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Centre Pompidou Cinéma |

Rétrospective intégrale |

Exposition 25 novembre 2019 |

En présence ducinéaste –

6 janvier2020

Sommaire Avant-propos

Avant-propos p. 1 Rares sont les cinéastes qui se tiennent sur une ligne de crête entre grand public et expérimen­ Richard Linklater. Le cinéma, matière-temps p. 2 tation, qui inventent au sein de formes populaires. Né en 1960 au Texas où il vit toujours, cinéphile Interview p. 4 passionné et réalisateur autodidacte, Richard Linklater travaille depuis le milieu des années 1980 Les événements p. 6 tous les genres au sein de toutes les économies, développant ses propres projets tout en collaborant ponctuellement avec Hollywood. Cet équilibre entre l’autonomie et l’adresse à un large public, entre L’exposition p. 8 l’indépendance et le marché, est une question cruciale pour l’ensemble de la création La rétrospective : contemporaine que le Centre Pompidou représente. Les films p. 12 Les films pour la télévision et Internet p. 32 Richard Linklater a résolu cette équation complexe à sa manière, probablement héritée des cinéastes de l’âge d’or hollywoodien qu’il admire : par un attachement indéfectible à la narration Avec Richard Linklater p. 35 et aux personnages, qu’il aborde et travaille néanmoins avec une imagination débridée. Songeons Carte blanche à Richard Linklater p. 36 aux multiples expériences qu’il a menées sur le temps, faisant partager aux personnages, aux Calendrier des séances p. 38 acteurs et aux spectateurs son écoulement, son ressenti et sa mémoire, jusqu’à Boyhood (2014), Informations pratiques p. 41 qui voit un garçon grandir et sa famille vieillir avec lui par la vertu d’un tournage étalé sur douze années, une entreprise unique dans l’histoire du cinéma.

Fort de sa seule passion, Richard Linklater a préservé son indépendance en créant sa propre société de production et, surtout, en fondant dès 1985 l’, un petit ciné-club au départ qui a aujourd’hui un cinéma, des studios, et qui soutient des réalisateurs. L’ancrage de Richard Linklater à Austin, la véritable communauté de cinéma qu’il y a créée, l’ont tenu à distance de l’industrie. Il y a, dans la réussite de cette aventure de cinéma partagée, dans la base solide qu’elle a aussi donnée à l’œuvre de Linklater face aux majors, un modèle remarquable de développement solidaire, aux bénéfices tant individuels que collectifs.

Cette manifestation est organisée par les Cinémas du département Culture et création du Centre Pompidou Pour toutes ces raisons, le Centre Pompidou est très heureux d’inviter Richard Linklater à présenter dans le cadre du Festival d’Automne à la rétrospective intégrale de ses films. Une importante exposition de photographies, documents, vidéos et films inédits, dont un autoportrait réalisé sur une commande du Centre Pompidou, explore en parallèle la matière-temps au cœur de son travail. Présent pour accompagner plusieurs séances avec son acteur fétiche , Richard Linklater donnera aussi une masterclasse exceptionnelle. Pour prolonger ce parcours à travers son œuvre intégrale paraît le premier livre avec le soutien de en français sur son travail. Je tiens ici à remercier nos partenaires, dont les mécènes de l’exposition, Suzanne Deal Booth, mécène principale et de Jane Schweppe et Chris & Francesca Beale Suzanne Deal Booth en particulier, Jane Schweppe, Chris et Francesca Beale, la ville d’Austin également, sans qui nous n’aurions pu donner tant à voir au public français. en partenariat avec en partenariat média avec

Serge Lasvignes Président du Centre Pompidou En couverture : Richard Linklater lors de la sortie de Slacker, 1990 © Detour Filmproduction, photo Debbie Pastor © Centre Pompidou, direction de la communication et du numérique, design couverture : Ch. Beneyton, graphisme : Céline Chip, impression : Le Réveil de la Marne, 2019 2 1 Avec la trilogie Before, Richard Linklater a Richard Linklater poussé l’expérience plus loin encore. En filmant le même couple à trois reprises tous les neuf Rétrospective Le cinéma, matière-temps ans, en limitant à chaque fois la durée du récit à une poignée d’heures, il a non seulement mis 1985 • Woodshock (court métrage), p. 12 « Nous capturerons la vie qui passe, dans son Dès le début des années 1980, Richard Linklater en scène une rencontre amoureuse et son 1988 • It’s Impossible to Learn to Plow flot continu et imprévisible. » développe une curiosité insatiable pour toutes les devenir, concentrés dans leurs moments by Reading Books, p. 12 Richard Linklater, notes à l’équipe de Dazed and Confused / formes de cinéma. Installé dans la ville étudiante charnières, mais il a aussi saisi l’empreinte du 1990 • Slacker, p. 13 Génération rebelle, 1992 d’Austin au Texas, il y crée un ciné-club – une idée temps long sur les visages, les corps, les voix • Heads I Win / Tails You Lose excentrique à cet endroit et à ce moment-là –, de ses acteurs-personnages, et (vidéo expérimentale), p. 14 On dit souvent de Richard Linklater qu’il est l’Austin Film Society, pour voir les films de Dreyer, Ethan Hawke. Dans un geste inverse, Richard 1993 • Dazed and Confused / Génération un cinéaste éclectique. Au fil des vingt-huit films Ozu, Welles, Bresson aussi bien que ceux Linklater a entrepris avec Boyhood d’enserrer au rebelle, p. 14 qu’il a réalisés depuis 1985, il a en effet abordé de Godard, Pasolini, Fassbinder ou de Brakhage, sein d’un seul film douze années de vie et de 1995 • , p. 16 des genres aussi différents que le teen movie, Warhol et Benning. Le muet, l’âge classique, tournage. Débutant avec un petit garçon de six 1996 • SubUrbia, p. 16 la comédie romantique, le western et le film noir, la modernité, les nouvelles vagues, le cinéma expé­ ans qui entre à l’école, le film le quitte à l’âge 1998 • Le Gang des Newton (The Newton la science-fiction et l’animation, la série et la rimental nourrissent également sa réflexion et de dix-huit ans, à la fin du lycée. Déployant Boys), p. 18 chronique. Il a travaillé dans des économies aux son imaginaire. Il en conçoit une inventivité narra­ d’un bout à l’autre son quotidien et celui de sa 2001 • (animation), p. 18 échelles très variées, alternant productions indé­ tive étourdissante. Réalisé à l’aube des années famille, le cinéma de fiction donne à voir ici, pour • Tape, p. 20 pendantes et hollywoodiennes, avec des acteurs 1990, Slacker suit ainsi une centaine de person­ la première fois, un enfant grandir jusqu’à 2003 • Live from Shiva’s Dance Floor (court non-professionnels comme avec de nombreuses nages au fil d’une journée, bifurquant de l’un devenir adulte, et souligne la simplicité mysté­ métrage), p. 32 stars – dont Ethan Hawke, compagnon de route à l’autre au gré de leurs rencontres dans les rues rieuse et poignante du développement d’un être. • Rock Academy (The ), depuis vingt-cinq ans, Matthew McConaughey, d’Austin. Portrait instantané d’une ville et de sa p. 20 ou Patricia Arquette. Cette disparité réelle, jeunesse, le film adopte une structure et une mise L’expérimentation du temps, du récit et de la 2004 • $5.15/Hr. (pilote), p. 32 indis­socia­blement liée au goût du cinéaste pour en scène inédites qui propulsent Linklater à l’avant- mise en scène sont aussi les conditions de • , p. 22 l’expérimentation, ne doit pas masquer des poste du cinéma indépendant. Les projets qu’il restitution d’une autre réalité. Plusieurs films 2005 • , p. 22 constantes fortes et la profonde originalité de porte ensuite, si certains sont financés par des moins connus ou inédits en France – The 2006 • Fast Food Nation, p. 24 son travail. studios et s’inscrivent dans la tradition du cinéma Newton Boys, Live from Shiva’s Dance Floor, Fast • A Scanner Darkly (animation), p. 24 de genre, n’en ont pas moins en commun la Food Nation, Bernie, , Last Flag Flying 2008 • Inning by Inning : A Portrait of recherche de formes neuves pour restituer le senti­ – parcourent ainsi le passé lointain et récent de a Coach (documentaire), p. 33 ment d’un moment ou l’esprit d’une époque. l’Amérique dont ils racontent une histoire 2009 •  & Moi (Me and alternative. Rien cependant de démesuré ni Orson Welles), p. 26 D’emblée, Richard Linklater associe l’expérimenta­ de tapageur dans l’art de Linklater, bien au 2012 • Bernie, p. 26 tion du récit à celle du temps, à la traduction de sa contraire. L’ampleur et l’architecture complexe • Up to Speed (série), p. 34 nature variable, de son écoulement, de ses points des films semblent ne rien peser tant elles visent 2013 • , p. 27 de passage, de son souvenir. Il construit ainsi une à partager la sensation d’être au monde. Cette 2014 • Boyhood, p. 28 série de films qui encapsulent leur récit dans un maîtrise, aussi vertigineuse que discrète, invite 2016 • Everybody Wants Some!!, p. 28 temps court pour mieux en saisir l’essence à repenser la notion d’auteur. 2017 • Last Flag Flying: La Dernière Tournée, complexe. Slacker, Dazed and Confused / p. 30 Génération rebelle, Before Sunrise, SubUrbia, Tape, Judith Revault d’Allonnes 2018 • Fire Ted Cruz (clips), p. 33 Before Sunset, Before Midnight, Everybody Wants Service des cinémas 2019 • Où en êtes-vous, Richard Linklater ? Some ! ! se déroulent tous sur quelques heures, du département Culture et création Une journée au bureau, parfois en temps réel, capturant paradoxalement (court métrage), p. 30 dans cette durée ramassée le mouvement de la vie et de l’époque. Richard Linklater, 2014 © Matt Lankes 2 3 Vos films sont très différents les uns des autres… Vous présentez pour la première fois la RL - Je ne me considère pas comme un cinéaste rétrospective intégrale de vos films et une Interview d’un genre particulier. Nous sommes de toute exposition autour de votre travail. Que cela façon tous limités à nous-mêmes, alors pourquoi signifie-t-il pour vous ? Comment le cinéma a-t-il commencé pour vous ? encore, c’est souvent problématique. J’avais ne pas essayer de repousser les limites de ce RL - C’est évidemment un honneur et, qui Richard Linklater - J’ai grandi en aimant les donc un problème que je n’arrivais pas à dont nous pensons être capables ? Pourquoi plus est, une sorte de défi. J’ai hâte de voir tous films, mais je n’y ai jamais pensé comme résoudre. Au moment où j’allais abandonner ne pas être à la recherche de défis narratifs qui les films et matériaux rassemblés, montrés et quelque chose que je pouvais faire avant l’âge l’idée d’en faire un film, me disant qu’une forme nous font sortir de nos zones de confort ? exposés si près les uns des autres, pour de 20 ans. Jusque-là, je m’étais considéré littéraire était peut-être plus adaptée à ce projet, On regardera toujours en arrière en se disant : découvrir, peut-être, si tout cela est cohérent comme un romancier en herbe, puis comme un alors même que je posais les mains sur le clavier « C’est MA version de cette histoire, avec mes et a un sens. apprenti dramaturge. En découvrant le cinéma, pour commencer à écrire un roman, la solution forces et mes faiblesses. » j’ai réalisé que c’était mon médium : ce que m’a frappé, et le film était là : tout le monde Propos recueillis par les Cinémas du département Culture j’avais en tête, c’était des films – pas des grandirait et vieillirait lentement, au fil des ans, et création du Centre Pompidou, le 31 mai 2019 romans, ni des pièces de théâtre. À partir de là, à l’intérieur d’un seul et même film. Il faudrait j’ai consacré ma vie au cinéma. douze années pour le faire, mais je savais que ça marcherait comme je le voulais. Le temps est au centre de votre travail. Comment sont nés les trois Before, avec les mêmes Vous avez parfois travaillé avec Hollywood et personnages et acteurs qu’on retrouve tous les souvent avec des stars, tout en restant neuf ans, et Boyhood, que vous avez tourné indépendant. Vous avez créé votre société, pendant douze ans ? Detour Filmproduction, mais aussi la très active RL - J’ai toujours aimé la relation unique que Austin Film Society qui a maintenant un cinéma, l’art cinématographique entretient avec le des studios, distribue des aides. Comment en temps. Je pense qu’elle est absolument êtes-vous arrivé là ? fondamentale. Si le film est une toile, le temps RL - J’ai consciemment choisi de garder est la peinture, ce qui peut bien sûr prendre l’industrie à distance de mon centre de création, une infinité de formes différentes. à la fois géographiquement et spirituellement. La trilogie des Before n’était pas intentionnelle. Si vous vous en approchez trop, cela peut Nous avons été entraînés à chaque fois, en affecter votre processus de réflexion, vos prises réalisant que les deux personnages, Julie et Ethan, de décision, vos priorités. Je veux juste raconter étaient dans une nouvelle phase de leur vie et que les histoires qui me passionnent, sans plan ni nous avions quelque chose à raconter à ce sujet. stratégie, un film après l’autre, sans compromis. L’origine de Boyhood est totalement différente. J’ai eu la chance d’avoir parfois l’appui Je voulais faire un film très personnel sur de l’industrie, je suis heureux aussi de pouvoir l’enfance, mais je ne savais pas comment passer à de plus petits budgets et d’autres montrer cette histoire. Ce que je voulais contextes pour réaliser un projet particulier. dépeindre nécessitait une toile beaucoup plus Je ne me suis jamais considéré comme grande qu’à l’habitude. Or il y a une limitation un cinéaste d’un certain niveau. Austin est inhérente à ce que l’on peut représenter avec un endroit merveilleux pour travailler, une ville de jeunes acteurs. Vous ne pouvez pas dire à un très moderne et progressiste mais toujours dans enfant de 9 ans : « Ok, maintenant tu vas jouer le Texas qui est au cœur de mes histoires. comme si tu avais 13 ans », et utiliser plusieurs J’ai le sentiment aujourd’hui que notre acteurs pour un même rôle ne fonctionne que s’il communauté cinématographique et moi avons y a une grande différence d’âge entre eux – et grandi ensemble. Richard Linklater, Ethan Hawke et Julie Delpy sur le tournage de Before Sunrise, 1994 © Warner Bros. Tous droits réservés 4 5 Masterclasse Livre Les événements Richard Linklater revient sur l’ensemble de son Richard Linklater, cinéaste du moment parcours, depuis ses premiers films au milieu des dirigé par Romain Lefebvre, Raphaël Nieuwjaer années 1980 jusqu’à ses réalisations les plus et Jean-Marie Samocki. Ouverture Séances exceptionnelles avec récentes et ses projets. Post-éditions, avec la revue Débordements, en coédition avec le Centre Pompidou. Vernissage de l’exposition Richard Linklater Rencontre animée par Olivier Père, directeur de Richard Linklater (p. 8) du lundi 25 novembre d’Arte France Cinéma. De Slacker, qui se trame au gré des déambula­­ Lundi 25 novembre, à partir de 18h30, au dimanche 1er décembre tions de ses personnages, jusqu’à Boyhood, Forum-1 Samedi 30 novembre, 17h, Petite salle tourné sur une période de douze années afin de en présence du cinéaste Lorelei Linklater dans le cadre de l’École du Centre Pompidou témoigner de la lente maturation des corps, Accès libre le mercredi 27 novembre Entrée libre les films de Richard Linklater apparaissent À suivre en direct sur le site du Centre Pompidou : comme autant d’occasions de briser l’étau de la Projection de l’autoportrait inédit, réalisé sur Ethan Hawke http://bit.ly/live-masterclasse-Linklater dramaturgie cinématographique conventionnelle. une commande du Centre Pompidou, Où en du lundi 25 au vendredi 29 novembre Le temps n’y est plus un engrenage implacable êtes-vous, Richard Linklater ? (2019, 21’, p. 30), mais le lieu des possibles, de l’ouverture et de suivi de Before Sunrise (1995, 101’, p. 16) Julie Delpy la perte. À la fois multiple et cohérente, l’œuvre Lundi 25 novembre, 20h, Cinéma 1 le vendredi 3 janvier de Richard Linklater est ainsi devenue au fil en présence du cinéaste et l’acteur Ethan Hawke de trois décennies le creuset d’un cinéma du Séance semi-publique Les auteurs du livre Richard Linklater, « moment » qui, dans sa quête d’un sentiment cinéaste du moment, accompagnent également de présence au monde, révèle la secrète plusieurs séances. (voir calendrier, p. 38) puissance des songes et des temps de la vie habituel­lement regardés comme « faibles ».

