Décembre 1979 n°14 Prix : 3 F fijdW}^ LE BOLCHEVIK LIGUE TROTSKYSTE DE FRANCE - Section sympathisante de la TENDANCE SPARTACISTE INTERNATIONALE

Scission dans le / FONS '4fc V1WADO Secrétariat unifié Le Secrétariat unifié (SU) vient de se transformer membres de la Tendance léniniste-trotskyste (TLT), en Secrétariat désuni. Jusqu'á il y a trois mois le les amis de l'Organisation communiste internationa- temps était encoré au beau fixe de l'"unité" dans le liste (OCI) de dans le SU. Cela SU. Les principales fractions s'étaient dissoutes et signifie que le mariage de la LCR et de l'OCI dont on promettait á qui le voulait une Interna­ entendait parler depuis si longtemps est définitive- tionale qui rassemblerait "95% des trotskystes du ment á l'eau et que Mandel se retrouve avec une monde" (laissant seulement de cote quelques "petits section francaise non pas de 10.000 membres mais groupes sectaires" comme les spartacistes). La de 1.200 membres. En Amérique latine plus des deux "Quatriéme" se vantait-il, n'avait pas connu de scis­ tiers des membres du SU sont partis avec la Fraction sion en seize ans ; dans les derniéres élections eu- bolchevique (FB) de en alliance tem- ropéennes les "listes trotskystes" avaient obtenu prés poraire et contre nature avec l'OCI, et certaine d'etre d'un million de voix. Le SU était sur le point de de­ exclue au congrés mondial (elle a quitté la LCR avec venir "un pole d'attraction alternatif" pour les "3 a la TLT en France). Au fur et á mesure que la scis­ 4 millions d'électeurs d'extréme-gauche" sur le sion s'étend aux sections européennes du SU ravagées vieux continent. Le fleuron de sa couronne serait une par la crise, beaucoup de militants qui se veulent de section francaise de 10.000 membres et avec ca, gauche auront á choisir entre, soit rester loyal á disait-il, faisant echo á un autre centriste des années cette "Quatriéme Internationale" bidón, soit rejoindre trente, "tout est possible ! " . Fini tout ca ! Ernest la bande de Lambert-Moreno, qui sera probablement Mandel, avec ses grands revés en petits morceaux un des blocs les plus éphéméres et les plus pourris autour de lui, a l'air aujourd'hui d'un spéculateur en de tous les temps. bourse au lendemain du krach de 79 ! Le Monde du 1er novembre disait, railleur, que "le L'heure de la scission a sonné dans le SU. A la motif, ou l'occasion" de la scission était un "désac- veille du Xléme congrés mondial, un départ- cord sur l'appréciation de la révolution ni car a- provocation-exclusion a arraché á la Ligue commu- guayenne". Occasion, si. Motif, no. Dans un docu- niste révolutionnaire (LCR) francaise un quart de ses ment de constitution du "Comité paritaire" de l'OCI- membres. Les exclus étaient pour la plupart des Suite page 2

Dans la ville de l'automobile: ™ NGHT 500 manifestants ouvríers ARMEO et Noirs disent: Le Klan ne paradera pas Fu € RIGHf áDetroit! p.10 2 Le Bolchévik

1' approbation/aide des dirigeants du L'ayatollah est plus cinglé que le chah mais: SU. Et si la question était vraiment celle de maintenir une section indépen- dante au Nicaragua, les vrais révolu- Bas les pattes devant Tiran! tionnaires seraient du méme cote que 20 novembre, 23 heures 30 — Jimmy Cárter, président des Etats-Unis ceux qui s * opposent á la liquidation dans a maintenant menacé l1 Irán de représailles militaires. Aujourd'hui le le FSLN petit-bourgeois. Une scission Département d'Etat a annoncé que le porte-avion Midway ainsi que 5 sur ees bases pourrait ouvrir la voie á autres bátiments de guerre sont au large des cotes de la mer d1 Ara­ une lutte pour la véritable indépendance ble, tandis que le porte-avion Kitty Hawk arrive des Philippines. Wa­ du prolétariat et contre ceux qui veulent shington se prépare-t-il á renoncer á la vie des otages ? construiré un parti "trotskyste" pour Les fanatiques musulmans sous la conduite de Khomeiny ont violé faire pression sur les sandinistes. Mais les conventions diplomatiques comme jamáis meme les nazis n'au- Moreno, charlatán de premiére classe raient osé le faire. Mais Cárter invoque la colére ressentie par le qui a une politique profondément réfor- peuple américain pour pouvoir retourner á la Maison Blanche en pas- miste quand il s' agit de son propre ter- sant sur le corps de milliers d'Iraniens dont le désir legitime de se rain, est un manoeuvrier inveteré qui réapproprier leur pays a été canalisé par un fanatique religieux s' adonne parfois á des élans de bravade medieval. et de gauchisme en parole — comme avec la Brigade Simón Bolívar et la Frac- L'axe essentiel de la politique des Etats-Unis par rapport a l1 Irán tion bolchevique. Pourtant la Fraction depuis des dizaines d' années n' est pas seulement de piller le pays, bolchevique est en tándem avec l'OCI mais de mener une croisade anticommuniste contre l'URSS. Les impé- lambertiste, social-démocrate endurcie rialistes américains avaient com meneé a envoyer au mullan dément et pas tellement de gauche, dont les cri­ des bailes de mitrailleuses pour les diriger contre l'Union soviétique. tiques pseudo-orthodoxes de Mandel ne Et comme l'a demontre John Kennedy lors de la crise des missiles sont qu'une couverture pour sa stalino- cubains, quand il s'agit de conduire le monde au bord de l'holocauste phobie anticommuniste virulente. Aucun nucléaire, la bourgeoisie américaine n'est pas plus rationnelle que vrai trotskyste ne peut rejoindre ceux 1' ayatollah de Qom. qui se sont mis du cote de la contre- En attendant, Cárter fournit á l'imam de pacotille le pretexte qu'il révolution financée par la CÍA au cherche pour justifier la pénurie qu' il va imposer pour toute une gé- Portugal ! nération : c' est la faute des Américains. La classe ouvriére américaine doit s'opposer activement a ees me- Le grand perdant dans la scission ac- naces de guerre. En cas d' intervention militaire effective des Etats- tuelle du SU sera certainement Ernest Unis , les ouvxiers et les socialistes doivent se prononcer pour la Mandel qui a eu les yeux plus grands que défense militaire contre les attaques impérialistes tout en s'opposant le ventre et qui a maintenant perdu tout aux mullahs réactionnaires au pouvoir et doivent également se teñir le gáteau. A l'extérieur, il a essayé préts pour la défense révolutionnaire de 1' Etat ouvrier degeneré russe. d'arranger une serie de fusions oppor- tunistes avec des réformistes Déclaration de Workers Vanguard. "d' extréme-gauche" anti-trotskystes, journal de la Spartacist Le agüe/US de l'OCI et de l'AMR de Pablo en France au SWP de en Grande-Bretagne, fusions qui ont toutes échoué. A Suite de la page I l'intérieur du SU il a permis aux réformistes TLT-FB, les scissionnistes disent que : enduréis du Socialist Workers Party (SWP) amé­ ricain d'éliminer et d'écraser des oppositíons "Le danger de dispersión des forces de la IVe Inter­ centristes mandéliennes dans leur propre fief (comme nationale est beaucoup plus grave que c e 1 u i qu' a par exemple 1' Internationalist Tendency des Etats- provoqué le pablisme depuis 1951, puisque l'attaque Unis, détruite, le RMG canadien, absorbe). Jusqu'á contre nos positions de principe est plus brutale en­ présent Mandel a eu suffisamment de voix pour teñir coré qu'en 1951." les renes au Q.G. du SU á Bruxelles, mais le SWP de Certes, les provocations ont été spectaculaires ; á Barnes a 1'enorme avantage d'avoir une ligne poli­ commencer par le soutien du SU (et méme, dit-on, tique coherente. Avec le départ de la TLT et de la FB sa complicité) á 1'expulsión du Nicaragua par le Front et de tous les militants "gauches" qu'ils entrafnent sandiniste (FSLN) de la Brigade Simón Bolívar dirigée avec eux, le SU va vraisemblablement se consolider par les morénistes en aoüt dernier (Cf. Workers sur un axe réformiste avec le SWP aux postes de Vanguard n° 240, 28 septembre). C 'est vrai : alors com mande. que Pablo ordonnait "l'entrisme profond" des sections de la Quatriéme Internationale dans les partis com- munistes staliniens au debut des années cinquante, Le glas sonne á l'Hay-les-Roses ses épigones d'aujourd'hui ordonnent á leurs par- tisans nicaraguayens de se liquider dans le FSLN. Le pretexte de la scission du SU a été une provoca­ Mais Lambert et Moreno n' oublient-ils pas quelque ron délibérée du bloc OCI-TLT-FB. Durant le week- chose ? Le SU a été fondé en 1963 sur la base d'un end qui a precede la conférence de la LCR á laquelle soutien total au castrisme. Oú prétendent-ils avoir on devait élire les delegues pour le congrés mondial été pendant ees quinze derniéres années ? du SU, les lambertistes et les morénistes se sont La scission OCI-TLT-FB va ramasser un certain réunis pour former un comité de coordination dans le nombre de militants de gauche sinceres consternes but declaré de lutter contre la capitulation du SWP par le spectacle de leurs camarades arrétés manu devant le FSLN nicaraguayen. Barnes etCie furent militari et expulses par le régime sandiniste avec aecusés dans le document de fondation du Comité pa- Décembre 1979 3 ritaire d'"abandonn[er ] le terrain du trotskysme et Parti travailliste, qui est bien sur le sort que con- de la IVe Internationale pour passer sur le terrain du naissent les succursales britanniques de l'OCI. En castrisme" (ce qui est vrai, mais c'est une Idéc ou­ Suéde et en Allemagne, les forces de la Fraction verte qui se produit dix-huit bonnes années trop tard). bolchevique semblent essayer de gagner du temps Le Comité paritaire a adopté une proposition déla pour consolider leurs positions. Mais plutot tot que Fraction bolchevique d'appeler a une "conférence tard, la logique de la scission internationale se fera democratique ouverte a toutes les forces se réclamant sentir, que les protagonistes individuéis le veuillent du trotskysme" — c'est-á-dire un contre-congrés ou non. mondial, pour janvier 1980. C'était l'occasion qu'at- tendait la "direction historique" de la LCR, Alain Le SWP méne la danse Krivine et Daniel Bensafd. Aprés avoir pendant plu- sieurs années renáclé devant les propositions de rap- La scission dans le SU arrive dans un contexte oú prochement avec l'OCI, avancées par Mandel et le pratiquement toutes les sections européennes (et beau- SWP, ils ont sauté sur l'occasion qu'offrait cette coup d' autres ailleurs) sont dans un état de crise per­ provocation. Le so ir méme ils faisaient circuler dans manente. C 'est pour la LCR que la crise est la plus les cellules une résolution réclamant la condamnation dramatique. Depuis son dernier congrés en janvier de la reunión OCI-TLT-FB, qualifiée de "tentative de 1979, aucune tendance n'a plus la majorité. A ce scission". Ne pas voter pour la résolution entraíhe- congrés, la tendance 4 de la direction sortante avait rait 1' "exclusión" immédiate. obtenu 143 voix contre 142 pour la tendance 3 semi- Tout était done bien preparé pour le congrés ex- oppositionnelle (de Henri Weber et Jean-Marie Vin- traordinaire de la LCR qui commenca le 1er novembre cent). La question brülante était de savoir s'il fal- a l'Hay-les-Roses (banlieue parisienne). Lorsque lait ou non "fusionner" avec l'OCI déjá substantielle- la résolution condamnant le "Comité paritaire" fut pré- ment plus grande, qui affirme compter plus de 5.000 sentée, plus d'un quart des delegues (37 membres membres, et la tendance 3 y était fermement opposée. de la TLT et 4 morénistes sur un total de 160 delegues La déclaration/plateforme de la Fraction bolchevique a la conférence) refusérent de voter et sortirent, con- cite une description imagée du fonctionnement sommant ainsi la scission. Dans un article intitulé du bureau politique de la LCR á cette époque, qui res- "La LCR francaise rejette ses pépins", Liberation du semblait plus a des négociations de cessez-le-feu 2 novembre note la "satisfaction" et la rapidité avec qu'au bureau politique d'une organisation se pretendant laquelle la direction de la LCR "a saisi le pretexte marxiste : "Le bureau politique (...) est un ensemble ainsi offert par ses adversaires". Aprés tout, six d'individus qui se réunissent une fois par semaine mois auparavant la question était simplement de sa- pour s'assurer que d' importantes divergences n'ont voir á quelle allure se ferait la fusión avec 1' OCI, qui pas surgi depuis la reunión precedente" {Internatio­ aurait laissé en rade Krivine et Bensafd. Maintenant nal Interna! Discussion Bulletinn°3 du SWP, juillet ils se sont remis en selle et, leur opposition la plus 1979). turbulente étant partie, leur "solide" majorité de 43% Si la LCR était depuis longtemps la section "ve­ dans le comité central [devenue 57% aprés la scis­ dette" de la majorité pro-Mandel, l'IMG britannique sion] devrait suffire á assurer un "cabinet minori- était en importance la deuxiéme section européenne taire" plus ou moins stable dans la politicaillerie du SU. Sa situation interne n1 était pas meilleure, et mouvementée au sommet de la LCR. aprés l'échec de plusieurs tentatives de regroupe- ment, la direction de l'IMG discute depuis plusieurs De l'autre cote, il y a l'élan donné par une scis­ mois d'une proposition de fusion/liquidation dans le sion agressive, mais pas mal d'effritement sur les SWP de Tony Cliff (Cf. "IMG in Crisis", Workers Van- bords. Les morénistes savaient évidemment depuis guará. n°243). A son congrés pour l'élection des longtemps que leur heure approchait et essayaient de delegues au congrés mondial du SU, la direction de gagner du temps avant de quitter le SU. (Leur tapage l'IMG , avec á sa tete John Ross, est parvenue de fractionnel était tellement effréné qu'il y a plus de justesse á 52% des voix, trois tendances opposition- deux ans Mandel et Barnes avaient menacé de se dé- nelles obtenant approximativement 15% des voix barrasser d'eux á la premiére occasion). Pour le chacune. (L'une d'elles s'est formée autour d'une moment Lambert n'a rien á perdre du cote du SU et a autre "star" de longue date du SU, Tariq Ali, le plus probablement pensé qu'il valait mieux se mettre á ardemment favorable a une immersion totale dans le ramasser le butin de son opération de razzia avant SWP). En Allemagne l'an dernier, le bureau politique que Moreno ne commence á se frayer des chemins au du GIM est devenu tellement inopérationnel, du fait nord des Pyrénées. En France on estime á a peu prés des querelles de cliques/tendances dans la direction, 350-400 le nombre de militants pris á la LCR ; ce que 1' on a accordé une voix au SU pour départager, groupe sera, aprés une période d'indépendance for- ce qui revenait en fait á transporter le bureau poli­ melle, simplement phagocyté par l'OCI. tique á Bruxelles. Par ailleurs, pratiquement toutes II y en a pourtant qui pourraient rechigner ala les autres sections pro-Mandel sont en état de crise perspective de vivre sous le régime Lambert. En organisationnelle/politique plus ou moins aigué, y France la tactique du Comité paritaire a été décidée compris l'Espagne, 1'Allemagne, le Mexique et d' en haut et a laissé une grande partie de la base dans autres. 1'embarras quand le lendemain ils se sont retrouvés Ce que les morénistes n'expliquent pas, c'est l'ori- devant l'obligation péremptoire de faire voeu de gine politique du malaise dans l'ex-majorité pro- fidélité. Au méme moment, outre-Manche, John Mandel du SU. Le document de la Fraction bolchevique Strawson, dirigeant de la TLT britannique, parlait de remarque qu'aprés 1'évaporation des "nouvelles la "scission frangaise" et jurait fidélité á 1'Interna­ avant-gardes de masse" a la suite du refroidisse- tional Marxist Group (IMG) et au SU. II préférait ment forcé de la situation pré-révolutionnaire au Por­ évidemment sa position confortable de critique at- tugal (novembre 1975), la Tendance majoritaire in­ titré á la perspective d'immersion profonde dans le ternationale de Mandel (TMI) , a dü trouver une nou- 4 Le Bolchévik

