Les Nouvelles Archives de la Flore jurassienne et du nord-est de la , 9, 2011 – S.B.F.C., C.B.N.F.C.-O.R.I

Flora Grayacensis, de François Galliotte Analyse du manuscrit

par Gilles et Max André

Gilles André, 76 rue du Hurepoix, 91470 Limours Ad bona prosit. Courriel : [email protected] (Que cela soit utile au bien.) Max André, 2 chemin de la Chapelle, 25580 Echevannes Galliotte Courriel : [email protected]

Résumé – Cette flore manuscrite, rédigée par François Galliotte, chanoine de l'abbaye de Corneux, près de Gray, a concouru au titre du concours des arts de l'académie de Besançon pour les années 1779 et 1780. Elle constitue la toute première flore pré-linnéenne pour le département de la Haute-Saône. Elle est riche de plus de 1 500 références de plantes indigènes ou variétés cultivées de l’ancien bailliage de Gray (partie sud-ouest du département actuel de la Haute-Saône). Elle témoigne de la biodiversité natu- relle et agricole d’un secteur géographique restreint dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle. Ses don- nées les plus pertinentes sont comparées aux indications collectées par les botanistes du XIXe siècle et aux données contemporaines.

Mots-clés : François Galliotte, histoire botanique, flore, Gray, Haute-Saône, Franche-Comté.

Introduction de sa « Contribution à la flore de son texte émaillé de nombreux ren- la Haute-Saône » (Maire, 1896- vois et additifs successifs. Les espè- et article constitue un élé- 1906), c’est Antoine Magnin (1848- ces sont identifiées par une phrase ment supplémentaire d’une 1926) qui a découvert l’existence latine, le plus souvent pré-linnéenne, série d’articles que nous de ce manuscrit et le lui a signalé. puisée chez divers botanistes anté- C Dans son histoire de la botani- avons publiés dans les Nouvelles rieurs ou sont parfois originales. Il Archives de la Flore jurassienne et que à Besançon, Magnin (1923) implique un long travail d’identi- du nord-est de la France sur l’his- évoque rapidement ce document fication, partiellement facilité par 2 toire de la botanique franc-com- et son auteur , dénommé simple- des descriptions complémentaires toise et basés sur l’étude de flores ment Galliotte, mais visiblement en français et par les noms popu- manuscrites inédites. Ce manuscrit, ne le dépouille pas. Dans l’ensem- laires de la plante. conservé à la bibliothèque munici- ble de sa flore de la Haute-Saône, Maire (1896-1906) s’y réfère à pale de Besançon, a été découvert L’ancienneté de cette flore, la pre- seulement deux occasions, pour en 2004, photographié en 2007 et mière pour le département de la Reseda luteola L. et Aristolochia étudié depuis. L’auteur, aujourd’hui Haute-Saône et l’une des toutes clematitis L. Aucune étude appro- complètement tombé dans l’oubli, premières pour la Franche-Comté, fondie n’avait donc été menée sur n’était pas totalement inconnu de ce manuscrit. Son dépouillement et la précision de certaines données quelques-uns de nos anciens bota- botaniques nous a persuadés de 1 est rendu difficile, d’une part par nistes : à en croire une petite note l’importance du travail accompli l’intérêt de publier les principales de bas de page de René Maire par Galliotte, document d’environ informations qu’elle contient. (1878-1949) dans le fascicule II 500 pages, grand format, et d’autre 1. « Le manuscrit de ce Galliotte a été retrouvé par part par la structure inachevée de Au terme du dépouillement de ce M. le Dr Ant. Magnin, professeur de botanique à la manuscrit, à travers les commentai- faculté des sciences de Besançon, dans les archives de 2. « Galliotte, Flora graijacensis (Bailliage de Gray), l’Académie de cette ville. » fascicule II, p. 178. 1779-1790 [erreur, 1779-1780] ». res de son auteur, on dispose d’un

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panorama certainement très repré- sur les plantes médicinales de la fermes, moulins, vignes, vergers, sentatif de la biodiversité naturelle région grayloise et offert à l’aca- bois et champs dans les environs de la campagne grayloise et des démie de Besançon. » immédiats. À la vente nationale de cultures en vigueur, mais également ses biens en 1793, selon (Jeunet, un aperçu de l’extraordinaire bio- Découvrir l’identité de ce Galliotte 1865), l’abbaye possédait 800 jour- diversité des jardins, des cloîtres et ne s’est pas avéré facile, son manus- naux de champs et 300 ouvriers des parcs du bailliage de Gray à la crit nous révèle seulement l’ini- de vigne. L’abbaye employait éga- fin du XVIIIe siècle. tiale de son premier prénom : F ; lement un nombre important de heureusement le dépouillement domestiques, jardiniers, fermiers, Ce manuscrit apporte également du riche fonds ancien de l’abbaye palefreniers... de précieuses informations concer- de Corneux, conservé aux archi- nant l’indigénat supposé de cer- ves départementales de Haute- Ce « prêtre, chanoine régulier de taines espèces en Franche-Comté, Saône, nous a fourni de précieux Corneux, ordre de prémontré, près les dates de propagation dans les éléments biographiques sur lui. de Gray », comme il se présente milieux naturels de plantes exoti- F. Galliotte est François Xavier lui-même dans son texte, est resté ques et contribue à la connaissance Galliotte, né le 24 avril 1746 au si discret que l’on en est réduit à de l’évolution des populations de hameau de Mignafans, dépendant imaginer qui il était à la lumière certaines espèces. de la paroisse de Granges-la-Ville des quelques rares commentaires en Haute-Saône, fils de Nicolas émaillant son manuscrit. On ima- Galliotte et de Catherine Pilon ; ginerait peut-être Galliotte comme Qui était ce Galliotte ? les registres d’état civil de cette régisseur des biens de l’abbaye, her- paroisse nous apprennent de plus borisant à l’occasion des visites de 3 À notre connaissance , mises à part que François Xavier est le septième ses propriétés... les deux mentions de René Maire et et dernier enfant de ce couple de d’Antoine Magnin déjà évoquées, paysans, marié en 1726. Il a cinq Ce religieux était lui-même jardi- 4 ainsi qu’une courte citation de sœurs et un frère, Claude Baptiste nier dans le cloître de son abbaye : l’historien de Gray, Jean-François Gavriel, qui fut comme lui reli- il y a semé différentes fleurs et Crestin (Crestin, 1788), le bota- gieux. François prononce sa profes- arbustes, certains assez communs niste Galliotte est resté inconnu sion de foi à l’abbaye de Corneux et d’autres variétés plus exotiques. des autres historiens et botanistes le 3 avril 1774, âgé de presque 28 Il visite et connaît bien la plupart régionaux. À l’intérieur même de ans et après y avoir passé deux ans des autres parcs de châteaux et jar- l’histoire de son ordre des prémon- comme novice. Il apparaît ensuite dins de cloîtres des environs, d’une trés, c’est avec peine que l’on a pu régulièrement dans différents actes richesse qu’on peine à soupçon- découvrir une trace infime de son qui ponctuent la vie de l’abbaye, ner aujourd’hui. Il s’intéresse aux existence : « GALIOTH [sic] (le mais sans que sa passion de la bota- plantes cultivées par les paysans Père), chanoine de Corneux, s’est nique n’y transparaisse, jusqu’à son des environs, aussi bien légumes fait un nom comme naturaliste » décès survenu très jeune, à 38 ans des potagers de particuliers que les (Goovaerts, 1899). Parmi les his- à peine, le 16 avril 1784 à l’abbaye diverses variétés de céréales beau- toriens de l’abbaye de Corneux, de Corneux dans le cimetière de coup plus nombreuses que de nos seul l’abbé Grossard (Grossard, laquelle il est enterré. C’est donc jours. Il parcourt assidûment les 1899), le cite rapidement : « Dom âgé d’environ 33 ans, en 1779, que champs, les bois, les friches, talus Galliotte, religieux de cette abbaye, François Galliotte écrit sa Flora routiers, marais et étangs des envi- auteur d’un ouvrage remarquable Grayacensis. rons ; curieux, il note les premières

3. Dans son paragraphe « Historique de la floraisons, les plantes remarquables connaissance botanique en Franche-Comté », Jean- L’abbaye de Corneux était à l’époque comme les plus communes avec la Claude Vadam, suite à l’indication d’Antoine Magnin, mentionne également l’existence de ce assez florissante (Girard, 1997) ; nature des terrains. Galliotte évoque manuscrit (Vadam in Ferrez et al., 2001). de nombreuses cures de villages du également de nombreux jardins de 4. « On peut voir dans un ouvrage donné à l’académie bailliage de Gray en étaient égale- curieux, de curés... Il est en liaison de Besançon, par dom Galliotte, religieux de l’ordre de prémontré, de l’abbaye de Corneux (à la rédaction ment dépendantes. En dehors de ses avec tout un réseau d’informateurs duquel M. Fariney a beaucoup travaillé), que le propres bâtiments, jardins et cloî- locaux, le plus souvent des méde- bailliage de Gray est fertile en plantes médicinales & autres du ressort de la botanique », p. 333. tres, elle possédait de nombreuses cins et chirurgiens locaux, et éga-

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lement d’autres religieux, tous botanistes amateurs comme lui. Il recueille leurs informations et s’efforce de les vérifier, notant consciencieusement les espèces qu’il n’a pu observer lui-même. Au niveau plus spécifiquement botanique, il possède ou consulte une bibliothèque botanique très fournie d’auteurs tels Tournefort, Deleuze, les Bauhin, Vaillant, Lobel, Dodoens, Rai, Morison, Linnée, de l’Ecluse et d’autres encyclopé- distes ou jardiniers célèbres. Les propriétés médicinales des sim- ples semblent non plus, comme il est fréquent à cette époque, ne pas avoir de secrets pour lui. Enfin dans un passage peu clair et rema- nié de sa flore, il évoque et cite un herbier qu’apparemment il consulte ou participe à enrichir et qui contient 1 130 plantes, détenu chez Monsieur Fariney l’aîné, à Gray ; ce Fariney, sans doute le même que celui évoqué précédem- ment comme ayant participé acti- vement à la rédaction de sa flore (voir note 4), est probablement le chanoine Jean-Baptiste Fariney, connu par ailleurs pour ses œuvres Figure 1 : limites du bailliage de Gray en 1779. de charité à Gray. Fariney était apparemment en relation étroite avec l’un des Jussieu de Paris et Contexte général Le manuscrit concurrent, concer- Descemet en charge du jardin des de l’écriture de ce nant les plantes du bailliage apothicaires de Paris. de Besançon, a été écrit par un manuscrit et cadre dénommé Fumey, apothicaire, rue Pour résumer, dans ce Flora géographique Battant à Besançon6. Grayacensis, François Galliotte appa- raît comme un botaniste, jardinier, Flora Grayacensis, que l’on peut tra- Apparemment ces deux manuscrits curieux, érudit, collecteur d’infor- duire par Flore du pays de Gray, est de 1779, comme la procédure de mations et fin observateur de toute l’un des deux manuscrits qui ont l’académie l’exigeait, furent examinés la richesse végétale des milieux qui concouru au titre du concours des l’environnaient. Ce manuscrit semble arts de l’académie de Besançon pour chacun par un académicien bison- son seul et unique ouvrage. l’année 1779, avec pour sujet : « La tin et tous deux très sérieusement meilleure description des plantes de critiqués comme faibles ou incom- l’un des Balliages5 [= bailliages] de plets. Galliotte comme Fumey ne la province ». se découragèrent pas pour autant

5. Le terme bailliage désigne, sous l’ancien régime, sud-ouest du département actuel de la Haute-Saône, 2 une entité territoriale, administrative, financière, soit environ 1 600 km (voir fig. 1). juridique. La Franche-Comté de 1779 était alors 6. Ce manuscrit fera l’objet d’une présentation dans divisée en une quinzaine de bailliages. Le bailliage de un prochain numéro des Nouvelles Archives de la Gray recouvrait approximativement toute la partie Flore Jurassienne et du nord-est de la France.

