Syndicat Mixte d’Aménagement Hydraulique Dossier de la Haute Vallée de l’ règlementaire ZA du Razès Rue de la Malepère 11 300

Restauration du ruisseau du Rébounédou sur la commune de Belvis

Demande d’autorisation environnementale et de déclaration d’intérêt général

REFERENCE : TO16-038 HYDRETUDES Déc. 2017 Autorisation environnementale-DIG

Emetteur HYDRETUDES 58bis chemin du chapitre 31 100 Toulouse Tél. : 05 62 14 07 43 Fax : 05 62 14 08 95

Agréé digues et barrages

Réf. affaire : TO16-038

Restauration du ruisseau du Rébounédou sur la commune de Belvis Titre

Demande d’autorisation environnementale et de déclaration d’intérêt général

Indice Date Titre du document Phase Statut du document Etabli par Vérifié par Approuvé par

Provisoire Déc. 01 TO16-38_AutoE_v1a.docx Première diffusion LV JMD Ph. MARTIN 2017 Définitif

Chef de projet P. Castera

Maître d'Ouvrage : SMAH HVA

Document protégé, propriété exclusive d'HYDRETUDES. Ne peut être utilisé ou communiqué à des tiers à des fins autres que l’objet de l’étude commandée.

HYDRETUDES Belvis – Reméandrage du Rébounédou 2

Autorisation environnementale-DIG

SOMMAIRE

0 PIECE 0 - PREAMBULE ...... 8

1 PIECE 1 - IDENTIFICATION DU PETITIONNAIRE ...... 10

2 PIECE 2 - LOCALISATION DU PROJET ...... 11

3 PIECE 3 - CONTEXTE FONCIER...... 13 3.1 Genèse du projet ...... 13 3.2 Identification des parcelles et propriétaires concernés par les travaux ...... 13

4 PIECE 4 - DESCRIPTION DU PROJET ...... 15 4.1 Objectif et principes généraux des aménagements ...... 15 4.2 Résumé – nature et volume des travaux ...... 17 4.3 Modalités d’exécution et de fonctionnement ...... 17 4.3.1 Implantation topographique du tracé – piquetage ...... 17 4.3.2 Etude d’exécution ...... 17 4.3.3 Réalisation des accès et dévégétalisation ...... 18 4.3.4 Pêches de sauvegarde ...... 18 4.3.5 Gestion des écoulements ...... 18 4.3.6 Terrassement en déblais / remblais ...... 19 A Reméandrage du lit ...... 20 B Création des annexes humides sur la Gineste...... 20 C Comblement du drain rectiligne (lit actuel) et suppression des merlons de curage ...... 21 4.3.7 Mise en place de bouchons étanches dans le lit actuel ...... 21 4.3.8 Disposition de la couche superficielle du lit reméandré ...... 23 4.3.9 Disposition de rugosités dans le lit reméandré ...... 23 4.3.10 Plantations pour restauration de la ripisylve et de la forêt alluviale ...... 23 A Hélophytes ...... 24 B Boutures, jeunes plants et baliveaux ...... 24 4.4 Provenance et qualité des matériaux et fournitures ...... 25 A Galets pour la couche superficielle du lit ...... 25 B Blocs pour les rugosités du lit ...... 25 C Pieux en bois ...... 25 D Géomembrane étanche ...... 25 E Terres imperméables ...... 25 F Plantations pour restauration de la ripisylve et de la forêt alluviale ...... 26 4.5 Gestion des déblais ...... 27 4.6 Rubriques de la nomenclature ...... 28

HYDRETUDES 3 Belvis – Reméandrage Rébounédou - PIECE 0 - PREAMBULE Autorisation environnementale-DIG

4.7 Suivi et surveillance ...... 29 4.7.1 Phase chantier : de la préparation à la réception ...... 29 4.7.2 Phase exploitation ...... 29 A Suivi général du Rébounédou ...... 29 B Suivi topographique et bathymétrique ...... 30 C Suivi de l’impact sur le compartiment physique ...... 30 D Suivi du niveau de la nappe phréatique ...... 34 4.8 Intervention en cas d’incident ...... 34 4.8.1 Phase chantier ...... 34 4.8.2 Phase exploitation ...... 35

5 PIECE 5 - ETUDE D’INCIDENCE ENVIRONNEMENTALE ...... 36 5.1 Etat actuel du site ...... 37 5.1.1 Localisation...... 37 5.1.2 Ressource en eau ...... 37 A Hydrographie ...... 37 B Masse d’eau ...... 42 C Hydrogéologie ...... 42 D Hydrologie ...... 42 E Qualité de l’eau ...... 43 5.1.3 Milieu naturel et zones protégées ...... 45 A Habitats naturels (Nymphalis, Cerag, 2015) ...... 45 B Flore (Nymphalis, Cerag, 2015) ...... 48 C Faune (Nymphalis, Cerag, 2015) ...... 48 D Zones règlementaires – Natura 2000 ...... 49 E Zones non règlementaires et portés à connaissance ...... 51 5.1.4 Risque inondation ...... 52 5.1.5 Usages et activités anthropiques ...... 52 A Agriculture - élevage ...... 52 B Pompage pour l’alimentation en eau potable ...... 52 C Rejet STEP ...... 54 5.2 Incidences du projet sur l’environnement ...... 55 5.2.1 Ressource en eau ...... 55 A Augmentation de la quantité de ressource en eau ...... 55 B Amélioration de la qualité de l’eau ...... 56 5.2.2 Milieu naturel - préservation des écosystèmes aquatiques et zones humides ...... 56 A Habitats naturels et flore ...... 56 B Enjeux Faune ...... 56

HYDRETUDES 4 Belvis – Reméandrage Rébounédou - PIECE 0 - PREAMBULE Autorisation environnementale-DIG

C Phase chantier ...... 56 5.2.3 Prévention des inondations ...... 58 5.2.4 Protection de la qualité des eaux – objectifs de qualité des eaux prévu par l’article D211- 10 58 5.2.5 Site Natura 2000 ...... 59 5.2.6 Défrichement ...... 59 5.3 Justification du choix d’aménagement (alternatives étudiées) ...... 60 5.3.1 Rappel des désordres actuels et des aménagements prévus ...... 60 5.3.2 Autres solutions ...... 60 5.4 Compatibilité ...... 60 A Compatibilité avec le SDAGE RMC (2016-2021) ...... 60 B Compatibilité avec le SAGE ...... 63 C Compatibilité avec le PAPI ...... 63 5.5 Mesures d’évitement, réduction et compensation ...... 64 5.5.1 Mesures d’évitement ...... 64 5.5.2 Mesures de réduction ...... 64 5.5.3 Mesures de compensation ...... 65 5.6 Mesures de suivi ...... 66 5.6.1 Suivi de mise en œuvre ...... 66 5.6.2 Suivi de la reprise de la végétation ...... 66 5.6.3 Suivi de l’évolution du Rébounédou ...... 66

6 PIECE 6 - EXAMEN AU CAS PAR CAS ...... 67

7 PIECE 7 - PIECES GRAPHIQUES ...... 68 7.1 Carte 1 : Vue en plan - Gineste...... 69 7.2 Carte 2 : Coupes-type - Gineste ...... 80

8 PIECE 8 - NOTE DE PRESENTATION NON TECHNIQUE ...... 80 8.1 Contexte – un milieu naturel modifié ...... 80 8.2 Projet – première action de restauration de la zone humide ...... 80 8.3 Enjeux et contexte règlementaire ...... 80 8.4 Impact sur l’environnement ...... 81 8.5 Conclusion ...... 81

9 PIECE 9 – MEMOIRE JUSTIFIANT L’INTERET GENERAL ...... 82 9.1 Programmation ...... 82 9.2 Financement ...... 82 9.3 Entretien ...... 82

10 PIECE 10 – ESTIMATION DES INVESTISSEMENTS ...... 83

HYDRETUDES 5 Belvis – Reméandrage Rébounédou - PIECE 0 - PREAMBULE Autorisation environnementale-DIG

11 PIECE 11 – CALENDRIER DES OPERATIONS ...... 84

12 ANNEXES ...... 85 12.1 Maîtrise foncière ...... 85 12.1.1 Autorisation d’aménager des propriétaires riverains privés ...... 85 12.1.2 Délibération de la commune pour les parcelles communales...... 85 12.2 Formulaire d’évaluation des incidences sur site Natura 2000 ...... 85 12.3 Bibliographie ...... 85

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Localisation de la commune dans le département ...... 11 Figure 2 : Localisation du secteur d’étude ...... 12 Figure 3 : Parcellaire secteur la Gineste ...... 14 Figure 4 : Vue en plan du reméandrage – secteur Gineste ...... 16 Figure 5 : Schéma (vue en plan) de la procédure de terrassement ...... 19 Figure 6 : Schéma de principe d’un profil en travers du reméandrage sur la Gineste ...... 20 Figure 7 : Schéma de principe (profil en travers) de la mise en place du bouchon ...... 22 Figure 9 : Schéma de principe (profil en long) de la mise en place du bouchon ...... 22 Figure 10 : Eléments de diversification ...... 23 Figure 11 : Profondeur de plantation d’hélophytes (genie-vegetal.eu) ...... 26 Figure 12 : Liste des essences d’arbres et arbustes acceptées sur le chantier ...... 27 Figure 13 : Stick hypoxique après incubation. La partie inférieure grisée est en hypoxie...... 32 Figure 14 : Matériel nécessaire pour la mesure de la conductivité hydraulique (a), schéma d’un mini- piézomètre (b) et exemple de positionnement des points de mesure (c) (d’après Datry, 2010) ...... 34 Figure 15 : Localisation du secteur d’étude ...... 37 Figure 16 : Hydrographie du site (Nymphalis, Cerag, 2015) ...... 38 Figure 17 : Vues aériennes d’août 1942 (geoportail) ...... 39 Figure 18 : Vue aérienne d’août 1962 (geoportail) ...... 40 Figure 19 : Visualisation du levé topographique de la zone la Gineste ...... 40 Figure 20 : Extrait de la carte d’Etat-major (geoportail) ...... 41 Figure 21 : Courbe des débits classés du Rébounédou ...... 43 Figure 22 : Localisation de la station de pompage AEP ...... 44 Figure 23 : Localisation du projet sur le site Natura 2000 Pays de Sault ...... 50 Figure 24 : Localisation de la station de pompage AEP ...... 53 Figure 25 : Périmètre de protection rapprochée du captage AEP ...... 53 Figure 26 : Localisation du rejet de STEP ...... 54

HYDRETUDES 6 Belvis – Reméandrage Rébounédou - PIECE 0 - PREAMBULE Autorisation environnementale-DIG

Figure 27 : Profil en travers type du Rebounédou reméandré sur la Gineste ...... 55 Figure 28 : Vue en plan du projet……………………………………………………………………………………………………..80 Figure 29 : Profil en travers du projet………………………………………………………………………………………..81

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Caractéristiques géométriques des deux zones d’étude ...... 12 Tableau 2 : Parcelles concernées par l’aménagement ...... 13 Tableau 3 : Paramètres du reméandrage ...... 17 Tableau 4 : Impact des particules de colmatage selon leur taille (d’après Gayraud et al., 2002) ...... 31 Tableau 5 : Degré de colmatage (d’après Archambaud et al., 2005) ...... 31 Tableau 6 : Degré de cohésion du substrat du lit ...... 32 Tableau 7 : Matériel nécessaire pour réaliser des sticks hypoxiques ...... 33 Tableau 8 : Débits caractéristiques du Rébounédou ...... 43 Tableau 9 : Débits classés du Rébounédou ...... 43 Tableau 10 : Mesures du SDAGE RMC 2016-2021 ...... 62 Tableau 11 : Chiffrage estimatif sur la zone de la Gineste ...... 83 Tableau 13 : Calendrier des opérations ...... 84

HYDRETUDES 7 Belvis – Reméandrage Rébounédou - PIECE 0 - PREAMBULE Autorisation environnementale-DIG

0 PIECE 0 - PREAMBULE

La commune de Belvis dans le département de l’Aude, comporte une zone humide dite prioritaire pour laquelle le SMAH HVA a engagé un plan de gestion. L’action numérotée A1, de ce plan de gestion vise la reprise des anciens méandres du Rébounédou sur une parcelle communale lieu-dit la Gineste. Ces travaux de restauration font suite à un recalibrage du cours d’eau dans les années 60. La conception des aménagements a été affinée au stade avant-projet, puis projet. Il s’agit de rétablir le tracé originel du cours d’eau, avant sa rectification anthropique tout en maintenant et en revalori- sant ses annexes humides. Le programme de travaux est soumis à autorisation environnementale, car concerné par les seuils correspondants des rubriques 3.1.2.0 et 3.1.5.0 de l’article R214-1 du code de l’environnement. En revanche, le projet n’est pas soumis à autorisation de défrichement au titre du code forestier ni à dérogation de destruction d’espèces protégées au titre des articles L. 411-2-4° et R. 411-6 et s. du code de l'environnement. Le projet n’est pas soumis à étude d’impact ni à évaluation environnementale au cas par cas. En parallèle, afin de réaliser des interventions en terrains privés (le lit et les berges du cours d’eau), et de légitimer l’intervention avec des fonds publics sur des terrains privés, la déclaration d’intérêt général (DIG) est sollicitée. Le SIAH HVA est en effet habilité par l’article L.211-7 du code de l’environnement, à entreprendre l'étude, l'exécution et l'exploitation de tous travaux, actions, ouvrages ou installations présentant un caractère d'intérêt général ou d’urgence dans les conditions pré- vues par les articles L.151-36 à L.151-40 du code rural et de la pêche maritime, et visant l’aménagement d’un cours d’eau.

Le présent dossier constitue donc la déclaration d’intérêt général (DIG) et la demande d’autorisation environnementale au titre du code de l’environnement, des travaux du SIAH HVA pour le reméandrage du ruisseau du Rébounédou, sur la commune de Belvis.

L’exécution des travaux est soumise à une enquête publique unique (pour la déclaration d’intérêt général d’une part, et pour la demande d’autorisation d’autre part) conformément à l'article R.214-99 du code de l’environnement.

Le présent dossier d’enquête publique pour DIG et autorisation environnementale au titre du code de l’environnement se compose ainsi (article R.214-99) : o pièce n°1 - identité du pétitionnaire o pièce n°2 - localisation du projet o pièce n°3 - contexte foncier o pièce n°4 - description des travaux o pièce n°5 - étude d’incidence environnementale o pièce n°6 - examen au cas par cas o pièce n°7 - pièces graphiques o pièce n°8 - note de présentation non technique o pièce n°9 - mémoire justifiant l’intérêt général o pièce n°10 - estimation des investissements o pièce n°11 - calendrier des opérations

HYDRETUDES 8 Belvis – Reméandrage Rébounédou - PIECE 0 - PREAMBULE Autorisation environnementale-DIG

HYDRETUDES 9 Belvis – Reméandrage Rébounédou - PIECE 0 - PREAMBULE Autorisation environnementale-DIG

1 PIECE 1 - IDENTIFICATION DU PETITIONNAIRE

Le maître d’ouvrage des travaux et demandeur de l’autorisation environnementale est :  le Syndicat Mixte d’Aménagement Hydraulique de la Haute Vallée de l’Aude (SMAH HVA).

Forme juridique : syndicat mixte N° de SIRET : 651 101 671 000 39 Adresse : ZA du RAZES, rue de la Malepère, 11 300 Limoux. Qualité du signataire de la demande : Monsieur le président, P. BARDIES. Contact : le technicien rivière, M. Adrien ARAZO 06 45 58 19 78 04 68 31 42 41 [email protected]

HYDRETUDES 10 Belvis – Reméandrage Rébounédou - PIECE 1 - IDENTIFICATION DU PETITIONNAIRE Autorisation environnementale-DIG

2 PIECE 2 - LOCALISATION DU PROJET

Le projet se trouve dans le département de l’Aude (11), sur commune de Belvis. Il s’agit d’une zone dans laquelle la fiche-action A1 du plan de gestion préconise le reméandrage du Rébounédou. Ce plan de gestion local est issu d’un plan pluriannuel de gestion global qui prend en compte l’ensemble du bassin versant de la haute vallée de l’Aude. Il prend en compte la thématique de la restauration physique, la ripisylve, la gestion quantitative et plus particulièrement pour le cas présent la restauration des zones humides.

BELVIS

Figure 1 : Localisation de la commune dans le département

HYDRETUDES 11 Belvis – Reméandrage Rébounédou - PIECE 2 - LOCALISATION DU PROJET Autorisation environnementale-DIG

Figure 2 : Localisation du secteur d’étude

Cette zone fait partie du complexe de zones humides « Plateau agricole humide du plateau de Sault aux ruisseaux de Rébounédou et des Taillades ». Le secteur identifié comprend un tron- çon du ruisseau le Rébounédou, également appelé sur la partie amont « ruisseau des Taillades ». Dans ce rapport, le cours d’eau sera toujours nommé Rébounédou. Les caractéristiques de la zone d’étude d’études sont :

Zones Superficie Linéaire de cours Pente actuelle du d’eau actuel cours d’eau

La Gineste 3,87 ha 686 ml 0,6 % Tableau 1 : Caractéristiques géométriques de la zone d’étude

HYDRETUDES 12 Belvis – Reméandrage Rébounédou - PIECE 2 - LOCALISATION DU PROJET Autorisation environnementale-DIG

3 PIECE 3 - CONTEXTE FONCIER

3.1 Genèse du projet Un plan de gestion « plateau agricole humide du pays de sault » a été lancé en 2015 dans l’objectif d’identifier les actions de restauration du fonctionnement naturel potentiellement réalisables à l’échelle du complexe. Différentes opérations ont été réalisées dans le cadre de ce plan de gestion, on retrouve notamment : - Inventaires faune, flore et habitats - Pose de piézomètres - Modélisation hydraulique - …

Une des fiches actions nous a conduits à mettre en lumière le potentiel gain écologique dans une opé- ration de reméandrage identifiée par la fiche action FA 1. Dans l’objectif d’apporter plus d’éléments concrets, un levé LIDAR a permis de démontrer l’apparence des anciens méandres sur le terrain natu- rel. En effet, le recalibrage réalisé en 1964 a provoqué un enfoncement du lit de plus de 50 cm en moyenne et une accélération considérable des vitesses conduisant à un appauvrissement général et une banalisation de cette zone humide. Tout l’enjeu de ce projet est de reconstituer un lit de cours d’eau sur plus de 1km tel que représenté sur les cartes d’état-major avec une surélé- vation de la nappe d’accompagnement du ruisseau de 40 cm…

3.2 Identification des parcelles et propriétaires concernés par les travaux A) Présentation des parcelles

Nom Prénom Parcelles Section Commune de Belvis 110 ZB WURMSER Olivier 20, 104 ZB CONTE Aimé 108 ZB CONTE Anne Marie 107 ZB KACIMI Pierrette 105 ZB BOUZIGUES Thierry 103, 102 ZB WILHEM Hund Karl 101 ZB

Tableau 2 : Parcelles concernées par l’aménagement

Ce projet est issu d’une longue phase de concertation ayant fait l’objet de comité de pilotage et de réunion publique. L’ensemble des personnes concernées par le projet ont été rencontrées. Il est éga- lement important de mentionner que la quasi-totalité des travaux sont prévus sur la parcelle commu- nale. A ce titre, une délibération de la commune et les autorisations d’aménager des propriétaires concernés sont présentes en annexe.

