la passion de simone

vendredi 14 novembre à 20:00 maison de la culture salle Jean-Cocteau durée 1 heure 10

en coréalisation avec le centre lyrique Clermont-Auvergne

Conta ct presse : Émilie Fernandez – Tél. 0473.170.183 – [email protected] 1 chemin musical en lumières Étienne Exbrayat crédits 15 stations d’après la vie et costumes Liisa Nieminen illustration de couverture l’œuvre de Simone Weil Antoine+Manuel production Clémentine musique Kaija Saariaho Marin. texte Amin Maalouf coproduction La Chambre aux échos, Music Centre conception et réalisation Slovakia et Festival de Compagnie La Chambre Saint-Denis. aux échos avec le soutien de l’Adami et de la Spedidam. direction musicale Clément Mao-Takacs Spectacle créé le 14 mise en scène novembre 2013 au Aleksi Barrière Théâtre municipal P.O. Hviezdoslav à Bratislava avec (Slovaquie). Karen Vourc’h (soprano solo), L’équipe artistique souhaite Sayuri Araida (soprano), remercier ses partenaires Caroline Marçot (mezzo- pour leur soutien et soprano), spécialement Kaija Saariaho, Johan Viau (tenor), Jean-Baptiste Barrière, Florent Baffi (baryton) Oscar Zepeda-Arias (OZ Isabelle Seleskovitch Management), James (comédienne) Rushton and Gill Graham (Chester Music), Francis ensemble instrumental Auboyneau (Secession Secession Orchestra Orchestra) and L’Arcal 19 musiciens (prêt de lieu de répétition) pour avoir rendu ce projet scénographie et régie possible. générale Pauline Squelbut

avant-scène À 19:00 présentation de l’œuvre maison de la culture, salle Vialatte 2

Kaija Saariaho compose un oratorio somptueux et intimiste, à la mesure de la personnalité fascinante de la philosophe Simone Weil.

Simone Weil (1909-1943) est l’une des figures les plus fascinantes dans l’histoire de la philosophie. Particulièrement brillante, elle s’intéressait notamment aux mécanismes de l’oppression, allant jusqu’à travailler dans une usine pour dénoncer les conditions de travail des ouvriers. Farouchement indépendante, refusant tout dogmatisme, elle s’intéresse à différentes traditions mystiques qui enrichissent sa réflexion philosophique.E lle demeura intransigeante, désireuse d’un absolu qui se révéla finalement destructeur. Entièrement dévouée aux autres, elle se mit au service de la Résistance à Londres, avant de s’éteindre à 34 ans, refusant de se nourrir par solidarité avec la population affamée de la France de Vichy. La compositrice Kaija Saariaho, bien connue des clermontois (artiste associée à la Comédie de 2006 à 2010, présente la saison dernière avec Sombre) et Amin Maalouf composent un oratorio à la mémoire de ce personnage hors-norme. L’orchestre et le chœur sur scène prennent part à l’action intimiste, accompagnant une soliste et une comédienne, pour un chemin musical en 15 étapes dans la vie de Simone Weil.

Kaija Saariaho est encore une jeune fille écrit le texte. La Passion de Simone est créée lorsqu’elle découvre l’œuvre de la philo- à Vienne en 2006, dans une version pour sophe française Simone Weil (1909-1943), orchestre symphonique, chœur, soprano qu’elle lit d’abord en finnois. Encore solo, électronique et voix. La mise en scène aujourd’hui, elle se rappelle avoir été est de . Quelques années plus profondément marquée par la compassion tard, Kajia Saariaho en écrit une version de de cette femme intransigeante, la force de chambre plus intime (19 musiciens, soprano ses engagements politiques, aux côtés de solo, quatuor vocal et voix), plus proche la classe ouvrière, des Républicains espa- encore de Simone Weil. Elle répond ainsi à gnols ou de la France Libre, le courage avec la demande de deux jeunes artistes passion- lequel elle affronte la mort au sanatorium nés de théâtre musical, le chef d’orchestre d’Ashford en Angleterre. Plus tard, pour Clément Mao-Takacs et le metteur en scène la création de son premier opéra, L’Amour Aleksi Barrière. C’est cette seconde version de loin (2000), que met en scène l’un de qui est présentée cette saison. Une même ses complices, Peter Sellars, la compositrice sourde lumière l’anime, secrète et trem- réalise que celui-ci partage avec elle une blante, la lumière toujours reconnaissable même ferveur pour cette figure de l’absolu. de Kaija Saariaho. Sur les traces de tant de musiciens des siècles passés, elle écrit à son tour une passion, à Pour la Comédie de Clermont-Ferrand la mémoire de la philosophe. Librettiste © Daniel Conrod, printemps 2014 habituel de Saariaho, Amin Maalouf en

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La pièce

Simone, grande sœur, Tu es née longtemps avant moi Petite sœur, Simone ! Puis, un jour, tu as renoncé à vieillir. Je contemple ton visage Je t’admire d’avoir fait de ta vie Au dernier printemps de ta vie Une traversée lumineuse, Pour refaire avec toi, en pensée, Mais je t’en veux d’avoir préféré la Le chemin de ton agonie. mort. Ouverture de l’œuvre, « Première station »

