REPUBLIQUE DU REGION DE DEPARTEMENT DE GOSSAS ARRONDISSEMENT DE COLOBANE COMMUNAUTE RURALE DE MBAR

CONVENTION LOCALE (CODE DE CONDUITE) POUR LA GESTION DURABLE DES RESSOURCES NATURELLES DE LA COMMUNAUTE RURALE DE MBAR

MBAR , le …………………… Approuvé par Monsieur Le président du conseil rural de Mbar Le Sous – Préfet de Colobane le …………………..

1 doc. Pagerna, codeco mbar s.mb / m.v

I. DISPOSITIONS GENERALES

Cette présente convention est le résultat de plusieurs ateliers de concertation pour réglementer l’accès et l’utilisation des ressources naturelles du terroir communautaire. Ces concertations ont réuni tous les acteurs locaux : le conseil rural (CR), les cellules d’animation et de concertation (les CAC), les chefs de village, les représentants des femmes, des jeunes, des artisans et des éleveurs.

Ces concertations ont débuté au niveau des zones. Ce qui a permis tout d’abord à chaque cellule d’animation et de concertation (CAC) d’élaborer ses propres règles afin de réglementer l’accès et l’utilisation des ressources naturelles de sa zone

Des concertations ont ensuite eu lieu au niveau communautaire afin d’harmoniser les différentes règles des CAC . L’intérêt est d’avoir une seule convention applicable dans toute la communauté rurale.

L’élaboration de cette convention s’est faite après quatre ans d’intervention du PAGERNA dans cette CR durant lesquels les actions suivantes ont été réalisées :

- au niveau des CAC : des séances d’animation et de sensibilisation, des ateliers de formation sur la gestion durable des R.N. (notamment la lutte, la construction des foyers améliorés, la refertilisation des sols, les techniques culturales), un travail de développement organisationnel, des activités de démultiplication des formations et des mesures visant à réglementer l’accès et l’utilisation des R.N., des visites de découverte et d’échange.

- au niveau du conseil rural : des formations sur la planification, le domaine national, le code forestier, le budget, le cadre de concertation, la convention-type, les fonds de dotation et le transfert de compétences en GRN.

. L’élaboration de cette convention est donc fondée sur l’expérience capitalisée durant ces quatre années d’apprentissage

La convention complète les mesures techniques des aménagements. A ce titre, elle fait partie intégrante du schéma d’aménagement et de gestion des ressources naturelles de la communauté rurale (SAGTC). C’est un outil incontournable dans la gestion durable des R.N. Pour cela, elle constitue un des principaux instruments de l’approche « gestion des terroirs » du PAGERNA.

Cette convention locale / code de conduite est un engagement à la foi personnel et commun des habitants entre eux et envers le milieu dans lequel ils vivent pour le temps présent et pour l’avenir

II. OBJECTIFS DE LA CONVENTION

2-1 objectif général

L’objectif général de la présente convention est d’assurer une conservation et une utilisation durable de l’environnement et des ressources naturelles des terroirs villageois composant la communauté rurale dans une perspective de production de biens et services afin de satisfaire

2 doc. Pagerna, codeco mbar s.mb / m.v les besoins croissants, divers et changeants des populations tout en préservant leurs fonctions productives, écologiques et culturelles au profit de la société.

2-2 Objectifs spécifiques

Les principaux objectifs sont : - réglementer de manière consensuelle l’accès et l’utilisation des ressources naturelles du terroir communautaire ;

- impliquer les populations de la CR dans la gestion durable des ressources naturelles de leurs terroirs ;

- amener les villageois à avoir un comportement citoyen vis-à-vis de l’utilisation des ressources naturelles ;

- amener chaque acteur (sans exclusion) de la CR à accéder aux ressources naturelles pour la satisfaction de ses besoins vitaux sans pour autant compromettre les intérêts des autres et sans mettre en péril le potentiel existant ;

- mettre en place des mécanismes de concertation entre les différents acteurs et assurer une gestion préventive des conflits.

III. ARTICULATION/ COHERENCE DE LA CONVENTION

3-1 Avec le droit international

Vu la convention sur la couche d’ozone (22 mars 1985) ; Vu la convention sur les changements climatiques (09 mai 1992 ) ; Vu l’Agenda 21 de la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement (Rio, juin 1992) ; Vu la déclaration de Rio sur l’environnement et le développement (juin 1992) ; Vu la Convention sur la diversité biologique, Rio de Janeiro, 3-14 juin 1992 ; Vu la stratégie mondiale de la biodiversité (WRI/UICN/PNUE, 1994) ; Vu La convention sur la lutte contre la désertification (juin 1994) . Relevant plus particulièrement des déclarations, principes et engagements posés par la communauté internationale :

- que l’expansion des besoins de l’homme et de ses activités économiques exerce des pressions toujours croissantes sur les terres, et engendre une concurrence et des conflits qui aboutissent à une utilisation infra-optimale du sol et des terres ;

- que pour pouvoir satisfaire ces besoins à l’avenir de manière durable, il faut dès maintenant éliminer ces conflits et progresser vers une exploitation plus efficace et plus rationnelle de la terre et de ses ressources naturelles …. ;

- que l’objectif général est de faciliter l’affectation des terres à des utilisations offrant les plus grands avantages durables et le passage à une gestion intégrée et durable des terres ;

3 doc. Pagerna, codeco mbar s.mb / m.v - que se faisant, il convient de tenir compte des questions écologiques, sociales et économiques ;

- qu’il faudrait également tenir compte, entre autres, des zones protégées, … des droits des populations et collectivités autochtones et autres collectivités locales … (Agenda 21, chapitre 10 relative à la conception intégrée de la planification et de la gestion des terres).