HYDRETUDES 13 Belvis – Reméandrage Rébounédou - PIECE 3 - CONTEXTE FONCIER Autorisation environnementale-DIG

Accès à la zone de chantier

Accès à la zone de chantier

Commune de Belvis

Tracé du projet

Tracé actuel

M. CONTE M. HUND KARL Mme. CONTE

Mme. KACIMI

M. WURMSER

M. BOUZIGUES

Figure 3 : Parcellaire secteur la Gineste

HYDRETUDES Belvis – Reméandrage Rébounédou - PIECE 3 - CONTEXTE FONCIER Autorisation environnementale-DIG

4 PIECE 4 - DESCRIPTION DU PROJET

4.1 Objectif et principes généraux des aménagements L’objectif est de restaurer la zone humide du Rébounédou sur le secteur de la Gineste, afin d’améliorer la capacité de stockage d’eau de la zone, et la qualité du milieu naturel associé. Pour ce faire, il est proposé de retracer un lit méandriforme pour le cours d’eau, en suivant les traces des anciens méandres. Le cours d’eau a en effet été rectifié pour les activités agricoles au cours des années 60. Le nouveau lit aura une section trapézoïdale : - de largeur de base = 0,7 m, - de fruit de berge = variant de 3h/1v à 1h/1v.

Sur la Gineste, la hauteur minimale recherchée pour les berges est de 0,8 m. Le fruit de la berge pourra être augmenté à 2h/1v, voire 1h/1v très localement, pour suivre l’inclinaison du talus naturel. Le fond du nouveau lit sera recouvert d’une couche de 10 cm de galets roulés, et comportera quelques éléments de rugosité. Des annexes humides seront également mises en place par terrassement sur la Gineste : un bras diachrone (bras secondaire mis en eau à partir d’un certain débit et connecté à l’aval au lit principal) et une noue (bras piézométrique mis en eau à partir d’un certain débit, non-connecté à l’aval au lit principal et donc permettant de recharger la nappe). Le drain rectiligne faisant office de lit actuellement sera comblé. La conception du projet est faite en recherchant un équilibre entre les volumes de déblais et les volumes de remblais.

HYDRETUDES 15 Belvis – Reméandrage Rébounédou - PIECE 4 - DESCRIPTION DU PROJET Autorisation environnementale-DIG

Lit reméandré

Bras diachrone

Lit actuel (bleu) et merlons supprimés (rouge)

Noue

Figure 4 : Vue en plan du reméandrage – secteur Gineste

HYDRETUDES Belvis – Reméandrage Rébounédou - PIECE 4 - DESCRIPTION DU PROJET Autorisation environnementale-DIG

4.2 Résumé – nature et volume des travaux Le projet consiste en :

- Implantation et piquetage du lit reméandré, - Débroussaillage de la zone de travaux, - Terrassement en déblais / remblais pour comblement du lit actuel, création du lit reméandré, d’un bras diachrone et d’une noue, volume estimé à 3 000 m3, - Apport de galets roulés pour reconstitués le fond du lit reméandré, volume estimé à 80 m3, - Apport de blocs de granulométrie plus grossière pour créer des rugosités en lit mineur, volume estimé à 100 m3, - Mise en place de bouchons étanches pour bloquer les écoulements souterrains suivant le drain rectiligne, (pieux jointifs en bois et merlon de terre imperméable), - Restauration de la végétation naturelle par mise en place de boutures et hélophytes (1 500 unités), de jeunes plants (1 500 unités), et de baliveaux (5 00 unités).

4.3 Modalités d’exécution et de fonctionnement

4.3.1 Implantation topographique du tracé – piquetage En tout premier lieu, l’entreprise titulaire des travaux devra assurer un piquetage précis du lit reméan- dré. Des bornes altimétriques devront être implantées le long du cheminement, afin de permettre un suivi du calage de la pente du cours d’eau reméandré :

Linéaire Pente Linéaire Pente Secteur Fond du lit amont Fond du lit aval actuel actuelle projeté projetée

La Gineste 870,78 mNGF 866,91 mNGF 686 ml 0,0056 m/m 1 076 ml 0,0036 m/m Tableau 3 : Paramètres du reméandrage La pente projet devra éventuellement être adaptée en fonction du linéaire retenu lors du piquetage du lit reméandré.

Le piquetage sera fait en présence du maître d’œuvre et de l’assistant maître d’ouvrage, afin d’optimiser le tracé ou de l’adapter à la réalité du terrain et notamment au type de végétation observé (cf. paragraphe 4.3.3).

4.3.2 Etude d’exécution Dans le cadre de l’étude d’exécution, il sera demandé une analyse de la qualité des terrains en place, et notamment dans le but de caractériser leur possible utilisation pour constituer des merlons étanches (cf. paragraphe 4.3.7, page 21). L’entreprise devra justifier de compétences géotechniques pour la réalisation de cette étude. Elle pro- posera :

HYDRETUDES 17 Belvis – Reméandrage Rébounédou - PIECE 4 - DESCRIPTION DU PROJET Autorisation environnementale-DIG

- une analyse de matériaux et classification GTR avec préconisations de mise en œuvre pour le remblai, - la détermination d’une méthodologie de suivi de la qualité des matériaux avant utilisation en merlon étanche.

Suivant les conclusions de cette première analyse, elle indiquera les prescriptions de mise en œuvre pour réemployer les terres déblayées dans la constitution de merlons étanches (éventuellement en la mélangeant avec de l’argile exogène).

4.3.3 Réalisation des accès et dévégétalisation Lors de l’implantation du lit reméandré et des annexes humides, un parcours du linéaire sera effectué par le maître d’œuvre, l’assistant maître d’ouvrage et l’entreprise pour désigner les zones à dévégéta- liser, et identifier éventuellement les arbres ou bosquets dont le maintien en place est possible dans le cadre des travaux. Lors de ce premier parcours, l’entreprise, le maître d’œuvre et l’assistant au maître d’ouvrage identi- fieront les individus à abattre pour lesquels le tronc présente un diamètre supérieur à 20 cm.

Les végétaux retirés lors du débroussaillage seront broyés et répartis en surface, pour maintenir un bon amendement de la plaine. Les arbres abattus seront traités et débités sur place. Les billots seront soit dispersés en lit majeur, soit remis aux propriétaires des terrains traversés, soit le cas échéant évacués hors du site. Cette dernière solution est à minimiser.

4.3.4 Pêches de sauvegarde Une pêche de sauvegarde sera réalisée. Méthode d’intervention :  Cloisonnement du secteur par la mise en place en amont et en aval de grilles empêchant le passage des poissons,  Pêche de l’ensemble du tronçon et rejet des individus capturés en aval des Echartades,  Maintien des grilles de cloisonnement par un entretien bi-hebdomadaire pour éviter leur colmatage par les flottants.

Les pêches seront comprises dans le marché de travaux et seront réalisées par la fédération de pêche locale.

4.3.5 Gestion des écoulements Le phasage proposé permet de minimiser les interventions dans le lit mineur en eau, et donc la mise en suspension de matériaux fins. Ainsi sur chaque portion de lit, avant croisement entre le lit reméandré et le lit actuel, les étapes sui- vantes seront suivies : - réalisation par terrassement du lit reméandré (y compris constitution du fond par des apports de galets) en bloquant l’entrée amont et en connectant l’aval au lit actuel, - mise en eau du nouveau lit par terrassement de son extrémité amont et mise en place d’un bouchon étanche (palplanches de bois et couche d’argile) à l’entrée du lit actuel, - comblement du drain rectiligne formant le lit initial.

HYDRETUDES 18 Belvis – Reméandrage Rébounédou - PIECE 4 - DESCRIPTION DU PROJET Autorisation environnementale-DIG

Cette procédure permettra une gestion au fur et à mesure des déblais/remblais. En raison du tracé du reméandrage et de la position des intersections entre lit actuel et lit reméandré, les « portions de lit » sur lesquelles cette procédure sera appliquée seront de différents linéaires. Une partie du linéaire reméandré emprunte le tracé actuel du lit. Sur ces parties-là, soit environ 30 ml sur chacun des secteurs, les terrassements se feront en « demi-lit » : dérivation en rive gauche pen- dant la constitution du lit rive droite, et réciproquement.

1ère phase

2nde phase

Figure 5 : Schéma (vue en plan) de la procédure de terrassement

4.3.6 Terrassement en déblais / remblais

HYDRETUDES 19 Belvis – Reméandrage Rébounédou - PIECE 4 - DESCRIPTION DU PROJET Autorisation environnementale-DIG

A Reméandrage du lit A partir du piquetage précis, et suivant les bornes altimétriques implantées par l’entreprise, le lit re- méandré sera réalisé par terrassement en déblais/remblais. NB : Sur chaque secteur, le lit reméandré doit bien se raccorder en amont, comme en aval, à la cote du lit actuel (cf. Tableau 3). Le lit reméandré présentera une section trapézoïdale de largeur de base 0,7 m. Le fond sera terrassé 10 cm sous la cote projet, puis recouvert de 10 cm de galets roulés (cf. para- graphe 4.3.8). La Gineste : Les berges seront terrassées jusqu’à 0,8 m de haut minimum, suivant un fruit de : - 3h/1v dans le cas courant, - 2h/1v, voire 1h/1v, dans les cas où le terrain naturel présente déjà un talus assez raide (cf. vue en plan).

En partir du haut de berge (h=0,8 m) : - Si le terrain naturel est plus bas la berge sera remblayée sur 1 m de large maximum avant raccordement avec un fruit de 3h/1v en remblais, - Si le terrain naturel est plus haut, le raccordement se fera avec un fruit de 1h/1v en déblais.

Figure 6 : Schéma de principe d’un profil en travers du reméandrage sur la Gineste

B Création des annexes humides sur la Gineste Les annexes humides (bras diachrone et noue sans exutoire) seront terrassées suivant la même sec- tion en travers que le lit reméandré : trapèze de 0,7 m de base et des berges à 3h/1v jusqu’au rac- cordement du terrain naturel. Les annexes humides sont conçues pour recevoir en priorité les débordements du lit principal. Leurs extrémités amont doivent donc être connectées au lit principal au niveau de berges calées 15 cm plus bas. Noue sans exutoire Cote amont : 869,25 m NGF (cote du fond du lit reméandré au droit de l’alimentation de la noue) Cote aval : 869, 18 m NGF (raccordement au terrain naturel)

HYDRETUDES 20 Belvis – Reméandrage Rébounédou - PIECE 4 - DESCRIPTION DU PROJET Autorisation environnementale-DIG

Linéaire : 70 ml Bras diachrone Cote amont : 870,37 m NGF (cote du fond du lit reméandré au droit de l’alimentation du bras) Cote aval : 869,87 m NGF (raccordement au fond du lit reméandré) Linéaire : 70 ml

Il est rappelé que l’objectif est de restaurer une zone humide et donc de favoriser les débordements et leurs étendues. Le projet doit être réalisé en équilibrant les déblais et remblais, si besoin en adaptant légèrement les profils, mais toujours en respectant les raccordements des lits en amont et en aval de chaque secteur (ne pas créer de chute).

C Comblement du drain rectiligne (lit actuel) et suppression des merlons de curage Le lit actuel sera comblé suivant la procédure décrite paragraphe 4.3.5, page 18, permettant de limiter l’intervention dans l’eau. Les matériaux utilisés pour le comblement proviendront du terrassement du lit reméandré, mais éga- lement de la suppression des merlons de curage longeant le drain actuel. Les matériaux seront soigneusement compactés, de façon à éviter le maintien des écoulements sou- terrains dans le drain. Ce phénomène de maintien des infiltrations sera également contré par la mise en place de bouchons étanches : cf. paragraphe 4.3.7, page 21 ci-après.

4.3.7 Mise en place de bouchons étanches dans le lit actuel Lors de la mise en eau du lit reméandré, il faut bloquer les écoulements souterrains qui suivraient le drain rectiligne afin d’éviter le risque d’assec dans le cours d’eau reméandré durant les périodes d’étiage. Pour ce faire, en plus du comblement par remblaiement et compactage, des bouchons étanches seront constitués dans le drain, a minima à chaque intersection entre celui-ci et le lit re- méandré.  Secteur la Gineste : 10 bouchons,

Ces bouchons seront constitués de pieux jointifs en bois, battus sur une largeur de 6 m, à 1,0 m sous le fond du drain et recouverts sur leur partie supérieure d’une géomembrane étanche. L’ensemble sera ensuite recouvert d’une couche de terre imperméable issue des déblais, ou d’apports externes le cas échéant (cf. page 17).

HYDRETUDES 21 Belvis – Reméandrage Rébounédou - PIECE 4 - DESCRIPTION DU PROJET Autorisation environnementale-DIG

Figure 7 : Schéma de principe (profil en travers) de la mise en place du bouchon

Figure 8 : Schéma de principe (profil en long) de la mise en place du bouchon Les pieux seront foncés sur 1 m de profondeur à l’aide d’une cloche de battage. Pour limiter la casse des pieux, le fonçage sera suivi par une personne de l’entreprise spécifiquement affectée à la vérifica- tion de la direction de la flèche. L’ancrage en berge du bouchon nécessitera un peu de terrassement supplémentaire. La partie supérieure des pieux sera recouverte en face amont d’une géomembrane étanche, fixée à l’aide d’agrafes. Le merlon de terre imperméable recouvrant le tout pourra donc être constitué avec les matériaux du site suivant les résultats de l’étude d’exécution. Il sera mis en œuvre suivant les prescriptions de cette dernière.

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4.3.8 Disposition de la couche superficielle du lit reméandré Pour restaurer un substrat biogène en fond du lit reméandré, il est prévu un apport de matériaux exogènes (volume estimé à environ 100 m3) de galets roulés 8-120 mm, avec un D50 égale à 40 mm. Ces matériaux seront répartis sur l’ensemble du linéaire des nouveaux tracés, de sorte qu’ils forment une couche de 10 cm la plus régulière possible et que lors de la remise en eau des tronçons, les écou- lements terminent le travail de mise en place.

4.3.9 Disposition de rugosités dans le lit reméandré Au-dessus du substrat reconstitué par des galets roulés, l’entreprise disposera des éléments de rugosi- té : isolés, regroupés en alignements, en cluster, en seuil. Les différentes dispositions sont illustrées sur la figure ci-dessous. Les éléments de rugosité seront constitués avec des galets de plus grandes dimensions que ceux du pavage. Ils seront en mis en place de façon assez répartie sur le linéaire reméandré, et de sorte que le pavage s’en trouve diversifié.

Seuil : alignement transversal favori- sant l’appui en amont et donc le main- tien d’une fraction de la charge gros- Cluster : tas de matériaux grossiers favo- sière. risant l’appui en amont et l’abri en aval

Alignement : favorise Elément : élément isolé en lit l’accrétion en amont

Figure 9 : Eléments de diversification

4.3.10 Plantations pour restauration de la ripisylve et de la forêt alluviale Le retour à l’ancien tracé du Rébounédou nécessite d’y fixer une végétation adaptée et devant être cohérente dans sa répartition longitudinale et transversale. 2 Il s’agit donc à finalité d’obtenir des boisements alluviaux cohérents en termes d’essences, de stades d’évolution sylvigénétiques (au sens de Schnitzler et al., 2003) et de dynamique. La plaine du Rébounédou est constituée de sols assez fertiles. Le maître d’ouvrage a ainsi pu consta- ter suite à ses dernières interventions pour l’entretien de la végétation rivulaire, qu’il y a un bon taux de reprise naturel de la végétation. Les crues amènent en effet des sédiments, des nutriments et des diaspores permettant une végétalisation spontanée en espèces hygrophiles (phragmites…). Pour initier la reprise de la végétation, l’entreprise disposera : - En pied de berge, des boutures de saules (Salix purpurea) et d’hélophytes, - En berge et haut de berge des jeunes plants, - En haut de berge des baliveaux.

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A Hélophytes Les hélophytes sont typiques de la végétation des zones humides. Elles contribuent à la fonction d’épuration de l’eau de la zone humide. Elles seront mises en place en bas de berge sur une dizaine de stations. Ces stations seront repérées par le maître d’œuvre et l’assistant maître d’ouvrage lors du piquetage de reméandrage. Le linéaire moyen de ces stations sera de 4 m. Les boutures de saules ne seront pas disposées sur ces stations. Elles seront également mises en place dans le bras diachrone et dans la noue. Les types d’hélophytes à mettre en place sont détaillés au paragraphe 4.4C, page 25.

B Boutures, jeunes plants et baliveaux Les saules mis en terre en bouture, seront maintenus en arbustif (hauteur 1,8 mètres). Pour les jeunes plants et les baliveaux, les essences choisies seront locales et adaptées au milieu aquatique. Ainsi, une ripisylve pourra être reconstituée après un certain délai lié à l’évolution du nou- veau système mis en place et au passage des crues dans celui-ci. Description de la prestation de plantations de jeunes plants ou baliveaux :  le déchargement des végétaux fournis,  la distribution sur le chantier,  l’entretien durant le stockage,  l’ouverture du trou,  la préparation du sujet,  la plantation,  le complément du trou avec de la terre fine si nécessaire,  la confection d’une cuvette,  le plombage à l’eau y compris toutes sujétions conformes aux règles de l’art et permettant un travail soigné.

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4.4 Provenance et qualité des matériaux et fournitures

A Galets pour la couche superficielle du lit Le lit reméandré sera recouvert sur la totalité du fond par une couche de 10 cm de matériaux exo- gènes. Ces matériaux pour reconstituer le lit seront des galets roulés du fuseau de granulométrie 8- 120 mm, avec un diamètre moyen D50 égal à 40 mm. Ces galets apportés sont cohérents avec les besoins de la truite pour son frai.

B Blocs pour les rugosités du lit La diversification des faciès d’écoulement s’effectuera en augmentant localement la rugosité du lit. On mettra ainsi en place dans le lit des éléments de rugosité isolés ou groupés en alignements (au sens de Martini, 1977) de granulométrie plus grossière que le substrat (ou couche superficielle). Pour les éléments de rugosité à disposer aléatoirement dans le lit, de l’enrochement léger, ou « enro- chement moyen » sera utilisé, de la catégorie LMA 15/300 (masse moyenne comprise entre 45 et 135 kg).

C Pieux en bois Pour constituer les bouchons étanches dans le drain rectiligne, l’entreprise constituera un mur en pieux jointifs. Les pieux utilisés seront cylindriques, d’une longueur de 2,0 m et d’un diamètre de 20 cm. Il s’agira de pieux morts ou inertes en acacia, chêne ou mélèze. Les extrémités seront taillées en point pour faciliter le battage.