À PROPOS DE L’ŒUVRE SUR LA VERSION DE CHAMBRE DE LA PASSION DE À trente-quatre ans, entre l’âge du Christ et SIMONE celui de Mozart, une jeune femme a choisi de J’ai créé cette version de chambre de quitter le monde. C’était en août 1943, et les La Passion de Simone sur la suggestion hommes venaient d’atteindre la culmination de des directeurs artistiques de la compagnie la barbarie. Simone Weil s’est éteinte sans bruit, La Chambre aux échos, Clément Mao-Takacs comme par une protestation silencieuse, dans et Aleksi Barrière. J’avais déjà réalisé des l’anonymat d’un hôpital anglais. Ce qu’elle réductions de mes propres œuvres, et savais nous disait par sa mort consentie, c’était son donc que cela pourrait bien fonctionner : refus de tous les asservissements : celui de la remplacer un grand orchestre par un ensemble violence et de la haine, celui du nazisme et du de dix-neuf musiciens revient à se concentrer sur stalinisme, mais également celui d’une société l’énergie individuelle de chaque instrumentiste, industrielle déshumanisante qui vide les êtres de parce que chacun est amené à jouer un rôle actif leur substance, et qui les conduit vers le néant. et important. Les écrits de Simone, publiés pour la plupart Deux belles surprises ont été la réduction après sa mort, sont justement une tentative du chœur à quatre chanteurs solistes, qui pour tracer une route hors du néant. Sa passion fonctionne très bien, et le remplacement est une boussole, discrète mais puissante, pour de la voix parlée (enregistrée et intégrée notre monde égaré. aux électroniques dans l’original) par une La Passion de Simone est un chemin musical comédienne présente sur scène. Ces deux en quinze stations, qui traverse sa vie et son solutions m’avaient été suggérées par les artistes oeuvre. Sur scène, une femme qui s’adresse de La Chambre aux échos, et elles ont apporté à Simone, raconte son parcours avec une plus de concentration, d’humanité et d’émotion tendresse qui n’exclut pas les reproches ; en au rituel scénique. Elles vont dans le sens du voix off, les propres phrases de Simone Weil, travail de la compagnie, qui ne produit pas des récitées au rythme de l’écriture ; à ces deux voix « mises en scène d’opéra » au sens traditionnel féminines s’ajoute un choeur, qui fait parfois où chacun fait son travail dans son coin, mais office d’écho, mais qui, à d’autres moments, des collaborations organiques où tous le monde n’hésite pas à dépasser son rôle pour devenir un est intégré au dispositif, et où la scène prolonge troisième personnage. le geste musical. Notice d’Amin Maalouf au sujet de La Passion Kaija Saariaho, d’après l’entretien de Kaija de Simone (2006). Saariaho pour la revue Music & Literature (2014). 4

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Théâtre musical, théâtre de l’esprit

La Passion de Simone, « chemin musical en méditation collective à laquelle nous sommes quinze stations » composé par Kaija Saariaho sur tous conviés, en tant qu’individus et en tant un texte d’Amin Maalouf, a été créée à Vienne que société – tout comme les Passions de Bach en novembre 2006, dans une mise en scène de incitent une communauté à contempler du Peter Sellars. À l’origine de cette œuvre, une point de vue de son présent ce qui la relie (sens étincelle jaillie six ans plus tôt, quand ce même du mot latin religare, dont dériverait celui de trio travaillait sur sa première collaboration, religion). Plutôt que d’être spectateurs d’une l’opéra L’Amour de loin, désormais un classique tentative, méprisante de l’intelligence du contemporain. Lors d’une répétition, sans public, de reconstituer en toc, de l’extérieur, savoir qu’il citait un des auteurs favoris de la des événements, situations et psychologies compositrice, Sellars lut aux chanteurs des supposément authentiques, à la manière textes de Simone Weil. En découvrant cette d’un « biopic » commercial, nous avons extraordinaire philosophe/activiste et son l’opportunité de creuser plus profondément, parcours, Maalouf, maître dans l’art de la fiction d’aller à l’essentiel que cache la superficie des biographique, a immédiatement été attiré par faits, et mener une réflexion sur les choix de vie son intensité. Tous trois ont donc décidé par la extrêmement complexes et polémiques d’un suite de rendre un hommage artistique à la vie individu qui, seule contre tous, s’est lancée à et à la pensée d’une femme qui s’est consumée l’assaut d’idées plus grandes qu’elle et contre dans sa tentative d’être à la hauteur de ses cette force que l’on pourrait appeler l’Histoire propres idéaux moraux, et des espoirs qu’elle – par des moyens qui peuvent nous sembler nourrissait pour l’humanité. extrêmes, voire absurdes. L’œuvre nouvelle, cependant, si originale dans Tous les participants de ce rituel d’exception sa forme qu’on ne trouva pas de meilleur terme seront réunis sur la scène, puisque cette nouvelle pour la désigner que celui, bâtard et un peu version de chambre nous permet d’éviter de pompeux, d’oratorio, n’était pas un opéra au cacher l’orchestre dans une fosse. Ainsi, tous même sens que L’Amour de loin avant elle, mais les interprètes, issus de disciplines différentes, réclamait néanmoins d’importants effectifs partageront un espace unique pour ce récit vocaux et instrumentaux – raison pour laquelle qui appartient à un passé partagé. Chaque elle n’a pas suscité le même intérêt au sein de interaction qui participe de ce conte collectif l’institution lyrique, qui seule avait les moyens sera visible du public, et donnera naissance de la monter. C’est pourquoi nous espérons à une forme intime et inconnue de théâtre que cette nouvelle version de chambre, que que nous avons tenté de mettre en espace et Kaija Saariaho a eu la générosité de réaliser pour en images. Un théâtre né de la musique, un nous, donnera à cette œuvre une nouvelle vie, invisible théâtre de l’esprit, qui est le plus plus adaptée aux ressources des compagnies, pertinent pour explorer les questionnements théâtres et festivals qui souhaiteraient en subtils qui sont au cœur de notre société et de explorer les mystères denses et méditatifs. sa mémoire. Le fait même que La Passion de Simone ne soit Cette tentative, fondée sur une collaboration pas un opéra au sens strict est pourtant ce qui étroite de tous les partenaires, émane de notre la rend si intéressante et nécessaire : plutôt que intime conviction que l’art peut jouer un de représenter la vie de Simone Weil sur scène rôle dans le débat public, et que la musique à la maniée d’un drame, l’œuvre l’approche à est, peut-être, la forme la plus pure et la plus travers les yeux et la voix d’un personnage qui élaborée de théâtre. est notre contemporaine. Il s’agit donc d’une Aleksi Barrière et Clément Mao-Takacs. 6