Conscient de (du) : - la richesse de la diversité culturelle existant au sein de la communauté rurale regroupant plusieurs identités ethniques et religieuses ;

- la diversité et parfois la contrariété des activités et des usages en présence et ainsi de la nécessité de créer une convergence d’objectifs entre les différents acteurs de la communauté rurale sur une gestion responsable et à long terme du milieu dans lequel ils vivent ;

- la nécessité de vivre ensemble dans un environnement commun dans le respect des uns et des autres ;

- droit des générations à venir de bénéficier d’un milieu leur permettant de satisfaire leurs besoins de vie et ainsi de devoir agir maintenant dans l’intérêt des générations présentes et de celles à venir ;

- besoin de créer un espace de négociation permettant de construire une collaboration et de parvenir à un consensus sur l’organisation d’un type de rapport avec l’environnement, reposant sur une démarche de protection et de conservation pour un développement durable ;

- l’intérêt pour tous de convenir d’une régulation locale des comportements de chacun et des actions personnelles ou collectives sur l’environnement, conformément à la législation nationale et aux engagements internationaux, au travers d’un accord commun permettant d’aboutir à une bonne gouvernance du milieu naturel .

3-2 Avec le droit interne

3-2-1 Au plan national

Vu la Constitution de la République du Sénégal du 7 mars 1963 révisée le 2 mars 1998 ; Vu le Code des Obligations Civiles et Commerciales, dans ses articles 96 & 97 ; Vu la loi n° 64-46 du 17 juin 1964 relative au domaine national ; Vu le décret n° 64-573 du 30 juillet 1964 fixant les conditions d’application de la loi n° 64-46 du 17 juin 1964 relative au Domaine National ; Vu la loi n° 76-66 du 22 mars 1996 portant Code du Domaine de l’Etat ; Vu la loi n° 96-06 du 22 mars 1996 portant Code des Collectivités locales ; Vu la loi n° 96-07 du 22 mars 1996 portant transfert de compétences aux régions, aux communes et aux communautés rurales ; Vu le décret n° 96-228 du 22 mars 1996 modifiant le décret n° 72-636 du 29 mai 1972 relatif aux attributions des chefs de circonscription administrative et des chefs de village ; Vu le décret n° 96-1134 du 27 décembre 1996 portant application de la loi portant transfert de compétences aux régions, aux communes et aux communautés rurales, en matière d’environnement et de gestion des ressources naturelles ; 4 doc. Pagerna, codeco mbar s.mb / m.v Vu la loi n° 98-03 du 08 janvier 1998 portant code forestier ; Vu le décret n° 98-164 du 20 février 1998 portant application du code forestier ; Vu le décret n° 96-572 du 9 juillet 1996 fixant les taxes et redevances en matière d’exploitation forestière ; Vu la loi n° 86-04 du 24 janvier 1986 portant Code de la Chasse et de la Protection de la Faune ; Vu le décret n° 86-844 du 14 juillet 1986 portant Code de la Chasse et de la Protection de la Faune (partie réglementaire) ; Vu la loi de 2001 et le décret portant nouveau Code de l’Environnement ;

Relevant plus particulièrement des principes et normes posés par les lois et les règlements :

- que l’environnement sénégalais est un patrimoine national, partie intégrante du patrimoine mondial (art. 1 du Code de l’Environnement, 2001) ;

- que constitue de plein droit le domaine national (toutes les terres non classées dans le domaine public et non immatriculées), que l’Etat détient les terres du domaine national et que les terres de la zone des terroirs sont affectées aux membres des communautés rurales (loi n°64-46 du 17 juin 1964) ; que l’affectation est personnelle à l’individu ou au groupement bénéficiaire ; elle ne peut faire l’objet d’aucune transaction (ni vente ni contrat de louage) ; elle est prononcée pour une durée indéterminée ; elle confère à son bénéficiaire un droit d’usage sur les terres qui en font l’objet (art. 19 du décret n° 64-573 du 30 juillet 1964) ;

- que la communauté rurale qui est une collectivité locale, personne morale de droit public, dotée de l’autonomie financière, est constituée par un certain nombre de villages appartenant au même terroir unis par une solidarité résultant notamment du voisinage, possédant des intérêts communs et capables ensemble de trouver les ressources nécessaires à leur développement (art. 192 de la loi n° 96-06 du 22 mars 1996) ;

- que le conseil rural est l’organe représentatif des intérêts des habitants du terroir pour tout ce qui concerne l’utilisation du sol et qu’il gère les terres du domaine national sises dans le périmètre du terroir, sous contrôle a posteriori du représentant de l’Etat sur la légalité des actes ainsi que sur le budget (art. 6 du décret n° 64-573 du 30 juillet 1964 & loi n° 96-06 du 22 mars 1996) ; que les terres de culture et de défrichement sont affectées par délibération du conseil rural et que l’affectation prend fin, de plein droit, au décès de la personne physique ou à la dissolution de l’association ou de la coopérative affectataire (art. 2 & art. 5 décret n° 72-1288 du 27 octobre 1972) ;

- que d’après le législateur national, si l’Etat est le garant de la gestion rationnelle des ressources naturelles et de l’environnement pour un développement durable, les collectivités locales ont quant à elle le devoir d’assurer la gestion et de veiller à la protection de ces ressources naturelles (principes du décret n° 96-1134 du 27 décembre 1996, art. 3) ;

