LIMOUSIN BILAN HAUTE- SCIENTIFIQUE Tableau des opérations autorisées 2011

Code Commune, lieu-dit Responsable, organisme Nature Prog. Epoque Réf. opération de l’op. carte

3002/3065 Château-Chervix, place du 8 Mai 1945, Anne Jégouzo (INR) OPD 20/23 GAL/MA 1 le Bourg 3144 Châteauponsac, porte Peyrine et Jacques Roger (MCC) SD 19 MA ▲ 2 rue Jeanne-d’Arc 3070 Châteauponsac, Grands Jardins Christian Scuiller (INR) OPD 23 MA 3 3068 , Villefélix Jonathan Antenni-Teillon (INR) OPD 4 3111 , crypte Saint-Martial (phase 2) Xavier Lhermite (PRI) FP 23 MA 5 2977 Limoges, le Mas-Vergne Jonathan Antenni-Teillon (INR) OPD 20 GAL 6 3134 Limoges, Landouge, Chez Fournier Jonathan Antenni-Teillon (INR) OPD ▲ 7 2956 Limoges, la Grande Pièce Jean-Michel Beausoleil (INR) OPD ▲ 8 3095 Magnac-Bourg, Le Monceau Marie-Hélène Jamois (INR) OPD 9

3122 Saint-Jean-Ligoure, , Patrice Conte (MCC) SD 27 MA ▲ 10 pont sur la Ligoure 3112 Saint-Junien, les Martines Gérard Sandoz (INR) OPD 15 FER 11 3076 Saint-Léonard-de-Noblat, rue Frédéric Gerber (INR) OPD 19 MA/MOD 12 Jean-Jaurès 3092 , Le Repaire Mélanie Mairecolas (PostDOC) FP 25 FER/MA 13 3056 , Le Petit Buisson Jean-Michel Beausoleil (INR) OPD 14 3041 Veyrac, Le Petit Moulin Jean-Michel Beausoleil (INR) SP 20 FER/MA 15 3042 Veyrac, La Croix de l’Ange Catherine Roncier (INR) SP 20 GAL 16 3022 Veyrac, centre bourg ancien Christian Scuiller (INR) OPD 23 MA 17 3088 Tracé LGV du Palais-sur-Vienne à Christophe Maniquet (INR) PRD 18 Bussière-Poitevine 3083 Yan Giry (BEN) PRD 19 3082 Château-Chervix, Coussac-Bonneval, Jérôme Lachaud (BEN) PRD 20 Magnac-Bourg, , Pierre-Buffière, La Roche-l’Abeille, Saint-Jean-Ligoure, Saint-Priest-Ligoure, Vicq-sur-Breuilh (Haute-Vienne), Montgibaud (Corrèze)

▲ rapport non parvenu  opération non réalisée

78 LIMOUSIN BILAN HAUTE-VIENNE SCIENTIFIQUE Carte des opérations autorisées 2011

79 LIMOUSIN BILAN HAUTE-VIENNE SCIENTIFIQUE Travaux et recherches archéologiques de terrain 2011

Antiquité- Moyen Age CHATEAU-CHERVIX Place du 8 Mai 1945 - le Bourg

Sondage sur la place du 8 Mai 1945.

Deux opérations de diagnostic archéologique ont à l’ancienne commune «Château-hors-Chervix». été réalisées dans le centre bourg de Château- Les premières mentions de l’église et du châ- Chervix en avril et mai 2011. Elles font suite au teau n’apparaissent pas avant la fin du XIe siè- projet de réaménagement de la place de l’église cle. L’église peu documentée est reconnue et à l’installation d’un réseau de chauffage avec comme un édifice roman, mais pourrait avoir la construction d’une chaudière au bois. subi une phase de travaux considérable à la période moderne 2 . Le cimetière paroissial est Les différents travaux1 traitant la commune de Château-Chervix mettent en évidence un socle antique, localisé dans la partie basse du bourg. Le 2 Bonnaud, 2010. Seule l’arcade conservée dans le centre bourg actuel, situé en hauteur correspond chœur serait d’origine romane. L’article n’indique pas cependant sur quelle base archéologique ou historique 1 Rémy, 2004, 2010 et Priot, 1995. se fonde cette information.

80 également peu évoqué dans les sources 3. Les des fosses invitent à reconnaître une population origines du complexe castral et sa topographie paroissiale avec adultes et immatures. Les rele- restent aussi à définir. La tour carrée, seul ves- vés ne montrent pas de concentration géogra- tige en élévation, semble dater du début du XIVe phique par âge. A contrario, les sépultures siècle 4. semblent suivre deux orientations est-ouest légè- rement divergentes. Ces différences d’axes met- tent-elles en évidence plusieurs phases d’inhumation avec un système de marquage des tombes ? Eu égard au mobilier retrouvé en place dans quelques sépultures, le cimetière existe au moins depuis le XIVe siècle. Son emplacement géographique entre l’église et le château ainsi que des datations relati- vement contemporaines invitent à établir des liens entre ces trois entités.

La présence de la fortification explique-t-elle la concentration funéraire à l’est ? La population inhu- mée recense-t-elle uniquement celle de l’ensemble castral ? Des clôtures existent-elles pour limiter les différents espaces ? Aucune n’a d’ailleurs été repé- rée dans l’emprise de la prescription. Tranchée 6 vue vers le sud, élévations et fondations du mur nord du chœur. Les résultats de ces deux diagnostics reposent sur les observations archéologiques faites dans des sondages réalisés dans le bourg et sur son flanc sud, le long du futur réseau. Les indices d’une occupation antique déjà repérés dans la vallée sont confirmés par la présence de mobi- lier résiduel dans les tranchées les plus basses. Cette découverte, si elle ne permet toujours pas d’identifier le type d’occupation, villa ou vicus, limite son extension au nord. Pour le Moyen Age, les vestiges observés dans l’emprise de la pres- cription sont localisés sur la partie sommitale du promontoire. L’occupation médiévale observée se concentre autour de l’église et essentiellement dans la partie orientale de la place. Cette explora- tion archéologique a permis de dévoiler une partie du cimetière paroissial et de rares éléments bâtis. Deux tessons découverts en position résiduelle dans le comblement d’une tombe évoquent le pre- mier Moyen Age. Aucune structure ou maçonnerie ne peut être associée avec certitude à cette période. Une maçonnerie et trois sépultures antérieures à l’église actuelle restent néanmoins mal datées. L’absence d’étude complète de l’église avec data- Tranchée 1 à l’est de l’église. Exemple de sépulture fouillée sans tion et identification des différentes phases de présence de squelette (vue vers l’ouest). construction suspend l’identification chronologique La lecture des plans anciens renseigne néanmoins des vestiges liés à l’édifice. L’existence de sépul- d’une possible limite de l’emprise du château juste tures implantées avant les élévations actuelles du en bordure de la zone prescrite. Le mur de clôture chœur reste toutefois remarquable. oriental actuel qui sépare la place des riverains pourraient témoigner de cette topographie Le cimetière, reconnu uniquement par les fosses ancienne. sépulcrales en l’absence générale des squelettes, est limité à l’est de l’église. Les typologies variées En marge des datations apportées par le mobilier (étude des céramiques par Brigitte Véquaud, Inrap), 3 La rapide approche des registres paroissiaux du XVIIe ce dernier se révèle remarquable par sa position. Il siècle n’a apporté aucune donnée topographique sur l’or- est en effet relativement rare pour la région de ganisation et la localisation de cet espace. réemployer de la vaisselle dans un contexte 4 Demeure, 2008.

81 funéraire. Cette particularité invite à se poser des questions sur l’origine d’une telle pratique.

La présence de sépultures, très mal conservées, dans la partie supérieure de la stratigraphie confirme l’utilisation prolongée du cimetière. Il est certainement abandonné lors de la création du cimetière actuel. En parallèle de cette acti- vité funéraire, plusieurs structures liées à une activité artisanale s’inscrivent dans l’enceinte funéraire : une fosse d’extraction de granite, une probable forge à proximité et deux fosses à chaux, vestiges des travaux de rejointoiement de l’église.

Anne Jégouzo

Sondage à l’ouest de la tour carrée. X=1571. X=1571. X=1571. X=1571. X=1571. X=1571.

412.70

412.13

412.57 412.11 TR 17 520 530 540 550 560 570

Y=5157.930 412.31 Y=5157.930

Réseau moderne 412.73 413.00

412.83

413.00

412.88

Réseau moderne 413.25

413.14

413.51 413.33 413.33 0 10 m. 413.41 Topographie & DAO: © Fabrice Chevreuse, Inrap.

