DOSSIER DE PRESSE Shara Hughes « Pivot » Sarah Lucas « NOT NOW DARLING » Paloma Varga Weisz « Glory Hole »

Expositions du 7 janvier 2021 au 25 avril 2021

37, rue de Longvic – 21000 Dijon, France T +33 (0)3 80 68 45 55 / F +33 (0)3 80 68 45 57 www.leconsortium.fr Sommaire

Expositions...... 4-17

> Shara Hughes « Pivot »...... 4-7 > Sarah Lucas « NOT NOW DARLING »...... 8-11 > Paloma Varga Weisz « Glory Hole »...... 12-13 > « New York: The Eighties; Part Two (extended version) »...... 14-15 > Supports de communication...... 16-17

À propos du Consortium Museum...... 18-19

Sarah Lucas, WINTER SONG, 2020 © Sarah Lucas, courtesy Sadie Coles HQ, Londres. Photo : Robert Glowacki Commissariat : Éric Troncy Née en 1981 à Atlanta, Géorgie, Shara Hughes vit et —— travaille à New York. Elle est diplômée de la Rhode Island School of Design de Providence (Rhode Island) et a étudié dans le programme de la Skowhegan School of Painting and Shara Hughes Sculpture de Madison (Maine). “Pivot” Shara Hughes est une artiste dont les peintures Remerciements : galerie Pilar Corrias, Londres ; invitent à la contemplation : ses toiles représentent galerie Eva Presenhuber, Zurich, New York ; galerie des paysages idylliques aux couleurs vives et Rachel Uffner, New York. contrastées avec un style singulier. Pour sa première exposition personnelle en France, le Consortium Museum présente un ensemble inédit composé d'une quarantaine de peintures de l'artiste, réalisées entre 2016 et 2020 et presque toutes issues de collections privées. Sous le regard d'Éric Troncy, cette proposition, intitulée « Pivot », s'étend sur sept salles et propose au visiteur un parcours immersif dans la peinture instinctive de la jeune peintre américaine.

C'est d'abord à travers des scènes d'intérieur que Shara Hughes s'exerce à la peinture, dans un style qui puise ses références dans la peinture figurative contemporaine, comme celle de David Hockney. Elle change d'univers brusquement en déménageant à Shara Hughes, Private Life, 2017 New York il y a quelques années ; c'est à partir de ce Huile sur toile moment que des paysages imaginaires capteront © Shara Hughes toute son attention. En 2017, sa participation à la Biennale du Whitney donnera à cette nouvelle série de toiles toute sa notoriété et à la carrière de l'artiste une visibilité internationale.

Les sujets évoqués par la peinture de Shara Hughes Pour parvenir à ces effets, elle a recours à toutes sont d'abord classiques ; on reconnaît des paysages sortes de prouesses techniques : des coups de déserts aux couleurs vives, des couchers de soleil pinceaux énergiques, de grands aplats de couleurs chatoyants, des natures mortes florissantes, qui et des tracés légers ; elle mobilise aussi tous les rappellent l’attrait de l’artiste pour la peinture matériaux picturaux pouvant élargir sa gamme Shara Hughes, Cascade, 2016 moderne du début du siècle. Ses toiles figurent une chromatique : peinture acrylique, aérosol, colorant, Huile, aérosol et peinture émaillée sur toile nature sauvage au décor luxuriant – forêts denses, pastel gras... Ces outils lui permettent d'accéder à © Shara Hughes rivières brillantes, montagnes au relief accidenté – une très large palette, caractéristique de son style, et dans laquelle la présence humaine n’a pas sa place. réaffirment sa technique de coloriste hors-pair. Certaines compositions adoptent un autre point de vue, saisissant des portraits de fleurs aux variétés L’exposition « Pivot » propose ainsi de donner une inconnues. Ces plantes géantes et psychédéliques vision d'ensemble du travail récent de Shara Hughes peuvent être contemplées sur de grands formats et pour révéler toute la portée poétique et onirique de rappellent autant les tournesols de Vincent van Gogh son univers. que les fleurs iconiques de Georgia O'Keeffe.

Inspirée par les mouvements de la peinture d’avant- garde tels le Fauvisme ou l’expressionnisme allemand, Shara Hughes ne se prête pas au jeu du réalisme et construit ses toiles selon ses propres règles avec une perspective souvent primaire, des compositions aux lignes chaotiques et des associations de coloris audacieuses. Ces tableaux aux couleurs saturées, qui prennent source dans son imaginaire, sont associés à des motifs abstraits qui surgissent régulièrement sur la toile, parfois jusqu'à ce que le sujet s'efface sous les couches de peinture. Ce style traduit toute la spontanéité de Shara Hughes qui élabore intuitivement les éléments de ses compositions, sans plan préétabli face à la toile blanche, guidée par sa seule imagination.