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et soumirent chacun une nouvelle Arts, du fonds général de l’Acadé- avec nom(s) d’auteur(s), nom(s) version, revue et complétée, de leur mie de Besançon ; il y occupe les vernaculaire(s), description en manuscrit au concours de l’académie folios 252 à 528, de format 360 français des différentes parties de pour l’année 1780, qui avait gardé × 235 mm. la plante (racine, tige, feuille, fleur, le même sujet. Les deux manuscrits fruit, graine), époque de floraison, furent finalement couronnés d’un François Galliotte présente ainsi son milieu et localisation, fréquence, prix d’utilité publique. ouvrage : « Description des plantes éventuellement anecdote et usages, du Balliage [sic] de Gray, d’apres les alimentaire, médicinal ou écono- Concernant l’ouvrage de Galliotte, auteurs, et les observations, dans mique (voir fig. 2 H.T.). le fonds de l’académie conserve l’ordre alphabétique des noms latins seulement le commentaire de les plus fixes ». Avec en marge deux l’académicien anonyme qui a exa- inscriptions, en haut la devise de Informations miné la version soumise en 1779. l’auteur : « Ad bona prosit » [Que principales de Flora Examinons rapidement quelques- cela soit utile au bien] et en bas de grayacensis unes de ses critiques qui laissent page : « f. Galliotte prêtre chanoine un peu rêveur : cette flore de Gray, régulier de corneux, ordre de pré- Galliotte s’est attaché à recen- avec 425 espèces indigènes décri- montré, près de Graÿ ». ser l’ensemble des plantes à fleurs tes, est moins riche de 21 espèces (indigènes, naturalisées, subspon- que celle du bailliage de Besançon ! Puis, dès le début de sa liste alphabé- tanées ou cultivées) du bailliage de De même « [il] n’aime pas dans cet tique de plantes, il choisit de donner Gray auxquelles il faut ajouter quel- ouvrage ces renvois continuels qui à son ouvrage un titre plus concis : ques fougères, mousses et champi- ne servent qu’à le grossir et à fati- « Flora Graÿacensis », qui est le titre, gnons. Il a essentiellement herbo- guer le lecteur ». Enfin il fait grief déjà repris par Antoine Magnin, que risé dans les environs immédiats de à Galliotte de ne pas citer les bota- nous adopterons désormais. son abbaye de Corneux ; la plupart nistes auprès desquels il a emprunté des localités de plantes indiquées bon nombre de descriptions de Le manuscrit est subdivisé en 17 sont à moins de cinq à dix km de plantes. Bref, alors qu’aucune véri- cahiers, avec l’ordre suivant : celle-ci. Ses indications sont sou- table flore régionale n’a encore été – Introduction (deux pages) vent assez précises et il note fré- publiée à cette époque pour toute quemment, à côté de l’abondance – Description alphabétique : plan- la Franche-Comté, cet académicien ou la rareté des espèces, la nature tes indigènes, rangées par leur nom ne relève aucune information inté- des terrains où elles poussent. ressante ou nouvelle dans ce Flora latin (172 pages) Grayacensis ! – Compléments (11 pages) Nous nous sommes intéressés pres- – Table alphabétique des noms que uniquement aux espèces indi- Nous verrons que Galliotte tien- français (21 pages) gènes, subspontanées et naturali- dra largement compte, dans son sées. Parmi les 450 taxons recen- – Introduction et justification du manuscrit final de 1780, de cer- sés par Galliotte, quelques-uns supplément (huit pages) taines de ces critiques, en y adjoi- n’ont pu faire l’objet d’une déter- gnant notamment la description – Supplément, description alpha- mination précise. Seuls les taxons des plantes cultivées, potagères et bétique : plantes dites exotiques apportant des informations nou- exotiques et les auteurs auxquels il [plutôt cultivées] (223 pages) velles sur leur répartition géogra- est redevable. – Compléments au supplément phique haut-saônoise sont déve- (huit pages) loppés dans cet article. – Herbier (deux pages) Présentation générale D’une manière générale, les plantes du manuscrit – Table alphabétique des noms fran- présentées par Galliotte illustrent la çais du supplément (41 pages) diversité des milieux des environs Le manuscrit de François Galliotte de Gray : les milieux humides, liés est conservé à la Bibliothèque muni- Pour chaque espèce ou variété, essentiellement au lit majeur de la cipale de Besançon, sous la cote Ms. Galliotte adopte le plan de pré- Saône, occupent des surfaces parti- 41, Vol. 30 : années 1777-1779. sentation suivant : phrase latine culièrement importantes comme le

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Flora Grayacensis, de François Galliotte. Analyse du manuscrit. Gilles et Max André Gilles André Gilles

Figure 2 : première page du manuscrit de Galliotte.

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Flora Grayacensis, de François Galliotte. Analyse du manuscrit. Gilles et Max André Gilles André Gilles

Figure 3 : carte de Cassini des environs de Gray.

Figure 4 : Parietaria judaica L., rochers du château de , en 2012. Gilles André Gilles

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montre la carte de Cassini (1760), L’abbaye de Corneux était en grande (1896-1906) et Renauld & Laloy établie à peu près à la même époque partie environnée de marais et (1873), à mi-chemin entre Galliotte (fig. 3 H.T.) ; les cultures, les vignes, Galliotte avait visiblement une et nous, permettra de fixer une les prairies maigres, les bords de bonne connaissance des plantes étape dans l’évolution de la biodi- route et les abords des habitations aquatiques des zones humides versité de la région de Gray entre sont les milieux les plus prospectés situées entre Gray, et . 1780 et 2012. par notre botaniste. L’importance Il n’évoque pas la présence d’Elodea des espèces adventices des cultu- canadensis, de Najas marina, qui ont • Agrimonia procera Wallr. ; aige- res, très variées à l’époque, est par- donc colonisé le secteur postérieu- moine odorante ; autour et contre ticulièrement évidente. Il est ins- rement. Par contre, il note la pré- les murs de l’abbaye de Corneux. sence d’un aster à fleurs bleues au Elle n’est pas connue de l’arrondis- tructif de faire remarquer que cer- bord de la Morthe. Nous pensons sement de Gray par Maire. taines espèces sont absentes de la peut-être voir là les premiers signes e liste des plantes considérées comme Fin XIX , elle est signalée en Haute- d’une colonisation des bords de indigènes par Galliotte. Le robinier Saône, dans la zone jurassique, rivière par les « asters américains » faux-acacia (Robinia pseudoacacia), plus au nord, au Bois de Pusy- (Symphyotrichum sp.pl.)… arbre omniprésent aujourd’hui dans et-Épenoux (Renauld & Laloy, 1873) et à et les bosquets et les lisières forestiè- (Maire, 1900). res anthropiques de Haute-Saône, Liste et commentaires n’existait pas encore dans les milieux Actuellement, cette espèce des naturels de la fin du XVIIIe siècle, des taxons lisières forestières est toujours pré- sente dans les environs de Gray, à mais était uniquement présent dans Remarque préliminaire : nous sui- Saint-Broing, commune de l’ab- les jardins des châteaux d’Oyriè- vrons pour chaque taxon de cette baye de Corneux, à Gray même et res et de Beaujeu ; de même, les liste alphabétique l’ordre de pré- largement disséminée dans tout le résineux (sapin…) constituaient sentation suivant : dénomina- département. Cette espèce est en uniquement des arbres ornemen- tion latine valide actuelle ; nom(s) réalité beaucoup plus commune taux dans les plus beaux parcs de vernaculaire(s) du manuscrit de aujourd’hui. S’agit-il d’une réelle la région. Galliotte ; localisation(s) de Galliotte. extension par rapport aux époques Commentaires. de Galliotte et Maire ? La question Les vignes, très présentes dans les reste posée. environs de Gray à l’époque de Pour établir ces derniers, nous com- Galliotte, n’abritent pas la tulipe parerons assez systématiquement • Agrostemma githago L. ; nielle des vignes (Tulipa silvestris L.), ni les indications de Galliotte avec des blés, fausse nielle, nielle batarde, 7 les différentes espèces de muscari. celles des ouvrages de René Maire , œillet des champs ; dans tous les Si René Maire considère la tulipe notamment sa « Flore grayloise ou champs des environs de Gray. catalogue des plantes de l’arron- des vignes comme une espèce pro- René Maire l’indique encore comme bablement adventice, il penche dissement de Gray » de 1894, qui, 115 ans après Galliotte, traitait du commune dans les moissons (Maire, plutôt pour une espèce autochtone 1894). La nielle des blés était encore pour Muscari comosum (L.) Miller même sujet ; l’arrondissement de Gray en 18948 recouvrait en effet, présente en 1956 sur la commune (Maire, 1906). L’absence d’observa- à quelques menus détails près, la de (Vanden-Berghen tion de ces espèces par Galliotte ne & Mullenders, 1957), mais elle même étendue géographique que permet pas de trancher cette ques- semble bien avoir disparu du sec- le bailliage d’ancien régime de Gray. tion, mais elle apporte toutefois des teur de Gray aujourd’hui comme de Ce jalon intermédiaire (Maire, l’ensemble de la Franche-Comté. indications complémentaires inté- 1894), complété parfois par Maire ressantes. De même, Galliotte n’évo- 7. René Maire, 1878-1949, mycologue, grand Cette commensale des champs de que pas la présence des Adonis dans spécialiste de la flore d’Afrique du Nord, a écrit cette blé était commune du temps de les champs de céréales. Cela veut- Flore Grayloise, très jeune, à 16 ans, encore collégien à Gray. Galliotte et Maire. La toxicité de il dire que ces plantes sont arrivées 8. L’arrondissement de Gray, créé en 1800, supprimé ses graines dans un premier temps, dans la région postérieurement à en 1926, comprenait les cantons de : Autrey-lès- Gray, Champlitte, Dampierre-sur-Salon, Fresne- puis les changements profonds des cette époque ? Saint-Mamès, Gray, Gy, Marnay et Pesmes. pratiques agricoles dans un second