Place du 414.17

413.80

413.64

413.68 8 mai 413.65

414.57

414.06

413.91

414.02 413.30 412.96 Sép 413.06 413.98 413.45 413.76 1945 413.85 413.34Sép 413.80 413.33 Sép 412.94

413.41 413.37 413.39 414.08

413.85 413.13

413.12 414.28 413.93 414.66

Coupe 413.22 Relevé 920 413.07 920 Y=5157. 413.46 Y=5157. 414.33 414.15 413.96

414.02

415.34

414.05

415.21 415.34 TR 18 415.21 414.07 415.18

414.06

414.07 Sép 414.19 415.18

414.93 414.06 414.16 414.92 414.06 Sép 414.92 M 210 414.93 414.11 415.24 414.87 414.09 414.10 414.63 414.09

Sép 414.70 414.76 414.15 414.13 414.13

414.18 415.44 414.12 moderne Réseau

414.33 414.34

414.19 Sép 415.42

414.15 TR 6 414.20 414.18 415.07 413.94

415.40

414.22 Réseau moderne 414.05 412.93 Sép

413.46

413.43 414.17 413.01 412.12 414.20 412.90 412.76 413.38 414.19414.19 TR 16 414.63 413.38 412.98 414.21 412.97

414.21414.21 Sép 660 Sép 414.21 412.98 412.98 414.45 414.75 414.18 Sép 415.19 412.98

413.49 414.13 412.92 414.15 412.44 413.42 414.25 412.26 414.18 414.11 412.95 414.43 414.39

412.96 414.29 Sép 650 414.24414.19 414.27 414.14 Sép 414.29 414.36 414.23 414.36 415.14 412.78 412.88 412.77 414.18 414.19 413.36 414.17 413.37 414.35 414.25 413.16 414.28 412.81 414.25 413.99 414.18 414.30 414.27 412.06 414.02 414.29 413.01 413.93 414.31 414.29 Sép 640 414.39 414.39 413.27 414.98 413.94 414.00 414.21 414.13414.14 414.24 413.03 414.25 414.31 414.12 414.05 412.92 412.96 Sép 414.27 414.31

413.01 414.16 414.28 414.25 412.96 413.99 413.96 412.99412.98 414.21 415.25 Sép 630 413.03 413.96 413.26 413.00 412.85413.22 411.98 413.02 414.27 414.28 413.06 Sép 620 414.23414.23 414.41 412.86 413.00

412.86 414.17 Tranchée de fondation de Tranchée 413.97 412.21 412.76 413.18 414.11 414.30 412.29 414.17 413.06413.06 413.47 414.02 413.14 Sép 414.31 414.05 Sép 610 413.94 413.29 413.44 414.73 413.82 412.80 414.00 414.05 Ressaut de fondation 414.06 Sép TR 2 414.37

414.31

414.29

Y=5157.910 413.95 413.67 Y=5157.910 ondation

414.39 412.16 414.53

414.36 413.56 413.70 413.76 412.14 414.36 412.11 413.73 413.71 413.68 413.59

412.12 413.58 413.79 Ressaut de f de Ressaut 413.60 413.45 413.61

413.94 413.58 413.92 413.93 413.42 Sép 413.92 413.95 413.79 413.92 St 150 413.56 413.45 413.94 413.51

413.37413.39 413.54 413.55 413.92 413.58 413.94 413.86 413.54 413.91 413.53 413.57 413.63 413.93 413.79 413.92 413.95 413.62 413.39 413.80 413.85 413.93 413.37 Relevé en plan 413.83 413.60 413.63413.69 413.55 413.68 413.93 413.53 413.94 413.53 413.89 413.30 413.54 413.52 413.41 413.92

413.32 413.24 413.93 Réseau moderne Sép 413.29 413.25 413.49 413.52 413.53 413.87 413.32 413.53 413.64 413.54413.54 413.57 413.89 413.50 413.53 413.92 413.96414.10 Sép 413.91 413.89 413.52 413.87 413.53 413.49 413.59 413.58 413.90 413.58Sép 413.71 414.56 414.36 414.37 414.36 414.31

TR 1 Réseau moderne Réseau

Réseau moderne

412.05

412.05 TR 19 TR

412.22

412.28

414.19

413.69 414.16 413.54

410 413.74 413.82

413.57

413.57 413.81 413.65

413.65 413.85 413.52 Réseau moderne

414.06414.09 414.08 412.98 413.53 413.01 412.73412.87 415.36

412.74 413.01 412.86412.74 Réseau moderne 412.99 414.89 413.70 414.89

Seuil 414.92

414.54 415.06 Réseau moderne 414.85 414.82 414.57 Réseau moderne 413.56 414.55 414.60 414.56 Sép 310

414.48 414.54 414.54 414.59 414.57 413.44 414.49

413.53 414.42 Sép 340 414.47 415.06 Y=5157.900 413.49 414.41 414.52 Y=5157.900 414.35 414.43 Sép 320 412.21 414.45 413.44 Sép414.40 305 414.52 414.30 414.42 412 414.33 Sép 375 414.46 414.97 412.76 414.59 414.45 414.70 415.36 414.22 414.69

414.29 413.39 Sép 345 414.21 414.26 414.51 414.22 414.25 414.16 414.44 414.19 414.30 413.31 Sép 330 414.48 414.63 415.16 414.23 414.49 414.24 414.49 414.94 Sép 355 414.39 414.45 414.44 414.51

414.23 414.26 Sép 335 414.50 414.21 414.61 413.51 414.36 Sép 315 414.22

413.99 414.25 Sép 365 414.25 414.67

413.77 414.65 414.65 Sép 360 414.66

414.64 412.71 412.59 412.60 TR 3 414.63 414.63 412.67 Réseau moderne TR 4 414.56

412.82 414.60 Sép 302 414.64

412.73 414.61Sép 380 414.67 414.62

414.64 414.67 X=1571. X=1571. X=1571. X=1571. X=1571. Sép 390 X=1571. 414.65 TR 5 414.67 414.67 414.64 Sép 325

414.65 414.59

414.64

414.61

Sép 370 414.71 414.68

414.60 520 530 540 550 560 570

415.01

415.12

Plan des tranchées de la place du 8 Mai 1945. (Topographie DAO F. Chevreuse, INRAP)

82 CHATEAUPONSAC Moyen Age Porte Peyrine et rue Jeanne-d’Arc

Le renouveau pour l’étude et la connaissance en accord avec la municipalité de Châteauponsac, des architectures monumentales de la période propriétaire du site. Un premier travail d’analyse gallo-romaine et leur processus d’implantation a d’abord débuté par la réalisation d’un relevé dans la campagne limousine est depuis plusieurs pierre à pierre et topographique de tous les blocs années l’un des thèmes principaux de la recher- visibles, le tout recalé par rapport aux bâtiments che scientifique porté par le Service Régional existants. La production de cette nécessaire de l’Archéologie du Limousin. Il s’appuie princi- documentation a ainsi été confiée par la com- palement sur des recherches de terrain qui peu- mune au bureau Eveha en octobre 2011 après vent prendre plusieurs formes : recensement de le piochage des joints par les services techni- blocs en grand appareil de facture antique rem- ques de la ville. ployés dans des constructions postérieures, le plus souvent de l’époque médiévale (églises, Parallèlement à ce travail de relevé, quatre son- fortifications, ponts, …). dages archéologiques ont été effectués sous la porte Peyrine et à l’intérieur du bâtiment au nord La concentration d’appareillages antiques monu- de cette dernière, dans l’espoir de retrouver des mentaux au niveau de la porte Peyrine à couches archéologiques en liaison avec ce Châteauponsac s’intègre donc parfaitement monument. Cette campagne de fouille a ainsi dans cette problématique de recherche sur les permis de mettre en évidence les restes d’un édifices méritant une attention toute particulière. dallage monumental reposant sur le terrain natu- La présence de blocs en grand appareil de gra- rel en liaison avec la porte à moins 30 cm par nite à la base du mur oriental du musée René rapport au sol actuel. Il a également été possi- Baubérot et leur prolongement dans le passage ble de démontrer qu’à l’origine, cet accès pos- de la porte Peyrine avait déjà été remarquée sans sédait deux portes à double battant, comme le qu’aucune proposition ne soit présentée, si ce prouve la trace des axes de rotation des n’est leur utilisation dans la fortification de la vantaux. ville à la période médiévale. Sans que l’on puisse déterminer la période d’ins- Il faut cependant attendre un examen particu- tallation de ce dallage, cet aménagement est lier de ce secteur et la relecture attentive des recoupé par une inhumation en coffre en maté- différents rangs d’assises pour qu’une autre riau périssable déposé dans une fosse taillée hypothèse soit proposée. En effet, au premier dans le rocher et dont la paroi occidentale est abord, la mise en œuvre soignée de ces blocs aménagée d’un petit muret. Une analyse isoto- et l’absence d’encoches liées à leur manipula- pique sur les os du squelette permet de placer tion ou leur assemblage (trous de louve, d’agra- l’ensevelissement entre 779 et 969 après J.-C. fes, de positionnement, ….) pouvait laisser avec un intervalle de confiance de 95 % penser qu’une partie de ces maçonneries monu- (Ly-15774). mentales avait été élevée dès la période antique puis conservée et intégrée dans le système de Il est donc possible de placer cette construction fortification de la porte à la période médiévale. au plus tard au début du premier millénaire, ce Cependant, cette première analyse était biaisée qui exclut semble-t-il sa relation avec la fortifi- par la présence de joints débordants entre les cation de la ville ou du prieuré mentionnée à par- blocs, ne permettant pas d’observer la relation tir de 1421. Bien que l’analyse des données soit des blocs entre eux. encore en cours, l’étude des maçonneries et de leur construction semble exclure une construc- Il devenait donc nécessaire, pour essayer de tion gallo-romaine encore en place (mausolée répondre aux différentes interrogations posées notamment) mais plutôt se diriger vers l’hypo- par cette nouvelle hypothèse, de reprendre thèse d’une première fortification du haut Moyen l’étude de ce bâti, débarrassé des joints nuisi- Age, voire plus ancienne. bles à la lecture. Pour ce faire, une recherche archéologique pluridisciplinaire a été menée par le Service Régional de l’Archéologie du Limousin Jacques Roger

83 Sud Nord

287 m 287 m

285 m 285 m

Escalier

Substrat

283 m 283 m

Substrat

Niveau de pose des blocs antiques repérés rez-de-chaussée de l'annexe du musée

0 2 m

Élévation du mur 1 Planche

Porte Perrine Relevé et topographie : E. Duclos, G. Demeure Mise au net : E. Duclos, G. Demeure © Éveha, 2011 (CHATEAUPONSAC, 87) 2011