Entretien inédit avec Richard Linklater Textes d’Adrienne Boutang, Fernando Ganzo, Romain Lefebvre, Raphaël Nieuwjaer, Judith Revault d’Allonnes et Jean-Marie Samocki Parution le 8 novembre 2019 148 pages, 14€ En vente à la librairie Flammarion du Centre Pompidou

Vente-signature à l’issue de la masterclasse de Richard Linklater Samedi 30 novembre, à partir de 18h30, devant la Petite salle

Before Sunrise, Richard Linklater, 1995 © Warner Bros. Tous droits réservés 6 7 L’exposition

Dans le paysage cinématographique américain Esprit et cauchemars de l’époque à l’aube des années 1990, Slacker et Dazed and Confused / Génération rebelle provoquent Cinéaste du zeitgeist, attaché à traduire l’esprit une véritable déflagration. Le public comme d’une époque, Richard Linklater a imaginé des la critique ne s’y trompent pas : au sein de récits structures narratives et temporelles paradoxales étoilés inscrits dans une seule journée, Richard qui, en enchâssant leurs récits dans une Linklater saisit l’esprit de sa génération,­ celui très courte durée, expriment pourtant tout d’une jeunesse coming of age, accédant à le sentiment d’une génération. Photographies, un âge adulte dont elle rejette les conventions. documents préparatoires et vidéos explorent Ses films suivants restituent la substance ce mouvement duel dans Dazed and Confused/ multiple et évanescente du temps dans des Génération rebelle et Slacker qui condensent constructions toujours plus audacieuses qui et déplient les années 1970 et le tournant des transcrivent l’instant comme le lent passage années 1990. des années, les rites et seuils de l’existence, en particulier ceux de l’enfance et de la Les cauchemars de l’époque, sa violence, jeunesse, leurs traces physiques et mémo­ hantent aussi le travail du cinéaste. Une série Dazed and Confused / Génération rebelle, Richard Linklater, 1993 © Universal Studios. Tous droits réservés. rielles, concrètes et abstraites. de photographies, une installation, des vidéos et tirages de photogrammes donnent à

Pour la première fois, Richard Linklater déploie voir l’imbrication du réel et de l’imaginaire qui L’ exposition en une exposition rassemblant photographies, confère leur acuité et leur étrangeté au film- documents, vidéos et films inédits la matière- enquête Fast Food Nation comme à la temps au cœur de son travail. science-fiction adaptée de Philip K. Dick, A Scanner Darkly.

Slacker, Richard Linklater, 1990, serie polaroid © Detour Filmproduction, photos Debbie Pastor Fast Food Nation, Richard Linklater, 2006 © Matt Lankes 8 9 Grandir, vieillir Autoportraits au fil du temps Affiches alternatives de la trilogie Before, par Jason Munn, Avec la trilogie romantique des Before qui l’a fait Sur une commande du Centre Pompidou pour sa 2016 © Mondo connaître en France, Richard Linklater a filmé collection d’autoportraits de cinéastes, Richard le temps dans tous ses états, fragile et endurant, Linklater présente le court métrage qu’il a réalisé bref et obsédant, éclaté et continu, opposant la en réponse à la question : « Où en êtes-vous ? ». valeur subjective que le duo de personnages lui En miroir, les rêveries et divagations du cinéaste- accorde à l’objectivité des horloges qui rythment acteur dans son premier long métrage, It’s leur rencontre, leurs retrouvailles et leur vie Impossible to Learn to Plow by Reading Books, commune. Le cinéaste a ainsi saisi les actions et ses monologues à la fois philo­so­phiques et et effets multiples du temps sur ses deux person­ loufoques dans Slacker et Waking Life complètent nages-acteurs et sur leur couple qui mûrit son autoportrait au fil des ans. Richard Linklater à l’écran. Dans Boyhood, il a suivi le long et esquisse aussi l’avenir en évoquant ses projets Naissance et histoire d’une Affiches et décor rêvés mystérieux processus de formation d’une en cours. communauté de cinéma personne à travers l’enfance et l’adolescence À côté de la reconstitution spectaculaire du jusqu’à la majorité, entre les deux rites de De ciné-club itinérant, l’Austin Film Society, que décor d’un de ses films, la Moon Tower de Dazed passage que sont l’entrée et la sortie de l’école, Richard Linklater a créé avec quelques amis en and Confused / Génération rebelle – qui est filmant son quotidien et son entourage qui évoluent 1985, s’est muée au cours de ses trente-cinq elle-même une réplique de tours d’éclairage en même temps. Portraits, essais, photographies années d’existence en véritable communauté public datant de la fin du 19e siècle, que la ville de plateau et de tournage restituent ces de cinéma extrêmement active. La cinéphilie, d’Austin est la seule au monde à posséder entreprises de transcription cinéma­tographique le goût du partage et le dynamisme de Richard encore aujourd’hui –, Richard Linklater, grand de l’écoulement du temps, de la permanence Linklater ont ainsi fait d’Austin un haut lieu cinéphile et collectionneur d’affiches de cinéma, et de la transformation des êtres. du cinéma indépendant aux États-Unis, où se présente les posters alternatifs de ses propres

L’ exposition It’s Impossible To Learn To Plow by Reading Books, sont installés Terrence Malick, Robert Rodriguez, films. Une invitation à se remémorer ses films L’ exposition Richard Linklater, 1988 © Detour Filmproduction Mike Judge, Jeff Nichols, Andrew Bujalski, autant qu’à les imaginer et les rêver. autrefois Quentin Tarantino, Guillermo del Toro, David Gordon Green, … La création et l’histoire de la Film Society sont ici retracées à travers une sélection de ses archives, affiches, photos et vidéos. Heads I Win / Tails You Lose, une œuvre expérimentale inédite de Richard Linklater à travers laquelle il a rendu hommage à la pellicule, est exposée à côté du Countdown, un collage de centaines de captures issues de cette vidéo dont Richard Linklater a déjà créé précédemment deux versions, au Museum of Moving Image à New York et dans le hall du cinéma de la Film Society à Austin.

