Démission De La Ligue Clermont Avec Ce N°
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3 € DU 1er AU 7 FEVRIER 2016 Midi Olympique N° 5323 - Espagne 3,30€ - Polynésie - 1080 XPF - Suisse 5,10 CHF - Canada 4,99 CAD - Belgique 3,30€ - Italie : 3,20€ Clermont Démission de la Ligue Avec ce N° Qui éteindra Le cri Pour tout savoir l’incendie ? de Patrick Wolff ! du Tournoi 8 35 NOUVELLE FORMULE magazine février 2016 SPÉCIAL TOURNOI DES 6 NATIONS Lundi SAMEDI, LE XV DE FRANCE ACCUEILLERA L’ITALIE EN OUVERTURE DU TOURNOI DES 6 NATIONS 2016. 3 € IL S’AGIRA DU PREMIER MATCH DE GUY NOVÈS ET DE SA JEUNE CLASSE CHARGÉE DE FAIRE OUBLIER M 00709 - 5323 - F: 3,00 E L’ÉCHEC DU MONDIAL. CE SERA ENFIN LA PREMIÈRE RENCONTRE JOUÉE AU STADE DE FRANCE 3’:HIKKRA=^UXUUV:?f@d@m@n@a"; DEPUIS LES ATTENTATS DU 13 NOVEMBRE. LE MATCH D’APRÈS POUR TOUTE UNE NATION... 2 à 5 -28216 %Ζ(1 -28216 58*%< 96 'X MDQYLHU DX I«YULHU )5$1&( Ζ5/$1'( 9$/(85 Ȝ 0Ζ6(= 685 /ȇΖ668( '( /$ 5(1&2175( (7 7(17(= '( *$*1(5 81 6(-285 3285 /( 0$7&+ &266()5$1&( 6«MRXU SRXU SHUVRQQHV FRPSUHQDQW YRO K«EHUJHPHQW SODFHV GH PDWFK 3285 -28(5 UHQGH]YRXV VXU /H V«MRXU YRXV HVW RHUW SDU OH JURXSH FRXOHXU KWWSVMHXWRXUQRL[JOLZHE k SHVKNRY _ IRWROLD k PDJDQQ _ IRWROLD k IRYLYDIRWR _IRWROLD 2 LUNDI 1 FÉVRIER 2016 - MIDI OLYMPIQUE Dossier Les faits ● FRANCE - ITALIE CE N’EST PAS SEULEMENT L’OUVERTURE DU TOURNOI DES 6 NATIONS. C’EST SURTOUT, POUR NOUS FRANÇAIS, LE MATCH D’APRÈS… ● D’APRÈS LES ATTENTATS CEUX DU 13 NOVEMBRE DANS PARIS MAIS AUSSI AUX PORTES Éditorial DU STADE DE FRANCE, AVEC LA PART DE TRAUMATISME QUE CELA IMPLIQUE. ● D’APRÈS SAINT-ANDRÉ ET CE MONDIAL TOTALEMENT RATÉ PAR LA FRANCE, EMPRISONNÉE DANS UN JEU MINIMALISTE ET CONTRE NATURE. ● D’APRÈS NOVÈS POUR Jacques VERDIER [email protected] GUY NOVÈS AUSSI C’EST LE MATCH D’APRÈS TOULOUSE, SA RÉUSSITE, SON PASSÉ. UNE NOUVELLE AVENTURE COMMENCE. Souriez, on vous regarde ! LE MATCH ous savez quoi ? Rien de plus épa- tant que le match de Baptiste Serin, l’autre dimanche à Clermont- Ferrand. Pas plus libre, insouciant, Voffensif et finalement formidable que notre jeune demi de mêlée bor- delais de vingt et un ans à peine. Retenu dans la D’APRÈS première liste de Guy Novès, Baptiste n’aura pas le loisir d’intégrer les 23. Mais ce n’est que partie remise. Parce que son exemple fait sens. Cette li- Par Emmanuel MASSICARD ment de tourner la page, de retrouver une partie des repères qui nous berté qui fut la sienne, cette mouvance, cette fa- [email protected] manquent et, souhaitons-le, une partie de l’esprit de fête et d’insou- culté à prendre des initiatives sans convoquer au ciance qui doit entourer la cause sportive. préalable la DRH du club, le patron, le sous-pa- novembre 2015 - 6 février 2016. Soit 85 jours d’at- tron, le secrétaire, quelle merveille ! On en a tel- tente. Bientôt trois mois. Depuis, au gré des émotions LA PASSE COMME MESSAGE lement soupé de cette vision comptable, notariale emmêlées, une foule d’images jaillit parfois, ac- Le match post-Mondial, aussi, même si l’affaire paraît ici dérisoire… d’aborder le rugby, qu’on est prêts à tout pardon- compagnée de bruits sourds, assourdissants et gra- En revenant au Stade de France, les Bleus entameront une nouvelle aven- ner à une jeune équipe qui saurait nous rappeler, 13ves ; ceux des explosions qui annoncèrent le chaos, ture, avec Guy Novès en tête de la meute, décidée à redorer le blason l’espace d’un moment, par sa fierté et son audace, de Saint-Denis à Paris. C’était un soir d’automne, l’an d’une sélection en déconfiture ces derniers temps. Une formation en que le rugby n’est qu’un jeu et qu’il faut s’y amu- dernier, et la France du football recevait l’Allemagne au Stade de panne de résultats et de référence, qui doit retrouver le sens de son rug- ser. France pour une soirée à jamais gravée dans la mémoire collective. Le by et de son engagement en puisant quelques repères au plus proche On sait bien que le match contre l’Italie sera « com- sport et ses foules étaient alors pris en otage, cibles faciles. 