une forme de Théâtre à inventer

Trois questions au metteur en scène Aleksi Barrière.

Qu’est-ce qui rend Simone Weil intéressante autrement dit, d’être une sainte. Jusqu’où pour le public d’aujourd’hui ? pouvons-nous la suivre sur ce périlleux sentier ? Et que pouvons-nous apprendre Simone Weil est une des figures les plus d’elle, à une époque de nouvelles idéologies fascinantes de l’histoire de la philosophie. et de nouveaux esclavages, qui n’est pas si Peu de philosophes sont allés aussi loin différente de la sienne ? dans leur démarche de comprendre les mécanismes d’oppression dans notre Qu’est-ce qui fait de La Passion de Simone civilisation, au point de vouloir en faire une Passion ? l’expérience par eux-mêmes, en travaillant en usine – dans le cas de Simone, dans les Il ne s’agit évidemment pas de produire plus horribles conditions qui soient, juste un spectacle religieux, ou d’interpréter avant les réformes du Front populaire en la vie de Simone Weil sous un angle 1936, qui ont limité l’exploitation de la exclusivement mystique – en plus d’être classe ouvrière. Par ailleurs, son refus de un esprit scientifique particulièrement bien toute forme de dogmatisme, d’idéologie informé, elle a cherché des réponses dans ou de « politiquement correct » était plusieurs religions sans jamais se livrer à incroyable, et assez unique. D’abord aucune. Par ailleurs, cette Passion n’est militante communiste, elle a fait partie pas un pur éloge, puisqu’elle s’intéresse des premiers intellectuels occidentaux à à l’aspect problématique des choix de critiquer le stalinisme ; participer à la lutte Simone. L’idée d’avoir une narratrice, une armée aux côtés des Républicains pendant « Évangéliste » de notre temps qui raconte la Guerre d’Espagne ne l’a pas empêchée cette histoire et la commente étape par de dénoncer les massacres perpétrés par les étape, thème par thème (en suivant une deux parties, et de les rendre publics ; et, structure inspirée de celle du Chemin enfin, elle a trouvé un peu de paix intérieure de Croix traditionnel), plutôt que de dans différentes spiritualités, la chrétienne s’efforcer de la « rejouer » sur scène, est surtout, mais a toujours refusé de se particulièrement puissante, et nous incite convertir. Cependant, son indépendance à une conception extrêmement actuelle et émanait d’une forme d’intransigeance, présente de ce qu’est une représentation : une soif d’absolu qui ne pouvait être que des gens qui se réunissent pour partager destructrice pour elle-même et pour ses une expérience, en tant que communauté, proches. Le livret d’Amin Maalouf décrit et non simplement des individus qui bien cette contradiction d’une femme qui achètent des billets pour entendre de tente de vivre une vie totalement pure, la musique. C’est dans ce sens qu’il faut entièrement vouée aux autres – qui tente, repenser les codes du concert classique.

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Est-ce pour cela que cette forme de théâtre inouïe et vivante, qui donnait à inhabituelle intéresse la scène ? l’histoire de cet homme qui avait pris pour fardeau toute la souffrance du monde Précisément. La Passion de Simone son expression la plus contemporaine, appartient à une tradition d’œuvres qui, en dialogue avec leurs propres vies. plutôt que d’utiliser une convention De la même manière, non seulement préexistante pour transmettre un message, La Passion de Simone introduit les questions façonnent leur propre convention et leur les plus fondamentales de notre société propre forme. C’est passionnant, parce dans l’institution musicale, mais elle nous que nous avons affaire à une forme de emmène aussi par la musique dans des théâtre qui est entièrement à inventer, et espaces de pure méditation, inconnus de qui représente un défi de taille autant pour nos routines quotidiennes. C’est à leur l’équipe artistique que pour le public. capacité à susciter de telles dimensions à Nous assistons à l’un de ces moments contretemps, et de nouvelles manières où la musique, la littérature et le théâtre de voir la réalité, que l’on reconnaît les s’entre-fécondent pour donner naissance à grandes entreprises artistiques. quelque chose que personne n’avait encore vu ni entendu. À la création de la Passion Propos recueillis par Clémentine Marin. selon Matthieu de Bach, le public luthérien de Leipzig était choqué de voir que leur église était devenue la scène d’une forme