Sexuality and Blasphemy in The Avant Garde, 1985, 1ère projection de l’Austin Film Society © Austin Film Society Before Midnight, Richard Linklater, 2013 © Before Midnight Inc, photo Despina Spyrou 10 11 Trilogie Before Slacker de Richard Linklater « Je viens de faire un rêve bizarre dans le États-Unis, 1990, DCP (format d’origine : 8mm, Super 8, 16mm, bus. Vous avez déjà fait ces rêves qui sont Les films vidéo, gonflés en 35mm), 97’, coul., vostf réels ? Je veux dire, ils sont si vifs, c’est scénario : Richard Linklater • image : • son : Denise Montgomery • montage : Scott Rhodes comme si c’était complètement réel. Il y a avec Richard Linklater, Rudy Basquez, Louis Black, Jean toujours quelque chose d’étrange qui se Caffeine, Jerry Deloney, Charles Gunning, Sarah Harmon, passe dedans. J’en fais un tous les deux ans David Haymond, Jan Hockey, Mark James, Louis Mackey, Scott Marcus, Tom Pallotta, Debbie Pastor, John Slate, Teresa environ. Je m’en souviens toujours très bien. Woodshock It’s Impossible to Learn to Plow Taylor, Stella Weir et quatre-vingts autres acteurs et habitants Il y a toujours quelqu’un qui se fait écraser de Richard Linklater, by Reading Books d’Austin ou quelque chose de vraiment bizarre. Une en collaboration avec Lee Daniel de Richard Linklater fois j’ai déjeuné avec Tolstoï, une autre fois États-Unis, 1985, HD (format d’origine : Super 8), 7’, coul., vostf États-Unis, 1988, HD (format d’origine : Super 8), 85’, coul., vostf Quelques heures à Austin, Texas, un jour d’été j’étais tourneur pour Frank Zappa. image, son, montage : Richard Linklater, Lee Daniel scénario, image, son, montage : Richard Linklater en 1989. La caméra suit un passant puis l’autre, Bref, ce rêve que je viens de faire, c’était avec Daniel Johnston avec Richard Linklater voyageant à travers les rues de la ville et comme ça, sauf qu’au lieu de quelque Dans ce premier long métrage réalisé en Super 8, multi­pliant de curieuses rencontres : jeunes chose d’étrange, il ne se passait rien du Durant l’été 1985, Richard Linklater suit, avec seul à tous les postes, le jeune cinéaste se filme excentriques, velléitaires et complotistes, tout. C’était comme dans Le Survivant. son ami et futur chef opérateur Lee Daniel, le dans ses occupations quotidiennes, ses ennuis personnages originaux et anticonformistes. Il n’y avait personne autour. Je voyageais festival de Woodshock à Austin. Ils enregistrent et ses errances, sur la route entre Austin, en regardant par les fenêtres des bus, l’ambiance acidifiée qui règne alors sur la scène les montagnes du Montana et San Francisco. Devenu culte, ce deuxième long métrage, qui des trains et des voitures. Quand j’étais à la rock alternative texane. saisit l’état d’esprit du lieu et de l’époque, maison, je regardais la télé en zappant sans Deux ans avant Slacker, Richard Linklater a fait de Richard Linklater l’un des principaux cesse, je lisais. Combien de rêves vous « Tourné en Super 8 avec un magnétophone exprime déjà ici son goût pour les temps représentants du cinéma indépendant américain faites où vous lisez dans le rêve ? Nagra, Woodshock a l’image et le son rugueux. « faibles » qui échappent à toute dramaturgie et de la contre-culture. Attendez… Il y avait ce livre que je viens Cependant, le film déploie un esprit malicieux classique. « Visuellement, l’idée principale, c’était proba­ de lire dans le bus. C’était dans mon rêve ! Les films dans son aspiration délirante à faire référence « Ce film porte aussi […] l’empreinte des blement que je voulais très peu de montage, des Je l’ai peut-être inventé, c’est bizarre. au festival de Woodstock, qui le transforme structuralistes américains. Je pense à des gens prises longues et les mêmes objectifs. Avec les L’hypothèse de tout ce livre, c’était que en satire de poche du documentaire de Michael comme Jon Jost, James Benning, Mark personnages qui changeaient constamment, chaque pensée crée sa propre réalité. Wadleigh, Woodstock (1970). » Rappaport, même Jim Jarmusch à ses débuts, je voulais que ça paraisse réaliste, comme un flot À chaque choix ou décision que tu prends, Rob Stone, The Cinema of Richard Linklater, avec un film comme Permanent Vacation (1980). sans fin… J’avais en permanence cette idée la chose que tu choisis de ne pas faire walk don’t run, 2018 Ils n’avaient pas peur de faire des plans longs, de fluidité et de réel en tête. » se sépare et vit sa propre réalité, et ça par exemple. C’est une chose que j’aimais Richard Linklater, My First Movie : Take Two, de Stephen continue comme ça éternellement. » beaucoup, et qui correspondait à la façon dont Lowenstein, 2009 mon cerveau fonctionnait. Cela m’a alors semblé Richard Linklater la meilleure manière d’exprimer cette vision Samedi 30 novembre, 14h30, Cinéma 1 Extrait de son monologue dans Slacker presque mécaniste de la vie qui traverse le film. » en présence de Richard Linklater Entretien, Richard Linklater, cinéaste du moment, 2019 (p. 7) Samedi 28 décembre, 20h, Cinéma 2

Dimanche 15 décembre, 14h30, Petite salle Sortie en salle de Slacker pour la première fois Lundi 6 janvier, 20h, Cinéma 2 en France au premier trimestre 2020. Informations : splendor-films.com

Woodshock, Richard Linklater, 1985 © Detour Filmproduction Slacker, Richard Linklater, 1990 © Detour Filmproduction 12 13 Heads I Win / Tails You Lose Dazed and Confused / Génération de Richard Linklater rebelle États-Unis, 1990, HD (format d’origine : Beta analogique), 251’, de Richard Linklater coul., sans paroles États-Unis, 1993, 35mm, 102’, coul., vostf image, montage : Richard Linklater scénario : Richard Linklater • image : Lee Daniel • son : Val Kuklowsky, Sandy Gendler • montage : À l’ère vidéo, Richard Linklater rend un hommage avec Ben Affleck, Michelle Burke, Rory Cochrane, hypnotique à la pellicule, en enregistrant et Adam Goldberg, Cole Hauser, Sasha Jenson, Milla Jovovich, montant plus de quatre heures d’amorces de Jason London, Deena Martin, Matthew McConaughey, Parker Posey, Anthony Rapp, Marissa Ribisi, Wiley Wiggins bobines des films qu’il montrait à l’Austin Film Sélection officielle, festival de Locarno, 1993 Society. Dernier jour de classe dans une petite ville Cette vidéo expérimentale inédite est diffusée texane en mai 1976. En même temps que en boucle dans l’exposition (p. 11). le bizutage traditionnel des futures recrues, les lycéens fêtent le début des vacances, s’amusent, se rapprochent, s’affirment, évoluent.

Dazed and Confused a marqué une génération. Tenu par Quentin Tarantino pour l’un des dix meilleurs films de l’histoire du cinéma, il a notamment lancé les carrières de jeunes acteurs Nous partons à la recherche de ce que nous devenus stars, tels que Ben Affleck, Matthew n’attendons pas. McConaughey, Adam Goldberg et Parker Posey. La poésie n’est pas un genre mais une « Le dernier après-midi de cours (scandé par le Les films conscience du monde, une manière particulière School’s Out d’Alice Cooper) donne le coup Les films d’être lié à la réalité. Le cinéma comme la forme d’envoi d’une nuée d’événements et d’humeurs Heads I Win / Tails You Lose, Richard Linklater, 1990 © Austin Film Society, Detour Filmproduction d’art la plus vraie et la plus poétique. qui, selon les âges, n’ont pas la même portée : Le réel n’est pas dramatique. Le drame naîtra chasse aux bizuts, match de baseball, sortie en après une combinaison d’éléments boîte, virée en bagnole, fête à la belle étoile, nuit non-dramatiques. blanche. L’empathie de Linklater est souvent Nous ne sommes pas les artisans d’une du côté des “juniors”, signe que les bourgeonne­ contrefaçon, mais des personnes qui essaient ments du printemps doivent maintenant passer de donner forme au monde réel – sa beauté à un autre stade. Et en même temps, qu’y a-t-il et sa laideur, sa compassion et sa cruauté, de plus beau que les promesses ? » son infinité et ses limites. Joachim Lepastier, Cahiers du Cinéma, n°724, juillet-août 2016 L’art n’est pas dans l’esprit mais dans l’œil, l’oreille, la mémoire des sens. Samedi 30 novembre, 20h, Cinéma 1 Nous capturerons la vie qui passe, dans son en présence de Richard Linklater flot continu et imprévisible. Lundi 16 décembre, 20h, Cinéma 1

Richard Linklater Extraits des notes à l’équipe de Dazed and Confused / Génération rebelle

