S'aima - S'aiuda

bulletin de l'association LES AMIS DE GOULIER arvier 1984 numéro77 S' AÏMA-S'AJUDA 25 ème année janvier 1984 - numéro 77 VILLAGE QUE J'AIME

SOMMAIRE COQ D'ARGENT

DE NOTRE PRESIDENT (E. BIROT) — Page 1 LE MOT DE M. LE MAIRE

Bulletin de l'association les Amis de Goulier PRESIDENT : Emile BIROT SIEGE SOCIAL 12, Rue Dalayrac 31000 GOULIER (Arîège) 09220-VICDESSOS SECRETAIRE : René SOUEIX 6, Av. de l'Europe 09000 FOIX COTISATIONS : Tél. : (61) 65,10,62 Membre actif 40 F — honoraire 100F TRESORIER : Gilles FREYCHE 33,, Rue des Fleurs 09210 LEZAT SUR LEZE C.C.P. : 301.63 C Toufouse -1- DE NOTRE PRESIDENT

La chaleur qu'il fit pendant l'été 1983 restera sans aucun doute dans les an- nales de notre Village, ailleurs aussi vraisemblablement et, malgré la canicule, nous eûmes le plaisir d'une animation abondante, réussie dans tous les cas, que les auteurs en soient une fois de plus félicités vous en trouverez le détail dans les pages sui- vantes.

Les dames eurent particulièrement à souffrir de foulures ou d'entorses, n'en cherchons pas les raisons c'était une années avec,..! Souhaitons qu'il n'en reste qu'un lointain souvenir. Plus dramatiques furent certains incidents qui n'auront pas, nous l'espérons, de suite à long terme.

Je n'évoquerai pas d'autres faits préférant me référer au 5e commandement du "PARFAIT AMI DE GOULIER" oeuvre du défunt Président Etienne DUMAS dans le Bulletin N° 43, Et puis comme précisait Monsieur BELL10N, Préfet de l'Ariège en 1974 : tout n'est pas nécessairement parfait au-dessus de 800 mètres. N'empêche, on peut parier sur l'avenir de la montagne qui devrait être le Texas pour l'homme de la fin du siècle -fin de ci- tation-,

Mais à quelle époque du Texas le Préfet voulait-il faire allusion... ?

La quantité inhabituelle des entreprises en action dans le Village à l'automne laisse supposer un enrichissement de la population et de son habitat, nous ne pouvons que nous en réjouir et souhaiter la bienvenue aux nouveaux arrivants.

A tous et à toutes nous souhaitons une excellente année 1984 et leur adressons nos meilleurs voeux de santé et de bonheur.

E. BIROT

N.D.L.R. : Rappelons le 5e Commandement du "Parfait Ami de Goulier" :

"De polémique t'abstiendras... pour éviter affrontements." - 2 - Le mot de M. le Maire

Compte tenu du propos, que 1 'on pouvait croire pessimiste, de mon "Mot" dans le précédent Bulletin, ai-je en ce début d'automne des raisons d'être satisfait ?

En toute franchise, je dois répondre par 1'affirmative ; chacun sait d'ailleurs que je ne suis pas de ceux qui pensent qu'une bouteille est à moitié vide lorsqu'elle est à moitié pleine... alors ?

Alors... et bien, le temps depuis juin a été largement tourné vers le beau et, hormis la véritable canicule de juillet qui a ralenti bien des activités, la saison d'été dans notre Goulier a été heureuse- ment animée et l'atmosphère générale plutôt euphorique. Certes, il y a eu certains jours, ou du moins certaines nuits, beaucoup de bruit et deux ou trois incidents regrettables, et nombreux sont ceux qui jugent que, si une partie des "vacanciers" a besoin, paraît-il, de se "défou- ler" (mais le fait-on vraiment en hurlant, pétaradant ou cassant ?), le plus grand nombre vient dans notre village pour y trouver calme et repo- sante sérénité - n'y-a-t-il pas depuis vingt ans à son entrée un pan- neau bien oublié qui indique : "SOYEZ LES BIENVENUS, VILLAGE DE VACANCES ET DE REPOS, AUTOMOBILISTES ROULEZ LENTEMENT ET SOYEZ SILENCIEUX". A tous et à chacun d'y penser pour les prochaines vacances.

Mais, le fait qui m'a paru le plus significatif et qui contri- bua à atténuer mes inquiétudes, c'est que j'ai pu constater, comme vous tous sans doute, une bien meilleure participation d'estivants à la vie quotidienne matérielle de notre village, et je tiens à remercier tous ceux, sans hélas pouvoir les citer car la plupart ont agi dans la modes- tie et l'anonymat, qui ont eu à coeur de me donner tort d'avoir eu "l'impression de prêcher dans le désert".

Par ailleurs, je trouve également très significatif qu'au moment où j 'écris ces lignes des dizaines de millions de centimes de travaux d'aménagement ou de restauration s'investissent dans les immeubles de Goulier ; au-delà de l'aspect purement matériel du fait, il y a là une preuve tangible d'attachement à notre village et, surtout, de foi en son avenir.

Alors..- alors, je souhaite fermement que cette excellente prise de conscience ne soit pas un feu de paille et s'affirme, car Goulier, je vous l'ai toujours dit, ne sera dans l'avenir que ce que vous voudrez bien qu 'il soit.

Au-delà des "marginaux" qui ne désirent pas s'intégrer à la com- munauté, et qui de ce fait profitent égoîstement des autres et de Goulier sans rien apporter eux-mêmes, continuons à prendre sur nos loisirs un peu de temps et oeuvrons pour que, dans 1'avenir,

VIVE GOULIER... !

Robert REULLE Maire de GOULIER Septembre 1983

* * # LA VIE MUNICIPALE

AU CONSEIL MUNICIPAL

Le Conseil Municipal s'est réuni le 6 juin dernier, 4e réunion depuis les é- lections de mars. Au cours de la séance, il a été décidé que la Commune adhérerait à l'Association pour l'Aménagement et le Développement rural de la Haute-Ariège (émana- tion du Plan d'Aménagement Rural). Les Conseillers se sont ensuite penchés sur les problèmes relevant de la mise en route du Programme municipal, puis sur l'élargissement du C.D. 208 et l'implantation de la ligne électrique du Stade de neige et du transfor- mateur n°2, et enfin l'emplacement de la nouvelle décharge pour matériaux de démolition.

Le Conseil Municipal s'est à nouveau réuni le 16 août. Les Conseillers ont en- registré la démission, pour raisons personnelles et à compter du 9 juin, de leur Col- lègue Claude TERON, ils ont unanimement regretté son départ après dix huit années de participation à l'administrattion municipale et de confiance constamment renouvelée du corps électoral. Sur proposition du Maire, le Conseil s'est ensuite penché sur l'éta- blissement du Budget supplémentaire qui, pour des raisons administratives, ne pourra être voté que fin septembre. Des crédits seront inscrits pour la réfection du tablier du pont de la Fount et pour le revêtement de la rue y conduisant. Des devis seront de- mandés pour la remise en état des rues secondaires, la construction d'une fontaine au Carraziel, l'amélioration de certains points de l'éclairage public et la réfection partielle de l'installation électrique de l'église. Enfin, le Conseil a examiné les problèmes d'Assurances à la suite des sinistres aux bâtiments communaux lors des tem- pêtes du 7 novembre 1982 et 20/25 juillet 1983. M. le Maire a tenu ensuite à préciser que la Municipalité n'intervenait pas, et n'avait pas à intervenir, lors des coupes d'arbres en cours d'organisation dans les propriétés particulières. Enfin, une déli- bération faisant part de l'inquiétude de la population à la suite de l'annonce d'une possible fermeture de l'usine P,U.K. d' a été adressée à M. le Commissaire de la République.

Le Conseil Municipal s'est enfin réuni le 17 septembre pour le vote du Compte Administratif 1982 et du Budget Supplémentaire 1983 suivant les décisions prises lors de la précédente séance. Puis les problèmes posés par le stationnement irrêgulier des automobiles en contravention aux Arrêtés municipaux des 4 juillet 1965 et 8 mars 1980, et par la divagation des chiens ont été évoqués.

SYNDICAT INTERCOMMUNAL

Le SIVOM du Vicdessos s'est réuni le 16 septembre, la commune de Goulier y était représentée par R. REULLË, J. GUAL et R. DENGERMA. Au cours de cette séance, les Comptes Administratifs 1982 et les Budgets supplémentaires 1983 du SIVOM, du Syn- dicat d'Electrification et de la Régie du Stade de Neige ont été approuvés. Le SIVOM a ensuite examiné les problèmes soulevés par le projet de micro-centrale de Siguer, la cantine scolaire (qui accueille maintenant une élève de Goulier), l'achat de la "Maison des Comtes de Foix" de Siguer, les émetteurs de télévision, les usines Péchiney, les Plans d'Occupation des Sols et le Stade de neige pour lequel un programme d'ex- tension, important sur le plan financier, va être mis à l'étude.

* * * - 4 -

REGLEMENTATION MUNICIPALE

Nous rappelons que des Arrêtés municipaux du 6 août 1968 (il y a donc quinze ans) obligent les propriétaires d'immeubles à placer des gouttières et tuyaux d'évacu- ation des eaux pluviales, sur la partie de leur toit versant sur la voie publique, jusqu'au canivgau, et des barres à neige sur leur toiture. Il semble qu'un certain nombre de propriétaires l'oublient ou négligent l'entretien de ces équipements. Une vérification sera faite avant la mauvaise saison par la Gendarmerie, avec contraven- tions si nécessaire.

D'autre part, nous remarquons que, de plus en plus, les allées ou passages en- tre tombes dans le cimetière sont envahis par des pots de fleurs ou plantations en pleine terre ; nous rappelons donc que seule la surface de la sépulture concédée (2,4 ou 6 mè- tres carrés) doit être utilisée pour le fleurissement afin de faciliter l'entretien gé- néral.

COURRIER

Nous rappelons une nouvelle fois aux propriétaires de bien vouloir nous faire connaître leurs changements d'adresse et éventuellement leur numéro de téléphone. Par ailleurs, compte tenu des tarifs postaux actuels, nous renouvelons qu'il ne sera répondu aux lettres adressées à la Mairie que si elles contiennent un timbre-réponse.

TAXIPHONE

II a été souvent en panne cet été, mais nous avons pu constater que c'était la plupart du temps par la faute des usagers eux-mêmes. Là aussi ce ne sont pas toujours les enfants qui sont coupables, nous avons vu des adultes donner de grands coups de poing sur cet appareil éminemment fragile, c'est à tout le moins de l'inconscience et de toutes façons un bien mauvais exemple.

ORDURES MENAGERES

Combier de fois, et jusques à quand, faudra-t-il rappeler que les conteneurs ne doivent recevoir que des ordures ménagères à l'exclusion de tous gravats ou ferrailles qui doivent être transportées sur une décharge spécialisée. Les contrevenants le savent d'ailleurs fort bien puisqu'ils agissent en cachette et de nuit. Que ne pensent-ils, et que ne prennent-ils exemple, à celui qui, bénévolement chaque matin durans son séjour dans notre village, nettoie les emplacements des conteneurs et, par conséquent leurs saletés et leurs dépôts clandestins !

# * #

TRAVAUX COMMUNAUX

Un nouveau robinet d'eau -a été installé dans le nouveau cimetière, espérons qu'il subira moins de dégradations que le précédent. La Salle des Jeunes, totalement sinistrée lors de la tempête du 7 novembre 1962, a été remise en état, soit par une Entreprise, soit par le travail bénévole (la Mairie fournissant les matériaux) de Jean GUAL, Robert DENGERMA et Jean GALY (électricité, me- nuiserie, porte, vitres etc...). Quelques jeunes ont peint les murs (et aussi largement ©ux-mêmes) à l'aide de peinture également fournie par la Mairie. Profitant de ces travaux, et à la demande des jeunes utilisateurs, une cheminée a été construite dans la salle. L'ensemble des travaux réalisés s'élève à près de 35 000 F (3 millions 1 de centimes) très partiellement couverts par l'Assurance (toiture).

La toiture du chalet-refuge du Stade de neige a été une nouvelle fois remise en état par une Entreprise à la suite de la tempête de vent du 20/25 juillet, celle de la Salle des Fêtes, plus légèrement endommagée, a été réparée par Jean GUAL et Maurice SEGUELAS,

Une première tranche de travaux a été réalisée à l'église : réfection totale des toitures de la petite sacristie et de la chapelle de la Vierge avec recrépissage à neuf des murs (coût : 32 000 F).

La peinture nécessaire aux grilles de la Mqirie et aux bancs a été achetée, res- tent à trouver les peintres bénévoles.

Il s'avère hélas chaque jour que les travaux à l'Entreprise deviennent de plus'en plus onéreux, mais également qu'il devient très difficile de trouver des entrepreneurs ac- ceptant de faire de "petits" travaux.

* * *

TRAVAUX COLLECTIFS

Nous remercions très vivement le groupe d'estivants qui, à l'initiative de l'As- sociation des Amis de Goulier, a nettoyé le 7 août les alentours des bâtiments municipaux. Ces travaux collectifs (durant une simple matinée), entrepris dans un enthousiasme de bon aloi et une saine gaité, sont une excellente chose et deviennent de plus en plus néces- saires, en particulier pour la remise en état et l'entretien des petites rues et chemins, sans oublier la réfection des peintures...

Dans ce cadre, il faut rappeler que ce n'est pas parce qu'ils sont Conseillers Municipaux que certains de nos édiles sont tenus de devenir des ouvriers d'entretien ; s'ils participent à des travaux, individuels ou collectifs, c'est à titre bénévole et par dévouement à la communauté, leur activité, si elle sert parfois d'exemple, ne pourra ja- mais remplacer la participation de tous et de chacun à l'amélioration de la vie quotidienne de notre village.

Nous remercions donc tous ceux, connus ou inconnus (nous avons relevé bien des travaux demeurés anonymes), qui ont participé cet été au mieux vivre à Goulier.

* * * DECHARGE DE MATERIAUX

Les travaux d'élargissement du C.D. 208 vont faire disparaître la décharge de ma- tériaux qui s'était établie en bordure du premier virage à la sortie du village. Le Con- seil Municipal a donc décidé de créer une nouvelle décharge, également en bordure du pre- mier lacet de la route, en grande partie sur une parcelle communale et en parti© sur deux parcelles privées avec la compréhensive autorisation de leurs propriétaires que nous re- mercions. - 6 -

II est bien précisé qu'il s'agit là d'une décharge exclusivement réservée aux matériaux de démolition : terres, pierres, briques, ardoises, plâtras et gravats divers, II sera formellement interdit, et des contrôles fréquents seront exerças par la Gendar- merie et les Agents du Service de l'Environnement, d'y déposer des ordures ménagères, cartons, ferrailles et autres appareils ménagers hors de service, ainsi que certains a- vaient pris la regrettable habitude de le faire subrepticement sur l'ancienne décharge. Des enquêtes sérieuses et des poursuites sévères seront engagées en cas de manquement a cette règle.

Il est, par ailleurs, absolument inadmissible de voir, début septembre, notre rivière charriant au pont de la Mole des détritus ménagers qui ne peuvent provenir que de l'amont. Cette pollution, dans un village qui.dispose de deux emplacements commodes de conteneurs d'ordures ménagères, constitue un véritable crjimg à l'égard de l'ensemble de la communauté. Il appartient à tous et à chacun d'en prendre conscience et d'agir en conséquence.

TRAVAUX PARTICULIERS

Un récent et regrettable incident nous oblige à renouveler (combien de fois l'avons-nous déjà fait ?) l'obligation faite aux propriétaires avant tous travaux sur les toitures ou façades de leurs immeubles, de solliciter suivant l'importance des tra- vaux envisagés soit un Permis de construire, soit une autorisation municipale ; travaux et matériaux devant être conformes aux prescriptions des Arrêtés Préfectoraux des 3 février 1969 et 12 octobre 1971.

De même, tout dépôt de matériaux sur la voie publique et toute mise en place d'échafaudage ou de machines doivent faire l'objet d'une autorisation particulière (Arrêté municipal du 23 mai 1965). Enfin, la préparation du mortier ou béton directe- ment sur la voirie bitumée demeure interdite (A,M. du 23.05.65).

N'oubliez pas que le manquement à ces différentes prescriptions est susceptible de coûter fort cher !

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LA VIE DE NOS ASSOCIATIONS

les AMIS de GOULIER Réunion du Comité directeur

PRESENTS : Nicole ANDOCHE, Emile BIROT, Claude BOMJEAN, Paulette BURGIN, Paillette DESPLAT, Henri PECH, Marion PELISSOU, Charles PIGOUNEL, René SOUEIX, Jacqueline SOULA

ORDRE DU JOUR : Préparation de l'Assemblée Générale.

