Leonardo Da Vinci La Musique Secrète
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LEONARDO DA VINCI LA MUSIQUE SECRÈTE DOULCE MÉMOIRE DENIS RAISIN DADRE MENU MENU TRACKLIST LÉONARD DE VINCI, LA MUSIQUE SECRÈTE PAR DENIS RAISIN DADRE THE HIDDEN MUSIC OF LEONARDO BY DENIS RAISIN DADRE DAS MUSIKALISCHE GEHEIMNIS DES LEONARDO DA VINCI VON DENIS RAISIN DADRE LÉONARD DE VINCI, UN MUSICUS EN AVANCE SUR SON TEMPS PAR DENIS RAISIN DADRE ET VINCENT DELIEUVIN LEONARDO DA VINCI, A MUSICUS AHEAD OF HIS TIME BY DENIS RAISIN DADRE AND VINCENT DELIEUVIN LEONARDO DA VINCI, EIN MUSICUS, DER SEINER ZEIT VORAUS WAR VON DENIS RAISIN DADRE UND VINCENT DELIEUVIN 10 TABLEAUX EN MUSIQUE / PAINTINGS IN MUSIC / GEMÄLDE UND IHRE MUSIK PAR / BY / VON DENIS RAISIN DADRE BIOGRAPHY SUNG TEXTS LEONARDO DA VINCI LA MUSIQUE SECRÈTE L’ANNONCIATION LA VIERGE À L’ENFANT AVEC SAINTE ANNE FRATER PETRUS JEAN L’HÉRITIER (vers 1480-vers 1551) 1 Ave Maria 3’39 9 Ave Mater Matris Dei 3’58 Petrucci, Laude libro secundo, fols. 43v Ms. Bol Q 20, fols. 53 MARCHETTO CARA (vers 1470-vers 1525) 2 Ave Maria à 4 1’50 Petrucci, Laude libro secundo, fols. 17v 3 Vergine immaculata (instrumental) 1’52 Petrucci, Laude libro secundo, fols. 50 4 Ave Maria à 5 2’11 Petrucci, Laude libro secundo, fols. 41 PORTRAIT DE MUSICIEN LA VIERGE AUX ROCHERS (vers 1390-vers 1470) JOSQUIN DESPREZ (vers 1450-1521) DOMENICO DA PIACENZA 10 Bel fi ore (instrumental) 1’54 5 Planxit autem David 6’52 De arte saltandi et choreas ducendi Petrucci, Motetti C, fols. 13v FRANCESCO SPINACINO (fl . 1507) 11 Recercare (instrumental) 1’48 Petrucci, Intabulatura de Lauto, Libro primo, Venezia 1507 ANONYME 12 Poi che t’hebbi nel core (contrafactum de Fortuna desperata) 1’48 Ms. Grey, fols. 79v ANONYME 13 Fortuna desperata (instrumental) 1’20 LA BELLE FERRONNIÈRE Ms. Bologna Q 18, fols. 28v-29 6 Basse danse Venus (instrumental) 4’52 JOHANNES DE PINAROL (vers 1467-vers 1536) réalisation musicale d’après la chorégraphie notée 14 Poi che t’hebbi nel core 1’29 Lorenzo dei Medici, Firenze, Codex Magliabechi XIX, 88 Canti C, fols. 68v-29 FRANCESCO PATAVINO (1478-1556) HEINRICH ISAAC (vers 1450-1517) 7 Donne, venete al ballo 2’05 15 Fortuna desperata / Sancte Petre, ora pro nobis 1’34 Mss Biblioteca Marciana Ms. Segovia, fols. 117v-118 MARCHETTO CARA 8 Tante volte si si si 2’48 Petrucci, Frottole Libro Undecimo MENU LEONARDO DA VINCI LA MUSIQUE SECRÈTE LEONARDO DA VINCI LA MUSIQUE SECRÈTE LE BAPTÊME DU CHRIST PORTRAIT D’ISABELLE D’ESTE JACOB OBRECHT (vers 1457-1505) BARTOLOMEO TROMBOCINO (vers 1470-1535) Non val’ acqua 2’35 16 Agnus Dei (Missa Fortuna desperata) 6’48 20 I-Mod, alfa.m.1.2 Lat.457, Choralis liber, folio 111v Petrucci, Frottole Libro Tertio, fols. 17v MICHAEL PESENTI (1475-1521) 21 L’acqua vale al mio gran foco 2’30 Petrucci, Frottole Libro Tertio, fols. 29v MARCHETTO CARA 22 Gli pur gionto el giorno 1’42 Petrucci, Frottole Libro Tertio, fols. 11v FIRMINUS CARON (fl . 1460-1475) LA JOCONDE 23 Tanto l’afano (Le despourvu infortuné) 5’07 Ms. Casatanense 2856, fols. 44 ANONYME 17 Rime, sonetto XVIII – Pétrarque, 2’58 récité sur Per sonetti Petrucci, Frottole Libro Tertio, fols. 45v ANONYME 18 Lucrecia pulchra (Mona Lisa pulchra) 5’34 SAINT JEAN BAPTISTE Ms Bol. Q 20, fols. 85v-87 JOHANNES DE LA FAGE (fl . 