velle orientation tactique. C 'est ce qu'elle a fait en cent de la Ligue trotskyste de France, sectíon sympa- devenant le critique de gauche loyal d'une serie de thisante de la tendance spartaciste internationale : fronts populaires (France, Italie, Espagne). Mais "Le Secretariat unifié (SU) n'est nulle part suffisam- comme Moreno et Cié ont la meme politique, sinon ment gros — et certainement pas au Nicaragua — pour •pire, par rapport aux blocs de collaboration de classe échanger, á la facón des partís réformistes , son in- avec la bourgeoisie des staliniens et des sociaux- fluence dans la classe ouvriére contre un portefeuille démocrates, la Fraction bolchevique ne fait pae de ministériel dans un gouvernement. Les dirigeants du SU se sont done offerts pour le petit boulot sordide critique fondamentale de la politique de la TMI aprés qui pourrait leur valoir, pensent-ils, une place dans 1975 (mis á part des accusations de "tendance á l'entourage sandiniste : service d'ordre international l'ultra-gauchisme"). Pourtant c'est précisément contre les critiques de gauche á l'égard du FSLN 1' échec des fronts populaires francais et italien qui a petit-bourgeois et du gouvernement nicaraguayen mis les mandéliens dans leur dilemne actuel. Comme bourgeois." Le Monas du 1er novembre le faisait remarquer : Et non seulement le SWP lui-méme a fait le boulot "(. . .) au sein de la LCR, les orientations définies mais il a forcé les mandéliens un peu embarrassés a par la direction du mouvement au cours des der- marcher dans le coup. Bien que la derniére résolu- niéres anriées sont soumíses á revisión depuis la 1 tion du SU sur la question soit légérement critique rupture et l échec de 1'unión de la gauche, sans par rapport au FSLN, elle concorde en derniére qu'aucune autre politique ait pu étre clairement définie." analyse avec la politique du SWP de dénonciation et de coups montes á l'égard des partisans de la FB et de Le courant de Mandel est centriste, évoluant la TLT au Nicaragua. rapidement á droite, dans le sillage de "l'Eurocom- munisme", et dépourvu actuellement de toute occa- sion réelle de faire du suivisme par rapport á un quel- Et l'lran ! conque mouvement de masse. Et, alors que les man­ Mais au Nicaragua ce n'est qu'une fraction dis- déliens courent en tous sens pour trouver une nouvelle sidente du SU qui paye le prix dans l'immédiat. La avant-garde, dans le mouvement écologique, dans une trahison qui est encoré plus grave, c' est celle qu' au- montee féministe tardive, auprés de nationalistes cun des deux gangs en compétition dans le SU dont la cause est perdue d1 avance (corsés, bretons), pabliste-liquidationniste n'ose mentionner, car ils auprés du Front Polisario saharien — n 'importe sont tous profondément cómplices: c'est l'lran. quoi ! — le SWP américain a l'avantage politique de C'est en effet lá-bas que les femmes, les Kurdes, savoir ce qu'il veut et d'avoir un programme réfor- les Árabes, d'autres minorités ethniques ou miste cohérent pour l'obtenir. Au niveau du pro- religieuses, les ouvriers du pétrole, les militants s ais me quotidien cela se voit dans le "tournant pro- de gauche, les homosexuels et les buveurs d' alcool létarien" du SU, lancé par le SWP, qui consiste en un ont a supporter la répression sanglante de l'ayatol- programme pour devenir les conseillers des bureau- lah Khomeiny et de ses mullahs intégristes. Les crates syndicaux dissidents. Mais le réformísme ne douze membres du HKS (section du SU) condamnés á consiste pas seulement á faire le sale boulot des mort ne sont que quelques victimes parmi des mil- libéraux et sociaux-démocrates traftres a la classe liers d'autres. Depuis plus d'un an nous dénoncons ouvriére. Au bout du compte, au moment de la le SWP, les mandéliens, les morénistes et les lam- confrontation, cela veut diré la aontre-révolution. bertistes qui ont tous acclamé la "révolution is- Cela veut diré soutenir le Parti socialiste de Mario lamique" de Khomeiny comme "anti-impérialiste" , Soares, financé par la CÍA, au Portugal en 1975, ou "une des plus grandes révolutions du siécle" (cela bien rester dans la neutralité pro-impérialiste face vient bien sur de Moreno qui fait tout avec grandilo- á 1'invasión impérialiste de 1'Angola en 1975-76. quence), "le commencement de la révolution prolé- Cela signifie aussi trahison, si nécessaire, de ses tarienne", etc. La tendance spartaciste internationale propres "camarades" — ce qui est la raison pour la- a été la seule á diré "A bas le chah ! A bas les mul­ quelle le SWP a sauté sur l'occasion de soutenir (ou lahs !" et a mettre en garde contre Khomeiny qui de provoquer ?) 1 'expulsión de la Brigade Simón "voilerait les femmes et mettrait les ouvriers en Bolívar au Nicaragua. Comme le disait un tract ré- prison" . Nous, et nous seuls , avons dit ce qui a r- riverait si le prolétariat ne forgeait pas sa propre A FARAITRE: interview avec Carlos Petroni. direction indépendante. dirigeant de la LMR arrété par le FSLN Mais finalement c'en était trop méme pour les membres iraniens du SU : aprés la honteuse par­ "Ecoutez, la ligne du SWP au Nicaragua était ticiparon du HKS aux "élections"-plébiscite pour un assez désastreuse, jouant méme, dans un "conseil des experts" islamique au mois d'aout der- certain sens, un role de flics : la dénonciation nier, le groupe iranien "fusionné" (SWP-Mandel- publique des militants de gauche par le SWP, OCI) a craqué aux coutures. Le HKS est le résultat et en particuliers des trotskystes au Nicara­ d'un rafistolage fait au debut de l'année derniére gua. Lorsque le FSLN langa la campagne lorsque des exilés iraniens revinrent d'Europe (pro- contre les trotskystes, il n'a jamáis été ca- Mandel) et des Etats-Unis (SWP) ; les partisans du pable de mener une campagne politique contre SWP sont arrivés sur place les premiers et ont do­ nous. Mais le SWP a agi comme couverture miné la nouvelle organisation et sa ligne politique. idéologique pour le Front sandiniste, fournis- Comme les partisans du SWP sont les supporters les sant au FSLN des articles et des interviews, plus fanatiques des mullahs et les plus légalistes, leur conseillant comment mener la campagne." ils ont naturellement voulu participer á ees - Interview de Workers Vanguard - "élections" traquees bien que Khomeiny traitat tous les marxistes "d'éléments sataniques" et Le Bolchévik BP 42109 75424 París cédex09 qu'il ait déjá arreté plus d'une douzaine de Decembre 1979 r Peter Camejo a-til doimé la Brigade Simón Boivar ?

"(...) Dans la nuit du dimanche 12, le camarade Secrétariat unifié" , reproduite dans Manuel, membre du SU, appelle par téléphone les "Documentation internationale" n° 2 Etats-Unis. Aprés cet appel téléphonique, il affirme Le Socialist Workers Party (SWP), le Secrétariat que le camarade Peter Camejo vient de luí commu- unifié (SU) et/ou Peter Camejo sont-ils en mesure niquer la position des camarades du SU á Oberlin de démentir les accusations sérieuses faites dans (congrés du SWP), qui est d'étre encoré plus dur cette lettre ? Sont-elles vraies ? De plus : comment avec la Brigade, de dégager nos responsabilités au juste le FSLN a-t-il pu identifier les dirigeants vis-á-vis du Front sandiniste et de l'aider a se libé- morénistes de la Brigade Simón Bolivar qui cora- rer de la Brigade. prend beaucoup plus de membres ? Les représen- tants du SU lui ont-ils fourni des noms ? Dans une "(--.) Dans la nuit du méme jour [lundi 131 le ca­ organisation marxiste, un membre (et a fortiori un marade Manuel appelle de nouveau les USA et nous dirigeant) coupable d'une telle trahison serait affirme ensuite que le camarade Camejo vient de lui exclu. Face á des accusations aussi graves, le si- donner le feu vert définitif du SU pour collaborer lence des accusés ne peut étre interpreté que avec la direction du Front sandiniste contre la comme un aveu de culpabilité. Brigade." Peter C ame jo, le SWP et le SU ont-ils donné la — "Lettre de Sara, Félix et Galéne au Brigade Simón Bolivar ? Nous exigeons une réponse .

membres du HKS. Mais quand la base a commencé Portugal, une partie du SU s' était polarisée autour á se préoccuper de ce qui allait lui arriver, les man- d'une opposition au front populaire et en faveur du déliens ont obtenu une majorité en faveur du boycott double pouvoir et d'un parti léniniste, nous aurions et se sont envolés immédiatement pour l'Europe afin été heureux de l'occasion de la rejoindre en opposition d' obtenir le soutien du SU. Pourtant, pendant leur ab- commune á la direction du SU Mandel/SWP. Nous sence, Babak Zahrahi, dirigeant des forces pro-SWP, avons avancé, comme modele pour un tel programme renversa la decisión et annonca publiquement que le trotskyste principiel, un projet de plateforme en 9 HKS participerait aux élections. Le résultat fut une points, qui comprenait: aucun soutien politique ou scission ouverte, qui s'est aujourd'hui consolidée, electoral aux fronts populaires ; pour une direction formant essentiellement deux organisations séparées, prolétarienne des luttes nationales et sociales ; pour les candidats pro-Mandel s'étant desistes ala der- un soutien militaire mais non politique aux forces niére minute. nationalistes bourgeoises luttant contre 1' impérialisme — construisez des partis trotskystes dans tous les La scission dans le HKS fait done maintenant partie pays ; pour la défense inconditionnelle des Etats de la crise du SU, et en septembre la TLT publia une ouvriers deformes et degeneré contre 1 • impérialisme, déclaration condamnant le SWP pour sa "honteuse et la révolution politique pour balayer les bureaucra- politique de ' participation' aux (...) prétendues ties staliniennes ; contre la violence dans le mouve- 'élections' á une prétendue 'Assemblée constituante' ment ouvrier ; pour des fractions communistes dans (...)". Mais d' ou vient cette politique ? La TLT 1' ac- les syndicats, basées sur le Programme de Transi- cuse seulement d'avoir "ruiné l'unité" du HKS á un tion ; pour la tactique communiste du front unique au "moment initial de la révolution iranienne". C ette sommet ; pour le regroupement révolutionnaire et la "unité" qui comprenait toutes les fractions du SU en dénonciation intransigeante du centrisme ; récusons compétition, était basée sur un programme d'aide á les prétentions des internationales soi-disant trot­ la prise du pouvoir par le sanguinaire Khomeiny. skystes ; pour la renaissance de la Quatriéme Inter­ L'unité se brise au moment oú il faut payer la facture - nationale par la destruction du pablisme ("Reforge et ce n'est pas le SWP qui hesite devant le prix du the ! " , Workers Vanguard n° 143, sang. Non, d'ailleurs Zahrahi déclarait derniérement 4 février 1977). C 'est le programme qui a passé que "aussi étrange que cela puisse paraítre, il n'y a l'épreuve du temps. jamáis eu autant de liberté en Irán qu'aujourd'hui" (cité dans Le Matin du 3 octobre). Au royaume des Traduit de Workers Vanguard n°243 aveugles les cyniques sont rois. r Ceux qui savent que le trotskysme ne signifie pas MEETING DEBAT DE LA LTF expliquer aux masses travailleuses iraniennes que "ca n'a jamáis été aussi bien pour elles" — et que cela veut diré avancer un programme communiste OüvalaLCI? indépendant á la fois contre le chah assassin et contre 1' ayatollah sanguinaire — devraient examiner de prés Nemo passera-t-il les menottes l'histoire de la tendance spartaciste internationale. lambertistes á la LCI? Ceux qui sont d'accord avec Zahrahi seront plus á l'aise avec Barnes, Mandel, Lambert ou Moreno . . . Présentations par : AGECA a condition de ne pas vivre en Irán et de ne pas avoir Jean Lesueur 177, rué de Charonne á supporter les conséquences de ees trahisons. Jean Thimbault 75011 PARÍS William Cazenave Metro : Alexandre Dumas Au debut de l'année 1977, la TSI proposa que si, Vendredi 7 décembre á 20h30 sous la pression des événements révolutionnaires au Le Bolchévik Maitre Mandel et son valet Matti

