit dans une universi- gros, inspectrice principale de l’enseigne- de l’Académie des inscriptions et belles- sous-directeur des affaires sociales et cultu- légué général d’un groupement industriel, té ; Michèle Voisset, professeur agrégé de ment technique. lettres, ancien professeur à l’université Paris- relles au secrétariat d’Etat ; Daniel Férey, se- conseiller du commerce extérieur. I - Sorbonne ; Jean-Pierre Muller, directeur crétaire général de la préfecture de la Marti- Est promu commandeur : droit dans une université, conseillère juri- dique dans un département ministériel ; Mi- général de l’Institut de recherche pour le dé- nique ; Catherine Hanens, déléguée générale BUDGET Jacques Roché, conseiller-maître honoraire Sont nommés chevaliers : chelle Weil, née Bergougnoux, présidente Justice veloppement ; Jacques Pantaloni, recteur de d’une fédération patronale à la Réunion ; à la Cour des comptes, président de l’Assu- Bernard Bonnet, inspecteur des impôts à d’université ; Ewa Weil, née Herszkowicz, l’académie de la Corse ; Marie-Paule Pileni, Serge Honoré, directeur départemental de rance mutuelle des fonctionnaires. Sont promus officiers : Bastia ; Marie-Josèphe Bordenave dit Mon- psychologue, psychanalyste, présidente fon- directrice de laboratoire au Commissariat à l’Office national des anciens combattants de Jean-Yves Bertrand-Cadi, premier pré- testrucq, née Chaigne, receveuse-perceptrice datrice d’une association à caractère caritatif. l’énergie atomique ; Paule Polvent, née Bou- la Martinique ; Jean-Louis Saulnier, directeur Grande chancellerie sident honoraire de la cour d’appel de tinot, principale de collège honoraire ; De- général adjoint d’une compagnie maritime à du Trésor public à la trésorerie de Vanves ; Rouen ; Bernard Boussageon, avocat hono- nise Pumain, née Roger, professeur des uni- la Martinique ; Paul Sihaze, grand chef cou- Nadine Chauvière, née Forest, directrice dé- Sont promus officiers : Emploi et solidarité raire au barreau de Paris ; Bernard Genetet, versités ; Jean Rebout, inspecteur général tumier d’un district en Nouvelle-Calédonie ; partementale des impôts à Versailles ; Claude Gérard Abriel, grand invalide de guerre ; expert agréé par la Cour de cassation et le tri- adjoint de l’administration de l’éducation na- Adinani Zoubert, président d’un syndicat Dantcheff, receveur divisionnaire des impôts Gérard Dorey, ancien directeur technique Sont promus officiers : bunal administratif de Paris ; Jean-Philippe tionale ; Michèle Rigni, née Viala, directrice d’investissement et d’aménagement à à Arras ; Annick Dumont, née Gosselin, di- général d’un office national d’études et de re- Jacques Barbier, professeur des universités, Lecat, ancien ministre, conseiller d’Etat ; Jean déléguée au Commissariat à l’énergie ato- Mayotte. rectrice départementale des impôts au minis- cherches aérospatiales ; Maurice Joubert, an- praticien hospitalier ; Henri Bensahel, pro- Limon, notaire à Truchtersheim, ancien pré- mique ; Jacqueline Rubellin, née Devichi, tère ; Jean-Paul Métois, receveur des finances cien préfet ; Bernard Mailfait, préfet hono- fesseur des universités, praticien hospitalier ; sident du Conseil supérieur du notariat ; Ro- professeur des universités ; Jean-Pierre Sau- de Saint-Denis ; Brigitte Peyrou, née La- raire ; Patrice Mignot-Bonnefous, dit André Brunet, président de la commission ger Pierrestiger, conciliateur des cantons de vage, directeur de recherche, membre de Affaires étrangères grange, chef de bureau au ministère ; Jean Bonnefous, président honoraire de la Confé- des affaires sanitaires, sociales et culturelles Béthune, président d’une association d’aide l’Académie des sciences ; Claire Schlenker, Puons, directeur interrégional des douanes, rence nationale des académies de province ; du conseil économique et social d’Auvergne ; aux victimes ; Robert Schwab, président née Schnaider, directrice de l’Ecole nationale PERSONNEL chef de la direction nationale des renseigne- Charles Motret, trésorier d’une section dé- Octave Gélinier, président d’honneur d’une d’une association d’aide aux victimes ; Ray- supérieure de physique de Grenoble ; Odile Sont promus officiers : ments et des enquêtes douanières ; Marie partementale de la Société d’entraide des société spécialisée dans la formation conti- mond Sénellart, notaire honoraire à Saint- Schweisguth, présidente honoraire de la So- Jean-Paul Barré, ambassadeur, observateur Roullé, née Libéreau, trésorière principale du membres de la Légion d’honneur ; Christian nue ; Jean-Claude Henrard, praticien hospi- Omer, président de l’Association des notaires ciété internationale d’oncologie pédiatrique ; permanent, représentant de la France auprès Trésor public à Brunoy ; Gérard Strain- Pierre, conservateur honoraire des hypo- talier, professeur des universités ; Marcel Hu- honoraires du ressort de la cour d’appel de Colette Sirat, née Salomon, directrice de l’Organisation des Etats américains ; An- champs, chef des services fiscaux à Pantin. thèques. pel, maire, militant syndical ; Maurice Jouan Douai. d’études à l’Ecole pratique des hautes dré Cira, ambassadeur de France en Angola ; (Lire la suite page 10.) LeMonde Job: WMQ1607--0010-0 WAS LMQ1607-10 Op.: XX Rev.: 15-07-99 T.: 10:24 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 17Fap: 100 No: 0375 Lcp: 700 CMYK

10 / LE MONDE / VENDREDI 16 JUILLET 1999 CARNET

teur général de société ; Monique Zetters- ET DES INTERNÉS DE LA RÉSISTANCE Vincent, président d’une association de union de coopératives céréalières de col- beye, ancien conseiller général des Pyré- tröm, née Moullé, directrice générale de la Sont promus officiers : solidarité. lecte ; Michel Compiègne, président d’une nées-Atlantiques ; Marcel Kuperman dit Le Légion filiale danoise de France Télécom. Elie Boissy, déporté-résistant ; Jacques société d’aménagement foncier et d’éta- TOURISME Bihan, maire de Pompey, vice-président du Cristiani, interné-résistant ; Lucienne Rol- Sont promus officiers : blissement rural ; Paul Cossin, vice-pré- centre de gestion de la fonction publique Défense land, déportée-résistante. Georges Blanc, hôtelier-restaurateur ; sident d’une coopérative agricole ; Michel territoriale de Meurthe-et-Moselle ; Ber- Sont nommés chevaliers : Robert Fallut, Michel Radelet, inspecteur général du tou- Cresp, directeur général d’une caisse ré- nard Rautureau, inspecteur général de La d’honneur déporté-résistant ; Yvon Hervais, interné- risme. gionale de crédit agricole ; Louis Dréno, Est promu officier : Poste, président-directeur général d’une fi- résistant ; Marthe Mignard, internée-ré- Michel Petit, directeur général adjoint Sont nommés chevaliers : président honoraire d’un syndicat conchy- liale de La Poste ; Pierre Rebourg, vice-pré- Suite de la page 9 sistante ; Marcelle Minkowski, née Kisel- Robert Bernard, président d’une asso- pour la recherche à l’Ecole polytechnique. licole ; Maurice Droulin, exploitant agri- sident du conseil général de la Côte-d’Or. man, internée-résistante ; Nicole Ram- ciation à vocation touristique ; Paul Blaise, Sont nommés chevaliers : cole, président d’une caisse de mutualité Marcelle Sassi, née Laforet, ancienne ins- Jean Bourgeois, directeur des relations bure, née Joubert, déportée-résistante ; président d’honneur d’un organisme dé- sociale agricole ; Jacques Goudineau, viti- pectrice pédagogique régionale dans l’aca- PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES, sociales dans un groupe ; Hubert Delpit, Renée Sarrelabout, née Cesbron, dépor- partemental d’hôtellerie saisonnière ; culteur, maire de Saint-Emilion (Gironde) ; démie de Limoges. COMMERCE ET ARTISANAT secrétaire général d’un groupe ; Yves Ker- tée-résistante ; Albert Uziel, interné-résis- Jeannine Cayron, née Botticelli, ancienne Jean Hugel, ancien président-directeur gé- Sont nommés chevaliers : Sont promus officiers : hervé, chef du personnel navigant dans tant. présidente d’un office de tourisme, prési- néral d’une société vinicole ; Maryse Hur- dente d’une association à vocation touris- Guy Legay, cuisinier ; Pierre Seassari, pré- une société ; Elisabeth Larrieu, agent sur ANCIEN COMBATTANT DE 1914-1918 trel, née Larribeau, directrice d’une école Danielle Aben, née Consales, adminis- sident de l’assemblée permanente des contrat ; Géraud de Lavernhe, administra- Est nommé chevalier : tique ; Daniel Debaye, directeur d’un tratrice territoriale hors classe, directrice comité départemental du tourisme ; Mi- nationale vétérinaire ; Robert Lachaume, chambres de métiers ; Jean-Louis Solal, pré- teur civil hors classe ; Marcel Massias Ju- Omer Méoux, né le 31 janvier 1899 à Vil- générale adjointe du district de Montpel- chel Figuereau, inspectrice générale du secrétaire général du conseil général de sident-directeur général de société. rien de La Gravière, directeur d’un centre leneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne). lier ; Jean Ambroggiani, sous-préfet de tourisme, chef de l’inspection générale du l’agronomie ; Georges Lépineux, ancien Sont nommés chevaliers : d’études ; Hervé Metzger, secrétaire géné- Mulhouse, sous-préfet à la ville pour le dé- tourisme ; Georges Marie-Gabrielle, pré- administrateur d’un parc national ; Roger Jean-Claude Audry, président d’une ral d’un office national ; Dominique Paris, partement du Haut-Rhin ; Jean Avignon, chambre de commerce et d’industrie ; Mar- président-directeur général d’une société ; sident d’une agence de voyages, président Majoral, président d’une chambre dépar- Equipement, transports directeur divisionnaire des impôts, rappor- guerite Bertrand, ancienne secrétaire natio- Georges Touchais, chef de service au mi- et logement d’honneur d’un organisme départemental tementale d’agriculture ; Lucien Patania, nale d’une confédération syndicale ; Jean nistère. professionnel ; Pierre Merlette, directeur conseiller administratif d’un comité régio- teur permanent au Conseil de la concur- adjoint à l’administration centrale ; Ber- nal de pêches maritimes et élevages ma- rence ; Jeanne Baudray, maire de Saint-Vi- Biron, vice-président d’une chambre de Sont promus officiers : ANCIENS COMBATTANTS nard Néplaz, conseiller général, maire, rins ; Elisabeth Pélékhine, née Féron, char- commerce et d’industrie ; Benoist Cirot- Jacques Bouvet, ancien président du vien-de-Médoc (Gironde) ; Francis Sont promus officiers : président d’un organisme départemental gée de mission d’inspection générale au teau, président du directoire d’une société ; Simone Crédot, née Frey, présidente Port autonome de Dunkerque ; Marc Vi- Bochereau, ancien adjoint au maire de de tourisme social ; Colette Péan, née Fer- conseil général de l’agronomie ; André Joseph Colléaux, président départemental d’une union départementale de combat- gier, président d’un groupe de presse spé- Cholet, ancien conseiller général de d’une chambre des notaires ; Georges Du- ron, vice-présidente d’un organisme natio- Saurin, chargé de missions, d’études et Maine-et-Loire ; Danièle Boeglin, née Hy- tants volontaires de la Résistance ; Paul cialisée ; Daniel Vincent, ingénieur géné- nal professionnel de tourisme ; Roger Pin- bœuf, président-directeur général de socié- Tavergnier, président de la France mutua- ral des ponts et chaussées, conseiller d’inspections au Conseil général du génie vert, vice-présidente du conseil général de té ; Camille Fournet, ancien président-di- son, président d’un organisme d’assistance rural, des eaux et des forêts ; Georges Van liste ; Irène Vallé, née Davené, présidente spécial à la Commission européenne ; aux professionnels du tourisme ; Jean- l’Aube, professeur en lycée professionnel ; recteur général de société ; Pierre Garau, d’une section de l’Union nationale des as- Georges Wessels, membre du bureau et Haverbeke, ancien directeur de l’école vé- Christine Brechon, née Moulènes, profes- président d’un tribunal de commerce ; Hen- Pierre Sonois, directeur chargé du tou- térinaire de Toulouse. sociations de déportés, internés et fa- trésorier d’un organisme à vocation mari- seur des universités ; Régine Claudel, née ri Giral, artisan tailleur, ancien président risme dans un établissement financier. milles de disparus. time. Barberin, secrétaire générale de la mairie d’une chambre de métiers ; Patrick Goulet- Sont nommés chevaliers : Sont nommés chevaliers : Aménagement du territoire de Metz ; Michel Coffineau, maire de Bouf- Mauboussin, président-directeur général Gabrielle d’Arenberg, née de Lamber- Maurice Bernadet, président de section Culture et communication d’une société de joaillerie ; Michel Jomain, tye-Gerbeviller, présidente d’un comité du dans un organisme d’information sur les et environnement fémont (Val-d’Oise), ancien député ; directeur de société ; Raymond Lubrano- Souvenir français ; Victoria Bajeux, transports ; Christian Bernardini, délégué Sont promus officiers : Jacques Cortez, conseiller général de l’Al- Lavadera, président-directeur général de membre d’un bureau départemental de général d’un institut pour la recherche ap- Joseph Cabanis, écrivain, membre de Sont promus officiers : lier, maire du Donjon, docteur en méde- société ; Annie Mazières, née Arsaut, direc- l’Association nationale des anciens pliquée ; Alain Bodon, inspecteur général l’Académie française ; Claude Cherki, édi- François Letourneux, directeur du cine ; Pierre Cruvieux, maire de Saint-Bé- trice d’une fédération de foires et salons ; combattants de la Résistance ; Christiane de l’équipement ; Gérard Beroud, ingé- teur ; Claude Lanzmann, cinéaste, écri- Conservatoire de l’espace littoral et des ri- ron, conseiller général de Savoie ; Alain Alain Mustière, président d’une chambre Barstow, née Podmore, membre actif de nieur en chef des ponts et chaussées, di- vain ; Gilberte Scarset, épouse Cournand, vages lacustres ; Gérard Tendron, directeur Gest, ancien député, conseiller régional de régionale de commerce et d’industrie ; Pas- l’amicale des volontaires féminines de la recteur départemental de l’équipement ; journaliste, critique chorégraphique ; Ar- de l’Office national de la chasse ; Jean- Picardie, premier vice-président du conseil cal Pellan, secrétaire général d’une chambre France libre ; Louis Berthon, vice-pré- René Bosc, ingénieur général des ponts et lette dite Agnès Varda, épouse Demy, au- François Terrasse, président du Fonds d’in- général de la Somme ; Odile Lery, méde- de métiers ; André Piet, ancien président sident national honoraire de la Fédération chaussées, inspecteur général de l’avia- teur et réalisatrice de films. tervention pour les rapaces. cin-colonel, chef du service départemental d’une chambre départementale de métiers, tion civile et de la météorologie ; Marc nationale des combattants républicains ; Sont nommés chevaliers : Sont nommés chevaliers : d’incendie et de secours de la Réunion ; membre du Conseil économique et social ; Jeanne Bourgeois, née Morlot, membre de Chevallier, président d’un organisme à vo- Marie-Claude Bozon, épouse Poncet, Robert Beck, président d’associations de Alain Sarton, directeur général à la Confé- la Fédération nationale des déportés et in- cation maritime ; Claire Cloarec, née inspectrice de la création et des enseigne- Bernard Perret, administrateur de l’Insee, protection de la nature ; Jean Duret, an- rapporteur à la Cour des comptes ; Rolland dération générale pour les petites et ternés résistants et patriotes ; Marie-Ma- Dreyfus, directrice à la SNCF ; Louis Cré- ments artistiques au ministère ; Marie- cien maire, secrétaire général de l’Union moyennes entreprises ; Bernard Siouffi, dé- deleine Caro, née Lafitte, déléguée géné- mèse, vice-président-directeur général France Cabanas, épouse Calas, conserva- Plaisance, maire d’Evreux, conseiller géné- nationale des fédérations de pêche ; Gé- ral de l’Eure ; Bruno Polga, maire de Saint- légué général d’un syndicat d’entreprises de rale départementale du Souvenir français ; d’un groupe hôtelier ; Charles Dargent, di- trice générale des bibliothèques ; Patricia rard Guyon, ingénieur-conseil spécialiste recteur général adjoint d’une société d’ex- Priest, conseiller général du Rhône ; Claire vente par correspondance et à distance ; Jean Darthout, président de l’Association Coquatrix, directrice d’une salle de spec- des transports ; Jacqueline Istas, née Pas- des familles des martyrs d’Oradour-sur- ploitation d’autoroutes ; Pierre Delfosse, tacles ; Guy Darmet, directeur de la mai- Raffalli, née Donsimoni, maire de Piedi- Arnold Tramaille, directeur dans une socié- deloup, présidente d’une fédération de Glane ; Marcelle Derouin, née Paul, chef de département à la SNCF ; Domi- son de la danse de Lyon ; Jean Fournier, di- té. protection de la nature ; François Labande, croce (Haute-Corse), ancienne ensei- membre actif de l’amicale des volontaires nique Devilder, née Gasné, adjointe au di- recteur de galerie d’art, éditeur ; Claire gnante ; Bernard Roger-Dalbert, conseiller INDUSTRIE féminines de la France libre ; Michel Du- recteur d’un organisme professionnel de Gay, épouse Filhos-Petit, chef de bureau à président d’une association pour la pro- Sont promus officiers : général du Rhône, ancien maire de Ca- bois, président d’une union départemen- travaux publics ; Jean-Pierre Fourlon, di- la Direction des musées de France ; Claude motion de l’écologie locale ; François La- Gérard Barboux, ingénieur général au luire ; Hervé Tinevez, ancien conseiller ré- tale d’associations de sous-officiers de ré- recteur régional de l’équipement ; Fran- Guisard, directeur adjoint de l’Institut na- moureux, président d’une association de gional de Bretagne, ancien conseiller géné- conseil général des technologies de l’infor- serve ; Jean Fèvre, ancien président çoise Giboteau, chargée de mission auprès tional de l’audiovisuel ; Martine Henrot, sauvegarde d’un site naturel ; Jean-Patrick mation du ministère ; Martine Clément, née départemental adjoint de l’Union natio- d’un directeur régional de l’équipement ; née Tardivier, dite Nelly Tardivier-Henrot, Le Duc, chercheur au Centre national de la ral du Finistère, ancien maire de Rousset-Bert, présidente-directrice géné- nale des combattants ; Raymond Fiches, Patrick Guilhaudin, ingénieur en chef des présidente d’une association culturelle ; recherche scientifique ; Francine Loiseau, Châteaulin ; Jean-Marie Wagnon, adjoint rale de société, présidente d’une fédération trésorier d’une association de combat- ponts et chaussées, directeur général François Labadens, secrétaire général née Van Baerle, adjointe à un maire, jour- au maire de Saint-Maur-des-Fossés (Val- professionnelle ; André Sousan, ingénieur tants volontaires de la Résistance ; Juliette d’une compagnie de navigation fluviale ; d’une société littéraire ; Jean-Pierre Lang, naliste spécialisée dans l’aménagement du de-Marne). de l’Ecole supérieure d’électricité, profes- Foucaud, née Marguerite, déléguée des Dominique Lafouge, née Fiorio, chef d’un auteur, compositeur ; Amin Maalouf, écri- territoire et l’environnement ; Jacqueline seur à l’école polytechnique de Lausanne ; veuves d’anciens combattants de l’asso- département à Aéroports de Paris ; Alain vain ; Yves Mahé, donateur, président-di- Lorthiois, née Béghin, socio-économiste, Michel Turpin, ingénieur en chef des mines, ciation des ACPG-CATM et TOE du Calva- Le Bras, inspecteur ouvrage d’art à la recteur général de société ; Alain Marais, spécialiste de questions d’environnement ; Jeunesse et sports chargé de mission dans une filiale de Char- dos ; Si Ali Gheurbi, président de l’union SNCF, plongeur sauveteur ; Jean Lissardy, directeur régional des affaires culturelles ; Philippe Sénégas, directeur régional de bonnages de France. Christian Vulliez, di- Sont nommés chevaliers : Jacques As- départementale des anciens combattants ancien patron d’un canot de la Société na- Michelle Michel, née Pospisil, conserva- l’environnement de Bourgogne ; Alain Ta- recteur général adjoint chargé de la forma- français musulmans de la Loire ; Paulette tionale de sauvetage en mer ; Jacqueline trice honoraire de musée ; Paulette Mi- truz, ancien champion sportif, kinésithéra- tion à la chambre de commerce et misier, chargé de recherche au centre Levalleur, née Steudleur, administratrice Mennessier, inspectrice d’académie, chey, dite Mick Micheyl, auteur, composi- d’écologie fonctionnelle et évolutive. peute-ostéopathe ; Jean-Louis Barthés, d’industrie de Paris. nationale de la Fédération nationale des conseillère technique du délégué intermi- trice, interprète, peintre ; Jean Moreno dit vice-président de la fondation Albert-Fer- Sont nommés chevaliers : combattants volontaires ; Christiane nistériel à la sécurité routière ; Lucien Réno, comédien ; la princesse Napoléon, rasse, Fédération française de rugby ; Vic- Jean-Pierre Aubert, inspecteur général à Maestrati, née Moreau, membre actif Mercier, ancien commandant de bord née Alix de Foresta, défenseur du patri- Relations avec le Parlement toire Becquart, née Ledieu, directrice fon- l’inspection générale de l’industrie et du d’une amicale régimentaire ; Jacqueline dans une compagnie aérienne, maire ; moine ; Marie-Rose Peyrat, épouse Pineau, datrice d’un club municipal de commerce au ministère ; Jacques Béranger, Marty, née Blum, membre de l’Associa- Jean-Michel Paumier, directeur d’un dé- trésorière d’une association, ancienne Sont promus officiers : Gérard Haese- directeur de l’organisation et de la propec- gymnastique ; Georges Friedrich, secré- tion nationale des médaillés de la Résis- partement à la RATP ; Georges Rigaud, journaliste ; Henri Renaud, pianiste, broeck, ancien député-maire, membre res- taire général d’une fédération nationale en tive au groupe des écoles des télécommuni- tance française ; René Marty, secrétaire président-directeur général d’une entre- compositeur, producteur de disques ; ponsable d’une association d’anciens dé- faveur des jeunes ; Marc Gosse, vice-pré- cations ; Achille Blondeau, ancien mineur général régional de l’association des an- prise de bâtiment ; Christiane Roulet, née Pierre Sansot, écrivain ; Jacques Schaetzlé putés ; Jean Madelain, sénateur honoraire ; sident de la Fédération française de rugby ; de fond, syndicaliste ; André Bodel, pré- ciens de la 2e DB ; Paul Momboisse, Bedon, secrétaire générale adjointe d’un dit Almira, écrivain ; Jean Tabary, scéna- Jean-Louis Pezant, directeur de services à Michel Hénault, chef du département sident-directeur général de société ; Michel membre du Comité national de la FNA- syndicat à la SNCF ; Bernard Tarbès, pré- riste, dessinateur, éditeur de bandes dessi- l’Assemblée nationale. Broglio, président-directeur général de so- CA ; Charles Moncorgé, membre du bu- sident d’un syndicat national de bâtiment. nées ; Paul Trarieux-Lumière, président Sont nommés chevaliers : sport dans une agence de presse ; Monique ciété ; Patrice Collet, ingénieur des télé- reau national de l’Association nationale d’une association culturelle. Machavoine, née Laroche, chargée de mis- communications, directeur à France Télé- LOGEMENT Germain Authié, sénateur honoraire ; des anciens combattants de la Résistance ; Sont promus officiers : Ernest Berthet, conseiller au service de la sion à la commission d’aide sociale de la com ; Marie-Claude Delmas, née Heuvrard, Germaine Muhlethaler, combattant vo- Fédération française de parachutisme ; Ar- directrice régionale, adjointe à un directeur Jean Nicolle, président d’honneur d’une Agriculture et pêche trésorerie du Sénat ; Annette Chépy, née lontaire de la Résistance ; Andrée Renard, société anonyme d’HLM ; Pierre-André Léger, ancienne députée, ancienne colla- thur Maghakian, vice-président délégué de France Télécom ; Roger Dumez, pré- née Walfredin, ancienne résistante ; René Périssol, ancien ministre, ancien député, boratrice ministérielle chargée des rela- national de la Fédération française de sident-directeur général d’un groupe indus- Rodrigo, membre du bureau de l’Amicale Sont promus officiers : triel ; Jean-Pierre Frot, président-directeur vice-président du conseil régional d’Au- Claude Baumer, conseiller scientifique tions avec le Parlement ; Michel Jacasson, gymnastique ; Patricia Rossignol, ancienne des maquis AS de la haute Corrèze ; Lu- vergne ; Paul Rouzé, président d’une asso- championne du monde de lutte féminine ; général de sociétés ; Mireille Lê Vân, née cienne Routier, née Capronnier, combat- d’un musée régional de la recherche agro- conseiller, chef de division à l’Assemblée Thibon, ingénieur civil des télécommunica- ciation de restauration immobilière. nomique ; Marcel Cazalé, président d’une nationale ; Catherine Lagatu, ancien séna- Guy Roux, entraîneur de football, vice- tant volontaire de la Résistance ; Jacques Sont nommés chevaliers : tions, chef de projet à France Télécom ; Jac- Salles, secrétaire général de la Fédération chambre départementale d’agriculture ; teur ; Roger Léron, ancien député de la président de la Ligue nationale de foot- queline Lecourtier, née Beaufrère, directrice Elisabeth Antonini, directrice dans un Jean Guellec, ancien vice-président du Drôme ; Thierry Mandon, ancien député ball ; Marcel Spivak, ancien cadre tech- nationale des plus grands invalides de établissement public d’aménagement ; à l’Institut français du pétrole ; Francis Ma- Conseil général du génie rural, des eaux et de l’Essonne ; Fernand Pinto Tavarès, ré- nique de l’Institut national du sport et de guerre ; Renée Talon, née Chauray, délé- François Ascher, professeur à l’Institut cart, ingénieur général des mines, ancien des forêts. dacteur en chef chargé du Parlement, se- guée départementale honoraire du Souve- français d’urbanisme ; Philippe Audras, l’éducation physique. chargé de sous-direction au ministère ; Luc nir français ; Simonne Tarrin, née Hervé, Sont nommés chevaliers : Jean-Marie crétaire de l’Association nationale de la Maisonneuve, président-directeur général administrateur de biens, président d’une Ballu, ingénieur général du génie rural, des combattant volontaire de la Résistance ; fédération nationale de l’immobilier ; Co- presse parlementaire ; Jean-Paul Richard, de société ; Gérard Mantion, président-di- Lysiane Tellier, née Bourguignon, prési- eaux et des forêts, ancien directeur de l’Of- directeur adjoint de service au Sénat ; Do- Affaires étrangères recteur général de société ; Brigitte Maumy, lette Bonfils, née Mathieu, conseillère gé- dente départementale de l’Union natio- fice national de la chasse ; Daniel Basset, minique Robert, ancienne attachée parle- née Brugerolles, administratrice hors nérale, présidente d’un office public inspecteur général de l’agriculture ; Yves nale des combattants ; Micheline Vaillant, classe, directrice dans une délégation régio- d’aménagement et de construction ; Mi- Beaudoux, ancien président d’une caisse mentaire, ancienne députée du Calvados. PROTOCOLE née Lemousy, présidente de la Commis- nale de La Poste ; Henri Pailleux, ingénieur chelle Daclin, née Baudrand, présidente de mutualité sociale agricole, maire de La sion nationale du contrôle financier de à la Cogéma ; Patrice Pelat, président-direc- d’une association régionale pour le loge- Ferté-Villeneuil (Eure-et-Loir) ; Léon Fonction publique, réforme Etrangers en France teur général de sociétés ; Jean-Paul Perrier, l’Association républicaine des anciens ment et l’insertion sociale ; Etienne Gue- Beyer, gérant d’une entreprise viticole, an- combattants et victimes de guerre ; Mi- na, président d’un organisme en faveur de de l’Etat et décentralisation président-directeur général d’un groupe in- cien maire d’Eguisheim (Haut-Rhin) ; Guy Est promu officier : Samuel Pisar, avocat dustriel international ; Paul Robert, direc- chèle Vanel, née Raë, présidente d’une la construction ; Marie-Noëlle Martinez, Bonnaventure, administrateur d’une so- teur général de sociétés, président d’une section d’anciens combattants ; Nedjna née Dumazert, présidente d’un groupe- ciété d’encouragement au sport équestre ; Sont promus officiers : international. union patronale départementale ; Thierry Yaiche, membre actif de l’Association na- ment national d’associations familiales ; Dominique Brinbaum, née Bonnerot, di- Yves Cousquer, ingénieur général des Sont nommés chevaliers : Susan Fisher- Veller, directeur général de société ; Anne tionale des combattants volontaires de la Arlette Nostry, née Sauvadet, directrice rectrice générale adjointe de l’assemblée ponts et chaussées, président du conseil Hoch, directrice d’un laboratoire ; Klaus Vigna, chargée de mission à Electricité de Résistance. d’une société de crédit immobilier ; Ga- permanente des chambres d’agriculture ; d’administration d’Aéroports de Paris ; Re- Grüber, metteur en scène ; Pasquale Pisto- France ; Christian Walter, président-direc- CONTINGENT DES DÉPORTÉS briel Parlos, architecte urbaniste ; Jean Bruno Catton, directeur général d’une né Jouan-Pébernard, ancien maire de Lem- rio, directeur de société.

AU CARNET DU « MONDE » – Chantal et Marc Leguerrier, – Paris. Plan-de-la-Tour (Var). – M. et Mme Claude Bouret, – Mme Jean-Baptiste Monedière, – Mme Nguyen Kim Loan, Martine Saulnier-Destrem, son fils et sa belle-fille, M. et Mme Sylvain-Jacques Monedière, Ses enfants, Naissances Marie-Dominique et Philippe Ronin, Mme Nicole Chieze, Ses petits-enfants, M. et Mme Raymond Fraysse, Ses petits-enfants, arrière-petits- Isabelle Saulnier-Owadenko, son épouse, Ses sœurs et son frère, leurs enfants et petits-enfants, enfants, Denis SAVEROT Jean-Philippe et Anne-Sophie Saulnier- Ses belles-sœurs et son beau-frère, me Laurent, Marceau et Fabien, M. et M Jean-Pierre Vinatier, Ses frères et sœurs, et Raphaëlle BACQUÉ-SAVEROT Arrighi, Et toute la famille, Beaux-frères, belles-sœurs, ses enfants, leurs enfants et petits-enfants, et le petit Paul ses enfants, ont la tristesse de faire part du décès de Ses cousins et cousines, ont la douleur de faire part du décès de Clara, ont le plaisir d’annoncer la naissance de Nathalie et Bertrand Carre, Ses amis, Emmanuel, Anne-Charlotte et Clément Mme Denise BOURET, sa petite-fille, ont la douleur de faire part du décès de M. NGUYEN LOAN KIM, Rebecca, Ronin, Parents et alliés, née HUET, Thomas et Alexandre Owadenko, veuve du sculpteur le 13 juillet 1999, jour de bal. ont la douleur de faire part du décès de Pierre BOURET, Jean-Baptiste MONEDIÈRE, survenu le 10 juillet 1999, à l’âge de Cyrille, Martin, Edouard et Pierre quatre-vingt-onze ans. Saulnier-Arrighi, conseiller administratif Villa Gabriel, M. Jacques CHIEZE, survenu le 8 juillet 1999, à Fontenay-aux- des services universitaires honoraire, ses petits-enfants, Les obsèques ont eu lieu le 13 juillet. 9-11, rue Falguière, ont la douleur de faire part du décès de croix de guerre 1939-1945, Roses (Hauts-de-Seine). 75015 Paris. combattant volontaire à la 2e DB, survenu le 14 juillet 1999, à La Vialle de Les obsèques ont eu lieu au cimetière me ancien journaliste, Chaumeil (Corrèze). M Nicole ARRIGHI, de Notre-Dame-de-la-Mer, à Jeufosse – Alger. Le Havre. Paris. Anniversaires de naissance survenu le 13 juillet 1999, dans sa (Yvelines). La cérémonie religieuse sera célébrée rappelée à Dieu le 11 juillet 1999. me soixante-douzième année. 3, rue Crétet, le vendredi 16 juillet, à 10 h 30, en l’église M Arlette Safar, – Apach, 16 juillet 1934. Priez pour elle ! 75009 Paris. de Chaumeil. son épouse, Les obsèques civiles auront lieu Didier et Sylvie Safar, Joyeux anniversaire, La cérémonie religieuse aura lieu le aujourd’hui jeudi 15 juillet, à 16 heures, 426, avenue de la Division-Leclerc, Marlène et Roger-François Gauthier, vendredi 16 juillet, à 10 h 30, en l’église au crématorium de Vidauban (Var). – Mme Albert Marin Chancerelle, 92290 Châtenay-Malabry. ses enfants, PAPYPOUNE. Saint-Augustin, Paris-8e. Mme Raymond Méheut, Alexandre, Faustine, Léa, Antonin, La famille remercie par avance toutes Le général (cr) Albert Marin Raphaël et Jules, Soixante-cinq ans de bons mots L’inhumation aura lieu au cimetière de les personnes qui prendront part à sa et Mme, née Agnès Méheut, – Jean-Jacques et Françoise Nétillard, ses petits-enfants, et bientôt cent ans qu’on t’aime. , dans le caveau de famille. peine. Erwan et Eric Marin, Yves et Hélène Nétillard, ont la douleur de faire part du rappel à ont la douleur de faire part du décès ses enfants, Dieu, le 11 juillet 1999, à Paris, de Jean-Fran, Anne-Ma, Catherine, Ni fleurs ni couronnes. accidentel du Philippe et Vincent, Marie-Anne, Hervé, Fabrice, Lucas Jean-Jacques SAFAR, et Edith. – Patrick De Wilde ses petits-enfants, Cet avis tient lieu de faire-part. lieutenant Loïc MARIN, Et l’ensemble de sa famille, avocat honoraire, a la douleur de faire part du décès officier à la 13e demi-brigade ont la tristesse de faire part du décès de conseiller municipal du Havre, 92, rue de Miromesnil, accidentel de de la Légion étrangère à Djibouti, chevalier de l’ordre national Mariages 75008 Paris. leur petit-fils, fils et frère, me du Mérite, 44, rue de Naples, Mme Sophie DE WILDE, M Suzanne NÉTILLARD, née LE BRETON, 75008 Paris. photographe sous-marin, survenu à Djibouti, le 9 juillet 1999. dans sa soixante-douzième année. Lisbet KROGAGER Palme d’or du Festival d’Antibes et Michel AUJEAN La cérémonie religieuse sera célébrée survenu à Rueil-Malmaison (Hauts-de- Cet avis tient lieu de faire-part. me de photos sous-marines, – M Marie-Thérèse Bardou-Cronel, a publié de nombreux albums le lundi 19 juillet, à 11 heures, en Seine), le 13 juillet 1999, à l’âge de sont heureux de faire part de leur mariage, son épouse, et reportages sur l’univers marin, la chapelle de l’Ecole militaire, quatre-vingt-neuf ans. 13, rue Mesnil, 13, place Joffre, Paris-7e. célébré le 17 juillet 1999, à Bruxelles. Hervé et Françoise Cronel-Balleraud, auquel elle a dédié sa vie, 75016 Paris. Jean-Luc et Marie-José Cronel-Rangé, L’incinération a eu lieu au crématorium L’inhumation aura lieu le mardi 29, rue de l’Aqueduc, ses enfants, survenu le 11 juillet 1999 au cours d’une du Mont-Valérien, le jeudi 15 juillet. Ariane et Félix, 20 juillet, à 10 heures, au cimetière B-1060 Bruxelles. plongée sous-marine en Méditerranée. de Florentin-la-Capelle (Aveyron), dans ses petits-enfants, 91, rue Jules-Ferry, Anniversaires de décès ont la tristesse de faire part du décès de l’intimité. 92700 Colombes. – On nous prie de rappeler le décès Décès Les obsèques auront lieu lundi 130, rue Lecourbe, 15, avenue Talma, accidentel de M. Jean CRONEL, 19 juillet, à 14 h 30, en l’église de 75015 Paris. 92500 Rueil-Malmaison. me ancien contrôleur civil – Le docteur et M Olivier Appia, Nogent-le-Bernard (Sarthe). me Maurizio, Noëlle, Louise Damiano, en Tunisie et au Maroc, M Jean LEPICARD, conseiller des affaires étrangères, née Marie-Amélie SELTZ, Philippe, Valentine, Marina, Annabelle Cet avis tient lieu de faire-part. Galliot, chevalier de la Légion d’honneur, CARNET DU MONDE Et toute sa famille, TARIFS 99 - TARIF à la ligne le 16 juillet 1998. 6, villa Collet, font part du décès de rappelé à Dieu, le 10 juillet 1999, dans sa Auberville-la-Renault, soixante-dix-neuvième année. 75014 Paris. DÉCÈS, REMERCIEMENTS, AVIS DE MESSE, ANNIVERSAIRES DE DÉCÈS 136 TTC - 20,73 ¤ Seine-Maritime. Jean APPIA, ¤ La cérémonie religieuse sera célébrée TARIF ABONNÉS 118 F TTC - 17,98 survenu le 5 juillet 1999, à la Fondation le vendredi 16 juillet, en l’église du Saint- e NAISSANCES, ANNIVERSAIRES, John-Bost. Esprit, Paris-12 , 186, avenue Daumesnil, ¤ Communications diverses où l’on se réunira à 9 heures. Yoshio KOBAYASHI MARIAGES, FIANÇAILLES 520 F TTC - 79,27 FORFAIT 10 LIGNES ¤ – Croisière aux sources antiques Sa vie était plus grande que son Toute ligne suppl. : 62 F TTC - 9,45 Ni fleurs ni couronnes. a quitté sa famille et ses amis. ¤ de notre culture, sur les traces de handicap. THÈSES - ÉTUDIANTS : 83 F TTC - 12,65 l’empereur Hadrien, du 28 octobre au « Heureux les cœurs purs L’inhumation aura lieu au cimetière de COLLOQUES - CONFÉRENCES : 8 novembre 1999 : Grèce, Syrie, Liban, car ils verront Dieu. » Il sera incinéré vendredi 16 juillet 1999, Nous consulter Egypte, Italie. Conférences, théâtre, Raon-l’Etape (Vosges), dans l’intimité à 9 h 15, au crématorium du cimetière du (Matthieu 5, V. 8). familiale. ట musique. Père-Lachaise, Paris-20e. 01.42.17.39.80 + 01.42.17.38.42 – Fax : 01.42.17.21.36 Les lignes en capitales grasses sont facturées sur la base de deux lignes. Les Association Hadrien 2000 8, rue du Val-Notre-Dame, 245, avenue Daumesnil, lignes en blanc sont obligatoires et facturées. BP 116, mairie de Vaison-la-Romaine 78200 Mantes-la-Jolie. 75012 Paris. Cet avis tient lieu de faire-part. Tél/fax : 04-90-28-84-28. LeMonde Job: WMQ1607--0011-0 WAS LMQ1607-11 Op.: XX Rev.: 15-07-99 T.: 09:59 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 17Fap: 100 No: 0376 Lcp: 700 CMYK

11 RÉGIONS LE MONDE / VENDREDI 16 JUILLET 1999 Auvers-sur-Oise, dans l’ombre du génie maudit Villages de peintres. C’est dans cette commune du Val-d’Oise que Van Gogh a peint ses dernières toiles avant de se donner la mort. Il a fallu l’obstination d’un citoyen belge pour que les traces de son passage ne soient pas effacées SI L’ON VA S’ENIVRER de cou- été décorés par le peintre ou par

A16 leurs à Giverny, à Auvers-sur-Oise PICARDIE A1 son ami Corot. Après avoir raté le on vient plutôt vibrer, en résonance Chaumont- O ise coche de l’auberge Ravoux, le avec un mythe et avec un frère hu- en-Vexin conseil général du Val-d’Oise s’est Creil main : Van Gogh. C’est en quittant décidé à racheter, en 1995, la mai- l’asile de Saint-Rémy-de-Provence Senlis son du docteur Gachet, pour 2 mil- que l’homme à l’oreille coupée pas- L'Isle-Adam lions de francs. Compte tenu de sa là, du 20 mai au 29 juillet 1890, Pontoise son exiguïté, la maison du collec- Auvers-sur-Oise ses soixante-dix derniers jours, pei- Seine tionneur, peintre et ami des gnant dans la fièvre, autant de peintres – Daubigny, Pissarro, Cé- A13 rne a toiles à vif, avant de se donner la M zanne, Daumier, Renoir et bien sûr mort. Pour mettre ses pas dans PARIS Van Gogh qu’il soigna –, ne pourra St-Germain- A4 ceux de l’artiste maudit et vénéré, en-Laye sans doute jamais être ouverte au le parcours est balisé par des pan- grand public, mais elle devrait avoir neaux reproduisant les plus fa- Versailles une destination culturelle. ILE- meuses toiles : la mairie, le jardin Auparavant, le département et la A10 A6 DE-FRANCE de Daubigny, l’église, les champs 10 km municipalité avaient acquis le châ- de blé et, pour finir, le cimetière où teau d’Auvers, des XVIIe et les tombes de Vincent et de son l’institut se refuse à accueillir les XVIIIe siècles. Depuis 1994, on y frère Théo sont jumelées par un groupes. « On peut recevoir correc- propose un Voyage au temps des im- lierre... tement 600 visiteurs par jour, mais il pressionnistes, parcours-spectacle A Auvers, on est aujourd’hui arrive qu’on dépasse les 2000, re- multimédia qui s’accomplit en une moins frileux à l’égard de la noto- connaît-il, il est difficile alors de pré- heure et demie, un casque à infra- riété qu’à Giverny (Le Monde du server l’émotion, qui est mon souci rouges sur les oreilles. Cette évoca- 15 juillet), et la pression touristique premier. » tion gadgétisée d’une époque étant moindre, on s’efforce parfois Dans le même esprit, en faisant constitue une approche pédago- de la faire monter. Au risque de restaurer l’auberge, rouverte en gique attrayante – autour de cent tous les paradoxes. 1993, il a pris soin de conserver, lé- mille visiteurs l’an, à 60 francs l’en- zardes comprises, l’escalier qui trée. Depuis le 7 mai, elle est mène à la chambre où Vincent, complétée par la projection d’un Ce lieu de mémoire avec son trou rouge au côté film en relief de vingt minutes sur gauche, agonisa dans les bras de Van Gogh, Le Regard de Vincent, n’est pas loin Théo. Du coup, c’est la gorge qui, pour faire « pénétrer le specta- nouée qu’on pénètre aujourd’hui teur dans les tableaux » du peintre, d’être un but dans cette minuscule pièce mansar- les décompose en plans. L’Arlé- dée. Débarrassée de tout mobilier, sienne ou La Nuit étoilée en 3 D et de pèlerinage : elle renferme une mystérieuse vi- en morceaux, de quoi être troublé... trine blindée aux parois doublées Auvers, qui compte encore un des visiteurs japonais de plaques de métal à toute charmant petit Musée de l’ab- épreuve. La vitrine est vide, en at- sinthe, une cité des artistes où ré- transportent dans tente. « Un jour ou un autre, je crois sident une vingtaine de peintres ou que je trouverai moyen de faire une sculpteurs, s’enorgueillit de son une urne les cendres exposition à moi dans un café », Festival de musique, dont la dix- avait écrit le peintre. M. Janssens neuvième édition est en cours. d’un défunt parent veut exaucer ce vœu en accrochant Spectaculairement réveillée depuis une de ses toiles dans la misérable dix ans, la ville semble prête à jouer afin de les disperser piaule. Le Musée Pouchkine était sur la diversité des initiatives, fina- prêt à lui prêter La Vigne rouge. La lement complémentaires. Déjà, sur la tombe direction des musées de France a cinq sites se sont associés pour pro- fait capoter le projet. Mais l’obstiné poser des entrées à tarif réduit. Et du peintre « aubergiste » a une autre piste... la première pierre d’un hôtel trois Lieu de mémoire, Auvers n’est étoiles de soixante-quinze pas loin d’être un but de pèleri- chambres est en attente d’être po- Lorsque l’auberge Ravoux, où nage. Il est fréquent de voir des vi- sée. Van Gogh avait pris pension, fut siteurs japonais – qui représentent mise en vente, ni la mairie, qui lui 35 % de la clientèle de l’auberge – Robert Belleret fait face, ni le conseil général du transporter dans une urne les Dessin : Jean-Pierre Cagnat Val-d’Oise ne s’y intéressèrent. cendres d’un défunt parent ou ami C’est un simple citoyen belge, Do- afin de les disperser sur la tombe de ૽ Lire aussi l’ouvrage consacré minique-Charles Janssens, qui en Van Gogh. aux Villages de peintres, de Giver- fit l’acquisition en 1987. « Tout le tut et d’un Club des amis de la mai- main en créant une fondation avec la mémoire du peintre dont, au mi- En déambulant dans cette petite ny à Barbizon et de Pont-Aven à monde pensait que j’allais me casser son Van Gogh, dont la clef ouvre des financiers américains. Parallèle- lieu des années 80, les toiles ont ville de six mille huit cents habi- Saint-Paul-de-Vence, écrit par la gueule », raconte M. Janssens, droit à quelques privilèges pour ment à cette démarche élitiste – fa- pulvérisé les records lors de ventes tants qui s’étire sur 7 kilomètres, on Gilles Plazy autour des photos de qui assuma seul les risques mais happy few, témoigne d’un finance- vorisée par le fait que la table de historiques. Ainsi, pour la visite de repère de nombreux sites que Cé- Jean-Marie de Moral, que dut supporter quolibets et jalou- ment hors norme, largement basé l’auberge est devenue un rendez- la maison de Van Gogh, incluant la zanne, Pissarro ou Daubigny ont viennent de publier les Editions du sies. sur le parrainage. Lorsque l’inves- vous pour quelques locomotives projection d’un court montage vi- pris pour motifs, mais l’on doit visi- Chêne. 190 pages, 290 francs. Son expérience du marketing tissement initial, d’environ 40 mil- des milieux culturels et écono- déo, qui coûte 35 francs mais ter, sans faute, l’atelier de Daubi- dans un groupe agroalimentaire l’a lions de francs, sera amorti, miques –, M. Janssens rejette « l’ex- donne droit à un élégant petit cata- gny, ouvert par son arrière-petit- PROCHAIN ARTICLE : bien aidé, et la création d’un Insti- M. Janssens envisage de passer la ploitation commerciale effrénée » de logue-passeport, le président de fils, et dont de nombreux murs ont Barbizon Le Limousin croit toujours à l’or Opération « Ports propres » LIMOGES possible, estime-t-il, car le marché de l’or est L’extraction de l’or perdure depuis les Gau- de notre correspondant « bizarre et imprévisible ». Ce métal n’est plus lois dans cette province. Elle n’est pas une en Languedoc-Roussillon L’effondrement du cours de l’or, à la suite que marginalement une valeur refuge : « Il est survivance folklorique. « Nous avons un gise- de l’annonce par Londres de la mise en vente à 80 % matière première, pour la bijouterie sur- ment riche, dit Michel Rouzier, maire adjoint LE CONSEIL RÉGIONAL du Languedoc-Roussillon, l’Agence de l’envi- de 415 tonnes de lingots (Le Monde 8 juillet), tout, et de plus en plus pour l’électronique. » Et du Chalard, auteur d’une étude sur Les Mines ronnement et de la maîtrise de l’énergie et l’Agence de l’eau Rhône-Mé- n’agite pas seulement les marchés financiers. la reprise en Asie est porteuse d’espoir. d’or du Limousin au XXe siècle. La teneur est de diterranée-Corse vont mobiliser 60 millions de francs sur cinq ans pour Il inquiète aussi en France un milieu qui, sans En 1997, précise Dominique Delorme, la 10 à 15 grammes par tonne. En Afrique du Sud, réduire la pollution des 80 ports fluviaux et maritimes de la région. L’ob- le posséder, vit de ce métal : celui des mineurs production mondiale a été de 2 464 tonnes, et premier producteur mondial, elle est de 5 à jectif est de limiter l’impact sur l’environnement marin des 500 tonnes de du Limousin et du Languedoc, les deux ré- la demande de 4 254 tonnes. Mais, ajoute-t-il, 7 grammes. De plus, l’usine locale de première déchets toxiques (batteries, huiles de vidange, solvants, pots de pein- gions hexagonales productrices d’or. « les producteurs n’ont aucune emprise sur le concentration, qui amène la teneur à 170 kilos ture...) générés chaque année par les ports de cette région. Baptisée A Saint-Yrieix-la-Perche (Haute-Vienne), la marché : le stock mondial est de 120 000 tonnes la tonne avant raffinage ultime en région pari- « Ports propres » l’opération prévoit l’installation de déchetteries por- SMB (Société des mines du Bourneix, filiale et se recycle en permanence depuis des sienne, est moderne, performante, entièrement tuaires, la mise en place de dispositifs de traitement des eaux, de carénage de la Cogema) emploie 150 personnes pour un siècles ». L’or mis en marché par la Banque automatisée. L’outil de travail régional est ou de collecte des eaux usées ainsi que la création de moyens de lutte potentiel de production de deux tonnes par d’Angleterre va gonfler ce stock historique. compétitif. » contre les pollutions accidentelles. Une signalétique particulière sera an. A Mos, dans la mine d’or de Salsigne, une Avant l’effondrement de juillet, la région créée dans chaque port pour sensibiliser les utilisateurs. – (Corresp.) filiale des australiens Eltin et Orion Re- DEUX SITES EXPLOITÉS tablait sur trois ans de réserves exploitables sources, emploie 200 personnes pour un po- En Limousin, on parle moins onces et dol- connues. Non que le filon soit en voie d’épui- DÉPÊCHE tentiel de trois tonnes. lars que kilos et francs. Le cours actuel est de sement, mais la prospection coûte cher, elle a BRETAGNE : le chantier d’un grand pôle français de documenta- « A 256 dollars l’once, il ne nous reste plus 53 000 francs le kilo. Il y a deux ans, c’était ne se fait qu’à mesure des besoins. Pour que la tion maritime, qui rassemblera dès 2001 toute la documentation tech- aucune marge, explique Dominique Delorme, 70 000 francs. Ces fluctuations ont, locale- SMB se sente à l’aise, il faudrait un cours d’au nique et scientifique de l’Institut français de recherche pour l’exploitation directeur de la SMB. Nous avons réduit la pro- ment, des incidences directes. Actuellement, moins 300 dollars l’once, soit, pour parler lo- de la mer (Ifremer) et de l’Institut européen de la mer (IUEM) ainsi qu’une duction à 1 400 kilos cette année pour répondre deux sites sont exploités, Chéni et Lauriéras cal, 63 000 francs le kilo. partie du fonds de l’université de Bretagne occidentale (UBO) sur la à l’état du marché. Notre trésorerie est assez sur la commune de Saint-Yrieix-la-Perche. Un L’espoir auquel s’accroche le Limousin, connaissance des océans et de l’Institut de recherche et de développe- saine pour ne pas nous obliger à vendre dans un troisième, Rochefade, sur la commune voisine c’est que les vendeurs n’ont rien à gagner à ment (IRD, ex-Orstom), vient de démarrer à Brest-Iroise, à la pointe du moment aussi défavorable. Mais, si la fin 1999 du Chalard, est prêt à être mis en exploita- l’effondrement du marché. Diable. Cette grande « bibliothèque de la mer » est destinée aux cher- n’amorce pas un redressement, la situation de- tion. Il n’y manque plus que le seuil de renta- cheurs et aux universitaires ainsi qu’aux acteurs économiques travaillant viendra très préoccupante. » Redressement bilité. Georges Chatain sur l’environnement littoral. LeMonde Job: WMQ1607--0012-0 WAS LMQ1607-12 Op.: XX Rev.: 15-07-99 T.: 08:18 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 17Fap: 100 No: 0377 Lcp: 700 CMYK

12 / LE MONDE / VENDREDI 16 JUILLET 1999 HORIZONS HISTOIRE

LES GÉNIES DUa4 CHRISTIANISME

NE veille de sur son peuple, Michel Cérulaire Constantinople le 29 mai 1453, ex- Pâques en Sibé- brave la colère de l’empereur et fo- priment le climat d’anéantissement rie, dans le camp mente une émeute. En toute hâte, qui règne à l’arrivée des troupes du de travail où elles il convoque un concile d’une ving- sultan Mehmet II. Les Turcs sont sont employées à taine d’évêques et, à son tour, ex- depuis longtemps installés au Ko- couper des communie ceux qui ont rédigé ou sovo (en 1389, après la fameuse ba- arbres, les pay- « inspiré » la « charte impie » dépo- taille du Champ des merles) et en sannes de Voro- sée à Sainte-Sophie par les légats L’Orient Bulgarie (1393). Leur arrivée à U de Rome. nèje demandent Constantinople est accueillie à chômer le jour de la fête reli- La rupture est scellée. L’empire comme une maladie mortelle, en- gieuse. L’épisode est raconté par chrétien de Constantin vient de se voyée par Dieu pour punir les By- Evguenia Guinzbourg dans son ro- briser. Après deux siècles de que- zantins de leurs luttes intestines. man Le Vertige. « Nous rattraperons relle dogmatique entre Rome et On la compare à « une peste qui la norme ; nous travaillerons trois Constantinople sur la question du nous entraîne tous à la mort ». fois plus », promettent les bûche- Saint-Esprit (l’affaire du filioque), Peste, le mot est bien faible pour ronnes aux gardiens du camp. les dernières zizanies ne tenaient des confesseurs dire ce que représentent dans Peine perdue. A coups de crosse, plus qu’à des divergences de pra- l’imaginaire de Byzance ces Turcs elles sont poussées hors de leurs tiques et de rites. « A des affaires de dont l’empereur Jean Cantacuzène, baraques. Mais, une fois arrivées barbe, de graisse et de saindoux », au siècle précédent, disaient qu’« ils sur le chantier, elles rangent leurs comme le résume familièrement le trouvent une jouissance dans le scies, leurs haches et se mettent à patriarche Pierre d’Antioche pour meurtre et le plus doux de leur gain prier. Alors, exécutant les dédramatiser la brouille. dans la capture des prisonniers et consignes, les gardiens les et des martyrs leur vente comme esclaves ». contraignent à demeurer debout, L’histoire du christianisme est Blottie dans l’église Sainte-So- les pieds nus dans l’eau, encore ainsi faite de schismes. Le premier phie, comme le raconte l’historien glacée par l’hiver, d’un misérable l’avait coupé de ses racines juives. Alain Ducellier, toute la population étang. Là, les bûcheronnes de Vo- Le deuxième a tronçonné en deux prie l’Ange, que la légende décrit ronèje chantent les hymnes de son espace. De cet éclat de 1054, il En 1054, le schisme entre Constantinople comme armé d’un grand sabre et Pâques. ne faut pas majorer l’importance. qui, du tranchant de sa lame, sau- Des hymnes à la gloire du Christ Le patriarche Michel Cérulaire, et Rome sépare Orient et , vera une nouvelle fois l’Empire. Ou ressuscité que Boris Pasternak met mort trois ans plus tard, ne laissera supplie Dieu de lui envoyer, sur son aussi dans la bouche de son Doc- pas d’autres traces dans l’histoire cultures byzantine et latine, orthodoxie cheval blanc, cet autre empereur de teur Jivago : « Pourquoi sur terre que ce coup de sang. Peu après, légende, Constantin V, qui seul cette grandeur/ Cette souffrance et face à la menace turque, Constanti- et catholicisme. Naissance d’une résistance pourrait repousser l’ennemi musul- cette puissance ?/ Le monde est trop nople se réconciliera avec le pape man. Quand l’armée des Turcs ar- pauvre en vies, en âmes/ En villes, en qui lance, en 1095, la première croi- religieuse unique au monde, rive aux portes de la ville, elle s’at- forêts et en fleuves./ Mais les trois sade. Les anathèmes de Sainte-So- tend à une résistance de dizaines jours que je devrai vivre/ Me jette- phie – qui ne seront levés que neuf du sac de Constantinople par les croisés de milliers d’hommes. Elle ne ront dans le vide, Seigneur,/ Et j’ap- siècles plus tard, en 1965, par trouve qu’une cité désemparée, ré- prendrai le poids de l’absence/ Et le Paul VI et le patriarche Athenago- jusqu’à l’occupation ottomane signée, abattue. Deux jours de prix de ta Résurrection. » ras – sont le fruit d’une dérive qui combat, au cours desquels périt le Russe, balkanique, byzantine ou avait éloigné depuis longtemps, par et au Goulag soviétique dernier empereur Constantin XI, arabe, l’orthodoxie est à la fois ré- une mystérieuse tectonique, les suffisent pour que la « nouvelle sistance et martyre. Cette « Résur- deux « continents » de l’empire : Rome » soit terrassée par le cor- rection » à laquelle elle tend de l’oriental et l’occidental, le byzan- slaves ont bien été évangélisés, soit Latins contre les Grecs. Leurs XIe siècle, en Asie mineure, c’est sur tège des pillages, des profanations toutes ses forces est synonyme tin et le latin, l’« orthodoxe » et le par Rome (Croates, Polonais, églises, leurs couvents sont fouillés, un sol grec que débarquent, venus d’églises, de reliques et d’épiso- d’une Apocalypse conçue comme « catholique ». Tchèques), soit par Constantinople volés, saccagés, leurs autels et leurs du plus lointain de l’Asie et conver- diques massacres. écrasement du mal, fin des persé- Ce ne sont pas seulement deux (Moraves, Russes, Bulgares). Des icônes outragés et profanés. tis à l’islam sunnite, les Turcs seld- Frotté de culture grecque, Meh- cutions et triomphe de l’Eglise. versions de la même foi qui vont missionnaires grecs, comme Cyrille « Partout, ce n’était que lamenta- joukides. Dans l’autre grand pays met II arrête pourtant la main d’un L’orthodoxie est fille de la paix cesser de se comprendre, avant de et Méthode, ont réussi à y créer un tions, cris de douleur et de malheur, orthodoxe, la Russie de Kiev – qui de ses hommes qui, « au nom de la « constantinienne » du IVe siècle, se haïr et de se déchirer, mais deux alphabet et à traduire en slavon les témoigne Jean Masaritès, métropo- se veut l’égale de Byzance et se foi », s’attaque au pavement de la grosse d’ambiguïtés, entre l’empire aires de culture, de langue et de lé- œuvres byzantines. Mais ces pays lite d’Ephèse. Ils [les croisés] profé- couvre aussi de couvents et basilique Sainte-Sophie. Le sultan et le christianisme ; puis d’une suc- gitimité. D’un côté, l’Orient, patrie slaves échappent à la tutelle poli- raient insanités et blasphèmes, arra- d’églises baptisées par mimétisme le frappe de son épée, le jette de- cession d’abruptes catastrophes des « Pères du désert », ces pre- tique de l’empire. chaient les enfants aux mères, Sainte-Sophie –, les Mongols font hors à demi-mort et proclame que qui, des invasions arabes et mon- miers moines de la tradition chré- Les conséquences de cette rup- violaient sans honte les vierges dans régner une autre terreur également la ville est désormais la sienne, que goles au sac de Constantinople par tienne, puis des premiers théolo- ture sont tragiques. De discordes les églises consacrées. Ils massa- inspirée par l’islam. tous ses monuments lui appar- les croisés, de la domination otto- giens, des sept « conciles répétées entre hiérarques et théo- craient les nouveaux-nés, tuaient les Pour retarder la menace, tiennent... Les hommes aussi. Aux mane pendant cinq siècles au Gou- œcuméniques » – les seuls que re- logiens, on passe à une ignorance femmes tempérantes, dénudaient les Constantinople cherche des juifs et aux chrétiens, il annonce lag soviétique, a légué aux fidèles connaissent les Eglises ortho- entre peuples. Et ce qui n’était, en femmes âgées et les outrageaient. Ils compromis avec le pape, mais le qu’il respectera leurs croyances, orthodoxes cette mentalité parfois doxes – qui, du IVe au VIIIe siècle, à 1054, que banale querelle pour des torturaient les moines, les frappaient peuple gronde. L’empereur Mi- qu’il les laissera administrer leur victimaire qui, d’Athènes à Jérusa- Nicée, à Chalcédoine, à Ephèse, à motifs de discipline ecclésiastique du poing, leur foulaient le ventre de chel VIII Paléologue est excommu- communauté. Il rétablit le patriar- lem, de Belgrade à Moscou – en Constantinople, ont condamné les va devenir féroce détestation. Les leurs talons, rouant de coups ces nié par le patriarche et privé de fu- cat, apostrophant le premier titu- passant par le Kosovo –, étonne premières hérésies, formulé les termes « latin » en Orient et corps vénérables. Ils versaient du nérailles religieuses pour avoir laire du poste, Gennadios Schola- encore tant les Occidentaux. grands dogmes du christianisme et « grec » en Occident deviennent sang mortel sur les saintes tables et, signé l’« union » proposée par le rios, par ces mots : « Sois des principes d’organisation et de des injures, synonymes d’hérésie. sur chacune, à la place de l’agneau concile de Lyon (1274). Deux siècles patriarche, préserve notre amitié et Ce matin du 16 juillet 1054, à discipline qui sont encore valables Byzance se raidit dans son origina- de Dieu sacrifié, on traînait des gens plus tard, les évêques grecs cèdent reçois tous les privilèges que possé- Constantinople – la « nouvelle aujourd’hui. Soit un patrimoine lité grecque et dans une identité or- comme des moutons pour leur tran- à leur tour aux exigences de Rome daient les patriarches, tes prédéces- Rome » –, les clercs et les fidèles se considérable dont s’enorgueillit thodoxe mue déjà par des réflexes cher la tête. Tel était le respect pour et, au concile de Florence (1438- seurs. » Jouant de la confusion, le pressent pour la liturgie à Sainte- toujours l’Orient chrétien. anti-occidentaux. La sauvagerie du les choses de Dieu de ceux qui por- 1439), capitulent devant le pape. patriarche se laisse pousser les che- Sophie. Trois hommes – l’impé- De l’autre côté, un Occident latin sac de Constantinople qui va suivre taient sur leurs épaules la Croix du Pour peu de temps : à leur retour à veux à la manière des empereurs. Il tueux cardinal Humbert de où les intérêts des empereurs caro- est typique d’une évolution de Christ. » Constantinople, ces évêques sont devient le milet bachi, le chef de la Moyen-Moutier, l’évêque Pierre lingiens coïncident de plus en plus mentalités devenues irréconci- Un Empire latin d’Orient s’établit désavoués par le peuple et répu- nation chrétienne (« ethnarque » d’Amalfi et le chancelier Frédéric avec les prétentions théocratiques liables. à Constantinople, avant que la ville dient l’« union » qu’ils venaient de en grec). Le début d’une compro- de Lorraine – font leur entrée dans d’une papauté romaine – à l’apo- ne soit reprise par les Grecs passer. A Kiev aussi, le métropolite mission : le patriarche est manipulé le sanctuaire, se présentent comme gée de sa puissance au XIe siècle En 1203, l’armée de la quatrième soixante ans plus tard. Mais le récit est chassé de son trône. Autrement et devient, de fait, le liquidateur les légats du pape Léon IX (qui sous Grégoire VII (le pape de la ré- croisade veut gagner la Terre sainte de ces assauts féroces des Véni- dit, un mur infranchissable sépare d’un empire de plus en plus asservi. vient de mourir) et déposent solen- forme grégorienne) – qui aspire à par la voie maritime, en évitant le tiens, des Génois, des Catalans va désormais orthodoxie et catholi- L’islamisation est progressive, nellement sur l’autel, face à une as- régenter toute la chrétienté. Non Bosphore. Mais elle est prisonnière se répandre dans tout l’Orient, cisme. Peu avant la chute de mais tenace. La politique du milet sistance médusée, une bulle d’ex- contents de revendiquer pour eux- des exigences financières des Véni- dans les pays slaves, jusqu’en Rus- Constantinople, on murmurait en- (peuple) est loin d’être un modèle communication : « Nous, donc, ne mêmes la « primauté », justifiée tiens, qui rêvent de conquérir sie, et frapper, pendant longtemps, core qu’« il vaut mieux voir régner le de tolérance. Malgré les promesses, pouvant supporter les injures inouïes par la présence à Rome du tom- Constantinople, et de guerres de la mémoire collective de toute l’or- turban des Turcs que la mitre la- Sainte-Sophie est confisquée, et les outrages adressés au Saint- beau de Pierre et de Paul, les papes succession qui font trembler le thodoxie. Chez les Grecs, le mot tine ». La période byzantine de transformée en « mosquée du Siège, remarquant que la foi catho- réclament la soumission de Conquérant », et l’église des lique est en ceci notoirement at- l’Orient, interviennent à Saints-Apôtres, le panthéon teinte, nous signons l’anathème Constantinople comme des empereurs, est dé- contre Michel Cérulaire et ses fau- ils le feraient à Mayence L’Empire chrétien de Constantin vient de se briser. truite. Comme les y oblige teurs, s’ils ne venaient pas à résipis- ou Cologne. le droit musulman, les cence. » Dès le concile de Pourtant, après deux siècles de querelle dogmatique chrétiens, qui constituent Dans un geste biblique, ils se- Chalcédoine, en 451, qui le rayah, c’est-à-dire le couent la poussière de leurs san- avait condamné les entre Rome et Constantinople sur la question « bétail », doivent dales, proclament « Que Dieu voit « monophysites » chaque année payer une et juge ! » et tournent les talons. Ils – ceux qui croient à une du Saint-Esprit, les dernières zizanies ne tenaient très lourde capitation (le étaient arrivés cinq semaines plus seule nature humaine et haradj). Tout le système tôt pour tenter de dissiper des ma- divine du Christ et non plus qu’à « des affaires de barbe, de graisse repose sur la corruption lentendus mineurs entre les deux à deux, comme le veut et l’arbitraire : « Les sul- capitales de la chrétienté. Ils la doctrine officielle –, et de saindoux », dira le patriarche Pierre d’Antioche tans rançonnent leurs pa- avaient été fort courtoisement ac- l’empire d’Orient avait chas qui rançonnent les cueillis par l’empereur Constantin perdu ses florissantes communau- trône impérial. En juin, les croisés « catalan » est resté synonyme de l’histoire de l’orthodoxie s’achève chrétiens », raconte Alexandre Monomaque qui voulait ménager tés chrétiennes d’Egypte, d’Armé- arrivent devant la ville, réintro- « croquemitaine ». sur ce divorce. L’orthodoxie est dé- Schmemann. Les patriarches sont le pape et s’en faire un allié contre nie, d’Ethiopie et de toute une par- nisent l’empereur Isaac et son fils Un autre front va s’ouvrir : l’is- sormais livrée à elle-même. Elle est devenus des marionnettes entre les les Normands en Sicile. Mais le pa- tie de la Syrie. Aujourd’hui encore, Alexis IV, mais ils sont pris dans un lam. Dans l’Orient chrétien, l’islam seule sous l’islam. mains de l’administration musul- triarche de Constantinople, Michel les Eglises arménienne, copte, engrenage de violences que les in- est déjà une vieille connaissance. mane. Au XVIIIe siècle, quarante- Cérulaire, leur avait battu froid et éthiopienne, syriaque font bande à terventions du pape Innocent III Après les invasions arabes du « O ville, tête de toutes les villes ! O huit se succèdent sur le trône (en avait refusé de les recevoir. part dans le concert du christia- lui-même sont incapables de stop- VIIe siècle, les patriarcats histo- ville, centre des quatre parties du soixante-treize ans), tandis que se En publiant, de cette manière nisme. Mais après le schisme de per. Le 12 avril 1204, la moitié de riques de Jérusalem, d’Antioche, monde ! O ville, gloire des chrétiens multiplient les rafles d’enfants de- théâtrale, la bulle d’excommunica- 1054, c’est du monde latin que Constantinople est en flammes. d’Alexandrie ont été submergés. La et anéantissement des barbares ! O venus janissaires, au service exclu- tion, les ambassadeurs du pape l’Orient chrétien se trouve coupé. Il Pendant quatre jours, pillages et Palestine, la Syrie, l’Egypte, ville, autre paradis planté vers l’Oc- sif du sultan, dont les révoltes font avaient sous-estimé la réaction du est réduit à son seul espace hellé- exactions servent d’exutoire à la l’Afrique du Nord sont devenues cident. » Les lamentations de Dou- régulièrement couler le sang. patriarche. Sûr de pouvoir compter nophone. La plupart de ses voisins haine séculaire accumulée par les terres musulmanes. Mais au kas, qui assiste à la chute de A l’exception de la Russie, trop LeMonde Job: WMQ1607--0013-0 WAS LMQ1607-13 Op.: XX Rev.: 15-07-99 T.: 08:37 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 17Fap: 100 No: 0378 Lcp: 700 CMYK

HORIZONS-HISTOIRE LE MONDE / VENDREDI 16 JUILLET 1999 / 13

« Oracle de Léon le Sage ». XVe siècle. Le pape Léon IX excommuniant Michel Cérulaire. Bibliothèque nationale de Palerme.

yeux vers le Ciel et que je trace sur moi le signe de la Croix, en disant : “Gloire à toi pour tout, Seigneur notre Dieu.” » Le 5 juillet 1922, Benjamin de Petrograd est condamné à mort avec neuf autres prévenus. Six d’entre eux voient leur peine commuée en détention à perpétuité. Les trois autres – dont le métropolite – sont fusillés dans la nuit du 12 au 13 août. Comme Benjamin de Petrograd, au cours de cette même année 1922, près de 2 700 prêtres et évêques, 2 000 moines, 3 400 mo- niales ont été exécutés. C’est l’une des pages les plus noires de la révo- lution bolchevique. Comme le rap- porte Olivier Clément, on profane alors les sanctuaires, on piétine les icônes, on fusille, on empale, on scalpe, on fait bouillir des prêtres, des évêques, des fidèles ! «Que Dieu vous pardonne ! », s’écrie l’évêque Vladimir de Kiev au mo- ment d’être fusillé. Autre martyr, ce professeur de séminaire de Voro- nèje, Nectaire Ivanov, à qui on brise les bras et les jambes, on en- fonce dans le corps des taquets de bois et qu’on fait « communier » avec du plomb fondu dans la bouche. Avant de mourir, il trouve la force de se remémorer la for- mule biblique : « Seigneur, laisse maintenant aller ton serviteur en paix. » De 1917 à 1941, ont été liquidés 600 évêques, 40 000 prêtres, 120 000 moines et moniales. Au moins 75 000 lieux de culte ont été détruits jusqu’aux années 60, sous Khrouchtchev. C’est la plus grande persécution antireligieuse de l’his- toire, tous régimes confondus. En soixante-dix ans, elle a fait plus de victimes que Néron, Dioclétien et autres empereurs sanguinaires en trois siècles.