Bilan de l'année écoulée. Le bureau constate les difficultés à faire passer dans les faits les projets et les résolutions adoptés au cours des Assemblées Générales. Un projet n'est vraiment mené à bien que dans la mesure où un responsable le "prend en char- ge" et s'attache à le faire aboutir, seul ou en formant une équipe autour de lui.

Certains, pleins de bonne volonté cependant, sont arrêtés s'il est nécessaire de faire une dépense au nom de l'Association (l'achat d'un pot de peinture par exemple). Il faut rappeler que sont présents à Goulier en période de vacances plusieurs membres du bu- reau avec lesquels il est facile de s'entendre.

Pour la prochaine assemblée générale, le bureau :

- fera de nouveau appel à des candidatures pour renouveler le Comité ;

- rappellera que les bancs publics ont besoin d'être remis en état ;

- proposera également un nettoyage des environs de la mairie : nettoyage de la cour, du chemin longeant cette cour, du jardin d'enfants, élagage des arbres et des arbustes ;

- invitera à faire respecter les règles de propreté et d'hygiène aux alentours des con- teneurs à ordures.

L'ASSEMBLEE GENERALE

Une cinquantaine de personnes étaient réunies pour notre assemblée générale du mercredi 10 août 1983.

Aucour du Président, Emile BIROT, étaient présents les membres suivants du Comité N. ANDOCHE, Cl. BONJEAN, P. BURGIN, H. PECH, M. PELISSOU, J. PHILIPPET et R. SOUEIX. - 8 -

Emile BIROT accueille l'Assemblée et donne un aperçu des diverses questions qu'elle aura à connaître et à débattre. Il rappelle les activités dont les plus récentes, la "Fête de l'Air" qui s'est déroulée l'après-midi même et a souffert d'un temps peu fa- vorable.

Madame PELISSOU donne ensuite un aperçu de la vie de la "Bibliothèque pour Tous" depuis son ouverture au début du mois de juillet. Malgré la persistance du beau temps son attrait ne faiblit pas (Voir ci-après compte-rendu plus complet).

Emile BIROT présente le Comptg-rendu_ financier à la place du Trésorier, Gilles FREYCHE, absent de Goulier.

Quelques points sont à retenir particulièrement :

- La campagne de rappels menée à l'occasion de l'envoi des bulletins de novembre et avril a porté ses fruits. Beaucoup d'adhérents en retard de cotisations se sont mis à jour. - De ce fait la caisse a trouvé un volume plus satisfaisant ; ces rentrées plus régulières des cotisations étaient d'autant plus nécessaires qu'il a fallu faire face aux frais d'impression et d'envoi de trois bulletins au cours de l'année 1982-1983.

- Si la publication de trois bulletins copieux a satisfait nombre d'adhérents, il faut rappeler à tous que cet effort ne sera peut-être pas possible financièrement l'an prochain, à moins que le nombre de cotisants augmente de façon assez notable. Il semble qu'un mouvement se dessine dans ce sens, il faut l'accentuer. Un appel est donc faite tous, présents à l'assemblée et absents, pour faire connaître notre Association, en faire lire le bulletin et inviter parents et amis qui ne l'ont déjà fait à adhérer.

- D'autre part, des bulletins nous reviennent trop souvent avec la mention : "N'HABITE PLUS A L'ADRESSE INDIQUEE". Que nos adhérents qui déménagent n'oublient pas de nous communiquer leur nouvelle adresse.

L'assemblée, satisfaite des explications données, approuve à l'unanimité le compte- rendu financier et désigne Mme de Gramont et M. Georges PECH comme commissaires aux comptes. (Voir ci-après le "bilan financier" chiffréde l'année 1982-83).

Le Rapport moral est ensuite exposé par le Secrétaire, René SOUEIX,

II revient d'abord sur le nombre d'adhérents. A la date de l'assemblée, il était de 165 cotisants (170 au 1er octobre 83) dans lesquels ne sont pas comptés 14 adhérents avec lesquels nous avons "perdu le contact" pour diverses raisons (déménagement, absence prolongée de Goulier) mais que nous espérons retrouver parmi nous un jour ou l'autre. Il est heureux de voir que le nombre d'adhérents progresse en dépit de critiques -voire de calomnies- colportées par quelques-uns qui évoluent en dehors du cercle de nos amitiés. Inutile de perdre du temps à les réfuter ; derrière ces médisances, on aperçoit la plupart- dû temps, les ressentiments, les jalousies et la mesquinerie de ceux qui les inventent ou les propagent. Ils ne sont qu'une bien faible minorité et l'augmentation du nombre des "Amis de Goulier" prouve qu'ils ne sont guère crus. Au demeurant, nous attendons toujours qu'ils donnent l'exemple en faisant mieux.

LES ACTIVITES DES "AMIS DE GOULIER"

Nous avions noté dans nos projets de l'an dernier : - des travaux ; - des animations ; - le bulletin. - 9 -

1) DES TRAVAUX

a) Reconstruction de l'abri de la Sabine. Amis de Goulier = néant. C'est la Municipalité qui a fait procéder à cette reconstruction ;

b) Remise en état des bancs : jusqu'au jour de l'assemblée le résultat n'est pas encore bien visible - un ange passe dans la salle - à la fin des vacances non plus d'ailleurs.

c) Le nettoiement : dans ce domaine les choses sont nettement plus encoura- geantes. Tout n'est pas parfait, il y a encore quelques "points honteux", quelques per- sonnages qui jettent des ordures n'importe où, qui envoient leurs pots de yaourt dans le ruisseau ou dans la cour du voisin. A côté de ces "pas civilisés" (et ce n'est pas toujours, loin de là, ceux qui ont le moins de diplômes) il y a ceux qui non seulement balaient devant leur porte mais aussi se dévouent pour les autres. En voulant faire un palmarès on en oublierait et si l'on voulait énumérer les lieux qui en bénéficient il faudrait maintenant citer tout le village, ses places, ses rues, divers chemins, les abords de l'église, le cimetière, et même les alentours de conteneurs à ordures malgré la désinvolture des "pas civilisés" et en dépit de l'abondance des sous-produits de la consommation,

2) DES ANIMATIONS

Etaient prévues :

- L'exposition de photographies de Christine ARCAS et l'aide que quelques Amis lui ont apportée pour sa mise en place ;

- La "Fête de l'Air" :

* Sa préparation par la confection de cerfs-volants : un "atelier" a intéressé une cinquantaine d'enfants réunis par Rémy PAYEN ;

* La fête elle-même avec les vicissitudes de sa mise sur pied. Nous nourris- sions beaucoup d'espoirs (participation d'un groupe de parachutistes du 9e Régiment para de Pamiers avec sauts, de deltaplanistes, envoi de ballons avec cartes) et nous avons rencontré des déceptions ;

* Sa réalisation s'est déroulée un des rares mauvais jours de cet été si enso- leillé ; nous avons cependant maintenu le concours de cerfs-volants auquel ont participé 51 enfants qui ont tous reçu un prix. Malgré la modicité du budget des "Amis de Goulier" nous sommes tout de même parvenus à assurer l'achat de 650 F de prix pour tous les par- ticipants : une fête c'est avant tout, de la joie à répandre...

A ce propos, il faut bien préciser que la Fête de l'Air n'étant pas une oeuvre de charité les prix étaient réservés aux participants. Nous n'avons refusé à personne le droit de s'inscrire et de faire voler son cerf-volant. Il suffisait de s'intéresser è la vie du village... ou de lire le bulletin qui a suffisamment annoncé le concours dans ses numéros 74-75 et 76.

- Quelques jours auparavant, le 28 juillet, Annie CORNEILLE avait ouvert un atelier de confection de perles en terre qui a connu un très vif attrait puisque plus de cinquante enfants se sont incrits et ont confectionné des colliers qui eurent ensuite beaucoup de succès.

3> LE BULLETIN

Un effort exceptionnel a été fourni : trois numéros depuis l'été dernier, près de cent pages grand format de textes, de dessins et de photos. Des articles plus - 10 -

nombreux et également des signatures nouvelles. Il faut que le bulletin rende-compte de la vie de Goulier dans tous ses aspects et qu'il apporte à tous ses lecteurs lointains une bouffée véritable d'air d'Endron. Tout le monde est d'accord pour continuer ainsi tant que ce sera possible.

Avant de conclure son rapport le Secrétaire ouvre une petite parenthèse pour adresser les félicitations des "Amis de Goulier" au "Comité des Fêtes" et à son Prési- dent, Alain DREUX, présent dans la salle, pour la réussite des fêtes 83 et pour rappeler aux associations de Goulier que les Amis de Goulier sont un terrain de concertation, et d'entraide entre les diverses sociétés afin de coordonner leurs activités et de les rendre plus efficaces. Il serait bon de prévoir des réunions communes de bureaux afin que s'établisse une collaboration plus étroite.

Enfin, bien entendu, les pages du bulletin sont largement ouvertes à l'ex- pression des associations du village.

Le rapport moral ne donnant pas lieu à discussion est adopté également à l'u- nanimité.

PROJETS ET IDEES

A la suite de propositions diverses chacun s'accorde à dire qu'il serait bon de lancer une opération collective à l'occasion de laquelle les Amis disponibles ce jour- là pourraient se retrouver pour faire oeuvre utile. Le nettoyage des alentours de la Mai- rie ayant été proposé par un des membres du bureau, Henri Pech, l'assemblée décide de le réaliser en commun le vendredi 12 août.

Parmi les projets en discussions ont figuré aussi une "Journée Samba", proposée par Nicole ANDÛCHË qui a toujours mille idées en tête. Comme à Rio, on danserait à Goulier dans la rue, de la Rente au Carré au son de rythmes latino-américains. C'est très sé- duisant, mais difficile à réaliser. Que ceux qui s'intéressent à cette idée prennent con- tact avec Nicole. • Enfin, un membre de l'assemblée se fait l'écho de réflexions d'Amis de Goulier qui ne viennent en vacances qu'en juillet. Le "vide" des journées de juillet contraste avec le trop plein de distractions et d'animations de la première quinzaine d'août. Il serait bon d'envisager aux alentours du 14 juillet - pour profiter de la présence des Toulousains en week-end - une journée ou une soirée d'animation.

* * *

• - 11 - Les ccmptes du tre§cner BI'LAN FINANCIER 1982-1983

RECETTES

En caisse le 15.09.82 5 321,39 Cotisations 5 726,00 Subvention Mairie __ J>00^013

TOTAL RECETTES 11 547 , 39 11 547,39

DEPENSES

Impression bulletin N° 74 2 639,69 ND 75 1 980,00 N° 76 1 425,00 6 044,69 6 044

Secrétariat (timbres, enveloppes, timbre caoutchouc, lettres trans- fert pour titres, lettre de rappel) 2 687,60

Trésorerie (timbre, taxe de tenue de compte) 35 ,10

Achat d'une balançoire 58 ,50

TOTAL DEPENSES., 8 825,89 8 825,89

EN CAISSE LE 23.07.83 2 721,50

Le Trésorier,

Gilles FREYCHE - 12 - NOS NOUVEAUX AMIS

Dans chaque bulletin nous devons adresser un dernier adieu aux Amis de Goulier que la mort nous ravit. Mais tous les ans aussi nous a~ vons le plaisir d'accueillir de nouveaux membres dans notre amitié. Per- mettez-moi de vous présenter brièvement ceux qui nous ont rejoint au cours des années 82-83 et à qui nous souhaitons la bienvenue parmi nous. Ce sont :

M. Lino ARCHIAPATI, de Toulouse, propriétaire à Goulier depuis quelques années d'une maison rue de la Mairie et depuis lors fidèle de notre village. M. Claude BOUBEE M. Georges AMARDEILH, Maire de Vicdessos Georges et Hélène, "Nina", DELCEY, enracinés dans la garrigue nïmoise mais qui n'ont pas oublié notre village comme nous l'écrivait Nina dans le numéro 74 de S'Aima-S'Ajuda : "Non, je n'ai pas oublié". Mme Marcel DEVILLERS, de Sem, nièce du regretté Lucien SABARDU. M. et Mme Christian DILHAT de Bélesta (Ariège), amis de Régine et Gilles FREYCHE, notre trésorier. M. Pierre DESPLAT, de Dijon, fils de notre dévoué résident de la Rente, Gabriel DESPLAT. Dominique et Babeth FAU, berger et bergère, hôte et hôtesse de Goulier. M. Bernard GRELIER, de Campagne-sur-Arize (Ariège), ami égale- ment de Régine et Gilles FREYCHE. M. Guy JORRE, de Garges-Lès-Gonesses {Val d'Oise) Mme Odette LAFON, de Bègles (Gironde), descendante d'une vieille famille de Goulier (famille "Pelet") qui a renoué avec notre village a~ près une longue absence. M. et Mme Maxime MENARD, d'illats (Gironde), amis de Paulette et Emile BIROT, notre Président. M. Angel MARTIN, de Toulouse, propriétaire à Goulier depuis quel- ques années d'une maison rue Sol~de-Bielle {ancienne maison Nan). Mme Jeanne NAYROU, de Foix et Suc, veuve du regretté Sénateur Jean NAYROU. M. Jean PIQUEMAL, Principal du Collège de Lêzat-sur-Lèze (Ariège) M. René PECH, de Billière {Pyrénées Atlantiques), famille "Sibirin

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Travaux de l'église

BILAN FINANCIER - EXERCICE 1982-1983

RECETTES

Restent de l'exercice 1981-82 16 août 1981 - 15 août 1982 4 218,80 Dons reçus par Elise DENJEAN 5 133,00 Dons transmis par "Amis de Goulier". 860,00 Tronc de l'église 211,25 Vente objets confectionnés par Mme RIOLS (7-14-15 août 83) 259,00 TOTAL RECETTES 10 672,05 10 672,05

DEPENSES

Restauration des trois vitraux du choeur 6 805,72 Electrification du lustre en bois doré 792,85 Achat de 25 livres de Chant 650.00

TOTAL DEPENSES 8 248,57 8 248,57

EN CAISSE LE 15 AOUT 1983.. 2 423,48

OBSERVATIONS

La facture des vitraux était de 12 140,23 F. Sur cette facture la Commune a payé 5 334,51 F et Elise DENJEAN par dons 6 805,72 F.

PROJETS

Travaux de peinture, raccords dans le choeur. Electrification du grand lustre de la nef. Aménagement du baptistère.

Jean MOREL - 14 - La Bibliothèque pour Tous

Le 9 juillet, la Bibliothèque pour Tous ouvrait ses portes a- près avoir, comme chaque année, fait "peau neuve" par 1'apport de 97 livres nouveaux qui se sont ajoutés aux 2 000 déjà installés sur les rayons.

L'accueil que leur ont fait adultes et jeunes a été des plus satisfaisants, à tel point que certains lecteurs sont restés sur leur faim, car ils n'ont pas pu lire tous les livres qui les tentaient. Qu'ils se rassurent ! Ils les retrouveront 1'été prochain.

A ce propos, qu'il nous soit permis de rappeler que les nou- veautés (dont le prix est de plus en plus élevé) ne doivent être prê- tées que pour huit à dix jours. La saison est courte à Goulier, et, blo- quer les livres nouveaux plus longtemps, porte préjudice à la fois aux autres lecteurs... et a la caisse ! Comment, en effet, pouvoir envisa- ger l'achat de livres pour l'été suivant si la recette est trop maigre ? Un livre neuf, valant en moyenne de 60 à 80 Ffrancs, qui n'est sorti que deux ou trois fois n'aura rapporté que 3x2 = 6Fou3x3 = 9F; à plus forte raison s'il n'a contenté qu'un seul lecteur ! Nous parlions dans notre dernier article de "solidarité". Nous en reparlons cette fois encore, en notant, de plus, que dans le cas présent la solidarité est complémentaire de l'intérêt et du plaisir de tous et de chacun.

Nous finissons sur une note plus optimiste et encourageante. Je pense que vous serez heureux d'apprendre (si vous ne le savez déjà) que deux de vos bibliothécaires, Nicole ANDOCHE et Annie GALY, ont été reçues dans un très bon rang à leur diplôme de Bibliothèques pour Tous, dont les épreuves se corrigent à Paris. Cela leur a demandé un travail assidu pendant plus d'une année et dans plusieurs disciplines. Les voi- là donc plus compétentes pour un meilleur service. Qu'elles en soient vivement félicitées, et... remerciées pour que vive toujours et mieux la Bibliothèque pour Tous de Goulier.

Marion PELISSOU

ALORS POUR QOc Tw ri ' . . O ici 7 - 15 -

*.-* * lîES FÊTES l98â

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La traditionnelle fête locale s'est déroulée du 6 au 8 août. Bien gué la soirée du dimanche ait été gâtée par le mauvais temps, un public nombreux a participé aux festivités animées par les orchestres THE GAMM'S le samedi soir et EUPHONIE le dimanche.

