851 IL ÉTAIT UNE FOIS… LA CHATTE Retrouvé Pussy Et Claire Lui Jure De Ne Plus Recommencer Ce MOUILLÉE Genre De Caprice
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« — Mes bons amis, comme aux temps bibliques, je vous rappelle les paroles de l’Ecclésiaste : Vanité des vanités, tout n’est que vanité. — Ici, tout n’est plutôt que nudité ! » Lespinasse à Mlle Pataflan, dans L'Île aux femmes nues*. I 851 IL ÉTAIT UNE FOIS… LA CHATTE retrouvé Pussy et Claire lui jure de ne plus recommencer ce MOUILLÉE genre de caprice. Tragiquement nul et néanmoins historiquement assez 1974, Hardcore, X émouvant. Dans une ambiance d’un anachronisme total à la Pr & dis : Lucien Hustaix, pour Les Films Hustaix. Ré & sc : sous-Clochemerle, on assiste au festival attendu de gags Lucien Hustaix. Adap & dial : Lucien Hustaix, René Houaro séniles et de cocuages en tous genres, où les jeunes femmes et Christian Camin. Ph : Pierre Fattori (Eastmancolor). Cam : font preuve d’un goût prononcé pour les vieux messieurs Maurice Giraud. Mus : Paul de Senneville et Olivier Tous- encore vaillants. Il faut avoir vu la séquence du rêve, lorsque saint. Maq : Valérie. As ré : Alain Payet. Script : Béatrice de Guy Bonnafoux – faune ventripotent à la barbe piquée de Nouaillan. Dir pr : Martial Berthot. Déb tour : 28/10/1974. fleurs et vêtu d’un pagne – se fait dorloter au son d’une sym- Dur : 90 mn. Visa : 43230. phonie par une Claudia Zante couverte de paillettes, dans un me paradis réduit à trois guirlandes de Noël tombant du plafond. Avec : Claudia Zante (M Claire Fontange), Robert Leray Robert Leray en aristocrate revêtant un drap de lit pour jouer (Pierre Fontange), Jacques Couderc (Germain), Jacques Mar- au fantôme est ici beaucoup moins drôle que chez Claude Pier- beuf (Gustave), Minia Malove (Monique, la soubrette), Denise son (Les Goulues*) et aucun bouleversement, s’il n’est vesti- Févier [= Denise Wéber] (Eva, la bonne des Fontange), Guy mentaire, ne semble avoir affecté ce village français depuis Bonnafoux (Grégoire, le boulanger), Marcel Richard (Mar- les années trente. Comme aux beaux jours, le garde-champêtre cel, le livreur), Andréa Grey (Jeanine, la femme du boulanger), roule tambour sur la place principale pour annoncer à ses Albert Nerrel [= Albert Lerner] (l’ami de Gustave), Colette concitoyens le drame qui frappe la communauté. Ce qui invite Mareuil (l’infirmière), Lucette Gill (la cliente), Jacques Carsi peut-être à cerner le cinéma d’Hustaix comme un mélange (un habitué du bar), Marie-Thérèse Lecomble (la prostituée), déconcertant de balourdise réactionnaire, d’épicurisme fran- Raymond Pierson (l’amant de Jeanine), Lydia [= Lydia Carol] chouillard et de bon sens commercial. Dans le grandiose, on (la serveuse), Aimé-Théo, P. Spiteri, Brochu, J.P. Casy. n’est pas très loin d’Henri Lepage et, lorsque le fringant Jacques Couderc apparaît, on songe à Émile Couzinet. Bel Le village est en effervescence depuis que la comtesse exploit pour qui se réclamait des Marx Brothers ! Le film a Claire Fontange promet « une nuit inoubliable » à qui retrou- vera Pussy, sa petite chatte grise égarée. Les hommes se été réalisé bien avant que les rayonnages de sex-shops ne pro- concertent et vont se présenter à tour de rôle à la porte du châ- posent des séries du genre « France profonde », avec des phy- teau, un panier qui miaule à la main. Madame et sa bonne ne siques très communs d’amateurs jeunes ou moins jeunes. Il sont alors pas de trop pour rémunérer l’abnégation subite des semble aujourd’hui avéré que tout ce qui a trait au hard soit villageois. Au grand dam des épouses qui, pour se venger, font le fait quasi exclusif d’Alain Payet, un cinéaste qui résistera appel aux services virils de Marcel, le livreur. En réalité Pussy aux diktats en matière d’esthétique corporelle quand l’indus- n’a jamais disparu. C’est le propre mari de Mme Fontange, trie pornographique cherchera à les imposer. Lorsque Denise Pierre, jaloux des prévenances de sa femme envers l’animal, Wéber se charge de contenter de la bouche trois hommes à la qui l’a séquestré, espérant un retour de faveur. Rien n’y fait fois, le gang-bang des futurs John Love n’est pas loin. N’épi- pourtant et le voilà cocu et obligé de rendre visite chaque soir loguons pas sur le titre subtil, mais au rang des chatteries, à la soubrette. Mais Germain, le majordome, est au courant de Claudia Zante, parangon de « MILF » avant l’heure, nous tout et fait chanter son maître. Il ne dira rien si le comte accepte redonne du poil de la bête. EB d’intercéder en sa faveur auprès du boulanger Grégoire pour Sorties : 23/04/1975 en province ; 13/10/1976 à Paris (Bever- qu’il accepte de lui laisser épouser sa fille. Pierre feint d’avoir ley, Axis, Cinévog St-Lazare, Galaxie, Mille Colonnes). 