Rapport d'évaluation archéologique DRAC-SRA - 2009 - 2 3 NOV. 2009

COURRIER ARRIVEE _ . . .„^„ Benjamin LEROYTT

SAINT-TUGDUAL, « Brignolec » ( - Bretagne)

L'enceinte de Brignolec, Rous CastelJic Sommaire

Sommaire 1 Fiche Signalétique 2 Générique de l'opération 3 Copie de l'arrêté 4 Emprise des sondages sur le plan cadastral 6 1 Cadres de l'opération 7 1.1 Cadre administratif 7 1.2 Cadre géographique 8 1.3 Cadre historique et archéologique 10 1.4 L'opération archéologique de Brignolec 11 2 L'enceinte de Brignolec, Rous Cas tell ic : résultats 13 2.1 Observations préalables 13 2.2 Implantation des sondages 14 2.2.1 Le Sondage 1 18 2.2.2 Le Sondage 2 18 2.3 Les structures mises au jour 19 2.3.1 Le système d'enceinte : talus-fossé-talus 19 2.3.2 Le souterrain 24 2.3.3 Les autres aménagements 31 2.3.4 Caractérisation du site 34 Conclusion 37 Photographies complémentaires 38 Sources 39 Bibliographie : 39 Cartographie : 40 Table des figures 42

1 Fiche Signalétique

TERRAIN

- Localisation du site Région : Bretagne Département : Morbihan Commune : Saint-Tugdual Lieu-dit : Brignolec Code INSEE : 56 238 N° EA : 56-238-0009 AH Coordonnées Lambert II étendu X = 177500m ; Y = 2360550m ; 222m NGF. - Références cadastrales Commune : Saint-Tugdual Année : 1999 Section : ZL Parcelle 43 Lieu-dit : Brignolec Propriétaire : Particulier - Statut du terrain au regard des législations sur le patrimoine et l'environnement Néant

OPÉRATION

Arrêté de l'opération : n° 2009-217 du 8 avril 2009 Nature de l'opération : Sondage Responsable : Benjamin LEROY

Organisme de rattachement : Association ARVALES -1 Rue Lenoir, 35000 Rennes Date d'intervention sur le terrain 15/06/2009 au 10/07/2009

MOTS CLEFS

- Chronologie Second Âge du Fer - Interprétation Vestiges immobiliers : enceinte, souterrain, structure funéraire. Vestiges mobiliers : céramique, lithique, outils.

2 Générique de l'opération

INTERVENANTS SCIENTIFIQUES : Service Régional de l'Archéologie : Émile BERNARD Conservateur en charge du dossier Association ArValES : Benjamin LEROY Responsable scientifique

INTERVENANTS ADMINISTRATIFS : Service Régional de l Archéologie Stéphane DESCHAMPS Conservateur Régional de l'Archéologie Yves MENEZ Conservateur en chef du Patrimoine, adjoint au Conser- vateur Régional de l'Archéologie Association ArValES : Carine BUCHERON Secrétaire de l'Association ArValES Sophie PLANCHET Trésorière de l'Association ArValES Alain PROVOST Président adjoint de l'Association ArValES Magali THOMAS Présidente de l'Association ArValES

MAÎTRISE D'OUVRAGE : Association ArValES

ÉQUD?E SCIENTIFIQUE :

Responsable d'opération : Benjamin LEROY Fouilleurs bénévoles : Mathias CHAMPION Emmanuel CORFMAT Guillaume GOUZON Baptiste LEROY Anne-Marie LOTTON François MARCZINIAK Olivier MARIS-ROY Nicolas PERON Éric PHILIPPE Natalie SCHMITZ Cyril SHUPPERT REMERCIEMENTS :

Nous tenons à remercier chaleureusement le bureau de l'Association ArValES, ainsi qu'É. Duclos, C. Driard, A.-M. Lotton et É. Philippe, grâce auxquels cette opération à pu être menée à bien. Nous tenons également à remercier Yves Menez, Alain Provost et Daniel Tan- guy pour leurs précieux conseils et pour leurs éclairages lors de leur visite.

3 Copie de l'arrêté

REPUBLIQUE FRANÇAISE

Liberté • Egalité • Fraternité MINISTERE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION RÉPUBLIQUE FRANÇAISE PREFECTURE DE LA REGION BRETAGNE

LE PREFET DE LA REGION BRETAGNE PREFET D'ILLE-ET-VILAINE

Officier de la Légion d'honneur Commandeur de l'Ordre national du mérite

2009-217

VU le code du patrimoine notamment son livre V ;

VU le décret n° 65-48 du 8 janvier 1965 modifié pris pour l'exécution du livre II du Code du travail (hygiène et sécurité sur les chantiers de travaux);

VU le décret n° 94-423 du 27 mat 1994 portant création des organismes consultatifs en matière d'archéologie nationale ;

après avis de la Commission interrégionale de la recherche archéologique OUEST, en date du 03/03/2009

ARRETE

Article 1er :

M. LEROY Benjamin est autorisé(e) à procéder, en qualité de responsable scientifique, à une opération de sondage à partir de la date du 15/06/2009 jusqu'au 15/07/2009

concernant la région BRETAGNE

Intitulé de l'opération : Enceinte de Brignolec

Département: MORBIHAN

Commune : SAINT-TUGDUAL

Cadastre : 1999. 2L.43

Lieu-dit : Brignolec

Numéro(s) de site (s) :

Coordonnées Lambert : x = 266491 y = 2412737

Programme : 2006 : 14 - 2006 14 Approches spatiales, interactions homme /milieu

Organisme de rattachement : bénévole Article 2 : prescriptions générales.

Les recherches sont effectuées sous la surveillance du conservateur régional de l'archéologie territorialement compétent, qui pourra imposer toutes prescriptions qu'il jugera utiles pour assurer le bon déroulement scientifique de l'opération.

A l'issue de l'opération, le responsable scientifique remettra au conservateur régional de l'archéologie l'ensemble de la documentation et, en double exemplaire, un rapport accompagné des pians et coupes des structures découvertes et des photographies nécessaires à la compréhension du texte. Il donnera un inventaire de l'ensemble du mobilier recueilli et signalera les objets d'iimportance notable. Il joindra éventuellement ies fiches détaillées établies pour chacun des nouveaux sites découverts.

Le responsable scientifique de l'opération tiendra régulièrement informé le conservateur régional de l'archéologie de ses travaux et découvertes. Il lui signalera immédiatement toute découverte importante de caractère mobilier ou immobilier et les mesures nécessaires à la conservation provisoire de ces vestiges devront être prises en accord avec lui.

Article 3 : destination du matériel archéologique découvert.

Le statut juridique et le lieu de dépôt du matériel archéologique découvert au cours de l'opération seront réglés conformément aux dispositions légales et réglementaires et aux termes des conventions passées avec les propriétaires des terrains concernés.

Article 4 : prescriptions/motivations/recommandations particulières à l'opération.

La stratégie d'intervention devra être établie avec le service régional de l'archéologie et validée par ce dernier.

Article 5 : Le Directeur régional des Affaires culturelles est chargé de l'exécution du présent arrêté.

Fait à RENNES, le ... .g y  R 2009

Pour le Préfet de région Et par délégation

Jean-Yves LE CORRE Pour le directeur régional des affaires culturelles

Stéphane DESCHAMPS Conservateur régional de l'archéologie

COPIES A: - ~ "

[ ] Intéressé(e) [ ] Préfet de région [ ] Mairte(s) [ ] Direction régionale des affaires culturelles [ ] Organisme de rattachement [ ] Préfet(s) du(des) département(s) concerné^) [ ] Gendarmerie [ ] Sous-direction de l'archéologie [ ] Propriétaire(s) du(des) terrain(s) ! ] Département des recherches archéologiques sous-marines et subaquatiques (si opération subaquatique) Emprise des sondages sur le plan cadastral

177500

(Cadastre de Saint-Tugdual, Section ZL, de 1999) 1 Cadres de l'opération

1.1 Cadre administratif

Le site de Brignolec, Rous Castellic, est située sur la commune de Saint-Tugdual (INSEE 56238, canton de Guémené-sur-Scorff, arrondissement de ), dans le nord ouest du Morbihan, à proximité des départements des Côtes-d'Armor et du Finistère (cf. Fig. 1 et 2)

>■-■■- jknjgjàj 11 R'n Fig.l : localisation de la commune de Saint- Fig. 2 : localisation du site sur la carte IGN Tugdual. (Carte topographique Rostrenen 2001).