84 CHATEAUPONSAC Moyen Age Grands Jardins

De l’ensemble des parcelles sondées de la zone Sur le plan chronologique, les informations issues des Grands Jardins dans la commune de de l’analyse céramologique indiqueraient une utili- Châteauponsac, seule la périphérie de l’ancienne sation du cimetière pour les périodes médiévales à église Saint-Martin paraît archéologiquement posi- modernes (plutôt à partir du XIIe s. mais qui reste tive : parcelles 171 et 170. Ces dernières renfer- amplement à préciser). Cependant, il faut insister ment un niveau de sol adossé à l’église côté nord sur le fait qu’une sépulture est apparue coupée par (SL3004 sondage 3) et un ensemble de structures les fondations du bâtiment (sp.1.1 sondage 1) dans funéraires variées faiblement enfouies et quasi la partie orientale de celui-ci, soit à proximité de directement au contact du substrat granitique (son- l’angle où s’observe l’emploi de blocs de grand dages 1, 2 et 4 à - 0,35 m minimum). Il s’agirait appareil dans l’élévation. Un niveau funéraire ancien essentiellement de sépultures de types rupestres antérieur à la construction de l’église est donc envi- et en coffrages composites (tuiles et moellons). Ce sageable, notamment si l’on tient compte égale- niveau funéraire paraît perturbé à deux endroits par ment de la présence de sarcophages anciennement de probables exploitations locales de la roche découverts. De plus, un certain nombre d’éléments (extrémité sud du sondage 2 et sondage 10). Malgré céramiques relativement homogènes soulignent les indications anciennes témoignant de la présence cette présence sur les lieux antérieurement au plein de sarcophages sur les lieux, aucun de ces der- Moyen Age, ceux-ci relevant de la tradition techni- niers n’a été observé en place. Seule une portion de que carolingienne. cuve en calcaire a été relevée insérée dans les fonda- tions de la partie nord du bâtiment (sondage 3). Christian Scuiller

Vue de la fondation de l’édifice dans le sondage 3.

85 28 Inrap · RFO de diagnostic Grands Jardins, Châteauponsac (87) Y=1566. Y=1566. Y=1566.

Y=5216. 370 Y=5216. 370

295.82 350 360 370

296.07

296.04

Sondage 4

Limite du Projet

Sondage296.10 3 295.94

295.90

295.97

296.10

295.63

295.56 295.67 Sep 4.2 Y=5216. 360 295.60 Y=5216. 360

295.50

Sep 4.1 295.46

295.54 295.99 Sondage 10

295.93 Coupe 10.1 295.43

300.65

SL 3004 Coupe 3.1

Coupe 4.1

296.45

Coupe 3.2 296.47296.21

296.13

296.13 296.14

299.89

299.89

297.35

296.14

295.62 297.09 Borne O.G.E.

Y=5216. 350 Y=5216. 350

295.90

296.47 Coupe 2.2

296.43

Coupe 11.1 295.98 296.23 Coupe 295.81 11.2 295.78 295.96 296.05

296.06 296.35 296.30

Sep 1.1 296.90 296.02

296.02 295.93 295.89

295.87 295.97 295.90 295.89 295.96 295.88

296.03 295.85 Sondage 11 295.98 295.88 295.88 295.95 295.87 295.88 295.97 296.04

295.85295.86 295.82 295.92 295.84 295.99

295.89 295.93 295.88

295.93 Sep 2.1 295.94 295.93 Sep 1.2

295.96 295.94

295.85

295.84 Sep 2.6 295.83 295.93

295.85

295.81 295.89 Sep 2.2

295.71

295.73

Coupe 2.1 295.76 295.79 295.71 Borne

295.67 295.70 Sep 2.3 O.G.E.

295.75 295.72

295.74

295.68

295.80 295.72 Coupe 1.1 295.77 Sep 2.4 295.70 295.71 Y=5216. 340 295.76 Sep 1.3 Y=5216. 340 295.73 295.72

295.77

295.55 295.54

295.61

295.50 295.41 Sep 2.5

295.34

296.20 Sondage 2 295.93 Limite du Projet

295.93

Sondage 1

296.05

296.00

Y=5216. 330 Y=5216. 330

Borne O.G.E. 0 10 m Y=1566. Y=1566. Y=1566. 6 66. 6 6. Figure 7 : plan du site, localisation des sondages positifs et des structures. 350 360 3 370 3 6 7 © DAO Fabrice0 Chevreuse, Inrap 0

86 COUZEIX Villefélix

L’existence d’une aurière protohistorique et la possi- d’éléments pertinents. Il n’a pu être observé qu’une bilité d’une implantation rurale gallo-romaine sur la seule structure très arasée comportant du mobilier commune de Couzeix ont motivé ce diagnostic dans métallique moderne. De plus cette structure, assez ce secteur peu connu, au lieu-dit Villefélix. L’installation diffuse, nous laisse penser qu’il s’agirait plutôt d’une d’une voirie entre la rue des Cordiers et la rue de dépression naturelle comblée par des ordures Texoniéras représentait une opportunité pour obtenir modernes, en témoigne la décharge de déchets des éléments d’information concrets avant l’urbani- «verts» située à proximité de l’emprise du sation de ce secteur. diagnostic.

La réalisation de douze sondages sur le tracé de la route ne nous a cependant pas permis de découvrir Jonathan Antenni-Teillon

LIMOGES Moyen Age Crypte Saint-Martial

Grand centre religieux et culturel d’Aquitaine, étudiée, ont été vidés des remblais amenés lors l’abbaye Saint-Martial avait été élevée autour du de l’aménagement de la crypte et leurs coupes Sépulcre de l’évangélisateur de Limoges et de ont été redressées. De la même façon, deux des l’église funéraire qui lui est associée. Ces creusements des piliers béton soutenant la dalle constructions furent conservées et continuelle- de couverture ont eu leurs bords rectifiés afin ment réaménagées jusqu’à la Révolution. De de relever les stratigraphies percées par ces l’important ensemble monastique qui s’élevait à aménagements. Différentes coupes ont par cet emplacement, seuls les vestiges du sépul- ailleurs été redressées ou même seulement net- cre et de la basilique funéraire dédiée à saint toyées afin de pouvoir être relevées. Enfin, des Pierre ainsi que ceux de la chapelle Saint-Benoît secteurs ont été dégagés des remblais récents et des éléments du cloître de l’infirmerie furent les recouvrant afin de pouvoir être appréhendés mis au jour lors des fouilles archéologiques des en plan. années 1960. Ils sont, depuis, conservés au sein d’une crypte archéologique située place de la Les résultats obtenus sont riches. Au sein de la République. nef de l’église Saint-Pierre, le substrat avait été transpercé sur l’ensemble de la zone par les ter- En 2006, une reprise des études a été effectuée rassiers lors de la création de la crypte archéo- dans le cadre d’un Projet collectif de recherche logique. Cependant, si aucun niveau de façon à mettre à jour l’ensemble de la docu- archéologique n’est conservé au-dessus du mentation du site. Dans ce cadre ont été réali- rocher, le nettoyage a révélé plusieurs fosses sés depuis 2006, le récolement de la appartenant sans doute à la nécropole documentation existante, la réalisation d’un plan primitive. complet et précis de l’ensemble des vestiges, un catalogue des éléments lapidaires, un inven- Au nord et à l’est du site, les niveaux d’occupa- taire des sépultures et une étude de bâti portant tions témoignant d’activités artisanales et sur les secteurs des églises Saint-Pierre-du- domestiques ont été réétudiés à travers les ves- Sépulcre et Saint-Benoît. tiges perceptibles dans les coupes. Des zones de foyers au sein desquels ont été mis au jour La campagne réalisée cette année dans le cadre tout à la fois des fragments de cuivre et des grai- d’une fouille programmée a eu pour but de com- nes pourraient témoigner d’une utilisation mixte pléter les informations collectées lors de l’étude de ces structures. de bâti par une prise en compte des stratigra- phies conservées au sein de la crypte archéolo- Le sondage du chevet de l’église Saint-Pierre a gique. Pour cela des sondages situés dans les permis de préciser les différentes étapes de chevets des églises, réalisés dans les années construction et de remblais nécessaires à la 1960 mais dont la stratigraphie n’avait pas été création de l’édifice. Les perturbations de ces

87 remblais par des creusements plus tardifs pour de l’édifice roman. Au sein du niveau de sol de l’implantation des sarcophages ou lors des dif- cet état roman, conservé en partie, se perçoit férentes restaurations du chevet ont également l’emplacement de la clôture de chœur. La reprise été identifiées. Par ailleurs, un sarcophage iné- gothique de l’église semble avoir été plus impor- dit a pu être perçu en limite de coupe. Le net- tante que nous ne l’avions estimé l’an dernier, toyage du mur oriental de l’église a par ailleurs les massifs de fondations des piliers et toutes permis de confirmer nos hypothèses sur l’évo- les substructions nord de l’abside pourraient en lution du chevet notamment par la découverte effet appartenir à l’époque gothique. d’une colonnette située à l’angle sud-est du pre- mier état du chevet, pendant de celle identifiée Enfin, des éléments nouveaux sont apparus sur lors de nos précédentes campagnes dans l’an- les bâtiments conventuels par la mise au jour de gle nord-est. deux maçonneries qui correspondent à diffé- rents états des contreforts de l’aile orientale du L’évolution du chevet de Saint-Benoît est par grand cloître. ailleurs mieux perçue. D’importants remblais auraient été nécessaires pour la mise en place Xavier Lhermite, Peggy Poulain

88 LIMOGES Antiquité Le Mas Vergne

L’objectif de l’opération de diagnostic réalisée au Mas des informations complémentaires intéressantes Vergne était de vérifier la présence de vestiges en confir- concernant l’implantation des établissements ruraux mant notamment l’implantation d’une villa gallo-romaine autour de Limoges pour cette période. supposée à proximité de la ville de Limoges. L’emprise de la voirie à l’origine du diagnostic nous a permis d’ob- Jonathan Antenni-Teillon server le sous-sol sur plusieurs parcelles et de mettre au jour plusieurs indices liés à l’occupation antique pres- sentie par la prescription archéologique. Un fossé et un ensemble de trous de poteaux ont pu être mis en évi- dence. De nombreux tessons d’amphores et des frag- ments de tuiles ont été découverts dans les colluvions laissant percevoir la proximité d’une occupation.