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temps, auront eu raison de cette fait mûres. Il fleurit dans l’été. On cotonneuses. L’identification est belle messicole. On peut l’obser- en trouve dans les Bois de Beaujeu, donc difficilement contestable. du Tremblois ». ver encore aujourd’hui dans les La plante a toujours été rare en mélanges de graines utilisés pour Aucune observation historique et Franche-Comté. Cet anthémis se enjoliver certaines plates-bandes contemporaine n’atteste de la pré- rencontre aujourd’hui le long des routières. sence de l’anagyre fétide, plante routes, aux abords des grandes typiquement méditerranéenne, en agglomérations, introduit dans des Alchemilla sp. • (xanthochlora Haute-Saône. Malgré nos recher- mélanges de graines. aggr. ?) ; pied de lion ; assez rare, ches, nous ne voyons pas avec quel entre la chapelle St-Quillain et taxon Galliotte a pu confondre le Aristolochia clematitis L. ; petite Frasne-le-Château ; quelques pieds • bois puant. aristoloche ; à Gray, derrière les dans le chemin d’ à Mont- Cordeliers, dans les restes d’an- les-Etrelles. • Anchusa officinalisL. ; buglosse ciennes fortifications. Elle n’est pas connue de l’arrondis- ordinaire, langue de bœuf ; aux Galliotte : « … Ses fleurs sont peti- sement de Gray par René Maire. Perrières, du côté de Saint-Adrien [commune de Gray], dans des tes, axillaires, monopétales irrégu- Cette observation d’une alchémille terres fortes. lières, globuleuses à leur base, tubu- est intéressante car il n’existe pas, lées, de couleur quelquefois noire, non plus, de données actuelles Aucune observation dans l’arron- mais souvent d’un jaune herbacé, sur le secteur. Une confusion avec dissement de Gray dans Maire leur tube est hexagone, allongé, Aphanes arvensis est peu probable, (1894). La buglosse officinale cylindrique, terminé par une lan- Galliotte précisant que la feuille est n’était connue historiquement que guette arrondie à son extrémité; de la commune de , sec- à 8 ou 9 lobes, presque semblable à elles sont sans calice, placées au teur de , pour la Haute- celle de la mauve mais plus ferme, dessus du germe, et renferment Saône (Renauld & Laloy, 1873). plus blanche, dentée à la manière six étamines, attachées chacune à La plante peut être considérée d’une scie… un pistil ; à ces fleurs succèdent des comme disparue de Franche-Comté. fruits arrondis, membraneux, divi- Galliotte signale également l’autre • Anagyris foetida L. ; bois sés en six loges remplies de petites espèce de buglosse (A . arvensis (L.) puant ; dans les bois de Beaujeu, graines noires et aplaties… » du Tremblois. M. Bieb.) dans les terres fortes de . La buglosse des champs À l’époque de Maire (1894), la petite Citons Galliotte pour cette plante est actuellement toujours présente aristoloche est très rare, signalée uni- que nous n’avons pu identifier avec dans les environs de Gray. quement de Marnay ; cet auteur pré- précision : « Le Bois puant, est L’intensification agricole est bien cise en 1903 : « Évidemment intro- un arbrisseau fort rameux, dont duit, comme à Marnay, où il a été l’écorce est verte brune, le bois évidemment la principale cause de disparition de cette espèce. trouvé jadis par Paillot, et à Gray, jaunâtre ou pâle, ses feuilles ran- où le signalait vers 1780 Galliotte gées trois à trois, oblongues, poin- et d’où il a disparu ». tues vertes en dessus, blanchâtres • Anthemis tinctoria L. ; œil de en dessous, d’une odeur si forte bœuf ; dans la prairie de Gray. Encore signalée entre 1854 et et si puante, surtout quand on les Un siècle plus tard, l’anthémis des 1929 dans les environs de Dole, écrase, qu’elles font mal à la tête. teinturiers ne semble plus être pré- Montbéliard et Luxeuil, l’espèce Ses fleurs sont jaunes ressemblantes sent dans la plaine de Gray (Maire, n’est plus présente actuellement en à celles de genêt, suivies de gous- 1894, 1901). Il n’existe d’ailleurs Franche-Comté ; elle est toutefois ses longues d’un doigt, semblables aucune donnée historique pour la bien répandue dans la basse vallée à celles des haricots, cartilagineuses, Haute-Saône. On peut donc douter de la Saône (Ain), où nous l’avons contenant chacune trois ou quatre de cette observation ; dans la des- encore observée en 2006. semences grosses comme nos plus cription de Galliotte, il est bien petits haricots, formées en petits précisé que la plante possède des • Arum italicum Mill. et Arum reins, blanchâtres au commence- fleurs jaunes radiées et des feuilles maculatum L. ; pied de veau d’Ita- ment, puis purpurines, enfin bleues doublement découpées avec une lie ; commune à la Grande Vaivre et noirâtres quand elles sont tout a dentelure très fine, blanchâtres et [bois dépendant de Corneux] et

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dans les bois de Corneux ; derrière de la rivière et l’absence de don- Maire (1894) signale la belladone la ferme de la bergerie. nées historiques et contemporai- comme assez rare dans la région de Galliotte indique bien la présence nes pour l’aster amelle en Haute- Gray, présente à Fouvent-Saint- des deux arums dans le secteur Saône nous a conduit à voir dans Andoche, Dampierre et à Vars, de Gray : « Arum vulgare macula- cette plante plutôt un aster amé- limitrophe d’Oyrières. Ensuite, tum maculis candidis vel nigris… » ricain, échappé de jardin. pour l’ensemble de la Haute-Saône (Maire, 1903) mentionne dix nou- Maire (1894) ne connaissait pas Citons Maire (1894) : « A. bru- l’arum d’Italie dans le secteur de malis L. (= A. Novi-belgii) : très velles stations : assez répandue dans Gray. Six données récentes dans la rare. , au bord de la les bois sur calcaires jurassiques avec base Taxa attestent de la présence Saône. Plante américaine natura- neuf autres stations, dont une nou- dans le département de la Haute- lisée, déjà signalée par Déséglise velle dans l’arrondissement de Gray Saône, dont une à Seveux dans la en 1868, à Arc-les-Gray, où elle à Argillières. Renauld & Laloy région grayloise, de cet arum plutôt se trouve encore aujourd’hui ». [la (1873) avaient mentionné aupara- méridional. Cette observation de Saône à Arc-lès-Gray est à 1-2 km vant une autre station de la région Galliotte atteste que cet arum s’est de la Morthe à Corneux]. grayloise à Frasne-le-Château et échappé, il y a fort longtemps, des quatorze stations dans le reste de Puis Maire (1901) : « A. brumalis e jardins. la Haute-Saône. À l’aube du XX Nees (= A. Novi-belgii) : plante amé- siècle, on connaissait vingt-sept sta- ricaine parfaitement naturalisée au Asarum europaeum L. ; oreille tions de belladone en Haute-Saône. • bord de nos cours d’eau, particuliè- d’homme ou cabaret ; dans les bois La plante est actuellement toujours rement le long de la Saône depuis de Chargey-lès-Gray. présente dans la partie nord de l’an- Essertenne jusqu’à Jussey… » cien baillage de Gray. On peut remarquer que Maire en De plus, en dehors de l’arrondisse- 1894 retrouve certainement la sta- ment de Gray, plus au nord, dans Ballota nigra L. subsp. meri- tion de Chargey-lès-Gray (bois du • la vallée de la Saône, huit stations dionalis (Bég.) Bég. Crobonot). Il complète en indiquant ; marrube étaient déjà relevées par Renauld les bois d’Argillières et de Champlitte noir ; fort commune : autour du & Laloy en 1873. Il est habituel- et que l’espèce est rare. clos de Corneux. lement considéré que la naturali- À la fin du XIXe siècle, cette espèce En 1903, il trouve deux nouvelles sation des asters américains a été des friches rudérales est encore com- stations dans l’arrondissement de notée en France pour la première mune partout (Maire, 1894), ce Gray, dans les bois des terrains cal- fois en 1815 par De Candolle qui n’est plus le cas aujourd’hui, où caires, à , et à Vars au Mont- (CBNFC, 2007). Cette observa- seules neuf données sont consignées verrat (Maire, 1903). tion de Galliotte, à notre connais- dans la base Taxa pour le départe- sance la première en France, pour- Deux uniques données contempo- ment de la Haute-Saône. raines pour le secteur de Gray, à rait repousser ce début de natura- Champlitte en 1995 et Argillières lisation d’environ 35 ans. La banalisation des milieux rudérali- sés aux abords des villages ne permet en 2010. Des prospections ciblées Actuellement quatorze données plus, aujourd’hui, à cette plante de permettraient peut-être de retrou- récentes pour le département de se propager durablement. ver cette station historique de la Haute-Saône, dont quatre seu- Galliotte. lement concernent la vallée de la Bunias erucago L. Saône. Il serait particulièrement • ; roquette des • Aster sl., œil de christ ; auprès intéressant de prospecter de manière champs, masse au bedeau ; auprès de la Morthe, sur les bords de la ciblée les berges de la Saône pour de Saint-Adrien [sur la commune route de Corneux. vérifier la répartition actuelle de ces de Gray] dans les champs, dans des terres fortes. La description de Galliotte ne asters américains afin de déterminer permet pas d’être catégorique en l’évolution des populations depuis Galliotte, dans la description de ce qui concerne l’identité de ce un peu plus d’un siècle. la plante, évoque bien la forme taxon ; elle s’applique également caractéristique de la silicule : « les assez bien à Aster amellus L. La • Atropa belladonna L. ; bella- fruits ressemblent à une masse épi- localisation de la plante auprès done ; dans les bois d’Oyrières. neuse… »

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Aucune indication dans Maire • Camelina sativa L. ; came- Aucune donnée récente pour la (1894) ; ce même auteur signale la line, sésame d’Allemagne ; dans Haute-Saône. Très rare dans le présence de quelques pieds intro- des champs de terres sablonneuses, Jura, la plante a peut-être disparu duits de Bunias orientalis aux maga- près d’une ferme, entre Mercey-sur- de la région. sins généraux à Gray (Maire, 1898). Saône et Beaujeu [= Beaujeu-St- Il n’existe aucune donnée récente Vallier-Pierrejux-et-Quitteur]. • Ceterach officinarum Willd. ; de Bunias erucago pour la Franche- Maire (1894) n’indique pas cette cétérac ; contre les murs du châ- Comté. Historiquement, la plante espèce ; elle est par contre présente teau de Gray. n’était connue que du Doubs et du à Gray, aux magasins généraux et, Maire (1894, 1906) ne le signale Territoire de Belfort. hors région grayloise, à Scey-sur- pas de la ville de Gray ; il serait Deux siècles d’élimination des Saône (Maire, 1898). Auparavant, intéressant de prospecter à nou- « mauvaises herbes », d’abord avec Renauld & Laloy (1873) avaient veau cette ville. Cette jolie fougère la houe puis, depuis le début du relevé trois stations entre est indiquée en 2010 du village de XXe siècle, avec les herbicides chimi- et Luxeuil. Montureux-et-Prantigny, à quelques ques auront eu raison de cette petite La plante est considérée comme kilomètres de la ville de Gray. crucifère. disparue de Franche-Comté. • Chenopodium vulvaria L. ; • Buxus sempervirens L. ; buis • Campanula persicifolia L. ; arroche puante ; assez rare : un ou ou bouis ; on dit qu’il en vient sur campanule à feuilles étroites ; dans deux pieds dans la cour du château une côte, à Avrigney [= Avrigney- les bois de Beaujeu [= Beaujeu-St- de Gray et à la Malcouverte [rue Virey] ; cultivé dans la plupart des Vallier-Pierrejux-et-Quitteur]. et quartier de Gray]. jardins. Maire (1894) ne signale pas cette La plante était toujours présente dans e Maire (1894) considère la plante espèce dans l’arrondissement ; il la ville à la fin du XIX siècle ainsi comme très rare dans l’arrondisse- considère ce taxon comme nou- que, proche de Gray, à et Arc- ment de Gray, connue uniquement veau pour l’arrondissement de lès-Gray où elle était très abondante de Champlitte, aux Bussières [topo- Gray en 1903 : à la côte de la (Maire, 1894). Renauld & Laloy nyme transparent : lieu couvert de Bataille à Montarlot-sur-Salon l’avaient déjà notée à Poyans. buis]. Six communes haut-saônoi- [Montarlot-lès-Champlitte, com- La plante est encore signalée en ses abritent le buis actuellement, mune de Champlitte]. Cette station Franche-Comté dans les départe- dont Champlitte et Beaumotte-lès- sera revue par Vanden Berghen ments du Doubs et du Jura. Pins, commune limitrophe d’Avri- & Mullenders (1957). gney-Virey. Il serait intéressant de Six communes haut-saônoises abri- • Chondrilla juncea L. ; chondrille ; rechercher la plante dans cette der- tent la campanule à feuilles de dans des champs auprès d’Ancier, nière commune. pêcher, dont celle de Champlitte en terres sablonneuses. pour le secteur de Gray. René Maire ne signale pas la plante Calendula arvensis L. ; souci • dans sa flore de 1894, mais l’indi- sauvage, souci de vigne ; assez Centaurea calcitrapa L. ; chausse que, en 1901, comme assez répan- commune ; dans les vignes près • trappe, chardon étoilé ; assez com- due dans les lieux sablonneux secs de Gray. mune : derrière l’hôpital de Gray, de l’alluvion de la Saône aux envi- René Maire évoque seulement la pré- dans un terrain sec et pierreux. rons de Gray : Essertenne, Mantoche, sence du souci des jardins (C. offici- Assez commune pour Galliotte, Arc-lès-Gray (communes situées en nalis L.), comme une plante cultivée elle devient assez rare pour Maire aval de Gray). Il doute que cette et subspontanée (Maire, 1894). (1894) : Mantoche, Gray, Rigny. plante soit autochtone. Thiout in La plante a quasi disparu aujourd’hui En 1901, il l’indique comme assez (Renauld & Laloy, 1873) l’avait du département, mais a quand même répandue (sept stations) dans les signalée à (arrondisse- été revue en 1994 à Champlitte et prés secs de l’alluvion de la Saône ment de Vesoul), sur l’alluvion de en 2009 à Oiselay-et-Grachaux. Ces et sur ses berges depuis Gray jusqu’à la Saône. deux dernières observations sont les , mais il doute que L’espèce est actuellement présente seules pour la Franche-Comté. cette plante soit autochtone. dans un milieu secondaire (gare de