D Géomembrane étanche Pour recouvrir la partie supérieure des pieux jointifs, l’entreprise utilisera une géomembrane étanche. Celle-ci n’aura qu’une fonction d’étanchéité, et pas de maintien de talus ou autre rôle géotechnique. Elle sera enterrée, et donc elle ne subira pas l’exposition aux UV. Plusieurs type de géomembranes pourront être acceptés, mais le matériaux devra être conforme aux normes EN 13 361 et EN 13 362.

E Terres imperméables Les terres imperméables seront utilisées pour constituées un merlon étanche au-dessus du mur en pieux jointifs recouvert de géomembrane étanche. Suivant les résultats de l’étude d’exécution (cf. paragraphe 4.3.2, page 17), les déblais du site pour- ront être réutilisés.

HYDRETUDES 25 Belvis – Reméandrage Rébounédou - PIECE 4 - DESCRIPTION DU PROJET Autorisation environnementale-DIG

F Plantations pour restauration de la ripisylve et de la forêt alluviale

Hélophytes Les hélophytes mis en place en bas de berge seront choisies parmi les espèces adaptées listées dans le tableau suivant, soit les colonnes Th, B, M, et P1.

Th. B M P1 P2 P3 Acorus calamus X X Carex acutiformis X X X Carex gracilis X X X Carex pendula X X X Carex riparia X X X Filipendula ulmaria X X X X Glyceria maxima X X X X Iris pseudacorus X X Juncus effusus X X X X Mentha aquatica X X X X Myosotis palustris X X X Phalaris arundinacea X X X X Phragmites australis X X X X Scirpus lacustris X X X Typha angustifolia X X X X Veronica beccabounga X X X

Figure 10 : Profondeur de plantation d’hélophytes (genie-vegetal.eu)

Boutures, jeunes plants et baliveaux Pour les boutures, l’entreprise utilisera une sélection parmi les essences présentées dans le tableau ci- après. Les boutures seront pour les saules, et les jeunes plants et baliveaux à répartir entre les autres essences.

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La sélection et la disposition des boutures, jeunes plants et baliveaux fera l’objet d’une validation du maître d’œuvre. On utilisera donc des espèces locales pour reconstituer une ripisylve par taches, afin de ne pas voir une canopée équienne et donc des stades d’évolution sylvigénétiques de même niveau.

NOM LATIN NOM VERNACULAIRE OU FRANÇAIS Acer campestre L., 1753 Erable champêtre Alnus glutinosa (L.) Gaertn., 1790 Aulne glutineux Betula pendula Roth, 1788 Bouleau verruqueux Strate arborée (< 5m) Corylus avellana L., 1753 Noisetier Quercus pubescens Willd., 1805 Chêne pubescent Salix alba L., 1753 Saule blanc Cornus sanguinea L., 1753 Cornouiller sanguin Crataegus monogyna Jacq., 1775 Aubépine Prunus spinosa L., 1753 Prunellier Rhamnus cathartica L., 1753 Nerprun purgatif Salix caprea L., 1753 Strate arbustive (1 à 5m) Saule marsault Salix eleagnos scop., 1772 Saule drapé Salix purpuera L., 1753 Saule pourpre Sambucus nigra L., 1753 Sureau noir Viburnum lantana L., 1753 Viorne lantane Figure 11 : Liste des essences d’arbres et arbustes acceptées sur le chantier

4.5 Gestion des déblais Il est bien rappelé que le projet sera adapté de façon à équilibrer les déblais et les remblais. Il n’est donc prévu aucune évacuation de matériaux, et aucun apport en dehors des matériaux roulés pour la restauration du fond du lit reméandré.

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4.6 Rubriques de la nomenclature Les travaux s’inscrivent dans la nomenclature des opérations soumises à autorisation ou à déclaration en application des articles L.214-1 à L.214-3 du code de l’environnement avec les rubriques suivantes :

3.1.2.0. Installations, ouvrages, travaux ou activités conduisant à modifier le profil en long ou le profil en travers du lit mineur d'un cours d'eau, à l'exclusion de ceux visés à la rubrique 3. 1. 4. 0, ou conduisant à la dérivation d'un cours d'eau :

1° Sur une longueur de cours d'eau supérieure ou égale à 100 m ………………Autorisation 2° Sur une longueur de cours d'eau inférieure à 100 m …………………………………………………Déclaration

Le projet vise la modification du profil du ruisseau sur environ 600 ml de tracé actuel.

3.1.4.0. Consolidation ou protection des berges, à l'exclusion des canaux artificiels, par des techniques autres que végétales vivantes :

1°) Sur une longueur supérieure ou égale à 200 m……………………………………………Autorisation 2°) Sur une longueur supérieure à 20 m mais inférieure à 200 m …………………… Déclaration

Le projet n’est pas concerné par cette rubrique.

3.1.5.0. Installations, ouvrages, travaux ou activités, dans le lit mineur d'un cours d'eau, étant de nature à détruire les frayères, les zones de croissance ou les zones d'alimentation de la faune pisci- cole, des crustacés et des batraciens , ou dans le lit majeur d'un cours d'eau, étant de nature à dé- truire les frayères de brochet :

1° Destruction de plus de 200 m² de frayères ……………………………………………….………….Autorisation 2° Dans les autres cas …….…………………………………………………………………Déclaration

Le projet nécessite la suppression du tracé actuel du ruisseau sur environ 600 ml, et donc la suppres- sion des frayères localisées sur ce linéaire. L’espèce cible sur ce cours d’eau, la truite commune, ne dispose que de quelques zones de frayères localisées au droit des accélérations de courant, lorsque les limons accumulés sont chassés. Leur em- prise est inférieure à 200 m². Le projet vise la recréation du lit originel du Rébounédou sur environ 1400 ml. Il entraine ainsi une augmentation de 500 ml de lit mineur, une diversification des faciès et donc une augmentation du nombre de frayères à truite.

A ce titre, le projet est soumis à autorisation environnementale. Le projet nécessite pour sa mise en place la suppression d’arbres en espace boisé, sans modifier la destination des terrains. De ce fait, le projet n’est pas concerné par le défrichement. L’emprise des travaux sera destinée à accueillir le lit du Rébounédou, et une forêt alluviale de qualité. Les abattages seront limités au strict nécessaire (passage des engins pour terrassement) et remplacés par des plan- tations.

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4.7 Suivi et surveillance

4.7.1 Phase chantier : de la préparation à la réception  Lors de la réalisation du projet, il n’est pas prévu de déversement, ni de prélèvement dans le milieu aquatique.

Préalable : attribution du marché public de travaux Après un appel d’offres réalisé suivant une procédure adaptée, le marché public des travaux sera at- tribué à une ou plusieurs entreprises spécialisées, dont les compétences seront adaptées au type d’intervention prévue (terrassement en cours d’eau, pose d’enrochement, végétalisation). La phase de consultation permettra ainsi de sélectionner l’offre de l’entreprise (ou du groupement) suivant des critères techniques bien précis. Déroulement du chantier Le maître d’ouvrage confiera la maîtrise d’œuvre des travaux à un prestataire externe. Le déroulé des marchés se fera selon les phases classiques des marchés publics (VISA, DET et AOR), permettant un suivi rigoureux, depuis la préparation du chantier jusqu’à sa réception par le maître d’ouvrage. Le suivi du chantier ainsi que la coordination éventuelle des interventions seront assurés par le maître d’œuvre, qui en tiendra informé le maître d’ouvrage. Le suivi du chantier doit permettre de vérifier que la mise en œuvre est conforme aux prescriptions du marché, et permet de répondre aux objectifs du projet dans un souci de qualité : respect des délais, fourniture d’un planning, qualité des maté- riaux, fourniture de fiches d’agrément, protection de la sécurité des ouvriers, ports des EPI, délimita- tion de l’emprise du chantier, pose de panneaux annonçant la zone de travaux, respect du calage altimétrique, etc… L’entreprise devra proposer un planning de réalisation distinguant différentes phases, et identifiant clairement les moments critiques comportant des risques pour l’environnement ou la sécurité. Ce planning devra être validé par le maître d’œuvre. Il devra intégrer les points d’arrêt technique définis dans le cahier des charges techniques, pour lesquels l’entreprise devra attendre la validation de la prestation avant de poursuivre. Ensuite, pendant toute la durée du chantier, le maître d’ouvrage et son maître d’œuvre assureront un suivi précis du déroulement des travaux et du respect des con- signes de non-dégradation du milieu naturel. Les services de l’Etat, et notamment de la police de l’eau, seront conviés à chaque réunion de chan- tier, réunion qui fera l’objet d’un compte-rendu diffusé à tous les participants.

4.7.2 Phase exploitation Les aménagements sont conçus pour s’intégrer à la dynamique du cours d’eau et pour évoluer avec lui au gré des crues, sans nécessiter d’entretien spécifique. Le maître d’ouvrage assurera toutefois un suivi, tel que décrit ci-après.

A Suivi général du Rébounédou De façon régulière et après chaque crue morphogène, un parcours de l’ensemble de la zone reméan- drée sera réalisé avec plusieurs prises photographiques. Les prises de vue reprendront les mêmes sites, afin d’en visualiser l’évolution. Le parcours visera à relever :

HYDRETUDES 29 Belvis – Reméandrage Rébounédou - PIECE 4 - DESCRIPTION DU PROJET Autorisation environnementale-DIG

- L’état de la végétation (berge, haut de berge, lit majeur) - L’état des berges, - L’état du fond (substrat à éléments de rugosité), - L’état de la noue et du bras diachrone (colmatage notamment).

B Suivi topographique et bathymétrique Le parcours sera également associé à suivi général du profil en long du lit par levé topogra- phique. Il permettra de connaître l’évolution effective du lit. Ce suivi doit être effectué sur les parties reméan- drées en débordant en amont de la Gineste et en aval des Echartades sur au moins 100 ml. Ainsi, un point zéro sera constitué par les plans de récolement des travaux de reméandrage. Par la suite deux niveaux d’intervention sont prévus en fonction de l’ampleur des modifications naturelles du tracé, du profil en long et du profil en travers du cours d’eau. En effet, le cours d’eau ayant une puis- sance spécifique très faible, ces évolutions sont supposées très limitées. Le suivi topographique et bathymétrique se décomposera en deux niveaux d’intervention :  Niveau d’intervention 1, à déclencher après chaque crue morphogène (ou après une période de 5 ans sans crue morphogène) : suivi photographique des modifications significatives, avec mesure sur site (décamètre, topofil, mire…) de leurs dimensions, et enregistrement de ces éléments dans une base de données  Niveau d’intervention 2, à déclencher en cas de modifications importantes : levé topographique précis sur la zone concernée par ces modifications et autour de cette zone. Ce levé topographique sera réalisé sur tout le linéaire si les évolutions du profil en long (et/ou en travers) sont généralisées.

Ces éléments permettront de connaître le fonctionnement dynamique du Rébounédou dans son nou- veau tracé pour mieux appréhender son évolution dynamique et donc in fine sa trajectoire géomor- phologique.

C Suivi de l’impact sur le compartiment physique Ce suivi doit être rustique et robuste, c’est-à-dire simple à mettre en œuvre et facile à interpréter. Il vise le suivi de l’impact du projet sur le compartiment physique, et de fait sur le compartiment biolo- gique. Le compartiment physique contrôle directement ou indirectement les habitats et les milieux inféodés (Malavoi & Souchon, 1996). En ce sens, améliorer le fonctionnement dynamique du cours d’eau, et donc le compartiment physique, améliorera le compartiment biologique. C’est dans cette dynamique que s’inscrit l’opération de reméandrage. Cependant, il convient de vérifier que les opérations de recharge, par la nature et le volume des maté- riaux engagés, ne viennent pas perturber le fonctionnement dynamique du ruisseau, et en particulier n’altèrent pas le substrat. Il s’agit donc de mesurer l’impact réel de ces opérations sur le substrat du lit du Rébounédou. Pour cela, deux éléments principaux seront suivis : le colmatage et l’épaisseur hyporhéique efficace.

Rappels du phénomène de colmatage Le colmatage du substrat du lit se caractérise par le dépôt de matériaux fins, c'est-à-dire des maté- riaux dont la taille est inférieure à 2 mm (Gayraud et al., 2002). Il s’agit de la fraction fine (argiles et limons) et de la fraction sablonneuse (sables grossiers et sables fins) dans la classification de Went-

HYDRETUDES 30 Belvis – Reméandrage Rébounédou - PIECE 4 - DESCRIPTION DU PROJET Autorisation environnementale-DIG

worth (1922). Les matériaux de colmatage peuvent s’infiltrer plus ou moins profondément entre les matériaux constitutifs du substrat du lit (en particulier sous la couche grossière ou armure et jusque dans la couche interne). Le tableau suivant synthétise l’impact généré par les particules de colmatage en fonction de leur taille (Gayraud et al., 2002).

TAILLE DES PARTICULES DE COLMATAGE ET IMPACT Classes Wentworth Taille des particules Type d’impact AW LW SFW SGW < 2 mm Benthos < 0,8 mm Frayères de lithophiles < 0,063 mm Hyporhéos Tableau 4 : Impact des particules de colmatage selon leur taille (d’après Gayraud et al., 2002) Le colmatage est le facteur qui limite le plus les succès de reproduction des espèces lithophiles (c’est- à-dire les espèces qui pondent sous les graviers en aménageant des frayères), notamment chez les salmonidés (Cordone & Kelley, 1961). En effet, il limite la concentration en dioxygène dans les frayères à cause de la faible perméabilité du substrat de ponte dont les espaces interstitiels se trou- vent bouchés (Mc Neil, 1964 ; Ringler & Hall, 1975). Par ailleurs, le colmatage réduit les échanges d’eau et de nutriments, la circulation des invertébrés et microorganismes entre la surface et le milieu interstitiel, et banalise les habitats interstitiels (Datry, 2010). Le colmatage est donc un élément pénalisant pour le milieu aquatique, et en particulier pour les réseaux trophiques (chaines alimentaires et échanges de flux d’énergie d’un milieu). La recharge sédimentaire peut contribuer à colmater certaines zones, il est donc important de suivre ce facteur.

Suivi Plusieurs techniques de mesure pourront être utilisées afin d’être le plus efficace possible : - Évaluation directe du colmatage reposant sur un test visuel. Il s’agit de soulever un élé- ment du substrat identifié comme « substrat dominant ». On estime alors son degré de facilité d’extraction, ainsi que la densité à l’œil du nuage de Matières En Suspension (MES) éventuel- lement soulevé. En fonction de ces deux critères, on obtient le degré de colmatage selon la classification d’Archambaud et al. (2005). DEGRE DE COLMATAGE Classe Caractéristiques déterminantes

Eléments se soulevant facilement. Les éléments sont posés sur la sous-couche granulométrique 1 et ne génèrent pas de MES.

Eléments se soulevant plus difficilement que la classe 1. Toutefois le nuage de MES généré est 2 peu dense, le pavage est « collé » par une couche limoneuse légèrement colmatante et qui lie les éléments entre eux.

3 Les éléments sont très enchâssés et se soulèvent avec un nuage de MES assez épais.

La structure est enchâssée dans une sous-couche très colmatante dont l’emprise est forte sur les 4 éléments. Le nuage de MES est très dense.

Les éléments ne se soulèvent pas ou très difficilement (structure cimentée ou sous forme d’un 5 dallage). C’est le cas lorsque la granulométrie est recouverte par une épaisse couche de limon. Tableau 5 : Degré de colmatage (d’après Archambaud et al., 2005)

HYDRETUDES 31 Belvis – Reméandrage Rébounédou - PIECE 4 - DESCRIPTION DU PROJET Autorisation environnementale-DIG

- Mesure de la cohésion du substrat : étant donné que le colmatage modifie la cohésion du substrat, il est important de mesurer le degré de cohésion du substrat du lit en complément. Cette cohésion est primordiale pour analyser les possibilités de frai des espèces de poissons li- thophiles. En effet, un substrat très cohésif est cimenté et devient donc très difficile à mobili- ser lors de la construction de frayères d’espèces lithophiles par les géniteurs. HYDRETUDES a ainsi développé une classification du degré de cohésion simple à utiliser pré- sentée au Tableau 6. Il s’agit d’évaluer « à la main » la cohésion des grains constitutifs du lit. Il est à noter que la cohésion 0 correspond à des fonds de lit sans armure (sablonneux) ou à des patchs de colmatage composés de fines. Les cohésions 1 à 5 correspondent à des lits pré- sentant une carapace (armure et/ou induration), dont l’épaisseur est de l’ordre du diamètre des plus gros éléments (Simon, 1986 ; Couvert et al., 1999, Bravard & Petit, 1997).

DEGRÉ DE COHESION DU SUBSTRAT DU LIT Degré Cohésion du substrat Texture au toucher 0 Meuble Aucune cohésion 1 Ferme Ferme au toucher, mais assez facilement déstructuré à la main. 3 Dur Dur au toucher et difficilement déstructuré à la main. 5 Induré  Cimenté Compact et très dur, très difficilement déstructuré à la main Tableau 6 : Degré de cohésion du substrat du lit

- Mesure de l’épaisseur hyporhéique : l’épaisseur hyporhéique concerne l’épaisseur du lit (armure et couche interne) ou Hyporhéos dans laquelle s’infiltre et circule de l’eau et du dioxygène. Cette partie du lit est dite en normoxie (i.e. suffisamment chargée en dioxygène pour satisfaire aux besoins des espèces présentes). La partie du lit où le dioxygène est insuffi- sant pour satisfaire les besoins de la vie aquatique interstitielle est dite en hypoxie. On mesure cette épaisseur hyporhéique au moyen de sticks hypoxiques (Tremblay, 2006). Il s’agit de planter en lit des tasseaux de sapin non traités de section 10 x 10 x 300 mm et de les y laisser incuber un mois. Au retrait, la partie en normoxie (eau + dioxygène) est restée normale. Au contraire, la partie en hypoxie a pris une teinte grisée ou est rayée de gris. Cette teinte est due à la présence de bactéries sulfato-réductrices qui sont des micro-organismes anaérobies produisant leur énergie en réduisant les sulfates en sulfure, d’où leur nom. C’est cette réduction qui colore le tasseau en gris. Il y a donc dans la partie de l’épaisseur du lit en normoxie une vie riche (micro-invertébrés, bactéries…). Elle participe activement aux réactions biogéochimiques du lit et à la capacité auto-épuratoire du cours d’eau. Elle garantit également le non-colmatage des frayères lors de leur constitution par les géniteurs.

Figure 12 : Stick hypoxique après incubation. La partie inférieure grisée est en hypoxie.

