25 mars 1969 (...) En même temps qu'il complète nos connaissances, il [Vinventaire/ suggère une mise en question sans précédent des valeurs sur lesquelles ces connaissances se fondent. Les objets d'archéologie peuvent être définis en tant que témoins. On les rassemble selon des méthodes d'ordre scientifique, ou qui tentent de l'être. L'inscription inconnue rejoint l'inscription connue, et le morceau d'architrave, la colonne mutilée. Il n'en va pas de même des œuvres d'art. Au musée, dans notre mémoire, dans nos inventaires, l'objet inconnu, depuis un siècle, rejoint moins l'objet connu que fœuvre dédaignée ne rejoint l'œuvre admirée. L'inventaire qui rassemblait les statues romaines de Provence n'était pas de même nature que celui qui leur ajoute les têtes de Roquepertuse et d'Entremont. Il ne s'agit pas seulement d'une « évolution du goût ». (Évolution troublante, comme celle de la mode, car nul n'a expliqué ce qui pousse les hommes à être barbus sous Agamemnon, Henri IV et Fallières et rasés sous Alexandre ou Louis XV.) Ce n'est pas seulement le goût qui, dans les inventaires, ajoute les statues romanes aux statues romaines, et les œuvres gothiques aux œuvres romanes avant de leur ajouter les têtes d'Entremont. Mais ce ne sont pas non plus les découvertes, car les œuvresgothiques n 'étaient point inconnues: elles n'étaient qu'invisibles. Les hommes qui recouvrirent le tympan d'Autun ne le voyaient pas, du moins en tant qu'œuvre d'art. Pour que fœuvre soit inventoriée, il faut qu'elle soit devenue visible. Et elle n'échappe pas à la nuit par la lumière qui l'éclairé comme elle éclaire les roches, mais par les valeurs qui l'éclairent comme elles ont toujours éclairé les formes délivrées de la confusion universelle. Tout inventaire artistique est ordonné par des valeurs; il n'est pas le résultat d'une énumération, mais d'un filtrage. Nous écartons, nous aussi, les œuvres que nous ne « voyons pas. Mais que nous puissions ne pas les voir, nous le savons, et nous sommes les premiers à le savoir; et nous connaissons le piège de l'idée de maladresse. Si bien que nous ne tentons plus un in- ventaire des formes conduit par la valeur connue, beauté ou expression, qui orientait la recherche et la résurrection ; mais, à quelques égards, le contraire ; pour la première fois, la recherche, devenue son objet propre, fait de l'art une valeur à découvrir, l'objet d'une question fondamentale. Et c'est pourquoi nous tenons à mener à bien ce qui ne put l'être pendant cinquante ans : l'inventaire des richesses artistiques de la est devenu une aventure de l'esprit. ANDRÉ MALRAUX.

Châteaux en Sologne @ Imprimerie nationale Éditions - ISSN 1140-3829 @ Inventaire Général, SPADEM Châteaux en Sologne

Bernard Toulier

Photographies

Jean-Claude Jacques Robert Malnoury

Dessins et Cartographie

Myriam Guérid Georges Coste

IMPRIMERIE NA TIONALE Éditions Cahier de l'Inventaire n° 26

Ouvrage réalisé par Le service régional de l'Inventaire du Centre, Direction régionale des Affaires culturelles

Avec l'aide financière du Conseil régional et des Conseils généraux du Cher, du Loir-et-Cher et du Loiret

Enquêtes Aurel Bongiu, Georges Coste, Patrick Léon, Marie-Dominique Menant, Philippe Sevestre, Bernard Toulier, Jean Vincent

Documentation Pascale Pouvreau, Christine Vallée, Jida Vincent

Comité de lecture Monique Chatenet, Georges Coste, Jean Martin-Demézil, Jean Guillaume, Ghislaine Lecomte-Huberson Claude Mignot, Christine Vallée

Responsable d'édition Geneviève de Lachaux

Maquette Gilbert Bornat

Fabrication Paul-Henri Gengoux

FRANCE - INVENTAIRE GÉNÉRAL DES MONUMENTS ET DES RECHERCHES ARTISTIQUES RÉGION CENTRE CHÂTEAUX EN SOLOGNE - CAHIER DE L'INVENTAIRE N° 26 par BERNARD TOULIER Photographies : Jean-Claude Jacques, Robert Malnoury Cartographie et dessins : Georges Coste, Myriam Guérid PARIS, IMPRIMERIE NATIONALE, 1991 368 pages - 276 illustrations ISSN 1140-3829 - ISBN 2-11-081152-8 Remerciements

Nous tenons à exprimer toute notre gratitude aux nombreux propriétaires qui ont facilité cette étude en ouvrant très généreusement la porte de leur demeure et en autorisant la consultation de leurs archives. Nous remerciant plus particulièrement les propriétaires des archives de Boisgibault (Ardon), Colliers (Muides), La Cour (Ligny-le-Ribault), La Drelas (Chaumont-sur-Tha- ronne), La Ferté-Imbault, La Giraudière (), Lamotte-Beuvron, (Neuvy), Montefranc (Pierrefitte-sur-Sauldre), Montgiron (), Les Pavillons (Ardon), Rivaulde (), La Rougellerie (Chaumont-sur-Tha- ronne), Les Tureaux (Méry-ès-Bois), Villesavin (Tour-en-Sologne).

Nous remercions très vivement tous les responsables et le personnel des institutions publiques ou privées qui nous ont aidés ou ont mis à notre dis- position leur documentation ou leurs collections : les directions des Antiqui- tés historiques et préhistoriques du Centre, les Archives départementales du Cher, du Loir-et-Cher et du Loiret, la Société d'art et d'archéologie de Sologne, le Cercle des cartophiles du Loiret, le Comité central agricole de la Sologne, le musée des Beaux-Arts d'Orléans, Le journal de la Sologne et des ses environs, le commissariat du domaine de Chambord.

Nombreux sont les amis qui nous ont soutenu durant cette recherche, prodigué leur conseils et suggéré de nouvelles pistes de recherche : Ph. Ara- guas, J.-P. Babelon, G. Baptiste, Fr. Boudon, A.-I. Berchon, C. Britelle, C. de Buzon, L. Chatelet-Lange, M. Chatenet, A. Chazelle, R. Coope, C. Corvisier, H. Delétang, B. Edeine, B. Eude, B. Jourdan, N. Fauchère, M.-P. Feuillet, J. Guillaume, C. Grodecki, J.-P. Grossin, F.-C. James, J.-L. Lacroix, J. Martin- Demézil, J. Mesqui, CI. Mignot, J. Moulin, A.-L. Pantin, P. Ponsot, A. Prud- homme, C. Taillard, M. Tissier de Mallerais, J. Voreux, M. Wallon, et tous nos collègues de la Conservation régionale de l'Inventaire du Centre.

B.T.

