no d’ordre 38

Université Cheikh Anta Diop de Dakar Faculté des Sciences et Techniques >-9~4?c3

THESE -:

Présentée par Abdoulaye DIOP

pour obtenir le grade de

DOCTEUR DE TROISIÈMECYCLE ._ DE BIOLOGIEANIMALE

Èpidémiologie du Paludisme dans le delta du Salourn (, Sénégal) r6le d’AnopheZes pneLm dans la transmission

soutenue le 11 décembre 1998 davant la commission d’examen :

Président : Mr. Bhen Sikina TOGUEBAYE ’ .- Membres : MM . Ousmane FAYE Lassana KONATE Oumar GAYE ,i Jean-François MOLE2 ! Mme Laurence LOCHOUARN ~’ Y / -- c”~l,QS Li’eC;Uc; I~:‘~Luti ” tr‘i’EC: i ~j.-yivj ) niWPï~~ï~~~~~~r----1 .- ce trmxzil à - AUüh, L2Tout Tuissant et Miséricordieux;

- son Trophète Mouh~med~,~~ ;

- ma mère Aminuta ZXop (in mémorium >;

- mon père yamar Diop, omniprésent par ses prières, son attention et surtout sa grande diponibilité pour nous ses enfants ; - mes grands parents que je garde en mémoire à travers les souvenirs des uns et des autres ;

- mes tuteurs Birane Baye et son épouse A@éye Couru Baye : Votre soutien a été constant et sans faille. Je ne pourrais pas étaler ici tous les bienfaits que vous m’avez apportés. Acceptez mes remerciements ;

_- - mes frères et soeurs : M6aye Diop, Kiné .faCi A@éye Diop, Anta /‘.. ,“, ~i~p, Sathé Diop, Baye Diop, A6dourukhmane Diop et CQ~tim Dbp

9 - mes “épouses” : Bathé Diagne,Marième Qotn, Aïda FalletKhdy YaKet leurs enfants ;

- mon très cher homonyme : R6doulizye Diop

- mes “fils” et neveux : MafalL CoumGa Baye, Tendu Baye, Tupis %Oye, Murième %Oye,Yacine $Oye, Bintu, I6rQhimu, Couru et Aminata ;

- mes amis : N6aye t&û, Xliou Diop, H?ou Çuèye, O,usmane Kane, Tape Qing, IGrahima %iam, I6rahimu Diallb, Mady Cob .. .

- mes chéries : Arame S’@iaye Y@, (j%tou ?@oné N$bye, Khady 2@ne Çuèye, Kiné Se& Ami Njdiaye Diallo et Da6a Faye ZXou.

- Sodéye Simon $zye chef de ,village de Djilor et son épouse YU $gua Dioufqui nous ont réservés un très grand accueil et se sont toujours comportés comme nos vrais parents. - à tous mes camarades de promotion. Cette étude a bénéficié d’un appui financier de l’.Association des Universités Partiellement ou Entièrement de Langue Française (AUPELF/UREF) par le biais d’une prime de recherche et de l’Institut Français de Recherche pour le Développement en Coopération (ORSTOM).,,- Ce travail a été réalisé au laboratoire d’Écologie Vectorielle et Parasitaire du Département de Biologie Animale de la faculté des Sciences et Techniques de l’Université C.A.D. de Dakar, sous la direction du Professeur Ousmane FAYE et aux laboratoires de Zoologie Médicale et de Paludologie du Centre ORSTOM de Dakar, sous la direction de Didier FONTENILLE et de Jean François MOLE~. REMERCIEMENTS - A Monsieur le Directeur de I’ORSTOM au Sénégal, pour nous avoir accueilli au sein de l’Institut et mis à notre disposition le matériel nécessaire pour mener à bien notre formation. Soyez en remercié. - Au Pr. Ousmane FAYE, qui nous a proposé ce sujet de recherche très intéressant. Vous avez guidé ce travail avec une grande rigueur scientifique. Vous nous avez toujours accueilli avec beaucoup de sympathie et de disponibilité. Malgré vos multiples occupations, vous n’avez jamais ménagé vos efforts pour nous aider à réaliser ce travail. Nous profitons de l!occasion pour vous témoigner de toute notre reconnaissance et de notre gratitude. - Au Dr. Jean François MOLE~, auprès de qui nous avons toujours trouvé disponibilité et compréhension. Votre suivi constant de nos travaux, . vos suggestions et vos qualités humaines nous ont été d’un très grand réconfort. Nous vous en sommes très reconnaissants. - Au Pr. B.S. TOGUEBAYE à qui nous remercions d’avoir accepter de présider le jury de notre thèse, malgré ses nombreuses charges administratives et professorales. Nous gardons toujours en mémoire le sérieux et la pondération avec lesquels vous nous avez dispensé les différents enseignements. Ce jury nous offre l’occasion de vous exprimer toute notre admiration. - Au Dr. Lassana KONATE, qui par ses suggestions et ses directives a participé à l’élaboration de ce mémoire. Nous garderons de vous ce sens élevé du travail parfait. Soyez assuré de notre ferme détermination à rester fidèle à cet esprit de rigueur. - Au Pr. Oumar GAYE, qui nous a honoré en acceptant de participer au jury de notre thèse. Veuillez trouver ici le témoignage de notre très grand respect et de toute notre sympathie. - Au Dr. Didier FONTENILLE, qui nous a accordé un très grand accueil- dans son laboratoire de Zoologie Médicale où nous avons appris diverses techniques utilisées en biologie moléculaire et en immunologie. - Au Dr. Laurence LOCHOUARN, d’avoir accepté de faire partie des membres du jury de notre thèse et de nous avoir fait bénéficier de son expérience sur la technique ELISA. - Au Dr. Vincent ROBERT, pour avoir mis à notre disposition toute sa documentation. - Au Pr. Jean MOUCHET, pour avoir inspiré ce travail dans la mangrove et pour nous avoir conseillé tout au long de son déroulement. Veuillez trouver ici le témoignage de notre très grand respect. - A tous les membres de notre équipe de terrain, plus particulièrement Tonton Abdoulaye Diop, Moussa Diagne et Cheikh Yade du SLAP de Thiès, Oumar Niang, Malick Diouf, Pape Mbaye, Teddy Diop et Malick Faye. Ce mémoire est le fruit de votre effort et de votre courage dans un esprit de solidarité et dans le but de toujours mieux faire. - A notre géographe Abdoulaye Faye et notre cartographe Oumar Sall. 1 A mes collègues et camarades de laboratoire, plus particulièrement Mawloud Diallo, Ibrahima Dia, Mathurin Diatta, Yamar Bâ, Farba Faye, .Fatou Bâ, Cheikh Sokhna, Mariama Sène, Ami Niang et Demba Sarr, qui à différents niveaux, ont bien voulu nous apporter leur soutien. - Aux techniciens de I’ORSTOM, plus particulièrement Louis Barbosa, Kalidou Bâ, Hubert Bassène, El Hadji Bâ, Pape NDiaye, Vieux Hilaire, René Biagui, Gora Ndiaye et tous les autres. - Aux personnels des postes de santé de Fimela, Marlothie et Palmarin, plus particulièrement Aïda Thiam et sa famille, Ahmadou Sané et Séga Sarr. - Aux chefs et aux populations des villages de Simal, Djilor, Marloth, Diakhanor et Djifère, qui nous ont offert d’excellentes conditions de séjour. - Au Sous Préfet et au chef de CR de l’arrondissement de Fimela qui nous ont pemns de recueillir diverses données concernant la zone. - A Mbagnig Diop, notre superviseur à Djifère. - A tout ce qui de près ou de loin ont contribué à la réalisation de ce travail. SOMMAIRE

INTRODUCTION ...... 1 1. PRÉSENTATION DE LA ZONE D’ÉTUDE ...... 1. Situation administrative et géographique ...... 2. Géologie et géomorphologie ...... 5 3. LE réseau hydographique ...... 7 4. Climat ...... 8 5. Végétation...... 9 6. Démographique ...... 10 7. Activités socio-économiques ...... 11 8. Infrastructures sanitaires ...... 12 II. MÉTHODES D’ÉTUDE...... 14 1. Choix des villages d’étude ...... ;...... 15 2. Étude entomologique ...... 17 2.1. Échantillonnage des populations culicidiennes...... 17 2.2. Traitement du matériel récolté ...... 19 2.3. Détermination des indices entomologiques de la transmission ...... 19 2.4. Origine des repas de sang ...... 22 2.5. Identification des espèces du complexe An.gambiae...... 22 2.6. Autres indices entomologiques de la transmission ...... 24 3. Étude parasitologique...... 27 4. Analyse statistique des résultats ...... 28 III. RÉSULTATS ...... 29 1. Volet entomologique...... 30 1.1. Bioécologie des stades préimaginaux ...... 30 1.1.1. Nature des gîtes larvaires ...... 3O 1.1.2. Inventaire de la faune culicidienne préimaginale ...... 34 1.1.3. Salinité de l’eau des gîtes ...... 35 1.2. Inventaire de la faune culicidienne imaginale ...... 35 1.3. Identification des espèces du complexe An. gambiae ...... 37 1.3.1. Répartition des espèces en fonction des localités...... 37 1.3.2. Répartition saisonnière et annuelle des espèces ...... 39 1.4. Dynamique des populations d’An. gambiae s.Z...... 39 1.4.1. Densités de populations...... 39 1.4.2. Comportement de piqûre...... -42 1.5. Origine des repas de sang ...... 53 1.5.1. Indice d’Anthropophilie ...... 53 1.5.2. Repas de sang d’origine animale ...... 55 1.6. Taux de parturité ...... 56 1.6.2. Variations saisonnières du taux de Parturité ...... 59 1.6.3. Variations horaires du taux de Parturité ...... 59 1.6.4. Variations du taux de Par-unité selon les espèces ...... 62 1.6.5. Comparaison entre le Taux de parturité et la densité agressive...... 62 1.6.5. Comparaison du taux de parturité entre femelles agressives et femelles endophiles ...... ~...... ~...... ~...~....~.~...~.....~..~.~...... ~~ 62 1.7. La transmission ...... 62 1.7.1. Taux d’infection ...... *...... 62 1.7.2. Le taux d’inoculation entomologique...... 70 1.7.3. Paramètres entomologiques ...... 72 2. Volet parasitologique ...... 74 2.1. La prévalence parasitaire ...... 74 2.1.1,Lesindicesplasmodiquesdelaprévalence,...... +..... LI...... a. . . . ,....74 2.1.2. Densité Parasitaire de la prévalence...... 78 2.1.3. ‘Espèces plasmodiales ...... *...... a... 81 2.1.4. L’indice gamétocytaire ...... 81 2.2. Étude de la Morbidité palustre ...... 83 2.2.1. Indices Parasitaires chez les consultants suspects ...... 83 2.2.2. Variations de 1’IP en fonction des localités ...... 83. 2.2.3.Variations saisonnières et annuelles ...... 86 2.2.4. Variation des cas suspects et des IP en fonction de l’âge ...... 86 2.2.5. Variation des cas suspects et des IP en fonction de la température ...... : .89 2.2.6. Espèces plasmodiales ...... 89 2.2.7. Densités Parasitaires ...... 89 2.2.8. Estimation des cas réels d’accès palustre ...... 92 DISCUSSION ...... 93 1. Bioécologie de la faune anophélienne préimaginale ...... 94 2. Faune anophélienne ...... 95 3. Dynamique de la population anophélienne ...... 96 4. Comportement trophique ...... 97 5. Lieu de repos...... 98 6. Origine des repas de sang ...... 99 7. Taux de parturité ...... 100 8. La transmission ...... 101 9. La prévalence parasitaire ...... 103 10. Morbidité palustre ...... 105 CONCLUSION ...... 107 BIBLIOGRAPHIE ...... 111 INTRODUCTION Au Sénégal, l’épidémiologie du paludisme a fait l’objet de nombreux travaux; l’endémie palustre a été évaluée partiellement ou entièrement dans différentes zones biogéographiques, à travers ses composantes majeures : niveaux et modalités de la transmission, niveaux de l’endémicité, morbidité et stratégie de lutte. Néanmoins, dans certaines régions, il n’existe pratiquement pas de données fiables. C’est le cas du delta du fleuve bordant la mangrove au nord de la Gambie.

En Afrique de l’ouest, Anopheles gambiae s.l. constitue avec Anopheles jùnestus les vecteurs majeurs du paludisme. Le complexe An. gambiae est constitué de 6 espèces jumelles dont 3 qui diffèrent par leur comportement biologique et leur aptitude vectorielle sont présentes en Afrique de l’ouest. Si An. gambiae et An. arabiensis sont bien connus pour leur plasticité ecologique, An. melas reste inféodé à l’écosystème de mangrove où ses larves se développent dans les eaux saumâtres. Il est localisé au Sénégal, dans la zone côtière allant du delta du fleuve Sénégal au nord, à la limite sud du pays et à l’intérieur le long de certains cours d’eau jusqu’aux limites atteintes par la remontée des eaux salées marines. Ses proportions dans les échantillons de la faune endophile sont très variables. Dans le delta du fleuve Sénégal, il représentait 27,6% des membres du complexe An. gambiae (PETRARCA et al., 1987), dans les Niayes, une femelle a été rencontrée sur 315 femelles identifiées (FAYE et al, 1995) et à Pikine, un spécimen a été identifié parmi 92 femelles et 36 larves (VERCRUYSSE & JANCLOES, 1981). Il est mieux représenté au sud-du pays incluant la Gambie (BRYAN, 1979; 1980; BRYAN et al., 1982, 1983, 1987; FAYE, 1987).

Dans les zones où les trois espèces sont sympatriques, les ,contraintes liées à leur identification n’ont jamais permis une quantification précise du rôle de chacune d’elle dans la transmission du paludisme. Néanmoins An. melas est communément considéré comme le moins bon vecteur des espèces ouest africaines du complexe An. gambiae. Actuellement, les techniques de biologie moléculaire, en particulier la PCR (Polymerase chain reaction), permettent d’identifier les différentes *espèces du complexe An. gambiae quel que soit leur état physiologique.

Dans la mangrove des îles du Saloum, l’épidémiologie du paludisme n’a fait l’objet d’aucune étude au cours de ces vingt dernières années. Pour la mise à jour des données dans lesquelles la contribution d’An.

2 melas à la transmission sera estimée, une étude longitudinale entomologique et parasitologique a été effectuée de juin 1995 à janvier 1998 dans des localités du delta du Saloum.

Cette étude permettra d’une part, de disposer de données fiables et actuelles sur les vecteurs, la transmission, les niveaux de l’endémie et de l’incidence du paludisme dans la zone pour affiner la stratification de l’endémie au Sénégal et d’autre part, pour déterminer la part d’An. melas et les autres vecteurs présents dans la transmission du paludisme. -1

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t. . 1. PRÉSENTATION DE LA Z6NE D’ÉTUDE 1. Situation administrative et géographique

La zone du delta du Saloum se trouve dans la région administrative de Fatick. La région de Fatick est subdivisée en 3 départements qui sont Fatick, Foundiougne et Gossas. Le département de Fatick comprend les arrondissements de Fimela, Niakhar, Diakhao et Tataguine. L’arrondissement de Fimela est constitué de 4 communautés rurales que sont Palmarin, Fimela, Sesséne et Djilas et compte une commune, celle de Djofior.

La zone du delta du Saloum est située entre 13’35’ et 14OlO’ de latitude Nord et 16’13’ et 16’50’ de longitude Ouest. Elle est limitée au Nord par le département de Mbour, au Sud par la République de Gambie, à l’Est par la région de Kaolack et à l’Ouest par l’océan Atlantique. On retrouve d’Est en Ouest deux grands ensembles géographiques dans cette. zone du Saloum (Fig.1) : - Un ensemble continental vers l’axe Djinak- Missira Toubakouta - Un ensemble constitué de grandes îles séparées les unes des autres par un réseau de chenaux appelés “bolons” et séparé de la partie continentale par de longs chenaux de direction Nord-Sud. Cet ensemble, caractérisé par la présence de la mangrove, peut être subdivisé du Nord au Sud en 4 parties : + au Nord du fleuve Saloum, une zone de mangrove très dégradée et sillonnée de marigots parallèles, de direction Nord-Sud ; --+ entre les fleuves Saloum et Diombos, le groupe des.îles du Gandoul; -+ entre les fleuves Diombos et Bandiala, un ensemble constitué d’îles et d’îlots au large de Betanti ; + au Sud du Bandiala, le groupe des îles du Fathala qui se prolonge jusqu’à la frontière Gambienne.

2. Géologie et géomorphologie

Mis en place depuis la grande transgression Nouakchottienne (5500 B.P.), le delta du Saloum a peu à peu émergé par suite des dépôts de vases suivant le retrait progressif de la mer, et par des cordons sableux sous l’influence d’une dérive littorale nord sud (DIOP, 1980). Ainsi les formations de surface que l’on a identifiées sont : - sur la bordure immédiate des “bolons”, la zone de fluctuation des marées qui correspond à des vasières occupées par la mangrove; Fig. 1 : Delta du Saloum : Carte de situation

LEGENDE 4 Poste de Sant6 i EiJ Villages d’6tude : * t = Route prfncipale ____; Zone de Palmarin 0 Autres villages ; -i= Chef Lieu d’arron- dissement

ECHELLE

I 0 5 1pKm

L - à l’arrière des vasières, un terrain plat, dénudé, plus ou moins incliné, correspondant au domaine des “tannes” qui sont des étendues de vases salées n’étant plus sous l’influence des marées et pouvant présenter en surface des efflorescences salines. En fonction de la topographie et du lessivage des sels, cette unité peut être subdivisée en “tanne” nu, “tanne” herbu et “tanne” herbacé; - enfin les cordons sableux qui dominent cet ensemble et qui sont alignés et orientés dans la direction Nord-Sud, conformément à la dérive littorale.

3. Le réseau hydographique

Le delta du Saloum est une ria (vallée continentale ennoyée lors des grandes marées) dont les chenaux (“belons”) sont exclusivement parcourus par des eaux sursalées provenant des trois bras de mers : le Saloum, le Diomboss et le Bandiala (Marius 1985). ,Si au quaternaire récent, cette partie du bas Saloum a pu fonctionner comme un véritable delta avec des apports de matériels fins provenant de l’amont, il n’en est plus de même actuellement. L’influence “fluviatile” est quasiment nulle et se confinerait en saison humide à de très faibles apports (collecteur et évacuateur des eaux de ruissellement). Par conséquent, la pénétratïon profonde des influences marines et la très nette remontée par les marées de salinité et les marées dynamiques en font un des traits caractéristiques d’un estuaire inverse (DIOP 1978). La salinité de l’eau du fleuve est supérieure à celle de l’eau de mer, principalement en saison sèche. Cette salinité augmente au fur et à mesure que l’on remonte le fleuue. A Kaolack, elle atteint un maximum .de 102%0 (à cause de la forte évaporation). C’est ce phénomène qui est à l’origine de la formation de certaines unités morphologiques telles que les vasières à mangroves (très salées et très acides) et les tannes nus (surfaces sursalées, dépourvues de toute végétation).

Les réserves en eau douce souterraine sont en rapport avec l’importance des unités géomorphologiques, en particulier des cordons sableux et de la pluviométrie. Les nappes d’eau douce sont peu ou pas profondes (5-10 m), les aquifères profonds sont atteints par le biseau salé.

7 4. CIimat

4.1. Phviométrie

Le delta du Saloum est compris entre les isohyètes 400 mm et 1000 mm. Son climat est entre le type soudanien et soudano-sahélien avec une influence littorale marquée. Il est caractérisé par une saison des pluies de juillet à octobre et une saison sèche qui occupe le reste de l’année (Tableau 1).

Tableau 1 : Pluviométrie mensuelle en 1995, 1996 et 1997 (Station de Fimela)

Mois {auteur d’eau (mm) dombre de jours de pluies Mai-95 0 0 Jun-95 38,9 2 Jul-95 114,2 6 Aoû-95 391,9 15 Sep-95 115,5 7 oct-95 38 3 Nov-95 0 0 Déc-95 17,4 2 Jan-96 0 0 Cumul 698,5 33 Mai-96 0 0 Jun-96 10 1 Jul-96 243,6 9 Aoû-96 153,7 10 Sep-96 99,7 8 Oct-96 78,5 4 Nov-96 0 0 Déc-96 0 0 Cumul 585,5 32 Jun-97 0 0 Jul-97 40 2 Aoû-97 148 7 Sep-97 113 3 oct-97 0 0 Nov-97 0 0 Déc-97 0 0 Cumul 301 12

Les relevés pluviométriques de la station de Fimela ont montré que la saison des pluies débute en juin-juillet, la pluviométrie atteint un maximum en août et décroît lentement à partir de septembre, des pluies hors saison peuvent être notées en décembre (Tableaul). La pluviosité varie d’une saison à une autre; la hauteur d’eau enregistrée entre 1995 et

8 1997 a présenté de fortes variations (Tableaul). Il en est de même des moyennes annuelles de 1983-1988 (486,24 mm), de 1990-1994 (461,78 mm) et de 1994-1996 (650,7 mm). 4.2. Température et Humidité

Les données thermiques de 1995 dans l’arrondissement de Fimela ont montré que la température varie entre 23°C et 30,2”C avec une moyenne de 28,07”C. On constate qu’il fait plus chaud de mars à juillet et plus froid de décembre à février (Tableau2). Sur le littoral, l’hygrométrie est supérieure à 50% alors que l’intérieur est séc à faiblement humide (humidité relative inférieure à 50%).

Tableau 2 : Moyenne des températures mensuelles dans le département de Fatick en 1995

Mois Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc. l? 23 26,8 28,7 30,2 29,7 29,4 29,4 27,8 28,6 28,O 28,6 2692 _

4.3. Vents

En saison sèche, la région du delta du Saloum se trouve sous l’influence des alizés boréaux, ce qui fait que le rôle de l’anticyclone..des Açores devient prépondérant. Ainsi, l’alizé maritime souffle de l’ouest vers le continent et l’alizé continental (Harmattan) dans le sens inverse.

En saison des pluies, l’anticyclone de Sainte Hélène devient prépondérant; ce qui se traduit par l’installation de la mousson qui est responsable des pluies (DIOP, 1978). 5. Végétation

En dehors de celle des cordons sableux, la végétation est typique des zones de mangrove. Elle dépend des différents biotopes rencontrés dans ce milieu.

Au niveau des “tannes” nus, la remontée des sels en surface fait qu’il y a une disparition du tapis herbacé. Seules peuvent s’adapter à ce milieu certaines espèces végétales capables de supporter des teneurs élevées de salinité (2 35%0). Ces végétaux sont dotés de dispositifs C’ 9 morphologiques (présence de racines aériennes ou de pneumatophores), anatomiques (présence au niveau des pneumatophores de pores antisels) et physiologiques (rejet de l’excès de sel absorbé au niveau des feuilles). L’intérieur des sols étant très pauvre en oxygène et riche en hydrogène, pour se développer dans ce milieu asphyxiant, ces végétaux peuvent présenter un système racinaire à géotropisme négatif; c’est le cas de Avicenia africana. Dans ce milieu, on retrouve également Cesivium portulacastrum qui est aussi une espèce crassulessante capable d’emmagasiner beaucoup d’eau.

Au niveau de la mangrove (zone constamment inondée par l’eau de mer), la végétation présente une zonation caractéristique liée au gradient de la salinité. De l’intérieur vers la bordure, on distingue : -les Rhizophora mangle avec leurs racines échasses qui sont parfois mélangées avec quelques Avicenia africana et leurs pneumatophores ; - les Laguncularia racemosa qui sont associés aux Avicenia et au Rizophora ; - et les Conocarpus erectus qui peuvent venir jusqu’à la terre ferme.

Au niveau des cordons sableux, on trouve plusieurs especes végétales qui n’ont rien à voir avec la mangrove et les tannes. C’est le cas des espèces cultivées comme le palmier rônier (Borassus flabellifer, le palmier à huile (Eleais guineensis), le cocotier (Cocos nucifera) et des espèces naturelles comme : Cassia tora, Tamarindicus indica, Adansonia digitata ,..

6. Démographique

En 1988, la région de Fatick comptait 509 702 habitants avec un taux d’accroissement annuel de 1,7%. Le département de Fatick compte 208 978 habitants soit 41% de la population de la région. La population de l’arrondissement de Fimela est estimée à 13 418 habitants soit 6,4% de la population du Département. La population âgés de moins de 15 ans représente les 48,5 %, avec plus -de femmes que d’hommes au sein des groupes d’âges actifs.

L’essentiel de la population de l’arrondissement de Fimela est sérère (88%). Les autres ethnies sont les bambara (7%) et les minorités ouolof, pulaar et socé.