HYDRETUDES 32 Belvis – Reméandrage Rébounédou - PIECE 4 - DESCRIPTION DU PROJET Autorisation environnementale-DIG

MATERIEL NECESSAIRE POUR REALISER DES STICKS HYPOXIQUES Matériel Dimensions Tasseaux de bois 10 x 10 x 300 mm Barre à mine et scie 1500 mm,  25 mm Fil électrique 6 mm² bobine 25 m Tableau 7 : Matériel nécessaire pour réaliser des sticks hypoxiques

- Mesure de la conductivité hydraulique : il s’agit d’un paramètre complémentaire pour évaluer l’épaisseur hyporhéique et la circulation de dioxygène dans l’épaisseur des matériaux (armure et couche interne). C’est une méthode simple, fiable et performante pour compléter les mesures des paramètres précédents (colmatage visuel, cohésion du substrat, épaisseur hyporhéique) et ainsi renseigner sur le colmatage profond. La conductivité hydraulique sera mesurée à l’aide d’un mini-piézomètre, dont le protocole d’utilisation est le suivant : o La superficie couverte doit être importante (longueur mesurée > 14 fois la largeur de pleins bords ou > 20 fois la largeur mouillée). o On répartit 20 points de mesure sur 15 transects à partir d’un transect repéré préala- blement (GPS, point singulier, balise…). Des grilles sont présentées ci-après pour re- pérer les points de mesure, les points doivent être espacés d’au moins 30 cm entre eux (il s’agit en fait de décaler les points entre eux pour bien balayer la zone investi- guée). o On enfonce le mini-piézomètre de diamètre intérieur D, avec un marteau jusqu’à la marque correspondant à 25 cm (repérage à faire au moyen d’un scotch de couleur sur le tube). o On repère le niveau de l’eau dans le tube. o On verse un litre dans le tube à l’aide d’un bécher gradué, et on mesure la hauteur d’air dans le tube à l’aide d’une tige filetée passée à la craie : soit h0. o On chronomètre le temps d’infiltration (Ti), jusqu’à ce que le niveau dans le tube soit stabilisé. Il doit atteindre normalement le niveau initial. o On mesure la hauteur d’air dans le tube (tige filetée passée à la craie) après stabilisa- tion du niveau : soit h. o On calcule la conductivité hydraulique (K en m/s) par la formule suivante : 퐷 ℎ 퐾 = 0,2501. . |ln( 0)| 푇𝑖 ℎ

HYDRETUDES 33 Belvis – Reméandrage Rébounédou - PIECE 4 - DESCRIPTION DU PROJET Autorisation environnementale-DIG

a) b) c)

Figure 13 : Matériel nécessaire pour la mesure de la conductivité hydraulique (a), schéma d’un mini-piézomètre (b) et exemple de positionnement des points de mesure (c) (d’après Datry, 2010)

L’ensemble de ces mesures permettra donc de déterminer précisément le niveau de colmatage et d’induration du lit. De plus, la bancarisation de ces données permettra : - D’avoir une évaluation précise du niveau de colmatage station par station à un instant donné ; - De mesurer l’éventuel impact des opérations de reméandrage sur le colmatage et le degré de cohésion du substrat ; D’observer l’impact des crues morphogènes sur le colmatage et la cohésion du pavage du lit.

D Suivi du niveau de la nappe phréatique Des piézomètres, certains déjà existants et d’autres à installer en début de chantier, permettront de mesurer mensuellement la profondeur de la nappe phréatique. Ainsi, les données accumulées permet- tront d’apprécier directement l’impact des travaux réalisés sur le rechargement de cette nappe. La mesure sera réalisée au moyen d’une sonde lumineuse plongée dans le tube du piézomètre. Cette sonde s’allumant au contact de la surface de l’eau, la lecture de la profondeur se fait instantanément grâce aux repères de longueur présents sur le câble de la sonde.

4.8 Intervention en cas d’incident

4.8.1 Phase chantier Lors du chantier les incidents sont anticipés et gérés suivant le plan particulier de sécurité et de pro- tection de la santé (PPSPS) fourni par l’entreprise titulaire en phase de préparation. Le respect de ce plan est de la responsabilité de l’entreprise, sous surveillance du maître d’œuvre. En cas de coexistence de plusieurs entreprises sur le chantier, le maître d’ouvrage nommera un coor- donnateur en matière de sécurité et de protection de la santé.

HYDRETUDES 34 Belvis – Reméandrage Rébounédou - PIECE 4 - DESCRIPTION DU PROJET Autorisation environnementale-DIG

Risque inondation : La phase de chantier ne va pas aggraver particulièrement le risque d’inondation, car : - tout d’abord elle se déroulera en période de basses eaux, pendant laquelle le risque d’inondation est moindre, - et de plus, les travaux se déroulent hors lit mineur (pour mémoire, la méthodologie consiste à modeler le nouveau lit par tronçon, le mettre en eau, puis combler l’ancien lit). Toutefois, toutes les précautions seront prises pour permettre une évacuation correcte en cas de crue pendant la durée du chantier. Des dispositifs d’alerte et d’évacuation de la zone de travaux en cas de crue seront donc mis en place. L’entreprise (ou groupement) titulaire du marché assurera une vigi- lance quotidienne des aléas météorologiques. Elle justifiera d’un abonnement type PREDICT, afin d’être alertée le plus rapidement possible de tout risque d’orages ou de pluies soutenues pouvant entraîner une montée des eaux. Dès qu’une alerte d’orages ou de pluies sur le bassin versant est re- çue, l’entreprise déclenchera l’évacuation du site. Le plan d’évacuation sera validé en début de chan- tier par le maître d’œuvre. Les délais d’évacuations des personnes, des engins et de tous les équipe- ments seront estimés en début de chantier, afin de pouvoir anticiper correctement toute alerte météo- rologique. Par ailleurs l’emprise de chantier sera définie en tenant compte de l’inondabilité du site. Ainsi, les stockages de matériaux, d’engins ou d’équipements en zone inondable seront à éviter au maximum. Pour optimiser l’évacuation totale du site (personnels, engins, matériaux stockés…), la gestion des matériaux et des stocks sera préparée de façon à ne laisser quotidiennement sur site que les maté- riaux et équipements utiles et nécessaires à la mise en place de l’ouvrage. Cet aspect de l’organisation du chantier sera précisément décrit au CCTP, et fera l’objet d’un suivi attentif de la part du maître d’œuvre, comme du maître d’ouvrage. Ces prescriptions permettent d’assurer la sécurité des biens et des personnes, elles seront intégrées à tous les cahiers des charges concernant les travaux du projet.

4.8.2 Phase exploitation Une fois les aménagements réalisés, aucun incident spécifique n’est à prévoir en lien avec ces der- niers.

HYDRETUDES 35 Belvis – Reméandrage Rébounédou - PIECE 4 - DESCRIPTION DU PROJET Autorisation environnementale-DIG

5 PIECE 5 - ETUDE D’INCIDENCE ENVIRONNEMENTALE

Résumé non technique des incidences environnementales

Les inventaires réalisés pour aboutir à un plan de gestion puis le projet de reméandrage présen- té dans ce document démontrent la présence d’un milieu dégradé suite au recalibrage du cours d’eau lors des campagnes de remembrement entre 1960 et 1964 sur ce secteur. De plus, au- cune espèce protégée n’est concernée par le projet, seule la pie grièche écorcheur a été identi- fiée en amont du site et les mesures consistant à limiter la réalisation des travaux dans le temps et l’espace ne menacent pas les phases critiques de l’espèce lors de la ponte et du nourrissage des jeunes. Par ailleurs, les travaux se déroulant essentiellement en lien avec le milieu aquatique, il est important de rappeler que l’ensemble des précautions pour ne pas engendrer d’impact sur la faune salmonicole seront prises. Les pêches de sauvegarde ainsi que le travail hors d’eau sera réalisé à partir d’un batardage du lit actuel avec conduite des eaux vers l’aval en dehors de la zone de projet. Ce système permet de capturer les poissons et de les épargner lors de la phase travaux tout en conservant l’alimentation en eau depuis l’amont vers l’aval. Ce système dit par demi cours d’eau sera un des points de vigilance particulièrement important lors de la phase chantier.

Aussi, ces travaux de restauration interviennent plus de 50 ans après le traumatisme écologique subit par le milieu lors du recalibrage. Cependant, les précautions prises lors de la phase tra- vaux ainsi que la nature des opérations auront un impact limité notamment dans le temps avec une durée prévue de 1 mois environ. Il convient donc de mesurer l’impact temporaire et de mettre en évidence les effets à long terme sur le site. Pour cela, il est nécessaire de réaffirmer l’objectif des travaux : - un allongement du linéaire (diminution des vitesses) - une surélévation de la nappe (augmentation des capacités de rétentions) - un reprofilage des méandres (augmentation de la capacité d’accueil du milieu aqua- tique) - une revégétalisation par des espèces aquatiques (restauration des habitats)

Par conséquents, les effets sur long terme sont largement bénéfiques au site, les gains écolo- giques attendus sont important notamment sur le retour d’habitats humides,

HYDRETUDES 36 Belvis – Reméandrage Rébounédou - PIECE 5 - ETUDE D’INCIDENCE ENVIRONNEMENTALE Autorisation environnementale-DIG

5.1 Etat actuel du site

5.1.1 Localisation Le projet se trouve dans le département de l’Aude (11), sur commune de Belvis. Il s’agit d’une zone dans laquelles la fiche-action A1 du plan de gestion préconise le reméandrage du Rébounédou :

Figure 14 : Localisation du secteur d’étude

5.1.2 Ressource en eau

A Hydrographie Le Rébounédou est alimenté par plusieurs sources. Il s’écoule sur un terrain karstique favorisant les infiltrations (système karstique avec perte et résurgence). L’exutoire du cours d’eau est ainsi constitué par les nappes phréatiques au lieu-dit l’Entounadou. Le Rébounédou suit un tracé proche de 5 km. Sur la partie amont, au niveau du lieu-dit les Tailllades, l’écoulement est intermittent et se produit en périodes de hautes eaux (drain noté d21 sur le schéma ci-après). L’écoulement est en revanche permanent en provenance de la résurgence du pré humide au lieu-dit Pré du Roi (noté s2 sur le schéma ci-après).

HYDRETUDES 37 Belvis – Reméandrage Rébounédou - PIECE 5 - ETUDE D’INCIDENCE ENVIRONNEMENTALE Autorisation environnementale-DIG

Figure 15 : Hydrographie du site (Nymphalis, Cerag, 2015)

HYDRETUDES Belvis – Reméandrage Rébounédou - PIECE 5 - ETUDE D’INCIDENCE ENVIRONNEMENTALE Autorisation environnementale-DIG

Le ruisseau a été recalibré dans les années 60 d’après le plan de gestion de la zone humide (Nymphalis, Cerag, 2015). L’analyse des photos aériennes anciennes montre cependant que dès 1942, le lit majeur est exploité pour l’agriculture. Juin 1942

Août 1942

La Gineste

Figure 16 : Vues aériennes d’août 1942 (geoportail) Dès 1942, des drains longeant les parcelles agricoles sont déjà visibles, et les deux secteurs à aména- ger ne présentaient alors pas de forêts.

HYDRETUDES Belvis – Reméandrage du Rébounédou 39

Autorisation environnementale

Août 1962

La Gineste

Figure 17 : Vue aérienne d’août 1962 (geoportail) En 1962, on observe que la forêt de la Gineste est en développement. Des tronçons de ruisseaux sont devenus rectilignes du fait de l’usage agricole des terres adjacentes. De nos jours encore, il reste les traces de plusieurs anciens méandres, lesquels seront exploités pour le reméandrage.

Lit d’origine

Lit rectifié

Figure 18 : Visualisation du levé topographique de la zone la Gineste

HYDRETUDES 40 Belvis – Reméandrage du Rébounédou - PIECE 5 - ETUDE D’INCIDENCE ENVIRONNEMENTALE Autorisation environnementale

Le style fluvial méandriforme d’origine est également visible sur les extraits de carte de l’État-major.

La Gineste

Figure 19 : Extrait de la carte d’Etat-major (geoportail)

Cette carte identifie clairement les anciens méandres, dont certains sont encore visibles actuellement. Elle indique de plus un territoire fortement humide par une coloration bleue (sols hydromorphes).

HYDRETUDES 41 Belvis – Reméandrage du Rébounédou - PIECE 5 - ETUDE D’INCIDENCE ENVIRONNEMENTALE Autorisation environnementale

B Masse d’eau Le Rébounédou n’est pas directement identifié en tant que masse d’eau superficielle. Il est intégré au bassin versant « Rhône Méditerranée Corse », bien qu’il ne soit pas directement un affluent d’un cours d’eau de ce bassin.

C Hydrogéologie Le Rébounédou est alimenté par plusieurs sources. Il s’écoule sur un terrain karstique favorisant les infiltrations (système karstique avec perte et résurgence). L’exutoire du cours d’eau est ainsi constitué par les nappes phréatiques au lieu-dit l’Entounadou. D’après le plan de gestion de la zone humide (Nymphalis, Cerag, 2015), le bassin versant est en effet constitué de deux principales entités hydrogéologiques : - La plus récente « Calcaires et marnes du crétacé du Pays de Sault » est une alternance de couches karstifiées et de marnes, - La plus ancienne « Marnes et marno-calcaires de l’Albien du Pays de Sault au Verdouble » constitué de grès glauconieux et de marnes.

Les Calcaires et marnes du Crétacé du Pays de Sault constituent l'aquifère majeur situé au droit du bassin versant considéré. Cet ensemble, fortement karstifié, est composé de formations calcaires qui atteignent une épaisseur de 600 m. L'entité des Marnes et marno-calcaires de l'Albien du Pays de Sault au Verdouble, est quant à elle nettement moins productive et peut s'avérer pratiquement imperméable, formant ainsi un écran pour le réservoir karstique sous-jacent. Une nappe libre, en lien étroit avec les écoulements de surface, semble tout de même s'y développer à proximité de la surface du sol, au sein des premiers mètres soumis à l'altération. Source (Nymphalis, Cerag, 2015)

Ce contexte géologique explique la présence de nombreuses sources dans la partie nord du bassin versant, la présence du Rébounédou en fond de vallée (écoulements de surface et subsurface), et la perte du ruisseau dans une dépression topographique, au contact entre les deux entités hydrogéolo- giques.

D Hydrologie Le Rébounédou ne faisant pas l’objet de suivi hydrologique. Les débits caractéristiques du cours d’eau ont été calculés par corrélation avec un bassin versant proche et similaire du point de vue du fonc- tionnement hydrologique : le Rébenty. Le Rébenty fait l’objet d'un suivi hydrologique au niveau d’une station hydrométrique à St Martin Lys, à l’extrémité aval du bassin versant.

Débits caractéristiques et débits de crue

Rébenty à St Martin Lys Rébounédou

Surface du BV 241 km² 6,83 km²

Débits caractéristiques :

Module 1,6 m3/s 0,13 m3/s

HYDRETUDES 42 Belvis – Reméandrage du Rébounédou - PIECE 5 - ETUDE D’INCIDENCE ENVIRONNEMENTALE Autorisation environnementale

3 3 QMNA5 0,22 m /s 0,02 m /s

Débits de crues :

Q2 24 m3/s 2,0 m3/s

Q5 (m3/s) 40 m3/s 3,3 m3/s

Q10 (m3/s) 50 m3/s 4,1 m3/s

Q20 (m3/s) 60 m3/s 5,0 m3/s

Q50 (m3/s) 72 m3/s 5,9 m3/s Tableau 8 : Débits caractéristiques du Rébounédou Débits journaliers classés Calculés à partir des valeurs du Rébenty à St Martin Lys, suivant la méthode décrite plus haut, les débits classés du Rébounédou sont les suivants. P : la probabilité au non dépassement

P 0.99 0.95 0.9 0.8 0.7 0.6 0.5 0.4 0.3 0.2 0.1 0.05 0.01

Q (m3/s) 0.740 0.411 0.294 0.197 0.145 0.107 0.077 0.057 0.042 0.031 0.021 0.017 0.013 Tableau 9 : Débits classés du Rébounédou

Figure 4 : Courbe des débits classés du Rébounédou

E Qualité de l’eau Le Rébounédou ne fait pas l’objet de suivi de la qualité des eaux. Cependant, au lieu-dit la Rivière, juste en amont de la Gineste, une source est captée pour l’alimentation en eau potable du village.

HYDRETUDES 43 Belvis – Reméandrage du Rébounédou - PIECE 5 - ETUDE D’INCIDENCE ENVIRONNEMENTALE Autorisation environnementale

Pompage AEP

Figure 20 : Localisation de la station de pompage AEP Les analyses effectuées sur ce captage indiquent une bonne qualité permanente pour les caractéris- tiques chimiques (faible minéralisation, dureté moyenne, pH neutre à basique, taux de nitrates com- pris entre 8 et 13 mg/l). L’eau est ensuite traitée aux UV et au chlore avant la distribution. Par ailleurs, dans le cadre du plan de gestion de la zone humide (Nymphalis, Cerag, 2015), une ana- lyse de la fonction biogéochimique a été faite. En effet, les zones humides sont connues pour assurer des fonctions biogéochimiques (fonctions épuratrices). L’eau qui transite par la zone humide peut subir des transformations physico-chimiques, et être épurée, dénitrifiée, débarrassée d’une partie des matières organiques et toxiques, etc… Les résultats de cette analyse indiquent une bonne aptitude des sols à l’épuration.

Le bassin versant drainé par le Rébounédou est majoritairement agricole, en conséquence les pol- luants liés à ce type d’activité peuvent éventuellement se retrouver dans le cours d’eau. Cependant les données issues du maître d’ouvrage tendent à montrer la pratique d’une agriculture raisonnée sur la commune, et peu d’utilisation de produits phytosanitaires. Enfin, la STEP de la commune, dimensionnée pour 300 EH rejette dans un fossé affluent du Rébouné- dou. Cette station s’est montrée conforme en équipement et en performance sur les derniers résultats depuis 2009, soit jusqu’à 2015. Les études du SATESE montrent qu’elle ne perturbe pas la qualité de l’eau du Rébounédou.

HYDRETUDES 44 Belvis – Reméandrage du Rébounédou - PIECE 5 - ETUDE D’INCIDENCE ENVIRONNEMENTALE Autorisation environnementale

5.1.3 Milieu naturel et zones protégées

Le projet se situe sur une zone humide d’intérêt écologique ayant fait l’objet d’un diagnostic dans le cadre de l’élaboration du plan de gestion (Nymphalis, Cerag, 2015). La majorité des éléments présen- tés ci-dessous sont issus de ce rapport.

A Habitats naturels (Nymphalis, Cerag, 2015) Six grands types d’habitats ont été inventoriés sur l’ensemble de la zone humide : - Les boisements ; - Les fourrés ; - Les mégaphorbiaies ; - Les prairies pâturées ou fauchées ; - Les cultures et plantations ; - Les zones artificialisées et rudérales.