4 5 Commissariat : Éric Troncy choix de peindre des personnages, ou pas. » Où —— l’on voit, accessoirement, qu’il s’agit de faire une peinture qui embrasse toutes les possibilités de la peinture, et que la peinture, justement, forme le sujet même de cette œuvre. Plus récemment, elle Shara Hughes a laissé de côté les intérieurs pour peindre des “Pivot” paysages qui convoquent simultanément tout un tas de techniques : la peinture à l’huile et l’aérosol, Extrait de l’article « Les toiles exaltées de Shara le pinceau et la truelle… et ne font confiance qu’à Hughes » d’Éric Troncy publié dans Numéro en l’imagination, d’où ces paysages proviennent mars 2019. exclusivement. Ils ne dépeignent aucun lieu précis ni réel, et Hughes aborde la toile blanche sans idée particulière. En somme, c’est la peinture elle–même « Shara Hughes est née en 1981 à Atlanta, elle qui construit et compose le tableau, guidée par la a étudié à la Rhode Island School of Design de connaissance de ce qu’a été la peinture tout au Providence puis à la Skowhegan School of Painting long de son histoire, jusqu’à cet instant précis où le and Sculpture de Madison, elle a vécu un temps au tableau va être fait. Intitulée Don’t Hold Your Breath, Danemark et s’est finalement installée à Brooklyn. la récente exposition de certains de ces paysages Sa participation à la biennale du Whitney, en 2017, à la galerie Eva Presenhuber à Zürich l’an passé, fut un moment saillant de sa –pour l’heure– brève avec son lot de forêts, d’ouragans, de sous-bois et carrière : parmi la soixantaine d’artistes qui y étaient de plages balayées par les vents offrait la brillante exposés, une quinzaine étaient des peintres, démonstration d’une évidente possibilité de faire de d’ailleurs essentiellement des femmes. Ceux qui la peinture, justement, et de la faire autrement, d’une n’avaient pas vu son exposition Trips I’ve Never Been façon nouvelle et inventive. Elle rendait aussi limpide On l’année précédente à la Marlborough Gallery de la nature parfaitement accessoire du sujet (ce que New York ont ainsi pu prendre la mesure de son l’on sait depuis que Cézanne peignit des pommes ou indiscutable talent et de son originalité. C’est ce que la Montagne Sainte-Victoire) : il y a fort à parier que celui qui connaît et aime l’histoire de la peinture voit Shara Hughes a choisi le paysage parce que c’est d’emblée dans ses grands tableaux de paysages une sujet immédiatement identifiable et rassurant – excessivement colorés : une sérieuse érudition pas très important, en somme. Rassuré, donc, par sa qu’elle convoque sans inhibition aucune, facilitant s’il reconnaissance du sujet, libéré de l’identification du le faut l’évocation de Matisse ou de David Hockney, lieu dépeint puisqu’il est imaginaire, les bavardages des inventions stylistiques de Edward Munch ou de narratifs lui étant en sus épargnés, le spectateur Cézanne, des stratégies picturales de Philip Guston peut ainsi sans entrave s’abandonner à cette ou de Josh Smith… et jusqu’à la manière si spécifique peinture et l’envisager essentiellement en sa qualité de Van Gogh. De cette vaste histoire de la peinture de peinture. qui d’ordinaire sert de prétexte à un défaitisme un peu snobinard et surtout très flemmard (« Tout a déjà Hughes y fait preuve d’un talent de coloriste hors été peint »), Hughes fait une force pour prolonger normes, qui sait s’aventurer dans tous les excès cette histoire sans renoncer à sa raison d’être : et ne s’interdit aucune audace, et nous emporte l’invention. Surtout, on ne voit rien d’autre dans ses systématiquement dans des compositions tableaux, pas de discours édifiant sur le monde, pas rocambolesques et trépidantes. » de revendications de ceci ou de cela, pas de ces bavardages assommants qui font aujourd’hui le sel — Éric Troncy d’œuvres qu’on ne saurait plus regarder autrement que par le biais de ce qu’elles racontent, justement, car elles sont dépourvues de toutes autres qualités que celles formées par le bruit de fond de leur prétentions narratives.