Dans l’Empire romain transféré à Byzance, dans les pays slaves, dans la Russie d’Ivan le Terrible comme dans celle des « tsars rouges », au Proche-Orient, berceau des trois monothéismes et théâtre de tous leurs affrontements, l’histoire du christianisme est celle d’une longue litanie de souffrances. La mémoire orthodoxe garde, comme de la chaux vive sur une plaie, le souve- nir de tous ces traumatismes. Dans les volutes d’encens de ses églises, sous l’or de ses coupoles et de ses iconostases, on ferait volon- tiers de l’orthodoxie une religion de musée. Il est vrai qu’à force d’avoir été maltraitée par l’histoire elle a fini par lui tourner le dos et par se réfugier à la lumière des cierges, dans la chaleureuse beauté de ses cantiques et de ses monas- tères. Elle a survécu grâce à sa tra- dition ascétique et monastique, grâce à son patrimoine liturgique et philosophique. Aucune autre religion n’est au- tant associée au poids des consciences nationales. Au- jourd’hui encore, dans les convul- sions des Balkans, d’Asie mineure ou centrale, au Proche-Orient, ma- nipulée, instrumentalisée, il lui ar- DAGLI ORTI DAGLI rive d’être complice de nationa- lismes archaïques, de nostalgies heureuse de succéder à Byzance vains. Le patriarche des chrétiens qualifier les bolcheviques de « pu- les accusations d’« affameurs du la Pravda, demandant à tous les fi- d’expansion ou de rêves de restau- – Moscou s’autoqualifie de « troi- meurt en chrétien. » Le matin de blicains » ou de « gentils » à qui, peuple » qui vont pleuvoir sur les dèles de remettre les objets aux au- ration. On ne rompt pas aussi fa- sième Rome » –, tout l’Orient or- Pâques, il célèbre, une ultime fois, comme saint Paul, il veut annoncer évêques et les prêtres. De fait, des torités civiles. La saisie avait même cilement avec une histoire qui a thodoxe est alors sous le joug isla- la liturgie, appelle les chrétiens à la l’Evangile ! affrontements sanglants éclatent eu lieu sans incident ! Dans un pro- commencé par trois siècles de per- mique. Athènes a été conquise fête et à la réconciliation et, selon Au début de 1922, la guerre ci- entre l’armée « rouge » et la popu- cès truqué, il comparaît donc avec sécutions et par une alliance entre trois ans après Constantinople et le la tradition, distribue des œufs aux vile, la famine, la résistance pay- lation hostile à la saisie des re- quatre-vingt-six coaccusés. A l’Eglise et un empire qui fut plus Parthénon, église chrétienne pen- fidèles. Avant de se laisser arrêter sanne à la collectivisation des liques et autres objets sacrés. Des chaque audience, lorsqu’il arrive souvent synonyme d’asservisse- dant mille ans, également transfor- et conduire devant les bourreaux. terres provoquent des millions de centaines d’ecclésiastiques sont au tribunal, les fidèles se pros- ment. mée en mosquée. La Serbie depuis morts. Dès les lendemains de la ré- exécutés, des milliers déportés au ternent devant lui, malgré les bru- Des pages nouvelles auraient dû 1459, la Bosnie depuis 1463, « Hé ! camarade, n’aie pas la volution, le patriarche Tikhon de bagne de Solovki. Au même mo- talités policières, et le métropolite s’ouvrir après la dislocation de l’Egypte depuis 1517 sont sous oc- frousse, tiens ton fusil/ Lâchons une Russie a excommunié « les ennemis ment, dans une circulaire au Polit- les bénit. C’est « un saint », plaide l’Empire ottoman ou, plus récem- cupation ottomane et défendent balle dans la sainte Russie/ Dans la de la Vérité du Christ », mais refusé buro (révélée cinquante ans plus son avocat juif, Me Gourovitch. A ment, de l’empire soviétique. Mais tant bien que mal la foi chrétienne. Russie des bois, dans la terre aux de bénir les contre-révolution- tard dans le rapport secret au la barre, il force l’admiration, la résurgence des nationalismes, la L’orthodoxie balkanique connaît chaumières, la terre au gros der- montée des islamismes, l’af- sa plus longue éclipse. Pendant un rière/ plus de croix, plus de faiblissement – qu’on me- demi-millénaire, en Grèce, en Ser- croix. » Ainsi, le poète « Ils torturaient les moines, les frappaient du poing, sure mal en Occident – bie, en Roumanie, la culture, l’édu- Alexandre Blok (1880- d’Eglises persécutées par cation, les coutumes, la langue de 1921) chante-t-il le dernier rouant de coups ces corps vénérables. Ils versaient la longue occupation ces pays sont comme ignorées, calvaire de l’orthodoxie, musulmane et les dicta- rayées de la carte. « Imaginez que, celui de la Russie. du sang mortel sur les saintes tables et, sur chacune, tures communistes ont depuis Villon jusqu’à Lamartine, on Dans la nuit du 12 au réveillé tensions et uto- ait gommé toute la culture fran- 13 août 1922, Benjamin à la place de l’agneau de Dieu sacrifié, on traînait des pies. Un refoulé reli- çaise ! », observe Olivier Clément. Kazanski, métropolite de gieux sert à nouveau de L’Europe ferme les yeux et il fau- Petrograd (ex-Saint-Pé- gens comme des moutons pour leur trancher la tête » braise aux affronte- dra les explosions nationales du tersbourg), tombe fusillé ments ethniques. En or- XIXe siècle pour que l’orthodoxie, à sous les balles d’hommes Jean Masaritès, à propos des croisés thodoxie, la tentation est l’instigation de son clergé, entre en de troupe soviétiques. Le souvent grande d’oppo- résistance. L’insurrection contre « concile » que l’Eglise or- ser les « ténèbres » du l’Empire ottoman éclate d’abord thodoxe de Russie a convoqué en naires et l’armée « blanche ». De- comité central sur l’état de l’Eglise cherche à disculper ceux qui monde extérieur à la « lumière » en Grèce. Les chrétiens de Turquie 1917, juste avant que n’éclate la ré- vant la catastrophe alimentaire, il russe), Lénine enjoint ses cama- siègent sur le banc avec lui, au intérieure. Mais une telle vision et de Constantinople subissent les volution, a rétabli le patriarcat de offre à l’Etat les trésors et richesses rades de « mettre à profit la famine point que le président du tribunal apocalyptique est toujours source représailles et paient à nouveau le Moscou (que Pierre le Grand avait de toutes les églises – à l’exception pour fusiller le plus de prêtres pos- est obligé de lui crier : « Vous parlez de périls. tribut du martyre. En 1821, le jour aboli) et l’élection populaire des des objets qui servent à la liturgie – sibles, afin qu’on s’en souvienne tout le temps des autres. La Cour ai- de Pâques, Grégoire V, le pa- évêques. Estimé de la population, y pour que le pays puisse acheter des pendant des décennies » ! merait entendre ce que vous pouvez Henri Tincq triarche de Constantinople, est compris des couches ouvrières, vivres à l’étranger. En juillet 1922, le métropolite dire de vous. » Dessins : Philippe Kailhenn pendu par les Turcs à la porte co- Benjamin a été reconduit à son Nouveau maître du pays, Lénine Benjamin de Petrograd est arrêté L’évêque de Petrograd lui fait chère de sa résidence. A ses juges siège. Evêque de la ville de la révo- invente alors un stratagème. Il or- et inculpé sous le motif d’opposi- alors cette réponse : « J’ignore ce qui lui demandent de renier sa foi lution, il ne reconnaît pas la nou- donne la confiscation de tous les tion à la saisie d’objets liturgiques. que me réserve votre sentence, la vie PROCHAIN ARTICLE : et de désavouer ses coreligion- velle administration des soviets, objets de culte. Il soulève la protes- Un argument fallacieux : le 10 avril, ou la mort. Mais quel que soit le ver- Quand le pape Urbain et l’ermite naires, il réplique : « Vos efforts sont mais se montre loyal, va jusqu’à tation de tout le clergé, mais aussi il avait publié un appel, repris par... dict, c’est avec ferveur que je lève les Pierre s’en vont en guerre sainte LeMonde Job: WMQ1607--0014-0 WAS LMQ1607-14 Op.: XX Rev.: 15-07-99 T.: 08:37 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 17Fap: 100 No: 0379 Lcp: 700 CMYK

14 / LE MONDE / VENDREDI 16 JUILLET 1999 HORIZONS-REPORTAGE

Meurtris dans leur chair et leur âme, les réfugiés kosovars ont eu une vision d’horreur à leur retour d’exil dans cette province saccagée à huis clos, pendant des semaines, par les forces serbes. Maisons pillées et brûlées, villages dévastés, fosses communes... Le Kosovo est à reconstruire, A Vucitrn, au nord-ouest de b Pristina, un Albanais ne alors que Photographies retrouve que les décombres Gérard Rondeau de sa maison. Comme des la haine pour Le Monde dizaines de milliers d’autres et Médecins du monde bâtiments dans la province, entre Serbes Retour au Kosovo elle a été incendiée par les forces serbes (ci-dessus). et Albanais Les ossements calcinés d’une est plus quinzaine de personnes ont été retrouvés, le 12 juin, dans vivace cette ferme de Velika Kruca, près de Prizren. Après le que jamais, retour des habitants déportés vers l’Albanie, une centaine malgré le d’hommes manquent toujours à l’appel. Partout, déploiement dans ce village martyr, des tombes fraîchement creusées, de « soldats des effets personnels souillés jonchant les rues témoignent de la paix » de la violence qui s’est abattue sur le village au lendemain des premières frappes de l’OTAN (à gauche et ci-dessous).

A Pristina, les retrouvailles de deux voisins. La « capitale » du Kosovo avait été systématiquement vidée de la plupart de ses habitants albanais, et ceux qui étaient restés vivaient terrés chez eux (ci-contre).

Un combattant de l’UCK blessé lors de combats avec les forces serbes retourne chez lui, près de Mitrovica, après avoir été soigné à Pristina (à droite). LeMonde Job: WMQ1607--0015-0 WAS LMQ1607-15 Op.: XX Rev.: 15-07-99 T.: 08:38 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 17Fap: 100 No: 0380 Lcp: 700 CMYK

HORIZONS-REPORTAGE LE MONDE / VENDREDI 16 JUILLET 1999 / 15

Ces deux jeunes femmes albanaises réussiront à convaincre des soldats français de la KFOR de franchir le pont avec elles et de les escorter pour aller visiter des proches demeurés dans le quartier serbe de Mitrovica (à gauche).

Ce jeune Albanais reproche aux soldats français de la KFOR d’entériner le partage de Mitrovica en deux zones – au sud les Albanais, au nord les Serbes – plutôt que de créer les conditions de sécurité nécessaires au retour des Albanais dans toute la ville (ci-dessus).

Prise à partie par des Serbes regroupés dans le nord de Mitrovica, cette femme a dû rebrousser chemin. Elle devra encore attendre avant d’aller voir son père hospitalisé du « mauvais côté du pont » (ci-dessous).

Sur la route entre Prizren et Djakovica, il ne reste plus que la carcasse calcinée de cet immeuble d’habitation appartenant à des Albanais. Le sud-ouest et le sud du Kosovo, ainsi que le bastion indépendantiste albanais de la Drenica (centre), ont été les plus touchés par les destructions serbes (à droite).

Avant de quitter le dispensaire de l’organisation humanitaire Mère Teresa qu’ils occupaient à Glogovac, les policiers serbes ont tagué sur le mur « Bye bye Kosovo ». Le soir même, l’inscription aura été effacée, mais les retrouvailles de ces deux sœurs sont amères (ci-dessous).

Ce professeur de chimie a vécu deux mois et demi caché hors de chez lui dans Pristina. Il montre les photos de sa maison, pillée et sacagée, qu’il a prises à son retour. « Pour ne pas oublier la barbarie des serbes », explique-t-il (à droite).

Malishevo, un ancien quartier général de l’UCK, est en ruine. Un Albanais qui vient de se faire soigner pose devant une maison occupée par une équipe de Médecins du monde (en bas à gauche).

Touché aux jambes par des éclats d’obus, ce combattant indépendantiste aidé par des amis rentre chez lui à Glogovac après avoir été opéré. De nombreux Albanais, y compris des civils, ont été blessés par les obus et par les milliers de mines éparpillées dans la province (en bas à droite). LeMonde Job: WMQ1607--0016-0 WAS LMQ1607-16 Op.: XX Rev.: 15-07-99 T.: 10:43 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 17Fap: 100 No: 0381 Lcp: 700 CMYK

16 / LE MONDE / VENDREDI 16 JUILLET 1999 HORIZONS-ANALYSES ET DÉBATS 0 123 21 bis, RUE CLAUDE-BERNARD - 75242 PARIS CEDEX 05 Dons de médicaments : non au n’importe quoi Tél. : 01-42-17-20-00. Télécopieur : 01-42-17-21-21. Télex : 206 806 F Tél. relations clientèle abonnés : 01-42-17-32-90 Internet : http : //www.lemonde.fr par Pierre Chirac E directeur du bureau sables, devront être détruits sur un temps considérable. Le tiers après l’arrivée sur place, que les ÉDITORIAL européen de l’Organi- place. C’est pour le moins scanda- restant provenait d’une opération étiquettes soient rédigées dans sation mondiale de la leux : la destruction de ces pro- « vide-grenier » d’hôpitaux et une langue comprise des profes- L duits doit être à la charge des pays d’industries (des « plâtres » de sionnels de santé locaux. Ainsi, en santé (OMS) déclarait, Le mistigri du quinquennat le 27 avril dernier, au sujet du Ko- expéditeurs. 1961, de la dapsone – médicament règle générale, les médicaments sovo : « Les associations humani- utilisé contre la lèpre, absente en non utilisés par les familles ne de- CHIRAC n’a donc ger fermement. Jacques Chirac taires doivent s’en tenir à la liste des Bosnie –, etc.). Au total donc, 50 % vraient pas faire l’objet de dons. pas suivi les l’a imité. Dans son débat télévisé médicaments essentiels fixée par 17 000 tonnes de à 60 % des dons de médicaments Ces principes sont, aujourd’hui conseilleurs qui avec Lionel Jospin en mai 1995, il l’OMS, et cesser d’envoyer des tas de et de matériel médical étaient ina- encore, insuffisamment connus et M déclarait n’être « pas contre le daptés. mis en œuvre. Aider vraiment les lui recomman- produits, collectés souvent indivi- médicaments inutiles daient d’abréger la durée du fait que le mandat dure cinq ans », duellement, qui ne servent à rien. Un pareil scandale, qui désorga- populations de réfugiés et celles mandat présidentiel, voire de avant d’ajouter que ce débat On doit éviter la répétition du chaos ou inutilisables nise les équipes de secours locales qui les accueillent passe par un servir de cobaye à cette modifi- n’était « pas d’actualité ». en Bosnie-Herzégovine et au Rwan- et nécessite l’envoi d’un incinéra- dialogue avec les associations sur cation des institutions. Lors de Cette continuité est regret- da, où de grands stocks de médica- étaient stockés, teur afin d’éliminer les produits le terrain et une évaluation précise son intervention du 14 juillet, il a table, tant il est évident que, de- ments sont devenus inutilisables. » inutiles (comme en Arménie en des besoins. L’Albanie, par nettement refermé – du moins puis vingt ans, le septennat a Critiquer l’aide humanitaire et la en 1996, dans 1988 et à Mostar en 1996), est en exemple, possède une industrie dans l’immédiat – la porte du perdu son lustre initial et ses bonne volonté des donateurs est train de se reproduire au Kosovo. pharmaceutique et un réseau im- quinquennat. Ce n’est guère sur- vertus théoriques : la longévité toujours un exercice périlleux. les établissements Pharmaciens sans frontières, qui portant d’officines. Les dons en prenant. Comment imaginer au pouvoir et la continuité dans Mais lorsque l’aide apportée est réceptionne en Albanie les dons argent sont donc plus adaptés que qu’un président aussi affaibli se l’action qu’il devait assurer n’ont inutile, pis, quand ses effets sont sanitaires de Bosnie en provenance de France, estime l’envoi de nos fonds d’armoires. prive de deux années supplé- pas résisté à la réalité. Les deux néfastes, il est urgent de rappeler que la moitié des médicaments re- Soit, nos pharmacies familiales mentaires pour tenter de re- septennats mitterrandiens ont quelques principes essentiels. Car çus sont inutilisables. Toujours se- regorgent de médicaments inutili- prendre la main, fût-ce en ta- été ébréchés, au bout de cinq la reproduction des mêmes erreurs Selon une étude publiée en 1997 lon PSF, les dons les plus absurdes sés. C’est notre problème et celui blant sur l’usure ou la ans, par le changement de majo- à chaque urgence humanitaire par Epicentre et Médecins sans proviennent de collectivités lo- de la Sécurité sociale. Nous ne de- malchance du gouvernement ? rité parlementaire. Jacques pose la question primordiale de frontières, 17 000 tonnes de médi- cales (boîtes de médicaments en- vons pas en faire cadeau aux per- Ce serait pur masochisme, on en Chirac fait l’expérience encore l’adéquation de l’aide aux besoins. caments inutiles ou inutilisables tamées au milieu de produits de sonnes déshéritées sous prétexte conviendra. plus frustrante d’un « biennat » Arménie, Bosnie, Croatie, étaient stockés, en 1996, dans les beauté et même d’aliments pour que la bonne conscience générale Mais il y a plus. Comme une actif précédant un quinquennat Rwanda, Somalie, Kosovo... A établissements sanitaires de Bos- chien ...), mais aussi de pharmacies nous commande de ne pas les inci- sorte de tradition présidentielle. d’impuissance. chaque crise répond une vague de nie. Les deux tiers étaient des mé- hospitalières ! nérer. En 1993, en Lituanie, Depuis près de trois décennies, Plébiscitée par les Français car solidarité qui se matérialise, entre dicaments en vrac provenant de En 1996, l’OMS a publié, en col- 11 femmes ont perdu temporaire- les quatre chefs de l’Etat qui se elle leur paraît une manière de autres, par des dons spontanés de ménages, d’associations carita- laboration avec les principales as- ment la vue parce qu’un médecin sont succédé à l’Elysée ont tous, contrebalancer les pouvoirs, la médicaments. Or ces derniers ne tives ou de cabinets médicaux sociations humanitaires concer- n’avait pas compris que le médica- un jour ou l’autre, utilisé le mis- cohabitation a pourtant, à sont pas des produits comme les (échantillons). L’essentiel de ces nées, des « principes directeurs ment qu’il utilisait, fruit d’un don tigri du quinquennat, cette carte chaque fois, montré ses limites autres. Les dons de médicaments médicaments étaient indésirables, applicables aux dons de médica- humanitaire, était destiné à l’usage qui, selon les jeux, peut servir de et ses effets pervers : transe élec- ne rendent service que s’ils sont pour plusieurs raisons : beaucoup ments ». Ils prévoient notamment vétérinaire. Consternant, non ? joker ou dont il faut à tout prix torale permanente, initiatives effectués avec professionnalisme étaient périmés à réception ou ne que les médicaments répondent à se défausser. Georges Pompidou, bridées. La règle d’or, dans ce jeu et une connaissance approfondie correspondaient pas aux besoins une demande locale et appar- le premier, avait envisagé de re- qui institutionnalise la lutte pour du terrain. Sans cela, ils peuvent locaux ; leur dénomination était tiennent à une liste de médica- Pierre Chirac est consultant toucher les habits un peu amples le pouvoir au sommet de l’Etat, faire plus de mal que de bien, et de inconnue localement. Sans ments essentiels, que leur date de (problèmes pharmaceutiques) à du septennat gaullien, avant de est la course de lenteur, chacun très nombreux produits, inutili- compter que leur triage a gaspillé péremption soit valable un an Médecins sans frontières. renoncer, en 1973, à faire ratifier pouvant constamment reprocher par le Congrès la réduction à à l’autre de... ne pas réformer as- cinq ans du mandat présidentiel, sez vite ! adoptée par les deux Assem- A l’inverse, le quinquennat se- blées. Valéry Giscard d’Estaing rait de nature à diminuer le Fonder la politique sur les droits de l’homme avait immédiatement pris le re- risque d’arythmie entre légitimi- lais, promettant un référendum tés présidentielle et parlemen- sur le sujet en avril 1974, refer- taire. Le mandat de cinq ans par Dominique Rousseau mant le dossier dès son élection conduirait le chef de l’Etat à ré- acquise, puis le rouvrant avec pondre plus souvent devant les L faut rappeler à ceux qui geois. Depuis longtemps déjà, mais toutes les sphères sociales. L’es- puisque le propre du principe de constance et talent depuis son Français de son action. Bref, il refusent de faire des droits sans être suffisamment entendu, le pace public sauve l’Etat : en le ré- discussion est de continuer tou- départ de l’Elysée. François Mit- assurerait une meilleure respira- I de l’homme le principe de philosophe Claude Lefort a dégagé duisant, il le rend acceptable et em- jours – l’organisation des formes de terrand a été plus retors, évo- tion démocratique, comparable l’action politique le mes- les droits de l’homme des présup- pêche l’objectivation politique qu’il vie qui apparaît acceptable à un quant l’hypothèse en 1981, puis à celle qui prévaut dans les sage de la Déclaration de 1789 : posés marxistes et libéraux en les réalise à un moment donné de se moment donné. C’est par le débat en 1988, mais sans jamais s’enga- grandes démocraties modernes. « Les seules causes des malheurs pu- comprenant comme des droits de transformer en aliénation poli- et la mobilisation de l’espace public blics et de la corruption des gouver- rapports : la liberté d’aller et venir, tique. que l’égalité des sexualités a pu être nements sont l’ignorance, l’oubli ou la liberté d’expression, le droit de prise en charge, que la femme 0123 est édité par la SA LE MONDE Président du directoire, directeur de la publication : Jean-Marie Colombani le mépris des droits de l’homme. » concourir à la formation de la vo- comme composante de l’universel Directoire : Jean-Marie Colombani ; Dominique Alduy, directeur général ; D’où la décision de les exposer pu- lonté générale, le droit de résis- Le seul lieu de humain et non comme catégorie a Noël-Jean Bergeroux, directeur général adjoint bliquement afin de les constituer tance ne sont pas des droits qui sé- pu être pensée, que la réduction du Directeur de la rédaction : Edwy Plenel en référence obligée du pouvoir parent et isolent mais qui, au temps de travail s’est imposée, que Directeurs adjoints de la rédaction : Thomas Ferenczi, Pierre Georges, Jean-Yves Lhomeau légitimité est l’espace Directeur artistique : Dominique Roynette politique dans son action législative contraire, mettent les hommes en le principe de précaution émerge Secrétaire général de la rédaction : Alain Fourment et des hommes dans leur métier de relation les uns avec les autres. où se déploient aujourd’hui. Rédacteurs en chef : citoyen. Par cette propriété communica- Le temps est fini du lien politique Alain Frachon, Erik Izraelewicz (Editoriaux et analyses) ; Laurent Greilsamer (Suppléments et cahiers spéciaux) ; Michel Kajman (Débats) ; Si ces mots de 1789 résonnent tionnelle, les droits de l’homme les droits de l’homme, fondé sur la fusion du citoyen et de Eric Le Boucher (International) ; Patrick Jarreau (France) ; Franck Nouchi (Société) ; Claire Blandin (Entreprises) ; mieux aujourd’hui, les débats ré- fondent une forme politique spéci- l’Etat. Celui qui vient oblige à tout Jacques Buob (Aujourd’hui) ; Josyane Savigneau (Culture) ; Christian Massol (Secrétariat de rédaction) cents sur la parité, le pacte de soli- fique qui a pour centre de gravité réinventer : le lien politique, à par- Rédacteur en chef technique : Eric Azan l’espace public darité civile (PACS), le Kosovo ou non plus l’Etat, mais l’espace pu- tir du pluralisme caractéristique Médiateur : Robert Solé les langues régionales témoignent blic. En mettant les hommes en re- majeur des sociétés modernes ; Directeur exécutif : Eric Pialloux ; directeur délégué : Anne Chaussebourg de la persistance d’un « esprit An- lation, ils produisent, en effet, un Que la réduction de l’Etat signifie l’universalisme, à partir de procé- Conseiller de la direction : Alain Rollat ; directeur des relations internationales : Daniel Vernet ; partenariats audiovisuels : Bertrand Le Gendre cien Régime ». Tout le monde, y espace de rencontres, d’échanges, avancée de la citoyenneté et affir- dures prenant en charge l’égalité Conseil de surveillance : Alain Minc, président ; Michel Noblecourt, vice-président compris les plus hautes autorités de de débats où se définissent les mation de l’homme démocratique concrète des formes de vie ; la poli- l’Etat, se réfère aux droits de règles de la vie commune et où se surprendra et même choquera les tique démocratique, à partir des Anciens directeurs : Hubert Beuve-Méry (1944-1969), Jacques Fauvet (1969-1982), l’homme, mais davantage pour co- André Laurens (1982-1985), André Fontaine (1985-1991), Jacques Lesourne (1991-1994) construit la légitimité. Pour autant, esprits qui, laïcisant seulement les droits de l’homme. Car, à la fin de lorer d’un supplément d’âme une l’Etat n’est pas nié ; il est seulement repères, ont fait de l’Etat républi- ce siècle, le message de 1789 devrait Le Monde est édité par la SA Le Monde politique que pour la fonder. Et il Durée de la société : cinquante ans à compter du 10 décembre 1994. remis à sa place comme instance de cain une sorte d’être abstrait, enfin être clair : sans les droits de Capital social : 1 003 500 F. Actionnaires : Société civile Les Rédacteurs du Monde, en est encore beaucoup, apparem- pouvoir ne détenant pas le principe d’« Etre suprême » qui apporterait l’homme, un Etat – et même un Fonds commun de placement des personnels du Monde, ment, pour considérer les droits de de sa légitimité et comme simple aux masses ignorantes les lumières Etat de droit – peut exister, mais ni Association Hubert-Beuve-Méry, Société anonyme des lecteurs du Monde, Le Monde Entreprises, Le Monde Investisseurs, l’homme comme une belle formule partie d’un tout qui ne peut pré- et la volonté qui leur font défaut. une politique ni une société démo- Le Monde Presse, Iéna Presse, Le Monde Prévoyance, Claude Bernard Participations. philosophique recouvrant une réa- tendre à devenir la totalité. Dans la perspective ouverte par cratiques. lité moins noble, celle des intérêts L’espace public opère ainsi une les droits de l’homme, le seul lieu particuliers d’individus repliés sur « réduction » de l’Etat : il est le lieu de légitimité est l’espace où se dé- ILYA50 ANS, DANS 0123 eux-mêmes et coupés des autres. où l’Etat doit rechercher et gagner ploient précisément ces droits, l’es- Dominique Rousseau est Les droits de l’homme ne sont ni sans cesse son droit à agir ; par son pace public. Structuré par le prin- professeur à l’université Montpel- un décor moral ni un masque idéo- dynamisme, il contraint l’Etat à ne cipe de discussion, il peut arrêter lier-I, membre de l’Institut universi- Ni fin ni faim du monde logique de l’individualisme bour- pas imposer sa seule logique dans – mais jamais de manière définitive taire de France. DISONS nettement qu’il n’y a pas ployé de la City, le commerçant de de problème de la population mon- Genève, etc. –, à peine deux, parfois De réels progrès ont été ac- un père de famille relater les cir- le concept de droits de l’homme diale, mais des problèmes de popula- moins. Ces deux catégories dif- complis en matière de codification constances de l’expulsion du vil- dans la vie quotidienne de chacun tion. On peut étudier le problème fèrent encore par un point : c’est la Faisons mentir du droit international pour les lage de dix-sept membres de sa fa- de nous. Le poste que j’occupe est du Japon, celui de l’Allemagne, celui seconde, seule, qui lit les ouvrages droits de l’homme. Progrès tout à mille et l’incendie de leur maison. sans précédent dans l’histoire des de la France, des Indes néerlan- en question ; la première est, en gé- fait remarquables dans la mesure A l’évocation de ce souvenir, ils se Nations unies. Sa mise en place à la daises, etc. En publiant maintenant néral, composée d’illettrés. les prophètes où la notion même de principes in- sont mis à pleurer. Leur maison re- suite de la Conférence mondiale des conclusions inactuelles, ceux Et, lorsque sous des dehors scien- ternationalement reconnus en ma- présentait tout pour eux. Il est dif- sur les droits de l’homme de qui posent le problème sous une tifiques, l’ouvrage provoque la peur tière de droits de l’homme est rela- ficile, en pareilles circonstances, de Vienne est le signe du nouveau rôle forme aussi simpliste trompent de la vie et de l’avenir, il accentue du malheur tivement récente. La Déclaration cacher sa colère. Comment de tels central des droits de l’homme dans l’opinion et risquent même d’aller à les déséquilibres au lieu de les ré- Suite de la première page universelle des droits de l’homme événements peuvent-ils encore se les relations internationales. Dans l’encontre de leur but. sorber. On voit alors les pays bour- n’existe que depuis seulement cin- produire au cœur de l’Europe à la ce cadre, je suis déterminée à assu- Ce but quel est-il ? Le plus geois aux larges productions trem- Ma vision est celle d’un monde quante ans, et les deux conven- fin de ce siècle qui a été l’un des mer pleinement mes responsabili- souvent, en dénonçant le danger de bler devant le manque possible de où les gouvernements re- tions sur les droits politiques et ci- plus sanglants de l’histoire hu- tés et suis heureuse de bénéficier surpopulation, de provoquer la res- nourriture, ou craindre confusé- connaissent et s’acquittent de leurs vils ainsi que sur les droits maine ? du soutien du secrétaire général. triction des naissances ou même la ment de devoir partager avec des obligations en matière de droits de économiques, sociaux et culturels Cependant, le Kosovo est loin Aujourd’hui, les Etats ne peuvent diminution de la population. Or les masses affamées. Déjà peu opti- l’homme à l’égard de leurs citoyens sont entrées en vigueur il y a seule- d’être un cas unique. La situation plus sérieusement prétendre que groupes ethniques ou nationaux mistes, ces financiers, terrorisés par et de leurs voisins. Dans ce monde, ment un peu plus de vingt ans. Plus au Timor oriental a atteint une les droits de l’homme relèvent uni- épars sur la planète sont très iné- de pauvres savetiers, ont moins les nations nanties comprennent de soixante traités sur les droits de phase critique et inquiétante. Les quement de leurs affaires inté- gaux devant la fécondité. Dans les confiance encore dans l’avenir et que leur intérêt est de partager les l’homme développent les thèmes problèmes en Afghanistan de- rieures en les excluant du champ uns – le paysan malais, le coolie s’enfoncent davantage dans la stéri- richesses et de garantir un ordre in- de droit fondamental et de libertés meurent non résolus. En Afrique, la de contrôle de la communauté in- chinois, le fellah égyptien, etc. –, on lité. ternational stable et en paix. Dans contenus dans la Déclaration uni- guerre qui fait rage entre l’Ethiopie ternationale. Cette position n’est trouve six ou sept naissances par ce monde, les marchés sont faciles verselle. Ils concernent la discrimi- et l’Erythrée a déjà coûté plusieurs plus tenable. Malheureusement, ménage en moyenne ; dans d’autres Alfred Sauvy d’accès. Les idées et les technolo- nation raciale, la discrimination à milliers de vies. La Sierra Leone même les Etats signataires de trai- – le professeur de Chicago, l’em- (16 juillet 1949.) gies circulent librement. La science l’encontre les femmes, la torture et connaît une trêve fragile, tandis tés en faveur des droits de et la médecine servent à atteindre le droit des enfants. Par ailleurs, que les combats au Soudan et en l’homme continuent de bafouer les objectifs pour lesquels elles ont nombre de déclarations existent Angola continuent dans l’indiffé- impunément ceux de leurs citoyens 0123 SUR TOUS LES SUPPORTS été créées : guérir le malade et sur les droits des peuples auto- rence générale. Je pourrais citer en invoquant souvent des raisons Télématique : 3615 code LEMONDE améliorer nos vies quotidiennes. chtones, les minorités ethniques, d’autres exemples. Le défi auquel liées à la sécurité nationale. Je pri- Documentation sur Minitel : 3617 code LMDOC Dans ce monde, les idéaux qui ont religieuses et linguistiques et l’in- nous sommes confrontés est de vilégie une approche de dialogue et ou 08-36-29-04-56 guidé les fondateurs de la Déclara- terdiction de la violence contre les mettre en application des milliers d’encouragement au respect des Le Monde sur CD-ROM : 01-44-08-78-30 tion universelle des droits de femmes. de mots, des milliers de promesses droits de l’homme. Mais je n’hési- Index et microfilms du Monde : 01-42-17-29-33 l’homme et les grands penseurs des J’ai pu moi-même être témoin de faites par les gouvernements et des terai pas à dénoncer publiquement droits de l’homme (Rousseau, la souffrance humaine lorsque j’ai engagements solennels qu’ils se les atteintes répétées aux droits de Le Monde sur CompuServe : GO LEMONDE Paine, Voltaire) deviennent réalité. visité, au mois de mai, l’ex-Yougo- sont engagés à respecter. l’homme par des Etats à l’égard de Adresse Internet : http : //www.lemonde.fr Bref, ma vision est celle d’un slavie et les Etats voisins. Ce que Depuis que je suis haut-commis- leurs citoyens. Films à Paris et en province : 08-36-68-03-78 monde où la dignité de chaque être j’ai vu et entendu m’a marquée. saire pour les droits de l’homme, je humain est respectée. Assise dans une tente, j’ai écouté me suis toujours efforcée d’ancrer Mary Robinson LeMonde Job: WMQ1607--0017-0 WAS LMQ1607-17 Op.: XX Rev.: 15-07-99 T.: 10:53 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 17Fap: 100 No: 0382 Lcp: 700 CMYK

17 ENTREPRISES LE MONDE / VENDREDI 16 JUILLET 1999

BOURSE Créé en février 1996, le SEURS n’ont pas été complètement b UNE RÉFORME est à l’étude entre CONCEPT, néanmoins, séduit son tour, a créé son propre nouveau Nouveau Marché a pour vocation de séduits par la qualité des introduc- les autorités boursières, les chefs d’autres pays, comme l’Allemagne. marché, le Nuovo Mercato. La pre- financer les jeunes entreprises en tions. Plus de la moitié des valeurs d’entreprise concernés et les Lancé en mars 1997, le Neuer Markt mière introduction a eu lieu le croissance. Avec 102 sociétés cotées, se négocient actuellement en des- membres associés, tels que les pèse aujourd’hui dix fois plus que 17 juin, d’autres devraient intervenir son bilan est mitigé. b LES INVESTIS- sous de leur prix d’introduction. banques ou les sociétés conseil. b LE son modèle français. b L’ITALIE, à dans le courant de l’automne. Pour tenir ses promesses, le Nouveau Marché devra se réformer Largement dépassée par sa concurrente allemande, qui l’avait prise pour modèle, la Bourse parisienne des valeurs de croissance cherche un second souffle. Si plus de cent entreprises y ont trouvé leur financement, les performances des actions cotées restent médiocres LE NOUVEAU MARCHÉ, qui a trisent encore mal leur communi- nalement, ce projet a été enterré ciés (banques, sociétés conseils et mand repose sur deux points : il Pour soutenir le Nouveau Mar- fêté le 7 juillet l’introduction de sa cation financière, veulent parler au mois de juin sous la pression avocats). ne recrute que des entreprise de ché, l’association Croissance Plus centième société, est-il vraiment de stratégie et de technologie. Les des valeurs informatiques du se- L’exemple du Neuer Markt alle- taille respectable, susceptibles devrait soumettre aux pouvoirs le succès dont chacun s’est félicité seconds, qui connaissent encore cond marché, qui rêvent davan- mand est souvent cité. Car l’élève d’intéresser un nombre important publics l’idée de la création d’un à cette occasion ? Créé en fé- mal les nouvelles technologies tage d’accéder au règlement men- (créé en mars 1997 sur le modèle d’investisseurs. Surtout, il est régi plan d’épargne en actions (PEA) vrier 1996 pour financer les jeunes faute d’analystes spécialisés, ne suel que de rejoindre un Nouveau du Nouveau Marché) a largement sur un modèle contractuel. Les en- consacré aux valeurs cotées sur les entreprises, notamment dans les veulent entendre parler que de Marché rénové. Toutefois, la ré- dépassé le maître. Sa capitalisa- treprises voulant accéder à la co- marchés de croissance européens hautes technologies, ce marché chiffres. flexion sur la réforme du Nouveau tion boursière a atteint 45 mil- tation signent un contrat avec le (Nouveau Marché, Neuer Markt, est choyé par les pouvoirs publics Marché se poursuit entre la liards d’euros, contre 5,5 milliards Neuer Markt et s’engagent à res- Easdaq...) et bénéficiant d’exoné- et les spécialistes du capital- CHUTE DES COURS Bourse de Paris, les chefs d’entre- seulement pour le Nouveau Mar- pecter des obligations de transpa- rations fiscales. L’association veut risque, mais les investisseurs le Cette incompréhension mu- prises cotées et les membres asso- ché. Le succès du marché alle- rence et de normalisation pousser la logique plus loin en ten- boudent toujours. tuelle explique en partie la désaf- comptable. Lorsque le contrat est tant de convaincre les partenaires Pour Dominique Strauss-Kahn, fection des investisseurs pour le rompu, la valeur disparaît des sociaux (elle a déjà rencontré les le ministre de l’économie et des fi- Nouveau Marché. Résultat, sur les Une capitalisation encore modeste écrans de cotation. responsables de la CFDT) et le nances, venu saluer la centième 80 valeurs cotées le 31 décembre gouvernement de la nécessité de introduction – celle de l’éditeur de 1998, cinquante, soit 63 %, avaient Le Nouveau Marché (Paris), Neuer Markt (Francfort), EXONÉRATIONS FISCALES créer « une convention collective jeux vidéo Kalisto –, il existe sans un cours de Bourse inférieur à ce- b Sociétés cotées : 102. NMax (Amsterdam), EuroNM Bruno Vanryb, le président de des entreprises de croissance » afin doute parmi les sociétés qui y sont lui de leur introduction. Un cercle b Capitaux levés : 1,4 milliard Belgium (Bruxelles) et Nuovo BVRP, un éditeur de logiciels coté de traiter les problèmes qui se cotées « les deux premières valeurs infernal s’est instauré : les mau- d’euros. Mercato (Milan). au Nouveau Marché et président posent à elles, comme les régimes du CAC 40 dans quinze ans ». vaises performances boursières b Capitalisation boursière : b Sociétés cotées : 251. de l’association Croissance Plus, fiscaux des stocks options et de Pourtant, une étude publiée par entraînent la désaffection des in- 5,47 milliards d’euros. b Capitaux levés : 6,5 milliards estime qu’« il faut tout mettre en l’ISF. Autre sujet qui pourrait y le cabinet Arthur Andersen et vestisseurs, qui fait à son tour b Performance depuis le début d’euros. œuvre pour que le Nouveau Mar- être développé : l’application diffi- Spef Technology, filiale de la chuter les cours. de l’année : – 1,41 %. b Capitalisation boursière : ché accueille non pas 100, mais cile de la loi sur les 35 heures dans Banque populaire, dresse un Comment briser cet engre- 59 milliards d’euros. 2 000 valeurs de croissance. Pour des sociétés en croissance. constat peu flatteur pour le Nou- nage ? Un débat a secoué Paris- Le réseau Euro NM b Capitalisation moyenne par cela, il faut une véritable prise en veau Marché. Les chefs d’entre- Bourse autour du projet visant à b Membres : Nouveau Marché société : 235 millions d’euros. compte de leurs spécificités ». Enguérand Renault prises dont les actions sont cotées créer un nouveau compartiment au Nouveau Marché et les inves- du Nouveau Marché rassemblant tisseurs français poursuivent, se- les valeurs de technologie du lon cette étude, un dialogue de Nouveau Marché, du second mar- sourds. Les premiers, qui maî- ché et du règlement mensuel. Fi- Le Nuovo Mercato italien prend, à son tour, son envol MILAN suivrons la voie tracée par les pays correspondance qui nous ont précédés, comme la Les petites et moyennes entre- France et l’Allemagne. » prises italiennes à fort potentiel de La connexion du Nuovo Mercato croissance ont désormais leur mar- à Euro NM est un atout de poids : ché. Le Nuovo Mercato, relié au « Si nous devions prendre une per- circuit Euro NM – qui comprend le sonne pour suivre quelques titres du Nouveau Marché français, le Nuovo Mercato, nous ne le ferions Neuer Markt allemand et les mar- sans doute pas. Tandis que nous chés analogues d’Amsterdam et de pouvons envisager de faire travailler Bruxelles –, a ouvert ses portes le quelqu’un sur les quelque 200 titres 17 juin avec la première cotation du circuit », observe Marco Bolgia- d’entreprise, celle du distributeur ni, administrateur délégué de la so- de produits et de services informa- ciété financière Eptaconsors. Pietro tiques Opengate, qui a mis sur le Pozzobon, l’administrateur délé- marché 40 % de son capital. gué d’Opengate, se réjouit d’avoir D’autres introductions devraient joué les précurseurs : « Nous vou- intervenir à la rentrée, mais la so- lons grandir, réaliser des acquisi- ciété qui gère la Bourse italienne tions, en Italie comme à l’étranger. est prudente : elle table sur environ L’argent frais provenant de la cota- cinq entreprises cotées au Nuovo tion servira à assurer notre crois- Mercato à la fin de 1999. sance », explique-t-il. Le Nuovo Mercato s’adresse à deux catégories d’entreprises à fort NOUVELLE VOIE POUR LES PME potentiel de croissance : celles des Si aucune autre entreprise n’a secteurs à haute technologie, et encore déposé de demande offi- celles qui innovent dans leurs pro- cielle d’admission, plus d’une di- duits ou dans leurs procédés mais zaine ont manifesté informelle- qui opèrent dans des secteurs tra- ment leur intérêt. Ainsi Biosearch, ditionnels. Les critères d’admission, qui développe des produits phar- calqués sur ceux des autres places maceutiques : « Nous considérons reliées à Euro NM, sont sensible- plusieurs possibilités, dont celles du ment différents de ceux qui pré- Nuovo Mercato, mais aussi d’autres sident à une introduction sur le marchés reliés à Euro NM, comme marché principal. Aucun minimum ceux de France ou d’Allemagne », n’a, par exemple, été fixé en termes affirme son administrateur délé- de chiffre d’affaires. L’offre pu- gué, Francesco Parenti. D’autres blique doit porter sur un minimum pourraient frapper à la porte : de la de 20 % du capital (avec une possi- compagnie aérienne Gandalf à ITN bilité de dérogation en cas de (service pour l’accès à Internet de- double cotation), et l’offre globale puis la télévision), en passant par doit être équivalente à au moins Datanord Multimedia (consultant 2,6 millions d’euros. Enfin, la socié- pour l’utilisation des nouveaux mé- té doit informer régulièrement le dias) ou SoldiOnline (qui gère un marché et rendre publics ses résul- site Internet d’informations finan- tats trimestriels. cières et qui a déjà enregistré le site www.argentonline.com en vue SIGNAUX POSITIFS d’une expansion en France). Il est bien évidemment trop tôt Les petites entreprises à forte pour évaluer l’accueil que la croissance oscillaient jusque-là communauté financière pourra ré- entre deux écueils : d’un côté la dif- server au Nouveau Marché italien, ficulté à trouver des financements, mais les premiers signaux sont po- de l’autre les risques d’un endette- sitifs. Ainsi, l’offre publique de ment bancaire trop important. Le souscription pour Opengate a re- Nuovo Mercato leur offre une cueilli des demandes équivalentes nouvelle voie pour assurer leur dé- à plusieurs fois la quantité d’ac- veloppement. Alors que le tissu in- tions offertes, et le placement au- dustriel reste constitué de petites près des investisseurs institution- entreprises familiales opérant dans nels a enregistré près de deux fois des secteurs traditionnels, une plus de demandes que de titres of- nouvelle génération de PME et ferts. Placée à 34 euros, l’action d’entrepreneurs est en train de voir Opengate cotait près de 47 euros le jour. Le succès du Nuovo Merca- mercredi 14 juillet. to dépendra de ces nouveaux en- Francesco Maria Pili, l’un des trepreneurs, dotés d’une plus responsables des cotations auprès grande ouverture d’esprit que leurs de la société financière Caboto, est prédecesseurs... et davantage habi- optimiste : « En Italie, il n’y a pas tués, aussi, à l’idée de jouer la encore d’investisseurs spécialisés sur transparence et de rendre des ce type d’entreprises, et peu de fonds comptes. spécialisés dans les “small caps”, les petites capitalisations. Mais nous Marie-Noëlle Terrisse LeMonde Job: WMQ1607--0018-0 WAS LMQ1607-18 Op.: XX Rev.: 15-07-99 T.: 10:50 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 17Fap: 100 No: 0383 Lcp: 700 CMYK

18 / LE MONDE / VENDREDI 16 JUILLET 1999 ENTREPRISES SG-Paribas-BNP : La mondialisation, atout de SEB, fragilise désormais le groupe vers une clôture L’implantation internationale du numéro un français du petit électroménager entraîne plusieurs déconvenues. des offres La crise en Russie et au Brésil a provoqué un recul des ventes, suscitant les interrogations de salariés menacés dans leur emploi début août Comme pour son concurrent Moulinex, Or 1999 ne s’annonce pas sous de meilleurs tirer partie de l’internationalisation de stratégie à suivre. Au siège lyonnais, 1998 aura été une année noire pour SEB, auspices. Au premier semestre, les ventes l’économie en rachetant en 1988 l’alle- comme dans les usines, beaucoup se de- LA COMMISSION des opéra- victime de la crise économique russe et de sont en recul de 9,5 % par rapport au mand Rowenta et en 1997 le brésilien mandent si un groupe peut se vouloir tions de Bourse (COB) a apposé, la dévaluation du réal brésilien. Deux pays premier semestre 1998. Si le groupe Arno, les turbulences actuelles pro- mondial tout en restant majoritairement jeudi 15 juillet, son visa aux deux où SEB est particulièrement bien implanté. d’électroménager a su, durant dix ans, voquent, en interne, de vifs débats sur la détenu par des capitaux familiaux. notes en réponse de la Société générale (SG) et de Paribas sur UNE SIMPLE CASSEROLE ! A d’échelle et à casser les baronnies. les offres publiques d’échange l’heure où l’industrie ne jure que La moitié des salariés hors de France A Rumilly (Haute-Savoie), ber- (OPE) lancées par la BNP le par l’électronique, l’attention du Le groupe SEB compte ceau de Tefal, la marque la plus er 1 juillet. Les deux banques cibles visiteur qui pénètre dans les lo- 25 sites de production rentable du groupe, la réforme avaient déjà annoncé qu’elles re- caux du groupe SEB, à Ecully, dans le monde. De ces passe mal. La toute-puissante jetaient les offres de la BNP. Ces dans la banlieue lyonnaise, est ir- CGT n’a aucun mal à mobiliser les ALLEMAGNE 1 RUSSIE lignes d'assemblage réponses officielles vont per- résistiblement attirée par une cas- salariés, qui vont voir leur intéres- 2 sortent chaque année mettre au Conseil des marchés fi- serole, d’apparence plutôt banale ÉTATS-UNIS FRANCE 11 sement fondre comme du beurre 130 millions de produits nanciers (CMF) d’annoncer ven- mais fabriquée, précise l’étiquette, IRAN dans la poêle. Même des cadres « Iran-SEB » 2 CHINE électroménagers «En dredi 16 juillet une date de par . Quelques mètres 1 2 dirigeants sont sceptiques : clôture des offres, qu’il avait jus- plus loin, c’est une affiche qui estampillés SEB, Tefal, réunion, plus personne n’ose rien qu’à présent fixé « à titre provi- capte le regard : les implantations 1 Rowenta, Calor, bien dire car personne ne sait qui, de- 1 INDE soire » au 30 juillet. du groupe d’électroménager dans connus des main, sera le chef de l’autre », re- MEXIQUE Les actionnaires de Paribas et de le monde en 1997. En toute discré- consommateurs connaît l’un d’entre eux. «La la Société générale devraient tion, le groupe créé il y a près de européens, mais aussi mondialisation nous inquiète moins que la stratégie tâtonnante du avoir jusqu’au 5 ou 6 août pour cent cinquante ans par Antoine 4 BRÉSIL Arno (du nom du se décider. Ces dates pourraient Lescure et dont la majorité du ca- fabricant brésilien groupe », affirme Ghislaine An- être repoussées en cas de nou- pital est toujours détenue par la racheté par le groupe toine-Milhomme, déléguée CGT velle surenchère. famille, originaire de Bourgogne, en 1997) et Red Heart chez Tefal. a su, en une dizaine d’années, de- (marque des produits D’autres trouvent que les chan- venir leader mondial dans plu- PRÉSENCE D’ACTIVITÉ INDUSTRIELLE gements ne sont pas assez ra- 11 fabriqués en Chine). Débat allemand sieurs secteurs. Deux de ses ET NOMBRE DE SITES (assemblage ou production) pides. « Le groupe reste encore trop marques, Tefal et Rowenta, sont Source : Groupe SEB franco-français » constatent, mondialement connues. d’une même voix, Edgar Hipp, son me sur l’euro Merci M Jackie Kennedy ! Sans réductions. Personne n’osait en on n’a pas envie que ce qu’on pro- tions. Maintenant, on est 95 de trop. collègue Greg Infeld, un Danois de la publication dans un magazine acheter. Rowenta, c’était la bête duit là-bas revienne en Europe. Où va-t-on nous mettre ? On n’a quarante ans qui dirige depuis peu L’EURO, qui se redressait légère- américain, en 1961, d’une photo noire. Le concurrent qui allait nous Mais il faut être réaliste. Le bas de pas envie de partir. Personne n’a la filiale américaine T-Fal Corp., et ment jeudi 15 juillet au matin représentant la First Lady une bouffer. Ce n’est que lorsque nous gamme ne sera plus produit ici. envie. Ce n’est pas le fait d’être mu- Pol Grimonpon, le secrétaire (lire également page 19), fait l’ob- poêle Tefal « qui-n’attache-vrai- avons compris que nous étions aussi Notre atout pour continuer à pro- té ailleurs. Mais maintenant, les – belge – du comité d’entreprise jet de commentaires en Alle- ment-pas » à la main, l’usine de bons qu’eux, voire meilleurs dans duire le haut de gamme, c’est la autres sites du groupe sont très européen. Sur 1 200 cadres, moins magne. Le président de la Bun- Rumilly (Savoie) n’aurait jamais certains domaines comme le design, flexibilité. Pour transporter des pro- loin... » A quoi pense-t-elle au de la moitié sont français. Mais desbank, Hans Tietmeyer, s’est vu les commandes américaines que le climat s’est apaisé », se sou- duits par bateau du Mexique à chez juste ? Aux cafetières Arno, pro- sur 13 membres de la direction gé- dit sûr que la force interne de la bondir du jour au lendemain de vient Jean-Paul Cecillon, délégué nous, il faut six semaines. Trop long duites par le groupe au Brésil, qui nérale ne figure qu’un étranger : le monnaie européenne « se reflète- 4 500 à 250 000 par semaine ! Si ce Force ouvrière. pour nos clients. » s’affichent sur une pleine page de président brésilien d’Arno. ra un jour dans sa valeur ex- coup de pub inattendu a lancé Te- Sur la lancée de l’acquisition de Edgar Hipp, un Allemand de publicité dans le même numéro, terne ». Le ministre allemand des fal outre-Atlantique, la véritable Rowenta, le groupe ouvre deux quarante-cinq ans, vice-président ou à cette photo d’ouvriers finances, Hans Eichel, a estimé internationalisation de ce groupe usines, en Russie et au Mexique. Si des activités soins du linge (repas- chinois dont SEB est le nouveau « Une chose est jeudi, dans la presse allemande, – qui emploie 14 000 personnes, l’usine de Saint-Pétersbourg sage), n’y va pas par quatre che- patron et qui travaillent tête bais- que « les gens n’ont aucun souci à dont la moitié hors de France – tourne au ralenti depuis la déva- mins : « Il y a dix ans, il y avait de la sée sans oser regarder le photo- de comprendre la se faire ». démarre en 1988 avec le rachat de luation du rouble en 1998, celle de place pour tout le monde. Il y a cinq graphe ? Le chancelier Schröder a, de son l’allemand Rowenta, concurrent Toluca produit des fers à repasser ans, c’était le premier arrivé sur un Qu’elle menace directement logique économique, côté, déclaré mercredi 14 juillet direct de SEB et de Calor. Au- et des friteuses pour les Etats- marché qui l’emportait. Au- l’emploi ou qu’elle offre des op- qu’il était « faux de partir du prin- jourd’hui, les ouvrières de l’usine Unis. jourd’hui, c’est celui qui a le plus portunités de carrière, l’interna- une autre est cipe que l’euro était faible ou de Pont-Evêque, dans l’Isère, fa- Personne ne remet en cause l’in- faim. Pour gagner, il faut la hargne, tionalisation brouille les repères. pourrait être faible ». Il a rappelé briquent indifféremment des fers ternationalisation du groupe : la la conviction. Depuis trois ans, tous L’anglais a fait son apparition par- de la faire coïncider également qu’il avait été conve- Rowenta ou Calor. Pour en arriver France ne représente plus qu’un les sites dans le monde sont placés tout. Même dans les usines, où les nu entre les membres de la zone là, plusieurs années auront été né- quart des 12 milliards de francs de en compétition. Le mot d’ordre est consignes de sécurité sont ins- avec la vie des gens » euro que seuls le président de la cessaires. chiffre d’affaires. Mais un senti- simple : pour être retenu, le prix de crites en deux langues. Les struc- Banque centrale européenne « Pendant longtemps, les salariés ment d’inquiétude perce à travers revient d’un site de production doit tures évoluent. D’ici un an envi- (BCE) et le ministre présidant le français s’offusquaient quand la di- les propos. Michel Forest, le chef être inférieur, en tenant compte des ron, le groupe ne sera plus qu’une A Ecully, les dirigeants du conseil des quinze ministres des rection insérait des produits Rowen- de projet parti au Mexique instal- frais de transport, au prix de revient seule entreprise. Les filiales (SEB, groupe – les « écullocrates », finances européens s’exprime- ta dans le catalogue de fin d’année ler les chaînes de montage, le re- du site où le produit est vendu. Si les Calor, Rowenta, Tefal...) seront ré- comme on les surnomme parfois à raient sur l’euro. sur lequel nous pouvions avoir des connaît : « En tant qu’Européens, Européens ne travaillent qu’avec duites à de simples marques Rumilly – doivent gérer l’inquié- tude des salariés français et l’im- patience des quadras qui, forts de Le catalogue des délocalisations leur légitimité acquise à l’interna- tional, veulent prendre la relève. Délocalisation ? Jacques Gairard, PDG et gendre de la famille Les- Le tout dans une ambiance de cure, fondatrice du groupe SEB, réfute l’expression. « Il y a plusieurs crise. 1998 a été l’année la plus catégories de produits : pour le ménager, comme les autocuiseurs et les noire que le groupe ait connue. produits antiadhésifs, les usines sont très automatisées. Le transfert à Arrêt des ventes en Russie depuis l’étranger n’offre aucun intérêt. Seules des questions de droits de la dévaluation du rouble, chute du douane justifient que des usines locales aux Etats-Unis, en Russie, et de- réal brésilien un an après l’acquisi- main à Shanghaï, mettent la dernière main à ces produits. Pour les pro- tion d’Arno et, pour finir, désorga- duits électriques comme les fers à repasser, nous sommes là dans une lo- nisation des ventes aux Etats-Unis gique mondiale. Le produit est conçu en Europe et fabriqué dans après l’ouverture ratée d’un nou- plusieurs pays à partir de composants achetés à travers des appels veau centre logistique. Résultat, d’offres mondiaux. Pour les produits très concurrencés, comme les cafe- un bénéfice net divisé par dix à tières électriques et les friteuses, nous sommes obligés de nous concen- 52 millions de francs et un cours trer sur les produits haut de gamme. Enfin, pour les produits banalisés, de l’action en chute libre. comme les sèche-cheveux et les grille-pain, il n’y a pas d’autres solution L’internationalisation qui faisait que de garder la conception et le design et de sous-traiter la fabrication la force du groupe s’est, en quel- à un asiatique. Sur cent millions de ces produits vendus dans le monde, ques mois, retournée contre lui. 95 viennent de Chine. » Un simple avertissement, affir- ment les dirigeants. Mais du coup, en interne, certains osent poser la leurs mains, ils seront toujours plus commerciales. Les activités seront question hier taboue : même puis- chers que les Chinois. Il faut donc regroupées au sein de strategic bu- sant, un groupe à capitaux fami- travailler avec sa tête, tout en sa- siness areas ou secteurs d’activités liaux a-t-il encore les moyens de chant que l’intérêt de l’entreprise stratégiques (articles ménagers, mener seul la bataille de la mon- est aussi de garder ses salariés qui soins du linge, confort domes- dialisation ? sont par ailleurs ses clients. » tique, soins de la personne...) des- Chez les salariés, le message est tinés à réaliser des économies Frédéric Lemaître apparemment passé. Non sans douleur. Comme le reconnaît Tem- po, le journal interne, diffusé dans 35 pays, « une chose est de comprendre la logique économique, une autre est de la faire coïncider avec la vie des gens ». Avec une franchise exceptionnelle pour un journal d’entreprise, ce mensuel consacre deux reportages aux trois sites français où viennent d’être annoncées 400 suppres- sions d’emplois : 300 à Saint-Priest et Villefranche (Rhône), une soixantaine à Lourdes (Hautes-Py- rénées). Dans ce numéro, Nadia La- grave, ouvrière, explique : «A Lourdes, on sait bien qu’on est trop chers pour le petit électroménager. Je fais des animations. je connais le prix des concurrents. Il faudrait sor- tir de nouveaux produits, mais les- quels ? Je suis chez SEB depuis 1979. J’ai démarré à Pau. Puis, en 1985, je suis venue à Mourenx parce que l’usine de Pau fermait. En 1992, j’ai été mutée à Lourdes, parce que l’usine de Mourenx fermait. Depuis que je suis à Lourdes, il y a des plans sociaux presque chaque an- née. Pas de licenciements, mais des départs en préretraite ou des muta- LeMonde Job: WMQ1607--0019-0 WAS LMQ1607-19 Op.: XX Rev.: 15-07-99 T.: 10:58 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 17Fap: 100 No: 0384 Lcp: 700 CMYK

19 COMMUNICATION LE MONDE / VENDREDI 16 JUILLET 1999

DÉPÊCHES a AUDIOVISUEL : une dizaine de télévisions associatives, regrou- Polémique autour de la télévision hertzienne numérique pées dans la Coordination des mé- dias libres, a fêté le 14 juillet en pi- ratant des canaux hertziens Une étude d’Ecran Total incite le gouvernement à ne pas « faire fausse route » dans le dossier du numérique hertzien, inexploités en région parisienne. Ces télévisions locales qui pro- en abordant de front les questions de l’architecture du réseau ainsi que la portabilité et la mobilité testent contre la loi Trautmann sur l’audiovisuel qui « les ignore », ont LES ÉCHECS successifs du plan précis, du moins dans sa version of- transmission analogique accélére- l’importance du nombre d’abon- radio. L’étude propose donc de diffusé mercredi 14 juillet leurs pro- câble, des satellites TDF1 et TDF2 ficielle, sur les scénarios possibles et rait le renouvellement du parc des nés (2 millions mi-1999) à Canal- tester ces applications « au plus grammes sur différents quartiers ou de la norme D2 MAC n’ont-ils sur les données financières et 34 millions de postes français. Les Satellite et TPS, les bouquets de vite ». L’autre avantage du numé- de Paris. « Ondes sans frontières » pas aidé les pouvoirs publics à ti- économiques ». autres acteurs, « comme les programmes diffusés en numé- rique terrestre est de proposer et « Télé bocal » risquent de voir rer quelque leçon ? Dans une vo- « Malgré la prudence et les pré- chaînes hertziennes et les opéra- rique par satellite et la volonté « la solution la plus adaptée à la leur matériel saisi. Ces « sans-an- lumineuse étude, Ecran Total, qui cautions prises par les pouvoirs pu- teurs de satellite ou de câble, sont a des câblo-opérateurs d’abandon- télévision locale ». tennes » veulent renouveler ce pira- est également éditeur d’un maga- blics (...), il est à craindre que notre priori hostiles au lancement d’une ner à terme l’analogique. A priori, L’étude met en cause les postu- tage en octobre, puis tous les deux zine professionnel du même nom, pays n’aborde le problème à l’en- technologie qui risque d’ouvrir la le lancement du numérique de lats jusqu’alors établis en deman- mois. incite le gouvernement à « ne pas vers », souligne l’étude, en de- partie à de nouveaux concur- terre paraît « souhaitable ». dant si le futur réseau doit avoir a Rupert Murdoch a débauché faire fausse route » dans le dossier mandant que tous les scénarios rents ». Au total, le gouvernement Toutes les solutions proposées la même architecture que notre Stephen Grabiner, le patron de de la télévision numérique ter- soient analysés. « La technique ne n’est donc « pas pressé de lancer jusqu’à présent permettent de re- actuel réseau hertzien. « Faut-il OnDigital, son concurrent sur le restre. Alors que ce système – qui doit pas servir d’alibi », affirme un processus au terme duquel il de- cevoir davantage de programmes, six réseaux numériques qui marché britannique de la télévision permet de capter une trentaine de Ecran Total qui juge « inquié- vra prendre des décisions qui ne sans changer sa bonne vieille an- couvrent quasiment toute la popu- numérique, selon la presse britan- chaînes hertziennes supplémen- tante » la promesse du gouverne- pourront que fâcher une partie des tenne râteau, en construisant un lation [pour proposer 24 nou- nique mercredi 14 juillet. M. Grabi- taires sans changer d’antenne et ment d’élaborer un projet de loi acteurs ». Mais si rien n’est fait, la réseau homothétique à celui qui velles chaînes] ?». Cette hypo- ner va désormais diriger eVentures, sans s’équiper d’une parabole – a sur la télévision numérique de France serait isolée, ses fabricants existe, sans pour autant changer thèse est juste pour « élargir le la nouvelle société multimédia de déjà été lancé avec succès en terre avant la fin de l’année. de téléviseurs défavorisés, «le les pylônes. marché de la télévision à péage » News Corp et SoftBank. Grande-Bretagne avec On Digital, « Les acteurs concernés avancent coût de diffusion des chaînes reste- Ecran Total déplore que les mais trop importante « pour aug- a TF 1 a respecté en 1998 ses obli- la France n’a pas encore pris de masqués. » Ceux qui sont favo- rait le plus élevé du monde et notre avantages de cette technologie, la menter le service universel gra- gations en matière de quotas de décision. Ce n’est pas faute rables à ce système, comme Télé- spectre hertzien continuerait à être portabilité (pas d’antenne où que tuit ». diffusion et ses obligations de pro- d’avoir commandé une panoplie diffusion de France (TDF), qui gaspillé ». l’on soit dans un immeuble) et la Ecran Total affirme que « le nu- duction, selon le bilan annuel dres- de rapports sur cette question à veut assurer la pérennité de son mobilité des récepteurs (possibili- mérique terrestre est une opportu- sé mardi 13 juillet par le Conseil su- de nombreux experts. Le dernier activité de transmission de télévi- POINTS POSITIFS té de capter des programmes nité pour remettre à plat le système périeur de l’audiovisuel (CSA). en date, signé par Jean-Pierre sion par le réseau hertzien (que ce Ecran Total souligne certains dans un véhicule en mouvement), audiovisuel français ». A condition Pour ce qui est de « la déontologie Cottet et Gérard Eymery, remis à soit en analogique ou numé- points positifs : la France n’est aient été tout simplement igno- de ne pas oblitérer des questions et de l’honnêteté de l’information », Catherine Trautmann, ministre de rique), et les fabricants de télévi- pas en retard vers le « tout-numé- rés. Ce sont pourtant les recettes de fond comme l’évolution du le CSA note que les remarques la culture, en avril, « reste très im- seurs pour qui la disparition de la rique », comme le démontrent qui ont fait le succès de la FM en paysage audiovisuel français face faites à la chaîne « ont été suivies de à l’internationalisation de la réunions de concertation avec les concurrence, le rôle du Conseil responsables » de TF 1. supérieur de l’audiovisuel pour a Europe 1 communication Vers une normalisation des relations entre le cinéma et la télévision veiller à attribuer les nouveaux (Groupe Lagardère) a pris le réseaux à des chaînes françaises, contrôle de Médecine Plus, une C’EST l’armistice entre les deux frères enne- points de vue afin de proposer des normes pou- tiers du cinéma, ont finalement établi un ca- la place accordée à de nouveaux chaîne de télévision profession- mis du cinéma français. Après des mois de vant s’appliquer à tous les opérateurs ». lendrier de rencontres « afin de poursuivre entrants indépendants, la protec- nelle, par le biais de sa filiale schisme, le Bureau de liaison des industries ci- Trois revendications communes ont été évo- ensemble leurs actions en faveur du cinéma ». tion de la production audiovi- Comdev Images, a annoncé le nématographiques (BLIC) et le Bureau de liai- quées. Ils souhaitent parvenir, pour les opéra- L’objectif est de signer les accords manquants suelle nationale, etc. Sans oublier groupe mardi 13 juillet. son des organisations du cinéma (BLOC) ont teurs de télévision à péage, à « un niveau ho- (le BLIC avec Canal+ et le BLOC avec TPS) si non plus que la redevance audio- a PUBLICITÉ : Adshel, filiale de annoncé mardi 13 juillet qu’ils mettaient fin à mogène d’engagement d’investissement » dans possible avant la rentrée. visuelle est justifiée aujourd’hui More Group et Clear Channel, a leurs querelles et décidaient de définir une po- les cinémas français et européens. Ils en- Ce revirement s’explique pour partie par les non seulement par le financement obtenu pour 12 ans la concession litique commune sur les relations du cinéma et tendent élaborer « une clause identique d’en- récents accords conclus entre Canal+ et TPS des chaînes publiques, mais aussi du mobilier urbain de l’aggloméra- de la télévision à péage. gagement de diversité dans le préachat de non pas dans le cinéma, mais dans le football. par l’existence d’un service uni- tion de Montpellier. Longtemps rivales sur le dossier de la chro- films » et « la définition des conditions d’accès Catherine Trautmann, ministre de la culture et versel gratuit – dont font partie a PRESSE : Serge Dassault pour- nologie des médias (ordre d’exploitation d’un aux films et les durées d’exclusivité ». L’homo- de la communication, a eu beau jeu de leur TF 1 et M 6 –, qui doit en principe rait entrer dans le capital du Fi- film : en salle, en vidéo et en télévision), les or- généisation de la participation financière ac- demander des efforts plus importants dans le être accessible à tous les Français. garo, de façon très minoritaire, se- ganisations avaient conclu des accords sépa- cordée par les chaînes aux différents exploi- cinéma, vu l’importance des sommes qu’ils Une quadrature du cercle qui ex- lon La Lettre de l’Expansion du rés, le BLIC avec le bouquet par satellite TPS, tants de salles n’est pas évoquée. ont engagées dans les retransmissions spor- plique à elle seule l’immobilisme 12 juillet, dans le cadre de l’arrivée et le BLOC avec Canal+, opérateur de Canal- Près d’un an et demi après la naissance du tives. du ministère de la culture. de différents investisseurs, parmi Satellite. BLOC, les deux organisations, qui ne ras- lesquels sont cités Jean-Charles Le BLIC et le BLOC « ont rapproché leurs semblent ni l’une ni l’autre la totalité des mé- N. V. Nicole Vulser Naouri et Henry Racamier.

