Vies D'artiste
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VIES D’ARTISTE Autoportraits, portraits et scènes d’atelier Galerie Terrades • Paris 1 VIES D’ARTISTE Autoportraits, portraits et scènes d’atelier Décembre 2016 Abraham Bosse Tours, 1604 – Paris, 1676 1. « Voici la représentation d’un sculpteur dans son atelier », 1642 Eau-forte Belle épreuve, annoté en bas à gauche : réalisés pour le château de Wideville. Le originale N°44, petit défaut dans l’angle supérieur sculpteur, qui tient un ciseau de la main 25,2 x 31,6 cm gauche. droite, présente de la gauche le modèle coupée après le trait carré en réduction qui lui a servi de guide pour Filigrane : Armoiries. réaliser, ainsi que le précise la légende, (Duplessis sa statue de marbre. Au gauche, sur une 1386, Blum 204, Provenance : Georges Hartmann (Lugt sellette, se voit une tête d’homme ; sur une Joint-Lambert et 1157d) table derrière, plusieurs modèles en cire, Préaud 199) de la cire sur un papier et un ébauchoir ; « Dans son atelier, un sculpteur reçoit derrière encore, sur une petite table, deux trois visiteurs, deux femmes et un homme, modèles en cire, dont l’un, en cours de élégamment vêtus. Une des femmes travail, est recouvert d’un linge humide s’extasie devant une grande statue en pour éviter qu’il se dessèche trop vite. Sur marbre de Vénus et de l’Amour dressée des étagères au fond de l’atelier, ainsi qu’au à droite sur un socle. Sur le socle sont sol, différents exemples des productions du posés un maillet et un ciseau, contre lui sculpteur, où l’on remarque, à gauche, une un compas, et à terre des fermoirs (sortes statue de la Force, et à droite un groupe de gouges) et une brosse. La statue n’est avec un dieu fleuve ; entre les deux, un pas sans évoquer l’œuvre du sculpteur cartouche sculpté aux armes du cardinal Jacques Sarazin, notamment les groupes de Richelieu »1. 1. S. Joint-Lambert et M. Préaud, Abraham Bosse, savant graveur, Paris et Tours, 2004, n°199, p. 222. 4 Galerie Terrades • Paris Galerie Terrades • Paris 5 Pierre-François Basan Paris, 1723 – 1797 2. «Le Peintre», vers 1750 Eau-forte et Louis Aubert (Paris, 1720-après 1798) apprenti dispose le chevalet sur lequel est burin d’après mena de front une double carrière de posé un paysage dans un angle de la pièce. Louis Aubert, peintre et de musicien. Fils de Jacques Dans le fond, une cheminée au manteau 29,5 x 22,5 cm, petites marges Aubert, un violoniste au service du prince chargé d’un flambeau et d’une cruche. sur trois côtés, de Condé, musicien prodigue dès son plus On retrouve très souvent dans les œuvres filet de marge jeune âge, Louis est à onze ans violoniste d’Aubert le même intérieur à la cheminée, inférieure. à l’Opéra, et quinze ans plus tard – en comme dans le dessin Intérieur avec jeune 1746 – il est même nommé un des Vingt- femme pelotant la laine, signé et daté 1746 (Inventaire du 1 fonds français quatre violons du roi. Peut-être à la suite (Amsterdam, Rijksmuseum) . 39) de cette nomination, il semble qu’il décida vers 1750 d’abandonner la peinture pour Cette estampe a été gravée d’après une se consacrer entièrement à la musique et oeuvre, probablement un pastel, se trouvant composa plusieurs symphonies, des trios dans le collection du chevalier de Damery et des sonates. On connait moins de choses que Edmond de Gondourt décrit ainsi : sur sa carrière artistique. Le peintre semble « Cet amateur, dont le nom se trouve au bas avoir joui d’une certaine réputation vers d’un certain nombre d’estampes, comme 1744-1747, puisque le dauphin et madame le nom du possesseur d’une collection de Pompadour lui commandèrent des considérable de tableaux et de dessins, fut paysages décoratifs, destinés notamment un homme d’un goût sûr, un choisisseur aux châteaux de Fontainebleau, Versailles délicat et raffiné»2. L’estampe a été réalisée et Compiègne. Aujourd’hui on connaît plus par Pierre-François Basan dans sa jeunesse, ses portraits et ses scènes de genre, tant quand, après avoir été formé par l’éditeur dessinés que peints. Michel Odieuvre, il participe à différentes entreprises de gravure de reproduction. En Cet vue d’un intérieur, à l’atmosphère 1754, Basan abandonne la gravure pour se reprise essentiellement de Chardin ou consacrer à l’édition et au commerce des de Boucher, nous montre un peintre en estampes – avec le succès qu’on lui connaît. train de préparer sa palette tandis que son 1. R.J.A. te Rijdt, De Watteau à Ingres, Dessins français du XVIIIe siècle du Rijksmuseum Amsterdam, Paris, 2003, n°48, p. 150-152. 2. E. de Goncourt, La Maison d’un artiste, Paris, 1881, tome 1, p. 96. 