10 Si l’islam est la religion la plus pratiquée (91,7% de musulmans et 7,8% de chrétiens) dans la région de Fatick, le delta du Saloum est plus fortement marqué par une religion chrétienne associée à des pratiques animistes. Cependant, on assiste de plus en plus à une adhésion à la religion musulmane.

La migration est un phénomène très remarquable dans la zone d’étude. Elle concerne plus exactement les jeunes ‘femmes qui partent en zone urbaine comme ménagères et les jeunes hommes (15 à 30 ans). Elle tend à perdre son caractère saisonnier pour devenir définitive ; les émigrés ne revenant au village que lors des cérémonies traditionnelles ou familiales. Par conséquent, la population est plus représentée par les personnes âgées et les enfants de moins de 15 ans. Il existe aussi dans la zone une importante immigration comme dans le cas de Djifére qui est un village occupé temporairement par des familles de pêcheurs venus du nord (Saint Louis) ou du sud (Gambie) à cause de la forte concentration en poissons dans cette région surtout pendant la saison sèche.

Le niveau d’instruction est plus élevé chez les garçons que chez les filles. Dans la zone d’étude, chaque village (sauf Djifère) dispose d’une école primaire. Palmarin et Fimela ont chacun un collège d’enseignement moyen.

7. Activités socio-économiques

Dans la zone, l’unité de l’habitation est la concession avec à sa tête un chef de concession. L’habitat est regroupé formant ainsi des villages de dimensions moyennes et dirigé chacun par un chef de village. Les pratiques et les représentations religieuses se maintiennent tout en coexistant avec les attitudes et les croyances nouvelles.

L’arrondissement de Fimela qui est notre zone d’étude couvre une superficie de 1 118 Km2. Les 448 Km2 (soit les 2/5) constituent les terres cultivables et les 7,52 Km2 représentent la forêt classée. Ces ressources de terres sont constituées de 8% de sol deck, 13% de sol dior, 13% de sol deck-dior, 56,5% de tannes et 3,5% de bas fonds. Les points d’eau disponibles sont les puits, les céanes, les mares temporaires, et les forages.

La diversité des ressources du terroir (mangrove et plateau) est à l’origine d’usages multiples. La pêche, le sel, le bois, la récolte des

11 palmiers, des arbres fruitiers ainsi que le commerce constituent autant d’activités complémentaires à l’agriculture et à l’élevage. L’agriculture représente 80% des activités, suivie de l’élevage (lO%), de la pêche (5%), l’artisanat (3%) et le commerce (2%).

La saison des pluies est consacrée presqu’exclusivement à l’agriculture et à la riziculture tandis qu’en saison sèche, les activités se diversifient et les populations entreprennent des migrations rurales (pour la cueillette des ressources aquatiques ou des fruits d’arbres) et urbaines. Les principales cultures sont l’arachide, le mil et le riz.

Dans le domaine de l’élevage, le cheptel est essentiellement composé de bovins, caprins, porcins et ovins. Dans cette zone, le troupeau n’est pas destiné à la commercialisation mais plutôt à être utilisé lors des cérémonies villageoises (luttes traditionnelles, fêtes religieuses...) ou familiales (deuils, mariages . ..).

Des changements importants sont en train de s’opérer. Avec l’extension très rapide des “tannes” et les irrégularités de la pluviométrie, les rizières sont abandonnées (quelques petites parcelles sont exploitées par les femmes pour le riz et le maraîchage) et les villages sont la plus grande partie de l’année désertés; les migrations (urbaines et maritimes), la pêche, le commercé de contrebande et le tourisme demeurant les principales activités.

Le développement de la pêche est sans conteste un des phénomènes majeurs de ces 15 dernières années. L’introduction de nouvelles techniques, la diffusion de grandes pirogues de mer et leur motorisation, la mise en place de nouvelles filières commerciales de produits halieutiques sont autant de facteurs qui ont contribué au développement de ce secteur.

Le tourisme également se développe de plus en plus dans la zone avec l’installation des campements touristiques dans plusieurs villages. 8. Infrastructures sanitaires

Au niveau de l’arrondissement de Fimela, nous avons dénombré : - 1 centre de santé publique à Diofior ; - 6 postes de santé à Fimela, Samba Dia, Marloth, Marfafoko, Loul Sessene et Faoye ;

12 - 3 missions catholiques à Djilas, Palmarin et Faoye ; - 1 dépôt de pharmacie à Fimela. - des cases de santé sont implantées dans plusieurs villages.

Les infrastructures et le personnel sanitaire sont insuffisants; certains malades doivent faire plusieurs kilomètres pour aller au poste de santé et dans chacun de ces postes, toute la tâche revient à un seul infirmier. Le poste de santé de Fimela couvre les habitants de Fimela et ceux des villages de Djilor (lKm), Simal (2Km), Yayem (1Km) et Ndangane (10Km). Le poste de santé de Marloth couvre les villages de Marloth et de Marsoulou.. Le poste de santé de Palmarin couvre les “5 Palmarins” (Ngounoumane, Ngallou, Nguéth, Facao et Diakhanor) et Djifère. Il se trouve à Nguéth qui est distant de plus de 5 Km de Diakhanor et de Djifère.

Les évacuations sanitaires se font vers Diofior, Kaolack et Dakar.

La médecine traditionnelle a une emprise très importante dans cette zone; la population a une certaine conception des maladies et préfère le plus souvent. solliciter les guérisseurs traditionnels. I=l l 1. Choix des villages d’étude

La zone d’étude se situe au nord du fleuve Saloum à cause de son accessibilité meilleure. Dans cette zone, la mangrove se singularise par une très grande extension des tannes et une réduction considérable des aires de palétuviers. Les 5 villages sélectionnés appartiennent tous à l’arrondissement de Fimela (région de Fatick) et sont implantés sur des cordons sableux, ils sont tous peuplés de sérères en majorité.

1.1. Simal

C’est un village de 1668 habitants, situé en bordure d’un “bolon” d’une longueur de 2 Km qui le sépare de Fimela. La mangrove y est presque inexistante; on y retrouve seulement quelques Rizophora. Les activités principales sont l’agriculture et la pêche. Les habitations sont généralement de type traditionnel (murs en paille ou en briques et toit en chaume). Les animaux domestiques constitués en majorité de chevaux, ânes et chèvres restent à proximité des habitations. 1.2. Djilor

C’est un village de 1593 habitants situé à 1 Km de Fimela. Il présente la même disposition linéaire que Simal dans la direction est- ouest et est séparé de ce dernier par le “bolon”, large d’environ t Km . Les habitations sont le plus souvent “en dur” mais il en existe de type traditionnel. L’agriculture, le maraîchage et la pêche artisanale demeurent les principales activités. Les animaux domestiques sont représentés essentiellement par des porcs et des chevaux. La mangrove a disparu autour de ce village. Cependant une mangrove peu développée subsiste vers Fimela. 1.3. Marloth

Ce village est une île de 1108 habitants, accessible par le fleuve Saloum à partir du village de NDangane dont il est séparé d’environ 5 Km . Le village est séparé du fleuve par une tanne herbacée et inondable en hivernage par les eaux de pluie. On retrouve une mangrove dégradée en bordure du fleuve et plus dense sur la rive opposée à l’île dont elle est distante de moins de 500 m. Il y a autant d’habitations de type traditionnel

15 Zone à Anopheles melas

PHOTO 1: village de pêcheurs de Djifère

PHOTO II : gîte d’Anoplzeles rnelas en eau saumâtre à Djifère que celles de type moderne. L’activité principale est l’agriculture. Les chevaux prédominent parmi les animaux domestiques. 1.4. Palmarin Diakhanor

C’est un petit village de 469 habitants séparé de l’océan par une bande sableuse et du fleuve Saloum par une “tanne” inondable par les eaux de pluies. Les activités principales sont la pêche et la récolte des arches. La mangrove dégradée à proximité est plus développée à 1Km environ vers le Sud. Les porcs et chiens dominent parmi les animaux domestiques.

1.5. Djifère

Ce petit villa ge de pêcheurs compte 551 habitants. C’est une bande de terre située entre l’océan et le fleuve. A son extrémité sud, se trouve l’embouchure du Saloum (Pointe de Sangomar). Toutes les habitations sont en paille et les concessions sont très petites et très concentrées (Photo I). Ce village est occupé temporairement par des familles de pêcheurs venant du Nord ou du Sud du fait d’une mer poissonneuse dans cette localité, surtout pendant la saison sèche. A moins de 200 m’ des habitations, se trouve une petite cuvette où affleure une nappe superficielle présentant une végétation caractéristique de la mangrove (Photo II). Une mangrove à Avicenia est développée sur une dépression (lagune) régulièrement atteinte par la marée. 2. Étude entomologique

2.1. Échantillonnage des populations culicidiennes

Pour les stades préimaginaux, des prélèvements mensuels sont effectués. L’échantillonnage .des populations adultes de moustique est effectué par la récolte de la faune matinale résiduelle dans les habitations après pulvérisation intradomiciliaire de pyréthrine et par la capture nocturne sur homme adulte volontaire. 2.1.1. Prospection des gîtes larvaires

Lors du choix des villages d’étude, l’emplacement des points d’eau temporaires et permanents, les puits, céanes et autres réservoirs ont été répertoriés. La prospection des gîtes larvaires a été mensuelle tout au long de l’étude.

f- 2.1.2. Récolte de la faune culicidienne préimaginale

La méthode de récolte utilisée est celle du “dipping” avec comme matériel des plateaux à pansement et des louches pour les étendues d’eau peu profondes, (céanes, trous...) et pour les puits, les larves sont prélevées à l’aide d’un seau attaché à une corde.

-Des larves récoltées, quelques unes sont conservées dans de l’éthanol 70” pour une identification ultérieure et les autres conservées vivantes jusqu’à l’émergence des imagos.

A chaque prospection la faune et la flore du gîte sont déterminées et un prélèvement d’eau est effectués dans certains gîtes pour le dosage des sels dissous.

2.1.3. Récolte diurne de la faune résiduelle des habitations

Dans chaque village, la récolte de la faune résiduelle se fait le matin avant 9h dans au moins 10 cases habitées. Pour collecter les femelles au repos à l’intérieur des habitations, la technique d’aspersion.. de pyréthrinoïde est utilisée. L’insecticide est pulvérisé dans les cases en vue de récolter tous les moustiques qui s’y trouvent grâce à l’effet knock- down du produit. Avant la pulverisation, des draps sont étalés sur tout le sol de la pièce à traiter pour recevoir les moustiques. Après 10 minutes de fermeture hermétique, les draps sont ensuite soigneusement retirés et les moustiques qui s’y trouvent sont récoltés et conservés dans des boites de pétri dont le .fond est garni d’une couche de coton imbibé d’eau (pour éviter la dessiccation). Les femelles sont regroupées par espèce puis dénombrées. Les femelles d’An. gambiae s.l. sont ensuite classées selon leur état pysiologique en femelles à jeun, gorgées et gravides. Les résultats permettront de déterminer la densité par case des femelles d’An. gambiae s.l. et d’apprecier les comportements de repos des espèces du complexe An. gambiae. 2.1.4.Capture Nocturne sur Homme

Elles ont été effectuées à Djifère, Simal, et à Diakhanor (remplacé par Djilor par la suite). Dans chaque village, une équipe de quatre captureurs recrutés et formés avant le démarrage des enquêtes a été formée. Une case habitée et située dans une concession du village est choisie pour la capture qui se déroule simultanémment à l’intérieur et à l’extérieur (cour ou véranda) de la case de 21 h à 07 h du matin. Deux agents travaillent l’un à l’intérieur et l’autre à l’extérieur, de 21 h à 01 h, ils sont relayés par deux autres agents de Olh à 07 h. Chaque agent (qui sert d’appât et de capteur) est équipé d’une lampe torche, de tubes à hémolyse, de coton et de sachets portant le lieu et l’heure de la capture. Il prélève avant la piqûre les moustiques venus se poser sur ses jambes dénudées. Les captures sont organisées pendant deux nuits consécutives par mois et par village. Pour réduire l’effet individuel, une rotation des agents est effectuée à chaque séance de capture. 2.2. Traitement du matériel récolté

Les femelles de moustiques sont identifiées (genre et espèce) d’après leurs caractères morphologiques (GILLIES & DE MEILLON, 1968) et dénombrées par espèce. Seules les femelles d’anophèles vecteurs potentiels du paludisme sont fraîchement disséquées pour la recherche de sporozoïtes et pour la détermination de la parturité selon la méthode de DETINOVA (1945). La dissection a concerné aussi bien les femelles endophiles que celles capturées sur homme. Les femelles d’An. gambiae s.l. non disséquées et le reste des femelles disséquées sont placés dans des microtubes contenant: un dessiccateur et portant un numéro correspondant à celui du moustique sur la fiche de terrain. Les têtes et thorax serviront pour la recherche de l’antigène circumsporozoïtique par la technique ELISA et les reste de la femelle pour l’identification de l’espèce par la technique PCR (pour le complexe An. gambiae) 2.3. Détermination des indices entomologiques de la transmission 2.3.1. Age physiologique

Il existe plusieurs techniques de détermination de l’âge physiologique. Nous avons préféré la méthode’de DETINOVA (1945) qui est la plus couramment utilisée. La dissection des ovaires consiste à les extraire de l’abdomen du moustique dans une goutte d’eau distillée. Les ovaires sont séchés puis observés au microscope optique à l’objectif x 10 pour voir l’état des trachéoles. Ces trachéoles sont pelotonnées chez les

19 femelles nullipares et déroulées chez les pares. Pour les femelles nouvellement écloses, les trachéoles sont relativement longues par rapport à leur taille; les branches principales sont en conséquence contractées et repliées et les branches terminales étroitement enroulées en peloton. Pendant le premier cycle gonotrophique,, au fur et à mesure que l’ovaire grossit, les trachéoles s’allongent et les pelotons se déroulent. Après la ponte, les branches principales se contractent de nouveaux le long de la membrane ovarienne mais les branches terminales restent déroulées. Cependant, il faut remarquer que chez les femelles nullipares, lorsque les ovaires ont atteint le stade II fin ou le stade III, le déroulement des trachéoles commence à se produire et on ne peut plus se baser sur cet élément pour apprécier l’âge physiologique de’ ces moustiques. Des observations secondaires sont faites pour déterminer l’âge de ces femelles. La présence de larves d’hydracariens sur le corps du moustique est un indice de nulliparité car la femelle se débarrasse de ces parasites dès la première ponte. Il en est de même pour les tubes de malpighi qui sont généralement très chargés chez la femelle nullipare et vidés chez la femelle pare.

Pour les femelles récoltées dans la faune endophile, le développement ovarien de celles en état de gorgement ‘est bloqué au moment de leur capture en les conservant dans une glacière contenant de la glace jusqu’à leur dissection.

Le taux de parturité correspond au rapport du nombre de femelles pares sur l’ensemble des femelles pares et nullipares. 2.3.2. Infection plasmodiale

2.3.2.1. Recherche de sporozoïtes

La dissection des glandes salivaires consiste à les extraire (entre tête et thorax) des moustiques dans du sérum physiologique (NaCl à 9%u). Les glandes sont écrasées entre lame et lamelle et observées à l’objectif X40 pour la recherche de sporozoïtes. Selon la quantité et l’état des vecteurs capturés, la dissection a été exhaustive ou partielle. La recherche de sporozoïtes dans les glandes salivaires permet de déterminer 1’Indice Sporozoïtique (I.S.) ou la proportion de femelles infectées dans la population vectrice.

20 2.3.2.2. Recherche de l’antigène Circum-sporozoïtique

Elle a été réalisée par la méthode ELISA CSP. La technique utilisée est celle de WIRTZ et al (1987). Elle est basée sur la recherche de l’antigène CSP par des anticorps monoclonaux spécifiques de Plasmodium falciparum, P. malariae et P. ovale. La tête et le thorax de chaque anophèle, isolés dans un tube eppendorf, sont ramollis avec une solution de NP 40 pendant une heure avant d’être broyés dans du Tampon (BB). La méthode utilisée est celle du “sandwich”. Les plaques sont sensibilisées avec des solutions d’anticorps monoclonaux de capture mélangées à raison de 150 ~1 par puits et gardées à la. température ambiante pendant la nuit. Le lendemain, les plaques sont vidées sans lavage puis 205 ~1 de BB sont distribuées par puits pour saturer les sites de fixation des anticorps de captures. Après une heure, le broyat des anophèles est distribué dans les plaques à raison de 50 ~1 par puits. Pour chaque plaque, la première colonne ainsi que deux des trois derniers puits sont réservés aux témoins négatifs. Les trois derniers puits sont des témoins dont deux comme témoins négatifs (50 ~1 de BB) et le dernier puits sert de témoin positif (50 1.11de broyat de moustique infecté). Après deux heures d’incubation, les plaques sont vidées puis lavées deux fois avec du PBS-TWEEN 20. Les puits sont remplis à raison de 150~1 d’Acm conjugués à la péroxydase (ELISA screen). Pour une plaque, 30 ~1 (10 ~1 pour chaque espèce plasmodiale) sont ajoutés à 15 ml de BB. Après une heure, les plaques sont vidées et lavées quatre fois au PBS-TWEEN 20 puis 100 ~1’ de substrat à la péroxydase sont ajoutés par puits. Les plaques sont mises à incuber à l’obscurité pendant 30 mn puis 50 ~1 d’acide sulfurique 4 N sont ajoutés par puits pour arrêter la réaction. La présence du complexe anticorps/antigène/enzyme se traduit par un changement de coloration de la solution dans les puits positifs. La lecture des résultats est faite avec un lecteur ELISA à 450 et 650 nm et le seuil de positivité est fixé à deux fois la moyenne de la densité optique des témoins négatifs.

Pour confirmer l’infection et identifier l’espèce plasmodiale, les moustiques positifs sont testés en ELISA monospécifique. Le principe de 1’ELISA monospécifique est le même que celui du screen. Seulement la sensibilisation se fait séparément pour chaque espèce de PEasmodium.

-

21 2.4. Origine des repas de sang

La détermination de l’origine des repas de sang est basée sur des caractères sérologiques du plasma (recherche d’immunoglobuline G ou IgG). La méthode ELISA utilisée est celle de BEIER et al. (1988) légèrement modifiéepar FONTENILLE (com. personnelle). Cette technique consiste à faire agir sur les repas sanguins, des anticorps spécifiques d’hôtes potentiels (homme, bœuf, mouton, poule, cheval, chien et porc). Ces anticorps sont marqués par une enzyme (péroxydase) et en présence du substrat de cette dernière, une réaction colorée révèle la présence de 1’IgG à identifier. Le sang provenant de l’abdomen des femelles gorgées est étalé sur du papier filtre Wathman pour obtenir des spots. Au laboratoire, les spots sont découpés et élués dans 800 ~1 de tampon PBS (Phosphate Buffered Saline). Pour chaque anophèle, le sang est testé avec 5 anticorps marqués à la péroxydase (le plus souvent homme, bœuf, mouton, chien et cheval) à raison de 50 ~1 par hôte. Pour chaque plaque, deux colonnes sont utilisées comme témoins négatifs (50 ~1 de PBS par puits) et la rangée de la première plaque sert de témoins positifs (50 ~1 de sérum homologue par puits). Après trois heures d’incubation à-la température ambiante ou toute ’ la nuit à 4”C, les plaques sont vidées et lavées deux fois au PBS-TWEEN 20. Pour chaque rangée et dans chaque puits, 50 1.11d’antiglobuline conjuguée à la péroxydase mélangées à des sérums héterologues sont distribués. Après une heure, les plaques sont relavées quatre fois au PBS- TWEEN 20 puis 100 ~1 de substrat de la péroxydase sont distribués dans chaque puits. Après 30 minutes d’incubation à l’obscurité, 50 ~1 d’acide sulfurique 4N dans chaque puits permettent de bloquer la réaction. La lecture se fait au lecteur à 450 à 620 nm et le seuil de positivité est fixé à deux fois la moyenne de la densité optique des témoins négatifs.

2.5. Identification des espèces du complexe An.gambiae

La différenciation des espèces du complexe An. gambiae est réalisée par la méthode PCR (Polymerase Chain Reaction) de PASQUEWITZ et COLLINS (1990).

Cette technique PCR présente beaucoup d’avantages par rapport aux autres méthodes comme la cytogénétique (FONTENILLE et al, 1993). La méthode cytogénétique ne concerne que les seules femelles semi-gravides généralement récoltées dans la faune résiduelle alors que

22 les données sur la transmission sont plutôt obtenues à partir des captures sur homme. La PCR permet de connaître la proportion de chaque espèce dans les récoltes quelle que soit la méthode d’échantillonage utilisée (FONTENILLE et al, 1995).

La PCR est une technique d’amplification élective “in vitro”. Elle est basée sur la répétition de réplication de 1’ADN (Acide DésoxyriboNucleique) à partir d’amorces spécifiques (“primers”) et permet d’obtenir des dizaines voire des centaines de nanogrammes d’une séquence dont on a que des quantités infimes. La principale propriété de toutes les ADN polymérases est de ne pouvoir synthétiser le brin complémentaire qu’à partir d’une amorce. Cette propriété est mise à profit dans la technique PCR pour amplifier par réplications successives la séquence désirée. Il suffit pour cela de choisir des amorces oligonucléotides synthétiques capables de s’hybrider à ses bornes et de réaliser les réplications qui assurent la multiplication de la séquence encadrée par les amorces. Il est donc nécessaire de connaître les bornes de la séquence que l’on veut amplifier. Le nombre de copies de la séquence choisie double théoriquement à chaque cycle (réplication), son augmentation est exponentielle. Après:;.30 cycles, on obtient en moyenne une amplification de 106. La réalisation pratique passe par des cycles comprenant chacun les trois étapes suivantes : dénaturation ou séparation des brins de l’ADN à amplifier, hybridation des amorces et élongation (polymérisation) par une enzyme (Taq polymerase).

2.5.1. ADN de moustique

Il a été procédé par PCR directe en immergeant directement les pattes ou ailes du moustique dans le “mix”. En cas de PCR négative, on recommence à partir d’une extraction au phénol chloroforme.

2.5.2. Amorces spécifiques ou “primers”

Quatre amorces de 20 nucléotides distinguant les différences spécifiques dans les séquences d’espacements non traduites des gènes ribosaumiaux (Ribosomal DNA intergenic spacers) sont utilisées. Une amorce est commune aux trois espèces recherchées (UN), les trois autres sont chacune spécifique d’une des trois espèces du complexe An. gambiae.

-_ - i 23 hr Les séquences des oligonucléotides utilisés dans les réactions d’amplification sont les suivantes :

An. melas et An. merus TGA CCA ACC CAC TCC CT?-’GA

An. gambiae S.S. CTG GTT TGG TCG GCA CGT TT

An. arabiensis AAG TGT CCT TCT CCA TCC TA

Universel (UN) GTG TGC CCC TTC CTC GAT GT 2.5.3. Amplification

Toutes les réactions ont été réalisées avec un appareil de marque “Cetus 9600 Perkins Elmer”. Une patte ou une aile est directement immergée dans 2,5’ ~1 de tampon taq (100 mM Tris à pH 8,3, 500 mM KCl, 15 mM MgC12, 0,1% (w/v) gélatine), 0,012 ~1 de dNTP (100 mM pour chaque dNTP), 0,5 ~1 de chaque amorce (20 ng/pl), 0,15 p.1 (5 unités/pl) et 19,6 ~1 d’eau.

L’amplification se fait selon les conditions suivantes : 5 minutes à 94 “C suivi de 30 cycles (dénaturation pendant 1 minute à 94. “C, hybridation pendant 50 secondes à 50 “C et élongation à 72 “C pendant 50 secondes) et 5 minutes à 72 “C.

2.5.4. Identification des produits d’amplification

Les échantillons amplifiés sont ensuite séparés par leur poids moléculaire par electrophorèse sur gel d’agarose. L’amplification de 1’ADN d’An. arabiensis produit un fragment de 315 paires de base, celle de 1’ADN d’An. gambiae S.S.,un fragment de 390 paires de base et celle de 1’ADN d’An. melas, un fragment de 466 paires de base. 2.6. Autres indices entomologiques de la transmission

Les principaux paramètres entomologiques utilisés pour une analyse quantitative de la transmission du paludisme ont été définis à partir des formules de base développées par MACDONALD (1957) et GARRET- JONES (1964). Il s’agit, du taux d’inoculation entomologique, du taux quotidien de survie, de l’espérance de vie, de l’espérance de vie infectante, de la capacité vectorielle et de l’indice de stabilité.