Cette intervention a montré que la densité des vesti- ges était assez importante et concentrée à proximité d’une terrasse particulièrement bien orientée, favori- sant l’implantation humaine. L’ensemble du site n’a pas pu être cerné compte tenu de la faible largeur imposée par l’emprise de la voirie (de l’ordre d’une quinzaine de mètres). La présence d’une installation pour la période antique est donc confirmée apportant Structures du sondage 14.

89 LIMOGES Landouge, «Chez Fournier»

Notice non parvenue.

LIMOGES La Grand Pièce

L’opération de sondages et d’évaluation archéo- D’un point de vue géologique, le secteur étudié logiques a été motivée par la construction pro- est constitué de formations superficielles. Le chaine de la voie de liaison Nord à « La Grande futur axe routier s’inscrit dans un secteur géolo- Pièce », sur les communes de Limoges et du gique caractérisé par un substratum altéré sur Palais-sur-Vienne. Afin de procéder à la recon- les versants et par des colluvions et alluvions de naissance et à l’exploitation scientifique du patri- plateau dans le fond des vallons. Sur ce secteur, moine archéologique susceptible d’être détruit le substratum apparaît sous un horizon de terre par les travaux, une convention a été établie entre végétale peu développée excédant rarement plus La Communauté d’Agglomération de Limoges d’une quarantaine de centimètres d’épaisseur. Métropole et l’INRAP. Dans les vallons transversaux, au contraire, des argiles, un mélange de blocs (quartz ou roche) Le secteur étudié est situé en périphérie de l’ag- et de sables (alluvions et colluvions de plateaux) glomération nord de Limoges. Inscrit sur le haut se sont accumulées parfois sur une épaisseur bassin versant de la Vienne, le projet d’aména- relativement importante (parfois jusqu’à gement de la nouvelle route se développe en 1,80 m). tracé neuf sur une longueur de 2,7 km. Le futur axe routier, à deux voies, d’orientation nord- En raison de la nature du sous-sol, les terrains ouest/sud-est, reliera à terme les départemen- observés présentent une acidité forte et sont tales RD 914 et RD 142 (entre la RD 914 – rue donc peu propices à la conservation de vestiges des Essarts – et l’intersection de Beaubreuil et archéologiques organiques ; la terre végétale, la rue de Faugeras – RD 142). généralement très peu épaisse (10 à 40 cm), repose très souvent directement sur le substra- Ce paysage exclusivement rural, entaillé à l’est tum arénisé, ce qui fait penser à une érosion par l’étroite vallée de La Mazelle, présente un intense des sols. relief accidenté entre le nord et le sud-est du pro- jet routier. De nombreux rus, au débit très varia- Sur l’ensemble du projet routier, aucune décou- ble, drainent le plateau par l’intermédiaire de verte archéologique, à l’exception d’un burin en vallées relativement marquées, en direction du silex, n’est formellement attestée en raison prin- ruisseau de La Mazelle. Cette série de rus forme cipalement d’un couvert végétal important (mas- de petites vallées transversales en amont des- sifs boisés ou prairies), qui contribue à occulter quelles se retrouve systématiquement une zone les vestiges. Toutefois, le projet s’inscrit dans un humide à tendance tourbeuse. Les sommets de secteur à forte sensibilité archéologique notam- plateau culminent entre 335 et 345 m alors que ment pour les périodes antique et médiévale. l’altitude des fonds de la vallée de La Mazelle Une voie identifiée sur la commune de Rilhac- varie entre 273 m (au Moulin de La Mazelle), et , orientée en direction de Limoges, tra- 253 m (au Moulin de Juriol). Sur ce secteur, les verse en effet la zone à diagnostiquer (actuellement paysages sont cloisonnés et assez sauvages, les matérialisée sous la forme d’un chemin rural). Le pentes trop fortes du plateau sont généralement prieuré de la Mazelle attesté au XIIIe siècle et boisées. Sur les sommets et versants à pente supprimé au XVIIIe siècle, dont il reste quelques douce se dessinent toutefois un parcellaire à vestiges de la chapelle dans un bâtiment agri- petite maille avec des prairies naturelles et asso- cole, a sans doute laissé des traces du logis prio- lées, une polyculture traditionnelle (céréales et ral, du cimetière et des aménagements maïs) subsiste en effet localement. domestiques.

90 La topographie (plateau dominant les vallées de sonder 6 844 m2, soit 5,47 % de la surface la Vienne et de l’Aurence) et la nature des sols reconnue par les sondages. Ce diagnostic peuvent recéler des occupations plus anciennes. couvrant une superficie de 12,5 ha environ a Enfin, la présence d’une faille orientée N-NO/ seulement révélé l’existence de quelques S-SE avec présence de quartz à proximité d’An- structures fossoyées dépourvues de mobi- gernaud est un indice possible de présence de lier. Les sondages ont montré l’absence d’oc- mine ancienne. cupation structurée et pérenne dans les parcelles étudiées, à l’exception d’épanda- Ce diagnostic effectué dans le cadre de la ges diffus de mobilier ancien et contempo- construction à 2 voies de la déviation nord de rain trouvés dans la terre végétale de quelques Limoges, entre les départementales RD 914 et sondages. RD 142, avait pour but de vérifier la présence de vestiges archéologiques sur le futur projet rou- tier. Un total de 163 tranchées a permis de Jean-Michel Beausoleil

MAGNAC-BOURG Le Monceau

Ce diagnostic fait suite à une demande volon- sub-récente, dans la partie haute du terrain et taire de la part de la Communauté de l’Issaure d’un caniveau qui, lui, pourrait être d’époque qui projette l’aménagement d’une zone artisa- antique au vu de la céramique qui lui était nale au lieu-dit «Le Monceau». Les deux parcel- associée. les concernées par le projet ont une superficie de 10 630 m². Il est à noter, de plus, la découverte d’un nucléus sur silex blanc, néanmoins, celui-ci se trouve La phase terrain du diagnostic a été menée du dans les limons de colluvionnement et il n’est 29 au 30 août 2011. L’ouverture de neuf tran- pas possible de le dater avec précision. chées à l’aide d’une pelle mécanique n’a permis de découvrir que des vestiges fugaces ; il s’agit de deux grandes fosses se recoupant, sans doute liées à une activité agricole contemporaine ou Marie-Hélène Jamois

SAINT-JEAN-LIGOURE Moyen Age Pont sur la Ligoure

La réalisation de deux fosses de part et d’autre de effet presque à l’extrémité nord de l’éperon de la rivière Ligoure afin d’aménager une passerelle confluence des rivières et Ligoure qui porte piétonne destinée à joindre le site du castrum de le site des castrum de Châlucet, à quelques mètres Châlucet (c. de Saint-Jean-Ligoure) au domaine seulement d’un massif de maçonnerie appuyé sur arboré du château de Ligoure (c. du Vigen) a été la berge rive droite de la Ligoure correspondant à la précédée par deux sondages à l’emplacement de culée d’un pont de bois disparu qui reliait ancienne- chacune des futures culées (travaux du Conseil ment le site de Châlucet à l’abbaye de via Général de la Haute-Vienne). le Vigen. Enfin, en contrebas de ce franchissement se trouve un gué, parallèle à l’ancienne passerelle. L’emplacement de cet aménagement n’est pas ano- C’est donc juste en amont, à quelques mètres de din du point de vue archéologique. Il se situe en ces deux vestiges qu’est prévu le projet actuel.

91 Le sondage rive droite (côté Châlucet) majoritairement de pierres, l’ensemble présentant Ce premier sondage a été pratiqué entre la maçon- un fort pendage vers la rivière. Cette couche, qui nerie conservée et un affleurement rocheux, en repose également sur un niveau de sable, corres- rebord du talus bordant le chemin creux aboutis- pond à un apport volontaire destiné probablement sant au gué. Le sol géologique a été atteint à envi- à stabiliser l’extrémité du chemin au contact du ron 1,80 m de profondeur en moyenne. Aucun passage à gué dans une zone soumise à de fré- vestige structuré n’a été découvert. En revanche, quentes remontées du niveau de la rivière. Les élé- on note la forte puissance du niveau de recouvre- ments de tuiles et quelques fragments de verre ment dans ce secteur, constitué d’une masse de découverts au sein de cette couche indiquent un sable brun/jaune dépourvu de toute pierre, à l’ex- aménagement réalisé à l’époque Moderne. ception d’un amas non structuré situé à mi-hauteur du remplissage et de quelques lentilles de sable. L’opération a également permis de documenter la Cette importante couche provient d’un épisode de pile de maçonnerie construite en limite de la rive crue important ayant entraîné un dépôt massif d’al- droite. Conservée sur 2,5 m de haut, cette construc- luvions charriés par la Ligoure. Les éléments datant tion de plan quadrangulaire a été bâtie suivant la manquent pour préciser le moment de ce dépôt, même technique que la plupart des bâtiments les rares tessons de céramique découverts dans médiévaux du castrum : emploi massif de blocs de plusieurs niveaux du remplissage suggèrent toute- tout-venant de gneiss disposés en lits irréguliers fois une datation médiévale ou de l’époque liés par un mortier de terre. Moderne. Enfin, le dégagement de la végétation sur la rive opposée a permis de repérer et de cartographier la base de la culée correspondante dont il ne reste en revanche que deux rangs incomplets d’une maçon- nerie qui paraît également de plan quadrangulaire.