La cérémonie au Monument aux Morts fut présidée par M. REULLE, Maire de la Commune en présence d'une nombreuse assistance dans laquelle on pouvait remarquer Monsieur Germain AUTHIE, Sénateur de 1'Ariège et Monsieur Jean DENJEAN, Maire d'Auzat.

Les jeux d'enfants précédant la reprise du bal connurent, comme l'année dernière, un franc succès. Déjà la veille au soir la retraite aux flambeaux avait réuni un nombre d'enfants jamais égalé.

Le lundi, le concours de pétanque, malgré le temps incertain, at- tira beaucoup de concurrents. Le concours général vit la victoire, une fois de plus, de l'ami Marius SEGUELAS et de son coéquipier DHERS, d'Orus contre les Auzatois tandis que l'équipe Gaston facteur de Vicdessos,em- portait le repêchage. - 16 -

Au concours de doublettes, réservé aux participants de Goulier, les adultes virent la victoire de deux jeunes : Jérôme "de Tournas" et Nathalie "de Rebounde" sur Francis "de Jacounet" et Yannick "de Chapi- tre". Au repêchage Pierre NAN et nobert AVILA battaient les SEGUELAS, père et fils : Alexis et Jeannot.

Chez les enfants, l'équipe Olivier DHERS "de Larnaud" l'empor- tait sur celle de Yoan ANDOCHE.

Rappelons aussi le concours de belote auquel s'intéressent tou- jours de nombreux amateurs souvent passionnés.

Le Comité des Fêtes se félicite de la bonne ambiance gui a ré- gné au cours de ces journées et remercie tous ceux qui ont contribué à la réussite des différentes manifestations, la Municipalité, les com- merçants du canton et toutes les personnes bénévoles qui ont mis "la main à la pâte" au propre comme au figuré,

La caisse étant encore garnie substantiellement et, compte- tenu de votre participation, que nous espérons toujours aussi géné- reuse nous vous donnons rendez-vous pour l'année prochaine.

Le Secrétaire du Comité,

Guy SEGUELA

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IL Y A VINGT ANS

II y a vingt ans... Qui s'en souvient ?... La Hollande, chère au coeur de nos amis Christian et Mike GRAEFF, était en partie ravagée par un gigantesque raz-de-marée qui détruisit les digues protégeant les "pol- ders". Un passage rapide d'images, lors d'un journal télévisé en août, nous a présenté les travaux considérables menés depuis 1963 et qui se ter- minent actuellement en Hollande pour éviter le retour d'une semblable ca- tastrophe. Mais, ce qui motive ces lignes, c'est le souvenir du séjour à GOULIER, en mai 1963 dans nos anciennes écoles, alors gérées en Colonie de Vacances par le C. E. des Usines de Pamiers, de 78 enfants de modestes familles de sinistrées Néerlandaises. On l'a sans doute oublié ici, mais dans les basses terres des bords de la mer du Nord, de jeunes hommes se souviennent, peut-être, du Pic d'Endron.

C'est aussi avec beaucoup de nostalgie que nous nous souvenons des jours heureux où nos bâtiments scolaires étaient utilisés, et ce sera notre regret constant de les voir ainsi laissés à l'abandon par ceux qui en ont désormais la charge.

R. S. - 17 -

Association Foncière Pastorale

LE CONCOURS DE CHEVAUX DE MERENS

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^CÉïT Pouft u iMScftiftC AU CONCOURS »

Le mercredi 31 août après-midi, il faisait un très beau soleil et malgré la date tardive pour les vacanciers, la quasi totalité de la population de Goulier -cela faisait encore beaucoup de monde- avait envahi les prairies en bordure de la route fo- restière à proximité du "corral" de l'A.F.P. Pour la première fois en effet, mais ce ne sera pas la dernière, un Concours officiel d'élevage de la race de chevaux de Merens se déroulait à Goulier.

Après l'inauguration du corral pour le tri des chevaux présentés, le Concours tint ses assises dans l'enclos préparé à cet effet en présence de MM. Emile SERNY, Conseiller Général, et Robert REULLE, Maire de Goulier, et des représentants des Admi- nistrations "Agricoles" : D.D.A., O.N.F., Chambre d'Agriculture, etc. La Présidence du Jury était assurée par M. de MONTAL, Directeur des Haras de Tarbes, accompagné de ses collaborateurs écuyers.

Vingt deux pouliches et poulinières furent présentées au jugement des experts et à l'admiration des assistants, superbement parées et lustrées. Le premier Prix alla au n° 20, "Ildamour", belle poulinière non suitée appartenant à Mme Danièle SUBERCAZE, é- pouse de M. Osmin SUBERCAZE, animateur du groupe d'éleveurs utilisant nos pâturages. Nous pouvons révéler que son mari avait offert ce cheval à Mme SUBERCAZE en cadeau de mariage - nos félicitation !- Les animaux primés à Goulier devaient être présentés au Concours National de la Race à Bouan le 4 septembre.

Après le Concours, tout le monde se retrouva à l'Auberge pour un fort sympa- thique vin d'honneur, propice au contact avec les éleveurs et personnalités et où les conversations allèrent bon train concernant l'avenir des pâturages de Goulier et ces magnifiques animaux que sont nos chevaux de Merens dont l'origine en Ariège remonte à la nuit des temps ainsi qu'avait pu le montrer Robert REULLE lors de sa causerie du 24 août sur la Préhistoire dans nos Vallées. - 18 - AVEC L'ASSOCIATION SPORTIVE GOULIER- ENDRON

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CASQ02.7TE

J'avais envisagé, pour les dernières vacances, des variantes dans nos activités : le pic de Médecourbe peut-être, le pic de l'Aspre, ou bien l'étang du Rouen. Eh bien, j'ai dû en convenir, ce que voulaient les plus jeunes c'était, encore et toujours, aller en Andorre par la montagne. Je finis par croire que je n'y échapperai jamais : cela de- vient une tradition. Fin juillet donc, une caravane de dix neuf Gouliériens s'étire dans les gorges de Rroucanat. La nuit est noire et, sous les étoiles, nos lampes électriques donnent un petit air de fête. Tout le monde marche bien et quelques petits arrêts pour boire et manger quelques fruits secs s'avèrent du meilleur effet. Nous voici donc dans un temps raisonnable à l'étang de Peyregrand. Nous posons les sacs pour le casse- croûte et je coiffe ma casquette. J'assiste alors à un rire général. Qu'avais-je donc fait de si amusant? Jamais cet acte n'avait fait rire qui que ce soit. Stéphane DENJEAN, Joan, Laurent et autres me disent, toujours en riant : "Hé, Claudou, on te reconnaît, tu portes une cas- quette \". D'un coup je comprends, je me souviens qu'une blague fait au- torité dans l'équipe, aussi je vous la raconte : - 19 -

Un monsieur se présente dans une cour de ferme où jouait un en- fant : "Dis-moi, petit, je voudrais parler à ton père. - Il est là, Monsieur, répond l'enfant, mais il vous faut aller à la porcherie ; vous le reconnaîtrez facilement, il porte une casquette" Alors voilà, avec des histoires pareilles dans cette équipe de rigolos, il est interdit de porter une casquette, sinon voyez de quoi vous avez l'air ! Le même air que ces Andorrans touristes à casquettes que nous avons pu croiser pendant deux jours. Pendant le reste de la journée il y eut, bien sûr, quelques coups de pompe (au sens sportif du mot !), ceux qui commençaient à trouver le chemin un peu long et qui posent les questions dans le genre : combien de temps encore pour arriver là ? Dans combien sera-t-on au col ?... Mais aussi ceux qui souffrent en silence, les nerfs tendus à craquer. Tout se passa bien pourtant et, après un copieux repas chez le Fligeat, ce fut une belle nuit sous les étoiles au bord du torrent. Gros chahut, bien sûr, corane d'habitude. Impossible de dormir les deux premières heures. Nous étions plutôt serrés les uns contre les autres et seul, Stéphane Arcas s'était isolé dans une pente, la tête en bas, les pieds en haut, bien sûr. Il riait béatement, ne sachant plus s'il était en Andorre ou en , torse nu sous la lune. Il riait en- core, très angélique, en apparence, du moins, car lorsque je le couvris, il me dit qu'il avait trouvé excellent le vin du Fligeat. Dans leur coin, Max et certains autres responsables de cette situation "se fen- daient" doucement. Je surveillais, bien sûr, les jeux bruyants de Mi- chel Lacoste et autres Yannick qui faisaient crier les filles. Enfin, tout le monde s'endormit. Le retour se passa sous un beau soleil jusqu'au port de l'Ar- beille. Là, en versant Nord, nous plongeons dans un épais brouillard. Nous rencontrons un camarade montagnard qui ne se situait plus très bien et qui nous avait appelés. On le remet sur sa route. Cela vaudra pour l'ASGE quelques réductions, j'espère, dans son magasin de sports au Pas-de-la-Case. Dommage, ce retour sans visibilité, mais l'année prochaine nous reviendrons voir la Goueille et Petsiguer0 . Peut-être aussi, certains adultes penseront l'année prochaine à nous accompagner car je me suis senti un peu seul pour tout ce petit monde. Heureusement des "grands" étaient venus : Pierre Séry, Marie- Hélène, Pierre Mareau, Marc, etc. Je les en remercie bien car, en cas

de couIp- dur, j'étais sûr de pouvoiF- r compteC r sur eux. Une matinée d'escalade fut aussi organisée à notre rocher école de "La Roche". Là, tout le monde a pu grimper, mais aussi descendre au grand rappel. Cela nous a permis d'entendre la sympathique Sandrine Agar pousser son contre ut et autres cris d'effroi. Nous avons pensé d'en haut que, pour un instant, le Yéty était sorti de la grotte et qu'il

l'attrapair- t dans ses griffescj- . Le temps du mois d'août fut si incertain que je ne pus program- mer la sortie au Montcalm. - 20 -

Ce sera pour l'année prochaine mais aussi, si vous le voulez, j'aimerais faire connaître le Vignemale à nos jeunes montagnards. Pen- sez-y, je suis sûr que cela vous plaira. A l'été prochain en montagne, ou bien avant, si vous me le demandez.

Claudnandpe 1EROTFRON

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Association Communale de Chasse A la découverte du faisan sur nos terrains de chasse . Il vous accorde deux secondesavant de basculer derrière les sorbiers. A vous de le saluer avec du 6.

Cet oiseau qui doit son nom au Phase, fleuve de Géorgie dont il est originaire, est un gallinacé qui se reproduit et grandit en volière pour repeupler des chasses qui, sans lui, seraient des déserts. Dans les forêts, vous le voyez arpenter les allées de son pas lent, un peu précieux, le regard hautain, un manteau de cour jeté sur les épaules, Au repos, c'est un gentilhomme, en vol, un bolide emplumé.

Ce gallinacé sait utiliser ses pattes pour se soustraire au danger. La tête rentrée dans les épaules, le buste légèrement penché, il file comme un rat sous les fou- gères au risque de perdre sa dignité. Mais infinies sont ses ruses pour échapper au chien et son envol coupe le souffle. Pourtant, certains esprits lui reprochent son amour de la courses à pied, son penchant pour l'homme et ses vols courts.

On peut chasser l'oiseau "devant soi" ou "en battue". La première technique, celle du père de famille, du chasseur rustique, de l'homme des bois, se pratique géné- ralement sur nos terrains. Elle consiste à suivre son chien au hasard de son inspira- tion. Il va de soi que l'on choisira un sujet tranquille et que les infatigables galo- peurs seront laissés au chenil. Le cocker, l'épagneul breton, un setter anglais expéri- menté conviennent parfaitement à ce déduit. Voilà la joie du pistage et celle de lancer un vieux coq tapi au creux des ronces. Le faisan, quand il s'envole, donne l'impression que le bois vous tombe sur la tête. Pendant une seconde, vous ne savez pas où vous êtes, encore moins où viser. Et pourtant, il faut épauler très vite. Il ne faut pas plus de deux ou trois secondes à un coq adulte pour basculer derrière les sorbiers. - 21 -

La chasse en battue, fort prisée des fusils d'élite, nécessite une grosse den- sité d'oiseaux et un territoire accidenté qui facilite les beaux vols. Poussés par des rabatteurs, les oiseaux détalent d'abord "à pattes" puis, si le temps s'y prête, pren- nent l'air. Pour cela il faut que les oiseaux soient au meilleur de leur condition, que les arbres soient hauts, les rabatteurs vigoureux et les fusils de qualité. Quand toutes ces conditions sont réunies, c'est un brillant spectacle. "Culbuter" un faisan lancé à grande vitesse au-dessus des cimes n'est pas un tour qui réussit à tous les coups, sauf pour quelques experts qui tranchent son vol avec la sécheresse et la régularité d'un massicot.

Il y a trois espèces de faisans qui se rencontrent sur nos territoires.

- Le faisan commun représente l'écrasante majorité des effectifs. Le coq a la tête et le couvert-bronzée reflets bleus, les flancs et la poitrine jaune cuivré, la queue très longue, gris-vert avec des bandes transversales noires.

- Le faisan obscur, comme son nom l'indique, possède un plumage vert foncé. Les poules sont noires. Dans certaines chasses, il gagne sur le faisan commun.

- Le faisan vénéré possède une longue queue qui peut atteindre deux mètres. IL est sauvage, querelleur et cohabite rarement avec les autres faisans. Le dos est couvert d'un manteau brun jaune, le dessous du coq est brun rougeâtre, la tête blanche est bar- rée d'une sorte de loup noir. Il est originaire de Chine du Nord, il doit son nom à la superstition des Thibétains qui en avaient fait un oiseau sacré.

Rappelons que, cette année, les membres de l'A.C.C.A. de goulier ont repeuplé leur territoire en lâchant des faisans vénérés provenant d'un élevage de Niaux "le do~ maine d'Arteich". Nous avons lâché 12 poules et 4 coqs au printemps et l'an dernier nous commencions le peuplement avec 15 poules et 5 coqs de faisans obscurs.

Secrétaire de l'ACCA de GOULIER - 22 - De la Roche à la Prade "^ ^f • Gouliei an fil des jours

Chaleur exceptionnelle et sécheresse auront marqué. à Goulier comme dans toute la France, cet été 83. Les actifs en ont profité pour faire promenades et excur- sions tandis que les surme- nés -et les fatigués de naissance- ont trouvé dans les excès de la canicule des raisons supplémentaires de multiplier et allonger les siestes.

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2 JUILLET

L'Association Foncière Pastorale complète l'équipement des pâturages par l'é- dification d'un corral à bétail en bordure de la route de Bertasc, un peu après la halle à bétail. Dix-sept personnes participent à cette installation sous la conduite de M.M. JANY, président de l'A.F.P., FAQUIN, représentant les services agricoles et SUBERCAZf, éleveur qui a mis ses chevaux en estive dans nos prairies.

4 et 5 JUILLET

Peu è peu les maisons s'ouvrent ; les arrivées d'estivants, encore espacées en ce début juillet prendront de l'importance surtout à partir du 14. Mais déjà les randon- neurs du GR 10 ne sont pas rares et séjournent volontiers au gîte d'étape. Ils en pro- fitent pour faire un peu de lessive et se détendre avant de reprendre le chemin.

A la suite des mésaventures survenues à la conduite d'alimentation en eau du village par la pose de la ligne électrique de la Prade, Jean GUAL, Maurice SEGUELAS, Robert REULLE, ayant pour chauffeur Charles PIGOUNEL ont visité et nettoyé les brise- charge de la terre et des pierres qui s'étaient introduites dans la canalisation. Mesure nécessaire au moment où la population, et donc la consommation d'eau, augmente considé- rablement.

6 JUILLET Réunion de la commission des impôts communaux. - 23 -

12 JUILLET

Si Goulier n'a pas de centenaire il compte, à partir de ce jour une nonagénaire, Mme Marie-Louise REULLE née le 16 juillet 1893. Malgré son grand âge elle trotte encore alertement et s'intéresse à tous et à tout, l'esprit toujours vif, l'oreille encore fine et l'oeil se passant fort bien de lunettes, un oeil auquel rien n'échappe. Elle est main- tenant la doyenne du village, si l'on excepte Marie de Grègue désormais éloignée de Goulier,

20 JUILLET

La chaleur intense continue à augmenter, accrue par le sirocco, ce vent venu du Sahara et qui apporte jusqu'en altitude l'air chaud des tropiques et des poussières de sable.

25 JUILLET

Le sirocco se déchaîne en une véritable tempête qui provoque quelques dégâts aux toitures, en particulier à celle du chalet - refuge de la Prade et à celle de la salle des fêtes.