24 2.6.1. Le taux d’inocuIation entomologique

C’est le nombre de piqûres infectées reçues par un homme en un temps donné. Il est calculé à partir de la formule de MACDONALD (1957) : h = ma.s où ma est le nom’bre de piqûre par homme et s la proportion de femelles infectées. Ce taux d’inoculation entomologique permet de mesurer l’intensité de la transmission et de suivre ses variations dans le temps et dans l’espace

2.6.2. Le Taux Quotidibn de Survie

Il permet de suivre la dynamique des populations vectorielles dans le temps et dans l’espace. Il peut être calculé d’après la formule de DAVIDSON (1954) :

où x représente la durée du cycle gonotrophique. Par cette formule, il faut admettre que le nombre quotidien d’éclosion est à peu près constant et compense les décès pour avoir une population en équilibre. Le taux de survie et la durée du cycle gonotrophique sont supposés être constants et indépendants de l’âge.

La durée du cycle gonotrophique a été déterminée par nous même en mesurant la durée entre 2 pontes successives d’An. melas. Des femelles ont été capturées directement par aspirateur à bouche dans les habitations et maintenues en survie individuellement dans des gobelets. La durée observée entre deux pontes successives est de 2 jours. Cette durée de 2 jours est aussi maintenue pour An. arabiensis par manque de données pour l’évaluer dans la zone.

2.6.3. ‘Espérance de vie (EV) et Espérance de vie infectante (EVI)

Elles sont calculées à partir du taux quotidien de survie et permettent d’estimer, selon les saisons, l’âge epidémiologiquement dangereux des populations de vecteurs.

EV = 1 / - Ln p EV1 = pn / -Ln p rz correspond à la durée du développement extrinsèque du Plasmodium chez l’anophéle. Il dépend de la température moyenne ambiante (T) dans la zone d’étude et est calculé à partir de la formule de MOSHKOVSKY ,195O (in MOLEZ et al. , 1996). n= 111 / T - 18 pn correspond à la fraction de la population de vecteurs qui survit à la durée du cycle extrinsèque ou cycle sporogonique du parasite.

2.6.4. Capacité vectorielle (CV)‘

La capacité vectorielle est définie comme le nombre de contacts potentiellement infectants par la population dectrice à partir d’un individu et par jour. Autrement dit, en un jour, un individu sera piqué en moyenne par ma femelles dont une fraction pn a une espérance de vie infectante EVZ. Chaque jour de sa survie, un moustique prendra a repas sur homme. En admettant que toutes les femelles ayant piqué cet individu deviennent infectées, on aura :

c=- ma2pn -1np

a correspond à la fréquence quotidienne des repas sur homme et permet d’estimer le degré de contact homme-vecteur. Il dépend de l’indice d’anthropophilie (IA) et de la durée, du cycle gonotrophique (x). Étant donné que cette durée est de 2 jours, nous avons : a= x * IA/2

2.6.5. L’indice de Stabilité (1st)

L’indice de stabilité est défini d’après MACDONALD (1957) comme étant le nombre de piqûres sur homme qu’effectue une femelle vectrice au cours de sa vie. Il dépend de la fréquence des repas de sang sur homme (a) et de la probabilité de survie durant une journée. 1st = a / - Ln p

L’indice de stabilité permet de différencier les zones à paludisme stable de celles à paludisme instable. Pour une valeur supérieure à 2,5, on

26 est en présence d’un paludisme stable. Entre 2,5 et 0,5, la situation est intermédiaire. Une valeur inférieure à 0,5 témoigne d’une instabilité dans la transmission palustre.

3. Étude parasitologique

Parallèlement à l’étude entomologique, une étude parasitologique et clinique a été effectuée dans la zone d’étude.

La prévalence parasitaire a été évaluée dans chaque village silectionné en fin de saison sèche (mai 1996 et juin 1997), au milieu de la saison des pluies (septembre 1996 et septembre 1997) et en début de saison sèche (décembre 1995 et novembre 1997). Un prélèvement de sang est effectué au niveau de la pulpe du doigt chez les enfants âgés de moins de 10 ans pour !a confection sur lames de gouttes épaisses et frottis.

De juillet 1996 à janvier 1998, les patients venus en consultation au niveau des postes de santé ( Palmarin Ngallou, Fimela et Marloth) et présentant un ou plusieurs signes évocateurs d’accès palustre (fièvre, céphalées, frissons...) ont fait l’objet d’un étalement sanguin (goutte épaisse). Les lames confectionnées sont ramassées à chaque passage mensuel pour estimer l’incidence du paludisme.

Pour toutes les lames, une coloration au Giemsa a été faite au laboratoire et la lecture au microscope optique s’effectue en immersion au grossissement x100.

Les observations permettent ‘de déterminer dans une population l’indice plasmodique et l’indice gamétocytaire, représentant respectivement les pourcentages de sujets dont les étalements sanguins révèlent des formes asexuées et sexués, quelle que soit l’espèce plasmodiale.

L’estimation de la densité parasitaire est faite sur la goutte épaisse, par l’examen d’un nombre de champs microscopiques suffisants pour dénombrer 1000 leucocytes. A partir de l’observation, on en déduit le nombre de parasites par microlitre de sang calculé sur la base d’une leucocytémie moyenne de 6000 leucocytes par microlitre de sang.

Pour l’expression des résultats, nous avons utilisé les correspondances en 6 classes (TRAPE, 1985) :

27 * Classe 0 : pas de parasite observé Y Classe 1 : parasitémie inférieure à 50 parastites par 1-11de sang Classe 2 : de 50 à 500 parasites par ~1 de sang Classe 3 : 500 à 5000 parasites par ~1 de sang Classe 4 : 5000 à 50000 parasites par ~1 de sang Classe 5 : parasitémie supérieure à 50000 parasites par 1-11de sang.

4. Analy-se statistique des résultats

Le test statistique utilisé pour l’homogénéité des résultats est la méthode du x* (chi carré) et le seuil de signification est situé à p = 0,05.

28

._ _ - -. III. RÉSULTATS

29

-.-- _. __ _ - _ ..- _ . - . -.______._.. 1. Volet entomologique

1.1. Bioécologie des stades préimaginaux

1.1.1. Nature des gîtes larvaires

Des prospections de gîtes larvaires ont été effectuées à l’extérieur et à l’intérieur des différents villages de juin 1995 à juillet 1997. La nature des gîtes larvaires varie selon les localités ; nous en avons recensé une dizaine de types appartenant à trois catégories. (Tableau 3) :

- gîtes permanents (GP) : quatre types (GPl, GP2, GP3 et GP4) ;

- gîtes temporaires (GT) : Trois types (GTl, GT2 et GT3) ;

- gîtes résiduels (GR) : Trois types (GRl, GR2 et GR3).

À Simal, des -céanes (GPl) et des trous d’emprunt (GP2) servant d’abreuvoir pour les animaux domestiques pendant la saison sèche, sont creusés le long du cours d’eau. Pendant la saison des pluies, l’eau des gîtes est claire, douce et pauvre en végétation. Dès le début de la saison sèche, elle devient un peu saumâtre dans les céanes qui communiquent avec l’eau de mer, se trouble dans les trous non utilisés et est souvent peuplée d’espèces végétales flottantes comme les Pistia sp et les Lemna sp (Photos 2 et 3). Des larves d’anophèles associées parfois à celles de CuZex sont récoltées tout au long de l’année dans certains de ces céanes et trous.

À Djilor, les principaux gîtes larvaires correspondent au remplissage d’une “tanne” par les eaux de pluies (GTl). Ces gîtes s’assèchent complètement dès le début de la saison sèche. Il existe aussi des céanes (GPl) situés à plus de 500 m du village et utilisés pour le maraîchage en saison sèche et pour la riziculture en saison pluvieuse. En saison sèche, les céanes tarissent après arrosage des cultures et leur remplissage se fait pendant la nuit. Un seul céane ne tarissait pas mais il était très boueux car très sollicité. Ceci fait qu’aucune larve de moustique n’ait été retrouvée pendant la période sèche au niveau des céanes. À l’intérieur du village, une flaque d’eau dépourvue de larves de moustique et servant d’abreuvoir pour les porcs s’est formée tout près de la borne fontaine. Cette borne fontaine est alimentée par un forage (eau saumâtre) qui alimente aussi d’autres villages (Dangane, Yayeme). La recherche de

30 TABLEAU 3 : Larves de Culicidae en fonction des types de gîtes dans les différentes localités étudiées

Localités : SIMAL DJILOR MARLOTH DJIFEE DIAKHANOR TYPES DE GITES : GPl GP2 GPl GTI GT3 GRl GP4 GTl GRl GP3 GP4 GT2 GTl GRl GR2 GR3 GTl GT3 GRl

An. gambiae eau douce +,++------+----+- An. melas ----II +-=i------c. quinquefasciafus 7,,7--++-+-+------C. decens ++------+------

C. tfjtaenjwnchus ------+ - .------

Aedesaegypti --L-I----- + m- - - ++---

+ = gîte positif GP = gîte permanent GT = gîte temporaire GR = gîte résiduel - = gîte négatif GP 1 = céane GT 1 = collehon d’eau de pluie GR 1 = collection d’eau de mer GP 2 = trou d’emprunt GT 2 = trou de crabes GR 2 = pneu GP 3 = nappe supperfkielle GT 3 = borne fontaine GP 4 = puit

,‘, ,. Zone à Anopheles arabiensis

PHOTO III : gîte d’AnopheZesarabiensis (céane) à Simal (eau libre)

PHOTO IV : gîte d’Anopheles arabiemis (céane) à Simal (couverture de Pistia sp.) . larves d’An. melas dans les collections résiduelles (GRI) d’eau en marge du “bolon” a été négative.

À Marloth comme à Djilor, l’inondation des “tannes” par les eaux de pluies constitue les gîtes essentiels (GTl). Mais en plus, il existe au milieu du village une grande dépression (qui sert maintenant de dépôt d’ordures) qui pendant les périodes de fortes pluies se remplit jusqu’à déborder sur les maisons voisines (GTl). Les prospections larvaires montraient une prolifération de Culex dans cette zone de dépression. Des CuZex ont été aussi récoltés au niveau des puits, surtout pendant la saison sèche. A part les collections résiduelles sur les rives du fleuve (GRl), nous n’avons pas trouvé de gîte potentiel d’An. melas ; la mangrove étant pauvre en bordure du village, et plus développée sur la rive opposée mais non accessible à cause de la vase.

A Djifére, il existe des gîtes permanents (GP3) correspondant (photo 4) à une nappe superficielle (comme dans les Niayes), réduits en flaques d’eau très polluées et seulement productives en CuZex en saison sèche. Cette nappe se remplit pleinement lors de la remontée du niveau de la mer par un phénomène d’infiltration. Ce remplissage a eu lieu en ;1996 et en 1997 à partir du mois de mai. C’est à partir de ce moment que des larves d’anophèles ont été récoltées dans ces gîtes. Deux gîtes ont été recensés, l’un à eau claire peuplé de plus d’AnopheZes que de CuZw et l’autre à eau trouble (dépôt d’ordures) exclusivement peuplé de CdZex. Dès les premières pluies, les gîtes fusionnent et se transforment en une sorte de mare. La densité des larves d’anophèles diminue considérablement, en milieu de saison des pluies (septembre), les larves d’anophèles sont très rarement retrouvées dans ce gîte. Pendant cette période, les larves d’anophèles n’ont été récoltées que dans les trous de crabes (GT2) se trouvant dans la zone de dépression et, en bordure des collections d’eau de mer. Ces collections d’eau de mer (GRl) qui se sont for-r-néesentre l’océan et le village, lors des périodes de grandes marées ont été négatives en prospection larvaire.

Nous avons également retrouvé des gîtes temporaires (GTl) qui correspondent à des zones de dépression dues à un désensablement par la population pour la construction d’un campement touristique. Ces gîtes sont remplis par les eaux de pluies et sont colonisés par les larves de Culicidae. De même, au niveau du déversoir du château d’eau de Djifére, se forme en permanence une petite flaque qui sert d’abreuvoir aux chiens mais dépourvue de larves de moustiques. La présence de larves d’Aedes est observée dans les canaris (GR2), les puits (GP4) et dans les pneus (GR3) qui les bordent.

À Diakhanor il existe une zone de dépression entre le village et l’océan qui est remplie à certaines périodes par les eaux de débordements de la mer (GRl) et une “tanne” (GTl) du coté opposée, inondable pendant la saison pluvieuse. Il faut noter que ce village n’est pas loin de Djifére et se trouve dans la même situation écologique que celui ci. Des larves d’clnopheles ont été récoltées dans les eaux résiduelles autour de la borne fontaine (GT3) en fin de saison pluvieuse (novembre).

1.1.2. Inventaire de la faune culicidienne préimaginale

Toutes les larves d’AnopheZes déterminées sont celles d’An. gambiae s.l. et exclusivement d’An. gambiae d’eau douce au niveau de Simal. Des larves d’An. gambiae d’eau douce ont été aussi récoltées à Diakhanor au niveau de la borne fontaine et à Djifére au niveau de la dépression remplie d’eau de pluies. Au niveau de la dépression à eau saumâtre de Djifére, seules des larves d’An. melas ont été récoltées.

Concernant les Culicinae, certaines espèces sont retrouvées aussi bien dans les gîtes à eau douce que dans ceux à eau salée (Tableau 3) . Il s’agit de CuZex decens et CuZex quinquefasciatus. A Djifere, CuZex quinquefasciatus est retrouvé en saison sèche et au début de la saison pluvieuse dans le gîte à eau saumâtre. A Marloth, CuZex quinquefasciatus est retrouvé dans les puits en saison sèche et dans la dépression servant de dépôt d’ordure pendant la saison des pluies. CuZex decens a été récolté dans la dépression à eau saumâtre de Djifére et dans les céanes à eau douce de Simal. Dans ces deux villages, cette espèce n’a été rencontrée qu’en saison des pluies (juillet-août). CuZex tritaeniorynchus a été récolté en milieu de saison des pluies (septembre) dans le gîte à eau saumâtre de Djifére. L’abondance des larves de Culicinae était très faible au moment où le gîte était négatif en larves d’AnopheZes.

A Djifére, des larves d’Aedes aegypti ont été récoltées dans les canaris, les puits et dans les pneus qui les entourent.

34 . 1.1.3. Salinité de l’eau des gîtes * La salinité a varié de 0 à 23,3 g/l de NaCl selon les localités. Nous avons récolté des larves d’An. gambiae d’eau douce dans des gîtes dont la salinité de l’eau remonte jusqu’à 3g/l de NaCl. Il s’agit de l’eau des céanes de Simal qui peuvent être en communication avec l’eau du bolon lors de la remonté de la marée et de l’eau de la borne fontaine de Diakhanor. Pour le cas de Simal, quelque soit la durée des échanges d’eau entre le bolon et les céanes, la salinité ne dépasse pas 3g/l de NaCl. A Djifère, l’abondance des larves d’An. melas avait varié en fonction de la salinité qui à son tour dépendait de la pluviométrie. Elle a été plus importante en mai-juin au niveau de la dépression et d’octobre à décembre dans les trous de crabes (Tableau 4).

Tableau 4 : Évolution de la salinité des gîtes à An. melas et à An. gambiae d’eau douce à Djifère.

Période (mois) : juin août octobre décembre février avril

Nappe 22s 2,l - 4,7 4,9 12,6 22 superficielle: (t-9 c-1 c-1 c-1 (3 Trous de crabes : ND ND 23 3 ND i (S) (+$ i-> Eau de pluie ND ND 1,67 239 ND ND (+> (+> (+) = Gîte positifs à An. gambiae d’eau douce (+*) = Gîte positifs à An. melas (-) = Gîtes négatifs ND = pas de mesure 1.2. Inventaire de la faune culicidienne imaginale

1.2.1. Faune culicidienne endophile

De juin 1995 à décembre 1997, 16242 femelles de Culicidae ont été récoltées en faune résiduelle dans 1220 habitations. Cette collecte correspond à 8745 Culicinae et 7497 Anophelinae soit respectivement 54% et 46% de la faune (Tableau 5). An. gambiae s.l. représente les 43% de cette faune culicidienne endophile et 98,29% des femelles d’AnopheZinae collectées. Dans toutes les localités, c’est l’espèce anophélienne prédominante (Tableau 5). An. pharoensis a été plus fréquemment récolté à Djifère et à Diakhanor. An. rufipes est plus fréquemment retrouvé à Simal, Djilor et Marlothie.

35 . I ‘\ J ‘1

TABLEAU 5 : Faune culicitlicnnc dcoltée selon Ics nM~odes d’échantilloJlnage i Villages SIMAL DJILOR MARLOTH DIAKHANOR DJIFERE TOTAL Méthodes SH FR SH FR SH FR de capturc SH FR SH FR FR (nombre) (14) (302) (15) (176) (310) (2) (216) (18) (216) (4% (1220)

An. gambiae sl 5 8 1664 252 231 1224 3 730 168 3521 481 7370

% I 98,3 96,45 100 92,77 98,39 100 99 100 99,4 99,79 98,29 An. pharoensis 1 0 0 0 1 0 4 0 20 ,l 25

% 1,7 0 0 0 0,08 0 0,5 0 0,56 0,21 0,33

An. r@ïpes 0 60 0 18 19 0 2 0 3- 0 102

% 0 3,48 0 7,23 1,53 0 Or3 0 0,08 0 1,36

Ttx Anophelinne 5 9 1724 252 249 1244 3 736 168 3544 482 7497

% 10 67 27 12 34 73 40 4,77 59 9,53 46,16

Ttx Culicinae 513 861 685 1840 2432 20 1098 3355 2514 4573 8745

% 90 33 73 88 66 87 60 95,23 4 1 90,46 53‘84

Ttx Culicidae 572 2585 937 2089 3676 23 1834 .3523 6058 5055 16242

(nombre) = nombre de séances de captures ou nombre de cases effectuées SH = capture nocturne sur sujet humain FR = récolte de faune résiduelle endophile matinale 1.2.2. Faune culicidienne agressive de nuit

6 séances de captures nocturnes soit 12 hommes-nuits ont été effectuées en novembre et décembre 95 à Simal, Diakhanor et Djifère. La faune agressive était de 11 An. gambiae s.l. (1 à Simal, 3 à Diakhanor et 7 à Djifere) et de 75 Culicinae (5 à Simal, 20 à Diakhanor et 50 à Djifère). Vu la faiblesse de la densité agressive anophélienne, les séances de captures ont été suspendues et reprises en juin 1996.

De novembre 1995 à février 1997, 49 séances de capture ayant totalisé 98 homme/nuit ont permis de capturer 5055 femelles de Culicidae dont 482 Anophelinae (9,5%) et 4573 Culicinae (90,5%). En dehors d’une femelle d’An.pharoensis capturée à Simal, toutes les femelles d’anophèles appartiennent au complexe An. gambiae (Tableau 5).

1.3. Identification des espèces du complexe An. gambiae

L’identification par la méthode PCR des espèces du complexe An. gambiae a porté sur 346 femelles dont 263 provenant de la faune résiduelle et 83 des captures sur homme.

Les 83 femelles agressives identifiées sont composées de 2 An. gambiae S.S. (~VO), 49 An. arabiensis (59%) et 32 An. melas (39%) (Tableau 6). Les 44 femelles capturées à l’intérieur sont identifi:ées comme An. arabiensis (22) et An. melas (22) et les 39 autres de l’extérieur sont constituées de 2 An. gambiae, 27 An. arabiensis et. 10 An. melas . Les 263 femelles endophiles identifiées sont composées de 11 An. gambiae S.S. (5%), 109 An. arabiensis (41%) et 143 An. melas (54%). 1.3.1. Répartition des espèces en fonction des localités

La répartition des espèces a varié en fonction des localités étudiées (Tableau 6). An. melas est dominant à Djifère (86%) et à Diakhanor (95%), alors qu’An arabiensis prédomine dans les villages de Simal (88%), de Djilor (62%) et de Marloth (82%). An. gambiae S.S. est très faiblement représenté dans la zone d’étude. Dans les localités où prédomine An. arabiensis, An. melas est plus abondant dans la faune endophile que dans celle capturée sur homme.

37 1 I

TAIlLEAU 6 : Distribution ch difl%rentcs espèces du complexe Au. purh’ae selon les localités

Lccalités SIMAL DJILOR MARLOTH DIAKHANOR DJIFERE Type de capture FRH s-l FRH s-l FRH FRH FRH s-l Mois/ Espèces gb, ar. ml. gb. ar. ml. gb. ar. ml. gb. ar. ml. gb. ar. ml. gb. ar. ml. gb. ar. ml. gb. ar. ml. Juin 95 Nb. 3 6 % 100 100 .-,...... ---....-. ..-- . .. ..-.- -...... -..P....". ..-- ~ _-_-.- ..--. -"."--.-...- Juil. 95 Nb. 2 1 4 4 2 3 3 2 10 1 2 4 18 à oct. 9.5 % 10 70 20 25 37 37 15 67 7 8 17 75

NOV. 95 Nb. 2 8 5 3 à Déc. 95 % 100 100 100 100 .. --...... -...- -- -- .--. -"- .-...-P ____~ -.Y- -.. .-.-...... --_ Avr. 96 Nb. 2 1 3 66 0 1 7 à Juin. 96 % 100 1 0'0 100 13 87 Jull. 96 Nb. 24 1 10 1 11 4 1 25 2 6 2 1 12 1 7 0 0 19 à Oct. 96 % 100 9 91 6 69 25 -4 89 7 ' 75 25 8 92 13 87 lot Nov. 96 Nb. 8 1 1 4 1 4 10 4 o- 5 4 21Janv. 97 % 100 100 100 71 29 56 44 Mars 97 Nb. 1 à.Juin 97 % Oct. 97 Nb. 1 3 % 100 Nov. 97 Nb. : 3 % 100 TOTAL Nb. 3 50 4 1 11 0 3 16 7 1 32 2 3 27 3 0 1 21 2 15 111 0 6 30 % 5 88 7 8 92 0 11 62 27 3 97 6 9 82 9 0 5 95 2 12 86 0 17 83

gb. = Anopheles gambiae S.S. ar. = Anopheles arabiensis ml. = Anopheles melas FRH = faune résiduelle endophile SH = capture nocturne sur homme A Djifère, les proportions des différentes espèces du complexe sont comparables pour les deux méthodes d’échantillonnage (Tableau 6). 1.3.2. Répartition saisonnière et annuelle des espèces

En saison sèche, An. arabiensis est la seule espèce retrouvée dans le secteur Simal-Djilor-Marlothie (SDM). Dans le secteur Djifère- Diakhanor (DD), An. melas est la seule espèce identifiée en juin 1995, de ’ novembre 1995 à mai‘1996 et d’octobre 1997 à novembre 1997. Une femelle d’An. arabiensis a été capturée en juin 1996 à Djifère. De novembre 1996 à juin 1997 An. melas est associé à An. arabiensis avec une prédominance de ce dernier dans la faune résiduelle, on a enregistré 61% d’An. arabiensis (15/24) vs 39% d’An. melas (9/24) (Tableau 6).

Dans la zone à prédominance An. arabiensis, les femelles d’An. melas et d’An gambiae S.S.n’ont été retrouvées que pendant la saison des pluies avec une abondance très faible. Inversement, An. arabiensis et An. gambiae sont faiblement représentés dans la population anophélienne du secteur DD en saison des pluies.

1.4. Dynamique des populations d’An. gambiae s.l. 1.4.1. Densités de populations

1.4.1.1. Densité au Repos à l’Intérieur des Habitations

La Densité moyenne au Repos à l’Intérieur des habitations (DRI) dans la zone d’étude est de 4,9 femelles par case (F/C). Elle a été de 3,7 F/C dans le secteur SDM et de 6,2 F/C dans celui de DD. Elle a varié en fonction des localités dans chaque secteur. La densité la plus élevée, 8,4 F/C, a été notée à Djifère et la plus .faible, 1,2 F/C à Djilor (Tableau 7).

Pour toutes les années et pour toutes les localités, elle a été plus importante en saison des pluies (8,8 F/C en moyenne) qu’en saison sèche (2,8 F/C en moyenne). La DRI maximale est toujours observée au mois de septembre. La DRI est comparable pour les années 96 et 97 à Simal (6,9 F/C vs 6,4 F/C), Marloth (3,0 F/C vs 2,8 F/C) et Djifère (9,0 F/C vs 10,9 F/C). Elle a été relativement plus faible en 1995 à Simal (1,3 F/C) et Djifère (2,9 F/C) mais plus importante à Marloth (7,6 FK).