514 Autres titres : La Chatte mouillée (tour) / Made in France Il faut voir ce film pour comprendre ce que Norbert Terry nous (US) / French Romance (US). a laissé, l’éclosion d’un cinéma homosexuel fait avec de la Vid : id (Proserpine/Movie’s). boue. D’aucuns diront, c’est n’importe quoi, c’est folklorique. Ce cinéma-golem, films inachevés et stupides, ébauches pour que nos yeux voient, est un cinéma d’innocence et de stéréo- 852 IL ÉTAIT UNE FOIS UN HOMOSEXUEL types, à l’humour vénéneux – un regard d’autodérision porté 1978, Hardcore, X sur la communauté. Si c’est involontaire, quel désenchante- Pr & dis : Norbert Terry, pour Les Films de la Troïka. Ré : ment pour l’estime de nous. HJL Norbert Terry. Sc & dial : Norbert Terry et Claude Loir. Ph : « […] Quelques scènes mettant en jeu (et dans un ralenti Georges Markman (Eastmancolor – 16 mm). Cam : Marc osé) des caresses amoureuses réciproques plastiquement inté- Aillaud. Mus : Guy Printemps. Son : Patrick Louis. Mont : ressantes augurent de ce que pourrait être un authentique Michel Lewin. Script : Patrick Aubrée. Dir pr : Éric Desmou- cinéma pédérastique si les prises de vues “hamiltoniennes” et lins. Dur : 70 mn. Visa : 48918. agrestes n’étaient pas réservées aux seules nymphettes. À noter la performance physique de Piotr Stanislas, aux attributs géné- Avec : Swen Goteboerg (le Suédois), Philippe [= Philippe reux, tout à fait irrésistible dans son rôle de leather-boy, genre Veschi] (Pierre), Liliane [= Liliane Jeney] (Sylvie), Piotr Sta- belle brute pour rendez-vous nocturnes. » (Bernard Millet, nislas (le leather-boy), François [= François Dantchev], Gilles S80). [= Gilles Dellac] (l’Antillais). Sortie : 28/11/1979 (Dragon). Autre titre : A Gay Swede in Paris. Un jeune homme androgyne, venant de Stockholm, Vid : id (Vidéomo, Fil à Film). débarque à la gare du Nord. Jamais il n’a oublié son ancien ami Pierre qui est maintenant marié avec Sylvie. Sylvie vou- drait un enfant, mais Pierre n’est plus du tout comme avant. 853 IL ÉTAIT UNE FOIS ~ ~ UNE SALOPE Il rentre de plus en plus tard ou plus du tout. Il y a comme un mur entre eux, « une barrière infranchissable, comme les 1978, Hardcore, X rayons du laser, une barrière impénétrable ». Certes… « La Pr : Georges Combret, pour Europrodis. Dis : Audifilm.Ré & jalousie se nourrit du doute et meurt dans la certitude, dit- sc : Job Blough [= Anne-Marie Tensi]. Ph : Paul Soulignac elle. Allez à la pissotière de la Villette à trois heures du matin, (Eastmancolor). Mus : Philippe Bréjean. Dir pr : Yvette Crou- allez rue Sainte-Anne au lever du jour, à Notre-Dame-de-Paris zet. Dur : 63 mn. Visa : 49328. pendant les carêmes, tous les soirs au Trocadéro où ça sent les huiles lourdes, le goudron frais, le musc, la sueur humaine. Avec : Claude Janna (la cartomancienne et la lesbienne perru- Allez au Dragon, ce cinéma ignoble de la rue du Dragon. » quée), Alain Plumey (le copain n° 1), Richard Allan (le copain Voici les conseils de Sylvie à Sven pour retrouver Pierre. Sven n° 2), Erika Cool (la seconde lesbienne), Veronika [= Virginie rencontrera successivement trois garçons ce qui donnera lieu Caillat] (la première partenaire du copain n° 1), Lucie Doll (la à des parties de cul variées. seconde partenaire du copain n° 1). Antépénultième film de Norbert Terry, qui réalisa quelques- uns de ses longs métrages sur un canevas toujours identique : Deux amis arrivent chez une cartomancienne, sur les l’arrivée en train à Paris (Jeune Proie pour mauvais garçons*), recommandations d’une amie de Tours. Ils espèrent quelques errances et déconvenues dans un Paris gay en proie à de mul- aventures : « Je vous prédis une brune, une très jolie brune tiples doutes. Son cinéma a quelque chose de Carné, du réa- aux cheveux très longs. […] Quant à vous, je vous prédis une lisme poétique et parfois des répliques à la Prévert. On sait blonde, une très jolie blonde aux cheveux très courts. » Piètre Terry cultivé et aussi désinvolte. Ce film, au titre culte, fabri- voyante, puisque celui qui devait avoir la brune se retrouve qué pour alimenter sa salle parisienne du Dragon, n’arrive pro- avec une blonde (aux cheveux longs) sur le lit à couverture bablement pas à la cheville de son ambition mais vaut pour rayé d’une chambre minable, puis avec une rousse à cheveux l’évocation du Paris homo de 1978. On y voit la discothèque frisés. « J’en ai assez des putains, ça manque de chaleur le Colony, le cinéma Le Dragon qui projette Le Beau Mec*. humaine » se plaint l’ingrat. « Oh pauvre chéri, je vais remé- La scène à l’intérieur de la salle est la plus réussie, première évocation cinématographique de cruising dans un cinéma bai- dier à cela » lui répond la peu extra-lucide voyante. Le spec- sodrome. Hormis ces quelques qualités d’importance, le film tateur, hélas, ne voit guère de différences : mêmes positions, est mal cadré (n’est pas About qui veut), les décors sont par- mêmes gestes, même chambre, même couvre-lit, mais la table fois lourdement vernaculaires, le phrasé particulier des inter- de nuit en bois a été remplacée par des cartons, et la voyante prètes, probablement enregistrés en auditorium, semble – insigne privilège – a droit à une éjaculation faciale.