« Je faisais par exemple tout un tas de peintures minimalistes avec des animaux morts, mais utilisés comme des meubles. Par exemple, des tapis en Shara Hughes, New Territory, 2017 peau d’ours et des trophées sur les murs, ce genre Huile et acrylique sur toile de trucs, que j’ai ensuite transformés en une sorte © Shara Hughes de phénomène bizarre plus général » raconte Shara Hughes qui précise : « j’ai d’abord commencé par faire des intérieurs — ça me semblait toujours être la meilleure solution pour tout. Avec un intérieur, on peut montrer un paysage à travers une fenêtre ou bien une peinture d’une autre personne à l’intérieur du tableau, ou encore on peut avoir le

6 7 Commissariat: Consortium Museum Née en 1962 à Londres, Sarah Lucas est une figure Du haut de leur socle, certaines œuvres surplombent —— centrale des Young British Artists (YBAs), groupe les visiteurs, dans une scénographie empruntée emblématique de l’art des années 1990 en Grande- à l'esthétique des vitrines de mode. À travers Bretagne, qui se forme à la suite de l’exposition les Bunnies, Sarah Lucas nous rappelle que historique Freeze en 1988 à laquelle participent l'objectivation des corps féminins, même difformes Sarah Lucas des jeunes artistes alors fraichement issus du ou sans identité, est facile et que le male gaze qui “NOT NOW DARLING” Goldsmiths College. Lucas participera notamment à s'ensuit, instantané. l'exposition Sensation organisée à la Royal Academy Remerciements : galerie Sadie Coles HQ, Londres ; de Londres en 1997 par Charles Saatchi, à l'origine de Ces sculptures contrastent avec une série plus galerie Gladstone, New York, Bruxelles la consécration médiatique internationale des YBAs. récente également présentée dans l'exposition : les Photographe, sculptrice, plasticienne, Sarah Lucas Nuds, qui marquent une évolution significative de se revendique comme une artiste féministe, radicale la pratique de l'artiste à partir de 2009. Bien plus et provocatrice. Après un travail de sculpture sobres, ces formes aux couleurs roses et pâles essentiellement formaliste dans les années 1980, semblent évoquer des membres nus, sans artifices, la découverte des théories féministes donne à son contorsionnés à l'extrême. Sarah Lucas s'éloigne œuvre un nouvel élan. Les œuvres de Sarah Lucas ici de la figuration qu'incarnent les Bunnies pour traitent avec sincérité et humour la question du s'orienter vers une abstraction formelle, non sans corps et abordent des thèmes comme le sexe, la rappeler certaines figures désarticulées de l'artiste mort ou la quintessence de l'esprit et de l’identité surréaliste Hans Bellmer. Lucas les intègre à des britannique. En détournant les stéréotypes socles en béton qui contrastent avec l'aspect fragile omniprésents dans les médias populaires, l'artiste de ces sculptures, tout en le renforçant. La série se n’hésite pas à jouer avec le sensationnalisme, poursuit avec des matières plus précieuses : des comme le traduisent les formes suggestives utilisées bronzes brillants, qui donnent à l'artiste l'occasion dans son travail. de figer ces formes organiques dans des matériaux durs. L'exposition « NOT NOW DARLING » (« Pas maintenant chéri ») de Sarah Lucas au Consortium L'exposition se prolonge dans la cour du Consortium Sarah Lucas, CROSS DORIS, 2020 Museum présente un ensemble de sculptures Museum dans laquelle trône Champagne Maradona, Béton, bronze, métal, fer, peinture acrylique récentes, pour la plupart réalisées à partir de sculpture en bronze peint de plus de 4 m de haut, sculpture : 71,5 x 73 x 68 cm collants rembourrés, parfois fabriquées en bronze exposée pour la première fois en France. Elle © Sarah Lucas ou associées à du mobilier (tabourets, chaises de emprunte la même technique que les œuvres Courtesy Sadie Coles HQ, London. Photo : Robert Glowacki bureau, fauteuils). Ces figures féminines élastiques, récentes de Sarah Lucas : un travail de moulage presque réduites à leurs seuls attributs sexuels réalisé à partir de collants rembourrés puis Sarah Lucas, SUGAR, 2020 interrogent les questions de genre, de sexualité et contorsionnés jusqu'à obtenir la forme attendue. Collants, cables, laine, pinces, chaussures, peinture d'identité. La trilogie Maradona – le titre complet de chaque acrylique et chaise en métal sculpture est défini selon sa nuance de jaune (Gold sculpture : 93 x 63 x 82 cm L'œuvre Pauline Bunny (1997), constitue le premier Cup, Deep Cream et ici Champagne) – est conçue à socle : 50.8 x 91.4 x 91.4 cm exemple dans son travail de sculpture molle aux l’occasion et à la suite de la Biennale de Venise en © Sarah Lucas formes anthropomorphiques. Elle donnera lieu à 2015, où Lucas représente la Grande-Bretagne. Courtesy Sadie Coles HQ, London. Photo : Robert Glowacki une longue série : les Bunnies, qui soulignent avec Son titre fait référence au célèbre footballeur humour l’ambigüité visuelle et sémantique du argentin, incarnation populaire de la masculinité. titre, « bunny » étant un terme qui sert à désigner La référence à la virilité semble sans équivoque une jeune femme séduisante, un jouet d’enfant en dans cette pièce de l'artiste qui affiche un sexe en peluche ou encore un lapin, des images suggérées érection démesuré, évoquant le rapport singulier dans les formes de ces sculptures. Conçues à de l’artiste au corps, entre humour et provocation. partir de collants dans lesquels des amas de coton Champagne Maradona nous rappelle également les sont insérés, ces œuvres prennent forme grâce liens de parenté qu’entretient le travail de Sarah aux torsions et aux nœuds réalisés par l’artiste, Lucas avec celui de grands sculpteurs modernes qui a également recours à des matériaux tel l’or, le et contemporains : des Outdoor Sculptures de Franz béton teinté, le bronze ainsi qu’à des accessoires West aux araignées géantes de Louise Bourgeois, qui viennent parfaire les sculptures. Il en résulte en passant par la sculpture moderniste de ses des figures hybrides sans visages, aux membres prédécesseurs britanniques comme Henry Moore ou disproportionnés et à l'exubérance certaine. Barbara Hepworth. Dans cette série, Sarah Lucas affuble ses personnages de différents looks : chaussures glamour, sous-vêtements et bas sexy qui accentuent les effets des postures et mettent encore davantage en avant la personnification de ces sculptures Cette exposition bénéficie du soutien de laFundación protéiformes. Almine y Bernard Ruiz-Picasso para el Arte. Avachies sur leurs assises, les Bunnies imitent l'attitude lascive des mannequins des couvertures de magazines et exhibent leurs seins souvent multipliés à l'excès pour accentuer la dysmorphie de l’ensemble.

