Passeport Pour La CAN 2013
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Passeport pour la CAN 2013 XIXe COUPE D’AFRIQUE DES NATIONS DE FOOTBALL Afrique du Sud 19 janvier – 10 février 2013 Réalisé par RFI multimédia 1 2 INTRODUCTION Cette XIXe Coupe d'Afrique des nations se déroule dans un pays habitué aux grands événements. L'Afrique du Sud, nation déjà hôte en 1996, organise cette CAN 2013 avec des infrastructures (stades, routes, aéroports...) sans équivalent sur le continent. Les Sud-Africains abritent ce tournoi en lieu et place d'une Libye déstabilisée par la guerre. Rien d'insurmontable donc, a priori, pour un pays qui a organisé la Coupe du monde 2010. Cette CAN 2013 est en outre une aubaine pour l'équipe nationale sud-africaine qualifiée d'office après avoir manqué les deux dernières éditions. Les Bafana Bafana vont tenter de fédérer à nouveau le public, comme ils l’ont fait lors du sacre de 1996. Le sélectionneur Gordon Igesund et ses joueurs ne sont pas pour autant les têtes d'affiche du tournoi. La Zambie, championne d'Afrique en titre, est l'équipe à battre. Les autres favoris supposés viennent d'Afrique de l'Ouest : il s'agit de la Côte d'Ivoire, du Mali et du Ghana, respectivement 2e, 3e et 4e en 2012. Cette CAN sera sans doute le baroud d’honneur international de deux monuments du football africain : l’Ivoirien Didier Drogba et le Malien Seydou Keita. L’Afrique du Nord aura aussi son mot à dire : pour la première fois depuis 2004, l’Algérie, le Maroc et la Tunisie sont réunis. L’émulation devrait être forte entre les trois sélections maghrébines. Rayon nouveautés, le Cap-Vert effectuera ses grands débuts en phase finale. Les Cap-Verdiens ont écarté le Cameroun lors de qualifications raccourcies pour cause de passage de la Coupe d’Afrique des années paires aux années impaires. Ces éliminatoires ont également été fatales à l’Egypte, sept fois championne d’Afrique, ou au Sénégal, sorti par la Côte d’Ivoire. Au final, seules neuf équipes présentes en 2012 sont toujours là en 2013, mais le spectacle devrait encore être au rendez-vous, un an plus tard. Avec la qualité de l’accueil local, toutes les conditions seront réunies. 3 TABLE DES MATIERES LA LÉGENDE DE LA CAN 5 LE PALMARES 22 LEUR PASSÉ EN COUPE D’AFRIQUE 65 LES FACE-A-FACE 82 CAN 2013 : PRÉSENTATION 95 PRÉSENTATION DES ÉQUIPES 101 4 LA LÉGENDE DE LA CAN LES 28 ÉDITIONS 1ère édition : l'Égypte remporte le tournoi (10-16 février 1957 au Soudan) Le 10 février 1957 à Khartoum, quatre pays auraient dû prendre part à la première édition de la Coupe d’Afrique des nations. Mais l’Afrique du Sud fait faux bond. Le régime de l’apartheid ne pouvant pas concevoir qu’une équipe multiraciale joue sous ses couleurs comme l’exigent les trois autres pays. Seuls l’Égypte, l’Éthiopie et le Soudan participent donc à la compétition. Le premier règlement de la CAN prévoit un tournoi par élimination directe. Le tirage au sort déjà effectué avec l’Afrique du Sud avait donné comme programme des demi-finales Egypte-Soudan et Ethiopie-Afrique du Sud. Les Éthiopiens estiment donc qu’ils ont gagné par forfait contre l’Afrique du Sud. Leur argumentation est acceptée. Le premier match de la CAN se joue donc entre Soudanais et Égyptiens. Ces derniers s’imposent sur le score de 2 buts à 1. Les Égyptiens ouvrent le score, les Soudanais rétablissent la parité, avant de s’incliner sur un but d’Ad-Diba, la grande vedette du tournoi. Le 16 février, il est l’auteur des quatre buts de l’Égypte qui bat en finale l’Éthiopie (4-0) et remporte le premier trophée offert par Abdelaziz Abdallah Salem, un des pères fondateurs de la Confédération africaine de football (CAF). 2e édition : l’Égypte aux couleurs de la République arabe unie (22-29 mai 1959 en Égypte) Le Caire abrite la deuxième édition de la CAN, mais au lieu de l’Égypte, le pays organisateur est la République arabe unie. Subtilité politique ! Gamal Abdel Nasser a fusionné son pays avec la Syrie. Mais aucun joueur issu de Syrie ne figure dans l’équipe de RAU. La formation qui a remporté le premier trophée a complètement changé. Seuls deux joueurs, notamment Al-Fanaguili, font partie de la nouvelle équipe dans laquelle joue un certain Al Gohari. Cette compétition se déroule sous la forme d’un championnat entre le pays hôte, l’Éthiopie et le Soudan, les mêmes équipes que deux ans auparavant à Khartoum. Premier match, le 22 mai 1959 : la RAU ne laisse aucune chance à l’Éthiopie pulvérisée 4-0. Trois jours plus tard, le Soudan ôte toute chance à l’Éthiopie qu’il bat par 1 but à 0. Le dernier match décisif entre le Soudan et la RAU est âprement disputé. Le pays organisateur s’impose par 2 buts à 1. 