1520) 24 Elizabeth Zachariæ 5’07 Petrucci, Motetti della Corona, Libro secundo, fols. 24 PORTRAIT DE GINEVRA BENCI HAYNE VAN GHIZEGHEM (vers 1445-1497) 19 De tous biens playne 5’36 AB : chansonnier Laborde, fols. 62v-63r A : Odhecaton, fols. 22v-23r A : Ms. Bologna Q 18, fols. 48r AB : Alexander Agricola, Ms. Flor c 2439, fols. 67v-68r AB : Josquin Desprez, Ms. Mun 239, fols. 15v-16r LEONARDO DA VINCI LA MUSIQUE SECRÈTE DOULCE MÉMOIRE DENIS RAISIN DADRE DIRECTION CLARA COUTOULY SOPRANO MARNIX DE CAT ALTO HUGUES PRIMARD TÉNOR MATTHIEU LE LEVREUR BARYTON MARC BUSNEL BASSE PASCALE BOQUET LUTHS ET GUITARE RENAISSANCE DE DIDIER JARNY, 2002, 2003 ET 2011 BÉRENGÈRE SARDIN HARPE RENAISSANCE DE RENZO SALVADOR, 2003 NOLWENN LE GUERN VIOLA D’ARCO 5 CORDES DE MARCO SALERNO, 2004 ; VIOLE 6 CORDES D’APRÈS UN MODÈLE D’ANTONIO CICILIANO DE MARCELO ARDIZZONE, 1995 8 BAPTISTE ROMAIN VIÈLE TRECENTO DE JUDITH KRAFT, 2007 ; 9 LIRA DA BRACCIO D’UGO CASALONGA, 2013 ET 2015 DENIS RAISIN DADRE FLÛTE ALTO EN SOL D’APRÈS VIRDUNG, DE FRANCESCO LI VIRGHI, 2017 ; FLÛTE TÉNOR D’APRÈS L’ORIGINAL SIGNÉ HIER.S, DE FRANCESCO LI VIRGHI, 2009 MENU LÉONARD DE VINCI, LA MUSIQUE SECRÈTE FRANÇAIS PAR DENIS RAISIN DADRE À l’origine de ce projet, il y a cette réfl exion du critique d’art Marcel Brion : « Dans la Vierge aux rochers, les anges musiciens qui devaient entourer la Vierge sont relégués sur les côtés du tableau ; Léonard sait que la musique secrète dont ce tableau est tout sonore ne pourra se faire entendre que s’il éloigne les instruments de musique. Afi n que la musique du tableau lui-même s’élève et s’épanouisse pleinement dans son accord élémentaire et surnaturel, il faut que les instruments demeurent invisibles car la musique de la Vierge aux rochers émane de l’eau, des plantes, du vent se mouvant entre les failles des roches 1. » LÉONARD ET LA MUSIQUE Léonard de Vinci, génie universel, aimait et pratiquait la musique. Il était fameux en son temps comme joueur et improvisateur sur la lira da braccio, cet instrument joué par les humanistes et poètes du XVe siècle comme Ange Politiano, Marcile Ficin et Pic de la Mirandole. Giorgio Vasari raconte ainsi l’arrivée de Vinci à Milan : « Léonard fut amené à Milan, précédé de son immense réputation, et présenté, pour jouer du luth, au duc qui appréciait beaucoup cet instrument. Il en apporta un qu’il avait façonné lui-même presque entièrement en 11 argent et ayant la forme d’un crâne de cheval, forme bizarre et nouvelle qui donnait un son plus vibrant et plus harmonieux. Aussi l’emporta-t-il sur tous les musiciens qui étaient accourus ; il se montra, en outre, le meilleur improvisateur de son temps 2. » Comme nombre de peintres, le premier maître de Léonard de Vinci à Florence, Andrea del Verrocchio, était musicien. Il faut imaginer l’ambiance de cet atelier où travaillaient Botticelli, Le Perugin, Ghirlandaio, Lorenzo di Credi…, l’émulation artistique, les chants et les instruments à disposition – luth, lira, vièles. La musique est partout présente, comme le raconte Vasari à propos d’une séance de pose de la Joconde : « Mona Lisa était très belle et [Léonard] s’avisa