POUR ALLER PLUS LOIN LES CHOIX DE LA CHAMBRE AUX ÉCHOS

Lire • Simone Weil, Réflexions sur les causes de la liberté et de l’oppression sociale, 1934 • Virginia Woolf, Journal intégral 1915-1941 • Robert Linhart, L’Établi, 1981 • Marie Pezé, Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés, 2008

Écouter • Jean-Sébastien Bach, Passion selon Matthieu, 1729 • Luigi Nono, Intolleranza 1960, 1961 • Gérard Grisey, Le Noir de l’étoile, 1990 • Kaija Saariaho, L’Amour de loin, 2000

Voir • Roberto Rossellini, Europe 51, 1952 • Louis Malle, Humain, trop humain, 1974 • Andreï Tarkovski, Le Miroir, 1975 • Bruno Dumont, Hadewijch, 2009. 8

une musique d’ombre et de lumière

Trois questions au chef d’orchestre Clément Mao-Takacs.

C’est la première œuvre de Kaija Saariaho projet de longue date partagé avec mon que vous dirigez ; pourtant vous semblez collaborateur Aleksi Barrière. connaître particulièrement bien son univers ? Qu’est-ce qui vous attire dans les œuvres scéniques de Kaija Saariaho ? J’ai découvert la musique de Kaija au début des années 1990, quand j’étais un Je tiens d’abord à déclarer que j’aime tout jeune garçon passionné par toutes tout autant sa production instrumentale ! les formes de musiques, et notamment Mais il est vrai que je suis très attaché à la musique contemporaine. Son univers son œuvre lyrique. La principale raison poétique m’a immédiatement attiré par est qu’un opéra de Saariaho représente, l’intensité qui s’en dégageait – autant selon moi, un équilibre rare entre le texte dans ses moments oniriques que dans et la musique : vous pouvez saisir presque les plus violents. Son langage repose chaque mot du texte, et pourtant les lignes sur des structures extrêmement subtiles vocales sont incroyablement expressives. et élaborées, mais ces structures ne Mais cela n’exclut pas l’utilisation des brouillent jamais la clarté du discours voix comme des instruments, ou l’emploi musical. Ajoutons que je suivais alors avec de syllabes, de phonèmes, de consonnes enthousiasme les concerts d’Esa-Pekka comme matériau chanté : le spectre du Salonen, les productions de Peter Sellars, traitement vocal et textuel est donc large ! et que j’aimais aussi particulièrement la Une autre particularité est le choix de sujets voix de la soprano , tous qui se situent toujours à mi-chemin entre les ingrédients étaient donc réunis pour une dimension mythique et une réalité, je je tombe amoureux d’œuvres comme veux dire que les œuvres scéniques de Kaija Lonh, Château de l’Âme, L’Amour de loin ! travaillent justement dans l’interstice entre Le mot « amour » n’est pas trop fort et réalité et fiction. Jaufré Rudel a existé, mais correspond bien à ce que je ressens pour sa Vida, qui sert de canevas à L’Amour l’œuvre de Kaija – c’est pour cela que j’ai de loin, est déjà une fiction ; Adriana beaucoup travaillé, analysé son œuvre, Mater est construite comme une tragédie notamment pendant mes études, puis écrit grecque, mais elle pourrait être inspirée des articles tout en poursuivant ma carrière d’un reportage contemporain ; Émilie est de chef d’orchestre. Je l’ai rencontrée à autant un portrait historique et réaliste plusieurs reprises, et au fur et à mesure que qu’une métaphore de la féminité et de la nous nous connaissions davantage, une création dans une société essentiellement confiance est née, qui a fini par déboucher masculine. La Passion de Simone, naturellement sur l’idée de ce spectacle, un encore plus originale dans sa forme, est 9 une dramatisation de notre attitude par la comédienne ; des modes de jeux (les conflictuelle d’identification et de critique passage du sul tasto au sul ponticello chez les vis-à-vis d’un personnage historique vu cordes) ; des explosions violentes alternant comme une « sainte », c’est-à-dire un avec des moments méditatifs… Cette mythe. Les opéras de Saariaho s’adressent juxtaposition d’éléments contrastants est à nos émotions autant qu’à notre raison, très présente dans La Passion de Simone, et il ne s’agit pas d’identification avec qui, loin d’être une œuvre pesante et un personnage : nous vivons en tant austère, offre au contraire des couleurs que spectateurs, donc en tant que nous- extrêmement vives, et une remarquable mêmes, une expérience qui nous élève à un fluidité du discours. Celui-ci est structuré, niveau de conscience supérieur. Enfin, un non seulement par les différentes stations, des traits les plus frappants de ces œuvres mais aussi par la forme générale de l’œuvre, est leur agogique : elles se développent que l’on pourrait découper en deux dans le temps d’une manière qui n’a rien grands blocs, de la Première à la Septième à voir avec la grande tradition de l’opéra, Station, de la Neuvième à la Quinzième ni dans la découpe, ni dans la conduite. Il ; d’ailleurs, la Neuvième Station, qui n’y a guère que Saint François d’Assise de relance la seconde moitié de l’œuvre, Messiaen que l’on pourrait rapprocher de reprend de façon évidente à l’audition son univers – et encore, bien des nuances des éléments harmoniques de la Première. s’imposeraient… Bien sûr, çà et là, on Entre ces deux blocs se trouve la Huitième peut déceler une filiation avec tel ou tel Station, méditation presque uniquement compositeur comme Berg ou Debussy ; instrumentale, qui forme un îlot au milieu mais à ma connaissance, Saariaho est l’une de cette œuvre à dominante vocale. Elle des seules à avoir inventé ou retrouvé est une sorte de cœur battant au ralenti, une forme dramatique s’apparentant à la fois sombre et lumineux – sans doute au Mystère, non dans une démarche l’un des moments les plus fascinants de archaïsante, avec la volonté de représenter La Passion de Simone. Et je dois confesser une trajectoire, un cheminement spirituel, la séduction particulière qu’exerce sur moi une traversée plutôt qu’une action – ce la Dixième Station, l’une des seules où qui est particulièrement sensible dans tous les protagonistes sont réunis en même La Passion de Simone. temps – orchestre, comédienne, soprano solo, ensemble vocal – et dans laquelle la Alors, que pourriez-vous nous dire à musique semble ouvrir une porte sur des propos de la musique et de la forme dans espaces infinis… La Passion de Simone ? La Passion de Simone n’appartient donc Propos recueillis par Clémentine Marin. pas à proprement parler à l’opéra, pas plus qu’à l’oratorio ; mais plutôt que de dire qu’elle est hybride, je dirai qu’elle est originale, et ne ressemble à rien d’autre ! On retrouve des traits caractéristiques d’un « style » Saariaho : l’emploi de plages musicales animées par des figures rapides et répétitives qui s’auto-varient - et servent souvent de support au texte dit 10