- que les collectivités locales doivent développer une approche intégrée et participative sur la base de plans et schémas et fonder leurs interventions sur les spécificités écogéographiques de leurs milieux (principes du décret n° 96-1134 du décembre 1996, art. 3) ;

5 doc. Pagerna, codeco mbar s.mb / m.v - que dans le cadre législatif du transfert de compétences en matière d’environnement et de gestion des ressources naturelles, la communauté rurale est compétente pour délibérer notamment sur les matières suivantes (art. 195 de la loi n° 96-06 du 22 mars 1996 & art. 30 de la loi n° 96-07 du 22 mars 1996) : · les modalités d’exercice de tout droit d’usage ; · l’affectation et la désaffectation des terres du domaine national ; · la protection de la faune et de la flore ; · la gestion de sites naturels d’intérêt local ; · la création de bois et d’aires protégées (dans les zones et sites naturels présentant un intérêt socio-écologique rural, art.44 & 48 D96-1134, création et gestion de réserves protégées, art.50 D96-1134) ; · la lutte contre les incendies et la pratique des feux de culture, la constitution et le fonctionnement des comités de vigilance contre les feux de brousse (art. 43 D96-1134) ; · les servitudes de passage et la vaine pâture (+ art. 17 du décret n° 64-573 du 30 juillet 1964 + art. 17 du décret n° 72-1288 du 27 octobre 1972) ; · le régime et les modalités d’accès et d’utilisation des points d’eau de toute nature (notamment aux troupeaux appartenant à des ressortissants d’autres communautés rurales, art. 16 du décret n° 72-1288 du 27 octobre 1972 ; · la création, la délimitation et la matérialisation des parcours et pâturages et aussi le classement et le déclassement de tout ou une partie des parcours (art.3 et 33 du décret n°80-2 du 10 mars 1980) ; · l’organisation de l’exploitation de tous produits végétaux de cueillette et des coupes de bois (autorisation préalable de toute coupe, art. 46 D96-1134) ; · la gestion des forêts sur la base d’un plan d’aménagement ; · l’élaboration et la mise en œuvre du plan local d’action pour l’environnement ; · l’avis d’autorisation de défrichement ; · l’avis d’autorisation d’amodiation des zones de chasse ;

- que les droits d’usage sur la forêt du domaine national accordés par le législateur aux populations riveraines pour des besoins strictement personnels et familiaux sont : le ramassage du bois mort et de la paille, la récolte de fruits, de plantes alimentaires ou médicinales, de gommes, de résines et de miel, le parcours du bétail, l’émondage et l’ébranchage des espèces fourragères, le bois de service destiné à la réparation des habitations ; sans aucun droit de disposer des lieux ; que ces droits d’usage ne s’appliquent pas aux périmètres de reboisement et de restauration, aux parcs nationaux, aux réserves naturelles intégrales et aux forêts privées art. L10 & L11 de la loi n° 98-03 du 08 janvier 1998) ;

- que les droits d’exploitation des forêts et terres à vocation forestières du domaine national appartiennent à l’Etat (art. L2 de la loi n° 98-03 du 08 janvier 1998) et qu’ainsi l’exploitation nécessite l’obtention d’un permis d’exploitation dont la délivrance est subordonnée au versement préalable de taxes et redevances (art. R19 du décret 98-164 du 20 février 1998) ; cependant l’exploitation des produits forestiers des forêts relevant de la compétence de la communauté rurale est assujettie à l’autorisation préalable du président du conseil rural (art. L4 de la loi n° 98-03 du 08 janvier 1998) ;

- que selon le code forestier, la gestion de la forêt est soumise à l’élaboration par la communauté rurale d’un plan d’aménagement forestier présentant la forêt en unités de gestion avec le calendrier des coupes et désignant les personnes physiques ou morales adjudicataires des parcelles à exploiter ; 6 doc. Pagerna, codeco mbar s.mb / m.v

- que pour atteindre les objectifs de gestion rationnelle et de protection des ressources naturelles et de l’environnement, les collectivités locales sont appelées à susciter la participation de tous les acteurs (principes du décret n° 96-1134 du 27 décembre 1996, art. 3) ;

- que les collectivités locales doivent apporter leur concours pour la protection de l’environnement et de la faune, ainsi que pour la protection et l’entretien des forêts, des zones et sites naturels d’intérêt national (principes du décret n°96-1134 du 27 décembre 1996, art. 3) ;

- que le conseil rural assiste les villages dans la mise en œuvre des plans d’aménagement et de gestion des terroirs (art.48 du décret n°96-1134)

- que le conseil rural peut émettre des vœux sur toutes les mesures réglementaires qu’il juge utile de voir son président mettre en œuvre et qui sont nécessaires pour l’exploitation des ressources naturelles (art. 8 du décret n° 64-573 du 30 juillet 1964 & art. 200 de la loi n° 96-06 du 22 mars 1996) ;

- que les compétences des collectivités locales s’inscrivent dans les conventions et accords internationaux ratifiés par l’Etat (art. 12 du décret n° 96-1134 du 27 décembre 1996).

3-2-2 Au plan local

Relevant plus particulièrement des déclarations et engagements posés par la population :

- que l’ampleur de la dégradation des ressources naturelles et les difficultés de parvenir à subvenir à leurs besoins à partir de l’exploitation de ces dernières font que les populations sont actuellement conscientes que les ressources sont limitées et qu’un changement de comportement est plus que nécessaire. Il en ressort une volonté de réglementer leur accès.

- Que les villageois sont les plus proches des ressources naturelles et les premières victimes de leur destruction.

- Que les approches technicistes, dirigistes et répressives ont échoué.