Ce même jour nos trois "édiles", R. REULLE, J. GUAL et M. SEGUELAS, expérimen- tent un nouvel engin acquis pour la commune : un détecteur de mines. Rassurons-nous de suite : aucune alerte à la bombe n'avait été donnée. Il s'agissait seulement de repérer, sous les couches de goudron des rues, les bornes de vidange du réseau d'adduction d'eau afin de vérifier leur fonctionnement.

28 JUILLET

Annie CORNEILLE ouvre à la salle des fêtes un atelier de confection de perles en terre cuite destinées à faire des colliers et des bracelets. Cette idée a rencontré un franc succès et a intéressé plus de cinquante jeunes et petites filles.

31 JUILLET - 1er AOUT

Randonnée en Andorre par le Fourcat d'une équipe de jeunes - plus d'une quin- zaine - accompagnés de deux adultes. Temps idéal pour faire de la montagne, la chaleur, le soleil, le ciel bleu régnent sans partage à l'aller mais le retour s'effectue dans l'humidité aussitôt le col franchi. - 24 - AOUT •

1 1er AOUT

Après les perles et les colliers, les cerfs-volants, qui intéressent garçons et filles groupés autour de Rémy PAYEN aidé par Jean et Annie GALY,

2 AOUT Robert REULLE, à la Maison familiale de Marc prononce une causerie sur Gaston Fébus devant une assistance que le sujet intéresse vivement.

4 AOUT

Un très fâcheux accident vient perturber les vacances d'une paisible famille de Goulier. En revenant avec son mari et ses enfants d'une promenade à la forêt, Marie- Thérèse LIGNEE fait un faux-pas. Dans sa chute elle heurte l'extrémité de son bâton qui brise le verre de ses lunettes et lui blesse l'oeil. Conduite à l'hôpital de Foix, elle dut y subir une délicate opération et y demeurer tout le mois d'août. D'autres interven- tions seront nécessaires pour essayer de redonner la vue è l'oeil blessé. Nous souhai- tons à Marie-Thé la meilleure des guérisons.

6 AOUT

Début des fêtes de Goulier. Retraite aux flambeaux. 90 à 100 enfants défilent dans les rues en brandissant lampions et torches. L'orchestre "THE GAMM'S" met une ex- cellente ambiance au bal qui suit le défilé.

DIMANCHE 7 AOUT

La cérémonie au monument aux Morts est honorée par la présence de M. Germain AUTHIE, Sénateur de l'Ariège, et de M. et Mme DENJEAN. Maire d'Auzat. Elle est suivie du traditionnel apéritif-concert donné sur la Rente.

L'après-midi débute par les jeux pour enfants animés par Laure SEGUELA avant que l'orchestre "EUPHONIE" n'entraîne les danseurs jusqu'au tirage de la tombola où un membre de la famille CASAJUS décroche le premier lot ; une radio-cassette. Le soir est quelque peu gâté par de petites averses intempestives. Mais cette grimace du temps n'aura pas empêché la réussite des Fêtes 83.

Compliments sans réserve au Comité des Fêtes qui n'a pas ménagé ses efforts pour assurer la réussite de ces journées. Aux titulaires du Comité s'étaient joints quelques anciens, dont Bernard et Antoinette CLARET et Jean-Lou MARQUIE, lequel on n'a- vait pas revu à Goulier depuis une dizaine d'années. iXPO PHOTOS Durant ces deux jours nous avons eu aussi le plaisir d'admirer les photos ex- posées à la salle des fêtes par Christine ARCAS.

L'an dernier Christine donnait à voir sa vision de Goulier ; cette année elle présentait des images qui composent un petit univers plein de sensibilité et de charme. Ni paysage, ni larges vues, mais des intérieurs que la lumière métamorphose, des objets humbles et familiers : loquet de vieille porte, batterie de cuisine, pots derrière un volet entrouvert. Les animaux figurent en bonne place dans le monde quotidien qui enchante l'oeil de Christine. Ce sont les agneaux et les brebis derrière les barreaux, non pri- sonniers de ceux-ci mais défentdus par eux des menaces extérieures, le petit chat qui se dore au soleil sur le rebord de la fenêtre - douceur et tendresse sans mièvrerie cependant,

! Les visiteurs ont aussi beaucoup aimé les chardons dont le plumetis des graines retient si bien la lumière. Cet art de la lumière que constitue la photo en noir et blanc Christine sait de mieux en mieux le maîtriser, comme elle assure avec plus de maîtrise ses cadrages, confirmant ainsi son talent. • LMpj^jï_jApjjj_

Le traditionnel concours de pétanque réunit tant de concurrents que l'on ne sait plus où il faut les envoyer jouer. Il y en a dans toutes les rues qui ne montent pas trop, sur la rocade au niveau du Centre d'altitude et du Carraziel.

MARDI 9 AOUT . A 21 heures, concours de belote à la salle des fêtes. • MERCREDI 10 AOUT

Le temps ne favorise guère la Fête de l'Air qui doit se dérouler à la Prade. Il pleut une partie de la matinée, ce qui décourage quelques pique-nîqueurs. Pas tous : il y ©n a tout de même une trentaine qui font griller la saucisse au chalet Jacques DOR ouvert pour la circonstance.

L'après-midi, vol des cerfs-volants. Pas de pluie mais pas de vent non plus, ou très peu. Les participants (44 enfants et pas mal d'adultes) s'amusent tout de même beaucoup et, à défaut de pouvoir être vraiment départagés par les qualités de vol de leurs appareils les jeunes constructeurs reçoivent tous un prix en souvenir de leur par- ticipation. . Marcredi soir ; Assemblée générale des Amis de Goulier. • JEUDI 11

Concours de pétanque en doublettes.

A la Sabine M. SEGUELAS et R. REULLE posent sur l'abri une plaque confection- née par ce dernier. Signalons au passage que l'indication de cet abri figure sur la der- nière édition de la Carte I.G.N. au vingt-cinq millième.

VENDREDI 12

Une vingtaine de volontaires, de 7-8 ans à plus de 60, se sont retrouvés à la Mairie pour accomplir le projet pris en assemblée générale des A. de G. Ils ont nettoyé le jardin d'enfants, la cour de la mairie, élagué arbres et arbustes envahissants. Le plus difficile fut le déplacement des poutrelles de fer provenant de l'ancien pont de la Mole et la destruction du lierre. Mais il ne fut pas touché aux rosiers, sinon pour enlever quelques branches mortes.

L'après-midi Jean GUAL et Jean GALY ont installé l'électricité à la salle des jeunes et ont poursuivi le :

SAMEDI 13

avec Robert DENGERMA qui s'était joint à eux, tandis que les jeunes maniaient activement rouleaux et pinceaux pour remettre en état leur quartier général.

La mention de ces travaux, accomplis bénévolement, nous donne l'occasion d'en rappeler d'autres effectués aussi au cours de ces mois d'été. Ainsi le bas du chemin de Rizoul, l'ancien chemin des mineurs a été nettoyé. Il était envahi par les eaux du ruis- seau du Nougarras. Il faudra peu de travail maintenant pour que ce chemin, asséché et dégagé constitue un lieu de promenade des plus agréables. - 26 -

Au cours du mois d'août et du début de septembre, deux Amis de Goulier, André RIOLS et Pierre DAUGA, se sont attaqués à la réfection de deux orrys, celui de Lourtou, qu'ils ont partiellement reconstruit, et celui des Nébuts qui avait besoin de sérieuses réparations. Vous savez sans doute où se situe l'ouriot (diminutif d'orry) de Lourtou : dans le val où coule la rivière de Goulier, près du chemin qui remonte ce vallon. L'orry des Nébuts est peu connu. II se situe bien au-dessus du précédent dans la même direction. Il faut dépasser le chemin horizontal, poursuivre le long de la rivière en franchissant l'abrupt nommé "Pas del Pich" et marcher encore jusqu'à l'altitude de 1700 mètres environ, Aucune mention de cet orry n'est faite sur la carte IGN. Il demeure peu connu dans un secteur de la montagne assez peu fréquenté.

Disons au passage combien nous trouvons épatante cette idée de réparer les orrys ou de les maintenir en état. Ils font partie de notre patrimoine et témoignent d'un mode de vie et d'un système économique disparus. Et puis, ils sont bien pratiques en cas de pluie subite, d'orage ou de coup dur imprévu.

Ce même 13 août, dans les jardins de la mairie, les enfants qui avaient con- fectionné des colliers avec Annie CORNEILLE se sont retrouvés pour un copieux goûter financé par la vente du fruit de leur travail. Ils étaient cinquante et un. A la suite de ces agapes il restait encore une somme d'argent qu'Annie Corneille a versée dans la caisse des A. de G.

A la salle des fêtes M. et Mme Paul LAVIGNE et Jean et Josette BARBE (Biaise) fêtaient leurs noces d'argent entourés d'une nombreuse et joyeuse assistance.

1 MERCREDI 17 Causerie, illustrée de diapos, de Robert REULLE sur "la Préhistoire dans le Sabarthès (vallée de l'Ariège) et LE Vicdessos". Malgré le film télé "Le Pic des Trois Seigneurs" la salle était pleine et l'assistance a manifesté beaucoup d'intérêt.

DIMANCHE 21

A la Roche, journée d'initiation et d'entraînement à la varappe pour les jeunes sous la conduite de Claude TERON.

- Par un singulier hasard, le mois d'août a été marqué par d'autres accidents survenus aux yeux (voir plus haut). Heureusement moins graves que le premier. Vers le 20 août, une amie de la famille PAYEN, Mme BENETËAU, en promenade à la fontaine de Bros- quet fait une chute dans les rochers, sans gravité, mais une branche sèche lui déchire les paupières et plusieurs points de suture sont nécessaires. Quelques jours après, Yannick ANDOCHE, au cours d'une bataille à coups de pommes vertes en reçoit une dans l'oeil et il est nécessaire de l'hospitaliser quelques jours à Foix afin d'éviter des complications. Enfin, M. André RIOLS, en dégageant le chemin qui descend de la fontaine de Brosquet a été blessé au visage par une branche qui lui s lacéré la lèvre supérieure, la joue et la paupière. Faudra-t-il partir en balade avec des lunettes spéciales si le sort continue à nous viser à l'oeil ?

Le nombre d'entorses a aussi été élevé au cours de ces mois. C'est la rançon du beau temps qui a permis de multiplier sorties et promenades.

MERCREDI 31

Le concours de chevaux de Mérens clôture le mois. Ce ne sont pas des chevaux tels que l'engouement pour les courses et le tiercé laisse croire aux citadins que sont tous les chevaux. Mais ce sont aussi, dans leur style, de magnifiques bêtes, robustes, puissantes malgré leur taille modeste, résistantes aux intempéries, dans leurs robes noires soigneusement lustrées pour le concours, avec leurs crinières et leurs queues abondantes. - 27

- En cette fin août bien des maisons sont déjà fermées, peut-être moins que les autres années, comme si beaucoup avaient voulu faire durer ces vacances ensoleillées le plus longtemps possible. C'est vrai ; ce mois restera dans les mémoires comme un mois exceptionnel de lumière et de chaleur, A peine quelques jours de temps médiocre depuis le début de juillet. La fête de Vicdessos n'a pas connu une goutte d'eau t Par contre la seule période grise et humide est tombée du dernier jour de notre fête jusqu'au jour de la fête de l'cir ; comme si le ciel avait voulu se moquer de nous 1 . LE GI_TE__D^_ETAPE -

Le GR lu a fait de Goulier un village où l'on passe ; l'existence du gîte en fait une étape pour les randonneurs. Ouverture du village au monde, présence d'inconnus, dont un nombre appréciable d'étrangers. Anglais, Allemands, Belges, Hollandais, Le Goulier- bout-du-monde d'antan, le Goulier-cul-de-sac, fond de vallée n'est certes pas devenu un village-carrefour mais il n'est plus un lieu à l'écart. Et c'est, curieusement, par la montagne que le courant irrigue notre village. Evidemment, de ces passages d'inconnus quelques esprits chagrins se plaignent - les ours grognent ! - ils étaient si bien dans leur indifférence à tout ce qui dépasse les murs de leur tanière 1 Mais d'autres, des jeunes surtout, s'en réjouissent. Entre sédentaires et itinérants des contacts ont été pris» certaines sympathies sont allées jusqu'à des promesses de se revoir, à Goulier ou ailleurs, à Hanovre ou à Liègee

A côté du gîte l'auberge n'a pas chômé, pour une première année où elle était encore très peu connue. Beaucoup de jeunes de Goulier en ont fait, le soir surtout, leur point de ralliement.

LES JEUNES A GOULIER -

A propos de jeunes, i'année 83 a été marquée à Goulier par les pétarades de quelques "bécanes". La "bécsne" ou la "meule" pour les "mecs" c'est super classe, tu vois, ça "arrache ! Et les meufs, les loutes, avec ça. qu'est-ce qu'elles flippent, sur- tout si on les prend en selle. C'est l'éclat. Pas besoin d'avoir un gros cube ; une pe- tite mob suffit. Mais, quand même, c'est plus destroy d'avoir un truc genre compèt, tu vois ? moto-cross ou trial. Bien sûr, ça leur fout les boules aux bourges. "La honte" qu'ils disent, et que c'est craignes par rapport aux rues. T'sais, avec les babas on peut pas s'faire comprendre : y sont pas branchés. Avec eux, de suite "la vieille mort de l'enfer", agressifs et tout, qu'ils sont 1 Quand c'est ça et qu'y commencent à in- cruster, tu prends ta meule, tu mets la pêche maxi ! ça les fait yech, maxi I C'est qu'y a pas d'quoi s'arracher dans ce bled pourri."

J'arrête là ce discours fleuri d'un représentant de la génération qui a appris è lire (quand elle sait !) dans San Antonio, et je m'adresse à vous, "Bourges" et "vieux schnoks", mes frères. Faisons preuve de sagesse et n'ignorons pas qu'il faut que jeu- nesse se passe. Demandons-leur seule- ment de jouer les chevaliers modernes et non les Attila en évitant, pour leurs pointes de vitesse et leurs exercices de virtuosité les rues du village.

Les "jeunes" (encore eux, mais lesquels ? Tous ? Quelques-uns ? Les vieux jeunes ou les jeunes jeunes ? C'est facile à dire "les jeunes") ont fait parler d'eux encore en commettant quelques plaisanteries nocturnes que les victimes n'ont pas toujours trouvées plaisantes. Au temps jadis on appelait cela des "tustets" (du verbe occitan "tustar" = frapper, cogner) ; le plus élémentaire de ces jeux étant les coups - 28 -

frappés à une porte, en pleine nuit bien entendu. Dirons-nous que c'est une tradition et que celle-ci n'est pas près de se perdre ? Elle comporte des désagréments - pour les victimes - mais ne les grossissons pas trop dans la mesure où ils n'entraînent pas de détériorations de biens. Le mauvais moment passé, tâchons même d'en rire, même si ce rire est d'abord un peu jaune. C'est aussi le meilleur moyen de désarmer l'adver- saire. Par contre, il n'y a rien de pire qu'une réaction excessive pour provoquer la récidive et la surenchère. Le plaisir des tusteurs, c'est d'imaginer la tête de leurs victimes ; et de voir râler celles-ci leur confirme qu'ils ont visé juste ; alors, quelle aubaine I

II y a toutefois des limites à ne pas franchir, limites au-delà desquelles le jeu - si jeu il y avait - n'est plus que de la sottise destructrice et de la vilenie.

N'en déduisez pas pourtant que j'approuverais chahuts, sabbats et tustets : ce sont là conduites de jeunes sauvages que l'âge n'a pas encore civilisés... Mais, en attendant qu'ils passent, en prenant un coup de vieux, du côté des chahutés - ce qui leur arrivera immanquablement - lesquels d'entre nous sont capables d'évangéliser ces jeunes barbares ?

Dans son billet notre Président évoque un des Commandements du "Parfait Ami de Goulier" que nous offrait avec humour le regretté Etienne DUMAS. C'est ici l'occasion de citer un autre de ces commandements, le septième, tout à fait de circonstance :

"PETARD LA NUIT POINT NE FERAS...

. ET RESPECTERAS LES DORMANTS".