8 9 Commissariat : Consortium Museum « Depuis leur première apparition, il y a plus de —— vingt ans, les Bunnies de Sarah Lucas, et leurs mutations génétiques qu’elle appelle les NUDS, ont connu des évolutions formelles qui ressemblent au développement d’une espèce inconnue et Sarah Lucas à son adaptation au biotope qu’est le monde “NOT NOW DARLING” contemporain. Évoquant l’Agrippine de Claire Bretécher autant que la sculpture de Barbara Extrait de l’article « Les œuvres provocantes et Hepworth, elles sont la preuve (presque vivante) scandaleuses de Sarah Lucas » d’Éric Troncy des extraordinaires capacités de sculptrice – et de publié dans Numéro en octobre 2020. coloriste – de l’ancienne “enfant terrible” des Young British Artists, qui ne s’est pas assagie en gagnant un peu en classicisme.

[...]

Dans l’imaginaire modelé par l’histoire de l’art des cinquante dernières années, on réserve souvent à Sarah Lucas la place qui revient aux agents provocateurs faisant de l’indiscipline, sinon une forme d’art, au moins une hygiène de vie. Ancienne élève du Goldsmiths College de Londres où elle fut diplômée en sculpture (ses récentes explorations de la couleur lui faisant a posteriori regretter de n’avoir pas plutôt étudié la peinture), associée à la fin des années 80 aux Young British Artists (elle a participé au Freeze show qui leur tint lieu d’événement séminal), elle est inévitablement associée aux sculptures qui firent son légitime succès. En particulier Au naturel (1994), matelas adossé contre un mur et sur lequel deux oranges et un concombre miment l’appareil génital masculin tandis qu’à côté, deux melons et un seau représentent un personnage féminin. Dans Two Fried Eggs and a Kebab (1992), un kebab a pris la place d’un sexe féminin sur un corps devenu table, deux œufs au plat faisant office de seins (lorsqu’elle exposa cette œuvre pour la première fois, Lucas vint changer les œufs au plat chaque matin) – œufs au plat dont elle s’affuble elle- même dans un autoportrait de 1996 (Self Portrait with Fried Eggs). En leur temps, ces sculptures étaient tellement chargées de provocation, tant dans leur forme que dans leurs narrations suggérées, que sembla passer au second plan cette étonnante façon de représenter des corps, c’est-à-dire la préoccupation principale de la sculpture classique. Regardée aujourd’hui en compagnie de Bunnies et de NUDS, et de leur coming out de sculptures aux préoccupations classiques justement, toute l’œuvre de Sarah Lucas semble éclairée différemment, et la représentation du corps y tenir le premier rôle. »