Le bilan de l’intervention s’avère donc positif : d’une part, elle complète les données concernant les franchissements anciens des deux rivières au niveau du site médiéval de Châlucet précédem- ment documentés lors des fouilles programmées 1999/2005 par la découverte alors inédite d’un second pont, cette fois-ci construit avec des piles à avant-bec, sur la Briance à hauteur de l’actuelle maison d’accueil (cf. BSR 2003, p. 57). D’autre part, elle témoigne de l’importance des épisodes de crue associés au bassin versant de La Ligoure, même s’il n’est pas encore possible de les dater précisément. Ce dernier point devrait constituer l’un des objectifs de futures recherches destinées à préciser l’évolution de l’environnement des sites médiévaux et protohistoriques de Châlucet. Enfin, on gardera présent à l’esprit que le constat du fort recouvrement d’alluvions observé en rive droite semble concerner toute la zone de la Vue depuis le sud-est. Au premier plan : le sondage 1 (S.45), on note l’épaisse couche limono-sableuse qui recouvre la berge. confluence entre Briance et Ligoure, de fait, il ne En haut, à droite : la pile maçonnée de l’ancienne passerelle, serait pas impossible que cette partie du site, franchissant la Ligoure. Le gué est visible sur la gauche. aujourd’hui sans vestiges apparents, ne conserve des structures archéologiques fossilisées, ce que Le sondage rive gauche (côté domaine de suggéraient déjà les prospections géophysiques Ligoure) menées dans le cadre de la fouille programmée. Ce sondage réalisé dans le prolongement du gué livre une stratigraphie différente. Sous une couche de dépôt sableux moins épaisse que sur la rive oppo- sée apparaît un niveau d’environ 0,40 m constitué Patrice Conte

92 SAINT-JUNIEN Protohistoire Les Martines

Cette opération de diagnostic a concerné un La zone étudiée, bien que vaste (plus de 8 hectares), projet de lotissement au lieu-dit «Les Martines». est pratiquement dépourvue de tout indice d’occu- La zone considérée couvre une superficie de pation ancienne. Seul un fond de fosse de l’Age du 84 045 m². L’intervention s’est déroulée du 8 Fer, situé dans une tranchée périphérique, témoigne au 16 septembre 2011. Vingt-neuf tranchées d’un possible site dans les terrains contigus situés au ont été réalisées représentant une surface de nord-est de cette zone. 5 707 m², c’est-à-dire 6,5 % de la totalité du projet. Gérard Sandoz

SAINT-LEONARD-DE-NOBLAT Moyen Age - Moderne Rue Jean-Jaurès

La mairie de Saint-Léonard-de-Noblat projette la Le sondage 2, au carrefour de la rue Georges- réfection de l’ensemble des réseaux et de la voirie Perrin, n’a croisé que de la voirie et une canalisa- de la rue Jean-Jaurès, un des axes de circulation tion creusée dans le substrat et couverte de dalles desservant le cœur de la cité médiévale. en arène granitique, probablement de la fin du Moyen Age ou de l’époque moderne, encore en Trois sondages ont été ouverts à des points clés service. sur les zones laissées libres par les nombreux réseaux en service, afin d’identifier d’éventuels ves- Le sondage 3, au débouché de la rue sur la place tiges et de préciser leur état de conservation. de la République, a permis de confirmer la pré- sence de deux niveaux de voirie médiévale sous Le sondage 1, au débouché de la rue sur la Place un remblai d’époque moderne relativement épais, des Feignants, a permis de positionner le piédroit et d’identifier une sépulture de jeune adulte, ainsi oriental de la Porte Champlepot qui s’ouvrait à cet qu’un creusement dans le substrat pouvant cor- endroit dans l’enceinte du bourg. Il a permis éga- respondre à une descente de cave. lement de montrer que la voirie médiévale conser- vée sur un à deux niveaux repose directement sur le substrat. Frédéric Gerber

VAULRY Protohistoire- Moyen Age Le Repaire

Cette année, les opérations archéologiques se sont indices d’activité de métallurgie primaire sur les déroulées sur les bords sud des minières et sur la bords sud des fosses semblent se confirmer, cer- plate-forme. Les résultats de cette campagne de tains sont chronologiquement contemporains de fouille sont de nouveau très encourageants en ce l’exploitation de la stannière F3, au haut Moyen Âge qui concerne les bords des minières. Ils apportent entre la première moitié du VIIe et la fin du VIIIe siè- des éléments inédits et permettent de confirmer cles. Pendant ces périodes l’étain est essentielle- certains indices obtenus depuis 2007. Les fouilles ment utilisé pour étamer des objets les plus divers archéologiques sont terminées sur les bords Sud et pour son alliage avec le cuivre, le bronze. des minières, il faut maintenant finir de traiter toute la documentation acquise et l’analyser. Il faut encore développer les recherches relatives à la minéralisation et aux différents résidus de métal- Une certaine cohérence se dessine sur le site d’une lurgie primaire exhumés. Les informations concer- part dans les techniques d’extraction minière et nant la minéralisation locale vont permettre de d’autre part, dans les datations obtenues. Les mieux comprendre la dynamique d’exploitation. Les

93 prélèvements et l’analyse de nouveaux échantillons US se localise sous la voie pavée et est interprétée apporteront des éléments qui permettront de déter- dans l’état actuel des recherches comme une miner probablement les substances extraites. Des recharge de la voie. Sur la zone sud, le comblement analyses sont en cours mais les résultats ne sont du trou de poteau (US 15) a été daté également par pas encore disponibles. C14, les résultats donnent : 1501-1322 cal BC. Ce qui renvoie au Bronze Moyen. Il y a donc une occu- Les nouveaux sondages ouverts sur la plate-forme pation dès l’âge du Bronze sur la plate-forme. apportent beaucoup de surprises : plusieurs indi- ces conséquents d’anthropisation et des datations En 2008, un tesson de céramique exhumé, daté de inattendues. En effet, les fouilles du côté sud de la 1440 BC, dans l’US 200, au sud de la fosse F3 pour- plate-forme ont permis de montrer la présence rait bien faire le lien manquant entre la plate-forme d’une élévation, un mur ou un talus, et d’un fossé et les minières. En effet, les dernières exploitations bordant cette zone. Ensuite, il faut souligner la pré- ont détruit les premières, pour cela au fond des sence d’une voie pavée à l’extérieur de la plate- mines seules des datations médiévales ont été forme avec des aménagements dont la fonction obtenues. Le tesson a été exhumé dans une cou- reste à définir. Enfin, la présence d’un niveau de cir- che de déblais repoussée sur le côté pour laisser culation avec un trou de poteau atteste d’une occu- place aux niveaux de circulation médiévaux. pation de ce lieu. De plus, le mobilier céramique de la plate-forme permet de confirmer la présence Bien évidemment, il manque encore plusieurs indi- d’une occupation particulière par une typologie nou- ces pour être certain d’une interaction entre les velle sur ce site de céramique fine. minières et la plate-forme mais ce premier élément ne doit pas être négligé. Il est donc nécessaire de Cette année, nous avons privilégié les datations de poursuivre les fouilles archéologiques. la plate-forme. Sur la zone ouest, l’échantillon de charbon de bois prélevé dans l’US 6 daté de 731- Mélanie Mairecolas 402 cal BC, correspond à la fin du premier Age du Fer avec la transition au deuxième Age du Fer. Cette

Plate-forme, zone sud -structure en élévation bordée par un fossé.

94 Ensemble du site du Repaire : les minières, les chemins excavés et la plate-forme.

95 VEYRAC Le Petit Buisson

Ce diagnostic archéologique fait suite aux interven- d’année 2011. La parcelle prospectée se situe à tions réalisées au mois d’octobre 2009 (phase 1) et l’ouest de l’ouvrage d’art de Beauvalet. au printemps 2010 sur le projet de mise à 2 x 2 voies de la RN 141 entre La Barre et Le Breuil, sur Les neuf sondages réalisés sur une surface dispo- les communes de Veyrac, Saint-Victurnien et nible de 6 575 m² ont révélé l’absence d’occupa- Verneuil-sur-Vienne (Beausoleil 2009 et 2010). tion structurée et pérenne (absence de structure fossoyée : trou de poteau, fosse et fossé). Aucun Pour des raisons techniques, le projet d’implanta- site archéologique n’a été découvert dans l’emprise tion d’un bassin sur la commune de Veyrac, au lieu- des travaux. dit Le Petit Buisson, a été modifié. Le nouveau projet, d’une surface d’un hectare environ a fait l’objet d’un diagnostic archéologique en début Jean-Michel Beausoleil

Protohistoire - Moyen Age VEYRAC Le Petit Moulin

Vue aérienne de l’installation rurale gauloise avec son enclos fossoyé (cl. P. Ernaux, INRAP).