Le site, découvert lors de l'opération de prospection-inventaire du Centre-Ouest Bretagne, menée par A. Provost en 2004, a été enregistré comme une enceinte d'époque indéterminée1. Elle est localisée sur la parcelle 43 de la section ZL du cadastre de 1999 ; on la retrouve sur la parcelle 513 de la 4e feuille de la section D du cadastre napoléonien de 1842. Elle a pour coordonnées Lambert II étendu X = 177500m et Y = 2360550m, et se situe à une altitude moyenne de 222m NGF (cf. Fig. 3 et 4).

La commune de Saint-Tugdual, telle qu'elle se présente de nos jours, est née de sa séparation en 1903 d'avec une ancienne trêve, aujourd'hui commune du Croisty. Pour ce faire, la commune a cédé près de 1590 ha, situés au sud-ouest de son territoire.

1 PROVOST 2005 : site N°56-238-0009.

7 \

N

Fig. 3 : vue de la parcelle ZL 43 sur le Fig.4 : vue de la parcelle D4 513 sur le cadastre de 1999. cadastre de 1842.

1.2 Cadre géographique

La commune de Saint-Tugdual est située au nord-ouest du département du Morbihan, à 4km des Côtes-d'Armor et 10km du Finistère. Son territoire, qui s'étend sur 1997 ha, correspond à la partie nord de l'amont du bassin versant de l'Aër, affluent de l'Ellé. L'Aër délimite la commune au sud, tandis que deux de ses affluents, le Ruisseau de Corrogant et le Ruisseau du Moulin du Bois, la délimitent respectivement à l'est et à l'ouest. La limite nord de la commune correspond quant à elle approximativement à la séparation entre les bassins versants de l'Aër et de l'Ellé.

Cette situation confère à la commune de Saint-Tugdual une topographie et une géologie relativement homogènes (cf. Fig. 5). Les points les plus élevés de la commune sont situés sur ses limites septentrionales, au niveau du massif de leucogranite de Langonnet (Granité porphyroïde, albitique, à deux micas, alterné par quelques inclusions de Quartz filonien - 276m NGF) ; les plus bas sont situés au niveau des alluvions récentes de la vallée de l'Aër (170 à 150m NGF). La partie médiane de la commune présente une topographie en pente douce depuis le massif granitique vers l'Aër (de 200 à 170m NGF), présentant des sols granitiques (Granité à grain fins, à deux micas), schisteux (Micaschistes tachetés à silicates d'alumine) ou quartzeux (Quartzites saccharoïdes massifs) plus ou moins altéré (Arène, et Dépôts de pentes), alternés par les colluvions de fond de vallée déposées par les différents affluents de l'Aër. Nous rencontrons enfin au sud-ouest de la commune un massif de granit du Croisty (Granité porphyroïde, à deux micas et cordiérite clairsemée). Le site de Brignolec est situé sur un éperon granitique de 900 par 300m, orienté nord- ouest/sud-est, entre 225 et 190m d'altitude. Cette situation géologique, comme nous le verrons plus loin, permet d'expliquer l'implantation de l'enceinte mais également celle de la carrière l'ayant

8 entamé (Carte géologique Rostrenen 2001).

Fig.5 : géologie de la commune de Saint-Tugdual (d'après Carte géologique Rostrenen 1997).

La commune de Saint-Tugdual présente une couverture boisée assez dense dans sa partie nord-est. C'est probablement grâce à celle-ci que les enceintes de Brignolec, de Panner ou encore la motte de Kerminizy, préservées des travaux agricoles et des remembrements, ont pu être conservées jusqu'à nos jour (cf. Fig.6). Notons cependant que ce type d'occupation du sol présente plusieurs inconvénients de taille. Généralement difficilement repérables en prospection aérienne, les structures - même de taille importante - situées en forêt, sont en premier lieu difficiles à cerner en prospection pédestre (ronces et arbustes cachant certains reliefs, absence de travail du sol et humus empêchant la remonté et le ramassage de mobilier). En outre, leur fouille peut s'avérer relativement complexe, la densité du couvert végétal empêchant souvent l'accès d'engins de terrassement, et rendant les opérations de relevés parfois complexes. Enfin, et c'est là l'inconvénient majeur, la végétation, en particulier l'activité racinaire, peut avoir grandement perturbé les structures, et ce de manière différente selon les essences. Pour le site de site de Brignolec nous avons été confrontés à plusieurs types d'arbres à feuilles caduques (châtaigners, chênes, hêtres), de conifères (mélèzes, pins) ainsi que d'arbustes (ajoncs, fougères, lierres, ronces). Nous avons pu constater que le réseau racinaire des hêtres, par exemple, tend à fortement remanier les vestiges superficiels, créant un filet

9 n'altérant pas les structures situées plus bas, contrairement aux chênes ou aux pins, qui traversent aisément les couches archéologiques pour s'installer en profondeur.

Fig.6 : vue aérienne de la forêt de Brignolec et situation de l'enceinte (© 2006 - IGN).

1.3 Cadre historique et archéologique

Les recherches archéologiques menées dans le Centre-Ouest Bretagne ont permis de mettre en évidence une occupation sur le territoire de la commune de Saint-Tugdual depuis la préhistoire. Nous recensons en effet vingt-huit bâtiments, sites ou entités archéologiques, inscrits à la carte archéologique ou sur les inventaires du patrimoine, datables des périodes néolithique à moderne (cf. Fig.7). Les périodes néolithique et protohistoriques sont caractérisées par des installations mégalithiques, telles que le menhir de Kergestin ou encore les stèles funéraires de l'Âge du Fer de Kerminizy ou Kerlouis. Plusieurs traces d'occupations sont recensées pour la période gallo-romaine, à Carmes, Kergestin et Kermartin. Nous rencontrons enfin plusieurs sites médiévaux fortifiés : deux mottes, situées à Kerminizy et Kersallic, ainsi qu'une enceinte de taille considérable, celle de Talvern-Panner. Les sites de Kerminizy, Talvern-Panner et de Brignolec, sont installés sur une ligne placée sur les contreforts des Montagnes Noires, en surplomb de la vallée de l'Aër. Cette situation géographique particulière s'avère être stratégiquement intéressante, fait sur lequel nous reviendrons par la suite. Précisons enfin que la commune présente plusieurs bâtiments anciens inscrits sur les listes du patrimoine : l'église paroissiale de Saint-Tugdual et la chapelle Saint-Guen, datées des périodes médiévale et moderne ; les manoirs de Corrogant, Kerminisy et Kersallic et les corps de bâtiments de Carmes et Kerpouhant d'époque moderne.