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Gray), seule donnée récente pour en 1903 : Ancier et Gray, ainsi que pour cette partie du département. le département. de Mantoche. Les plus proches données actuel- L’espèce est toujours présente, les concernent le secteur de Gy et • Conium maculatum L. ; grande sensiblement plus rare (trois sta- Saint-Gand. ciguë ; très commune auprès du tions), dans l’ancien arrondisse- moulin de Corneux, dans les haies, ment de Gray. • Euphorbia palustris L. (ou contre les murailles ; des pieds de Euphorbia platyphyllos L.) ; grande plus de quatre coudées de haut, Digitalis purpurea L. ; digitale, ésule, tithymale des marais ; dans la tige grosse comme le bras d’un • gants de notre dame ; entre et les bois de Corneux [commune de enfant. Gray-la-Ville, dans des terres mar- Saint-Broing] qui sont aquatiques La ciguë tachetée est devenue assez neuses et sablonneuses. et sablonneux. rare dans l’arrondissement de Gray Maire (1903) la signale, dans la On pouvait douter fortement de à l’époque de Maire, signalée à la zone jurassique, de quelques loca- cette observation de Galliotte puis- ferme de Chamard, commune de lités au contact de la zone sous- que qu’elle constitue la seule donnée Gray (Maire, 1894). En 1901, René vosgienne : , Ainvelle historique pour la Haute-Saône, mais Maire complète la répartition du et . la découverte récente de l’euphorbe secteur avec Gray-la-Ville et Velet, des marais le long de la Saône, quel- en précisant « paraît introduit ». Aucune donnée récente n’existe ques kilomètres en aval de Gray, à Aujourd’hui, la plante semble pour la partie ouest du départe- Apremont, et un peu plus loin, le avoir disparu du département de ment de la Haute-Saône. long de l’ à Broye-Aubigney- la Haute-Saône. Montseugny, crédibilise cette indi- • Diplotaxis tenuifolia (L.) DC. ; cation. Nous l’avions observée par • Cornus mas L. ; cornouiller sau- roquette sauvage ; dans beaucoup ailleurs dans le val de Saône, en vage, improprement cornouiller d’endroits : à Villerschemin [Villers- 2003, à Garnerans (01). mâle ; très commun dans la Belle Chemin] dans les masures de l’an- cien château. Nous avons également pensé qu’il Vaivre de Corneux [bois de la com- pouvait peut-être y avoir une confu- mune de Saint-Broing]. Maire (1894) l’indique comme rare sion avec E. platyphyllos. Les six stations recensées par Maire à Pesmes ; en 1898, René Maire (1894-1901) dans l’arrondisse- l’observe à Arc-lès-Gray aux maga- • Filago sp. , Logfia sp. ; herbe à ment de Gray ne couvrent pas ce sins généraux et ajoute ce commen- coton, herbe à coton à têtes lanu- secteur des environs immédiats de taire : « ces trois plantes [D. brac- gineuses, petite herbe à coton. Gray. La plante est connue actuel- teata, D. muralis et D. tenuifolia] Galliotte distingue au moins trois lement de la commune d’Oyriè- ne sont nulle part autochtones dans espèces d’herbe à coton ; la déter- res, à une dizaine de kilomètres le département : leur introduction, mination de ces espèces est diffi- au nord de Gray. Cette station est très récente, est due aux chemins cile et les descriptions de Galliotte à rechercher. de fer : on ne les observe guère, en effet, que sur les voies ferrées ou ne permettent pas de les confirmer entièrement. Les descriptions lati- Datura stramonium L. ou non loin d’elles. » L’observation de • nes conduisent à : Logfia arvensis Datura innoxia Mill.? ; pomme Galliotte contredit en partie cette (L.) Holub, Filago vulgaris Lam. et épineuse, l’endormie, stramonium ; vision. Aucune donnée récente pour Logfia minima(Sm.) Dumort. à Saint-Broing dans des endroits la Haute-Saône. très incultes ; d’origine exotique, Il indique pour ces trois espèces naturalisée. • Epipactis palustris (L.) Crantz ; qu’elles sont très communes dans elleborine ; dans les prés du voisi- les lieux secs et sablonneux (Battrans, En 1894, la plante, présente dans les nage de Gray. Saint-Broing, entre Angirey, Igny décombres, à Arc-lès-Gray, Larrêt et et ). Fouvent-Saint-Andoche, est consi- Maire (1894) l’indique, très rare, dérée comme rare et fugace, par du bois de Gray, mais, en 1906, il Les cotonnières sont devenues René Maire ; il l’indique, comme précise qu’elle a été signalée par extrêmement rares aujourd’hui introduite çà et là, de deux com- erreur dans cette localité en 1894. et c’est encore dans le canton de munes limitrophes de Saint-Broing Aucune donnée récente n’existe Gray (Champlitte et Beaujeu-Saint-

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Vallier-Pierrejux-et-Quitteur) que à l’époque de Galliotte, lieu-dit nium sanguin que de la commune l’on trouve, sur des espaces forts toujours employé aujourd’hui, loin de Fleurey-lès-Faverney (Maire, réduits, les plus belles populations du village côte-d’Orien de Talmay, 1899). Elle est indiquée également du département de Haute-Saône. et situé sur la commune de Vezet, de (secteur de Vesoul) par Autrefois, les cotonnières se ren- vers Fresne-Saint-Mamès, dans le Renauld & Laloy (1873). Une contraient dans les champs sablon- bailliage de Gray. Cette appellation seule station récente pour la Haute- neux siliceux après les moissons, a pour origine l’existence, antérieure Saône (Frotey-lès-Vesoul), dans les e les bords pierreux des chemins et au XVI siècle, d’un bois dépen- environs de Vesoul. dant de la seigneurie de Talmay et dans les terrains vagues. Ces condi- La station de Galliotte, à rechercher, tions ne se rencontrent pratique- situé vers Vezet (Société d’Agri- est peut-être le fruit d’une introduc- ment plus aujourd’hui et revoir en culture, Lettres, Sciences et Arts tion autour de cet ermitage. grand nombre ces plantes pionniè- de la Haute-Saône, 1969-1974). res n’est guère envisageable. Galliotte n’en connaissait apparem- ment pas l’existence, au contraire • Gratiola officinalisL. ; gratiole, • Gentiana lutea L. ; gentiane ; de ses deux informateurs. herbe à pauvre homme ; très com- assez rare : « près de Montseugny La localisation de ce bois de Talmay, mune : dans toutes les prairies le [commune de Broye-Aubigney- situé entre les deux ruisseaux de long de la Saône ; beaucoup dans Montseugny] dans les bois de la Jouanne et la Romaine, sur un celle de Gray. Talmet ». petit plateau, entre 215 et 255 Cette plante des prairies humi- L’espèce n’est pas trouvée par mètres, bien qu’encore étonnante des s’est fortement raréfiée depuis Galliotte mais par un médecin et pour une station de Gentiana lutea, Galliotte ; René Maire la signalait un apothicaire. correspond davantage à l’écologie également des environs de Gray, de la plante. Au premier abord, on croit recon- dans les marais entre Arc-lès-Gray et naître dans cette localisation les Il n’existe aucune autre citation his- Rigny et à Corneux, (Maire, 1894). bois du village de Talmay, en Côte- torique de grande gentiane pour En 1984, l’espèce était encore bien d’Or, limitrophe du hameau haut- cette région de la Haute-Saône. présente dans les prairies des envi- saônois de Montseugny, à 10 kilo- Elle est uniquement connue rons de Gray, mais on peut penser mètres, au sud-ouest de Gray. Les aujourd’hui du plateau calcaire que les effectifs des populations bois de cette commune sont en surplombant la ville de Champlitte sont sans commune mesure avec e Côte-d’Or, en bord de Saône, en pour la partie ouest du départe- ceux du XVIII siècle. milieu très humide, vers 185 mètres ment. d’altitude : une telle localisation • Glebionis segetum (L.) Fourr. ; semble hautement douteuse pour • Gentianella germanica (Willd.) fleur dorée, marguerite jaune ; très ce taxon. Börner ; petite gentiane à fleurs commune ; dans les champs de Nous émettons une autre hypothèse. purpurines, gentianelle ; dans les Sauvigney-lès-Gray, autour du clos Curieusement, sur son manuscrit, bois d’Apremont. de Corneux. Galliotte a rajouté, en interligne, Aucune donnée historique et contem- Le chrysanthème des moissons à la localisation originelle « dans poraine pour la gentiane d’Allema- semble disparaître très rapidement de les bois de Talmet », de ses infor- gne dans ce secteur géographique. la région ; René Maire n’évoque plus mateurs, l’indication « près de Les plus proches stations actuelles sa présence en 1894, mais l’indique Montseugny ». Nous pensons que sont dans les communes de Bucey- Galliotte a commis une erreur d’in- à nouveau en 1901 : « introduit aux lès-Gy et Champlitte. terprétation : il a reconnu dans ce magasins généraux d’Arc-lès-Gray ; Talmet [= Talmay] le village qu’il fugace ». Historiquement, elle est Geranium sanguineum L. ; bec connaissait, situé à 10 kilomètres • encore signalée de Champagney à la de grue sanguinaire ; assez com- e de Gray, d’ailleurs en dehors de son fin du XIX siècle. Malheureusement, mune ; à Frâsne-le-Château du côté bailliage de Gray, et a rajouté la proxi- il est peu probable de revoir un jour mité du hameau de Montseugny de l’ermitage. la fleur dorée embellir les champs qui, lui, y appartient. En fait, un Cette espèce est très rare en Haute- cultivés de Haute-Saône ou de la lieu-dit « Bois de Talmay » existait Saône ; Maire ne signale le géra- région.