À la suite du diagnostic archéologique réalisé en du Petit Moulin, à Veyrac. L’opération, réalisée par amont des travaux routiers de la RN 141 sur la une équipe d’archéologues de l’Inrap, a débuté le déviation à 2x2 voies entre La Barre et Le Breuil 13 décembre 2010 et s’est achevée le 23 mars (communes de Saint-Victurnien, Veyrac et Verneuil- 2011. sur-Vienne), la Drac a prescrit une fouille sur le site

96 Sur les 2,2 ha concernés par l’opération, trois occu- structures fossoyées ont néanmoins été identifiés pations ont été mises en évidence. La première et à l’intérieur de l’établissement. la plus importante concerne l’occupation protohis- torique (secteur 1) avec l’installation rurale gauloise. Le bâtiment 1, daté de l’Âge du Fer, est situé à une Celle-ci a été étudiée sur une surface de 3 000 m2 dizaine de mètres à l’est du fossé de partition. Il environ. La seconde occupation, matérialisée par possède un plan carré (5,50 m x 5,50 m), et se dis- quelques vestiges gallo-romains (secteur 2), a été tingue par des poteaux d’angle solidement ancrés entrevue au nord et en marge de l’habitat gaulois. dans le sol, de grands modules, tous implantés à Enfin, l’occupation médiévale est représentée ici une même profondeur, entre 0,45 m et 0,55 m sous par un enclos et quelques structures fossoyées le niveau de décapage, et leur diamètre est com- (trous de poteau et fossés) situés dans la partie est pris entre 0,92 m et 1,12 m. Les sections des néga- de la fouille (secteur 3). tifs des poteaux, qui ont été parfaitement observés en plan et en coupe, varient entre 0,35 m et 0,59 m. L’installation rurale gauloise Leur empreinte est englobée dans un sédiment aré- Le contexte archéologique régional de l’installation nisé jaune orangé qui a été damé. Le seul trou de rurale gauloise du Petit Moulin est, dans le détail, poteau découvert à l’intérieur est légèrement décen- encore assez mal connu. Sa fouille constitue donc tré par rapport au centre théorique de la bâtisse. un enjeu scientifique majeur pour la connaissance Placés à un peu plus de 1 m à l’extérieur des des populations et des pratiques sociales commu- poteaux porteurs, deux autres marquent l’empla- nautaires de cette période, car c’est la première fois cement de l’entrée du bâtiment. Celle-ci large de qu’un habitat rural gaulois fait l’objet d’une fouille 1,50 m environ, a été implantée sur son côté est. approfondie dans le département de la Haute- Vienne. L’analyse des vestiges devrait également Cette construction a un plan proche de ceux de permettre d’examiner les relations entre cette exploi- bâtiments mis au jour notamment sur les sites de tation rurale et l’agglomération gauloise de Saint- la Chapellière à la Chaize-le-Vicomte (Vendée), et Gence, située à moins de 6 km à vol d’oiseau. des Natteries à Cholet (Maine-et-Loire) (Maguer 2005), ainsi que des Epanours à Peyrat-de- Implanté à moins de 900 mètres d’une importante (Haute-Vienne) (Beausoleil 2008). Ce type de voie romaine reliant Augustoritum/Limoges à construction, déjà mis en évidence sur de nom- Mediolanum/Saintes, l’établissement est installé breux sites de la fin de l’Âge du Fer du Centre- sur un replat, largement ouvert vers le nord et le Ouest, des Pays de Loire, de Bretagne, de Normandie nord-est. Construit au IIe siècle avant notre ère, il ainsi que de l’Est et du Nord de la , était vrai- est occupé durant tout le premier siècle av. notre semblablement construit sur plan centré, avec une ère. Il est délimité par un grand enclos fossoyé de paroi disposée en périphérie du module porteur. forme trapézoïdale de 5 500 m2, dont les côtés sont Sur le site des Natteries, la base de la paroi non orientés suivant les points cardinaux. L’intégralité porteuse du bâtiment E49 était bien visible à l’ex- du site gaulois n’a pu être reconnue dans le cadre térieur du module porteur défini par les trous de de cette opération de fouilles préventives. En effet, poteaux (Maguer 2005). seule la partie située dans l’emprise routière a pu être décapée. La fouille a toutefois permis d’étu- Le caractère massif et relativement imposant de la dier l’établissement rural de la fin de l’Âge du Fer construction, qui ne devait pas passer inaperçu sur une surface de 3 000 m2 environ. Les fossés qui dans le paysage, confère assurément à ce bâtiment limitent l’enclos n’ont pas été intégralement repé- un statut particulier. Par sa superficie au sol (64 m2), rés. Dans la partie étudiée, le fossé est large de 1,40 notre bâtiment ne serait pas une simple construc- à 2,20 m et profond de 0,40 m à 1 m sous le niveau tion, mais très probablement un bâtiment d’exploi- de décapage. Une entrée de 4 m de large, marquée tation et de stockage avec étage, entièrement par une simple interruption des fossés, se situe sur occupé par un grenier, réserve supposée de pro- la façade orientale de l’enclos. duits de culture (fourrage d’après l’étude carpolo- gique réalisée par M.-F. Dietsch-Sellami). L’espace interne est scindé en deux par un fossé rectiligne (fossé de partition) de 1,20 à 1,70 m de Quant au bâtiment 2, implanté au nord-ouest de large et de 0,50 à 0,70 m de profondeur. Ce fossé, l’enclos, il possède un plan quadrangulaire avec interrompu au centre et à l’une de ses extrémités, une abside évoquant un grenier de 10 m2 au sol délimitait probablement des zones d’activités environ. L’étude carpologique tend à conforter cette différenciées. proposition. En effet, la prépondérance de grains non traités (millet, épeautre), retrouvée dans les pré- L’érosion aratoire du site a bouleversé les vestiges lèvements des sédiments des trous de poteau, archéologiques et aucun niveau d’occupation n’a cadre assez bien avec l’idée d’une structure de été conservé dans le périmètre décapé. Deux bâti- stockage (étude M.-F. Dietsch-Sellami). ments sur poteaux et plusieurs groupements de

97 L’étude du mobilier céramique de l’établissement La fouille de l’enclos fossoyé permet de considé- rural (fosses et trous de poteau), réalisée par G. rer cette tranchée comme fondation de palissade. Landreau, incline à penser que le site connaît une Une clôture à poteaux jointifs ou à poteaux espa- continuité d’occupation du dernier tiers du IIe siè- cés, avec une armature de branchages entrelacés cle avant J.-C. jusqu’au début du Ier siècle ap. au niveau du sol, pouvait prendre place dans la J.-C. structure excavée et ainsi délimiter un espace clos, peut-être destiné à contenir le bétail. Vers le cen- L’occupation gallo-romaine tre de l’enclos, un petit bâtiment en matériaux péris- Elle se limite à un alignement de trous de poteau et sables (terre et bois) recouvrait dans son angle une fosse, découverts en marge et au nord-est de nord-ouest un silo comblé de blocs de granit et de l’occupation gauloise. Le mobilier archéologique rejets anthropiques (charbons de bois et cérami- provenant de ces structures atteste que le site est ques). Il s’agit d’une fosse piriforme de 0,60 m de encore occupé à la période gallo-romaine, entre la diamètre à l’ouverture, profonde de 1,60 m, creu- fin du Ier s. et le milieu du IIe s. ap. J.-C. sée dans l’arène. Le matériel céramique, recueilli tant dans les fossés de l’enclos que dans le silo, L’enclos médiéval est relativement homogène. Il indique, pour l’en- Le secteur oriental a révélé l’existence d’un petit semble, une période d’occupation assez courte qui enclos qui a été intégralement fouillé. Il présente se situe aux alentours des XIIe-XIIIe siècles. une forme rectangulaire, de 31,5 m de long sur 27,90 m de large et 0,40 m de profondeur. L’entrée est disposée sur son côté sud. Jean-Michel Beausoleil

Antiquité VEYRAC La Croix de l’Ange

Le site de la « Croix de L’Ange », sur la commune de marque une limite parcellaire existant depuis au Veyrac, a été détecté lors des prospections méca- moins le début du XIXe siècle. niques menées en amont de la création d’un nou- veau tronçon à 2x2 voies de la RN141, entre « La Les traces d’occupation de la fin de l’Age du fer sont Barre » et « Le Breuil ». Plus d’un hectare a été décapé sporadiques et ténues. Ils se traduisent par la pré- dans le cadre de la prescription archéologique, à sence de matériel céramique dans le comblement l’extrémité occidentale de ce nouveau tronçon. Situé de quelques trous de poteaux, d’un fossé et surtout à une quinzaine de kilomètres à l’ouest de Limoges, de deux fosses situées à l’est de l’emprise. le site prend place dans un paysage de plateaux doucement vallonnés et structurés par le réseau La principale phase d’occupation se situe au début hydrologique de la Glane. Au sud de l’actuelle RN de la période gallo-romaine, au Haut-Empire. La fai- 141, le plateau est profondément entaillé par la blesse du corpus rend la datation par la céramique Vienne et ses affluents. difficile, toutefois aucun élément avéré n’est posté- rieur au IIe siècle de notre ère. Tous les fossés n’ont Les vestiges mis au jour consistent en structures pu être datés. Cependant, ils semblent s’organiser excavées, pour la plupart médiocrement conservées. en un réseau orthogonal dont les axes dominants Parmi les faits inventoriés, on compte une vingtaine sont sud-est/nord-ouest et sud-ouest/nord-est. de tronçons de fossés, des fosses, des trous de Certains fossés orientés nord-sud jouent vraisem- poteaux et le creusement d’une sablière. Trois pério- blablement plus un rôle drainant. A l’est de l’emprise, des sont représentées sur le site de la Croix de un ensemble de neuf trous de poteaux constituent l’Ange : la fin du second Age du Fer, le début de la les fondations d’un bâtiment rectangulaire à deux période gallo-romaine et la période contemporaine. nefs (ensemble 3). Outre des éléments de torchis et de plaque foyère, les comblements des trous de Outre les vestiges de l’occupation ancienne, poteaux ont livré des scories et deux semences, l’une l’opération a révélé quelques aménagements d’orge vêtue, la seconde de pois. Une destination contemporains, un bâtiment (ensemble 7), des artisanale ou d’annexe agricole paraît la plus proba- fosses de plantation (ensemble 8), une clôture ble. Pourtant la fonction d’habitation de ce bâtiment (ensemble 9), ainsi que cette structure hydrauli- sur poteau n’est pas à exclure totalement. Dans ce que constituée d’une canalisation et de ces deux cas les fosses situées à quelques mètres plus à puits/regards. Elle suit l’orientation d’un fossé qui l’ouest pourraient constituer une zone de rejet liée à

98 sablière (ensemble 6) participent également à cette occupation ; leur identification n’est pour le moment pas possible (annexe, atelier ?). A l’ouest de l’em- prise, trois alignements de trous de poteaux (ensem- bles 1 et 2) forment des palissades qui s’intègrent au réseau fossoyé. Elles cloisonnent l’espace peut- être pour une destination différenciée de l’espace (enclos de pacage ?).