10 Nom N° X Y Type Datation Kersalic 56-238-0001 175215 2359910 Motte Moyen-Age Le bourg 56-238-0003 177600 2359620 Stèle funéraire Âge du Fer Kerminizy 56-238-0004 176198 2360530 Stèle funéraire Age du Fer Kerlouis 56-238-0005 177866 2359910 Stèle funéraire Âge du Fer Talvern-Panner 56-238-0006 176899 2360470 Enceinte Haut Moyen-Âge Kerminizy 56-238-0007 176398 2360530 Motte Moyen-Âge Roscario 56-238-0008 174325 2359280 Cairn mdéterminé Brignolec, Rous Castellic 56-238-0009 177500 2360550 Enceinte Indéterminé le Nivinéno 56-238-0010 176693 2359370 Tumulus Âge du Fer Lescouét 56-238-0011 172990 2358650 Chapelle Moyen-Âge Penn-ar-Lann 56-238-0012 173385 2359110 Village Moyen-Âge Tronéven 56-238-0013 173788 2359280 Stèle funéraire Âge du Fer Roscario 56-238-0014 174312 2359250 Stèle funéraire Âge du Fer Carmès 56-238-0015 173262 2357320 Occupation Gallo-romain Kervoénnec 56-238-0016 176648 2359640 Occupation Néolithique Kergestin 56-238-0017 176082 2359270 Occupation Gallo-romain Porh-er-Goff 56-238-0018 175521 2359350 Occupation Moyen-Age Kergestin 56-238-0019 175530 2359790 Menhir isolé Néolithique Kermartin 56-238-0020 174436 2360520 Tumulus Age du bronze Kermartin 56-238-0021 174095 2359980 Occupation Gallo-romain Kermartin 56-238-0022 174025 2359960 Village Moderne Carmès Patrimoine 173180 2357535 Ferme Moderne Corrogant Patrimoine 172620 2358625 Manoir Moderne Kerminizy Patrimoine 176220 2360560 Manoir Moderne Kerpouhan Patrimoine 176200 2360060 Maison Moderne Kersallic Patrimoine 175025 2359815 Manon- Moderne Saint-Guen Patrimoine 174935 2358685 Chapelle Moyen-âge, moderne Saint-Tugdual Patrimoine 177645 2359740 Église Moyen-âge, moderne Fig. 7 : inventaire des sites et monuments de la commune de Saint-Tugdual

(source : Service Régional de l'Archéologie, Bretagne).

Les plus anciennes mentions concernant la paroisse de Saint-Tugdual sont datées de la période médiévale (fin du XIIIe siècle) ; elles la désignent comme dépendance de l'abbaye de

Bonrepos. Par la suite, plusieurs mentions sont recensées à partir du XIVe siècle, comme

dépendance de la Principauté de Rohan-Guéméné. La paroisse de Saint-Tugdual était placée sous la juridiction de l'évêché de .

1.4 L'opération archéologique de Brignolec

L'opération archéologique menée entre les 15 juin et 12 juillet 2009 sur le site de Brignolec,

Rous Castellic, a été réalisée dans le cadre de l'association ARVALES. Les objectifs de l'opération portaient sur les points suivants :

- tout d'abord, dans un cadre local, cette opération devait permettre de comprendre l'organisation

2 OGÉE 1845 : 879 ; ROSENZWEIG 1870 : 256.

11 structurelle de l'enceinte, mais également d'apporter des éléments pouvant aboutir à sa datation ; - ensuite, dans un cadre micro-régional, la fouille de ce site laissait envisager une meilleure compréhension des raisons de l'implantation de cette ligne d'enceintes au nord-ouest de l'Aër : en effet, la structure générale de ce type de monument peut nous renseigner sur leur rôle et les raisons de leur implantation au sein de la topographie de la région ; - enfin, dans un cadre régional plus vaste, cette opération, couplée à d'autres observations sur le terrain pourrait permettre, dans l'avenir, d'ébaucher la mise en place d'une typochronologie des enceintes du Centre-Ouest Bretagne.

Comme nous allons maintenant le voir, ces objectifs ont put être en grande partie atteints, et les résultats obtenus à l'issue de l'évaluation ont nourri bien des réflexions quant à la datation de cette enceinte et de la ligne à laquelle elle appartient, généralement attribuée à la période médiévale, principalement en fonction des observations faites sur le site de Talvern-Panner3.

3 Site n°56-238-0006.

12 2 L'enceinte de Brignolec, Rous Castellic : résultats

2.1 Observations préalables

L'enceinte de Brignolec, Rous Castellic est située sur une parcelle boisée et occupée par une carrière exploitée jusque dans les années 1960 dans le but d'extraire du granit servant à l'empierrement des routes. Sa couverture boisée actuelle, aux dires d'anciens habitants de la commune, est relativement récente : la parcelle était auparavant un landier (ce qui pourrait être à l'origine du toponyme du site présent sur le cadastre de 1936 : Rous signifiant Landier). La topographie générale de la structure, composée de deux talus en forme de fer à cheval séparés par un fossé, était bien visible sous la couverture végétale de ronces et de lierre. La faible densité d'arbres situés au sein de l'enceinte, par comparaison avec le reste de la parcelle, peut être mise en relation avec la présence importante de pierres issues de l'abandon du site, ainsi que la proximité du substrat, ayant rendu difficile l'implantation des végétaux (cf. Fig.8 et 9).

Fig. 8 et 9 : vues de la couverture végétale sur le talus externe et du front de taille de la carrière (clichés : B. LEROY, 2008).

La conservation des talus était relativement importante, atteignant 1,50m pour le talus interne par rapport au centre de l'enceinte et 0,50m pour le talus externe par rapport à l'extérieur de cette dernière. Ces dénivellations permettaient d'observer le fossé séparant les deux talus, ainsi que l'entrée de l'enceinte, d'une largeur de 2,00m, ouverte au sud-est. La largeur exacte des talus n'était, en raison de leur affaissement pas aisément déterminable sous la couverture végétale, cependant, les

13 dénivellations limitant le talus interne de l'enceinte laissaient entrevoir son caractère massif. L'ancienne carrière de granit située sur la parcelle entame la partie nord-est de l'enceinte sur une longueur d'une cinquantaine de mètres, laissant entrevoir en front de taille une coupe partielle du talus interne ainsi que des coupes du fossé et du talus externe (ces derniers éléments ayant été détruits). L'attaque du talus externe et du fossé par les carriers peut permettre d'avancer une hypothèse quant à l'abandon de la carrière. En effet, la rencontre de ces structures pauvres en éléments rocheux de bonne qualité, car délités depuis longtemps et érodés, mélangés à des quantités importantes d'humus, peut avoir motivé l'arrêt de l'exploitation, en raison d'une perte de rentabilité. Cette recherche d'une roche de qualité serait un élément supplémentaire ayant entraîné la bonne conservation de l'enceinte et sa préservation jusqu'à nos jours, alors que nombre de structures analogues furent démontées en vue de la récupération des blocs les constituant4.

2.2 Implantation des sondages

Dans l'objectif d'obtenir le plus grand nombre d'informations quant à l'organisation générale et la datation du site, nous avons ouvert deux sondages, ainsi que deux extensions. Ces derniers ont été implantés en fonction de la topographie observable sur le terrain, mais également du couvert forestier qui ne devait pas être altéré. Le Sondage 1, d'orientation sud-ouest / nord-est, débutait de la base intérieure du talus principal de l'enceinte et s'étendait jusqu'au talus externe, afin d'intégrer la partie interne du site, le talus interne et le fossé. Le Sondage 2, d'orientation ouest- nord-ouest / est-sud-est, débutait en partie haute au pied du talus interne et s'étendait jusqu'au talus externe en partie basse. Afin de mieux comprendre les aménagements liés à l'accès au site, ce sondage intégrait l'entrée ; deux extensions ont été pratiquées, la première dans le but d'observer plus largement cette ouverture, et la seconde afin d'étudier au mieux le mode d'installation des deux talus et du fossé au niveau de l'entrée (cf. Fig. 10, 11 et 12).

4 GlOTl981:75.

14 M cires

Fig.10 : implantation des sondages et relevé microtopographique du site (relevé : A.-M. LOTTON, É. PHILIPPE ; DAO : B. LEROY, 2009).