Dazed and Confused, Richard Linklater, 1993 © Universal Studios. Tous droits réservés 14 15 Before Sunrise SubUrbia de Richard Linklater de Richard Linklater États-Unis, 1995, 35mm, 101’, coul, vostf États-Unis, 1996, 35mm, 121’, coul, vostf scénario : Richard Linklater, • image : Lee Daniel • scénario : Eric Bogosian, d’après sa pièce de théâtre originale • son : Tom Hammond, Thomas Szabolcs • montage : Sandra Adair image : Lee Daniel • son : Tom Hammond, Jennifer Murphy • avec Julie Delpy, Ethan Hawke montage : Sandra Adair Ours d’argent du meilleur réalisateur, festival de Berlin, 1995 avec Jayce Bartok, Amie Carey, Nick Katt, Ajay Naidu, Parker Posey, Giovanni Ribisi, Samia Shoaib, Dina Spybey, Steve Zahn C’est la fin des vacances. Entre Budapest et Vienne, dans le train qui les ramène, Jesse, Coincés dans une banlieue perdue, cinq jeunes un Américain et Céline, une Française, tombent amis, qui ne font pas grand-chose de leurs vies, sous le charme l’un de l’autre. Ils décident traînent près d’une épicerie. Une nuit, un ancien de faire halte ensemble dans la capitale camarade, devenu un musicien connu, leur autrichienne. Ils n’auront qu’une nuit pour rend visite. Tensions et frustrations se révèlent. apprendre à se connaître, avant que l’aube ne les sépare. « Jamais […] la nuit n’aura semblé aussi longue, exaspérante, idiote et stérile que celle vécue « Une fois, j’ai rencontré une fille à Philadelphie par une poignée de jeunes gens au coin d’une et on a passé toute une nuit à marcher, à supérette, perdue quelque part dans une zone parler… Ça n’a rien d’extraordinaire, je pense commerciale. Le passé tend à s’y imposer que beaucoup de gens ont vécu la même chose, comme le point de référence unique, tandis mais ça m’a donné envie de tourner un film qui que la perspicacité devient la pointe aiguë du tenterait de capturer ce qui se passe entre deux ressentiment et de l’impuissance. La fiction Before Sunrise, Richard Linklater, 1995 © Warner Bros. Tous droits réservés personnes quand elles tombent amoureuses. même se réduit à un simple mensonge, puisque Les films Filmer un coup de foudre. C’est comme ça qu’est rien de toute façon ne semble mériter d’être Les films né Before Sunrise. Je l’ai imaginé comme une essayé, poursuivi, risqué, rêvé. » comédie romantique, mais qui serait débarrassée Raphaël Nieuwjaer, Richard Linklater, cinéaste du moment, des poncifs du genre. Une comédie romantique 2019 (p. 7) réaliste, minimaliste et très personnelle. J’ai élaboré une première version du script, mais Samedi 7 décembre, 17h, Cinéma 1 comme elle était un peu boiteuse, je me suis Dimanche 22 décembre, 14h30, Cinéma 2 mis en quête d’acteurs qui seraient également capables d’écrire et d’apporter des idées. Avec Julie et Ethan, on a passé trois semaines, enfermés dans une chambre d’hôtel pour tout reprendre à zéro. » Richard Linklater, Première, 26 juin 2013

Lundi 25 novembre, 20h, Cinéma 1 en ouverture de la rétrospective et en présence de Richard Linklater et d’Ethan Hawke Vendredi 3 janvier, 20h, Cinéma 2 en présence de Julie Delpy

SubUrbia,Richard Linklater,1993 © Warner Bros. Tous droits réservés 16 17 Le Gang des Newton Waking Life de Richard Linklater « Cette nuit-là, j’ai fait un rêve, il y avait un de Richard Linklater États-Unis, 2001, HD (format d’origine : DV), 99’, coul., vostf type, censé être médium. Mais j’étais États-Unis, 1998, DCP (format d’origine : 35mm), 122’, coul., vostf scénario : Richard Linklater • image : Richard Linklater, sceptique, je me disais il n’est pas médium. Tommy Pallotta • son : Tom Hammond, Ethan Andrus • scénario : Richard Linklater, Claude Stanush, Clark Lee Walker, Soudain, je me mets à flotter, à léviter vers d’après le livre de Claude Stanush et David Middleton • montage : Sandra Adair image : Peter James • son : Pat Jackson, John Pritchett • avec Wiley Wiggins, Richard Linklater, Lorelei Linklater, le plafond. Presque au plafond, je dis : montage : Sandra Adair Julie Delpy, Ethan Hawke, Adam Goldberg, Charles Gunning, “D’accord, je vous crois. Vous êtes un Alex Jones, Timothy “Speed” Levitch, Steven Soderbergh, avec Matthew McConaughey, Ethan Hawke, Vincent D’Onofrio, médium, posez-moi, s’il vous plaît”. Skeet Ulrich, Dwight Yoakam, Julianna Margulies Robert C. Solomon. Prix CinemAvvenire et Lanterna Magica, festival de Venise, 2001 Je redescends et au moment où mes pieds Meilleur film expérimental, National Society of Film Critics, 2002 vont toucher le sol, le médium se change en La folle et véritable histoire des frères Newton femme à robe verte. C’est Lady Gregory. Waking Life, Richard Linklater, 2001 qui, dans les années 1920, ont abandonné Un jeune homme, piégé dans une série de rêves Lady Gregory était la mécène de Yeats, une © Fox Searchlight. Tous droits réservés la campagne texane déshéritée pour se convertir et de faux réveils, rencontre toutes sortes Irlandaise. Je n’avais jamais vu son image, en bandits. Dévalisant quarante-sept banques de personnages qui lui parlent du temps, mais j’étais sûr que c’était le visage de Lady et commettant la plus grande attaque de train de l’espace, de l’univers, de l’existence. Le titre Gregory. Elle se tourne vers moi et dit : de l’histoire des États-Unis, ils braquent le pays est tiré d’une citation du philosophe George “Je vais vous expliquer la nature de dans l’ombre, avec quelques règles d’or : Santayana : « La raison est une folie utilisée l’univers. […] En réalité, il n’y a qu’un ne voler qu’aux plus grands escrocs, sans faire à bon escient ; l’état d’éveil (“waking life”) est instant : maintenant. Et c’est l’éternité.” » de victimes. un rêve contrôlé. » Richard Linklater « En même temps que le sujet offre à Linklater Richard Linklater utilise ici pour la première fois Extrait de son monologue dans Waking Life l’occasion de mettre en scène un western doublé la rotoscopie, une technique d’animation qui Waking Life, Richard Linklater, 2001 d’un film de gangsters, rendant hommage consiste à dessiner le film sur les images © Fox Searchlight. Tous droits réservés Les films à des moments et des genres de l’histoire du tournées en prise de vue réelle, renforçant ainsi Les films cinéma que le parcours des frères lui permet de l’ambivalence entre éveil et rêve de cette relier, il lui donne aussi à dresser un autre divagation philosophique. Il adoptera le même portrait de l’Amérique des “Roaring Twenties” procédé pour son adaptation du roman de et de ses hors-la-loi. » science-fiction de Philip K. Dick, A Scanner Judith Revault d’Allonnes, Richard Linklater, cinéaste Darkly (p. 24). du moment, 2019 (p. 7) « Le rêve lucide devient ainsi dans Waking Life un moyen privilégié de mettre en évidence le fait Vendredi 29 novembre, 20h, Cinéma 1 que le rêve n’est pas une irréalité, mais qu’il en présence de Richard Linklater et d’Ethan Hawke constitue bien une modalité de l’expérience que Samedi 21 décembre, 20h, Cinéma 2 nous faisons de la réalité. » Romain Lefebvre, Richard Linklater, cinéaste du moment, 2019 (p. 7)

Dimanche 1er décembre, 20h, Cinéma 2 en présence de Richard Linklater Samedi 14 décembre, 20h, Cinéma 2 présenté par Romain Lefebvre, codirecteur et contributeur du livre Richard Linklater, cinéaste du moment (p. 7)

Le Gang des Newton, Richard Linklater, 1997 © Twentieth Century Fox. Tous droits réservés 18 19 Tape Rock Academy de Richard Linklater School of Rock États-Unis, 2001, DVCAM, 86’, coul, vostf de Richard Linklater scénario : Stephen Belber, d’après sa pièce de théâtre originale • États-Unis, 2003, 35mm, 108’, coul, vostf image : Maryse Alberti • son : Ethan Andrus, Ira Spiegel • scénario : Mike White • image : Rogier Stoffers • montage : Sandra Adair son : Jacob Ribicoff, Danny Michael • montage : Sandra Adair avec Ethan Hawke, Robert Sean Leonard, avec Jack Black, Miranda Cosgrove, Joan Cusack, Sarah Prix Lanterna Magica, festival de Venise, 2001 Silverman, Mike White

De passage au Michigan, Vince entend régler Dewey Finn est un musicien de rock passionné des comptes. Dans sa chambre de motel, il fait mais incontrôlable. Tout juste viré de son groupe, venir Jon, son ancien ami de lycée, devenu il vit aux crochets de son ami Ned, professeur réalisateur. Vince soupçonne Jon, qui lui avait intérimaire. Un jour, il reçoit un appel, destiné volé son amour de lycée, Amy, de l’avoir violée. à Ned, d’une école huppée qui lui propose Après un affrontement verbal entre les deux un poste d’enseignant. Se faisant passer pour jeunes hommes, que Vince enregistre sur son ami, Dewey Finn entreprend d’apprendre cassette, Amy arrive avec sa version des faits. le rock à ses élèves et de former un groupe pour la « Battle of the bands ». « Pour les personnages comme pour les spectateurs, c’est la possibilité même d’entrevoir « Certains ont considéré que Linklater s’était une base objective qui s’évapore dans cette vendu avec Rock Academy, mais c’est sans doute confrontation de points de vue. […] Tandis que le film le plus subversif sorti d’un grand studio Rock Academy, Richard Linklater, 2003 © . Tous droits réservés l’action se déroule en huis clos et en temps réel, américain ces dernières années en ce qu’il l’espace de la chambre fait l’objet d’un inspire les enfants à délaisser leurs études, Les films découpage intense, les multiples points de vue à désobéir à leurs parents conservateurs, à se Les films de la caméra venant réfléchir à l’image le conflit regrouper et à rocker. » des personnages. » Rob Stone, The Cinema of Richard Linklater, Romain Lefebvre, Richard Linklater, cinéaste walk don’t run, 2018 du moment, 2019 (p. 7) Dimanche 8 décembre, 14h30, Cinéma 1 Vendredi 13 décembre, 20h, Cinéma 2 présenté par Fernando Ganzo, contributeur du Dimanche 29 décembre, 17h, Cinéma 2 livre Richard Linklater, cinéaste du moment (p. 7) Samedi 28 décembre, 17h, Cinéma 2