La nature des vestiges sur le site de la « Croix de l’Ange » et les données environnementales obte- nues grâce aux études carpologiques et anthraco- logiques traduisent l’exploitation du terroir. Sa mise en œuvre passe par un drainage des terrains, des activités agricoles et l’exploitation des ressources issues du milieu environnant. La principale voca- tion de ce site est donc agraire. Cependant d’autres activités ont laissé des traces : peut-être un peu d’activité métallurgique (réparation, entretien des outils agricoles ?), indices d’activités domestiques (plaque foyère, vase de stockage, vases complets).

Deux options peuvent être envisagées quant à l’in- tégration de ce site dans le tissu productif rural du début de l’Antiquité. Le site de la « Croix de l’Ange » Vue de l’ensemble 6, vers le nord-ouest. Cette structure est constitue la périphérie d’une occupation rurale non constituée de deux segments de sablières et d’un trou de poteau découverte, ou bien il s’agit d’une petite unité d’ha- quadrangulaire à leur jonction. bitat/exploitation satellite d’une exploitation plus l’occupation de ce bâtiment. Au sud de ce dernier, importante située aux alentours. une palissade (ensemble 4) orientée est/ouest par- titionne l’espace sans le clore. D’autres construc- tions sur poteaux (ensemble 5) ou mixte poteau et Catherine Roncier

Deux pots à fond plat, lèvre légèrement éversée et col lissé, les panses ont été raclées au peigne (Ier siècle avant notre ère) : à gauche, découvert dans le trou de poteau F 84, à droite, dans le comblement final du fossé F 87, à proximité de l’intersection avec F 88. (© P. Ernaux).

99

295.00 296.00 Ens. 5 F.25 F.27 F.24

F.26 298.00

F.17 F.155 F.154

F.153

297.00 299.00 F.141 F.19 F.142 F.18 F. 195 F.

296.00 Ens. 9 F.143

Ens. 4 F.107 F.208 F.208 F.196 F.144 F.113 F.145 F.156 F.112

297.50 F.197 F.110 m F. 109 F.

F.148 F.106 25 F.157 F.111

298.00

F.108

F.150 F.150 Isola 6 Isola 5 Isola 4 F.158 F.158 Ens. 3

F.130 F. 173 F.159 F. 172 F.138 F.206

F.207

F.167 296.00 F.211 F.128 F.198 F.134 Topographie & DAO: © Fabrice Chevreuse, Inrap. & DAO: © Fabrice Chevreuse, Topographie 0 Ens. 6

Isola 2 F.150

Isola 3

297.00 298.00

F. 103

F.117

296.00

F.104 F.104 F.104 F.193 F.116 F.101 Ens. 8 F.192

F.100

298.00 297.00

F.115 F.94

F.190 F.95

F.92

298.00 F.79

F.78 F.79

F.77

F.88 F.88

Isola 1 297.00 us 10002/10003

F.87

F.84

298.00

F.81 F.81

F.57 F.68 F.67 Ens. 7 F.63 F.61 F.62

F.56 F.183 F.184 F. 181 F. F.49 F. 180 F. F.48 F. 178 F. F.51 F.46

F.45

F. 177 F. 299.00 298.00 F.41 F.44 F. 174 F. Ens. 2 F.37 F.34 F.33 Isola. Limite de décapage. datation indéterminée. Faits archéologiques Faits et mobilier de La Tène finale l’époque antique . Epoque contemporaine.

Ens. 1 299.00 F.89 Légende

Fig. 1 : plan général du site avec répartition chronologique des faits. Fig. 1 : plan général du site avec répartition chronologique 300.00 Plan général du site avec répartition chronologique ds faits.

100 X=501. X=501.

Sondage 297.50 390 400 Y=99.450

F.17 Légende Hypothèse Ensemble 3

0 25 m. Hypothèse Ensemble 4

F.208

F.109 F.196 Ensemble 3 F.197 F.17 F.18 Souche F.113

F.111 F.114 298.00 F.110 (diag. F 25) F.19

Y=99.440 Y=99.440 F. 195 (diag. F 31) F.112

Souche Sondage Souche

F.146

F.149

F.148 F.147 (diag. F 39 & F 40)

Ensemble 4 Y=99.430 F.141 F.145 F.142

F.144

F.173 F.143

X=501. X=501. 298.50

390 400 0 5 m. DAO: © F. Chevreuse, Inrap / C.Roncier, Inrap.

PlanFig. des 2 :vestiges Plan des autour vestiges des ensembles autour des3 et 4ensembles et propositions 3 et de 4, plan et propositions du bâtiment et de la restitution palissade. du bâtiment et de la palissade.

101 Moyen Age VEYRAC Centre bourg ancien

Le diagnostic archéologique réalisé dans le bourg - un fossé profond (-3,20 m) correspondant nor- de Veyrac, sur la place où se trouve l’église Saint- malement à la poursuite des douves entourant le Martin, s’est avéré positif. Il a permis de révéler château de Veyrac (sis au sud de la place) et limi- la présence de vestiges de différents types : tant le cimetière ; - des structures construites, sous la surface du - des niveaux de circulation représentés par un sol, appartenant aux fondations massives d’un sol de plaquettes dans le cimetière (-0,50 m) et premier clocher qui s’appuyait sur le côté sud du de voiries successives passant devant l’église chevet ; (-0,70 m) - des sépultures superposées sur trois niveaux, - hors sondage, une stèle funéraire incomplète avec un niveau supérieur apparaissant dès 0,30 m dont l’origine antique est probable. de profondeur, un niveau médian à -0,50 m et un niveau profond qui pourrait renfermer des sépul- tures rupestres à -0,90 m ; Christian Scuiller

TRACÉ LGV LIMOGES - Prospection diachronique

Dans le cadre du projet de construction d’une et plus ou moins détaillées, mal localisées, résul- nouvelle Ligne à Grande Vitesse d’environ 115 tant parfois d’une simple mention dans un arti- km reliant Poitiers à Limoges, Réseau Ferré de cle succinct. France (RFF) a désiré faire réaliser une étude d’impact archéologique, sous la gouverne d’Egis Outre la localisation, l’étude archéologique se Environnement. Cette étude avait pour objectif devait de vérifier dans la mesure du possible la de mieux apprécier les enjeux archéologiques nature, l’extension et la datation des sites. Ce induits par le projet de LGV. Elle devait permet- sont les éléments émergeant du sol (dans le cas tre de recenser et de localiser précisément les de bâtiments encore en élévation) ou de mobi- sites archéologiques identifiables sur l’aire lier archéologique jonchant le sol qui devaient d’étude par une recherche documentaire com- permettre de les appréhender. plète et des prospections pédestres ponctuel- les, à l’exclusion de toute fouille ou sondage. En outre, un travail avait été réalisé en amont sur les photographies aériennes de RFF cou- Cette étude a été réalisée sur une bande de 600 vrant l’ensemble du tracé, prises en 2009. Des mètres, centrée sur le tracé de la solution rete- traces au sol, linéaires, circulaires, perpendicu- nue, soit 300 mètres de part et d’autre de l’axe, laires, quadrangulaires, pouvaient indiquer la et étendue localement sur les sites où sont pré- présence de sites enfouis. Les agents des vus des aménagements connexes (bases tra- Services Régionaux de l’Archéologie ont donc vaux par exemple). pointé sur ces clichés de nombreux emplace- ments concernés par le fuseau ferroviaire ou à Le but était de confirmer la localisation d’enti- proximité de celui-ci, révélant des anomalies tés archéologiques répertoriées dans la base pouvant être liées à la présence de structures Patriarche, rassemblant l’ensemble des sites archéologiques. archéologiques connus, et alimentée par les cel- lules Carte Archéologique des Services Régionaux Au total, 32 communes sont concernées par le de l’Archéologie du Limousin et de Poitou- passage de la future Ligne à Grande Vitesse, dont Charentes. Certaines entités sont en effet, en 15 en Haute-Vienne et 17 dans la Vienne. Une fonction des sources plus ou moins anciennes, prospection pédestre n’était pas envisageable

102 II. Résultats Localisation de l’opération

86 la Creuse87 Poitiers 36 INDRE

Iteuil -L'Espoir La Fleuré Roches-Prémarie-Andille Villedieu-du-Clain

Vivonne Dienne

Vernon Lhommaize Gartempe la Château-Larcher

Verrières Lussac-lès-Chateaux

Marnay 86 Mazerolles 1. Données administratives, techniques et scientifiques VIENNE Saulge Plaisance Lathus-Saint-Rémy

la Vienne Bussière-Poitevine Darnac

Saint-Barbant Saint-Sornin-la-Marche

Saint-Bonnet-de-Bellac La Croix-sur-Gartempe

Saint-Martial-sur-Isop Peyrat-de-Bellac La Charente

Bellac

Mézières-sur-Issoire le Clain le

Berneuil Blond 11

Vaulry

Chamboret Inrap · RFO de diagnostic

Cieux

Saint-Jouvent Bonnac-la-Côte

Saint-Gence Nieul le Rilhac-Rancon Taurion 16 Couzeix CHARENTE la Vienne Le 87 Palais-sur-Vienne La Bonnieure HAUTE-VIENNE Saint-Just-le-Martel LimogesLimoges

Légende Bande des 600 m Etude d'impact INRAP Datation ou Type de site Indéterminé Moderne et Contemporain Moyen Age Antiquité É tude d’impact archéologique sur le tracé de la Ligne à Grande Vitesse Poitiers-Limoges Protohistoire La Tardoire Néolithique Préhistoire Cavité et/ou Gîte Enclos 24