Le moment était venu pour le bloc majoritaire du des critiques de gauche tout en jurant fidélité éternelle Secretariat unifié (SU) de Mandel/Barnes et pour á son suzerain Mandel. l'Organisation communiste internationaliste (OCI) de Et ceci n'est pas un cas isolé. A chaqué menace de Lambert de rompre les fiancailles. Le méchant de ser- scission, on pouvait compter sur Matti pour présenter vice, c' était 1' aventurier argentin Nahuel Moreno et une opposition — o combien orthodoxe — afin de garder sa Fraction bolchevique (FB), dans le role de "briseur au bercail les membres du SU mécontents de la capitu- d'unité" (voir "Scission dans le Secrétariat unifié" lation de la direction de Mandel-Krivine devant le sec- dans ce numero). Quant au sale boulot, la direction toralisme petit-bourgeois, le front populaire-union de Krivine-Bensaíd de la Ligue communiste révolutionnaire la gauche, le fringant Ótelo au Portugal, les eurocom- (LCR) l'a fait avec un enthousiasme cavalier, présen- munistes. Le programme déla tendance Matti: tant une motion d'exclure tout de go tous les éléments "promettez-leur la lune, mais donnez-leur... Mandel". pro-OCI et pro-Moreno pour délit d1 opinión et d'asso- Comme nous le disions dans un tract distribué au ciation illégale. Mais pour ceux qui ont l'estomac dé- congrés de la LCR : licat, il fallait un peu plus de subtilité. Nombreux "Matti a toujours joué dans la LCR un role de dépanneur furent en effet ceux qui, dans la LCR, furent choques et d' entremetteur pour la direction, présentant des par l'infámie du SU qui soutint (et fut a 1'instigation critiques légérement de gauche de la direction tout en de?) 1'expulsión, par le gouvernement bourgeois/ appelant a la loyauté vis-á-vis du SU, aidant ainsi á sandiniste du Nicaragua, de la Brigade Simón Bolivar maintenir vivante l'idée que Mandel et Cié sont refor­ (BSB). Et ils n'étaient pas prés de voter incondition- mables. Matti est soi-disant pour un parti trotskyste nellement pour Krivine. indépendant au Nicaragua et pour la caractérisation de Et voilá que Matti le fute, séduisant "public rela- la junte sandiniste comme gouvernement bourgeois. tions" d'Ernest Mandel, entre en scéne. Déjá, dans Mais sa 'position' est entiérement vidée de toute signi- l'affaire de la Brigade Simón Bolivar, il avait essayé fication programmatique, pas tres subtilement d'ail- de trouver une position intermédiaire entre les parti- leurs, par 1' échappatoire évident que constitue sa mo­ sans et les victimes de la répression sandiniste. La tion présentée á la reunión du comité central de la LCR encoré, quand il s'est agi de se débarrasser des fau- des 6 et 7 octobre : pour Matti, on peut ' construiré une teurs de troubles au congrés de scission de la LCR de­ but novembre, Matti arriva a la rescousse et presenta section de la Quatrieme Internationale' par la 'tactique' un amendement distinguant ees individus qui ont pris d'une 'section indépendante, Cd' ] entrée totále ou par- part a une reunión avec l'OCI et la FB — et qui tielle dans le FSLN'." [ souligné par nous ] devraient étre exclus — du reste des partisans de Lam­ Mais aujourd'hui, beaucoup des anciens admirateurs bert et Moreno (presumes innocents). Sainte Nitouche de la tendance Matti ne sont plus séduits par le charme de la LCR, Matti représente le principe qu'on peut avoir des pensées impures mais qu'il ne faut pas pas- Matti : Je ne veux rien diré... Quand je cause ser aux actes ! avec les maítres, je ne veux jamáis La scission dans la LCR ne lui a pas seulement pris rien diré et je n'ai pas d"opinión. Ils ne un quart de ses membres, mais a consolidé une majo- peuvent souffrir cela chez le personnel. rité des trois quarts de ce qui reste de l'organisation autour de la direction Krivine. L'autre quart, la ten- Eva : Je ne comprends pas ce que vous vou- dance dirigée par Matti, présentée á tort par la presse lez diré. comme l'opposition "dogmatique" , fait, en réalité, partie integrante du ménage a trois de la direction du — Brecht, Maitre Puntila et son valet Matti , SU. A plusieurs reprises dans les derniers mois, a ^- S propos des élections européennes, de l'eurocommu- distíret de cet entremetteur. Un membre de la LCR de nisme, des relations avec l'OCl/CORQI (Comité d'Or- longue date, á qui on demandait pourquoi il ne pensait ganisation pour la reconstruction de la Quatrieme In­ plus pouvoir soutenir la derniére des oppositions "or- ternationale) et aujourd'hui du Nicaragua, Matti a joué thodoxes" mattistes, répondit : "Matti m'adéjá eu le role de rabatteur pour la direction du SU, débitant comme ca trois fois. Je ne vais pas recommencer la méme opération." MEETING DEBAT de la LTF ^\ Qu'est-ce qui fait tourner Matti ? CONTRE LE PABLISME DE KRIVINE/MANDEL/MATTI ET LE REFORMISME SOCIAL-DEMOCRATE DE LAMBERT/NEMO Matti fait partie des rares membres du noyau ori- ginel de la Ligue qui restent encoré. Aprés 1'exclusión, Irán. Nicaragua. France: en 1966, des pablistes qui faisaient de l'entrisme dans l'organisation étudiante du Parti communiste trancáis Construiré le parti trotskyste (PCF), l'Union des étudiants communistes (UEC), des groupements paralléles provenant du PC dans la región Orateurs : Pavi I Ion Cornei I le Cité uni versitai re de Marseille et de Caen fusionnérent avec un regrou- Bernard DbHORS, Mont Saint Aignan pement d'étudiants du Parti socialiste unifié (PSU) au­ ouvrier de RenauIt-Cléon tour de Matti á Rouen et formérent les Jeunesses com­ J. THIMBAULT, Rouen 18 h mercredi 5 décembre munistes révolutionnaires, prédécesseurs de la Ligue ^ communiste révolutionnaire d' aujourd'hui. Rouen est Décembre 1979 7 resté jusqu'á récemment le bastión de Matti dans la bloc pourri se seraient retrouvées lors de l'été 1975 LCR. des deux cotes opposés des barricades. Matti, par Avant le Xe congrés mbndial du SU en 1974, Matti contre, serait monté sur les barricades et aurait dit : était pratiquement tout á fait en dehors de l'intense "Camarades, camarades, pourquoi vous battre ? Je ne lutte fractionnelle entre Mandel et la minorité SWP/ suis en accord avec aucun de vous mais vous avez tous Moreno. II restait un membre loyal, quoique légére- les deux des arguments valables. Nous devrions tous ment critique, de la Tendance majoritaire internatio- nous unir pour lutter pour des augmentations de sa- nale (TMI) de Mandel. Mais aprés le coup d'Etat au laires !" On peut imaginer le résultat! Chili en septembre 1973, et lorsque commencérent les débats sur le front populaire-union de la gauche en Matti et ses partisans 1973-74, il fallut un beau parleur pour séduire les élé- ments de gauche, les détournant d'une critique prin- Les manoeuvres de la tendance Matti (qui au milieu cipielle. A la fin de 1974, lorsqu'une tendance éclec- du dilettantisme de la LCR passent pour du sérieux or- tique de gauche émergea dans la LCR en opposition aux ganisationnel), son ouvriérisme (déguisé en opposition trahisons du SU, Matti constitua sa propre tendance, au sectoralisme petit-bourgeois), sa prétention á sou­ luttant loyalement contre la gauche pour le compte de tenir une politique de "classe contre classe" (qui l'a la direction tout en avancant sous une forme plus édul- conduite á appeler á voter pour le candidat du PC Pato corée beaucoup de leurs critiques (Cf. Spartacist, édi- au Portugal en 1976) ont, au fil des années, attiré a tion francaise, n° 8, février 1975). peu prés un cinquiéme des membres de la LCR. Mais certains d'entre eux ont pris ses promesses pour ar- L'axe central de 1'opposition de Matti était une rhé- gent comptant et ont essayé de généraliser leurs im- torique de gauche qui cachait des critiques droitiéres pulsions gauches. II y a trois ans, un groupe de parti­ de la direction de la LCR basées sur l'empirisme et sans de Matti dirige par le camarade Thimbault á 1' ouvriérisme caractéristique de sa base rouennaise. Rouen rompit avec ses manoeuvres et avec le pablisme Les critiques que faisait sa tendance des diverses or- du SU et trouva sa voie vers le trotskysme au- ganisations cache-sexe de la LCR dans les milieux thentique de la TSI. Dans leur lettre de démission de petits-bourgeois (comités Chili, "groupes taupes" , la LCR, les camarades de Rouen disaient avec beaucoup cercles rouges, etc.) étaient que leur programme mí­ de clairvoyance : nimum... allait trop loin. Ce qu'ü fallait, disait Matti, c'était abandonner ees petits groupes "poli- "La tendance Matti se présente comme la championne du 'travail de masse1 en tentant de couvrir ses capitu- tiques" , "fermés" et étre plus ouvert sur les masses lations au niveau de conscience actuel des ouvriers (Cf. Centre de recherchee sooialistes n°14, juin derriére une facade d'orthodoxie. Son programme, á 1974). II était aussi contre le soutien ouvert de la droite de celui de la TMI, est contenu entiérement Krivine/Mandel au front populaire sur la base qu' ils dans la panacée de 'l'unité' qui l'améne á avancer un ne devraient soutenir "que" ses éléments ouvriers programme minimum afin de rassembler le plus de monde possible. Une telle ligne ouvre la possibilité (que Matti assimilait au PC). Qu'advint-il de 1'opposi­ d'un bloc avec le SWP et d'un r approchem ent avec tion "orthodoxe" de Matti? Un an plus tard, réincarnée l'OCI centriste de droite. La tendance A, bien qu'elle sous une autre forme, la tendance de Matti fusionnait caractérise 'orthodoxement' 1'Union de la Gauche avec la tendance pro-SWP (et de plus en plus pro-OCI). comme front populaire, a fondamentalement la méme ligne que la TMI vis-á-vis de lui : pousser le front po­ pulaire au pouvoir, le pousser á gauche." Matti á cheval sur les barricades au Portugal — "Démission de la LCR", Mais c'est sur la question du Portugal que Matti 2 octobre 1976 donna sa pleine mesure. En été 1975, quand le Par ti Matti se sentit obligé de repondré a leurs critiques et socialiste portugais organisait des manifestations anti- qualifia ses ex-partisans de "camarades de valeur" qui communistes dont le résultat fut la mise á sac et 1'in­ s'étaient ecartes du droit chemin. Les camarades de cendie de 50 locaux du Parti communiste, Matti refusa Rouen avaient souligné que lorsque les partís ouvriers de choisir entre le soutien réformiste du SWP et de entrent dans un front populaire, toute 1' indépendance l'OCI au Parti socialiste d'une part et le soutien tacite de classe qu.1 ils peuvent revendiquer par rapport á la de la majorité du SU au Parti communiste et au Mouve- bourgeoisie est annulée. La réaction de Matti fut ty- ment des Forces Armées (MFA) d'autre part. Mais, au pique : d'abord il se dit "d1 accord" avec leur position vu de la situation pré-révolutionnaire explosive au Por­ sur le front populaire, mais aprés avoir fait ce pas á tugal, Matti se prononga... contre l'agitation sur la gauche, il ajouta : question des soviets qualifiée de "puré propagande" et "Mais une fois ce point acquis pour tout le monde proposait au lieu de cela "l'unité" sur des revendica- (sauf pour la majorité Cde Krivine] ...) la question tions économiques : se pose de savoir comment tactiquement cet axe de bataille se monnaye dans nos consignes de vote; "Pour faire comprendre á un travailleur portugais au- jourd'hui inquiet et décu par les querelles PC-PS, qu'il SwLte page 16 faut des nationalisations (...) il faut partir plus que ^^ jamáis de ses revendications salariales immédiates et ne pas lui teñir le discours gauchiste (...) qui ne place Ligue trotskyste de France á l'ordre du jour que la dictature du prolétariat!" — Centre de recherckes sccíalistes Pour tout contact n° 35, septembre 1975 París Le Bolchévik B.P. 42109 Quand le SWP dissolvit sa tendance deux ans plus Paris cédex 09 Tél. 208.01.49 tard, il reconnut ce que la tendance spartaciste inter- nationale (TSI) avait fait remarquer á l'époque, á sa- Rouen Michel Langbour voir que si les groupes soutenus par le SWP et la TMI 56, rué du M^' Galliéni au Portugal avaient suivi jusqu'au bout les politiques 76500 Elbeuf respectives de leurs mentors internationaux, les "frac- Tél. (35) 77 08 13 tions publiques" rivales de cette pseudo-Internationale/ \ / 8 Le Bolchévik

Pour s'y retrouver parmi les trahisons et mensonges des pseudo-trotskystes: Voici une boussole trotskyste Extraits des derniers tracts de la LTF