Rock Academy, Richard Linklater, 2003 © Paramount Pictures. Tous droits réservés Tape, Richard Linklater, 2001 © DR 20 21 Before Sunset Bad News Bears de Richard Linklater de Richard Linklater États-Unis, 2004, 35mm, 100’, coul, vostf États-Unis, 2005, DCP (format d’origine : 35mm), 113’, coul, vostf scénario : Julie Delpy, Ethan Hawke, Richard Linklater, scénario : Bill Lancaster, Glenn Ficarra et John Requa, d’après sur une histoire et d’après les personnages de Richard Linklater le scénario de Bill Lancaster (1976) • image : Rogier Stoffers • et Kim Krizan • image : Lee Daniel • son : Tom Hammond, son : Beth Sterner, Edward Tise • montage : Sandra Adair Bernard Bats • montage : Sandra Adair avec Billy Bob Thornton, Greg Kinnear, Timmy Deters, Marcia avec Julie Delpy, Ethan Hawke Gay Harden, Sammi Kane Kraft Nominé aux Oscars du meilleur scénario adapté, 2005 Morris Buttermaker, un ancien joueur de Deuxième volet d’une trilogie devenue culte, baseball professionnel recyclé en exterminateur Before Sunset retrouve Jesse et Céline de rats, compte gagner de l’argent facilement en France, neuf ans après leur coup de foudre. en devenant l’entraîneur d’une équipe scolaire. À nouveau, ils n’ont que quelques heures Il se retrouve à la tête d’un groupe d’ados à partager avant que Jesse reprenne l’avion. démotivés et indisciplinés. Raillé par un Malgré l’urgence, ils déambulent dans Paris entraîneur rival, bousculé par son employeuse au rythme de longues discussions sur et mis au défi par ses joueurs, Buttermaker sort l’étiolement de leur jeunesse et l’échec de leurs de son apathie pour réaliser l’inimaginable : vies sentimentales. Une certaine nostalgie former une véritable équipe. Bad News Bears enveloppe le couple désormais trentenaire, est un remake du film du même nom, réalisé par qui n’oublie cependant pas de se séduire une Michael Ritchie en 1976. nouvelle fois. « Vif, séditieux, riche de ses humeurs variables Bad News Bears, Richard Linklater, 2005 © Paramount Pictures. Tous droits réservés « Cinéaste du bavardage, Richard Linklater et de sa verve, l’ouvrage change le sport Les films donne ici de son style l’expression la plus en un désordre réjouissant, voisin des soirées Les films discrètement radicale. Parole et marche – aussi en boîte, et s’attendrit à peine sur l’ardeur banale que paraisse la liaison, elle est peut-être, des enfants. » dans cette version exclusive, inédite. » Alain Masson, Positif, no 540, février 2006 Mia Hansen-Løve, Cahiers du cinéma, no 600, avril 2005 Samedi 7 décembre, 14h30, Cinéma 1 Jeudi 28 novembre, 20h, Cinéma 1 Jeudi 26 décembre, 20h, Cinéma 2 présenté par Richard Linklater et Ethan Hawke et suivi d'une rencontre avec Ethan Hawke Dimanche 5 janvier, 14h30, Cinéma 2

Bad News Bears, Richard Linklater, 2005 © Paramount Pictures. Tous droits réservés

Before Sunset, Richard Linklater, 2004 © Warner Bros. Tous droits réservés 22 23 Fast Food Nation A Scanner Darkly de Richard Linklater de Richard Linklater États-Unis, 2006, 35mm (format d’origine : 16mm gonflé en États-Unis, 2006, 35mm (format d’origine : DV), 100’, coul., vostf 35mm), 116’, coul., vostf scénario : Richard Linklater, d’après le roman de Philip K. Dick • scénario : Eric Schlosser, Richard Linklater, d’après le livre image : Shane F. Kelly • son : Tom Hammond, Ethan Andrus • d’Eric Schlosser • image : Lee Daniel • son : Tricia Linklater, montage : Sandra Adair Michael J. Benavente, Ethan Andrus • montage : Sandra Adair avec Keanu Reeves, , Rory Cochrane, avec Greg Kinnear, Ashley Johnson, Paul Dano, Robert Downey Jr., Woody Harrelson Catalina Sandino Moreno, Patricia Arquette, Ethan Hawke, Sélection officielle Un certain regard, festival de Cannes, 2006 Kris Kristofferson, Bruce Willis Sélection officielle, festival de Cannes, 2006 Une banlieue californienne, en 2013. Le responsable marketing de la chaîne de fast- L’interminable et vain combat de l’Amérique food Mickey’s a un problème : de la viande contre la drogue se confond désormais avec contaminée a été trouvée dans les stocks du Big sa guerre contre le terrorisme. La Substance D, One, le hamburger best-seller de la marque. une drogue hautement toxique, est omnipré­ Quittant ses bureaux californiens, il va découvrir sente. Le gouvernement en profite pour justifier les abattoirs et leurs employés clandestins, les un contrôle toujours plus étroit de ses citoyens. élevages surpeuplés, les restaurants des centres L’agent Bob Arctor est contraint de jouer commerciaux. Ce n’est pas seulement la viande les taupes auprès de ses amis et encouragé qui est toxique, mais tout le système de la à prendre de la Substance D pour mieux restauration rapide. espionner ses utilisateurs, jusqu’à se surveiller lui-même. Fast Food Nation, Richard Linklater, 2006 © DR « Fast Food Nation s’inscrit avec bonheur dans le genre de la fiction de gauche, réactualisée Pour cette adaptation du roman de Philip K. Dick Les films sous la bannière du film-réseau. Sans pathos, paru en 1977, A Scanner Darkly (Substance Les films sans bons sentiments, sans manipulation mort), Richard Linklater travaille, comme dans idéologique et sans recours aux ficelles du show, Waking Life (p. 18), avec la rotoscopie, qui Richard Linklater déconstruit un mécanisme, consiste à animer le film en dessinant sur des met à jour un système, pose les bonnes images en prises de vue réelle, ajoutant ainsi questions. » à la confusion paranoïaque entre réel et Romain Lecler, Critikat, 22 novembre 2006 imaginaire. « L’idée était de m’interroger, comme K. Dick, Dimanche 1er décembre, 14h30, Cinéma 1 sur ce qu’est la réalité, mais aussi de réfléchir en présence de Richard Linklater à ce qui, de la science-fiction, est devenu réel Vendredi 20 décembre, 20h, Cinéma 2 aujourd’hui : Big Brother, les caméras de surveillance, les réseaux de trafic de drogue liés aux intérêts de l’État. » Richard Linklater, Cahiers du cinéma, no 615, septembre 2006

Vendredi 6 décembre, 20h, Cinéma 1 Lundi 30 décembre, 20h, Cinéma 2

A Scanner Darkly, Richard Linklater, 2006 © Warner Bros. Tous droits réservés 24 25 Orson Welles & moi Bernie Before Midnight de Richard Linklater de Richard Linklater Jean Cocteau : « Le cinéma, c’est la mort de Richard Linklater États-Unis, 2012, HD (format d’origine : DCP), 99’, coul., vostf États-Unis, 2013, DCP, 109’, coul., vostf au travail ». Et Jean-Luc Godard : « le cinéma, États-Unis, 2009, DCP (format d’origine : 35mm), 114’, coul., vostf scénario : Skip Hollandsworth, Richard Linklater • scénario : Julie Delpy, Ethan Hawke, Richard Linklater, c’est la vérité vingt-quatre fois par seconde ». scénario : Holly Gent Palmo, Vince Palmo, d’après le roman image : Dick Pope • son : Tom Hammond, John Pritchett • d’après les personnages de Richard Linklater et Kim Krizan • • D’une citation l’autre, se dessine une thèse : de Robert Kaplow • image : Dick Pope • son : Ian Wilson, montage : Sandra Adair image : Christos Voudouris son : Tom Hammond, • Colin Nicolson • montage : Sandra Adair avec Jack Black, Shirley MacLaine, Matthew McConaughey Colin Nicolson montage : Sandra Adair en recueillant la manière dont le temps griffe avec , Christian McKay, , Garrick Hagon, avec Julie Delpy, Ethan Hawke imperceptiblement les visages entre le début Meilleur scénario, National Society of Film Critics et Writers Dans la petite ville de Carthage, au Texas, Bernie Guild of America, 2014 et la fin de chaque scène, le cinéma rendrait Tiede, employé des pompes funèbres, d’une Nominé aux Oscars du meilleur scénario, 2014 le monde à sa vérité nue et impitoyable, En 1937, Richard, un étudiant, découvre en gentillesse extrême, toujours prêt à rendre laissant voir la manière dont toutes choses errant dans les rues de New York le Mercury service, est l’un des habitants les plus appréciés. Dans ce dernier volet de la trilogie Before, nous courent vers leurs trépas et n’enregistrant Theatre, un théâtre sur le point d’ouvrir ses Il lui paraît donc normal de venir en aide à retrouvons Jesse et Céline, maintenant un leur apparition que comme sursis ou comme portes. Son fondateur, un certain Orson Welles Marjorie Nugent, une veuve connue pour sa couple de quadragénaires, en vacances en Grèce trace de leur dissipation prochaine. Mais si lui offre un rôle dans la pièce Julius . misanthropie comme pour sa fortune. avec leurs filles jumelles. Leurs longues cette pente semble fatale, n’est-ce pas parce Alors que cette dernière propulse Welles vers Mrs. Nugent adopte Bernie et le couvre de discussions et promenades persistent, mais que, comme les vingt-quatre photogrammes la célébrité, Richard va tomber sous le charme cadeaux tout en le tyrannisant, jusqu’à ce qu’il finissent cette fois en chicaneries et disputes dans la sentence fameuse de Godard, nous de son assistante, la belle Sonja. craque et l’assassine. autour des responsabilités et des choix de confondons la durée vive, qui fait la matière chacun sur lesquels ils peinent à s’accorder. du cinéma, avec le temps que les horloges « Le mot le plus important du titre est bien Inspiré de faits réels qui se sont déroulés découpent en unités identiques, immobiles, “and”. Me and Orson Welles ne constitue ni en 1996, le film a contribué à la révision de la « Il y a quelque chose du Voyage en Italie dénombrables ? Ainsi du cinéma de Richard un commentaire, ni un pastiche, ni un hommage, peine de Bernhardt Tiede, libéré en 2014 de Rossellini dans ce voyage en Grèce qui fait Linklater : s’il est essentiel de noter que ses mais bien un véritable dialogue, celui qui aurait et hébergé par Richard Linklater pendant deux de l’amour le plus beau des combats. » premiers films ramassent l’enchevêtrement été impossible dans le champ du cinéma, ans, jusqu’à ce qu’un nouveau procès ne le Olivier Bonnard, Le Nouvel Observateur, 27 juin 2013 des récits dans l’espace de vingt-quatre Les films mais qui le devient dans celui du théâtre. » reconduise derrière les barreaux. heures, que le tournage de Boyhood s’étala Les films Fernando Ganzo, Richard Linklater, cinéaste du moment, « Mêlant le biopic avec des acteurs hollywoodiens Dimanche 1er décembre, 17h, Cinéma 1 au contraire sur douze ans ou que la trilogie 2019 (p. 7) (Jack Black en Bernie, Shirley MacLaine en en présence de Richard Linklater des Before… invite à retrouver Julie Delpy Marjorie Nugent) à des interviews face caméra Dimanche 5 janvier, 17h, Cinéma 2 et Ethan Hawke en 1995, 2004, 2013, les Jeudi 12 décembre, 20h, Cinéma 1 qui défendent unanimement Tiede (certains chiffres et les dates ne mesurent pourtant Lundi 23 décembre, 20h, Cinéma 2 témoignages sont portés par les habitants de que l’envers d’un effort pour recueillir, au vol Carthage eux-mêmes, d’autres sont joués par ou patiemment, dans les filets de ces chrono­ des comédiens), Bernie fait le portrait grammes étranges un temps vécu tour à tour contradictoire d’un criminel mais aussi d’une immense et imperceptible, tressé de devenirs bourgade américaine, de son mode de vie dont les aiguilles tournent en tous sens : et de ses mentalités. » nul ne sait combien durait le temps où nous Judith Revault d’Allonnes, Richard Linklater, cinéaste étions enfants, ni quels approfondis­se­ments du moment, 2019 (p. 7) couvent sous la durée d’une relation, ni quelles éternités dans un éclat d’adolescence. Dimanche 8 décembre, 17h, Cinéma 1 Le cinéma n’est pas la mort au travail : c’est précédé de Fire Ted Cruz (p. 33), présenté par la vie qui n’est jamais à l’heure. Jean-Marie Samocki, codirecteur et contributeur Before Midnight, Richard Linklater, 2013 Orson Welles et Moi, Richard Linklater, 2008 du livre Richard Linklater, cinéaste du moment (p. 7) © Before Midnight Inc, photo Despina Spyrou Mathieu Potte-Bonneville © Metropolitan Filmexport Vendredi 27 décembre, 20h, Cinéma 2 Directeur du département Culture et précédé de Fire Ted Cruz (p. 33) création du Centre Pompidou

