Université Lumière Lyon 2
Total Page:16
File Type:pdf, Size:1020Kb
UNIVERSITÉ LUMIÈRE LYON 2 DÉPARTEMENT D'HISTOIRE DE L'ART ET D'ARCHÉOLOGIE L'HELLÉNISME ET LYON, DANS LA PREMIÈRE MOITIÉ DU XIXème SIÈCLE TOME 1 Thèse de doctorat, soutenue par Jean-Claude MOSSIÈRE sous la direction de Monsieur le Professeur Roland ÉTIENNE, Directeur de l'École Française d'Athènes 1994 MEMBRES DU JURY Monsieur le Professeur Roland ÉTIENNE, Directeur de l'École Française d'Athènes Madame le Professeur Marie-Paule MASSON Université P. Valéry, Montpellier Monsieur le Professeur François MOUREAU Université Sorbonne, Paris IV Madame le Professeur Marie-Félicie PÉREZ Université Lumière, Lyon 2 SOMMAIRE I INTRODUCTION 01-09 II LE BEAU ET L'ANTIQUE A LYON APRÈS LA RÉVOLUTION, ET AU DÉBUT DU XIXème SIÈCLE 1 Le passage des marbres 10-14 2 La destruction de Lyon 14-17 3 Palma, ou le voyage en Grèce 17-18 4 Le Beau et l'antique 18-21 III LES TÉMOIGNAGES 1 Les Grecs chrétiens de Lyon 22-24 2 Les témoignages du sol 24-27 3 Les textes et des images 27-28 4 Quelques voyageurs en Grèce et dans le Levant 29-29 5 La fortune d'Héraclès à Lyon 29-31 IV PRÉSENCE VISIBLE ET CACHÉE DE LA GRÈCE A LYON 1 L'Église, le Palais et le Cloître 32-40 2 Les sanctuaires 40-43 2 Les pompes et la colonne 43-44 V LES PLASTICIENS LYONNAIS ET LA GRÈCE 1 L'École de dessin 45-51 2 Peintres, sculpteurs et architectes (tableau) 51-94 a) Les sculpteurs 62-65 a 1) L'atelier de Chinard b) Les peintres 65-82 b 1) Les élèves de Révoil b 1) Hippolyte Flandrin et le Prix de Rome de peinture (tableau) b 3) Paul Chenavard et la Palingénésie b 4) L'Athénien Bonirote c) Les architectes 82-86 3 Les collections du Palais Saint-Pierre 94-96 VI CHRONIQUE DE LA GUERRE D'INDÉPENDANCE DES GRECS A TRAVERS LA PRESSE ET LE MILIEU CULTUREL LYONNAIS (1819-1828) 1 Le début des hostilités 97-99 2 Le peintre Révoil 99-101 3 Soliman Pacha 102-104 4 1826, l'année philhellène 104-106 5 La Grèce en représentation 106-115 6 Les arguments 115-117 7 La collection Dhikéos 117-119 VII LES LYONNAIS A ATHÈNES 1 Le voyage en Grèce et dans le Levant de Chenavard, Rey, et Dalgabio 120-122 a) Un sculpteur lyonnais et l'expédition de Morée 123-127 b) La lettre, les notes et les livres 128-130 c)L'embarquement 130-132 d)Lyon et Athènes 132-139 e) Les outils de l'artiste-voyageur 139-142 f) L'Orient 142-143 g) Les tombeaux 143-147 VIII LE MILIEU SAVANT 1 Le Gothique l'Antique et l'Académie (tableau) 148-153 2 L'Art et l'Industrie 153-154 3 Les voyages d'Eugène Yéméniz 154-157 IX CONCLUSION 158-163 BIBLIOGRAPHIE 164-170 TABLE DES DOCUMENTS ICONOGRAPHIQUES 171-172 1 L'HELLÉNISME ET LYON DANS LA PREMIÈRE MOITIÉ DU XIXème SIÈCLE 2 I INTRODUCTION L'édition de 1873 du Grand dictionnaire universel du XIXème siècle donne comme définition de l'hellénisme : « Ensemble des idées, des mœurs, du caractère des Grecs anciens. Caractère de leur philosophie et de leur art. Histoire religieuse : esprit grec qui s'introduisit chez certains chrétiens de la primitive église. Nom que donne Julien l'Apostat à la religion dans laquelle il essaya d'allier la morale évangélique aux dogmes du paganisme ». Parmi les auteurs qui ont traité de ce sujet, nous avons retenu Émile Egger qui restreint son Hellénisme en France1 à la question philologique depuis le Moyen âge jusqu'à la fin du XVIIIème siècle. L'auteur part du principe que notre langue et notre littérature sont imprégnées de mots et d'idées grecques. D'où vient cette invasion hellénique et comment tant d'emprunts sont-ils venus modifier l'originalité de notre langue ? Telle est la question que Egger essaie de résoudre en exposant l'histoire des idées grecques de notre pays et en montrant comment l'action de l'hellénisme sur un des éléments primitifs de la langue a été tantôt directe et tantôt indirecte, tantôt simple et tantôt complexe. Il y a, dit-il à cette perpétuité vivace des traditions grecques en France des raisons profondes, héritées d'un fonds commun avec la race hellénique. Louis Bertrand2 apporte quelques suggestions sur le retour à l'antique au début du XIXème siècle dans la littérature la poésie et l’art dramatique, mais son ouvrage traite essentiellement du XVIIIème siècle au cour duquel le mouvement antiquisant parti de Jean-Jacques Rousseau, se prolonge jusqu’aux premières années du romantisme, et atteint sa plus grande ferveur entre 1775 et 1789. La Bibliographie critique de L'hellénisme en France de Henri Peyre, éditée en 1932 couvre la période qui s'étend de 1843 à 1870. L'auteur a composé une bibliographie méthodique, classée par année, utile pour notre sujet. Il développe les multiples aspects de cet ensemble de notions hétérogènes qu'on appelle l'hellénisme. Les années 1843 et 1870 qui ouvrent et achèvent son étude sont celles qui correspondent au mouvement parnassien, mouvement littéraire issu de « l'art pour l'art ». Le retour à la Grèce qu'il signale coexiste alors avec maintes survivances du romantisme. Il met en évidence l'importance de l'année 1843 dans la construction de l'hellénisme. Le critique de la 1Émile Egger, L'hellénisme en France. Leçons sur l'influence des études grecques dans le développement de la langue et de la littérature française, Paris, 1869. 