Cahiers Du Patrimoine Naturel
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Les Cahiers du patrimoine naturel Grand Poitiers BOIS ET FORÊTS CARRIÈRES ET CAVITÉS ZONES URBAINES PELOUSES ET VALLÉS SÈCHES RIVIÈRES Sommaire Présentation de Grand Poitiers............3 Depuis plus de 40 ans, les naturalistes parcourent le département dans ses moindres recoins pour en dresser Bois et forêts.......................................4 l'inventaire du patrimoine naturel. Carrières et cavités..............................5 Afin de valoriser l’importante collection de données récoltées Zones urbaines....................................6 au fil de leurs différentes missions, Vienne Nature, en partenariat avec la Ligue pour la Protection des Oiseaux de Pelouses et vallées sèches..................8 la Vienne, a décidé de publier un bilan des connaissances pour chaque pays (ou communauté d’agglomération) du Rivières...............................................9 département sous la forme de Cahiers du patrimoine naturel. Zones d'intérêt majeur.......................10 Cette synthèse se veut un outil pour l’élaboration de la trame Enjeux sur le territoire.......................12 verte et bleue dans la gestion durable du territoire et a aussi pour but de sensibiliser élus et grand public qui sont Espèces patrimoniales.......................14 responsables de la conservation d’espaces et d'espèces phares du département. Conclusion générale...........................15 Le CD-Rom joint contient (au format PDF), le cahier, la liste complète et détaillée des espèces patrimoniales, l'ensemble des textes réglementaires ainsi que les fiches descriptives des différents sites qui présentent un intérêt patrimonial sur le Pays. 2 Cahiers du patrimoine naturel • Grand Poitiers Présentation de Grand Poitiers La Communauté d’Agglomération de Grand Poitiers se démarque des autres pays de la Vienne par l’ampleur de sa surface urbanisée où routes, bâtiments et habitations tiennent une bonne place. On trouve malgré tout sur ce territoire de hauts-lieux pour la biodiversité départementale mais aussi pour la biodiversité dite « banale ». À la confluence du Clain et de la Boivre, le cœur s’organise (Boivre, Auxance, Miosson…) et bétonné de l’agglomération de Grand Poitiers s’étoffe de vallées boisées fraîches, elles aussi, QUELQUES REPÈRES fourmille de vie, humaine mais aussi animale et repères d’une diversité biologique parfois végétale. Les chauves-souris et les oiseaux insoupçonnée. Dans plusieurs coteaux s'ouvrent Superficie de l’agglomération : 27 535 ha s’adaptent aux bâtiments urbains, les parcs des des cavités naturelles ainsi que de vastes Zones urbanisées : 24 % avec 6 653 ha villes et les multiples jardins et jardinets sont les carrières exploitées en d'autres temps pour leurs Boisements : 22 % avec 6 199 ha supports de la biodiversité ordinaire. Les vallées ressources pétrographiques. Cultures : 44 % avec 12 226 ha alluviales et les vallées sèches abritent bon Prairies : 9 % avec 2 450 ha nombre d’espèces patrimoniales. Autour du Clain, un réseau de plus petits cours d’eau Habitants : 142 537 Densité : environ 520 hab/km2 source : Corine Land Cover 2006, INSEE 2014 Occupation des sols de la communauté d’agglomération Liste des 13 communes de Grand Poitiers Béruges Biard Buxerolles Chasseneuil-du-Poitou Croutelle Fontaine-le-Comte Ligugé Mignaloux-Beauvoir Migné-Auxances Montamisé Poitiers Saint-Benoît Vouneuil-sous-Biard Zones urbanisées Cultures Prairies Boisements Cours d'eau et étangs CORINE Land Cover, 2006 Cahiers du patrimoine naturel • Grand Poitiers 3 Bois et forêts M Éc é ure li uil té rou e x d u mé lam pyre Qu’elles soient de petits boisements ou de grands massifs, les forêts du territoire de Grand Poitiers abritent une biodiversité faunistique et floristique digne d’intérêt. Pouillot siffleur Le Pouillot siffleur est un petit passereau Les zones boisées de Grand Poitiers oc- La végétation basse des zones herbacées ou qui fréquente essentiellement les forêts de cupent un quart de la surface du terri- arbustives des régénérations forestières ou feuillus constituées de chênes, de hêtres toire, soit environ 6200 ha. Les des landes est le terrain de prédilection de ou de charmes. Insectivore, il se nourrit principaux massifs sont la partie ouest la Locustelle tachetée, de la Fauvette pitc- d’araignées, de chenilles ou de diptères de la forêt de Moulière, la forêt de hou et de l’Engoulevent d’Europe. Ces mi- qu’il capture sous les frondaisons. Migra- l’Épine, le bois de Ligugé et la partie est lieux transitoires et rares se rencontrent au teur au long cours, le Pouillot siffleur est de la forêt de Vouillé. Ces boisements, niveau de la Forêt de Vouillé à proximité de présent dans nos régions d’avril à sep- avec prédominance de feuillus, ac- l’aéroport de Biard ainsi que dans certaines tembre et hiverne en Afrique tropicale. cueillent tout un cortège d’espèces pa- parcelles