EUROPE ASIE - PACIFIQUE

TABLEAU DE BORD

FRANCFORT DAX 30 LONDRES FT 100 PARIS CAC 40 TOKYO Nikkei HONGKONG Hang Seng ¤URO / YEN

STPHDVW TRWQDPH RTISDUW IVRQIDVT IQUSVDVW IPQDSI

STSP TTPH RTWU

IVRQI IQP

ECONOMIE un chiffre d’affaires de 84,36 mil- IRSHT

SSPI RTHV lions d’euros en 1997/1998. TSPW IUWRH IQH

a JAPON : le recul de la produc- IRHIU SQWH TRQV RSIV IURRV IPV

tion industrielle en mai a atteint b BRITISH AIRWAYS : la IQSPU

SPSW TQRU RRPV

ITWST IPU

1,0 % par rapport à son niveau compagnie aérienne britan- IQHQV

SIPV TPST RQQV

ITRTR IPS

d’avril, au lieu de la baisse de nique a annoncé mercredi qu’elle IPSRV

RWWU TITS RPRV IPHSW IPQ

0,7 % estimée voici quelques se- allait immédiatement faire appel ISWUP

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IT eF QI wF IS tF IW eF I tF IS tF IT eF I tF IS tF IT eF I tF IS tF tF IS tF IW eF I tF IS tF maines, a annoncé jeudi le minis- de la « mauvaise » décision de la IT eF I tère japonais du commerce inter- Commission européenne lui infli- Indices cours Var. % Var. % Indices cours Var. % Var. % national et de l’industrie. geant une amende de 6,8 millions Europe 10 h 15 f se´lection 15/07 13/07 31/12 Zone Asie 10 h 15 f se´lection 15/07 13/07 31/12

a L’excédent dégagé par le Ja- d’euros pour pratiques de vente il- EUROPE i ‚y ƒ„yˆˆ SH QWPRDVW HDHT IUDRQ TOKYO xsuuis PPS IVRQIDVT HDRH QQDIT

pon dans ses transactions cou- légale et abus de position domi- EUROPE ƒ„yˆˆ SH QVUHDQ HDPP ITDSU HONGKONG rexq ƒixq IQUSVDVW IDQS QTDWP

rantes avec l’étranger a chuté de nante. L’enquête avait été déclen- EUROPE i ‚y ƒ„yˆˆ QPR QQRDSQ HDIH IPDIP SINGAPOUR ƒ„‚es„ƒ „swiƒ HDHH FFFF SRDWP

23,7 % en mai, par rapport à son chée à la suite d’une plainte de ´ EUROPE ƒ„yˆˆ TSQ QIVDSV HDPS IRDIH SEOUL gyw€yƒs„i sxhiˆ IIUDPI QDRU VHDRW

niveau du même mois de 1998, Virgin Atlantic. PARIS geg RH RTISDUW HDRT IUDHU SYDNEY evv y‚hsxe‚siƒ QHTSDHH HDQS VDWR

pour revenir à 1 054,4 milliards de PARIS wshgeg HDHH FFFF FFFF BANGKOK ƒi„ QSDPR IDQP QUDPQ

yens (8,4 milliards d’euros), a an- b SHARP : le groupe électro- ± PARIS ƒfp IPH QIQUDWR HDRP IVDIQ BOMBAY ƒixƒs„s†i sxhiˆ RTVHDTU HDTQ SQDIW

noncé jeudi le ministère japonais nique japonais, l’un des princi- PARIS ƒfp PSH HDHH FFFF FFFF WELLINGTON xƒiERH PIVSDPR HDUP SDVI

 HDHH FFFF FFFF des finances (MoF). paux producteurs mondiaux PARIS ƒigyxh we‚gri

SWHDTH HDPI WDUH d’écrans à cristaux liquides, a an- AMSTERDAM eiˆ

± QISRDRS HDQS IHDPR a ETATS-UNIS : l’indice des prix noncé jeudi un investissement de BRUXELLES fiv PH Taux de change fixe zone ¤uro Hors zone ¤uro

STPHDVW HDIV IPDPU à la production en juin a baissé 60 milliards de yens (480 millions FRANCFORT heˆ QH

¤uro contre f Taux contre franc f Taux ¤uro contre f 13/07

TRWQDPH HDQI IHDQV

de 0,1 % a annoncé mercredi le d’euros) destiné à accroître les ca- LONDRES p„ƒi IHH

¤ HDISPRS UDRQTW FRANC...... TDSSWSU URO ...... COURONNE DANOISE.

IHHRUDHH HDQV PDIR département du travail. L’indice pacités de production. Les nou- MADRID ƒ„ygu iˆgrexqi ´ QDQSQVS VDIISS DEUTSCHEMARK ...... IDWSSVQ DEUTSCHEMARK ...... COUR. NORVEGIENNE

´ IDWQTPU QDQVUUR VDUQIS ± QSVVSDHH HDHI PDHW des prix de base – qui exclut les velles lignes, qui seront opération- MILAN wsf„iv QH LIRE ITALIENNE (1000). LIRE ITAL. (1000) ...... COUR. SUEDOISE ......

` QDWRPQV QTDRVP

PESETA ESPAG. (100).... IDTTQVT PESETA ESPAG. (100) .... COURONNE TCHEQUE

± UHWWDUH HDHV HDVS

secteurs alimentaire et de l’éner- nelles en août 2000, seront en ZURICH ƒ€s

QDPUIWH IDSQWI ESCUDO PORT. (100).... PDHHRVP ESCUDO PORT. (100).... DOLLAR AUSTRALIEN .

RDUTUHQ IDSHWU gie sujets d’un mois sur l’autre à mesure de produire 30 000 écrans SCHILLING AUTR. (10).. IDQUTHQ SCHILLING AUTR. (10).. DOLLAR CANADIEN ....

´ ´ VDQPVWR IDWRTH de fortes fluctuations – a diminué par mois. PUNT IRLANDAISE...... HDUVUST PUNT IRLANDAISE...... DOLLAR NEO-ZELAND

´ ´ PDWUTTH QPRDVV ´ PDPHQUI

de 0,2 % en juin mais a progressé AMERIQUES FLORIN NEERLANDAIS FLORIN NEERLANDAIS DRACHME GRECQUE ..

IDTPTHU PRWDHV FRANC BELGE (10) ...... RDHQQWW FRANC BELGE (10) ...... FLORINT HONGROIS ..

IDIHQPR QDWWWH de 1,5 % sur les douze derniers b ASSURANCES : le français MARKKA FINLAND...... SDWRSUQ MARKKA FINLAND...... ZLOTY POLONAIS......

NEW YORK Dow Jones NEW YORK Nasdaq ¤URO / DOLLAR

mois. Axa, le multinational Eureko et le

IIIRVDE PVIVDIQ suisse Swiss Re ont été retenus IDHP Taux d’inte´reˆt(%) Matif

a Les ventes de détail aux par le ministère polonais du Tré- IIPHH PVIV

Etats-Unis ont progressé de 0,1 % sor comme candidats potentiels à IDHV Taux Taux Taux Taux Taux Cours Volume dernier premier IIHRV PUPQ IDHU 13/07 f j. j. 3 mois 10 ans 30ans 10 h 15 f 15/07 prix prix

en juin, après une hausse de 1,2 % l’achat de 30 % du capital du lea- Notionnel 5,5

PDSV PDRH RDUS SDRV IHVWT PTPW IDHS FRANCE ......

WHDHS VWDVQ

SEPTEMBRE 99 PSWH PDTP RDTQ SDRI

en mai a indiqué mercredi le dé- der polonais de l’assurance PZU ALLEMAGNE .. PDSV

IHURR PSQR

IDHR Euribor 3 mois RDVV SDIT RDTW

partement américain du SA, a rapporté mercredi le journal GDE-BRETAG. RDTW

IRWQ WUDPV WUDPV PDST RDVW SDTV

ITALIE...... PDSV SEPTEMBRE 99 IHSWP PRRH

commerce. Hors secteur automo- Rzeczpospolita. IDHP

HDHS IDTH FFFF JAPON...... HDHS

´ RDWR RDUP SDUH SDWH IHRRH PQRS

bile, les ventes de détail sont en IDHI ETATS-UNIS...

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SUISSE...... HDRQ Retrouvez ces cotations sur le site Web :

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hausse de 0,4 %, après une pro- b OPEL : le groupe automobile er

IT eF I tF IQ tF IT eF I tF IQ tF IW eF I tF IS tF

PDST RDUV SDQW PDSR www.lemonde.fr/bourse gression de 0,5 % le mois d’avant. allemand Opel, filiale de l’améri- PAYS-BAS...... cain General Motors, a accusé une Ame´rique Indices cours Var. % Var. % 10 h 15 f se´lection 13/07 veille 31/12 BOURSES CHANGES-TAUX

a ROYAUME-UNI : le nombre perte opérationnelle en 1998, a an- ´ ± ETATS-UNIS hy‡ tyxiƒ IIIRVDIH HDPR PIDRP

de demandeurs d’emplois a de noncé le groupe mercredi, sans ´ JEUDI 15 juillet, l’indice CAC 40 de A L’OUVERTURE jeudi 15 juillet, ETATS-UNIS ƒ8€ SHH IQWVDIU HDQQ IQDUR

nouveau reculé en juin à 1,28 mil- vouloir en révéler le montant. ´ la Bourse de Paris était stable à l’euro retrouvait quelques cou- ETATS-UNIS xeƒhe gyw€yƒs„i PVIVDIQ IDRR PVDSP

lion de personnes soit le plus bas l’ouverture, à 4 595,65 points leurs face au dollar qui souffrait

TORONTO „ƒi sxhiˆ UPSQDHV IDTH IIDVQ

niveau depuis la mi-1980. Le b ELF-TOTALFINA : la coordina- (+ 0,02 %), après avoir baissé de des inquiétudes des investisseurs

SAO PAULO fy†iƒ€e IIQRWDHH HDRI TUDPW

nombre de personnes au travail a tion CGT d’Elf-Aquitaine a de- 1,45 % mardi 13 juillet pour repas- à l’égard des marchés d’Amé-

MEXICO fyvƒe QQRDPI HDHQ RQDUT

continué de progresser, attei- mandé, mardi 13 juillet, au gou- ser sous la barre des 4 600 points, rique latine. Après être tombé

± BUENOS AIRES wi‚†ev RUPDTH HDRR WDVW

gnant le record historique de vernement « d’intervenir et les investisseurs, inquiets sur la si- jusqu’à 1,0108 dollar mardi, l’euro

± SANTIAGO s€ƒe qixi‚ev IQRDSW HDVS URDUW

27,36 millions. d’empêcher » que l’offre publique tuation en Argentine, prenant leur se négociait à 1,0225 dollar. Affai- CARACAS ge€s„ev qixi‚ev SIWTDUV IDPS VDSP d’échange (OPE) de TotalFina sur bénéfice, Wall Street était égale- bli contre la devise européenne, Elf-Aquitaine aboutisse. ment en baisse, de 0,24 %, mercre- le dollar était également en AFFAIRES b INTERNET : l’introduction en Coursdechangecroise´s di. Le DAX de la Bourse de Franc- baisse face au yen jeudi matin. Il Bourse mardi aux Etats-Unis du fort était inchangé jeudi matin s’échangeait à 120,59 yens. b TUI : le tour-opérateur alle- service Internet China.com, basé à Cours Cours Cours Cours Cours Cours alors qu’il avait gagné 0,67 % la Après s’être redressés en début 15/07 10 h 15 f DOLLAR YEN(100) ¤URO FRANC LIVRE FR. S.

mand Touristik Union Interna- Hong Kong, a connu un franc suc- veille, soutenu par le dynamisme de semaine, les marchés obliga- DOLLAR ...... FFFF HDVPUVS IDHPPSS HDISSVW IDSTUHS HDTQUIQ

tional (TUI), filiale à 100 % du cès avec une ruée des investis- des valeurs bancaires. Tokyo, en- taires européens restaient stables

YEN...... IPHDUWSHH FFFF IPQDSIHHH IVDVQHHH IVWDQHHHH UTDWTSHH

groupe Preussag, veut porter de seurs sur les quelque quatre mil- ¤URO ...... HDWUUWS HDVHWTS FFFF HDISPRS IDSQPUH HDTPQPS fin, a atteint un nouveau record, à au cours des premières transac-

50 à 100 % sa participation dans le lions d’actions émises par le FRANC ...... TDRIRWH SDQIIIH TDSSWSU FFFF IHDHSRIS RDHVUSH 18 431,86 points, jeudi, les investis- tions jeudi. Les taux d’intérêt à 10

voyagiste belge VTB-VAB Reizen. service pour lever près de 85 mil- LIVRE ...... HDTQVIR HDSPVPS HDTSPRS HDHWWRS FFFF HDRHTSS seurs étrangers ayant acheté les ans en France s’établissaient à FRANC SUISSE...... IDSTWSS IDPWWQH IDTHRVS HDPRRTS PDRSWUH FFFF Ce dernier, basé à Anvers, a réalisé lions de dollars. valeurs technologiques. 4,76 %. LeMonde Job: WMQ1607--0020-0 WAS LMQ1607-20 Op.: XX Rev.: 15-07-99 T.: 10:53 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 17Fap: 100 No: 0385 Lcp: 700 CMYK

20 / LE MONDE / VENDREDI 16 JUILLET 1999 FINANCES ET MARCHÉS

STOXX 653 sur un an sur 5 jours EURO STOXX 50 sur un an sur 5 jours

QWPRDVW

VALEURS EUROPE´ENNES QIVDSV

QPT QWUI

QTTI b L’action British Airways a 11 millions d’unités, contre QHQ QPQDHQ QWTPDRP QWTPDQS

QIVDSV QQSH plongé mercredi 14 juillet de 2 %, 3,5 millions en 1998. PVH QWPRDVW

QWSHDWS QPIDRP

QHRH à 416,50 pence. La Commission b Le titre BASF a progressé mercre- PSU

européenne a infligé une amende di de 1 %, à 44,81 euros, après que QPHDPP QITDQT PUPW

de 6,8 millions d’euros à la pre- l’industriel eut annoncé la création PQR QWHSDSP

PRIW

mière compagnie aérienne d’Eu- d’une société commune avec l’an- PIP [[[[[[[[ [[[[[[[[

t†vwt PH t svF IS tex†F IS t svF t†vwt rope (lire page 19). glo-néerlandais Royal Dutch Shell PI t svF IS tex†F IS t svF b Le titre Tabacalera a pris mer- et le français TotalFina pour

e C SDI FFFF hu IHPDPH FFFF qf IQDIV HDQS credi 3,79 %, à 18,60 euros. La ma- construire aux Etats-Unis l’usine de FINNAIR ps CHR. HANSEN HLD SMITHS IND PLC

e ASSURANCES e PDQW FFFF ps IV FFFF p‚ UPDW FFFF

nufacture espagnole de tabac a butadiène (hydrocarbure utilisé G WIMPEY PLC qf CULTOR -1- STMICROELEC SIC

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annoncé un plan visant à dimi- dans la fabrication du caoutchouc GRANADA GROUP P DANISCO AGF /RM p‚ TANDBERG DATA A

e e e p‚ IHI FFFF p‚ PRV FFFF e p‚ QT FFFF IHDVP FFFF HERMES INTL DANONE /RM ALLEANZA ASS s„ THOMSON CSF /RM

nuer ses coûts de production en synthétique) la plus importante au e e s„ HDT FFFF q‚ PIDQR FFFF hu UUDQP FFFF ± PVVDS IDIH HPI DELTA DAIRY ALLIANZ AG hi WILLIAM DEMANT

e C C ± xv QRDPS HDUR qf IHDHR HDIS RWRDVI HDPR ± IPDHV HDTQ fermant des usines et en réduisant monde. HUNTER DOUGLAS DIAGEO ALLIED ZURICH qf f DJ E STOXX TECH P

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son personnel afin de maintenir b L’action British Telecom a pris KLM ELAIS OLEAGINOU ASPIS PRONIA GE q‚

e ± e qf QDUT PDQW p‚ IPSDP FFFF IPPDR FFFF HILTON GROUP ERID.BEGH.SAY / AXA /RM p‚

une croissance à deux chiffres de mercredi 2 %, à 1 121 pence. Le joint- e IHDIT FFFF qf Q FFFF p‚ SERVICES COLLECTIFS C IRDQV IDVS MOULINEX /RM GREENCORE GROUP CGU qf

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± xy QDII HDQW xv SIDHS HDTW e PRDR FFFF ses profits. venture mis en place il y un an entre NCL HLDG HEINEKEN p‚ ± IIDIT PDRI CNP ASSURANCES ANGLIAN WATER qf

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credi 3,7 %. Le groupe table sur un bientôt opérationnel. Les deux so- e

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triplement de ses ventes de télé- ciétés vont mettre en commun leurs e ± e hi STDQS HDUW qf IPDSR FFFF SDQS FFFF PREUSSAG AG KERRY GRP-A- s„ e QHQDQ FFFF FONDIARIA ASS ELECTRABEL fi

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BCA FIDEURAM s„

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± qf VDWS HDSP VDP

e WPP GROUP CARDIO CONTROL IDVH ± RDRR HDRS

BCA INTESA s„

±

QHVDWI HDII FFFF

e f DJ E STOXX MEDIA P CSS ITDQS IDQV FFFF

BCA ROMA s„ TE´LE´COMMUNICATIONS

C

WDR

e HITT NV IDTP C IQDRS HDIS

BCO BILBAO VIZC iƒ

± qf IUDIP HDSQ

FFFF

e BRITISH TELECOM INNOCONCEPTS NV IWDV ±

TWDR HDSH

BCO POPULAR ESP iƒ

C qf IPDRP HDQU C

ISDWS

e CABLE & WIRELES BIENS DE CONSOMMATION NEDGRAPHICS HOLD IDPU

IHDIS FFFF iƒ www.lemonde.fr

BSCH R

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hi RHDPS HDIP

C

PDQ

DEUTSCHE TELEKO e RDSS C POLYDOC

QSDIS HDPW e xv PRDVP FFFF

BCP R €„ AHOLD

ƒi IHDRH FFFF

± IHW

EUROPOLITAN HLD PROLION HOLDING HDRT ± QDQQ HDRT e qf

US FFFF

BNP /RM p‚ ASDA GROUP PLC

e

p‚ UPDWS FFFF

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FRANCE TELECOM RING ROSA UDUS

PSDST FFFF e q‚ IHSDR FFFF

CCF /RM p‚ ATHENS MEDICAL

q‚ PHDTV FFFF

± HDWS

HELLENIC TELE ( e S C RING ROSA WT e„ STDWS HDVH

±

QDSR HDQS

CHRISTIANIA BK xy AUSTRIA TABAK A

e C

xv RV PDHP

C

HDQW

KONINKLIJKE KPN e UCC HOLDING NV IQ

TQDU FFFF e hi C TDVR HDRR

COMIT s„ BEIERSDORF AG

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CAMDEN NATIONAL q‚ e p‚ SIDVS FFFF

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COMM.BANK OF GR q‚ BIC /RM

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PORTUGAL TELECO €„

C

VDTQ HDIV e qf C

QS HDIR

COMMERZBANK hi BRIT AMER TOBAC

C

QSPDIV IDVH

SWISSCOM N gr e BRUXELLES

p‚ VSDI FFFF ± IIPDPV HDTH

DEN DANSKE BK hu CASINO GP /RM

WUDUT FFFF

TELE DANMARK hu

± gr IVQPDSU HDPU IDT FFFF C

QDPQ HDUQ

DEN NORSKE BANK xy CFR UNITS -A- ENVIPCO HLD CT

e

IPT FFFF

€„ VOYAGES

TELECEL e C p‚ STR FFFF PDRR e PI

± TRDT HDTP

DEUTSCHE BANK hi CPT MODERNES /R FARDEM BELGIUM B

e

± IHDUW HDIW

TELECOM ITALIA s„ e fi VSDU FFFF FFFF e QDR

IQVDU FFFF

DEXIA CC fi DELHAIZE INTERNOC HLD

e C

SDTW HDQS

TELECOM ITALIA s„ e C p‚ QHQDS FFFF HDWP e II

IPQ FFFF

DEXIA FCE RM p‚ ESSILOR INTL /R INTL BRACHYTHER B

e C

RT HDTT

TELEFONICA iƒ e fi SUTDS FFFF e II FFFF

±

RRDU HDRS

DRESDNER BANK hi ETS COLRUYT LINK SOFTWARE B

e C SDVQ HDSP

TIM s„

± qf PDPV FFFF PDHS IDWI

IPTDSU FFFF q‚ Réservez et achetez

ERGO BANK FYFFES PAYTON PLANAR

C

PHDPI IDQI

VODAFONE AIRTOU qf e

fi QVDUR FFFF e WDV FFFF

FFFF FFFF FIRST AUSTRIAN e„ GIB SYNERGIA

C

HDPQ

f DJ E STOXX TCOM P TWUDSP

q‚ PUDIH FFFF ± ISDHQ HDQV FOERENINGSSB A ƒi GOODYS

C

qf IHDRU HDUR WDPI FFFF

FOKUS BK xy vos billets d’avion IMPERIAL TOBACC

e ps IQ FFFF IPDQT FFFF HALIFAX qf KESKO -B- FRANCFORT

CONSTRUCTION e p‚ TQP FFFF

QUDUI FFFF qf L’OREAL /RM C IPRDS

HSBC HOLDS 1&1AG&CO.KGAA HDRH

e

IVDHU FFFF e €„

iƒ SHDS FFFF RVDHU FFFF

q‚ MODELO CONTINEN ACCIONA C IDHW IONIAN BK REG.S AIXTRON VVDP

PRDWR FFFF e q‚

± iƒ IIDPQ HDHW WPDII FFFF hu PAPASTRATOS CIG FFFF

JYSKE BANK REG ACESA REG en partenariat avec ANYWAY AUGUSTA BETEILIGUN SUDP

e

p‚ TRI FFFF C

q‚ IQDRH FFFF QTDVR IDII

hu PROMODES /RM AKTOR SA ± RIDV

KAPITAL HOLDING BB BIOTECH ZT-D HDIP

C

IHDTP IDHP e e qf

ps ISDU FFFF SUDR FFFF

fi RECKITT & COLMA ASKO OY ± ITDI

KBC BANCASSURAN BB MEDTECH ZT-D HDTP

C

QDTS HDRP e qf C C

iƒ PHDTW HDTV IQDPS PDWV

qf SAFEWAY ± SR

LLOYDS TSB AUMAR R BERTRANDT AG HDUR

C

TDIT HDSH

e qf e C

± s„ UDSI HDVI SDTT IDHS ps SAINSBURY J. PL

AUTOSTRADE C HDTW

MERITA e BETA SYSTEMS SOFTW IRDT

IUIDU FFFF qf QDHS FFFF

ELF AQUITAINE / p‚ FKI e

STDRS FFFF e p‚

± s„ RDRR HDRS TQDIQ FFFF

q‚ SEITA /RM

BCA INTESA C IDUI

NAT BANK GREECE e CE COMPUTER EQUIPM IUV

±

s„ TDHV HDVP

± PSDHI HDSQ

ENI FLS IND.B hu

C

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e qf C

qf IDTI IDWR SS FFFF

p‚ SMITH & NEPHEW

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NATEXIS BICC PLC CE CONSUMER ELECTR HDWI

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UDSI IDPI

qf e

± RHDRS HDIP

ENTERPRISE OIL FLUGHAFEN WIEN e„

C

qf QDQR RDQI

C ± qf TDUQ QDQH PHDPU PDVH

qf STAGECOACH HLDG BLUE CIRCLE IND C PDII

NATL WESTM BK CENIT SYSTEMHAUS IWR

xy VDPQ FFFF

±

ISDWR IDUW

F.OLSEN ENERGY GKN qf e

C

IVDV IDHV e iƒ

T FFFF p‚ PSVDP FFFF

ƒi TABACALERA REG

C

IQS

NORDBANKEN HOLD BOUYGUES /RM DRILLISCH HDUS

C

qf PDTS HDSV

LASMO C QDVH HDRH

GLYNWED INTL PL qf e

QDW FFFF e ps C C

qf TDHT HDPS

PIDT HDRU

s„ TAMRO

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ROLO BANCA 1473 BPB e EDEL MUSIC E 98 FFFF

±

VUDU HDQR

OMV AG e„

IPDHI FFFF

HALKOR q‚

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qf PDSI IDPH C

qf PDPV FFFF

PHDUH QDTI

qf TESCO PLC

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ROYAL BK SCOTL e ELSA IDRP

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C IHDRP IDIW

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ƒi TNT POST GROEP ±

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S-E-BANKEN -A- CBR EM.TV & MERCHANDI IDHV

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hi SVDS HDVT

C

HDHU e HEIDELBERGER DR RWHDHR

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VSDHS FFFF

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e HELLAS CAN SA P q‚ ± €„ ISDR FFFF ƒi IIDTI IDVS

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SV HANDBK -A- GRAPHISOFT NV ISDS

IHDQP FFFF

PROSAFE xy e C

QDRW HDSV

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gr PWWDVP HDQI

± PUDS

UBS REG COLAS /RM e HOEFT & WESSEL PDRV

IWDVU FFFF

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± QDWP HDUV

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C COMMERCE DISTRIBUTION qf IWDRU FFFF

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UNICREDITO ITAL CRH PLC e HUNZINGER INFORMAT IQDQ

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ROYAL DUTCH CO xv

e C hu SQDUW HDPS

iƒ RUDT FFFF

TVDSV FFFF

hu ISS INTL SERV-B ± ± QDTW IDTQ

CRISTALERIA ESP qf PIT

UNIDANMARK -A- ARCADIA GRP INFOMATEC SDPT

±

ITDPU HDUS

SAGA PETROLEUM xy

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hu WTDVP FFFF iƒ QQDIS FFFF

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XIOSBANK GRUPOS DRAGADOS e CO PLC qf INTERSHOP COMMUNIC

±

QDWI PDHI

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C C e C iƒ STDVS IDTI

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e e WWDR FFFF

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± PQWDI FFFF GROUPE GTM p‚ QTDW

KONE B CASTO.DUBOIS /R LHS GROUP HDTU

C

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SMEDVIG -A- xy

± WDIU HDWW

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HANSON PLC e LAHMEYER CENTROS COMER P iƒ LINTEC COMPUTER

IPTDW FFFF

TOTAL FINA /RM p‚

e

± VWDS HDQQ

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HEIDELBERGER ZE iƒ SDR FFFF PHS FFFF

LEGRAND /RM p‚ CONTINENTE LOESCH UMWELTSCHUT

±

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f DJ E STOXX ENGY P QPSDVI

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C PIDUR IDTS HELL.TECHNODO.R qf QR HDUR q‚ QUDVT FFFF IPDPV FFFF ALUMINIUM GREEC LEIF HOEGH xy DIXONS GROUP PL MENSCH UND MASCHIN

PTDSS FFFF

q‚ e C ± hi RRDPS HDII WSDP HERACLES GENL R e QDVP ± C qf QDRH HDVW TRI HDIT

ARJO WIGGINS AP LINDE AG hi GEHE AG MOBILCOM

e

± hi RRDU HDRS

± C IHDUQ SDTT HOCHTIEF ESSEN qf IUDS FFFF

ISDRQ IDIP ƒi e ± QQDPS HDUS

ASSIDOMAEN AB SERVICES FINANCIERS MAN AG hi GREAT UNIV STOR MUEHL PRODUCT & SE

C

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ƒi e C GUILBERT /RM MUEHLBAUER HOLDING IRWDV HDQQ

AVESTA MANNESMANN AG hi

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qf IPDQR HDWV

± IISWDQV HDPU

e gr 3I ± ƒi PRDQR FFFF QPDS HOLDERBANK FINA HDTI

± RTU HDQP

fi e HENNES & MAURIT PFEIFFER VACU TECH BEKAERT C

PHDT HDVQ

METALLGESELLSCH hi

e

e fi SUDI FFFF

IRW FFFF p‚ ALMANIJ e

± QIDVU FFFF IMETAL /RM €„ VH IDQH

RDTS FFFF

BILTON qf e JERONIMO MARTIN PLENUM

PH FFFF

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e q‚ SIDVH FFFF

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s„ ALPHA FINANCE e C

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C hi RQP HDUH RRDWV ITALCEMENTI PDRT RWDVS HDIH

BOEHLER-UDDEHOL e„ KARSTADT AG PSI

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e C qf WDTT HDVH

C

RDRR HDWI s„ AMVESCAP C

C IIDIV HDRI UI FFFF ITALCEMENTI RNC qf

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BRITISH STEEL qf KINGFISHER QIAGEN NV

±

QDPU HDWQ

e NFC qf

e p‚ IPWDT FFFF

WPDP FFFF

p‚ BAIL INVEST /RM

e C ± SDUW PDHU LAFARGE /RM qf IRDS IDRH ± IWDPS QDSI

BUHRMANN NV xv MARKS & SPENCER REFUGIUM HOLDING A

USDWV FFFF

e NKT HOLDING hu

€„ PHDHP FFFF

IHDTW FFFF

q‚ BPI R e

C hi SU FFFF IDHU MICHANIKI REG. IRDIS

RDWU FFFF

BUNZL PLC qf METRO SACHSENRING AUTO

±

ISDRR HDQH

OCEAN GROUP qf

e ± qf VDRS HDQT

C

IPDP HDRI ps BRITISH LAND CO

e C ± C qf IPDQQ PDPW PQDU PARTEK IDHR TDRV HDRU

CART.BURGO s„ NEXT PLC SALTUS TECHNOLOGY

±

ISDWR HDQV

PENINS.ORIENT.S qf

e qf TDVI FFFF

±

IUIDS HDPW hi CAPITAL SHOPPIN e

C

C ITQ FFFF PHILIPP HOLZMAN p‚

HDVP RWDR IWDPV IDPW

ELKEM ASA, OSLO xy PINAULT PRINT./ SCM MICROSYSTEMS

± QDUW HDRH

e qf

C PREMIER FARNELL

fi TI HDRI

IDSW FFFF qf COBEPA e C

± s„ UDQ HDSS SI PILKINGTON PLC HDWS

WDIV FFFF

ELVAL q‚ RINASCENTE SER SYSTEME

C

IVDWH PDHU

e RAILTRACK qf iƒ ISUDRS FFFF

C

IUDHW QDIS e qf CORP FIN ALBA - e IVDW FFFF SDV FFFF RMC GROUP PLC ps

IIDHR FFFF

INPARSA €„ STOCKMANN A SERO ENTSORGUNG

e C

QWDUS HDUT

e xv

RIDR FFFF

p‚ RANDSTAD HOLDIN

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± PQPDSH HDIQ RUGBY GRP gr RIDUP IDIR ± WDHW HDQR

JOHNSON MATTHEY qf VALORA HLDG N SINGULUS TECHNOLOG

hu IHVDPS FFFF

e C IUVDVW HDVV

gr RATIN -A- ITPDV FFFF p‚ CS GROUP N C

e C C qf IHDVU RDRP RWDV SAINT GOBAIN /R IDRQ RSDIV HDIV

MAYR-MELNHOF KA e„ W.H SMITH GRP SOFTM SOFTWARE BER

e C

IIPDWS IDPH

e hu p‚ SVR FFFF

IRDIW FFFF €„ EURAFRANCE /RM RATIN -B- e C ± C qf UDVP HDSV TUDW SEMAPA QDIW VDRS HDTH

METSAE-SERLA A ps WOLSELEY PLC TDS

e e

ps IIDS FFFF p‚ IQSDP FFFF

QTDSI FFFF ƒi FONCIERE LYONNA RAUMA OY C ± HDHR SKANSKA -B- QTVDTQ RSDSI QDIU PSDHQ FFFF

MODO B FR ƒi f DJ E STOXX RETL P TECHNOTRANS

e

C p‚ IIH FFFF

qf QDTV IDPU

IWDPQ FFFF hu GECINA /RM

RENTOKIL INITIA C IDIR SUPERFOS QSDR QUDVQ FFFF

NORSKE SKOGIND- xy TELDAFAX

±

qf UDRV HDPH

C C

qf IDVS HDVQ RDQU HDUI

e HAMMERSON qf C TARMAC FFFF REXAM IWHDI IIDRS QDTP

OUTOKUMPU OY -A ps TELES AG

C

QTDVR IDII

hu e

qf PDWH FFFF USDPS FFFF

e KAPITAL HOLDING p‚ TAYLOR WOODROW ± UDWS HAUTE TECHNOLOGIE HDTP RU FFFF PECHINEY-A- p‚ REXEL /RM TIPTEL

e ± qf IQDHW HDRU

IHSDW FFFF p‚ e LAND SECURITIES C

C PTDRS HDWS e e„

RV TECHNIP /RM IDHS

SDQ FFFF

PORTUCEL INDUST €„ RHI AG e TRANSTEC

IQH FFFF

ALCATEL /RM p‚

qf UDQH FFFF

WRDTV FFFF

e q‚ LIBERTY INT.HDG

± SWPDIT FFFF TITAN CEMENT RE gr QWDI HDRT

TDRS FFFF

RAUTARUUKKI K ps RIETER HLDG N W.E.T. AUTOMOTIVE

PIDIH FFFF

ALTEC SA REG. q‚

e

e ± s„ IHDTU HDPV

IIDPS FFFF

UNICEM s„ MEDIOBANCA FFFF FFFF

± ƒi PRDHT FFFF IUDHP HDUP RIO TINTO qf SANDVIK -A- e

±

IRDWS HDQQ

BAAN COMPANY xv

e e s„ UDWS FFFF

C

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iƒ MEDIOLANUM

FFFF URALITA FFFF

q‚ IUDPS FFFF PRDHT FFFF

SIDENOR SANDVIK -B- ƒi e IIVDQ FFFF

BARCO fi

± e qf VDIQ IDRW

WDQ FFFF

VALENCIANA CEM iƒ MEPC PLC FFFF FFFF

q‚ QUDSU FFFF SPQDSW FFFF SILVER & BARYTE gr ±

TDTI IDQU

SAURER ARBON N BRITISH AEROSPA qf

e e iƒ IWDSS FFFF

C

PRDQR HDPS

e„ METROVACESA

FFFF WIENERB BAUSTOF FFFF

± PDTI IDIT

qf e PUDPT FFFF SMURFIT JEFFERS ƒi

ITP FFFF

SCANIA AB -A- CAP GEMINI /RM p‚

e

xv UDWS FFFF

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e qf MEDIOLANUM FFFF WILLIAMS FFFF

UDQS FFFF

SONAE INDUSTRIA €„ ƒi PUDIR FFFF

IHIDSP FFFF

SCANIA AB -B- COLOPLAST B hu

e

p‚ IHUDQ FFFF

± HDHQ

e f PIIDTQ PARIBAS

FFFF DJ E STOXX CNST P FFFF

IIDHS FFFF

SOPORCEL €„ ±

± qf PHDQT IDRI IRTWDIV HDQV

SCHINDLER HOLD gr COLT TELECOM NE

C

IQDHQ HDRU

PROVIDENT FIN qf

FFFF FFFF

IIDVW FFFF

SSAB SW ST A FR ƒi e

p‚ QQDW FFFF C IRVTDTQ HDPW

gr DASSAULT SYST./

e SCHINDLER HOLD

C

PQDIS HDRQ

e RODAMCO NV xv

FFFF FFFF IIDU FFFF

STORA ENSO -A- ps e

HDWR FFFF e s„ TIDQ FFFF

SCHNEIDER ELECT p‚ FINMECCANICA

±

PIDRT IDVP

e SCHRODERS PLC qf

C

FFFF

CONSOMMATION CYCLIQUE FFFF

IIDW HDPS

ps e STORA ENSO -R- C

TUDPS HDQU e hi C

IDQT HDUR s„ FRESENIUS MED C

e SEAT-PAGINE GIA

TTDQS FFFF

SEFIMEG N /RM p‚

FFFF FFFF PTDVT FFFF

SVENSKA CELLULO ƒi e

p‚ PQTDW FFFF ƒi WDPT FFFF

ACCOR /RM C GAMBRO -A-

VDTW PDIT

e SECURICOR qf

VH FFFF

e SIMCO N /RM p‚ FFFF FFFF

IUR FFFF

THYSSEN hi e e

± ±

VWDQ HDII xv RHDSS HDQU

ADIDAS-SALOMON hi GETRONICS

IRDPW FFFF

SECURITAS -B- ƒi

C

SDTI HDSS

SLOUGH ESTATES qf

FFFF FFFF

VDHT FFFF

ƒi e TRELLEBORG B C ±

PDSI HDUW hu QRDTW IDSU

ALITALIA s„ GN GREAT NORDIC

± IHUPDIP HDPW

e SGS GENEVA BR gr

IPUDW FFFF

e UNIBAIL /RM p‚

FFFF FFFF

RSDI FFFF

fi e

UNION MINIERE C

PRDI HDVR q‚ SUDIQ FFFF

AUSTRIAN AIRLIN e„ INTRACOM R

C

QDTH HDVT

e SHANKS & MCEWAN qf HDRQ FFFF

e UNIM s„

C FFFF FFFF QIDPS HDVI

ps e

UPM-KYMMENE COR C

TQDVU HDRP xv FFFF FFFF

BANG & OLUFSEN hu e KON. PHILIPS EL

IPH FFFF

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± SIDEL /RM IHDIR HDWV

e VALLEHERMOSO iƒ

FFFF FFFF

p‚ IRDTR FFFF

C USINOR C

SDTI IDQW xy WDRH IDQP

BARRATT DEV PLC qf MERKANTILDATA

qf RDVH FFFF

SDTI FFFF

WOOLWICH PLC qf INVENSYS

FFFF FFFF q‚ PTDWS FFFF

VIOHALCO C ± PDVV IDSU qf WDSP IDWU

BEAZER GROUP qf e MISYS

p‚ PITDV FFFF C

HDVP

e f DJ E STOXX FINS P PSPDQ SITA /RM

FFFF FFFF

± PWDWI HDQH

e„ e VOEST-ALPINE ST C

IDWR FFFF xy PDTQ IDWH

BENETTON GROUP s„ NERA ASA

IVDPW FFFF

SKF -A- ƒi

FFFF FFFF

± HDIH

f DJ E STOXX BASI P IWSDS IIDWT FFFF xy QRDTR FFFF

BERKELEY GROUP qf NETCOM ASA

IWDIR FFFF

SKF -B- ƒi e C C

TDRI HDUP ps WPDS HDTS

BRITISH AIRWAYS qf NOKIA

C

PSDSS HDSQ

ALIMENTATION ET BOISSON SOPHUS BEREND - hu e ± PDIV HDUH ps FFFF FFFF

BRYANT GROUP PL qf NOKIA -K-

e C e

PQDS HDVT

CHIMIE e STORK NV xv CODES PAYS ZONE EURO C ± SPDU FFFF qf VDVW PDHQ qf TDPU HDUR

CHARGEURS RM p‚ ALLIED DOMECQ NYCOMED AMERSHA

C

SVUDIU HDUS

e SULZER FRAT.SA1 gr e FR : France - DE : Allemagne - ES : Espagne C C IPDUR HDRS p‚ WTDQS FFFF qf FFFF FFFF xv PPDW HDRR AGA -A- ƒi CLUB MED. /RM ASSOCIATE BRIT OCE

IUDIR FFFF

SVEDALA ƒi e IT : Italie - PT : Portugal - IR : Irlande C ± IPDTW FFFF qf HDTW FFFF qf IRDSS QDPT s„ PDRI HDRI AGA -B- ƒi COATS VIYELLA BASS OLIVETTI

IPRURDQV FFFF

e e hu LU : Luxembourg - NL : Pays-Bas - AT : Autriche C C C SVENDBORG -A- IRVDS FFFF qf WDUS IDUT e„ RS HDTU qf RDHQ IDWR AIR LIQUIDE /RM p‚ COMPASS GRP BBAG OE BRAU-BE ROLLS ROYCE

C

UDRR TDIQ

e e T.I.GROUP PLC qf e FI : Finlande - BE : Belgique. FFFF FFFF qf PDQS FFFF p‚ QTSDS FFFF p‚ TPV FFFF AKZO NOBEL xv COURTAULDS TEXT BONGRAIN /RM SAGEM

±

QRDUV HDQH e e e xy e C ± ± ± RRDP IDST hi IVDTQ HDUS e„ RUDSS HDVQ hi QRP HDTS

BASF AG hi DT.LUFTHANSA N BRAU-UNION TOMRA SYSTEMS SAP AG CODESPAYSHORSZONEEURO

e C

WHDS HDSU e e„ e C C ± RP QDPQ ƒi PHDTW HDPV qf FFFF FFFF hi QWW HDSH

BAYER AG hi ELECTROLUX -B- CADBURY SCHWEPP VA TECHNOLOGIE SAP VZ CH : Suisse - NO : Norve`ge - DK : Danemark

e

± C C ps IHDUP PDSS ± ± PHDQT HDSP qf VDWU PDVI hu RPDUT IDWP qf IHDSV HDPW

BOC GROUP PLC qf EMI GROUP CARLSBERG -B- VALMET SEMA GROUP GB : Grande-Bretagne - GR : Gre`ce - SE : Sue`de.

e e C C ± ± UHDRR HDPP p‚ IDR FFFF hu RPDRH HDIH QVRDQV HDRH hi VHDR HDHT CIBA SPEC CHEM gr EURO DISNEY /RM CARLSBERG AS -A f DJ E STOXX IND GO P SIEMENS AG LeMonde Job: WMQ1607--0021-0 WAS LMQ1607-21 Op.: XX Rev.: 15-07-99 T.: 10:58 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 17Fap: 100 No: 0386 Lcp: 700 CMYK

FINANCES ET MARCHÉS LE MONDE / VENDREDI 16 JUILLET 1999 / 21

± ± ± SIDRH QQUDIT HDVU SIDPS TT TSDSH RPWDTS HDUT UIDHS IPDUH IPDTH VPDTS HDUW IQ BIC...... SIDVS GROUPE PARTOUCHE ... SKIS ROSSIGNOL......

C C FFFF FFFF FFFF WI IPVDSH IQH VSPDUR IDIU IQSDRH ITTDTH ITU IHWSDRS HDPR ITT BIS...... WP GUILBERT...... SOCIETE GENERALE......

C C ± UTDQH SHHDSH IDUQ UVDUH RUT RUIDSH QHWPDVR HDWS RVS ISSDWH ISTDWH IHPWDPH HDTR IUH B.N.P...... US GUYENNE GASCOGNE... SODEXHO ALLIANCE......

C ± ± IUIDIH IIPPDQR HDPQ IVP PPT PPSDSH IRUWDIV HDPP PQRDSH TQDSH TR RIWDVI HDUW TSDIS VALEURS FRANC¸AISES BOLLORE ...... IUIDSH HACHETTE FILI.ME...... SOGEPARC (FIN) ......

C C C QTSDVH PQWWDRW HDHV QTR PIQ PIV IRPWDWW PDQS PIH PTDVH PTDWV IUTDWV HDTU PV BONGRAIN ...... QTSDSH HAVAS ADVERTISIN ...... SOMMER-ALLIBERT......

C C C PTP IUIVDTI IDRU PTQ IRW ISH WVQDWR HDTU IRPDSH QUDUW QUDVH PRUDWS HDHQ QWDUS BOUYGUES ...... PSVDPH IMETAL ...... SOPHIA ......

± ± ± QPDIH PIHDST IDIU QHDUH IWDUS IVDVH IPQDQP RDVI IVDSH TU TTDQH RQRDWH IDHR UHDWH b A l’ouverture de la séance, jeudi 15 juillet, l’action Air BOUYGUES OFFS...... QPDRV IMMEUBLES DE FCE ...... SPIR COMMUNIC. # ......

C ± ± WDPH THDQS HDII VDRT TRDIH TR RIWDVI HDIT TVDWH USDRH UTDIH RWWDIV HDWQ UW

Liquide gagnait 0,61 %, à 149,40 euros. Le rachat par le BULL#...... WDPI INFOGRAMES ENTER .... STRAFOR FACOM......

C ± TS RPTDQU IDTR PTH PRDQU PRDQU ISWDVT FFFF PRDPH IUUDQH IUUDIH IITIDUH HDII ITTDQH CANAL + ...... TQDWS INGENICO ...... SUEZ LYON.DES EA ......

C numéro un mondial des gaz industriels, en association C ± ITHDIH IHSHDIW IDIU IRS PQDVS PR ISUDRQ HDTQ PRDTW PPSDQH PPW ISHPDIR IDTR PPH CAP GEMINI ...... ITP INTERBAIL...... TF1 ......

± ± ± SP QRIDIH HDUT RV QHT QHQ IWVUDSS HDWV QPH IHSDWH IHSDPH TWHDHU HDTT IHWDPH

avec l’américain Air Products, de son concurrent bri- CARBONE LORRAINE..... SPDRH INTERTECHNIQUE...... TECHNIP......

C

± ± IQRDIH VUWDTR IDHQ IQQDIH TVDWH TW RSPDTI HDIS TW QT QSDIH PQHDPR PDSH QRDVH

tannique British Oxygen Corp, va permettre au groupe CARREFOUR ...... IQSDSH ISIS ...... THOMSON-CSF......

C C C VSDPS SSWDPH HDIV WI WHDQH WIDHS SWUDPS HDVQ VU IPTDWH IPW VRTDIV IDTS IPTDVH CASINO GUICHARD ...... VSDIH KLEPIERRE...... TOTAL FINA SA......

C ± ± SQDHS QRUDWW HDRU SSDPH IPI IPHDTH UWIDHV HDQQ PQU IPUDWH IPVDIH VRHDPV HDIT IPT français de consolider sa place de numéro un mondial. CASINO GUICH.ADP ...... SQDQH LABINAL...... b UNIBAIL ......

C C C PRQ ISWQDWV IDTQ PQH WPDPH WPDSS THUDHW HDQV WR SIDUH SIDVH QQWDUW HDIW FFFF

bJeudi matin, les titres Peugeot et Renault ouvraient CASTORAMA DUB.(L...... PQWDIH LAFARGE...... UNILOG ......

C C C

IHSDTH TWPDTW HDIW IHRDIH QSDSH QSDTI PQQDSW HDQI QSDIH IHWDRH IIH UPIDSS HDSS IIQDTH

respectivement en léger retrait de 0,90 %, à 153,30 eu- C.C.F...... IHSDRH LAGARDERE...... UNION ASSUR.FDAL ......

C C ± ISSDSH IHPHDHI HDUI IRH TR TQ RIQDPS IDST TWDPH IRDTR IRDUQ WTDTP HDTI IRDPH CEGID (LY) ...... ISRDRH LAPEYRE ...... USINOR......

C C UDIH RTDSU FFFF UDPH RTDSH RTDUH QHTDQQ HDRQ RRDSH UW UWDWS SPRDRR IDPH USDVH ros, et en légère hausse de 0,13 %, à 46,11 euros. CERUS...... UDIH LEBON (CIE)...... VALEO ......

C ± ±

SPDUH QRSDTW IDSW RTDIH PHS PHQDIH IQQPDPS HDWQ PHSDIH RS RSDPV PWUDHP HDTP RU

b La valeur Rhône-Poulenc progressait de 0,65 %, à CGIP ...... SQDSS LEGRAND ...... GPE VALFOND # ......

C SIDPS QQTDIV FFFF SHDQS IIVDPH IIW UVHDSW HDTV IIVDUH QRDSS QRDSS PPTDTQ FFFF QTDHS a SIDPS

48,25 euros jeudi matin. Les actionnaires d’Hoechst de- CHARGEURS...... LEGRAND ADP ...... VALLOUREC...... C C RVDSH QIVDIR HDHV SQ QVDSH QVDSH PSPDSR FFFF RHDVH PUDHS PUDIP IUUDWH HDPT PUDRR CHRISTIAN DALLOZ ...... RVDRT LEGRIS INDUST...... VIA BANQUE ......

C C ±

ISHDSH WVUDPP HDHU ISW IHSDIH IHTDQH TWUDPV IDIR IIT UVDVH UWDUH SPPDVH IDIR UW vaient se prononcer jeudi 15 juillet sur la fusion avec le CHRISTIAN DIOR ...... ISHDTH LOCINDUS...... VIVENDI ......

C

± ± VHDWH SQHDTU IDPP VH TQP TPSDSH RIHQDHI IDHQ TIW IRDPS IRDQS WRDIQ HDUH IQDUR

français pour constituerAventis. CIC -ACTIONS A...... VIDWH L’OREAL ...... WORMS (EX.SOMEAL .....

± TH QWQDSU FFFF SWDSH PVQDQH PVPDPH IVSIDII HDQW PVW PIH PIH IQUUDSI FFFF PIUDRH CIMENTS FRANCAIS ...... TH LVMH MOET HEN...... ZODIAC EX.DT DIV ......

± b Jeudi matin, l’action BNP gagnait 1,20 %, à 75,90 eu- ± WHDQH SWPDQQ HDRR WIDSH ITQ ISVDIH IHQUDHU QDHI ISPDPH CLARINS ...... WHDUH MARINE WENDEL ......

C WTDQS TQPDHI FFFF IHI TDII TDPH RHDTU IDRU TDHS

ros, tandis que le titre Société générale cédait 0,36 %, CLUB MEDITERRANE .... WTDQS METALEUROP ......

C ±

PRDSH ITHDUI HDRI PSDPI QWDVS QWDVR PTIDQQ HDHQ QWDTH

à 166 euros, et que celui de Paribas reculait de 0,28 %, à CNP ASSURANCES ...... PRDRH MICHELIN......

C VTDUH STVDUI PDRV VTDPH QPDSS QPDSS PIQDSI FFFF QS COFLEXIP...... VRDTH MONTUPET SA......

C C IVHDPH IIVPDHQ HDII IVI IHDIT IHDQP TUDTW IDSU IHDRP 107 euros. A ces cours, les nouvelles conditions de COLAS ...... IVH MOULINEX ......

C C IDUV IIDTV IDIR IDWQ SS SSDWH QTTDTV IDTR SHDRH

l’offre de la BNP sur la Société générale valorisent l’ac- COMPTOIR ENTREP...... IDUT NATEXIS......

Compen- RIDRH PUIDSU FFFF RRDSH PSDPH PSDPH ITSDQH FFFF PHDSH

CPR ...... RIDRH NEOPOST...... Pre´ce´dent Cours Cours % Var.

tion de cette dernière à 171,24 euros pour l’offre princi- sation C International ± f IRDWH WUDUR IDHT ITDUS PQ PQDIH ISIDSQ HDRQ PRDPI

CRED.FON.FRANCE ...... ISDHT NORBERT DENTRES...... en ¤uros en ¤uros en francs veille

(1)

C ± QI PHQDQS IDTR QRDIS PT PSDWI ITWDWT HDQS PTDWS pale et à 167 euros pour l’offre subsidiaire (limitée à CFF.(FERRAILLES) ...... QHDSH NORD-EST......

± ± ±

PVDRI IVTDQT IDQP QQDSS TV TT RQPDWQ PDWR UIDSH IQPDRH IPWDUH VSHDUV PDHR IPHDSH

30 % du capital). L’offre de la BNP sur l’action Paribas CREDIT LYONNAIS...... PVDUW NORDON (NY)...... AMERICAN EXPRESS......

C ± FFFF FFFF FFFF FFFF PQH PQP ISPIDVP HDVU PQPDWH SSDWH SRDSH QSUDSH PDSH SRDQH

est valorisée à 117,755 euros (en tenant compte d’un CREDIT LYONNAIS...... PVDTS NRJ # ...... A.T.T. #...... ± SSDWH QTTDTV FFFF SS VDRH FFFF FFFF FFFF VDQS IUDPH IUDHQ IIIDUI HDWW ITDTQ CS SIGNAUX(CSEE)...... SSDWH OLIPAR...... BARRICK GOLD #......

C ±

UR RVSDRI HDTV VQDVH IHUDQH IHUDQH UHQDVR FFFF IHSDSH PUDTH PUDSH IVHDQW HDQT QIDWH CVG dont la valeur théorique est estimée à 7,7 euros). DAMART ...... UQDSH PARIBAS...... CROWN CORK ORD.#.....

C

± ± PRWDVH ITQVDSV HDUQ PTQ IITDVH IITDSH UTRDIW HDPT IIUDSH PSDHT PRDVT ITQDHU HDVH PRDPH

La branche principale de l’offre de la Société générale DANONE...... PRV PATHE...... DE BEERS # ......

C ± ITIDSH IHSWDQU HDWR ITI RU RTDHW QHPDQQ IDWR RH UI FFFF FFFF FFFF TSDIH DASSAULT-AVIATIO ...... ITH PECHINEY ACT ORD ...... DU PONT NEMOURS.....

± ± QQDVU PPPDIU HDHW QPDWW PUH PUH IUUIDHV FFFF FFFF PWDPW PUDVT IVPDUS RDVV QIDPI sur Paribas valorise ce dernier à 113,12 euros, tandis que DASSAULT SYSTEME...... QQDWH PENAUILLE POLY.C ...... ERICSSON # ......

C C ± SWDSH QWHDPW HDSI SV TQDSH TQDTH RIUDIW HDIT TS SR SPDTH QRSDHQ PDSW SPDTS

la branche subsidiaire le valorise à 110,67 euros. DE DIETRICH...... SWDPH PERNOD-RICARD...... FORD MOTOR # ......

C ± UVDRH SIRDPU HDIQ WPDVS ISRDUH ISTDSH IHPTDSU IDIT ISQDSH IIQ IIQ URIDPQ FFFF IHPDTH DEVEAUX(LY)# ...... UVDSH PEUGEOT...... GENERAL ELECT. #......

± ± IIDTH UTDHW FFFF IIDPT ITQ ITIDTH IHTHDHQ HDVT ISV TV TTDSH RQTDPI PDPI TIDUH DEV.R.N-P.CAL LI...... IIDTH PINAULT-PRINT.RE...... GENERAL MOTORS # .....

C C ± IPRDVH VIVDTQ IDRT IQIDSH IHW IHUDVH UHUDIP IDIH WV WDSP IHDRH TVDPP WDPR VDPW DEXIA FRANCE ...... IPQ PLASTIC OMN.(LY) ...... HITACHI #......

C

± ± SDSH QTDHV IDVS SDRS VSDHS VS SSUDST HDHT VS IQS IQQDVH VUUDTU HDVW IIWDIH

RE`GLEMENT MENSUEL DMC (DOLLFUS MI)...... SDRH PRIMAGAZ...... I.B.M # ......

± ± ±

PTDPH IUIDVT IDVU PUDPH TRI TQR RISVDUU IDHW TRHDSH TQDTH TQDPH RIRDST HDTQ TP

______DYNACTION...... PTDUH PROMODES...... ITO YOKADO #......

C C C TVDSH RRWDQQ HDPP TVDTH IWPDSH IWQ IPTT HDPT IWVDIH IWDPU PPDQH IRTDPV ISDUP IWDQS EIFFAGE ...... TVDQS PUBLICIS #...... MATSUSHITA #......

C C IUPDPH IIPWDST HDPW IRTDUH IU IU IIIDSI FFFF IUDSH RPDHP RPDSH PUVDUV IDIR QWDSS ELF AQUITAINE ...... IUIDUH REMY COINTREAU...... MC DONALD’S #......

ti hs IS t svvi„ Cours releve´sa` 10 h 15

C ± RH PTPDQV HDWW QVDSH RTDHS RTDIS QHPDUP HDPP RR UIDRS FFFF FFFF FFFF TUDSH ERAMET ...... RHDRH RENAULT ...... MERCK AND CO # ......

C C ±

IPTDSH VPWDUW IDHR IRT USDPS US RWIDWU HDQQ USDSH UDHQ UDIU RUDHQ IDWW TDUI ERIDANIA BEGHIN...... IPSDPH REXEL...... MITSUBISHI CORP...... viquid—tion X PQ juillet

C ± QHS PHHHDTU HDRW QIS IV IV IIVDHU FFFF IUDTH WWDWS WWDTH TSQDQQ HDQS WRDWH ESSILOR INTL ...... QHQDSH RHODIA ...... MOBIL CORPORAT.#......

C FFFF FFFF FFFF QQRDWH RUDWR RVDTQ QIVDWW IDRR RQ IQV FFFF FFFF FFFF IQI ESSILOR INTL.ADP...... QIHDPH RHONE POULENC A...... MORGAN J.P. # ......

C ± UT RWVDSQ HDPT VH IIS IIUDIH UTVDIQ IDVQ IIVDSH IQDIH FFFF FFFF FFFF IQDPU ESSO...... UTDPH ROCHEFORTAISE CO ..... NIPP. MEATPACKER......

C Compen- ± THH QWQSDUR PDUR SUH PDVH PDVH IVDQU FFFF PDWH QVDPS QUDVH PRUDWS IDIV QWDUP

Pre´ce´dent Cours Cours % Var. EURAFRANCE...... SVR ROCHETTE (LA) ...... PHILIP MORRIS # ......

sation France C ± f ± IDQV WDHS IDRQ IDQT SRDRS SR QSRDPP HDVQ SPDRH VRDWS VVDTS SVIDSI RDQT VQDSH

en ¤uros en ¤uros en francs veille EURO DISNEY...... IDRH ROYAL CANIN...... PROCTER GAMBLE ......

(1)

± IDQV WDHS FFFF IDRW IVQH IVQH IPHHRDHI FFFF IVSH IQDUH IQDSH VVDSS IDRT IRDPV EUROTUNNEL...... IDQV RUE IMPERIALE (L...... SEGA ENTERPRISES ......

C C C C ISPDQH WWWDHP HDIQ ISIDTH SQDPH SQDUS QSPDSV IDHQ RUDHI QSDTH QT PQTDIR IDIP QUDHW TIDSH TPDTS RIHDWT IDVU SVDQS B.N.P. (T.P)...... ISPDIH FAURECIA ...... SADE (NY) ...... SCHLUMBERGER #......

C C ± ± IRPDIH WQPDII HDTQ IRHDSH IIWDVH IPH UVUDIS HDIU IIQDIH TPV TPR RHWQDIU HDTR SWR IIS IPH UVUDIS RDQS IHIDQH CR.LYONNAIS(TP) ...... IRQ FIMALAC SA...... SAGEM SA...... SONY CORP. #......

± ± ± QTQ PQVIDIP HDSS QWQDSH IW IVDVQ IPQDSP HDVW IWDHS ITPDVH ITIDIH IHSTDUS IDHR ISTDPH RENAULT (T.P.)...... QTS FINEXTEL...... SAINT-GOBAIN......

C C ± IUIDUT IIPTDTU HDTW IVQDWH TUDIS TUDSH RRPDUU HDSP UH VQ VQDHS SRRDUU HDHT VRDUH SAINT GOBAIN(T.P...... a IUPDWT FIVES-LILLE...... SALVEPAR (NY) ......

C C

FFFF FFFF FFFF IRWDSH IQSDPH IQU VWVDTT IDQQ IQW QWDVH QWDVW PTIDTT HDPQ QVDIH

THOMSON S.A (T.P ...... IRWDIH FONC.LYON.# ...... SANOFI SYNTHELAB...... ABRE´VIATIONS

C ± PQW ISTUDUR HDVW PRQ UPDWS UPDSH RUSDSU HDTP USDHS TQDSH TQDSH RITDSQ FFFF TTDWH

ACCOR ...... PQTDWH FRANCE TELECOM...... SAUPIQUET (NS) ......

B = Bordeaux; Li = Lille ; Ly = Lyon ; M = Marseille; Ny = Nancy; Ns = Nantes.

± ± PHDSV IQS HDRV PP URTDSH URS RVVTDVV HDPH TUV TIDQH TIDQH RHPDIH FFFF SRDWH AEROSPATIALE MAT ...... PHDTV FROMAGERIES BEL...... SCHNEIDER ELECTR......

C

± ± RUDQV QIHDUW HDIU RUDPH IQUDTH IQU VWVDTT HDRR IPWDSH RVDTH RVDVH QPHDII HDRI RWDIH AGF ...... RUDRT GALERIES LAFAYET ...... SCOR...... SYMBOLES

± ITDVH IIHDPH FFFF IUDII URDQS URDQS RVUDUH FFFF UUDWH UUDSH UU SHSDHW HDTS TWDQH

AIR FRANCE GPE N ...... ITDVH GASCOGNE...... S.E.B...... 1 ou 2 = cate´gories de cotation - sans indication cate´gorie 3 ; a coupon

C C ± IRW WUUDQV HDQR ISIDRH TSDPH TSDIH RPUDHQ HDIS TTDRH STDRS SU QUQDWH HDWU SVDWS

AIR LIQUIDE ...... IRVDSH GAUMONT #...... SEITA...... de´tache´; b droit de´tache´; # contrat d’animation ; o = offert ;

C ± ± IQHDVH VSUDWW HDTP IQPDIH SIDQS SIDIH QQSDIW HDRW SQDVS WDVH WDUT TRDHP HDRI WDUH

ALCATEL ...... IQH GAZ ET EAUX ...... SELECTIBANQUE...... d = demande´; x offre re´duite ; y demande re´duite ; d cours pre´ce´dent.

± ±

QPDPH PIIDPP IDVW PWDWP IIH IIH UPIDSS FFFF IIPDSH QUDWV QTDQU PQVDSU RDPR QV

ALSTOM...... QPDVP GECINA...... SFIM...... `

C C C DERNIERE COLONNE RM (1) : PRUDRH ITPPDVR HDIT PRU SSDSH SSDUH QTSDQU HDQT SRDPH RQDIS RRDIS PVWDTI PDQP RR ALTRAN TECHNO. #...... PRU GEOPHYSIQUE ...... SGE......

C C ± IHWDPH UITDQI IDQH WV PUDST PUDSV IVHDWI HDHU PSDPH IPH IIWDVH UVSDVR HDIU IPH ATOS CA...... IHUDVH GRANDVISION ...... SIDEL...... Lundi date´ mardi : % variation 31/12 ; Mardi date´ mercredi : montant du

C C ± IPQDWH VIPDUQ IDPQ IIVDIH IPVDSH IQQ VUPDRP QDSH IQRDPH ISIDPH ISH WVQDWR HDUW ISPDWH AXA...... IPPDRH GROUPE ANDRE S.A ...... SILIC CA ...... coupon en euros ; Mercredi date´ jeudi : paiement dernier coupon ;

C C ± IIWDUH UVSDIV HDQQ IQQDWH PSDUS PSDVW ITWDVQ HDSR PPDPH VH VHDVH SQHDHI IVQDPH BAIL INVESTIS...... a IPHDIH GR.ZANNIER (LY) ...... SIMCO...... Jeudi date´ vendredi : compensation ; Vendredi date´ samedi : nominal.

± ± IHUDSH UHSDIS FFFF IHRDWH WWDRH WW TRWDRH HDRH IIH PITDVH PIQDSH IRHHDRU IDSP PPTDSH BAZAR HOT. VILLE ...... IHUDSH GROUPE GTM ...... S.I.T.A ......

C ± ± RIWDVI IDUS FFFF FFFF FFFF QUDVH PRUDWS HDRH SS QTHDUV IDUW GUILLEMOT #...... TR DAPTA-MALLIN.... MANITOU # ...... DISTRIBORG G.....

C ± PDIH SDVV SI QQRDSR QDUT SH QPUDWV FFFF UHDUS RTRDHW FFFF

GUYANOR ACTI .... HDQP SECOND GROUPE J.C.D ...... MANUTAN INTE ..d EMIN-LEYDIER.....d ± RUVDVS IDQS IRSDTH WSSDHU FFFF IHT TWSDQI FFFF QHDIT IWUDVR FFFF NOUVEAU HF COMPANY...... UQ DAUPHIN OTA ..... MARC ORIAN...... d FLAMMARION S...d

C ± QQWDUW IDSU QWDVH PTIDHU FFFF SH QPUDWV IDWT IRDTI WSDVR FFFF SIDVH ______d HIGH CO...... DECAN GROUPE... MARIONNAUD P . GRAVOGRAPH......

C C ± ±

PUSDTQ RDSH UQDVS RVRDRP HDPH QHDUS PHIDUI HDIT PR ISUDRQ IDPU

´ HOLOGRAM IND .. RPDHP ´ DU PAREIL AU...... MECATHERM #.... GPE GUILLIN ...... C ± QWDHQ PDSW QTDIH PQTDVH HDVP QQDPH PIUDUV FFFF ITDSH IHVDPQ FFFF

MARCHE IGE + XAO...... SDWS MARCHE ENTRELEC CB ...... MGI COUTIER...... d JEANJEAN # ...... d

C C ± ± SPDRV SDVV WVDWH TRVDUR RDHS IITDPH UTPDPP PDQS QH IWTDUW IDTW ILOG # ...... V ENTREPRISE I...... MICHEL THIER .... HBS TECHNOLO ..

C ± ± QHDUT WDHU RRDWH PWRDSP HDPP IPDUH VQDQI IDIU IRWDRH WVH FFFF

IMECOM GROUP .. RDTW ETAM DEVELOP.... NAF-NAF #...... HOT.REG.PARI .....d

we‚hs IQ t svvi„

ti hs IS t svvi„

C C C ± IIVDHU HDVR IHWDSH UIVDPU HDUR PTDQQ IUPDUI PDSP IPSDTH VPQDVV HDRV INFONIE...... IV EUROPEENNE C ... PHYTO-LIERAC .... HUREL DUBOIS....

C

IQTDRR QDRV RS PWSDIV FFFF UI RTSDUQ FFFF IIV UURDHQ FFFF

INFOTEL #...... PHDVH EUROP.EXTINC..... POCHET...... d IDI...... d

 le™tionF

ne se Cours releve´sa` 17 h 35 Une se´lection. Cours releve´sa` 10 h 15

± ± ITHDTR PDHR RR PVVDTP FFFF TQDSH RITDSQ HDWR PP IRRDQI FFFF LEXIBOOK #...... PRDRW EXEL INDUSTR.....d RADIALL #...... IMV TECHNOLO...d

C C ± ± SIDIT PDSH QPDUV PISDHP HDVT STDRH QTWDWT PDSS PTDVH IUSDVH PDSS JOLIEZ-REGOL...... UDVH EXPAND S.A...... RALLYE(CATHI ..... INTER PARFUM....

Cours Cours % Var. Cours Cours % Var. ± IDVR FFFF IQVDSH WHVDSH FFFF RP PUSDSH QDTU RI PTVDWR FFFF

JOLIEZ-REGOL...... d HDPV FACTOREM...... d REYNOLDS...... IPO (NS) # ...... d

Valeurs f en ¤uros en francs veille Valeurs f en ¤uros en francs veille

± SWDTW IDRI IWDIS IPSDTP FFFF PQ ISHDVU FFFF IWDSH IPUDWI FFFF LACIE GROUP...... WDIH FAIVELEY # ...... d RUBIS #...... LABO.PHARMYG...d

C C ± ± UHDVR IH IUDWW IIVDHI SDVP STDTS QUIDTH IDHU SDUP QUDSP FFFF IIWDSH UVQDVU HDRP IHH TSSDWT FFFF ADL PARTNER...... IHDVH MEDIDEP #...... ADA...... FINACOR...... d SABATE SA # ...... M.B.ELECTRON....d

C ± VRDWS HDQV TDIR RHDPV FFFF VWDWH SVWDUI PDIT VP SQUDVV FFFF UHDQH RTIDIR FFFF VW SVQDVH FFFF AB SOFT...... IPDWS MILLE AMIS #...... d AIGLE # ...... FINATIS(EX.L ...... d SEGUIN MOREA... NSC GPE (NY) ...... d

± ± ± IRRDQI FFFF TDHR QWDTP RDIQ UP RUPDPW PDII ITH IHRWDSQ FFFF IPVDPH VRHDWR HDIT RSDPU PWTDWS FFFF ALPHAMEDIA...... PP MONDIAL PECH ... ALGECO #...... FININFO...... d SIDERGIE...... NOCIBE...... d

C C ± ± ± PVDPU HDPQ VDHW SQDHU UDHI VP SQUDVV PDIS RIDUS PUQDVT HDWP PU IUUDII FFFF IIW UVHDSW HDSW ALPHA MOS ...... RDQI NATUREX...... APRIL S.A.#( ...... FLO (GROUPE) ..... SIPAREX (LY)...... ONET #......

C C ± ± ± WSIDIR QDPH TRDWH RPSDUP IDVV TIDSH RHQDRI QDWI RRDSH PWIDWH IDII PIDVS IRQDQQ FFFF IS WVDQW IDST ALTAMIR & CI...... IRS OLITEC ...... ARKOPHARMA # .. FOCAL (GROUP .... SOCAMEL-RESC ...d ORGASYNTH ......