• ' SEPTEMBRE •

• Toujours soleil et beau temps. Il n'y a plus beaucoup de groupes dans les rues et sur le bancs, ceux de la Rente sont déserts sauf le banc de pierre au soleil. Place de Berny se retrouvent les sédentaires du quartier : Lucie, Marie de Saragouène, Antonia, Marie-Louise, René, Laoujou, tandis que Germain ou Gaston siègent souvent a l'écart sur la marche de la maison de Joseph Barbe. Le temps est propice aux promenades mais les champignons sont rares. Les colchiques se multiplient. Les moutons redescendent de la montagne et pâturent non loin du village en attendant la foire où certains seront vendus. * MERCRËDI 21

Foire de Saint Matthieu. C'est la grande foire de Vicdessos, une des plus im- portantes de la montagne ariégeoise pour la vente des moutons. Les vieux évoquent les foires d'avant-guerre où le flot des moutons inondait les places, s'étendait aux alen- tours de l'église et, sur la route de Tarascon, au-delà du pont. Les foires d'aujourd' hui font piètre mine à côté bien que l'on ait l'impression d'une certaine reprise de- puis deux ou trois ans. NDS éleveurs de Goulier avaient conduit leurs bêtes et n'ont pas eu de peine à les vendre. Il faut dire que c'étaient de belles bêtes. Vincent DENJEAN, en particulier, présentait un lot de brebis que tous les connaisseurs de la foire sont venus apprécier. Selon eux, aucun autre troupeau ne pouvait être comparé au sien. Ce n'est pas la première fois. L'an dernier des brebis de Vincent, achetées par de grands négociants, sont parties en avion au Yémen comme reproductrices. C'est tout dire.

__•—±R 5 . - 29 - NOS JOIES ET NOS PEINES

. Jean-Louis et Marthe SEGUELAS ont eu la joie de nous annoncer la nais- sance à Toulouse, le 14 juillet 1983 de • JULIEN Toutes nos félicitations aux heureux parents et nos voeux de bonheur au petit JULIEN.

#**

Sylvie et Jean-Pierre RUFPE ont la joie de nous annoncer la naissance le 14 octobre 1983 de

MARION Avec nos voeux à MARION nos compliments à Sylvie et Jean-Pierre, à l'heu- reuse grand-mère, Madame Anne-Marie RUFFE-BERGAY et aux arrières-grands- parents . * # *

Le 20 août 1983, à la Perte-Saint-Aubin (Loiret) disaient OUI à Monsieur le Maire Michel NAN et Colette BUSSO unissant ainsi plus étroitement deux familles de Goulier des plus es- timées . Tous nos voeux de bonheur à nos deux jeunes amis, Michel et Colette et nos compliments aux grands-mères Marthe NAN et Virginie BUYTAERT et aux parents, Pierre et Josette NAN et Jean-Eugène et Gisèle BUSSO.

Le mois suivant à Franconville (Val d'Oise) le 24 septembre 1983 Serge BUSSO épousait Melle Evelyne PATIN Egalement nos voeux de bonheur à Serge et Evelyne et nos féli- citations à leurs familles. - 30 -

Tous nos voeux de bonheur également à Serge BONJEAN qui épouse à Vicdessos le 29 octobre 1983 Mademoiselle Geneviève WAROQUIER et nos compliments à leurs parents le Professeur Pierre et Anne-Marie BONJEAN

Nous avons appris avec peine le décès à Nogent-sur-Seine (Aube) le 30 juin 1983 dans sa 73ème année de Monsieur Joseph CLARET Que son fils, ses petits-fils et toute sa famille trouvent ici l'expression des condoléances émues des Amis de Goulier.

Nous avons apprenons également le décès à Andrésy (Yvelines) le 30 septembre 1983, à l'âge de 48 ans, de Monsieur Ahmed CHABI A Madeleine CHABI, née Séguélas, son épouse, à ses filles et à toute sa famille les Amis de Goulier présentent aussi leurs plus vives condoléances.

* # * DANS NOTEE ALBUM

L'ATELIER DES PERLES

~ Autour de la grande taJble, une partie de l'équipe : on travaille dans la bonne humeur.

- Des "stagiaires" attentives et des "monitrices expertes.

- Au mur, les cerfs-volants confectionnés quelques jours auparavant attendent 1'envol. LA FETE

- Après la cérémonie au Monument aux Morts, on fait la causette avant d'atteindre la buvette.

"C'est la tournée du Comité" rappelle le Président.

- Un regard sur la Fête. LES LACHERS DE FAISANS - Le transport de la précieuse cargaison. - La liberté à tire-d'aile. Et sur les deux photos les "lâcheurs patentés" : Jean GUAL et Pierre DAUGAS.

ET LES LACHERS DE CERFS-VOLANTS - Un groupe d'assistants, le nez en l'air. On reconnaît, de gauche à droite : Paulette (Birot), Gérard (Séry), Maurice (Séguélas), Jean-Jacques (Corneille), Josette (Reulle) et Edmond (Barbe). - Maurice dans sa méditation transc&ndentale le jour de la fête de 1'air. Cer- tains prétendent qu'ils l'auraient vu décoller du sol comme un cerf-volant au cours de cette méditation. Mais n'ayant pu constater nous-mêmes ce phénomène et la photo n'en apportant pas la preuve, nous donnons cette information avec la plus extrême réserve. Ni un vent propice, ni un beau soleil ne sont venus au secours des cerfs-volants, variés et hauts en couleur, confectionnés avec patience et application par les enfants et leurs initiateurs adultes. Et pourtant, à la Prade, la fête a eu son succès auprès des enfants, de leurs aînés et... des oiseaux.

Vudu vieux chemin de la Prade, le spectacle ne manquait pas de grandeur : un aigle bigarré se dandinait avec légèreté et grâce et animait le ciel gris d'un arc-en-ciel de rubans multicolores. Plus modestes, en con- tre-bas, de grosses têtes lunaires essayaient de prendre leur envol, s'ar- rachaient parfois du sol, montaient, puis chutaient un peu plus loin, secouées encore de quelques soubresauts ; un cerf-volant à visage de fantôme apparais- sait de temps à autre. Allait-il effrayer les autres ?

Mais, plus haut, un autre aigle royal rouge et bleu planait, vi- revoltait, reprenait de la hauteur pour se laisser à nouveau porter par l'air. Bientôt, ici et là, plus haut ou plus bas, d'autres oiseaux, diaprés comme des oiseaux de paradis, se mirent à danser légèrement. Vol éphémère certes, mais merveilleux, car d'autres oiseaux, des vrais, hirondelles sans doute, vinrent à leur tour évoluer autour du plus hardi de ces compagnons de l'air insolites. Et l'on put assister à une danse de l'air fugitive : les oiseaux pépiant autour du cerf-volant, rivalisant avec lui de vols planés, piqués, en torche ; et, par de grands mouvements d'ailes, ils se rappro- chaient, s'éloignaient, encerclaient l'inconnu aux ailes immobiles. S'in- quiétaient-ils de cet intrus ? Où était-il pour eux un maître de ballet ?

Ainsi, les oiseaux du ciel participèrent à leur manière à la fête des cerfs-volants, donnant un peu de leur vie aux oiseaux de papier.

UNE SPECTATRICE ^>l. \\ .k - 35 - co SE !A, CO Les propos de Pépi dal Pech

- Cado joun que Diu fa, e quand aquel mestre suprême a pos cou- mandat la plèjo, à la punto dal maïti, m'en baou passeja jusco al abric dé la Sabino. Que là, 1'après-pidi, c'est le rendez-vous des bavards, ieou, aïmi la soulitudo, e tant d'ouro tout lé moundo es encaro dins les lensols. Me siéti un moument en dé déjuna d'un tros dé pa e d'un pessic dé salcissot ou dé cambajou, tout en gaïtant lé soulelh enlumina Bassiès dé roso. I démori à pu près uno miéjourado e, quand la campano répico oueit ouros, m'en tourni à mibo à la dousso. Les aouselets se desperten e canton en dé se dire que s'aïmon plà. 1res ou quatre amies emplumats, branlo-cougo, tchoul-rouge e melhengo, benen me teni cournpagno en picassan las croustilhous dé moun dé- junat. Certen joun d'agoust, lé nébout (el que sap tout), que per un cop s'èro lébat d'ouro, benguec me fumar à coustat, casi joui nas, co que m'agrado gaïre, e me demandée en dé que 1'abric s'appelabo "La Sabine". "Hé bien, moun filh, i diguec, bèsés, avant que 1'on construise la route, i abio aqui un gaujous petit cami , calcos camps dé trufos e un tout petit prat ount, d'a- outros tems l'estiù, les estrangers bênion s'apausa à l'oumbro dé dus fraisses, - 36 -

Béleu que i a pla loungtems, dal tems des serihous, i agut coumo aouei uno sabino plantado". - "Alors, Pépi, cette sabine n'a rien à voir avec Sabina, épouse de l'empereur Adrien, ou avec les jolies Sabines enle- vées par les Romains ?" - "Escouto baient, es trop letrut, m'afastigo e me douno la petego, finis dé m'estabousir ambé tout toun sabé, ieou i a qu'uno caouso que sabi : sabentalho, Sabina, Sabinos ou Sabino, tout aco es pousou !" - Lé 13 d'agoust, Moussu e Madamo Lavigne, arabe Janot Pliscaïre e la sibo Josette, m'abion coubidat à festéja lours noços d'argent. Binto-cinq ans dé maridatge, paourots ! Lé Janot i a boun tems que lé couneissen à Goulier, s'i es nescut e dins sa joubentut èro un feutrasse jaïro dé prumiè- ro, mes aro es encaro pus brabe et ajedaïre que pensabots. Le Lavigne, qu'a- bio croumpat i a forsos annados l'oustal dé Sarragouèno, el es pas dé Goulier, mes es tabé plà brabe e s'es arrapat à nostro bilatge mai que si abio agut soun brès. Alabets, al bi d'honou, i abio uno païroulasso dé sangria. Poe dal cel, qu'es bouno aquèlo misturo, ça coule dans le ganitel comme de l'huile. Mais, après le quatrième verre, tant qu'on reste assis ça va ! I abio un pin- taïre que s'èro bégut à el tout soûl al mens un uchau. Démourabo sus la ca- dièro redde coumo un pel de taïchou, mes quand s'es lébat, lé cap s'es birec e s'atchoulec dins l'erbo. Aben risut à nous fa péta la pel dal bentre. - Bous crerets pos : béni dé me fè trufa per aquel gatosiaud dé Jan dal Carabinié. L'aoutro joun, bénio dé crournpa un kilo dé tournâtes plà redoundos, lusentos e maduros, en so dé Feuille, l'espicié, e en tournan al Pech toumbi sus lé Jan que me dit : "Las milhouros tournâtes sount las jaounos" -"Des tomates jaunes, que je réponds, ça n'existe pas, vertes ou rouges mais pas jaunes" - "Qu'i bos paria ? Lé Ricard ?" - "Va pour le Ricard !". Sul pic lé Jan s'en ba à sibo e tourno ambé très tournâtes dins la ma, très tournâtes jaounos coumo un senilh dé las Canaries, enfin, semblabo plà tournâtes foro la coulou. "Es pos tournâtes aco, i diguec". - "Pas des tomates ça ! Tu veux goûter ?" - "Béjam...". S'en ba cerca un coutelet, uno saliéro, e m'en fa tasta uno mitât. Malcarbou ! C'était bien une tomate, et délicieuse en plus, j'ai mangé l'autre moitié en me régalant. Eri plà enganat. pa m'a coûté deux Ricard. Aco raï, mes bous lé disi : malfisats bous dé la coulou dé las pou- mos d'amour. M'ac soum pensât que desempei Adam aco costo un tantsipu car. - L'aoutro joun i abio très persounos qu'èspérabon lour tour da- bans la cabino del telefono (pour une fois elle fonctionnait). Dedins i abio un orne que telefounabo ou que fasio semblant, de fet desempei un quart d'ou- ro tenio l'utis empegat sus l'aurelho sensé jamaï parla. "Mes se trufo de nous aus" s'exclame tout d'un cop uno femno, durbis la porto et bramo : "Aco bous amuso de nous gaïta fa le porre ? Se bous sabets pos bous serbi d'aquel apparelh, sourtets d'aci e dichats telefouna aquelis que n'an besoun" - "Mais je téléphone" répond l'homme, pas content. "Mes telefounats sensé parla" - "Til, telefouni à la miu femno e es èlo que parle, coumo toutjoun à l'oustal!" - Ambé lé nébout, soum estât à Niaux, en dé bisita le Musée Pay- san. Ai près grand plasé à i trouba mantis utisses debrembats, per tant que calcos uns sount encaro en serbici à Goulier : arssous, aygors, desco, gour- bilho, gorp, carras, arraïre e jougasso, flagel, rusco, curbel e bentadou, calelh e candelié, barges, counoulho, fus e bertelh, aspe e debanel, toupis, grasalos, greiches e dournos, escalfeto, gresilho, anders, paredou e cremalh, gabinetos, talhadouro, eicholo e estrabelho, canaoulo, esquelho, bourroumbos e bourroumbils, e forço d'aoutros... Pous savoir ce que c'est tout ça, de- mandez al miu nébout : je vous l'ai dit, il sait tout.

PEPI DAL PECH

* # # - 37 - PARLES CHtniMS DE CRÊTES : . Pour /'Arnour c/e /or ïïadelon... .

Depuis vingt ans la Madelon me faisait de l'oeil, et que pensez- vous qu'il arriva... ?

Oui, je suis souvent passé près d'elle durant ces dernières an- nées et chaque fois, vlan, c'était le coup de foudre. On se regardait, je clignais des yeux pour mieux voir son profil, sa taille et sa prestance.

Certains jours elle était engageante lorsque le soleil 1'éclai- rait. Elle portait sa belle jupe verte et une fleur de rhododendron piquée sur son corsage. Alors là je perdais la tête, mais voilà, comment l'aborder, comment lui manifester mon admiration ?

Parfois aussi elle portait sa robe blanche, mais pas de fleur sur sa poitrine, son visage était de glace et il émanait d'elle une grande sévé- rité. Ces jours-là, je ne me sentais pas de taille et pourtant elle était toujours très belle.

En fait vous l'avez deviné, j'étais follement amoureux d'elle. Et puisque l'amour c'est de 7 à 77 ans, mon vieux Claudou, il ne faudrait pas trop attendre.

Ma décision était prise et j 'allais donc lui rendre visite. Nous voici donc avec Gérard mon copain de cordée en train de gravir les fortes pentes gui nous accompagnent jusqu'au pied de la face du pic de la Madelon, entre le couloir de Riufret et celui de Lagardelle, au-dessous de nous, la vallée de Soulcem.

Soudain, mon compagnon fait un écart en arrière, il a posé sa main tout près d'une vipère. On la laisse tranquille, après tout elle est ici cnez elle.

Nous arrivons bientôt au pied de la face. Là un grimpeur est mort et la plaque fixée au rocher en témoigne : "Jean PUJOS, 1950". Cela vous re- froidit un peu le sang dans les veines. - 38 -

On s'équipe, et c'est parti. Le départ est assez fin jusqu'à la première fissure. Les coinceurs ici sont très pratiques, encore faut-il avoir ceux qui conviennent. Pourtant de temps en temps un bon vieux piton en place gui sonne encore bien, me permet de souffler.

La deuxième longueur, verticale, est assez difficile, très physi- que. J'enchaîne successivement verrous de bras, oppositions de tous les mem- bres et c'est dans l'une de ces positions, à la limite de rupture de l'équi- libre que j'aperçois de beaux cristaux noirs hexagonaux rappelant certains beaux quartz fumés. De l'hornblende peut-être ?

Le choix est le suivant : si je veux récupérer un cristal ma main gauche doit se déplacer et... je vole. Alors qu'auriez-vous fait à ma place??? Et puis la Madelon pour être plus belle encore s'était parée de ses bijoux et il aurait été très inconvenant de les lui prendre.

La dernière longueur fut intéressante quoique moins difficile sur la fin. J'arrivais donc au sommet, un peu fatigué et ravi bien sûr.

Je rappelle lentement les quarante mètres de cordes et bientôt au bout apparaît un casque rouge, un pull-over bleu, un sac jaune, des moustaches sur un visage heureux de la course : c'est Gérard très en forme. On rêve un moment en se souvenant de l'arête qui monte à Canalbone, derrière nous. Nous l'avons parcourue ensemble il y a deux ans.

En cet instant on se sent calmes, apaisés, on a cette impression d'une escalade réussdeoù chacun se retrouve, où l'on se dit que la forme est encore là, où l'on a vaincu les appréhensions, les angoisses qui, pendant trois heures sont aussi nos compagnons de cordée.

Il faut pourtant rentrer, et je regrette dans ces fortes pentes herbeuses de ne pas avoir pris mon piolet. Plus bas, les gentianes bleues et les arnicas nous rappellent que la montagne est généreuse dans sa beauté.

Il u en a pour tous les goûts. Là-haut, les cristaux pour les ro- chassiers, ici 1'harmonie des couleurs sur les pelouses de réglisse pour ceux qui marchent en rêvant. Plus bas encore les gerbes d'eau des cascades du Caria font éclater en mille et un soleils le rayon qui vient les réchauffer. Me voici enfin au volant de la voiture ; seuls les réflexes de conduite jouent, car mon esprit est encore là-haut, je la regarde encore, je suis envoûté, la Madelon ne se donne pas facilement, et attendre 78 ans n'au- rait pas été sérieux.