Sommaire

Préface de J.-M. Vincent 11 Avant-propos « La question des châteaux » : du mythe à la réalité 15

Première partie : LES CHÂTEAUX ANTÉRIEURS AU XIXe SIÈCLE 23

Introduction 25 Chapitre premier Les premiers châteaux de terre et de bois : tertres et plates-formes fossoyées. Origine et évolution 33 Chapitre II Du « château-tour » au « château-demeure ».. 63 Chapitre m Les conséquences des guerres de religion. Fortifications, renouveau des domaines et multiplication des châteaux (1560-1660) 101 Chapitre IV Léthargie et tentatives de modernisation des châteaux (1660-1789) ...... 135

Deuxième partie : LES CHÂTEAUX DU XIXe SIÈCLE 161

Du château au rendez-vous de chasse.. 163

Chapitre premier Un territoire saturé de châteaux : l'œuvre de la « régénération » 167

Chapitre II L'organisation du domaine et son implanta- tion dans le paysage 185

Chapitre m Les formes de la modernisation : l'adoption d'un parti architectural et le choix d'un style 237

Chapitre IV L'exemple des Tureaux (Méry-ès-Bois) De la commande à l'exécution 271

APPENDICE (avec la collaboration de Georges Coste). La tuilerie-briqueterie et le château. L'usage privilégié de la brique dans la construction des châteaux 287

Notes 305

Sources documentaires et bibliographie . 315

Pièces justificatives 319

Répertoires et index Répertoire des artistes et maîtres d'oeuvre du xixe siècle 335 Répertoire des maîtres d'ouvrage (XIxe s.).... 336 Répertoire des ouvrages de terrassement.... 341 Répertoire des « châteaux » et « demeures de villégiature » 345 Index topographique 355 Crédits photographiques ...... 365

Préface

1974. Il y a déjà dix ans qu'André Malraux a lancé l'Inventaire général des monuments et richesses artistiques de la France dont il a défini ainsi l'ambitieux parti : « En même temps qu'il complète nos connaissances, il suggère une mise en question sans précédent des valeurs sur lesquelles ces connaissances se fondent. » L'entreprise a été implantée dans la région Centre deux ans plus tôt et la nouvelle équipe s'est d'abord rodée en effectuant l'étude approfondie du canton de Mennetou-sur-Cher, aux confins méri- dionaux de la Sologne. Le moment du choix est arrivé, pour cette région comme pour la plupart de celles qui ont engagé cette opération de recherche : face à l'immensité et à l'urgence de la tâche assignée à l'Inventaire général, il faut désormais, ne serait-ce que pour répondre à l'ambi- tion initiale, adopter des méthodes permettant d'explorer le plus rapidement possible le territoire régional sans renoncer à la rigueur scientifique de la démarche. Autrement dit, il faut privilé- gier dans un premier temps le repérage méthodique à l'analyse fine des éléments ainsi mis au jour. C'est le parti qu'adopte, comme d'autres, la commission régio- nale de l'Inventaire général du Centre qu'anime M. Jean Martin- Demézil : couvrir par ce qu'on appelle alors le « préinventaire normalisé » de grandes entités, cohérentes par leurs données géo- graphiques et historiques. L'une des premières de ces entités mises en chantier sera la Sologne, vaste terroir déshérité par ses données géomorpholo- giques si l'on excepte sa frange occidentale viticole, mais cepen- dant riche de traces multiples que les générations successives y ont laissées en tentant opiniâtrement d'y vivre, dans des conditions longtemps très éprouvantes en raison de la pauvreté et de l'humi- dité des sols (certains témoignages du XVIIIe siècle, tel celui du prieur de Sennely, sont terrifiants); mais c'est aussi, en raison de ces caractéristiques géologiques défavorables à l'agriculture, un territoire de chasse parsemé de centaines d'étangs; les « châteaux », objets de la présente publication, deviennent le centre de la vie économique et sociale : ils régissent de vastes domaines, objets de tentatives successives de mise en valeur notamment au siècle der- nier qui voit l'essor de la sylviculture soutenue à grands frais par les pouvoirs publics. Il faudra dix ans à l'Inventaire général pour venir à bout de cette exploration systématique et minutieuse d'un territoire vaste de 5 000 km2 et, dans son avant-propos, Bernard Toulier rend clai- rement compte de la méthode mise en oeuvre, de ses aspects inno- vants et de ses inévitables limites. Le présent ouvrage n'a pas pour but d'en exposer la totalité des résultats : il livre une présentation raisonnée sur une seule des catégories d'oeuvres répertoriées, ces châteaux précisément dont nous venons d'évoquer l importance sociale et économique. Qu'on ne s'y trompe pas toutefois : cette présentation théma- tique n'a évidemment pas dispensé l'Inventaire d'étudier systémati- quement les autres catégories d'édifices de la Sologne, à commen- cer par les bâtiments agricoles si caractéristiques, mais aussi les édifices religieux, artisanaux (les tuileries-briqueteries en particu- lier), l'architecture publique des mairies et des écoles... Ce qui rend en effet originale la démarche de l'Inventaire, c'est qu'il étu- die globalement, sur un territoire cohérent, toutes les productions architecturales, décoratives ou mobilières quelle qu'en soit l'époque de création. C'est de la confrontation des œuvres majeures, mises en œuvre le plus souvent par des artisans locaux porteurs de savoir-faire ancestraux, et de l'architecture vernaculaire qui assimilait en retour des éléments stylistiques inspirés par les grands courants en vogue, que s'ébauche peu à peu une meilleure compréhension de notre patrimoine : nous pouvons ainsi mieux en comprendre la genèse et l'incarnation savoureuse dans nos écoles régionales dont « l'infinie diversité », pour reprendre l'ex- pression de Fernand Braudel, ne cesse d'étonner et de ravir nos visiteurs. Précisons toutefois que, s'agissant de la Sologne, l'étude atten- tive des châteaux fournit à elle seule l'une des clés essentielles de la compréhension de ce territoire, tant est prégnante l'emprise de ces châteaux sur l'organisation du terroir et sur le paysage : tracé des allées avec leurs pattes d'oie pour le bon déroulement des chasses à courre, parcellaire géométrique révélateur des coupes de bois, architecture vernaculaire organisée en fonction de l'exploita- tion du domaine...

1991. La publication de cette synthèse sur ces châteaux de Sologne arrive à son heure. Elle coïncide en effet avec une nouvelle évolution de l'Inven- taire général. Cette entreprise s'est en effet progressivement déve- loppée : plus d'un quart de siècle après son lancement, toutes les régions métropolitaines et la Corse sont maintenant dotées d'une équipe, plus ou moins étoffée mais désormais active. Elle s'est imposée par sa rigueur scientifique et ses travaux servent de plus en plus souvent de référence. On le voit par exemple dans le cas de l'étude de Montpellier dont les résultats, par-delà le cas spéci- fique de cette ville, permettent de jeter un nouveau regard sur la demeure urbaine aux différentes époques. Mais s'il « complète nos connaissances », l'Inventaire suscite-t-il cette « mise en question,, qu'André Malraux en attendait ? Pas assez, assurément. Et pour la bonne raison qu'il ne peut le faire seul. Cette mise en question de nos connaissances et, partant, de notre rapport à ce patrimoine, de notre attitude à son égard, ne peut avoir lieu que si les résultats de l'Inventaire sont largement diffusés et expliqués, et que s'ils alimentent une réflexion de fond sur nos politiques au regard de ce patrimoine. C'est dans cet esprit que le ministre de la Culture et de la Com- munication vient de décider de rapprocher, au sein de la direction du Patrimoine, la démarche de recherche que représente l'Inven- taire général de celle de protection conduite par les Monuments historiques. L'ambition de cette réforme est à la fois de connaître mieux et plus rapidement le patrimoine, sous toutes ses formes, de le faire connaître et comprendre davantage par ses usufruitiers et ses gestionnaires notamment les responsables élus, d'en protéger et conserver les éléments dont l'intérêt exceptionnel ou la repré- sentativité seront mieux appréciés à la lumière de cette recherche systématique. Dans ce contexte nouveau, une publication thématique à l'échelle d'un « pays », fondée sur une investigation de cette ampleur, illustre ce que l'Inventaire peut apporter comme base de travail à une telle politique patrimoniale. Fruit du travail minutieux de l'équipe de l'Inventaire du Centre, exploité et présenté avec rigueur par Bernard Toulier avec l'aide de Georges Coste, cet ouvrage est donc autre chose qu'un beau livre de plus sur la Sologne. On n'y trouvera pas de photographies flatteuses ou d'évocations poétiques, même si le sujet s'y serait prêté - encore que les illustrations soient belles et les citations littéraires présentes quand le sujet le demande. Mais tel n'est pas l'objet premier des travaux de l'Inventaire général : sa mission est de susciter, auprès des habitants des sec- teurs étudiés et de leurs responsables - dans le cas présent ceux des trois départements qui se partagent la Sologne - une claire prise de conscience de l'existence et de la valeur d'un patrimoine mal connu et soudain révélé dans toute sa variété. C'est déjà en partie chose acquise, puisque les résultats de l'Inventaire ont fourni aux services de l'État la matière à des campagnes théma- tiques de protection, notamment sur le xixe siècle, en cours d'ins- truction. Les collectivités locales s'en sont inspirées pour leurs documents d'urbanisme ainsi que pour des campagnes de réhabili- tation de l'habitat. Enfin le futur musée de la Sologne à Romoran- tin intégrera largement les résultats de ces études dans sa présenta- tion de l'architecture solognote. Cet ouvrage aura atteint son but s'il entretient cette concertation entre les collectivités territoriales et l'État au profit d'une telle poli- tique de protection et de réappropriation du patrimoine. Alors les silhouettes des châteaux de Sologne, alternant la rigueur classique et les fantaisies éclectiques, pourront-elles continuer à se mirer dans les étangs et à révéler à nos héritiers leur extraordinaire capi- tal de rêve et de poésie.

