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Oran :

EL-BAHIA BAT SON PROPRE RECORD D’ABSTENTION

© Archiv es Libert é

Le taux élevé d’abstention s’expliquerait par l’appel des partis traditionnels au boycott, mais aussi par l’intrusion du Hirak et son rejet des législatives dans les conditions actuelles.

Avec 17,90%, la wilaya d’ a enregistré l’un de ses plus faibles scores de participation sinon le plus bas dans l’histoire des différentes élections que le pays a connues. Un résultat qui interpelle sur ces législatives qui consacrent la rupture totale du peuple oranais avec le pouvoir central.

Les chiffres électoraux provisoires internes à la wilaya renseignent également sur un profond remaniement des forces en présence puisque les pourcentages de participation diffèrent notablement d’une commune à l’autre.

À titre d’exemple, la commune-mère a enregistré le plus faible taux de participation avec 12,96%, (15,98%), Bir El-Djir (16,94%), Sidi Chahmi (17,37%), alors que Tafraoui, Mers El- Kébir et sont sur le podium local avec respectivement 33,93%, 33,73% et 29,45% de participation.

Plusieurs lectures peuvent expliquer cette disparité entre les communes et la première réside dans le déplacement des populations de la commune d’Oran vers les communes périphériques comme , ou encore Misserghine. Les plus gros scores sont à l’actif de communes qui abritent des installations militaires comme les deux aéroports à Tafroui et Bousfer et la base navale de Mers El-Kébir. Pourtant, la première explication réside dans le taux élevé de l’abstention due à l’appel des partis traditionnels au boycott, mais aussi par l’intrusion du Hirak et son rejet total des législatives dans les conditions actuelles.

Une donnée sérieusement prise en compte dans la perspective des résultats, comme l’explique Moufida Diab, candidate FLNiste, qui dit qu’elle ne s’attendait pas à ce que les gens votent à Oran à la suite des rumeurs qui ont circulé sur le boycott.

“Malgré le Hirak, la grève des enseignants qui a débuté à Oran et tous les problèmes, je considère que le taux de participation enregistré est un bon indice pour l’avenir et le scrutin s’est déroulé dans de bonnes conditions”, précise notre interlocutrice.

Elle ajoute que, selon les premières estimations recueillies, son parti, le FLN, arrive en tête “en dépassant le seuil électoral des 5% des suffrages exprimés”, suivi par les islamistes d’El-Bina, Hamas et la liste indépendante d’Es-Sabil, appelée communément la “liste de l’Imam”. Un quatuor partiellement confirmé par Messaoud Nacer Kamel, candidat indépendant dans la liste Amen Wahran.

“Nous sommes sortis dans tous les centres parmi les quatre premiers avec les islamistes d’El-Bina, du MSP et de la liste d’Es-Sabil”, estimant que le RND et Talaie El- Houriat sont hors course à Oran, le FLN, un peu moins.

S’il considère qu’il n’y a pas eu beaucoup de dépassements, notre interlocuteur évoque, néanmoins, l’absence de certaines listes dans quelques bureaux de vote en affirmant que le souci réel réside dans le comptage des voix.

Pour rappel, la délégation de la wilaya d'Oran de l'Autorité nationale indépendante des élections (Anie) avait enregistré jusqu'à 16h, le jour du vote, une seule plainte émanant du représentant de Talaie El-Houriat, contestant l'absence ou le manque de bulletins des listes de ce parti au niveau de quatre à cinq bureaux de vote de la commune d'Oran.

“Chacun compte a sa façon et les PV sont parfois rédigés de façon approximative”, regrette aussi Messaoud Nacer Kamel. Quant au taux d’abstention, ce dernier l’analyse comme étant la résultante d’un boycott classique des partis politiques d’opposition, mais aussi de la nouvelle force du Hirak qui s’impose sur l’échiquier, sans oublier la tendance générale à ne pas voter.

SAÏD OUSSAD