Au fait, voulez-vous aussi voir les bijoux de cette jolie dame ? Si c'est oui, faites-moi signe, nous irons ensemble !

Claude TERON

DlFfcULTS ET EN MONTA6NE

Vous croyez les connaître ? Certes, mais les connaissez-vous toutes ? J'en doute un peu. Si vous m'estimez présomptueux, laissez votre lecture là... Si la curiosité vous pousse, allez plus loin, même si vous devez être déçus.

Nous voici sur un beau sentier, taillé à même le roc, impression- nant par ses à-pics au-dessus d'Artiès, par ses échappées sur la lointaine chaîne frontière du Montcalm et du Port de l'Artigue. Vous avez reconnu notre chemin horizontal, belvédère aérien, dont nous, habitants de Goulier, tirons, du moins je l'espère, une fierté bien justifiée. La marche est facile et nous progressons assez rapidement après la Borne vers Izourt que nous devrions a- voir atteint en deux heures. Mais ce qui se profile à l'horizon n'est pas pour nous réjouir : un enchevêtrement de fûts et de branches obstrue le chemin sur une distance assez impressionnante ; pourrons-nous passer?Nous voici en train de franchir les troncs à califourchon, quitte à laisser nos fonds de culottes aux aspérités et aux pointes acérées restées après un ébranchage des plus pri- mitifs ; puis de nous accroupir pour passer sous les arbres plus hauts. Le sac accroche, il faut s'en délester, le traîner derrière soi, se le passer d'obstacles en obstacles. Voilà qu'il faut contourner le champ de bataille en s'accrochant comme on peut pour gravir la pente raide. De l'autre côté, c'est la glissade sur les fesses et le pantalon boueux. Un peu plus loin, une bran- che griffue accroche une manche de chemise. Les cheveux hirsutes, le visage empourpré, les habits salis et déchirés, nous ne déparerions pas la galerie des clochards de la Place Saint-Sernin t La prochaine fois, nous trimballe- rons une petite scie dans notre sac à dos... pour les petits arbres, car les gros . .. qui les déblaiera ?

Certes pas les randonneurs d1été qui, confiants dans les itinérai- res GR 10, parcourent nos montagnes et se trouvent inopinément devant des dif- ficultés semblables. Je n'insisterai pas sur les murettes patiemment édifiées par nos ancêtres bergers pour soutenir le chemin et qui, lentement, mais sû- rement, s'écroulent un peu plus chaque hiver, rendant ainsi certains pas ha- sardeux. Les genêts, ceux-là aussi, nous ont flagellé la figure de leurs branches élastiques, les ronces nous ont zébré les jambes de leurs épines, mais un bon sécateur en a eu raison facilement et ce n'est pas un outil en- combrant . - 40 -

Quittons les régions boisées pour atteindre les cimes, si nous voulons être quittes de ces difficultés. C'est juste, mais si un très bel itinéraire peut nous permettre d'atteindre Izourt par la crête du pluviomètre et le Pijol de Sarrouge, il faut néanmoins traverser la forêt de Brosquet ; hélas la dernière tempête a transformé certains de ses sous-bois de sapins si beaux et si reposants en affligeants chaos. La nature n'est pas toujours clé- mente, nous ne savons plus l'apprivoiser ; nos "aménagements" ne lui rendent pas son caractère convivial, lorsqu'elle a montré sa face redoutable ; sans pour autant se la concilier, ils la défigurent.

Des surprises plus souriantes nous attendent parfois. Je ne parle pas de ces bouquets de myrtilles qui précisément sur les cimes, désaltèrent le randonneur assoiffé, ni de ces touffes colorées de rhododendrons, ni même des linaigrettes des marais qui agitent leurs petites têtes blanches au vent, je n'évoquerai pas non plus le rare lys martagon, ni le fruit ébouriffé de la renoncule si joli dans les bouquets secs : je n'en finirais pas d'énumé- rer les profusions de la nature à la belle saison. Des rencontres humaines, il y en a de précieuses. Mais mon propos ira cette fois-ci aux rencontres d'engins. Jamais désirés, touj ours violemment choquants ; ces grues jaunes, ces pelleteuses bruyantes... Il en fut cependant une plus surprenante..,

Nous aimons bien Goulier et 1'Endron, mais de temps en temps 1'"ailleurs" nous tente. Et cette fois-ci, ce fut dans la vallée d'Aston que nous nous rendîmes, pour monter à l'étang de Soulanet par Quioulès. Après une journée et demie harassante de marche sous un soleil de plomb, agrémenté d'un vent du sud violent et chaud, et pour la nuit, de la recherche de la cabane de la Sabine pendant deux grandes heures - "elle est difficile à trou- ver" dit plaisamment le guide des pêcheurs, sans donner d'autres indications que "au centre d'un cirque de moraines"... mais des cirques de moraines, il y en a quatre qui s'êtagent entre le Pla de Quioulès et le confluent des deux vallées de la Sabine et du Soulanet. Donc, fatigués, nous nous réjouissions de la halte à 1'ombre des chênes près de la voiture, non loin du torrent, où enfin nous pourrions nous déchausser et nous rafraîchir. Mais que ne vîmes- nous pas au tournant de la route qui surplombait le parking ? D'immenses ailes d'hélicoptère tournoyaient allègrement juste au-dessus de notre G.S., minus- cule à côté de l'engin volant. Toutes les hypothèses étaient permises : arri- verions-nous à temps pour sauver notre voiture de la fourrière volante ? Pour- rions-nous en approcher et la tirer de là et dans combien de temps ? L'engin n'allait-il pas par la puissance de son souffle ascendant bousculer notre voiture en prenant son envol ? Notre imagination affolée par la fatigue et le soleil allait bon train. Mais c'était un hélicoptère qui avait du tact. Il s'envola droit dans le cil sans faire aucun mal à la petite voiture. Ouf ! mon premier travail fut d'enfourner les sacs dans le coffre et d'actionner la clef du démarreur pour partir au plus vite, avant que l'hélicoptère ne re- vienne. Mais un camion était aussi passé par là et celui-ci n'avait pas eu la courtoisie de celui-là ! Il avait drûment molesté mon aile droite et était parti, sûr de son bon droit - lui, il travaillait ! Nous, nous nous prome- nions - sans laisser sa carte de visite !

Les coupables, dûment nommés, reconnurent leurs torts et nous pûmes rejoindre Goulier avec plaisir, car le ciel, limpide jusqu'alors, ne tarda pas à se couvrir de sombres nuages qui "accrochaient les sommets", comme on dit à la radio aux nouvelles météorologiques.

RIOLS-GASSEAU

*** - 41 - ES BU YIEUX GOUILIEIR

GOULIER-VICDESSOSrLE CHEMIN ET LA ROUTE

Plus de 150 voitures automobiles stationnaient à Goulier dans la deuxième semaine d'août, des motos, des vélos, des remorques, caravanes et camping-cars. Les problèmes de "par- king" deviennent quotidiens et, de même que dans la métropole toulousaine, les stationnements interdits ne sont plus respectés.

Pareille situation était inconnue il y a une cinquante d'années, et pour cause : la route carrossable n'existait pas. Goulier fut "désenclavé" très tard, mais certains villages du canton ne le furent qu'après 1940 et les hameaux de la haute vallée d'Auzat tout récemment.

Et pourtant, dès 1901, le Conseil Municipal de notre village sollicitait la cons- truction d'une route carrossable, demande renouvelée constamment jusqu'en 1913 dans les mêmes termes : "Le chemin vicinal qui conduit de Goulier à Vicdessos est quasi impraticable aux pié- tons pendant une bonne partie de l'année et, en tous temps, à n'importe quel véhicule... un che- min carrossable serait de très grande utilité car il rendrait l'accès et l'exploitation des mines de Rancié beaucoup plus faciles ainsi que l'exploitation des propriétés riveraines et des forêts si importantes de la Commune. (Délibération du 3 février 1913)".

En la matière, la position des habitants de Goulier, et par conséquent de leur Conseil Municipal, avait profondément évolué, il s'agissait même d'une véritable volte-face. Les mineurs de Rancié s'étaient de tous temps opposés à toute construction d'une route carros- sable qui aurait fait cesser le transport du minerai de fer, et de toute marchandise, à dos de mulet et tari une source de revenus non négligeable pour leurs conducteurs, souvent femmes ou enfants des mineurs. Le 9 novembre 1873, par exemple, le Conseil Municipal de Goulier délibé- rait que : "La route projetée (de Vicdessos à Sem) au lieu d'être utile aux habitants de Goulier et Olbier, leur serait nuisible, en effet : une femme vient à perdre son mari et lui laisse deux, trois enfants en bas âge, comment fera-t-elle pour les nourrir ? Le terrain de chez nous est insuffisant vu la population, de plus il ne produit que des pommes de terre, alors, elle aura une bête de somme, elle en prendra deux, trois, quatre, selon ses forces, et sans compter son bénéfice, elle a, dans la dernière supposition, douze francs d'assurés au moyen desquels elle donnera un morceau de pain à ses enfants. En supprimant le muletage un grand nom- bre de familles seront réduites à la misère et par suite obligées de s'expatrier... Par ces mo- tifs, (le projet) est repoussé, tant pour la route que pour les plans automoteurs et le Conseil Municipal émet la voeu que le transport du minerai s'effectue au moyen de voie muletière".

Mais, ©n 1896, la Société Métallurgique de l'Ariège, devenue pratiquement le seul acheteur du minerai de Rancié, avait imposé la construction du câble transporteur, l'opposition à la route carrossable ne se justifiait plus. Dès 1903, un projet avait été mis sur le papier par l'Agent-voyer, son plan prévoyait que la route de Vicdessos à Goulier passerait par Olbier, qu'elle devrait être construite dans un délai maximum de 10 ans, que son coût total serait de 73 500 F (il s'agit de francs "or"), la part de la Commune s'élevant à 15 030 F environ (ce qui était considérable pour les finances locales). Dix ans plus tard, en 1913, rien n'avait encore été entrepris, la guerre empêcha ensuite toute réalisation et il fallut attendre vingt ans pour voir les premières voitures à quatre roues atteindre Goulier. Et ceci bien que, en 1924, l'idée de l'installation par l'Armée d'un "champ de tir" au pied de l'Endron (champ de tir qui n'aurait été utilisé que quatre jours par an) ait laissé, un temps, espérer la construction d'une route jusqu'à la Prade par les soins du Génie militaire. Le projet fut vigoureusement rejeté par le Conseil Municipal, certains allant même jusqu'à déclarer que la présence de jeunes militaires serait un ferment de débauche pour leurs jeunes filles. - 42 -

J'ai bien dit : voitures à quatre roues, car déjà la petite charrette tirée par deux vaches maigrichonnes de "Poutchouchou" et la malle sur routes du "Planteur de Caïffa" ti- rée par un robuste mulet parvenaient à notre village. Malgré la précarité de la nouvelle route, étroit chemin de terre creusé d'ornières, on vit rapidement arriver sur la Rente les premières voitures automobiles, rares jusqu'en 1939 : le vaste taxi de Pujol, les camionnettes magasins de la "Coopê" et de l'"Epargne", l'énorme torpédo de Rojat, la grosse Renault de Sery, sans ou- blier la berline de Paricat qui, un dimanche de 1934, conduisit quelques jeunes à la fête de Quié (mais ceci est une autre histoire).

Notre route reliait directement Vicdessos à Goulier, mais le tracé proposé au dé- but du siècle, non réalisé nous l'avons vu, prévoyait que la route passerait par Olbier, il a- vait déjà été question, au milieu du XIXe siècle, de reconstruire le chemin de Vicdessos à Goulier en le faisant transiter par le hameau. Le Conseil Municipal s'était alors vigoureusement opposé à ce projet, en particulier lors de la séance extraordinaire du 8 juillet 1865 où il dé- libérait : "Ce nouveau projet n'est d'aucune utilité pour la Commune attendu que les chemins actuels sont suffisamment en bonne viabilité, que d'ailleurs l'exécution du nouveau tracé de- viendrait tout à fait nuisible aux habitants. Les chemins actuels sont plus que suffisamment praticables pour nos mulets ; d'un autre côté nous ne voyons aucun avantage en exécutant ce nou- veau projet de plan qu'en ne diminuant les pentes que de 11 à 12 centimètres par mètre. Nous n'y voyons aucun avantage puisque les pentes seraient à peu près les mêmes, que tout aussi bien la Commune se trouverait dans la même position et ne pourrait agir qu'au moyen de mulets ainsi qu'il est pratiqué actuellement. Que par le chemin actuel les deux villages de Goulier et Olbier se trouvent suffisamment réunis, nous n'y voyons aucun avantage ; attendu que c'est le sens con- traire du nouveau tracé, notre chemin actuel n° 1 de Goulier à Vicdessos se trouvant aujourd'nui exposé à l'aspect du Midi et, si le nouveau projet qui nous est présenté était adopté, le che- min serait exposé au Nord, là où les neiges et les glaces abondantes qui tombent annuellement empêcheront les six mois de l'année la libre circulation, ce qui n'est pas ainsi de notre che- min actuel exposé à l'aspect du Midi qui est pour nous plus commode et plus facile, soit pour l'aspect, soit pour le rapprochement. Qu'en jetant un coup d'oeil sur le tableau parcellaire du terrain à occuper dans ce nouveau projet, (on voit) que cela entraînerait à une ruine totale pour les habitants qui se trouveraient dans la catégorie d'abandonner leurs parcelles de terrain puisque dans cette Commune il n'y a que de très petites parcelles de champs, près ou jardins, qu'ils ne pourraient remplacer ailleurs. Les habitants, en général très pauvres seraient privés de semer leurs petits champs pour avoir des pommes de terre. La Commune se trouvant sans res- source et très pauvre ne peut en aucune manière s'imposer des sacrifices... Lors même qu'elle serait en mesure de sacrifier..., le plan qui nous est soumis a été dressé en sens contraire, qu'en France même il n'y aurait aucun chemin qui futau rebours comme celui-ci qu'on vient de tracer dans ce nouveau projet... Les habitants seraient tenus de faire des contours extrêmement longs, nos chemins actuels sont mille fois plus commodes et plus praticables, que même aucun commerce ou industrie ne peut jamais être fait chez nous qu'à dos de mulets".

A la suite de cette véhémente opposition, le projet fut abandonné. Il est vrai que le chemin de Goulier à Olbier par la Croix de Massoc, large et bien empierré, suffisait aux be- soins, mais, en fait, dans le projet présenté il s'agissait déjà de la construction d'une véri- table petite route. Vous aurez remarqué l'argument concernant l'exposition au Nord, malgré l'af- firmation du Conseil Municipal tendant à faire admettre que notre vieux chemin était exposé au Midi ceux qui l'empruntaient savent bien qu'une bonne moitié de ses lacets étaient vraiement "plein Nord", le nom de celui de "la Glacière" est suffisamment évocateur. Il y avait, pour cette même raison, un autre lacet réputé fort mal exposé : c'était le tout dernier, considéré comme le plus pénible peut-être parce qu'il était l'ultime étape de la montée, celui qui lon- geait le mur du cimetière, plein Nord par conséquent.

Primitivement, j'ai déjà eu l'occasion de vous le raconter, le chemin, traversant les terrains de "Ger", aboutissait au "Pech" à hauteur du transformateur actuel, plus tard il atteignait le village par l'actuelle "rue de la Mairie" (le "Pas de Mathe"). Je ne sais à quelle époque son tracé se termina au "Christ", probablement dans la première moitié du XIXe sicèle, le calvaire ne fut d'ailleurs érigé que bien plus tard à la fin du XIXe ou au tout début du XXe siècle. - 43 -

Quoiqu'il en soit, ce passage sous le mur du cimetière était jugé, à juste raison fort incommode, surtout en période d'enneigement et de gel. Cette situation devait faire l'objet de réciminations constantes de la part de la population et, le 11 septembre 1892, le Conseil Municipal délibérait ; "Considérant qu'il a été plusieurs fois question de rectifier la côte du chemin vicinal de derrière l'église qui, par suite de la gelée et de la glace, est imprati- cable pendant la plus grande partie des mauvais hivers, est d'avis... de rectifier cette côte en traçant un nouveau chemin qui passera sous le cimetière pour venir aboutir dans l'inté- rieur du village au chemin vicinal actuel".