Jean-Marie VINCENT, Conservateur général du Patrimoine, chargé de la sous-direction de l'Inventaire général, de la documentation et de la protection du Patrimoine. 1. Extrait de Vieilles chansons pour les petits enfants. Paris, 1886, p. 40-41. Illustration : L.-M. Boutet de Montbel. Avant-propos

« La question des châteaux » : du mythe à la réalité

t i'imonp du château nous hante depuis notre en- fance, demeure fantastique, château de sable transformé plus tard en château de pierre que l'on rêve un jour de détruire pour en rebâtir un « plus beau », selon cette vieille ronde bien connue1 (fig. 1). Cette vision fascinante qui frappe notre sensibilité enfantine puise ses racines lointaines dans les miniatures des Très Riches Heures du duc de Berry, revues à travers les dessins animés et les bandes dessinées, ou les évo- cations des passages de la lecture du Grand Meaulnes dont le souvenir est encore vivace dans le secteur solo- gnot de Nançay et de La Chapelle-d'Angillon. Le château, siège du pouvoir féodal ou symbole de réussite sociale, est aussi un objet de représentation mentale, le point de rencontre entre la perception individuelle et la perspective historique, « point hagard développant le grand angle d'un espace ni subjectif ni objectif, d'un espace inobjectif1 ". « La question des châteaux ", observatoires réels du ciel intérieur, est au centre des préoccupations du surréaliste André Bre- ton 3. Le château participe de l'univers romantique qui accompagne l'imagi- naire collectif français. Un château solognot est souvent présent dans les récents scandales nationaux à rebondissements juridico-politico-finan- ciers. Une odeur de soufre plane sur certains domaines qui ont vu passer - selon la rumeur - un ex-empereur africain déchu, ou des personnalités politiques impliquées dans de « ténébreuses affaires » : détournements de fonds ou scandales boursiers vite étouffés. Dans la meilleure tradition du roman noir, certains châteaux, inaccessibles et tapis au cœur de la forêt, sont le siège d'activités mystérieuses, licencieuses ou illicites. Nombre de ces « châteaux de chasse ", créés pour la villégiature et le divertissement temporaire de quelques fortunés et de leurs invités, excitent naturelle- ment la convoitise et sont l'objet de fantasmes collectifs depuis plusieurs générations. Les tourbillons des fêtes et des chevauchées du maréchal de Saxe sont entrés dans la légende de Chambord. Les ennemis d'Eugène Sue dénoncent le luxe sardanapalesque de son « palais des Bordes » (Lailly-en-Val) 4, « une sorte de Paradis terrestre au sein de la Sologne [...où] les chiens se pavanent à l'aise dans un chenil dont beaucoup d'ouvriers s'estimeraient heureux de faire leur demeure; [...où les che- vaux] vivent dans un véritable appartement chaud et coquet 5 » (fig. 2a,b). Des écrivains comme Émile Zola, avec Nana, ou des cinéastes comme Jean Renoir dans La Règle du jeu, choisissent le cadre des châteaux orléa- nais pour évoquer les travers d'une société en décadence à la fin du Second Empire ou à la veille de la seconde guerre mondiale. Ce vaisseau fantôme de l'imaginaire, demeure d'exception habitée par des êtres « supérieurs », est aussi le siège d'un monde merveilleux et irréel

où se déroule le « théâtre de la vie ". François Ier réalise à Chambord « le château de roman de tout jeune chevalier de Marignan 6 ", qui s'élève, à l'exemple « des palais d'Alcine et de Morgane ", tels que les « imaginent les poètes de roman 7 ". Dès 1543, une traduction du Quart Livre du célèbre roman de chevalerie espagnol XAmadis des Gaules, commandée 2. Les Bordes, Lailly-en-Val. Eugène Sue logea par François Ier, présente le château imaginaire de l'île Ferme comme une dans les communs. Cartes postales (Coll. privée). évocation de Chambord. Cette quête du merveilleux exerce encore son a. Château et communs transformés pour Eugène Sue; pouvoir magique sur tel émir lointain qui retrouve dans le néo-gothique b. Château. Avant-corps central abritant le porche. d'opérette le lointain château des croisés qu'il transforme à la mode musulmane, ou sur telle entreprise japonaise fascinée par ces royaumes de rêve aux fastes oubliés. Si quelques châteaux ont « vendu leur âme » à une collectivité ano- nyme ou à quelque propriétaire lointain, il reste des demeures privées aux charmes discrets et magiques, gardées par des mains respectueuses. Ces châteaux deviennent souvent des temples, objets d'un culte désuet exercé par une poignée d'aristocrates fidèles à l'esprit de famille, aux tra- ditions ancestrales d'érudition et de courtoisie, souvent grands amateurs de chasse et fougueux défenseurs du régionalisme 8. Tous ces châteaux sont aujourd'hui « désaffectés » de leurs fonctions premières, le décor intérieur est rapidement effacé et le mobilier dispersé 9 : leur existence est toujours éphémère, même si les lieux persistent. L'image du château a profondément marqué l'inconscient solognot, jusqu'à transparaître au siècle dernier dans d'autres édifices, depuis la ferme des Basses-Fontaines à Crouy-sur-Cosson jusqu'à l'hôtel de ville de Lamotte-Beuvron, conçu par l'architecte des Rothschild, J. Claret, en 1861 (fig. 3). Les grands propriétaires, rassemblés au sein du Comité^ central agricole de Sologne, font construire en 1906 le siège de leur société avec les matériaux provenant de l'orangerie d'un château, transformée par Louis Duthoit en villa se reflétant sur les bords du canal de la Sauldre (fig- 4). « Un pays qui a supprimé l'aristocratie et tout ce qu elle entraîne de privilèges avec elle ne peut sérieusement bâtir de châteaux. Car, qu 'est-ce qu'un château avec la division de la propriété, sinon un caprice d'un jour, une demeure dispendieuse qui périt avec son propriétaire, et ne laisse aucun souvenir 11. » En dépit de cette affirmation bien inconséquente de Viollet-le-Duc, la Sologne n'a jamais cessé de restaurer et de construire des châteaux jusqu'à en être « saturée 12 ». Cette tradition n'a pas complè- tement disparu : on peut encore assimiler à un château la « maison-atelier d'architecture » construite sur pilotis en 1973 par Philippe Sicardon à

l'étang Dernier de .