Fig.ll et 12 : vues générales des Sondages 1 (vu du S-0) et 2 (vu de l'O-N-O) après décapage (clichés : B. LEROY, 2009). Fig.13 : plan général des Sondages 1 et 2 (relevés : A.-M. LOTION, É. PHILIPPE ; DAO : B. LEROY). BRIGNOLEC, ROUS CASTELLIC, SAINT-TUGDUAL (MORBIHAN)

TALUS INTERNE TALUS INTERNE FOSSÉ TALUS EXTERNE SONDAGE 1 SONDAGE 2 S-O N-E

NOF 221.80 m

1012 -^JOOO NGF 221.45 m 1013-1014 a LV INGF 221,03

NOF 220.44 m

SONDAGE 2 TALUS INTERNE SONDAGE 1 SOUTERRAIN EXTENSION, ENTRÉE, TALUS INTERNE EXTENSION FOSSÉ O-N-0 E-S-E

NOF 223,20 m

2026

NGF 220,33 m

NGF 219,47 m

NGF218.Wm

Légende : substrat (arène granitique) z: substrat (granit diaclasé) substrat dégradé (arène, blocs) granit

Fig.14 : coupes générales des Sondages 1 et 2 (relevés : A.-M. LOTTON, É. PHILIPPE ; DAO : B. LEROY). 2.2.1 Le Sondage 1

Le Sondage 1, d'une longueur de 31,90m et d'une largeur d'1,50m, a été implanté dans l'axe sud-ouest / nord-est. Il devait permettre d'étudier la partie interne de l'enceinte, mais également le système talus-fossé-talus dans la partie nord-est du site, à proximité de la carrière. L'ouverture de ce sondage permit de constater l'extrême arasement du site. En effet, le substrat et les restes des structures érodées sont apparus au décapage sous 0,20m d'humus dans la partie nord-est, et seul le substrat sous 0,30m dans la partie sud-ouest. En partie centrale, la couche humique atteignait à peine 0,15m d'épaisseur. La nature géologique du sol s'est avérée être très variable sur cette trentaine de mètres : substrat granitique diaclasé au nord-est, granité altéré et arène compactée en partie centrale puis arène granitique au sud-ouest. Dans l'objectif de comprendre au mieux le site et au vu de son état de conservation, nous sommes descendu jusqu'au substrat sur la totalité du sondage ; un sondage profond a également été réalisé dans l'arène granitique en partie sud-ouest. Nous avons cependant pu étudier en détail le système talus-fossé-talus du site ainsi que les restes de quelques structures présentes dans la partie interne de l'enceinte {cf. Fig.13 et 14).

2.2.2 Le Sondage 2

Le Sondage 2, d'une longueur de 34,30m et d'une largeur d'1,50m, a été implanté dans l'axe ouest-nord-ouest / est-sud-est. Il devait également permettre d'étudier la partie interne de l'enceinte, mais aussi les aménagements réalisés au niveau de l'entrée du site. Nous avons effectué deux extensions, pour appréhender au mieux l'entrée ainsi que pour observer le système talus-fossé-talus en partie basse du site.

Tout comme dans le Sondage 1, nous avons constaté l'extrême arasement de la partie haute du site. Cependant, en partie centrale ainsi qu'en partie basse, nous avons mis au jour des structures bien conservées en raison de leur profondeur : un système de souterrain et l'extrémité du fossé d'enceinte. L'extension pratiquée au niveau de l'entrée n'a pas permis d'observer d'aménagements particuliers, seulement de constater que même en partie basse, les ruissèlements et l'érosion ont fait disparaître les niveaux d'occupation, le substrat apparaissant dès le retrait de la couche humique. Nous avons décidé, tout comme dans le Sondage 1, de descendre jusqu'au substrat sur la totalité du sondage, ce qui nous a permis d'obtenir les éléments nécessaires à la datation et à l'organisation générale du site {cf. Fig.13 et 14).

18 2.3 Les structures mises au jour

2.3.1 Le système d'enceinte : talus-fossé-talus

Les sondages ont permis d'étudier en détail le mode d'installation du système talus-fossé- talus de l'enceinte de Brignolec. Ce système de défense s'est avéré être imposant et massif. Le talus interne, d'une largeur de 10,00m à sa base (glacis inclus) a été fondé en partie haute du site dans le substrat diaclasé. Pour se faire, une entaille de 2,10m de largeur par 0,30m de profondeur a été creusée dans le rocher, au niveau du cœur du talus (cf. Fig. 15).

Fig. 15 : creusement de fondation du talus interne (cliché : B. LEROY, 2009).

Ce creusement était comblé par un amas tassé de gros blocs de granit local lié par un limon argileux ocre ; c'est cette même structure que nous retrouvons pour les deux glacis entourant la base du talus, ainsi que pour les premières assises des parements interne et externe de ce même talus (US 1002 et 1020). Entre les parements se trouve le cœur du talus, constitué d'un limon argileux sombre contenant quelques tessons attribuables au début du Second Âge du Fer, du charbon et des restes de torchis et d'argile rubéfiés (US 1011 -cf. Fig. 16, 17 et 20, 21).

GLACIS INTERNE PAREMENT INTERNE COEI H PAREMENT EXTERNE GLACIS EXTERNE FOSSÉ TALUS EXTCRISE

UH 9

U'yuule substral (granit diacfosé) substrat déynidé (arène*, blocs) eranit /

Fig. 16 . plan du système talus-fossé-talus au niveau du Sondage 1 (relevé : A.-M. LOTTON, É. PHILIPPE ; DAO : B. LEROY, 2009). 19 TAIAIS INTERNE FOSSÉ TAUIS EXTKRNF.

Fig. 17 : coupe du système talus-fossé-talus au niveau du Sondage 1 (relevé : A. -M. LOTTON, É. PHILIPPE ; DAO : B. LEROY, 2009).

Le talus interne n'a pas pu être étudié dans le Sondage 2 ; cependant, au vu de la nature du substrat rencontré dans les extensions pratiquées au niveau de l'entrée et du fossé, ce dernier devait présenter la même structure générale massive et être fondé dans le substrat granitique arénisé.

L'évaluation a permis d'observer le fossé d'enceinte en deux points. Au niveau du Sondage 1, celui-ci s'est avéré être peu profond, creusé au même niveau que la tranchée d'installation du talus interne (cf. Fig. 17). Il n'était comblé que par une faible épaisseur de remblais de démolition issus de la destruction des talus interne et externe (US 1001), recouvrant une fine couche anthropique pouvant être liée à son utilisation (US 1006).

Au niveau de l'entrée, le fossé est apparu profondément creusé dans le substrat arénisé. Il y présente une forme générale en V à base plane qui atteignait 2,80m par rapport au sommet du talus externe (cf. Fig. 18). Les comblements liés à son utilisation apportent peu d'informations (US 2035 à 2039). Très peu de mobilier est issu de ces niveaux, constitués de couches anthropiques sombres (US 2036 et 2039), séparées par des niveaux d'érosion des parois du fossé (US 2035, 2037 et 2038) ; seule LUS 2037 a fourni une possible pierre à aiguiser en grès rubéfiée.

20 TALUS IVTKRNF.

Légende substrat (arciK gfftWBtjqne) arène icm*nièe(éraioa) mbx ccMptstct avec blocs de gnuiu gnuil schiste ardinsier

Fig. 18 : coupe du fossé au niveau de l'extension du Sondage 2 (relevé : B. LEROY, E. PHILIPPE ; DAO : B. LEROY, 2009).

Les comblements supérieurs du fossé rencontrés au niveau de l'entrée (US 2034 et 2025) nous renseignent sur les phases finales de l'occupation du site. Ces deux US ont en effet fourni des blocs de parement de forme triangulaire ou trapézoïdale à face courbe s'apparentant à ceux utilisés pour la construction d'un monument en forme de tholos. L'US 2025 a par ailleurs fourni de la céramique estampée d'usage funéraire (cf. Fig. 19 à 22). Ces éléments pourraient correspondre aux vestiges d'une structure funéraire située à proximité, qui aurait été démontée puis rejetée dans le fossé pendant ou suite à l'abandon de l'enceinte.