— Éric Troncy

Sarah Lucas, PEEPING THOMASINA, 2020 Collants, cables, laine, chaussures, peinture acrylique et chaise en métal et en vinyle sculpture : 81 x 46 x 66 cm / socle : 68,1 x 43 x 65,2 cm © Sarah Lucas, courtesy Sadie Coles HQ, Londres. Photo : Robert Glowacki

10 11 Commissariat : Éric Troncy Pour la première exposition personnelle de Paloma Ces deux figures donnent à voir les qualités de —— Varga Weisz en France, le Consortium Museum sculptrice de l’artiste qui travaille régulièrement le présente Glory Hole, une installation monumentale tilleul pour la pureté de son rendu et son touché lisse. invitant les visiteurs à l’indiscrétion. Elles illustrent aussi l’attention portée par Paloma Varga Weisz aux questions d’identité et de genre : Paloma Varga Née en 1966 à Mannheim en Allemagne, Paloma ici, les rôles des personnages sont limités à leur Varga Weisz a grandi dans un environnement fonction sexuelle. Avec un visage déformé par un Weisz artistique prolifique, influencée par un père artiste pénis proéminent qui s’agite par des mouvements d’origine hongroise, Ferenc Varga, et son cercle répétés, l’une des sculptures incarne une virilité “Glory Hole” amical (Henri Matisse, Jean Cocteau, Pablo Picasso). aussi ridicule qu’exacerbée. La présence de deux À 21 ans, elle s’initie à la sculpture traditionnelle singes naturalisés participe autant à l’absurdité de Remerciements : Bonnefantenmuseum, Maastricht ; sur bois, une technique qui restera au cœur de cette mise en scène. galerie Sadie Coles HQ, Londres ; galerie Gladstone, sa pratique par la suite. Mais le travail de Paloma New York Varga Weisz s’illustre aussi bien à travers d’autres L’environnement de la cabane est pourtant médiums comme l’installation, le dessin, l’aquarelle familier : il rappelle l’intérieur rural d’une habitation et plus récemment, la vidéo. Les influences de d’un autre temps, où les trophées de chasse Paloma Varga Weisz, qui a également étudié à la servent de décoration. Sur les murs, on reconnaît Staatliche Kunstakademie de Düsseldorf, sont les têtes d’animaux traditionnellement chassés multiples : on reconnaît son goût pour les sculptures (sanglier, chevreuil, faisan…) et celles de ceux qui du Moyen-Âge, pour le travail de Louise Bourgeois sont domestiqués (deux trophées de chiens sont ou encore pour l’iconographie traditionnelle de la présents). Cette mise en scène travaillée semble Renaissance. Inspirées par son histoire personnelle n’être dérangée que par la curiosité des visiteurs. et sa vie quotidienne, ses œuvres s’incarnent dans un univers empreint de poésie, de grotesque et de La perspective restreinte du Glory Hole réduit folklore. l’expérience de l’œuvre à l’observation indicielle Des figures hybrides en surgissent, parfois érotiques du regardeur : certains espaces demeurent et souvent étranges : créatures déformées, corps inaccessibles. Cette vision parcellaire appelle à mutilés, personnages aux multiples visages, bustes des sentiments confus, entre malaise et nostalgie, de siamois, polichinelles désarticulés… provoqués par ce décor proche d’un conte obscène. Mais comme toujours dans le travail de Paloma Paloma Varga Weisz, Glory Hole, 2015 Le titre de l’installation que l’artiste présente au Varga Weisz, il se dégage un sentiment d’étrangeté Matériaux divers Consortium Museum, Glory Hole, renvoie à une prégnant, difficile à définir tant il renvoie à des Vue de l'installation à la Kunstverein de Salzbourg, Autriche pratique érotique qui consiste en la création dans éléments familiers et absurdes. Paloma Varga Weisz, Glory Hole, 2015 du 3 juillet au 6 septembre 2015 © Paloma Varga Weisz, une cloison d’une ouverture réduite et suffisamment L’artiste travaille à réunir des figures Matériaux divers courtesy de l'artiste et Sadie Coles HQ, Londres discrète pour permettre l’observation voyeuriste anthropomorphiques et bestiales pour inventer Vue de l'installation à la Kunstverein de Salzbourg, Autriche Photo : Stefan Hostettler d’ébats sexuels et/ou l’introduction d’un sexe un monde vulnérable où le corps est exploré, ses du 3 juillet au 6 septembre 2015 © Paloma Varga Weisz, masculin. membres déformés et ses fonctions bouleversées. courtesy de l'artiste et Sadie Coles HQ, Londres Glory Hole invite le visiteur à une expérience unique, Photo : Stefan Hostettler Installée dans la White Box du Consortium Museum, à fort potentiel narratif, et donne à voir l’intérêt de l’œuvre de Paloma Varga Weisz se présente sous la l’artiste pour les matériaux bruts, la précision de la forme d’une large cabane rustique dont les planches technique et sa fascination pour les corps. en bois sombre, grossièrement assemblées, laissent découvrir quelques rayons de lumière provenant de l’intérieur. L’œuvre, présentée pour la première fois au Kunstverein de Salzbourg (2015) et montrée plus récemment au Bonnefanten Museum de Maastrich (2019), est inspirée de ses recherches dans la campagne autrichienne, où la cabane a été prélevée pour ensuite être acheminée jusqu’à ses lieux d’exposition successifs.