39

i TABLEAU 7 : Variations saisonnières de la Densité au Repos (DRI) dans les habitations d’An. gambiae selon les localités

Mois SIMAL DJiLOR MARLOTH Moy. DL4KHANOR DJIFERE Moy. Juin 95 0 093 0915 - 0,6 096 Juil. 95 1,s I 032 0985 - 1 1 Août 95 2 091 1 1,03 _ 2,5 2,5 Sept. 9.5 _ 2,6 27,2 14,9 - 891 891 oct. 95 481 491 Moyenne 7 175 7,4 9,-i 6 452 - 399 399 Nov. 95 1,6 _ 16 8,8 ,5 2,9 3,20 D-k.95 1,2 _ 185 1,35 Of2 OPI 0,15 Janv. 96 073 - 051 os2 OPI 091 0,lO Fe-<. 96 0 _ 0 0 0 091 0,05 hfars 96 1,9 0 0 0,63 or1 0 0,05 Avr. 96 0,2 0 0 0,07 0 0 0,oo Mai 96 2,2 0 0 0,73 0 794 3,70 Juin 96 8 Of4 0 298 0 Il,4 5,70 Moyenne 1,93 091 232 1,41 0,49 2,75 7,62 Juil. 96 296 093 0 0,97 414 21,6 13,00 Août 96 10,l Os8 095 3,8 288 5,4 4,lO Sept. 96 23 10,5 33,2 22,23 394 27,9 15,65 Oct. 96 26,3 5,9 4,7 12,3 24,5 1 7. 20,75 Moyenne 15,5 424 996 9,83 8,78 18 13,38 Nov. 95 3,4 or5 095 1,47 4,8 13,8 9,30 Déc. 95 296 0 0 0,87 074 3,6 2,00 Janv. 97 1,7 os1 0 0,6 Os5 5,6 3,05 Fev. 97 or2 0 051 OfI 0 511 2,55 ?vlaTs 97 1,9 0 0 0,63 0 5,l 2,55 Avr. 97 2,6 0 0 0,87 0 098 0,4.0 LMai 97 26,3 0 0 8,77. 0,l 19,8 9,95 Juin 97 18,2 096 0 6,27 111 34,7 17,90 Moyenne 7,lI Of2 0,07 2,45 0,86 17,l 5,96 Août 97 0,6 _ 013 Of45 _ 2,3 2,3 Sept. 97 2394 _ 29,5 26,45 _ 8,s 8,s oct. 97 Y,4 _ Or8 111 28 28 Moyenne 8347 - 10,2 9,33 I 72,9 12,93 Nov. 97 0 - Or3 0915 _ 4 4 Déc. 97 0 - 0 0 - Il,9 Il,9 MOS'. S.S. 4,$2 0,13 1 ,14 1,93 0,68 6,91 3,79 MOS’. S.P. 8,iï7 2,86 9,75 7,06 8,78 11,60 io,o7

1VIOYENNE 5,83 792 4,007 3,68 ~3 8,45 6,17

Moy. S.P. = moyenne en saisondes pluies Moy. S.S.= moyenne en saisonsèche

42

-- . . ! !

TABLEAU 8 : Variationsmensuelles et localesdu Taux d’Agressivitéd’An. gambiae s.l.

LOCditCS SIMAL DJILOR DJIFERE Zone d’étude Mois H/N IntCrieur ExtCrieurMoyenne H/N Intérieur Extérieur Moyenne H/N Int&ieur ExtCrieur Moyenne H/N Intérieur Exkieur Moyenne Jun-96 _ _ _ _ 2 1 2 1,s 4 5,5 9 7,25 6 4 6,33 5,16

Jul-96 4 0,5 0 0,25 4 1 1 1 4 12 3 7,5 12 4,5 1,33 2,96

Aoû-96 4 0,s 2 1,25 : 4 395 9 6,25 4 10,5 0 5,25 .12 4,83 3,67 4,25 Sep-96 4 6 5 5,5 4 32 37 34,5 4 22,5 1,s 12 12 20 14,5 17,25

kt-96 4 7 7 7 '4 20 19 19,5 4 7 0,5 3,75 12 11,33 8,83 10,08

ùov-96 4 0 0,5 0,25 4 085 Of5 '1 '4 6,5 0 3,25 12 2,67 0,33 1,5 Xc-96 2 0 0 0 2 0 0 0 4 1 Os5 0,75 8 0,5 0,25 0,37

[an-97 2 0 0 0 2 0 0 0' 2 i 1 1 6 0,33 0,33 0,33

G-97 2 0 0 0 2 0 0 0 2 0 0 0 6 0 0 0 Moyenne 2 6 1,75 1,81 1,78 28 6,44 7,61 7.,:08 3 2 ' 7,33 1,72 4,53 86 5,35 3,95 4,66

@I/N) = Nombre d’Hommes appâts par Nuit Agressivité anophelienne(intérieur et extérieur) calculde en nombre de Piqûres par Homme par Nuit (PHN) 1.4.1.2. Taux d’agressivité pour l’homme. (TAH)

Dans la zone d’étude, le TAH moyen est de 4,66 Piqûres par Homme par Nuit (PHN) avec 5,35 PHN à l’intérieur et 3,95 PHN à l’extérieur (Tableau 8).

L’agressivite moyenne est de :

- 1,78 PHN (intérieur : 1,75 PHN ; extérieur : 1,81 PHN) à Simal,

- 7,08 PHN (intérieur : 6,44 PHN ; extérieur : 7,61 PHN) à Djilor

- et de 4,53 PHN (intérieur : 7,33 PHN ; extérieur : 1,72 PHN) à Djifère.

Les premières femelles agressives sont capturées en fin de saison sèche (5,16 PHN en juin ). L’agressivité est caractérisée par ‘une augmentation régulière de juillet à septembre OUun pic de 17,25 PHN est noté suivie d’une réduction brusque en fin de saison des pluies (avec un taux de réduction de 91% du TAH dès le mois de novembre) et d’une absence totale de femelles agressives en saison sèche.

1.4.2. Comportement de piqûre

1.4.2.1. Cycle d’agressivité

A Simal et à Djilor, l’agressivité des femelles de Culicidae est de type unimodal (fig. 2). La population culicidienne agressive augmente régulièrement à partir de 21h et un pic est atteint respectivement à 02 h à Simal et 03 h à Djilor. L’augmentation est suivie d’une baisse pour le reste de la nuit. A Djifére, l’agressivité est de type bimodal avec deux pics dont l’un situé à 23 h et l’autre à 04 h.

Les femelles d’An. arabiensis présentent un cycle d’agressivité de type unimodal à Simal et bimodal à Djilor (fig. 3). A Simal, le pic est situé à 02 h. A Djilor, le premier pic est situé à 24 h et le second à 03 h. A Djifère, les femelles d’An. melas présentent un cycle d’agressivité de type bimodal (fig. 3). Les heures de pics correspondent à celles de Djilor.

Pour les femelles exophages, l’agressivité est de type unimodal à Simal et Djilor et bimodal à Djifère (fig. 4). Les pics sont situés à 02 h et 24 h respectivement à Simal et Djilor. A Djifère, le premier pic se situe à 24 h et le deuxième à 03 h. Pour les femelles endophages, la courbe

42 .

Fig 2 : Cycle d’agressivité des Culicidae en fonction des localités

500 T

-1-w Djilor

Djifére

- ..

Fig 3 : Cycle d’agressivité d’An. gambiae s.l. selon les localités

5 40 E f 35 2

L = 5 25 - C- - Simal ”

/ p Djifére

43 .

Fig. 4 : Cycle d’agressivité d’An. gambiae s.l. selon les localités et selon les lieux de capture

22h 23 h 24 h 01 h 02 h 03h 04h 05h 06h 07 h SIMAL

22h 23 h 24 h 01 h 02h 03h 04h 05h 06h 07 h DJILOR

25 T 20

15

10

5

0 22 h 23 h 24 h 01 h 02 h 03h 04h 05h 06h 07 h DJIFERE

p Intérieur -s- Extérieur

44

- . _ - - ,. .-. ____.,,...__- I l d’agressivité présente une allure en dents de scie pour toutes les localités. Le pic principal se situe à 04 h à Simal, à 03 h à Djilor et 01 h à Djifêre.

Dans toutes les localités, les femelles d’An. gambiae s.l. ont une activité de piqûre plus faible dans la première que dans la deuxième moitié de la nuit (Tableau 9). En moyenne, 40% des femelles sont capturées de 21 h à 01 h contre 60% de 01 h à 07 h dans la zone d’étude.

Tableau 9 : Proportion des femelles agressives d’An. gambiae s.l. en fonction de la première et deuxième moitié de la nuit

Heure 21h à Olh Olh à 07h

An. gambiae Nombre % Nombre %

Sirnal 21 36,8% 36 63,2%

Djilor l-06 42,1% 146 57,9%

Djifère 61 37,9% 100 62,1%

Zone d’étude 188 40% 282 60%

1.4.2.2. Endophagie

Le taux d’endophagie est respectivement de 49% (28/57), 46% (117/252) et 81% ( 131/161) à Simal, Djilor et Djifëre.

De 21 h a 01 h, la densité agressive est plus importante pour les femelles capturées à l’extérieur que celles capturées à l’intérieur à Simal et à Djilor (respectivement 57,1% contre 42,9% et 59,4% contre 40,6%). De 01 h à 6 h, la densité des femelles endophages est relativement plus importante que celle des femelles exophages à Simal (52,8% contre 47,2%) alors qu’à Djilor, il y’a autant de femelles capturées à l’intérieur qu’à l’extérieur. Dans les captures de la dernière heure (06 h à 07 h), les femelles exophages sont relativement plus abondantes. A Djifére, le taux d’endophagie est de 86,9% et 78% respectivement de 21 h à 01 h et de 01 h à 07 h.

c 45 .- . Fig. 5 : Comparaison du taux d’agressivité et de la densité au repos c à I’intèrieur

25 20 15 10 5 0 Jun-96 Jul-96 Aoû-96 Sep-96 Oct-96 Nov-96 Déc-96 Jan-97 Fév-97 SIMAL

Jun-96 Jul-96 Aoû-96 Sep-96 Oct-96 Nov-96 Dec-96 Jan-97 Fév-97 DJILOR

Jun-96 Jul-96 Aoû-96 Sep-96 Oct-96 Nov-96 Déc-96 ’ Jan-97 Fév-97 DJIFERE

N----- DRI ---O--- TAH

46

“(‘1 jJ , .::+. ._,.-- -.------.... -.. .- _ .$;,,Y< .-.._ _-..____._ -----. __. - _--.- ., Localités SIMAL DJILOR MARLOTH TOTAL’ 1 DIAKHANOR DJIFERE TOTAL 2 Saison Eff. Go Gr Eff. Go Gr Eff. Go Gr Eff. Go Gr Eff. Go Gr Eff. Go Gr Eff. Go Gr Juil. à Oct. 95 42 12 27 40 33 7 258 151 99 340 196 133 - - - 210 142 62 210 142 62 % m 29 64 - 83 18 - 59 38 - 58 39 - - - - 68 30 - 68 30 Nov. à Juin 96 169 86 64 4 0 4 267 163 97 440 249 165 57 41 13 242 121 99 299 162 112 % 5138 - - 100 - 61 36 - 57 38 - 72 23 - 50 41 - 54 3s Juil. à Oct. 96 620 272 319 175 48 114 384 175 190 1179 495 623 604 123 460 896 306 518 1500 429 978 % - 44 51 - 27 '65 - 46 50 - 42 53 '20 76 - 34 58 - 29 65 Nov. à Juin 97 579 239 248 12 8 4 6 1 5 597 248 257 69 17 48 1624 663 873 1693 680 921 YO s 41 43 - 67 33 - 17 83 - 42 43 - 25 70 - 41 54 - 40 54 Juil. a Oct. 97 254 103 143 - - - 306 129 146 560 232 289 - - - 390 247 122 390 247 122 % 4156 - - - 42 48 - 41 52 - - - - 63 31 - 63 31 Nov. h Dèc. 97 0 0 0 - - - 3 1 2 3 1 2 - - - 159 74 73 159 74 73 % m - 33 67 - 33 67 - - - - 47 46 - 47 46 Saison sèche 748 325 312 16 8 8 276 165 104 1040 498 424 126 58 61 2025 858 1045 2151 916 1106 70 43 42 - 50 io - 60 38 - 48 41 - 46 48 - 42 52 - 43 51 Saison des pluies 916 387 489 215 81 121 948 455 435 2079 923 1045 604 123 460 1496 695 702 2100 818 1162 % s 42 53 - 38 56 - 48 46 - 44 50 - 20 76 - 46 47 - 39 55 TOTAL 1664 712 801 231 89 129 1224 620 539 3119 1421 1469 730 181 521 3521 1553.1747 4251 1734.2268 740 s 43 48 - 39 56 - 51 44 - 46 47 - 25 71 - 44 50 - 41 53

Eff. = effectif Go = femelles goigées Gr = femelles gravides ’ 1.4.2.3. Comparaison du taux d’agressivité et de la densité au repos

A Simal, la DRI est plus élevée que le taux d’agressivité à l’intérieur enregistré aux mêmes périodes. A Djilor, c’est le taux d’agressivité à l’intérieur qui est plus élevé que la DRI. A Djifère, la DRI est légèrement plus élevée que le taux d’agressivité, sauf en août (fig. 5).

1.4.2.4. Endophilie / Exophilie

Au niveau de la zone d’étude, les femelles endophiles d’An. gambiae s.l. étaient constituées en moyenne de 43% (3155/7370) de gorgées, 50% f3737/7370) de gravides et 7% (538/7370) de femelles à jeun. Dans le secteur SDM, la proportion de femelles gorgées est de 46% et celle des femelles gravides, de 47%. Dans celui de DD, les proportions correspondantes sont de 41% et de 53% (Tableau 10). Les femelles gravides sont significativement plus abondantes aussi bien dans le secteur SDM que dans celle DD (p < 0,001) et dans tous les villages de la zone d’étude excepté Marloth (p c 0,001).

En saison sèche, les femelles gorgées représentent en moyenne 44% (1414/3191) et celles gravides 48% (1530/3191) dans la zone d’étude. Dans le secteur SDM, les femelles endophiles sont composées de 48% de gorgées et 41% de gravides. Dans celui de DD, les proportions correspondantes sont de 43% et de 51% (Tableau 10). Les femelles gorgées sont significativement plus représentées que les femelles gravides dans le secteur SDM et moins abondantes dans celui de DD (p < 0,001). Dans le secteur SDM, les variations locales des proportions de femelles gorgées et gravides ne sont pas significatives en saison sèche tant en 1996 qu’en 1997. Dans le secteur DD, les femelles gorgées sont significativement plus abondantes tant à Djifère qu’à Diakhanor en 1996 (pc 0,Ol). Au cours de la saison sèche de 1997, ce sont les femelles gravides qui sont les plus représentées (pc 0,Ol).

En saison pluvieuse, la proportion de femelles gorgées est de 42% (1741/4179) contre 53% (2207/4179) pour les gravides dans la zone d’étude. Dans le secteur SDM, les femelles endophiles sont composées de 44% de gorgées et 50% de gravides. Dans celui de DD, les proportions correspondantes sont de 39% et de 55% (Tableau 10). Dans les deux

48 TABLEAU 11 : Indice d’Anthropophilie (IA) des espèces du complexe An. gambiae selon les localités

ESPECES An. .cyambiae An. arabiensis An. melas Rkwltats globaux Sang Sang Sang Sang VILLAGES Eff. humam IA Eff. humam IA Eff. humam IA Eff. humsun IA MARTLOTH 3 3 1 13 11 0,85 4 3 0,75 167 150 0,90 DJILOR 3 3 1 14 6 0,43 5 2 0,40 97 80 0,82 SIMAL 0 0 41 31 0,76 0 0 0 427 330 0,77 Sub total 6 6 1 68 48 0,71 9 5 0,56 691 560 0,81 DJIFERE 1 1 1 5 4 0,80 58 54 0,93 808 788 0,97 DIAKHANOR 0 0 - 1 0 0 19 15 0,79 148 135 0,92 Sub total I 1 1 6 4 0,67 77 v 0,90 956 923 0,96

Zone d’étude 7 7 1 74 52 0,70 ,86 74 0,86 1647 1483 0,90 TABLEAU 12 : Résultats des analyses des repas de sang à Simal

Mois H Bf Mt Cb 01 H.Bf H.Ch H.Cn H.Mt Mt.Ch Bf.Ch Neg. Total IA Août 95 4 3 7 1 Nov. 95 14 2 1 1 18 0,89 Déc. 95 5 1 1 3 10 099 Jan. 96 1 1 2 1 Fév. 96 Mars 96 9 1 1 Il 0,91 Avr. 96 1 1 1 Mai96 13 3 2 18 0.83 Juin96 15 18 1 7 41 0,56 Sub total 58 0 0 25 0 1 12 4 -1 0 0 0 101 D,75 Jull. 96 7 4 2 3 1 17 0,65 Août 96 13 7 1 1 2 1 7 32 0,47 Sept. 96 25 14 1 1 41 1 Oct. 96 39 14 611 61 0,77 Sub total 84 0 0 25 0 1611 2 3 2 1 7 151 0.77 Nov. 96 13 1 6 1 21 0.95 Déc. 96 12 1 2 15 Os8 Jan. 97 9 1 10 1 Fév. 97 Mars 97 4 1 5 0-8 Avr. 97 13 3 1 1 18 0,78 Mai 97 27 9 3 2 41 0,75 Juin97 39 1 16 2 58 0,71 Sub total 117 0 1 31 0 0 13 0 1 2 0 3 168 0,78 s. s. 175 0 1 56 0 1 25 4 2 2 0 3 26s 0,77 s. p. 88 0 0 25 0 19112 3 2 17 15c5 0,78 TOTAL 263 0 1 81 0 2036 6 5 4 1 10 427 0,77

TABLEAU 13 : Rtsultats des analyses des repas de sang à Djilor

Mois H Bf Mt ch 0-1 H.Bf H.Ch H.Cn H.Mt Pc Cn.Ch Neg. Total IA

Sept. 95 1 9 1 5 25 0,96 Juin 96 I 1 1 Jull. 96 1 1 0 Août 96 1 2 1 1 6 0,17 Sept. 96 :6 1 2 2 12 33' 0.85 Oct.96 i 4 2 1 1 2 2 22 0,77 Sub total 3 1 1 2 4 4 o 1 3 1 2 1 1 2 6 2 0,76

Nov. 96 2 1 1 4 1 Déc.à Mai 97 Juin 97 4 1 5 Os8 Sub total 6 1 11 9 0,89 S.S. .7 1 1 1 10 0,9 S.P. 501 2 5 4 0 18 1 2 1 12 87 0,72 TOTAL 57 1 2 6 4 o 19 2 2 1 1 2 97 0,82

S.S.= saisonsèche H = Homme Bf = Boeuf Mt = Mouton’ Pc = Porc S.P. = saison des pluies Ch = Cheval Cn = Chien Nég. = Négatif

50

j-j =~ _: .. M”L TABLEAU 14 : Résultats des analyses des repas de sang à Marloth

L&Iois H Bf Mt CI-I CII H.Bf H.Ch H.Cn H.Mt H.Mt.Ch Neg. Total IA Août. 95 1 2 3 6 0,17 Sept.95 47 1 48 0,98 Sub total 4 8 1 2 3 54 0,89 Nov. 95 *' 1 1 1 24 0,96 D&z. 95 9 1 2 12 0,75 Ianv. à Juin. 95 o 0 - Sub total 30 1 o 3 o 1 1 0 0 0 0 36 0,89 JuU. 96 0 0 Août 96 4 1 Sept. 96 3”o I 2 1 2 5 1 1 43 0,91 Oct 96 17 1 1 1 11 7 29 0,9 Sub total 51 2 o 3 2 1 3 12 1 1 0 76 0,91 Nov. 96 1 1 1 Déc-à Juin 97 o 0 - Sub total 1 1 1 S.S. 37 7 0 3 0 1 1 0 0 0 0 37 ‘0,89

S.P. 99 3 0 5 2 f 3 72 7 1 3 730 0,9 TOTAUX 130 4 0 8 2 2 4 12 1 1 3 167 0,9

S.S.= saison sèche H = Homme Bf = Boeuf Mt =Mouton S.P. = saison des pluies Ch = Cheval Cn = Chien Neg = Négatif

51

.

-

- --- - . . . -.. .-_-._-_.. _ .____,..._ -^__ _ .>..“” __.__. .” __.--._._..__ I __- . .-- TABLEAU 15 : Résultats des analyses des repas de sang à Diakhanor

t Mois H Bf Mt Ch Cn H.Bf H.Ch H.Cn H.Mt Pc PI Neg. Total IA

Nov. 95 11 4 1 16 0,94 Déc. 96 1 1 1 ranv. à Juin 9( Sub total 12 4 1 17 0.94

Jull. 96 21 1 1 23 0,91 Août 96 12 11 2 1 16 0,87 Sept. 96 22 2 2 13 1 1 32 0,84 Oct. 96 23 1 4 28 0.96 Sub total 781 0 4 3 0 19 11 11 99 039 Nov. 96 18 2 2 2 24 1 Déc. 96 11 2 085 Janv. à Mai 97 0 Juin 97 4 1 5 1 Sub total 231 0 0 0 2 2 2 10 0 0 31 lo,9i

..- S.S. 35 1 0 0 0 2 6 2 1 0 0 1 48 0.9L S.P. 781 0 4 3 0 19 11 II 99 0,9 TOTAL 113 2 0 4‘3 2 7112 11 2 147 0,9; L

TABLEAU 16 : Résultats des analyses des repas de sang à Djifère Mois H Bf Mt Ch Cn H.Bf H.Ch HCn H.Pc Neg. Total IA Août 95 17 1 2 20 0.95 Sept. 95 68 2 2 1 1 74. 0,97 -. oct. 95 13 12 3 19 0,84 Sub total 981 0 3.2 4 4 0 1 0 113 0,95 ,. Nov. 95 16 2 1 19 0,89 Déc. 95 0 0 Jan. 96 1 6 7 1 ‘I iv. à Avr. 96 0 Mai 96 33 33 1 Juin 96 21 21 1 Sub total 710 0 2 0 0 16 0 0 80 0,98 Juil. 96 88 1 89 0.99 Août 96 28 5 33 0,85 Sept. 96 49 1 50 0.98 Oct. 96 38 2 1 11 43 0.93 Sub total 2030 0 3 6 0 2 1 0 0 215 0,96 Nov. 96 1 2 2 100 0,99 Déc. 96 4: 2 42 0.95 Jan. 97 54 54 1 Fév. 97 44 44 1 Mars 97 34 34 1 Avr. 97 8 8 1 Mai 97 53 53 1 Juin 97 64 1 65 0,98 Sub total 3920 0 2 0‘ 0 2 2 0 2 400 0,99 s. s. 4630 0 4 0 0 3 8 0 2 480 0,99 s. p. 3011 0 6 8 4 6 1 7 0 328 0,95 TOTAL 7641 0 10 8 4 9 9 1 2 808 0,97

S.S.= saison sèche Pc = Porc H = Homme Bf = Boeuf Mt = Mouton S.P. = saison des pluies PI = Poule Ch = Cheval Cn = Chien Nég. = Négatif

52 secteurs, les femelles gravides sont significativement plus représentées que les femelles gorgées (p < 0,001).

Dans le secteur SDM, les variations locales des proportions de femelles gorgées et gravides sont significatives en saison des pluies tant en 1995 (p < 0,001) qu’en 1996 (p < 0,001) mais comparables en 1997 (p>O,lO). Dans le secteur DD, la comparaison n’a été possible que sur les résultats de 1996 où les femelles gorgées sont prédominantes tant à Djifère qu’à Diakhanor. A’. Djifère, les ‘femelles endophiles sont à prédominance gorgées en 1995 (p < 0,001) et 1997 mais gravides en 1996 (tableau 10).

1.5. Origine des repas de sang 1.51. indice d’Anthropophilie

L’analyse en ELISA de 1 647 repas de sang provenant des femelles d’An. gambiae s.l. montre que 1 485 sont pris sur homme soit un Indice d’Anthropophilie (IA) de 0,90 dans la zone d’étude.

Dans le secteur SDM, l’IA moyen est de 0,81 contre 0,96 dans celui de DD (p < 0,001) (tableau 11). Il est de 0,77, 0,82 et 090 respectivement à Simal (tableau 12), Djilor (tableau 13) et Marlothie (tableau 14). LIA est de 0,92 et de 0,97 respectivement à Diakhanor (tableau 15) et à Djifere (tableau 16).