repères : simone weil

Simone Weil est née à Paris en 1909, l’époque sont aussi bien des tentatives dans une famille aisée d’origine juive. de repenser les structures de pouvoir Elle grandit dans ce milieu cultivé et et de travail de notre société que des agnostique et fait de brillantes études, dénonciations du « culte de la force d’abord au lycée Henri IV, où elle est », qu’il ait le visage du fascisme ou du l’élève du philosophe Alain, puis à l’École colonialisme. normale supérieure de la rue d’Ulm. Elle y Le contact avec ces réalités difficiles, développe des convictions marxistes, mais qui mettent à l’épreuve sa santé aussi une attitude précocement critique physique autant que l’ardeur de vis-à-vis du stalinisme, notamment auprès son engagement, la contraint à une du militant et journaliste Boris Souvarine. retraite, durant laquelle elle se penche Agrégée de philosophie, elle débute une sur différentes mystiques, chrétiennes carrière d’enseignante marquée par son et extrême-orientales notamment ; engagement immédiat dans les luttes la figure de saint François d’Assise syndicales et ses écrits dans la presse réconcilie sa quête de vérité et son militante. militantisme – elle ne se convertira Au début des années 30, elle abandonne pourtant jamais à aucune religion. Aussi progressivement l’enseignement pour se prometteuse que soit la perspective de la consacrer tout entière à une démarche grâce, la vie ne peut pas se vivre à travers empirique unique parmi les philosophes Dieu, qui s’est retiré du monde, mais de son temps : elle cherche à voir de seulement à travers le monde lui-même, ses yeux et éprouver dans son corps les « barrière et en même temps passage ». problématiques sociales et politiques Au moment de l’Occupation allemande, qu’elle traite dans ses écrits, au travers après avoir travaillé un temps dans de la faculté cardinale de « l’attention l’exploitation agricole du philosophe au monde ». Elle choisit ainsi de vivre Gustave Thibon, elle organise la fuite du strict minimum, versant le reste de de sa famille aux États-Unis, mais désire son salaire à la Caisse de Solidarité des rester pour participer activement à la mineurs ; en 1932, elle fait un voyage Résistance – mais à son arrivée à Londres, d’étude en Allemagne pour comprendre De Gaulle refuse de l’envoyer en mission. la montée du nazisme ; en 1934-1935, Incapable d’agir, elle décide néanmoins elle se fait engager comme ouvrière dans (selon l’hypothèse la plus courante) différentes usines afin d’appréhender la d’entrer en jeûne par empathie pour la forme d’oppression qu’elle combat ; en population affamée de France – sa santé se 1936, elle participe aux grandes grèves détériore, et elle meurt d’une tuberculose en France, avant de s’engager auprès des le 24 août 1943 dans un sanatorium, à Républicains en Espagne, découvrant l’âge de 34 ans. l’horreur de la guerre, dont les deux parties sont responsables. Ses écrits de Texte d’Aleksi Barrière.