C C ± ± ± ITDQQ TDQW HDWS TDPQ SDST WS TPQDIT HDII SP QRIDIH IDUH RVDHS QISDIW HDPI RTDVH QHTDWW FFFF APPLIGENE ON .... PDRW OXIS INTL RG...... ASSUR.BQ.POP..... FRAIKIN 2#...... SOPRA #...... PARIS EXPO...... d

± ± WDIV PDUV PI IQUDUS IDVU PVDPH IVRDWV FFFF RQ PVPDHT FFFF QDUI PRDQR FFFF IWDIH IPSDPW FFFF ASTRA ...... IDRH PERFECT TECH..... ASSYSTEM #...... GAUTIER FRAN ....d SPORT ELEC S...... d PAUL PREDAUL....d

C C ± ± ± UPDPP QDRP UDTP RWDWV IDTV IVS IPIQDSP IDHW IDPH UDVU FFFF ISDTI IHPDQW HDVW WDPS THDTV HDQQ ATN...... IIDHI PHONE SYS.NE..... BENETEAU CA# .... GEL 2000...... d STALLERGENES ... PIER IMPORT......

C ± RHTDTW IDQI IRDVU WUDSR HDVU TDWQ RSDRT FFFF PRDWH ITQDQQ FFFF RQDRS PVSDHI FFFF PIDTH IRIDTW FFFF AVENIR TELEC...... TP PICOGIGA...... BISC. GARDEI...... d GENERALE LOC ....d STEF-TFE # ...... d PISC. DESJOY ...... d

C C ± ± ± RUTDPP IDPP UTDSH SHIDVI HDIQ TIDVH RHSDQV HDRW UPDSH RUSDSU IDPT IDWU IPDWP FFFF PRDWW ITQDWP HDRR BELVEDERE...... UPDTH PROSODIE ...... BOIRON (LY)# ...... GEODIS #...... a SUPERVOX (B)...... d PLAST.VAL LO......

± ± ± WSDII PDHQ PSDSU ITUDUQ SDQH QH IWTDUW FFFF IDQS VDVT FFFF TH QWQDSU PDRR PWDPU IWP FFFF BIODOME #...... IRDSH PROLOGUE SOF.... BOISSET (LY)...... d G.E.P PASQUI ...... d SYLEA...... REGIONAL AIR .....d

C C C C C QHIDUR HDSW RDIW PUDRV HDWT WQDIS TIIDHP HDHS PTDTH IURDRV HDQV IPDVP VRDHW FFFF QSDRH PQPDPI PDWI BVRP EX DT S...... RT QUANTEL ...... BOIZEL CHANO ... GFI INDUSTRI...... TOUPARGEL (L ....d SECHE ENVIRO.....

C C C C ± SPDRV PDHR RR PVVDTP RDUT ITDSH IHVDPQ IDTU TRDSH RPQDHW PDQH IHQ TUSDTR Q SWDVH QWPDPT FFFF CAC SYSTEMES .... V R2I SANTE ...... BONDUELLE ...... GFI INFORMAT .... TRANSICIEL # ...... SERVICES ET ...... d

C ± IIRDUW WDQV QW PSSDVP UDIR TDUH RQDWS FFFF TS RPTDQU FFFF RPDRH PUVDIQ FFFF PVDWH IVWDSU FFFF CEREP ...... IUDSH RADOUX INTL ...... BOURGEOIS (L.....d GO SPORT...... d TRIGANO...... SICAL...... d

C ± ± RDQW FFFF PPDIH IRRDWU SDPR SHDUS QQPDWH FFFF IWDIH IPSDPW FFFF IHWDWH UPHDWH HDWH SIDPH QQSDVS RDVQ CHEMUNEX #...... HDTU RECIF #...... BRICE...... GPRI FINANCI...... d UBI SOFT ENT ..... SMOBY (LY) #......

C ± ± ± PWVDRT HDVU IVDIW IIWDQP HDTH RVDUV QIWDWV QDUW SIHHDSH QQRSUDHW FFFF IWDIH IPSDPW PDQS IHVDWH UIRDQR FFFF COIL...... RSDSH REPONSE #...... BRICORAMA #...... GRAND MARNIE ..d VIEL ET CIE...... SODICE EXP.( ...... d

C ± ± ± IPUDWI HDSP TDTH RQDPW HDRS IHHDIH TSTDTI QDPW SIDQS QQTDVQ FFFF URDQH RVUDQV HDVH SIDUS QQWDRT FFFF CRYO INTERAC .... IWDSH REGINA RUBEN.... BRIOCHE PASQ .... GROUPE BOURB ..d VILMOR.CLAUS.... SOFIBUS...... d

± PSWDIH FFFF PQDIW ISPDIP HDWH SUDSH QUUDIV FFFF IUDSS IISDIP FFFF SP QRIDIH FFFF QU PRPDUH FFFF CYBER PRES.P...... QWDSH SAVEURS DE F ...... SOLERI...... d GUERBET S.A...... d VIRBAC ...... d SOGEPAG(PARC ...d

C ± ± VSDPU HDIS IIDQH URDIP HDUH QIDSH PHTDTQ HDWR QQ PITDRU FFFF VQ SRRDRR FFFF TQ RIQDPS FFFF CYRANO # ...... IQ SILICOMP # ...... CDA-CIE DES...... GUY DEGRENNE .. WALTER # ...... SOLVING # ...... d

C C IHIDTU QDQQ IQIDRH VTIDWQ HDQI RPDWW PVP FFFF SQDSH QSHDWR FFFF IPHDUH UWIDUR FFFF UDTR SHDIP FFFF DESK # ...... ISDSH SERP RECYCLA ..... CEGEDIM # ...... GUYOMARC H N ..d AFE ...... d S.T. DUPONT......

C ± ± VDSQ FFFF RH PTPDQV PDST VU SUHDTV HDSU IHHDRH TSVDSV HDSW QUDIP PRQDRW FFFF QVDUW PSRDRS FFFF DESK BS 98 ...... d IDQH SOI TEC SILI ...... CERG-FINANCE.... HERMES INTL ...... AFIBEL ...... d STEDIM # ...... d

C C ± RWDPH RDIU PR ISUDRQ QDWH QH IWTDUW FFFF IHHDIH TSTDTI PDTQ QU PRPDUH FFFF IWDRV IPUDUV FFFF DMS # ...... UDSH STACI #...... CGBI ...... d HYPARLO #(LY...... AIRFEU#(NS)...... d SURCOUF # ...... d

± RUDPQ FFFF HDUI RDTT PDUR TDWS RSDSW FFFF PVDVQ IVWDII FFFF QI PHQDQS FFFF VQ SRRDRR FFFF DURAND ALLIZ.... UDPH STELAX ...... CLAYEUX (LY)...... d I.C.C.#...... d ALAIN MANOUK ..d SYLIS # ......

± ± ± ± TTWDHV RDTU IUDQH IIQDRV PDSR RPDRW PUVDUP IDIW RTDII QHPDRT IDVW UQDHS RUWDIV FFFF SR QSRDPP FFFF DURAN DUBOI..... IHP SYNELEC #...... CNIM CA# ...... IMMOB.BATIBA .... BQUE TARNEAU...d TEAMLOG #...... d

C ± IIIDSI FFFF PDHQ IQDQP FFFF SQ QRUDTT FFFF IHDSI TVDWR HDVS WP THQDRV FFFF RP PUSDSH IDVP EFFIK #...... d IU LA TETE D.L...... COFITEM-COFI ....d IMS(INT.META ..... C.A.GIRONDE...... d THERMADOR GP..

C ± ± PHPDTW HDTR PTDHR IUHDVI HDHV TSDSH RPWDTS FFFF RHDVH PTUDTQ PDTH QWDTH PSWDUT FFFF IPDVH VQDWT FFFF ESKER ...... QHDWH THERMATECH I.... CIE FIN.ST-H...... d INFO REALITE ...... C.A.LOIRE/H...... d THERMOCOMPACd

± ± ± RVHDIT HDRI IHU UHIDVU HDWQ IRTDSH WTHDWV IDTV SDPI QRDIV FFFF TIDRS RHQDHW FFFF IHI TTPDSP FFFF EUROFINS SCI...... UQDPH TITUS INTERA ...... C.A. PARIS I...... INT. COMPUTE.....d C.A. MIDI CC...... d UNION FIN.FR .....

± ± ± SWDHR IH IHIDVH TTUDUT FFFF RVDUV QIWDWV HDIR IPWDTH VSHDIP FFFF SQ QRUDTT PDHQ SUDPS QUSDSR FFFF EURO.CARGO S .... W TITUS INTER...... d C.A.ILLE & V...... JET MULTIMED .... C.A. SOMME C ..... VRANKEN MONO.

C ± ± RHQDRI QDWI QH IWTDUW QDVI SH QPUDWV FFFF WQ TIHDHR HDHS SRDPH QSSDSQ FFFF QSDUH PQRDIV FFFF EUROPSTAT #...... TIDSH TRANSGENE # ...... C.A.LOIRE AT...... d LATECOERE # ...... CR.AG.SUD RH.....d VULCANIC # ...... d

C ± ± ± VVDRW QDUU IPDWW VSDPI HDRT RUDSH QIIDSV QDHT IIPDUH UQWDPT FFFF RQDPT PVQDUU RDWP FABMASTER # ...... IQDRW TR SERVICES...... C.A.MORBIHAN.... L.D.C...... d CIDER SANTE ......

C C C QRHDRR PDUU TDIH RHDHI FFFF USDVH RWUDPP HDPH TDSH RPDTR HDRT UQDIH RUWDSH FFFF FI SYSTEM #...... SIDWH V CON TELEC...... C.A.DU NORD#..... LECTRA SYST...... CODETOUR...... d ......

C C SSDIH IDPH WDSH TPDQP QQDVH TQDSH RITDSQ FFFF QV PRWDPT FFFF IQDQH VUDPR FFFF FLOREANE MED... VDRH WESTERN TELE .... C.A. OISE CC ...... d LEON BRUXELL .... COFIDUR # ...... d ......

± ± QRIDIH PDTP WHDUH SWRDWS FFFF PHDQU IQQDTP PDHU QRDHS PPQDQS FFFF GENERIX # ...... SP ...... C.A.PAS CAL ...... LOUIS DREYFU..... CORA INDUSTR ...d ......

± ± IHHDQH IDWW UVDWH SIUDSS FFFF IWDIH IPSDPW PDHS ISHDVH WVWDIV FFFF GENESYS # ...... ISDPW ...... C.A.TOULOUSE.....d LVL MEDICAL ...... DELACHAUX S...... d ......

± ± PVVDTP PDUT SV QVHDRT FFFF IWSDSH IPVPDRH HDUT QV PRWDPT FFFF GENSET...... RR ...... CRCAM TOUR.P ...d M6-METROPOLE .. DELMON INDUS..d ......

C C ISTDUU QDWI RSDRW PWVDQW FFFF PDHV IQDTR HDRV ITDVS IIHDSQ FFFF GROUPE D # ...... PQDWH ...... CROMETAL ...... d MEDASYS DIGI..... DIGIGRAM # ......

´ ´ IITRDTS IQGHU IVSDRQ IPITDQR IQGHU IWRDRP IPUSDQI IRGHU REVENU-VERT ...... IUUDSS ACTILION EQUILIBRE C *..... KALEIS EQUILIBRE D......

´ ´ ´ ´ ´ ´ IPHDUH IPGHU IVIDVU IIWPDWW IQGHU IVIDTH IIWIDPP IRGHU Minitel : SEVEA ...... IVDRH ACTILION EQUILIBRE D * .... KALEı¨SSERENITE C......

´ ´ IIISDQW IQGHU IUHDHR ´ ´ ´ PHSUTDVS IQGHU IUVDIQ IITVDRT IRGHU

SICAV 3616 CDC TRESOR (1,29 F/mn) SYNTHESIS ...... QIQTDWP ACTILION PEA EQUILIBRE *. KALEIS SERENITE D ......

IUHDUW IIPHDQI IQGHU

QVSDQU IQGHU PQDVI ISTDIV IRGHU

UNIVERS ACTIONS ...... SVDUS ACTILION PRUDENCE C *.... LATITUDE C ......

PHVVPDQQ IRGHU

FONSICAV C ...... QIVQDRW

IHWVDPH IQGHU ´ ITUDRP IVRDIS IPHUDWR ISGHU IQTDHS IRGHU

MONE ASSOCIATIONS...... ACTILION PRUDENCE D * ... PHDUR

´ ˆ LATITUDE D...... PHSSWDPU IRGHU

MUTUAL. DEPOTS SIC. C ..... QIQRDPR WVDPH TRRDIS IQGHU IWVDTS IQHQDHT ISGHU TUVDHT IRGHU

FCP UNIVAR C ...... LION ACTION EURO ...... OBLITYS D...... IHQDQU WRDHI TITDTU IQGHU IIWPDVT ISGHU IVIDVS ´ PVPDSW IRGHU Sicav en ligne : UNIVAR D...... LION PEA EURO...... PLENITUDE D PEA ...... RQDHV

QWDUQ PTHDTI IQGHU IRURIDVS IRGHU 08 36 68 09 00 (2,23 F/mn) UNIVERS-OBLIGATIONS ...... POSTE GESTION D...... PPRUDQV

 le™tionF

ne se ` RPWSUDPS IRGHU

´ POSTE PREMIERE SI...... TSRVDUW RQPDUQ IRGHU

ECUR. ACT. FUT.D PEA...... TSDWU Fonds communs de placements

` PSSSPHDHS IRGHU

´ POSTE PREMIERE 1 AN...... QVWSQDUV RIDIQ PTWDVH IRGHU IWTRDPT HVGHU

ECUR. CAPITALISATION C.... INDOCAM VAL. RESTR...... PWWDRS

IRQDUP IQGHU

PIDWI ` SRTUTDWU IRGHU

Cours de cloˆ ture le 13 juillet ´ CM EURO PEA...... POSTE PREMIERE 2-3...... VQQSDRS IQSIUDIW VVTTTDWS IRGHU PWQDIS HWGHU

ECUR. EXPANSION C...... MASTER ACTIONS ...... RRDTW

QSDIV PQHDUU IQGHU

SPRVDUU IRGHU

´ ´ CM FRANCE ACTIONS ...... REVENUS TRIMESTR. D ...... VHHDIU UQHDPP RUVWDWQ IRGHU

IVUDTH HWGHU

ECUR. GEOVALEURS C...... MASTER OBLIGATIONS ...... PVDTH

IUTDSV IQGHU

PTDWP ´ IIHUDTS IRGHU

´ CM MID. ACT. FRANCE...... THESORA C ...... ITVDVT SPDPR QRPDTU IRGHU

IQSDWI IPGHU

Valeurs unitaires e Date ECUR. INVESTIS. D PEA...... OPTALIS DYNAMIQ. C ...... PHDUP

PRHSDVS IQGHU QTTDUU ´ WSRDSS IRGHU

E´metteurs f ´ ´ CM MONDE ACTIONS...... THESORA D...... IRSDSP PHVDQS IQTTDTW IRGHU

IQPDQU IPGHU

¤uros francsee cours EC. MONET.C/10 30/11/98...... OPTALIS DYNAMIQ. D...... PHDIV

TVIDPI IQGHU

IHQDVS ´

PVRPHTDWS IRGHU

´ ´ CM OBLIG. LONG TERME.... TRESORYS C...... RQQPUDHU IPQPDWR IRGHU IVUDWT ´ IPTDRH IPGHU

EC. MONET.D/10 30/11/98...... OPTALIS EQUILIB. C ...... IWDPU

QH IWTDUW IQGHU

PQTWDWI IRGHU

AGIPI ´ ´ CM OPTION DYNAM...... SOLSTICE D...... QTIDPW QQSDQQ IRGHU SIDIP ´ IPHDST IPGHU

ECUR. TRESORERIE C...... OPTALIS EQUILIB. D...... IVDQV ´ QPUDWV IQGHU

´ ´ CM OPTION EQUIL...... SH RTDUQ QHTDSQ IRGHU

IPPDUQ IPGHU

ECUR. TRESORERIE D ...... OPTALIS EXPANSION C ...... IVDUI

IUQDPR IQGHU

AGIPI AMBITION (AXA) ...... PTDRI WVWDVR IQGHU

´ CM OBLIG. COURT TERME .. ISHDWH SG ASSET MANAGEMENT PVWDPH IVWUDHQ IRGHU

IPPDPH IPGHU

ECUR. TRIMESTRIEL D...... OPTALIS EXPANSION D...... IVDTQ

IVPDPP IQGHU

AGIPI ACTIONS (AXA)...... PUDUV PHQSDUT IQGHU

´ CM OBLIG. MOYEN TERME . QIHDQS Serveur vocal : IVVDQQ IRGHU

PVDUI ´ ´ ´ IIQDIS IPGHU

EPARCOURT-SICAV D...... OPTALIS SERENITE C...... IUDPS

IHVIDHP IQGHU

´ CM OBLIG. QUATRE...... ITRDVH 08 36 68 36 62 (2,23 F/mn) IQWVVDPP IRGHU PIQPDRW ´ ´ ´ IHSDTU IPGHU

3615 BNP GEOPTIM C ...... OPTALIS SERENITE D ...... ITDII

IHRUDQH IQGHU

´ ISWDTT IPSPPDWR IRGHU

IWHWDII Fonds communs de placements CADENCE 1 D...... SPHDTQ IQGHU

GEOPTIM D...... PACTE SOL. LOGEM...... UWDQU

ISWDUU IHRVDHP IQGHU

QQHVDPS IRGHU

SHRDQR ´ CADENCE 2 D...... IUDUW IITDTW IQGHU

SQTDIV IQGHU

HORIZON C...... PACTE VERT T. MONDE...... VIDUR CM OPTION MODERATION .

UVSDHS IQGHU

BNP ACTIONS EURO...... IIWDTV

IHQTDHP IQGHU

´ ´ ISUDWR IHHDPQ IRGHU

PREVOYANCE ECUR. D...... ISDPV CADENCE 3 D......

IHQIDVP IQGHU

BNP ACTIONS FRANCE...... ISUDQH

QQVDHV IQGHU LCF E. DE ROTHSCHILD BANQUE INTEROBLIG C ...... SIDSR

TVWDVU IQGHU

BNP ACT. MIDCAP EURO..... IHSDIU CIC BANQUES ´ UVDQI SIQDTV IQGHU

TQQDWP IQGHU

ASIE 2000...... WTDTR INTERSELECTION FR. D......

PQVDUU IQGHU

BNP ACT. MIDCAP FR...... QTDRH CRE´DIT AGRICOLE ´ ´

IIWWDTI IQGHU

´ IVPDVV PIUVQDQS IQGHU QQPHDVS SELECT DEFENSIF C...... PPPDRR IQGHU

FRANCIC...... QQDWI SAINT-HONORE CAPITAL ....

IPHPDIU IQGHU

BNP ACTIONS MONDE...... IVQDPU 08 36 68 56 55 (2,23 F/mn) ´

ISWIDTV IQGHU

´ ´ PRPDTS RTHDWR IQGHU UHDPU SELECT DYNAMIQUE C ...... IWUDPS IQGHU

FRANCIC PIERRE...... QHDHU ST-HONORE MAR. EMER. ....

IPRRDIS IQGHU

BNP ACTIONS PEA EURO..... IVWDTU ´ ´ IHWQDSS IQGHU

´ ITTDUI QHQDIV IQGHU RTDPP ´ UPPDIR IQGHU ´ IIHDHW SELECT EQUILIBRE 2...... PWWDQI IQGHU

´ ATOUT AMERIQUE ...... EUROPE REGIONS...... RSDTQ ST-HONORE PACIFIQUE ...... IWPDPH IQGHU

BNP EP. PATRIMOINE...... PWDQH ´ ITHDRW IHSPDUS IQGHU IQPDTQ IQGHU

PHDPP ´ ´ PIHTDVH IQGHU

´ ATOUT ASIE...... ST-HONORE VIE SANTE ...... QPIDIV SELECT PEA 3...... PIQDTS IQGHU

BNP EPARGNE RETRAITE .... QPDSU

RQHDHQ PVPHDVI IQGHU PHTHDST IQGHU

´ ATOUT CROISSANCE...... QIRDIQ CIC PARIS SG FRANCE OPPORT. C...... ISHRPDPU IQGHU

BNP MONE COURT TERME . PPWQDIV

RHRDPU PTSIDVR IQGHU IWVTDVQ IQGHU

QHPDVW SG FRANCE OPPORT. D ......

´ ATOUT FONCIER...... LEGAL & GENERAL BANK SUIHDVW IQGHU

BNP MONETAIRE C...... VUHDTP

RVSDUR QIVTDPS IQGHU

IPUQDPI IQGHU

ATOUT FRANCE EUROPE ..... IWRDIH SOGENFRANCE C......

IIHRDWT IRGHU

´ ASSOCIC ...... ITVDRS SPSTDTR IQGHU

BNP MONETAIRE D ...... VHIDQU

RQWDPH PVVHDWT IQGHU

QIPDRQ IQGHU

ATOUT FRANCE MONDE...... RUDTQ SOGENFRANCE D......

THRDTT IQGHU

AURECIC...... WPDIV ´ IWPHDSV IRGHU

´ PWPDUW VPWUPDQQ IQGHU

BNP MONE PLACEMENT C.. IPTRWDHS SECURITAUX ......

IWRDIT IPUQDTI IQGHU

TUSDWH IQGHU

ATOUT FUTUR C ...... SOGEOBLIG C...... IHQDHR

PHVDTT IQGHU

CICAMONDE...... QIDVI ´ IRHRDWW IPGHU

´ PIRDIW USVRIDQS IQGHU

BNP MONE PLACEMENT D.. IISTIDWR STRATEGIE IND. EUROPE ....

IIVIDHS IQGHU

IVHDHS ´ QHRDTQ IQGHU

ATOUT FUTUR D...... SOGEPARGNE D...... RTDRR

SHQDHS IQGHU

CONVERTICIC...... UTDTW ´

PIRUDTU IPGHU

´ ´ ´ QPUDRI IITRRDHP IQGHU

BNP MONE SECURITE ...... IUUSDIP STRATEGIE RENDEMENT ....

QPHDIU PIHHDIV IQGHU

ITPUDIH IQGHU

COEXIS ...... SOGEPEA EUROPE...... PRVDHS

PPHHDVH IQGHU

´ ´ ECOCIC...... QQSDSI WQVQSVDPQ IQGHU

BNP MONE TRESORIE ...... IRQHSIDUW ` RPQDSU PUUVDRR IQGHU

RSQDSQ IQGHU

DIEZE ...... SOGINTER C...... TWDIR

SIVHDTP IRGHU

EPARCIC ...... UVWDUV

IHWTDRQ IQGHU

BNP OBLIG. CT ...... ITUDIS Sicav Info Poste :

QTUQDUS IQGHU

EURODYN...... STHDHT

WTTWDTT IQGHU

MENSUELCIC...... IRURDIQ Fonds communs de placements

PPUDSS IQGHU

BNP OBLIG. LT...... QRDTW 08 36 68 50 10 (2,23 F/mn)

UUUDQI IPGHU

INDICIA EUROLAND...... IIVDSH

RRHIDIR IQGHU

TUHDWS ´ IIPDTQ IPGHU

OBLICIC MONDIAL...... DECLIC ACTIONS EURO...... IUDIU

IIWWDWR IQGHU

IVPDWQ ´ IVRDVS IRGHU

BNP OBLIG. MONDE...... PVDIV

PTWWDPT IPGHU

INDICIA FRANCE...... RIIDSH AMPLITUDE AMERIQUE C ...

IIUIDHV IQGHU

´ IUVDSQ ´

QPSDTV IPGHU

OBLICIC ReGIONS ...... DECLIC ACTIONS FRANC ..... RWDTS

WQQDTP IQGHU

IRPDQQ ´ IVQDIR IRGHU

BNP OBLIG. MT C...... PUDWP

ITPTDSV IQGHU

INDOCAM CONVERT. C...... PRUDWU AMPLITUDE AMERIQUE D...

ITQDUQ IQGHU

PRDWT ´ PUVDSV IPGHU

RENTACIC...... DECLIC ACTIONS INTER...... RPDRU

IQSDSI VVVDVW IQGHU

PQWDTW IRGHU

BNP OBLIG. MT D...... QTDSR IRQUDWW IQGHU

INDOCAM CONVERT. D ...... PIWDPP AMPLITUDE EUROPE C......

PQVWDQP IRGHU

QTRDPS ´ QSHDTU IPGHU

SECURICIC...... DECLIC BOURSE PEA ...... SQDRT

ITVDPR IIHQDSV IQGHU

PQRDII IRGHU

BNP OBLIG. REVENUS ...... QSDTW IQVHRDHP IPGHU

INDOCAM EUR. NOUV...... PIHRDRI AMPLITUDE EUROPE D ......

PISWDQR IRGHU

QPWDIW ´ ´ IHTDPU IPGHU

SECURICIC D ...... DECLIC BOURSE EQUILIBRE ITDPH IUHDQQ IIIUDPW IQGHU ITSHDVS IRGHU

BNP OBLIG. SPREADS...... PSIDTU IPQIDUT IQGHU IVUDUV AMPLITUDE MONDE C......

INDOCAM HOR. EUR. C ...... ´ IIRDUQ IPGHU

´ DECLIC OBLIG. EUROPE...... IUDRW IVQIDHV IPHIIDIH IQGHU PQHDSP ISIPDII IRGHU

IHVUDIV IQGHU

BNP OBLIG. TRESOR...... INDOCAM HOR. EUR. D...... ITSDUR AMPLITUDE MONDE D ......

´ IQIDUP IPGHU

DECLIC PEA EUROPE ...... PHDHV

IQSDQU VVUDWU IQGHU PQDSI ISRDPP IRGHU

IHQSDRQ IQGHU

BNP SECT. IMMOBILIER ...... INDOCAM MULTI OBLIG...... ISUDVS AMPLITUDE PACIFIQUE C ...

´ RRIDQW IPGHU

DECLIC SOGENFR. TEMPO .. TUDPW

PQDIU ISIDWW IRGHU PUHDSP HWGHU

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SWWQDWR IQGHU

www.cdc-assetmanagement.com LION 20000 C/3 11/06/99 ...... WIQDUU ´ ...... RRDPP PWHDHT IRGHU PRIDPT HWGHU

INDOCAM ORIENT D ...... QTDUV ELANCIEL FRANCE D PEA....

SRTUDIR IQGHU

LION 20000 D/3 11/06/99 ...... VQQDRT ´ ...... IIRDRW USIDHI IRGHU IIUPDRT IQGHU INDOCAM UNIJAPON...... IUVDUR ELANCIEL EURO D PEA......

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IVUDVP ´ IHVDRR UIIDQP IRGHU IRPTDQI IQGHU LIVRET B. INV.D PEA...... INDOCAM STR. 5-7 D...... PIUDRR GEOBILYS C ......

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MULTI-PROMOTEURS CCBP-CDC

PPWDWV ISHVDSU IRGHU THTDRQ IQGHU OBLIFUTUR C...... WPDRS Fonds communs de placements KALEı¨S DYNAMISME C...... LE´GENDE

RWDVU QPUDIQ IRGHU PHIDUR IQPQDQQ IQGHU PPTDUS IRVUDQV IRGHU SQWDQQ IQGHU PATRIMOINE RETRAITE C.... OBLIFUTUR D ...... VPDPP ACTILION DYNAMIQUE C * . KALEIS DYNAMISME D ...... e Hors frais. ee A titre indicatif. * Part div. par 10 au 5/5/99.

´ QHIDQS IRGHU PITDUR IRPIDUP IQGHU IWVDSQ IQHPDPU IQGHU IWUDRW IPWSDRS IRGHU PATRIMOINE RETRAITE D ... RSDWR ORACTION ...... ACTILION DYNAMIQUE D *. KALEı¨SEQUILIBRE C...... LeMonde Job: WMQ1607--0022-0 WAS LMQ1607-22 Op.: XX Rev.: 15-07-99 T.: 10:28 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 17Fap: 100 No: 0387 Lcp: 700 CMYK

22 AUJOURD’HUI LE MONDE / VENDREDI 16 JUILLET 1999

TOUR DE FRANCE 1999 Lance Armstrong (US Postal) occupe l’Italien Giuseppe Guerini (Telekom), STÉPHANE HEULOT (La Française L’arrivée au sommet de L’Alpe- toujours le premier rang. b LE MAIL- lauréat du jour. b LES GRIMPEURS des jeux) et Thierry Bourguignon d’Huez (221 km) n’a pas apporté, LOT JAUNE a même conforté sa po- n’ont pu se défaire du leader améri- (BigMat Auber 93) ont tenté une of- mercredi 14 juillet, les bouleverse- sition en s’adjugeant la 5e place au cain de la course sur un terrain pour- fensive (140 km d’échappée), avant ments attendus au classement, dont sommet, à vingt-cinq secondes de tant taillé à leur mesure. b SEULS d’être repris dans le final. Lance Armstrong poursuit sans états d’âme sa chevauchée vers Paris Auteur d’une nouvelle et remarquable performance en montagne, où il a pris la 5e place à L’Alpe-d’Huez, l’Américain de l’US Postal a conforté son maillot jaune. Ses rivaux, qui se recrutent parmi les meilleurs grimpeurs du peloton, semblent désormais accepter sa victoire L’ALPE-D’HUEZ (Isère) de chimiothérapie. Il a perdu 11 kg, montée vers L’Alpe-d’Huez, c’est sance identique à celle remarquée Avant l’été 1998, ces interrogations déjà les rôles aux avant-postes les de notre envoyé spécial ce qui explique, selon certains, son exactement l’impression que don- la veille à Sestrières. n’auraient pas été formulées. Si années précédentes. Abraham Ola- Les jours passent, les étapes se nouveau statut de grimpeur, et dé- nait Lance Armstrong. Calé sur sa A ceux qui émettent des doutes quelque chose a changé sur le Tour no (ONCE), Alex Zülle (Banesto), suivent, les cols s’enchaînent, la fie désormais quotidiennement les machine entre deux haies de spec- et manifestent quelque septicisme de France, c’est cela et uniquement Laurent Dufaux (Saeco), Fernando chaleur succède aux intempéries, lois de la physiologie tout en tu- tateurs, le Maillot jaune menait la devant ses prestations et cette su- cela : quand l’exceptionnel devient Escartin (Kelme) et Richard Vi- mais rien n’y fait. Lance Armstrong toyant le miracle. procession, indifférent aux bande- périorité insolente, Lance Arms- la règle, il suscite la perplexité, in- renque (Polti) n’ont ni l’âge ni le (US Postal) impose de plus en plus Ce Texan de vingt-huit ans – il est rilles posées par Pavel Tonkov (Ma- trong rétorque : « Je suis en forme, cite à la rumeur, provoque les ques- profil de ces coureurs censés incar- sa domination sur la course. Quand né à Dallas en 1971 – n’a plus rien pei), Fernando Escartin et Carlos c’est tout. Je ne sais pas l’expliquer. tions. ner le « renouveau » de la disci- il ne gagne pas, comme mercredi de commun avec le garçon qui, en Contreras (Kelme) ou Alex Zülle Pourquoi me soupçonne-t-on ? » Du- Un coureur revenu des ténèbres pline. Deux d’entre eux – Alex Zülle 14 juillet à L’Alpe-d’Huez, il termine 1993, triomphait au championnat (Banesto). rant les mois qu’a duré sa convales- explose à la lumière. Ce scénario a et Laurent Dufaux – ont avoué, il y à quelques secondes du vainqueur du monde sur route à Oslo (Nor- cence, Lance Armstrong a beau- déjà été joué en 1996 avec Bjärne a tout juste un an, avoir consommé – ce jour-là, l’Italien Giuseppe Gue- vège), en 1995 sur une étape du « EN FORME, C’EST TOUT » coup travaillé. Il s’est entraîné dur Riis, venu tenir le premier rôle dans régulièrement de l’érythropoïétine rini (Telekom) – et ne montre ja- Tour de France, à Limoges, ou en Même Richard Virenque (Polti) et a repéré un par un les cols ins- la plus difficile et la plus disputée (EPO) durant leur carrière. mais un signe de fatigue. Dans la 1996 dans la Flèche wallonne. Le – lui aussi en quête de résurrec- crits au menu de l’épreuve. «Je des épreuves, au terme d’une car- Jeudi 15 juillet, à la sortie des tourmente ou sous le soleil, Lance Lance Armstrong 1999, celui qui tion –, porté par cette foule qui de- veux gagner ce Tour », répète-t-il à rière discrète. Alpes, au départ de la 11e étape, Armstrong, qui révèle depuis quel- hisse sa carcasse affûtée sur les puis le matin avait envahi une l’envi. Fait-il actuellement l’objet Bourg-d’Oisans - Saint-Etienne ques semaines des talents de grim- sommets du 86e Tour de France chaussée décorée à son nom, ne d’un traitement à base de subs- QUALITÉS RÉELLES (199 km), qui devait ramener le pe- peur jusque-là ignorés, reste le sans l’ombre d’une difficulté, n’est quittait pas des yeux la roue arrière tances régénérantes provenant des Certes, Lance Armstrong n’a que loton dans la plaine, l’Américain même dans l’effort : stupéfiant de plus cet ancien champion. C’est un de ce concurrent hors norme. progrès de la biotechnologie, assi- vingt-huit ans et son palmarès té- disposait d’une avance de facilité. Il ne grimace pas, ouvre à homme nouveau, moralement re- Lance Amstrong, flanqué de ce milables à des produits dopants, moigne de qualités réelles. Mais ce 7 min 42 s sur son premier poursui- peine la bouche, donne l’impres- construit et physiquement transfor- troupeau de grimpeurs découragés, qui lui seraient autorisées pour des qu’il réalise depui le départ de ce vant, l’Espagnol Abraham Olano sion de ne pas respirer. mé. venait de franchir quelques kilo- raisons thérapeutiques ? « Pas du Tour, et particulièrement depuis le (ONCE). Le Tour de France est tout Lance Amstrong n’est pas qu’un « Pour un coureur professionnel, le mètres auparavant le col de la tout. » Lance Armstrong ne bénéfi- contre-la-montre de Metz, di- juste rendu à mi-parcours, et déjà rescapé. C’est un phénomène. métier est la chose la plus impor- Croix-de-Fer. Lancé à la poursuite cie d’aucune exception et ne roule manche, est tout bonnement « hal- une seule question occupe la cara- Après août 1996, date de l’annonce tante. Pour Lance Armstrong, main- de Stéphane Heulot (La Française qu’à l’énergie « naturelle ». C’est ce lucinant », comme le titrait le quo- vane : qui peut venir taquiner Lance de son cancer aux testicules, il a su- tenant qu’il a vaincu sa maladie, ce- des jeux) et de Thierry Bourgui- qu’il assure. tidien L’Equipe au lendemain de Armstrong ? Car il ne s’agit déjà bi une opération destinée à ôter la lui permet d’être plus relax », dit gnon (BigMat Auber 93), échappés En d’autres temps, sous les son exploit à Sestrières. plus d’espérer le battre. une tumeur au cerveau et, durant Johan Bruyneel, son directeur spor- depuis une centaine de kilomètres, mêmes cieux, pareilles suspicions Ceux qui le suivent aujourd’hui l’année 1997, un traitement lourd tif. « Relax ». Mercredi, dans la le Maillot jaune affichait une ai- n’auraient jamais été énoncées. au classement général occupaient Yves Bordenave Telle la Wells Fargo, US Postal Stéphane Heulot combat sa désillusion avec un beau panache L’ALPE-D’HUEZ (Isère) 14 juillet). A son hôtel, le Breton était apparu 11 min 20 s d’avance – pouvait aussi permettre de notre envoyé spécial las. Désabusé. Alors que, dans son entourage, d’oublier que tout ne va pas si bien que l’on fait diligence en ignorant les obstacles « Fais ch... » Le sommet de L’Alpe-d’Huez est on stigmatisait l’apparition d’« un cyclisme à veut le faire croire dans cette Grande Boucle. L’ALPE-D’HUEZ (Isère) A croire que Jonathan Vaughters, encore à quatre kilomètres. Stéphane Heulot trois vitesses » sur ce Tour de France, lui-même « C’est suicidaire ce que l’on a fait », lâchait, de notre envoyé spécial prévu en principe pour cette tâche, (La Française des jeux) vient d’être repris par le avait confié à l’un des membres de l’équipe après l’arrivée, Thierry Bourguignon. Mais par- Sur le parking des équipes, mais contraint à l’abandon sur petit groupe du maillot jaune, l’Américain que, dans ce contexte, rester aurait été accep- tir de très loin, n’est-ce pas désormais l’unique US Postal Service n’affiche guère chute dans la première semaine, Lance Armstrong (US Postal). Devant un télé- ter. « Je repartirai. Je ne suis pas du genre à bais- solution pour les coureurs français, dont bon son nouveau standing. Au milieu n’était qu’un luxe inutile. viseur, près de la ligne d’arrivée, Michel Friess, ser les bras. Peut-être sera-t-il possible de retenter nombre ont rompu, depuis le début de l’année, des bus rutilants des armadas, aux Tous ces coureurs ne viennent le directeur de la communication de La Fran- un coup », avait néanmoins fait valoir un peu avec les anciennes pratiques dopantes, s’ils fenêtres aveuglées pour préserver pas du néant. La plupart ont déjà çaise des jeux, ne cache pas sa déception. plus tard l’ancien champion de France (en veulent pouvoir essayer d’arracher une victoire l’intimité du havre, le camping-car une longue expérience dans le pelo- « Fais ch... pour lui », répète-il quelques se- 1996) et ancien porteur du maillot jaune (en d’étape, ou, au minimum, finir dans des temps de la formation américaine fait bien ton. Frankie Andreu est profession- condes plus tard, après avoir dû se résoudre à 1996, durant trois jours), repoussant toute ten- proches de ceux des « meilleurs » ? « Moi, je ne modeste. Ce n’est qu’un de ces mo- nel depuis 1989, George Hincapie voir le coureur au trèfle gris se faire irrémé- tation de coup de tête. suis pas très fort sur le final. Alors je suis fort bile homes comme il en circule des depuis 1993, Jonathan Vaughters diablement distancer par le groupe du maillot avant », se contentait de répondre, mercredi à milliers, conduits par des vacan- depuis 1994, Tyler Hamilton et Ke- jaune. « SE FAIRE PLAISIR » L’Alpe-d’Huez, Thierry Bourguignon. ciers, dans le parc national de Yel- vin Livingston depuis 1995. Or ces « Il a fait une étape magnifique. » Au final, « Je pensais plutôt attaquer jeudi », com- « S’ils font preuve d’intelligence, ils ne peuvent lowstone. Un bon véhicule pour hommes ont pris une étoffe insoup- c’était tout ce que Michel Friess voulait retenir mentait Stéphane Heulot, mercredi, à l’arrivée pas écraser tout le temps comme ça la course, ils une partie de pêche entre amis qui çonnée ces derniers mois, comblant de ce mercredi 14 juillet, qui a vu Stéphane à L’Alpe-d’Huez, où il avait finalement pris la doivent lâcher du lest », avait voulu croire, un semble bien modeste pour héberger à grande vitesse des palmarès Heulot fausser compagnie au peloton, sur un 11e place, à 1 min 43 s du vainqueur, l’Italien peu plus tôt, durant la montée de L’Alpe- celle qui est devenue l’équipe phare jusque-là étiques , constitués sous le coup de tête, avec Thierry Bourguignon (Big- Giuseppe Guerini (Telekom). Thierry Bourgui- d’Huez, Michel Friess. Ce « ils » renvoyant à de ce Tour de France. maillot de la défunte formation Mat Auber 93), dans la descente du col du gnon, lâché dès les premiers hectomètres de des équipes comme US Postal, Banesto ou « Low profile », profil bas, comme Motorola. Mont-Cenis. « C’est la marque des champions : L’Alpe-d’Huez, s’était quant à lui classé à la ONCE, dont les classements et les moyennes disait Dustin Hoffman dans Héros quand ils prennent un coup dans la gueule, ils 21e place, à 4 min 36 s. horaires sont d’ailleurs chaque jour scrupuleu- malgré lui, telle semblait être la ÉQUIPE REMANIÉE réagissent », ajoutait Michel Friess. « On ne s’était pas concerté avant avec Thier- sement analysées par l’encadrement de consigne de US Postal avant ce Tour En 1997, deux ans après sa cré- « Je ne sais pas si le mieux est de continuer. » ry. Mais, quand on a pris 100 mètres, on s’est dit La Française des jeux. « C’est encore raté. Mais taion, US Postal n’avait participé à Mardi 13 juillet, à Sestrières (Italie), au soir qu’on allait se faire plaisir. J’aime bien prendre la il faut y croire. Il faut y croire », répétait Sté- la Grande Boucle que grâce à une d’une étape où il avait fini à 12 min 59 s du poudre d’escampette comme ça », expliquait phane Heulot, qui aura dû se contenter, mer- Enquête sur les décès invitation de la Société du Tour de nouveau « roi » de la montagne qu’est devenu Stéphane Heulot. Et peut-être que rouler loin credi, du prix de la combativité. France. Mais, en 1998, l’équipe tech- Lance Armstrong, Stéphane Heulot (28 ans) devant le peloton entre gens qui s’estiment des cyclistes en Italie nique a été remaniée. Le Danois avait en effet le moral au plus bas (Le Monde du – les deux hommes ont compté jusqu’à Philippe Le Cœur Johnny Weltz a été écarté et rem- Le procureur du parquet de placé comme directeur sportif par le Turin (Italie), Raffaele Guari- Belge Johan Bruyneel, un ancien niello, a ordonné l’ouverture coureur de ONCE. A alors commen- d’une enquête sur les maladies cé l’irrésistible ascension de et les causes de décès chez les l’équipe, qui se confirme sur ce cyclistes italiens depuis les an- Tour. Sur les routes françaises, nées 70 afin de déterminer s’ils US Postal est devenue la Wells Far- avaient fait usage de produits go, une diligence bleue qui mène la interdits, a indiqué, mercredi chevauchée en tête du peloton. 15 juillet, l’agence italienne AN- « Personne n’a préparé cette SA. Le juge Guariniello, qui épreuve comme nous, justifie Jo- mène une enquête sur le dopage han Bruyneel. On a analysé le par- dans le sport italien, s’est rendu cours dans ses moindres détails. Des à Rome pour examiner les archi- coureurs se sont préparés exclusive- ves de la Fédération italienne. Il ment pour cette épreuve. Au mois de veut savoir si l’utilisation de mai, nous roulions à Sestrières dans produits améliorant les perfor- la neige. Puis nous avons fait les cols mances et les programmes d’en- des Pyrénées. » L’argument de la traînement adoptés peuvent préparation spécifique et perfec- être à l’origine de maladies chez tionniste est cependant balayé par les cyclistes professionnels. les puristes : Festina, Deutsche Tele- kom, Banesto et bien d’autres équipes procèdent de même depuis de France. Mais les résultats, et pas des années. seulement ceux de Lance Arms- « Nous avons beaucoup travail- trong, le maillot jaune, ont focalisé lé cet hiver », insiste Johan Bruy- l’attention des observateurs sur ce neel. Les adjoints de Lance Arms- team presque exclusivement made trong ont suivi la même préparation in USA. Au Puy-du-Fou (Vendée), la que leur leader. Dès lors, ce n’est formation avait déjà placé cinq cou- pas une surprise de les voir briller reurs (sur neuf) dans les vingt pre- dans sa roue. Tous ont ainsi partici- miers du prologue. pé à un camp d’entraînement, au Lors du contre-la-montre de mois de janvier, à Santa Barbara, en Metz, elle avait encore glissé deux Californie. coureurs dans les cinq premiers. Satisfait du résultat, le sponsor a Non content d’avoir brillé dans l’ef- prolongé sa présence dans le cy- fort individuel, comme son leader clisme jusqu’en 2001 et le contrat de Lance Armstrong, Tyler Hamilton Lance Armstrong a été renégocié s’est montré son meilleur lieutenant jusqu’à cette échéance. Le dans les Alpes. Mercredi 14 juillet, le commanditaire, dont le budget était annoncé à 21 millions de francs au coureur a conduit le maillot jaune PÉLISSIER/REUTERS JEAN-PAUL dans les premiers kilomètres de la début de l’année, a sans doute dû montée de L’Alpe-d’Huez. Puis il a revoir son investissement à la La charge de la cavalerie américaine de France 1999. Le leader de l’US Postal ne fait pas précisément la course « en décroché légèrement, ne finissant hausse pour cette équipe new-look. facteur », et a conduit lui-même vers L’Alpe-d’Huez la chasse aux fuyards, les qu’à 2 min 45 s du vainqueur mal- Si, dans les westerns classiques, la cavalerie n’intervient qu’au dernier mo- Français Stéphane Heulot et Thierry Bourguignon. L’aisance du maillot jaune gré cette prime débauche d’efforts. Benoît Hopquin ment pour sauver les héros en péril, le scénario n’est pas respecté dans le Tour américain commence à décourager sérieusement ses adversaires. LeMonde Job: WMQ1607--0023-0 WAS LMQ1607-23 Op.: XX Rev.: 15-07-99 T.: 11:07 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 17Fap: 100 No: 0388 Lcp: 700 CMYK

AUJOURD’HUI-TOUR DE FRANCE LE MONDE / VENDREDI 16 JUILLET 1999 / 23

SESTRIÈRES • L'ALPE-D'HUEZ LE BOURG-D'OISANS • SAINT-ÉTIENNE jeudi 15 JUILLET 11e étape ¥ 198,5 km mercredi 14 JUILLET 10e étape ¥ 220,5 km 2 2 Football :

4

enis (12 h 15) h (12

571 m

Parménie lès-Annonay HC Boulieu- 1 201 m

380 m Brésil-Uruguay

HC 372 m Les Barges Les

328 m

de-Saint-Geoirs

Saint-Étienne-

isans

de-Vizille de-Vizille LePéage-

HC 259 m

250 m Moras-en-Valloire

224 m Grenoble Grenoble

ont-D

Veurey-Voroize

Chaubouret La Croix-de- La

420 m en finale

3 1 413 m

LE BOURG-D'OISANS LE SAINT-ÉTIENNE

0 km30 48 63 70 87,5 103,5 129152 163 198,5 km odane

2 083 m ISERE DRÔME ARDÈCHE LOIRE 1 115 m 2 067 m M de la Copa

SAINT-GALMIER • SAINT-FLOUR

Le Bourg-d'O Le

ravere G 743 m

772 m e

Saint-Julien-M vendredi 16 JUILLET 3 3 12 étape ¥ 201,5 km UEZ 672 m 2 America

ES 3 'H 1 360 m

ont-Cenis POUR LA TROISIÈME FOIS de 1 196 m

1 117 m (11 h 40) h (11 2 1 133 m 1 016 m

963 m

La Ch.-Dieu La Lestival

M son histoire, le Brésil s’est hissé en

Les Pradeaux Les finale de la Copa America, mercredi Arlanc 606 m 606 m 3

445 m 14 juillet, en battant le Mexique

La Croix -de-Fer Croix La Saint-Jean-d'Arves

Cesana-Torinese (2-0). Les Brésiliens, tenants du

SESTRIÈR L'ALPE-D

1 163 m titre, rencontreront l’Uruguay. Cette Saint-Loup

0 km 9,5 15 26,5 38 42 51 56,5 km Védrines- La Croix-de- La

Fix-St-Geneys formation, essentiellement compo-

Langeac

l'Homme-Mort SAINT-GALMIER SAINT-GALMIER ITALIE SAVOIE ISÈRE SAINT-FLOUR 0 km 21,5 3650,5 81,5 96,5 123 148,5 156 182,5 201,5 km sée de jeunes joueurs venus de CATÉGORIE DU COL SPRINT RAVITAILLEMENT CHRONOMÉTRAGE LOIREPUY-DE-DÔME HAUTE-LOIRE CANTAL l’équipe espoirs, est la grande sur- prise de la compétition. Après avoir éliminé le Paraguay en quarts de fi- nale, l’Uruguay s’était imposé, mar- Le peloton amateur a montré la voie L’imprudent di 13 juillet, contre le Chili (1-1, 5 tirs au but à 3). Quelque peu dépités C’EST UN GARÇON assez ba- vertes (don du PMU, sponsor du par les performances en demi- aux pros entre Saint-Galmier et Saint-Flour nal, jeans, baskets et blouson noir maillot vert) s’agitaient dans tous teinte de Ronaldo, les Brésiliens, Adidas. Il a les cheveux courts, les sens. eux, se sont trouvé une nouvelle co- LUNDI 12 JUILLET, quelque 6 000 courageux cy- monde est arrivé très fatigué, même les Australiens et les châtains, et une paire de lunettes D’abord on ne vit que le bas de queluche : le jeune attaquant Ro- clistes ont couru, cinq jours avant le peloton, l’étape de Japonais. » carrées. Il est apparu un peu après son pantalon, en raison de la pré- naldinho Gaucho. Saint-Galmier-Saint-Flour (201,5 km), à l’occasion de Toujours est-il que, vendredi 16 juillet, débutera une le portique sence d’un type en T-shirt blanc a La Lazio Rome a rompu ses né- l’« Étape du Tour », organisée par « Vélo-Magazine » série de trois étapes dites de « transition ». Le classe- gonflable assez corpulent qui s’avançait sur gociations avec Arsenal sur le re- pour ceux qu’on appelle les cyclosportifs. Une épreuve ment général est plus qu’établi. Un Américain d’ori- blanc mar- la route et qui cachait la vue. crutement de Nicolas Anelka. Le gine texane devrait s’imposer à Paris et, derrière lui, un qué du rouge Quand Guerini eut passé l’obs- club romain juge « exagérées » les ANALYSE petit groupe déjà rejeté à 10 minutes se partagera les de Coca-Cola tacle, l’homme au blouson noir se demandes du club londonien, qui a places d’honneur. Pour tous les autres, il s’agira de finir qui marque dressa alors, bien planté au milieu surenchéri sur le montant du trans- Les aspirants baroudeurs ont dans les délais. Etre à deux heures du vainqueur leur l’entrée dans de l’asphalte, équipé d’un appareil fert de l’attaquant français, le por- trois jours pour tout donner, importe peu. Au-delà d’un certain rang, le classement le dernier ki- photo, l’œil dans le viseur. tant à 260 millions de francs (39 mil- débarrassés qu’ils sont général n’intéresse que la lointaine parentelle et les lomètre de Découvrant soudain cet obs- lions d’euros) alors que la Lazio s’en membres de fan-clubs. l’étape. Un arc de triomphe pour tacle humain inattendu, l’Italien tenait à une proposition de 200 mil- de presque tous les sprinteurs Certains coureurs attardés, pas trop « rincés », ont Giuseppe Guerini, le coureur ita- tenta une manœuvre vers sa lions de francs. pu récupérer à la faveur des ascensions menées au lien de l’équipe allemande Deut- gauche pour l’éviter. L’autre fit de a FORMULE 1 : Damon Hill (Jor- de masse comme il en existe beaucoup depuis quel- train du gruppetto. « Décrassés », ils ont trois jours sche Telekom, qui s’était extrait même, vers le même côté de la dan Mugen-Honda) va pour- ques années, animée de l’esprit « cyclo », sans gains en pour tout donner, débarrassés qu’ils sont aujourd’hui un peu plus tôt du groupe des lea- route, et ils entrèrent en collision. suivre sa carrière jusqu’à la fin de espèces, sans gloire excessive, sans tapage. Elles réu- de la presque totalité des sprinters, et de la méfiance ders. On entrait à L’Alpe-d’Huez. Guerini s’étala sur le flanc gauche la saison 1999. Après avoir hésité nissent les amoureux de la bicyclette (il en reste beau- exercée par le Maillot jaune et sa garde postale qui fi- A cet endroit, les coureurs assez lourdement, et en plus juste sur sa retraite, le pilote britannique, coup), de 18 à 77 ans, qu’ils appartiennent au peloton niront bien par comprendre que les « laquais » ou étaient protégés des excès de la aux pattes d’un chien noir qui, champion du monde 1996, espère de l’élite, des amateurs ou au gruppetto des retraités, « porteurs d’eau » apprécient les restes, c’est-à-dire ce foule par des rangées de barrières épouvanté, se mit à lui aboyer aujourd’hui « aider l’écurie a obtenir chevauchant des « clous » qui n’en sont pas toujours dont eux ne veulent pas. Question de bonne ambiance. qui la contenaient sur les bas-cô- dessus. Il l’aurait bien mordu si le meilleur classement de son histoire puisque le prix de certaines des machines alignées tés. Sur Eurosport, l’ancien cham- son maître ne l’avait tenu en en championnat du monde des dans ces épreuves atteignent les 30 000 F. Quand on « SI J’AVAIS SU... » pion Laurent Fignon, qui com- laisse d’une main ferme. constructeurs ». Jordan Mugen- aime, on ne compte pas à la dépense. Est-elle vraiment différente chez nos amateurs ? Les mente le Tour (manière « Aaarrrggghhh ! », hurla Patrick Honda occupe la 3e place du cham- Pour l’immense majorité des professionnels, après performances de Lance Armstrong les fascinent et les décontractée et tonique) au côté Chêne. « C’est un scandale », ren- pionnat du monde des construc- deux années d’activité, le cyclisme est synonyme étonnent. Ils admirent et ils doutent. Les rumeurs qui du journaliste Patrick Chassé, re- chérit Thévenet, pendant que teurs et Damon Hill est 9e du cham- d’argent (galette, pognon, blé, maille). Pour les cyclos- courent le peloton professionnel leur font peur, gretta l’époque où on laissait les l’imprudent aidait vaguement pionnat du monde des pilotes. portifs, c’est la passion qui demeure malgré des décen- comme le dopage auquel ils sont confrontés, parfois fans envahir la chaussée. La multi- Guerini à se relever et lui tapait a SKI ALPIN : le fisc italien a saisi nies de pratique. Ils n’en sont pas pour autant de manière inattendue. Didier, qui a « fait la course » et tude vociférante formait alors un amicalement sur l’épaule. « C’est près de 4,5 millions de francs (en- aveugles. On trompe peu cette théorie de « dingues du terminé « dans les 30 en 6 heures », affirme avoir bloc compact qui paraissait im- inouï, c’est incroyable ! », s’étran- viron 685 000 euros) sur un compte vélo » en lui distribuant des pâtes de fruits diététiques « coincé » sur la fin à cause d’un amateur de la catégo- possible à franchir, mais qui glait Chêne. Un spectateur venu d’Alberto Tomba, ancienne star du ou en lui vantant les mérites de la préparation d’en- rie Elite récemment exclu de sa formation pour un hé- s’écartait miraculeusement pour de la droite, short bleu et chemi- ski italien, et récemment mis en traînement à la mode texane. Ils ne sont pas dupes. Ils matocrite supérieur à 50 %. « Je lui ai donné une pâte laisser passer les coureurs, comme sette grise, prit les choses en main examen pour fraude fiscale. Le fisc a connaissent plutôt bien leur affaire. d’amande quand il était moins bien, raconte Didier. Si la mer Rouge les Hébreux de la et se mit en devoir de relancer saisi une somme de 1,326 milliard La preuve : pour avoir ignoré l’avis de ce peloton j’avais su que c’était lui... » Bible. « C’était plus sympa », lâcha, l’Italien remis en selle en le pous- de lires sur un fonds d’assurance du d’un autre genre, qui, en 1996, pour avoir éprouvé le Le climat est partout pesant. Rumeurs, suspicion, af- nostalgique, l’ancien vainqueur sant si fort aux fesses que le champion auprès de la Fédération parcours, invitait Richard Virenque à virer en tête à firmations pèsent. Mais on attend toujours les témoi- du Tour. Pas pour tout le monde. champion manqua de déraper. Il italienne des sports d’hiver, grâce à 150 m de la ligne d’arrivée de l’étape de Super-Besse, le gnages, les prises de position publiques. Il faut que les Parce que les barrières s’inter- n’en repartit pas moins de plus un nouveau dispositif juridique, a Varois avait dû laisser la victoire – et la gloire qui va coureurs se livrent, qu’ils s’expriment aussi clairement rompaient un peu plus loin, l’on belle. Ne restait plus qu’à espérer révélé la revue Tributi (Impôts) du avec – au Danois Rolf Sörensen. Les champions du face aux micros ou aux caméras qu’ils le font dès que retrouva les scènes d’antan. Peu qu’il garderait un peu d’avance ministère des finances. Triple cham- millésime 1999 feront-ils preuve de plus de modestie ? ceux-ci ne sont plus là. Une fois descendus de leur vé- après le portique Coca-Cola (qui, sur la ligne d’arrivée. Ce qu’il fit. pion olympique de slalom et de Toujours est-il que la vox populi ne leur ménage pas ses lo, il faut qu’ils fassent preuve du même courage que lui, a remplacé l’antique et dis- Pour le reste, Lance Armstrong géant, vainqueur de 50 épreuves de conseils après avoir roulé éperdument entre Saint-Gal- celui qui les anime dans les pentes les plus rudes. Mais, crète flamme rouge, on peut aussi conforte son maillot jaune et pro- Coupe du monde, Alberto Tomba mier et Saint-Flour. apparemment, au moment de parler, le courage leur le regretter), on le vit donc surgir. teste contre les rumeurs qui vient de prendre sa retraite spor- Pour Hubert, 55 ans, qui a parcouru les 202 km de manque. Guerini traversait la masse hu- courent sur son compte. Le tive. Il doit être jugé pour fraude fis- l’étape en 9 heures, après une préparation méticuleuse maine, lancé au plus vite. Il venait contrôle antidopage inopiné or- cale en mars 2000. Alberto Tomba de 3 500 km, les deux derniers kilomètres sont « durs » Antoine Vayer d’esquiver deux escogriffes qui ganisé le matin même par l’UCI est soupçonné d’avoir caché au fisc et il y a un « sacré » virage en épingle à 140 m de l’arri- tendaient en hurlant un drapeau n’a rien révélé d’anormal. Vi- 23 milliards de lires (11 millions vée. « Ce qui est très pénible dans cette étape, précise-t- ૽ Antoine Vayer, professeur d’éducation physique et allemand en travers de la chaus- renque se rapproche des pre- d’euros) entre 1990 et 1996 en ne il à l’intention des professionnels, c’est le dernier quart. sportive, dirige AlternatiV, structure d’entraînement, sée, sans doute pour saluer la vic- miers. RAS. déclarant pas des sommes touchées Après 150 km de course, on croit que c’est fini mais c’est de recherche et de management pour athlètes de toire d’un équipier de Deutsche sur des contrats publicitaires. Il plein de descentes et de montées. Chez nous, tout le haut-niveau. Telekom. Les grandes mains Jacques Buob risque une peine de cinq ans de pri- son. a TENNIS : Steffi Graf a démenti à 10 min 56 s ; 9. G. Guerini (Ita./TEL), à 37 min 05 s ; 34. K. Livingston (EU/USP), (Esp./KEL), à 55 min 57 s ; 59. J. Javier Gomez Classement des jeunes : 1. B. Salmon (Fra. sa retraite à la fin de la saison. RÉSULTATS à 10 min 57 s ; 10. A. Casero (Esp./VIT), à 37 min 31 s ; 35. F. Mancebo (Esp./BAN), (Esp./KEL), à 57 min 04 s ; 60. M. Serpellini (Ita./ /CSO), 46 h 26 min 33 s; 2. M. Aerts (Bel. /LOT), à 11min 11s ; 11. B. Salmon (Fra./CSO), à 38 min 30 s ; 36. J. Castelblanco (Col./KEL), LAM), à 57 min 16 s ; etc. à 5 min 01 s ; 3. F. Garcia Rodriguez (Esp./VIT), Dans un entretien accordé à e b 10 étape (220,5 km) à 12 min 30 s ; 12. C. Moreau (Fra./FES), à 38 min 51 s ; 37. J-C. Robin (Fra./FDJ), Classement par points : 1. S. O’Grady (Aus. /CA), à 24 min 35 s ; 4. F. Mancebo (Esp./BAN), l’agence allemande DPA, la joueuse Sestrières-l’Alpe-d’Huez à 12 min 51 s ; 13. A. Peron (Ita./ONC), à 39 min 36 s ; 38. G. Verheyen (Bel./LOT), 191 pts ; 2. E. Zabel (All. /TEL), 180 ; 3. G. Hinca- à 26 min ; 5. S. Commesso (Ita./SAE), allemande, qui est âgée de trente Le classement : 1. G. Guerini (Ita. /TEL), les à 13 min 30 s ; 14. K. Van de Wouwer (Bel./LOT), à 40 min 21 s ; 39. U. Bolts (All./TEL), pie (EU/USP), 139 ; 4. T. Steels (Bel./MAP), 129 ; à 32 min 02 s ; 6. S. De Wolf (Bel./COF), 220,5 km en 6 h 42 min 31 s (moy. : 32,868 km/h) ; à 16 min 14 s ; 15. M. Aerts (Bel./LOT), à 40 min 29 s ; 40. G. Totschnig (Aut./TEL), 5. C. Capelle (Fra/BIG), 122 ; 6. S. Martinello (Ita./ à 38 min 47 s ; 7. L. Perez Rodriguez (Esp./ONC), ans, a nié avoir déclaré lors d’une 2. P. Tonkov (Rus./MAP), à 21 s ; 3. F. Escartin à 17 min 31 s ; 16. B. Hamburger (Dan./CTA), à 41 min 01 s ; 41. C. Solaun (Esp./BAN), PLT), 104 ; 7. C. Moreau (Fra./FES), 101 ; 8. F. Si- à 41 min 54 s ; 8. J. Javier Gomez (Esp./KEL), conférence de presse qu’elle jouait (Esp./KEL), à 25 s ; 4. A. Zülle (Sui./BAN) ; à 17 min 47 s ; 17. M. Beltran (Esp./BAN), à 42 min 10 s ; 42. J. Voigt (All./CA), mon (Fra./CA), 93 ; 9. D. Nazon (Fra./FDJ), 79 ; 5. L. Armstrong (EU/USP) ; 6. R. Virenque (Fra./ à 44 min 34 s ; 9. J. Jaksche (All./TEL), sa « dernière saison » (Le Monde du à 18 min 27 s ; 18. S. Garzelli (Ita./MER), à 42 min 26 s ; 43. S. Gonzalez (Esp./ONC), 10. R. Mc Ewen (Aus./RAB), 77 ; etc. à 56 min 52 s ; 10. M. Backstedt (Suè./CA), PLT) ; 7. L. Dufaux (Sui./SAE) ; 8. K. Van de Wou- à 19 min 07 s ; 19. C. Contreras (Col./KEL), à 43 min 28 s ; 44. A. Vinokourov (Kzk./CSO), Classement de la montagne : 1. R. Virenque (Fra. 14 juillet). « Jusqu’à présent, j’ai sim- wer (Bel./LOT), m. t. ; 9 . M. Beltran (Esp./BAN), à 1 h 07 min 29 s ; etc. à 19 min 08 s ; 20. T. Hamilton (EU/USP), à 43 min 37 s ; 45. S. Commesso (Ita./SAE), /PLT), 160 pts ; 2. L. Armstrong (EU/USP), 131 ; Classement de la combativité : 1. T. Gouvenou plement dit que je ne jouerai plus à à 32 s ; 10. C. Contreras (Col./KEL), à 49 s ; à 19 min 12 s ; 21. S. Heulot (Fra./FDJ), à 44 min 32 s ; 46. M. Boogerd (PB/RAB), 3. M. Piccoli (Ita./LAM), 100 ; 4. J. Luis Arrieta 11. S. Heulot (Fra./FDJ), à 1 min 43 s ; 12. A. Olano (Fra./BIG), 44 pts ; 2. F. Guesdon (Fra./FDJ), 40 ; Paris et à Wimbledon », a-t-elle sou- à 20 min 11s ; 22. I. Gotti (Ita./PLT), à 46 min 25 s ; 47. W. Belli (Ita./FES), (Esp./BAN), 96 ; 5. A. Zülle (Sui./BAN), 86 ; 3. S. Heulot (Fra./FDJ), 39 ; 4. J. Durand (Fra./ (Esp./ONC), à 2 min 04 s ; 13. A. Vinokourov (Kzk./ à 22 min 39 s ; 23. T. Bourguignon (Fra./BIG), à 46 min 46 s ; 48. C. Oriol (Fra./CSO), 6. L. Dufaux (Sui./SAE), 71 ; 7. D. Konyshev (Rus./ ligné. L’ancienne numéro 1 mon- CSO), à 2 min 13 s ; 14. B. Salmon (Fra./CSO), m. LOT), 38 ; 5. G. Mondini (Ita./CTA), 33 ; etc. à 24 min 01 s ; 24. M. Serrano (Esp./ONC), à 47 min 06 s ; 49. S. De Wolf (Bel./COF), MER), 70 ; 8. F. Escartin (Esp./KEL), 68 ; diale s’alignera dans les tournois de t. ; 15. A. Peron (Ita./ONC), à 2 min 42 s ; à 27 min 38 s ; 25. D. Etxebarria (Esp./ONC), à 51 min 17 s ; 50. F. Cerezo (Esp./VIT), 9. G. Mondini (Ita./CTA), 59 ; 10. C. Contreras ABRÉVIATIONS 16. A. Casero (Esp./VIT) ; 17. D. Nardello (Ita./ à 28 min 06 s ; 26. G. Faresin (Ita./MAP), à 51 min 33 s ; 51. L. Madouas (Fra./FES), (Col./KEL), 53 ; etc. Cofidis (COF) ; Mercatone Uno (MER) ; Telekom San Diego, Toronto et New Haven MAP), m. t. ; 18. T. Hamilton (EU/USP), à 29 min 14 s ; 27. A. Gonzalez Galdeano (Esp./ à 51 min 34 s ; 52. R. Diaz Justo (Esp./ONC), Classement par équipes : 1. ONCE, (TEL) ; Mapei-Quick Step (MAP) ; Rabobank avant les Internationaux des Etats- à 2 min 45 s ; 19. G. Totschnig (Aut./TEL), VIT), à 31 min 34 s ; 28. F. Simon (Fra./CA), à 52 min 41 s ; 53. D. Rous (Fra./FES), 139 h 27 min 32 s ; 2. Mapei, à 1 min 01 s ; (RAB) ; ONCE (ONC) ; Team Polti (PLT) ; Saeco Unis, qui ont lieu à New York du à 3 min 47 s ; 20. S. De Wolf (Bel./COF), à 4 min ; à31 min 38 s ; 29. P. Lanfranchi (Ita./MAP), à 54 min 19 s ; 54. J. Luis Arrieta (Esp./BAN), 3. US Postal, à 5 min 14 s ; 4. Kelme, (SAE) ; Lotto-Mobistar (LOT) ; Casino (CSO) ; 21. T. Bourguignon (Fra./BIG), à 4 min 03 s ; à 34 min 47 s ; 30. A. Elli (Ita./TEL), à 54 min 20 s ; 55. L. Perez Rodriguez (Esp./ à 5 min 21 s ; 5. Banesto, à 5 min 41 s ; 6. Lotto, Lampre-Daikin (LAM) ; Kelme (KEL) ; Vitalicio-Se- 30 août au 12 septembre. 22. M. Aerts (Bel./LOT), à 4 min 36 s ; 23. R. Meier à 35 min 48 s ; 31. R. Meier (Sui./COF), ONC), à 54 min 24 s ; 56. F. Bessy (Fra./CSO), à 18 min 34 s ; 7. Telekom, à 19 min 43 s ; 8. Festi- guros (VIT) ; Crédit Agricole (CA) ; Festina (FES) ; a VOILE : Le bateau belge Kateie, (Sui./COF), m. t. ; 24. F. Garcia Rodriguez (Esp./ à 36 min 22 s ; 32. A. Meier (Sui./SAE), à 55 min 30 s ; 57. M. Fernandez Gines (Esp./ na, à 24 min 22 s ; 9. Vitalicio Seguros, La Française des Jeux (FDJ) ; Banesto (Ban) ; VIT), à 5 min 26 s ; 25. P. Lanfranchi (Ita./MAP), à 36 min 35 s ; 33. F. Garcia Rodriguez (Esp./VIT), MAP), à 55 min 35 s ; 58. J. Pascual Rodriguez à 25 min 45 s ; 10. Polti, à 27 min 38 s ; etc. Cantina Tollo (CTA) ; US Postal (USP) ; BigMat Au- skippé par le Belge Luc Dewulf, à 5 min 32 s ; 26. C. Moreau (Fra./FES) ; s’est imposé dans la régate du Tour 27. I. Gotti (Ita./PLT), m. t. ; 28. J-C. Robin (Fra./ ber 93 (BIG). FDJ), à 6 min 06 s ; 29. U. Bolts (All./TEL), de France disputée au large de à 6 min 16 s ; 30. F. Simon (Fra./CA), m. t. ; e de la 3e à la 12e position au classement La Rochelle, dernière épreuve avant 31. B. Hamburger (Dan./CTA), à 6 min 42 s ; La 10 étape Sestrières - L’Alpe-d’Huez en bref 32. J. Castelblanco (Col./KEL), à 7 min ; général. le transfert de la flotte vers la Mé- 33. S. Garzelli (Ita./MER), à 7 min 22 s ; b Le vainqueur de l’étape : l’étape, a fait la course en tête jusqu’à – Ivan Gotti (Ita./POL). Le vainqueur diterranée. Grâce à ce nouveau suc- 34. F. Mancebo (Esp./BAN), à 7 min 44 s ; Giuseppe Guerini (Ita./TEL), né le 4 kilomètres de l’arrivée. Dans la du Tour d’Italie, lâché dans le col de la cès, Kateie conforte sa première 35. G. Faresin (Ita./MAP), à 8 min 16 s ; 36. A. Elli (Ita./TEL), m. t. ; 37. D. Etxebarria (Esp./ONC), 14 février 1970 à Gazzagina. 1,78 m ; descente du Mont-Cenis, la première Croix-de-Fer, termine à 5 min 32 s de place au classement général, devant à 9 min 13 s ; 38. M. Serrano (Esp./ONC), 65 kg. Professionnel depuis 1993. difficulté de l’étape, il s’était échappé Guerini. Ses chances de monter sur le Team-New Zealand-Sun Microsys- à 10 min 29 s ; 39. S. Gonzalez (Esp./ONC), m. t. ; 40. J. Javier Gomez (Esp./KEL), à 11min 32 s ; 6 victoires, dont une étape du Tour en compagnie de Thierry podium se sont éloignées. tems (Hamish Pepper) et Mar- 41. F. Bessy (Fra./CSO), à 12 min 14 s ; 42. F. Je- de France 1999 et une étape du Tour Bourguignon (Fra./BIG), lui aussi b Les abandons : seille-2 600 ans (Alain Fédensieu). ker (Sui./FES), m. t. ; 43. G. Verheyen (Bel./LOT), à 12 min 25 s ; 44. C. Vasseur (Fra./CA), m. t. ; d’Italie 1998 (Val-Gardena). repris dans la montée finale. – Zbigniew Spruch (Pol./LAM) était 45. M. Boogerd (PB/RAB), à 12 min 27 s ; b Le maillot jaune : Lance – Kurt van de Wouver (Bel./LOT). 8e à non partant en raison d’un 46. J. Jaksche (All./TEL), m. t. ; 47. C. Oriol (Fra./ Armstrong (EU/USP). Né le L’Alpe-d’Huez, il avait déjà terminé à traumatisme costal. Il avait chuté la LOTO CSO), à 12 min 51 s ; 48. A. Meier (Sui./SAE), a o à 13 min 32 s ; 49. C. Solaun (Esp./BAN), 18 septembre 1971, à Dallas cette place la veille. Le Belge, âgé de veille. Résultats des tirages n 56 du 14 juillet. à 14 min 22 s ; 50. A. Gonzalez Galdeano (Esp./ (Etats-Unis). 1,77 m ; 71 kg. vingt-huit ans, était resté dans – Axel Merckx (Bel./MAP) a quitté la Premier tirage : 8, 14, 16, 17, 29, 42 ; numéro complémentaire : 31. VIT), à 14 min 30 s ; 51. L. Lebreton (Fra./BIG), e à 15 min 44 s ; 52. S. Commesso (Ita./SAE), Professionnel depuis 1992. l’ombre jusqu’ici. Il est 14 au course dès le premier col, victime de Rapports pour 6 numéros : 5 826 460 F à 17 min 37 s ; 53. L. Brochard (Fra./FES), 38 victoires, dont un titre de classement général et démontre des troubles gastriques. Jan Svorada (1 044 749 ¤) ; 5 numéros et le complémentaire : à 18 min 23 s ; 54. R. Diaz Justo (Esp./ONC), m. champion du monde (1993) et cinq qualités de grimpeur. (Tch./LAM) a également mis pied à 55 585 F (9967 ¤) ; 5 numéros : 7 220 F t. ; 55. P. Farazijn (Bel./COF), à 19 min 36 s ; (1 295 ¤) ; 4 numéros et le complémentaire 290 F 56. S. Goubert (Fra./PLT), à 20 min 01 s ; 57. K. Li- étapes du Tour de France. b En perte de vitesse ; terre, incommodé par une luxation (52 ¤) ; 4 numéros : 145 F (26 ¤) ; 3 numéros et le vingston (EU/USP), à 22 min 15 s ; 58. O. Pellicioli b En vue : – Abraham Olano, 12e de l’étape, de l’auriculaire gauche, de même que ¤ (Ita./PLT), à 24 min 51 s ; 59. L. Dierckxsens (Bel./ complémentaire : 28 F (5 ) ; 3 numéros : 14 F LAM) ; 60. M. Angel Pena (Esp./BAN), m. t. ; etc. – Pavel Tonkov (Rus./Map) s’est bien occupe toujours la 2e place du Tour. Leo van Bon (PB/RAB), en proie à un (2,5 ¤). repris en terminant 2e de l’étape après Mais il a encore perdu du temps sur genou droit douloureux. Raivis Second tirage : 1, 6, 28, 42, 44, 48 ; numéro