1965, le SWP, en refusant d'appeler á la défaite de sa propre bourgeoisie dans la guerre du Vietnam, est La direction de la LCI passé définitivement du cote du social-patriotisme dans son intervention front-populiste et libérale- cherche á falsifier le pacifiste lors du mouvement antiguerre aux Etats-Unis. Et lorsqu'au IXe congrés mondial en 1969, le SWP dé- nonca les tactiques guérillistes "aventuristes" mises programme spartaciste: en pratique par la TMI de Mandel en Amérique latine, il utilisa des positions "orthodoxes" pour masquer (légérement) son désir d'apparaítre comme parfaite- de quoi Nemo a-t-il peur? ment "respectable" afin de trouver une niche sociál- démocrate dans l'éventail politique américain. D'oú II est vrai que, comme le disait Staline, le papier 1' appel du SWP aux troupes de 1' impérialisme améri­ accepte tout ce qu'on veut bien y imprimer. Mais la cain pour "proteger" les Noirs á Boston et son écoeu- campagne de dissimulation de la LCI ne se limite pas rante défense du droit d'expression des fascistes qui aux positions de la LTF et de la TSI. Les dirigeants de sont les confirmations spectaculaires de sa nature l'ex-TLT, maintenant LCI, doivent faire "dísparaítre" profondément réformiste. Si aujourd'hui le SWP se leur propre histoire récente, car si la LCI a fait, refait l'apologiste de l'Etat ouvrier deformé de Castro dans les pages du premier numero de Tribune Ou- dans les Caraibes, c'est avec la perspective de deve­ vriére , du Socialist Wbrkers Party (SWP) américain nir les respectables fidelistas des années 80 dans réformiste son bouc émissaire, les dirigeants de la TLT l'espoir d'un bloc avec Andrew Young et autres élé- "oublient" qu'il y a encoré deux ans, ils étaient dans ments "perspicaces" de l'aile libérale de la bourgeoi­ un bloc politique homogéne avec le SWP contre Mandel. sie américaine qui considérent Cuba comme un facteur De plus, la TLT elle-méme s'était créée en 1977 sur de stabilité en Afrique et ailleurs. la base des documents de la Fraction léniniste- Mais aujourd'hui, Nemo "voit", comme son mentor trotskyste (FLT) du SWP, en particulier sur la question stalinophobe Lambert, que c'est le castrisme- du Portugal. Sicite page 17 La LCI prétend avoir découvert que la "nouvelle" direction du SWP est soudainement devenue castriste. Oui, la direction du SWP a entiérement capitulé devant Castro... mais c'était il y a 20 ans et non pas l'été dernier. Le Nicaragua et le SU "La direction cubaine a un esprit révolutionnaire qui manquait aux ouvriers et paysans espagnols. Cette Les dix années de luttes fractionnelles ouvertes du direction est arrivée au pouvoir par une lutte révolu­ mal nommé Secrétariat "unifié" ont revelé a maintes tionnaire, se prouvant dans l'action. Elle a demontre reprises la nature sordide des relations internes et le qu'elle avait tiré correctement les lecons des expé- cynisme politique qui régnent dans ce bloc internatio- riences du Guatemala et de Bolivie et qu'elle était nal pourri. On aura tout vu : de l'été 1975 au Portugal, capable d' apprendre de 1' expérience de la révolution oú les partisans du Secrétariat unifié se sont retrou- chinoise. Enfin, cette direction a montré qu'elle était vés des deux cotes opposés des barricades, á 1' exis- consciente de la dualité de la bureaucratie soviétique, tence en Irán d'une organisation commune au SU et au source d'aide matérielle et source de danger politique. CORQI, oú ils se sont tous unis pour se prosterner de­ Quand une telle direction proclame qu'elle est devenue vant les ayatollahs. Durant ees deux derniers mois, 'marxiste-léniniste' ses paroles doivent étre prises une autre plaie putride est apparue sur le c o r p s de avec le plus grand sérieux méme si cela ne correspond cette imposture d' Internationale quand Mandel et le pas encoré tout á fait á nos normes." SWP américain ont poignardé leurs propres camarades — "Cuba — The Acid Test" (20 novembre dans le dos en soutenant le gouvernement du FSLN 1962) , Joseph Hansen, dans Education quand il a exclu la "Brigade Simón Bolivar". La "Bri- For Soaiálists (avril 1968) gade" a été expulsée pour avoir organisé une manifes- A ce stade, un militant intelligent de la LCI deman- tation d'ouvriers sur des mots d'ordre anticapitalistes derait: "mais si le SWP a capitulé devant Castro des et 1'expulsión devrait étre condamnée par tous ceux les années 60, comment se fait-il que le SWP de qui se réclament du socialisme. Hansen ait lutté contre le guérillisme de la Tendance Les polémiques s'échauffent done á nouveau dans le majoritaire internationale (TMI) de Mandel á partir SU : Moreno et la Fraction bolchevique sont menacés de 1969 ?" En 1969, le SWP était déjá réformiste . En d'exclusión et Lambert a obligeamment publié une Décembre 1979 9 feuille fractionnelle publique pour la Tendance léniniste- 1' année derniére, ils ont á plusieurs reprises appelé á trotskyste (TLT) de la LCR et les morénistes (La Lettre un gouvernement sandiniste, plus tard transformé en d'Informatians Ouvriéres, 10 octobre 1979). Pour "gouvernement du Front et des organisations ouvriéres 1' instant une seule chose est certaine : malgré les po~ et populaires" (El Socialista, journal du PST colom- lémiques pharisafques, aucune des fractions, tendances bien moréniste, 15 juin) et autres formules similaires. ou diques actuellement dans le SU ou l'OCI ne Quant a la politique des morénistes dans la BSB, elle cherchent — ou ne sont capables de chercher — á four- a été encoré plus opportuniste (tout en faisant forte- nir aux masses nicaraguayennes l'"aide" la plus im­ ment pression sur les dirigeants du FSLN, ce qui con- portante dont elles ont besoin : la direction d' une avant- duisit rapidement á leur chute). Envoyer une brigade garde communiste avec un programme de révolution internationale est quelquefois une tactique nécessaire permanente, allant au-delá du programme democratique et courageuse pour des communistes dans une situation bourgeois du FSLN pour mobiliser les forces de la ré­ de guerre civile. La participation de plusieurs dizaines volution prolétarienne. de trotskystes européens dans la Brigade Lénine du 18 octobre 1979 POUM pendant la guerre civile espagnole par exemple est principielle et admirable ; mais comme on ne peut s'attendre a opérer indépendamment d'une direction militaire deja en place, il est essentiel d'établir et de défendre le caractére prolétarien d'une telle brigade. Scission dans la LCR: La BSB était une parodie de ees principes. Son nom mérae renie tout caractére ouvrier et la "Lettre Moreno et l'OCI ouverte" des morénistes appelant á sa constitution dit tout de go que "le seul point programmatique de la BSB retirent leurs billes est le soutien au combat du peuple sandiniste" (El So­ cialista , 22 juin). En plus des obscures magouilles financiéres habituelles aux morénistes — le PST colom- et se tirent bien qui a organisé la Brigade s'est procuré l'argent Lorsqu'un porte-parole de la Ligue trotskyste de en vendant des "obligations Sandino" bidons — ils ont France a été physiquement exclu par le service d'ordre fait appel au gouvernement colombien "pour qu'il re- de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) du mee- connaisse légalement la BSB, et lui garantisse des pa- ting sur le Nicaragua le 18 octobre, cela ne représen- piers, le transport et le financement". tait pas seulement la peur de la LCR d'engager un débat Mais Moreno et Cié étaient au moins á gauche des autour de critiques révolutionnaires de sa liquidation nationalistes petits-bourgeois du FSLN, contrairement honteuse dans le Front sandiniste de libération natio- á l'OST du Costa Rica et par extensión á ses co- nale (FSLN) petit-bourgeois, mais cela démontrait penseurs de la TLT ; ees derniers ont dénoncé le Front aussi, encoré une fois, le point politique que Krivine sandiniste comme criminellement aventurier et ultra- et Cié sont determines á préserver leur bloc jusqu'á gauche ! Leur porte-parole principal est un certain soutenir le Front sandiniste dans sa répression contre Fausto Amador, frére d'un des fondateurs du FSLN , les travailleurs, son désarmement des masses, et son Carlos Fonseca Amador, et qui, démoralisé, a quitté alliance avec la "bourgeoisie anti-somoziste". Le Se- le Front il y a quelques années. Dans une brochure in- crétariat unifié (SU) n'est nulle part suffisamment titulée "Donde Va Nicaragua" (Oú va la Nicaragua) pu- gros — et certainement pas au Nicaragua — pour échan- bliée en février dernier par l'OST, Fausto Amador et ger, á la facón des partís réformistes, son influence Sara Santiago présentaient une analyse qui non seule­ dans la classe ouvriére contre un portefeuille ministé- ment était 100% fausse, mais qui était en fait de la riel dans un gouvernement. Les dirigeants du SU se propagande appelant les masses nicaraguayennes a sont done offerts pour le petit boulot sordide qui pour- rendre les armes alors que la confrontation finale avec rait leur valoir, pensent-ils, une place dans l'entou- le dictateur était pratiquement immínente. rage sandiniste : service d'ordre international contre "Au Nicaragua, la seconde offensive s'est rapidement les critiques de gauche á l'égard du FSLN petit- changée en mythe dans lequel personne ne croit plus bourgeois et du gouvernement nicaraguayen bourgeois. (...). II n'y aura pas de seconde offensive, c'est évi- (...) dent pour tout le monde, au moins dans un avenir im- II y a un avatar sorti du bouillonnement frénétique médiat. (...) L'absence d'une seconde offensive au- du SU que 1' on n' attendait pas. De but en blanc, 1' OCI rait revelé que l'action de septembre [ 1978] était une s'est mise a faire cause commune avec la FB de Nahuel aventure malheureuse". Moreno. La FB prétend par les temps qui courent erre L'alternative de l'OST/TLT, c'est-á-dire des mani- l'aile gauche du SU, tandis que l'OCI est une parodie festations pacifiques pour les droits démocratiques, social-démocrate du trotskysme. Ce bloc pourri des était du crétinisme légaliste dans un pays affligé plus *nalodorants du SU a 1* esperance de vie d'un d'une dictature bonapartiste (et qui plus est, au beau moucheron. milieu d'une situation insurrectionnelle soutenue par On peut trouver dans les presses respectives de les masses). Quant á l'OCI, son opposition au nouveau l'OCI, des morénistes et de 1* Organización Socialista régime du FSLN est basée uniquement sur la stalinopho- de los Trabajadores (OST — section sympathisante du bie — elle dénonce "la résurrection soudaine du rachi- SU au Costa Rica, liée á la TLT et en relation directe tique Parti socialiste nicaraguayen (agence nationale du avec l'OCI) des critiques en apparence tres "gauches" Kremlin)" et "la place démesurée que ses membres du régime sandiniste actuellement tres populaire. Les oceupent par rapport aux sandinistes au sein du gou­ FB/BSB et l'OCI/TLT sont en fait considérablement á vernement" (Informations Ouvriéres n° 911, 8-29 aoüt). droite et de plus leurs lignes respectives sont díamé- Nous avons parlé ailleurs de la contradiction fla­ tralement opposées. grante entre le "gauchisme" abstrait de la FB de Mo­ L'hostilité actuelle des morénistes envers le FSLN reno sur l'eurocommunisme, la dictature du proléta- n'est que le dépit de courtisans éconduits. Durant toute Suite page 17 10 Le Bolchevik

Dans la ville de l'automobile: 500 manif estants ouvriers et Noirs disent

lorkers Vanguard Le samedi 10 novembre, á Kennedy Square, marchaient pacifiquement. Les victimes étaient de á Detroit, 500 syndicalistes, jeunes , Noirs des ghet­ longue date des militants pour les droits civiques et tos , étudiants et militants de gauche ont manifesté des organisateurs syndicaux et se disaient communistes. contre le terrorisme du Ku Klux Klan. Les premiers La presse et les politiciens capitalistes furent uná­ signataires de l'appel comprenaient une vingtaine de nimes pour parler de "fusillade entre le Klan et la syndicalistes de la región et de personnalités noires, gauche" , bien qu'aucun des membres du KKK n'ait eu et la manifestation fut massivement construite par la la moindre égratignure. Ils prétendent aujourd'hui Spartacist League/Spartacus Youth League. Ce ne fut que les manifestants anti-Klan ont tiré les premiers, pas une protestation libérale petite-bourgeoise ordi- ce qui — comme des millions de téléspectateurs naire mais quelque chose que l'on n'avait pas vu peuvent en témoigner — est un mensonge. depuis des années : un rassemblement ouvriers/Noirs La manifestation, organisée en moins de trois pour arréter le Klan. Les participants étaient en ma- jours, fut appelée en dépit de 1' interdiction que le jorité (aux deux tiers) des Noirs : plus d'une centaine maire de Detroit, Coleman Young, avait prononcée étaient venus, en groupe ou séparément, des usines contre les manifestations pro- et anti-Klan. Le soir de Detroit, et en particulier des enormes usines au- précédent le rassemblement, devant la détermination tomobiles. Leur message était : "Le Klan ne paradera des manifestants á protester contre la terreur du KKK, pas á Detroit !" autorisation ou pas, et devant la menace d'une injonc- Une semaine plus tot, 5 manifestants anti- tion fedérale contre 1'interdiction, les adjoints du Klan avaient été assassinés de sang-froid, descendus maire reculérent et acceptérent que la manifestation par le KKK á Greensboro (Caroline du Nord). Les se tienne sans arrestations. tueurs ne s1 étaient pas caches sous leurs cagoules Ce fut une viatoire pour tous ceux qui veulent pro- blanches comme ils le font lorsqu' ils brulent les croix fondément écraser le KKK, que ce rassemblement de dans la nuit. En plein jour, 30 d'entre eux se rendirent quelques 500 ouvriers et Noirs ait eu Heu dans le en caravane á une cité-dortoir pour Noirs, suivis bastión industriel des Etats-Unis. On était loin des (escories) par la pólice lócale, sortirent leurs revol- dizaines de milliers qu'il aurait fallu. Mais le 10 no­ vers et leurs fusils et se mirent á tirer, devant les vembre a montré qu'on peut le faire. Cette mani­ cameras de la televisión, sur les manifestants qui festation avait un programme puissant qui montrait la Décembre 1979 11