Ces derniers ont été déclinés en différentes catégories afin de rendre compte de la diversité des mi- lieux rencontrés. Les cartographies page suivante localisent les habitats naturels repérés sur les deux secteurs du projet. Tous ces habitats sont semi-naturels ou naturels issus de perturbations anthropiques plus ou moins récentes. Les habitats les moins perturbés étant les forêts mais elles sont relativement récentes car issues le plus souvent de prairies dont la gestion est abandonnée de longue date. Seul le secteur boi- sé bordant la rivière au niveau de sa perte est plus ancien. Parmi tous les grands types d’habitats recensés, le plus étendu est la prairie qui représente à elle seule 140 ha sur les 210 ha environ de la zone étudiée pour le plan de gestion de la zone humide. Les autres habitats qui se partagent l’espace sont les boisements et les cultures annuelles et fourragères. L’habitat élémentaire le mieux représenté est la prairie de fauche méso-hygrophile avec 90 ha répartis de part et d’autre du Rébounédou.

HYDRETUDES 45 Belvis – Reméandrage du Rébounédou - PIECE 5 - ETUDE D’INCIDENCE ENVIRONNEMENTALE Autorisation environnementale-DIG

GINESTE

Figure 22 : Cartographie détaillée des habitats

HYDRETUDES Belvis – Reméandrage du Rébounédou

Autorisation environnementale-DIG

Ci-après les habitats concernés par les deux secteurs aménagés sont détaillés. Il s’agit de combinai- sons de sous-type d’habitats, et donc les caractéristiques principales, l’état de conservation et l’enjeu de ces sous-types sont précisées.

La Gineste :

- Boisements de feuillus et aulnaies des bords de ruisseaux G1 x G1.21

Boisement de feuillus caducifoliés et boisements mixtes (G1 et G4) : Ces boisements sont pour leur majorité assez jeunes et composés d’essences mésophiles pionnières à fort pouvoir de dispersion : frênes élevés, trembles, bouleaux et pins sylvestres pour les boisements mixtes. L’absence de hêtres ou de chênes est également une signature de leur jeunesse et de leur déterminisme. Ils sont issus pour la plupart de recrus spontanés sur d’anciennes prairies pastorales. De même, le sous-bois est peu caractéristique d’une forêt ancienne. La mixité d’essences et la forte proportion de trembles peut être un facteur favorable pour l’accueil de certaines espèces de papillons en régression, comme le Grand Mars ou encore le Morio. Etat de conservation BON – Niveau d’enjeu local FAIBLE Aulnaie des bords de ruisseaux (G1.21) : Cet habitat se développe en contexte hygrophile, le plus souvent sous la forme d’une haie bordant un cours d’eau. Il est très peu développé sur le site. Les boisements de ce type sont récents et les es- pèces caractéristiques du sous-bois y sont peu ou pas représentées (petits carex forestiers, lysi- maques, scrophulaires, valérianes, etc.). A l’instar de nombreuses essences liées aux cours d’eau, l’aulne est une essence pionnière dont les peuplements ont besoin d’habitats favorables créés continuellement de novo par la dynamique allu- viale. L’espèce caractéristique est l’Aulne glutineux Alnus glutinosa. Il est, sur le site, accompagné par des fourrés à Saule roux et est en mélange et même souvent noyé dans des boisements mixtes indifféren- ciés. Cet habitat est le mieux conservé au niveau de la perte du Rébounédou. Etat de conservation ALTERE – Niveau d’enjeu local MODERE

- Mégaphorbiaies mésotrophiles à Reine des prés E5.4

Prairies à hautes herbes (> 0,8 m) pauvres en graminées à l’aspect de friche dense. Elles s’insèrent au sein des prairies dont la gestion est abandonnée ou au niveau de secteurs engorgés à dynamique forestière lente. Dans tous les cas, des réserves hydriques conséquentes et une trophie élevée (méso- à eutrophes) sont des facteurs importants pendant la période de végétation. Les espèces caractéristiques sur le site sont la Spirée des prés Filipendula ulmaria et la Canche cespi- teuse Deschampsia cespitosa. Elles s’insèrent généralement, dans la dynamique progressive, entre les prairies ou pâtures hygro- philes et les fourrés de saules, voire la frênaie directement. Etat de conservation ALTERE – Niveau d’enjeu local MODERE

HYDRETUDES Belvis – Reméandrage du Rébounédou 47

Autorisation environnementale

B Flore (Nymphalis, Cerag, 2015)

La zone humide du Rébounédou : Les 147 espèces végétales relevées sont en très grande majorité des espèces encore communes non menacées. Le fond biogéographique se compose essentiellement d’espèces appartenant à la région Eurosibérienne. Il y a en effet absence totale d’espèces originaires de la région biogéographique Méditerranéenne. L’altitude (800 m et plus) et le niveau des précipitations élevés, malgré la potentielle compensation édaphique du substrat calcaire (qui tend, dans la région, à favoriser l’accueil d’une flore et d’une faune méditerranéennes), explique en grande partie cette absence remarquable. De même, la flore n’appartient pas franchement à l’étage montagnard malgré l’altitude. La majorité des espèces sont plutôt typiques de l’étage collinéen, ce qui justifie le classement de l’habitat de prairie de fauche au sein de l’habitat d’intérêt communautaire « prairies maigres de fauche de basse altitude ». Seules quelques espèces spécifiques du domaine montagnard pyrénéen sont représentées à l’image de la Scrofulaire alpestre ou de l’Angélique des Pyrénées, deux espèces à enjeu local faible peu abondantes sur le site. Hormis ces deux espèces, le diagnostic du plan de gestion de la zone humide considère comme patrimoniales pour la zone humide, 8 autres espèces végétales : - La Laîche blonde Carex hostiana, espèce du niveau d’enjeu le plus élevé, - la Laîche puce Carex pulicaris, - l’Orchis à fleurs lâches Anacamptis laxiflora, - l’Orchis grenouille Dactylorhiza viridis, - l’Orchis de mai Dactylorhiza majalis, - la Pulmonaire des marais Gentiana pneumonathe, - la Pâturin aquatique Catabrosa aquatica, - le Cynoglosse des montagnes Cynoglossum germanicum.

La Gineste : Aucune espèce de flore patrimoniale de la zone humide n’a été relevée sur le secteur de la Gineste.

C Faune (Nymphalis, Cerag, 2015)

La zone humide du Rébounédou : A l’instar de la flore, peu d’espèces typiquement montagnardes ou méditerranéennes sont représen- tées. La plupart sont des espèces eurosibériennes de l’étage collinéen que l’on retrouve dans une grande partie de la atlantique et médio-européenne. Cependant, et malgré l’absence de singularité par rapport à la biodiversité moyenne nationale, quelques espèces d’invertébrés à aire de répartition étendue mais dont les populations sont en nette régression partout en Europe de l’Ouest profitent des habitats encore préservés de ce haut plateau. En effet, même si les pratiques agricoles ont été quelque peu intensifiées au sein des zones monta- gneuses, deux facteurs expliquent souvent qu’il y persiste des populations d’espèces qui, par ailleurs, ont disparu au sein d’habitats similaires de plaine (par exemple les prairies de fauche) : - intensification plus récente, souvent durant les 30 dernières années seulement ;

HYDRETUDES 48 Belvis – Reméandrage du Rébounédou - PIECE 5 - ETUDE D’INCIDENCE ENVIRONNEMENTALE Autorisation environnementale

- topographie et climat permettant la persistance de pratiques moins intenses ou du moins d’une pro- portion plus importante de corridors ou de réservoirs pour la faune et la flore. Ainsi, 5 espèces patrimoniales en régression ont pu être recensées sur le site : - 3 papillons de jour (Azuré du Serpolet, Miroir et Damier de la succise), - et 2 libellules (Leste des bois et Sympétrum jaune d’or).

L’essentiel de ces espèces est lié aux prairies de fauches et au cours d’eau et ses annexes. Seul, l’Azuré du Serpolet est lié aux lisières et pelouses pastorales sèches.

NB : La présence d’une population du fameux Azuré des mouillères (Maculinea alcon alcon), espèce à enjeu local fort, bien que probablement présente jadis, n’apparaît plus potentielle au sein de la zone humide de Belvis dans son état actuel. Cette espèce est inféodée pour l’élevage de ses chenilles à une plante-hôte spécifique : la Pulmonaire des marais. Hors, la population de cette plante dans la zone humide de Belvis possède de faibles ef- fectifs probablement inaptes à accueillir une petite population du papillon. Cette espèce était proba- blement bien présente sur le Plateau de Sault avant le changement des pratiques liées à l’élevage. Le retour de cette espèce sur le site pourrait être un objectif à moyen terme pour la zone humide de Belvis. Le maintien de cette espèce n’est compatible à long terme qu’avec l’existence d’un régime mixte fauche/pâturage extensif en zone humide.

Du point de vue de l’avifaune, il est à noter la présence de la Pie-grièche écorcheur (Lanius collu- rio), espèce insectivore d’intérêt communautaire, à l’origine de la désignation de la ZPS « Pays de Sault ». Les précautions prises pour le déroulement des travaux n’auront aucun impact sur l’espèce citée.

Les secteurs du projet – Gineste : Aucune espèce de faune patrimoniale de la zone humide n’a été relevée directement sur les secteurs du projet. En revanche, les inventaires de la fédération de pêche lors des campagnes de pêches électriques montrent la présence de truite commune et confirment l’absence d’écrevisses à pattes blanches.

D Zones règlementaires – Natura 2000 Les sites du projet ne sont pas concernés par des Arrêtés de Protection de Biotope (APPB). Ils sont localisés sur la zone de protection spéciale (ZPS) Pays de Sault, site Natura 2000 de réfé- rence FR 911 2009, transmis au titre de la directive « oiseaux ».

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Projet Pays de Sault

Figure 23 : Localisation du projet sur le site Natura 2000 Pays de Sault

Généralités : Le site du Pays de Sault couvre un territoire de plus de 71 000 hectares. Ces caractéristiques morpho- logiques (notamment des forêts et des falaises), associées à des activités humaines comme l’élevage, offrent une importante diversité d’habitats d’oiseaux. Le Pays de Sault abrite des rapaces rupestres, qui vivent plutôt dans les falaises. Le secteur du projet sur le Rébounédou sera pour ces espèces un territoire de passage ou de chasse, mais pas un habitat, ou un lieu de nidification. Le Pays de Sault abrite également des passereaux de milieux ouverts comme le bruand ortolan et l’alouette lulu et des espèces forestières comme le pic noir. Le projet sur le Rébounédou est plus con- cerné par ces espèces d’avifaune, car il concerne un milieu semi-ouvert avec des zones de clairières, de prairies et de forêts. Bien sue le site Natura 2000 ne présente pas de vulnérabilité particulière, il est remarqué que « la pérennisation de l'agriculture dans cette zone de montagne reste un facteur déterminant dans la diversité des habitats ».

Le secteur du projet : Pour caractériser les enjeux Natura 2000 présents sur le bassin versant du Rébounédou, le bureau Hydrétudes a contacté la chargée de mission Natura 2000 Elyse LABIE ainsi que M. Yves ROULLAUD.

HYDRETUDES 50 Belvis – Reméandrage du Rébounédou - PIECE 5 - ETUDE D’INCIDENCE ENVIRONNEMENTALE Autorisation environnementale

Ainsi le secteur aménagé ne comprend pas d'espèces inscrites à l'annexe 1, en dehors éventuelle- ment : - du milan royal en reproduction (phénomène non observé dans le secteur depuis plusieurs années), - et de la pie-grièche écorcheur. Ces deux espèces sont inscrites à la liste des oiseaux protégés sur l'ensemble du territoire français (arrêté du 29/10/09). La Pie-grièche écorcheur profite en effet d’une mégaphorbiaie non fauchée en partie centrale de la zone humide du Rébounédou.

E Zones non règlementaires et portés à connaissance Le projet est implanté en partie dans la Zone Naturelle d'Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique de type 2, intitulée Grand plateau de Sault, code 910 011 264.

Figure 24 : Limite de la ZNIEFF 2 Les habitats déterminants de cette zone sont les bois tourbeux de Pins de montagne, code Corine 44.A3. Les espèces déterminantes se répartissent entre les groupes : amphibiens, crustacés, mammifères, oiseaux, angiospermes et fougères. Parmi ces espèces faune et flore, les seules espèces à statut rè- glementé sont : - Crustacé (classé VU à la liste rouge des crustacés d’eau douce de France métropolitaine 2012) : Austropotamobius pallipes, Écrevisse à pieds blancs, - Mammifères : o Classé CR à la liste rouge des mammifères continentaux de France métropolitaine 2009 : Ursus arctos, Ours brun, o Classé LC à la liste rouge des mammifères continentaux de France métropolitaine 2009 : Felis silvestris, Chat sauvage, - Oiseau (classé VU à la liste rouge des oiseaux nicheurs de France métropolitaine 2016) : o Tetrao urogallus, Grand Tetras, - Angiospermes (liste des espèces végétales sauvages pouvant faire l'objet d'une réglementa- tion préfectorale permanente ou temporaire) : o Dianthus barbatus, Oeillet de Girardin, o Drosera rotundifolia, Rossolis à feuilles rondes,

HYDRETUDES 51 Belvis – Reméandrage du Rébounédou - PIECE 5 - ETUDE D’INCIDENCE ENVIRONNEMENTALE Autorisation environnementale

o Hormathophylla macrocarpa, Corbeille d'argent à gros fruits, o Hypericum nummularium, Millepertuis en forme de pièce de monnaie.

5.1.4 Risque inondation La commune de Belvis ne comporte pas de Plan de Prévention des Risques d’Inondation (PPRI). Les sites retenus pour le reméandrage ne présentent pas d’enjeux particuliers autres que des par- celles agricoles. Le secteur La Gineste est limité à l’amont et à l’aval par des chemins ruraux, alors que le lit majeur comprend sur les deux rives des parcelles de cultures et des espaces boisés. Même si la commune de Belvis n’est que très peu concernée par le risque inondation, ce projet a un lien direct avec les inondations sur l’aval. En effet, l’étude du BRGM réalisée entre 2016 et 2018 dé- montre le lien direct entre la perte du ruisseau du Rebounédou et la connexion avec l’Aude au niveau de la grotte de font maure à Belvianes. Le projet ayant pour vocation de ralentir les écoulements et de renforcer les capacités de stockage de la zone humide, il pourrait être vu comme un bassin tampon naturel, support de biodiversité.

5.1.5 Usages et activités anthropiques

A Agriculture - élevage Le bassin versant du Rébounédou comprend une grande partie d’espaces agricoles, dont la majorité est exploitée en prairies permanentes. L’enquête menée dans le cadre du plan de gestion de la zone humide indique que : « les prairies sont fauchées une seule fois par an et de façon précoce (mi-juin à fin juin). Les prairies font l’objet d’amendements raisonnés de faible quantité sous forme de fumier ou d’engrais. Il est diffi- cile d’obtenir des informations plus précises notamment du point de vue quantitatif. Certaines prairies font également l’objet d’un pâturage en période automnale en descente d’estive. Les chargements pastoraux rapportés à l’année sont faibles. agricole et artisanale » (Nymphalis, Cerag, 2015). Les cultures sont notamment utilisées pour la production d’huiles essentielles et de sève de bouleau.

B Pompage pour l’alimentation en eau potable Le village de Belvis utilise un captage de source au lieu-dit « la rivière » pour son alimentation en eau potable.

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Captage de source pour AEP

Secteur reméandré de la Gineste

Figure 25 : Localisation de la station de pompage AEP Pour éliminer les risques bactériologiques, la ressource fait l’objet d’un traitement anti UV avec chlora- tion une fois par semaine. Le captage fait l’objet d’un périmètre de protection immédiat (parcelle ZB 82, propriété communale) et rapprochée (parcelles ZB 76 à 81 ; 83 à 89). Le projet est situé en dehors de ces deux périmètres de protection.

Secteur reméandré de la Gineste

Figure 26 : Périmètre de protection rapprochée du captage AEP

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C Rejet STEP La station d’épuration de la commune rejette dans un fossé affluent du Rébounédou en amont de la Gineste.

Rejet de STEP

Secteur reméandré de la Gineste

Figure 27 : Localisation du rejet de STEP La station est dimensionnée pour 300 EH. Son équipement et ses performances étaient conformes en 2015.

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5.2 Incidences du projet sur l’environnement L’analyse des incidences a porté sur les intérêts mentionnés à l’article L181-3, ainsi que ceux men- tionnés à l’article L211-1. Les thématiques qui ne sont pas du tout concernées par le projet ne sont pas évoquées dans ce dossier (gaz à effet de serre, organisme génétiquement modifiées, etc…). En outre, il est bien précisé que le projet ne concerne pas : - de réserves naturelles, - de sites inscrits, sites classés ou en instance de classement, - de sites d’intérêt géologique, d’habitats naturels, des espèces animales non domestiques ou végétales non cultivées et de leurs habitats, - le traitement des déchets.

5.2.1 Ressource en eau

A Augmentation de la quantité de ressource en eau La reprise de l’ancien tracé du ruisseau permet de restaurer une alimentation optimale des nappes phréatiques. En effet, le tracé sinueux augmente le linéaire de lit sur les deux tronçons choisis (et donc la surface d’échange entre les eaux superficielles et souterraines), en respectant la cote du fond actuel en amont et en aval. Il impose donc une diminution de la pente et une réhausse du fond, ce qui devrait contribuer à soutenir la nappe phréatique voire entraîner sa remontée. Sur la zone de la Gineste par exemple, le fond est réhaussé d’environ 20 cm sur une grande partie du linéaire. A cela s’ajoute la modification de la section d’écoulement (cf. paragraphe 4.1, page 15), avec une réduction de la largeur de base, entre autre pour diversifier les faciès d’écoulement. La nouvelle sec- tion d’écoulement va ainsi engendrer des niveaux d’eau légèrement plus hauts pour les débits cou- rants (environ 10 cm pour un débit moyen comme représenté sur le schéma ci-dessous).

Figure 28 : Profil en travers type du Rebounédou reméandré sur la Gineste Le reméandrage se traduit donc par une réhausse du niveau piézométrique, soit une réhausse de la nappe d’accompagnement du cours d’eau et donc une augmentation de la quantité d’eau stockée dans le bassin hydrogéologique.

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B Amélioration de la qualité de l’eau Les zones humides assurent une fonction d’épuration de l’eau par bio-géochimie. Elles ont ainsi une capacité à stocker puis dégrader les nutriments, qui se juge suivant différents paramètres comme la végétation (type et taux de recouvrement), la pente de l’écoulement, l’alternance de conditions aéro- bie/anaérobie, etc… Le recalibrage du Rébounédou avait donc contribué à banaliser le milieu et notamment à diminuer son rôle épuratoire et les échanges entre eaux superficielles et souterraines. L’analyse effectuée au niveau de la Gineste, dans le cadre du plan de gestion de la zone humide (Nymphalis, Cerag, 2015), a montré une faible aptitude à assurer la fonction de régulation des nutri- ments. Cela s’explique par les modifications de tracé dont a fait l’objet le cours d’eau. Celui-ci s’est alors re- trouvé avec une pente plus forte, dans un lit large et incisé, avec des berges souvent raides qui ne favorisent pas le développement des plantes hygrophiles adaptées à l’autoépuration, etc… Le reméandrage au contraire permet de restaurer les capacités auto épuratrices du Rébounédou en lui permettant d’occuper à nouveau un plus large espace, de diminuer sa pente, de diversifier ses faciès, d’adoucir la pente des berges, etc... L’aménagement comprendra également une campagne de planta- tions conséquente, afin de réinitier la végétalisation du secteur. L’ensemble de ces éléments devrait donc ainsi contribuer à diversifier le milieu et à y favoriser la vie aquatique.