Impressionnante mais impénétrable, l’installation est activée par la curiosité du visiteur. Pour en découvrir le contenu, il est invité à s’approcher au plus près de la structure pour pouvoir l’observer grâce aux différentes ouvertures suggérées, comme les interstices de la construction et les orifices prévus à cet effet : les Glory Holes. Deux salles, faiblement éclairées, se dévoilent sous le regard indiscret du visiteur, mettant en scène plusieurs personnages fabriqués de toutes pièces. Deux marionnettes à taille humaine, réduites à une gestuelle sexuelle mécanique, s’animent grâce à des câbles suspendus au plafond.

12 13 Œuvres de la collection du Consortium Museum Le Consortium Museum présente un nouvel —— accrochage thématique des œuvres de sa collection, centré sur l’art des années quatre-vingt à New York. La collection du Consortium Museum comprend un ensemble particulièrement riche d’œuvres de cette « New York : période, qui nécessite d’être montré en trois parties : celle-ci, la troisième, fait suite à New York: The Eighties; Part One (du 24 novembre 2018 au 13 octobre 2019) et The Eighties ; New York: The Eighties; Part Two (du 26 octobre 2019 au 4 octobre 2020).

Part Two Comme dans les deux premières parties, les œuvres sélectionnées ici reflètent l’histoire du Consortium Museum et des artistes qu’il a accompagnés au fil (extended du temps, mais aussi les liens d’amitié qui ont pu se tisser entre les artistes eux-mêmes, ou avec les commissaires invités comme Bob Nickas qui les version) » a régulièrement présentés dans ses expositions. Le choix ici se porte sur des travaux créés à la fin Avec les œuvres de : de la décennie et au début des années 1990, et reprend avec des œuvres additionnelles des artistes Michael Corris précédemment exposés comme Jessica Stockholder, David Diao David Diao, Michael Scott, Olivier Mosset, Steven Peter Downsbrough Parrino ou Michael Corris, auxquels s’adjoignent Scott Grodesky des pièces de Scott Grodesky, Les Levine et Peter Les Levine Downsbrough. Les œuvres choisies ici reflètent une Olivier Mosset évolution par rapport au début des années 1980 Steven Parrino et, à l’exception de Les Levine, quittent en grande Michael Scott partie les sujets liés aux nouvelles technologies ou Jessica Stockholder à la dissémination massive d’images commerciales Vue de l’exposition « New York: The Eighties; Part Two (extended version) » au Consortium Museum. (publicités, vidéos clips, magazines, etc.) pour se Photo : Rebecca Fanuele © Consortium Museum tourner vers un travail plus formel.

C’est ainsi qu’on peut voir poindre certains David Diao, Painting in Six Parts, 1985 changements esthétiques, notamment avec l’œuvre Jessica Stockholder, House Beautiful, 1994 Photo : Rebecca Fanuele © Consortium Museum de Jessica Stockholder qui signale l’apparition des Photo : Rebecca Fanuele © Consortium Museum grandes installations sculpturales qui deviendront prépondérantes dans l’art des années 1990. Cette œuvre emblématique de la carrière de l’artiste a été réalisée à Dijon pour le Consortium en 1994, lorsque celui-ci était installé rue Quentin. Si l’abstraction géométrique est encore très présente, en particulier avec les œuvres de David Diao, Olivier Mosset et Michael Scott, elle disparaît finalement avec le tableau de Scott Grodesky, qui explore une forme ambivalente de peinture figurative. Ces inventions formelles et ces choix esthétiques marquent aussi un changement structurel qui survient après le krach boursier de 1987 et la fermeture de nombreuses galeries qui s’ensuivit, la chute du marché de l’art laissant alors le champ libre aux artistes pour expérimenter librement.