Ferrier L'Isle Mine DORDOGNE La Dronne Voie

0 10 km

Figure 1 : Localisation géographique de l'étude d'impact archéologique préalable à la construction de la Ligne à Grande Vitesse Poitiers - Limoges (dépts. 86 et 87) . © DAO Christophe Maniquet, Inrap

103 sur l’ensemble du tracé, et encore moins sur la à la Protohistoire, 21 à la Préhistoire. Enfin, neuf superficie totale du fuseau. Il a donc été décidé d’entre eux n’ont pas pu être datés. On ajoutera de vérifier sur le terrain tous les sites réperto- la présence de 15 ferriers, 16 mines, 12 enclos, riés par la base Patriarche ainsi que toutes les 13 cavités et gîtes et 4 tronçons de voies. anomalies repérées sur les photographies aérien- nes, situés dans le fuseau large de 600 m ou à Plusieurs zones sont d’ores et déjà considérées très faible distance. comme sensibles et susceptibles de receler un fort potentiel archéologique. A ce titre, elles Certaines zones, sur lesquelles ne se trouvait devront faire l’objet d’une attention toute parti- aucun site ni aucun indice, n’ont donc fait l’ob- culière. La richesse en indices d’occupation jet d’aucune investigation. En revanche, d’autres ancienne, diachronique, ou parfois plus spécifi- secteurs déclarés comme prioritaires dès le quement liée à une période, est souvent due à départ par les Services Régionaux de l’Archéo- un contexte naturel particulier. Il s’agit essen- logie ont fait l’objet d’une observation plus atten- tiellement, soit de la proximité d’un cours d’eau, tive, avec une prospection systématique des lieu de passage obligé et élément indispensa- terrains labourés et une recherche approfondie ble à la vie et à la réalisation de nombreuses dans les zones boisées accessibles. activités, soit d’un matériau inclus dans le sous- sol naturel, et spécifiquement des minerais (de Il s’agissait des zones suivantes : fer, d’or ou d’étain). - la bordure de la Vienne (Gouex, Mazerolles, Lussac-les-Châteaux, Persac) ; Du nord au sud, les zones retenues comme par- - les communes proches de Poitiers () ; ticulièrement délicates sont les suivantes : - le bois de Mazauran, du Repaire et de La Mine, 1. La vallée du Clain ou «plaine de Mougon» riches en mines (Limoges, Vaulry, Breuilhaufa) ; (commune d’Iteuil) ; - le site de l’Echalarderie (Saint-Bonnet de 2. Les bords de la Vienne (communes de Gouex, Bellac). Persac et Lussac-les-Châteaux) ; 3. La «zone des ferriers», comprise entre Gizay En amont de toute vérification, dans la bande et Dienné d’une part, et entre Persac et Lathus- des 600 m, étaient répertoriés 57 sites archéo- Saint-Rémy, d’autre part ; logiques et 35 anomalies, soit 92 entités à véri- 4. La vallée aménagée de la Dive, (commune de fier sur le terrain. Lhommaizé) ; 5. La zone de limite Vienne / Haute-Vienne (com- A l’arrivée, l’étude documentaire et la prospec- munes de Lathus-Saint-Rémy, Bussière- tion pédestre ont permis de retenir 130 indices Poitevine, Saint-Bonnet-de-Bellac) ; archéologiques, dont 32 situés à l’extérieur du 6. L’occupation préhistorique de Blond ; fuseau de 600 m. 53 indices se rattachent à des 7. Les mines (d’étain, médiévales ?) de Vaulry ; sites déjà enregistrés dans la base Patriarche 8. Les mines (d’or, protohistoriques ?) de (dont 4 hors fuseau) et 16 indices à des anoma- Chaptelat / Limoges. lies identifiées sur les photographies aériennes (dont 3 hors fuseau). 61 nouveaux indices ont Cette reconnaissance préalable, menée en amont donc été créés, dont 25 se trouvent en dehors de toute mise en œuvre et même de la décision mais proches du fuseau de 600 m. définitive de réalisation effective de ce projet fer- roviaire, ne remet aucunement en question les Certains indices restent difficiles à dater, en l’ab- investigations que RFF se devra de faire réali- sence de mobilier caractéristique, aussi certains ser, dans le cadre de l’archéologie préventive, sites n’ont pas été placés en chronologie mais conformément à la réglementation en vigueur. par type. 6 indices peuvent être rattachés aux périodes moderne et contemporaine ; 18 indi- ces ont été attribués au Moyen Age, 15 à la période gallo-romaine, un seul de façon certaine Christophe Maniquet

104 303 800 700 600

Limite de la bande des 600 m. Y=6573. Y=6573. Y=6573. X=537.200 m. X=537. 200

100

225 220 Ruine ? Topographie & DAO: © Fabrice Chevreuse, Inrap. & DAO: © Fabrice Chevreuse, Topographie

X=537.100 0 X=537. 100 Mare Lembergement supposé bâtiments des anciens Emplacement

Profil 225 X=537.000 X=537. 000 Motte

Limite de l’emprise Limite de l’emprise

X=536.900 X=536. 900 Ligne EDF Ligne : Bussière-Poitevine (86)-Indice 56 : extrait 81 : Bussière-Poitevine Figure napoléonien. du cadastre départementales de la Haute-Vienne© Archives

220

X=536.800 X=536. 800

215 Zone à ornières 800 700 600 Y=6573. Y=6573. Y=6573. : Bussière-Poitevine 80 : Bussière-Poitevine Figure (86)-Indice 56 : photo aérienne du site. © Cliché J.R. Perrin topographique du site. (86)-Indice 56 : relevé 82 : Bussière-Poitevine Figure Inrap Chevreuse, © Cliché F. II. Résultats II. Bussière-Poitevine, l’Embergement, plan motte castrale.

105 COMPREIGNAC Prospection diachronique

Initialement débutée en 2007 par plusieurs mem- - Le Puymenier comprenant un château et une bres de l’association ArchéA, cette deuxième opé- chapelle (actuellement tous deux disparus) ration de prospection diachronique sur le territoire auraient été, au XIIe siècle, un fief indépendant de la commune de Compreignac a permis l’apport appartenant à la seigneurie de Razès. de 24 entités inédites, élevant au nombre de 80 entités identifiées ou identifiables. Outre les données recueillies lors des différen- tes opérations de prospection, ces archives Ces recherches se fondent sur la découverte d’une documentent également plusieurs sondages réa- partie du fonds d’archives de l’association des Amis lisés par cette association, notamment sur une de Compreignac, présentée comme antenne de la habitation gallo-romaine au village de Laveau- Société Archéologique et Historique du Limousin Fleuret, une fosse ovoïde à Bachellerie et le spécialisée dans l’étude de cette commune, ayant prieuré de Montégut-le-Noir situé au lieu-dit connu son essor d’opérations archéologiques entre éponyme. 1966 et 1991. Cette source documentaire non négli- geable, renseignant principalement des entités Bien évidemment, la totalité des entités référen- médiévales et modernes, permet, après recoupe- cées cette année n’a pu être vérifiée, les recher- ment avec les données déjà acquises, de parfaire ches de terrain s’étant orientées principalement les connaissances concernant ce territoire. sur les entités archéologiques dont les vestiges physiques étaient, sans nul doute, visibles en Pour exemples : surface. Au même titre, volontairement, nous - le village de Chabannes où ont existé une motte avons exclu de l’étude les voies de communica- castrale, une chapelle, un moulin et un (ou plusieurs) tions ainsi que le bourg. Ceux-ci feront l’objet de souterrain(s) associé(s) à des fosses ovoïdes ; recherches prévues pour 2014. - Margnac, situé à proximité de l’ancienne route de Paris, avec étang, moulin et habitations dites grand- montaines ; Yann Giry

CHATEAU-CHERVIX, COUSSAC-BONNEVAL, MAGNAC-BOURG, MEUZAC, PIERRE-BUFFIERE, LA ROCHE-L’ABEILLE, SAINT-JEAN-LIGOURE, SAINT-PRIEST-LIGOURE, VICQ-SUR-BREUILH (Haute-Vienne) MONGIBAUD (Corrèze) Prospection diachronique

Les prospections entamées à l’automne 2010 dans base de données et un Système d’Information le cadre du Master en archéologie intitulé Géographique a été réalisé. «L’Occupation du sol dans les environs de Château- Chervix de La Tène aux Mérovingiens» ont été pour- Les prospections menées à Montgibaud ont révélé suivies au printemps 2011. Chacune de ces des indices d’une occupation gallo-romaine dans les communes a également fait l’objet d’une enquête proches environs du bourg actuel, sur des zones de orale menée auprès de la population locale. replat au sud et au sud-ouest du promontoire qu’oc- L’ensemble des données a été compilé dans une cupe celui-ci, aux Quatre fayants et à Lhortolary ; la

106 relative proximité des deux zones de concentration Les recherches menées à La Roche-l’Abeille ont de mobilier (tegulae et céramique) peut permettre permis de localiser précisément les vestiges du d’envisager qu’ils appartiennent à un vaste ensem- prieuré de La Chapelle Valentin, dont des maçon- ble d’occupation antique. neries, des limites fossoyées ou murées ainsi que les possibles restes d’un cimetière sont encore A l’est de Meuzac, près du hameau des Carabeufs, visibles et mériteraient une étude approfondie. divers indices ont été localisés grâce à l’enquête Sur la même commune, une probable station néo- orale, dont un tronçon hypothétique de voie romaine, lithique a été localisée au Mas Brunet, ainsi que une zone d’exploitation de carrière ou encore du du mobilier lithique et des tegulae à Pierre mobilier lithique. A Chavagnac, d’importantes Levée. concentrations de céramique médiévale tardive à moderne ont été découvertes et, à Lafayolle, un pro- bable petit tumulus a été localisé. Jérôme Lachaud

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