- Que le vide lié à l’éradication par l’administration et les religions révélées des lois coutumières, croyances religieuses sur lesquelles était basé un certain nombre de comportements et attitudes favorables à la GDRN et le rejet des lois officielles modernes contribue à la destruction des ressources.

- Que les populations ne s’approprient pas les lois et règlements conçus à d’autres niveaux. Dans un tel contexte, personne ne se sent investi ni du pouvoir, ni de la légitimité de réglementer ou d’interdire l’accès aux ressources : ce qui, à leurs yeux, est dévolu aux seuls agents de l’Etat.

- Qu’il convient de gérer de manière pro-active et paisible les conflits qui pourraient surgir des intérêts divergents et de la compétition entre les différents usagers ;

7 doc. Pagerna, codeco mbar s.mb / m.v - Que les ressources naturelles sont considérées comme un bien commun dont l’accès est libre ;

- Qu’il n’existe pas d’organisation à la base ayant pour vocation la gestion des ressources naturelles ;

- Qu’il existe une compétition entre les différents utilisateurs dans l’exploitation des ressources pour la satisfaction des besoins quotidiens ;

- Que les services techniques étatiques manquent de moyens humains et logistiques d’intervention

Nous les conseillers ruraux, les chefs de village, les responsables des cellules d’animation et de concertation (CAC), les représentantes des femmes, les représentants des éleveurs, les représentants des organisations paysannes, les représentants des jeunes, ensemble représentant la population de la communauté rurale de Mbar adoptons la charte locale suivante appelée : « convention locale / code de conduite pour une gestion durable des ressources naturelles de la communauté rurale de Mbar », expression d’un consensus local engageant l’ensemble de la population des villages de la communauté rurale pour une conduite citoyenne dans leurs rapports entre eux et avec leur environnement.

IV. MODALITES DE MISE EN ŒUVRE DE LA CONVENTION

4-1 Découpage en zones de la communauté rurale

Article 1 La communauté rurale compte 53 villages. Compte tenu des spécificités des terroirs villageois et supra – villageois et en vue d’une implication effective ainsi que d’une appropriation réelle de la convention et une gestion de proximité des ressources naturelles par les villageois, la communauté rurale est divisée en 8 zones. La zone est constituée par le terroir de 4 à 9 villages qui appartiennent à une même unité d’aménagement, qui partagent les mêmes contraintes et les mêmes potentialités, qui ont des relations de parenté et qui décident de travailler ensemble en vue du développement de leur terroir. Ces zones sont :

Zone Village chef de village Mbar Mbar Thiowogne Ousmane Sow Keur Serigne Bara Diène Talla Kane Mbar Mbenguène Matar Sall Mbar Mbacké Serigne Lèye Mbar Ndiéné Escale Magatte Niang Mbar Forage Mame Gor Mbaye Bagdad Cheikh Mboup Bountou Mbar Abdou Ndong Daby Ngama Moustapha Thiam Touba Fall El Hadj Niang Darou Marnane Darou Marnane Mbaye Touré Mafaye MOR Ngom Dekhaye Diass Sène Narga Talla Diagne Thielle Pathieme Samba Kâ

Yarigouye Yariguouye Malick Ngom 8 doc. Pagerna, codeco mbar s.mb / m.v Mbamedjigane Bassirou Dieng Kadjiel Modou Badiane Keur Sény Dame Dieng Keur Sadiouka Modou Ndiaye Mboursine Gueumady Diagne Guellodé Samba Doulo Kâ Khourou Mbacké Touba Diop Niambour Niary neg Mbaye Ndaw Darou Salam Darou Salam Sidy Fall Nice Diaga Diène Tewdodj Gory Bâ Namary Diarga Moustapha Dème Thielle Kayène Chériff Kâ Darou Rahmane Samba Kâ Darou Sourang Darou Sourang Cheikh Sourang Mbelkhokhe Sérère Samba Ndiaye Khaye Barka Ousmane Sagne Keur Ndiaga Mbaye Serigne Gawane Mbaye Wendou Wendou Baye Dame Diaw Ndayane Boucar Faye Gazelle Cheikh Ndiaye Wourou Ndioundio Mamadou Kâ Ranéwy Cheikh Kâ Thingué Mamadou Diabaye Touba Ndiéné Touba Ndiéné Ibra Niang Loumby Diaolé Issa Pouye Déguére I Ckeikh Mbacké Fall Déguére II Samba Ndiaye Mbar Bawane Ndongo Thiaw Darou Sackor Darou Sackor Goumba Diaw Keur Serigne Diaw Samsou Thiom Darou Minam I Mbacké Cissé Coupe coupe I Kâ Coupe Coupe II Aly Kâ Keur Amady Sèye Modou Sèye Namary Samb Moustapha Dème

4.2 Organes de prise en charge de la convention

Article 2

La convention est prise en charge par les CAC, les chefs de village, le CR , les services techniques étatiques, les autorités administratives et les partenaires au développement.

La cellule d’animation et de concertation (CAC) est une structure supra – villageoise qui regroupe les différents utilisateurs des ressources naturelles d’une zone. Elle a pour rôle de : - prendre en charge les activités de GDRN de la zone ; - mobiliser la population pour : la lutte contre les feux de brousse, le reboisement des zones dégradées, la lutte anti-érosive, les travaux d’intérêt collectif, la lutte contre la pollution, le braconnage et la divagation du bétail ; - vérifier la régularité et la conformité des permis de coupe détenus par d’éventuels exploitants ; 9 doc. Pagerna, codeco mbar s.mb / m.v - animer le processus de démultiplication des formations et des actions ; - planifier et évaluer au niveau de la zone (niveau supra-village) les activités GDRN ; à ce titre, elle élabore au début de chaque année un plan d’action annuel ; - veiller à l’application du code de conduite ; - saisir les produits issus des coupes frauduleuses et les transférer au service forestier local - gérer de manière pro-active et paisible les conflits liés à la GDRN.