85 jours de la culture du jeu français ; avec la passe comme principal message pliqué » — c’est la scie du vocabulaire contem- plus tard, samedi après-midi, la France du rugby entre en scène. Elle pour renouer avec le goût de l’offensive et l’esprit de conquête. porain cet adjectif, resservi à toutes les sauces ! Les est la première à retrouver l’enceinte dyonisienne. À revenir sur place 13 novembre 2015 - 6 février 2016. Qu’importe au fond si les gradins ne Italiens s’y entendent comme personne pour ra- pour reprendre pied sur le terrain, s’installer dans les travées et rou- sont pas pleins samedi (l’affiche ne fait jamais recette). Il y aura tou- lentir le jeu, le soumettre au diktat du combat et vrir le livre de l’histoire là où nous l’avions laissée. jours quelques-uns d’entre nous, pour se lever et témoigner, dans dix ce ne sont pas trois malheureux jours de prépa- Pour toujours le rendez-vous programmé face à l’Italie sera celui de ou vingt ans, qu’ils étaient, eux, présents ce jour-là. Celui du match ration qui vont faire du XV de France les All Blacks l’après 13 novembre. Le match post-attentat qui permettra certaine- d’après… ■ de la chose. Mais quel bonheur ce serait de voir les Bleus se faire quatre passes, tenter des coups, sortir de la gangue où trop de stratégies contrai- Témoins res, castratrices, les ont enfermés. Libérez-vous, jeu- SIX DES PROTAGONISTES DES ÉVÉNEMENTS DU 13 NOVEMBRE NOUS REPLONGENT DANS L’ENFER D’UNE SOIRÉE QU’ILS nes gens ! Champagnisez-nous l’existence ! Ayez ce coup de folie sans lequel on ne saurait bâtir N’OUBLIERONT JAMAIS. POUR LA MAJORITÉ D’ENTRE-EUX, ILS SERONT POURTANT PRÉSENTS AU STADE DE FRANCE, SAMEDI. un destin, comme l’enseignait Yourcenar ! Et plus encore aujourd’hui qu’hier. Parce qu’il y a quelque symbole, bien sûr, à revenir au Stade de France après les attentats. Mais comme il serait sym- bolique justement que ce soit notre équipe de rugby qui transforme la peur en allégresse, la mo- HÉROS rosité en joie de vivre, la bêtise mortifère en folie créatrice. Et bien que le match contre l’Italie soit « compliqué », il pourrait bien être aussi, à la ré- flexion, le plus à même de lancer une aventure que l’on espère différente, autrement enjouée, moins avaricieuse du double point de vue du spec- tacle et de l’émotion. On peut aimer l’Italie — et ORDINAIRES c’est rudement le cas de votre serviteur — et es- timer qu’il s’agit à ce jour de la nation la plus fai- ble du cher et vieux Tournoi. Jacques Brunel n’y est pour rien, Dieu sait ! Et Sergio Parisse encore Par Marc DUZAN de TF1 ont demandé à la régie de laisser Christian Bilal Hadfi. » Je ne sais s’il avait raison. Mais ça moins. Mais le niveau du rugby transalpin est tel, [email protected] Jeanpierre dans l’ignorance : « Ce n’est pas TF1, m’a fait du bien. » Petite main dans une boîte que l’on ne saurait sans ridicule, s’embarrasser se rappelle-t-il aujourd’hui. L’ordre est semble- de « sécurité incendie », Salim ne sera pas du de trop de complexes. Et c’est bien la raison pour a vie suivait son cours. Kamel Dabel, t-il venu de beaucoup plus haut... » À l’intérieur France-Italie. Il ne reviendra au Stade de laquelle la nouvelle aventure doit prendre comme stadier, stationnait dans le secteur de l’enceinte, 80 000 personnes chantaient le France que la semaine suivante, pour le match une mayonnaise et que nous serons tous, same- Nord. Le dos tourné au spectacle. but de « Dédé » Gignac. Dehors, trois kamikazes des Bleus face à l’Irlande. Aca Pavlovic ? Lui di, oublieux de tous les passés et de nos indigna- Comme toujours depuis qu’il bosse au semaient la terreur, une ceinture d’explosifs dit être passé par tous les états, lorsqu’il s’est tions récentes. Une espérance nous tient, intacte, LStade de France, les soirs de match. vissée au corps. Théo poursuit : « Ça m’a marqué. réveillé sur ce lit d’hôpital du Kremlin-Bicêtre enfantine, violente… Que l’on voudrait voir se Sur le parvis, Théo supervisait l’une Cette ferveur et ces cris d’horreur, c’était contra- (Val de Marne), un matin d’automne. « Si je ne matérialiser dans une sorte d’alacrité et de vi- de ses quatre boutiques de produits dérivés. dictoire... » Sur le parvis, les sirènes de police me suis pas foutu en l’air, c’est parce que je suis tesse nouvelles. Un parfum un peu subtil, aux es- Christian Jeanpierre, au micro de TF1, racontait enluminaient la nuit. Les pompiers du « 93 » entouré d’amis extraordinaires. Après les at- sences rares. Une odoriférante bouffée d’oxygène le France - Allemagne à dix millions de téléspec- investissaient les lieux. Au sol, les blessés se tentats, j’ai eu l’impression d’avoir été aban- rugbystique, en ces temps qui puent le renfermé tateurs. Aca Pavlovic, marchand d’écharpes, mar- tordaient de douleur. Déjà, les badauds accou- donné par la nation.