6 Galerie Terrades • Paris Galerie Terrades • Paris 7 Jacques-Philippe Loutherbourg Strasbourg, 1740 – Chiswick, 1812 3. Vue de la citadelle d’Orange avec un dessinateur, 1768 Pierre noire et Fils du miniaturiste Philippe-Jacques de Dès sa sortie de l’atelier de Casanova, le lavis brun Loutherbourg, établi à Strasbourg au jeune peintre manifeste le désir de voyager 20,5 x 32,5 cm début du siècle, puis en 1755 à Paris, le pour parfaire sa formation. Après un Signé, daté en bas à gauche : P.I. jeune Loutherbourg se forme auprès de voyage sur les côtes de la Manche en 1764, de Loutherbourg son père, puis de Carle Van Loo et surtout, Loutherbourg décide, quatre ans plus 1768 et annoté à partir de 1757-58, auprès de Francesco tard, de partir pour la Provence et Michel- au centre : Vue Casanova, dont il devient le collaborateur. François Dandré-Bardon se charge de de la citadelle Il s’attire les éloges de Diderot au Salon l’introduire à l’Académie de Marseille. De d’orange batie par les Romains de 1762 avec un Combat de cavaliers avant ce voyage dans le Sud nous sont parvenus avec une partie du d’être reçu à l’Académie en 1767. En quelques dessins dont plusieurs prennent Cirque 1771, il s’installe à Londres, se lie avec pour sujet des étapes de son trajet. Notre l’acteur Garrick et devient le décorateur dessin, réalisée à Orange, nous montre les Bibliographie du théâtre de Drury Lane jusqu’en 1781. ruines de la citadelle, sur la colline Sainte- O. Lefeuvre, Philippe-Jacques Cette même année, il présente au public Eutrope. Construite par Maurice de Nassau de Loutherbourg, son spectacle panoramique et mécanique, en 1620, cette forteresse fut détruite sur Paris, 2012, fig. éblouissant d’effets, l’Eidophysikon les ordres de Louis XIV en 1673 au début 8, p. 30. (Spectacle de la nature), qui lui vaut les de la guerre de Hollande. Un artiste, éloges de Reynolds et de Gainsborough. probablement Loutherbourg lui-même, Loutherbourg abandonne un temps la accompagné par un compagnon de voyage, peinture pour s’adonner aux pratiques dessine les ruines et de grands éboulis de de son ami Cagliostro, mais reprend ses rochers. Sur le fond à droite, il est possible pinceaux en 1789. Peintre de genre, de d’apercevoir également une partie des batailles (Bataille du 1er juin 1794, Londres, ruines de la ville antique d’Aurasio dont Greenwich Maritime Museum), peintre le capitole se trouvait sur la colline tandis de théâtre, Loutherbourg fut avant tout que le fameux théâtre antique est placé en un paysagiste. D’abord influencé par les contrebas. artistes nordiques comme Berchem, il est ensuite captivé par les spectacles fortement animés de la nature (Les Chutes du Rhin à Schaffhouse, 1775, Londres, Victoria & Albert Museum). Puis, sous l’effet de ses voyages et de son séjour en Angleterre, il mêle les annotations réalistes et pittoresques relatives aux occupations humaines avec des effets spectaculaires annonçant le Romantisme comme dans le Philosophe dans une abbaye en ruine (1790, New Haven, Yale Center for British Art). 8 Galerie Terrades • Paris Galerie Terrades • Paris 9 Jean-Baptiste Marie Pierre Paris, 1714 – 1789 4. Une jeune femme peignant un paysage, dite « L’Artiste » ou Portrait présumé de Marguerite Lecomte, vers 1770 Sanguine Accroché chez les Goncourt sur les la sanguine, représentant une jeune 225 x 183 mm murs du Petit Salon, ce dessin de femme en train de dessiner (Orléans, Signé en bas à droite à la charme illustre parfaitement l’esprit musée des Beaux-Arts, fig. 2) . plume et encre brune : Pierre de leur collection : raffinement, Provenance sureté du goût. Selon Nicolas comte A.-G.-P. de Bizemont- Lesur, cette feuille pourrait être un Prunelé, Orléans portrait de Marguerite Le Comte (ou acquis en 1859 par E. et J. de Lecomte), la maîtresse de l’homme Goncourt (Lugt 1098) vente Paris, Hôtel Drouot, 16 de lettres, artiste et collectionneur février 1897, n°235, Claude-Henri Watelet (1718-1786). Marquis de Biron, Paris Femme d’un procureur au Châtelet, Houppe, Paris Marguerite Le Comte fut l’élève puis vente Paris, Hôtel Drouot, 6 l’ami fidèle de Watelet. Elle avait, dit- novembre 1964, n°90, Galerie L’Œil, Paris on, « l’heureux talent de plaire en n’y vente Londres, Sotheby’s, 26 pensant jamais ». Ensemble, ils firent novembre 1970, n°63, un voyage presque triomphal en Italie Ressner, Paris en 1763-1764, reçus et fêtés partout. vente Paris, Palais Galliera, 31 A leur retour, Watelet acquiert le mai 1972, n°9 Moulin Joli, une propriété aménagée 1. Bibliographie sur les bords de la Seine à Colombes E. de Goncourt, La Maison dans laquelle il reçoit, en compagnie d’un artiste, Paris, 1881, tome de Mme Le Comte, les amis et les I, p. 137 curieux. Cette propriété de charme, un E.