La CAC, structure apolitique, agit sous la tutelle de la commission environnement du conseil rural et travaille en étroite relation avec elle, les services techniques étatiques, l’administration, les chefs de village et les partenaires au développement.

Par ailleurs le rôle du conseil rural est de :

• Etre le maître d’ouvrage • Piloter le processus d’élaboration • Appuyer les CAC dans l’application du code • Valider le document • Organiser des réunions de concertation entre acteurs • Vulgariser le code média • Soumettre le code au cadre de concertation • Officialiser le code • Signer des conventions-type afin d’amener les services techniques étatiques déconcentrés à être à sa disposition et de participer à l’application du code • Négocier avec les partenaires au développement • Superviser et coordonner les activités

Par contre le rôle des structures d’appui (projets, ONG, services étatiques….) est de :

• Faciliter le processus • Participer à l’identification des différents acteurs • Veiller à l’implication de tous les acteurs • Rehausser les capacités techniques des villageois • Former les conseillers ruraux pour une exécution correcte de leur mission • Faciliter l’amélioration organisationnelle • Servir de médiateur entre les différents acteurs (villages, CR, service technique en vue du développement de synergie dans l’application du code) • Apporter des éclairages techniques et juridiques • Apporter un appui matériel (documentation) • Appuyer les actions de gestion des ressources comme : les inventaires, les délimitations, les plans simples de gestion en vue d’un aménagement futur, la défense et restauration des sols (DRS) et la conservation des eaux et des sols (CES), … • Conseiller les CAC et les CR • Participer au suivi et à l’auto-évaluation

Article 3

Les membres de CAC, notamment des commissions de surveillance des forêts, sont compétents sur toute l’étendue de la communauté rurale.

10 doc. Pagerna, codeco mbar s.mb / m.v

Article 4

Il est interdit aux membres des CAC de faire usage de la violence ; il leur suffit seulement d’identifier et de dénoncer les délinquants aux autorités compétentes. Par ailleurs, ils doivent être respectés par les populations et ne doivent pas se laisser corrompre sous peine s’exposer à des sanctions sévères ( amendes et radiations)

Article 5

Chaque CAC se réunit de manière tournante au niveau des villages de sa zone une fois par mois. Les CAC et la commission environnement se réunissent une fois tous les trois mois pour faire le point des activités.

Article 6

Les CAC et la commission environnement élaborent annuellement, chacune en ce qui la concerne, son plan d’action annuel. La mise en commun et l’harmonisation de ces différents plans d’action à travers une réunion de concertation entre ces 02 structures donnent naissance au plan d’action annuel de la CR. Chaque plan d’action annuel fait l’objet d’une auto – évaluation annuelle.

V. DOMAINES SPECIFIQUES REGIS PAR LA CONVENTION

5-1 La foresterie

Article 7

La population s’engage à : - protéger les jeunes pousses dans les champs notamment : kad, ngigis, rat, deem, dimb, gedian, wen, iir, guy, mbeep, suruur, sump, loro, rëb-rëb, bët, soon, seendieng ; - protéger au moins 10 jeunes pousses par hectare ; - équiper chaque cuisine au moins d’un foyer amélioré ; - doter chaque village d’une aire mise en défens bien délimitée et disposant d’une délibération du conseil rural.

Article 8 le paysan est prioritaire dans l’exploitation des fruits et feuilles des arbres vivants dans son champ, toutefois, il ne doit ni les couper ni les tuer sans autorisation des autorités (conseil rural (CR) et service forestier)

Article 9 il est interdit au paysan de couper à but commercial les arbres morts sur pied dans son champ sans autorisation des autorités (conseil rural et service forestier)

Article 10 les arbres suivants vivants dans le terroir communautaire sont intégralement (: mboul ( Celtis integrifolia), Konkorong (Hyphaene thebaïca), dialabane (Dalbergia melanoxylon)) ou 11 doc. Pagerna, codeco mbar s.mb / m.v partiellement (verek (Acacia senegal), gouye (Adansonia digitata), rhône(Borassus aethiopum), bentanié (Ceiba pentandra), dimb (Cordyla pinnata), kad (Faidherbia albida) , khaye(Khaya senegalensis), nébédaye(Moringa oleifera), ir (Prosopis africana), vène(Pterocarpus erinaceus), bèèr(Sclerocarya birrea), dakhar(Tamarindus indica), sidème(Ziziphus mauritiana), kèl(Grewia bicolor)) protégés. Leur abattage, mutilation, émondage sont formellement interdits

Article 11 l’abattage et l’émondage des arbres en vue de la nourriture du bétail sont interdits

Article 12 l’exploitation à but commercial des arbres (bois mort, écorces, racines, feuilles, charbon, fruits immatures, cure – dents) est interdite ………

Article 13 il est interdit aux jeunes bergers d’avoir des coupe – coupe ( ceci dans le souci non seulement de protéger les arbres, mais aussi d’éviter les effusions de sang lors des querelles)

Article 14

La communauté rurale dispose de plusieurs aires mises en défens ainsi réparties : - dans la CAC de Wendu : Wendu, Ndayane, Ranwy, Woury Ndioundia, Gassil, Thingué, deeg Djiré. - dans la CAC de Darou Salam : Tew Ndoj, Namary Narga, Namary Samba, Darou Rahmaty. - dans la CAC de Touba Ndiéné : Mbar Bawane, Déguer I, Déguer II, Loumbou Diawlé, Loubel Guélodé - dans la CAC de Darou Sakor : Darou Sakor, Mbol, Coupe-Coupe I - dans la CAC de Darou Marnane : Darou Marnane, Thillé, Mbandème, Deeg Khaye, Mayaye, Dioss, Mbélatoul, tewrou, Mbéla Ndiagal, Khour Massar - dans la CAC de Yary Guy : Yary Guy, Mbour Sine I, Mbour Sine II, Landang, Keur Sadioka - dans la CAC de Darou Sourang : Khaye Barka, Darou Sourang - dans la CAC de Mbar : Thiawagne, Thioringuel.