5 3e édition : l’Éthiopie inscrit son nom au palmarès (14-21 janvier 1962 en Éthiopie) Pays cofondateur de la Confédération africaine de football, l’Éthiopie organise la CAN, en 1962. Elle peut espérer une participation record car depuis deux ans la plupart des États africains ont accédé à l’indépendance. Mais Addis- Abeba n’accueille que deux nouveaux venus : la Tunisie et l’Ouganda alors que le Soudan déclare forfait. Quatre sélections (Égypte, Éthiopie, Ouganda et Tunisie) jouent le tournoi disputé suivant le système de l’élimination directe. e 14 janvier 1962 dans le stade Hailé Sélassié rénové et d’une capacité de 30.000 spectateurs, l’Éthiopie bat la Tunisie par 4 à 2 en match d’ouverture. Les Éthiopiens ont un précieux allié avec l’altitude, car la capitale éthiopienne est située à 2 500 mètres. Pour la seconde demi-finale, l’Égypte élimine l’Ouganda, l’autre novice de la compétition par 2 buts à 1. Le 21 janvier 1962 sous les yeux de l’empereur Hailé Sélassié, la finale oppose l’Égypte à l’Éthiopie. Les visiteurs égyptiens prennent les devants et mènent à la mi-temps par 1 but à 0 sur une réalisation d’Abdelfatah Badawi. L’Éthiopie revient au score. L’Égypte reprend l’avantage par Badawi encore mais les locaux réussissent à égaliser une deuxième fois à quelques minutes du coup de sifflet final intervenu sur la marque de 2 à 2. Pendant les prolongations, Itlalo et Menguistou se chargent d’inscrire les deux buts de la victoire éthiopienne. On ne peut pas expliquer le succès des Éthiopiens par leur seule résistance à l’altitude. La sélection éthiopienne, conduite par un ancien entraîneur de l’équipe de Yougoslavie, Milosevic, a aussi produit un excellent jeu collectif. La Tunisie termine à la quatrième place après un large succès (3-0) aux dépens de l’Ouganda. 4e édition : la naissance du Black Star (24 novembre-1er décembre 1963 au Ghana) Six équipes sont présentes à la CAN organisée dans les deux principales villes du Ghana : Accra et Kumasi. Il s’agit, outre le pays organisateur, de l’Égypte, l’Éthiopie, le Nigeria, le Soudan et la Tunisie. Le fait que le Ghana soit le premier pays d’Afrique noire à abriter cette compétition n’est pas dû au hasard. Le pays est dirigé par un homme politique, Kwame Nkrumah, qui considère le football comme un puissant moyen de répandre ses idéaux panafricanistes. Pour la première fois, deux groupes de trois équipes sont constitués. À Accra évoluent l’Éthiopie, le Ghana et la Tunisie. À Kumasi, sont en concurrence l’Égypte, le Nigeria et le Soudan. 6 Le Ghana termine en tête de la poule d’Accra après un match nul contre la Tunisie (1-1) et une victoire contre l’Éthiopie (2- 0). Dans l’autre poule, c’est le Soudan qui gagne de justesse le droit de disputer la finale puisqu’il totalise le même nombre de points que l’Égypte. Chacune de ces deux équipes a battu le Nigeria. L’Égypte par 6 buts à 3 et le Soudan sur la marque de 4 buts à 0. Leur confrontation s’est soldée par un nul (2- 2). Le 1er décembre 1963, à Accra, le Ghana bat nettement le Soudan, en finale, par 3 buts à 0. Son attaquant vedette, Mfum, est l’auteur d’un doublé. C’est le début du règne du Black Star. 5e édition : le Ghana confirme sa suprématie (12–21 novembre 1965 en Tunisie) La Tunisie accueille la 5e édition à laquelle participent cinq autres équipes. En dehors du tenant du titre, le Ghana, le Congo-Léopoldville, la Côte d’Ivoire et le Sénégal font leurs premiers pas dans la compétition. L’Éthiopie est présente pour la cinquième fois d’affilée (un record). Les Ghanéens sont impressionnants. Ils dominent nettement les matches de leur poule, à Sousse, contre le Congo (5-2) et la Côte d’Ivoire (4-1). Dans la poule de Tunis, les locaux après une nette victoire (4-0) contre les Éthiopiens sont tenus en échec par les Sénégalais (0-0). Ces derniers ont battu les Éthiopiens par 5 buts à 1 alors que les Tunisiens ont remporté leur match contre les mêmes adversaires par 4 buts à 0. La CAF décide que les Tunisiens terminent en tête. Étonnement et réclamations des officiels sénégalais, la CAF confirme sa première décision. La Tunisie joue donc la finale contre le Ghana, le 21 novembre 1965, au stade Zouiten de Tunis. Les Ghanéens ouvrent le score par Odoi à la 37e minute, les locaux égalisent par Chetali à la 47e minute avant de prendre l’avantage par Chaibi à la 67e minute.