voie vers une classe ouvriére américaine libérée du ou 1.000 personnes qui voulaient manifester contre le meurtre raciste organisé et du chomage massif. Klan, allez-y. Mais vous pouvez diré adieu á l'espoir Malgré toutes les embuches que 1'administration d'etre réélu dans cette ville. Et cela l'a fait réfléchir" libérale noire du Parti démocrate avait semées sur Hicks fait partie des membres du local 600 de leur chemin, les manifestants ont réussi a atteindre 1'United Auto Workers (UAW-syndicat national de l'au- les ouvriers et Noirs de la región de Detroit. En tout, tomobile) qui ont organisé une campagne de pétitions environ 85.000 tracts furent distribués aux portes des le mois dernier qui a réussi a chasser de River Rouge usines, arréts d' autobús , supermarchés , quartiers deux contremaitres qui avaient paradé dans l'usine noirs : sur la seule usine de River Rouge (1'enorme en cagoule du KKK. Plus de 1.000 ouvriers signérent usine Ford) , 20.000 tracts furent distribués. Et cette pétition exigeant que les contrema ft res qui samedi, plusieurs centaines de personnes répondirent avaient commis cette provocation raciste soient licen­ á l'appel. Parmi eux, plusieurs dizaines d'ouvriers cies. Au rassemblement, Hicks raconta l'histoire de de River Rouge, un groupe de chez Cadillac, d'autres cette victoire. de chez Chrysler, Mack Avenue Stamping, Dodge Un autre orateur a la manifestation, Mark Laughton, Truck et Dodge Main ainsi que des sidérurgistes de journaliste de Workers Vanguard, raconta ce qu'il avait Great Lakes, Jones et Laughlin. Un sidérurgiste expli- vu á Greensboro. Ce n'est pas parce que le Workers qua á un repórter de la televisión qu'il était venu Viewpoint Organization a pris la folie initiative de se parce que le Klan avait cisaillé les pneus de sa voi- confronter directement au Klan en petit groupe qu' il y ture dans le parking de l'usine ; un vieil ouvrier noir a eu des morts, fit-il remarquer. La raison pour la- raconta comment le Klan avait atrocement supplicié quelle ils ont été tués, c'est parce qu'ils ont dit qu'ils son oncle. étaient communistes, militants ouvriers et pour les Les ouvriers noirs combatifs des usines automo- droits des Noirs. Et c'était le cas de pratiquement tous biles et les jeunes qui se rassemblérent a Kennedy ceux qui étaient présents á la manifestation. Square scandérent des mots d'ordre avec enthou- La manifestation du 10 novembre a Detroit n'a pas siasme pendant toute la manifestation qui dura 90 mi­ été aussi grande qu'il aurait f allu — loin de la. nutes. Ce fut une manifestation de militants determi­ L'Anti-Defamation League estime que le Klan compte nes qui ne se sont pas laissés intimider par les me- environ 10.000 membres et qu'il est en train de gran- naces du maire et les 367 exemplaires de Workers Van- dir. Le fait que les dirigeants de l'UAW n'aient pas guard qui y furent vendus sont une indication du sérieux voulu soutenir et construiré la manifestation repré­ des participants. La présence d'un contingent de l'or- sente une trahison de leur base. Et Young , le m a iré , ganisation maofste sectaire de Bob Avakian, le Revo- a montré de quel cote il est en essayant d' interdire la lutionary Communist Party, sur le cote, derriére une manifestation. Mais les 500 manifestants ouvriers et banniére avec des fautes d' orthographe, atteste l'im- Noirs á Kennedy Square montrent la vraie réponse á pact de ce rassemblement sur la gauche de Detroit. la terreur du KKK : il faut mobiliser le pouvoir social Au rassemblement, Frank Hicks, ouvrier á l'usine des syndicats et des masses noires dans une lutte de Ford de River Rouge et porte-parole des organisateurs classe combative contre le systéme capitaliste raciste de la manifestation, décrivit la confrontation qui avait et ses gangs nocturnos meurtriers. Comme les mani­ eu lieu la veille á la mairie : "Nous lui avons dit : si festants le scandaient : "Ecrasez le Klan, c'est le mo- vous voulez étre connu comme celui qui a arrété 500 ment — Les ouvriers et les Noirs en ont le pouvoir !" •

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Y lorkers Vanguard 12 Le Bolchévik Le visage gauche de Moreno

Ailleurs dans ce bulletin, nous reproduisons de prouver le révisionnisme au niveau théorique le plus nombreux extraits de documents montrant comment general. Les trahisons politiques concretes oú leur Nahuel Moreno a couvert le péronisme dans son Argen- ligne signifie la défaite de la classe ouvriére ne sont tine natale pendant des dizaines d'années ; son soutien presque jamáis mentionnées. opportuniste aux généraux populistes de Velasco au La Fraction bolchevique a eu des mots assez durs Pérou, á Torrijos á Panamá ; ses changements de co- contre la résolution de 1977 du SU sur "Démocratie loration politique, tel un caméléon, du guérilliste á socialiste et dictature du prolétariat". Dans un docu- tout crin au social-démocrate larmoyant ; et ses ment signé par la FB, Moreno dit "que le SU a com- scandaleuses transactions financiéres. Mais cela plétement revisé la position marxiste-révolutionnaire n'explique pas l'apparente position gauche des docu­ sur la dictature du prolétariat". II accuse Mandel ments de sa Fraction bolchevique et de son prédéces- d'"introduction, dans le concept marxiste de révo- seur, la Tendance bolchevique (FB/TB). Car dans le lution ouvriére et dictature du prolétariat, d'un con- cas de Moreno le contraste entre la théorie et la pra- tenu et d'un programme eurocommunistes." (La tique est si éclatant qu'il a développé une "méthode" dictature révolutionnaire du prolétariat [1979 ] ). Bien, capable de justifier presque n'importe quelle trahison. mais ou done les morénistes dénoncent-ils le SU pour Pendant presque 10 ans, de 1968 a 1977, le Secré- sa capitulation devant les eurocommunistes dans la tariat unifié (SU) a été déchiré par une lutte fraction- lutte des classes ? Et le soutien electoral aux fronts nelle aigue entre la Tendance majoritaire internationale populaires donné par le SWP et 1' ex-TMI, qui appellent (TMI) centriste dirigée par Ernest Mandel et la Frac­ á voter pour les partís ouvriers réformistes im­ tion léniniste-trotskyste (FLT) réformiste dirigée par pliques dans de telles coalitions de collaboration de le Socialist Workers Party (SWP) américain de Joe classe ? La FB ne souffle pas un mot de critique, car Hansen/Jack Barnes et (initialement) le PST argentin sa propre politique électorale est tout aussi suiviste de Moreno. Tandis que les mandéliens couraient aprés (si ce n'est plus). une "nouvelle avant-garde de masse" maoiste/guéva- Peut-étre le meilleur exemple de comment l'"or- riste en Europe et en Amérique latine, la FLT utilisait thodoxie" des morénistes dans l'abstrait se traduit en des arguments pseudo-orthodoxes pour attaquer 1 e opportunisme dans le concret est le cas du Portugal en guérillisme de la droite (un peu comme les PC pro­ 1975. Pendant le printemps et l'été, la situation s'est Moscou) . Aprés que Barnes et Mandel aient dissous polarisée tres rapidement : le Mouvement des F o r c e s les fractions en 1977, les divergences sous-jacentes Armées (MFA) au pouvoir et ses alliés staliniens ont restérent mais une unité temporaire fut obtenue dans amplifié leur rhétorique de gauche, en partie pour ra- la direction du SU. Ainsi, en restant simplement au mener a eux les comités d'usine embryonnaires et méme point alors que 1'ex-TMI galopait vers la droite, les fermes collectives qui commencaient á surgir. Moreno apparaft soudain comme un critique "gauche" D'un autre cote, le Parti socialiste de Mario Soares du bloc pourri "réunifié" : se joignait aux officiers plus conservateurs et aux "Avant, elle [la TMI] avait cédé á l'ultra-gauchisme civils réactionnaires en montant une mobilisation de d'une avant-garde radícalisée á dominante étudiante. masse anticommuniste. Le SWP, face á cela, soutint "Maintenant, elle cede á nouveau, mais aux pressions complétement la cause du PS portugais financé par la de l'euro-communisme et d'une avant-garde syndicale et de la classe moverme, deux courroies de transmis- CÍA. Ne voulant pas étre lié á cette alliance de droite sion de l'idéologie libérale et de 1'opinión publique contre nature, Moreno commenca a semer le trouble des pays impérialistes (...). dans la Fraction léniniste-trotskyste et finalement "C 'est cette capitulation qui a permis la rencontre de scissionna sur le document du SWP, "Les questions 1' ex-TMI et des dirigeants du SWP, c ' est-á-dire d e cié de la révolution portugaise" (octobre 1975). Ce l'ex-FLT." fut 1'origine de la Tendance bolchevique. — Déclaration et plate-forme de la Fraction bolchevique, Docicnen- La future TB était dure sur le SWP, 1' aecusant de tation internationale n" 27, 23 penser "qu'il y avait la possibilité que le PS puisse avril rompre avec la bourgeoisie et prendre le pouvoir au Un lecteur non initié pourrait bien confondre de tels Portugal aujourd'hui" , et que "le PS n'était plus contre- passages avec les critiques trotskystes du SU révision- révolutionnaire" ("Lettre des anciens membres de la niste par la tendance spartaciste internationale (TSI). FLT au comité exécutif international" [SWP] Internal Naturellement, la TSI et ses précurseurs ont dénoncé Information Bulletin , mars 1977). La "Déclaration le Secrétariat unifié comme bloc pourri depuis sa cons- de la Tendance bolchevique" prenait á partie la FLT titution en 1963, tandis que Moreno semble n'avoir parce que celle-ci "n'indiquait pas une seule tache ni découvert ce fait que dans les deux derniéres années un seul mot d'ordre en relation avec les 'commis- (aprés avoir été partie preñante de toutes les trahi- sions ouvriéres ' " , et condamnait Hansen "pour avoir sons et de toutes les manoeuvres sans principes du refusé catégoriquement de soulever une politique ou SU pendant les quinze années antérieures). Et il est un mot d'ordre pour centraliser ees comités". Le révélateur que la FB/TB de Moreno caractérise en SWP, concluait laTB, a "essentiellement" un pro­ conséquence la majorité mandélienne d'"ultra-gauche" , gramme démocratique bourgeois" pour le Portugal alors que nous caractérisons la TMI de centriste. ([SWP] IIDB, janvier 1977). Ces mémes points ont été Mais la différence la plus frappante est que l'attaque notes souvent — et bien plus durement — dans Workers de Moreno contre la direction du SU consiste seule- Vanguard (Cf. "SWP/OCI Tail Counterrévolution in Por­ ment á raconter des atrocités organisationnelles et á tugal" , Workers Vanguard n° 75, 29 aoüt 1975). Décembre 1979 13

Mais Workers Vanguard soulignait par-dessus tout la Que faire ? Pour un vétéran comme Moreno, le tour nécessité de lutter contre la "collaboration de classe était simple : appeler á une victoire du FNL était — liant les ouvxiers au corps des officiers bourgeois". une "stratégie mondiale" tandis que "Ramener les gars Sur la question des soviets, nous disions que pour un á la maison" était son "adaptation tactique" á la cons- authentique partí trotskyste la question cié était cience arriérée des masses américaines. Ainsi "cer­ "d'appeler á l'indépendance des commissions tains camarades de la TMI ont critiqué sévérement le ouvriéres et des assemblées populaires par rapport SWP pour n' avoir pas soulevé aux USA la question de au MFA ( )" ("Soviets and the Struggle for Workers 'victoire du FNL'. Ils ont tort d'identifier la politique Power in Portugal", Workers Vanguard n° 82, 24 octobre internationale avec des tactiques et des revendications 1975). Le programme de Moreno et Cié était exacte- nationales" (N. Moreno, Angola: la revolución negra ment á l'opposé. Ayant decide d'abandonner le camp en marcha [1977 ]). Done, tant qu'on vote pour une ré- social-democrate (au debut de l'été il était pour la solution du SU enfouie dans la partie documents participation aux maniíestations anticommunistes du d'Intercontinental Press (et sur laquelle personne ne PS), Moreno a simplement changé de cheval et a joué peut vous coincer, de toute facón, puisque le SWP et sa mise sur le MFA. Ainsi, dans une longue polémique le PST sont seulement "fraternellement lies" au SU), contre Gus Horowitz, du SWP, il argumentait que cette on peut ne pas appeler á la défaite de son "propre" im- fraction du corps des officiers de l'armée capitaliste périalisme. Hourra, le bloc avec le senateur democrate n'était pas bonapartiste au sens classique du terme et Vanee Hartke est principiel, et ce n'est pas la peine était "kérenskyste" et petite-bourgeoise (N. Moreno, de se faire taper dessus par les ouvriers pro-guerre "Revolución y contrarrevolución en Portugal", Revista quand on distribue une propagande défaitiste devant les de América, juillet-aoüt 1975). usines (comme cela est arrivé aux Bolchéviks au mo- Les partisans de Moreno du PRT portugais allérent ment de la premiére guerre mondiale). Comme c'est méme plus loin, et dans un article intitulé "Une rec- commode. Pourquoi Jack Barnes n'y a-t-il pas pensé ? tification nécessaire : le MFA et la révolution au Por­ Moreno échafauda un subterfuge similaire quelques tugal" (Combate Socialista, 10 juillet 1975) décou- années auparavant lorsque la FLT se mit á rivaliser de vraient un "secteur semi-soviétique" de la caste des cris avec la TMI pour savoir qui soutenait la poli­ officiers bourgeois. Mais il n'ont pas trouvé cette tique de front populaire : la FLT disait que c' étaient dangereuse revisión du marxisme tous seuls. En avril Mandel et ses amis, en soutenant l'union de la 1975, dans un rapport au comité national du PRT, gauche en France ; la TMI disait que c'etaient Hansen/ Moreno parlait du MFA comme de 1' "expression su- Moreno parce que leurs partisans uruguayens ap- perstructurelle du debut de la formation de soviets pelaient á voter pour le Frente Amplio (Front large). dans l'armée" et disait qu'il pouvait étre "un mou- (Réponse : tous deux soutiennent le front popu­ vement petit-bourgeois qui reflétait le processus ré- laire.) Moreno argumentait que les Uruguayens volutionnaire" — auquel cas, "nous devons lutter a avaient fait "une erreur, et non une trahison". 1' intérieur de ce processus et comprendre qu' il y a En outre, "ce fut une bonne chose d'entrer dans le des différenciations á 1' intérieur du Mouvement des Frente Amplio parce que cela a aidé notre travail Forces Armées lui-méme" (Bulletin interne n° 2 du dans le mouvement de masse". Voyez, "c'aurait PRT). Ainsi, tandis qu'il attaquait correctement le effectivement été une trahison d' apporter un soutien SWP parce qu' il courait aprés Soares et avancait un electoral a un front populaire ou á un mouvement programme purement démocratique-bourgeois au nationaliste-bourgeois sans le dénoncer comme traftre Portugal, Moreno parle de soviets... et court aprés au mouvement ouvrier. C 'est-á-dire : voter en soi est le MFA populiste avéc sa formule démagogique de pour nous une question de tactique et pas de principe". "pouvoir populaire". (N. Moreno, "A scandalous document — Une réponse Moreno a fait de cette politique á double face une a Germain" [SWP] IIDB, janvier 1974). véritable science. Ainsi, sur la seconde question sur Moreno, cependant, n'a pas inventé cela. L'auteur laquelle il a rompu avec le SWP — 1'Angola — il prend en est Andrés Nin. Méme aprés que le POUM espagnol sévérement a partie ses anciens mentors pour ne p a s ait participé á la coalition du front populaire aux élec- avoir appelé á la victoire militaire du MPLA dans les tions de février 36, Nin, son dirigeant le plus á gauche, mois cruciaux aprés novembre 1975, lorsqu'il s'est Suite page 17 trouvé confronté á une attaque combinée de l'Afrique du Sud et de la coalition FNLA/UNITA aidée par la CÍA. Moreno fit un parallele étroit entre 1'Angola et le Vietnam (á tort, car dans le cas de 1'Angola, c'était Com mande : simplement une invasión impérialiste, alors qu ' au Vietnam celle-ci s' ajoutait á une guerre civile qui Spartacist voyait s' opposer deux camps de classe) • Mais pour Moreno ce parallele presentait certains problémes, car Publishing Co. au Vietnam, le SWP n'appelait pas non plus á une vic­ toire militaire pour le FNL. Au lieu de cela, sa ligne Box 1377 GPO, était du pacifisme bourgeois, faisant appel á 1 ' a i le défaitiste du Parti democrate. Et le PST défendait á New York, grands cris la politique antiguerre du SWP lorsqu' ils étaient partenaires du méme bloc dans la FLT. (Moreno N.Y. 10001, fulminait également contre les "sectaires ultra-gauche" de la Spartacist League qui disaient que les coalitions USA du SWP étaient des mini-fronts populaires et qui, seuls, exigeaient: "Toute l'Indochine doit devenir Prix: 6F communiste !") 14 Le Bolchévik Un programme éprouvé: Pour la renaissance de la Quatriéme Internationale!