3. Lamotte-Beuvron, mairie. Par J. Claret, architecte, 1861. Carte postale (Coll. privée). 4. Lamotte-Beuvron, siège du Comité central agricole de la Sologne. Par L. Duthoit, 1906. La Sologne en miettes : les conditions du recensement et de l'étude. L'existence même de cette densité exceptionnelle de châteaux pose, au-delà de l'aspect architectural, un certain nombre de questions d'ordre historique, géographique ou économique qui n'avaient jamais été abor- dées. L'impulsion donnée à ces recherches avant la dernière guerre par Marc Bloch commence à porter ses fruits avec les études sur les châteaux français, menées voici quelques décennies par Pierre Du Colombier et François Gébelin 13. Excepté plusieurs essais régionaux inégaux et par- tiels, les premières synthèses sont apparues en 1986, date de parution de l'ouvrage collectif dirigé par Jean-Pierre Babelon 14. Le changement est réellement perceptible depuis une quinzaine d'années, moment où commençaient les enquêtes de pré-inventaire de la Sologne. Lancée sous l'impulsion du préfet Paul Masson à la fin de l'année 1974, cette enquête est la première tentative d'approche globale d'un vaste territoire menée par une équipe de l'Inventaire général. Afin de ne pas rompre l'unité cantonale caractéristique du mode de couver- ture topographique assuré par le service, quinze cantons solognots ou partiellement solognots ont été choisis (fig. 5, 6, 7). Ils sont répartis sur trois départements et couvrent une superficie de près de 5 000 kilo- mètres carrés, incluant les limites du Val de Loire et de la vallée du Cher et les confins du Pays-Fort, tout en excluant une grande partie de la Sologne viticole. Le changement d'échelle imposait un changement de méthode dans des domaines où la recherche était encore peu avancée, pour privilégier ce qui était facilement observable et mesurable et se limi- ter pour l'essentiel au champ de visibilité extérieur. L'observation archi- tecturale s'est largement appuyée sur une utilisation rationnelle et systé- matique des sources cartographiques (terriers, carte de Cassini, ancien cadastre...). Le recensement ne s'est pas limité à une collection d'exemples choisis de façon empirique mais a porté sur un repérage de l'ensemble du bâti (soit environ 15 000 individus). Les caractéristiques

5. Carte de la Sologne. Limites administratives et ethnologiques. 6. Carte de la Sologne. Cantons étudiés. 7. Carte de la Sologne. Communes étudiées.

LISTE DES COMMUNES (AVEC NUMÉRO SUR LA CARTE) PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE. DÉPARTEMENT ET CANTON CORRESPONDANTS.

COMMUNES CANTONS 5 Ardon 4 5 Ferté-Saint-Aubin (La) 63 Argent-sur-Sauldre 18 Argent-sur-Sauldre 66 Aubigny-sur-Nère 18 Aubigny-sur-Nère 53 41 104 Billy 41 Selles-sur-Cher 64 Blancafort 18 Argent-sur-Sauldre 51 Bracieux 41 Bracieux 61 Brinon-sur-Sauldre 18 Argent-sur-Sauldre 32 Cerdon 4 5 Sully-sur-Loire 44 Chambord 41 Bracieux 36 Chaon 41 Lamotte-Beuvron 89 Chapelle-d'Angillon (La) . 1 8 Chapelle-d'Angillon (La) 107 Chapelle-Montmartin (La) 4 1 Mennetou-sur-Cher 96 Châtres-sur-Cher 41 Mennetou-sur-Cher 39 Chaumont-sur-Tharonne . 4 1 Lamotte-Beuvron 62 Clémont 18 Argent-sur-Sauldre 3 Cléry-Saint-André 4 5 Cléry-Saint-André 76 41 Romorantin 19 Crouy-sur-Cosson 41 Bracieux 7 Darvoy 4 5 Jargeau 42 4 1 Neung-sur-Beuvron 2 Dry ...... 4 5 Cléry-Saint-André 18 Chapelle-d'Angillon (La) retenues pour chaque individu recensé (topographie, matériau, morpho- 45 Jargeau 9, Femlles nais (La)... 41 Neung-sur-Beuvron logie, datation...), choisies en fonction de l'état des connaissances de (La) 41 Salbris bin (La).... 4 5 Ferté-Saint-Aubin (La) l'équipe, ont été reportées pour chaque commune sur des supports carto- r (La) 41 Neung-sur-Beuvron graphiques manuels. Une attention particulière a été portée a priori sur îologne — 41 Bracieux 41 Selles-sur-Cher l'utilisation des matériaux de construction, l'organisation de l'habitat rural 45 Sully-sur-Loire et sur le XIXe siècle. Ces informations rassemblées autorisent une nouvelle Gièwes Zosson 41 Bracieux 5 41 Selles-sur-Cher approche historique par une quantification et une mise en série des phé- 45 Sully-sur-Loire nomènes enregistrés, qui n'est pas le simple résultat d'une compilation de 18 Chapelle-d'Angillon (La) 45 Jargeau monographies d'oeuvres étudiées. 45 Cléry-Saint-André otier ion. 41 Lamotte-Beuvron 41 Mennetou-sur-Cher lisne 41 Selles-sur-cher lit 45 Ferté-Saint-Aubin (La) ; 45 Sully-sur-Loire 41 Romorantin 4 i Mennetou-sur-Cher Mit 41 Salbris llette. 45 Ferté-Saint-Aubin (La) rés,.. 45 Cléry-Saint-André logne (La).. 41 Neung-sur-Beuvron 41 Bracieux X-Vîllette ... 4 5 Ferté-Saint-Aubin (ta) -Cher. 41 Mellnetou-sur-Cher -§auldre....18 Aiabigny-,%w-lliê= ,. w *. :, . 18 Chapelle-d'Angillon (La) Ég&U 45 Cléry-Saint-André 74 Millançay..... 41 Romorantin 49Mont-près-Chambord..... 41 Bracieux 54Montrieux-en-Sologne..... 41 Neung-sur-Beuvron ...4,1 Bracieux ...41' Selles-sm-Cher HB&&, ,.18 Vierzon n JA1 Neung-sur-Beuvron . "eux"

1.4.1 Lamotte-Beuvron -àubigny-kir-Nère

10ouvrouer-les-Champs45 Jargeau60 Pierrefitte-sur-Sauldre 41 SalbrisPresly 18 Chapelle-d'Angillon (La) 88 Presly41 Romorantin 81 Romorantin41 Romorantin103 Rougeou41 Selles-sur-Cher