Les blocs de parement étaient taillés dans du granit à grain moyen (différent du substrat rencontré sur place) et se trouvaient être assez érodés en surface. Nous avons pu distinguer parmi eux quatre modules principaux (PI à P4), différenciés par la hauteur et la largeur de leur face courbe. L'angle formé entre leur base et leur face courbe augmente par ailleurs légèrement des classes PI à P4 (pour se rapprocher de 90°) : - PI : 1< 0,25m par h < 0,06m ; - P2 : 0,25m < 1 < 0,39m par 0,06m < h < 0,10m ; - P3 : 0,25m < 1 <0,39m par 0,10m < h < 0,15m ; - P4 :1 > 0,40m par h > 0,15m.

Nous pouvons proposer une restitution de la courbure du monument à partir des blocs de type P2, retrouvés en plus grande quantité, qui ne devaient pas correspondre aux assises les plus basses (probablement constituées des classes P3 et P4). Au niveau de ces blocs, le diamètre de la

21 structure devait être compris entre 2,30 et 2,50m. Nous ne pouvons pas restituer le diamètre réel de ce monument funéraire, mais au vu du module des blocs de type P3 et P4, ainsi que de l'angle existant entre la base et la face courbe de ces derniers, il semble raisonnable de considérer qu'il ne dépassait pas 3 à 3,50m de diamètre.

Fig. 19 : US 2025, blocs de parement rejetés dans le fossé au niveau de l'entrée (cliché : B. LEROY, 2009).

Les derniers comblements du fossé au niveau de l'entrée (US 2017 et 2014) correspondent quant à eux aux niveaux liés à la démolition des talus interne et externe, comme c'est le cas en partie haute du site. Nous avons cependant rencontré dans les divers comblements du fossé des fragments plus ou moins importants de schiste ardoisier présentant des traces de découpe très régulières, fait sur lequel nous reviendrons par la suite (cf. 2.3.4).

Le talus externe, tout comme le fossé, a pu être observé dans les sondages 1 et 2 (cf. Fig. 16 à 19). Il s'est avéré être construit de manière bien plus sommaire que le talus interne ; il était en effet constitué d'un amas de blocs de granit et de terre argileuse, sans parement et posé à même le substrat (US 1022 et 2015). Sa largeur atteignait 2,50m en partie haute et 1,70m en partie basse du site, pour une hauteur moyenne de 0,50m. Malgré sa constitution sommaire, ce talus devait, si ce n'est augmenter réellement le rôle défensif du système d'enceinte, du moins en renforcer l'aspect impressionnant.

22 N° sac US Type Total Bord (s) Fond (s) Dessin Matériel associé CER 005 1001 Commune 11 1 0 1001a - CER 006 1002 Commune 6 0 0 - Fine 4 2 0 1002a-b CER 013 1003 Commune 2 0 0 - Torchis brûlé CER 014 1011 Commune 25 2 1 lOlla-b Torchis brûlé Fine 4 1 0 1011c CER 015 1020 Commune 1 0 0 - Fine 3 0 0 - CER 011 2014 Commune 6 0 0 - Plaquettes de schiste CER 016 2015 Fine 2 0 2 - - CER 018 2025 Commune 2 0 1 _ Plaquettes de schiste Fine 2 1 0 2025a-b Fig. 20 : mobilier associé au système talus-fossé-talus.

Fig.21 : éléments céramiques associés au système talus-fossé-talus (DAO : B. LEROY, 2009).

Fig. 22 : classes de blocs de parement issus de VUS 2025 (clichés : B. LEROY, 2009).

23 2.3.2 Le souterrain

L'ouverture du Sondage 2 a entraîné la mise au jour d'un système de souterrains en partie centrale de l'enceinte de Brignolec. Ce dernier, dont l'emprise totale n'a pu être appréhendée dans le cadre d'une évaluation, était constitué d'au moins un puits d'accès, d'une salle ainsi que de deux galeries (cf. Fig. 23).

PLAN SOUTERRAIN

COUPE A-A'

2043 2044

2045 2046

2047

COUPE B'-B" suhstrat Unir».- granitique) COUPE B-B' rzzi substrat ilcynitlé (aii-iie. blocs* LZZ3 «rvnc ils-gi-adve (érosion) granit L'h:irbi»n

Fig.23 : plan et coupes du système de souterrain au niveau du Sondage 2 (relevé : B. LEROY, É. PHILIPPE ; DAO : B. LEROY, 2009).

24 Ce type de structure est caractéristique des sites de l'Âge du Fer armoricain. Comme nous allons maintenant le voir, le souterrain de Brignolec se distingue peu, dans son organisation et dans son mode de comblement, des autres souterrains armoricains5.

Le puits d'accès, de même que la salle et les galeries mises au jour, a été creusé à travers la couche superficielle de substrat dégradé puis dans le substrat arénisé. Son ouverture est de forme ovalaire et présente une largeur moyenne d'1,30m. Un premier aménagement de gros blocs de granit, installés à même le substrat dégradé, en borde l'ouverture à l'est. Un second aménagement, constitué de blocs plus sommaires, a été retrouvé effondré vers l'ouest. Situé sur le substrat arénisé entre le puits et la Salle 1, il a pu, tout en séparant ces deux espaces (peut-être par l'aménagement d'un passage), servir de consolidation au plafond de la salle (cf. Fig. 24).

Fig. 24 : vue avant fouille de l'ouverture du puits d'accès et des aménagements liés à cette dernière (cliché : B. LEROY, 2009).

Le comblement du puits d'accès s'est avéré relativement homogène (US 2018-3031), constitué d'un limon gris-brun sombre, légèrement sableux, incluant de nombreux tessons de céramique, des fragments de charbon ainsi que des restes de torchis rubéfié. Ce type de comblement est celui généralement rencontré au niveau de ces structures souterraines6. Le comblement du puits d'accès remplissait également en partie la Salle 1, se mêlant avec l'aménagement de soutènement ou de passage susmentionné, effondré lors du bouchage. Les charbons et les restes de clayonnage ayant servi à combler le puits d'accès montrent que des structures en matériaux périssables étaient présentes sur le site. Ils permettent d'observer plusieurs modules de baguettes et de planches : les baguettes, circulaires, présentaient un diamètre de 10 à 35mm et les planches une largeur supérieure à 38mm. Les empreintes de ces modules de

5 GIOT 1990. 6 LE ROUX et LECERF 1973a ; SANQUER, BARDEL et CLÉMENT 1981.

25 bois d'architecture ont également été retrouvées dans les éléments rubéfiés, constitués d'argile et d'arène. Parmi ces fragments, deux permettent d'observer nettement des angles d'assemblage : le premier pour des planches assemblées à 90°, le second pour des baguettes d'un diamètre de 20mm, assemblées à 140° (cf. Fig.25). Cependant, en raison du trop faible nombre d'éléments retrouvés, nous ne pouvons pas proposer d'hypothèse quant à la forme générale où à l'envergure des structures auxquelles ces éléments de clayonnage appartenaient.

Fig.25 : éléments de clayonnage présentant des angles d'assemblage issus de VUS 2018-2031 (cliché : B. LEROY, 2009).

Le mobilier céramique issu du comblement du puits d'accès (US 2018-2031) présente un éventail important de vases communs et fins, tous datables du début du Second Âge du Fer. Nous trouvons dans cet assemblage : - des vases de stockage : petits pots, pots et jarre. Ces derniers ont été montés avec des pâtes à dégraissant quartzeux épais, généralement claires. Ces vases sont grossièrement travaillés ; trois d'entre eux (n°2018-203la, c et k) présentent un décor incisé sur la lèvre, un autre (n°2018-203lj) sur la lèvre et l'épaulement (cf. Fig.26). Un fond (n°2018-2031 h) présente enfin des restes carbonisés. - des vases fins : jattes et urne(s) funéraire(s). L'importante fragmentation des tessons n'a malheureusement pas permis de définir précisément les formes de certains vases, malgré un nombre assez élevé de lèvres et de pieds (parfois mal définis). Ces derniers présentent des pâtes plus fines, légèrement micacées, et sombres. La majorité des tessons offre une surface graphitée. Figure parmi les jattes un exemplaire bien conservé (n°2018-203lac) présentant un décor de marguerite sur l'épaulement, dont le cœur est digité et les pétales estampés. L'US 2018-2031 a par ailleurs livré un fragment de bracelet en alliage cuivreux. Enfin, FUS équivalente 2041, comblant la Salle 1, a fourni quelques tessons de céramique commune, un tesson à décors estampé ainsi qu'un objet en schiste (cf. 2.3.4).