11 s'agissait en quelque sorte de revenir à l'ancien tracé par le "Pas de Mathe". C'était parfait, mais, entre temps, l'implantation de l'ancien chemin avait été intégrée aux champs et jardins riverains, et leurs propriétaires étaient, on l'imagine, fort peu décidés à rétrocéder les quelques mètres carrés nécessaires au rétablissement du chemin que le Cadastre de 1832/34 leur avait légalement attribués. Mais il y eut mieux : une partie du Conseil Munici- pal, probablement par esprit anti-clérical, décida de faire passer le nouveau tracé à travers le jardin du presbytère pour aboutir sur la place de la "Rente", à peu près à hauteur de l'en- trée actuelle du jardin d'enfants.

Cela fit l'objet d'une délibération du Conseil Municipal du 5 mars 1893 qui annon- çait : "Le Conseil est d'avis à la majorité que... cette traverse prenne naissance au chemin n° 1 de Goulier à Vicdessos à la propriété de BARBE Jean Alexet et, en traversant les propri- étés de GALY Jacques, AUGE Jean Courrou, NAN Firmin, AUGE Alexis Lescure et PECH Annette veuve AUGE, et le jardin mis à la disposition de M. le Curé par la Commune, pour aboutir à la place publique de la Rente". Un devis et un plan en ce sens étaient demandés à l'Agent-voyer.

Cette décision provoqua l'émotion générale de la population et de profonds dissen- timents au sein du Conseil Municipal (déjà secoué par les problèmes de la construction des bâ- timents scolaires) qui fut partagé en deux factions rivales d'égale importance, source d'insta- bilité (cinq Maires différents enmoinsde deux ans !), et, à l'instar d'il y a vingt ans, "l'é- charpe de Maire descendit même à Olbier".

Le Curé Noël PINAT mena lui-même l'offensive et souleva ses ouailles, il actionna le Conseil de Fabrique de la Paroisse qui, le 10 décembre 1983 prit une longue, très longue, délibération dont je n'héiste pas à vous donner de copieux extraits : "... Le Conseil, considé- rant que le nouveau tracé occuperait une surface importante du jardin du presbytère, la meil- leure partie et la plus agréable de ce jardin, qu'il diminuerait considérablement la culture potagère, enlèverait plus de vingt arbres fruitiers, si rares à cette altitude, surtout qu'il couperait en deux le jardin et le presbytère... qui permettent au curé de se rendre directement à l'église sans traverser la place de la Rente où le bal est souvent installé (sic), qu'on ne peut d'ailleurs s'empêcher de constater que le presbytère est par lui-même insignifiant, vieux, exigu, mal exposé, humide et froid (resic), n'ayant plus qu'un jardin très réduit et séparé par la voie publique, il perdrait ainsi tout son agrément. Considérant combien il seait peu conve- nable et me me dangereux de laisser une nouvelle voie publique contourner le cimetière dont les murs très élevés et construits en pierre sèche, sont sujets à des éboulements fréquents, qui seraient sans nul doute rendus plus fréquents par cause des fossés nécessités pour l'écoule- ment des eaux, qu'on pourrait ainsi se trouver dans la triste nécessité à ramasser les cercueils au milieu de la route comme on a été obligé, il y a quelques années, de les ramasser dans les prés (reresic). Considérant que, contrairement à la loi, la création du nouveau chemin aurait pour effet d'empêcher pour l'avenir tout agrandissement du cimetière puisque le nouveau tracé supprimerait en l'occupant l'entière zone du terrain autour du cimetière (c'est effectivement à partir de trois de ces terrains que le nouveau cimetière a été créé il y a quelques années) ... Pour tous ces motifs, le Conseil proteste formellement contre ce projet de rectification du chemin".

Malgré cette opposition, le Conseil Municipal, 15 jours plus tard, vote un cré- dit de 460 F pour montrer sa détermination de faire aboutir son plan. Mais, l'affaire prenait de l'ampleur, le tollé devenait général, le 14 février 1894 le Conseil Municipal, sous la pré-

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sidence de l'Adjoint au Maire et trois Conseillers quittant la séance, décidait devant "les Impressions et les dires de la population"... "ce projet ne soit pas exécuté et qu'une autre combinaison fut recherchée". L'enquête de commodo et incommode fut annulée. Le 2 septembre 1894, sous la présidence de Victor SEGUELAS Tournas, nouveau Maire, le Conseil Municipal décidait de remettre à l'étude le premier projet de passage par l'actuelle rue de la Mairie. Le 12 mai 1895, le Conseil Municipal prenait acte que l'enquête s'avérait favorable, à l'exception de sept ré- clamations (les propriétaires concernés) et que "le silence des habitants devait être considé- ré comme une adhésion", et décidait la mise en oeuvre du projet. Derniers résistants, deux membres du Conseil Municipal, Baptiste BARBE et Henri NAN, n'approuvaient pas la délibération estimant "qu'il était préférable que le tracé fût fait par le jardin du prebytère ou qu'il fût laissé en l'état".

C'est bien ce qui arriva, malgré l'insistance du Conseil Municipal en 1895 et 1896 et le vote de crédits, l'affaire resta sans suite. Dès 1903, nous l'avons vu, on parlait de la création d'une route carrossable qui rendait caduque toute idée de rectification de la côte de l'église.

Notre route D.208, qui ne fut empierrée et bitumée que dans les années "50", puis prolongée par la "Rocade" et par les routes de la prade et de Bertasc, avait déjà été élargie jusqu'à "Terro-Pourcel" avant 1965, depuis 18 ans quelques tournants ont été aménagés et des refuges de croisement établis, nous n'attendons plus que sa mise à un gabarit de largeur nor- male sur tout son parcours qui devrait être réalisée dans les mois qui viennent.

Ainsi les véhicules "à pétrole" envahiront encore mieux Goulier, comme a dit quel- qu'un de fort connu "on ne peut continuer à vivre au temps des lampes à huile.,.", mais nous sommes encore quelques uns à avoir la nostalgie de la charrette de "Poutchouchou", des "Barra- quets", "Poulo" et autres "Martin", qui montaient vaillamment nos colis de la gare de Vicdessos jusqu'à Goulier, à travers "Aussans", "La Glacière", "Terro-Pourcel", "Le Salanquet" et autres lacets de notre vieux chemin vicinal.

Robert REULLE

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VIENT DE PARAITRE:

AU TEMPS PASSÉ GOULIER EN VICDESSOS

de Robert REULLE et René SOUEIX

Une sélection des

"CHRONIQUES DU VIEUX GOULIER" parues dans S ' AIMA-S ' AJUDA - 45 - BARRAQUET, L'ANE DE MA GRAND-MERE

La collation que Même accordait à son âne au retour d'une corvée pénible était un devoir auquel elle n'a jamais failli même si, parfois, elle dut se priver. Ainsi, malgré le ra- tionnement du pain aux temps difficiles de la dernière guerre, Même ne manquait pas cependant de prélever sur sa part, plutôt chiche, la tranche destinée au bon serviteur. De même, le vin qui l'arrosait était une denrée rare. Mais ne buvant que de l'eau, sauf l'été pour le goûter au vin sucré qu'elle prenait au retour du champ, ma grand-mère en avait assez pour elle et Barraquet. L'eût-il fallu, elle y aurait renoncé pour lui et aurait rationné sa maisonnée, sauf un de ses enfants qui avait droit, pour le vin, à un traitement de faveur : Baptiste. Cela ne choquait personne dans la famille. Chacun avait son privilège personnel que les autres respec- taient et rappelaient au besoin. Le droit prioritaire de l'oncle Baptiste sur le vin faisait partie de son droit d'aînesse. Il était, en effet, l'aîné des fils.

Quand Même devint veuve, Baptiste, à peine âgé de seize ans, était le seul à pou- voir prendre le pic et la lampe de mineur du père pour gagner la vie de la nichée des trois plus jeunes enfants dont la dernière, la petite Jeannette, n'avait encore que cinq ans. Les deux plus grandes filles, Hortense et Marinette, ma mère, avaient déjà quitté Goulier pour al- ler "se placer à la ville",

On imagine sans peine le tableau quotidien : Baptiste revenant de la mine au mi- lieu de l'après-midi alors que les petits étaient encore à l'école, la tranche de pain large- ment coupée, le modeste morceau de fromage, et surtout le verre de vin qui refait les forces des hommes harassés.

Trente ans plus tard, le "barricot" de vin -le tonneau- acheté par Même pour l'été, attendait pour être mis en perce la venue de l'oncle Baptiste comme si celui-ci ne trouvait à Paris que mauvaise piquette ou comme s'il en avait été privé. Les premiers arrivés en vacances devaient se contenter de la fin du tonneau précédent qui avait duré bien au-delà de ce que le bon goût peut admettre, bien que je ne fusse guère capable alors d'apprécier les défauts ou les qualités du liquide qu'il contenait et que le vin ne me fût pas boisson quotidienne. Le vin du barricot mis en réserve pour le retour de l'enfant exilé était-il vraiment aussi bon que parais- saient l'apprécier ceux et celles qui le buvaient à notre table ? Je ne saurais non plus le dire. Même se fournissait à Séguélas, marchand de vin à Tarascon, préféré des gens de Goulier, moins parce qu'il était originaire du village - cela lui faisait même perdre quelques clients - que parce qu'il méritait la réputation d'offrir des vins de qualité. De ses origines il avait con- servé l'aptitude, dont se vantent encore mes derniers compatriotes, de savoir distinguer entre une ordinaire bibine et un jus de treille amoureusement élaboré. Quoiqu'il en fût de sa qualité, ce vin-là était vin de fête, bien que les autres alcools eussent aussi figuré sur la table aux jours fastes : apéritifs muscats ou anisés et pétillants vins de dessert. D'ailleurs, sa longue attente dans l'obscur "terrât" - c'est ainsi que l'on nommait la pièce où on le conservait avec les fromages de montagne - n'avait pu qu'exalter ses qualités naturelles. Car le vin, pour at- teindre sa perfection, doit parcourir avec patience un cycle d'épreuves alchimiques au sein des quatre éléments : naître et mûrir une première fois dans l'exaltation du grand air et du soleil, subir une passion et renaître, riche d'alcool et d'arômes, puis méditer dans les ténèbres et le silence de la terre avant d'apporter aux hommes qui savent le boire sa ferveur et sa sagesse.

Barraquet partageait le goût - que certains disent immodéré - des habitants de Goulier pour ce breuvage et s'attardait volontiers devant la porte de la maison après la colla- tion dans l'espoir que Même lui délivrerait un petit supplément de pain trempé, ce qui arrivait parfois. Ce goût était presque aussi vif en lui que celui qu'il éprouvait pour les sucreries. Les circonstances lui en donnant l'occasion, notre âne aurait-il cédé à sa tentation au point d'aller jusqu'à l'ivresse ? J'en ai longtemps douté - Barraquet était personne trop sérieuse et trop maîtresse de ses désirs - jusqu'au jour où l'on me conta la mésaventure survenue à un loin- tain cousin de notre cher compagnon.

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Cet âne-là était un âne d'une très haute réputation, la perle des ânes. Augustin lui-même, son maître, -et Dieu sait que les maîtres sont peu portés à louer leurs serviteurs- né tarissait pas d'éloges envers ce collaborateur si intelligent, si courageux, si digne de confiance surtout, si sérieux qu'on l'eût choisi entre tous les ânes pour transporter la Vierge et son enfant Jésus dans leur fuite en Egypte. Il éveillait l'envie des autres propriétaires et aussi la jalousie de ses confrères, fort mécontents d'entendre sur leur compte des réflexions comme celle-ci : "Ah 1 Si tu étais comme Pompon - c'était le nom de cette merveille - on en fe- rait du travail !". Cet encens répandu autour de lui finissait par monter à la tête de Pompon et, parfois, une pointe de vanité se devinait dans la position de ses oreilles ou dans le re- gard qu'il lançait à ses connaissances.

Une fin d'après-midi - c'était l'heure tranquille où les ânes vont boire - la maî- tresse de Pompon demanda à sa fille, la belle Clarisse : "Je n'ai plus de saindoux ; il faut que tu ailles jusque chez Bergot, tu ramèneras aussi du savon. Fais-toi mettre ça sur notre compte. Et pui, en même temps, emmène Pompon jusqu'à la fontaine, je ne l'ai pas encore fait boire". Malgré la fatigue, Clarisse ne se le fit pas dire deux fois. Tout près de chez Bergot habitait Victor, le neveu de la Bergotte, et le coeur de Clarisse battait plus fort dès qu'elle l'apercevait, plus fort encore quand le garçon - assurément un des plus mignons goujats du vil- lage - lui adressait la parole. Quel beau couple ils formaient alors tous les deux ! Clarisse était sage. Mais ce n'était pas un péché d'échanger des propos anodins devant l'épicerie, à portée des oreilles des clientes qui pouvaient les entendre sans y trouver à redire et sous le regard complice de la Bergotte qui envisageait favorablement les suites du doux commerce de son neveu avec la fille d'Augustin. Ce dernier ne manquait pas de biens et n'avait que cette héritière plus un fils aîné parti dans les douanes où il était déjà sous-brigadier, ce qui permettait de présager pour lui un brillant avenir.

Ce soir-là, Victor était assis avec Joseph, un cousin de Clarisse, sur une des grosses pierres servant de banc devant le mur de la boutique, quand Clarisse arriva suivie de son âne.

- "Attends-moi là. Pompon" dit-elle à l'âne en le faisant avancer dans la cour voisine où il saurait attendre sa maîtresse avec la patience d'un âne...

Et le temps passa bien vite pour la jeune fille riant aux plaisanteries de son cousin en n'ayant d'oeil que pour Victor, L'heure sonna au clocher : "Six heures, déjà ! Mon Dieu ! Que va dire maman ? Et l'ase que me cal abeurar ! - Et l'âne que je dois faire boire ! Pompon ! Pom... om... pon !". L'âne n'était plus dans la cour.

Ni dans la rue. Peut-être était-il allé tout seul à la fontaine ? Point de Pompon à la fontaine. Point de Pompon non plus à la grange où il aurait pu retourner, en âne conscien- cieux qu'il était. Ce n'étaient plus les cris de sa mère pour son retard que Clarisse redoutait maintenant mais la colère du père. Et si Pompon s'était fait mal ? Si on l'avait volé ? Un âne de sa réputation, il y avait de quoi tenter quelques malhonnêtes. Victor et Joseph, partis à sa recherche à travers le village, revenaient bredouilles. Personne n'avait vu passer Pompon. Pompon était introuvable. Des larmes coulaient déjà sur les joues de la malheureuse Clarisse.

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De retour de la grange où elle était allée enfermer et traire la chèvre, Léontine rejaillit de sa maison comme un diable de sa boîte sans foulard de tête, les cheveux à moitié dénoués, l'air hagard comme si elle venait de voir le diable. "L'âne ! l'âne !... Il est chez moi... Il est fou. Il va tout démolir !". Les deux garçons se précipitent chez Léontine, La cuisine était un vrai champ de bataille : chaises renversées, table déplacée, les feuilles d'un gros chou, que Léontine triait pour les faire cuire dans la marmite du cochon, éparpillées comme si on avait joué avec, des habits traînant par terre. Au fond de la pièce, la porte donnant sur la chambre était ouverte et Pompon se trouvait là, engagé à reculons dans l'étroit espace entre le pied du lit et l'armoire, se balançant ou se grattant mollement le flanc à l'angle du meuble. Dans son frottement, il avait arraché le rideau du ciel de lit qui lui était tombé dessus. Drapé - 47 - dans ce manteau, balançant la tête, les oreilles animées d'un lent mouvement circulaire, l'oeil égrillard, Pompon, en voyant entrer les jeunes gens, riait de toutes ses dents jaunes comme s'il était en train de jouer une bonne farce. Il était ivre. • **

• La cour où Clarisse avait laissé son âne était déserte au moment de leur arrivée. L'épicier, en même temps cabaretier, venait de s'absenter, laissant son travail : filtrer le fond d'un tonneau de vin où s'étaient formées des fleurs. Un seau était encore à moitié plein de vin. Pompon n'avait pas bu depuis la veille, "... la soif, l'occasion, ... et je pense, quelque diable aussi le poussant," Pompon flaira, Pompon goûta, Pompon vida le seau...

Alors Pompon se sentit tout aise, comme libéré de ses peines de la journée, puis tout léger. Il eut envie de se dérouiller les jambes, de gambader un peu. Sa maîtresse ne re- venait pas ; pourquoi ne pas la devancer en allant jusqu'à la fontaine ? Là-bas, s'ébrouer en l'attendant, faire longuement la "manjo-sivado", cette gymnastique qui consiste à se rouler sur le dos et qu'apprécient particulièrement les ânes. Clarisse saurait bien le retrouver...