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P arcours

Amin maalouf / livret européenne, un groupe de réflexion Né à Beyrouth en 1949, Amin Maalouf sur le multilinguisme, qui a produit vit en France depuis 1976. un rapport intitulé Un défi salutaire. Après des études de sociologie et Comment la multiplicité des langues d’économie, il entre au quotidien de pourrait consolider l’Europe. Il est langue arabe An-Nahar, et sillonne docteur honoris causa de l’Université le monde pour couvrir de nombreux catholique de Louvain (Belgique), de événements, de la chute de la monarchie l’American University of Beirut (Liban), éthiopienne à la dernière bataille de de l’Université de Tarragone (Espagne), Saigon. La guerre du Liban l’ayant et de l’Université d’Evora (Portugal). Il a contraint à émigrer, il s’installe à été élu en 2011 à l’Académie française, au Paris, d’où il reprend son activité de fauteuil de Claude Lévi-Strauss. journaliste, et recommence à voyager, du — Mozambique à l’Iran, et de l’Argentine Kaija Saariaho / musique aux Balkans. Il devient directeur de Figure centrale d’une génération de l’édition internationale d’An-Nahar, puis compositeurs et d’interprètes finlandais de rédacteur en chef de l’hebdomadaire renommée et d’influence internationales, Jeune Afrique, avant de renoncer à toute Kaija Saariaho est née en 1952 à Helsinki, fonction pour se consacrer à la littérature. elle étudie à l’Académie Sibelius auprès Écrite en français, son œuvre est du pionnier moderniste Paavo Heininen. aujourd’hui traduite en plus de quarante Elle y fonde, avec Magnus Lindberg langues. Elle comprend des romans, et d’autres, le groupe progressiste des essais, ainsi que des livrets d’opéra, Ouvrez les oreilles !, avant de suivre, à notamment : Les Croisades vues par les Darmstadt puis à Fribourg, les cours Arabes (1983), Léon l’Africain (1986), de Brian Ferneyhough et Klaus Huber. Samarcande (1988), Les Jardins de En 1982 elle intègre les cours de l’Institut lumière (1991), Le Premier siècle après de recherche et coordination acoustique/ Béatrice (1992), Le Rocher de Tanios musique à Paris – où elle habite depuis la (1993, Prix Goncourt), Les Échelles du plupart du temps. Levant (1996), Les Identités meurtrières Avant ses années à l’IRCAM, Kaija a (1998), Le Périple de Baldassare (2000), rencontré les compositeurs français Origines (2004), Le Dérèglement du spectralistes, dont les techniques sont monde (2009). Il a collaboré avec Kaija fondées sur l’analyse informatique du Saariaho à l’occasion de quatre œuvres spectre sonore des notes individuelles de lyriques : L’Amour de loin (2000), différents instruments. Cette approche (2006), La Passion de analytique l’a inspirée à développer sa Simone (2006) et Émilie (2010). propre méthode d’utilisation des analyses Amin Maalouf a présidé, en 2007- pour ses structures harmoniques, ainsi 2008, à la demande de la Commission que la notation détaillée de ses partitions,

12 l’utilisation des harmoniques, les mar (1999), et le cycle de chant Quatre transformations entre le son et le bruit Instants (2002). La Passion de Simone, – toutes ces particularités se retrouvant méditation sur la vie et la pensée de la dans l’une de ses œuvres les plus jouées, philosophe Simone Weil, a fait partie du Graal théâtre pour violon et orchestre festival international de Sellars « New ou ensemble (1994-1997). Plus tard, Crowned Hope » en 2006-2007. elle s’est tournée vers l’opéra avec un Dans la profusion d’œuvres que Kaija succès remarquable. L’Amour de loin, sur Saariaho a produites ces dernières années, un livret d’Amin Maalouf fondé sur la deux caractéristiques ont marqué toute sa biographie du troubadour du XIIe siècle carrière et continuent de ressortir. L’une Jaufré Rudel, a été saluée unanimement est la collaboration étroite et productive dans sa première production par Peter avec d’autres artistes – Amin Maalouf, Sellars au Festival de Salzbourg en 2000, Peter Sellars, Esa-Pekka Salonen, Camilla et le compositeur a été honoré pour cette Hoitenga, Anssi Karttunen, Dawn œuvre du prestigieux prix Grawemeyer. Upshaw, Emmanuel Ax, Tuija Hakkila, Adriana Mater, sur un livret original entre autres. L’autre est la préoccupation par Maalouf encore, mélange la dure – aussi visible dans son choix de sujets, les réalité du présent et les rêves, à nouveau textes que dans l’abondance des marques dans une mise en scène de Sellars, à d’expression dans ses partitions – de faire l’Opéra Bastille à Paris en Mars 2006. de sa musique, non pas le traitement d’un Émilie, opéra et monodrame pour Karita processus abstrait, mais un partage urgent Mattila a eu sa création mondiale à Lyon du compositeur à l’auditeur d’idées, en mars 2010. d’images et d’émotions. En marge des opéras, elle a composé Kaija Saariaho a été honorée par les d’autres œuvres vocales, notamment les plus grands prix de composition, tels le oniriques Château de l’âme (1996), Oltra Grawemeyer, le Wihuri, le Nemmers – en

lire, écouter, voir par les artistes de la saison les choix de Kaija Saariaho

Livres • Suite française d’Irène Némirovsky • Un monde flamboyant de Siri Hustvedt • catalogue de l’exposition Hokusai au Grand-Palais (Paris)

Musique • Accentus/Leoš Janácek, Brumes d’enfance • Gerald Finley/Franz Schubert, Winterreise • Eija Kankaanranta, Griffyr - Contemporary Kantele music

Films • Still The Water de Naomi Kawase • Mommy de Xavier Dolan • My Sweet Pepperland de Hiner Saleem 13