CLASSEMENTS AFP complémentaire : 18. Rapports pour 6 numéros ; e Classement général : 1. L. Armstrong (EU/USP), sa déconvenue de la veille. Le Russe, Alex Zülle (Sui./BAN), le 3 , qui n’a Belohvosciks (Let./LAM), Paolo La stupidité d’un 12 564 825 F (2 253 012 ¤) ; 5 numéros et le 46 h 14 min 03 s ; 2. A. Olano (Esp./ONC), e e ¤ à 7 min 42 s ; 3. A. Zülle (Sui./BAN), à 7 min 47 s ; 2 du Tour d’Italie 1998, remonte du plus que 5 s de retard sur lui. Savoldelli (Ita./SAE) – le 2 du Giro photographe amateur, qui l’a complémentaire : 120 585 F (21 622 ) ; 5 numé- 4. L. Dufaux (Sui./SAE), à 8 min 07 s ; 5. F. Escar- 10e au 7e rang du classement général. – Christophe Moreau (Fra./FES). Il n’a 1999 – et Pavel Padrnos (Tch. /LAM) ros : 8 855 F (1 588 ¤) ; 4 numéros et le complé- fait chuter, a failli coûter mentaire : 320 F (57 ¤) ; 4 numéros : 160 F tin (Esp./KEL), à 8 min 53 s ; 6. R. Virenque (Fra./ – Stéphane Heulot (Fra./FDJ), 11e de pu suivre les meilleurs et rétrograde ont également renoncé. PLT), à 10 min 02 s ; 7. P. Tonkov (Rus./MAP), à Giuseppe Guerini la plus (28,7 ¤) ; 3 numéros et le complémentaire : 32 F à 10 min 18 s ; 8. D. Nardello (Ita./MAP), belle victoire de sa carrière. (5,7 ¤) ; 3 numéros : 16 F (2,9 ¤). LeMonde Job: WMQ1607--0024-0 WAS LMQ1607-24 Op.: XX Rev.: 15-07-99 T.: 08:38 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 17Fap: 100 No: 0389 Lcp: 700 CMYK

24 / LE MONDE / VENDREDI 16 JUILLET 1999 AUJOURD’HUI POUR OU CONTRE Etes-vous Mac ou PC ? Face à Microsoft et à son patron, Bill « Big Brother » Gates, les partisans du Macintosch d’Apple et de Steve Jobs font figure de secte irréductible. Premier volet d’une série consacrée aux clivages engendrés par la société de consommation. LES FIDÈLES du Mac sont des militants obstinés. Pour tout l’or du b PRO-MAC monde ils n’échangeraient pas leur Patrick Raynal ordinateur fabriqué par Apple Ecrivain contre un vulgaire PC (Personal computer), fût-il l’œuvre de « Je suppose que personne marques prestigieuses comme IBM, n’a vraiment choisi entre la son inventeur, Compaq, Dell, Pac- peste et le choléra, et que les kard Bell ou Gateway. Les adeptes pauvres ont rarement eu l’oc- du Mac font figure de secte dans un casion de refuser la fortune marché où environ 95 consomma- d’un geste dédaigneux, mais, teurs sur 100 se sont ralliés au PC. grosso modo, il faut choisir. Au Pour conserver la petite pomme à lycée, déjà, on était Tintin ou demi-croquée sur leur machine, ils Spirou, Beatles ou Rolling sont prêts à tous les sacrifices. Stones, Le Masque ou la Série Simone M., 65 ans, par exemple. noire, et alors même que mes Elle ne cache pas son enthousiasme convictions m’entraînaient pour l’iMac dont elle a récemment dans le camp de la révolution, fait l’acquisition : « Pour rien au il m’a fallu choisir le sigle qui monde je n’en changerais. J’ai l’im- allait définitivement faire de pression d’appartenir à une petite moi un ex-mao. En matière confrérie. » Rien à voir avec la ba- d’ordinateur, j’ai d’abord choi- nalité des PC achetés au supermar- si la résistance. De toute fa- ché. « J’arrive à faire tout ce dont j’ai çon, me disais-je, rien ne vaut, besoin », ajoute-t-elle, en précisant pour un écrivain, le contact si que c’est avec son iMac qu’elle s’est charnel de la plume sur le pa- aventurée pour la première fois sur pier. C’était bien sûr avant que Internet. Même la « hot line », la bête n’envahisse le marché qu’elle a appelée trois fois en six et que le message ne se ré- mois, lui semble à la fois « efficace duise à Cro-Magnon ou disque et aimable ». Martine S. et sa fille, dur. La plupart de mes amis Judith, insistent sur l’entraide natu- étant macmaniaques, j’ai bas- relle qui existe entre les utilisateurs culé dans le camp de la petite de Mac. « Longtemps, ma « hot pomme avec l’enthousiasme line » était assurée par les copains, qui suit toujours chacun de tous équipés par Apple, indique mes choix. Depuis, je suis fa- Martine, convertie dès 1985. A natiquement « Mac », ce qui l’époque, c’était très cher à l’achat, m’oblige à ne jamais sortir mais il suffisait de le brancher pour sans lui, vu que j’ai négligé pouvoir s’en servir immédiatement. d’apprendre à me servir Par rapport au système MS-DOS des d’un PC. Mais j’ai choisi libre- PC, il n’y avait pas photo. » ment. D’ailleurs, presque tous Depuis les temps glorieux des dé- mes amis travaillent sur Mac buts de la micro-informatique, les et sont des ex-maos, fans de choses ont bien changé. En 1995, le Spirou, des Rolling Stones et de lancement de Windows 95 a balayé la Série noire. » l’un des atouts maîtres d’Apple. Avec près de dix ans de retard, Bill Gates, le richissime patron de Mi- crosoft, adoptait enfin un système b NI L’UN d’exploitation plus convivial. Il faut dire que, jusqu’alors, sa stratégie vi- NI L’AUTRE sait essentiellement les entreprises Jean-Claude où les utilisateurs d’ordinateur ne Carrière paient pas eux-mêmes leurs ma- Ecrivain, scénariste chines et où ils sont assistés par un service informatique en cas de pro- « L’ordinateur supprime le blème. brouillon. Or cette étape dé- Le succès initial d’Apple a beau- sordonnée et cahotante de coup dû à l’obscure technicité des l’écriture manuelle est une premiers systèmes d’exploitation d’Apple. André L., 45 ans, en fait vois mes copains qui se plaignent de fet, l’utilisateur n’a pas accès au marques et de modestes assem- phase de recherche et d’élabo- de Microsoft (MS-DOS, Win- partie. « En 1984, dès sa sortie en bogues sur les Mac... » cœur de la machine. Ce qui limite bleurs qui s’affrontent sur le marché ration dont je ne peux me pas- dows 3 1). Les icônes du Mac que France, j’ai acheté un Mac pour Mais tous les acquéreurs de PC les possibilités de « bidouillages » de l’ordinateur personnel de type ser. De plus, l’écran confère au l’on déplace aisément avec la souris 45 000 francs, raconte-t-il. A n’atteignent pas le nirvana. Pour tragiques et protège les néophytes PC entretiennent une constante texte une forme identique à symbolisaient alors la simplicité l’époque, il n’existait pas grand-chose Christophe C., l’« affaire » promise contre les fausses manœuvres. baisse des prix, ainsi qu’un choix al- celle du livre imprimé qui in- d’un ordinateur conçu pour l’être sur le marché pour le grand public et par une grande surface s’est trans- Avec le PC, en revanche, tout est lant jusqu’à la création d’une ma- duit une sorte de respect vis- humain. Bill Gates, en revanche, je n’étais pas convaincu par le formée en cauchemar. « Nous avons possible, y compris le déplacement chine personnalisée à l’extrême. à-vis de ce que l’on a écrit. Et restait l’emblème d’une informa- Commodore. » Au fil des années, été jusqu’à faire appel à EDF pour et l’effacement de fichiers indispen- Côté standardisation, l’argument je pense que ce phénomène tique jalouse de ses mystères et que André fait l’acquisition d’un Mac vérifier la qualité du courant élec- sables à son fonctionnement. semble moins convaincant. Même nuit à la quantité de travail seuls les informaticiens pouvaient Classic et d’un modèle portable trique après avoir épuisé toutes les si les fabricants tentent de se mettre que l’on peut alors effectuer maîtriser. (PowerBook 150) payé 12 000 francs causes possibles de panne... » Cathe- MONOPOLE DU CŒUR d’accord sur des normes, les nou- sur le texte. Mais je ne ressens en 1993. « Je me suis aperçu que je rine V. a préféré faire confiance à Chez IBM, la sérénité n’en règne veaux standards se succèdent sans pas pour autant d’aversion ASSERVIS AU SYSTÈME m’étais fait avoir. La mémoire du Po- un spécialiste de l’électroménager pas moins. Vincent Fauquenot, di- répit (mémoires SDRAM, connec- pour l’informatique. J’utilise, Le succès commercial foudroyant werBook était vraiment insuffisante et du dépannage rapide ainsi qu’à recteur marketing micro-informa- teur USB, DVD, etc.). Apple a payé par exemple, un Mac portable de son entreprise, Microsoft, a atti- et je n’ai pas pu l’utiliser pour navi- une grande marque d’ordinateur. tique de la filiale française, qualifie très cher l’isolement qui entretient pour rédiger des lettres et des sé une véritable haine de la part des guer sur Internet. » Cette dernière Mais les logiciels pour enfants des- le choix du PC de « pragmatique et sa différence. Ses clients aussi. Dé- articles qui ne dépassent pas adeptes du Mac, transformés en ré- expérience achève de rompre le tinés à son fils ont toujours refusé raisonnable ». Une façon d’aban- sormais, l’heure est au compromis. dix feuillets. Au-delà, j’écris à sistants face au Big Brother qui charme et, quand Windows 95 est de fonctionner... donner le monopole du cœur au Les transferts de fichiers entre le la main et je donne le résultat voulait dominer le monde. Un sen- lancé sur le marché, André achète Face à la description d’une Mac. Ceux qui restent insensibles Mac et les PC ne posent plus vrai- à taper à ma sécrétaire. C’est timent paradoxalement partagé par son premier PC. Quatre ans plus panne, les « hot lines » restent aux charmes d’Apple bénéficient, ment de problème. Apple adopte la plus long, peut-être, mais lors- bon nombre d’utilisateurs de PC, tard, ce transfuge ne regrette rien. souvent incapables d’établir un dia- selon IBM, de trois avantages : le plupart des standards, y compris les qu’on écrit vraiment, le temps qui se sont sentis piégés, asservis à Seule une panne de disque dur est gnostic. En la matière, le Mac dis- prix, le choix et la standardisation. connecteurs USB, après avoir long- ne compte pas ! Certains cas un système qu’ils critiquent sans venue troubler sa tranquillité. «Je pose d’un avantage certain. En ef- De fait, la multitude de grandes temps conservé son propre sys- peuvent mériter une excep- pouvoir s’en passer. tème. tion. Luis Bunuel, par exemple, La marque à la pomme a dû rap- Reste qu’Apple doit encore ré- n’aimait pas son écriture. peler l’un de ses fondateurs, Steve duire ses coûts pour regagner les Dans cette hypothèse, ou Jobs, pour tenter de sauver l’entre- parts de marchés perdues (le lorsque l’on a du mal à se re- prise dont les pertes financières Remington, l’historique ; Underwood, l’affective constructeur espère atteindre les lire, je comprends que l’on s’accumulaient. En 1998, la sortie de LE CLIQUETIS des machines à écrire manuelles ty » (« Azerty » sur les claviers français). Cet ordre 10 %, « le plus rapidement pos- puisse faire appel à la machine l’iMac a provoqué un redressement restera l’un des bruits mythiques du XXe siècle, sym- étrange avait été étudié pour limiter les risques de sible »). Seul moyen pour réconci- à écrire. Pour ce qui est d’In- spectaculaire des ventes au grand bole de la mécanisation en marche. L’histoire du pre- blocage des petits marteaux qui portaient l’em- lier les éditeurs de logiciels avec le ternet, j’ai une adresse élec- public. Avec ce produit, Apple a re- mier appareil inventé par l’homme pour s’affranchir preinte de la lettre. En 1873, le brevet Sholes est ven- Mac. Sans un catalogue suffisant de tronique, mais je l’utilise peu. noué avec l’image de ses origines. du maniement de la plume reste marquée par l’af- du au fabricant d’armes Remington, qui commence programmes, difficile de séduire. La Toile ne m’est guère utile La suppression de l’unité centrale, frontement, commencé il y a plus d’un siècle, entre aussitôt la production industrielle. 550 exemplaires Surtout les plus jeunes. Pour Ju- non plus. J’ai fait trois tenta- intégrée à l’écran, le design tout en deux fabricants américains : Remington et Under- sortent des usines Remington la même année. lien C., quinze ans, pas question tives dont deux se sont soldées rondeurs translucides, la multiplica- wood. L’écrivain Mark Twain en est l’un des premiers ache- d’« attendre la sortie sur Mac des par un échec. Pour l’instant, la tion des couleurs dans un univers Entre la machine et ses utilisateurs existait un lien teurs. jeux que les copains utilisent déjà sur recherche dans les livres reste jusqu’alors confiné dans une ano- presque charnel. Margaret Mitchell a écrit Autant en PC ». plus satisfaisante. Dans ce do- nyme grisaille et la connexion sim- emporte le vent sur une Remington. En revanche, UN ORDINATEUR DANS LEUR BERCEAU maine, Internet constitue un plifiée à Internet ont redonné un l’écrivain de science-fiction Kevin McGowin, qui Les Remington, tout comme ses concurrentes, Michel Alberganti moyen précieux de commande véritable avantage à Apple. possède encore dix machines à écrire, défend pour fonctionnaient alors « en aveugle ». Les marteaux Dessin : Jean-Philippe Delhomme d’ouvrages à l’étranger. Moi- Le look de l’iMac a séduit instan- sa part l’indiscutable primauté de l’Underwood, «à frappaient la partie inférieure du rouleau. A moins même, je dirige une collection tanément, notamment les femmes commencer par le classique modèle 5, qui reste la ma- de relever le chariot, l’utilisateur ne voyait pas le tex- de livres sur les contes et lé- et tous ceux qui attendaient depuis chine des professionnels de l’écriture ». Des millions te qu’il écrivait. Un inventeur d’origine allemande, LA SEMAINE PROCHAINE : gendes traditionnels qui sont longtemps un ordinateur à visage d’exemplaires du modèle 5 ont été utilisés par les se- Franz Xavier Wagner, met alors au point un système Bourgogne ou Bordeaux ? publiés sur la Toile. » humain. La baisse du prix de vente crétaires, les journalistes, les agents du gouverne- de frappe qui rend le texte lisible à tout moment. en dessous de 10 000 francs a égale- ment et les écrivains pendant la première moitié du Mais, devant le refus de Remington d’adopter son ment joué un rôle déterminant siècle. Mais, après le rachat de l’entreprise par Oli- brevet, Wagner fonde sa propre société et dans ce succès. vetti en 1960, Underwood a périclité, et IBM, en lan- commence à fabriquer des machines, vers 1895. L’en- « Le Mac reste très fort lorsque çant, en 1961, la première machine électrique, la Se- treprise prend rapidement le nom d’Underwood. c’est l’utilisateur final qui choisit », lectric, lui infligea le coup de grâce. Un siècle après, l’ordre immuable des lettres per- assure Hugues Asseman, respon- Pour rendre justice à Remington, il faut lui re- dure sur les claviers de l’ère informatique. De quoi sable marketing d’Apple France. Il connaître une certaine, bien que partielle, antériori- méduser les jeunes générations nées avec un ordina- explique ainsi les bons résultats re- té. L’invention du premier « appareil à écrire » est en teur dans leur berceau. Mais, pour les nostalgiques, levés, dans les très petites entre- effet attribuée à l’Italien Pellegrino Turri, qui, en rien ne remplacera jamais le cliquetis de la frappe et prises, auprès des travailleurs indé- 1808, construisit une machine pour une amie le sentiment presque sensuel qui unissait l’utilisateur pendants et des particuliers. Pour aveugle, la comtesse Carolina Fantoni da Fivizzono. à sa machine. Et que l’écrivain contemporain et hu- lui, trois atouts subsistent : la sim- Mais il fallut attendre 1868 et l’Américain Christo- moriste Ian Frazier résume ainsi : « La machine ma- plicité d’utilisation, la relation af- pher Latham Sholes pour que l’invention trouve un nuelle possède une âme, car elle n’existe que par elle- fective avec la machine et la per- débouché industriel. M. Sholes est le créateur du même. » tinence des choix techniques. classement des lettres sur le clavier, qui reste utilisé Il existe pourtant des déçus aujourd’hui sur les ordinateurs : le célèbre « Qwer- M. Al. LeMonde Job: WMQ1607--0025-0 WAS LMQ1607-25 Op.: XX Rev.: 15-07-99 T.: 10:45 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 17Fap: 100 No: 0390 Lcp: 700 CMYK

AUJOURD’HUI LE MONDE / VENDREDI 16 JUILLET 1999 / 25 ------Lent retour du soleil 16 JUILLET 1999 Oslo Stockholm LE CARNET Prévisions Moscou Ensoleillé VENDREDI, une perturbation fi- cumulus bourgeonneront en don- vers 12h00 DU VOYAGEUR nit d’évacuer les régions du Nord- nant parfois une averse. Les tem- a FRANCE. La chaîne hôtelière Li- Est. Les hautes pressions vont peu pératures seront estivales, entre 23 Peu à peu s’installer sur le pays et les et 25 degrés. Belfast nuageux bertel prend la gestion d’un nouvel nuages se feront de moins en Poitou-Charentes, Aquitaine, Liverpool établissement parisien, la Villa Dublin moins nombreux au fil des heures. Midi-Pyrénées. – Après quelques Varsovie Kiev Daubenton, un trois étoiles situé Bretagne, pays de loire, Basse- nuages le matin, le soleil l’emporte- rue de L’Arbalète (5e arrondisse- Amsterdam Berlin Brèves Normandie. – Les nuages seront ra largement. Quelques nuages se éclaircies ment). Cet hôtel comprend 16 ap- assez nombreux surtout sur les développeront sur la chaine pyré- Londres partements de catégorie « Tradi- 50 o Bruxelles côtes de la Manche. Le sud de la néenne. Il fera chaud, entre 27 et 31 Prague tion », dont 4 studios avec kit- Bretagne et les pays de la Loire au- degrés. Couvert chenette (à partir de 872 F, 132 ¤, ront davantage de soleil. Il fera 18 à Limousin, Auvergne, Rhône- Paris Strasbourg Vienne par jour, le studio) et 2 duplex équi- Budapest 21 degrés près de la Manche et 22 à Alpes. – Après un début de journée Brume pés d’une vraie cuisine (à partir de 25 ailleurs. nuageux le soleil dominera. Sur les Nantes 1 803 F, 274 ¤, par jour). Réserva- Berne brouillard Nord-Picardie, Ile-de-France, Alpes, de gros cumulus se dévelop- Bucarest tions au 0800-06-12-12 ou 01-55-43- Centre, Haute-Normandie, Ar- peront et pourront donner une on- Lyon Milan 25-50. dennes. – Le ciel sera partagé entre dée. Le thermomètre grimpera fa- Belgrade Sofia Averses a ÉCOSSE. La compagnie aérienne nuages et éclaircies. Le soleil sera cilement entre 28 et 31 degrés. Toulouse Istanbul Ryanair ouvre un deuxième vol plus généreux l’après-midi. Les Languedoc-Roussillon, Pro- quotidien direct Beauvais-Glasgow, températures varieront entre 18 et vence-Alpes-Côte d’Azur, Corse. Rome Pluie tandis qu’Air France assure, pour sa 20 degrés sur les côtes de la – Journée très ensoleillée avec du Barcelone Naples part, 3 liaisons quotidiennes Paris- Manche, 23 à Paris et 25 dans le vent de nord-ouest atteignant 40 o Madrid Glasgow et Paris-Edimbourg et que Centre. 70 km/h en rafales. Sur les Alpes du Lisbonne Athènes Orages British Air effectue, sur cette der- Champagne, Lorraine, Alsace, Sud, des nuages bourgeonneront nière ligne, trois rotations journa- Bourgogne, Franche-Comté. – Le et pourront donner une ondée près Séville lières du lundi au vendredi et deux ciel sera gris le matin avec quelques de la frontière italienne. Il fera bien Tunis Neige les samedis et dimanches. Réserva- gouttes. Au fil des heures, les chaud, entre 28 et 33 degrés, loca- Alger tions au 0802-802-802 (Air France), nuages deviendront moins nom- lement jusqu’à 35 dans l’arrière- 0802-802-902 (British Airways) et breux, sauf sur le relief, où des pays. Rabat 0o 10o 20o Vent fort 01-44-55-20-00 (Ryanair).

PRÉVISIONS POUR LE 16 JUILLET 1999 PAPEETE 22/28 P KIEV 17/26 P VENISE 20/27 S LE CAIRE 26/37 S Ville par ville, les minima/maxima de température POINTE-A-PIT. 25/31 C LISBONNE 18/27 S VIENNE 15/22 N MARRAKECH 22/34 S et l’état du ciel. S : ensoleillé ; N : nuageux ; ST-DENIS-RÉ. 19/25 S LIVERPOOL 14/21 C AMÉRIQUES NAIROBI 15/25 C C : couvert ; P : pluie ; * : neige. EUROPE LONDRES 14/23 C BRASILIA 17/26 S PRETORIA 11/23 S AMSTERDAM 15/20 C LUXEMBOURG 13/21 C BUENOS AIR. 3/9 N RABAT 21/27 S FRANCE métropole NANCY 14/23 N ATHENES 24/32 S MADRID 22/35 S CARACAS 23/30 P TUNIS 23/31 S AJACCIO 20/30 S NANTES 13/25 S BARCELONE 21/26 S MILAN 18/30 S CHICAGO 22/33 S ASIE-OCÉANIE BIARRITZ 16/27 S NICE 22/29 S BELFAST 13/19 C MOSCOU 21/30 N LIMA 13/19 N BANGKOK 26/33 C BORDEAUX 15/29 S PARIS 11/23 N BELGRADE 14/25 S MUNICH 11/20 N LOS ANGELES 15/21 N BOMBAY 27/30 P BOURGES 15/26 S PAU 14/28 S BERLIN 14/22 C NAPLES 20/30 S MEXICO 13/22 N DJAKARTA 25/28 C BREST 12/19 N PERPIGNAN 22/33 S BERNE 13/24 N OSLO 11/17 P MONTREAL 21/30 S DUBAI 30/39 S CAEN 14/19 N RENNES 12/23 N BRUXELLES 14/21 C PALMA DE M. 20/31 S NEW YORK 25/33 N HANOI 28/35 C CHERBOURG 12/20 N ST-ETIENNE 15/25 S BUCAREST 16/26 P PRAGUE 12/20 C SAN FRANCIS. 10/18 C HONGKONG 27/30 C CLERMONT-F. 14/26 S STRASBOURG 14/24 N BUDAPEST 15/24 S ROME 20/28 S SANTIAGO/CHI -3/9 S JERUSALEM 23/32 S DIJON 15/26 N TOULOUSE 17/30 S COPENHAGUE 12/19 N SEVILLE 22/36 S TORONTO 24/32 S NEW DEHLI 28/40 S GRENOBLE 14/30 S TOURS 13/26 S DUBLIN 13/20 C SOFIA 14/25 S WASHINGTON 22/34 C PEKIN 22/32 S LILLE 13/21 N FRANCE outre-mer FRANCFORT 14/24 C ST-PETERSB. 22/28 N AFRIQUE SEOUL 23/30 P LIMOGES 12/27 S CAYENNE 22/29 P GENEVE 17/24 S STOCKHOLM 13/20 S ALGER 19/29 S SINGAPOUR 26/28 P LYON 16/28 S FORT-DE-FR. 26/30 C HELSINKI 15/26 C TENERIFE 17/24 S DAKAR 27/30 N SYDNEY 12/16 C MARSEILLE 21/33 S NOUMEA 20/24 S ISTANBUL 23/28 S VARSOVIE 13/21 N KINSHASA 19/28 C TOKYO 24/28 N Situation le 15 juillet à 0 heure TU Prévisions pour le 17 juillet à 0 heure TU

VENTES a Résultats de la vente du mobi- lier Louis XIV du 6 juillet (Drouot, Me Tajan). Table en noyer à pieds et Camées et intailles, l’art de la glyptique à l’honneur à Drouot entretoises en balustres. Travail du Val de Loire, époque Louis XIV. A DROUOT, une des dernières zite blanc d’époque néosumé- (10 000 F chacune/1 500 ¤). Des retour du goût antique qui marque pierres fines. Beaucoup moins 88 000 F. Canapé à oreilles à huit ventes de la saison propose, mardi rienne présente des volatiles et bagues intailles romaines, moins cette période. Le camée est alors recherché, le camée coquille est pieds en os de mouton, entretoises 20 juillet, un ensemble de camées personnages (fin du troisième, importantes, sont annoncées à monté en bijou ou simplement taillé dans de gros coquillages à en X. Epoque Louis XIV. 60 000 F. et d’intailles datés de l’Antiquité à début du deuxième millénaire) 2 000 F (300 ¤). Les modèles non utilisé comme objet décoratif de strates blanches et roses. Un Table à jeux en noyer à plateau lobé, l’époque moderne. Ces pierres (3 000 F/450 ¤). montés sont estimés 3 000 F collection. Sculpté en bas-relief camée coquille du XVIIe à motif pieds et entretoises en H. Travail gravées relèvent de l’art de la glyp- (450 ¤). Par exemple, une intaille dans la pierre dure, le camée offre d’une tête d’Hercule de profil est bourguignon, époque Louis XIV, tique (du grec gluphein : graver), ÉROS VOLANT en calcédoine translucide repré- le plus souvent un visage aux traits estimé 500 F (75 ¤), des camées en 20 000 F. qui consiste à les orner de motifs Par la suite, les Romains portent sentant deux colombes face à face classiques, masculin ou féminin, pierre dure de même époque entre a Vente Rothschild. A Londres, la creux, l’intaille, ou en relief, le au summum l’art de la glyptique. devant une branche d’olivier du dont le ton clair se détache sur un 2 500 et 5 000 F (380/760 ¤). vente des collections Rothschild, qui camée. Ici les plus belles intailles romaines premier siècle. Là encore, l’appré- fond coloré : l’emploi de pierres à Au XIXe , l’époque romantique s’est déroulée le 8 juillet, a enregistré Les plus anciens exemples ont été montées sur des bagues en ciation se fait principalement sur strates de couleurs différentes, met à nouveau l’antique à la de nombreux résultats au-delà des connus sont les cylindres-sceaux or ; l’une en agate figure un aurige la beauté de la gravure et l’intérêt comme l’agate ou la sardoine, per- mode. Camées et intailles sont estimations. La commode Riesener, mésopotamiens qui déroulent sur sur son char, une en cornaline est du motif. met d’obtenir cet effet tranché. volontiers montés en pendentifs, qui meublait la bibliothèque du roi des plaques d’argile fraîche la gravée d’un empereur recevant la A la Renaissance, la glyptique Des camées monochromes sont broches-pendentifs ou bagues. Louis XVI à Versailles, s’est vendue marque de leurs propriétaires. couronne d’un Eros volant connaît un nouvel essor, lié au aussi réalisés dans toutes sortes de L’un d’entre eux représentant près de 70 millions de francs Fabriqués entre le cinquième et le Jupiter est serti dans une broche- (10 700 000 ¤). Le portrait d’un gen- premier millénaire avant Jésus- pendentif en or et perles fines tilhomme par Franz Hals a obtenu Christ, ils offrent des scènes et des Calendrier b Cannes (Alpes-Maritimes), du 17 au 18 juillet, (25 000 F, 3 800 ¤), le même bijou à 75 millions de francs (11 millions motifs d’une grande variété, ins- du 17 au 25 juillet, tél. : 05-55-70-08-02. décor d’une femme en buste est d’euros). crits dans des pierres de toutes ANTIQUITÉS-BROCANTES tél. : 04-93-26-11-01. monté sur or et argent rehaussé de Christie’s, 6, rue Paul-Baudry, couleurs (agate, cornaline, lapis- b Beuvron-en-Auge (Calvados), b Aubazine (Corrèze), COLLECTIONS petits diamants et de perles 75008. Tél. 01-40-76-85-85. lazuli, calcédoine, jadéïte, schiste, du 16 au 18 juillet, du 17 au 18 juillet, b Gourdon (Lot), (10 000 F/1 500 ¤). a Japonisme. Un antiquaire du basalte, etc.). tél. : 02-31-23-86-69. tél. : 05-55-25-71-11. Salon de la reliure d’art, quartier Drouot expose un ensemble Les prix dépendent de la qualité b Saint-Quay-Portrieux b Dieulefit (Drôme), du 16 au 18 juillet, Catherine Bedel de meubles et d’objets d’art XIXe à de la composition, de la précision (Côtes-d’Armor), du 17 au 18 juillet, tél. : 05-65-31-06-13. décor japonisant. Extrêmement raf- et de la beauté du graphisme, du 16 au 18 juillet, tél. : 04-90-79-32-26. b Chaillac (Indre-et-Loire), ૽ Richelieu-Drouot, mardi 20 juil- finées et d’une grande qualité d’exé- comme de la pierre elle-même : les tél. : 02-96-70-40-64. b Chinon (Indre-et-Loire), minéraux et fossiles, let. Exposition la veille de cution, ces pièces, souvent specta- exemplaires de couleur vive sont b Plomelin (Finistère), du 17 au 18 juillet, du 17 au 18 juillet, 11 heures à 18 heures. Le matin de culaires, sortent généralement des plus appréciés. Dans la vente, un du 16 au 19 juillet, tél. : 02-54-80-75-81. tél. : 02-54-46-43-92. la vente de 11 heures à 12 heures. mains de grands ébénistes. cylindre-sceau en jadéïte verte du tél. : 02-99-00-97-51. b Batz-sur-Mer b Taninges (Savoie), Etude Delavenne-Lafarge, 21, rue Secrets et alcôves, galerie Roxane troisième millénaire déploie une b Bricquebec (Manche), (Loire-Atlantique), 17 juillet, livres anciens, Bergère 75009. Tél. : 01-47-70- Rodriguez, 16, rue de Provence, frise de personnages stylisés du 16 au 18 juillet, tél. : 02-40-23-72-26. du 17 au 18 juillet, 45-96. Expert : Chakib Slitine. Tél. : 75009. Tél. 01-45-23-53-39. Jusqu’à (4 000 F/600 ¤), un autre en quart- tél. : 02-33-52-22-16. b Nantiat (Vienne), tél. : 04-50-89-46-21. 01-42-47-17-52. fin juillet.

Ł SOS Jeux de mots : MOTS CROISÉS PROBLÈME No 99167 3615 LEMONDE, tapez SOS (2,23 F/min). L’ART EN QUESTION No 126 En collaboration avec

Fournisseur de cachou. Part de gâteau. – 8. Gérard Labrunie. Por- L’Europe des peintres : étape suédoise teur d’aiguilles. – 9. Sans aucune finesse. – 10. La preuve que Zeus Le Musée d’Orsay a entrepris aimait l’amour vache. Feras des depuis quelques années de faire éclats. – 11. Pour tout évacuer. – découvrir au public l’œuvre 12. Partage la Chambre mais pré- d’artistes étrangers. Ainsi, après fère rester seul. l’Allemand Menzel et le Danois Hammershoi, et avant le Polonais Philippe Dupuis Malczewski et le Suisse Böcklin, Eugène c’est à un peintre suédois, Eugène Jansson, SOLUTION DU No 99166 Jansson, qu’est consacrée l’exposi- « Bal des tion qui se termine à la fin du mois matelots » HORIZONTALEMENT d’août. (1912) Quasiment inconnu jusqu’alors huile sur I. Delphinarium. – II. Evolutive. en France, si l’on excepte la pré- toile, 242,5 Se. – III. Cabine. Enfer. – IV. Osées. sence de trois de ses tableaux à × 222,5 cm. Once. – V. Lieu. Arthaud. – VI. Lô. l’exposition « Lumières du Nord » Stockholm, Sensuel. – VII. Ente. Serre. – qui s’est tenue à Paris au Petit Sjöhistoriska VIII. Ase. CEI. An. – IX. Eux. SA. Palais en 1987, ce peintre a Museet. Rein. – X. Scintillante. commencé par réaliser des por- Au Musée traits et des natures mortes. Mais d’Orsay VERTICALEMENT l’essentiel de son œuvre est consti- jusqu’au HORIZONTALEMENT VIII. Article. Conviendra. Faire tué de tableaux consacrés à la ville 22 août, pression. – IX. Familier de la 1. Décolletés. – 2. Evasion. Uc. – de Stockholm, dans la lumière de pour I. Avec lui, tout dépend du famille. Note. – X. Très déran- 3. Lobée. Taxi. – 4. Plieuses. – l’aube ou de crépuscule. A la fin des l’exposition tirage. – II. Elle nous guette quand geante. 5. Huns. Est. – 6. Ite. Ans. Aï. – années 1890, Jansson rencontre un « Eugène on perd le goût des choses. Réac- 7. Ni. Orsec. – 8. Aventure. – banquier qui est séduit par son Jansson tion chimique. – III. Pour retrouver VERTICALEMENT 9. Renchérira. – 10. Féale. En. – travail et devient son mécène, il (1862-1915). le bon endroit. Au cœur de Dur- 11. Usé. Ait. – 12. Méridienne. s’agit de : Nocturnes

ban. Départ de série. – IV. Les 1. Mieux vaut les laisser à l’office DR suédois ». petits sont particulièrement déli- que les traîner avec soi. – 2. Spé- cats. Comme un homme double. – culation frauduleuse. – 3. S’est a Carl Larsson ? Le groupe de marbre réalisé V. Conjonction. Répétition géné- exprimé comme un fauve. Person- a Karl Nordström ? d’après Sakountala de Camille Clau- rale. – VI. Petits à la barre. On les nel. Mis en frais. – 4. Réduit son a Ernest Thiel ? del s’appelle également Vertumne et mange par les deux bouts, mais ce terrain pour passer à table. Grogne Réponse dans Le Monde du Pomone ! L’Age mûr est le titre d’un ne sont pas les mêmes. – VII. Ren- d’hier. – 5. Point. Beaux et bavards. 23 juillet. autre groupe sculpté par la même versement du moi. Choc entre – 6. Le poison de l’amour. Toiles Réponse du jeu no 125 paru artiste. Quant au Baiser, il s’agit deux conducteurs. Fond de café. – pour les toiles. – 7. Paresseux. dans Le Monde du 9 juillet. d’une œuvre d’Auguste Rodin. LeMonde Job: WMQ1607--0026-0 WAS LMQ1607-26 Op.: XX Rev.: 15-07-99 T.: 08:38 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 17Fap: 100 No: 0391 Lcp: 700 CMYK

26 CULTURE LE MONDE / VENDREDI 16 JUILLET 1999 PORTRAIT L’ÉTÉ FESTIVAL Dans le cadre lumineux du Carré d’art de Nîmes, Bernard Au bonheur du disque Le poète des cavernes à venir Frize a accroché ses tableaux récents. Cet artiste fait de SURSIS pour une espèce en voie une boutique qui reflète nos seulement pertubée par le fin logo CINQUANTE ET UN ANS, taillé comme un joueur de pelote ou de rugby, l’anti-peinture. Selon des dis- de disparition, la naissance d’un goûts ?” » Musicalement, il privilé- rouge de la vitrine (un casque Beñat Achiary est un des personnages rares de l’époque. C’est une voix, positifs et des systèmes disquaire est toujours un heureux gie une sensualité blanche qui d’écoute stylisé) et quelques sièges d’abord, terrible et chaleureuse, qui console, explose de joie ou de douleur, complexes, il produit des abs- événement. La boutique ouverte, il prend sa source dans le rock noirs. Au bout de la pièce, on dé- qu’on n’oublie pas. Il ne chante pas, il déchaîne. C’est un corps et une tête. tractions qu’il ne veut ni ex- y a quelques semaines, au 5, rue d’avant-garde, les lignes dépouil- couvre l’entrée d’une galerie qui ex- C’est surtout un être d’une extrême douceur, d’une opiniâtreté sans violence, pressives ni symboliques Sainte-Anastase (Paris 3e), par Fré- lées de la new wave, les pionniers pose les photos de Christina Kruse. la preuve à lui seul que c’est possible. – rien que des tableaux qui ne déric Sanchez, est-elle pour autant d’une électronique cérébrale. Dans Deux canapés se font face. Frédéric Possible, quoi ? Possible de vivre autrement, d’être donnent à voir que le proces- un « magasin de disques » ? On ne sa sélection, quelques albums Sanchez a décidé de provoquer des l’autre du modèle attelé, possible de faire trop de choses, sus de leur fabrication. Mais vient pas dans ce coin du Marais de tracer un chemin sans faire carrière, d’être artiste la peinture se venge contre pour acheter le dernier Cabrel ou le LA PHRASE DU JOUR entre voisins, amis, en famille, d’avancer seul tous en- tant d’ascétisme : Frize ne nouveau Louise Attaque, ni même semble. Par les temps qui courent, tout était fixé pour peut empêcher ses œuvres pour fouiller dans des bacs inexis- que Beñat Achiary fût animateur de mariages (le genre d’intriguer et de plaire. Tant tants. On parlerait plus volontiers « Quand on joue un classique, existe au Pays basque), ou – pis encore – ténor de et si bien que l’on pourrait te- de lieu conceptuel ou de galerie « world music », chantre de « folk », Basque de télévi- nir ce conceptuel pour l’un d’art sonore. on peut être mauvais ; sion. Achiary a une autre idée. Son père était boucher à Saint-Palais, dans la des meilleurs peintres français Sur les murs immaculés, deux Soule. Les voix de la Soule sont plus rudes, plus pierreuses, plus proches des contemporains. Ce qui est loin longueurs de CD, à peine plus de le talent de l’auteur vous pousse, cavernes. La côte est plus gracieuse et conformiste. L’évasion en 1939, l’Angle- d’être le cas de l’exposition deux cents références. Frédéric terre, le débarquement, ce n’est pas un profil fréquent pour un boucher soule- présentée au Musée Fabre de Sanchez n’affiche et ne vend que ce on va jusqu’au bout » tin. La famille vient des villages proches du Béarn, Esquiule, Barcus. L’ouver- Montpellier, consacrée aux qu’il aime. C’est déjà beaucoup. Car ture, la volonté d’universalisation, l’attachement au passé fixé sur demain, à la abstractions américaines de les goûts et la discothèque de ce Didier Bezace, metteur en scène langue, c’est là. Urria, le groupe de Beñat, formes traditionnelles sur ryth- l’immédiat après-guerre. Où jeune homme ont bâti sa réputa- miques et claviers contemporains, a joué un rôle décisif dans les festivals de six tableaux de maîtres ne tion. Ni musicien ni DJ, il s’est l’anti-franquisme, puis dans la mouvance libertaire, antifasciste. parviennent pas à cacher la d’abord fait connaître comme illus- servent de points de repère. En ce rencontres pour happy few dans ce Musicien de résistance, enracinement ouvert, méditatif et festif, voix à pauvreté d’un accrochage qui trateur sonore. moment : Kraftwerk, Nico, Young salon spacieux. On a pu y écouter, l’écoute des voix du monde, Beñat Achiary se retrouve depuis des années multiplie les œuvres de peu De Paris à Tokyo, de New York à Marble Giants, le « double blanc » en leur présence, le nouvel album dans les circuits traditionnels, contemporains ou ceux de la musique improvi- d’importance. On mettra donc Milan, lui et son complice Fred des Beatles, Gavin Bryars... Classés des Berlinois de To Rococo Rot. sée (compagnie Lubat, Portal, Michel Doneda), partout où un cri peut être le cap plus au nord. Première fournissent aux stylistes le reflet sans thématique ni ordre alphabé- Martine Sitbon y a débattu avec les perçu. Son association porte un nom de montagne, à Itxassou, l’Ezcandrai. Le étape, Avignon, où le Festival musical de leurs créations. Des tique, les autres disques présentés électroniciens de Add N To (X) quatrième Errobiko est placé sous le titre : « Modernité de la préhistoire ». continue de séduire par la va- bandes-son sur mesure qui se sont autant d’invitations à la dé- pour comprendre pourquoi ses vê- Percussions, grottes, musiciens du Maroc, du Sud algérien, des Antilles, Cuba riété de ses offres et leur fondent aux défilés et aux univers couverte. Produites souvent par tements collaient si bien à leur mu- comprise, de la Soule et danseurs aragonais, théâtre, entretiens, art du feu, grande tenue. Là, il faudra en- de Calvin Klein, Martin Margiela, des micro-labels, les musiques de sique. Et, derrière d’immenses pan- partie de pelote, cuisiniers, parcours des enfants, ça va finir par devenir tendre la parole d’un disparu, Martine Sitbon, Jean-Paul Gaultier, Piano Magic, Fridge, Funkstorung, neaux coulissants de plastique mat, étrange, un festival qui ne se jauge pas à son nombre de consommateurs, Antoine Vitez, restituée par Prada, Gianni Versace... Flanger, Oval, Pluxus et autres le « disquaire » peut se réfugier mais à son idée, à sa beauté, à ses paysages, à son acoustique, à ce qu’il ap- Daniel Soulier. Plus tard, on se « Les mêmes questions revenaient Opiate se caractérisent par leur dans son studio-laboratoire, porte. rendra dans l’Ain, et précisé- toujours, se souvient Frédéric San- force évocatrice et leurs concocter la bande originale de ment chez Voltaire, dont le chez. Quelle musique avez-vous utili- connexions visuelles. prochains défilés ou imaginer les Francis Marmande château a été transformé en sée ? Où acheter ces disques ? Nous Cette cohérence esthétique se prochains achats de ses clients. centre culturel de rencontres cherchions de nouveaux bureaux, et prolonge dans le design du lieu. ૽ 4e Errobiko Festibala, du 21 au 24 juillet, à Sarre et Itxassou. De 40 F à 80 F par Hervé Loichemol. on s’est dit : “pourquoi ne pas ouvrir Tout en longueur, d’une blancheur Stéphane Davet (6,1 ¤ à 12,2 ¤). Tél : 05-59-29-75-51. Les plaisirs de l’antipeinture froidement machinée de Bernard Frize Nîmes/Arts. Toujours amateur de systèmes complexes et équivoques, le peintre présente ses tableaux récents, accueillants au regard et chacune est d’une couleur diffé- toile, puis brossée deux fois dans le On ne peut pas accuser Frize de BERNARD FRIZE, Carré d’art, rente. Quand elles se croisent, l’une même sens pour que les couleurs du ne pas tout faire pour rendre expli- Musée d’art contemporain, semble passer sur l’autre qu’elle re- bas d’une rangée horizontale se mé- cite sa démarche. Elle n’est pas sans place de la Maison-Carrée, 30000 couvre. C’est alors que le système langent à celles du haut de cette ran- rapport avec celle de Richter, le- Nîmes. Tél. : 04-66-76-35-70. Du se complique : les recouvrements gée. Ni début ni fin. Le sort d’un quel, depuis les années 60, cultive mardi au dimanche, de ne permettent pas de savoir quelle mouvement perpétuel réduit à explo- simultanément un réalisme pseu- 10 heures à 18 heures. 28 F couleur aurait été posée la pre- rer l’intérieur d’une grille. » Toutes do-photographique neutre et une (4,27 ¤). Jusqu’au 26 septembre. mière, parce que chaque ligne se les œuvres présentées appellent abstraction pseudo-lyrique qui pas- trouve alternativement en avant et des éclaircissements de ce genre. Ils tiche les coulures, giclures et ra- NÎMES en arrière. Il n’y a donc ni première figurent en bon ordre dans le cata- clures chères aux expressionnismes de notre envoyé spécial ni dernière bande, mais un tres- logue. new-yorkais et parisiens de l’après- Bernard Frize fait de la peinture. sage, ou plutôt un faux tressage. De quoi il se déduit immédiate- guerre. A Nîmes, il présente des tableaux Frize affectionne particulière- ment que la conception de la pein- Elle n’est pas sans rapport non dont les plus anciens datent du dé- ment ce genre de difficultés. Ses ta- ture selon Frize est celle d’une pro- plus avec les expériences de dé- but de la décennie. Rien de plus bleaux naissent de dispositifs tech- duction méthodique, avec construction auxquelles se sont li- normal pour un peintre. L’exposi- niques extrêmement éloignés du prévisions, calculs, construction vrés François Rouan à ses débuts tion est acrochée avec élégance, les geste du peintre tenant son pin- d’une machine à peindre au besoin. – les tressages – et les peintres de œuvres sont à leur aise dans la ceau en main. Pour confectionner Elle n’a que faire de notions telles Support-Surface dans les premiers clarté des salles. Rien de mieux des grilles où chaque ligne est bico- qu’expression ou subjectivité. Abs- moments de leur critique de l’acti- pour elles. Il leur faut cette lumière lore, il explique comment faire : traite et géométrique, elle n’a pas vité artistique. Mais Frize est plus pour que l’œil puisse jouir à son « Sur un côté des brosses, j’ai mis le moindre rapport pour autant systématique, plus ascète, plus in- aise des transparences, des glisse- une couleur, une deuxième sur avec les ambitions métaphysiques flexible. « L’ennui qui se dégage irré- ments, des harmonies, de toutes les l’autre. En les pivotant d’avant en de Mondrian ou de Malevitch. Elle médiablement de la lecture d’un tel finesses chromatiques qui font arrière, j’ai déposé un trait chan- ne prétend pas rendre visible un montage en chaîne, note-t-il à pro- songer à l’agate et au velours. Il geant. Il y a sept couleurs ; je me sou- ordre du monde ou son futur. Elle pos de ses séries, montre une part leur faut ces vastes espaces pour viens d’avoir mis au point un système ne montre qu’un processus de re- de vérité. » Il poursuit en évoquant que les séries se déploient commo- simple d’énumération pour les dis- couvrement d’une surface textile « des moments mélancoliques ». On dément. poser, que je ne retrouve plus. » par des mélanges d’acrylique et de ne saurait mieux dire. Il est ainsi possible d’entrer dans résine qui permettent d’obtenir un les détails de l’exécution afin d’es- NULLE AMBITION MÉTAPHYSIQUE effet proche de la vitrification, une LE CHARME DE L’ÉQUIVOQUE sayer de comprendre comment Pour une autre suite, intitulée ex- matière dense et mate. Vues de Si ce n’est que la peinture se Frize travaille. La question est po- plicitement Suite automatique, il loin, on dirait moins des peintures venge. Frize la manipule brutale- sée dès l’entrée par des tableaux en faut « cinq brosses, respectivement que des photographies de peinture, ment pour lui faire avouer sa futili- forme de grille – abstraits, comme de 30 cm, 20 cm, 15 cm, 10 cm et tirages couleur contrecollés. té. Il la met à la question et l’écar- on dit. Ils se composent, par 5 cm, fixées sur une planchette de C’est évidemment ce que veut tèle sur des grilles rigides. Soit. exemple, de sept lignes verticales 80 cm afin de peindre toute la sur- Bernard Frize. Depuis ses pre- Mais c’est encore de la peinture, que coupent à angle droit dix lignes face du tableau ». On abrège l’ex- mières expositions, à la fin des an- même glacée, même anonyme. Et COURTESY BERNARD FRIZE horizontales. Chacune de ces lignes plication pour en venir à la conclu- « Exemplaire no 1 » (1998), de Bernard Frize, nées 70, son œuvre se développe ce sont encore des tableaux que le est tracée au moyen d’une brosse sion : « La couleur est posée sur la acrylique et résine sur toile, 116 cm × 89 cm. sous le signe de la négation et de la visiteur, innocent ou pervers, est dérision. S’il se sert, tout en les libre de considérer selon son hu- adaptant à sa logique, des instru- meur, indifférent aux tactiques et ments picturaux, ce n’est pas pour aux systèmes. L’Amérique trop embrassée, bien mal étreinte ajouter son œuvre à l’histoire de Il voit alors, parfaitement accro- cet art, mais pour en mettre en évi- chées il faut y revenir, des toiles dence les fondements : pour dire harmonieuses, des glissandos chro- Montpellier/Arts. Une exposition sur l’abstraction américaine que la peinture est une fabrication, matiques, des expansions et des ex- un maquillage, une cuisine, le pro- plosions, des rythmes, des syn- tistes français découvre Newman, un quart de siècle. Non que l’exposi- tions et de leur notoriété. Ils se duit d’opérations matérielles qui copes, des scansions. Il y voit des ABSTRACTIONS AMÉRICAINES Pollock, Rothko et Kline et cherche tion n’ait pas ses chefs-d’œuvres nomment Helen Frankenthaler, My- n’ont rien de mystérieux. tableaux réussis, intrigants et, pour 1940-1960, Pavillon du musée à tirer les leçons de cette révélation. – un Gorky bouleversant, un Roth- ron Stout, Jack Youngerman, Jules Aux mythologies – il est vrai inu- nombre d’entre eux, doués de ver- Fabre, esplanade Charles-de- A Montpellier, par exemple, Claude ko dans le genre majestueux, un Olitsky, Kenneth Noland, Morris tilement grandiloquentes – qui ra- tus décoratives incontestables. Il Gaulle, 34000 Montpellier. Tél. : Viallat et Vincent Bioulés se font les Gottlieb étrange, un Kelly qui serait Louis. Autour de 1960, à l’instar de content des histoires d’inspiration pourrait alors déclarer qu’il aime 04-67-66-13-46. Du mardi au di- adeptes du découpage de la couleur beau s’il se voyait avec quelque re- Frank Stella, mais sans son audace, et d’illuminations, il oppose l’ob- telle toile, et pas une autre, pour manche, de 10 heures à et de la forme répétée. cul, un Still crépusculaire et un ad- ils s’essayèrent à l’abstraction systé- jectivité d’un travail réglé et pré- des motifs scandaleusement légers 19 heures. Jusqu’au 3 octobre. Un quatrième épisode, très tardif, mirable Francis de ses meilleures matique. Ils ne peindraient plus que médité. A toute poétique de la ma- et intimes – il n’aime pas le rose, il étrange postface, aurait-il de nou- années, peu après 1950. En tout, six selon une méthode préméditée et tière ou du geste, à toute sensualité raffole du vert, le rouge le trouble, MONTPELLIER veau Montpellier pour théâtre ? On tableaux. bien visible. Les abstractions de de la couleur et de la texture, il op- le jaune fait vulgaire et ainsi de de notre envoyé spécial peut y voir une exposition qui se Rothko et Newman avaient de l’am- pose la liste des composants et le suite. Il pourrait même avoir envie L’histoire, bien connue, tient en présente, sans excès de modestie, CRITIQUE INVOLONTAIRE pleur, du sens, une beauté autant in- récit des préliminaires. Et vous d’acheter celle qui lui plaît, élément trois épisodes. Au premier, on as- comme un panorama des abstrac- On dira : six tableaux de qualité, tellectuelle que sensible ? Ils se si- vous laisseriez prendre quand d’une suite démonstrative qu’il dis- siste au triomphe en France, dans tions américaines durant les deux c’est bien assez pour justifier une tueraient du côté de la même ? Et vous vous obstineriez, loquerait alors. les années 50, d’une peinture abs- décennies décisives, de 1940 à 1960. exposition. Mais, dans ce cas, il était décomposition des nuances en cou- incurables rêveurs, à chercher Du reste, le peintre ne s’y oppo- traite qui se dit, selon les cas, infor- Et là, surprise : si révélation il y a, ce inutile de l’alourdir de quelques di- leurs primaires et des formes en l’âme dans les pigments ? Lisez les serait pas, lui qui accepte désormais melle, lyrique, géométrique ou ex- n’est pas, à l’inverse de ce qu’on at- zaines d’œuvres d’artistes se- bandes ou en cibles. Ils seraient des titres des toiles, ils vous enlèveront, de céder et de dissocier ses séries. pressionniste. Le deuxième est celui tendrait, celle d’un art au sommet condaires ou, ce qui est pire, d’œu- abstraits « froids». peut-on espérer, vos éternelles illu- Mais, dans ce cas de jouissance fon- du drame : les Français voient de sa puissance. Mais une désillu- vrettes mineures d’artistes essentiels Ils l’ont été, mais ce sont leurs sions de contemplatifs nostal- dée sur un malentendu, cas que croître la réputation d’autres sion. De là une hésitation : s’agirait- – tel est le cas pour Pollock, De Koo- œuvres qui, aujourd’hui, laissent giques. Il y a la Suite automatique, l’exposition nîmoise rend très pro- peintres abstraits, américains ceux- il de prouver que ladite école de ning, Kline, Newman, Reinhardt, froid. Sans doute n’est-ce pas là ce la Suite au rouleau. Il y a les ta- bable, sinon presque certain, que ci. Il devient impossible de les igno- New York n’a pas compté que des Guston. Pour un panorama, de que l’exposition devait prouver. bleaux qui sont nommés d’après reste-t-il de la démarche critique rer et la rumeur se répand : l’école peintres de premier ordre ? telles faiblesses sont embarras- Faute de prêts suffisants, elle tourne les codes du RER, VONY, MONA, qui fonde la pratique de Frize ? Il en de New York a eu raison de l’école Ce ne serait somme toute qu’une santes. à la critique involontaire, d’autant VICK. Il y a ceux qui sont affublés reste la trace, qui rehausse l’œuvre de Paris. Troisième épisode : alors révélation prévisible, mais à rebours A l’inverse, il ne manque pas de plus cruelle pour cela. Restent les six de titres déplorablement triviaux, d’un charme complémentaire, celui qu’à très peu d’exceptions près, la- du discours dominant, de la légende ces producteurs de tableaux qui, à tableaux déjà nommés. Oreiller, Margarita, et ceux qui ont de l’équivoque. dite école de Paris connaît les affres dorée de l’abstract expressionism chaque époque, suivent les inven- des prénoms, Othon et Roger. C’est du discrédit, une génération d’ar- telle qu’elle a été entretenue depuis teurs et tirent parti de leurs créa- Ph. D. assez clair ainsi. Philippe Dagen LeMonde Job: WMQ1607--0027-0 WAS LMQ1607-27 Op.: XX Rev.: 15-07-99 T.: 08:38 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 17Fap: 100 No: 0392 Lcp: 700 CMYK

CULTURE-L’ÉTÉ FESTIVAL LE MONDE / VENDREDI 16 JUILLET 1999 / 27

UN ÉTÉ A PARIS b LA PHOTOGRAPHIE DE BERTRAND DESPREZ Le lion et le crayon Place Saint-Sulpice, la fontaine expose ses lions. Coups de griffes ou coups de crayon, l’œil est précis, en visée verticale. Les muscles tendus, prêt à bondir, le félin attend le moment opportun pour fondre sur sa proie. L’artiste est concentrée et ne s’attend pas à être croquée si vite. La fable ne dit pas si le crayon était bon. AGENCE VU Hervé Loichemol, nouvel aubergiste de l’Europe La présence sauvage Ferney-Voltaire/Patrimoine. L’Etat a racheté le château de Voltaire, devenu un centre culturel ouvert à toutes les créations et un refuge pour les intellectuels d’Antoine Vitez FERNEY-VOLTAIRE (Ain) chapelle est dédiée à Dieu – Vol- Fusier était le nom du théâtre créé (Le Monde du 9 juin 1998). Ferney, Avignon/Théâtre. Daniel Soulier de notre envoyé spécial taire estimait préférable de par Voltaire et le Chatelard l’une lieu de mémoire, doit être aussi Amis, confrères, proscrits, solli- s’adresser directement à lui plutôt de ses fermes. Impossible un rendez-vous pour le spectacle et Jean-Claude Durand citeurs, curieux, tapeurs, le défilé qu’à ses saints. Un chapiteau pro- d’échapper à l’ombre du patriar- vivant comme pour les arts plas- des gens qu’il fallait recevoir, visoire permet d’accueillir des che, statufié à chaque coin de rue. tiques au sens large. Et une rési- font entendre la voix du disparu nourrir, loger, était si continu à spectacles et, dans l’Orangerie, Aussi Loichemol commence-t-il dence pour les écrivains, les intel- Ferney, la résidence de Voltaire, des comédiens répètent une pièce par monter des spectacles tirés de lectuels, exilés pour des raisons Chez Vitez comme chez Vilar, c’est que l’écrivain déclara qu’il en tirée d’un conte de Voltaire : l’œuvre du grand homme. Parfois idéologiques. La municipalité de CONVERSATIONS AVEC AN- une voix claire, énergique, scan- avait assez d’être « "l’aubergiste" L’Homme aux quarante écus. même un de ses terribles pensums Ferney vient d’ailleurs d’adhérer à TOINE VITEZ, d’après De Chail- dée, un peu héroïque, avec des de l’Europe ». Deux siècles plus Car même si l’Auberge de dramatiques : Zaïre ou Mahomet. la Fédération des villes-refuges. lot à Chaillot, d’Emile Copfer- coups de rafale, une voix qui se tard, Hervé Loichemol entend l’Europe fait désormais partie du Cette dernière pièce ne pourra Ce programme, idéal sur le mann. Adaptation et mise en tait, qui se calme, puis qui relance relever le propos désabusé du patrimoine de la Caisse nationale d’ailleurs être représentée, «à la papier, ne se fera pas sans mal. scène : Daniel Soulier, en colla- le nerf du réflexe tragique ou de la grand homme. Le château de Fer- des monuments et des sites, l’acti- suite des pressions de la commu- Hervé Loichemol doit gérer un boration avec Jeanne Vitez. Avec pichenette d’humour, c’est selon. ney est devenu Centre culturel de vité muséale n’est pas le pivot du nauté islamique de Genève ». centre culturel de rencontres et Jean-Claude Durand et Daniel Une voix entière, une voix qui rencontres sous le nom d’Auberge projet d’Hervé Loichemol : « Sans Mais il refuse de se cantonner un monument historique relevant Soulier. perce tout droit au cœur des de l’Europe. Le 25 juin, la ministre doute viendra-t-on se recueillir ici dans le répertoire voltairien et de deux administrations diffé- JARDIN DU LYCÉE SAINT-JO- choses, voix sauvage, et qui aussi de la culture et de la communica- devant la robe de chambre de Vol- propose des créations contempo- rentes, passer d’une structure SEPH. Jusqu’au 17 juillet, à enveloppe, embrasse et comme tion, Catherine Trautmann, est taire. Et pourquoi pas ? Mais raines, notamment celles de son nomade, légère, à une organisa- 18 heures. Durée 1 h 20. Tél. : 04- réchauffe l’épiderme des choses, d’ailleurs venue apporter sa cau- l’essentiel est ailleurs. Nous voulons complice, Denis Guénoun. Puis il tion lourde, au personnel plus 90-14-14. 80 F (12,2 ¤). voix fraternelle. Voix à peine dite tion à l’opération. Depuis cette articuler les enjeux philosophiques, « déborde » de son programme : nombreux, avec un budget de ou voix lancée par un corps fili- date, l’hôtellerie reçoit ses pre- politiques, artistiques nés au expositions d’arts plastiques et 4,5 millions de francs cette année AVIGNON forme, haut, direct, loyal, aux miers clients avant de fermer ses XVIIIe siècle avec des enjeux colloques. En outre, il prend fait (690 000 ¤). Il devra ensuite diriger de notre envoyé spécial démonstrations rares – ce qui fai- portes à l’automne pour une pre- contemporains. » et cause pour la Bosnie, file à des travaux qui s’étaleront pen- Retour à la source ou retour de sait que Jean Vilar comme Antoine mière tranche de travaux. Sarajevo, et accueille une femme dant deux ou trois ans, avant de flamme ? Antoine Vitez est là, à Vitez, dès qu’ils apparaissaient sur Ce prologue permet de visiter la L’OMBRE DU PATRIARCHE écrivain algérienne au moment où pouvoir réaliser complètement Avignon. C’est la moindre des scène, haussaient d’un coup le demeure construite par l’auteur L’homme a été formé au les intellectuels deviennent des son rêve d’aubergiste planétaire. choses : le plus haut fait du Festival, souffle de l’œuvre, l’âme même du de Candide à partir de 1759. Le Théâtre national de Strasbourg et cibles de l’autre côté de la Médi- depuis sa création, n’a-t-il pas été théâtre, et cela d’une touche si château est un édifice classique il a débarqué à Ferney-Voltaire en terranée. Emmanuel de Roux Le Soulier, de Claudel, joué toute la rapide, si naturelle, comme invo- avec un fronton et deux ailes. Ses 1991. Hasard ? Pas tout à fait : sa Fin 1995, le château de Ferney nuit, jusqu’à l’aurore, quand le lontaire, que public et critiques ne enfilades de salons contiennent femme, comédienne comme lui, est à vendre. En catastrophe, ૽ L’Auberge de l’Europe, château pain, dans les boulangeries, sort du le sentaient qu’à peine, et ne l’ont encore une partie du mobilier est originaire de cette petite ville Hervé Loichemol élabore un pro- de Voltaire, 01211 Ferney-Voltaire. four et que les infirmières, dans les pas assez dit. d’origine et quelques tableaux, de l’Ain forte de sept mille habi- jet pour éviter que la demeure de Du mardi au vendredi, de hôpitaux, enveloppent dans leurs dont le célèbre pastel de Voltaire tants, en réalité faubourg français Voltaire ne se banalise. Le minis- 10 heures à 13 heures et de draps les nouveaux morts ? C’est la UN VILAR DE TROP par Quentin de la Tour. Le parc de de Genève. Là, il monte la compa- tère de la culture, convaincu par 14 heures à 18 heures ; le samedi moindre des choses aussi parce que Vitez, disparu en 1990, racontait 7 hectares, qui a besoin d’être gnie théâtrale du Nouveau Fusier ces idées, décide d’acheter et le dimanche, de 10 heures à les années de cauchemar de Vitez, qu’il avait été, dans les premiers remis en état, est planté de beaux et installe sa troupe dans les – 17 millions de francs – le bâti- 18 h 30. Jusqu’au 3 octobre. Tél. : quand il lui fallut, de longs mois, temps, un « mauvais acteur », il arbres. Un écriteau rappelle que la dépendances du Chatelard. Le ment, les meubles et le parc 04-50-40-05-40. 25 F (3,81 ¤). pointer au chômage, il les dut pour disait ce qu’il devait à l’enseigne- une part au refus de Vilar de ment de Tania Balachova, au sou- l’admettre comme acteur, de lui tien de Madeleine Marion. Cet accorder un rôle dans sa troupe. enseignement et ce soutien, c’est Le charme envoûtant de la violoniste Iva Bittova Le petit dépliant, comme à sûr. Mais l’acteur Antoine Vitez, l’habitude distribué aux specta- son art personnel, sa présence sin- teurs, à l’entrée des Conversations gulière, n’avaient rien d’un produit Parthenay/Jazz. L’artiste tchèque a conquis le public de Jazz au fil de l’eau avec Antoine Vitez, nous donne d’élevage. Il est difficile de croire d’entrée de jeu la lettre de refus de que Jean Vilar, un homme d’une attentif à la création, à l’écart des la justesse, la tenue d’archet. De les cordes fait du violon un instru- Vilar, qu’il faut lire ici en entier, cela intuition d’enfer, et rapide, n’ait JAZZ AU FIL DE L’EAU, Daunik grosses structures estivales. Francis Lockwood, on découvre ment de percussion. Elle maintient vaut la peine : « Cher Vitez, eh bien, pas à l’instant même senti, à Lazro/Carlos Zingaro, Iva Bitto- Dans l’après-midi, au Théâtre l’ancrage dans le blues. En longuement la note, s’en échappe voilà : l’impasse se précise. Je n’ai pu l’approche d’Antoine Vitez, dans va, Didier et Francis Lockwood, Saint-Jacques, une chapelle qui commun, les deux frères ont le sens par à-coups. Elle est aussi chan- vous distribuer dans Phèdre. Je ne le les jambes de Richard II ou mardi 13 juillet, Parthenay mériterait d’être rénovée, le violo- des ornementations, et quelques teuse. Elle chante en tchèque, en peux non plus dans Henry IV. Et, d’Arturo Ui, sur ses planches, un (Deux-Sèvres). Prochains niste Carlos Zingaro et le saxopho- notes superflues. La simplicité de la anglais, il y a des traces d’allemand, vous le savez, nous n’avons pas Vilar de trop. concerts : Paul Dunmall/Paul Ro- niste Daunik Lazro improvisent. Ce rencontre les efface. des onomatopées, des claque- maintenant au TNP de nouvelles Antoine Vitez est là, à Avignon, gers, Marc Ducret Trio, Akosh S. duo existe depuis plusieurs années ments de langue, des sifflements créations avant mars. Que faire disions-nous. Oui, mais par inter- Unit, le 16 ; Sophie Agnel/Bruno sans redites, sans contraintes. Les MUTINE OU MATRONE d’oiseau, des cris. Ses chansons sinon se rendre à l’évidence. Je suis médiaire. Il a donné procuration à Chevillon, Rousseau/Tortiller « A deux musiciens recherchent le son, Avant Lockwood and Co, les res- sont autant de petites pièces théâ- désolé que les circonstances aient l’un de ses élèves et acteurs préfé- Ciel ouvert », Richard Galliano/ la matière pour inventer la ponsables de Jazz au fil de l’eau trales. Elle est ravissante, mutine, ainsi joué contre nos projets de tra- rés, Jean-Claude Durand. Il a eu Michel Portal, le 17. Tél. : 05-49- musique dans l’instant. Il y a des avaient programmé la violoniste enjôleuse et gamine et se trans- vail commun. Mais l’occasion nous raison : Jean-Claude Durand n’est 64-24-24. 80 F (12,20 ¤) et 100 F pics, des éclats, toujours une tchèque Iva Bittova. La jeune forme soudain en une matrone sera peut-être donnée de tenter quel- pas seulement grand acteur, il a (15,25 ¤). grande douceur. C’est l’art le plus femme était au Festival de jazz acariâtre, une chanteuse de bas- que jour autre chose. C’est mon sou- une conscience forte. Il ne libre possible du duo, un dialogue d’Oloron, le 4 juillet, à celui de Luz- tringue qui promet tout, une pay- hait. Je vous renouvelle mes regrets s’emploie pas à copier Vitez : il se PARTHENAY (Deux-Sèvres) qui n’a rien d’un exercice. Saint-Sauveur le 10. Ses trois petits sanne inquiète pour les récoltes. Sa en vous assurant, cher Vitez, de mes souvient de ce qu’il ressentait, de de notre envoyé spécial Autre duo, autre forme, celui des tours se terminent à Parthenay. Elle voix part de la gorge, du ventre, pensées bien cordiales. Jean Vilar. » ce que nous ressentions, lorsque Le centre-ville de Parthenay est frères Lockwood, au Palais des est venue avec quelques amis pour fluide et légère, pincée et plaintive. Jamais elle n’allait être donnée, nous écoutions Vitez. Il retrouve devenu un vaste terrain de jeux. congrès, en soirée. Didier, le cadet, étudier la manière d’organiser chez Parfois, les sons du violon se l’occasion de tenter autre chose. Il en lui ce que l’affection de Vitez lui Des enfants, des adolescents, des au violon ; Francis au piano. Leur elle un festival. Elle a partout été confondent. Entre chaque mor- n’est pas interdit de pressentir, donnait. Il fait comme si Vitez était adultes sont allongés par terre et bac à sable, c’est le répertoire des une immense surprise, un moment ceau, Iva Bittova fait une cour- dans ce refus de Vilar, une part là. Si bien que c’est poignant. font des puzzles, des jeux de standards du jazz. Solar pour débu- de grâce et d’invention où le lien bette, encore étonnée de ce qu’elle d’autodéfense. La dimension et Antoine Vitez écrivait : « Nous patience, grimpent sur des formes ter, un thème de Miles Davis, sur entre la musique traditionnelle et vient de jouer et de chanter. Un l’ascendant, à présent illustres, de avions en nous ce que nous cher- aux couleurs vives, s’essaient au un tempo un peu rapide. Suivront la musique savante se fait avec étonnement qui gagne le public metteurs en scène, de Vilar comme chions ailleurs. Comme la scène du jonglage... C’est le Festival des jeux Someday My Prince Will Come, In a naturel. conquis par son intensité et sa pré- de Vitez, éclipsent leur stature théâtre : on la cherchait, elle était organisé en même temps que Jazz Sentimental Mood, des classiques. Au violon, Iva Bittova est sence. d’acteurs. Laquelle stature, de l’un sous nos pieds. » au fil de l’eau qui, mardi 13 juillet, a De Didier Lockwood, on connaît la capable de tout. Elle aime les cycles à l’autre, a des attributs en partage. mis le violon à son programme précision des attaques, le lyrisme, répétitifs, la frappe de l’archet sur Sylvain Siclier L’emprise de la voix, avant tout. Michel Cournot LeMonde Job: WMQ1607--0028-0 WAS LMQ1607-28 Op.: XX Rev.: 15-07-99 T.: 08:38 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 17Fap: 100 No: 0393 Lcp: 700 CMYK