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• Heliotropium europaeum L. ; les stations dans l’arrondissement Le taxon semble avoir disparu du héliotrope ou herbe aux verrues ; de Gray : Mantoche, Gray, fossés département et de la Franche-Comté, aux Perrières de Gray9 [commune près de la gare de Gy, Arc-lès-Gray aucune donnée récente. de Gray]. et à Velet. Inula britannica L. L’espèce était très rare dans l’arron- Aujourd’hui, pour les environs • ; aster jaune dissement de Gray pour Maire en immédiats de Gray, seule la station à feuilles cotonneuses ; dans les prés de Saint-Broing. 1894 : uniquement de , de Mantoche a été revue. à 25 kilomètres au nord-est de Dans la vallée de la Saône, Maire Gray. Il est intéressant de noter • Hydrocotyle vulgaris L. ; écuelle (1894) considère d’abord cette que Renauld & Laloy (1873) d’eau ; en très grande quantité dans espèce comme assez rare (bords de avaient déjà signalé cette station les marais d’Ancier. Saône à Gray, Essertey ; Velesmes près de Renaucourt, dans des car- et Mantoche), puis comme répan- rières, dans un milieu très sembla- René Maire l’indique très rare, dans due dans les prés humides des allu- ble donc aux Perrières de Gray. En les marais à (Maire, 1894 vions de la Saône, au bord des ruis- 1903, Maire pense que ce taxon est et 1901). seaux ou de la rivière, notamment à introduit dans les vignes des terrains Aucune observation récente pour Gray et dans la vallée de la Morthe calcaires, présent dans cinq autres toute la partie ouest du département. à Velesmes-Echevanne (commune stations haut-saônoises, dont deux L’espèce est par contre bien présente limitrophe de Saint-Broing et nouvelles dans le secteur de Gray, dans les Vosges saônoises. Corneux) (Maire, 1901). à Roche, près de Bucey-lès-Gy et Ce taxon a donc disparu très rapi- L’espèce n’est plus actuellement à Montarlot-sur-Salon [commune signalée dans l’arrondissement de de Champlitte]. dement du secteur de Gray ; un siècle après Galliotte, il n’est plus Gray qu’à , à 13 kilomè- Dans la zone jurassique haut-saô- signalé par Maire qu’à Autet, près tres au nord-est de Corneux. noise, hors secteur de Gray, avec cinq de Dampierre-sur-Salon, soit à 15 L’endiguement des petits et grands autres stations, Renauld & Laloy kilomètres au nord-est de Gray. cours d’eau, associé aux drainages, (1873) la considéraient assez rare. Au ont fortement fait diminuer les début du XXe siècle, Heliotropium La destruction de ses biotopes par effectifs de l’inule britannique. europaeum était connu de onze sta- drainage et remblaiement est cer- tions en Haute-Saône. tainement la principale cause de disparition de l’écuelle d’eau dans • Inula helenium L. ; aulnée ; Aujourd’hui, avec une seule donnée la basse vallée de la Saône. dans les champs de Battrans dont récente pour ce département, dans le sol est une terre forte. la commune de Chenevrey-et- Hyoscyamus niger L. ; jus- Maire (1894) l’indique très rare : Morogne, près de Marnay, ce taxon • quiame, hannebane, potelée ; sur route de Gray à Mantoche, près est devenu très rare. la route d’Ancier, à côté du pont de la Souffroide ; puis, en 1901, de Corneux, dans le revers. il la considère introduite çà et là : Hottonia palustris L. ; plume • Jussey, quelques pieds ; persiste à d’eau, plumette ; très commune : L’espèce est toujours présente dans Mantoche. dans les marais d’Ancier. l’arrondissement de Gray un siècle plus tard ; Maire l’indique comme Trois données récentes sont signa- (Maire, 1894) la considère très rare, lées en Haute-Saône, dont une à présente uniquement à Marnay ; rare : Loeuilley (en limite avec la Bucey-lès-Gy, dans l’ancien arron- en 1903, il signale cinq nouvel- Côte-d’Or), ferme de Chamard près de Gray et Mantoche (Maire, 1894). dissement de Gray, à 10 kilomè- 9. Les Perrières de Gray désignent aujourd’hui tres de Battrans, et surtout une à un faubourg périphérique, à l’est de Gray, où les En 1903, René Maire la considère potagers et vergers occupent encore une large place. comme introduite çà et là, fugace, Gray en 2011. Galliotte cite très souvent cette station botanique et décrit ces Perrières de Gray en 1779 : « On sait assez, et il signale une autre station proche La grande aunée, d’origine asiati- dans le Baillage, et lorsqu’il est question du voisinage de Gray, que ces pèrrieres n’ont plus rien de ce qu’il de Gray, à Auvet-et-la-Chapelotte. que, faisait partie des plantes ali- leur a donné ce nom autrefois ; c’est apresent une Renauld & Laloy (1873) la signa- mentaires et médicinales. Comme éspèce de faubourg dont le terrein cultivé en jardins fournit plus d’hortolage qu’il n’a fourni de pierres ; laient déjà à Loeuillet et dans huit aujourd’hui, elle devait apparaître on le porte jusqu’à Besançon : le sol des pèrrieres autres stations de la Haute-Saône, de manière épisodique sur les bords est très fangeux ; ses jardins sont comme ceux qu’on nome [sic] les marais auprès de paris... » hors arrondissement de Gray. des routes et dans les champs.

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• Legousia speculum-veneris (L.) • Lycopodium clavatum L. ; lyco- par « grèves de la Saône et prairies Chaix ? ; doucette, campanule pode ou mousse rampante à massue, sablonneuses de son alluvion (Jussey, champêtre ; dans les champs de soufre végétal ; pas dans notre Velet, Essertenne, Mantoche, Arc- Battrans, en terre forte. L’espèce est bailliage (en 1779) ; auprès de lès-Gray) » (Maire, 1903). considérée comme très commune Vesoul ; dans les bois de Montenois La plante est encore indiquée sur dans les moissons (Maire, 1894). et d’Arcey vers Montbéliard [25] ; la commune de Beaujeu-Saint- La plante est revue en 2011 dans à Rans sur le Doubs [39] ; trouvée Vallier-Pierrejux-et-Quitteur en la commune , à cinq en 1780 dans les bois de Beaujeu, 1995, et tout près de là en 2006 à kilomètres au sud-ouest de celle à 100 pas de l’ancien ermitage de Savoyeux et Seveux. de Battrans. La spéculaire miroir Saint-Roch, près de baraques de de Vénus est une commensale des coupeurs. La raréfaction de la menthe pouillot e cultures et des moissons ; l’inten- Il est particulièrement intéressant depuis la fin du XVIII siècle est sification agricole, souvent asso- de remarquer que Maire en 1894 essentiellement la conséquence de ciée à l’utilisation des herbicides, a signale le lycopode en massue, assez la disparition des milieux pionniers entraîné son élimination de nom- rare, de , du bois de en bordure des cours d’eau. breux secteurs franc-comtois. près de Gray, et d’Igny et Sainte-Reine, deux communes • Menyanthes trifoliata L. ; • Leonurus cardiaca L. ; agri- limitrophes de celle de Beaujeu- ménianthe, trèfle d’eau ; dans les paume, cordiale, cardiaque ; fort Saint-Vallier-Pierrejux-et-Quitteur. marais d’Ancier. rare dans notre bailliage : quel- Antoine Magnin l’indique égale- Elle est connue notamment de ques pieds à Chargey-lès-Gray, ment de la forêt de Gray en 1901 Mantoche, en aval de Gray, au dans les haies. (Magnin, 1901). Des prospec- niveau des mares des Leutres par Maire l’indique en 1903 comme tions pourraient être menées dans Maire (1903). plante introduite, d’ordinaire fugace, la forêt domaniale de Belle Vaivre Aucune observation récente dans les dans sept stations de la zone juras- pour, peut-être, retrouver ce rare environs immédiats de Gray. sique dont Gy (ancien arrondisse- lycopode, disparu de toute la partie ment de Gray). ouest de la Haute-Saône. Cette espèce typique des bas-marais tourbeux a certainement disparu du Une seule donnée récente pour le Marrubium vulgare L. ; mar- secteur indiqué par Galliotte, du secteur, à Champlitte. L’espèce est • rube blanc, marochemin ; à Velet fait des drainages et de l’assèche- en très forte régression sur l’ensem- dans des terres brunes. ble de la Franche-Comté, n’exis- ment de nombreux secteurs de la tant plus que dans une autre sta- La plante était connue unique- plaine de Gray. tion du Territoire de Belfort. Les ment de Leffond (commune de modifications des pratiques agri- Champlitte) et Fouvent-Saint- • Nymphoides peltata (S.G.Gmel.) coles et les traitements chimiques Andoche par Maire (1894), repre- Kuntze ; petit lis d’étang ; aux l’auront donc fait disparaître. nant Renauld & Laloy (1873). Perrières de Gray. La dernière observation de cette L’espèce est assez commune à fin • Lolium temulentum L. ; ivraie plante pour la Franche-Comté date du XIXe siècle, puis très répan- à épis longs, zizanie ; dans les voi- du début du XXe dans le Territoire due et abondante dans la Saône sinages de Gray, dans les blés et les de Belfort. et l’Ognon (Maire, 1894, 1903). avoines ; n’est que trop commun. L’espèce, encore signalée à Gray en Aucune indication dans (Maire, • Mentha pulegium L. ; pouillot 1978, semble aujourd’hui avoir dis- 1894) ; introduit dans les mois- à larges feuilles, menthe des marais, paru du voisinage de Gray, mais elle sons : Arc-lès-Gray, Mantoche, menthe d’eau ; assez commune : est encore présente dans la Saône, Jussey… (Maire, 1906). auprès du moulin du comte de plus en amont, à Autet, et à , Il n’existe aucune donnée récente Beaujeu. au sud-est de Gray. pour la Franche-Comté ; l’espèce, René Maire l’indique comme assez « trop commune » à l’époque de rare d’une commune limitrophe • Ornithopus perpusillus L. ; pied Galliotte, est considérée comme de Beaujeu : grèves de la Saône à d’oiseau ; à Champvans dans des disparue. Rigny (Maire, 1894) ; il complète terres sablonneuses.

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En 1899 (confirmé en 1900), René environs de Gray et de six autres donnée récente n’a été produite en Maire précise qu’il s’agit d’« une stations beaucoup plus au nord-est ; Haute-Saône. petite plante vosgienne, dont j’ai P. sylvatica était signalée de quatre Cette plante, surtout observée trouvé quelques échantillons dans stations au nord-est de la Haute- dans les vignes et certainement les sables arides des alluvions de Saône et du bois de Cresancey, à favorisée par l’homme, comme la Saône à la friche des Girannaux cinq kilomètres au sud-est de Gray le suggère René Maire, est en très entre Arc-lès-Gray et Rigny ». Les (Maire, 1894 et 1903). forte régression sur l’ensemble de plus proches stations actuelles sont Les deux stations de P. sylvatica la Franche-Comté. La très impor- sur la commune de Beaujeu-Saint- observées récemment à Saint-Gand tante diminution des surfaces de Vallier-Pierrejux-et-Quitteur. et Vernotte, à une dizaine de kilo- vigne explique en grande partie La raréfaction des pelouses sablon- mètres au nord-est de Saint-Broing, cette raréfaction. neuses siliceuses, des sols remués, sont les plus proches de celles indi- des friches et des chemins « pous- quées par Galliotte. • Plantago coronopus L. ; corne siéreux » sur substrat acide, ainsi de cerf sauvage ; fort rare : des gens que les modifications des pratiques • Petasites hybridus L. ; péta- dignes de foi nous ont assuré en agricoles, sont les principales causes site, herbe aux teigneux, grand avoir vu dans des champs de Gray de disparition de l’ornithope délicat pas d’âne ; à Beaujeu du côté des au sol sablonneux ; Galliotte ne l’a de ce secteur géographique. étangs ; ramené à Galliotte par un pas retrouvée et doute de son indi- chirurgien de village. génat, pensant à une confusion avec Parietaria judaica L. ; parié- la corne de cerf de jardin, cultivée • Maire indique le pétasite hybride taire, casse pierre, perce muraille ; alors, notamment dans le jardin comme disséminé : Gevigney, assez rare dans le bailliage : contre du château de Gy. Chaux-les-Port et Scey-sur-Saône ; le rocher du château de Pesmes. Aucune indication par les botanis- deux stations voisines pour l’arron- tes du XIXe siècle. On peut bien René Maire considère les deux parié- dissement de Gray : Essertenne- sûr douter de cette observation ; il taires comme des plantes introduites et-Cecey et Mantoche, en aval de n’existe pas de donnée récente dans et naturalisées çà et là, P. judaica (= Gray (Maire, 1901). P. diffusa) étant beaucoup plus rare la partie ouest du département. Il n’existe aucune donnée récente que P. officinalis (Maire, 1903). (base Taxa) dans le secteur ; la plus • Potentilla palustris (L.) Scop. ; La description de Galliotte qui proche localité est , à une comaret, quintefeuille rouge ; près évoque « … la tige rameuse et quinzaine de kilomètres au nord de l’étang des Maisons, proche rougeâtre de 2 pieds de haut, les de la station de Galliotte. d’Igny. feuilles velues et luisantes… » oriente Aucune indication par Maire (1894, l’identification plutôt en direction Physalis alkekengi L. ; coque- de P. judaica. • 1900) et par les autres botanistes ret ; très commune : en haut des haut-saônois dans la partie ouest Pour le département de la Haute- vignes d’, dans le chemin du département au XIXe siècle. La Saône, une seule station récente était qui conduit à Gy. Elle se plaît dans donnée est donc particulièrement signalée à Maizières, jusqu’à notre les terrains pierreux. intéressante, sachant que les risques redécouverte en 2012 de la station En 1894, René Maire le considère de confusion sont nuls. Le coma- historique signalée par Galliotte sur rare : Delain (15 kilomètres au nord ret reste fréquent aujourd’hui dans les rochers du château de Pesmes de Gray) dans les vignes ; « M. Jolyet les Vosges saônoises. (fig. 4 H.T.). l’indique à Gray, où je n’ai pu le retrouver » (Maire, 1894). Il ajoute • Pyrola rotundifolia L. ; pyrole, • Pedicularis palustris L. ou P. syl- ensuite « introduit dans les vignes verdure d’hiver ; dans les bois de vatica L. ; pédiculaire des prés ; lieux où il est assez répandu [neuf loca- Chargey-lès-Gray. humides : dans les prés de Saint- lités]… » ; il rajoute notamment La pyrole à feuilles rondes était Broing, les marais d’Ancier. une station dans l’arrondissement considérée comme très rare par René Maire connaissait la pédiculaire des de Gray à Vantoux-et- Maire, présente uniquement dans marais uniquement de Velet (aval (vers Gy, proche de la station de deux stations de l’arrondissement de Gray) pour le val de Saône des Galliotte) (Maire, 1903). Aucune de Gray : Fouvent-Saint-Andoche