151.1. IA des espèces du compIexe An. gambiae

Les Indices d’Anthropophilie moyens enregistrés dans la zone d’étude sont de 1 pour An. gambiae, 0,70 pour An. arabien’sis et 0,86 pour An. melas (Tableau 11). Dans le secteur SDM, les indices correspondants sont de 0,71 et 0,56 respectivement pour An arabiensis et An. melas. Dans celui de DD, ils sont de 0,67 pour An arabiensis et de 0,90 pour An melas. En fonction des localités, les IA sont de 0,76, 0,43 et 0,85 respectivement à Simal, Djilor et Marloth et de 0,80 à Djifère pour An arabiensis. Les indices correspondants pour An melas sont 0,40 à Djilor, 0,75 à Marloth et de 0,93 et 0,79 respectivement à Djifère et à Diakhanor.

53 TABLEAU 17 : Proportion des repas simples selon l’hôte animal et des localités

I Villages Boeuf Cheval Chien Mouton Porc Poulet Négatif Total I 81 1 0 99% 0 1% 0 0 10 1 6 4 2 1 7% 43% 29% 14% 7% 0 2 h4XRLOTH 4 8 2 % 29% 56% 14% 0 0 0 3 14 DL4KHANOR 2 4 3 1 1 % 18% 36% 27% 0 9% 9% 2 11 I DJIF’ERE 1 10 8 I % 5% 53% 42% 0 0 0 2 19 I Total 8 109 17 3 2 1 zone d’étude 6% 78% 12% 2% 1,4% 0,7% Il.9 140 %

TABLEAU 18 : Proportion des repas mixtes en fonction des hôtes et des localités

Villages H.Bf H.Ch H.Cn, H.Pl H.Mt H.Mt.Cn Mt.Ch Bf.Ch Cn.Ch Total SIMfK 20 36 6 5 4 1 % 28% 50% 8% 0 7% 0 5% 1% O y2 DJILOR 19 2 2 1 % 0 79% 8% o 8% 0 0 0 4% 24 MARLOTH 2 4 12 1 1 % 10% 20% 60% o 5% 5% 0 0 0 20 DIAKH.ANOR 2 7 11 2 % 9% 32% 50% 0 9% 0 0 0 0 22 DJIFJSE 4 9 9 1 % 17% 39% 39% 4% 0 0 0 0 0 23 Total 28 75 40 1 10 1 4 1 1 zoned’étude 17,470 46,6% 24,870 0,670 6,270 0,670 2,5% 0,6% 0,6% Il(51 %

H= Homme Bf = Boeuf Ch = Cheval Cn = Chien Pl = Poulet Mt = Mouton

* 54 P -. 1.5.1.2. IA en fonction des saisons

En fonction des saisons (tableaux 12, 13, 14, 15 et 16), l’IA moyen enregistré en saison sèche est de 0,79 (249/316) contre 0,83 (311/375) en saison pluvieuse dans le secteur SDM. Dans le secteur DD, il est en moyenne de 0,98 (520/528) en saison sèche contre 0,94 (403/428) en saison des pluies. Pour chaque secteur, les variations entre les indices de saison sèche et ceux de saison des pluies ne sont pas très remarquables.

1.5.2. Repas de sang d’origine animale

Des 1647 repas de sang analysés, 301 (18%) ont été partiellement où entièrement d’origine animale et 19 d’hôtes non identifiés. Par-mis ces 301 repas de sang, 140 proviennent d’un seul hôte animal et 161 sont des repas mixtes (homme / animal ou animal / animal).

1.5.2.1. Repas simples

Dans la zone d’étude, 78% des repas simples d’origine animale proviennent du cheval. Les autres hôtes animaux sont le chien (12%), le boeuf (6%), le mouton (2%), le porc (1%) et la poule (1%). Dans le secteur SDM comme dans celui DD, c’est toujours le cheval le premier hôte animal (86% à SDM et 47% à DD). Dans chaque localité, les repas de sang d’origine équine sont les plus fréquents. Le chien vient en deuxième position avec le boeuf (5%) dans le secteur SDM et seul (37%) dans le secteur DD (tableau 17).

1.5.2.2. Repas mixtes

Dans la zone d’étude, les repas homme/ animal constituent 96% (155/161) de l’ensemble des repas mixtes. Les associations homme/cheval, homme/chien et homme/boeuf représentent respectivement 46,6%, 24,8% et 17,4% des repas homme/animal. Les repas homme/animal représentent 96% (23/24) et 100% (23/23) des repas mixtes respectivement dans le secteur SDM et dans celui de DD. Dans le secteur SDM, les associations homme/cheval, homme/boeuf et homme/chien représentent respectivement 51%, 19% et 17% des repas homme/animal. Dans le secteur DD, les proportions correspondantes sont de 36%, 13% et 44% de homme/chien. L’association homme/cheval prédomine à Simal (50%) et à Djilor (79%) et celle homme/chien à Marloth (60%) et à Diakhanor (50%). A Djifère ces deux associations ont chacune une proportion égale à 39% (tableau 18). 1.6. Taux de parturité

La proportion de femelles pares a été déterminée à partir de 348 femelles agressives d’An. gambiae s.l. (soit 72,3% : 348/481 des femelles capturées sur homme) et de 1655 femelles endophiles (soit 22,5% des femelles de la faune résiduelle). Le taux moyen de ‘parturité enregistré pour l’ensemble des femelles examinées est de 33% pour les femelles agressives et 53% pour les femelles endophiles (tableau 19) dans la zone d’étude.

Tableau 19 : Taux de Parturité en fonction des méthodes de captures et des localités

Faune résiduelle Capture sur homme

Ltxxlités Effectif Pares T.P. Effectif Pares T.P. Simal 338 156 0,46 40 10 0,25 . Djilor 59 44 0,75 149 46 0,31

Marlothie 154 97 0,63 _ - - Sub total 551 297 0,54 189 56 0,30

Djifère 959 520 0,54 159 59 0,37

Diakhanor 137 51 0,37 - - - ~Sub total 1096 571 0,52 159 59 0,37

Total 1647 868 0,53 348 115 0,33

1.6.1. Variations locales du taux de parturité

Le taux moyen de parturité des femelles endophiles est de 54% (297/551) dans le secteur SDM contre 52% (571/1096) dans celui DD. Chez les femelles agressives, les taux correspondants sont de 30% (56/189) dans le secteur SDM contre 37% (59/159) dans l’autre secteur. Les taux de parturité observés dans les deux secteurs sont comparables aussi bien chez les femelles agressives (p > 0,lO) que chez les femelles endophiles (p > 0,50). Pour les femelles endophiles, le taux de parturité

56 , cl

, . _

TABLEAU 20 : Variations saisonnnièreset locales du Taux de Parturité des femelles agressives

Localités SIMAL DJILOR DJIFERE: zones d'étude Mois --ID Pares TP TD Pares TP lD Pares TP TD Pares TP

Nov. 95 ------7 7 1 7 7 1 DCc. 95 1 1 1 - - - 1 1 1 2 2 1 Juin 96 _ _ _ 3 2 U,67 29 15 O,52 32 17 0,53 S.S. 1 1 1 3 2 0,67 37 23 0,62 41 26 0,63

Jull. 96 1 1 1 2 2 7 27 10 CI,37 30 13 0.43 Août 96 3 1 O,33 14 6 O,43 21 9 U,43 38 16 0,42

Sept. 96 1 6 3 0,19 77 22 0,29 43 2 0,05 136 27 O,2 Oct-96 1 8 3 O,17 50 12 O,24 15 9 O,6 83 24 0,29 S.P. 3 8 8 0,21 143 42 0,29 106 30 0,28 287 80 0,28

Nov. 96 I 1 7 3 2 U,67 12 4 U,33 16 7 u,44 Déc. 96 0 0 0 0 0 0 2 1 u,5 2 1 os5

Janv.97 0 0 0 0 0 0 2 1 O,5 2 1 or5 S.S. 1 1 1 3 2 0,67 16 6 0,38 20 9 0,45

TOTAL 4o 10 0,25 149 46 0,31 159 59 0,37 348 115 0,33

TD = total disséqué Pares = nombre de femelles pares TP = Taux de Parturité (en %) S.S. = saison sèche S.P. = saison des pluies * f 7 , Ti

TABLEAU 21 : Variations locales et saisonnières du Taux de Parturité (TP) des femelles endophiles

Localités SIMAL DJILOR MARLOTH DIAKHANOR DJIFERE Total zone d’Ctudc Mois Eff. Pares TP Eff. Pares TP Eff. Pares TP Eff. Pares TP Eff. Pares TP Eff. Pares TP

Août 9.5x’ 7 7 1 1 1 1 7 7 1 22 20, 0,9 37 35 0,95 Sept. 95 32 29 0,91 57 55 0,97 84 81 0,964 173 165 0,95 S.P. 95 7 7 1 33 30 0,91 64 62 0,97 106 101 0,95 210 200 0,95

4ov. 95 à Fevr. 95 2 1 19 1 1 1 2 2 1 7 7 31 29 0,93 Mars 96 à Juin 96 20 14 0 0 35 31 0,89 55 45 0,81 S.S. 96 41 33 0,81 0 0 0 1 1 1 2 2 1 42 38 0,9 86 74 0,86

Juil. 96 8 4 0,5 0 0 11 5 0,45 57 27 0,47 76 36 0,47 Août 96 9 6 0,67 6 4 0,67 3 3 1 20 14 0,7 24 11 0,458 62 38 0,61 Sept. 96 25 14 0,56 18 7 o,39 10 4 0,4 22 6 0,27 75 31 0,41 Oct. 96 0,57 12 6 0,5 17 7 0,41 34 6 0,176 68 39 0,57 173 82 0,47 S.P. 96 8”: 4248 0,57 18 10 0,56 38 17 0,45 7'5 29 0,39 171 83 0,49 386 187 0,48

Jov. 96 hFevr. 96 40 20 0,5 3 1 0,33 1 0 57 17 0,3 190 133 291 171 0,59 Mars 97 à Juin 97 132 25 0,19 5 3 0,6 0 0 3 3 1 237 92 377 123 0,33 S.S. 97 172 45 0‘26 8 4 0,5 1 0 0 60 20 0,33 427 225 0 ,668 294 0,44

Août 97 2 2 1 1 0 0 9 7 0,778 12 9 0,75 Sept. 97 27 19 0,7 44 14 0,32 , 42 12 0,286 113 45 0,398 oct. 97 5 2 Os4 4 2 0,5 79 30 0,38 88 34 0,386 S.P. 97 34 23 0,68 0 0 0 49 18 0,33 0 0 0 130 49 0,38 213 88 0,41

Nov. 97 0 1 1 1 _ _ _ 27 13 0,48 28 14 0,5 Déc. 97 0 0 - 56 11 0,196 56 11 0,196 début S.S. 98 o 1 1 1 - - 83 24 0,29 84 25 0,3 Total S.S. 213 78 0,37 8 4 0,5 3 2 0,67 62 22 0,35 552 287 0,52 838 393 0,49 Total S.P. 125 78 0,62 51 40 0,78 151 95 0,63 75 29 0,39 407 233 0,57 809 475 0,59

TOTAUX 338 156 0‘46 59 44 0,75 154 97 0,63 137 51 0,37 959 520 0,54 1647 868 0,53

Eff. = effectif disséquk Pares= nombre de pares en dissection TP = Taux de Parturité est de 46%, 75% et 63% respectivement à Simal, Djilor et Marloth. Il est de 54% à Djifère et 37% à Diakhanor. Pour les femelles agressives, les taux correspondants sont de 25% à Simal, 31% à Djilor et 37% à Djifère.

1.6.2. Variations saisonnières du taux de Parturité

Chez les femelles agressives, leur faible effectif en saison sèche à Simal et à Djilor, ne permet pas de déterminer leur taux de parturité. A Djifère, le taux de parturité de ces femelles en saison sèche est de 62% en 1995 et de 38% en 1996. Pendant la saison pluvieuse, le taux de parturité des femelles agressives est de 28% dans la zone d’étude. Les taux correspondants à Simal, Djilor et Djifère sont respectivement de 21%, de 29% et de 28%. Le taux de parturité est plus faible en septembre (20%) et en octobre (29%) dans la zone d’étude (tableau 20).

Chez les femelles endophiles (tableau 21), le taux moyen de parturité est de 49% en saison sèche contre 59% en saison pluvieuse dans la zone d’étude (p < 0,001). Dans le secteur SDM, le taux de parturité est de 38% (84/224) en saison sèche et de 65% (262/614) en saison pluvieuse (p < 0,001). Dans le secteur DD, les valeurs correspondantes sont de 50% (309/614) en saison sèche et de 54% (262/482) en saison pluvieuse (p >0,20). Dans chaque secteur, le taux de parturité est plus élevé en saison des pluies de 1995 (TP = 95%) et en saison sèche de 1996 (TP > 86%) (p < 0,001). En 1996 et 1997, les taux de parturité sont comparables en saison des pluies (respectivement 54% vs 47% dans SDM et 46% vs 38% dans DD, p > 0,20) mais significativement différents en saison sèche (respectivement 81% vs 26% à Simal et 90% vs 50% dans DD, p < 0,001). 1.6.3. Variations horaires du taux de Parturité

A Simal, le taux de parturité des femelles agressives est maximal entre 21-22h. Pour tout le reste de la nuit, le taux d’agressivité des femelles agressives est faible. A Djilor, ce taux augmente régulièrement de 22h à Olh, diminue légèrement et se stabilise de 02h à 05h pour s’élever de nouveau entre 05 à 06h. Le taux de parturité le plus faible est enregistré entre 22-23h. A Djifère, le taux d’agressivité des femelles agressives est relativement élevé de 21h à 02h mais le maximum se situe entre 06 et 07h. Les valeurs les plus faibles sont observées entre 02h et 05h (fig. 6).

59 Y \o 9. --.. 2 c -i 0 0 0 0 0 0 0 0 g.m~.uzd ap xneL

60 e zi m

l I i I I 0 “0 “0 “0 “0 O t-L E3 0 “0 “0 0 0 0 0 “0 0 *q “0 0 0 0 0 0 8 G “E FN “4J “* ‘in “m 4 “i2 9p ül “b-l “4 + w Taux de Parturité Taux de Parturité Taux de Parturité 1.6.4. Variations du taux de Parturité selon les espèces

A Simal, Djilor et Marlothie, les taux de parturité calculés sont ceux d’An. arabiensis. A Diakhanor, le taux de parturité correspond à celui d’An. melas. A Djifère où les deux espèces sont sympatriques, le taux de parturité des femelles agressives d’An. melas est de 34% contre 83% (5/6) pour celles d’An. arabiensis. Chez les femelles endophiles, les taux correspondants sont 54% pour An. melas et 78% (7/9) pour An. arabiensis. 1.6.5. Comparaison entre le Taux de parturité et la densité agressive (fig. 7)

A Simal, une corrélation négative est observée durant toute la saison plut “-seiUU (sauf en septembre où le maximum de densité correspond aux maximum de parturité) entre la densité agressive et le taux de parturité. A Djilor comme à Djifère, aux fortes densités agressives correspondent de faibles taux de parturité.

1.6.5. Comparaison du taux de parturité entre femelles agressives et femelles endophiles

Dans toutes les localités, le taux de parturité des femelles endophiles est plus élevé que celui des femelles agressives (54% vs 30% à SDM et 52% VS 37% à DD, p < 0,001) 1.7. La transmission

1.7.1. Taux. d’infection

La recherche de l’infection plasmodiale chez les femelles du complexe An. gambiae a été effectuée sur les deux types de récolte de la faune anophélienne. Les glandes salivaires de 434 femelles agressives et 4 103 femelles endophiles ont été disséquées. Aucune infection plasmodiale n’a été trouvée chez les premières (1s ‘= 0) tandis que 13 femelles endophiles étaient porteurs de sporozoïtes (1s = 0,32%). La recherche de l’antigène CSP a été effectuée sur 478 femelles agressives et sur 1 702 femelles endophiles. L’indice circumsporozoïtique (ICS) a été de 0,84% (4/478) et de 1,87% (32/1 702) respectivement pour les femelles agressives (tableau 22) et endophiles (tableau 23).

62 TABLEAU 22 : Variations locales et mensuelles du taux d’infection des femelles agressives

Villages SIMAL DJILOR DJIFERE Total zoned’hude Effet tif Positif ICS Effectif Positif ICS Effectif Positif ICS Effectif Positif ICS

Nov. 95 ______7 1 14 7 1 14 Déc. 95 I 0 0 _ - - 1 0 0 2 0 0 Juin 96 _ _ _ 3. 0 0 29 0 0 32 0 0 Jull. 96 i 0 0, 4 1 25 30 0 0 35 1 3

Août96 5 0 0 25 0 0 21 0 0 51 0 0

Sept.96 22 o 0 138 0 0 48 0 0 208 0 0

Oct.96 28 1 3,57 78 0 0 15 0 0 121 1 0,83

Nov. 96 I 0 0 4 0 0 13 1 8 18 1 5,55

Déc. 96 o 0 0 0 0 0 3 0 0 3 0 0 Janv. 97 o 0 0 0 0 0 1 0 0 1 0 0 Fév. 97 o 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0

Total 5 8 1 1,72 252 1 0,40 168 2 1,19 478 4 0,84

ICS = Indice Circum Sporozoïtique (en %) f * : -

TABLEAU 23 : Variations du Taux d’Infection (IS/ISC) des femelles endophiles selon les localités

Recherche détail des espkcespositives en dissection détail des espècespositives en ELISA calcul de l’indice parasitologique calcul de l’indice An. An. An. An. An. An. CSP+ ICS LocalitCs TD gambiae ss arabiensis melas GI+ IS CSP gambiae SS arabiensk melas DJIFERE 2381’ 0 4 4 a 0,34 674 0 8 7 16 2,37 DIAKHANOR 358 0 0 1 1 0,28 137 0 2 0 3 2,20 Total 1 2739 0 4 5 9 0,33 811 0 10 7 19 2,3

SIMAL 951 1 1 0 2 0,20 ,305 1 0 5 7 2,30 DJILOR 123 0 0 0 0 0 71 0 0 0 0 0 MARLOTH 290 0 2 0 2 0,70 526 0 0 6 6 1 ,lO Total 2 1364 1 3 0 4 0,30 899 1 ' 0 11 13 1,4

TOTAL 4103 1 7 5 13 0,32 1710 1 10 19 32 1,8

TD = total des femellesdisséquées CSP = total des femelles analystes en Circum Sporozoite Protein ‘GL+ = glande salivairepositive en dissection CSP+ = total des femelles positives en ELISA CSP IS = Indice Sporozoïtique (en %) . ICS .= Indice Circum Sporozoïtique (en %) 1.7.1.1.Variations locales du taux d’infection

Les taux d’infection des femelles agressives de Simal (ICS = 1,72%), Djilor (ICS = 0,40%) et Djifère (ICS = 1,19%) sont comparables (p > 0,lO) (Tableau 22). Chez les femelles endophiles, les taux d’infection enregistrés dans le secteur SDM et celui DD sont comparables (1s : 0,30% vs 0,33%, p > 0,5 et ICS : 1,40% vs 2,34% p > 0,lO). Les taux d’infection obtenus dans les localités à prédominance An. melas (1s : 0,28% à Diakhanor vs 0,34% à Djifère et ICS : 2,20% vs 2,37%) sont comparables (p > 0,90). Il en est de même dans la zone à An. arabiensis (1s : 0,20% à Simal vs 0,70% à Marloth et ICS : 2,30% vs l,lO% p > 0,lO). Le taux d’infection est sensiblement le même dans toutes les localités à l’exception de Djilor où il est nul pour les femelles endophiles (Tableau 23).

1.7.1.2. Variations saisonnières du taux d’infection

La période d’infection des femelles agressives est la saison des pluies dans le secteur SDM (ICS = 25% en juillet à Djilor et ICS = 357% en octobre à Simal) et la saison sèche dans le secteur DD (ICS = 14% ét 8% en novembre à Djifère) (Tableau 22).

Dans le secteur SDM, les taux moyens d’infection en saison sèche (ICS = 1,9%) et en saison pluvieuse ( ICS = 0,93%) des femelles endophiles d’An. gambiae s.l. sont comparables (p > 0,lO) (tableau 24). Dans le secteur DD, le taux d’infection est plus élevé en saison sèche (ICS = 3,37%) qu’en saison des pluies (ICS = 0,92%) : p < 0,05 (tableau 25).

Les taux moyens d’infection en saison sèche et en saison des pluies sont comparables à Simal (ICS : 1,50% vs 3,70%, p > 0,20) et nuls à Djilor. A Simal, les taux d’infection les plus élevés sont enregistrés en novembre 95 (ICS = 8,30%) et en septembre 96 (ICS = 8,70%). A Marloth, le taux d’infection est nul en saison des pluies et égal à 2,00% (ICS) en saison sèche. La valeur la plus élevée est celle de décembre 96 (ICS = 4,6%). A Diakhanor, les infections n’ont été notées que pendant la saison des pluies (1s = 0,36% et ICS = 5,90%) contrairement à Djifère où elle n’ont été rencontrées qu’en saison sèche (1s = 0,53% et ICS = 4,10%). A Diakhanor, la période d’infection des femelles correspond au mois d’août (1s = 3,60% et ICS = 5%) alors qu’ à Djifère, elle débute à novembre (1s = 0,84%) et se prolonge jusqu’à mars (1s = 0,97%).