26 27 Boyhood Everybody Wants Some !! de Richard Linklater de Richard Linklater États-Unis, 2014, DCP, 165’, coul., vostf États-Unis, 2016, DCP, 117’, coul., vostf scénario : Richard Linklater • image : Lee Daniel, Shane Kelly • scénario : Richard Linklater • image : Shane F. Kelly • son : Tom Hammond, Ethan Andrus, Ben Lazard, Ben Lowry • son : John Pritchett, Tom Hammond • montage : Sandra Adair montage : Sandra Adair avec Temple Baker, Zoey Deutch, Ryan Guzman, Tyler Hoechlin, avec Ellar Coltrane, Lorelei Linklater, Patricia Arquette, Blake Jenner, J. Quinton Johnson, Tanner Kalina, Glen Powell, Ethan Hawke Wyatt Russell, Juston Street Ours d’argent du meilleur réalisateur, festival de Berlin, 2014 Meilleur film, BAFTA, 2015 Meilleur film (drame) et meilleur réalisateur, Golden Globes, 2015 Dans Dazed and Confused / Génération rebelle, Nominé aux Oscars du meilleur film, meilleur réalisateur et Richard Linklater avait encapsulé tout l’esprit meilleur scénario original, 2015 Nominé aux Césars du meilleur film étranger, 2015 de la jeunesse des années 1970 le temps d’un bizutage de fin d’année des futurs lycéens. Tourné sur une période de douze ans, de 2001 Plus de vingt ans après, le cinéaste réalise à 2013, avec les mêmes acteurs, Boyhood suit en miroir Everybody Wants Some!!, une comédie le jeune Mason de l’âge de six ans jusqu’à sa qui saisit les premières heures de nouveaux majorité, vivant avec sa sœur et sa mère, séparée étudiants sur un campus universitaire au début de son père. Les déménagements, les amis, des années 1980. les rentrées des classes, les premiers émois, les petits riens et les grandes décisions rythment « Plus qu’à sa réjouissante bande originale, plus sa jeunesse et le préparent à devenir adulte. qu’à sa singulière beauté plastique, le charme du film tient à ce talent qu’a toujours eu « La fabrication d’un « temps réel » […] touche Linklater de saisir une vérité des gestes et des Boyhood, Richard Linklater, 2014 © Boyhood Inc. IFC Productions I, L.L.C. Tous droits reservés infiniment moins que la durée qui traverse expressions, et de révéler, ce faisant, l’essence Les films Boyhood ou la trilogie des Before, ces longs de l’instant. » Les films poèmes en prose sur la maturation des corps Isabelle Regnier, Le Monde, 20 avril 2016 et le creusement des rides. Le cinéma y apparaît à nu, comme le moyen d’accueillir le passage Samedi 7 décembre, 20h, Cinéma 1 du temps à travers l’empreinte qu’il laisse sur les présenté par Adrienne Boutang, contributrice du êtres. Ce réalisme préside également aux choix livre Richard Linklater, cinéaste du moment (p. 7) d’écriture, davantage portés vers les scènes Jeudi 19 décembre, 20h, Cinéma 1 ordinaires ou quotidiennes. Déliant l’ordre trop figé de la causalité, il laisse à chacune d’elles la possibilité de s’épanouir en un moment. Banalité du présent, banalité encore – quoique déchirante – du temps qui a passé, mais aussi ouverture à la transfiguration potentielle de chaque instant. » Raphaël Nieuwjaer, Richard Linklater, cinéaste du moment, 2019 (p. 7)

Mercredi 27 novembre, 20h, Cinéma 1 en présence de Richard Linklater, Lorelei Linklater et Ethan Hawke Samedi 4 janvier, 20h, Cinéma 2 Everybody Wants Some!!, Richard Linklater, 2016 © Metropolitan Filmexport 28 29 Last Flag Flying : La Dernière Tournée Où en êtes-vous, Richard Linklater ? de Richard Linklater Where Do You Stand Today, Richard Linklater? États-Unis, 2017, DCP, 125’, coul., vostf scénario : Richard Linklater, Darryl Ponicsan, d’après le roman Une journée au bureau de Darryl Ponicsan • image : Shane F. Kelly • son : Tom Hammond, Chris Strollo • montage : Sandra Adair Another Day at the Office avec Steve Carell, Bryan Cranston, Laurence Fishburne de Richard Linklater États-Unis - France, 2019, DCP, 21’, coul., vostf En 2003, Larry « Doc » Shepherd, un ancien scénario : Richard Linklater • image : E.J. Enríquez • son : Justin Hennard • montage : Sandra Adair • médecin de la Navy, retrouve Sal Nealon, un production : Centre Pompidou, Detour Filmproduction gérant de bar, et le révérend Richard Mueller. avec Sophia Bernard, Richard Linklater, Brittaney Ortiz, Tous les trois ont combattu ensemble au Angela Rawna, Nicholas Saenz Vietnam. Larry est venu leur demander de l’accompagner aux funérailles de son fils, D’une conférence téléphonique avec les jeunes mort pendant la guerre d’Irak et dont le corps cadres d’un studio à une séance chez une psy, vient d’être rapatrié. Sur la route, les décou­ Richard Linklater fait un autoportrait sincère, vertes amères sur les mensonges de l’armée délicieusement malin et comique, qui n’épargne se mêlent à la camaraderie et à la solidarité pas l’époque. retrouvées du trio. « Où en êtes-vous ? » est une collection initiée « Par ses références à la guerre du Vietnam et sa par le Centre Pompidou qui passe commande dimension de road-movie, Last Flag Flying est à chaque cinéaste invité d’un film de forme libre, Last Flag Flying, Richard Linklater, 2017 © Metropolitan Filmexport délibérément marqué par certains films des avec lequel il répond à cette question à la fois années 70 – difficile de ne pas le rapprocher de rétrospective, introspective, et tournée vers Les films La Dernière Corvée de Hal Ashby (1973), adapté l’avenir, ses désirs et ses projets. Les films d’un autre roman de Ponicsan, dont celui-ci est une suite –, mais on songe aussi à John Lundi 25 novembre, 20h, Cinéma 1 Ford, notamment pour une manière comparable, avant-première pour l’ouverture de la toutes proportions gardées, d’opposer un rétrospective en présence de Richard Linklater système militaire rigide à des soldats motivés par Séance semi-publique un sens profond (et alcoolisé) de l’amitié et de Lundi 6 janvier, 20h, Cinéma 2 l’engagement collectif. » Marcos Uzal, Libération, 16 janvier 2018 Et en boucle dans l’exposition jusqu’au 6 janvier, au Forum -1, tous les jours sauf les mardis, Lundi 2 décembre, 20h, Cinéma 1 de 11h à 21h, accès libre Samedi 4 janvier, 17h, Cinéma 2

Où en êtes-vous,Richard Linklater?, Richard Linklater, 2019 © Centre Pompidou, Detour Filmproduction 30 31 Inning by Inning : Fire Ted Cruz Les films pour A Portrait of a Coach de Richard Linklater de Richard Linklater États-Unis, 2018, HD, 6 × 30’’, coul., vostf États-Unis, 2008, DVD (format d’origine : HD), 106’, coul., vostf scénario : Richard Linklater • image : Shane Kelly • image : Brian Franklin • son : Tricia Linklater, Michael son : Sean McCormick • montage : Sandra Adair la télévision et internet • avec Sonny Carl Davis J. Benavente montage : Sandra Adair avec Cathy Clark, Roger Clemens, Augie Garrido, Joe Jamail, Bill Little, Darrell Royal, Huston Street, Dave Weatherman Une série de six clips de trente secondes contre la candidature du sénateur ultra-conservateur du Live From Shiva’s Dance Floor $5.15/Hr. Richard Linklater, qui a fait intensivement du Texas Ted Cruz à sa réélection en 2018. Parodiant de Richard Linklater de Richard Linklater baseball à l’université jusqu’à ce qu’une les vidéos de campagne, Richard Linklater met États-Unis, 2003, Beta numérique (format d’origine : HDCAM), États-Unis, 2004, HD, 33’, coul, vostf blessure ne l’oblige à renoncer, consacre en scène l’un des acteurs de son film Bernie, qui 21’, coul, vostf scénario : Richard Linklater • image : Jeff Culbertson, un portrait au célèbre entraîneur Augie Garrido. se déroulait dans une petite ville typiquement image : Lee Daniel • son : Tom Hammond, Gerry Stein • Enrique Garcia • son : Tom Hammond • montage : Sandra Adair montage : Sandra Adair avec America Ferrera, Retta, William Lee Scott, Clark Il s’intéresse aux qualités d’un bon meneur texane, se moquant du slogan de Cruz « Tough as avec Timothy « Speed » Levitch Middleton, Maverick Shaw d’équipe, dans le sport et au-delà, à la façon Texas ». d’être à l’écoute de ses joueurs pour être Guide touristique, historien, poète et libre Une comédie noire sur un restaurant de fast- capable d’obtenir d’eux la meilleure performance Dimanche 8 décembre, 17h, Cinéma 1 penseur, Timothy « Speed » Levitch, auquel food à Austin. Tout y passe : la chaîne possible. suivi de Bernie (p. 26), présenté par Jean-Marie Bennet Miller avait consacré le documentaire industrielle écœurante qui livre les produits, Samocki, codirecteur et contributeur du livre The Cruise (1998), fait une visite du quartier le personnel ultra-précaire et sous contrôle « Le baseball, comme la musique, la danse, Richard Linklater, cinéaste du moment (p. 7) de Ground Zero quelques mois après l’attentat permanent, les méthodes de management le voyage, la conversation ou l’amour, n’est pas Vendredi 27 décembre, 20h, Cinéma 2 du 11 septembre 2001. Loin des commisérations paternalistes et débilitantes, le cynisme des affaire de contrôle mais d’acquiescement à ce suivi de Bernie (p. 26) bienséantes, il revient sur le fondement dirigeants. qui vient. Un tel abandon exige du courage, commercial et compétitif de la ville et imagine et peut-être est-ce, après tout, la forme suprême ce que pourrait être le mémorial, la vie dans « Nous avons réalisé un pilote très drôle, qui de la maîtrise. Garrido le dit aux lycéens puis aux la peur et sans la peur. Les idées fusent pour aurait pu devenir une série. À l’époque, le étudiants qu’il accompagne depuis quatre penser New York autrement. minimum salarial était de 5,15$, c’est l’origine décennies : “Laisse la balle te guider. – Laisse du titre. Aujourd’hui, il doit être autour de 7,15$, ton corps trouver son propre cheminement à et internet Les films pour la télévision « Linklater s’inscrit dans l’immédiateté comme ce n’est toujours pas suffisant pour vivre, travers le processus. – Oublie les récompenses.” acte révolutionnaire qui s’oppose à la manipu­ évidemment. Le titre de chaque saison de la En un mot : sois dans le moment. » lation médiatique. » série aurait été actualisé en fonction de Raphaël Nieuwjaer, Richard Linklater, cinéaste du moment, Rob Stone, The Cinema of Richard Linklater, walk, ce montant. Le patron de HBO a trouvé le projet 2019 (p. 7) don’t run, 2018 trop déprimant et n’a pas donné suite. Finalement, je suis heureux de cette décision, Samedi 14 décembre, 17h, Cinéma 2 car les sentiments acerbes que m’inspirait présenté par Raphaël Nieuwjaer, codirecteur ce projet se sont retrouvés dans Fast Food et contributeur du livre Richard Linklater, Nation. » cinéaste du moment (p. 7) Entretien, Richard Linklater, cinéaste du moment, 2019 (p. 7) Samedi 28 décembre, 14h30, Cinéma 2

