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EVUE USICALE Rde SuisseM Romande fondée en 1948 La Revue Musicale de Suisse Romande a le plaisir de mettre à votre disposition ces documents tirés de ses archives. Aidez-nous à poursuivre notre belle aventure : abonnez-vous ! > www.rmsr.ch/abo.htm Chaque trimestre, des articles de fond, des chroniques d’actualités, des recensions de disques et de livres vous feront découvrir de nouveaux horizons musicaux. Nos dernières années de publication sont diffusées exclusivement sous forme imprimée, par abonnement ou par commande au numéro ; elles ne sont pas disponibles en ligne. Visitez notre site : www.rmsr.ch © Revue Musciale de Suisse Romande Toute utilisation commerciale du contenu du présent document est interdite (sauf autorisation écrite préalable de la Revue Musicale de Suisse Romande). Toute citation doit être accompagnée de la référence complète (titre de la revue, auteur et titre de l’article, année, numéro, page). REVUE MUSICALE DE SUISSE ROMANDE 60ème année, n° 4 Décembre 2007 H ODL E R ET LA MUSIQUE Voie d’études Master de Direction (MA in Music) dès 2008/09 Direction artistique: Prof. Ralf Weikert Objectifs Examens d’admission Capacité d’assumer la direction 11 et 12 avril 2008 de concerts et d’opéras sur le plan national et international Informations complémentaires Spécialisations www.hslu.ch/musik - Direction d’orchestre et d’opéra: Ralf Weikert - Direction chorale: Stefan Albrecht, Ulrike Grosch, Pascal Mayer - Ensembles à vents: Ludwig Wicki Manifestations 2007/08 Invités - 21 au 24 janvier 2008: - Bernard Haitink: Cours de maître Cours de maître de - Karl Anton Rickenbacher: Atelier direction avec Bernard - Achim Fiedler: Festival Strings Haitink Collaborations - 29 février/1 mars 2008: - Lucerne Festival Academy Atelier Direction de - Luzerner Theater récitatifs avec Ralf Weikert - Luzerner Sinfonieorchester - Festival Strings Lucerne - 4 et 5 avril 2008: - Collegium Musicum Luzern Atelier Symphonie clas- (instruments d’époque) sique avec Ralf Weikert 60ème année, n° 4 Décembre 2007 É d i t o r i a l Vincent Arlettaz 3 D o s s i e r Ferdinand Hodler et la musique Vincent Arlettaz 4 La rétrospective Hodler du Musée d’Orsay A. Pecqueur 28 Contrepoints artistiques Antoine Pecqueur 30 A c t u a l i t é s Jean Balissat, 1936-2007 31 Claves, les destinées d’un label helvétique V. Arlettaz 32 Brigitte Balleys, mezzo-soprano Antoine Pecqueur 38 Musicologie Trois entretiens inédits de Darius Milhaud avec Stéphane Audel (1956), suite Malou Haine 42 L i v r e s Victoria-Hall, par Metin Arditi Vincent Arlettaz 54 Publications reçues (février-novembre 2007) 55 D i s q u e s Jacques Viret Les Helvétiques 56 Découverte 59 Après une longue période de désamour, Ferdinand Hodler est certainement considéré É d i t o r i a l aujourd’hui comme un des plus grands artis- tes suisses de tous les temps. Ayant dû lutter de son vivant pour imposer ses conceptions à des compatriotes récalcitrants, il fut reconnu tardivement : en 1904, l’exposition de la Sécession viennoise lui ouvrit enfin les portes deRevue Suisse Romande de la gloire et de la fortune. Dès lors, les com- Musicale mandes officielles se multiplièrent, non sans http ://www.rmsr.ch/ scandales retentissants d’ailleurs. Mais quel- ques décennies après sa mort, l’artiste avait perdu une grande part du prestige qu’il avait Fondée en 1948 à Lausanne sous le nom de « Feuilles Musicales », la Revue mis si longtemps à conquérir. Récemment, Musicale de Suisse Romande a reçu son titre définitif en 1963. Elle est la tendance s’est enfin inversée : après l’ambi- aujourd’hui réalisée avec le soutien de la Loterie Romande. tieuse rétrospective du Musée Rath de Genève et du Kunsthaus de Zurich en 2003-2004, le Musée d’Orsay consacre aujourd’hui au pein- Comité d’honneur tre suisse une exposition de grande ampleur ; sur le marché de l’art, le prix de ses toiles s’est Mme Elisabeth Furtwängler envolé ; et nous découvrons, comme étonnés, Mme Pascale Honegger l’importance d’une œuvre qui rivalise avec Mme Martha Schuricht celle des plus grands. M. Michel Corboz L’époque de Hodler, marquée par un foison- M. Charles Dutoit nement artistique et intellectuel extraordi- M. Léonard Gianadda naire, est le lieu où se croisent de multiples M. Serge Gut courants, où l’idée de modernité se cristallise M. Tobias Richter autour de ses thèmes fondateurs, et où des M. Karl Anton Rickenbacher esprits audacieux imaginent de nouvelles for- M. András Schiff mes de passerelles entre les arts. Longtemps méconnues, les relations de l’œuvre de Hodler avec la musique sont d’une richesse Éditeur Nouvelle Société de la Revue Musicale de Suisse Romande, insoupçonnée et n’avaient jusqu’ici jamais été Lausanne Rédaction & administration 39, rue de la