65 Localités SIMAL DJILOR MARLOTH dissection ELISA dissection ELISA dissectIon ELISA Mois CL GL+ IS CSP CSP+ ICS a GL+ 1s CSP CSP+ ICS a GL+ IS CSP CSP+ ICS

Juin 95 0 0 0 0 0 0 0 Jull. 95 21 0 0 0 0 Août95 20 ï 5 ig I 5 ï ?ï - ï ti - 10 0 ti 10 0 0 Sept. 95 37 0 54 2 3,70 217 0 0 S.P. 95 2-O ï- ii 4-O ï 2,5 3 8 0 0 4"; I!f 0 6 4 2 3,l 233 0 0 Nov.95 23 0 0 24 2 8,3 11 0 0 241 5 2,io à Juin 96 139 0 0 144 0 1,2 4 6 ii i 6 0 1 0 0 23 1 2,30 S.S. 96 162 0 0 168 2 1,19 4 0 0 4 0 0 1200 264 6 2,27 Jull. 96 19 0 0 10 0 0 3003 0 0 0 0 0 0 Août96 go o o 19 0 0 8 0 0 6 0 0 5 0 ifi 5 0 ii Sept.96 90 0 0 23 2 8,7 0 0 0 9 0 0 54 0 0 15 0 i Oct.96 72 0 0 16 0 0 58 0 0 4 0 0 45 0 0 4 0 S.P. 96 271 0 0 68 2 2,9 69 0 0 22 0 0 104 0 0 24- 0 0 Nov.96 33 o o io i IO 5 o o 4 o 0 5 0 0 4 0 0 à Juin 97 346 0 0 18 0 3,80 7 0 0 1 0 1 0 0 1 0 0 S.S. 97 379 0 0 28 1 3,57 12 0 0 5 0 ii 6005 0 0 Août 97 6 0 0 0 0 - Sept. 97 1000 0 0 0 0 - Oct. 97 13 1 7,7 1 1 0 - S.P. 97 119 1 0,8 1 1 ;-;---::800;_____ - - 101 0 0 0 - Nov. 97 0 0 0 0 0 - -- 3 0 0 0 0 - Déc. 97 0 0 0 0 0 0 Début S.S 98 0” 0” 0” o o 0 ii ii 0003000 0 0 total S.S. 541 0 0 196 3 1,5 16 0 0 9 0 0 21 0 0 269 6 2,0 total S.P. 410'2 0,5 109 4 3,7 107 0 0 62 0 0 269 2 0,7 257 0 0 TOTAUX 951 2 0,2 305 7 2,3 123 0 0 71 0 0 290 2 0,7 526 6 1,l

GL = total glandessalivaires disséquées CSP = total des femelles analyséesen Circum Sporozoite Protein GL+ = glandessalivaires positives en dissection CSP+ = total des femelles positives en ELISA CSP 1s = Indice Sporozoïtique(en %) ICS = Indice Circum Sporozoïtique (en %) TABLEAU 25 : Variations saisonnières du Taux d’Infection des femelles endophiles dans les localités à prédominance An. melas

Localités l- DIAKHANOR DJIFERE dissection ELISA L- dissection ELISA Mois a GL+ IS CSP -CSP+ Ics a GL+ IS CSP CSP+ ICS Juin 95 ------6 0 0 Juil. 95 ------14 0 0 Août 95 ------25 0 0 23 0 0 sept. 95 ------91 0 0 114 0 0 oct. 95 ------40 0 0 S.P. 95 Ii6 ii 6 197 0 0 Nov. 95 i-o 0 0 52 0 0 14 0 0 42 3 7,14 Dec. 95 3 0 0 3 0 0 1 0 0 1 0 0 Janv. 96 1 0 0 1 0 0 8 0 0 8 0 0 Fev. 96 0 0 0 0 . 1 0 0 1 0 0 Mars96 10 0 1 0 0 0 0 - 0' 0 _ Avr. 96 0 0 - 0 0 - 0 0 0 0 Mai96 0 0 - 0 0 - 74 0 0 74 0 0 Juin 96 0 0 0 0 84 0 0 114 0 0 s.s 96 25 0 ii 57 0 0 182 0 0 240 3 1,3 Juil. 96 44 0 0 7 0 0 168 0 0 44 0 0 Août 96 28 1 3,6 20 1 5 53 0 0 12 0 0 Sept. 96 100 0 0 Il 2 18,18 101 0 0 10 0 -0 Oct. 96 100 0 0 13 0 0 243 0 0 12 0 0 S.P. 96 272 1 0,3' 51 3 5,9 565 0 0 78 0 0 Nov. 95 40 0 0 20 0 0 239 2. 0,84 81 5 6,,1 7 Déc. 95 4 0 0 4 0 0 71 0 0 16 1 6,25 Janv. 97 5 0 0 5 0 0 94 2 2,lZ 10 3 30 Fev. 97 0 0 - 0 0 - 99 0 0 9 0 0 Mars97 0 0 - 0 0 - 103 1 0,9ï 1 1 - Avr. 97 0 0 0 0 - 15 0 0 0 0 - Mai 97 1 0 0 0 0 - 187 0 0 0 0 - Juin 97 Il 0 0 0 0 347 0 0 0 0 S.S. 97 61 0 0 29 0 0 1155 5 0,4: 117 10 8;5 Août 97 ------24 0 0 0 0 - Sept. 97 ------72 0 0 0 0 oct. 97 ------109 0 0 3 0 0 S.P. 97 ------205 0 0 3 0 0 Nov. 97 ------39 3 7,8 39 3 7,8 Déc. 97 119 0 0 0 0 début S.S. 91 0 0 0 0 0 0 158 3 7,8 39 3 7;s

total S.S. 86 0 0 86 0 0 1495 8 0,5' 396 16 4,lO total S.P. 272 1 0,3 51 3 5,9 886 0 0 278 0 0

TOTAUX 358 1 0,2 137 3 '2,20 2381 8 0,3 674 16 2,40

GL = total glandes salivaires disséquées CSP = total anophèles analysées en Circum Sporozoite Protein GL+ = glande salivaire positive en dissection CSP+ = technique ELISA positive en Circum Sporozoite Protein IS = Indice Sporozoïtique (en %) ISC = Indice Circum Sporozoïtique (en %)

*, 67 b,i .i I t

TABLEAU 26 : Variations inter-annuelles - du taux d’infection des femelles endophiles selon les localités

Parasitémie : Glandes salivaires Indice Antigène CSP Indice Localités Années GI GL+ IS CSP CSP+ KS 1995 61 1 1,60% 82 3 3,70% SIMAL. 1996 450 0 0 249 3 1‘20% 1997 440 1 0,23% 12 1 8,30% 1995 38 0 0 40 0 0 DJlLOR 1996 78 0 0 30 0 0 1997 7 0 0 1 0 0 1995 75 2 2,70% 496 6 1,20% MARLOTH 1996 110 0 0 29 0 0 1997 105 o- 0 1 0 0 Sub totaux 1995 174 3 1,50% 618 9 1,50% 1996 638 0 0 308 3 0,97% 1997 552. 1 O,fB% 14 1 *

1995 24 0 0 Yo 55 0 0 DIAKJSiNOR 1996 318 1 0,31% 76 3 3,90% 1997 17 0 0 0 - 0 1995 131 0 0 240 3 1,30% DJIFERE 1996 393 2 0,50% 172 6 3,5,0% 1997 1208 6 0,50% 59 7 11,90% Sub totaux 1995 155 0 0 295 3. i% 1996 711 3 0,42% 248 9 3,60% 7997 1225 6 0,49% 59 7 *

TOTAUX 1995 329 3 0,91% 913 12 1,31% 1996 1349 3 0,22% 556 12 2,16%

1997 1777 7 0,39% 73 8 l

(* effectif trop faible)

68 1.7.1.3. Variations interannuelles du taux d’infection

Dans la zone d’étude, 1’1s moyen annuel des femelles a été de 0,91%, 0,22% et 0,39% respectivement en 1995, 1996 et 1997, p > 0,lO (Tableau 26). Il en est de même pour les femelles testées en ELISA CSP pour les années 1995 et 96 : p > 0,30. En 1997, l’effectif des femelles testées en ELISA CSP n’est pas représentatif pour calculer le taux d’infection. Dans le secteur SDM, NS, nul en 1996 est significativement plus élevé en 1995 (1,50%) qu’en 1997 (0,18%) : p < 0,05. Dans le secteur DD, 1’1s nul en 1995 est comparable pour les années 1996 et 1997 (0,42% vs 0,49%, p > 0,90). Dans le secteur SDM, 1’ICS a été comparable en 1995 et 1996 (1,50% vs 0,97%, p > 0,90) mais significativement différent dans celui DD (l,OO% vs 3,60%, p < 0,OS).

A Simal l’IS nul en 1996 a été comparable pour les années i995 et 1997 (1,60% vs 0,23%, p = 0,lO). Pour les femelles testées en ELISA les variations de 1’ICS ne sont pas significatives (3,70% en 1995 vs 1,20 en 1996, p > 0,20). A Marlothie, les infections n’ont été rencontrées qu’en 1995 (IS = 2,70% et ICS = 1,20% ). A Diakhanor, 1’1s et l’ICS, nuls en en 1995 et 1997 ont été respectivement de 0,3 1% et 3,90% en 1996. A Djifêre, US, nul en 1995, a été de 0,50% pour les deux années suivantes. L’ICS a été comparable pour les années 1995 et 1996 (1,30% vs 3,50%, p > 0,20%). 1.7.1.4. Variations du taux d’infection en fonction des espèces

Les taux d’infection des femelles agressives d’An, arabiensis correspondent à ceux de Simal et de Djilor et celui d’An. melas, à celui de Djifère (tableau 22).

Dans la zone à prédominance An. arabiensis, les taux d’infection des femelles endophiles correspondent à ceux d’An arabiensis. A Diakhanor le taux d’infection est ,attribué à An. melas (1s = 0,28% et ICS = 2,20%). A Djifère, les 8 femelles infectées correspondent à 4 An. melas et 4 An. arabiensis. Les 15 infections trouvées en ELISA CSP, ont été notées chez 7 An. arabiensis et 8 An. melas (tableau 23). En tenant compte de la proportion des espèces du complexe dans la faune endophile (2% d’An. gambiae, 12% d’An. arabiensis et 86% d’An. melas : tableau 6), 1’1s est de 1,40% (4/285) et 1’ICS de 8,75% (7/80) pour An.

69 arabiensis contre respectivement 0,19% (4/2048) et 1,40% (8/570) pour An. melas. Les femelles infectées d’An. melas ont été observées en mars 97 et en novembre 97 avec respectivement un IS de 0,97% et de7,69%. Celles d’An. arabiensis ont été observées en novembre 96 et en janvier 97 avec respectivement un IS de 1,18% (2/170) et de 2,98% (2/67). Pour An. melas, les femelles positives en ELISA CSP sont de novembre 1995 (ICS= 7,4) et 1997 (ICS = IS), janvier et Mars 1997. De novembre 96 à janvier 97, sur les 8 femelles infectées, 6 ont été identifiées comme étant An. arabiensis, 1 comme An. melas et 1 négative en PCR. Pendant cette période d’infection, la population d’An gambiae s.l. est composée de 71% d’An. arabiensis et 29% d’An. melas (voir tableau 6). De là, on peut estimer que les taux d’infection sont de 1,38% (4/289) en IS et 7,89% (6/76) en ICS pour An. arabiensis. Les valeurs correspondantes sont de 0% (0/115) en IS et 3,22% (1/31) en ICS pour An. melas.

1.7.1.5. Comparaison de 1’1s et de I’ICS

L’ICS est en moyenne 5,8 fois supérieur à 1’1s dans la zone d’étude. Il est 7,l et 4,7 fois plus élevé respectivement dans le secteur à prédominance An. melas et dans’ celui à prédominance An. arabiensis; Le ratio ICS/IS est sensiblement le même à Djifère et à Diakhanor (ICS/IS = 7) et égal à 1,6 et 11,5 respectivement à Marloth et à Simal (tableau 23).

1.7.2. Le taux d’inoculation entomologique

Le taux d’inoculation entomologique moyen est de 0,028 Piqûres Infectées par Homme par nuit ou PIH/N à Djilor (soit 10,22 PIH/an), 0,036 PIH/N à Simal (soit 13,14 PIH/an) et 0,045 PIH/N à Djifère (soit 16,43 PIH/an) (tableau 27).

A Djilor, Le taux d’inoculation entomologique est maximum en début de saison des pluies avec 0,25 PIH/N en juillet(7,75 PIH). A Simal, ce taux maximal est enregistré en fin de saison des pluies avec 0,28 PIH/N en octobre (8,68 PIH). A Djifère, c’est en début de saison sèche que le taux maximum est obtenu avec 0,14 PIH/N (4,2 PIH) et 0,25 PIH/N (7,5 PIH) respectivement en novembre 1995 et 1997.

70 t TABLEAU 27 : Variations saisonnières du Taux dkoculation entomologique

Localités Mois Eff. TAH Positif ICS TIE

Déc. 95 1 0,25 0 0 0 JUIL 96 1 0,25 0 0 0 Août 96 5 1,25 0 0 0 Sept. 96 22 5,5 0 0 0 SIMAL Oct. 96 28 7 1 0,04 0,28 Nov. 96 1 0,25 0 0 0 Déc. 96 0 0 0 0 0 Janv. 97 0’ 0 0 0 0 Fev. 97 0 0 0 0 9 Total 58 1,78 1 0,02 0,036

Juin 96 3 1,5 - - 0 --. Jull. 96 4 1 1 0.25 0.25 . “. Août 96 25 6,25 - - 0 Sept. 96 138 34,5 - - 0 DJILQR Oct. 96 78 19,5 - - 0 Nov. 96 4 1 - - 0 Déc. 96 0 0 - 0 Janv. 97 0 o.- - 0 Fev. 91 0 0 - - 0 Total 252 7,08 1 0,004 0,021

Nov. 96 7 1 1 0,14 0,14 Déc. 96 1 0,25 0 - 0 Juin 96 29 7,25 - - 0 Jull. 96 30 7,5 - - 0 -, Août 96 21 5,25 - - 0 D JIFERE Sept. 96 48 12 - - 0 Oct. 96 15 3,75 - - 0 Nov. 96 13 3,25 1 0,077 0,25 Déc. 96 3 0,75 - - 0 Janv. 97 2 1 - - 0 Fev. 97 o 0 - 0 Total 169 4,53 2 0,Ol 0,04!

Eff. = effectif analysé en ELISA-CSP Positif = nombre de femelles positives en CSP TE= Taux d’hoculation Entomologique (en %) TAH= Taux d’agressivité sur Homme (en %) ICS = Indice Circum Sporozoïtique (en %)

71 . .- 1.7.3. Paramètres entomologiques

Tableau 28 : Variations locales des paramètres entomologiques

ma2 C.V. 1. St.

0.69 0,0005 0,56

2,90

Djifére 0,37 0,61 2,04 11 0,004 0,002 0,48 2,17

TP = Taux de Parturité TS = Taux de SurYie E.V.I. = Espérance de Vie Infectante n = durée du cycle sporogonique pn = proportion de moustique ayant survecu pendant n jours a = fréquence des repas sur homme ma= Taux d’agressivité quotidien C.V. = Capacité Vectorielle I.St. = Indice de Stabilité

1.7.3.1. Le Taux Quotidien de Survie

Le taux quotidien de survie (p) moyen est de 0,50 à Simal, 0,56 à Djilor et 0,61 à Djifère. Le taux quotidien de survie est maximum en début de saison pluvieuse et en début de saison sèche (p = 1) et minimum en fin de saison pluvieuse (p = 0,41 à Simal et p = 0,24 à Djilor en octobre). A Djifère, il suit les mêmes variations que dans les deux autres localités mais avec des valeurs nlus raDDrOCh6eS et une valeur minimale II qui se situe en septembre (p = 0,‘22).

1.7.3.2. Espérance de vie (EV) et Espérance de vie infectante (EVI)

L’espérance de vie moyenne est de 1,4~k jours à Simal, 1,72 jours à Djilor et 2,04 jours à Djifère.

L’espérance de vie infectante est en moyenne de 0,0003 jour à Simal, 0,001 jour à Djilor et 0,002 jour à Dji: fère.

72 1.7.3.3. Capacité vectorielle (CV)

La capacité vectorielle est en moyenne de 6,OOOSà Simal, 0,Ol à Djilor et 0,02 à Djifère. Cela veut dire que par exemple à Djifère, à partir d’un sujet infectant piqué quotidiennement par 4,53 femelles, 0,02 nouvelles infections par jour devraient être attendues en absence de tout facteur limitant la transmission.

1.7.3.4. L’indice de Stabilité 1st

Les valeurs obtenues à Simal, Djilor et Djifère sont toutes comprises entre 0,5 et 2,5 et montrent que le paludisme est de stabilité moyenne dans la zone d’étude.

73 2. Volet parasitologique 2.1. La prévalence parasitaire 2.1.1. Les indices plasmodiques de la prévalence

Parmi les 3040 prélèvements effectués dans la zone d’étude, 345 ont été trouvés positifs soit un indice parasitaire moyen de 11,3% (tableau 29). Les indices plasmodiques ont été déterminés selon les localités, les périodes des prélèvements, le sexe et les classes d’âge des enfants. 2.1.1.1. Variations locales

La prévalence parasitaire moyenne est plus élevée dans la zone à prédominance An. arabiensis, (12,9% : 255/1976) que dans celle à prédominance An. melas (8,5% : 90/1064) : p < 0,001. Les moyennes enregistrées à Simal (16,3%) et à Marloth (15,6%) sont comparables : p > 0,50 et plus élevées que la prévalence obtenue à Djilor (4,1%) : p < 0,001. La moyenne enregistrée à Diakhanor (12,2%) est significativement plus élevée que celle obtenue à Djifère (6,2%) : p < 0,001.

2.1.1.2. Variations saisonnières et annuelles

Dans la zone d’étude, la prévalence parasitaire est plus élevée en novembre-décembre (25,5%) et comparable entre mai-juin (1,6%) et septembre (2,6%) : p > 0,05. Dans le secteur SDM comme dans celui DD, la prévalence parasitaire est plus importante en novembre-décembre (IP = 31,4% et IP = 15,3% respectivement à SDM et à DD) : p c 0,001. Les indices en fin de saison sèche et en milieu de la saison pluvieuse sont comparables dans les localités à prédominance An. arabiensis (IP = 1,3% vs IP = 1,1% : p > 0,90) et 2,9 fois plus élevés en saison pluvieuse (IP = 5,5%) qu’en début de saison sèche (1,9%) : p -C 0,02 dans celles à prédominance An. melas (tableau 30).

La comparaison de la prévalence parasitaire pour chaque période de prélèvement, entre les deux secteurs, montre qu’elle est sensiblement la même en fin de saison sèche (1,3% vs 1,9% respectivement dans le secteur SDM et celui DD, p > 0,20), et differe significativement en milieu de saison des pluies (l,l% vs 5,5%, p < 0,001) et en début de saison sèche (31,4% vs 15,3%, p < 0,001). En saison des pluies, elle est 5 fois supérieure dans les localités à An. melas alors qu’en début de saison

74 TABLEAU 29 : Prévalence parasitaire : Indice Plasmodique (IP) selon les localités

Localités SIMAL DJILOR MARLOTH DIAKHANOR DJIFEREi Zone d’étude

Mois Nb. Posit. IP % Nb. Posit. IP% Nb. Posit. /P% Nb. Posit. IP% Nb. Posit. IP% Nb. Posit. IP %

Déc. 95 194 75 38,7 260 115 44,2 124 31, 2'5 114 8 7 692 2'29 33 Mai96 81 2 2,5 116 0 ;-ii 108 0 0 94 0 134 0 0 533 2 0,3 Sept.96 103 I 0,9 114 1 0,8 100 0 0 100 4 4 100 3 3 517 9 7,7 Nov.96 107 30 28 100 18 18 104 2 2 85 14 76,5 114 14 12,3 510 78 15,3 Juin 97 103 3 3 182 2 7 -ioo 2 2 _ _ _ 90 6 7 475 13 2,7 Sept.97 103 2 1,9 _ _ _ 101 2 2 - - - 109 10 9 313 14 4,5

TOTAL 691 113 76,3 512 21 4,l 773 121 15,6 403 49 72,2 661 41 6,2 3040 345 17,3

Nb. = Nombre de prélèvements Posit . = Prélèvements positifs IP% = Indice Plasmodique en pourcentage

. . . ..- -‘. . . <. Y TABLEAU 30 : Prévalence parasitaire : Indice Plasmodique (IP) en fonction des périodes de prélèvement

Mai-Juin 690 9 793 318 6 7,9 1008 15 7,5 . Septembre 521 6 171 309 17 5,5 830 23 2,8 Nov-Déc. 765 240 37,4 437 67 75,3 1202 307 25,5

TABLEAU 31 : Variations de 1’Indice Plasmodique (IP) en fonction des classes d’âge

AGE :

SIMAL 40 3 7,5 124 26 21 527 84 15;9

DJILOR 71 0 0 188 8 4,2 253 13 5,1 h4ARLOTH 79 2 2,5 218 39 17,9 476 80 16;8 Sub total 190 5 2,6 530 72 73,8 1256 176 14,1

DIAKHANOR 29 3 10,3 84 11 73 290 35 12,f

DJIFERE 117 0 0 184 10 5,4 360 31 8,6 Sub total ’ 1 4 6 3 2 268 21 7,8 650 66 IO,l

TOTAL 336 8 2,4 798 94 77,8 1906 243 72,7

76 sèche, elle est 2 fois plus élevée dans les localités à An. arabiensis (tableau 30).

La comparaison de la prévalence parasitaire des premiers prélèvements (décembre 95, mai 96 et septembre 96) à celle des deuxièmes prélèvements pour la même période (tableau 29), montre que :

- pour décembre 95 et novembre 96, les indices parasitaires sont comparables dans les localités à An. melas (16,4% vs 14,1% : p > 0,50) et significativement plus élevés en décembre (41,s% vs 16,1% : p < 0,001) dans celles à An. arabiensis ;

- pour mai 96 et juin 97, les indices parasitaires sont nuls en mai et de 6,7% en juin dans les localités à An. melas et comparables dans les locaMs à An. arabiensts (0,700 en mai 96 vs 1,8% en juin 97 : p > 0,lO).

- pour septembre 96 et septembre 97, les indices parasitaires sont sensiblement les mêmes dans les localités à An. arabiensis (0,6% en septembre 96 vs 2,0 % en septembre 97 : p > OJO) et nettement plus élevés en septembre 97 (3,5% en septembre 96 vs 9,2% en septembre 97 : p < 0,02), dans les localités à An. melas. 2.1.1.3. Variations de l’indice plasmodique en fonction des groupes d’âge : Tableau : 31

L’indice plasmodique moyen, relativement faible chez les nourrissons (2,4%) est plus élevé chez les enfants de 1 à 4 ans (11,8%) et chez ceux de 5 à 10 ans (12,7%) ; p < 0,OOi. Les valeurs trouvées chez les enfants de 1 à 4 ans et chez ceux de 5 à 10 ans sont sensiblement égales aussi bien dans la zone à An. arabiensis (13,8% vs 14,1%, p > 0,90) que dans celle à An. melas (7,8% vs lO,l% : p > 0,50%).

77 .

2.1.1.4. Variations de l’indice plasmodique en fonction du sexe Dans toutes les localités, l‘indice plasmodique n’a pas significativement varié en fonction du sexe (tableau 32).

Tableau 32 : Indice plasmodique de la prévalence parasitaire en fonction du sexe

Sexe Sujet masculin Sujet féminin “7

i -..a2 Prélèvement Nb. Posit. IP% Nb. Posit. IP% .- Simal 365 66 18 326 45 13,8 Djilor ~ 258 12 4,7 262 8 3 Marlo th 397 60 I5,l 376 61 I6,2 Sub total 1020 Ii.38 13,5 964 114 11,s Diakhanor 199 22 II 204 27 13;2 Djifère 314 14 4,5 354 27 7,6

Sub total 513 36 7 558 54 937 Total 1533 174 Il,3 1522 168 Il

2.1.2. Densité .,Parasitaire de la prévalence 2.1.2.1. Variation de la densité parasitaire en fonction des localités

Plus de la moitié des prélèvements positifs ont une charge parasitaire comprise entre 500 et 5000 trophozoïtes par ~1 de sang. La proportion de prélèvements positifs avec charge parasitaire supérieure à 5000 parasites par ~1 de sang varie de 18% à 38%. Les faibles densités parasitaires (80 à 500 parasites par ~1 de sang) ont varié de 5% à 14% (Tableau 33).

78 TABLEAU 33 : Chargesparasitaires : Densit& Parasitaires(.DP) selon les 1ocaMs

Parasitémies : DP < 80 80 < DP <500 500 < DP <5000 5000 < DP <50000 DP < 50000 TOTAL

SIMAL Nb. 0 8 85 20 0 113 % 7% 75% 1 8 % DJILOR Nb. 0 3 10 8 21 % 14% 48% 38% MARLOTH Nb. 0 8 87 26 121 % 7% 72% 21% Sub total Nb. 0 19 182 54 255 % 7% 71% 21% DIAKHANOR Nb. 0 4 35 10 49 % 8% 71% 20%

DJIFERE Nb. 0 . 2 31 8 41 % 5% 76% 19% Sub total Nb. 0 6 66 18 90 % 7% 73% 20% TOTAL Nb. 0 25 248 72 0 345 % 7% 72% 21%

Densités Parasitaires- : en nombre d’hématozoaires parpl de sang TABLEAU 34 : Variations de la Densité Parasitaire (DP) en fonction des périodes de prélèvement

Localités : Localités à Armrabiensis Localités à Armelas Zone d’étude DP: c2 c3 c4 c2 c3 c4 c2 c3 c4 Mai- Juin 6 3 0 0 6 0 6 9 0 Septembre 1 4 1 2 14 1 3 18 2

Nov-Déc. 1 2 175 53 4 46 17 16 221 70

TABLEAU 35 : Densité Parasitaire (DP) en fonction de l’âge et du sexe

AGE : c 1 an 1 an< âge< 4 ans 4anscâge

Sub total garçons 0 2 2 3 32 12 6 73 12 filles 0 1, 0 1 16 9 9 59 18 DIAKHANOR w-ço*s 1 1 0 2 3 3 1 10 2 filles 0 1 0 0 2 1 0 18 4 DJIFERE garçons 0 0 0 0 2 0 0 8 2 fïk 0 0 0 1 6 1 1 15 5

Sub total garçons 1 1 0 2 5 3 1 18 4 filles 0 1 0 1 8 2 1 33 9

TOTAL garçons 1 3 2 5 37 15 7 91 16 filles 0 2 0 2 24 11 10 92 27

Classes (C) de Densités Parasitaires (DP) C 1 = moins de 80 parasites par ~1 C 2 = entre 80 et 500 parasites par PL1 C 3 = entre 500 et 5 000 parasites par PL1 C 4 = entre 5 000 et 50 000 parasites par /.Ll C 5 : plus de 50 000 parasites par ~1

80 2.1.2.2. Variations saisonnières de la densité parasitaire

En début de saison des pluies, les D.P. de classes 2 et 3 sont plus fréquentes dans toutes les localités. En milieu de la saison des pluies, l’essentiel des D.P. appartient à la classe 3. C’est en début de saison sèche que les fortes charges parasitaires (C4) font leur apparition (Tableau 34).

2.1.2.3. Variation de la densité parasitaire en fonction des groupes d’âge et du sexe

Chez les nourrissons, malgré la faiblesse des résultats, ce sont les D.P. de classes 3 et 4 qui prédominent. Chez les enfants de 2 à 4 ans, comme chez ceux 5 à 10 ans, les D.P. de classe 3 sont toujours les plus représentées, suivies de C4 puis de C2 (Tableau 35).