28 / LE MONDE / VENDREDI 16 JUILLET 1999 CULTURE Succès renouvelé des Rencontres arlésiennes SORTIR Osdalgia, NG La Banda PARIS Cuba n’est pas un monde à part. Arles/Photographie. La manifestation a reçu des amateurs ChiencrU On y cultive la fusion, on y brasse Montée à l’initiative de Gulko, les influences, comme partout. en plus grand nombre et proposé de très belles soirées artiste américain francophone, Piquante et fougueuse chanteuse, ChiencrU, nouvelle création de la Osdalgia en pince autant pour le Gilles Mora en personne, qui assu- té à des formes (document, abs- farces optiques proches du jeu, Compagnie Cahin-Caha, est la boléro et le guaganco, que pour le RENCONTRES INTERNATIO- rera le programme de l’an 2000 sur traction, vues plongeantes, etc.), identifiées sous le terme de « ré- rencontre de trois artistes français rap, le funk ou la musique NALES DE LA PHOTOGRAPHIE. le thème « Méditerranée/Métis- des motifs (la femme chez Rodt- créations photographiques » et qui issus du cirque contemporain et brésilienne. Alors, dans son 10, rond-point des Arènes, 13200 sages », a donné un concert rock, chenko, la beauté) et des procédés développent des procédés que l’on de trois artistes américains. premier album, La Culebra Arles. Tél. : 04-90-96-76-06. Expo- le 7 juillet, sur la place de la Répu- (le flou). S’en trouvent évacuées les retrouve dans le vocabulaire visuel Ensemble, ils ont construit un (Lusafrica), elle a mis un peu de sitions jusqu’au 15 août. Cata- blique noire de monde et fait dan- préoccupations non plus seule- des années 20 et 30 : distorsions, cirque qu’ils qualifient de tout cela. Avec la complicité d’« El logue : Vive les modernités !, éd. ser Catherine Trautmann (Le ment esthétiques, mais politiques, déformations, montages, vues en « bâtard ». ChiencrU revendique Tosco », leader du groupe NG La Actes Sud/RIP, 350 p., 250 F Monde du 10 juillet). sociales, subversives, des artistes plongée, multiplication du même un théâtre d’images très physique Banda, l’un des fers de lance du (38,11 ¤). Le fait qu’il s’agissait du 30e an- modernes, développées par Baude- personnage dans l’image, surim- combinant cirque, danse, chant, nouveau son cubain depuis la fin niversaire a également joué laire dans Le Peintre de la vie mo- pressions, usage de miroirs. Le trait absurde et analyse sociale. On y des années 80, qui invite la ARLES puisque Arles recevait deux invités derne, qu’il décrit comme un d’union entre amateurs et artistes parle indifféremment de guerre, demoiselle à ouvrir les concerts de de notre envoyé spécial de marque – Lee Friedlander et Lil- homme de son temps. est opéré par Paul Eluard, qui a col- de chute, d’érotisme et de sacré à sa tournée estivale. 8 300 personnes, soit 30 % de lian Bassman –, ainsi que des fi- lectionné 5 000 cartes postales fan- l’intérieur d’un grand pavillon New Morning, 7-9, rue des e plus qu’en 1998, ont assisté aux gures qui ont fait les beaux jours IMAGES MÉCONNUES taisie – visage de femme dans une métallique rappelant un kiosque à Petites-Ecuries, Paris 10 . quatre « soirées-projections » des du festival : Cartier-Bresson, Gib- Les projections au Théâtre anti- coupe de champagne, tour Eiffel musique. Ici, les techniques de Mo Château-d’Eau. Le 15, à 21 h 30. Rencontres internationales de la son, Dieuzaide ou Ronis. Surtout, que, portées par un efficace sys- qui se gondole, visages incrustés cirque sont utilisées comme base Tél. : 01-45-23-51-41. De 110 F à photographie d’Arles (8-11 juillet). le programme de cette année, inti- tème de projections numériques dans des cartes à jouer, tête des images : corde lisse, molle ou 130 F. Quant aux dix-huit expositions qui tulé « Vive les modernités ! », a dû à Lux Modernis, ont en re- d’adulte sur un corps de bébé. Les volante, danse, voltige, jonglage, GRAND OUEST continuent jusqu’au 15 août, une consacré une photographie d’au- vanche été plutôt de qualité : Lee auteurs ont distingué ce qui sépare acrobatie sur fond de musique estimation donne déjà 50 % d’en- teur, ancrée dans l’histoire de ce Friedlander (8 juillet), les photo- les gaudrioles amateurs de la ré- rock ou de voix a capella. Le La Tournée océane trées supplémentaires. Cet afflux festival généraliste – très peu de graphes de mode Lillian Bassman flexion artistique, mais peut-être travail d’acteur, lui, s’articule Ralliant onze villes côtières de était visible sur les terrasses de la photos couleur, essentiellement et Louise Dahl-Wolfe (9 juillet, Le sans mettre assez en avant le essentiellement autour de l’art du Loire-Atlantique et de Vendée, La place du Forum (projections off), des épreuves soignées de petit for- Monde du 15 juillet), le photo- contexte politique et social qui gui- clown. Tournée océane installe le théâtre dans la rue et même à l’Ecole na- mat encadrées sous marie-louise –, graphe des yéyés, Jean-Marie Péri- dait les avant-gardes. Espace chapiteaux du parc de La au bord de l’océan et présente des tionale de la photographie, où a eu en opposition à une certaine photo er (11 juillet). Remarquable fut la La projection était précédée de Villette, Paris 19e. spectacles qui s’adressent à la fois lieu un colloque pointu autour de dite plasticienne qui se développe soirée intitulée « Avant l’avant- trois (sur quatre) bons récits vidéo Mo Porte-de-La-Villette. Du 15 juillet aux résidents et aux estivants. la modernité chez Walter Benja- dans l’art contemporain. De nom- garde » (10 juillet), conçue par Clé- dans lesquels des acteurs racontent au 4 septembre, à 20 heures. Quatre spectacles sont à l’affiche min. breuses librairies arlésiennes, et ment Chéroux et Sam Stourdzé. des faits divers, où la photo tient Relâche dimanche, lundi et mardi. de cette dixième édition : Plusieurs raisons expliquent ce d’abord celle d’Actes Sud, ont pro- Cela faisait longtemps qu’une pro- une place centrale, afin de donner Tél. : 0-803-306-306. et Escabale, un premier spectacle de frémissement. Voulant marier pho- posé un marché du livre en cohé- jection arlésienne – pédagogique, une actualité à ces récréations pho- 0-803-075-075. 90 F et 110 F. la Compagnie Kabbal (quatre tographie et spectacle, Gilles Mora, rence avec le programme. cohérente et à l’opposé du spec- tographiques. Le plus saisissant est African Project jongleurs, deux musiciens et un directeur artistique de cette édi- Reste que la plupart des exposi- tacle –, née d’un solide travail, celui d’une dompteuse de lion qui Le saxophoniste Philippe Sellam metteur en scène) ; Selon tion, a ponctué les quatre projec- tions, sur le thème vague de la mo- n’avait réussi à inscrire des images fut photographiée au moment où et le guitariste Gilles Renne l’arrivage, une création collective tions au Théâtre antique de dernité, étaient décevantes si l’on méconnues dans l’histoire de la elle introduisait sa tête dans la entretiennent depuis plusieurs de la jeune compagnie La concerts, dont le plus acclamé fut estime qu’un accrochage est plus photographie. gueule du fauve – le lion fut pétri- années des relations créatives Minuterie de BLM, dont les le récital parodique donné le 9 juil- qu’un assemblage d’images (Le Les auteurs ont trouvé dans la fié par le flash, et la tête broyée... avec l’Afrique noire. Sur place, comédiens sortent tous de l’école let par Maria Ulrika von Glotte et Monde du 9 juillet). Le plus contes- production amateur des années d’est en ouest, du nord au sud, ils Jacques Lecoq ; Le Médecin malgré la pianiste Yvonne de Saint-Coffre. table est d’avoir réduit la moderni- 1890-1900 des images drôles, des Michel Guerrin rencontrent les musiciens dans les lui, de Molière, par la compagnie villages et les quartiers. De cet Puzzle ; Le Fil à retordre, sur un apprentissage en commun texte de Claude Bourgeyx, par le naissent des orchestres au Papillon noir. Christophe Rousset ressuscite la « Didon » de Desmarest personnel variable dont Sellam et A Saint-Brévin-les-Pins, Préfailles, Renne sont le centre. Avec eux, le Pornic, L’Epine, Barbâtre (île de bassiste (très demandé) Linley Noirmoutier), Saint-Jean-de-Monts, Beaune/Musique. Des interprètes de premier rang ont servi la renaissance d’une œuvre oubliée Marthe, le batteur Pascal Reva, le Saint-Gilles-Croix-de-Vie, percussionniste Deba Sungu et le Olonne-sur-Mer, Les torio de l’Ascension et deux cantates pour la litur- mier contact réel avec le genre – il s’intéresse joueur de balafon Ali Keita. Sables-d’Olonne, XVIIe FESTIVAL INTERNATIONAL DE MU- gie de mai) excellemment servi par le chœur et aussi depuis à l’Iphigénie en Tauride de Desma- Au duc des Lombards, 42, rue des Talmont-Saint-Hilaire et l’île d’Yeu. SIQUE BAROQUE DE BEAUNE. Jusqu’au l’orchestre Collegium Vocale, emmené par Phi- rest –, le jeune chef a convaincu sans réserve. Lombards, Paris 1er. Mo Châtelet. Le Du 15 au 30 juillet. Tél. : 1er août. Tél. : 03-80-26-21-33. Prochains spec- lippe Herreweghe. Si la basilique Notre-Dame Sa science de l’orchestre qui le guide avec 15, à 22 h 30. Tél. : 01-42-33-22-88. 01-47-03-38-43. 30 F ; 100 F les tacles : Cantigas de Santa Maria et chants ju- servit d’écrin à la clarté et à la ferveur de ces lec- bonheur dans le choix des coloris, puisque la 80 F. quatre spectacles. déo-espagnols, Hesperion XX, Jordi Savall tures, on peut se réjouir qu’elle ait eu à accueillir, partition n’impose pas d’instrumentation, son (direction), Montserrat Figueras (soprano). le lendemain – une météo capricieuse dissuadant respect d’une écriture dense, à l’évidence mar- Basilique Notre-Dame. Vendredi 16 juillet, à de l’usage de la cour des Hospices –, la recréation quée par les pratiques contrapuntiques alle- GUIDE 21 heures. en première mondiale de la Didon d’Henry Des- mandes, font merveille. Comme le livret de marest. A quelques mois des journées consa- Mme de Sainctonge réserve bien des surprises, BEAUNE crées, en octobre, par le Centre de musique ba- des audacieux messages des dryades (« En ENTRÉES IMMÉDIATES dières-Sainte-Opportune, Paris 1er. de notre envoyé spécial roque de Versailles, au compositeur surtout amour c’est un avantage/ de pouvoir être in- Mo Châtelet. Le 15, à 22 h 30. Tél. : 01- Le XVIIe Festival international de musique ba- connu jusqu’ici comme l’auteur de pièces sa- constant/ heureux le cœur qui se dégage/ quand il En attendant Grouchy 42-36-01-36. 80 F. roque réserve bien des surprises. Dès l’ouverture, crées, c’est Christophe Rousset et son ensemble, n’est pas content ») et des faunes (« Nous chan- de Roland Dubillard, mise en scène de Z Quartet Dominique Lurcel, avec Gil Bourasseau Jardin du Luxembourg (kiosque), Pa- le vendredi 2 juillet, le ton était donné par un Les Talens lyriques, renforcés par le chœur Les geons chaque jour/ il n’importe à l’amour/ il ne et Bruno Cochet. ris 6e . RER Luxembourg. Le 16, à programme aussi hybride que séduisant. Para- Eléments, parfaitement préparé par Joël Suhu- l’offense/ que de l’indifférence ») à l’amer aveu Petit Théâtre Hébertot, 78 bis, boule- 18 heures. Tél. : 08-03-80-88-03. Entrée doxalement, c’est un concert instrumental qui a biette, qui ouvraient les festivités. d’Enée (« Hélas, quand on fuit ce qu’on aime/ vard des Batignolles, Paris 17e. Mo Vil- libre. Dans le cadre de Paris Quartier ouvert ce festival où la voix est reine d’ordinaire. que l’on fuit lentement »). liers-Rome. Du 15 juillet au 30 sep- d’été. Tao Ravao Le Concerto Köln encadrait un programme Mo- UNE PROFONDEUR STUPÉFIANTE L’engagement des chanteurs permit de tembre. Du jeudi au samedi, à 20 h 30. zart par des œuvres mineures, mais superbement Oublié près de trois siècles après sa création, rendre l’exceptionnelle sensibilité de Desma- Tél. : 01-44-70-06-69. 70 F et 100 F. D’origine malgache, Tao Ravao joue Ensemble orchestral de Paris de la guitare kabossy et de la harpe va- en septembre 1693 (soit trois mois avant cet rest, d’une profondeur stupéfiante dans l’ex- défendues par l’école de Mannheim (Anton Filz Œuvres de Haendel, Rossini, Suppé, liha. En trio avec Vincent Bucher (har- en tête), tandis qu’Andréas Staier, dont c’était là autre chef-d’œuvre qu’est la Médée de Marc pression du drame. Une mention particulière Boieldieu, Brahms, Auber et Gounod. monica, voix) et Karim Touré (per- la première apparition à Beaune, jouait sur un Antoine Charpentier), le deuxième opéra de pour Brigitte Balleys, Didon poignante, Jérôme Frédéric Lodéon (direction). cussions). pianoforte Clarke, prêté par le Conservatoire de Desmarest (il suit un Endymion qui reste à dé- Corréas et Serge Goubioud, d’un engagement Jardin du Luxembourg (kiosque), Pa- La Maroquinerie, 23, rue Boyer, Pa- Lyon, et donnait le Concerto en fa mineur de couvrir) eut peut-être « un succès prodigieux » dramatique exemplaire, et Bertrand Chuberre, ris 6e . RER Luxembourg. Le 15, à ris 20e. Mo Gambetta. Le 15, à 20 h 30. Bach, qui a sonné d’une façon étonnante. Au- – il fut donné pendant plus de trois mois et re- qu’on retrouvera à Beaune le 25 pour une an- 18 heures. Tél. : 08-03-80-88-03. Entrée Tél. : 01-40-33-30-60. libre. Dans le cadre de Paris Quartier Nedim Nalbantoglu, Mesut Ali dace encore le 3 juillet avec l’Alcina de Haendel, pris dix ans plus tard, après même l’exil du thologie de la Selva morale e spirituale, de Mon- d’été. Kibélé, 12, rue de l’Echiquier, Paris 10e. dirigé par William Christie et donné quelques se- compositeur, condamné à mort pour une teverdi, sous la houlette de Christie. A peine re- Laurent Katz Quartet Mo Bonne-Nouvelle. Le 15, à 21 h 30. maines après le triomphe de Garnier dans une sombre affaire de rapt qui le contraignit à une grettera-t-on la carrure un peu juste de Mark Petit Opportun, 15, rue des Lavan- Tél. : 01-48-24-57-74. nouvelle distribution (outre Laura Aïkin, dans le retraite féconde à la cour du duc de Lorraine. Il Tucker, aîné trop en retrait, et la pâleur de Syl- rôle-titre, on retiendra la contralto Marijana Mi- n’était jusqu’ici, au mieux, qu’une mention fa- va Kevarkian, extérieure à la recréation. On es- janovic et la jeune soprano Stéphanie D’Ous- cultative dans les synthèses sur la tragédie ly- père un prompt enregistrement sous la même XIVes RENCONTRES DE PÉTRARQUE trac). rique. Il fallait tout le talent de Christophe baguette. Le deuxième week-end a commencé plus sage- Rousset pour ressusciter cette Didon, à peine ment, le 9 juillet, avec un programme Bach (Ora- cadette de celle de Purcell (1689). Pour son pre- Philippe-Jean Catinchi MONTPELLIER Débat animé par Thomas Ferenczi, avec François Bayrou, Alain Finkiel- b Les médias : grandeurs et servi- kraut, Georges Frêche, Françoise Gail- tudes. Jusqu’au 18 juillet, de 17 h 30 à lard, Jean-Noël Jeanneney, Michel Ro- La mémoire en sa maison à Oradour-sur-Glane 19h30: card. Le 16 juillet : « Un contre-pouvoir : Jardin de Pétrarque, rue de la Mon- quelle puissance ? » naie. Entrée libre. JACQUES CHIRAC, président de tants d’Oradour-sur-Glane par les rer était cantonné à Saint-Junien le tion historique et pédagogique, la République, inaugurera vendredi SS de la division Das Reich, le soir du 9 juin. Il devait l’être à riche de plus de 10 000 pièces d’ar- 16 juillet le Centre de la mémoire 10 juin 1944. Nieul au soir du 10. Oradour, étant chives, de photographies, de films 0 123 DES RENCONTRES d’Oradour-sur-Glane. Dans un bâ- Il apparaît que la destruction du sur la route entre ces deux bourgs, et de publications. Il sera accessible timent conçu par l’architecte Yves village a été préméditée, « action fut donc choisi, si l’on peut dire. La à partir du mois de septembre. Devraine seront présentés de façon exemplaire » pour terroriser une ré- troisième compagnie du régiment Cette opération s’inscrit dans le animées par Colette Godard, de permanente un ensemble de pho- gion où les maquis FTP étaient SS y fit 642 victimes en quelques cadre d’une politique des lieux de AIX-EN-PROVENCE 16 heures à 17 h 30 : tographies, de cartes et de docu- nombreux, « action » semblable à heures. Elle était composée pour mémoire déjà à l’œuvre à Verdun, b Le 16 juillet : « Amérique latine, la mu- Tous les jours, jusqu’au 23 juillet, des sique avant toute chose », avec Véro- ments ainsi qu’un montage audio- d’autres commises par les nazis en partie de jeunes recrues en cours à Péronne et à Caen. A Oradour, la rencontres avec les artistes du festival, visuel qui décrivent et analysent le URSS au nom de la même logique d’instruction, dont des enrôlés de question est d’autant plus doulou- nique Mortaigne et quelques musi- animées par Philip de La Croix, de ciens. massacre systématique des habi- de la terreur. Le régiment Der Füh- force alsaciens et lorrains. Ils fusil- reuse que les coupables alsaciens 17 heures à 18 h 30 : Cloître Saint-Louis, 20, rue Portail-Bo- lèrent les hommes, firent brûler et lorrains, jugés à Bordeaux en Le 16 juillet : « La Flûte enchantée », quier. Entrée libre. Tél. : 04-90-16-95-59. vifs femmes et enfants enfermés 1953, furent aussitôt amnistiés par avec David Stern, Stéphane Braunsch- weig et Stéphane Degout. dans l’église. Le commandant or- le Parlement. Cette décision ouvrit Cloître Saint-Sauveur, place de l’Arche- donna à une partie de la troupe une longue crise, la municipalité vêché. Entrée libre. Tél. : 04-42-63-11-78. d’assister au garde-à-vous à sa des- d’Oradour refusant d’accueillir tout truction. Puis les SS entassèrent les représentant de l’Etat, en raison de AVIGNON restes des cadavres carbonisés la décision d’amnistie. b Tous les jours, jusqu’au 22 juillet, des dans des fosses communes. Moins L’inauguration de l’édifice est rencontres avec les acteurs du festival, d’un dixième des victimes a pu être aussi l’occasion de rendre justice identifié. au sculpteur Fenosa, à travers une rétrospective de son œuvre qui se HOMMAGE À FENOSA tient jusqu’au 12 septembre. Cata- Après la Libération, il fut décidé lan, républicain déclaré, émigré en que les ruines du village demeure- France en 1939, Fenosa réalisa en raient intactes. Monument histo- 1945 un monument dédié « aux rique, elles sont visitées chaque an- martyrs d’Oradour », une femme née en moyenne par 300 000 nue, les bras dressés, environnée personnes. L’idée d’adjoindre un de flammes, traitée dans un style lieu de commémoration et de pé- fortement expressionniste. dagogie a été formulée à la fin des Condamnée par l’évêque de Li- années 80 par Jean-Claude Peyron- moges, elle n’avait pas été érigée à net, président du conseil général de Oradour et fut reléguée dans les ré- la Haute-Vienne. Dix ans plus tard, serves des musées. Elle en est enfin le projet est réalisé. A l’exposition sortie. permanente destinée aux visteurs s’ajoute un centre de documenta- Philippe Dagen LeMonde Job: WMQ1607--0029-0 WAS LMQ1607-29 Op.: XX Rev.: 15-07-99 T.: 08:38 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 17Fap: 100 No: 0394 Lcp: 700 CMYK

RADIO-TÉLÉVISION LE MONDE / VENDREDI 16 JUILLET 1999 / 29 JEUDI 15 JUILLET GUIDE TÉLÉVISION FILMS PROGRAMMES

20.35 Cinq Colonnes à la une. Planète 19.35 Guitare. 13.05 Ladyhawke, DÉBATS El Pauquete de la Barberia. Muzzik TÉLÉVISION 20.35 Chandigarh, le devenir la femme de la nuit aa ARTE 20.45 Récital de piano à quatre mains. Richard Donner (Etats-Unis, 1984, d’une utopie. Odyssée 21.20 Les Seins, symbole Avec Marie-Josèphe Jude, piano ; 115 min) &. Ciné Cinéma 1 TF 1 19.00 Voyages, voyages. Camargue. de la féminité ? Forum Planète 20.45 L’Adieu aux tsars. Histoire Jean-François Heisser, piano. Mezzo 15.00 L’Etoffe des héros aa 19.45 Météo, Arte info. 21.25 et 22.10, 22.55, 23.30 Débat. 21.35 Trois petits cochons 21.45 Fauré et Lekeu Philip Kaufman (Etats-Unis, 1983, 18.05 Sous le soleil. &. 20.15 Reportage. 190 min) &. Ciné Cinéma 1 Cyclisme, le «Monsieur Propre». Invités : Sophinette Becker ; bien branchés. Planète par le Quatuor Gabriel. Mezzo 19.05 Les Dessous de Palm Beach. &. Heribert Schorn ; Mgr Jacques Gaillot ; 20.35 Thema. Les effets Viagra. e 23.05 Les Contes d’Hoffmann. 18.10 Le Tambour aaa 20.00 Journal, Météo. Brigitte Lhomond. Arte 21.55 Notre XX siècle. Volker Schlöndorff (Fr. - All., 20.40 Un an après, Cent ans de féminisme. Odyssée Opéra d’Offenbach. 20.50 Julie Lescaut. Crédit revolver. &. 23.20 Dressage, de la figure imposée 1979, 140 min) &. Ciné Cinéma 1 le Viagra en questions. 22.05 Butte, Montana : Par l’Orchestre de la Scala de Milan, 22.40 Made in America. 21.25 et 22.10, 22.55, 23.30 Débats. à la dérision. Forum Planète dir. Riccardo Chailly. Muzzik 19.30 L’Esclave Hercule et le monde des ténèbres. 21.40 A tous nos maux, un rêve en ruine. Planète 23.25 Requiem, de Verdi. aux mains d’or aa Téléfilm. Bill L. Norton. %. de grands remèdes ? MAGAZINES 22.30 Histoire(s) du cinéma. Par l’Orchestre et les Chœurs Rouben Mamoulian (Etats-Unis, 1939, 0.20 Notre 20e siècle. 22.25 Le Stress des ados. 1 b Une histoire seule. Canal + de la Scala de Milan, dir. Herbert N., 100 min) &. Cinétoile La conquête de l’espace. 23.10 Petite histoire 22.30 L’Ecume des villes. von Karajan. Paris Première des aphrodisiaques. 19.00 Best of Nulle part ailleurs. Canal + 20.30 Après l’amour a 23.45 La Tentatrice aaa Cadix. Paris Première Léonce Perret (France, 1931, N., FRANCE 2 Film muet. Fred Niblo 20.55 Les Nouveaux Mondes. TÉLÉFILMS 95 min) &. Ciné Classics Népal. France 2 22.40 Yougoslavie, suicide d’une nation et Mauritz Stiller. &. 20.40 Mais qui a tué Harry ? aa 18.30 Hartley, cœurs à vif. &. 22.25 Boléro. européenne. [5/6]. Les frustrés 1.35 Le Chêne et le Roseau. 20.30 Au cœur de l’adversité. Alfred Hitchcock (Etats-Unis, 1955, 19.15 1 000 enfants vers l’an 2000. Téléfilm. André Téchiné. &. Invitée : Michèle Bernier. TMC de la paix 1994-1995. RTBF 1 Sam Pillsbury [2/2]. Festival 100 min) &. 13me Rue 19.20 Qui est qui ? 22.40 Les Rituels d’amour. 22.50 The Surfer’s Journal. 21.00 Flash. S. Winger. Disney Channel 50 ans d’images de surf. Canal Jimmy 21.10 Les Demoiselles de Wilko aa 20.00 Journal, Météo, Point route. M6 [2/7] L’art de séduire. France 2 22.30 La Belle Vie. Tom Moore. Téva Andrzej Wajda (Pologne, 1978, e 23.50 Ochoa, 115 min) &. Cinétoile 20.55 Les Nouveaux Mondes. Népal. 23.25 L’Eté de la 25 heure. 22.40 Hercule et le monde des ténèbres. 18.25 The Sentinel. %. Les enfants cachés. France 2 la dernière mission. Planète Bill L. Norton. %. TF 1 22.30 Expression directe. CFDT. 22.05 La Marque aa 19.20 Mariés, deux enfants. &. 0.15 Le Club. 23.50 La Saison des gnous. Odyssée 23.10 Chez ma tante. Guy Green (Grande-Bretagne, 1961, 22.40 Les Rituels d’amour. [2/7]. L’art de séduire. 19.54 Le Six Minutes, Météo. Invité : Jules Dassin. Ciné Classics 0.20 Notre XXe siècle. Daniel Ravoux. Festival N., v.o., 130 min) &. Ciné Classics e La conquête de l’espace. TF 1 23.10 Mayday. J.-L. Daniel. 13ème RUE 22.20 L’Etoffe des héros aa 23.25 L’Eté de la 25 heure. 20.10 Zorro. &. Les enfants cachés. DOCUMENTAIRES 0.55 Un petit vélo dans la tête. Planète 0.00 Analyse d’un meurtre. Philip Kaufman (Etats-Unis, 1983, 20.40 Météo des plages. Robert Iscove. %. France 3 185 min) &. Ciné Cinéma 2 0.55 Journal de la nuit. 20.45 Hors circuits. 19.00 Voyages, voyages. Camargue. Arte SPORTS EN DIRECT 22.45 La Vie des morts aa 20.55 Deux enfoirés à Saint-Tropez 19.15 Aimer vivre en France. SÉRIES Arnaud Desplechin (France, 1990, FRANCE 3 Film. Max Pecas. &. Les vacances. Odyssée 20.00 Athlétisme. 50 min) &. Ciné Cinéma 3 22.35 Profiler. 19.35 Lady Day. Planète Meeting Salamanque. Eurosport 20.50 Julie Lescaut. Crédit revolver. TF 1 23.15 Pauline à la plage aa 18.20 Questions pour un champion. Une vieille connaissance. %. Les victimes de victimes. %. 20.00 Promenades sous-marines. 22.35 Profiler. Une vieille connaissance. Eric Rohmer (France, 1983, 18.53 Météo des plages. Mystères aux Caraïbes. TMC MUSIQUE Les victimes de victimes. %. M6 88 min) &. Canal + 18.55 Le 19-20 de l’information, Météo. 0.15 L’Heure du crime. Briser la glace. &. 20.05 Le Monde des chevaux. [7/13]. 0.45 Seinfeld. 20.05 Fa Si La. Le cheval de course. Odyssée 18.00 Nice Jazz Festival 1998. Muzzik La main du masseur (v.o.). %. Canal + 20.35 Tout le sport. RADIO 20.35 Thema. De quoi j’me mêle ! : 19.00 The Nat «King» Cole Show 27. 0.45 Jim Bergerac. Une arrestation 20.38 Le Journal du Tour. les effets Viagra. Arte 10 décembre 1957. Muzzik réussie. Série Club 20.50 L’Armada, portrait d’un marin. 20.55 Consomag. FRANCE-CULTURE 21.00 Le Sicilien a Film. Michael Cimino. %. 20.00 La Violence féminine. 23.35 Météo, Soir 3. 21.30 Les Chemins de la musique. [4/5]. 0.00 Analyse d’un meurtre. 22.10 For Intérieur. Jean Rémy. Téléfilm. Robert Iscove. %. 23.00 Nuits magnétiques. FRANCE 2 FRANCE 2 ARTE Le pré Célestine. CANAL + 0.05 Du jour au lendemain. 22.40 Les Rituels d’amour 23.25 Les Enfants cachés 23.45 La Tentatrice aaa Présentée par Karine Le Mar- Tout le monde a lu Le Journal A Paris, dans un bal masqué, Ma- ̈ En clair jusqu’à 20.35 FRANCE-MUSIQUE chand, une série en sept volets d’Anne Frank, mais que sait-on de nuel Robledo, ingénieur argentin, 18.30 Seinfeld. %. 20.00 Journée Karajan. imaginée par Marie-France Brière tous ces enfants juifs qui ont vécu, rencontre une belle inconnue 19.00 Best of Nulle part ailleurs. Marc Dumont reçoit.

et Minou Azoulai, sur les diffé- cachés dans des familles, des col- (Greta Garbo) avec laquelle il COLLECTION CHRISTOPHE L. 20.00 Le Zapping. 21.30 Festival d’été euroradio. Concert. 20.05 Les Simpson. &. Festival international d’art lyrique rentes manières de séduire, d’un lèges ou des couvents, grâce au passe une nuit d’amour. Il dé- 23.45 La Tentatrice aaa d’Aix-en-Provence et de l’Opéra Fred Niblo et Mauritz Stiller. 20.35 L’amour nuit de Lausanne. Œuvres de Mozart. continent à l’autre. L’Espagnole plan de sauvetage mis en place par couvre ensuite qu’elle est l’épouse Avec Greta Garbo, Antonio Moreno gravement à la santé a lance un regard aguicheur en dan- la Résistance juive avec l’appui du marquis de Torre Blanca et la (Etats-Unis, muet, 1926, N., Film. Manuel Gomez Pereira. &. RADIO CLASSIQUE 110 min) &. Arte 22.30 Histoire(s) du cinéma. sant le flamenco, l’Ethiopienne se d’organisations chrétiennes ? Le maîtresse d’un banquier, qui se Une histoire seule. 1.00 Le Tambour aaa 20.15 Les Soirées. Œuvres de Mozart. graisse les cheveux avec de l’argile, réalisateur Raphaël Delpard a été suicide à cause d’elle. Une mise en Volker Schlöndorff (Fr. - All., 1979, v.o., 23.15 Pauline à la plage aa 20.40 George Bernard Shaw l’homme peul roule des yeux après l’un des premiers à explorer l’am- scène qui sert à merveille le 140 min) &. Ciné Cinéma 3 Film. Eric Rohmer. &. et la musique. Œuvres de Bach, 0.44 10 secondes et des poussières. Mendelssohn, Brahms, etc. avoir ingéré des herbes... Un ma- pleur du traumatisme. Un docu- trouble amoureux que provoque 1.50 Dans les rues aa Victor Trivas (France, 1933, N., Ourgrouk 2. &. 22.25 Les Soirées... (suite). gazine léger pour l’été. mentaire bouleversant. partout « la Divine ». 80 min) &. Ciné Classics 0.45 Seinfeld. La main du masseur. %. Œuvres d’Elgar, Wagner, Beethoven.

VENDREDI 16 JUILLET GUIDE TÉLÉVISION FILMS PROGRAMMES

DÉBATS 18.30 Le Monde des animaux. 19.05 Chick Corea piano solo. Muzzik 13.05 Le Maître d’escrime aa TÉLÉVISION Animaux en danger. [14/16]. 20.45 Oratorio de l’Ascension. Pedro Olea (Espagne, 1992, v.o., LA CINQUIÈME/ARTE Le grand requin blanc, la grenouille Par le Collegium Vocale et le Chœur du 85 min) &. Cinéstar 2 21.20 Shaolin ou la maîtrise tomate, le takahé. La Cinquième Collegium Vocale, 13.20 La Bible de néon aa TF 1 14.50 L’Autriche. de soi. Forum Planète 19.00 Carnets de vol. [19/25]. dir. Philippe Herreweghe. Mezzo Terence Davies (GB. - EU, 1994, 15.45 Passe-partout. Corps et âmes. 23.20 Handicap, l’esprit plus fort Les bûcherons du ciel. Odyssée 20.59 Spécial Dexter Gordon. Muzzik 95 min) %. Ciné Cinéma 2 15.35 Le Rebelle. &. 16.30 Alf. &. 19.40 Le Message des Tibétains. 22.30 Harry Connick Junior. 13.35 La Marque aa 16.20 Sunset Beach. &. 17.00 Cinq sur cinq. que le corps. Forum Planète [2/2]. Le tantrisme. Planète Guy Green (GB., 1961, N., v.o., Olympia, 1998. Paris Première 17.15 Melrose Place. &. 17.10 Net plus ultra. 20.15 Shelby Lee Adams, 130 min) &. Ciné Classics MAGAZINES 23.25 Un été à l’Opéra : Manon. 18.05 Sous le soleil. &. 17.30 100 % question. artisan de l’image. [1/2]. Des pères, Par l’Orchestre Ostinato et les Chœurs 14.55 L’Etoffe des héros aa Philip Kaufman (Etats-Unis, 1983, 19.05 Les Dessous de Palm Beach. &. 17.55 Les Grands Tournants des filles et des bébés. Arte du Festival de Saint-Céré, de l’histoire. [4/13]. 13.05 Autour du Tour. Saint-Galmier. dir. Dominique Trottein. France 3 185 min) &. Ciné Cinéma 2 20.00 Journal, Météo. Invités : Jean Bouchardon ; 20.20 Global Family VIII. Manu, la rivière 20.50 50 ans de tubes. 18.20 Météo. des aras rouges. Odyssée 23.25 Carmen. Mise en scène de Peter Hall. 15.10 Les Géants aa Jean-Claude Gayssot. TV 5 18.30 Le Monde des animaux. [14/16]. Par l’Orchestre philharmonique Sam Miller (Grande-Bretagne, 1997, 23.05 Terre indigo. 13.50 En attendant le Tour. France 2 20.35 Anciennes civilisations. 90 min) &. Canal + vert Feuilleton. Jean Sagols [3/8]. &. 19.00 Tracks. Les Mayas. Planète de Londres et les Chœurs du Festival 13.50 La Cinquième rencontre... de Glyndebourne, 15.30 Le Tambour aaa 1.05 Helmut Lotti 19.45 Météo, Arte info. Les Français : 20.45 Méditerranée. dir. Bernard Haitink. Paris Première Volker Schlöndorff (Fr. - All., 1979, v.o., chante les classiques. 20.15 Shelby Lee Adams, [7/12]. Espaces. Histoire 140 min) &. Ciné Cinéma 3 le carnaval. La Cinquième 23.30 Genesis 1998. Canal Jimmy artisan de l’image. 20.50 La Vague, le Surf [1/2]. 14.50 Boléro. Michèle Bernier. TMC 23.55 Neville Marriner. 15.35 Lacenaire aa FRANCE 2 20.45 La Course de l’escargot. Francis Girod (France, 1990, 16.30 La Semaine d’Histoire. et les Requins. Odyssée Par the Academy of St Martin Téléfilm. Jérôme Boivin. &. 125 min) &. Cinéstar 1 La Commission européenne. 21.25 Le Mystère Anquetil. Planète in the Fields. Muzzik 15.10 Cyclisme. 22.15 Contre l’oubli. Les banques. Le Kosovo. Histoire Saint-Galmier - Saint-Flour. 22.10 Folies villageoises. Repas de fêtes André Sibomana, Rwanda. 16.10 et 20.10 Le Talk Show. Clélie aster ; campagnardes. Odyssée VARIÉTÉS 17.15 Vélo Club. 22.20 Grand format. Dany Brillant. LCI 22.20 Grand format. 18.25 et 23.15 Un livre, des livres. L’Odyssée du coureur de fond. 17.00 Les Lumières du music-hall. L’Odyssée du coureur de fond. Arte 20.50 50 ans de tubes. TF 1 18.30 Hartley, cœurs à vif. &. 23.45 Saut périlleux Albert Préjean. 22.20 Quand la télé traite l’info. 19.15 1 000 enfants vers l’an 2000. dans un cercueil a Juliette Gréco. Paris Première Film. Dervis Zaim (v.o.). &. [2/4]. Les années 60. Planète TÉLÉFILMS 19.20 Qui est qui ? 18.00 Stars en stock. William Holden. 20.00 Journal, Météo, Point route. 1.05 Le Dessous des cartes. Libye. Dustin Hoffman. Paris Première 22.25 Un siècle de science-fiction. Ovnis. 13ème RUE 18.35 Un jeune Français. 20.55 Urgences. 18.30 Le Magazine de l’Histoire. Michel Sibra. Festival Dans la chaleur de Chicago. &. M6 Invités : André Zysberg ; 22.55 A la redécouverte du monde. Iles du Détroit : A l’approche 20.30 Le Silence des fusils. Un jour pas comme les autres. &. Christian Millau ; Maurice Lever ; Arthur Lamothe. Festival Angoisse latente. &. 15.15 La Belle et le Fantôme. Daniel Zimmermann. Histoire d’une marée humaine. TMC 23.25 Millennium. Yaponchik. ?. Téléfilm. Jack Bender. &. 23.00 L’Histoire 20.35 L’Eté de la Révolution. 19.00 Best of Nulle part ailleurs. Canal + Lazare Iglésis [1/2]. TMC 0.10 Journal, Météo. 16.50 M comme musique. 19.00 Tracks. No Respect : Don de sperme de la Révolution française. 0.25 Le Juge de la nuit. 17.30 Highlander. &. [5 et 6/6]. Histoire 20.40 Mauvaise rencontre. sur Internet. Tribal : Jeunes Michael Switzer. RTL 9 Il était une fois à Krestridge. &. 18.25 The Sentinel. &. musulmans. Dream : The Residents. 23.05 Les Grands Compositeurs. 1.10 Mezzo l’info. 19.20 Mariés, deux enfants. &. Backstage : Hip-hop à Cuba. [3/12]. Mozart. Odyssée 20.45 La Course de l’escargot. Live : Alliance Ethnik. Jérôme Boivin. Arte 19.54 Le Six Minutes, Météo.

Future : Effets spéciaux. Arte 23.20 Sport extrême. ICONO COLLECTION YLI/SIPA FRANCE 3 [2/13]. Le raid Bodo. Planète 20.55 Secrets. Peter Hunt. Téva 20.10 Zorro. &. 19.30 Envoyé spécial, les années 90. 16.40 Dans les rues aa 20.40 Météo des plages. 23.50 Lady Day. Planète 22.05 Power 98. Jaime Hellman. %. TSR La Légion étrangère : le contrat. Victor Trivas. 15.50 La Loi. 20.45 Politiquement rock. Le mystère des pharaons. Histoire 0.10 Lima, prise d’otage 22.10 Un cadeau, la vie ! Avec Jean-Pierre Aumont, Téléfilm. John Badham. &. Jacob Berger. Festival Madeleine Ozeray (France, 1933, N., 17.50 Chroniques 20.55 Le Clown. Les faussaires. &. 20.00 20 h Paris Première. en direct. Odyssée Le garde du corps. &. Best of. Paris Première 22.30 Meurtre en trois actes. 80 min) &. Ciné Classics de l’Amazonie sauvage. 0.45 Cinq colonnes Gary Nelson. Téva 22.45 X-Files, l’intégrale. 21.00 Thalassa. 18.20 Questions pour un champion. Corps astral. %. à la une. Planète L’Armada du siècle. France 3 23.45 Ouriga. Antoine Plantevin. Festival 18.53 Météo des plages. Meurtres sur Internet. ?. 22.10 Faut pas rêver. 18.55 Le 19-20 de l’information, Météo. 0.35 Murder One, l’affaire Banks. &. Trinidad : Les tambours d’acier. SPORTS EN DIRECT SÉRIES 20.05 Fa Si La. 1.25 Le Live du vendredi. The Verve. France : Les sagneurs 20.35 Tout le sport. de la petite Camargue. 13.25 Tennis. 20.05 Les Simpson. Homer, le baron Hongrie : Le train Coupe Davis (quart de finale) : de la bière. &. Canal + 20.38 Le Journal du Tour. des pionniers. France 3 France - Brésil. France 3 20.50 L’Armada, portrait d’un marin. RADIO 20.45 Stargate SG-1. [1/2]. L’enfant 22.15 Ça se discute jour après jour. 15.00 Cyclisme. des dieux : épisode pilote. Série Club 21.00 Thalassa. L’Armada du siècle. La chirurgie esthétique. TV 5 Tour de France (12e étape) : 22.10 Faut pas rêver. Trinidad : Les FRANCE-CULTURE 22.45 Top bab. Saint-Galmier - Saint-Flour. 20.45 Earth 2. Arrêt sur image. 13ème RUE tambours d’acier. France : Les sagneurs Invité : Bill Wyman. Canal Jimmy Eurosport - France 2 - RTBF 1 20.55 Urgences. Dans la chaleur de la Petite Camargue. Hongrie : Le train des pionniers. 20.00 La Violence féminine. 17.30 Golf. Grand Chelem (Open de Chicago. Un jour pas comme les autres. Angoisse latente. France 2 23.00 Météo, Soir 3. 21.30 Les Chemins de la musique. [5/5]. DOCUMENTAIRES britannique) : 2e jour. Canal + vert 22.10 Black and Blue. 22.45 X-Files, l’intégrale. Corps astral. %. 23.25 Un été à l’Opéra. Manon. Opéra de Jules Massenet. Le jeune Miles Davis. 17.50 Chroniques de l’Amazonie MUSIQUE Meurtres sur Internet. ?. M6 23.00 Nuits magnétiques. sauvage. 0.25 Seinfeld. 0.05 Du jour au lendemain. Toute la vérité (v.o.). %. Canal + CANAL + Le nid de Jabiru. France 3 17.25 Ars musica. Arcangelo Corelli. COLLECTION CHRISTOPHE L. 17.55 Les Grands Tournants Avec Peter Fender, violon ; Angela East, 1.00 Star Trek, Deep Space Nine. FRANCE-MUSIQUE violoncelle ; Alastair Ross, harpe ; Le serment du sang 19.35 La Tête contre les murs aa 14.55 Godard à la télé. de l’histoire. [4/13]. Le complot David Muller, luth. (v.o.). Canal Jimmy Georges Franju. 15.50 Volte-face a Film. John Woo. ?. contre Hitler. La Cinquième Par le Brandenburg Consort, Avec Jean-Pierre Mocky, 20.00 Festival d’été euroradio. dir. Roy Goodman. Muzzik 1.45 Star Trek, la nouvelle génération. Charles Aznavour (France, 1959, N., 18.05 Blague à part. [5/20]. &. Festival de Radio France et Montpellier 18.05 Marx Brothers. [2/2]. L’œil de l’admirateur 100 min) &. Cinétoile 18.29 Jean-Luc et Faipassa. Languedoc-Roussillon. Œuvres Côté cour, côté jardin. Planète 18.00 Nice Jazz Festival 1998. Muzzik (v.o.). Canal Jimmy d’Offenbach. 21.00 Princess Bride aa ̈ En clair jusqu’à 21.00 Rob Reiner (Etats-Unis, 1987, 23.15 Tapage nocturne. 95 min) &. Cinéstar 2 18.30 Seinfeld. %. 21.15 Bonjour aa 19.00 Best of Nulle part ailleurs. RADIO CLASSIQUE Yasujiro Ozu (Japon, 1959, v.o., 20.00 Le Zapping. 90 min) &. Cinétoile 20.05 Les Simpson. &. 20.15 Les Soirées. Œuvres de Leclair. 22.45 Cash-cash aa 20.30 Best of 10 ans des guignols. 20.40 Edvard Grieg, compositeur. CINÉ CLASSICS FRANCE 3 ARTE Richard Lester (Etats-Unis, 1984, 21.00 Le Clone. Film. Fabio Conversi. &. Œuvres de Grieg, Liszt, 90 min) &. Cinétoile 22.25 Le Pacificateur a Dvorak, Tchaïkovski. 16.40 Dans les rues aa 22.10 Faut pas rêver 22.20 Grand format 0.35 Ladyhawke, Film. Mimi Leder. &. 23.00 Cycle Hommage à Karajan. Tiré d’un roman de J.-H. Rosny, ce Trois sujets au sommaire de ce ma- Avec ce documentaire diffusé une 0.24 10 secondes et des poussières. &. La Flûte enchantée. Opéra de Mozart. la femme de la nuit aa Par le Chœur du Singverein de Vienne film étrange et fascinant a été réa- gazine de Sylvain Augier : Les Tam- première fois par Arte en dé- Richard Donner (Etats-Unis, 1984, 0.25 Seinfeld. Toute la vérité. %. et l’Orchestre philharmonique de 120 min) &. Ciné Cinéma 2 0.50 Golf. Vienne, dir. Herbert von Karajan. lisé en 1933 par Victor Trivas, un bours d’acier, reportage sur un cembre 1997, Jean-Christophe Ro- 1.15 Mektoub aa émigré du nazisme, auteur du film groupe musical de Trinidad qui sé rend un hommage généreux aux Nabil Ayouch (Maroc, 1997, v.o., 90 min) &. Arte pacifiste No Man’s Land. Rudi Ma- joue du steel drum, instrument fa- grands arpenteurs de la terre, hé- SIGNIFICATION DES SYMBOLES 2.10 Parade de printemps aa té, chef opérateur de Dreyer, An- briqué à partir de bidons ; Les Sa- ros du demi-fond, du fond et du Charles Walters (Etats-Unis, 1948, Les codes du CSA Les cotes des films 100 min) &. Cinétoile dré Andrejew, décorateur de gneurs de la Petite Camargue, sur la marathon. Un souffle épique & Tous publics a On peut voir 2.10 La Bible de néon aa L’Opéra de quat’sous, et Hans Eis- récolte du roseau en Vauvert ; et Le (commentaire dit par Michel Cre- % Accord parental souhaitable aa A ne pas manquer Terence Davies (GB. - EU, 1994, v.o., ? aaa ler, musicien de Brecht, ont formé, Train des pionniers, document ton) porte ce film entièrement 90 min) %. Ciné Cinéma 3 Accord parental indispensable Chef-d’œuvre ou classique 2.30 Halloween, ou interdit aux moins de 12 ans Les symboles spéciaux de Canal + autour de lui, l’équipe technique montrant une brigade d’enfants composé d’archives rares et pas- ! Public adulte DD Dernière diffusion qui donne à cette œuvre une at- chargés de faire fonctionner une sionnantes (montage virtuose de La nuit des masques aa Interdit aux moins de 16 ans d Sous-titrage spécial pour John Carpenter (Etats-Unis, 1978, # mosphère très Europe centrale. ligne de chemin de fer en Hongrie. Cécile Coolen). 90 min) !. Cinéstar 2 Interdit aux moins de 18 ans les sourds et les malentendants LeMonde Job: WMQ1607--0030-0 WAS LMQ1607-30 Op.: XX Rev.: 15-07-99 T.: 11:02 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 17Fap: 100 No: 0395 Lcp: 700 CMYK

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VENDREDI 16 JUILLET 1999 La Commission européenne lève La guerre du Kosovo sous condition l’embargo sur le bœuf anglais a dopé l’audience radio Les exportations pourront reprendre le 1er août après plus de trois ans d’interdiction Radio-France dans son ensemble gagne 1 point LA GRANDE-BRETAGNE conditions étaient mises en de 37 000 en 1992 à moins de luée comme une très bonne nou- LA DEUXIÈME ÉTUDE de l’an- fet France Info. Cette enquête, pourra reprendre ses exporta- œuvre. 2 000 actuellement. Cependant, velle par la Grande-Bretagne. née d’audience des radios par Mé- réalisée du 29 mars au 27 juin au- tions de viande bovine à compter La levée de l’embargo fait suite le Royaume-Uni a concentré la L’interdiction d’exportation de diamétrie a porté sur les mois près de27 650 personnes, a re- du 1er août, a décidé, mercredi aux mesures drastiques prises quasi-totalité des cas recensés en son bœuf lui a coûté près de d’avril à juin, coïncidant ainsi cours pour la deuxième fois à une 14 juillet, la Commission euro- depuis trois ans par les autorités Europe (176 300 sur 177 000) et 2,3 milliards d’euros de recettes avec la guerre au Kosovo. Le nouvelle méthodologie, qui rend péenne, après avis des comités britanniques : des millions de l’on compte chaque année envi- perdues. Les exportateurs britan- conflit a entraîné une augmenta- difficile les comparaisons avec les scientifiques compétents et vaches ont été abattues, de sé- ron quarante nouveaux cas de niques visent notamment la tion de l’audience des pro- années antérieures, mais il semble conformément au feu vert de vères contrôles ont été systéma- maladie de Creutzfeld-Jakob France, qui était leur premier grammes d’informations dans les que les audiences n’atteignent pas principe donné par les ministres tisés dans les abattoirs, l’alimen- dans la population britannique marché avant la crise, avec stations généralistes, notamment les niveaux de la guerre du Golfe. de l’agriculture le 25 novembre tation d’herbivores par des – des cas qu’il n’est cependant 246 000 tonnes de viande ache- le matin. Ces radios voient leur Pendant le conflit du Kosovo, 1998. Elle met ainsi fin à un em- farines animales a été interdite. pas possible d’attribuer avec cer- tées chaque année. Mais la audience et leur part d’audience les radios musicales ont augmen- bargo décidé le 27 mars 1996 en Le nombre de cas anglais de titude à l’épidémie bovine. confiance des consommateurs progresser ce trimestre. té leur audience, passant de raison de l’épidémie d’encépha- « vaches folles » est ainsi passé La levée de l’embargo est sa- européens sera difficile à re- France Info augmente le plus 38,7 % à 39,4 %. Fun radio et RFM lite spongiforme bovine (ESB) ou conquérir, d’autant plus que les nettement en passant de 10,7 ont fortement progressé. Fun ra- « maladie de la vache folle ». Des bouchers ont pris l’habitude de à 11,5 %. France Inter est stable dio repasse ainsi devant Skyrock études scientifiques britanniques Environnement : la France parmi les mauvais élèves mentionner l’origine « fran- (12,3 %) mais sa part d’audience et surtout Europe 2, dont l’au- avaient alors montré qu’il était çaise » de leurs viandes. La ques- progresse, tout comme Europe 1, dience chute de plus d’un point. envisageable que l’ESB se trans- La France pourrait être privée du bénéfice des Fonds structurels tion de la « traçabilité » des même si, symboliquement, cette NRJ marque le pas à 12 % mette à l’homme, entraînant une européens si elle continuait à mal appliquer deux directives commu- viandes est d’ailleurs le para- station repasse sous la barre (− 0,2 %). variante toujours mortelle de la nautaires en matière d’environnement. C’est ce qu’expliquent dans mètre-clé de cette reconquête de des 10 % d’audience (9,9 %). RTL Globalement, l’audience de la maladie de Creutzfeld-Jakob. une lettre adressée aux autorités françaises les deux commissaires la confiance, et nombreux sont confirme sa position de leader, radio a continué à croître, passant La reprise des exportations est pour la politique régionale et pour l’environnement. Des mises en ceux qui jugent la décision de la malgré une régression de 17,5 d’une audience de 83,1 % à 83,9 %, soumise à des conditions dra- garde analogues ont été envoyées à l’Allemagne, à l’Irlande, au Por- Commission précipitée : il aurait à 17 %. RMC perd également c’est-à-dire que près de 40 mil- conniennes : elle n’est autorisée tugal et à la Belgique. Les directives visées ont pour objets la conser- mieux valu attendre, pensent-ils, 0,5 % d’audience, à 2,4 %. Un lions de personnes écoutent la ra- que pour des viandes désossées, vation de la faune et de la flore pour l’une, celle des oiseaux sau- le 1er janvier 2000, date à laquelle point d’audience représente dio une fois par jour. Cette pro- provenant d’animaux agés de vages pour l’autre. Elles prévoient la création d’un réseau européen la traçabilité des viandes, c’est-à- 473 110 personnes de plus de gression est notable le week-end, plus de six et de moins de trente de sites protégés appelé Natura 2000. Il est reproché aux cinq pays dire l’étiquetage précis de leur quinze ans. où l’audience passe de 73,9 à mois, et ayant été élevés dans des de ne pas avoir fourni une liste complète de ces sites. On dit à origine, sera obligatoire. Radio-France apparaît comme 76,5 %. Cette augmentation est exploitations exemptes d’ESB Bruxelles que les associations de chasseurs, craignant que la chasse l’un des vainqueurs de cette nette pour Europe 1, France Info depuis une période prolongée. y soit limitée, ont fait pression sur les autorités régionales françaises Hervé Kempf vague en gagnant un point d’au- et Fun radio. Des inspecteurs européens ont pour qu’elles ne transmettent à Bruxelles qu’une liste des sites déjà et Philippe Lemaître dience pour l’ensemble de ses sta- vérifié ces derniers mois que ces protégés par la législation française. (à Bruxelles) tions (28,4 %), bénéficiant d’un ef- Alain Salles La station Mir devrait pouvoir être ravitaillée vendredi LA STATION RUSSE MIR, actuellement occupée par trois cosmo- nautes dont le français Jean-Pierre Haigneré, va pouvoir être ravitaillée par un vaisseau cargo Progress qui devrait décoller vendredi 16 juillet. Les Russes ont en effet reçu, mercredi 14 juillet, l’autorisation des Ka- zakhs de lancer à nouveau des fusées depuis la base spatiale de Baïko- nour. Propriétaires du sol où est installé le célèbre cosmodrome, les Ka- zakhs interdisaient son utilisation depuis le 5 juillet à la suite de l’explosion en vol d’une fusée Proton-K, dont les morceaux et le combustible toxique s’étaient répandus sur leur territoire. Ce lanceur est toujours interdit de vol par les Kazakhs qui ont obtenu l’assurance que la Russie verserait en novembre un tiers des 150 millions de dollars (147 millions d’euros) que représente la location annuelle du cosmo- drome. La Russie compte toutefois accélérer les travaux d’extension de ses deux autres bases de lancement, Plessetsk et Svobodny, situées, elles, en territoire russe. Des incidents ont émaillé à Paris les festivités des 13 et 14 juillet PLUSIEURS INCIDENTS se sont produits à Paris lors des festivités or- ganisés pendant les nuits des mardi 13 et mercredi 14 juillet. Un agent de la RATP a été blessé dans la nuit du 14 à la station Etoile du RER A. L’agresseur a été interpellé et placé en garde à vue. La vitrine d’une croissanterie a été brisée dans le 17e arrondissement, tandis que des in- connus ont jeté des pierres sur un bus de nuit quai de Gesvres. Durant le feu d’artifice du Trocadéro, auquel 600 000 personnes ont assisté, l’échoppe mobile d’un vendeur à la sauvette s’est enflammée et trois personnes ont été brûlées au second degré. Dans la nuit du 13 juillet, quatorze personnes avaient été interpellées à la suite de divers incidents et bagarres. Dix-neuf personnes, dont deux policiers, ont été blessées. « Les incidents étaient souvent liés à des jets de pétards, mais maintenant les ripostes se font à coups de couteau, à la différence d’il y a quelques an- nées », a indiqué mercredi la direction de la police urbaine de proximité. France Télécom se lance dans le câble en Grande-Bretagne FRANCE TÉLÉCOM a confirmé, jeudi 15 juillet, « être en discussion avec NTL, un câblo-opérateur britannique, pour prendre une participation mi- noritaire dans celui-ci afin de faciliter la consolidation du secteur des câ- blo-opérateurs en Grande Bretagne ». France Télécom va donc aider NTL à acquérir Cable & Wireless Communications, la filiale à 53 % de l’opé- rateur téléphonique Cable & Wireless pour 8 milliards de livres (12,3 milliards d’euros). Depuis la rupture de l’alliance avec Deutsche Telekom, l’opérateur français cherche à se développer en Grande-Bre- tagne. Toutefois, il aurait renoncé à acquérir l’opérateur britannique de téléphonie mobile One-2-One (mis en vente par Cable & Wireless et Media One), jugeant que le prix de 11 milliards de livres (16,9 milliards d’euros) n’est pas raisonnable. Tunisie : six mois de prison avec sursis pour Me Radhia Nasraoui L’AVOCATE Radhia Nasraoui, spécialisée dans la défense des droits de l’homme, a été condamnée, mercredi 14 juillet, à six mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Tunis pour avoir « facilité la réu- nion de membres d’une association appelant à la haine », en l’occurence le Parti ouvrier communiste tunisien (POCT), un groupuscule d’extrême gauche actif dans les universités. L’avocate risquait une peine de six mois fermes. Me Nasraoui, quarante-cinq ans, a été jugée en même temps que vingt prévenus, dont dix-sept en état d’arrestation, pour ap- partenance au POCT. Ses co-accusés, la plupart très jeunes, ont été condamnés à des peines variant de quinze mois à neuf ans de prison ferme.