29Sully-sur-Loire46Saint-Aignan-le-Jaillard45Saint-Dié-sur-Loire41 Bracieux69 Sainte-Montaine18 Aubigny-sur-Nère31 Saint-Florent-le-Jeune45Sully-sur-Loire108 Saint-Julien-sur-Cher41Mennetou-sur-Cher94 Saint-Laurent18 VierzonSaint-Laurent-Nouan41 II18 Bracieux109 Saint-Loup41 Mennetou-sur-Cher28 Saint-Père-sur-Loire45 Sully-sur-Loire La mise en place de nouvelles méthodes d'investigation et d'enregis- trement et les travaux de mise en forme des données se sont prolongés sur une dizaine d'années avec un renouvellement des équipes composées d'un chercheur et d'un photographe, ce qui a parfois entraîné un manque d'homogénéité des informations rassemblées. La visite systématique des lieux-dits habités a également rencontré quelques difficultés. Dans une Sologne célèbre pour l'étendue de ses clôtures et de ses « chasses gardées », le seuil de la propriété privée n'a pas toujours pu être franchi, malgré la présence du garde champêtre ou de l'érudit local. La phase de publication, commencée à l'automne 1988, a nécessité quelques retours aux sources, notamment pour affiner la chronologie du XIXe siècle par des sondages dans les matrices cadastrales. Des contrôles sur le terrain nous ont ouvert la porte de nombreuses archives privées, qu'il a fallu rapidement refermer. Un nouveau corpus des oeuvres rete- nues a été rassemblé dans une base de données informatisée qui a fait l'objet de traitements statistiques et cartographiques sur le logiciel S.A.S. Le recours systématique à la superposition des documents cadastraux a nécessité la mise au point d'une grille de lecture particulière. Enfin, la technique de reportage photographique utilisée au cours de l'enquête a entraîné pour l'édition un doublage de nombreuses photographies. L'étude des origines castrales et des cc mottes » présentée ici bénéficie des recherches archivistiques d'Isabelle Guérin, publiées en I960 l5, et des réflexions menées à l'origine par le Centre de recherche sur l'archéo- logie médiévale de Caen. À travers une histoire politique et militaire des premiers siècles du Moyen Âge qui reste encore à écrire, on commence à discerner entre le comté de et les duchés de Berry et d'Orléans l'importance de tel point fortifié ou de telle ligne de défense (fig. 15). On discerne mieux, à partir du XIIIe-XIve siècle, l'importance de certaines châ- tellenies comme celle de Châteauvieux à Neung avec sa forteresse établie sur le Beuvron (fig. 20), et la myriade de maisons-fortes, manoirs et hébergements qui en dépendent. Le terme château s'est progressivement étendu à ces maisons-fortes, les deux étant établis sur des terre-pleins entourés de fossés, appelés imparfaitement en Sologne cc mottes » (fig. 13). Des études archivistiques et archéologiques complémentaires devraient préciser l'organisation de cet espace rural, affiner la chronologie et l'évo- lution du phénomène, et apporter une meilleure connaissance de ces formes architecturales et du système de fortification. Certains caractères de ces premiers châteaux persisteront comme des signes distinctifs d'un bon nombre de cc gentilhommières campagnardes » : les douves, les tours

et tourelles à mâchicoulis, les éléments de flanquement, les avant-corps... La distance sociale entre la tête du domaine et ses membres, imposée par le système féodal, s'inscrit dans la topographie - le château est implanté à l'écart - mais aussi dans sa structure.

Les travaux menés sous l'impulsion du Centre d'études supérieures de la Renaissance ont transformé nos connaissances sur l'évolution stylis- tique et les manières d'habiter ces résidences à partir de la fin de la guerre de Cent Ans. Mais si les études conduites sur les constructions royales de Blois et Chambord ont permis de mieux comprendre les ori- gines d'une architecture nationale et le mode d'adaptation des formes ita- liennes, il reste de nombreuses monographies à écrire pour renouveler l'histoire des gentilhommières solognotes du xvie siècle à la Révolution.

L histoire du château n'acquiert toute sa valeur qu'à travers de solides études topographiques qui prennent en compte l'évolution de l'espace rural et du site. De nouvelles méthodes d'investigations ont été mises au point par le Centre de recherche sur l'histoire de l'architecture moderne 16 et ont inspiré nos enquêtes solognotes. L'impact du château sur le domaine apporte un éclairage particulièrement original sur l'histoire du paysage au xrx6 siècle. L'analyse diachronique du château et de son site étendue à un vaste territoire, de son origine et de ses transformations, apporte une meilleure connaissance du processus de modernisation du château. Elle permet une réflexion d'ensemble, rarement abordée jusqu'à présent faute d'assises suffisantes 17, sur la typologie architecturale de la grande demeure et la relation entre modèle et réalité. La publication ne rend pas compte du projet global initial : l'étude des formes d'une culture populaire, présentée par beaucoup d'ethnologues comme immuable et intemporelle, et celle d'une culture des élites, consi- dérée comme créatrice et dynamique. Notre démonstration est limitée à une des expressions du corps social, sécrétée par les appareils du pou- voir et véhiculée par l'idéologie dominante, donnant l'image d'une his- toire fragmentée, d'une Sologne « en miettes ». L'étude de ces châteaux nous conduit à travers une histoire des formes de la construction à pro-

poser une réflexion sur les manières de construire et d'habiter en

8. Sologne. Carte géologique schématique. Sologne, et à rechercher, comme pour l'architecture vernaculaire, les 9. Sologne. Carte hydrologique schématique. topiques du château solognot.