de faire venir, pendant les séances de pose, chanteurs, musiciens et bouffons, sans interruption, pour la rendre joyeuse et éliminer cet aspect mélancolique que la peinture donne souvent aux portraits ; il y avait dans celui-ci un sourire si attrayant qu’il donnait au spectateur le sentiment d’une chose divine plutôt qu’humaine, on le tenait pour une merveille, car il était la vie même 3. » Vinci, dans son traité de peinture, met d’ailleurs en avant le privilège du peintre sur le sculpteur : il peut écouter de la musique en peignant ! « [Le peintre] est assis très à l’aise devant son œuvre, bien vêtu, agitant un pinceau léger avec des couleurs agréables, et il est paré de vêtements à son goût, et son logement est propre et rempli de belles peintures, et souvent il se fait accompagner par la musique ou la lecture d’œuvres belles et variées, qu’il écoute avec beaucoup de plaisir, sans être gêné par le bruit des marteaux [du sculpteur] ou par d’autres fracas 4. » 1 Marcel Brion, Léonard de Vinci, Paris, Hachette, 1959. 2 Giorgio Vasari, Vies des artistes (vies des plus excellents peintres, sculpteurs et architectes),1550, Grasset, 2007. 3 Ibid. 4 Léonard de Vinci, Traité de la peinture. MENU FRANÇAIS De fait, pour Léonard, explique l’historien Emanuel Winternitz, dans cet environnement, édités par Petrucci de belles pièces à la Vierge, dont la douceur et la sensualité toute « la musique n’est pas seulement une facette parmi d’autres de son génie créatif mais une italienne s’accordent parfaitement avec les tableaux religieux de Léonard. partie essentielle de la dynamique de son énergie artistique et scientifi que 5 ». Enfi n, il a fallu partir sur les traces de tout un continent disparu, la musique improvisée pratiquée par ces musiciens qui chantaient a l’improvviso et non pas sul libro : les cantastorie qui chantaient des histoires épiques sur les places publiques des villes, et les joueurs de lira LES CHOIX MUSICAUX comme Léonard, qui improvisaient de la poésie devant de nobles assemblées. Partir à la recherche des musiques qu’aurait pu jouer Léonard est une entreprise vouée Si mes choix sont personnels et à ce titre contestables, j’ai taché d’y apporter une rigueur à l’échec car, comme tous les joueurs de lira, Léonard improvisait, et il ne reste aucune historique pour être au plus près de l’environnement sonore de Léonard. trace écrite du répertoire de cet instrument. « Sœur malheureuse de la peinture, la musique Pendant l’enregistrement dans la très belle abbaye de Noirlac, nous avions sous les s’évanouit tout de suite », écrivait-il dans son traité de peinture. Cette réfl exion est encore yeux la reproduction du tableau pour lequel nous jouions, comme source d’inspiration plus pertinente pour la musique improvisée. permanente. Il m’a fallu partir à la recherche des musiques qui entraient en résonance avec les tableaux que j’avais choisis en me donnant pour règle de refuser tout anachronisme. J’entends par là que la musique de 1470 n’est pas du tout celle de 1519, pas plus que la musique du Requiem de Brahms de 1868 n’est comparable à celle du Sacre du printemps de Stravinsky de 1913, bien que ces deux œuvres ne soient séparées que de quarante-cinq ans.