5.2.2 Milieu naturel - préservation des écosystèmes aquatiques et zones humides

L’objectif principal de la démarche est d’améliorer les fonctionnalités naturelles du ruisseau en amélio- rant son fonctionnement hydromorphologique et de fait sa trajectoire géomorphologique. L’hydromorphologie contrôle et structure les habitats aquatiques et riverains, et donc la biodiversité de l’hydrosystème (Brierley & Fryis, 2008 ; Schmitt et al., 2011). La restauration hydromorphologique est donc liée à une véritable restauration écologique. Le projet impacte positivement la zone humide et les écosystèmes associés.

A Habitats naturels et flore Le reméandrage va augmenter le linéaire de cours d’eau de environ 400 ml et l’emprise des zones inondées annuellement sur la parcelle communale. De plus, il s’accompagne de plantations diverses d’espèces adaptées au milieu aquatique, aux boise- ments rivulaires et à la forêt alluviale. Le projet favorise ainsi le développement des habitats naturels associés aux zones humides. B Enjeux Faune D’après le plan de gestion de la zone humide et ses inventaires associés (Nymphalis, Cerag, 2015), aucune espèce de faunes d’intérêt n’a été observée sur les secteurs aménagés. En restaurant la zone humide, le projet sera favorable à l’ensemble des pièces associées au cours d’eau (salmonidés, lépidoptères, orthoptères, odonates, amphibiens, mammifères…) C Phase chantier En phase chantier, le projet génèrera des incidences négatives inhérentes à l’utilisation d’engins mé- caniques pour le débroussaillage, l’abattage d’arbres et le terrassement.

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Toutefois, des mesures limitant les impacts dans le temps et l’espace seront prises. Ces mesures sont décrites ci-après Période d’intervention La période d’intervention est choisie pour éviter les périodes sensibles des amphibiens, des truites et de l’avifaune. Elle correspond également à une époque de bas débit, ce qui facilite l’exécution des travaux et donc limite la durée du chantier. Les interventions auront donc lieu entre le 01/08 et le 01/10. Délai d’intervention Le délai de l’intervention sera minimisé en optimisant les procédures imposées dans le cahier des charges techniques du marché de travaux. Un délai maximal de deux mois sera fixé au marché, de façon à ce que l’entreprise (ou groupement d’entreprises) retenue dispose des moyens humains et techniques nécessaires au respect de cette durée de travaux. Pêches de sauvegarde Avant toute intervention dans le cours d’eau, les tronçons aménagés seront cloisonnés par la mise en place de grilles étroites en amont et en aval. Ces grilles sont destinées à empêcher le passage des poissons. Les tronçons seront ensuite péchés, et les captures seront remises à l’eau en aval du bassin versant. Pendant le chantier, les grilles de cloisonnement seront régulièrement entretenues pour éviter leur colmatage. Méthode de gestion des eaux Afin de limiter l’intervention d’engins dans l’eau, il est proposé un processus détaillé paragraphe 4.3.5, page 18. Les terrassements se feront ainsi au maximum hors d’eau et de façon progressive. Rigueur des pratiques sur le chantier La zone d’intervention sera strictement délimitée lors de la phase de piquetage du chantier (cf. para- graphe 4.3.1, page 17) en présence du maître d’œuvre et de l’assistant maître d’ouvrage. L’emprise sera ainsi réduite au strict nécessaire à l’aménagement. Le tracé des chemins d’accès sera notamment optimisé pour éviter de détruire de la végétation inutilement. Il sera interdit de réaliser des opérations de vidange ou de nettoyage des engins ou des équipements sur l’emprise du chantier. Etat des équipements du chantier L’entreprise titulaire du marché devra justifier de la conformité et du bon état de l’ensemble des équi- pements et des engins utilisés. Conclusion Le projet n’a pas d’incidence significative sur le milieu naturel en phase chantier.

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5.2.3 Prévention des inondations Il est rappelé qu’il n’y a pas d’enjeux sensibles aux inondations à proximité des secteurs aménagés. Le but du projet est de favoriser l’ennoiement de la zone plutôt que l’augmentation des vitesses d’écoulement (et donc le transfert rapide de l’eau vers l’aval), afin de restaurer la zone humide. Les aménagements ne modifient pas la fréquence des débordements, ils en modifient seulement le parcours en lit majeur. En effet, le débit de débordement en état aménagé est calé sur le débit de débordement actuel, soit 1,1 m3/s (débit ayant un temps de retour entre 1 et 2 ans (Nymphalis, Cerag, 2015)). L’inondation pour des débits relativement fréquents est en fait optimisée par rapport au fonctionne- ment de la zone humide. Ces résultats sont en cohérence avec la démarche engagée visant à générer des zones humides et des zones de rechargement piézométrique de la nappe d’accompagnement, et ce dès les crues fréquentes.

Pour des débits de crues importants, l’emprise de la zone inondable pour l’état futur intégrant les di- vers aménagements prévus est similaire à celle de l’état actuel. En effet, il n’y a pas de remblais mas- sifs avec apports de terre exogène, et le reprofilage engendrera simplement une amélioration du stockage des eaux. En termes de vitesses, pour le débit de plein bord (1,1 m3/s) le projet engendre : - une légère diminution, d’environ 0,20 m/s, par rapport aux résultats de simulation obtenus pour l’état actuel (passage de 0,55 à 0,35 m/s) sur la zone de la Gineste, - aucune modification perceptible sur la zone des Echartades.

A une échelle plus globale, le projet a pourtant une incidence positive sur la gestion du risque inonda- tion dans le bassin versant. En effet, du fait de l’augmentation du volume de stockage dans la nappe d’accompagnement du Rébounédou, le projet améliore l’écrêtement des pics de crue qui va diminuer le risque de débordement en aval (soit sur les bassins versant de l’Hers Vif ou du Rébenty suivant le cheminement des eaux souterraines).

5.2.4 Protection de la qualité des eaux – objectifs de qualité des eaux prévu par l’article D211-10 Le projet concerne les eaux du Rébounédou, issues de diverses sources du plateau. Il ne concerne pas : - des eaux conchylicoles, - des eaux douces ayant besoin d'être protégées ou améliorées pour être aptes à la vie des poissons, - des eaux superficielles destinées à la production d'eau alimentaire, - ou des eaux de baignade.

Influence positive par un confortement de la fonction biogéochimique de la zone humide (auto épura- tion). Notamment, une diversification des faciès et une restauration de la zone hyporhéique du Ré- bounédou. Le projet contribue au maintien de la bonne qualité des eaux. De plus, on notera que des précautions seront prises en phase chantier pour limiter le risque de per- turbations lors de la mise en œuvre : - engins aux normes et bien entretenus, l’entretien étant réalisé en dehors de la zone de chantier

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- pas de stockage ou d’utilisation de produits polluants sur le site du chantier (hydrocarbures, lubrifiants, etc…).

5.2.5 Site Natura 2000  Le formulaire d’évaluation des incidences sur un site Natura 2000 est proposé en annexe, page 85. Il est rappelé que le projet se trouve sur un site Natura 2000 de la directive « oiseaux » : le Pays de Sault, code FR 911 2009. L’espèce présente sur le bassin versant du Rébounédou est la pie-grièche écorcheur, celle-ci ayant été repérée plus d’1 km en amont du site de la Gineste. Elle occupe un habitat de landes basses, de pâtures et de paysages bocagers ensoleillés. Le projet ne va donc pas modifier la zone d’habitat de la pie grièche écorcheur. En particulier, il ne constitue pas une menace pour cette espèce, car il n’entraîne pas la fermeture des milieux et permet un maintien des pelouses et des prairies de fauche du bassin versant. En phase chantier, les mesures prises pour limiter l’impact dans le temps et l’espace auront pour effet de ne pas déranger l’espèce sur son lieu d’habitat. Un impact momentané sera néanmoins existant lors de la phase travaux d’abattage et de terrassement. La période retenue pour faire réaliser ces travaux ne coïncide en rien avec la phase de reproduction et d’élevage des jeunes considérées comme les périodes critiques pour ces espèces. On rappellera notamment que la période du chantier est choisie expressément en dehors des périodes de nidification des oiseaux, afin d’éviter tout impact sur leur reproduction. Il n’y aura donc pas d’intervention entre mars et juillet.  Le projet ne perturbe pas la reproduction des oiseaux.

5.2.6 Défrichement En phase travaux, le projet nécessite l’abattage d’arbres, et à la marge lorsque cela s’avère indispen- sable, le dessouchage d’arbres. Sur le site de la Gineste, ces arbres sont en limite d’un espace boisé clairsemé mais le projet n’a pas vocation de modifier la destination forestière de la parcelle commu- nale concernée. De ce fait, l’opération ne constitue pas un défrichement au sens du code forestier. L’emprise des travaux sera destinée à accueillir le lit reméandré du Rébounédou, et une forêt alluviale de qualité. Les abattages seront limités au strict nécessaire (passage des engins pour terrassement) et remplacés par des plantations.

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5.3 Justification du choix d’aménagement (alternatives étudiées)

5.3.1 Rappel des désordres actuels et des aménagements prévus Les pratiques agricoles sur les bords du Rébounédou ont conduit au recalibrage du cours d’eau. Son tracé méandriforme a ainsi été changé pour un tracé rectiligne et sa section a été creusée artificielle- ment comme en témoigne les merlons de curage encore présents. De ce fait, la zone humide s’est appauvrie. Le niveau de l’eau a baissé diminuant la quantité d’eau stockée dans les terrains du bassin versant, et pénalisant la végétation hygrophile présente. Le lit mineur du cours d’eau s’est banalisé, et l’uniformisation des faciès d’écoulement s’est traduit par une perte de la qualité des habitats aquatiques. De ce fait, suite à un diagnostic précis, le plan de gestion de la zone humide a déterminé comme ac- tion prioritaire le reméandrage du Rébounédou sur les secteurs de la Gineste.

5.3.2 Autres solutions Le Rébounédou se caractérise par une activité géodynamique faible : une faible puissance spécifique et de faibles apports solides, malgré un bonne érodabilité des berges. Il a ainsi une capacité d’auto- ajustement très limitée, et il ne pourra pas revenir naturellement à son tracé originel méandriforme. De ce fait, l’intervention de reméandrage est indispensable à la restauration physique de la zone hu- mide. La solution alternative d’attendre une évolution du tracé en plan du Rébounédou sans interven- tion humaine n’est pas envisageable. Le projet est donc un accompagnement incontournable pour la restauration d’un état « non impacté » par l’homme.

5.4 Compatibilité

A Compatibilité avec le SDAGE RMC (2016-2021)

Généralités Pour atteindre ses objectifs environnementaux, la directive cadre sur l’eau préconise la mise en place de plans de gestion. Pour la France, il s’agit du SDAGE et de ses documents d’accompagnement. Il a pour vocation d’orienter et de planifier la gestion de l’eau à l’échelle des bassins. Il bénéficie d’une légitimité politique et d’une portée juridique. Révisé tous les 6 ans, il fixe les orientations fondamen- tales pour une gestion équilibrée de la ressource en eau et intègre les obligations définies par la DCE ainsi que les orientations de la conférence environnementale. La SDAGE 2016-2021 comprend neuf orientations fondamentales : - S’adapter aux effets du changement climatique - Privilégier la prévention et les interventions à la source pour plus d’efficacité - Concrétiser la mise en œuvre du principe de non dégradation des milieux aquatiques - Prendre en compte les enjeux économiques et sociaux des politiques de l’eau et assurer une gestion durable des services publics d’eau et d’assainissement - Renforcer la gestion de l’eau par bassin versant et assurer la cohérence entre aménagement du territoire et gestion de l’eau

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- Lutter contre les pollutions, en mettant la priorité sur les pollutions par les substances dangereuses et la protection de la santé - Préserver et restaurer le fonctionnement naturel des milieux aquatiques et des zones humides - Atteindre l’équilibre quantitatif en améliorant le partage de la ressource en eau et en anticipant l’avenir - Augmenter la sécurité des populations exposées aux inondations en tenant compte du fonctionnement naturel des milieux aquatiques.

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Le projet de Belvis Le projet de reméandrage du Rébounédou sur les secteurs de la Gineste et des Echartades est issu du plan de gestion de la zone humide. Il se place clairement en accord avec l’orientation de préservation et restauration du fonctionnement des milieux aquatiques et des zones humides. En particulier, le projet correspond aux mesures suivantes :

Code Mesures Commentaires ‑ précisions

MIA0202 Réaliser une opération classique de Cette mesure concerne : restauration d'un cours d'eau • la gestion des embâcles ; • la restauration des frayères, y compris celles des grands migrateurs ; • la diversification des écoulements et des habitats du lit mineur (pose de blocs microseuils, pose d’épis, réalisation d'abris, réalisation de caches, plantation d'herbiers) ; • et dans certains cas, la remise en communication de bras morts et le retalutage des berges. Cette mesure inclut les études préalables, les travaux ainsi que l'éventuel suivi réglementaire.

MIA0203 Réaliser une opération de restaura- Cette mesure concerne : tion de grande ampleur de l'en- • la recréation de méandres et de tronçons de cours semble des fonctionnalités d'un d'eau; cours d'eau et de ses annexes • la recréation de bras morts ; • la remise à ciel ouvert d’un cours d’eau ; • et dans certains cas la remise en communication de bras morts et le retalutage des berges. Cette mesure inclut les études préalables, les travaux ainsi que l'éventuel suivi réglementaire.

MIA0602 Réaliser une opération de restaura- Cette mesure inclut l’étude de diagnostic de la zone tion d'une zone humide humide pour la caractérisation de ses fonctions (hydrologique hydraulique, physique-biogéochimique, biologique écologique) et de leur état. Les travaux visés par cette mesure contribuent : • à une bonne alimentation en eau de la zone humide (com- blement de drains et de fossés, enlèvement de rem- blais, arasement de digue pour favoriser l’inondation, connexion d’annexes aquatiques…); • à filtrer et à épurer les eaux, améliorer la qualité des habi- tats, du couvert, des lieux de refuge et d’alimentation (implan- tation d’un couvert végétal, de bande enherbée et de haie en bordure de site). Cette mesure concerne aussi l’élaboration d’un suivi écolo- gique utilisant les indicateurs de la boîte à outils du bassin pour évaluer l’effet des travaux. Elle ne prend pas en compte l’intervention d’entretien de la zone humide après restaura- tion. Tableau 10 : Mesures du SDAGE RMC 2016-2021

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L’analyse de la compatibilité du projet avec le SDAGE, ne révèle aucune contradic- tion avec les options fondamentales.

B Compatibilité avec le SAGE Le Schéma d'Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE) concerné par ce projet est le SAGE de la Haute Vallée de l'Aude. Ce dernier est en enquête publique jusqu’à fin novembre 2017. Les objectifs et dispositions de ce SAGE sont : - atteindre la gestion équilibrée et organiser le partage de la ressource, - garantir le bon état des eaux, - gérer durablement les milieux aquatiques, les zones humides et leur espace de fonctionne- ment, - optimiser et rationaliser les compétences dans le domaine de l’eau.

Son règlement comporte trois articles : - préserver l’espace de mobilité, - préserver les zones humides, - préserver le bon fonctionnement des cours d’eau des impacts de la création d’ouvrages trans- versaux ou des modifications apportées aux ouvrages existants.

Le projet de reméandrage du Rébounédou est en total accord avec les objectifs et les mesures du SAGE.

C Compatibilité avec le PAPI Les programmes d’actions de prévention contre les inondations (PAPI), ont pour objet de promouvoir une gestion intégrée des risques d’inondation en vue de réduire leurs conséquences dommageables sur la santé humaine, les biens, les activités économiques et l’environnement.

Après le bilan très positif du premier Plan d’Action et de Prévention des Inondations (PAPI 1), le SMMAR et ses syndicats adhérents (dont le SMAH HVA) poursuivent leurs actions avec un nouveau programme pour la période 2015-2020. Accentuant la dynamique, le PAPI 2 vise à traiter le risque inondation de manière globale, à travers des actions combinant gestion de l’aléa (réhabilitation des zones d’expansion des crues, ralentissement dynamique, ouvrages de protection…) et réduction de la vulnérabilité des personnes, des biens et des territoires (c’est-à-dire l’ensemble des bassins versants de l’Aude, de la Berre et du Rieu).

Le projet de restauration de la zone humide de Belvis ne présente pas de contradictions avec les ob- jectifs du PAPI 2. Il est cohérent avec l’axe 6 « ralentissement des écoulements », dans la mesure où il favorise le stockage de la ressource en eau dans la nappe phréatique associée au Rébounédou. La restauration du lit en méandres se traduit par une surface de cours d’eau plus importante et un vo- lume de stockage lors des crues plus important.

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5.5 Mesures d’évitement, réduction et compensation

L’analyse des incidences du projet a montré que celui-ci est globalement très favorable au milieu na- turel, puisqu’il s’agit de la restauration d’une zone humide par reméandrage du Rébounédou. Les principaux risques de perturbations du milieu naturel surviennent en phase chantier, phase pen- dant laquelle des mesures d’évitement et de réduction sont prises, comme détaillé au paragraphe 5.2.2C, page 56. Elles sont brièvement rappelées ci-dessous. De plus, par conception, le projet prévoit une restauration de la végétation de la zone humide retra- vaillée. Il s’agit d’une mesure de compensation de l’impact du chantier directement inscrite dans les objectifs de base.

5.5.1 Mesures d’évitement Choix de la période d’intervention Afin d’éviter la perturbation des espèces de faunes présentes, le maître d’ouvrage planifie son inter- vention en dehors des périodes sensibles pour les amphibiens, les poissons et les oiseaux. De plus, l’organisation des prestations sera optimisée, afin de réduire la durée du chantier au strict minimum. Cette mesure sera suivie par le maître d’œuvre lors de la phase préparation, lors de la vali- dation du planning.