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(Maire, 1894) et assez abondante • Reseda luteola L. ; gaude, herbe de la bordure occidentale des pla- dans le bois de Dampierre-sur-Salon à jaunir ; très commune ; auprès du teaux jurassiens (Saint-Amour, au creux de Longwy (Maire, 1899 village de la Chapelle, à côté de la Ney). La présence également de et 1903). Renauld & Laloy (1873) route, entre Gy et Bucey-lès-Gy. stations en Côte-d’Or, au nord de l’avaient déjà observée à Fouvent- René Maire considère encore l’es- Dijon, atteste également de cette Saint-Andoche et dans sept autres pèce comme commune dans l’ar- possibilité. stations plus au nord du départe- rondissement de Gray le long des Dans le manuscrit de Galliotte, on ment de la Haute-Saône. chemins et décombres (Maire, note plusieurs plantes tinctoriales 1894). Aucune donnée récente pour l’en- (Serratula tinctoria, Anthemis tincto- semble du département. Les ancien- Cela ne semble plus être le cas ria, Rubia peregrina, Reseda luteola), nes localités grayloises mériteraient aujourd’hui : deux communes de qui ont certainement été favorisées d’être à nouveau prospectées. la Haute-Saône seulement abritent ou introduites par les utilisateurs l’espèce (Champlitte et ). locaux. Par contre, on remarque • Ranunculus lingua L. ; douve Du temps de Galliotte, cette plante que la culture du pastel des tein- ou grande douve ; très commune était peut-être favorisée, du fait de turiers (Isatis tinctoria) n’existait dans les prés de Saint-Broing ; ses propriétés tinctoriales. pas à cette époque dans le secteur poison pour le bétail. de Gray. René Maire évoque seule- Rhamnus cathartica L. ; noir- ment sa présence dans les additions René Maire ne signale la plante qu’en • prun, nerprun, bourg-épine ; dans et corrections de sa flore grayloise 1896 en l’indiquant très rare, loin les bois d’ et à Velet dans les en précisant : « … je le crois intro- de Gray, à Scey-sur-Saône. haies. duit de cette année (1894). Il est Aucune donnée récente près de En 1894, René Maire n’évoque probable qu’il se naturalisera dans Saint-Broing, Vars, à 15 kilomè- pas la présence du nerprun dans cet endroit. » En 1898, il préci- tres au nord-ouest, étant la com- les environs sud de Gray, unique- sera encore : « Elle paraît avoir été mune la plus proche. La plante est ment dans trois stations voisines de introduite avec les céréales ame- certainement à rechercher le long Champlitte ; il l’indique, en 1899, nées par bateau et par chemin de de la Morthe même si les trans- proche de Velet, sur l’alluvion de la fer aux Magasins de l’intendance formations subies, pendant deux Saône au Creux-du-Lare à Apremont, près desquels elle croît. » siècles, par la rivière n’ont pas dû planté (?), et plus à l’ouest à Bucey- lès-Gy (Maire, 1899). la favoriser. • Rumex hydrolapathum Hudson ; Le nerprun cathartique est connu au patience des marais, parelle ; au • Ranunculus sceleratus L. ; renon- nord-est de Gray dans la commune bord de la rivière à côté du pont cule de marais, pied-pou ; dans les de Rigny ; il est également toujours de Corneux. marais d’Ancier ; est un des plus dan- présent dans la commune de , René Maire semble bien retrouver gereux poisons du règne végétal. proche de celle d’Onay. la station de Corneux : « Corneux, Cette renoncule est considérée • Rubia peregrina L. ; garance ; anciens lits de la Saône » et signale comme assez commune dans les auprès des vignes d’Arc-lès-Gray ; une autre station de l’arrondisse- lieux humides de l’arrondissement la spontanée et la cultivée n’auront ment de Gray à Fouvent-Saint- de Gray (Maire, 1894). L’auteur jamais ici les qualités de celle des Andoche (Maire, 1894) ; en 1903 apportera une correction à son cata- Flandres ou des Indes. il la trouve également dans les noues logue en 1896 : uniquement, dans Aucune donnée historique pour la de à Velet, sur l’alluvion les fossés et marais à Arc-lès-Gray présence de la garance en Haute- de la Saône, à cinq kilomètres au et Gy (Maire, 1896). Saône. Pour Galliotte, la garance sud-ouest de Corneux. Toujours présente, en amont de Gray, était indigène ou au moins subspon- La plante n’est pas actuellement dans la vallée de la Saône (Autet, tanée dans le secteur de Gray. connue de la vallée de la Morthe, Vereux…) et observée dans la vallée Les plus proches stations franc- mais elle est toujours présente, à de la Morthe à Sauvigney-lès-Gray comtoises autochtones concernent proximité, dans le val de Saône en 2006, près d’Ancier. le département du Jura, au niveau (Gray, Savoyeux…).

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• Rumex sanguineus L. ; patience d’Avrigney-Virey, de et Les transformations subies par les rouge, sang de dragon ; en quan- de Pin l’Emagny (Maire, 1894) ; zones humides et la raréfaction des tité dans le clos de Corneux. uniquement le chaînon avancé du secteurs pionniers expliquent en René Maire et les autres botanistes Jura occidental de Pesmes à Vesoul, partie la disparition de cette jolie du XIXe siècles n’évoquent jamais où cette espèce austro-occiden- primulacée. ce taxon pour Gray et ses environs, tale est à la limite extrême de son signalant en Haute-Saône seule- aire géographique : Pin l’Emagny, • Sanicula europaea L. ; sanicle ment quelques rares stations de la Beaumotte-les-Pin, Avrigney-Virey, femelle, herbe de Saint Laurent ; zone sous-vosgienne Tromarey (Maire, 1906). Ces quatre très commune, beaucoup aux bois communes sont voisines ou limi- Perrin (juste au nord de la berge- L’espèce est aujourd’hui toujours trophes de . présente sur la commune de Saint- rie de Corneux) et dans les bois Broing, à proximité immédiate Seulement quatre données récentes de Beaujeu. de Corneux (lieu-dit « la Grande pour la Haute-Saône, dont une à Maire l’indique dans ce secteur Beaumotte-lès-Pins. Une prospec- Basse »). dans les bois d’Arc-lès-Gray (Maire, tion dans les forêts de Courcuire 1894). Il précise, pour la région de permettrait très certainement de Rumex scutatus L. ; oseille Gray, sa présence disséminée, sur • retrouver cette station. ronde des jardins ; aux Perrières des terrains riches en minerai de fer près de Gray. à Arc-lès-Gray, Chargey-lès-Gray, Ruta graveolens L. ; rue de • Autrey-lès-Gray (Maire, 1901). Maire cite plusieurs stations de jardin ; très commune : dans des l’arrondissement de Gray : Gray, endroits incultes ; semée autrefois Aucune donnée récente pour le voi- à la Malcouverte [rue et quartier et naturalisée. sinage immédiat de Gray. Les sta- de Gray] ; carrières de Chargey- tions du Bois Perrin et du Bois de lès-Gray ; talus de la Saône à Arc- La plante a pratiquement dis- Beaujeu, toutes deux sur la commune lès-Gray, près des magasins géné- paru un siècle plus tard : très rare de Beaujeu-Saint-Vallier-Pierrejux- raux (Maire, 1894). En 1903, il à Champlitte, sur la colline des et-Quitteur sont à rechercher. précise que cette espèce est très Bussières (Maire, 1894) ; l’auteur répandue, pour l’arrondissement de ajoute en 1899 que la spontanéité Senecio paludosus L. Gray, sur les calcaires des environs de la plante à Champlitte est pos- • ; jacobée de Champlitte, Gy et Marnay. sible, mais reste très douteuse d’eau ; beaucoup dans la rivière (Maire, 1899). de la Morthe, surtout auprès du Dans la partie ouest de la Haute- moulin de Corneux ; jusqu’à 7-8 Aucune donnée très récente pour Saône, seule la station de Champlitte pieds de hauteur. a été revue récemment, mais aucune toute la Franche-Comté dans la dans le voisinage immédiat de base de données Taxa. La localité de Galliotte existe toujours à l’époque de Maire, notée « bords Gray. Comme l’indique Galliotte, la rue de la Morthe » (Maire, 1894). En Le rumex à écussons est une espèce fétide était largement cultivée pour 1901, Maire ajoute que cette plante pionnière des pierriers et éboulis. ses propriétés médicinales. est un des éléments les plus carac- On imagine assez bien les causes de sa raréfaction dans le secteur • Samolus valerandi L. ; mouron téristiques de la végétation de la de Gray : abandon du vignoble, d’eau ; auprès de Gray-la-Ville Saône entre Essertenne-et-Cecey, absence de création de nouveaux dans les prés. Broye-les-Pesmes, en aval de Gray, jusqu’à Jussey, en amont. pierriers et colonisation lente de ces La plante n’a jamais été observée milieux par les broussailles. par Maire et par les autres botanis- La plante est toujours bien présente tes du XIXe en Haute-Saône ; cela dans la vallée de la Saône, notam- • Ruscus aculeatus L. ; petit houx, atteste donc d’une disparition très ment à Gray. Elle est à rechercher bouis piquant, houx frelon ; dans ancienne du mouron d’eau pour ce dans la vallée de la Morthe. le bois de Courcuire. département. Les quelques stations Maire considère le fragon piquant signalées autour de Dole et dans • Serratula tinctoria L. ; sar- comme une espèce très rare dans le territoire de Belfort au XIXe ont rette ; dans les bois de Beaujeu et l’arrondissement de Gray : bois disparu également depuis. ailleurs.