Colombière, CH- abordées de manière systématique et appro- 1926 Fully, tél. +41 79 693 03 81, fax +41 27 746 13 77, [email protected] Publicité Monique Jorg, 72, rue de Montchoisy, CH-1207 Genève, tél. +41 fondie. La Revue Musicale a donc le plaisir de 22 700 1983, [email protected] Abonnement Voir bulletin de souscription vous présenter aujourd’hui cette face cachée en troisième page de couverture. de l’artiste qui, plus que nul autre, a exalté la beauté des paysages suisses, et dont l’œuvre Couverture : est empreinte d’une force rythmique dans Imprimé en Suisse. Prix de vente au numro : 13 francs suisses. Autoportrait parisien, 1891 Genève, Musée d’Art et d’Histoire laquelle Émile Jaques-Dalcroze voyait l’ex- Prochain numéro : mars 2008. @ Bettina Jacquot-Descombes pression de notre « tempérament national ». Ferdinand Hodler et la musique Ferdinand Hodler et la musique par Vincent Arlettaz odler et la musique ? À un premier coup d’œil superficiel, il sera sans doute difficile de dissimuler une certaine déception : dans l’ensemble de l’œuvre Hachevé de Hodler, les sujets musicaux sont en effet virtuellement inexis- tants. Ce constat est assez étonnant, dans la mesure où l’artiste aurait certainement eu de multiples occasions d’introduire l’un ou l’autre chanteur ou instrumentiste dans ses toiles ou dans ses grandes fresques historiques. Mais le fait est là : les rares cas que l’on peut pratiquement signaler appartiennent tous à des esquisses qui, par- venues à un stade plus ou moins avancé, ne furent néanmoins pas exploitées par la suite. Elle représentent par exemple une chanteuse s’accompagnant d’une guitare (vers 1910 ?1), deux accordéonistes (19082) ou encore, dans une étude de costumes pour La retraite de Marignan, deux soldats suisses de la Renaissance, jouant res- pectivement de la flûte traversière et de la cornemuse (18963). Ce dernier cas, à la vérité, ne laisse pas d’intriguer : connaissant l’importance considérable que jouait la musique dans l’organisation des armées suisses de la Renaissance – dont elles consti- Fig. 1 : La pointe d’Andey, vue de Bonneville (Haute-Savoie) (1909). Paris, Musée d’Orsay tuaient même un élément crucial du point de vue tactique – on aurait pu imaginer © Patrice Schmidt, Paris, Musée d’Orsay que notre peintre, ne serait-ce que par amour de la reconstitution historique, aurait tout naturellement trouvé l’occasion de rendre hommage à l’art des sons. Mais il graphiques qu’il rédigea en 1891 pour son ami poète et journaliste Louis Duchosal n’en est rien ; et il faut bien se rendre à l’évidence : Hodler, d’un point de vue esthéti- pour s’en convaincre : que, n’était pas intéressé par les instruments de musique, ni par les attitudes souvent frappantes de ceux qui en jouent. Cela ne signifie nullement qu’il ait été totalement « Lorsque je n’avais rien à manger à déjeuner, je grimpais sous le toit dans ignorant de notre art ; bien au contraire, il le pratiqua, avec une certaine passion mon atelier, et je jouais un air sur ma guitare, ce qui me faisait reprendre même si l’on en croit le témoignage de ses proches ; et d’autre part, les concepts courage ».4 musicaux sont omniprésents dans la réflexion qu’il mena sur son art, tout au long de sa carrière. Voyons tout cela d’un peu plus près. Plus tard, alors même que sa situation matérielle sera nettement améliorée et sa notoriété assise, Hodler n’en continuera pas moins à pratiquer la musique, en par- ticulier dans les moments où il lui était nécessaire de compenser un effort soutenu ; Hodler musicien c’est ainsi que nous en parle en tout cas son premier et principal biographie, Carl Albert Loosli : Comme il le relève lui-même, dès les débuts de sa carrière Hodler trouva dans la musique un réconfort dans les moments de détresse. Il n’est que de lire les notes bio- « Avec ses modèles, [Hodler] était un bon diable [ein guter Kerl] comme on dit, bien qu’il fût très exigeant envers eux, qu’il les fatiguât beaucoup, et (1) Ferdinand Hodler, Katalog von Jura Brüschweiler, Zürich, Galerie Römer, 1986, N° 32. (2) C. A. Loosli : Ferdinand Hodler, Leben, Werk und Nachlass, vol. 2, Bern, Suter, 1922, N° (4) Jura Brüschweiler (éd.) et Madeline Jay (trad.) : « A selection from the writings of Ferdinand 14. Hodler », in : Peter Selz (éd.) : Ferdinand Hodler, Berkeley, University Art Museum, 1972, (3) Ibid., vol. 4, Bern, Suter, 1924, N° 6. p. 111-125 ; p. 113. Revue Musicale de Suisse Romande 60/4 Décembre 2007 Revue Musicale de Suisse Romande 60/4 Décembre 2007 Dossier Ferdinand Hodler et la musique qu’il ne fût pas souvent en état de comprendre pourquoi ils tombaient de parfois comme un enfant. Il prenait son harmonica et souvent nous devions sommeil avant lui. Lorsque ce dernier cas se produisait, ou lorsqu’il voulait l’empêcher de danser en jouant.