Les châteaux antérieurs au xixe siècle

Introduction

usqu'au xixe siècle, J le nombre de châteaux construits en Sologne semble relativement faible en com- paraison d'autres régions comme le Chinonais ou le Périgord 1. Au-delà du simple intérêt de curiosité touris- tique, le nombre et la qualité de ces demeures dépassent l'analyse de l'historien de l'architecture pour toucher à l'histoire même de la société rurale solognote, de son éco- nomie et de son paysage. Toute tentative d'enregistre- ment et d'interprétation de ce phénomène nécessite quelques distinctions préa- lables susceptibles de définir et de classifier une forme architecturale éminemment évolutive. Le dénombrement actuel doit aussi être com- paré aux rares sources ma- nuscrites ou iconographiques qui recensent châteaux et seigneuries. Enfin, le château n'échappe pas, malgré sa nature, aux limites du recen- sement basé sur la méthode mise en œuvre par le pré- inventaire. 10. Châteaux, parcs et avenues : Une première classification repose sur la distinction entre demeure Extraits carte de Cassini, 1750-1760. fortifiée et demeure des champs. Le droit de fortification relève d une 1. Courbanton à Montrieux-en-Sologne concession permettant au seigneur d'élever tours et donjons. Mais cette 2. Tremblevif à Saint-Viâtre. 3. Sully-sur-Loire. définition juridique, difficile à vérifier par les sources historiques, est sus- 4. La Borde à Vernou. ceptible de nombreuses transgressions. Le château fort se différencie de 5. Marcheval à Millançay. 6. Boisgibault à Ardon. la simple « maison à demeurer » par la nature de sa défense. Cette maison 7. Cendray à Jouy-le-Potier. à demeurer, encore appelée en d'autres régions « maison-forte ", 8. Montgiron à Veilleins. « manoir », « bastide », « tour-salle »... s'établit généralement en Sologne, 9. Boisrenard à Saint-Laurent-Nouan. 10. Villedard à Yvon-le-Marron. comme le château, sur une plate-forme fossoyée. Des recherches ulté- Il. Villefallier à Jouy-le-Potier. rieures préciseront dans quelles conditions et à quelle date apparaît cette 12. Bourdeille à Vignoux-sur-Barangeon. notion de maison-forte et jusqu'à quand ce concept est opératoire. « En 13. La Ferté-Saint-Aubin. 14. La Chapelle dangilloiz. ce sens la typologie est conçue de manière dynamique, car l'opinion 15. La Ferté-Imbault. qu'une maison est plus ou moins fortifiée a certainement varié avec le 16. lvoy-Ie-Pré. temps, en fonction de l'emprise du pouvoir politique, de l'évolution des 17. Nançay. 18. Aubigny-sur-Nère techniques militaires, de la présence ou non de la guerre. Il devient alors 19. Villesavin à Tour-en-Sologne. difficile de faire la typologie des différentes sortes possibles de maisons- 20. IIerbault à Neuvy-en-Sologne. fortes à un moment donné, puisque les éléments objectifs sont éminem- 21. Villecante à Dry. 22. L'Orme, Beauvais, Saumery à Huisseau-sur- ment fluctuants et qu'en outre toutes les variantes sont possibles entre la Cosson. définition reconnue à un moment donné et la réalité concrète et 23. Selles-sur-Cher. 24. La Ravinière à Fontaines-en-Sologne. spécifique de tel ou tel site 2. » D'après la définition tirée du Trésor de la 25. Chambord. langue française de Nicot (1606), " le château est proprement appelé celuy qui a fermeture de tours, donjon au milieu et ceinture de fossés, autrement est appelé "maison plate". Contrairement à ces définitions officielles et parfois archaïques, la seule présence de fossés ne permet pas de distinguer dans le contexte solognot le château de la « maison plate ". L'existence de fossés et d'ouvrages de terrassement reste cepen- dant un indice archéologique déterminant de distinction avec les autres demeures rurales : l'usage du fossé se maintient en Sologne, notamment pour des raisons géologiques et de sécurité, au moins jusqu'à la fin du xviie siècle. Le fossé tombe en désuétude quand le château s'ouvre vers l'extérieur et que les occupants veulent jouir directement du spectacle des jardins et de la nature environnante. Les différentes définitions du Dictionnaire de Trévoux (1771) résument assez bien cette évolution : le château est d'abord « la place fortifiée par art ou par nature pour tenir les peuples dans leur devoir; espèce de petite citadelle entourée de fossés ou de gros murs », ensuite « l'hôtel où demeure le seigneur et où l'on vient lui rendre hommage... bâti en manière de forteresse avec fossés et pont-levis ", puis " une maison sans défense où les fossés ne servent plus que d'orne- ment ", et enfin « une maison de plaisance quand elle est bâtie magnifiquement ". La définition du château répond à des caractéristiques formelles qui évoluent avec le temps : " une distribution intérieure comportant une grande salle, une galerie, un escalier monumental, une chapelle, une organisation extérieure où l'on peut dénombrer un corps de logis princi- pal, des ailes, des tours ou des pavillons, des cours ou des successions de cours, des parterres se prolongeant par des bosquets, des pièces d'eaux, des canaux jusqu'aux murs de clôture et, proche de la maison, un ensemble d exploitation composé d'une ferme avec colombier, étables et pressoir, le tout annoncé par un réseau d'avenues tracées dans la cam- pagne environnante 3. » Le terme « château », « chastel », « hostel seigneu- rial » ne correspond pas seulement à une demeure de grande taille, il " concerne l'intention architecturale, la conception du plan, le traitement des volumes et l'ingéniosité de l'aménagement du site ' » que l'on retrouve aussi dans le " petit château » qualifié de « manoir » ou de " mai- son seigneuriale 5. » Il est important de connaître ces distinctions pour valider les dénombrements établis à partir de différentes sources docu- mentaires. En 1587, plus de la moitié des trente-huit seigneuries du bailliage d'Orléans établies en Sologne 6 ne portent pas de châteaux (trois seigneu- ries n'ont pas été localisées avec précision ) (fig. 11); dix châteaux sont encore signalés vers 1750-1760 sur la carte de Cassini, les autres sont des Il châteaux déclassés ", mentionnés comme métairies ou hameaux, mais portant encore le plus souvent les traces archéologiques de leur titre de noblesse. La densité nobiliaire de la Sologne est donc faible, quoique inégale dans le temps et dans l'espace. Entre 1587 et 1667, les seigneuries solognotes de ce bailliage d'Orléans ont tendance à diminuer, avec des disparités importantes selon les paroisses (fig. 16). Celles qui bordent le Val de Loire autour de Beaugency comptent une moyenne de neuf familles nobles pour 100 kilomètres carrés, alors que la Sologne centrale ne porte que cinq à six feux de gentilshommes pour la même superficie 8. Le nombre des seigneuries sans château est toujours très important : près de 85 % des seigneuries signalées sous l'ancien régime dans le char- trier de Sully 9 ne sont pas mentionnées sur Cassini comme château. Les recherches menées par Jean-Marie Constant sur la Beauce donnent des résultats similaires : les trois quarts des cinquante-quatre seigneuries dénombrées dans la région d'Auneau aux XVIe-XVIIe siècles ne portent pas de châteaux 10. L'implantation des châteaux et le réseau de relations nobi- liaires qu'ils constituent est un écheveau difficile à déchiffrer à travers les strates d'occupations successives. Le dénombrement des seigneuries du bailliage d'Orléans de 1587 nous renseigne également sur l'étendue des châtellenies et la répartition des châteaux face aux limites administratives. Une part importante des « châteaux » dépendant de la châtellenie de Beaugency est implantée à des endroits stratégiques parfois très éloignés (Pierrefitte-sur-Sauldre) de la forteresse de Beaugency, à la limite du duché d'Orléans et du comté de Blois. La collection de cartes provenant des « levés sur chassis de D'Anville », dressés vers 1732 dans les paroisses de la rive gauche de la Loire pour l'établissement de la carte du diocèse de Blois, nous apporte des conclu- sions comparables ". Un sondage portant sur quatre cent deux lieux-dits, en signale quarante-neuf sous différentes vignettes désignant un « châ- teau " ou une « maison notable » (= 88 %), dont près d'un tiers n'est pas mentionné par d'autres sources connues à ce jour ni repérées sur le ter- rain. Sur le plan du château et dépendances de La Ferté-Senneterre appartenant à cette même collection 12, les cent quatorze métairies cachent un nombre important de châteaux déclassés (26) ou de plates- formes fossoyées (6) : près du tiers de ces métairies a sans doute été autrefois le siège d'une maison noble.

La carte de Cassini, levée vers 1750-1760 13, est le premier document qui permette de dresser un constat sur l'ensemble de la Sologne : deux cent treize vignettes de « château », de « gentilhommière, fief, maison de plaisance ou de campagne » et de « tour » y sont dénombrées. La vignette

« château », la plus fréquemment employée (84 %), est parfois accompa- gnée du tracé simplifié du parc ou des principales avenues (fig. 10). Les deux autres vignettes, peu usitées par les ingénieurs, ne répondent pas à des critères systématiques quant à l'importance du château, son époque ou son emplacement, et résultent plutôt de la libre interprétation des dif- férents cartographes. Certaines attributions sont dues à des difficultés d'interprétation comme l'« Abbaye » de Pruniers ou celle d'Olivet à Saint-

Julien, classées dans la catégorie « château ", ou comme , l'un des pavillons du parc de Chambord, étiqueté en tant que « gentilhommière ".