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Aucune indication par Maire (1894, en sortant du bois, près de l’étang la partie ouest du département. Le 1900) et par les autres botanistes des Maisons, paroisse d’Igny. taxon est à rechercher dans le sec- haut-saônois dans l’ensemble du Il semble bien que la description de teur signalé par Galliotte. département. L’observation peut Galliotte corresponde à une verge être considérée comme douteuse ; d’or nord-américaine. • Teucrium scordium L. ; scordium, des prospections dans le secteur chamarras, germandrée d’eau ; dans indiqué par Galliotte permettraient Maire n’évoque pas la présence de la prairie de Saint-Vallier [com- peut-être d’éclaircir cette donnée. ce taxon dans l’arrondissement de mune de Beaujeu-Saint-Vallier- On peut également penser que Gray (Maire, 1894) ; une seule Pierrejux-et-Quitteur]. des tentatives d’introduction de la donnée de la base Taxa concerne René Maire l’indique comme plante ont été entreprises, en raison la partie ouest du département. de ses propriétés tinctoriales. très rare de la plaine entre Gray Sorbus domestica L. ; sorbier, et Corneux, dans les fossés inon- • dés l’hiver (Maire, 1894). Il com- Silene nutans L. ? ; lychnis vis- cormier ; dans les bois de Gray. • plète ensuite cette répartition pour queux ; dans les bois de Beaujeu. L’espèce n’était pas connue de Maire la Haute-Saône en l’indiquant peu Pour l’arrondissement de Gray, Maire pour les environs immédiats de Gray, répandu, au nord de Vesoul et dans cite cette espèce, peu répandue, de signalée, d’abord rare à Fouvent- les fossés des prairies sur l’alluvion Champlitte (roche Sainte-Agathe), Saint-Andoche (Maire, 1894), puis de la Saône à Velet, près de Gray Fouvent-Saint-Andoche, Montarlot- à Argillières (Maire, 1900). (Maire, 1903). lès-Champlitte et Beaumotte-lès- Seulement cinq localités contempo- Pin (Maire, 1898). La plante est actuellement toujours raines sont signalées pour le cormier présente dans la vallée de la Saône, L’espèce n’est pas signalée actuel- en Haute-Saône, la plus proche de mais uniquement plus en amont. lement du voisinage de Gray ; le la commune à Champlitte. silène penché est rare sur toute la • Thlaspi alliaceum L. ; thlaspi partie ouest du département, avec • Stachys germanica L. ; stachys, à odeur d’ail ; aussi commun que quelques localités contemporaines épi fleuri ; à Battrans, dans le chemin Thlaspi arvense et Lepidium campes- dans les communes de Champlitte qui conduit à Saint-Adrien [com- tre ; dans les environs de Gray. et Autoreille. mune de Gray]. Aucune donnée historique n’existe L’épiaire germanique est toujours Silybum marianum (L.) Gaertn ; pour l’ensemble de la Franche- • présente dans le secteur de Gray à chardon marie, chardon-notre- Comté ; la présence du thlaspi à l’époque de Maire : Gray-la-Ville, dame, chardon blanc ; assez rare : odeur d’ail en Haute-Saône au bord de la route menant à Gray, e auprès de Saint-Adrien [commune XVIII siècle constitue donc une avant la carrière ; pour l’arron- de Gray], dans une terre forte, le observation particulièrement inté- dissement de Gray, il ajoute Gy long des chemins ; entre Montureux ressante. La disparition du taxon a et Mont-le-Franois (commune de [Montureux-et-Prantigny] et Gray, été très rapide, puisque que Maire et ) (Maire, 1894). le long et à côté de la route. les autres observateurs n’ont jamais Aucune donnée contemporaine n’est indiqué la présence de cette espèce L’espèce est toujours présente 100 signalée dans le secteur immédiat dans le département. ans plus tard, subspontanée, dans de Gray ; Framont est la commune les jardins et décombres à Gray la plus proche où cette épiaire est Thysselinum palustre (L.) (Maire, 1894). • encore présente. Hoffm. ; thysselinum palustre ; Aujourd’hui le chardon-marie n’est persil des marais ; le long de la connu que de la partie ouest du • Taxus baccata L. ; if ; beaucoup à Morthe auprès du château de département, avec deux uniques Vellefrey, près de Bucey-lès-Gy. Saint-Loup. localités (Larret et ), pas très éloignées de celles signalées Maire considérait l’if comme une Maire ne cite pas ce taxon pour par Galliotte. espèce cultivée (Maire, 1894). l’arrondissement de Gray. L’if est une espèce rare en Haute- La plante est aujourd’hui pratique- • Solidago canadensis L. ? ; verge Saône ; cinq stations contemporai- ment uniquement cantonnée à l’est d’or, verge dorée à feuilles étroites ; nes dans la base Taxa, aucune pour du département ; une seule station

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pour la partie ouest à Autet, dans le long des maisons ; à Velesmes « L’airelle, ou le myrtille, ou le raisin le val de Saône, à une douzaine de [-Échevanne]. des bois est un petit arbrisseau exo- kilomètres de Saint-Loup. La plante est considérée, dans l’ar- tique pour notre Balliage, et qui se rondissement de Gray, comme com- voit, en quantité, dans celui de Vesoul Trapa natans L. ; macre, châtai- [encore bien présent au début du • mune au pied des murs (Maire, e gne d’eau, escharbot (Gray) ; dans 1894). XX siècle], auprès de Luxeuil, et la plupart des étangs et bords de la dans les Bois de Granges-le-Bourg ; Saône dans les environs de Gray. Elle est devenue excessivement rare nous en faisons mention dans la sur l’ensemble de la Franche-Comté. vue que s’il ne se trouve point de En 1900, Maire l’indique comme Une seule donnée contemporaine flora pour ce Balliage, nous puis- assez répandue et abondante dans la pour la Haute-Saône, dans la vallée sions y suppléer, en quelque chose; Saône à Scey-sur-Saône, Mercey-sur- de la Saône en amont de Gray puissent nos soins être utiles! c’est Saône, Pontailler-sur-Saône et près (Beaujeu-Saint-Vallier-Pierrejux- là notre but et notre intention! » de Gray à Mantoche et Apremont. et-Quitteur). et « … la quantité d’arbustes rares (Maire, 1900). qu’on cultive dans le jardin du cha- La plante est toujours présente • Vaccaria hispanica (Mill.) teau de Beaujeu et qui s’y conser- dans la vallée de la Saône, notam- Rauschert ; lychnis des blés à fleur vent en bon état, nous fait espérer ment à Autet et Savoyeux, proches rouge et à feuille de percefeuille ; que dans peu, nous aurons l’airelle de Gray, mais elle n’est pas com- beaucoup dans les champs des envi- dans notre Bailliage et qu’il pour- mune aujourd’hui. rons de Gray, à Saint-Adrien, en roit bien s’y naturaliser ; quant à terres fortes ou sablonneuses. nous nous en ferons une tenta- • Typha angustifolia L. (ou Typha La vaccaire d’Espagne est toujours tive sur une vingtaine de pieds au minima Hoppe) ; petite masse présente, mais assez rare, dans printemps prochain, et s’ils réus- d’eau ; aux mêmes endroits que l’arrondissement de Gray à la fin sissent nous en ferons porter dans Typha latifolia, la masse d’eau ; la du XIXe siècle, à Fouvent-Saint- des bois montagneux et dans des masse d’eau est très commune ; on Andoche, Margilley (commune de terres maigres ; si nos occupations en voit auprès de Montureux [-et- Champlitte), et plus près de Gray à nous l’eussent permi [sic], nous en Prantigny] dans des lieux maré- Arc-lès-Gray, Chargey-lès-Gray et aurions déjà actuellement dans notre cageux. Mantoche (Maire, 1894). Maire bailliage, et nous nous ferions un honneur d’en faire mention dans La description de la plante par pense que la plante est arrivée avec notre flora. » Galliotte correspond certaine- des lots de graines venant du Midi. ment à T. angustifolia, mais un Renauld & Laloy (1873) l’avaient Galliotte semble bien connaître doute subsiste du fait que les indi- déjà signalée du secteur de Gray, assez la répartition de la myrtille sur cations concernant la taille de la rare, dans les moissons, principale- la partie ouest du département ; plante concordent bien davantage ment champs d’orge, de Fouvent- ces remarques sont particulière- à T. minima. Saint-Andoche. Cette espèce, consi- ment instructives sur la volonté de dérée aujourd’hui comme disparue répandre dans la nature des plan- Maire et les autres botanistes haut- de Franche-Comté, a donc régu- tes comestibles ou utilitaires dès la saônois du XIXe siècle n’indiquent lièrement régressé depuis l’époque fin du XVIIIe siècle. Typha angustifolia T. minima ni ni de Galliotte. pour toute la région de l’ancien Maire, en 1894, ne connaissait pas arrondissement de Gray. non plus de localités pour le secteur Vaccinium myrtillus L. • ; airelle, de Gray, mais cite deux stations pour Une seule donnée récente pour myrtille, raisin des bois ; en quan- le secteur de Vesoul (Confracourt T. angustifolia en aval de Gray à tité, auprès de Luxeuil et dans les et Cubry-les-Soing) ; il ajoute, en Broye-les-Loups-et-Verfontaine bois de Granges-le-Bourg [secteur 1903, Port-sur-Saône, Plainemont en 2005. Héricourt]. Exotique pour notre [secteur Luxeuil], Magny-les-Jussey, Typha minima n’a jamais été notée bailliage. Scey-sur-Saône et, ce qui nous intri- en Franche-Comté Galliotte prévoit des essais de natu- gue un peu, la forêt de Belle-Vaivre ralisation dans les bois montagneux à Igny (Maire, 1903). Cette der- • Urtica urens L. ; ortie griè- et les terres maigres du bailliage nière station serait-elle le résultat de che, petite ortie ; très commune, de Gray. l’introduction un siècle plus tôt par

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Galliotte de la myrtille dans cette la partie ouest du département de en détail cette partie, mais évo- forêt qu’il connaissait si bien ? la Haute-Saône. quons simplement par exemple la Il n’existe aucune donnée récente formidable biodiversité fruitière de l’époque : 69 variétés de poirier, pour l’ouest du département. La sta- • Vitis labrusca L. ; lambrusque, 14 d’abricotier, 18 d’oranger, 22 de tion la plus occidentale est à Rupt- vigne sauvage ; croît naturellement cerisier, 33 de pêcher, 23 de pom- sur-Saône, dans le secteur histori- dans les bois de Gray et proche mier, 19 de prunier... étaient culti- que situé à l’ouest de Vesoul. des haies. vées dans le secteur de Gray. La vigne isabelle était cultivée pour • Verbascum blattaria L. ; blat- ses fruits à la fin du XIXe siècle Nous donnons également ci-des- taire, herbe aux mites ; très com- (Maire, 1894). sous quelques extraits choisis du manuscrit de Galliotte, illustrant mune : auprès de la tuilerie de Curieusement une seule donnée l’intérêt historique des informations Corneux, en terre argileuse. contemporaine pour la Franche- de ce Flora Grayacensis à propos Comté, à Broye-les-Loups-et- La plante était toujours bien pré- notamment de l’utilisation médi- Verfontaine, soit à 15 kilomètres sente dans les environs de Gray à cinale, alimentaire ou économique à l’ouest de Gray. l’époque de Maire ; elle le reste de certaines plantes. avec plusieurs localités actuelles : Gray, Ancier, Autrey-lès-Gray et • Xanthium strumarium L. ; Oyrières. petite bardane, lampourde, petit Introduction de la poire glouteron ; très commune : contre La plante est revue en 2011 à Saint- sylvange la muraille des granges de la ferme Broing, commune de l’abbaye de à l’angle du clos de Corneux. « … La sylvange est une excellente Corneux. La lampourde était déjà très rare, poire ; elle approche beaucoup, tant par la qualité que pour son port, de Verbascum densiflorumBert. ; considérée comme introduite et • fugace, à l’époque de Maire (1894 ; la merveille d’hiver n° 41 ; les pre- bouillon blanc femelle ; au Bouchot mières greffes de sylvange furent ou Mont du petit bois, entre Feurg 1901), signalée à Soing-Cubry- Charentenay dans l’arrondissement apportées, de Lorraine, dans le et , dans une terre marneuse Bailliage de Gray, en 1758, par et pierreuse, cultivée en vigne. de Gray, et en dehors à Jussey et Cendrecourt. feu m. le Comte de Trestondanm René Maire considère cette espèce [= Trestondan] ; elles furent gref- L’espèce, en forte régression depuis comme très commune dans les lieux fées, cette année-là, à Lavoncour[t] l’époque de Galliotte, n’existe plus cultivés de l’arrondissement de Gray et à Suaucourt, ou elles réussissent actuellement que dans le départe- (Maire, 1894), surtout dans la au grand contentement des ama- ment du Jura, secteur dolois. région de Gray (Maire, 1903). teurs... » Quatre données contemporaines pour l’ancien arrondissement de Les espèces cultivées Description savoureuse et Gray, dont Oyrières, à 8 kilomètres et indigènes du temps intérêt de la pomme de terre au nord de la station du Bouchot de Galliotte. de Galliotte : médecine Solanum tuberosum L. : « Solanum populaire, alimentation, tuberosum esculentum. Pinax. 167. • Vinca major L. ; grande per- économie… la pomme de terre ou battate [sic] venche, pucelage, vence ; dans les de Virginie est une plante originaire bois de Bellecombe [commune de Le manuscrit de Galliotte renferme du Chily [sic] qui pousse, en terre, Velesmes-Échevanne]. une mine d’informations particu- vers son pied, trente ou quarante lièrement intéressantes et précises grosses racines tuberculeuses, qui La plante était considérée, vers sur les plantes potagères, les plan- ressemblent en quelque façon à un 1900, comme subspontanée çà et tes ornementales des jardins et des rognon de veau, dont les unes sont là par Maire notamment à Gray parcs, les arbres fruitiers, les diffé- rouges, les autres jaunes ou blan- (Maire, 1903). rents cépages de vigne utilisés dans châtres ; ses tiges sont anguleuses, Il n’existe aucune mention contem- le secteur, les plantes tinctoriales… branchues et hautes de deux à trois poraine de la grande pervenche pour Il n’est pas possible ici d’analyser pieds ; ses feuilles sont vertes, lanu-