Article 15

- Pour chaque aire mise en défens, un plan de gestion est élaboré et mis en application. La mise en œuvre de ces plans est confiée, par contrat, par le conseil rural au (x) village(s) bénéficiaire (s).

Article 16

Tout contrevenant saisi est conduit au près du chef de village le plus proche ou de son représentant. En cas de résistance, il est identifié et dénoncé au près du chef de village et auprès des membres de la CAC qui saisissent les autorités compétentes ( commission environnement, CR , service forestier)

12 doc. Pagerna, codeco mbar s.mb / m.v Article 17

Les produits frauduleux sont saisis et remis au chef de village le plus proche qui saisira par la suite les autorités compétentes

Article 18

Toute autorité qui ne remplit pas correctement son rôle est délaissée au profit de son supérieur.

Article 19

Les revenus provenant de la mise en œuvre des plans de gestion des forêts sont répartis comme suit : 50% pour le fond d’aménagement, 10% pour le CR, 5% pour le fonctionnement de la CAC, 25% pour la commission de surveillance, 10% pour les investissements sociaux

Article 20

Le président du conseil rural est tenu, pour les produits amenés ou pour les dénonciations, de suivre l’affaire auprès du service forestier en vue de l’application de l’article R.64 du code forestier qui stipule que : « les trois dixièmes du produit des amendes, confiscations, restitutions, dommages-intérêts et contraintes sont attribués aux agents des Eaux et Forêts, aux agents commissionnés des Eaux et Forêts et, le cas échéant, aux agents des autres services habilités.

La répartition est faite sur la base de deux dixièmes pour l’agent indicateur et du dixième pour l’agent verbalisateur.

Les sept dixièmes sont versés à la collectivité locale gestionnaire de la forêt dans laquelle l’infraction a été relevée ou à l’Etat s’il s’agit d’une infraction dans le domaine forestier de l’Etat. »

5-2 Du domaine pastoral

Article 21

La présente convention contribue à la définition des règles générales devant régir la pratique de l’élevage traditionnel dans la communauté rurale. En particulier, elle pose les principes relatifs à l’organisation de l’exploitation des ressources naturelles à des fins d’élevage, à la garantie des droits d’usage pastoraux, au règlement des différends entre les éleveurs et les agriculteurs. (les droits d’usage pastoraux sont l’ensemble des droits d’utilisation des ressources naturelles à des fins pastorales, traditionnellement reconnus aux éleveurs d’une localité, tels que le droit de parcours et le droit de vaine pâture)

La convention vise à doter l’élevage traditionnel de la zone d’un cadre approprié, de nature à lui conférer une plus grande sécurité dans son existence, et à favoriser son développement par une gestion plus rationnelle des espaces pastoraux et une meilleure intégration à l’agriculture

13 doc. Pagerna, codeco mbar s.mb / m.v Article 22

Toute exploitation des ressources naturelles à des fins pastorales doit prendre en considération la nécessité de protéger l’environnement et de respecter les droits reconnus aux autres utilisateurs.

Article 23

Les parcours de bétail sont classés bien du domaine public de l’Etat, et des collectivités locales. En tant que tels, ils bénéficient de la protection assurée par la législation relative au domaine public. A ce titre leur mise en culture et la construction d’habitats à l’intérieur des parcours de bétail sont interdites.

Article 24

Chaque village doit disposer d’un parcours de bétail afin de permettre à ses animaux d’atteindre les pâturages, les points d’eau et les points de vente (louma). La largeur minimale est de 50 m et celle maximale est de 100 m. Ce parcours doit être matérialisé par le conseil rural sur demande du village.

Tous les parcours qui ont subi des rétrécissements seront élargis jusqu’à leurs anciennes limites

Article 25

Les mares suivantes sont des points d’eau pastoraux. Leur mise en culture est interdite dans un rayon de 100 m afin de permettre au bétail de circuler librement. Elles doivent être matérialisées par le conseil rural : - Deeg Thiélé Pathième - Wendu - Déguer I et Déguer II - Lofi - Thiawagne (2) - Dabi Ngame - Loumbel Guouy bi - Thindji - Tawfèkh - Ranwy - Dimbi Loro - Coupe-Coupe - Deeg Gazelle - Soukoundou - Diotoolee - Deeg Madoune - Malaw

Article 26

Tout propriétaire d’animaux est tenu de constituer des réserves fourragères et de faire des cultures fourragères ; notamment le niébé fourrager ;

14 doc. Pagerna, codeco mbar s.mb / m.v Article 27

L’exploitation des pâturages post-culturaux, des jachères ou friches entre les surfaces cultivées est autorisée. La période de la vaine pâture commence à partir de la date du 31 janvier de chaque année.