DECLARATION DE LA DELEGATION SPARTACISTE A LA le révisionnisme, qui ne pourra pas étre "définitive- CONFERENCE DU COMITÉ INTERNATIONAL EN 1966 ment" résolue dans le cadre du capitalisme. Bernstein, Boukharine et Pablo, par exemple, ont été nos adver- saires dans des phases particuliéres de cette lutte qui Nous reproduisons oi-dessous des extraits de l 'in- tervention du camarade Robertson, au nom de la dé~lé- est á la fois nécessaire et inevitable et qui ne peut pas gation spartae-ists, lors de la disaussion du rapport étre "résolue". politique de Cliff Slaughter a la confévenee du Comité Voilá quelques-unes de nos positions sur le pa­ international le 6 aroril 1966. blisme ; elles ne sont pas exhaustives, car elles sont déterminées par les aspeets particuliers du pablisme 1. Qu'est-ce que le pablisme? qui oceupent le premier plan dans la lutte que nous- mémes menons contre celui-ci. Le point central de la conférence est "La reconstruc- Nous contestons l'idée que la crise actuelle du ca­ tion de la Quatriéme Internationale détruite par le pa­ pitalisme est tellement aigue et profonde qu'il faut pour blisme". Done la question "Qu'est-ce que le pablisme?" dompter les ouvriers un révisionnisme trotskyste com­ a été á juste titre longuement discutée. Nous ne pen- parable , dans un sens, á la dégénérescence des He et sons pas que le pablisme n'est que l'expression de cou- Ule Internationales. Une telle estimation erronée aurait rants organiques du réformisme et du stalinisme, et comme point de départ une enorme surestimation de qu'il n'a pas de racines dans notre mouvement. Nous notre importance actuelle et serait, par conséquent, sommes aussi en désaccord avec la position de Voix desorientante. Ouvriére [précurseur de Lutte Ouvriére] , á savoir que Nous avons intérét á nous concentrer sur ce que le pablisme peut s'expliquer simplement par réfé- Lénine a dit a propos des crises variées et omnipre­ rence á la composition sociale petite-bourgeoise de la sentes qui assaillent l'impérialisme (systéme essen- Quatriéme Internationale, pas plus qu' on ne peut expli­ tiellement en crise depuis avant 1914) ; Lénine faisait quer la nature specifique d'une maladie en se référant remarquer qu'il n'y a pac de situation impossible simplement á la faiblesse du corps sur lequel un mi- pour la bourgeoisie, il faut la chasser. Autrement, crobe particulier s'installe. les "crises" sont de la routine pour les méca- Le pablisme est une réponse révisionniste á des pro- nismes et les agences de l'impérialisme qui passent blémes nouveaux poses par 1'expansión du stalinisme tant bien que mal d'une année á l'autre. En ce moment, aprés 1943. Et le pablisme a été combattu dans notre en fait, leur tache est plus facile aprés le terrible écra- mouvement avec une mauvaise "orthodoxie" , représen- sement du mouvement ouvrier indonésien ; ajoutez á tée jusqu'á ees derniéres années par l'exemple de cela les autres revirements qui mettent en évidence la Cannon. II faut repondré aux nouveaux problémes d'une dépendance des révisionnistes par rapport aux couches maniere réellement orihodoxe : comme Gramsci le di- petites-bourgeoises et bureaucratiques, comme le ra- sait, il faut développer la doctrine marxiste par s a doucissement de l'URSS, l'isolement de la Chine, l'Inde propre extensión, et non en cherchant á absorber de mise au pas, l'Afrique stabilisée sans bavures, et Cas­ facón éclectique des nouveaux éléments étrangers tro prisonnier de l'URSS et des Etats-Unis. La lecon comme le pablisme l'a fait. céntrale de ees épisodes, c' est la nécessité de cons­ Les pressions qui sont á 1'origine du pablisme ont truiré des partis ouvriers révolutionnaires, c'est-á- commencé en 1943 aprés l'échec de la perspective de dire notre capacité d'intervenir dans la lutte. Trotsky de désagrégation de la bureaucratie soviétique et de nouvelles Révolutions d'Octobre au lendemain de 2. Tactiques anti - pablistes la guerre : cet échec provenait de 1'incapacité de forger des partis révolutionnaires. Aprés 1950, le pablisme Un camarade francais l'a bien dit : "il n'y a pas de a dominé la Quatriéme Internationale ; c'est seulement famille du trotskysme" ! II n'y a que le programme quand les fruits du pablisme furent évidents qu'une par- correct du marxisme révolutionnaire, lequel n'est pas tie de la Quatriéme Internationale fit machine arriére. un parapluie. Pourtant, il y a aujourd'hui quatre cou- A notre avis, le mouvement "orthodoxe" doit encoré rants internationaux organisés qui se réclament tous faire face aux nouveaux problémes théoriques qui l'ont du trotskysme et qui sont consideres comme "trots- rendu vulnerable au pablisme en 1943-50 et qui ont pro­ kystes" dans un certain sens conventionnel du mot. Cet voqué une scission partielle et désordonnée en 1952-54. état de choses doit se résoudre par des scissions et des fusions. La raison pour laquelle il semble y a v o i r La lutte inevitable aujourd'hui une "famille" est que chacune des quatre La lutte contre le pablisme est la forme historique tendances — le "Secrétariat unifié", la "Tendance mar­ specifique d'une lutte necessairement continuelle contre xiste révolutionnaire" personnelle de Pablo, la "Qua- Décembre 1979 15 tríeme Internationale" de Posadas, et le Comité inter- tiste en train de se consolider ; 2) l'absence de la national — se trouve étre dans certains pays le seul olasse ouvriére dans la lutte pour le pouvoir social, groupe organisé revendiquant la banniére du trotskysme. en particulier, 1' absence de son avant-garde révolu- lis récupérent done tous ceux qui veulent étre trots- tionnaire : cela laisse un role exceptionnellement indé- kystes dans leur périmétre et empéchent la polarisa- pendant á des couches petites-bourgeoises de la société tion ; il n'y a pas de lurtes et de différenciations pour auxquelles est ainsi évitée une polarisation comme gagner certains camarades et en pousser d'autres á celle qui s'est produite dans la Révolution d'Octobre, abandonner leur prétention á étre révolutionnaires ou au cours de laquelle les fractions petites-bourgeoises trotskystes. Ainsi, quand plusieurs camarades spar- les plus combatives ont été attirées dans le sillage de tacistes visitérent Cuba, nous nous sommes apercus la classe ouvriére révolutionnaire. que le groupe trotskyste lá-bas, qui faisait partie de 1' internationale de Posadas, était en general composé Révolution politique d'excellents camarades qui luttaient avec vaillance dans Pourtant, il est manifesté qu' il faut encoré une ré­ des conditions difficiles. Les rapports á cette confé- volution politique pour ouvrir la voie au développement rence des camarades danois et ceylanais, qui repré- socialiste ou, si c'est dans lespremiers temps, comme sentent des sections de gauche du Secrétariat unifié, au Vietnam aujourd'hui, 1'intervention active de la reflétent ce genre de probléme. classe ouvriére pour gagner l'hégémonie dans la lutte La désagrégation partielle et le dévoilement complet nationale et sociale. Seuls ceux qui, comme les pa­ du Secrétariat unifié — 1'expulsión de Pablo, la trahi- blistes, croient que (au moins certaines) bureaucra- son a Ceylan, la ligne de collaboration de classe du So- ties staliniennes (comme la Yougoslavie, ou la Chine cialist Workers Party (SWP) sur la guerre du Vietnam, ou Cuba) peuvent étre des directions socialistes, Mandel qui rampe devant l'héritage social-démocrate doivent nécessaire ment y voir la négation de la base belge — prouvent que l'époque oú l'on pouvait lutter prolétarienne de la révolution sociale. contre le pablisme á un niveau international á l'inté- Au contraire, justement, la paysannerie petite- rieurd'un cadre organisationnel commun est révolue. bourgeoise, dans les conditions historiques les plus Et l'expérience particuliére de nos groupes aux Etats- favorables possible, ne trouve pas de troisiéme voie Unis qui n' ont été e x c 1 u s que pour leurs positions, qui ne soit ni capitaliste ni ouvriére. Au lieu de cela sans droit de faire appel, demontre que le Secrétariat tout ce qui a resulté en Chine et á Cuba fut un Etat du unifié ment quand il prétend indure toutes les forces méme ordre que celui qui est s o r t i de la contre- trotskystes. révolution politique de Staline en Union soviétique, de la degenerescence d'Octobre. C'est pourquoi nous II faut faire mieux avons été conduits á definir ees Etats comme Etats ou- Jusqu'á présent ncus n'avons pas tres bien réussi, vriers deformes. Et l'expérience depuis la deuxiéme á notre avis, a écraser les pablistes ; 1' impact des guerre mondiale, si on la comprend correctement, événements, quelque favorable qu' il soit objectivement, n'offre aucune raison de prendre un tournant révision­ ou quel que soit le démenti cinglant qu'il inflige aux niste et de s'écarter de la perspective et de la néces- doctrines révisionnistes, ne fera pas á lui seul le tra- sité du pouvoir révolutionnaire de la classe ouvriére vail. Aux Etats-Unis la désagrégation de l'aile gauche mais constitue, au contraire, une preuve éclatante de du SWP, au cours de ses cinq ans d'histoire, fut une la justesse des conclusions et de la théorie marxistes grande chance pour la direction révisionniste du SWP. dans des circonstances nouvelles et imprévues A présent, notre lutte contre les pablistes doit se auparavant. passer principalement en dehors de leurs organisa- tions ; néanmoins, dans plusieurs pays, une période de Faiblesse et confusión fronts uniques et de pénétration organisationnelle dans Beaucoup des déclarations et des positions du Comi­ les groupements révisionnistes reste nécessaire pour té international (CI) montrent une faiblesse théorique mener á bien la lutte pour la reconstruction effective ou une confusión sur cette question. Ainsi, la déclara- de la Quatriéme Internationale qui culminera dans un tion du CI sur la chute de Ben Bella dit: congrés mondial qui la refondera. "La oú 1' Etat prend une forme bonapartiste au compte d'une bourgeoisie faible, comme en Algérie ou a Cuba, 3. Clarification théorique le type de 'révolte' qui s'est produit le 19-20 juin á Alger est á 1'ordre du jour." Les expériences des luttes algérienne et cubaine, chacune de leur cote, sont tres importantes pour la — Ilewsletter , 26 juin 1965 lumiére qu'elles jettent sur la distinction décisive á Surte page 19 faire entre gagner 1' indépendance nationale dans un cadre bourgeois d'une part, et des révolutions du type chinois, qui conduisent á une véritable rupture avec le capitalisme, méme si elles restent confinées dans les limites d'une couche dirigeante bureaucratique. LE BOLCHEVIK Deux éléments décisifs sont communs á toute la serie de soulévements sous une direction de type sta- linien comme en Yougoslavie, en Chine, a Cuba, au Abonnement: Vietnam : l)ime guerre oivile de type guérilla pay- sanne qui d'abord arrache le mouvement paysan au con­ 20 F les 6 números trole immédiat de l'impérialisme et y substitue une direction petite-bourgeoise ; ensuite, s' il est victo- LeBolchévik B.P. 42109 rieux, il saisit les centres urbains et détruit sur sa 75424 Paris Cédex 09 lancee les relations de propriété capitaliste, natio- Tél. 208 01 49 nalise 1' industrie, sous la nouvelle direction bonapar- : V J 16 Le Bolchévik