Il faut ajouter à ce premier corpus les édifices non signalés, implantés dans les agglomérations : les vignettes symbolisant le bourg et les fortifications ont laissé de côté une quinzaine de châteaux. Le nombre de châteaux inconnus, non signalés par d'autres sources, n'atteint que 7 % de l'ensemble du corpus des châteaux repérés : s'agit-il de châteaux déjà disparus lors de l'établissement du premier cadastre, ou d'erreurs de loca- lisation ou de toponymie'? Le nombre des métairies issues de châteaux déclassés ou établies sur des châteaux détruits est considérable. Sur l'ensemble de la Sologne, au moins une cinquantaine de châteaux exis- tant au milieu du xviiie siècle ont été classés sous la rubrique « métairie, ferme », « hameau » ou « cabane », ce qui correspond à un degré de fiabi- lité équivalent à celui des autres sources cartographiques analysées pré- cédemment. Ces omissions doivent souvent davantage à l'apparente modestie ou à l'état de certaines demeures plutôt qu'aux négligences du 11. Bailliage du duché d'Orléans, 1587 (d'après B.M. Orléans : ms. 599). cartographe. Le dénombrement des châteaux antérieurs au XIXe siècle Châtellenies et seigneuries établies en Sologne, s'appuie également sur l'ancien cadastre dont la confection s'étale sur restitution (P. Pouvreau). Les noms des lieux-dits sont localisés près d'un demi-siècle, ce qui interdit toute comparaison pour cette arbitrairement dans les paroisses respectives. période. 12. Carte des châteaux antérieurs au XIXe siècle (@ I.G.N. 1989). 13. Carte des châteaux sur plates-formes fossoyés «0 I.G.N. 1989). 14. Cartes des châteaux, campagnes de construction principales : a. 1460-1560; b. 1561-1660; c. 1661-1789 (@ I.G.N. 1989). L'ensemble des données recueillies au cours de l'enquête permet de mieux connaître les grands cycles de construction et l'évolution des prin- cipales implantations. Dans une première approche, les densités les plus importantes se retrouvent aux alentours des villes comme Romorantin, Blois et surtout Orléans, avec une concentration centrale à Nouan-le- Fuzelier, Saint-Viâtre et Pierrefitte-sur-Sauldre (fig. 12). Les campagnes de construction se divisent en trois grandes périodes : 1460-1560, 1560-1660, et 1660-1789 (fig. 14a-c). Les moments de renouvellement important de la construction se répartissent approximativement en trois cycles, deux d'une cinquantaine d'années, très rapprochés : 1480-1530 et 1580-1620; le troisième est plus court, plus tardif, vers 1760-1790, et couvre un nombre de chantiers plus important. Durant la première période 1460-1560 (fig. 14a), les nouvelles constructions s'implantent surtout dans le comté de Blois, le long de l'axe royal Romorantin-Blois (fig. 15a et 17b). Elles se déplacent ensuite vers l'ouest et le nord, le long des axes convergeant vers Paris qui bordent ou traversent la Sologne (fig. 14b). Durant la der- nière période (fig. 14c), la construction ou la rénovation se développe dans les zones non inondables du Val de Loire, autour des villes d'Orléans ou de Romorantin, et, au centre de la Sologne, le long de la nouvelle route royale d'Orléans à Toulouse (fig. 17c).