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gineuses, conjugées [sic] et décou- feuilles et la tige du blé de Turquie, et qui détonne et fulmine comme pées ; ses fleurs paroissent en juillet soit en vert, soit en sec, les bœufs la poudre à canon : la décoction de et août, elles sont monopétales, en les mangent avec appétit et rumi- cette plante est très diurétique; mise rosette, divisées en cinq parties, de nent plus longtemps après les avoir en poudre et délayée dans du vin couleur de gris de lin ; quand elles mangé, et il n’est point de plante rouge elle arrête la diarrhée, la dys- sont passées, le pistil devient un qui communique un gout plus senterie, affermit les dents et guérit fruit qui est une grosse baie, char- agréable au lait des vaches qu’on le scorbut : nous croyons, l’année nue, à peu près de la grosseur d’une en nourrit. Les feuilles qui enve- dernière, cette plante éxotique à cerise ; elle devient jaune en mûris- loppent les épis peuvent très avan- notre bailliage; mais nous l’avons sant et renferme quantité de semen- tageusement supléer [sic] à la paille trouvée dans les bois de Beaujeu, à ces. La pomme de terre est légère, ordinaire dans les lits, lorsqu’elles cent pas au plus de l’ancien hermi- tempérante, nourrissante, tient le sont bien divisées, et peignées en tage de St Roch, où l’on voit à pré- ventre libre ; elle est un excellent fils forts… » sent une quinzaine de baraques de anti-scorbutique, d’une grande coupeur. » ressource, non seulement pour le bailliage de Gray, mais pour toute Tout est bon dans le la province ; on en voit dans tous coquelicot La macre, un succédané les villages ; on peut en faire du de la châtaigne, fruit de Papaver rhoeas L. : « … le pavot pain qui est excellent… » Castanea sativa Mill. rouge ou coquelicot... les vigne- rons dans ce pays-ci comme à Gy Trapa natans L. : « … la macre ou Précocité et importance et à Bucey[-lès-Gy], ramassent des la châtaigne d’eau… on fait une économique de la culture du pavots rouges entiers c’est adire les grande consommation, à Gray, blé de Turquie, le maïs, dans racine, tige, feuilles, fleurs et tête, de ce fruit cuit tantôt dans l’eau et en nourrissent leurs cochons le bailliage de Gray tantôt sous la cendre : on voit la qui en sont friands, les vignerons macre dans la plupart des étangs et Zea mays L. : « Mays granis aureis de Corneux ne leur donnent pas bords de la saone, dans les environs Tournefort 51. le maïs ou le blé autre chose. » de Gray où elle est connue sous le de Turquie… on sème ce blé de nom d’éscharbot. » Turquie dans tous les environs de Gray… La « poudre à canon » du lycopode à massue L’iris jaune, un poison De tous les blés de Turquie, le plus estimé est le jaune [Galliotte décrit Lycopodium clavatum L. « … le lyco- végétal pour le bétail trois autres variétés à épis rouges, pode ou mousse rampante à massue Iris pseudoacorus L. : « … l’iris jaune blancs et violets], le plus généra- est une espèce de mousse dont la ou faux acorus... Cette plante est lement employé, le meilleur pour racine est blanche et fibreuse… il un poison pour les bestiaux ; nous l’usage économique : on sait qu’il s’élève d’entre ses branches ou vimes périr, l’année dernière, à est la ressource des pauvres du rameaux certains pédicules longs, l’étang de la Bergerie, près du bois bailliage de Gray où il s’en fait peut- grêles, arrondis, représentant chacun de Beaujeu, quatre veaux de onze être une plus grande consomma- vers sa sommité une double massue [jours ?] qui en avoient mangé ; et tion que dans les autres bailliages molle, jaune et qui étant mûre répand ce ne fut qu’avec beaucoup de remè- de la province ; on le mêle, étant ses étamines quand on la touche, c’est des qu’on vient à bout de guérir les moulu, avec de la farine de blé pour une poussière semblable à de la fleur sept autres qui étoient expirants, en faire du pain ; on en fait de la de soufre, et qui est très promte [sic] quand on y courut. » bouillie, connue sous le nom de à s’en flammer ; on l’appelle soufre gaude : on confit les jeunes grap- végétal : On remarque sur le lycopode pes encore vertes, dans le vinai- des fleurs mâles et des fleurs femel- Le cloitre de Corneux gre comme les cornichons ; on les… elles paraissent en juin et c’est envahi de pavot somnifère engraisse, avec la graine du blé de dans le mois d’août et de septembre Turquie, la volaille, les pigeons, etc. qu’on y peut recueillir cette espèce de Papaver somniferum L. : « … le Les bestiaux aiment beaucoup les poudre subtile jaune, inflammable pavot noir ; quoique ce pavot soit

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très commun dans le cloitre de Henriot Pascal, Duflo-Minet MAire r., 1895. Florule adventice de Corneux, même au milieu des Catherine, Michaux Jean, Millet Gray. Feuilles des jeunes naturalistes, pavés, et auprès de la terrasse, nous Pierre, Nauche Gaëlle, Piguet Albert, 25 : 155-157. craignons de le mettre au nombre Pinston Hugues, Prost Jean-François, MAire r., 1896-1906. Contribution à des indigènes, parce qu’il pour- Schmitt Aimé, Simler Nicolas, la flore de la Haute-Saône, Plantes vasculaires, fasc. I : Bulletin de roit y avoir été semé autrefois, et Vagnet René, Vuillemenot Marc, la société d’étude des sciences qu’il s’y multiplie sans le secours Weidmann Jean-Christophe. naturelles de la Haute-Saône, 1896, de personne. » 1 : 184-197; fasc. II à VII : Bulletin de la Société grayloise d’émulation, 1898, I : 158-194 ; 1899, II : 311- 323; 1900, III : 270-291; 1901, Conclusion Bibliographie IV : 341-367; 1903, VI : 181-220; 1906, IX : 117-159. Flora Grayacensis (1779-1780), cbnFc, 2007. Espèces invasives pAriSot L.-c. & pourcHot L., 1882. e de Franche-Comté : Les asters manuscrit du XVIII siècle que Notice sur la flore des environs américains. Fiche de porter à l’on peut considérer comme inédit, de Belfort. Mémoires de la Société connaissance, 2 p. représente la toute première flore Belfortaine d’Émulation, Belfort, pour le département de la Haute- conteJeAn cH., 1892. Revue de la flore 111 p. de Montbéliard. Mémoires de la Saône. Il faudra attendre pratique- renAuLd F., FLAGeY c., vendreLY X. & Société d’émulation de Montbéliard, pAiLLot J., 1882. Supplément au ment un siècle pour voir à nouveau XXXI, p. 47-284. une publication de cette importance Catalogue raisonné. Liste des creStin J.-F., 1788. Recherches plantes rares ou nouvelles pour pour ce département avec les travaux historiques sur la ville de Gray au ce département et les parties de Renauld et Laloy en 1873. Ce comté de Bourgogne. Besançon, limitrophes du Doubs. M. S. E. D., manuscrit représente également la xxvi, 495 p. V, 7 : 162-200.

deuxième flore franc-comtoise après Ferrez Y., proSt J.-F., André M., renAuLd F. & LALoY d., 1873. Aperçu l’enumeratio methodica stirpium, in cArteron M., MiLLet p., piGuet A. & phytostatique sur le département de agro Montbelgardensi lectarum des vAdAM J.-c., 2001. Atlas des plantes la Haute-Saône. Paris, 398 p. Berdot, manuscrit de 1758-1763 rares et protégées de Franche-Comté. Besançon, Société d’Horticulture renAuLd F., 1883. Catalogue raisonné (Contejean, 1892). du Doubs et des amis du jardin des plantes vasculaires et des botanique / Turriers, Naturalia mousses qui croissent spontanément Publications, 312 p dans la Haute-Saône et parties L’importance de ce manuscrit méri- limitrophes du Doubs. Besançon, tait de rendre hommage à ce bota- GirArd c., 1997. Recherches sur le 437 p. niste amateur éclairé. On peut lui domaine temporel de l’abbaye de e Société d’AGricuLture, LettreS, ScienceS attribuer les premières observa- Corneux au XVIII siècle. Mémoire de maîtrise en histoire moderne, et ArtS de LA HAute-SAône, 1969- tions connues de plusieurs centai- Université de Franche-Comté, 1974. La Haute-Saône, Nouveau nes d’espèces de plantes pour le Besançon, 165 p. dictionnaire des communes. Vesoul, département de la Haute-Saône, Tome VI, p. 110. GoovAertS L., 1899. Écrivains, artistes certaines étant également nouvel- et savants de l’ordre de Prémontré. vAnden-berGHen c., MuLLenderS W., les pour la Franche-Comté. Ce Bruxelles, 649 p. 1957. Étude sur les groupements manuscrit peut être également une végétaux des environs de Champlitte GroSSArd e., 1899. L’abbaye Notre- (Plateau de ). Bull. de la source d’informations intéressan- Dame de Corneux. Saint-Broing-et- société royale de botanique de tes pour les personnes qui étudient Corneux, 203 f. dactylographiés. Belgique, 90 : 73-102. la biodiversité agricole de la fin du MAGnin A., 1901. Bull. Mensuel de la XVIIIe siècle. SHND. Séance du 11 juillet 1901, Articles publiés dans les n° 8-9. NAFJ concernant ce secteur MAGnin A., 1923. La botanique à géographique : Besançon de 1691 à 1920. Bulletin de la Société d’histoire naturelle du André M., 2003. Contributions à la ɱ Liste des contributeurs de la Doubs, 33 : 32-105. connaissance de la flore du massif base taxa : André Max, Berthiaux MAire r., 1894. Flore grayloise jurassien et du département de Alain, Brugel Éric, Collaud Rémi, ou catalogue des plantes de la Haute-Saône. Les Nouvelles Dehondt François, Fernez Thierry, l’arrondissement de Gray. Feuilles Archives de la Flore Jurassienne, 1 : Ferrez Yorick, Hennequin Christophe, des jeunes naturalistes, 25 : 102 p. 109-114.

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André M., 2004. Contributions à la Les Nouvelles Archives de la Flore Sources manuscrites connaissance de la flore du massif Jurassienne, 5 : 179-183. consultées jurassien et du département de bruGeL e., & deLAFoLLYe L., 2010. la Haute-Saône. Les Nouvelles Que reste-t-il de nos messicoles ? Ms. 41, Fonds de l’Académie. Archives de la Flore Jurassienne, 2 : Connaissance et conservation de Bibliothèque municipale de 127-130. la flore des champs cultivés dans la Besançon. André M., 2005. Contributions à la région de Champlitte (Haute-Saône). Fonds de l’abbaye de Corneux, série connaissance de la flore de la Haute- Les Nouvelles Archives de la Flore H : H 745 à H 849, surtout H 751 Saône et plus particulièrement des Jurassienne, 8 : 77-86. et H 824. Archives départementales hydrophytes. Les Nouvelles Archives Ferrez Y., 2003. Contributions à la de Haute-Saône. de la Flore Jurassienne, 3 : 127- connaissance de la flore de Haute- 141. Saône – Matériaux pour un inventaire Sources d’état civil André M., 2006. Contributions à la de la flore vasculaire de Haute- connaissance de la flore du massif Saône. Les Nouvelles Archives de Registres paroissiaux de la paroisse jurassien et du département de la Flore Jurassienne, 1 : 59-74. de Granges-la-Ville, Naissances et la Haute-Saône. Les Nouvelles Mariages : http://doubsgenealogie. WeidMAnn J.-c., 2004. Flore Archives de la Flore Jurassienne, 4 : fr/genealogie/sourcesReleves/ vasculaire de Haute-Saône. Bilan 169-174. GRANGES_LA_VILLE_N.pdf et perspectives : pour un catalogue à André M., 2007. Contributions à la l’aube du XXIe siècle. Les Nouvelles http://doubsgenealogie.fr/genealogie/ connaissance du département de la Archives de la Flore Jurassienne, 2 : sourcesReleves/GRANGES_LA_ Haute-Saône et du massif jurassien. 51-63. VILLE_M.pdf

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