tion, et pour la réunification des forces trotskystes." Matti... — "Une scission injustifiée", Suite de la page 7 30 octobre 1979 comment serons-nous le plus clairs vis-á-vis des Matti est done pour l'unité-: l'unité de ceux qui ont travailleurs ?" souténu le PS portugais avec ceux qui ont été á la traine — "Déclaration de la Tendance A aprés le départ de Cochise, Thimbault, du bloc PC-MFA en 1975 ; l'unité avec ceux qui dé- Clément", 10 octobre 1976 noncent leurs propres camarades au Nicaragua ; l'uni­ té avec ceux qui votent pour le front populaire, et bien La réponse "tactique" de Matti était d'appeler á vo- sur l'unité de tous ceux qui soutiennent le chauvinisme ter pour les candidats du front populaire, drapée dans perse meurtrier de Khomeiny en Irán. un appel á voter "pour les candidats ouvriers contre les bourgeois". Qui savatt á quoi s'en teñir sur Matti? Nicaragua II y a trois ans, lorsque le groupe rouennais qui Son attitude autour de la question du Nicaragua, avait soutenu Matti démissionnait de la LCR en solida- mentionnée plus haut, est le dernier exemple du com- rité avec la tendance spartaciste internationale, il re­ portement classique de la tendance Matti. Dans le con- suma avec beaucoup de justesse la politique du SU que texte de son soutien inconditionnel á la majorité de Matti soutient avec tant de loyauté : Mandel, Matti constitua en juin une tendance basée sur "La LCR se situé dans la continuité programmatique du le soutien aux 4 documents du SU votes au congrés rejet du trotskysme par Pablo-Mandel-Frank-Maitan au debut des années 50, qui mena á la destruction de mondial qui vient de se terminer, y ajoutant un amen- la Quatriéme Internationale. Cette politique s'exprime dement de "gauche" contestant le suivisme infamant de á travers une longue histoire de trahisons : le soutien Mandel par rapport aux eurocommunistes. Quand l'af- politique aux Tito, Mao, Gomulka, Castro consideres faire de la Brigade Simón Bolivar explosa, Matti sauta comme des révolutionnaires authentiques anti- sur l'occasion de juguler ceux qui avaient des critiques stalirúens ; l'entrisme sui generis pendant 15 ans, dans les partis staliniens et/ou sociaux-démocrates de gauche et de les ramener dans son écurie de cri­ pour les pousser á emprunter une voie révolutionnaire ; tiques entretenus. le refus de la révolution politique et de la construction, Mais, pour une fois, la technique "subtile" de Matti par conséquent, de partis ouvriers trotskystes dans les se retourna contre lui. Son opposition á la capitulation Etats ouvriers deformes, par exemple en Chine, á Cu­ du SU au Nicaragua gagna le soutien de nombreux mili- ba, au Vietnam, au Cambodge, au Laos ; le soutien au FLN algérien et au gouvernement bourgeois de Ben Bella, tants réellement dégoütés par le soutien de Mandel/ presenté comme un 'gouvernement ouvrier et paysan' ; Barnes/Krivine á 1' arrestation et l1 expulsión du Nica­ l'adoption enthousiaste du guérillisme petit-bourgeois ragua de militants se réclamant du trotskysme, et par en Amérique Latine, á Ceylan et en Espagne ; le sui­ la liquidation du SU dans le FSLN. Quand le Secrétariat visme par rapport aux 'nouvelles avant-gardes'. La ligne fondamentalement reste la raime : NIER LA NE- unifié scissionna sur cette question, beaucoup des par­ CESSITE. DU PARTÍ LENINISTE, REFUSER DE LUTTER tisans de Matti quittérent la LCR pour rejoindre la Ligue POUR GAGNER L' AVANT-G ARDE OUVRIERE AUX CON- communiste internationaliste (LCI) nouvellement créée CLUSIONS ESSENTIELLES DU PROGRAMME TROTS- qui, quoique dirigée par un noyau de partisans enduréis KYSTE, CHERCHER A REMPLACER LE PARTÍ LENI­ de l'OCI réformiste, est a gauche du SU sur l'unique NISTE PAR DES SUBSTITUTS CENSES COMBATTRE POUR LES INTERETS HISTORIQUES DU PROLETARIAT !" question du Nicaragua. — "Démission de la LCR" , Mis devant la scission du SU et la création de la 2 octobre 1976 LCI, Matti démontra immédiatement sa loyauté incon- ditionnelle au SU. Comme les partisans de Matti quit- En réponse á ees attaques, Matti essaya son habituel taient son navire en perdition, un document de son tour de passe-passe : principal lieutenant rouennais les exhortait á rester "La question du pablisme devra tot ou tard étre abor- dans le SU : dée. II est important que 1'organisation se réapproprie sa propre histoire, celle de la IVéme Internationale. "La scission au sein de la IVéme Internationale et au Mais il est aussi important que le débat se méne sur sein de la LCR est une véritable catastrophe pour notre les questions politiques concretes (...)." mouvement. Elle compromet largement tous les effets positifs de la dissolution des tendances et fractions in- — "Déclaration de la Tendance A aprés ternationales de 77 (...). le départ de Cochise, Thimbault, "C'est pourquoi cette scission doit étre combattue, Clément", 10 octobre 1976 aussi bien dans ses causes que dans ses effets négatifs. Matti a repoussé ceux de ses admirateurs qui Ce texte a pour but de convaincre un máximum de ca­ croyaient qu' il tiendrait parole : dans les trois années marades de poursuivre au sein de la IVéme Internatio­ qui ont suivi, il a bien pris soin de ne pos aborder la nale, le combat pour sa construction et sa reorienta- question du pablisme. La seule tendance qui a systéma- tiquement abordé les questions programmatiques aux- > quelles Matti a refusé de s' adresser, c' est la tendance Journal de la Spartacist League/US spartaciste internationale. Ceux qui cherchent á tirer les conclusions de leur rejet de la capitulation du SU au Nicaragua et en Irán, qui veulent rompre avec le WORKBRS suiviste inveteré Mandel et qui ne peuvent pas suppor- ter l'idée de s'engager dans une voie qui conduit á l'OCI social-démocrate ouau charlatán Moreno ne VANGUARD peuvent se tourner que vers le programme révolution­ naire de la tendance spartaciste internationale. Lis Abonnement: 80 F les 24 números diraient a leur ancien mentor, á cet "affable mol- Spartacist Publishing Co. Box 1377 GPO. lusque", comme l'a caractérisé la Ligue trotskyste de New York, N.Y. 10001, USA France dans un de ses traets : "il faut discuter les tra­ hisons du pablisme, et maintenant l"m Décembre 1979 17

Portugal et en Angola ? A 1' apogee de la polarisation Moreno... en 1975 au Portugal, quand les ouvriers de Lisbonne occupaient les usines, la FLT appela á un programme Suite de la page 13 purement "démocratique" de défense de l'Assemblée continua á dénoncer le front populaire dans l'abstrait. constituante (qui était alors le cri de guerre de la Par exemple : droite). Quand le Parti socialiste de Mario Soares était á la tete des mobilisations de masse anticommunistes "Ainsi, la politique de front populaire, en présentant qui mettaient a sac les locaux du PC , le SWP proclaman le probléme comme une lutte entre la démocratie bour- que "la véritable avant-garde de la classe ouvriére geoise et le fascisme, séme des illusions fatales par- (...) a participé aux manifestations du PS" {The Mili- mi les masses ouvriéres et les détourne de l'accom- tant, 8 aoüt 1975). Et l'OCI a appelé á un "gouverne- plissement de leur mission historique, en préparant, par cet acte méme, la victoire du fascisme." ment Soares" {Informations Ouvriéres n°910, 25 juillet- — "La acción directa del proletariado 6 aoüt 1975). Moreno rompit avec le SWP et scissionna y la revolución española" , juillet la FLT précisément sur cette question et certains des 1936, dans A. Nin, Los problemas futurs membres de la TLT condamnérent plus durement de la revolución española (1931- encoré dans un premier temps le suivisme du SWP par 1937) rapport á Soares (pour capituler quelques semaines plus tard et voter pour la résolution de la FLT : "Ques- Pas mal, sur le papier. Mais le POUM a aidé á tions cié de la révolution portugaise"). Pour des mar­ mettre le front populaire au pouvoir, agissant par la xistes principiéis, l'étendue des divergences qui sé- suite comme son aile gauche tout en déclamant des parent les morénistes des lambertistes sur le Portugal mots d'ordre abstraits sur "socialisme ou fascisme". rendrait l'unité inpossibl-e ! Et lorsque 1' affrontement décisif eut lieu aux Journées de Mai de Barcelone en 1937, Nin refusa de mobiliser Et, finalement, nous avons le cas étrange de Fausto les travailleurs pour renverser le fragüe front popu­ Amador. Amador n'a pas simplement rompu avec le laire , de ce fait "préparant la victoire du fascisme". FSLN. A la televisión et dans la presse somozistes, il A présumer que Nin, lui aussi, pensait que "voter a appelé les autres membres des organisations guéril- était une question de tactique". listes á déposer leurs armes en échange de la promesse d'une amnistié de la part de la sanglante dictature dy- II n'en est pas de méme pour la tendance spartaciste nastique. Pour cela, les dirigeants du FSLN l'ont carac- internationale pour laquelle 1' opposition a la collabora- térisé avec raison de traítre. Amador est ensuite deve- tion de classe est une question de principe. C 'est ce nu 1' attaché culturel nicaraguayen á Bruxelles, c' est-á- qui nous distingue non seulement de la "Fraction bol­ dire un employé de Somoza. Et on dit qu'il y fut gagné chevique" mal nommée, mais aussi de tout le marais au trotskysme perverti du SU. Mais Fausto Amador, au- du Secrétariat unifié. Bien que, córame escroc cynique, jourd'hui dirigeant bien connu de l'OST costa-ricaine, Nahuel Moreno ait recours á la "méthode" eclectique du est défendu par la TLT et ses nouveaux alliés, Moreno centrisme — ce que Trotsky appelait la "confusión cris- et Cié dans une motion présentée á la reunión du SU du tallisée" — ses appétits et son vrai programme sont ler octobre. Les accusations contre Fausto Amador se ceux d'un réformiste endurci. C 'est un réformiste qui sont avérées justes par ses propres déclarations ; et a perdu sa base réformiste en Argentine et s' est a pré- il demeure néanmoins un dirigeant reconnu du SU. Ce sent embarqué dans une aventure centriste. Dans tous fait détruit complétement les prétentions révolution- les cas, comme l'a montré 1'exemple de Nin, le résul- naires de ees renégats du marxisme pour lesquels les tat est le méme et c' est la classe ouvriére qui en paye mains de Fausto Amador sont seulement un peu plus le prix. sales que tous les autres. D'aprés Moreno Truth Kit ler novembre 1979

LCI... Scission dans la LCR. Suite de la page 8 Suite de la page 9 stalinisme et non 1' impérialisme qui est le "danger riat et le front populisme en la lointaine Europe, et ses principal" au Nicaragua. II faut lutter contre le réfor- pratiques archi-opportunistes en Amérique latine misme du SWP mais pas avec le programme tout aussi (soutien á Perón, Torrijos, etc. (Cf. Supplément au réformiste que Nemo cherche á imposer a la LCI. La lutte contre la capitulation du SWP devant le castrisme Bolchévik n° 12, octobre 1979)). Mais qu'en est-il de a été lancee en 1960 par la Revolutionary Tendency du ses partenaires de bloc de la TLT (et de leur mentor, SWP (les prédécesseurs de la tendance spartaciste). l'OCI) ? En s'opposant á la dissolution de la Fraction Aujourd'hui la lutte contre le révisionnisme pabliste, léniniste-trotskyste (FLT) en 1977, les futurs membres contre le liquidationnisme servile de Mandel/Krivine, de la TLT se sont donné une image de combativité de la lutte contre le réformisme du SWP etle social- gauche. Mais quand il s'est agi de formuler un "Appel démocratisme stalinophobe de l'OCI, c'est notre á la constitution d'une tendance internationale" (Doov- combat. Les combines et les mensonges mesquins de mentation internationale n° 14, mai 1978), la future Nemo et Cié, l'intimidation physique de l'OCI n'empé- TLT se reclama de l'ensemble des "acquis programma- cheront pas d'honnétes militants de se réapproprier tiques et politiques" de la FLT eten particulier ses cette histoire, notre histoire. textes sur la révolution portugaise et sur 1' Angola. Rejoignez la tendance spartaciste internationale, Cette déclaration a définitivement consacré la TLT rejoignez la LTF ! comme formation réformiste et qui plus est comme Pour la renaissance de la Quatriéme Internationale ! d'infames capitulateurs. Car que défendait la FLT au 23 novembre 1979 18 Le Bolchévik