26

Fig. 27 : céramiques fines issues des US 2018-2031 et 2041 (DAO : B. LEROY, 2009).

Les autres éléments du souterrain étaient intégralement creusés dans le substrat arénisé. À partir de la Salle 1, on accédait à la galerie principale (galerie ouest, coupe B'-B) et en partie basse de celle-ci, on débouchait sur la seconde galerie (galerie sud, coupe B'-B").

Le comblement du puits d'accès s'insinuait, comme nous l'avons mentionné précédemment, dans la Salle 1. Il était piégé par un niveau assez aéré, comprenant des blocs de granit altéré, de l'arène et un limon brun (US 2032, 2047), lié à l'effondrement du plafond de la Salle 1. Celle-ci, de même que les deux galeries, était déjà partiellement remblayée avant que le puits d'accès soit comblé et l'aménagement de soutènement détruit. Les remblais rencontrés dans la salle et les galeries correspondent à une succession de niveaux d'utilisation (ayant fourni des charbons, des restes de litière carbonisée, des outils et des tessons de céramique : US 2043, 2044, 2046, 2049 et 2051) et de niveaux arénisés, liés à l'effritement du plafond et des parois de la structure (US 2042, 2045, 2048 et 2050). Cette stratigraphie permet d'identifier deux phases d'utilisation du souterrain, caractérisées par le matériel issu des US 2046 et 2051 d'une part, et des US 2043 et 2049 d'autre part.

28 Fig. 28 et 29 : vues du puits d'accès et de la Salle 1 en cours de fouille (clichés : B. LEROY, 2009).

Fig. 30 et 31 : vues de l'entrée des deux galeries et du comblement de la galerie sud (clichés : B. LEROY, 2009).

L'US 2051 a fourni des vases communs et fins : les restes d'une jarre grossière et d'un pot à décors modelé sur la lèvre et peigné sur l'épaulement, ainsi que deux jattes graphitées (cf. Fig. 32). L'US 2049 quant à elle n'a fourni que quelques tessons de céramique commune, ainsi qu'un ustensile en schiste de forme triangulaire à bords arrondis (cf. Fig. 33 et 2.3.4).

29 Fig.32 : céramiques issues de VUS 2049 (DAO : B. LEROY, 2009).

Fig.33 : céramiques issues de VUS 2051 (DAO : B. LEROY, 2009).

N° sac US Type Total Bord (s) Fond (s) Dessin Matériel associé CER 020 2041 Commune 14 2 2 2041a-b,d Plaquettes de schiste Fine 2 0 1 2041c, e

CER 021 2043 Commune 2 0 0 _ Plaquettes de schiste Fine 2 0 0 CER 022 2049 Commune 7 ] 3 2049a-c Plaquettes de schiste Fine 1 0 0 CER 023 2051 Commune 7 3 0 2051a-c Fine 6 2 0 2051d-e 2018- 2018- CER 024 Commune 70 11 4 2031 2031 a-1 Bracelet en alliage cuivreux 2018 - Torchis brûlé Fine 41 15 3 2031 m-ae Fig.34 : mobilier associé au souterrain. Le mobilier issu du souterrain de l'enceinte de Brignolec s'apparente donc à celui habituellement rencontré dans ce genre de structure. Nous y trouvons des éléments liés au stockage et à la vie quotidienne (cf. 2.3.4), ainsi que les restes de bâtiments en matériaux périssables. Nous trouvons par ailleurs, tout comme au niveau du fossé, quelques objets à caractère funéraire : un fragment d'urne et un bracelet, dont la présence peut être rapprochée des conditions d'abandon du site.

2.3.3 Les autres aménagements

En raison du fort état d'arasement du site, nous n'avons pu mettre au jour que quelques autres structures au sein de l'enceinte, qui restent difficilement interprétables. En effet, outre les problèmes liés à l'érosion, plusieurs chablis ont perturbé les rares vestiges conservés sur le site. Il est en premier lieu possible de proposer l'existence d'un bâtiment qui aurait surplombé le souterrain. En effet, comme nous l'avons précédemment mentionné, l'entrée du puits d'accès était bordée à l'est par un aménagement de gros blocs de granit, pouvant s'apparenter à l'assise d'un mur. Nous avons pu observer deux autres aménagements linéaires, situées à l'ouest et au nord du souterrain, pouvant également correspondre à aux vestiges de fondations de murs (cf. Fig.35 à 38).

Fig.35 et 36 : aménagements linéaires est et nord, pouvant correspondre aux fondations d'un bâtiment surplombant le souterrain (clichés : B. LEROY, 2009).

31 Fig.37 et 38 : aménagement linéaire ouest et localisation des trois aménagements liés au possible bâtiment surplombant le souterrain (clichés et DAO : B. LEROY, 2009).

L'état de ces structures, dont il ne reste que quelques éléments posés à même le substrat (pouvant même avoir été déplacés par les phénomènes d'érosion et de ruissellement), ne permet pas de proposer d'hypothèse plus précise quant à la nature de cet éventuel bâtiment.

Une structure creusée dans le substrat altéré a put être mise en évidence au niveau de l'entrée du site, à la jonction avec le fossé. Celle-ci pourrait quant à elle correspondre soit aux vestiges d'une installation condamnant l'entrée de l'enceinte, telle une sablière basse, soit à un aménagement lié à l'évacuation des eaux de ruissellement vers le fossé (cf. Fig.39). Les mauvaises conditions de conservation, déjà observées sur les structures en creux, se sont avérées être encore plus néfastes s'agissant des niveaux de sols, qui ont tous disparu, hormis ceux préservés par les niveaux de démolition des talus, soit vers l'extérieur de l'enceinte en partie basse et vers l'intérieur de celle-ci en partie haute du site. Le niveau de circulation mis au jour à proximité du talus externe dans l'extension du Sondage 2 était constitué d'un cailloutis damé peu épais, posé à même le substrat (US 2016). Ce dernier n'a fourni que quelques tessons très usés (cf. Fig.39 et 40).

32 Fig.39 et 40 : plan des aménagements rencontrés au niveau de l'entrée dans le Sondage 2 et vue du talus externe et du sol 2016 (cliché et DAO : B. LEROY, 2009).

Le second lambeau de sol conservé était quant à lui situé dans le Sondage 1, au pied du talus interne de l'enceinte (US 1019, cf. Fig.17 et 41). La cote inférieure de cette US était de 221,85m NGF, soit 0,30m en moyenne au dessus des niveaux apparus au décapage, ce qui montre l'extrême importance des pertes dues aux phénomènes d'arasement. Ce niveau est apparu extrêmement rubéfié, et contenant des restes charbonneux. Cette observation, couplée aux marques d'incendie relevées en d'autres points du site (torchis brûlé au niveau du souterrain), de même que le démontage et le comblement du fossé par les restes d'une structure funéraire, peut permettre d'envisager des conditions d'abandon violentes pour l'enceinte de Brignolec.

Fig.41 : vue du lambeau de sol 1019 rencontré au pied du talus interne dans le Sondage 1 (cliché : B. LEROY, 2009).