Tirage du Monde daté jeudi 15 juillet 1999 : 436 928 exemplaires. 1-3 LeMonde Job: WIV2899--0001-0 WAS LIV2899-1 Op.: XX Rev.: 14-07-99 T.: 18:24 S.: 111,06-Cmp.:15,08, Base : LMQPAG 50Fap: 100 No: 0072 Lcp: 700 CMYK

LITTERATUREb ESSAIS VENDREDI 16 JUILLET 1999 PLOTIN, PORPHYRE La chronique de Roger-Pol Droit page V

LE FEUILLETON D’ÉTÉ DE FRANCIS MARMANDE DOM JUAN PÉTER ESTERHÁZY VENISE FERREIRA GULLAR page II page III page IV page VII page VIII

bbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbb L’ère du refus

Du Larzac à l’art brut de Dubuffet, de l’intégrisme islamique à « Metropolis », E tre rebelle, c’est re- commencer la guerre, ne pas s’ac- le dictionnaire dirigé commoder des pacifications so- ciales et intellectuelles sur par Emmanuel lesquelles se fonde l’ordre du monde. Etre rebelle, c’est refuser de Waresquiel décline d’obéir, de céder à l’autorité, de quelque nature qu’elle soit. toutes les formes La révolte, comme la contesta- tion, n’a donc pas d’âge. Pourtant, à et manifestations de la en croire Emmanuel de Waresquiel, maître d’œuvre de ce Siècle rebelle, e contestation au XX siècle DEPARDON/MAGNUM RAYMOND l’affirmation de l’idéal démocra- Au lendemain de la chute du mur de Berlin, le 10 novembre 1989 tique moderne semble donner à ce sursaut vital une actualité nouvelle, roman de Truman Capote ouvre dans le manifeste Dada de 1918. guérillero vietcong) et rebelles en voire Buren et Dylan. Le vertige sai- là les réserves – toujours cette irri- comme si les valeurs dont il se ré- sur le « dandysme », Jean Genet, Qu’on se le tienne pour dit ! Ce tex- civil (zazou des années 40, black sit bien sûr à passer si vite des tante disparité de ton qui clame, en prétendant fixer pour Mesrine et le « roman noir » ; celui, te subversif qui réclamait « l’aboli- panther new-yorkais, punk anglais, combats du Larzac à l’art brut de n’échaude peut-être que l’historien longtemps la place de l’homme et remarquable, d’Alain Rey sur tion de la mémoire » a peut-être certains skinhead pronazi, adepte Dubuffet, de l’intégrisme islamique – ce volume est d’ores et déjà un le sens de son engagement, provo- « langue et subversion » se ramifie réussi son coup, puisque la du flower power ou rappeur ten- à Metropolis, de Malcom X aux ra- usuel dont on ne fera l’économie quaient cette reprise des hostilités. en « apaches », « banlieue », conscience collective en ignore dance NTM). On retiendra en outre dios libres et de Bob Marley aux que si l’on veut se prouver sa Les combats vers l’avènement d’un « beurs », Céline, Dada, Genet (en- tout, quand les historiens de l’art et les entrées significatives sur le biki- drag queens. propre capacité de résistance. Ce autre droit pour l’homme comme core), « hip-hop », Orwell, Oulipo, de la littérature dissertent à l’envi ni, le blouson noir ou plus encore le C’est la loi du genre encore une serait, convenons-en, une bien pour le citoyen avaient leur légiti- « poésie expérimentale », Pouget, sur le « moment Dada ». Reste à blue-jean ; ou plus près du corps fois ; mais plutôt que de pointer maigre preuve de contestation. mité jusque-là, genèse houleuse « ratage », Steiner, « surréalisme », l’historien à relever le défi, défi encore, après le naturisme, le pier- avec dépit telle carence ou tel désé- d’un temps nouveau, matrice se- et enfin Le petit almanach du Père d’autant plus périlleux que, comme cing. quilibre qui sont souvent le fruit LE SIÈCLE REBELLE crète d’une société repensée. Mais Peinard. le dit Jean-Marie Gleize, «il se Comme l’image, très intelligem- d’un investissement personnel du Dictionnaire de la de là à accepter que perdure un es- Pour preuve de l’éclectisme du pourrait que le seul mouvement qui ment représentée avec les revues lecteur, soucieux de retrouver en contestation au XXe siècle prit de contestation perçu désor- regard proposé, citons les pre- ne parlait pas d’avenir soit celui qui satiriques et les caricatures (du so- place sa propre mythologie de la sous la direction d’Emmanuel de mais comme inutile, il y a un pas mières entrées de la lettre B : baba, ait eu le plus de présent en réserve ». viétique Krokodil aux hexagonaux révolte, on saura gré à Emmanuel Waresquiel, que la société nouvelle refuse à backrooms, Francis Bacon, Bakou- La contestation proclamée ras- Charlie Hebdo et Hara-Kiri), le gros de Waresquiel et à son équipe assisté de Philippe Gavi et franchir, stigmatisant ces nouveaux nine, la bande à Bonnot, les sure l’analyste : antiaméricanisme, plan trop bref mais passionnant sur d’avoir osé mener à son terme une Benoît Lardier. hérétiques au nom d’une religion « bandes » et la « banlieue », les antiapartheid, anticléricalisme, an- les photos mythiques de Robert aussi audacieuse entreprise. Par-de- Larousse, 672 p., 340F (51,83 ¤). inédite. barricades, Jean-Michel Basquiat, tiproductivisme, antipsychiatrie et Capa pendant la guerre civile espa- Reste à cerner les formes et les Georges Bataille, Pina Bausch, le antisexisme..., autant de drapeaux gnole ou d’Eddie Adams à Saïgon indices d’une remise en question Bauhaus, la beat generation et les en 1968, du podium du – « réaction » au sens premier du Beatles ; ou la lettre T : le tag, la Philippe-Jean Catinchi 200 mètres à Mexico ou terme – qui ne désignent pas seule- techno, Teilhard de Chardin, Tel celle des chars bloqués 0123 ment les avant-gardes mais bien quel et le terrorisme. faciles à repérer. Comme décliner place Tienanmen par un étudiant toutes les mobilisations qui ap- Une telle diversité, attendue vu les insoumis fameux, marins de désarmé, l’écriture graphitée et ta- pellent à repenser les rapports l’ambition affichée du propos, sup- Cronstadt, mutins de la mer Noire guée a pareillement droit de cité. DOSSIERS & DOCUMENTS littéraires entre l’homme et la technique ou la pose une équipe de contributeurs ou du Chemin des dames, Rosa Mais l’écrit qui conteste est d’abord nature, comme ceux établis entre élargie : ils sont plus de cent cin- Luxemburg ou, plus rares, celui des penseurs et des créateurs les générations, les sexes, les mino- quante, venus de tous les horizons : Alexandre Jacob, chef de la bande d’une postérité autrement durable. rités dans un système aligné sur le écrivains (Maryline Desbioles, Pa- des travailleurs de la nuit qui inspi- Freud et Marcuse, Gramsci et Mao majoritaire. trick Rambaud), essayistes (Jacques ra son Arsène Lupin à Maurice Le- Tsé-Toung, Althusser et Foucault, Le choix d’un dictionnaire est as- Henric, Jocelyne Cesari), historiens blanc, le romancier anarchiste Debord et Reich, aussi indispen- Flics et privés tucieux : récusant la théorisation bien sûr (Vincent Duclert, Annette Georges Darien, ennemi juré du sables que Sartre et Camus ou Lé- qui forcerait la cohérence – impro- Wieviorka, Benjamin Stora), cri- sabre et du goupillon (« Il faut tuer. nine et Trotski. Mais aussi des ro- bable – d’un refus plus souvent dif- tiques (Frédéric Valabrègue, Thierry Il faut rendre le mal pour le mal, et le manciers, et là le choix se fait plus fus que conceptualisé, il permet de Jousse), journalistes aussi (Olivier rendre avec usure. C’est le seul précieux puique, aux côtés de Hen- privilégier l’illustration, avec sa sa- Todd, Eric Dahan, Yves Bigot ou moyen de supprimer les malfai- ry Miller, Yukio Mishima, Franz veur et ses limites. Propice aux par- Luc Rosenzweig), ce qui peut dé- teurs. »), Lenny Bruce, comique Kafka, André Breton, Jean Genet L’été s’annonce noir avec ce spécial cours buissonniers, ce désordre sarçonner le lecteur, le ton comme poursuivi pour obscénité dans ou George Orwell, d’Ulysse ou masqué par l’arbitraire alphabé- le style n’étant jamais lissé pour l’Amérique puritaine, ou Abbie d’Ubu roi, on retrouve Boris Vian, « Enquêteurs du polar » commis ce mois-ci. tique rend justice à une notion écla- contraindre l’ensemble à une fac- Hoffman, qui manifesta en 1968 Ambrose Bierce, Pier Paolo Pasolini De Maigret au moine d’Umberto Eco, tée, récurrente aussi, logiquement ture commune. contre le Pentagone et inventa un ou encore Henri Michaux, Francis rétive à tout enfermement. Comme C’est à la fois le pari et la limite « festival de la vie » – rébellion ou- Ponge et Dario Fo. de Miss Silver à Kinsey Millhone, le parti pris de croiser les entrées de cet imposant collectif. Mais cette verte – à Chicago. La vraie satisfaction tient toute- quelle qu’en soit la nature (thèmes, polyphonie brouillonne, où certains Mais la contestation peut être ex- fois à ce qu’aucun art ne soit oublié ils sont tous là pour nous offrir mouvements, œuvres, biographies, entendent des dérapages cacopho- plicite sans être illicite. Le corps l’af- et que la capacité à véhiculer la ré- mais aussi lieux et objets), savam- niques, était un risque prévisible, fiche parfois : en appui de l’article bellion soit repérée là où son effica- une saison torride... ment articulées grâce à un thésau- induit même par le sujet – et même « modes rebelles », l’ouvrage op- cité est la plus manifeste au- rus lumineux pour comprendre les souhaitable pour que le désordre pose malicieusement en deux jourd’hui : l’image et le son. John et nous glacer d’effroi ! choix de l’entreprise et des renvois de la contestation ne soit pas réser- doubles pages les rebelles en uni- Cage et Frank Zappa, Andy Warhol qui proposent une circulation pos- vé seulement aux analyses sa- formes (gendarmes katangais sou- et Yves Klein, Le Sacre du printemps sible. Recoupements et résonances vantes. tenant le gouvernement sécession- et Guernica, Kubrick et Coltrane, UNE PUBLICATION DU MONDE stimulent ainsi une lecture infinie : « Tout ce qu’on regarde est faux », niste de Moïse Tshombé, fedayin Kantor et Duchamp, Max Ernst et CHEZ VOTRE MARCHAND DE JOURNAUX l’article De sang froid consacré au affirmait crânement Tristan Tzara palestinien, taliban pashtoune ou Orson Welles, Godard et Brecht, LeMonde Job: WIV2899--0002-0 WAS LIV2899-2 Op.: XX Rev.: 14-07-99 T.: 18:19 S.: 111,06-Cmp.:15,08, Base : LMQPAG 50Fap: 100 No: 0073 Lcp: 700 CMYK

II / LE MONDE / VENDREDI 16 JUILLET 1999 le feuilleton

de Francis Marmande b

Sanfoulescore dans les petites annonces du journal El Liberal les Participent au championnat de rugby du Sénégal : lignes suivantes : “Paco, viens me voir hôtel Montana les Caïmans de Dakar, les Phacochères de Saint-Louis, mardi. Tout est pardonné. Papa. ” A la suite de quoi, il les Tigres et les Barracudas, plus, au titre de l’armée fallut mobiliser tout un escadron de la Guardia Civil française, Charognards et Marsouins. Sanfoulescore pour disperser les huit cents jeunes gens qui avaient ré- Et puis il y a l’équipe des équipes, celle qui répond à pondu à l’annonce. Mais le Paco dont il s’agit... » l’extraordinaire nom de « Sanfoulescore » (informa- Voilà ce qui s’appelle entrer en matière. En 1946 teur : Pape Touré, trois-quarts centre très vif des Caï- (Les Neiges du Kilimandjaro), Hemingway a quarante- mans). sept ans. Il est né le 21 juin 1899 à Oak Park – tiens ! On reconnaît toujours une équipe qui joue pour le comme Dave Tough, 1908-1948, batteur miraculeux score. On la plaint. et oublié. Hemingway n’a pas vraiment connu les batteurs Saint-Jean-de-Luz d’Oak Park (Illinois). Plutôt, les picadors. Relire sa « J’ai été élevé très seul et, aussi loin que je me rap- nouvelle « L’invincible », autour d’un Zurito vieilli pelle, j’étais angoissé par tout ce qui est sexuel. J’avais au corps claqué. Pas beaucoup de picadors à Oak près de seize ans quand je recontrai une jeune fille de Park, mais pas tant de drummers que ça non plus. mon âge, Simone, sur la plage de X. » La chronique Pas assez en tout cas pour susciter un phénomène d’été commence par une première phrase de roman. comme David Tough. Mort dans la rue d’une mé- C’est une devinette de plage. Indice : la plage de X chante chute. C’est le centenaire de Hemingway dont il est question dans la phrase citée est une plage (A.E. Hotchner, Papa Hemingway, Calmann-Lévy, de la côte basque. déjà publié au Mercure de France, en 1966). Les Voilà quelques années (une quarantaine ?), on nouvelles, bonne nouvelle, sont en « Quarto », jouait au clou sur les plages de la côte basque. C’était chez Gallimard. un jeu assez nigaud qui ne devait pas être dénué d’ar- A Pampelune, ce soir, on chante en songeant rière-pensées. On se munissait d’un long clou de dix- plus ou moins à Papa : « Pobre de mi ! Pauvre de huit centimètres que l’on achetait dix-huit centimes moi ! Les fêtes de Pamplona sont déjà finies... » C’est dans les boutiques de plage (ballons, bouées, cas- la fin des plus belles fêtes du monde, les « sanfer- quettes, Ambre solaire, lunettes noires fantaisie, épui- mines ». settes, kneps en matière plastique couleur méduse, planches pour descendre les vagues à corps nu, Saint-Glinglin IVANSIGG boules en bois, Jokari, scaphandre hors d’usage, co- Hemingway est enterré à Ketchum (Idaho). Châ- quillage figurant avec un grand souci du détail la prise telet au Père-Lachaise. Barthes à Urt (Pyrénées- d’Abd el-Kader par les troupes du duc d’Aumale). Atlantiques), le duc d’Aumale à la chapelle royale Il s’agissait de planter le clou dans le sable après Saint-Louis de Dreux (Eure-et-Loir) ; au demeu- quelques pirouettes selon la phalange ou la paume rant, le tombeau du général Juchault de Lamori- d’où on le lançait, visant parfois entre les doigts de la Inessentielles gravités, ruses risibles, « Ainsi que dit le narrateur au début de la Re- cière ou plutôt son cénotaphe (par Dubois), vain- partenaire écarquillés sur le sable comme une étoile cherche, lançai-je avec décision : “Longtemps je me queur d’Abd el-Kader, occupe le croisillon opposé, de mer. Ce qui est sûr c’est que c’est un jeu auquel on dans l’actualité et hors d’elle, choses suis touché de bonne heure... ” » dans l’église des Carmes, à Nantes, à celui où re- jouait avec les filles. J’ai vu, à l’œil nu, ma phrase serpenter dans les pose Gilles de Rais (1401-1440). vues, lues, entendues, « Sanfoulescore » rangs comme un trois-quarts centre des Caïmans de Proust est enterré sous une pierre noire au Père- Saint-Cochon Dakar. Expérience de l’onde de la pensée : la visibilité Lachaise, 85e division, pas loin de Malik Oussekine La force des Enjeux du mobile de Gilles Châtelet (chronique jusqu’au 20 août) est du faux des compréhensions progressives, par vagues, à tra- et de Guillaume Apollinaire. A ses côtés, ses pa- (1993, Seuil), c’est une vitesse spéciale, sa constante calme qui précède les cyclones vers le rire ou la gêne, selon une course clairement rents, son frère et sa belle-sœur. Racine a été accélération de la pensée, le désir d’attraper l’intui- commandée par des lois. On devrait faire des dia- transféré nuitamment en 1711 de Port-Royal-des- tion par surprise, l’hypothèse de la chance, saisir le (la rentrée, les prix, l’excitation) grammes. Il y eut cours sur le lapsus. Champs à l’église Saint-Etienne-du-Mont, place geste de l’idée, le battement d’aile de l’incitation et de Sainte-Geneviève ; Pascal est inhumé de l’autre cô- la théorie : « Saisir la discipline des gestes par lesquels Saint-Léon té de la chapelle de la Vierge ; sous la bibliothèque la métaphore devient opération. » rôdent, les équivoques et les doubles sens. On le sent Barthes inverse le proverbe « Verba volant, scripta Sainte-Geneviève, entre l’église et le Panthéon, il Son second livre, Vivre et penser comme des porcs au lapsus qui menace tel un grain. On se fait une manent » (les paroles s’envolent, les écrits restent). doit bien encore subsister quelques restes de Ma- (Exils, 1998), est un livre politique, méchant. Mathé- montagne des lapsus, on en bat pas mal de coulpes, Attentif à Racine et à Freud, les deux mamelles des rat (1743-1793) qu’on avait dispersés là après un maticien dont la trajectoire fut activée par la ren- mais ils ne sont que des programmes induits par la mamours, il observe qu’une parole ne se reprend ja- bref passage au Panthéon, en compagnie de Mira- contre de Guattari et Deleuze, Gilles Châtelet, d’une phrase, des virus phonématiques. Souvent. mais, ne se biffe pas, ce qui est dit est dit. Allez rattra- beau (1749-1791), lequel est présentement au cime- beauté sèche et brûlante, frappe encore par sa gaieté Au lendemain d’un anniversaire gaillardement fêté per un lapsus, une erreur de prénom, un rendez-vous tière de Clamart. froide d’intelligence. Il s’est donné la mort un vendre- par les étudiants, à Lyon, en 1985, il neigeait, me trou- étourdiment abandonné sur le mauvais répondeur té- Félix Guattari est au Père-Lachaise, dans la di de juin 1999. vant en retard à mon cours, je fis dans la salle une en- léphonique (petit scénario de polar : course en moto- même division que Mouloudji. Alain Poher repose trée de phacochère et me précipitai sur la première cyclette dans la ville pour arriver avant que le mes- à Ablon-sur-Seine. (Bertrand Meyer, Guide des Saint-Loup phrase comme on intercepte une balle de mêlée : sage ait été entendu, il se met à neiger, etc.)... tombes d’hommes célèbres, Le Cherche-Midi édi- Les premières phrases de roman ont une couleur « Ainsi que dit Proust au début de la Recherche... » teur, 1998.) spéciale. La seule question du lapsus, c’est qu’on s’entend. San Fermín La mise au point de la première phrase de la Re- On en est le premier voisin. C’est là le plus coûteux. « Madrid est plein de garçons nommés Paco (Paco Refrain d’un rock qui fit fureur à Pamplona cherche (« Longtemps je me suis couché de bonne Ne jamais reprendre un lapsus (corriger, excuser, ex- est le diminutif de Francisco) et l’on raconte en ville « Tout ce qui me plaît est immoral / est illégal – ou heure ») fut longue et tâtonnante. On sent, qui pliquer, rectifier), y aller à fond, l’enfoncer. l’histoire du père qui vint à Madrid et fit paraître fait grossir. »

bbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbb François Birotteau, « Don Juan » de main de maître Depuis 1620, le personnage créé par Tirso de Molina n’a cessé d’inspirer écrivains, peintres, musiciens, victime du célibat cinéastes. Des créations et variations sur un mythe qu’analyse le dictionnaire dirigé par Pierre Brunet rançois Birotteau est le sont venues orner les libéralités frère de César Birot- des dévots d’« une des villes les sée à la silhouette hautaine et ter- réincarnations du personnage – en – imagine-t-on un Don Juan sans teau, et comme lui il moins littéraires de France ». Il y DICTIONNAIRE rible que Molière a campée, fé- marge des visions canoniques de boniment ni tromperie, l’homme émeut autant qu’il fait jouit de la mollesse du fauteuil DE DON JUAN condant à son tour une tradition Molière, Byron, Pouchkine, Lenau, étant un « abuseur » (de l’espa- sourire.F Figure naïve d’une phy- et de l’éclat des rideaux de ve- sous la direction populaire qui réemploiera sa créa- Zorrilla, Kierkegaard, Monther- gnol burlador) avant même de pa- siologie du prêtre, ce Birotteau- lours, avec des plaisirs égaux aux de Pierre Brunel. tion. lant, on croise ainsi Verlaine, Jo- raître comme un séducteur – ou là passe dans La Comédie hu- plus grands des nôtres « dans les Robert Laffont, « Bouquins », Car parler de Don Juan pose seph Delteil, Aleksandr Blok et l’honneur : tout y renvoie, l’idée maine aussi promptement que moments où nous touchons par 1 088 p., 189 F (28,81 ¤). d’emblée un problème de taille. Rainer Maria Rilke, Stravinsky de vertu morale comme l’assu- son embonpoint le lui permet. toute notre surface un certain De quoi parle-t-on ? D’un homme (The Rake’s Progress) ou Chopin rance de la lignée, et le déshon- « Le petit homme court, de consti- genre de bonheur », dit Alain. ans les douves du Fort arraché à l’histoire et promu en ar- (Variations sur “Là ci darem la ma- neur est bien la grande affaire de tution apoplectique », qui panse Mais il n’a pas su plaire à Charlet, sur les hau- chétype ? D’une légende, cas no”). L’inquisition est si fine que Don Juan. ses pieds avec un soin tout ec- Mlle Gamard, qui va se venger, et teurs de Calvi, le soir exemplaire dont l’incarnation Léo Delibes a déjà une entrée pour La mort aussi, bien sûr. La mort clésiastique, ren- sa terrible chute du 3 juillet, Orlando commode autorise une lecture di- son Don Juan suisse, opéra bouffe en marche, telle que donna Elvira ferme en réalité un commence : de re- forioso,D Bruno Coulais et Marcellu dactique et morale ? D’un « cas », en quatre actes dont on doute l’entrevoit à l’acte II de l’opéra de soupirant passion- tour de vacances, il Acquaviva ont écrit une nouvelle figure de pathologie ? Ou, moins même que la partition ait jamais Da Ponte, terrifiée par le spectre né. En effet, pour trouve installé chez page de l’aventure de Don Juan. En radical, d’un « type », littéraire, été composée. du Commandeur. Une mort à la être curé, François lui son ennemi, l’ab- ouverture du Festivoce 1999, Don comportemental, voire psychana- fois personnelle et générique, dont Birotteau n’en a bé Troubert, qui Ghjuvanni in commedia dell’arte lytique ? D’un mythe enfin, au mi- L’HERBIER, BERGMAN, LOSEY... le mythe ne peut faire l’économie. pas moins de dé- œuvrait dans disait à la fois la force du mythe et roir inquiétant de la psyché collec- Le cinéma n’est pas oublié : sur Et le lieu où elle fait irruption : le sirs. C’est à l’ombre Figures l’ombre, « Sixte son inépuisable fécondité. tive – mais alors peut-on accepter un siècle, quarante versions sont repas, d’ordinaire symbole de vie de la cathédrale, de la Comédie Quint réduit aux pro- L’action se déroule dans un qu’il échappe à une extension uni- recensées et Marcel L’Herbier, Sir et de communion, de partage et dans le Tours laby- portions d’un évê- XVIe siècle de fantaisie, assez verselle qui n’est pas attestée ? Alexander Korda, Marcel Bluwal d’échange. Ici le rituel est un « fes- rinthique où se ta- b ché » ; bientôt il est proche de celui inventé par Michel Doit-on en rester à la vision d’un (auteur du seul téléfilm retenu), tin », même si le terme souvent re- pissent les drames BIROTTEAU muté de l’autre côté Zévaco, dans son bien oublié Don homo eroticus dont les caractères Ingmar Bergman, Joseph Losey et, tenu depuis Molière laisse une im- des vies célibataires FRANÇOIS de la Loire. Arriviste Juan (1916). Une troupe de comé- secondaires varient trop sur le benjamin puisque son film date pression de malaise, tant la fête de prêtres ou de ingénu, Birotteau diens ambulants fait relâche dans quatre siècles d’expression artis- de 1998, Jacques Weber, faisant promise inquiète. Le rendez-vous vieilles filles, qu’il Né vers 1766, devient la victime une taverne de montagne. Au tique pour qu’on puisse l’enfermer bon ménage. est légitime : la convivialité affi- brûle de concupis- abbé. des « calculs les plus cours de la ripaille, chacun com- davantage ? Mais la vraie vertu de l’en- chée autorise la dérive vers l’excès, cence : « En ce mo- étudiés de la mente avec le burlesque qui sied à Avant même le « galan » sans semble tient à ses entrées analy- nécessaire à la démesure de l’im- Fils aîné de M. et ment il caressait haine ». son état leur dernière représenta- scrupules mis en scène par Tirso tiques. Les rôles (valet, mendiant, piété. Le souper privé proposé au Mme Jacques d’ailleurs sa La tragique et dé- tion de Dom Juan. Or l’aubergiste de Molina vers 1620, qui deviendra commandeur) et les personnages Commandeur dit les limites de la Birotteau, frère de chimère, un désir risoire histoire du confie aux acteurs qu’un homme chez Da Ponte et Mozart un « gio- sont naturellement détaillés. On communication : le dialogue est César. Apparaît vieux de douze ans, curé de Tours, c’est du village se prend pour l’infati- vane cavaliere estremanente licen- retiendra la passionnante analyse entravé, souvent transmis par un dans César un désir de prêtre ! ce que Balzac « vou- gable séducteur. Pour tourner en zioso » au rire subversif et impie, il de la figure d’Elvire, dont l’âge intermédiaire, et le projet propre- Birotteau, où il vient Un désir qui, formé lait écrire sur le céli- ridicule le vieil illuminé, une farce y a sans doute une préhistoire de d’or fut en fait des plus brefs, ment monstrueux de confondre en aide à son frère, tous les soirs, pa- bat » : un crime es- macabre est aussitôt improvisée, Don Juan ; et aujourd’hui les entre la création de Molière et les morts et les vivants scelle sans et principalement raissait près de s’ac- camoté aux accents qui bascule dans le drame. Les doubles contestables de Sade ou celle de Mozart, l’ère romantique recours le sort du libertin. On ne dans Le Curé de complir. » Ce désir cruels. Le récit dont mimes cabalistiques saisissent le de Casanova brouillent l’image du préférant, à l’imitation d’Hoff- manquera pas de donner un coup Tours. ardent, exaspéré, Birotteau est le hé- vieillard qui s’effondre, tenu pour séducteur, réduit à un libertinage mann, la figure d’Anna, « femme de chapeau à une bibliographie

c’est de devenir MAISON DE BALZAC 1842/PARIS J.-L. A. BISSON ros s’achève en effet mort. Mais rien ne s’achève jamais facile qui néglige d’assumer la di- divine à l’âme pure sur laquelle le générale réellement pratique, chanoine. Ordonné prêtre avant sur une amplification terrible, où et le présumé cadavre, faux mension dramatique contenue dès Diable n’a aucune prise » à celle de c’est-à-dire sélective et raisonnée. la Révolution, il a dû se cacher, se recomposent l’échelle et les spectre et vraie victime – c’est la l’origine ; comme la confusion hâ- l’amoureuse inconsolée (« longue Mais comment quitter ce co- avant d’être nommé vicaire de proportions de ce petit destin : mort de sa femme qui l’a rendu tive entre Faust et Don Juan en- et maigre » qui ne présente plus pieux rendez-vous avec le mythe Saint-Gatien à la reprise du « L’histoire des Innocent III, des fou – se vengera sans pitié des rail- traîne aujourd’hui par mimétisme que des traces « de beauté déjà fa- sans s’attarder un instant sur la culte. Sur son itinéraire de Pierre le Grand et de tous les me- leurs imprudents. ce dernier dans une réduction née »). Mais cette figure de la pas- belle image de la main, obsédante concupiscence, un vœu s’est déjà neurs de siècle ou de nation prou- A ce jeu, on ne s’éloigne jamais idéologique qui en déforme la vi- sion inextinguible semble à dans l’inépuisable « dramma gio- réalisé, qui devrait prestement verait au besoin, dans un ordre de la figure primitive aux inces- sion. présent intéresser davantage que coso » ? Prise, promise, offerte, lui ouvrir la voix du canonicat : très élevé, cette immense pensée santes métamorphoses. Plutôt que Aussi saura-t-on gré à Pierre l’orpheline à venger ou la reli- elle dit le lien établi et sa fragilité, depuis deux ans il habite l’ap- que Troubert représentait au fond de moderniser une image de lé- Brunel et à la centaine de spécia- gieuse bafouée. vertigineux indice de la ronde des partement laissé vacant par le du cloître Saint-Gatien. » Grande gende que l’Occident n’a cessé de- listes qu’il a sollicités de proposer Le plus captivant reste la série séductions, procession de chair précédent chanoine, son ami déchéance d’un petit homme, puis le XVIIe siècle de vivre au un très large tour d’horizon, non d’essais consacrés à des notions brisée seulement par une main de l’abbé Chapeloud, chez Mlle Ga- victime de cet état de célibataire présent, l’intrigue la renvoie à son seulement des créateurs (poètes, nécessaires à la singularité du pierre que Don Juan finit par sai- mard ; il a conçu pour ce loge- qui, pour un Balzac terriblement origine fabuleuse, cette commedia dramaturges, romanciers, musi- mythe : il s’agira moins de la liste sir, cédant à son tour à l’invite, ment « une passion vraie » : effrayé par la solitude, engendre dell’arte qui assura la diffusion du ciens, peintres et essayistes) qui se des fameux mille et trois noms an- bourreau devenu victime consen- « L’appartement ressemblait à une les plus noirs bourreaux. mythe comme sa transformation, sont intéressés à la figure du ré- noncés par Leporello dans Don tante. belle femme en haillons », que Marielle Macé de son origine espagnole suppo- prouvé, mais aussi des multiples Giovanni, que de l’hypocrisie Philippe-Jean Catinchi LeMonde Job: WIV2899--0003-0 WAS LIV2899-3 Op.: XX Rev.: 14-07-99 T.: 17:37 S.: 111,06-Cmp.:15,08, Base : LMQPAG 50Fap: 100 No: 0074 Lcp: 700 CMYK

littératures LE MONDE / VENDREDI 16 JUILLET 1999 / III b Un « Festin » éditorial Solitudes Le « Dom Juan » de Molière connut au moins trois versions. A un texte « composite », Joan DeJean a préféré l’édition de 1683, qui échappa à la censure du roi et des comédiens de Molière. Un parti pris pertinent à l’étouffée à la troupe en août le titre de texte. Lequel faut-il choisir pour une LE FESTIN DE PIERRE « Troupe du roi », Molière choisit la édition moderne ? Traditionnelle- DOMICILES FIXES (Dom Juan) prudence et décide de ne pas faire ment la préférence a été donnée à de Marie-Jeanne Perez. de Molière. imprimer sa pièce, laissant ainsi inu- un texte « composite », reconstruit à Gallimard, 216 p., 98 F (14,94 ¤). Edition critique du texte tilisé le privilège obtenu par le li- partir des exemplaires non (ou d’Amsterdam (1683) braire Billaine. moins) censurés de 1682 et incluant n lotissement à la péri- par Joan DeJean, Ce n’est qu’en 1682, dix années les répliques publiées seulement phérie d’une ville. Cha- Librairie Droz, 286 p., 99 F après la mort de Molière, que la dans l’édition de 1683. Mais ainsi cun y bichonne sa mai- (15,09 ¤). pièce est publiée pour la première établi, le texte de Dom Juan n’est ce- son, son jardin, savoure fois, dans le septième tome des lui d’aucune des éditions où les lec- leU contentement d’être établi à n 1986, pour l’Oxford Sha- Œuvres de Monsieur de Molière. Le teurs du XVIIe siècle ont pu le lire. l’aise, marié avec enfants, animaux kespeare, les deux édi- texte, qui a été transmis par deux De là, le choix différent de Joan de compagnie et les commodités du teurs Gary Taylor et Stan- comédiens de la troupe, La Grange DeJean pour la très belle édition confort moderne. Un bonheur ley Wells prirent une et Vivot, est déjà imprimé lorsque, qu’elle publie chez Droz et qui « sans histoires » ? Rien n’est moins décisionE inouïe. Considérant que les sur l’intervention du lieutenant gé- constitue le 500e titre de la vénérable sûr pour Marie-Jeanne Perez qui se deux éditions anciennes du Roi Lear néral de la police La Reynie, l’édition collection « Textes littéraires fran- complaît à débusquer, à l’intérieur avaient une force et une cohérence est soumise à une sévère censure : çais » (1). Inspirée par les pratiques de chaque foyer, l’inavoué, les han- propres, ils choisirent de publier les trois cahiers et plusieurs feuillets éditoriales de la critique shakespea- tises, les trahisons, les rancœurs. deux textes comme deux œuvres sont recomposés et introduits dans rienne, elle publie l’un des Dom Mine de rien, avec une belle sûre- distinctes. L’exemple doit-il être sui- chaque exemplaire à la place du tex- Juan, à savoir, le Festin de pierre tel té de touche, la romancière va se li- vi pour les pièces du théatre français te original. La présence dans des col- qu’il est paru à Amsterdam en 1683, vrer à une analyse spectrale de sept lections privées de trois dont elle se limite à corriger les co- personnages qui semblent vivre Roger Chartier exemplaires qui échap- quilles. quasiment à l’identique dans trois pèrent à ces substitutions Un tel parti lui permet, à la fois, maisons voisines. Son livre fonde du XVIIe siècle ? Soit Dom Juan. Le permet de comparer le texte avant de respecter l’intégrité du texte tel une observation fine et satirique 15 février 1665, la troupe de Molière et après censure. Les censeurs n’ont qu’il a été imprimé dans l’un de ses d’un mode de vie sur ce qui est la joue pour la première fois une nou- toléré ni la scène de l’acte III où états et de s’interroger sur les rai- véritable trame : la complexe al- velle pièce. Elle a pour titre Le Festin Dom Juan se moque du pauvre, très sons qui ont fait que, durablement, chimie des pensées saisies au travers de pierre. Molière y met en scène, pieux et pourtant misérable, ni les la pièce de Molière n’a été connue du train-train quotidien, d’une après bien d’autres, l’histoire de raisonnements apologétiques, ab- en France que défigurée et asepti- phrase à l’autre, parfois même à l’in- Dom Juan. Le succès est grand, ainsi surdes et comiques, de Sganarelle (à sée. térieur d’une proposition, révélant que l’attestent les recettes des neuf la scène 1 de l’acte III ou à la scène 6 L’exemple mériterait d’être suivi. le tohu-bohu des consciences as- premières représentations. Mais de l’acte V), ni, dans la dernière Les œuvres qui constituent le réper- treintes à dire, à faire tout ce qui non moins grand est le scandale qui scène, l’ultime réplique de Sgana- toire du théâtre classique français maintient un illusoire équilibre de conduit Molière à arrêter les repré- relle qui fut réécrite de façon à bien sont, en effet, beaucoup moins félicité domestique et de connivence sentations après la quinzième, don- marquer la morale chrétienne de la stables qu’on ne l’a dit. Qu’il suffise avec autrui. née le 20 mars 1665. pièce. Ce Dom Juan mutilé et défor- de penser aux trois états du Cid, On est loin ici de l’application pré- Durant l’été, une violente guerre mé de 1682 est le seul qui sera connu donné à lire et à entendre dans des cieuse de l’école minimaliste à habil- de pamphlets oppose adversaires et en France jusqu’au début du versions fortement différentes ler de faveurs aguichantes un éloge partisans de Molière. Les premiers, XIXe siècle. en 1637, 1648 et 1660. Dans ce cas de la banalité qui débouche sur une proches du prince de Conti et de la Pourtant, en 1683, le libraire hol- comme dans d’autres, plutôt que rassurante philosophie du bien-être Compagnie du Saint–Sacrement, landais Wetstein avait publié à Ams- d’amalgamer les textes ou d’enseve- médiocre. Marie-Jeanne Perez va au dénoncent avec virulence les raille- terdam une édition du Festin de lir leurs variantes dans des notes illi- plus profond et sait être au plus vrai

ries impies de Dom Juan tout pierre dont le texte était très dif- J.-L. CHARMET sibles, pourquoi ne pas les diviser quand du « petit pot-au-feu des comme l’apologie grotesque de la férent, non seulement de celui qui Gravure du « Festin de pierre » d’après P. Brisart (1682) comme il fut fait pour le royaume amours domestiques », elle nous fait religion faite par Sganarelle. Les se- était censuré, mais même de celui de Lear ? humer un « écœurant fumet de soli- conds voient là un nouvel épisode que les comédiens avaient fourni mière fois le dialogue où Dom Juan était malheureusement imprimé tudes mêlées, cuites à l’étouffée ». Dé- de la guerre déclenchée par les faux aux éditeurs parisiens. On y trouvait, exige du pauvre qu’il blasphème s’il avec de nombreuses fautes et co- jouant le piège de la surcharge et du dévots contre Molière. Ils rappellent en effet, des répliques et des scènes veut obtenir un louis d’or, et les la- quilles et ne comportait pas, à la dif- (1) Joan DeJean, professeur à l’univer- misérabilisme, elle parvient à nous que l’histoire de Dom Juan, qui a été « scandaleuses », citées par les pam- mentations dérisoires de Sganarelle férence de l’édition de 1682, plu- sité de Pennsylvanie à Philadelphie, est rendre attentifs et compatissants à jouée partout, y compris en Espagne phlets de l’été 1665 mais omises, (« mes gages, mes gages, mes gages ») sieurs répliques échangées entre les l’auteur de plusieurs livres essentiels ses personnages. De chacun d’eux et en Italie, s’achève par un dénoue- dans un geste d’autocensure, par La au moment du châtiment de son frères d’Elvire à propos du point consacrés à la littérature française. Un elle tire, non pas une vérité, mais ment terrible, apte à convertir les li- Grange et Vivot. Le texte de 1683, maître. Le texte transmis à Wetstein d’honneur à la scène 4 de l’acte III. de ses ouvrages a été traduit en fran- des fragments révélateurs d’authen- bertins. Malgré la réaffirmation de la qui porte le même titre que la pièce était proche de celui qui avait été Donc, pour la même pièce, deux çais, Sapho. Les Fictions du désir 1546- ticité. protection du monarque qui donne jouée en 1665, publiait pour la pre- joué près de vingt ans plus tôt. Il titres différents et trois états du 1937 (Hachette, 1994). Pierre Kyria

bbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbb Monstres littéraires Désenchanteur enchanté Durtal intégral Enregistrer le séisme, le repérer sur la carte du A trop vouloir anéantir l’émoi amoureux, Réunis, les quatre romans de Huysmans dévoilent monde : essai réussi de Tiphaine Samoyault Eric Laurrent le ressuscite la quête d’un chrétien venu à Dieu par l’art Georges Perec. Cette seule énuméra- déchirante des rôles. Eric Laurrent des précédents. Une vie faite de EXCÈS DU ROMAN tion, à laquelle il faut ajouter beau- REMUE-MÉNAGE préserve un dernier soupir de virili- LE ROMAN DE DURTAL prières et de modestie, loin de la de Tiphaine Samoyault. coup d’œuvres aux vastes projets d’Eric Laurrent. té. Le glacis de l’humour et la pré- (Là-bas, En route, société, voilà qui attire Durtal le Ed. Maurice Nadeau, 200 p., 132 F que l’essayiste traite en passant (Tris- Minuit, 156 p., 78 F (11,89 ¤). tention de l’écriture seraient alors La Cathédrale, L’Oblat) misanthrope, mais il ne se résout à (20,12 ¤). tram Shandy de Sterne, livre fonda- un art du décalage. de J. K. Huysmans. rester dans ce havre de paix que teur de l’excès du roman, Auto-da-fé itote et jeu de mots, Re- Trois phrases en exergue en té- Ed. Bartillat, 1 366 p., représente pour lui la foi concrè- onne nouvelle pour la d’Elias Canetti, Le Sursis de Sartre, mue-ménage est le titre moignent : Freud pour le désespoir 159 F (24,24 ¤). tement symbolisée par la magni- critique : la relève est as- Ada de Nabokov, Mobile de Michel choisi par Eric Laurrent. Il clinique, Barbara Cartland pour ficence et la puissance architectu- surée. Du côté de ce que Butor, Zettels Traum d’Arno Schmidt, voudrait déclarer d’em- l’ironie désespérée et Georges Perec e personnage roma- rale de la cathédrale. Thibaudet appelait « la Le Grand Incendie de Londres de bléeL que son quatrième livre prend pour l’ambition littéraire. L’histoire nesque a souvent été au Les prêtres qui lui sont des critiqueB des maîtres », celle des écri- Jacques Roubaud), révèle l’ampleur ses distances avec l’éternel sujet : se joue dans un décor de portes, centre des recherches et compagnons au long de cette crise vains, Linda Lê vient d’en donner la des lectures prises en charge dans cet l’amour. Roman du roman mort : comme chez Feydeau. Anaïs quitte polémiques. On lui ac- aussi intellectuelle que spirituelle preuve dans son recueil Tu écriras sur essai qui n’est pas long, et en même on oserait la formule si le person- Félix Arpeggione, qui accepte de cordeL trop de place, pas assez, pas – dans la réalité l’abbé Mugnier – le bonheur (1). Tiphaine Samoyault, temps la démesure, la « monstruosi- nage principal ne trahissait l’auteur, partager son trop vaste apparte- du tout. Il vient et disparaît ou il lui proposent de devenir oblat, née en 1968, prouve avec Excès du ro- té », au sens mélioratif du terme, des tant il cache avec soin et panache, à ment avec Romance Délie. Il meurt s’installe dans la suite des œuvres. mais cette position d’une espèce man que « la critique des profes- œuvres auxquelles cette lectrice vo- coups de lucidité et de railleries, la d’amour pour sa colocataire, elle le Il en est le centre ou il est dit se- de moine laïque, Durtal la fuit seurs » a généré également une pos- race dit son attachement passionné. solitude d’un homme-enfant qui as- repousse. Il se console avec Nata- condaire. Pour Valéry, trop aussi. Non sans donner à Huys- térité vivace. Et comme elle écrit pire à l’ordinaire du bonheur. cha. Mais Romance lui demandera souvent, « la construction de mans son prochain titre. Avec aussi sur les livres dans les journaux BELLE AMBITION Le récit de l’éducation sentimen- d’être quelques heures son petit ami l’homme fut éludée », limitée «à L’Oblat, il n’y a plus de refus. Et (La Quinzaine littéraire, Les Inrockup- Sa façon de déplier tout en finesse tale de Félix Arpeggione est labo- afin de bluffer un ex-amant. A sin- d’arbitraires descriptions de l’historien Durtal, parmi les béné- tibles), « la critique spontanée », celle et sinuosités les plis du monstre litté- rieusement lisse, méticuleusement ger l’émoi amoureux, il finit par types ». La vie de Durtal, en ce dictins érudits, connaît enfin une du public et des journalistes peut, raire constitué par ce que Gide appe- minimaliste. On croit lire un ap- naître. qu’elle représente la psychologie certaine paix de l’âme. Mais à grâce à elle et quelques autres, gar- lait, avec la sobriété et la clair- prenti écrivain qui se rêverait vir- Tous ces célibataires ont des mé- des mystiques et la progression l’apaisement intérieur répondent der confiance. voyance d’un homme qui connaît le tuose. Comment interpréter l’affec- tiers branchés, dans la communica- d’une pensée prise entre le Bien et les agitations du monde, de la po- Excès du roman porte exclusive- prix du temps, « des œuvres de long tation du vocabulaire et la préciosité tion bien sûr, eux qui récitent leur le Mal, ne pouvait que le séduire litique. Les congrégations reli- ment sur des œuvres appartenant au loisir » renoue avec un style d’es- des images ? S’agit-il de vider le vie comme les figurants d’un sit- par sa construction qui n’a rien gieuses sont chassées de France. « canon » établi depuis longtemps sayisme qui fait songer aux Sandales style de toute efficacité pour dire com. Ils se déplacent dans un péri- d’arbitraire. C’est avec Là-bas que Durtal ne suit pas ses amis en Bel- déjà tant par les universitaires que d’Empédocle de Claude-Edmonde l’errance d’un héros sans destin ? mètre réduit, entre Saint-Michel et le personnage apparaît. Prenant la gique. De retour à Paris, seul, il par les écrivains. Il serait injuste d’en Magny, à L’Espace littéraire de Mau- « Vision somnescente », « acescence Saint-Germain, et l’ailleurs exotique relève de des Esseintes, le précé- continuera sa route d’homme de faire reproche à Tiphaine Samoyault, rice Blanchot, aux Etudes sur le temps d’un agrume », « ataxie », « hypo- où éclate l’amour est loin... dans le dant héros d’Huysmans déjà mar- foi. A la parution de Là-bas, Bar- du moment que son sujet d’étude est humain de Georges Poulet. gastre », « épigastre », « atemporali- 20e arrondissement. qué par de curieuses recherches bey d’Aurevilly ne laissait à Huys- ce qu’elle appelle tantôt le « roman Ce n’est pas écraser une débutante té », « ovoïdes hématomes », ces re- Les personnages sont pourtant spirituelles, Durtal s’oriente vers mans que le choix entre « une cyclique », tantôt le « roman sériel », sous des références consacrées que cherches de vocabulaire sont trop attachants, attirés vers de brefs une spiritualité « à rebours » où bouche de pistolet ou les pieds de la tantôt le « roman-fleuve », tantôt le d’indiquer ainsi une ambition indis- nombreuses pour être innocentes. abîmes et meurtris par des tensions Satan règne, sacrilèges et orgies. croix ». Durtal avait choisi. « roman-monde », en tentant de les pensable quand on s’attache, en Le bouquet final – accumulation es- poliment chahutées. Une atmo- C’est un premier pas, des plus ori- De sa participation aux soirées différencier avec finesse et précision, comparatiste, à des œuvres énormes soufflée de mots dingues – souligne sphère de deuil où l’on reconnaît ginaux, vers la foi. de Médan fondant le naturalisme sous la catégorie générale de « l’ex- autant par leurs recherches for- d’autodérision la capitulation d’un notre quête morcelée d’idéal. Entre à son influence sur le symbolisme, cès ». Ce qui mène de Balzac à melles, leur contenu sapiential, leur jeune homme amoureux, comme ce deux artifices, on retrouve les en- JEUX DE MASQUES Huysmans tient une place parti- Claude Simon, avec ces vastes ro- encyclopédisme plus ou moins lu- « bleu céruléen » qui « colligeait les fants vieillis de Perec (celui des Le roman qui suit ne pouvait culière dans notre littérature. mans de la mémoire que sont dique, leurs folies digressives, leurs teintes d’un champ de blé par un Choses), des enfants lassés des tru- que s’intituler En route. Durtal, at- C’est une excellente idée d’avoir La Route des Flandres et Les Géor- expériences des limites, leur inachè- après-midi d’été » ! quages et des clameurs du bonheur tiré par les œuvres d’art que la re- réuni en un volume les quatre ro- giques, en passant bien sûr par Ala vement principiel. Quand la littéra- Le charme de Remue-ménage naît sur catalogue. Eric Laurrent veut li- ligion inspire, fait retraite dans un mans qui marquent sa rupture recherche du temps perdu de Proust, ture tente de dire le monde dans sa aussi de ces phrases abusives de ti- quider le roman pour ne pas être monastère. Mais il reste indécis. A avec Zola. A travers eux, on dé- Ulysse et Finnegans Wake de Joyce, totalité, n’en ignore pas l’impossible mide exhibitionniste qui dissimulent dupe d’une société qui compense sa la tentation de la foi, il ne cède couvre un personnage roma- Les Buddenbrooks et La Montagne et s’acharne contre la mort et son le désarroi des jeunes gens d’au- monstrueuse décadence sous un pas. Huysmans non plus, qui ne nesque qui ne nous laisse rien magique de Thomas Mann, mais violent silence par un séisme du lan- jourd’hui qui aiment les femmes amoncellement de recettes, mais peut cependant se détacher de son ignorer de Joris-Karl l’atrabilaire, aussi, moins considérés aujourd’hui, gage qui n’exclut pas la lisibilité, la mais n’osent plus dire qu’ils re- son personnage ne peut se débar- personnage. Sans doute la force le pessimiste, le critique parfois Les Hommes de bonne volonté de moindre des choses est de la prendre grettent leur mère. L’horizon terne rasser des lieux communs de l’es- de l’autobiographie sous le judicieux, parfois contestable du Jules Romains, Les Thibault de Roger au mot, ce que fait avec vaillance Ti- les a rendus myopes, et le bruit des poir. Ce narcissisme désenchanté masque du roman. Et on retrouve modernisme, l’écrivain précieux Martin du Gard, La Saga des Forsyte phaine Samoyault, dont on attend guerres sourds. Les belles leur donnerait alors raison à l’écriture Durtal séduit, fasciné par la cathé- au « style artiste » qui savait ce- de John Galsworthy. Et encore avec curiosité le premier roman, glissent entre les bras, à la conquête hérissée de poncifs recyclés, comme drale de Chartres. Malgré son ton pendant, avant tout le monde, dé- Voyage au bout de la nuit de Céline, La Cour des adieux, à la rentrée. d’un temps neuf. Ils doivent prendre le reflet ironique de cette jeunesse parfois trop didactique, comme couvrir Degas, Cézanne et Pissar- L’Homme sans qualités de Musil, Michel Contat à leur compte ce qui jadis était dé- du désir où vieillir est un verbe su- d’un guide parmi des œuvres ro, le chrétien sincère venu à Dieu Les Somnambules de Hermann daigneusement dévolu aux femmes. ranné. d’art, ce troisième volet d’une par l’art. Broch, La Vie Mode d’emploi de (1) PUF. Remue-ménage raconte l’inversion Hugo Marsan quête spirituelle reste dans l’esprit Pierre-Robert Leclercq LeMonde Job: WIV2899--0004-0 WAS LIV2899-4 Op.: XX Rev.: 15-07-99 T.: 07:51 S.: 111,06-Cmp.:15,08, Base : LMQPAG 50Fap: 100 No: 0075 Lcp: 700 CMYK

IV / LE MONDE / VENDREDI 16 JUILLET 1999 littératures b Danube, vos papiers ! Le roman du Hongrois Péter Esterházy scintille comme la surface d’un fleuve tranquille pour mieux nous aspirer dans de formidables tourbillons rapport. Le rapport doit être fac- tions d’une telle démarche, le jeu de la langue peuvent avoir une L’ŒILLADE DE tuel et croqué sur le vif. » Si Voya- narrateur nous fait toucher du nouvelle vie. » LA COMTESSE HAHN-HAHN geur semble accepter sans re- doigt la fragilité des systèmes que Issue d’une lignée princière, il (Hahn-Hahn Grofnö chigner les termes dictatoriaux du nous croyons établis une fois était inévitable que la famille Es- Pillantasa) contrat, il rue bien vite dans les pour toutes, dans le grand terházy ait souffert de la main- de Péter Esterházy. brancards face aux injonctions ré- comme dans le petit : « Copernic mise communiste sur le pays. On Traduit du hongrois pétées de Bailleur et ne tarde pas n’est pas plus juste que Ptolémée, trouve dans nombre de ses livres par Agnès Járfás, à lui répondre, dans un télégram- seulement plus confortable. » des allusions aux humiliations, Gallimard, « Arcades », me faussement agacé, qu’un Cette importance de la forme, aux emprisonnements, à l’exil. 302 p., 110 F (16,76 ¤). voyageur n’est pas un touriste : comme organisation d’un univers Mais aucune rancune. Il rappelle « Ne m’obligez pas à vous citer : toujours imaginaire, peut avoir que la dictature communiste était, n homme descend le TOUT VOYAGE EST MEN- des aspects déroutants pour qui en Hongrie, une dictature molle, Danube et raconte. Ce SONGE. » Tout voyage est vaga- n’est pas familier de l’œuvre de qui laissait « presque un arrière- pourrait être aussi bondage « entre quelqu’un et per- Péter Esterházy qui, à chaque goût de frustration, comme un soft- simple que cela. Mais sonne ». Et quand l’objet même livre, s’affirme comme l’un des porno ». Petite Pornographie hon- unU long fleuve tranquille réserve de ce périple, déjà si aléatoire en romanciers modernes dont l’in- groise, écrit en 1984, fait d’ailleurs toujours des surprises. D’ailleurs, soi, est en outre sujet à caution, telligence est la plus imaginative. le compte des obscénités au quo- En descendant le Danube n’est on sent poindre le vertige. Qu’est- Dans son premier roman écrit tidien du socialisme réellement que le sous-titre du sixième ro- ce que le Danube ? se demande en 1979, Trois anges me surveillent existant. Si Une femme (2) semble man d’Esterházy traduit en fran- en effet Voyageur avec un naturel (1), l’auteur avait utilisé tous les privilégier la sphère privée et çais sous un titre plus énigma- déconcertant. registres linguistiques soumis à la amoureuse, cette variation en 97 tique : L’Œillade de la comtesse On a écrit des foules de choses forme rigide d’un drame antique tableaux se prémunit par sa forme Hahn-Hahn. sur ce fleuve, parfois contradic- pour saper les prétentions de de tout sentimentalisme. Pour- Ceux qui ne dédaignent pas toires (voir : bibliographie [non] l’idéologie communiste appliquée quoi 97 ? « Parce que c’est le commencer un livre par la fin dé- utilisée) ; on en a fait un phéno- à la littérature sommée de faire nombre premier le plus grand en couvriront non pas un meurtrier mène mythique, une idée, un des « romans de production » – dessous de cent. Si je disais autre encore déguisé en jardinier, mais symbole ; et pourtant rien de tout titre qu’il avait donc choisi avec chose, je mentirais. » Ce mathéma- une « bibliographie (non) utili- cela n’est satisfaisant. Dans cette une impertinente docilité pour ce ticien de formation (« C’est mon sée », abondante comme le débit mise en doute d’une radicalité premier roman. « Le titre français seul avantage sur Musil, qui lui, n’a de ce fleuve qui prend sa source cartésienne, la réponse arrive, ne reflète pas le contenu. Mais pas terminé sa formation ») n’est en Forêt Noire, traverse successi- cinglante : « Le Danube n’existe l’éditeur français m’a dit que ça ne pas oulipien pour autant : « Je n’ai vement huit pays avant de se je- pas, c’est clair comme de l’eau de voulait rien dire pour des Français. rien de strict. Je suis tout au plus ter dans la mer (tout aussi) roche. » La provocation est fon- J’ai admis son objection et j’ai pro- précis. Je pose des règles et je les Noire ; un changement dans la dée : qui peut déjà dire quelle est posé “Guerre et Paix”. Mais j’ai respecte dans une certaine mesure, pérennité qui a de quoi séduire la source de ce fleuve (la réunion vite compris qu’il ne fallait pas jusqu’à ce qu’une autre mélodie un auteur attaché à mettre en de deux ruisseaux ou la gouttière abuser de l’humour et je l’ai laissé s’impose. » C’est ce souci de préci- perspective la filiation de la vérité d’un toit ?) qui finit ensuite dans décider seul. » Le livre est compo- sion en même temps que cette re- et du mensonge et à montrer que un delta aux ramifications aussi sé de deux parties : le roman lui- connaisance des limites de toute la fin et le début de toute chose se multiples qu’un immense arbre même suivi des commentaires qui règle qui lui fait refuser les a priori renvoient comme deux miroirs généalogique ? Que faire alors ? sont trois fois plus importants et se méfier de ce qui est trop qui se font face. Alors pourquoi Renoncer et rompre le contrat ? que la partie dite principale. Une évident au regard. La comtesse une bibliographie si elle n’est pas C’est mal connaître les ressources façon aussi de se moquer et de se Hahn-Hahn écrivait, un œil rivé utilisée ? Pourquoi pas ? dit le de Voyageur. « Si n’importe quoi démarquer de la littérature codée sur la feuille et l’autre sur un MIRIAM BERKLEY sourire de l’auteur. L’existence (et caetera) peut être le Danube, qui était le refuge privilégié de homme, relatait Heine à Marx. n’est pas plus pertinente que la alors le mieux, c’est que le Danube Péter Esterházy, cheveux longs, Alors, si nous sommes parents ? nombreux auteurs en butte à la « Je fais comme elle, je regarde. » non-existence. soit le Danube. » Quant à ce qu’est regard brillant derrière l’éclat de Peut-être, mais à ce compte-là censure et qui cherchaient à faire Mais la comtesse était borgne. Ecrit en 1989, le roman se pré- le Danube, c’est le narrateur aux ses fines lunettes, recourt à la nous sommes tous de la famille de passer des messages par une litté- « Mon livre est ce qu’on peut voir sente comme le résultat d’une multiples identités qui va nous le même ironie des sources quand, cet Esterházy. » rature plus orientée vers le jour- avec cet œil absent. » Pas aveugle ! commande passée par un bailleur dire, profitant de l’occasion pour devant une salle comble de la bi- Dans la mise en abyme de ces nalisme d’information. « Ce sont Pierre Deshusses anonyme à un voyageur. Il s’agit prendre ses distances par rapport bliothèque de Lyon dont il est interrogations qui semblent creu- eux qui ont le plus souffert de la fin ni plus ni moins de remplir un àla Mitteleuropa bercée par ce l’invité, il répond à une question ser le vide devant nous, entre le du communisme. En se décentrant contrat : « Voyageur est tenu de Danube, et dont la plupart des sur les liens de sa famille avec le rien et le tout qui tour à tour ef- par rapport à la littérature, ils se (1) Traduit par Agnès Járfás et Sophie rendre compte par écrit de son gens ont une idée si vague que ce sinistre Esterházy de l’affaire fraie et enchante Voyageur, le sa- sont retrouvés incapables d’écrire, Képès (Gallimard, 1989). voyage à Commanditaire (Bail- vague même en est pour eux la Dreyfus. « Il était l’arrière, ar- lut ne peut venir que de la forme. une fois la censure disparue. Seules (2) Traduit par Agnès Járfás (Galli- leur). La forme de ce texte est le définition. rière, arrière-petit-fils d’un bâtard. Prévenant les possibles objec- les phrases qui sont ancrées dans le mard, 1996).

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BANDE DESSINÉE pusculaire où rôde un tueur en série, porteur d’un chapeau empoisonné et abandonnant dans son sillage des extraits de Faust. Matt Rivière, le héros Le sel assassin b Par Yves-Marie Labé de cette œuvre en noir et blanc, n’est pas un personnage positif et la haine que lui voue son adjoint, Clive Grossman, reflet négatif de l’amour voué à sa sœur, n’est qu’un autre versant du désespoir. Dommage que ce beau Des pêcheurs naufrageurs, un enfant témoin, scénario, porté au paroxysme par un dessin délié et inventif, se termine de façon somme toute assez banale. (Ed. Casterman, 70 p., 70 F [10,67 ¤].) une mer funeste... Un roman envoûtant d’Yoshimura Blessures d’enfance b ON A TUÉ WILD BILL, de Hermann Patache, joueurs de poker, filles légères, trio de desperados aux éperons Ooba et Yoshikichi Furui se sont reconnaissables : l’Ouest américain de Hermann ressemble a priori à celui NAUFRAGES également inspirés d’études an- L’HISTOIRE D’UN VILAIN RAT que les films de Hollywood popularisèrent. Mais à y regarder de plus près, (Hasen) thropologiques. Mais ce qui carac- de Bryan Talbot. ce récit de la vengeance programmée sur plusieurs années par un orphe- d’Akira Yoshimura. térise Yoshimura est une capacité Traduit de l’anglais par Sidonie Van den Dries, lin, Melvin Hubbard, pour une promesse d’honneur et d’amour faite à une Traduit du japonais assez unique d’installer le lecteur Ed. Vertige Graphic, 142 p., 80 F (12,1 ¤). petite fille assassinée dans la neige, se superpose à l’histoire d’un par Rose-Marie Makino-Fayolle, dans un monde sans repère mo- continent. Hermann, grand connaisseur de l’univers des cow boys – il est Actes Sud, 192 p., 109 F (16,61 ¤). derne. l est des blessures qu’on ne panse jamais, que ni le temps ni notamment l’auteur de la série Comanche, avec Greg –, décrit l’enterre- Le jeune héros de son roman l’amour ne parviennent à cicatriser complètement, même si l’on ment d’un monde qui coïncide avec la mort de Wild Bill, tueur de grand uteur septuagénaire de fréquente la mort quotidienne- tente de pardonner à celui ou à celle qui les a infligées. C’est le chemin transformé en légende par certains historiens (et dont Walter Hill romans populaires, ment, dans un état de totale inno- message de ce petit livre écrit et dessiné par un auteur britan- fit un film). Travaillées à la couleur directe, les aquarelles de Hermann par- Yoshimura a créé dans cence. Il voit les adultes assassiner niqueI de BD, Bryan Talbot, jusqu’alors plutôt versé dans la science- viennent à adoucir cette histoire âpre, qui ressuscite quelques figures de Naufrages un climat les malheureux navigateurs qui fiction et l’humour. Ici, il n’est guère question ni de fiction ni d’humour, proue du Far West. Au point que l’intrigue, pourtant solide et menée à envoûtant,A et capté un public plus transportent une nourriture mais d’inceste. bride serrée, s’estompe parfois devant la beauté du dessin d’un attelage, le littéraire. Dans un village misé- convoitée. Sans pitié, tous les ma- L’Histoire d’un vilain rat décrit l’errance de Helen, une adolescente qui détail d’un ourlet de feuillage ou la sérénité d’un panorama. (Dupuis, rable, au bord de la mer, durant la rins sont exécutés s’ils tentent de fuit le foyer parental, accompagnée du seul être qui lui voue affection et « Aire libre », 56 p., 79 F, [12,02 ¤].) morte saison où les poissons se ra- survivre au naufrage. Jusqu’au jour reconnaissance, un rat apprivoisé. Elle croise des squatters, repousse b PORT NAWAK, de Jean-François Hautot et David Prudhomme. réfient, des pêcheurs imaginent un où le navire naufragé est porteur l’un d’entre eux tombé amoureux d’elle, s’enfuit à nouveau après que Un astéroïde menace la ville de Port Nawak ; un fonctionnaire dévoué, funeste stratagème : ils brûlent du de mal et de rédemption, sous la son rat a été tué, avant d’être recueillie par une couple de restaurateurs, baptisé Issicol, doit prévenir ses habitants de la future catastrophe. Sans, sel sur la plage pour tromper les forme d’un équipage maudit. libertaires et aimants. La jeune fille revit, a le courage d’affronter son bien sûr, pouvoir leur propose une issue. Mais la cité a depuis longtemps bateaux pendant les nuits de tem- Sans aucun doute, Yoshimura père qui la violait depuis ses huit ans, de regarder en face sa mère qui l’a basculé dans la folie, la luxure et le je-m’en-foutisme généralisé. Le pauvre pête et, les attirant contre les rencontre des légendes analogues toujours refusée. Et regarde avec des yeux neufs la nature et la vie, avant fonctionnaire, devenu par la magie du délire écrivain de science-fiction, a écueils, provoquent des naufrages. que l’on pourrait identifier dans de les croquer sur du papier. bien du mal à faire son devoir, baladé entre un maire et un curé dignes de Le héros de ce roman inquiétant d’autres littératures marines : il est Cette « rédemption » est due notamment à sa volonté d’affronter son Peppone et Don Camillo, une statue érigée au culte de Marie-Madeleine est un enfant d’une dizaine d’an- probable que l’Islande, la Norvège, passé et de se débarrasser de sa culpabilité, syndrome fréquent chez les et une jeune femme nue errant sur une plage. Orchestrée par deux jeunes nées dont le père est allé vendre l’Angleterre, la Bretagne, comptent jeunes victimes d’inceste. Helen a une autre bouée de sauvetage, le des- auteurs, cette fable délirante qui balance entre le céleste et « l’énaurme » ses services de l’autre côté de la des récits de naufrageurs de ce sin et la peinture, devenus sa raison de vivre grâce aux œuvres de Bea- est l’occasion, superbement dessinée en noir et blanc, de régler une fois montagne. Resté seul avec sa mère type. Mais la culture japonaise, trix Helen Potter, romancière anglaise pour enfants (Peter Rabitt) qui pour toutes leur sort aux prophètes de malheur et à ceux qui voudraient et ses frère et sœur, il comprend avec ses rites funèbres, avec son porte le même prénom qu’elle et qui joue le rôle de son double protec- gouverner le monde par décret. Un cadeau à faire à Paco Rabane ? (Vents progressivement comment les vil- animisme sous-jacent, ajoute une teur. Un double qui fut également victime de maltraitance. Visitant la d’Ouest, 128 p., 118 F [17,98 ¤].) lageois survivent. Yoshimura se tonalité plus angoissante encore. région de Lake District, où Beatrix Potter mais aussi Coleridge, Dickens b LE BLAIREAU : ROXANE, de Rodolphe et Boëm contente de décrire minutieuse- La présence de l’enfant témoin, qui ou Ruskin séjournèrent, la jeune fille tombe en arrêt sur le tombeau de Et de trois : le héros de Rodolphe et Boëm se casse à nouveau le nez sur ment, dans un style épuré, clas- joue quotidiennement avec la la romancière, et pense à propos d’elle-même : « Je suis une vierge en un amour impossible. Cette-fois, il s’agit de Roxane, une fille de la haute, sique, élégant, que ne vient faire mort, donne une dimension sup- décomposition. » une héritière qui s’ennuie, entre villa de rêve, jaguar, amis de la jet-set et frémir aucune émotion (et admira- plémentaire. Lorsque la maladie va Cette terrible autoaccusation, Helen parviendra à la battre en brêche. rien. Antoine, dit « Le Blaireau », la croise en faisant une tournée sur la blement rendu par la traduction de décimer le village des assassins as- C’est cette remontée vers la lumière, fût-elle vacillante, que Bryan Talbot côte avec ses copains musiciens et Jo Jeunesse, un has been du show busi- Rose-Marie Makino-Fayolle), la vie sassinés, le jeune héros se soumet décrit. Avec un trait réaliste mais jamais voyeuriste, plongeant son pin- ness. L’intrigue est simple mais le scénario décrit à la perfection les rela- quotidienne, ponctuée de rituels à la fatalité sans opposer de résis- ceau dans des coloris d’aquarelle, il conte une histoire affreusement ba- tions et la vie de nomades occasionnels d’un groupe de musiciens de qui sont des actes de conjuration tance. nale – « Une fille sur trois serait agressée avant ses dix-huit ans », écrit-il, au « balloche », leurs rêves et leurs nostalgies. Le trait et les coloris de Boëm, et de suppliques propitiatoires. Yoshimura aura-t-il pensé à Mel- vu des dizaines d’ouvrages sur l’inceste qu’il a lus avant d’écrire –, et se s’ils déconcertent toujours, se prêtent magnifiquement à cette tranche de On est à la limite de l’ethnologie. ville, à Poe et à Conrad ? Peut-être. sert du média bande dessinée pour combattre ce malheur nu. Cette His- vie où le pastis, l’amitié et la fidélité à une rebellion à la petite semaine Les romans anthropologiques ne Mais sa mer, si terrifiante soit-elle, toire d’un vilain rat, ou la reconstitution des monologues et des pensées de valent tous les endormissements, fussent-ils sertis dans la baie des Anges. sont pas rares au Japon : les ro- est vue de la terre. Et, au lieu que Helen est en elle-même un tour de force et de sensibilité, se fonde sur un (Dargaud, 48 p., 83 F, [12 63 ¤].) manciers soucieux de comprendre les hommes aillent chercher la incroyable souci du détail – l’auteur a même consulté un ami coiffeur afin b MA VIE, MON ŒUVRE, MON CUL (tome 1), de Siné des comportements collectifs mort sur l’eau en la défiant, c’est ici d’estimer la longueur des cheveux de son « héroïne », au fur et à mesure A soixante-dix ans, Maurice Sinet, dit Siné, enfant des Buttes-Chau- échappant aux normes rationnelles la mort qui vient de l’eau pour de la progression du récit ! In fine, la liste des centres que peuvent joindre mont et de Barbès, fait le récit de sa vie de petit Parigot où ne manquent ni ont puisé dans l’analyse sociale des s’avancer calmement sur les terres. jeunes et enfants victimes d’abus sexuels montre que ce livre, précaution- les litres de rouge du père forgeron ni les rêves morts-nés d’une mère bar- campagnes ou des endroits reculés Elle s’enveloppe d’un kimono san- neusement intelligent, peut aussi être utile. Paru en Grande-Bretagne, il a maid-épicière, ni les copains (Riri-la-Coqueluche, Doudou, Bi-Cul...). Le un véritable trésor imaginaire. De glant pour contaminer le village. été déjà édité aux Etats-Unis, en Suède et en Espagne. rémouleur est l’attraction du quartier, le vin cuit se substitue vite à la gre- Kenji Miyazawa à Kenzaburô Oé, L’onirisme naît du réalisme même. b TABOU, de Ruben Pellejero et Jorge Zentner nadine, la vision des dessous des femmes s’apparente aux paradis inter- les écrivains ont interrogé les lé- A aucun moment le romancier ne Roman d’initiation et enquête policière à la fois, Tabou s’inscrit délibéré- dits, et le club de copains devient une société secrète. Ce cocktail de Que- gendes, les pratiques supersti- renonce au registre de la descrip- ment dans l’esprit des œuvres expressionnistes allemandes, qu’il s’agisse neau, de Dard et de Prévert, mariant texte et dessins, est un témoignage tieuses et les ont transfigurées tion réaliste : c’est ce qui confère des poésies de Georg Trakl ou des plans des cinéastes Lang ou Murnau. plein de drôlerie et de tendresse. (Charlie-Hebdo, trimestriel, 50 F, [7,6 ¤].) pour construire un monde roma- au récit une tristesse accablée, une Non seulement parce qu’il use d’un vif contraste entre les ambiances noc- nesque extraordinairement inquié- vigueur désespérée aussi. turnes et la lumière de la ville, mais aussi parce qu’il met en scène des ૽ La chronique « Bande dessinée » s’interrompt. Elle reprendra le 17 sep- tant. Plus proches encore, Minako René de Ceccatty amours mortifères, notamment entre frère et sœur, au sein d’une cité cré- tembre. LeMonde Job: WIV2899--0005-0 WAS LIV2899-5 Op.: XX Rev.: 15-07-99 T.: 07:51 S.: 111,06-Cmp.:15,08, Base : LMQPAG 50Fap: 100 No: 0076 Lcp: 700 CMYK

la chronique LE MONDE / VENDREDI 16 JUILLET 1999 / V

de Roger-Pol Droit b

PLOTIN, PORPHYRE contenue dans l’unité qui la trans- Etudes néoplatoniciennes La Grèce antique cende (la diversité du monde est de Pierre Hadot. comme « repliée » dans le principe Les Belles Lettres, 428 p., 175 F et se déploie pour que les choses (26,67 ¤). existent). Conversion, enfin : « Toute réalité, pour se réaliser, sort ’admiration est comme une au crépuscule de l’unité où elle était contenue, et va surprise toujours renouve- vers la multiplicité : mais elle ne peut L lée. On ne s’habitue jamais se réaliser pleinement que par un re- à ceux que l’on admire. tour à l’unité dont elle émane. » Pour Quelque biais, dans leurs œuvres ou l’âme, ce retour à l’unité implique la leurs comportements, nécessaire- compréhension philosophique. Ain- ment étonne. On a beau croire si la métaphysique, singulièrement connaître, s’être persuadé, être pré- chez Porphyre, est-elle « une ascen- venu... voilà qu’une bonne stupeur sion de la pensée qui s’élève d’abord à nouveau l’emporte. Bref, si l’on du corporel à l’incorporel, puis qui, distingue à quelque trait un auteur au sein de l’incorporel, cherche à at- admirable, c’est bien à celui-là : teindre ce qui a le plus d’unité ». vous ébaubir toujours, là même où Ces idées difficiles mais puis- il est attendu. A chaque fois, tout santes, les travaux réunis au- est en place, tout semble bien repé- jourd’hui les distinguent et les pré- ré, rien ne saurait vraiment venir cisent avec une minutie extrême. déranger l’ordonnance connue. Et Pierre Hadot, ici, n’avance en philo- l’on se retrouve soudain, en dépit sophie que soutenu par la philolo- du familier, saisi par l’acuité d’un gie, le déchiffrement des manus- détail, l’exactitude d’un jugement, la crits, la paléographie, la vérification sobriété d’une note ou l’inattendu des apparats critiques, tout ce ter- d’un souvenir. Il y a du magicien rible et indispensable travail de dans l’auteur admirable : on vu cent fourmi savante dont se croient dis- fois le foulard disparaître ou la co- pensés les beaux esprits planeurs. lombe sortir d’un papier plié, on sait Au milieu de ces pages instructives, pertinemment qu’existent des tours dont on ne cachera pas qu’elles de main et des répétitions, de l’en- sont souvent austères, soudain la traînement ingrat et du métier, on surprise éclatante d’une phrase ne se sent pas moins béat comme qu’on doute de pouvoir oublier. Par un enfant quand surgit, du vieux comme une simple fabrique de dis- métaphysicien. Plotin et son dis- naturelles, transmises par les textes exemple : « La philosophie ne peut journal, un oiseau attendu – impos- cours et d’idées. Et peut-être ce qui Ce sont de grands ciple Porphyre, auxquels sont énigmatiques des Oracles chal- être un système sans renoncer à l’es- sible et réel. vaut pour l’antique vaut-il pour la consacrées la plupart des études ici daïques. Avant que le monde anti- sence même de la connaissance qui Ainsi pouvait-on dresser, par philosophie tout court – malgré métaphysiciens. rassemblées, sont des néoplatoni- que ne bascule dans des siècles est de “voir” et non de exemple, des motifs raisonnables l’habitude prise, depuis la fin du ciens. Ces philosophes se trouvent sombres, l’hellénisme a engendré “construire”. » d’admirer l’œuvre de Pierre Hadot, Moyen Age, d’y voir un art des châ- Ils se réclament encore trop souvent mis de côté par au crépuscule un monde d’idées Celui qui aide à voir doit aussi sa- une liste incomplète mais déjà teaux d’idées plutôt qu’une trans- l’enseignement élémentaire de la plus divers, et surtout plus neuf, voir se taire. Ne pas encombrer, une conséquente avant même d’avoir lu formation patiente de l’existence. de Platon, alors que philosophie, qui connaît Platon et qu’on ne pense. fois l’impulsion donnée. Le plus gê- son nouveau recueil d’articles. Le Ce changement de perspective a Aristote, stoïciens et épicuriens, et Sans doute disputera-t-on tou- nant, ce serait de transformer en principal motif tient en une phrase : eu déjà des répercussions multiples l’hellénisme déjà décline puis presque plus rien avant saint jours, à propos de ce vaste courant, système l’exigence que la philoso- ce savant a changé notre perception et considérables. Amorcé notam- Augustin. On laisse dans l’ombre de sa fidélité ou de sa rupture en- phie n’en soit pas un. Le plus ad- des œuvres de la philosophie anti- ment dans Exercices spirituels et phi- et que la magie gagne. ces anciens Grecs – auteurs jugés vers Platon. Mais on ne saurait nier mirable, en fin de compte, c’est une que. Ce fut une modification pro- losophie antique, poursuivi dans « tardifs », contemporains de l’apo- sa puissance théorique. Pierre Ha- certaine manière qu’a Pierre Hadot fonde. Il a montré en effet, textes en Qu’est-ce que la philosophie anti- Pierre Hadot les éclaire gée de l’Empire romain ou de la dot résume les quatre principes or- de ne pas insister. De dire juste l’es- main, qu’il fallait considérer la plu- que ? et dans le travail que Pierre montée des Barbares. Ils passent ganisateurs de la vision néoplatoni- sentiel, quand il faut, sans appuyer. part des œuvres comme des « exer- Hadot a consacré à Marc Aurèle, ce d’un savoir net pour être plus ou moins déroutants. cienne du monde. Systématicité : On pense à Plotin lui-même tel que cices spirituels », des aides dans un tournant historique a influencé les Il est vrai qu’ils combinent La Répu- toute multiplicité est structurée par son disciple Porphyre nous le décrit processus continué et réfléchi de travaux du dernier Foucault, qui l’a blier l’apport capital de Pierre Ha- blique ou le Parménide, fort atten- une unité (l’univers entier forme dans la Vie de Plotin qui ouvre son modification de soi. Nous nous compris à sa manière. La préoc- dot à l’étude minutieuse de Plotin. Il tivement lus, avec des considéra- système, il suppose un principe édition des traités du maître : trompions en croyant y trouver des cupation contemporaine d’un re- en a retraduit des traités essentiels tions sur les rituels destinés à faire unique qui l’organise). Transcen- « Après avoir donné en peu de mots systèmes, des constructions théo- tour des sagesses ou l’intérêt renou- et lui a consacré un livre bref et lu- se manifester des dieux. En effet, dance : toute unité transcende la le sens d’une théorie profonde, il se riques, de pures élaborations intel- velé pour les biographies des mineux, Plotin ou la simplicité du re- une grande singularité du néoplato- multiplicité qu’elle organise (d’où la levait. » lectuelles. Il convient au contraire philosophes ne paraissent pas non gard – texte habité, où la netteté du nisme, notamment chez Porphyre, conception d’un univers hiérarchisé de considérer la philosophie de plus sans lien avec ce travail de propos révèle une compréhension réside dans son effort pour concilier où domine, au sommet, un principe ૽ La chronique de Roger-Pol Droit l’Antiquité comme un mouvement fond. Toutefois, ces perspectives tout ensemble intime et savante de l’enseignement de Platon et les ré- ultime et absolument simple). Im- s’interrompt. Elle reprendra le de conversion de toute la vie, et non d’ensemble ne doivent pas faire ou- cette immense figure de mystique vélations, considérées comme sur- manence : toute multiplicité est 27 août.

bbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbb Rwanda : une honnête vue de l’enfer Poudrière africaine Konan Bédié D’origine tutsie, Benjamin Sehene est revenu dans son pays pour comprendre Colette Braeckman fait un état des lieux de cette comment des préjugés ethniques imprécis ont conduit à l’horreur zone à risques que constitue l’Afrique centrale en campagne

La littérature sur le Rwanda, Tutsis émigrés « qui ont tendance à ont décidé de soutenir la rébellion LE PIÈGE ETHNIQUE même déjà avant le génocide, est considérer toute la communauté hu- L’ENJEU CONGOLAIS des Banyamulengués (Tutsis LES CHEMINS DE MA VIE de Benjamin Sehene. un repaire de clichés. Royaume afri- tue comme coupable », la statuette L’Afrique centrale congolais) contre Kinshasa. Kabila d’Henri Konan Bédié. Ed. Dagorno, 222 p., 90 F cain à la cohérence spectaculaire, de la vierge décapitée dans une après Mobutu venait en effet de se débarrasser de Entretiens avec Eric Laurent. (13,27 ¤). peuplé de deux groupes ethniques à église, sa demi-sœur hutue dont il de Colette Braeckman. son entourage tutsi au profit de ses Plon, 246 p., 98 F (14,94 ¤). la fois antagoniques et étroitement se rend compte qu’elle a pris part Fayard, 428 p., 138 F (21,03 ¤). conseillers lubas, originaires du n a écrit beaucoup de imbriqués, écran où se sont projetés au génocide, ou les femmes tutsies Shaba (comme lui-même). Le e chef d’Etat de la Côte livres sur le génocide les fantasmes raciaux de l’anthro- qui procréent comme on monte au es Rwandais (Hutus et Tut- maître de l’ex-Zaïre s’est ensuite d’Ivoire, Henri Konan O rwandais de 1994. Mais la pologie européenne du XIXe siècle, combat. Ici pas d’assassins mons- sis) ne sont pas contraints de trouvé de nouveaux alliés (Angola, Bédié, successeur du grande majorité d’entre le Rwanda n’est pas un pays africain L trueux et de victimes toujours in- s’aimer. Rien ne peut les y Zimbabwe, Namibie) pour contrer « vieux sage » Félix Hou- eux sont des travaux d’étude qui se comme un autre. « Etes-vous tutsi ou nocentes. Evitant les pièges tant du L l’offensive des rebelles. phouët-Boigny, entend bien se forcer. Mais le rôle du gou- proposent d’analyser l’histoire du hutu ? », demandent à Sehene les révisionnisme (la théorie du vernement, de l’armée, est de les em- La politique américaine dans la représenter à l’élection prési- Rwanda, sa culture, le déroulement jeunes Blancs des Organisations « double génocide ») que de l’hagio- pêcher de s’entre-tuer, de les aider à région est dictée par l’hostilité des dentielle en l’an 2000. Aussi du génocide lui-même et tous les non gouvernementales (ONG) ve- graphie (puisque victimes, tous les vivre paisiblement côte à côte. » Ces Etats-Unis envers le Soudan, inscrit bien, son livre d’entretiens avec facteurs objectifs auxquels on peut nus « sauver le Rwanda » au lende- Tutsis sont bons), il nous donne propos, cités par Colette Braeck- sur la liste américaine des pays sou- Eric Laurent se situe à mi-che- penser pour tenter de comprendre main de la catastrophe. Eux seuls une image d’un réalisme d’autant man, sont de Paul Kagamé, tenant le terrorisme : c’est parce min entre l’autobiographie et le un événement aussi monstrueux. Et osent la question fatidique à la- plus effrayant qu’il est sans mani- l’homme fort du Rwanda, Tutsi lui- que le président ougandais, Yoweri manifeste électoral. la quasi-totalité de ces livres ont été quelle pensent pourtant tous les chéisme. même, qui les a tenus après le re- Museveni, soutient les rebelles ani- Son parcours politique est écrits par des Occidentaux. Or nous Rwandais dès qu’ils voient «un L’auteur va très loin dans l’hon- tour fin 1996 dans leur pays des mistes et chrétiens du Soudan du prestigieux : premier ambassa- avons ici non seulement un livre de étranger » comme lui. Et c’est là que nêteté, comme lorsqu’il nous décrit 600 000 réfugiés hutus rescapés des Sud contre le pouvoir islamiste de deur de Côte d’Ivoire aux Etats- souvenirs subjectifs, mais aussi un commence le cauchemar. L’auteur en détail son arrestation et sa dé- camps de l’ex-Zaïre. La guérilla hu- Khartoum que l’Ouganda bénéficie Unis, ministre des finances pen- livre écrit par un Rwandais, qui a vé- nous décrit en effet un monde ob- tention pour une histoire de tue n’est néanmoins pas matée et de la sollicitude des Etats-Unis. dant douze ans, haut fonction- cu le génocide « en biais », si l’on sédé par un préjugé d’autant plus plaques de voiture volées et le cli- 120 000 suspects du génocide de Sur le rôle de la France, singu- naire à la Banque mondiale, puis peut oser cette expression. En effet, meurtrier qu’il est imprécis. Il y a mat familial qui s’ensuit. Lorsqu’il 1994 croupissent dans les prisons lièrement absente dans cette ré- président de l’Assemblée natio- Benjamin Sehene n’était pas au des Hutus à physique de Tutsi et sort, il comprend que ce sont les of- rwandaises en attendant d’être ju- gion après les déboires de sa diplo- nale, avant d’accéder à la magis- Rwanda pendant le génocide, et son vice versa ; tout le monde parle la ficiers de l’armée liés à sa famille gés. matie, la journaliste belge ne trature suprême. Le président livre, contrairement à celui de Yo- même langue ; nombreux sont les qui l’ont dénoncé. Et qui rachètent L’auteur cite aussi la secrétaire s’attarde guère, sinon pour affirmer ivoirien est un artisan déterminé lande Mukagasana par exemple (1), couples mixtes et encore plus nom- ensuite – sciemment – les plaques d’Etat américaine, Madeleine Al- que le mercenaire belge Christian du libéralisme économique, tout n’est pas un livre de souvenirs. Tutsi breux sont les veufs et veuves volées qu’ils lui reprochaient de dé- bright, pour analyser la politique Tavernier, appelé in extremis pour en admettant la nécessité de né en 1959, très tôt émigré avec sa d’« une ethnie » qui ont vu mourir tenir. Ces mêmes officiers, souvent des Etats-Unis dans le conflit dont voler au secours de Mobutu, fut re- garde-fous au marché des capi- famille en Ouganda d’abord, puis au leur conjoint, voire qui ont été obli- de très jeunes hommes, mais qui l’ancien Zaïre est l’enjeu après la cruté par la cellule élyséenne de taux. Ses jugements sur les Canada et finalement en France, gés de le tuer de leurs propres ont dix ans de guerre derrière eux chute de Mobutu : « L’un des objec- Jacques Foccart et Fernand Wi- hommes d’Etat français situent Benjamin Sehene a appris le géno- mains. Les noms eux-mêmes, et dont presque toute la famille tifs majeurs de notre gouvernement baux. bien ses sympathies, à droite : un cide par la radio. Et même s’il ex- contrairement à une véritable ap- vient de basculer dans le néant col- est d’assurer que les intérêts écono- La journaliste belge examine hommage au général de Gaulle plique avoir toujours eu le « Rwan- partenance ethnique où la langue lectif, traitent ensuite l’auteur avec miques des Etats-Unis pourront être aussi les aspects économiques du (c’est injuste de l’accuser d’avoir da au cœur », pendant toutes ses conditionne les patronymes, ne beaucoup de gentillesse. Il a « per- étendus à l’échelle planétaire. » Co- conflit qui n’en finit pas de ravager « balkanisé » l’Afrique noire années d’exil, on a l’impression qu’il donnent aucun indice sur le fait du son pucelage » en prison, il a vu lette Braeckman en fournit une il- l’Afrique centrale. Comme on sait, francophone en 1958), un coup ne se passionnait pas pour la poli- d’être hutu ou tutsi. Car le peuple un peu de l’horreur, il a été victime lustration précise. C’est juste après le trésor de guerre de l’Unita de Jo- de patte à François Mitterrand tique politicienne qui allait faire ex- rwandais est un, mais comme deux lui aussi, mi-innocent et mi-cou- le voyage à Pékin de Laurent-Dési- nas Savimbi est tiré des zones dia- (son discours de La Baule, en ploser sa patrie lointaine. mâchoires d’une même bouche qui pable, et il est désormais l’un des ré Kabila, fin 1997, et l’accord qu’il mantifères qu’il contrôle. Ce qu’on 1990, où il prôna le multipar- Après le génocide, Benjamin Se- tenteraient de se mordre l’une leurs. y a conclu pour l’exploitation du sait moins, c’est que la vente des tisme, fut perçu comme « un ap- hene est d’abord assommé. Et puis il l’autre. Sehene n’est pas politiquement cobalt (minerai stratégique) du diamants sert à blanchir l’argent pel à renverser les dirigeants en décide d’aller voir. De tenter de correct. Et c’est pour cela qu’il faut Shaba par les Chinois que les Etats- des narco-trafiquants sud-améri- place »). comprendre ce qui s’est passé. Or D’UN RÉALISME EFFRAYANT le lire. Les conséquences du géno- Unis ont « lâché » le président de la cains. On retiendra aussi qu’Henri Sehene a acquis un regard distancié Le miracle de ce livre, c’est que cide rwandais n’ont pas été traitées République démocratique du Colette Braeckman récuse le Konan Bédié justifie l’inéligibili- sur une Afrique où il est né mais qui l’auteur, à quelques très rares ex- sérieusement, ni par la communau- Congo, qu’ils avaient pourtant ai- spectre d’une partition du Congo : té de son rival déclaré à l’élec- n’est plus qu’à demi son monde. Et ceptions près, ne tombe pas lui- té internationale ni par le régime dé, par Rwanda et Ouganda inter- les Congolais, dit-elle, sont farou- tion présidentielle, l’ancien pre- comme il est profondément hon- même dans le piège ethnique qu’il actuel de Kigali, et c’est désormais posés, à se hisser au pouvoir à la chement attachés à leur unité na- mier ministre musulman nête, c’est de la tension entre son dénonce. Candide au pays des tout le continent qui est en proie à place de Mobutu. tionale. Elle n’en évoque pas moins Alassane Ouattara (actuellement européanité acquise et son africani- monstres, Sehene est étonnamment une guerre impliquant quatorze C’est la même « indocilité » de une certaine solidarité « bantoue » directeur général adjoint du té innée que naît un petit miracle de libre de préjugés. Il raconte tout ce pays autour d’un Rwanda malade. Kabila envers ses anciens alliés pour s’opposer au rêve d’un «em- FMI), sous le prétexte qu’il est lucidité âcre, un texte à la fois désa- qu’il voit même lorsque ce n’est pas Gérard Prunier rwandais et ougandais, note l’au- pire » tutsi que l’on prête parfois originaire du Burkina Faso. La busé et passionné, un livre de politiquement correct, même teur, qui explique le surprenant aux dirigeants de l’Ouganda et du bataille politique et juridique « choses vues », que n’aurait pas lorsque c’est fou : la fillette sauvée (1) La mort ne veut pas de moi, de Yo- renversement d’alliance survenu en Rwanda. promet d’être chaude. désavoué Victor Hugo. par les assassins de ses parents, les lande Mukagasana (Fixot, 1997). août 1998, quand Kigali et Kampala Claude Wauthier C. W. LeMonde Job: WIV2899--0006-0 WAS LIV2899-6 Op.: XX Rev.: 14-07-99 T.: 17:37 S.: 111,06-Cmp.:15,08, Base : LMQPAG 50Fap: 100 No: 0077 Lcp: 700 CMYK

VI / LE MONDE / VENDREDI 16 JUILLET 1999 essais b Une lecture salutaire de l’islam Qu’il s’agisse des rapports entre théologie et histoire, de la dualité entre un certain islamisme et la modernité, ou des relations entre la monarchie marocaine et la religion, les essais d’Abdallah Laroui, Mohamed Charfi et Mohamed Tozy offrent une parfaite réplique à l’intégrisme musulman

ISLAM ET HISTOIRE blient et cherchent le dialogue. faisant fi de tout souci méthodolo- années n’ont fait que perpétuer ce fait une petite révolution : réviser de l’éducation nationale devenu di- d’Abdallah Laroui. Mais qui s’en soucie ? gique, on fait de tout historien un refus de toute évolution. Mohamed les manuels scolaires des écoles et rigeant d’un important mouvement Chaire de l’IMA/Albin Michel, Trois livres ont paru, trois essais théologien, ce qui dévalue les évé- Charfi rappelle qu’en 1925 un pen- lycées. Curieusement, le pouvoir lui islamiste, écrivit, en 1973, une 168 p., 95 F (14,48 ¤). différents et complémentaires, nements historiques et rend toute seur égyptien, musulman libéral, a fait confiance et lui a donné carte épître au roi Hassan II. Il s’adresse trois analyses essentielles pour analyse critique difficile, sinon im- Ali Abderrazak, a publié L’Islam et blanche. Ce travail a été détermi- à lui en toute simplicité : «Je ne ISLAM ET LIBERTÉ comprendre ce qui arrive en cette possible. Si l’homme a été créé le fondement du pouvoir dans le but nant dans la lutte de fond contre suis qu’un individu en quête de Le malentendu historique fin de siècle à une partie du monde pour une fin déterminée, s’il n’y a de concilier la religion et la moder- les intégrismes. Les islamistes ma- science qui connaît les limites de son de Mohamed Charfi. musulman. Ils sont écrits par des pas d’imprévu, si tout est dans le nité en matière de régime politique. rocains l’ont compris et font de ignorance. Je te dois conseil parce Albin Michel, 274 p., 98 F Maghrébins : un historien, peut- Coran et le Hadith (dits du Pro- Il fut exclu de l’Université par les l’éducation leur objectif premier. Ils que tu es roi de ce pays (...). Je t’écris (14,94 ¤). être le plus important du monde phète), alors l’histoire est ramenée vieux turbans d’El Azhar. La même veulent être présents dans l’élabo- pour que Dieu illumine ton pouvoir arabe d’aujourd’hui, Abdallah La- à quelque chose de préconçu. On chose est arrivée au Tunisien Tahar ration des programmes et inter- de discernement envers la justice. » MONARCHIE ET ISLAM roui, auteur d’un livre décisif sur ne pourra pas rejoindre la formule Haddad, qui, en 1929, publie Notre viennent de manière individuelle Ce « cri d’un illuminé » envoya son POLITIQUE AU MAROC « l’idéologie arabe contemporaine » de Kâfiyajî : « L’histoire est la voie femme dans la charia et dans la so- dans l’enseignement. auteur à l’hôpital psychiatrique, de Mohamed Tozy, paru chez François Maspero en qui mène au vrai. » Elle est plutôt la ciété. Il fut dénoncé par les ulémas ensuite en résidence surveillée. Presses de Sciences-Po, 306 p., 1967 ; un professeur de science po- voie qui nous ramène aux origines, de l’université de Zitouna et réha- MAROC : UN CALME APPARENT N’empêche que les adeptes de Ya- 157 F (23,93 ¤). litique à l’université Hassan-II, Mo- au sacré, à l’inexplicable et au si- bilité plus tard. On a pris l’habitude de dire que cine sont de plus en plus nom- hamed Tozy, grand connaisseur lence. Abdallah Laroui pose un re- Cette résistance, nous la trou- le Maroc a été épargné par la vague breux. Les autres mouvements isla- des mouvements islamistes ; et gard très critique sur celui qu’on vons dans toutes les religions. L’is- de l’islamisme, du moins celui qui a mistes font du social : visite des n Europe, on reproche Mohamed Charfi, ancien président appelle « le père de la sociologie », lam a pu être utilisé par des inté- recours à la violence terroriste. hôpitaux et des prisons, achats de souvent aux intellectuels de la Ligue des droits de l’homme le Maghrébin Ibn Khaldoun (mort grismes divers parce que les C’est vrai que le Maroc ne connaît médicaments, médecins se portant E de culture musulmane de en Tunisie et ancien ministre de en 1406), qu’il désigne comme régimes de la plupart des Etats mu- pas de conflits armés avec les isla- volontaires pour des soins gratuits, ne pas assez réagir aux l’éducation dans son pays entre « historien-aventurier-homme poli- sulmans n’assument pas cette mo- mistes comme c’est le cas chez son etc. Quant à l’autre association, Al manifestations brutales et intolé- 1989 et 1994. tique ». Il reproche au philosophe dernité, qui signifie pour eux la fin voisin, l’Algérie, ou chez les Egyp- Adl wal Ihsan, elle investit les uni- rables de l’islamisme militant et fa- Les trois ouvrages lavent l’islam Ghazali (mort en 1111) et à Ibn de l’arbitraire et la soumission aux tiens. Mohamed Tozy explique ce versités. Actuellement, les diri- natique. Il faut dire qu’on ne leur en tant que culture et religion de lois de la démocratie. calme apparent par le fait que le geants des étudiants sont en majo- demande pas toujours leur avis. Ils tout soupçon de barbarie. Les au- Tahar Ben Jelloun Souvent, ceux qui veulent pays a toujours eu des traditions de rité des islamistes alors que dans s’exprimeraient volontiers si on les teurs vont au fond des choses, rap- faire prévaloir la religion débat entre confréries et par ce les années 70 ils étaient presque invitait à le faire dans les médias. pellent l’histoire, citent les textes, Khaldoun d’avoir recours au Ha- sur la science, la coutume sur le qu’il appelle « l’offensive des ca- tous des marxistes-léninistes. Mais ces intellectuels, considérés qu’ils soient sacrés ou proviennent dith, « dans un but rhétorique, sans droit et la reconnaissance de l’indi- dets », ceux qui sont diplômés des Pour Mohamed Tozy, c’est da- comme modérés ou simplement de penseurs et philosophes ayant en être vraiment des spécialistes, mé- vidu, ont des intérêts politiques à facultés modernes (surtout scienti- vantage aux signes de la modernité laïcs, ne sont ni indifférents à ce qui appartenu à la sphère de l’islam. Ce langeant par conséquent traditions préserver. Ce n’est pas un hasard si fiques !) et qui privilégient le sup- qu’à son contenu que les islamistes se passe ni complices, par leur si- sont des livres sérieux, profonds et authentiques et traditions dou- les deux phobies des islamistes port écrit au détriment du prêche marocains s’opposent. Pour eux, il lence supposé, d’une tragédie qui objectifs. Ils constituent pour moi teuses ». sont l’Occident (symbole de la li- dans les mosquées. Le fait que le s’agit de recréer et réinterpréter la se déroule sous nos yeux en Algé- la meilleure réponse qu’on puisse C’est peut-être à cause de cette berté et de la démocratie) et la souverain marocain soit en même tradition pour mieux s’approprier rie, en Afghanistan, au Soudan et faire aux nombreux délires de conception théologique de l’his- femme. Ils attribuent au Prophète temps commandeur des croyants la modernité. Il explique que l’isla- en Egypte. Ils seraient même une l’obscurantisme religieux et parare- toire que « les peuples musulmans, ce hadith : « La seule source de (descendant du Prophète) n’est pas misme est plus un « état d’esprit des cibles des tueurs fanatisés par ligieux. Abdallah Laroui étudie les comme l’écrit Mohamed Charfi, ont conflits et de désordres (fitna) que je étranger à cette paix. Mais, derrière porté par une population souvent une idéologie totalitaire se récla- rapports entre l’islam et l’histoire et connu un grand retard dans tous les laisse après moi, pour les hommes, ce les apparences, il faut aller plus loin jeune, récemment urbanisée et sco- mant de l’islam. La crise des intel- nous apprend que ces deux entités domaines ». Cette notion de retard sont les femmes. » En fait, les inté- et essayer de voir ce qui se passe larisée dans des écoles modernes » lectuels arabes a pris des dimen- entretiennent des relations assez est elle-même ambiguë. Retard par gristes n’éprouvent guère le besoin réellement. qu’un mouvement structuré et or- sions graves parce qu’elle est liée à lâches, l’histoire étant considérée rapport à qui ? La modernité (l’Oc- de justifier par des textes, fussent- C’est ce qu’a fait Mohamed Tozy. ganisé, susceptible de s’insérer de la situation politique de leurs pays. comme une matière secondaire par cident en aurait le monopole ?) ? ils apocryphes, leurs actions. La Il a d’abord analysé les relations manière officielle dans le champ Certains ont payé de leur vie leur rapport à la théologie. On a constaté, ces dernières décen- haine de la femme est la haine de la traditionnelles entre la monarchie politique. L’un des soucis princi- engagement pour des valeurs Ainsi, écrit-il, « l’historien en is- nies, combien les populations du vie. C’est dans ce sens que Charfi et l’islam, entre le makhzen, c’est- paux du pouvoir marocain est comme la démocratie, la liberté lam est un invité à la fois inévitable monde arabe et musulman sont at- pense que « l’intégrisme est l’expres- à-dire le pouvoir du palais, séculier d’encadrer la prédication religieuse d’opinion et de croyance. D’autres et indésirable ». Peut-être que les tachées à la religion et aux struc- sion la plus évidente du sous-déve- et profane, fait de coutumes et de en tablant sur les services d’un isla- ont connu la prison et l’exil. Cer- problèmes de l’imaginaire arabe tures modernes de l’Etat, revendi- loppement ». Ajoutons à cela lois non écrites, et les ulémas, re- misme modéré et surtout apoli- tains intellectuels européens ne le viennent de là, un principe de sin- quant la démocratie et le respect qu’elle est aussi la manifestation de présentants de l’islam. Pour lui, «le tique. Quant aux militants isla- savent peut-être pas, et continuent gularité lié à tout ce qui touche l’is- du pluralisme et des droits de l’ignorance et de la frustration. caractère sacré de la monarchie ma- mistes, dont le mouvement n’est de réclamer d’eux des prises de po- lam. Cela donne une vision théolo- l’homme. Mais, face à cette volonté C’est Goethe qui disait qu’il n’y a rocaine est inscrit dans le religieux, il pas reconnu, ils savent qu’ils sition qui les mettent en danger. gique du monde et du temps, d’évoluer et d’être contemporain « rien de plus effrayant que l’igno- exprime la dimension théologique de peuvent trouver refuge dans cer- Mais qu’importe car, malgré la crise puisqu’on part de la tradition, don- d’une modernité bien assimilée, les rance agissante ». la légitimité du monarque ». C’est tains partis politiques de droite et l’absence de liberté de certains nant une interprétation mytholo- ulémas (théologiens) ont de tout Mohamed Charfi parie sur l’édu- en tenant compte de cet aspect comme l’Istiqlal, qui n’est pas effa- Etats, les intellectuels arabes pour- gique des faits, en s’appuyant sur temps manifesté leur opposition. cation. Il en parle en connaissance qu’Abdessalam Yacine, un ancien rouché par leur discours traditio- suivent leur travail, écrivent, pu- les dits et gestes du Prophète. En Les islamistes de ces dix dernières de cause. En tant que ministre, il a professeur de français et inspecteur naliste et conservateur.

bbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbb Enquête Harmonie coréenne Le mystère Ben Barka au pied A travers lieux et édifices, Francis Macouin Trente-cinq ans après les faits, Jacques Derogy et Frédéric Ploquin apportent des pyramides propose une visite architecturale de la Corée quelques éclairages sur la disparition de l’opposant marocain

LA PIERRE DE ROSETTE PAVILLONS sation une « évolution paisible », ILS ONT TUÉ BEN BARKA samment grave pour que le géné- ment ? La pièce majeure sur ce de Robert Solé ET MONASTÈRES « sans rupture », combine la force de de Jacques Derogy ral de Gaulle, réélu président de point est un récit qu’aurait fait et Dominique Valbelle. DE LA CORÉE ANCIENNE l’architecture chinoise à la légèreté et Frédéric Ploquin. la République, juge nécessaire de Georges Figon. Il désigne le géné- Seuil, 236 p., 120 F (18,29 ¤). de Francis Macouin. de celle du Japon, et conjugue har- Fayard, 456 p., 130 F (19,81 ¤). livrer sur elle son sentiment lors ral Oufkir. Il parle d’un poignard. Photographies monieusement le bois à la pierre des de la première conférence de Après, tout n’est que farce et de Christian Murtin, soubassements ou des cours. Si l’in- presse de ce septennat, le 21 fé- confusion pour s’achever par le ’aventure commence dans Ed. Findakly, 232 p., fluence de la Chine est patente dans e 29 octobre 1965, Mehdi vrier 1966. C’est ce jour-là qu’il chargement du corps dans une la seconde quinzaine de 350 F (53,35 ¤) la régularité des lignes, l’architecture Ben Barka, l’un des prin- qualifia de « vulgaire et de subal- voiture diplomatique. juillet 1799 et se poursuit coréenne favorise aussi l’irrégularité cipaux opposants à la po- terne » le rôle tenu du côté fran- Il y a donc, encore, beaucoup à L en désaxant certains éléments. Ces L çais par des fonctionnaires de po- apprendre. jusqu’à nos jours. Avec un litique menée par le roi du art consommé du suspense et une a Corée demeure mal ruptures contribuent, note l’auteur, Maroc et son gouvernement, lice, des agents divers, utilisés par Frédéric Ploquin s’y est em- précision scientifique hors pair, les connue sinon pour les à l’harmonie discrète qui se dégage était enlevé à Paris, boulevard les Marocains pour cette « ré- ployé dans la deuxième partie du deux auteurs de ce récit à rebon- prouesses ou les « orages » de ses édifices. Saint-Germain, où il devait dé- cupération » de Ben Barka. livre. Patiemment, il a cherché L Si l’architecture du royaume de des témoins encore en vie près de dissements nous conduisent de la économiques du Sud et jeuner avec des amis pour élabo- découverte fortuite de la pierre de pour la famine qui sévit au Nord, Koryo (918-1392) fut essentiellement rer un film consacré à la décolo- INTERROGATIONS trente-cinq ans après les faits. Il grès gris-noir (avec une veine rose placé sous le joug du dernier régime religieuse et marquée par l’influence nisation. Si l’on devait savoir que « Récupération ? » Mais en- en a trouvé, plus ou moins ou- découverte en 1998) par Pierre stalinien de la planète. Mais la Corée du bouddhisme, par la suite, celle de la voiture dans laquelle on le fit core ? Les interrogations de- verts, plus ou moins las ou aga- Bouchard jusqu’aux efforts rocam- est aussi une terre de civilisation plu- la dynastie des Yi, qui modela la so- monter le conduisit à Fontenay- meurent. Elles apparaissent bien cés. Il nous apprend par eux qu’il bolesques de Jean Leclant et Chris- sieurs fois millénaire. Un héritage ciété en fonction des principes le-Vicomte (Essonne), dans la tout au long de ce livre qui éclaire existe à Rabat une rue Ben- tiane Desroches-Noblecourt pour « civilisationnel » qui fut un facteur confucéens, fut davantage civile. La propriété d’un repris de justice çà et là d’un jour nouveau tel ou Barka. Mince consolation pour faire venir la pierre de Londres à déterminant dans le décollage du guerre entre les deux Corées puis notoire, Georges Boucheseiche, tel épisode. Il y a d’ailleurs, dans une famille dont les membres Paris en 1972. Mais l’essentiel est Sud. C’est dans les lieux (pavillons et l’expansion économique et le béton- on ne devait en revanche prati- ce document, deux parties qu’il parlent du disparu et sont tou- consacré à la longue quête des éru- monastères, palais et demeures de nage du pays qui en suivit ont irré- quement rien apprendre de précis convient de distinguer. La pre- jours en quête de ce qui pourrait dits fascinés par ses écritures illi- l’aristocratie), expressions de cette médiablement détruit la plupart des sur ce que fut ensuite son destin. mière est un texte posthume de être une tombe. sibles. Robert Solé et Dominique civilisation, que nous entraîne Fran- quartiers des villes. Comme c’est le Dès lors, l’« affaire Ben Barka » Jacques Derogy, mort en no- Il y a aussi ce qui se murmure, Valbelle exposent avec humour et cis Macouin. Son livre illustré de cas au Japon, l’architecture ancienne était née avec son cortège d’in- vembre 1997. Journaliste à L’Ex- se colporte sans que l’on ait ja- sympathie les théories les plus far- photographies de Christian Murtin est devenue une beauté en archipel. terrogations, son lot d’hypo- press lorsque survient l’enlève- mais pu en savoir l’origine. Ainsi felues, mettant en évidence ce est un plaisir pour l’œil et fait décou- L’auteur procède à une minu- thèses, sa succession de témoi- ment de Ben Barka, Derogy va, certains ont parlé d’un cargo par- qu’elles apportent parfois comme vrir une architecture, certes influen- tieuse analyse des éléments archi- gnages divers et même durant des mois, en compagnie ti de Rouen pour s’en aller jeter progrès en dépit des impasses où cée comme toute la culture co- tectoniques des édifices, mais son contraires. Mais surtout, elle fai- de Jean-François Kahn, découvrir en haute mer Mehdi Ben Barka. elles s’engagent. On suit avec un réenne par la Chine, mais plus grand mérite est peut-être de nous sait apparaître les rôles joués par des textes, obtenir des témoi- D’autres laissent entendre qu’une brin d’inquiétude les progrès paral- discrète, aux dimensions plus mo- apprendre à voir, à découvrir des des policiers, des agents secrets, gnages qui lui permettront de dalle de béton coulée sur le corps lèles de Thomas Young et de Jean- destes que celles du grand voisin et lieux et des édifices qu’il prend le d’« honorables correspondants » mettre la main sur l’un des per- en fit la plus sûre des sépultures. François Champollion, craignant présentant une originalité certaine. temps de décrire longuement, évi- des services de contre-espion- sonnages les plus surprenants de Mais pour la majorité, c’est le que le mérite de notre compatriote Bien que colorés (rouge et vert tant ainsi l’écueil de l’abstraction et nage, chacun au gré des intérêts l’affaire : Georges Figon. Ce Fi- Maroc qui fut la destination fi- n’en sorte amoindri. Qu’on se ras- flamboyants), les pavillons surmon- de la multiplication des noms qui livrant tout ou partie de ce qui lui gon a été aux premières loges. Il a nale. Comme pour mettre une sure : Champollion le Jeune reste tés de lourds toits de tuiles sombres déroute le lecteur non averti. Une convenait, menant de subtils beaucoup su, beaucoup entendu. touche féodale à cet épilogue, on bien, à tout jamais, le seul décou- aux extrémités recourbées n’en tra- approche qui pour celui qui les doubles jeux, s’autorisant ici un Cela permet le chantage. Mais ce- est allé jusqu’à imaginer vreur des hiéroglyphes, et ces duisent pas moins un refus de l’exu- connaît déjà incite à les revisiter le chantage, ailleurs un cache-cache la ne va pas sans risque. Le jour Hassan II recevant, telle Judith, la diables d’Anglais, qui nous ont volé bérance ornementale. Conjuguée à livre à la main. propre à servir ses intérêts. Et où la police, à la recherche de Fi- tête décapitée de son opposant... la pierre (arrachée par nous- la primauté du bois et du papier des Philippe Pons dans le même temps, on décou- gon, finit par le dénicher, c’est Voilà d’ailleurs qui n’interdit mêmes à d’autres !) en profitant du portes coulissantes, cette discrétion vrait les multiples allées et ve- d’un cadavre qu’elle devra se pas d’explorer une piste israé- désarroi des troupes évacuant et la simplicité des lignes nous ૽ Signalons pour une présentation nues, à Paris et dans ses environs, contenter. lienne, de rechercher la main de l’Egypte, ont bien été obligés de le rendent peut-être l’architecture co- vivante et documentée de la société du ministre de l’intérieur maro- Ainsi va le récit de Jacques De- la CIA, auprès de laquelle ce reconnaître. Il règne dans ce livre réenne plus proche. Elle est à la fois coréenne, de la vie quotidienne cain de l’époque, Mohamed Ouf- rogy. Il a pour principal mérite de Mehdi Ben Barka, tiers-mondiste une atmosphère de légèreté sa- l’expression de la virtuosité du char- comme de sa culture populaire et kir, flanqué de son directeur de la présenter les faits, de reconsti- inlassable, courant de Genève à vante qui procure au lecteur le plai- pentier (comme toute architecture son histoire tourmentée, La Corée, sûreté, Ahmed Dlimi. tuer les itinéraires, de présenter La Havane, de conférences en sir du roman et la satisfaction de de bois c’est d’abord un art de l’as- chamans, montagnes et gratte-ciel de C’est à une nouvelle plongée les personnages. Il pose ainsi des congrès, ne devait pas être en s’instruire en la meilleure compa- semblage) et du souci de fondre Juliette Morillot (Autrement, 284 p., dans ces bas-fonds que nous in- questions sans qu’il soit toujours odeur de sainteté. gnie, un mélange inimitable qui en l’édifice dans le paysage qui reflète 120 F [18,29 ¤]) et Corée, tempête au vitent Jacques Derogy et Frédéric facile d’y répondre. A commencer C’est le propre des grandes af- fait tout le charme. une conception du monde suppo- pays du Matin-Calme de Jean Piel Ploquin avec leur livre qui aura par celle-ci : où est passé le corps faires de laisser toujours à fureter Maurice Sartre sant une corrélation multiple entre (éd. Philippe Picquier, 254 p., 139 F pour le moins le mérite de faire de Medhi Ben Barka. La mort, au- et à débattre, même si ce n’est les êtres et les choses. [21,19 ¤]) un reportage par un jour- connaître à leurs plus jeunes lec- jourd’hui, ne saurait plus faire de pas à tout coup que l’on soit as- Robert Solé Cette architecture qui a connu au naliste qui a vécu plusieurs années teurs ce que fut cette affaire doute. Puisqu’il fut tué, où le fut- suré de tenir une révélation. est médiateur du Monde fil des siècles et jusqu’à la moderni- sur place. d’Etat. Elle était en tout cas suffi- il et par qui, et pourquoi et com- Jean-Marc Théolleyre LeMonde Job: WIV2899--0007-0 WAS LIV2899-7 Op.: XX Rev.: 14-07-99 T.: 18:48 S.: 111,06-Cmp.:15,08, Base : LMQPAG 50Fap: 100 No: 0078 Lcp: 700 CMYK

essais LE MONDE / VENDREDI 16 JUILLET 1999 / VII b Venise, ou les triomphes de l’eau b Depuis plus de vingt ans, la médiéviste Elisabeth Crouzet-Pavan se consacre à l’étude du fait urbain dans la péninsule italienne. b Non sans audace, elle présente une formidable synthèse sur l’ascension de la cité des Doges, l’élaboration d’un espace et d’une identité uniques

’immerger dans les fastes confrontent monumentalité et toriens qui ne travaillent que de mement. Non, le choix du dévelop- les espaces, et la permanence des de Venise. Retracer la tra- projet esthétique. deuxième main. Elisabeth Pavan VENISE TRIOMPHANTE pement vers la terre ferme ne s’est va-et-vient incertains qui n’efface- jectoire unique de cette C’est ainsi qu’elle dessine son sait varier la focale. Auteur d’une Les Horizons d’un mythe pas fait contre l’essor maritime ; ront jamais la revendication ré- S excellente monographie sur «la orgueilleuse cité. C’est là champ d’investigation. Elle s’at- d’Elisabeth Crouzet-Pavan. non, Venise n’est pas une ville sans currente de la ville : la part de l’eau un projet aussi superbe que dé- tachera à la construction de l’es- Venise qui n’a pas été » (La Lente Albin Michel, « Bibliothèque industrie hormis l’Arsenal. Mais ces dans son histoire. Tour à tour pro- raisonnable si l’on réalise la bi- pace urbain et, parallèlement, à Mort de Torcello. Histoire d’une Histoire », 432 p., 150 F (22,86 ¤). réalités rectifiées s’inscrivent chez tectrice, source de richesses ou de bliographie démentielle qu’il faut l’organisation de cet espace par cité disparue. Fayard, 1994), elle a elle dans une autre logique, une ré- périls multiples, l’eau élabore affronter avant d’oser esquisser l’usage social – contenant et su y peindre en creux la puis- flexion sur les espaces, tout spécia- l’identité vénitienne comme elle as- la moindre synthèse. contenu étant pour elle inextri- sance spoliatrice de la cité des u’il connaisse ou non lement sur la relation matricielle de sure le renforcement du pouvoir Elisabeth Crouzet-Pavan a crâ- cablement liés – elle se consacre- Doges, affermie par l’extinction Venise, chacun de nous Venise et de l’eau qui féconda tant politique par les attentions et les nement relevé le défi. A son ra aux XIIIe-XVe siècles. Un choix de potentielles rivales. Plus ré- en porte une image. de rêves fondateurs. contrôles qu’elle impose. Bref, la heure, puisqu’il y a plus de vingt évident : les archives « gonflent cemment encore, elle retournait Q Celle que nous propose Le surgissement progressif de mer et l’eau ont scellé un destin ans que la médiéviste se consacre alors comme un fleuve en crue », la perspective, livrant Venise : une Elisabeth Crouzet-Pavan Venise à partir des lambeaux maré- unique qui accomplit le dessein de à l’étude du fait urbain dans la confie-t-elle avec une gourman- invention d’une ville XIIIe -XVe ne table pas sur l’imaginaire. Pour- cageux de la lagune semble s’insé- Dieu. Dès lors, conquérir les terres péninsule italienne. Certes, elle dise à peine retenue tout est (Champ Vallon, 1997). Avant, au- tant, il y a dans son approche, éru- rer dans une chronologie attendue. septentrionales, n’était-ce pas ou- est née à Venise, mais l’épisode source – puisqu’il n’y a alors pas jourd’hui, renonçant à la logique dite, une manière subjective d’en- De l’eau saumâtre des temps obs- vrir la voie du reniement ? Cette n’a rien de déterminant. Elevée de séries prédéterminées. L’aven- chronologique pour mieux déga- visager la ville. Ses immenses curs, on serait passé avec le XIIIe géographie providentielle a encou- en région parisienne, elle y ac- ture commence au hasard de la ger les constantes de l’ascension connaissances sont au service aux étendues marines du large ragé la construction de mytholo- complit un parcours classique, de consultation et la liberté de navi- de l’orgueilleuse cité, de s’es- d’une lecture différente de l’his- avant de franchir la frontière ter- gies dont le livre analyse la genèse l’hypokhâgne de Fénelon à gation est absolue. De plus, pré- sayer à définir « les horizons d’un toire médiévale de la cité. Traitant restre du Nord après 1420. L’ou- et les fonctions. l’agrégation, puis la thèse. cise-t-elle, « c’est alors seulement mythe »... des grandes thématiques de la des- vrage souligne la fragilité de ces Le modèle résolument démonté Son histoire familiale l’incitait que le pouvoir politique s’attache Ph.-J. C. tinée vénitienne, elle discute fer- correspondances entre le temps et laisse alors apparaître toutes les toutefois à regarder de l’autre réellement à modeler la ville ». mutations, toutes les fractures que côté des Alpes. D’origine padane, Si elle n’est pas seule sur le connaît et subit la société véni- son père avait vu tout jeune sa chantier, ses compatriotes y sont tienne au Moyen Age. Les limites naturalisation cassée par le ré- rares, mis à part Philippe Braun- de l’horizon mythique se mani- gime de Vichy. Engagé dans la stein, dont la courte et brillante festent particulièrement bien à tra- Résistance, il racontera plus tard synthèse, cosignée par Robert vers les ruptures de l’espace urbain à sa fille, inlassablement, une his- Delort, Venise, portrait historique si longuement décrit mais si peu toire personnelle qui confirmait d’une cité (Seuil, 1971), a joué un cartographié ! Entre San Marco et le goût de l’enfant pour l’Histoire rôle dans l’engagement d’Elisa- Rialto, ces lieux de puissance, la tout court. Ajoutez la connais- beth Pavan. Aussi sa « famille » ville souvent en morceaux, souvent sance de la langue vénitienne, et se fait-elle internationale avec se reconstruit. nul ne s’étonnera de voir la jeune John E. Law, E. Muir ou Stanley Il y a pourtant dans le parti pris chercheuse, dès sa maîtrise, aller Chojnacki. Le repli des Anglo- de ce livre intelligent une ambiguï- sur place travailler l’archive dans saxons de Florence sur la Vénitie té permanente, comme si l’auteur la cité des Doges. aide aussi à bousculer une biblio- n’avait pas voulu ou su choisir D’emblée, ce qui la passionne, grapie totalement renouvelée en entre deux thématiques. Soit une c’est le problème de la politique deux décennies. synthèse autour des espaces fonda- urbaine, à la jonction des ré- Sans doute est-ce pour cela teurs vénitiens, et, dans ce cas, Eli- flexions sociale et culturelle. que l’historienne discrète, qui sabeth Crouzet-Pavan accorde trop Sans doute les voies tracées par œuvra près de dix ans pour le peu de place aux constructions le Duby de Guerriers et Paysans, CNRS (1981-1989) et enseigne dé- culturelles et aux productions la thèse de Toubert sur le Latium sormais à Paris-IV après un long concrètes qui en résultaient. Soit médiéval et les travaux de Bonas- séjour à Lille-III (1990-1997) – elle une réflexion sur les mythologies sie ont-ils guidé la jeune femme ; évoque avec chaleur ce « front de l’identité urbaine, et alors pour- mais cet éloignement relatif l’af- pionnier » où les étudiants sont quoi avoir arrêté l’enquête autour franchit en même temps des cir- souvent les premiers de leur fa- de 1500-1530, alors que la Venise cuits convenus du monde des mille à accéder à l’Université et des temps modernes a continué à médiévistes français. Attelée à la où une énergie de battant se nourrir de cette religion civique compréhension du fait urbain, compense en partie les réels han- avec le souci constant de montrer elle est seule, en marge, et se dicaps socioculturels –, tente au- au monde que cette réalité re- tourne vers les historiens de l’ar- jourd’hui une synthèse d’en- composée était unique, immémo-

chitecture italiens et les spécia- semble. Exercice périlleux que ORTI G. DAGLI riale, éternelle. listes de l’urbanisme qui n’envisagent souvent que les his- « Le Miracle de la Sainte Croix à Venise » par Vittore Carpaccio Alain Cabantous

bbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbb Comment Monfreid, négociant en Abyssinie L’Autre pour horizon sommes-nous Avant même de songer à écrire, l’auteur de « Pilleurs d’épaves » était Jean Chesneaux : quand le voyage passe devenus touristes ? un écrivain. Sa correspondance inédite le prouve par les chemins de l’altérité

rives de la mer Rouge et des hauts nécessités peuvent devenir un ter- voyages ne relèvent ni des dérives LA ROUE ET LE STYLO LETTRES D’ABYSSINIE plateaux éthiopiens. Il se plaint de rible danger ». L’ART DU VOYAGE aléatoires du mal-être, ni de l’aven- de Catherine Bertho Lavenir. Ecrits d’aventurier, tome I, la maladie : « J’ai été pris de co- Monfreid a fui, sans projet de de Jean Chesneaux. ture aveugle. Il sait ce qu’il va cher- Ed. Odile Jacob, 438 p., d’Henry de Monfreid. liques néphrétiques qui m’ont tortu- retour. Il lui faut gagner sa vie et Bayard, 288 p., 130 F (19,81 ¤). cher. Partout il part en quête de 160 F (24 ¤). Flammarion, 236 p., ré pendant une journée avec vomis- subvenir à l’éducation de ses deux sens, celui que l’autre revêt, celui 120 F (18,29 ¤). sement et fièvre. » Parfois, il a le fils restés en France. Le voilà donc n livre sur l’art du que l’autre donne aux choses. Avec ourquoi partons-nous ? « cafard ». Sa solitude lui pèse. On négociant dans les mêmes parages voyage ne pouvait pour seule devise la phrase du Mi- Parce que tout le monde a première lettre qui nous est loin du stoïque, un tantinet que Rimbaud, venu s’établir à Ha- qu’être, lui- même, un chel Strogoff de Jules Verne : «Re- bravache, de ses écrits d’écrivain. rar en 1880. Comme Rimbaud, U garde, de tous tes yeux, regarde ! » s’en va. » Professeur d’his- soit restée d’Henry de voyage. Ni récit, ni P A lire ces lettres inédites, on dé- Monfreid n’est pas chanceux en mode d’emploi, mais, au sens où Chesneaux l’affirme : sa dé- toire contemporaine à Monfreid est datée de L couvre un homme non dénué affaires. Le commerce du café et l’entend son auteur qui ne s’est marche d’aller vers des réalités dif- l’université Blaise Pascal de Cler- Port-Saïd, le 12 août 1911. mont-Ferrand, l’auteur affiche Beaucoup d’autres suivront jus- d’humour, qui a le sens du cocasse d’autres marchandises auquel il « jamais perçu comme un touriste », férentes dont il cherche la significa- d’emblée son camp : celui du déter- qu’à la mort de son épouse en et sait se moquer de lui-même. Un s’adonne pour le compte de la aboutissement d’une double dé- tion est politique. Le voyage n’est-il minisme touristique. Pour elle, les 1938, une correspondance dont jour, il longe la voie ferrée Addis maison Guigniony ne rapporte marche : une « quête d’altérité » pas d’abord un arrachement, une voyages et les vacances ne relève- Guillaume de Monfreid, le petit- Abeba-Djibouti, à la recherche guère. Monfreid : « J’ai eu derniè- parmi les ailleurs, en même temps rupture, « une sortie avant d’être raient ni du désir individuel (n’est-il fils d’Henry, a entrepris la publica- d’un bureau de poste d’où envoyer rement une caravane de cuirs pillée. qu’une « rumination intérieure » de une entrée » ? Il faut passer des pas partagé au même moment par tion, soigneusement annotée. En des nouvelles : « C’est une cagna (...) C’est une perte sèche (...) qui ne celui qui chemine. Le voyage, suc- usages et des codes d’appartenance des milliers de personnes ?), ni du août 1911, Henry de Monfreid a ronde de trois mètres de diamètre mettra pas du beurre dans les épi- cession de singularités, ramène à un groupe national aux manières hasard, ni de la nécessité, mais des trente-deux ans et relève de la où il y a un téléphone et même un nards. » Rimbaud : « Je vais mieux alors à la part d’universel de l’indi- de vivre et de penser d’autres actions conjuguées d’une industrie fièvre de Malte. Il a touché un peu employé qui, ma foi, fait mieux son que mes affaires qui me donnent vidu, horizon ultime et désiré de groupes. Pour trouver quoi ? Non évoluant au gré des moyens de lo- à tout dans l’espoir de faire for- service que nos PTT en France. beaucoup de tracas pour peu de bé- tous les écrivains-voyageurs. pas un quelconque « nouveau prêt à comotion, et de divers vecteurs (ré- tune, sans succès. Sa compagne D’abord c’est un événement que la néfices. (...) Je crois que je recule au Le livre reflète ce balancement penser » pour Occidental en crise cits, guides, affiches, photos, etc.) d’alors l’exaspère, ses deux en- venue d’un “public”. Il m’offre une lieu d’avancer. » incessant entre le dehors et le de- mais les manifestations dispersées destinés à entretenir chez le fants l’indiffèrent ou peu s’en faut. caisse pour m’asseoir, attention Les difficultés ne rebutent pas dans qui s’affiche comme le mou- et singulières d’un même « moment consommateur le désir de partir. Il décide de rompre les amarres. Le qu’on n’a pas chez nous, et après Monfreid pour autant. Tout, plu- vement même d’un homme saisi mondial » aux issues différentes, C’est de ces efforts concertés que voilà en route via le canal de Suez s’être mouché avec ses doigts la cé- tôt que « ces existences fades et mo- d’une immense fringale du monde qui tracent néanmoins une sorte de serait né le tourisme moderne. Et et la mer Rouge pour Djibouti et rémonie commence. Comme par- notones comme des champs de bet- depuis qu’il s’embarqua à Marseille connivence transculturelle et trans- c’est à cette complicité entre «la l’Abyssinie. Monfreid n’est pas en- tout ailleurs le téléphone est un petit teraves que nous devons mener en en 1946 et parcourut l’Asie deux ans frontalière entre les hommes. Les roue et le stylo », à cette histoire core l’aventurier légendaire qu’il appareil très propre devant lequel Europe ». Il échafaude des projets durant, du sous-continent indien à différences n’ont d’intérêt que si croisée des moyens de se déplacer deviendra. Il n’a pas publié une on crie, on gesticule dans le but, pa- avec l’espoir de se tirer d’affaire : la Chine. Les terres et les îles défri- elles interrogent l’universel et que, et des représentations véhiculées ligne des quelque soixante-dix ou- raît-il, d’obtenir une réponse, car on trafiquant d’armes, vendeur de chées depuis, avec méthode, len- à travers elles, naisse la conscience par l’écrit et l’image que l’auteur vrages qu’il laissera derrière lui m’a affirmé que des gens dignes de perles... De temps à autre, il re- teur et disponibilité, surgissent au « de ce qui unit les sociétés si diverses consacre un pavé érudit. Objectif : (Les Secrets de la mer Rouge, Pil- foi avaient constaté ce phénomène. vient vers la « civilisation », à Dji- gré des pages comme autant d’ar- dans la généralité de l’humaine nous expliquer non seulement leurs d’épaves, La Croisière du ha- Et effectivement au bout d’une de- bouti, alors colonie française. Il y chipels multiformes. Les lieux de- condition ». « comment nous sommes devenus schisch...). Il ne songe même pas à mi-heure j’ai pu causer et avec une éprouve « une bien pénible impres- viennent un d’éclairages Chesneaux aime à citer Mme de touristes » mais surtout « comment écrire. Il veut simplement fuir netteté parfaite ; voyez donc ce sion d’être plongé dans ce milieu in- différents, un métissage de chocs, Girardin, pour qui « voyager c’est se construisent les idéologies quand – l’Europe, la bourgeoisie, les vieux fil ! » fect (le mot n’est pas trop fort) des de questionnements, d’émerveille- promener son rêve ». Son rêve à lui change la technique ». D’où le trai- conventions. La corne de l’Afrique Coloniaux. (...) Gens puants, poseurs ment parfois, sources toujours de tient à cette rencontre des altérités tement privilégié accordé aux an- l’aimante, mystérieuse et promet- DANS LES PARAGES DE RIMBAUD et cancaniers ». « réajustements » au monde. De qui ouvre à « un retour à soi ». nées pionnières du voyage automo- teuse, comme elle a attiré Rim- La liberté de ton de Monfreid Monfreid, qui finira paisible- flâneries fortuites en rebonds inat- Chesneaux alors, entre deux cro- bile, moment où « des bourgeois baud trente ans plus tôt. avec son père s’étend au sexe au- ment ses jours en 1974, presque tendus, avec les océaniens de Méla- quis de route, médite. L’humaine inventifs et quelque peu excentriques, Le premier volume de sa corres- quel, à lire ses écrits postérieurs, centenaire, au fin fond du Berry, nésie ou les Indiens du Minnesota, condition observée là-bas, c’est relayés plus tard par les militants des pondance – il y en aura trois d’ici on croirait Henry indifférent. C’est forge ces années-là son style et dans les barrios de Mexico ou les ci- aussi lui, ici. « Le voyageur chemi- vacances en plein air », inventent 2001, annonce Flammarion – porte tout le contraire. Il est dans la son caractère. Un style incisif et tés sédimentaires de Méditerranée, nant en pays lointain chemine en une forme de tourisme, des façons sur les années 1911-1913. Ces an- force de l’âge et se plie sans re- imagé, plus proche, pour être apparaissent les autres, autres compagnie de lui-même, il chemine de faire et des façons d’être qui, par nées-là, Henry écrit surtout à son mords aux usages locaux qui font franc, du reportage que d’un peuples, autres cultures, dans leur en lui-même. » bien des traits, sont encore les père, un bourgeois éclairé, ami de de la femme une marchandise né- grand prosateur. Mais, à l’inverse relation singulière au temps et à Jean-Paul Besset nôtres aujourd’hui. Même si le mo- Gauguin et peintre lui aussi. Mon- gociable à bas prix. Servante et de nombre d’« écrivains voya- l’espace. dèle incarné, jusqu’au début des freid y dévoile une face cachée de maîtresse, Fathouma, sa première geurs », il ne se regarde pas voya- Chesneaux montre peu de goût ૽ A lire aussi du même auteur : Car- années 80, par le Touring Club de lui-même que ne révèlent ni ses « esclave noire », n’a que seize ans ger. Il voyage et écrit. C’est pour pour l’exotisme. Sa prédilection va nets de Chine, un récit du passage de France a cédé la place à d’autres fi- romans ni ses récits autobiogra- lorsqu’il en fait l’acquisition. C’est cela que ses lettres sont si plai- aux lieux de banalité – rues popu- la Chine mirage du maoïsme à la gures emblématiques, tels le Club phiques, pourtant prolixes. Notre une Somalie encore vierge, «au santes, comme un avant-goût de leuses, banlieues congestionnées, Chine miroir de la tourmente libé- Méditerranée, Nouvelles Frontières homme s’y montre moins grani- corps de bronze », dont il est « bien son œuvre, la franchise et marchés, quais, cimetières, ciné- rale (éd. La Quinzaine/Louis Vuitton, ou le Guide du Routard. tique. Il avoue souffrir du climat aise » parce que « toute l’Abyssinie l’homme en plus. mas, transports en commun – ou à « Voyager avec », 268 p., 140 F Patrick Francès tour à tour étouffant et glacial des est syphilitique et [que] certaines Bertrand Le Gendre forte connotation sociale. Ses [21,34 ¤]). LeMonde Job: WIV2899--0008-0 WAS LIV2899-8 Op.: XX Rev.: 14-07-99 T.: 18:48 S.: 111,06-Cmp.:15,08, Base : LMQPAG 50Fap: 100 No: 0079 Lcp: 700 CMYK

VIII / LE MONDE / VENDREDI 16 JUILLET 1999 portrait b Ferreira Gullar, de vertige et de langage

Ce critique d’art prend le français tout seul, rend visite à tous les intellectuels de la respecté, mais aussi ville, écrit furieusement et par- vient à publier quelques vers par- essayiste et traducteur, nassiens dans les journaux de sa ville. La chance l’aide, on le est surtout connu au nomme speaker à la radio locale : une petite notoriété, déjà. Puis, côté de Joao Cabral, un soir d’élections, il voit la po- es dizaines de ta- lice tirer sur les ouvriers, un bleaux tapissent les murs de l’ap- comme l’un mort. Personne chez lui n’a ja- partement,D sombre tanière à mais milité. Il est scandalisé, et deux pas de la plage éblouis- des maîtres plus encore quand le Palais du sante. On trouve là tout ce qui gouverneur lui demande de pré- compte dans la peinture contem- de la poésie senter les faits au micro en faveur poraine au Brésil. Tout ce qui de la police : il démissionne. A compte, s’entend, pour le maître brésilienne. vingt ans, en 1950, il a une culture de maison, qui a ses préférences, appréciable – qui deviendra pro- ses exclusions, ses passions. Car Un théoricien qui, digieuse –, une vocation solide, Gullar est aussi critique d’art, une saine révolte contre l’injus- très respecté au Brésil depuis après soixante ans tice, et pas un sou vaillant : il quarante ans, auteur de nom- s’embarque pour la capitale, il se- breux essais. Et peintre à de corps à corps ra poète. ses heures, voici un faux Mon- C’est à Rio de Janeiro qu’il pu- drian, un faux Morandi, d’excel- avec la langue, blie son premier livre. Plus qu’un lente facture, qu’il s’est beau- recueil Luta corporal est l’histoire coup amusé à peindre. Mais c’est a fait place d’un corps à corps avec le lan- au poète qu’on rend aujourd’hui gage, un agencement de poèmes, CADERNOS DE LITERATURA BRASILEIRA CADERNOS DE LITERATURA visite, et voici quelques portraits à un poète au verbe progressant de tentative en ten- de lui. Les artistes se sont régalés tative à la recherche d’un mode ce retour aux origines, comme mouvants, sympathiques, avec ce visage extraordinaire. d’une grande d’expression satisfaisant. On y « Le tournesol / cette phrase qui pourrait venir de laissent le peuple indifférent. Il Dessine-moi un poète... Des découvre une caractéristique de M. Teste : « Ce que nous sommes faut trouver autre chose. L’enga- sourcils d’abord, et des lèvres. sensualité cet écrivain à la fois poète et découvre avec ne nous aime pas, et ne cherche gement politique, l’exil et les dif- Les premiers, touffus, foison- théoricien de la poésie, qui a très qu’à mourir férocement. » Gullar ficultés familiales qu’il va nants, les secondes puissamment tôt deviné que la facilité est son surprise/ ne l’a pas traduit en brésilien, connaître pendant les quinze ans marquées, gourmandes. Les pire ennemi, et qui rejette un lan- mais Mallarmé, Rimbaud, Ponge, qui suivent vont l’y aider, après grosses lunettes camouflent mal gage poétique dès qu’il s’y sent à que sa précarité / pour le plaisir et sans publier. Le l’avoir presque détruit. Dès son un regard malicieux. Les joues se resse des frondaisons de palmes. l’aise. Les principaux thèmes de public n’a eu droit qu’à ses adap- retour au Brésil, il reprend le creusent en méplats cuivrés que En les considérant, l’adolescent l’œuvre sont déjà présents. Pessi- fleurit. Mais en vérité / tations d’Ubu roi, des Fables de La théâtre, les traductions, la cri- souligne une crinière blanche : la aurait un jour décidé de devenir misme : Précarité : « Le tournesol / Fontaine et, un peu curieuse- tique d’art. Les vers qu’il publie – face d’un mage, ou mieux, d’un poète, encouragé par une bonne découvre avec surprise / que sa il n’est que cette ment, du Cyrano de Rostand. parcimonieusement – depuis les cacique, il y a du sang indien note en rédaction. précarité / fleurit. Mais en vérité / il Les expériences de Luta corpo- années 80 montrent un homme quelque part. Gullar n’en dit pas plus sur sa n’est que cette précarité. » Volon- précarité » ral attirèrent l’attention d’ar- apaisé, moins théoricien, plus Le sang des Timbira, peut-être, vocation : elle relève pourtant du tarisme : « Moi-même je ramasse- tistes d’avant-garde travaillant sensuel, et toujours exigeant. Ses ceux qu’évangélisaient des capu- conte de fées, qu’on en juge. Fa- rai l’étoile ou la pierre / qui reste expériences : « Oh ! travailler à dans la mouvance du concré- poèmes sont souvent d’admi- cins français vers 1612, là-bas, mille pauvre, le père tient une de moi sur mes décombres. » Ou- soi-même ! Ne jamais se conclure ! tisme suisse et allemand, mis en rables natures mortes qu’on a dans le Nord, à l’embouchure boutique, l’enfant fréquente vrant sur des vers classiques, le Oh ! se mâcher, fruit enragé. » valeur par les premières « bien- l’impression de contempler avant d’un fleuve médiocre. Ma- livre tente divers langages, dont Dans un texte postérieur, Gul- nales » de Sao Paulo. Gullar se de les méditer. Sur les poires, rie de Médicis avait or- Jean Soublin une sorte d’écriture automatique. lar a écrit : « Une part de moi- rapproche d’eux, à la recherche donné qu’on y fonde une Il se termine sur des strophes même / n’est que vertige / une d’une nouvelle syntaxe, visuelle place que ses soldats abandon- l’école professionnelle, il sera gutturales de mots disjoints, autre part / langage / Traduire celle-là, organisée sur l’espace de « Moi-même nèrent aux Portugais trois ans peut-être un jour menuisier. Au- éclatés, d’onomatopées, de gro- l’une de ces parts / dans l’autre la page. Il les quittera bientôt plus tard : le Maragnan devint cun livre à la maison. Mais il y a gnements. Le poème alors n’émet part ». On ose donc lui demander pour fonder le néo-concrétisme je ramasserai l’étoile Maranhao et Saint-Louis, Sao des bibliothèques en ville, l’en- plus de signifié mais, comme une une définition du langage. Il hé- avec des artistes de Rio, notam- Luiz. Ferreira Gullar est né dans fant s’y précipite, lit tout ce qu’il lave, il irradie de la chaleur. Ce cri site, surpris qu’on sollicite à la lé- ment Lygia Clark. C’est l’époque ou la pierre / qui reste cette ville assoupie qui charme trouve. Il quitte l’école, le voici est une impasse, l’auteur en est gère l’essence de cinquante ans des Poèmes objets et du Poème en- par ses ambiguïtés. Coincée entre apprenti dans une forge, mais conscient, mais toute son œuvre, de réflexion sémantique. Il terré : trois cubes dans un souter- de moi sur mes les savanes arides et la jungle tor- comment servir Vulcain quand et sans doute toute sa vie, est grogne un mot : le magma, et ses rain, l’un d’eux portant le mot rentielle, elle n’est plus tout à fait Apollon vous convoque ? Il aban- ainsi faite d’échecs reconnus, mains s’agitent comme si elles « Rajeunissez » : encore une im- décombres » nordestine, et certes pas amazo- donne l’enclume, vit de petits analysés, qui servent de base à un pétrissaient de la matière ver- passe, admise, étudiée, archivée. nienne. Un alizé bon enfant y ca- boulots, il se fait ferrailleur. Il ap- nouveau départ, à de nouvelles bale. Paul Valéry aurait apprécié Le Brésil change à partir de 1960 fruit préféré, il a les accents que et les conditions politiques vont Mallarmé trouvait pour les éven- donner à Gullar l’occasion de tails. Maître indiscuté de la poé- nouvelles expériences. Appelé à sie brésilienne aux côtés de son Brasilia pour s’occuper de collègue Joao Cabral, il rivalise culture, il retourne bientôt vers avec les guides disparus de son Sauvé par le « Poème sale » un Rio de plus en plus politisé, il adolescence : Drummond, Ban- sent que « l’échec de [sa] poésie deira. Le grand critique Sergio e 31 mars 1964, l’armée mal. On observe le phénomène, on dignée par la montée des gorilles et vreuses, simplement un homme venait moins de problèmes esthé- Buarque, auteur des Racines du brésilienne lance ses di- ne le commande pas, il peut prove- sceptique sur l’attitude de la aux abois qui vomit cent pages de tiques que de[son] éloignement de Brésil, allait encore plus loin en visions sur Rio. Le nir de secousses affectives ou d’une gauche. A l’institut du marxisme- vers, le Poema sujo, poème sale, la réalité culturelle et sociale ». Il notant que « par la singularité et 1er avril, alors que chacun simple sensation comme l’odeur de léninisme, il n’est pas un très bon maculé par la vie, une sorte de tes- s’engage, c’est l’époque de la l’importance de sa contribution, je seL met à l’abri, Gullar prend sa mandarine, à l’origine d’un de ses élève : trop de questions, quelques tament. Pas de révolte explicite, pas culture pour le peuple, du théâtre ne vois de comparable, au Brésil, carte du Parti communiste. Avec poèmes les plus célèbres. mises en doute inopportunes, on le d’appel à la lutte. Contre le présent, aux favelas, celle aussi de la poé- que la prose de Joao Guimaraes ses camarades il refuse la lutte ar- Cette bénédiction créatrice qui libère après deux ans sans l’avoir utiliser simplement la force des sie militante, coulée dans le Rosa ». mée vouée à l’échec, il faut au se refuse à lui à la fin des an- endoctriné. Il arrive au Chili en mai souvenirs, ouvrir « les tiroirs par- moule populaire du « cordel », contraire occuper tous les espaces nées 60, la vie va la lui infliger de la 1973, Allende tombe quelques mois fums du passé », parler de l’enfance, les chansons de gestes qu’on ré- ૽ Ferreira Gullar est peu traduit en possibles de liberté ; participer aux manière la plus douloureuse, la plus tard, de nouveau les angoisses, de Sao Luiz et, par le symbole, faire cite sur les marchés du Nordeste. France. On pourra lire quelques- élections, noyauter les syndicats et, plus atroce : à partir de 1970 le les papiers qu’il faut détruire, les deviner la révolte et l’espoir : une Le Nordeste, justement s’en- une de ses œuvres dans Anthologie pour le poète, regrouper les intel- conte de fées devient ballet des amis qui disparaissent. Gullar par- réussite. Un autre poète, le célèbre flamme pour la réforme agraire, de la poésie brésilienne (éd. Chan- lectuels dans un mouvement de re- sorcières. La dictature militaire vient à gagner le Pérou puis, en Vinicius de Morais, rend visite à mais les « cordels » de Gullar, deigne, 1997). fus : « Opiniao ». Pendant les an- s’est durcie, on pourchasse les op- 1975, l’Argentine. Les siens l’ont re- l’auteur exilé qui lui lit son texte. nées qui suivront, il fera surtout du posants, on les arrête, on les tor- joint, il va connaître des drames fa- Vinicius l’enregistre, fait passer les théâtre ; certaines de ses pièces, ture, parfois on les assassine. Gul- miliaux si déchirants qu’on préfère cassettes en fraude, les distribue écrites en association avec des pro- lar apprend que la police enquête ne pas insister. D’ailleurs la répres- dans Rio. Dans les salons, les fessionnels, sont encore jouées de sur son compte, il entre en clandes- sion le poursuit, les militaires chambres d’étudiants, les caches nos jours. Il y apprend des tech- tinité. C’est le temps des cheveux prennent le pouvoir à Buenos Aires des militants, les Brésiliens niques qu’il appliquera plus tard courts, des lunettes sombres, des en mars 1976. Les polices des dicta- écoutent Gullar. Il parle de lui, il avec bonheur à la télévision et qui moustaches qu’on laisse pousser. tures collaborent, Gullar peut être parle d’eux, et de savoir qu’ils ont le font vivre aujourd’hui. Quant à la Les concierges de la ville ont ordre recherché, livré, ou simplement li- encore un grand poète et qu’il ose poésie, elle ne vient plus, il ne de dénoncer les allées et venues in- quidé pour rendre service aux col- encore s’exprimer les réconforte. ressent plus l’indispensable « état habituelles. Le poète passe de lègues de Rio. Seul à présent, sans L’auteur s’en rend compte, il re- poétique », la transe qui lui permet, planque en planque, de terreur en doute traqué, au moins observé de prend espoir, le Poème sale l’a sau- lui commande, de composer. De effroi. Il voit de temps en temps sa près, il connaît plusieurs moments vé. Il a désormais tous les courages. quoi s’agit-il au juste ? une plongée femme et ses enfants : amères d’épouvante. Il pense qu’il va bien- Sachant que le Brésil lui est tou- féconde vers l’inconscient ? Une as- retrouvailles, on le critique, on l’ac- tôt mourir. Alors, pour la première jours interdit, il décide d’y retour- cension mystique vers le divin ? Pas cuse d’engagements insensés, des- fois depuis longtemps, naît « l’état ner quand même en 1977. La police du tout, Gullar est athée et Gullar tructeurs. Enfin le parti lui fait pas- poétique ». Très différent des pré- de l’aéroport l’arrête pour un inter- refuse Jung, mais il ressent parfois ser la frontière et l’embarque pour cédents, il durera quatre mois. Le rogatoire musclé qui durera deux une libération de lui-même, un dé- Moscou. Il a raconté ses années théoricien en lui s’est mis en som- jours, mais elle finit par le relâcher, nouement des liens qui l’entravent d’exil dans un récit douloureux qui meil, l’esthète a disparu ; plus d’ex- il est chez lui. – et le protégent – en temps nor- révèle une personnalité à la fois in- périences, plus de recherches fié- J. Sn