Article 28

Le gardiennage des animaux domestiques est obligatoire durant toute l’année, de jour comme de nuit ( les animaux sont surveillés par un berger ou attachés) ;

Article 29

La protection d’un champ non libéré ( pour cause de non achèvement des activités agricoles ou de culture de contre saison), après l’ouverture des pâturages post-culturaux, est assurée par son seul propriétaire (enclosure ou surveillance) ;

Article 30

Tout propriétaire d’animaux domestiques est tenu d’en assurer la maîtrise et le contrôle, de manière à éviter les dommages causés aux biens d’autrui. Le propriétaire est tenu de réparer les dommages causés à autrui par son animal sans préjudice des taxes de fourrière en cas de dégâts de nuit.

Article 31

En cas de dégât causé pendant la période d’exploitation des pâturages post-culturaux, la responsabilité civile du propriétaire des animaux est engagée en cas de faute. Est notamment fautif durant la période de vaine pâture, l’éleveur : - qui bien qu’étant en mesure de maîtriser ses animaux, les a volontairement laissés endommager les biens d’autrui ; - dont les animaux ont causé des dégâts à une exploitation après en avoir brisé la clôture ; - dont les animaux ont causé des dégâts de nuit ;

Article 32 la responsabilité civile du propriétaire des animaux est toujours présumée : - en cas de dégât causé de nuit, quelle que soit la période de l’année ; - en cas de dégâts causé pendant l’hivernage, quelque soit le moment de la journée ;

Article 33 tout litige mettant en cause un éleveur pour dégâts causés par ses animaux aux biens d’autrui fera l’objet d’une tentative de conciliation préalable et obligatoire devant les autorités locales compétentes.

En premier lieu, une commission villageoise a la charge de déterminer le montant de la réparation due aux termes de la procédure de conciliation. Cette commission est composée d’éleveurs et de paysans choisis par le chef de village.

15 doc. Pagerna, codeco mbar s.mb / m.v En cas de non – conciliation, l’affaire est portée devant les autorités compétentes (conseil rural et CERP….). en cas de conciliation entre les parties en conflit, l’autorité compétente dresse un procès – verbal de conciliation. Dans le cas contraire, elle dresse un procès – verbal de non-conciliation, qui ouvre droit pour chacune des parties à porter l’affaire devant les juridictions compétentes.

Article 34

L’installation d’un éleveur transhumant dans un terroir villageois d’accueil est subordonnée à l’acceptation de cette présente convention.

Toute personne qui accueille des transhumants est tenue de les informer sur les règles en vigueur dans la communauté rurale.

Le chef de village, le représentant des éleveurs et la CAC ont la charge d’informer les transhumants qui n’ont pas de famille d’accueil

Article 35

Le parcage de nuit est interdit dans les aires mises en défens

Article 36

L’âge minimum du gardien de troupeau est fixé à 15 ans (afin de réduire les vols, les dégâts et autres délits)

Article 37

L’exploitation de l’herbe verte ou sèche pour une vente hors de la communauté rurale est interdite (afin de permettre au bétail utilisant les pâturages de la C.R de disposer de plus d’herbe et le plus longtemps possible)

Article 38

Les auteurs de feux de brousse sont punis conformément au code forestier qui stipule :

« quiconque , sciemment, par inadvertance ou négligence, provoque un feu de brousse, est puni d’une amende de 50 000 frs à 500 000 frs et d’un emprisonnement de deux mois à deux ans sans préjudice des dommages – intérêts.

La peine d’emprisonnement ferme est obligatoire et les dispositions de l’article 704 du code de procédure pénale relatives aux circonstances atténuantes ne peuvent être appliquées lorsque le feu a détruit des plantations artificielles ou parcouru une superficie supérieure à cinq cents hectares.

Les parents ou tuteurs légaux, les maîtres et commettants sont civilement responsables des amendes et réparations infligées aux enfants mineurs et aux préposés qui ont occasionné l’incendie.

En cas de récidive, la peine d’emprisonnement ferme est obligatoire » (article L.47 du code forestier)

16 doc. Pagerna, codeco mbar s.mb / m.v « si l’incendie a été allumé volontairement dans un intérêt personnel de culture ou autre, la peine d’emprisonnement ferme, qui peut être élevée jusqu’à six ans, est obligatoire et les dispositions de l’article 704 du code de procédure pénale relatives aux circonstances atténuantes ne peuvent être appliquées.

Si l’incendie volontaire cause des pertes en vies humaines, l’emprisonnement ferme, également obligatoire, est d’un an au moins et de dix ans au plus et les dispositions de l’article 704 du code de procédure pénale relatives aux circonstances atténuantes ne peuvent être appliquées. » (art L. 48 du code forestier).

Article 39

La participation à l’extinction d’un feu de brousse est obligatoire pour toute personne présente dans les environs.

La dénonciation de l’auteur de l’incendie est également obligatoire pour toute personne qui le connaît ; faute de quoi, il est sanctionné au même titre que lui.

5-3 Le domaine agricole

Article 40

La présente convention vise à améliorer la productivité des sols et l’intégration agro – sylvo - pastorale tout en préservant l’environnement et les intérêts des autres utilisateurs des ressources naturelles.