33 2.3.4 Caractérisation du site

Comme nous avons pu le voir, hormis les quelques structures profondes bien conservées, la majorité des éventuels aménagements liés à l'utilisation du site a disparu. Cependant, les phénomènes de ruissellement ont permis de piéger dans les anfractuosités et dépressions du substrat quelques éléments, qui, couplés à ceux issus du souterrain et du fossé, peuvent nous renseigner sur le rôle et la caractérisation du site. Nous rencontrons sur le site des traces d'activités artisanales, comme le montre l'important nombre d'ustensiles lithiques exhumés, que ce soit au niveau de l'entrée, du fossé, ainsi qu'à proximité du souterrain. Ces outils, excepté l'éventuelle pierre à aiguiser (en grès, issue de l'US 2037), ont été façonnés à partir de schiste ardoisier non local, sur lesquels nous avons pu observer des marques de découpes (issus des US 2010, 2014, 2025, 2041, 2043 et 2049). Deux d'entre eux, provenant du souterrain, présentent une finition particulière : le premier, issu de l'US 2041, est de forme circulaire et pourrait s'apparenter à un bouchon. Le second, issu de l'US 2049 est de forme triangulaire aux angles arrondis ; l'usage de cet ustensile est difficile à définir, mais nous pouvons envisager qu'il s'agisse d'un polissoir. Nous avons également retrouvé en partie basse du site, au niveau du Sondage 2, entre le souterrain et l'entrée, une fusaïole en argile (US 2008), piégée dans une dépression du substrat. Tous ces éléments mobiliers illustrent la présence d'activités artisanales à usage domestique dans l'enceinte de Brignolec. Ces données, mises en relation avec les quelques tessons de vases communs sortis lors du décapage (dont un fragment de panse à décor peigné), piégés dans les anfractuosités du substrat ou dans le vide consécutif à l'effondrement du plafond de la Salle 1 (US 2005), laissent penser qu'un groupe humain, de type cellule familiale, a occupé durablement le site (cf. Fig. 42 et 43)

Fig.42 : céramiques issues des US 1000 et 2005 (DAO : B. LEROY, 2009).

Comme mentionné précédemment, du mobilier à caractère funéraire a été trouvé au niveau du souterrain et du fossé. En plus des restes céramiques (cf. 2.3.1 et 2.3.2), un fragment de bracelet à section circulaire en alliage cuivreux, pesant 20,78g, a été découvert dans l'US 2018-2031, ce qui tend à confirmer le remblaiement et la condamnation du site par la destruction d'une structure funéraire (cf. Fig.43).

34 Fig.43 : mobilier issues des US 2008, 2018-2031, 2041 et 2049 (DAO : B. LEROY, 2009).

Ces éléments, couplés à l'organisation générale du site, permettent de proposer quelques hypothèses quant au rôle et à l'évolution de l'enceinte de Brignolec. Le choix de l'implantation du site ne semble pas anodin. En effet l'enceinte a été installée en altitude, sur les contreforts granitiques des Montagnes Noires, ce qui lui permet d'observer depuis le nord la vallée de l'Aër. Réciproquement, l'enceinte devait marquer le paysage et être visible depuis toute la vallée. Ceci, mis en relation avec le caractère imposant du système défensif et l'orientation de l'entrée, témoigne d'une volonté particulière dans le choix de l'emplacement de l'enceinte de Brignolec, et pourrait trahir un désir d'ostentation de la part de ses occupants. Nous pouvons par ailleurs noter que cette implantation stratégique à perduré dans le temps. En effet, le site de Brignolec s'intègre dans une ligne composée de plusieurs sites importants attribuables à différentes périodes : sur la commune de Saint-Tugdual, les sites médiévaux de Kerminizy, Kersalic et Talvern-Panner, sur celle de Ploërdut, les sites médiévaux et de datation indéterminée de Coét- Lardic, Lestrévédan, Parcoty et Vilérit7 ou encore celui de Kergoac'h8 sur la commune de Mellionnec (cf. Fig.44). Les installations liées au site, à savoir le système d'enceinte, le souterrain et l'éventuel monument funéraire, permettent d'envisager que le site avait une fonction défensive, et aurait pu être occupé par un petit groupe humain (famille), désireux de montrer son statut, comme le montre le mobilier céramique d'usage commun et plus prestigieux. L'assemblage céramique permet par ailleurs d'envisager une durée d'occupation relativement courte durant le Vème s. avant J.-C, dont la fin semble avoir été violente au vu des traces de destruction rencontrés sur le site, tel les restes rubéfiés et les blocs de parement rejetés dans le fossé.

7 Sites n° 56-163-0038, 56-163-0019, 56-163-0020, 56-163-0012. 8 Site n° 22-146-009. 35 Fig.44 : la ligne d'enceintes située au nord de l'Aër (DAO : B. LEROY, 2009).

36 Conclusion

Les objectifs visés au début de cette évaluation ont pu être en grande partie atteints. En effet, nous avons pu appréhender l'organisation générale du site, observer certaines structures en son sein ainsi qu'en proposer une caractérisation et une datation, malgré une conservation plutôt médiocre.

L'enceinte de Brignolec, Rous Castellic, semble avoir fonctionné sur une durée relativement courte, au début du Second Age du Fer et n'a pas été réoccupée depuis son abandon. Le choix d'une telle implantation devait relever d'une volonté stratégique et ostentatoire. En effet, cette enceinte ovalaire était constituée d'un système talus-fossé-talus d'aspect impressionnant situé en altitude, qui enclavait un probable habitat associé à un souterrain de stockage, structure caractéristique de cette période en Armorique. Un monument funéraire situé en avant de l'entrée semble également y avoir été associé. Les vestiges matériels rencontrés sur le site tendent à montrer qu'un petit groupe humain, de type cellule familiale, occupait continuellement ce lieu, et y pratiquait des activités domestiques. Les éléments rencontrés principalement au niveau de l'entrée, telles que les traces d'incendie et de démontage puis le rejet de la structure funéraire dans le fossé, laissent enfin suggérer que des événements violents entraînèrent l'abandon du site.

Les résultats obtenus permettent de reposer quelques questions quant au problème des enceintes, de leur datation et de l'intérêt de poursuivre l'établissement d'une typochronologie en Centre-Ouest Bretagne. Le site de Brignolec, de par sa forme ovalaire et sa situation au sein d'une ligne de sites fortifiés en grande partie attribués à la période médiévale, fut par analogie, rapproché de cette période. Comme nous avons pu le voir, l'évaluation de ce site a permis de l'attribuer au début du Second Âge du Fer. Ces données tendent à motiver l'évaluation de nouveaux sites de ce type, de datation indéterminée, et peut-être même de revoir certaines attributions chronologiques anciennes.

37 Photographies complémentaires Listing mobilier Brignolec

Céramique

N° sac US Type Total Bord Fond Dessin Matériel associé CER 001 1000 Commune 10 1 1 1000a - CER 002 2000 Commune 2 0 1 - - CER 003 2001 Commune 1 0 0 - - CER 004 1005 Commune 1 0 0 - - CER 005 1001 Commune 11 1 0 1001a - CER 006 1002 Commune 6 0 0 - Fine 4 2 0 1002a-b CER 007 2002 Commune 6 1 0 2002a - CER 008 1006 Commune 8 0 0 - - CER 009 1010 Commune 1 1 0 1010a - CER 010 2026 Fine 1 0 0 - - ISO 001 - 002 ; Plaquettes de CER 011 2014 Commune 6 0 0 - schiste CER 012 2005 Commune 12 1 1 2005c ISO 003 ; Torchis brûlé Fine 2 1 0 2005b CER 013 1003 Commune 2 0 0 - PRE 003 ; Torchis brûlé CER 014 1011 Commune 25 2 1 1011a-b PRE 002 ; Torchis brûlé Fine 4 1 0 1011c CER 015 1020 Commune 1 0 0 - - Fine 3 0 0 CER 016 2015 Fine 2 0 2 - - CER 017 2016 Commune 4 0 0 - - CER 018 2025 Commune 2 0 1 ISO 004 ; Plaquettes de schiste Fine 1 1 0 2025a CER 019 2010 Commune 3 0 0 - Plaquettes de schiste ISO 011 -014; PRE 005 ; CER 020 2041 Commune 13 2 1 2041a-b Plaquettes de schiste CER 021 2043 Commune 2 0 0 PRE 006 ; Plaquettes de schiste Fine 2 0 0 ; CER 022 2049 Commune 7 1 3 2049a - c ISO 015-016; PRE 001b, 007; Fine 1 0 0 - Plaquettes de Schiste CER 023 2051 Commune 5 1 0 2051a ISO 017-020; PRE 008 Fine 4 0 0 2018 -2031a- CER 024 Commune 66 7 4 2018- h ISO 021 - 029 ; PRE 001a, 004 ; 2031 2018-2031 m Torchis brûlé Fine 36 13 1 - z