Samedi 14 décembre, 14h30, Cinéma 2 Dimanche 22 décembre, 17h, Cinéma 2

Fire Ted Cruz, Richard Linklater, 2018 © DR $5.15:Hr, Richard Linklater, 2004 © HBO

32 33 Up to Speed de Richard Linklater Avec Richard Linklater États-Unis, 2012, HD, 6 x 26’, coul, vostf scénario : Timothy “ Speed ” Levitch, Richard Linklater • image : Shane F. Kelly • son : Greg Amstrong, Joel Sadler • montage : Catie Cacci, Mike Saenz avec Timothy « Speed » Levitch, John C. McDonnell, Jeff Doucette

Dans cette série en six épisodes, après Live from Shiva’s Dance Floor, Timothy « Speed » Levitch voyage à travers les États-Unis et leur histoire, s’arrêtant à chaque fois dans une ville ou une région dont il organise une visite hors des sentiers battus, apportant une autre lumière sur le passé et la construction de l’identité américaine : San Francisco redessinée par les tremblements de terre, Chicago et le mouvement ouvrier, la frontière Kansas-Missouri et la Guerre civile, la Virginie et Thomas Jefferson, New York et son chaos, et, pour finir, une convention de guides touristiques discutant leur métier. Up to Speed, Richard Linklater, 2012 © Detour Filmproduction, Hulu « Pendant un moment, nous pensions appeler cela “The Magikal History Tour”. En apparence, Double Play, Gabe Klinger, 2013 © Gladys Glover c’est un documentaire, mais il y a quelque chose de plus radical, de plus fantastique, que ce soit Les films pour la télévision et internet Les films pour la télévision à travers les éléments d’animation, les objets Double Play : James Benning et parlants, etc. Il s’agit en un sens d’une histoire Richard Linklater psychédélique. La réalité peut être beaucoup Double Play: James Benning and Richard de choses. » Linklater Entretien, Richard Linklater, cinéaste du moment, 2019 (p. 7) Collection Cinéma, de notre temps de Gabe Klinger France – Portugal – États-Unis, 2013, DCP, 70’, couleur, vostf image : Eduard Grau • son : Pedro Marinho, Pedro Ribeiro, Épisodes 1, 2 et 3 : San Francisco / Chicago / Vasco Carvalho • montage : Gabe Klinger Kansas & Missouri avec Richard Linklater, James Benning, Sandra Adair Samedi 21 décembre, 14h30, Cinéma 2 Up to Speed, Richard Linklater, 2012 © Detour Filmproduction, Hulu Dimanche 29 décembre,14h30, Cinéma 2 Portrait de l’amitié et du dialogue qu’entretiennent de longue date deux cinéastes Double Play, Gabe Klinger, 2013 © Gladys Glover Épisodes 4, 5 et 6 : Virginia / New York City / a priori très éloignés, l’expérimental James The Tour Guide Convention Benning et Richard Linklater, Double Play mêle Samedi 21 décembre, 17h, Cinéma 2 conversations et archives pour explorer les Samedi 4 janvier, 14h30, Cinéma 2 connections et divergences dans leurs approches respectives de l’existence et du cinéma.

Dimanche 15 décembre, 17h, Petite salle

34 35 Carte blanche à Richard Linklater 1980’s “Texas Cowboy Movies” « J’ai pensé partager deux “films texans” du Last Night at the Alamo début des années 1980 que j’ai vraiment de Eagle Pennell aimés au fil des ans, très différents l’un États-Unis, 1984, DCP (format d’origine : 16mm gonflé en 35mm), de l’autre, et probablement plus proches de 81’, nb, vostf scénario : Kim Henkel • image : Eric Alan Edwards l’archétype texan que mes choix habituels. et Brian Huberman • son : Phillip R. Davis • L’un est rural, l’autre urbain, l’un contem­ montage : Kim Henkel, Eagle Pennell platif, l’autre humoristique, l’un à petit budget avec Sonny Carl Davis, Steven Mattila, Lou Perryman mais bourré de talent, l’autre indépendant et fauché, l’un sur la sobriété et la rédemption, Les clients réguliers de The Alamo, un bar l’autre saisissant un alcoolisme exubérant à Houston, s’y réunissent la veille de sa Last Night at the Alamo, Eagle Pennell, 1984 © Louis Black Productions, Watchmaker Films et un manque assez hilarant de conscience démolition. Un d’entre eux, Cowboy Regan,

de soi. Horton Foote est le Tchekhov de tente de sauver le bar par l’intermédiaire Carte blanche l’Amérique, avec la carrière la plus longue et d’un ami influent. la plus créative qu’on puisse imaginer. Eagle Pennell est un franc-tireur qui s’est épuisé Samedi 30 novembre, 12h, Cinéma 2 sans jamais réaliser son potentiel. en présence de Richard Linklater Tender Mercies est l’un des plus grands films jamais sortis du Texas, et Last Night at the Alamo est un film résolument indépendant Tendre Bonheur qui m’a fait penser que je pouvais y arriver Tender Mercies aussi. Tender Mercies a remporté des Oscars, de Bruce Beresford Last Night n’a presque jamais été vu. Je les États-Unis, 1983, 35mm, 92’, coul., vostf aime tous les deux, et je serai toujours inspiré scénario : Horton Foote • image : Russell Boyd • son : Maurice Schell et Christopher Newman • par eux. » montage : William M. Anderson avec Betty Buckley, Robert Duvall, Tess Harper Richard Linklater Dans une région rurale du Texas, Mac Sledge, chanteur de musique country et alcoolique en reconversion, essaie de refaire sa vie avec l’aide d’une jeune veuve et de son fils.

Dimanche 1er décembre, 12h, Cinéma 2 en présence de Richard Linklater Tendre Bonheur, Bruce Beresford, 1983 © Studio Canal, Tamasa Distribution 36 37 Vendredi 13 décembre Vendredi 20 décembre Vendredi 27 décembre Calendrier des séances 20h Cinéma 2 20h Cinéma 2 20h Cinéma 2 Tape (2001, 86’) de Richard Fast Food Nation (2006, 114’) Fire Ted Cruz (2018, 6 x 30’’), Linklater, p. 20 de Richard Linklater, p. 24 Bernie (2012, 99’) de Richard Lundi 25 novembre Samedi 30 novembre Lundi 2 décembre Linklater, p. 26 et 33 18h30 Forum -1 12h Cinéma 2 20h Cinéma 1 Samedi 14 décembre Samedi 21 décembre Vernissage de l’exposition Carte blanche à Richard Last Flag Flying : La Dernière 14h30 Cinéma 2 14h30 Cinéma 2 Samedi 28 décembre de Richard Linklater (p. 8), Linklater en sa présence 1/2 Tournée (2017, 125’) de Richard Live from Shiva’s Dance Floor Up to Speed : San Francisco / 14h30 Cinéma 2 en sa présence Last Night at the Alamo (1984, Linklater, p. 30 (2003, 21’), $5.15/Hr. (2004, 33’) Chicago / Kansas & Missouri Inning by Inning : A Portrait of Accès libre 81’) de Eagle Pennell, p. 36 de Richard Linklater, p. 32 (2012, 3 épisodes de 26’) a Coach (2008, 106’) de Richard 20h Cinéma 1 14h30 Cinéma 1 Vendredi 6 décembre 17h Cinéma 2 de Richard Linklater, p. 34 Linklater, p. 33 Ouverture de la rétrospective Slacker (1990, 97’) de Richard 20h Cinéma 1 Inning by Inning : A Portrait of 17h Cinéma 2 17h Cinéma 2 avec la projection de l’autopor­ Linklater, en présence du A Scanner Darkly (2006, 100’) a Coach (2008, 106’) de Richard Up to Speed : Virginia / New York Rock Academy (2003, 108’) trait inédit réalisé sur une cinéaste, p. 13 de Richard Linklater, p. 24 Linklater, présenté par Raphaël City / The Tour Guide Convention de Richard Linklater, p. 20 commande du Centre Pompidou, 17h Petite salle Nieuwjaer, p. 33 (2012, 3 épisodes de 26’) 20h Cinéma 2 Où en êtes-vous, Richard Masterclasse de Richard Samedi 7 décembre 20h Cinéma 2 de Richard Linklater, p. 34 Slacker (1990, 97’) de Richard Linklater ? (2019, 21’), suivi de Linklater, animée par Olivier Père 14h30 Cinéma 1 Waking Life (2001, 99’) de 20h Cinéma 2 Linklater, p. 13 Before Sunrise (1995, 101’) de Accès libre dans la limite des Bad News Bears (2005, 113’) Richard Linklater, présenté par Le Gang des Newton (1998, 122’) Richard Linklater, en présence places disponibles de Richard Linklater, p. 22 Romain Lefebvre, p. 18 de Richard Linklater, p. 18 Dimanche 29 décembre du cinéaste et d’Ethan 20h Cinéma 1 17h Cinéma 1 14h30 Cinéma 2 Hawke, p. 30 et 16 Dazed and Confused / SubUrbia (1996, 121’) de Richard Dimanche 15 décembre Dimanche 22 décembre Up to Speed : San Francisco / Séance semi-publique Génération rebelle (1993, 102’) Linklater, p. 16 14h30 Petite salle 14h30 Cinéma 2 Chicago / Kansas & Missouri de Richard Linklater, en 20h Cinéma 1 Woodshock (1985, 7’) de Richard SubUrbia (1996, 121’) de Richard (2012, 3 épisodes de 26’) Mercredi 27 novembre présence du cinéaste, p. 14 Everybody Wants Some!! Linklater, It’s Impossible to Learn Linklater, p. 16 de Richard Linklater, p. 34 20h Cinéma 1 (2016, 117’) de Richard Linklater, to Plow by Reading Books (1988, 17h Cinéma 2 17h Cinéma 2 Boyhood (2014, 165’) de Richard Dimanche 1er décembre pré­senté par Adrienne Boutang, 85’) de Richard Linklater, p. 12 Live from Shiva’s Dance Floor Tape (2001, 86’) de Richard Linklater, en présence du 12h Cinéma 2 p.28 17h Petite salle (2003, 21’), $5.15/Hr. (2004, 33’) Linklater, p. 20 cinéaste et des acteurs Lorelei Carte blanche à Richard Double Play : James Benning de Richard Linklater, p. 32 Linklater et Ethan Hawke, p. 28 Linklater en sa présence 2/2 Dimanche 8 décembre et Richard Linklater (2013, 70’), Lundi 30 décembre Tendre bonheur / Tender Mercies 14h30 Cinéma 1 de Gabe Klinger, p. 35 Lundi 23 décembre 20h Cinéma 2 Jeudi 28 novembre (1983, 92’) de Bruce Beresford, Rock Academy (2003, 108’) 20h Cinéma 2 A Scanner Darkly (2006, 100’) 20h Cinéma 1 p. 36 de Richard Linklater, présenté Lundi 16 décembre Orson Welles & moi (2009, 114’) de Richard Linklater, p. 24 Before Sunset (2004, 100’) 14h30 Cinéma 1 par Fernando Ganzo, p. 20 20h Cinéma 1 de Richard Linklater, p. 26 de Richard Linklater, présenté Fast Food Nation (2006, 114’) 17h Cinéma 1 Dazed and Confused /Génération Vendredi 3 janvier par le cinéaste et Ethan Hawke de Richard Linklater, en Fire Ted Cruz (2018, 6 × 30’’), rebelle (1993, 102’) de Richard Jeudi 26 décembre 20h Cinéma 2 et suivi d'une rencontre avec présence du cinéaste, p. 24 Bernie (2012, 99’) de Richard Linklater, p. 14 20h Cinéma 2 Before Sunrise (1995, 101’) Ethan Hawke, p. 22 17h Cinéma 1 Linklater, présenté par Bad News Bears (2005, 113’) de Richard Linklater, en Before Midnight (2013, 109’) de Jean-Marie Samocki, p. 33 et 26 Jeudi 19 décembre de Richard Linklater, p. 22 présence de l’actrice Julie Delpy, Vendredi 29 novembre Richard Linklater, en présence 20h Cinéma 1 p. 16 20h Cinéma 1 du cinéaste, p. 27 Jeudi 12 décembre Everybody Wants Some!! Le Gang des Newton (1998, 122’) 20h Cinéma 2 20h Cinéma 1 (2016, 117’) de Richard Linklater, de Richard Linklater, en Waking Life (2001, 99’) de Orson Welles & moi (2009, 114’) p. 28 présence du cinéaste et d’Ethan Richard Linklater, en présence de Richard Linklater, p. 26 Hawke, p. 18 du cinéaste, p. 18