tendance trotskyste internationale" (juillet 1974) de­ Gangstérisme et calomnies... clare que "la tendance spartaciste internationale est Suite de la page 20 tres exactement une tendance en train de se consolider. (...) La lutte pour la renaissance de la Quatriéme In­ capitulation du SU et du SWP devant Castro (qualifiéde ternationale promet d'étre longue, difficile et par- "trotskyste inconscient" par le SWP) et en faveur de la dessus tout inégale." Mais la vérité ne présente pas construction de partís trotskystes dans tous les pays. d'intérét pour l'OCI ; en fait, elle représente un dan- C 'était dans l'espoir de dresser une cloison étanche ger. Les militants de la LCI doivent apprendre a mé- entre les éléments de gauche de la LCI et la LTF, sec- priser la vérité avant de pouvoir se sentir chez eux tion frangaise de la TSI, que Lambert a laché ses ner- a l'OCI. vis le 13 novembre. Et les dirigeants de la LCI, inspires par l'OCI, se La Cakxnnie, f ¡déle compagne du gangstérisme sont lances toutes voiles dehors sur la voie des mé- thodes bien connues des lambertistes pour traiter leurs Les membres de la LCI ont droit á un cours accéléré opposants. La calomnié les traitant de flics est le co- de lambertisme. Une interview de Nemo dans Informa- rollaire nécessaire de la répression physique de cri­ tions Ouvriéres (17-24 novembre) s'acharne á calom- tiques trotskystes, puisque son but final est de placer nier la LTF : le critique hors du cadre de la démocratie ouvriére. L'OCI est réputée dans la gauche pour son recours fa- "De ce point de vue, la TLT n'a rien á voir avec les cile á la calomnié et a la violence, comme par exemple sectes qui, córame les spartacistes, n'hésitent pas á sur l'affaire Varga. Pendant dix ans, l'OCI avait in­ s'affirmer 'IVe Internationale' et ne font guére qu'en- clus 1'emigré hongrois Varga dans ses instances diri- tretenir, au seul bénéfice des appareils bureaucratiques, geantes — puis, en 1972, elle l'a exclu et a annoncé la división dans notre mouvement." qu'il était depuis longtemps un "agent de la CÍA". Elle Dans un tract du 23 novembre, nous avons répondu a proclamé qu' il était en dehors du mouvement ouvrier que cette accusation était "une tentative pas tres sub- et a perpetré des attaques physiques répétées contre tile de la part de Nemo de faire un amalgame entre les ses partisans. "Provocateurs" ? C'est volontiers que spartacistes et les mégalomanes dérisoires du groupe nous opposerons notre irreprochable histoire de défense du tres douteux Varga." de la démocratie ouvriére á la réputation sordide de Mais les calomnies continuent. Le deuxiéme nume­ l'OCI. Ce n'est pas par hasard que l'OCI a été obligée ro du journal de la LCI declare : d'étayer ses prétentions au sujet de Varga en citant avec approbation dans sa presse notre verdict indépen- "La LCI n'a rien a voir avec ees petites sectes qui se dant, á savoir qu'il était (bien que calomnié par l'OCI) proclament ' la IVe Internationale' ou qui veulent la un "personnage hautement douteux". faire ' renaitre'. Le combat que nous menons contre la direction du SWP est sans merci : a travers lui nous Les directions de l'OCI et de la LCI se sont engagées défendons la IVe Internationale et l'organisation trots­ dans une véritable provocation, tentant de lier les kyste américaine contre sa nouvelle direction castriste. membres hétérogénes de la LCI á la politique lamber- "Mais cette bataille n'a rien á voir avec la politique tiste en les rendant cómplices d'attaques contre la LTF. des provocateurs spartacistes qui caractérisent le SWP C 'est une vieille ficelle des staliniens qui, en Gréce, de 'réformiste'. La LCI est entiérement aux cotes du donnaient comme premiére tache á leurs nouveaux SWP contre ees provocateurs. Ces sectes n'ont qu'un membres celle d'assassiner un trotskyste ; aprés une but, détruire les organisations trotskystes, faire telle initiation, le nouveau membre n'osait plus se de- obstacle á leur réunification, combatiré la mander si le trotskysme pouvait avoir quelque chose á IVe Internationale." diré en sa faveur. — Tribune Ouvriére, 24 novembre Bien sur, l'OCI et la LCI savent tres bien que loin Pour la renaissance de la Quatriéme Internationale! de nous baptiser la Quatriéme Internationale, notre La TSI est une tendance internationale démocratique- tendance appelle á la renaissance de la Quatriéme In­ ment centralisée qui lutte pour la renaissance de la ternationale, détruite par le révisionnisme pablisteen Quatriéme Internationale. L'OCI et ses partenaires du 1951-53. Notre "Déclaration pour l'organisation d'une "Comité paritaire" ont abandonné depuis longtemps 1' internationalisme authentique en faveur de blocs pour- * DEMANDEZ ! -v ris se faisant passer pour "la Quatriéme Internatio­ nale" . De 1956 á 1971, l'OCI était alliée a l'organisa­ DOCUMENTS tion. anglaise de , présentant ces bandits politiques (devenus aujourd'hui les agents du dictateur SUR lybien Mohamed Khadafi) comme la continuité de la lutte antipabliste, quoique Healy et Lambert n'aient "L'AFFAIRE VARGA" méme pas pu se mettre d'accord sur 1' appellation de leur "Internationale". (Pour Healy c1 était le "Comité La lutte de la international de la Quatriéme Internationale" , pour tendance spartaciste internationale Lambert le "Comité international pour la reconstruc- pour une commission tion de la Quatriéme Internationale" .) Ces cinq der- d'enquéte impartíale niéres années, la TLT de Nemo a été une opposition Prix: SF - Port inclus : 10F loyale d'inspiration SWP dans le "Secrétariat unifié de la Quatriéme Internationale" , comme Moreno jusqu'á Le Bolchévik B.P. 421 OS sa rupture avec le SWP en 1975. Le "Comité paritaire" 75484 PARÍS CEDEX OS OCI-FB-LCI d'aujourd'hui prepare activement une autre \ J imposture de la "Quatriéme Internationale" , et la en- Décembre 1979 19

core, le bloc ne parvient pas meme á un accord sur les lambertistes — qui partagent la ligne de la CÍA sur le termes élémentaires, se décrivant d'une seule traite Portugal, l'Angola et les "dissidents" en Europe de córame étant pour la "reconstruction" (OCI), "réorga- l'Est, qui appellent á la réunification capitaliste de nisation" (FB) et "réunification" (LCI) de la Quatriéme l'Allemagne — nous ne pouvons considérer cela que Internationale (informations Ouvriéres, 10-17 no- comme un compliment. Mais c'est une atrocité que les vembre). Contrairement á ses prétentions grandioses éléments de gauche de la LCI qui ont quitté le SU parce de reunir une "conference mondiale ouverte á toutes les qu'ils ne voulaient pas soutenir, voire méme impulser, forces trotskystes", le Comité paritaire n'est qu'un la répression bourgeoise contre la gauche au Nicara­ bloc instable de plus, réunissant les forces qui se sont gua, acceptent aujourd'hui comme maftre á penser alignées sur le SWP dans l'opposition de droite contre l'OCI stalinophobe qui applaudit les mobilisations anti- le guérillisme petit-bourgeois d'Ernest Mandel. Evi- communistes au Portugal. demment, le SWP ne compte pas parmi eux ; d'oú l'af- Confrontes á un choix entre le SU centriste allant firmation absurde que le SWP — déjá dirige d'une main vers la droite et l'OCI social-démocrate, les militants de fer par Jack Barnes alors que de nombreux membres subjectivement révolutionnaires ne doivent choisir ni de la LCI étaient encoré au berceau — a á présent une l'un ni l'autre. lis doivent exiger la pleine discussion "nouvelle direction castriste". politique qui leur a été refusée quand ils ont été preci­ La TSI — qui a été pendant de nombreuses années la pites dans la scission. Ils doivent demander pourquoi seule organisation au monde á caractériser Cuba Barnes et Mandel, Lambert et Moreno étaient tous unis comme un Etat ouvrier deformé et á appeler á la cons- pour soutenir les mullahs cléricaux, réactionnaires et truction d'un parti trotskyste pour diriger une révolu- chauvins perses qui oppriment brutalement les femmes, tion politique contre la bureaucratie castriste — saura les minorités nationales et la gauche en Irán aujour­ faire face á la calomnie selon laquelle nous entretien- d'hui. Ils doivent condamner les attaques crapuleuses drions, "au seul bénéfice des directions bureaucra- contre les militants de la LTF, et étudier l'histoire tiques, la división dans notre mouvement" (c'est-á- principielle et le programme trotskyste de la tendance dire au bénéfice du Kremlin). En effet, venant des spartaciste internationale. •

Pour larenaissance... ce qui n'est pas commun aux luttes espagnole et cu­ Suite de la page 15 baine, c'est-á-dire la véritable révolution ouvriére en Espagne qui fut écrasée par les staliniens. Alors que les nationalisations en Algérie se montent aujourd'hui á 15% environ de l'économie, l'économie Surmonter une mauvaise méthode cubaine est, pour ainsi diré, entiérement nationalisée: la Chine a probablement conservé plus de vestiges de Les pablistes ont, a notre avis, été renforcés contre sa bourgeoisie. Si la bourgeoisie cubaine est effecti- nous par ce réflexe simpliste du CI, qui se trouve obli- vement "faible", comme l'affirme le CI, ce doit étre gé de nier la possibilité d'une transformation sociale parce qu'elle est fatiguée de sa longue traversée á la dirigée par la petite-bourgeoisie, pour pouvoir nage jusqu'á Miami en Floride. défendre la validité et la nécessité du mouvement révo- La résolution actuelle du CI, "Reconstruiré la Qua­ lutionnaire marxiste. C'est une mauvaise méthode : au triéme Internationale", 1'explique pourtant bien : fond, elle met sur le méme plan l'Etat ouvrier deformé "De la méme maniere, 1'Internationale et ses partis et la voie vers le socialisme; c'est l'erreur pabliste sont la cié des problémes de la lutte des classes dans mise la tete en bas, et la négation profonde de la con- les pays coloniaux. Les leaders nationalistes petits- ception trotskyste, á savoir que la caste bureaucratique bourgeois et leurs collaborateurs staliniens bloquent au pouvoir est un obstacle qui doit étre renversé par la lutte au niveau de la libération nationale ou, au les ouvriers s' ils veulent aller de 1' avant. mieux, d'une versión du 'socialisme dans un seul L'analyse théorique de Spartacist en ce qui concerne pays' , appuyée sur la subordination á la politique de les régions arriérées du monde renforce, a notre avis, coexistence de la bureaucratie stalinienne. De cette les positions programmatiques que nous partageons maniere, tous les gains remportés par la lutte des ou- avec les camarades du CI sur le plan international.» vriers et des paysans, non seulement dans le monde árabe, en Inde, en Asie du Sud-Est, etc. mais aussi en / Brochure s Chine et á Cuba [souligné par nous] restent á l'intérieur des limites de la domination impérialiste, ou sont ex- de la posés á la contre-révolution et á 1' intervention impé­ Ligue trotskyste de France rialiste (l'alignement contre la Chine, la crise des missiles á Cuba, la guerre au Vietnam, etc.)". — La Vérité, n° 532 POUR LA RÉVOLUTION Ici, Cuba est clairement mis sur le méme pied que la Chine et non 1'Algérie. POLITIQUE! Le document presenté par la section francaise du CI (Chine, Cuba, Indochine...) il y a quelques années sur la révolution cubaine souffre, á notre avis, d'une faiblesse céntrale. II voit la révo­ lution cubaine comme analogue a l'expérience espa- Príx i 5F Prix port inclus • 8F gnole des années 30. Cette analogie n'est pas seule­ Le Bolchévik B.R 42109 75424 ParisCédex 09 ment défectueuse: elle met précisément 1' accent sur V > 20 Le Boichévik Décembre 1979

Gangstérisme et calomnies ou comment les lambertistes "répondent" aux trotskystes

Le 13 novembre, devant la Mutualité á París, des dans son organisation depuis 1953 (interview parue camarades de la Ligue trotskyste de France (LTF) dans Rouge du 25 mai 1979). La facón dont l'OCI a furent repoussés de forcé par le service d'ordre de traite le bureaucrate Berg et l'élément douteux Varga l'Organisation communiste internationaliste (OCI). en est la preuve concrete. L'OCI avait appelé a un meeting public sur leNicara- La scission dans le Secrétariat unifié (SU) a gua, avec la participation de la Ligue communiste inter­ ébranlé les milieux pseudo-trotskystes en France et nationaliste (LCI) nouvellement formee, délaTendance donné naissance á la LCI. Les principaux dirigeants de léniniste-trotskyste (TLT) et de la Fraction bolchevique la nouvelle organisation (Nemo, Ulysse, Seldjouk, (FB) de Moreno, auquel "toutes les forces trotskystes etc.) avaient été á la tete de la TLT. Formée au sein internationales" avaient été conviées. A peine la LTF de la LCR sur la base de la politique réformiste du avait-elle com meneé á diffuser des traets et á vendré Socialist Workers Party américain (SWP) , elle devint sa presse, qu'environ 50 membres du service d'ordre rapidement une fervente adepte de l'OCI réformiste de l'OCI intervinrent aussitót, repoussant violemment au cours du flirt prolongé entre le SWP et l'OCI, qui les militants de la LTF, en frappant certains et leur fut rompu par la suite et remplacé par la nouvelle al- arrachant traets et journaux. D'autres militants pro- liance de l'OCI avec la FB de Moreno. lis ontáprésent testant contre cette agression furent également attaqués. constitué la LCI comme courroie de transmissionpour Mais cette action était clairement dirigée contre la LTF, amener les éléments hétérogénes, qui ont quittélaLCR, puisque les vendeurs de Rouge, de Tribune Ouvriére et tout droit dans l'OCI. de Révolution Internationale ne furent pas inquietes. Mais certains de ceux quiontrejeté la LCR déchirée Un compte-rendu de 1' attaque parut dans Rouge du par les querelles et les fractions ainsi que sa politique 16 novembre. En réponse á cela, l'OCI de Lambert liquidationniste seront difficiles á assimiler pour nota simplement que le 25 octobre, la LTF avait été l'OCI. La question mise en avant pour la scission était exclue de forcé d'un meeting de la Ligue communiste le Nicaragua, oü le bloc OCI/FB s'est opposé á la ca­ révolutionnaire (LCR). Une telle "défense" ne fait que pitularon flagrante du SU devant le FSLN nicaraguayen. montrer que l'OCI comme la LCR craignent de ne pas Les militants rebutes par le fait que le SU et le SWP pouvoir défendre leurs parodies respectives du trot- ont approuvé 1'expulsión du Nicaragua de la Brigade skysme contre les critiques trotskystes de la LTF. Simón Bolívar ne trouveront pas l'OCI — caution Mais 1'attaque de l'OCI contenait également un de gauche "trotskyste" de la bureaucratie de Forcé message particulier destiné á certains de ceux qui en Ouvriére d 'André Bergeron — favorable á bien d' autres furent témoins; les membres de la LCI, qui est alliée impulsions de gauche qu' ils pourraient avoix, et si á l'OCI et au soi-disant "Comité paritaire pour la ré- ees camarades cherchent á généraliser leurs critiques organisation (reconstruction) de la Quatriéme Inter­ de gauche du SU, ils s' apercevront qu' ils intersectent nationale" sont avertis qu'il n'y a pas de place pour le programme de la tendance spartaciste internationale des oppositionnels dans l'OCI. Lambert se vante lui- (TSI), qui a emerge du SWP en 1963 en oppositioná la méme de ce qu'il n'y a pas eu de lutte fractionnelle Suite y age 18

Lambert Healy Varga Moreno I 'agent de Khadaf i le douteux I 'aventurier Lambert et ses amis d'hier et d'aujourd'hui: une bel le brochette. Les protagon i ste"; successifs des blocs pourris de Lambert

Directeur de publication : J. Lécuyer / correspondance : Le Boichévik - B.P. 421 09 - 75424 París cédex 09 Commission paritaire n° 59 267 t3f&¡ .A COOT>1>OGRAPHlE - ASMfRES