L’Algérie profonde / Actualités

Situation des travaux publics à Alger

Un vaste programme pour le traitement des carrefours

Les plans de circulation constituent un vrai casse-tête pour l’État et seules les trémies semblent pour le moment trouver un règlement à la question.

Pour le citoyen non averti, les travaux lancés au niveau de plusieurs carrefours de la capitale et de toutes ses banlieues sont une source de tracasseries quotidiennes auxquelles il n’a d’autre arme que sa patience. Sinon, le reste c’est à la limite de l’anarchie. Pourtant, tout est réglé comme du papier à musique. C’est du moins ce que nous explique le directeur des travaux publics de la wilaya d’Alger, Mohamed Rabhi, précisant que le vaste programme engagé sur le réseau de la wilaya vise le traitement des carrefours sujets à congestion de la circulation. Certains projets ont été concrétisés comme Addis-Abéba et 1er-Mai (trémie et échangeur) en aval, Chevalley, Deux Bassins, La Concorde, l’échangeur cité Malki au niveau de la rocade sud et une section reliant Val d’Hydra au ministère de l’Énergie et des Mines en amont. D’autres sont en cours comme l’échangeur du sanctuaire des Martyrs menant au plateau des Annassers et plus bas celui de Fernane-Hanafi. Récemment, l’échangeur du jardin d’Essai a été mis en service. Toujours dans le même cadre, la structure compétente de la wilaya, conjointement avec le ministère des Travaux publics, a inscrit un certain nombre de projets, à savoir l’aménagement du carrefour place Salvador- Allende avec une trémie reliant l’avenue Souidani-Boudjemaâ côté Bois de Boulogne aux deux ponts d’Hydra. L’appel d’offres national et international a été lancé. Cet ouvrage permettra de décongestionner ce carrefour devenu ces dernières années un point noir. La liaison souterraine, d’une longueur d’un kilomètre, reliant carrefour Addis-Abéba, Val d’Hydra, boulevard Bougara vers ministère de l’Énergie et des Mines, parachèvera la pénétrante urbaine 1er-Mai-cité Malki. Concernant les projets importants, on peut citer la liaison RN11 qui part des Dunes à Aïn Benian vers l’autoroute de Blida, une voie express traversant plusieurs localités comme , , Douéra, Tessala El- Merdja sur une longueur de 20 kilomètres globalement. Actuellement, seul le tronçon Baba Hassen-Douéra (4,5 km) est en service. Il est utile de citer la 2e rocade qui croise la RN36 menant de Zéralda à Boudouaou. Elle permet désormais de désenclaver les localités de , Douéra, Baba Hassen, Khraïcia, , les Eucalyptus et rejoint Meftah, Hammadi, Khemis El-Khechna avant d’arriver à Boudouaou. De même que les usagers pourront disposer de deux dessertes vers l’aéroport, l’une en contournant les Eucalyptus, la seconde contournant Rouiba. Elles jouent le rôle de pénétrantes vers l’aéroport. Les travaux sont en cours. Pour sa part, le dédoublement de la RN 24 relie les Pins-Maritimes et la limite de la wilaya de Boumerdès passant par Bordj El-Kiffan, Bordj El-Bahri, Dergana, Aïn Taya, Heuraoua, Réghaïa, sur une longueur de 23 km. La première tranche du projet entre les Pins-Maritimes et le carrefour de Bordj El-Bahri est mise en service. La partie concernant le revêtement des trottoirs et l’embellissement reste à faire. Le projet prévoit également une trémie au niveau du carrefour de Bordj El-Bahri. En appoint, un appel d’offres pour études a été lancé pour la réalisation d’une voie express de 13 km reliant Bordj El-Bahri avec la ZET de Kadous dans la commune de Heuraoua. Son utilité est de contourner Ras Sauta dans la commune de Bordj El-Kiffan. Les clients et visiteurs du port d’Alger disposeront bientôt d’une liaison avec cette entreprise à partir d’Oued Ouchayah vers la radiale de Baraki. Le parachèvement sera réalisé avec la construction d’un viaduc autoroutier d’une longueur d’un kilomètre comprenant trois voies et une bande d’arrêt d’urgence. Cependant, une question majeure taraude l’esprit du commun des mortels : est-ce que tous ces projets colossaux sont à même de régler les problèmes de circulation que connaît la capitale ? Rien n’est aussi sûr. Les aménagements semblent nécessaires mais restent insuffisants, notamment concernant les aménagements urbains. De l’avis des spécialistes, le remède aux tracasseries des usagers de la route réside dans la multiplication des transports de masse (métro, tramway). Comme il est préconisé de revoir les plans de circulation en délocalisant ou en supprimant même certains barrages filtrants qui semblent perdre leur efficacité au vu des projets d’aménagement livrés par la DTP en 2007 et 2008. Et pourquoi ne pas demander au ministère du Travail une réflexion dans le sens d’aménager des horaires et de faire sortir les entreprises de la capitale ?

ALI FARÈS