38 39 Samedi 4 janvier 14h30 Cinéma 2 Remerciements Informations pratiques Up to Speed : Virginia / New York Nous remercions tout et également City / The Tour Guide Convention particulièrement Tania Antonioli, Jody Centre Pompidou DÉPARTEMENT EXPOSITION Service de la production (2012, 3 épisodes de 26’) Richard Linklater ; Arlington, Adrienne Boutang, Place Georges Pompidou CULTURE ET CRÉATION audiovisuelle de Richard Linklater, p. 34 Julie Delpy, Ethan Hawke ; Joris Boyer, Sonia Buchman, 75191 Paris cedex 04 Commissariat de l’exposition Kirsten McMurray, Catherine Cécile Cornet, Eymeric 17h Cinéma 2 Métro Hôtel de Ville, Directeur Richard Linklater Pôle photographie Gonzales et Detour Dequier, Léna Force, Fernando Rambuteau, Mathieu Potte-Bonneville En collaboration avec Bruno Descout Last Flag Flying : La Dernière Filmproduction ; Ganzo, Eric Garza, Matthieu Châtelet-Les Halles Cheffe du service des Judith Revault d’Allonnes et Chargées de production Tournée (2017, 125’) de Richard Holly Herrick, Robert Ramos, Grimault, Brent Guido, Marion Pendant les travaux de cinémas Sylvie Pras, assistées de Claire audiovisuelle Brady Dyer et l’Austin Film Guillon, David Holbrooke, Linklater, p. 30 rénovation, l’entrée Sylvie Pras Chambon Lisa Durand, Kim Lévy Society ; Yann Houbre, Laurent s’effectue rue Beaubourg, Chargée de programmation Chargée de production Chargée de traitement image 20h Cinéma 2 Suzanne Deal Booth, Jourdren, Massoumeh Lahidji, côté rue Saint Merri de la rétrospective Maud Desseignes et son Boyhood (2014, 165’) de Richard Jane Schweppe, Chris et Conor Manning, Eva Informations Judith Revault d’Allonnes, Architecte-scénographe Anouck Schmidt Francesca Beale ; Markovits, Léa Mignot, Linklater, p. 28 01 44 78 12 33 assistée de Claire Chambon et Camille Excoffon, assistée de Réalisateur-monteur La ville d’Austin ; Virginie Palugan, Olivier Père, Kathleen Maxymuk Judith Quirot Axel Misipo Suzanne Arosteguy et Janet Pierson, Frédéric Pillier, Tarifs Cinéma Administration Régisseur des espaces Exploitation audiovisuelle Dimanche 5 janvier Criterion ; Mark Rance, Shane Riley, 5€, 3€ tarif réduit et abonnés Catherine Quiriet David Rouge Vahid Hamidi responsable Matt Lankes, Kevin Ford ; Marthe Rolland, Julie 14h30 Cinéma 2 du Festival d’Automne à Régie Éclairagiste Mourad Rennou responsable Marie Collin, Gérard Sandefer, André Schaublin, Paris, gratuit pour les adhé- Baptiste Coutureau Éric Brayer du magasin Before Sunset (2004, 100’) di Giacomo, Margot Charon, Marc Scheffen, David Schiff, rents du Centre Pompidou Conception graphique Christophe Bechter, Éric de Richard Linklater, p. 22 Christine Delterme et le Yves Tixier, Xavier Ubeira, (dans la limite des places DIRECTION Lacasta Design Hagopian, Emmanuel Festival d’Automne à Paris ; Amelia Young 17h Cinéma 2 réservées, et sauf ouverture DE LA PRODUCTION Rodoreda Sébastien Raimondi et post- semi-publique : 3€) Ateliers et moyens Before Midnight (2013, 109’) éditions ; Achat de billets Directrice techniques RELATIONS AVEC LA PRESSE de Richard Linklater, p. 27 Raphaël Nieuwjaer, Romain par téléphone : 01 44 78 12 33, Anne-Sophie de Gasquet ET PARTENARIATS Lefebvre, Jean-Marie Samocki en ligne : https://billetterie. Directrice adjointe, cheffe du Installation des œuvres et la revue Débordements ; centrepompidou.fr, service administratif et Philippe Chagnon, Jérémy Directrice de la Lundi 6 janvier Serge Fendrikoff et Splendor sur place : en caisses (unique- financier Carrasco, Philippe Delapierre, communication et du 20h Cinéma 2 Films ment le jour de la séance) Anne Poperen Pierre Herman, Olivier Yvay numérique Où en êtes-vous, Richard Masterclasse entrée libre Chef du service des expositions Atelier montage-documents Agnès Benayer Nous remercions dans la limite des places Yvon Figueras James Caritey Directeur adjoint th Linklater ? (2019, 21'), 20 Century Fox, disponibles Cheffe du service de la régie Éclairage Marc-Antoine Chaumien Woodshock (1985, 7’), la Cinémathèque française, des œuvres Arnaud Jung responsable Chargé de production la Cinémathèque de It’s Impossible to Learn to Plow Exposition accès libre, de 11h Sandrine Beaujard-Vallet d’atelier audiovisuelle Luxembourg, la Cinémathèque à 21h (sauf mardi) Cheffe du service scénogra- Dominique Fasquel, Thierry Yann Bréheret by Reading Books (1988, 85’) royale de Belgique, phie et réalisations Kouache Presse cinéma du Centre de Richard Linklater, p. 30 et 12 la Cinémathèque suisse, Retrouvez la bande- muséographiques Peinture Pompidou Crescent Moon Publishing, annonce et l’ensemble des Gaëlle Seltzer Lamri Bouaoune, Dominique Pierre Laporte Communication Diaphana, Giraffe Partners, programmes sur Chef du service de la produc- Gentilhomme, Sofiane Saal 51, rue des Petites Écuries Gladys Glover, HBO, Louis www.centrepompidou.fr tion audiovisuelle Menuiserie 75010 Paris Tous les films sont présentés en version Black Productions, Suite aux besoins de vérifica- Sylvain Wolff Léo Garion, Léa Rey, Patrice 01 45 23 14 14 originale sous-titrée en français. Metropolitan Filmexport, tion des sacs et des affaires Préventeur Richard [email protected] Tous les supports de projection ont été MGMT., Mondotees, des visiteurs dans le cadre du David Martin fournis par le cinéaste ou choisis en accord NBCUniversal, Paramount plan Vigipirate-état d’ur- Régie des salles Directrice du développement avec lui. Pictures, Park Circus, gence, il est recommandé de Hugues Fournier-Montgieux et économique et international Playtime, Swank Films se présenter 30 minutes au les équipes des projection- Gaële de Medeiros Distribution, Tamasa minimum avant le début de nistes et agents d’accueil Responsable mécénat et Distribution, Under the chaque séance. partenariats Influence Productions, VDM, Jean-Christophe Claude Wallflower Press, Warner Bros. Entertainment, Watchmaker Films

40 41 Les cinémas Les du Centre rendez-vous Pompidou réguliers

Tout au long de l’année, le cinéma est chaque Les yeux doc à midi jour présent au Centre Pompidou, en salles, dans Chaque vendredi le Musée et dans les expositions, de la simple Film séance en passant par la rétrospective, Un mercredi sur deux l’exposition-installation et jusqu’au festival. Prospectif cinéma Le visiteur est également invité à voir et revoir Le dernier jeudi du mois en salle une programmation de films d’artistes Vidéo et après conservés dans la collection du Centre Pompidou Un lundi par mois et à découvrir régulièrement son patrimoine Hors pistes avant-premières vidéo. Une fois par mois Du court, toujours Une fois par mois Les rencontres d’images Les temps Documentaires une fois par mois Trésors du doc forts à venir Une fois par mois La fabrique des films Plus vite, plus haut, plus fort Deux fois par trimestre Filmer le sport Nouvelles écritures jusqu’au 20 décembre 2019 Une fois par trimestre

Sergueï Loznitsa Jour après jour, retrouvez toute l’actualité Rétrospective intégrale en présence des Cinémas du Centre Pompidou sur du cinéaste son agenda en ligne et inscrivez-vous à notre 8 janvier – 8 mars 2020 newsletter.

Le peuple des images centrepompidou.fr/cpv/agenda Hors Pistes, 15e édition 24 janvier – 9 février 2020

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