5.5.2 Mesures de réduction Réduction minimale de l’emprise La dévégétalisation sera réduite à l’emprise minimale nécessaire pour le reméandrage. Pour ce faire le projet prévoit un poste spécifique de piquetage du chantier et de définition de l’emprise sous contrôle du maître d’œuvre et de l’assistant au maître d’ouvrage. Gestion des écoulements Afin de limiter la perturbation de l’écoulement du Rébounédou, la majorité des terrassements s’effectueront hors d’eau. Le nouveau lit sera mis en eau de façon progressive, tronçon après tronçon, en fonction des intersections avec l’ancien lit. La méthode est décrite paragraphe 4.3.5, page 18. Pêches de sauvegarde En plus de la gestion spécifique des écoulements, les secteurs aménagés seront cloisonnés par des grilles et l’ensemble des poissons présents seront capturés et relâchés en aval. Cette mesure limite la perturbation des poissons. Précautions d’usage lors de l’intervention des engins de terrassements Pour réduire l’impact du passage des engins de débroussaillage et de terrassement, le maître d’œuvre veillera à l’emploi de matériel et d’équipements aux normes et en bon état. Toutes les opérations d’entretien, de nettoyage ou de vidange des matériels et équipement devra se faire sur une plate- forme adaptée, en dehors de l’emprise du chantier.

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5.5.3 Mesures de compensation Plantations d’espèces autochtones Afin de compenser la perte d’arbres et de végétaux indispensable au remaniement des terrains, le projet prévoit la plantation d’hélophytes, de boutures, de jeunes plants et de baliveaux. Cette mesure favorise la reprise d’espèces adaptées à la zone humide, et surtout une disposition co- hérente de ces dernières par rapport à une nouvelle disposition du lit anthropique et rapide. Dès la fin du chantier, elle assure ainsi la présence d’arbres de plusieurs années et de plants plus jeunes, initiant ainsi une reconstitution rapide du milieu.

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5.6 Mesures de suivi

L’analyse des impacts du projet sur l’environnement montre une influence positive de l’aménagement sur le milieu naturel et la ressource en eau. Le suivi de la mise en œuvre du projet, puis le suivi en phase « exploitation » ont été détaillés au paragraphe 4.7, page 29. Les mesures associées à ces suivis sont brièvement rappelées ci-dessous.

5.6.1 Suivi de mise en œuvre La mise en œuvre du reméandrage se fera via un marché public de travaux, sous surveillance d’un maître d’œuvre et d’un assistant à la maîtrise d’ouvrage. Les points suivants feront l’objet d’une attention toute particulière : - Période d’interventions, - Délais d’intervention et progression du chantier, - Délimitation de l’emprise du chantier, - Réalisation des pêches de sauvegarde, - Gestion des écoulements et maintien de la qualité des eaux, - Respect des prescriptions d’utilisation de matériels et d’équipements.

5.6.2 Suivi de la reprise de la végétation Les plantations réalisées dans le cadre du marché de travaux seront garanties 1 an. Ainsi, les zones revégétalisées après aménagement n’ayant pas repris un an après le chantier devront être re végétali- sées par l’entreprise, dans les proportions indiquées au cahier des charges.

Par ailleurs, le maître d’ouvrage, assisté du SMMAR, assure le suivi de la végétation de la zone humide à travers des visites régulières. Il est rappelé que les essences choisies seront adaptées au site et donc que les plants doivent pouvoir reprendre sans arrosage, ni entretien particulier.

5.6.3 Suivi de l’évolution du Rébounédou Pour fiabiliser leurs méthodes de restauration de cours d’eau, le maître d’ouvrage et le SMMAR met- tent en œuvre un suivi du cours d’eau reméandré. Un suivi général sera donc assuré par des visites régulières, à savoir annuelles et après chaque évènement pluvieux intense, afin de relever l’état du lit, des berges, de la végétation, etc… De plus, un suivi topographique et bathymétrique sera effectué selon les modalités définies au cha- pitre 4.7.2B. En outre, le maître d’ouvrage assurera un suivi du compartiment physique par des mesures du colma- tage et de la qualité du substrat. Ces mesures mettront en évidence les bienfaits de la restauration sur les habitats aquatiques. Enfin, un suivi de l’évolution du rechargement de la nappe phréatique, qui est un des objectifs visés par le projet, sera réalisé par mesure mensuelle de la profondeur de la nappe dans des piézomètres qui seront installés en début de chantier.

HYDRETUDES 66 Belvis – Reméandrage du Rébounédou - PIECE 5 - ETUDE D’INCIDENCE ENVIRONNEMENTALE Autorisation environnementale

6 PIECE 6 - EXAMEN AU CAS PAR CAS

Suivant le tableau annexé à l’article R122-2 du code de l’environnement, certains projets font l’objet d’un examen cas par cas préalable à la réalisation éventuelle d’une évaluation environnementale. Cet examen est en effet requit pour les « ouvrages […] de reprofilage et de régularisation des cours d’eau, s’ils entrainent une artificialisation du milieu etc… ». Cependant, le projet du SMAH HVA n’entraîne pas d’artificialisation du milieu, il est au contraire entièrement dédié à sa renaturation, au retour à un état originel, antérieur aux modifications anthropiques l’ayant déséquilibré. Le projet n’est donc pas soumis à l’examen au cas par cas. Cette analyse a été confirmée par de M. Guin des services de la police de l’eau de la DDTM11, par le mail du 20/09/17.

HYDRETUDES 67 Belvis – Reméandrage du Rébounédou - PIECE 6 - EXAMEN AU CAS PAR CAS Autorisation environnementale

7 PIECE 7 - PIECES GRAPHIQUES

HYDRETUDES 68 Belvis – Reméandrage du Rébounédou - PIECE 7 - PIECES GRAPHIQUES Autorisation environnementale-DIG

7.1 Carte 1 : Vue en plan - Gineste

Figure 29 : Vue en plan du projet

HYDRETUDES Belvis – Reméandrage du Rébounédou 69

Autorisation environnementale-DIG

7.2 Carte 2 : Coupes-type - Gineste

Figure 29 :Profil en travers du projet

HYDRETUDES Belvis – Reméandrage du Rébounédou 80

Autorisation environnementale-DIG

8 PIECE 8 - NOTE DE PRESENTATION NON TECHNIQUE

8.1 Contexte – un milieu naturel modifié Le ruisseau du Rébounédou s’écoule sur la commune de Belvis. Naturellement, il présentait autrefois un tracé en méandres, c’est-à-dire un tracé sinueux. Pour le développement de l’activité agricole en bordure de ce cours d’eau, une modification de son tracé a été opérée (dans les années 1960), le réduisant à un cheminement rectiligne. De plus, le lit principal a été, à plusieurs reprises, creusé artificiellement, de sorte que la section de l’écoulement présente actuellement une forme de « U » assez large. Le ruisseau du Rébounédou a donc été modifié par les activités humaines. En résultat, la zone occupée par l’écoulement de l’eau a été réduite (remplacement d’un tracé serpentant par un tracé rectiligne). La qualité du milieu naturel associé au ruisseau a également été dégradée par ces modifications. Notamment car le tracé rectiligne implique une uniformisation du type d’écoulement. La richesse d’un ruisseau ou d’une zone humide s’appuie au contraire sur une diversification des condi- tions d’écoulement (accélérations, calmes, profonds, bras morts, etc…).

8.2 Projet – première action de restauration de la zone humide Le syndicat mixte d’aménagement hydraulique de la Haute Vallée de l’Aude (SMAH HVA) est respon- sable de la gestion de l’eau et des milieux aquatiques sur son territoire, incluant le ruisseau du Ré- bounédou. Suite à un inventaire des zones humides réalisé sur son territoire, le SMAH HVA a retenu la zone hu- mide du Rébounédou comme prioritaire, et a réalisé un plan de gestion de la zone humide (Nymphalis, Cerag, 2015). Ce plan a abouti à des propositions d’actions, dont le reméan- drage du Rébounédou sur le secteurs de la Gineste, objet du présent dossier. Cette action a ensuite été conçue et précisée au cours de deux nouvelles phases d’étude (avant- projet, puis projet) afin de disposer d’un programme d’intervention détaillé.

Le projet consiste ainsi à rétablir le tracé sinueux originel du ruisseau sur deux secteurs. Le tracé an- cien étant encore visible sur le modelé de terrain actuel, il suffit de terrasser chacun des secteurs pour reformer la continuité du lit d’origine, et boucher (ou combler) le lit rectiligne (drain). La forme du nouveau lit est adaptée à la topographie de la plaine, et préserve la fréquence des pre- miers débordements (1 à 2 ans). Ces débordements seront en revanche mieux répartis spatialement pour alimenter en eau les différents secteurs de la zone humide.

8.3 Enjeux et contexte règlementaire Les deux secteurs reméandrés (Gineste et Echartades) comportent des parcelles agricoles en rive gauche, occupées par des prairies permanentes. Le reméandrage entraine un déplacement du cours d’eau plutôt en rive droite sur les deux secteurs, évitant ainsi la disparition des prairies en place.

Par ailleurs, le maître d’ouvrage, responsable de la réalisation du projet, doit assurer le dépôt aux services de l’Etat des dossiers règlementaires détaillés dans le présent document. Il s’agit :

HYDRETUDES Belvis – Reméandrage du Rébounédou 80

Autorisation environnementale

- D’une part d’une demande d’autorisation environnementale, car les dimensions du projet dépassent certains seuils énoncés à l’article R214-1 du code de l’environnement. Il est ainsi susceptible de porter atteinte à l’environnement. - D’autre part d’une demande de déclaration d’intérêt général (DIG), afin de réaliser des interventions en terrains privés (le lit et les berges du cours d’eau), et de légitimer l’intervention avec des fonds publics sur des terrains privés.

8.4 Impact sur l’environnement Le projet vise clairement l’amélioration de l’environnement. Les principaux impacts sont listés ci- dessous : - augmentation de l’espace de la plaine occupé par le ruisseau et ses annexes (bras secon- daires, bras morts), - augmentation du volume d’eau contenu dans la zone humide, - amélioration du fonctionnement naturel de la zone humide par des débordements mieux ré- partis dans l’espace, - amélioration de la qualité des habitats naturels par la reconstitution du fond du lit, par di- verses plantations et boutures, et en lien avec la restauration du fonctionnement de la zone humide.

Toutefois, lors de la réalisation des travaux, il y a bien des perturbations du milieu naturel en place. Afin d’éviter, voire de réduire ou de compenser ces impacts négatifs, les travaux seront réalisés sui- vant des prescriptions bien définies : - intervention en dehors des périodes sensibles pour les poissons, les amphibiens et les oi- seaux, et limitée à la durée minimale nécessaire, - délimitation de l’emprise des travaux au strict minimum indispensable au reméandrage, - capture et évacuation des poissons présents sur les secteurs reméandrés, - protocole de terrassement spécifique limitant la dégradation de l’écoulement de l’eau, - utilisation d’engins mécaniques aux normes et en bon état, - remise en état du site par des boutures et des plantations.

Au regard des inventaires réalisés, la présence d’espèces protégées a été identifiée environ 1 km à l’aval de la zone des travaux. Par conséquent nous pouvons facilement affirmer que le projet n’impacte pas d’espèces protégées mais que la restauration du site aura pour vocation de développer l’espèce identifiée.

8.5 Conclusion Le projet de reméandrage du Rébounédou porté par le SMAH HVA vise l’amélioration du fonctionne- ment d’une zone humide existante, dégradée par d’anciens aménagements. Il est issu d’une série d’études et d’analyses, et s’appuie sur une démarche de concertation des différents acteurs concer- nés. Le projet a ainsi été optimisé par rapport aux différents enjeux, dans l’objectif de restaurer la zone humide du Rébounédou et faciliter le développement d’espèces protégées identifiées en dehors de l’emprise des travaux. (voir avis CEN en annexe)

HYDRETUDES 81 Belvis – Reméandrage du Rébounédou - PIECE 8 - NOTE DE PRESENTATION NON TECHNIQUE Autorisation environnementale

9 PIECE 9 – MEMOIRE JUSTIFIANT L’INTERET GENERAL

Afin de réaliser des interventions en terrains privés (le lit et les berges du cours d’eau), et de légitimer l’intervention avec des fonds publics sur des terrains privés, la déclaration d’intérêt général (DIG) est sollicitée.

Le SMAH HVA est en effet habilité par l’article L.211-7 du code de l’environnement, à utiliser les articles L. 151-36 à L. 151-40 du code rural et de la pêche maritime pour entreprendre l'étude, l'exé- cution et l'exploitation de tous travaux, actions, ouvrages ou installations présentant un caractère d'intérêt général ou d'urgence, dans le cadre du schéma d'aménagement et de gestion des eaux s'il existe.

En l’occurrence, l’item 8 : « La protection et la restauration des sites, des écosystèmes aqua- tiques et des zones humides ainsi que des formations boisées riveraines » est directement concerné par le projet. Cependant, l’augmentation des capacités naturelles de stockage au encore le ralentissement des vitesses et donc des crues sont des éléments qui permettent de démontrer que le projet sur la commune de Belvis n’est non seulement un projet ayant des effets locaux avec un rôle de réservoir biologique identifié mais également sur l’ensemble du bassin versant. En effet, les efforts réalisés sur ce site ont un effet plusieurs dizaines de kilomètres à l’aval.

Par conséquent, l’intérêt général est incontestable sur ce projet. Les effets des travaux cités ci- dessous permettent d’affirmer qu’il s’agit d’une opération aux bénéfices multiples : - allongement du linéaire (diminution des vitesses) - surélévation de la nappe (augmentation des capacités de rétentions) - reprofilage des méandres (augmentation de la capacité d’accueil du milieu aquatique) - revégétalisation par des espèces aquatiques (restauration des habitats)

9.1 Programmation Ces travaux ont été largement concertés et font aujourd’hui l’objet d’une attente particulière de la part des acteurs locaux. Il est donc prévu de réaliser les travaux de terrassement et de remise en eau du site sur l’année 2019. Les travaux se dérouleront en bas débit, cela correspond donc aux mois de septembre et octobre. Il est prévu que la phase de terrassement ne dépasse pas un mois. Les travaux sur la végétation sont programmés pour l’automne/hivers 2018. Les crédits sont déjà mobilisés pour cette opération, le maitre d’ouvrage souhaite démarrer au plus tôt afin de ne pas grever ces crédits et les voir suspendus ou rediriger vers une autre opération

9.2 Financement Cette opération est inscrite au Plan Pluriannuel de Gestion du Bassin Versant Aude Amont. Ce docu- ment contractuel permet d’engager la programmation puis la réalisation des opérations dans un cadre précis fixant les interventions des co-financeurs. Dans ce cas précis, le plan de fiancement retenu est le suivant : - Agence de l’Eau RMC = 50 % - Région = 30 % - Maitre d’ouvrage = 20 %

9.3 Entretien Le maitre d’ouvrage est doté d’une équipe rivière en régie. Les travaux recépage, abattage et surveil- lance quelconque seront assurés par le maitre d’ouvrage en interne.

HYDRETUDES 82 Belvis – Reméandrage du Rébounédou - PIECE 9 – MEMOIRE JUSTIFIANT L’INTERET GENERAL Autorisation environnementale

10 PIECE 10 – ESTIMATION DES INVESTISSEMENTS

Les aménagements ont été chiffrés au stade projet, suivant les avant-métrés du projet de reméan- drage établis à partir des levés topographiques fournis par le maître d’ouvrage.

PRESTATIONS UNITE PRIX UNITAIRE QUANTITE MONTANT HT

INSTALLATION DE CHANTIER Y COMPRIS CREATION DES ACCES F 11 000 1 11 000.00

ETUDE D'EXECUTION (ANALYSE DES TERRAINS POUR CONSTITUTION DE F 5 000 1 5 000.00 MERLONS ETANCHES)

IMPLANTATION TOPOGRAPHIQUE - PIQUETAGE DU TRACE F 4 000 1 4 000.00

PECHE DE SAUVEGARDE F 2 000 1 2 000.00

DEBROUSSAILLAGE, ABATTAGES, DESSOUCHAGES, TRAITEMENT SUR PLACE F 15 000 1 15 000.00 ET EVACUATION EVENTUELLE

TERRASSEMENT EN DEBLAIS / REMBLAIS POUR COMBLEMENT DU DRAIN m3 18 3 200 57 600.00 ACTUEL ET CREATION DU NOUVEAU LIT

MISE A DISPOSITION D'UNE EQUIPE AVEC PELLE MECANIQUE ET MINI CHARGEUSE POUR TRAVAUX DE FINITION (MOUILLES, CACHES A POISSON, j 1 900 10 19 000.00 RUGOSITES SPECIFIQUES…)

RECONSTITUTION DU PAVAGE DU LIT - FOURNITURE ET MISE EN PLACE DE m3 80 100 8 000.00 MELANGE DE GRAVIERS GROSSIERS (8 MM) A PIERRES FINES (128 MM)

MISE EN PLACE DE RUGOSITE - FOURNITURE ET MISE EN ŒUVRE DE BLOCS m3 100 20 2 000.00 D'ENROCHEMENT MOYEN, DE CATEGORIE LMA 15/300 MISE EN PLACE D'UN BOUCHON ETANCHE DANS LE LIT ACTUEL PAR BATTAGE DE PIEUX BOIS JOINTIFS, FIXATION D'UNE GEOMEMBRANE ET F 1 600 12 19 200.00 CONSTITUTION D'UN MERLON DE TERRE IMPERMEABLE BOUTURES ET HELOPHYTES - FOURNITURE ET MISE EN PLACE, Y COMPRIS u 4 1 500 6 000.00 GARANTIE DE REPRISE PENDANT LA PREMIERE ANNEE

PLANTATIONS DE JEUNES PLANTS - FOURNITURE ET MISE EN PLACE, Y u 14 1 500 21 000.00 COMPRIS GARANTIE DE REPRISE PENDANT LA PREMIERE ANNEE

PLANTATIONS DE BALIVEAUX - FOURNITURE ET MISE EN PLACE, Y COMPRIS u 24 500 12 000.00 GARANTIE DE REPRISE PENDANT LA PREMIERE ANNEE

RECOLEMENT - FOURNITURE D'UN LEVE TOPOGRAPHIQUE DU LIT F 3 000 1 3 000.00 REMEANDRE, RENDU EN FORMAT DWG GEOREFERENCE

TOTAL HT 184 800.00

TOTAL TTC 221 760.00

Tableau 11 : Chiffrage estimatif sur la zone de la Gineste

HYDRETUDES 83 Belvis – Reméandrage du Rébounédou - PIECE 10 – ESTIMATION DES INVESTISSEMENTS Autorisation environnementale

11 PIECE 11 – CALENDRIER DES OPERATIONS

Le chantier se déroulera pendant la période propice à ne pas perturber le milieu biologique, soit entre le 1er août et le 1er octobre. La durée du chantier est estimée à 8 semaines.