2011 elle a reçu le prix Sonning. En 2015, en scène d’une version réduite du Ring elle sera jury du prix de composition Toru (Ring Saga, 2011), a mis en scène l’opéra Takemitsu. de Kim B Ashton The boy, the forest and the La musique de Kaija Saariaho est publiée desert au Festival Grimeborn à Londres exclusivement par Chester Music et (2011) ainsi que La Voix humaine de Edition Wilhelm Hansen, membres du Cocteau/Poulenc en 2013, et fait partie group Music Sales Group. du comité artistique du réseau nordique — New Generation Opera fondé par le chef Aleksi Barrière / metteur en scène, finlandais Ville Matvejeff, qui proposera co-directeur artistique de nombreuses créations dans les saisons à Né à Paris en 1989, Aleksi Barrière a venir. Il travaille également régulièrement fait ses premières armes théâtrales en comme dramaturge, traducteur et tant qu’assistant des metteurs en scène vidéaste avec l’association Image Auditive Sarah Méadel et Peter Sellars. Après et rédige des notes de programme pour des études de philosophie, il s’est formé l’ensemble Secession Orchestra, dont il à la mise en scène et à la scénographie est conseiller artistique. à la Faculté de théâtre de Prague, où Boursier de l’Académie européenne il a proposé une version tchèque des de musique d’Aix-en-Provence et Bonnes de Jean Genet qui a tourné dans du Festival de Bayreuth, il participe plusieurs villes et festivals en 2011, ainsi régulièrement à des ateliers sur l’opéra, que la création tchèque de La Sorcière et a écrit dans diverses revues (théâtres d’Edmonton, chef-d’œuvre méconnu de & musiques, Tempus Perfectum, Music & la Renaissance anglaise (2012). Literature…) et donné des conférences et Parallèlement à ses activités d’auteur, cours d’université sur ce sujet. traducteur et universitaire, il se consacre — à une réflexion et une pratique ayant Clément Mao-Takacs / chef d’orchestre, pour cœur le théâtre musical (depuis sa co-directeur artistique mise en scène de Wozzeck à Londres avec Il est l’une des étoiles montantes de la l’association d’arts multimédias Image nouvelle génération de chefs d’orchestre. Auditive, en 2009), qu’il développe Diplômé du Conservatoire supérieur de à travers les projets de la compagnie musique et de danse de Paris ainsi que La Chambre aux échos, fondée et de l’Accademia Chigiana de Sienne, il est co-dirigée avec le chef d’orchestre lauréat du Festival de Bayreuth et a reçu Clément Mao-Takacs : ensemble, ils ont le Prix « Jeune Talent » 2008 décerné par proposé récemment une version mise en la Fondation del Duca (Institut de France scène des Kindertotenlieder de Mahler et Académie des Beaux-Arts). En 2013, il et ont créé à l’automne 2013 la nouvelle est le premier chef d’orchestre à devenir version de chambre de l’oratorio de Kaija «Lauréat» de la Fondation Cziffra. Saariaho La Passion de Simone au Festival Sa maîtrise technique, sa connaissance Mélos-Éthos de Bratislava, proposée étendue du répertoire et son exigence depuis en tournée dans différents pays. sont unanimement reconnues et Parmi ses autres activités liées au genre appréciées aussi bien dans la musique lyrique à l’extérieur de sa compagnie, classique que contemporaine – il est le Aleksi Barrière été le dramaturge et dédicataire et le créateur de nombreuses traducteur d’Antoine Gindt sur sa mise pièces. Ses projets tendent à renouveler la 14 forme du concert classique, en s’attachant développe autour d’œuvres vocales et à la médiation culturelle et en portant la symphoniques. Doctorant en arts du musique dans tous les lieux possibles. spectacle et littérature comparée, il écrit Il a été invité par le Festival Orchestra régulièrement textes et articles (Arts de Sofia, les orchestres du CNSMDP, la scènes, Tempus Perfectum, catalogues Camerata Città del Prato, les ensembles d’exposition), et assure pour plusieurs Aquilon et Initium ; il a travaillé à festivals le rôle de conseiller artistique. l’Opéra de Budapest et durant cinq — années à l’Opéra de Rome. Il crée en La Chambre aux échos 2011 Secession Orchestra, dont il assure Fondée par Aleksi Barrière et Clément la direction musicale et artistique, et Mao-Takacs, la compagnie La Chambre avec lequel il a donné en 2013 une aux échos s’affirme comme une cinquantaine de concerts symphoniques plateforme de collaboration entre les autour de Mahler, Wagner, Liszt, Bartók, arts, dont le but est de proposer d’autres Berg, Adams, Feldman, Falla, Ravel, formes de spectacles, de performances, Komives… de concerts, de lectures, d’expositions Le répertoire lyrique est important et conférences. Elle tente d’offrir à un pour cet amoureux de la littérature et public aussi large que possible l’accès à de l’art dramatique, qui conçoit l’opéra des œuvres nécessaires du passé et du comme le lieu d’intenses collaborations. présent (XXe et XXIe siècles) qu’elle met Sa rencontre avec Peter Sellars est volontiers en relation. Son ambition déterminante, et il entretient des liens est de créer un creuset dans lequel les d’amitiés avec plusieurs acteurs et différentes disciplines dialoguent et metteurs en scènes aux univers variés œuvrent dans une réelle interaction, parmi lesquels Olivier Py, Michel Fau, en instaurant les meilleures conditions Aleksi Barrière ; avec ce dernier il a créé pour un théâtre (musical notamment) et codirige la compagnie La Chambre organique et ambitieux. La compagnie aux échos. En 2013, il a dirigé trois prend soin de toujours joindre aux productions lyriques : Tu ne dois pas spectacles une dimension pédagogique, garder la nuit en toi (Mahler), L’Italiana en accompagnant les spectacles in Algeri (Rossini) et la création de cette d’interventions, d’ateliers, récitals et version de chambre de La Passion de rencontres… Simone de Kaija Saariaho. Parmi ses plus récentes réalisations, Tu ne Il est présent dans de nombreux festivals dois pas garder la nuit en toi, un spectacle (Lisztomanias, Nohant, Tons Voisins à sur le deuil (d’après Rückert, Mahler Albi, CIMA à Porto Ercole, Meursault, et Wagner) créé lors d’une résidence Calv). Son enregistrement de la pièce en milieu hospitalier, la création de la Adieu de Stockhausen vient de sortir version de chambre de La Passion de (Crystal Classics), ainsi qu’un disque Simone de Kaija Saariaho, et Séquences, consacré à Jacques Ibert (Timpani). un récital-théâtre autour du répertoire Également pianiste (soliste et contemporain pour voix seule. chambriste), Il se produira notamment — en 2015 aux côtés de la soprano Omo Secession orchestra Bello pour la tournée de concerts « Rising Secession Orchestra est une formation Star ». Compositeur, sa production se d’élite composée d’une vingtaine de 15 musiciens. Placé sous la direction musicale et artistique de Clément Mao-Takacs, cet orchestre privilégie le répertoire des 20e et 21e siècles, travaillant avec les compositeurs de son temps, multipliant les collaborations et les passerelles entre les arts, notamment à travers des projets développés avec la compagnie La Chambre aux échos. Salué dès sa création par la critique pour son excellence et le caractère didactique de ses différents projets (de la présentation des programmes durant les concerts à des actions menées avec des partenaires scolaires et universitaires), Secession Orchestra offre une vision neuve : considérant tout acte culturel comme un acte social, Secession Orchestra choisit de repenser la forme du concert classique, de proposer des programmes-concepts, de réinventer le lien entre musiciens et public au coeur de la cité, à travers des projets originaux se fondant sur une véritable éthique et un enthousiasme communicatif.