Chez les plus de I an, dans la zone d’étude, les fréquences des densités parasitaires sont sensiblement les mêmes chez les deux sexes (p > 050) alors que chez les nourriSsons, les garcons ont des charges parasitaires légèrement plus élevées que les filles (Tableau 35). 2.1.3. Espèces plasmodiales

Durant toutes les périodes de prélèvement, Plasmodium falciparum est l’espèce plasmodiale la plus fréquemment rencontrée dans la zone et représente 99% des prélèvements positifs (tableau36).

P. malariae est rencontré dans 1,4% des prélèvements positifs. Il a été trouvé dans toutes les localités sauf à Djifère, soit isolément comme à Simal (2) et à Djilor (l), soit associé à P. falciparum comme à Marloth (1) et à Diakhanor (1) (tableau 36). Bien que rare, il a été plus fréquemment rencontré dans le secteur à An. arabiensis que dans celui à An. melas et n’est observé qu’en début de saison sèche. Il a été rencontré chez les deux sexes d’âge supérieur à 4 ans, avec des densités parasitaires de classe 3 à Simal, à Marloth et à Diakhanor et de classe 2 a Djilor.

P. ovale n’a pas été trouvé dans la zone. 2.1.4. L’indice gamétocytaire

L’indice gamétocytaire est de O,l% (3/3040) dans la zone d’étude. La présence de gamétocytes circulants n’a été observée qu’à Marloth en décembre 1995. Dans cette localité, sur 773 prélèvements, 3 ont présenté

81 L . . l 1 : ‘.j 1 t ! ‘I I

TABLEAU 36 : Espèces plasmodiales selon les localités et selon les périodes de prélèvement

Localités SIMAL DJILOR MARLOTH DIAKHANOR DJIFERE Total zone d’étude Espèces Nb. falc. ma/. Nb. falc. mal. Nb. falc. mal. Nb. falc. ma/. Nb. falc. mal. Nb. falc. mal.

Mai-Juin 5 5 0 2 2 0 2 2 0 0 0 0 7 7 0 16 .16 0

Septembre 3 3 0 1 1 0 2 2 0 4 4 ' 0 12 12 0 22 22 0 Nov. - Déc. 105 103 2 18 17 1 117 117 1 45 45 1 22 22 0 307 304 5 TOTAL 113,111 2 21 20 1 121 121 1 49 49 1 41 41 0 345 342 5

falc. = Plasmodiumfalciparum mal. = Plasmodiummalariae des gamétocytes de Plasmodium falciparum, soit un indice gamétocytaire (1.G) moyen de 0,39%. Ces gamétocytes ont été observés avec des densités parasitaires de classe 3, sur deux garçons et une fille âgés de plus de 4 ans. 2.2. Étude de la Morbidité palustre

2.2.1. Indices Parasitaires chez Ies consultants suspects

De juillet 96 à janvier 98, 7 274 sujets se sont présentés à la consultation dans les trois postes de santé ciblés. Le diagnostic présomptif de l’accès palustre (prélèvements) a été établi pour 1 174 (16,1%) d’entre eux et la présence effective d’hématozoaires n’a été observée que pour 222 soit 18,9% des sujets suspects de paludisme (Tableau 37).

2.2.2. Variations de 1’IP en fonction des localités

Les sujets présentant un ou plusieurs signes évocateurs d’accès palustres ont représenté 11% de l’ensemble des consultations à Fimela, 30% à Marloth et 15,7% à Palmarin. Parmi ces cas, 25,7% sont porteurs de Plasmodium à Fimela, 11% à Marlothie et 19,8% à Palmarin (tableau 37).

Rappelons que les habitants des villages de Simal et de Djilor vont en consultation au poste de santé de Fimela et ceux de Diakhanor et de Djifère au poste de santé de Palmarin. A Marlothie très peu d’habitants de Marsoulou viennent en consultation au poste de santé (22/1059 soit 2,1%).

La fréquence des consultations des habitants de Simal et de Djilor est relativement faible ; en effet, elle représente pour chacun des villages 4% de l’ensemble des consultations du poste de santé de Fimela. La proportion de sujets suspects de paludisme et réellement porteurs d’hématozoaires est de 25% et 26,7% respectivement à Simal et à Djilor (Tableau 38).

A Diakhanor et à Djifère, la fréquence des consultations des habitants est respectivement de 4,1% et 26,6% de l’ensemble des consultations du poste de santé de Palmarin. A Diakhanor et à Djifere, 26,7% et 53% des sujets suspects de paludisme sont porteurs de d’hématozoaires (Tableau 38).

83 TABLEAU 37 : Variations saisonnièresde l’hdice Plasmodique chez les sujets suspectés d’accès palustre dans les différents Postesde santé

Postede santé FIMELA MARLOTH PALMARIN Mois Nb.C Nb.P (P) P+ IP NhC Nb.P (P) P+ IP NhC Nb.P (P) P+ I P JUIL 96 157 8 5,l 1 12,5 63 3 47,6 0 0 149 15 IO,I 5 33,3 Août96 188 9 4,8 0 0 98 47 48 0 0 442 83 18,8 13 75,7 Sept. 96 305 41 13 0 0 il3 44 38,9 6 77,4 211 55 26,l 20 36,4 Oct. 96 499 40 8 0 0 114 34 29,9 0 0 314 37 Il,8 1 2,7 Nov. 96 223 44 20 27 75 74 33 44,6 5 15,l 408 45 il 0 0 Déc. 96 86 1 1,2 1 100 54 18 33,3 8 44,,4 132 34 25,7 23 64,7 Janv. 97 4 8 3 6,2 1 * 33. 35 3 8,6 0 0 103 22 21,4 6 27,3 Fév. 97 145 2 1,4 0 50 23 7 30,4 0 0 117 14 12 3 21,4 68 1 2,5 l* 100 47 9 19,l 00 Mars 97 0 0 87 8 9,2 0 0 P Avr. 97 114 4 3,5 l* 25 50 7 14 1 14,3 135 8 5,9 0 0 Mai 97 102 8 7,8 0 0 53 8 15,l 1 72,5 107 16 14,9 0 0 Juin 97 66 6 9,l 0 0 30 5 16,7 0 0 139 23 16,5 2 8,7 Jull. 97 81 2 2,5 1 50 33 13 39,4 1 7,7 137 25 9,5 4 30,8 Août97 63 7 1,i 0 42 14 33,3 1 7,7 302 33 10,9 0 0 Sept. 97 76 4 5,3 ~2 5’0 54 24 44,4* 1 4,2 300 37 12,3 4 13,5 oct. 97 208 79 38 31 39,2 68 26 38,2 5 19,2 197 57 28,9 15 26,3 Nov. 97 111 25 23 9 36 43 15 34,9 3 20 156 28 83,3 10 35,7 Déc.97 38 4 Il 0 0 28 7 25 3+1*42,9 44 11 25 4 36,4 Jan. 98 54 4 7,4 0 0 37 1 2,7 0 103 13 12,6 2 15,4 TOTAL 2632 292 11 75 25,71059318 30 35 71 3583 56415,7112 20

Nb.C = nombre de sujets fébriles venus en consultation dans les Postesde santé Nb.P = nombre de cas suspects d’accès palustre (P) = Pourcentagedes cas suspectésd’accès palustre (en %) P+ = nombre de sujets avec parasitémie (*: malariae) IP = Indice Plasmodique (en %) TABLEAU 38 : Variations saisonnièresde 1’Indice Plasrnodique chez les sujetssuspectés d’accès palustre selon les villages étudiés

Localit& SIMAL DJILOR DIAKHANOR DJIFERE Mois Nb.C Nb.P (P) P+ IP Nb.C Nb.P (P) P+ IP NhC Nb.P (P) P+ IP Nb.C Nb.P (P) Pt If’ Jull. 96 1 9 o o o 0 9 1 Il,1 1 100 4 0 0 0 0 68 11 76,2 5 45,4 Août96 9 o o o u 10 1 10 0 0 28 7 25 0 0 183 44 24 10 22,7 Sept. 96 I 5 o u o o 13 2 15,4 0 0 11 7 63,6 5 71,4 75 21 28 10 47,6 Oct. 96 I 8 3 17 0 0 Ii 0 0 0 0 13 2 15,4 0 0 80 8 10 0 0 Nov.96 a 2 25 1 50 12 5 4f,7 2 40 12 4 33,3 1 25 62 6 9,7 0 0 Déc. 96 i o o 0 0 1 0 0 0 0 10 1 10 1 700 46 14 30,4 11 78,6 Janv. 97 5 0 0 0 0 7000040000 4.5 11 24,4 4 36,4 Fév. 97 4 0 0 0 0 30 000 81 12,5 1 700 41 a 19,5 2 25 Mars 97 2 0 0 0 0 3000000000 24 2 8,3 0 0 Avr. 97 2 0 0 0 0 2000030000 28 2 7,7- 0 0 Mai97 3 o o 0 0 60 000 10 000 20 1 5 0 0 Juin 97 2 0 0 0 0 12 1 8,30 0 3 0 0 0 0 ,24 2 8,3 0 0 Jull. 97 3 o 0 0 0 0000070000 28 6 21,4 3 50 Août97 o o o o 0 4 0 0 0 0 15 1 ,6,7 0 0 77 9 5 0 0 0 0 18 6 33,3 0 0 65 6 Sept.Oct. 9797 58 02 2’5 01 5OO 7 0 0 0 0 2'1 50 0 0 32 6 18.7 1 16, Nov. 97 5 1 20 0 0 6 4 66,7 1 25 4 0 0 0 0 DCc. 97 o o 0 0 0 2000020000 Jan. 98 1 0 0 0 0 3 1 33.3 0 0 3 0 0 0 0

TOTAL 1 I 10 8 7,3 2 25 116 15 '72.9 4 26. 7l 148 30 20,3 8 26;;

Nb.C = nombre de sujets provenant des différents villages d’études et venus en consultation dans les postes de santé Nb.P = nombre de cas suspects d’accès palustre (P) = pourcentage des cas suspectés d’kcès palustre (en %> P+ = nombre de cas avec parasitémie IP = Indice Plasmodique (en %) 2.2.3.Variations saisonnières et annuelles

Au poste de santé de Fimela, les consultations pour motifs de paludisme sont plus fréquentes en novembre et décembre et les indices parasitaires les plus élevés sont observées en saison sèche pour la première année (de novembre 1996 à avril 1997) et en saison pluvieuse pour la deuxième année (de juillet 1997 Znovembre 1997) (fig. 8).

A Simal et à Djilor, le maximum de cas suspectés de paludisme qui correspond aux indices parasitaires les plus élevés, se situe en début de saison sèche (Tableau 38).

Au poste de santé de Marloth, les consultants pour motifs de paludisme sont plus fréquents de juillet à septembre alors que les indices parasitaires les plus élevés sont de novembre à décembre- (fig. 8).

Au poste de santé de Palmarin, le pourcentage de consultants suspectés de paludisme, de même que les indices parasitaires élevés sont plus importants en début de saison sèche (fig. 8).

A Diakhanor, les sujets dont le diagnostic fait suspecter un accès palustre sont les plus fréquents en septembre alors qu’à Djifère, cette période correspond au mois de décembre. Dans les deux localités,. ces périodes de consultation pour des motifs de paludisme correspondent aux périodes des indices les plus élevés. 2.2.4. Variation des cai suspects et des IP en fonction de l’âge

Dans tous les postes de santé de la zone, les sujets venus en consultation et ayant des signes évocateurs d’accès palustre sont composés à majorité d’adultes (c’est-à-dire plus de 14 ans). A Fimela comme à Marlothie, les indices plasmodiques sont significativement plus élevés (p < 0,001) chez les enfants que chez les adultes (36% contre 21% à Fimela et 15 % contre 5% à Marloth) alors qu’à Palmarin ils sont comparables (18% contre 21%, p > 0,30) (tableau 39).

86 s c . . i.“,. i ;> I > : ..A I !.. 1 : , 1

Indices parasitaires Indices parasitaires Indices rrtùWWWPP~ parasitaires 0000000000rE3WPwl0\4cQQ 0~0vb0Lo0~0~0 O&GlH20~0

y Dbc-96 b :$$$$ g Jan-97 ::;:;:::::: ip” p. Fév-97 ; Mat-97 8 < .+:. 5 Avr-97 $$ .g:z; E Mai-97 .:::::::::::: CD ii: kq Jun-97 g Jul-97 % Aoû-97

op”fisg 4 00 Oggoggss s 0ulrr~tQWWPP0ul0vI0vI0~ Pourcentage des cas Pourcentage de suspectés de Pourcentage de cas cas suspectés de paludisme suspectés de paludisme paludisme . .

TABLEAU 39 : Variations du pourcentage des cas suspects d’accés palustres et des Indices Piasmodiques selon l’âge des consultants dans les trois Postes de santé

Postede Santé FIMELA MARLOTH PALMARIN PrélèvJAge Effectif c 14 ans > 15 ans fffectif < 14 ans > 15 ans Effectif < 14 ans > 15 ans Prélèvements Nb. 75 34 41 35 23 12 112 38 74 Positifs % 26 36 21 Il 15 45 20 18 21 Prélèvements Nb. 217 61 156 283 131 252 452 172 280 Négatifs % 74 64 79 89 85 55 80 82 79

TOTAL Nb. 292 95 197 318 154 264 564 210 354 % 100 100 100 100 100 100 100 100 100

TABLEAU 40 : Variations du pourcentage des cas suspects d’accés palustres et des Indices Plasmodiques en fonction des accès fébriles

Poste de Santé FIMELA MARLOTH PALMARIN Prélèv./Age Effectif T” < 37’9 T” > 37’9 Effectif T” c 37P9 T” > 37’9 Effectif T” c 37”9 T” > 37’9 Prélèvements Nb. 62 3 59 29 1 28 106 29 77 Positifs % 30 43 30 51 6 68 19 21 19 Prélèvements Nb. 140 4 137 28 15 13 442 108 334 Négatifs % 70 57 70 49 94 32 81 79 87 203 7 196 57 16 41 548 137 411 TOTAL Nb. % 100 100 100 100 100 100 100 100 100 2.2.5. Variation des cas suspects et des IP en fonction de la température (accès fébriles)

Dans la zone d’étude, la fièvre (T > 37’9 C) a été la plus fréquemment rencontrée parmi les signes évocateurs d’accès palustre. Parmi les cas suspects, 97% (196/203) présentent une hyperthermie à Fimela, 72% (41/57) à Marloth et 75% (411/548) à Palmarin.

Les sujets porteurs d’hématozoaires circulants sont plus fréquents, (p > 0,001) chez les fébriles (68%) que chez les apyrétiques (6%) à Marloth alors qu’à Fimela (30% chez les fébriles contre 43 % chez les apyrétiques) et à Palmarin (19% pour les fébriles contre 21% chez les apyrétiques), ces proportions sont comparables (p > 0,30 à Fimela et p > 0,50 à Palmarin) (tableau 40).

2.2.6. Espèces plasmodiales

Comme pour les prévalences parasitaires, P. falciparum a été la principale espèce plasmodiale rencontrée dans toutes les localités. P. malariae a été observé chez les sujets parasités de Fimela et chez ceux de Marlothie (Tableau 37). 2.2.7. Densités Parasitaires

Chez les sujets parasités, les charges parasitaires de classe 3 et de classe 4 sont les plus fréquemment rencontrées dans les trois postes de santé. A Fimela, ce sont les C4 qui prédominent (51%), à Marloth, les C3 (51%) alors qu’à Palmarin ces deux classes sont dans des proportions comparables (48% de C3 et 45% de C4). Les autres classes des densités parasitaires ont été observées avec des proportions plus faibles en Cl (0% à 6%) et comparables entre C2 et C5 (3% à 9%) (tableau 41). 2.2.7.1. Variations saisonnières des DP

En saison pluvieuse et au début de la saison sèche, les charges parasitaires de classes 3 et 4 sont les plus fréquentes dans les trois postes de santé. Les charges parasitaires de classe 5 sont plus observées en début de saison sèche. En fin de saison sèche, seules des densités de classes 2 et 3 sont observées (tableau 41).

8? 6 . * I 1 i . I

TABLEAU 41 : Densités parasitaires : charges parasitaires en fonction des localités et des saisons

Postes de santé FIh4ELA h4ARLOTH Mois ci c2 c3 c4 c5 Cl c2 c3 c4 c!j c1 Jul96àOct.96 Nb. 0 0 0 1 0 0 0 3 3 0 0 0 23 16 O_ % 100 50 50 59 41

Nov96àMars97 Nb. 1 3 10 13 3 0 1 5 5 2 0 1 15 15 1 % 3 10: 33 43 10 8 38 38 17 3 47 47 3

Avr.97àJuin97 Nb. 0 1 0 0 0 0 0 2 0 0 0 0 2 0 0 % 100 700 100 I Jull. 97 à Oct. 97 Nb. 0 0 1 4 20 0 0 1 4 2 1 0 1 9 12 1 % 41 59 13 50 25 13 4 39 52 4

Nov97àJanv98 Nb. 0 0 5 4 0 2 0 4 0 0 0 15 8 2 % '55 44 33 67 6 37 50 13

TOTAUX Nb. 1 4 a 29 38 3 2 2 18 10 3 0 3 54 51 4 % 15 39 51 4 6 6' 51 28 9 3 48 45 4

Classes (C) de Densités Parasitaires (DP) par ~1 de sang C 1 = moins de 80 parasites par ~1 C 2 = entre 80 et 500 parasites par /.~l s C 3 = entre 500 et 5 000 parasites par jL1 C 4 = entre 5 000 et 50 000 parasites par y1 C 5 : plus de 50 000 parasites par ~1 . . L t 1 1 .

I'ABLI~AU 42 : Variations des classes de Densitks Parasitaires en fonction de l’âge des consultants dans les trois Postes de santé

Postede Santé FIMEIA MARLOTH PALMARIN 1Iensités parasitaire Effectif < 14 ans > 15 ans Effectif c 14 ans > 15 ans I Effectif < 14 ans >15ans Ci 1 1 2 2 0 0 0 0 c2 4 2 2 2 2 0 3 2 1 c3 29 14 15 18 9 9 54 21 33 c4 38 18 20 10 8 2 51 11 40 c5 3 1 2 3 2 1 4 1 3

TABLEAU 43 : Variations des classes de Densités Parasitaires en relation avec l’hyperthermie chez les consultants dans les trois Postes de santé

Postede Santé FIMELA MARLOTH PALMARIN Densitésparasitaires Effectif T” c 37”9 T” > 37’9 Effectif T” c 37”9 T” > 37”9 Effectif T” c 37’9 T” > 37°C Cl 1 0 1 2 0 2 0 c2 2 0 2 c3 25 2 23 c4 31 1 30 c5 3 0 3

Classes(C) d? DensitésParasitaires (DP) par ~1 de sang C 1 = moins de 80 parasitespar ~1 C 2 = entre 80 et 500 parasitespar /A C 3 = entre 500 et 5 000 parasitespar JLI C 4 = entre 5 000 et 50 000 parasitespar PI C 5 : plus de 50 000 parasitespar ‘~1 2.2.7.2. Variations des DP en fonction de l’âge

A Fimela, la répartition des densités parasitaires est semblable chez -- les enfants et les adultes. A Marloth les faibles densités parasitaires (Cl et C2) ne sont retrouvées que chez les enfants et les fortes densités (C4 et C5) sont aussi plus fréquentes chez ces jeunes. A Palmarin, les fortes densités sont plus retrouvées chez les adultes que chez les enfants. Les densités moyennes (C3) ont une répartition identique selon l’âge dans toutes les localités (tableau 42). 2.2.7.3. Relation entre DP et fièvre

Au niveau de tous les postes de santé, les moyennes (C3) et fortes charges parasitaires (C4 et CS) sont essentiellement retrouvées chez les fébriles (97% à Fimela, 100% à Marlothie et 76% à Palmarin pour les fortes densités) (Tableau 43). 2.2.8. Estimation des cas réels d’accès palustre

En tenant compte de la classe de la densité parasitaire la plus fréquente chez les sujets asymptomatiques (résultats des prévalences) nous _, pouvons considérer comme ayant un accès palustre tous les sujets suspects qui ont une densité parasitaire supérieure à C3 ; c’est-à-dire à plus de 5000 parasites par ~1 de sang.

Ainsi, au niveau du poste de santé de Fimela, 55% des sujets parasités et 14% (41/292) des cas suspects peuvent être considérés cornme atteints de paludisme. A Simal 1 cas d’accès palustre a été enregistré sur 2 sujets parasités en octobre 97 et à Djilor, 3 cas d’accès palustre sur 4 sujets parasités sont observés dont 1 en juillet 96 et 2 en novembre 96.

Au niveau du poste de santé de Marlothie, 37% des sujets porteurs de Plasmodium et 4% (13/318) des cas suspects sont considérés comme ayant des accès palustres.

Au niveau du poste de santé de Palmarin, 49% des sujets porteurs de Plasmodium et 10% (55/564) des sujets suspects doivent être considérés comme atteints de paludisme. A Diakhanor, 2 cas d’accès palustre sur 8 sujets parasités (25%) sont observés alors qu’à Djifère nous avons 32 cas d’accès palustre sur 53 sujets parasités (60%).

92 DISCUSSION endophages sont plus abondantes à Simal tandis qu’à Djilor, l’agressivité des femelles est comparable à l’intérieur et à l’extérieur des maisons. Selon BRENGUES (1973), le lieu de piqûre dépend plus de la localisation de l’hôte que d’un comportement obligatoire de l’espèce. Djifère se trouve sur une bande sableuse entre l’océan et le fleuve Saloum. Par conséquent, il est toujours sous l’influence d’un vent frais et d’un brouillard remarquable surtout pendant la nuit. Mais cela n’empêche pas les villageois pêcheurs de rester à l’extérieur des habitations jusqu’à 23h. L’hypothèse serait que les femelles préféreraient se mettre d’abord à l’abri dans les habitations avant de commencer à piquer. Ainsi nous avons retrouvé un comportement endophage d’Art. melas dans la zone où il est prédominant. Selon BRYAN (1987), A n. melas semble endophage car la fraction exophage manifeste un comportement zoophage très important.

5. Lieu de repos

La comparaison du taux d’agressivité à l’intérieur et de la densité au repos dans les habitations, montre qu’à Simal et à Djifere, les femelles endophages restent dans les habitations après avoir piqué alors qu’à Djilor, elles quittent les lieux de piqûres avant la levée du jour. Le comportement signalé à Djilor correspond à une exophilie obligatoire car dans le village, il y a très peu de cases, beaucoup de bâtiments en ciment, des hangars pour abriter les chevaux et des greniers dans les concessions. Pour Simal et Djifère, l’explication pourrait venir du fait que ces deux villages ont beaucoup plus d’habitations traditionnelles (case à toit de chaume) qui constituent des lieux de repos préférentiels pour le complexe An. gambiae. Il faut ajouter qu’à Djifère, les abris extérieurs sont rares. Ces observations montrent que le choix des lieux de repos ne dépend pas des espèces mais plutôt de l’environnement.

Dans les localités à prédominance An. arabiensis, la tendance est à l’endophilie en période d’hivernage (à l’exception de Marloth) et à une exophilie partielle pendant la saison sèche. Autrement dit, pendant la saison sèche, les femelles peuvent rester jusqu’en période d’oviposition ou quitter délibérément les habitations avant la maturation ovarienne. A Marloth, en période hivernale, une fraction importante des femelles gorgées est exophile. Ceci est probablement lié à la présence de lieu de repos à l’extérieur (végétation).

98 Dans les localités à prédominance An. melas, en toutes saisons, les femelles gorgées sont endophiles. A Djifére, la tendance à l’exophilie des femelles observée en 1995 pourrait s’expliquer par l’éloignement du lieu de ponte de la zone d’habitation. Auparavant, toute la population se trouvait à Djifére dont la distance des gîtes larvaires était d’environ 400 m. Par la suite, à cause de l’avancée de la mer sur le continent, un nouveau village appelé “Khelcome” est installé en bordure des gîtes potentiels entraînant le déplacement de la majorité de la population du village d’origine. Après 1995, les prospections entomologiques ont été poursuivies dans le nouveau village. La proximité des gîtes, le manque d’abris extérieurs et la force du vent venant de la mer sont autant de facteurs pouvant justifier la tendance à l’endophilie observée en 1996.

La faible proportion des femelles à jeûn observée dans toutes les localités, pourrait se justifier par un mouvement de sortie de cette catégorie de femelles avant la levée du’ jour.

D’après ces remarques, nous pouvons dire qu’An. melas est nettement endophage et endophile dans sa zone d’abondance. Ce comportement d’An. melas n’a pas été retrouvé dans d’autres zones où l’espèce est présente (BRYAN, 1987 et GIGLIOLI, 1965 en Gambie, MUIRHEAD-THOMPSON, 1948 au Nigéria (in HOLSTEIN,1952).