Isolais

N°sac US Type Matière Description Dessin ISO 001 2014 Percuteur ? Quartzite - - ISO 002 2014 Grattoir ? Quartzite - - ISO 003 2005 Vase Céramique Panse à décors peignés 2005a Panse graphitée à décors ISO 004 2025 Vase Céramique 2025b estampés ISO 005 2008 Fusaïole Céramique Circulaire - ISO 006 2024 Polissoir / Pilon Grès Ovalaire, poli, cassé - ISO 007 2024 Indéterminé Quartzite Cassé - ISO 008 2037 Pierre à aiguiser ? Grès Oblong, poli, cassé - Fragment, section circulaire, ISO 009 2031 Bracelet Alliage cuivreux - 20,78g ISO 010 2010 Indéterminé Schiste Semi-circulaire, traces d'outil - iso on 2041 Vase Céramique Panse à décors estampés 2041c ISO 012 2041 Vase Céramique Fond 204 ld ISO 013 2041 Vase Céramique Fond 2041e ISO 014 2041 Bouchon ? Schiste Circulaire - ISO 015 2049 Indéterminé Schiste Triangulaire arrondi - ISO 016 2049 Vase Céramique Fond 2049b ISO 017 2051 Vase Céramique Bord à décors peignés 2051b ISO 018 2051 Vase Céramique Panse • 2051c ISO 019 2051 Vase Céramique Forme 205 ld ISO 020 2051 Vase Céramique Forme 2051e 2018- ISO 021 Vase Céramique Forme 2018 -203H 2031 2018 - ISO 022 Vase Céramique Forme 2018 - 2031j 2031 2018- ISO 023 Vase Céramique Forme 2018 -2031k 2031 2018- ISO 024 Vase Céramique Bord 2018 -20311 2031 2018 - ISO 025 Vase Céramique Fond 2018 -2031aa 2031 2018 - ISO 026 Vase Céramique Fond 2018 -2031ab 2031 2018- ISO 027 Vase Céramique Forme à décor en marguerite 2018 -2031ac 2031 2018- Panse graphitée à décors ISO 028 Vase Céramique 2018 -2031ad 2031 estampés 2018- ISO 029 Vase Céramique Bord 2018 -203 lae 2031

Prélèvements

N° sac US Type Remarque (s) PRE 001a 2018-2031 Restes carbonisés Dans céramique PRE 001b 2049 Restes carbonisés Dans céramique PRE 002 1011 Charbons - PRE 003 1003 Charbons - PRE 004 2018 -2031 Charbons Clayonnage PRE 005 2018 -2031 Torchis brûlé Clayonnage PRE 006 2043 Charbons - PRE 007 2049 Charbons - PRE 008 2051 Charbons - Sources

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39 LE ROUX et LECERF 1973a : LE ROUX (C.-T.) et LECERF (Y.) - « Le souterrain de l'Âge du Fer de la Motte en Sizun (Finistère) », Annales de Bretagne, LXXX, 1973 : 79-87.

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Cartographie :

Cadastre : www.cadastre.gouv, Ministère du budget, des comptes publics et de la fonction publique, 2007.

Cadastre napoléonien Saint-Tugdual : Archives départementales du Morbihan, 1842.

40 Carte géologique Rostrenen 1997 : BOS (P.), CASTAING (C), CLÉMENT (J.-P.), CASSARD (D.), MARTIN (P.) - Carte géol. (1/50 000), feuille Rostrenen (312), Notice explicative par P. Bos, J.P. Clément, J. Chantraine, F. Lemeille, et coll., BRGM, Orléans, 1997.

Carte topographique Rostrenen 2001 : Carte topographique 0718 E (1/25 000), Rostrenen, IGN, Paris, 2001.

41 Table des figures

Fig.l : localisation de la commune de Saint-Tugdual 7 Fig.2 : localisation du site sur la carte IGN 7 Fig.3 : vue de la parcelle ZL 43 sur le cadastre de 1999 8 Fig.4 : vue de la parcelle D4 513 sur le cadastre de 1842 8 Fig.5 : géologie de la commune de Saint-Tugdual 9 Fig.6 : vue aérienne de la forêt de Brignolec et situation de l'enceinte 10 Fig.7 : inventaire des sites et monuments de la commune de Saint-Tugdual 11 Fig.8 et 9 : vues de la couverture végétale sur le talus externe et du front de taille de la carrière 13 Fig.10 : implantation des sondages et relevé microtopographique du site 15 Fig.ll et 12 : vues générales des Sondages 1 (vu du S-O) et 2 (vu de l'O-N-O) après décapage 15 Fig.l3 : plan général des Sondages 1 et 2 16 Fig.l4 : coupes générales des Sondages 1 et 2 17 Fig. 15 : creusement de fondation du talus interne 19 Fig.l6 : plan du système talus-fossé-talus au niveau du Sondage 1 19 Fig. 17 : coupe du système talus-fossé-talus au niveau du Sondage 1 20 Fig. 18 : coupe du fossé au niveau de l'extension du Sondage 2 21 Fig. 19 : US 2025, blocs de parement rejetés dans le fossé au niveau de l'entrée 22 Fig.20 : mobilier associé au système talus-fossé-talus 23 Fig.21 : éléments céramiques associés au système talus-fossé-talus 23 Fig.22 : classes de blocs de parement issus de l'US 2025 23 Fig.23 : plan et coupes du système de souterrain au niveau du Sondage 2 24 Fig.24 : vue avant fouille de l'ouverture du puits d'accès et des aménagements liés à cette dernière 25 Fig.25 : éléments de clayonnage présentant des angles d'assemblage issus de l'US 2018-2031 26 Fig.26 : céramiques communes issues des US 2018-2031 et 2041 27 Fig.27 : céramiques fines issues des US 2018-2031 et 2041 28 Fig.28 et 29 : vues du puits d'accès et de la Salle 1 en cours de fouille 29 Fig.30 et 31 : vues de l'entrée des deux galeries et du comblement de la galerie sud 29 Fig.32 : céramiques issues de l'US 2049 30 Fig.33 : céramiques issues de l'US 2051 30 Fig.34 : mobilier associé au souterrain 30 Fig.35 et 36 : aménagements linéaires est et nord, pouvant correspondre aux fondations d'un bâtiment surplombant le souterrain 31 Fig.37 et 38 : aménagement linéaire ouest et localisation des trois aménagements liés au possible bâtiment surplombant le souterrain 32 Fig.39 et 40 : plan des aménagements rencontrés au niveau de l'entrée dans le Sondage 2 et vue du talus externe et du sol 2016 33 Fig.41 : vue du lambeau de sol 1019 rencontré au pied du talus interne dans le Sondage 1 33 Fig.42 : céramiques issues des US 1000 et 2005 34 Fig.43 : mobilier issues des US 2008, 2018-2031, 2041 et 2049 35 Fig.44 : la ligne d'enceintes située au nord de l'Aër 36 Fig.45 : essai de remontage des blocs de parement issus du fossé 38 Fig.46 : essai de remontage des blocs de parement issus du fossé 38

42