Il n'eut pas fait quelques pas qu'il eut l'impression de ne plus toucher le sol. Et s'il se mettait à voler ? Il se souvint d'une histoire qu'on avait racontée devant lui, d'un âne volant qui accomplissait des prodiges, Ilavait l'impression de rebondir sur les pierres de la rue comme si elles avaient été en mousse, comme s'il était devenu plus léger, léger comme ces bourres de chardon que le vent emporte. Peut-être que le breuvage qu'il avait bu était un sortilège comme souvent les hommes savent en faire et qui permettait de s'envoler. Et pourtant non, les hommes, qui en boivent souvent, ne volent pas. Certains, au contraire, n'arrivent plus à se tenir debout, ce qui impose une corvée de plus à l'âne chargé de ramener son maître à la maison. La mésaventure était arrivée mainte fois à certains de ses collègues au retour des foires d'automne mais non à lui. Son maître était -Dieu merci !- aussi sobre qu'un âne.

Un ruisseau traversait la rue. Allons, hop t Un grand saut et... on plane... Hélas et patatras. Aïe, que le sol est dur ! Pompon se relève péniblement, un peu déconfit. Heureusement, personne ne l'a vu dans cette situation ridicule. Maintenant, le sol n'est plus du coton sous les sabots, mais une sorte de plancher qui se balance. Amusant... tout de même les quatre pattes sont bien utiles pour se tenir debout ; on comprend mieux pourquoi les hom- mes qui n'en ont que deux... Pas facile d'avancer dans ces conditions, d'autant moins que les maisons aussi se balancent. Tiens ! Une porte ouverte ! Au fait, comment se présente une écurie où vivent les hommes ? M'ont jamais fait visiter. Bonne occasion d'y aller voir. Encore une difficulté... ces marches à grimper... heureusement, il n'y en a que cinq ou six, et le cadre de la porte est bien commode pour s'appuyer et garder l'aplomb.

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Déloger Pompon de la chambre de Léontine ne fut pas une petite entreprise. L'âne devait se trouver bien chez les hommes et refusait d'obéir. La sortie de la chambre et la tra- versée de la cuisine exigèrent, de la part des deux garçons^que Léontine et Clarisse avaient rejoints, l'emploi de diverses approches diplomatiques qui faisaient succéder les promesses les plus alléchantes de foin doux et d'avoine, les appels à la raison de celui qui n'y avait jamais failli et les menaces du gros bâton. Mais l'état de Pompon lui donnait le coup de pied facile bien que limité et peu précis, son équilibre étant des plus hésitants. Au premier coup de baguette que Joseph avait voulu lui donner, Pompon réagit par des ruades si désordon- nées que Léontine, épouvantée par les dégâts que les sabots commençaient à produire dans ses meubles plus que des risques courus par les jambes des jeunes gens, avait prié de renoncer à cette dangereuse méthode d'expulsion. Non sans quelques autres chaises bousculées, on parvint enfin à atteindre la porte de sortie.

Mais là. Pompon refusa tout net de descendre les quelques marches qui le sépa- raient de la rue. Bien carré en travers du cadre de la porte, il se tenait là, résistant aux - 48 -

poussées et aux tractions aussi peu décidé que si on l'avait invité à sauter dans la rivière du haut du pont de Vicdessos. Peu à peu, les badauds s'assemblaient dans la rue. La mère de Clarisse, alertée, avait pris le relais de sa fille pour exorter l'âne à franchir ce mauvais pas : "Allons, Pompon, viens... allons Pompon !". Les gamins reprirent en choeur : "Allons, Pompon ! Allons, Pompon... saute, Pompon !". Du haut des marches. Pompon, indéracinable, con- templait la foule de l'air mi-indigne, mi-ravi, du cabot jouant le père offensé dans la scène trois,acte deux du "Séducteur démasqué".

Et soudain, sans crier gare, Pompon sauta. Victor, qui tirait sur la longe, eut juste le temps de faire un écart. "Bravo, Pompon I" crièrent quelques jeunes gens comme s'ils étaient au cirque. Surpris, sans doute, de l'aisance avec laquelle il avait franchi cet obs- tacle, l'âne se retourna pour en considérer la hauteur puis jeta un regard circulaire sur le public dont il parut satisfait et, comme pour le remercier ou célébrer son exploit, il pous- sa un braiement si retentissant que le premier rang de spectateurs recula d'épouvanté.

Sa gloire longuement proclamée. Pompon se laissa alors convaincre par sa jeune maîtresse et la suivit la tête haute mais la démarche zigzagante.

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Le lendemain matin. Pompon avait repris son attitude habituelle d'âne sérieux et digne de la confiance qu'on lui avait toujours témoignée. Mais son inconduite était déjà connue de tout Goulier. Les quolibets jaillissaient à chaque rencontre. "Pompon n'a plus soif aujourd'hui ?" demandait l'un en s'adressant à son maître. "As-tu pris la gourde pour faire boire ton âne ?" interrogeait l'autre. Les enfants qui allaient à l'école l'interpellaient en riant ; "Saute, Pompon 1 Bravo Pompon !". Pompon affecta de ne pas entendre les plaisanteries et avançait avec la gravité d'un porteur de reliques. Hélas ! son air de pieux chanoine n'en imposait plus à personne ; les sourires et les regards des gens en disaient long. Pire, les autres ânes lui faisaient, en le croisant, une oreille moqueuse et certains, ceux qui avaient éprouvé à son égard une pointe de jalousie, lui jetaient un coup d'oeil où se lisait plus de contentement que de charité.

Les relations de Pompon avec ses maîtres se détériorèent gravement. Les "victimes" de l'âne vinrent réclamer compensation à Augustin. D'abord Léontine : une chaise cassée, le ciel de lit déchiré : "que je l'avais payé, le tissu, trois francs quarante à la foire de Saint Roch... Si c'est pas malheureux, soixante huit sous ! Et le chou qu'il a mangé 1 Sans compter les coups de pied dans l'armoire, qu'elle en est pleine de trous !". Mais Léontine était une brave femme, on la dédommagea facilement.

Il n'en fut pas de même avec Bergot. Celui-ci prétendit que l'âne avait vidé un seau plein à ras bord de son meilleur vin, qu'il avait ensuite renversé, piétiné le seau, qu'il était inutilisable. Heureusement, des témoins démentirent et affirmèrent que le seau ca- bossé présenté par le cabaretier n'était pas celui qu'ils avaient vu dans la cour et que le vin avait des fleurs. Mais, pour la quantité de vin bue, il fallut avoir recours à un arbitre qui nomma deux experts qui ne parvinrent pas à se mettre d'accord et firent appel à un troi- sième. Après examen de l'âne, du seau, de la qualité du vin absorbé, ils conclurent et con- vinrent que, la quantité moyenne d'eau bue par un âne étant à peu près de la valeur d'un demi- seau. Pompon n'aurait pu vider un seau entier sans que cela excédât sa capacité mais que, le goût du breuvage aidant et bien que celui-ci fût de très moyenne qualité contrairement aux af- firmations du marchand de vin, il se pouvait que l'âne en eût dans ce cas consommé un peu plus que ce qu'il absorbe habituellement et que, par conséquent, il y avait lieu d'estimer à environ les deux tiers du seau la quantité de vin bue par l'âne et due au plaignant par le défendeur propriétaire du dit âne. Bien entendu, la sagesse de ce jugement mécontenta les deux parties.

Augustin dut s'exécuter mais ne pardonna pas de longtemps cette dépense à Pompon dont, par ailleurs, il se méfia désormais. "Qui a bu, boira !" C'en fut fini de la confiance aveugle qu'on lui accordait jusqu'à ce jour. Comme les autres ânes, Pompon se retrouvait at- - 49 -

taché dès qu'on le laissait seul et, de temps en temps, il surprenait sur le visage de son maître une expression soupçonneuse qui lui faisait beaucoup de peine, au point que sa santé en demeura longtemps altérée et qu'il en perdit l'appétit.

L'autre victime de cette journée fut Clarisse ; et cela contribua à désoler Pompon. Quand les parents de la jeune fille apprirent les circonstances qui avaient permis à Pompon de goûter au jus de fruit défendu, les babillages avec le beau Victor, plus de sorties pour l'étourdie, plus de commissions, ni chez la Bergotte où l'on ne se servait plus ni chez une autre épicière. "Et que je ne te revoie pas parler à ce feignant !" avait conclu le père. Cela ne risquait pas. De son côté, la Bergotte ne s'était pas privée de clabauder à tous vents que la fille de l'Augustin venait débaucher son neveu jusque devant sa maison comme une grande dévergondée qu'elle était. "Si c'est pas malheureux, des filles pareilles... Et ce pauvre Victor, il s'y serait laissé embobiner 1" disait-elle aux clientes qui souriaient, se souve- nant des paroles aimables de la marchande sur Clarisse à qui elle avait même, une fois, pro- posé l'aide de son neveu pour lui porter un sac.

Clarisse pleura le beau Victor à chaudes larmes toute une belle saison, dansa avec Germain è la Saint-Michel et épousa ce dernier à la Saint-Jean d'été suivante. Victor aussi se maria mais, rapidement, il se mit à boire et battit sa femme qu'il rendit très malheu- reuse. La faute de Pompon avait fait le bonheur de Clarisse. Ce fut pour lui une grande conso- lation.

Mais après les temps d'amertume et de vergogne revinrent pour Pompon des jours meilleurs. Sa "faute", dans la mémoire des hommes et des ânes, sauf dans celle de quelques rancuniers, finit par perdre en gravité. Elle n'était plus manquement au devoir de parfaite conduite que les hommes attendent de tout âne mais plaisanterie de bon aloi envers cet avare de Bergot qui vendait au prix des meilleurs crus les vins mélangés de fonds de tonneaux pi- qués. On conserva surtout le souvenir de son exploit celui d'un âne capable de franchir d'un bond un escalier dont le nombre de marches augmenta à mesure que les années passèrent. On se souvint aussi de l'élégance - un peu théâtrale certes, mais nos compatriotes savent goûter la pointe d'emphase d'un geste ou d'une parole - avec laquelle l'âne d'Augustin avait exécuté ce tour de force.

Ayant repris sa bonne conduite. Pompon reconquit peu à peu la confiance de ses maîtres et la réputation qu'il méritait auparavant. Sa mésaventure et les oreilles ironiques de quelques "amis" lui ayant donné à réfléchir, il comprit ce qu'un zèle ostentatoire pouvait avoir d'irritant pour ses collègues, ânes pleins de bonne volonté mais moins doués pour exé- cuter les tâches demandées. Le purgatoire qu'il traversa au lendemain de ses exploits lui en- seigna la modestie, cette douce vertu des ânes qu'un excès de gloire lui avait fait oublier. Ce fut tout bénéfice pour sa nouvelle réputation. On lui accorda d'autant plus volontiers des mérites qu'il ne chercha plus è les étaler.

Ainsi vieillit-il dans la sérénité, la satisfaction du devoir accompli, entouré de la considération des hommes et de l'admiration des jeunes ânons auxquels les mères donnaient sa vie en exemple et les pères contaient l'exploit, non sans trahir un brin de fierté, comme si d'en avoir été contemporains, ils en avaient partagé le mérite.

(à suivre...)

René SQUEIX - 50 - DERNIERES NOUVELLES

au fil des jours

Pour les vacances de fin d'année le village a retrouvé une belle animation. La neige n'était pas au rendez-vous des skieurs mais le beau temps, où la température exceptionnellement douce s'allia à la luminosité du ciel, a été apprécié par tous ceux qui ont eu la chance de séjourner à Goulier durant cette période et ils furent nombreux. Une bonne partie des maisons ont été ouvertes au moins pour deux ou trois jours. Le gîte a fait le plein et dut même refuser du monde. Dominique avait pourtant cédé son lit pour caser le plus de dormeurs possible. Grâce en partie au beautemps,la bonne humeur a régné sans exhubérance excessive.

En organisant comme les années précédentes, un loto à la salle des fêtes, l'A.C.C.A. de Goulier commence à créer une véritable tradition. La salle était bondée et l'on a compté plus de cent joueurs dont certains venus de Vicdessos ou d'Auzat. Serge GUAL , animateur de la soirée, a me- né avec brio le "chant" des numéros ; les lots étaient nombreux : filets garnis, bouteilles, dinde, demi-agneau et demi-mouton pour le gros lot. De quoi contenter les participants bien que la chance ait pris un malin plaisir à favoriser plusieurs fois la même famille.

Le beau temps de l'arrière-saison a été aussi apprécié par les éleveurs qui ont épargné leurs réserves de foin en faisant paître les trou- peaux à l'extérieur. Non seulement pouvoir "sortir" les bêtes économise du foin, mais, comme l'explique Vincent, même si les mois de printemps sont mauvais, ils n'empêchent pas aussi complètement les sorties de troupeaux que les gelées ou les neiges du gros de l'hiver. De plus l'arrière-saison est aussi celle de la naissance des agneaux et les températures clémentes sont moins redoutables pour eux.

Le 30 décembre trois jeunes deltaplanistes, en séjour chez M. Vincent ARC AS, ont évolué avec leurs appareils dans le ciel de la val- lée. La Roche, évidemment, fournit une excellente base de départ pour ce sport qui connaît de plus en plus d'adeptes. Mais le problème est de transporter à son sommet les éléments de l'appareil. A quand l'ouverture d'une piste de la route de la Prade ou du col de Rizoul à une aire de dé- part pour permettre l'envol de ces nouveaux oiseaux ?

Le 31 décembre, le Conseil Municipal s'est réuni une dernière fois pour 1983. La séance de travail a été consacrée à la préparation du budget primitif de 1984 et au programme de travaux à mettre en chantier. La réfection du pont de la Fount aurait dû être faite cet automne mais l'entrepreneur a pris du retard. Il ne pourra faire le travail qu'au prin- temps et cela retarde d'autant la remise en état du revêtement de la rue de la Fount qui doit se faire après.

Décision a été prise pour améliorer neuf points de l'éclairage public en installant des lampes plus performantes et plus résistantes. D'autre part, l'installation électrique intérieure de l'église sera remise - 51 - en état. Enfin des devis seront demandés aux entrepreneurs intéressés pour les autres travaux figurant au programme municipal.

31 décembre - L'année s'est achevée par les réveillons tradi- tionnels. En familles, plus ou moins agrandies de parents, cousins ou amis en de nombreuses maisons et en groupes plus larges chez d'autres comme ce souper des membres, anciens et actuels, du Comité des Fêtes, et à l'au- berge, bien sûr, ou "étrangers" du gîte se mêlaient nombreux aux enfants du pays.

Après cet adieu de 1983 dans la bonne humeur par les résidents à Goulier le soir du 31 décembre, il ne nous reste plus, avec eux, qu' à souhaiter une

BONNE, HEUREUSE ET PROSPERE ANNEE 1984

à notre village et à tous ceux qui lui sont fidèles.

R. S.

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Nos Joie• s et nos Peines

D'autres faire-part nous sont parvenus potu? compléter notre petite rubrique* familiale. . Nous avons appris ainsi : La naissance, le 1er octobre 1983 de

JEAN-MICHEL fils de Jean-Charles et de Marie-Hélène LAGADEC, née GOT (famille Séguélas "Cassaïre").

Le baptême en l'église de Goulier le 30 octobre 1983 de BENJAMIN - JULIAN né le 31 mai 1983 et fils de Francis et Martine NAN

La naissance, à Marseille, le 22 novembre 1983, de CHRISTOPHE fils de Gilbert et de Geneviève IZOARDI (famille Séguélas "Sapé") # - 52 -

Et la venue au monde, à Saint-Afrique (Aveyron) le 18 décembre 1983, de LAURE fille de M. et Mme Michel SAUÇA (famille "Chapitre") * Bienvenue dans notre village à ces futurs "Amis", félicitations et compliments aux heureux parents, grands-parents et arriêres-grands-parents

Madame Madeleine DOR et Monsieur Paul LALANNE nous ont fait part du décès de leurs soeur Soeur Marguerite LALANNE Fille de la Charité à PARIS le 14 novembre 1983 dans sa soixante dix neuvième année et dans la cinquante sixième année de sa vocation. # Nous avons aussi la peine de vous faire part du décès de Monsieur Jean BALANSA brusquement enlevé à l'affection des siens le 17 novembre à Toulouse à l'âge de soixante trois ans (famille Pech "Raquin")

et de Madame Odette LAFONT à Bègles (Gironde) le 23 décembre 1983 à l'âge de soixante neuf ans (famille "Pelet"). * ' Que tous nos amis cruellement éprouvés dans leurs affections veuil- lent bien trouver ici l'expression de nos condoléance les plus émues.

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Nous devons encore vous faire part du décès à PARIS le 15 janvier 1984 à l'âge de quatre vingt ans, de Monsieur Jean PARICAT de la part de ses enfants, petits-enfants et arrières-petits enfants, à qui les Amis de Goulier présentent leurs biens vives condoléances.

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