2La fin du classicisme et le retour à l'antique dans la seconde moitié du XVIIIème siècle, et les premières années du XIXème siècle en France, Paris, 1896. 3 Revue Indépendante qui rend compte du Salon de cette année là passe en revue les causes de la supériorité artistique des Grecs, et constate qu'il est bon d'étudier l'antiquité grecque, mais non de l'imiter : « L'art grec est celui dont les principes ont été les plus sûrs, et l'étudier avec attention, c'est étudier le chemin qui guide vers toute invention originale ». Nous verrons qu'à Lyon, en 1843, Antoine-Marie Chenavard qui s'apprête à partir en Grèce avec deux compagnons, s'il est sûr de la valeur pédagogique de l'antiquité grecque, en revanche, doute de l'influence qu'elle puisse réellement avoir sur les architectes. Enfin, plus proche de nous, Louis Trénard dans Lyon, de l'Encyclopédie au préromantisme (1958) divise son étude en deux tomes. Le premier intitulé La philosophie des Lumières (1770-1793) montre l'évolution de la cité, les progrès de l'enseignement, insiste sur les débats pédagogiques, et donne des témoignages de la culture et des grands courants de pensée. Le second, L'éclosion du mysticisme, présente les tentatives des idéologues, la rénovation scolaire, la formation de la jeunesse et la renaissance spiritualiste. Enfin, il brosse une courte séquence sur les effets du Classicisme et du Romantisme. C'est dans l'avant-propos de L'hellénisme des romantiques, trilogie commençant par La Grèce retrouvée, suivie du Romantisme des Grecs (1826-1840), et de L'éveil du Parnasse (1840-1852), édité de 1951 à 1955 et couvrant la première moitié du XIXème siècle, que René Canat note que la question qui fait l'objet de cet ouvrage est à peu près inexplorée. Pour l'auteur, la situation de la Grèce ne paraît pas brillante en France au début de la Restauration. L'hellénisme recule devant le charme des troubadours.3 La renaissance gréco-romaine a surtout favorisé Rome. L'auteur rappelle que l'Empire est presque exclusivement latin, que le goût davidien signifie le triomphe de Rome dans les Beaux- Arts et que la littérature se plie aux mêmes disciplines. C'est d'Italie que viennent «les statues razziées» par Bonaparte, qui seront reçues en grande pompe dans la capitale, et qui, jusqu'à la chute de l'Empire, attireront vers elles tant de visiteurs au Louvre. La Grèce représente encore l'esprit révolutionnaire, et le Romantisme naissant réclame un art national, hostile à toute imitation. Cependant, la doctrine du Beau idéal élaborée au XVIIIème siècle sur les données de la statuaire grecque continue d'apparaître comme la formule de l'hellénisme. Pour le lecteur de 1820, la véritable Grèce est celle des paysages de l'Itinéraire et des Martyrs, dans lesquels Chateaubriand «l'enchanteur» mêle paganisme et christianisme, en corrigeant Anacharsis. Le philosophe et académicien Pierre-Simon Ballanche (1776-1847) qui fréquente l'Abbaye-aux-Bois loue Chateaubriand pour son rapprochement entre païens et chrétiens. Lui-même situe sa pensée sous le double signe du catholicisme restauré et du platonisme retrouvé. Son poème en prose Antigone reprend la trame de Sophocle mais il lui donne un sens chrétien. Il écrit dans la préface « J'ai pris mon sujet dans les temps anciens et je l'ai transporté tout entier au sein des croyances modernes ; je lui ai fait subir une sorte de palingénésie ». Son approche n'est pas archéologique, et sa restitution des monuments ne vient pas de « médailles effacées, ou de ruines antiques » mais d'un profond mysticisme issu de « l'instinct des choses divines ». Cependant l'archéologie de ces années là commence à favoriser la Grèce. La récente invention de la lithographie autorise les publications à bon marché qui font découvrir une Grèce par l'image. Jusque vers 1820 les accords l'emportent. L'Apollon du Belvédère enchante toujours, et Anacharsis conserve son prestige. La grâce et l'Atticisme dominent : Hérodote, Xénophon, Isocrate, et Plutarque sont traduits. Bignan ( et Dugas-Montbel que nous retrouverons dans les fauteuils de l'Académie de Lyon assurent des traductions d'Homère qui sont estimées par Loyson.4 et jugées sévèrement par Victor Hugo.