Article 41

Les populations s’engagent à : - protéger les jeunes pousses dans leurs champs notamment : les Kad (Acacia albida), dimb( Cordyla pinnata), Sideem (Zizyphus mauritiana), Daxar (Tamarindus indica), Neb-Neb (Acacia nilitica), Ween (Pterocarpus erinaceus), Beer (Sclerocarya birrea) , Alom (Diospyros mespiliformis), Ir (Prosopis africana), Wolo (Terminalia macroptera), Nguédiane ( Anageisus leiocarpus), etc….. ; - protéger au moins 10 arbres par hectare ; - nettoyer les alentours des jeunes pousses et arbres vivants dans les champs pour les protéger du feu ; - éviter de pratiquer la culture sur brûlis et de garder les tiges dans les champs ; - débuter le défrichage à partir du 1eme Mai de chaque année au plus tôt ; - fertiliser le sol avec le terreau, le compost et / ou la fumure organique ; - pratiquer l’épandage tardif de la fumure organique ; - pratiquer le défrichage et le paillage à l’aide du râteau attelé ; - pratiquer la jachère afin de restaurer le sol et ceci pour une durée de deux ans ; - éviter de cultiver dans le sens de la pente ; - laisser l’herbe en tas dans les champs ; - fertiliser les parcelles après une campagne de « bissap » ; - respecter une bande de 2 mètres entre les champs et les pistes afin de ralentir le ruissellement des eaux , de lutter contre toute dégradation du sol (érosion éolienne et hydrique) et de favoriser une bonne circulation des personnes, charrettes et véhicules. Le non respect de cet engagement est passible d’une amende de 2 000 frs. Le chef de village et la CAC sont chargés de l’application de cette règle ;

17 doc. Pagerna, codeco mbar s.mb / m.v - ne pas déposer des cailloux ou des troncs d’arbre et de ne pas faire des trous en bordure des pistes inter villageoises dans l’intention d’empêcher la circulation auprès des champs. - Tout contrevenant est passible d’une amende de 3 000 frs. Le chef de village et la CAC sont chargés de l’application de cette règle . 5-4 Les institutions locales

Article 42

« les institutions sont les règles de jeu pour l’interaction humaine – c’est à dire les contraintes que nous respectons dans notre vie quotidienne » (Sulzer et Zimmermann 1996) « les institutions formelles sont par exemple les lois et les contrats (écrits) ; les institutions informelles sont p. ex. les conventions ou les mœurs qui ne sont pas écrites dont l’acceptation est volontaire mais peut être soumise à une sanction sociale ou interne » (Wegner 1998) elles constituent la première référence pour la vie des membres de la société. Les institutions locales relatives à la gestion des ressources naturelles étaient en mesure de garantir leur conservation et exploitation rationnelle. Elles ont un aspect régulateur et complètent les mesures prises dans la présente convention.

Article 43

Les arbres et/ou bois suivants sont sacrés ; il est interdit de les toucher : - Loumboul - Deeg Khaye (baobab) - Gouy Khandore - Article 44

Il est interdit durant les jours suivants certaines pratiques comme : - le mardi, il est interdit de couper du bois pour la construction des maisons - le lundi, mardi et jeudi, ainsi que le troisième jour du mois lunaire (sauf mois de la tamekharit), il est interdit de couper des arbres et de l’herbe pour la maison

Article 45 les arbres suivants sont très utiles en matière de pharmacopée ; sont par conséquent protégés : - sapp (en sérère) ou ngologne (wolof) : Ximenia americana - guy : Adansonia digitata - sump : Balanites aegyptiaca - darkase : Anarcadium occidentale - nebeday : Moringa oleifera - nere, uul : Parkia biglobosa - nep – nep : Acacia nilotica - maam (en sérère) ou yattu dëm (en wolof) : Stereospermum kuntianum - sindieng : Cassia siberiana - salaan : Euphorbia balsamifera - mbakis : Acacia tora - was – wasoor : Heeria insignis - xasew : Uvaria chamae - ngeer : Guiera senegalensis - iir : Prosopis africana 18 doc. Pagerna, codeco mbar s.mb / m.v - ween : Pterocarpus erinaceus - ratt : Combretum glutunosum - xaaq coy : Newbouldia senegalensis - inkeling : Combretum lecardii - deed : Acacia ataxacanta - rànd : Bauhinia rufescens - fuuf - dibotone

Article 46 dans la croyance populaire, les affaires : de celui qui fait de la carbonisation, de celui qui coupe du bois pour le vendre, de celui qui pratique la cueillette pour la vente, de celui qui vend des fibres de baobab de celui qui met en gage ou qui vend ses champs ne prospèrent pas.

5-5 LA MEDIATION

Article 47

Tout litige (sauf le crime et certains cas graves) fera l’objet d’une conciliation préalable et obligatoire au niveau du village afin de réduire au maximum l’intervention des forces de l’ordre et des juridictions qui est parfois source de dislocation du tissu social.

Article 48

Tout litige (sauf crime et certains cas graves)) au niveau village fait l’objet d’une conciliation. Une commission composée : du chef de village, des autorités religieuses et coutumières, des villageois probes, véridiques et d’une moralité sans équivoque est chargée de l’intermédiation.

Le coupable est tenu de reconnaître sa faute, de présenter ses excuses et de payer le montant des dommages déterminé par la commission.

La victime est tenue d’excuser d’une manière sincère le coupable et d’accepter les dédommagements.

En cas de non – conciliation, une commission formée des notables des villages riverains, du président de l’association des personnes du troisième âge et de représentants du conseil rural est chargée de la conciliation.

La non – conciliation à ce niveau ouvre droit pour des parties à porter l’affaire devant les juridictions compétentes.

VI. DISPOSITIONS PRATIQUES

- Une auto- évaluation assistée de la convention est réalisée chaque année et des corrections appropriées sont apportées en conséquence ; - La présente convention a été soumise à la délibération du conseil rural de Mbar *le………………………. - La présente convention sera publiée partout où besoin sera.

19 doc. Pagerna, codeco mbar s.mb / m.v