6. Origine des repas de sang

Les espèces du complexe An. gambiae ont présenté une anthropophilie variable dans les localités. Les indices d’anthropophilie enregistrés à Djifère et à Diakhanor sont plus élevés que ceux des villages de Simal, Djilor et Marlothie. An. gambiae S.S. est exclusivement anthropophile dans toutes les localités où il est récolté. Les indices d’anthropophilie d’An. arabiensis et d’An melas comparables dans toutes les localités de sympatrie, sont plus faibles dans les villages de Djilor et de Simal. FONTENILLE et a1 (1997) ainsi que LEMASSON et aZ(l997) ont noté, qu’en période de sympatrie, An. gambiae et An. arabiensis présente un comportement trophique similaire. La forte anthropophilie des femelles d’An. melas notée à Diakhanor et à Djifère contraste avec la zoophilie rapportée par BRYAN (1979) et FAYE (1987). Le comportement trophique d’un vecteur est fonction de la disponibilité de l’hôte. Dans les villages d’agriculteurs de Simal, Djilor et Marlothie, la pratique de l’élevage (bien que faible) est beaucoup plus développée que

99 dans ceux de Diakhanor et de Djifère. Les habitants de ces derniers villages sont en majorité des pêcheurs et les animaux peu fréquents, sont constitués de quelques chiens errants et d’ânes.

Dans toutes les localités étudiées, les principaux hôtes animaux sont les equidés, les canidés et les bovidés. Les repas de sang d’origine ovine, porcine ou aviaire sont très rares et localisés. Il a été signalé dans d’autres localités du Sénégal que l’hôte animal préférentiel est le boeuf pour An. gambiae S.S. et An. arabiensis (DIATTA et al, 1998 ; LEMASSON et al, 1997). HOLSTEIN (1952) rapporte que des tests par précipitines réalisés pour An. melas, n’ont montré aucune réaction positive avec les antiserums humain, bovin et porcin. Ce qui, selon l’auteur, démontrait que l’alimentation d’An. melas sur un animal reste à déterminer. Dans notre zone d’étude, cet animal pourrait être le chien mais nous avons toujours obtenu une fraction bien que faible de femelles dont l’origine des repas de sang ne correspond pas à ceux des hôtes testés.

Les repas mixtes contenant du sang humain prédominent dans toutes les localités. Parmi ces repas mixtes, l’animal associé à l’homme varie d’une localité à une autre. A Simal et à Djilor, c’est l’association : homme/cheval qui prédomine alors qu’à Marlothie et à Diakhanor, c’est l’association homme/chien qui est plus élevée. A Djifère, il y a autant de repas d’origine homme/cheval que ceux provenant de l’association homme/chien. Nous n’avons pas pu déterminer si en un seul cycle gonotrophique, les repas mixtes des femelles ont été pris en une seule nuit ou en deux nuits.

7. Taux de parturité

Les taux de parturité sont relativement faibles dans la zone d’étude. En zone de sympatrie, les taux de parturité d’An. melas sont plus faibles que ceux d’An. arabiensis, aussi bien dans la faune résiduelle que parmi les femelles agressives capturées sur homme. Les taux de parturité d’An. melas dans notre zone d’étude (0,34 à 0,57) sont plus proches de ceux trouvés en Gambie (BRYAN, 1983) et en Casamance (FAYE et al, 1994).

Dans toutes les localités, les femelles de la faune endophile sont plus âgées que celles agressives. Selon DETNOVA (1963), l’âge moyen plus élevé des femelles endophiles est lié à une exophilie des jeunes femelles. D’après GIGLIOLI (1965), à Keneba, le déficit en femelles nullipares

100 chez les femelles endophiles est conditionné par une combinaison d’une forte anthropophilie et de la capacité des femelles pares de reconnaître les habitations de la localité comme une source de repas. Cette remarque peut être valable pour An. melas qui dans sa zone de prédominance du Saloum, est très anthropophile et endophile.

La comparaison du taux de parturité et de la densité agressive a montré qu’il existe une corrélation négative entre les variations de ces deux paramètres dans les différentes localités étudiées. Quelle que soit la méthode de capture, le taux de parturité présente ses plus faibles valeurs en septembre-octobre, période de densité anophélienne maximale. Selon HOLSTEIN (1952), la baisse du taux de parturité aux périodes de forte abondance de la population imaginale peut découler d’un afflux massif et continu de jeunes femelles associé à ‘une réduction de la longévité. Inversement, l’excès de femelles pares observé en fin de saison des pluies, est probablement dû à la rareté des jeunes femelles (assechement des gîtes) et au vieillissement de la population.

Dans la zone à prédominance An. melas, c’est au cours de la première et à la fin de la deuxième moitié de la nuit que la fréquence des femelles agressives pares a été plus importante. Selon BRENGUES (1973), les variations horaires des femelles agressives pares peuvent être associées au rythme de ponte. Vu la proximité des gîtes larvaires par rapport aux habitations, les femelles d’An. melas pourraient revenir la même nuit de ieur ponte prendre un nouveau repas de sang.

8. La transmission

Le taux d’infection est sensiblement le même dans toutes les localités à l’exception de Djilor où il est nul pour les femelles endophiles. Il est plus élevé chez les femelles récoltées dans la faune résiduelle que chez celles capturées sur homme.

Les taux d’infection enregistrés dans la zone où An. arabiensis est le seul vecteur sont comparables à celui obtenu à Diakhanor (avec An. mdas comme vecteur). A Djifère, An. melas est l’espèce vectrice en début de saison sèche de la, première et de la dernière année d’étude (novembre 1995 et novembre 1997), alors qu’en 1996, pendant la même période, An. arabiensis est le vecteur majeur. Rappelons que le principal gîte larvaire à eau douce recensé à Djifere provient d’un désensablement qui a eu lieu

101

. : pendant la saison sèche de 1995/1996. En 1995, la rareté des gîtes à eau douce serait à l’origine de la rapide disparition d’An. arabiensis et de la forte prédominance d’An. melas. En 1997, la courte saison des pluies (301 mm en 12 jours de pluies) associée à une grande marée en décembre 97, serait la cause de l’absence d’An. arabiensis en fin de saison pluvieuse.

La faible infectivité de la population d’An. melas en milieu et en fin de saison sèche peut être en rapport avec la diminution de l’humidité relative entraînant une faible longévité (BRYAN, 1983).

L’indice Sporozoïtique d’An. melas, 0,28%, obtenu dans le delta du Saloum est comparable à ceux enregistrés en Gambie (0,35%) par BRYAN (1983) et en zone de mangrove de la Casamance (0,12%) par FAYE et aZ (1994) mais plus faible que ceux du Nigéria (3,5%) et du Libéria (1,4%) par MUIRHEAD THOMPSON (1948) et GELFAND (1955), (in COZ, 1973). Cependant, pendant ces périodes (1948 et 1955), le seul critère morphologique basé sur la présence de 4 bandes blanches sur les palpes chez An. melas contre 3 chez An. gambiae S.S. n’était valable que dans 75-80% des cas (MOUCHET et al, 1994).

La variation du taux d’infection plasmodiale peut être due’ à l’interaction de plusieurs facteurs dont des différences de susceptibilité au Plasmodium, de longévité et de comportement du vecteur (PETRARCA & BEIER, 1992). D’après LEMASSON et aZ (1997), des différences de susceptibilité au Plasmodium génétiquement caractérisées seraient à l’origine du plus fort taux d’infection d’An. gambiae comparé à An. arabiensils. Selon COZ (1973), An. meZa.s transmet moins bien le paludisme pour des raisons intrinséques de type immunitaire ou à cause d’une plus grande zoophilie. ROBERTSON (1945) et BURGESS (1960), après avoir observé experimentalement qu’An. melas transmet le paludisme presque aussi bien qu’An. gambiae ont conclu qu’il n’existe pas de différence de sensibilité intrinsèque à l’infection entre les différentes espèces du complexe An. gambiae, mais de longévité et de zoophilie. L’anthropophilie étant très élevée pour les deux espèces dans la zone de sympatrie, la différence d’infectivité entre An. arabiensis et An. melas est due à une plus faible longévité d’An. melas.

Le rapport de 1’Indice Circumsporozoïtique (ICS) sur 1’Indice Sporozoïtique (1s) a montré un écart relativement plus élevé que celui de 1,5 trouvé par SOKHNA et aZ (1998) à Ndiop. L’indice

102 Circumsporozoïtique est toujours supérieur à l’indice sporozoïtique, obtenu par dissection (BOUDIN et al, 1988). La technique ELISA détecte la présence de la protéine CS qui peut être présente dans les oocystes, dans l’haemolymphe ou dans les glandes salivaires. Ainsi, 1’ELISA peut surestimer les taux d’infection réels en détectant l’antigènes CSP libres, non fixé sur les sporozoïtes, avant que ces derniers aient atteint les glandes salivaires (BOUDIN et al, 1988, FERREIRA & FERREIRA, 1993). Cependant, la technique -ELISA présente des avantages en permettant de confirmer les infections obtenues en dissection, de détecter les faibles infections de glandes salivaires (pouvant paraître négatives à l’examen microscopique) et de préciser l’espèce plasmodiale.

Le taux d’inoculation entomologique, calculé à partir des femelles testées en ELISA, est relativement faible dans la zone d’étude (TIE < 16,43 PIH/an). Il est maximal pendant la saison des pluies en zone d’An. arabiensis et en début de saison sèche en zone d’An. melas. Selon BOUDIN et aZ (1991), ,en zone sahélienne, le TIE est très faible (< 30 PIH/an) et concentré dans deux ou trois mois de l’année.

Les niveaux de la transmission, bien que faibles, sont comparables entre la zone à prédominance An. arabiensis et celle à An. melas.. Dans la zone à prédominance An. arabiensis, la transmission s’effectue au cours de la saison des pluies (septembre à octobre). A Djifère la période:,‘de transmission est étalée à novembre et se prolonge jusqu’à mars.

Le taux quotidien de survie, l’espérance de vie et l’espérance de vie infectante présentent les mêmes modalités de variations que le taux de parturité. C’est à dire qu’ils ont des valeurs minimales en saison des pluies où les plus fortes densités culicidiennes sont observées.

Les indices de stabilité obtenus à Simal, Djilor et Djifère sont tous compris entre 0,5 et 2,5 et montrent que le paludisme est de stabilité moyenne dans cette zone du Saloum. 9. La prévalence parasitaire

L’évaluation de la prévalence palustre donne des indications sur l’importance de la transmission et de la circulation du parasite dans une communauté. Les moyennes annuelles des indices parasitaires, partout inférieures à 20%, sont très faibles. LARIVIERE et aZ (1961) ont montré que le paludisme est mésoendémique en zone côtière de la Casamance. La

103 prévalence parasitaire observée dans la zone d’étude est relativement plus faible que celle trouvée par BA (1995) à Ndiop (28,4%) mais proche de celle enregistrée par GUEYE (1969) à Fimela (17%). De façon globale, la prévalence parasitaire moyenne est plus élevée dans la zone à prédominance An. arabiensis, que dans celles à prédominance An. melas. Cette constatation est à rapprocher de l’observation de GAYE et aZ (1991) qui ont constaté une prévalence plus élevée de l’infection parasitaire plasmodiale, en amont qu’en aval du barrage anti-sel de Bignona. Dans les localités à prédominance An. arabiensis, c’est à Djilor où nous avons enregistré les plus faibles indices parasitaires. Dans celles à prédominance An. melas, c’est a Djifère où les indices parasitaires sont plus faibles. GUEYE (1969), avait noté des variations locales de l’endémicité palustre dans la zone des estuaires du littoral sénégalais.

Les indices parasitaires ont considérablement varié en fonction des périodes de prélèvement et de l’année. Dans toutes les localités, la prévalence parasitaire est plus importante en début de saison sèche (novembre décembre) ; les indices de fin de saison sèche et de milieu de la saison des pluies sont relativement faibles. Dans la zone à prédominance An. melas, la prévalence parasitaire est importante en 1996 et 1997.

Chez les nourrissons, la prévalence parasitaire est très faible voire nulle (Djilor et Djifère) et se situe au même niveau dans les deux zones. Chez les enfants de plus de 1 an, il n’y a pas eu de variations importantes de la prévalence dans toutes les localités.

La faiblesse des indices parasitaires est en accord avec les faibles taux d’infection enregistrés dans la zone d’étude. De même que les forts indices parasitaires correspondent aux périodes où la transmission vectorielle est la plus intense. A Djilor, le faible taux d’infection des vecteurs et la faible prévalence parasitaire sont probablement dûs à la prise en charge systématique des cas de paludisme au niveau de la case de santé du village. Cette case de santé est très bien approvisionnée en médicaments par des missionnaires. Elle assure en partie le ravitaillement du poste de santé de Fimela.

Dans toutes les tranches d’âge et dans toutes les localités, ce sont les densités parasitaires de la classe 3 qui sont les plus fréquentes . Elles sont

104 associées aux faibles densités en début de saison des pluies et aux fortes charges parasitaires en début de saison sèche.

P. falciparum est l’espèce essentiellement retrouvée dans la zone d’étude. Selon les études effectuées au Sénégal, (FAYE, 1994), il représente 80 à 100% des infections. P. malariae est surtout retrouvé en saison sèche dans la zone d’An. arabiensis, avec des indices très faibles. BOUDIN et aZ (1991) ont trouvé des prévalences de P. malariae situées entre 3,5% et 25% avec un maximum en février. Sa rareté en zone d’An. melas pourrait s’expliquer par son long cycle sporogonique de 14 à 18 jours (BOUDIN et al, 1991).

La probabilité des anophèles de pouvoir s’infecter sur l’homme repose sur la gamétocytémie circulante. L’indice gamétocytaire est très faible dans la zone $An. arabiensis et nul dans celle d’An. melas. &a présence de gamétocytes n’a été signalée qu’à Marlothie en décembre 1995. Dans la zone à prédominance An. arabiensis, la situation de Marlothie est exeptionnelle en 1995, avec une plus forte prevalence parasitaire associée à une gamétocytémie. Dans ce village, des campagnes de chloroquinisation en masse d’hivernage, sont régulièrement pratiquées. Elles ont été arrêtées en 1995, puis reprises pendant les années suivantes. C’est cette interruption qui a probablement entraîné l’infection relativement élevée des vecteurs et de la population pendant l’année 1995.

10. Morbidité palustre

Les consultations pour cause de paludisme sont relativement faibles dans les trois postes de santé du delta du Saloum. L’exploitation des registres de consultation montre que les affections respiratoires sont les premières causes de morbidité dans la zone d’étude. Dans les localités à An. arabiensis et à Djifère, les indices et densités parasitaires ainsi que le taux d’incidence des accès palustres sont plus élevés en début de la saison sèche contrairement à Diakhanor où ils le sont en saison des pluies.

Dans la zone d’étude, les adultes viennent beaucoup plus en consultation pour des motifs de paludisme que les enfants. Cependant, l’incidence et les fortes densités parasitaires sont plus élevées chez les enfants dans les localités à An. arabiensis. Inversement, à Djifère et à Diakhanor, les fortes densités sont plus fréquentes chez les adultes. La présence de fortes charges parasitaires chez les enfants a été souvent

105 signalée et il est possible que, au sein de cette population acquérant sa 1. prémunition, l’équilibre hôte/parasite soit précaire (BAUDON et al., 1984; TRAPE, 1985; TRAPE et al., 1985 ,CHIPPAUX et al, 1991).

Les indices plasmodiques observés chez les consultants fébriles et apyrétiques sont sensiblement les mêmes mais les fortes charges parasitaires sont essentiellement enregistrées chez les fébriles. Les mêmes observations ont été signalées en zone rurale par GAYE et aZ (1989). Selon GAYE et aZ (1989), en zone d’endémie, il est habituel d’observer des porteurs asymptomatiques à des densités parfois très élevées, et c’est à partir d’un certain niveau de parasitémie que se déclenche l’accès fébrile.

Ce seuil pyrogène varie selon les critères d’appréciation des auteurs entre 1000 et 20000 GRP/mms (GAZIN et al 1988; RICHARD et al, 1988; GAYE et al, 1989). Après l’avoir fixé à 5000 parasites / ~1 de sang, nous en déduisons que les accès palustres réels sont concentrés àla fin de la saison pluvieuse et au début de la saison sèche.

Les cas de paludisme associés à des accès fébriles correspondent à 97% des accès palustres réels à Fimela, 100% à Marlothie et 76% à Palmarin. La fréquence des accès palustres est sensiblement la même chez les enfants et les adultes au niveau des ,postes de santé de Fimela et de Marlothie et plus élevée chez les adultes dans celui de Palmarin. L’incidence des accès palustres retrouvé dans toutes les classes d’âge montre que l’immunité de la population de la zone à An. melas est très faible.

106 CONCLUSION I t Des études entomologiques, parasitologiques et cliniques qui ont été réalisées dans des villages du delta du Saloum, ont permis de’ mieux comprendre le rôle de chacune des espèces du complexe An. gambie dans la transmission du paludisme.

Parmi les cinq villages prospectés, An. arabiensis prédomine dans les trois (Simal, Djilor et Marlothie, se trouvant en bordure du fleuve Saloum) et An. melas dans les deux autres (Djifère et Diakhanor, situés entre l’océan et le fleuve). Cependant, en saison des pluies et au début de la saison sèche, An. arabiensis et An. melas sont sympatriques dans cette zone du Saloum. Le ratio An. meZas/An. arabiensis augmente quand on se rapproche du littoral où An. melas devient presque exclusif. Cette sympatrie est plus remarquable dans le village de Djifère où An. arabiensis peut devenir prédominant en début de saison sèche (selon l’intensité de la pluviométrie et la disponibilité des gîtes favorables à son développement).

Dans la zone, An. gambiae est rare, An. arabiensis et An. melas sont les principales espèces rencontrées. La dynamique de leurs populations imaginales dépend du fonctionnement des gîtes préimaginaux qui est modulé par les pluies. Concernant An. melas, l’influence de la marée est également perceptible au début et à la fin de la fin de la saison sèche.

La transmission du paludisme dans la zone est faible, elle n’a pas été perceptible avec la méthode entomologique classique de détermination des taux d’infection des femelles agressives pour l’homme. La faiblesse de l’infectivité des vecteurs (An. melas et An. arabiensis) n’est pas liée à un problème de susceptibilité au Plasmodium ou à une zoophilie des femelles. An. melas est très anthropophile dans la zone et s’infecte facilement (test ELISA), c’est seulement une faible longévité qui réduit ses chances de devenir infectant. Dans ce cas, la détermination des taux d’infection par la recherche de l’antigène Circumsporozoïtique qui apparaît chez l’anophéle avant la présence des sporozoïtes dans les glandes salivaires peut être biaisée par une surestimation du niveau d’infection. La méthode ELISAKSP, quels que soient ses autres avantages est contestable pour l’évaluation de la compétence d’un vecteur dont la longévité est réduite.

108 Si An. melas est un mauvais vecteur du paludisme en Gambie du fait d’une anthropophilie et d’une longévité réduites (GIGLIOLI, 1965 ; BRYAN et al, 1987), il est aussi mauvais vecteur dans le delta du Saloum de par une longévité réduite associée à une faible densité agressive pour l’homme. En effet,’ dans ces conditions de longévité, l’indice de stabilité est faible (

La prévalence parasitaire bien que faible, est plus élevée dans la zone à An. arabiensis et plus importante en début de saison sèche ; d’où l’existence d’une corrélation parfaite entre les observations sur la transmission et celles réalisées sur la prévalence. P. falciparum est la seule espèce retrouvée chez les vecteurs et chez l’hôte humain sous forme gamétocytaire. Par contre, P. malariae est seulement et faiblement retrouvé chez l’hôte humain, en saison sèche, surtout dans la zone à An. arabiensis.

La morbidité palustre est plus importante à la fin de la saison pluvieuse et au début de la saison sèche, périodes où sont notées les plus fortes charges parasitaires. Ce paludisme qui se manifeste le plus souvent par un accès fébrile affecte surtout les enfants en zone d’An. arabiensis alors qu’il concerne toutes les classes d’âge en zone d’An. melas.

Cette étude a permis de Pr&iser les modalités de la transmission du paludisme et la contribution d’An. melas dans la-zone du delta du Saloum. Elle a fourni des informations supplémentaires et confirmé le faciès de mangrove du paludisme dans la zone. Ce paludisme proche de l’instabilité, confère à la population un statut immunitaire précaire. Une amplification de la transmission suite à une augmentation de la longévité et/ou une augmentation de la densité des populations vectrices, aura pour conséquence, avec les mêmes niveaux d’anthropophilie, une recrudescence du paludisme prenant des allures d’épidémie.

La conclusion à retenir de cette étude est qu’An. melas est le vecteur du paludisme dans la zone où il prédomine. Ses dispositions pour la transmission ne sont pas excellentes mais il peut être associé aux autres vecteurs du complexe An. gambiae et maintenir un niveau de transmission qui peut être élevé lors des années de pluviométrie excédentaire et où les

109 J

populations d’An. gambiae sont plus importantes, An. arabiensis n’étant pas meilleur vecteur qu’An. melas dans la zone.

Dans le -delta du fleuve Saloum, la lutte contre le paludisme doit s’appuyer. sur un système de surveillance épidémiologique fonctionnel pour prévoir et détecter rapidement toute recrudescence du paludisme. Des mesures préventives comme ‘l’utilisation des matériaux traités aux insecticides peuvent être mises en œuvres pour renforcer le premier niveau de la lutte qu’est la prise en charge correcte des cas. La disponibilité des antipaludiques (en particulier à domicile) pour une prise en charge précoce de tous les accès fébriles pendant la période de transmission doit être encouragée et les populations informées sur l’importance du paludisme et les conduites à tenir face à cette maladie.

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117 h Titre : Épidémiologie du paludisme dansI le delta du Saloum (Fatick, i Sénégal) : rôle d’AnopheZes melas dans la transmission.

Nom du candidat : Abdoulaye DIOP

Xature du mémoire : Thèse de Doctorat de 3ème Cycle de Biologie Animale

Jury : Président: Mr Bhen Sikina TOGUEBAYE Membre : MM Ousmane FAYE Lassana KONATÉ Oumar GAYE Jean-François MOLE2 Mme Laurence LOCHOUARN soutenue le 11 décembre 1998 à 16 h en Amphi 7.

Des études entomologiques, parasitologiques et cliniques réalisées dans des villages situés dans le delta du Saloum, de juin 1995 à janvier 1998, ont permis de mieux comprendre la contribution d’An. melas dans la transmission du paludisme. Parmi les cinq villages prospectés, trois (Simal, Djilor et Marlothie) se trouuant en bordure du fleuve Saloum sont colonisés par An. arabiensis ; les deux autres (Djifère et Dîakhanor) situés entre l’océan et le fleuve par An. melas. En saison des pluies et au début de la saison sèche, An. arabiensis et An. melas sont sympatriques. La proportion d’An. melas/An. arabiensis augmente quand on se rapproche du littoral où An. melas devient presque exclusif. La dynamique de la population d’An. melas s’est présentée avec des pics de la densité en début et à la fin de la saison des pluies et un maintien à bas niveau en début de saison sèche. L’endophagîe, I’endophilie et I’anthropophile sont très nettes chez An. melas dans sa zone de prédominance. Les taux de parturité, relativement bas sont plus faibles chez An. melas que chez An. arabiensis. La transmission se situe au même niveau dans les deux zones de prédominance de chacune des deux espèces. En période de sympatrie, An. arabiensis est responsable de la uansmission et lorsqu’il est absent, ce rôle revient à An. melas. La transmission se fait de juillet à mars avec un maximum en début de saison sèche. Son prolongement jusqu’en milieu de la saison sèche est assuré par An. melas. Les indices de stabilité indiquent un paludisme de stabilité moyenne. La prévalence parasitaire bien que faible, est plus élevée dans la zone à An. arabiensis et plus importante en début de saison sèche. P. falciparum est la seule espèce retrouvée chez les vecteurs et chez l’hôte humain et la seule présente sous forme gamétocytaire. P. malariae est seulement et faiblement retrouvé chez l’hôte humain, en saison sèche, surtout dans la zone à An. arabiensis. La morbidité palustré affectant surtout les enfants en zone d’An. arabiensis et toutes les classes d’âge en zone d’An. melas est plus importante à la fin de la saison des pluies et au dibut de la saison sèche dans la zone d’étude.

~fots-clés : Paludisme - Mangrove - An. melas - An. arabiensis - Transmission - Epîdémologie - Delta du Saloum - Sénégal.