Tous les parcours sur www.lacomediedeclermont.com

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Les Spectacles à venir

voleurs de poules un jour spectacle événement ! À PARTIR DE 12 ANS À voir en famille (À PARTIR DE 6 ANS) Massimo Furlan / Claire de Ribaupierre Romanès, cirque tzigane mercredi 3 et jeudi 4 décembre à 20:30 du 18 au 30 novembre, divers horaires maison de la culture salle Jean-Cocteau – durée 1 heure 30 durée 1 heure 30

© DR © DR attention changement de lieu Esprit, es-tu là ? Véritable ovni théâtral, chapiteau rue Lacépède, face à l’entrée Est Un jour est un poème visuel fascinant sur de la maison des sports l’invocation des morts. Le bonheur d’entrer sous le chapiteau d’une grande famille tzigane pour une parade festive et lumineuse. GYMNOPÉDIES chorégraphie Marie Chouinard sur les Gymnopédies n° 1, 2 et 3 d’Erik Satie et les textes et dessins projetés d’Henri Michaux vendredi 28 novembre à 20:30 LE BAL DE LA COMÉDIE durée 1 heure 20 « Au paradis, toutes les femmes sont gItanes », Bal tzigane avec Délia et Alexandre Romanès samedi 29 novembre à 20:00, chapiteau Romanès Tenue tzigane exigée !

TOUTE LA PROGRAMMATION SUR www.lacomediedeclermont.com © Sylvie-Ann Paré Deux univers juxtaposés et investis avec passion par une gestuelle vigoureuse et sensuelle. 3 FAÇONS D’ACHETER DES PLACES

sur internet sur place AUPRÈS DE LA BILLETTERIE 80, bd François-Mitterrand (attention nouvelle adresse) par téléphone • L’abonnement, à partir de 4 spectacles, 0473.290.814 donne droit à un tarif préférentiel par spectacle. • Pour 4, 5 ou 6 spectacles : 20 € la place ; pour 7, 8 ou 9 spectacles : 18 € la place ; Toute l’actu et pour 10 spectacles ou + : 16 € la place (tarifs appliqués tout au long de la saison des places à gagner pour les spectacles supplémentaires) • Pour les moins de 27 ans, intermittents Vidéos, photos, blog, nouvelles infos du spectacle, demandeurs d’emploi, bénéficiaires du RSA, le tarif est de 7 € à sur les spectacles, actus, le site partir de 4 spectacles. s’enrichit de semaine en semaine. www.la comediedeclermont.com

NOUVEAU ! TUMBLR, LE BLOG DÉDIÉ AUX CRÉATIONS en rési dence POUR NE RIEN RATER des INSPIRA- TIONs (IMAGES, TEXTES, SONS…), DES ARTISTES AU TRAVAIL.

LA PROGRAMMATION EN VIDÉOS sur la chaîne de la comédie

OSEZ LE MéCéNAT Avec votre entreprise ou de manière individuelle, tissez des liens privilégiés avec la scène nationale et contribuez au rayonnement culturel de Clermont- Ferrand et de l’Auvergne. contact : Sylvie Weiss