Prépa : 4 S1 S2 S3 S4 S5 S6 S7 S8 semaines

Phase de préparation dont implantation topographique et piquetage

Installation de chantier

Débroussaillage et abattage

Pêche de sauvegarde

Terrassement du lit reméandré et des annexes humides, et comblement du drain

Plantations et remise en état Tableau 12 : Calendrier des opérations

HYDRETUDES 84 Belvis – Reméandrage du Rébounédou - PIECE 11 – CALENDRIER DES OPERATIONS Autorisation environnementale

12 ANNEXES

12.1 Maîtrise foncière

12.1.1 Autorisation d’aménager des propriétaires riverains privés

12.1.2 Délibération de la commune pour les parcelles communales

12.2 Formulaire d’évaluation des incidences sur site Natura 2000 Cf. pièce jointe.

12.3 Bibliographie

Archambaud, G., Giordano, L., & Dumont, B. (2005). Description du substrat minéral et du colmatage. Note technique provisoire - CEMAGREF Aix-en-Provence, UR hydrobiologie, p. 7. Bravard, J. P., & Petit, F. (1997). Les cours d'eau. Dynamique du système fluvial. Paris, Armand Colin., p. 221. Couvert , B., Lefort, P., Peiry, J., & Belleudy, P. (1999). Gestion des rivières - Transport solide et atterrissements, guide méthodologique. Etudes des Agences de l'Eau n° 65. Gayraud, S., Hérouin, E., & Philippe, M. (2002). Le colmatage minéral des cours d'eau : revue bibliographique des mécanismes et des conséquences sur les habitats et les peuplements de macroinvertébrés. Bull. Fr. Pêche Piscic.(365/366), 339-355. Malavoi, J. R., & Souchon, Y. (1996). Dynamique fluviale et dynamique écologique. La Houille Blanche(6/7), pp. 98-107. Nymphalis, Cerag. (2015). Elaboration d'un plan de gestion de zone humide, Commune de Belvis. Simon, L. (1986). Transports solides de sédiments de granulométrie non uniforme. Mémoire de DEA - Laboratoire National d'Hydraulique - EDF - Chatou. Tremblay, J. (2006). Le "stick hypoxie", une nouvelle méthode pour mesurer l'oxygénation du lit des rivières. Cahiers techniques de l'INRA. Bulletin de liaison interne, Spécial 2006, pp. 47-50.

HYDRETUDES 85 Belvis – Reméandrage du Rébounédou - ANNEXES

FORMULAIRE D’EVALUATION SIMPLIFIEE DES INCIDENCES D’UN PROJET SUR LES SITES NATURA2000 A L'ATTENTION DES MAITRES D'OUVRAGE

Ce formulaire permet de répondre à la question suivante : le projet est-il susceptible d’avoir une incidence sur un site Natura 2000 et quelle est l’importance de cette incidence ? Il fait office d’évaluation des incidences Natura 2000 lorsqu’il permet de conclure, sans réaliser une étude approfondie, à l’absence d’incidence significative sur les habitats et les espèces d’intérêt communautaire des sites Natura 2000. Attention : en cas de doute sur l’importance des incidences du projet, une évaluation des incidences plus poussée doit être conduite.

Le formulaire est à remplir par le porteur du projet, en fonction des informations dont il dispose. Il est possible de mettre des points d’interrogation lorsque le renseignement demandé n’est pas connu.

Ce document permet au service administratif instruisant le projet de fournir l’autorisation requise si le dossier est complet ou, dans le cas contraire, de demander de plus amples précisions sur certains points particuliers.

Il concerne tout type de projet : travaux, aménagements, manifestation, intervention en milieu naturel.

Intitulé du projet : Restauration du ruisseau du Rébounédou sur la commune de Belvis

Coordonnées du porteur de projet :

Maître d’ouvrage : SMAH HVA Nom et prénom de la personne référente : Adrien Arazo Commune et département : Limoux, Aude Adresse : 7 av. du Pont de France, 11 300 Limoux Téléphone : 06 45 58 19 78 Fax : - Email : [email protected]

Dreal Occitanie – SBEP 27/02/2018 1 Description du projet

Nature du projet Type d’aménagement ou de manifestation envisagé (exemples : constructions, manifestation sportive, défrichements, etc.) : Restauration du ruisseau du Rébounédou par reméandrage sur les deux secteurs de la Gineste et des Echartades, suivant une fiche action du plan de gestion de la zone humide du Rébounédou réalisé en 2016. Le projet comprend des prestations de débroussaillage et d’abattage, de terrassement, d’apport de galets roulés et leur mise en œuvre pour reconstitution du fond du lit reméandré, de plantations pour remise en état du site. Le projet vise à restaurer un état avant perturbation anthropique puisque le cours d’eau avait été recalibré suivant un tracé rectiligne dans les années 60. Il est conçu pour améliorer le fonctionnement de la zone humide, et notamment sa capacité de rétention de l’eau.

Localisation (Département, commune, lieu-dit) : département de l’Aude, commune de Belvis, lieux-dits la Gineste.

Étendue du projet Les incidences d’un projet sur les habitats naturels et les espèces peuvent être plus ou moins étendues. Il faut tenir compte de :

1. la zone d’implantation du projet Définir les emprises au sol temporaires et permanentes de l’implantation du projet en précisant les surfaces et/ou la longueur : Lors de la mise en œuvre l’emprise du chantier concernera le cours d’eau actuel rectiligne et le linéaire reméandré, suivant les anciens méandres naturels encore visibles sur la topographie. Après aménagement, le drain rectiligne sera comblé, et le cours d‘eau s’écoulera dans son ancien lit. Linéaire Pente Linéaire Pente Secteur actuel actuelle projeté projetée La Gineste 686 ml 0,0056 m/m 1 076 ml 0,0036 m/m

Pour les manifestations, préciser en plus le nombre de personnes attendues (participants et spectateurs) : Non concerné

2. les travaux connexes Définir les aménagements connexes (exemples : voiries et réseaux, parking, zone de stockage, débroussaillage etc.) : Il n’y a pas d’aménagements connexes.

3. la zone d’influence plus large Pour définir la zone sur laquelle le projet peut avoir une influence plus large, préciser s’il y a : □ rejets en milieu aquatique – non grâce à une procédure de dérivation adaptée, cf. paragraphe 4.3.5 du dossier de demande d’autorisation □ pollutions – non grâce à des prescriptions d’intervention strictes concernant la méthode et l’état des équipements utilisés. □ poussières

2 □ bruits – oui, en raison des prestations de débroussaillage, d’abattage et de terrassement nécessitant l’utilisation d’engins mécaniques. □ éclairages nocturnes □ déchets □ piétinements □ autres :

Commentaires : Le projet vise la restauration d’une zone humide. Il intègre toutes les mesures permettant de limiter l’impact négatif sur l’environnement lors de la mise en œuvre. A moyen et long terme, son impact sur le milieu naturel et sur la ressource en eau sera positif.

Carte de la zone d’influence

Durée prévisible et période envisagée du projet

- Date de début : 01/08/2019

- Date de fin : 01/10/2019

- Préciser si les activités sont : □ diurnes □ nocturnes □ ponctuelles □ régulières (préciser la fréquence)

Commentaires : L’intervention aura lieu en dehors des périodes de nidification pour limiter l’impact sur l’avifaune, mais également en dehors des périodes sensibles pour les amphibiens.

3

Budget Préciser le coût prévisionnel global du projet : 300 000 euros HT de travaux

Nom et numéro du ou des sites directive Habitats et Oiseaux concernés Pour trouver le ou les sites concernés par le projet, consulter le site de la DREAL.

Zone de protection spéciale (ZPS) PAYS DE SAULT, site Natura 2000 de référence FR 911 2009, transmis au titre de la directive « OISEAUX ».

S’il y a une incidence potentielle à distance, préciser la distance entre le projet et le site Natura 2000 concerné : sans objet.

Cartographie Pièces à joindre : - Plan de situation du projet sur fond IGN au 1/25 000 - Plan de masse, plan cadastral - Carte du ou des sites Natura 2000 concerné(s) sur laquelle est reportée la localisation du projet - Tracé du parcours sur une carte lisible au 1/25 000 pour les manifestations sportives, Localiser le cas échéant, les emprises temporaires et définitives, le chantier et les accés

4 Plan de situation du projet sur fond IGN au 1/25 000

Dreal Occitanie – SBEP 27/02/2018 Plan de masse – secteur la Gineste

Chemin de la Gineste

Lit reméandré

Bras diachrone

Lit actuel (bleu) et merlons supprimés (rouge) Noue

6 Plan cadastral – secteur la Gineste

Accès à la zone de chantier

Accès à la zone de chantier

Commune de Belvis

Tracé du projet

Tracé actuel

M. CONTE M. HUND KARL Mme. CONTE

Mme. KACIMI

M. WURMSER

M. BOUZIGUES

7

Carte du ou des sites Natura 2000 concerné(s) sur laquelle est reportée la localisation du projet

Projet Pays de Sault

8

2 État des lieux écologique

L’état des lieux écologique sert de base pour la définition des incidences du projet sur le patrimoine naturel. Il doit permettre d’établir la présence des habitats et des espèces d’intérêt communautaire. Les éléments concernant la localisation spatiale et les données quantitatives seront utiles pour l’analyse des incidences.

MILIEUX NATURELS ET ESPECES :

TABLEAU DES MILIEUX NATURELS :

Ce tableau fait référence à des types d’occupation du sol.

TYPE DE MILIEUX NATURELS Commentaires Cocher si présent

pelouse

pelouse semi-boisée Milieux ouverts lande ou semi-ouverts garrigue / maquis

autre : forêt de résineux

forêt de feuillus

forêt mixte Milieux forestiers plantation autre : Boisements de feuillus et aulnaies des X bords de ruisseaux falaise

affleurement rocheux

Milieux rocheux éboulis

blocs

autre :

cours d’eau

fossé

étang

Zones humides mare

prairie humide

roselière

tourbière

Dreal Occitanie – SBEP 27/02/2018 gravière autre : Mégaphorbiaies mésotrophiles à Reine X des prés

lagunes

plages et bancs de sables

herbiers Milieux littoraux et marins

falaises et récifs

grottes

autre : Autre type de milieu

TABLEAU DES HABITATS D’INTERET COMMUNAUTAIRE :

Ce tableau concerne les habitats d’intérêt communautaire qui sont mentionnés dans le Formulaire Standard de Données (FSD) qui est le document de référence de chaque site,

Cochez si le projet NOM ET CODE DES HABITATS a une incidence sur Commentaires LISTES SUR LE FSD l’habitat

Sans objet

1 0 TABLEAU DES ESPECES FAUNE, FLORE D’INTERET COMMUNAUTAIRE :

Ce tableau concerne les espèces d’intérêt communautaire qui sont mentionnées dans le le Formulaire Standard de Données (FSD).

Cocher si le projet a NOM ET CODE DES Autres informations GROUPES une incidence ESPECES LISTEES SUR LE (préciser éventuellement le D’ESPECES sur l’espèce nombre d’individus) FSD ou sur son milieu Plantes -  Pie-grièche écorcheur Lanius collurio  Crave à bec rouge Pyrrhocorax pyrrhocorax  Bruant ortolan Emberiza hortulana  Perdix perdix hispaniensis  Bondrée apivore Pernis apivorus  Milan noir Milvus migrans  Milan royal Milvus milvus  Vautour percnoptère Neophron Le secteur aménagé ne percnopterus comprend pas d'espèces  Circaète Jean-le-Blanc Circaetus inscrites à l'annexe 1, en gallicus dehors éventuellement :  Busard Saint-Martin Circus cyaneus - du milan royal en Oiseaux  Busard cendré Circus pygargus reproduction (phénomène non  Aigle royal Aquila chrysaetos observé dans le secteur depuis  Aigle botté Hieraaetus pennatus plusieurs années),  Faucon pèlerin Falco peregrinus - et de la pie-grièche  Grand Tétras écorcheur.  Tetrao urogallus  Grand-duc d'Europe Bubo bubo  Nyctale de Tengmalm Aegolius funereus  Engoulevent d'Europe Caprimulgus europaeus  Pic noir Dryocopus martius  Alouette lulu Lullula arborea  Pipit rousseline Anthus campestris Mammifères -

Amphibiens -

Reptiles -

Insectes -

Poissons -

Crustacés -

1 1 Précisez votre méthode de travail dans le tableau suivant :

Quels sites internet avez-vous consulté ? http://www.occitanie.developpement- durable.gouv.fr https://inpn.mnhn.fr/ http://carto.picto-occitanie.fr http://aude.lpo.fr/Natura_2000.html

Quels sont les contacts pris ? M. Yves Roullaud, chargé de mission Natura 2000 de la LPO Aude. M. Bruno Leroux de la Fédération Aude Claire

Quels documents avez-vous consulté ? FSD DOCOB tome 1, 2 atlas et annexes, Charte du site Lettre d’info n°1

Si vous avez réalisé des prospections de terrains, préciser le nombre de passage, les dates des relevés et les protocoles utilisés : Pas de prospections naturalistes effectuées par le bureau Hydrétudes. En revanche, utilisation des relevés de la fédération de pêche pour la vie piscicole et des relevés naturalistes effectués dans le cadre du plan de gestion de la zone humide du Rébounédou (Nymphalis, 2016).

3 Analyse des incidences du projet

L’analyse des incidences est le croisement entre les caractéristiques du projet et les éléments mis en évidence dans l’état des lieux écologique que vous venez d’établir.

Décrivez qualitativement et quantitativement les incidences potentielles en précisant s’il y a des risques de :

- Destruction ou détérioration d’habitats d’intérêt communautaire (type d’habitat et surface détruite) : NON

- Destruction d’espèces d’intérêt communautaire (nom de l’espèce et nombre d’individus) : NON

- Dérangement des espèces animales d’intérêt communautaire ou perturbation de leur fonctions vitales (reproduction, repos, alimentation…) en précisant le nom de l’espèce et le nombre d’individus : NON, intervention en dehors des périodes de nidification, et des périodes sensibles pour les amphibiens.

- Atteinte au fonctionnement des habitats d’intérêt communautaire (dysfonctionnement hydraulique, fragmentation de milieux…) en précisant les types d’habitats et les surfaces concernés : NON

1 2 Argumentaire des raisons pour lesquelles le projet a ou n’a pas d’incidences sur les habitats et les espèces d’intérêt communautaire : Le projet de restauration du Rébounédou par reméandrage a une incidence positive sur les habitats naturels liés au milieu humide. Il permet la reconstitution d’un fonctionnement optimal et naturel de la zone humide. Les perturbations temporaires lors de la phase d’aménagement sont éviter ou réduites par un choix de la période d’intervention hors des périodes sensibles pour les espèces d’avifaune et d’amphibiens et par un ensemble de prescriptions de mise en œuvre.

4 Conclusion

Il est de la responsabilité du porteur de projet de conclure sur l’absence ou non d’incidences de son projet.

Le projet est-il susceptible d’avoir une incidence significative sur les habitats ou les espèces d’intérêt communautaire des sites Natura 2000 ?

□ NON

□ OUI dans ce cas, une évaluation d’incidences complète doit être fournie

Le : 27/02/2013

A : LIMOUX

Nom et signature :

Pierre BARDIES, Président du SMAH HVA

1 3

Où trouver l’information sur Natura 2000 ?

- Dans l’ « Indispensable livret sur l’évaluation des incidences Natura 2000 » :

Sur le site internet de la DREAL : http://www.languedoc-roussillon.developpement-durable.gouv.fr/documents-de-communication- r900.html

- Information cartographique CARMEN :

Sur le site internet de la DREAL : http://carto.ecologie.gouv.fr/HTML_PUBLIC/Site%20de%20consultation/site.php?service_idx=25W &map=environnement.map

- Dans les fiches de sites région Languedoc-Roussillon :

Sur le site internet Portail Natura 2000 : http://natura2000.environnement.gouv.fr/regions/REGFR82.html)

- Dans le DOCOB (document d’objectifs) lorsqu’il est élaboré :

Sur le site internet de la DREAL : http://www.languedoc-roussillon.developpement-durable.gouv.fr/documents-d-objectifs-docob- r877.html

- Dans le Formulaire Standard de Données du site :

Sur le site internet de l’INPN : http://inpn.mnhn.fr/isb/naturaNew/searchNatura2000.jsp

- Auprès de l’animateur du site :

Sur le site internet de la DREAL : http://www.languedoc-roussillon.developpement-durable.gouv.fr/reseau-natura-2000-r570.html

- Auprès de la Direction Départementale des Territoires (et de la Mer) du département concerné :

1 4 « L’eau fait partie du patrimoine commun de la nation » article 1 de la loi sur l’eau du 3 janvier 1992 Fédération Aude Claire

32 rue des Augustins, Limoux 11300 Tél. : 04.68.31.29.20 [email protected] www.audeclaire.org

Limoux, le 14 février 2018.

Affaire suivie par Bruno Le Roux. Directeur de la Fédération Aude Claire, Membre du Comité scientifique de l'atlas régional des lépidoptères et odonates.

Monsieur le Président du Syndicat de Rivière Aude Amont,

Vous avez souhaité avoir des précisions concernant la présence de Gentiane pneumonanthe, et donc d'un habitat potentiel pour l'Azuré des Mouillères (Maculinea alcon alcon) à proximité du ruisseau du Rébounédou sur lequel vous prévoyez des travaux de reméandrage.

Je me dois de mentionner ici, que notre fédération est le correspondant départemental de l'atlas régional des lépidoptères et odonates. Moi-même étant membre du comité scientifique de cet atlas, il me semble donc être légitime de pouvoir m'exprimer sur le sujet. J'ai aussi consulté un expert pour bien étayer mes propos.

Cette sous espèce du groupe Maculinea alcon ne doit pas être confondu avec l'Azuré de la croisette (Maculinea alcon rebeli) qui lui est inféodé à la Gentiane croisette. Si l'Azuré de la croisette est bien présent sur le petit et grand plateau de Sault, la seule donnée qui se trouve dans l'atlas régional et dans l'Aude pour l'Azuré des mouillères est sur la commune de au lieu dit Jasse de Lapazeuil. Il me faut aussi souligner que l'Azuré des mouillères a été très recherché dans les Pyrénées audoises sans pour autant avoir d'autre donnée.

Nous devons aussi souligner que l'écologie des deux gentianes n'est pas la même car si la Gentiane pneumonanthe affectionne les milieux humides, la Gentiane croisette aime les milieux secs.

Il est aussi bon de rappeler que l'écologie du groupe Maculinea fait que chaque espèce ou sous- espèce dépend chacune de la présence d'une espèce de fourmi qui diffère à chaque fois.

Sur la commune de Belvis, la seule espèce du genre Maculinea présente est l'Azuré du serpolet (Maculinea arion) qui comme son nom l'indique est inféodé au serpolet et au thym et donc aux milieux secs. Pour l'Azuré de la croisette la donnée la plus proche est sur Roquefeuil à proximité de la tourbière du Pinet.

Enfin, concernant la présence de la Gentiane pneumonanthe, elle est située assez loin des travaux pour ne pas être impactée. De plus, ces travaux ne pourraient avoir qu'une seule incidence, c'est la remontée de la nappe d'accompagnement du cours d'eau. Ce qui ne peut être que bénéfique à l'espèce.

Vous comprendrez donc, Monsieur le Président, qu'avec ce constat nous ne pouvons qu'être très favorable à cet aménagement.

Veuillez accepter, Monsieur le Président, l’expression de ma très haute considération.

Bruno Le Roux, Directeur de la Fédération Aude Claire,

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