14 15 Supports de communication —— Sérigraphie des expositions

50 x 70 cm, 30 €. En vente à la librairie du Consortium Museum et sur le consortiummuseum.shop

Inauguré en juillet 2020, le Consortium Museum Shop est une boutique en ligne qui prolonge l’activité de la librairie. Elle propose des éditions d’artiste exclusives, des objets dérivés et des articles en lien avec les expositions.

Carton d’invitation Sarah Lucas “WINTER SONG” 2020 leconsortium.fr Photo : Robert Glowacki © Sarah Lucas, courtesy Sadie Coles HQ, Londres. Sadie Coles HQ, Londres. courtesy Lucas, © Sarah : Robert Glowacki Photo

50x70-LUCAS-CONSORTIUM.indd 1 26/10/2020 11:57 réalisé par M/M

16 17 À propos Installé depuis 2011 dans un bâtiment de 4000 m2 Constituée essentiellement de dons faits par les Programme des expositions —— conçu spécialement par l’architecte japonais Shigeru artistes qui y ont exposé, elle compose une véritable —— Ban, l’histoire du Consortium commença en 1977 au mémoire des expositions y ayant eu lieu. Elle premier étage d’une librairie alternative, puis dans comprend notamment des œuvres de On Kawara, Consortium un ancien magasin situé en fond de cour sur la Cady Noland, Dan Graham, Louise Lawler, Allan À venir place du marché, dans le centre ville de Dijon, en McCollum, , Oscar Tuazon, Fredrik Bourgogne. De jeunes universitaires y mirent en Vaerslev, Michael Williams, ainsi que d’importants Museum œuvre leur ambition d’exposer l’art de leur époque : ensembles d’œuvres de Bertrand Lavier, John Du 28 mai au 31 octobre 2021 accompagnés d’une poignée de passionnés, ses Armleder, Steven Parrino ou Olivier Mosset. fondateurs Xavier Douroux et Franck Gautherot, Heji Shin Directeurs : organisèrent des la fin des années 1970 des Au-delà des expositions, les artistes ont fait du Jill Mulleady Franck Gautherot & Éric Troncy expositions avec les artistes de l’avant-garde : Consortium un interlocuteur, un producteur parfois, Nicolas Party Christian Boltanski en 1978, Hans Peter Feldmann en et ont inspiré dans les années 1980 la création Genesis Belanger 1979, Annette Messager en 1980, Cindy Sherman et d’une maison d’édition pour éditer leurs catalogues Daniel Buren en 1982, Carl Andre et Richard Prince (Les presses du réel) et dans les années 1990 celle en 1983, Bertrand Lavier et Hans Haacke en 1986… d’une société de production de films (Anna Sanders Du 26 novembre 2021 au 24 avril 2022 Dès la fin des années 1980, le Consortium interrogea Films) pour organiser leur ambition d’inventer un « la nature et les conventions de l’exposition au moyen cinéma d’exposition ». Aujourd’hui le plus important Stefan Tcherepnin de l’exposition elle-même, organisant avec « Une diffuseur, en France, d’ouvrages consacrés aux arts Ida Tursic & Wilfried Mille Autre Affaire » une « exposition d’expositions » contemporains, Les Presses du réel est devenu Sergej Jensen re-enactant en presque temps réel, à Dijon, les au fil des années une importante maison d’édition Nathaniel Mary Quinn Group Shows organisés aux Etats-Unis par Peter indépendante, publiant aussi bien les écrits du Halley, Bob Nickas ou Steven Parrino ; organisant philosophe français du XVIIIe siècle Charles Fourier aussi, avec « Le Choix des Femmes » en 1990, une que des monographies d’artistes ou d’architectes exposition qui conduisit 4 commissaires masculins à contemporains. Anna Sanders Films a produit les inviter chacun 4 artistes femmes. films de « cinéma d’exposition » de ou Dominique Gonzalez-Foerster, mais aussi de Après avoir exposé dans les années 1980 l’art cinéma, remportant entre autres la Palme d’Or du minimal et conceptuel, la Pictures Generation et les Festival de Cannes en 2010 avec « Uncle Boonmee » expériences abstraites prolongeant les Neo-Geo, Le de Apichatpong Weerasetakul, et connaissant un Consortium a accompagné, dans les années 1990, succès international incontesté avec le récent « le l’émergence d’une nouvelle génération d’artistes : Portrait Interdit » de Charles de Meaux. des Young British Artists – , Angela Aux côtés de la Fondation de France, Le Consortium Bulloch, ou Gillian Wearing – à Dominique Gonzalez- est médiateur du programme « Nouveaux Foerster, , Carsten Höller, Pierre Commanditaires », qui offre la possibilité à des Huyghe, Ugo Rondinone, Jorge Pardo, Philippe citoyens rassemblés autour d’une cause commune Parreno. de passer commande à un artiste pour exprimer cette préoccupation. De nombreux projets ont ainsi Récemment salué par le New York Times comme été réalisés, conduisant par exemple Oscar Tuazon « The under the radar French Museum that quietly a créer une œuvre monumentale à Belfort en predicts art’s next big thing », Le Consortium a hommage aux Commandos d’Afrique, ou Christopher depuis les années 2000 organisé les premières Wool à créer un nouvel ensemble de vitraux expositions en France de nombre d’artistes pour l’église prieurale de La Charité-sur-Loire, en américains – Christopher Wool, Kelley Walker, Rachel Bourgogne. Prenant part à l’ambition du classement Feinstein, Josh Smith, Rachel Harrison, Wade Guyton, au patrimoine mondial par l’UNESCO des vignobles Joe Bradley, Roe Ethridge, Brian Calvin, Alex Israel, de la Côte d’Or, Le Consortium a développé en 2012 Oscar Tuazon, Larri Pittman – tout en consacrant avec le Domaine de la Romanée Conti, un projet des expositions rétrospectives à l’œuvre de Lynda visant à transformer l’ancienne cuverie des Princes Benglis, Dadamaino, Luigi Ontani ou Phillip King. de Conti en un espace d’exposition consacré à l’art actuel et y a organisé depuis des expositions de Commissaire du pavillon Français qui valut un Lion Bertrand Lavier, Thomas Houseago, Yan Pei Ming, d’Or à Pierre Huyghe à la biennale de Venise en Kim Gordon, Rodney Graham… 2001, puis de la 7e Biennale de Lyon en 2003 (« C’est arrivé demain »), Le Consortium Museum participa à Que les fondateurs du Consortium, rejoints en 1995 la « redécouverte » de l’œuvre de Yayoi Kusama, lui par Eric Troncy et à partir de 2000 par Seungduk consacrant dès l’an 2000 une grande rétrospective Kim dans l’équipe de direction, puis par Stéphanie ensuite présentée à la Maison du Japon à Paris avant Moisdon et Anne Pontégnie, en soient demeurés que de voyager au Danemark, en Autriche, et en les directeurs artistiques pendant 40 ans permit Corée, et organisa aussi des expositions à Anyang, à d’établir avec les artistes un dialogue ininterrompu Séoul,… et au Centre Georges Pompidou lorsqu’y fut et prolongé souvent tout au long de la carrière présentée sa collection. de ceux-ci, qui fait du Consortium un laboratoire La collection du Consortium Museum, désormais exigeant et un lieu de débat esthétique dont exposée en permanence au premier étage du l’exposition est le langage. bâtiment, compte un peu plus de 350 œuvres.