de la Forêt de Moulière. Cette espèce est considérée comme en trimoniales, comme les chauves-souris, danger dans la région Poitou-Charentes. les amphibiens et les oiseaux. Parmi Enfin, les boisements frais et/ou ceux-ci, le Pigeon colombin, espèce me- alluviaux, notamment le long du ruis- nacée dans la région Poitou-Charentes, seau de La Menuse, sont des milieux installe son nid dans une cavité d’arbre. qui subissent des pressions et sont me- Le rare Pic mar ne fréquente que les nacés entre autres par la populiculture. zones composées de feuillus âgés, dans Ce sont des zones remarquables pour des grands massifs forestiers, qui ac- plusieurs espèces de plantes rares dont cueillent par ailleurs de grands rapaces la Lathrée écailleuse, une plante non comme l’Autour des palombes, chas- chlorophyllienne qui parasite des ra- seur d’oiseaux au vol, et le Circaète cines d’arbres. L’Aconit tue-loup, relicte Salamandre tachetée Jean-le-Blanc, qui se nourrit essentiel- montagnarde, trouve les conditions La Salamandre tachetée est un amphibien ) lement de reptiles. nécessaires à sa survie dans les boise- e indolent noir et jaune qui peut atteindre r o l f o c une taille de 20 cm. Elle se nourrit d’inver- ments les plus froids. La célèbre Fritil- I ( o n i tébrés qu’elle capture au sol. La vie de la Dans le Bois de la Marche, la forêt de laire pintade, une Liliacée inscrite sur n u Z n e Salamandre est essentiellement terrestre. Vouillé et la forêt de Moulière, à l’extrême la liste rouge de la flore menacée en i b a F , partie est de Grand Poitiers, des plantations Poitou-Charentes, s’installe quant à ) Elle ne se rapproche de l’élément liquide R k c i l (source, ornière, mare, etc) que pour don- de conifères attirent la Mésange huppée et, elle dans les bois les plus humides. F ( l e n à l’occasion, on peut y observer la Mésange n ner naissance à une quarantaine de larves, u R o j noire ou, en période hivernale, le Bec-croi- l contrairement aux autres amphibiens qui e V , ) sé des sapins. N pondent des œufs. La salamandre est noc- V ( t p e turne et ses déplacements saisonniers lui c u D l font parfois traverser des routes où elle de- e u m a vient une victime régulière de la circulation. S : s e i h p a r g o t o h 4 Cahiers du patrimoine naturel • Grand Poitiers P Carrières et cavités is gr ir Lo e in a rt ce L'In Les formations géologiques qui dominent le territoire de Grand Poitiers ont permis l'existence de nombreuses cavités souterraines, naturelles ou artificielles. Elles constituent des refuges de valeur pour les chauves-souris. Grand Murin Avec ses 40 cm d’envergure, il s’agit de notre plus grande chauve-souris. Si en été les colonies de reproduction apprécient les Le long des vallées calcaires du Clain et chauves-souris en hibernation, un ras- combles surchauffés des bâtiments, c’est de ses affluents, la Boivre et l’Auxance, semblement hivernal majeur du dépar- dans les espaces souterrains que l’on re- on trouve dans les coteaux un assez tement. trouve les Grands Murins en hiver, accro- grand nombre de grottes. Le réseau de la Les espèces les mieux représentées sont chés isolément ou en petits essaims aux Norée, dans la vallée de la Boivre (com- le Grand Rhinolophe, le Grand Murin, parois et aux plafonds des carrières. Grand mune de Biard), représente l’un des plus le Murin à oreilles échancrées et le Mu- Poitiers abrite l’une des principales popu- spectaculaires du département. Les cal- rin à moustaches. Elles se rassemblent lations hivernales de la Vienne. Sujette à caires du jurassique ont été exploités parfois sous la forme d’essaims com- des variations d’effectifs selon les années, jusqu’au milieu du XXe siècle. Les cavi- pacts de plusieurs centaines d’animaux. cette population compte de 150 à 450 indi- tés qui en résultent sont surtout répar- vidus. ties sur les flancs de l’ancienne vallée de D’autres chauves-souris fréquentent les l’Auxance (commune de Migné-Auxances). cavités durant la période de transit, dès Il s’agit notamment du site des Lour- la fin de l’été. On rencontre alors des dines qui constitue le plus vaste en- espèces plus rarement observées dans semble souterrain du département. ce type d’habitat, telles que la Sérotine commune, le Murin de Bechstein ou les Les chauves-souris, petits mammifères Pipistrelles. volants aux habitudes nocturnes, trouvent dans ces cavités des conditions d’hiber- On le sait moins, mais les chauves-sou- Murin à oreilles échancrées nation idéales : obscurité, tranquillité, ris ne sont les seules à hiverner dans les Cette chauve-souris de taille moyenne ap- . température inférieure à 10°C, forte hy- cavités. Quelques espèces de papillons ) N V ( précie de former des essaims d’hibernation t grométrie, absence de courant d’air. Sur à l’image de la Découpure, de l’Hypène n a h que l’on observe fixés aux plafonds des c n 21 espèces de chauves-souris connues des ponts, de l’Incertaine ou du plus cé- a r T cavités.