15. Cartes administratives de la Sologne. a. Au XVe siècle (d'après I. Guérin); b. En 1754 (d'après N. de Fer). Fond de carte communal actuel. 16. Carte des paroisses à la fin de l'Ancien Régime (d'après P. Léon). Le losange indique des communes comportant deux paroisses à l'origine, et dont l'une a disparu : 1. Saint-Germain, supprimée en 1789 au profit de Saint-Ythier; 2. Saint-Patrice, supprimée durant le premier tiers du XIX" siècle au profit de Saint-Aignan; 3. Saint-Aubin, supprimée en 1792 au profit de Saint-Michel; 4. Saint-Georges, supprimée durant le deuxième quart du XVIIIe siècle au profit de Saint-Étienne (@ I.G.N. 1989). Boisgibault (Ardon) 27, 118, 142, 144, 145, 189, 197, Camp de César (Le) 48. 198, 329. Cantée (La) (Ligny-le-Ribault) 198, 240. Boisrenard (Saint-Laurent-Nouan) 27. Canardière (La) (Chambord) 147. Boisrond (Loreux) 40. Cellettes (Loir et Cher) 98, 324. Bonne-Heure (La) (rivière) 48, 120, 138, 333. Cendray (Jouy-le-Potier) 27, 228, 229, 290, 292, 319, 320. Bon-Hôtel (Ligny-le-Ribault) 194, 198, 226, 243, 246, 260, 274. Cendray (Jouy-le-Potier) (seigneurie) 57. Bonnelles (Yvelines) 282. Cercle (Le) 180. BonneviIle (Montrieux) 53. Cerdon 18, 261, 290, 301, 303. Bonneville (Vifleny) 235. Cerfbois (Marcilly-en-Villette) 212, 215, 262, 266, 290, 303. Bordeaux (Gironde) 158. Cévenay (Dry) 54, 236. Borde-de-la-Forêt (La) (Marcilly-en-Gault) .... 57. Chaffin (Saint-Laurent-des-Eaux) 319, 320. Borde (La) (Vemou) 27, 131, 132, 198,217. 217. Chaise (La) (Saint-Georges-sur-Cher) 79. Bordes (Les) (Lailly-en-Val) 16,198. (Loir-et-Cher) 149. Bordes (Les) (Ardon) 94. Chalès (château) (Nouan-le-Fuzelier) 262, 263. Borde (La) (Chevemy) 198. Chalonnière (La) (Selles-Saint-Denis) 46. Bouchet (Le) (Dry) 236. Châlons-sur-Mame (Marne) 110. Bouchetault (Chaumont-sur-Tharonne) 60, 268. Chambord 16, 18, 20, 27, 28, 74, 75, 78, Bouchetin (Lamotte-Beuvron) 195, 198, 214, 262. 121, 136, 138, 139, 140, 141, Bourciers (Les) (Ligny-le-Ribault) 232, 233. 146, 147, 148, 158, 180, 197, Bourdeilles (Vignoux-sur-Barangeon) 27, 6l, 145, 147, 153, 154, 198, 200, 246, 260. (voir Blosset) 155, 157, 290, 329, 330. Chambord (château) 77, 80, 81, 89, 90, 92, 94, Bouffards (Les) (Brinon-sur-Sauldre) 265. 99,118. Boule-aux-Cailloux (La) 105. Chamont 163. (Pierrefitte-sur-Sauldre) Champ-des-Grenouilles (voir Reuilly) 163. Boulogne (forêt de) 180, 197, 198. (Pierrefitte-sur-Sauldre) Bourges (Cher) 36, 43, 50, 53, 74, 98, 107, 145, Champ-le-Roi (Pruniers) 79. 146, 155, 171, 180, 183, 184, Champ-Houdry (Sandillon) 270. 202, 275, 277, 331. Champlivault (Saint-Aignan-le-Jaillard) 40, 41. Bourré (Loir-et-Cher) 328. Champvallin (Sandillon) 147, 231. Boury (Le) (Ardon) 44, 45. Chancoutre (Neuvy) 333. Bouteille 290. Chanteloup (Indre-et-Loire) 215. Bracieux : 18, 39, 42, 43, 55, 181, 198, Chaon 18, 150, 180, 240, 253, 256, 266, 290, 302, 324, 333. 268, 290, 300. Brennes (Isdes) 227. Chapelle (La) (Sully-sur-Loire) 67. Bretache (La) (Ligny-le-Ribault) 36, 321. Chapelle-d'Angillon (La) 15, 18, 27, 65, 66, 67, 107, 113, Breteau (Loiret) 262, 264. 115, 180, 182, 183, 274, 275. Bretèche (La) (Ligny-le-Ribault) 289, 297. Chapelle-d'Angillon (La) (château) 58, 72, 85, 86, 98, 100, 107. Bréviandes (Crouy-sur-Cosson) 50, 51. Chapelle-Montmartin (La) 18. Briche (La) (Hommes) (Indre-et-Loire) 206. Chapelles (Les) (Marcilly-en-Villette) 55. Brinon-sur-Sauldre 18, 50, 133, 180, 182, 183, 215, Chardon (rue du) 49. 265, 266, 294, 297. Charleroi (Belgique) 206. Brinon-sur-Sauldre (château) 52, 113. Chartres (Eure-et-Loir) 66, 266. Briqueterie (La) (Nouan-le-Fuzelier) 290, 292. Chasteau-vielz (Romorantin) 49. Brosse (La) (Neuvy-en-Sullias) 108. Château-Friant (Pierrefitte-sur-Sauldre) 43. Bruadan (forêt de) 47, 198. Châteauneuf-sur-Loire (Loiret) 124. Bruel (Le) (Neuvy) 333. Châteaudun (château) (Eure-et-Loir) 67, 68. Bruel (Marcilly-en-Villette) 143, 146,147, 159,170, 212, Châteauvieux (Neung-sur-Beuvron) ...... 20, 38, 43, 45, 47, 48, 51, 57, 58, 226, 227. 66, 67, 322. Bruyère-Chandie (La) (Méry-es-Bois) 277. Châtelliers (Les) (Vemou) 48. Burtin (Nouan-le-Fuzelier) 206, 207, 210, 215, 262. Châtillon-Coligny (château) (Loiret) 68. Bury (Molineuf) (Loir-et-Cher) 90, 98. Châtres-sur-Cher 18, 142, 215, 242, 299, 302. Butte-aux-Druides (La) (Lion-en-Sullias) ... 37. Chaumont-sur-Loire (Loir-et-Cher) 220. (voir Motte-de-Lion) (La) ou (Ronce) (La) Chaumont-sur-Tharonne 18, 34, 52, 60, 180, 183, 210, Buzellerie (La) (Saint-Viâtre) 40. 215, 231, 234, 243, 262, 263, 264, 268, 303, 322. c Chauviniere (La) (Neuvy) 333. Chavigny (Lemé) (Indre-et-Loire) 61,123. Cabu (hôtel) (Orléans) 261. Chazelle (La Ferté-Saint-Aubin) ...... 266. Caen (Calvados) 20. Chêne (Le) (Neuvy) 333. Caille (La) (Tigy) 290. Chêne (Le) (Salbris) 172, 198, 202, 214, 230, 242. Camp (Le) (forêt de Russy) ...... 37. Chenonceaux (Indre-et-Loire) 230, 246, 260. Cher (département) 34, 169, 179, 180, 181, 266, Dun-sur-Auron (Cher) 50. 274, 275. Durand Salvi (hôtel) (Bourges) 98. Cher (Le) (rivière) 18, 70, 88, 89, 107, 127, 180, 181. E Chéreau (Montrieux) 294. Chérupeaux (Tigy) 262. Eaubardière (Li) (Neuvy) 333. Chesnay (Le) () 217, 221, 223, 268. Écheneau (L') (Ennordres) 133. Chesnaye (La) (Mont-près-Chambord) 60, 129. Échenon (Li) (Neuvy) 333. Chesne (Le) (Salbris) 214, 230, 23I. Écluse (L1) (La Ferté Imbault) 262, 264. Chevau (La Ferté-Saint-Aubin) 105, 26I. Écouen (Val-d'Oise) 93, 96. (Loir-et-Cher) 197, 198. Écuisses (Sâone-et-Loire) 213, 303. Chilly (Marcilly-en-Villette) 105, 202. Église (L') (Neuvy) 333. (Loir-et-Cher) 39. Émerillon (L') (Cléry-Saint-André) 60, 131, 212, 241. Clémont 18, 142, 242, 290. Ennordres 19, 133, 183. Clénord (Cellettes) 324, 325. Épilly (Chaumont-sur-Tharonne) 262, 263. Cléry-Saint-André 18, 55, 57, 60, 104, 131, 144, Esplanade (L') (Neuvy) 333. 145, 197, 198, 241, 319. Esplet (L') (Neung-sur-Beuvron) 322. Clois (La) (Ménestreau-en-Villette) 327. Estrepoy (Mareau-aux-Prés) 55. Cloys (Neung-sur-Beuvron) 322. Étang-Dernier (L') (Loreux) 17. Collardière (La) (Yvoy-le-Marron) 37. Étang-de-la-Motte (L') (Saint-Viâtre) 39. Colliers (Muides) 147, 148, 149. Étang-des-Brosses (L') (Saint-Viâtre) 39. Colombier (Le) (Mézières-les-Cléry) 212. Étang-du-Galop (L') (Saint-Viâtre) 39. Conciergerie (La) (Aubigny-sur-Nère) 48, 49. Concyr (Dry) 54, 319. Connatin (Saône-et-Loire) 110. F Cormes (Saint-Cyr-en-Val) 54. Corvier (Le) (Vouzon) 231, 266. Falase () 266. Cosson (Le) (rivière) 41, 43, 60, 89, 115, 141, Favelles (Saint-Viâtre) 226, 227, 253. 319, 331. Faye (La) (Ménétréol-sur-Sauldre) 270. Coudras (Le) (Neung-sur-Beuvron) 39. Férolles 19, 43, 79. Coulaine (Beaumont-en-Véron) 255. Ferté-Avrain (La) ou (Ferté-Beauharnais) ... 43, 47, 51, 322. Couldroye (Chaumont-sur-Tharonne) 327. Ferté-Beauharnais (La) 19, 150, 182, 183, 198. Coulions (Cher) 169. Ferté (La) (La-Ferté-Saint-Aubin) 102, 103, 115. Cour (La) (La-Ferté-Imbault) 293. Ferté-Hubert (La) (voir Ferté-Saint-Cyr) .... 46, 51. Cour (La) (Ligny-le-Ribault) 36, 38, 45, 108, 112, 130, 131, Ferté-Imbault (La) 19, 27, 46, 172, 183, 204, 215, 146, 321, 323, 330, 331. 242, 260, 261, 262, 264, 293. Courbanton (Montrieux-en-Sologne) 27, 51, 53, 60,142,158, Ferté-Imbault (La) (châtellenie) 57. 159, 302. Ferté-Imbault (La) (château) 98,104,106,107,116,117,118, Courbôyer (Orne) 78. 119, 124, 126, 127, 130, 159, Cour-Cheverny (Loir-et-Cher) 324, 325. 170, 230, 252, 300, 332. Courmême (Saint-Viâtre) 45. Ferté-Milon (La) (Aisne) 72. Courmemin 18, 51. Ferté-Nabert (La) 325, 327. Courmemin (église) 39. Ferté-Saint-Aubin (La) 19, 42, 102, 105, 118, 146, 150, Courre (Le) (La-Ferté-Saint-Aubin) 329. 163, 179, 180, 182, 183, 186, Crouy-sur-Cosson 17, 18, 50, 270. 188, 202, 212, 214, 215, 217,220, Cuissy (Lion-en-Sullias) 43. 221, 231, 253, 254, 261, 262, 266, 268, 270, 294, 296, 297, 298, 302, 303, 327. D Ferté-Saint-Aubin (château) 60, 80, 112, 115, 116, 117, 119, Dadonville (Loiret) 156,194. 123,124,126, 132, 170, 172, Darvoy 18, 52. 290, 299, 300. Deauville (Calvados) 270. Ferté-Saint-Cyr (La) 19, 27, 46, 50, 180, 198, 204. Débarderie (La) (Yvoy-le-Pré) 204. Ferté-Saint-Cyr (La) (château) 38, 151. Denainvilliers (Dadonville) (Loiret) 156,194. Ferté-Senneterre (La) 28, 325, 326, 327, 329. Dhuizon 18, 60, 224, 226, 227, 294, 333. (voir Ferté-Saint-Aubin) Doulx-d'âne (Le) (Romorantin) 49. Flachère (La) (Saint-Vérand) (Rhône) 274. Dourdan (Essonne) 55. Fondettes (Les) 163. Douy (Châtres-sur-Cher) 142, 215, 242, 299, 302. Fontainebleau (Seine-et-Marne) 89, 136. Drelas (La) (Chaumont-sur-Tharonne) ..... 243, 268. Fontaines (Les) (Ivoy-le-Pré) 262. Dry ...... 18, 27, 44, 54, 142, 236, Fontaines (Les) (La-Ferté-Saint-Aubin) ..... 270. 319, 320. Fontaines-en-Sologne ...... 19, 27, 77, 85, 93, 289, 333.