18 19 Informations pratiques Visiter le Consortium Museum —— ——

Des visuels pour la presse sont disponibles sur Le Consortium Museum demande. 37 rue de Longvic, 21000 Dijon

Contact presse Horaires d’ouverture Julia Lardy, chargée de communication Du mercredi au dimanche de 14 h à 18 h [email protected] et le vendredi de 14 h à 20 h 03 80 68 45 55 Fermé le 24 décembre 2020 et les jours fériés

Site internet Accès leconsortium.fr En train : 1 h 30 depuis Paris et 2 h 30 depuis Genève Le Consortium Museum est situé à 20 minutes de marche depuis la gare de Dijon Il est également accessible via le bus L5 depuis la gare de Dijon (descendre à l’arrêt « Baudin »)

Partenaires ny —— Le Consortium Museum reçoit le soutien du Ministère de la Culture/Direction Régionale des Affaires Culturelles de Bourgogne-Franche-Comté, de la Ville rue Chabot Char de Dijon, de la Région Bourgogne-Franche-Comté, du

conseil départemental de la Côte-d’Or, du Fonds de Place rue d ilson dotation Le Consortium Unlimited, de la société des u onne Amis du Consortium et en particulier de Kenneth Chu,

r Trans-Pacific Resources Ltd, de la galerie Almine rue du ransaal u cour e

d Rech, de la galerie Greene Naftali. e s Lo

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